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Country in Central Africa

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centrafrique

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Invité Afrique
Présidentielle en Centrafrique: Henri-Marie Dondra veut «améliorer la qualité de vie des Centrafricains»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later May 22, 2025 10:43


En Centrafrique, la présidentielle, c'est en décembre 2025. Et le week-end dernier, le parti Unir, réuni en congrès, a investi l'ancien Premier ministre, Henri-Marie Dondra, pour défendre ses couleurs. Le problème, c'est que deux frères cadets du candidat sont en prison depuis deux mois, et que beaucoup y voient une manœuvre pour affaiblir ce futur adversaire du très probable président-candidat Faustin-Archange Touadéra. En ligne de Bangui, Henri-Marie Dondra, qui a été le Premier ministre du président Touadéra de juin 2021 à février 2022, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi êtes-vous candidat à l'élection présidentielle de décembre prochain ?Henri-Marie Dondra : Il s'agit d'améliorer la qualité de vie des Centrafricains en s'attaquant aux problèmes de gouvernance, en s'attaquant aux problèmes de la jeunesse, du chômage ou encore la sécurité.La croissance économique, c'est aussi le programme du président Faustin-Archange Touadéra. Qu'est-ce qui vous distingue de lui ?Le problème, c'est comment appliquer ou exécuter un programme dans un élan de collégialité. Parce que, quand parfois on arrive à s'enfermer dans un cocon avec certains collaborateurs qui n'en ont pas du tout la qualification, c'est cela qui pose souvent problème. Je voudrais vous rappeler également qu'en 2015, je voulais être candidat et j'avais abandonné mon projet pour suivre le président Touadéra avec qui on a fait un travail, je dirais, remarquable durant son premier quinquennat. Malheureusement, nos rapports devenaient un peu conflictuels à cause des manœuvres ou encore des mauvaises influences de certains de ses collaborateurs. Et c'est ainsi que j'ai démissionné [en février 2022].Vous aviez notamment de mauvaises relations, je crois, avec l'homme d'affaires Sani Yalo ?Écoutez, aujourd'hui, les problèmes que rencontrent ma famille, mes frères qui sont en prison, viennent en partie de lui. Pour ce que nous savons.À lire aussiCentrafrique: Henri-Marie Dondra investi par l'UNIR pour l'élection présidentielleAlors justement, dans la nuit du 19 au 20 mars dernier, vos deux frères cadets, Christian et Eusèbe Dondra, ont été arrêtés à Bangui. Le parquet les soupçonne d'avoir voulu empoisonner le président Touadéra et son conseiller Sani Yalo. Quelle est votre réaction ?Aujourd'hui, la plainte qui a été déposée ne concerne qu'un seul individu. La personne que vous avez citée en dernier, le président apparemment n'est pas concerné par cette affaire.C'est-à-dire que c'est une plainte déposée par l'homme d'affaires Sani Yalo, en fait ?C'est ce qui a été fait, ce qui aujourd'hui n'est plus la même version que celle qui avait été servie au départ. Mais il s'agit d'une affaire qui a été montée de toutes pièces, visant simplement à me déstabiliser. Et je vous assure que l'intelligence malicieuse de mes détracteurs est encore active avec la volonté manifeste de me barrer la route par mon arrestation. En tout cas, de mon côté, je demeure serein et je suis confiant dans la justice de mon pays pour la libération de mes deux frères cadets, c'est-à-dire Christian et Eusèbe.C'est-à-dire que, pour vous, ils n'ont rien à se reprocher ?Ils n'ont rien à se reprocher. Et je pense que la justice saura rendre droit à mes deux frères cadets.À lire aussiCentrafrique: plus d'un millier de personnes manifestent à Bangui contre un 3e mandat du président TouadéraVous n'êtes pas dans le Bloc républicain pour la défense de la constitution, le BRDC, qui a manifesté le 4 avril contre le pouvoir actuel. Est-ce à dire que vous n'êtes pas un opposant ?Mon parti et moi, on a fait le choix d'être ni à gauche ni à droite. Nous avons décidé d'être centriste, c'est-à-dire de nous focaliser sur les aspirations du peuple. Nous pensons que, lorsque le pouvoir pose des actes qui sont louables pour la population, nous avons le devoir d'applaudir. Et si c'est le contraire, nous avons aussi le devoir de critiquer et vice versa, tant du côté du BRDC que du côté du pouvoir. C'est ce qui nous vaut une grande popularité de notre parti auprès de la population.Alors, l'un des grands sujets qui divisent aujourd'hui, c'est cette nouvelle Constitution de 2023 qui permet au président Touadéra de solliciter un troisième mandat en décembre prochain. Qu'est-ce que vous en pensez ?Je pense qu'aujourd'hui, il serait très difficile de ne pas l'accepter. Ceci dit, il existe des dispositions conflictogènes sur des questions telles que la centrafricanité d'origine, l'interdiction qui est faite aux binationaux d'occuper de hautes fonctions et l'ouverture à une présidence à vie. Donc moi je pense qu'il faut justement en discuter, avoir le courage d'en discuter pour en faire un toilettage.Sur le partenariat sécuritaire avec la Russie, qui fonctionne depuis bientôt sept ans, vous en pensez quoi ?Sur ce partenariat, cela ne me pose pas de problème, puisque, lors de l'attaque de 2020, la Fédération de Russie a aidé le gouvernement à pacifier les zones d'insécurité. Alors moi personnellement, je pense qu'il faut travailler avec tous les pays, diversifier le partenariat, notamment avec la Russie, la France, les Etats-Unis. L'essentiel, c'est que nous arrivons à préserver les intérêts de mon pays. Je sais qu'effectivement il y a ces conflits entre l'Occident et l'Est, mais j'avoue qu'effectivement, les rapports traditionnels que nous avons avec l'Occident doivent demeurer afin que nous puissions connaître un développement qui soit harmonieux.

Afrique Économie
Cameroun: à Garoua, la réhabilitation du port fluvial vivement souhaitée

Afrique Économie

Play Episode Listen Later May 18, 2025 2:32


Établi en 1935, le port fluvial de Garoua, situé dans la capitale du Nord Cameroun, permet le transport de marchandises sur la Benoue vers le Nigeria notamment. Il pourrait également être une plateforme de commerce pour les pays sans façade maritime de la région. Cependant, l'ancienneté des infrastructures empêche le développement du trafic. Un projet de réhabilitation a été lancé par le président Paul Biya en 2021, mais depuis le chantier peine à avancer. De notre envoyée spéciale de retour de Garoua,Sur le quai, des manutentionnaires déchargent d'énormes sacs de graines de coton de plus de 60 kg et les empilent sur une pirogue à moteur. « C'est plus avantageux. Par voie fluviale, je peux transporter de plus grosses quantités et en matière de sécurité c'est mieux. Par la route, il y a beaucoup de tracasseries et ce n'est pas aussi fluide », explique Al Hadji Issa, le commerçant qui gère cette cargaison. Mais cet exportateur fait figure d'exception en cette saison sèche. « Aujourd'hui, il y a un semblant d'activité, il y a deux camions qui déchargent les grains de coton à destination de Garoua pour le Nigeria. Ce n'est pas tous les jours, surtout en saison sèche, souligne Abbassi Ben, le régisseur du port fluvial de Garoua. Cela fait pratiquement trois semaines qu'il n'y avait pas d'activité. En saison sèche, le port n'est quasiment pas pour dire mort, mais au ralenti. »Les infrastructures du port sont vétustes, aucune grue ou équipement pour le déchargement. Le régisseur espère beaucoup des projets qui entourent la réhabilitation du port : « C'est notre espoir. Si et seulement si ce projet de réhabilitation a lieu vraiment, ce sera un bienfait non seulement pour la ville de Garoua mais aussi pour la sous-région. Cela doit d'abord rebooster les recettes de la ville et de l'État camerounais grâce aux droits de douane, aux droits de quai. Cela doit faire en sorte que les activités de nos businessmen soient pluies fluides. Pas seulement ceux du Cameroun, mais aussi du Nigeria, du Tchad et de la Centrafrique. »En saison des pluies, le Nord Cameroun est majoritairement approvisionné grâce au Nigeria voisin. « Ce qui vient du Nigeria, ce sont beaucoup les denrées alimentaires, c'est-à-dire les cartons de biscuits, de jus et consorts et les produits des constructions comme les carreaux, le ciment, détaille-t-il. Sans le Nigeria, à dire vrai, le Nord Cameroun n'existerait pas. »La réhabilitation du port est également vivement souhaitée par la communauté urbaine officiellement en charge de sa gestion. « Il y a trop de sable, il faut draguer le port. Les études de faisabilité ont été faites, elles sont déjà bouclées, affirme Noivouna Hakassou, deuxième adjoint au maire de la ville de Garoua. Mais on attend le financement. On a l'expertise du directeur du port de Douala qui est venu. On attend maintenant les financements. » Le coût des travaux a été évalué en 2022 à 16 milliards de FCFA, soit plus de 24 millions d'euros.À lire aussiÀ Garoua, le yaourt produit localement, le pari gagnant de «Botte Kossam»

Vlan!
#350 Un reporter de guerre vous dévoile l'enfer des massacres de masse avec Laurent Larcher (partie 1)

Vlan!

Play Episode Listen Later May 13, 2025 41:46


Laurent Larcher, grand reporter à La Croix, spécialiste des conflits africains, est l'invité de cet épisode puissant.Je sais bien qu'on n'a pas envie de regarder les massacres de masse et qu'on préfère regarder ailleurs mais vous allez voir que cet épisode va vous permettre avec douceur et lucidité de mieux comprendre un phénomène qu'on arrive pas à saisir autrement.Laurent est également l'auteur du livre La fureur et l'extase, dans lequel il interroge notre rapport collectif à la violence de masse.J'ai reçu Laurent avec une émotion particulière, parce que son regard, affûté par des années de terrain — Rwanda, Soudan, Centrafrique — vient interroger en profondeur ce que nous voyons, ou plutôt, ce que nous choisissons de ne pas voir.Dans cet épisode, nous parlons de l'horreur brute, des massacres de masse dont les victimes deviennent des chiffres, vidées de leur humanité. Pourquoi certains conflits sont-ils invisibles alors qu'ils comptent des centaines de milliers de morts ? Pourquoi cette indifférence crasse quand les victimes sont africaines ? Quel rôle jouent les médias, les réseaux sociaux, ou notre propre confort intellectuel dans ce mécanisme d'abstraction ?J'ai questionné Laurent sur le processus qui mène des citoyens ordinaires à participer à l'indicible. Il m'a parlé du plaisir, parfois de la joie qu'ont certains à tuer, une idée dérangeante mais nécessaire à regarder en face. Nous avons aussi parlé du colonialisme, de la manière dont notre regard est encore structuré par un imaginaire de domination, inconscient mais puissant.C'est un épisode intense, qui dérange, mais que je crois essentiel. Il ne s'agit pas de se flageller, mais de comprendre que ce que nous choisissons de voir — ou non — a un impact direct sur les vies humaines. Je vous invite à l'écouter avec attention, à rester avec l'inconfort, et à vous interroger.5 citations marquantes"Plus le nombre est important, moins on en prend la mesure.""Ce qu'on reproche à Hitler, c'est d'avoir traité les Français comme les Français ont traité leurs colonies.""Eux, c'est nous. Et nous, c'est eux.""On ne voit pas ce qu'on voit, car notre œil est imprégné de nos représentations.""Ne soyons jamais dans l'abstrait : chaque victime mérite un nom, une histoire."10 questions structurées posées dans l'interviewQu'est-ce qui vous a donné la force ou l'envie d'écrire ce livre ?Pourquoi certains massacres attirent-ils toute notre attention, quand d'autres sombrent dans l'indifférence ?Comment peut-on encore humaniser des dizaines de milliers de morts ?Pourquoi les conflits en Afrique reçoivent-ils si peu d'attention médiatique en France ?Est-ce que cette indifférence relève d'un racisme structurel ?Qu'est-ce que ces violences disent de nous, en tant qu'humains ?Quel est le processus psychologique qui pousse des individus ordinaires à devenir des bourreaux ?Comment avez-vous, en tant qu'homme, survécu à tant d'atrocités ?Que peut-on faire, à notre niveau, face à cette violence ?Pourquoi devient-on reporter de guerre ?Timestamps clés pour YouTube00:00 – Introduction par Grégory : comprendre la violence de masse02:00 – Pourquoi Laurent Larcher a écrit La fureur et l'extase07:00 – Abstraction des chiffres, perte d'humanité09:30 – Invisibilisation des massacres africains12:00 – "C'est ça, l'Afrique" : le racisme insidieux dans notre perception17:00 – Le plaisir de tuer, expérience de lynchage22:30 – Le rôle des médias et la désinhibition28:00 – La nuance, ce luxe disparu34:00 – Ce que l'imaginaire colonial nous empêche de voir46:00 – Hommage à Camille Lepage et l'engagement personnel52:00 – Que peut-on faire, concrètement ? Suggestion d'autres épisodes à écouter : #321 (partie 1) Israël-Palestine : Comprendre et décrypter le conflit avec Vincent Lemire (https://audmns.com/FvEjGWR) #159 Casser les idées préconçues sur le continent Africain avec Odile Goerg (https://audmns.com/hXljCUx) #312 Les défis géopolitiques d'un monde hors de contrôle avec Thomas Gomart (https://audmns.com/jscnrns)Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Vlan!
#350 Un reporter de guerre vous dévoile l'enfer des massacres de masse avec Laurent Larcher (partie 2)

Vlan!

Play Episode Listen Later May 13, 2025 37:56


Laurent Larcher, grand reporter à La Croix, spécialiste des conflits africains, est l'invité de cet épisode puissant.Je sais bien qu'on n'a pas envie de regarder les massacres de masse et qu'on préfère regarder ailleurs mais vous allez voir que cet épisode va vous permettre avec douceur et lucidité de mieux comprendre un phénomène qu'on arrive pas à saisir autrement.Laurent est également l'auteur du livre La fureur et l'extase, dans lequel il interroge notre rapport collectif à la violence de masse.J'ai reçu Laurent avec une émotion particulière, parce que son regard, affûté par des années de terrain — Rwanda, Soudan, Centrafrique — vient interroger en profondeur ce que nous voyons, ou plutôt, ce que nous choisissons de ne pas voir.Dans cet épisode, nous parlons de l'horreur brute, des massacres de masse dont les victimes deviennent des chiffres, vidées de leur humanité. Pourquoi certains conflits sont-ils invisibles alors qu'ils comptent des centaines de milliers de morts ? Pourquoi cette indifférence crasse quand les victimes sont africaines ? Quel rôle jouent les médias, les réseaux sociaux, ou notre propre confort intellectuel dans ce mécanisme d'abstraction ?J'ai questionné Laurent sur le processus qui mène des citoyens ordinaires à participer à l'indicible. Il m'a parlé du plaisir, parfois de la joie qu'ont certains à tuer, une idée dérangeante mais nécessaire à regarder en face. Nous avons aussi parlé du colonialisme, de la manière dont notre regard est encore structuré par un imaginaire de domination, inconscient mais puissant.C'est un épisode intense, qui dérange, mais que je crois essentiel. Il ne s'agit pas de se flageller, mais de comprendre que ce que nous choisissons de voir — ou non — a un impact direct sur les vies humaines. Je vous invite à l'écouter avec attention, à rester avec l'inconfort, et à vous interroger.5 citations marquantes"Plus le nombre est important, moins on en prend la mesure.""Ce qu'on reproche à Hitler, c'est d'avoir traité les Français comme les Français ont traité leurs colonies.""Eux, c'est nous. Et nous, c'est eux.""On ne voit pas ce qu'on voit, car notre œil est imprégné de nos représentations.""Ne soyons jamais dans l'abstrait : chaque victime mérite un nom, une histoire."10 questions structurées posées dans l'interviewQu'est-ce qui vous a donné la force ou l'envie d'écrire ce livre ?Pourquoi certains massacres attirent-ils toute notre attention, quand d'autres sombrent dans l'indifférence ?Comment peut-on encore humaniser des dizaines de milliers de morts ?Pourquoi les conflits en Afrique reçoivent-ils si peu d'attention médiatique en France ?Est-ce que cette indifférence relève d'un racisme structurel ?Qu'est-ce que ces violences disent de nous, en tant qu'humains ?Quel est le processus psychologique qui pousse des individus ordinaires à devenir des bourreaux ?Comment avez-vous, en tant qu'homme, survécu à tant d'atrocités ?Que peut-on faire, à notre niveau, face à cette violence ?Pourquoi devient-on reporter de guerre ?Timestamps clés pour YouTube00:00 – Introduction par Grégory : comprendre la violence de masse02:00 – Pourquoi Laurent Larcher a écrit La fureur et l'extase07:00 – Abstraction des chiffres, perte d'humanité09:30 – Invisibilisation des massacres africains12:00 – "C'est ça, l'Afrique" : le racisme insidieux dans notre perception17:00 – Le plaisir de tuer, expérience de lynchage22:30 – Le rôle des médias et la désinhibition28:00 – La nuance, ce luxe disparu34:00 – Ce que l'imaginaire colonial nous empêche de voir46:00 – Hommage à Camille Lepage et l'engagement personnel52:00 – Que peut-on faire, concrètement ?Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Reportage Afrique
RCA/RDC: Bangui et Zongo et les échanges commerciaux de ces villes jumelles [3/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later May 13, 2025 2:26


Collées l'une à l'autre, traversées par une rivière, l'Oubangui, et séparées par une frontière, Zongo la congolaise est située en face de la capitale centrafricaine Bangui. Ces deux villes sont naturellement liées par l'histoire, la culture mais aussi très dépendantes économiquement l'une de l'autre. Bangui dépend de Zongo en produits agricoles et Zongo dépend de Bangui en produits manufacturés. Tous les jours, les commerçants des deux villes font des traversées en pirogue pour s'approvisionner dans une ambiance de fraternité. Et pour renforcer ce lien, un accord de jumelage a été signé entre les deux villes en 2021. De notre correspondant à Bangui,Un arc-en-ciel apparaît dans le ciel alors que la pluie se pointe à l'horizon. Quelques débrouillards qui occupent la berge, se précipitent pour décharger une pirogue en bois de couleur rouge qui vient d'accoster. Debout à l'extrémité de la pirogue, Gérard, un piroguier de 34 ans, donne quelques coups de pagaies pour stabiliser le canoë : « On fait la course tous les jours. Avec mon équipe, nous effectuons une dizaine de tours entre les deux villes. Là, je ramène des commerçants d'ici qui étaient de l'autre côté pour acheter des fruits et légumes. »Sur la berge, une dizaine de pirogues et baleinières sont accrochées à des chaînes. Devant chaque embarcation, piroguiers et passagers discutent. Les chargeurs font monter des casiers de boissons, des cartons de beurre, sucre, lait, huile ou encore des savons. Sourire aux lèvres, Adeline, propriétaire d'un magasin à Bangui, est sur le point d'aller vendre ses marchandises à Zongo : « Les produits que nous exportons manquent à Zongo. C'est notre devoir à nous les commerçants d'aller ravitailler cette ville jumelle. Les véhicules et les motos ne peuvent pas y aller donc nous utilisons la pirogue. »« Ce sont des sœurs siamoises »Aux heures de pointes, une embarcation débarque de Zongo. Debout sur le sable, les commerçantes discutent le prix avec les livreurs congolais. « Sur le plan d'huile de palme, c'est Zongo qui ravitaille l'usine du savon en Centrafrique, pointeRichard Apkiwé, président de la fédération des entreprises du Congo. Par jour, nous exportons plus de mille fûts d'huile de palme à Bangui. Chaque jour, nous envoyons des avocats, des cocos, des mangues, des arachides et des légumes à Bangui. »Dans son bureau, le maire de Zongo Arthur Nguma nous présente le contenu d'un accord de jumelage signé en 2021 entre les deux villes : « La capitale Bangui et la ville de Zongo, ce sont des sœurs siamoises que la rivière Oubangui a séparées. Cet accord consiste donc à favoriser la fraternité. Bientôt, nous allons construire un pont sur la rivière Oubangui, installer deux bacs pour la navette et construire un quai moderne. La construction de ces édifices permettra une large ouverture. Ce jumelage favorise l'intégration de nos deux peuples. »Les villes de Bangui et Zongo ont été respectivement créées en 1889 et 1971. Malgré cet accord de jumelage, certains habitants des deux villes subissent de temps en temps des tracasseries administratives et des raquettes policières de part et d'autre. Nombreux sont ceux qui demandent aujourd'hui le suivi et l'application des textes sur le terrain.À lire aussiÀ Zongo, on prend la pirogue pour aller à l'école [1/3]À lire aussiRCA/RDC: Bangui et Zongo, la culture en partage pour ces villes jumelles [2/3]

Appels sur l'actualité
[Vos questions] France : réinséré depuis une décennie, un ancien détenu somalien visé par une OQTF

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later May 12, 2025 19:30


Les experts et journalistes de RFI répondent aussi à vos questions sur une invasion de criquets pèlerins en Afrique du Nord, la reprise des violences au sud-est de la Centrafrique et la Russie dans les compétitions sportives internationales. France : réinséré depuis une décennie, un ancien détenu somalien visé par une OQTF En France, Mahmoud Abdi Mohamed, un ancien pirate somalien installé en Bretagne, est menacé d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Comment expliquer cette demande malgré une réinsertion réussie depuis maintenant dix ans ? Une saisie du tribunal administratif a été engagée. A-t-il des chances d'obtenir gain de cause devant la justice ?Avec Amélie Beaucour, journaliste au service France de RFI. Afrique du Nord : invasion de criquets pèlerins J'ai lu sur RFI que l'Afrique du Nord est menacée par l'arrivée massive de criquets pèlerins. Est-ce que d'autres régions africaines sont également menacées ? Quels sont les risques de leur présence sur le continent ? Quelles sont les mesures qui peuvent être prises pour éviter l'expansion de ces criquets pèlerins ?Avec Jeanne Richard, journaliste au service environnement-climat de RFI.    Centrafrique : des combattants de la communauté zandé reprennent les armes Le sud-est de la Centrafrique est secoué par de nouvelles violences entre les combattants de la communauté zandé et les mercenaires russes déployés dans la région. Pourquoi l'accord d'intégration des miliciens de la communauté zandé dans l'armée centrafricaine a-t-il échoué ? Comment s'explique ce retournement de situation ?Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI.  Russie : vers un retour dans les compétitions sportives internationales ? Selon Donald Trump, réintégrer la Russie aux compétitions internationales sportives pourrait inciter le Kremlin à arrêter la guerre. Le président américain a-t-il raison en faisant de telles déclarations ? Aujourd'hui, comment se positionne la FIFA concernant un potentiel retour des équipes russes sur la scène sportive ?Avec Lukas Aubin, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). Auteur de Géopolitique de la Russie (éditions La Découverte).

Reportage Afrique
RCA/RDC: Bangui et Zongo, la culture en partage pour ces villes jumelles [2/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later May 12, 2025 2:29


RFI vous parle de deux villes collées l'une à l'autre, traversées par une rivière, l'Oubangui et séparées par une frontière. Ces villes sont Zongo la congolaise, située en face de la capitale centrafricaine Bangui. Créée 1971 à l'époque du Maréchal Mobutu, la ville de Zongo compte plus de 130.000 habitants avec une superficie d'environ 450 km². Située dans le Sud-Ubangui, elle se trouve en face de Bangui, capitale de la République centrafricaine, une ville cosmopolite d'environ 1 500 000 habitants. Même si les deux villes sont naturellement séparées par la rivière Oubangui, elles sont très liées sur le plan culturel. Les habitants des deux territoires partagent les mêmes langues et les mêmes modes de vie.  De notre correspondant à Bangui,Des pas de danse rythmés par des balafons et tam-tams pour le bonheur de la foule. Ce matin à l'espace culturel Bon Coin du Pêcheur installé à Zongo, le groupe de danse MAÏMA livre un spectacle hors du commun.Pieds nus, habillements traditionnels, les jeunes danseurs portent des couronnes de plumes, des perles, des coquillages et même des peaux de bêtes. Michel Lobota est le responsable de ce centre culturel. « Chez nous, au Bon Coin du Pêcheur, nous donnons l'opportunité aux deux peuples de partager les activités culturelles telles que des concerts musicaux, des activités, des contes et des théâtres. Et il nous arrive des week-ends, des fois, d'organiser des karaokés, des musiciens qui viennent de Bangui qui viennent jouer au Bon Coin du Pêcheur. Nous donnons aussi nos instruments au groupe folklorique pour faire des productions pour le bien-être de la population de Zongo et de Bangui. »À lire aussiÀ Zongo, on prend la pirogue pour aller à l'école [1/3]« Quand je viens ici, je me sens comme à la maison »Le public regarde avec admiration un joueur de balafon qui se distingue avec sa sonorité traditionnelle. Assis sur un banc localement appelé Balambo, il frappe l'instrument au moyen de deux baguettes recouvertes de caoutchouc. Paulette Belinda qui vient de la République centrafricaine reconnaît la culture des Ngbaka, son groupe ethnique. « Quand je viens ici, je me sens comme à la maison. Nous avons la même culture, les mêmes types de nourritures, de boissons, de religions et on s'habille de la même manière. C'est impressionnant. »Non loin de là, Ismaël Samba, un Centrafricain de trente ans, discute avec ses amis en montrant son doigt avec un large sourire. « Je me suis marié à une habitante d'ici, voici la bague. Tantôt, on est ici, tantôt là-bas. Les riverains qui vivent ici, on les retrouve également de l'autre côté. »Un jumelage culturel et socio-économiqueL'une des particularités qui renforcent les liens entre les deux villes, c'est la langue. De part et d'autre, on parle le français, le lingala et le sango. Blaise Mundemba est chargé de communication à la mairie de Zongo. « Les langues font souvent les forces d'un peuple. Sango, lingala, ça fait la fierté des deux villes. C'est facile pour l'intégration. Parce que le peuple qui quitte Bangui pour Zongo parle Lingala. Le peuple qui quitte Zongo pour Bangui parle sango. »Un accord de jumelage a été signé entre la mairie de Bangui et celle de Zongo en 2021. Cet accord permet aujourd'hui d'encadrer la bonne marche des activités socio-économiques et culturelles.

Reportage Afrique
À Zongo, on prend la pirogue pour aller à l'école [1/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later May 11, 2025 2:23


RFI vous parle de deux villes collées l'une à l'autre, traversées par une rivière (l'Oubangui) et séparées par une frontière. Ces villes sont Zongo, la Congolaise, située en face de la capitale centrafricaine, Bangui. Cette situation crée beaucoup de mouvement à travers le fleuve, notamment pour les scolaires… Créée en 1971, Zongo possède quelques établissements scolaires et universitaires, mais ne dispose pas de toutes les facultés et filières. De nombreux élèves et étudiants traversent donc chaque jour en pirogue pour étudier à Bangui. C'est un parcours du combattant, avec d'interminables allers-retours durant les neuf mois de l'année scolaire. Le soleil se lève sur un fond doré au bord de la rivière Oubangui. Les premières pirogues convergent déjà vers le quai. Une dizaine de personnes se bousculent pour monter dans l'une des embarcations. Sac au dos, Zacharie Bodiko, un étudiant congolais, traverse pour aller étudier dans une université à Bangui.« Nous nous réveillons tous les jours à 5 h pour nous organiser. Mais la frontière s'ouvre officiellement à 7 h 30. Parfois, nous leur demandons une autorisation spéciale pour traverser à 6 h ou 6 h 30 afin d'arriver à l'heure aux cours. En termes de transport, nous payons 5 000 francs CFA chaque jour pour un aller-retour ».À lire aussiCentrafrique: un programme pour offrir une seconde chance scolaire aux jeunes de Berberati [1/3]Traverser pour apprendre, malgré les obstaclesL'un des deux piroguiers met le moteur en marche et le canoë avance à son rythme… La rivière Oubangui, tel un immense tapis scintillant, s'étend devant eux. Cette étudiante navigue chaque jour sur les eaux froides de l'Oubangui pour rejoindre sa classe : « Je m'appelle Milka Soubaye Kamoya, Congolaise. Avec la pirogue à moteur, la traversée dure 5 à 7 minutes. C'est un exercice difficile. Il y a des jours où l'on manque d'argent pour aller en cours, et d'autres où ça va ».Le mauvais temps entraîne régulièrement le naufrage des pirogues dans cette zone. Cet instant de frayeur, Milka le vit depuis trois ans. « S'il pleut, c'est difficile de traverser. Parfois, il arrive qu'il pleuve alors que nous sommes censés avoir cours le matin. Nous sommes bloqués, car les pirogues ne peuvent pas traverser. Nous sommes alors obligés d'être absents. Et parfois, après les cours du soir, s'il pleut, il n'y a pas moyen de rentrer ».On rit, on murmure, mais la peur est bien présenteMalgré les risques, Zacharie est déterminé à terminer ses études. « On nous signale régulièrement des noyades dans la rivière, mais nous sommes obligés de braver la peur. Nous ne nous contentons pas de tous ces risques. Nous nous engageons à 100 % chaque jour. On est déterminés. S'il faut finir le master dans ces conditions, on le fera ».Une fois à la berge, les élèves se précipitent pour descendre, puis chacun utilise un autre moyen de transport pour rejoindre son école. Plusieurs étudiants ayant suivi ce parcours étudient ou travaillent aujourd'hui dans des organismes à Bangui ou en RDC.À lire aussiAfrique: les 16 pays les plus avancés sur l'accès à l'éducation

Sport-Première - La 1ere
Grand entretien: une heure avec Raoul Savoy

Sport-Première - La 1ere

Play Episode Listen Later May 3, 2025 55:13


Raoul Savoy est né il y a 52 ans à Sainte-Croix où il vit toujours. Mais depuis 2002, sa vie se conjugue entre le canton de Vaud et l'Afrique où il a entraîné des équipes de football au Cameroun, au Maroc, En Ethiopie, au Swaziland, en Algérie, en Gambie et en Centrafrique. Il a connu le succès partout où il est passé alors que son travail est ignoré dans son propre pays. Entretien avec un homme passionné et passionnant.

Reportage Afrique
Grâce aux jeux vidéo, Teddy Kossoko raconte l'Afrique autrement et ambitionne de créer des emplois

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later May 1, 2025 2:16


Il a grandi en Centrafrique, traversé les guerres, et choisi de répondre par la créativité. Teddy Kossoko, 30 ans, utilise les jeux vidéo pour raconter l'Afrique autrement. Mais créer ne suffit plus. L'entrepreneur installé à Toulouse poursuit désormais un objectif plus vaste : bâtir un marché du jeu vidéo africain. Pour lui, il faut aussi pouvoir vendre, localement. Portrait d'un entrepreneur engagé. La mission de Teddy Kossoko : reconnecter les Africains à leur histoire et casser les clichés. Une ambition qui le pousse à créer Masseka Game Studio en 2018. « "Masseka" dans ma langue natale, Sango, veut dire "jeune, jeunesse". Pour moi Masseka, c'est un moyen de raconter l'Afrique. D'abord aux Africains, car la plupart des Africains ne connaissent pas le continent africain. Ensuite raconter l'Afrique au reste du monde, pour que les gens puissent connaître l'Afrique au-delà de la colonisation et de l'esclavage. Qui colle aujourd'hui à la peau des Africains, on n'est pas que cela », raconte-t-il.Ses jeux s'inspirent des cultures africaines. Kissoro, par exemple, revisite l'awalé, ce jeu de stratégie traditionnel, pour en faire un outil de paix. « C'est un jeu avec des pions et des cases. À l'époque, je voulais promouvoir la paix entre deux royaumes », se souvient-il. La Centrafrique à l'époque est en guerre, et Teddy Kossoko choisit la créativité comme arme politique. Le succès est au rendez-vous : plus de 50 000 téléchargements. Puis vient La Légende de Mulu, un jeu d'aventure pédagogique, mais un problème persiste. Ses jeux se vendent partout sauf en Afrique.Les grandes plateformes comme Google imposent des cartes bancaires et empêchent les créateurs africains de vendre localement. Pour contourner ces blocages, Teddy Kossoko lance Gara, une boutique en ligne pensée pour l'Afrique. Elle centralise les contenus et utilise le mobile money pour simplifier l'achat. « L'idée, c'est : j'arrive, j'ai 100 francs CFA, je paie avec mon mobile money et j'accède aux contenus. Ça aide les créateurs à générer des revenus », explique-t-il.Mais pour lui, l'enjeu dépasse l'économie. « J'ai vécu deux guerres. La première guerre que j'ai vécue, j'ai vu d'enfants soldats venir chez nous et tout casser. Je me suis posé la question : pourquoi sont-ils devenus des enfants soldats ?, s'interroge-t-il. Quand tu travailles et que tu as un emploi, tu ne vas pas prendre les armes. Il faut qu'on arrive à avoir suffisamment des chaînes de valeur pour que les jeunes eux-mêmes génèrent des revenus et vivent de ça. »Derrière ses jeux, Teddy Kossoko défend un combat : bâtir une industrie capable de créer des emplois. Car stabiliser les sociétés passe aussi par là.À écouter aussiGabino Guerengomba pour «IST» et Teddy Kossoko pour «Masseka Game Studio»

Invité Afrique
Jeffrey Hawkins: «Se concentrer sur l'accès aux matières premières ne constitue pas une politique globale»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 30, 2025 9:15


C'était samedi dernier. Donald Trump a lancé aux journalistes de la Maison Blanche : « Nous avons, je crois, une excellente nouvelle à venir avec le Rwanda et le Congo. Je pense que vous allez voir la paix dans ces deux pays ». Est-ce à dire que le président américain s'intéresse beaucoup plus au continent africain qu'on le pensait il y a 100 jours, à son arrivée au pouvoir ? Jeffrey Hawkins a été ambassadeur des États-Unis en Centrafrique. Aujourd'hui, il est chercheur associé à l'IRIS, l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques, et enseigne à Sciences Po Paris. RFI : Jeffrey Hawkins, bonjour. Il y a 100 jours, vous nous disiez que Donald Trump risquait de se désintéresser totalement du continent africain. Aujourd'hui, est-ce que vos prédictions se réalisent ?Jeffrey Hawkins : C'est déjà un peu tôt pour dire, mais des signes sont toujours, à mon sens, aussi mauvais qu'avant. D'abord, il y a eu la destruction de la coopération américaine, donc de l'USAID, un outil qui était extrêmement important en Afrique, un outil pour les États-Unis, pour la diplomatie américaine. En même temps, il y a eu d'autres programmes aussi démolis par l'administration Trump et on parle aussi de réformes au sein du département d'État. Pour l'instant, on n'a pas trop de détails, mais on parle certainement de fermeture de quelques ambassades américaines en Afrique. Et aussi, on a parlé d'un mémorandum qui circulait au sein du département, où on parlait même d'abolir le Bureau pour l'Afrique au sein du département d'État. Ça, je ne sais pas si ça va arriver, mais ça, c'est mauvais signe.Alors, il y a une exception dans tout ce tableau, c'est la région des Grands Lacs, puisque, samedi dernier, Donald Trump a déclaré : « Nous avons, je crois, une excellente nouvelle à venir avec le Rwanda et le Congo. Je pense que vous allez voir la paix au Rwanda et au Congo ». Oui, je pense que l'intérêt de Donald Trump pour les matières premières et notamment les minéraux de terres rares est incontestable. Mais malgré tout le bruit qu'on a fait et malgré un certain investissement ces derniers temps par Massad Boulos, qui est le représentant de Trump et pour le Moyen-Orient et pour l'Afrique et qui a un peu fait le déplacement sur le continent récemment, il faut rester prudent. Avec cette annonce de déclaration de principe, oui, il y a un intérêt et il y a des discussions. Mais je pense qu'il faut rester très prudent parce que, quand on sait le conflit au Congo, dans les Grands Lacs, c'est très compliqué. Donc entre faire des déclarations de principe, entre faire un peu le tour des capitales et arriver vraiment à une paix durable, il y a quand même pas mal de pas à faire.Il y a juste deux ans, c'était en mars 2023, l'opposant rwandais Paul Rusesabagina [le héros de Hôtel Rwanda, NDLR] a été libéré par les autorités rwandaises sous pressions américaines. Est-ce que le président des États-Unis, quel qu'il soit, n'est pas le seul dans le monde à pouvoir faire pression sur Paul Kagame ?Bon, ça je ne sais pas. Et entre faire libérer une seule personne et notamment quelqu'un qui est un tout petit peu connu en Occident et demander un changement structurel de sa façon de gérer sa politique étrangère vis-à-vis du Congo, c'est quand même un écart assez important.Alors dans cette annonce de samedi dernier, Donald Trump a ajouté : « On va investir plus de 6 milliards de dollars dans le corridor angolais de Lobito, qui permettra essentiellement de transporter de magnifiques minerais depuis le Congo, l'Angola et plusieurs autres pays ». Dans ce cas de figure, n'est-on pas dans la continuité de la politique de Joe Biden qui était allé en Angola, c'était en décembre dernier ?Et justement, ce projet de corridor de Lobito, ça ne date pas de Trump, hein ! C'est une initiative qui est là depuis quelque temps, mais se concentrer sur un ou deux projets, simplement pour avoir accès à des matières premières, ça ne constitue pas une politique globale.Mais comme il est en difficulté sur Gaza et sur l'Ukraine, est-ce que Donald Trump ne se penche pas sur les Grands Lacs pour trouver enfin un succès diplomatique à mettre à son actif ?Je dois dire que je me suis posé la question aussi, mais je pense que Donald Trump, comme ses prédécesseurs, va trouver que le conflit dans les Grands Lacs, c'est aussi épineux que Gaza ou l'Ukraine et tout ça, c'est très compliqué. Et ce qu'il faudrait, c'est vraiment un engagement diplomatique de longue haleine, ce qui ne caractérise pas en général la diplomatie trumpienne.Et vous ne faites pas confiance actuellement à messieurs Marco Rubio et Massad Boulos pour trouver la solution ?Non, franchement, pour l'instant, une déclaration de principe, une discussion sur l'accès des compagnies minières américaines qui sont de moins en moins présentes d'ailleurs sur le sol congolais… Entre cela et vraiment mener à bien tout un processus de paix qui implique énormément d'acteurs domestiques et internationaux, ça ce n'est pas pour demain. Donc si Donald Trump cherche une petite victoire diplomatique pour briguer un prix Nobel, je pense qu'il faudra qu'il regarde ailleurs.Jeffrey Hawkins, merci.À lire aussiÀ la Une: Trump et l'Afrique À lire aussiTrump à la Maison Blanche, impact particulier pour l'Afrique australe

Reportage Afrique
100 jours de Trump: les Centrafricains divisés face à la gouvernance du président américain

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 29, 2025 2:24


Cela fait exactement 100 jours que Donald Trump a signé son retour à la Maison Blanche. Entre déclarations chocs, annonces fracassantes et décrets... de nombreux Centrafricains suivent avec beaucoup d'intérêt la gouvernance du 47e président américain. À Bangui, la capitale, les avis sont contradictoires. Si les uns pensent que Donald Trump représente l'espoir d'un monde nouveau, d'autres y voient des signes du bouleversement de l'ordre mondial.   Reportage de notre correspondant à Bangui L'ambiance est à la fois décontractée et studieuse dans la bibliothèque de l'Alliance française de Bangui. Élèves, étudiants et fonctionnaires sont confortablement installés. Parmi eux, Maurice Guimendego. Ce professeur d'histoire géographie est concentré sur un livre intitulé Donald Trump : faiseur de paix ou apôtre du désordre mondial ? : « Donald Trump passe pour une espèce de météorite qui vient s'abattre sur un monde qui déjà marchait claudicant. Au plan intérieur, c'est une véritable désillusion. Pour être protectionniste, il n'y a peut-être pas besoin d'augmenter les taxes d'une manière vertigineuse. Jusqu'à près de 150% pour certains pays, je crois que c'est la Chine. » Au rez-de-chaussée du bâtiment, un groupe de jeunes discutent dans le hall. Chacun donne son avis, mais la centaine de décrets pris par Donald Trump a marqué l'esprit de Moustapha Bouba : « Il a fait un temps record en signant 79 décrets en 40 jours. Il a changé la vision du monde, là où on peut dire le protectionnisme exacerbé de Donald Trump. Ce qui m'a beaucoup touché, c'est par rapport à sa remise en cause de l'engagement des États-Unis envers l'Otan. Il a débuté d'une manière radicale. Espérons peut-être s'il y aura un changement, peut-être... » Le gel de l'aide américaine par Donald Trump a suscité choc et émoi dans le pays. Alors que le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a révélé qu'environ 37% des Centrafricains sont extrêmement vulnérables en 2025, la suspension de cette aide a un impact direct sur la RCA selon Jefferson, un autre jeune Centrafricain : « La République centrafricaine est un pays qui n'est pas développé comme les États-Unis. Avec le blocage de ces aides, ça rend certaines organisations inefficaces. Il y a certaines personnes qui sont maintenant au chômage, et certains ménages en souffrent aussi en République centrafricaine. Les populations vulnérables bénéficient souvent de ces aides-là. » Pour l'historien Maurice Guimendego, la gouvernance actuelle de Donald Trump met du plomb dans l'aile des Occidentaux et donnera la latitude nécessaire aux Brics, un groupe de dix pays dont le Brésil, la Russie, l'Inde ou la Chine pour conquérir le monde : « Si vous prenez la population de l'ensemble des pays qui constituent les Brics, ça constitue quand même près de 60 à 65% de la population mondiale. Les Brics se sont constitués pour contrebalancer les effets trop importants, envahissant, des États-Unis et des autres. » Aujourd'hui, de nombreux Centrafricains demandent l'implication sans failles des États-Unis dans la gestion des crises sécuritaires dans le monde, notamment en République centrafricaine. 

Entrez sans frapper
Direction la Centrafrique avec Bruno Sanderling et son roman "Bangui Plage", Prix du Roman noir de la Foire du Livre

Entrez sans frapper

Play Episode Listen Later Apr 28, 2025 12:16


L'auteur belge Bruno Sanderling est notre invité pour son roman "Bangui Plage" (Ker Éditions), Prix du Roman noir de la Foire du Livre. De retour en Centrafrique après un long exil, Théo retrouve un pays déchiré par les conflits armés et le pillage des ressources naturelles. Un pays où les efforts des ONG se heurtent au pouvoir croissant de milices étrangères sans scrupule. Pendant ce temps, Henri, cadre de la coopération internationale, dépérit dans une institution aux relents néocoloniaux, quand un nouveau dossier le pousse à commettre l'irréparable. Des cellules de prison surpeuplées de Makala aux palaces cinq étoiles de Bangui, les destins d'Henri et de Théo s'entremêlent dans une histoire où la quête de soi se heurte à la réalité brutale de ceux qui luttent pour renaître ou pour dominer. Merci pour votre écoute Entrez sans Frapper c'est également en direct tous les jours de la semaine de 16h à 17h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez l'ensemble des épisodes et les émission en version intégrale (avec la musique donc) de Entrez sans Frapper sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/8521 Abonnez-vous également à la partie "Bagarre dans la discothèque" en suivant ce lien: https://audmns.com/HSfAmLDEt si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Vous pourriez également apprécier ces autres podcasts issus de notre large catalogue: Le voyage du Stradivarius Feuermann : https://audmns.com/rxPHqEENoir Jaune Rouge - Belgian Crime Story : https://feeds.audiomeans.fr/feed/6e3f3e0e-6d9e-4da7-99d5-f8c0833912c5.xmlLes Petits Papiers : https://audmns.com/tHQpfAm Des rencontres inspirantes avec des artistes de tous horizons. Galaxie BD: https://audmns.com/nyJXESu Notre podcast hebdomadaire autour du 9ème art.Nom: Van Hamme, Profession: Scénariste : https://audmns.com/ZAoAJZF Notre série à propos du créateur de XII et Thorgal. Franquin par Franquin : https://audmns.com/NjMxxMg Ecoutez la voix du créateur de Gaston (et de tant d'autres...) Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Journal de l'Afrique
Dernier adieu au Pape François; un Pontife avec une relation d'amour avec l'Afrique

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Apr 26, 2025 17:21


Pendant ses douze années de pontificat, le pape François a entretenu une relation particulière avec l'Afrique, laissant l'héritage d'un message porteur d'espérance de paix, de justice et de réconciliation. François a visité dix pays en Afrique: le Kenya, la Centrafrique et l'Ouganda ; l'Égypte ; le Maroc puis le Mozambique, l'Ile Maurice et Madagascar ; la République Démocratique du Congo et le Soudan du Sud . Il a créé 17 cardinaux pour le continent qui compte plus 281 millions de catholiques.

Journal de l'Afrique
Deux groupes rebelles membres de la CPC signent un cessez-le-feu en RCA

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Apr 25, 2025 14:00


En Centrafrique deux importants groupes rebelles membres de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) dont François Bozizé est le coordonnateur et qui a failli renverser le pouvoir en 2021, ont signé un accord de paix avec le gouvernement. Un processus important avant les élections prévues dans huit mois.

Invité Afrique
Abdoulaye Bathily: le pape François fut «un humaniste»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 25, 2025 8:54


C'est demain, à Rome, qu'auront lieu les funérailles du pape François. Et parmi les hommages au souverain pontife, il y a celui d'une personnalité musulmane qui l'a rencontré il y a dix ans en Centrafrique. À l'époque, le Sénégalais Abdoulaye Bathily était le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Afrique centrale. Aujourd'hui, il est l'envoyé spécial du président du Sénégal auprès du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Quel souvenir garde-t-il du pape François ? Le professeur Bathily témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi voulez-vous rendre hommage au pape François ? Abdoulaye Bathily : Eh bien, le pape François n'a pas été que le chef de l'Eglise catholique. En Afrique, il a joué un rôle très important dans certains conflits. J'ai été témoin de l'un en particulier : en novembre 2015, comme vous le savez, il a visité la République centrafricaine et le pape ne s'est pas simplement occupé de sa mission pastorale… Il a tenu à aller même jusqu'à la mosquée de Bangui, dans le quartier PK5, qui regroupait beaucoup de musulmans. Et il est resté avec nous à la mosquée. Il s'est entretenu avec les chefs religieux musulmans, avec tous les acteurs de Centrafrique. Ce geste m'a particulièrement marqué. Et il faut dire que c'est ce passage du pape qui nous a permis, vraiment, de donner une accélération au processus politique en Centrafrique, qui a abouti ? pour la première fois dans l'histoire de la Centrafrique, à l'organisation d'élections libres, démocratiques et transparentes [en décembre 2015]. Et bien entendu, je suis navré que cette œuvre du souverain pontife n'ait pas été suivie, quand je vois ce qui se passe aujourd'hui, les tentatives de troisième mandat, source encore d'instabilité pour ce pays.Donc, ce que vous avez vu à Bangui, ce n'est pas seulement un pape, c'est aussi un homme avec ses qualités ?Un homme avec ses qualités. Il a une vision œcuménique de l'humanité. Le pape François est un humaniste. Et malheureusement, quand on voit les tourments du monde actuel au moment où il quitte cette terre, il y a de quoi vraiment le regretter profondément.Regrettez-vous qu'il s'en aille au moment où arrive Donald Trump ? En tout cas, aujourd'hui, la scène internationale manque d'une voix forte, une voix morale. Le souverain pontife François a donné cet exemple et nous souhaitons que cette crise de leadership puisse être surmontée le plus rapidement possible parce que le monde est en manque de leadership. Aujourd'hui, il y a une véritable crise de leadership de qualité.Alors, dans leur document commun de 2019 pour la fraternité, le pape et le grand imam de la mosquée Al-Azhar du Caire écrivent « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine par laquelle Dieu a créé les êtres humains », sous-entendu, Dieu s'exprime à travers plusieurs religions. Vous qui êtes musulman, comment vous avez réagi à ce document ? Il n'y a pas plus sage que ces termes-là. C'est magnifique, ce qui est dit là. Et l'avenir du monde est dans ces propos. Sinon, c'est l'aventure, c'est le chaos. C'est pourquoi nous avons plus que jamais besoin d'un leadership responsable.Vous rendez donc hommage à François, le pape du dialogue… Mais vous aussi, à votre niveau, vous êtes un homme de dialogue puisque Bassirou Diomaye Faye vous a nommé l'an dernier envoyé spécial de la présidence sénégalaise auprès du Burkina Faso, du Niger et du Mali. Mais cette semaine, à Accra, au Ghana, pour les 50 ans de la Cédéao, aucun ministre de ces trois pays n'est venu. La cassure entre l'Alliance des Etats du Sahel et la Cédéao est donc manifeste. Est-ce que vous n'êtes pas découragé ? Le découragement n'est pas une option pour moi. Je suis venu justement à Accra, ici, pour remettre un message de solidarité et d'espoir. Un message qui témoigne de la volonté des deux chefs d'Etat, Bassirou Diomaye Faye du Sénégal et John Dramani Mahama du Ghana, de continuer, aux côtés de leurs autres collègues de notre région ouest-africaine, le dialogue, la négociation, la discussion pour que l'Afrique de l'Ouest soit restaurée dans sa stabilité, dans ses perspectives de développement. Voilà pourquoi je suis là aujourd'hui. Oui, mais la rupture est consommée, non ? Je ne suis pas du même avis que vous. Les peuples veulent rester ensemble. L'histoire et la géographie nous le commandent et nous y arriverons.Est-ce qu'avec les contacts que vous avez établis et qui sont solides avec Bamako, Niamey, Ouagadougou, vous avez l'espoir que d'ici le 29 juillet, la date limite, il soit possible de trouver un accord entre l'AES et la Cédéao ? L'histoire est une course de fond, ce n'est pas une course de vitesse. Je suis optimiste et les peuples de l'Afrique de l'Ouest veulent rester ensemble pour construire des espaces de paix et de solidarité.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Centrafrique : à 7 mois de la présidentielle

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Apr 24, 2025 20:00


Le pouvoir centrafricain veut lancer un dialogue politique avec l'opposition, qui est vent debout contre une éventuelle 3ème candidature du président Faustin-Archange Touadéra à la présidentielle. Que vous inspire cette initiative ? Nous attendons vos réactions !

Journal de l'Afrique
Madagascar : signature d'accords économiques ambitieux lors de la visite d'Emmanuel Macron

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Apr 23, 2025 11:17


Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'État à Antananarivo. Le président de Madagascar a souhaité que la France, "toujours proche" de son pays, s'y "investisse encore plus", évoquant l'"immense potentiel" de l'île-État de l'océan Indien.

Reportage Afrique
Centrafrique: dix ans après sa destruction, la mosquée de Lakouanga est un symbole de vivre ensemble

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 23, 2025 2:25


En Centrafrique, la mosquée de Lakouanga est un exemple de cohésion sociale entre les communautés. Située dans le deuxième arrondissement de Bangui, ce lieu de culte avait été complètement détruit en 2014, au temps fort de la crise qui a secoué le pays. Réhabilitée, elle a de nouveau été pillée l'année d'après, en 2015. À l'époque, la capitale centrafricaine était déchirée par des violences interreligieuses entre miliciens Seleka majoritairement musulmans et anti-balaka en majorité chrétiens. En avril 2015, et malgré les tensions, les habitants de ce quartier, des chrétiens pour la plupart, ont décidé de lancer les travaux de réhabilitation de la mosquée. Dix ans après, elle est devenue l'emblème de la réconciliation. Sur le toit de la mosquée de Lakouanga de Bangui, en Centrafrique, le muezzin est confortablement installé dans une pièce décorée de versets coraniques. À ses côtés, une horloge affiche les heures des cinq prières, qui rythment la journée des fidèles. Aimé-Christian Ndotah est l'initiateur de la réhabilitation. Ce journaliste et artisan de paix habitait non loin de la mosquée. Aujourd'hui, il regarde fièrement les fidèles qui arrivent dans ce lieu sacré où les musulmans étaient indésirables entre 2014 et 2015. « En 2014, on a vu une foule converger vers la rue de la mosquée et on était là, impuissants. On a entendu les bruits de la destruction. Après, on a vu des gens répartir avec des tapis de prière, certains avec des tôles et des chaises. D'autres ont pris des appareils de sonorisation. En plus de la destruction, il y a eu le vol et le vandalisme », raconte-t-il.À quelques mètres de la mosquée, Mario, un jeune de confession chrétienne, enlève ses lunettes noires pour bien regarder le bâtiment réhabilité. Il fait partie de ceux qui avaient protégé la mosquée. « Le jour où ils avaient détruit la mosquée de Lakouanga, j'avais écrit sur internet. J'envoyais également des textos pour annoncer la nouvelle et sensibiliser les gens. On faisait des réunions. On mobilisait les jeunes pour leur dire qu'on est tous natifs de Lakouanga. On a vécu ensemble avec tous les musulmans, ce n'est pas à nous de détruire la mosquée, ce n'est pas à nous de venir les chasser de leur quartier. Respectons la religion de tout un chacun », affirme-t-il.Détruite en mai 2014, la mosquée de Lakouanga avait pourtant été réhabilitée avant d'être à nouveau détruite en 2015. Grâce à la mobilisation des habitants du secteur et de quelques bienfaiteurs, les travaux de réhabilitation ont été relancés le 24 avril 2015. « Dix ans après, cette mosquée est comme un symbole. Il faudrait que cela soit gravé dans la tête des Centrafricains. En bâtissant cette mosquée, c'est une manière de montrer à ceux qui n'aiment pas la paix que c'est véritablement un symbole de paix pour que la Centrafrique demeure définitivement dans le vivre ensemble et la réconciliation », estime Aimé-Christian Ndotah.À l'intérieur de la mosquée, plusieurs centaines de fidèles sont assis sur des nattes ou des tapis dans le respect de la tradition. Dans sa prédication, l'imam Salehou Ndiaye insiste sur le mot « pardon ». « La mosquée de Lakouanga est un lieu sacré. Lorsque tu détruis un lieu sacré, c'est comme si tu attisais la colère de Dieu sur toi. Il ne faut pas que les manipulations politiques nous poussent à diviser le peuple en faisant la guerre de religions », selon lui. Chaque semaine depuis dix ans, un comité de paix sensible les habitants de Lakouanga et des autres quartiers de la capitale sur la préservation des lieux sacrés et des édifices publics lors des mouvements de colère.À lire aussiCentrafrique: à Bangui, les musulmans prêts pour le début du mois de ramadan

Invité Afrique
Succession du pape François: pour le cardinal Nzapalainga, le choix doit se faire selon «l'intérêt général et universel»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 22, 2025 11:23


Il est l'un des 135 cardinaux qui éliront le prochain pape dans deux semaines à Rome. Monseigneur Dieudonné Nzapalainga est archevêque de Bangui et a été élévé au rang de cardinal en 2016, un an après la visite du pape François en Centrafrique. Que retient-il des 12 ans du pontificat de François ? Redoute-t-il, lors du prochain conclave, des divisions entre cardinaux conservateurs et progressistes ? Espère-t-il que les intérêts de l'Afrique seront défendus lors de ce conclave ? En ligne de Bangui, le cardinal Nzapalainga répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Quelle est votre réaction après le décès du Saint-Père ? Cardinal Dieudonné Nzapalainga : Aujourd'hui, je suis peiné. En même temps aussi, j'exprime la gratitude au Dieu unique qui rappelle à lui son serviteur, l'infatigable missionnaire, celui qui a été proche des pauvres et qui a exprimé ce qu'on appelle la miséricorde.Le pape n'est allé que cinq fois en Afrique, mais il a tenu à aller dans votre pays. Pourquoi ?Parce que ce pays était présenté comme un pays où la religion divisait. On disait que c'était une terre de conflits entre musulmans et chrétiens. Or, les leaders religieux, l'imam, le pasteur et moi-même, on s'était mis ensemble pour mettre en place une plateforme pour travailler pour l'unité de ce pays. Et je crois que le pape a été attentif. Et quand nous l'avons rencontré à Rome avant sa venue en 2015, nous l'avons salué en l'invitant tous les trois. Et il a dit : « Pour la première fois dans l'histoire, ce sont les leaders religieux qui m'invitent. Rien que pour cela, je ferai le déplacement. »Alors, en décembre 2023, il a ouvert la voie aux bénédictions des couples homosexuels. Comment vous avez réagi à ce moment-là ?Je pense que l'Église d'Afrique a pris le chemin synodal. Et c'est ensemble, en communauté, pour ne pas dire en communion, que nous avons formulé la réponse qui a été soumise au Saint-Père. C'est pourquoi l'Église d'Afrique a exprimé une sensibilité qui est à part, de par sa culture, sa tradition et son anthropologie. Et nous voulons aussi garder l'anthropologie chrétienne.Est-ce que vous avez craint un schisme à ce moment-là ? Moi, je pense qu'il n'y avait pas un schisme à avoir puisque nous avons travaillé ensemble. Et les choses étaient claires. J'étais à Rome, quand on a présenté ce message, le pape aussi nous a accueillis et il a laissé ce courant s'exprimer. Et je crois que cette ouverture est à féliciter de la part du Saint-Père, qui tient compte aussi de plusieurs sensibilités au cœur de cette Église universelle.Le pape a fait une clarification ?Oui, le pape a fait une clarification et nous, nous avons pris l'option en disant : « Nous ne bénissons pas les couples ‘homosexuels' mariés. » Ça, c'est notre option. Et le pape aussi a expliqué ce qu'il entendait en parlant de bénédiction. Ce n'est pas un sacrement. Et nous, l'Église d'Afrique, nous avons voulu éviter la confusion dans la tête des gens en disant que nous ne bénissons pas, mais plutôt nous allons bénir les couples sacramentels.Est-ce qu'il a représenté, pour un certain nombre d'autorités catholiques africaines, une forme de décadence morale européenne ?Je pense que l'Occident a son parcours, qu'il ne me revient pas de juger, et l'Afrique a son parcours. Nous devons chacun dans notre parcours converger vers l'unique. Ça veut dire Jésus-Christ qui est le Sauveur. Mais il y a des dogmes qui nous guident et qui nous éclairent pour nous aider dans notre cheminement vers le salut.Il va y avoir les obsèques où vous allez vous rendre, Éminence. C'est dans quelques jours au Vatican. Et puis, il y aura le conclave pour élire son successeur. Et ce sera votre premier conclave ?Ce sera mon premier conclave. Oui.Certains disent qu'il y a un courant conservateur de plus en plus influent au sein de l'Église catholique. Est-ce que vous pensez qu'il se manifestera lors de ce conclave ?Moi, je ne suis pas souvent pour ces divisions entre courants conservateur et progressiste. Je vous ai dit tout à l'heure que, dans l'Église, nous avons des sensibilités, des manières de penser et autres. Il ne faut pas chercher à les opposer, bien au contraire. Tout cela contribue à l'évangélisation, à l'annonce de l'unique Sauveur. Ça veut dire Jésus-Christ. Alors donc, moi, je pense que c'est de dehors qu'on arrive à cataloguer. Vous l'avez vu pendant le synode, au mois d'octobre, on avait pronostiqué beaucoup de choses, mais une fois qu'on rentre et qu'on se laisse éclairer par l'Esprit Saint, les choses changent. Et bien l'Esprit guidera son église.Oui, mais tout de même, Monseigneur, les réformes du pape François ont provoqué une certaine hostilité dans les églises d'Amérique du Nord et dans un certain nombre d'églises africaines. Est-ce que ces hostilités ne vont pas se manifester lors de l'élection de son successeur ? J'espère que non. Si nous nous retrouvons, c'est pour choisir celui qui aura le destin de l'Église universelle. Ce n'est pas pour des intérêts régionaux, continentaux ou bien encore des intérêts personnels. On doit voir l'intérêt général, pour ne pas dire universel, c'est à dire l'intérêt de cette Église catholique.À lire aussiMort du pape François: nos éditions spécialesÀ lire aussiDécès du pape François: une pluie d'hommages à travers le monde

Invité Afrique
Centrafrique: «Le président Touadéra marque son accord pour un dialogue politique avec le BRDC»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 21, 2025 18:24


C'est une information RFI. En Centrafrique, le pouvoir dit formellement « oui » à un dialogue politique avec l'opposition avant la présidentielle de décembre prochain. Le 30 mars, le président Faustin-Archange Touadéra a dit à demi-mot qu'il entrouvrait la porte à ce dialogue. Le 4 avril, il a autorisé dans les rues de Bangui une manifestation de l'opposition du BRDC, le Bloc républicain pour la défense de la constitution. Et ce lundi matin, son ministre-conseiller spécial Fidèle Gouandjika confirme officiellement qu'il y aura un dialogue politique entre le pouvoir et l'opposition. Avec qui et sur quels sujets ? En ligne de Bangui, Fidèle Gouandjika répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : le 4 avril dernier, l'opposition a organisé à Bangui une manifestation que vous aviez d'abord interdite et que vous avez finalement autorisée. Est-ce le signe d'une décrispation politique ? Fidèle Gouandjika : c'est le ministre de l'Intérieur qui a pris de son côté, sans aviser le Conseil des ministres et qui a interdit cette manifestation. Et le président de la République a tapé du poing sur la table et a instruit le ministre de l'Intérieur d'accorder au BRDC, le Bloc républicain pour la défense de la constitution, leur marche. Et donc, je pense que c'est un signe continuel de décrispation parce que le président a toujours tendu la main à l'opposition dite démocratique.En décembre dernier, le président Touadera a exhorté les opposants à faire preuve de maturité politique, sous-entendu à ne pas boycotter l'élection de décembre prochain. Mais est-ce que cet appel à la raison ne serait pas mieux entendu si vous donniez votre accord à l'ouverture d'un dialogue politique ? Le président de la République vient de marquer son accord pour l'organisation d'un dialogue politique avec le B RDC. Mais le président de la République ne va pas s'asseoir avec les leaders de l'opposition démocratique autour d'une même table pour faire ce dialogue. Parce que ces opposants-là ne sont pas à son niveau. C'est le gouvernement qui sera appelé à les entendre et certainement d'autres institutions républicaines qui vont s'asseoir avec eux pour discuter de cette affaire-là.Donc, il y aura un dialogue politique entre le gouvernement et l'opposition du BRDC, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution ?Bien sûr ! Il faut bien dire que quatre leaders de l'opposition demandent à ce que l'on revienne à la constitution de 2016. Mais c'est une aberration, monsieur le journaliste ! On a vu ça dans quel pays du monde ?Et au niveau du gouvernement, qui pourrait participer à ce nouveau dialogue politique ?On attend du BRDC les points qu'ils vont soulever pour que le gouvernement s'attelle déjà sur ces points-là.L'une des requêtes de l'opposition, ce sont des élections inclusives. Et est-ce qu'au terme de ce dialogue politique, Anicet-Georges Dologuélé, Crépin Mboli Goumba et Dominique Yandocka, qui sont actuellement binationaux, pourront être candidats ? Mais la seule condition, c'est qu'ils renoncent à leur nationalité [non centrafricaine] le plus rapidement possible pour qu'ils restent dans le délai pour briguer la magistrature suprême de l'État. C'est simple, prenez l'exemple du Sénégal, de la Côte d'Ivoire, du monde entier.Donc oui à un dialogue politique ? Eh bien, le Président a marqué son accord et on verra peut-être que c'est Fidèle Gouandjika qui conduira les pouvoirs publics comme d'habitude. Et on verra.Donc, vous pourriez diriger la délégation du gouvernement dans ce future dialogue politique ?J'en ai la capacité et les compétences.Si Faustin-Archange Touadera se représente au mois de décembre prochain et se fait réélire, est-ce que vous ne craignez pas que plusieurs opposants, comme Martin Ziguélé, ne dénoncent « la présidence à vie d'un Bokassa sans empire » ?Le BRDC fait son opposition dans les chancelleries occidentales. Ils tiennent leurs réunions au Café de Paris. Il s'agit d'une élection inclusive. Il ne s'agit pas d'une présidence à vie. Il ne s'agit pas d'un Bokassa sans empire. Ça, c'est insulter la mémoire de Bokassa. Et voilà.Alors vous dites que l'opposition fait ses réunions dans les chancelleries occidentales et à Paris. Mais cette opposition réplique que vous êtes sous la tutelle du groupe russe Wagner, qui pille les ressources minières de la République centrafricaine et notamment la grande mine d'or proche de Bambari !!! Ça, c'est un disque rayé. Vous savez très bien que la République centrafricaine a signé une convention militaire et économique avec la Fédération de Russie et que les Wagner ont sauvé la démocratie de la République centrafricaine en évitant un coup d'État qui pouvait engendrer un génocide. Et nous ne sommes pas sous tutelle de Wagner. La Russie viendra avec nous. Nous allons commencer à exploiter nos richesses minières, notre pétrole et comme ça, la République centrafricaine sera dans un temps à moyen terme un pays émergent.Donc votre principal allié reste la Russie ?Mais nous avons la Russie, nous avons la Chine, nous avons les États-Unis, nous avons les pays arabes, nous avons le Rwanda, nous avons tous les pays de l'Afrique et nous avons encore la France qui cherche à revenir par la petite porte, qui invite çà et là le président Touadera et qui pense qu'elle peut corrompre le président Touadera. Non, non, non, nous avons les yeux ouverts. À lire aussiCentrafrique: la surpopulation des prisons inquiète, notamment dans la centrale de NgaragbaÀ lire aussiCentrafrique: «Le président Touadéra doit respecter son serment, il n'y a pas de troisième mandat qui tienne»

Décryptage
La diplomatie du Vatican sous le pape François

Décryptage

Play Episode Listen Later Apr 21, 2025 19:30


Le pape François est décédé ce matin, jour de deuil dans le monde catholique, et particulièrement en Afrique, où il avait marqué les esprits. Il est allé en Centrafrique, déchirée par le conflit, a eu des paroles historiques en République démocratique du Congo. Ce pape était différent de ses prédécesseurs. Il était Argentin, d'abord, le seul de l'histoire de l'Église romaine à venir des Amériques, le premier non-Européen en près de 12 siècles, il est peu de dire que François a apporté une vision du monde moins centrée sur l'Europe et l'Occident. Et il savait le dire, avec un certain franc-parler. Alors comment François a marqué la diplomatie du Vatican ? Comment cela a résonné dans les pays du Sud ? Était-il tout seulement un diplomate ? Avec notre invité Bernard Lecomte, journaliste, spécialiste de la papauté, auteur de France-Vatican. Deux siècles de guerre secrète (Perrin). 

Le club RFI
Club RFI: Bangui Fononon (Centrafrique),16e édition du concours génie en herbe

Le club RFI

Play Episode Listen Later Apr 20, 2025 19:30


La 16e édition du concours génie en herbe du Club RFI s'est déroulée à Bangui. Elle avait pour thématique « Désinfox jeunesse Centrafrique ». Trente écoles ont participé à cette compétition. Les épreuves portaient sur la dictée, la lecture, la poésie et l'interprétation de chansons francophones. Avec la participation de Barack Deloyas, président du club RFI Bangui Fononon et Shekina Guimanau, chargée des opérations de la coordination nationale.Cousin/invité : Hervé Yanpandé, entrepreneur et éducateur spécialisé sur la protection de l'enfanceMusique : A zo tene vene mingui, Losseba NgoutiwaRéalisation : Cécile Bonici

Invité Afrique
Centrafrique: «Le président Touadéra doit respecter son serment, il n'y a pas de troisième mandat qui tienne»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 18, 2025 10:20


En Centrafrique, la candidature éventuelle du président Touadéra à l'élection de décembre prochain fait polémique. D'un côté, ses partisans lui demandent d'y aller. De l'autre côté, l'opposition, qui a marché pacifiquement dans les rues de Bangui le 4 avril, dénonce la « future présidence à vie d'un Bokassa sans empire ». Mais plusieurs opposants sont prêts à aller à cette présidentielle si le pouvoir accepte d'ouvrir un dialogue politique. Martin Ziguélé a été Premier ministre de 2001 à 2003. Aujourd'hui, il est député du parti d'opposition MLPC. De passage à Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI :  Depuis la nouvelle Constitution du 30 août 2023, Faustin-Archange Touadéra, le président, est autorisé à se présenter pour un troisième mandat. Et le 28 décembre dernier, lors de son discours sur l'état de la nation, il a dit « J'exhorte les opposants à faire preuve de maturité politique », sous-entendu à ne pas boycotter le scrutin présidentiel. Qu'est-ce que vous ferez ? Martin Ziguélé : Je pense qu'il faut d'abord rappeler que le président Touadéra a prêté serment en mars 2016 sur une Constitution qui limite le nombre de mandats à deux et la durée à cinq ans. Et les dispositions de la Constitution n'étaient pas du tout changeables, parce que tout tire sa source juridiquement de la Constitution du 30 mars 2016. Donc, pour nous, il n'y a pas de débat sur cette question. Le président Faustin-Archange Touadéra doit respecter son serment. Il est à la dernière année de son deuxième et dernier mandat. Il n'y a pas de troisième mandat qui tienne.Mais il y a eu un référendum constitutionnel, c'était en juillet 2023, qui a dit oui à une nouvelle Constitution qui a été adoptée le 30 août 2023… Oui, mais justement ce référendum a été fait en violation de la décision de la Cour constitutionnelle qui a dit qu'on ne peut pas engager une procédure politique pour changer la Constitution du 30 mars 2016. Pour nous, c'est une escroquerie politique. C'est un coup d'Etat constitutionnel. C'est la même chose qu'un coup d'État militaire au Niger, au Mali, au Burkina ou ailleurs.Est-ce à dire que, quoi qu'il arrive, vous allez boycotter la présidentielle à venir ? Je n'ai pas dit ça. J'ai dit que nous demandons un dialogue politique pour nous asseoir avec Monsieur Faustin-Archange Touadéra, que ça soit lui, que ça soit le rôle de Wagner, qu'il ne faut pas sous-estimer, toute cette catégorie de personnes intéressées manipule la vie politique en Centrafrique pour nous redonner un Bokassa sans empire. Une présidence à vie en fait. Et ça, nous n'en voulons pas.Mais si le préalable à tout dialogue politique, c'est pour vous l'interdiction pour Faustin-Archange Touadéra de se représenter, il ne va jamais accepter ce dialogue, non ?Nous voulons dialoguer sans préalable sur le plan politique. Nous voulons que les élections soient inclusives. C'est quand même le minimum.En fait, ce que vous proposez au président Touadéra, c'est un deal : « D'un côté, on accepte que vous vous présentiez pour un troisième mandat, mais de l'autre, vous enlevez les dispositions de la nouvelle Constitution qui interdisent aux binationaux d'être candidats » ?Ce dont je suis sûr, c'est que l'opposition démocratique demande un dialogue politique. Ce qui sortira de ce dialogue, je ne peux pas le prévoir d'avance, mais ce sera certainement un compromis pour nous permettre d'avancer vers des élections inclusives et surtout transparentes.Aux termes de l'article 67 de la Constitution du 30 août 2023, tout candidat à la présidentielle doit être centrafricain d'origine et n'avoir que la seule nationalité centrafricaine. Alors vous, vous n'êtes pas binational, vous n'avez que la nationalité centrafricaine, donc a priori vous êtes tout à fait éligible si vous décidez de ne pas boycotter la présidentielle à venir…Absolument. Je suis éligible parce que mes deux parents ont leur état-civil centrafricain.Mais ne pourraient pas se présenter à la prochaine élection présidentielle les binationaux comme Anicet-Georges Dologuélé, Crépin Mboli-Goumba, Dominique Yandocka... Est-ce que finalement cette nouvelle Constitution, elle ne fait pas votre affaire puisqu'elle élimine plusieurs des autres candidats de l'opposition ? Mais par principe, le progressiste que je suis ne peut pas accepter qu'on catégorise les Centrafricains par le fait que, dans leur vie ultérieure, après leur naissance, ils aient pris une deuxième ou une troisième nationalité au gré de la vie. Quel est le sens profond d'une telle démarche si ce n'est pas l'exclusion, tout simplement, et un calcul politique pour écarter les uns et les autres ? C'est pour ça que nous ne pouvons pas accepter cette Constitution et cette disposition de la Constitution. C'est pour ça que nous demandons le dialogue politique, parce que les personnes que vous citez, certaines d'entre elles ont été candidates déjà à plusieurs élections, donc elles auraient pu être président de la République.Anicet-Georges Dologuélé a été candidat en 2015, il est passé à deux doigts d'être président de la République. Et est-ce qu'on peut dire à quelqu'un qui a participé à des élections, qui a été même en tête des élections, est-ce qu'on peut lui dire cinq ans après que « vous, vous n'avez plus le droit d'aller aux élections, parce qu'entre temps, nous avons pensé qu'il faut mettre en place une Constitution qui est comme un champignon qui pousse en plein été, on dit, bon, maintenant ceux-là ne peuvent plus postuler ».Je vous rappelle que cela a été tenté en 2005 et il a fallu la sagesse du président Bongo pour que tout le monde revienne dans la course. Et cela a été encore retenté en 2011. Et il a fallu la sagesse du président Sassou Nguesso pour que tout le monde revienne dans la course. Et maintenant Touadéra retente ça en 2025 et nous voulons un dialogue politique centrafricain pour régler cette question-là. Il n'est pas question qu'il y ait des élections en Centrafrique en excluant les fils de ce pays sous des prétextes fallacieux.À lire aussiCentrafrique: plus d'un millier de personnes manifestent à Bangui contre un 3e mandat du président Touadéra

Invité Afrique
Guerre au Soudan: «C'est la pire crise humanitaire au monde après Gaza, on n'en parle pas assez»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Apr 15, 2025 4:29


La guerre au Soudan a fait « 13 millions de déplacés et réfugiés » en deux ans. Alors que le Soudan, troisième plus grand pays d'Afrique en superficie, est déchiré depuis avril 2023 par un sanglant conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan, dirigeant de facto du pays depuis un coup d'État en 2021, et les forces de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Le Haut Commissariat aux réfugiés s'alarme des conséquences régionales de cette guerre civile, avec chaque jour plus de déplacés. Abdouraouf Gnon-Konde, directeur régional du HCR pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre répond aux questions de Léa-Lisa Westerhoff. RFI :  Deux ans après le début du conflit au Soudan, la violence a encore franchi un cap ce week-end au Darfour avec l'attaque et la prise du camp de déplacés de Zamzam. 13 millions de personnes déplacées de force à l'intérieur du pays comme au-delà des frontières. En tant que directeur régional du Haut-Commissariat aux réfugiés pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, comment est-ce que vous qualifiez cette crise ? Abdouraouf Gnon-Konde : D'abord, c'est de dire que c'est une crise humanitaire aiguë. C'est la pire crise humanitaire au monde après Gaza. Mais malheureusement, on n'en parle pas assez. Et je pense que justement, à deux ans du rappel du début de cette crise, c'est important que vous puissiez nous donner cette opportunité de souligner les conséquences de cette crise et d'appeler les uns les autres à réellement trouver une solution politique à l'intérieur du Soudan.Vous rentrez du Tchad où vous vous êtes rendu la semaine dernière. Ce pays frontalier joue un rôle particulier dans la guerre civile. Quelles répercussions la guerre civile a-t-elle sur le Tchad ? Une des conséquences immédiates, c'est que les populations, elles vont chercher un lieu de refuge. Et le lieu de refuge le plus près, pour certaines d'entre elles, c'est le Tchad. Et on a pu voir des populations arriver, qui continuent d'arriver et certaines viennent même depuis Khartoum et qui ont traversé donc des conditions vraiment difficiles. Et depuis avril 2023, le Tchad a déjà reçu près de 800 000 nouveaux réfugiés soudanais. Et cette année, le Tchad a déjà reçu 50 000 nouveaux réfugiés soudanais depuis le début d'année. Et malheureusement, nous nous attendons avec ces attaques auxquelles vous faites allusion, à davantage d'arrivées. Donc vous voyez, pour un pays fragile comme le Tchad, avec une population de 17 millions d'habitants, sans oublier d'autres réfugiés présents sur le territoire, les réfugiés nigérians qui sont là dans la région du lac Tchad et les réfugiés centrafricains et des déplacés internes. C'est extrêmement lourd.Tous les regards sont tournés vers le Darfour. Est-ce que vous craignez que la chute de Khartoum conduise à une aggravation des violences contre les civils dans cette partie ouest du Soudan ? C'est une source de préoccupation dans cette partie ouest du Soudan. Une préoccupation parce que si les combats se rapprochent de la frontière du Tchad, la crainte immédiate, c'est de voir ce que nous appelons en anglais le « spillover », donc un débordement de la crise sur le territoire du Tchad.D'un point de vue régional, quelles conséquences cette crise, ces deux années de guerre civile du Soudan ont-elles sur les pays frontaliers, sur la région ? On a observé des mouvements de populations vers le Tchad. Nous en avons déjà parlé, mais aussi des mouvements de populations vers la Centrafrique. La Centrafrique a déjà accueilli à ce jour à peu près 40 000 Soudanais dans une partie frontalière assez difficile : Birao, Korsi. Mais il n'y a pas que la Centrafrique, il y a aussi l'Égypte, il y a l'Éthiopie, il y a le Sud-Soudan et nous connaissons tous la situation dans laquelle se trouve donc le Sud-Soudan. Et la conséquence, elle va bien au-delà de la région parce que, à la frontière entre le Tchad et le Soudan, nous voyons des populations arriver qui transitent par le Tchad et qui continuent jusqu'en Libye, voire la Tunisie, et qui ont vocation à continuer en Europe. Donc pour nous, ça montre que la conséquence va bien au-delà des pays voisins. Elle va bien au-delà de la région et malheureusement, on voit davantage donc de Soudanais qui essaient d'arriver aux portes européennes.Il y a aussi la question du financement des activités humanitaires. Quel impact la coupure des financements américains a-t-elle sur cette crise au Soudan ? Elle nous contraint à faire des choix extrêmement difficiles. Au Tchad, déjà depuis 2003, nous avions déjà des Soudanais qui étaient là et nous étions en train de travailler à trouver des solutions d'intégration de ces populations. Mais malheureusement, aujourd'hui, avec cette baisse de ressources, nous sommes obligés de nous concentrer sur la réponse d'urgence dans les zones les plus fragiles.Quelle est votre crainte ? Qu'est-ce que vous craignez que ça puisse susciter sur une crise comme celle du Soudan ? La crainte immédiate, c'est de ne pas être en capacité d'apporter la plénitude de réponse. Au niveau global, pour le HCR, les États-Unis contribuent à hauteur de 40% de nos financements, dans la région ils nous accompagnent pour 60%. Mais il n'y a pas que les États-Unis qui ont baissé (leurs contributions). Déjà, pour les besoins immédiats, dans la région Afrique de l'Ouest, Afrique centrale, on parle de 14 millions de déplacés de force. Aujourd'hui dans cette région, 61 % des enfants en âge d'aller à l'école, âgés de 6 à 17 ans sont hors des circuits d'éducation. Donc, comment continuer à prendre en charge ces questions de besoins qui vont bien au-delà de la simple question humanitaire si on n'a pas les ressources adéquates ?

Reportage Afrique
Centrafrique: la nostalgie des conducteurs de taxis et de bus, remplacés par les moto-taxis [3/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 8, 2025 2:24


Direction la Centrafrique pour parler de la nostalgie des conducteurs des taxis et bus. Après l'indépendance en 1960, le secteur du transport en commun était dominé par ces véhicules qui circulaient dans toute la capitale à moindre coût, facilitant le déplacement des biens et des personnes. Mais après les crises sécuritaires qui ont secoué le pays, ce secteur est fragilisé en raison de la dégradation avancée des routes, du pillage des terminaux et des lieux de stationnement, du vol des véhicules et de la montée de l'insécurité qui empêchent taxis et bus de couvrir toute la capitale. Aujourd'hui, de nombreux propriétaires préfèrent remplacer leur taxi et bus par des moto-taxis, entraînant progressivement la disparition du noble métier de chauffeur. De notre correspondant à Bangui,Assis dans un fauteuil, Nathan se désaltère avec un sachet d'eau glacée. À cause de la chaleur, il a mis une serviette sur son épaule pour éponger de temps en temps sa sueur. À ses côtés, une dizaine d'autres conducteurs de taxis et bus sont installés sur des bancs, en forme de U. Nathan est devenu conducteur à la fin des années 1980.« L'activité des chauffeurs de taxis et de bus était au top. Il y avait plus de 5 000 bus qui desservaient une dizaine de lignes dans la capitale. Maintenant, on ne compte qu'une cinquantaine de bus qui desservent cinq lignes. À l'époque, dans la cabine, je gagnais 18 000 francs CFA par jour (27,45€) et mon receveur lui gagnait 20 000 francs CFA (30 euros). Maintenant, la recette des bus varie entre 6 000 francs CFA (9 euros) et 7 000 francs CFA (10,67 euros). »Ici, au terminal nord, seulement quatre bus des dix places desservent cette partie de la capitale. L'endroit est presque désert. À l'intérieur d'un bus de couleur verte stationné, quelques usagers patientent. Charlemagne regrette le bon vieux temps : « Il y avait un problème de transport. On se bousculait pour avoir une place dans un taxi ou un bus. Aujourd'hui, il nous faut patienter plusieurs minutes, le temps de remplir le véhicule. Je préfère les bus à cause de la sécurité, mais c'est désolant de constater leur disparition progressive. »À lire aussiCentrafrique: Igwé Motor, un service de motos-taxi plus sécuriséEn regardant cette scène de désolation, Nathan, nostalgique, affalé dans son fauteuil, secoue la tête : « Mon patron a vendu son bus pour acheter une dizaine de moto-taxis. Il a dit que les motos sont très rentables et ne paient aucune taxe. Maintenant, je me retrouve sans boulot. Je passe des journées entières ici, au terminal nord. Parfois, je remplace des collègues à l'heure de pause pour quelques minutes. Mais avec ce rythme, je n'arrive plus à joindre les deux bouts avec ma famille. »Non loin de là, Marius, un conducteur de taxi, se gare au bord de la route pour acheter des noix de colas chez un vendeur ambulant. Il n'a pas envie de continuer la course : « Devenir conducteur de taxi a toujours été mon ambition. Contrairement aux décennies précédentes, le prix du carburant à la pompe a augmenté de 80%. Le terrain est devenu difficile et je n'ai plus envie de travailler, parce que les usagers ne s'intéressent plus aux taxis. »Selon le syndicat des taxis et bus, environ 5 000 conducteurs sont aujourd'hui au chômage. Quelques centaines se sont reconvertis et travaillent dans des organisations non gouvernementales.À lire aussiCentrafrique: dix conducteurs de moto taxis tués dans une embuscade vers Bria

Journal de l'Afrique
Inondations en RDC : le président Tshisekedi rend visite aux sinistrés

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Apr 7, 2025 19:00


En République démocratique du Congo, l'heure est au constat des dégâts à Kinshasa. De fortes pluies se sont abattues sur la capitale congolaise le week-end dernier, provoquant des inondations. Au moins 30 personnes ont trouvé la mort. Au moins 5 000 foyers sont sinistrés. Les autorités ont ouvert un centre d'urgence pour accueillir les familles dont les maisons sont inondées. 

Journal de l'Afrique
Mort d'Amadou Bagayoko à l'âge de 70 ans, le monde la musique lui rend hommage.

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Apr 6, 2025 15:14


Des hommages à Amadou Bagayoko, décédé à l'âge de 70 ans ce vendredi. Il formait avec sa femme le légendaire duo de musiciens aveugles, Amadou et Mariam. Plusieurs artistes ont fait part de leur tristesse, comme le chanteur congolais Fally Ipupa, ou encore la star sénégalaise Youssou N'Dour. Le rappeur Mokobé qui a connu le duo était avec nous et leur a rendu un hommage touchant.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] La Libre Antenne du 4 avril 2025

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Apr 4, 2025 20:00


Réagissez à l'actualité de votre choix avec Juan Gomez. RFI vous donne la parole. L'occasion d'aborder des thèmes qui ne font pas toujours la Une des médias français et internationaux.

Matin Première
Bruno Sanderling pour son livre « Bangui Plage » (Ker Editions)

Matin Première

Play Episode Listen Later Apr 3, 2025 11:06


De retour en Centrafrique après un long exil, Théo retrouve un pays déchiré par les conflits armés et le pillage des ressources naturelles.Pendant ce temps, Henri dépérit dans une institution internationale aux relents néocoloniaux, quand un nouveau dossier le pousse à commettre l'irréparable. Des cellules de prison surpeuplées de Makala aux palaces cinq étoiles de Bangui, les destins d'Henri et de Théo s'entremêlent… Merci pour votre écoute N'hésistez pas à vous abonner également aux podcasts des séquences phares de Matin Première: L'Invité Politique : https://audmns.com/LNCogwPL'édito politique « Les Coulisses du Pouvoir » : https://audmns.com/vXWPcqxL'humour de Matin Première : https://audmns.com/tbdbwoQRetrouvez tous les contenus de la RTBF sur notre plateforme Auvio.be Retrouvez également notre offre info ci-dessous : Le Monde en Direct : https://audmns.com/TkxEWMELes Clés : https://audmns.com/DvbCVrHLe Tournant : https://audmns.com/moqIRoC5 Minutes pour Comprendre : https://audmns.com/dHiHssrEt si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Appels sur l'actualité
[Vos réactions] Centrafrique : vers un bras de fer entre l'opposition et le pouvoir ?

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Mar 31, 2025 20:00


En Centrafrique, après le rassemblement de ce dimanche au stade de 20 000 places à Bangui en faveur d'une nouvelle candidature de Faustin Archange Touadéra à la présidentielle, l'opposition manifestera vendredi dans la capitale contre un troisième mandat du chef de l'Etat. Que vous inspire le climat politique ? Se dirige-t-on vers une élection tendue ? 

Journal de l'Afrique
Le Burkina Faso frappé par une attaque djihadiste à Diapaga dans l'est du pays

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Mar 30, 2025 15:01


On a ce dimanche plus de détails sur la dernière attaque de présumés djihadistes contre le camp militaire de la ville de Diapaga, situé à l'est du Burkina Faso. Un nouveau bilan fait état d'une soixantaine de victimes parmi les militaires et leurs supplétifs des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP).

Le club RFI
Le Club RFI Kigali (Rwanda) : francophonie et ballon rond, un rendez-vous intercommunautaire

Le club RFI

Play Episode Listen Later Mar 30, 2025 19:30


Dans le cadre de la semaine de la Langue française, le Club RFI Kigali a organisé la deuxième édition de son tournoi intercommunautaire de football. Des équipes de plusieurs communautés francophones (Burkina Faso, Centrafrique, Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon, Mali, RDC, Rwanda, Tchad) ont participé à cette rencontre sportive. L'équipe du Cameroun remporte la finale de cette compétition face au Bénin (5-1).  Avec la participation de Richard Murigande (président du Club RFI Kigali).Cousin/invité : Preston Kwapnang, coach de l'équipe du Cameroun.Proverbe : Abishyize hamwe ntakibananira (Rien n'est impossible pour ceux qui unissent leurs efforts).Programmation musicale : Bana, Shaffy feat. Chriss Eazy.  

7 milliards de voisins
Éducation aux médias : trouver l'info juste à l'ère numérique

7 milliards de voisins

Play Episode Listen Later Mar 26, 2025 48:29


IA générative, réseaux sociaux, aujourd'hui, pas facile de trouver la bonne information dans un monde saturé de contenus. À l'ère numérique, il devient encore plus crucial d'apprendre à distinguer l'information fiable du divertissement et des fausses nouvelles. L'éducation aux médias est plus que jamais nécessaire pour aider les jeunes à naviguer dans ce dédale de sources.  C'est un tel défi, qu'est né en octobre 2024 le REFEMI, le réseau francophone d'éducation aux médias et à l'information dans le but de partager de bonnes pratiques et lutter contre la désinformation au sein de l'espace francophone.   Le REFEMI souhaite développer des formations pour les enseignants avec des outils concrets pour les élèves. Quels sont les défis et les opportunités de ces nouvelles technologies pour l'éducation aux médias ? Comment éduquer les jeunes à utiliser l'information de manière critique et responsable pour garantir la démocratie ?  Émission à  l'occasion de la 36ᵉ édition de la Semaine de la presse et des médias dans l'École du 24 au 29 mars 2025. Avec :• Serge Barbet, directeur du Clemi, Centre pour l'éducation aux médias et à l'information et président du REFEMI, réseau francophone d'éducation aux médias et à l'information.Un reportage de Tom Malki.La chronique d'Audrey Iattoni, coordinatrice des projets des Clubs RFI qui se mobilisent aussi dans l'Éducation aux Médias et à l'Information. Plusieurs initiatives ont vu le jour : au Burkina Faso, puis en RDC, en Centrafrique, au Burundi et en Côte d'Ivoire.  Tout a commencé en 2022 au Tchad avec  la campagne de lutte contre la désinformation Désinfox Tchad lancée par CFI. En ouverture d'émission L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation avec Amira Souilem, à Ramallah :  5 000 enfants palestiniens privés d'école en Cisjordanie occupée. C'est une conséquence de la guerre à laquelle on pense peu. En Cisjordanie occupée, près de 6 000 enfants sont privés d'école selon les chiffres de l'UNRWA - l'agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens. De longues journées d'ennui et d'inquiétude pour ces enfants palestiniens qui ne savent pas encore quand ils pourront reprendre le chemin de l'école.  En fin d'émission, Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à L'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de Yannick.  Programmation musicale : ► Mathieu Boogaerts - Dans une case ► Bwiza - Ready.

7 milliards de voisins
Éducation aux médias : trouver l'info juste à l'ère numérique

7 milliards de voisins

Play Episode Listen Later Mar 26, 2025 48:29


IA générative, réseaux sociaux, aujourd'hui, pas facile de trouver la bonne information dans un monde saturé de contenus. À l'ère numérique, il devient encore plus crucial d'apprendre à distinguer l'information fiable du divertissement et des fausses nouvelles. L'éducation aux médias est plus que jamais nécessaire pour aider les jeunes à naviguer dans ce dédale de sources.  C'est un tel défi, qu'est né en octobre 2024 le REFEMI, le réseau francophone d'éducation aux médias et à l'information dans le but de partager de bonnes pratiques et lutter contre la désinformation au sein de l'espace francophone.   Le REFEMI souhaite développer des formations pour les enseignants avec des outils concrets pour les élèves. Quels sont les défis et les opportunités de ces nouvelles technologies pour l'éducation aux médias ? Comment éduquer les jeunes à utiliser l'information de manière critique et responsable pour garantir la démocratie ?  Émission à  l'occasion de la 36ᵉ édition de la Semaine de la presse et des médias dans l'École du 24 au 29 mars 2025. Avec :• Serge Barbet, directeur du Clemi, Centre pour l'éducation aux médias et à l'information et président du REFEMI, réseau francophone d'éducation aux médias et à l'information.Un reportage de Tom Malki.La chronique d'Audrey Iattoni, coordinatrice des projets des Clubs RFI qui se mobilisent aussi dans l'Éducation aux Médias et à l'Information. Plusieurs initiatives ont vu le jour : au Burkina Faso, puis en RDC, en Centrafrique, au Burundi et en Côte d'Ivoire.  Tout a commencé en 2022 au Tchad avec  la campagne de lutte contre la désinformation Désinfox Tchad lancée par CFI. En ouverture d'émission L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation avec Amira Souilem, à Ramallah :  5 000 enfants palestiniens privés d'école en Cisjordanie occupée. C'est une conséquence de la guerre à laquelle on pense peu. En Cisjordanie occupée, près de 6 000 enfants sont privés d'école selon les chiffres de l'UNRWA - l'agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens. De longues journées d'ennui et d'inquiétude pour ces enfants palestiniens qui ne savent pas encore quand ils pourront reprendre le chemin de l'école.  En fin d'émission, Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à L'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de Yannick.  Programmation musicale : ► Mathieu Boogaerts - Dans une case ► Bwiza - Ready.

Reportage Afrique
Centrafrique: le mythique marigot de Batouri, un lieu de convivialité à l'entrée de Berberati [3/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Mar 22, 2025 2:07


La Batouri, une rivière située à 5 km de la ville de Berberati, est un coin mythique, animée tous les jours par diverses activités. Pays enclavé, la RCA n'a pas d'ouverture sur la mer, mais les habitants de la localité l'appellent affectueusement « notre plage ». Depuis plusieurs décennies, la Batouri est un endroit où les habitants viennent se divertir, nager, danser, écouter de la musique ou encore faire de nouvelles rencontres.  De notre envoyé spécial de retour de Berberati, La Batouri est une rivière nichée aux pieds de deux collines à l'entrée de Berberati. Avec ses eaux grises, son sable doré et sa végétation verdoyante, elle offre des expériences inoubliables. Le spectacle est à couper le souffle depuis le pont métallique qui permet le passage des véhicules. « La Batouri est toujours calme et resplendissante. Son paysage qui est si naturel me donne toujours l'envie d'y plonger, se réjouit Kelly Mermose. C'est un véritable trésor pour se détendre après une semaine remplie d'activités. J'aime sa tranquillité. J'ai l'impression que ça améliore ma vie. »Entourée de rochers, de palmiers et d'une forêt dense, cette rivière fait partie de la culture et de l'histoire de Berberati. Âgé d'une cinquantaine d'années, Saturnin y pratique la pêche depuis de nombreuses années : « La pêche est rentable de ce côté de la rivière. Comme vous le voyez, l'eau n'est pas polluée et riche en ressources halieutiques, indique le pêcheur. Les clients achètent nos poissons et les font griller sur place pour les manger. J'adore cette ambiance qui me permet de gagner de l'argent. »Dans une ambiance très conviviale, certains sont allongés sur des nattes, d'autres assis sur des bancs ou des rochers... Carole passe la journée avec ses amies, en sirotant le vin de palme appelé kangoya. « La visite de Batouri est toujours une expérience mémorable pour moi. Je vais continuer à siroter mon vin de palme sans regarder la montre, vante-t-elle. Cette rivière offre toujours des couchers de soleil magnifiques, ça vaut vraiment la peine de rester jusqu'à la fin de la journée pour finir en beauté. »À écouter dans Ondes africaines Des savoirs ancestraux au service de l'écotourisme (RCA)« Le doux bruit de la nature berce nos pensées »Certaines allées sont créées entre les rochers pour descendre vers la rivière, d'autres pour remonter vers les lieux de commerce et l'aire de jeux. Après une semaine bien chargée, Ludovic, a emmené ses deux filles, Sofia et Katia, pour se détendre. « Je me suis déjà baigné, donc je profite de la sérénité environnante, en observant les oiseaux et en respirant l'air pur. Le doux bruit de la nature berce nos pensées, confie, poète, le père de famille. Mes enfants aiment cette ambiance pour être en contact direct avec la nature et pour s'amuser. »Depuis plusieurs décennies, Batouri est une destination de choix pour ceux en quête d'évasion et de souvenirs inoubliables. Retrouvez les premiers épisodes de notre série de reportages : Centrafrique: un programme pour offrir une seconde chance scolaire aux jeunes de Berberati [1/3] Centrafrique: à Berberati, des initiatives communautaires pour pallier aux routes impraticables [2/3]  

Reportage Afrique
Centrafrique: à Berberati, des initiatives communautaires pour pallier aux routes impraticables [2/3]

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Play Episode Listen Later Mar 21, 2025 2:16


Dans cette ville située au sud-ouest de la République centrafricaine, les plaintes fusent de toutes parts. Les usagers se disent dépassés, car les principales artères de la ville et de ses environs sont dans un piteux état. Cette situation rend la circulation particulièrement difficile et les activités socio-économiques tournent en ralenti. C'est dans ce contexte que certains habitants de la ville, notamment des jeunes, ont mis en place des initiatives communautaires pour reconstruire certaines routes. Au volant de sa voiture, Albert affronte la voie impraticable qui traverse le quartier de Djambala de la ville de Berberati, en Centrafrique. Pendant cette saison des pluies, le ravin s'est agrandi et la mobilité est pénible. Pris au piège dans une mare, Albert, 36 ans, joue avec son volant pour éviter de tomber dans le ravin. « La route est impraticable en raison de l'érosion, des nids-de-poule et du manque d'entretien. Je suis en train de m'embourber, il va falloir faire demi-tour. À chaque saison des pluies, les trous et les ravins se développent. C'est la souffrance », lâche-t-il.Le taxi-brousse de Mahamat, lui, est en route pour Kentzou, ville frontalière avec le Cameroun. Mais un camion s'est renversé dans le ravin, bloquant la circulation depuis quelques minutes, alors que les badauds tentent de faire sortir les rescapés. « C'est un casse-tête de circuler dans cette ville. Je demande au gouvernement de nous réhabiliter cette route. Il faudra plusieurs jours pour retirer le grumier qui s'est renversé. Nos activités sont bloquées à cause de ce passage pourri », raconte Mahamat, qui craint également pour son sort.Dans ce calvaire, des jeunes volontaires de la ville essayent de débloquer la situation. On les retrouve dans certains quartiers de Berberati armés de pelles, de pioches et de brouettes. Ici, au quartier de Djifolo, une dizaine de jeunes sont en activité. Ils n'ont pas de gants, de casques ou de bottes. Jean déchiré, t-shirt noir démembré, Gabriel veut changer les choses. « La route n'a pas été réhabilitée depuis plusieurs décennies. Nous avons jugé utile de boucher certains trous avec des latérites pour alléger la souffrance des usagers », explique-t-il.À moto, à vélo, derrière un volant ou à pied, les 100 000 habitants de Berberati vivent le calvaire. Plusieurs quartiers sont coupés les uns des autres selon Yalice, membre de l'équipe : « À certains endroits, nous remplissons le sable dans des sacs que nous mettons dans les ravins pour empêcher sa progression. Certaines personnes de bonne volonté nous donnent des cadeaux pour nous encourager. Mais on oblige personne. C'est un acte volontaire. »L'axe Berberati-Kentzou est l'une des voies de ravitaillement de la Centrafrique depuis le Cameroun. Selon une source à la direction des travaux publics de la ville, des études sont en cours afin de lancer les travaux de réhabilitation de ces routes dans les prochains mois.À lire aussiCentrafrique: un programme pour offrir une seconde chance scolaire aux jeunes de Berberati [1/3]

Reportage Afrique
Centrafrique: un programme pour offrir une seconde chance scolaire aux jeunes de Berberati [1/3]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Mar 20, 2025 2:28


C'est dans cette ville au sud-ouest de la Centrafrique, à Berberati, que l'Agence française de développement (AFD), en partenariat avec un consortium de quatre ONG et le ministère de l'Éducation nationale, a lancé mercredi 19 mars le projet « Éducation pour toutes et tous ». Ce programme vise à donner l'opportunité aux jeunes non scolarisés ou très peu scolarisés de finir leurs études primaires et leur permettre de rattraper leur cursus scolaire. De notre envoyé spécial à Berberati,Il est 10 heures, à l'école d'application préfectorale de Berberati. Ce matin-là, les élèves de CM1 (cours moyen 1) entonnent un chant qui prône les vertus de la discipline scolaire.Un sourire se dessine sur le visage de Caleb, 12 ans. Le jeune garçon est heureux de revenir sur les bancs de l'école : « Je suis content de revenir à l'école après les multiples sensibilisations. J'avais arrêté pour me consacrer aux activités diamantifères, je travaillais pour soutenir ma famille. Maintenant, je dois me concentrer sur l'éducation. »La cour de l'école grouille de monde à cette heure de la journée, contrairement à d'habitude où le silence règne à l'heure des cours. Comme Justine, plusieurs élèves font leur retour après avoir été convaincus du rôle crucial de l'école : « Prenons mon exemple : auparavant, je ne voyais pas l'importance de l'école. Dans notre région, beaucoup de filles sont forcées de se consacrer aux activités ménagères et champêtres sans être payées. Nous avons été sensibilisés par les ONG sur l'importance de l'école comme un levier de développement pour notre localité. »Cinq sous-préfectures de la République Centrafricaine sont concernées par le projet : Berberati, Gamboula, Sosso Nakombo, Dé-dé Mokouba et Carnot. Bruno Foucher, ambassadeur de France en Centrafrique, explique : « C'est un programme important parce qu'il va toucher 21 500 élèves, 50 écoles, tout ceci dans cinq sous-préfectures, et il va durer deux ans. Le coût du programme est de 13 millions d'euros. »À lire aussiCentrafrique: l'école de musique de Bouar continue ses activités malgré un calme précaireFormation des enseignants Treize millions d'euros, soit plus de huit milliards de francs CFA : ce projet est mis en œuvre par les ONG Merci Corps, Alima, Finn Church Aid et l'organisation des femmes centrafricaine (OFCA). Marcel Dyang Damba est le représentant de l'ONG Finn Church Aid. « Les quatre ONG vont procéder à la construction des salles de classe, la réhabilitation également des salles de classe. On aura la construction des forages dans ces écoles, la construction des latrines, la construction et l'appui des centres de santé scolaires pour la prise en charge médicale à travers l'ONG Alima. »Le projet « Éducation pour toutes et tous » prendra également en compte la formation des enseignants et le développement des activités génératrices de revenus. Le ministère de l'Éducation salue le programme et demande sa pérennisation dans toutes les régions du pays.À lire aussiCentrafrique: l'École professionnelle d'hôtellerie de Liton vient en aide aux jeunes chômeurs (3/3)

French Expat Le Podcast
[EPISODE SPECIAL PODCASTHON] Justine Musik Piquemal : Humanitaire et maman, au cœur des crises internationales

French Expat Le Podcast

Play Episode Listen Later Mar 17, 2025 61:49


Peut-on être maman et humanitaire de terrain ?Quand Justine Musik Piquemal a voulu se lancer dans l'humanitaire, on lui a dit : "Les mères de famille ne font pas d'humanitaire." Et pourtant, aujourd'hui, elle est directrice régionale pour l'ONG Solidarités International, et coordonne des interventions dans certains des contextes les plus instables du monde : Centrafrique, Soudan, RDC, Mozambique...Dans cet épisode spécial Podcasthon, Justine nous emmène dans les coulisses de la vie d'une humanitaire engagée.Entre sa première mission en Afghanistan – un pays qui lui est resté gravé dans la peau – et les défis du terrain, elle partage sans filtre ses expériences : négociations sous tension, urgences vitales, préjugés de genre…

Reportage Afrique
Centrafrique: le manque de moyens des pompiers met la population en danger

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Mar 12, 2025 2:29


En cas d'incendies ou de catastrophes naturelles, certains habitants de dix arrondissements de Bangui doivent se débrouiller avec les moyens du bord, estimant que les sapeurs-pompiers manquent toujours à l'appel. Mis en cause, les responsables de ce service évoquent non seulement un manque cruel de moyens logistiques, de ressources humaines, mais aussi l'incivisme de certaines personnes qui empêchent cette entité de remplir sa mission régalienne. Reportage de notre correspondant qui a visité deux maisons incendiées au nord de la capitale. L'état de la maison démontre l'intensité des flammes : lits, chaises, armoires, vêtements, appareils ménagers… Tout a été entièrement détruit, et parfois transformé en charbon. Éléonore est l'une des victimes : « C'est hier, pendant la nuit, que le feu s'est déclaré dans la maison. On n'en connait pas encore l'origine. On a essayé de l'éteindre, mais ça n'a pas marché. » À Bangui, capitale de la Centrafrique, certains habitants déplorent, ces dernières semaines, des dysfonctionnements dans le travail des agents de la protection civile.En pleurs, Éléonore fouille dans les décombres, dans l'espoir de retrouver quelques objets importants, ayant résisté aux flammes : « Nous avons tout perdu, nos documents, nos diplômes, nos actes de naissance, notre argent. Ma fille a été asphyxiée, on l'a conduite à l'hôpital. »Les flammes ont également consumé chaque recoin de la bâtisse de son voisin Paul, laissant derrière elles des cendres et des ruines fumantes : « Les flammes étaient indescriptibles. Il n'y a pas eu de victimes, mais le dégât matériel est grave. J'ai vainement tenté de contacter les unités de secours. Avec l'aide des voisins, nous avions utilisé du sable et de l'eau pour essayer d'éteindre le feu. »De passage dans le secteur, Enock se gratte les sourcils et se souvient de ce qui était arrivé à sa fille. Âgée de 8 ans, elle était accidentellement tombée dans un puits d'environ cinq mètres : « Les conditions de travail des secouristes sont à revoir. Après 1 000 tentatives, nous avions eu en ligne une unité de la protection civile qui ne pouvait pas intervenir. Ils ont évoqué un manque de carburant et des pannes de véhicules. Ma fille a finalement perdu la vie. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. »À lire aussiInondations en Centrafrique: un premier vrai test pour les pompiers volontairesPour comprendre ces dysfonctionnements, visite de la direction générale de la protection civile. C'est l'heure du grand rassemblement et des derniers préparatifs pour ces agents avant de regagner leur poste. Thomas Djimasse, directeur de la protection civile, confie :« Le gouvernement vient d'intégrer 150 sapeurs-pompiers supplémentaires qui seront déployés dans les 20 préfectures, c'est un effort à saluer. Nous avons déjà remis en ligne tous nos numéros d'urgence, à savoir le 10-10, le numéro 118 et le 12-12. On peut nous contacter sur tous ces numéros. Maintenant, il faudrait que les éléments soient équipés. J'appelle les partenaires techniques et financiers de la RCA de nous appuyer. Nous avons déjà la promesse de l'ambassade de France pour reprendre sa coopération avec la protection civile. »En attendant de trouver une solution définitive, dans certains quartiers de la capitale, les habitants s'organisent pour palier aux manques.À lire aussiCentrafrique: un incendie ravage une partie du marché du PK5 à Bangui

Reportage Afrique
Centrafrique: Bangui lutte contre le vol et la dégradation de ses lampadaires

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Mar 12, 2025 2:21


Le gouvernement a entamé, ces cinq dernières années, un vaste projet d'électrification de Bangui et ses environs en lumière solaire. Pour embellir la capitale centrafricaine et lutter contre l'insécurité, plus de 5 000 lampadaires solaires sont installés dans les quartiers et les grandes avenues. Si les Banguissois saluent ces efforts, plusieurs cas de vandalismes et de vol de lampadaires sont déjà enregistrés, mettant à mal l'évolution du projet. Les autorités ainsi que les chefs des quartiers appellent la population à protéger l'éclairage en attendant la fin des enquêtes judiciaires. De notre correspondant à Bangui,Ce soir, Welcome est attiré par un changement étrange : « Ce lampadaire, c'est pour l'intérêt général du 4ème arrondissement. Comme vous voyez, il n'y a plus de panneau solaire, plus de batterie et plus d'ampoules. C'est révoltant. » Cahier en main, le visage perdu dans le vide, c'est ici que cet élève de terminale a l'habitude de réviser ses leçons. Il est impuissant devant cet acte de vandalisme :« Ces panneaux solaires sont installés dans chaque arrondissement et nous aident beaucoup. Dans mon quartier, chaque soir, il y a une coupure d'électricité. Maintenant, avec ces vols, ça va être difficile pour moi d'étudier, car les examens approchent à grands pas. »Tout au long de cette rue, le constat est le même. Certains lampadaires sont coupés avec des scies à métaux, mais dans la plupart des cas, seuls les panneaux, les batteries et les ampoules sont emportés. Melvin a peur de se promener le soir : « Ces dernières semaines, les actes de vandalisme se sont multipliés et le secteur se retrouve sans lumière. Les voleurs ont l'habitude de grimper aux poteaux avant de démonter la lampe. On constate la montée en puissance du banditisme. »À lire aussiCentrafrique: le manque de moyens des pompiers met la population en danger« Arrêtons de détruire ces lampadaires solaires »Pourtant, ces lumières solaires sont fixées sur des poteaux d'une hauteur de cinq mètres. Alors que la situation devient de plus en plus incontrôlable, au quartier de Boyrabe, certains habitants comme Sélékon s'organisent pour protéger ces biens communs : « Qu'ils arrêtent de détruire ce bien public qui fait la beauté de notre ville. Je demande à tous mes compatriotes de prendre leur responsabilité. Chacun doit veiller à ces lampadaires. Il en va de notre sécurité. Arrêtons de détruire ces lampadaires solaires. »Entre 2020 et 2025, plusieurs milliers de lampadaires solaires ont été vandalisés, selon Landry Choisy, directeur de l'entreprise en charge des travaux : « Nous sommes à la deuxième phase du projet d'éclairage public en panneaux solaires. Lors de la première phase, nous avions installé 3 ​​​​​​​800 lampadaires. La deuxième phase fait l'objet de 2 ​​​​​​​316 lampadaires que nous sommes en train d'installer. Il nous reste 210 lampes à installer pour clôturer la deuxième phase. Nous avons déjà constaté le vol de 2 ​​​​​​​340 panneaux solaires et lampes volées. »Selon la Direction générale de la police, une dizaine de voleurs ont été arrêtés ces dernières semaines et traduits en justice. Les lampadaires vandalisés seront réinstallés, affirme le gouvernement qui appelle tous les citoyens à être des sentinelles de ces biens publics.À lire aussiCentrafrique: 70% des ménages vivent dans la pauvreté, selon une étude

Les têtes d'affiches de Denise Epoté
Gabino Guerengomba pour «IST» et Teddy Kossoko pour «Masseka Game Studio»

Les têtes d'affiches de Denise Epoté

Play Episode Listen Later Mar 9, 2025 3:29


Les Têtes d'affiches de Denise Epoté de TV5 Monde, comme chaque dimanche sur RFI, avec Nicolas Brousse. Au palmarès de cette semaine, deux innovateurs originaires de la République centrafricaine. Notre première tête d'affiche s'appelle Gabino Guerengomba, il est ingénieur en architecture, réseau et en propriété intellectuelle, formé aux États-Unis. Sa start-up « IST » a conçu des panneaux solaires afin de fournir une énergie fiable et un accès à internet. Notre seconde tête d'affiche s'appelle Teddy Kossoko, diplômé de l'Institut universitaire de Blagnac et de l'université de Toulouse, il possède un DUT en informatique et un master en méthodes informatique appliquées à la gestion des entreprises. Sa start-up « Masseka Game Studio » conçoit des jeux vidéo pour promouvoir l'histoire et la culture africaine.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] RDC : la plainte contre Apple classée sans suite en France

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Mar 6, 2025 19:30


Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur les tensions entre l'Algérie et la France, des chefs rebelles centrafricains détenus au Tchad et des cadres de l'opposition reçus par le général Mamadi Doumbouya. RDC : la plainte contre Apple classée sans suite en France  En décembre 2024, Kinshasa portait plainte contre Apple en France et en Belgique pour exploitation illégale de minerais. Une plainte que le Parquet de Paris a classée sans suite. Comment expliquer cette décision ? Comment les avocats de la RDC peuvent-ils la contester ? Où en est la plainte déposée en Belgique ?Avec Julien Clémençot, chef du service économie de RFI.  Tensions France-Algérie : la stratégie de Bruno Retailleau  Alors qu'Emmanuel Macron appelle à un apaisement des relations avec l'Algérie, le journal français La Tribune a dévoilé une note secrète de trois pages du ministre de l'Intérieur qui détaille sa méthode face aux autorités algériennes. Quels sont les objectifs de Bruno Retailleau ? Comment a-t-il réagi face à cette fuite dans la presse ?  Avec Raphaël Delvolvé, journaliste au service politique de RFI.   Tchad : deux chefs rebelles centrafricains libérés  Détenus depuis avril 2024 par les services de renseignements tchadiens, les chefs rebelles centrafricains Abakar Sabone et Mahamat Al-Khatim ont été libérés sans que les autorités ne donnent d'explication. Pour quelles raisons auraient-ils pu être relâchés ? La Centrafrique a-t-elle pu faire pression sur le dossier ?Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI.   Guinée : des cadres de l'opposition reçus à la présidence  En Guinée, des membres du parti d'opposition UFDG, l'Union des forces démocratiques de Guinée de l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, ont rencontré le général Mamadi Doumbouya. Que sait-on de ces rapprochements ? Quelles conséquences pour l'avenir de l'UFDG ?Avec Kabinet Fofana, analyste politique, directeur de l'association guinéenne de Science politique.

Reportage Afrique
Centrafrique: à Bangui, les musulmans prêts pour le début du mois de ramadan

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Feb 28, 2025 2:19


Les croyants musulmans entrent, ce week-end du 1er-2 mars, dans le mois de ramadan. En Centrafrique, pays majoritairement chrétien, les fidèles du quartier du PK5, majoritairement musulman, à Bangui, ont passé les derniers jours à boucler leurs préparatifs. Les familles se sont approvisionnées et préparées moralement pour affronter ce mois de jeûne.  De notre correspondant à Bangui, Sous la véranda de sa maison dans le quartier du PK5 à Bangui, Nafissatou est entourée de ses filles en pleine causerie, toutes vêtues de hijabs. En prévision de ce mois sacré, la jeune dame a commandé les aliments de base comme le riz, les dattes, le couscous, l'huile ou encore le sucre.« Pendant le ramadan, au petit-déjeuner ou au moment de rompre le jeûne, nous consommons des dattes, puis mangeons la bouillie chaude ou le thé. Pendant le ramadan, nos courses sont limitées. C'est pour cette raison que je fais la réserve de tous les produits nécessaires. C'est important de ne pas faire trop de travaux ménagers ou de courses pour éviter la fatigue », explique-t-elle.En face de sa maison, un atelier de couture où l'accueil est chaleureux. Trois machines à coudre sont posées sur deux grandes tables. Derrière l'une d'entre elles, Moustapha confectionne des tenues de cérémonie : « J'ai reçu de nombreuses commandes et tout doit être prêt avant la fin du ramadan. Ici, on ne confectionne que des habits des musulmans. On doit être efficaces pour respecter les délais. Si tout se passe bien, nous allons remercier Dieu. »À quelques rues de là, chez elle, Kadjidja gomme avec attention son visage. Prendre soin d'elle, c'est, dit-elle, une façon de se préparer à entrer dans ce mois de spiritualité : « J'ai déjà acheté de nouvelles nattes, chapelets et livres de prière. Notre quotidien sera partagé entre la maison et la mosquée. Nous allons prier pour le pays et pour nos frères qui sont à l'hôpital ou en prison. Comme vous voyez, je me fais belle pour avoir un esprit léger, sans pression, pour commencer un bon mois de ramadan. »Ramadan, mois de solidarité, de grâce, mais aussi de grandes dépenses. Pour contrôler certains commerçants qui augmentent volontairement les prix, les autorités du troisième arrondissement ont pris des mesures. Amadou Roufaï est conseiller municipal : « Que les commerçants soient raisonnables au niveau des prix. Nous vivons des moments difficiles avec la crise économique qui n'en finit pas. Il faut faciliter ce mois de ramadan à ces croyants pour demander à Dieu que notre pays puisse se développer. »Ici, au PK5, beaucoup de chrétiens et animistes souhaitent un bon mois de ramadan aux fidèles musulmans comme signe de cohabitation pacifique.À lire aussiAvant la surconsommation du ramadan, la Guinée encadre certains prix alimentaires

Invité Afrique
Mathurin Dimbélé Nakoé: «Touadéra a partagé les mêmes peines que le peuple centrafricain»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 19, 2025 4:36


Le 17 février, vous entendiez sur RFI le député d'opposition centrafricain Dominique Yandocka - au micro de Christophe Boisbouvier - évoquer notamment son incarcération d'un an en 2024, au cours de laquelle il affirme avoir été empoisonné. Aujourd'hui, Dominique Yandocka est encore sous le coup d'une condamnation pour « délit de complot ». Notre Grand invité Afrique ce matin est Mathurin Dimbélé Nakoé, le chef de file de la majorité présidentielle au sein de l'Assemblée nationale centrafricaine. Il revient sur cette affaire et sur une disposition de la nouvelle Constitution, interdisant aux binationaux de concourir pour la magistrature suprême. Mathurin Dimbélé Nakoé répond aux questions de Liza Fabbian. RFI : Pourquoi les autorités ont-elles transgressé la règle de l'immunité parlementaire et jeté le député Dominique Yandocka en prison pendant plus d'un an ?  Mathurin Dimbélé Nakoé : Je voudrais vous demander et demander à Monsieur Yandocka, de se référer à l'article 119 de la loi portant règlement intérieur de l'Assemblée nationale de la République centrafricaine. Lorsque le député est pris en flagrant délit de commission d'une infraction donnée, le député est arrêté et l'Assemblée nationale est informée plus tard. Il se trouve que, malheureusement, l'infraction commise par Dominique Yandocka tombe sous le coup des dispositions de cette loi-là. Et donc le parquet n'avait pas besoin de demander la levée de l'immunité de Dominique Yandocka.Alors, Dominique Yandocka a été accusée de complot pour renverser les autorités. Il a été condamné à un an de prison, une peine qu'il avait purgé au moment de sa condamnation. Un an de prison pour une tentative de coup d'État, n'est-ce pas une peine assez faible finalement ? Les opposants y voient une tentative de couvrir une procédure sans fondement…Moi, je ne pense pas de la même manière. Il y a le principe de séparation de pouvoir entre la justice et le pouvoir exécutif. À partir de là, le juge fait son travail en toute liberté, en toute souveraineté et ils ont peut-être décidé de condamner Yandocka à un an d'emprisonnement ferme. C'est une peine qui a été décidée et qui est peut-être conforme à l'infraction commise. L'essentiel est que le juge l'ait prononcée en toute souveraineté, en toute liberté.Confirmez-vous que Dominique Yandocka a été victime d'une tentative d'empoisonnement pendant son incarcération ? C'était en février 2024, selon lui. Que savez-vous de l'épisode qu'il relate ?Vous savez, Monsieur Yandocka, c'est un jeune leader qui cherche à se faire connaître et je pense que ça, ce sont des allégations inventées de toutes pièces. Il y a que lui seul qui est témoin de son empoisonnement, mais est-ce que sa parole vaut quelque chose ? Je ne sais pas. Moi, à sa place, je ferais le dos rond, parce que, malgré la faute commise, eh bien la justice a trouvé moyen de le mettre en liberté. La procédure n'est pas terminée. Il faudrait qu'on attende d'abord la décision de la Cour de cassation pour commencer à se livrer à des accusations. Je ne vois pas comment on peut l'empoisonner et le laisser vivre. Vous comprenez que c'est absurde. Vraiment, c'est un non-sens.Alors, depuis l'adoption de la nouvelle Constitution en Centrafrique, plusieurs figures de l'opposition sont exclues de la présidentielle à venir, car certaines dispositions écartent justement les binationaux. N'est-ce pas une volonté du président Faustin-archange Touadéra, d'effacer ses principaux opposants, dont la plupart sont binationaux ?Le président Touadéra a déjà été à l'élection présidentielle avec Dologuélé, Mboli-Goumba et Ziguélé. Il est sorti vainqueur et en 2020 aussi. La Constitution dit clairement que la démocratie, c'est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Alors moi, je pense que si le peuple a choisi de dire qu'il ne veut plus d'un président binational, le peuple a ses raisons. Et la raison fondamentale, c'est d'éviter tout conflit d'intérêts. Et je pense que ce problème n'est pas le seul apanage des Centrafricains.Serait-il envisageable d'ouvrir un dialogue en vue d'amender cette mesure que l'opposition juge donc discriminatoire ?Pour modifier une telle disposition, il faut repartir devant le peuple. Le président Touadéra, seul, ne peut pas, autour d'une table, avec ces gens de l'opposition, décider de quoi que ce soit. Par contre, ils peuvent renoncer à l'une ou l'autre de leur nationalité dans le délai imparti par les lois en vigueur. À ce moment-là, ils seront en règle vis-à-vis du droit centrafricain. C'est la loi qui le dit. Ce n'est pas Touadéra qui l'a inventé.Le président Faustin Archange Touadéra sera-t-il candidat à l'élection présidentielle de décembre prochain ?Je ne sais pas. Je ne suis pas le professeur Touadéra, mais en tant que peuple centrafricain, je voudrais qu'il soit candidat. Contrairement aux autres qui vont tout le temps séjourner en France, rester longtemps en France, abandonnant leur pays, pendant tous les événements que nous avons connus dans ce pays. Touadéra a été en Centrafrique, Touadéra à partager les mêmes souffrances, les mêmes peines que le peuple centrafricain. Et ça, le peuple n'est pas prêt à oublier.Et si c'est son souhait, quand pourrait-il annoncer sa candidature ?Le président Touadéra a un parti politique et je pense qu'il appartient au parti politique, lors d'un congrès extraordinaire, d'annoncer sa candidature et de l'investir. J'aimerais que cela se fasse vite pour que le peuple soit heureux et pour que le peuple soit en paix.

Invité Afrique
Dominique Yandocka: Bangui «a tout fait pour salir mon casier judiciaire pour que je devienne inéligible»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 17, 2025 8:21


En République centrafricaine, le député d'opposition Dominique Yandocka veut contribuer au combat pour une véritable alternance lors de la présidentielle de décembre prochain. Dominique Yandocka revient de loin. Il a passé toute l'année 2024 en prison, où il affirme avoir été empoisonné. Après trois grèves de la faim, il en est ressorti. Mais il reste sous le coup d'une condamnation pour « délit de complot ». De passage à Paris, le leader politique du mouvement Initiative pour la transformation de l'action (Ita), répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous avez été emprisonné à Bangui pendant un an, comment s'est passée votre détention ?Dominique Yandocka : J'ai été enlevé le 15 décembre 2023 sur instruction ferme du président de la République, Faustin-Archange Touadera, sans faire mention de mon immunité parlementaire.Est-ce que vous avez été maltraité pendant votre année de prison ?Alors, sur le plan physique, non, mais plutôt sur le plan sanitaire. Sur une année, j'ai passé près de neuf mois en fauteuil roulant, je suis sorti avec des séquelles, j'ai été victime d'un empoisonnement. Le 9 février 2024, j'étais victime d'un malaise, on m'a transféré à l'hôpital militaire. Et le 12 février, j'ai été ramené à la prison manu militari, c'est à ce moment, dans la bousculade, qu'on m'a fait assimiler un produit dont j'ignore la provenance, et ça m'a valu 36 heures de coma. Il a fallu qu'on m'administre des remèdes et c'est ça qui m'a fait vomir plusieurs fois et j'ai repris connaissance.Et vous avez fait une grève de la faim ?J'ai fait trois grèves de la faim pour protester contre la non prise en charge de mon état de santé et aussi pour protester contre mon arrestation, parce que tout ça a été l'instrument d'une machination orchestrée de toute pièce, depuis la présidence de la République.Pourquoi avez-vous été arrêté, à votre avis ?Tout simplement parce que le pouvoir me redoute. Donc, ils ont tout fait pour que je sois arrêté. Que mon casier judiciaire soit sali pour que je devienne inéligible à toutes les élections.À lire aussiCentrafrique: vague d'indignation après l'arrestation d'un député de l'oppositionOui, mais vous n'êtes pas le seul opposant en République centrafricaine ?Vous savez, je suis d'accord avec vous que je ne suis pas le seul opposant, mais en attendant, je suis de l'opposition et je suis député du 4e arrondissement.De Bangui ?De Bangui bien sûr. Et les gens redoutent que je puisse pousser la barre un peu plus haut.Alors au bout d'un an de prison, vous avez été condamné à précisément un an de prison, ce qui vous a permis de sortir juste après Noël. Votre libération, Dominique Yandocka, est-ce que c'est la preuve que la justice n'est pas aux ordres du pouvoir politique, ou qu'au contraire, c'est à la suite d'une décision politique ? Je salue ici le courage de certains magistrats qui ne défèrent pas devant la pression politique, mais qui ont voulu trouver un arrangement pour que je n'écope pas d'autres peines d'emprisonnement supplémentaires. Ils ont jugé utile de trouver le juste milieu pour me faire sortir au bout d'un an et 11 jours. Je salue d'abord leur bravoure, malgré la pression politique qui était sur eux, ils ont su quand même faire un jugement à la Salomon.Un jugement à la Salomon, dites-vous. Suite à cette condamnation, vous êtes aujourd'hui libre, mais sous le coup de ce jugement et vous continuez à clamer votre innocence, qu'est-ce que vous allez faire ?Mes conseils ont fait un pourvoi en cassation. Et tant que la Cour de cassation ne se prononce pas, je reste et je demeure dans tous mes droits.Alors cela dit, Dominique Yandocka, vous êtes binational. À la fois de nationalité centrafricaine et de nationalité française. Et du coup, a priori, vous n'êtes pas éligible à la présidentielle de décembre prochain. Est-ce que vous pensez quand même à cette élection ?Vous savez, pour l'instant, ce n'est pas d'actualité. Je suis député de la nation, je me concentre sur mon mandat aujourd'hui. En tant que député de la nation, le jour viendra où le peuple centrafricain me fera confiance, et voudrait que je pousse un peu la barre plus haute, je le ferai et je suis prêt aujourd'hui à contribuer pour qu'il y ait une vraie alternance dans notre pays.En juillet 2023, vous avez appelé au boycott du référendum sur la nouvelle Constitution, notamment parce qu'elle permet aujourd'hui au président Touadéra de se présenter à un troisième mandat. Du coup, est-ce que vous allez appeler au boycott de la présidentielle du mois de décembre prochain ?En 2023, j'ai bien appelé à boycotter le référendum constitutionnel, tout simplement parce qu'il y avait des dispositions qui me semblent discriminatoires. Par exemple, toute personne qui détient la double nationalité ne peut plus prétendre à la magistrature suprême ou à diriger les hautes fonctions de la République. Et ça a été fait à dessein, parce que le président Touadera n'accepte pas qu'il y ait de la concurrence.C'est une disposition qui écarte de fait Anicet-Georges Dologuélé, Crépin Mboli-Goumba et vous-même ?Oui, mais notre pays sort de très très loin et nous n'allons pas nous permettre encore qu'il y ait une autre division, pour assouvir le besoin d'un seul clan ou d'un seul homme. C'est pour cette raison que je crois formellement qu'il va y avoir l'ouverture d'un dialogue pour que nous puissions discuter sur des points de divergence par rapport à cette Constitution et donner la chance à tous les Centrafricains d'aller compétir.À lire aussiCentrafrique: les premiers appels en vue d'une nouvelle candidature du président Touadéra se font entendre

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Les cryptomonnaies, avenir de la finance mondiale?

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Play Episode Listen Later Feb 14, 2025 69:59


Bitcoin, Ethereum, Dodgecoin, Memecoins : ces nouveaux mots sont entrés ces dernières années dans le vocabulaire économique. Malgré les risques liés à leur volatilité, ces cryptomonnaies ou cryptoactifs attirent les investisseurs au point de dépasser en capitalisation le PIB de la France ! Nouvelle illustration de cet engouement mondial, des dirigeants politiques, comme Donald Trump, lancent leur propre devise numérique à leur effigie, ou comme le président centrafricain Faustin Archange Touadera, au nom de leur pays. Tout au long de cette émission, nous donnons la parole à ceux qui ont adopté ces nouvelles technologies monétaires pour mieux comprendre leurs motivations et analyser leurs projets futurs. Ils participaient à l'événement Crypto XR les 31 janvier et 1er février à Auxerre (France). Par ailleurs, pour décrypter ce phénomène qui prend une ampleur inédite avec le retour au pouvoir de Donald Trump, nous recevons l'économiste Quentin Demé, professeur à la Sorbonne et à l'EDHEC, auteur du livre 100 mots pour comprendre les cryptomonnaies (éditions Gereso).NOS AUTRES INVITES : Dimitri Yem, directeur général du cabinet Yem Patrimoine Louis-Alexandre de Froissard, directeur général de Montaigne Conseil & Patrimoine Marvin Scaringella, directeur général de Venalabs Benjamin Cohen, producteur "Le Crypto Daily"

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Christophe Lutundula (RDC): «Kagame veut obliger le président Tshisekedi à négocier avec ses protégés, le M23»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Jan 28, 2025 8:39


Goma au cœur des combats… Douze ans après le premier assaut de novembre 2012, pourquoi le M23 et les soldats rwandais s'en prennent-ils à nouveau à la grande cité de l'Est de la République démocratique du Congo ? Pourquoi l'Union africaine réagit-elle avec mollesse ? Y a-t-il une issue à cette nouvelle guerre meurtrière ? Pendant trois ans, de 2021 à 2024, Christophe Lutundula a été le vice-Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères du Congo-Kinshasa. Aujourd'hui, il est sénateur et préside la Commission des relations extérieures de la Chambre Haute. RFI : Christophe Lutundula, bonjour,Christophe Lutundula : bonjour.Pourquoi le M23 et le Rwanda ont-ils décidé d'attaquer Goma à la fin de ce mois de janvier ?Je pense qu'il y a les raisons suivantes. La première, c'est que Goma, c'est une plaque tournante économique, particulièrement en ce qui concerne le commerce de produits miniers. Mais il y a une autre raison, une raison politique, c'est la soif d'hégémonie du président [Paul] Kagame. Il veut démontrer à la communauté internationale qu'il est le seul interlocuteur valable avec lequel il faut traiter en ce qui concerne les questions de sécurité, de paix et même les questions de coopération avec la région des Grands Lacs. C'est comme qui dirait qu'il veut devenir le successeur du président Mobutu Sese Seko qui a joué le même rôle pendant la période de la guerre froide.Toujours sur le plan politique, en fait, il veut humilier le peuple congolais, en obligeant le président [Félix] Tshisekedi de négocier avec ses protégés qui constituent son cheval de Troie, les M23.Cette attaque survient en effet cinq semaines après l'échec de la rencontre de Luanda, où Paul Kagame avait exigé que Félix Tshisekedi ouvre un dialogue avec les rebelles du M23. Le président congolais avait refusé, est-ce qu'aujourd'hui Paul Kagame cherche à imposer ce dialogue par la force ?Mais il ne s'en est jamais caché, il a toujours dit qu'il n'y aura pas de solution s'il n'y a pas de négociations directes avec les M23. Mais là, je crois qu'il se trompe. Le président Tshisekedi, il a des fondamentaux. Quand il dit que c'est la ligne rouge, je crois que, j'ai travaillé avec lui pendant trois ans, ce sont des lignes, pas seulement le dialogue, il y a l'intégrité territoriale, la souveraineté. Je ne crois pas du tout que le président Tshisekedi va accepter. Il est vraiment catégorique et c'est toujours le fils de son père.Vous pensez que Félix Tshisekedi va refuser ce dialogue direct avec les M23. Mais ce qui frappe les observateurs depuis trois jours, Christophe Lutundula, c'est le refus de l'Union africaine et des trois pays qui représentent l'Afrique au Conseil de sécurité, l'Algérie, la Sierra Léone, la Somalie, de nommer le Rwanda comme pays solidaire des rebelles du M23 dans l'attaque sur Goma. Comment expliquez-vous cette bienveillance à l'égard du président Kagame ?Mais c'est très simple, ce sont des modus operandi, je n'ose pas dire l'ADN de l'Union africaine. Nous, nous en avons l'expérience. Nous avons connu une crise politique grave du temps du président Mobutu, de la Conférence nationale et ainsi de suite, l'Union africaine n'a rien fait. Il y a le grand barrage de la Renaissance qui oppose l'Éthiopie, le Soudan et l'Égypte, l'Union africaine s'est mise à l'écart. Donc ce n'est pas une surprise.De toute façon, l'Afrique a un problème à assumer sa souveraineté. Être souverain, c'est être capable de résoudre ses problèmes par soi-même. Donc, il y a des intérêts économiques, les connexions avec les multinationales et les États qui soutiennent le président Kagame et qui profitent du pillage des ressources naturelles de la RDC. Donc des pays africains évitent de bousculer, d'indisposer ces États tutélaires.En Afrique centrale, l'armée rwandaise est redoutée. Est-ce qu'elle fait peur à certains pays qui, du coup, n'osent pas se fâcher avec Kigali ?On sait aujourd'hui que l'armée rwandaise est présente dans certains pays où elle protège justement certains intérêts. Je ne veux pas énerver la susceptibilité diplomatique de ces pays-là, il y a le Mozambique, où elle protège ce que vous savez, il y a la Centrafrique. Au Bénin, le Rwanda forme l'armée et on peut continuer la série ! Donc effectivement, c'est un élément qui intervient en conjugaison avec le fait d'éviter d'énerver la susceptibilité des tuteurs.Je crois que, dans les circonstances actuelles, on doit être un peu plus ferme au niveau des décideurs. Et je crois que, dans ce sens-là, tous les mécanismes de vérification qui ont été mis en place ne valent pas la peine. Il faut les remplacer, à mon avis, par un dispositif de garanties mutuelles. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Si on peut déployer le long de la frontière entre la RDC et le Rwanda une force internationale tampon, garantie par le Conseil de sécurité, l'Union européenne et peut-être l'Afrique avec le Conseil paix et sécurité, cela pourra permettre que les Rwandais sortent et que cette force garantisse qu'il n'y aura pas d'incursions.Parce que le Rwanda parle des FDLR. Que de notre côté, le Rwanda va sortir, le M23 va se replier, rentrer dans ses positions d'antan, et cette force va créer les conditions du dialogue avec le Rwanda. Il faut ouvrir cette perspective-là, me semble-t-il.Christophe Lutundula, merci. À lire aussiRDC: des tirs entendus dans Goma, le M23 et ses alliés rwandais présents dans des quartiersÀ lire aussiÀ l'ONU, la RDC réclame des sanctions contre le Rwanda alors que les combats font rage autour de Goma