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Le Nouvel Esprit Public
Comment le terrorisme a transformé la société française depuis dix ans / La guerre au Soudan

Le Nouvel Esprit Public

Play Episode Listen Later Nov 9, 2025 62:59


Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 7 novembre 2025.Avec cette semaine :Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.COMMENT LE TERRORISME A TRANSFORMÉ LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DEPUIS DIX ANS ? Voilà bientôt dix ans qu'un commando terroriste a semé la terreur dans les rues de Paris, le 13 novembre 2015, assassinant 130 personnes et en blessant plusieurs centaines d'autres. Trois rescapés se sont depuis donné la mort, succombant à leurs blessures psychiques. Ces attentats ont profondément impacté la société française. Les médias jouent un rôle central lors de tels événements. Difficile d'informer avec précision dans un climat de peur et d'incertitude après un attentat. Le 9 janvier 2015 notamment, des chaînes d'information en continu ont divulgué la présence d'otages cachés dans la chambre froide de l'Hypercacher de Vincennes, mettant leur vie en danger. Les médias servent de caisse de résonance aux terroristes, qui, pour la plupart sont avides de spectacle. Face à la sidération après les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher, la société française s'est immédiatement massivement mobilisée comme en témoigne la grande manifestation du 11 janvier 2015. La vie quotidienne a été transformée, bouleversée par les dispositifs de surveillance, de prévention et de lutte antiterroriste. Le terrorisme provoque également des effets perturbateurs comme la montée de sentiments xénophobes, antimusulmans ou antisémites et leurs réponses politiques. Il a induit des progrès considérables de la recherche, en particulier, depuis 2015, sur la question des traumatismes. Il impacte les procédures judiciaires. En France, depuis 2019, le nombre de procès criminels pour terrorisme a été multiplié par sept : la raison principale en est non seulement la création d'un parquet national antiterroriste, mais aussi la volonté de donner réparation à toutes les victimes et leur offrir la possibilité de s'exprimer dans le lieu symbolique d'une cour de justice.Procureur de la République de Paris en charge de la lutte contre le terrorisme entre 2011 et 2018, François Molins a vécu les événements les plus dramatiques qui se sont succédé pendant cette période, des attentats de Mohamed Merah en 2012, au 13 novembre 2015, en passant par le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo. Insistant sur le fait qu'il a fallu trouver une juste mesure entre le durcissement de la réponse et le respect des libertés et droits fondamentaux, François Molins considère que « dans l'ensemble, la France y est parvenue » : L'état d'urgence décrété au lendemain du 13 Novembre a duré un peu moins de deux ans, jusqu'au 1er novembre 2017. Il a rassuré les gens et permis une amplification de la lutte - assignations à résidence, perquisitions, interdictions de séjour, fermeture de mosquées radicalisées -, toujours sous le contrôle de la justice administrative et du Parlement. Mais le risque de dérive est réel, met en garde François Mollins. En octobre 2025, cinq actes terroristes d'inspiration djihadiste ont été réalisés ou projetés, dans quatre pays européens, rappelle l'ancien procureur antiterroriste Jean-François Ricard. Ces faits, insiste-t-il, doivent nous alerter sur la persistance d'une menace qui prend des formes nouvelles.LA GUERRE AU SOUDAN Au Soudan, le 26 octobre la ville d'El-Facher, capitale de la province du Darfour du Nord est tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) qui assiégeaient la ville depuis plus de dix-huit mois. C'était le dernier bastion, au Darfour, des Forces armées soudanaises (FAS). La guerre au Soudan a commencé en avril 2023 lorsque les tensions autour du projet d'intégration des FSR à l'armée régulière ont éclaté en un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé de 12 à 13 millions de personnes. Deux acteurs qui s'étaient partagé le pouvoir après la chute du dictateur Omar el-Béchir, renversé en 2019 s'affrontent : l'armée soudanaise, héritière de l'ancien régime, avec à sa tête le général Abdel Fattah al-Burhane ; et les FSR, une unité paramilitaire dissidente dirigée par le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemetti. En début d'année, l'armée soudanaise et ses supplétifs miliciens ont reconquis la capitale, Khartoum, ainsi que la région agricole de la Jézira, le long du Nil. Depuis, ils contrôlent toute la moitié orientale du Soudan. A l'ouest, en revanche, les RSF dominent. Le noyau dur des hommes de Hemetti est composé d'anciens combattants arabes jenjawids employés, à l'époque d'El-Béchir, pour effectuer les sales besognes du régime et écraser les mouvements rebelles du Darfour. Ils sont eux-mêmes originaires de cette région, grande comme la France métropolitaine.Situé à la lisière de la partie subsaharienne de l'Afrique et du Moyen-Orient, le Soudan concentre une multitude de richesses et d'avantages géostratégiques suscitant toutes sortes de convoitises et d'ingérences : d'immenses terres arables, les eaux du Nil, des mines d'or, du pétrole, l'accès à la mer Rouge face à l'Arabie saoudite, des frontières avec huit pays africains. Soutenues par une partie des Émirats arabes unis, les FSR contrôlent les mines d'or du Darfour, les circuits de contrebande vers la Libye et la Centrafrique, et finance une armée privée plus riche que l'État soudanais, tandis que les FAS ont bénéficié de l'appui de l'Égypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.Les réactions internationales demeurent d'une discrétion gênée. Lundi, toutefois, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale a averti que les atrocités commises par les FRS à El-Fasher « pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ». Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme mentionne des « massacres massifs de civils et de combattants désarmés ». La région, déjà extrêmement affaiblie depuis les massacres de Geneina en 2023, s'enfonce dans un nouveau cycle de violences entre communautés, où vengeance et désordre remplacent toute stratégie politique. Le pays s'est disloqué en zones d'influence : le Darfour aux mains des FSR, le Nord et l'Est sous commandement militaire, le Sud livré au chaos. L'État soudanais, déjà amputé du Soudan du Sud en 2011, se délite à nouveau.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Accents d'Europe
Quel accueil pour les réfugiés soudanais en Europe ?

Accents d'Europe

Play Episode Listen Later Nov 4, 2025 19:30


Le conflit au Soudan a fait près de 13 millions de déplacés dont 4 millions de réfugiés à l'extérieur du pays. Seule une infime partie d'entre eux cherchent refuge en Europe : moins de 10.000 cette année à fin octobre 2025, selon le HCR. Pourtant, ils n'y sont pas toujours bien accueillis.  Pour les Soudanais, trouver refuge en Europe ne va pas de soi Malgré les conventions internationales, déposer une demande d'asile n'est pas simple : en Grèce, le gouvernement a ainsi suspendu l'examen des dossiers entre mi-juillet et mi-octobre 2025. La mesure, illégale, au regard des conventions humanitaires, visait les arrivées en provenance de la Libye. Une route migratoire empruntée notamment par les jeunes Soudanais qui se retrouvent souvent accusés de délits et placés en détention.  Reportage à Athènes, Joël Bronner. Avec Caroline Maillary, juriste au GISTI, groupe de soutien aux immigrés à Paris, nous verrons comment les Soudanais sont accueillis en Europe, et quelle était leur situation en France.   Sur la route des Balkans, des hommages aux victimes de l'exil Pour de nombreux migrants, la Méditerranée s'est transformée en cimetière mais les autres routes sont également meurtrières. En particulier dans le nord de l'Afrique, mais aussi sur le continent européen. En traversant les Balkans, dont les frontières sont strictement contrôlées, les exilés prennent de plus en plus de risques. Et parmi ceux qui perdent la vie, peu sont identifiés. Pour conserver leur mémoire et aider les familles dans leurs recherches, plusieurs initiatives ont vu le jour dans la région. Les précisions de Simon Rico.   La Pologne encadre la vente d'alcool Pour mettre fin aux désordres nocturnes, notamment, la municipalité de Varsovie s'apprête à interdire la vente d'alcool entre 22h et 6h. Alors que 200 villes du pays ont déjà appliqué cette interdiction, la capitale traîne les pieds : seuls deux quartiers seront concernés dans un premier temps. L'alcool est responsable d'environ 800.000 décès par an sur le continent européen selon l'OMS, et la Pologne fait partie des quelques pays de l'UE où la consommation a du mal à baisser. À Varsovie, les habitants font pression depuis des années pour cette mesure, qui devrait être étendue à toute la ville d'ici à juin 2026. Reportage, Adrien Sarlat.

Accents d'Europe
Quel accueil pour les réfugiés soudanais en Europe ?

Accents d'Europe

Play Episode Listen Later Nov 4, 2025 19:30


Le conflit au Soudan a fait près de 13 millions de déplacés dont 4 millions de réfugiés à l'extérieur du pays. Seule une infime partie d'entre eux cherchent refuge en Europe : moins de 10.000 cette année à fin octobre 2025, selon le HCR. Pourtant, ils n'y sont pas toujours bien accueillis.  Pour les Soudanais, trouver refuge en Europe ne va pas de soi Malgré les conventions internationales, déposer une demande d'asile n'est pas simple : en Grèce, le gouvernement a ainsi suspendu l'examen des dossiers entre mi-juillet et mi-octobre 2025. La mesure, illégale, au regard des conventions humanitaires, visait les arrivées en provenance de la Libye. Une route migratoire empruntée notamment par les jeunes Soudanais qui se retrouvent souvent accusés de délits et placés en détention.  Reportage à Athènes, Joël Bronner. Avec Caroline Maillary, juriste au GISTI, groupe de soutien aux immigrés à Paris, nous verrons comment les Soudanais sont accueillis en Europe, et quelle était leur situation en France.   Sur la route des Balkans, des hommages aux victimes de l'exil Pour de nombreux migrants, la Méditerranée s'est transformée en cimetière mais les autres routes sont également meurtrières. En particulier dans le nord de l'Afrique, mais aussi sur le continent européen. En traversant les Balkans, dont les frontières sont strictement contrôlées, les exilés prennent de plus en plus de risques. Et parmi ceux qui perdent la vie, peu sont identifiés. Pour conserver leur mémoire et aider les familles dans leurs recherches, plusieurs initiatives ont vu le jour dans la région. Les précisions de Simon Rico.   La Pologne encadre la vente d'alcool Pour mettre fin aux désordres nocturnes, notamment, la municipalité de Varsovie s'apprête à interdire la vente d'alcool entre 22h et 6h. Alors que 200 villes du pays ont déjà appliqué cette interdiction, la capitale traîne les pieds : seuls deux quartiers seront concernés dans un premier temps. L'alcool est responsable d'environ 800.000 décès par an sur le continent européen selon l'OMS, et la Pologne fait partie des quelques pays de l'UE où la consommation a du mal à baisser. À Varsovie, les habitants font pression depuis des années pour cette mesure, qui devrait être étendue à toute la ville d'ici à juin 2026. Reportage, Adrien Sarlat.

Chronique des Matières Premières
L'or des conflits transite toujours par les Émirats arabes unis

Chronique des Matières Premières

Play Episode Listen Later Nov 4, 2025 2:05


On avait les chiffres de 2023, on a désormais ceux de 2024, et ils confirment que les Émirats arabes unis restent une plaque tournante pour le commerce de l'or issu de zones en conflit. Leur rôle est toujours aussi important, en dépit d'une législation adoptée en 2023 qui vise à interdire précisément les importations de minerai issu de contrebande. Les statistiques 2024 dévoilées par l'ONG Swissaid ont été publiées vendredi 31 octobre 2025 sur le site de UN Com Trade, la base de données des Nations unies sur les statistiques du commerce des produits de base, avant de disparaître ce lundi 3 novembre. Pourtant l'organisation onusienne avait attendu des mois d'avoir enfin ces chiffres. S'agit-il d'un simple problème technique ou d'une crainte subite des Émirats de voir ces données porter préjudice au pays qui doit faire l'objet l'année prochaine d'une réévaluation de la part du GAFI, le Groupe d'action financière qui lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ? Les Émirats étaient sortis de la liste grise de pays sous surveillance renforcée après avoir notamment mis en place leur nouvelle régulation sur l'or (Due Diligence Regulation for Responsible Sourcing of Gold). Pour l'instant, Swissaid, qui a réussi à consulter les chiffres, n'a pas pu en savoir plus.  Flux plus importants en provenance du Soudan  Ces chiffres montrent que les importations d'or d'origine douteuse n'ont pas faibli, en particulier en provenance de pays africains en conflit. Sur les 1 392 tonnes d'or importées par les Émirats en 2024 - pour une valeur de près de 105 milliards de dollars -, plus de la moitié provient de pays africains. Ce chiffre a augmenté de 20% par rapport à l'année précédente. Les Émirats ont ainsi continué à importer de l'or du Soudan : 29 tonnes directement du pays, contre 17 t en 2023, auxquelles il faut ajouter l'or soudanais qui transite via l'Égypte, le Tchad, et la Libye, trois pays qui ont aussi continué à fournir d'importants volumes en 2024. À lire aussiSoudan: les appels au boycott des Émirats arabes unis se multiplient après la prise d'El-Fasher par les FSR Importations en hausse du Rwanda et d'Ouganda Les Émirats ont aussi augmenté leurs importations d'Ouganda – 31 tonnes contre 14 tonnes en 2023 – et du Rwanda – 19 t contre 13,8 t en 2023 – des pays qui produisent peu d'or, mais qui servent de plaque tournante pour le minerai issu notamment de RDC, où il provient en partie de zones de conflit, selon l'ONG suisse. Un autre pays illustre le manque de traçabilité de l'or qui arrive au Moyen-Orient, le Togo. D'après les données accessibles la semaine dernière, sur le site de l'UN Com Trade, les Émirats ont importé 52 tonnes de ce pays d'Afrique de l'Ouest – pour 4 milliards de dollars – alors que le pays n'en produit quasiment pas. À lire aussiRDC: exportation record d'or vers les Émirats arabes unis en seulement six mois La Russie, autre fournisseur des Émirats Les Émirats arabes unis continuent de se fournir aussi en Russie et participe indirectement au financement de la guerre en Ukraine. L'année dernière, les Émirats ont importé 66 tonnes de Russie, soit 25 tonnes de plus qu'en 2023. Les Émirats ont aussi augmenté leurs achats en Arménie –  pays qui sert quasiment exclusivement de point de transit pour l'or russe, rappelle Swissaid. « Avec la nouvelle législation adoptée en 2023, ces chiffres auraient dû baisser et non pas augmenter », relève Marc Ummel, responsable du dossier matières premières chez Swissaid. Pour l'ONG, cela montre de graves lacunes dans la mise en œuvre des nouveaux engagements pris par le pays.  Ces chiffres éclaboussent aussi la Suisse dans la mesure où elle importe de l'or d'origine inconnue depuis les Émirats arabes unis. Selon Swissaid, « entre janvier et septembre 2025, Berne a importé 316 tonnes d'or pour une valeur de 27 milliards de francs suisses, soit plus du double des volumes annuels habituels ».

Invité Afrique
Soudan: «La prise d'El-Fasher est une victoire militaire, mais l'après est une défaite politique pour les FSR», estime Suliman Baldo

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 3, 2025 10:24


Alors que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé « la prise de la ville d'El-Fasher », cette « victoire militaire pour le général Hemedti » serait en réalité « une défaite politique », affirme notre invité, le professeur soudanais Suliman Baldo. Il est également directeur exécutif de l'Observatoire de la Transparence et des Politiques au Soudan. Y a-t-il un risque de génocide au Darfour ? Va-t-on vers une partition est/ouest du Soudan ? En ligne de Nairobi, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Suliman Baldo, comment expliquez-vous la victoire militaire des FSR du général Hemedti à el-Fasher, six mois seulement après leur défaite à Khartoum ? Suliman Baldo : Bien sûr, les Forces de soutien rapide avaient mis un siège très strict autour d'el-Fasher pour plus de 18 mois, c'est-à-dire en interdisant même l'arrivée de denrées alimentaires ou bien les livraisons médicales pour les hôpitaux locaux. Et ils avaient bombardé la ville durant toute cette période. Et ils ont aussi utilisé des drones contre el-Fasher. Et à quoi ont servi ces drones très sophistiqués et de fabrication chinoise ? Il y a plusieurs mois que les Forces de soutien rapide ont acquis bien sûr des drones sophistiqués d'origine chinoise, mais aussi des moyens de défense aérienne qui ont empêché l'armée de l'air soudanaise de ravitailler sa garnison à el-Fasher. Est-ce que les Émirats arabes unis et le Tchad ont joué un rôle dans cette victoire militaire des FSR ? Les Émirats sont, disons, les fournisseurs du matériel de guerre de toutes sortes pour les Forces de soutien rapide. Et donc, ils ont joué un rôle principal et de taille. Le Tchad est seulement un instrument, disons, dans les mains des Émirats arabes unis, comme c'est le cas de la Libye de Haftar, en particulier pour les Forces de soutien rapide. Depuis une semaine, de multiples témoignages décrivent les atrocités commises par les FSR contre les civils appartenant à des communautés non-arabes, notamment la communauté Zaghawa. Est-ce qu'on est en train d'assister à la réplique d'el-Geneina, où 15 000 Masalits avaient été massacrés par les FSR, en juin 2023 ? Je ne crois pas que les victimes qui ont été liquidées par les Forces de soutien rapide à el-Fasher étaient toutes des Zaghawas. Le comportement des Forces de soutien rapide est totalement hors contrôle de leurs commandants. Et donc, lorsque les FSR ont pris la ville, l'armée et les forces conjointes alliées à l'armée avaient déjà pu se retirer de la ville, laissant la population civile derrière elles. Une population civile qui compte un quart de million de personnes. Et donc il y a eu un ciblage des Zaghawas, mais c'était aussi sans discrimination. Parfois, c'étaient des membres de différents groupes ethniques. C'était surtout une revanche sur les populations d'el-Fasher, qui avaient résisté à l'invasion de la ville pendant le siège de la ville. Certains observateurs se demandent si la situation n'est pas comparable aux premières heures du génocide au Rwanda, en 1994 ? Ce qui s'est passé est horrible et c'est une forme de crime commis d'une manière systématique. Mais je ne crois pas qu'il y ait eu l'intention d'éliminer une composante de la population sur des bases ethniques ou autres. Le général Hemedti affirme avoir fait arrêter plusieurs de ses combattants soupçonnés d'exactions et avoir ouvert une commission d'enquête. Est-ce qu'il cherche à échapper éventuellement à ses responsabilités ? Je crois que c'est une réaction à la condamnation globale, partout dans le monde, mais aussi une réaction, au sein de la population locale, face aux tueries qui ont eu lieu à el-Fasher. Je ne pense pas que les Forces de soutien rapide s'attendaient à cette réaction collective de l'opinion mondiale et locale. Et l'annonce de ces enquêtes est une façon d'essayer de contenir les dégâts que, disons, les réactions à ces tueries ont créés. Bien sûr, la prise d'el-Fasher est certainement une victoire militaire, mais ce qui s'est passé après représente une défaite politique totale et une défaite morale pour les Forces de soutien rapide. C'est à cause de ces atrocités, dont les Forces de soutien rapide sont devenues très spécialisées dans la commission de ces crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Est-ce qu'après la partition du Soudan du Sud en 2011, il ne va pas y avoir une seconde partition, du Soudan de l'Ouest cette fois-ci ? Il y aura une partition de fait, dans la mesure où il y aura deux gouvernements rivaux qui contrôlent chacun une moitié du pays. Mais je ne pense pas qu'il y aura sécession du Darfour ou bien de l'ouest du Soudan avec le reste du pays. Ça va être, disons, une situation comme en Libye, où il y a deux administrations qui contrôlent deux portions de territoire, mais il n'y aura pas une partition du pays. À lire aussiSoudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Fasher, après la prise de la ville par les FSR À lire aussiSoudan: après les exactions à El-Fasher, les FSR arrêtent un seul de leurs membres

Les dessous de l'infox, la chronique
Mali: l'armée ciblée par une opération de désinformation sur fond de tension avec la Mauritanie

Les dessous de l'infox, la chronique

Play Episode Listen Later Oct 31, 2025 3:18


Au Mali, le blocus imposé par les jihadistes du Jnim se poursuit. Ce mardi 28 octobre, le groupe terroriste proche d'al-Qaïda a attaqué un nouveau convoi transportant du carburant. Profitant de cette crise sécuritaire, plusieurs infox ciblent actuellement l'armée malienne. Le compte à l'origine de cette opération de désinformation vise à attiser les tensions avec la Mauritanie, dans un contexte diplomatique tendu entre les deux voisins. Tout commence ce mardi 28 octobre, avec la publication d'une vidéo mensongère sur TikTok. On y voit plusieurs jeunes hommes lancer des projectiles sur des militaires. Les soldats répondent par des tirs de sommation. L'affrontement se déroule en ville, sur une route bitumée. La légende affirme, à tort, que « l'armée mauritanienne aurait pris la ville de Tombouctou, détruit une base militaire et tué 200 soldats maliens ». Vérification faite, cette vidéo n'a rien à voir avec le Mali ou la Mauritanie. Cet affrontement a été filmé en Somalie. En réalité, l'armée mauritanienne n'a pas envahi le Mali et les deux pays ne sont pas entrés en guerre. Comme le confirment plusieurs habitants de Tombouctou dans les commentaires, ce récit a été inventé de toutes pièces. Une manifestation à Mogadiscio Grâce à une recherche par image inversée, nous avons retrouvé cette vidéo sur des comptes Facebook basés à Mogadiscio, en Somalie. En nous appuyant sur les éléments visuels les plus marquants, la route, les lampadaires, la végétation, nous avons pu géolocaliser précisément la scène, dans le district de Dayniile, en périphérie de la capitale. Selon la presse locale, des Somaliens manifestaient en septembre dernier contre les expulsions forcées de certains habitants. Opération de désinformation Cette infox s'inscrit dans une véritable opération de désinformation. Nous avons en effet identifié toute une série de contenus diffusant ce même narratif mensonger. Une autre vidéo prétend par exemple montrer des véhicules blindés de l'armée mauritanienne en direction de la ville de Nara, au Mali. Vérification faite, la vidéo a été filmée en Libye, par un soldat de l'Armée nationale libyenne. L'abréviation RIB, peinte sur la portière avant gauche du véhicule, indique qu'il s'agit d'une unité spéciale, chargée de la sécurité des frontières sud de la Libye. Un obscur compte TikTok à la manœuvre Derrière cette désinformation, on retrouve un obscur compte TikTok francophone créé en 2021. La plupart de ces contenus sont des infox faisant croire à un affrontement direct entre Bamako et Nouakchott. Ce récit fictionnel vise à dénigrer l'armée malienne et à attiser les tensions entre les deux voisins. Nous avions déjà épinglé ce profil en décembre 2024, avec une infox similaire. Inactif depuis plusieurs mois, il revient à la charge en exploitant la crise sécuritaire malienne et les récentes tensions diplomatiques avec la Mauritanie. Cet opportunisme lui permet de gagner en visibilité. La stratégie semble payante puisque ses 40 vidéos trompeuses totalisent plus de 24 millions de vues.

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“Guénaëlle de Carbonnières” Dans le creux des imagesau MAD, musée des Arts Décoratifs, Parisdu 29 octobre 2025 au 1er février 2026Entretien avecSébastien Quéquet,attaché de conservation en charge des collections de photographies et commissaire de l'exposition,et Guénaëlle de Carbonnières,artiste – à partir de 12'22 – par Anne-Frédérique Fer, à Paris, 28 octobre 2025, durée 28'22,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2025/11/05/3662_guenaelle-de-carbonnieres_musee-des-arts-decoratifs/Communiqué de presseCommissaire : Sébastien Quéquet, attaché de conservation en charge des collections de photographiesLe musée des Arts décoratifs présente l'exposition-dossier « Guénaëlle de Carbonnières. Dans le creux des images » du 29 octobre 2025 au 1er février 2026 dans le cabinet des Dessins, Papiers peints et Photographies, à l'occasion de Paris Photo. Ce focus met à l'honneur pour la première fois le travail conçu par l'artiste photographe à partir des collections photographiques du musée. Inspirée par ce fonds, Guénaëlle de Carbonnières a réalisé, à l'occasion d'une résidence au musée, plus de 30 travaux inédits, illustrant sa sensibilité pour la mémoire patrimoniale et architecturale. Le commissariat de l'exposition est assuré par Sébastien Quéquet, attaché de conservation en charge des collections de photographies.L'exposition présente, dans un premier temps, l'enquête que mène Guénaëlle de Carbonnières à partir de l'objet-livre du photographe Franck de Villecholle (1816-1906) conservé au musée des Arts décoratifs. Les pages de cette oeuvre unique regorgent de tirages qui documentent les destructions en Île-de- France lors de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Les différentes traces laissées par le temps sur ces images – déchirures, effets de colle, traces, accidents et recouvrements – sont le terreau d'une réflexion plus large sur le thème de la disparition architecturale et patrimoniale.Ces anciens tirages sont la toile de fond de l'oeuvre de Carbonnières. À l'instar d'une sculptrice, la photographe utilise ce médium comme une matière qu'elle creuse, détaille, plie, mobilisant ainsi la conscience du visiteur. Les tirages sont « maltraités » allégoriquement et tendent à rendre compte des paysages dévastés par les conflits au XIXe siècle et du début du XXe siècle, s'inspirant ainsi des travaux de Félix Bonfils sur le Liban, de Charles Lallemand et Ludovico Hart en Libye, d'Hugues Krafft sur l'Arménie ou de Joseph de Baye sur l'Ukraine, conservés dans le fonds photographique du musée des Arts décoratifs.Une réflexion sur le médium photographiqueL'exposition est également le lieu d'une réflexion plus large sur la matière photographique et sa fragilité. Le travail de Guénaëlle de Carbonnières pose la question sensible du temps qui passe et de l'altération du verre et du papier, en redonnant vie à des clichés et des archives enfouis. Pour réaliser ces photographies, l'artiste expérimente l'art de la verrerie en encapsulant les images ou en fusionnant plusieurs plaques de négatifs donnant naissance à de nouvelles oeuvres. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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“Luc Delahaye” Le bruit du mondeau Jeu de Paume, Parisdu 10 octobre 2025 au 4 janvier 2026Entretien avecQuentin Bajac,directeur du Jeu de Paume et commissaire de l'exposition,par Anne-Frédérique Fer, à Paris, 27 octobre 2025, durée 24'50,© FranceFineArt.https://francefineart.com/2025/11/05/3661_luc-delahaye_jeu-de-paume/Communiqué de presseCommissaire : Quentin Bajac, directeur du Jeu de PaumeLe Jeu de Paume consacre une grande exposition monographique à Luc Delahaye (né à Tours en 1962), couvrant sa production photographique entre 2001 et 2025. Cette période, déterminante dans son parcours, correspond à son retrait du photojournalisme et à son engagement dans le champ de l'art.Grand photoreporter de guerre dans les années 1990 et ancien membre de l'agence Magnum, il fait partie d'une génération de photographes qui a retravaillé l'articulation entre pratiques documentaires et dimension artistique.Depuis vingt-cinq ans, ses photographies, le plus souvent de grandes dimensions et en couleur, proposent une représentation des désordres du monde contemporain. De la guerre d'Irak à celle d'Ukraine, d'Haïti à la Libye, desconférences de l'OPEP à celles de la COP, Delahaye explore le bruit du monde et les lieux censés le réguler.Parfois réalisées en une seule prise, parfois véritables compositions assemblées par ordinateur pendant des mois à partir de fragments d'images, les photographies de Luc Delahaye sont toujours une rencontre, qu'elle soitimmédiate ou différée, avec un réel. Un réel qu'il s'agit d'énoncer, dans une forme de retrait documentaire, sans démonstration :« Arriver par une forme d'absence, par une forme d'inconscience peut-être, à une unité avec le réel. Une unité silencieuse. La pratique de la photographie est une chose assez belle : elle permet cette réunification de soi avec le monde ».L'exposition, la première à Paris depuis 2005, offre un regard rétrospectif sur vingt-cinq ans de création. Elle rassemble une quarantaine de grands formats, certains inédits et réalisés pour l'occasion, une vidéo autour du conflit syrien à laquelle Delahaye travaille depuis de longues années, ainsi qu'une grande installation dans un format nouveau pour l'artiste. Par ailleurs l'exposition seraaussi l'occasion, au gré du parcours, de s'attarder sur le processus créatif, à travers sources visuelles et images rejetées. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Les actus du jour - Hugo Décrypte
(REDIFFUSION) Nicolas Sarkozy en prison : le « pacte de corruption » Sarkozy/Kadhafi expliqué (Fabrice Arfi)

Les actus du jour - Hugo Décrypte

Play Episode Listen Later Oct 22, 2025 80:44


La vidéo pour comprendre l'affaire Sarkozy-Kadhafi, expliquée en une vidéo, avec le journaliste Fabrice Arfi. Pour retrouver cet échange en podcast :- Spotify : https://hugodecry.pt/Fabrice-Arfi-Spotify- Apple Podcast : https://hugodecry.pt/Fabrice-Arfi-Apple-Podcasts- Deezer : https://www.deezer.com/en/show/3478927Et sur toutes les autres plateformes !

Accents d'Europe
En Ukraine, des jeunes fuient les territoires occupés par la Russie

Accents d'Europe

Play Episode Listen Later Oct 21, 2025 19:30


À l'est du pays, plusieurs centaines de milliers d'enfants et d'adolescents vivent dans les territoires occupés depuis plus de 10 ans.  À l'école, ils subissent un endoctrinement, on leur apprend à haïr l'Ukraine et à glorifier la Russie et son armée. En dépit de ce lavage de cerveau, certains jeunes parviennent à partir. Fuir l'occupation russe, au risque de rompre avec sa famille À l'est de l'Ukraine, plusieurs centaines de milliers d'enfants et d'adolescents résident dans les territoires occupés par la Russie depuis plus de 10 ans.  À l'école, ils subissent un endoctrinement, on leur apprend à haïr l'Ukraine et à glorifier la Russie et son armée. En dépit de ce lavage de cerveau, certains jeunes parviennent à résister, à découvrir une autre vision de la situation, voire à fuir ces territoires occupés. C'est le cas d'Ivan, 18 ans. Après avoir fait connaissance avec des adolescents ukrainiens sur Internet, il a pris la décision de quitter sa ville natale de Louhansk pour rejoindre Kiev, au risque de ne plus jamais revoir ses parents. Anastasia Becchio et Julien Boileau l'ont rencontré.   Olha Reshetylova, médiatrice pour les droits des soldats Pour défendre leur pays face à la Russie, les Ukrainiens se sont mobilisés dans des proportions sans précédent. Souvent de façon spontanée, en dehors de cadres institutionnels parfois très désorganisés au début du conflit. Et jusqu'à présent, les soldats et leurs familles n'avaient jamais disposé d'une structure indépendante pour les défendre au sein de l'État. C'est désormais chose faite, avec la création officielle d'un poste de médiateur militaire ; et la nomination à ce poste d'Olha Reshetylova. Issue de la société civile, consciente d'une méfiance générale à l'égard des institutions militaires, elle était déjà active sur cette question. Les précisions à Kyiv de notre correspondante Emmanuelle Chaze.   Que savent les Italiens de leur histoire coloniale ?  L'Italie est encore un jeune pays quand ses troupes débarquent sur les côtes africaines dans les années 1880.  Elle installe d'abord des colonies en Somalie, en Érythrée, puis dans l'actuelle Libye. En 1936, après la conquête de l'Éthiopie, Benito Mussolini déclare posséder un Empire, alors même que les grandes puissances coloniales commencent à envisager un après. L'histoire de cet Empire qui s'arrête avec la fin de la Seconde Guerre mondiale est brève, mais très violente. Et si elle a profondément marqué l'imaginaire des Italiens, elle reste paradoxalement mal connue. À Rovereto dans le nord de l'Italie, le Musée de la guerre présente une exposition sur ces années, et leur écho. Visite guidée avec Olivier Favier.     En un mot : le Social prescribing, des ordonnances pour faire du sport ou consulter une assistante sociale Au Royaume-Uni, comme dans de nombreux pays d'Europe, la santé publique est toujours à la peine : le manque de moyens et la pénurie de main-d'œuvre affectent depuis des années le NHS le service de santé nationale. Alors pour répondre aux besoins des patients, les professionnels innovent : à la fois par souci d'économie et d'efficacité, ils ont notamment lancé «les prescriptions sociales». Dans les cas où les médicaments ne seraient pas forcément utiles, elles peuvent se substituer aux traditionnelles ordonnances médicales. Marie Billon.

Accents d'Europe
En Ukraine, des jeunes fuient les territoires occupés par la Russie

Accents d'Europe

Play Episode Listen Later Oct 21, 2025 19:30


À l'est du pays, plusieurs centaines de milliers d'enfants et d'adolescents vivent dans les territoires occupés depuis plus de 10 ans.  À l'école, ils subissent un endoctrinement, on leur apprend à haïr l'Ukraine et à glorifier la Russie et son armée. En dépit de ce lavage de cerveau, certains jeunes parviennent à partir. Fuir l'occupation russe, au risque de rompre avec sa famille À l'est de l'Ukraine, plusieurs centaines de milliers d'enfants et d'adolescents résident dans les territoires occupés par la Russie depuis plus de 10 ans.  À l'école, ils subissent un endoctrinement, on leur apprend à haïr l'Ukraine et à glorifier la Russie et son armée. En dépit de ce lavage de cerveau, certains jeunes parviennent à résister, à découvrir une autre vision de la situation, voire à fuir ces territoires occupés. C'est le cas d'Ivan, 18 ans. Après avoir fait connaissance avec des adolescents ukrainiens sur Internet, il a pris la décision de quitter sa ville natale de Louhansk pour rejoindre Kiev, au risque de ne plus jamais revoir ses parents. Anastasia Becchio et Julien Boileau l'ont rencontré.   Olha Reshetylova, médiatrice pour les droits des soldats Pour défendre leur pays face à la Russie, les Ukrainiens se sont mobilisés dans des proportions sans précédent. Souvent de façon spontanée, en dehors de cadres institutionnels parfois très désorganisés au début du conflit. Et jusqu'à présent, les soldats et leurs familles n'avaient jamais disposé d'une structure indépendante pour les défendre au sein de l'État. C'est désormais chose faite, avec la création officielle d'un poste de médiateur militaire ; et la nomination à ce poste d'Olha Reshetylova. Issue de la société civile, consciente d'une méfiance générale à l'égard des institutions militaires, elle était déjà active sur cette question. Les précisions à Kyiv de notre correspondante Emmanuelle Chaze.   Que savent les Italiens de leur histoire coloniale ?  L'Italie est encore un jeune pays quand ses troupes débarquent sur les côtes africaines dans les années 1880.  Elle installe d'abord des colonies en Somalie, en Érythrée, puis dans l'actuelle Libye. En 1936, après la conquête de l'Éthiopie, Benito Mussolini déclare posséder un Empire, alors même que les grandes puissances coloniales commencent à envisager un après. L'histoire de cet Empire qui s'arrête avec la fin de la Seconde Guerre mondiale est brève, mais très violente. Et si elle a profondément marqué l'imaginaire des Italiens, elle reste paradoxalement mal connue. À Rovereto dans le nord de l'Italie, le Musée de la guerre présente une exposition sur ces années, et leur écho. Visite guidée avec Olivier Favier.     En un mot : le Social prescribing, des ordonnances pour faire du sport ou consulter une assistante sociale Au Royaume-Uni, comme dans de nombreux pays d'Europe, la santé publique est toujours à la peine : le manque de moyens et la pénurie de main-d'œuvre affectent depuis des années le NHS le service de santé nationale. Alors pour répondre aux besoins des patients, les professionnels innovent : à la fois par souci d'économie et d'efficacité, ils ont notamment lancé «les prescriptions sociales». Dans les cas où les médicaments ne seraient pas forcément utiles, elles peuvent se substituer aux traditionnelles ordonnances médicales. Marie Billon.

Atelier des médias
Maurine Mercier, l'immersion pour « raconter la vie » dans l'Ukraine en guerre

Atelier des médias

Play Episode Listen Later Oct 18, 2025 55:06


Depuis 2022, Maurine Mercier est correspondante en Ukraine. Pour la RTS, radio publique suisse francophone, elle produit un podcast nommé Carnets d'Ukraine. Le 11 octobre 2025, un de ses reportages a été récompensé au prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre. Maurine Mercier est l'invitée de L'atelier des médias. Lauréate du 1er prix radio au Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre 2025 pour son reportage « Pokrovsk de fleurs dans les ruines », Maurine Mercier a exprimé sa surprise. « Je ne pensais pas que le jury de Bayeux serait assez punk pour récompenser ce reportage » dans lequel deux Ukrainiennens racontent qu'elles « redécouvrent leur plaisir sexuel dans une ville qui se fait envahir », a-t-elle expliqué sur scène. Correspondante en Ukraine depuis 2022, Maurine Mercier explique que les récompenses comme celle-ci – c'est la 3e fois en quatre ans qu'elle reçoit le 1er prix à Bayeux – l'aident à défendre devant sa hiérarchie l'importance de couvrir les conflits qui durent, malgré la « news fatigue ». Elle met en garde contre le risque que l'Ukraine devienne un « trou noir » médiatique. De Salgado au rejet de l'envoyé spécial Née à Lausanne en 1981, Maurine Mercier se souvient avoit été marquée à l'âge de six ans par une exposition du photographe brésilien Sebastião Salgado : un « déclic » pour « aller voir le monde ». Elle se souvient de la leçon que Salgado lui a donnée lors d'une interview : « Tu ne regardes pas assez bien. » Après avoir appris son métier à la télévision locale TVRL, elle entre à la RTS en 2012. Mais le rôle d'envoyée spéciale ne luit convient pas. Elle préfère « rester des années dans un pays pour être sûre de dire le moins de bêtises possible ». Aussi, en 2016, elle part s'installer à Tunis pour couvrir l'Afrique du Nord, principalement la Libye. Elle y restera six ans. Carnets d'Ukraine : le format « note vocale » Lorsque l'invasion à grande échelle de l'Ukraine éclate en 2022, Maurine Mercier est en Tunisie. Sa première expérience de zone de guerre remonte à 2014, lorsqu'elle s'était « autoprojetée » à Donetsk. Elle livre un « bras de fer » pour convaincre la RTS de l'envoyer en Ukraine, où elle s'installe durablement en août 2022. En février 2024, elle lance Carnets d'Ukraine, diffusé d'abord en radio sur la RTS. Avec une « écriture podcast » basée sur des pastilles au format « note vocale », afin de créer de la proximité avec les auditeurs. Pour la première fois, elle s'autorise l'emploi du « je » pour décrire ses émotions, car « mon je, en fait, c'est vous ».  Être une femme journaliste en zone de conflit Être une femme est « toujours un avantage » sur le terrain, affirme Maurine Mercier. Elle prend l'exemple de la Libye, où les reporters masculins, ne pouvant entrer dans les maisons, sont privés d'échange avec la moitié de la population. En Ukraine, cela permet des « dialogues » plus profonds avec les soldats, car elle leur rappelle leurs proches. Maurine Mercier mentionne aussi Artem, son ami et fixeur, et avec qui l'humour est leur « médicament antidouleur ». Honnêteté et nécessité d'être à la hauteur Sa frustration professionnelle est de ne couvrir la guerre russe en Ukraine que depuis un seul côté car elle n'obtient pas de réponse à ses demandes pour aller dans les territoires ukrainiens occupés. Elle soutient qu'une guerre « ça se couvre de toutes parts », car c'est une manière de rétablir le dialogue et de dénoncer l'absurdité de la propagande. L'honnêteté est fondamentale pour le pacte de confiance avec le public, rappelle Maurine Mercier pour qui il est essentiel de montrer que l'Ukraine est complexe, ne pas omettre la corruption et les divisions. Elle conclut son intervention en espérant que ses reportages « puissent permettre à des jeunes [...] de faire quelque chose pour bâtir la paix, la démocratie », soulignant que les Européens doivent être « à la hauteur de ce qu'[ils] prétend[ent] défendre ».

Radio foot internationale
Éliminatoires Mondial 2026 : le Cameroun met la pression sur le Cap Vert

Radio foot internationale

Play Episode Listen Later Oct 8, 2025 48:30


Radio Foot internationale à 16h10-21h10 T.U. au sommaire aujourd'hui : - Éliminatoires Mondial 2026 en Afrique, les 2 dernières journées. ; - Zaïre-Emery, le déclassement ? ;  - Le coup de griffe d'OL Lyonnes. - Éliminatoires Mondial 2026 en Afrique, les 2 dernières journées. Dans le groupe D, le Cap Vert tenu en échec en Libye n'est pas encore qualifié. Le Cameroun l'a emporté sur l'île Maurice et réduit l'écart avec les Requins Bleus. - Poule A, l'Égypte tout près du but, un point suffit contre Djibouti. Un groupe où le Burkina Faso doit gagner face à la Sierra Leone, adversaire direct. - Groupe G : l'Algérie affrontera finalement la Somalie à domicile demain, avant de recevoir l'Ouganda mardi. Cranes et Mambas mozambicains à la lutte pour la 2è place. Une victoire suffit aux Fennecs, que Luca Zidane a rejoints. Le gardien de 27 ans évolue à Grenade, 18è de Liga 2. Choix tardif pour un portier moyen ? Le parcours du fils de Zizou en sélection va-t-il être un long fleuve tranquille ? Le coach Petkovic, critiqué sur ses choix, assume sa décision. - Zaïre-Emery le déclassement ? Retour chez les Espoirs pour le milieu de 19 ans lancé en A, il y a près de 2 ans, et y jouait encore jusqu'en mars 2025. Il compte bien rebondir rapidement, comme Thierry Henry ! L'attaquant champion du monde 1998 était, lui aussi, sorti de l'élite l'année suivante. Le Parisien lancé trop vite ? Stoppé net par des blessures ? Comme d'autres jeunes, Lamine Yamal, Ansu Fati, surclassés et starifiés, un danger ? Très jeune aussi : Gilberto Mora. Le milieu mexicain dispute le Mondial U20, est pressenti pour prendre part à celui des U17, puis au tournoi des «grands» l'été prochain ! - Le coup de griffe d'OL Lyonnes. Les féminines ont bien entamé la nouvelle édition de la Ligue des Champions, calquée sur la C1 masculine. Victoire 2-1 dans l'antre des championnes d'Europe d'Arsenal. Les Fenottes veulent reconquérir les sommets avec Jonatan Giraldez, ex-coach des Barcelonaises sacrées 2 fois consécutivement. Pour débattre avec Annie Gasnier : Cherif Ghemmour, Frank Simon et Nabil Djellit. Technique/réalisation : Guillaume Buffet -- David Fintzel/Pierre Guérin.

Radio Foot Internationale
Éliminatoires Mondial 2026 : le Cameroun met la pression sur le Cap Vert

Radio Foot Internationale

Play Episode Listen Later Oct 8, 2025 48:30


Radio Foot internationale à 16h10-21h10 T.U. au sommaire aujourd'hui : - Éliminatoires Mondial 2026 en Afrique, les 2 dernières journées. ; - Zaïre-Emery, le déclassement ? ;  - Le coup de griffe d'OL Lyonnes. - Éliminatoires Mondial 2026 en Afrique, les 2 dernières journées. Dans le groupe D, le Cap Vert tenu en échec en Libye n'est pas encore qualifié. Le Cameroun l'a emporté sur l'île Maurice et réduit l'écart avec les Requins Bleus. - Poule A, l'Égypte tout près du but, un point suffit contre Djibouti. Un groupe où le Burkina Faso doit gagner face à la Sierra Leone, adversaire direct. - Groupe G : l'Algérie affrontera finalement la Somalie à domicile demain, avant de recevoir l'Ouganda mardi. Cranes et Mambas mozambicains à la lutte pour la 2è place. Une victoire suffit aux Fennecs, que Luca Zidane a rejoints. Le gardien de 27 ans évolue à Grenade, 18è de Liga 2. Choix tardif pour un portier moyen ? Le parcours du fils de Zizou en sélection va-t-il être un long fleuve tranquille ? Le coach Petkovic, critiqué sur ses choix, assume sa décision. - Zaïre-Emery le déclassement ? Retour chez les Espoirs pour le milieu de 19 ans lancé en A, il y a près de 2 ans, et y jouait encore jusqu'en mars 2025. Il compte bien rebondir rapidement, comme Thierry Henry ! L'attaquant champion du monde 1998 était, lui aussi, sorti de l'élite l'année suivante. Le Parisien lancé trop vite ? Stoppé net par des blessures ? Comme d'autres jeunes, Lamine Yamal, Ansu Fati, surclassés et starifiés, un danger ? Très jeune aussi : Gilberto Mora. Le milieu mexicain dispute le Mondial U20, est pressenti pour prendre part à celui des U17, puis au tournoi des «grands» l'été prochain ! - Le coup de griffe d'OL Lyonnes. Les féminines ont bien entamé la nouvelle édition de la Ligue des Champions, calquée sur la C1 masculine. Victoire 2-1 dans l'antre des championnes d'Europe d'Arsenal. Les Fenottes veulent reconquérir les sommets avec Jonatan Giraldez, ex-coach des Barcelonaises sacrées 2 fois consécutivement. Pour débattre avec Annie Gasnier : Cherif Ghemmour, Frank Simon et Nabil Djellit. Technique/réalisation : Guillaume Buffet -- David Fintzel/Pierre Guérin.

Arrêt sur images - audio
Les médias, Nicolas Sarkozy et la défense de classe

Arrêt sur images - audio

Play Episode Listen Later Oct 3, 2025 82:33


C'est un rouleau compresseur extrêmement puissant qui terrasse l'ensemble des plateaux et studios radios depuis jeudi 25 septembre. Ce rouleau compresseur s'appelle Nicolas Sarkozy. Ses éléments de langage - "la justice est politique", "les juges sont des militants de gauche", "la France est humiliée" - ont inondé les chaines d'infos pour organiser le contre-feu médiatique après sa condamnation. Cinq ans prison ferme pour association de malfaiteurs dans l'affaire du finance ...

Les lectures de Mediapart

Cliquez ici pour accéder gratuitement aux articles lus de Mediapart : https://m.audiomeans.fr/s/P-UmoTbNLs Jugée pour « favoritisme », au sujet de l'attribution d'un marché en Libye en 2008 pour remercier Kadhafi de la libération des infirmières bulgares, l'Agence française de développement a bénéficié jeudi d'une relaxe pour cause de prescription des faits. Un article de Michel Deléan, publié le 2 octobre 2025, lu par Christine Pâris. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] France : la condamnation historique de Nicolas Sarkozy

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Sep 29, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les manifestations à Madagascar et l'hypothèse d'une force internationale à Gaza. France : la condamnation historique de Nicolas Sarkozy  L'ancien président français, Nicolas Sarkozy, a été condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé pour association de malfaiteurs dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 par l'ex-dirigeant de Libye, Mouammar Kadhafi. Que signifie exactement ce verdict ? Nicolas Sarkozy : pourquoi a-t-il été relaxé des faits de corruption ?   Si l'ex-président a été reconnu coupable d'association de malfaiteurs, il a cependant été relaxé des chefs d'accusation de financement illégal de campagne et de corruption. Comment expliquer cette décision ? Nicolas Sarkozy condamné : quelles sont les preuves ? Alors que les juges d'instruction ne parlent que de « faisceau d'indices graves et concordants » plutôt que de preuves irréfutables, l'ancien chef d'État a pourtant été condamné à cinq ans de prison. Comment expliquer cette condamnation alors qu'il n'y a pas de preuves directes indiquant un financement étranger ? Avec Laura Martel, journaliste au service France, spécialiste des questions de justice.    Madagascar : des manifestations inédites contre le pouvoir À Madagascar, les manifestations lancées par le collectif « Gen Z Magascar » sur les réseaux sociaux en réaction aux coupures d'eau et d'électricité ont fait au moins cinq morts. Comment ces manifestations ont-elles pu autant dégénérer ? Avec Sarah Tétaud, correspondante de RFI à Antananarivo.    Gaza : vers le déploiement d'une force internationale ?  Le président indonésien a déclaré à l'ONU que son pays serait prêt à envoyer des troupes à Gaza, dans le cadre d'une force internationale. Quelles formes cette mission pourrait-elle prendre ? Quelles sont aujourd'hui les chances de voir aboutir une telle idée ?    Avec Dominique Trinquand, ancien chef de la Mission militaire française auprès des Nations unies.

L’Heure du Monde
Nicolas Sarkozy en prison : tout comprendre au jugement historique

L’Heure du Monde

Play Episode Listen Later Sep 29, 2025 23:50


Un ancien chef de l'Etat bientôt incarcéré. Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi 25 septembre à cinq ans de prison ferme et 100 000 euros d'amende pour « association de malfaiteurs » dans l'affaire du financement libyen de sa campagne. Si l'ancien président a immédiatement fait appel, la condamnation est assortie d'un mandat de dépôt à effet différé : Nicolas Sarkozy est donc convoqué le 13 octobre prochain afin de connaître la date de son incarcération.Ayant plus de 70 ans, il pourra en revanche quasi-immédiatement après son incarcération demander un aménagement de sa peine.Comment a été motivée la décision des juges dans ce dossier ? Dans quelles conditions Nicolas Sarkozy sera-t-il incarcéré ? Qu'attendre du prochain procès en appel alors que l'agenda judiciaire de l'ancien président reste chargé ?Dans cet épisode du podcast « L'Heure du Monde », Laura Motet, journaliste au pôle enquêtes du journal, explique les enjeux de ce jugement historique.Un épisode de Marion Bothorel. Réalisation : Quentin Tenaud. Présentation et suivi éditorial : Jean-Guillaume Santi. Rédaction en chef : Adèle Ponticelli. Dans cet épisode : extraits d'une interview de Nicolas Sarkozy au tribunal judiciaire de Paris, le 25 septembre 2025. Cet épisode a été diffusé le 29 septembre 2025.--- Réécouter notre épisode : Sarkozy-Kadhafi, ce qu'il faut retenir d'un procès historiqueAssistez au cours du soir de notre chroniqueuse judiciaire Pascale Robert Diard sur les coulisses des grands procès qu'elle a couverts (dont certaines affaires Sarkozy) et les mécanismes de la justice Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d'informations.

Les matins
Condamnation de Nicolas Sarkozy au procès libyen : "chute spectaculaire", dangers d'attaquer l'Etat de droit

Les matins

Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 6:08


durée : 00:06:08 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - La presse internationale est cinglante contre Nicolas Sarkozy, après sa condamnation à cinq ans d'emprisonnement avec incarcération prochaine pour avoir "laissé ses plus proches" démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

C dans l'air
Jean-Philippe Tanguy - Nicolas sarkozy condamné à 5 ans de prison

C dans l'air

Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 10:41


C dans l'air l'invité du 25 septembre 2025 avec Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme et président délégué du groupe RN à l'AssembléePour la première fois de l'histoire de la République, un ex-président derrière les barreaux : le tribunal de Paris a condamné jeudi Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison avec incarcération prochaine pour avoir "laissé ses proches" démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi, une lourde peine dont l'intéressé a dénoncé la "haine".A la sortie de la salle d'audience aujourd'hui, Nicolas Sarkozy a redit son "innocence" et aussitôt annoncé son intention de faire appel. Cela n'empêchera cependant pas son incarcération au cours des prochaines semaines. "La haine n'a donc décidément aucune limite (...) J'assumerai mes responsabilités, je déférerai aux convocations de justice et s'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison. Mais la tête haute", a déclaré Nicolas Sarkozy face aux caméras.La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, condamnée elle aussi à une peine avec exécution provisoire au procès des assistants européens, a peu après le jugement dénoncé "la généralisation" de l'exécution provisoire, "un grand danger, au regard des grands principes de notre droit" selon elle.Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme et président délégué du groupe RN à l'Assemblée, est notre invité. Il réagira à la condamnation de l'ancien président de la République, alors même que Marine Le Pen est condamnée à une peine avec exécution provisoire. Il reviendra aussi sur la situation politique française, alors que Sébastien Lecornu est nommé Premier ministre depuis quinze jours, et que la constitution du gouvernement n'a toujours pas été annoncée.

Politique
Cinq ans de prison pour Nicolas Sarkozy : un coup de tonnerre

Politique

Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 40:41


Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l'affaire des soupçons de financements libyens de sa campagne présidentielle de 2007. La date de son incarcération sera connue le 13 octobre. Un évènement judiciaire sans précédent et une déflagration dans la classe politique.

Revue de presse Afrique
À la Une: manifestations, pillages et répression à Madagascar

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 4:17


C'est l'Express de Madagascar qui nous raconte la journée de jeudi 25 septembre : « De la contestation aux pillages », titre le journal qui précise : « La manifestation anti-délestage a dégénéré dans la capitale, laissant place à des affrontements, des pillages et des incendies. Face au chaos, le préfet d'Analamanga a instauré un couvre-feu de 19h à 5h du matin. » « Antananarivo s'est embrasée hier », poursuit l'Express de Madagascar, qui détaille les moments forts de la journée : « Vers 10h45, les premiers heurts éclatent du côté de Mandrosoa lorsque les forces de l'ordre repoussent les manifestants à coups de gaz lacrymogène. En riposte, des jets de pierre pleuvent ». La journée est très tendue et à la tombée de la nuit, rapporte l'Express de Madagascar, « la situation échappe totalement au contrôle. Les protestations laissent place à une succession de pillages éclairs (…) Les infrastructures ne sont pas épargnées. À Anosibe, le chantier de la future gare du train urbain est incendié, tout comme une banque voisine ». « Sur le terrain, ajoute le journal, l'organisation des forces de sécurité paraît vacillante. Plusieurs arrestations sont néanmoins recensées ». Journée très tendue donc, qui se termine par l'instauration d'un couvre-feu. « L'objectif, précise l'Express de Madagascar, est de limiter les attroupements et de prévenir de nouveaux débordements après la vague de violences et de pillages qui a secoué la ville. » Vengeance post-mortem Dans la presse africaine également ce matin, des commentaires sur la condamnation à cinq ans de prison de l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Notamment dans les quotidiens burkinabés, toujours inspirés lorsqu'il s'agit d'interpréter l'actualité internationale. « Entre jubilation, abus de la République des juges et vengeance post-mortem de [Mouammar] Kadhafi » titre Aujourd'hui au Faso qui interroge : « Qu'en pensent les Africains, notamment dans les ex-post-colonies » ? « On évoque mezza-voce, une sorte de vengeance post mortem de Kadhafi, car sous nos cieux, si c'est le même Sarkozy qui était copain-copain avec l'auteur du Livre Vert, qui lui a permis d'implanter sa tente à Paris lors de sa visite le 10 décembre 2007 (…) si c'est ce même [Nicolas] Sarkozy qui a aussi aiguillonné la révolution onusienne et ameuté d'autres pays occidentaux pour chasser Kadhafi, qui a trouvé la mort, alors pour certains Africains, c'est ni plus ni moins qu'un retour de la manivelle outre-tombe, genre malédiction de celui qu'on a tué le 20 octobre 2011 et dont nul ne sait où se trouve exactement la sépulture ». Trahison impardonnable En Guinée, Ledjely ne ménage pas non plus ses critiques à l'égard de l'ancien président français.  « Pour les Africains, Nicolas Sarkozy représente la duplicité et la trahison (…) de Conakry à Djibouti, et de Rabat au Cap, tout le monde croit que de l'argent a circulé entre les hommes de Kadhafi et l'équipe de campagne de l'ancien président français (…) l'idée que le séjour XXL de l'ancien guide libyen en France, en 2007, était la contrepartie des transferts de fonds entre Tripoli et Paris est très largement partagée au sein de l'opinion publique africaine. » Et Ledjely aboutit à la même conclusion qu'Aujourd'hui au Faso, le journal guinéen nous dit : « Dès lors, la volte-face de Nicolas Sarkozy qui avait consisté à prendre la tête de la coalition internationale ayant fini par tuer Kadhafi en février 2011, passe pour une trahison impardonnable. Moins que la corruption en tant que telle, c'est cette façon de se retourner de manière aussi inique contre son bienfaiteur d'hier, que les Africains abhorrent chez l'ancien président français. » Conclusion du journal guinéen : « Il ne faut guère s'attendre à ce qu'en Afrique, on s'apitoie sur le sort de l'ancien président. Tout au contraire, ce qui lui arrive aujourd'hui devrait servir de leçon à ceux qui seraient tentés de suivre son exemple. »

Revue de presse Afrique
À la Une: manifestations, pillages et répression à Madagascar

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 4:17


C'est l'Express de Madagascar qui nous raconte la journée de jeudi 25 septembre : « De la contestation aux pillages », titre le journal qui précise : « La manifestation anti-délestage a dégénéré dans la capitale, laissant place à des affrontements, des pillages et des incendies. Face au chaos, le préfet d'Analamanga a instauré un couvre-feu de 19h à 5h du matin. » « Antananarivo s'est embrasée hier », poursuit l'Express de Madagascar, qui détaille les moments forts de la journée : « Vers 10h45, les premiers heurts éclatent du côté de Mandrosoa lorsque les forces de l'ordre repoussent les manifestants à coups de gaz lacrymogène. En riposte, des jets de pierre pleuvent ». La journée est très tendue et à la tombée de la nuit, rapporte l'Express de Madagascar, « la situation échappe totalement au contrôle. Les protestations laissent place à une succession de pillages éclairs (…) Les infrastructures ne sont pas épargnées. À Anosibe, le chantier de la future gare du train urbain est incendié, tout comme une banque voisine ». « Sur le terrain, ajoute le journal, l'organisation des forces de sécurité paraît vacillante. Plusieurs arrestations sont néanmoins recensées ». Journée très tendue donc, qui se termine par l'instauration d'un couvre-feu. « L'objectif, précise l'Express de Madagascar, est de limiter les attroupements et de prévenir de nouveaux débordements après la vague de violences et de pillages qui a secoué la ville. » Vengeance post-mortem Dans la presse africaine également ce matin, des commentaires sur la condamnation à cinq ans de prison de l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Notamment dans les quotidiens burkinabés, toujours inspirés lorsqu'il s'agit d'interpréter l'actualité internationale. « Entre jubilation, abus de la République des juges et vengeance post-mortem de [Mouammar] Kadhafi » titre Aujourd'hui au Faso qui interroge : « Qu'en pensent les Africains, notamment dans les ex-post-colonies » ? « On évoque mezza-voce, une sorte de vengeance post mortem de Kadhafi, car sous nos cieux, si c'est le même Sarkozy qui était copain-copain avec l'auteur du Livre Vert, qui lui a permis d'implanter sa tente à Paris lors de sa visite le 10 décembre 2007 (…) si c'est ce même [Nicolas] Sarkozy qui a aussi aiguillonné la révolution onusienne et ameuté d'autres pays occidentaux pour chasser Kadhafi, qui a trouvé la mort, alors pour certains Africains, c'est ni plus ni moins qu'un retour de la manivelle outre-tombe, genre malédiction de celui qu'on a tué le 20 octobre 2011 et dont nul ne sait où se trouve exactement la sépulture ». Trahison impardonnable En Guinée, Ledjely ne ménage pas non plus ses critiques à l'égard de l'ancien président français.  « Pour les Africains, Nicolas Sarkozy représente la duplicité et la trahison (…) de Conakry à Djibouti, et de Rabat au Cap, tout le monde croit que de l'argent a circulé entre les hommes de Kadhafi et l'équipe de campagne de l'ancien président français (…) l'idée que le séjour XXL de l'ancien guide libyen en France, en 2007, était la contrepartie des transferts de fonds entre Tripoli et Paris est très largement partagée au sein de l'opinion publique africaine. » Et Ledjely aboutit à la même conclusion qu'Aujourd'hui au Faso, le journal guinéen nous dit : « Dès lors, la volte-face de Nicolas Sarkozy qui avait consisté à prendre la tête de la coalition internationale ayant fini par tuer Kadhafi en février 2011, passe pour une trahison impardonnable. Moins que la corruption en tant que telle, c'est cette façon de se retourner de manière aussi inique contre son bienfaiteur d'hier, que les Africains abhorrent chez l'ancien président français. » Conclusion du journal guinéen : « Il ne faut guère s'attendre à ce qu'en Afrique, on s'apitoie sur le sort de l'ancien président. Tout au contraire, ce qui lui arrive aujourd'hui devrait servir de leçon à ceux qui seraient tentés de suivre son exemple. »

Dans la presse
L'opération "Matriochka" de la Russie en Moldavie

Dans la presse

Play Episode Listen Later Sep 25, 2025 5:31


A la une de la presse ce jeudi : les manoeuvres russes en Moldavie, Nicolas Sarkozy face au verdict des juges et un drapeau.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Népal : la révolte de la jeunesse

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Sep 17, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la révolte de la jeunesse au Népal, sur la pétition déposée à l'Assemblée nationale en RDC, sur l'utilisation des hydrocarbures russes par les pays européens, et sur l'accord conclu entre le gouvernement et la milice Radaa en Libye.  Népal : la révolte de la jeunesse Au Népal, de vastes manifestations de la jeunesse ont ébranlé le pays et fait plus de 70 morts. La coupure des réseaux sociaux a été le déclencheur de ces émeutes : les plus violentes depuis 20 ans. En moins d'une semaine, la génération Z népalaise, lassée de la corruption, a fait tomber le gouvernement. Comment en est-on arrivé à un tel niveau de colère populaire ? L'ancienne présidente de la Cour suprême a été nommée Première ministre par intérim. Son gouvernement peut-il réellement répondre aux attentes de la population ?     Avec Nicolas Rocca, journaliste au service international de RFI    RDC : une rentrée parlementaire sous tension   En RDC, les députés ont fait leur rentrée, ce lundi 15 septembre 2025, dans un climat électrique. En ce jour d'ouverture de la session budgétaire, une pétition visant à destituer notamment le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a été déposée et a déjà recueilli plus de la moitié des signatures nécessaires. Pourquoi les députés ont-ils choisi d'ouvrir cette fronde au moment crucial du budget ? Que peut-il se passer maintenant ? Y a-t-il un risque de vacance parlementaire ?    Avec Paulina Zidi, envoyée spéciale permanente de RFI à Kinshasa      Libye : un accord entre la milice Radaa et Tripoli   Sous médiation turque, le gouvernement libyen et la milice Radaa ont signé samedi 13 septembre 2025 un accord préliminaire à Tripoli. Cette milice, une des plus puissantes du pays, qui contrôle l'est de la capitale, l'aéroport de Mitiga, mais également des prisons et centres de détention était à l'origine de vives tensions. Quelles étaient les revendications de la milice ? Comment expliquer que le gouvernement soit contraint de conclure un accord sans parvenir à une démilitarisation de la milice ?    Avec Houda Ibrahim, journaliste au service Afrique de RFI    Europe : pourquoi le gaz russe continue d'affluer malgré les sanctions ?   Samedi 13 septembre, Donald Trump, a affirmé sur son réseau Truth Social, qu'il était prêt à prendre des sanctions contre la Russie si les pays de l'OTAN arrêtaient de s'approvisionner en hydrocarbures russes. Comment expliquer que malgré les sanctions contre Moscou, les Européens continuent d'acheter du pétrole et du gaz russes ? Quelles alternatives ont-ils pour remplacer totalement les sources d'approvisionnement russes ?    Avec Nicolas Goldberg, associé énergie chez Colombus consulting. 

Invité Afrique
Drogue: «L'Afrique de l'Ouest est devenue un centre névralgique pour le trafic mondial»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Sep 15, 2025 8:25


Journée spéciale sur le commerce mondial de la drogue aujourd'hui sur RFI. Focus tout de suite sur l'Afrique avec Flore Berger, de L'Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée. Elle est spécialiste du trafic de drogue en Afrique. Elle nous explique pourquoi les narcotrafiquants n'aiment pas les coups d'État. Et elle nous révèle quel rôle jouent ces trafiquants dans certaines libérations d'otages au Sahel. Elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi l'Afrique de l'Ouest est-elle devenue une plaque tournante pour la cocaïne entre l'Amérique latine et l'Europe ? Flore Berger : Oui, alors géographiquement c'est intéressant pour lier les deux zones. Mais aussi il y a des vulnérabilités importantes qui font que c'est devenu un centre logistique. Donc il y a moins de surveillance dans les territoires, un manque de ressources dans les ports principaux d'Afrique de l'Ouest, évidemment, des niveaux de corruption élevés. Donc, tout ça explique le fait que l'Afrique de l'Ouest soit devenue un centre névralgique pour le trafic mondial. Est-ce que les réseaux jihadistes d'Afrique de l'Ouest et du Sahel sont impliqués dans ce trafic ou dans celui d'autres drogues ? Alors pas spécialement. Déjà, il faut dire que la plupart des flux de cocaïne arrivent en Afrique de l'Ouest par les voies maritimes et repartent vers l'Europe par les voies maritimes. Mais il y a une partie qui est déchargée et qui prend la route, qui traverse notamment le Mali et le Niger en particulier, la Libye aussi. Et donc c'est sur ces routes de trafic qu'on a aussi la présence de réseaux jihadistes. Donc ce ne sont pas les acteurs principaux du trafic, ce ne sont pas ceux qui organisent ou ce ne sont pas les logisticiens, les intermédiaires… Mais comme ils ont une forte présence dans ces zones de transit, le long des routes, on sait qu'ils taxent la marchandise et taxent les trafiquants pour que ceux-ci puissent utiliser les routes qu'ils contrôlent. Donc on sait que les groupes jihadistes font ça pour tout type de biens licites et illicites. Donc les commerçants de carburant, les compagnies de transport, les éleveurs avec leurs animaux. Donc tout le monde qui veut utiliser leur territoire doit les payer. Donc, ce n'est pas spécifique au trafic de drogue. À lire aussiEn Afrique de l'Ouest, le trafic de drogues s'accompagne désormais d'une consommation hors de contrôle Est-ce que le trafic de drogue en Afrique est plus important dans les pays instables et en guerre civile ? Pas forcément. Et on voit qu'il y a certains trafics, comme on vient de parler du vol de bétail, qui sont renforcés, qui augmentent lors de périodes d'intense violence ou d'instabilité. C'est aussi le cas du trafic d'armes ou de carburant, par exemple, qui sont des ressources clés pour les groupes armés. Mais pour la cocaïne, c'est différent dans le sens où ce trafic prospère plutôt dans des zones où il y a un équilibre assez délicat, c'est-à-dire que trop d'instabilité va compliquer les flux et désorganiser les réseaux. C'est quelque chose qu'on a vu après, par exemple, le coup d'État au Niger en juillet 2023. Il y avait des réseaux de protection établis entre les autorités et les trafiquants. Et donc ces réseaux ont été éclatés du jour au lendemain. Aussi avec les périodes de grands conflits comme on a vu au nord du Mali dans la deuxième partie de 2023. Toutes ces périodes d'instabilité ne sont pas très bonnes pour le business, parce que les réseaux doivent soit trouver de nouveaux itinéraires, soit de nouveaux intermédiaires, recréer des relations de protection, et donc trop d'instabilité n'est pas forcément bon pour ce trafic-là. C'est-à-dire que les trafiquants de drogue du Niger ont été déstabilisés par le putsch de juillet 2023 ? Oui, oui. Donc, on a vu une diminution du trafic au Niger après le coup d'État, notamment de certains intermédiaires clés qui étaient impliqués dans le trafic de drogue depuis longtemps. Donc, avec la protection des autorités, il y a même des trafiquants, par exemple un en particulier qui s'est reconverti, on va dire, dans l'orpaillage, le trafic de l'or, parce que voilà, les protections au niveau de l'État pour le trafic de cocaïne n'étaient plus en place. À lire aussiTrafic de drogues: le Kenya, de plateforme logistique à marché de consommation émergent Quelle est la répression la plus efficace ? Pour la répression, donc, on sait spécifiquement pour le trafic de cocaïne qu'il y a vraiment des intermédiaires clés qui souvent sont connus de tous, qui opèrent depuis des décennies, par exemple au Mali ou au Niger, et puis des réseaux étrangers qui viennent des Balkans, qui s'implantent en Afrique de l'Ouest. Et donc eux sont vraiment les acteurs clés de cet écosystème et ils sont difficiles à remplacer parce que ce sont eux qui ont les connexions, ce sont eux qui ont les relations haut placées, ce sont eux qui sont au cœur de la logistique et des opérations. Et donc si on focalise la répression sur eux, donc il y aura clairement un impact sur ce marché illicite, au moins dans le moyen terme, jusqu'à ce que d'autres prennent leur place. Vous parlez des chefs de réseau, notamment de ces réseaux balkaniques qui viennent de Bosnie, d'Albanie, du Monténégro. C'est ça ? Voilà. Et qui ont évidemment des interlocuteurs, par exemple au Mali, au Niger ou les pays côtiers. Et est-ce qu'il y a déjà eu des arrestations du côté de ces chefs de réseaux ou pas ? Alors c'est un peu ça le souci principal, c'est que ce sont souvent eux qui ont établi des liens de protection avec l'accord des autorités. Par exemple, au Mali, ce sont des personnalités qui sont bien connues des services de renseignement et qui sont même parfois utilisés par les autorités, par exemple, quand il y a des otages et qu'il faut se lier ou faire des négociations entre groupes armés et autorités. Donc ce sont ces mêmes personnes-là qui sont appelées, du fait de leurs capacités à parler et aux groupes armés sur le terrain et aux autorités. Et donc c'est assez rare que des poursuites à leur encontre voient le jour. À lire aussiDe la culture de la coca au dealer européen, qui contrôle le trafic de cocaïne?

Invité Afrique
L'écrivain libyen Mohammed Alnaas «cherche ce que la spécificité libyenne a de commun avec les sociétés arabes»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Sep 6, 2025 6:26


« Un goût du thé amer », le second roman de l'écrivain Mohammed Alnaas, récemment traduit en français et édité chez « Le bruit du monde », revient à l'époque du slogan : « le pouvoir aux mains du peuple » et décrit une situation ubuesque et des querelles permanentes entre les habitants d'un village, Géhenne, dans la Libye des années 1990, du temps de la Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste de Mouammar Kadhafi. Quant au narrateur, dans cette fable moderne et audacieuse, il s'adresse à son lecteur tout en prenant un plaisir à se jouer de lui. Mohammed Alnaas joint par Houda Ibrahim.    Vos romans s'attaquent à des sujets qui décrivent les spécificités de la société libyenne, une société restée longtemps fermée aux autres. L'écriture est-elle pour vous est un acte d'auscultation de cette société afin de la raconter, de l'exposer ? La société libyenne est restée méconnue des étrangers pendant un certain temps, et peut-être même est-elle restée méconnue d'elle-même. En dehors du sujet politique, il existe un manque de connaissances sur la Libye et le peuple libyen lui-même, que ce soit sous le régime de Mouammar Kadhafi ou même pendant la guerre civile qui a suivi la révolution de février 2011. L'enjeu ici, est que moi, en tant qu'individu, je me comprends mieux que je ne comprends la société libyenne, mais mon histoire personnelle est aussi l'histoire de la société, et en comprenant la société, je me comprends moi-même. Il est vrai que la société libyenne a ses spécificités, comme toutes les sociétés, mais l'idée est de toujours chercher, ce que cette spécificité a de commun avec les sociétés arabes, voire des sociétés de plus grande ampleur. Afin d'écrire sur l'être humain et son histoire, tout en écrivant sur le Libyen et en essayant de le comprendre. Dans votre second roman, Un goût de thé amer, à travers l'histoire d'un village, Géhenne, symbolisez-vous la guerre sans fin qui se déroule en Libye ainsi que le déchirement social ? Personnellement, je n'aime pas que le texte lui-même soit le reflet de la réalité. Le lecteur a certes le droit de percevoir ces intersections entre la réalité et le roman. Or, elles sont nombreuses. L'auteur pose les règles du jeu dès le début, indiquant que l'histoire n'est pas symbolique, mais vraie. Ce qui incite le lecteur à y croire. Il existe bel et bien des intersections entre les combats qui se déroulent dans le village de Géhenne et la guerre civile libyenne. Il semble que le point commun entre l'imaginaire et le réel réside dans une certaine absurdité de la scène elle-même. À lire aussiLa Libye lance le premier appel d'offres pétrolier depuis 17 ans La satire est-elle pour vous le meilleur moyen de raconter cette société ? J'ai débuté dans l'écriture par la satire. Il y a toujours une touche d'humour noir dans mes écrits, que ce soit dans mon précédant roman « Du pain sur la table de l'oncle Milad », ou dans ce roman même. Et auparavant aussi dans le recueil de nouvelles que j'avais écrit sur la guerre civile, la plupart de ces nouvelles avaient un ton dramatique ou sombre. Concernant ce projet, parfois, il n'y a pas de meilleure façon de décrire ce qui se passe, que la satire. Vous dédiez votre roman au fameux écrivain et penseur libyen Sadek alyhoum, quelle valeur représente-t-il pour vous ? Le roman est bien sûr dédié à El-Sadek, je le dédie également à d'autres auteurs et artistes satiriques qui m'ont personnellement influencé, comme Mohammed Al-Zawawi, le plus grand illustrateur de caricature libyen. Le roman lui-même a été initialement écrit dans le style de Mohammed Al-Zawawi, ainsi que celui de Mohammed Tamliya, l'écrivain satirique jordanien, et d'Ibrahim Hmaydan, l'écrivain satirique libyen. Tous ont influencé ma compréhension du rôle de la satire, de la comédie. Contrairement à beaucoup de Libyens qui admiraient les idées et les écrits critiques d'El-Sadek Al-Nayhoum, j'admirais moi sa satire, en particulier son recueil Histoires pour enfants. Il m'a profondément influencé par son style satirique et par sa façon de dessiner certains personnages libyens considérés comme stéréotypés. Ce stéréotype est déjà présent dans les dessins de Mohammed Al-Zawawi. Dans mon roman, un personnage comme Hajja Mabrouka, ressemble à ceux de Mohammed Al-Zawawi, d'El-Sadek Al-Nayhoum et même d'Ibrahim Hmaydan. Ces personnages ne sont pas nés de nulle part ; ils sont une sorte d'accumulation résultant de mes lectures et de mes observations sur la manière dont les Libyens qui m'ont précédé ont abordé la comédie. À lire aussiAu pays des hommes, un chef-d'œuvre de la littérature contemporaine Dans Un goût de thé amer, vous dénoncez également, un système économique installé par le régime Kadhafi et qui réduit en quelque sorte l'être humain à un être dépendant, sans aucune initiative, vous dénoncez cette volonté du pouvoir d'écraser l'être libyen ? Les politiques du régime Kadhafi ont transformé la Libye depuis la proclamation de l'Autorité populaire. Car le colonel souhaitait créer une nouvelle société. L'ironie est que l'objectif de cette nouvelle société était de susciter un esprit d'initiative en toutes choses. Dans toutes ses idées, par exemple, il affirme dans le Livre vert : « L'école est servie par ses élèves », ce qui signifie que l'école n'a pas besoin de personnel d'entretien ni d'employés, mais que ce sont les élèves qui s'en chargent… D'où le concept « des partenaires, et non pas d'employés ». Le régime repose fondamentalement sur l'initiative populaire pour prendre le pouvoir. Soit le peuple ne voulait pas prendre le pouvoir, soit Kadhafi n'a utilisé ces idées que pour accroître son emprise sur le peuple. L'ironie est que le peuple libyen a refusé de prendre l'initiative ou n'a pas trouvé le moyen de le faire. Le régime a véritablement influencé la formation de l'homme libyen. Toutes les politiques adoptées par le colonel Kadhafi et les fonctionnaires travaillant sous ses ordres ont conduit à la création d'une société déformée qui ne se connaît pas elle-même et qui est incapable de trouver des solutions aux problèmes auxquels elle est confrontée. La liberté d'expression en Libye est toujours entravée, même au niveau de la littérature, comment relevez-vous ce défi ? Aujourd'hui, les restrictions imposées aux écrivains libyens se multiplient. Elles sont sociales, religieuses, politiques et sécuritaires. Les restrictions se multiplient et sont pour la plupart inconnues. L'écrivain se retrouve à nager dans un puits dont il ignore le fond. Ceux qui aiment nager explorent eux-mêmes à ce moment-là les dangers, et je suis de ceux qui aiment nager. Nous explorons des idées en cours de route et je relis toujours la scène, mais c'est surtout pour des raisons de sécurité personnelle. Lorsque j'écris, je ne reconnais pas ces restrictions et je les ignore également lorsque je publie. Je ne les regarde pas.

Journal de l'Afrique
Mali : l'ex-Premier ministre Choguel Maïga, soupçonné de malversations, bientôt fixé sur son sort ?

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Aug 18, 2025 15:56


Depuis bientôt une semaine, l'ancien Premier ministre malien Choguel Maïga est en garde à vue au pôle national économique et financier de Bamako. Il fait l'objet d'enquêtes pour détournements présumés de deniers publics.

Revue de presse Afrique
À la Une: au Mali, le régime désigne des coupables

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Aug 15, 2025 3:59


C'est à la Une de nombreux sites d'information maliens ce matin. Onze photographies un peu floues, dont celle d'un homme blanc, photos dont on peut penser qu'elles ont été prises après l'arrestation de ce petit groupe accusé de conspiration. « Tentative de déstabilisation : des noms révélés à la télévision nationale », titre Sahel Tribune, qui ajoute : « Bamako brise le silence : des officiers, des civils et un ressortissant français sont arrêtés pour tentative de fragilisation de la Transition. Un coup de filet qui en dit autant sur la fermeté du pouvoir que sur le climat de défiance ambiant ». « Parmi les personnes arrêtées », précise Bamada.net, figure « un ressortissant français présenté comme agissant pour le compte d'un service de renseignement français. Il est accusé d'avoir mobilisé des responsables politiques, des acteurs de la société civile et des militaires, dont les généraux de brigade Abass Dembélé et Nema Sagara ». Notons d'ailleurs que Nema Sagara est la seule femme figurant sur les photographies publiées hier. Quant au gouvernement, précise le Journal du Mali, « il affirme que la situation est maîtrisée et que l'enquête se poursuit pour identifier d'éventuels complices ». Animaux brûlés vifs Dans l'actualité africaine également : des incendies monstres dans le nord du Maroc. « Un vaste incendie ravage actuellement la forêt d'Amelay, située dans la province de Chefchaouen », annonce Africanews. « De puissantes colonnes de fumée s'élèvent au-dessus de la région, tandis que les flammes dévorent des hectares de végétation, attisées par des vents violents et des températures caniculaires (…) les autorités ont ordonné l'évacuation des habitations les plus proches, par mesure de sécurité. Les habitants ont décrit des scènes de panique et des flammes d'une intensité sans précédent ». Des habitants dont l'hebdomadaire marocain Tel Quel publie des témoignages. Mohamed Darraz, un agriculteur de 32 ans raconte : « Notre vie a basculé. Le feu a tout emporté (…) Certains animaux ont été brûlés vifs dans leurs enclos. Nous avons essayé de nous entraider, mais face à un tel incendie et au vent, c'était presqu'impossible ». Hier soir, le feu était circonscrit selon les autorités marocaines. Mais la prudence reste de mise. Tel Quel rappelle que « le Maroc est frappé par une sécheresse persistante depuis 2018, et subit actuellement une intense vague de chaleur accompagnée par le chergui, vent chaud et sec venu du Sahara, qui complique les opérations de secours ».  Nous nous sommes retrouvés à l'eau À la Une également, un nouveau naufrage de migrants au large de l'île de Lampedusa, en Italie. « 27 morts, des dizaines de disparus » titre Africanews qui raconte : « Le bateau, parti de Libye, a chaviré à environ 20 kilomètres, au sud-ouest de l'île sicilienne. Parmi les soixante survivants, figurent des mineurs originaires du Pakistan, d'Egypte, de Somalie et du Soudan ». « Les recherches se poursuivaient hier » ajoute Média 24. Le journal marocain cite le témoignage d'une Somalienne, « qui a perdu son fils et son mari ». Elle a expliqué au journal italien Il Corriere della Sera « qu'elle avait son fils dans ses bras et son mari à ses côtés. Je ne sais pas comment, nous nous sommes retrouvés à l'eau. Les vagues les ont emportés tous les deux ».   Selon l'OIM, l'Organisation Internationale pour les Migrations, ce sont au total deux bateaux qui étaient parti de Tripoli, à l'aube, avec environ 95 personnes répartie sur deux embarcations. « Mais après que l'un des deux bateaux a pris l'eau, les passagers ont grimpé sur l'autre, qui a chaviré sous la surcharge », explique l'OIM. Selon le HCR, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, « plus de 700 personnes ont déjà perdu la vie cette année »,  en tentant de traverser la Méditerranée. 

Invité Afrique
Libye: «La Turquie a embrayé sur une opération de charme vis-à-vis de la famille Haftar»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jul 29, 2025 4:40


En Libye, la situation politique va-t-elle évoluer ces prochaines semaines ? À l'ouest, le Premier ministre du gouvernement d'union nationale, Abdelhamid Dbeibah, semble en perte de vitesse, suite aux affrontements entre milices qui ont touché Tripoli au mois de mai. Alors qu'à l'est, le maréchal Khalifa Haftar paraît, lui, monter en puissance. La Turquie par exemple, longtemps alliée des autorités de Tripoli, est en train de se rapprocher de lui. Comment expliquer ce probable basculement d'Ankara ? Quelles pourraient en être les conséquences ? Jalel Harchaoui est chercheur associé au Royal United Services Institute de Londres. Il est l'invité de Pierre Firtion. RFI : Est-on à la veille de changements majeurs en Libye ? Jalel Harchaoui : Il n'y a pas de changement spectaculaire. Ça a l'air d'être calme, ça a l'air d'être statique même depuis une demi décennie. En réalité, il y a beaucoup de variables qui évoluent. Il ne faut pas, à mon avis, prêter trop attention à cette impression de calme. Par exemple, il y a notamment l'espèce de pivotage de la part de la Turquie, qui est connue pour avoir soutenu le gouvernement de Tripoli en 2019 et sortir victorieuse de cette intervention en 2020. Depuis, la Turquie est restée enracinée militairement à l'ouest et a tout de suite embrayé sur un effort de séduction, une espèce d'opération de charme vis-à-vis de son ancien ennemi, c'est-à-dire la famille Haftar à l'est. Et ce changement est en train d'accélérer en ce moment, avec des conséquences très néfastes pour la Grèce notamment. Ça veut dire que la Turquie pourrait basculer véritablement dans le camp de l'est dans les prochaines semaines, les prochains mois ? C'est en train de se faire. Si vous regardez par exemple les vols cargo de nature militaire entre la Turquie et Benghazi, vous serez absolument époustouflé par la fréquence des vols militaires. Ce sont des ventes d'armes qui sont en train de se faire. C'est un argument qui est très séducteur aux yeux des Libyens parce que l'industrie d'armement de la Turquie est très appréciée dans la région et dans le monde même. La famille Haftar est en très bonne position, notamment fiscale. Elle a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent, vraiment des milliards et des milliards de dollars. Donc, le basculement dont vous parlez est en train de se faire, et il est en train de se faire de manière extrêmement fiévreuse, si bien que je m'en inquiète. C'est-à-dire que je trouve que finalement, le calcul de la Turquie, il n'est pas juste limpide, il est aussi naïf. C'est très dangereux parce que les Libyens, c'est leur pays quand même. Quand ils veulent acheter des armes sur les marchés noirs internationaux, ils le font. Ils ont de l'argent sur le côté. Donc, cette idée que la Turquie peut tellement se permettre d'être décontractée par rapport à Tripoli, qu'elle possède soi-disant déjà pour aller fricoter à l'est tout en gardant Tripoli, ça peut très très mal finir cette histoire. Dans ces conditions, le maréchal Haftar pourrait-il être tenté de profiter de l'affaiblissement du gouvernement de l'ouest pour lancer une nouvelle offensive sur Tripoli ? Pas à froid, ça ne se fera pas à froid parce que ce n'est pas possible en termes d'image, en termes de réaction violente de la part de certaines villes qui compte, autres que Tripoli. Je pense notamment à Misrata qui est une ville riche et surtout ultra militarisée, très anti Haftar. En revanche, il y a un scénario qui m'inquiète, ce serait que pour des raisons dues à la paranoïa, assez justifiée finalement du point de vue d'Abdelhamid Dbeibah, qu'il lance la phase deux de la campagne violente qu'il a démarré en mai, parce qu'il y a une phase deux qui est en train de couver, là, elle est en train de fomenter. S'il la lance et qu'il ne réussit pas, c'est-à-dire qu'il ne détruit pas la seule milice qui continue à lui tenir tête à Tripoli, s'il ne la détruit pas en 48 ou 72h, eh bien on aurait une espèce de bourbier urbain dans lequel la famille Haftar interviendra sans doute. Et ça, ça pourrait survenir dans les prochaines semaines, les prochains mois ? Oui, dans les prochaines semaines, parce que l'ONU n'a pas eu de feuille de route précise depuis deux ans à peu près. Et donc elle prépare le dévoilement, si vous voulez, elle va révéler au monde sa nouvelle feuille de route au mois d'août, autour du 15 août à peu près. Et si le langage de cette nouvelle feuille de route inclut des expressions comme nouveau gouvernement unifié à Tripoli, nouveau gouvernement, ça veut dire que dans le plan diplomatique proposé par l'ONU, eh bien, on préconise le départ de la famille de Dbeibah. Eh bien, ça voudra dire que Dbeibah aurait toutes les raisons du monde de lancer son attaque avant pour empêcher ce genre de langage diplomatique. Donc, on assiste à une situation un petit peu comme en avril 2019, parce que, à l'époque, l'envoyé spécial de l'ONU, Ghassan Salamé, était en train de préparer une bonne initiative de paix. Et bien cet argument avait fini par accélérer l'attaque physique, une attaque militaire donc, de la part du maréchal Haftar contre Tripoli. On a le sentiment que le maréchal Haftar travaille son image à l'international. Son fils, Saddam a récemment effectué une tournée diplomatique qui l'a amené notamment aux États-Unis, en Turquie, au Pakistan, en Égypte ou encore en Italie… Oui, c'est le fils le plus actif, le plus ambitieux, le plus audacieux. Le maréchal Haftar a six fils. Au moins six fils. Et Saddam est un des plus jeunes, mais en même temps un des plus voraces. Et donc ce qu'il essaye de faire, c'est s'ériger en tant que successeur presque non controversé avant la mort de son père. Les États étrangers sont contents de lui prêter le flanc, de le flatter, de ne pas le critiquer pour ses nombreuses activités de crime organisé, des choses comme ça, parce qu'on se dit de toute façon, il va sans doute pouvoir s'imposer comme non pas le remplaçant de son père à l'est et au sud, mais il va sans doute, avec le temps, puisqu'il est jeune, parvenir à s'affirmer et s'imposer comme le leader de toute la Libye pour la première fois depuis 2011.

Reportage culture
À Marseille, l'exposition «Tatouage. Histoires de la Méditerranée» retrace l'histoire de cette pratique ancestrale

Reportage culture

Play Episode Listen Later Jul 26, 2025 2:33


À Marseille, le centre de la Vieille Charité propose jusqu'au 28 septembre 2025 une exposition Tatouage. Histoires de la Méditerranée. La pratique a traversé les époques, les territoires et les sociétés. Le tatouage entre aujourd'hui dans l'histoire de l'art, symbole de transgression, de protection, de sacré, sa résurgence contemporaine est l'occasion de revenir sur une histoire passionnante vieille comme l'humanité. Savez-vous que la moitié de la population italienne est tatouée, qu'un tiers des Français l'est aussi, et beaucoup plus encore chez les jeunes, avec une recrudescence du phénomène depuis les années 2010. Mais au-delà des modes, que signifie encrer sa peau ? « C'est un signe de transgression, c'est un défi lancé aux normes et aux contraintes sociétales. Le tatouage et le féminisme ont une relation ancienne puisque pendant des siècles, en France et dans l'Europe occidentale, la femme tatouée était une femme de mauvaise vie. Or, aujourd'hui, le tatouage est perçu comme le moyen de l'appropriation, de la réappropriation de son corps. Le tatouage modifie ce qu'on pourrait imaginer être un état de nature. Avec le tatouage, on peut définir qui l'on est véritablement », explique Nicolas Misery directeur des musées de la ville de Marseille et commissaire de l'exposition. À lire aussiTous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage Si le tatouage est tendance, il a été par le passé l'apanage des criminels et des marginaux, raconte-t-il : « Nous sommes heureux de présenter dans l'exposition cet ensemble de photographie de relevés de tatouages venu du musée Cesare Lombroso à Turin, un ensemble de plusieurs milliers de photographies réalisées à la fin du 19e siècle et au début du 20e, où l'on mettait des prisonniers à nu pour photographier leurs tatouages comme la marque d'une criminalité de nature. On a utilisé le tatouage comme un signe de reconnaissance des personnes dangereuses et marginales ou malades. C'est parfois déchirant ce qu'on peut voir sur ces tatouages. On peut lire la solitude, le sentiment d'être le jouet du malheur, du destin, la bravade avec des phrases adressées à l'autorité pénitentiaire et plus généralement à la vie qui a amené beaucoup de personnes dans les marges. » Le centre de la Vieille Charité nous fait voyager dans le temps. L'étude momifiée d'Otzi, homme néolithique du 4e siècle, atteste d'un pratique thérapeutique pour soigner l'arthrose. L'archéologie des mondes antiques, de la Syrie à l'Espagne en passant par l'Égypte ou Chypre, témoigne d'un usage constant variant de l'ornemental à l'infamant. « Dans le monde grec et romain, les esclaves qui avaient tenté de fuir étaient marqués par des tatouages, des marques infamantes gravées sur le visage, le front. Ils étaient immédiatement identifiés comme des personnes mises au ban de la société », rappelle le commissaire de l'exposition. Le monde médiéval chrétien va réprouver le tatouage, mais tolérer les marques d'appartenance religieuse comme les croix ou les scènes de crucifixion. Chez les femmes amazighes, de la Libye à la Mauritanie, les motifs géométriques du tatouage marquent un statut marital ou un symbole de protection. Depuis la fin des années 1960 et les luttes anticoloniales des artistes du Maghreb ou du monde arabe ne cessent de se réapproprier ces motifs culturels dans leur production contemporaine. À lire aussiAix-en-Provence célèbre Paul Cézanne avec une exposition internationale

Invité Afrique
Patrimoine soudanais: «C'est un pillage en règle pour détruire l'identité du Soudan»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jul 19, 2025 5:26


L'Unesco s'est alarmée à plusieurs reprises d'un « niveau sans précédent » des « menaces sur la culture » au Soudan, s'appuyant sur les rapports de « pillages de musées, de sites patrimoniaux et archéologiques et de collections privées ». On en parle avec notre grande invitée Afrique ce samedi : Ikhlas Abdel Latif, directrice des musées à l'Autorité nationale des antiquités du Soudan, présente à Paris fin juin, pour participer à une réunion sur les vestiges historiques pillés ou menacés dans certains pays comme le Soudan, le Yémen ou la Libye. Ikhlas Abdel Latif affirme que tous les musées nationaux et privés dans les zones contrôlées par les paramilitaires des Forces de soutien rapide ont été pillés. Selon elle, il s'agit d'un « pillage organisé ».  RFI : Pourriez-vous nous mettre au courant de la destruction qui a touché le secteur des musées et du patrimoine au Soudan ? Ikhlas Abdel Latif : Il est certain que les infractions, la destruction et le pillage qui ont affecté les sites archéologiques et historiques tout comme les musées ont été une pratique répandue à grande échelle. À Khartoum il y a 13 musées qui dépendent de l'Autorité générale des antiquités et des musées du Soudan. Mais il y a d'autres musées, comme le Musée militaire, le Musée du Palais présidentiel, le Musée d'Histoire naturelle… Ils sont rattachés à nous, car nous avons une responsabilité technique et artistique sur tout le secteur des musées au Soudan. L'Autorité générale pour les antiquités et les musées est officiellement responsable de tous les musées au Soudan. Et donc, tous ces musées à Khartoum ont été vandalisés ? Tous les musées qui ont été sous contrôle de la milice des Forces de soutien rapide ont été pillés, y compris celui d'histoire naturelle, qui abritait des animaux rares vivants. Il a été détruit. Ce qui a entrainé la mort de ces animaux. De même pour le musée de la Guerre où une grande partie des chars historiques a été détruite. Celui du Palais républicain a également été dévasté. Tous ces musées sont situés dans la région de Khartoum. Parmi les musées affiliés officiellement à l'Autorité générale des antiquités et des musées, il y a celui de l'Ethnographie, qui représentait les tribus et l'identité du Soudan dans sa diversité, tout en mettant en valeur l'unité à travers cette diversité. Il a été entièrement ravagé. Quant au Musée du Khalife Abdulah al-Taachi d'Omdurman, qui retrace une partie de la colonisation ottomane, et jusqu'à la libération, il a été partiellement détruit.  Le musée national de Khartoum n'a pas non plus échappé à ce sort, des trésors inestimables, 100 000 pièces ont disparu ? Le Musée national soudanais à Khartoum est le plus grand du pays et l'un des plus importants. Il a été totalement pillé et vandalisé. Il abrite le plus grand entrepôt d'antiquités soudanaises. Le contenu du musée ainsi que l'entrepôt ont été pillés. Les objets n'étaient pas en exposition, mais emballés et disposés dans des caisses en raison des travaux en cours avant la guerre pour réhabiliter le lieu. Ce qui a facilité le pillage des pièces habituellement exposées. Quant au dépôt, il s'agit du plus grand des antiquités du Soudan. Malheureusement, les salles de stockage, également pillées, contenaient la plus grande quantité d'or du Royaume de Koshe. Tout cet or a été volé. Parmi les musées les plus importants également touchés, il y a celui de Nyala, au Darfour, le plus important de la région ? À Khartoum et sa région, nous avons des équipes qui travaillent à évaluer les pertes, mais en ce qui concerne les musées de Nyala et d'el-Geneina, ils sont toujours sous contrôle de la milice des FSR, tout ce que l'on sait, c'est que toutes les pièces du patrimoine qui se trouvaient à el-Geneina, ainsi qu'au musée privé du Sultan Bahr Eddine appartenant à la tribu Massalit, une tribu menacée par la milice, ont été entièrement pillées. Leur propre résidence l'a été également et les effets personnels de la famille du Sultan Bahr Eddine ont été emportés. Le musée de Nyala est considéré comme un musée national à l'échelle de la région du Darfour. Même les vitrines d'exposition ont été pillées et la milice y réside toujours. Il y a encore des musées que les Forces de soutien rapide utilisent comme résidence pour leurs hommes armés, ce qui expose les lieux et leur contenu à des dommages irréparables ? Oui, en effet, c'est bien ce que j'ai mentionné, le musée de Nyala est considéré comme leur siège. Le musée est au Darfour qui n'est pas encore libéré de leur présence. Les FSR sont une milice primitive qui ne comprend rien à la valeur de ces vestiges, à l'archéologie et à l'histoire. Alors oui, ils volent ces antiquités de manière systématique et étudiée : seules les antiquités distinctives et de très grande valeur ont été volées. Qui voulez-vous accuser ? Ceux qui financent les FSR et qui sont derrière eux. Je n'en dirai pas plus. Vous avez formé un comité pour récupérer et suivre les vestiges pillés ? J'ai formé ce comité en tant que présidente de la direction des musées, et la présidente de l'unité de suivi des vestiges pillés. Il y a un directeur sur le terrain à Khartoum. Ce comité s'occupe de tous les musées libérés dans la zone de Khartoum, et travaille sur l'évaluation des dommages. Il dresse l'inventaire de ce qui a été pillé et de ce qui reste. En même temps, il s'occupe aussi de la protection de ce qui reste. Espérez-vous récupérer ces objets pillés ? Nous y travaillons d'arrache-pied. Nous faisons tout notre possible. Depuis août 2023, nous avons pris rapidement des mesures pour surveiller ce qui se passe. L'Autorité générale des antiquités et des musées travaille main dans la main avec le gouvernement comme avec le procureur général, l'antenne locale d'Interpol, la police, la justice et le ministère des Affaires étrangères. Nous œuvrons tous à ce que la communauté internationale sache ce qui se passe à ce niveau. Nos partenaires à l'étranger ont proposé effectivement leur aide. Ils ont tous manifesté leur intérêt à l'échelle mondiale. Est-il vrai que l'on trouve ces vestiges en vente en ligne sur certains sites ? Je tiens à préciser que nos antiquités, jusqu'à maintenant n'ont pas fait leur apparition en ligne ou dans les maisons de ventes aux enchères. Ce qui indique le contrôle du gouvernement du Soudan, sur l'acheminement de ces objets volés. Nous considérons que c'est un pillage en règle pour détruire l'identité du Soudan. Ces vestiges ne sont pas uniquement un héritage soudanais, mais c'est aussi un legs international et humain. Le Soudan regorge de pièces qui portent non seulement l'histoire de la civilisation au Soudan, mais qui font également partie de l'héritage de l'humanité. Ces vestiges sont notre héritage et montrent notre union, nos liens et notre identité. Au Soudan nous avons plus de sept pays voisins, c'est l'un des plus grands pays d'Afrique et il faut savoir que la multiplicité des tribus chez nous fait partie d'un seul moule, celui de notre civilisation ancienne, la civilisation Koushite qui nous lie tous. Il s'agit donc d'une guerre systématique contre l'identité du peuple soudanais. Y a-t-il un mot pour conclure ? Oui, j'aimerais juste lancer un appel à la communauté internationale. Tous nos partenaires mondiaux sont à nos côtés, mais je réitère mon appel à cette communauté, aux Nations unies, à l'Unesco, pour qu'ils rappellent une nouvelle fois l'interdiction de faire commerce de toute œuvre du patrimoine historique du peuple soudanais. Et de multiplier la lutte contre le trafic illicite de ces vestiges.

Invité Afrique
Sites africains inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco: «Cela va changer beaucoup de choses pour les communautés locales»

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Play Episode Listen Later Jul 15, 2025 4:29


Réuni depuis le 7 juillet à Paris, le comité du patrimoine mondial de l'Unesco a décidé en fin de semaine d'inscrire 26 nouveaux sites sur la liste du patrimoine mondial. Cinq sont africains. Avec pour la première fois, l'inscription d'un lieu bissau-guinéen : l'archipel des Bijagos. Ce site avait déposé sa première candidature en 2012. Pourquoi a-t-il été choisi maintenant ? Les explications de Lazare Eloundou, le directeur du patrimoine mondial de l'Unesco.  RFI : Cinq sites africains ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Il y a le paysage culturel du Mont Mulanje au Malawi, les sites archéologiques Diy Gid Biy des monts Mandara au Cameroun, le parc national de Maputo à la frontière entre le Mozambique et l'Afrique du Sud et il y a également ces deux sites bissau-guinéens et sierra-léonais. Est-ce que vous pourriez, rapidement, nous les présenter ? Lazare Eloundou: Oui, tout à fait. Celui de la Sierra Leone est un complexe d'une île de Tiwai et d'une forêt pluviale de Gola. Et la Sierra Leone célèbre son tout premier site sur la liste du patrimoine mondial. Ensuite, il y a le site de la Guinée-Bissau qui est un important écosystème marin de l'archipel des Bijagos, un hotspot tellement important de la biodiversité marine qu'il a aussi rejoint la liste du patrimoine mondial. On doit notamment l'inscription de l'île de Tiwai en Sierra Leone au combat acharné d'un activiste. Est-ce que vous pourriez nous en dire un petit peu plus ? Tommy Garnett est plus qu'un activiste. Il est vraiment un défenseur du patrimoine. Ce combat a commencé il y a plusieurs années après la guerre où il s'est engagé à tout faire pour sauver l'île de Tiwai qui avait été détruite par la guerre. Un travail important s'est fait avec les communautés et plus tard aussi avec le soutien des autorités de Sierra Leone.  Pour l'archipel des Bijagos en Guinée-Bissau, ça aura été une longue attente. Le pays avait déposé sa première candidature en 2012... Le travail pour préparer une candidature pour la liste du patrimoine mondial est un travail très sérieux où il faut des données très concrètes. Il se trouve que la Guinée-Bissau a pris un peu de temps déjà parce qu'il lui fallait de l'expertise. Et c'était ça, effectivement, l'une des choses importantes qu'Audrey Azoulay, la directrice générale de l'Unesco, a voulu en faisant de l'Afrique sa priorité depuis 2018. C'est l'expertise : renforcer l'expertise des professionnels africains. C'est ce qui s'est fait en formant des experts de la Guinée-Bissau qui ont pu contribuer à la préparation de ce dossier. Et qui ont pu démontrer que ce lieu important, cet archipel deltaïque actif, le seul de la côte Atlantique africaine, est aussi un lieu important, une halte migratoire la plus importante de l'Afrique de l'Ouest et un lieu de nidification majeur des tortues marines. Ils ont pu le démontrer dans ce dossier. Que vont changer concrètement ces inscriptions pour ces différents sites ? Elles vont changer beaucoup de choses pour les communautés locales. Elles vont certainement contribuer à l'amélioration de leurs conditions de vie, ce qui est important. Mais elles vont aussi permettre à l'Unesco de continuer à former des experts, à fournir de l'assistance internationale, à encourager le tourisme local, mais aussi culturel autour de ces sites. Cela va également contribuer au développement socio-économique de tous ces pays et promouvoir la riche histoire culturelle de tous ces pays. À côté de ces nominations, trois sites africains ont été retirés du patrimoine en péril. C'est le cas notamment de l'ancienne ville de Ghadamès en Libye et des forêts humides de l'Atsinanana à Madagascar. Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ces choix ? Il y a un grand travail qui s'est fait. C'est le cas des forêts de l'Atsinanana à Madagascar. Pendant près de quinze ans, l'Unesco et tous les experts ont travaillé pour accompagner les autorités malgaches. Il y a eu des investissements énormes pour lutter contre la déforestation qui avait été observée. Beaucoup d'autres activités qui ont été menées ont fait que l'on peut dire que sur les six composantes qui constituent ces forêts, quatre d'entre elles sont aujourd'hui suffisamment préservées. Les deux autres sont aussi en train de le faire. C'est très encourageant et le Comité du patrimoine mondial a pris tout cela en compte et a considéré que les efforts du gouvernement malgache méritaient que ces sites soient retirés de la liste en péril. Et en plus, nous avons un plan d'action pour les années à venir afin de renforcer ce travail qui a déjà commencé et rendre durable cette décision du patrimoine mondial. À lire aussiSierra Leone: l'île de Tiwai classée par l'Unesco pour sa biodiversité exceptionnelle À lire aussiGuinée-Bissau: l'archipel des Bijagós entre au patrimoine mondial de l'humanité À lire aussiPatrimoine mondial: l'Unesco accélère pour combler le retard de l'Afrique

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Volkan Isiksi (Turquie): «On veut subvenir aux besoins de nos amis africains qui nous font la demande»

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Play Episode Listen Later Jul 3, 2025 11:32


« La Turquie n'est pas en rivalité avec la France en Afrique », affirme le responsable de la diplomatie turque pour l'Afrique. Depuis vingt-cinq ans, la Turquie est en pleine expansion sur le continent africain. On le voit avec ses opérateurs économiques et avec le succès de ses drones sur les champs de bataille. Mais loin de vouloir prendre sa place, la Turquie veut renforcer sa coopération avec la France. C'est ce qu'affirme Volkan Isiksi, directeur général pour l'Afrique au ministère turc des Affaires étrangères. De passage à Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Volkan Isikci, bonjour, Volkan Isikci : bonjour RFI : En 2007, la France de Nicolas Sarkozy et l'Allemagne d'Angela Merkel ont dit non à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Est-ce que c'est l'une des raisons pour lesquelles votre pays s'est tourné vers le continent africain avec une politique ambitieuse ? En fait, notre politique ambitieuse vers les autres continents, notamment l'Afrique, ça remonte bien avant 2007, donc en 1998. A partir de 2003, les relations de la Turquie avec l'Union africaine, ça s'est développé et on a essayé d'être présent sur le continent africain avec l'ouverture des ambassades. En l'an 2002, on avait douze ambassades. Aujourd'hui, on en a 44 et notre vision est de pouvoir augmenter le nombre de ces ambassades et de pouvoir les augmenter jusqu'à 50 dans les prochaines années, avec les possibilités que l'on va avoir. Tout de même, Monsieur le Directeur général, on remarque que, en 2007 donc, il y a ce refus de la France et de l'Allemagne de faire entrer la Turquie dans l'Union européenne. Et un an plus tard, en 2008, il y a ce premier sommet Turquie-Afrique. Est-ce qu'il n'y a pas un lien de cause à effet ? Non, c'est une coïncidence. Le choix de 2008, c'est indépendamment de la décision que vous avez mentionnée. C'était une feuille de route que l'on avait déjà établie. Donc, en 2008, on a organisé le premier sommet Turquie-Afrique, c'était en Turquie. En 2014, le deuxième, c'était en Guinée équatoriale. En 2021, on a organisé le troisième en Turquie et le quatrième, on va l'organiser l'année prochaine en Libye. Le choix a été ratifié par les organismes concernés de l'Union africaine. Et par les autorités libyennes de Tripoli, puisque ce sera à Tripoli ? Exactement. Depuis 20 ans, Monsieur le Directeur général, le volume d'échanges de votre pays avec l'Afrique a fait un bond très important. Il est passé de 5 milliards à 40 milliards de dollars par an. Qu'est-ce que vous apportez de différent par rapport à l'Europe et la Chine ? Avec nos amis africains, la période de Covid a eu des effets positifs pour que ce volume d'échanges augmente. Comme vous savez, à ce moment-là, il y avait des restrictions du point de vue des visas, du point de vue des vols. Nous, on n'a jamais essayé de rendre la vie difficile à nos amis africains qui voulaient visiter la Turquie. Notre régime de visas était flexible. En plus, les vols de Turkish Airlines n'ont jamais cessé à cette période-là. Nos amis africains, au lieu des destinations classiques qu'ils avaient pour voyager, faire du commerce en Europe ou bien en Asie, ils ont découvert un peu la Turquie. Et dans plusieurs pays africains, ils mentionnent que la continuité, la qualité, le prix et le suivi des produits turcs qu'ils se procurent en Turquie sont nettement plus concurrents que ceux des autres régions du monde. Ils nous disent : « Vous avez des produits de qualité européenne au prix de produits chinois. Alors en effet, certains disent en Afrique que les produits turcs sont moins chers que les produits européens et de meilleure qualité que les produits chinois. Quels produits par exemple ? De tout. Des dentifrices aux tissus, aux chaussures, aux meubles. Surtout dans le secteur de la construction. La plupart du matériel est importé de la Turquie. Évidemment, au lieu d'importer de très loin comme la Chine, le matériel qui est commandé de la Turquie, il parvient à peu près dans un délai d'un mois, un mois et demi, dans le pays concerné. Quand il faut construire un centre de conférence très vite pour un sommet de dans six mois, les Turcs sont là. C'est ça ? Voilà. Donc je ne vais pas citer le pays, mais dans un pays africain, le leader qui avait demandé à une compagnie turque de pouvoir organiser une grande conférence internationale avec la participation des chefs d'Etats, il lui a demandé s'il pouvait construire un centre de conférence en six mois. La compagnie concernée, qui est très active en Afrique, lui a fait la proposition de pouvoir le faire avec un délai de six mois. Evidemment, le prix était très abordable pour ça. La compagnie lui a demandé quelques faveurs : pouvoir amener 4000 ouvriers de Turquie avec six navires et tout le matériel qui serait nécessaire. Donc la commande a été passée au mois de janvier et les portes de cette conférence ont été ouvertes pour accueillir les chefs d'Etat mi-juin. Et donc c'est un succès qui a été réalisé en six mois. Et cet exemple que vous donnez sur six mois, je crois que c'est arrivé dans un pays d'Afrique centrale ? Oui, en Afrique centrale. L'un de vos produits phares en Afrique, Volkan Isikci, c'est le drone de la société Bayraktar. Il a fait ses preuves à Tripoli en 2019, puis dans la guerre Éthiopie -Tigré en 2021. Et du coup, beaucoup de pays africains vous achètent ce produit, comme le Mali, le Tchad. Est-ce que certains pays africains n'ont pas renoncé à la protection des avions de chasse classiques au bénéfice de ces drones, parce que c'est moins cher et parce qu'il y a moins d'abandon de souveraineté ? Je pense qu'il faut voir cette approche dans un contexte technologique et de maniabilité parce que, pour l'utilisation des avions de chasse, il faut déjà des terrains, des pistes d'atterrissage qui sont adéquats. Et ces drones ou ces nouveaux engins depuis quelque temps sont beaucoup plus abordables, maniables et efficaces que les avions de chasse. Que les Mirage 2000 par exemple ? Les avions de chasse demandent beaucoup de dépenses évidemment pour l'achat, pour la maintenance ou le personnel. Les drones, évidemment, ce sont des sociétés privées qui en font, mais l'autorisation d'exportation émane de notre ministère de la Défense. Il faut d'abord un feu vert d'Ankara ? Voilà. Et le suivi de l'utilisation de ces engins est régulé par le ministère de la Défense et d'autres institutions qui travaillent dans ce domaine-là. Est ce qu'on peut parler, de la part de la Turquie en Afrique, d'une diplomatie du drone ? Mais la question du drone se passe seulement dans quelques pays africains pour protéger leur intégrité territoriale. Ce sont des demandes conjoncturelles qui font que la demande des pays est acceptée par la Turquie. Évidemment, les formations que l'on offre, avec un prix abordable et la continuité et la confiance qu'ils ont en la Turquie, tout cela fait que beaucoup plus de pays maintenant recourent à notre technologie dans ce domaine-là. Mais quand vos drones sont utilisés pour frapper des populations civiles, je pense au Mali par exemple, est ce que vous ne craignez pas que cela ternisse l'image de la Turquie ? Évidemment, comme je vous l'ai dit, pour les ventes et l'exportation, il y a une régulation très restreinte. On fait le suivi de ces engins-là dans ces pays-là. Donc, une mauvaise utilisation de vos drones peut conduire à la rupture de la livraison de ces drones ? Voilà, parce que c'est régulé internationalement. Nous, on ne voudrait pas nuire à l'image de la Turquie dans ce sens-là, on ne voudrait pas que ça arrive. Est ce qu'il vous est arrivé, ces dernières années, de dire à un pays africain client de vos drones : « Là, vous avez utilisé ces drones contre des populations civiles, nous ne sommes pas d'accord et nous arrêtons la livraison » ? Après, on n'a pas dit. Mais avant, on dit toujours : « Il ne faut pas les utiliser de façon inappropriée, sinon ça va être la rupture », parce qu'il y a un contrôle continu dans ce sens-là ». Et c'est arrivé qu'il y ait une rupture ? Non, ça n'est pas arrivé, mais on suit de très près pour que ce genre d'évènement n'arrive pas dans ce sens-là. En 2019, la Turquie a soutenu militairement le gouvernement Sarraj à Tripoli contre l'offensive du maréchal Haftar sur la capitale libyenne. Pourquoi avez-vous fait ce choix ? Monsieur Sarraj, c'était le leader de la Libye à ce moment-là, qui était reconnu par les Nations Unies. Du coup, quand il y a eu les actes émanant de l'Est de la Libye vers Tripoli, il a écrit une lettre de demande d'aide d'urgence aux leaders internationaux de cinq pays, y compris la France et la Turquie. Et la Turquie a été le seul pays à pouvoir répondre positivement à son appel à l'aide. Donc notre coopération avec le gouvernement de Tripoli, ça a commencé avec ces démarches de Monsieur Sarraj à ce moment-là et ça continue jusqu'à présent. Et maintenant, on voit que la Libye est en cours de pouvoir solidifier sa démocratie, disons sa gouvernance, avec l'aide qu'on leur a fournie pour que le pays ne tombe pas dans le chaos. Et justement, vous continuez de soutenir Tripoli contre Benghazi ? Le gouvernement Dbeibah contre le maréchal Haftar et ses fils ? Ou est-ce que vous essayez de réconcilier les deux camps ? Non, il n'y a pas de pour et contre. Nous avons des relations avec l'Est aussi. On a ouvert notre Consulat général à Benghazi par exemple. On a des contacts avec Monsieur Haftar et les dirigeants du côté Est. Donc on soutient toutes les parties pour qu'il y ait une entente entre eux pour stabiliser politiquement leur pays. Et je crois que Turkish Airlines atterrit maintenant à Benghazi ? Voilà ! Depuis la chute du régime Assad en Syrie, au mois de décembre dernier, la Russie redéploie ses bateaux et ses avions gros-porteurs vers l'Est de la Libye, notamment Tobrouk et Benghazi. Est-ce que cela vous préoccupe ? Non, pas du tout. Nous, on a toujours des contacts avec la Russie concernant les questions de sécurité et de défense, concernant différentes régions du monde. Donc ça ne nous préoccupe pas. Est que c'est pour apaiser la situation politique au Congo-Brazzaville… Il y a 5 ans, vous avez accepté de soigner dans votre pays, en Turquie, l'opposant Jean-Marie Michel Mokoko, qui est donc sorti de sa prison congolaise pendant quelques semaines et qui y est retourné depuis. Voilà 9 ans quand même que cet opposant politique est détenu à Brazzaville. Qu'est-ce que vous pensez de cette situation ? Pour cela, il faut voir la qualité du plateau technique sanitaire que la Turquie offre aux différents demandeurs dans ce sens-là. Les pays africains font beaucoup de demandes pour pouvoir se soigner sur le sol turc. Donc, il faut considérer cette approche du gouvernement du Congo-Brazzaville pour pouvoir soigner l'opposant. La relation qui existe entre les chefs d'Etat et la confiance qui règne entre eux… Je pense que c'est le résultat de ces approches-là qui a fait que cet opposant a pu retrouver la santé et retourner après dans son pays. Donc, c'est le témoignage d'une relation de confiance entre les présidents Sassou-Nguesso et Erdogan ? Voila. Dans votre esprit, c'est plus une approche humanitaire qu'une approche politique ? Humanitaire. Il faut voir ça sous l'optique humanitaire. Autre séjour médical très remarqué dans votre pays, la Turquie, celui évidemment de l'ancien président Alpha Condé de Guinée Conakry. Est-ce à dire que vous pourriez jouer un rôle de facilitateur aujourd'hui entre le général Doumbouya, qui est venu d'ailleurs à Ankara pour la dernière investiture du président Erdogan il y a deux ans, et les opposants guinéens en exil ? Vous savez, la médiation ne se fait pas parce que vous avez le désir d'être médiateur. Ça doit venir des parties concernées. Donc une demande n'a pas été mentionnée. Donc du coup, ça n'a pas été vu dans ce sens-là. Il n'y a pas de médiation turque sur la Guinée Conakry ? Non. On dit souvent, Volkan Isikci, qu'il y a une rivalité entre la Turquie et la France en Afrique. Est-ce que c'est vrai ou pas ? Pas du tout ! Parce que le mot rivalité, c'est quelque chose de négatif. La concurrence, ça existe parce que, dans le monde, les intérêts, ça existe. Avec la France, je pense que le mot concurrence est plus adapté, mais il faut enrichir ça avec une coopération, une collaboration. Avec les relations historiques que la France a avec le continent africain, avec l'expérience de plus en plus aiguë des acteurs turcs sur le continent, je pense qu'avec ces atouts, les deux pays peuvent servir davantage pour pouvoir subvenir aux besoins des pays concernés, pour être à côté de ceux qui en ont besoin. Et dans le cadre d'un partenariat entre les deux pays, quels sont les atouts de la France en Afrique sur lesquels vous, les Turcs, vous aimeriez vous appuyer ? Les deux pays ont des expériences différentes. Évidemment, la connaissance du terrain, la présence linguistique peuvent apporter beaucoup de choses de la part de la France. La Turquie, avec son expérience de plus en plus aiguë depuis les années 2000, peut servir davantage pour pouvoir réaliser de grands investissements dans ce sens. Moi j'aimerais bien mentionner que la zone de confort n'existe pas. Il faut prendre des risques. Il faut être sur le terrain avec un partenaire de confiance. Je pense qu'on peut faire beaucoup de choses. On croit beaucoup à ça et, quel que soit le pays, on n'a jamais essayé de destituer une entité, un pays du continent africain. Vous n'avez jamais voulu chasser la France de certains pays africains ? Pas du tout, pas du tout. On n'a pas cette position. On veut seulement développer davantage et subvenir aux besoins de nos amis africains qui nous font la demande. Vous n'êtes pas dans une démarche de rivalité avec la France, comme peut l'être la Russie par exemple ? Pas du tout, pas du tout. La question de la Russie, je ne suis pas en mesure d'y répondre, mais nous, on ne voit pas la France en tant que rivale sur le continent africain. Volkan Isikci, monsieur le Directeur général, merci. Merci beaucoup   À lire aussiEntre l'Afrique et la Turquie, un partenariat qui s'enracine À lire aussiLa Turquie s'apprête à débuter sa mission d'exploration pétrolière en Somalie

Le Nouvel Esprit Public
Situation des ex-partis dominants français / Guerre Israël-Iran

Le Nouvel Esprit Public

Play Episode Listen Later Jun 22, 2025 61:32


Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 20 juin 2025.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Marc-Olivier Padis, directeur des études de la fondation Terra Nova.SITUATION DES EX-PARTIS DOMINANTS (LR-PS) APRÈS L'ÉLECTION DE LEURS DIRIGEANTSLe 18 mai Bruno Retailleau a été élu à la tête du parti Les Républicains avec une majorité de 74,31% des voix. Dans la foulée, le nouveau dirigeant de LR a pris trois engagements : rendre le parti à tous les militants via des référendums. Remettre le parti « au travail ». Enfin, reconstruire pour « gagner des élections ». « Je veux faire se lever une vague bleue », a-t-il lancé en pensant aux municipales de mars 2026. À droite, la victoire de Bruno Retailleau signe le retour d'un espoir après plus de dix années dans l'opposition et une succession de revers électoraux dont LR ne s'est jamais vraiment remis. Les bons scores obtenus dans différentes élections législatives partielles, à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Jura ou les Hauts-de-Seine, sont un signe, veulent croire les cadres du parti, qu'un espace existe entre une Macronie jugée finissante et un Rassemblement national privé de sa « candidate naturelle » si la peine d'inéligibilité de Marine Le Pen se confirme en appel. Si sa large victoire installe Bruno Retailleau comme le nouveau candidat naturel de la droite pour la prochaine présidentielle, il doit toutefois composer avec les ambitions de ses soutiens de campagne. Dans un sondage Toluna Harris Interactive pour LCI, le nouveau patron de LR reste largement distancé par Edouard Philippe au premier tour de l'élection présidentielle.Au Parti Socialiste, si la victoire sur le fil d'Olivier Faure, reconduit le 5 juin avec 50,9% des suffrages au détriment du maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, à 250 voix près, ne fait pas débat, aucune synthèse n'a cependant été possible entre les deux fractions lors du 81ème congrès réuni du 13 au 15 juin, à Nancy. En cause : la place de La France Insoumise au sein de l'union de la gauche. Trois ans après la Nouvelle Union populaire écologique et sociale en 2022, un an après le Nouveau Front Populaire en 2024, la relation des socialistes à Jean-Luc Mélenchon et LFI a empoisonné le congrès du PS. Nicolas Mayer-Rossignol, estimant qu'il ne fallait « plus d'accord national et programmatique aux législatives pour gouverner ensemble avec La France Insoumise », a demandé solennellement à son parti de « dire et écrire et affirmer unanimement qu'il n'y aura pas, sous aucun prétexte, ni au plan national ni local, même en cas de dissolution, d'alliance avec LFI ». Le Premier secrétaire a refusé cet amendement au texte final, estimant qu'il « ne faut pas qu'on sorte de l'ambiguïté stratégique vis-à-vis de LFI ». L'état de division dans lequel se trouve l'ancien parti dominant de la gauche, aujourd'hui réduit à moins de 40.000 militants revendiqués, l'expose à de grandes déconvenues : en désaccord sur la ligne, les socialistes vont avoir le plus grand mal à se doter d'un projet susceptible de renouveler leur identité. Les deux camps visent un accord avant le premier conseil national du PS prévu le 1er juillet.GUERRE ISRAËL-IRAN, SITUATION STRATÉGIQUE, TRANSFORMATIONS INDUITES SUR LA SCÈNE INTERNATIONALELe 12 juin, Israël a déclenché une guerre préventive contre les infrastructures nucléaires de l'Iran et ses cadres. Le lendemain l'Iran ne pouvant plus compter sur ses alliés au Liban, en Irak et au Yémen, affaiblis depuis le 7 octobre, a lancé seul sa riposte contre Israël. Ses alliés au sein de l'« axe de la résistance » à Israël, Hamas, Hezbollah notamment sont restés atones, à l'exception d'un tir isolé de missile par les houthistes yéménites qui a manqué sa cible et s'est abattu sur Hébron, en Cisjordanie occupée. L'Irak, la Jordanie et les monarchies du Golfe, qui accueillent des bases américaines sur leur sol, sont tétanisées à la perspective de représailles de Téhéran contre l'Etat hébreu et son allié américain.En Israël, dans une étude publiée lundi par l'Université hébraïque de Jérusalem, 70% des sondés soutiennent l'opération. Avec une approche très divisée selon les populations : 83% chez les juifs israéliens, contre 12% chez les Palestiniens de citoyenneté israélienne.Même si elle a fait capoter les négociations qu'il avait rouvertes avec Téhéran, et en dépit de la déclaration de la coordinatrice du renseignement américain selon qui l'Iran n'était pas engagé dans la fabrication d'une arme nucléaire, Donald Trump a soutenu publiquement l'opération israélienne contre l'Iran, et ordonné l'envoi de renforts, notamment navals, pour aider à la défense d'Israël. Le porte-avions nucléaire Nimitz a été dépêché depuis la mer de Chine vers le Moyen-Orient. Mais le président américain s'est jusqu'à présent abstenu d'engager directement les forces américaines dans des actions offensives. Il a mis en garde l'Iran contre la tentation d'attaquer les intérêts américains dans la région. Il continue à prétendre qu'une négociation peut reprendre. Rentré précipitamment du sommet du G7 au Canada, le président américain a réuni mardi un conseil de sécurité consacré à la guerre aérienne entre Israël et l'Iran. La perspective d'une participation américaine aux raids contre l'Iran a créé une fracture au sein du mouvement MAGA, où l'aile isolationniste critique dorénavant ouvertement le président.La Russie a été la seule, parmi les puissances qui comptent dans le monde, à condamner très clairement l'attaque israélienne. Moscou ne pouvait pas faire moins à l'égard d'un pays qui lui fournit en grande quantité les drones utilisés contre l'Ukraine. Les critiques de la Chine ont été plus discrètes. L'ensemble des pays Européens a affiché sa solidarité avec Israël, tout en invitant les deux partis à la désescalade. Les guerres préventives occidentales en terre d'islam du début du XXIème siècle, celle d'Irak en 2003, et celle de Libye en 2011, ont abouti à des catastrophes régionales, qui ne sont toujours pas résolues.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Revue de presse Afrique
À la Une: une première étape pour la paix entre la RDC et le Rwanda

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jun 20, 2025 4:08


La presse congolaise en fait ses gros titres : « Accord de paix RDC Rwanda : un pas décisif vers la stabilité », titre le Journal de Kinshasa, qui parle d'une « étape majeure » et résume les grandes lignes de l'accord trouvé mercredi à Washington, notamment « le respect mutuel de l'intégrité territoriale, l'interdiction totale des hostilités », ou encore « le désarmement et le désengagement des groupes armés non-étatiques ». De son côté, Le Maximum parle d'un « pré-accord », « arraché par Washington », estimant que « cet accord global a été obtenu grâce à la pugnacité de la médiation américaine ». « Pour l'oncle Sam », poursuit le Maximum, « il n'y a plus place désormais pour les tergiversations habituelles dans les négociations devant aboutir à la pacification de la région des Grands Lacs, perturbée de manière incessante par l'activisme militaro- économique du régime de Paul Kagamé ». La presse rwandaise évoque également ce « projet d'accord de paix », c'est le cas du New Times, qui précise que « le texte de l'accord, devrait être signé par les ministres des deux pays le 27 juin ». Et maintenant l'Iran ! Le coup de gueule de Pierre Sané, dans Sénéplus. Un texte de l'ancien haut fonctionnaire de l'ONU et secrétaire général d'Amnesty International, intitulé : « Bombarder une intention ». Pierre Sané évoque l'histoire récente et interroge : « N‘avaient-ils pas évoqué « les armes de destruction massive en Irak, malgré les dénégations de Saddam Hussein, appuyés par les rapports des inspecteurs des Nations Unies (…) une fois qu'ils ont détruit l'Irak et n'ont rien trouvé, ils ont insisté sur « l'intention » que Saddam Hussein aurait eue de s'en procurer ». « Je passe sur la Libye, la Syrie, l'Afghanistan, la Côte d'Ivoire, mensonges puis matraquages médiatiques » poursuit Pierre Sané, qui s'exclame « Et maintenant, l'Iran ! ». « Depuis 30 ans », dit-il, « Benyamin Netanyahu répète que l'Iran est à 15 jours de produire sa bombe et qu'Israël a le droit de se défendre « préemptivement », en déclenchant une intervention outrageusement illégale, soutenue par un Occident en total effondrement moral ». Pierre Sané qui conclut ainsi : « Nous savons que tout ce qui se construit sur le mensonge ne peut pas durer. L'empire du mensonge est en train de s'écrouler (…) Pendant ce temps, l'extermination systématique du peuple palestinien se poursuit avec une ferveur toute coloniale et une cruauté assumée ».  Travel ban On reste au Sénégal avec l'affaire des visas américains refusés à plusieurs basketteuses sénégalaises. Les basketteuses devaient rejoindre plusieurs de leurs collègues, déjà arrivées aux États-Unis, pour un stage d'entraînement avant l'Afrobasket, qui aura lieu en Côte d'Ivoire du 25 juillet au 3 août . Comment interpréter cette décision ? Babacar N'diaye, le président de la Fédération Sénégalaise de Basket explique sobrement, dans Sénégal 7 : « l'Ambassade des États-Unis n'a accepté que les renouvellements de visa, les nouvelles demandes ont été rejetées, dont celles de cinq joueuses qui sont actuellement à Dakar ». Une affaire prise très au sérieux en haut lieu, puisque c'est le premier ministre Ousmane Sonko, lui-même, qui « a annoncé l'annulation du stage de préparation de l'équipe féminine aux États-Unis ». « Ce stage sera désormais organisé à Dakar, dans un cadre souverain et propice à la performance de nos athlètes » déclare ainsi Ousmane Sonko. Propos repris par Sénégo, qui salut « une déclaration ferme et engagée ». De son côté, Jeune Afrique évoque « la vague annoncée du "travel ban" américain et estime que « le Sénégal semble avoir déjà expérimenté la nervosité administrative américaine dans le secteur du sport (…) Jeune Afrique rappelle que le « travel ban » de Donald Trump, impliquerait « les ressortissants de 25 pays africains qui pourraient être interdits de voyage aux États-Unis ».  25 pays, dont le Sénégal.

Maghrib in Past & Present | Podcasts
Le Maghreb par les textes, XVIIIe – XXIe siècle.

Maghrib in Past & Present | Podcasts

Play Episode Listen Later Jun 19, 2025 52:15


Episode 207: Le Maghreb par les textes, XVIIIe – XXIe siècl Dans ce podcast, les Historiennes Charlotte Courreye et Annik Lacroix présentent l'ouvrage qu'elles ont coécrit avec Augustin Jomier, intitulé Le Maghreb par les textes, XVIIIe – XXIe siècle. Malgré ses liens étroits avec la France, Le Maghreb (Algérie, Libye, Maroc et Tunisie) est généralement méconnu et son passé souvent réduit aux colonisations européennes. Afin de mieux comprendre le devenir et les cultures de cette région du monde, cet ouvrage on retrace l'histoire, du XVIIIe siècle à nos jours. Un corpus original d'une centaine de documents -témoignages, discours politiques, tracts, rapport d'ONG ou encore poèmes et films - éclair les grands événements politiques, ainsi que les dynamiques sociales, économiques, et culturelles. Le lecteur saisit ces sociétés de façon vivante, découvrant la parole des populations locales et de toutes celles et ceux que l'on entend peu d'ordinaire. Précédé d'une introduction qui en présente le contexte de rédaction, chacun de ces textes s'adresse aussi bien à des étudiants et des enseignants du secondaire et du supérieur, qu'à un public curieux de découvrir davantage le Maghreb. (Texte extrait de la 4ème de couverture de l'ouvrage) Charlotte Courreye est chercheuse postdoctorale à l'École normale supérieure, Université Jean Moulin Lyon 3. Elle a enseigné l'histoire et l'arabe à l'INALCO. Annik Lacroix est Maîtresse de conférences en Histoire contemporaine à l'Université Paris-Nanterre et a enseigné l'histoire du Maghreb à l'INALCO. Augustin Jomier est Maître de conférences en Histoire moderne et contemporaine du Maghreb à l'INALCO. Cet épisode a été enregistré le 21 avril 2024 au Centre d'Études Maghrébines en Algérie (CEMA).  Dr. Belkacem Benzenine, Politologue et Directeur de recherche au CRASC, a modéré le débat de cette rencontre Nous remercions notre ami Ignacio Villalón, doctorant à l'Université de Crète/Institute for Mediterranean Studies, pour sa prestation à la guitare pour l'introduction et la conclusion de ce podcast.   Réalisation et montage: Hayet Yebbous Bensaid, Bibliothécaire / Chargée de la diffusion des activités scientifiques (CEMA). 

Invité Afrique
Peer de Jong: «Le drone aujourd'hui trouve toute sa place pour les pays qui sont en tension»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jun 18, 2025 8:31


Le drone est-il en train de remplacer l'hélicoptère, voire l'avion, dans un certain nombre de pays, notamment en Afrique ? Cette année, le drone est l'une des superstars du Salon aéronautique du Bourget, qui vient de s'ouvrir près de Paris. Parmi les visiteurs assidus de ce Salon, il y a l'ancien officier français Peer de Jong, qui a créé Themiis, une société de conseil pour la paix et la sécurité, qui opère principalement en Afrique. Quels sont les atouts du drone en Afrique ? En ligne du Bourget, Peer de Jong répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Quelles sont en Afrique les batailles où les drones ont joué un rôle décisif ces dix dernières années ? Je connais deux batailles où les drones ont joué un rôle vraiment décisif. La première, c'est au Mali, puisque les Forces armées maliennes (Fama) avec Wagner utilisent systématiquement depuis en fait deux ans dans toutes leurs opérations des drones pour la reconnaissance. Mais également pour le tir, puisqu'elles ont des Bayraktar de Turquie. Ces Bayraktar sont armés. Donc aujourd'hui, il y a un usage systématique au Mali, en tout cas de drones. La deuxième grande bataille, c'est en Libye. En Libye, en 2020, au moment où le maréchal Haftar déclenche une offensive en direction de Tripoli à partir de Tobrouk, il a été très concrètement arrêté par les forces de Tripoli qui étaient, elles, équipées avec une société militaire privée (SMP) bien connue qui s'appelle Sadat. Elles étaient équipées avec des Bayraktar. Et le Bayraktar a été décisif dans le blocage des forces de Haftar en direction de Tripoli. Donc, on est vraiment au début d'une histoire et aujourd'hui les vendeurs de matériel circulent dans toute l'Afrique et font des propositions. Les acteurs principaux dans ce domaine-là, très concrètement, ce sont les Turcs. Aujourd'hui, les Turcs se servent du drone comme une espèce de produit d'appel pour en fait développer une forme d'influence sur l'ensemble des pays africains. Et moi actuellement, je les rencontre partout et ils le font avec une structure qui s'appelle Sadat. C'est un petit peu le Wagner bis, le Wagner turc. Et c'est cette structure qui fait théoriquement la formation et qui fait la préparation des unités opérationnelles sur le Bayraktar. Un drone armé de type Bayraktar de fabrication turque, ça coûte combien environ ? Alors ce n'est pas très cher, on est largement en dessous des 5 millions d'euros. Et en fait, après, le problème, c'est le missile qu'on met dessus, parce que ce sont les missiles qui coûtent cher principalement. Et comparativement, un hélicoptère, ça coûte combien ? Je ne sais pas, ça dépend des modèles, bien évidemment, mais on est sur des modèles à 20 ou 30 millions. Sachant que l'hélicoptère est un engin relativement fragile. Donc le drone aujourd'hui trouve toute sa place dans les opérations de reconnaissance et éventuellement dans les opérations de combat pour les pays qui sont, je dirais, en tension. Est-ce que le drone n'est pas en train de remplacer l'avion ou l'hélicoptère dans certains pays africains ? Oui, mais l'emploi n'est pas le même parce qu'en fait l'hélicoptère fait de la logistique principalement. Il y a très peu d'hélicoptères armés à part les Mi-24. Je vois un exemple au Mali, il y a les deux. Il y a des hélicoptères armés, il y a des drones. Aujourd'hui, les Maliens préfèrent travailler avec des drones, c'est beaucoup plus simple. On met la mission à l'intérieur du drone et le drone, quoi qu'il en soit, il y va. Donc, on voit que l'emploi du drone est tellement simple, tellement facile et en fait tellement économique. Quelque part, il n'y a pas de comparaison. Encore une fois, l'hélicoptère devient un engin qui devient, je ne dis pas obsolète parce que le mot est un petit peu fort, parce que, dans les missions logistiques, les missions de commandement, on peut utiliser évidemment l'hélicoptère, mais l'hélicoptère perd beaucoup de son intérêt. On s'en sert comme un engin de transport, mais pas comme un engin de combat. À lire aussiLa défense et l'espace, seules éclaircies attendues au salon de l'aéronautique du Bourget En décembre 2023, au Nigeria, un drone a tué 85 civils qui participaient à une fête religieuse. C'était à Toudoum Biri, dans l'État de Kaduna. L'armée nigériane a présenté ses excuses, mais est-ce que le pilotage à distance n'augmente pas le nombre de bavures ? Théoriquement non, parce qu'il y a une qualité d'image qui est reportée à l'arrière, qui est excellente. Après, tout dépend du commandement, parce que l'image arrive derrière, dans une espèce de petit état-major, un petit PC pour faire court, avec un écran ou deux écrans. Donc il y a des vérifications, des contrôles et l'ordre de tir n'est pas donné par le tireur, il est donné par le chef du système. Alors après, tout dépend comment c'est organisé. Peer de Jong, vous êtes au salon du Bourget. Est-ce que les fabricants de drones sont présents, je pense notamment aux industriels turcs et chinois ? Alors, il n'y a globalement pas que ça, mais on va dire que c'est le grand marché qui s'ouvre. Parce qu'il y a des Luxembourgeois, il y a des Belges, il y a des Espagnols, il y a évidemment des Chinois. En fait, l'ensemble de la planète aujourd'hui fabrique des drones. Donc, on est sur un marché en pleine explosion. Donc encore une fois, c'est un marché phénoménal dans lequel les États africains sont partie prenante bien évidemment, puisqu'en fait, ils peuvent acquérir des engins à des prix parfaitement acceptables. D'autant qu'aujourd'hui, on fabrique les drones en grande quantité, donc les prix baissent et donc, évidemment, ils sont accessibles pour tous les budgets militaires africains. Et le premier prix est à combien, si j'ose dire ? Pour 10 000 euros, vous avez un drone parfaitement efficace. Aujourd'hui, l'Union européenne finance des programmes de drones pour la surveillance des frontières ou pour la surveillance des pêches, ou éventuellement pour les questions de surveillance écologique, pour voir les bateaux, les dégazages, etc. Donc, encore une fois, le drone a des missions extrêmement variées. Alors c'est vrai que la mission la plus haute, c'est la mission de combat avec des missiles, mais on voit bien que la plupart des missions des drones sont des missions de reconnaissance ou des missions pour aller observer ce qui se passe. Y a-t-il en Afrique aujourd'hui des États qui cherchent à fabriquer eux-mêmes des drones ? Alors quand les vendeurs de drones viennent dans les pays, les États africains leur disent : « Écoutez, nous, on est prêts à, comment dire, à vous acheter des drones, mais par contre on veut les fabriquer sous licence. » Donc, il y a un marché régional qui va se mettre en place. Moi, je connais deux pays qui aujourd'hui sont plutôt partie prenante et sont plutôt dynamiques dans ce domaine-là, c'est le Maroc et l'Afrique du Sud. À lire aussiFrance: les tensions géopolitiques au Moyen-Orient perturbent le salon de l'aéronautique du Bourget

Invité Afrique
À Gaza, le «génocide contre le peuple palestinien» est une «horreur indigne de l'humanité»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jun 16, 2025 4:34


« Les affrontements militaires de ces trois derniers jours entre Israël et l'Iran, à l'initiative de l'Etat hébreu, ne doivent pas faire oublier la guerre sanglante à Gaza », disent de nombreux observateurs. Depuis le 7-Octobre, jour du massacre de plus de 1 200 Israéliens par le Hamas, plus de 54 000 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués en représailles par Israël. Cette hécatombe suscite des réactions dans le monde entier. L'historien sénégalais Abdoulaye Bathily a été plusieurs fois ministre dans son pays. Il a été aussi l'émissaire de l'ONU en Libye. Il témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. À lire aussiGuerre Israël-Iran: «L'Iran apparaît comme un moyen de faire oublier Gaza et les crimes qui ont été commis» À lire aussi«Ils veulent délibérément créer le chaos»: à Gaza, le soutien d'Israël à des groupes criminels n'étonne personne

Reportage Afrique
La marche de solidarité pour Gaza: «C'était incroyable le soutien que nous avons eu» en Tunisie

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jun 15, 2025 2:25


En Tunisie, la marche pour Gaza initiée par un collectif de Tunisiens depuis lundi 9 juin est bloquée en Libye suite à la décision des autorités libyennes de l'Est. Alors que beaucoup ne souhaitent pas faire marche arrière, cette initiative a montré la force d'une mobilisation maghrébine en faveur des Palestiniens. Retour sur cette odyssée avec notre correspondante à Tunis.   Samedi 14 juin, alors que la caravane Soumoud était encore bloquée à Syrte dans l'Est libyen, des centaines de Tunisiens se sont réunis au centre-ville de Tunis pour soutenir le convoi. Haykel Mahfoudhi, un journaliste indépendant, a fait la route avec la caravane jusqu'à Ras Jedir, le poste frontalier tuniso-libyen. « C'était vraiment incroyable le soutien que nous avons eu, la solidarité, tout au long des villes tunisiennes que nous avons parcourues. On sent que le mouvement de la marche pour Gaza a beaucoup fédéré. » Après les refoulements et expulsions au Caire de participants à la marche internationale, Raouf Farrah chercheur algérien basé en Tunisie, a dû renoncer à rejoindre la marche par voie aérienne. Présent lundi au lancement du convoi, il relève son importance sur le plan maghrébin, près de 700 Algériens se sont joints à l'initiative tunisienne : « Je pense qu'en tant que Maghrébin, nous sentons cette responsabilité à la fois morale et politique de dire "Assez au génocide, assez aux violences génocidaires contre les Palestiniens, au silence et à la complicité des autorités et des gouvernements, des institutions internationales face à un crime qui devrait être arrêté" ». À lire aussiLa caravane et la marche en solidarité avec Gaza stoppées en Libye et en Égypte Après avoir été accueilli à bras ouverts à Zawiya et Misrata en Libye, la caravane, dont la page Facebook cumule plus de 200 000 abonnés, s'est retrouvée bloquée à Syrte, côté Est libyen, depuis jeudi. Sans réseau et avec très peu de connexion, les participants n'ont pu poster que de rares informations et mises à jour sporadiques, disant être en négociations avec les autorités libyennes, selon Haykel Mahfoudhi : « On a eu vent de plusieurs personnes du convoi qui ont été arrêtées. On est encore en train de mettre à jour les informations que nous avons eues au fur et à mesure. C'est très difficile de joindre la caravane actuellement et on ne sait pas trop ce qu'ils vont pouvoir faire. » Dimanche 15 juin, les porte-paroles du convoi insistaient encore dans une vidéo pour rester en Libye et ne pas faire marche arrière. L'objectif final : passer en Égypte pour ensuite rejoindre la marche et aller à Rafah, mais avec les restrictions égyptiennes imposées aux autres participants, l'espoir d'arriver à bon port, reste fragile. À lire aussiMarche de solidarité avec Gaza: de nombreux militants pro-palestiniens interpellés au Caire en Égypte

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Kenya : l'affaire Albert Ojwang indigne l'opinion publique

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jun 13, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le soutien d'un général libyen aux FSR et une enquête sur les prisons secrètes de Wagner. Kenya : l'affaire Albert Ojwang indigne l'opinion publique  La mort d'Albert Ojwang dans un commissariat de Nairobi a déclenché une vague d'indignation dans le pays. Selon la version initiale de la police, il se serait cogné la tête contre le mur de sa cellule mais l'autopsie pointe des blessures « infligées par une force externe ». Qui était cet homme ? Pourquoi avait-il été arrêté ? Une enquête indépendante permettra-t-elle de poursuivre les policiers impliqués ? Avec Albane Thirouard, correspondante de RFI à Nairobi.   Soudan : le général libyen Khalifa Haftar accusé d'appuyer les paramilitaires  C'est une victoire qualifiée de décisive par les Forces de soutien rapide (FSR) qui contrôlent désormais le triangle frontalier avec l'Égypte et la Libye. Contrainte de se retirer de cette zone, l'armée régulière accuse le général Khalifa Haftar d'avoir fourni un appui logistique aux paramilitaires. Quel intérêt l'homme fort de l'est libyen a-t-il à soutenir les FSR ? Cette aide peut-elle changer le rapport de force sur le terrain ? Avec Houda Ibrahim, journaliste au service Afrique de RFI.    Mali : les prisons secrètes de Wagner   Une enquête menée par le consortium Forbidden Stories et plusieurs médias internationaux dont France 24 révèle l'existence d'au moins six prisons secrètes au Mali gérées par le groupe paramilitaire russe Wagner. Comment ces journalistes ont-ils réussi à obtenir ces informations dans un pays où la liberté de la presse est réprimée ? Quel est le profil des personnes détenues et comment sont-elles traitées dans ces camps ? Avec Guillaume Vénétitay, journaliste pour Forbidden Stories.   Et en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb. Au programme, les réactions des internautes sur l'hymne de l'Alliance de États du Sahel.

Revue de presse Afrique
À la Une: le général Assimi Goïta au pouvoir au moins jusqu'en 2030

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jun 13, 2025 4:08


Au Mali, le conseil des ministres a donc adopté un projet de loi qui accorde au chef de l'État un mandat de cinq ans, renouvelable. Une initiative qui coule de source, si l'on en croit Sahel Tribune, qui se fait l'écho d'un sondage effectué début janvier par une fondation allemande, la F.E.S., dont « il ressort que 7 Maliens sur 10 font confiance au président de la transition et que 9 Maliens sur 10 sont satisfaits ou plutôt satisfaits de la gestion de la transition, sauf dans le district de Bamako ». Sahel Tribune accorde par ailleurs un satisfecit sans réserve à la transition, estimant « qu'il est normal que les autorités réalisent les souhaits du peuple. D'ailleurs, elles l'ont toujours fait. » Moins enthousiaste, Maliweb fait aussi sa Une sur le maintien du général Assimi Goïta au pouvoir. Le site d'information rappelle l'émergence de l'Alliance des États du Sahel, « face à la menace terroriste » alors que « la fin de la transition semble "de plus en plus incertaine" » et que « des mécanismes sont mis en place pour dissoudre les partis politiques ». « Une décision pourtant contraire aux recommandations des Assises nationales qui avaient plutôt proposé une réduction du nombre de partis », remarque Maliweb qui rappelle aussi le principal argument du Conseil des ministres : « Notre pays, comme les autres de l'AES, est toujours confronté à la menace de déstabilisation internationale […], il est nécessaire de poursuivre la transition afin de parvenir à une pacification totale de nos États. » À lire aussiMali: le général Assimi Goïta bientôt président sans limite de temps Les élections se suivent et se ressemblent Au Burundi, où le CNDD-FDD, le parti au pouvoir, remporte les élections législatives. « Le CNDD-FDD rafle tout aux législatives », titre Iwacu, publication qui ambitionne de donner la parole « à toutes les voix du Burundi ». « À part trois députés issus de la communauté des Batwa cooptés, tous les autres sièges de l'Assemblée nationale seront occupés par le Parti de l'Aigle », explique ​​​​​​​Iwacu, « il s'agit de 108 sièges sur les 111 que comptera la nouvelle Assemblée nationale ». « En ordre dispersé », poursuit le journal, « l'opposition fulmine, parle d'irrégularités flagrantes et rejette ces résultats ». Des résultats provisoires qui ont été proclamés par la Céni, la Commission électorale indépendante, « lors d'une cérémonie à laquelle assistaient « quelques indépendants », ​​​​​​​qui sont repartis furieux, tête baissée », raconte Iwacu, « ils n'ont même pas attendu la fin de la prière pour accompagner et clôturer cette proclamation provisoire des résultats des législatives ». Vues du Burkina Faso, l'analyse est la même, mais les mots sont plus durs. Ainsi L'observateur Paalga, parle d'un « score soviétique », dans un Burundi où « les élections se suivent et se ressemblent ». « Le pays n'a donc de démocratique que le nom », poursuit le journal. « Pour tout dire, le général Évariste Ndayishimiye l'a transformé en un véritable camp militaire, où tout le monde est obligé de marcher au pas, au son du clairon, et gare à celui dont la tête dépasse d'un iota ».   À lire aussiLégislatives au Burundi: le parti au pouvoir rafle la totalité des sièges en jeu à l'Assemblée Caravane à l'arrêt Dans l'actualité africaine également, la progression de la caravane Soumoud, caravane de solidarité avec Gaza, partie lundi de Tunisie. Cette caravane est « bloquée à l'entrée de Syrte en Libye par les forces de l'est », annonce le journal ​​​​​​​La Presse en Tunisie, qui explique que « selon les responsables sécuritaires sur place, le convoi ne pourra poursuivre sa route sans instructions explicites de Benghazi ». « Face à cette situation », poursuit le journal, « le comité de coordination de la caravane Soumoud, a pris la décision de ne pas rebrousser chemin. Le convoi s'est rangé sur le bas-côté de la route, à quelques kilomètres de Syrte et était prêt à camper sur place pour la nuit, si nécessaire […], les organisateurs tiennent à rassurer les familles des participants : « Tous les membres du convoi sont en sécurité et réunis en un seul point. La coupure des réseaux téléphoniques, à l'endroit de leur arrêt, explique l'absence de nouvelles. »   À lire aussiÉgypte: Israël appelle les autorités du pays à bloquer une marche pro-palestinienne

C dans l'air
La Californie se rebelle...Trump envoie la Garde nationale - L'intégrale -

C dans l'air

Play Episode Listen Later Jun 9, 2025 63:57


C dans l'air du 9 juin 2025 - La Californie se rebelle...Trump envoie la Garde nationaleQue se passe-t-il à Los Angeles ? Depuis vendredi, des habitants manifestent dans la mégapole californienne contre la politique migratoire de l'administration Trump, à la suite d'opérations musclées menées par les agents fédéraux de l'immigration (ICE). L'envoi, samedi, de la Garde nationale sur ordre du président américain, contre l'avis du gouverneur démocrate de l'État, est loin d'avoir calmé les esprits. Pour le troisième jour consécutif, des heurts ont opposé les forces de sécurité à des manifestants qui protestent contre la politique d'expulsion massive et dénoncent l'envoi des premiers soldats par Washington — une manière, selon eux, d'instrumentaliser la situation.Donald Trump exploite-t-il les incidents à Los Angeles ? C'est en tout cas l'avis de la maire démocrate de la cité californienne, qui affirme contrôler la situation. "Ce que nous voyons à Los Angeles, c'est un chaos provoqué par l'administration. Le déploiement des troupes fédérales est une escalade dangereuse."En Californie, les fractures de l'Amérique éclatent au grand jour : d'un côté, les démocrates accusés de laxisme sur la politique migratoire ; de l'autre, les républicains de Donald Trump, déterminés à appliquer les mesures et à faire un exemple dans le fief de l'un de leurs principaux opposants, au risque de plonger un peu plus le pays dans une crise institutionnelle."C'est une atteinte grave à la souveraineté de l'État", a dénoncé le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom. "Nous n'avions pas de problème jusqu'à ce que Trump s'en mêle", a-t-il accusé sur X. Les gouverneurs des États démocrates ont fustigé un "abus de pouvoir alarmant", rappelant que la Garde nationale est traditionnellement mobilisée lors de catastrophes naturelles, et non pour réprimer des mouvements sociaux. Il s'agirait du premier déploiement unilatéral de la Garde nationale par un président sans l'accord d'un gouverneur depuis 1965, selon Kenneth Roth, ancien directeur de Human Rights Watch.Cette décision inédite du président Trump marque une nouvelle étape dans sa confrontation avec les États et les villes démocrates sur la question migratoire. À l'heure où il est en échec sur d'autres volets de sa politique (économie, inflation, guerres commerciales, diplomatie) et qu'il vient de rompre de façon fracassante avec Elon Musk, le républicain durcit encore sa politique anti-immigration, pour montrer à ses électeurs déboussolés qu'il tient ses promesses. Ainsi, l'interdiction d'entrée aux États-Unis pour les ressortissants de douze pays, édictée la semaine dernière, est entrée en vigueur ce lundi, selon un nouveau décret présidentiel. Sont concernés les ressortissants d'Afghanistan, de Birmanie, du Tchad, du Congo-Brazzaville, de Guinée équatoriale, d'Érythrée, d'Haïti, d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan et du Yémen.La Maison-Blanche a également décidé, ces derniers jours, la suspension du traitement des visas pour les étudiants étrangers, le temps pour l'administration Trump de mettre en place une procédure permettant d'examiner le contenu de leurs réseaux sociaux. Parallèlement, des vagues d'arrestations et d'expulsions sont mises en scène afin de frapper les opinions publiques.Quelle est la situation en Californie ? Pourquoi l'envoi de la Garde nationale fait craindre une dérive autoritaire de Donald Trump ? Qu'est-ce que le "travel ban" ? Jusqu'où ira son bras de fer avec les universités ? LES EXPERTS :- Nicole BACHARAN - Historienne et politologue, spécialiste des États-Unis, éditorialiste à Ouest France- Gallagher FENWICK - Grand reporter, spécialiste des questions internationales, ancien correspondant à Washington, auteur de Volodymyr Zelensky : l'Ukraine dans le sang, publié aux éditions du Rocher- Anne DEYSINE - Juriste et politologue, spécialiste des États-Unis- Corentin SELLIN - Professeur agrégé d'histoire, spécialiste des États-Unis, chroniqueur sur la politique américaine pour les Jours.fr- Piotr SMOLAR - Correspondant aux Etats-Unis pour le journal Le Monde

Revue de presse Afrique
À la Une: incompréhension dans les pays visés par le «travel ban» de Trump

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jun 6, 2025 3:57


Le « travel ban », mesure dévoilée mercredi par Washington, prévoit l'interdiction temporaire d'entrer sur le territoire américain à partir de lundi aux ressortissants de 12 pays, sept en Afrique, et ce, pour des raisons de sécurité ou parce qu'il est reproché à ces États de ne pas coopérer suffisamment dans la gestion des flux migratoires.Le Tchad fait partie des cibles. Interrogé par le site Tchadinfos, le politologue Yamingué Betinbaye estime que « du point de vue de l'administration américaine, [...] le Tchad souffre de sa position géographique avec des pays en crise, comme le Soudan et la Libye, qui le rend vulnérables aux mouvements de terroristes en provenance de ces pays. »Le président tchadien Mahamat Idriss Déby a immédiatement réagi annonçant suspendre l'octroi de visas aux ressortissants américains. « Le Tchad, en adoptant une posture de résistance, envoie un message clair sur la scène internationale, décrypte Tchad Vision. Malgré ses ressources limitées, il valorise son autonomie et sa fierté nationale ».Les citoyens du Congo-Brazzaville eux aussi seront désormais bloqués à l'entrée aux États-Unis Une « annonce rocambolesque », s'étonnent Les Echos du Congo-Brazzaville. « De nombreux congolais se demandent s'il ne s'agit pas d'une erreur nominative, interroge le site, à moins que les services de l'administration Trump n'aient produit des rapports erronés, en toute méconnaissance des bases sociologiques congolaises ». Le média du Congo-Brazzaville tient à rappeler que « le christianisme se pratique majoritairement dans le pays et que les musulmans du Congo sont loin de verser dans l'islamisme radical, encore moins le jihadisme ».Le gouvernement congolais s'est exprimé parlant d'un malentendu qui devrait se régler par des discussionsJour de fête dans le monde musulmanLa Tabaski, comme elle est appelée en Afrique de l'Ouest, est marquée traditionnellement par le sacrifice d'un mouton. Sauf que cette année,« cette célébration se déroule dans un contexte économique extrêmement tendu » au Sénégal « où l'achat d'un mouton est devenu un luxe que de nombreuses familles ne peuvent plus se permettre », s'alarme Afrik.com. Sur les marchés de Dakar, Thiès ou Kaolack, le prix d'un mouton« digne de la Tabaski oscille entre 150 000 et 350 000 francs CFA alors que le salaire moyen peine à dépasser les 90 000 », écrit le site.« Un luxe difficilement accessible », c'est aussi une réalité pour de nombreux Maliens écrit le site Maliweb. Les sommes à débourser pour acheter un ovin sont jugées« excessives », dans un contexte de « pouvoir d'achat en baisse », de « chômage persistant » et où les denrées alimentaires de base ont augmenté de 30 % à 50 % depuis le début d'année. « On fait avec les moyens du bord », souffle Mariam Maïga, une enseignante interrogée, qui compte partager l'achat d'un mouton avec sa sœur. Certains « optent pour des moutons plus petits, tandis que d'autres se tournent vers les chèvres ». « Les familles s'adaptent, et dans l'épreuve, elles prouvent une fois de plus leur capacité à célébrer avec dignité et résilience. ».Un Aïd à la « tournure particulière » au MarocC'est Le Matinqui rappelle que l'Aïd sera différent des autres années. Le royaume a en effet recommandé d'annuler le sacrifice rituel pour « préserver le cheptel national » mal en point après des années de sécheresse, mais aussi pour « soulager les foyers à revenus modestes ».En dépit de cela, explique le journal marocain, « de nombreux citoyens se ruent sur les boucheries ». Mais une fois en boutique, le prix de la viande d'agneau alimente le mécontentement de ces consommateurs : Le Matin cite une députée de la fédération de gauche démocratique qui accuse certains grossistes et bouchers de limiter « volontairement l'abattage pour créer une rareté artificielle, ce qui accentue mécaniquement la pression sur les prix. Un phénomène aggravé, selon elle, par l'absence d'un contrôle rigoureux » de l'État.

Journal de l'Afrique
Mesures américaines : l'Afrique inquiète

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Jun 5, 2025 12:41


L'Union africaine s'est dite "préoccupée", N'Djamena "surprise", et Brazzaville a dénoncé un "malentendu" après l'interdiction d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de sept pays africains, dont le Tchad et le Congo-Brazzaville, sur douze Etats concernés au total.  Le Tchad a annoncé jeudi "suspendre l'octroi des visas aux citoyens des États-Unis d'Amérique", en réaction à la décision du président américain Donald Trump, qui s'applique également à la Guinée équatoriale, l'Erythrée, la Libye, la Somalie et le Soudan.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Football : Ousmane Dembélé, Ballon d'Or 2025 ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Jun 5, 2025 19:30


Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les inondations au Nigeria, une médiation de trois pays pour la Libye et l'élection du nouveau président sud-coréen.  Football : Ousmane Dembélé, Ballon d'Or 2025 ?  Le sacre du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions a relancé la course au Ballon d'Or. Avec 33 buts marqués et 13 passes décisives toutes compétitions confondues, l'attaquant Ousmane Dembélé conforte son statut de favori. D'autres joueurs peuvent-ils le concurrencer en termes de statistiques ?Avec Victor Missistrano, journaliste au service des sports de RFI. Nigeria : le bilan des inondations continue de s'alourdir  Plus de 200 morts et des centaines de personnes portées disparues. Au Nigeria, la ville de Mokwa est frappée par de violentes inondations. Cette catastrophe est-elle uniquement la conséquence du dérèglement climatique ? Face à l'intensification de ces évènements, pourquoi les autorités ne mettent-elles pas en place des mesures de prévention ?Avec Benjamin Sultan, directeur de recherche à l'IRD (Institut de recherche pour le développement) et climatologue. Crise en Libye :  les pays voisins se mobilisent Depuis la mi-mai, Tripoli est le théâtre d'importantes manifestations pour dénoncer les affrontements entre milices et réclamer le départ du gouvernement. Pour tenter de trouver une issue à la crise, les ministres algérien, tunisien et égyptien des Affaires étrangères se sont réunis au Caire. Quelles sont les solutions proposées ? L'Égypte, jugée proche du camp de l'Est, peut-elle compromettre les négociations ?Avec Houda Ibrahim, journaliste au service Afrique de RFI.Corée du Sud : le nouveau président tend la main à Pyongyang   Au lendemain de sa victoire à la présidentielle, le nouveau président Lee Jae-myung a prôné le dialogue et la coopération avec le voisin nord-coréen. Où en sont les relations entre les deux pays ? Kim Jong Un acceptera-t-il cette proposition ? Avec Théo Clément, chercheur indépendant, spécialiste du développement économique de la Corée du Nord.

Invité Afrique
Libye: «La famille Haftar est beaucoup plus puissante qu'en 2019»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later May 26, 2025 8:15


En Libye, le gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah fait face au mécontentement de nombreux habitants de Tripoli. Des centaines d'entre eux ont même manifesté vendredi dernier pour réclamer son départ. Pourtant, il y a deux semaines, après les combats à l'arme lourde en plein centre-ville, beaucoup pensaient que le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah avait renforcé sa position dans la capitale libyenne. Les jours de ce gouvernement sont-ils comptés ? Et le maréchal Haftar pourrait-il en profiter ? Jalel Harchaoui est chercheur associé au Royal United Services Institute de Londres. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Après la mort le 12 mai du chef de la milice SSA, est-ce que le Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, sort renforcé sur la scène libyenne ? Jalel Harchaoui : S'il s'était arrêté là, oui, j'aurais répondu oui. C'est-à-dire que les opérations que vous décrivez, qui ont eu lieu le 12 mai, étaient des opérations violentes, mais qui étaient menées d'une manière chirurgicale et très bien exécutées. Si bien que, si tout le monde était allé se coucher le lundi 12 mai à minuit sur ces victoires tactiques, c'est-à-dire le fait de démanteler une brigade importante connue pour ses pratiques tortionnaires, pour sa corruption, et qui en plus tenait tête, pas d'une manière féroce, mais qui tenait tête quand même au Premier ministre… Et bien un certain nombre d'Etats étrangers auraient applaudi et le Premier ministre Dbeibah, reconnu par l'ONU, je vous rappelle, aurait pu se servir de cette opération réussie pour intimider les autres challengers qui existent à Tripoli. Ce n'est pas du tout ce qu'il a fait. Ce qu'il a fait, c'est qu'il s'est senti renforcé, il pensait avoir une espèce de baraka, il s'est dit « tout ce que je touche se transforme en or, donc je vais me lancer dans une nouvelle aventure contre une autre milice ». Or cette milice n'a strictement rien à voir avec celle que vous avez mentionnée… Je parle cette fois-ci de la Force de dissuasion Al Radaa qui tient le seul aéroport opérationnel de la capitale libyenne, Mitiga. Et cette seconde phase de cette aventure, c'est-à-dire mardi soir 13 mai, a donné lieu non pas à un succès comme lundi, mais ça a donné lieu à un fiasco.Le 13 mai, il s'est cassé les dents…Il s'est cassé les dents et ça s'est traduit par une très grande violence. Donc c'est un véritable massacre. Il y a eu quelque part entre 50 et 70 morts en 24h, dont des civils et en plein centre de Tripoli. Et ça, ça a été fortement rejeté par la population.Et d'autant que cette milice, Al Radaa, elle a des soutiens à l'extérieur de Tripoli, non ? Oui, depuis qu'il est clair qu'elle ne s'entend pas avec le Premier ministre, elle a restauré ses liens avec la famille Haftar à Benghazi. Donc c'est une milice qui, déjà avant la Grande Guerre de Tripoli en 2019, était connue pour maintenir une espèce de dialogue, même de lien, voire logistique et financier, avec la famille Haftar. Et bien tout cela est revenu ces dernières années. Aujourd'hui, pour moi, la force d'Al Radaa, qui contrôle Mitiga, est clairement liée dans une espèce d'alliance tactique avec la famille Haftar à Benghazi.Donc on a aujourd'hui un très fragile équilibre à l'intérieur de la capitale entre le Premier ministre Dbeibah et la Force Al Radaa ? Oui, et ce n'est pas le seul challenger. C'est ça qui rend la chose difficile, c'est que Tripoli, du fait d'une espèce de débâcle dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 mai… Aujourd'hui, Tripoli est poreuse. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que les adversaires du Premier ministre Dbeibah à Zaouïa se manifestent. Zaouïa est une ville de 300 000 personnes, située à 45 kilomètres à l'ouest de Tripoli. Il y a des forces de Zaouïa, qui sont contre le Premier ministre, qui ont réussi à pénétrer le flanc ouest de la ville de Tripoli.Alors tout de même, Abdelhamid Dbeibah, le Premier ministre, il a un atout, c'est Misrata, la cité-État, qui est à l'est de Tripoli et qui exerce une sorte de tutelle stratégique sur tout l'ouest de la Libye depuis au moins cinq ans, non ? D'abord, vous avez raison de parler de Misrata, c'est extrêmement important. Mais je ne dirais pas les choses de cette façon-là. En ce qui concerne le dossier Dbeibah, c'est quand même un personnage qui n'a pas beaucoup aidé sa ville. Donc il s'est targué de venir de la ville de Misrata. Il a utilisé sa ville qui est une ville très importante sur le plan commercial, extrêmement dynamique, avec beaucoup d'hommes d'affaires qui ont réussi, etc. Mais ce n'est pas un bloc, Misrata. Il y a une partie, un réservoir de brigades que Dbeibah aimerait bien recevoir comme étant des alliés à l'intérieur de cette crise tripolitaine et qui ne bouge pas, qui ne lève pas le petit doigt actuellement, parce que cette partie des brigades ne l'aime pas. Et donc c'est vrai que par exemple, en 2019, la force principale qui avait permis à Tripoli de résister contre l'agression du Maréchal Haftar, c'étaient les forces de Misrata. Mais aujourd'hui, je ne dirais pas du tout que Misrata est entièrement mobilisée pour défendre un de ses enfants, c'est-à-dire le Premier ministre Dbeibah, pas du tout.Est-ce que, six ans après son échec devant Tripoli, le Maréchal Haftar peut prendre sa revanche ? Déjà, j'aurais tendance à dire que, aujourd'hui, la famille Haftar est beaucoup plus riche. Ses hommes sont mieux entraînés, il y a une présence russe qui est plus importante. Donc la famille Haftar est beaucoup plus puissante aujourd'hui qu'en 2019. Et donc elle est en train de ne pas juste regarder la crise à Tripoli. Il y a des acteurs aujourd'hui, des acteurs armés qui sont aujourd'hui à l'intérieur de Tripoli et qui sont, si vous voulez, des proxys de la famille Haftar. Donc ce ne sont pas des brigades de la famille Haftar, mais ce sont des alliés extrêmement étroits, extrêmement fiables du point de vue des Haftar. C'est-à-dire que maintenant que la situation de Tripoli a été clairement fragilisée, la famille Haftar se dit « bon, on est très confortable à l'est, on est très confortable à l'ouest, on voit que le Premier ministre à Tripoli a fait une bêtise. Et donc tout cela devient plus poreux. Donc on va essayer de tirer notre épingle du jeu ». Ça, c'est une certitude. Et ça, ce sont les ingrédients de la prochaine crise.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Football : qui pour remplacer Carlo Ancelotti au Real ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later May 15, 2025 19:30


Les experts et journalistes de RFI répondent aussi à vos questions sur la levée des sanctions américaines en Syrie et des affrontements entre groupes armés à Tripoli. Football : qui pour remplacer Carlo Ancelotti au Real ? Après quatre ans sur le banc du Real Madrid, l'entraîneur Carlo Ancelotti a été nommé sélectionneur de l'équipe nationale du Brésil jusqu'à la Coupe du monde 2026. Malgré une saison blanche avec les Merengues, pourquoi l'Italien a-t-il été choisi par la Fédération brésilienne ? Qui pour le remplacer au Real ?Avec Antoine Grognet, journaliste au service des sports de RFI.Syrie : levée des sanctions américaines, mais à quelles conditions ?  Lors de sa visite en Arabie Saoudite, Donald Trump a créé la surprise en annonçant la suspension des sanctions américaines contre de la Syrie. Cette décision a suscité des manifestations de joie dans les rues de Damas. Quelle était la nature de ces sanctions ? En contrepartie, les Américains ont-ils fixé des conditions ?Avec Frédéric Encel, professeur en géopolitique à Sciences-Po Paris. Auteur de l'ouvrage « La Guerre mondiale n'aura pas lieu: Les raisons géopolitiques d'espérer » (éditions Odile Jacob).Libye : flambée de violences à Tripoli Le chef de l'importante milice de l'Autorité de soutien à la stabilité (SSA), Abdelghani el-Kikli dit « Gheniwa », a été tué à Tripoli dans de violents affrontements entre groupes armés. Comment expliquer ces violences ? Que revendiquent ces groupes armés ?Avec Jalel Harchaoui, géopolitologue spécialiste de la Libye, chercheur associé au sein du Royal United Services Institute de Londres.  

Reportage International
Drame migratoire en Méditerranée: «Ils voyaient un bateau au loin et sautaient dans la mer»

Reportage International

Play Episode Listen Later May 6, 2025 2:36


Le 13 mars 2024, l'Ocean Viking met le cap sur un bateau en bois qui lui a été signalé. Les sauveteurs tombent par hasard sur un autre bateau, un canot pneumatique qui transporte 23 migrants. Cela fait sept jours qu'ils sont à la dérive, environ 65 personnes sont déjà mortes. Un rapport d'Alarm Phone met en cause les garde-côtes italiens et Frontex : selon leurs informations, ce bateau a été sciemment laissé à la dérive. Les survivants racontent ce qu'il s'est joué à bord.  De notre correspondante à Ancône,C'est la deuxième nuit que la situation commence à se dégrader. Les vagues sont énormes, le moteur ne fonctionne plus. Depuis plusieurs heures, le bateau pneumatique dérive au large des côtes libyennes et se remplit d'eau qu'il faut écoper sans cesse. Seules les lumières d'une plateforme pétrolière éclairent la nuit noire. Certains passagers ont des hallucinations, se souvient Ali, qui a 17 ans lors du voyage : « Un homme disait : ''Je vais marcher, me mettre debout et monter dans la voiture." Il délirait, mais à ce moment-là, personne n'était mort. » Cette traversée, c'est le premier face à face d'Ali avec la mort. Dès le deuxième jour, il n'y a plus rien à manger et de l'eau de mer comme seule boisson. À partir du quatrième jour, les morts s'accélèrent : « Certains sautaient dans l'eau, mais c'étaient eux qui voulaient le faire, raconte le jeune homme. Personne ne les a poussés. Parfois, ils voyaient un bateau au loin et sautaient par-dessus bord pour le rejoindre. » De l'autre côté du bateau, Modou, 21 ans, reste uniquement concentré sur son objectif : atteindre l'Europe. Comme Ali, il essaie de ne pas dormir ou le moins possible et de ne penser qu'à rester en vie. C'est la deuxième fois qu'il tente de monter à bord d'un bateau après que le premier a coulé à quelques mètres de la plage du départ en Libye. « J'ai subi beaucoup de tortures, beaucoup de problèmes... Il fallait que je parte, confie Modou. J'ai un vécu très difficile. Je vivais en Casamance, au Sénégal, dans la zone la plus difficile. À cinq ans, je me suis séparé de ma mère. J'ai toujours travaillé seul. C'est cette force qui m'a donné cette énergie. » À lire aussiRoyaume-Uni: lancement d'une commission d'enquête sur le pire naufrage de migrants survenu dans la MancheAu total, 23 personnes ont survécu, des Gambiens, Maliens et Sénégalais. Ils vivent aujourd'hui en Italie où ils attendent leurs papiers, et l'un d'entre eux vit en Espagne. Tous ont refusé de reparler de ce voyage et ont demandé à Modou de parler pour eux. « La partie la plus importante pour lui, affirme-t-il au nom de son camarade, c'est de raconter vraiment la situation de tous ceux qui ont perdu la vie en mer qui et qui ne sont pas arrivés jusqu'ici. Ce sont des personnes qui étaient chargées d'une mission, d'un objectif, pour apporter de l'espérance à leur famille. » En 2024, au moins 2 475 personnes migrantes sont mortes en Méditerranée et plus de 500 depuis le début de l'année. À lire aussiTunisie: dans le camp du «kilomètre 23» démantelé, les migrants ne savent pas où aller

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L'appel du large (The lure of open waters)

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Play Episode Listen Later May 5, 2025 3:38


Pour écouter mon podcast Choses à Savoir:Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/choses-%C3%A0-savoir-culture-g%C3%A9n%C3%A9rale/id1048372492Spotify:https://open.spotify.com/show/3AL8eKPHOUINc6usVSbRo3?si=e794067703c14028----------------------------L'ONG Sea-Watch reprend ses missions de sauvetage en Méditerranée malgré des restrictions italiennes. Des dizaines de migrants ont été secourus cette semaine au large de la Libye.Traduction :Despite Italian restrictions, Sea-Watch resumes rescue missions in the Mediterranean. Dozens of migrants were saved this week off the Libyan coast. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.