Capital and chief port of Guinea
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Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, les PME face au manque de données sur les marchés. Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch- Raymond, fondateur et dirigeant de Jokosun Energies, entreprise de services d'accès à l'électrification de pirogues ou de bateaux à Dakar, Sénégal. Partie 2 : les PME face au manque de données sur les marchés- Serigne Barro, directeur général de P_i group qui regroupe trois entreprises spécialisées dans la digitalisation : People input (fournisseur d'innovation), Voice Africa (agence de communication) et dentsu (agence média). - Hadiatou Barry, présidente du groupe Akiba Finance, une banque digitale, Conakry, Guinée- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch. Programmation musicale : ► Domebi - Santrofi► Après Minuit - Wizkid & Tiakola.
La bibliothèque nationale de Guinée connaît une nouvelle vie après des années de difficultés. Située à proximité du lycée de Donka, à Conakry, elle reste cependant méconnue, malgré l'intérêt des fonds qu'elle héberge. Elle dispose notamment d'une riche documentation concernant la période coloniale et la Première République de Sékou Touré. Visite guidée de la BNG, la plus ancienne institution de recherche et de documentation De notre correspondant à Conakry, Les escaliers de la bibliothèque montés, Syra Cissé, responsable de la documentation, ouvre la porte d'une grande pièce : « Nous sommes dans la deuxième salle de lecture, située au deuxième étage de la bibliothèque. Ici sont disposés les anciens journaux de l'indépendance. »Parmi les journaux rangés sur les étagères, ceux de la Première République : Horoya, le grand quotidien national du parti-État. Mais aussi des titres moins connus comme la Gine Ginè, qui signifie « femme guinéenne », « Giné » voulant dire « femme » en langue soussou : « La Gine Ginè, c'est le journal féminin de l'époque, qui paraissait quotidienne, qui parlait des femmes, des premières dames, des femmes de Guinée et d'ailleurs. »Parmi les archives de presse figurent également des titres plus anciens, datant des années 1950, comme Le Réveil, le journal du Rassemblement démocratique africain, le RDA, le grand parti de la décolonisation. Daouda Tamsir Niane, le directeur de la BNG, feuillète un numéro contenant un article de Sékou Touré, alors chef de la branche guinéenne du RDA.C'est l'ancienneté de la bibliothèque qui fait la qualité de ses fonds, explique le directeur : « La bibliothèque nationale est la plus ancienne institution de recherche et de documentation en République de Guinée. Elle existe depuis 1944, elle a été créée sous la colonisation. C'était l'antenne de l'Ifan, l'Institut français d'Afrique noire, devenu Institut fondamental d'Afrique Noire, basé à l'université de Dakar. »Numériser les documents de la BNGAprès une série de réformes, elle est devenue l'actuelle BNGDaouda Tamsir Niane veut en valoriser les fonds anciens : « À notre avis, aujourd'hui, les bibliothèques évoluent vers les médiathèques. De plus en plus de dématérialisation et de numérisation se font. Notre grand projet aujourd'hui, c'est de numériser les documents de la bibliothèque nationale. »Parmi les documents à numériser, l'important fonds de mémoires de fin d'études. Ils portent sur des sujets aussi divers que l'exploitation minière ou la grammaire de la langue maninka. Syra Cissé tire un volume d'une étagère : « Vous avez là un mémoire de fin d'études de la faculté des sciences sociales, qui a pour thème : "Amilcar Cabral, théoricien et praticien de lutte de libération nationale". » Ce mémoire a été soutenu en 1978, cinq ans après l'assassinat en plein Conakry du héros de l'indépendance de la Guinée-Bissau.Un autre grand combat mené par le directeur est de faire respecter le dépôt légal par les maisons d'édition guinéennes pour valoriser, aussi, le patrimoine contemporain.À lire aussiConakry, capitale mondiale du livre: quel avenir pour le numérique en Guinée?
En Afrique, l'assistance financière des pays riches diminue depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, c'est ce que reconnaît la Banque mondiale. Mais il y a quand même des pays qui vont afficher, cette année, un bon taux de croissance. Par ailleurs, la rupture entre les trois membres de l'Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) et la Cédéao n'est pas totale, constate la Banque mondiale, qui espère que l'interconnexion des réseaux électriques entre le Sahel et les pays côtiers va pouvoir se poursuivre. Ousmane Diagana est le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. Il est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, la Banque mondiale affirme que l'incertitude obscurcit l'horizon. Qu'est-ce qui vous inquiète le plus pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale ? Est-ce que c'est la hausse des droits de douane ? Est-ce que c'est la suspension de l'aide au développement ? Ousmane Diagana : Il est vrai que les dynamiques politiques qu'on observe à travers le monde et les tensions sur le plan géopolitique impactent sur la mobilisation de l'assistance financière pour les pays qui en ont le plus besoin. Et bien entendu, beaucoup de ces pays sont en Afrique de l'Ouest. Il est clair que, par conséquent, si l'assistance financière diminue la capacité de faire en sorte que les populations puissent avoir accès à de meilleurs services et que les pays se développent, cela devient problématique.Alors vous dites que l'assistance financière va diminuer… Pour cette année et l'an prochain, la Banque mondiale révise à la baisse de 0,5 point le taux de croissance des pays d'Afrique subsaharienne. Est-ce que c'est justement à cause de cette « tempête Donald Trump » ? Vous savez, les chocs exogènes divers qui se sont accumulés sur ces dernières années, leurs effets n'ont pas totalement disparu. Il est clair également aussi que, lorsqu'on parle d'une diminution de la croissance, ça varie d'un pays à l'autre. Il y a des pays, grâce aux réformes importantes qui ont été conduites récemment, qui ont vu leur taux de croissance augmenter. On peut donner le cas du Nigeria. On peut donner le cas de pays comme la Côte d'Ivoire, qui, sur ces six, sept dernières années, ont mis en place des réformes robustes qui voient également leur niveau de croissance augmenter. Par contre, il y a d'autres pays effectivement où ça stagne.Alors, vous soulignez les bonnes performances économiques au Nigeria et en Côte d'Ivoire. Mais d'après votre dernier rapport, je crois qu'il y a d'autres pays qui tirent leur épingle du jeu dans votre zone : le Sénégal, la Guinée-Conakry, le Bénin, le Niger, avec des taux de croissance supérieurs à 6 % cette année, c'est ça ? Exactement. Je n'ai cité que deux pays, mais en Afrique de l'Ouest, beaucoup de pays sont engagés résolument dans des réformes appropriées, qui produisent des résultats. On voit le développement des infrastructures, une classe moyenne qui se développe grâce aussi au dynamisme du secteur privé. Et notre approche aujourd'hui au niveau de la Banque mondiale, c'est de faire en sorte qu'on continue à renforcer les fondations, c'est-à-dire investir dans les infrastructures, investir dans l'agriculture et la transformation des produits agricoles, investir sur le capital humain. Et je pense que les pays que vous avez cités, parmi d'autres encore, sont ceux qui sont en train justement d'être sur cette voie.En Afrique subsaharienne, on sait que la Banque mondiale est l'une des principales sources de financement. En 2020, la Banque mondiale a mobilisé 38 milliards de dollars pour les 22 pays de votre zone. En 2023, grâce à votre action, elle est passée à 53 milliards de dollars. Aujourd'hui, on en est où ? Oui, on est presque à 58 milliards de dollars pour les 22 pays de l'Afrique occidentale et l'Afrique centrale. Et finalement, c'est vraiment la promotion de l'intégration régionale qui est une solution de développement extrêmement importante pour les pays de l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique du Centre.Et du coup, la sortie des trois pays de l'AES [Alliance des États du Sahel] de la Cédéao, cela doit vous inquiéter, non ? Alors on avait toujours des projets régionaux, surtout pour ce qui concerne le développement des corridors d'infrastructures, mais également des programmes d'énergie qui sont des projets sous-régionaux. Et nous espérons que ces types de programmes vont continuer. Et je crois que tout le monde comprend que l'interdépendance entre des pays d'une même zone doit faire en sorte que les solutions de développement soient pragmatiques et que le dialogue et la coopération entre les différents pays soient poursuivis et renforcés.Donc, vous espérez que l'interconnexion des réseaux électriques va se poursuivre entre les douze pays actuels de la Cédéao et les trois pays nouveaux de l'AES ?Nous avons des projets en cours qui ont soutenu cela depuis très longtemps et nous avons l'intention de maintenir ce type de programme-là et de le renforcer. Donc oui, les financements régionaux, ce sont des solutions extrêmement efficaces et nous espérons que les pays vont, dans un esprit de partenariat et de solidarité, faire en sorte que ces types de programmes soient maintenus et renforcés.
C'est confirmé : les partis politiques n'ont plus le droit de cité au Mali. Mercredi dernier, la junte militaire au pouvoir avait annoncé l'abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution. Mercredi, le général Assimi Goïta a suspendu et ce « jusqu'à nouvel ordre » les partis et plusieurs associations à caractère politique, invoquant une « raison d'ordre public ».Commentaire du Monde Afrique : il s'agit là d'un « nouvel acte de répression des voix dissidentes et de réduction de l'espace civique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest dirigé par des militaires depuis 2020 ».Pour leur part, les partis politiques maliens n'entendent pas se laisser faire et appellent à un nouveau rassemblement de protestation vendredi après celui de samedi dernier.Mobilisation« Une nouvelle mobilisation se prépare, pointe Info Matin à Bamako. Ce sera vendredi au Boulevard de l'indépendance. Le message des partis est clair : exprimer un rejet catégorique de ce qu'ils qualifient de « dérive autoritaire » de la transition, tout en demandant le retour à l'ordre constitutionnel d'ici à la fin de l'année. Les partis organisateurs dénoncent une volonté de confiscation du pouvoir, de faire taire les voix divergentes, contrairement aux lois de la République, notamment la nouvelle Constitution de juillet 2023. Pour eux, le régime, à la dérive, veut museler la classe politique, à travers sa dissolution en violation de la Loi fondamentale. »« Assainir le jeu politique »Sahel Tribune justifie l'action des militaires : « le pouvoir n'a pas tremblé. Hier, à 48 heures des rassemblements annoncés, les autorités de la transition ont suspendu les activités de tous les partis politiques et associations à caractère politique. Un coup d'arrêt net, légal et assumé, face à ceux qui, sous couvert du pluralisme, préparaient un affrontement. Les manifestations du week-end dernier ont donné un avant-goût de ce que certains appellent un « réveil démocratique » mais qui, vu de Koulouba, s'apparente davantage à une tentative de contrecarrer une refondation nationale par des méthodes de pression et de clivage. Face à cela, le pouvoir ne pouvait rester inerte. Il fallait trancher, protéger l'essentiel : la stabilité. (…) Soyons clairs, s'exclame encore Sahel Tribune : les partis politiques maliens, pour nombre d'entre eux, ont supprimé d'être des vecteurs d'expression démocratique. Ils sont devenus des outils de blocage, des machines clientélistes, des relais d'influences étrangères parfois opaques. Dans ce contexte, les autorités de la transition ont raison de vouloir assainir le jeu politique. »Le Nouveau Réveil, toujours à Bamako, s'en prend à Mountaga Tall, l'un des fers de lance de la contestation. Le Nouveau Réveil qui affirme que l'opposant « s'est cru doté d'une mission divine pour empêcher la tenue de la consultation des forces vives de la nation. L'occasion pour lui de rebondir sur la scène politique, comme un phœnix qui renaît de ses cendres, afin de s'imposer en leader suprême d'une contestation politique pouvant aboutir à l'accession au pouvoir tant rêvé. (…) Un comportement peu surprenant, peste encore Le Nouveau Réveil. Mountaga Tall a été de tous les mouvements insurrectionnels de changement de pouvoir pendant ces trois dernières décennies. »À qui le tour ?Autre analyse pour Le Matin, toujours à Bamako. Le Matin qui fustige les militaires : « la démocratie est en train d'être remise aux calendes grecques, dénonce le journal. (…) Geler les acquis démocratiques pour conserver les rêves du pouvoir quelques années de plus ! Une rotation pourtant prévisible ! En effet, il fallait être vraiment naïf pour n'avoir pas vu l'anéantissement de la démocratie à venir. »Et Le Matin de s'interroger : « après les partis politiques, à qui le tour ? Les syndicats sont aussi dans la ligne de mire des Princes du moment. Que la presse se prépare également, car elle ne sera pas épargnée ! »Enfin, Ledjely à Conakry prévoit le pire pour les militaires au pouvoir à Bamako. Et en premier lieu pour Assimi Goïta pour qui « la chute » serait « proche », affirme le site guinéen. « Assimi Goïta n'inspire plus confiance, poursuit Ledjely. En cinq ans, lui, ses camarades et, avec eux, les mercenaires russes, n'ont pas réussi à restaurer la sécurité dans le pays. Mais au lieu de tirer les conséquences logiques de cet échec, voilà qu'ils voudraient plutôt s'en prévaloir pour confisquer le pouvoir. (…) Les manœuvres manipulatrices, conclut Ledjely, ne prospèrent plus aux yeux d'une population qui commence à réaliser qu'elle a été une nouvelle fois bernée. »
En Guinée, le secteur de l'édition reste fragile. Le pays compte une quinzaine de maisons d'édition mais en réalité, peu d'entre elles publient de manière régulière. La faiblesse du lectorat et le contexte économique constitue des freins. Les coûts de fabrication sont élevés et le livre neuf trop cher pour une grande partie des Guinéens. Les éditeurs réclament une politique publique plus volontariste pour le développement du secteur. Entre deux stands des « 72 heures du livre », le salon littéraire annuel de Conakry, Ousmane Soumaré décrit une fragile économie du livre. « Pour avoir une viabilité économique, nous faisons de l'impression à la demande afin de ne pas investir trop d'argent dans un ouvrage qui ne va pas s'acheter, explique le directeur de la jeune maison d'édition Plumes inspirées. Et nous faisons de l'édition à compte d'auteur, où une certaine quantité d'ouvrages sont achetés par l'auteur à l'avance et nous lui faisons une remise sur ces ouvrages, ce qui permet aux deux parties de s'en sortir financièrement. »Ratifier les accords internationauxAliou Sow dirige Ganndal, une maison d'édition de livres jeunesse, une des mieux installées dans le paysage éditorial guinéen. Également président de l'Association des éditeurs de Guinée, il réclame la ratification de l'Accord de Florence (1950) et du Protocole de Nairobi (1976), pour favoriser la libre circulation des biens culturels et faire baisser le coût de l'encre ou du papier.« Faciliter l'entrée des livres à l'importation et à l'exportation et faciliter la détaxation de l'importation des intrants à la fabrication, ce seraient les deux mesures les plus importantes qu'il faudrait envisager à travers l'adhésion à ces traités internationaux et leur application dans le contexte local, plaide l'éditeur. En attendant qu'une vraie politique nationale du livre et de la lecture puisse être formulée, adoptée et mise en marche dans le pays. »Première édition du prix des LycéensEn attendant, l'État mise sur les prix littéraires. Cette année fut la première édition du prix des Lycéens, organisé par le Celpac, le Centre de lecture publique et d'animation culturelle. L'objectif premier est de vulgariser et de populariser la lecture, en particulier auprès des jeunes. Le second est d'aider les maisons d'édition à vendre.« Vous voyez déjà auprès des lycéens, lorsqu'on dit que le livre de Mabéty [Soumah] Sens interdit est lauréat du prix des Lycéens, non seulement, à travers ce prix, les maisons d'édition ont de la visibilité, mais ça va aussi booster leur vente », prédit Bernard Beavogui, directeur général du Celpac. Et en effet, sur le salon, plusieurs lecteurs réclament le roman de Mabéty Soumah au stand des éditions Ganndal.À lire aussiSalon du livre africain: des auteurs en auto-édition plus nombreux lors de la troisième édition
Connaissez-vous l'histoire de Stokely Carmichael et Miriam Makeba ? Lui a été un militant révolutionnaire noir américain (l'un des responsables du mouvement « Black Panther »), elle était une chanteuse sud-africaine engagée contre l'apartheid. Ce qui est moins connu, c'est qu'ils ont été en couple et se sont installés en Guinée à la fin des années 60. Leur histoire est au cœur d'un livre qui vient d'être publié par les éditions Ròt-Bò-Krik. Il est intitulé Un couple panafricain Miriam Makeba et Stokely Carmichael en Guinée. Son autrice, Elara Bertho, est l'invitée de Laurent Correau.
Coup de tonnerre dans le ciel politique ivoirien : Tidjane Thiam, chef du PDCI-RDA, principal parti d'opposition en Côte d'Ivoire, a été radié de la liste électorale par la justice. Au motif de la perte de sa nationalité ivoirienne, qu'il aurait automatiquement subie en acquérant la nationalité française en 1987. Résultat : l'opposant est empêché de se présenter à l'élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain.« À six mois du scrutin, cette décision judiciaire relance les accusations de verrouillage électoral et cristallise les tensions autour du processus démocratique ivoirien », constate Afrik.com.Le site Presse Côte d'Ivoire à Abidjan estime qu'il s'agit là en effet d'un « rebondissement majeur » qui « vient bouleverser le paysage politique ivoirien, (…) dans un contexte de forte tension politique, alors que le retour en Côte d'Ivoire de Tidjane Thiam en 2023 avait relancé les espoirs de nombreux militants du PDCI-RDA, en quête d'une alternance au pouvoir actuel ».Exclusions en cascadeL'intérêt a vivement réagir mardi soir. Tidjane Thiam dénonce une « manœuvre politique » destinée à l'écarter de la course présidentielle, relate le site ivoirien Le Point Sur. « Il accuse directement les militants du parti au pouvoir d'avoir initié ces démarches judiciaires, avec l'appui d'avocats issus du même camp judiciaire, et dans un environnement sous contrôle. (…) Le cas Thiam n'est pas isolé, relève encore Le Point Sur. La liste des grandes figures de l'opposition écartées du processus électoral s'allonge : Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont, eux aussi, frappés d'inéligibilité, à la suite de condamnations judiciaires. Ces exclusions en cascade renforcent les inquiétudes sur la transparence du contrôle à venir. (…) Cette série d'expulsions judiciaires pourrait porter atteinte à l'équilibre démocratique du pays et fragiliser la crédibilité du processus électoral. L'absence de pluralité réelle risque de transformer l'élection présidentielle en simple formalité pour le parti au pouvoir. »« Malgré cette décision, Tidjane Thiam affirme ne pas renoncer à sa candidature, rapporte L'Infodrome, autre site d'information ivoirien. « Je suis déterminé à me battre pour que les ivoiriens puissent choisir librement celui ou celle qui doit les diriger parmi les 5 prochaines années », a déclaré Thiam, exhortant la communauté internationale et les amis de la Côte d'Ivoire « à peser de leur poids dans ce sens ».Quelle nationalité ?Cette « question de la nationalité de Tidjane Thiam parasite la campagne depuis plusieurs mois, précise pour sa part Jeune Afrique. Né en Côte d'Ivoire, il avait obtenu la nationalité française en 1987 et y avait renoncé en mars dernier, afin de se présenter à la présidentielle, scrutation pour laquelle un candidat ne peut être binational. Mais ses détracteurs ont étudié l'article 48 du code de la nationalité, qui indique que l'acquisition d'une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. Cette règle ne s'applique pas toutefois aux binationaux de naissance. »« Hier, relève encore Jeune Afrique, les avocats de l'ex-candidat ont fourni des documents à la justice indiquant que leur client était aussi Français de naissance, par son père… en vain. »Le spectre de l'« ivoirité »Cette éviction de Tidjane Thiam est largement commentée dans la presse de la sous-région. « À six mois de la présidentielle ivoirienne, le ciel tombe sur la tête de Tidjane Thiam ! », s'exclame WakatSéra. « Les carottes semblent cuites pour Tidjane Thiam », renchérit Le Pays à Ouagadougou. « Cette décision de justice n'étant pas susceptible de recours, le PDCI-RDA ne devrait pas attendre d'être dos au mur avant de sortir son plan B, (…) de promouvoir subtilement d'autres profils présidentiables auprès des militants et sympathisants. Et ce ne sont pas les hommes méritants qui manquent au sein du parti. »« Côte d'Ivoire : s'achemine-t-on vers un remake de la crise de 2010, s'interroge Ledjely à Conakry. Étrangement, cela nous rappelle le concept d'ivoirité dont curieusement le PDCI était le promoteur contre l'actuel président Alassane Ouattara. C'est à croire que la Côte d'Ivoire n'a jamais rompu avec les vieux démons. En tout cas, dans le cas présent, la manœuvre est évidente, pointe encore le site guinéen. Après les exclusions de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, le camp Ouattara cible désormais Tidjane Thiam. L'objectif est clair : baliser le chemin pour le quatrième mandat d'Alassane Ouattara. »
Le club RFI Labé prépare activement les grandes finales de l'olympiade régionale des écoles. Des élèves, collégiens et lycéens de la région se sont retrouvés pour participer, durant plusieurs semaines, aux compétitions d'éloquence, de calcul rapide, de dessin, de poésie, de slam et de dictée. Les finales auront lieu le samedi 19 avril 2025. Saïfoulaye Diallo, président du club RFI Labé, parle de la 5e édition de cette initiative. Invité / cousin : Mamadou Barry, docteur en science économique, directeur général adjoint du budget.Musique : « Mi waloto » – Tati TatiRéalisation : Cécile Bonici
Ce 4ème épisode, en 2 volets, retrace le parcours de Fatimata et de son mari Mbemba.Dans cette 1ère partie, vous entendrez Fatimata raconter les maux de sa condition de femme, les maux de son corps.En une année de temps, Fatimata a subi une excision, s'est résolue à un mariage arrangé avec un homme de 15 ans son aîné, et a donné naissance à son premier enfant. Elle avait 12 ans et vivait alors en Guinée Conakry.De cette histoire, son corps porte aujourd'hui encore les stigmates ; un corps qui livre en parallèle un combat contre la maladie.Un récit commenté par Ramata Kapo, Présidente de l'Association Excision, parlons-en ! et Arnaud Veïsse, Directeur général du Comede (Comité pour la santé des exilé·e·s).
L'exploitation des immenses réserves de fer des monts du Simandou pourrait marquer un tournant décisif pour l'économie guinéenne. Estimées à près de 8 milliards de tonnes de minerai, ces réserves font l'objet de discussions depuis trois décennies. Les autorités prévoient une entrée en production pour la fin de l'année 2025, présentant ce projet comme la vitrine de leur ambition économique. Face au manque de transparence, la population guinéenne, qui a connu les désillusions de l'exploitation de bauxite, oscille entre espoir et scepticisme. Sur le chantier du chemin de fer, la poussière et les boues envahissent les champs, rendant impossible toute culture. Mamoudou Youla, habitant du village de Sounganyia marche sur la terre craquelée qui a envahi sa rizière. « Tout ça, là, c'est le lieu de travail. Depuis que les sociétés minières sont arrivées il y a cinq ans, on ne travaille pas ici, rien, tout est gâté. », se lamente-t-il. Les dédommagements promis par les miniers ne suffisent pas à compenser les pertes subies par les agriculteurs. Mamaseta Camara, une autre habitante, exprime son désenchantement face aux promesses non tenues. « Quand les entreprises sont arrivées ici, j'étais contente, je me suis dit que c'était une opportunité pour nous. Mais ça ne s'est pas passé comme prévu. On subit de nombreux impacts. » Tout se fissure. Les murs des maisons, comme la confiance des habitants envers les sociétés.Il n'y aurait pas eu assez d'emploi pour les jeunes de Soungayah. La corruption autour du chantier est un autre sujet de préoccupation. « Quand vous allez sur le chantier pour du travail, il y a des intermédiaires qui vous demandent de l'argent. Environ 1 million et demi de francs guinéens », témoigne anonymement ce jeune homme. Il a le verbe haut et une profonde colère en lui. « À Conakry, on dit que nous sommes les boss. Qu'il y a un grand projet chez nous, le grand port de la Guinée, et donc qu'on est les rois, mais les gens ne savent pas ce qui se passe réellement ici. Pas d'emploi, pas d'eau, pas d'hôpital. J'en veux aux autorités guinéennes. Parce que depuis que le projet a commencé ici, personne ne s'est déplacé pour voir ce que nous traversons ici. Ils s'en foutent de nous ». Plus de 33 000 emplois ont déjà été créés sur le corridor, avançait Mamadi Doumbouya, le président de la transition, lors de ses derniers vœux à la nation.Des retombées XXL espérées pour l'économie guinéenneInitié en 1997, le projet Simandou a connu de nombreux rebondissements. D'abord attribués à Rio Tinto, les blocs 1 et 2 ont ensuite été confiés à BSGR, avant d'être réattribués à Winning Consortium Simandou en 2019, un partenariat sino-singapourien avec une participation guinéenne. Après le coup d'État en 2021, les travaux ont été interrompus par la junte. Puis, le géant de l'acier Baowu Steel a investi 6 milliards de dollars dans le projet, renforçant l'engagement de la Chine. Les espoirs sont énormes. Les autorités guinéennes misent sur des retombées économiques annuelles de 600 à 700 millions de dollars via des taxes et redevances. « Les ressources générées par les mines du projet Simandou et la transformation locale des minerais par la construction des raffineries nous ouvrent des perspectives heureuses d'avenir. », se réjouissait Mamadi Doumbouya. La construction d'une aciérie permettrait également de transformer une partie du fer sur place.« Nous osons espérer que cela soit la bonne cette fois, explique l'économiste Mohammed Camara. Pour un projet minier, l'important, c'est qu'est-ce qu'on en tire comme fiscalité, quels sont les impôts et taxes que ce projet va payer à l'État ? Il faut voir le projet sur du long terme et s'assurer de l'utilisation efficace des ressources. Le peu que l'on gagne, il faut l'investir où on peut impacter le plus. »Le « pont vers la prospérité » vanté par les autorités guinéennes n'est pas garanti. « Les autorités comptent beaucoup sur le Simandou parce que c'est un projet qui va doubler le produit intérieur brut du pays, mais attention, il ne faut pas croire que cela va régler tous les problèmes d'un seul coup », poursuit Mohammed Camara.Des contrats miniers toujours secretsD'autant qu'un doute subsiste sur les retombées économiques réelles. Les contrats signés entre l'État et les sociétés minières n'ont en effet pas été publiés. Ces trois conventions minières, ferroviaires et portuaires finalisées en 2023 ne sont connues que de quelques-uns dans le pays. « On se demande bien qui les a vues, c'est l'omerta la plus totale », témoigne un ancien proche du ministère des Mines.La publication des contrats est obligatoire selon le code minier guinéen. Or, ces conventions validées par la Cour suprême adoptées par le CNT – l'Assemblée nationale guinéenne – en février 2024 sont introuvables. Manque de transparence flagrant pour certains acteurs de la société civile. Incompréhension pour Oumar Totiya Barry de l'Observatoire des mines et métaux : « Officiellement, le Premier ministre parle de contrat stratégique, donc de secret d'État. Le ministre des Mines évoque le fait que le processus de négociation n'est pas terminé. Mais on sait quand même que ces documents sont passés au niveau du CNT et donc, que le processus est à son terme. On ne comprend pas pourquoi la Guinée ne rend pas encore public ces contrats. Cela aiderait aujourd'hui à améliorer le niveau de compréhension. »À lire aussiGuinée: de Sekou Touré à Mamadi Doumbouya, l'incroyable histoire du gisement de fer de SimandouMême du côté des sociétés minières, on peine à comprendre ce manque de transparence. Mais le gouvernement reste droit dans ses bottes sur cette question. « Quand on négocie avec quelqu'un, il y a toujours des clauses de confidentialité, explique le ministre du plan Ismaël Nabé. Nous sommes en train de discuter avec les partenaires industriels et on publiera au temps opportun. On renégocie parce que la Guinée était perdante. Nous sommes avec des partenaires et on doit avoir un commun accord, et respecter ce que l'on s'est dit. Si on est d'accord, ça sera publié. »Les éléments juridiques des conventions signées ont déjà été publiés dans un numéro spécial du Journal officiel qui n'a pas été rendu public, mais que RFI a pu se procurer. Certains y voient la preuve que tout est déjà négocié et que les autorités n'ont pas envie de dévoiler des contrats qui seraient défavorables à la Guinée. Un des négociateurs nous informe que la plupart des contrats de revente par lesquels les clients achètent le minerai produit ne sont pas encore signés. Le prix de revente du fer de Simandou – élément clé pour le calcul des recettes de l'État – ne serait pas fixé. Djiba Diakité, le président du comité stratégique de Simandou, a récemment expliqué dans une interview à Forbes Afrique que « si on mettait bout à bout tous les documents contractuels de Simandou... ça ferait 14 kilomètres ».Un train pour le minerai et pour les passagers ?La Guinée veut croire à la renaissance de son réseau ferroviaire grâce au gigantesque projet minier. Le gisement de fer, l'un des plus riches au monde, doit être relié au port de Moribayah par une ligne de chemin de fer de 650 kilomètres. Une infrastructure qui cristallise les espoirs de désenclavement de la Haute et Moyenne-Guinée. Pensée comme une double voie, cette ligne doit permettre non seulement l'acheminement du minerai vers la côte, mais aussi, à terme, le transport de marchandises et de passagers. « Le chemin de fer est multi-utilisateur. Une partie va servir aux miniers, une autre aux marchandises, mais aussi aux personnes. L'objectif est de développer plus de 2 000 km de voie ferrée dans le pays », déclare Ismaël Nabé, ministre du Plan à RFI.Cette ambition de désenclaver les régions agricoles, comme la zone de Kankan ou de N'zérékoré, suscite l'enthousiasme. Certains imaginent déjà des trains chargés d'ignames ou de bananes rejoindre plus facilement les marchés urbains. Mais sur le terrain, les observateurs sont plus prudents. « L'idée d'un train passager est séduisante, mais peu réaliste dans l'état actuel du tracé », estime Oumar Totiya Barry, directeur de l'Observatoire des mines et métaux. Selon lui, la ligne évite les grands centres urbains. « Il y a bien une quinzaine de gares prévues, mais elles sont souvent à des dizaines de kilomètres des villes. Madina Oula, par exemple, se trouve à plus de 80 km de Kindia. Pour Mamou, c'est le même problème avec la gare de Farenta. » En cause, une logique de tracé prioritairement industrielle. Le chemin de fer suit le chemin le plus court et le moins coûteux entre la mine et le port, au détriment d'une intégration fine au territoire. « Le mariage entre aménagement du territoire et conception du chemin de fer n'a pas suffisamment fonctionné », regrette Oumar Totiya Barry.À Kaloum, cœur battant de Conakry, certains commerçants restent sceptiques. Marqués par les promesses non tenues des précédents projets miniers, ils redoutent que Simandou ne soit qu'un mirage de plus. Dans les zones d'exploitation de la bauxite, comme à Boké, l'exploitation a certes rapporté des devises, mais elle a aussi laissé des séquelles : pollution de l'air, raréfaction de l'eau potable, routes dégradées. « Simandou, c'est du vent », tranche un commerçant, dénonçant une richesse qui ne profite toujours pas à la population. En attendant, Simandou creuse son sillon, porté par de grandes ambitions.
C'est une lutte impitoyable qui oppose moto-taxis, tuk-tuk, taxi-voitures et bus dans les villes du continent. En Guinée, cela fait bien longtemps que les éternels taxis jaunes ont perdu le monopole du transport à Conakry. Ils ont d'abord été concurrencés par les motos-taxis et le sont depuis quelques années par un nouveau type de véhicule : les tricycles, couramment appelés « bombonas », importés d'Inde. Leur avantage ? Ils échappent aux embouteillages permanents de la ville et sont plus abordables que les motos-taxis. Ils sont plébiscités par les Conakriens, mais leur dangerosité a forcé l'État à prendre des mesures de restriction. De notre correspondant à Conakry, Il est 8 heures au marché de Taouyah. C'est l'heure de pointe et la route est complètement embouteillée. Mais les bombonas jaunes et verts, toit rétractable, se faufilent entre les voitures grâce à leur petite taille, en empruntant la « troisième position », explique Ibrahima, un chauffeur : « Troisième position, c'est-à-dire quand les voitures sont en ligne, nous, on prend le milieu pour les dévier. » Aïssata apprécie : « C'est plus rapide que les taxis. »Avec les bonbonas, le prix du tronçon est un peu plus élevé que pour les taxi-voitures ordinaires. « Pour un trajet en bombona, c'est 2 500 francs guinéens (26 centimes d'euros) et pour le taxi, 2 000 francs (21 centimes d'euros) », explique Hawa, une autre usagère, qui se dit plus à l'aise dans ces tricycles : « Avant, je prenais le taxi voiture, mais ce n'était pas trop confortable à l'intérieur parce que derrière, c'est quatre places (quatre personnes serrées à l'arrière, NDLR). Par contre, le bombona c'est trois places derrière. »Avec quatre personnes serrées sur trois places, les taxis deviennent rapidement des étuves, comme le confirme Sékou Kaba, responsable d'un syndicat des bombonas : « Le passager assis dans le tricycle, il est en contact direct avec l'air. Le Guinéen aime ça. Se coincer à quatre derrière les taxis, il n'aime pas ça. »Malgré ce succès, le développement des bombonas a connu un grand coup de frein quand les autorités leur ont interdit de circuler sur les principales artères de la capitale, l'autoroute Fidel Castro et la route Le Prince. Ils provoquaient trop d'accidents, explique le responsable syndicaliste : « Les premiers chauffeurs de tricycles ont été formés, ils travaillaient dans de bonnes conditions. Après, il y a eu une deuxième vague. Quand la troisième vague est arrivée, ça a débordé. Ils ne respectaient pas le Code de la route et ainsi de suite. »Aujourd'hui, c'est donc à chacun sa route : les taxi-voitures gardent leur monopole sur les grandes voies, les bombonas sont relégués sur la route littorale reliant Sonfonia à Dixinn, en passant par Lambanyi et Kipé. Pour autant, leur popularité est telle que les chanteurs Pushka et Gwada Maga leur ont dédié une chanson.À écouter aussiLes défis des transports urbains en Afrique
En Guinée, l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara a donc été gracié vendredi pour « raison de santé » par le chef de la junte Mamadi Dombouya. En août dernier, il avait été condamné à vingt ans de prison pour crimes contre l'humanité pour sa responsabilité dans le massacre du 28 septembre 2009. Ce jour-là, au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d'autres blessées, dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry. Et au moins 109 femmes avaient été violées.Alors évidemment, « cette grâce divise l'opinion publique », constate Ledjely à Conakry. Et « pourrait avoir des répercussions sur la scène politique guinéenne dans les semaines à venir ».Pour le site Afrik.com, « la décision de Doumbouya s'inscrit dans un climat politique déjà sous haute tension. Alors que les manifestations contre le pouvoir militaire sont fréquemment interdites et que la presse subit des restrictions, cette grâce présidentielle est perçue par certains comme un signal inquiétant. En parallèle, le gouvernement a annoncé la prise en charge des indemnisations des victimes du massacre de 2009. Mais pour certains, cette mesure ne suffit pas à compenser l'effet de la libération de Dadis Camara ».Calcul électoraliste ?Le site Guinée 7 pousse encore la réflexion et s'interroge : « Doumbouya s'est-il engagé dans un chemin de réconciliation ou, sans le vouloir, a-t-il dénoué le fil d'une histoire déjà tragique et pleine de blessures ? (…) Certains saluent cet acte comme un signe de réconciliation nationale, à l'image du modèle sud-africain, où la justice s'accompagne du pardon. Pour eux, la grâce ne constitue pas une négation de la justice, mais plutôt un moyen de tourner la page et d'ouvrir un chemin vers la paix. (…) Mais pour d'autres, pointe Guinée 7, cette décision révèle une autre facette, plus sombre, de la politique. En libérant Dadis, Doumbouya aurait-il cédé à une logique purement politique ? N'y a-t-il pas derrière ce geste un calcul visant à conquérir une part importante de l'opinion publique, notamment en Guinée Forestière, où Dadis conserve un fort soutien populaire ? En tendant la main à ses partisans, Doumbouya chercherait-il à renforcer son pouvoir et à capitaliser sur une loyauté forgée par les épreuves du passé ? »En tout cas, attention, prévient encore Guinée 7 : « les vieux démons du passé pourraient ressurgir, ravivant des tensions profondément enfouies. Doumbouya, en cherchant à apaiser les esprits, n'a-t-il pas mis à nu les contradictions de notre histoire ? La promesse de justice, un rêve nourri pendant des années par les Guinéens, est-elle en train de se dissoudre dans l'incertitude ? L'histoire de notre nation continue de se dessiner dans la douleur et les interrogations. Un lion, enfermé et blessé, a-t-il réellement été dompté ? Ou avons-nous seulement ouvert la cage d'un prédateur qu'il sera difficile de maîtriser ? »Prime à l'impunité…« Miséricorde d'Aïd-El-Fitr ou clin d'œil à un grand électeur ? », s'interroge en écho Aujourd'hui à Ouagadougou. « Pourquoi cette grâce “doumbouyayisque“ ? Un cadeau en ce mois béni de Ramadan ? » Non, répond le quotidien burkinabé, « c'est hors des clous, car la religion prône la justice, la protection de la vie humaine, la paix et le respect des femmes. Ce qui s'est passé il y a 16 ans, n'épouse aucun des aspects d'aucune religion. Cette grâce ne sera pas vue sous le prisme d'un acte de miséricorde ou de pardon, mais plutôt comme une prime à l'impunité ! »Alors, « solidarité entre frères d'armes putschistes ? Cette hypothèse peut se défendre, pointe Aujourd'hui. Car quoi qu'on dise, à 15 ans de distance, ce qui lie Doumbouya et Dadis, c'est que tous les deux sont entrés dans l'histoire de la Guinée au son de la canonnière ! La solidarité de corps existe, par-delà les années et les promotions ».De plus, se demande encore le quotidien burkinabé, « le candidat non encore déclaré à la présidentielle, le Général Mamadi Doumbouya, veut- il s'attacher les faveurs de ce grand électeur nommé Moussa Dadis Camara ? Dans cette Guinée électoralement ethnicisée, ou plutôt baronisée, ce n'est pas impossible (…). C'est dire que cette grâce présidentielle (…) est calculée, même si elle est inopportune et abjecte. (…) C'est le cou de la justice qu'on a tordu, s'exclame enfin Aujourd'hui, et on a cantonné les victimes dans un angle mort. Ainsi vont souvent les intérêts en politique ».
En Guinée, l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara a donc été gracié vendredi pour « raison de santé » par le chef de la junte Mamadi Dombouya. En août dernier, il avait été condamné à vingt ans de prison pour crimes contre l'humanité pour sa responsabilité dans le massacre du 28 septembre 2009. Ce jour-là, au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d'autres blessées, dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry. Et au moins 109 femmes avaient été violées.Alors évidemment, « cette grâce divise l'opinion publique », constate Ledjely à Conakry. Et « pourrait avoir des répercussions sur la scène politique guinéenne dans les semaines à venir ».Pour le site Afrik.com, « la décision de Doumbouya s'inscrit dans un climat politique déjà sous haute tension. Alors que les manifestations contre le pouvoir militaire sont fréquemment interdites et que la presse subit des restrictions, cette grâce présidentielle est perçue par certains comme un signal inquiétant. En parallèle, le gouvernement a annoncé la prise en charge des indemnisations des victimes du massacre de 2009. Mais pour certains, cette mesure ne suffit pas à compenser l'effet de la libération de Dadis Camara ».Calcul électoraliste ?Le site Guinée 7 pousse encore la réflexion et s'interroge : « Doumbouya s'est-il engagé dans un chemin de réconciliation ou, sans le vouloir, a-t-il dénoué le fil d'une histoire déjà tragique et pleine de blessures ? (…) Certains saluent cet acte comme un signe de réconciliation nationale, à l'image du modèle sud-africain, où la justice s'accompagne du pardon. Pour eux, la grâce ne constitue pas une négation de la justice, mais plutôt un moyen de tourner la page et d'ouvrir un chemin vers la paix. (…) Mais pour d'autres, pointe Guinée 7, cette décision révèle une autre facette, plus sombre, de la politique. En libérant Dadis, Doumbouya aurait-il cédé à une logique purement politique ? N'y a-t-il pas derrière ce geste un calcul visant à conquérir une part importante de l'opinion publique, notamment en Guinée Forestière, où Dadis conserve un fort soutien populaire ? En tendant la main à ses partisans, Doumbouya chercherait-il à renforcer son pouvoir et à capitaliser sur une loyauté forgée par les épreuves du passé ? »En tout cas, attention, prévient encore Guinée 7 : « les vieux démons du passé pourraient ressurgir, ravivant des tensions profondément enfouies. Doumbouya, en cherchant à apaiser les esprits, n'a-t-il pas mis à nu les contradictions de notre histoire ? La promesse de justice, un rêve nourri pendant des années par les Guinéens, est-elle en train de se dissoudre dans l'incertitude ? L'histoire de notre nation continue de se dessiner dans la douleur et les interrogations. Un lion, enfermé et blessé, a-t-il réellement été dompté ? Ou avons-nous seulement ouvert la cage d'un prédateur qu'il sera difficile de maîtriser ? »Prime à l'impunité…« Miséricorde d'Aïd-El-Fitr ou clin d'œil à un grand électeur ? », s'interroge en écho Aujourd'hui à Ouagadougou. « Pourquoi cette grâce “doumbouyayisque“ ? Un cadeau en ce mois béni de Ramadan ? » Non, répond le quotidien burkinabé, « c'est hors des clous, car la religion prône la justice, la protection de la vie humaine, la paix et le respect des femmes. Ce qui s'est passé il y a 16 ans, n'épouse aucun des aspects d'aucune religion. Cette grâce ne sera pas vue sous le prisme d'un acte de miséricorde ou de pardon, mais plutôt comme une prime à l'impunité ! »Alors, « solidarité entre frères d'armes putschistes ? Cette hypothèse peut se défendre, pointe Aujourd'hui. Car quoi qu'on dise, à 15 ans de distance, ce qui lie Doumbouya et Dadis, c'est que tous les deux sont entrés dans l'histoire de la Guinée au son de la canonnière ! La solidarité de corps existe, par-delà les années et les promotions ».De plus, se demande encore le quotidien burkinabé, « le candidat non encore déclaré à la présidentielle, le Général Mamadi Doumbouya, veut- il s'attacher les faveurs de ce grand électeur nommé Moussa Dadis Camara ? Dans cette Guinée électoralement ethnicisée, ou plutôt baronisée, ce n'est pas impossible (…). C'est dire que cette grâce présidentielle (…) est calculée, même si elle est inopportune et abjecte. (…) C'est le cou de la justice qu'on a tordu, s'exclame enfin Aujourd'hui, et on a cantonné les victimes dans un angle mort. Ainsi vont souvent les intérêts en politique ».
Depuis quelques jours, le Niger est sur tous les fronts. Le 14 mars, Niamey a expulsé trois dirigeants chinois de sociétés pétrolières et le 17 mars, il a décidé de rompre avec la Francophonie. Une décision relayée ensuite par le Mali et le Burkina Faso. Pourquoi cette offensive souverainiste de la part du général Abdourahamane Tiani ? Quels sont les dessous de ces deux choix politiques de Niamey ? L'économiste français Olivier Vallée a été conseiller technique au Sahel, notamment au Niger, où il a gardé de contacts. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pour expliquer leur rupture avec la francophonie, les trois pays de l'AES affirment que l'OIF est un « instrument politique téléguidé », sous-entendu par la France. Pourquoi ont-ils attendu jusqu'à 2025 pour rompre ? Olivier Vallée : Ce qui s'est passé, c'est que les trois pays de l'AES ont essayé, via l'OIF, de rétablir des relations plus paisibles avec Paris et qu'à chaque fois, ça a été, en particulier vis-à-vis du Niger, un refus catégorique. Deuxième facteur, en grande partie sous l'influence de l'Élysée, l'OIF a été peu à peu remplie à un certain nombre de postes de Franco-Sahéliens et les Franco-Sahéliens qui étaient dans l'OIF ont plutôt milité ouvertement contre les pays de l'AES. Est-ce que la réintégration dans l'OIF de la Guinée Conakry, c'était en octobre dernier, a provoqué un mécontentement chez les pays de l'AES ? Non, pas vraiment. C'était simplement la manifestation de plus qui tendait à prouver que les proscrits de la francophonie n'étaient pas les ennemis de la démocratie, mais plus spécialement ces trois pays de l'AES. À lire aussiLe Niger annonce son retrait de l'Organisation internationale de la FrancophonieLe Niger est aussi dans une relation exigeante avec son partenaire chinois, puisqu'il vient d'expulser trois Chinois responsables de la gestion de sa filière pétrolière. Pourquoi cette mesure d'une grande fermeté ? En matière pétrolière, les grands accords sur l'ensemble de la filière - que ce soient le pipe qui est géré par une filiale sino-béninoise, Wapco, la raffinerie Soraz qui est à Zinder, qui est une filiale sino nigérienne, et l'extraction même du pétrole, qui est assurée par la compagnie chinoise Cnpc -, ce sont des accords qui ont été passés principalement par l'administration Issoufou. Et pour ce qui est de Wapco, par un ministre du Pétrole qui s'appelle Bazoum, qui va devenir ensuite, on le sait, président. Donc je crois qu'il y avait un litige, ou plusieurs litiges, sur tous les contrats qui ont été signés pendant l'administration Issoufou et l'administration Bazoum, et que des incidents récents lors de la convocation de dirigeants chinois des filiales nigériennes auprès du ministre du Pétrole ont été d'une certaine façon la goutte de pétrole qui a fait déborder le baril et qui a poussé le gouvernement du Niger à cette décision d'expulsion dans un cadre juridique. Maintenant, le dossier est confié au ministre de la Justice qui va demander plusieurs audits, et en particulier un audit sur le fonctionnement de Wapco. Donc en fait, ce n'est pas une mesure individuelle contre ces trois cadres chinois, c'est une mesure contre l'État chinois qui ne verse pas assez de royalties et qui ne paye pas assez d'impôts ?C'est certainement un des éléments qui devraient apparaître à la suite des audits et de la révision des contrats. Et on est un petit peu dans le cadre de la reconquête du contrôle des ressources minières qu'on observe dans les autres pays de l'AES. Ce qui est plus particulier dans le cas nigérien, c'est que toutes les clauses des contrats passés avec les administrations précédentes sont restées secrètes et n'ont pas été transmises au gouvernement actuel du Niger. Donc l'identification du manque à gagner ou du déficit fiscal qu'aurait subi le Niger n'est pas encore établi. Et ces trois responsables chinois n'ont pas fait l'objet d'emprisonnement, de menaces de rétention. Ils ont été expulsés par une décision motivée. Le Niger a trop besoin de la Chine pour pouvoir jeter en prison des ressortissants chinois ? Je pense qu'il y a deux choses. Il n'est pas nécessaire pour le Niger d'arriver à une relation aussi tendue avec la Chine qu'avec la France et, deuxièmement, la prison, en particulier pour des ressortissants étrangers, ne fait pas partie des habitudes du Niger.À lire aussiAprès l'expulsion des dirigeants de trois sociétés pétrolières chinoises, Niamey cherche à éviter la brouille avec Pékin
La Guinée, premier producteur mondial de bauxite, s'apprête à exploiter le fer grâce au gisement de Simandou, l'un des plus grands au monde, avec une production prévue à partir de fin 2025. Cependant, les inquiétudes persistent quant à la répétition des erreurs passées avec la bauxite, où l'exportation sans transformation locale a limité les revenus pour l'État. Cela suscite des interrogations sur les retombées réelles du projet Simandou pour l'économie et la population guinéenne. Dans l'arrière-boutique d'un commerçant de Conakry, les discussions sur le projet Simandou se font discrètes. Ce projet de mine de fer est central pour la junte au pouvoir, mais suscite des inquiétudes parmi la population locale. Un Guinéen d'une soixantaine d'années compare le scénario actuel à celui de l'extraction de la bauxite à Boké, dont l'essor s'est accéléré il y a une quinzaine d'années, sans améliorer significativement la vie des habitants.« Il y a presque une vingtaine de sociétés minières à Boké. Allez voir comment vit la population. Ils n'ont même pas d'eau propre, ni de maison solide, ni de route. Qu'est-ce que ça a rapporté ? Simandou, pour moi, c'est du vent » déclare ce commerçant, sceptique quant aux bénéfices réels du projet.Une aciérie annoncéeLes autorités guinéennes espèrent des rentrées fiscales annuelles entre 600 et 700 millions de dollars, mais les conventions minières restent secrètes, rendant difficile l'évaluation réelle des bénéfices. « Il faut avoir une capacité managériale très forte pour que ce projet ne souffre pas des mêmes maux que les projets miniers en cours de développement en Guinée, explique l'économiste Mohammed Camara. Il faut tirer les leçons des échecs des différentes conventions des mines, parce qu'on a compté sur ça depuis 60 ans, et voilà où nous en sommes aujourd'hui. On doit rectifier ça avec le Simandou pour qu'il tienne ses promesses. »La question de la transformation du minerai en Guinée est cruciale. Alors que la bauxite n'a toujours pas de raffinerie dans le nord du pays, le ministre du Plan, Ismaël Nabé, assure que le projet Simandou prévoit une aciérie pour transformer le fer localement : « Le premier pilier, c'est l'industrie et donc la transformation. Pas seulement les produits agricoles, mais sur les produits miniers. Ce sera le cas au niveau de la bauxite et au niveau du fer. La transformation industrielle, c'est l'objectif du chef de l'État. »Exportation massive vers la ChineAguibou Ly, directeur général d'IBS, une entreprise sous-traitante de Rio Tinto-Simfer, souligne que l'investissement dans la transformation locale est essentiel pour le projet : « Il a été clairement dit aux partenaires et aux différents investisseurs dans le secteur minier que l'investissement dans la transformation locale sera clé. C'est pourquoi, dans le projet Simandou, il y a pour la première fois une aciérie. Et aujourd'hui, le gouvernement pousse pour permettre aux sociétés dans le secteur de la bauxite d'aller vers la première étape de la chaîne de valeurs, qui est la production d'alumine. »Malgré ces ambitions, la majorité du fer de Simandou sera exportée vers la Chine, via l'entreprise Baowu Steel, qui a investi six milliards de dollars dans le projet. Cela soulève des questions sur les bénéfices réels pour la Guinée et les impacts environnementaux du projet. Les ONG ont déjà exprimé leurs inquiétudes quant à la déforestation et aux émissions de CO2 associées à l'exploitation minière.
D'un côté, un pouvoir militaire qui tente de se donner un vernis démocratique en annonçant des élections pour cette année…De l'autre, des journalistes et des acteurs de la société civile qui disparaissent…« Guinée : 8 mois déjà qu'ils ont disparu ! », s'exclame WakatSéra à Ouagadougou. « Que sont devenus Foniké Meneguè et Mamadou Billo Bah, ces deux cadres du Front national de défense de la Constitution ? Après leur enlèvement le 9 juillet dernier, sont-ils en prison ou déportés ailleurs ? Aux mains de qui se trouvent-ils ? (…) Que fait la justice (…) ? Autant d'interrogations qui taraudent les esprits en Guinée. Tous sont inquiets, le peuple guinéen dans son ensemble, et plus particulièrement les avocats des victimes, en passant par la société civile, et surtout, les épouses et les proches des disparus inscrits sur une liste qui, malheureusement, ne fait que s'allonger depuis la prise de pouvoir par la force du général Mamadi Doumbouya ».« Une vie derrière lui si jamais on lui arrachait la sienne… »L'écrivain guinéen Tierno Monénembo, farouche opposant à la junte militaire, laisse éclater sa colère dans les colonnes du site A Conakry Live : « de nombreux Guinéens se sont bousculés au baptême de la petite Kadiza Camara mardi dernier, au quartier Lambanyi de Conakry, les uns, la rage au poing, les autres, une prière à la bouche. Et pour cause, s'exclame-t-il, étouffant sous la misère et sous la répression, ne sachant plus à quel saint se vouer, ils perçoivent ce bébé comme un miracle, un messie, un pied-de-nez que le ciel adresse à la tyrannie de Mamadi Doumbouya. Kadiza Camara est la fille d'Habib Marouane Camara, précise l'écrivain guinéen, le dernier disparu de la série, celui du 3 décembre dernier et dont personne n'a revu la trace depuis. Bonté du sort, en tombant dans les mains de ses ravisseurs, le directeur du Révélateur, le journal le plus virulent contre le putschiste qui sévit à Conakry, savait qu'il plongeait dans les ténèbres mais qu'il disposait tout de même d'un superbe lot de consolation : son épouse se trouvait en état de famille avancé (ça se dit comme ça, en Guinée !). Il savait donc qu'il laisserait une vie derrière lui si jamais on lui arrachait la sienne, soupire Tierno Monénembo. Mort peut-être, mais dieu merci, père ! C'est à cela qu'il devait penser en occupant le énième maillon de la chaîne de cadavres et de kidnappés que Mamadi Doumbouya s'évertue à forger sous les yeux indifférents des grands prêtres de la démocratie et des droits de l'Homme ».Conakry conteste…Mercredi dernier, le premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, nommé en 2024 par les militaires au pouvoir, rejetait toute accusation concernant ces disparitions.Amadou Oury Bah « a assuré, pointe Le Monde Afrique, que « les enquêtes se poursuiv[aient]. Nous devons faire preuve de prudence et de sérénité dans les jugements hâtifs ». Dans le même temps, le Premier ministre guinéen a annoncé « le retour à l'ordre constitutionnel, avec l'organisation cette année du référendum [constitutionnel] et des élections présidentielles et législatives ».Et Le Monde Afrique de préciser que « des proches du chef de la junte poussent pour que Mamadi Doumbouya soit candidat à la présidentielle, même si ce dernier, à de multiples reprises, a affirmé qu'il ne se présenterait pas. La Charte de transition établie par la junte peu après le coup d'État impose qu'aucun membre de la junte du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections. Mais l'adoption d'une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou ».Paris préoccupé…D'ailleurs, relève le site Guinée Matin, les membres fondateurs de la Coalition des Partis Politiques et Mouvements pour la Candidature de Mamadi Doumbouya, étaient réunis ce week-end.Objectif : « inciter le Président de la Transition à se présenter aux prochaines élections ».Pour sa part, pointe Guinée News, le principal parti d'opposition, l'UFDG, a décidé ce week-end, de maintenir son congrès prévu le mois prochain pour renouveler ses instances, et ce malgré la suspension judiciaire qui le frappe.Enfin, vendredi dernier, le ministère français des Affaires étrangères affirmait que « la France maintenait un dialogue exigeant avec la Guinée pour le retour rapide à l'ordre constitutionnel » tout en appelant à « des avancées concrètes ». Le Quai d'Orsay qui a aussi exprimé sa « préoccupation quant aux enlèvements et aux violences ».
Les grands projets miniers, comme celui de Simandou, entraînent la construction d'infrastructures et le déplacement de populations locales, compensées financièrement. Mais ces indemnisations sont souvent source de tensions, comme à Sounganyah, où elles ont divisé la communauté. Le jeune homme d'une vingtaine d'année actionne le manche du puits énergiquement et rien ne coule. « Regardez, il n'y a plus d'eau. Avant les travaux, on avait de l'eau, la rivière coulait juste derrière, mais ils ont tout arraché », explique-t-il, en rage. Son village est sur le tracé du chemin de fer en construction, tout près du port minéralier. Il en veut aux autorités et aux sociétés minières, car il a l'impression que le projet Simandou ne lui a rien apporté. Ni emploi, ni sérénité : « On n'a rien ici. Pas d'hôpital, pas de marché, pas d'eau à boire. Les jeunes ne travaillent pas. Quand on va à Conakry, les gens nous disent "Vous êtes les boss", parce qu'on a ce grand projet chez nous. Mais ils ne connaissent pas la réalité d'ici. »Des compensations qui créent des divisionsCe qu'il se passe ici, à écouter les villageois, c'est un bouleversement total dans les communautés. Les compensations financières octroyées par les sociétés minières ont chamboulé la vie de certaines familles. « Quand il y a compensation, les sommes sont si faibles que ça créé des divisions dans les familles. C'est tellement peu qu'on a du mal à se partager l'argent, explique un villageois. Là où nous sommes, la famille de cette maison a été confrontée à ce problème. Il y a eu un conflit entre les frères. Certains ont dû partir. »Les entreprises ont l'obligation légale de compenser les propriétaires terriens affectés par le projet. Chaque entreprise déroule son propre mécanisme. Et ceux-ci sont très disparates. « Ici, pour un domaine d'un hectare, les sociétés ont donné entre 35 et 40 millions de francs guinéens, soit 4 000 euros », détaille Mamoudou Youla, un habitant de Sounganyah.Et parfois, des violences À Kérouané, dans l'Est, des familles se sont retrouvées devant les tribunaux pour la gestion de l'argent de la compensation. Près de Faranah, au centre de la Guinée en 2024, les habitants de deux villages, Laya Sando et Laya Doula, se sont violemment affrontés à plusieurs reprises à cause d'un différend lié aux compensations de Winning Consortium Simandou.« Le long du corridor aujourd'hui, on a beaucoup de familles déchirées qui se retrouvent devant les tribunaux pour la gestion de cette compensation. Ce sont des montants énormes qui se chiffrent parfois à des milliards de francs guinéens qui sont en jeu au sein des familles, assure Oumar Totya Barry, le directeur exécutif de l'Observatoire guinéen des mines et métaux. Il y a un manque de préparation des communautés, mais aussi des instances de gouvernance locales. Il manque d'un cadre réglementaire suffisamment robuste. »À lire aussiGuinée: près du futur port minéralier de Simandou, les pêcheurs craignent pour leur survie [1/3]
C'est le projet qui doit changer la donne pour la Guinée. Les gisements de fer de Simandou devraient être exploités d'ici la fin de l'année 2025, selon les autorités. Un port minéralier est actuellement en construction, sur la commune de Moribayah, au sud de Conakry, non loin du village de pêcheurs de Konimodiya. Moins de poissons, des filets et pirogues endommagés : autant d'effets néfastes qu'ils subissent depuis le début des travaux. C'est l'affluence sur la place du village en ce jour de recensement, par la société minière Winning Consortium Simandou, de toutes les personnes impactées par la construction du port. Parmi elles, un pêcheur d'une cinquantaine d'années. Il s'appelle Amara Camara. Sur la plage, il toise les dizaines de pirogues desséchées. La sienne n'a pas été mise à l'eau depuis des mois :« Nos zones de pêches sont déjà occupées par les bateaux de dragage. Il y a trop d'activité, déplore-t-il, nos filets sont détruits parfois... Et les poissons ont fui, ils sont partis plus loin. Avant, on avait besoin de 5 à 6 litres d'essence pour aller pêcher et revenir. Maintenant, ça va jusqu'à 30 litres. On doit aller en pleine mer, ça ne vaut pas le coup. »À lire aussi[1] Guinée: Simandou, une opportunité pour le pays?La pêche n'est plus rentableLe projet de port en eaux profondes a été abandonné par les miniers et les autorités de Guinée. Le chargement des navires en minerai se fera donc en pleine mer via des barges qui feront la navette quotidiennement. « Là-bas, c'est le port en construction, s'exclame Alkaly Bangoura, un habitant du village. Voyez les bateaux qui font le draguage. Les cailloux et les déchets, ils les jettent dans n'importe quel lieu. Ils continuent leurs activités sans penser aux pêcheurs. »La baraque de fumaison des poissons est bien calme. D'habitude, les femmes y travaillent toute la journée, mais aujourd'hui, la pêche est bien maigre. Il y a très peu de konkoés ou de bobos, des poissons qui, d'habitude, pullulent dans ces eaux, explique Mariama Soumah : « Avant l'arrivée de la société minière, ça pêchait abondamment, mais aujourd'hui, il n'y a plus grand-chose. La rentabilité à la revente est très mauvaise. Et puis, nos champs ont aussi été inondés d'eau de mer lors des grandes marées. »À lire aussiGuinée: quelles retombées économiques avec l'exploitation du mégagisement de fer de Simandou?Dans la zone, il devient difficile de se nourrir. Sans les champs, et sans le poisson, les habitants de Konimodiya se demandent ce qu'ils vont devenir. La compensation financière a déjà été faite par les sociétés minières. Elles poursuivent l'aide avec des dotations occasionnelles en sacs de riz et autres bidons d'huile. Un programme de restauration des moyens de subsistance, qui permettrait aux pêcheurs d'obtenir des moteurs plus puissants pour leurs pirogues, serait également en train d'être mis en place.
Par le Père Pierre Baba Mansare, directeur de Radio Voix de la Paix en Guinée Conakry
Guinean authorities announced a reduction in the price of rice, the country's staple food, and other food items ahead of the month of Ramadan. But according to traders and consumers, the move has not changed the prices of basic food items, and they've called on the government to do more. Reporter Karim Kamara has more from Conakry
Des prix plafonnés le temps du ramadan et du mois de carême sur les marchés guinéens. Viande, farine, riz... Une dizaine de produits seront subventionnés par l'État, et leurs prix seront ainsi encadrés pendant cette période où la consommation de denrées alimentaires augmentent dans le pays. Sac de riz blanc à 290 000 francs guinéens, 50 kilos de farine à 350 000 francs, et carton de poulet entier à 210 000 francs. Dans les marchés de Conakry, les prix de certains produits vont baisser jusqu'à la fin du mois de juin, grâce à un effort financier de l'État, explique le directeur du Commerce intérieur et de la concurrence, Mohamed Traoré : « L'État perd jusqu'à 67 millions de dollars par an parce qu'il renonce à ses droits sur l'importation de ces denrées. Donc, nous voulons être sûrs que ces efforts de l'État se répercutent sur les prix pratiqués sur les marchés, pour que le client final puisse être soulagé. »Des tarifs peu respectés, des contrôles renforcésProblème : ces prix plafonnés ne sont pas toujours respectés par certains commerçants qui profitent de la baisse chez les grossistes sans la répercuter sur leurs étals, aux dépens des consommateurs. Les contrôles seront donc renforcés.« Il y a encore des personnes de mauvaise volonté, des personnes qui prennent ces produits subventionnés, les envoient soit en dehors de la Guinée, soit spéculent sur ces produits sur le marché intérieur, détaille le colonel Cheick Gadiri Condé directeur général par intérim des douanes. Nous allons partir en guerre contre ces personnes. Tous les services douaniers vont redoubler d'ardeur et de vigilance pour que ces produits-là atteignent les consommateurs du marché guinéen. »« Des prix discriminatoires »Un plafonnement qui n'est pas le même entre Conakry et le reste du pays, où les prix de ventes varient selon le transport. « Injuste » selon M'Bany Sidibé président de l'Union pour la défense des consommateurs de Guinée qui n'est pas satisfait du protocole d'accord : « Ce sont des prix discriminatoires. Il y a ceux du Grand Conakry et ceux de l'intérieur du pays. L'État devrait faire en sorte que les prix soient uniformes sur la totalité du territoire national. Si les consommateurs de Conakry sont désormais supérieurs aux consommateurs de l'intérieur, c'est très grave. »Pour éviter un trop grand décalage entre les différentes localités, l'association de consommateurs demande à l'État de retravailler sur les marges de distribution, et pas seulement sur celle des recettes douanières.
En Guinée, Amnesty International se mobilise contre les disparitions forcées d'opposants et d'acteurs de la société civile. Dernier kidnapping en date : celui de l'opposant Abdoul Sacko, qui a été enlevé le 19 février à son domicile de Conakry, et qui a été retrouvé en brousse dans un état critique, après avoir été visiblement torturé. Autres disparitions forcées : celles de Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah. On est sans nouvelles d'eux depuis plus de sept mois. Souleymane Sow est le directeur exécutif d'Amnesty International en Guinée. De passage à Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : En novembre dernier, vous avez lancé une campagne de pétition en Guinée pour le respect des droits de l'homme. Pourquoi cette initiative d'Amnesty International ? Souleymane Sow : Vous savez, c'était pour défendre le cas de Oumar Sylla alias Foniké Menguè et de Billo Bah, parce que ces deux personnes sont portées disparues depuis juillet 2024. Et donc c'était pour demander que ces deux camarades soient libérés. Alors en effet, voilà plus de sept mois que ces deux leaders de la société civile, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, ont été enlevés par des hommes en uniforme et fortement armés. Pensez-vous qu'ils sont encore vivants ? En tout cas, nous l'espérons. Nous interpellons, nous demandons aux autorités guinéennes, surtout à monsieur le procureur, de dire où en est cette enquête, est-ce qu'ils ont trouvé ? Ils ont des éléments ou pas ? Comme vous le savez, dans cette charte de la transition que les autorités ont proposée au peuple de Guinée, quand même, 28 articles de cette charte sur 80 articles portent sur les droits et les libertés fondamentales. Donc plus du tiers de ces articles concernent les libertés fondamentales. Donc, nous demandons aux autorités guinéennes de respecter leurs engagements et donc de libérer Oumar Sylla Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, et d'ailleurs aussi les autres disparus, ou au moins de dire au peuple de Guinée ce qui s'est passé sur le sol guinéen. Alors en effet, trois jours après leur disparition, le procureur de Conakry a annoncé l'ouverture d'une enquête. Où est-ce qu'on en est ? Malheureusement, nous n'en savons absolument rien. Aucune communication depuis la sortie de monsieur le procureur. Donc vous demandez la libération de ces deux leaders de la société civile ou à défaut ? Ou à défaut, que justice soit rendue comme l'ont demandé les familles de ces personnes. Autre enlèvement, celui du journaliste Habib Marouane. C'était le 3 décembre, il a été kidnappé dans son véhicule et depuis, on est sans nouvelles de lui. Et puis, tout récemment, le kidnapping de l'opposant Abdoul Sacko, il a été enlevé le 19 février à son domicile. Alors lui, c'est différent, il a été relâché le soir même, mais après avoir été torturé. Est-ce que vous avez de ses nouvelles aujourd'hui ? Nous, nous sommes très jeunes, mais pour ceux qui connaissent encore l'histoire de la Guinée, on ne pensait vraiment plus revoir des cas de disparitions forcées dans notre pays et que maintenant, en plus de cela, on parle de cas de tortures, il y a déjà eu des cas suspects, des cas de mort dans les prisons qui n'ont pas non plus été élucidés. Alors que la charte, je reviens sur cette charte de la transition, quand vous prenez l'article 11 de cette charte, « nul ne peut faire l'objet de torture, de peines ou traitements cruels, dégradants ou inhumains ». Quand il a été relâché au soir du 19 février, Abdoul Sacko avait été tellement frappé aux bras qu'il ne pouvait même plus tenir un téléphone. Est-ce que vous avez des nouvelles de lui ? Les témoignages que nous avons reçus de ses conseils disent qu'il est dans un état très, très critique. À la suite de ces actes de torture contre l'opposant Abdoul Sacko, l'ambassade des États-Unis à Conakry vient de se déclarer « profondément préoccupée » et de demander une enquête sur les circonstances de cet enlèvement d'une grande violence. Est-ce que cette initiative américaine peut changer la donne ? Nous espérons. Mais en plus de l'ouverture de cette enquête, nous irons demander qu'il y ait des résultats de ces enquêtes parce qu'il y a énormément d'enquêtes annoncées sans qu'on ait des résultats. Dans leur communiqué, les Etats-Unis demandent aussi « une enquête sur la situation des autres disparus », sous-entendu Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. Est-ce que les états-Unis peuvent être entendus par les autorités guinéennes ? Nous espérons bien, que ce soient les Etats-Unis, ou aussi les autres missions diplomatiques présentes en Guinée, ou nous attendons aussi, d'ailleurs, la Cédéao ou aussi l'Organisation de la Francophonie qui est très en contact avec les autorités guinéennes parce que la Guinée est partie de beaucoup de textes internationaux. Et parce que la Francophonie vient de réintégrer la Guinée Conakry, c'était au mois d'octobre dernier… Exactement. Donc nous pensons que parce que la Francophonie a accepté de réintégrer la Guinée selon des critères, donc ça serait quand même un moyen aussi de faire le point sur la situation des droits humains en Guinée. Après le lancement de votre campagne de pétition du mois de novembre dernier, vous avez demandé à être reçu par le Premier ministre. Est-ce que vous l'avez été ? Pour le moment, non. Nous n'avons pas encore été reçus, mais nous espérons bien qu'il va nous recevoir, sachant que notre actuel Premier ministre est quand même membre fondateur, je le rappelle, d'une des premières organisations de défense des droits humains dans le pays. Et donc en tant que défenseur, nous espérons quand même qu'il va nous recevoir pour que l'on puisse parler des sujets touchant à notre pays. À lire aussiEnlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah en Guinée: le gouvernement n'a «aucune nouvelle», selon Ousmane Gaoual Diallo
La photo d'Abdoul Sacko est à la Une de Ledjely, Guinée 7 ou encore Aminata. La presse guinéenne revient largement sur la libération de l'opposant, retrouvé vivant mais « dans un état critique » après avoir été enlevé tôt mercredi matin à son domicile. Africa Guinée s'en fait aussi l'écho, publiant le communiqué rédigé hier par les avocats d'Abdoul Sacko. « Notre client », disent-ils, « a été retrouvé par des paysans dans un état critique, torturé et abandonné par ses ravisseurs en brousse près le camp 66, dans la préfecture de Forecariah ». Guinée 7 reprend également les propos des avocats d'Abdoul Sacko, selon lesquels « en raison de son état critique, des dispositions ont été prises afin qu'il reçoivent les premiers soins dans une clinique de Conakry. En attendant le rapport médical complet de cette clinique », Abdoul Sacko a nous dit-on été « placé en lieu sûr pour des raisons de santé et de sécurité ». Les avocats d'Abdoul Sacko rappellent également qu'avant d'être enlevé, il avait été l'objet de menaces, qui les avaient conduits à porter plainte contre X.Réfugiés congolais au BurundiÀ la Une également, la guerre dans l'est de la République démocratique du Congo. Selon Afrik.com, plusieurs centaines de policiers congolais ont « quitté l'est de la RDC, ces derniers jours, pour se réfugier au Burundi, fuyant les violences et l'insécurité ». Ce qu'a confirmé le ministre burundais de l'intérieur, Martin Niteretse. Le ministre a dans le même temps précisé « que le Burundi avait accueilli un total de 20 000 réfugiés congolais dans la province de Cibitoké et 5000 dans la commune de Gihanga ». D'où une situation humanitaire « préoccupante », nous dit Afrik.com, le ministre burundais de l'intérieur a précisé que son pays « mobilisait actuellement des ressources pour apporter son aide à ces réfugiés, notamment en termes d'hébergement, de nourriture et d'assistance sanitaire ». « Le Burundi » remarque Afrik.com, « se trouve à un carrefour diplomatique difficile. Il a signé un accord de coopération militaire avec la RDC en septembre 2023, et se retrouve désormais en première ligne de cette crise migratoire ».Liste noireLa presse congolaise revient également sur les sanctions américaines imposées à un ministre rwandais et un responsable congolais de l'Alliance du Fleuve Congo -M23. « Les États-Unis sanctionnent James Karabere et Lawrence Kanyuka », titre Actualité.cd, « ils sont ajoutés à la liste noire du Bureau de contrôle des avoirs étrangers, pour leurs activités liées à la rébellion dans l'est du pays ». « Notre objectif », précisent les États-Unis, « est de demander des comptes à ces responsables qui permettent les activités déstabilisatrices des RDF et du M23 dans l'est de la RDC ». De son côté, Objectif-infos.cd, s'attarde sur le profil de « James Kabarebe, le ministre rwandais de la coopération régionale, au cœur du soutien du Rwanda au M23 ». Les États-Unis sanctionnent également Lawrence Kanyuka, « porte-parole du M23 et de l'Alliance du Fleuve Congo et deux de ses sociétés enregistrées au Royaume-Uni et en France ». « À en croire le département américain du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier », conclut Objectif-infos.cd, « les États-Unis restent déterminés à garantir une solution pacifique de ce conflit ».RévisionEnfin en Côte d'Ivoire, « la France rétrocède le camp militaire de Port-Bouët ». C'est à la Une de Média Afrique News. Le site d'information précise que la cérémonie organisée hier « s'inscrit dans le cadre d'une révision de la présence militaire française en Afrique ». « Le 20 janvier dernier », poursuit Média Afrique News, « un bataillon de 90 parachutistes ivoiriens a pris ses quartiers dans le camp, bénéficiant d'infrastructures modernes pour améliorer leur préparation opérationnelle », Koaci de son côté, rend compte de la cérémonie organisée hier, lors de laquelle le ministre français de la défense Sébastien Lecornu, a estimé que « la France ne disparaissait pas mais qu'elle transformait sa présence ».
Nous sommes dans le sud ouest du Sénégal, dans le Siné Saloum, car c'est là que le programme des Petites initiatives a décidé de fêter ses 20 ans en réunissant ses partenaires. 80 personnalités sont venues de plus de 20 pays du continent africain. Ces femmes et ces hommes engagent leur vie. Ils se battent au quotidien pour protéger les richesses naturelles de leurs territoires avec et pour les communautés qui en dépendent. Ils défendent des espèces protégées ou remarquables comme les grands singes ou les lamentins, ils gèrent les conflits hommes-faune, ils créent des aires protégées communautaires terrestres ou marines. Leur détermination et leur enthousiasme forcent l'admiration car la tâche est rude, Ils se sentent souvent seuls dans leur combat mais cette semaine, ce forum les rassemble.Avec :- Odette Kamano de Guinée-Conakry, juriste, elle se bat contre le trafic des espèces protégées avec son association ACPE pour Action Citoyenne pour la protection de l'environnement- Guillaume Tati du Congo-Brazzaville où il dirige l'ONG ESI Congo qui travaille avec les communautés dans le district de Kakamoeka, dans le sud-ouest du pays, pour protéger les grands singes. Il dirige aussi l'Alliance pour la conservation des grands singes d'Afrique centrale- Mikhail Padonou du Bénin. Il est chargé de projet au sein de l'association Éco Bénin qui développe, depuis 25 ans, des projets d'écotourisme avec les communautés dans tout le pays- Paul Esteve, coordinateur du Programme des petites Initiatives du Comité français de l'UICN.
Guinea's military junta has given political parties until January 31 to hold party conventions or face a total ban from all political activities in the country. Some parties have begun holding their conventions, while others, especially major political parties, have dismissed the ultimatum. Reporter Karim Kamara has more from Conakry.
Question posée par les parties signataires, qui regroupent partis politiques et organisations de la société civile. Dans un communiqué publié notamment par le journal en ligne Malikilé, ces parties signataires s'inquiètent : « suite au discours à la Nation du Chef de l'État le 31 décembre dernier, nous exprimons notre surprise quant à l'absence de mention des élections, notamment celles devant mettre fin à la période transitoire de cinq ans que traverse le pays, équivalant à un mandat électoral. Nous rappelons que la date de retour à l'ordre constitutionnel, fixée unilatéralement par les Autorités après plusieurs reports, reste floue pour le peuple malien. Malgré l'inscription au Budget de l'État des ressources pour les élections en 2025, nous restons préoccupées par l'incertitude régnante. Nous regrettons les réformes engagées de manière unilatérale, sans concertation ni chronogramme clair ».Bref, pour les Parties signataires, les militaires au pouvoir à Bamako outrepassent leurs droits, décident de tout, et surtout, ont bien l'intention de rester au pouvoir…Un pouvoir qui ne fait plus peur ?Opinion radicalement différente pour Le Pouce, dont les éditoriaux sont publiés sur le site Maliweb. Le Pouce qui estime a contrario que les militaires maliens ne vont pas assez loin… « Existe-t-il ou non une autorité de l'État au Mali ?, s'interroge-t-il. Si des individus peuvent se permettre encore de défier les autorités de la nation sur n'importe sujet d'intérêt national, c'est que l'autorité de l'État est encore loin d'être assumée. Et c'est un peu inquiétant à ce stade de la transition que de savoir que Assimi et ses hommes ne font plus peur. Car, pour redresser un peuple, l'éduquer aux valeurs, il faut une certaine rigueur et cette rigueur, bon nombre de Maliens pensaient l'apercevoir à travers ce pouvoir de transition. Le danger en effet, c'est lorsqu'un pouvoir ne fait plus peur, insiste Le Pouce, et que le laisser-aller s'installe petit à petit annonçant un retour aux anciennes mauvaises habitudes ».« Le cirque ambulant de la transition » Autre son de cloche, avec ce récent coup de gueule de l'écrivain guinéen Tierno Monénembo dans Le Point Afrique… Tierno Monénembo qui met dans le même sac le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger et qui dénonce « le cirque ambulant de la transition » : « il vaudrait peut-être mieux supprimer le mot transition du vocabulaire africain, affirme-t-il. C'est un mot indécent que d'ailleurs plus personne n'ose prononcer, un canular, un spectacle de mauvais goût qui entraîne le cauchemar partout où il se produit. À Bamako, à Conakry, à Ouagadougou comme à Niamey, on ne veut plus entendre parler de droits de l'homme, de démocratie ou de calendrier électoral. C‘est la normalisation, le retour en fanfare du pouvoir kaki comme aux belles heures de Mobutu et de Bokassa ».En tout cas, pour en revenir au Mali, la situation politique est d'autant plus compliquée que les finances du pays sont dans le rouge… C'est du moins ce qu'affirme Jeune Afrique au détour d'un article sur les forces russes présentes dans le pays : « les caisses maliennes sont vides. L'achat de matériel militaire, le recrutement de soldats ont épuisé les finances publiques. Le retrait des partenaires internationaux a creusé la dette. La crise est multiple. Les investissements sont en berne, le secteur de la santé s'essouffle, les délestages sont incessants. La junte doit trouver de l'argent et vite ».Louise Marie Thérèse, métisse, fille de Louis XIV…Enfin, à lire ou plutôt à voir sur le site du Monde Afrique, le premier épisode d'une mini-série vidéo sur quatre femmes noires oubliées qui ont marqué l'histoire de France…Avec comme narratrice, l'actrice Aïssa Maïga. Le premier épisode est consacré à Louise Marie Thérèse, née à Versailles vers 1675. « Pendant des siècles, la légende voulait qu'elle soit la fille illégitime de Marie-Thérèse d'Autriche, la reine de France, née d'une liaison secrète avec un amant noir, relate Le Monde Afrique. Mais une récente exploration des archives historiques propose une autre hypothèse. Le dépouillement de documents en France, en Autriche, en Espagne et au Vatican, ainsi qu'aux archives départementales de Seine-et-Marne suggère qu'il s'agirait plutôt de la fille du roi Louis XIV. Sa mère pourrait être une comédienne noire, vendue, jeune enfant, au premier comédien du roi, pour jouer les rôles de “sauvagesse“ ».Enfant métisse, enfant illégitime, enfant cachée, enfant oubliée, Louise Marie Thérèse passera toute son existence dans un couvent… Avant, 350 ans plus tard donc, de renaître dans cette série du Monde Afrique sur les femmes noires qui ont marqué l'histoire de France.
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, Quand les diplômés africains ne rentrent pas au pays, un gâchis pour les PME ? Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch- Baba Alimou Barry, 35 ans créateur de Fellah immobilier, entreprise de gestion, d'achat et de ventes immobilières à Conakry, Guinée. Partie 2 : Les PME agroalimentaires en Afrique : quand les diplômés africains ne rentrent pas au pays, un gâchis pour les PME ? - Régis Facia, président du groupe Top Chrono, Bénin - Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch.et des témoignages de jeunes diplômés. Programmation musicale : ► Toma Toma - Ruger & Tiwa Savage► Kampé - Joé Dwèt Filé.
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, Quand les diplômés africains ne rentrent pas au pays, un gâchis pour les PME ? Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch- Baba Alimou Barry, 35 ans créateur de Fellah immobilier, entreprise de gestion, d'achat et de ventes immobilières à Conakry, Guinée. Partie 2 : Les PME agroalimentaires en Afrique : quand les diplômés africains ne rentrent pas au pays, un gâchis pour les PME ? - Régis Facia, président du groupe Top Chrono, Bénin - Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch.et des témoignages de jeunes diplômés. Programmation musicale : ► Toma Toma - Ruger & Tiwa Savage► Kampé - Joé Dwèt Filé.
Cette semaine, le Club RFI Labé en Guinée-Conakry parle de la 5ème édition de l'Olympiade des écoles. Des élèves, collégiens et lycéens de la région vont se retrouver pour participer, durant plusieurs semaines, à une compétition d'éloquence, de poésie, de slam et de dictée. Ces rencontres auront lieu dans les différents établissements scolaires. Avec la participation de Mamadou Saïfoulaye Diallo, Boubacar Siddy Diallo, Club RFI Labé.Cousin/Invité du Club RFI : Barry Mamadou, responsable incubateur, accompagnement de stages à l'Université UNC à Conakry.Musique : « J'oublie pas », Diani.Réalisation : Guillaume Buffet.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur les exportations de matériels militaires français en Afrique, les menaces de Trump d'annexer le Groenland et l'élection du nouveau président libanais. Vente d'armes françaises : quels pays africains sont les plus gros acheteurs ?Le ministère des Armées français a publié son rapport annuel des exportations d'armement dans le monde. Pour le continent africain, le Sénégal est le deuxième plus gros importateur. Avec le retrait militaire annoncé de la France, doit-on également s'attendre à une baisse des commandes et des importations du Sénégal ? Comment expliquer le grand nombre de commandes passées par l'Angola, qui s'élève à 400 millions d'euros ? De quel type d'armes s'agit-il ? Avec Franck Alexandre, journaliste spécialiste des questions de défense et de sécurité à RFI Groenland : doit-on prendre les menaces de Donald Trump au sérieux ? Le président élu américain a déclaré à plusieurs reprises vouloir s'emparer du Groenland, un territoire appartenant au Danemark. Quels sont les intérêts stratégiques de cette immense île ? Comment Donald Trump compte-t-il s'y prendre ? Est-ce un vrai projet ou un coup de bluff ? Avec Carlotta Morteo, journaliste au service international de RFI Liban : un général élu présidentAprès deux ans sans président de la République, le pays a désormais un chef d'État. Joseph Aoun, le commandant en chef de l'armée, a été élu par les députés. Quelles conséquences son élection pourrait avoir dans la région ? Quelles relations entretient-il avec le Hezbollah ? Avec Pierre Olivier, journaliste au service international de RFIEt en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taïeb.Retour sur une image qui a fait le tour des réseaux sociaux. Cette semaine, l'opposant guinéen Aliou Bah poing levé après sa condamnation.En Guinée, l'opposant Aliou Bah vient d'être condamné à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » à l'encontre du président de la transition, Mamadi Doumbouya. En sortant du tribunal, avant d'être conduit à la prison civile de Conakry, il lève son poing vers le ciel, en signe de résistance. Comment les internautes ont-ils réagi à ce geste ? Que pensent-ils du verdict ?
En Guinée Conakry, le référendum constitutionnel pourrait avoir lieu au mois de mai et les élections générales au mois d'octobre. C'est le calendrier que dévoile le porte-parole du gouvernement sur RFI. Ousmane Gaoual Diallo s'exprime aussi sur Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, six mois jour pour jour après la disparition forcée des deux leaders de la société civile. De passage à Paris, Ousmane Gaoual Diallo, à la fois ministre des Transports et porte-parole du gouvernement guinéen, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Voilà 6 mois, jour pour jour, que les 2 leaders du FNDC, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ont été enlevés à Conakry par des hommes en uniforme. Depuis le 9 juillet, on est sans nouvelles d'eux. Quelles sont vos informations à leur sujet ?Ousmane Gaoual Diallo : Écoutez, je pense que le ministre de la Justice ou le procureur général devrait faire un point de situation. Nous attendions ce point en fin d'année, au mois de décembre, puisque les enquêtes sont ouvertes de ce point de vue-là, et je pense que, très rapidement, ils devraient prendre la parole pour donner plus amples informations sur l'évolution de l'enquête.Est-ce que ça veut dire que on va avoir la confirmation qu'ils ont bien été enlevés par des forces qui dépendent des autorités guinéennes, sans doute des forces spéciales ?Ça, nous sommes catégoriques là-dessus : ils n'ont pas fait l'objet d'enlèvement par les autorités, par les institutions, par les forces spéciales ou des agents de police judiciaire. Simplement, les témoins de leur enlèvement sont formels : ils ont été kidnappés par des hommes en arme et en uniforme militaire. Donc, même s'ils n'ont pas été enlevés par des forces officielles, beaucoup pensent qu'ils ont tout simplement été kidnappés par un service secret qui n'obéit qu'aux militaires du CNRD.C'est difficile, parce que nous ne connaissons pas l'existence de services secrets qui n'obéissent qu'au CNRD. Donc, ça ne repose pas sur des faits vérifiables.Est-ce que Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah sont vivants ?J'espère qu'ils sont vivants. Je prie Dieu qu'ils soient vivants, moi, je ne peux pas nourrir l'idée qu'ils soient morts, parce que ce serait connu. Je pense que c'est peut-être plus facile que des gens restent vivants sans donner de nouvelles, mais les morts, elles parlent tout de suite. Je crois qu'ils sont vivants, j'espère qu'ils sont vivants et je pense que c'est l'attente de tout le monde, des autorités comme des citoyens de ce pays.Autre sujet très préoccupant pour l'opinion publique guinéenne et internationale, c'est la condamnation ce 7 janvier à 2 ans de prison de l'opposant Aliou Bah pour offense au chef de l'État. La Fondation de l'innovation pour la démocratie, par exemple, que dirige Achille Bembé, dénonce « la volonté du pouvoir guinéen de faire taire ou de pousser à l'exil toute voix dissidente ».Ça, c'est le discours qui est entretenu. Mais il faut faire la distinction entre la critique et la diffamation, parce que la diffamation est sanctionnée pénalement alors que la critique, elle est acceptée dans les démocraties en construction que nous essayons de faire dans nos pays. Donc, il ne faut pas considérer que ce soit une volonté des autorités de museler ou de pousser à l'exil. Aucun responsable politique n'est poussé à l'exil, à ce jour, pour des faits liés à la liberté d'expression ou à des critiques.Oui, mais franchement, deux ans de prison pour une prétendue offense au chef de l'État ? Je ne vais pas commenter cette action, d'autant mieux que c'est un processus judiciaire qui est en cours. J'ose espérer qu'ils seront plus cléments à l'étape suivante.Oui, parce que les avocats font appel ?Voilà, exactement. Donc, j'ose espérer qu'ils seront cléments et que cela va amener aussi à développer des discours plus apaisants, pour faire en sorte que le vivre-ensemble dans notre pays soit quelque chose d'important pour chaque acteur.Voilà 3 ans que les militaires du CNRD sont au pouvoir pour redresser la situation du pays. Et pourtant, la population continue de protester contre la vie chère. Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que vous n'avez pas un bon bilan ?Beaucoup de choses ont connu des améliorations substantielles, au niveau du pouvoir d'achat, de l'offre de la prise en charge sociale, parce que les salariés guinéens ont une prise en charge de plus de 70% des coûts des soins, et ça, c'est quelque chose de nouveau. Il y a une augmentation considérable des revenus. D'ailleurs, à l'occasion du discours de l'an, le chef de l'Étata annoncé une augmentation de 30% du traitement indiciaire des fonctionnaires. Il faut profiter des investissements importants qui arrivent dans le pays pour que les populations puissent bénéficier du développement économique et des investissements nouveaux qui arrivent.Le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, avait promis de quitter le pouvoir avant le 31 décembre 2024. Il ne l'a pas fait et à ses vœux du Nouvel An, il a déclaré que la date du référendum constitutionnel serait annoncée lors de ce premier trimestre. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?En tous les cas, l'exigence du chef de l'État est de faire en sorte que le référendum ait lieu avant la fin du premier semestre. Donc, dans les prochains jours, je pense que le ministère de l'Administration du territoire devrait nous donner un calendrier plus précis. Donc il ne reste plus qu'à élaborer un fichier électoral et à aller à ce référendum qui est attendu pour le retour à l'ordre constitutionnel.Donc, un référendum avant le 30 juin ?Avant le 30 juin.Au mois de mai ? Probablement au mois de mai.Et les élections générales ?Les élections alors présidentielles qui devraient suivre, je pense, ou les élections législatives, ne pourraient peut-être intervenir qu'au début du 4e trimestre, au mois d'octobre. Parce que on a une longue période pluvieuse qui n'est pas propice à l'organisation des élections. Je pense qu'il faut compter à partir de septembre, octobre pour les élections suivantes.À lire aussiGuinée: six mois sans nouvelles des opposants Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah À lire aussiGuinée: Conakry paralysée par une manifestation contre la prolongation de la transition
Manifestation avant-hier lundi à Conakry des forces vives de Guinée, condamnation hier à 2 ans de prison de l'opposant Aliou Bah : la situation socio-politique se crispe en Guinée.« Reconnu coupable d'offense au chef de l'Etat, Aliou Bah a donc été condamné à deux ans ferme hier par le tribunal de première instance de Kaloum, pointe le site AfricaGuinée. Mais la bataille est loin d'être terminée, s'exclame-t-il. Car les avocats du président du parti Mouvement Démocratique Libéral rejettent cette décision. Maître Pépé Antoine Lamah et ses confrères annoncent une procédure d'appel pour casser la sentence. “Au terme de ce procès de la honte, le tribunal de ce siège vient de nous jeter à la figure cette triste décision, dénoncent-ils. C'est une journée triste pour la liberté d'expression, c'est un coup dur pour la démocratie guinéenne, c'est une véritable régression dans le processus d'édification de l'État de droit. »Avant-hier, donc, rapporte le site AConakry Live, « une partie du grand Conakry, notamment l'axe Le Prince, a vibré au rythme de la manifestation des Forces vives de Guinée », avec comme mot d'ordre : le départ de la junte et la mise en place d'une transition civile.« En dépit du caractère pacifique de la manifestation, les agents des Forces de Défense et de Sécurité ont trouvé le moyen de faire usage de leurs armes à feu, déplorent les organisateurs, tuant ainsi un jeune du nom de Mamadou Bailo Sidibé et blessant plusieurs autres par balles.Il y a eu aussi de nombreuses arrestations ciblées de responsables de l'UFDG et de centaines de jeunes gens, dont la plupart sont des mineurs. »Engagements non tenus…« Guinée : Mamadi Doumbouya face à une contestation grandissante », constate le site Sahel Tribune à Bamako. Depuis deux jours, précise-t-il, « la Guinée est plongée dans une spirale de contestations massives à l'appel des Forces vives de Guinée, cette coalition d'opposition regroupant partis politiques et organisations de la société civile. Il est reproché au général Doumbouya de ne pas respecter les engagements pris auprès de la CEDEAO pour une transition démocratique. La promesse initiale de restituer le pouvoir aux civils d'ici le 31 décembre dernier s'est heurtée à l'absence de calendrier électoral clair. Cette situation exacerbe les frustrations d'une population en quête de stabilité politique et économique, mais qui se retrouve confrontée à un régime perçu comme autoritaire. »Commentaire du site malien : « la crise guinéenne prouve que le pouvoir ne peut se maintenir indéfiniment sans ancrage populaire. L'avenir de la Guinée dépendra de la capacité de ses dirigeants à répondre aux aspirations d'un peuple fatigué des promesses non tenues, mais déterminé à façonner son destin. »Jean-Marie Le Pen : un « racisme décomplexé »A la Une également : la mort de Jean-Marie Le Pen vue d'Afrique…Avec des commentaires cinglants…« Le raciste s'en est allé », titre ainsi Le Pays au Burkina Faso. « Le Pen n'avait jamais caché son aversion pour les Noirs qu'il accusait d'être à l'origine de tous les malheurs de la France. (…) L'une de ses trouvailles pour réduire la démographie galopante en Afrique avait été d'encourager la propagation de l'épidémie d'Ebola : “Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois“, avait-il lancé, provoquant un tollé général. »« Le “Menhir breton“ du FN n'aimait pas les Africains ! », renchérit le quotidien Aujourd'hui.« Jean-Marie Le Pen, soixante ans d'un racisme décomplexé », insiste Jeune Afrique qui dresse un « florilège nauséabond » des propos racistes, antisémites ou homophobes du fondateur du Front national.« Autant d'outrances dont Jean-Marie Le Pen usait et abusait, pointe le site panafricain, pour exister médiatiquement, tout en donnant à voir le réel fondement idéologique du FN. Et qui ont ouvert la voie à une libération du discours raciste en France. »En tout cas, relève le site Afrik.com, « l'héritage de Jean-Marie Le Pen, aussi contesté et controversé soit-il, continue de marquer la France et l'Europe. Les tensions liées à l'immigration et à l'identité nationale continueront de nourrir les débats politiques. Et les idées qu'il a portées résonnent dans une large part du débat public, jusqu'en Afrique, où le nationalisme et le rejet de l'immigration prennent parfois des formes similaires. »
En Guinée, la ville de Conakry a été ralentie par une manifestation organisée par l'opposition, et interdite par les autorités, pour réclamer le départ de la junte en Guinée. Les transports et commerces ont été fortement perturbés par cette manifestation, même si l'important dispositif policier et les mises en garde des autorités ont dissuadé les opposants de sortir en nombre.
Transportation and trade in Guinea's capital, Conakry, were halted Monday by opposition protesters calling for the nation's military leaders to return Guinea to democratic rule. Guinean authorities told AFP they banned the protest because they weren't notified. Daouda Mohamed Camara, editor-in-chief at Espace FM, tells VOA's James Butty the political parties stopped recognizing the military's authority at the end of last year.
Il ne fait pas bon s'opposer aux juntes militaires au pouvoir au sein de l'Alliance des États du Sahel et même commenter leurs actions… Les exemples se multiplient.Au Mali, depuis plus d'une semaine, aucune nouvelle de Naby Ibrahim Togola, le président du parti Nouvelle Vision pour le Mali. « L'inquiétude grandit à Bamako, relève le site Afrik.com. Sa famille, l'opposition et de nombreux citoyens réclament des explications sur cette disparition qui soulève bien des questions sur la situation démocratique du pays. Les faits remontent au 28 décembre dernier, précise le site panafricain. En fin d'après-midi, des hommes armés en civil, se présentant comme des gendarmes, ont emmené de force l'opposant ».Par la suite,« les recherches dans les commissariats et brigades d'enquête de la capitale n'ont donné aucun résultat. “Nous pensons qu'il est détenu dans une prison secrète par les services de la Sécurité d'État“, indique un membre de son entourage. À la tête du NVPM et membre de la coalition Jigiya Koura, Naby Ibrahim Togola incarne une jeunesse engagée pour un retour à l'ordre constitutionnel, relève encore Afrik.com. Ses projets politiques, notamment le lancement d'un nouveau mouvement d'opposition, ont fait de lui une figure montante de la scène politique malienne ».« L'inquiétude dépasse les cercles familiaux, renchérit Maliweb à Bamako. Des organisations de la société civile, des partis politiques et de nombreux citoyens s'interrogent : comment une telle disparition peut-elle survenir sans réponse immédiate des autorités ? » Chape de plomb sur la GuinéeEn Guinée, à présent, note Le Monde Afrique, deux ans de prison ferme ont été récemment requis contre un opposant pour offense au chef de la junte. « Le chef du Mouvement démocratique libéral, Aliou Bah, avait été arrêté le 26 décembre et écroué quelques jours plus tard. L'opposant nie les reproches à son encontre, un de ses avocats dénonce “un procès de la liberté d'opinion“. L'interpellation d'Aliou Bah, pointe Le Monde Afrique, est la dernière en date d'une longue série dans le cadre des sévères restrictions des libertés imposées par la junte ». Par ailleurs, note encore le journal, « deux opposants sont portés disparus depuis leur arrestation, en juillet, par des hommes armés. Et, deux officiers, dont l'ancien chef d'état-major de l'armée et ex-numéro deux du régime militaire, et un médecin sont morts dans des circonstances obscures après leur arrestation ces derniers mois ».À cette répression sans bornes en Guinée, s'ajoute un immobilisme politique pesant… Le président Doumbouya a promis un référendum constitutionnel qu'on attend toujours, avant une éventuelle élection présidentielle… Une lenteur critiquée par l'Alliance nationale pour l'alternance démocratique, note Ledjely à Conakry. Son leader, Souleymane Souza Konaté, appelle le général Doumbouya « à se libérer des influences néfastes qui l'entourent et à tendre la main à des personnalités politiques expérimentées. Car, poursuit-il, toute tentative de prise de pouvoir ou de report sine die des élections ne fera qu'aggraver la crise et plonger notre pays dans une instabilité prolongée ».Niger : Tchangari en prisonEt puis au Niger, l'opposant Moussa Tchangari a été incarcéré vendredi après un mois de garde à vue…« Le secrétaire général de l'association nigérienne Alternative espaces citoyens fait partie des voix critiques envers le régime militaire arrivé au pouvoir au Niger à la suite du coup d'État du 26 juillet 2023, rappelle Jeune Afrique. Il avait notamment qualifié ce coup de force de “recul“ de la démocratie et avait par le passé exprimé “son soutien total“ à l'ex-président Mohamed Bazoum, toujours détenu dans sa résidence officielle avec son épouse. (…) D'après son association, il est poursuivi pour “apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l'État“ et “association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme“ ».« Le nouvel âge d'or des généraux de salon et des maréchaux de pacotille »Dans Le Point Afrique, l'écrivain guinéen Tierno Monénembo dénonçait récemment la dérive autoritaire, la censure et l'impunité qui règnent dans les pays sahéliens. « À Bamako, à Conakry, à Ouagadougou comme à Niamey, on ne veut plus entendre parler de droits de l'homme, de démocratie ou de calendrier électoral, soupire-t-il. C'est la normalisation, le retour en fanfare du pouvoir kaki comme aux belles heures de Mobutu et de Bokassa. (…) C'est le black-out. Sonnées, les forces politiques et les organisations des droits de l'homme vacillent entre fureur et résignation alors que la communauté internationale fait semblant de regarder ailleurs. C'est le nouvel âge d'or des généraux de salon et des maréchaux de pacotille, s'exclame encore Tierno Monénembo. Nos nouveaux despotes peuvent sans retenue manier les ciseaux et brandir la trique ».
Afropop, zouk et yole traditionnel de Guinée et écriture automatique. (Rediffusion) Notre 1er invité est Olivier Conan pour son nouveau projet Combo Daguerre.Basé à New York, Combo Daguerre est le nouveau projet d'Olivier Conan qui, après avoir passé plus d'une décennie immergé dans le monde de la cumbia psychédélique avec son groupe Chicha Libre, a maintenant mis au point un répertoire original de thèmes francophones joué en mode psychédélique. Le groupe est composé de musiciens latins établis à Brooklyn, et les influences multiples comprennent le boléro, la cumbia, le rock 60's ainsi que d'évidentes influences gainsbouriennes et surréalistes. Chicha Libre est devenu un groupe culte en Amérique du Sud et au Mexique et Combo Daguerre est un peu l'héritier francophone d'un projet qui n'aurait pu naître qu'à New York où les frontières culturelles et linguistiques sont fluides et les influences pan-latines débordent sur tous les mondes musicaux : du rock, au hip-hop - et maintenant la chanson. Les thèmes à la fois joyeux et sérieux sont ceux de l'exil, de la nostalgie déplacée et d'une langue frelatée par la distance. Le dessin qui illustre la pochette tire son inspiration des têtes de cheval des boucheries chevalines parisiennes. Un symbole bicéphale qui représenterait un empire disparu ?Après 30 ans passés à Brooklyn, terre peu sainte où le français n'existe que dans des formes créolisées, mon français boite des deux jambes. Ma nostalgie se nourrit d'une langue et de souvenirs tous les deux reconstitués. Je ne contrôle ni la grammaire, ni le lexique, ni même la chronologie. Les images de mon enfance parisienne sont maculées, mâtinées d'images de mes aïeux, de photos de classe et de cartes postales d'une autre époque. Mes souvenirs pourraient être ceux d'un autre. Je, bien sûr, pourrait être un autre. Le Paris où je crois avoir grandi est peut-être bien celui de Rivette et de Truffaut. En tout cas, je crois le reconnaitre dans le Daguerréotypes de Varda (parce que j'ai été un enfant du 14ème), voire dans Les Maléfices de Jacques Yonnet ou Les Nuits de Paris de Restif de la Bretonne. Les paroles de Combo Daguerre sont placées sous le signe de Fracassines - une chanson écrite Dieu sait quand et Dieu sait comment, et qui est apparue - comme une vierge chrétienne - sans prévenir. Génération spontanée, écriture automatique. Le reste de l'album est parsemé de bribes inconsciemment glanées au hit-parade de la poésie française parce qu'après trente ans d'absence, tout ce qui demeure de cette culture enfouie, c'est une eau polluée dans laquelle flottent les scories d'une culture française élémentaire. Fracassines est un travail automatique avec peu d'interventions conscientes. Olivier Conan.Titres jouésFracassinesParoles trouvées sur mon écran d'ordinateur sans souvenir de les avoir écrites. Qu'elles ne signifient pas grand-chose est presque rassurant.88 rue Daguerre Cumbia Instrumentale du guitariste péruvien Felipe Wurst. 88 rue Daguerre est l'adresse d'Agnès Varda.Daguerre ParisLe Petit BossuChanson du XVIème siècle. La version qu'Yvonne George chantait dans les années 20 était en fait une icône de l'élite littéraire de l'époque. Amie de Cocteau (qui ne l'était pas ?) et de sa coterie. Desnos tombe amoureux d'elle et lui dédie son A la Mysterieuse (j'ai tant rêvé de toi..) et en fait l'héroïne de son roman «Le vin est tiré». Yvonne George n'est pas convaincue. Elle préfère les femmes, et l'opium. Elle meurt à 33 ans, comme une rock star. ► Album Fracassines (Barbès Rd 2024).Site Combo Daguerre - facebook - Barbès Records bandcamp.Puis nous recevons Abdoulaye Kouyaté dans la #SessionLive pour la sortie de l'album Fefanyi – Le Bienfaiteur.Après des années passées à sublimer les musiques des artistes qu'il accompagne par son jeu de guitare et la douceur de sa Kora (Ba Cissoko, Mariama, Jain et Gabi Hartmann entre autres), Abdoulaye Kouyaté met son énergie créatrice dans un projet personnel qui rassemble ses compositions originales. En plus du guitariste virtuose, on découvre qu'Abdoulaye Kouyaté est un orfèvre de mélodies et un chanteur au timbre feutré. Tantôt profonde et touchante, tantôt rythmée et dansante, sa musique métissée oscille entre ballades, instrumentaux à la kora et des morceaux aux sonorités afropop empruntant leur rythmique au coupé décalé, au zouk ou au yolé traditionnel de Guinée. Abdoulaye confie la réalisation de l'album à Patrick Ruffino et s'accompagne de Yannick Vela à la basse et Nicolas Grupp à la batterie. L'album est enrichi par les précieuses contributions du joueur de flûte peule Dramane Dembele, de la chanteuse Gabi Hartmann, du bassiste Guy Nsangué, du saxophoniste Robbie Marshall, du violoncelliste Guillaume Latil, du djembefola Dartagnan Camara et des choeurs de la chanteuse Djene Kouyaté.Ce premier disque affiche une diversité étonnante. Chantés en Soussou (la langue de la capitale guinéenne, Conakry) et en français, plusieurs titres s'inspirent de la jeunesse romanesque d'Abdoulaye dans le Conakry des années 1990-2000. Une époque où il se perfectionnait à la guitare en suivant à la trace les musiciens de son quartier, animait avec son groupe de folles soirées expatriés au Grand Hôtel Camayenne, et tombait amoureux pour la première fois (Inondi, Doumedira, On fait quoi ? et Nitanama notamment). À l'insouciance guinéenne, succède la jungle de l'Europe, la vie d'adulte, les responsabilités, le froid, et les apprentissages difficiles. Ces leçons de vie inspirent notamment les morceaux Douniéma (le rancunier), Saré (tout à un prix) ou Inamakana (si tu ne peux pas aider ton prochain, ne l'enfonce pas). Le morceau Fefanyi (le bienfaiteur) qui donne le titre de l'album reprend la tradition des griots, dont les Kouyaté sont issus, de « chanter les louanges » des grands Hommes, des généreux bienfaiteurs. Suivant le chemin ouvert par son père Sekou Kouyaté, griot moderne, guitariste respecté et chef d'orchestre de Miriam Makeba durant ses années d'exil en Guinée, Abdoulaye Kouyaté façonne son jeu de guitare à l'écoute du jazz, du funk, du reggae, le Son Cubano ou de la Biguine antillaise tout en lui donnant des sonorités mandingues. Il cite Paul Simon et Georges Benson en inspiration. En Guinée, on l'affuble du surnom «jazzman» en raison de son style qui s'écarte du mandingue traditionnel. Lorsque son père tombe malade, Abdoulaye le remplace en tant que joueur de kora dans Circus Baobab. Avec ce premier cirque d'Afrique de l'Ouest, il sillonnera le monde pendant une décennie, avant de s'établir à Marseille puis à Paris. Titres interprétés au grand studio- Inondi Live RFI - Toi Tu Penses nous on bouge, extrait de l'album- Inamakana Live RFILine Up : Abdoulaye Kouyaté - voix, guitare - Thierry Fournel - guitare - Yannick Vela - basse - Nicolas Grupp – batterieSon : Benoît Letirant, Mathias Taylor► Album Fefanyi – Le Bienfaiteur (Reva prod – Rock'n hall 2024)Site - YouTube - Facebook
Afropop, zouk et yole traditionnel de Guinée et écriture automatique. (Rediffusion) Notre 1er invité est Olivier Conan pour son nouveau projet Combo Daguerre.Basé à New York, Combo Daguerre est le nouveau projet d'Olivier Conan qui, après avoir passé plus d'une décennie immergé dans le monde de la cumbia psychédélique avec son groupe Chicha Libre, a maintenant mis au point un répertoire original de thèmes francophones joué en mode psychédélique. Le groupe est composé de musiciens latins établis à Brooklyn, et les influences multiples comprennent le boléro, la cumbia, le rock 60's ainsi que d'évidentes influences gainsbouriennes et surréalistes. Chicha Libre est devenu un groupe culte en Amérique du Sud et au Mexique et Combo Daguerre est un peu l'héritier francophone d'un projet qui n'aurait pu naître qu'à New York où les frontières culturelles et linguistiques sont fluides et les influences pan-latines débordent sur tous les mondes musicaux : du rock, au hip-hop - et maintenant la chanson. Les thèmes à la fois joyeux et sérieux sont ceux de l'exil, de la nostalgie déplacée et d'une langue frelatée par la distance. Le dessin qui illustre la pochette tire son inspiration des têtes de cheval des boucheries chevalines parisiennes. Un symbole bicéphale qui représenterait un empire disparu ?Après 30 ans passés à Brooklyn, terre peu sainte où le français n'existe que dans des formes créolisées, mon français boite des deux jambes. Ma nostalgie se nourrit d'une langue et de souvenirs tous les deux reconstitués. Je ne contrôle ni la grammaire, ni le lexique, ni même la chronologie. Les images de mon enfance parisienne sont maculées, mâtinées d'images de mes aïeux, de photos de classe et de cartes postales d'une autre époque. Mes souvenirs pourraient être ceux d'un autre. Je, bien sûr, pourrait être un autre. Le Paris où je crois avoir grandi est peut-être bien celui de Rivette et de Truffaut. En tout cas, je crois le reconnaitre dans le Daguerréotypes de Varda (parce que j'ai été un enfant du 14ème), voire dans Les Maléfices de Jacques Yonnet ou Les Nuits de Paris de Restif de la Bretonne. Les paroles de Combo Daguerre sont placées sous le signe de Fracassines - une chanson écrite Dieu sait quand et Dieu sait comment, et qui est apparue - comme une vierge chrétienne - sans prévenir. Génération spontanée, écriture automatique. Le reste de l'album est parsemé de bribes inconsciemment glanées au hit-parade de la poésie française parce qu'après trente ans d'absence, tout ce qui demeure de cette culture enfouie, c'est une eau polluée dans laquelle flottent les scories d'une culture française élémentaire. Fracassines est un travail automatique avec peu d'interventions conscientes. Olivier Conan.Titres jouésFracassinesParoles trouvées sur mon écran d'ordinateur sans souvenir de les avoir écrites. Qu'elles ne signifient pas grand-chose est presque rassurant.88 rue Daguerre Cumbia Instrumentale du guitariste péruvien Felipe Wurst. 88 rue Daguerre est l'adresse d'Agnès Varda.Daguerre ParisLe Petit BossuChanson du XVIème siècle. La version qu'Yvonne George chantait dans les années 20 était en fait une icône de l'élite littéraire de l'époque. Amie de Cocteau (qui ne l'était pas ?) et de sa coterie. Desnos tombe amoureux d'elle et lui dédie son A la Mysterieuse (j'ai tant rêvé de toi..) et en fait l'héroïne de son roman «Le vin est tiré». Yvonne George n'est pas convaincue. Elle préfère les femmes, et l'opium. Elle meurt à 33 ans, comme une rock star. ► Album Fracassines (Barbès Rd 2024).Site Combo Daguerre - facebook - Barbès Records bandcamp.Puis nous recevons Abdoulaye Kouyaté dans la #SessionLive pour la sortie de l'album Fefanyi – Le Bienfaiteur.Après des années passées à sublimer les musiques des artistes qu'il accompagne par son jeu de guitare et la douceur de sa Kora (Ba Cissoko, Mariama, Jain et Gabi Hartmann entre autres), Abdoulaye Kouyaté met son énergie créatrice dans un projet personnel qui rassemble ses compositions originales. En plus du guitariste virtuose, on découvre qu'Abdoulaye Kouyaté est un orfèvre de mélodies et un chanteur au timbre feutré. Tantôt profonde et touchante, tantôt rythmée et dansante, sa musique métissée oscille entre ballades, instrumentaux à la kora et des morceaux aux sonorités afropop empruntant leur rythmique au coupé décalé, au zouk ou au yolé traditionnel de Guinée. Abdoulaye confie la réalisation de l'album à Patrick Ruffino et s'accompagne de Yannick Vela à la basse et Nicolas Grupp à la batterie. L'album est enrichi par les précieuses contributions du joueur de flûte peule Dramane Dembele, de la chanteuse Gabi Hartmann, du bassiste Guy Nsangué, du saxophoniste Robbie Marshall, du violoncelliste Guillaume Latil, du djembefola Dartagnan Camara et des choeurs de la chanteuse Djene Kouyaté.Ce premier disque affiche une diversité étonnante. Chantés en Soussou (la langue de la capitale guinéenne, Conakry) et en français, plusieurs titres s'inspirent de la jeunesse romanesque d'Abdoulaye dans le Conakry des années 1990-2000. Une époque où il se perfectionnait à la guitare en suivant à la trace les musiciens de son quartier, animait avec son groupe de folles soirées expatriés au Grand Hôtel Camayenne, et tombait amoureux pour la première fois (Inondi, Doumedira, On fait quoi ? et Nitanama notamment). À l'insouciance guinéenne, succède la jungle de l'Europe, la vie d'adulte, les responsabilités, le froid, et les apprentissages difficiles. Ces leçons de vie inspirent notamment les morceaux Douniéma (le rancunier), Saré (tout à un prix) ou Inamakana (si tu ne peux pas aider ton prochain, ne l'enfonce pas). Le morceau Fefanyi (le bienfaiteur) qui donne le titre de l'album reprend la tradition des griots, dont les Kouyaté sont issus, de « chanter les louanges » des grands Hommes, des généreux bienfaiteurs. Suivant le chemin ouvert par son père Sekou Kouyaté, griot moderne, guitariste respecté et chef d'orchestre de Miriam Makeba durant ses années d'exil en Guinée, Abdoulaye Kouyaté façonne son jeu de guitare à l'écoute du jazz, du funk, du reggae, le Son Cubano ou de la Biguine antillaise tout en lui donnant des sonorités mandingues. Il cite Paul Simon et Georges Benson en inspiration. En Guinée, on l'affuble du surnom «jazzman» en raison de son style qui s'écarte du mandingue traditionnel. Lorsque son père tombe malade, Abdoulaye le remplace en tant que joueur de kora dans Circus Baobab. Avec ce premier cirque d'Afrique de l'Ouest, il sillonnera le monde pendant une décennie, avant de s'établir à Marseille puis à Paris. Titres interprétés au grand studio- Inondi Live RFI - Toi Tu Penses nous on bouge, extrait de l'album- Inamakana Live RFILine Up : Abdoulaye Kouyaté - voix, guitare - Thierry Fournel - guitare - Yannick Vela - basse - Nicolas Grupp – batterieSon : Benoît Letirant, Mathias Taylor► Album Fefanyi – Le Bienfaiteur (Reva prod – Rock'n hall 2024)Site - YouTube - Facebook
En Guinée, la transition devait s'achever ce mardi 31 décembre 2024, mais le gouvernement a confirmé, il y a trois semaines, que la date butoir ne serait pas tenue. MediaGuinée rapporte les demandes du CPA, le Collectif des partis pour l'alternance, collectif décrit par le site d'info comme « pacifique contrairement aux Forces Vives de Guinée » et qui donnait une conférence de presse, lundi 30 décembre 2024. Il souhaite une élection présidentielle « d'ici fin juin », « pour que le nouveau président puisse prêter serment en 2026 ».« Alpha Condé attaque le CNRD », titre de son côté Le Djély, qui partage le discours de l'ancien président, dans lequel il dénonce des « privations de liberté injustifiées », une « militarisation excessive des rues de la capitale » et une « usurpation du pouvoir démocratique ». « Jamais depuis Sekou Touré la Guinée n'a connu une telle vague de répression », regrette de son côté le romancier guinéen Tierno Monénembo au Monde Afrique. Il déplore aussi le « silence assourdissant » de la communauté internationale sur la situation dans son pays, avant de conclure :« les démocrates africains sont bien seuls aujourd'hui ». Guinée : les journaux commentent l'arrestation de l'opposant Aliou BahPoursuivi pour offense au chef de l'État, l'opposant guinéen Aliou Bah a été interpellé le 26 décembre 2024. Guinéenews publie une photo de ce dernier, sortant d'un « pick-up de la gendarmerie » pour être entendu par le procureur, au tribunal de Conakry. « Après plus d'une heure », raconte le site d'info, l'opposant est emmené en détention « à la prison centrale ». « Aliou Bah en prison » titre Afrique-sur7 qui assure qu'après avoir été entendu par le procureur, « le leader politique affichait un sentiment de sérénité ». Guinée7 publie de son côté le communiqué du MoDeL, le parti d'Aliou Bah, qui affirme que son procès s'ouvre ce mardi 31 décembre 204 et qui appelle à un rassemblement devant le tribunal.Quelles futures relations entre la Cédéao et l'AES ?« Une rupture évitable, des erreurs impardonnables », titre Seneplus à Dakar. Le média sénégalais espère que l'actuel président de la Cédéao, Bola Tinubu, président nigérian, prenne « une initiative exceptionnelle d'apaisement » avec l'Alliance des États du Sahel, la nouvelle organisation sous-régionale. L'édito sous-entend qu'il faudrait supprimer les sanctions contre les trois juntes. « Il ne suffit pas de brandir des sanctions pour imposer la démocratie », sermonne-t-il, car elles « méprise[nt] l'attachement profond des populations à la liberté de circulation, un des piliers de la Cédéao ». Il faut que cette dernière, au contraire, « réaffirme son rôle de médiateur », juge Seneplus, qui appelle « à l'unité et à la réconciliation ». Kenya : manifestations contre la vague d'enlèvements« Gaz lacrymogènes, matraques : les Kényans se déversent dans les rues lors d'un jour de rage », titre The Standard. Depuis plusieurs mois, le pays est troublé par une vague d'enlèvements de jeunes Kényans, qui ont tous le point commun d'avoir critiqué le pouvoir sur les réseaux sociaux. Les manifestations de lundi 30 décembre 2024 ont été violemment réprimées. « L'année se termine comme elle a commencé », poursuit The Standard qui évoque plusieurs mois marqués par « les brutalités policières ». Nation, autre journal kényan, précise qu'« au moins vingt manifestants, dont un sénateur en exercice, un ancien candidat à la présidence et des dizaines de défenseurs des droits humains ont été arrêtés à "Nairobi, Mombasa et Eldoret ».
Contrairement aux engagements qu'avait pris Conakry, l'année 2024 ne marquera pas la fin de la transition en Guinée. Le glissement du calendrier de la transition au delà de la date butoire du 31 décembre est source d'inquiétudes et la plateforme des Forces Vives, qui regroupe l'opposition et des organisations de la société civile a déjà annoncé qu'elle ne reconnaîtrait plus les autorités de transition à compter de ce mardi...Trois ans après la prise de pouvoir par les militaires - le 5 septembre 2021 - quelle est le bilan de la transition à ce jour ? Éléments de réponse avec Alseny Sall, chargé de communication pour l'organisation guineenne de défense des droits de l'homme et du citoyen, l'OGDH. Il est l'invité de Liza Fabbian. RFI : Cette prolongation de la transition au-delà du 31 décembre 2024 en Guinée, qu'est-ce que ça vous inspire ?Alseny Sall : Écoutez, pour nous, ce n'est pas une surprise. La durée de la transition devait être fixée de commun accord entre les Forces vives de la nation et le CNRD. Et malheureusement, vous le savez, que le CNRD l'a établi lui-même avec la Cédéao. Donc, c'est un accord qui a été fait sur le dos du peuple de Guinée, sur le dos des Forces vives. D'ailleurs, en Guinée, on ne parle plus de « transition », on parle plutôt de « refondation ». Et tout ça en violation de la Charte de la transition qui a été élaboré et promulgué par le CNRD, sans concertation avec le peuple. Donc, si le CNRD lui-même ne respecte pas ses engagements, ce n'est pas une surprise dans la mesure où il n'y a jamais eu une volonté de dialoguer au niveau national pour trouver un consensus sur le calendrier de la transition.Malheureusement, cela place notre pays dans une situation incertaine à partir de janvier.Le Président Doumbouya, au lendemain de sa prise de pouvoir, avait indiqué que « la justice serait la boussole de la transition ». Effectivement, il y a eu un procès du massacre du stade du 28 septembre 2009, ce verdict est-il une promesse tenue selon vous ?Quand même, il faut le reconnaître, c'est la première fois dans l'histoire de toute l'Afrique, qu'une juridiction nationale africaine juge des hauts dignitaires de l'État pour des crimes contre l'humanité, et les condamne pour leurs responsabilités sur des crimes de masse. Donc pour nous, c'est un point très positif, ça crée un précédent très très positif. Même si aujourd'hui, nous avons l'impression que la junte qui a organisé ce procès, n'en tire par les leçons elle-même. La situation générale des droits de l'Homme contraste avec ce procès. On a commencé par une interdiction systématique du droit de manifestation, parce qu'il n'y avait pas la volonté de dialoguer. Et deuxièmement, on a commencé à censurer les médias. Et de la censure, on est allé jusqu'à fermer les médias qui étaient jugés critiques ou qui donnaient la parole aux voix dissidentes. Aujourd'hui, nous assistons à des nouvelles formes de violation de droits de l'Homme, des kidnappings et des détentions dans des lieux secrets qui sont contraires aux engagements du 5 septembre.Oui, on a vu ces derniers mois une multiplication des disparitions forcées, notamment celles des leaders du FNDC Foniké Menguè et Billo Bah, il y a bientôt 6 mois ou juste la semaine dernière, celle de Aliou Bah. Peut-on parler d'un tour de vis répressif en Guinée ?Pour nous aujourd'hui, il y a une volonté systématique de taire toutes les voix dissonantes. Aliou, qui a été arrêté en dernier, faisait partie des voix les plus critiques de la transition. Mais il le faisait dans le respect des règles et des principes républicains, et donc il a été arrêté de manière irrégulière et jusqu'ici il reste en détention prolongée en dépit des protestations que nous avons faites pour dénoncer cette situation. En plus de Aliou Bah, il y a aussi évidemment les cas Foniké Menguè. Il y a le cas Saadou Nimaga, il y a le cas Habib Marouane Camara, et la justice aujourd'hui, elle est absente. Par exemple, Foniké Menguè et Billo Bah ont été arrêtés par des hommes en uniforme, mais jusqu'à présent, la justice dit qu'elle ne sait pas où se trouvent ces personnes. Et celles qui dénoncent aujourd'hui cette situation sont aussi poursuivies ou harcelées ou même kidnappées. La justice doit travailler non seulement à empêcher les violations des droits de l'Homme, mais aussi veiller à la protection des droits de tous les citoyens.Il y a un mois, la Guinée a été endeuillée par une bousculade mortelle au sein du stade de Nzérékoré. Mais pour l'instant, il n'y a aucune communication officielle sur les avancées de l'enquête, comment l'expliquez-vous ?Cette bousculade est intervenue à l'occasion d'une propagande politique dans le cadre des préparatifs d'une candidature du chef de la junte au pouvoir. Mamadi Doumbouya nous avait promis de lutter contre le culte de la personnalité, mais son système est en train de l'ériger en mode de gouvernance. Malheureusement, cet incident de Nzérékoré s'est passé à l'occasion d'une finale d'un tournoi qui a été organisé en son nom. On parle de plus d'une centaine de morts quand même. Mais jusqu'ici, il n'a pas fait une déclaration par rapport à cette situation. Le ministre de la Justice, dans sa dernière sortie, a dit que la Guinée n'est pas le seul pays qui a connu ce genre de drame. Il n'y a pas de volonté politique de travailler pour que des enquêtes sérieuses soient menées pour situer les responsabilités par rapport à ces événements.Et tout ça dans un contexte économique particulier, notamment depuis l'explosion du dépôt d'hydrocarbures de Kaloum et l'arrêt de certaines activités minières en Guinée, comment évaluez-vous aujourd'hui la situation économique des Guinéens ?On nous parle de refondation, on nous parle de progrès, mais je pense que le panier de la ménagère n'a pas du tout évolué en Guinée. Aujourd'hui à Conakry, il y a une pénurie de carburant. Les gens ont du mal à se déplacer. Donc dans un contexte de précarité, tout ça augure d'un avenir bien incertain. Ça crée un sentiment de peur, un sentiment d'insécurité dans un contexte de troubles. Malheureusement, tout ça, ce n'est pas rassurant pour l'avenir de ce pays.À lire aussiEn Guinée, ce 31 décembre 2024 marque symboliquement la non-fin pourtant attendue de la transition
C'est une fin d'année qui s'annonce très difficile pour les Guinéens. Depuis samedi, la Guinée est plongée dans une crise de pénurie d'essence : plusieurs stations-services à Conakry et dans plusieurs villes du pays sont à sec. De longues files d'attente se forment devant les quelques stations qui utilisent leurs réserves. La situation paralyse les transports en commun dans la capitale.
Contrairement aux engagements qu'avait pris Conakry, l'année 2024 ne marquera pas la fin de la transition en Guinée. Ni le referendum sur la Constitution, ni les élections promises, qui n'ont pu se tenir, et aucun calendrier électoral n'a été communiqué. La plateforme des Forces vives, qui regroupe l'opposition et des organisations de la société civile, annonce qu'elle ne reconnaîtra plus les autorités de transition à compter du 31 décembre. Comment abordez-vous cette période d'incertitude ?
Pour cet avant-dernier numéro de 2024, nous vous proposons un échange original et stimulant entre 5 jeunes journalistes africains spécialisés dans les questions économiques. Basés à Dakar, Conakry, Abidjan, Cotonou et Kinshasa, ils commentent l'actualité dans leur pays, sur le continent et ailleurs dans le monde. L'année a en effet été très riche en évènements économiques en Afrique : le programme ambitieux de souveraineté Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko le nouveau tandem à la tête du Sénégal, le bras de fer entre les pays de l'Alliance des États du Sahel (Burkina Faso, Mali, Guinée) et la Cédéao avec en toile de fond un éventuel abandon du franc CFA, le suivi des projets miniers de la Guinée (Simandou 2040) et des projets énergétiques de la RDC (barrage Inga et connexion au corridor de Lobito), le développement des infrastructures du Bénin (et sa politique dans le domaine des industries créatives et culturelles).Chacun à leur tour, ils partagent leur point de vue sur ces thématiques avant de dévoiler ce qui les a marqués en 2024 et leur souhait intime pour l'année 2025. Nos invités :- Penda Thiam, directrice de la rédaction Le Dakarois (Sénégal)- Aissatou Koulibaly, journaliste au sein du groupe Fréquence Médias (Guinée)- Moutiou Adjibi Nourou (Côte d'Ivoire), journaliste à l'agence de presse Ecofin chargé des politiques publiques- Servan Ahougnon (Bénin), journaliste à l'agence de presse Ecofin chargé de la culture et du tourisme- Flory Musiswa, journaliste au site d'information Zoom-Eco (République démocratique du Congo)
Over a thousand Sierra Leoneans were recently arrested on the streets of Conakry in Guinea and deported. Sierra Leoneans reciprocated with their own deportation of Guineans. This all resulted in a diplomatic spat between the two countries. We'll get the details.Also is Kenya really increasing state surveillance of its citizens? We'll hear government response to these claimsAnd a fresh start for Mali as production begins at the largest non-exploited lithium mine in the world!Presenter: Charles Gitonga Producers: Frenny Jowi and Susan Gachuhi in Nairobi and Bella Hassan and Rob Wilson in London Technical Producer: Francesca Dunne Senior Journalist: Karnie Sharp Editors: Andre Lombard and Alice Muthengi
C'était il y a un an, jour pour jour. Le 18 décembre 2023, à minuit cinq, le plus grand dépôt de carburant de Guinée explosait sur la presqu'île de Kaloum, à Conakry. Plus de 20 morts et plusieurs milliers de sinistrés. À l'époque, une enquête judiciaire a été ouverte « pour incendie volontaire ». Un an après, où en sont les investigations ? Et que sont devenues les milliers de personnes dont les maisons ont été soufflées ? Mamoudou Cifo Kétouré est enseignant et préside sur place le Comité des sinistrés des hydrocarbures de Kaloum. En ligne de Conakry, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Un an après, est-ce qu'on connaît les causes de la catastrophe ?Mamoudou Cifo Kétouré : Non, aucune idée. Parce que nous n'avons reçu aucun enquêteur. Nous ne connaissons pas les résultats de l'enquête, et pire, nous n'avons même pas reçu les condoléances d'usage.Alors, suite à la catastrophe, une enquête judiciaire a été ouverte, «pour des faits présumés d'incendie volontaire». Est-ce à dire que ce n'est pas un simple accident ?Oui, c'est le gouvernement qui a été le premier à alerter pour parler de présumé incendie criminel. Et c'est lui qui a les moyens de la police, des enquêteurs pour faire connaître la vérité dans cette affaire. Parce qu'il s'agit de dizaines d'âmes perdues et brûlées dans le feu, un feu qui les consumait pendant une semaine. Il s'agit du plus grave incendie de notre pays, de notre histoire. Cela ne peut pas passer inaperçu.Alors certains évoquent l'hypothèse de voleurs de carburant qui se seraient introduits sur le site, qui auraient manipulé un objet…Nous ne pouvons pas croire à cela.Et qui auraient provoqué l'explosion…Nous ne pouvons pas croire à cela, surtout qu'il y a eu une réelle volonté de spoliation de nos biens. Tout ce qu'on nous a dit dans cette affaire-là, « tenez, voici des sacs de riz, acceptez que vous soyez relogés à 50 kilomètres de Conakry, de Kaloum, vous allez quitter la capitale », c'est un plan de recasement que nous avons refusé. Nous disons non.Alors, à la suite de cette catastrophe, on se souvient, il y a eu des messages venus du monde entier, de l'ONU, de l'Union africaine, du pape, de l'Union européenne. Est-ce que, grâce à cette mobilisation, les sinistrés ont pu être secourus ?Nous saluons cette mobilisation internationale. Il y a un nombre important de ménages qui ont reçu des sacs de riz. Ça, ça a été un apport important pour nous. Mais nous avons voulu recevoir aussi les feuilles de tôles, les sacs de ciment qui ont été offerts par les mêmes personnes et ce sont les mêmes autorités qui les ont reçues. Jusqu'à ce jour, un an après, nous n'avons pas reçu une feuille de tôle, et un seul sac de ciment. Rien. Ces sacs de ciment, ces feuilles de tôles, ils ont totalement disparu. Pour aller où ? Mais pire, il y a une volonté de spoliation de nos biens, parce que les sommes d'argent qui ont été reçues comme don, en remettant ça aux locataires, on leur dit que c'est pour aller trouver des maisons ailleurs. Nous ne vendrons pas nos terrains ! Il s'agit de biens qui nous appartiennent et nous ne sommes pas sur un domaine de l'Etat.Alors, le 27 mai dernier, le Premier ministre Bah Oury a annoncé 860 000 € pour les sinistrés, avec notamment une enveloppe de 2 millions de francs guinéens pour chacun des 55 propriétaires et une enveloppe d'un million de francs guinéens pour chacun des 322 locataires. Est-ce que ce n'est tout de même pas un geste concret ?Nous savons qu'il y a eu quelques sommes qui ont été remises à quelques personnes. Mais je dis que la commission qui gère, elle gère dans une opacité sans pareille. Il n'y a pas de communication : qui a reçu ? Qui a donné ? L'argent vient de qui ? Mais pourquoi vous nous parlez toujours de libérer ces constructions pour que vous veniez faire quelques constructions ? Nous disons non. Il y a une volonté de spoliation de nos biens.C'est-à-dire que vous acceptez les indemnisations, mais vous n'acceptez pas de déménager et de quitter la Presqu'île de Kaloum pour aller en banlieue. C'est ça ?Nous acceptons l'indemnisation, ça on est d'accord, mais nous ne quitterons pas, parce que ce n'est pas un domaine de l'État, voilà.Parce que la Presqu'île de Kaloum, elle est au cœur du quartier de l'administration, qui abrite notamment la présidence et la plupart des ministères. Et vous soupçonnez certains de vouloir vous faire déménager en banlieue pour pouvoir récupérer vos terrains qui sont évidemment très convoités, c'est ça ?Mais cela se confirme aujourd'hui, parce qu'en lieu et place d'enquêtes, on nous parle toujours de recasement, de relogement. Alors, à partir de là, chacun peut tirer sa conclusion.Vous voulez reconstruire vos maisons ?Oui, nous-mêmes, par les apports qui sont venus, c'est-à-dire ces feuilles de tôle, ces ciments et les montants qui les ont accompagnés, vous devez nous les donner. Pourquoi nous tenons à ce point-là ? Parce que, si nous ne sommes pas indemnisés, s'il n'y a pas d'enquête, il y a risque de récidive. Vous savez, la Presqu'île de Kaloum, c'est quand même l'endroit le plus convoité du pays.Parce que c'est là que se trouve la présidence ?Mais c'est ici que les terrains coûtent le plus cher. Nous, nous sommes les autochtones d'ici. Voilà.Voulez-vous dire que l'objectif des gens qui ont fait exploser ce dépôt de carburant, c'était peut-être de vous chasser du quartier ?S'il n'y a pas d'enquête, chacun sera amené à tirer sa conclusion. Mais nous pouvons quand même avouer que nous n'avons pas été traités dignement. Ce qui amène à des interrogations quand même, à se demander le pourquoi de cette situation.Pensez-vous à des criminels qui voulaient détruire le quartier pour pouvoir ensuite récupérer le terrain ?Nous attendons les résultats de l'enquête.Mais vous pensez que c'est une hypothèse sérieuse ?Oui, à ne pas négliger. Surtout que c'est un l'État qui a communiqué en disant qu'il s'agissait d'un présumé incendie criminel. Tout ce que nous pouvons demander au gouvernement, c'est de faciliter l'enquête. Tant qu'il n'y aura pas de transparence, nous ne participerons pas à un débat, à une discussion sur le relogement sur nos maisons.
En Guinée Conakry, c'est la première interview d'une autorité depuis la bousculade meurtrière qui a fait au moins 56 morts dimanche dernier à Nzérékoré. Ce matin, le Premier ministre Bah Oury s'exprime sur RFI. Il n'exclut pas un bilan plus lourd que les 56 morts annoncés officiellement. Et il annonce que, désormais, le nom du président de la transition, Mamadi Doumbouya, ne sera plus associé à une manifestation sportive, quelle qu'elle soit. Le Premier ministre Bah Oury, qui rentre de Nzérékoré et qui vient de présider un comité de crise à Conakry, répond en exclusivité aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous rentrez de Nzérékoré, qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on en arrive à cette bousculade meurtrière ? Bah Oury : Vous savez, on ne peut pas dire exactement les circonstances qui ont amené à cela, mais il y a eu un arbitrage qui n'était pas du tout adéquat, qui a amené des frustrations et des colères. Et c'était un début d'un engrenage tragique. Et en plus dans un stade qui n'est pas aux normes, qui n'a qu'une seule ouverture. Et ça a tourné à cette tragédie macabre que nous déplorons.Est-ce que vous confirmez que l'un des deux ministres présents au match a voulu annuler la décision de l'arbitre sur ce carton rouge ? Bon, dans le contexte actuel, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a mis en place une commission d'enquête qui passera en revue tous les aspects du match pour situer les responsabilités.Je crois qu'il y avait deux ministres, c'est ça ? Dans les gradins ?C'est vrai, il y avait deux ministres, celui de l'Agriculture et celui des Sports.Est-ce que ces deux ministres ont été empêchés de quitter les lieux ? Et est-ce la raison pour laquelle les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les supporteurs ? Je ne pense pas, mais les enquêtes nous permettront de nous édifier sur tout cela.Mais pourquoi les forces de sécurité ont-elles tiré des gaz lacrymogènes sur les supporteurs dans un endroit fermé ? C'est très dangereux…Vous savez, c'est tout à fait vrai ce que vous dites. Mais la bêtise humaine, la fatalité, parfois l'incompétence dans une ambiance de surexcitation et aussi d'impréparation… La mal gouvernance, elle est globale. C'est la raison pour laquelle le comité de crise qui a été institué s'est retrouvé tout à l'heure et il a été indiqué, premièrement, de ne plus utiliser, sauf accord formel, le nom et l'image du président de la République dans l'organisation de quelques activités sportives, quelles qu'elles soient. Deuxièmement, que toute manifestation, qu'elle soit festive ou autre, doit être dument encadrée. Et le dernier point, la commission d'enquête est totalement responsable et en toute indépendance pour mener les enquêtes aujourd'hui.Et si des responsabilités sont établies au niveau des autorités de Nzérékoré ou au niveau des autorités nationales, est-ce que ces personnes responsables seront traduites en justice ? Bien entendu, puisque l'intérêt de la commission d'enquête, c'est d'avoir la vérité sur cette affaire.Alors la vérité, c'est d'abord le bilan des victimes. Quel est le bilan des morts ? Bon, c'est vrai qu'il y a eu des personnes qui ont été amenées dans les hôpitaux et selon les sources hospitalières, il y a 56 morts, nous sommes à ce niveau-là. Toutefois, il faut que des enquêtes nous permettent de savoir : est-ce qu'il y a eu des personnes blessées ou mortes qui ont été soustraites du circuit des hôpitaux et qui pourraient se retrouver parmi le lot des victimes ? Quoi qu'il en soit, le gouvernement guinéen, à tous les niveaux, est soucieux d'avoir une idée claire de l'arithmétique des personnes qui sont décédées. Nulle intention de sous-estimer ou de surévaluer le nombre de morts.Le Collectif des organisations de défense des droits humains de la région de Nzérékoré a estimé le bilan à 135 morts. C'est un bilan qui vous paraît crédible ? Je pense qu'il est trop tôt pour se prononcer. Mais quoi qu'il en soit, on est tout à fait attentif à se dire qu'il y a eu trop de morts.Alors le match de dimanche dernier, c'était la finale d'un tournoi de football doté du trophée Mamadi Doumbouya, du nom du président de la transition. Est-ce que vous ne craignez pas que le drame de dimanche dernier ne casse la dynamique dont essayait de bénéficier le président de la transition ? C'est la raison pour laquelle, tout à l'heure, au niveau du comité de crise, il a été interdit de manière formelle d'utiliser le nom et l'image du président de la République dans le cadre d'activités qui n'auraient pas eu une autorisation formelle des services de la présidence.Et si, par exemple, il avait l'intention de se porter candidat [à la prochaine présidentielle], ça ne le fera pas changer d'avis ?Je pense que les deux sujets sont totalement différents. Il n'y a pas de lien de causalité entre la situation tragique qui s'est passée dimanche dernier à Nzérékoré et la façon du président de la République de penser sa mission et sa charge vis-à-vis du peuple de Guinée.
« 25 lettres au Président Mohamed Bazoum », c'est le titre de l'ouvrage qui paraît ce lundi aux éditions Karthala, avec une préface de Jean-Pierre Olivier de Sardan. Ce livre rassemble donc les lettres que 25 personnalités adressent à l'ancien président du Niger, qui est maintenu prisonnier avec son épouse à Niamey depuis le 26 juillet 2023, c'est-à-dire depuis plus de 16 mois. L'initiative a été coordonnée par la conseillère en communication Geneviève Goëtzinger et par l'avocat malien Mamadou Ismaïla Konaté, qui a été aussi le ministre de la Justice du président Ibrahim Boubacar Keïta. Maître Konaté ne cache pas à RFI qu'il craint que Mohamed Bazoum soit abandonné de tous. Pourquoi ces « 25 lettres au président Mohamed Bazoum » ?D'abord pour rappeler à la face du monde que le président Bazoum est illégalement détenu pour avoir été chef de l'État du Niger, renversé par une junte militaire qui, non contente d'avoir accompli le crime le plus abominable, a décidé de séquestrer le président Mohamed Bazoum et son épouse, depuis plus d'un an. Ces « 25 lettres » lui sont adressées, pour lui rappeler que des gens pensent à lui. Pour rappeler à la face du monde que cette attitude des militaires nigériens est une attitude qui viole le droit, qui est contraire à la loi et qui est inadmissible, d'un point de vue humain.Donc ces « lettres » sont assez personnelles. Elles s'adressent au camarade Bazoum, à l'ami Bazoum. Parmi les auteurs, on trouve plusieurs anciens Premiers ministres, le Centrafricain Martin Ziguélé, l'Ivoirien Pascal Affi Nguessan, le Malien Moussa Mara. Il y a d'autres Maliens comme Tiéman Coulibaly ou Oumar Mariko,et vous-même, bien sûr. Il y a l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, le grand écrivain guinéen Tierno Monenembo, votre consœur mauritanienne Fatimata Mbaye, votre consœur camerounaise Alice Nkom. Dans l'avant-propos, Maître Konaté, vous dites vouloir lutter contre le risque de l'oubli qui est, précisez-vous, l'autre nom de l'abandon. Est-ce que vous sentez que Bazoum est abandonné ?Quasiment, parce que quand vous voyez aujourd'hui l'engouement qui a été celui de la communauté internationale, de l'ensemble des Chefs d'État, surtout des citoyens épris de paix, qui ont pris des positions très fortes le lendemain du 26 juillet 2023, jour de son renversement, et quand vous voyez aujourd'hui comment très peu de monde se mobilise aujourd'hui, visiblement, on rentre dans un contexte où on banalise un coup d'État militaire. Où on banalise l'arrestation dans des conditions illégales d'un homme qui a eu le malheur d'avoir été chef d'État et on banalise la séquestration. Imaginez vous le contexte dans lequel vit le président Mohamed Bazoum aujourd'hui et son épouse, dans un réduit et souvent à même le sol dans des conditions insupportables. Personne parmi tous ceux qui ont subi des coups d'État ne sont en situation de détention. Ce n'est pas le cas en Guinée Conakry, ce n'est pas le cas au Mali, ce n'est pas le cas au Burkina Faso. Il n'y a que le Niger aujourd'hui qui est à ce niveau d'incompréhension pour des gens qui ont violé le droit, pour des gens qui ont pris le pouvoir par la force et qui aujourd'hui s'asseyent sur tout ce qui est élémentairement humain.Contre Mohamed Bazoum il n'y a, à l'heure actuelle, aucun motif d'inculpation officiel. Mais en juin dernier, il a perdu son immunité présidentielle. Craignez-vous un procès devant un tribunal militaire ?Le procès est le pire qui puisse arriver à ces militaires aujourd'hui. Parce que vous savez, la vertu d'un procès, c'est qu'il est public. Imaginez un personnage comme Mohamed Bazoum, mis en cause dans des conditions inacceptables en face de juges, dans une salle audience avec le public, je peux vous dire que ces militaires en entendront parler.Donc, vous espérez toujours la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse. Le 8 janvier dernier, l'un des fils du couple, Salem Bazoum, qui vivait séquestré avec ses parents, a été libéré à la suite d'une médiation du Togo. Est-ce que le président Faure Gnassingbé peut aider aujourd'hui à trouver une solution ?S'il se sent une âme de « droit de l'hommiste », s'il se sent une âme de véritable adepte de l'État de droit et de la démocratie, bien évidemment, il connaît le chemin de Niamey.Est-ce que la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse peut s'inscrire dans un processus politique ?C'est un préalable absolu. Bien évidemment, ce processus ne peut être que politique. Il ne peut pas être militaire. Les fils et les filles du Niger, comme ceux du Burkina Faso, comme ceux de Guinée Conakry, comme ceux du Mali, doivent impérativement remonter en surface les acteurs politiques qui ont été honnis un temps. On a compris les raisons pour lesquelles ils ont été honnis un temps. Il faut aujourd'hui que les militaires fassent de l'espace. Parce que leur vocation première, ce n'est pas d'être au sommet de l'État, c'est aujourd'hui d'accompagner la loi et les autorités légitimes pour exercer la plénitude des pouvoirs. De ce point de vue-là, aujourd'hui, le débat doit revenir au Niger. Les hommes politiques doivent remonter en surface. Trop c'est trop. Ce qui se passe à Niamey n'est pas supportable, tout comme ce qui se passe à Ouagadougou, à Bamako ou à Conakry, ou même dans des États dans lesquels sont établis des non-militaires, mais qui sont pires que les militaires.À lire aussiNiger: une tribune pour appeler à la libération de l'ancien président Mohamed Bazoum► Couverture du livre de Me Konaté : « 25 lettres au président Mohamed Bazoum » publié aux Éditions Karthala.
In this podcast episode of The Radio Vagabond, I go for a walk in Conakry where I felt like I was the only tourist. See pictures and read blog post here: www.theradiovagabond.com/126-guinea/
En Guinée, indignation des ONG après le viol et le meurtre d'une fillette de huit ans à Conakry. Selon plusieurs organisations, le viol sur mineurs a pris une ampleur sans précédent dans le pays. Les activistes tirent la sonnette d'alarme contre les violences à l'égard des femmes et des filles et demandent des mesures concrètes. La correspondance de Malick Diakité à Conakry.
En Guinée, la transition était censée se terminer le 31 décembre 2024, mais le processus prend du retard. Aucune nouvelle date n'a été annoncée. Trois ans après le coup d'État, quels sont les avancées et les échecs ? Que vous inspire la gestion du pays ? Quels défis reste-t-il à relever avant la tenue des élections ? Une émission enregistrée depuis Conakry. Avec : - Saikou Oumar Baldé, conseiller du Premier ministre chargé du suivi des trois axes de la transition- Aliou Bah, président du parti Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL)- Halimatou Camara, avocate et militante des droits humains.
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