Southernmost country in Africa
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Les dirigeants des plus grandes économies du monde se retrouvent à partir de samedi 22 novembre à Johannesburg pour un sommet du G20, le premier de l'histoire sur le continent africain. Pretoria entend peser pour obtenir des engagements sur l'allègement de la dette des pays en développement et sur la lutte contre les inégalités, à l'heure où son économie enregistre quelques succès. Les G20 arrive au meilleur des moments pour l'Afrique du Sud. Depuis le mois dernier, le pays n'est plus considéré à risque en matière de blanchiment d'argent. Le Gafi (Groupe d'action financière) l'organisme international de lutte contre ces pratiques a sorti Pretoria de sa fameuse liste « grise » au nom de ses réformes pour plus de transparence. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, vendredi 14 novembre, c'est l'une des trois grandes agences de notation S&P qui a relevé d'un cran la note du pays. Une première en 20 ans. Concrètement la note de crédit à long terme — sorte de note de confiance" sur la qualité de la dette du pays — est passée de "BB-" à "B.B". Pour donner une idée, c'est un peu comme si l'Afrique du Sud passait de 8 à 9/20. Certes, ce n'est pas encore la moyenne, mais c'est un signal fort, un gage de confiance pour les investisseurs. Et cela devrait permettre à Pretoria des taux d'intérêts moins élevés et donc d'emprunter moins cher sur les marchés. Redresser les finances publiques La confiance des investisseurs s'explique en partie par les efforts de la coalition au pouvoir pour redresser les finances publiques. Non seulement l'Afrique du Sud collecte plus d'argent via l'impôt, mais elle le collecte aussi mieux. Le budget présenté la dernière semaine prévoit une hausse des recettes. Autre point positif : le plan de libéralisation de l'économie lancé par le président Cyril Ramaphosa qui vise encourager les partenariats publics/privés dans des secteurs clés: les trains, les ports ou encore l'énergie. L'agence de notation S&P cite une réussite. Le cas de la compagnie d'électricité publique Eskom qui a enregistré le mois dernier son premier bénéfice net en huit ans. Les coupures de courant sont moins fréquentes dans le pays, ce qui pénalise moins les entreprises et favorise la croissance. Pays le plus inégalitaire au monde Après une décennie de croissance atone, les prévisions ont été revues à la hausse. Le PIB pourrait progresser de près de 2% en moyenne sur les trois prochaines années (1,8% en moyenne sur les trois prochaines années selon les prévisions du Trésor) Et l'inflation, reste maitrisée. La banque centrale table sur une hausse des prix de 3% en moyenne, contre à 3% et 6% auparavant. Pourtant, tout n'est pas rose. Le principal défi de Pretoria reste son taux de chômage qui dépasse les 30% Et c'est encore pire chez les jeunes : un sur deux est sans travail. L'Afrique du Sud ne créé pas assez d'emplois par rapport à sa population, et les inégalités se creusent. Plus de 30 ans après la fin de l'apartheid, le pays peine à gommer les disparités raciales. D'après la Banque mondiale, l'Afrique du Sud reste le pays le plus inégalitaire au monde. À lire aussiAfrique du Sud: à Soweto, la ruée vers l'or continue de toucher les populations pauvres plus de 100 ans plus tard
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'arrivée de réfugiés palestiniens en Afrique du Sud, la censure d'applications pour les LGBT en Chine et la réforme constitutionnelle au Bénin. Israël : la commission d'enquête sur le 7 octobre 2023 sera-t-elle indépendante ? La décision du gouvernement de Benyamin Netanyahu de lancer sa propre enquête sur les défaillances autour de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 est vivement contestée. Alors que les familles des victimes et l'opposition réclament une commission d'État, pourquoi les autorités se contentent d'une commission gouvernementale ? Avec Frédérique Misslin, correspondante permanente de RFI à Jérusalem. Afrique du Sud : qui se cache derrière l'arrivée des réfugiés palestiniens ? 153 réfugiés palestiniens sont arrivés à Johannesburg jeudi dernier (13 novembre 2025) dans des conditions qualifiées de «mystérieuses» par le président Cyril Ramaphosa. Derrière cette opération, une organisation controversée appelée Al Madj Europe. Que sait-on de cette ONG ? Pourquoi l'Afrique du Sud a-t-elle accepté de les accueillir alors qu'ils n'étaient pas en règle ? Avec Claire Bargelès, correspondante de RFI à Johannesburg. Chine : Pékin en guerre contre les applications de rencontre LGBTQ Alors que les autorités chinoises multiplient les mesures de contrôle sur Internet, Pékin a désormais supprimé Blued et Finka, les deux principales applications de rencontre destinées aux personnes LGBTQ. Pourquoi cette censure ? La répression contre cette communauté est-elle récurrente ? Avec Clea Broadhurst, correspondante permanente de RFI à Pékin. Bénin : la réforme constitutionnelle au cœur d'un bras de fer Allongement de la durée des mandats du président de la République et des députés, création d'un Sénat, l'adoption de la révision constitutionnelle suscite de vives critiques dans les rangs de l'opposition. Pourquoi une telle réforme à seulement cinq mois de la présidentielle ? Pourquoi l'opposition affirme-t-elle que ces changements avantagent la majorité présidentielle ? Avec Joël Atayi-Guèdègbé, expert en gouvernance, acteur de la société civile béninoise.
En Afrique du Sud, la justice vient d'autoriser le retour sur le marché légal des cornes de rhinocéros avec l'argument que ce serait bon pour lutter contre le braconnage. Écoutez RTL autour du monde du 14 novembre 2025.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
La commission d'enquête Madlanga en Afrique du Sud a été mise en place après l'accusation de policiers de corruption l'été dernier. Des accusations qui ont abouti à la suspension du ministre de la Police, accusé d'avoir protégé des réseaux criminels. Mais certains Sud-Africains estiment que ces commissions s'éternisent. Reportage de Tom Canetti, Caroline Dumay et Graham Walsh.
Tous les lundis 18h, l'émission rugby sur Twitch, Youtube et en podcast qui te résume l'actualité du rugby, en France (Top14, ProD2, Equipes de France) et partout dans le monde. Avec Alex Priam et Clément Combes voir parfois Joseph Ruiz, Rivenzi ou Nogodi ! Abonnez vous pour plus de rugby !Mes réseaux :Twitch ➜ https://www.twitch.tv/poneeeyclub Instagram ➜ https://www.instagram.com/aymericmilan/Youtube ➜ https://www.youtube.com/@UC6JXp1OJFhP04L0gGDh96tg X ➜ https://x.com/AymericMilanDiscord Ptit BURO ➜ https://discord.gg/D9jFZme2uc Je suis en live sur ma chaine Twitch les matins entre 10h et 13h ▶️Twitch.tv/PoneeeyClub
En Afrique du Sud, six jeunes sur dix sont sans emploi. Face à ce fléau, dans un pays pourtant moteur économique du continent, une tendance prend de plus en plus d'ampleur : ouvrir sa propre entreprise. Les jeunes créent alors les emplois qu'ils ne trouvent pas et recrutent des gens de leur âge. Dans une petite usine au cœur de Soweto, en Afrique du Sud, on découvre des bougies colorées, mais aussi l'histoire fascinante de son fondateur : « Je suis diplômé en psychologie, mais quand j'ai obtenu mon diplôme, je n'ai pas pu trouver d'emploi dans mon domaine d'études. Nous vivons dans un pays où le taux de chômage des jeunes dépasse les 60%, donc il est possible d'étudier la psychologie, mais il n'est pas possible de devenir psychologue », déplore le jeune homme. À 27 ans, Makatu Tshivhula a su troquer la blouse blanche de psychologue contre un t-shirt de sa marque de bougies, une entreprise qui emploie déjà trois autres jeunes. Il nous explique le procédé de fabrication : « La matière première est sous forme solide. On la plonge là-dedans pour qu'elle fonde. Une fois fondue, elle se transforme en liquide, comme ceci, puis nous la mettons dans la machine. Et après 20 minutes, voilà le résultat. » Lorsqu'on lui demande s'il souhaite un jour revenir à la psychologie, la réponse est sans détour : « Non, non. Ce qui m'importe maintenant, c'est mon bonheur. Chaque jour, des clients viennent ici pour me parler de leurs problèmes et me demander quelles bougies ils peuvent utiliser. Donc j'aide quand même les gens sans avoir à être dans un cabinet. » L'entrepreneuriat, une voie de salut pour la jeunesse D'après les statistiques récentes, comme Makatu, de plus en plus de Sud-Africains décident d'ouvrir leur propre entreprise. L'entrepreneuriat représente désormais plus de 10% de l'emploi chez les jeunes : bijoux, cosmétiques ou encore production audiovisuelle, comme pour Thabang Hlaka. « Nous faisons de la photographie, de la vidéo, du drone, du graphisme, des sites web... », raconte-t-il. Si aujourd'hui, son entreprise se porte bien, il a dû s'armer de patience, victime du manque d'opportunités dans sa ville d'origine, puis d'une perte d'emploi douloureuse pendant la pandémie de Covid-19. « À cette époque, j'ai perdu tout mon matériel, et j'ai commencé à déprimer, j'ai pensé à mourir. C'était tellement dur… Puis mon père m'a dit : ''Ne t'inquiète pas, j'ai quelque chose pour toi, un travail dans les mines". J'y suis allé, j'étais terrifié ! Deux jours plus tard, mon père est décédé, et j'ai eu un déclic. Je me suis dit ''Mec, ne retourne pas là-bas !'' J'ai pris mes dernières économies, j'ai acheté des paquets de cigarettes que j'ai commencé à vendre dans la rue. En deux semaines, j'ai pu me racheter du matériel et j'ai recommencé à faire ce que j'aimais », raconte l'entrepreneur. À 35 ans, Thabang collabore maintenant avec une dizaine de personnes et crée ainsi de l'emploi pour les jeunes de son quartier. Néo, 21 ans, vient de rejoindre l'équipe. « Je ne savais pas qu'il avait traversé toutes ces épreuves. Ça me touche beaucoup, et ça m'inspire aussi. Parce que c'est lui qui m'a donné l'occasion de travailler dans ce domaine. Pour moi, c'est un rêve qui est devenu réalité », confie-t-il. Des parcours qui forcent le respect, symboles d'une jeunesse lassée d'attendre que les choses changent, et bien décidée à régler le problème elle-même en créant ses propres opportunités.
Les Sud-Africains retrouvent le Stade de France ce week-end, deux ans après leur dernier titre de champion du monde acquis dans cette même enceinte. Mondial Sports met les Springboks à l'honneur, au lendemain de leur test-match face au XV de France. Au Stade de France, il y a pratiquement deux ans jour pour jour, les Sud-Africains avaient remporté leur quatrième Coupe du monde. La deuxième de rang et la deuxième... en France, après l'édition 2007. Pour que la fête soit totale, pas question de se rater ce samedi (8 novembre 2025) face aux Bleus. Un affrontement en forme de revanche pour les Français. Le dernier duel entre les deux pays, c'était lors du dernier Mondial justement. Les Box avaient éliminé les Français de leur propre tournoi dès les quarts de finale. Au lendemain de ce choc, la mêlée de RFI se met en place : l'Ivoirien Bakary Meïté et le Congolais Serge Plamedi Matondo épaulent Hugo Moissonnier ce dimanche, à 16h10, temps universel ! Le son est accessible dans la page à partir de dimanche 18h05.
A Durban dans l'est de l'Afrique de Sud nouvelle opération de blocage à l'initiative de plusieurs mouvements xénophobes... À l'approche des élections locales prévues en 2026, ces groupes anti-immigrés s'en prennent désormais à ceux qui viennent se faire soigner dans des établissements publics... À la manœuvre, deux groupuscules : "March and March" et "Opération Dudula" connus pour leurs marches ciblant les étrangers.
Deux ans après le cauchemar en quart de finale du Mondial 2023 (défaite 29-28), le XV de France retrouve les Springboks samedi (21h10) en test-match. Et "le défi sera immense" face aux doubles champions du monde en titre, "la meilleure équipe du monde" selon le sélectionneur Fabien Galthié. Ecoutez La tentation sport avec Cédric Chasseur du 07 novembre 2025.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
La prochaine saison d'exportation des oranges égyptiennes se prépare, elle débutera d'ici à quelques semaines, mais elle inquiète déjà certains acteurs de la filière. L'Égypte est le premier exportateur mondial d'oranges fraîches, mais fait face à des défis de plus en plus nombreux. Parmi les défis qui se posent depuis longtemps et qui restent d'actualité, il y a la production d'oranges de meilleure qualité. La majorité des fruits égyptiens sont encore trop petits et ont tendance à reverdir en fin de saison quand la chaleur devient trop forte dans les vergers. Le climat est une des limitations pour la production égyptienne. D'autres défis sont plus récents, comme la reconquête du marché asiatique, qui a périclité suite à la baisse du trafic maritime sur le canal de Suez, ou encore le développement de l'industrie du jus dans le pays. Le marché mondial a offert des prix très rémunérateurs ces deux dernières années, qui ont grimpé à partir de fin 2022 jusqu'à 7 000 dollars la tonne à l'automne 2024. Les entrepreneurs égyptiens ont saisi l'opportunité et doublé les capacités de transformation du pays, pour atteindre 600 000 tonnes en 2024/2025. De nouvelles usines devraient encore ouvrir en 2026. Il y a désormais une véritable compétition interne, entre le secteur du frais et celui du jus qui est à la recherche de volumes à traiter et qui continue à payer un prix intéressant même s'il a été divisé par deux par rapport à son pic. Cette compétition va obliger le pays, historiquement numéro 1 mondial de l'orange fraîche, à réguler son marché. « L'Égypte est aujourd'hui à la croisée des chemins » résume Éric Imbert chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Concurrence sud-africaine très limitée L'Afrique du Sud qui a vu ses exportations aux États-Unis baisser en raison des droits de douane, pourrait-elle faire de l'ombre à l'Égypte ? C'est ce qu'estiment des exportateurs égyptiens. Mais les ventes sud-africaines vers les États-Unis ont simplement baissé, et surtout, elles ne représentent en moyenne que 50 000 tonnes, un volume relativement marginal. L'autre élément essentiel, c'est que la production d'Égypte arrive entre janvier et mai, alors que les oranges sud-africaines sont disponibles, en Europe, entre juillet et octobre. « L'Afrique du Sud n'a pas gêné et ne devrait pas gêner la commercialisation future des oranges d'Égypte » estime l'expert du Cirad. Si les Égyptiens ont moins exporté cette année vers l'Europe - 425 000 tonnes contre 573 000 tonnes en 2023/2024 - c'est avant tout qu'ils ont moins produit par rapport à l'année d'avant, qui était une année exceptionnelle, que leurs fruits manquent toujours de compétitivité et que l'attractivité du jus reste toujours très forte. Une année record pour l'Afrique du Sud Si les Égyptiens ont peur de voir le marché se rétrécir, c'est qu'il y a eu, dans les faits, beaucoup d'oranges sud-africaines sur le marché. L'Afrique du Sud a fait en 2025 ses meilleurs chiffres. Le pays a exporté, entre juin et octobre, 95 millions de colis de 15 kilos d'oranges fraîches, un record rendu possible grâce à la production des nouveaux vergers qui ont vu le jour ces dernières années sur 5 000 ha. Une partie de ces volumes sont arrivés en Europe : l'Afrique du Sud a profité de la moindre production espagnole pour prendre des parts de marché, sans pour autant prendre la place de l'Égypte. La saison qui va démarrer offre même des opportunités. La récolte espagnole s'annonce toute petite, et ne pourra pas être comblée par le Maroc, « le marché européen s'annonce donc très ouvert pour l'Égypte » selon Éric Imbert. À lire aussiCrise en mer Rouge: l'orange égyptienne privée de ses débouchés asiatiques
Le salon Acces organisé par la plateforme «Music in Africa» rassemble, chaque année, les acteurs continentaux du monde de la musique. Et la semaine dernière, c'est à Pretoria, en Afrique du Sud, qu'ils ont pu échanger, pendant trois jours, pour analyser les modèles économiques possibles et les solutions pour que les artistes africains bénéficient davantage de leur musique. De notre correspondante de retour de Pretoria, Bien qu'il reste encore de taille modeste par rapport au reste du monde, le secteur musical africain connaît une forte progression : selon la dernière étude de la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI), les revenus de la musique enregistrée en Afrique subsaharienne se sont accrus de plus de 22% en 2024, dépassant pour la première fois les 100 millions de dollars. Mais pour le chanteur et producteur sud-africain, Zakes Bantwini, les artistes n'obtiennent pas forcément de retombées financières : « C'est magnifique de voir que, dans différentes régions du monde, les gens apprécient désormais la musique africaine. Mais il faut que cela se reflète dans nos comptes bancaires. Pour l'instant, ça ne se traduit pas vraiment comme ça, mais comme je le dis souvent, c'est à nous d'essayer de changer les choses. » Le manque d'infrastructures Sur place, le secteur est encore trop peu structuré et développé, et les artistes africains doivent continuer à dépendre des marchés mondiaux, comme l'explique Dolapo Amusat, créateur et directeur de la plateforme nigériane We Talk Sound : « Même si on observe un véritable boom, le manque d'infrastructures sur le continent empêche cette croissance de bénéficier pleinement aux artistes. Prenons l'exemple du Nigeria : comment voulez-vous organiser une tournée ? Il n'y a pas toujours d'infrastructures adéquates, les problèmes de sécurité persistent. De plus, du côté des plateformes de streaming, beaucoup de gens continuent à consommer la musique illégalement ou n'ont pas les moyens de payer les abonnements. Résultat : les artistes gagnent très peu d'argent sur leur marché local, et finissent donc par privilégier l'Europe ou les États-Unis, là où se trouvent les revenus — ce qui affaiblit l'écosystème africain. » Et pour la chanteuse Solange Cesarovna, co-fondatrice de la Société cap-verdienne de musique (SCM), il est aussi primordial que les artistes s'informent sur leurs droits : « Je pense que la chose la plus importante qu'il faut viser, pour devenir professionnel, c'est d'acquérir les connaissances. Et bien souvent, nous, les créateurs, nous sommes fascinés par notre processus créatif, et tout le travail autour de la musique en elle-même. Sauf que pour être professionnel, il faut aussi comprendre l'autre versant, la façon dont les affaires fonctionnent, même si on n'a pas l'âme d'un entrepreneur : c'est vital afin de conclure des contrats. » Solange Cesarovna soutient d'ailleurs la plateforme CLIP qui veut justement aider les créateurs à mieux comprendre les droits de propriété intellectuelle, pour réclamer leur dû. À lire aussiÀ Pretoria, le continent cherche à récolter les fruits de sa révolution musicale
durée : 00:39:16 - Aviron Bayonnais, Biarritz Olympique :retour sur les matchs du week-end - Ce soir dans 100% Rugby, l'ancien deuxième ligne de l'Aviron Bayonnais, le sud-africain Rob Linde nous rejoint pour analyser la tournée d'Automne du XV de France. Avec la revanche face à l'Afrique du Sud à l'horizon, il partage son expertise sur les clés de cette confrontation tant attendue. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Le musée dʹethnographie de Neuchâtel rendait la semaine dernière trois objets à vocation symbolique et religieuse détenus dans sa collection depuis plus dʹun siècle, à une délégation Sud-Africaine composée dʹofficiels et dʹhéritiers de la famille à qui ces objets appartenaient. Michel Ndeze était parmi les convives.
En Afrique du Sud, des centaines d'habitants de Johannesburg ont manifesté samedi dernier 1er novembre devant le siège du conseil municipal pour exiger une action urgente face aux coupures d'eau, de plus en plus fréquentes. Infrastructures vieillissantes, mauvaise gestion de la cité, manque de fonds : la situation s'aggrave dans la première ville industrielle sud-africaine, alors que des milliers de kilomètres de canalisation ont besoin d'être remplacés. Dans sa maison, Melissa Davids est occupée à enchaîner les lessives. L'eau coule aujourd'hui du robinet, cela peut sembler anodin, mais ça ne l'est plus pour les habitants de ce quartier de Johannesburg, plus grande ville d'Afrique du Sud. « On ne peut jamais savoir quand et pour combien de temps l'eau va être coupée, témoigne-t-elle. Donc, à chaque fois, on remplit toutes ces bouteilles, on s'assure d'être prêt pour le lendemain. » La moitié des réservoirs fuient Melissa et ses voisins, excédés, ont décidé de prendre la rue en septembre. Une pression qui a poussé la ville à entamer des réparations temporaires. À quelques rues de là, des ouvriers installent une nouvelle canalisation pour soulager le quartier. « Le problème ici, c'est que la zone est approvisionnée par le réservoir Hursthill 1, explique Sandile Mpofana, contremaître. Donc là, on est en train d'établir une connexion avec un autre réservoir, Crosby, qui est beaucoup plus stable. » La moitié des réservoirs de la ville fuient et ont besoin d'être rénovés. Idem pour des milliers de kilomètres de canalisations vétustes. Environ un tiers de l'eau se perd ainsi dans des fuites, auxquelles s'ajoutent les connexions illégales. Provoquant ces coupures de plus en plus longues et fréquentes dans de nombreux quartiers de la métropole. « C'est principalement dû aux infrastructures vieillissantes », explique Nombuso Shabalala, porte-parole de Johannesburg Water, l'entité municipale dédiée.« Et aussi en grande partie au sous-investissement dans les infrastructures au fil des ans. Ces quartiers sont très anciens et ont besoin qu'elles soient renouvelées. Mais nous sommes confrontés à des problèmes de financement pour la plupart des quartiers de la ville. » Vers un cloisonnement des financements dédiés à l'eau ? L'année dernière, le budget alloué par la ville n'a permis de remplacer que 17 km de canalisations, sur plus de 12 000. Les retards de maintenance s'accumulent désormais, équivalent à plus de 1,3 milliard d'euros. « Ce réservoir devait être terminé en avril, souligne Ferrial Adam, activiste pour l'accès à l'eau, devant un réservoir en construction. Mais comme les sous-traitants n'ont pas été payés, ils ont dû interrompre le chantier et il a été retardé. Le problème est que la ville de Johannesburg déplace les financements comme si elle jouait aux échecs. C'est un arrangement qui permet à la ville de déplacer le budget alloué entre les différentes entités : eau, routes ou électricité… » L'équivalent de 200 millions d'euros auraient ainsi été ôtés du budget de Johannesburg Water. Le Parlement s'est saisi de la question et a appelé au cloisonnement du financement dédié à cette entité. À lire aussiAfrique du Sud: une station d'épuration au Cap pour un jour rendre l'eau usée potable
La ville de Johannesburg est aussi appelée « la ville de l'or », parce qu'elle a été fondée à la fin du XIXe siècle quand de l'or y est découvert. Rapidement, la ville se développe autour de cette précieuse ressource. Plus de cent ans plus tard, la plupart des mines ont fermé, mais il reste des milliers de puits encore ouverts, et surtout des matières toxiques qui continuent de toucher les communautés voisines, et aujourd'hui, les habitants sont de plus en plus malades. De notre correspondant à Johannesburg, L'image est frappante : dans une impasse de Soweto, une immense dune de sable dépasse derrière le toit de modestes maisons en pierre. Quand il y a du vent, la poussière se soulève. Et toutes ces substances toxiques arrivent chez nous. Nous sommes dans le quartier de Snake Park, dans une maison familiale à deux étages où plusieurs générations vivent ensemble. Novulawu Sitshaluza, bob sur la tête pour se protéger du soleil, a grandi ici : « Au départ, on pensait que cette montagne était naturelle, mais nous avons découvert plus tard que c'était en fait une création humaine, issue de la ruée vers l'or. » Des générations marquées par la maladie À la fin du XIXe siècle, la ville de Johannesburg se construit sur l'or. Et pendant l'apartheid, le pouvoir blanc déporte les populations noires dans d'immenses townships, souvent à proximité de mines, et donc de déchets toxiques. « Vous savez, nos ancêtres sont partis travailler dans les mines. Ils ne sont jamais revenus avec de l'or ou de l'argent. Ils sont revenus avec des maladies. Et encore aujourd'hui, nous, leurs arrière-petits-enfants, on tombe malade à notre tour. C'est l'éternelle souffrance des Noirs en Afrique du Sud. ». Thokozile Mntambo est activiste, figure de la lutte des communautés locales face aux géants du secteur minier : « Comme vous pouvez le voir, il n'y a aucune clôture pour sécuriser les lieux… Vous pouvez vous garer ici, on va s'approcher un peu ». Donc là, on va monter sur une petite butte, pour vraiment avoir une vue sur toute la mine. On monte sur du sable très clair, presque blanc. Ce sont tous les résidus ; à l'époque où on cherchait encore de l'or. « Ils continuent de trouver de nouvelles technologies pour extraire les restes d'or. Alors, nous, on meurt encore à cause de cet or ! », ajoute Thokozile Mntambo. Recenser les victimes Et Thokozile Mntambo ne veut plus voir sa communauté mourir. En 2023, avec la Bench-Marks Foundation, elle démarre un porte-à-porte pour recenser tous les cas de maladies. Résultat : la moitié des répondants déclarent avoir des problèmes respiratoires : « On est venu me voir pour me dire que je devais arrêter de parler aux médias, car cela perturbe les investissements. Mais j'ai commencé ce combat, je ne vais pas m'arrêter là ! » Parce que de nombreuses vies sont en jeu. À cause de ces longues années d'expositions à l'uranium ou à l'arsenic, de plus en plus d'enfants naissent malades. Nous retournons chez Novulawu, qui vit juste en face de la mine : « Ma fille était handicapée, elle est malheureusement décédée en 2022, à 12 ans… Je ne peux pas être certaine que ce soit à cause de ces résidus toxiques, mais cette dune a peut-être joué un rôle, oui. » Selon les activistes de Snake Park, ce combat, c'est un combat entre le profit des grandes entreprises et la santé des communautés locales appauvries ; plus de cent ans après la ruée vers l'or.
Retour sur un pan assez peu connu de l'histoire de la lutte contre l'apartheid : le combat pour développer le sport non ségrégué. Un mouvement de boycott sportif avait vu le jour, afin d'isoler Pretoria au niveau international et la faire exclure des organisations mondiales, mais à l'intérieur du pays, des clubs et des fédérations se sont aussi battus pour créer tout un écosystème sportif non racial parallèle, et un fonds tente de préserver cette histoire. De notre correspondante à Johannesburg, Les archives au sous-sol de l'université de Wits sont un vrai dédale, mais Ajit Gandabhai sait exactement où il se dirige : « Il y a une multitude de catégories, mais nous, on va vers la section sportive ». Ici se trouvent de précieuses ressources pour les historiens et les passionnés de sport. Une collection d'objets et de documents qui montrent que bien avant la fin de l'apartheid, les communautés noires, indiennes et métisses jouaient déjà au cricket, au rugby ou encore au tennis : « Là, ce sont des rapports financiers de clubs qui datent de 1973. Et ça, c'est le trophée de la compétition de cricket, seulement pour les fédérations non raciales, le vainqueur l'emportait avec lui », détaille Ajit Gandabhai. En 1964, l'Afrique du Sud est exclue des Jeux olympiques, puis six ans plus tard, de la Coupe du monde de foot. Le gouvernement prend alors des mesures cosmétiques pour présenter au monde une façade plus acceptable. Refusant toute compromission avec le régime, une organisation militante voit ainsi le jour ; la SACOS (South African Council of Sport). En plus d'orchestrer un boycott des équipes sud-africaines sur la scène internationale, des clubs et des fédérations parallèles ont été créés afin de promouvoir le sport non racial :« Le sport est devenu un terrain de choix pour combattre l'état ségrégationniste de façon non violente. Et nous avions le slogan suivant : " Pas de sport normal dans une société anormale ". C'est encore vrai aujourd'hui ». À lire aussiAfrique du Sud: Saha, des archives militantes pour comprendre la résistance quotidienne au régime d'apartheid [1/3] Ne pas oublier C'est pour que cette histoire ne s'oublie pas qu'un fonds d'archives a été créé, en 2014, par d'anciens militants et représentants d'organismes sportifs, dont Ajit Gandabhai : « Nous ne pouvons pas perdre la mémoire de ces gens qui ont sacrifié leur vie, qui ont été détenus par la police. Cette histoire doit être racontée, et pas seulement à partir de 1995 ». Comme les médias officiels, sous l'apartheid, ne couvraient pas ces compétitions, il a fallu se tourner vers des sources alternatives, des documents conservés par d'anciens joueurs ou passionnés. Et selon le secrétaire général du projet, Michael Kahn, il y a encore du travail : « Plusieurs sections ne sont pas encore bien documentées. Et en particulier en ce qui concerne le sport féminin, il y a des manques. Les femmes noires pratiquaient aussi du sport ! Dans des conditions vraiment difficiles ». Les responsables du fonds continuent leurs recherches, pour conserver ce pan d'histoire dans une société où l'accès au sport est encore loin d'être égalitaire entre les communautés. À lire aussi30 ans plus tard, l'ombre des crimes de l'apartheid continue de planer sur l'Afrique du Sud
Adopté il y a 25 ans, l'Agoa permet à 32 pays africains d'exporter des milliers de produits vers les États-Unis sans droits de douane. Mais il expire ce 30 septembre à minuit, sauf prolongation de dernière minute. Un bilan contrasté pour un accord crucial à la fois économique et géopolitique. En 2000, sous Bill Clinton, l'Agoa (African Growth and Opportunity Act) voit le jour avec un objectif clair : renforcer les relations commerciales entre les États-Unis et l'Afrique subsaharienne. Aujourd'hui, cet accord permet à 32 pays africains d'exporter plus de 6 000 produits sans droits de douane : biens manufacturés, textile, voitures sud-africaines, produits agricoles ou encore ressources minières. En contrepartie, ces pays doivent respecter certains critères : économie de marché, progrès en matière de gouvernance, de démocratie et de droits humains. C'est pourquoi la liste des membres évolue régulièrement. En 2023, les exportations africaines vers les États-Unis dans ce cadre ont atteint 10 milliards de dollars. Des résultats visibles, mais concentrés dans quelques pays Depuis son entrée en vigueur, l'Agoa a permis aux exportations africaines vers les États-Unis de progresser de 37% entre 2001 et 2021. Mais les bénéfices sont très inégalement répartis. L'Afrique du Sud en tire le plus grand profit avec ses voitures, ses agrumes et son vin. Viennent ensuite le Kenya et le Lesotho grâce au textile, ainsi que Madagascar dans une moindre mesure. Pour la majorité des autres pays, l'impact reste marginal. Pourtant, une fin brutale de l'Agoa aurait des conséquences lourdes, comme une perte de compétitivité, un recul des investissements et menaces sur des centaines de milliers d'emplois. Un avenir incertain face au retour du protectionnisme américain Au Kenya, 300 000 emplois du secteur textile sont menacés. Au Lesotho, l'Agoa a permis de bâtir la première industrie du pays, le vêtement, où se fournissent encore de grandes marques américaines. En Afrique du Sud, déjà frappée par un chômage supérieur à 30%, des dizaines de milliers d'emplois pourraient disparaître. Pour ces pays, l'Agoa est indéniablement une réussite, mais ses bénéfices restent concentrés. De leur côté, les investisseurs américains ont aussi profité de cette dynamique. Reste que Washington, à l'heure du protectionnisme et des droits de douane, revoit sa politique commerciale. Et si les États-Unis se retiraient un peu plus du terrain africain, un vide se créerait. Un vide que ne manquerait pas de combler la Chine, devenue paradoxalement l'ennemi numéro 1 de Donald Trump et le premier partenaire commercial de la majorité des pays du continent.
Le fonds intitulé The hidden years of music, soit « les années cachées de la musique », est l'une des plus grosses collections d'enregistrements et de documents du pays qui relatent la vie musicale sous l'apartheid, en particulier dans les années 1970-1980. Tout cela a été rassemblé, à l'époque, par un passionné. De notre correspondante à Stellenbosch, Cet enregistrement de Johnny Clegg et Sipho Mchunu à leurs débuts fait partie des pépites dont le fonds des hidden years of music regorge. La conservatrice, Lizabé Lambrechts, a travaillé plusieurs années sur cette collection pour la réorganiser et en superviser la numérisation : « Il y a plus de 7 000 enregistrements sur vinyles, environ 30 000 photos, et quelque chose comme 7 à 8 tonnes de documents. Donc ce sont vraiment d'énormes archives. » Ce trésor musical est désormais conservé à l'université de Stellenbosch, mais aussi en ligne, et on le doit à un homme : David Marks, compositeur, chanteur, ingénieur du son et producteur, qui a enregistré des heures et des heures de concerts. David Marks au festival de Woodstock de 1969 « David a travaillé au festival américain de Woodstock de 1969. Il y a rencontré Bill Hanley, qui lui a donné une partie du matériel de sonorisation pour le ramener en Afrique du Sud. Cela a permis à David d'organiser de grands concerts en plein air. Et il a enregistré tous ces événements, pris des photos, gardé les posters, et c'est comme ça que ces archives sont nées. Laissez-moi vous jouer un petit extrait… David a commencé à organiser ces concerts « Tribal Blues » à partir de 1971, et c'était parmi les seuls, en Afrique du Sud, à être interraciaux, en plein pendant l'apartheid. Donc c'étaient vraiment des moments magiques, imaginez comment cela devait être incroyable. » Lizabé Lambrechts conserve avec elle une petite partie de ces archives, pour achever son travail. Certains éléments ne sont pas toujours en bon état, car David Marks les a gardés dans son garage, sur la côte Est très humide. « Laissez-moi voir si je peux ouvrir ça ... Vous pouvez sentir cette légère odeur ? C'est une bobine du festival de musique pop de Monterey que David projetait lors de cafés-clubs qu'il organisait à Johannesburg et à Durban. Il voulait partager des films et de la musique pour que les gens connaissent ce qui se fait dans le monde. » De la contre-culture musicale face à l'apartheid Pour les chercheurs universitaires comme Ashrudeen Waggie, qui travaille sur les concerts organisés en Afrique du Sud pendant la période de boycott culturel, ce sont des documents rares : « C'est une très bonne source pour moi. Je pense que cela permet de mettre en avant une partie de l'histoire qui est restée cachée sous l'apartheid, donc c'est important. » Cette collection permet donc de redécouvrir la contre-culture musicale qui s'est construite face à l'apartheid et un pan de la résistance culturelle de l'époque. À lire aussi«Soweto Blues» de Miriam Makeba: une voix contre l'apartheid
durée : 00:03:40 - Sous les radars - par : Sébastien LAUGENIE - Et la voix de cet homme que vous entendez c'est celle de Peter Gabriel. "Biko" titre planétaire que tout le monde connaît. Une chanson composée en 1980 en hommage à un homme emprisonné. Près d'un demi-siècle après sa mort l'ombre de Steve Biko plane toujours et encore sur ce pays. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
durée : 00:03:40 - Sous les radars - par : Sébastien LAUGENIE - Et la voix de cet homme que vous entendez c'est celle de Peter Gabriel. "Biko" titre planétaire que tout le monde connaît. Une chanson composée en 1980 en hommage à un homme emprisonné. Près d'un demi-siècle après sa mort l'ombre de Steve Biko plane toujours et encore sur ce pays. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
À l'époque de l'apartheid en Afrique du Sud, pour contourner le contrôle de l'État raciste sur les archives, des militants en exil lancent Saha, une collecte d'archives militantes de la vie quotidienne : pamphlets, affiches de meetings, t-shirt de partis anti-apartheid... Aujourd'hui installées à l'Université de Wits, à Johannesburg, elles représentent un trésor précieux pour comprendre la lutte quotidienne de l'époque à travers des héros de tous les jours, et non pas seulement à travers des personnages célèbres tel Nelson Mandela. De notre correspondant à Johannesburg, Ce trésor se trouve au sous-sol de la bibliothèque. Après un petit escalier sombre, il y a une porte en métal, le bruit de la climatisation, puis de grandes allées d'archives. « Saha a été créé à la fin des années 1980 par des militants anti-apartheid en exil pour mettre leurs documents en sécurité, pour les mettre à l'abri du régime d'apartheid », raconte Arianna Lissoni professeur d'histoire, spécialiste de la lutte anti-apartheid et directrice des archives de Saha. « Nous avons plusieurs collections de photographies, plus de 4 000 affiches, des autocollants, des pin's. Nous avons aussi une très grande collection de t-shirts de la lutte. Ils se trouvent tous dans ces boîtes que vous voyez là. Là, on a des t-shirts du parti communiste, énumère Arianna Lissoni. Dans cette autre boîte, c'est un t-shirt avec le visage de Matthew Goniwe, un activiste assassiné par le régime. C'était sûrement pour ses funérailles, car il est écrit "Hamba kahle, comrade", ce qui signifie "Au revoir camarade", en zoulou ». Ces témoins du passé sont uniques. Comme cette cassette placée dans un grand tiroir : un enregistrement précieux qui raconte la vie quotidienne sous l'apartheid. « C'est une interview de Vesta Smith, une femme originaire d'un township métisse de Soweto. Et pour autant que je sache, il n'y a aucun autre enregistrement d'elle ! », s'enthousiasme l'historienne. À lire aussi30 ans plus tard, l'ombre des crimes de l'apartheid continue de planer sur l'Afrique du Sud À présent, le défi, c'est de faire connaître ces figures parfois oubliées pour raconter la vie de tous les jours. D'une collecte de militants en exil au départ, Saha est aujourd'hui devenu un réel vecteur d'éducation en Afrique du Sud. « Vous avez ici le mur de nos publications. Là, c'est "Entrer à Tembisa", parce que les gens connaissent Soweto ou Alexandra, mais que l'histoire du township de Tembisa n'a pas vraiment été documentée, souligne Arianna Lissoni. Il y a donc eu ce projet, en partenariat avec une photographe, des historiens et des membres de la communauté, pour raconter cette histoire méconnue ». Une volonté d'éduquer qui se heurte, parfois, au manque de moyens. Si Saha s'efforce de lancer de nouveaux projets pour rendre ces archives encore plus accessibles, en utilisant le digital par exemple. Souvent, les aides financières, notamment de l'État, viennent à manquer. À lire aussi«Soweto Blues» de Miriam Makeba: une voix contre l'apartheid
Ils étaient 60 candidats au départ pour la présidentielle en Côte d'Ivoire. Au final, le Conseil constitutionnel a retenu 5 candidatures, dont le président sortant Alassane Ouattara, mais sans deux poids lourds, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo. À plus d'un mois de l'échéance, quelle va être la réaction de l'opposition ? Richard Banégas, professeur de sciences politiques et chercheur au Ceri, était notre invité.
Le Grand reportage week-end de ce samedi est consacré à l'Afrique du Sud puis à la France. 30 ans après la création par Nelson Mandela de la fameuse Commission Vérité et Réconciliation, une innovation en matière de justice pour essayer de panser les plaies de l'apartheid, mais des suspects de crimes n'ont toujours pas été inquiétés... En seconde partie, nous revenons sur la situation dans les campagnes françaises où Justine Rodier nous entraine dans un de ces déserts médicaux, là où les médecins manquent. 30 ans plus tard, l'ombre des crimes de l'apartheid continue de planer sur l'Afrique Le 19 juillet 1995 était signée, par Nelson Mandela, la loi qui créait la Commission vérité et réconciliation. Une expérience de justice restaurative pour tenter de panser les terribles plaies de l'apartheid. Une dynamique qui a créé des émules partout dans le monde. Mais aujourd'hui, le bilan est finalement assez mitigé, car les suspects qui n'ont pas obtenu d'amnistie n'ont jamais été inquiétés par les tribunaux. Le temps n'efface pas tout et désormais, les familles des victimes veulent des réponses. Un Grand reportage de Claire Bargelès et Vincent Hugues qui s'entretiennent avec Jacques Allix. Alerte aux soins en zones rurales La désertification médicale touche 85% du territoire français, 9 millions de personnes sont concernées. Selon le ministère de la Santé, cela devrait s'aggraver. En Lozère, département le moins peuplé de France, il n'y a qu'une maternité, et qu'un seul centre d'urgence, à l'hôpital de Mende. Les pompiers mettent en moyenne 25 minutes pour toucher au but, contre 14 minutes à l'échelle nationale. Une proposition de loi, la loi Garot chemine entre les assemblées pour essayer d'amener les professionnels de santé à tenter l'aventure. Un Grand reportage de Justine Rodier qui s'entretient avec Jacques Allix.
durée : 00:05:20 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - 1er sujet : 7 ressortissants chinois ont été condamnés à 20 ans de prison en Afrique du Sud pour avoir forcé 91 Malawites, dont 37 enfants, à travailler dans un atelier textile clandestin. 2e sujet : Apple a-t-il adapté son IA générative à la culture de l'ère Trump ? Politico pose la question.
L'Afrique du Sud n'a toujours pas obtenu d'accord avec Washington, et ses exportateurs subissent les 30% de droits de douane américains. Pour limiter l'impact, le gouvernement mise sur la diversification des marchés et propose d'assouplir les règles de concurrence afin de permettre aux entreprises de collaborer à l'export. Les 30 % de droits de douane américains poussent l'Afrique du Sud à diversifier ses exportations. Le département du commerce a mis en place un bureau d'assistance pour aider les entreprises à regarder vers de nouveaux marchés, en Asie ou au Moyen-Orient, explique Willem Van Der Spuy, directeur général des exportations. « Il y a un dicton qui dit : "Ne laissez jamais une bonne crise se perdre". Le gouvernement sud-africain travaille déjà depuis un certain temps à la diversification. Notre préoccupation aujourd'hui, c'est de l'accélérer. Cela veut dire se pencher sur des solutions qui, jusque-là, étaient en arrière-plan. Prendre des décisions que nous aurions peut-être dû prendre plus tôt… » À la conquête de nouveaux marchés Parmi ces décisions, le département du Commerce propose une exemption sur les exportations – un amendement qui permettrait aux entreprises sud-africaines de collaborer sans enfreindre les lois sur la concurrence. « Nous avons des règles très strictes en matière de coopération entre entreprises, détaille Willem Van Der Spuy. Nous avons donc décidé que, pour aider réellement les entreprises à pénétrer les marchés internationaux – en particulier si elles doivent pénétrer de nouveaux marchés, il serait plus facile de les laisser collaborer. Pour partager les informations, réfléchir à des infrastructures communes pour les exportations, expédier certains produits ensemble. Cela nous permettra d'être plus compétitifs. De réaliser des économies d'échelle aussi, parce qu'il pourrait y avoir une commande importante qui ne pourrait être honorée par une seule entreprise, mais plutôt par deux ou trois. » À lire aussiDroits de douane américains : les pays et les producteurs d'Afrique craignent les conséquences Pour comprendre l'impact de cette exemption, direction la fédération des entreprises de la sidérurgie. Un secteur qui emploie des centaines de milliers de personnes, moteur de l'économie sud-africaine, particulièrement touché par ces nouvelles taxes. « Sur les 1 300 entreprises que l'on représente, la moitié a répondu à notre enquête. Voici le résultat : 50 % de ces entreprises sont affectées par les droits de douanes, directement ou indirectement », explique Tafadzwa Chibanguza est le président de la fédération SEIFSA. Alléger les règles pour renforcer la compétitivité Ce projet d'exemption est une bonne initiative, selon elle, même si « ça aurait déjà dû être la norme – notre façon de faire du commerce. Le problème de l'Afrique du Sud, c'est que nous sommes toujours guidés par des événements, on réagit à des urgences. Et on voit que notre droit de la concurrence a tendance à trop privilégier la législation, plutôt que de s'intéresser vraiment à notre compétitivité. Je sais que la frontière est très floue. Parce que pour créer de la concurrence dans l'économie, oui, il faut sûrement empêcher les monopoles, avec des lois. Mais l'accent devrait être mis sur notre compétitivité réelle plus que sur une législation stricte. Donc oui, il faut laisser les concurrents collaborer ! » Mais le processus législatif risque d'être long. En attendant, le gouvernement travaille à un paquet d'aides économiques pour les petites entreprises. Et espère toujours conclure un accord avec Washington.
Le 19 juillet 1995 était signée, par Nelson Mandela, la loi qui créait la Commission vérité et réconciliation. Une expérience de justice restaurative pour tenter de panser les terribles plaies de l'apartheid. Une dynamique qui a créé des émules partout dans le monde. Mais aujourd'hui, le bilan est finalement assez mitigé, car les suspects qui n'ont pas obtenu d'amnistie n'ont jamais été inquiétés par les tribunaux. Le temps n'efface pas tout et désormais, les familles des victimes veulent des réponses. « 30 ans plus tard, l'ombre des crimes de l'apartheid continue de planer sur l'Afrique du Sud », un Grand reportage signé Claire Bargelès et Valentin Hugues.
« Dans mon Chinatown », c'est une série d'été de RFI qui vous emmène dans les quartiers chinois des grandes villes du monde sur tous les continents. On s'arrête aujourd'hui en Afrique du Sud, pays qui compte la plus importante communauté chinoise du continent. Les premiers migrants sont arrivés dès le XVIIᵉ siècle, envoyés au Cap par les autorités coloniales en tant que prisonniers ou esclaves. Après plusieurs vagues de migration, on estime aujourd'hui que cette communauté compte entre 250 000 et 350 000 personnes. À Johannesburg, deux Chinatown distincts retracent leur histoire. De notre correspondante à Johannesburg, Sur la rue Commissioner, le magasin Sui Hing Hong est une institution. Malgré le déclin et la dégradation du vieux centre-ville, il continue vaillamment à rappeler à tous que se trouvait ici, le premier Chinatown de Johannesburg. C'est la mère de Gloria Pon qui a ouvert cette boutique dans les années 1940. « Elle disait qu'elle voulait établir un endroit où il y aurait tous les produits chinois dont on avait besoin : nos médicaments, notre nourriture, des bols et des baguettes », se souvient sa fille. La communauté chinoise sud-africaine est le fruit de vagues successives de migration. À Johannesburg, des travailleurs sous contrats ont été envoyés dès la création de la ville, suite à la découverte d'or à la fin du XIXᵉ siècle. Mais la majorité de ces mineurs sont ensuite rentrés au pays. Ceux arrivés plus tard, pour faire fortune, de la région de Canton par exemple – comme la famille de Gloria Pon –, ont été interdits de licence minière en raison de leur couleur de peau et se sont tournés vers le commerce. Ils ont alors développé tout un petit écosystème au niveau de cette rue. Le frère de Gloria, Walter, est surnommé le « maire » de Chinatown, en raison de sa passion pour l'histoire de la communauté. « Voici un autre bâtiment très ancien, des années 1900. C'est la propriété du club chinois. En ces temps-là, lorsque les Chinois arrivaient en Afrique du Sud, ils n'avaient pas de famille. Donc ils étaient accueillis ici, jusqu'à ce qu'ils trouvent un travail. Et lorsqu'ils mourraient, qui les enterraient ? Le club », explique-t-il. L'octogénaire se souvient notamment de la vie sous apartheid et des discriminations subies : « Quand on voulait s'asseoir dans un train, il fallait aller dans la zone réservée aux Noirs, une zone qui était sale, détériorée. La zone des Blancs était toute propre, mais on ne pouvait pas y accéder. » À lire aussiAfrique du Sud: l'August House, la grande colocation d'artistes en plein centre de Johannesburg Aujourd'hui, ne reste que quelques restaurants, témoins de cette histoire, ainsi que la boutique de feux d'artifices tenue par un autre frère de la famille Pon. Il faut se rendre à une poignée de kilomètres de là, dans l'ancienne banlieue juive de Cyrildene, pour découvrir le deuxième Chinatown de Johannesburg. Ce sont d'autres flux de migration qui lui ont donné naissance : d'abord des Taïwanais, encouragés à venir dans les années 1980 par le gouvernement de l'apartheid qui entretenait des liens avec Taipei. Puis, il y a eu de nouvelles arrivées du centre de la Chine, lorsque la démocratie sud-africaine s'est rapprochée de Pékin. Evonne Chen, 22 ans, est serveuse dans un petit café situé au pied de l'immense arche colorée qui marque l'entrée du quartier. Dans sa famille, elle est la première génération née sur place : « Je travaille à mi-temps ici, car j'étudie également les ressources humaines. Ce sont mes grands-parents qui sont venus ici, vers 1992-1993. Nous n'avons pas l'intention de rentrer, puisque ici, c'est un très beau pays. Moi, je parle taïwanais et mandarin, car mes grands-parents ne parlent pas anglais. » Nous retrouvons à l'extérieur Ufrieda Ho, qui a beaucoup écrit sur le sujet, et notamment sur sa propre famille. Ces lieux sont finalement, pour elle, à l'image de la communauté : divers et composites. « Ce n'est pas un groupe homogène, il y a beaucoup de nuances et de différents contextes. Je pense que c'est pour ça que ces deux Chinatown sont distincts : cela raconte les différentes formes de migrations et leur interaction avec la politique sud-africaine de l'époque », explique-t-elle. Malgré de forts liens entre Pékin et Pretoria, deux membres des Brics, les conditions économiques ont rendu l'Afrique du Sud moins attractive, ces dernières années, pour les nouveaux migrants chinois.
John Hume, ancien éleveur de rhinocéros en Afrique du Sud, a été arrêté pour trafic de cornes, accusé d'avoir vendu illégalement près de 1000 cornes. Libéré sous caution, il doit comparaître en décembre, tandis que ses rhinocéros ont été transférés après la vente de sa propriété. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Nouvel épisode de la série les grands boycotts de l'Histoire, où quand des mouvements sociaux et politiques utilisent l'arme économique pour lutter contre l'oppression. De l'Irlande à Israël en passant par l'Inde, du lait en poudre au pétrole et aux bus de Montgomery, le boycott transforme le consommateur en citoyen, un mouvement d'expression et de colère qui continue de faire peur même aux plus puissants. Pour ce quatrième épisode, retour sur le boycott anti-apartheid en Afrique du Sud. En 1994, l'ANC remporte les premières élections démocratiques multiraciales. Nelson Mandela devient le premier président noir du pays. « C'est l'un des moments les plus importants de la vie de notre pays, lance-t-il lors de son discours de victoire. Je me tiens ici devant vous, empli d'une profonde fierté et d'une grande joie : fierté envers les gens ordinaires et humbles de ce pays. Vous avez fait preuve d'une détermination calme et patiente pour reconquérir ce pays qui est le vôtre. Et joie de pouvoir proclamer haut et fort : enfin libres ! » Nelson Mandela salue ainsi des décennies de lutte du peuple sud-africain contre l'apartheid. Une lutte qui a aussi reçu un soutien international de plus en plus important au fil du temps. 1959, la campagne anti-apartheid est lancée à Londres Dès 1959, des exilés sud-africains, soutenus par des syndicats britanniques, des étudiants ou encore des mouvements féministes répondent à l'idée lancée par Albert Luthuli (alors président de l'ANC et futur prix Nobel de la paix) et appellent depuis Londres au boycott des produits d'Afrique du Sud, pour protester contre la ségrégation raciale. Lors d'un discours à l'Université de Stanford, aux États-Unis, des années plus tard, le futur archevêque du Cap, Desmond Tutu (également récompensé du prix Nobel de la paix, en 1984), en résumera la logique. « Pour l'amour de Dieu, ceux qui investissent en Afrique du Sud doivent savoir qu'ils soutiennent et renforcent l'un des systèmes les plus brutaux qu'ait jamais connu le monde. » L'homme d'Église tourne aussi en dérision des arguments avancés par certains dirigeants des pays qui rechignent encore à imposer des sanctions économiques contre Pretoria : « Ils disent "oh, vous savez, les noirs seront les premiers à en souffrir, ils seront les plus durement touchés" », avant de conclure d'une moue entendue, sous les éclats de rire du public, conquis par l'orateur. 1976, le choc de la répression contre les manifestants de Soweto Le boycott anti-apartheid a pris de l'ampleur après la répression de la révolte de Soweto. Le 16 juin 1976, des milliers d'écoliers descendaient dans les rues du township de la banlieue de Johannesburg pour protester contre l'obligation d'apprendre l'afrikaans, sur le point de devenir la langue d'enseignement dans toutes les écoles noires. Une langue perçue comme celle de l'oppresseur. Ce soulèvement, réprimé dans le sang, a été un tournant décisif dans la lutte contre l'apartheid. Et participera aussi à amplifier le boycott anti-apartheid à l'international. À lire aussiAfrique du Sud : 16 juin 1976, la révolte de Soweto Années 1980, le boycott prend de l'ampleur à l'international Dans les années 1980, des dockers australiens et états-uniens refusent de décharger des marchandises venues d'Afrique du Sud. En France, on boycotte les oranges de la marque Outspan, accusée de profiter de l'exploitation des noirs. Plusieurs multinationales finissent par se retirer du pays, comme la banque britannique Barclays, en 1986, et avant elle Kodak, Coca-Cola, IBM ou encore General Motors. À l'intérieur du pays aussi, le boycott est particulièrement suivi. En 1988 et 1989, les Sud-africains noirs cessent par exemple d'acheter dans les magasins de Boksburg, près de Johannesburg, pour protester contre la politique ségrégationniste de la municipalité. Les boutiques sont désertées. L'équipe municipale finit par perdre sa majorité. Le boycott national et international du régime de l'apartheid pèse de plus en plus sur l'économie, et finit par accélérer sa chute. La dernière loi ségrégationniste est abolie en 1991. Nelson Mandela devient président trois ans plus tard. À lire aussiAfrique du Sud : 30 ans plus tard, que deviennent les enfants de la liberté ?
« Le secteur informel est une composante essentielle de la plupart des économies subsahariennes », décrit le Fonds monétaire international. S'il contribue de 25 à 65 % du PIB des pays, une partie des bénéfices de ces activités économiques échappent cependant aux caisses des États. Afrique économie vous emmène cette semaine dans une plongée de l'informel sur le continent. Dans les townships, zones déshéritées d'Afrique du Sud, les habitants se transforment en entrepreneurs de rue pour survivre au chômage. Les « spaza shops », petites boutiques de quartiers, sont devenues le symbole de l'économie informelle. On estime qu'il en existe au moins 150 000 dans le pays. De notre correspondante à Johannesburg, À Soweto, comme dans la plupart des townships d'Afrique du Sud, il y a trois choses qui ne manquent pas : les tavernes appelées « shebeens », les stands qui vendent des frites et des kotas, les sandwichs locaux, et les incontournables « spaza shops ». Ces mini-boutiques, que l'on retrouve presque dans chaque rue, sont souvent construites dans l'arrière-cour des maisons, avec une ouverture qui donne sur le trottoir. « Ce spaza shop nous aide beaucoup. Quand on a juste un peu de monnaie, on ne peut pas aller faire ses courses au mall, ou ailleurs parce qu'il faut payer pour le transport. Mais ici, c'est facile, on peut juste marcher depuis chez nous pour venir », sourit Lesedi, rencontré devant l'un de ces magasins informels. Une grille le sépare du vendeur. « On peut acheter juste une cigarette par jour, ou un pain à l'unité, c'est parfait », se satisfait l'habitant de cet immense township en périphérie de Johannesburg. De l'achat de gros à la vente à l'unité Ces magasins ont commencé à voir le jour sous l'apartheid, pour vendre des produits en secret aux habitants du township. Aujourd'hui, la plupart des « spaza shops » sont tenus par des étrangers, venus pour la plupart d'Éthiopie, du Bangladesh ou du Pakistan. Kadir, lui, est originaire de Somalie. Debout derrière son comptoir, le commerçant « propose des produits d'hygiène, des légumes et d'autres produits alimentaires divers ». Même s'ils sont informels, ces magasins contribuent à l'économie sud-africaine. Les vendeurs versent notamment des loyers à leurs propriétaires grâce à l'argent gagné avec leur « spaza shop ». Mais pour maintenir ce cercle vertueux, il leur faut rester compétitifs face aux grandes surfaces. « Les propriétaires des spaza shops font preuve de beaucoup d'innovation, sur la façon dont ils choisissent leur emplacement, comment ils échangent leurs produits avec les habitants sur un modèle basé sur l'argent liquide », décrit Peter Baur, professeur à l'université de Johannesburg (UJ). Beaucoup font preuve d'ingéniosité pour survivre, dans un pays où un tiers de la population est touché par le chômage. « Souvent, un groupe de petits magasins va mettre son argent en commun, pour faire des achats auprès d'un commerce de gros, afin d'avoir des prix réduits en se procurant de larges volumes, pour après revendre cette marchandise », illustre le chercheur. Des « spaza shops » aimés, mais aussi ciblés Mais les « spaza shops » sont une cible de choix lors de poussées de violences xénophobes. Une tendance qui s'est renforcée l'année dernière, lorsqu'une série d'intoxications alimentaires a tué une vingtaine d'enfants. Tous auraient consommé des produits achetés dans ces boutiques. Alors, pour faire face, Kadir s'est allié à un Sud-Africain. « C'est une bonne solution, car faire du commerce avec des étrangers permet de les voir apporter leur savoir-faire. Et nous, en Afrique du Sud, il faut leur laisser l'opportunité de mener leurs affaires », défend Tshepo, l'associé de Kadir. Malgré cela, les étrangers redoutent la nouvelle règle du gouvernement qui impose désormais à tous ces « spazas shops » de se déclarer auprès des autorités. Beaucoup d'entre eux critiquent une administration très lente à traiter les dossiers et craignent d'être discriminés. À lire aussiL'Afrique du Sud commémore la marche des femmes de 1956 contre l'apartheid
En Afrique du Sud, les autorités continuent à lutter contre les réseaux pédophiles qui diffusent sur internet des images pornographiques. Une personne a été arrêtée mercredi en possession de 15 armes à feu et de milliers d'images pédopornographiques. Il serait partie prenante d'un vaste réseau diffusant des images sur le continent africain
Le centre-ville de Johannesburg en Afrique du Sud, autrefois quartier des affaires animé, est aujourd'hui devenu un lieu énigmatique : le crime a pris de la place avec la présence de gangs et de toutes sortes de trafics, mais c'est toujours un haut lieu de culture. Si depuis la fin de l'apartheid, le secteur économique s'est déplacé vers le nord de la ville, les artistes, eux, sont restés fidèles au centre. On y trouve de nombreuses résidences d'artistes, parfois juste en face d'immeubles squattés. Dans l'August House, les peintres s'inspirent de ce centre-ville abîmé et donnent de l'espoir en mettant l'art en plein cœur de la ville. De notre correspondant à Johannesburg, Pour entrer dans ce grand immeuble du centre-ville. Il faut ouvrir une petite porte en verre. Puis direction l'ascenseur. Premier arrêt dans l'appartement de Shandre, qu'elle occupe depuis un an. « Mon matelas est posé sur le sol. Autour, il y a mes chaussures. Et ici à gauche, c'est ma petite collection de livres avec tous mes romans préférés. Et ça, c'est un mannequin avec ma tenue de diplômé. Parce que je viens tout juste d'obtenir mon diplôme ». Comme une cinquantaine d'artistes, la jeune diplômée de 26 ans habite ici, dans une grande pièce éclairée par le soleil, où les pinceaux côtoient les ustensiles de cuisine. « On a de grandes fenêtres qui donnent sur la ville. Pour moi, c'est important parce que je travaille sur l'identité. En Afrique du Sud, il y a un problème de xénophobie. Et juste en bas de l'immeuble, ici, il y a beaucoup d'immigrés qui travaillent. Très souvent, je vois la police arriver, juste sous mes yeux. Ils viennent pour tout leur confisquer, les légumes, les fruits, tout ce qu'ils ont. C'est trouve ça vraiment inhumain. Ce sont des scènes qui m'inspirent, car c'est un sujet que j'aborde dans mes œuvres. C'est donc important pour moi de vivre ici, pour voir ce qu'y s'y passe. » Le Jazz en peinture vu du Township À chaque nouvel étage, une nouvelle porte dévoile un nouvel univers, comme celui de Kamogelo : un jeune papa, son fils, est d'ailleurs devant la télé ce jour-là. Parce que dans ces appartements, les canapés du salon cohabitent avec les peintures inachevées. « Tout ce qu'il y a au sol, vous pouvez marcher dessus, ne vous inquiétez pas ! Donc juste ici, ce sont mes peintures sur le Jazz. Pour cette série de tableaux, je m'inspire du Township d'où je viens. Là-bas, il y a des anciens qui se réunissent tous les dimanches. Qui apportent leurs collections de disques de jazz. Et qui accompagnent la musique avec leur danse. C'est une pratique qui date de l'époque de l'Apartheid. Et je m'en inspire. » À l'image de cet immeuble dont le loyer d'environ 350 euros par mois, on trouve une dizaine d'immeubles comme celui-ci à Johannesburg. Comme des grandes colocations d'artistes. Tous sont situés en plein centre-ville. « Le rôle d'un artiste, c'est d'inspirer les gens, et de changer l'image que l'on a des choses. Il s'agit de raconter de belles histoires. Dans le centre-ville, oui, il y a de la criminalité ! Mais il y a aussi beaucoup de beauté, et c'est cette beauté que nous devons partager en tant qu'artistes », avance Kamogelo. « Chaque pièce abrite un cœur, avec une histoire unique » Au dernier étage se trouve un groupe d'étudiants internationaux en plein cours de dessin. Melissa est derrière une porte en bois blanche : « En temps normal, c'est plus calme qu'aujourd'hui. Ici, c'est une échappatoire qui me permet de me vider l'esprit. Et les autres artistes vous inspirent, vous encouragent. Je n'avais jamais connu ça auparavant, quand je travaillais dans mon coin. » « Et comment pourriez-vous décrire ce bâtiment en une seule phrase ? » « Je dirais que c'est une sorte de labyrinthe sombre. Et dès que vous ouvrez une porte, vous entrez dans une pièce lumineuse, avec de la couleur et de l'inspiration. C'est magique ! Chaque pièce abrite un cœur, avec une histoire unique », développe Melissa. August House, où la maison Auguste en français, un immeuble de Johannesburg où tous ces artistes inspirés vivent ensemble et font battre, quotidiennement, le cœur de la culture. À lire aussiAfrique du Sud: la foire d'art contemporain veut réinvestir le centre de Johannesburg
En RD Congo, la situation est tendue dans l'est du pays, où des affrontements ont été signalés ces derniers jours. Pourtant un accord de paix a été signé entre la RDC et le Rwanda à Washington fin juin. Des discussions de paix sont également en cours au Qatar, cette fois, entre les rebelles de l'AFC/M23 et les autorités congolaises.
« Jour de vote sous haute surveillance dans un climat calme, mais tendu », titre Ici Lomé. « Le pays ayant connu en juin une vague de manifestations réclamant le départ de Faure Gnassingbé, dont la famille règne depuis près de soixante ans sur le pays », poursuit le journal. Les Togolais étaient appelés aux urnes pour élire 1527 conseillers municipaux dans 117 communes. Jeudi, dans les rues, « les boutiques étaient ouvertes, les marchés animés (…), les activités économiques ne semblaient pas perturbées par le scrutin ». Aucune tension non plus dans les « anciens bastions de l'opposition », le calme ambiant contrastait avec « les appels à la mobilisation lancée par le Mouvement du 6 juin », rapporte toujours Ici Lomé. « Une ambiance sereine relevée aussi bien par les acteurs politiques que par les observateurs », note également Republic of Togo. « À Lomé comme dans d'autres centres urbains, la participation est restée timide », constate de son côté Togo Breaking News. Ce qui témoigne selon le titre d'un « désintérêt relatif ou d'un engouement discret malgré les enjeux liés à la gouvernance locale ». « La qualité d'une élection ne se mesure pas uniquement à son taux de participation, écrit Republic of Togo, mais aussi à sa transparence, sa régularité et sa capacité à refléter la volonté populaire ». Les résultats provisoires sont attendus dans les jours à venir. Au Sénégal, une page historique s'est tournée « L'armée française quitte officiellement le Sénégal », écrit Dakaractu. L'escale aéronautique militaire, située à l'aéroport et le camp Geille, ont été restitués aux autorités sénégalaises. « Le transfert de ce camp, haut lieu de la coopération franco-sénégalaise marque la fin de la dernière base militaire permanente dans le pays ». Un événement « chargé de symboles », poursuit le titre. Mais « derrière les discours protocolaires transparait une vérité amère : la France quitte l'Afrique de l'Ouest sous pression, contrainte d'admettre que sa présence militaire n'est plus la bienvenue », poursuit Dakaractu. « Ce retrait est bien plus qu'une simple reconfiguration militaire, analyse Afrik.com, il scelle la fin d'une époque où la France conservait un ancrage stratégique au cœur de l'Afrique de l'Ouest... Pour les autorités sénégalaises, c'est un acte de souveraineté retrouvé ; pour Paris, une volonté affichée de faire évoluer son rôle sur le continent ». « Il ne s'agit pas d'une rupture à l'image de celle intervenue dans l'espace de l'Alliance des États du Sahel » avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, pointe Aujourd'hui au Faso mais « ce départ voulu par les nouveaux dirigeants sénégalais va ouvrir la voie à un nouveau paradigme dans la coopération entre l'ancienne puissance coloniale et ses ex-colonies bien qu'il s'agisse d'un "partenariat rénové" comme l'a souhaité Diomaye Faye ». C'est aussi ce que retient à Paris Le Monde Afrique, « contrairement aux retraits français dans les autres pays du Sahel, ce départ se fait sans rupture entre les deux États ». Les ministres des Finances du G20 en Afrique du Sud « Les pays du Sud global plaident pour une réduction des inégalités », titre Africanews. « Les nations africaines appellent au changement. Les coûts d'emprunt élevés continuent de décourager les investissements et d'étouffer les dépenses publiques dans les domaines de la santé, de l'éducation et des programmes d'infrastructures », rapporte le site internet. « L'Afrique du Sud, qui préside le G20 cette année, a mis l'accent sur la nécessité d'aborder les causes profondes des inégalités économiques mondiales », note Afrik.com. Mais le pays doit composer avec un « contexte tendu, aggravé par les tensions avec les États-Unis », pointe Africaradio. Le secrétaire américain au Trésor, « Scott Bessent était absent, tout comme Marco Rubio, secrétaire d'État, lors des précédentes réunions (…) ce qui fragilise la coordination multilatérale à quelques mois du sommet des chefs d'État prévu à Johannesburg les 22 et 23 novembre.
Au Cameroun, les électeurs sont appelés aux urnes le 12 octobre 2025, pour élire leur président. Les candidats ont maintenant 10 jours pour déposer leur dossier de candidature à Élections Cameroon, l'organe en charge de l'organisation des élections. Le compte à rebours est donc enclenche pour un scrutin crucial et plein d'incertitudes pour l'avenir du pays. A ce jour, les candidatures des trois premiers du scrutin de 2018 suscitent encore des interrogations.
« Qui l'eût cru ? Donald Trump qui s'intéresse subitement aux intérêts africains ! ». Ce cri de surprise feinte, voire ironique, c'est celui du Pays aujourd'hui, alors que le chef d'État s'apprête à accueillir cinq homologues du continent pour parler économie et commerce : le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le Gabonais Brice Oligui Nguema, le Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et le Libérien Joseph Boakaï. Dernière étape en date d'une séquence décidément très africaine pour les États-Unis, puisque le journal burkinabè rappelle que, fin juin, « l'administration Trump avait réuni plusieurs chefs d'État et de gouvernement à Luanda en Angola » et qu' « il se dit également qu'un sommet plus large est prévu pour se tenir en septembre ». Au Gabon, l'Union, se félicite de cette réunion, véritable témoignage, selon le quotidien proche du pouvoir, « de la volonté de l'administration Trump d'institutionnaliser des partenariats gagnant-gagnant, (…) loin de toute forme d'aide ou d'assistance ». Une coopération équilibrée, vraiment ? Le Pays n'y croit pas trop… et Aujourd'hui au Faso non plus, avec cette interrogation : « pourquoi le choix de ces cinq pays, lesquels ont sans doute un partenariat avec l'oncle Sam, mais pas gigantesque au point d'être préférés par exemple à la RDC, au Rwanda ou au Kenya ? ». Pour Le Pays, si le président américain se met à courtiser ces États « qu'il a royalement ignorés au cours de son premier mandat », c'est que « quelque chose a changé » … tout simplement, juge le journal, Donald Trump a compris qu'il « pouvait faire de bonnes affaires avec l'Afrique ». Contrebalancer la montée en puissance des Brics Brics qui se sont, eux aussi, réunis cette semaine. Or, rappelle Aujourd'hui au Faso, ce regroupement informel est « l'alternative au mastodonte du système occidental et américain, » qui « essaie de se frayer un chemin »… Particulièrement face à un chef d'État « qui rythme la géopolitique mondiale » entre autres grâce à des « sanctions douanières punitives sur l'acier, les métaux [ou] le numérique ». Sanctions qui visent tout particulièrement l'Afrique du Sud… Et pour Jeune Afrique, il ne faut pas s'y tromper : cet « acharnement » pourrait bien, justement, « s'expliquer par l'appartenance [de Pretoria] au groupe des Brics », qui organisait son sommet juste avant que le couperet ne tombe. Le quotidien sud-africain Mail & Guardian met toutefois en garde contre toute position de victime : « la faute ne peut pas être placée uniquement sur les États-Unis ; les pays des Brics devraient aussi se regarder dans le miroir, et évaluer comment approfondir leurs interactions commerciales », actuellement limitées, juge le journal, « par les droits de douane prohibitifs qu'ils s'imposent les uns aux autres ». Qu'ils le veuillent ou non, ils n'ont pas le choix : « la posture ferme adoptée par les autorités américaines nécessite cette approche, qui est (…) vitale pour la durabilité à long terme des Brics ». Et Aujourd'hui au Faso ne dit pas autre chose : « c'est bien, ces grandes entités pour contrer le diktat des pays puissants, mais le continent devrait d'abord muscler des organisations telles l'Union africaine » pour faire valoir ses propres intérêts, face aux intérêts individuels des uns et des autres, car « le tout n'est pas égal à la somme des parties ». De nouvelles relations au détriment d'un partenaire historique L'Europe qui semble reléguée au second plan… D'où cette question de Jeune Afrique : le vieux continent « a-t-il encore un rôle à jouer » sur le sol africain ? À force d'« annonces peu concrètes », de « mauvaises cartes », et de refuser de reconnaître les parties les plus sombres de son histoire, le continent « perd du terrain », analyse l'hebdomadaire. D'autant que, sans chef d'orchestre et sans partition, l'Europe joue des « polyphonies inaudibles » et « donne l'impression d'hésiter » en n'étant plus ni « puissance militaire assumée, ni modèle politique envié, et sans soft power unifié ». Bref, l'Europe « prétend encore jouer le rôle de partenaire principal », alors même qu'elle risque, assène enfin l'hebdomadaire, « de sortir de l'histoire qui s'écrit », en se contentant de « "vendre" sa proximité historique ou ses valeurs ». En tout cas, conclut JA, « l'Afrique, elle, n'attend plus : elle choisit, refoule, renégocie ».
Le sujet ne semble plus tabou au Cameroun : de plus en plus de voix s'élèvent pour demander au président Paul Biya de ne pas être candidat à la prochaine présidentielle. Une requête portée par un groupe d'intellectuels. À moins de quatre mois d'un scrutin crucial, des divergences semblent apparaître entre plusieurs caciques du régime sur l'avenir politique du président camerounais, qui est, à 92 ans, le plus vieux dirigeant au monde.
Au Niger, 10 soldats nigériens ont été tués et quinze ont été blessés vendredi dans une double attaque de jihadistes présumés dans l'ouest du pays, près du Burkina Faso, a annoncé le ministre nigérien de la Défense, qui fait état de 41 assaillants tués.
Le 10 juin 2025, 37 ans après l'assassinat de Dulcie September à Paris, c'est la douche froide pour les proches de la militante anti-apartheid. La justice vient de les débouter : selon elle, l'État n'a pas commis de faute dans l'enquête sur son assassinat. Cette procédure était l'ultime chance pour les proches de Dulcie, dont son neveu Michael, de faire reconnaître la responsabilité de l'État français dans cette affaire qui reste non-élucidée. Pourtant, avec la chute du régime d'Apartheid, le nom d'un suspect a émergé : celui d'un mercenaire appelé Jean-Paul Guerrier. Personne ne l'a jamais cherché. De même, l'avocat de la famille Me Yves Laurin a eu accès à des mètres d'archives sur l'assassinat de Dulcie et des zones d'ombre demeurent... La voix du crime de ce second épisode sur l'affaire Dulcie September, c'est toujours Jacqueline Dérens, collaboratrice et amie de la militante. Elle raconte comment elle entretient aujourd'hui la mémoire de sa camarade. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Denier épisode de cette série consacrée à la Coupe du monde de rugby 1995, un événement historique pour l'Afrique du Sud qui sortait tout juste de l'apartheid ; et la naissance d'une nation arc-en-ciel portée par Nelson Mandela. Trente ans plus tard, le pays est l'un des plus inégalitaires du monde, en plus du chômage de masse et d'une très forte criminalité. Cet été, un dialogue national aura d'ailleurs lieu dans le pays pour ouvrir un nouveau chapitre de la démocratie. Dans ce contexte, que reste-t-il de la mentalité arc-en-ciel de juin 1995 dans le rugby ? Quel est son héritage chez les plus jeunes ? RFI s'est rendu au nord de Johannesburg, dans l'un des plus anciens clubs de rugby de la ville. De notre correspondant à Johannesburg, Un soir chez les Diggers, un club de rugby de la ville de Johannesburg, en Afrique du Sud, nous rencontrons Daniel, salarié du club, il avait 20 ans en 1995. « J'étais au stade, on scandait tous ‘Nelson, Nelson, Nelson'. Et j'ai compris pourquoi, parce que cette poignée de main avec notre capitaine, c'était plus qu'une simple formalité. C'était le symbole de l'union », se remémore-t-il. Une poignée de main qui change le pays et les clubs de rugby. « C'était l'un des plus grands changements pour ce club aussi, car notre club a été fondé avant l'apartheid. Et aujourd'hui, nous sommes un club arc-en-ciel. Comme un grand tableau coloré », explique Ricky, vice-président des Diggers. Parmi les joueurs présents ce soir-là, Dubz, maillot sur le dos et bonnet sur la tête pour affronter le froid, il s'intéresse particulièrement à l'héritage de 1995. « Il y a encore un fossé entre les gens, notamment sur le plan économique. On doit alors trouver un moyen de combler ce fossé et d'une certaine manière le sport parvient à le faire. Moi, par exemple, j'ai débarqué comme ça chez les Diggers. J'ai garé ma voiture là-bas. Les entraîneurs étaient au bord du terrain. Je les ai salués en parlant afrikaans – c'est aussi ça, la diversité que Madiba nous a enseignée. Et maintenant, je fais partie du groupe. Parce qu'ici – et dans le rugby en général – il n'y a aucun profil type. Nous avons toujours eu cette mentalité de 1995 et je l'aurai toujours. J'arrêterai d'y penser seulement quand je serai six pieds sous terre ! Un jour, mon fils me demandera, "papa, c'est qui ce Mandela ?" Je lui répondrai que c'était notre premier président, celui qui nous a tous réunis grâce au sport », raconte-t-il avec enthousiasme. Au bord du terrain, deux jeunes de 19 ans. Dont Josh, qui n'a pas connu la première Coupe du monde sud-africaine, mais celle-ci lui a été maintes fois racontée : « 1995, c'était important pour le sport, mais aussi pour que le monde entier voie que l'Afrique du Sud était en train de changer. Mon grand-père jouait au rugby à l'époque de l'Apartheid, mais il n'a jamais pu jouer à haut niveau, parce que c'était plutôt réservé aux Blancs. En Afrique du Sud, il y avait des barrières solides entre les gens et le rugby a trouvé le moyen de les faire tomber. » Trente ans plus tard, la société sud-africaine est toujours confrontée à de nombreux défis. « Si la société fonctionnait comme notre club de rugby, le monde irait mieux », nous confie Dubz avant d'entrer sur le terrain. À lire aussiMorné du Plessis: «Mandela disait qu'il y a peu de choses capables d'unir les gens comme le sport»
C'était un 24 juin, il y a 30 ans tout pile. C'était jour de finale à Johannesburg, où l'Afrique du Sud gagnait sa première Coupe du monde de rugby. Un tournant dans l'histoire du pays, avec l'implication directe du nouveau président élu, Nelson Mandela, et son projet de nation arc-en-ciel, après l'apartheid. Ce 24 juin 1995 voit les Springboks soulever la coupe Webb Ellis et le pays entier vibrer. C'est l'éclosion de cette fierté d'une nation unie par le sport, prête à se réconcilier. RFI est retourné sur les lieux de cette finale historique, au stade Ellis Park, accompagné d'un de ceux qui ont foulé la pelouse le 24 juin 1995. De notre correspondant à Johannesburg, Nous avançons dans un long couloir chargé d'histoire. Il relie les vestiaires à la pelouse. Trente ans plus tôt, le 24 juin 1995, le jour de la finale du Mondial de rugby, Rudolf Streauli l'empruntait en tant que joueur : « J'étais impatient d'arriver au bout de ce couloir. » À l'époque, il entre sur le terrain avec le numéro 19 dans le dos. « Le président était assis là. Nous, on sentait le stade vibrer », se souvient-il. Devenu un temps entraîneur des Springboks, l'ancien joueur de près de 2 mètres dirige aujourd'hui le club de Johannesburg, les Lions, basé à Ellis Park. Le stade de la finale de 1995 est donc devenu son bureau : « Après avoir soulevé la coupe, je voulais jouer un plus grand rôle. Je suis fier de m'occuper du stade et de vous montrer notre musée aujourd'hui. » Un musée qui retrace l'histoire du rugby sud-africain. Avec, évidemment, des photos de Nelson Mandela, l'ancien président qui a fait de cette première victoire en Coupe du monde un tournant pour l'Afrique du Sud. « Quand il est arrivé avec le maillot numéro 6, c'était une surprise. On était tous nerveux, mais positivement », se remémore-t-il. Sam Nyaniso est salarié du club et nous accompagne le temps de la visite. Et même si ce fan de rugby travaille avec le champion du monde depuis des années, il n'est jamais à court de questions. « Rudolf, sans Mandela, tu penses que vous auriez gagné ? », interroge-t-il. Et le joueur de lui répondre que Madiba avait « joué un rôle central. Son projet pour le pays nous a évidemment motivé ». « Moi, j'avais 11 ans, j'ai regardé la finale sur une petite télévision. Les gens sont sortis dans la rue, ils klaxonnaient. Blancs et Noirs se prenaient dans les bras, témoigne Sam Nyaniso. Et quelques années plus tard, quand Rudolf est devenu coach, mon père a été recruté pour travailler avec lui. C'est lui sur cette photo. » « Le rugby, c'est un sport qui peut changer une société », estime Rudolf Streauli. Quant à Sam Nyaniso, il mesure la force et l'impact du rugby sur sa propre trajectoire : « Pour un gars comme moi, cela a ouvert tellement de portes. Je n'oublierai jamais cette finale ! » Trente plus tard, l'Afrique du Sud reste un pays fracturé et particulièrement inégal. Rudolf Streauli, fidèle à la mentalité de 1995, continue donc d'utiliser le rugby comme un vecteur d'unité et d'espoir pour les Sud-Africains. À lire aussiAfrique du Sud: avant l'apartheid, l'histoire étroite entre le rugby et la communauté noire [1/3]
Nous sommes le 29 mars 1988, à Paris. Il est un peu moins de dix heures du matin. Rue des Petites-Écuries, dans le Xe arrondissement, une femme s'apprête à ouvrir la porte des bureaux de l'ANC, le Congrès national africain. C'est là, sur le palier qu'elle est abattue soudainement de cinq balles dans la tête. Tirées à bout portant. Avec un silencieux. Elle s'appelle Dulcie September. Elle est Sud-africaine. Elle a 52 ans. C'est une militante contre l'Apartheid qu'on vient d'abattre. Une femme surveillée. Menacée. Et une victime, surtout, d'un crime politique... resté impuni. Vous écoutez un épisode des "Portraits du crime", présenté par Thomas Pierre. Un récit inédit qui retrace l'histoire et le parcours d'un personnage qui a marqué les annales des affaires criminelles. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le bilan des inondations causées par des intempéries hivernales en Afrique du Sud s'élève désormais à 49 morts, d'après le gouvernement local. De fortes chutes de neige, des pluies torrentielles et des vents glaciaux ont touché plusieurs zones de la province du Cap-Oriental et l'ensemble du pays subit une météo hivernale extrême depuis la semaine dernière.
durée : 00:04:20 - La BO du monde - Critiqué de longue date par la minorité blanche pour la violence de son propos, le titre Kill The Boer fait à nouveau polémique, au moment où Donald Trump et Elon Musk dénoncent un génocide des fermiers blancs sud-africains.
Le président Ramaphosa était devant le parlement cet après-midi pour répondre aux questions de ses députés, quelques jours après son voyage à Washington. Parmi les sujets évoqués, celui d'une éventuelle installation de Starlink en Afrique du sud. Certains suggèrent de changer les lois pour permettre à Elon Musk de pénétrer le marché sud-africain. Le chef de l'État s'est dit "perplexe" devant la proposition, qui est loin de faire l'unanimité à l'Assemblée Nationale.
En Afrique du sud, un accident dans une mine d'or dans la région de Johannesburg contraint 260 mineurs à passer la nuit sous terre. Plus de peur que de mal heureusement ils ont fini par être ramenés à la surface.
Le Sénat de la République démocratique du Congo a levé l'immunité parlementaire de Joseph Kabila, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires contre l'ancien président et sénateur à vie. Il est accusé par la justice militaire de "trahison, crime de guerre, crime contre l'humanité", aux côtés de la rébellion AFC/M23. Son entourage dénonce une "manœuvre politique" du président Felix Tshisekedi.
Le président américain Donald Trump a réitéré mercredi devant son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, reçu à la Maison blanche, des accusations de persécution et de massacres de Blancs en Afrique du Sud, l'un des principaux points de contentieux entre leurs deux pays. Pretoria rejette les accusations selon lesquelles les Blancs sont spécifiquement visés de manière disproportionnée par des crimes. Le taux d'homicide reste élevé en Afrique du Sud, la grande majorité des victimes sont noires.
durée : 00:06:09 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - En Afrique du Sud, l'opération nationale contre l'exploitation minière illégale s'est intensifiée depuis le siège policier de Stilfontein qui a duré plusieurs mois. Les autorités ont privé des mineurs clandestins de vivres. La BBC révèle des violences sexuelles sur des adolescents dans les mines.