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Le débat africain
Sénégal, Guinée, Israël-Iran… L'actualité vue par les éditorialistes africains

Le débat africain

Play Episode Listen Later Jun 20, 2025 39:00


Au sommaire : Au Sénégal, le convoyeur d'une pirogue qui a chaviré au large de Mbour en septembre 2024 avec une centaine de migrants à son bord, vient d'être condamné à sept ans de prison ferme. Cette décision, d'une rare sévérité, peut-elle aider à lutter contre les réseaux criminels de passeurs ? En Guinée, un nouvel organe électoral, la direction générale des élections, a été créé le week-end dernier. Comment expliquer la suppression de la commission électorale indépendante et pour quelles raisons placer la nouvelle direction sous l'autorité du ministre en charge de l'Administration du territoire et de la décentralisation ? Enfin jusqu'où ira le conflit entre Israël et l'Iran ? Les États-Unis vont-ils entrer en guerre ? Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale.  Avec la participation de :  - Timbi Bah, rédacteur en chef de la rédaction Fulfulde de RFI à Dakar - Hanene Zbiss, journaliste tunisienne, présidente de la section tunisienne de l'UPF (Union de la presse francophone) - Hannane Ferdjani, journaliste et créatrice du média en ligne Beyond the noise Africa.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Guinée : fallait-il supprimer la commission électorale indépendante?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jun 18, 2025 20:00


En Guinée, les futures élections seront-elles plus crédibles que les précédentes ? La Céni, la Commission électorale indépendante, a été supprimée au profit d'un nouvel organe, la Direction générale des élections, placée sous l'autorité du ministère de l'Administration territoriale. Nous lançons le débat.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Guinée : vos témoignages sur le recensement

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jun 12, 2025 20:00


En Guinée, le recensement de la population a été prolongé jusqu'au 20 juin 2025. Indispensable pour concevoir le fichier électoral et organiser les élections, le processus rencontre de nombreux problèmes. Faudra-t-il un nouveau report ? Nous lançons le débat.

Grand reportage
Communautés de pêcheurs ouest-africaines, menace sur la ressource

Grand reportage

Play Episode Listen Later Jun 9, 2025 19:29


Toute cette semaine, la ville de Nice dans le sud de la France accueille la troisième conférence des Nations unies sur l'océan. L'océan, qui occupe 70 % de notre planète, est sous pression du changement climatique et malmené par l'activité humaine. Au point, parfois, de ne plus offrir aux populations des littoraux les ressources nécessaires. C'est le cas en Afrique de l'Ouest, où les communautés de pêcheurs ont été très fragilisées ces dernières années. Plusieurs reporters de RFI sont allés à leur rencontre en Guinée, en Sierra Leone, au Ghana et au Sénégal.  La lourde embarcation, poussée, tirée, glisse sur cette plage. Les cris des pêcheurs en plein effort percent le grondement des vagues. Les pirogues qui partent et reviennent ont cousu ensemble, au fil des siècles, l'histoire de la communauté Lébou et l'océan. L'océan est tellement au cœur de la vie Lébou qu'une confrérie soufie, tournée vers les flots, est née ici : les Layènes.Yoff. Une commune de Dakar, Sénégal. Le vendredi, un haut-parleur diffuse dans les rues, à 100 mètres de la plage, la prière du vendredi. Face à l'océan, Seydina Diop, un érudit layène, évoque l'histoire du fondateur de la confrérie, Seydina Limamou Laye (1843-1909). Et son lien avec la mer. « C'est, explique-t-il, comme si l'océan avait signé un pacte avec Seydina Limamou Laye et sa famille. Tôt après la prière du matin, il s'est dirigé vers la mer en compagnie de ceux qui priaient derrière lui. Arrivé à la mer, il lui intime l'ordre de reculer. Et la mer recule comme une natte sur plusieurs dizaines de mètres. Il a dit, "j'espère que ça suffit ici pour installer ma maison ici". Et s'adressant à ses compagnons : "Vous, vous ne me connaissez pas, mais la mer me connaît, connaît ma dimension et respectera mes ordres". » Depuis l'époque du fondateur, les vagues ont épargné le sanctuaire Layène. Mais Seydina Diop en convient, ailleurs dans le pays, l'océan n'est plus tout à fait le même. « C'est comme si effectivement la mer était en colère. Cette côte va passer par le village de Kayar, une zone poissonneuse, et les gens sont très inquiets. Vous continuez à Thiaroye c'est la même situation, vous continuez à Mbao c'est la même situation. Donc pourquoi ? »De plus en plus loin pour trouver du poissonKayar, aux eaux réputées poissonneuses… Le quai de pêche est bondé de monde, mais la localité, située à une soixantaine de kilomètres de Dakar, se nourrit de plus en plus difficilement de l'océan. Les sécheuses de poisson se plaignent d'attendre de plus en plus longtemps l'arrivée de la matière première : « Comme vous le voyez, nous sommes assises ici à discuter, explique l'une d'elles, Khoudia Touré, installée sous un parasol. Cela veut dire qu'il n'y a pas de poissons ; il arrive parfois que nous passons des journées entières sans aucune activité parce qu'il n'y a pas de poisson, alors que c'est notre matière première et qu'on a des commandes à honorer. Quand les pêcheurs partent en mer, ils restent plusieurs jours d'affilée, car il n'y plus rien. »À lire aussiDix choses à savoir sur la surpêche, fléau des océans au fil des sièclesLes conséquences se font également sentir au Ghana, à Tema, le plus gros marché de pêche artisanale du pays. Une femme, vendeuse depuis 28 ans, regrette les bacs de poisson qu'elle vendait par le passé : « Quand j'ai commencé à travailler, dit-elle, les revenus étaient bons, mais aujourd'hui ce n'est plus le cas. On ne reçoit plus beaucoup de poissons. Quand on recevait beaucoup de poissons, nous avions de l'argent pour mettre nos enfants à l'école. Maintenant, vu que les pêcheurs n'en ramènent plus, nous n'avons plus grand-chose à vendre. Nous n'avons plus d'argent, nous sommes fatigués. »Même chose en Sierra Leone. Tombo, à une cinquantaine de la capitale, Freetown, était autrefois un port de pêche prospère. La ville est aujourd'hui en déclin. Les pêcheurs y sont de plus en plus nombreux, les poissons de plus en plus rares, et les conditions de travail de plus en plus difficiles. « Nous avons beaucoup de soucis aujourd'hui, confie Chernor Bah, le capitaine du port de Tombo. Mais surtout, il n'y a plus de poisson et nous avons du mal à survivre. Maintenant, pour trouver du poisson, on est obligé de brûler beaucoup d'essence. On part tôt le matin, mais ce n'est pas avant 10 heures ou 11 heures qu'on arrive à trouver un endroit avec du poisson... Autrefois, on dépensait peut-être 20 litres, 30 litres d'essence pour aller attraper du poisson... C'était possible de faire des affaires. Mais aujourd'hui, il faut peut-être utiliser 100 litres... 150 litres de carburant pour arriver au même résultat. » La raréfaction du poisson menace, selon certaines études, la sécurité alimentaire de la Sierra Leone. Les produits de la mer représentent en effet 80 % des apports en protéines dans le pays.Toute la région est concernée par l'épuisement de la ressource. Boulbinet est l'un des principaux ports de pêche artisanale de Conakry, la capitale guinéenne. Les prises sont versées à même le sol, sur des bâches tendues sur la digue. Les pêcheurs guinéens doivent, eux aussi, aller de plus en plus loin. Prendre de plus en plus de risques pour trouver le poisson. « Vous savez que cette pêche-là, ça représente un danger, indique Abdoulaye Camara, membre de l'Union des pêcheurs artisanaux, parce que, vous savez, la mer a sa façon de faire. Même le temps où il n'y a pas de pluie, la mer peut s'agiter elle-même. Au fur et à mesure que l'embarcation va très loin, c'est là qu'elle se retrouve en danger. Parce que la mer, c'est la mer. Cette méthode d'aller pêcher loin, c'est pas parce qu'ils veulent aller loin, mais le poisson est un peu éloigné maintenant. »Soumah Seny, alias « Tozo », a une cinquantaine d'années. Il est responsable de l'association des doradiers de Boulbinet. Avec la chute des prises, il explique que de nombreux pêcheurs connaissent une situation financière difficile : « Si vous sortez faire quatre à cinq, six jours, sixième jour vous rentrez. Si vous enlevez la dépense, tu peux te retrouver avec 50 000 dans ta main. Ça permet difficilement de pourvoir aux dépenses de la maison ! Les pêcheurs ne gagnent pas beaucoup d'argent. On peut faire un an sans acheter de viande, parce qu'on n'a pas d'argent pour en acheter. Le prix d'un sac de riz, quand tu reviens de la mer, des fois, tu ne peux même pas gagner ça. » À lire aussiConférence de l'ONU sur l'océan 2025 : l'Afrique particulièrement concernée par ses enjeuxEffondrement de la ressourceCette raréfaction de la ressource, constatée en mer par les pêcheurs, a été documentée par des recherches de l'IRD, l'Institut de recherche pour le développement. « On a étudié un peu les quantités débarquées dans chaque pays au fil des années, explique Timothée Brochiet, chercheur à l'IRD. On s'est rendus compte que pour le Sénégal, les quantités maximales qui ont été débarquées étaient tombées en 2011. Et on s'est rendus compte qu'à partir de 2019, on tombe en dessous de 10 % de cette quantité-là. Et selon une définition qui a été donnée en halieutique, on peut parler d'un stock "écroulé" quand, après quatre années d'affilée, les quantités débarquées sont inférieures à 10 % du maximum. » La situation est à ce point alarmante qu'une mobilisation se met en place pour propager la voix des communautés menacées.Ce jour-là, à Ngor au Sénégal, il s'agit de faire entendre le cœur de l'océan aux jeunes générations, grâce à un enregistrement sous-marin, réalisé avec un hydrophone. Fabrice Monteiro, photographe engagé, participe ce jour-là à l'animation. « Ça m'évoque le pouls de la planète, qu'on partage tous un monde commun et que même sous l'eau, il y a toute une vie, il y a des échanges, il y a des tas de choses auxquelles on pense pas parce qu'on nous a expliqué qu'on pouvait disposer de tout et que finalement la vie comptait pour très peu si ce n'est la nôtre. » Pour cet artiste, l'humanité doit « changer de logiciel ». Et le photographe dit vouloir utiliser ses images pour participer à cette conversation.Comment expliquer ces difficultés croissantes à trouver du poisson ? Les pêcheurs artisanaux mettent régulièrement en cause la pêche industrielle. Une critique partagée par le chercheur sierra-léonais Salieu Kabba Sankho : « Quand nous avons commencé la lutte contre la pêche illégale, de nombreux navires sont venus s'enregistrer. Mais cela a fait augmenter de manière conséquente le nombre de bateaux de pêche industriels. Ces navires achètent un permis qui correspond à la taille du bateau, pas au nombre de poissons qu'ils pêchent. Cela va peut-être couter 15 ou 20 000 euros par an, pour un permis qui permet de pêcher 365 jours sur une année et autant de poissons que vous pouvez en attraper. C'est comme un chèque en blanc pour les industriels. Il y a un gros risque de surpêche et d'effondrement des réserves de poissons. »À lire aussiConférence sur l'Océan : « L'Afrique s'attend à » avoir « plus de poids dans la discussion », dit Foga AgbetossouTrop de bateaux de pêche ?Mais le problème semble aller au-delà de la pêche industrielle : trop de bateaux cherchent désormais à puiser les ressources de l'océan. Cette surexploitation a conduit à une véritable bataille du poisson entre pêcheurs industriels et artisanaux, mais aussi entre pêcheurs artisanaux de nationalités différentes. « Les pêcheurs industriels, comme les pêcheurs artisanaux, sont coresponsables de la baisse des réserves de poissons, indique Thomas Turay, le président d'un syndicat de pêcheurs sierra-léonais qui essaie de promouvoir des pratiques plus respectueuses de l'océan. Il y a vingt ans, ici même, dans ce bureau, on avait 75 000 pêcheurs enregistrés et maintenant, on compte 150 000 personnes qui dépendent de la pêche... Il y a beaucoup de chômage, donc les gens viennent ici pour devenir pêcheurs. La fermeture des mines a aussi joué un rôle. Avant, on voyait des "mango fish", c'est-à-dire des espèces de poissons qui apparaissaient au début de la saison des mangues, qui précède la saison des pluies. Mais aujourd'hui, on ne voit plus ça. C'est quand il pleut seulement qu'on comprend que c'est le début de la saison des pluies. »Dans ce contexte de compétition, les règles sont de moins en moins respectées. « Il y a le problème des chalutiers, poursuit Thomas Turay, qui viennent pêcher jusque dans la Zone d'exclusion côtière, qui nous est réservée, plutôt que d'aller au large, dans la Zone économique exclusive où ils sont autorisés à pêcher. Et puis, il y a des braconniers ! Et notre marine n'est pas équipée pour surveiller la mer pendant toute une journée. Donc, dès que la marine s'en va, les braconniers viennent depuis la Guinée ou le Sénégal. À cela s'ajoute la corruption. Des étrangers viennent et enregistrent leurs bateaux comme s'ils étaient des Sierra-Léonais. Ils paient une commission, c'est tout. »À cette compétition pour la ressource s'ajoute le dérèglement climatique, qui provoque le réchauffement des océans. Ces changements de températures provoquent la migration de certaines espèces vers des eaux plus froides. Le chercheur ghanéen John Kusimi, professeur associé de géographie physique au département de géographie et développement des ressources à l'Université du Ghana, a travaillé sur le phénomène. « Au cours des dernières décennies, indique-t-il, la température à la surface de la mer dans le golfe de Guinée a augmenté de 0,2 à 0,4 degré Celsius. Cette augmentation de la température a poussé les petits poissons pélagiques, ceux que pêchent les pêcheurs artisanaux, à migrer des eaux tropicales vers des mers plus tempérées, où l'eau est plus froide. Cela a également eu pour effet de pousser ces poissons, qui ont le sang-froid, à plonger dans les profondeurs des mers tropicales pour réguler leur chaleur corporelle, les rendant souvent inaccessibles aux pêcheurs traditionnels. Donc tout cela, en ajoutant d'autres facteurs humains, a provoqué un déclin de 60 à 80 % de la population de poissons pélagiques depuis les années 90 jusqu'à aujourd'hui. »Un phénomène chimique menace également la biodiversité de l'océan : son acidification, le fait que sa composition chimique devienne de plus en plus acide. Les premières mesures ont été faites au large des côtes californiennes, mais le professeur Malick Diouf, de biologie animale à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, craint que le phénomène n'en vienne à se répandre : « S'il y a acidité, ça veut dire que tous ceux qui ont une coquille calcaire ont leur vie qui va être hypothéquée, parce que le calcaire est attaqué par l'acide. Et si on regarde les animaux qui ont un test calcaire, aussi bien unicellulaires que pluricellulaires, il y en a des masses. On va vers une perte drastique de la biodiversité. »À écouter aussiSommet des océans à Nice : l'acidification de l'eau menace la biodiversité marineMieux contrôler qui pêche quoiQue faire face à l'effondrement en cours et aux menaces futures ? Depuis ses bureaux de Dakar, l'ONG Greenpeace appelle les autorités à mieux contrôler qui pêche quoi… Le Dr Aliou Ba est responsable de la campagne « Océans » pour Greenpeace Afrique. « La majeure partie de nos pêcheries sont en situation d'accès libre. L'accès libre conduit à la surpêche, à la surexploitation des ressources. Donc, pour parer à cela, il faudrait que l'on contrôle la capacité de pêche dans ces pêcheries, mais aussi accentuer la surveillance pour baisser vraiment ce qu'on appelle la pêche INLA. » Greenpeace essaie aussi d'obtenir une régulation des usines de farine de poisson qui sont à terre et qui sont en concurrence avec le marché local.Reprendre le contrôle ? Les gouvernements de la région disent qu'ils ne cherchent pas autre chose. Le ministère des Ressources maritimes et de la Pêche sierra-léonais est installé au Youyi building, le grand immeuble gouvernemental de la capitale, Freetown. Sheku Sei reçoit à la sortie d'un entretien avec la ministre. Il est responsable de l'aquaculture et de la pêche artisanale au ministère : « Nous avons en tant que pays commencé à mettre en place un système de "saison fermée", durant laquelle les pêcheurs artisanaux ne peuvent plus aller en mer – et au mois d'avril, nous faisons la même chose pour la pêche industrielle. L'idée, c'est qu'il y ait une période de repos biologique pour que les poissons puissent grossir et que la population cesse de décliner, comme ça, on aura plus de poissons dans nos eaux et on pourra produire plus de nourriture. Car un des objectifs, c'est de garantir la sécurité alimentaire et la nutrition. Donc, la fermeture saisonnière de la pêche, les aires marines protégées, mais aussi, nous aimerions avoir plus de fonds pour opérer des patrouilles de surveillance de nos côtes. Donc, nous allons prendre des contacts pendant la conférence de Nice. Nous allons aussi voir si l'on peut améliorer notre système de surveillance à distance, le moderniser, pour pouvoir suivre les opérations des navires en mer, sans avoir à nous déplacer. »À écouter aussiPourquoi les forêts de mangrove sont importantes pour la biodiversité ? Certaines solutions dorment également aux portes de l'océan, dans ces zones charnière que constituent les mangroves. Malmenées par les exploitants miniers, surexploitées par les communautés locales, elles sont pourtant essentielles. En Guinée, des associations s'activent pour les défendre, comme Guinée écologie. Aboubacar Soumah, l'un de ses cadres, guide le visiteur sur un débarcadère de Dubreka. Ici, les communautés pratiquent la pêche artisanale, mais également la riziculture, et elles mènent des activités de reboisement de la mangrove.Aboubacar Soumah longe la digue d'une aire de riziculture abandonnée. À gauche, des terres en friche. À droite, les terres en cours de restauration. Les jeunes pousses de mangrove pointent déjà vers le ciel et le militant écologiste espère que, d'ici à quelques années, cet espace redeviendra propice pour la reproduction des poissons. À marée basse, l'eau s'engouffre dans un petit chenal. Quand la marée monte, l'océan inonde la mangrove et emmène avec lui les poissons, qui y trouvent un milieu favorable pour se reproduire. « Restaurer la mangrove, dit Aboubacar Soumah, ça a beaucoup d'avantages. C'est un espace vital pour les poissons juvéniles. C'est dans ces milieux, dans les zones de mangrove, les zones ombragées, que les gros poissons viennent pondre les œufs. C'est dans cet espace aussi que les juvéniles grandissent jusqu'à atteindre un certain stade de maturité avant de migrer en mer. »Les mangroves grouillent encore de vie, de crabes et d'insectes, dans des sols riches de nutriments et de minéraux charriés depuis l'amont, un écosystème fixé par les racines des palétuviers. Les mangroves sont de véritables incubateurs de vie marine. Leur restauration, explique Aboubacar Soumah, est indispensable pour protéger l'avenir des communautés de pêcheurs.À écouter aussiEn Gambie, des pêcheurs dans une mauvaise passe

Afrique Économie
Guinée: quand la junte fait le ménage dans les permis miniers

Afrique Économie

Play Episode Listen Later May 19, 2025 2:21


En Guinée, des dizaines de sociétés ont perdu leur permis d'exploitation et de recherche, des sociétés guinéennes pour une grande majorité d'entre elles. Victimes du grand ménage de la junte dans le cadastre minier.  Elles travaillent dans la bauxite, les diamants, l'or ou dans les latérites. Ces entreprises, bien souvent, ne développaient pas vraiment les concessions qui leur avaient été attribuées. Elles ne respectaient pas leurs engagements. C'est « une opération classique », pour Amadou Bah, directeur de l'ONG Action Mines Guinée. « Cela vise à assainir le cadastre minier et à libérer des places pour permettre aux investisseurs sérieux qui veulent mettre de l'argent avec de l'engagement d'exploiter les différentes ressources de notre pays. »Permis miniers octroyés sans garantieAucune explication officielle n'a été donnée par les autorités, mais la volonté de reprendre en main le secteur minier a été maintes fois répétée par le général Mamadi Doumbouya. Ces retraits interrogent tout de même sur les conditions d'octroi des permis. Ces entreprises avaient-elles les capacités techniques et financières, se demande Oumar Barry Totiya de l'Observatoire des mines et métaux en Guinée ? : « Plusieurs permis ont été octroyés à des entreprises minières qui, après plusieurs années, continuent à détenir ces permis sans mener des activités concrètes sur le terrain. Donc, ce qui amène à des interrogations sur le respect de toutes les procédures légales et réglementaires liées au processus d'octroi des permis miniers en République de Guinée. »À écouter aussiSimandou: miracle ou mirage pour l'économie guinéenne?Conflits d'intérêts avec le pouvoir ?C'est la Commission nationale des mines qui décide de l'octroi ou non d'un permis minier. Certains en Guinée pointent des failles dans les conditions d'attribution. Si on regarde d'un peu plus près, on s'aperçoit que de nombreux promoteurs proches du régime d'Alpha Condé, président avant le coup d'État de 2021, ont été radiés. C'est le cas par exemple de Kebo Energy présente dans la bauxite du côté de Bofa. La crainte, c'est que les entreprises qui remporteront les appels d'offres pour ces permis désormais libres soient des proches du CNRD, aujourd'hui au pouvoir. « Il faut qu'on sache à qui on donne les titres. Quelles sont les personnes physiques qui sont derrière les entreprises ?, insiste Amadou Bah. C'est pour éviter que des personnes proches des différents régimes ne puissent en fait souscrire pour l'obtention des titres miniers. Cette exigence est un garde-fou que les États doivent utiliser pour pouvoir éviter des connivences, pour pouvoir éviter des conflits d'intérêts. »Une reprise en main du secteur qui peut aussi être vue comme un énième coup de pression sur certaines sociétés étrangères. Accusées par la junte de ne pas respecter leurs engagements sur la transformation locale du minerai. À lire aussiLa Guinée retire les permis de recherches de plusieurs dizaines de sociétés minières

Afrique Économie
Guinée: le secteur de l'édition attend un soutien des autorités

Afrique Économie

Play Episode Listen Later May 5, 2025 2:15


En Guinée, le secteur de l'édition reste fragile. Le pays compte une quinzaine de maisons d'édition mais en réalité, peu d'entre elles publient de manière régulière. La faiblesse du lectorat et le contexte économique constitue des freins. Les coûts de fabrication sont élevés et le livre neuf trop cher pour une grande partie des Guinéens. Les éditeurs réclament une politique publique plus volontariste pour le développement du secteur. Entre deux stands des « 72 heures du livre », le salon littéraire annuel de Conakry, Ousmane Soumaré décrit une fragile économie du livre. « Pour avoir une viabilité économique, nous faisons de l'impression à la demande afin de ne pas investir trop d'argent dans un ouvrage qui ne va pas s'acheter, explique le directeur de la jeune maison d'édition Plumes inspirées. Et nous faisons de l'édition à compte d'auteur, où une certaine quantité d'ouvrages sont achetés par l'auteur à l'avance et nous lui faisons une remise sur ces ouvrages, ce qui permet aux deux parties de s'en sortir financièrement. »Ratifier les accords internationauxAliou Sow dirige Ganndal, une maison d'édition de livres jeunesse, une des mieux installées dans le paysage éditorial guinéen. Également président de l'Association des éditeurs de Guinée, il réclame la ratification de l'Accord de Florence (1950) et du Protocole de Nairobi (1976), pour favoriser la libre circulation des biens culturels et faire baisser le coût de l'encre ou du papier.« Faciliter l'entrée des livres à l'importation et à l'exportation et faciliter la détaxation de l'importation des intrants à la fabrication, ce seraient les deux mesures les plus importantes qu'il faudrait envisager à travers l'adhésion à ces traités internationaux et leur application dans le contexte local, plaide l'éditeur. En attendant qu'une vraie politique nationale du livre et de la lecture puisse être formulée, adoptée et mise en marche dans le pays. »Première édition du prix des LycéensEn attendant, l'État mise sur les prix littéraires. Cette année fut la première édition du prix des Lycéens, organisé par le Celpac, le Centre de lecture publique et d'animation culturelle. L'objectif premier est de vulgariser et de populariser la lecture, en particulier auprès des jeunes. Le second est d'aider les maisons d'édition à vendre.« Vous voyez déjà auprès des lycéens, lorsqu'on dit que le livre de Mabéty [Soumah] Sens interdit est lauréat du prix des Lycéens, non seulement, à travers ce prix, les maisons d'édition ont de la visibilité, mais ça va aussi booster leur vente », prédit Bernard Beavogui, directeur général du Celpac. Et en effet, sur le salon, plusieurs lecteurs réclament le roman de Mabéty Soumah au stand des éditions Ganndal.À lire aussiSalon du livre africain: des auteurs en auto-édition plus nombreux lors de la troisième édition

Afrique Économie
Investir dans l'immobilier africain, la diaspora entre doute et envie

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Apr 22, 2025 2:20


La diaspora pèse plus de 90 milliards d'euros sur le continent africain. Un chiffre en constante augmentation. Achats de terrains, location d'appartements, infrastructures, l'immobilier draine une part croissante de ces fonds. Mais ce type d'investissements ne va pas de soi. Les craintes des futurs investisseurs sont encore nombreuses. Elaje Sequifanon souhaite acheter un terrain dans son pays d'origine, la Guinée. Le trentenaire est responsable commercial dans une société de transport maritime au Havre. Il est venu s'informer au Salon pour l'investissement dans l'immobilier et les énergies renouvelables en Afrique qui se tenait à Paris du 11 au 13 avril. Il a besoin d'être rassuré par les acteurs de la filière, car il a des doutes. « Est-ce que les promoteurs immobiliers ont des outils ou une plateforme qui mettraient en lumière et en transparence pour avoir une vision claire sur l'investissement et le projet qu'on réalise sur place ? », fait-il remarquer. D'autres zones d'ombre persistent, notamment sur le financement : « Comment ça se passe sur le plan notarial ? Est-ce qu'il y a des investissements qui seront levés de leur côté ou est-ce que l'investissement se fait directement sur fonds propres ? »L'éloignement et le difficile accès au crédit freinent les investissements de la diaspora dans l'immobilier. Les acquisitions immobilières représentaient moins de 5 % des transferts d'argent de la diaspora guinéenne il y a quelques années, selon la Banque centrale de la République de Guinée.« Il y a un vieil adage qui dit : quand on achète un terrain, on achète parfois un procès » témoigne Allou Boigny Nobel. Ce magistrat en Côte d'Ivoire est spécialiste du droit foncier et immobilier. Il est venu au salon présenter son livre Acheter un terrain en toute sécurité en Côte d'Ivoire. « On a çà et là des affaires dans lesquelles des personnes estiment avoir perdu beaucoup d'argent. Beaucoup d'investisseurs ou d'acheteurs achètent des terrains dans des lotissements qui ne sont pas approuvés. Il appartient aux acteurs de comprendre les règles, de s'y mettre », estime-t-il.En Afrique de l'Ouest, le secteur immobilier grandit, mais moins vite que la demande. En Côte d'Ivoire, il manquerait plus de 800 000 logements. En Guinée, c'est plus de 500 000. Pour combler ce manque, les États changent les règles. « On a un cadre légal aujourd'hui – qui a été mis en place à travers la nouvelle Constitution à l'époque et qui n'était pas exploitée –, qui a mis en place tous les principes de copropriété et qui a permis de construire [des bâtiments] de manière verticale et donc de pouvoir ensuite morceler des immeubles sous forme d'appartements, détaille Samuel Lequertier, promoteur immobilier en Guinée. C'est pour cela que des promoteurs immobiliers comme nous aujourd'hui pouvons nous appuyer sur ce cadre légal pour développer nos programmes fonciers et donc nos programmes immobiliers. »Promoteurs, banquiers, constructeurs, tous les exposants se veulent enthousiastes et rassurants. Mais l'optimisme ambiant n'efface pas un doute persistant chez de nombreux visiteurs, l'instabilité politique de la région qui empêche les investisseurs de se projeter.À lire aussiEn Afrique de l'Ouest, un déficit de logements difficile à combler

Journal de l'Afrique
Guinée : polémique sur la présidentielle, l'opposition demande l'implication de la Ceni

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Apr 17, 2025 14:30


En Guinée, le référendum constitutionnel et les élections annoncées pour 2025 seront organisés par le ministère de l'Administration, et non la Commission électorale nationale indépendante. Une décision du régime militaire que dénoncent plusieurs partis politiques. Ses leaders politiques accusent déjà le régime militaire de vouloir organiser une mascarade électorale.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Guinée: l'organisation des élections fait polémique

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Apr 15, 2025 20:00


En Guinée, c'est une décision dénoncée par plusieurs partis politiques. Le référendum constitutionnel et les élections qui marqueront la fin de la transition ne seront pas organisés par la Commission électorale indépendante, mais par le ministère de l'Administration du territoire et de la décentralisation. Se dirige-t-on vers des scrutins contestés ? Nous lançons le débat.

Afrique Économie
Quels effets économiques pour le nouveau billet en Guinée et les nouvelles pièces de la BEAC?

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Apr 13, 2025 2:20


En avril, la Guinée et les pays de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) ont introduit de nouvelles coupures et pièces de monnaie de la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC). Ces changements visent à répondre à la pénurie d'espèces et à améliorer la durabilité, mais suscitent des inquiétudes quant à leur impact économique dans ces régions. En ce mois d'avril, les consommateurs de plusieurs pays africains découvrent de nouvelles espèces en circulation. La Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) a introduit un nouveau billet de 20 000 francs guinéens, décrit comme plus fiable et moderne. Cette initiative répond principalement à la prolifération de faux billets de cette coupure.Un nouveau billet pour contrer la fraudeSafayiou Diallo, économiste guinéen, exprime ses préoccupations face à cette transition. Il souligne que la coexistence de deux types de billets de 20 000 francs sur les marchés pourrait engendrer des malentendus, notamment dans le secteur informel. « Compte tenu du fait qu'on a un secteur informel qui est très développé, beaucoup de personnes risquent d'interpréter comme quoi ces nouvelles coupures sont celles qui seront utilisées désormais dans les transactions et que les anciennes risquent de ne pas trop passer. Moi, c'est quelque chose qui m'inquiète en tant que tel », déclare-t-il.La BCRG précise que ce nouveau billet n'a pas pour objectif d'injecter plus d'argent dans l'économie, mais simplement de remplacer les billets usés et trafiqués. Cependant, Safayiou Diallo met en garde contre les risques de dévaluation et d'inflation. « Ce qui soutient la valeur d'une monnaie, c'est la production. Lorsque la production ne suit pas, la monnaie est mise de trop, au risque d'avoir des conséquences inflationnistes. Et tout le monde sait que l'inflation a des conséquences néfastes, notamment la perte du pouvoir d'achat », explique-t-il.Pièces de la BEAC : un risque d'inflationParallèlement, la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) a lancé une nouvelle gamme de pièces pour répondre à la pénurie d'espèces. Neuf nouvelles pièces, allant de 1 à 500 francs CFA, ont été mises en circulation dans les six pays membres de la CEMAC, avec l'introduction notable d'une pièce de 200 francs CFA.Alphonse Ndongo, analyste économique à Brazzaville, voit dans cette nouveauté un risque d'inflation mécanique. « C'est une bonne chose, mais seulement le revers est que cette pièce de monnaie va créer ce qu'on appelle une inflation mécanique », affirme-t-il. Il anticipe que les commerçants pourraient arrondir les prix des petites marchandises à 200 francs CFA, augmentant ainsi les coûts pour les consommateurs. « Les prix de certaines petites marchandises qui sont compris entre 150 francs CFA et 195, il y a forcément la possibilité pour certains commerçants de faire passer ces prix tout simplement à 200 francs CFA. Pour moi, cette nouveauté risque de déboucher sur des plaintes inflationnistes », ajoute-t-il.De plus, les nouvelles pièces, fabriquées avec un alliage différent, n'auront pas la même valeur que les anciennes, ce qui devrait réduire leur exportation vers l'Asie où elles sont prisées pour la fabrication de bijoux.À lire aussiAfrique centrale: la BEAC met en circulation une nouvelle gamme de pièces de monnaie

Reportage Afrique
Guinée: le bombona, tricycle en vogue, exclu des grandes artères en raison d'accidents fréquents [1/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 6, 2025 2:15


C'est une lutte impitoyable qui oppose moto-taxis, tuk-tuk, taxi-voitures et bus dans les villes du continent. En Guinée, cela fait bien longtemps que les éternels taxis jaunes ont perdu le monopole du transport à Conakry. Ils ont d'abord été concurrencés par les motos-taxis et le sont depuis quelques années par un nouveau type de véhicule : les tricycles, couramment appelés « bombonas », importés d'Inde. Leur avantage ? Ils échappent aux embouteillages permanents de la ville et sont plus abordables que les motos-taxis. Ils sont plébiscités par les Conakriens, mais leur dangerosité a forcé l'État à prendre des mesures de restriction. De notre correspondant à Conakry, Il est 8 heures au marché de Taouyah. C'est l'heure de pointe et la route est complètement embouteillée. Mais les bombonas jaunes et verts, toit rétractable, se faufilent entre les voitures grâce à leur petite taille, en empruntant la « troisième position », explique Ibrahima, un chauffeur : « Troisième position, c'est-à-dire quand les voitures sont en ligne, nous, on prend le milieu pour les dévier. » Aïssata apprécie : « C'est plus rapide que les taxis. »Avec les bonbonas, le prix du tronçon est un peu plus élevé que pour les taxi-voitures ordinaires. « Pour un trajet en bombona, c'est 2 500 francs guinéens (26 centimes d'euros) et pour le taxi, 2 000 francs (21 centimes d'euros) », explique Hawa, une autre usagère, qui se dit plus à l'aise dans ces tricycles : « Avant, je prenais le taxi voiture, mais ce n'était pas trop confortable à l'intérieur parce que derrière, c'est quatre places (quatre personnes serrées à l'arrière, NDLR). Par contre, le bombona c'est trois places derrière. »Avec quatre personnes serrées sur trois places, les taxis deviennent rapidement des étuves, comme le confirme Sékou Kaba, responsable d'un syndicat des bombonas : « Le passager assis dans le tricycle, il est en contact direct avec l'air. Le Guinéen aime ça. Se coincer à quatre derrière les taxis, il n'aime pas ça. »Malgré ce succès, le développement des bombonas a connu un grand coup de frein quand les autorités leur ont interdit de circuler sur les principales artères de la capitale, l'autoroute Fidel Castro et la route Le Prince. Ils provoquaient trop d'accidents, explique le responsable syndicaliste : « Les premiers chauffeurs de tricycles ont été formés, ils travaillaient dans de bonnes conditions. Après, il y a eu une deuxième vague. Quand la troisième vague est arrivée, ça a débordé. Ils ne respectaient pas le Code de la route et ainsi de suite. »Aujourd'hui, c'est donc à chacun sa route : les taxi-voitures gardent leur monopole sur les grandes voies, les bombonas sont relégués sur la route littorale reliant Sonfonia à Dixinn, en passant par Lambanyi et Kipé. Pour autant, leur popularité est telle que les chanteurs Pushka et Gwada Maga leur ont dédié une chanson.À écouter aussiLes défis des transports urbains en Afrique

L’arbre à palabres | Deutsche Welle
Libération de Moussa Dadis Camara, un déni de justice?

L’arbre à palabres | Deutsche Welle

Play Episode Listen Later Apr 4, 2025 40:59


En Guinée l'ancien chef de la junte militaire (2008-2010), le capitaine Moussa Dadis Camara a été gracié pour "raison de santé" par le général Mamadi Doumbouya, le vendredi 28 mars 2025. Eric Topona et ses invités analysent les implications politiques et juridiques de cette grâce.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Guinée : une grâce présidentielle qui fait polémique

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Apr 2, 2025 20:00


Un «geste de réconciliation nationale» pour les uns, «une prime à l'impunité» pour les autres. En Guinée, huit mois après sa condamnation à 20 ans de prison pour crimes contre l'humanité, le capitaine Moussa Dadis Camara a été gracié par le général Doumbouya. Que vous inspire cette décision ? Quelles peuvent être les conséquences de cette grâce présidentielle ? Vos réactions nous intéressent.

Revue de presse Afrique
À la Une: Dadis Camara gracié, justice ou manœuvre politique?

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Mar 31, 2025 4:16


En Guinée, l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara a donc été gracié vendredi pour « raison de santé » par le chef de la junte Mamadi Dombouya. En août dernier, il avait été condamné à vingt ans de prison pour crimes contre l'humanité pour sa responsabilité dans le massacre du 28 septembre 2009. Ce jour-là, au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d'autres blessées, dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry. Et au moins 109 femmes avaient été violées.Alors évidemment, « cette grâce divise l'opinion publique », constate Ledjely à Conakry. Et « pourrait avoir des répercussions sur la scène politique guinéenne dans les semaines à venir ».Pour le site Afrik.com, « la décision de Doumbouya s'inscrit dans un climat politique déjà sous haute tension. Alors que les manifestations contre le pouvoir militaire sont fréquemment interdites et que la presse subit des restrictions, cette grâce présidentielle est perçue par certains comme un signal inquiétant. En parallèle, le gouvernement a annoncé la prise en charge des indemnisations des victimes du massacre de 2009. Mais pour certains, cette mesure ne suffit pas à compenser l'effet de la libération de Dadis Camara ».Calcul électoraliste ?Le site Guinée 7 pousse encore la réflexion et s'interroge : « Doumbouya s'est-il engagé dans un chemin de réconciliation ou, sans le vouloir, a-t-il dénoué le fil d'une histoire déjà tragique et pleine de blessures ? (…) Certains saluent cet acte comme un signe de réconciliation nationale, à l'image du modèle sud-africain, où la justice s'accompagne du pardon. Pour eux, la grâce ne constitue pas une négation de la justice, mais plutôt un moyen de tourner la page et d'ouvrir un chemin vers la paix. (…) Mais pour d'autres, pointe Guinée 7, cette décision révèle une autre facette, plus sombre, de la politique. En libérant Dadis, Doumbouya aurait-il cédé à une logique purement politique ? N'y a-t-il pas derrière ce geste un calcul visant à conquérir une part importante de l'opinion publique, notamment en Guinée Forestière, où Dadis conserve un fort soutien populaire ? En tendant la main à ses partisans, Doumbouya chercherait-il à renforcer son pouvoir et à capitaliser sur une loyauté forgée par les épreuves du passé ? »En tout cas, attention, prévient encore Guinée 7 : « les vieux démons du passé pourraient ressurgir, ravivant des tensions profondément enfouies. Doumbouya, en cherchant à apaiser les esprits, n'a-t-il pas mis à nu les contradictions de notre histoire ? La promesse de justice, un rêve nourri pendant des années par les Guinéens, est-elle en train de se dissoudre dans l'incertitude ? L'histoire de notre nation continue de se dessiner dans la douleur et les interrogations. Un lion, enfermé et blessé, a-t-il réellement été dompté ? Ou avons-nous seulement ouvert la cage d'un prédateur qu'il sera difficile de maîtriser ? »Prime à l'impunité…« Miséricorde d'Aïd-El-Fitr ou clin d'œil à un grand électeur ? », s'interroge en écho Aujourd'hui à Ouagadougou. « Pourquoi cette grâce “doumbouyayisque“ ? Un cadeau en ce mois béni de Ramadan ? » Non, répond le quotidien burkinabé, « c'est hors des clous, car la religion prône la justice, la protection de la vie humaine, la paix et le respect des femmes. Ce qui s'est passé il y a 16 ans, n'épouse aucun des aspects d'aucune religion. Cette grâce ne sera pas vue sous le prisme d'un acte de miséricorde ou de pardon, mais plutôt comme une prime à l'impunité ! »Alors, « solidarité entre frères d'armes putschistes ? Cette hypothèse peut se défendre, pointe Aujourd'hui. Car quoi qu'on dise, à 15 ans de distance, ce qui lie Doumbouya et Dadis, c'est que tous les deux sont entrés dans l'histoire de la Guinée au son de la canonnière ! La solidarité de corps existe, par-delà les années et les promotions ».De plus, se demande encore le quotidien burkinabé, « le candidat non encore déclaré à la présidentielle, le Général Mamadi Doumbouya, veut- il s'attacher les faveurs de ce grand électeur nommé Moussa Dadis Camara ? Dans cette Guinée électoralement ethnicisée, ou plutôt baronisée, ce n'est pas impossible (…). C'est dire que cette grâce présidentielle (…) est calculée, même si elle est inopportune et abjecte. (…) C'est le cou de la justice qu'on a tordu, s'exclame enfin Aujourd'hui, et on a cantonné les victimes dans un angle mort. Ainsi vont souvent les intérêts en politique ».

Revue de presse Afrique
À la Une: Dadis Camara gracié, justice ou manœuvre politique?

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Mar 31, 2025 4:16


En Guinée, l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara a donc été gracié vendredi pour « raison de santé » par le chef de la junte Mamadi Dombouya. En août dernier, il avait été condamné à vingt ans de prison pour crimes contre l'humanité pour sa responsabilité dans le massacre du 28 septembre 2009. Ce jour-là, au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d'autres blessées, dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry. Et au moins 109 femmes avaient été violées.Alors évidemment, « cette grâce divise l'opinion publique », constate Ledjely à Conakry. Et « pourrait avoir des répercussions sur la scène politique guinéenne dans les semaines à venir ».Pour le site Afrik.com, « la décision de Doumbouya s'inscrit dans un climat politique déjà sous haute tension. Alors que les manifestations contre le pouvoir militaire sont fréquemment interdites et que la presse subit des restrictions, cette grâce présidentielle est perçue par certains comme un signal inquiétant. En parallèle, le gouvernement a annoncé la prise en charge des indemnisations des victimes du massacre de 2009. Mais pour certains, cette mesure ne suffit pas à compenser l'effet de la libération de Dadis Camara ».Calcul électoraliste ?Le site Guinée 7 pousse encore la réflexion et s'interroge : « Doumbouya s'est-il engagé dans un chemin de réconciliation ou, sans le vouloir, a-t-il dénoué le fil d'une histoire déjà tragique et pleine de blessures ? (…) Certains saluent cet acte comme un signe de réconciliation nationale, à l'image du modèle sud-africain, où la justice s'accompagne du pardon. Pour eux, la grâce ne constitue pas une négation de la justice, mais plutôt un moyen de tourner la page et d'ouvrir un chemin vers la paix. (…) Mais pour d'autres, pointe Guinée 7, cette décision révèle une autre facette, plus sombre, de la politique. En libérant Dadis, Doumbouya aurait-il cédé à une logique purement politique ? N'y a-t-il pas derrière ce geste un calcul visant à conquérir une part importante de l'opinion publique, notamment en Guinée Forestière, où Dadis conserve un fort soutien populaire ? En tendant la main à ses partisans, Doumbouya chercherait-il à renforcer son pouvoir et à capitaliser sur une loyauté forgée par les épreuves du passé ? »En tout cas, attention, prévient encore Guinée 7 : « les vieux démons du passé pourraient ressurgir, ravivant des tensions profondément enfouies. Doumbouya, en cherchant à apaiser les esprits, n'a-t-il pas mis à nu les contradictions de notre histoire ? La promesse de justice, un rêve nourri pendant des années par les Guinéens, est-elle en train de se dissoudre dans l'incertitude ? L'histoire de notre nation continue de se dessiner dans la douleur et les interrogations. Un lion, enfermé et blessé, a-t-il réellement été dompté ? Ou avons-nous seulement ouvert la cage d'un prédateur qu'il sera difficile de maîtriser ? »Prime à l'impunité…« Miséricorde d'Aïd-El-Fitr ou clin d'œil à un grand électeur ? », s'interroge en écho Aujourd'hui à Ouagadougou. « Pourquoi cette grâce “doumbouyayisque“ ? Un cadeau en ce mois béni de Ramadan ? » Non, répond le quotidien burkinabé, « c'est hors des clous, car la religion prône la justice, la protection de la vie humaine, la paix et le respect des femmes. Ce qui s'est passé il y a 16 ans, n'épouse aucun des aspects d'aucune religion. Cette grâce ne sera pas vue sous le prisme d'un acte de miséricorde ou de pardon, mais plutôt comme une prime à l'impunité ! »Alors, « solidarité entre frères d'armes putschistes ? Cette hypothèse peut se défendre, pointe Aujourd'hui. Car quoi qu'on dise, à 15 ans de distance, ce qui lie Doumbouya et Dadis, c'est que tous les deux sont entrés dans l'histoire de la Guinée au son de la canonnière ! La solidarité de corps existe, par-delà les années et les promotions ».De plus, se demande encore le quotidien burkinabé, « le candidat non encore déclaré à la présidentielle, le Général Mamadi Doumbouya, veut- il s'attacher les faveurs de ce grand électeur nommé Moussa Dadis Camara ? Dans cette Guinée électoralement ethnicisée, ou plutôt baronisée, ce n'est pas impossible (…). C'est dire que cette grâce présidentielle (…) est calculée, même si elle est inopportune et abjecte. (…) C'est le cou de la justice qu'on a tordu, s'exclame enfin Aujourd'hui, et on a cantonné les victimes dans un angle mort. Ainsi vont souvent les intérêts en politique ».

Journal de l'Afrique
En Guinée, l'Etat s'engage à réparer les victimes du massacre du 28 septembre 2009

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Mar 28, 2025 14:42


En Guinée, c'est un ouf de soulagement pour les victimes du massacre du 28 septembre 2009. Les autorités ont annoncé la prise en charge de leurs frais d'indemnisation.  Cette annonce intervient huit mois après le procès pour crime contre l'humanité de l'ancien chef militaire Moussa Dadis Camara président de la transition au moment des faits. Un geste qui soulage des centaines de victimes de ce massacre.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Guinée : chasse aux sorcières ou assainissement de l'espace politique ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Mar 18, 2025 20:00


En Guinée, alors que des élections sont censées se tenir cette année, 28 partis politiques sont suspendus pour trois mois pour ne pas avoir rempli leurs obligations. Parmi eux, le RPG du président déchu Alpha Condé et l'UFR de Sidya Touré. Comprenez-vous cette décision ? Quelles peuvent-être les conséquences ? Nous lançons le débat.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] RDC : pourquoi la SADC se retire-t-elle de l'est du pays ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Mar 17, 2025 19:30


Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur une plainte déposée en Guinée sur les événements de Nzérékoré et un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. RDC : pourquoi la SADC se retire-t-elle de l'est du pays ?  Lors d'un sommet extraordinaire de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), les chefs d'Etat ont mis fin au mandat de la force militaire dans l'est de la RDC. Pourquoi une telle décision maintenant malgré la situation sécuritaire ? Comment va s'organiser le retrait ? D'autres options sont-elles envisagées pour remplacer la SAMIDRC ?Avec Paulina Zidi, correspondante permanente de RFI à Kinshasa.  Guinée : la plainte déposée sur le drame de Nzérékoré a-t-elle des chances d'aboutir ?  En Guinée, trois mois après la bousculade meurtrière du stade de Nzérékoré, une plainte a été déposée par les familles des victimes pour « homicide involontaire, omission de porter secours et recel de cadavres ».  La justice ira-t-elle jusqu'au bout et jugera-t-elle les responsables, y compris les ministres présents lors du match ?Avec Sidy Yansané, journaliste au service Afrique de RFI.  Arménie-Azerbaïdjan : après 30 ans de conflit, enfin la paix ?  Après plus de trois décennies de conflit marquées par deux guerres, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont annoncé conclure un accord de paix. Comment les deux pays sont-ils finalement parvenus à s'entendre ?  Quel avenir pour les frontières, notamment autour du Haut-Karabakh, et les 100 000 Arméniens déplacés de cette région ?Avec Taline Papazian, politologue, maîtresse de conférences à Sciences Po. 

Journal de l'Afrique
Guinée : une vingtaine de partis dissous dans le cadre de l'évaluation des partis

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Mar 14, 2025 14:17


En Guinée, les autorités ont annoncé ce vendredi la dissolution d'une vingtaine de partis politiques parmi lesquels le parti de l'ancien président Alpha condé. Plusieurs autres ont aussi été suspendus. Une décision qui fait suite à une évaluation des partis politiques engagée par le pouvoir militaire. En octobre dernier, une cinquantaine avait déjà été suspendus.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] RDC : la plainte contre Apple classée sans suite en France

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Mar 6, 2025 19:30


Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur les tensions entre l'Algérie et la France, des chefs rebelles centrafricains détenus au Tchad et des cadres de l'opposition reçus par le général Mamadi Doumbouya. RDC : la plainte contre Apple classée sans suite en France  En décembre 2024, Kinshasa portait plainte contre Apple en France et en Belgique pour exploitation illégale de minerais. Une plainte que le Parquet de Paris a classée sans suite. Comment expliquer cette décision ? Comment les avocats de la RDC peuvent-ils la contester ? Où en est la plainte déposée en Belgique ?Avec Julien Clémençot, chef du service économie de RFI.  Tensions France-Algérie : la stratégie de Bruno Retailleau  Alors qu'Emmanuel Macron appelle à un apaisement des relations avec l'Algérie, le journal français La Tribune a dévoilé une note secrète de trois pages du ministre de l'Intérieur qui détaille sa méthode face aux autorités algériennes. Quels sont les objectifs de Bruno Retailleau ? Comment a-t-il réagi face à cette fuite dans la presse ?  Avec Raphaël Delvolvé, journaliste au service politique de RFI.   Tchad : deux chefs rebelles centrafricains libérés  Détenus depuis avril 2024 par les services de renseignements tchadiens, les chefs rebelles centrafricains Abakar Sabone et Mahamat Al-Khatim ont été libérés sans que les autorités ne donnent d'explication. Pour quelles raisons auraient-ils pu être relâchés ? La Centrafrique a-t-elle pu faire pression sur le dossier ?Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI.   Guinée : des cadres de l'opposition reçus à la présidence  En Guinée, des membres du parti d'opposition UFDG, l'Union des forces démocratiques de Guinée de l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, ont rencontré le général Mamadi Doumbouya. Que sait-on de ces rapprochements ? Quelles conséquences pour l'avenir de l'UFDG ?Avec Kabinet Fofana, analyste politique, directeur de l'association guinéenne de Science politique.

Journal de l'Afrique
Guinée : 2025, "année des scrutins"

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Mar 5, 2025 11:51


En Guinée, 2025 sera une année de votes au pluriel. C'est ce qu'a annoncé le premier ministre Bah Oury ce mercredi devant la presse. Référendum, présidentielle et législatives. L'objectif : le retour à l'ordre constitutionnel 4 ans après le coup d'état du général Doumbouya contre le président Alpha Condé. Mamadi Doumbouya qui avait pourtant promis de rendre le pouvoir aux civils en 2024.

Revue de presse Afrique
À la Une: la crise politique en Guinée-Bissau

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Mar 3, 2025 4:00


« L'inquiétude grandit, soupire Le Pays au Burkina, depuis que le président Umaro Sissoco Embalo, en fin de mandat, ruse avec le peuple pour garder le pouvoir. On se rappelle, en effet, qu'il avait dissous le parlement dominé par l'opposition en décembre 2023. Par la suite, il avait fixé au 24 novembre 2024, les législatives anticipées, avant de les reporter “sine die“. Et alors que son mandat présidentiel a pris fin jeudi dernier, l'ancien général de 52 ans a annoncé unilatéralement et sans concertation, que les scrutins présidentiel et législatif ne pourraient pas avoir lieu avant le 30 novembre prochain ».« Aujourd'hui en fin de mandat, donc, constate Le Pays, Umaro Sissoco Embalo use de stratagèmes pour conserver le pouvoir. De toute évidence, les arguments qu'il a avancés pour justifier le report à savoir “des obstacles techniques et financiers“, ont été battus en brèche par l'opposition qui n'entend pas s'en laisser conter. Umaro Sissoco Embalo rate ainsi une occasion d'entrer dans l'histoire de son pays par la grande porte ».La mission de la Cédéao priée de partir…Qui plus est, signe de sa détermination, voire de son obstination à rester au pouvoir, le président bissau-guinéen a expulsé ce week-end une mission de la Cédéao dans son pays qui travaillait sur un projet de feuille de route pour la tenue d'élections législatives et présidentielles cette année. « Dans son délire d'un troisième mandat anticonstitutionnel, Umaro Sissoco Embalo chasse une délégation de la Cédéao », s'exclame le site Afrik Soir. « Au lieu de jouer la carte du dialogue, il a opté pour la confrontation. (…) Ce bras-de-fer institutionnel inquiète non seulement la classe politique locale mais aussi la communauté internationale. L'expulsion de la mission de la Cédéao pourrait aggraver l'isolement diplomatique du régime d'Embalo, pointe encore Afrik Soir, déjà accusé d'autoritarisme et de dérive anti-démocratique. Face à cette situation, la Cédéao a annoncé qu'elle soumettrait un rapport détaillé de cette mission avortée à son président, Omar Alieu Touray. Reste à savoir quelles mesures seront prises contre Embalo, dont l'attitude met en péril la stabilité de la Guinée-Bissau et de la sous-région ».Vers une dictature ?Walf Quotidien, au Sénégal voisin, hausse le ton. « Umaro Sissoco Embalo, un pas de plus vers une dictature », titre le quotidien dakarois. Walf qui donne la parole au journaliste bissau-guinéen Candido Camara : « la Guinée-Bissau devrait être dirigée par un gouvernement de transition, affirme-t-il, dans la mesure où l'Assemblée nationale a été dissoute et que le président Embalo est en train de perpétrer un coup d'État institutionnel en refusant d'organiser l'élection présidentielle ».Pour Doudou Sidibé, enseignant-chercheur à l'université Gustave Eiffel à Paris, toujours dans les colonnes de Walf Quotidien, « il est clair que c'est un recul démocratique car cette situation pouvait être anticipée. Des solutions auraient pu être apportées, estime-t-il, avant que le mandat n'arrive à terme. Il me semble que le président Embalo ait voulu profiter d'un flou juridique pour s'accrocher au pouvoir », décrypte encore l'enseignant-chercheur. Avant de s'interroger : « que lui serviraient quelques mois de plus sur un mandat de cinq ans ? Qu'est-ce qu'il n'a pas fait et qu'il projette de faire en prolongeant son mandat de quelques mois ? »Répression…La société civile n'est pas en reste, relève encore Walf Quotidien, qui donne la parole également à Bubacar Turé, le président de la Ligue guinéenne des droits de l'homme. Pour lui, « la situation des droits humains ne fait que se détériorer dans le pays. Les actions du régime autoritaire de Umaro Sissoco Embalo se caractérisent par des arrestations arbitraires, des persécutions et des intimidations à l'encontre de journalistes et de voix dissidentes. Rien qu'en 2024, poursuit-il, le président Embalo a arrêté et torturé plus de 100 personnes, pour avoir décidé de défier ses mesures illégales visant à restreindre les libertés fondamentales garanties constitutionnellement à tous les citoyens“ ».Enfin, Aujourd'hui à Ouagadougou s'interroge : « les protagonistes de ce pays pourront-ils taire leurs divergences et leurs égos pour penser à l'avenir de la Nation ? Que se passera-t-il d'ici novembre prochain, date prévue pour les élections ? Que va faire le président Embalo pour préserver la paix ? »

Invité Afrique
Guinée: «On ne pensait vraiment plus revoir des cas de disparitions forcées dans notre pays»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 27, 2025 9:35


En Guinée, Amnesty International se mobilise contre les disparitions forcées d'opposants et d'acteurs de la société civile. Dernier kidnapping en date : celui de l'opposant Abdoul Sacko, qui a été enlevé le 19 février à son domicile de Conakry, et qui a été retrouvé en brousse dans un état critique, après avoir été visiblement torturé. Autres disparitions forcées : celles de Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah. On est sans nouvelles d'eux depuis plus de sept mois. Souleymane Sow est le directeur exécutif d'Amnesty International en Guinée. De passage à Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : En novembre dernier, vous avez lancé une campagne de pétition en Guinée pour le respect des droits de l'homme. Pourquoi cette initiative d'Amnesty International ? Souleymane Sow : Vous savez, c'était pour défendre le cas de Oumar Sylla alias Foniké Menguè et de Billo Bah, parce que ces deux personnes sont portées disparues depuis juillet 2024. Et donc c'était pour demander que ces deux camarades soient libérés.  Alors en effet, voilà plus de sept mois que ces deux leaders de la société civile, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, ont été enlevés par des hommes en uniforme et fortement armés. Pensez-vous qu'ils sont encore vivants ?  En tout cas, nous l'espérons. Nous interpellons, nous demandons aux autorités guinéennes, surtout à monsieur le procureur, de dire où en est cette enquête, est-ce qu'ils ont trouvé ? Ils ont des éléments ou pas ? Comme vous le savez, dans cette charte de la transition que les autorités ont proposée au peuple de Guinée, quand même, 28 articles de cette charte sur 80 articles portent sur les droits et les libertés fondamentales. Donc plus du tiers de ces articles concernent les libertés fondamentales. Donc, nous demandons aux autorités guinéennes de respecter leurs engagements et donc de libérer Oumar Sylla Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, et d'ailleurs aussi les autres disparus, ou au moins de dire au peuple de Guinée ce qui s'est passé sur le sol guinéen.  Alors en effet, trois jours après leur disparition, le procureur de Conakry a annoncé l'ouverture d'une enquête. Où est-ce qu'on en est ?  Malheureusement, nous n'en savons absolument rien. Aucune communication depuis la sortie de monsieur le procureur.  Donc vous demandez la libération de ces deux leaders de la société civile ou à défaut ? Ou à défaut, que justice soit rendue comme l'ont demandé les familles de ces personnes.  Autre enlèvement, celui du journaliste Habib Marouane. C'était le 3 décembre, il a été kidnappé dans son véhicule et depuis, on est sans nouvelles de lui. Et puis, tout récemment, le kidnapping de l'opposant Abdoul Sacko, il a été enlevé le 19 février à son domicile. Alors lui, c'est différent, il a été relâché le soir même, mais après avoir été torturé. Est-ce que vous avez de ses nouvelles aujourd'hui ?  Nous, nous sommes très jeunes, mais pour ceux qui connaissent encore l'histoire de la Guinée, on ne pensait vraiment plus revoir des cas de disparitions forcées dans notre pays et que maintenant, en plus de cela, on parle de cas de tortures, il y a déjà eu des cas suspects, des cas de mort dans les prisons qui n'ont pas non plus été élucidés. Alors que la charte, je reviens sur cette charte de la transition, quand vous prenez l'article 11 de cette charte, « nul ne peut faire l'objet de torture, de peines ou traitements cruels, dégradants ou inhumains ».  Quand il a été relâché au soir du 19 février, Abdoul Sacko avait été tellement frappé aux bras qu'il ne pouvait même plus tenir un téléphone. Est-ce que vous avez des nouvelles de lui ?  Les témoignages que nous avons reçus de ses conseils disent qu'il est dans un état très, très critique.  À la suite de ces actes de torture contre l'opposant Abdoul Sacko, l'ambassade des États-Unis à Conakry vient de se déclarer « profondément préoccupée » et de demander une enquête sur les circonstances de cet enlèvement d'une grande violence. Est-ce que cette initiative américaine peut changer la donne ?   Nous espérons. Mais en plus de l'ouverture de cette enquête, nous irons demander qu'il y ait des résultats de ces enquêtes parce qu'il y a énormément d'enquêtes annoncées sans qu'on ait des résultats.  Dans leur communiqué, les Etats-Unis demandent aussi « une enquête sur la situation des autres disparus », sous-entendu Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. Est-ce que les états-Unis peuvent être entendus par les autorités guinéennes ?  Nous espérons bien, que ce soient les Etats-Unis, ou aussi les autres missions diplomatiques présentes en Guinée, ou nous attendons aussi, d'ailleurs, la Cédéao ou aussi l'Organisation de la Francophonie qui est très en contact avec les autorités guinéennes parce que la Guinée est partie de beaucoup de textes internationaux.  Et parce que la Francophonie vient de réintégrer la Guinée Conakry, c'était au mois d'octobre dernier… Exactement. Donc nous pensons que parce que la Francophonie a accepté de réintégrer la Guinée selon des critères, donc ça serait quand même un moyen aussi de faire le point sur la situation des droits humains en Guinée.  Après le lancement de votre campagne de pétition du mois de novembre dernier, vous avez demandé à être reçu par le Premier ministre. Est-ce que vous l'avez été ?  Pour le moment, non. Nous n'avons pas encore été reçus, mais nous espérons bien qu'il va nous recevoir, sachant que notre actuel Premier ministre est quand même membre fondateur, je le rappelle, d'une des premières organisations de défense des droits humains dans le pays. Et donc en tant que défenseur, nous espérons quand même qu'il va nous recevoir pour que l'on puisse parler des sujets touchant à notre pays.  À lire aussiEnlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah en Guinée: le gouvernement n'a «aucune nouvelle», selon Ousmane Gaoual Diallo

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Guinée : une pré-campagne qui ne dit pas son nom ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Feb 19, 2025 20:00


En Guinée, le Premier ministre et son gouvernement sont en "immersion" à l'intérieur pays. Alors que cette tournée vise à s'enquérir des réalités de la population, une partie de la société civile y voit une campagne déguisée pour soutenir la candidature du général Doumbouya.  Que vous inspire cette initiative ? 

Afrique Économie
Guinée: l'État prend le contrôle de MTN pour relancer un opérateur national de télécommunications

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Jan 22, 2025 2:15


L'État guinéen a pris le contrôle de l'opérateur téléphonique Areeba Guinée, jusque-là détenu par le groupe sud-africain MTN. Au-delà de l'affirmation d'une souveraineté de la Guinée sur son secteur des télécommunications, le défi sera de relancer un opérateur qui a pris beaucoup de retard dans la modernisation de ses infrastructures. En Guinée, les autorités de Conakry ont pris le contrôle de l'opérateur MTN, 21% du marché des télécom du pays, sans avoir à racheter cette filiale du groupe sud-africain, mais en effaçant sa dette. « Quand un opérateur ne paie pas ses licences et ses fréquences, soit on lui retire ses licences et ses fréquences, soit il doit acquitter cette somme, souligne Stéphane Lelux, ingénieur réseau et président du groupe de conseil Tactis. MTM avait accumulé une dette de plus de 100 millions de dollars, qui a été convertie en titres, par le transfert de la dette en capital pour l'État guinéen. »Ambitions de souverainetéPar cette quasi-nationalisation de MTN Guinée, les autorités de Conakry espèrent concrétiser leurs ambitions de souveraineté, déjà affichées dans le secteur aérien, et rééquilibrer un marché des télécom largement dominé par Orange Guinée, co-détenu par Orange et Sonatel.« L'ambition du président était de relancer un certain nombre de sociétés emblématiques pour les Guinéens, et Guinée Télécom en fait partie, explique le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo. Il s'agit de regrouper, dans une entité étatique, la gestion des infrastructures pour avoir un socle technologique commun, et un opérateur mobile qui vienne un peu redistribuer les cartes, dans lesquelles un seul opérateur, aujourd'hui, s'est adjugé plus de 80 % du marché. »100 millions de dollars nécessairesGuinée Télécom et MTN pourraient donc fusionner. Mais il faudra des compétences et rattraper un retard important dans les investissements. « Aujourd'hui, il y a moins de 1 000 tours qui appartiennent à MTN, dont un peu moins de 800 sont opérationnelles, remarque Stéphane Lelux. Orange en a 2 700 ! Aujourd'hui, pour créer un opérateur d'ambition nationale face à Orange, la seule option, c'est d'investir dans au moins 1 000 à 1 500 tours nouvelles. Ensuite, il va falloir investir aussi dans une nouvelle génération de réseau, puisqu'il faudrait passer de la 4G à la 5G. On parle au minimum de 100 millions de dollars. »Deux options sont possibles selon l'expert : le financement par un nouveau partenaire du secteur – Maroc Telecom, Axian ou Airtel –, mais qui exigerait probablement la majorité des parts dans Guinée Telecom, ce que ne souhaitent pas les autorités de Conakry ; ou un partenaire financier pur, plus un partenaire technique en simple contrat de service, la solution de long terme choisie au Bénin par la SBIN, la Société béninoise d'infrastructures numériques.À lire aussiL'entreprise de télécom Orange française affiche ses bons résultats financiers en Afrique

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Armement français: quels pays africains en importent le plus?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jan 10, 2025 19:30


Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur les exportations de matériels militaires français en Afrique, les menaces de Trump d'annexer le Groenland et l'élection du nouveau président libanais. Vente d'armes françaises : quels pays africains sont les plus gros acheteurs ?Le ministère des Armées français a publié son rapport annuel des exportations d'armement dans le monde. Pour le continent africain, le Sénégal est le deuxième plus gros importateur. Avec le retrait militaire annoncé de la France, doit-on également s'attendre à une baisse des commandes et des importations du Sénégal ? Comment expliquer le grand nombre de commandes passées par l'Angola, qui s'élève à 400 millions d'euros ? De quel type d'armes s'agit-il ? Avec Franck Alexandre, journaliste spécialiste des questions de défense et de sécurité à RFI Groenland : doit-on prendre les menaces de Donald Trump au sérieux ? Le président élu américain a déclaré à plusieurs reprises vouloir s'emparer du Groenland, un territoire appartenant au Danemark. Quels sont les intérêts stratégiques de cette immense île ? Comment Donald Trump compte-t-il s'y prendre ? Est-ce un vrai projet ou un coup de bluff ? Avec Carlotta Morteo, journaliste au service international de RFI Liban : un général élu présidentAprès deux ans sans président de la République, le pays a désormais un chef d'État. Joseph Aoun, le commandant en chef de l'armée, a été élu par les députés. Quelles conséquences son élection pourrait avoir dans la région ? Quelles relations entretient-il avec le Hezbollah ?  Avec Pierre Olivier, journaliste au service international de RFIEt en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taïeb.Retour sur une image qui a fait le tour des réseaux sociaux. Cette semaine, l'opposant guinéen Aliou Bah poing levé après sa condamnation.En Guinée, l'opposant Aliou Bah vient d'être condamné à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » à l'encontre du président de la transition, Mamadi Doumbouya. En sortant du tribunal, avant d'être conduit à la prison civile de Conakry, il lève son poing vers le ciel, en signe de résistance. Comment les internautes ont-ils réagi à ce geste ? Que pensent-ils du verdict ?

Invité Afrique
O.Gaoual Diallo (Guinée): «Aucun responsable politique n'est poussé à l'exil à ce jour du fait des critiques»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jan 9, 2025 13:24


En Guinée Conakry, le référendum constitutionnel pourrait avoir lieu au mois de mai et les élections générales au mois d'octobre. C'est le calendrier que dévoile le porte-parole du gouvernement sur RFI. Ousmane Gaoual Diallo s'exprime aussi sur Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, six mois jour pour jour après la disparition forcée des deux leaders de la société civile. De passage à Paris, Ousmane Gaoual Diallo, à la fois ministre des Transports et porte-parole du gouvernement guinéen, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Voilà 6 mois, jour pour jour, que les 2 leaders du FNDC, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ont été enlevés à Conakry par des hommes en uniforme. Depuis le 9 juillet, on est sans nouvelles d'eux. Quelles sont vos informations à leur sujet ?Ousmane Gaoual Diallo : Écoutez, je pense que le ministre de la Justice ou le procureur général devrait faire un point de situation. Nous attendions ce point en fin d'année, au mois de décembre, puisque les enquêtes sont ouvertes de ce point de vue-là, et je pense que, très rapidement, ils devraient prendre la parole pour donner plus amples informations sur l'évolution de l'enquête.Est-ce que ça veut dire que on va avoir la confirmation qu'ils ont bien été enlevés par des forces qui dépendent des autorités guinéennes, sans doute des forces spéciales ?Ça, nous sommes catégoriques là-dessus : ils n'ont pas fait l'objet d'enlèvement par les autorités, par les institutions, par les forces spéciales ou des agents de police judiciaire. Simplement, les témoins de leur enlèvement sont formels : ils ont été kidnappés par des hommes en arme et en uniforme militaire. Donc, même s'ils n'ont pas été enlevés par des forces officielles, beaucoup pensent qu'ils ont tout simplement été kidnappés par un service secret qui n'obéit qu'aux militaires du CNRD.C'est difficile, parce que nous ne connaissons pas l'existence de services secrets qui n'obéissent qu'au CNRD. Donc, ça ne repose pas sur des faits vérifiables.Est-ce que Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah sont vivants ?J'espère qu'ils sont vivants. Je prie Dieu qu'ils soient vivants, moi, je ne peux pas nourrir l'idée qu'ils soient morts, parce que ce serait connu. Je pense que c'est peut-être plus facile que des gens restent vivants sans donner de nouvelles, mais les morts, elles parlent tout de suite. Je crois qu'ils sont vivants, j'espère qu'ils sont vivants et je pense que c'est l'attente de tout le monde, des autorités comme des citoyens de ce pays.Autre sujet très préoccupant pour l'opinion publique guinéenne et internationale, c'est la condamnation ce 7 janvier à 2 ans de prison de l'opposant Aliou Bah pour offense au chef de l'État. La Fondation de l'innovation pour la démocratie, par exemple, que dirige Achille Bembé, dénonce « la volonté du pouvoir guinéen de faire taire ou de pousser à l'exil toute voix dissidente ».Ça, c'est le discours qui est entretenu. Mais il faut faire la distinction entre la critique et la diffamation, parce que la diffamation est sanctionnée pénalement alors que la critique, elle est acceptée dans les démocraties en construction que nous essayons de faire dans nos pays. Donc, il ne faut pas considérer que ce soit une volonté des autorités de museler ou de pousser à l'exil. Aucun responsable politique n'est poussé à l'exil, à ce jour, pour des faits liés à la liberté d'expression ou à des critiques.Oui, mais franchement, deux ans de prison pour une prétendue offense au chef de l'État ? Je ne vais pas commenter cette action, d'autant mieux que c'est un processus judiciaire qui est en cours. J'ose espérer qu'ils seront plus cléments à l'étape suivante.Oui, parce que les avocats font appel ?Voilà, exactement. Donc, j'ose espérer qu'ils seront cléments et que cela va amener aussi à développer des discours plus apaisants, pour faire en sorte que le vivre-ensemble dans notre pays soit quelque chose d'important pour chaque acteur.Voilà 3 ans que les militaires du CNRD sont au pouvoir pour redresser la situation du pays. Et pourtant, la population continue de protester contre la vie chère. Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que vous n'avez pas un bon bilan ?Beaucoup de choses ont connu des améliorations substantielles, au niveau du pouvoir d'achat, de l'offre de la prise en charge sociale, parce que les salariés guinéens ont une prise en charge de plus de 70% des coûts des soins, et ça, c'est quelque chose de nouveau. Il y a une augmentation considérable des revenus. D'ailleurs, à l'occasion du discours de l'an, le chef de l'Étata annoncé une augmentation de 30% du traitement indiciaire des fonctionnaires. Il faut profiter des investissements importants qui arrivent dans le pays pour que les populations puissent bénéficier du développement économique et des investissements nouveaux qui arrivent.Le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, avait promis de quitter le pouvoir avant le 31 décembre 2024. Il ne l'a pas fait et à ses vœux du Nouvel An, il a déclaré que la date du référendum constitutionnel serait annoncée lors de ce premier trimestre. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?En tous les cas, l'exigence du chef de l'État est de faire en sorte que le référendum ait lieu avant la fin du premier semestre. Donc, dans les prochains jours, je pense que le ministère de l'Administration du territoire devrait nous donner un calendrier plus précis. Donc il ne reste plus qu'à élaborer un fichier électoral et à aller à ce référendum qui est attendu pour le retour à l'ordre constitutionnel.Donc, un référendum avant le 30 juin ?Avant le 30 juin.Au mois de mai ? Probablement au mois de mai.Et les élections générales ?Les élections alors présidentielles qui devraient suivre, je pense, ou les élections législatives, ne pourraient peut-être intervenir qu'au début du 4e trimestre, au mois d'octobre. Parce que on a une longue période pluvieuse qui n'est pas propice à l'organisation des élections. Je pense qu'il faut compter à partir de septembre, octobre pour les élections suivantes.À lire aussiGuinée: six mois sans nouvelles des opposants Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah À lire aussiGuinée: Conakry paralysée par une manifestation contre la prolongation de la transition

Journal de l'Afrique
Manifestations en Guinée : les commerces et transports paralysés

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Jan 7, 2025 11:35


En Guinée, la ville de Conakry a été ralentie par une manifestation organisée par l'opposition, et interdite par les autorités, pour réclamer le départ de la junte en Guinée. Les transports et commerces ont été fortement perturbés par cette manifestation, même si l'important dispositif policier et les mises en garde des autorités ont dissuadé les opposants de sortir en nombre.

Journal de l'Afrique
Guinée : le général Mamadi Doumbouya annonce des élections pour 2025

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Jan 1, 2025 13:01


En Guinée, l'année 2025 sera une "année électorale cruciale" pour le pays, selon le général Mamadi Doumbouya. L'une des annonces phares de ce discours de nouvel an est celle de la reprise des activités politiques dans le pays avec, au programme, des élections présidentielles et législatives, ainsi qu'un référendum pour l'adoption d'une nouvelle Constitution. 

Revue de presse Afrique
À la Une: les vœux des dirigeants africains pour 2025

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jan 1, 2025 4:02


 De nombreux dirigeants africains ont présenté leurs vœux, mardi 31 décembre 2024, pour la nouvelle année. En Guinée, le général Mamadi Doumbouya, président de la transition, fait la Une du site d'info Le Djely qui reprend, en titre, l'une de ses annonces : « l'année 2025 sera une année électorale ». Il promet donc la tenue d'élections pour l'année à venir, alors que la transition, initialement, devait s'achever mardi 31 décembre 2024.Guinéenews, de son côté, retient que « Mamadi Doumbouya dresse le tableau d'une Guinée réconciliée avec son passé », faisant allusion notamment au procès historique du massacre du 28 septembre 2009. Au Mali, Assimi Goïta, quant à lui, n'a fait aucune mention d'une quelconque élection pour 2025. La presse se contente de rapporter les principales annonces de son discours. « L'année 2025 a été déclarée  «Année de la culture » par le général », note par exemple Maliweb. « Sur le plan diplomatique, poursuit le site d'info, il a précisé que le Mali a renforcé sa position régionale et internationale, notamment à travers la Confédération des États du Sahel », l'AES. Trump et le SahelL'AES, l'Alliance des États du Sahel fait la Une d'Aujourd'hui au Faso. « Bonjour 2025 ! Le Sahel aura les yeux rivés sur Trump et Poutine ! » titre le journal burkinabè. Sur l'image, une carte des trois pays, surplombés par les deux présidents cités, les présidents américain et russe et, sous cette carte, les trois dirigeants de l'AES. « Le tandem Trump-Poutine sera le métronome de la géopolitique mondiale », estime l'édito, qui considère que « le Sahel n'est pas dans les petits papiers de Trump, dans ceux de Poutine, si! » Paradoxalement, poursuit-il, «Trump qui ne s'intéresse pas au Sahel pourrait être par le jeu des dominos un allié, en y laissant totalement la Russie qui a déjà pied depuis que la France a plié bagages ». Présidentielle au Cameroun : Paul Biya toujours flou sur une éventuelle candidatureLors de son discours du Nouvel An, le président Paul Biya s'est contenté de parler d'une « année pleine de défis ». Le Pays, autre journal burkinabè, y consacre son édito du jour. « Comme un air de déjà vu », raille Le Pays, qui se souvient qu'en 2018, « Paul Biya, à la dernière minute, avait fini par annoncer sa candidature ». « Après 42 ans au pouvoir, le président camerounais n'est pas prêt à y renoncer », croit savoir le journal avant de poursuivre : « seule Dame nature peut contrarier Paul Biya au Cameroun », faisant allusion à son âge, 92 ans, et à sa « santé chancelante ». Ce discours, les habitants de Bafoussam, dans l'ouest du pays, n'ont pas pu le suivre. « Blackout à Bafoussam », titre Cameroon Magazine, qui parle d'une « coupure électrique suspecte », survenue lors de ce discours. « L'électricité est miraculeusement revenue juste après la fin du message présidentiel », ironise le média qui juge qu'ENEO, le fournisseur d'énergie, « doit des explications à ses abonnés et au pays tout entier ». 

Revue de presse Afrique
À la Une: la prolongation de la transition en Guinée

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Dec 31, 2024 4:04


En Guinée, la transition devait s'achever ce mardi 31 décembre 2024, mais le gouvernement a confirmé, il y a trois semaines, que la date butoir ne serait pas tenue. MediaGuinée rapporte les demandes du CPA, le Collectif des partis pour l'alternance, collectif décrit par le site d'info comme « pacifique contrairement aux Forces Vives de Guinée » et qui donnait une conférence de presse, lundi 30 décembre 2024. Il souhaite une élection présidentielle « d'ici fin juin », « pour que le nouveau président puisse prêter serment en 2026 ».« Alpha Condé attaque le CNRD », titre de son côté Le Djély, qui partage le discours de l'ancien président, dans lequel il dénonce des  « privations de liberté injustifiées », une « militarisation excessive des rues de la capitale » et une « usurpation du pouvoir démocratique ». « Jamais depuis Sekou Touré la Guinée n'a connu une telle vague de répression », regrette de son côté le romancier guinéen Tierno Monénembo au Monde Afrique. Il déplore aussi le « silence assourdissant » de la communauté internationale sur la situation dans son pays, avant de conclure :« les démocrates africains sont bien seuls aujourd'hui  ». Guinée : les journaux commentent l'arrestation de l'opposant Aliou BahPoursuivi pour offense au chef de l'État, l'opposant guinéen Aliou Bah a été interpellé le 26 décembre 2024. Guinéenews publie une photo de ce dernier, sortant d'un « pick-up de la gendarmerie » pour être entendu par le procureur, au tribunal de Conakry. « Après plus d'une heure », raconte le site d'info, l'opposant est emmené en détention « à la prison centrale ». « Aliou Bah en prison » titre Afrique-sur7 qui assure qu'après avoir été entendu par le procureur, « le leader politique affichait un sentiment de sérénité ». Guinée7 publie de son côté le communiqué du MoDeL, le parti d'Aliou Bah, qui affirme que son procès s'ouvre ce mardi 31 décembre 204 et qui appelle à un rassemblement devant le tribunal.Quelles futures relations entre la Cédéao et l'AES ?« Une rupture évitable, des erreurs impardonnables », titre Seneplus à Dakar. Le média sénégalais espère que l'actuel président de la Cédéao, Bola Tinubu, président nigérian, prenne « une initiative exceptionnelle d'apaisement » avec l'Alliance des États du Sahel, la nouvelle organisation sous-régionale. L'édito sous-entend qu'il faudrait supprimer les sanctions contre les trois juntes. « Il ne suffit pas de brandir des sanctions pour imposer la démocratie », sermonne-t-il, car elles « méprise[nt] l'attachement profond des populations à la liberté de circulation, un des piliers de la Cédéao ». Il faut que cette dernière, au contraire, « réaffirme son rôle de médiateur », juge Seneplus, qui appelle « à l'unité et à la réconciliation ». Kenya : manifestations contre la vague d'enlèvements« Gaz lacrymogènes, matraques : les Kényans se déversent dans les rues lors d'un jour de rage », titre The Standard. Depuis plusieurs mois, le pays est troublé par une vague d'enlèvements de jeunes Kényans, qui ont tous le point commun d'avoir critiqué le pouvoir sur les réseaux sociaux. Les manifestations de lundi 30 décembre 2024 ont été violemment réprimées. « L'année se termine comme elle a commencé », poursuit The Standard qui évoque plusieurs mois marqués par « les brutalités policières ». Nation, autre journal kényan, précise qu'« au moins vingt manifestants, dont un sénateur en exercice, un ancien candidat à la présidence et des dizaines de défenseurs des droits humains ont été arrêtés  à "Nairobi, Mombasa et Eldoret ».

Journal de l'Afrique
Pénurie d'essence en Guinée : les transports en commun paralysés à Conakry

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Dec 30, 2024 12:15


C'est une fin d'année qui s'annonce très difficile pour les Guinéens. Depuis samedi, la Guinée est plongée dans une crise de pénurie d'essence : plusieurs stations-services à Conakry et dans plusieurs villes du pays sont à sec. De longues files d'attente se forment devant les quelques stations qui utilisent leurs réserves. La situation paralyse les transports en commun dans la capitale.

Le débat africain
Quelles leçons tirer du procès du massacre du 28-Septembre en Guinée?

Le débat africain

Play Episode Listen Later Dec 20, 2024 39:00


Historique, décisif, crucial, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire le verdict du procès du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée. 156 personnes y perdirent la vie, 109 femmes violées et des milliers de blessés. En quoi ce procès est-il historique pour le pays ? Quels sont les enseignements à tirer en ce qui concerne le fonctionnement de la justice guinéenne ? De quelle façon ce procès peut-il servir d'exemple pour d'autres pays sur le continent ? Avec la participation de :  Maître Alpha Amadou DS Bah, avocat des victimes du massacre du 28 septembre 2009 Asmaou Diallo, présidente de l'Association des victimes du 28 septembre 2009 Maître Christophe Koné, président de l'ONG Avocats sans frontières Guinée Maître Foromo Frédéric Loua, président fondateur de l'ONG de défense des droits de l'homme « Les mêmes droits pour tous » Abdoulaye Baldé, conseiller principal du Garde des sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l'homme de Guinée

Invité Afrique
Incendie de Kaloum en Guinée: «Il y a eu une réelle volonté de spoliation de nos biens»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Dec 18, 2024 6:28


C'était il y a un an, jour pour jour. Le 18 décembre 2023, à minuit cinq, le plus grand dépôt de carburant de Guinée explosait sur la presqu'île de Kaloum, à Conakry. Plus de 20 morts et plusieurs milliers de sinistrés. À l'époque, une enquête judiciaire a été ouverte « pour incendie volontaire ». Un an après, où en sont les investigations ? Et que sont devenues les milliers de personnes dont les maisons ont été soufflées ? Mamoudou Cifo Kétouré est enseignant et préside sur place le Comité des sinistrés des hydrocarbures de Kaloum. En ligne de Conakry, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Un an après, est-ce qu'on connaît les causes de la catastrophe ?Mamoudou Cifo Kétouré : Non, aucune idée. Parce que nous n'avons reçu aucun enquêteur. Nous ne connaissons pas les résultats de l'enquête, et pire, nous n'avons même pas reçu les condoléances d'usage.Alors, suite à la catastrophe, une enquête judiciaire a été ouverte, «pour des faits présumés d'incendie volontaire». Est-ce à dire que ce n'est pas un simple accident ?Oui, c'est le gouvernement qui a été le premier à alerter pour parler de présumé incendie criminel. Et c'est lui qui a les moyens de la police, des enquêteurs pour faire connaître la vérité dans cette affaire. Parce qu'il s'agit de dizaines d'âmes perdues et brûlées dans le feu, un feu qui les consumait pendant une semaine. Il s'agit du plus grave incendie de notre pays, de notre histoire. Cela ne peut pas passer inaperçu.Alors certains évoquent l'hypothèse de voleurs de carburant qui se seraient introduits sur le site, qui auraient manipulé un objet…Nous ne pouvons pas croire à cela.Et qui auraient provoqué l'explosion…Nous ne pouvons pas croire à cela, surtout qu'il y a eu une réelle volonté de spoliation de nos biens. Tout ce qu'on nous a dit dans cette affaire-là, « tenez, voici des sacs de riz, acceptez que vous soyez relogés à 50 kilomètres de Conakry, de Kaloum, vous allez quitter la capitale », c'est un plan de recasement que nous avons refusé. Nous disons non.Alors, à la suite de cette catastrophe, on se souvient, il y a eu des messages venus du monde entier, de l'ONU, de l'Union africaine, du pape, de l'Union européenne. Est-ce que, grâce à cette mobilisation, les sinistrés ont pu être secourus ?Nous saluons cette mobilisation internationale. Il y a un nombre important de ménages qui ont reçu des sacs de riz. Ça, ça a été un apport important pour nous. Mais nous avons voulu recevoir aussi les feuilles de tôles, les sacs de ciment qui ont été offerts par les mêmes personnes et ce sont les mêmes autorités qui les ont reçues. Jusqu'à ce jour, un an après, nous n'avons pas reçu une feuille de tôle, et un seul sac de ciment. Rien. Ces sacs de ciment, ces feuilles de tôles, ils ont totalement disparu. Pour aller où ? Mais pire, il y a une volonté de spoliation de nos biens, parce que les sommes d'argent qui ont été reçues comme don, en remettant ça aux locataires, on leur dit que c'est pour aller trouver des maisons ailleurs. Nous ne vendrons pas nos terrains ! Il s'agit de biens qui nous appartiennent et nous ne sommes pas sur un domaine de l'Etat.Alors, le 27 mai dernier, le Premier ministre Bah Oury a annoncé 860 000 € pour les sinistrés, avec notamment une enveloppe de 2 millions de francs guinéens pour chacun des 55 propriétaires et une enveloppe d'un million de francs guinéens pour chacun des 322 locataires. Est-ce que ce n'est tout de même pas un geste concret ?Nous savons qu'il y a eu quelques sommes qui ont été remises à quelques personnes. Mais je dis que la commission qui gère, elle gère dans une opacité sans pareille. Il n'y a pas de communication : qui a reçu ? Qui a donné ? L'argent vient de qui ? Mais pourquoi vous nous parlez toujours de libérer ces constructions pour que vous veniez faire quelques constructions ? Nous disons non. Il y a une volonté de spoliation de nos biens.C'est-à-dire que vous acceptez les indemnisations, mais vous n'acceptez pas de déménager et de quitter la Presqu'île de Kaloum pour aller en banlieue. C'est ça ?Nous acceptons l'indemnisation, ça on est d'accord, mais nous ne quitterons pas, parce que ce n'est pas un domaine de l'État, voilà.Parce que la Presqu'île de Kaloum, elle est au cœur du quartier de l'administration, qui abrite notamment la présidence et la plupart des ministères. Et vous soupçonnez certains de vouloir vous faire déménager en banlieue pour pouvoir récupérer vos terrains qui sont évidemment très convoités, c'est ça ?Mais cela se confirme aujourd'hui, parce qu'en lieu et place d'enquêtes, on nous parle toujours de recasement, de relogement. Alors, à partir de là, chacun peut tirer sa conclusion.Vous voulez reconstruire vos maisons ?Oui, nous-mêmes, par les apports qui sont venus, c'est-à-dire ces feuilles de tôle, ces ciments et les montants qui les ont accompagnés, vous devez nous les donner. Pourquoi nous tenons à ce point-là ? Parce que, si nous ne sommes pas indemnisés, s'il n'y a pas d'enquête, il y a risque de récidive. Vous savez, la Presqu'île de Kaloum, c'est quand même l'endroit le plus convoité du pays.Parce que c'est là que se trouve la présidence ?Mais c'est ici que les terrains coûtent le plus cher. Nous, nous sommes les autochtones d'ici. Voilà.Voulez-vous dire que l'objectif des gens qui ont fait exploser ce dépôt de carburant, c'était peut-être de vous chasser du quartier ?S'il n'y a pas d'enquête, chacun sera amené à tirer sa conclusion. Mais nous pouvons quand même avouer que nous n'avons pas été traités dignement. Ce qui amène à des interrogations quand même, à se demander le pourquoi de cette situation.Pensez-vous à des criminels qui voulaient détruire le quartier pour pouvoir ensuite récupérer le terrain ?Nous attendons les résultats de l'enquête.Mais vous pensez que c'est une hypothèse sérieuse ?Oui, à ne pas négliger. Surtout que c'est un l'État qui a communiqué en disant qu'il s'agissait d'un présumé incendie criminel. Tout ce que nous pouvons demander au gouvernement, c'est de faciliter l'enquête. Tant qu'il n'y aura pas de transparence, nous ne participerons pas à un débat, à une discussion sur le relogement sur nos maisons.

Les matins
Guinée : Thierno Souleymane Baldé, l'avocat des causes perdues

Les matins

Play Episode Listen Later Dec 13, 2024 4:42


durée : 00:04:42 - Comme personne - En Guinée, maître Thierno Souleymane Baldé est surnommé l'avocat des causes perdues. Il défend les victimes des violences politiques et combat l'excision qui mutile 90 % des jeunes femmes. Il œuvre pour que la Guinée, dirigée par une junte militaire, devienne un jour un État de droit.

Invité Afrique
Drame de Nzérékoré en Guinée: les autorités «avaient pour objectif la politique mais ont oublié le foot»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Dec 13, 2024 8:26


En Guinée, Amnesty International dénonce « le silence actuel du gouvernement » sur la bousculade meurtrière du 2 décembre dans le stade de football de Nzérékoré et réclame une « enquête indépendante et impartiale » sur ce drame qui a fait plusieurs dizaines de morts : 56 selon les autorités, 135 selon les organisations locales. Tout est parti d'un match de foot organisé en l'honneur du chef du régime militaire de transition, le général Mamadi Doumbouya. Y a-t-il trop de politique dans le sport ? Oui, répond l'ex-footballeur camerounais Joseph-Antoine Bell, qui est consultant de RFI. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.  RFI : Le drame de Nzérékoré, au moins 56 morts à la fin d'un match de football, qu'est-ce que ça vous inspire ?Joseph-Antoine Bell : On ne va pas au foot pour mourir. Donc, c'est forcément bien qualifié de drame, mais c'est véritablement triste.Et une personnalité en tribune qui fait annuler la décision de l'arbitre. Est-ce que vous avez déjà vu ça dans votre carrière ?Oui, malheureusement, venant toujours de personnes du même type. De toute façon, c'est quelque chose qu'on ne voit presque jamais. La première des choses qu'on apprend lorsqu'on joue au foot ou lorsqu'on le regarde, c'est que les décisions de l'arbitre sont souveraines. Personne n'a le pouvoir de descendre sur le terrain pour décider à la place de l'arbitre.Dans une interview à RFI la semaine dernière, le Premier ministre guinéen Bah Oury a reconnu qu'il y avait eu « de l'improvisation et de l'impréparation de la part des organisateurs du match de Nzérékoré ». Est-ce à dire que ceux-ci ne connaissaient rien au football ?Mais déjà, ça m'aurait étonné que le Premier ministre, qui est un homme intègre, que je connais, ne dise pas la vérité. Ce qu'il dit là, c'est la pure vérité. Pour que ça se passe ainsi, c'est que ceux qui ont organisé, ce n'est peut-être pas qu'ils ne connaissent rien, mais, ils ne se préoccupaient pas du foot. Ils se préoccupaient plus d'autre chose que de football.Et quand il y a des dizaines de milliers de spectateurs, on n'improvise pas l'organisation d'un match ?Non. À chaque événement, vous prenez des spécialistes de cette organisation-là ! C'est pour ça qu'on pense que les fédérations sont outillées, pour organiser, par ce qu'elles ont l'habitude. Et si vous évitez la fédération, vous devez prendre des gens qui leur ressemblent. Par exemple, vous arbitrez un match de village, mais avec un arbitre à la retraite. Mais pas avec un arbitre improvisé, donc là apparemment rien n'était bon. Comment peut-on amasser des gens dans un stade qui a une seule sortie ? Et comment peut-on avoir lancé des lacrymogènes dans une foule qui est dans un endroit où il n'y a pas moyen de fuir ces gaz lacrymogènes qui vous piquent.À l'origine du drame de Nzérékoré, il y avait donc un tournoi au terme duquel les organisateurs devaient remettre au vainqueur le trophée Mamadi Doumbouya, du nom du président du régime de transition. Est-ce qu'ici le football n'a pas été instrumentalisé à des fins politiques ?Oui, et c'est là le problème. C'est qu'ils avaient pour objectif la politique et ils ont oublié le moyen qui était le foot. S'ils avaient mis des spécialistes du foot, le résultat serait le même pour eux. C'est à dire, on a la récupération et puis voilà !  Il n'est pas interdit de faire ça, mais il est interdit de mal faire. Mais le problème avec ces gens-là, c'est qu'ils disent toujours travailler pour le chef de l'État, et ils décrètent qu'ils ont toutes les compétences.Y'a-t-il trop de politique dans le football, Joseph-Antoine Bell ?Oui, parce que ça se rejoint. La politique a besoin de public et le football a une grande popularité, donc draine beaucoup de public. Et donc c'est presque logique que la politique fasse un saut pour récupérer le football puisque la popularité du foot en fait une proie facile.Mais la séparation des pouvoirs, le président de la République d'un côté, les instances de football de l'autre, est-ce que c'est possible ou est-ce que c'est un vœu pieux qui n'arrivera jamais ?Je pense que, au lieu de parler de séparation des pouvoirs, il faudrait parler de collaboration. Donc le pouvoir a besoin du sport, le sport a besoin du pouvoir aussi, mais il faudrait que ce ne soit pas les mêmes qui s'occupent de tout. Sauf que les politiques, eux, ont du pouvoir et que ce pouvoir-là, il est très tentant de se l'arroger pour tout et de décréter qu'on peut tout, qu'on sait tout.Alors, à la suite de ce drame, plusieurs organisations internationales ont réagi, notamment la Cédéao. Mais on n'a pas entendu la CAF, la Confédération africaine de football.Précisément parce qu'aucune association de la Confédération africaine de football n'était concernée. Et là, il n'y avait pas d'arbitre de la CAF ou de la Fifa dedans, il n'y avait aucun officiel CAF ou Fifa.Mais vous n'attendez pas de la CAF un coup de gueule après ce drame ?Pourquoi la CAF viendrait-elle pousser un coup de gueule en Guinée, si la Fédération guinéenne ne pousse pas d'abord de coup de gueule ? Donc je pense que ce sont plutôt ceux qui, en pratiquant ce sport en dehors de ceux qui en connaissent les règles et l'organisation, doivent apprendre la leçon et retenir que désormais, pour organiser quelque chose, ils associeront la Fédération guinéenne de football. À lire aussiDrame de Nzérékoré: «Le gouvernement guinéen doit s'exprimer sur le véritable nombre de morts»À lire aussiGuinée: le bilan de la bousculade meurtrière de Nzérékoré passe à 150 morts, selon des ONG

Invité Afrique
Cellou Dalein Diallo: «Nous allons appeler la population à sortir pour exiger le départ de la junte»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Dec 6, 2024 9:34


En Guinée, après le Premier ministre Bah Oury, grand invité de RFI Afrique, hier, et après la bousculade meurtrière qui a fait au moins 56 morts dimanche dernier à Nzérékoré, place aujourd'hui au principal opposant guinéen, en exil depuis plusieurs mois. Cellou Dalein Diallo réagit aux propos du Premier ministre sur ce drame, et il s'exprime également sur l'avenir de la transition après le 31 décembre prochain. Il répond aux questions de Esdras Ndikumana. RFI : Hier, sur RFI, le Premier ministre Bah Oury a annoncé la mise en place d'un comité de crise, en plus de la commission d'enquête déjà décidée par le président Mamadi Doumbouya pour faire la lumière sur ce qui s'est passé à Nzérékoré. Qu'en pensez-vous ?Cellou Dalein Diallo : Je pense que le gouvernement a un peu paniqué parce qu'il a pris l'initiative de promouvoir la candidature de Doumbouya à la prochaine élection présidentielle, ce qui constituerait un parjure parce que le monsieur, en tant qu'officier, a juré à plusieurs reprises de ne pas prendre part aux élections qu'il organiserait pour le retour à l'ordre constitutionnel.Mais, Mamadi Doumbouya n'a jamais dit qu'il sera candidat ?Oui, mais déjà il y avait dans la charte de la transition les articles 46, 55 et 65 qui interdisaient à tous les responsables de la transition de candidater à ces élections. Evidemment, on aurait dû reprendre ces dispositions dans l'avant-projet de Constitution. Ils l'ont éliminé pour donner la possibilité à Doumbouya de se présenter. Depuis lors, il y a une vaste campagne de promotion et de justification de sa candidature et c'est dans ce cadre que le tournoi de football qui a entraîné la mort de plus de 135 personnes a été organisé. C'est toujours dans la promotion de cette candidature.Le Premier ministre a reconnu qu'il y a eu impréparation et incompétence dans l'organisation de ce tournoi. N'est-ce pas un discours de vérité qui mérite quand même d'être salué ?Quel discours de vérité ? Il faut situer l'événement dans le contexte. Il y a des concerts géants, des tournois de football, des manifestations dans les rues et sur les places publiques pour justifier et soutenir cette candidature du président de la transition.Vous dites que le pouvoir est responsable de cette catastrophe, mais vous savez bien que ce ne sont pas les autorités qui ont prémédité cette bousculade. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir exploiter un drame humain à des fins politiques ?Il faut chercher les causes profondes. La candidature de Doumbouya est illégale et illégitime. En tant qu'officier, il a juré devant la Cour suprême, devant le peuple de Guinée, devant la communauté internationale, de ne pas prendre part aux élections organisées pour le retour à l'ordre constitutionnel. Aujourd'hui, avec le goût du pouvoir, ils ont décidé de dispenser Doumbouya de cette obligation à laquelle lui-même il s'est engagé. Alors, en organisant justement ces manifestations grandioses et évidemment sans prendre les précautions pour garantir la sécurité des participants, donc ils sont les seuls responsables de ce qui est arrivé. Et ils doivent répondre.Le Premier ministre maintient le bilan provisoire de 56 morts. Vous avez évoqué la question du bilan, alors que le Collectif régional des organisations de défense des droits humains donne un bilan de 135 morts, mais aussi de plus de 50 disparus...Les informations que j'ai eues en téléphonant à des responsables de mon parti qui vivent là-bas font état de plus de 100 morts. Alors, il y a les organisations de la société civile qui sont à Nzérékoré et qui estiment qu'il y a 135 ou 136 morts et 50 disparus. Je crois que ça correspond à la réalité.Nous sommes le 6 décembre, il reste moins de 30 jours avant la fin de l'année, qui était initialement censée marquer le retour à l'ordre constitutionnel en Guinée. Vous et les forces vives affirmez ne plus reconnaître le CNRD à partir de cette date, est-ce que ce n'est pas annonciateur de troubles dans le pays ?Le CNRD et Mamadi Doumbouya ont librement décidé de ne pas rester un jour de plus au 31 décembre. A plusieurs reprises, ils ont passé un accord avec la Cédéao, au terme duquel ils s'engagent à rendre le pouvoir au civil le 31 décembre. Le peuple de Guinée estime qu'à partir de cette date, il n'aura « aucune légitimité », de conserver le pouvoir, et les forces vives le prennent au mot.Mais concrètement, comment est-ce que vous allez procéder pour les obliger à le faire ?Évidemment, nous allons appeler la population à sortir pour exiger le départ de la junte qui n'a aucune légitimité, qui s'est emparée du pouvoir par les armes, qui le conserve aujourd'hui par les armes et par la corruption, en utilisant les ressources publiques à cette fin.Est-ce que vous serez à côté de cette population-là ? Quand est-ce que vous y allez ?Je serai à côté. J'ai un parti, l'un des mieux organisés en Afrique, au sud du Sahara. L'UFDG sera là, l'Anad sera là, les forces vives de Guinée seront là et c'est la population qui mène son combat pour l'exercice plein et entier de ses droits et de ses libertés.

Invité Afrique
Drame de N'Zérékoré en Guinée: «On est tout à fait attentifs à se dire qu'il y a eu trop de morts» dit Bah Oury

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Dec 5, 2024 13:33


En Guinée Conakry, c'est la première interview d'une autorité depuis la bousculade meurtrière qui a fait au moins 56 morts dimanche dernier à Nzérékoré. Ce matin, le Premier ministre Bah Oury s'exprime sur RFI. Il n'exclut pas un bilan plus lourd que les 56 morts annoncés officiellement. Et il annonce que, désormais, le nom du président de la transition, Mamadi Doumbouya, ne sera plus associé à une manifestation sportive, quelle qu'elle soit. Le Premier ministre Bah Oury, qui rentre de Nzérékoré et qui vient de présider un comité de crise à Conakry, répond en exclusivité aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous rentrez de Nzérékoré, qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on en arrive à cette bousculade meurtrière ? Bah Oury : Vous savez, on ne peut pas dire exactement les circonstances qui ont amené à cela, mais il y a eu un arbitrage qui n'était pas du tout adéquat, qui a amené des frustrations et des colères. Et c'était un début d'un engrenage tragique. Et en plus dans un stade qui n'est pas aux normes, qui n'a qu'une seule ouverture. Et ça a tourné à cette tragédie macabre que nous déplorons.Est-ce que vous confirmez que l'un des deux ministres présents au match a voulu annuler la décision de l'arbitre sur ce carton rouge ? Bon, dans le contexte actuel, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a mis en place une commission d'enquête qui passera en revue tous les aspects du match pour situer les responsabilités.Je crois qu'il y avait deux ministres, c'est ça ? Dans les gradins ?C'est vrai, il y avait deux ministres, celui de l'Agriculture et celui des Sports.Est-ce que ces deux ministres ont été empêchés de quitter les lieux ? Et est-ce la raison pour laquelle les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les supporteurs ? Je ne pense pas, mais les enquêtes nous permettront de nous édifier sur tout cela.Mais pourquoi les forces de sécurité ont-elles tiré des gaz lacrymogènes sur les supporteurs dans un endroit fermé ? C'est très dangereux…Vous savez, c'est tout à fait vrai ce que vous dites. Mais la bêtise humaine, la fatalité, parfois l'incompétence dans une ambiance de surexcitation et aussi d'impréparation… La mal gouvernance, elle est globale. C'est la raison pour laquelle le comité de crise qui a été institué s'est retrouvé tout à l'heure et il a été indiqué, premièrement, de ne plus utiliser, sauf accord formel, le nom et l'image du président de la République dans l'organisation de quelques activités sportives, quelles qu'elles soient. Deuxièmement, que toute manifestation, qu'elle soit festive ou autre, doit être dument encadrée. Et le dernier point, la commission d'enquête est totalement responsable et en toute indépendance pour mener les enquêtes aujourd'hui.Et si des responsabilités sont établies au niveau des autorités de Nzérékoré ou au niveau des autorités nationales, est-ce que ces personnes responsables seront traduites en justice ? Bien entendu, puisque l'intérêt de la commission d'enquête, c'est d'avoir la vérité sur cette affaire.Alors la vérité, c'est d'abord le bilan des victimes. Quel est le bilan des morts ? Bon, c'est vrai qu'il y a eu des personnes qui ont été amenées dans les hôpitaux et selon les sources hospitalières, il y a 56 morts, nous sommes à ce niveau-là. Toutefois, il faut que des enquêtes nous permettent de savoir : est-ce qu'il y a eu des personnes blessées ou mortes qui ont été soustraites du circuit des hôpitaux et qui pourraient se retrouver parmi le lot des victimes ? Quoi qu'il en soit, le gouvernement guinéen, à tous les niveaux, est soucieux d'avoir une idée claire de l'arithmétique des personnes qui sont décédées. Nulle intention de sous-estimer ou de surévaluer le nombre de morts.Le Collectif des organisations de défense des droits humains de la région de Nzérékoré a estimé le bilan à 135 morts. C'est un bilan qui vous paraît crédible ? Je pense qu'il est trop tôt pour se prononcer. Mais quoi qu'il en soit, on est tout à fait attentif à se dire qu'il y a eu trop de morts.Alors le match de dimanche dernier, c'était la finale d'un tournoi de football doté du trophée Mamadi Doumbouya, du nom du président de la transition. Est-ce que vous ne craignez pas que le drame de dimanche dernier ne casse la dynamique dont essayait de bénéficier le président de la transition ? C'est la raison pour laquelle, tout à l'heure, au niveau du comité de crise, il a été interdit de manière formelle d'utiliser le nom et l'image du président de la République dans le cadre d'activités qui n'auraient pas eu une autorisation formelle des services de la présidence.Et si, par exemple, il avait l'intention de se porter candidat [à la prochaine présidentielle], ça ne le fera pas changer d'avis ?Je pense que les deux sujets sont totalement différents. Il n'y a pas de lien de causalité entre la situation tragique qui s'est passée dimanche dernier à Nzérékoré et la façon du président de la République de penser sa mission et sa charge vis-à-vis du peuple de Guinée.

Journal de l'Afrique
Match de football en Guinée : au moins 56 morts lors d'un mouvement de foule

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Dec 3, 2024 14:14


Un mouvement de foule lors d'un match de football, dédié au chef de la junte qui dirige la Guinée, a provoqué la mort d'au moins 56 supporters dimanche. L'opposition accuse le pouvoir d'être "directement responsable" du drame. Les évènements de N'Zérékoré, d'abord présentés comme des heurts entre supporters, ont été déclenchés par l'expulsion d'un ou deux joueurs et d'un penalty aux dépens de l'équipe de Labé, à la fin de la partie.  

Journal de l'Afrique
Bousculade en Guinée : le bilan pourrait être plus lourd, selon certaines associations

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Dec 3, 2024 19:02


Différentes organisations guinéennes ont indiqué mardi que le nombre de supporteurs de foot, tués dimanche dans une bousculade dans le sud-est du pays, était probablement très supérieur aux 56 morts annoncés par le gouvernement. Un collectif d'organisations de défense des droits humains dans une déclaration lue publiquement à N'Zérékoré dit se fonder sur des informations recueillies à l'hôpital, auprès de témoins.

Revue de presse Afrique
À la Une: le drame de N'Zérékoré en Guinée

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Dec 3, 2024 4:01


Elle s'appelait Aline. Sa photo est à la Une du site d'information Guinée Matin. Une jeune fille de 16 ans, souriante, élégante, jupe bleue et chemisier blanc, faisant le V de la victoire avec la main.Aline a été écrasée, piétinée par la foule dimanche lors de la gigantesque bousculade du stade de N'Zérékoré. Dans les colonnes de Guinée Matin, son père, Olivier fait part de son immense douleur : « Elle était très joyeuse, raconte-t-il. Elle avait un surnom à l'école : Madame surprise. Car, quand arrivait l'anniversaire de l'un ou l'une de ses amis, elle lui faisait une surprise. (…) Je demande aux autorités de faire toute la lumière sur ce qui s'est passé, poursuit-il, afin que les coupables soient connus. »Au total, le mouvement de foule a fait 56 morts, du moins officiellement. Un bilan qui pourrait être beaucoup plus lourd. « “La morgue est pleine“, a expliqué un médecin local, sous le couvert de l'anonymat, estimant “qu'il y [avait] une centaine de morts“. » C'est ce que rapporte Le Monde Afrique qui précise que « plusieurs photos et vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrent des corps inertes à même le sol, dans l'enceinte de la morgue. »Pénalty litigieux et gaz lacrymogène…Que s'est-il passé ? « Dimanche après-midi, rapporte le journal, les équipes de N'Zérékoré et de Labé s'affrontaient lors d'un match à l'enjeu symbolique ; la finale du trophée “Général Mamadi Doumbouya“, une compétition dédiée au chef de la junte, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat, en septembre 2021. (…) Deux faits d'arbitrage ont fait dérailler le match, pointe Le Monde Afrique. Tout d'abord un carton rouge en milieu de deuxième période, finalement annulé. Puis un penalty litigieux, sifflé dans les dix dernières minutes. Cette décision a provoqué la fureur des supporteurs de Labé. Des pierres ont été jetées et le terrain a été envahi. Les forces de l'ordre ont alors lancé des gaz lacrymogènes, d'après plusieurs sources présentes dans le stade, ce qui a provoqué un grand mouvement de foule, relate encore le journal. Des vidéos montrent des centaines de spectateurs – des mineurs, pour la majorité d'entre eux − escaladant l'enceinte du stade afin d'échapper à la cohue. “C'était la débandade. Les gens se sont dirigés vers le seul portail du stade, se sont bousculés (…) Les plus faibles ont été piétinés“, affirme un jeune supporteur, qui a perdu un ami proche dans l'immense bousculade. »Arrière-plan électoral…Ce drame s'inscrit dans un contexte politique, précise pour sa part le site Afrik.com. Car « depuis quelques semaines, des tournois de cette nature sont organisés un peu partout en Guinée, explique-t-il, pour témoigner du soutien des populations au général Mamadi Doumbouya. La date de la prochaine Présidentielle n'est pas encore connue, mais la candidature du chef de la junte semble de plus en plus évidente. Cela en dépit des prescriptions de départ de la Charte du CNRD qui interdit (en principe) à tous ses membres de se porter candidat. Et comme le montre le match qui a dégénéré, la situation sécuritaire du pays est particulièrement tendue. »D'ailleurs, l'opposant Cellou Dalein Diallo n'a pas tardé à réagir. Des propos à lire notamment sur le site guinéen Aminata : « cette tragédie a eu lieu pendant la finale d'un tournoi de football organisé, hélas, déplore-t-il, dans le cadre de la promotion de la candidature illégale du Général Mamadi Doumbouya à la prochaine élection présidentielle. »La junte « responsable » !La société civile n'est pas en reste. Pour le FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution, regroupement civique dissous par les autorités, « cet événement tragique, survenu dans le cadre d'une campagne de propagande organisée par la junte militaire au pouvoir en faveur de la candidature de Mamadi Doumbouya, illustre une gestion irresponsable et une indifférence alarmante des autorités actuelles. La Coordination Nationale du FNDC tient Mamadi Doumbouya et son gouvernement directement responsables de cette catastrophe. » Des propos rapportés par le site AConakry Live.A lire également sur Ledjely, autre site guinéen, la réaction de Namaragni Djanfatignè, guérisseur et acteur social bien connu des populations de Haute Guinée. Il ne mâche pas non plus ses mots : « tous ceux qui préparent ces mouvements de soutien sont coupables, y compris le gouvernement, affirme-t-il, parce qu'il y avait des ministres, des préfets, des gouverneurs là-bas. À qui la faute ? C'est à eux. (…) Je demande au président Doumbouya de stopper ces mouvements, d'organiser les élections et de partir. »

Le débat africain
Quelles candidatures pour la future présidentielle en Guinée ?

Le débat africain

Play Episode Listen Later Nov 29, 2024 39:00


Il y a trois ans, la scène politique guinéenne basculait à la faveur d'un coup de force orchestré par des militaires. Au fil du temps, les membres du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) ont donné des gages de bonne volonté à la population guinéenne, mais également aux partenaires internationaux. Parmi ces gages, rendre le pouvoir aux civils à l'issue de la transition ou encore organiser des élections. Quels candidats pour la future présidentielle prévue en 2025 ? Alors que la charte de la transition interdit à ses membres de candidater, l'ombre du général-président Mamadi Doumbouya plane sur ces prochains scrutins. Le président de la transition fera-t-il acte de candidature ? Quelle stratégie pour les poids-lourds de l'opposition ?Avec la participation de : - Mohamed Bangs Bangoura, coordinateur de la cellule de communication du gouvernement- Ibrahima Balaya Diallo, porte-parole du Forum des forces sociales- Dr Edouard Zoutonou, président du parti URDP (Union démocratique pour le renouveau et le progrès) et vice-président de l'ANAD (Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie)- Marc Yombouno, membre du Bureau politique du RPG arc-en-ciel, ancien ministre du Commerce- Kabinet Fofana, politologue.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Centrafrique : révélations d'un journaliste qui travaillait pour Wagner

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Nov 26, 2024 19:30


Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur les nominations de Donald Trump, l'accord UE-Mercosur bloqué par la France et le coup d'envoi du recensement administratif en Guinée. Centrafrique : révélations d'un journaliste qui travaillait pour WagnerDans une enquête de Forbidden stories, Ephrem Yalike, journaliste centrafricain et ancien communiquant du groupe Wagner, a dévoilé les dessous des opérations d'influence russes en République centrafricaine. Comment a-t-il été introduit chez Wagner ? Quelles étaient ses missions pour le groupe ? Il y a plusieurs mois, le journaliste a quitté clandestinement le pays. Comment expliquer cette fuite ? Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI. États-Unis : dans le gouvernement Trump, des nominations déjà controversées Donald Trump continue de dévoiler son gouvernement avec la nomination de l'ex-patronne du catch américain au ministère de l'Éducation, Linda McMahon. Plusieurs autres nominations ont suscité des polémiques. Peut-on y voir une provocation du nouveau président dans le choix de son gouvernement ? Ces membres sont-ils réellement qualifiés pour ces postes ? Avec ce futur gouvernement, la politique de Trump s'annonce-t-elle très différente de celle de son premier mandat ?  Avec Françoise Coste, historienne et professeur d'Études américaines à l'Université de Toulouse Jean-Jaurès. France : pourquoi Paris s'oppose à un accord UE-Mercosur ? En France, le gouvernement veut empêcher la signature d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et cinq pays latino-américains. En quoi consiste exactement cet accord et pourquoi fait-il autant débat en France ? L'accord a-t-il des chances d'aboutir malgré l'opposition actuelle de Paris ? Comment le gouvernement français compte-t-il empêcher sa signature ? Avec Justine Fontaine, journaliste au service économie de RFI. Guinée : début du recensement pour un nouveau fichier électoral En Guinée, le RAVEC, recensement administratif « à vocation d'état civil », a officiellement été lancé. Alors que le retard sur le calendrier électoral s'accumule, est-il encore possible que le recensement et le fichier électoral soient terminés d'ici la fin de l'année ? Le précédent fichier électoral avait été toiletté en 2020 sous la supervision de l'Organisation internationale de la francophonie. Pourquoi ne pas le mettre à jour, au lieu de faire un nouveau fichier ? Avec Kabinet Fofana, analyste politique, directeur de l'Association guinéenne de Science politique.

Journal de l'Afrique
Indignation en Guinée après le viol et le meurtre d'une petite fille

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Nov 25, 2024 12:33


En Guinée, indignation des ONG après le viol et le meurtre d'une fillette de huit ans à Conakry. Selon plusieurs organisations, le viol sur mineurs a pris une ampleur sans précédent dans le pays. Les activistes tirent la sonnette d'alarme contre les violences à l'égard des femmes et des filles et demandent des mesures concrètes. La correspondance de Malick Diakité à Conakry.

Appels sur l'actualité
[1] Guinée : état des lieux de la transition

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Nov 19, 2024 19:30


En Guinée, la transition était censée se terminer le 31 décembre 2024, mais le processus prend du retard. Aucune nouvelle date n'a été annoncée. Trois ans après le coup d'État, quels sont les avancées et les échecs ? Que vous inspire la gestion du pays ? Quels défis reste-t-il à relever avant la tenue des élections ? Une émission enregistrée depuis Conakry. Avec : - Saikou Oumar Baldé, conseiller du Premier ministre chargé du suivi des trois axes de la transition- Aliou Bah, président du parti Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL)- Halimatou Camara, avocate et militante des droits humains.

Appels sur l'actualité
[2] Guinée : état des lieux de la transition

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Nov 19, 2024 20:00


En Guinée, la transition était censée se terminer le 31 décembre 2024, mais le processus prend du retard. Aucune nouvelle date n'a été annoncée. Trois ans après le coup d'état, quels sont les avancées et les échecs ? Que vous inspire la gestion du pays ? Quels défis reste-t-il à relever avant la tenue des élections ? Une émission enregistrée depuis Conakry. Avec :- Saikou Oumar Baldé, conseiller du Premier ministre chargé du suivi des trois axes de la transition- Aliou Bah, président du parti Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL)- Halimatou Camara, avocate et militante des droits humains.

Revue de presse Afrique
À la Une: le «nouveau chapitre franco-marocain»

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Oct 30, 2024 4:15


La visite de trois jours du président français, Emmanuel Macron, au royaume chérifien, s'achève ce mercredi 30 octobre 2024. Pour L'Opinion, on assiste à un « nouveau chapitre franco-marocain »: la relation entre les deux pays « n'a jamais paru aussi franche, aussi sincère, mais surtout aussi prometteuse qu'elle ne l'est aujourd'hui ». Emmanuel Macron « récolte aujourd'hui, poursuit l'édito, les fruits de sa position claire et sans ambages sur la marocanité du Sahara ». En effet, mardi 29 octobre 2024, le chef d'État français a réaffirmé la « souveraineté » du royaume sur le Sahara occidental, territoire disputé. Les médias marocains développent aussi les différents partenariats signés entre Paris et Rabat. « Veolia construira à Rabat la plus grande station de dessalement d'eau de mer en Afrique », s'exclame par exemple Telquel. La signature de partenariats économiques n'ont pas échappé au journal Le Pays, au Burkina Faso. « Le Maroc est la première destination des investisseurs français en Afrique », rappelle l'édito, qui commente « comme quoi, seuls les intérêts guident les pas ». Des contrats « d'autant plus importants », grince Le Pays, « qu'après avoir perdu le Sahel [...], ce qui a créé un manque à gagner pour certaines entreprises française, la France ne peut pas se permettre le luxe de perdre un partenaire comme le Maroc ».  En Guinée, la junte dissout et suspend la moitié des formations politiquesPour Aujourd'hui au Faso, c'est la « fin du pagailleux multipartisme et le début de Doumbouya-le-démocrate ». Le site voit, dans ces dissolutions, « une œuvre de salubrité politique ». « Que ce soit en Guinée, au Burkina ou ailleurs, a-t-on besoin de 200 programmes politiques pour développer un pays ? » conclut l'édito. Au contraire, pour Wakat Sera, la décision de Doumbouya est « la continuation de sa marche résolue vers la confiscation du pouvoir ». « Les Guinéens », regrette le site, « assistent, impuissant[s], à la disparition progressive de l'espace d'expression, [...], à l'absence de la liberté tout court ».Au Sénégal, la presse raconte la campagne des législatives anticipées « Pastef poursuit sa caravane à l'intérieur du pays », écrit le quotidien 24 Heures, dans laquelle se trouve le Premier ministre, Ousmane Sonko, vêtu d'orange sur les photos, avec son éternelle casquette.Jeune Afrique, de son côté, analyse « comment Ousmane Sonko et Pastef ont révolutionné le financement en politique ». Le journal rappelle que le parti fait payer le public pour venir à ses meetings. Une stratégie « étonnante, dans un pays où les militants n'y assistent que s'ils y sont financièrement incités », note l'article. Lors d'un meeting de levée de fonds à Dakar, le 19 octobre, le parti au pouvoir dit avoir levé, « en quatre heures », « près de 500 millions de francs CFA ». Jeune Afrique démontre que le Pastef a toujours eu recours aux « cagnottes en ligne », pour financer des élections législatives ou présidentielles, souvent grâce à la diaspora sénégalaise. Un « marketing politique savamment orchestré », analyse le mensuel. « Pastef tient à montrer à ses adversaires qu'il jouit d'une bonne popularité au sein de l'opinion, et qu'il y est solidement enraciné ». Ali-Foreman, la plus célèbre série de crochets de l'HistoireUne combinaison de crochet, puis un direct du droit de Mohammed Ali entrés dans la légende. Il y a 50 ans, le 30 octobre 1974 à Kinshasa, le boxeur américain battait son compatriote George Foreman lors du « combat du siècle ». Un événement que beaucoup aimeraient revivre, dans la capitale de RDC. « Kinshasa attend de pouvoir fêter dignement cet anniversaire sur fond de rivalités entre promoteurs », raconte Jeune Afrique. La RDC espère organiser, en 2025, le « Fight for Peace » et ainsi « alerter l'opinion internationale sur la guerre en cours dans l'est ». Plusieurs boxeurs ont déjà fait part de leur envie d'être sur le ring à Kinshasa, comme l'Américain Anthony Joshua ou le congolais Martin Bakole ... mais ce projet reste pour l'instant « un combat de gros sous et de réseau politique », conclut Jeune Afrique. À lire aussiBoxe: George Foreman-Mohamed Ali, retour sur un combat de légende

Journal de l'Afrique
Guinée : le pouvoir dissout plus de cinquante partis

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Oct 29, 2024 22:38


En Guinée, les militaires au pouvoir ont dissous ou suspendu une centaine de partis politiques et mis sous observation les principales formations en activité du pays. Elles ont trois mois pour se mettre en règle au risque d'être définitivement dissoutes. Cette décision fait suite à une évaluation du gouvernement qui se justifie par la nécessité “d'assainir” le secteur. Aminatou Diallo nous en dit plus.

Invité Afrique
Alexandre Didier Amani: «Il y a un véritable recul de la démocratie» en Afrique «mais nous avons de l'espoir»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 17, 2024 10:06


Cette semaine, l'ONG Tournons la page célèbre ses dix ans de lutte pour la démocratie et les droits de l'Homme en Afrique. Ses militants sont lucides : le bilan est sombre, au vu des coups d'État militaires de ces quatre dernières années en Afrique de l'Ouest. Alors dix ans pour rien ? L'Ivoirien Alexandre Didier Amani n'est pas d'accord. Depuis un an, il préside l'ONG et de passage à Paris, il explique au micro de Christophe Boisbouvier que le combat de Tournons la page est toujours nécessaire. Non seulement au Sahel et en Guinée, mais aussi au Togo, en Côte d'Ivoire et au Tchad.  RFI : Alexandre Didier Amani, voilà 10 ans que vous vous battez pour l'alternance démocratique et les droits de l'homme en Afrique, mais au vu des coups d'État militaires au Sahel, en Guinée, est ce que vous n'êtes pas saisi tout de même par un sentiment de désespoir ?Alexandre Didier Amani : Le désespoir, c'est un peu trop dire. Il y a un doute, mais c'est normal parce que la lutte pour la démocratie est un processus. Il y a naturellement des moments de pics avec le Sénégal qui est une lueur d'espoir, mais aussi des moments de doute, lorsque nous avons les crises, les coups d'État militaires. Et surtout les coups d'État constitutionnels. On n'en parle pas beaucoup, mais ils participent à bâillonner la démocratie.Et vous pensez à quel pays ?Naturellement, le Togo et la Côte d'Ivoire.La Côte d'Ivoire qui est votre propre pays. Des 3 pays de l'AES, l'Alliance des États du Sahel, quel est le pays qui vous paraît le plus dangereux aujourd'hui, pour les défenseurs des droits de l'homme et de la démocratie ?On pourrait dire le Burkina Faso avec les enlèvements des militants pro-démocratie. C'est l'occasion d'adresser un message de soutien à Maître Kam qui a été enlevé.Maître Guy Hervé Kam.Oui, à Maître Guy Hervé Kam et à tous nos camarades militants du Balai citoyen qui aujourd'hui ont des difficultés à s'exprimer.Parce que le droit est encore moins respecté dans ce pays ?EffectivementQu'au Niger et qu'au Mali ?Oui, on peut le dire, parce que les enlèvements sont légion avec les forces parallèles et les VDP qui, eux aussi, contribuent à cela.En Guinée-Conakry, l'une des deux grandes figures de la société civile qui a disparu depuis 3 mois, Mamadou Billo Bah, n'est autre que le coordinateur de votre organisation « Tournons La Page » dans le pays. Qu'est-ce que vous faites pour lui depuis 3 mois ?C'est pour nous la note noire de ces 10 ans. On ne peut pas parler d'un mouvement pro- démocratie et constater que son coordinateur pour la Guinée a été enlevé. Ça fait 100 jours qu'on n'a pas de nouvelles. Nous avons essayé de mobiliser aussi bien les bailleurs, les partenaires et même certaines chancelleries, et bien sûr les Nations-Unies pour avoir un positionnement clair, afin qu'on libère nos camarades. Aujourd'hui, on n'a pas de nouvelles. Un enlèvement dans un État actuellement au 21e siècle, ça nous fait peur. Et plus les jours passent, plus nous devenons de plus en plus inquiets par rapport à la situation de nos camarades.Dans un an, Alexandre Didier Amani, vos compatriotes ivoiriens vont élire leur président. Au regard de la démocratie et des droits de l'homme, est-ce-que vous êtes optimiste ou inquiet pour l'année prochaine ?Nous demeurons inquiets en Côte d'Ivoire. Parce que ces temps-ci, il y a eu une loi, l'ordonnance sur les organisations de la société civile, qui nous montre un bâillonnement. Il y a aussi l'appel de l'opposition au dialogue, pour que l'on puisse aller au consensus au niveau de la Commission électorale indépendante et aussi du code électoral. Pour le moment, il n'y a pas un retour favorable des autorités en place et, si ça continue ainsi, ça risque d'aller à l'embrasement.Et par rapport au Togo qui vient d'instaurer un régime parlementaire, quel est votre point de vue ?L'inquiétude au Togo est de plus en plus forte. Parce qu'il y a un coup d'État constitutionnel qui a été opéré, mais surtout la fermeture de l'espace civique. Nos militants sont menacés, pourchassés, bâillonnés. On a constaté que Guy Marius Sagna, député CEDEAO, a été bastonné en pleine conférence de presse.À Lomé ?Oui à Lomé. Ça montre combien de fois on atteint un pic, un pic de violence, mais aussi un pic de bâillonnement de toutes voix discordantes, de la part des pouvoirs en place. Surtout le pouvoir togolais.Alors, l'un des pays où vous êtes le plus actif, c'est le Tchad ? Quel est votre regard sur la situation d'aujourd'hui ?La situation demeure tendue. Parce que, aux dernières élections, « Tournons La Page » a déployé 1000 observateurs pour observer l'élection. Mais les retours n'ont pas été aussi favorables. Au Tchad, la répression des militants continu À lire aussiGuinée: L'ONU exhorte la libération de Foniké Mengué et de Billo Bah

Revue de presse Afrique
À la Une: interdictions et déchéances

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Oct 14, 2024 4:24


Un problème embarrassant ? Un sujet de discussion qui fâche ? Des personnalités qui dérangent ? La solution, radicale : contourner l'obstacle en censurant, en muselant ou encore en excluant. L'actualité politique sur le continent nous offre quelques exemples récents… À commencer par le Niger où neuf proches du président déchu Mohammed Bazoum ont été déchus vendredi dernier de leur nationalité. L'information barre la Une du site Actu Niger : « déchéance provisoire de la nationalité : Rhissa Ag Boula, (ancien ministre et ex-figure des rébellions touarègues), et huit autres proches du Président déchu Mohamed Bazoum sanctionnés pour atteinte à la sécurité nationale. (…) Ces mesures interviennent dans un contexte où le gouvernement intensifie ses efforts pour protéger les intérêts stratégiques du pays et maintenir l'ordre public ». Pas d'autres commentaires…Le site L'Evénement Niger, pour sa part, se permet de rappeler l'article 15 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui stipule que : « tout individu a droit à une nationalité. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité ».En effet, précise Afrik.com, « des organisations de défense des droits de l'Homme ont rapidement dénoncé la mesure. Elles la qualifient de violation des engagements internationaux du Niger. Moussa Tchangari, secrétaire général d'Alternative Espaces Citoyens, juge cette décision “très grave“. Elle contrevient, selon lui, à la Déclaration universelle des droits de l'Homme, qui interdit de rendre une personne apatride ».Mais « pour de nombreux observateurs, poursuit Afrik.com, cette décision dépasse le cadre juridique. Elle vise avant tout à affaiblir l'opposition. Cela envoie un message fort aux dissidents. Cette stratégie est déjà utilisée par d'autres régimes militaires dans la région, comme au Mali et au Burkina Faso. »Guinée : les ministres à la maison…En Guinée, à présent, les ministres n'ont plus le droit de voyager à l'étranger jusqu'à la fin de cette année… Officiellement, il s'agit de faire des économies : « le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a justifié cette décision par la “nécessité de rationaliser les dépenses publiques“ », relève Le Monde Afrique. Une mesure diversement appréciée… Pour le coordinateur national de la Maison des associations et ONG de Guinée, Mamadou Saliou Barry, cité par Guinée 360 : « bien que cette décision semble refléter une volonté d'accroître la transparence dans la gestion publique, je crains qu'elle n'entrave les relations internationales et l'efficacité de la diplomatie guinéenne. Une telle mesure pourrait être le signe de tensions internes au sein du gouvernement, poursuit-il, ou d'une perte de confiance dans la capacité des ministres à représenter efficacement l'État à l'étranger ».Le Forum des Forces Sociales de Guinée affirme pour sa part dans Guinée News que « cette situation met en lumière une gestion irrationnelle et abusive des deniers publics, alors que le pays fait face à des défis économiques et sociaux sans précédent ».Enfin, rapporte Ledjely, l'un des principaux partis d'opposition, l'UFDG se félicite de cette décision qui « limitera les dépenses inutiles » et espère également « que cette mesure, qui doit cesser le 31 décembre, marquera la fin de la transition en Guinée et que des élections seront enfin organisées ».L'état de santé de Paul Biya ? Motus !Et puis autre interdiction, cette fois au Cameroun : défense de parler de l'état de santé du président Biya…« Après avoir vigoureusement démenti des rumeurs alarmantes sur l'état de Paul Biya, les autorités du Cameroun ont “formellement interdit“ aux médias d'évoquer sa santé », rapporte Le Monde Afrique.« Taisez-vous, y'a rien à dire », commente L'Observateur Paalga à Ouagadougou qui s'interroge « qu'arriverait-il si le président camerounais (91 ans) n'était plus en mesure d'assurer ses fonctions alors que son dauphin constitutionnel (le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, bientôt 90 ans) est lui aussi quelque peu impotent ? »Pour Le Pays, toujours au Burkina, « cette décision, contrairement à l'effet recherché, prouve que le président Paul Biya ne se porte pas bien. Malade ? Non, de source officielle. Mais malade du pouvoir ? Oui, certainement ».Enfin WakatSéra s'interroge : « comment éviter de spéculer, quand un flou opaque, artistiquement entretenu, entoure la santé de celui qui dirige son peuple depuis Mathusalem ? Comment, sans argument palpable, parler objectivement de la santé du plus vieux dirigeant élu en exercice au monde ? »