En Action - Activité physique et santé est un podcast créé par Groupe Défis. Chaque semaine, notre animateur reçoit un.e invité.e pour discuter de tout ce qui concerne la course, la santé et l'envers de l'organisation d'événements sportifs! Écrivez-nous sur notre page Facebook pour nous poser vos questions et idées de sujets.
Une bonne partie de nos vies se déroulent devant un écran. Cela comporte plusieurs avantages, mais ça peut devenir difficile de se déconnecter. C'est pourquoi on a reçu Laurie Michel, Fondatrice de l'entreprise Vivala, afin de discuter de droit à la déconnexion. Dans cet épisode de podcast, on tente de répondre aux questions suivantes : Qu'est-ce que l'hyperconnectivité? Quel est l'impact de l'hyperconnectivité? Quel est l'impact de l'hyperconnectivité sur le milieu de travail? Quel pourcentage de notre productivité est perdu à cause des notifications ? Est-ce que c'était plus facile de se déconnecter avant? Quels sont les avantages pour les entreprises de sensibiliser leurs employés à l'hyperconnectivité? Jusqu'où va le rôle de l'entreprise dans le droit à la déconnexion? Quels outils peut-on utiliser pour favoriser le droit à la déconnexion?
On reçoit Keven Arseneault, un passionné de l'entraînement et de la nutrition. Ayant goûté au monde du conditionnement physique très jeune, il a vite su qu'il ferait de sa passion son métier. Il a donc évolué travaillant d'un gym à un autre durant ces 17 dernières années. Il est d'ailleurs détenteur d'un baccaulauréat en Kinésiologie de l'Université Laval, et d'un Diplôme d'Études Supérieures Spécialisées en alimentation fonctionnelle et santé de la même université. On répond donc à différentes questions qu'on se pose souvent sur les suppléments de protéines, comme : Est-ce qu'on a vraiment besoin de prendre des protéines en poudre pour subvenir à nos besoins? Quels sont les besoins en protéines pour une personne qui s'entraîne? Quelle est l'efficacité de la prise de suppléments de protéines sur la prise de masse musculaire? Est-ce que tu recommanderais de prendre des pré-workout? Comment déterminer si j'achète des protéines de bonne qualité? Est-ce qu'il y a des risques à consommer des protéines?
Pour cet épisode, on essaie une formule légèrement différente ; nous répondrons à différentes questions en lien avec la course à pied. Comment on fait pour aimer courir? L'important dans la vie c'est d'être actif;La course a des bienfaits, mais plein d'autres activités physiques peuvent être également utilisées;L'idéal, c'est de créer l'habitude de courir et pour ça, on a besoin de 3 composantes : Un signal qui déclenche l'habitude;Le comportement;Une récompense.On peut compenser par une récompense extrinsèque, mais l'idéal c'est que la récompense devienne intrinsèque. 33:11 Est-ce qu'on peut devenir accroc à la course à pied? C'est possible, mais ce n'est pas très addictif. 36:00 Je fatigue quand je cours, pourquoi? Première chose à essayer : entraînement moins long et moins intense;Deuxième chose à essayer : alterner marche et course. 38:15 Je suis essoufflé.e quand je cours, comment l'être moins? Il n'y a pas énormément d'options autres que de ralentir la cadence ou d'améliorer son VO2 max. 41:21 Même si tu deviens très bon en course à pied, tu resteras toujours essoufflé.e. Ça dépend. Si tu as une VAM très élevée, c'est possible que tu ne sois pas vraiment essoufflé.e en courant. 43:40 Comment ne pas avoir de points de côté? On ne sait pas vraiment d'où viennent les points de côté. Ce qu'on sait, c'est que les sports qui génèrent beaucoup d'impact et beaucoup d'essoufflement causent plus ce type de désagréments;En général, plus tu cours depuis longtemps, moins tu as de risques de souffrir de points de côté.
Vous courez ou marchez régulièrement, mais vous vous demandez si votre alimentation avant / pendant / après votre entraînement est adéquate? Isabelle Morin répond à cette question que vous vous posez probablement dans cet épisode du podcast En Action! Isabelle Morin est nutritionniste du sport, adepte de course à pied et foodie dans l'âme. Elle est diplômée du baccalauréat en nutrition de l'Université Laval et membre de l'Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec (ODNQ). Elle possède en plus une maîtrise en nutrition de l'Université Laval ainsi qu'un diplôme en nutrition sportive du Comité international olympique. Elle accompagne de nombreux coureurs et coureuses, mais aussi des sportifs de tous les niveaux, depuis plusieurs années. 3:55 : Quoi manger avant votre entraînement? Adaptez votre apport énergétique en fonction de la dépense énergétique de votre entraînementMangez environ : 3 h avant si repas complet2 h avant si repas léger1 h avant si collationÉvitez les protéines et matières grasses juste avant l'entraînement 8:00 : Est-ce qu'on peut s'entraîner le matin à jeun? Possible, mais pas de bénéfices sur la perte de poidsPrévoir manger après l'entraînement, pour ne pas rester à jeun 16:25 : Est-ce qu'on doit prendre une source de sodium ou boire avant l'entraînement? L'eau est généralement suffisantePas nécessaire d'avoir un apport en électrolytes avant l'entraînement, dans la plupart des cas 28:00 : est-ce qu'il y a un avantage à utiliser des boissons sportives qui contiennent de la maltodextrine ou des BCAA? La maltodextrine est une source de glucides donc oui pertinent pendant l'effort, surtout si de longue duréeBCAA, pas nécessaire pendant l'entraînement 33:00 : Quoi manger après l'entraînement? Adaptez votre alimentation aux besoins énergétiquesViser à prendre une collation qui combine glucides et protéines suite à l'entraînement
La santé mentale, c'est extrêmement important. Par contre, saviez vous que la tendance actuelle consiste à outiller les gens pour qu'ils puissent eux-même prendre en charge leurs troubles et / ou optimiser leur niveau de satisfaction par rapport à la vie? D'ailleurs, l'activité physique fait partie des stratégies qui peuvent être utilisées en ce sens. C'est d'ailleurs le sujet de l'entrevue d'aujourd'hui! Daniel: Qu'est-ce que l'autogestion de la santé mentale ? Est-ce que vous pouvez nous donner des exemples dans le quotidien et surtout des stratégies au plan de l'activité physique ? Simon Coulombe, professeur agrégé à l'Université Laval de Québec et titulaire de la charte de recherche “Relief en santé mentale, autogestion et travail” propulsée par Beneva. Simon: L'autogestion telle qu'on va en parler aujourd'hui est de plus en plus mise à l'avant comme stratégie pour aider à réduire les difficultés surtout liées à l'anxiété et à la dépression. Il y a quelques années il y avait déjà environ 3 millions de Canadiens adultes, donc plus de 10% de la population, qui rapportaient vivre avec un trouble anxieux ou un trouble de l'humeur. L'idée de l'autogestion c'est vraiment que les personnes vivant avec ces troubles-là puissent prendre en charge leur santé mentale et puissent optimiser leur bien-être. Cette démarche s'inscrit en complément des approches de traitements qui sont démontrées efficaces comme la psychothérapie et la médication. Lorsque le niveau de symptômes d'anxiété ou de dépression est plus faible, l'autogestion et le soutien pour la mise en place de celle-ci peut parfois être une mesure efficace en soi. Les mesures peuvent être de faire une activité physique, mais également avoir une alimentation plus saine, plus variée, prendre des bonnes habitudes d'hygiène de sommeil, faire des activités de relaxation guidées ou pas, prendre simplement du temps pour se relaxer, gérer sa consommation d'alcool, de drogues, pour en limiter les impacts, etc. On sait différents outils peuvent être complémentaires à l'autogestion. On peut par exemple aller chercher du soutien dans des programmes comme celui de Défi Entreprise ou assister à une conférence comme aujourd'hui. En étudiant les plus de 80 stratégies des personnes en rétablissement, on s'est rendu compte que finalement cette liste s'applique à tout le monde. Et elle peut également s'appliquer en prévention de ces difficultés pour gérer par exemple un début de symptômes ou même pour optimiser sa qualité de vie et son bien-être psychologique au quotidien. Daniel: L'autogestion c'est donc, si je ressens certains symptômes ou que je souhaite améliorer ma qualité de vie, c'est essayer une intervention par moi-même et essayer de noter l'impact de cette intervention là, puis ajuster en fonction de ce que j'ai ressenti ? Simon: Exactement. C'est assez nouveau en santé mentale. Le plus souvent on était centré, lors d'un trouble de santé mentale, sur un médecin ou un thérapeute qui donne des instructions. L'idée de reprise de pouvoir est assez nouvelle. C'est important d'apprendre à mieux s'observer, mieux reconnaître la diversité des stratégies et des outils possibles. Daniel: Quels seraient les impacts à court et long terme de l'activité physique sur la santé mentale ? Marie-France Lafontaine, doctorante en psychologie à l'Université Laval de Québec. Marie-France: Il faut savoir c'est que l'activité physique crée une certaine forme de stress sur le corps humain. Le fait de dépenser beaucoup de ressources énergétiques rend notre corps stressé d'une certaine façon. C'est ce qui fait que pendant une séance de sport on peut ressentir beaucoup d'inconfort ou d'anxiété. Cependant, on voit que tout de suite après la séance, ça peut avoir permettre de réduire l'anxiété et la fatigue, puis à plus long terme ça peut avoir des effets sur le sommeil, l'anxiété et la concentration mais également sur des symptômes de dépression. Daniel: Par quel mécanisme est-ce que cela fonctionne ? Marie-France: Il y a plusieurs types de mécanismes qui fonctionnent quand on fait de l'activité physique. Du point de vue des mécanismes psychologiques, les personnes anxieuses ont souvent peur des sensations liées à l'anxiété. Ça permet donc de se confronter à des sensations de panique et d'inconfort, et de se rendre compte qu'au bout du compte ça n'est pas si dangereux, c'est inconfortable, mais ça ne menacera pas sa santé. Un deuxième mécanisme, celui-ci s'applique plutôt à des personnes sujettes à des symptômes de dépression. L'action d'adhérer à un programme d'activité fait augmenter, de séance en séance et de semaine en semaine, notre sentiment de compétence, on se sent compétent dans ce que l'on fait. Ce sont plutôt des mécanismes psychologiques. Si on regarde plutôt au niveau physique et neurologique, il y a une chose intéressante au niveau de la dépression et de l'anxiété, c'est que généralement, certaines zones du cerveau sont un peu différentes des personnes qui n'ont pas ces problématiques là. L'activité physique permet de créer des sortes de protéines qui viennent stimuler ces zones. Daniel: Est-ce que le fait que ces activités physiques soient souvent faites en groupe ou en extérieur, peut avoir un impact aussi ? Marie-France: Oui, tout à fait. Il a été prouvé que le fait de s'engager dans des relations sociales augmente ou améliore l'humeur. Simon: Il y a des très nombreuses études qui démontrent qu'avoir un contact avec la nature grâce à une activité physique en extérieur amplifie les bénéfices de l'activité physique en elle-même. Daniel: Si on veut avoir le maximum de bénéfices sur notre santé mentale, à la fois en prévention et en curatif, quelle serait la “dose” qu'il faudrait viser par semaine ? Marie-France: Toutes problématiques confondues, on recommande toujours au minimum 2 heures par semaine d'activité physique à intensité modérée par semaine ou environ 1 h 15 à intensité élevée. Dans un contexte d'anxiété ou de dépression, ça peut varier légèrement. Pour l'anxiété, on recommande des séances d'environ 15 à 30 minutes à intensité modérée ou élevée afin de provoquer les sensations dont nous parlions plus tôt, avec un programme d'environ 10 à 12 semaines. Pour la dépression, il faudrait une dose légèrement plus élevée avec des séances d'environ 45 à 60 minutes d'intensité modérée à élevée à une fréquence de 3 à 5 fois par semaine durant une dizaine de semaines pour être vraiment efficaces et durables. Daniel: Comment savoir si on est à la bonne intensité d'activité physique pour en tirer le maximum de bénéfice sur la santé mentale ? Marie-France: Le test de la parole peut être très adapté. Il suffit simplement d'essayer de parler ou de chanter pendant l'activité physique. Si on est capable de faire des longues phrases ou de chanter, par exemple, l'intensité est faible. A intensité plus modérée, on n'est plus en capacité de chanter mais on est capable de faire des phrases assez courtes. Quand on arrive à intensité élevée on est seulement capable de dire quelques mots. Daniel: Est-ce qu'il y a intensité qu'il faut éviter, qui pourraient avoir des effets néfastes ? Marie-France: Il est certain que cela peut avoir des effets néfastes dans le cas où on se fixe des objectifs trop élevés que l'on n'arrive pas à atteindre. Cela peut nuire à la santé mentale et au sentiment de compétence dont je parlais plus tôt. Daniel: Comment l'activité physique peut être utilisée en milieu de travail pour prévenir des problèmes comme le burn-out, le manque d'énergie au travail, ou de productivité ? Simon: Beaucoup d'études montrent qu'une activité physique de loisir est associée à moins d'épuisement au travail et de burn-out voir. L'activité physique pourrait même aider au rétablissement de ces problèmes. Cependant, on voit aussi que les gens dont le travail demande beaucoup d'activité physique risquent de moins bénéficier de ces bienfaits. Daniel: Comment est-ce qu'on peut accompagner les personnes ayant des difficultés mentales pour débuter l'activité physique et idéalement atteindre la dose recommandée ? Simon: On sous-estime le fait que parfois même les petites choses de la vie quotidienne peuvent déjà représenter un grand effort. Il faut commencer par valoriser les petits succès et reconnaître ce que la personne fait déjà. Puis on peut se donner des petits objectifs SMART: spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et temporellement défini. Le site internet gratuit Aller mieux à ma façon peut vous aider à faire un plan d'autogestion de votre santé mentale en prévention ou pour les personnes qui vivent des difficultés, dont une partie qui peut être portée sur l'activité physique.
Aujourd'hui nous retrouvons Karine Gravel, nutritionniste, docteure en nutrition et autrice du livre De la culture des diètes à l'alimentation intuitive. Daniel : D'où t'es venu l'idée d'écrire un livre ? C'est drôle parce que je suis allée voir dans mon album de finissants du baccalauréat en nutrition et mes amies avaient écrit : « Maîtrise? Doctorat? Éditrice de livre de cuisine? Peu importe, tu donneras le meilleur de toi-même ». Je ne suis pas devenue éditrice, mais j'ai complété une maîtrise et un doctorat, puis j'ai publié un livre par la suite. Il y a eu un délai de 16 ans entre la fin de mon baccalauréat et la publication de mon livre. C'est parce que je n'aime pas forcer les événements et je préfère attendre d'avoir des choses à dire. Je voulais aussi créer ma façon de mentionner les informations, alors mon livre est un essai. Ce n'est pas un livre académique ou avec des instructions spécifiques sur la « bonne façon » de faire les choses. Il s'agit plutôt de réflexions pour s'inspirer. Je parle de poids, d'alimentation intuitive et je raconte aussi que dans ma pratique, je rencontre des personnes qui espèrent perdre du poids ou qui ne s'aiment pas, qui essaient de contrôler leur corps, qui calculent ce qu'elles mangent et je trouve ça triste. J'avais le goût d'amener ma propre contribution. Daniel : Au début du livre, tu parles de l'idée de « manger santé ». Est-ce que tu trouves qu'on exagère avec cette étiquette de « bon pour la santé » que l'on peut retrouver en épicerie ? Définitivement. Il n'y a pas de mauvaise intention derrière ça. À la base, un aliment santé, j'ai une idée de ce que c'est, mais il n'y a pas de définition précise. Je pense que c'est plus du marketing que de la science. On pourrait faire un sondage à savoir ce qu'est un aliment santé et probablement qu'on n'aurait pas la même définition d'une personne à l'autre. C'est vraiment une question de perception. C'est une notion qui est probablement basée sur la valeur nutritive de l'aliment, mais est-ce que ce ne serait pas basé sur les nutriments à la mode? Par exemple, en ce moment, les glucides ne sont pas très populaires. Les entreprises ont donc tendance à écrire « faible en glucides » pour que ça sonne bien à nos oreilles, qu'on trouve ça plus intéressant et qu'on achète davantage l'aliment. C'est très discutable comme pratique. Daniel : Est-ce que tu trouves que de se projeter sur le long terme quand on essaye de faire des modifications de nos choix alimentaires ça peut aider ? Oui, je pense que c'est une bonne façon de voir si un changement est réaliste. Si on ne peut pas imaginer se priver d'un aliment sur le long terme, on va peut-être essayer de trouver une solution plus réaliste, comme essayer de l'apprécier à 100 % lorsqu'on choisit de le manger. Parfois, les gens cherchent à éliminer certains aliments parce qu'ils les perçoivent « engraissants » ou « mauvais pour la santé ». Par contre, en faisant cela, l'interdit devient attirant et on peut être davantage à risque d'avoir des rages alimentaires. Daniel : J'ai lu que 45% des québécoises font au moins deux tentatives de perte de poids par année, c'est énorme ! C'est beaucoup, et puis au moins deux tentatives, ça veut dire que ça peut être plus. Ce n'est pas rare que je rencontre des personnes qui ont été à la diète pendant les 30 ou 40 dernières années et c'est un cycle continuel entre débuter une diète, l'abandonner, en recommencer une nouvelle, etc. C'est très fréquent et préoccupant aussi. Daniel : Qu'est ce qui soutient ce problème de diète à ton avis ? On peut penser qu'on est dans une société où on a des normes sociales de minceur. Quand je parle de normes, je fais référence à ce que l'on attend de nous. Selon les perceptions, la minceur est liée au succès, à la beauté, au bonheur. C'est ce qu'on perçoit et, consciemment ou inconsciemment, on va vouloir correspondre au modèle proposé. Il y a aussi les préjugés à l'égard du poids qui sont très présents, parce que si on vit dans un corps qui est plus gros, on est jugé à tout moment. On entend aussi encore en 2022 que perdre du poids, c'est une question de volonté alors que ce n'est pas ça du tout. Finalement, il y a aussi le discours médical qui peut provenir de différents professionnels de la santé, pas seulement des médecins, où un poids plus élevé est nécessairement associé à la maladie, alors que ce n'est pas une garantie non plus. Il y a certaines maladies chroniques pour lesquelles le risque peut augmenter à partir d'un certain poids, mais là on a transformé ça en « si on est plus gros on est malade, alors que si on est plus mince on est en bonne santé ». Daniel : Dans le livre, tu nous parle des valeurs reliées à la féminité et la masculinité, penses-tu que ça a évolué depuis les années où la femme devait être belle et l'homme ne pas montrer ses émotions ? Oui, juste pour vous mettre en contexte, les études auxquelles je fais référence dans le livre ont été réalisées aux États-Unis en 2003 et en 2005, donc ça ne fait pas si longtemps. Ce sont des études sur les normes de genre, ça veut dire ce à quoi on s'attend qu'une « vraie » femme et un « vrai » homme correspondent. Selon ces normes, une femme doit être mince et sexy, alors qu'un homme doit prendre des risque, être compétitif et même avoir un certain potentiel de violence. Pourquoi j'en ai parlé dans mon livre? C'est parce que j'étais complètement outrée de ça. J'aimerais tellement qu'on évolue plus vite, et qu'on arrête d'essayer d'être ce qu'on attend de nous dans la société, pour plutôt essayer d'être ce qu'on a envie d'être. J'en parle dans mon chapitre 51 : Le devoir de plaire. Daniel : J'ai l'impression qu'il y a un changement en lien avec la diversité corporelle, la diversité des valeurs qui sont mises en avant, acceptées, tolérées ou normalisées. Oui vraiment, c'est excellent. Par contre, quand on cherche des images sur la santé, tout le monde est très mince, il n'y a personne qui fait du sport avec un corps plus gros alors que dans la vraie vie, il y a des gens de tous les poids qui font du sport. Quand je vais courir sur les plaines d'Abraham, il y a une variété de corps de tous les âges et c'est ça la vraie vie. Je me souviens de la première fois où j'ai couru un marathon, je m'imaginais arriver au départ et que tout le monde allait être très mince. Sauf que quand je suis arrivée, j'étais surprise de voir qu'il y avait une très grande diversité corporelle. Mais ça fait quelques années! Daniel : Quand tu parles d'alimentation, ça me fait penser à l'activité physique. Souvent, on dit que c'est préférable d'avoir une motivation intrinsèque à faire de l'activité physique, c'est-à-dire, faire l'activité parce qu'on l'apprécie et non pour ses bénéfices. Les aliments, c'est pareil, il faut les apprécier pour leur goût et non pour leurs bénéfices. Exactement et pourquoi on ne prend pas plus de temps à trouver comment cuisiner les aliments d'une façon qu'on apprécie plutôt que de diriger nos pensées uniquement vers la valeur nutritive? C'est très bien la valeur nutritive, je dis pas que c'est mal, mais manger ça ne se résume pas à ça. Il y a une valeur gastronomique, une valeur affective, une valeur culturelle qui sont aussi liées à l'alimentation. Quand on considère juste la valeur nutritive, je pense que nécessairement on se place dans une position d'échec. Donc essayer de voir son alimentation dans son ensemble au fil du temps, c'est ça qui va être important, de voir si on a de l'énergie, si on se sent bien. L'alimentation c'est être à l'écoute, comprendre nos comportements et on veut prendre soin de nous, donc c'est vraiment différent de ce qu'on a pu apprendre où il fallait contrôler et faire des « bons choix ». Daniel : En terminant, si on veut se procurer ton livre, c'est quoi le meilleur endroit ? Il est disponible en librairie, il est facile à trouver, l'éditeur est KO Éditions. On le retrouve aussi sur leur site web, donc peut-être vérifier avant s'il est disponible, mais normalement on le retrouve partout en librairie.
Pour certains la prise de masse musculaire est un objectif à atteindre par soucis d'esthétisme ou de santé. Nous avons donc abordé le sujet avec Keven Arseneault, formateur à l'Académie des entraineurs. Daniel : C'est quoi les avantages de prendre de la masse musculaire ? La majorité des gens le font par soucis d'esthétisme. Les autres bénéfices dépendent de la personne : ça dépend de son âge, de son mode de vie, etc. Un joueur de football ou de hockey par exemple c'est sa protection, il ne va pas le faire pour l'esthétisme, il va vouloir prendre de la masse musculaire pour se protéger des blessures. Dans le même sens, certaines personnes âgées vont vouloir augmenter leur masse musculaire pour avoir plus d'autonomie. Daniel : C'est quoi les meilleures méthodes pour réussir à prendre de la masse musculaire ? Ça c'est la question ! Il n'y a pas une façon de faire, il faut agencer pleins d'éléments pour être capable de gagner de la masse musculaire. On a tous une prédisposition génétique, on reconnait un certain type de physique : Ectomorphe, plus longiligne comme le coureur de marathon;Mésomorphe, plus musculaire comme un joueur de hockey;Endomorphe, une personne plus ronde. Évidemment, ce sont des catégorisations et personne n'est figé dans une catégorie. Mais par exemple un joueur de football de ligne, on ne peut pas lui demander de courir un marathon, il n'a pas un physique qui est fait pour cela. À l'inverse, une personne plus longiligne qui aime faire de la course à pied, sa prédisposition va le ralentir dans sa prise de masse. Il faut admettre son potentiel pour l'adapter et plus le potentiel est faible, plus il va falloir prendre en compte pleins de facteurs : que ce soit le sommeil, le stress, l'alimentation, l'entraînement afin de réussir à prendre de la masse. Il y a 3 façons à utiliser pour prendre de la masse musculaire : 1ère façon c'est la tension mécanique, on créer une tension sur le muscle, on prend une charge, un poids, un kettlebell, ou une barre, et plus la tension va être élevée, plus on va être capable d'avoir un potentiel d'hypertrophie donc un gain de masse musculaire qui va s'en suivre. Mais une personne débutante en entraînement ne peut pas prendre des charges élevées parce que ses structures ne sont pas adaptés pour donc il faudra avoir le début d'entraînement avec une progression; 2ème façon c'est le stress métabolique, par exemple on fait 3 exercices de jambes l'un après l'autre et l'accumulation de ces séries va créer un stress sur le corps qui va activer des signaux métaboliques pour augmenter la masse musculaire; 3ème façon c'est un peu la résultante de tout ça, c'est d'aller chercher des dommages musculaires. C'est des micro-déchirures qui vont forcer le muscle à se reconstruire plus gros et plus fort. Ce n'est pas parce qu'on a des micro déchirures qu'on a un gain de masse musculaire. Si l'environnement n'est pas favorable, si on ne mange pas assez de calories et de protéines, qu'on ne boit pas assez d'eau ou qu'on a un mauvais sommeil, le muscle ne va pas surcompenser, il va aller garder le même niveau. C'est assez compliqué et le mieux c'est de se faire encadrer par un professionnel, idéalement, un kinésiologue. Daniel : Pour un débutant dans un gym, à quoi ressemblerait un programme type ? Ça dépendrait de ton expérience en entraînement. Entre une personne qui est débutante et qui n'a jamais fait de sport de sa vie et une personne débutante en entraînement, mais qui a fait du sport toute sa vie, il y a une énorme différence. Si tu es une personne active, tu ne fait pas d'entraînement, mais tu as déjà eu du mouvement au niveau musculaire, le premier bond à faire c'est de faire un programme du type ''push - pull - leg. En gros, c'est une journée dans laquelle tu vas travailler les mouvements de poussée, une journée dans laquelle tu vas travailler les mouvement tirés et une journée dans laquelle tu vas travailler les jambes. Lorsque la personne prend de l'expérience et qu'elle peut s'entraîner 4 ou 5 jours par semaine, c'est mieux parce qu'on peut mieux répartir les entraînements. Daniel : Est ce que c'est possible de prendre de la masse à la maison avec peu de matériel ? Une personne avec un faible niveau d'entraînement, son poids de corps va être une bonne charge pour elle, ça va lui donner un bonne tension mécanique, ça va causer des dommages, donc elle va être capable d'aller chercher un gain pendant les premiers mois. Au bout d'un moment il va y avoir un plateau. Ensuite, il faudra utiliser d'autres stratégies pour augmenter la tension mécanique, comme utiliser des élastiques ou un sac Altterre. Daniel : Les suppléments alimentaires sont-ils obligatoires ? Ce sont des suppléments, donc non, ils ne sont pas obligatoires, ce sont des compléments de l'alimentation. Daniel : Est ce ça a du sens de prendre un peu d'expérience avant de prendre des suppléments ? Oui ça a du sens. Par contre, j'en parle souvent, mais je ne considère pas que la protéine de petit lait (whey) est un supplément alimentaire. Ce n'est pas un supplément, c'est un autre choix alimentaire. Est ce que c'est obligatoire ? Bien sûre que non. Est ce que ça aide pour la récupération musculaire ? oui. On fait souvent une association entre les protéines alimentaires, les culturistes de haut niveau et avec les stéroïdes. C'est une erreur. Daniel : Peut-on gagner de la masse musculaire et perdre de la masse adipeuse en même temps? Le corps est capable de le faire, c'est des choses que j'ai déjà vu dans ma pratique. C'est la modification de la composition corporelle. On a un certain pourcentage de graisse et un certain pourcentage de muscle, on va essayer d'en augmenter un et de diminuer un autre. Par contre, pour la plupart des gens qui veulent modifier leur composition corporelle, ils vont avoir une phase d'hypertrophie pendant laquelle ils vont consommer 300 à 500 calories de plus par jour. Cela va favoriser la prise de masse musculaire et adipeuse. Ensuite, ils vont tomber dans une période de perte de masse adipeuse. Daniel : C'est vraiment intéressant, comment on peut faire pour te suivre et en savoir plus sur tout ça ? En 2022 avec la Covid, je me suis redirigé vers des formations. J'avais déjà écrit un livre en 2013 et j'ai toujours eu un intérêt pour la formation. J'étais conférencier avec la fédération des kinésiologues du Québec à quelques reprises. Là, je me consacre sur une école de formation qui est l'académie des entraineurs. Tout le contenu va être refait avec 3 niveaux d'entrainement et de nutrition. Le lancement du niveau 1 va se tenir à la mi-février. Ça va être pour toutes les personnes qui vont s'intéresser de près ou de loin à l'entrainement et à la nutrition par exemple le cours de niveau 1 je vais parler de la physiologie d'exercice, de la biomécanique, de l'anatomie avec des vidéos. C'est 12 à 15h par formation en ligne, donc chacun à son rythme.
La préparation d'un athlète est essentielle afin de lui permettre de pouvoir utiliser son plein potentiel lors des compétitions. Nous avons échangé avec Charles Castonguay kinésiologue et préparateur physique, grand passionné de ski de fond. Daniel : Tu es préparateur physique à temps plein pour Excellence Sportive Québec Lévis, peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t'a amené à pratiquer ce métier ? J'ai fait mon bac en kinésiologie à l'Université de Laval. Par la suite, j'ai fais ma maîtrise et je suis rentré au Conseil du Sport de Haut Niveau du Québec qui s'appelle maintenant Excellence Sportive Québec-Lévis. C'est l'INS à Montréal qui nous donne l'argent des athlètes de la région du Québec-Lévis, et moi, on m'embauche pour travailler avec ces athlètes-là. Au départ, j'ai commencé avec le Centre Pierre Harvey en ski de fond, puis avec une équipe de taekwondo de très haut niveau. Maintenant, je travaille toujours avec le centre de ski de fond. Je suis arrivé là par hasard, suite à un stage, mais finalement, j'ai développé une histoire d'amour avec le ski de fond. Daniel : c'est quoi la différence dans la préparation entre ton rôle de préparateur physique et celui de l'entraineur de l'équipe de ski de fond ? Le kinésiologue ou préparateur physique, son rôle principal, c'est de préparer physiquement l'athlète. En sport d'endurance, la préparation physique c'est un peu plus complémentaire que dans les sports de puissance. En endurance on va se limiter à ce qui est musculation en salle, la planification des entrainements pour limiter les blessures, etc. L'entraineur, lui, il va faire la planification du volume d'entrainement, la planification des séances d'intensité, de la technique etc. Daniel : Tu es préparateur physique dans plusieurs sports, est ce que ça t'aide de voir différentes pratiques sportives afin de redistribuer ce savoir dans les autres sports ? Absolument. Par exemple, j'ai remplacé un de mes collègues qui entraine un excellent snowboarder, j'ai pu voir tout ce qu'il faisait et ça m'a apporté beaucoup de matériel pour entrainer mes skieurs de fond, même si ce sont des sports complètement différents. Daniel : Tu as été préparateur pour l'équipe de ski de fond, c'est quoi les plus beaux souvenirs que tu as de ça et comment tu t'es senti lors des jeux ? Le premier mot qui me vient en tête c'est vraiment : plaisir. J'ai commencé quand j'avais 20 ans, ils m'ont fait confiance, ils m'ont amené partout dans le monde avec des athlètes incroyables. C'est de l'apprentissage continuel parce que plus tu voyages, plus tu rencontres d'autres experts qui sont plus calés que toi dans pleins de domaines. En voyageant et en développant des liens avec des nouvelles personnes, ça te fait développer tes méthodes d'entraînement. Ça m'a aussi donné une bonne dose d'humilité, parce que la performance de l'athlète ne dépend pas que de toi. Il y a des grosses réussites qui t'apportent énormément de joie et des échecs, des défaites, qui t'apportent beaucoup d'expérience aussi, mais il faut réussir à faire la part des choses à travers les succès et les échecs. Daniel : On parlait des différents sports que dans lesquels tu as entraîné des gens, mais en même temps tu as vu le même sport dans plusieurs régions du monde, ce qui te donne une sorte de perspective sur ce que tu fais qui est très importante sur tes actions maintenant. Quand j'étais à l'université je pensais que les notions théoriques c'était 80% du travail, et que ça allait couler de source si on avait les bonnes connaissances. En réalité, tu apprends avec les années qu'en pratique quand tu arrives sur le terrain avec les athlètes c'est plutôt 50 % pratique, 50 % théorique. Je dirais qu'un bon entraineur et un bon kinésiologue, c'est toujours la personne qui va être capable d'amener chaque athlète à son meilleur niveau et ne pas juste appliquer la même recette à tout le monde. Daniel : Tu fais beaucoup de course à pied, de trail à longue distance, du ski de fond, etc.. Est ce que tu es ton propre entraineur ? Oui je suis mon propre entraineur, mais je ne le conseille pas nécessairement à tout le monde parce qu'on est jamais le meilleur juge de soi-même. Le problème c'est que tu as toujours le goût d'aller plus loin, mais il n'y a jamais personne qui te dit de ralentir et c'est un des problèmes pour moi. Daniel : Quand vous faites des voyages, comment tu fais pour conjuguer ton entrainement avec ton travail ? Aujourd'hui, je fais beaucoup moins de voyages avec le ski de fond, mais autrefois quand je les suivais, je faisais la majorité de leurs entraînements à basse intensité avec eux. C'était un excellent moyen pour moi de discuter avec les athlètes pour savoir comment ils se sentaient et de faire un bon suivi. Pour les intervalles, en voyage, c'était souvent un peu plus problématique parce que l'horaire est plus serré. Quand je suis au Québec c'est plus facile parce que les entrainements sont programmés au travers de la semaine et que j'ai plusieurs trous dans mon horaire pour pouvoir m'entraîner adéquatement.
Nous avons discuté de santé mentale pendant l'automne et la période des Fêtes avec Dre Pascale Brodeur, psychologue spécialisée en thérapie cognitivo-comportementale auprès d'adultes et d'adolescents. Dre Brodeur pratique la course à pied et le canicross depuis plusieurs années. Comment conserver une bonne santé mentale pendant l'automne et l'hiver? Je tiens à préciser que dans la pratique privée de plusieurs psychologues, plus de la moitié des clients n'ont pas de trouble mental (troubles anxieux, de l'humeur, de personnalité, bipolaires, obsessionnels-compulsifs, etc.) mais consultent pour obtenir du soutien et des conseils pour des difficultés ponctuelles ou non sévères. Je pratique donc la psychothérapie, mais offre aussi de l'accompagnement et des conseils pour les problèmes de la vie courante. Environ la moitié de mes clients me mentionne que l'automne c'est plus difficile au plan de l'humeur (déprime ou irrEnviron la moitié de mes clients me mentionne que l'automne c'est plus difficile au plan de l'humeur (déprime ou irritabilité, négativité, baisse de motivation, de plaisir, de concentration, augmentation de l'anxiété et de la fatigue, hypersomnie). Tout d'abord, pour des raisons biologiques. La baisse de luminosité augmenterait le taux de mélatonine dans le cerveau et cette augmentation aurait comme conséquences de diminuer le taux de sérotonine (un neurotransmetteur), ce qui influence l'humeur et/ou l'anxiété. Il y a aussi des facteurs comportementaux et sociaux liés à ces saisons qui peuvent nous affecter. Pour contrer la baisse d'humeur de fin d'automne, un bon truc c'est de continuer à sortir dehors le jour, au moins 15-20 minutes. Ça aide à diminuer la surproduction de mélatonine causée par le manque d'ensoleillement. On peut aussi utiliser la luminothérapie, un outil efficace dans l'arsenal de ce qui peut aider à réguler l'humeur. C'est fréquent l'automne d'être moins motivé à bouger, mais c'est très important de trouver un équilibre. Ce n'est pas nécessaire de maintenir le même volume de sports que pendant l'été, mais il ne faut pas tomber dans l'inactivation comportementale. En effet, cela peut nuire à toutes les sphères de l'humeur mentionnées plus haut. Comment trouver son propre équilibre? En faisant des essais-erreurs pour trouver la dose d'exercices qui nous convient. Si je cours 4 fois par semaine l'été, est-ce que 2-3 sorties par semaine pendant l'automne et l'hiver serait adéquat? Je vous invite aussi à faire attention à votre perspective: Trouver des activités qui nous permettent d'apprécier l'automne et l'hiver nous rend plus positif et motivé face à ces saisons, et moins isolé socialement En plus de l'automne, la pandémie est encore là et elle s'étire. Elle cause du stress à plusieurs personnes. Est-ce que c'est néfaste de subir ce stress pendant une aussi longue durée? Un stress à long terme, même s'il est petit et qu'on finit par l'oublier, nous use au plan de l'humeur et de l'énergie Si vous voulez en apprendre plus sur ce sujet, écoutez ce podcast de Sonia Lupien, sur le podcast Sans Filtre. La pandémie n'a pas affecté tout le monde de la même façon, ça dépend de la personnalité des gens et de leur mode de vie. Cela a été dévastateur pour beaucoup de personnes extraverties par exemple, pour les gens qui se nourrissent beaucoup des liens sociaux. Ça a aussi affecté de façon plus importante les jeunes que les 35-40 ans et +. À l'opposé du spectre des réactions face à la pandémie, d'autres clients m'ont dit se sentir bien dans cette situation, trouver beaucoup d'avantages à la pandémie. Plusieurs de mes clients ont pu se construire un mode de vie qui leur convient plus aux plans social, professionnel et des activités. Est-ce que ça existe des gens qui n'aiment pas Noël? Est-ce qu'il y a des gens que ça stresse? Il y en a plus qu'on pense mais ça a tendance à être tabou. Quand on n'aime pas Noël, on a tendance à ne pas le dire pour ne pas blesser. Je n'ai pas de données de recherche sur l'appréciation de Noël. À mon avis, au moins le quart de mes clients n'apprécie pas le marathon de soupers, de visites et de « brosses » lié au temps des fêtes. Il y en a aussi à qui ça nuit à leur santé mentale. La solution c'est la fameuse phrase qui est beaucoup plus facile à dire qu'à faire : « Respectez-vous ». C'est important de trouver un équilibre entre nos besoins et nos valeurs. À Noël, on prend idéalement du temps pour faire ce qu'on aime ET pour voir des gens qui sont importants pour nous, même si on préfèrerait passer la soirée tranquille chez soi. Quand on se surcharge et qu'on voit trop de gens, on peut devenir plus irritable et ça peut faire que certains sujets de conversations deviennent très épineux. Surtout avec la fatigue, un verre dans le nez et les charges émotives familiales. Si c'est important pour vous de voir vos proches, oui. Si vous n'avez pas le goût de voir certaines personnes et que vos proches ne comprennent pas, exprimez-leur que dans d'autres circonstances, ça vous ferait plaisir de les voir, mais que dans ces circonstances, vous avez besoin de temps pour vous / pour faire vos activités, etc. C'est important de partir de l'idée que tout le monde est différent. Face au temps des fêtes, c'est particulièrement important de comprendre que chaque personne a des besoins différents et des réactions différentes. Il n'y a pas de recette qui s'applique à tous pour passer de belles Fêtes. Le retour au travail, est-ce que ça stresse des gens? Je vais répondre la même chose: ça dépend des gens. Il y a des gens qui ont hâte et qui se nourissent du « small talk » au bureau et qui ont besoin de travailler en contact direct avec leurs collègues, alors que pour d'autres, l'idéal serait de s'y présenter seulement une fois par semaine. Il y a vraiment de tout. En tant qu'employeur, ce serait quoi une façon d'accommoder tous ses employés? Je ne sais pas si c'est réaliste pour les employeurs, mais, dans un monde idéal, l'employé pourrait choisir sa fréquence de présence au bureau, à l'intérieur d'un certain cadre. Ce sera intéressant de voir comment les employeurs vont s'adapter aux demandes de leurs employés. Donner une marge de manœuvre à l'employé pourrait être pertinent. Est-ce que les bureaux vont se remplir des gens qui sont extraverties chaque jour? Ce sera aussi intéressant de suivre la perception des dirigeants si les employés ont le choix. Est-ce que ceux qui sont présents au travail seront perçus comme plus motivés? J'espère que des employeurs écoutent ce podcast, parce que ce n'est pas parce que quelqu'un choisit de faire du télétravail qu'il est moins motivé. Il y a certainement plusieurs psychologues organisationnels qui se sont penchés sur cela. Le message principal, c'est de s'adapter à chaque personne, tout en gardant un cadre de présence et de compte-rendu minimal. Il faut éviter l'absence de cadre mais aussi l'excès de contrôle. Pour suivre Dre Pascale Brodeur, psychologue, sur sa page Facebook, cliquez ici.
Dans les entreprises, c'est souvent une tâche complexe que de faire la promotion de la santé. Il faut mobiliser les dirigeants, consulter les employés, créer un plan, le mettre à exécution et évaluer les résultats. C'est déjà un défi dans une entreprise conventionnelle, alors c'est tout un défi pour une entreprise adaptée! C'est pour cela que je me suis entretenu avec Alexandra Lépine Directrice des communications chez Groupe TAQ. Groupe TAQ est une entreprise adaptée employant plus de 450 personnes, dont 70 % qui vivent avec une limitation fonctionnelle, tout en étant aptes au travail. Daniel : Peux-tu nous parler un peu de Groupe TAQ? Alexandra : Groupe TAQ c'est une entreprise adaptée, notre mission c'est de créer des emplois pour les personnes handicapées. Nos travailleurs ce sont des personnes qui ont différentes limitations fonctionnelles. On a voulu créer un super environnement de travail pour eux. Souvent, ces personnes ont eu des expériences difficiles avec leurs emplois précédents. On les voit vraiment grandir et se développer au travers du temps et c'est très gratifiant. Daniel : Quelle place prend la promotion de la santé chez Groupe TAQ? On est déjà inscrits au Défi Entreprises! Pour nous, c'est une super belle activité et lors de la dernière édition, plus de 70 employés ont relevé le Défi. Il y en a qui ont fait le Défi à la course, à la marche ou en fauteuil adapté ! Il faut dire aussi que notre Directeur Général est un passionné d'activité physique. Il a réalisé à plusieurs reprises le 1000 km du Grand Défi Pierre Lavoie, en amassant des fonds pour des écoles spécialisées. On a aussi un gym pour les membres de l'équipe de soutient, ce qui est très apprécié par l'équipe. Sauf que la santé, c'est pas seulement la promotion de l'activité physique. On offre à plus de 125 employés de s'inscrire à de la formation en intégration sociale avec notre partenaire qui est le centre Louis-Jolliet. Des formations sont offertes sur différents sujets : gestion de conflits, savoir-être, savoir-faire, gestion des médias sociaux personnels. C'est vraiment des formations avec l'objectif de développer l'autonomie des travailleurs. On a aussi depuis 2 ans une cafétéria qui fournit des repas pour moins de 5 $ chaque jour et qui offre un repas complet et sain. C'est maintenant un gros plus, car on avait noté qu'il était difficile de faire une bonne épicerie. En plus de la bonne nourriture, c'est une belle aire de rencontre. D'ailleurs, il y a un piano au milieu de la cafétéria et un employé y joue à chaque pause. Daniel : C'est quoi les défis que vous avez à relever quand vous faites la promotion de la santé en milieu de travail? Alexandra : Pour nous, il faut toujours absolument créer un comité. C'est toujours un peu plus complexe et les actions nécessitent une organisation plus spécifique. Par exemple, pour le Défi Entreprises, je vais faire un résumé du site web et le transmettre en format papier aux travailleurs. On ne peut pas, par exemple, demander aux travailleurs de s'inscrire en ligne, donc souvent il va falloir prendre des inscriptions manuellement. On fait aussi des rencontres d'information, pour expliquer aux travailleurs comment se rendre à l'événement, où se stationner, quoi apporter, etc. À chaque fois, c'est tellement valorisant de voir les travailleurs tellement fiers. Les photos qu'on a sont des bijoux ! Daniel : La promotion de la santé, ça doit être encore plus important pour vous que dans une entreprise conventionnelle parce que vous avez une mission de développement des personnes. Alexandra : Oui, mais je souhaite que ce soit comme ça dans toutes les entreprises, parce que nos employeurs nous le redonnent. Quand ils viennent travailler, ils sont bien, ils se développent. C'est un super bon investissement. Dans chaque entreprise, on devrait être la meilleure version de nous-même. Daniel : Si tu avais un conseil à donner à une entreprise qui veut faire la promotion de la santé, ce serait quoi? Alexandra : C'est l'engagement des dirigeants. Ici, on l'a vraiment beaucoup. Ensuite, il y a la création du comité. On suggère aussi d'y aller doucement, d'y aller une étape à la fois. C'est important aussi de valider l'intérêt pour les activités mises en place. Mon dernier conseil, ce serait aussi que l'employeur s'implique en payant une partie de l'inscription à un événement ou une activité. Finalement, il faut aussi se souvenir de pourquoi c'est important de faire la promotion de la santé : oui, c'est bon pour la santé, mais ça permet aussi de créer des liens. Ça a un impact majeur sur notre climat de travail, sur notre cohésion d'équipe. Ça permet de développer des liens plus personnels que professionnels. Une des raisons de pourquoi les gens restent dans un travail, c'est leurs collègues. C'est sûr que de favoriser l'activité physique va aider la rétention des employés. Daniel : Comment faites-vous vos communications en lien avec vos activités? Alexandra : On utilise nos télévisions pour passer des messages sur les activités en cours. Pour le Défi Entreprises, on imprime aussi des fiches d'inscription et on les laisse sur les tables de la cafétéria. Pour l'équipe de soutient qui a accès à un ordinateur, on va envoyer des courriels. Les ressources humaines, qui comprennent 2 agents d'intégration, vont être informées et impliquées afin de bien passer les messages. Une fois que les inscriptions sont faites, là, on va faire des rencontres d'information en lien avec la journée de l'événement ou le déroulement de l'activité. Daniel : Votre solution, c'est d'offrir moins d'activités, mais de mettre plus d'énergie sur chacune? Alexandre : Je le vois comme ça, surtout au début du comité. Cela permet de créer des ambassadeurs et une expérience positive pour tous. Daniel : C'est quoi les prochaines étapes pour Groupe TAQ? Alexandra : Dans les prochains mois, il y a encore 400 à 800 personnes qui sont aptes au travail, mais qui n'en ont pas. Notre prochaine étape, c'est de créer une nouvelle entreprise adaptée à St-Raymond pour se rapprocher de notre personnel. Les besoins sont tellement grands, alors on a à coeur de favoriser la création d'emploi pour des personnes en situation d'handicap. Daniel : C'est aussi une partie de la solution pour lutter contre la pénurie de main d'œuvre? Alexandra : Tout à fait, nos partenaires sont en croissance et on veut pouvoir les accompagner dans cette croissance.
Depuis plusieurs années déjà, on collabore avec Natacha Gagné dans différents projets. Un des créneaux dans lequel elle se spécialise est la course pour les enfants. Avec sa formation de kinésiologue et de professeure d'éducation physique, elle est super bien placée pour parler de course et d'activité physique pour les enfants. Daniel : Est-ce que c'est bon de faire faire de la course aux enfants? Natacha : C'est sûre que c'est bon! En fait, c'est bon pour les enfants de faire de l'activité physique et ils devraient en faire au moins 60 minutes d'intensité modérée à élevée par jour. Pour y arriver, le mot à retenir pour les enfants c'est ''plaisir''. Si un enfant a du plaisir à courir ou à jouer au soccer et qu'il n'a pas de douleurs, il n'y a pas de contre indication, la course est bonne pour lui. En plus, contrairement à ce qu'on a pu penser, la course n'use pas les articulations, ça leur permet de devenir plus fortes! D'ailleurs, ça permet aussi d'augmenter la densité osseuse chez les enfants. Daniel : Augmenter la densité osseuse, c'est bon parce que ça permet de faire une ''réserve'' d'os, c'est vrai? Natacha : Exactement. Ça peut aider à prévenir l'ostéoporose à l'âge adulte. Un os à l'intérieur, ça ressemble à une éponge et faire de l'activité physique, ça permet d'augmenter la densité de l'éponge. Donc plus la réserve de l'enfant est grande, moins il a de chance de souffrir d'ostéoporose plus tard car, il a une plus grande réserve. Daniel : Est-ce que c'est préférable de proposer d'autres sports que la course aux enfants pour qu'ils développent d'autres habiletés motrices? Natacha : Je suis convaincue que c'est préférable de favoriser la diversité sportive. La course, c'est une habileté motrice, mais il y en a plein d'autres comme lancer, frapper avec un bâton, nager, sauter, etc. On veut que les enfants fassent plusieurs sports. D'ailleurs au Grand Club de course des enfants, on fait seulement 2 sessions de 8 semaines par an, justement pour éviter que les enfants fassent le même sport toute l'année. Daniel : Si mon enfant démontre un intérêt pour la course, est-ce que je dois lui acheter de l'équipement? Natacha : Moi, comme parent, j'achèterais pas tout de suite de l'équipement. Pour les enfants, on veut choisir que des chaussures les plus minimalistes possible, c'est sûre. Par contre, les enfants courent chaque jour et il n'ont pas toujours des espadrilles de course pour faire ça. Avant d'investir dans des chaussures, il faut explorer l'activité avec du matériel que l'enfant a déjà. Dans nos cours, on a parfois des enfants qui arrivent en bottes de pluie et ils n'ont pas de problème. Daniel : Comment on fait pour motiver notre enfant à courir? Natacha : Courir, pour la plupart des enfants, c'est plate. Il y a des enfants qui sont très intellectuels et qui savent que c'est bon pour leur santé, et juste ça va les motiver. On peut aussi l'amener à courir par le jeu, en faisant des intervalles ou en insérant un objet comme un ballon ou un bâton de hockey. C'est aussi un outil pour travailler la persévérance. On apprend ainsi à l'enfant à progresser dans son entraînement. Souvent, dans les cours, je dis aux enfants que quand ils commencent à être essoufflés, c'est le temps d'enclancher leur persévérance et de continuer pendant 30 ou 60 secondes. En même temps, développer cette persévérance, c'est aussi bénéfique pour la vie de tous les jours et on essaie de faire des parallèles justement. Daniel : Comment on entraîne un enfant à courir? Natacha : Il n'y a pas de limites établies par la science, il faut plutôt être à l'écoute. Ce que je recommande souvent, c'est de commencer par des séances d'intervalles, dans lesquelles on amène les enfants à développer leur perception de l'effort. On va évidemment augmenter progressivement la quantité d'entraînement à la course pour éviter les blessures. En plus, on va généralement mettre l'accent sur le développement de la vitesse. D'un côté, c'est ce que les enfants préfèrent, mais en plus, c'est meilleur pour leur développement. En effet, c'est plus difficile de travailler la vitesse à l'âge adulte. Pour la plupart des enfants, travailler l'endurance, ça viendra plus tard. Les enfants ont tous une personnalité et des préférences en terme d'activité physique. C'est pourquoi au club de course, on a créé 4 personnages : Enduro : qui aime courir longtemps;Rapido : qui ne cours pas longtemps, mais vite;Happyflow : qui aime courir pour le plaisir;Dynamo : qui ne fait pas vraiment de course, mais qui pratique la course dans d'autres sports. C'est ces concepts là qu'on explique aux enfants dans les cours ou des conférences. Moi j'ai toujours l'objectif que l'enfant ait du plaisir dans l'activité. Ça va donner à l'enfant des bons souvenirs qui vont lui permettre de rester actif tout au long de sa vie. Daniel : L'important c'est de créer un souvenir positif de la course à pied? Natacha : Exactement Daniel : C'est quoi le meilleur conseil pour commencer la course pour un enfant? Natacha : Il existe des programmes déjà tout fait, comme celui de La Clinique du Coureur. C'est bien pour un enfant un peu plus cartésien. Une autre façon, c'est d'aller marcher et d'insérer des périodes de course. Donc on adapte le programme en fonction de l'enfant. Après, il faut avoir en tête une idée de progression. C'est un sport qu'on peut faire partout, tout le temps, mais il faut le faire souvent. On aimerait que l'enfant court 3 à 6 fois par semaine, ce qui inclus les périodes de course non-structurées et les autres sports structurés qui comportent de la course. Daniel : Merci pour tes conseils ! Si on veut te suivre, comment on fait? Natacha : Il me reste quelques copies de mon livre sur la course pour les enfants. On a aussi une formation que je vais offrir via La Clinique du Coureur pour devenir entraîneur en course à pied et le Grand Club de course reprendra au printemps 2022.
Se préparer à un événement en sentier automnal, ça nécessite un minimum de planification. On en discute avec Mathieu Boucher, Directeur de course pour le Trail du Grand-Duc, un événement de course en sentier qui se déroulera dans le Parc national de la Jacques-Cartier! Daniel : Quelles sont les particularités d'une course en automne et comment peut-on se préparer de façon adéquate? Mathieu : Pour vous mettre en contexte, le Trail du Grand-duc est un événement où les gens parcourent entre 5 et 66 km de sentiers dans le Parc national de la Jacques-Cartier. Le tout se déroule vers la fin du mois d'octobre, donc vraiment au cœur de la saison automnale. Bien que chaque événement a ses propres particularités, il n'en reste pas moins que la base est assez similaire. Je dirais donc que l'analyse de notre niveau d'expérience afin de prendre des décisions éclairées, du lieu de l'événement ainsi que des conditions météorologiques sont essentielles pour vivre une belle expérience. Daniel : Si on commence par l'équipement, est-ce qu'il y a des items à apporter absolument ou encore à éviter à tout prix? Mathieu : On doit tout d'abord peser les pour et les contre de chaque item : est-ce que c'est nécessaire et que ça vaut la peine de l'apporter ? Dans le cas du Trail du Grand-duc, on oblige, au minimum, une couverture de survie : peu dispendieuse, elle se trouve partout , même dans les magasins à 1$ ! On doit également garder en tête que tel ou tel item peut rendre service non seulement à soi-même, mais également à un coureur en crise dans le besoin. Une forme de sifflet est également très appropriée pour une course en sentier; certains sac à dos en possèdent un sur une courroie. Il y a finalement l'aspect hydratation et nourriture. On doit faire la part des choses selon la distance qu'on parcourt. Un coureur du 5 km ne partira pas avec le même équipement qu'un coureur du 66 km par exemple. Gardez en tête que si les chances que vous dépassiez les 60 minutes pour compléter votre parcours soient assez élevées, vaut mieux apporter certains items alimentaires et ce, spécialement si vous avez peu d'expérience ou encore de préparation. Daniel : En terme de vêtements, que recommandes-tu? Mathieu : Je dirais d'être un peu plus prudent que pas assez. Comme la majorité des vêtements sont super légers et compactes, on voit peu d'inconvénients à les avoir avec soi. Si on pense à notre événement en 2018, on a connu une journée extrêmement difficile en termes de conditions météorologiques (pluie et neige) ce qui a forcé à l'abandon beaucoup de coureurs préparés et habitués. Les gens ont été surpris par le froid. Il importe donc de se faire un plan et de regarder la météo le matin même afin d'éviter ce genre de situations. Avoir avec soi son cellulaire est indispensable selon moi, question de sécurité. Ça peut en effet faire une énorme différence. Sinon, si vous avez la chance d'avoir des gens qui vous rejoignent à certaines stations de ravitaillement avec divers items utiles (linges/souliers de rechanges, aliments, etc.), c'est une excellente option. Daniel : Que recommandes-tu en terme de chaussures? Mathieu : C'est relativement difficile de faire une recommandation côté chaussures, car on a tous nos préférences. C'est certain que faire un trail automnale, ça implique de la bouette et autres obstacles, donc ça prends au minimum des souliers cramponnés afin de conserver une certaine adhérence. Daniel : Qui dit automne, dit également accumulation de feuilles au sol. Comment on gère ça? Mathieu : Il faut savoir que la majorité des événements s'occupe de les retirer avant le jour J (en utilisant un souffleur). Ceci étant dit, ça prends seulement une bonne tempête de vent la nuit qui précède l'événement pour que les sentiers se retrouvent complètement couverts à nouveau! Les feuilles au sol diminuent donc l'adhérence, le processus de drainage des cours d'eau et nos repérages d'obstacles également. On doit donc adapter notre vitesse de croisière et être plus prudent. Daniel : À moins de 2 semaines de l'événement, comment une personne pas suffisamment entraînée et une personne bien préparée peut optimiser cette période? Mathieu : Si on débute avec la personne qui est bien préparée, je conseille d'analyser le type d'épreuve, de regarder le profil du parcours, de connaître les premiers km ainsi que les emplacements des stations de ravitaillement. Tout ça afin d'éviter les mauvaises surprises. On parle d'affutage. Pour la personne qui est peu préparée à une course en sentier, mais qui a une base en course à pied, je suggère d'aller faire quelques randonnées en montagne. Ces sorties permettront de non seulement tester l'équipement (souliers, vêtements, hydratation, etc.), mais également de préparer certains groupes musculaires requis pour les courses en sentier. On doit rappeler que les descentes en sentier sont souvent la bête noire de plusieurs coureurs donc se faire une tête avant le Jour J peut faire une énorme différence. Daniel : Pour un coureur sur route qui hésite quant au choix de la distance d'une course en sentier, est-ce qu'il doit se fier aux temps de ses plus longues sorties ou plutôt au kilométrage comme référence? Mathieu : C'est une super bonne question. Il faut savoir que lorsqu'on calcule nos temps de passage, on estime entre 4-5 min du km pour les coureurs les plus rapides et environ 12 min du km pour les derniers (ce qui représente une vitesse de marche). Donc effectivement, on ne doit pas s'attendre à courir aussi vite que sur la route compte tenu du dénivelé, de la température, des conditions de sentiers ainsi que de leur technicalités. Daniel : Si, par exemple, ma plus longue sortie de 10km m'a prise 1h. Est-ce que ça fait du sens de croire que ça correspond à environ 70-75% en sentier, donc que je devrais viser un 7,5 km environ? Mathieu : Oui, j'aurais tendance à dire que ça fait du sens. On doit par contre tenir compte du niveau de difficulté des sentiers dans ce calcul. Ça vaut donc la peine de s'arrêter pour réfléchir à nos capacités lorsqu'on court en sentier. Si jamais on a visé trop haut, il ne faut surtout pas hésiter à modifier nos distances à la baisse. Non seulement on diminue les risques de blessures et d'abandon, mais on s'assure d'avoir un événement plaisant. Mieux vaut revenir sur nos jambes qu'en voiture! Daniel : As-tu d'autres conseils, point de vue mental, pour se préparer à un événement automnal? Mathieu : Il faut être prêt un peu à tout, mais aussi garder en tête que notre plan de match initial peut changer pour une multitude de raisons. Il y a en effet beaucoup de facteurs qui jouent sur l'accomplissement de nos objectifs donc avoir plusieurs plans de match peuvent faire une énorme différence sur notre événement.
Si vous faites de la course, il est fort probable que vous ayez déjà eu des douleurs aux genoux...ou encore que vous redoutiez leur arrivée. On discute donc avec Jean-François Esculier, Conférencier et Leader de la recherche et du développement à La Clinique du Coureur, de la santé du genou. Daniel : Tu es considéré comme un expert sur les blessures reliées à la course à pied, mais également sur celles reliées aux genoux. Peux-tu nous expliquer ton parcours et ton intérêt? Jean-François : Lorsque j'ai débuté ma carrière comme physiothérapeute en 2009, je voyais énormément de coureurs qui se présentaient majoritairement pour traiter des blessures aux genoux. Ça m'a donc intrigué et je me suis mis à chercher dans la littérature afin de trouver des façons de les aider de façon adéquate. Malgré mes recherches, j'ai vite réalisé qu'il y avait très peu de billets sur ce sujet. C'est donc ce qui m'a poussé à m'impliquer non seulement dans les recherches reliées aux douleurs aux genoux, mais également sur l'explication de leur apparition. Daniel : Ton groupe de recherches et toi venez tout juste de publier un papier intéressant sur les cartilages et la course à pied. Peux-tu nous en parler un peu ? Jean-François : On entend souvent que la course à pied est mauvaise pour les articulations. On a donc voulu aller explorer la question suivante : "Quels sont les effets de la course à pied sur les articulations des membres inférieurs (cheville, hanche, genou, pieds)?". On a épluché tous les articles qui exploraient les effets de la course à pied sur les articulations grâce à une image par résonance magnétique (IRM). En d'autres termes, les participants ont subis des IMR pré et post-course à pied. Les résultats vont comme suit : le cartilage est un peu comprimé suite à la course à pied compte tenu de l'impact à répétition ayant pour effet de chasser l'eau hors du cartilage. Par contre, les IRM effectués quelques heures après la course ont démontrés que le cartilage revenait à son état normal, donc retrouvait l'eau perdue auparavant. La trouvaille pour nous c'est donc que le cartilage est fait pour tolérer les impacts de la course à pied, malgré sont amincissement temporaire. Daniel : As-tu découvert une augmentation de la qualité du cartilage pour les personnes qui s'entraînent de façon régulière? Jean-François : Il y a quelques études qui suggèrent qu'on peut effectivement améliorer la condition de notre cartilage. Une étude en Belgique, par exemple, a découvert que le contenu du cartilage changeait chez le gens qui débutaient la course à pied en devenant plus tolérant. On découvre donc, petit à petit, que la course à pied est bonne pour nos articulations. Daniel : Corrige moi si je me trompe, mais j'ai l'impression que les impacts sur le cartilage sont difficiles à mesurer... si on compare avec un muscle qui peut doubler de volume avec l'entraiment par exemple. Jean-François : Absolument! Le cartilage est un tissus pratiquement inerte. Il s'adapte par contre et devient plus tolérant, sans nécessairement doubler de grosseur. Dan : Peux-tu nous donner ton conseil numéro 1 pour prendre bien soin de nos genoux? Jean-François : Un des points principaux est le maintien d'un niveau de sollicitation idéale. Un exemple classique serait le coureur qui cesse de courir l'hiver pour reprendre au printemps. Si c'est le cas, je vous conseille de continuer un peu tout au long de l'année, mais au minimum, de faire des exercices de renforcement divers (squat, fentes, etc.). Sinon, l'autre conseil serait d'être graduel dans nos activités. La course en montages ou en descentes par exemple applique beaucoup de charge sur les genoux donc on se doit d'y aller tranquillement. Daniel : Mise à part la progression, est-ce qu'il y a d'autres façons de prévenir les blessures aux genoux? Jean-François : C'est certain que de conserver son système musculosquelettiques en santé en effectuant des exercices de renforcement musculaire aide beaucoup. Je le véhicule beaucoup dans ma pratique, même si aucune recherche ne le prouve. Répartir son entraînement dans une semaine est également une bonne piste. Par exemple, c'est super si une personne court seulement le samedi et le dimanche, mais je conseille fortement d'ajouter une toute petite sortie en semaine afin de permettre au corps une meilleure adaptation. Jouer avec le type de surfaces, afin d'éviter de courir 100% du temps sur la route, est également approprié. La course en sentiers, par exemple, permet de répartir l'impact un peu partout sur le genou de part les changements de direction fréquents. Finalement, il y a les volets récupération et écoute de soi qui sont super importants. Daniel : Vous avez fait, ton groupe d'études et toi, une recherche afin d'établir un lien entre les blessures de course à pied et les paramètres d'entraînement. Il semble ne pas y avoir un lien aussi fort que ce qu'on croyait dans le passé. Peux-tu nous expliquer? Jean-François : Quand j'évalue des gens blessés par la course à pied, je pose un tas de questions comme "As-tu augmenté ton volume?", "As-tu augmenté ta vitesse de course?", "As-tu changé de club de course", "As-tu changé ta technique de course ou encore tes chaussures?", etc.. Ce sont des questions importantes puisqu'elles influencent les risques de blessures et, dans la grande majorité des cas, la blessure est causée par un changement. Nous voulions donc savoir si les coureurs se blessaient à cause des changements mentionnés plus tôt. On a été, en effet, surpris des résultats qui se sont avérés assez contradictoires ne nous permettant pas d'affirmer, hors de tout doute, si tel ou tel changement entraîne une blessure. On s'est donc vite aperçu que chaque blessure détient sa personnalité et qu'on doit s'adapter à chaque personne. Daniel : Est-ce qu'il y a une partie de chances/malchances dans les blessures? Jean-François : On pourrait dire ça, mais il y a quand même énormément de facteurs que l'on contrôle. Ça passe beaucoup par l'éducation des coureurs également. Par exemple, si tu suis ton programme d'entraînement à la lettre et que tu vas courir ton 5 km malgré certains signaux d'alarme et que tu te blesses, est-ce de la malchance? Je le répète encore, mais l'écoute de soi et la progression font foi de tout. Les meilleures athlètes que j'ai traités dans ma carrière sont des individus qui ont su adapter leur programme en fonction de leurs sensations. Daniel : Pour terminer, de quels façons peut-on te suivre ? Jean-François : Pour les recherches, je vous invite à suivre La Clinique du coureur. Sinon, en ce qui concerne les consultations en physiothérapie, je possède ma propre clinique Movemed. Bien que je sois actuellement en Colombie-Britannique, je fais énormément de consultations en virtuel et ça fonctionne super bien!
''L'intestin, c'est un peu comme notre deuxième cerveau''! On n'en parle pas souvent, mais les micro-organismes qui vivent dans notre intestin ont un impact considérable sur notre santé physique et mentale. Nous avons donc eu la chance de nous entretenir avec Andréanne Martin, nutritionniste-diététiste et fondatrice-présidente de l'Équipe Andréanne Martin pour répondre à diverses questions sur le microbiote. Daniel : Comment expliquerais-tu le microbiote de façon simplifiée, à un enfant de 5 ans par exemple? Andréanne : Oh là là! Je ne crois pas que je me lancerais dans l'explication du microbiote à un enfant de 5 ans (rires)! Mais de façon globale, le microbiote intestinal est l'ensemble des micro-organismes qui habitent tout au long de notre tube digestif...soit de la bouche jusqu'à l'anus, mais la majorité se situent dans l'intestin. On a souvent négligé et rabaissé l'intestin en prétendant que son seul rôle était de produire des matières fécales. On réalise par contre, depuis les 20 dernières années, qu'il y a tout un monde qui grouille dans cet organe là et que toutes les familles de bactéries présentes dans notre tube digestif ont différents rôles et fonctions, autant sur la santé physique que mentale. L'intestin, c'est un peu comme notre deuxième cerveau! Parmi les rôles et fonctions des bactéries, il y en a certaines qui, lorsque bien nourries, vont produire des molécules appelées métabolites. Les bactéries vont fermenter ces aliments et cette fermentation produira à son tour plusieurs petites molécules qui ont diverses fonctions tels que les signaux de faim et de satiété, l'alimentation de nos autres bonnes bactéries et la production du mucus qui améliore nos défenses immunitaires. Je me permets une petite parenthèse ici : l'intestin est la deuxième plus grande barrière entre le monde interne et externe (après la peau)! Ce n'est pas rien! Les bactéries intestinales vont également activer les vitamines du groupe B. Ces vitamines sont nécessaires dans la fabrication, par notre cerveau, de neurotransmetteurs nous permettant de fonctionner de façon adéquate au quotidien. Daniel : Est-ce que la consommation de yogourt ou de suppléments probiotiques sont nécessaires pour avoir un microbiote en santé? Andréanne : Il faut tout d'abord savoir que le microbiote n'est pas seulement modulé par notre alimentation. En effet, il se construit bien avant notre naissance de part l'alimentation de notre mère, le type de naissance et si nous avons été allaité ou pas. Il se module également par l'environnement dans lequel on vit (rural, ville), la prise de médicaments, etc. Ceci étant dit, c'est l'alimentation qui a le plus d'impact, soit 40%. Ce qui signifie qu'il est donc possible de faire des choix afin d'avoir un microbiote sain et actif. Par contre, avant de miser uniquement sur les suppléments, on doit prioriser ce que contient notre assiette en se demandant "Qu'est-ce que je dois manger pour avoir un microbiote sain et actif?". Le microbiote raffole des fibres alimentaires! Détrompez-vous, ça ne représente pas seulement des All-brans, et des aliments de couleurs brunes. Les fibres, c'est cool, puisqu'elles vous donneront une meilleure énergie, une meilleure humeur, etc. Quand on pense aux fibres, on pense à deux choses : les végétaux et les couleurs. Les végétaux sont composés non seulement de la grande famille des fruits et légumes, mais aussi des noix et graines, des protéines végétales (légumineuses, tofu, etc.) et des grains entiers (orge, millet, etc.). En ce qui a trait à la couleur, c'est simplement de passer toutes les couleurs de l'arc-à-ciel dans notre assiette...même le brun! Finalement, sachez qu'il y a de mauvais aliments pour le microbiote et qu'on veut simplement diminuer leur présence au profil des aliments qui ont un impact positif. Daniel : Comment les recherches peuvent-elles différencier l'impact sur le microbiote vs sur la santé relié à une saine alimentation ? Andréanne : Le microbiote libère des métabolites qui seront évalués par les chercheurs afin de déterminer et différencier l'impact du microbiote sur la santé. Le plus gros défi sur les études du microbiote, est que celui-ci est individuel à chacun, un peu comme une empreinte digital. Ça nécessite donc des cohortes très larges, avec des critères de recherches élevés et difficiles. Daniel : Quel est l'impact du microbiote sur notre santé mentale? Andréanne : Comme je l'expliquais plus tôt, la fabrication de neurotransmetteurs nécessite certains aliments clés. Une saine alimentation nous apporte donc non seulement un sentiment de bien-être de part l'apport des nutriments nécessaires à notre bon fonctionnement, mais aussi parce que la fabrication des neurotransmetteurs est facilitée par un microbiote en santé (vitamines du groupe B). On voit actuellement des tendances précises de microbiote dans des contextes d'anxiété et dépression, comme la présence en grande quantité de mauvaises ou de moins bonnes bactéries. Par contre, on ne sait pas encore si c'est la cause ou l'effet, c'est-à-dire si c'est la dépression qui cause un dérèglement du microbiote ou bien un dérèglement du microbiote qui cause la dépression. Lorsqu'on trouvera la réponse, on pourra enfin agir afin de traiter de façon adéquate ce type de problèmes. Daniel : Comment ça prends de temps pour changer notre microbiote? Andréanne : On possède deux sortes de diversité bactérienne dans notre microbiote : la première se change en 24h tandis que la seconde est individuelle à chacun, soit entre deux semaines et plusieurs mois. Daniel : Est-ce qu'un sportif a des bénéfices de se soucier de son microbiote? Si oui, est-ce que la supplémentation peut améliorer les performances sportives? Andréanne : Il n'y a actuellement aucune étude permettant d'affirmer que la supplémentation permettrait d'améliorer les performances sportives. Par contre, est-ce que ça vaut la peine pour un sportif de modifier son alimentation afin de prendre soin de son microbiote? Absolument, puisque l'activité physique a un impact positif sur le microbiote, mais pas autant que l'alimentation. Daniel : Donc, si je comprends bien, l'activité physique aurait un impact sur le microbiote? Comment l'intestin sait-il qu'on pratique une activité physique? Andréanne : Sous toutes réserves, je crois que le message se fait via les médiateurs chimiques, soit les hormones que l'on produit lorsqu'on bouge, et qui auraient un impact sur les muscles des intestins. Par exemple, lorsqu'on pratique des sports extrêmes, on voit une certaine perméabilité post-pratique au niveau du microbiote qui laisserait entrer des molécules non-désirables. Les activités plus douces sont donc plus appréciées pour le microbiote. Daniel : Est-ce que les aliments fermentés ont un impact sur le microbiote? Andréanne : On ne peut que faire des associations pour l'instant. Par exemple, on a vu que les peuples les plus en santé consomment davantage d'aliments fermentés dans leur alimentation que les autres peuples dans le monde. Pour ma part, je trouve la fermentation très pertinente pour la biodisponibilité des nutriments. Lorsque les bactéries fermentent l'aliment avant son ingestion, ça permet aux vitamines et aux minéraux de se rendre plus facilement disponibles, donc d'obtenir les bénéfices plus facilement et rapidement lorsqu'on les mange. Par contre, comme ces aliments ne sont pas standards, il est difficile de suggérer une consommation aux gens, si on compare aux suppléments probiotiques par exemple. Ça m'amène à vous dire que lorsque vous avez une problématique à traiter et que vous songez consommer des suppléments probiotiques, basez-vous sur le Guide clinique des probiotiques. Ça vous permettra de trouver un probiotique adapté à votre condition. Daniel : Pour terminer, où peut-on te suivre? Andréanne : Mon site web ainsi que ma page Facebook regorgent d'informations diverses!
Jean-François Tapp, Directeur des événements de courses Gaspesia, vient tout juste de terminer l'organisation du Gaspesia 100, le premier événement de course à avoir lieu depuis un bon bout de temps! On discute avec lui de son expérience! Daniel : Comment te sens-tu suite à la tenue de ton événement Gaspesia 100 ? Jean-François : Il faut savoir que peu importe la situation sanitaire, l'organisation du Gaspesia 100 est tâche ardue ; ça demeure un ultra, en sentiers. Sans compter le fait que cette année, on lançait une nouveauté, soit une course de 60 heures. Notre période d'action, en tant qu'organisateur, s'est donc prolongée à 90 heures environ! Inutile de mentionner que ce fut très intense! Daniel : Peux-tu nous expliquer un peu la séquence organisationnelle de l'événement, soit de la prise de décision de le tenir jusqu'au jour J? Jean-François : Puisque l'événement de 2020 fut contraint d'être annulé, la grande majorité de nos dossards ont été vendus en 2019 : les dossards étaient d'office transférés à l'année suivante, soit en 2021. Petite parenthèse : on a tout de même proposé un événement virtuel en 2020, soit le challenge Gaspesia 100 Naak. En janvier 2021, lorsqu'on croyait que la pandémie était dernière nous, le Québec a connu une hausse des cas, qui a paralysé la province à nouveau. À ce moment, il était hors de question pour notre organisation de faire de la promotion pour un événement. On a donc mis tout ça sur pause. Par la suite, au printemps, la Gaspésie était en zone orange et honnêtement, j'avais perdu espoir de tenir l'événement. Ce qui nous a poussé à prendre la décision de suspendre toutes nos activités organisationnelles au mois d'avril 2021. C'est seulement vers la mi-mai, soit suite à l'annonce de François Legault qui présentait certaines règles d'assouplissements en lien avec la tenue d'événements, que nous avons décidé d'y aller de l'avant, avec quelques petites modifications. On a redoublé d'ardeur. Tel que mentionné plus tôt, notre événement n'est pas simple à organiser et ce, même avec une période de préparation convenable. Donc de le tenir, à seulement quelques semaines d'avis, c'est très atypique pour nous! Comble de malheur, nous avons appris, 10 jours avant l'événement, qu'il n'était pas assurable. Après plusieurs recherches, les cotations étaient faramineuses et on ne pouvait tenir un événement avec une telle dépense. On était prêt, une fois de plus, à cesser nos activités. Jusqu'au moment où l'Association Canadienne des Courses d'Aventures nous accepte comme membre et nous offre, par le fait même, une assurance pour l'événement. Tout ça, à 6 jours du jour J! Au final, on est super satisfaits de la tournure de l'événement et on considère avoir été très prudents. On a livré la meilleure version de l'Ultra Trail selon les conditions présentes et on en est bien fiers! Daniel : Qu'est-ce qui fut le plus difficile, du point de vue sanitaire? Jean-François : Honnêtement, cet aspect ne fut pas très contraignant de notre côté. Les participants étaient tellement contents de participer à un événement et de se déplacer en Gaspésie que tout le monde s'est montrés hyper respectueux. Il faut également préciser que nous ne sommes pas vraiment un événement à risque ; ça reste une course en sentiers, dans de grands espaces extérieurs. Le fait que l'événement se déroule en milieu éloigné à probablement découragé les symptomatiques à se déplacer de peur de se faire refuser l'accès au site également donc ça a fait office de contrôle naturel. Par contre, je dois mentionner qu'à l'interne, ce fut un peu plus difficile. Comme on un est événement qui mise beaucoup sur la chaleur humaine, l'absence d'accolades et de célébrations fut marquées. Daniel : Est-ce que les gens se sont plaints de ce manquement justement? Jean-François : Pas tellement. Je crois que la plupart étaient compréhensifs et au courant de la situation. C'est certain qu'on a eu quelques commentaires dans les sondages comme quoi l'ambiance était médiocre, mais on le sait, à l'interne, que c'est passager. Daniel : As-tu miroité l'option d'exiger une dose du vaccin à tes participants? Jean-François : Pas du tout! Mon rôle est d'organiser des courses, pas d'être une police sanitaire. Voilà mon rôle, si on m'en demande plus, on devra m'aider en me fournissant des ressources. J'ai déjà tellement de difficulté à recruter des bénévoles, je ne pouvais même pas m'imaginer avoir une équipe de polices sanitaires. On a tout de même instauré quelques mesures sanitaires comme la prise de température de tous les participants ainsi qu'un petit questionnaire médical, mais outre ça, c'était un peu en dehors de mon rôle. On a également offert un transfert d'inscription aux participants âgés de 60 ans et + qui n'avaient pas reçu leurs 2 doses mais sinon, aucun contrôle en lien avec la vaccination n'a été faite. Daniel : Avec toutes les coupures, les mesures sanitaires supplémentaires à prendre et le manque de partenaires, as-tu été en mesure d'équilibrer ton budget? Jean-François : On calcul actuellement le tout, mais on s'attends à un certain déficit, c'est certain. Il faut savoir qu'on est considéré comme un micro-événement avec un budget de moins de 100 000 $. Le gros défi, avec l'annulation de l'édition 2020, c'est le maintient de nos frais fixes sans pour autant entrer de revenus. Ça va nous suivre quelques années encore malheureusement. Daniel : Si tu pouvais conseiller une autre organisation d'événement qui se questionne sur la tenue de ses activités à court terme, tu lui dirais quoi? Jean-François : Il n'y a pas vraiment de ligne directrice à tracer ; ça dépends beaucoup de l'endroit, de la région et du type d'événement. Il y a définitivement des types d'événements plus faciles à tenir que d'autres ; je pense aux courses en sentiers en région par exemple. Ceci étant dit, peu importe le type d'événement, il faut s'attendre à des changements, à des différences marquées et à une certaine complexité supplémentaire. Daniel : En terminant, peux-tu nous parler de tes projets futurs? Jean-François : Je retombe dans mes chaussures d'aubergiste et de guide d'aventure au Camps de Base Gaspésie à partir de maintenant. La saison bat son plein et on propose une foule d'activités variées. Sur le plan des événements Gaspesia, puisque c'est nous qui gérons le Circuit Régional de vélo de montagne de l'Est du Québec, on consacre actuellement beaucoup de temps sur l'organisation et la tenue de ces multiples événements. Quant au prochain grand événement de Gaspésia, c'est le Marathon Gaspesia qui aura lieu le 10 octobre 2021 qui attire notre attention. Sinon, on a une foule de projets futurs comme un événement à étapes de vélo de montagne, un Xterra ultra et bien d'autres! Tout ça, avec la sauce gaspésienne afin de faire découvrir notre merveilleux coin de pays!
L'activité physique influence la santé mentale, c'est bien connu, mais à quel point et comment? C'est la question qu'on aborde avec une spécialiste en la matière, Isabelle Doré, Ph.D. et professeure à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique de l'Université de Montréal. Daniel : Est-ce que la pratique d'activité physique améliore notre santé mentale? Isabelle : Absolument! Il y a de plus en plus d'études qui démontrent que l'activité physique est en fait un véhicule et un promoteur d'une bonne santé mentale et qu'elle représente un excellent outil de réduction des symptômes anxieux et dépressifs. Daniel : Est-ce qu'il y a une dose minimale d'activité physique à pratiquer par semaine et quels sont ses effets sur la santé mentale? Isabelle : Il n'existe pas de guides ou de recommandations spécifiques en matière de quantité d'activité physique à atteindre pour obtenir des bienfaits en santé mentale. Je vous dirais que si je réussi à mettre le doigt sur un chiffre précis dans ma carrière, je serais plus que choyée! Actuellement, nous utilisons comme références les guides et les recommandations canadiennes qui existent sur la santé physique, soient la complétion de 150 minutes d'activité physique modérée à vigoureuse, par semaine Ces 150 minutes ont démontré des résultats positifs sur la diminution des risques de dépression. Ceci étant dit, il y a une multitude de composantes qui ont un impact différentiel sur la santé mentale et sur lesquelles on doit tenir compte. Daniel : Pourquoi l'activité physique nous permet-elle de diminuer nos risques de développer des problèmes en santé mentale? Quels sont les mécanismes? Isabelle : Il y a trois principaux mécanismes qui entrent en jeu sur l'impact de l'activité physique sur la santé mentale : Mécanismes biologiques : l'activité physique a des bienfaits sur la santé mentale et ce, de 2 façons. La première façon serait la sécrétion de sérotonine et d'endorphine : hormones connues pour leurs effets analgésiques et antidépresseurs. La deuxième façon serait la régulation des hormones. En effet, pendant la pratique d'activité physique, notre chaleur corporelle augmente, favorisant ainsi la circulation sanguine non seulement dans notre coeur, mais également dans notre cerveau. Une meilleure circulation sanguine au cerveau permet une meilleure régularisation du cortisol, qui se trouve à être l'hormone du stress. Donc, la pratique d'activité physique permet une meilleure régulation du stress. Mécanismes psychologiques : l'activité physique a des bénéfices sur la santé mentale à court terme grâce à son pouvoir de distraction. En effet, beaucoup de gens se tournent vers l'activité physique lorsqu'ils passent une mauvaise journée ou vivent un épisode de stress. Le simple fait d'aller marcher, courir ou tout simplement bouger, interromprait les pensées négatives en centrant notre attention sur ce que nous sommes en train de faire au moment présent, et non sur nos tracas. Ça représente une excellente solution à court terme. Un autre élément, non négligeable, serait l'estime de soi que l'on obtient lorsqu'on se fixe et qu'on réalise nos objectifs d'activité physique. Mécanismes sociaux : ce mécanisme englobe la pratique d'activité physique dans un contexte sociale, qui se trouve à être ma spécialité. La pratique d'activité physique se fait souvent en milieu social et le simple fait d'avoir des interactions avec d'autres personnes aurait un impact direct sur notre réseau social, notre soutient social et notre sentiment d'appartenance. Plus les gens ont un grand sentiment d'appartenance à un groupe, plus ils ont d'interactions sociales et plus ils ont du soutient social quand ils en ont besoin. Rassurez-vous, nul besoin d'être dans une équipe sportive; une simple marche entre collègues sur l'heure du dîner ou encore participer à un cours de groupe fait amplement l'affaire. Daniel : Est-ce qu'une personne qui est plus de type solitaire, mais qui sourit et salut les gens qu'elle croise pendant sa marche/course lui permettrait d'atteindre les bienfaits des mécanismes sociaux mentionnés plus haut? Isabelle : Ma réponse personnelle serait oui, mais il n'y a aucune données scientifiques qui abondent dans ce sens. Pour ma part, ça m'apporte énormément de rencontrer des gens dans les sentiers et de savoir que ces derniers ont également prit quelques minutes de leur journée pour prendre soin d'eux. Il faut également s'avoir qu'il n'y a pas absence de bénéfices lorsqu'on pratique seul notre activité physique, c'est seulement que les bienfaits sont plus grands lorsque pratiqués en groupe. Daniel : Est-ce vrai que le simple fait d'aller à l'extérieur, à concurrence d'environ 2 heures par semaine, serait bénéfique sur la santé mentale? Isabelle : La littérature semble en effet démontrer un effet conjoint et additif sur la santé mentale de l'exposition à la nature dans un contexte ou pas d'activité physique. La nature est reconnue pour ses bienfaits apaisants et relaxants donc c'est normal de penser qu'elle favorise une bonne santé mentale. De plus, il y a une foule d'organisations qui utilisent le plein-air pour créer un réseau et un sentiment d'appartenance. Ça demeure un véhicule très puissant et universel. Daniel : Quel est l'impact de l'activité physique sur le développement psychosocial des adolescents? Isabelle : Il est énorme! Comme on sait que l'activité physique réduit le stress, l'anxiété et les symptômes dépressifs, sa pratique régulière est importante chez les adolescents car c'est durant cette période qu'on peut noter une hausse de divers problèmes de santé mentale. L'activité physique chez les jeunes affecte non seulement la santé mentale, mais également indirectement la réussite scolaire ainsi que la persévérance scolaire. En effet, le sport est un facteur de rétention scolaire important chez les jeunes. Ça leur fournit non seulement un sentiment d'appartenance, mais également une motivation à se rendre dans leur établissement scolaire jours après jours. On sait maintenant que les périodes d'activités physiques inclues dans le programme scolaire sont primordiales sur le développement académique parce qu'elles augmentent la concentration et la réceptivité des étudiants. Daniel : Croyez-vous qu'il soit important de développer davantage l'habileté motrice des jeunes afin de les outiller davantage lorsqu'ils seront plus vieux afin de leur offrir un choix plus vaste d'activité physique à pratiquer à l'âge adulte? Isabelle : Les professeurs d'éducation physique ont un rôle énorme non seulement dans le développement d'habiletés physiques, mais également dans la promotion de celle-ci. Il y a en effet une foule d'habiletés motrices que l'enfant se doit d'avoir et plus on intervient tôt, plus c'est bénéfice. Ça se passe autant dans les CPE, dans les foyers familiales, qu'à l'école. Le défi est de poursuivre la mobilité à l'adolescence, mais également à l'âge adulte. Daniel : Quels sont les bénéfices de l'activité physique pour les gens atteints ou en rémission d'un cancer. Isabelle : Les bénéfices sont très nombreux et on a assisté à un grand changement de mentalité dans les dernières années. En effet, il y a de cela 30 ans environ, on recommandait au gens atteint d'un cancer de se reposer et d'éviter toute forme d'activité physique. Aujourd'hui, on leur demande de bouger le plus possible et on les aide à être mobile. L'important est d'intervenir le plus tôt possible, soit dès l'obtention d'un diagnostique. Les patients sont donc prit en charge et un programme d'activité physique leur est offert afin d'optimiser leur condition physique, qui a des bénéfices énormes sur la santé mentale et physique. Ça permet à ces gens de réduire leur stress et de rencontrer des gens qui sont, ou pas, dans la même situation qu'eux. Daniel : Pouvez-vous nous parler de vos recherches sur les immunosupprimés? Isabelle : Absolument! Le tout s'appelle Projet Laurent. Laurent est un garçon qui a subit une double greffe du foie et qui est immunosupprimé. Il a plusieurs chiens et chats et ils est très près de ceux-ci. Or, avec sa maladie, on lui a conseillé de se départir de ses compagnons par risques de transmissions de maladies, les zoonoses par exemple. Sa maman, qui est également vétérinaire, était un peu sceptique à l'idée et a décidé de se renseigner : le Projet Laurent est né! Nous sommes donc un groupe de professionnels qui se penchent sur les bénéfices des animaux de compagnies, les habitudes de vie, la santé mentale, vs les risques de zoonoses. Pour l'instant, on pense et on souhaite que les bénéfices dépassent les risques. Si on se tourne du côté de la Covid, on a voulu documenter l'impact du virus sur la santé mentale des gens immunosupprimés, mais également sur les gens avec des animaux de compagnie. On observe que ces derniers ont beaucoup moins diminués leur pratique d'activité physique pendant la Covid. C'est donc super intéressant de savoir que les animaux de compagnie ont été protecteurs au niveau de la santé mentale et des saines habitudes de vie. Daniel : Sachant que vous êtes également épidémiologiste, quel est votre opinion sur les mesures reliées à l'activité physique qui ont été prises pendant la Covid (la fermeture des gym, l'arrêt des sports, etc.). Isabelle : Il est difficile de se prononcer puisqu'on pouvait uniquement évaluer l'impact des mesures prises après coup, selon l'évolution de la Covid. Chose certaine, je pense qu'on a compris un peu trop tardivement l'importance du sports et de l'activité physique en contexte de pandémie : c'est malheureusement devenu une priorité tardivement. Pour les salles de musculation, c'est très sensible comme sujet. À mon avis, les espaces fermés et très peu controlés justifiaient les mesures du gouvernement. Je crois par contre qu'on aurait du développer des initiatives beaucoup plus importantes qui auraient permis la pratique d'activité physique dans des contextes plus sécuritaires. Se ré-approprier nos espaces verts, ou encore utiliser les cours d'école, par exemple. Daniel : En terminant, comment peut-on suivre vos projets? Isabelle : Pour les gens qui sont intéressés par le volet recherches, je vous invite à faire un tour sur ma page Facebook qui exposent une foule de projets de recherches effectués par mes élèves ainsi que par moi.