De vive(s) voix

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Une émission consacrée à la langue française dans le monde et aux cultures orales. Un rendez-vous quotidien du lundi au jeudi, pour rendre plus vivant notre rapport à la langue, et être la vitrine des initiatives en faveur de la francophonie. Une émission consacrée à la langue écrite qui vit, s’adap…

Rfi - Pascal Paradou


    • Oct 30, 2025 LATEST EPISODE
    • weekdays NEW EPISODES
    • 29m AVG DURATION
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    Festival Sin'ART (Bénin): Hakim Bah et Bardol Migan racontent l'exil et le déracinement

    Play Episode Listen Later Oct 30, 2025 29:00


    Pour plusieurs jours, De Vive(s) Voix est délocalisée à Ouidah au Bénin. À l'occasion du festival Sin'ART, un échange avec Hakim Bah, auteur et metteur en scène de À bout de sueur et Bardol Migan, qui crée La Noyée de Laëtitia Ajanohun. Deux pièces qui racontent, chacune à sa façon, les allers-retours entre l'Europe et l'Afrique.  Focus sur deux pièces qui sont à l'affiche du Sin'ART, festival de théâtre béninois exclusivement consacré aux auteurs et autrices contemporaines.  À bout de sueur, un texte écrit et mis en scène par Hakim Bah, raconte l'exil. Elle est inspirée d'une tragédie, la mort de deux adolescents retrouvés morts de froid dans le train d'atterrissage d'un avion, le 2 août 1999. On suit dans la pièce le parcours de Binta, Bachir, et leurs enfants, qui tentent tour à tour le départ vers la France. L'écriture d'Hakim Bah est très rare et reconnaissable : les phrases se brisent, tâtonnent et jouent sur la répétition.  Bardol Migan a choisi quant à lui de créer, donc mettre en scène pour la première fois, La Noyée, un texte de l'autrice belge Laëtitia Ajanohun. Il raconte les accidents d'une histoire d'amour, entre le Burkina Faso et la Belgique, qui repose sur une illusion. À lire aussiThéâtre : « À bout de sueurs », d'Hakim Bah et Diane Chavelet au Lucernaire   Invités : ► Hakim Bah vit entre la Guinée et la France. Dramaturge, poète et nouvelliste, il a créé avec Billia Bah le festival L'univers des mots à Conakry et en assure aujourd'hui la direction artistique. En 2016, il a reçu le prix RFI Théâtre pour Convulsions.  ► Bardol Migan est comédien et metteur en scène. Il dirige la compagnie Baobab Théâtre du Bénin. Le festival le SIN'ART a débuté mercredi 29 octobre 2025 au Bénin et se déroule jusqu'au 1ᵉʳ novembre. Les représentations ont lieu à Ouidah, mais également à Grand Popo, à Togbin ou à Cotonou.  Une émission enregistrée à Ouidah au Centre Culturel de Rencontre Internationale John Smith, communément appelé CCRI, ancien tribunal colonial. C'est aujourd'hui un centre pluridisciplinaire, une ruche, centré autour de l'art et de la création. Un lieu d'expression artistique qui accueille notamment des résidences théâtrales, mais aussi de la musique, de la danse et des arts plastiques. Depuis que Janvier Nougloï en assure la direction, le CCRI a évolué, a été entièrement réorganisé et redécoré, dans la visée d'être pluriel et accessible afin que les habitants de la ville se le réapproprient. Programmation musicale : Tgang le Technicien ft. Lil Jay Bingerack - Dans la vie. 

    Le festival Sin'ART au Bénin, un laboratoire de création théâtrale

    Play Episode Listen Later Oct 29, 2025 29:00


    Pour plusieurs jours, De Vive(s) Voix est délocalisée à Ouidah au Bénin. Aujourd'hui, focus sur un évènement culturel majeur, le festival de théâtre Sin'ART, en partenariat avec le CCR International John Smith. Coup d'envoi ce soir à Ouidah, mais des représentations auront également lieu à Grand Popo, à Togbin ou à Cotonou.  Une émission enregistrée à Ouidah dans un lieu unique, le Centre Culturel de Rencontre Internationale John Smith, communément appelé CCRI, ancien tribunal colonial. C'est aujourd'hui un centre pluridisciplinaire, une ruche, centré autour de l'art et de la création. Un lieu d'expression artistique qui accueille notamment des résidences théâtrales, mais aussi de la musique, de la danse et des arts plastiques. Depuis que Janvier Nougloï en assure la direction, le CCRI a évolué, a été entièrement réorganisé et redécoré, dans la visée d'être pluriel et accessible afin que les habitants de la ville se le réapproprient. Parmi les nombreuses activités organisées par le CCRI de Ouidah, il y a le festival Sin'ART, exclusivement consacré aux auteurs et autrices contemporaines. Il vise à accompagner, former et mettre en avant des auteurs, autrices, comédiens et comédiennes en valorisant la jeunesse du continent. Cette troisième édition du Sin'ART proposera onze spectacles en cinq jours dans différentes villes. Ce soir, la création de Mes poupées noires, noires, un texte d'une autrice béninoise, Cécile Avougnlankou, également professeure de littérature. La mise en scène est signée Laurent Hatat, qui dirige la compagnie de spectacle vivant Anima Motrix (en codirection avec Emma Gustafsson). Pour ce spectacle, il est assisté de Hezou Kadjaziou. Bertrand Bossard est également parmi nous, il porte le projet d'ouvrir une école professionnelle de cirque à Ouidah, qui devrait ouvrir ses portes en 2027. En attendant, des cours de loisirs ont déjà démarré.     Invités : Janvier Nougloï, directeur du CCRI (Centre Culturel de Rencontre International) de Ouidah. Laurent Hatat, metteur en scène. Hezou Kadjaziou, assistant à la mise en scène sur Mes poupées noires, noires Bertrand Bossard, directeur de l'École nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois. ► Le festival le SIN'ART débute ce jeudi 29 octobre avec la création de Mes poupées noires, noires, un texte de Cécile Avougnlankou, mise en scène Laurent Hatat. Programmation musicale : Dangbé Musik - Aquadi.

    «Avale», premier roman de la comédienne Séphora Pondi: une histoire de bouche et de double

    Play Episode Listen Later Oct 28, 2025 29:00


    Tout le monde me trouvait sublime, phénoménale. Je n'en revenais pas. J'étais enfin consacrée. Mais pour compenser cette joie, aberrante, il me fallait expier. Rester un corps souffrant. Ça a commencé au niveau des pieds, ils enflaient dans les chaussures.  Dans « Avale », on suit deux parcours, celui de Lame, une jeune comédienne montante qui découvre aux portes du succès qu'elle est atteinte d'une mystérieuse maladie de peau, et Tom, un jeune homme désœuvré et tourmenté, obnubilé par la jeune actrice jusqu'à développer pour elle une obsession dévorante, angoissante et malsaine. Chacun, dans l'écriture, a sa langue propre.  Écrit à la façon d'un polar ou d'un thriller, par moment gore, inspiré et nourri du parcours et de l'expérience personnelle de Séphora Pondi sans être pour autant de l'auto-fiction, le roman explore les thématiques du harcèlement, de la vie d'actrice et de tout ce qu'elle implique dans sa corporéité la plus brute, ainsi que la question du désir sous toutes ses déclinaisons.  Invitée : Séphora Pondi, actrice franco-camerounaise. Elle grandit en banlieue parisienne dans un environnement modeste, où elle découvre très tôt le goût de la lecture et de la scène. Après une formation théâtrale à l'École départementale de théâtre de l'Essonne, elle rejoint le programme « Premier Acte » de Stanislas Nordey au théâtre de la Colline, avant d'intégrer l'École régionale d'acteurs de Cannes et Marseille (ERACM). En septembre 2021, elle devient pensionnaire de la Comédie-Française. Artiste polyvalente, elle travaille actuellement au scénario d'un long-métrage et prépare sa première mise en scène, l'adaptation de Bestioles de Lachlan Philpott. « Avale », publié en 2025 aux éditions Grasset, est son premier roman.  Programmation musicale : La colère - Dernière fois ► Séphora Pondi est à l'affiche d'Hécube, pas Hécube de Tiago Rodrigues au théâtre 13E Art dans le XIIIe Arrondissement de Paris du 21 mars au 2 mai 2026. 

    «Écrire juste pour soi»: les vertus de l'écriture intimiste

    Play Episode Listen Later Oct 27, 2025 29:00


    Vous notez vos pensées dans un carnet ou dans un journal intime ? Sans peut-être le savoir, vous pratiquez déjà l'écriture personnelle. Retour avec Régine Detambel sur cette activité discrète, presque confidentielle, à laquelle se consacrent des millions de personnes en France. Invitée : Régine Detambel est écrivaine et autrice de nombreux romans et essais, mais aussi bibliothérapeute, c'est-à-dire qu'elle s'intéresse à la manière dont la lecture et l'écriture peuvent contribuer au soin de soi, au mieux-être et à la compréhension de l'expérience humaine. Dans son nouvel essai Écrire juste pour soi, Les mots prennent soin de nous, paru chez Actes Sud, Régine Detambel mêle réflexions théoriques et entretiens avec celles et ceux qu'elle accompagne dans leur pratique. Une «médecine de velours», dit-elle, capable d'aider chacun à tourner la page et comprendre ce qu'il vit, interrogeant dans le même geste notre rapport à l'écriture et à la lecture.  Et la chronique Ailleurs nous emmène à Dakar à l'occasion de la Semaine mondiale de la Francophonie Scientifique, présentée par Slim Khalbous.  Programmation musicale :  Pierre Lapointe & Voyou - Fallait pas nous inviter.

    Bouchra Khalili : retrouver les voix des histoires oubliées

    Play Episode Listen Later Oct 23, 2025 28:59


    Bouchra Khalili est à l'honneur du festival d'Automne avec des œuvres vidéos installées dans trois théâtres pour retrouver la mémoire du Mouvement des travailleurs arabes.  Avec ses trois projets Astérismes (Fig. 1 à 3), l'artiste Bouchra Khalili refait surgir la mémoire des histoires effacées, des traces fragiles de mémoires.  Trois installations qui correspondent à trois périodes de travail puisque la première date de 2017 et la dernière de 2025 et qui sont réunies sous ce titre de «Astérisme» qui est un terme d'astronomie pour designer une figure dessinée par les étoiles : une constellation... C'est donc un ensemble.  On découvre notamment, dans l'une de ces expositions, le Mouvement des Travailleurs arabes qui avait constitué deux troupes de théâtre avec un slogan, «de la rue à la scène et de la scène à la rue». «Ce qui m'a interpellée, c'est que des ouvriers qui travaillaient dans des usines aient pensé au théâtre». Une histoire très peu connue. Elle a retrouvé pour faire ce travail certains acteurs de l'époque qu'elle a filmés. «Ces expositions opèrent comme une forme de résurrection», nous raconte l'artiste Bouchra Khalili. «Ce qui m'intéresse, c'est ce qui n'a pas été archivé, des mémoires dont il ne reste uniquement que quelques fragments».    Et quand il n'y a pas d'archives, elle imagine des fictions pour dire ce qui a eu lieu comme dans l'exposition Astérismes (Fig. 3) : L'Écrivain public avec, par exemple, avec Mririda n'Aït Attik, poétesse amazighe, active dans la première moitié du XXè siècle dans le Haut-Atlas qui «maitrisait la poésie sans l'écrit» et dont on a que des traductions.  L'artiste réactive également un élément de la culture marocaine : le conte avec un jeune conteur de Marrakech qui salue l'histoire de Djelali Kamal, immigré et gréviste de la faim et candidat à la présidence de la République en 1974.  Invitée : Bouchra Khalili est une artiste visuelle franco-marocaine née en 1975 à Casablanca. Elle est diplômée en Études cinématographiques et médiatiques de la Sorbonne Nouvelle et en arts visuels de l'École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy. Multidisciplinaire, elle utilise le textile, la photographie, la sérigraphie et la vidéo pour concevoir ses œuvres.  À voir dans le cadre du Festival d'automne :  - Astérismes (Fig. 1) : The Tempest Society - T2G Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique  -Astérismes (Fig. 2) : The Circle and The Public Storyteller - Odéon Théâtre de l'Europe – Berthier Paris 17 2 – 26 octobre - Astérismes (Fig. 3) : L'Écrivain public Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt 22 – 29 octobre.   Programmation musicale :  Les Artistes Amadou et Mariam avec le titre L'amour à la folie. 

    «Les forces» de Laura Vazquez: un roman d'apprentissage onirique

    Play Episode Listen Later Oct 22, 2025 29:01


    Dans cette narration, l'autrice Laura Vazquez reprend et détourne les motifs du roman d'apprentissage.  «Les heures étaient longues dans mon enfance, mais je ne me suis pas tuée». Elle raconte l'odyssée d'une jeune fille avec en toile de fond une critique de l'éducation, du salariat, du matérialisme et de la norme générale : «des asticots dans les cerveaux».  La narratrice est une jeune fille, qui voit et sent la souffrance autour d'elle : «Quand j'écris, au départ, une voix arrive, et parfois, il y a plusieurs voix. Pour «les forces», il n'y en a eu qu'une qui a tenu le texte pendant un bon moment. Cette voix, c'est celle de cette fille.»  De l'enfance à l'écriture, en passant par un bar lesbien étrange, une maison abandonnée et un immeuble rempli de sectes, Laura Vazquez nous entraîne dans une odyssée parsemée de miroirs homériques. Le monde est décrit de façon réaliste, parfois cynique, mais l'autrice parvient aussi à nous transporter dans une sorte de troisième dimension, un monde onirique, un univers transréaliste nous décrit l'autrice.  Invitée : Laura Vazquez, poète et romancière, née en 1986. Elle enseigne l'écriture à Marseille. En 2023, elle reçoit le prix Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre qui a été traduite dans une dizaine de langues dont le chinois, anglais, espagnol.  «Les forces», publié aux éditions du Sous-sol, est son deuxième roman.    Et comme chaque semaine, la chronique de Lucie Bouteloup décrypte les expressions de la langue française ! Et si vous ne voulez pas vous «faire appeler Arthur», soyez attentif !  Une chronique en partenariat avec Benjamin Rouxel, des éditions Le Robert, et toujours avec la complicité des enfants de la classe de CM2 de l'École élémentaire Vulpian à Paris !   Programmation musicale :  L'artiste Camille Frillex, dite Frix avec le titre Auto psycho.   

    Peu importe : une pièce vaudevillesque sur les errements d'un couple

    Play Episode Listen Later Oct 21, 2025 29:00


    Dans «Peu Importe», Robin Ormond, adapte la pièce du dramaturge allemand Marius von Mayenburg, dans laquelle les fragilités d'un couple «comme les autres» sont analysées...  «Peu importe» : le titre interroge. Qu'est-ce qui est sans importance ? Et d'ailleurs : est-ce vraiment sans importance ? Que se passe-t-il lorsque toute tentative d'affection et d'intimité s'enferme dans un cycle infini de conflits et de ressentiment ? Une femme, Simone, ingénieure dans l'industrie automobile, revient d'une semaine de voyage avec un cadeau pour son mari, Erik, éditeur et traducteur en télétravail. Mais, «voilà», cet évènement banal va révéler les inégalités du couple et mettre le feu aux poudres, dans ce foyer... Mais tout va se retourner. Plusieurs fois. C'est l'histoire de deux personnes qui essaient de se dire à quel point ils s'aiment sans parvenir à le formuler. Ils n'ont pas le temps de leur propre histoire d'amour, nous dit Assane Timbo qui joue le rôle d'Erik.  Ce texte fait partie d'un corpus de textes écrits pendant le confinement et dans lesquels le dramaturge Marius von Mayenburg s'emploie à interroger jusqu'à l'absurde tout ce qui semble pouvoir cimenter un couple : l'égalité, l'écoute, le dialogue. En nous donnant cette vision de la famille un peu tordue, Marius von Mayenburg, nous replace aussi face à ce qu'on prétend être une nouvelle norme, précise Robin Ormond, traducteur et metteur en scène de la pièce Peu Importe.    Invités : Assane Timbo, comédien, metteur en scène, traducteur. Il joue le rôle d'Erik dans la pièce. Formé au Conservatoire et aux Cours Florent, il a joué sous la direction de nombreux metteurs.ses en scène tels que Anne-Laure Liégeois, Célie Pauthe, Stéphane Braunschweig, Simon Stone, Jean Boillot, François Rancillac, Jean-Michel Ribes, Johanny Bert, mais aussi dans ses propres travaux de mise en scène. Au sein de sa compagnie, La Surface de Réparation, il met en scène un théâtre du corps, à travers Molière, Claudel, Pinter, Dagerman, Akakpo et deux textes originaux. Il a aussi tourné pour le cinéma… Artiste du mouvement et de la parole, il est professeur d'art dramatique aux Cours Florent, et a enseigné à l'ESJ Paris. Il a cotraduit «Générations» de Debbie Tucker Green pour la Maison Antoine Vitez.  Robin Ormond, traducteur et metteur en scène de la pièce de Marius von Mayenburg Peu importe. Né en 1993, il a grandi à Strasbourg où il a étudié le jeu auprès de la troupe du Théâtre National de Strasbourg. Il a ensuite étudié à Sciences Po Paris. Parallèlement à ses études, il monte ses premières productions, dont «Tourista» de Marius von Mayenburg au Théâtre de la Manufacture à Nancy - Lorraine (2013). Il est enseignant à Sciences Po Paris et a été metteur en scène-dramaturge à l'académie de la Comédie-Française pour la saison 2022-2023. Au cours de la saison 2024-2025, il a effectué des mises en scène à la Scala Provence et Paris, au Burgtheater de Vienne, au Nationaltheater de Weimaret à la Comédie-Française.    À propos du dramaturge : Marius von Mayenburg est un dramaturge et metteur en scène allemand né en 1972 à Berlin. Il est également traducteur et dramaturge pour la Schaubühne.  Auteur des pièces Le moche ou Visage de feu des pièces dans lesquelles il s'empare de sujets de société.  «Peu importe» à voir à la Scala jusqu'au 4 janvier 2026. Le texte «Peu importe» à retrouver aux éditions de l'Arche.   Programmation musicale :  Les artistes Malik Djoudi avec Alka Balbir qui reprennent le titre «L'été indien» de Joe Dassin. 

    Comment le français est-il devenu une langue écrite ?

    Play Episode Listen Later Oct 20, 2025 29:00


    Dans son ouvrage «Écrire le français», Gabriella Parussa retrace l'histoire de l'écrit de la langue française, et son évolution.  Comment le français est-il devenu une langue écrite ?  Le français fut tout d'abord une langue orale, une langue parlée, une langue de la communication, alors que la langue écrite, celle de la culture, de la justice, de l'administration, était le latin.   Le français a beaucoup évolué, tant au niveau de la phonétique qu'au niveau de la syntaxe et la morphologie.  Les premiers textes (rarissimes) écrits en français remontent à la deuxième partie du IXè siècle. C'est l'alphabet latin qui est utilisé pour «transférer» cette langue de l'oral à l'écrit, mais Il faut faire des ajustements, car l'alphabet latin n'est pas parfait et ne permet pas de restituer tous les sons… Il y a alors vingt-trois lettres dans l'alphabet latin.  Le passage à l'écrit s'est fait avec la volonté de conserver la mémoire. Les premiers «livres» s'écrivaient grâce à des copistes ; cela pouvait prendre des mois.  L'écriture : comme une «peinture de la voix»  En 842, les petits-fils de Charlemagne signent une alliance militaire : les serments de Strasbourg, Nithard écrit alors en ce qu'on appelle «le proto français» : un mélange entre le latin tardif et le français. C'est l'un des premiers textes conservés avec des traces de français écrit. «C'est une étape importante, on écrit dans les deux langues vernaculaires de l'époque».  Ils écrivent cette nouvelle langue en «écoutant». «On dira que l'écriture doit être comme une peinture de la voix, doit correspondre à ce que l'on dit, ce qu'on prononce».  Le français est alors très mouvant : on ne parle pas et on n'écrit pas de la même manière selon qu'on habite Arras ou Lyon. Mais les choses vont se fixer avec l'invention de l'imprimerie puis des premières grammaires écrites. Les variations vont alors s'estomper peu à peu. Les imprimeurs vont alors jouer un rôle très important dans la standardisation pour que le livre qu'ils diffusent soit lu et compris et plus grand nombre. Les graphies régionales vont alors peu à peu disparaître.    À lire :  Bernard Cerquiglini, auteur de L'invention de Nithard aux éditions de Minuit.  Invitée :  Gabriella Parussa, spécialiste de l'histoire de la langue française, est professeure de linguistique et philologie à la Faculté des Lettres – Sorbonne Université. Ses travaux portent sur le code écrit et son histoire des origines à nos jours. Son ouvrage «Écrire le français, toute une histoire» est publié aux éditions Actes Sud.  Dans la chronique Ailleurs, nous parlerons du Festival Beyrouth Livres qui aura lieu dans la capitale libanaise, du 22 au 26 octobre 2025. Et c'est Sarra Ghorbal, attachée pour le livre et le débat d'idées et co-commissaire générale du festival Beyrouth livres qui nous parle de l'évènement.  Programmation musicale : Le collectif musical Lamomali avec le titre Totem.

    Barber shop chronicles : une plongée dans les masculinités noires d'aujourd'hui

    Play Episode Listen Later Oct 16, 2025 28:59


    De Bruxelles à Abidjan en passant par Yaoundé et Kinshasa : les spectateurs de Barber Shop Chronicles suivent les histoires de quelques habitués des salons de coiffure pour hommes... Qu'est-ce qui se raconte dans les salons de coiffure pour hommes ?  En deux heures vingt de spectacle, les metteurs en scène Michael de Cock et Junior Mthombeni adaptent la pièce de l'auteur et poète anglo-nigérian Inua Ellams.  Entre documentaire et fiction, la pièce nous plonge dans les questionnements qui traversent les masculinités noires d'aujourd'hui avec une douzaine de comédiens sur scène. Dans ces lieux très particuliers, on cause de tout, des femmes, de la politique, du foot et de sa famille. Quand on arrive là-bas [chez le barbier] tu existes, tu as le droit d'être sans préjugés et automatiquement, le barbier se transforme en thérapeute. On partage tout.  Junior Akwety   L'adaptation de cette pièce anglophone a commencé, il y a un an et demi. Il y a eu tout d'abord une traduction puis une «transplantation» vers des pays francophones tout en gardant la même trame dramaturgique. On passe donc de Londres, de l'Angola ou du Ghana à Bruxelles, Kinshasa ou Dakar. On voyage dans le quotidien des gens, mais aussi dans les situations politiques des pays concernés...  Il y a beaucoup d'amusements, mais il y a aussi beaucoup de choses qui sont dites, des messages qui sont clairs qu'on arrive à passer. Salif Cissé  Une pièce qui parle aussi des pères : les pères absents, les pères violents. Un lien qu'on essaye de chercher, de retrouver avec nos cultures, précise Junior Akwety. On parle aussi beaucoup de société politique, mais aussi de l'histoire de la colonisation et de l'esclavage entre deux coupes de cheveux, mais on discute aussi des langues et de... foot !  Invités : Salif Cissé, un des comédiens de la pièce et Junior Akwety, comédien. Ce dernier a également participé à l'adaptation de la pièce.  Salif Cissé est un comédien né en 1992. Il grandit à La Courneuve, en banlieue parisienne. Il découvre le théâtre au lycée. Après un baccalauréat, il suit une formation au Conservatoire dont il sort diplômé en 2017, puis au Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Il jouera avec ses camarades de promotion dans le film À l'abordage, sorti en 2020. Il enchaîne depuis les rôles au cinéma et au théâtre.  Junior Akwety est un chanteur, acteur, musicien de néo-rumba né au Congo.  Le spectacle Barber Shop Chronicles est à voir à la MC 93 du 15 au 19 octobre 2025, puis en tournée, en Italie, en Belgique, à Bruxelles et à Lisbonne au Portugal.         Programmation musicale :  L'artiste Steve Ibrahim avec le titre Sur le mur du salon.

    La guerre des mots : comment Trump et Poutine manipulent le langage

    Play Episode Listen Later Oct 15, 2025 29:00


    Dans son nouvel essai, la philosophe Barbara Cassin analyse les pratiques langagières de Donald Trump et Vladimir Poutine.  Selon la philosophe et académicienne Barbara Cassin, Trump et Poutine accordent une importance capitale au langage ! Comment parlent Donald Trump et Vladimir Poutine ? Le premier parle comme un môme de 14 ans avec très peu de mots, l'autre comme un malfrat, nous dit Barbara Cassin.  L'un comme l'autre semble inventer une novlangue. Mais qu'attaquent-ils au-delà des mots  ? Comment se déroule cette «guerre des mots» ?  «Un livre urgent et nécessaire», selon Barbara Cassin Depuis sa prise de fonction en janvier 2025, le président Donald Trump a banni des sites officiels, documents administratifs, des centaines de mots : woke, activisme, non-binaire, golfe du Mexique, injustice. Donald Trump utilise un pouvoir performatif inversé du langage : il pense qu'en supprimant les mots, il supprime les choses.  Quant à Vladimir Poutine, il utilise des mots à la place d'autres mots :  Il va utiliser l'expression «opération spéciale en Ukraine» à la place de «guerre».   Invitée : Barbara Cassin, philologue, philosophe et académicienne. «La guerre des mots» est publié chez Flammarion. Et comme chaque semaine, la chronique de Lucie Bouteloup décrypte les expressions de la langue française ! Et cette semaine, elle nous dit les choses «de but en blanc !»  Une chronique en partenariat avec Benjamin Rouxel, des éditions Le Robert, et toujours avec la complicité des enfants de la classe de CM2 de l'École élémentaire Vulpian à Paris !   Programmation musicale :  L'artiste Solann en duo avec Yoa avec le titre Thelma et Louise.  

    «Une chanson, c'est comme un récit»: «Paris Amour», neuvième album de Keren Ann

    Play Episode Listen Later Oct 14, 2025 28:59


    Six ans après Bleue, la chanteuse Keren Ann sort Paris Amour, un album dans lequel elle clame son amour pour la capitale.  « Je suis rentrée par la fêlure d'un monde qui m'a eue à l'usure. » Il lui aura fallu six ans pour composer ce nouvel album Paris Amour. Six années pendant lesquelles l'autrice compositrice aura fait un pas de côté et aura travaillé pour le théâtre, composé un opéra, fait des concerts avec le quatuor Debussy.  Je suis méticuleuse dans le son, je veux que la fréquence que je recherche dans l'album, soit la bonne. En neuf titres et trente-trois minutes, elle rend hommage à Paris, sa ville d'adoption et chante l'éloge de l'amour, mais parle également du deuil et de la guerre.  Issue d'une famille multiculturelle et métissée, Keren Ann est née en 1974 à Césarée en Israël.  Elle a vécu en Israël et aux Pays-Bas jusqu'à ses onze ans, puis sa famille s'installe à Paris, où elle apprend le français grâce aux chansons de Gainsbourg, de Françoise Hardy ou de Bourvil. Elle écrit ses premières chansons avec l'aide de dictionnaires de traduction.  Son premier album, La Vie de Luka Philipsen, coécrit avec Benjamin Biolay est sorti en 2000. En 2002, sort La disparition. Son troisième album, entièrement écrit en anglais, Not Going Anywhere, sort en  2003. Elle est nommée en 2004 aux Victoires de la Musique dans la catégorie artiste féminine de l'année. Dans ses albums, elle écrit en français ou en anglais, « deux langues qui m'intriguent, qui sont pour moi intéressantes dans l'écriture sans fin. J'aime le fait de comprendre différentes sonorités, différentes langues. Il y a une manière à travers les langues d'entendre les choses ».  Elle joue du piano, de la clarinette et de la guitare et écrit des chansons comme des « récits ». À lire aussiKeren Ann : « Paris Amour », un album solaire malgré les échos de la guerre Invitée : La chanteuse Keren Ann pour la sortie de son neuvième album studio Paris Amour. Programmation musicale :  Paris Amour.  Comme si la mer se divisait.  Expérience étrange de l'inégal.    Et la chanson Jardin d'hiver qu'elle a écrite et composée avec Benjamin Biolay, pour Henri Salvador.    

    L'écriture manuscrite à l'heure du tout numérique

    Play Episode Listen Later Oct 13, 2025 28:59


    Faut-il encore écrire à la main à l'heure du tout numérique ? La question mérite d'être posée quand partout sur les réseaux des influenceurs vantent l'écriture manuscrite et que, selon un sondage OpinionWay, 69 % des Français regrettent de ne pas écrire davantage à la main. Comment comprendre ce sondage ? C'est de la nostalgie de la part des Français ou un rejet des écrans et des claviers qui envahissent notre quotidien ? Invités :  Grégoire Borst, professeur de psychologie de l'enfant à l'université Paris Cité. Philippe Dabasse, graphiste-typographe, formateur et calligraphe. Dans un monde de plus en plus numérique, l'écriture manuscrite conserve une place centrale dans l'apprentissage. C'est ce que défend avec conviction Grégoire Borst. Pour lui, écrire à la main reste primordial, et ce, pour deux raisons fondamentales : La première, c'est que c'est une façon de développer sa motricité fine, la motricité de nos petits doigts. Mais c'est aussi très important parce que quand on apprend la graphie des lettres, ça aide notre cerveau à mieux lire les lettres. Apprendre à bien écrire, à bien former les lettres, c'est une préoccupation des pédagogues comme Grégoire Borst qui réfléchissent sur l'apprentissage de l'écriture des enfants : « C'est un enjeu effectivement, il y a une difficulté dans l'apprentissage du langage écrit dans notre pays. On voit qu'il y a des inégalités extrêmement fortes du point de vue de la capacité à bien apprendre à lire et que, encore une fois, la cursive, l'apprentissage de l'écriture, aide finalement à mieux lire. Et au-delà de mieux lire, ça aide aussi à penser. On voit bien que quand on écrit, il y a un rythme dans l'écriture qui nous contraint d'une certaine manière. On ne peut pas écrire très vite, contrairement à ce qu'on peut faire avec nos claviers. Et donc, on a une obligation de réfléchir, de penser avant d'écrire. Et ça, c'est assez transformant. Parce que l'éducation, c'est apprendre à penser. Et donc, peut-être que l'apprentissage de l'écriture, le fait de continuer à utiliser l'écrit, c'est une façon de mieux penser. » Notre deuxième invité nous apprend à écrire, il est formateur, et il nous apprend la calligraphie, la « belle écriture ». Philippe Dabasse : La belle écriture, c'est apprendre à maîtriser les gestes historiques et toute l'évolution de ces gestes, de l'écriture latine, pour en maîtriser les codes et, ou bien, se les approprier pour soi-même, ou bien pour des professionnels en acquérir les codes pour des utilisations dans leur domaine d'activité. Dans son centre de formation, Philippe Dabasse accueille des graphistes, des dessinateurs de caractères, des peintres en lettres... Il enseigne la calligraphie latine : « Si vous suivez les cours de calligraphie latine, vous ne serez pas que moine, vous pourrez être maître-écrivain, vous pourrez être esclave sous l'Empire romain… Vous pourrez découvrir plein de facettes de notre histoire, c'est une porte d'entrée vers l'histoire de notre civilisation gréco-romaine. Et c'est tout à fait passionnant de suivre les traces de ces gens qui ont écrit toutes ces lettres. » Parce que Philippe Dabasse raconte aussi l'histoire, il n'enseigne pas que le geste, il apprend aussi comment ce geste s'inscrit dans le temps et dans l'espace géographique de l'Occident : « Chaque période génère un contexte pour l'écriture, que ce soit par des contraintes ou des changements de société : l'apparition du livre manuscrit, le codex, le rotulus ou les élections à Pompéi… Tous ces contextes-là génèrent des formes d'écriture spécifiques. » Dans la chronique Ailleurs, nous parlerons du Festival des Littératures du Sud avec Marielle Anselmo, co-organisatrice de l'événement. Ce festival se tiendra les 17 et 18 octobre 2025 sur l'île de Djerba. Programmation musicale : Vanessa Paradis – Le retour des beaux jours

    Quatre jours sans ma mère de Ramsès Kefi : roman sur la tendresse et les mamans

    Play Episode Listen Later Oct 9, 2025 28:59


    Ramsès Kefi publie son premier roman «Quatre jours sans ma mère» dans lequel il dresse le portrait sensible d'une mère.  C'est l'histoire de Salmane, un «Tanguy» qui vit encore chez sa mère dans le quartier imaginaire de La Caverne ! Il partage son temps entre son boulot dans un fast-food, ses potes et son Master en histoire. Un jour, sa maman Amani, pilier de la maison, disparait quelques jours... Le monde de cet ex-enfant surcouvé «pas capable de sacrifier un milligramme de routine» va alors s'écrouler ! Puis viendront les souvenirs et les remises en question. Il va alors partir à la recherche de sa mère. Les secrets vont alors resurgir...  Pour écrire ce premier roman non-autobiographique, Ramsès Kefi a fait appel à ses souvenirs d'enfance, mais aussi à ce qu'il a vu lorsqu'il était journaliste. Dans un langage mâtiné d'argot, de verlan, de mot-valise et de trouvailles linguistiques, il raconte un quartier comme il en existe des milliers en France «mais qu'on raconte peu», nous dit-il. J'ai utilisé le «je» fait passer les émotions avec plus de facilité et de force. Tendresse: c'est mon mot préféré de la langue française. Avec cette histoire, l'auteur nous parle avant tout d'amour et de tendresse et rend hommage aux mères : «ces super héroïnes».   Invité : Ramsès Kefi. Après des études d'histoire, il travaille quelques temps dans la restauration avant de s'orienter vers le journalisme. Il parcourt la France entière et écrit pour Rue89 et le Bondy Blog avant de rejoindre le service Société de Libération en 2016, où il se spécialise dans les périphéries. En 2022, il part pour la revue XXI avec qui il publie À la base, c'était lui le gentil, un livre sur les rixes adolescentes. Quatre jours sans ma mère publié aux éditions Philippe Rey est son premier roman.  Programmation musicale :  L'artiste Pomme avec le titre Des excuses. 

    Comment le français a-t-il été imposé en Bretagne, en Afrique et ailleurs ?

    Play Episode Listen Later Oct 8, 2025 29:00


    Quel a été le rôle de l'État français dans le déclin des langues locales en France ? Rozenn Milin a mené un travail d'enquête de près de dix ans. Rozenn Milin a travaillé pendant sept ans sur le déclin des langues minoritaires en France et ailleurs dans le monde. L'autrice, née en Bretagne, a été marquée par son histoire familiale. Petite, elle a vu les adultes autour d'elles d'exprimer en breton, sauf lorsque ces derniers s'adressaient aux enfants. Elle s'est alors demandée pourquoi cette langue était-elle « interdite » aux enfants ? À ce moment-là, il y avait plus d'un million de locuteurs du breton. Aujourd'hui, il ne reste que 107 000 locuteurs, selon la dernière étude menée en 2024.  Elle a découvert que toute une génération avait été interdite de parler le breton à l'époque. L'école a joué un rôle prépondérant : les enfants devaient parler le français et étaient sévèrement punis lorsqu'ils parlaient une autre langue que le français : ils étaient alors humiliés et devaient porter le « symbole » un objet lourd, type un sabot de bois, autour du cou. Cette méthode a également été utilisée dans d'autres régions de France et même à l'étranger.  À lire aussiEn France, les jeunes peuvent-ils sauver le breton ? L'objectif en France était de faire disparaître les langues locales : « anéantir les patois » pour créer une nation de langue unique. À l'origine, il y avait la peur que les langues soient utilisées pour véhiculer des idées contre-révolutionnaires. En Afrique, il s'agissait de former une élite intellectuelle.  C'est donc toute une génération traumatisée qui a interdit à ses enfants d'apprendre ou de parler la langue bretonne, ce qui a donné lieu à ce que des chercheurs ont appelé « suicide linguistique », un phénomène qui se produit partout dans le monde, lorsque des langues dites « minoritaires » sont confrontées à des langues dites « dominantes ».  Rozenn Milin a entamé un travail de recherches auprès de témoins et a enquêté en Bretagne, mais aussi en Afrique (Côte d'Ivoire, Sénégal, Gabon...), où les méthodes d'imposition de la langue française à l'école ont perduré jusque très récemment.  Invitée : Rozenn Milin, historienne de formation, sociologue, autrice et journaliste. Rozenn Milin est titulaire d'un doctorat en sociologie. Son ouvrage La honte et le châtiment. Imposer le français : Bretagne, France, Afrique et autres territoires est publié aux éditions Champ Vallon.  Et comme chaque semaine, la chronique de Lucie Bouteloup décrypte les expressions de la langue française ! Cette semaine, « on décroche la timbale » avec Benjamin Roussel. Une chronique en partenariat avec les éditions Le Robert, avec la complicité des enfants de la classe de CM2 de l'École élémentaire Vulpian à Paris !   Programmation musicale :  - Le chanteur Denez Prigent avec le titre Gwerz Penmarch' - Le groupe Malaka avec le titre Blaky Blood.

    Julie Deliquet donne voix à d'anciennes combattantes invisibilisées

    Play Episode Listen Later Oct 7, 2025 28:59


    Julie Deliquet adapte l'ouvrage de Svetlana Alexievitch publié en 1985, La guerre n'a pas un visage de femme, dans une pièce polyphonique.   La guerre est toujours racontée par les hommes. C'est en partant de ce constat que la jeune journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch, alors âgée de 27 ans, entame en 1975 un travail d'enquête au long cours auprès d'anciennes brancardières. Elle récoltera près de 300 témoignages en sept ans. Durant la «Grande Guerre Patriotique» (1941-1945), elles ont été : tireuse d'élite, brancardière, démineuse, pilote ou agente de renseignement, mais leur courage et leurs sacrifices ont été effacés après-guerre. La journaliste réunit alors ces femmes, et enregistre leurs témoignages sur magnétophone. Elles y racontent LEUR guerre.  Cet essai documentaire est publié en 1985 en ex-URSS, et en français en 2004. L'autrice accueille et met en forme des récits de ces femmes ayant combattu pendant la Seconde Guerre mondiale. L'idée était de dire que la guerre racontée par les femmes ne ressemble pas à celle des hommes. Elles y évoquent la peur, la douleur, le deuil, mais aussi la difficulté de redevenir une «femme» dans un monde d'après-guerre. Bien qu'une partie de l'ouvrage ait été censurée, le récit s'est vendu à près de deux millions d'exemplaires. Née en 1948 en Ukraine, Svetlana Alexievitch n'a pas directement connu la guerre, mais celle-ci partie de son histoire, car l'autrice y a perdu une partie de sa famille. Après la démobilisation de son père en 1950, ils s'installent en Biélorussie. Elle travaille comme éducatrice, professeur, journaliste, puis écrivain. Elle reçoit le prix Nobel de Littérature en 2015 pour l'ensemble de son œuvre. Elle vit aujourd'hui à Berlin.  Retrouver la «sauvagerie de l'oralité» C'est le début de la guerre en Ukraine qui a poussé Julie Deliquet à travailler sur le texte de Svetlana Alexievitch. J'ai cherché des voix de l'Histoire dans un monde ignoré.  La metteuse en scène a travaillé avec une équipe d'adaptatrices pour sélectionner les neuf témoignages, et a imaginé un appartement communautaire et une journée d'enregistrement de ces témoignages. Une comédienne joue le rôle de Svetlana Alexievitch.  Invitées : Julie Deliquet. Elle est metteuse en scène et directrice du Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis depuis 2020. Elle met en scène «La guerre n'a pas un visage de femme» au Théâtre Gérard Philipe (TGP) à Saint-Denis et Odja Llorca, comédienne. Elle joue le rôle d'Alexandra, la pilote d'avion.  À voir au Théâtre Gérard Philipe jusqu'au 17 octobre 2025 puis en tournée.  Programmation musicale :  L'artiste Birds on a wire avec le titre «La jeunesse des morts», adapté d'un poème d'Anna de Noailles.    

    «Terre des hommes» : le chef d'œuvre de Saint-Exupéry illustré par Riad Sattouf

    Play Episode Listen Later Oct 6, 2025 29:00


    En 150 illustrations, Riad Sattouf, auteur de l'Arabe du futur, nous invite à (re)découvrir le récit semi-autobiographique de Saint-Exupéry «Terre des hommes».  C'est un texte fondateur pour l'auteur Riad Sattouf. Il l'a lu pour la première fois quand il avait quinze ans, sa situation familiale était très compliquée, et dit le relire chaque année : «Il y avait peu de livres chez moi, cela a été une rencontre» nous dit-il. «Il y avait tout ce que je voulais trouver».  Illustrer les romans d'aviation de Saint-Exupéry a toujours été un rêve pour le papa des Cahiers d'Esther.  Une métaphore de la vie à venir. Un grand rêve mis en forme.  Un jour, il écrit aux éditions Gallimard (la maison d'édition qui avait publié Terre des Hommes en 1939) ainsi qu'aux ayant-droits de Saint-Exupéry pour leur proposer d'illustrer «Terre des Hommes». Le projet est accepté…  «Terre des hommes» a été publié quelques mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale :  en février 1939. Dans ce récit à la fois autobiographique et philosophique, l'auteur relate ses expériences de vol et de camaraderie dans l'Aéropostale et livre ses pensées philosophiques sur des thèmes tels que l'amitié, l'amour, la fraternité, la vie, la mort.  Antoine de Saint-Exupéry est né à Lyon en 1900. Il devient pilote lors de son service militaire en 1921, puis pour l'Aéropostale (alors appelée Latécoère) en 1926. Parallèlement, il devient écrivain et publie ses premiers romans en s'inspirant de sa vie d'aviateur avec notamment le roman Vol de nuit publié en 1931 qui remporte le prix Femina. Terre des hommes, publié en 1939, reçoit le grand prix du roman de l'Académie française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est pilote de reconnaissance. Il s'installe à New-York et publie Le Petit Prince en 1943. Il disparait en mer en juillet 1944 lors d'une mission. Son avion sera retrouvé en 2000.  Riad Sattouf est né en 1978. Il est très vite passionné par le dessin. Auteur de bandes dessinées telles que l'Arabe du futur qui raconte son enfance vécue entre la Bretagne et le Moyen-Orient et les Cahiers d'Esther qui relate les aventures d'une pré-ado — puis adolescente – espiègle. Ses ouvrages ont été vendus à plusieurs millions d'exemplaires et traduits dans 25 langues. En 2024, il publie Moi, Fadi, le frère volé qui relate les aventures de son jeune frère, après qu'il a été kidnappé par son père, et emmené en Syrie.  Il a reçu, à deux reprises, le Fauve d'or du meilleur album au Festival d'Angoulême. Il a également remporté le Grand Prix du Festival en 2023, pour l'ensemble de son œuvre.  Il a par ailleurs réalisé deux longs métrages : Les beaux gosses en 2009 et Jacky au royaume des filles en 2014.  Terre des hommes est copublié par Gallimard et Les livres du futur. À voir également : L'exposition des illustrations à la galerie Gallimard à partir du 3 octobre.  Et la chronique ailleurs nous emmène à Kinshasa où Etienne Russias, président de l'association Semer en territoire, nous parlera de son projet d'ateliers d'écriture Black Label autour de l'œuvre de Léon Gontran Damas, l'une des figures incontournables de la négritude. Programmation musicale :  L'artiste Bertrand Belin avec le titre La béatitude.  

    Les Zébrures d'automne : deux spectacles pour raconter l'intimité

    Play Episode Listen Later Oct 2, 2025 29:00


    Deux pièces pour parler de l'intime, du corps et de la vie.     Invité.e.s : François Cervantès, auteur, metteur en scène de la pièce franco-libanaise «Et le cœur ne s'est pas arrêté», un spectacle conçu au Liban avec le collectif libanais Kahraba. Dans une maison, vit Tamara, toute habillée de noir, mais aussi Sami et Younès. La guerre n'est jamais très loin. Autour de cette maison, le théâtre se forme. Un spectacle aux accents clownesques et absurdes pour parler de sujets graves.  Beaucoup de gens au moment de mourir se disent qu'ils n'ont pas eu le temps de vivre, comme s'ils avaient avalé le bonbon avec le papier.  François Cervantès écrit pour le théâtre depuis 1981. En 1986, il crée la compagnie L'Entreprise et en assure la direction artistique à la recherche d'un langage théâtral qui puisse raconter le monde d'aujourd'hui.  Et Bissane Al Charif, autrice née à Paris de parents syro-palestiniens, Elle présente sa pièce Dressing Room, le monologue d'une femme sur les autres femmes : «une partition de voix féminines». Le spectacle traite la question de ce qu'on appelle «l'âge critique», ou ce qu'on désigne en arabe par «l'âge du désespoir». «Je voulais parler de la propre histoire et qui résonne pour toutes les femmes, ma ménopause pour pouvoir aller vers quelque chose de plus large». Spectacle en arabe et en français, surtitré en français et en anglais. Programmation musicale du jour : L'artiste musical béninois, la fanfare Eyo'nlé avec le titre La tendresse, reprise de Bourvil. 

    Les Zébrures d'automne : le Bottom Théâtre, une compagnie pour dire notre présent

    Play Episode Listen Later Oct 1, 2025 29:00


    Rencontre autour du Bottom Théâtre, une compagnie implantée en Corrèze, qui propose des objets artistiques qui organisent des résidences d'artistes, mais aussi pour mettre en valeur la parole des habitants du territoire.  Le Bottom Théâtre a été créé en 1999 à l'initiative de Marie-Pierre Besanger et qui accueille des artistes en résidence. Elle est basée à Tulle, en Corrèze, où arrivent beaucoup de mineurs isolés d'Afrique subsaharienne depuis six ans : des jeunes qui ont des histoires à raconter.  Si je pense pas que je peux changer le monde, c'est plus la peine. La beauté et l'art sont des armes pour rester debout.  Marie-Pierre Bésanger  Elle a créé, avec d'autres artistes, le projet (in)stables avec l'anthropologue Alice Herzog, pour explorer les nœuds d'attachement et l'arrachement...  De ces résidences, sont nés les spectacles d'Aristide Tarnagda et de Philippe Ponty.    Invité.e.s : Marie-Pierre Besanger, directrice de la compagnie «Le Bottom Théâtre» basé à Tulle, en Corrèze.  Philippe Ponty, artiste associé à la compagnie Bottom Théâtre, auteur et metteur en scène de la pièce Immortel·les, une pièce créée au mois d'août 2025 et écrite comme un long poème lyrique, avec un chœur : «un chant d'espoir après les ruines» qui donne la parole aux jeunes. La tragédie antique me hante mais j'ai eu besoin de la détruire par des échanges un peu absurdes. Un texte sur l'espoir, le désespoir mais aussi sur les lendemains possibles. Aristide Tarnagda est auteur, metteur en scène et directeur artistique des Récreâtrales, à Ouagadougou, au Burkina Faso. Son spectacle «Fadhila», joué aux Zébrures d'automne, est une tragédie qui se passe au Burkina Faso et qui raconte l'histoire d'une mère, Fadhila, qui élève seule ses deux enfants après le départ de son mari pour l'Europe. Elle voit partir son premier fils qui se fait enrôler par des djihadistes. Elle va alors se battre pour que le deuxième ne suive pas les traces de son frère ainé... Le fait d'entendre ces histoires de mineurs installés en Corrèze, m'a permis de prendre de la distance.  Aristide Tarnagda  Ces histoires sont donc nées des rencontres avec des jeunes mineurs isolés, qui ont fui leur pays d'origine, mais aussi avec des jeunes Tullistes.  Le texte Fadhila est également publié chez Actes Sud Papier. Le spectacle sera prochainement joué à Bruxelles, puis en Allemagne, lors du festival Africologne, mais aussi à Yaoundé, à Abidjan et à Ouagadougou, au Burkina Faso. La pièce sera également créée en Lituanie où la pièce sera traduite en lituanien. Programmation musicale du jour : L'artiste Joey Robin avec le titre Haché.  

    Les Zébrures d'automne : lumière sur le théâtre algérien et palestinien

    Play Episode Listen Later Sep 30, 2025 29:00


    Le théâtre du Maghreb et du Moyen-Orient sont à l'honneur pour cette nouvelle édition des Zébrures d'automne.  Pour cette deuxième émission enregistrée à Limoges, lumière sur le théâtre du Maghreb avec Yacine Benyacoub, metteur en scène, comédien et auteur franco-algérien, né dans le quartier de Bab El Oued à Alger et qui vient de recevoir le prix SACD de la dramaturgie francophone pour sa pièce La décennie noire écrite en 2023, une tragédie, mais non dénuée d'humour qui parle de cette décennie meurtrière qui a frappé son pays d'origine dans les années 90.  Yacine Benyacoub a commencé à faire du théâtre en Algérie dès 2001, année de la concorde civile après la fin de la «décennie noire». Il quitte l'Algérie en 2012 pour s'installer en France où il fonde la compagnie Alter Natif. En France, il a été frappé par la méconnaissance du sujet.  On vit dans une colère permanente et diffuse, c'est épuisant. Faire ce travail d'écriture me guérit, ça permet de prendre du recul sur ce qu'on a vécu.   La décennie noire désigne la guerre civile qui a ensanglanté l'Algérie de 1992 à 2002. Elle a débuté après l'annulation des élections législatives de 1991 remportées par le Front islamique du Salut (FIS). Ce conflit a opposé les forces de sécurité de l'État à divers groupes islamistes armés tels que le GIA entraînant une vague de meurtres, kidnappings, attentats, massacres de civils ou assassinats ciblés. Bien que le bilan soit sujet à débat, on estime que 150.000 à 200.000 personnes ont perdu la vie, que 20.000 personnes auraient disparu et que 1 million de personnes auraient été contraintes de fuir. Le texte La décennie noire aux éditions Quartiers Intranquilles.    Le théâtre palestinien est également à l'honneur avec Amer Khalil qui a repris la direction du théâtre national palestinien en 2011 après le suicide de son fondateur François Gaspar dit Abou Salem. Ce théâtre situé à Jérusalem-Est, est régulièrement menacé de fermeture par les autorités israéliennes «La difficulté aujourd'hui n'est pas tant la liberté de faire ce qu'on veut, ou la censure : on se heurte plutôt aux difficultés administratives.»     Quelle époque pour être en vie !  À Limoges, Amer Khalil présente Un cœur artificiel. Une pièce de science-fiction créée pour le Théâtre national palestinien et mise en scène par Mohammad Basha, qui se penche sur la question de l'intelligence artificielle et de l'évolution des machines. Mais c'est aussi une pièce qui interroge sur la notion de vengeance sur un ton de vaudeville...sans doute pour exorciser les horreurs de la vie et de la guerre.  Le Théâtre national palestinien a été fondé par François Abou Salem (né François Gaspar) un comédien, auteur, metteur français d'origine palestinienne en 1984 à Jérusalem-Est. Né à Provins en France, d'un père poète et traducteur et d'une mère sculptrice, François Abou Salem a grandi à Jérusalem-Est. Après un passage au Théâtre du Soleil à Paris, il commence à travailler en tant que comédien et metteur en scène à Jérusalem-Est. Il a créé la compagnie théâtrale El-Hakawati en 1978 qui deviendra, quelques années plus tard, le Théâtre National palestinien. Il se suicidera en 2011, à Ramallah.  À lire : Le Théâtre palestinien et François Abou Salem, de Najla Nakhlé-Cerruti, publié chez Actes Sud.  Programmation musicale du jour : Le groupe Manaraf qu'on a pu entendre dans la pièce Kaldûn, spectacle d'ouverture des Zébrures d'automne.

    Les Zébrures d'automne : incontournable rendez-vous de la création francophone

    Play Episode Listen Later Sep 29, 2025 28:59


    Comme chaque année, la ville de Limoges accueille des artistes venus du monde entier pour le festival les Zébrures d'automne dirigé par Hassane Kassi Kouyaté.   Le 24 septembre 2025, s'est ouvert ce rendez-vous incontournable de la francophonie. Au programme : une trentaine de spectacles dont une dizaine de créations, et près de deux cents artistes réunis dans la ville de Limoges.  Pour cette nouvelle édition des Zébrures d'automne, l'accent est mis cette année sur la création francophone arabe.   Invité.e.s :  Hassane Kassi Kouyaté, metteur en scène et directeur des Zébrures d'automne-Les Francophonies-Des écritures à la scène. Un festival que son directeur qualifie de «voyage, un endroit où on met plusieurs miroirs différents».    La francophonie pour moi c'est le mariage ou la naissance entre la langue française et d'autres langues. C'est une francophonie humaine    «Le théâtre est un espace de mémoire», nous dit Sumaya Al Attia, metteuse en scène et comédienne franco-jordano-iranienne. Son spectacle «Rekord بیبي» est écrit en deux langues, en français et en arabe, l'occasion d'explorer la dualité de la langue. Le titre du spectacle fait référence au modèle d'Opel («Rekord») détenue par la grand-mère («بیبي» en dialecte irakien) de la metteuse en scène.  C'était une évidence pour moi d'écrire le spectacle en deux langues : arabe et français.   Cette voiture achetée à Beyrouth, au Liban, par ses grands-parents quand ils ont quitté la France en 1966-1967, a été utilisée pour rejoindre Bagdad où une nouvelle vie commence. C'est un récit d'exil où s'entremêlent l'histoire familiale et la grande histoire avec l'arrivée de Saddam Hussein en Irak. C'est en 2022 que l'autrice a senti la nécessité de creuser l'histoire familiale. La metteuse en scène a travaillé à partir d'entretiens audios qu'elle avait réalisés avec son père. C'est donc à partir des souvenirs d'enfance de son père qui avait huit ans à l'époque qu'elle a écrit ce texte. Elle estime que c'est grâce aux écrits qu'on peut faire vivre la mémoire... Israël Nzila, auteur congolais de 31 ans et lauréat du Prix RFI théâtre 2025 pour son texte «Clipping». Une femme perd son enfant au marché. Mais a-t-elle véritablement perdu cet enfant ? Le retrouvera-t-on ? Les cauchemars lui reviennent... Un texte bouleversant qui raconte les traumas de la guerre. Né à Kinshasa, il est parti s'installer à Lubumbashi et s'est très vite consacré à l'écriture de théâtre. Un auteur qu'on a pu découvrir avec la pièce «Silence» dans le cycle «Ça va, ça va le monde !» à Avignon en 2025.  Le théâtre, c'est une existence, il est vivant. Ce n'est pas un simple spectacle. On introduit des spectateurs dans ce qu'on écrit, ça dépasse l'imaginaire.     Également dans l'émission : la metteuse en scène Jenny Briffa nous parle de «Racines mêlées», un spectacle créé à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, un récit d'aventures où les destins de Lapérouse, Bougainville et Cook s'entrecroisent autour d'une intrigue liée à l'histoire de la Nouvelle-Calédonie.   Programmation musicale du jour : Le groupe iranien Bazaari avec le titre Ce qui n'a pas été. 

    Claire Diterzi: variations sur Anna Karénine «une chanson, c'est comme une équation»

    Play Episode Listen Later Sep 25, 2025 29:00


    Fille de est le nouvel album / Spectacle de Claire Diterzi. Pour cette nouvelle création, c'est Anny Karénine, fille adultérine de Anne Karénine qui est à l'honneur.  Mais qui est donc Anny Karénine ? Elle n'est pas uniquement la fille adultérine d'Anna Karénine: c'est aussi le titre du nouvel album et spectacle à venir de l'artiste Claire Diterzi.  Pour rappel, Anna Karénine est un roman de l'auteur russe Léon Tolstoï paru en 1877 en feuilleton dans Le Messager russe qui raconte les amours contrariés entre Anna Karénine, femme de la haute société russe, mariée à Alexis Karénine, fidèle et mère d'un jeune garçon. Lors d'un voyage, elle croise la route du comte Vronski, un officier brillant, mais frivole. Elle tombe amoureuse. Elle tombera enceinte et accouchera d'une fille qu'elle appellera Anny. Mais prise de culpabilité d'avoir abandonné mari et enfant, elle finira par se suicider en se jetant sous un train.   «J'ai trouvé le livre un peu ennuyeux, mais pourtant j'ai aimé ce portrait de femme malheureuse» C'est lors d'un voyage sur le Transsibérien en 2019 que l'artiste Claire Diterzi découvre ce classique de la littérature russe qui l'inspire pour ce nouvel album et spectacle «Fille de...» Son spectacle musical commence donc par la fin du livre : elle imagine la vie d'Anny et analyse la relation mère/fille. On découvre Anny, devenue jeune femme avec ses désirs d'émancipation.    Lorsque j'écris des chansons, j'ai l'impression de faire des maths. Une chanson, c'est comme une équation : on passe son temps à rentrer des carrés dans des ronds.  Invitée : Claire Diterzi, autrice, compositrice et metteuse en scène, née en 1970, son parcours musical débute avec le collectif punk-rock Forguette Mi-Not. Elle débute ensuite une carrière solo. Depuis 2014, elle gère sa propre structure, Je Garde le Chien : label, édition et compagnie théâtrale musicale. Fille de est sorti le 19 septembre 2025. Son spectacle Anny Karénine sera joué au Théâtre du Rond-Point du 26 au 29 novembre 2025.  Programmation musicale :  Les titres diffusés sont tous extraits de Fille de  Fille de, Pom pom girl, La mèche qui dépasse, I lego you. 

    Ovidie pour son spectacle «La chair est triste» au Théâtre de l'Atelier

    Play Episode Listen Later Sep 24, 2025 28:59


    Dans son texte La chair est triste publié en 2023, Ovidie y détaillait les raisons de sa «grève du sexe» et déconstruisait les injonctions qui pèsent sur la sexualité et le désir.  C'est l'histoire d'une femme, belle et libre qui décide d'arrêter le sexe avec les hommes. Le texte d'Ovidie La chair est triste, hélas, est paru en 2023. Son titre est tiré d'une citation d'un vers de Stéphane Mallarmé.     Je suis devenue féministe à cause des hommes.  Ce manifeste, au vocabulaire très cru et que l'autrice qualifie d'exutoire, a été édité par Vanessa Springora (l'autrice du Consentement en 2015) et interroge sur l'hétérosexualité et sur les mécanismes qui poussent les femmes à vouloir toujours rester «désirables». Elle raconte sa "grève du sexe". Invitée : Ovidie, ex-actrice de films X, autrice et réalisatrice de documentaires. Elle est aussi féministe et militante. Elle met en scène son texte La chair est triste, hélas publié chez Julliard, à voir au Théâtre de l'Atelier jusqu'au 25 octobre 2025.  Et comme chaque mercredi, retrouvez la chronique de Lucie Bouteloup «La puce à l'oreille» ! Aujourd'hui, avec Géraldine Moinard, lexicographe, elles décryptent l'expression «être sur la sellette».  Une chronique en partenariat avec les éditions Le Robert. Programmation musicale du jour : L'artiste Krego avec le titre Hommes de joie.

    Khosraw Mani : «La langue française, c'est mon chez-moi, ma patrie»

    Play Episode Listen Later Sep 23, 2025 28:59


    «Rattraper l'horizon» est le premier roman écrit directement en français de l'auteur afghan Khosraw Mani.  Comment raconter une ville prise depuis des décennies dans les tourments de l'histoire ? Comment raconter le quotidien et l'imaginaire de la capitale afghane et de ses 5 millions d'habitants ?  Ce roman se passe au début des années 2000 quand les Américains renversent le régime taliban. Dans la première partie de ce roman écrit en français, l'auteur raconte l'histoire d'un enfant né dans un village afghan où la violence est quotidienne. Son meilleur ami est pendu, car soupçonné d'être homosexuel. Fils d'un mollah, il a une éducation hyper sévère. Il se voit chasser par son père de la demeure familiale quand ce dernier l'accuse d'être un bâtard, le fils illégitime du muezzin qu'il fera, d'ailleurs, assassiner.  S'ensuivent des années d'ennui hantées par la faim et les menaces. Il finira par rejoindre Kaboul, une ville écrasée par les traditions et les us et coutumes. Il découvrira la radio, alors interdite par le régime en place, et les livres : en particulier Don Quichotte de Cervantès. Il connaîtra également les plaisirs de la chaire, avant d'entrer dans l'âge adulte et de devenir un «rêveur aux yeux ouverts».  Invité : Khosraw Mani, journaliste auteur né à Kaboul en 1987. Exilé, il vit à Paris depuis 2015. Il a appris le français à l'âge de 16 ans en achetant une méthode d'auto-apprentissage chez un bouquiniste de la capitale afghane.  Il a déjà publié six romans, deux deux ont été traduits en français.  «Rattraper l'horizon» est son septième roman. Il est publié aux éditions Actes Sud.    Programmation musicale :  L'artiste Félicien Lia avec le titre Seul tout. 

    Le jargon de la musique : on vous met au diapason !

    Play Episode Listen Later Sep 22, 2025 29:00


    Avec cet ouvrage, le linguiste et musicien Stéphane Gendron nous raconte l'importance du vocabulaire et des expressions liées à la musique dans la langue française.  La musique aussi a son vocabulaire et son jargon ! Et par la variété des instruments et styles musicaux, les musiciens ont utilisé un grand nombre d'expressions et locutions : chanter la palinodie, une marchandise haut de gamme, couper la musette, avaler sa trompette. Comment ces mots sont-ils devenus des locutions importantes de la langue française ? Notre invité nous met au diapason !  Avec cet ouvrage, Stéphane Gendron a voulu relier ses deux passions : la musique et la linguistique. Les expressions en rapport avec la musique peuvent être très anciennes ! «C'est du pipeau» vient du verbe «piper» qui voulait dire imiter le cri ces oiseaux, dans le but de les piéger... ce qui donné l'expression qu'on connait aujourd'hui.  Toutes les couches sociales ont une vision de la musique et des instruments. Il y a une grande circulation sociale.  Pour réaliser cet ouvrage, l'auteur a pris le temps de lire la presse du XIXè siècle et de la première moitié du XXè siècle pour analyser le contexte dans lequel naissent ces expressions.  Les instruments (piano, violon, harpe) ont également donné naissance à des expressions («accorder ses violons», «pisser dans un violon», «sortir les violons») que Stéphane Gendron analyse avec beaucoup de précisions.  Invité :  Stéphane Gendron, linguiste. Il est spécialisé dans l'étude de l'origine des noms propres : l'onomastique ! Il est par ailleurs musicien (pianiste). Son ouvrage «C'est du pipeau ! - Le jargon de la musique et des musiciens» est publié aux éditions Actes Sud.  Et la chronique Ailleurs nous emmène à Lomé, avec Valentin Vieyra, artiste et formateur en technique d'écriture humoristique et en gestion scénique, directeur du Festival Rire à Lomé. Il nous parlera de cette neuvième édition du Festival qui s'ouvrira le 29 septembre 2025 dans la capitale togolaise.    Programmation musicale : L'artiste Elo avec qui sort son premier single : «Embêtés».

    L'obscur soleil des corps de Louis-Philippe Dalembert : atlas poétique sans frontières

    Play Episode Listen Later Sep 17, 2025 28:59


    Louis-Philippe Dalembert vient de publier aux éditions Bruno Doucey, son nouveau recueil de poésie : «L'obscur soleil des corps».   «Quand j'écris un poème, je le dis. J'ai besoin d'entendre les mots». Pour ce dernier recueil, Louis-Philippe Dalembert célèbre l'amour, le corps et le désir des femmes : un éloge du plaisir et de la beauté. Il aborde également des thèmes tels que le deuil, la mélancolie et la disparition. Port-au-Prince, Rome, Sarajevo, Parme, Paris : chaque poème est localisé dans une ville différente. Je suis incapable d'écrire un roman lorsque je suis en voyage. Par contre, j'écris de la poésie.  Invité : Louis-Philippe Dalembert, né à Port-au-Prince en Haïti, en 1962, est un écrivain et poète d'expression française et créole. Il arrive en France en 1986, où il suit des études de journalisme et de littérature comparée à la Sorbonne. Il a enseigné dans de nombreuses universités dans le monde (États-Unis, Allemagne, France...). Polyglotte, il a vécu dans de nombreux pays (Israël, Allemagne, Suisse, Italie). Il a publié de nombreux romans parmi lesquels : Mur Méditerranée qui raconte la traversée clandestine d'homme et de femmes sur la mer Méditerranée, et Milwaukee blues en 2021, inspiré par le meurtre de Georges Floyd et les injustices raciales aux États-Unis. Ces deux romans sont publiés aux éditions Sabine Wespieser. Le prix Goncourt de la poésie lui est attribué en 2024 pour l'ensemble de son œuvre.  Son dernier recueil L'obscur soleil des corps est paru aux éditions Bruno Doucey.    Et comme chaque mercredi, retrouvez la chronique de Lucie Bouteloup «La puce à l'oreille» ! Aujourd'hui, avec Sylvie Brunet, elles décryptent l'expression «en catimini».    Programmation musicale du jour : Les artistes François and The Atlas Mountains et Yasmine Hamdan avec le titre «L'homme à la rivière» (une reprise du chanteur Nick Drake, disparu prématurément en 1974). 

    Bahari-Bora : un premier roman pour l'auteur congolais Steve Aganze

    Play Episode Listen Later Sep 16, 2025 29:00


    L'auteur congolais Steve Aganze publie «Bahari-Bora», un premier roman aux éditions Récamier dans lequel il raconte l'histoire de Bahari-Bora, jeune fille victime de la guerre.  «Bahari-Bora» signifie «Bel Océan tranquille» en swahili. C'est aussi le nom de l'héroïne du premier roman de l'auteur congolais Steve Aganze, une jeune fille enlevée par un groupe armé et utilisée comme arme de guerre, battue et violée. Elle parvient à s'enfuir. Recueillie dans un hôpital, on lui apprend qu'elle est enceinte. Mais quel monde offrir à cet enfant ?  "Bahari-Bora: c'est la somme de toutes les femmes qui m'ont inspiré, celles qui se sont battues malgré l'adversité"  Invité :  Steve Aganze est né en 1999 à Bukavu, en République démocratique du Congo. Il part vivre à Kinshasa en 2011, après avoir subi des années de guerre et de conflits. En 2023, il figure parmi les finalistes du prix Voix d'Afrique.   Programmation musicale :  L'artiste Zaz avec le titre Sains et saufs, extrait de l'album éponyme à paraître le 19 septembre 2025. 

    Le plancher de Jeannot : l'invention d'une écriture ?

    Play Episode Listen Later Sep 15, 2025 29:00


    Le Plancher de Jeannot est un grand morceau de parquet gravé de textes, réalisé au tout début des années 70 par Jean Crampilh-Broucaret, dit Jeannot qui se suicida peu de temps après. Découvert fortuitement dans une ferme familiale au fin fond du Béarn en 1994, le plancher de Jeannot est aujourd'hui exposé au musée d'Art et d'Histoire de l'Hôpital Sainte-Anne à Paris, le plus grand hôpital psychiatrique depuis le milieu du XIXè siècle. «On ne connait pas d'objet équivalent» Le plancher en chêne, de 15m2 était le plancher de la chambre de Jean Crampilh-Broucaret. Il était situé de part et d'autre de son lit. Il est gravé de lettres majuscules faites de points (trous) tous de même diamètre, et composé de deux textes qui reprennent les mêmes termes sur deux parties du plancher qui étaient de chaque côté du lit : 27 lattes d'un côté, 41 de l'autre. Les deux textes se font écho. Pour graver ce plancher, il a utilisé un ciseau à bois et une perceuse.  Jean Crampilh-Broucaret est né en 1939 à Moncaup, dans les Pyrénées-Atlantiques dans une famille moderne et aisée. Il a effectué son service militaire en Algérie. Il revient lorsqu'il apprend que son père s'est suicidé. Sa mère décède en 1971, il enterre son corps sous l'escalier familial et commence à graver sur le plancher de sa chambre. Il meurt peu de temps après, en 1972.  Que se cache-t-il derrière cette écriture ? Qu'est-ce que dessiner veut dire quand l'écriture déraille ? Que disent ces textes. Recouvert de motifs, figures et écriture, cette création a suscité de nombreux fantasmes et interprétations : elle est souvent considérée comme une œuvre d'art brut... Invités : Anne-Marie Dubois, responsable scientifique du MAHHSA (Musée d'Art et d'Histoire de l'Hôpital Sainte-Anne), commissaire générale de l'exposition et Dominique Vieville, conservateur général honoraire du patrimoine, chargé d'étude auprès du MAHHSA, commissaire et concepteur de l'exposition. L'invention d'une écriture. Le Plancher de Jeannot, au Musée d'Art et d'Histoire de l'Hôpital Sainte-Anne, 1 rue Cabanis. Jusqu'au 18 janvier 2026.  Et la chronique Ailleurs nous emmène à Brazzaville où Bénédicte Kodia, assistante communication de l'Institut français de Brazzaville au Congo, nous parlera de la huitième édition du Festival Mboté hip hop qui aura lieu ce mercredi 17 septembre. Cette année, la programmation sera 100% congolaise !    Programmation musicale : Les artistes Nix Ozay et Biz Ice avec le titre Miss tec 4.

    Violaine Bérot : «Je voulais écrire sur la mort, mais j'ai écrit sur la vie»

    Play Episode Listen Later Sep 11, 2025 29:00


    Après Nuits de noces, publié en 2023, Violaine Bérot publie Du côté des vivants, aux éditions Buchet-Chastel.  Pour ce douzième roman, l'autrice Violaine Bérot transforme une chambre d'hôpital en un lieu de vie. Dans cette chambre 308, deux patients côte à côte : Greg a failli mourir, il est même revenu d'entre les morts et il y a Alphonse : un vieux paysan au cœur usé, en fin de vie. Tous les deux ont décidé de mourir. Dans cet hôpital, ils croiseront des femmes de ménage, des soignants, des patients. Chacun a sa vie, son existence.  Dans ce roman, l'autrice Violaine Bérot a voulu exorciser la mort en se plaçant «du côté de la vie». Elle part du constat qu'il ne faut pas avoir peur de la mort, que celle-ci arrive au bout de la vie. Éleveuse pendant une dizaine d'années, elle a souvent été confrontée à la mort de ses bêtes, elle a beaucoup réfléchi à la question et a une relation apaisée par rapport à la mort quand celle-ci est invisibilisée dans nos sociétés occidentales.    On vit dans une société dans laquelle il ne faut pas montrer la mort. Il faut retarder la mort au maximum. On pense allonger notre durée de vie alors qu'on allonge notre durée de maladie. Dans la nature tout vit et meurt.     Invitée : L'autrice Violaine Bérot. Son roman «Du côté des vivants» est publié chez Buchet-Chastel. Violaine Bérot est née en 1967 dans les Hautes Pyrénées. Après des études de philosophie à l'Université de Toulouse, elle devient ingénieure en informatique.  Vers l'âge de 30 ans, elle prend un virage à 180° et devient éleveuse en Ariège.  Dans ses livres, elle explore des thèmes intimes et forts : les liens familiaux, la violence, l'inceste, le rapport au corps, le silence, la vie rurale. Son style est épuré. «J'écris en effaçant pour chaque livre qui fera 120 pages, j'écris des milliers de pages et je jette. Je nettoie, j'efface. Je veux que ce soit simple et facilement abordable. J'écris à l'oreille».    Programmation musicale :  L'artiste Stephan Eicher avec le titre Poussière d'or.

    «La proie et l'ombre»: un troisième album enivrant pour le groupe Catastrophe

    Play Episode Listen Later Sep 9, 2025 28:59


    Après La nuit est encore jeune (2018, label Tricatel) et GONG! (2020, ibid), le groupe Catastrophe sort un troisième album La proie et l'ombre, le 12 septembre 2025.  L'aventure de ce groupe de pop contemporaine commence en 2016. Cette année, ils sortent un premier morceau, puis un disque l'année suivante. C'est autour de la radio que ce collectif s'est tout d'abord rencontré, puis la musique les as réunis. Leur deuxième album Gong sort en 2020.  Aujourd'hui, ce collectif est composé de quatre membres. Il leur a fallu cinq ans pour écrire ce nouvel album dont les textes sont plus sombres que dans les albums précédents.  On essaye d'exprimer par la musique des choses plus profondes, qui parlent d'un temps plus long que ce qu'on écrirait ailleurs. On avait envie de plonger Blandine Rinkel Les textes, impressionnistes, sont écrits à quatre mains : «On ne voulait aucune phrase, aucun mot qui déplaise à l'un d'entre nous» et révèlent l'inquiétude du monde.  L'album, très cinématographique, a donné naissance à un film musical. «On voulait proposer au public un dérivé de l'album différent d'un concert». Invités : Blandine Rinkel, journaliste, musicienne et écrivaine française. Elle a publié La Faille aux éditions Stock et Carol Teillard, musicien et réalisateur. Ils sont tous les deux membres du groupe Catastrophe.   Titres diffusés :  Première fois  Sauvons-nous  La proie et l'ombre Les dates des actualités ciné ici

    Journée mondiale de l'alphabétisation

    Play Episode Listen Later Sep 8, 2025 28:59


    Depuis plus de cinquante ans, l'Unesco a décrété ce 8 septembre journée internationale de l'alphabétisation. Lire, écrire, l'accès à l'éducation sont des droits humains fondamentaux et fait même partie des dix-sept objectifs de développement durable établis par les États membres des Nations unies et rassemblés dans l'Agenda 2030. Alors que des efforts sont déployés depuis près d'un demi-siècle, près d'un dixième de la population mondiale est analphabète. En effet, 739 millions de jeunes et d'adultes dans le monde ne possèdent toujours pas les compétences de base en lecture et en écriture en 2024" (source : Journée internationale de l'alphabétisation | UNESCO) dont les deux-tiers sont des femmes. Victimes des normes sociales discriminatoires, elles sont les premières mises à l'écart.  Les régions les plus touchées se situent en Afrique subsaharienne et en Asie du Centre et du Sud. Les pays où la dynamique démographique est forte, sont particulièrement touchés.  Pourtant, lire et écrire permet l'autonomisation de la population «Quand on sait lire et écrire, il y a plus d'hygiène publique, plus d'autonomie, on connait plus ses droits».    Invité : Omar Diop, spécialiste de l'éducation, représentant UNESCO en Côte d'Ivoire (chef du bureau). Et la chronique Ailleurs nous emmène au Canada qui n'est pas épargné par l'analphabétisme ! Et où la Fondation pour l'alphabétisation offre chaque année des bourses à des apprenant.e.s ayant repris leurs études et ayant réussi une démarche d'alphabétisation ou de formation de base. Et c'est Slimane Saidj, chef des services à la Fondation qui nous raconte ces projets.  Plus d'infos sur les bourses ici : Pour en savoir plus sur la Fondation Quelques chiffres.   Programmation musicale : L'artiste Charlotte Cardin avec le titre Tant pis pour elle. 

    «Par l'art, pour l'humanité», le Théâtre du peuple de Bussang fête ses 130 ans

    Play Episode Listen Later Sep 4, 2025 29:00


    Niché au cœur des Vosges, le Théâtre du peuple de Bussang a été fondé en 1895 par l'écrivain et poète français Maurice Pottecher. Ce théâtre, unique, fête cette année ses 130 ans. Le Théâtre du peuple est né à Bussang dans les Vosges en 1895. Il a été fondé par Maurice Pottecher (1867-1960). Son idée était révolutionnaire pour l'époque : créer un théâtre populaire, humaniste et universel, accessible à tous, loin des élites parisiennes. Sa devise, inscrite au fronton du théâtre, en résume l'esprit :« Par l'art, pour l'humanité. » Il fait construire un bâtiment en bois en pleine nature, en plein air et à flanc de montagne, avec un mur de scène qui s'ouvre sur la forêt, permettant de mêler jeu théâtral et paysage naturel.  Faire du théâtre avec le peuple Le théâtre accueille dès l'origine des acteurs amateurs et professionnels. Au début du XXe siècle, il devient un lieu phare du théâtre populaire en France, inspirant plus tard d'autres initiatives (Firmin Gémier, Jean Vilar, etc.). Après la mort de Pottecher, l'activité ralentit, mais le lieu reste un symbole de la démocratisation culturelle. Dans les années 1970-1980, le théâtre connaît un renouveau grâce à de nouvelles équipes artistiques. Le Théâtre du peuple fonctionne toujours, chaque été, à Bussang. Il mêle créations contemporaines, classiques revisités et spectacles ouverts sur la nature. Invité.e.s : Julie Delille, metteuse en scène. Directrice du Théâtre du peuple depuis deux ans et Paul Francesconi, l'un des deux auteurs du feuilleton théâtral qui sera joué pour les 130 ans : « Héritier des brumes : la folle histoire du Théâtre du peuple » dont le texte est édité aux éditions Esse que. 

    Bernard Cerquiglini : « L'orthographe doit analyser la langue »

    Play Episode Listen Later Sep 3, 2025 29:00


    Pourquoi a-t-on tant de mal à réformer notre orthographe ? Qui sont les détracteurs des réformes avortées de l'orthographe ? Le linguiste Bernard Cerquiglini a mené l'enquête dans son dernier ouvrage !  La première réforme de l'orthographe date de 1542 ! Bernard Cerquiglini est un partisan des réformes de l'orthographe : il estime que la langue française est incohérente, trop étymologiste, peu fidèle à l'oral et implique une pédagogie lourde.  Mais, pourtant, les élèves s'en accommodent ! Pourquoi les Français sont-ils si attachés à cette orthographe ? La tentative de réforme de 1990, sous Michel Rocard, a en effet échoué, de nombreux détracteurs l'ayant dénoncée. Cependant, depuis plusieurs années, le niveau baisse : que faire ? Consacrer plus d'heures à enseigner l'orthographe… Ou bien la simplifier ?  L'orthographe est un marqueur social. Nous surveillons celle des autres ! On porte un jugement défavorable lorsqu'on voit une faute. La crainte de certains détracteurs de la réforme est que soit créée une « orthographe à deux vitesses » : l'une distinguée, et l'autre plus populaire.  Certains linguistes demandent une orthographe phonétique, ce à quoi est opposé Bernard Cerquiglini qui considère que cela pourrait « défigurer la langue ».  À écouter aussiBernard Cerquiglini ou l'histoire de la féminisation des mots « L'orthographe doit analyser la langue » Bernard Cerquiglini préconise alors de simplifier quelques aspects de la langue tous les deux-trois ans et propose de « rénover » la langue plutôt que de « réformer ». Et « rénover en gardant les fondamentaux ».  Invité : Bernard Cerquiglini, linguiste. Auteur de nombreux livres, il fut aussi l'un des maîtres d'œuvre de la réforme de l'orthographe de 1990. Son dernier ouvrage À qui la faute ? – L'impossible (mais nécessaire) réforme de l'orthographe est publié chez Gallimard en version poche.  Et comme chaque mercredi, retrouvez la chronique La puce à l'oreille de Lucie Bouteloup. Aujourd'hui, elle décortique avec la lexicographe Géraldine Moinard l'expression « C'est reparti comme en 40 ».  Une chronique en collaboration avec Le Robert. ► Programmation musicale : l'artiste ivoirien Serge Beynaud avec le titre « Créatair »"

    «La maison vide» : un roman familial de Laurent Mauvignier

    Play Episode Listen Later Sep 2, 2025 29:00


    Que sait-on de sa famille ? De génération en génération, Laurent Mauvignier détricote le fil de son histoire familiale depuis son trisaïeul, Firmin Proust.  Mais où est donc passée la médaille de Jules, l'arrière-grand-père ? C'est ainsi que commence le nouveau roman de Laurent Mauvignier, une saga familiale sur plusieurs générations.  Il y a des histoires inventées qui contiennent plus de vérité que des histoires vécues qui sont complètement « toc » en fait. Parfois, le roman, en inventant, peut toucher plus de vérités.   Pour la première fois, l'auteur « se met en scène ». Il écrit, il cherche et compose à la recherche de son passé.  Il part de l'histoire de son arrière-arrière-grand-père puis déploie l'histoire de son arrière-grand-mère pour comprendre les raisons du décès de sa grand-mère officiellement « morte des suites d'alcoolisme » puis comprendre le suicide de son père lorsque l'auteur avait seize ans.  Laurent Mauvignier a toujours considéré l'écriture comme une « évidence » pour lui.  Quand vous écrivez, toute votre vie est consumée par l'écriture. Il y a des moments, il faut se battre pour se sentir vivant parmi les autres.  Son écriture se caractérise par la longueur de ses phrases, des phrases un peu « proustiennes ».  Quand je suis sur une phrase, chaque point est une torture. Il n'y a pas de point qui ne soit pas final, j'ai l'impression de tuer mes propres phrases. Je suis admirative des gens qui savent faire des phrases très courtes.  Invité : L'auteur Laurent Mauvignier est un auteur français né à Tours en 1967. Il est issu d'une famille ouvrière de cinq enfants. Il intègre l'école des Beaux-Arts à 17 ans, dont il sort diplômé en 1991 en arts plastiques. En 1999, il publie son premier roman, Loin d'eux, aux Éditions de Minuit, « une suite ininterrompue de monologues intérieurs ». Il publiera par la suite des romans tels que Dans la foule (inspiré du drame de Heysel) Des hommes, qui raconte le traumatisme de la guerre d'Algérie et Histoires de la nuit, un thriller social qui sera adapté pour le cinéma prochainement.  Il vient de publier son nouveau roman La Maison vide, mais aussi Quelque chose d'absent qui me tourmente – Entretiens avec Pascaline David (« Double », 2025) aux éditions de Minuit.  Programmation musicale : l'artiste Coline Rio avec le titre Grand-mère

    Le storytelling, l'âge narratif : un «hold-up» sur l'imaginaire

    Play Episode Listen Later Sep 1, 2025 29:00


    Depuis toujours, l'homme a toujours su cultiver l'art de raconter des histoires pour captiver ou convaincre. Dans les années 90, aux États-Unis puis en Europe, naît le concept de « Storytelling » avec une structure narrative qui suscite émotion et identification et devient le moteur des campagnes de publicité ou électorales. Comment expliquer le succès de ces façonneurs d'images et de mots ? Quels sont les rouages de cette « machine à raconter » ?  C'est depuis les années 90 une nouvelle façon de communiquer. Le mot de storytelling a déjà plus de 30 ans, puisqu'il apparaît dès les années 90 aux États-Unis, en pleines révolutions managériale et capitaliste. Dans l'entreprise, dans le marketing, en politique, le storytelling est devenu la panacée, perçu comme un nouveau mode de communication.  « Depuis quinze ans, il y a eu beaucoup de découvertes et d'innovations, surtout dans le domaine des médias et de la communication », nous dit Christian Salmon. Il y a quinze ans, le storytelling était encore une communication verbale, humaine. Depuis, le smartphone et les réseaux sociaux ont été inventés et chacun peut devenir un storyteller induit par des machines narratives. Il faut se présenter. Il faut performer. Il faut se raconter.  Aujourd'hui, on ne vend plus des produits, mais des histoires. Un produit ne vaut que parce qu'il est agrégé à une histoire. Aujourd'hui, il y a même des festivals de storytelling aux États-Unis (près de deux cents !). On intègre des griots et des conteurs dans les entreprises. Le narratif emprunte aux formes traditionnelles de récits.  C'est parfois fait presque de manière infantile. On crée des récits comme on parlerait à des enfants. Invité : Christian Salmon, écrivain et chercheur. Il fonde en 1993 le Parlement international des écrivains. Il a publié, il y a une quinzaine d'années, Storytelling – La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits aux éditions La Découverte en 2013. À partir du 8 septembre, il animera un cycle de conférences sur les usages du récit dans nos sociétés au Théâtre de la Bastille.    Et la chronique Ailleurs aux États-Unis nous fait rencontrer Farah Thyma qui a fondé depuis la ville de Philipsburg, La Relève, en 2021, une bibliothèque numérique qui permet aux enfants, adolescents et étudiants d'Haïti, de Côte d'Ivoire et des États-Unis d'emprunter des livres numériques gratuitement.  Programmation musicale : Les artistes Stromae avec le DJ allemand Paul Kalkbrenne avec le titre Que ce soit clair.

    Cycle de lectures «Ça va, ça va le monde!»: «L'artiste a l'obligation de gueuler!»

    Play Episode Listen Later Jul 24, 2025 28:59


    Samedi 26 juillet 2025, commence le nouveau cycle de lectures « Ça va, ça va le monde ! ». Depuis plus de dix ans, RFI fait découvrir des textes et des auteurs ou autrices de théâtre vivant en Afrique, dans les Caraïbes ou au Proche-Orient et écrivant en français pour raconter un monde multilingue et pluriculturel. Chaque année, six textes sont lus en public au Festival d'Avignon, et enregistrés pour diffusion en direct et en vidéo sur Facebook ; puis sur les antennes de RFI le samedi à 17h05, à partir du 26 juillet 2025 jusqu'au 30 août 2025. Des textes engagés, toutes portes ouvertes sur le monde, sa désespérance ou ses conflits, que l'on soit à Beyrouth, Damas, Antananarivo ou Kinshasa. Mais toujours, pointe une note d'humour, une ironie, un éclat de langue qui font l'originalité et la force de ces écritures des Suds. Invité.e.s Hala Moughanie, autrice et dramaturge franco-libanaise née en 1980. Elle a vécu une quinzaine d'années à Paris avant de retourner à Beyrouth en 2003 où elle travaille comme enseignante et journaliste, dans le milieu de la culture et de l'humanitaire.  Elle a été lauréate du Prix RFI Théâtre en 2015 pour son texte Tais-toi et creuse. Son dernier texte Le Ruban a été joué dans le cadre des lectures.  C'est difficile de se dire qu'on va écrire alors que tout s'écroule autour de moi. [...] Il fallait pourtant exprimer cette rage, cette tristesse et questionner le rôle de l'art face aux bombes.  Une pièce écrite au rythme des bombardements dont Beyrouth a été le théâtre, ces derniers mois, et qui raconte une réunion au sein du ministère de la Culture du Liban pour décider qui va couper le ruban lors d'une cérémonie officielle, juste après le cessez-le-feu... mais la guerre est-elle vraiment finie ? Comment continuer à vivre en pleine guerre ?    Mon texte n'est pas là pour briser un silence, mais pour questionner le milieu de la culture et des arts, dans un monde qui permet un génocide. L'artiste a l'obligation de gueuler ! L'artiste n'a pas le droit de vivre coupé des réalités politiques et sociales. Or, en particulier en Occident, les artistes ont un avis sur tout, mais n'ont aucune idée de ce qui se passe ailleurs, ils ne sont pas informés  !  C'est aussi un texte qui nomme les dizaines de milliers de morts à Gaza. L'autrice utilise le terme de génocide plusieurs fois dans son texte. Un mot qui fait débat aujourd'hui en Occident selon les dires de l'autrice.  Wael Kadour, auteur syrien né en 1981. Il a quitté la Syrie en 2011 au début de la guerre civile pour la Jordanie avant de rejoindre la France en 2016. Il écrit en arabe. Je pense que j'écris en arabe pour garder le lien avec ma langue maternelle. Cela me permet de nommer au plus juste.  Son texte Braveheart qui raconte les hallucinations d'une jeune femme écrivaine en exil qui imagine que son bourreau bénéficie, lui aussi, d'un exil politique, a été lu à Avignon. Il mêle le réel et l'imaginaire.  Pendant ce contexte de guerre, souvent la violence est plus forte que l'imagination. Tout se mélange : réalité et fiction. L'artiste doit garder la capacité de raconter la réalité, qui est très complexe.  Lectures d'Avignon du cycle  « Ça va, ça va le monde ! » sur notre antenne tous les samedis à partir du 26 juillet 2025 jusqu'au 30 août 2025. - 26/07/2025 : Enfant, de Gad Bensalem (Madagascar), lauréat du Prix Théâtre RFI 2024. - 02/08/2025 : Silence, d'Israël Nzila (République Démocratique du Congo). - 09/08/2025 : Petit Guide illustré pour illustre grand guide, d'Edouard Elvis Bvouma (Cameroun). - 16/08/2025 : Chèvres, de Liwaa Yazii (Syrie). Traduit de l'arabe par Leyla-Claire Rabih et Jumana Al-Yasiri avec le soutien de la maison Antoine Vitez. - 23/08/2025 : Le Ruban, de Hala Moughanie (Liban). - 30/08/2025 : Braveheart, de Wael Kadour (Syrie). Traduit de l'arabe par Simon Dubois avec le soutien de la Maison Antoine Vitez.

    «Taire» de Tamara Al Saadi: destins croisés d'Antigone et de Eden, figure de l'enfance volée

    Play Episode Listen Later Jul 23, 2025 29:00


    Dans Taire, l'autrice franco-irakienne met en miroir deux jeunesses qui s'observent.   De la tragédie grecque au théâtre social : pour sa nouvelle création Taire - Mon Antigone, Tamara Al Saadi croise les destins d'Antigone, héroïne mythologique de Sophocle, qui désobéit au pouvoir royal pour enterrer son frère et d'Eden, enfant née à Bordeaux placée bébé et ballotée de famille d'accueil en foyer, de foyer en famille d'accueil. L'une se tait, l'autre crie. Mais toutes deux expriment la révolte...   Dans cette pièce, on passe d'une époque à une autre, d'une histoire à une autre, du contemporain au très antique avec cette idée de lier les deux destins. Deux histoires en échos, deux personnages qui s'éclairent l'un l'autre et racontent « un endroit du silence ».    J'ai rencontré énormément d'enfants placés. J'ai découvert une crise humanitaire sur le sol français. La France n'est pas un pays qui protège l'enfance. J'ai voulu visibiliser cette enfance dont personne ne se soucie. Tout ce qui est vécu par Eden dans cette pièce, existe. C'est une pièce dédiée aux enfances volées.  La metteuse en scène a voulu faire le lien entre l'intime et le politique.  Créon, oncle d'Antigone et tyran, est aussi l'assistante sociale qui retire Eden de sa famille d'accueil pour un déménagement de quelques kilomètres. Elle nous invite à réfléchir sur la réécriture de l'histoire et fait le lien avec la tragédie de Gaza : J'ai réécrit Antigone en écho avec la question de l'occupation israélienne. On veut faire croire au peuple de Thèbes qu'Etéocle est fils unique, que Polynice n'est jamais né sur cette terre, on réinvente une histoire comme certains réinventent l'histoire avec ce qui se passe à Gaza alors que les narrations font tout.   Tamara Al Saadi a voulu éclairer la réalité du mythe d'Œdipe « montré comme une espèce de monstre narcissique, incestueux lors qu'on lui a menti. On le responsabilise de ce qu'on lui a fait subir. C'est un héritier de la violence. Les tragédies grecques nous racontent ça ».  La figure d'Antigone est un symbole de résistance. Dans la mythologie grecque, Antigone est la fille née de l'union incestueuse d'Œdipe et de sa mère, Jocaste. Elle est aussi la sœur d'Etéocle et de Polynice qui se sont entretués lors de la guerre des Sept chefs. Le Roi Créon, également oncle d'Antigone, refuse une sépulture à Polynice qu'il juge responsable de cette guerre fratricide, il se veut intraitable et menace de mort quiconque transgresserait cette loi. Antigone va pourtant braver cette interdiction et sera condamnée à mort par son oncle.  Invitée : Tamara Al Saadi, autrice et metteuse en scène du spectacle Taire. Tamara Al Saadi est une autrice metteuse en scène et comédienne franco-irakienne. Née à Bagdad en 1986, sa famille s'installe en France en 1991 en pleine guerre du Golfe. Elle a fondé, en 2016, la compagnie La Base avec Mayya Sanbar. Elle explore à travers son travail les questions d'identité et d'exil avec, notamment, les pièces Place en 2018, Brûlé.e.s et Istiqlal en 2021. Et avec également le reportage de Fanny Imbert à la Maison Paisible, un EHPAD où un centre d'art a été créé par le metteur en scène et plasticien Mohamed El Khatib, pour faire de l'art dans des lieux « où on n'attend pas les artistes ».  Programmation musicale :  Le groupe Vipères sucrées salées avec le titre « Dumme ».

    «Le soulier de satin» de Paul Claudel, pièce fleuve mythique et mystique

    Play Episode Listen Later Jul 22, 2025 28:59


    Près de 40 ans après la mise en scène d'Antoine Vitez, la pièce fleuve de Paul Claudel est adaptée par Eric Ruf et retrouve la Cour d'honneur du Palais des Papes.  En 1929, l'auteur Paul Claudel publie Le soulier de Satin, un drame d'amour qui se déroule au temps des Conquistadors, entre la fin du XVIè siècle et le début du XVIIè siècle. Construite en «quatre journées», l'auteur narre une histoire d'amour passionnelle, mais impossible, entre Rodrigue et Doña Prouhèze, épouse du gouverneur Don Pélage.  L'origine du Soulier de Satin est biographique. Paul Claudel s'est inspiré de sa propre histoire. Il a été éperdument amoureux d'une femme mariée, Rosalie Vetch dont il a été séparé, mais avec qui il a eu un enfant adultérin. Cet amour, qui aura duré quatre ans, lui a inspiré le personnage de Ysé dans la pièce : Partage de Midi, puis celui de Dona Prouheze.  Dans les années 20, il retrouve cette femme. Il apprend alors qu'il a un enfant. Il a voulu rendre cette histoire, mythique.  Paul Claudel s'est inspiré d'une légende chinoise : celles de ces deux étoiles qui ne se rejoignent jamais, mais qui se croisent dans le ciel. En raison de sa longueur, six, sept, huit heures, voire plus ! — la pièce est rarement jouée.   Elle a été créée pour la première fois à la Comédie Française en 1943 par Jean-Louis Barrault dans un Paris occupé. Puis s'ensuit la version d'Antoine Vitez au Festival d'Avignon en 1987 dans la Cour d'honneur du Palais des Papes. Pour cette adaptation, Antoine Vitez prend le parti de couper tout ce qui, dans le texte, était empreint de religion.  Olivier Py a également mis en scène la pièce en 2003 au Théâtre de la Ville.  Dans cette nouvelle mise en scène d'Eric Ruf, administrateur de la Comédie-française jusqu'au 4 août 2025, le spectacle retrouve la Cour d'honneur du Palais des Papes.  Invités : Didier Sandre, comédien et metteur en scène français. Il interprétait le personnage de Rodrigue dans la mise en scène d'Antoine Vitez. Dans cette nouvelle adaptation, il joue le rôle de Don Pelage.  J'ai essayé d'accueillir cette présentation du Soulier pour ce qu'elle est aujourd'hui. Mais en entendant certaines répliques, j'ai des bouffées de temps retrouvé. Didier Sandre  Sefa Yeboah, comédien français. C'est l'une des dernières recrues de la Comédie Française qu'il a rejoint en 2023. Il y est dirigé par Thomas Ostermeier dans L'opéra de quat'sous de Brecht et Weill. Il a interprété Don Apostolo Gazella dans Lucrèce Borgia de Victor Hugo par Denis Podalydès qui lui confie également le rôle de Léandre dans Les Fourberies de Scapin de Molière. Il joue le rôle de l'ange gardien de Doña Prouhèze dans Le Soulier de Satin.  Il y a quelque chose d'accessible presque. Claudel a cette langue qui est magnifique, mais qui peut être très complexe. Eric Ruf a voulu la simplifier, pas la rendre banale, car ce n'est pas possible, mais la rendre audible, la rendre vivante. Sefa Yeboah   Avec aussi le témoignage d'un couple qui a assisté à la mise en scène d'Antoine Vitez, en 1987. Propos recueillis par Fanny Imbert. Le Soulier de Satin à voir dans la Cour d'honneur du Palais des papes jusqu'au 22 juillet 2025. Quelques mots sur Paul Claudel :  Né en 1868, Paul Claudel est un écrivain, dramaturge et diplomate français. Il est le frère de la sculptrice Camille Claudel. Il se convertit eau catholicisme en 1886 et toute son œuvre sera profondément marquée par sa foi. Passé une velléité d'entrer dans les ordres, il entre dans la carrière diplomatique en 1893. Il rencontre Rosalie Vetch avec qui il aura une fille illégitime, Louise. Il entre à l'Académie française en 1946. Paul Claudel est décédé en 1955.  Programmation musicale :  Le groupe occitan Raffut avec le titre «Tout est fragile».

    «Le théâtre, ça soigne»: «Gahugu Gato», adaptation chorale de «Petit pays» de Gaël Faye

    Play Episode Listen Later Jul 21, 2025 29:00


    Dida Nibagwire et Frédéric Fisbach mettent en scène le roman de Gaël Faye, Petit pays publié en 2016, aux éditions Grasset.  Gahugu Gato signifie « Petit pays » en kinyarwanda, langue nationale parlée au Rwanda.  C'est aussi le titre du roman de l'auteur Gaël Faye, publié en 2016. Inspiré en partie par sa propre enfance, le livre raconte l'histoire d'une famille exilée au Burundi, alors que le pays sombre dans la guerre civile. La famille va être confrontée aux événements qui aboutiront au génocide des Tutsis au Rwanda et dont on a commémoré le 30è anniversaire en 2024.    Frédéric Fisbach et Dida Nibagwire adaptent ce roman de Gaël Faye qui relate l'enfance de Gaby. Les metteurs en scène invitent des interprètes rwandais à convoquer la mémoire sur scène avec beaucoup de scènes racontées en chansons.    Les Rwandais ont plein d'histoires à raconter. On ne peut pas occulter cette histoire, qu'il faut la raconter mais il faut en faire quelque chose. Il y avait aussi la volonté de ne pas être assigné à ce génocide.  Frédéric Fisbach  Frédéric Fisbach est un metteur en scène français de théâtre et d'opéra. Il est également comédien et réalisateur, né à Paris en 1966.  La pièce a été créée au Rwanda après la rencontre entre Frédéric Fisbach et Dida Nibagwire. Après avoir vu l'adaptation que Frédéric Fisbach avait faite en français, Dida Nibagwire a voulu monter le spectacle au Rwanda pour les Rwandais, avec des acteurs burundais, rwandais, en kinyarwanda.  C'est très important pour nous de faire ce travail en Kinyarwanda. Souvent, c'est difficile de dire les mots dans d'autres langues. Le roman de Gaël Faye parle aussi de cette culture et de cette langue.   Dida Nibagwire. Dida Nibagwire est une artiste et entrepreneuse culturelle rwandaise. Elle vivait au Rwanda au moment du génocide. Elle dirige un centre culturel à Kigali. Elle a notamment été directrice de casting et conseillère technique de l'adaptation cinématographique de Petit Pays, de Gaël Faye, réalisé par Éric Barbier, et coproductrice du documentaire Le silence des mots, coréalisé par Michael Sztancke et Gaël Faye.  Même pour moi qui étais jeune, c'est très difficile de poser des mots sur ce qu'on a vécu. C'est très important pour moi que la jeune génération se réconcilie avec ce passé.  Dida Nibagwire.  À lire aussiGaël Faye: «Petit pays n'est absolument pas mon histoire» Gaël Faye est un auteur, rappeur et compositeur franco-rwandais né en 1982 à Bujumbura (Burundi). Issu d'un père français et d'une mère rwandaise, il quitte son pays natal à l'âge de 13 ans pour fuir la guerre civile et le génocide. Ce déracinement marquera profondément son œuvre. En 2016, il publie Petit pays, largement inspiré de son enfance au Burundi. Le livre connait un grand succès public, il est traduit dans de nombreuses langues dont le kinyarwanda. Il est adapté au cinéma en 2020. Son dernier roman, Jacaranda, publié aux éditions Grasset et qui parle de la Réconciliation et du rôle de justice transitionnelle des gacaca a reçu le Prix Renaudot. Il est reparti vivre au Rwanda en 2015.  Invités : Frédéric Fisbach, Dida Nibagwire, metteurs en scène et comédiens de Gahugu Gato (Petit pays).  À lire : Petit pays et Jacaranda publiés aux éditions Grasset Un spectacle à voir jusqu'au mardi 22 juillet 2025 au Cloître des Célestins.      À écouter aussiGénocide au Rwanda, les mots de la catastrophe

    Festival d'Avignon : Clara Hedouin, la langue de Jean Giono en pleine nature

    Play Episode Listen Later Jul 17, 2025 29:00


    Après Que ma joie demeure, la metteuse en scène Clara Hédouin adapte la courte nouvelle de Jean Giono écrite en 1929, Prélude de Pan.  C'est une nouvelle assez peu connue de l'écrivain Jean Giono que la metteuse en scène adapte cette année. Un texte né des promenades de Jean Giono sur les contreforts de Manosque, ces collines sauvages, sur les contreforts du Lubéron. La metteuse en scène Clara Hédouin sort du théâtre pour nous faire entendre cette langue dans la nature. Le Prélude de Pan est une nouvelle «fantastique», un concentré de poésie publiée en 1929. Tout commence par un gros orage et l'arrivée d'un étranger... Cette nouvelle nous parle de notre rapport aux autres animaux et la manière dont ces bêtes viennent se mélanger à notre humanité, mais aussi du lien entre l'Homme, la Nature et le climat. On a été frappé par cette écriture aujourd'hui. Elle semble faire résonner beaucoup de questions qui sont les nôtres à une heure où les catastrophes climatiques se multiplient.  Clara Hédouin  «Un concentré de Que ma joie demeure», selon les mots de Clara Hédouin. Un roman que la metteuse en scène connait bien puisqu'elle l'avait adapté au Festival d'Avignon en 2023 : une longue déambulation de six heures en pleine nature.  Le spectacle se déroule dans la Plaine de l'Abbaye, de l'autre côté du Rhône à Villeneuve-lès-Avignon. Un spectacle itinérant où l'on suit les comédien.nes de champs en clairière et articule le texte poétique de l'auteur avec les témoignages des habitants, des agriculteurs et maraichers, l'occasion de nous raconter l'histoire agricole de ce lieu.    Invitée : Clara Hedouin, metteuse en scène du Prélude de Pan, un spectacle coécrit avec Romain de Becdelièvre à voir à Villeneuve-lès-Avignon jusqu'au 20 juillet 2025.    Quelques mots sur Jean Giono :  Jean Giono est un écrivain français (1895-1970) né à Manosque, en Provence, où il a passé l'essentiel de sa vie. Issu d'un milieu modeste, il est d'abord employé de banque avant de se consacrer à l'écriture. Marqué par les horreurs de la Première Guerre mondiale qu'il a vécue dans les tranchées, Jean Giono développe une œuvre pacifique et tournée vers la nature.  Il a longtemps été considéré à tort comme un écrivain «régionaliste», son œuvre explore la beauté rude des paysages provençaux, mais aussi des questions universelles sur la condition humaine. À lire de Jean Giono : Que ma joie demeure, L'homme qui plantait des arbres, Le Hussard sur le toit, Un roi sans divertissement.  Programmation musicale :  L'artiste brésilienne Mayra Andrade avec le titre Mon carrousel.  Et le reportage de Fanny Imbert sur le spectacle Carmen, de Jeanne Desoubeaux, une adaptation du célèbre opéra de Georges Bizet et qui se joue jusqu'au 20 juillet 2025 dans le cadre du Festival Villeneuve en scène - Théâtres en itinérance.

    Festival d'Avignon : le droit de la famille au centre des «Affaires familiales» d'Emilie Rousset

    Play Episode Listen Later Jul 16, 2025 29:00


    Affaires Familiales, de la metteuse en scène Émilie Rousset retrace des récits intimes, confrontés au droit...  Chaque situation interroge notre société toute entière. Un enlèvement d'enfants, un refus de reconnaissance de parenté, violences intrafamiliales : huit histoires en français, espagnol, italien et portugais, pour révéler l'absurdité, mais aussi l'archaïsme du droit français. Ce n'est toutefois pas un spectacle de défiance envers la justice.  Des rencontres réelles, de vraies histoires dramatiques, mais jamais sans pathos : ce sont possiblement des «affaires de tous». Émilie Rousset a réalisé un travail d'écriture à partir de l'oralité, grâce à des entretiens qui se sont étalés pendant deux ans et qu'elle a réalisés avec des avocates et avocats, justiciables, responsables associatifs et parlementaires.  J'ai un amour pour la langue des spécialistes. La langue du droit n'est pas la langue du commun selon les mots de l'avocate Caroline Mécary. Emilie Rousset  Émilie Rousset a pu passer du temps dans différents pays d'Europe pour comprendre ce qui se passait ailleurs. Des acteurs professionnels restituent cette parole sur scène, et racontent des cas précis d'affaires familiales qui sont passées en jugement, au tribunal : des moments d'intimité. J'aime rechercher des matériaux et déployer une théâtralité qui se situe «comme en périphérie» pour mieux saisir quelque chose de plus intime.  Emilie Rousset    La metteuse en scène a voulu travailler sur des émotions complexes, avec lesquelles on ressort pour créer une théâtralité qui laisse de la place au spectateur et qui permet au spectateur le soin de faire le lien avec les histoires... mais aussi avec leur propre histoire. Je voulais qu'il y ait une écoute réelle des gens pour que chacun trouve un bout d'histoire qui lui ressemble.   Invitée : Emilie Rousset, metteuse en scène du spectacle Affaires familiales qui se joue au Festival d'Avignon jusqu'au 17 juillet à la Chartreuse, puis à partir du 19 septembre au Théâtre de la Bastille. Émilie Rousset est une metteuse en scène française née en 1980, directrice du Centre Dramatique National d'Orléans. Elle s'est spécialisée dans le théâtre documentaire. À travers sa compagnie John Corporation, elle développe un théâtre «à l'oreillette» pour restituer en direct dans son jeu d'acteur une bande audio entendue à l'oreille. Ses œuvres telles que Le Procès de Bobigny, écrite en 2019, interroge les rapports entre fiction, politique et mémoire collective.  Et le reportage de Fanny Imbert sur la pièce du festival OFF d'Avignon À la barre de Ronan Chéneau. Un spectacle qui interroge sur la justice, sur les violences faites aux femmes qui se joue dans une salle de tribunal.  À voir jusqu'au 18 juillet 2025. Programmation musicale :  L'artiste Lisa Pastelli avec le titre Voilà la mer.

    Festival d'Avignon : Anne Teresa de Keersmaeker et Solal Mariotte dansent Brel

    Play Episode Listen Later Jul 15, 2025 28:59


    Pour sa nouvelle création, la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker et le danseur-chorégraphe Solal Mariotte ont choisi le répertoire de Jacques Brel.   Comment danser sur les mots de ce monument qu'est Jacques Brel ? Alors que deux générations les séparent, c'est grâce à une fascination commune entre la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker flamande et le danseur Solal Mariotte que le spectacle Brel est né. Sur scène, en costume, sur un plateau nu, avec des images de Jacques Brel projetées, ils incarnent les chansons de Jacques Brel, en danse.    Nous avons essayé d'approcher le textes de la façon la plus formelle musicalement, structures, rythmes, orchestrations, mélodies. Et d'avoir un rapport aux textes, aux images qu'ils évoquent, il fallait que chaque chanson imprime une image claire !  Anne Teresa de Keersmaeker Invité.e.s :  - Anne Teresa de Keersmaeker, née en 1960 à Malines, en Belgique, est une chorégraphe belge flamande, de renommée internationale avec près de quarante-cinq ans de carrière et soixante-cinq spectacles sur des partitions allant de Jean-Sébastien Bach à John Coltrane. Elle a dirigé plusieurs opéras. En 1983, elle fonde la compagnie Rosas qui révolutionne la danse contemporaine. En 1995, elle a créé l'école P.A.R.T.S, une école de danse à Bruxelles  - Solal Mariotte est un danseur et chorégraphe franco-belge formé au breakdance, il entre au conservatoire d'Annecy, puis à l'école de danse P.A.R.T.S en juin 2022. Il avait déjà travaillé avec Anne Teresa De Keersmaeker en dansant pour son spectacle Exit Above au Festival d'Avignon, en 2023.  Il a découvert les chansons de Jacques Brel à son adolescence.  Quelques mots sur Jacques Brel Né le 8 avril 1929 à Schaerbeek et mort le 9 octobre 1978 à Bobigny, est un auteur-compositeur-interprète, poète, acteur et réalisateur belge considéré comme l'une des plus grandes figures de la chanson francophone. Il s'est fait connaitre dans les années 1950-1960 avec des titres tels que Amsterdam, Ne me quitte pas ou Amsterdam. Il s'est distingué par son interprétation scénique et ses textes poétiques. Il quitte la scène en 1967 pour se consacrer au cinéma et à la navigation. Il meurt à 49 ans.  Le spectacle Brel à voir à la carrière de Boulbon jusqu'au dimanche 20 juillet 2025.  Et le reportage de Fanny Imbert sur les coulisses du «OFF» à Avignon. 

    La langue arabe, invitée d'honneur de la 79e édition du Festival d'Avignon

    Play Episode Listen Later Jul 14, 2025 29:00


    Depuis trois ans, le Festival d'Avignon met à l'honneur une langue. Cette année, c'est la langue arabe qui est invitée.  Après l'anglais en 2023, puis l'espagnol en 2024, Tiago Rodrigues, le directeur du Festival d'Avignon, a choisi l'arabe comme langue invitée pour cette 79e édition. À cette occasion, deux soirées sont organisées pour mettre cette langue à l'honneur.  Cinquième langue la plus parlée au monde, deuxième langue de France, langue multiple, plurielle, langue des poètes, elle sera représentée par des artistes originaires de la Tunisie, du Maroc, d'Irak, de la Palestine, de la Syrie, de l'Égypte ou encore du Liban.  Dès que je suis au Liban, au bout de trois jours, je rêve de nouveau en arabe. Quand je suis en France, je ris en français. Rima Abdul Malak Invitées :  Rima Abdul Malak, ancienne ministre de la Culture de la France, fondatrice des Rima Poésie Club qui sont des rendez-vous réguliers pour faire entendre de la poésie. Elle a contribué à la soirée Nour, une célébration poétique de la langue arabe qui réunit musiciens, comédiens, poètes, danseurs et artistes pour célébrer la langue arabe.  La langue arabe, c'est la langue des poètes depuis la période pré islamique, c'est une langue qui s'est construite, ouverte et diversifiée grâce à la poésie.  Rima Abdul Malak La soirée Nour, mardi 15 juillet, à partir de 22 heures dans la cour du lycée Saint-Joseph.  Souad Massi, autrice-compositrice franco-algérienne, une des artistes du spectacle La voix des femmes, célébration des 50 ans de disparition « l'Astre d'Orient », la légendaire chanteuse égyptienne Oum Kalthoum.  Pour cette soirée, sept artistes, des grandes voix d'aujourd'hui : Abdullah Miniawy, Camelia Jordana, Danyl, Maryam Saleh, Natacha Atlas, Rouhnaa, Souad Massi – aux influences éclectiques rendront hommage à la légendaire chanteuse égyptienne Oum Kalthoum, sous la direction musicale de Zeid Hamdan dans la Cour d'honneur du palais des Papes.  Je pense qu'elle est célèbre à cause de sa voix très particulière. C'était une femme très libre qui a inspiré beaucoup de jeunes filles. Une figure du féminisme. Elle avait des chansons aussi très osées, ce qui n'était pas évident à l'époque.  Souad Massi Quelques mots sur Oum Kalthoum :  Née en 1898 à Ṭamāy al-Zahāyira en Égypte, Fatima Ibrahim as-Sayyid al-Beltagi dite Oum Kalthoum est considérée comme l'une des plus grandes chanteuses d'Orient. Initiée dès son plus jeune âge au chant par son père, elle a su allier tradition et modernité. Sa carrière de chanteuse, mais aussi d'actrice, s'étend sur près de cinq décennies. Oum Kaltoum disparait en 1975.  La soirée La voix des femmes sera diffusée en direct sur RFI et Monte Carlo Doualiya à 20H10 TU.  À lire aussiConcert «La Voix des femmes»: Un hommage moderne à Oum Kalthoum, 50 ans après sa mort À écouter : Le reportage de Fanny Imbert à la bibliothèque Cecano avec Marianne Weiss, conteuse et bibliothécaire à l'Institut du monde arabe, pour écouter Le livre de Kalila et Dimna, des contes d'origine indienne, traduits en arabe au 8e siècle et qui ont inspiré les fables de La Fontaine.  Programmation musicale :  L'artiste Oum Kalthoum avec le titre Alf Leila wa Leila L'artiste Souad Massi qui reprend le titre Hob Eih de Oum Kalthoum  Rodolphe Burger qui chante la poésie de Mahmoud Darwish 

    Les archives de la parole de la BNF : un atlas linguistique sonore de la France

    Play Episode Listen Later Jul 10, 2025 29:00


    En 1911, le linguiste Ferdinand Brunot a créé, avec le soutien de la firme Pathé, les Archives de la parole qui viennent de rentrer dans le Régistre «Mémoires du Monde» de l'UNESCO.  Le 3 juin 1911, le linguiste Ferdinand Brunot inaugurait ce que nous appelons aujourd'hui les Archives de la Parole. Des centaines d'enregistrements qui témoignent du parler de ce début du XXè siècle. L'idée étant de conserver les cultures orales grâce à l'enregistrement phonographique. Ce fonds, qui a permis de créer l'une des premières patrimonialisations du son en France, vient d'être inscrit au registre international Mémoire du monde de l'UNESCO. Comment ces sons ont-ils été enregistrés et recensés ? À qui sert-il ? De quoi est-il composé ?  Quelque 3 000 enregistrements sont numérisés et archivés. Rien n'aurait pu se faire sans le partenariat entre la Sorbonne et la firme Pathé. À l'origine, les enregistrements étaient réalisés sur des cylindres de cire qui servaient de matrice et qui étaient envoyés dans les usines Pathé, à Chatou, pour être pressés et gravés sur des 78 tours. C'était une véritable innovation technique pour l'époque dont s'était emparé le linguiste qui y a vu une véritable opportunité pour légitimer l'oralité et la langue parlée. Il s'est inspiré de l'expérience du Phonogrammarchiv de Vienne (1899). Les contraintes techniques sur ces supports imposaient 2 à 3 minutes d'enregistrement, ce qui correspondait à chaque face d'un 78 tours.   Les sons récoltés allaient du français parlé aux dialectes, patois et langues régionales. L'objectif était d'avoir une amplitude suffisamment large pour rendre compte des évolutions de la langue et des façons de parler. On y trouve des dialogues, mais aussi des fables, des chants ou des contes. Les enregistrements se faisaient à la Sorbonne ou sur le terrain et à l'époque, les gens n'étaient pas habitués à entendre leur propre voix ! On y trouve aussi des voix célèbres enregistrées (Guillaume Apollinaire, Alfred Dreyfus) et des langues étrangères avec des locuteurs de passage à Paris. C'est le début d'une prise de conscience de ce qu'est un patrimoine immatériel et qui reste encore aujourd'hui un objet de recherche vivant.  Aujourd'hui, la DGLFLF documente les langues parlées en France de nos jours avec l'initiative «Écouter parler».  Ferdinand Brunot (1860-1936) était un linguiste, grammairien et historien de la langue française. Il a été professeur au Collège de France. Il est connu pour avoir dirigé la monumentale Histoire de la langue française en neuf tomes. Spécialiste de la phonétique et des évolutions linguistiques en France, il a contribué à institutionnaliser les études de linguistiques en France. Il a fondé les Archives de la Parole en 1911. Il fut un pionnier dans la collecte d'enregistrements sonores à des fins scientifiques. Il était aussi un homme très engagé politiquement, en ce qui concernait les droits de l'homme, républicain, héritier des Lumières, défenseur de Dreyfus.  Invité : Fabrice Menneteau, responsable du service son, vidéo et multimédia au sein de la BNF (Bibliothèque nationale de France). Programmation musicale :  L'artiste Claire Diterzi avec le titre Fille de.

    Les utopies linguistiques : de la tour de Babel à l'Intelligence artificielle

    Play Episode Listen Later Jul 9, 2025 28:59


    Des centaines de profs de français vont se retrouver à la fin de la semaine pour le 16è Congrès mondial de la FIPF, la Fédération internationale des profs de français.  La francophonie est-elle une utopie ? Du 10 au 17 juillet 2025, la ville de Besançon en France accueillera cette seizième édition du Congrès Mondial des professeurs de français. Cette année, le thème retenu est : «les utopies francophones en tout genre». Un thème dont s'est saisi le linguiste Jean-Louis Chiss, linguiste qui prononcera la conférence inaugurale !   Besançon n'a pas été choisie au hasard. En effet, cette située dans l'est de la France est la ville natale de Victor Hugo, de Louis Pasteur, mais aussi de Charles Fourier, qui fut un philosophe utopiste. La discipline du FLE (Française Langue Étrangère) en tant que telle, n'est pas si ancienne puisqu'elle est créée en 1969, mais c'est dans les années 1980 qu'apparaît «la maîtrise de FLE». Mais en réalité, c'est une création de la fin du XIXè siècle avec l'Alliance française, dont l'un des objectifs était de développer l'enseignement du français dans le monde !  Le terme «francophonie» apparait dans les années 1860 sous la plume de Onésime Reclus, anarchiste libertaire, mais aussi défenseur de la colonisation, ce qui a rendu ce mot éminemment politique...  On a toujours des discussions sur l'avenir de la francophonie. Mais ma réticence vient de la définition même du mot «francophonie».  Jean-Louis Chiss  Avec l'évolution de la technologie, l'IA a pris une place prépondérante dans les apprentissages, à tel point qu'on ne peut plus s'en passer. 80% des élèves auraient déjà utilisé l'IA générative pour faire leurs devoirs. Mais comment utiliser l'Intelligence Artificielle pour développer la réflexivité des élèves et les inciter à se poser des questions  ?  Thomas Ricart a créé le site Ecrivor pour «donner le temps de travailler» et l'envie d'écrire aux élèves et faire gagner du temps aux enseignants.    L'IA ne peut pas tout, notamment sur des problématiques de langue. Il faut l'orienter dans son travail pour mieux aider ses élèves !  Thomas Ricart, développeur du site Ecrivor    Invités :  - Jean-Louis CHISS, linguiste, professeur émérite en sciences du langage à l'Université Sorbonne Nouvelle. Il prononcera la conférence inaugurale - Thomas Ricart, développeur du site Internet baptisé Ecrivor, utilisé par 500 professeurs de toutes les matières qui nécessitent de la production d'écrits. Le site, qui existe depuis quelques mois, est soutenu par l'Éducation nationale.  Programmation musicale :  Le groupe 1515 avec le titre Afa.

    « La petite bonne », un huis-clos entre une boniche et une gueule cassée

    Play Episode Listen Later Jul 8, 2025 29:01


    Dans la France de l'après-Grande Guerre, une jeune domestique doit s'occuper, le temps d'un week-end, de son maître, une gueule cassée. L'histoire se situe dans les années 30 en France. Une jeune femme, une «boniche» dont on ne connaîtra jamais le prénom, va passer trois jours dans la maison des Daniel pendant que «Madame» est partie avec des amies. Elle devra s'occuper de «Monsieur», un ancien pianiste très renommé, défiguré, amputé durant la Première Guerre mondiale et devenu «un presque cadavre». Une relation intime va naître entre les deux personnages. Elle va s'occuper de son corps, il va s'occuper de son âme. Puis celui-ci la met face à dilemme moral implacable… Ce roman, écrit en vers libres, raconte les conditions de vie des employées de maison de cette époque, les abus, les viols, les avortements clandestins sont monnaie courante.  «La Petite bonne» relate également les destins tragiques des «gueules cassées». Acclamés en héros à la fin de la guerre 14-18, ils sont peu à peu oubliés puis rejetés par la société, forcés de vivre cachés.   Invitée : Bérénice Pichat, professeur des Écoles au Havre et autrice. Avant ce roman, elle avait écrit une trilogie dont l'intrigue se situe également durant la Première Guerre mondiale. «Les promesses des fleurs» a été publié chez un tout petit éditeur, «les éditions du Queyras». Pour « La petite bonne » publié aux Éditions Les Avrils, elle a reçu le Prix des Libraires 2025.      Programmation musicale : L'artiste Oxmo Puccino avec le titre Plus loin que soi.

    Henriette Walter, linguiste éminente : une vie consacrée aux mots

    Play Episode Listen Later Jul 7, 2025 28:59


    Dans ce bestiaire écrit avec Pierre Avenas, la célèbre linguiste Henriette Walter nous raconte les anecdotes historiques et mythologies autour des mammifères. Pourquoi dit-on un spectacle «équestre» mais un «hippodrome» alors que tout vient du mot... cheval qui vient du latin «caballus» ? Pourquoi le «lièvre» a-t-il donné naissance à l'un des patronymes les plus répandus en France ? Connaissez-vous le point commun entre un chat et le dieu grec Eole ?  L'étonnante histoire du nom des mammifères écrit avec Pierre Avenas fourmille d'anecdotes passionnantes sur le nom de quelque trois cents animaux, et les origines des mots peuvent parfois se croiser ! Les naturalistes du XVIIIè siècle, ou les habitants du pays d'où vient l'animal, ont nommé les animaux, et les histoires d'étymologie sont parfois surprenantes !  Les mots que portent les animaux me plaisent beaucoup. Cela m'amuse beaucoup de circuler d'un animal à l'autre. Lorsqu'on travaille en linguistique, on peut remonter les diverses époques jusqu'à la naissance du mot. L'étymologie, c'est un peu comme l'archéologie !    Invitée :  Henriette Walter, née en 1929 à Sfax en Tunisie, est une linguiste et phonologue française d'origine italienne. Elle a grandi dans un environnement polyglotte. Elle a commencé par apprendre l'anglais avant de devenir linguiste. Elle a écrit de nombreux ouvrages consacrés à la phonologie, à la linguistique et aux mots. Elle a dirigé le Laboratoire de phonologie à l'École pratique des Hautes études. Présidente de la Société Internationale de la Linguistique Fonctionnelle. L'étonnante histoire du nom des mammifères écrit avec Pierre Avenas, est publié aux éditions Robert Laffont en version poche.   À lire également de Henriette Walter :  L'aventure des langues en Occident  L'aventure des mots français venus d'ailleurs.    Et la chronique Ailleurs nous emmène cette semaine à Rome avec Sam Stourdzé, directeur de l'Académie de France  à Rome : la villa Médicis ! un lieu pour les artistes depuis plus de trois siècles !  C'est dans cette magnifique villa que des artistes viennent s'installer pour une année pour développer leurs projets artistiques.  Écrivains, vidéastes, compositeurs : ils sont seize chaque année à passer un an avec une bourse !  Et l'été venant, c'est la période où les visiteurs peuvent voir ce qui s'est imaginé, fabriqué dans les ateliers avec une exposition intitulée Changer la prose du monde, un titre magnifique extrait d'un vers de la poétesse italienne Amelia Rosseli disparue il y a peu ! Une exposition à voir jusqu'au 8 septembre !    Programmation musicale : L'artiste Vincent Delerme avec le titre Si beau. 

    Quelles initiatives pour préserver les langues en danger ?

    Play Episode Listen Later Jul 3, 2025 29:00


    Environ 7 000 langues sont parlées dans le monde, mais celui-ci est dominé par une vingtaine de langues ! Qu'en est-il des autres ? En cette décennie des langues autochtones décidée par l'UNESCO, RFI a consacré un grand dossier aux langues en danger, conçu par Baptiste Condominas.    Combien de langues disparaissent chaque année ? Difficile à quantifier, car il est parfois impossible de savoir à quel moment le dernier locuteur d'une langue meurt.  Depuis quelques années, les chercheurs s'y intéressent, parce que lorsqu'une langue disparaît, c'est toute une culture qui disparait avec. L'Unesco juge que si rien n'est fait, la moitié des langues pourrait disparaitre au cours de ce siècle. L'Asie-Pacifique est la première aire géographique concernée avec notamment les langues indonésiennes, ou encore les langues aborigènes en Australie. Certains pays d'Afrique comme le Cameroun, le Nigeria, l'Éthiopie ou le Soudan sont concernés.  Pourquoi chaque année, certaines langues disparaissent ? Comment protéger des langues en danger ? En quoi le changement climatique peut-il favoriser la disparition de certaines langues ? Quelles sont les conséquences de la disparition de langues chaque année ? Y a-t-il des mouvements de revendications pour la sauvegarde de ces langues ?  Certaines langues disparaissent, car certains groupes sont obligés d'abandonner leur langue ancestrale au profit d'une langue dominante. Il y a trois contextes : la colonisation européenne qui a entraîné la mort de millions d'autochtones, la formation des États-nations avec une éducation monolingue dans une langue unique et les périodes de crises comme les guerres, les épidémies. Les langues ne meurent pas, elles sont tuées. Evangelia Adamou  Exemples avec :  Le live : une langue finno-ougrienne complexe, à déclinaisons, encore parlée en Lettonie par une vingtaine de personnes, dans un pays de 1,8 million d'habitants. Parlée autrefois par les communautés lives sur les terres de Courlande et au nord de Riga, les locuteurs sont aujourd'hui dispersés et se mobilisent pour que cette langue ne disparaisse pas. Depuis 1999, cette langue a le statut de langue indigène. Une vraie langue survivante !  Avec notre correspondante en Lettonie, Marielle Vitureau.  Le taa : une langue d'Afrique australe, parlée par environ quatre mille locuteurs au Botswana et en Namibie. Une langue «qui a le système sonore le plus complexe du monde» avec plus d'une centaine de sons qui a fasciné Ian Brennan, compositeur et producteur récompensé aux Grammy Awards en 2011 pour le meilleur album de musique du monde !  Avec notre correspondant régional, Valentin Hugues.  Le sapara : une langue indigène de l'Équateur. L'une des dernières locutrices, Mukusawa Santi Ashanga, est décédée en mars dernier à Quito. Les Saparas étaient un peuple indigène assez nombreux au XVIIè siècle puis les maladies (fièvre jaune, fièvre du caoutchouc) ont décimé une partie de la population qui est passée de 100.000 à 20.000 personnes au début du XXè siècle. Il resterait aujourd'hui quelques centaines de personnes, mais qui ne parleraient pas ou peu la langue.  Avec notre correspondant en Équateur, Eric Samson.  Vous pouvez écouter toutes ces langues dans les articles correspondants (voir liens hypertextes). Invités : Baptiste Condominas, journaliste pour RFI. Retrouvez le dossier complet sur les langues en danger ici et Evangelia Adamou, linguiste et directrice de recherches au CNRS, elle travaille sur la situation des langues minoritaires.  Programmation musicale :  L'artiste Elisapie avec le titre Inuuniaravit, une reprise de Born to be alive, de Patrick Hernandez en langue inuktitut, la langue de ses origines. Une langue en péril. 

    L'auteur et poète Anne-James Chaton fait parler les tickets de caisse

    Play Episode Listen Later Jul 2, 2025 29:00


    Dans Fables, l'auteur et performeur Anne-James Chaton a imaginé 145 histoires à partir de 145 tickets de caisse. 2 salades césar  3 expressos 1 orange pressée  0,230 g de brie de Meaux.  Les tickets de caisse peuvent-ils nous raconter une histoire ? À partir de tickets de caisse du monde entier, qu'ils soient personnels, donnés par des amis ou de parfaits inconnus, le poète, auteur Anne-James Chaton a imaginé 145 histoires.  C'est en lisant L'art poétique en vers de Nicolas Boileau que lui vient l'idée de cet OVNI littéraire. Le philosophe du XVIIè siècle énonce dans cet ouvrage les règles que devaient suivre tous les dramaturges « Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli ». Et c'est exactement ce qu'on retrouve sur un ticket de caisse ! Avec un lieu d'achat, une date et une action...  Il fallait rapidement écrire ces histoires avant qu'elles ne disparaissent avec l'encre thermique !  Avec ces mots inscrits sur le ticket, l'auteur sélectionne certains mots, qu'il peut détourner, et écrit de très courts textes en se fixant des contraintes littéraires. Cela peut être des histoires d'amour, de la science-fiction, des romans d'aventure. Il ajoute de la fiction au réel et vice-versa ! L'auteur se fait également apparaître, dans le livre, comme une forme d'auto-fiction. Fables s'inscrit aussi dans le travail de poésie sonore de l'auteur. Les histoires sont parfois écrites immédiatement après l'achat, cette recherche d'immédiateté se retrouve par ailleurs dans ses performances et ses enregistrements comme dans le titre Barack Obama sur l'album Événement 2009.   J'ai bcp travaillé sur la répétition. Dans la poésie sonore, on recherche le rythme à l'intérieur de la langue. Anne-James Chaton s'est toujours inspiré d'auteurs pour écrire ses ouvrages. Dans son précédent titre Sur la terre, publié chez POL en 2024, le performeur s'était appuyé sur l'Histoire naturelle de 77 de Pline l'Ancien.  Je ne jette pas l'écrit sur la page, je suis d'abord un lecteur. C'est d'abord en tant que lecteur que je commence à écrire, j'écris à partir de textes qui me semblent pouvoir dire quelque chose du monde dans lequel on est.    Invité : Anne-James Chaton, poète, auteur, performeur. L'ouvrage Fables est publié aux éditions POL.  Programmation musicale : l'artiste Solann avec le titre Oiseau.  

    Les enfants perdus de François Sureau, un polar en pleine guerre napoléonienne

    Play Episode Listen Later Jul 1, 2025 29:01


    Dans ce premier volet des aventures de Thomas More, l'écrivain et académicien François Sureau nous plonge dans la période de la bataille de Sedan pour suivre le commissaire Thomas More qui se voit confier plusieurs enquêtes sur des meurtres et des incendies… «Le paysage était noir de pluie, de défaite, de corps entassés, vivants ou morts, et de chevaux devenus fous». Voici la première phrase du nouveau roman de François Sureau. Nous sommes en 1870, à la fin de la guerre franco-prussienne, juste après la défaite de Sedan, dans l'est de la France. C'est la fin de l'Empire, «un temps entre deux mondes». Le héros, Thomas More, un personnage «mystérieux et attirant» est fait prisonnier. Le Roi de Prusse va le chercher pour lui demander de mener des enquêtes...  Il y a plusieurs sortes de romans policiers. Le détective est quelqu'un qui met d'aplomb ce qui n'est pas d'aplomb, qui révèle ce qui est caché, qui empêche qu'un innocent soit reconnu comme un coupable, il met de l'ordre dans notre univers et qui veulent rendre le monde habitable en en déchiffrant les mystères. C'est ce type de roman que j'ai voulu écrire.  François SUREAU Le nom de son héros, François Sureau l'a choisi, car il a une admiration pour l'humaniste anglais du XVIè siècle, Thomas More, condamné à mort par le roi Henri VIII pour s'être opposé à lui.  Invité :  François Sureau, colonel, avocat, écrivain, ancien haut-fonctionnaire et académicien français, né en 1957. Son roman :  « Les enfants perdus - Les aventures de Thomas More » est publié chez Gallimard dans la collection Blanche.    Programmation musicale : L'artiste Kerenn Ann avec le titre Paris Amour. 

    Gabriel Mwéné Okoundji, «la poésie permet de se lever, malgré la blessure»

    Play Episode Listen Later Jun 26, 2025 28:59


    Gabriel Mwénè Okoundji est considéré comme l'une des grandes voix de la poésie africaine francophone contemporaine. Le nom est l'autre visage des êtres, écrit Gabriel Mwéné Okoundji. «Okoundji» en langue bantoue, cela veut dire chef et «Mwéné» porteur de la spiritualité du peuple. Son deuxième nom, «Mwéné», il l'a hérité à la mort de son père, à ses neuf ans. Un nom qui a marqué sa vie, son enfance et probablement une destinée de poète !  La poésie permet à l'homme de faire confiance en sa fragilité Gabriel Mwéné Okoundji est né en 1962 dans le petit village de Okondo en République du Congo, village qui a fait naître en lui «toute la sensibilité qu'il porte». Adolescent, il rejoint Brazzaville pour aller au lycée. Puis, il part à Bordeaux, en France, pour suivre des études de médecine. Il y vit désormais depuis près de 40 ans. Parallèlement, il écrit beaucoup de poésie pour porter la parole de l'écriture.  Il se décrit comme un «enfant de la négritude» mais se sent aussi comme un descendant de troubadour.  L'écriture pour moi vient parfois par effraction, d'une rencontre, d'un mot, d'une lecture, d'un chant. Mais cette rencontre peut aussi venir en langue tékée comme elle peut venir en langue française. Ce sont ces deux langues qui me nourrissent. Quand l'une donne, l'autre reçoit, quand l'une reçoit, l'autre invoque, l'autre évoque. Ce sont mes deux langues maternelles. Parfois, je ne trouve pas de mot équivalent en français alors, je le laisse en langue tékée.  Gabriel Okoundji  Invité : Gabriel Mwéné Okoundji, psychologue de métier et poète franco-congolais. Son recueil L'âme blessée d'un éléphant noir, suivi de Stèles du point du jour, est à retrouver dans la collection Poésie aux éditions Gallimard.  Programmation musicale : L'artiste Ours avec le titre Le spleen d'une vie sublime.

    L'auteur James décortique la langue avec humour dans «la sémantique c'est élastique»

    Play Episode Listen Later Jun 25, 2025 29:00


    Avec cette BD, l'auteur James explore la langue avec humour et s'amuse à analyser son évolution... Savez-vous comment est-on passé de « Grationopolis » à « Grenoble » ? Pourquoi dit-on « j'irai » et pas « j'allerai » ? Quelle est la différence entre « nombre » et « chiffres ». Pourquoi dit-on quinze, seize, mais dix-sept, dix-huit ?  Si la langue française est évolutive, la sémantique, elle, est élastique ! Il y a plein d'absurdités. On nous dit qu'il y a plein de règles dans la langue française, mais elles sont transgressées en permanence !  James, auteur  Comment comprendre cette évolution ? James, auteur, nous propose un deuxième tome pour décrypter l'usage et l'évolution de la langue en remontant l'histoire. Un personnage avec cravate et cigare, dessiné très simplement, en dialogue avec d'autres personnages, donne les explications sur les subtilités de la langue.  Par exemple, il nous raconte d'où viennent tous ces tics de langage « j'avoue ! » « Grave ! » «Y a pas de soucis», insupportables pour beaucoup d'oreilles, mais qui sont pourtant indispensables à la conversation et qui ont une histoire bien plus intéressante qu'il n'y parait. Corneille, Balzac avaient eux-mêmes leurs tics de langage qu'on retrouve dans leurs livres.  L'auteur nous apprend tout sur les figures de style telles que les litotes, les euphémismes, les antiphrases, toujours avec beaucoup d'ironie, ce qui nous rappelle que l'humour est principalement basé sur le langage.  Invité : l'auteur James. Il se définit comme un «scénariste qui dessine». Il a participé à la Revue Dessinée. Sa bande dessinée « La sémantique, c'est élastique » est publiée aux éditions Pataquès.    Et comme chaque mercredi, retrouvez la chronique de Lucie Bouteloup, La puce à l'oreille. Cette semaine, elle vous propose de découvrir l'expression « Discuter le bout de gras ! » avec la lexicographe Géraldine Moinard.  Une chronique en partenariat avec les éditions Le Robert.  Programmation musicale : l'artiste Alma Rechtman avec le titre Dans ma maison.

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