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Au Gondwana, il y a eu une guerre que tout le monde fait semblant de ne pas voir. Rediffusion du 22 avril 2024.
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On ne le dira jamais assez, le ministre des mots qui énervent les gens est indispensable au Gondwana. Rediffusion du 13 janvier 2025.
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Au Gondwana il y a un candidat plus important que tous les autres. Rediffusion du 21 janvier 2025
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« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es ». C'est une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde, ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. Aujourd'hui, direction la Centrafrique, à la découverte du Ngbaba, un sport traditionnel très pratiqué dans le pays. Le Ngbaba en langue locale Sango est un mélange de golf, du tennis ou encore de baseball. Il se joue avec deux équipes qui s'affrontent sur un terrain plat en frappant un palet en caoutchouc avec des bâtons pour marquer le but. Aujourd'hui, il n'existe pas de fédération de Ngbaba en Centrafrique et ce jeu se pratique de manière artisanale avec des joueurs capables de transformer des objets recyclés ou des matériaux du quotidien pour pratiquer ce sport traditionnel. Reportage de Rolf Steve Domia-leu. Après avoir recyclé des objets dans les quartiers, un groupe de joueurs de Ngbaba se rassemblent à l'ombre d'un teck sur le terrain de l'université de Bangui. Avec application, chacun fabrique ses propres équipements à base d'objets collectés : babouches, bâtons, caoutchoucs et même de la farine de manioc pour délimiter le terrain. Bernardine Terrach est à pied d'œuvre : « On n'a pas besoin de déployer beaucoup d'efforts pour avoir les équipements. Il suffit seulement de couper les branches d'arbres. On utilise un couteau ou une machette pour découper les branches. On peut même ramasser les bâtons par terre lorsqu'ils traînent. Il n'y a pas de bâtons spécifiques pour pouvoir jouer le Ngbaba avec. Il suffit de choisir les branches d'arbres qui sont solides. Nous fabriquons le palet à base des tapettes qu'on peut recycler, découper en rondelles. » Aujourd'hui, le Ngbaba est un sport traditionnel uniquement pratiqué en Centrafrique. Sonek Langaté est organisateur de tournois. Grâce à ses recherches auprès d'historiens et de sociologues, il a compris l'essence du jeu : « Ce jeu était à l'époque un rite d'initiation avec des valeurs de l'inclusivité et de solidarité. Lorsqu'on lance le palet, on ne sait pas qui viendra jouer. Il suffit d'avoir ton bâton, tu rentres et tu joues avec tout le monde. À l'époque, ces rites consistaient à mettre les gens ensemble, pour pouvoir développer une forme de solidarité mécanique dans notre société. » Avoir une fédération de Ngbaba Le Ngbaba est un jeu très physique qui nécessite aussi de la concentration et de l'intelligence. Debout à côté du terrain, David Louisant, l'un des joueurs, se prépare à faire son entrée : « C'est un jeu qui se pratique sur un terrain, un peu comme le football. Sauf qu'on ne le joue pas sur des gazons. Il faut un terrain en terre battue. On divise le terrain en deux, séparé par une ligne blanche. Et chaque équipe doit défendre son côté. Lorsqu'on lance le Ngbaba, ou le palet, tu dois tout faire pour que ça ne tombe pas dans ton camp. Tu dois faire de ton mieux pour le ramener dans le Camp adverse. Si ça tombe de ton côté, ça veut dire qu'on t'a marqué d'un point. » À chaque mouvement, course et frappe, la poussière envahit les lieux. À défaut d'une fédération, chaque arrondissement de Bangui dispose d'une association qui organise des rencontres inter-quartiers. Pour Sonek Langaté, il est temps de professionnaliser ce jeu : « On espère que nous aurons la fédération de Ngbaba cette année. Le vœu pieux que nous avons, c'est de faire en sorte que le Ngbaba soit considéré comme une discipline sportive à part entière pour essayer de pérenniser notre culture et traditions. C'est très important en termes de survie de notre culture. » Selon les historiens, le Ngbaba existait déjà à l'époque de l'Oubangui Chari, avant l'indépendance en 1960. Peut-il s'exporter à l'international ? Aujourd'hui, c'est le rêve de tous les joueurs.
Le centre-ville de Johannesburg en Afrique du Sud, autrefois quartier des affaires animé, est aujourd'hui devenu un lieu énigmatique : le crime a pris de la place avec la présence de gangs et de toutes sortes de trafics, mais c'est toujours un haut lieu de culture. Si depuis la fin de l'apartheid, le secteur économique s'est déplacé vers le nord de la ville, les artistes, eux, sont restés fidèles au centre. On y trouve de nombreuses résidences d'artistes, parfois juste en face d'immeubles squattés. Dans l'August House, les peintres s'inspirent de ce centre-ville abîmé et donnent de l'espoir en mettant l'art en plein cœur de la ville. De notre correspondant à Johannesburg, Pour entrer dans ce grand immeuble du centre-ville. Il faut ouvrir une petite porte en verre. Puis direction l'ascenseur. Premier arrêt dans l'appartement de Shandre, qu'elle occupe depuis un an. « Mon matelas est posé sur le sol. Autour, il y a mes chaussures. Et ici à gauche, c'est ma petite collection de livres avec tous mes romans préférés. Et ça, c'est un mannequin avec ma tenue de diplômé. Parce que je viens tout juste d'obtenir mon diplôme ». Comme une cinquantaine d'artistes, la jeune diplômée de 26 ans habite ici, dans une grande pièce éclairée par le soleil, où les pinceaux côtoient les ustensiles de cuisine. « On a de grandes fenêtres qui donnent sur la ville. Pour moi, c'est important parce que je travaille sur l'identité. En Afrique du Sud, il y a un problème de xénophobie. Et juste en bas de l'immeuble, ici, il y a beaucoup d'immigrés qui travaillent. Très souvent, je vois la police arriver, juste sous mes yeux. Ils viennent pour tout leur confisquer, les légumes, les fruits, tout ce qu'ils ont. C'est trouve ça vraiment inhumain. Ce sont des scènes qui m'inspirent, car c'est un sujet que j'aborde dans mes œuvres. C'est donc important pour moi de vivre ici, pour voir ce qu'y s'y passe. » Le Jazz en peinture vu du Township À chaque nouvel étage, une nouvelle porte dévoile un nouvel univers, comme celui de Kamogelo : un jeune papa, son fils, est d'ailleurs devant la télé ce jour-là. Parce que dans ces appartements, les canapés du salon cohabitent avec les peintures inachevées. « Tout ce qu'il y a au sol, vous pouvez marcher dessus, ne vous inquiétez pas ! Donc juste ici, ce sont mes peintures sur le Jazz. Pour cette série de tableaux, je m'inspire du Township d'où je viens. Là-bas, il y a des anciens qui se réunissent tous les dimanches. Qui apportent leurs collections de disques de jazz. Et qui accompagnent la musique avec leur danse. C'est une pratique qui date de l'époque de l'Apartheid. Et je m'en inspire. » À l'image de cet immeuble dont le loyer d'environ 350 euros par mois, on trouve une dizaine d'immeubles comme celui-ci à Johannesburg. Comme des grandes colocations d'artistes. Tous sont situés en plein centre-ville. « Le rôle d'un artiste, c'est d'inspirer les gens, et de changer l'image que l'on a des choses. Il s'agit de raconter de belles histoires. Dans le centre-ville, oui, il y a de la criminalité ! Mais il y a aussi beaucoup de beauté, et c'est cette beauté que nous devons partager en tant qu'artistes », avance Kamogelo. « Chaque pièce abrite un cœur, avec une histoire unique » Au dernier étage se trouve un groupe d'étudiants internationaux en plein cours de dessin. Melissa est derrière une porte en bois blanche : « En temps normal, c'est plus calme qu'aujourd'hui. Ici, c'est une échappatoire qui me permet de me vider l'esprit. Et les autres artistes vous inspirent, vous encouragent. Je n'avais jamais connu ça auparavant, quand je travaillais dans mon coin. » « Et comment pourriez-vous décrire ce bâtiment en une seule phrase ? » « Je dirais que c'est une sorte de labyrinthe sombre. Et dès que vous ouvrez une porte, vous entrez dans une pièce lumineuse, avec de la couleur et de l'inspiration. C'est magique ! Chaque pièce abrite un cœur, avec une histoire unique », développe Melissa. August House, où la maison Auguste en français, un immeuble de Johannesburg où tous ces artistes inspirés vivent ensemble et font battre, quotidiennement, le cœur de la culture. À lire aussiAfrique du Sud: la foire d'art contemporain veut réinvestir le centre de Johannesburg
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es ». C'est une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde, ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. Aujourd'hui, direction la Centrafrique, à la découverte du Ngbaba, un sport traditionnel très pratiqué dans le pays. Le Ngbaba en langue locale Sango est un mélange de golf, du tennis ou encore de baseball. Il se joue avec deux équipes qui s'affrontent sur un terrain plat en frappant un palet en caoutchouc avec des bâtons pour marquer le but. Aujourd'hui, il n'existe pas de fédération de Ngbaba en Centrafrique et ce jeu se pratique de manière artisanale avec des joueurs capables de transformer des objets recyclés ou des matériaux du quotidien pour pratiquer ce sport traditionnel. Reportage de Rolf Steve Domia-leu. Après avoir recyclé des objets dans les quartiers, un groupe de joueurs de Ngbaba se rassemblent à l'ombre d'un teck sur le terrain de l'université de Bangui. Avec application, chacun fabrique ses propres équipements à base d'objets collectés : babouches, bâtons, caoutchoucs et même de la farine de manioc pour délimiter le terrain. Bernardine Terrach est à pied d'œuvre : « On n'a pas besoin de déployer beaucoup d'efforts pour avoir les équipements. Il suffit seulement de couper les branches d'arbres. On utilise un couteau ou une machette pour découper les branches. On peut même ramasser les bâtons par terre lorsqu'ils traînent. Il n'y a pas de bâtons spécifiques pour pouvoir jouer le Ngbaba avec. Il suffit de choisir les branches d'arbres qui sont solides. Nous fabriquons le palet à base des tapettes qu'on peut recycler, découper en rondelles. » Aujourd'hui, le Ngbaba est un sport traditionnel uniquement pratiqué en Centrafrique. Sonek Langaté est organisateur de tournois. Grâce à ses recherches auprès d'historiens et de sociologues, il a compris l'essence du jeu : « Ce jeu était à l'époque un rite d'initiation avec des valeurs de l'inclusivité et de solidarité. Lorsqu'on lance le palet, on ne sait pas qui viendra jouer. Il suffit d'avoir ton bâton, tu rentres et tu joues avec tout le monde. À l'époque, ces rites consistaient à mettre les gens ensemble, pour pouvoir développer une forme de solidarité mécanique dans notre société. » Avoir une fédération de Ngbaba Le Ngbaba est un jeu très physique qui nécessite aussi de la concentration et de l'intelligence. Debout à côté du terrain, David Louisant, l'un des joueurs, se prépare à faire son entrée : « C'est un jeu qui se pratique sur un terrain, un peu comme le football. Sauf qu'on ne le joue pas sur des gazons. Il faut un terrain en terre battue. On divise le terrain en deux, séparé par une ligne blanche. Et chaque équipe doit défendre son côté. Lorsqu'on lance le Ngbaba, ou le palet, tu dois tout faire pour que ça ne tombe pas dans ton camp. Tu dois faire de ton mieux pour le ramener dans le Camp adverse. Si ça tombe de ton côté, ça veut dire qu'on t'a marqué d'un point. » À chaque mouvement, course et frappe, la poussière envahit les lieux. À défaut d'une fédération, chaque arrondissement de Bangui dispose d'une association qui organise des rencontres inter-quartiers. Pour Sonek Langaté, il est temps de professionnaliser ce jeu : « On espère que nous aurons la fédération de Ngbaba cette année. Le vœu pieux que nous avons, c'est de faire en sorte que le Ngbaba soit considéré comme une discipline sportive à part entière pour essayer de pérenniser notre culture et traditions. C'est très important en termes de survie de notre culture. » Selon les historiens, le Ngbaba existait déjà à l'époque de l'Oubangui Chari, avant l'indépendance en 1960. Peut-il s'exporter à l'international ? Aujourd'hui, c'est le rêve de tous les joueurs.
Le centre-ville de Johannesburg en Afrique du Sud, autrefois quartier des affaires animé, est aujourd'hui devenu un lieu énigmatique : le crime a pris de la place avec la présence de gangs et de toutes sortes de trafics, mais c'est toujours un haut lieu de culture. Si depuis la fin de l'apartheid, le secteur économique s'est déplacé vers le nord de la ville, les artistes, eux, sont restés fidèles au centre. On y trouve de nombreuses résidences d'artistes, parfois juste en face d'immeubles squattés. Dans l'August House, les peintres s'inspirent de ce centre-ville abîmé et donnent de l'espoir en mettant l'art en plein cœur de la ville. De notre correspondant à Johannesburg, Pour entrer dans ce grand immeuble du centre-ville. Il faut ouvrir une petite porte en verre. Puis direction l'ascenseur. Premier arrêt dans l'appartement de Shandre, qu'elle occupe depuis un an. « Mon matelas est posé sur le sol. Autour, il y a mes chaussures. Et ici à gauche, c'est ma petite collection de livres avec tous mes romans préférés. Et ça, c'est un mannequin avec ma tenue de diplômé. Parce que je viens tout juste d'obtenir mon diplôme ». Comme une cinquantaine d'artistes, la jeune diplômée de 26 ans habite ici, dans une grande pièce éclairée par le soleil, où les pinceaux côtoient les ustensiles de cuisine. « On a de grandes fenêtres qui donnent sur la ville. Pour moi, c'est important parce que je travaille sur l'identité. En Afrique du Sud, il y a un problème de xénophobie. Et juste en bas de l'immeuble, ici, il y a beaucoup d'immigrés qui travaillent. Très souvent, je vois la police arriver, juste sous mes yeux. Ils viennent pour tout leur confisquer, les légumes, les fruits, tout ce qu'ils ont. C'est trouve ça vraiment inhumain. Ce sont des scènes qui m'inspirent, car c'est un sujet que j'aborde dans mes œuvres. C'est donc important pour moi de vivre ici, pour voir ce qu'y s'y passe. » Le Jazz en peinture vu du Township À chaque nouvel étage, une nouvelle porte dévoile un nouvel univers, comme celui de Kamogelo : un jeune papa, son fils, est d'ailleurs devant la télé ce jour-là. Parce que dans ces appartements, les canapés du salon cohabitent avec les peintures inachevées. « Tout ce qu'il y a au sol, vous pouvez marcher dessus, ne vous inquiétez pas ! Donc juste ici, ce sont mes peintures sur le Jazz. Pour cette série de tableaux, je m'inspire du Township d'où je viens. Là-bas, il y a des anciens qui se réunissent tous les dimanches. Qui apportent leurs collections de disques de jazz. Et qui accompagnent la musique avec leur danse. C'est une pratique qui date de l'époque de l'Apartheid. Et je m'en inspire. » À l'image de cet immeuble dont le loyer d'environ 350 euros par mois, on trouve une dizaine d'immeubles comme celui-ci à Johannesburg. Comme des grandes colocations d'artistes. Tous sont situés en plein centre-ville. « Le rôle d'un artiste, c'est d'inspirer les gens, et de changer l'image que l'on a des choses. Il s'agit de raconter de belles histoires. Dans le centre-ville, oui, il y a de la criminalité ! Mais il y a aussi beaucoup de beauté, et c'est cette beauté que nous devons partager en tant qu'artistes », avance Kamogelo. « Chaque pièce abrite un cœur, avec une histoire unique » Au dernier étage se trouve un groupe d'étudiants internationaux en plein cours de dessin. Melissa est derrière une porte en bois blanche : « En temps normal, c'est plus calme qu'aujourd'hui. Ici, c'est une échappatoire qui me permet de me vider l'esprit. Et les autres artistes vous inspirent, vous encouragent. Je n'avais jamais connu ça auparavant, quand je travaillais dans mon coin. » « Et comment pourriez-vous décrire ce bâtiment en une seule phrase ? » « Je dirais que c'est une sorte de labyrinthe sombre. Et dès que vous ouvrez une porte, vous entrez dans une pièce lumineuse, avec de la couleur et de l'inspiration. C'est magique ! Chaque pièce abrite un cœur, avec une histoire unique », développe Melissa. August House, où la maison Auguste en français, un immeuble de Johannesburg où tous ces artistes inspirés vivent ensemble et font battre, quotidiennement, le cœur de la culture. À lire aussiAfrique du Sud: la foire d'art contemporain veut réinvestir le centre de Johannesburg
Derrière Président-Fondateur, il y a toujours Président-Fondateur… Rediffusion du 14 mars 2024.
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Au Gondwana, il ne faut pas voir des bandes organisées partout. Rediffusion du 29 avril 2024.
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Au Gondwana, tout le monde veut faire de la politique. Rediffusion du 8 avril 2024.
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Pour comprendre le Gondwana, il faut prendre de la hauteur. Rediffusion du 30 avril 2024.
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Quand Président-Fondateur ne veut pas qu'on parle de son bilan, il se tourne vers l'opposition... Rediffusion du 21 mars 2024
L'Afrique contre la démocratie, c'est le titre-choc de l'ouvrage du journaliste indépendant Ousmane Ndiaye, qui vient de paraître aux éditions Riveneuve. Dans cet essai vigoureux, l'auteur s'attaque au mythe de l'officier patriote et intègre qui fait un putsch pour sauver son pays. Il répond aussi à ceux qui affirment que la démocratie à l'occidentale n'est pas adaptée aux valeurs africaines. Ousmane Ndiaye, qui a été notamment le rédacteur en chef Afrique de TV5 Monde, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous dites que l'un des arguments les plus forts des régimes putschistes d'Afrique de l'Ouest, c'est l'incapacité des régimes civils à repousser la menace jihadiste. Est-ce que ce n'est pas un bon argument ? Ousmane Ndiaye : C'est un argument cousu de fil blanc. Vous prenez un pays comme le Mali ou le Burkina Faso, mais la réalité c'est que les militaires ont toujours été au cœur de la gouvernance politique. Il n'y a pas eu d'un côté les civils qui gouvernent versus les militaires. Ensuite, deuxième chose, vous prenez un pays comme le Mali. Ça a été plus longtemps dirigé par des militaires que des civils. Vous parlez de ces généraux maliens qui ont passé plus de temps à faire de la politique qu'à faire la guerre. Et vous déconstruisez le mythe des militaires maliens intègres en rappelant qu'il y a dix ans, un général français, Bruno Heluin, a réalisé un audit accablant sur la corruption au sein de l'armée malienne... Il n'y a pas une différence. Il n'y a pas un clivage entre civils et militaires parce qu'on trouve cette constante dans les armées du Sahel. Donc le mythe kaki qui sauve qui est non corrompu, patriote, ça ne tient pas à l'épreuve des faits. Vous dites que, dans ce rapport, il est notamment écrit que l'armée malienne a reçu, à la fin des années 2000, quelque 800 pickups, mais qui ont tous disparu. Les moteurs ont été volés à des fins privées, c'est ça ? Oui, c'était un entretien qu'il m'avait accordé où il parlait de ces pickups qui ont été détournés et vendus. Alors ce que vous appelez le déni de démocratie, qui gagne plusieurs États africains et une partie de la jeunesse africaine, il s'appuie, dites-vous, sur le rejet de la France et non au modèle des démocraties occidentales. Mais de fait, est-ce que le général Mamadi Doumbouya n'a pas raison quand il dit à la tribune des Nations unies que ce modèle de démocratie n'est pas adapté aux valeurs africaines ? Il a tort pour plusieurs raisons. Quand vous prenez le cas de la Guinée, puisqu'on parle de Mamadi Doumbouya, le système de Sékou Touré ne peut pas dire que c'est un système basé sur le modèle occidental. Non ! Et je pense que ce n'était pas un système démocratique, c'était un régime dictatorial. Et puis c'est dangereux, l'idée de dire qu'on va adapter la démocratie aux valeurs africaines parce que ça suppose qu'intrinsèquement les valeurs africaines sont antidémocratiques, ce qui est terrible parce que cela relève d'un préjugé relevant d'une sorte de mépris, d'infériorité. Et puis parce que c'est totalement faux. À écouter aussiLe grand invité Afrique - «Les coups d'État en Afrique rencontrent une certaine audience auprès de la population» Vous écrivez, Ousmane Ndiaye que l'aveuglement anti-occidental est un outil de légitimation des nouvelles dictatures liberticides et sanguinaires du Mali, du Niger, du Burkina et de la Guinée. Mais vous, qui voyagez beaucoup, est-ce que vous pensez que les régimes militaires d'Afrique de l'Ouest sont majoritairement soutenus par les habitants de ces pays ? Il faut se méfier de cet argument de la popularité des régimes militaires. D'abord, dans une dictature, il n'y a pas d'opinion publique et donc c'est très compliqué de mesurer le niveau d'adhésion. Par contre, ce que je trouve populaire, c'est l'aspiration des africains à sortir d'une certaine domination postcoloniale. Ça, c'est une réalité. C'est une lame de fond. Il y a une captation par le discours militaire de ce sentiment légitime et de ce sursaut africain. Une partie de ces coups d'État est une sorte de hold-up sur des mouvements sociaux légitimes. Donc il est là, le coup de génie des nouveaux régimes militaires avec un argument-massue, c'est le rejet de l'Occident et de la France. Et cela marche. Dans votre livre, Ousmane Ndiaye, vous racontez comment les nouveaux dirigeants du Sénégal, notamment le Premier ministre Ousmane Sonko et le député Pastef Guy Marius Sagna soutiennent ouvertement le régime répressif du capitaine Traoré au Burkina Faso alors que l'un des prisonniers politiques les plus connus dans ce pays, maître Guy Hervé Kam, n'est autre que l'avocat d'Ousmane Sonko. Comment expliquez-vous ce que vous appelez ce basculement idéologique à Dakar ? Pour moi, c'est surtout un double standard, notamment dans les mouvements révolutionnaires progressistes de gauche qui considèrent que les standards démocratiques sont variables en fonction des situations. Et la contradiction du Pastef et de ses alliés, c'est que le Pastef s'est battu au Sénégal pour avoir de la liberté d'expression, pour avoir le droit de ne pas être dissous. Et pendant ce temps-là, les mêmes qui se battent, légitiment dans le pays voisin, le Mali ou le Burkina, un régime qui a décidé de dissoudre tous les partis politiques. Et je pense que c'est une des maladies du continent aujourd'hui. Ces doubles standards qui souvent s'expliquent au nom de l'anti-impérialisme. Je ne comprends pas pourquoi tout ce que le Pastef n'accepte pas au Sénégal en termes de restrictions, l'accepte ailleurs. À lire aussiBurkina Faso: l'avocat Guy-Hervé Kam de nouveau placé sous mandat de dépôt
Quand Président-Fondateur ne veut pas qu'on parle de son bilan, il se tourne vers l'opposition... Rediffusion du 21 mars 2024
On poursuit notre série dédiée aux sports traditionnels. On part aujourd'hui pour le Maroc, où une pratique très ancienne continue de déplacer les foules : la tbourida, appelée en français la fantasia. Chevauchant des montures richement harnachées, des cavaliers tout aussi élégants simulent une charge militaire. Elle se termine en apothéose par un tir coordonné de fusils à poudre noire. Des concours de fantasia sont toujours organisés au Maroc pour désigner les meilleures troupes du royaume. L'un d'entre eux s'est tenu récemment à Bouznika, à 40 kilomètres de Rabat. De notre envoyé spécial à Bouznika, Des gradins ont été montés le long d'une piste en terre. C'est là que les troupes de fantasia vont s'affronter à tour de rôle. Bouchta, 65 ans, a fait plus de 300 kilomètres pour assister à cette compétition de tbourida, ainsi qu'on appelle ce sport en dialecte marocain. « C'est devenu un sport très populaire, un spectacle aimé de tous. Normalement, même pour un match de foot, il n'y a pas tout ce public », raconte-t-il. Chapeaux de cowboy ou, plus traditionnels, chapeaux en paille tressée, des personnes de tout âge et de tout milieu social assistent à ces concours où règne une ambiance de fête. « Dans chaque mariage, on amenait des chevaux avant. S'il n'y en avait pas, les gens étaient tout simplement moins nombreux à venir. La tbourida, c'est la colonne vertébrale de chaque grande occasion, comme les circoncisions, les fêtes religieuses », détaille Bouchta. Le coup d'envoi de la compétition est donné. Un premier passage conclu par les premiers tirs de fusils à poudre noire. La détonation fait vibrer les corps. La fantasia est un spectacle très codifié. Les gestes des cavaliers doivent être synchrones. Chaque passage est évalué par un jury installé en bout de piste. « Quoi qu'il arrive, tu ne peux pas t'arrêter. C'est une addiction. Tu ressens beaucoup de choses pendant ces concours de tbourida, de la fierté pour toi-même, pour la troupe. C'est un sentiment indescriptible. Mais il y a toujours de la peur, ça, c'est nécessaire. Quand tu pars à la guerre, il y a forcément de la peur et du stress », confie Simohammed, qui pratique ce sport depuis qu'il a sept ans. Il en a 40 aujourd'hui. Mais la fantasia, selon ce dernier, c'est aussi beaucoup d'amour : « Chez les gens passionnés de tbourida, la relation avec le cheval est plus importante encore que la relation qu'ils entretiennent avec leurs enfants. Ils doivent passer du temps avec leur animal, faire son entretien. C'est une relation divine… » Les cavaliers ne font ça que pour la beauté du geste. On ne gagne pas encore sa vie, au Maroc, grâce à la tbourida. À lire aussiMort du footballeur Ahmed Faras, ex-capitaine et légende du Maroc
Ces derniers jours, la démocratie n'a pas bonne presse au Gondwana... Rediffusion du 22 février 2024.
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Au Gondwana, le désordre profite toujours à certains petits malins… Rediffusion du 26 février 2024
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Un chasse-mouches en queue de lion devenu l'un des symboles les plus marquants du pouvoir de Kamuzu Banda. Médecin formé en Occident, le père de l'indépendance du Malawi cultivait pourtant l'image d'un chef profondément enraciné dans les traditions locales. Un nationaliste culturel assumé, qui n'apparaissait jamais sans cet accessoire singulier - à la fois outil cérémoniel, signe d'autorité et instrument de mise en scène politique. Il le brandissait partout. Lors des cérémonies officielles, des rassemblements politiques, ou même à sa descente d'avion… Le fouet à queue de lion ne quittait jamais Hastings Kamuzu Banda. À l'image de son costume trois-pièces à l'anglaise ou de son chapeau homburg, porté à la manière d'un Winston Churchill, cet accessoire faisait partie intégrante de sa silhouette présidentielle. Le chercheur Chikondi Chidzanja de l'université de Stellenbosch s'en souvient : « Lorsqu'il se rendait au palais, il était dans une voiture décapotable et agitait son fouet à queue de lion. Pour nous, enfants des écoles, c'était un moment d'excitation. On répétait : “Aujourd'hui, on va voir Kamuzu Banda !” » Mais ce n'était pas un geste improvisé, souligne l'historien John Lwanda : « La main droite partait vers la gauche, puis vers le haut, puis vers la droite… Ce n'était pas un geste lancé au hasard, comme tu ferais lors d'un match de foot ». Le fouet servait aussi à projeter l'image d'un libérateur, explique Chrispin Mphande, enseignant à l'université de Mzuzu : « On l'appelait le Lion du Malawi. Certains allaient jusqu'à le voir comme un Messie, surtout après sa nomination à vie dans les années 1970. Le fouet symbolisait ce pouvoir : celui de l'homme qui a vaincu le colon et libéré le pays ». À lire aussiOù en est le Malawi 60 ans après son indépendance? Un symbole de pouvoir, mais aussi d'identité. Formé aux États-Unis et au Royaume-Uni, Kamuzu Banda voulait paraître comme un dirigeant enraciné dans les traditions africaines. Chikondi Chidzanja : « Kamuzu, il avait étudié en Occident, mais pour ne pas être perçu comme un étranger, il devait aussi incarner l'Africain. Alors le fouet est devenu le symbole de cet ancrage culturel ». Dès 1962, l'objet apparaît dans ses mains. Il lui aurait été offert par un autre père de l'indépendance, le Kényan Jomo Kenyatta. Mais sous le régime à parti unique de Kamuzu Banda, nul n'était autorisé à le porter, sauf lui. John Lwanda : « On ne pouvait pas se promener avec un fouet en disant qu'on était guérisseur. On se faisait arrêter ». Aujourd'hui encore, l'objet fascine. Il en aurait existé plusieurs : en poils de buffle, de lion ou de cheval... Mais la dernière version est bien connue, affirme l'historien John Lwanda : « Le dernier fouet était une vraie queue de lion, avec un manche en ivoire ». Cette version a été confiée à l'université de médecine qu'il a fondée, la Kamuzu University of Health Sciences. Elle est encore utilisée lors des remises de diplômes. Un enseignant la passe au-dessus des têtes des jeunes médecins, comme pour balayer l'ignorance, et consacrer leur entrée dans le savoir. Une manière de prolonger, dans le rituel universitaire, la portée symbolique d'un objet devenu emblème du pouvoir.
Pour bien avancer, un pays n'a pas besoin d'hommes forts mais d'institutions fortes. Rediffusion du 19 février 2024.
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Dans le gouvernement gondwanais, il y a un ministre qui a plus de travail que ses collègues. Rediffusion du 1er février 2024.
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Au Gondwana l'imagination est très fertile quand il s'agit de rester au pouvoir. Rediffusion du 6 février 2024.
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Il ne suffit pas d'acquérir des biens mal acquis, il faut savoir comment les conserver. Rediffusion du 24 janvier 2024.
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Au Gondwana, il y a aussi les idéalistes et les réalistes. Mais, dans les réalistes, il y a réalistes et réalistes...
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RFI vous propose de découvrir dix objets de pouvoir qui ont marqué l'histoire du continent africain. Des objets employés par les acteurs politiques pour asseoir leur légitimité et leur autorité. En Centrafrique, le 4 décembre 1977, le président Jean-Bedel Bokassa se couronnait empereur dans le Palais du Couronnement, lieu spécialement construit pour la circonstance. Lors de ce couronnement, un objet précieux a capté tous les regards : le trône. Un objet massif d'environ deux tonnes, fabriqué par le Français Olivier Brice. Il a coûté près de 2,5 millions de dollars, soit 1,5 milliard de francs CFA. Ce trône, lubie du président-empereur, représentait un objet de pouvoir, destiné à frapper les esprits, en Centrafrique et au-delà des frontières. Un groupe de jeunes jouent au basketball dans le Palais des Sports de Bangui, autrefois appelé le Palais du Couronnement. Ce gigantesque gymnase retrace l'histoire de l'empire centrafricain. On y voit non seulement le parquet, les gradins, la salle de presse, mais aussi cet impressionnant écran situé sur l'aile gauche. C'est ici que le trône de l'empereur Jean-Bedel Bokassa a été installé le 4 décembre 1977. L'historien Maurice Guimendego se souvient de ce qu'il a vécu à l'époque : « La forme ressemble à un aigle gigantesque qui déploie ses ailes. L'aigle que l'on voyait représentait un aigle royal, symbole de la force, symbole de la majesté. » L'image de ce trône imposant a marqué à l'époque les 5 000 invités venus des quatre coins du globe : « Dites-vous que vous avez en face un aigle qui déploie ses ailes sur quatre mètres d'envergure et trois mètres de hauteur et puis à l'intérieur, on a creusé une espèce de voûte, une place en structure métallique. Le trône dégage quelque chose d'impressionnant, capable de loger l'empereur dans toute sa majesté. » À lire ou à écouter aussiIl y a 40 ans, la chute de l'empereur Bokassa « Incroyable Bokassa » Direction le sous-sol du Palais des Sports. Après le couronnement, certains objets précieux dont le trône ont été entreposés ici. Les yeux brillants d'émotions, Gabriel, 75 ans, l'un des cuisiniers de l'empereur Bokassa, revoit la vidéo et les photos du trône sur sa tablette : « Ah Bokossa sur son trône, mais quelle splendeur ! J'aime cette image parce qu'on le voit debout pour dire son serment. L'image est très intéressante, car elle nous laisse découvrir l'intérieur du trône en velours rouge, dans le ventre de l'aigle. Incroyable Bokassa ! » Affalé dans un fauteuil en rotin sous sa véranda, Patrice Zemoniako joue de la guitare, en interprétant un morceau des années 1970. Âgé de 80 ans, cet ancien journaliste et maire de Bangui explique que Jean-Bedel Bokassa voulait imiter le trône et le sacre de Napoléon Ier, car il était fasciné par l'empereur français : « Il a conçu son trône et la cérémonie de cette manière pour être le Napoléon de l'Afrique centrale et celui de la République Centrafricaine. C'est comme ça que Bokassa a créé l'armée centrafricaine pour combattre ceux qui s'opposaient à son pays. La philosophie du développement économique, politique, social et culturel de Bokassa doit être un modèle pour nous aujourd'hui. » Après le renversement de Bokassa, en septembre 1979, le sous-sol du palais du couronnement a été vandalisé. Aujourd'hui, il ne reste du trône que l'armature qui est abandonnée sur un terrain vague.
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Si quelqu'un dit qu'il comprend le Gondwana, c'est qu'on le lui a mal expliqué. Rediffusion du 31 janvier 2024.
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En Afrique, il n'y a pas que le Nigeria qui développe l'industrie du cinéma. La Côte d'Ivoire veut aussi se lancer dans une production audiovisuelle ambitieuse. C'est l'enjeu du 3ᵉ SICA, le 3ᵉ Salon international du Contenu Audiovisuel, qui s'ouvre ce jeudi à Abidjan avec 300 professionnels de 25 pays différents. L'un des intervenants n'est autre qu'Alex Berger, le producteur du « Bureau des légendes », la série française de langue française la plus exportée dans le monde. À quand de grandes sociétés de production africaines ? En ligne d'Abidjan, le célèbre producteur français répond à Christophe Boisbouvier. RFI: Alex Berger, c'est la deuxième fois que vous venez au Salon international du contenu audiovisuel à Abidjan. C'est une fidélité au SICA ? Alex Berger : Alors d'abord, je salue l'initiative. Pour la première fois en octobre dernier, je me suis rendu à Abidjan et j'ai pu rencontrer des gens formidables, aussi bien les autorités gouvernementales qui avaient un souhait et une vision intéressante pour justement faire de la Côte d'Ivoire un carrefour ou un hub de production sur l'Afrique de l'Ouest. J'ai trouvé ça très intéressant. En tant que producteur indépendant, nous avons beaucoup de séries et donc, l'année dernière, j'ai pu exposer à beaucoup de gens, des universitaires, des élèves, des producteurs non seulement de la Côte d'Ivoire, mais, de l'ensemble de l'Afrique. Et j'ai trouvé ça franchement extrêmement intéressant. Alors évidemment, beaucoup de gens viennent vous voir pour que vous racontiez comment est arrivé le grand succès du « Bureau des légendes ». J'imagine que vous êtes assailli par plein de jeunes producteurs ivoiriens et de toute l'Afrique qui vous demandent comment on fait, non ? Alors, j'explique quelle était notre ambition, quel était notre processus, quelle était notre exigence. Et j'explique l'absolu incroyable alignement d'étoiles que nous avons eues pour une série française en langue française qui est aujourd'hui le champion de France de l'export dans 120 pays du monde et évidemment la première franchise historique de Canal+. Et au bout de dix ans, puisqu'on a fêté le 27 avril dernier les dix ans du « Bureau des légendes », on est toujours dans le top 10 des émissions, des feuilletons et des séries de Canal+. Donc voilà, entre 95 et 100 millions de vues juste en France. À lire aussiCinéma africain: des productions ivoiriennes en quête de débouchés à Ouagadougou Alors, vous dites votre exigence, ça veut dire qu'avec Éric Rochant, vous avez travaillé et travaillé, notamment sur le narratif, c'est ça ? Évidemment, le génie d'Éric Rochant est d'avoir un muscle particulièrement développé pour trouver le romanesque à l'intérieur d'un univers fait de géopolitique, d'espionnage, de renseignement. Et donc voilà. Est-ce qu'il y a aujourd'hui de jeunes producteurs africains qui ont envie de suivre ce modèle porté par Éric Rochant et vous-même, est-ce qu'il y a des success stories possibles en Afrique centrale, en Afrique de l'Ouest ? Oui, j'en connais. D'abord, je vais mettre de côté le Nigeria qui est déjà un endroit très sophistiqué. Il y a beaucoup de producteurs. C'est le succès de Nollywood, bien sûr ? C'est Nollywood et c'est apprécié. Alors, pour répondre à ce que vous avez dit, ce qui est important pour moi, ça a été de rencontrer des gens comme Alex Ogou, des gens comme Mamane [également chroniqueur à RFI] directement à Abidjan. De voir quel était l'incroyable richesse que pouvaient apporter ces producteurs. Ils sont très talentueux, ils sont en train de faire des choses incroyables. Je n'ai aucune leçon à leur apprendre. En fait, ils sont juste limités parfois par le manque de moyens que les grands diffuseurs et les premiers diffuseurs n'ont pas. Il y a besoin d'un peu plus de formation. Je parlais avec une productrice qui s'appelle Kimberley Azria, qui fait aussi beaucoup de choses, qui m'impressionne beaucoup sur ce qu'elle fait. Elle vient de signer un accord au Bénin pour une nouvelle série. Et donc c'est très excitant, pour un vieux producteur indépendant comme moi, de voir cette richesse et cette jeunesse qui est en train de tout casser. Moi, mon ambition, c'est d'essayer d'aider à créer une ou plusieurs séries avec des producteurs ivoiriens ou d'ailleurs. Mais en tout cas, c'est mon ambition. On me dit Alex Berger que, l'an dernier, lors de votre première visite au SICA, vous avez évoqué la possibilité de créer une version africaine du « Bureau des légendes ». C'est vrai ? Absolument. Nous sommes en train de développer une version localisée, en tout cas en Afrique de l'Ouest, du « Bureau des légendes ». On a écrit un script, on a des gens qui travaillent dessus et c'est n'est pas simple. Parfois la géopolitique va plus vite que nos scénaristes et donc on est obligé d'adapter. Mais en effet, il y a une version qui est en train d'être développée du « Bureau des légendes » et donc voilà. Et qu'on pourra voir d'ici combien de temps ? Alors, j'aimerais pouvoir vous répondre vite. Je pense que ce n'est pas réaliste de dire que ce sera à l'antenne avant 2027. Vous avez déjà le titre ou pas ? « Le bureau secret » ou « Le bureau Afrique ». À lire aussiAudiovisuel en Côte d'Ivoire: des initiatives privées pour pallier le manque de main-d'œuvre
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Dans la Cour de Récré, ce mois de juin n'est pas de tout repos.
Au Gondwana aussi, la lutte anti-terroriste présente plusieurs visages.