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Au Mali, se dirige-t-on vers une présidence à vie du chef de la junte ? Sans surprise, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi accordant au général Assimi Goita un mandat de 5 ans, renouvelable, sans élections, jusqu'à la pacification totale du pays. Que vous inspire cette mainmise durable des militaires sur le pouvoir ? Nous lançons le débat.
Au Mali, les suites de l'embuscade tendue vendredi dans le nord du Mali à un convoi de l'armée malienne et de l'Africa Corps (ex-Wagner) par les rebelles maliens du Front de Libération de l'Azawad (FLA). Chaque camp revendique une victoire.
Au Mali, le conseil des ministres a donc adopté un projet de loi qui accorde au chef de l'État un mandat de cinq ans, renouvelable. Une initiative qui coule de source, si l'on en croit Sahel Tribune, qui se fait l'écho d'un sondage effectué début janvier par une fondation allemande, la F.E.S., dont « il ressort que 7 Maliens sur 10 font confiance au président de la transition et que 9 Maliens sur 10 sont satisfaits ou plutôt satisfaits de la gestion de la transition, sauf dans le district de Bamako ». Sahel Tribune accorde par ailleurs un satisfecit sans réserve à la transition, estimant « qu'il est normal que les autorités réalisent les souhaits du peuple. D'ailleurs, elles l'ont toujours fait. » Moins enthousiaste, Maliweb fait aussi sa Une sur le maintien du général Assimi Goïta au pouvoir. Le site d'information rappelle l'émergence de l'Alliance des États du Sahel, « face à la menace terroriste » alors que « la fin de la transition semble "de plus en plus incertaine" » et que « des mécanismes sont mis en place pour dissoudre les partis politiques ». « Une décision pourtant contraire aux recommandations des Assises nationales qui avaient plutôt proposé une réduction du nombre de partis », remarque Maliweb qui rappelle aussi le principal argument du Conseil des ministres : « Notre pays, comme les autres de l'AES, est toujours confronté à la menace de déstabilisation internationale […], il est nécessaire de poursuivre la transition afin de parvenir à une pacification totale de nos États. » À lire aussiMali: le général Assimi Goïta bientôt président sans limite de temps Les élections se suivent et se ressemblent Au Burundi, où le CNDD-FDD, le parti au pouvoir, remporte les élections législatives. « Le CNDD-FDD rafle tout aux législatives », titre Iwacu, publication qui ambitionne de donner la parole « à toutes les voix du Burundi ». « À part trois députés issus de la communauté des Batwa cooptés, tous les autres sièges de l'Assemblée nationale seront occupés par le Parti de l'Aigle », explique Iwacu, « il s'agit de 108 sièges sur les 111 que comptera la nouvelle Assemblée nationale ». « En ordre dispersé », poursuit le journal, « l'opposition fulmine, parle d'irrégularités flagrantes et rejette ces résultats ». Des résultats provisoires qui ont été proclamés par la Céni, la Commission électorale indépendante, « lors d'une cérémonie à laquelle assistaient « quelques indépendants », qui sont repartis furieux, tête baissée », raconte Iwacu, « ils n'ont même pas attendu la fin de la prière pour accompagner et clôturer cette proclamation provisoire des résultats des législatives ». Vues du Burkina Faso, l'analyse est la même, mais les mots sont plus durs. Ainsi L'observateur Paalga, parle d'un « score soviétique », dans un Burundi où « les élections se suivent et se ressemblent ». « Le pays n'a donc de démocratique que le nom », poursuit le journal. « Pour tout dire, le général Évariste Ndayishimiye l'a transformé en un véritable camp militaire, où tout le monde est obligé de marcher au pas, au son du clairon, et gare à celui dont la tête dépasse d'un iota ». À lire aussiLégislatives au Burundi: le parti au pouvoir rafle la totalité des sièges en jeu à l'Assemblée Caravane à l'arrêt Dans l'actualité africaine également, la progression de la caravane Soumoud, caravane de solidarité avec Gaza, partie lundi de Tunisie. Cette caravane est « bloquée à l'entrée de Syrte en Libye par les forces de l'est », annonce le journal La Presse en Tunisie, qui explique que « selon les responsables sécuritaires sur place, le convoi ne pourra poursuivre sa route sans instructions explicites de Benghazi ». « Face à cette situation », poursuit le journal, « le comité de coordination de la caravane Soumoud, a pris la décision de ne pas rebrousser chemin. Le convoi s'est rangé sur le bas-côté de la route, à quelques kilomètres de Syrte et était prêt à camper sur place pour la nuit, si nécessaire […], les organisateurs tiennent à rassurer les familles des participants : « Tous les membres du convoi sont en sécurité et réunis en un seul point. La coupure des réseaux téléphoniques, à l'endroit de leur arrêt, explique l'absence de nouvelles. » À lire aussiÉgypte: Israël appelle les autorités du pays à bloquer une marche pro-palestinienne
Au Mali, le conseil des ministres a donc adopté un projet de loi qui accorde au chef de l'État un mandat de cinq ans, renouvelable. Une initiative qui coule de source, si l'on en croit Sahel Tribune, qui se fait l'écho d'un sondage effectué début janvier par une fondation allemande, la F.E.S., dont « il ressort que 7 Maliens sur 10 font confiance au président de la transition et que 9 Maliens sur 10 sont satisfaits ou plutôt satisfaits de la gestion de la transition, sauf dans le district de Bamako ». Sahel Tribune accorde par ailleurs un satisfecit sans réserve à la transition, estimant « qu'il est normal que les autorités réalisent les souhaits du peuple. D'ailleurs, elles l'ont toujours fait. » Moins enthousiaste, Maliweb fait aussi sa Une sur le maintien du général Assimi Goïta au pouvoir. Le site d'information rappelle l'émergence de l'Alliance des États du Sahel, « face à la menace terroriste » alors que « la fin de la transition semble "de plus en plus incertaine" » et que « des mécanismes sont mis en place pour dissoudre les partis politiques ». « Une décision pourtant contraire aux recommandations des Assises nationales qui avaient plutôt proposé une réduction du nombre de partis », remarque Maliweb qui rappelle aussi le principal argument du Conseil des ministres : « Notre pays, comme les autres de l'AES, est toujours confronté à la menace de déstabilisation internationale […], il est nécessaire de poursuivre la transition afin de parvenir à une pacification totale de nos États. » À lire aussiMali: le général Assimi Goïta bientôt président sans limite de temps Les élections se suivent et se ressemblent Au Burundi, où le CNDD-FDD, le parti au pouvoir, remporte les élections législatives. « Le CNDD-FDD rafle tout aux législatives », titre Iwacu, publication qui ambitionne de donner la parole « à toutes les voix du Burundi ». « À part trois députés issus de la communauté des Batwa cooptés, tous les autres sièges de l'Assemblée nationale seront occupés par le Parti de l'Aigle », explique Iwacu, « il s'agit de 108 sièges sur les 111 que comptera la nouvelle Assemblée nationale ». « En ordre dispersé », poursuit le journal, « l'opposition fulmine, parle d'irrégularités flagrantes et rejette ces résultats ». Des résultats provisoires qui ont été proclamés par la Céni, la Commission électorale indépendante, « lors d'une cérémonie à laquelle assistaient « quelques indépendants », qui sont repartis furieux, tête baissée », raconte Iwacu, « ils n'ont même pas attendu la fin de la prière pour accompagner et clôturer cette proclamation provisoire des résultats des législatives ». Vues du Burkina Faso, l'analyse est la même, mais les mots sont plus durs. Ainsi L'observateur Paalga, parle d'un « score soviétique », dans un Burundi où « les élections se suivent et se ressemblent ». « Le pays n'a donc de démocratique que le nom », poursuit le journal. « Pour tout dire, le général Évariste Ndayishimiye l'a transformé en un véritable camp militaire, où tout le monde est obligé de marcher au pas, au son du clairon, et gare à celui dont la tête dépasse d'un iota ». À lire aussiLégislatives au Burundi: le parti au pouvoir rafle la totalité des sièges en jeu à l'Assemblée Caravane à l'arrêt Dans l'actualité africaine également, la progression de la caravane Soumoud, caravane de solidarité avec Gaza, partie lundi de Tunisie. Cette caravane est « bloquée à l'entrée de Syrte en Libye par les forces de l'est », annonce le journal La Presse en Tunisie, qui explique que « selon les responsables sécuritaires sur place, le convoi ne pourra poursuivre sa route sans instructions explicites de Benghazi ». « Face à cette situation », poursuit le journal, « le comité de coordination de la caravane Soumoud, a pris la décision de ne pas rebrousser chemin. Le convoi s'est rangé sur le bas-côté de la route, à quelques kilomètres de Syrte et était prêt à camper sur place pour la nuit, si nécessaire […], les organisateurs tiennent à rassurer les familles des participants : « Tous les membres du convoi sont en sécurité et réunis en un seul point. La coupure des réseaux téléphoniques, à l'endroit de leur arrêt, explique l'absence de nouvelles. » À lire aussiÉgypte: Israël appelle les autorités du pays à bloquer une marche pro-palestinienne
Au Mali, Wagner, c'est fini. Les troupes russes vont maintenant faire la guerre sous le nom d'Africa Corps. Pourquoi ce nouveau nom ? Est-ce seulement un changement de casquette ? « Pas si simple », répond Arthur Banga, qui est spécialiste des questions de défense à l'université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. L'enseignant-chercheur veut espérer qu'Africa Corps commettra moins d'exactions que Wagner contre les civils maliens. Arthur Banga répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : « Bravo à Wagner qui en trois ans a bouté les terroristes de nombreuses zones du Mali et reconquis la capitale régionale de Kidal », disent les médias pro-russes. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que le bilan militaire de Wagner est positif ? Arthur Banga : Il est très mitigé ce bilan. Il y a quand même la victoire de Kidal qui est importante pour l'image déjà de la reconquête mais importante aussi pour la stratégie du gouvernement malien. Mais depuis justement cette victoire significative en novembre 2023, il n'y a plus rien. Il y a plutôt des défaites : Tinzaouatène... Tout récemment, des attaques qui se multiplient. Et je pense que, quelque part, l'action de Wagner est mitigée, sinon peut-être même négative quand on fait la balance. Alors, en effet, en juillet 2024, plus de 80 mercenaires de Wagner auraient été tués par les rebelles touaregs du FLA lors de la bataille de Tinzaouatène. Est-ce que cette défaite militaire a pu porter atteinte au moral des troupes russes ? Est-ce l'une des raisons du changement de nom aujourd'hui ? Oui, ça a été une défaite beaucoup commentée. Et puis, on a encore les images de prisonniers qui ont été faits par ces groupes. Et qui sont toujours aux mains des rebelles... Voilà. Et ces images diffusées ont vraiment porté atteinte parce que l'idée, c'est que Wagner venait de réussir le job que, par exemple, l'armée française ou Takuba n'avait pas pu faire. Et là malheureusement pour les Maliens, le constat est amer et cette défaite a marqué les esprits. Et a surtout décrédibilisé un peu Wagner, surtout après leur victoire à Kidal. Alors, justement, si on compare le bilan Wagner au bilan Barkhane, qu'est-ce qu'on peut dire ? Je pense que l'on peut tirer les mêmes enseignements de ces deux opérations : soit vous vous trouvez dans le cas de Barkhane, vous devenez perçu comme une force d'occupation, vous perdez votre statut de force de libération pour une force d'occupation. Soit comme Wagner, vous comprenez que l'on peut avoir des victoires tactiques, mais au final, le bilan est mitigé. Est-ce que Wagner faisait de la protection rapprochée des officiers supérieurs de la junte malienne ? Et est-ce qu'Africa Corps va continuer cette mission ? La mission ne va pas changer. Et on l'a bien vu sur certaines images très claires, authentifiées, que Wagner faisait souvent de la surveillance de personnalité. De la protection en fait ? De la protection, oui. Sur le plan opérationnel, Wagner jouissait d'une certaine autonomie, surtout du vivant d'Evgueni Prigojine. Est-ce qu'Africa Corps sera plus sous le contrôle direct du ministère russe de la Défense à Moscou ? Oui, ça, ça sera l'un des grands changements, parce que justement Prigojine s'est autorisé des largesses au nom de cette autonomie. Donc, clairement, la plus grande différence sera à ce niveau-là, ça sera l'impact direct des autorités russes, le contrôle direct sur l'action que va mener Africa Corps. Et ça, ça va changer de l'autonomie de Wagner. Sur le plan des droits de l'Homme, Wagner a commis plusieurs massacres, notamment dans la communauté peule du Mali. À Moura près de Mopti, en mars 2022, plus de 500 civils ont été tués par les Russes de Wagner. Est-ce que les Russes d'Africa Corps sont prêts à continuer les mêmes exactions à votre avis ou pas ? On verra. Si Wagner faisait le job entre guillemets et même sur le front ukrainien, recruter des prisonniers etc, c'est parce qu'on ne voulait pas mêler directement la Russie officielle à ces aspects-là, les massacres et cetera. Ça peut donc avoir un impact positif dans ce sens-là parce que le fait d'être lié directement au Kremlin peut avoir la conséquence d'être un peu plus regardant sur ces aspects-là, parce que ça peut remonter directement sur la réputation du Kremlin et de la Russie. On peut donc espérer qu'il y aurait moins d'exactions, même s'il faut rester vigilant et prudent. Parce qu'Africa Corps, ça responsabilise directement Vladimir Poutine ? Beaucoup plus que Wagner. Sur le plan économique, Wagner crée des compagnies minières pour exploiter les ressources locales aussi bien au Mali qu'en République centrafricaine. Que va-t-il en être maintenant avec Africa Corps ? Je pense que la logique va se perpétuer, peut-être pas avec les mêmes acteurs, peut-être pas directement avec Africa Corps, qui va sans doute se concentrer sur ses aspects militaires. Mais il faut bien voir que l'on est dans une opération stratégique dans le sens large du terme, c'est-à-dire qu'on fait à la fois du politique, du militaire, du diplomatique, mais aussi de l'économie. Et donc, la Russie n'entend pas perdre les gains économiques de Wagner. Ce n'est pas possible. « Notre présence en Afrique s'accroît, nous allons nous concentrer principalement sur l'interaction économique et l'investissement », affirme Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Ça va se traduire comment sur le terrain économique ? Aujourd'hui, l'un des reproches que l'on fait justement à la Russie, c'est de n'apporter sur le continent que son savoir-faire militaire. Aujourd'hui, elle va aussi essayer de montrer qu'elle sait être un partenaire économique fiable au même titre que la Chine, les pays occidentaux. Wagner, c'était pour trois ans, Africa Corps, c'est pour 30 ans ? Sauf changement de régime, je pense que la Russie est encore pour le moment au Mali, au Niger et au Burkina, dans un cadre plus durable, dans un cadre plus global. Et vous avez rappelé les mots de Peskov : c'est, aujourd'hui, asseoir à la fois du militaire, du diplomatique, de l'économique et même du culturel.
Depuis plusieurs mois, les groupes jihadistes multiplient leurs attaques au Sahel. Au Mali, la situation est critique. À Tombouctou, le camp militaire du centre-ville et l'aéroport ont été pris d'assaut par le JNIM. C'est dans ce contexte que le groupe paramilitaire Wagner a annoncé son retrait du pays, cédant sa place à un autre groupe russe : Africa Corps. Seidik Abba, journaliste, écrivain et président du centre international de réflexion et d'étude sur le Sahel revient sur cet épisode.
« Son remplacement était en cours depuis des mois. Il est désormais officiellement finalisé, pointe Le Monde Afrique. Vendredi dernier, le groupe russe Wagner a annoncé sur sa principale chaîne Telegram son "retour chez lui" après avoir "accompli" sa mission au Mali, où ses mercenaires étaient présents depuis décembre 2021. Ce départ ne signifie pas la fin de la présence russe dans le pays pour autant : elle est dorénavant incarnée par Africa Corps, le dispositif mis en place par le ministère de la Défense russe pour gérer ses intérêts en Afrique depuis la mort, en août 2023, de l'influent Evgueni Prigojine, fondateur de Wagner, qui avait osé défier le pouvoir de Vladimir Poutine deux mois plus tôt. »Mission accomplie…Alors « mission accomplie », claironne Wagner… « Ce succès affiché est pourtant très relatif, relève Le Monde Afrique. Trois ans et demi après l'arrivée au Mali des mercenaires russes – qui ont pu être jusqu'à 2 500 –, de larges pans du territoire restent sous contrôle des groupes djihadistes. Ces dernières semaines, le GSIM, affilié à al-Qaïda, est à l'offensive et a infligé d'importantes défaites à l'armée malienne, notamment à Boulikessi, dans le centre du pays, où il a revendiqué avoir tué au moins une centaine de militaires le 1er juin. S'il a remporté une victoire symbolique en reprenant Kidal, fief des rebelles touaregs, dans le nord du Mali, en novembre 2023, Wagner a aussi essuyé huit mois plus tard une de ses pires défaites dans la zone voisine de Tin Zaouatine, où au moins 84 de ses hommes ont été tués, selon les rebelles. Les "musiciens", ainsi que les hommes de Wagner se surnomment, se sont aussi illustrés par leurs nombreux massacres de civils, à commencer par celui de Moura, dans le centre du pays, où au moins 500 personnes ont été tuées fin mars 2022, d'après un bilan établi par les Nations unies. »Dans la presse malienne, le départ de Wagner n'est pas commenté. Les opérations menées par les mercenaires russes étaient passées sous silence la plupart du temps. La part belle revenant aux Fama, aux Forces armées maliennes, au fil des déclarations de l'état-major, reprises scrupuleusement par les médias locaux. Dernière information en date délivrée par l'armée malienne : le démantèlement par bombardement aérien de cinq bases terroristes dans l'ouest du pays ce week-end. Les détails de l'opération sont à lire dans Malijet.… ou échec ?A contrario, la presse algérienne commente largement ce départ de Wagner. Et pour elle, le bilan est largement négatif.Témoin ce commentaire de Mabrouk Kahi, professeur de sciences politiques et de relations internationales à l'université de Ouargla (sud algérien), dans les colonnes d'El Khabar et dont les propos sont repris dans Le Point Afrique : « Les conditions internes au Mali montrent que Wagner a échoué dans sa mission, affirme-t-il, subissant de lourdes défaites aux côtés de l'armée malienne face aux groupes armés touaregs et même terroristes. De nombreux éléments de Wagner ont été tués ou capturés, ce qui a gravement porté atteinte à la réputation du groupe. Les conditions naturelles n'étaient pas non plus favorables au groupe russe, dont les équipements sophistiqués sont difficiles à utiliser dans des régions désertiques hostiles. À cela s'ajoute le manque d'adaptation aux terrains locaux. Toutes ces raisons ont fait du retrait une nécessité, fruit d'un échec et de l'incapacité à atteindre les objectifs fixés. »Brutalité…Interrogé par le site algérien TSA, Akram Kharief, fondateur du site Menadefense, est sur la même ligne : certes, reconnait-il, « les mercenaires de Wagner ont fait ce que personne n'a pu faire avant, c'est-à-dire ramener le calme dans la région des trois frontières et prendre plusieurs villes du nord, y compris le bastion des Azawadiens, Kidal. Mais en réalité, ils ont agi avec tellement de brutalité que la majorité des Maliens du nord aujourd'hui ont basculé dans le camp séparatiste. De plus, la situation sécuritaire ne s'est pas améliorée, Bamako est encerclée par Katiba Macina, les attaques contre les bases des Fama au nord sont quotidiennes et Wagner a échoué par deux fois à prendre Tinzaouatène. Leur bilan est donc mince. Ils quittent le Mali sans victoire. »Scepticisme…Enfin, on revient au Monde Afrique qui constate qu'à Bamako, ce passage de témoin entre Wagner et Africa Corps « suscite le scepticisme de certains militaires, qui voyaient en Wagner un instrument plus efficace, plus flexible, et dont ils connaissaient les chefs et les rouages – en plus d'en tirer de probables gains financiers. "Le Mali perd au change, estime un officier malien sous couvert d'anonymat. Entre les hommes de Wagner et ceux d'Africa Corps, ce ne sera pas le même degré d'engagement ni d'intensité. Les premiers connaissaient bien notre terrain. Les seconds seront sous la tutelle, forcément plus lourde et bureaucratique, de l'armée russe". »
« Son remplacement était en cours depuis des mois. Il est désormais officiellement finalisé, pointe Le Monde Afrique. Vendredi dernier, le groupe russe Wagner a annoncé sur sa principale chaîne Telegram son "retour chez lui" après avoir "accompli" sa mission au Mali, où ses mercenaires étaient présents depuis décembre 2021. Ce départ ne signifie pas la fin de la présence russe dans le pays pour autant : elle est dorénavant incarnée par Africa Corps, le dispositif mis en place par le ministère de la Défense russe pour gérer ses intérêts en Afrique depuis la mort, en août 2023, de l'influent Evgueni Prigojine, fondateur de Wagner, qui avait osé défier le pouvoir de Vladimir Poutine deux mois plus tôt. »Mission accomplie…Alors « mission accomplie », claironne Wagner… « Ce succès affiché est pourtant très relatif, relève Le Monde Afrique. Trois ans et demi après l'arrivée au Mali des mercenaires russes – qui ont pu être jusqu'à 2 500 –, de larges pans du territoire restent sous contrôle des groupes djihadistes. Ces dernières semaines, le GSIM, affilié à al-Qaïda, est à l'offensive et a infligé d'importantes défaites à l'armée malienne, notamment à Boulikessi, dans le centre du pays, où il a revendiqué avoir tué au moins une centaine de militaires le 1er juin. S'il a remporté une victoire symbolique en reprenant Kidal, fief des rebelles touaregs, dans le nord du Mali, en novembre 2023, Wagner a aussi essuyé huit mois plus tard une de ses pires défaites dans la zone voisine de Tin Zaouatine, où au moins 84 de ses hommes ont été tués, selon les rebelles. Les "musiciens", ainsi que les hommes de Wagner se surnomment, se sont aussi illustrés par leurs nombreux massacres de civils, à commencer par celui de Moura, dans le centre du pays, où au moins 500 personnes ont été tuées fin mars 2022, d'après un bilan établi par les Nations unies. »Dans la presse malienne, le départ de Wagner n'est pas commenté. Les opérations menées par les mercenaires russes étaient passées sous silence la plupart du temps. La part belle revenant aux Fama, aux Forces armées maliennes, au fil des déclarations de l'état-major, reprises scrupuleusement par les médias locaux. Dernière information en date délivrée par l'armée malienne : le démantèlement par bombardement aérien de cinq bases terroristes dans l'ouest du pays ce week-end. Les détails de l'opération sont à lire dans Malijet.… ou échec ?A contrario, la presse algérienne commente largement ce départ de Wagner. Et pour elle, le bilan est largement négatif.Témoin ce commentaire de Mabrouk Kahi, professeur de sciences politiques et de relations internationales à l'université de Ouargla (sud algérien), dans les colonnes d'El Khabar et dont les propos sont repris dans Le Point Afrique : « Les conditions internes au Mali montrent que Wagner a échoué dans sa mission, affirme-t-il, subissant de lourdes défaites aux côtés de l'armée malienne face aux groupes armés touaregs et même terroristes. De nombreux éléments de Wagner ont été tués ou capturés, ce qui a gravement porté atteinte à la réputation du groupe. Les conditions naturelles n'étaient pas non plus favorables au groupe russe, dont les équipements sophistiqués sont difficiles à utiliser dans des régions désertiques hostiles. À cela s'ajoute le manque d'adaptation aux terrains locaux. Toutes ces raisons ont fait du retrait une nécessité, fruit d'un échec et de l'incapacité à atteindre les objectifs fixés. »Brutalité…Interrogé par le site algérien TSA, Akram Kharief, fondateur du site Menadefense, est sur la même ligne : certes, reconnait-il, « les mercenaires de Wagner ont fait ce que personne n'a pu faire avant, c'est-à-dire ramener le calme dans la région des trois frontières et prendre plusieurs villes du nord, y compris le bastion des Azawadiens, Kidal. Mais en réalité, ils ont agi avec tellement de brutalité que la majorité des Maliens du nord aujourd'hui ont basculé dans le camp séparatiste. De plus, la situation sécuritaire ne s'est pas améliorée, Bamako est encerclée par Katiba Macina, les attaques contre les bases des Fama au nord sont quotidiennes et Wagner a échoué par deux fois à prendre Tinzaouatène. Leur bilan est donc mince. Ils quittent le Mali sans victoire. »Scepticisme…Enfin, on revient au Monde Afrique qui constate qu'à Bamako, ce passage de témoin entre Wagner et Africa Corps « suscite le scepticisme de certains militaires, qui voyaient en Wagner un instrument plus efficace, plus flexible, et dont ils connaissaient les chefs et les rouages – en plus d'en tirer de probables gains financiers. "Le Mali perd au change, estime un officier malien sous couvert d'anonymat. Entre les hommes de Wagner et ceux d'Africa Corps, ce ne sera pas le même degré d'engagement ni d'intensité. Les premiers connaissaient bien notre terrain. Les seconds seront sous la tutelle, forcément plus lourde et bureaucratique, de l'armée russe". »
L'offensive terroriste s'est intensifiée ces dernières semaines au Mali. Le 23 mai : attaque du camp militaire de Dioura. Bilan 41 soldats tués. Il y a deux jours à Boulkessi, dans le centre du pays, un autre camp militaire a été la cible d'une attaque terroriste. Selon un communiqué de l'état-major des armées, cité par le site Bamada, « les FAMa, les Forces armées maliennes ont vigoureusement réagi à cette attaque avant de se replier ».Et puis hier matin à Tombouctou, poursuit Bamada, « les forces armées maliennes ont déjoué une tentative d'infiltration des combattants terroristes. L'État-major précise que les terroristes ont été vite mis en déroute par la promptitude des soldats maliens. Le bilan provisoire est de treize assaillants neutralisés, de l'armement, mais aussi des moyens roulants et effets divers récupérés. La situation est sous contrôle et le ratissage est en cours dans toute la ville, rassure la hiérarchie militaire ».Un État « en pleine reconstruction »Alors, « Dioura, Boulkessi, Tombouctou : l'armée malienne sur tous les fronts », s'exclame Sahel Tribune, autre site d'information. « La récente offensive terroriste, loin d'annoncer la défaite, révèle au contraire la dure réalité d'un État en pleine reconstruction, claironne Sahel Tribune. Les FAMa, attaquées sur plusieurs fronts, opposent désormais une riposte mieux structurée, avec l'appui de partenaires stratégiques non-alignés. Dans ce contexte de tumulte, la Transition conduite par le président Assimi Goïta n'entend céder ni un pouce de souveraineté ni un millimètre de terrain. (…) Certes, reconnait Sahel Tribune, des lacunes persistent : retards de renforts, faiblesses de communication tactique, dépendance aux appuis aériens. Mais ces défis sont désormais intégrés dans un programme de réforme militaire globale. (…) Oui, des violations ont été signalées, reconnait encore le site malien. Oui, des bavures sont à documenter. Mais ne nous y trompons pas : le Mali ne mène pas une guerre sale, il mène une guerre juste dans un environnement tordu. Là où les FAMa interviennent, c'est souvent pour libérer des localités entières d'un joug terroriste qui pille, viole, tue et impose sa loi moyenâgeuse ».Le site Mali Actu le reconnait également,« malgré les succès des FAMa, la situation sécuritaire est préoccupante. Un grand nombre d'attaques ciblent les forces armées dans le nord et le centre du Mali. La mobilisation des troupes et le soutien de la population locale sont essentiels pour maintenir la sécurité. (…) La persistance de ces efforts sera essentielle pour instaurer la paix et la stabilité à long terme au Mali ».Insécurité croissante…Voilà pour les médias maliens qui s'appuient sur les communiqués de l'armée et sur la parole officielle. Autre point de vue, celui du site Afrik.com qui décrit une situation beaucoup plus sombre : « au Mali, le groupe djihadiste JNIM, affilié à Al-Qaïda, a intensifié ses attaques contre l'armée et les civils. À Boulkessi et Dioura, des casernes ont été prises, causant des dizaines de morts. Le groupe impose aussi des blocus meurtriers à Diafarabé et Nouh Bozo, provoquant famine et détresse humanitaire. L'armée malienne, jugée lente et désorganisée, peine à réagir, affirme encore Afrik.com. La population, abandonnée, subit de plein fouet l'insécurité croissante et la violence des groupes armés ».Un sommet extraordinaire ?Ledjely en Guinée, fait remarquer que le Niger et le Burkina Faso ont aussi subi récemment des attaques terroristes meurtrières. Et pour ce qui est du Mali : « que les autorités militaires aient réussi ou non à déjouer les assauts contre le camp militaire et l'aéroport de Tombouctou n'est pas l'essentiel. Le véritable problème, c'est que des assaillants aient eu l'audace de lancer de telles offensives. C'est le symptôme d'une menace qui demeure ».Au Mali, mais aussi au Niger et au Burkina, donc,« les pertes humaines, civiles et militaires, se comptent par dizaines chaque semaine. Et après chaque drame, on assiste à un jeu puéril de communiqués entre autorités et groupes armés, chaque camp s'acharnant à revendiquer la victoire ».Et Ledjely d'appeler à la tenue d'un sommet extraordinaire afin de mieux lutter contre le djihadisme dans la bande sahélienne. « Pendant que le Mali, le Burkina Faso et le Niger se démènent comme ils peuvent, le reste du continent semble se croiser les bras, voire détourner le regard. Pourtant, ce danger-là est à la porte de chacun de nous ».
Le couvre-feu a été élargi à Tombouctou, après l'attaque jihadiste d'ampleur menée lundi 2 juin par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Jnim) contre plusieurs points militaires et l'aéroport. Le Jnim a mené plusieurs attaques récemment au Mali. Comment expliquer ce regain de violences ? Entretien avec Seidik Abba, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel (Cires) Seidik Abba est l'auteur de Mali-Sahel : notre Afghanistan à nous (Impacts Editions, 2023)
L'offensive terroriste s'est intensifiée ces dernières semaines au Mali. Le 23 mai : attaque du camp militaire de Dioura. Bilan 41 soldats tués. Il y a deux jours à Boulkessi, dans le centre du pays, un autre camp militaire a été la cible d'une attaque terroriste. Selon un communiqué de l'état-major des armées, cité par le site Bamada, « les FAMa, les Forces armées maliennes ont vigoureusement réagi à cette attaque avant de se replier ».Et puis hier matin à Tombouctou, poursuit Bamada, « les forces armées maliennes ont déjoué une tentative d'infiltration des combattants terroristes. L'État-major précise que les terroristes ont été vite mis en déroute par la promptitude des soldats maliens. Le bilan provisoire est de treize assaillants neutralisés, de l'armement, mais aussi des moyens roulants et effets divers récupérés. La situation est sous contrôle et le ratissage est en cours dans toute la ville, rassure la hiérarchie militaire ».Un État « en pleine reconstruction »Alors, « Dioura, Boulkessi, Tombouctou : l'armée malienne sur tous les fronts », s'exclame Sahel Tribune, autre site d'information. « La récente offensive terroriste, loin d'annoncer la défaite, révèle au contraire la dure réalité d'un État en pleine reconstruction, claironne Sahel Tribune. Les FAMa, attaquées sur plusieurs fronts, opposent désormais une riposte mieux structurée, avec l'appui de partenaires stratégiques non-alignés. Dans ce contexte de tumulte, la Transition conduite par le président Assimi Goïta n'entend céder ni un pouce de souveraineté ni un millimètre de terrain. (…) Certes, reconnait Sahel Tribune, des lacunes persistent : retards de renforts, faiblesses de communication tactique, dépendance aux appuis aériens. Mais ces défis sont désormais intégrés dans un programme de réforme militaire globale. (…) Oui, des violations ont été signalées, reconnait encore le site malien. Oui, des bavures sont à documenter. Mais ne nous y trompons pas : le Mali ne mène pas une guerre sale, il mène une guerre juste dans un environnement tordu. Là où les FAMa interviennent, c'est souvent pour libérer des localités entières d'un joug terroriste qui pille, viole, tue et impose sa loi moyenâgeuse ».Le site Mali Actu le reconnait également,« malgré les succès des FAMa, la situation sécuritaire est préoccupante. Un grand nombre d'attaques ciblent les forces armées dans le nord et le centre du Mali. La mobilisation des troupes et le soutien de la population locale sont essentiels pour maintenir la sécurité. (…) La persistance de ces efforts sera essentielle pour instaurer la paix et la stabilité à long terme au Mali ».Insécurité croissante…Voilà pour les médias maliens qui s'appuient sur les communiqués de l'armée et sur la parole officielle. Autre point de vue, celui du site Afrik.com qui décrit une situation beaucoup plus sombre : « au Mali, le groupe djihadiste JNIM, affilié à Al-Qaïda, a intensifié ses attaques contre l'armée et les civils. À Boulkessi et Dioura, des casernes ont été prises, causant des dizaines de morts. Le groupe impose aussi des blocus meurtriers à Diafarabé et Nouh Bozo, provoquant famine et détresse humanitaire. L'armée malienne, jugée lente et désorganisée, peine à réagir, affirme encore Afrik.com. La population, abandonnée, subit de plein fouet l'insécurité croissante et la violence des groupes armés ».Un sommet extraordinaire ?Ledjely en Guinée, fait remarquer que le Niger et le Burkina Faso ont aussi subi récemment des attaques terroristes meurtrières. Et pour ce qui est du Mali : « que les autorités militaires aient réussi ou non à déjouer les assauts contre le camp militaire et l'aéroport de Tombouctou n'est pas l'essentiel. Le véritable problème, c'est que des assaillants aient eu l'audace de lancer de telles offensives. C'est le symptôme d'une menace qui demeure ».Au Mali, mais aussi au Niger et au Burkina, donc,« les pertes humaines, civiles et militaires, se comptent par dizaines chaque semaine. Et après chaque drame, on assiste à un jeu puéril de communiqués entre autorités et groupes armés, chaque camp s'acharnant à revendiquer la victoire ».Et Ledjely d'appeler à la tenue d'un sommet extraordinaire afin de mieux lutter contre le djihadisme dans la bande sahélienne. « Pendant que le Mali, le Burkina Faso et le Niger se démènent comme ils peuvent, le reste du continent semble se croiser les bras, voire détourner le regard. Pourtant, ce danger-là est à la porte de chacun de nous ».
Des djihadistes du Gnim, liés à Al-Qaïda, affirment s'être emparés de la base militaire de Boulkessi, dans le centre du Mali. L'armée malienne a pour sa part confirmé avoir dû se replier face à l'intensité des combats. Le bilan est actuellement de plus de 30 morts.
Au Mali, la justice civile rejette la plainte de plusieurs requérants, dont des hommes politiques qui contestent la décision prise le 13 mai dernier de dissoudre tous les 300 partis politiques que compte le pays. Les requérants affirment vouloir poursuivre le combat pour l'annulation de la décision de la junte de dissoudre les formations politiques .
Au Mali, la classe politique est désormais réduite au silence. Les militaires au pouvoir ont dissous l'ensemble des quelque 300 partis. Que vous inspire ce tournant dans la transition ? Quelle image vous renvoie la gestion du pays par le général Assimi Goita ? Vos analyses nous intéressent.
Au Mali, le régime militaire du général Goïta supprime les partis politiques. Ce mardi 13 mai au soir, un ministre a lu, à la télévision, un décret présidentiel qui dissout tous les partis politiques. Cette annonce tombe au moment où le chef de la junte malienne veut se faire proclamer président de la République pour cinq ans, sans passer par des élections. Réaction de l'avocat Mamadou Ismaïla Konaté, qui a été ministre malien de la Justice et garde des Sceaux. Aujourd'hui, il est inscrit au barreau du Mali et au barreau de Paris. Maître Konaté répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Êtes-vous êtes surpris par la décision de dissoudre les partis politiques ? Mamadou Ismaïla Konaté : Une décision au forceps d'un régime militaire de transition ne surprend guère. Ceci d'autant plus qu'on l'a vu arriver. Ceux qui avaient encore le moindre doute doivent ouvrir les yeux et les oreilles et comprendre simplement que nous sommes dans le contexte du Chili de 1973 d'Augusto Pinochet.Alors pourquoi cette décision du général Assimi Goïta, que vous comparez au général Pinochet ? Est-ce que c'est pour pouvoir se faire proclamer, dans quelques jours peut-être, président pour un mandat de cinq ans sans passer par la case des élections ? Il a louvoyé dans le vœu d'être comme ses autres homologues dans le cadre de l'AES, c'est-à-dire d'être déclaré président de la République sans jamais passer par une élection. Je pense que, après le tour de table qui lui a permis justement de prendre contact avec la justice constitutionnelle, un certain nombre de juristes, pour savoir s'il pouvait aller avec son képi, ses galons et sa tenue comme candidat à la présidence de la République, je pense qu'il en a été dissuadé. Au point que, aujourd'hui, il a anéanti les partis politiques qui étaient les seuls acteurs politiques qui pouvaient vraiment le gêner. Là, aujourd'hui, il a le vent en poupe. Il a dégagé l'arène, il peut tout dire, tout se proclamer et se prendre pour tout ce qu'il n'est pas.Alors, vous dites que son modèle, c'est le général chilien Augusto Pinochet en 1973. Est-ce que ce n'est pas aussi le général malien Moussa Traoré qui a putsché en 1968 et qui a tenu le pouvoir pendant 23 ans ? Oui, mais le parallèle qui me vient à l'esprit, c'est quand même le général Pinochet, qui a renversé dans les mêmes conditions un régime légal, pour s'installer au pouvoir. Et sa démarche a consisté à saccager les institutions, à anéantir les libertés, à bannir les droits. Les partis politiques ont disparu, toute la vie politique a disparu. Et de ce point de vue-là, je pense que l'équivalent du général Assimi Goïta, c'est quand même Pinochet dans sa démarche d'anéantissement de l'État de droit, dans sa démarche justement de mépris de la démocratie et des démocrates. Il ne faut pas oublier que le 26 mars, dans ce pays, il y a eu du sang. Et le 26 mars, c'est quand même le point de départ d'un système de démocratie qui est l'option fondamentale du Mali et des Maliens, qu'aucune force vive ne peut venir aujourd'hui anéantir. Les Maliens doivent ouvrir les yeux, comprendre qu'on est dans une véritable dictature aujourd'hui et que le droit est anéanti. Ce n'est que la force militaire, la baïonnette, qui va désormais parler.À lire aussiMali: les partis politiques sont officiellement dissousOui, vous faites allusion au 26 mars 1991, le jour où la révolution malienne a fait tomber le régime militaire de Moussa Traoré. Mais est-ce que ce général, qui a gouverné 23 ans d'une main de fer, n'est pas le modèle d'Assimi Goïta ?S'il le prend pour modèle, à mon avis, il se trompe parce que les époques ne sont pas les mêmes. L'option de la démocratie est définitivement faite par le Mali et par les Maliens.Le 3 mai dernier, pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir des militaires, des centaines de Maliens ont défilé dans les rues de Bamako au cri de « Vive la démocratie ! », « À bas la dictature ! ». Est-ce que ce sont les prémices d'un réveil démocratique ? Ce sont des prémices et des prémices qui sont quand même indicateurs de la suite. Ça ne s'est pas passé qu'à Bamako. Dans plusieurs autres villes et localités du Mali, les gens ont pris conscience que cet ordre militaire ne pourrait pas s'imposer pendant très longtemps. Et j'estime simplement que ce qui vient de se passer est un tour de vis qui va encore davantage faire prendre conscience du danger, notamment chez les jeunes, chez les femmes. Et tous ceux qui sont épris de paix et de démocratie se disent aujourd'hui que le Mali est en danger.Oui, mais est-ce que le général Goïta ne dispose pas de la police, de l'armée, d'une machine qui peut réprimer et faire peur ? Avant lui, on en a vu d'autres, après lui, on en verra d'autres. S'il a les moyens d'exterminer 22 millions de Maliens, alors là, il décidera que l'autorité militaire doit s'imposer au détriment de la démocratie, au détriment de la liberté.Mais vous ne craignez pas une vague de répression à présent ? C'est le prix à payer, justement, lorsqu'on est en quête de droits, en quête de loi, en quête de démocratie. C'est le prix à payer face à une institution militaire comme celle-ci, qui viole le serment militaire, qui viole le règlement militaire, qui ne connait plus la doctrine militaire. Bien évidemment, ils peuvent prendre le risque de tirer sur les gens, mais cela se terminera contre leur gré et ce sont eux qui en paieront le prix.À lire aussiMali: l'inédite contestation de la transition du 3-4 mai peut-elle se poursuivre?
Après le grand succès en 2017 de Lamomali, l'artiste, Matthieu Chedid alias M et la diva malienne, Fatoumata Diawara, poursuivent le voyage musical avec Lamomali Totem, leur nouvel album sorti le 25 avril 2025. Entre hommage et humanité, c'est une ambiance festive et dansante dans ce nouvel opus. C'est un album qui appelle irrésistiblement à la fête, à la danse. Un album plein de l'énergie mêlée de la pop et des musiques traditionnelles du Mali. Et pourtant, il est habité par l'âme de grands disparus. Deux ambassadeurs de la culture malienne qui nous ont quittés ces derniers mois: Toumani Diabaté, le grand maître de la kora et Ahmadou Bagayoko, guitariste et illustre chanteur du célébrissime binôme Amadou et Mariam. Cet album, c'est Lamomali Totem, deuxième volet d'une aventure musicale et humaine réjouissante qui réunit une star française Matthieu Chedid alias M et une diva malienne Fatoumata Diawara.Ils sont les invités d'une émission spéciale Sur le pont des arts. Lamomali Totem est à retrouver sur le label Wagram music. Au programme de l'émission :► Playlist du jour- Lamomali Totem - Bel ami- Lamomali Totem - Je suis Mali. À lire aussiSur «Lamomali Totem», -M- dessine une Afrique rêvée
Après le grand succès en 2017 de Lamomali, l'artiste, Matthieu Chedid alias M et la diva malienne, Fatoumata Diawara, poursuivent le voyage musical avec Lamomali Totem, leur nouvel album sorti le 25 avril 2025. Entre hommage et humanité, c'est une ambiance festive et dansante dans ce nouvel opus. C'est un album qui appelle irrésistiblement à la fête, à la danse. Un album plein de l'énergie mêlée de la pop et des musiques traditionnelles du Mali. Et pourtant, il est habité par l'âme de grands disparus. Deux ambassadeurs de la culture malienne qui nous ont quittés ces derniers mois: Toumani Diabaté, le grand maître de la kora et Ahmadou Bagayoko, guitariste et illustre chanteur du célébrissime binôme Amadou et Mariam. Cet album, c'est Lamomali Totem, deuxième volet d'une aventure musicale et humaine réjouissante qui réunit une star française Matthieu Chedid alias M et une diva malienne Fatoumata Diawara.Ils sont les invités d'une émission spéciale Sur le pont des arts. Lamomali Totem est à retrouver sur le label Wagram music. Au programme de l'émission :► Playlist du jour- Lamomali Totem - Bel ami- Lamomali Totem - Je suis Mali. À lire aussiSur «Lamomali Totem», -M- dessine une Afrique rêvée
C'est confirmé : les partis politiques n'ont plus le droit de cité au Mali. Mercredi dernier, la junte militaire au pouvoir avait annoncé l'abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution. Mercredi, le général Assimi Goïta a suspendu et ce « jusqu'à nouvel ordre » les partis et plusieurs associations à caractère politique, invoquant une « raison d'ordre public ».Commentaire du Monde Afrique : il s'agit là d'un « nouvel acte de répression des voix dissidentes et de réduction de l'espace civique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest dirigé par des militaires depuis 2020 ».Pour leur part, les partis politiques maliens n'entendent pas se laisser faire et appellent à un nouveau rassemblement de protestation vendredi après celui de samedi dernier.Mobilisation« Une nouvelle mobilisation se prépare, pointe Info Matin à Bamako. Ce sera vendredi au Boulevard de l'indépendance. Le message des partis est clair : exprimer un rejet catégorique de ce qu'ils qualifient de « dérive autoritaire » de la transition, tout en demandant le retour à l'ordre constitutionnel d'ici à la fin de l'année. Les partis organisateurs dénoncent une volonté de confiscation du pouvoir, de faire taire les voix divergentes, contrairement aux lois de la République, notamment la nouvelle Constitution de juillet 2023. Pour eux, le régime, à la dérive, veut museler la classe politique, à travers sa dissolution en violation de la Loi fondamentale. »« Assainir le jeu politique »Sahel Tribune justifie l'action des militaires : « le pouvoir n'a pas tremblé. Hier, à 48 heures des rassemblements annoncés, les autorités de la transition ont suspendu les activités de tous les partis politiques et associations à caractère politique. Un coup d'arrêt net, légal et assumé, face à ceux qui, sous couvert du pluralisme, préparaient un affrontement. Les manifestations du week-end dernier ont donné un avant-goût de ce que certains appellent un « réveil démocratique » mais qui, vu de Koulouba, s'apparente davantage à une tentative de contrecarrer une refondation nationale par des méthodes de pression et de clivage. Face à cela, le pouvoir ne pouvait rester inerte. Il fallait trancher, protéger l'essentiel : la stabilité. (…) Soyons clairs, s'exclame encore Sahel Tribune : les partis politiques maliens, pour nombre d'entre eux, ont supprimé d'être des vecteurs d'expression démocratique. Ils sont devenus des outils de blocage, des machines clientélistes, des relais d'influences étrangères parfois opaques. Dans ce contexte, les autorités de la transition ont raison de vouloir assainir le jeu politique. »Le Nouveau Réveil, toujours à Bamako, s'en prend à Mountaga Tall, l'un des fers de lance de la contestation. Le Nouveau Réveil qui affirme que l'opposant « s'est cru doté d'une mission divine pour empêcher la tenue de la consultation des forces vives de la nation. L'occasion pour lui de rebondir sur la scène politique, comme un phœnix qui renaît de ses cendres, afin de s'imposer en leader suprême d'une contestation politique pouvant aboutir à l'accession au pouvoir tant rêvé. (…) Un comportement peu surprenant, peste encore Le Nouveau Réveil. Mountaga Tall a été de tous les mouvements insurrectionnels de changement de pouvoir pendant ces trois dernières décennies. »À qui le tour ?Autre analyse pour Le Matin, toujours à Bamako. Le Matin qui fustige les militaires : « la démocratie est en train d'être remise aux calendes grecques, dénonce le journal. (…) Geler les acquis démocratiques pour conserver les rêves du pouvoir quelques années de plus ! Une rotation pourtant prévisible ! En effet, il fallait être vraiment naïf pour n'avoir pas vu l'anéantissement de la démocratie à venir. »Et Le Matin de s'interroger : « après les partis politiques, à qui le tour ? Les syndicats sont aussi dans la ligne de mire des Princes du moment. Que la presse se prépare également, car elle ne sera pas épargnée ! »Enfin, Ledjely à Conakry prévoit le pire pour les militaires au pouvoir à Bamako. Et en premier lieu pour Assimi Goïta pour qui « la chute » serait « proche », affirme le site guinéen. « Assimi Goïta n'inspire plus confiance, poursuit Ledjely. En cinq ans, lui, ses camarades et, avec eux, les mercenaires russes, n'ont pas réussi à restaurer la sécurité dans le pays. Mais au lieu de tirer les conséquences logiques de cet échec, voilà qu'ils voudraient plutôt s'en prévaloir pour confisquer le pouvoir. (…) Les manœuvres manipulatrices, conclut Ledjely, ne prospèrent plus aux yeux d'une population qui commence à réaliser qu'elle a été une nouvelle fois bernée. »
C'est confirmé : les partis politiques n'ont plus le droit de cité au Mali. Mercredi dernier, la junte militaire au pouvoir avait annoncé l'abrogation de la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques, une décision interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution. Mercredi, le général Assimi Goïta a suspendu et ce « jusqu'à nouvel ordre » les partis et plusieurs associations à caractère politique, invoquant une « raison d'ordre public ».Commentaire du Monde Afrique : il s'agit là d'un « nouvel acte de répression des voix dissidentes et de réduction de l'espace civique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest dirigé par des militaires depuis 2020 ».Pour leur part, les partis politiques maliens n'entendent pas se laisser faire et appellent à un nouveau rassemblement de protestation vendredi après celui de samedi dernier.Mobilisation« Une nouvelle mobilisation se prépare, pointe Info Matin à Bamako. Ce sera vendredi au Boulevard de l'indépendance. Le message des partis est clair : exprimer un rejet catégorique de ce qu'ils qualifient de « dérive autoritaire » de la transition, tout en demandant le retour à l'ordre constitutionnel d'ici à la fin de l'année. Les partis organisateurs dénoncent une volonté de confiscation du pouvoir, de faire taire les voix divergentes, contrairement aux lois de la République, notamment la nouvelle Constitution de juillet 2023. Pour eux, le régime, à la dérive, veut museler la classe politique, à travers sa dissolution en violation de la Loi fondamentale. »« Assainir le jeu politique »Sahel Tribune justifie l'action des militaires : « le pouvoir n'a pas tremblé. Hier, à 48 heures des rassemblements annoncés, les autorités de la transition ont suspendu les activités de tous les partis politiques et associations à caractère politique. Un coup d'arrêt net, légal et assumé, face à ceux qui, sous couvert du pluralisme, préparaient un affrontement. Les manifestations du week-end dernier ont donné un avant-goût de ce que certains appellent un « réveil démocratique » mais qui, vu de Koulouba, s'apparente davantage à une tentative de contrecarrer une refondation nationale par des méthodes de pression et de clivage. Face à cela, le pouvoir ne pouvait rester inerte. Il fallait trancher, protéger l'essentiel : la stabilité. (…) Soyons clairs, s'exclame encore Sahel Tribune : les partis politiques maliens, pour nombre d'entre eux, ont supprimé d'être des vecteurs d'expression démocratique. Ils sont devenus des outils de blocage, des machines clientélistes, des relais d'influences étrangères parfois opaques. Dans ce contexte, les autorités de la transition ont raison de vouloir assainir le jeu politique. »Le Nouveau Réveil, toujours à Bamako, s'en prend à Mountaga Tall, l'un des fers de lance de la contestation. Le Nouveau Réveil qui affirme que l'opposant « s'est cru doté d'une mission divine pour empêcher la tenue de la consultation des forces vives de la nation. L'occasion pour lui de rebondir sur la scène politique, comme un phœnix qui renaît de ses cendres, afin de s'imposer en leader suprême d'une contestation politique pouvant aboutir à l'accession au pouvoir tant rêvé. (…) Un comportement peu surprenant, peste encore Le Nouveau Réveil. Mountaga Tall a été de tous les mouvements insurrectionnels de changement de pouvoir pendant ces trois dernières décennies. »À qui le tour ?Autre analyse pour Le Matin, toujours à Bamako. Le Matin qui fustige les militaires : « la démocratie est en train d'être remise aux calendes grecques, dénonce le journal. (…) Geler les acquis démocratiques pour conserver les rêves du pouvoir quelques années de plus ! Une rotation pourtant prévisible ! En effet, il fallait être vraiment naïf pour n'avoir pas vu l'anéantissement de la démocratie à venir. »Et Le Matin de s'interroger : « après les partis politiques, à qui le tour ? Les syndicats sont aussi dans la ligne de mire des Princes du moment. Que la presse se prépare également, car elle ne sera pas épargnée ! »Enfin, Ledjely à Conakry prévoit le pire pour les militaires au pouvoir à Bamako. Et en premier lieu pour Assimi Goïta pour qui « la chute » serait « proche », affirme le site guinéen. « Assimi Goïta n'inspire plus confiance, poursuit Ledjely. En cinq ans, lui, ses camarades et, avec eux, les mercenaires russes, n'ont pas réussi à restaurer la sécurité dans le pays. Mais au lieu de tirer les conséquences logiques de cet échec, voilà qu'ils voudraient plutôt s'en prévaloir pour confisquer le pouvoir. (…) Les manœuvres manipulatrices, conclut Ledjely, ne prospèrent plus aux yeux d'une population qui commence à réaliser qu'elle a été une nouvelle fois bernée. »
Au Mali les autorités au pouvoir ont annoncé mercredi la suspension "jusqu'à nouvel ordre" des partis et des associations à caractère politique, invoquant une "raison d'ordre public", alors qu'une nouvelle coalition d'opposition appelle à la mobilisation depuis plusieurs jours.
Au Mali, le forum des Forces vives, organisé à l'initiative des autorités de transition, s'est achevé mardi 29 avril. Parmi les recommandations, la prolongation de la transition pour une durée de cinq ans sans élections, l'élévation du général Assimi Goïta au rang de président de la République et la dissolution des partis politiques. Qu'en pensent les éditorialistes du continent ? « Vous n'avez encore rien vu ». Aux États-Unis, Donald Trump se félicite des 100 premiers jours les plus réussis de l'histoire du pays, selon lui. Le président américain a-t-il raison de se vanter de son bilan ?Avec la participation de : Hannane Ferdjani,journaliste et créatrice du média en ligne Beyond the noise Africa Jean-Paul Oro,correspondant à Paris du quotidien L'intelligent d'Abidjan, président de l'Union des journalistes ivoiriens en France Eric Topona,journaliste tchadien au sein de la rédaction Afrique francophone de la Deutsche Welle
Au Mali, cinq ans après le coup d'État, la concertation nationale organisée par la junte propose de prolonger la transition jusqu'à la « pacification » du pays, de nommer le général Assimi Goïta président de la République pour un quinquennat renouvelable et de dissoudre tous les partis politiques. Que vous inspirent ces recommandations ? Quelle image vous renvoie la transition malienne ?
Au Mali, ce jeudi est un 1er-Mai pas comme les autres, car depuis mardi, on sait que le régime militaire du général Assimi Goïta envisage publiquement de se maintenir au pouvoir sans élections pendant au moins 5 ans et qu'il projette de dissoudre tous les partis politiques. Comment vont réagir ces partis ? Et en ce 1er-Mai, vont-ils pouvoir compter sur la solidarité des grands syndicats du pays ? Le sociologue malien Mohamed Amara a publié Marchands d'angoisse, le Mali tel qu'il est et tel qu'il pourrait être, aux éditions Grandvaux. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Mohamed Amara, bonjour,Mohamed Amara : bonjour.La concertation nationale qui propose de dissoudre tous les partis politiques et qui recommande que le général Assimi Goïta soit nommé président pour cinq ans, est-ce que c'est un tournant ?Bien sûr que c'est un tournant. C'est une nouvelle épreuve pour le Mali de voir, après 30 ans de démocratie, qu'une autorité de transition décide de dissoudre les partis politiques d'une part, et d'autre part de proposer de nommer le président de transition en tant que président de la République. C'est une première dans l'histoire du Mali contemporain.Et vous pensez que beaucoup de Maliens vont faire le parallèle entre aujourd'hui et l'époque du régime militaire du général Moussa Traoré, de 1968 à 1991 ?Je pense que le parallèle est quasiment fait, du fait de tous les mouvements de résistance qui commencent à se mettre en branle, qui dénoncent ces recommandations et du fait de l'ensemble des partis politiques. J'espère qu'ils vont se mobiliser parce que, s'ils ne se mobilisent pas d'une façon ou d'une autre, ils participent à leur propre enterrement, ce qui n'est bon ni pour la démocratie malienne ni pour l'héritage de ce qui a été légué par les Modibo Keïta, par les Alpha Oumar Konaré et j'en passe. Donc, j'espère qu'ils vont se mobiliser pour dénoncer cette confiscation du pouvoir.Et c'est tout l'enjeu des mobilisations à venir, s'il y en a, ou des stratégies de rejet de cette dissolution des partis politiques, qui sont inscrits dans la Constitution. Même dans la Constitution qui a été votée en 2023, où on a dit que le multipartisme, comme les mandats du président, sont des points qui ne sont pas modifiables, ne sont pas révisables.À lire aussiMali: vers une pérennisation de la Transition sans électionsAlors aujourd'hui, c'est le 1er mai, donc le jour des syndicats dans le monde entier. Au Mali, on sait qu'ils ont joué un grand rôle, notamment lors de la révolution de 1991 qui a mis fin au régime militaire de Moussa Traoré. Mais à présent, est-ce qu'ils ont encore une influence sur le cours politique des choses au Mali ?Évidemment, les syndicats sont un rempart important contre les dérives autoritaires du régime, qu'il s'agisse d'un régime militaire ou démocratique. Et vous avez parfaitement raison que dans les années 1990, l'Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a été un des acteurs principaux de la lutte contre les dérives du régime dictatorial de Moussa Traoré. Et ce rôle-là, cette place-là, il me semble que les syndicats l'ont toujours.La seule différence entre les années 1990 et aujourd'hui, c'est que le responsable principal de la centrale syndicale UNTM est aujourd'hui le président du Conseil économique et social, une des institutions importantes de la République du Mali. Et ça, c'est une faiblesse, une fragilité aujourd'hui pour le monde syndical au Mali.Donc la double casquette de Yacouba Katilé, qui est à la fois le secrétaire général du syndicat majoritaire et le président du Conseil économique, social et culturel, brouille son image et affaiblit peut-être le poids de l'UNTM face au pouvoir politique ?Cela brouille son image et impacte effectivement la capacité de mobilisation du monde syndical pour tout mouvement de résistance, malheureusement. Toujours est-il que je crois à la force du monde syndical. Parce que rappelez-vous, par exemple, que le Syndicat national des banques, assurances, microfinance (Synabef), etc. a réussi à obtenir la libération de deux de ses membres de la banque Ecobank. C'était à la mi-avril. Et si demain, il y a une convergence des luttes, ça ne peut venir que des liens entre le monde syndical et le monde politique, comme ce qu'on a connu dans les années 1990.En Pologne, il y a 45 ans, c'est le syndicat Solidarnosc de Lech Wałęsa qui a lancé le mouvement de protestation contre le régime du général Jaruzelski. Dans le Mali d'aujourd'hui, est-ce que l'UNTM de Yacouba Katilé pourrait jouer un rôle similaire ou non ?Tout dépendra de comment les rapports de force évolueront. Effectivement, il y a le syndicat que vous rappelez, celui de Lech Wałęsa en Pologne dans les années 1980. Mais rappelez-vous déjà que, en 1990, l'UNTM à la Bourse du travail était aux premières loges et mobilisait. Et je pense que cela est possible aujourd'hui, au Mali, s'il y a un vrai conflit socio-politique qui s'ouvre entre le pouvoir actuel et les mouvements syndicaux, politiques et associatifs.Mohamed Amara, merci.À lire aussiAu Mali, les partis politiques craignent pour leur survie
-M- et Fatoumata Diawara reforment lamomali, immense succès en 2017 avec le mélange pop et musique traditionnelle. A leurs côtés des habitués comme Oxmo Puccino et des nouveaux comme Tiken Jah Fakoly. Le nouvel album s'appelle "Totem" et il est dédié au grand joueur de Kora Toumani Diabaté décédé l'été dernier. Ils interprétent en live “Je suis Mali” et Ils sont en tournée dans toute la France avec des concerts les 16 & 17 Décembre à l'Accor Arena Paris.Tous les soirs, du lundi au vendredi à 20h sur France 5, Anne-Elisabeth Lemoine et toute son équipe accueillent les personnalités et artistes qui font l'actualité.
durée : 00:06:56 - Le Journal de l'éco - par : Anne-Laure Chouin - Bras de fer entre certains États africains et sociétés minières sur fond d'enjeux financiers et de pouvoirs. Dernier exemple en date : Au Mali, le groupe canadien Barrick Gold a suspendu ses opérations sur le site Loulo-Gounkoto, après que le gouvernement malien ordonne la saisie du stock d'or.
Au Mali, la crise diplomatique avec l'Algérie s'enlise. Les relations entre les voisins se sont dégradées après la destruction d'un drone malien par l'armée algérienne à Tinzaouatène, dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril. Dans ce contexte, de nombreuses infox circulent sur les réseaux, notamment à propos des capacités militaires des deux pays. La dernière rumeur affirme, à tort, que l'armée malienne aurait reçu des avions de combat ultra-modernes fabriqués en Russie et aux États-Unis. À en croire des dizaines de vidéos mensongères sur TikTok, l'armée malienne viendrait de « recevoir plusieurs modèles du célèbre F-35 américain ». Cet avion de combat furtif multirôle de 5ᵉ génération figure aujourd'hui parmi les chasseurs les plus performants au monde. En réalité, l'armée malienne ne dispose pas de ce type d'appareils.Cette fausse information repose sur une vidéo de deux minutes montrant un convoi militaire filmé à la sortie d'une autoroute. Les visages d'Assimi Goïta et de Vladimir Poutine sont apposés sur ces images. Rapidement, on constate plusieurs incohérences. D'abord, le F-35 est un avion de fabrication américaine, et non russe, comme le suppose l'auteur de cette publication. Ensuite, le convoi ne comporte que des véhicules terrestres, notamment des blindés de reconnaissance de type Fennek. De plus, l'environnement, la végétation et les panneaux de circulation ne correspondent pas au paysage malien.Un convoi filmé en AllemagneGrâce à une recherche par image inversée (voir ici comment faire), on sait que ces images ont été filmées en Allemagne et diffusées sur YouTube en novembre dernier.La légende parle du 8ᵉ bataillon de reconnaissance de Freyung sur la route vers le centre d'entraînement de Colbitz, dans le nord-est du pays. Ce que nous avons pu vérifier en géolocalisant précisément la scène grâce à des outils de cartographie satellite comme Google Maps ou Yandex Maps.Des Soukhoï-35 à Bamako ?D'autres rumeurs évoquent aussi « l'arrivée au Mali de chasseurs russes Soukhoï-35 ». C'est ce qu'affirment, une nouvelle fois à tort, plusieurs vidéos vues des centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux. Le mode opératoire est cette fois différent puisque l'infox repose ici sur le détournement de journaux de médias reconnus.Visuellement, la vidéo est coupée en deux. Sur la partie haute, des images d'un chasseur présenté comme un Soukhoï-35, mais qui est en fait un Eurofighter Typhoon, défile. Sur la partie basse, on y voit une journaliste en train de présenter un journal télévisé. Le tout est accompagné d'une voix générée par intelligence artificielle.Cette voix synthétique prétend reprendre les propos des journalistes visibles à l'image. Sauf qu'en réalité, les extraits utilisés n'ont aucun rapport avec le Mali ou des avions de combats. L'identité de France 24 et d'Africa 24 ont ainsi été usurpées dans le but de crédibiliser l'infox. Sur le fond, le Mali ne dispose ni de F35 ni de Soukhoï-35.Des comptes influents à la manœuvreÀ l'origine de cette désinformation, on retrouve différents comptes influents sur TikTok qui désinforment régulièrement sur les capacités militaires des pays du Sahel. Certaines de leurs vidéos atteignent des millions de vues, notamment dans le contexte actuel tendu avec l'Algérie. Leurs publications sont constamment reprises par des dizaines de comptes qui propagent ensuite l'infox sur d'autres plateformes, principalement Facebook et WhatsApp.
« Le buffle et l'hippopotame, s'exclame Libération à Paris. Ce sont les logos des sociétés minières qui exploitent respectivement l'or de Loulo et de Gounkoto, dans l'ouest du Mali. Cela pourrait aussi être le titre d'un conte retraçant le duel qui oppose le groupe Barrick Gold, géant minier canadien, et le régime militaire de Bamako. L'issue de la bataille reste incertaine mais après un an d'affrontement, la junte a fermé, avant-hier mardi, les bureaux à Bamako de Barrick Gold, deuxième producteur d'or au niveau mondial ».« C'est le dernier épisode d'un bras de fer auquel se livrent l'industriel et l'État malien, souligne Le Monde Afrique. Le géant minier et Bamako sont en conflit depuis des mois à propos de ce complexe de Loulo-Gounkoto, un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80 % par le groupe minier et à 20 % par le Mali. Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali a réformé son code minier et réclame des centaines de millions de dollars d'arriérés d'impôts à Barrick Gold ».L'État en veut plus« Le désaccord entre les deux parties remonte à 2023, précise pour sa part Malijet à Bamako, après l'adoption par le Mali de ce nouveau code minier qui renforce les prérogatives de l'État dans le secteur aurifère, notamment en augmentant la part de participation publique dans les projets miniers. Barrick Gold, dont le siège mondial est basé à Toronto, avait contesté certaines modalités d'application du nouveau cadre législatif. Malgré plusieurs cycles de négociations, le différend s'est accentué avec la saisie, en janvier dernier, de près de trois tonnes d'or par les autorités maliennes, représentant une valeur d'environ 245 millions de dollars, que le gouvernement estime lié à des obligations fiscales non respectées. (…) Le différend entre Barrick Gold et le Mali, précise encore Malijet, s'inscrit dans un contexte régional marqué par une volonté croissante des États de récupérer davantage de revenus issus de l'exploitation minière, dans un mouvement souvent qualifié de nationalisme des ressources ».« Restaurer la souveraineté économique »En effet, développe Afrik.com, « au-delà du différend fiscal, l'affaire cristallise une dynamique plus large : celle d'un Mali déterminé à reprendre la main sur ses ressources naturelles. Depuis les coups d'État de 2020 et 2021, la junte au pouvoir affiche une volonté affirmée de “restaurer la souveraineté économique“, notamment dans le secteur extractif. L'or représente environ un quart du budget national et constitue la première source d'exportation du pays. Dans ce contexte, ce bras de fer avec Barrick Gold illustre une stratégie plus globale de renégociation des termes de la présence étrangère dans l'industrie minière, souvent perçue comme inéquitable par les autorités maliennes ».Déjà, résultat important, souligne Malijet, conséquence de la réforme du code minier : « l'année dernière, l'État malien a enregistré environ 1,4 milliard de dollars de recettes provenant des compagnies exploitant l'or. Soit une hausse vertigineuse de plus de 50% par rapport à l'année précédente. (…) Un contraste saisissant qui souligne, pointe Malijet, l'efficacité du nouveau cadre législatif mis en place par les autorités de transition dirigées par le colonel Assimi Goïta ».La fin d'un cycle ?Reste que Barrick Gold n'entend pas se laisser faire, constate Sahel Tribune à Bamako. La compagnie canadienne « rappelle son rôle de “partenaire engagé“ du peuple malien. Salaires maintenus, chaîne d'approvisionnement assurée, soutien aux PME locales. L'entreprise met en avant son ancrage territorial. (…) Mais la patience a des limites. Barrick Gold prévient que si le dialogue reste stérile, l'entreprise “poursuivra la voie de l'arbitrage international“. Traduction, les juridictions économiques internationales pourraient bientôt être saisies, avec des conséquences financières et diplomatiques incalculables pour le Mali ».Alors, poursuit Sahel Tribune, « à l'heure où l'Afrique s'interroge sur sa souveraineté économique, ce conflit entre l'État malien et Barrick Gold dépasse le simple cadre d'un litige fiscal. Il questionne le modèle même du partenariat public-privé dans les pays riches en ressources naturelles. Faut-il encore croire au “win-win“ (gagnant-gagnant) entre État et multinationales ? Ou bien assiste-t-on à la fin d'un cycle, celui où les contrats miniers se signaient à huis clos, loin des projecteurs citoyens ? Barrick Gold, de son côté, exhorte les autorités à agir “dans l'intérêt du peuple malien“. À défaut, conclut Sahel Tribune, c'est tout un pan de l'économie nationale — plus de 8 % du PIB — qui pourrait s'effondrer comme un château de cartes ».
« Le buffle et l'hippopotame, s'exclame Libération à Paris. Ce sont les logos des sociétés minières qui exploitent respectivement l'or de Loulo et de Gounkoto, dans l'ouest du Mali. Cela pourrait aussi être le titre d'un conte retraçant le duel qui oppose le groupe Barrick Gold, géant minier canadien, et le régime militaire de Bamako. L'issue de la bataille reste incertaine mais après un an d'affrontement, la junte a fermé, avant-hier mardi, les bureaux à Bamako de Barrick Gold, deuxième producteur d'or au niveau mondial ».« C'est le dernier épisode d'un bras de fer auquel se livrent l'industriel et l'État malien, souligne Le Monde Afrique. Le géant minier et Bamako sont en conflit depuis des mois à propos de ce complexe de Loulo-Gounkoto, un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80 % par le groupe minier et à 20 % par le Mali. Au nom de la souveraineté économique du pays, le Mali a réformé son code minier et réclame des centaines de millions de dollars d'arriérés d'impôts à Barrick Gold ».L'État en veut plus« Le désaccord entre les deux parties remonte à 2023, précise pour sa part Malijet à Bamako, après l'adoption par le Mali de ce nouveau code minier qui renforce les prérogatives de l'État dans le secteur aurifère, notamment en augmentant la part de participation publique dans les projets miniers. Barrick Gold, dont le siège mondial est basé à Toronto, avait contesté certaines modalités d'application du nouveau cadre législatif. Malgré plusieurs cycles de négociations, le différend s'est accentué avec la saisie, en janvier dernier, de près de trois tonnes d'or par les autorités maliennes, représentant une valeur d'environ 245 millions de dollars, que le gouvernement estime lié à des obligations fiscales non respectées. (…) Le différend entre Barrick Gold et le Mali, précise encore Malijet, s'inscrit dans un contexte régional marqué par une volonté croissante des États de récupérer davantage de revenus issus de l'exploitation minière, dans un mouvement souvent qualifié de nationalisme des ressources ».« Restaurer la souveraineté économique »En effet, développe Afrik.com, « au-delà du différend fiscal, l'affaire cristallise une dynamique plus large : celle d'un Mali déterminé à reprendre la main sur ses ressources naturelles. Depuis les coups d'État de 2020 et 2021, la junte au pouvoir affiche une volonté affirmée de “restaurer la souveraineté économique“, notamment dans le secteur extractif. L'or représente environ un quart du budget national et constitue la première source d'exportation du pays. Dans ce contexte, ce bras de fer avec Barrick Gold illustre une stratégie plus globale de renégociation des termes de la présence étrangère dans l'industrie minière, souvent perçue comme inéquitable par les autorités maliennes ».Déjà, résultat important, souligne Malijet, conséquence de la réforme du code minier : « l'année dernière, l'État malien a enregistré environ 1,4 milliard de dollars de recettes provenant des compagnies exploitant l'or. Soit une hausse vertigineuse de plus de 50% par rapport à l'année précédente. (…) Un contraste saisissant qui souligne, pointe Malijet, l'efficacité du nouveau cadre législatif mis en place par les autorités de transition dirigées par le colonel Assimi Goïta ».La fin d'un cycle ?Reste que Barrick Gold n'entend pas se laisser faire, constate Sahel Tribune à Bamako. La compagnie canadienne « rappelle son rôle de “partenaire engagé“ du peuple malien. Salaires maintenus, chaîne d'approvisionnement assurée, soutien aux PME locales. L'entreprise met en avant son ancrage territorial. (…) Mais la patience a des limites. Barrick Gold prévient que si le dialogue reste stérile, l'entreprise “poursuivra la voie de l'arbitrage international“. Traduction, les juridictions économiques internationales pourraient bientôt être saisies, avec des conséquences financières et diplomatiques incalculables pour le Mali ».Alors, poursuit Sahel Tribune, « à l'heure où l'Afrique s'interroge sur sa souveraineté économique, ce conflit entre l'État malien et Barrick Gold dépasse le simple cadre d'un litige fiscal. Il questionne le modèle même du partenariat public-privé dans les pays riches en ressources naturelles. Faut-il encore croire au “win-win“ (gagnant-gagnant) entre État et multinationales ? Ou bien assiste-t-on à la fin d'un cycle, celui où les contrats miniers se signaient à huis clos, loin des projecteurs citoyens ? Barrick Gold, de son côté, exhorte les autorités à agir “dans l'intérêt du peuple malien“. À défaut, conclut Sahel Tribune, c'est tout un pan de l'économie nationale — plus de 8 % du PIB — qui pourrait s'effondrer comme un château de cartes ».
Le paiement numérique est de plus en plus répandu sur le continent. Paiement sans contact, paiement en ligne, transferts d'argent : « Les entreprises et les consommateurs adoptent de plus en plus ces solutions, pointe le site d'information malien Malijet. L'économie des paiements numériques en Afrique est appelée à se développer de plus en plus, selon un rapport commandé par Mastercard, qui indique que ces paiements devraient atteindre 1,5 milliard de dollars d'ici à 2030. » Autre chiffre fourni par Malijet : « Selon la Banque mondiale, l'Afrique a effectué environ 100 milliards de dollars de transferts de fonds en 2023, ce qui représente environ 6 % du PIB du continent. »Les commerçants impactés par des taxesAlors certains États ont décidé de taxer ces mouvements de fonds, dont le Mali. En effet, note Sahel Tribune, autre site malien, « le gouvernement a récemment instauré plusieurs taxes qui affectent directement les consommateurs et les acteurs du commerce digital, créant ainsi un impact considérable sur l'économie numérique. Parmi les principales mesures, on note une taxe de 10 % sur les recharges téléphoniques, qui réduit directement le montant crédité aux utilisateurs. Par exemple, une recharge de 1 000 francs CFA ne crédite plus que 900 FCFA, ce qui pénalise les utilisateurs réguliers de services mobiles. De plus, une taxe de 1 % sur les retraits via mobile money a été introduite, rendant les transactions financières plus coûteuses pour les commerçants et les consommateurs. »Résultat, pointe encore Sahel Tribune, « depuis l'entrée en vigueur des nouvelles taxes sur les télécommunications au Mali, de nombreux commerçants en ligne peinent à joindre les deux bouts ».Les consommateurs pénalisés égalementLes consommateurs, également, sont pénalisés. « L'introduction récente de la taxe de 10 % sur les recharges et de 1 % sur les retraits suscite une vive controverse parmi les utilisateurs, relève Mali Actu. Si le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de renforcer les finances publiques pour investir dans des infrastructures, de nombreux Maliens y voient une charge supplémentaire pesant sur leur pouvoir d'achat, déjà fragilisé par le contexte économique. Le débat fait rage, pointe encore le site malien : ces taxes sont-elles un mal nécessaire pour le développement, ou risquent-elles de freiner l'essor du mobile money ? »Et attention, prévient encore Mali Actu, « cette hausse des coûts pourrait inciter certains consommateurs à se tourner à nouveau vers les paiements en espèces ou les circuits informels. Si cette réaction est compréhensible, elle n'est pas sans risque, exposant les utilisateurs à des fraudes et à un manque de recours en cas de litige. L'expérience d'autres pays africains ayant instauré des taxes similaires suggère un possible repli temporaire vers l'économie informelle. »À la hussarde ?Le National, toujours à Bamako, hausse le ton : ces « taxations ont été rendues effectives à la hussarde, pour ne pas dire à la force des baïonnettes, en l'espace d'un petit mois, avec des justifications déroutantes. Il a été d'abord prétendu que ces nouvelles taxes serviraient à régler, pour de bon, le problème énervant des coupures de courant. Puis des terminologies savantes sont venues au secours pour expliquer que les produits récoltés serviront à financer des infrastructures indispensables à la souveraineté. »En tout cas, « pour éviter un rejet massif du mobile money, les autorités maliennes ont un rôle clé à jouer, affirme Maliweb. Elles doivent renforcer la communication sur l'utilité de ces taxes et leurs bénéfices pour la population. En expliquant comment ces fonds seront utilisés – amélioration des services publics, digitalisation de l'économie, développement d'infrastructures – elles peuvent apaiser les craintes et encourager l'adhésion. »Priorité aux dépenses de défenseReste que « les militaires au pouvoir à Bamako ne s'attendaient sûrement pas à ce qu'une nouvelle taxe devienne un tel sujet de crispation », relève pour sa part Le Monde Afrique. « Le sujet est à la Une des journaux et dans la bouche des commentateurs, remettant en tête des préoccupations le sujet lancinant du coût de la vie. (…) Les partis politiques sont également mobilisés. » De leur côté, les militaires sont à la recherche de financements : « la défense continue de mobiliser le quart des dépenses publiques, note encore Le Monde Afrique. Et cette année, le budget de l'Agence nationale de la sécurité d'État, les services de renseignement, augmente encore ».
Le paiement numérique est de plus en plus répandu sur le continent. Paiement sans contact, paiement en ligne, transferts d'argent : « Les entreprises et les consommateurs adoptent de plus en plus ces solutions, pointe le site d'information malien Malijet. L'économie des paiements numériques en Afrique est appelée à se développer de plus en plus, selon un rapport commandé par Mastercard, qui indique que ces paiements devraient atteindre 1,5 milliard de dollars d'ici à 2030. » Autre chiffre fourni par Malijet : « Selon la Banque mondiale, l'Afrique a effectué environ 100 milliards de dollars de transferts de fonds en 2023, ce qui représente environ 6 % du PIB du continent. »Les commerçants impactés par des taxesAlors certains États ont décidé de taxer ces mouvements de fonds, dont le Mali. En effet, note Sahel Tribune, autre site malien, « le gouvernement a récemment instauré plusieurs taxes qui affectent directement les consommateurs et les acteurs du commerce digital, créant ainsi un impact considérable sur l'économie numérique. Parmi les principales mesures, on note une taxe de 10 % sur les recharges téléphoniques, qui réduit directement le montant crédité aux utilisateurs. Par exemple, une recharge de 1 000 francs CFA ne crédite plus que 900 FCFA, ce qui pénalise les utilisateurs réguliers de services mobiles. De plus, une taxe de 1 % sur les retraits via mobile money a été introduite, rendant les transactions financières plus coûteuses pour les commerçants et les consommateurs. »Résultat, pointe encore Sahel Tribune, « depuis l'entrée en vigueur des nouvelles taxes sur les télécommunications au Mali, de nombreux commerçants en ligne peinent à joindre les deux bouts ».Les consommateurs pénalisés égalementLes consommateurs, également, sont pénalisés. « L'introduction récente de la taxe de 10 % sur les recharges et de 1 % sur les retraits suscite une vive controverse parmi les utilisateurs, relève Mali Actu. Si le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de renforcer les finances publiques pour investir dans des infrastructures, de nombreux Maliens y voient une charge supplémentaire pesant sur leur pouvoir d'achat, déjà fragilisé par le contexte économique. Le débat fait rage, pointe encore le site malien : ces taxes sont-elles un mal nécessaire pour le développement, ou risquent-elles de freiner l'essor du mobile money ? »Et attention, prévient encore Mali Actu, « cette hausse des coûts pourrait inciter certains consommateurs à se tourner à nouveau vers les paiements en espèces ou les circuits informels. Si cette réaction est compréhensible, elle n'est pas sans risque, exposant les utilisateurs à des fraudes et à un manque de recours en cas de litige. L'expérience d'autres pays africains ayant instauré des taxes similaires suggère un possible repli temporaire vers l'économie informelle. »À la hussarde ?Le National, toujours à Bamako, hausse le ton : ces « taxations ont été rendues effectives à la hussarde, pour ne pas dire à la force des baïonnettes, en l'espace d'un petit mois, avec des justifications déroutantes. Il a été d'abord prétendu que ces nouvelles taxes serviraient à régler, pour de bon, le problème énervant des coupures de courant. Puis des terminologies savantes sont venues au secours pour expliquer que les produits récoltés serviront à financer des infrastructures indispensables à la souveraineté. »En tout cas, « pour éviter un rejet massif du mobile money, les autorités maliennes ont un rôle clé à jouer, affirme Maliweb. Elles doivent renforcer la communication sur l'utilité de ces taxes et leurs bénéfices pour la population. En expliquant comment ces fonds seront utilisés – amélioration des services publics, digitalisation de l'économie, développement d'infrastructures – elles peuvent apaiser les craintes et encourager l'adhésion. »Priorité aux dépenses de défenseReste que « les militaires au pouvoir à Bamako ne s'attendaient sûrement pas à ce qu'une nouvelle taxe devienne un tel sujet de crispation », relève pour sa part Le Monde Afrique. « Le sujet est à la Une des journaux et dans la bouche des commentateurs, remettant en tête des préoccupations le sujet lancinant du coût de la vie. (…) Les partis politiques sont également mobilisés. » De leur côté, les militaires sont à la recherche de financements : « la défense continue de mobiliser le quart des dépenses publiques, note encore Le Monde Afrique. Et cette année, le budget de l'Agence nationale de la sécurité d'État, les services de renseignement, augmente encore ».
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur les négociations entre le FLA et le Jnim et la candidature à la présidentielle du président bissau-guinéen. Libye : premier appel d'offres pétrolier en dix-sept ans Masoud Suleiman, le président par intérim de la Compagnie Nationale du Pétrole (NOC), a lancé un appel d'offres pour l'exploitation pétrolière en Libye, le premier depuis 2008. Pourquoi une telle initiative maintenant malgré la situation instable du pays ? Quels avantages la Libye peut-elle tirer de l'ouverture du secteur pétrolier ?Avec Houda Ibrahim, journaliste au service Afrique de RFI. Mali : vers une alliance entre le FLA et le Jnim ? Au Mali, des négociations sont en cours entre les rebelles du Front de libération de l'Azawad et les jihadistes du Jnim, Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans, dans l'objectif de mener des opérations militaires conjointes. Comment expliquer ce rapprochement malgré les divergences idéologiques ? De quelle manière la coopération militaire pourrait-elle se manifester sur le terrain ?Avec Wassim Nasr, journaliste à France 24, spécialiste des mouvements jihadistes. Guinée-Bissau : vers un second mandat du président Embaló ? Alors que l'opposition affirme que le président est illégitime depuis la fin de son mandat le 27 février 2025, Umaro Sissoco Embaló a annoncé être candidat à la présidentielle, qu'il entend remporter « dès le premier tour ». Pourtant, il y a six mois, le chef de l'État avait assuré qu'il ne voulait pas se représenter. Comment expliquer ce revirement ?Avec Vincent Foucher, chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Et en fin d'émission, la chronique « Un oeil sur les réseaux » de Jessica Taieb. Au programme, l'agression du ministre de la Jeunesse camerounais lors d'une visite en Belgique.
Après un premier volet consacré aux femmes, Mory Touré, notre correspondant au Mali, propose une programmation consacrée aux voix masculines de la musique mandingue. Une sélection regroupant des artistes guinéens (Sory Kandia Kouyaté, Aboubacar Demba Camara, Mory Kanté, Sekouba Bambino et Kerfala Kanté) et des artistes maliens (Kasse Mady Diabaté, Salif Keita, Abdoulaye Diabaté, Mangala Camara et Soumaila Kanoute). Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :Sory Kandia Kouyaté - SouaressiBembeya Jazz National - AlalakéMory Kanté - KoumaSekouba Bambino - SinikanKerfala Kanté - NinkeyediKasse Madi Diabaté - Sinanou saranSalif Keita - Tono Abdoulaye Diabaté - MakanMangala Camara - FamadinkeSoumaïla Kanoute - DjagnemogoRetrouvez notre playlist sur Deezer.
Après un premier volet consacré aux femmes, Mory Touré, notre correspondant au Mali, propose une programmation consacrée aux voix masculines de la musique mandingue. Une sélection regroupant des artistes guinéens (Sory Kandia Kouyaté, Aboubacar Demba Camara, Mory Kanté, Sekouba Bambino et Kerfala Kanté) et des artistes maliens (Kasse Mady Diabaté, Salif Keita, Abdoulaye Diabaté, Mangala Camara et Soumaila Kanoute). Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :Sory Kandia Kouyaté - SouaressiBembeya Jazz National - AlalakéMory Kanté - KoumaSekouba Bambino - SinikanKerfala Kanté - NinkeyediKasse Madi Diabaté - Sinanou saranSalif Keita - Tono Abdoulaye Diabaté - MakanMangala Camara - FamadinkeSoumaïla Kanoute - DjagnemogoRetrouvez notre playlist sur Deezer.
Le « Mining Indaba », l'incontournable rendez-vous des acteurs miniers, vient de se tenir au Cap, en Afrique du Sud. Sujet de taille cette année : la nouvelle donne dans les pays de l'AES. Les États de l'Alliance du Sahel se sont lancés dans un bras de fer, parfois brutal, avec les compagnies minières, afin de tirer davantage de revenus de l'exploitation des ressources du pays. Une situation qui questionne la continuité des activités en cours, et l'avenir des investissements. De notre envoyée spéciale au Cap,Au Mali, après la révision du Code minier, en 2023, Assimi Goïta entend « faire briller l'or », selon son expression, en employant la méthode forte. Trois cadres de la société australienne Resolute Mining, dont le PDG, ont été détenus puis relâchés, en novembre, sur fond de désaccord fiscal. Quatre employés du groupe canadien Barrick Gold sont, eux, toujours incarcérés, et l'entreprise a suspendu ses activités au niveau de sa très grande mine de Loulo Gounkoto, après la saisie de trois tonnes d'or.Le canadien s'est lancé dans une procédure d'arbitrage suite à l'échec de négociations. Pour son PDG, lui aussi sous le coup d'un mandat d'arrêt, Bamako prend le risque de faire fuir les investisseurs miniers. « Aucun des pays très bien dotés en minerais n'a reçu de gros investissements dans son économie sur les dix dernières années. Et pourtant ils continuent de vouloir augmenter les redevances », souligne Mark Bristow.Agenda nationaliste et prix de l'or au plus hautLe Mali n'est pas le seul à mener ce combat : le Burkina Faso menace de retirer aux multinationales leurs permis, une étape déjà franchie par le Niger qui a privé, l'année dernière, le groupe français Orano de son autorisation pour exploiter le site d'Imouraren. « On peut observer beaucoup de similarités entre le Mali, le Burkina et le Niger, et la tendance va au-delà du simple rééquilibrage des relations commerciales entre un État et des entreprises, décrypte Mamadou Coulibaly, du cabinet Satis Partners sur la scène du Mining Indaba. Dans ces trois pays, on a de gros défis sécuritaires, ce qui demande beaucoup de fonds pour y répondre, dans un contexte où l'aide de donneurs occidentaux s'est tarie. Et au-delà de tout cela, il y a la place que prend l'idéologie et les ambitions nationalistes que l'on peut observer chez ces dirigeants de transition. »D'autres sociétés parviennent, elles, à trouver un terrain d'entente avec ces régimes, à l'image de B2Gold. Grâce à un accord avec la junte malienne et un paiement de 30 millions de dollars, la compagnie canadienne continue à développer son site de Fekola, qui répond aux règles de l'ancien code minier. « Tout le monde fait face à des situations différentes, avec des projets aux passés divers, qui correspondent à différents codes miniers. Pour notre part, nous avons pu conclure cet accord très important avec le gouvernement en septembre. Donc, je dirais que les relations sont très bonnes. Le gouvernement veut la même chose que nous : soutenir une production réussie à Fekola, et permettre l'expansion de la mine », explique le PDG de B2Gold, Clive Johnson.Il faut dire que le prix de l'or est actuellement au plus haut, ce qui encourage les entreprises minières à continuer leur exploitation. Mais face à ces nouvelles contraintes, se pose la question de l'appétit pour des projets futurs et des dépenses d'exploration.
Au Mali, dans la partie septentrionale du pays, un grand convoi de civils escortés par l'armée a été attaqué par de présumés jihadistes, faisant une trentaine de morts, selon un bilan provisoire.
durée : 00:14:40 - L'invité d'un jour dans le monde - Prisonnier d'Al-Qaïda pendant 711 jours, Olivier Dubois, journaliste chez Libération et Le Point, raconte sa captivité au Mali.
durée : 00:05:55 - Le Journal de l'éco - par : Anne-Laure Chouin - Bras de fer entre certains États africains et sociétés minières sur fond d'enjeux financiers et de pouvoirs. Dernier exemple en date : Au Mali, le groupe canadien Barrick Gold suspend ses opérations sur le site Loulo-Gounkoto, après que le gouvernement malien a ordonné la saisie du stock d'or.
Question posée par les parties signataires, qui regroupent partis politiques et organisations de la société civile. Dans un communiqué publié notamment par le journal en ligne Malikilé, ces parties signataires s'inquiètent : « suite au discours à la Nation du Chef de l'État le 31 décembre dernier, nous exprimons notre surprise quant à l'absence de mention des élections, notamment celles devant mettre fin à la période transitoire de cinq ans que traverse le pays, équivalant à un mandat électoral. Nous rappelons que la date de retour à l'ordre constitutionnel, fixée unilatéralement par les Autorités après plusieurs reports, reste floue pour le peuple malien. Malgré l'inscription au Budget de l'État des ressources pour les élections en 2025, nous restons préoccupées par l'incertitude régnante. Nous regrettons les réformes engagées de manière unilatérale, sans concertation ni chronogramme clair ».Bref, pour les Parties signataires, les militaires au pouvoir à Bamako outrepassent leurs droits, décident de tout, et surtout, ont bien l'intention de rester au pouvoir…Un pouvoir qui ne fait plus peur ?Opinion radicalement différente pour Le Pouce, dont les éditoriaux sont publiés sur le site Maliweb. Le Pouce qui estime a contrario que les militaires maliens ne vont pas assez loin… « Existe-t-il ou non une autorité de l'État au Mali ?, s'interroge-t-il. Si des individus peuvent se permettre encore de défier les autorités de la nation sur n'importe sujet d'intérêt national, c'est que l'autorité de l'État est encore loin d'être assumée. Et c'est un peu inquiétant à ce stade de la transition que de savoir que Assimi et ses hommes ne font plus peur. Car, pour redresser un peuple, l'éduquer aux valeurs, il faut une certaine rigueur et cette rigueur, bon nombre de Maliens pensaient l'apercevoir à travers ce pouvoir de transition. Le danger en effet, c'est lorsqu'un pouvoir ne fait plus peur, insiste Le Pouce, et que le laisser-aller s'installe petit à petit annonçant un retour aux anciennes mauvaises habitudes ».« Le cirque ambulant de la transition » Autre son de cloche, avec ce récent coup de gueule de l'écrivain guinéen Tierno Monénembo dans Le Point Afrique… Tierno Monénembo qui met dans le même sac le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger et qui dénonce « le cirque ambulant de la transition » : « il vaudrait peut-être mieux supprimer le mot transition du vocabulaire africain, affirme-t-il. C'est un mot indécent que d'ailleurs plus personne n'ose prononcer, un canular, un spectacle de mauvais goût qui entraîne le cauchemar partout où il se produit. À Bamako, à Conakry, à Ouagadougou comme à Niamey, on ne veut plus entendre parler de droits de l'homme, de démocratie ou de calendrier électoral. C‘est la normalisation, le retour en fanfare du pouvoir kaki comme aux belles heures de Mobutu et de Bokassa ».En tout cas, pour en revenir au Mali, la situation politique est d'autant plus compliquée que les finances du pays sont dans le rouge… C'est du moins ce qu'affirme Jeune Afrique au détour d'un article sur les forces russes présentes dans le pays : « les caisses maliennes sont vides. L'achat de matériel militaire, le recrutement de soldats ont épuisé les finances publiques. Le retrait des partenaires internationaux a creusé la dette. La crise est multiple. Les investissements sont en berne, le secteur de la santé s'essouffle, les délestages sont incessants. La junte doit trouver de l'argent et vite ».Louise Marie Thérèse, métisse, fille de Louis XIV…Enfin, à lire ou plutôt à voir sur le site du Monde Afrique, le premier épisode d'une mini-série vidéo sur quatre femmes noires oubliées qui ont marqué l'histoire de France…Avec comme narratrice, l'actrice Aïssa Maïga. Le premier épisode est consacré à Louise Marie Thérèse, née à Versailles vers 1675. « Pendant des siècles, la légende voulait qu'elle soit la fille illégitime de Marie-Thérèse d'Autriche, la reine de France, née d'une liaison secrète avec un amant noir, relate Le Monde Afrique. Mais une récente exploration des archives historiques propose une autre hypothèse. Le dépouillement de documents en France, en Autriche, en Espagne et au Vatican, ainsi qu'aux archives départementales de Seine-et-Marne suggère qu'il s'agirait plutôt de la fille du roi Louis XIV. Sa mère pourrait être une comédienne noire, vendue, jeune enfant, au premier comédien du roi, pour jouer les rôles de “sauvagesse“ ».Enfant métisse, enfant illégitime, enfant cachée, enfant oubliée, Louise Marie Thérèse passera toute son existence dans un couvent… Avant, 350 ans plus tard donc, de renaître dans cette série du Monde Afrique sur les femmes noires qui ont marqué l'histoire de France.
Il ne fait pas bon s'opposer aux juntes militaires au pouvoir au sein de l'Alliance des États du Sahel et même commenter leurs actions… Les exemples se multiplient.Au Mali, depuis plus d'une semaine, aucune nouvelle de Naby Ibrahim Togola, le président du parti Nouvelle Vision pour le Mali. « L'inquiétude grandit à Bamako, relève le site Afrik.com. Sa famille, l'opposition et de nombreux citoyens réclament des explications sur cette disparition qui soulève bien des questions sur la situation démocratique du pays. Les faits remontent au 28 décembre dernier, précise le site panafricain. En fin d'après-midi, des hommes armés en civil, se présentant comme des gendarmes, ont emmené de force l'opposant ».Par la suite,« les recherches dans les commissariats et brigades d'enquête de la capitale n'ont donné aucun résultat. “Nous pensons qu'il est détenu dans une prison secrète par les services de la Sécurité d'État“, indique un membre de son entourage. À la tête du NVPM et membre de la coalition Jigiya Koura, Naby Ibrahim Togola incarne une jeunesse engagée pour un retour à l'ordre constitutionnel, relève encore Afrik.com. Ses projets politiques, notamment le lancement d'un nouveau mouvement d'opposition, ont fait de lui une figure montante de la scène politique malienne ».« L'inquiétude dépasse les cercles familiaux, renchérit Maliweb à Bamako. Des organisations de la société civile, des partis politiques et de nombreux citoyens s'interrogent : comment une telle disparition peut-elle survenir sans réponse immédiate des autorités ? » Chape de plomb sur la GuinéeEn Guinée, à présent, note Le Monde Afrique, deux ans de prison ferme ont été récemment requis contre un opposant pour offense au chef de la junte. « Le chef du Mouvement démocratique libéral, Aliou Bah, avait été arrêté le 26 décembre et écroué quelques jours plus tard. L'opposant nie les reproches à son encontre, un de ses avocats dénonce “un procès de la liberté d'opinion“. L'interpellation d'Aliou Bah, pointe Le Monde Afrique, est la dernière en date d'une longue série dans le cadre des sévères restrictions des libertés imposées par la junte ». Par ailleurs, note encore le journal, « deux opposants sont portés disparus depuis leur arrestation, en juillet, par des hommes armés. Et, deux officiers, dont l'ancien chef d'état-major de l'armée et ex-numéro deux du régime militaire, et un médecin sont morts dans des circonstances obscures après leur arrestation ces derniers mois ».À cette répression sans bornes en Guinée, s'ajoute un immobilisme politique pesant… Le président Doumbouya a promis un référendum constitutionnel qu'on attend toujours, avant une éventuelle élection présidentielle… Une lenteur critiquée par l'Alliance nationale pour l'alternance démocratique, note Ledjely à Conakry. Son leader, Souleymane Souza Konaté, appelle le général Doumbouya « à se libérer des influences néfastes qui l'entourent et à tendre la main à des personnalités politiques expérimentées. Car, poursuit-il, toute tentative de prise de pouvoir ou de report sine die des élections ne fera qu'aggraver la crise et plonger notre pays dans une instabilité prolongée ».Niger : Tchangari en prisonEt puis au Niger, l'opposant Moussa Tchangari a été incarcéré vendredi après un mois de garde à vue…« Le secrétaire général de l'association nigérienne Alternative espaces citoyens fait partie des voix critiques envers le régime militaire arrivé au pouvoir au Niger à la suite du coup d'État du 26 juillet 2023, rappelle Jeune Afrique. Il avait notamment qualifié ce coup de force de “recul“ de la démocratie et avait par le passé exprimé “son soutien total“ à l'ex-président Mohamed Bazoum, toujours détenu dans sa résidence officielle avec son épouse. (…) D'après son association, il est poursuivi pour “apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l'État“ et “association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme“ ».« Le nouvel âge d'or des généraux de salon et des maréchaux de pacotille »Dans Le Point Afrique, l'écrivain guinéen Tierno Monénembo dénonçait récemment la dérive autoritaire, la censure et l'impunité qui règnent dans les pays sahéliens. « À Bamako, à Conakry, à Ouagadougou comme à Niamey, on ne veut plus entendre parler de droits de l'homme, de démocratie ou de calendrier électoral, soupire-t-il. C'est la normalisation, le retour en fanfare du pouvoir kaki comme aux belles heures de Mobutu et de Bokassa. (…) C'est le black-out. Sonnées, les forces politiques et les organisations des droits de l'homme vacillent entre fureur et résignation alors que la communauté internationale fait semblant de regarder ailleurs. C'est le nouvel âge d'or des généraux de salon et des maréchaux de pacotille, s'exclame encore Tierno Monénembo. Nos nouveaux despotes peuvent sans retenue manier les ciseaux et brandir la trique ».
De nombreux dirigeants africains ont présenté leurs vœux, mardi 31 décembre 2024, pour la nouvelle année. En Guinée, le général Mamadi Doumbouya, président de la transition, fait la Une du site d'info Le Djely qui reprend, en titre, l'une de ses annonces : « l'année 2025 sera une année électorale ». Il promet donc la tenue d'élections pour l'année à venir, alors que la transition, initialement, devait s'achever mardi 31 décembre 2024.Guinéenews, de son côté, retient que « Mamadi Doumbouya dresse le tableau d'une Guinée réconciliée avec son passé », faisant allusion notamment au procès historique du massacre du 28 septembre 2009. Au Mali, Assimi Goïta, quant à lui, n'a fait aucune mention d'une quelconque élection pour 2025. La presse se contente de rapporter les principales annonces de son discours. « L'année 2025 a été déclarée «Année de la culture » par le général », note par exemple Maliweb. « Sur le plan diplomatique, poursuit le site d'info, il a précisé que le Mali a renforcé sa position régionale et internationale, notamment à travers la Confédération des États du Sahel », l'AES. Trump et le SahelL'AES, l'Alliance des États du Sahel fait la Une d'Aujourd'hui au Faso. « Bonjour 2025 ! Le Sahel aura les yeux rivés sur Trump et Poutine ! » titre le journal burkinabè. Sur l'image, une carte des trois pays, surplombés par les deux présidents cités, les présidents américain et russe et, sous cette carte, les trois dirigeants de l'AES. « Le tandem Trump-Poutine sera le métronome de la géopolitique mondiale », estime l'édito, qui considère que « le Sahel n'est pas dans les petits papiers de Trump, dans ceux de Poutine, si! » Paradoxalement, poursuit-il, «Trump qui ne s'intéresse pas au Sahel pourrait être par le jeu des dominos un allié, en y laissant totalement la Russie qui a déjà pied depuis que la France a plié bagages ». Présidentielle au Cameroun : Paul Biya toujours flou sur une éventuelle candidatureLors de son discours du Nouvel An, le président Paul Biya s'est contenté de parler d'une « année pleine de défis ». Le Pays, autre journal burkinabè, y consacre son édito du jour. « Comme un air de déjà vu », raille Le Pays, qui se souvient qu'en 2018, « Paul Biya, à la dernière minute, avait fini par annoncer sa candidature ». « Après 42 ans au pouvoir, le président camerounais n'est pas prêt à y renoncer », croit savoir le journal avant de poursuivre : « seule Dame nature peut contrarier Paul Biya au Cameroun », faisant allusion à son âge, 92 ans, et à sa « santé chancelante ». Ce discours, les habitants de Bafoussam, dans l'ouest du pays, n'ont pas pu le suivre. « Blackout à Bafoussam », titre Cameroon Magazine, qui parle d'une « coupure électrique suspecte », survenue lors de ce discours. « L'électricité est miraculeusement revenue juste après la fin du message présidentiel », ironise le média qui juge qu'ENEO, le fournisseur d'énergie, « doit des explications à ses abonnés et au pays tout entier ».
Mory Touré, notre correspondant au Mali, propose une émission spéciale consacrée aux grandes voix féminines de la musique mandingue. De Yandé Codou Sène à Sira Mory Diabaté, en passant par Mahawa Kouyaté ou encore Djéné Doumbia. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :Yandé Codou & Youssou Ndour- Lees WaxulFatou Guewel Mame - Cheikh Ibra Fall Mahawa Kouyaté - Saya MagniKade Diawara - WouloukoroDjéné Doumbia - Kobena ToumaSona Tata - Mousso KoroSira Mory Diabaté - SaraBako Dagnon - Alpha Yaya DialloAmi Koita - MamayaAdja Soumano - Djeli Kambora ► Retrouvez notre playlist sur Deezer
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Il s'agit d'une mystérieuse épidémie « mortelle », précise Afrik.com, « la maladie est caractérisée par de la fièvre, de la toux et des maux de tête. Elle a déjà causé plusieurs dizaines de décès, principalement chez les enfants ». C'est dans la province du Kwango que l'alerte a été donnée, plus précisément dans la région de Panzi, « une région enclavée proche de la frontière angolaise » ajoute Média Afrique News, qui cite un infirmier selon lequel « les enfants sont les premières victimes, car leur état nutritionnel est souvent très dégradé ». « Ici », ajoute cet infirmier, « les épidémies ne sont pas nouvelles, mais cette maladie frappe très rapidement ». Afrik.com souligne que « les populations locales souffrent d'un manque d'accès aux soins de santé, à l'eau potable et à une alimentation équilibrée, ce qui affaiblit considérablement les systèmes immunitaires et rend la population plus vulnérable aux maladies ». « Pour les habitants du Kwango, le temps presse », remarque Média Afrique News, « sans un soutien rapide, cette maladie inconnue pourrait continuer à décimer des familles entières ».Critique envers les militairesAu Niger, la presse s'interroge sur l'arrestation de Moussa Tchangari. « Figure de la société civile, Moussa Tchangari se trouve en garde à vue, au Service Central de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transfrontalière organisée »explique Actu Niger, « les charges retenues contre lui incluent des accusations graves : apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l'État et association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme ». L'association AEC Alternative Espaces Citoyens, dont Moussa Tchangari est le secrétaire général, « dénonce des actes rétrogrades d'enlèvement, de séquestration et de traitements cruels, inhumains et dégradants ». AEC « demande la libération immédiate et inconditionnelle de Moussa Tchangari ». De son côté,Mouryya Niger rappelle que cet acteur de la société civile, a toujours été « critique envers les décisions militaires nigériennes depuis l'avènement de celles-ci au pouvoir ». « Il est connu pour son engagement en faveur de la démocratie et des droits de l'homme », ajoute L'événement Niger. « Il a toujours manifesté son opposition à tous les coups d'État survenus dans le pays ».Réconciliation nationale Au Mali, c'est la libération de onze leaders politiques qui fait la Une de l'actualité. « Une libération historique », nous dit Bamada.net qui parle aussi d'un « tournant significatif dans la vie politique du Mali ». « Les onze leaders politiques étaient incarcérés depuis le mois de juin ». Selon Bamada.net, la décision de les libérer a été prise « dans le cadre d'un effort global de détente et de réconciliation nationale ». Pour rappel, ajoute Bamada.net, « les onze leaders politiques, étaient accusés de s'opposer à l'exercice de l'autorité légitime » et de « tenter de troubler l'ordre public ». « C'est une nouvelle étape pour la réconciliation nationale », estime encore Bamada.net, « Elle envoie un message fort de volonté de dialogue et de réconciliation ». « Cette libération », précise Maliweb, « a été rendue possible grâce à la médiation du président de la commission de rédaction de l'avant-projet de Charte pour la Paix et la Réconciliation Nationale, Ousmane Issoufi Maïga, également ancien Premier ministre ». Stabilité politiqueLe Ghana s'apprête à voter. Election présidentielle, demain. « Un duel au sommet, entre l'actuel vice-président et un ancien chef de l'État », titre Enjeux Africains. « Contraint par la constitution à passer la main après deux mandats consécutifs, l'actuel chef de l'État Nana Akufi-Addo, ne peut plus se présenter. C'est Mahamudu Bawmia, 61 ans, son vice-président depuis 2017, (…) qui portera les couleurs du parti de l'éléphant, l'emblème du Nouveau Parti Démocratique ». Face à lui, plusieurs candidats, dont John Dramani Mahama, « l'un des politiciens les plus expérimentés du pays », « un ex-président sur le retour », précise Enjeux Africains, qui ne s'inquiète pas pour l'avenir, rappelant que le Ghana est « souvent considéré comme un modèle de stabilité politique dans une région secouée par les coups d'état et l'insécurité ».
Pour un souverainisme plus humain... C'est ce que suggère en substance l'organisation ICG (International Crisis Group) aux militaires qui dirigent le Mali depuis quatre ans. Dans un rapport publié hier mardi, l'ONG constate que les officiers putschistes d'août 2020 ont pratiqué une politique souverainiste qui les a rendus populaires. Mais attention à la dérive autoritaire et aux coupures d'électricité... Cette popularité pourrait bien s'effriter. Le chercheur malien Ibrahim Maïga est conseiller pour le Sahel à International Crisis Group. En ligne de Bamako, il répond aux questions de RFI. À lire aussiMali: «Les autorités devraient explorer les voies d'une diplomatie équilibrée»
durée : 00:05:43 - La Revue de presse internationale - par : Mathilde Ansquer - La chaîne de télévision Joliba TV News a cessé d'émettre ce mardi matin. Les autorités maliennes lui ont retiré sa licence après une interview qui a suscité la colère du pouvoir burkinabé.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le limogeage du Premier ministre malien Choguel Maïga, l'élimination de la Guinée par la Tanzanie lors des qualifications pour la CAN 2025 et l'endommagement de câbles sous-marins en mer Baltique. Mali : le Premier ministre Choguel Maïga démis par la junte Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga a été démis de ses fonctions après avoir critiqué la junte au pouvoir. Quelle était sa stratégie sachant qu'il risquait d'être limogé ? Risque-t-il des sanctions judiciaires ? Abdoulaye Maïga a été nommé Premier ministre à sa place. Pourquoi le choix s'est-il porté sur lui ? Avec David Baché, journaliste au service Afrique de RFI. Guinée : le Syli national ne se qualifie pas pour la CAN 2025 La Guinée a perdu contre la Tanzanie et rate la qualification pour la CAN 2025. Pourquoi le nouveau sélectionneur Michel Dessuyer a-t-il échoué, après avoir remplacé Kaba Diawara en septembre dernier ? Y a-t-il un manque de cohésion entre le coach et ses joueurs ? Avec Sofiane Amazian, journaliste au service des sports de RFI. Mer Baltique : la Russie accusée d'avoir saboté des câbles sous-marins Deux câbles sous-marins européens de télécommunications ont été endommagés en mer Baltique. Plusieurs pays dont la France ont rapidement pointé un sabotage opéré par le Kremlin. Quelles preuves avancent-ils ? Quels intérêts la Russie peut-elle avoir en menant ce type d'opération ? Avec Michael Delaunay, chercheur en Sciences politiques à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, spécialiste des câbles sous-marins dans les régions arctiques.Comme chaque vendredi, la chronique « Un œil sur les réseaux ». Jessica Taïeb revient sur un sujet d'actualité qui a fait réagir les internautes. Cette semaine, retour sur le divorce entre Choguel Maïga, l'ex-Premier ministre de transition au Mali et les militaires au pouvoir. Mais aussi sur la nomination d'Abdoulaye Maïga, nouveau chef du gouvernement malien.
C'est un général, le général Abdoulaye Maïga, qui a été choisi pour diriger le gouvernement malien. « Une mesure qui a pour effet de consolider l'ensemble du pouvoir malien entre les mains des généraux de l'armée », remarque AfricaNews. « Un choix qui est tout sauf surprenant », estime de son côté Afrik.com « car le général Abdoulaye Maïga a déjà assuré, pour quelques jours, l'intérim du chef du gouvernement pendant l'hospitalisation de ce dernier, en août 2022 ». Il doit par ailleurs sa « notoriété », ajoute Afrik.com, « à ses prises de positions radicales, notamment contre la France, la Cedeao, ou des présidents africains comme Alassane Ouattara ». « Avec cette nomination » précise le site d'information, « le Mali devient le seul des trois états de l'AES à être géré exclusivement par des militaires qui occupent les postes de Président de la Transition, Premier ministre, et président du Conseil National de la transition ». « Leader charismatique »La presse malienne se fait aussi l'écho de cette nomination. C'est le cas de Bamada.net qui ne cache pas son enthousiasme à l'égard du général Abdoulaye Maïga et parle d'une « nomination stratégique pour un Mali en pleine transformation ». Le site d'information malien évoque « un parcours exceptionnel au service de la nation », « une carrière professionnelle riche et diversifiée », et voit dans le général Maïga, « un leader charismatique et rassembleur », « doté d'une grande capacité de négociation et d'organisation ». Sahel Tribune juge de son côté que « le choix d'Abdoulaye Maïga traduit une volonté de renouvellement à la tête du gouvernement alors que le pays traverse une période cruciale de sa transition. Le nouveau premier ministre est attendu sur des chantiers majeurs : la stabilisation du pays, la conduite des réformes et la préparation des prochaines échéances électorales ». Commentaires au Burkina voisin« Un Maïga peut en cacher un autre », s'exclame Wakatsera allusion au prédécesseur du général, Choguel Maïga. Le nouveau premier ministre « garde jalousement son marocain de l'Administration Territoriale », ajoute le site d'information burkinabé. « Il lance ainsi le signal clair que la moindre parcelle du Mali sera sous contrôle, tout comme les élections prévues pour 2025 ». Wakatsera juge toutefois qu'il est désormais « peu probable que les dates des scrutins soient maintenues, compte tenu des derniers évènements politiques qui se sont succédé à Bamako ». « Nouvelle décevante »On reste au Burkina pour l'annulation du festival Jazz à Ouaga. « La 32ᵉ édition est annulée » annonce LeFaso.net. « Sans donner de raison », ajouteApanews, « le comité d'organisation dit s'être retrouvé dans l'obligation d'annuler cette 32ᵉ édition » et « a présenté ses excuses aux amoureux de la musique pour cette « nouvelle décevante » qui tombe à quelques heures de la cérémonie d'ouverture du festival ». « Festival », précise Apanews, « qui avait été suspendu ces deux dernières années. L'annonce de sa reprise, début novembre, avait suscité l'engouement des mélomanes. » Enfin, en Côte d'Ivoire, Fraternité Matin remarque que « les raisons précises de cette décision n'ont pas été mentionnées », mais que « le comité d'organisation évoque une obligation, laissant entrevoir des contraintes majeures ». « Algérie verrouillée »Enfin, en Algérie, l'arrestation de Boualem Sansal, suscite l'inquiétude d'une partie de la presse. C'est surtout le Matin d'Algérie qui exprime cette inquiétude. L'écrivain franco-algérien « a été arrêté le 16 novembre, à l'aéroport d'Alger, en provenance de Paris. Sa famille est depuis sans nouvelle de lui », ajoute le Matin d'Algérie, qui se demande « pourquoi ce mystérieux enlèvement a lieu en ce moment », et parle « d'une arrestation manifeste », « dans cette Algérie verrouillée comme une huile par un pouvoir diablement paranoïaque ». « Boualem Sansal est l'un des plus grands écrivains algériens », ajoute le journal. « Son arrestation ne fera pas plus briller la réputation de l'Algérie. Elle est une insulte à la création et à la liberté de penser ».
Un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth, qui intervient 2 jours après des explosions de bipeurs appartenant à des militants du Hezbollah. En France, le gouvernement de Barnier est attendu avant la fin de la semaine, mais ses contours se précisent déjà avec 38 ministres. Enfin, double-attaque djihadiste au Mali, revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans lié à Al-Qaïda. Un événement qui interroge sur la capacité de la junte au pouvoir à rétablir la sécurité.
Au sommaire : Au Mali, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, la branche locale d'al-Qaïda, a revendiqué la double attaque qui a visé plusieurs bases militaires à Bamako ce mardi (17 septembre 2024). À 5 000 km de là, deux autres attaques inédites d'ampleur, cette fois-ci au Liban, où des milliers de bipeurs et de talkies-walkies ont explosé simultanément faisant de nombreuses victimes, notamment parmi les membres du Hezbollah. Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Avec la participation de : - Eric Topona, journaliste tchadien au sein de la rédaction Afrique francophone de la Deutsche Welle - Ahmed Newton Barry, journaliste burkinabè- Seidik Abba, journaliste spécialiste des questions africaines, président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel, auteur de « Mali-Sahel : notre Afghanistan à nous ? » (Impacts éditions).
Émission spéciale consacrée aux musiques maliennes avec Mory Touré, notre correspondant au Mali. (Rediffusion) Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :Rail band - MansaOumou Demba Kouyaté - Choubaga te allah dounLil Dou - I patientéDjeneba Dioune - Adji ka DjenebaMoms Loup - Fo an chouFatim Diabaté - Tchan tchanSeydou Chee - Ne ka labanFaiza -IntroYoung BG - SabouRetrouvez notre playlist sur Deezer.