Parce que le livre ouvre sur le monde et que le monde se comprend par le livre, chaque semaine, le magazine littéraire de RFI reçoit un grand écrivain francophone ou étranger. Au sommaire, également, toute l’actualité de la littérature française et internationale : des reportages, des témoignages, d…
Rfi - Catherine Fruchon-Toussaint
Saïd Khatibi est né en 1984 en Algérie. Après des études à Alger et à la Sorbonne. Il devient journaliste. La fin du Sahara, roman des oubliés d'Algérie, dessine avec subtilité les contradictions d'une société à la veille d'une révolution en 1988, a remporté en 2023 le prix Sheikh Zayed, l'un des plus prestigieux du monde arabe. C'est aussi son premier roman traduit en français. Trad. de l'arabe (Algérie) par Lotfi Nia« Algérie, septembre 1988.Dans une petite ville aux portes du désert en proie à une prolifération de criquets et à une pénurie de vivres, au bord du soulèvement, on retrouve le corps de Zakia Zaghouani, la chanteuse de l'hôtel Le Sahara.Immédiatement les soupçons se portent sur son amoureux, qui est jeté en prison.Un inspecteur de police enquête. L'avocate du principal suspect également. Famille, amis et proches témoignent et se retrouvent confrontés à leur passé. Secrets, trahisons, rancunes, mais aussi rêves et espoirs éclairent leurs liens avec la victime : chacun nourrit, pour une raison ou une autre, le désir de se venger d'elle.Alors, qui a réellement tué Zakia ? Et si, derrière le meurtre de cette femme, se cachait un secret si insoutenable qu'il pourrait déchirer toute une communauté ? » (Présentation des éditions Gallimard)Illustration musicale : Dalida Salma Ya Salama (Arabic Version)
Omar Youssef Souleimane, journaliste et poète syrien est né en 1987 près de Damas. Adolescent en Arabie Saoudite, il suit une éducation coranique tout en se nourrissant de la poésie d'Éluard et d'Aragon. Menacé, il est exfiltré à Paris, où il vit aujourd'hui. Il a publié Loin de Damas, un recueil de poèmes aux Éditions Le temps des cerises, et chez Flammarion : Le petit terroriste (2018), Le dernier Syrien (2020) et Une chambre en exil (2022). Son nouveau roman s'intitule L'Arabe qui sourit. « Je veux que cette histoire soit terminée pour rentrer en France. En même temps, une porte s'ouvre pour moi, m'offre la tranquillité incroyable de ma terre natale, celle de vivre hors du temps, sans pression, sans rien attendre. Les gens marchent, mangent, boivent, très lentement, ils sont comme avant : ils n'ont rien à foutre du monde entier. »Un ami disparu, un nouvel amour, une dernière aventure. De La Rochelle à la Syrie en passant par Beyrouth, L'Arabe qui sourit est le récit d'un retour d'exil vers un Proche-Orient aimé où la poésie d'Omar Youssef Souleimane se déploie sur fond d'enquête clandestine. (Présentation des éditions Flammarion).Musique : Fouq annakhl, de Sabah Fakhri.
Gaëlle Bélem, née à Saint-Benoît à La Réunion, est une professeure, assesseure du tribunal judiciaire et écrivaine française. En 2020, elle devient la première femme réunionnaise publiée par la maison d'édition Gallimard, dans la collection Continents Noirs avec son premier roman Un monstre est là, derrière la porte, traduit dans plusieurs langues et en lice pour l'International Booker Prize. En 2023, parait son deuxième roman Le fruit le plus rare ou la vie d'Edmond Albius. Son troisième livre est un recueil de nouvelles intitulé Sud Sauvage. "Une créature vous observe chaque nuit. Des milliers d'esclaves sont portés disparus. Une mère et sa fille n'ont plus qu'une poignée de jours à vivre. De la lumière jaillit d'une maison abandonnée. Un homme découvre sept têtes un dimanche matin.Treize nouvelles qui ont pour cadre l'île de La Réunion. Treize histoires qui dépeignent des femmes et des hommes confrontés à des phénomènes étranges, intrigants, extraordinaires, qui ébranlent leurs convictions cartésiennes.Des lois, des êtres inconnus de nous interfèrent-ils avec notre réalité ? Y a-t-il quelque chose là où nos yeux ne voient rien ?Dans ce recueil, l'autrice raconte des faits troublants ou fantastiques survenus à La Réunion, île ancrée dans un océan de peurs et de mystères."(Présentation des éditions Gallimard).
Emmanuelle Hutin a publié un premier récit remarqué, La Grenade (Stock, 2021). En parallèle de l'écriture, elle est directrice artistique indépendante et enseigne le yoga au profit d'associations caritatives. Son nouveau livre Les francs-tireuses est une fiction qui s'inspire de l'histoire vraie de deux femmes artistes qui ont résisté pendant la guerre avec des actions inédites dans l'Histoire. « Imagine-t-on pareille témérité ? » écrira Claude Cahun après la guerre. Comment croire qu'un couple de femmes artistes, bourgeoises, cinquantenaires, d'origine juive et à la santé fragile, s'élève seul contre les Allemands pendant les quatre années d'occupation de l'île de Jersey ?Claude Cahun est l'une des figures les plus singulières de l'avant-garde artistique parisienne. Avec Suzanne Malherbe, sa compagne de toujours, elle adhère et participe activement au mouvement surréaliste et révolutionnaire antifasciste. Mais c'est sur l'île de Jersey, où elles s'installent en 1938, que va se déployer leur activité militante. Convaincues que la liberté et l'amour fraternel sont des valeurs universelles, Claude et Suzanne mènent une contre-propagande poétique ; une résistance de papiers, de bouteilles vides et de milliers de tracts signés « Le soldat sans nom » pour créer l'impression d'une fronde au sein même des rangs allemands. Elles sont les francs-tireuses, usant de leurs armes spirituelles pour inciter les soldats à cesser de se battre. Les faits leur ont donné raison : Jersey a été libérée pacifiquement. Les Francs-tireuses s'appuie sur des textes dans lesquels Claude Cahun et Suzanne Malherbe ont raconté leurs années de guerre. Fidèle à leurs actions et à leurs tempéraments, Emmanuelle Hutin s'inspire librement de ces écrits pour rendre hommage au courage de ces résistantes invisibilisées par l'Histoire. (Présentation des éditions Anne Carrière)Illustration musicale : Gnossienne (1) de Erik SatiePour aller plus loin, à découvrir également :À travers les destins croisés de cinq résistantes, Philippe Collin retrace le rôle crucial longtemps oublié des femmes dans la lutte intérieure et extérieure face au nazisme entre 1940 et 1944.Souvent réduites à une poignée de clichés romantiques, les femmes dans l'histoire de la Résistance française sont longtemps restées invisibles. Or, dans un pays vaincu, humilié et privé en partie de sa population masculine, emmenée en Allemagne en captivité dès l'été 1940, les femmes furent les premières à réagir et à initier un esprit d'insoumission. Parmi elles, deux figures illustres : Lucie Aubrac et Geneviève de Gaulle. Ainsi que trois femmes demeurées dans l'ombre : Mila Racine, Simonne Mathieu et Renée Davelly.Destins emblématiques ou méconnus, les trajectoires de ces cinq résistantes vont s'entremêler et se répondre : un récit choral et global qui redonne toute leur place aux femmes au côté des hommes.Cet ouvrage est l'adaptation illustrée d'archives inédites ou rares du podcast à succès sur France Inter suivi par plus de 2,5 millions d'auditeurs et plébiscitée par la critique. (Présentation des éditions Albin Michel)
Direction : Abu Dhabi, la capitale fédérale des Émirats arabes unis, située dans l'émirat du même nom, le plus important de tous. Là se tient depuis 1981 une grande foire internationale du livre où sont annoncés aussi les prix littéraires Sheikh Zayed en hommage à l'homme d'État émirien, fondateur de l'union des sept Émirats en 1971. À l'occasion de ces deux événements, gros plan sur les liens entre la culture arabe et la culture française. Grand reportage sur place. C'est donc la 34e édition de la foire du livre international d'Abu Dhabi qui se déroule actuellement jusqu'au 5 mai. Considéré comme l'un des grands rendez-vous littéraires du monde arabe, cet événement rassemble cette année environ 1 500 exposants venus d'une centaine de pays. Du Proche et Moyen-Orient, mais également d'Asie, avec une participation importante de la Chine, jusqu'aux Caraïbes, invités d'honneur, sans oublier quelques éditeurs du continent africain et d'Europe. Si, bien entendu, la majorité des stands propose des livres en langue arable, il n'en reste pas moins que la langue française est aussi présente, comme en témoigne ce reportage.Intervenants : Robert Chaker, un des responsables de Culture & Co, la seule librairie française des Émirats arabes unis Frédérique Mehdi et Nisrine Al Zahre, de l'Institut du Monde arabe à ParisFocus sur le Prix Sheikh Zayed 2025. Dr. Ali Bin Tamin, secrétaire général des Prix Sheikh Zayed Juergen Boos, membre du jury et président de la foire du livre de Francfort Rana Idriss, directrice des éditions Dar Al Adab à Beyrouth Latifa Labsir, écrivaine marocaine, lauréate du Prix Sheikh Zayed pour la jeunesse Hoda Barakat, écrivaine libanaise installée en France et lauréate du prix 2025 pour son roman en arabe Hind ou la plus belle femme du monde (traduction en français à venir)
Née en mer en 1986, Virginia Tangvald grandit au Canada. Après des années dans la musique, elle est devenue réalisatrice. «Les Enfants du large» est son premier roman. Une enquête familiale inouïe dans le sillage de son père, Peter Tangvald célèbre navigateur qui a lié le destin des siens à l'océan à la vie à la mort. Un livre éminemment littéraire qui se lit comme une odyssée. (Rediffusion) "Virginia a vu le jour à bord du bateau construit par son père, Peter Tangvald, célèbre aventurier ayant fait plusieurs fois le tour du monde. De lui, elle n'a aucun souvenir : sa mère s'est enfuie avec elle bébé, avant que son père périsse dans un naufrage qui prendra aussi la vie de sa sœur. Seul survivant, son frère continuera à naviguer jusqu'à disparaître à son tour en mer.De cette histoire de liberté à tout prix, d'errance et de perte, Virginia rassemble les pièces éparpillées sur les quatre océans dans un premier roman sidérant. Une enquête familiale pour conjurer le sort, combler les blancs des archives et ancrer son identité. Une odyssée fascinante, de l'île de Bonaire à Porto Rico en passant par Toronto au Canada et la Norvège, où la romancière embarque le lecteur sur la trace des siens pour se trouver elle-même. Une ode à ce pouvoir des mots : fixer des vies entre deux eaux."(Présentation des éditions J.-C. Lattès).
Jean-Paul Kauffmann, journaliste et ancien reporter de guerre, est l'auteur de plusieurs livres dont L'Arche des Kerguelen : voyages aux îles de la désolation, La Chambre noire de Longwood, Outre-terre et de Venise à double tour. Son œuvre a été couronnée par les prix littéraires les plus prestigieux. Son nouveau récit L'accident revient sur son enlèvement au Liban et ses trois années de captivité, ainsi que sur son enfance heureuse en Bretagne. 2 janvier 1949, dix-huit footballeurs du bourg de Corps-Nuds, en Bretagne, revenant d'un match, trouvent la mort dans un accident. Cette tragédie a marqué la France entière et pesé sur la jeunesse de Jean-Paul Kauffmann, enfant du même village.Ce fait-divers est le point de départ d'une enquête sur les distorsions de la mémoire.Comment cet accident annonce-t-il la journée du 22 mai où Jean-Paul Kauffmann sera enlevé à Beyrouth et détenu en otage durant trois années au Liban ?La boulangerie paternelle, une étrange église, l'odeur d'un monde rural disparu… Après l'accident libanais, ce récit sur l'inexplicable s'est imposé à l'auteur. Sans l'enlèvement qui a fait resurgir ses premières années, Jean-Paul Kauffmann n'aurait probablement jamais eu le désir de raconter son après-guerre. Refuge et protection, cette enfance l'a sauvé. Grâce à elle, une partie de sa vie de prisonnier a échappé à ses ravisseurs.Ce livre à la fois enquête et récit intime nous apprend à sentir, regarder, observer. Tout lecteur y retrouvera sa part d'enfance, ce sanctuaire dont on se croit le propriétaire. (Présentation des éditions des Équateurs) Illustration musicale : L'accident ralenti de Philippe Sarde, extrait de la bande-originale du film Les choses de la vie de Claude Sautet.
Née en 1987 à Casablanca, vivant aujourd'hui à Paris, Rim Battal est poétesse. Après des études de journalisme, elle se consacre à l'écriture et à la photographie, devenant l'une des figures d'une nouvelle génération de poètes. Elle a notamment publié Vingt poèmes et des poussières (Lanskine), L'eau du bain, Les quatrains de l'all inclusive ou encore X et excès (Le Castor Astral). Je me regarderai dans les yeux est son premier roman. « Au Maroc, à dix-sept ans, à l'âge des romans à l'eau de rose, des serments d'amitié et des poèmes de Rimbaud, une jeune fille fume une cigarette à la fenêtre de sa chambre. Cette transgression déclenche la violente fureur de sa mère – puis, comme un envol effaré, la fugue de la narratrice. Un ultimatum lui est alors posé : elle devra produire un certificat de virginité. L'examen gynécologique forcé sera sa "première fois". Comment sortir de l'enfance quand tous les adultes nous trahissent ? Comment aimer quand ceux qui nous aiment nous détruisent ? Porté par une écriture puissante qui n'oublie ni l'ardeur ni la drôlerie, le récit de Rim Battal dit les premières fois, le désir, la générosité et la force qui président à la naissance d'une femme et d'une écrivaine. » (Présentation des éditions Bayard)
À l'occasion du festival «Quais du polar» à Lyon où elle est invitée, je reçois l'écrivaine américaine Lisa Gardner. Avec 2 millions d'exemplaires de ses livres vendus en France, des traductions dans 30 pays et plus de 25 millions d'exemplaires vendus dans le monde, Lisa Gardner s'impose aujourd'hui comme la nouvelle reine du suspense psychologique. Après plusieurs bestsellers dont « La maison d'à côté » (Grand Prix des lectrices de ELLE en 2011) « Dernière soirée » est le 14è suspense chez Albin Michel. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Deniard.«Timothy O'Day était un pro de la randonnée en forêt. Pourtant, il y a disparu sans laisser de traces lors de son week-end d'enterrement de vie de garçon, laissant derrière lui deux parents inconsolables, une fiancée désespérée et quatre garçons d'honneur rongés par la culpabilité.Frankie Elkin ne connaît rien à la forêt. Elle a en revanche un flair unique pour retrouver les disparus. Lorsqu'elle apprend qu'une ultime opération de recherches est organisée cinq ans après la disparition de Timothy, elle prend la route pour les montagnes du Wyoming et se joint à l'équipe. Mais à mesure que l'expédition s'enfonce dans ce territoire sauvage, il devient évident que quelqu'un est prêt à tout pour faire échouer les investigations…» (Présentation des éditions Albin Michel)Extrait : « Dernière soirée » de Lisa Gardner, lu par Maia Baran (Audiolib).
Dror Mishani, né le 23 juin 1975 à Holon, est un écrivain, traducteur israélien. Il est également universitaire et spécialiste de l'histoire du roman policier. Il est l'auteur d'une série de romans noirs dont le héros est l'inspecteur de police Avraham Avraham, traduite en plus de 15 langues, dont l'anglais, le suédois, l'allemand et le français. Son nouveau livre « Au ras du sol, journal d'un écrivain en temps de guerre », traduit par Laurence Sendrowicz, est publié chez Gallimard. Un texte dont il parle en français ans cet entretien. Laurence Sendrowicz (Traduction)Le matin du 7 octobre 2023, à Toulouse, Dror Mishani découvre le message de sa femme : « Bonjour, ici, c'est un sacré bordel. » Il envisage tout, sauf cette attaque du Hamas… Dans l'avion qui le ramène à Tel-Aviv en Israël, il commence à rédiger un article : « Peut-être faut-il reconnaître la puissance du coup porté et la profondeur de notre douleur, reconnaître la défaite, ne pas essayer de l'escamoter sous ce qui aura l'air, à court terme, d'une victoire, mais qui ne sera qu'un engrenage de souffrances. »Ces lignes sont au cœur d'un journal intime qui décrit, pendant six mois, la vie quotidienne en temps de guerre et expose les sentiments complexes d'un père de famille israélien marié à une Polonaise catholique ; un intellectuel pacifiste passant, aux yeux de certains proches, pour un traître ; un romancier écrasé par la politique qui craint de ne plus jamais pouvoir écrire et qui, pour ne pas sombrer, « cherche refuge dans la lecture des catastrophes des autres » — Natalia Ginzburg, Italo Calvino, Stefan Zweig, Emmanuel Carrère... (Présentation des éditions Gallimard)Illustration musicale : The Departure de Max Richter.
En Haïti, Jan J. Dominique a travaillé comme éducatrice et journaliste à Radio Haïti Inter. L'assassinat de son père en 2000, puis un attentat et des menaces l'obligent à partir. Elle vit aujourd'hui à Montréal. Aux Éditions du remue-ménage, elle a publié « Mémoire d'une amnésique » (2004), « La Célestine » (2007) et « Mémoire errante » (2008). Son nouveau roman s'intitule « Tu nous manques ». En 1957, à Port-au-Prince en Haïti, naît Karine Rivel. La même année, François Duvalier, dit Papa Doc, est élu à la tête d'Haïti, quelques temps avant d'en devenir le dictateur brutal et d'imposer sa milice tortionnaire. Le destin de Karine, et de tous les membres de sa famille, en sera marqué à jamais.Une fabrique de gris-gris pour sauver Philippe, un enfant emmuré dans un silence traumatique. Le dévouement d'un médecin-sorcier-écrivain, Jacques, qui met tout en œuvre pour l'aider. La fuite de Karine, devenue médecin, qui soigne les pauvres et devra se cacher pour sauver sa peau et celle de ses enfants. L'exil d'un frère rebelle, Jean Baptiste, et la quête de sa fille, Isabel, qui part à sa recherche en Amérique latine. Et le regard tendre et lucide de Simone, Man Mona, fantôme veillant sur chacun d'eux. Entre les souvenirs familiaux et le présent des retrouvailles, Tu nous manques suit le destin des femmes vaillantes de cette famille haïtienne ordinaire et extraordinaire, marquée dans sa chair par la violence politique, les mensonges et la résistance. Comment survivre, sinon en combattant la terreur ? Que veut encore dire «libérer la terre natale» lorsque tous les morceaux ont volé en éclats? (Présentation des éditions Remue-Ménage)ILLUSTRATION MUSICALE : « Diyon Mo » de Gregory Laforest, un des 10 finalistes du Prix Découvertes RFI.
Née à Paris, Véronique Tadjo est une autrice franco-ivoirienne. Elle a écrit plusieurs romans dont « Reine Pokou, concerto pour un sacrifice » pour lequel elle reçoit le Grand Prix d'Afrique Noire en 2005, ou encore « Loin de mon père » (2010). Invitée du salon du Livre africain à Paris, elle présente aussi à l'occasion du Printemps des Poètes son recueil « Latérite ». IL FAUT SAVOIR BÂTIRSUR LES RUINES DES CITÉSSAVOIR TRACERLES CHEMINS DE LIBERTÉ.Véronique Tadjo écrit Latérite lors d'une traversée qui la mène de Paris à Abidjan. Elle propose un texte qui se lit comme une longue coulée poétique, hommage à la culture sénoufo au nord de la Côte d'Ivoire, à la mémoire collective des griots et à la terre. Dans Déclinaison du temps premier, la poétesse exprime l'éclatement provoqué par la guerre et son cortège d'angoisses, de questionnements, mais aussi d'espoirs. (Présentation des éditions Points)Illustration musicale : kasse mady diabate kirike.Tout sur le Salon du livre Africain 2025 iciLien vers le Printemps des Poètes ici
À l'occasion du festival «Atlantide» qui se déroule actuellement, du 6 au 9 mars 2025, à Nantes où l'écrivaine Lucy Mushita est invitée. Rencontre avec l'autrice, née en Rhodésie du Sud, actuel Zimbabwe, pendant l'Apartheid, à l'occasion de son nouveau livre «Expat Blues» aux éditions Project'îles écrit directement en français. Lucy Mushita voit le jour dans un village traditionnel en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe) pendant l'Apartheid. Elle arrive en France en 1986. Son premier roman Chinongwa est publié en Afrique du Sud en 2008, traduit en français par Actes Sud en 2012. En plus des essais, Lucy a participé à des anthologies : Ce Qu'ils Font Est Juste (Don Quichotte Éditions) et Penser et Écrire l'Afrique Aujourd'hui (Le Seuil) (2017). Son deuxième ouvrage Expat Blues, aux éditions Project'îles est écrit directement en français."Expat blues est le récit fragmenté, féroce et hilarant d'une expatriée en quête de sens, en quête de mots. Dans la langue même qui l'accueille, la rejette ou la bouscule, Lucy Mushita interroge ce que l'on pourrait désigner comme le racisme ordinaire, des micro-agressions banales, qui finissent par gangrener la société dans laquelle évolue une narratrice qui ne possède pas assez la langue du pays où elle vit et dans lequel elle a planté ses rêves. Au fur et à mesure qu'elle apprend, elle se heurte successivement à la langue, aux stéréotypes et découvre petit à petit, comme en pelant l'oignon, à quel point les mots sécrètent autant de violence que de préjugés tenaces. Ce n'est pourtant pas une chronique larmoyante mais un grand éclat de rire qui affirme la possible guérison par la médiation du langage et le pouvoir de la représentation." (Présentation des éditions Project'îles) RETROUVEZ LE PROGRAMME DU FESTIVAL « ATLANTIDES » ICI
Ivy Pochoda est l'autrice de «L'Autre Côté des docks» (2013, Liana Levi ; prix Page America) et «Route 62» (2018, Liana Levi). Elle est traduite dans le monde entier. Son dernier roman, «Ces femmes-là» (Globe, 2023 ; Satellites, février 2025), a été classé parmi les meilleurs thrillers de 2020 par le New York Times. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Adélaïde Pralon"Florence « Florida » Baum se fait discrète dans la prison pour femmes d'Arizona où elle purge sa peine. Elle a beau se considérer comme victime des circonstances, Dios, son ex-codétenue, ne l'entend pas de cette oreille. Elle sait que Florida se cache derrière des excuses pour nier la violence qui l'habite. Lorsque les deux femmes sont libérées de manière anticipée, Florida n'a qu'une idée en tête : récupérer sa Jaguar à Los Angeles pour s'oublier sur les routes. Mais l'obsession de Dios pour Florida se dresse sur son chemin. La poursuivant telle une ombre funeste, Dios la pousse à embrasser sa colère et ses plus sombres pulsions, tandis que Lobos, une lieutenante hantée par ses propres démons, se lance sur la piste sanglante des deux femmes.Dans une prose coup de poing, Ivy Pochoda met en scène la rencontre fracassante entre deux femmes issues de milieux que tout oppose, et pourtant liées par une colère profonde, une violence que la société leur refuse." (Présentation des éditions Globe).Un roman sur la violence aujourd'hui aux États-Unis.Programmation musicale :Shotgun, de Junior Walker.
Leïla Slimani, née à Rabat au Maroc, d'une mère franco-algérienne et d'un père marocain, est journaliste et écrivain. En 2014, elle publie son premier roman aux éditions Gallimard, «Dans le jardin de l'ogre» et avec son deuxième roman, «Chanson douce», elle obtient le prix Goncourt 2016. Depuis 2020, elle est l'auteure d'une trilogie «Le Pays des autres», dont le dernier volume s'intitule «J'emporterai le feu». « Mehdi se sécha, enfila un tee-shirt propre et un pantalon de toile, et il chercha au fond de sa sacoche le livre qu'il avait acheté pour sa fille. Il poserait sa main sur son épaule, il lui sourirait et lui ordonnerait de ne jamais se retourner. “Mia, va t'en et ne rentre pas. Ces histoires de racines, ce n'est rien d'autre qu'une manière de te clouer au sol, alors peu importe le passé, la maison, les objets, les souvenirs. Allume un grand incendie et emporte le feu.” »Enfants de la troisième génération de la famille Belhaj, Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aïcha ou leur tante Selma, elles cherchent à être libres chacune à sa façon, dans l'exil ou dans la solitude. Il leur faudra se faire une place, apprendre de nouveaux codes, affronter les préjugés, le racisme parfois.Leïla Slimani achève ici de façon splendide la trilogie du Pays des autres, fresque familiale emportée par une poésie vigoureuse et un souffle d'une grande puissance. (Présentation des éditions Gallimard)Un grand roman sur le Maroc du XXème siècle.Programmation musicale :Fast Car, de Tracy Chapman.
À l'occasion de la Saint-Valentin, focus sur le beau livre Je t'aime, où à travers 16 chapitres, Dominique Marny évoque l'amour en Occident. Avec de nombreuses illustrations de tableaux de Gustave Moreau, Paul Cézanne ou encore Gustave Klimt, des dessins, des photos, l'autrice nous propose une promenade littéraire en compagnie de celles et ceux qui ont écrit sur ce sujet de de Victor Hugo à Guillaume Apollinaire en passant par Romain Gary, William Shakespeare et Françoise Sagan entre autres. Dominique Marny est romancière et présidente du Comité Jean Cocteau. En sa compagnie, le lecteur se promène dans un parc où il découvre des kiosques présentant des textes, des peintures, des sculptures et des photographies, vogue au gré de citations, de poèmes, d'extraits littéraires, de manuscrits, et se remémore des films ou des pièces de théâtre.Je t'aime est publié aux éditions des Saints-Pères
Georgia Makhlouf est écrivain, journaliste et critique littéraire. Elle vit entre Paris et Beyrouth et a publié deux romans, «Les Absents» (2014), prix Senghor et prix Ulysse, et «Port-au-Prince : aller-retour» (2019). Son nouveau roman «Pays Amer» vient de paraitre aux éditions Les Presses de la Cité. Pays amer entrelace avec délicatesse les récits de deux femmes libanaises, photographes, à un siècle d'écart.Mona vit une jeunesse marginale à Beyrouth. Dans un village du nord du Liban, elle découvre une magnifique maison à l'abandon. L'ancienne propriétaire, une certaine Marie Karam, était une originale solitaire, chassant comme un homme et entourée d'animaux vivants ou empaillés. Intriguée, Mona enquête et apprend que le journal intime de Marie a été conservé, avec quantité de clichés qui témoignent d'un admirable talent. La lecture de ce journal lui ouvre des pans inconnus de l'histoire du Liban du début du XXè siècle, et des pays arabes, en particulier de l'Égypte, qui ont vu fleurir un féminisme actif et optimiste. Entre Marie et Mona, dont la création artistique et les amours sont confrontées au même poids de la tradition et des préjugés sociaux, Georgia Makhlouf tisse le fil de destins poignants, épris de liberté.Marie en paiera le prix. Pour Mona, l'histoire reste à écrire.Ce roman est une fiction librement inspirée de la vie de Marie El Khazen (1899-1983), première femme photographe libanaise. (Présentation des éditions Les Presses de la Cité).Programmation musicale : Ya Touyour de ASMAHAN.
Mahi Binebine est romancier, peintre et sculpteur, auteur d'une œuvre majeure exposée dans le monde entier. Il a publié entre autres «Les Étoiles de Sidi Moumen», adapté au cinéma par Nabil Ayouch, «Le Fou du roi», traduit en dix langues, «Mon frère fantôme», Grand Prix Alain-Fournier 2024. À l'occasion de la publication de son nouveau roman «La nuit nous emportera» et de la 3ème édition du Festival de Littérature Africaine à Marrakech, grand entretien avec l'auteur à son domicile au Maroc. "Un petit garçon frileux, une mère-courage, et un grand frère banni. Ce sont les personnages principaux de ce roman lumineux et tragique qui se déroule dans les ruelles sans soleil de Marrakech.Dans les ruelles sans soleil de Marrakech, il y a d'abord un petit garçon frileux qui s'éveille à la vie, caché dans les jupes de sa mère. Il y a surtout cette « mère-courage » qui affronte sans faiblir les misères du quotidien, et qui mène la maison seule parce que le mari a fichu le camp. Abel est là, Abel le grand frère bientôt officier, Abel qui égaye la tribu lors de ses trop rares permissions. Mais quand le roi est visé par l'armée, le Destin cible la famille.Un roman où bataillent l'instinct de survie, la gourmandise et la filouterie, les douleurs muettes et un amour maternel bouleversant." (Présentation des éditions Robert Laffont)
Originaire des Abruzzes, Donatella Di Pietrantonio est l'une des plus grandes romancières italiennes contemporaines. «L'Âge fragile» a été récompensé par le prix Strega et le prix Strega Giovani (équivalents italiens du prix Goncourt et du prix Goncourt des Lycéens). Ses précédents romans ont été couronnés de succès : «La Revenue» (2018), traduit dans plus de 30 pays, a obtenu le prestigieux prix Campiello, «Bella mia» (2014) a reçu les prix Brancati et Vittoriano Esposito Città di Celano, et «Mia madre è un fiume» le prix Tropea. Traduit de l'italien par Laura Brignon.Lucia n'a jamais quitté son village des Abruzzes. Pourtant, trente ans plus tôt, elle y a été témoin d'un crime terrible. Aujourd'hui, sa fille Amanda, partie étudier à Milan, est de retour auprès d'elle. Mais la jeune femme ne quitte pas sa chambre et s'enferme dans un silence inquiétant. Impuissante face à la détresse d'Amanda, Lucia est soudain confrontée à ses souvenirs douloureux : le drame qu'elle a tout fait pour oublier resurgit…Entre passé et présent, le roman de Donatella Di Pietrantonio explore la fragilité des relations familiales et le lien puissant avec cette terre des Abruzzes où se mêlent la beauté et la sauvagerie de la nature. (Présentation des éditions Albin Michel).BONUS : Donatella Di Pietrantonio parle d'Annie Ernaux à écouter ici.
Jean Echenoz est né à Orange (Vaucluse) en 1947. Prix Médicis 1983 pour «Cherokee», Prix Goncourt 1999 pour «Je m'en vais», il est l'auteur d'une vingtaine de titres, romans, nouvelles, opéra. Toute son œuvre est publiée aux éditions de Minuit. Son nouveau livre «Bristol» suit les aventures d'un cinéaste qui part tourner un film dans le sud du continent africain. « - Alors qu'est-ce que vous faites dans la région, dites-moi un peu, s'inquiète le commandant Parker.- Disons que c'est pour un film que je suis en train de tourner, indique Robert. Comme vous voyez.- On ne m'en avait pas averti, regrette le commandant, mais voilà qui m'intéresse beaucoup. Et quel genre de film, au juste ?- Toujours pareil, expose Robert, l'amour et l'aventure. Avec l'Afrique et ses mystères, vous voyez le genre.- Ah oui, soupire le commandant Parker, je vois en effet très bien le genre. Et pour votre histoire d'amour, vous avez pris quelle actrice ?- Céleste, dit Robert. Céleste Oppen.»(extrait de Bristol aux éditions de Minuit).
Marie-Reine de Jaham, fille d'un Béké (descendant de colons français), est née à la Martinique. Après avoir grandi à Saint-Pierre, elle se marie à 17 ans et suit son époux aux États-Unis, où elle embrasse la carrière publicitaire, d'abord à New York, puis à Paris où elle fonde l'association culturelle Patrimoine Créole. Autrice de nombreux livres, littérature et non-fiction, elle publie la suite de son premier roman La grande Béké paru en 1989 sous le titre L'héritière de la grande Béké. « Je m'appelle Garance de la Joucquerie et je suis l'arrière-petite-fille d'une femme légendaire qu'on surnommait la grande Béké. Près d'un siècle s'est écoulé depuis qu'elle me lança ce poignant défi "Quelqu'un devra prendre ma suite, je voudrais que ce soit toi".La Martinique n'était alors qu'une colonie ployant sous la domination blanche.Année après année, je l'ai vue changer, tenir tête aux anciens maîtres et peu à peu les évincer. Je l'ai vue essuyer la houle des bouleversements mondiaux, et enfin, faire face à l'immense basculement de la décolonisation.Pour sauver son domaine, la grande Béké alla jusqu'à déshériter ses enfants légitimes, faisant de son bâtard le maître de la plantation. Elle avait tout organisé, tout prévu. Tout ? Non. Personne n'aurait pu prévoir ce qui est arrivé. » (Présentation de Caraïbéditions)
Écrivain et diplomate, Amadou Hampâté Bâ, né aux alentours de 1901, dans une famille noble à Bandiagara (Soudan français et actuel Mali), aimait consigner les histoires, contes, proverbes et paroles de sagesse qui l'ont abreuvé jusqu'à la fin de sa vie en 1991. Un patrimoine où figure le conte initiatique Kaïdara qui aujourd'hui parait dans une nouvelle version illustrée par l'artiste sénégalais Omar Ba aux éditions Diane de Selliers. Le récit iniatique de Kaïdara illustré par Omar Ba, artiste peul contemporain aux éditions Diane De SelliersLong poème allégorique en vers libres, le conte Kaïdara fait le récit du voyage de trois hommes sur le chemin de la connaissance de soi et du monde. Guidés par une voix puissante et omnisciente, Hammadi, Hamtoudo et Dembourou se rendent au pays des génies-nains, où ils rencontreront le dieu Kaïdara. Des apparitions mystérieuses — animaux, plantes, êtres polymorphes — rythment leur voyage : onze figures s'adressent à eux dans des discours énigmatiques, ponctués de la même ritournelle :Je suis le symbole du pays des génies-nainset mon secret appartient à Kaïdara,le lointain, le bien proche Kaïdara…Quant à toi, fils d'Adam, va ton chemin.vers 124-127N'ayant pas la moindre idée du but de leur voyage, souffrant de faim et de soif, les voyageurs cheminent à travers d'épaisses forêts, des vallées infinies et des plaines arides :Ils marchèrent le jour, ils marchèrent la nuit, ils marchèrentsans chercher à savoir où la route voulait les conduire.Ils se trouvaient attirés par une force invisible et puissante.Sans volonté aucune, ils étaient aspirés, possédés.vers 752-755Au terme de ce périple initiatique, les trois compagnons rencontrent Kaïdara, dieu de l'or et de la connaissance dont le conte porte le nom.Un siège en or pur fut disposésur lequel trônait un être humainà sept têtes, douze bras, et en outre pourvude trente pieds dénombrables.Qui était-ce ? Kaïdara le surnaturelqui change de forme à volonté et dont chaque forme est unique.vers 803-808Métaphore du cosmos, Kaïdara est une émanation de Guéno, dieu tout-puissant du panthéon peul. Sans dévoiler aux voyageurs les significations secrètes des mystères qu'ils ont rencontrés, Kaïdara offre à chacun trois bœufs chargés d'or, leur recommandant d'en faire bon usage. Les hommes retournent alors vers la surface de la terre. « Je consacrerai tout mon or à quérir le pouvoir », dit Dembourou. « Je ferai de mon or un bien meilleur usage… j'accroîtrai mes biens en quantités abondantes », réplique Hamtoudo, qui ne rêve que de richesse matérielle. Hammadi, quant à lui, n'aspire qu'au savoir :Je forme le vœu de consacrer mon orà quêter le sens des symboles observés.Hormis cela, je n'ai point d'autres rêves en tête.Certains croiront que mon souhait est folie.D'autres l'estimeront bien modeste ambition.Pour moi-même cependant, il n'est de plus grand butque puisse s'assigner un homme sur cette terre.vers 881-887Présentation deséditions Diane de Selliers.
Avant de refermer l'année 2024, hommage à l'un des grands écrivains, disparu en novembre dernier. Breyten Breteynbach auteur sud-africain, peintre également, décédé à l'âge de 85 ans en France. Militant anti-apartheid, emprisonné pendant sept ans, il était devenu l'une des voix les plus importantes de la littérature mondiale avec la publication d'une vingtaine de titres, fiction, essai, poésie, en anglais ou en afrikaans, sa langue maternelle. Florilège de deux rencontres avec Breyten Breytenbach. Avec Cœur-Chien, Breyten Breytenbach revient sur les lieux de sa naissance et de son enfance : Bonnievale, Wellington… Dans la région afrikaner proche de la ville du Cap, la première Afrique du Sud blanche, celle qui commence en 1652 et se constitue tout au long du XVIIIe siècle, avant l'arrivée des Anglais. Ce dernier voyage de Breyten Breytenbach est une recherche de son enfance et de ses ancêtres, un retour vers le cœur le plus intime de l'écrivain... « Pourquoi après tant d'années est-ce que je ressens la nécessité d'aller à la recherche de l'autre, de l'enfant que j'ai dû être ? ». Sans doute pour combler le vide créé par « l'absence », l'absence du pays en soi et l'absence de soi dans le pays, à cause de l'exil, de la prison, des déchirements. À cause de l'apartheid.Cœur-Chien est le livre de la réconciliation d'un homme avec son pays, son peuple, sa langue. Une réconciliation avec lui-même. Après tant d'allers et retours, l'histoire d'amour peut renouer le fil brisé des rêves : « De même qu'on ne peut survivre sans rêves, on ne peut avancer sans le souvenir du lieu d'où l'on vient, même si ce voyage est fictif. Ce que nous appelons identité, n'est-ce pas cette situation faite de bouts et de morceaux qui sont les souvenirs des rencontres, de situation et d'événements précédents, de souvenirs accrochés aux branches ? »Cœur-Chien marque en quelque sorte la fin d'un cycle commencé au début des années 1960, fait de voyages et de retrouvailles impossibles, une longue histoire de haine et d'amour. Sans doute le livre le plus tendre et le plus intime de Breyten Breytenbach. « Écrire, c'est rendre visible la mémoire. » C'est aussi la revivifier pour retrouver la paix.(Extrait de la préface du traducteur Jean Guiloineau aux éditions Actes Sud)Traduit de l'afrikaans par Georges-Marie Lory.La femme dans le soleil, itinéraire poétique d'un homme que l'histoire a changé en oiseau migrateur. Tout y est : sa survie sous le régime d'apartheid, son goût des terres fauves, la vitalité charnelle de l'amour, l'état d'insurrection dans lequel le laisse l'injustice. Sans oublier ces lieux qu'il arpente avec une énergie créatrice : l'île de Gorée, où fait souvent escale sa voile blanche, Paris sa ville de cœur, l'Eastern Cap que le couchant transforme en « coulée d'or ». Si les frontières lui sont étrangères, c'est que l'exilé est aussi un « oiseau constructeur » qui sait tenir le cap de l'espérance. Par la force magique de son verbe et un sens inné de la résistance, le poète tend vers l'horizon un rêve immense de liberté. (Présentation des éditions Bruno Doucey)Extrait :« Très-aimée, je t'envoie une tourterelle vermeillecar personne ne tire sur un messager rougeJe lance haut dans l'air ma tourterelle vermeille je saisque tous les chasseurs la prendront pour le soleil »
Auteur et illustrateur français né en 1982, Benjamin Lacombe est l'un des représentants phares de la nouvelle illustration française. Il a écrit et illustré une vingtaine d'ouvrages, dont certains ont été traduits dans une dizaine de langues et primés à travers le monde, tels que Les amants papillons, Généalogie d'une sorcière, La mélodie des tuyaux, Il était une fois.... Il expose régulièrement son travail en galerie et dirige la collection « Papillon noir » où il publie une version intégrale et illustrée du chef-d'œuvre d'Oscar Wilde. « Premier ouvrage abordant sans tabous l'homosexualité, Le portrait de Dorian Gray, censuré par deux fois et qui conduira Oscar Wilde en prison, est ici proposé dans sa version intégrale et non expurgée.Cette édition exceptionnelle, magistralement illustrée par Benjamin Lacombe et enrichie d'extraits du poème De Profundis, offre un éclairage nouveau sur ce monument de la littérature. » (Présentation des éditions Gallimard)► Site de Benjamin LacombeL'exposition Papillon noir – Benjamin Lacombe est présentée à la Galerie Gallimard (Paris VII) depuis le 26 novembre 2024.
Beyrouk est né à Atar, dans le Nord mauritanien. Fondateur du premier journal indépendant de son pays, il est aujourd'hui reconnu comme l'une des voix essentielles de la littérature de Mauritanie. Écrivain de langue française, il est l'auteur d'un recueil de nouvelles et de plusieurs romans couronnés par de nombreux prix. De son enfance dans le désert à sa passion pour la littérature française et son goût pour les personnages en marge, voici un grand entretien inédit avec Beyrouk chez lui à Nouakchott. Quelques-uns des livres de Beyrouk couronnés par les Prix Kourouma, Prix du Roman Métis des Lycéens, Prix Cheikh Hamidou Kane, prix littéraire Les Afriques.Une jeune femme libre, Saara, resplendissante au milieu des pudeurs de la ville. Un petit mendiant sourd-muet qui entend tout et refoule ses colères. Un Cheikh, sage parmi les sages d'une paisible oasis, perturbé par une passion interdite. Une administration corrompue, qui veut ériger un barrage sur les cœurs des gens. Et une montagne d'où s'échappent, le soir, d'étranges grondements.La poésie de Beyrouk plane au-dessus de ce récit poignant. S'il dénonce férocement les injustices sociales, le grand auteur mauritanien en appelle aussi au respect de la nature, ainsi qu'à l'ancrage dans la tradition pour mieux se préserver des tentations violentes. Il nous livre là un texte enchanteur, sensuel, empli de spiritualité et d'émotion. (Présentation des éditions Elyzad).✦ PRIX CHEIKH HAMIDOU KANE 2023✦ PRIX Littéraire LES AFRIQUES 2023Je suis seul, dit le narrateur caché de tous, alors que sa ville située aux portes du désert est tombée aux mains de djihadistes. Au fil de son soliloque haletant, se déroule la mécanique inexorable des évènements qui l'ont mené à se retrancher dans cette chambre étroite. Il se trouve prisonnier, prisonnier de sa peur, des amours qu'il a piétinées, du malheur des siens, des corruptions et des sinistres combattants qui paradent dans la rue. L'histoire de sa vie, de la pauvreté nomade aux succès mondains, porte en son cœur le germe de la perte. Seule Nezha, son ancienne bien-aimée, aurait le pouvoir de le sauver. Mais le veut-elle ? (Présentation des éditions Elyzad).Prix Ahmed Baba de la littérature africaine Tout ramène le père et le fils, dont les récits alternent dans cet envoûtant roman, au drame qui a fait éclater leur famille.Le père est en prison. Dans une longue mélopée adressée à la femme qu'il est parvenu à épouser et qu'il aime encore aveuglément, il convoque les prémices enchantées de leur histoire et les souvenirs des jours heureux, mais également l'engrenage des mensonges et de la jalousie. Pour elle, le jeune étudiant issu d'une tribu nomade était prêt à tout : s'inventer un passé, rompre avec les siens, vendre son cheptel et, grâce à cet argent, lui offrir l'avenir chimérique dont elle rêvait. Maintenant que tout est perdu, il se remémore ce monde du désert qu'elle méprisait, la vie d'errance à laquelle il a renoncé, au rythme du soleil, des étoiles et des bêtes.Leur fils, enfant des quartiers pauvres, n'a pas supporté le silence des dunes, l'école coranique, l'eau qu'il fallait aller puiser. Il s'est vite réfugié chez des amis de ses parents. Les batailles rangées entre bandes rivales, les soirs à regarder le foot à la télévision, les menus larcins, l'empêchent de trop penser à sa mère qu'il adorait. Parfois, il traîne aux alentours de la prison. Et aussi près de la maison de sa petite sœur, Malika, qui lui manque mais qu'on lui interdit de voir.En écho à la voix puissante et désespérée de son père, celle naïve et bouleversante du garçon vient ancrer la tragédie intime qu'ils partagent dans un saisissant contraste entre croissance urbaine et habitudes ancestrales des Bédouins. Ce n'est pas la moindre qualité de Parias que d'inscrire dans l'universel ces destins si singuliers avec une telle force d'émotion. (Présentation deséditions Sabine Wespieser)
À l'occasion de la 15ème édition du festival littéraire «Les Traversées Mauritanides», grand reportage sur place à Nouakchott. "Écrire, c'est se mettre à nu. Laisser parler son encre, loin de ses horizons. S'exposer aux jugements aussi. Mais peu importe, si nous en avons fait le choix. Et cette édition des Traversées Mauritanides tient le fanal. En 15 ans, de rendez-vous littéraires, nous avons libéré et reconstruit des paroles. Des auteurs ont partagé nos complicités, des lieux accueilli nos récits et confessions. Au nom de la littérature !" Bios Diallo, DirecteurInvités du reportage :* Bios Diallo, journaliste et écrivain, directeur du festival «Les Traversées Mauritanides»* Ndiaye Sarr, enseignant-chercheur à l'Université de Nouakchott* Une étudiante de l'Université de Nouakchott* L'écrivaine Ananda Devi* Christophe Roussin, délégué général de l'Institut Français de Mauritanie* L'écrivain Boubacar Boris Diop.
Née en mer en 1986, Virginia Tangvald grandit au Canada. Après des années dans la musique, elle est devenue réalisatrice. «Les Enfants du large» est son premier roman. Une enquête familiale inouïe dans le sillage de son père, Peter Tangvald célèbre navigateur qui a lié le destin des siens à l'océan à la vie à la mort. Un livre éminemment littéraire qui se lit comme une odyssée. "Virginia a vu le jour à bord du bateau construit par son père, Peter Tangvald, célèbre aventurier ayant fait plusieurs fois le tour du monde. De lui, elle n'a aucun souvenir : sa mère s'est enfuie avec elle bébé, avant que son père périsse dans un naufrage qui prendra aussi la vie de sa sœur. Seul survivant, son frère continuera à naviguer jusqu'à disparaître à son tour en mer.De cette histoire de liberté à tout prix, d'errance et de perte, Virginia rassemble les pièces éparpillées sur les quatre océans dans un premier roman sidérant. Une enquête familiale pour conjurer le sort, combler les blancs des archives et ancrer son identité. Une odyssée fascinante, de l'île de Bonaire à Porto Rico en passant par Toronto et la Norvège, où la romancière embarque le lecteur sur la trace des siens pour se trouver elle-même. Une ode à ce pouvoir des mots : fixer des vies entre deux eaux."(Présentation des éditions JC Lattès).
Direction Bucarest où quelques auteurs de la prestigieuse Académie Goncourt se sont rendus récemment à l'occasion du 100ème anniversaire de l'Institut Français en Roumanie. L'occasion aussi de rencontrer les étudiants qui participent au Choix Goncourt roumain. Grand reportage sur les traces du jury Goncourt, dans les coulisses de leur engagement littéraire, à travers l'exemple de ce voyage en Roumanie qui rime avec francophilie et francophonie. Reportage à Bucarest en compagnie des jurés Goncourt venus à la rencontre des étudiants participant au Choix Goncourt de la Roumanie. L'occasion de faire le point avec eux sur le Choix Goncourt auquel participent aujourd'hui plus de cinquante pays. Une déclinaison internationale du plus prestigieux prix littéraire français inédite dans le monde.Rencontres avec les écrivain.es : Paule Constant, Philippe Claudel, Pierre Assouline, la présidente de l'Institut Français Eva Nguyen Binh, la responsable de la librairie française de Bucarest : Elena Diaconu, ainsi que l'universitaire directrice du Département de langue et de littérature française de la Faculté de Bucarest Lidia Cotea et Adnana Giroud, présidente du jury choix Goncourt de Roumanie 2024.À lire aussiNEWSLETTER RFI CULTURE : Ne manquez pas les meilleurs reportages et idées d'une actualité culturelle internationale qui n'oublie pas l'Afrique.
Vera Bogdanova est née en 1986 à Moscou. Élevée par sa grand-mère, elle a suivi des études d'anglais et séjourné à New York avant de se lancer dans l'écriture de textes de science-fiction. En Russie, son premier roman dystopique paraît en 2021, suivi par «Saison toxique pour les fœtus», en 2022, publié récemment en français aux éditions Actes Sud. Vera Bogdanova vit entre Moscou et Bakou en Azerbaïdjan. Roman traduit du russe par Laurence Foulon."Nous sommes en Russie, la datcha de la grand-mère est toujours le refuge des familles dont parlait Tolstoï, « qui sont malheureuses chacune à sa façon ». Ici les parents ont vu disparaître l'Union soviétique et ont droit, à la place d'un avenir radieux, au capitalisme sauvage et aux attentats terroristes.Tout commence en 1995, Jénia a onze ans, elle est en vacances chez sa grand-mère où vient aussi son cousin Ilia, qui en a treize. Cinq ans plus tard, ils boivent de l'alcool pour la première fois, se baladent à moto et sortent en boîte… Encore cinq ans et c'est le premier baiser, la certitude d'être faits l'un pour l'autre malgré tous les obstacles. Les temps ont changé, mais pas les mentalités, pas les parents. Il y a aussi Dacha, la petite sœur d'Ilia, mal-aimée par une mère à la beauté ravageuse « qui ne sait pas choisir les hommes » et qui, comme trop de femmes russes, sera victime de violences conjugales exacerbées par l'alcool.Portrait sans fard d'une époque, paru en 2022, ce roman aux multiples nuances de noir est devenu la référence de la génération Y." (Présentation des éditions Actes Sud)
Doublé historique, en cette année 2024, pour les auteurs du continent africain qui ont remporté les plus célèbres récompenses du milieu littéraire français : le prix Goncourt qui récompense «Houris», le troisième roman de Kamel Daoud et le prix Renaudot décerné à Gaël Faye pour «Jacaranda». Deux livres qui mettent en lumière les périodes sombres de l'Algérie et du Rwanda dans les années 90. Reportage à Paris au restaurant Drouant avec les lauréats, le jour de leur consécration. Kamel Daoud, né en1970 à Mesra, en Algérie, est un écrivain et journaliste algérien d'expression française. En 1994, Kamel Daoud commence sa carrière journalistique au Quotidien d'Oran, un journal francophone algérien. Parallèlement à sa carrière de journaliste, Kamel Daoud se lance dans l'écriture littéraire. Son premier roman, Meursault, contre-enquête (2013), est une réécriture du célèbre L'Étranger d'Albert Camus, vue du point de vue de l'Arabe anonyme tué par Meursault. Ce roman lui vaut le Prix Goncourt du premier roman en 2015, ainsi que le Prix François Mauriac et le Prix des Cinq continents de la Francophonie.En 2024, Kamel Daoud publie Houris, une œuvre qui explore les thèmes de la religion, de la liberté et de l'identité. Ce roman est salué par la critique pour sa profondeur et son originalité. Daoud continue de s'interroger sur les questions existentielles et sociétales, offrant à ses lecteurs une réflexion profonde sur le monde contemporain. Son roman remporte le prix Goncourt 2024, et est sélectionné en 2024 pour le Prix Goncourt des Lycéens.« Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l'histoire d'une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant. » Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d'indépendance, qu'elle n'a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu'elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix.Son histoire, elle ne peut la raconter qu'à la fille qu'elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l'a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être. (Présentation des éditions Gallimard)Auteur compositeur interprète, Gaël Faye est l'auteur du premier roman phénomène Petit pays (Grasset 2016, prix Goncourt des lycéens) ainsi que de plusieurs albums, de Pili pili sur un croissant au beurre (2013), à Mauve Jacaranda (2022). Il était la Révélation scène de l'année des Victoires de la musique 2018.Quels secrets cache l'ombre du jacaranda, l'arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l'humanité, paradoxale, aimante, vivante. (Présentation des éditions Grasset)
À quelques jours des élections présidentielles aux États-Unis, je vous propose de réécouter le romancier américain Don Winslow, auteur à succès qui mène une croisade anti-Trump et qui a décidé d'arrêter d'écrire pour se consacrer à ce combat. Un entretien exceptionnel donc où, pour la dernière fois, il parle de ses livres. (Rediffusion) Don Winslow est l'auteur de vingt-deux best-sellers internationaux, dont Corruption, Savages adapté au cinéma par Oliver Stone, ou encore L'hiver de Frankie Machine. Sa trilogie de La griffe du chien, Cartel et La frontière est en cours d'adaptation série par la chaîne FX. Il vit aujourd'hui entre la Californie et le Rhode Island. À 70 ans, l'écrivain américain annonce se retirer de la vie littéraire avec son ultime roman La cité sous les cendres, un magnifique chant du cygne.« Danny Ryan est riche. Riche au-delà de ce qu'il aurait pu imaginer. L'ancien docker, soldat de la mafia irlandaise et fugitif, est désormais un homme d'affaires respecté, un magnat des casinos de Las Vegas et un partenaire silencieux dans un groupe qui possède deux somptueux hôtels. Danny a tout : une splendide maison, un enfant qu'il adore, une femme dont il pourrait même tomber amoureux. La vie est belle. Mais Danny va trop loin.Lorsqu'il tente d'acheter un vieil hôtel sur un terrain de premier ordre avec l'intention de construire le complexe de ses rêves, il déclenche une guerre contre un propriétaire de casino rival avec de sombres relations. Pour sauver sa vie et ceux qu'il aime, Danny doit redevenir le combattant impitoyable qu'il était autrefois – et qu'il ne voulait plus jamais être.Après les deux premiers tomes de la trilogie explosive du maître du polar Don Winslow, voici le troisième volume aussi épique et ambitieux, La cité sous les cendres, livre annoncé comme le dernier dans la carrière de son brillant auteur. Un événement. »Présentation des éditions Harper Collins.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch.
Écrivain et journaliste, Thierry Clermont est l'auteur entre autres de «San Michele» (Le Seuil, 2014), prix Méditerranée essai, de «Barroco Bordello» (Le Seuil, 2020) et de «Long Island, Baby» (Stock, 2022). À l'occasion de la publication de son nouveau livre «Vilna Tango» (Stock) qui parait en même temps que la saison de la Lituanie en France, je vous propose une rencontre sur place à Vilnius avec l'auteur à la découverte de la capitale balte. « Mais pourquoi donc la Lituanie ? Et pas, que sais-je, Terre-Neuve, Java ou bien l'Islande ? » « Peut-être tout simplement me rapprocher du coeur de l'Europe... Du coeur battant de son histoire. »En bouclant son tour des pays baltes, le narrateur découvre Vilnius, capitale baroque de la Lituanie, et tombe amoureux de ce pays marqué au fer rouge par la Shoah et un demi-siècle d'occupation soviétique. Au fil des pages et de ses pérégrinations, dans les rues blanchies par la neige de celle qu'on a appelée Vilna ou Wilno, le lecteur croise le courageux fantôme du « Rossignol du ghetto », une chanteuse juive exterminée par les SS, Romain Gary, le poète russe Joseph Brodsky, Leonard Cohen, une jeune artiste de street art ou encore des réfugiées ukrainiennes, et des souvenirs de lecture ainsi que des airs yiddish ravivent la mémoire de la « Jérusalem du Nord ».Thierry Clermont livre un récit de voyage empreint de poésie et lève le voile sur l'histoire d'un pays méconnu, alors que la menace russe se fait de plus en plus pressante à sa frontière. (Présentation des éditions Stock)
Née à l'île Maurice, Ananda Devi est l'auteure d'une œuvre foisonnante récompensée par de nombreux prix et traduite en une douzaine de langues. Parmi ses livres les plus marquants : «Eve de ses décombres» (prix des Cinq Continents, prix RFO, 2006), «Le Sari vert» (prix Louis Guilloux, 2009), et «Le Rire des déesses» (prix Femina des lycéens, 2021). Elle a reçu le prix international de littérature Neustadt 2024 pour l'ensemble de son œuvre. Son nouveau livre intitulé «La nuit s'ajoute à la nuit, est le récit de sa nuit passée dans l'ancienne prison de Montluc à Lyon. "De quelle obscure impulsion ce texte, qui m'a hantée pendant de longs mois, s'est-il nourri ? Tout ce que je sais, c'est que j'ai été emportée, engloutie par le siècle d'histoire qui a traversé cette prison de Lyon, la prison de Montluc. Jean Moulin, Raymond Samuel, dit Aubrac, René Leynaud, André Devigny, les enfants d'Izieu y ont tous été emprisonnés. Puis de nombreux condamnés à mort algériens. Klaus Barbie, lui, y est incarcéré avant son procès en 1983. Ce n'est qu'en 2009 que l'aile des femmes, la dernière en activité, est définitivement fermée, en même temps que la prison.Toute la complexité de l'histoire semble s'être concentrée en un seul point, mais ses tentacules s'étendent bien plus loin. J'ai essayé de les suivre, de les démêler. De les pénétrer au cours d'une nuit blanche où je pensais aller à la rencontre des esprits de tant de résistants, et où j'ai fini par me rendre compte que le fantôme, en ces lieux, c'était moi." (Ananda Devi pour les éditions Stock)À LIRE ÉGALEMENT :"D'où m'est venu ce texte tourmenté, ces corps torturés, ces existences démantelées, ces âmes ravagées et cette omniprésence du mal autour de ma narratrice, Paule, qui tente de faire émerger sa voix parmi les tourbillons cherchant à l'attirer vers les ténèbres ? Forest-Side, décembre 1984, ai-je écrit à la fin. C'était il y a quarante ans. J'avais vingt-sept ans. Et je ne me souviens de rien, sauf de la première phrase, qui n'a jamais changé, et de la fin, dans les cris apocalyptiques des bulldozers. Entre, une vision semblable à celle de l'enfer de Bosch. Était-ce vraiment Port-Louis ? Non, bien sûr. Mais un étrange besoin de plonger ma plume dans le purin pour en extraire une écriture de l'excès, pour suivre une voie obscure, entamée des années plus tôt, et chercher, en tâtonnant, tout comme Paule, ma propre voix. Qui deviendrait celle d'Eve, vingt ans plus tard, claudiquant hors des mêmes décombres." Ananda Devi pour les éditions Project'îles "Quel est ce mystère d'écrire ? Qu'est-ce qui amène à l'écriture ? Quelle phrase, quel texte, peut marquer un.e auteur.e à ses débuts et pourquoi ? Quand est-ce qu'écrire devient une évidence ? Quelles influences ? Qui sont les auteur.es ou les textes qui ne quittent plus l'écrivain.e ? Dans cette collection, des auteur.es s'adressent librement et dans une forme qui leur est propre à quelqu'un qui est plein de doutes, mais qui veut écrire. Confronté parfois à des questions insolubles, il ou elle est en recherche de réponses, de pistes pour franchir le pas.Deux malles et une marmite est un regard tendre et sans concession de la romancière et poétesse Ananda Devi. L'auteure crée un pont, un dialogue entre la jeune femme qu'elle a été et la romancière qu'elle est devenue. Un texte d'une grande générosité offert à ses lecteurs et à tous les passionnés des littératures indianocéanes. Il y a là des clés pour pénétrer une œuvre exigeante, riche, bouleversante.Récit confession, Deux malles et une marmite fait partie de ces textes qui vous éblouissent, vous changent et vous remplissent quand vous ressortez de la lecture. Sa langue taille des chemins dans la roche de l'existence comme une quête de lumière. La violence réservée aux êtres en quête de lumière nécessite un temps de pause pour se ramasser, se rassembler. C'est ce qui reste des êtres fracassés qui constitue la somme de ce récit. Sa chair est faite de corps blessés, meurtris qui, au tamis de l'écriture, retrouve une certaine sérénité." (Éditions Project'îles)
Abdellah Taïa est né à Rabat au Maroc en 1973. Il a publié aux Éditions du Seuil plusieurs romans, traduits dans de nombreuses langues, notamment «Une mélancolie arabe», «Le Jour du roi» (Prix de Flore 2010) et «Vivre à ta lumière». «Le Bastion des Larmes» est son premier livre aux Éditions Julliard. "À la mort de sa mère, Youssef, un professeur marocain exilé en France depuis un quart de siècle, revient à Salé, sa ville natale, à la demande de ses sœurs, pour liquider l'héritage familial. En lui, c'est tout un passé qui ressurgit, où se mêlent inextricablement souffrances et bonheur de vivre.À travers lui, les voix du passé résonnent et l'interpellent, dont celle de Najib, son ami et amant de jeunesse au destin tragique, happé par le trafic de drogue et la corruption d'un colonel de l'armée du roi Hassan II. À mesure que Youssef s'enfonce dans les ruelles de la ville actuelle, un monde perdu reprend forme, guetté par la misère et la violence, où la différence, sexuelle, sociale, se paie au prix fort. Frontière ultime de ce roman splendide, le Bastion des Larmes, nom donné aux remparts de la vieille ville, à l'ombre desquels Youssef a jadis fait une promesse à Najib. « Notre passé… notre grande fiction », médite Youssef, tandis qu'il s'apprête à entrer pleinement dans son héritage, celui d'une enfance terrible, d'un amour absolu, aussi, pour ses sœurs magnifiques et sa mère disparue." (Présentation des éditions Julliard)
Écrivaine et artiste, Audrée Wilhelmy vit au Québec. Elle a fait depuis quelques années le choix de vivre en retrait des villes, dans une ancienne maison au milieu des bois de la région de Lanaudière. Elle est notamment l'autrice des romans «Les Sangs», «Le Corps des bêtes» et «Blanc Résine», publiés en France au éditions Grasset. «Peau-de-sang» est son premier roman publié au Tripode. "Isolée dans le froid et la solitude des forêts, la ville de Kangoq est figée dans le temps. Ici, on vit de peu, du labeur des ouvrières dans les filatures et des hommes dans les champs. Mais une femme différente donne un secret équilibre à ce monde. Dans sa boutique, selon les heures, elle déplume de grandes oies des neiges, initie discrètement de jeunes filles aux élans de leur corps, ou accueille les hommes qui cherchent, dans sa chair, un impossible repos.Peau-de-Sang est le cinquième roman d'Audrée Wilhelmy, et celui de la maturité. Portrait d'une femme extraordinaire à la fois mère, sorcière et prostituée, ce roman est habité d'une force rare, incantatoire.L'illustration de couverture a été réalisée par Marina Ho." (Présentation des éditions Le Tripode).
James Ellroy, né en 1948 à Los Angeles, est un écrivain américain spécialisé dans le roman noir et le roman policier historique. Son enfance est marquée par le meurtre de sa mère en 1958, un événement qui influence profondément son œuvre et qu'il raconte dans «Ma part d'ombre». Depuis les années 80, il a publié une vingtaine de romans dont «Le Dahlia noir», «L.A. Confidential», «American Tabloid», qui mêlent fiction et réalité. Son nouveau roman «Les Enchanteurs» se déroule en 1962, l'année de la mort de Marilyn Monroe. Traduit de l'américain par : Sophie Aslanides et Séverine Weiss."Los Angeles, 4 août 1962. La ville est en proie à la canicule, Marilyn Monroe vient de succomber à une overdose dans sa villa, et Gwen Perloff, une actrice de série B, est kidnappée dans d'étranges circonstances. Cela suffit à plonger le LAPD dans l'effervescence. Le Chef Bill Parker fait appel à une éminence grise d'Hollywood, l'électron libre Freddy Otash, qui va mener une enquête aux multiples ramifications et rebondissements". Troisième tome du Quintette de Los Angeles (Présentation des éditions Rivages)
Né à Montréal en 1976, Sébastien Dulude a grandi dans le quartier Mitchell à Thetford Mines de six à seize ans. Écrivain et éditeur, il est l'auteur de trois recueils de poésie dont «Ouvert l'hiver» (La Peuplade, 2015). «Amiante» est son premier roman. "Thetford Mines, ville-phare de l'industrie de l'amiante québécoise, été 1986. Steve Dubois, neuf ans, et le petit Poulin, dix ans, s'abandonnent aux plaisirs de l'amitié. La belle saison est rythmée d'aventures sur les hauts terrils et d'évasions à travers les paysages mi-forestiers mi-lunaires. Les journées des deux inséparables s'écoulent dans l'oisiveté et l'innocence, sur leurs vélos ou allongés dans leur cabane parmi les pins. Or, l'année 1986 est riche en tragédies, et l'une d'entre elles affecte le cours de la vie de Steve comme nulle autre. Cinq ans plus tard, on le retrouve en proie à son obsession : reconstituer son paradis évanoui.Maniant une langue précise et sensuelle, Sébastien Dulude fait le récit d'une jeunesse fragile et inflammable dans un American Dream ouvrier en perte d'élan.La mine, c'est la violence sur certains parents, puis la violence sur certains enfants ; la mine, c'est l'isolement des enfants, et l'isolement, c'est l'ennui, et l'ennui, c'est la violence qui m'a enlevé mon ami." (Présentation des éditions La Peuplade)
La saison de la Lituanie vient de s'ouvrir en France jusqu'au 12 décembre 2024. Sous le thème « Se voir en l'autre », cette manifestation qui propose plus de deux cents événements : spectacles, expositions, concerts, conférence et divers festivals, est l'occasion d'un focus aujourd'hui sur la littérature contemporaine lituanienne, avec plusieurs autrices et auteurs rencontrés sur place à Vilnius. Grand reportage. Au sommaire de ce magazine, rencontres et lectures avec : Kristina Sabaliauskaité, autrice de L'Impératrice de Pierre (traduit en français aux éditions de La Table Ronde par Marielle Vitureau), une saga historique qui s'est vendue à plus de 80 000 exemplaires en Lituanie, site del'autrice. Undinė Radzevičiūtė, autrice de La Bibliothèque du beau et du mal (traduit en français chez Viviane Hamy par Margarita Le Borgne). Tomas Venclova,poète et essayiste, traduit en français aux éditions Noir sur Blanc et Circé. Miglė Dulskytė, traductrice du roman Le linceul blanc de Antanas Škėma aux éditions Cambourakis et coordinatrice de la saison de la Lituanie en France. Marielle Vitureau, journaliste (correspondante de RFI) et traductrice. Thierry Clermont, auteur de Vilna Tango chez Stock.Toutes les informations concernant la saison de la Lituanie en France et les rencontres avec les écrivains lituaniens à retrouver dans le programme : ici.
Maylis de Kerangal est une écrivaine française née à Toulon. Son père était pilote de navire et son grand-père, capitaine au long cours, ce qui marque son œuvre. Elle est l'autrice de plusieurs livres dont Corniche Kennedy (2008), Naissance d'un pont (2010) et Réparer les vivants (2014), un roman multi-primé. Le nouveau livre de Maylis de Kerangal vient de paraitre sous le titre Jour de ressac aux éditions Verticales. Un faux roman noir au Havre, mais une vraie enquête personnelle. « Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir.Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs. » (Présentation des éditions Verticales)
Auteur compositeur interprète, Gaël Faye est l'auteur du premier roman phénomène Petit pays (Grasset 2016, prix Goncourt des lycéens) ainsi que de plusieurs albums, de Pili pili sur un croissant au beurre (2013), à Mauve Jacaranda (2022). Il était la Révélation scène de l'année des Victoires de la musique 2018. Son deuxième roman Jacaranda aux éditions Grasset revient sur le génocide du Rwanda en 1994. « Quels secrets cache l'ombre du jacaranda, l'arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l'humanité, paradoxale, aimante, vivante. »(Présentation des éditions Grasset)
Écrivain américain engagé et fervent acteur du mouvement des droits civiques, James Baldwin (1924-1987) est un porte-parole des expériences noires. Romancier, essayiste, nouvelliste, dramaturge, il est l'auteur de nombreux titres dont «Chroniques d'un enfant du pays», «La Chambre de Giovanni», etc. sans oublier son chef d'œuvre «La prochaine fois, le feu». À l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, le 2 août 1924, émission spéciale avec son biographe Yannick M. Blec qui publie «James Baldwin» chez Folio. « Tout ce à quoi l'on fait face ne peut pas être changé, mais rien ne peut changer tant qu'on n'y fait pas face. » JBJimmy passe son enfance dans les rues froides et miséreuses de Harlem. Confronté à la violence et au racisme dès son plus jeune âge, il comprend alors que son talent pour manier les mots est un don à mettre au service de la lutte contre les injustices raciales et sociales. À travers ses essais, ses romans et son engagement politique, l'enfant de Harlem incarne le pont souhaité entre l'Amérique blanche et l'Amérique noire. Déchiré entre le besoin de se préserver des violences d'un pays en pleine ségrégation et celui de témoigner de ces horreurs, il passera sa vie entre la France et les États-Unis.Parce que les réalités qu'ils dénoncent sont toujours présentes, les mots et la pensée de James Baldwin résonnent encore et trouvent aujourd'hui écho dans la lutte contre toute forme de discrimination. (Présentation de Folio/Gallimard)Yannick M. Blec est docteur en langues et littératures étrangères à l'Université Paris-Est, il travaille sur les identités africaines américaines et plus particulièrement à l'intersection des masculinités noires LGBTQ+ dans les ghettos États-Uniens.À découvrir également
Né à Paris, le 21 juillet 1926, Robert Birenbaum entre en résistance à moins de 16 ans, le 16 juillet 1942, au sein des Jeunesses communistes. Il s'engage dans l'armée en 1944. Le 18 juin 2023, 80 ans après son engagement, le président Macron lui remet lui-même la Légion d'Honneur, au Mont Valérien, là où la plupart de ses camarades de Résistance (les Francs-Tireurs Partisans de la Main d'œuvre immigrée) ont été fusillés par les nazis. (Rediffusion) Le lendemain de la rafle du Vel d'Hiv, le 17 juillet 1942, alors qu'il allait rentrer dans l'épicerie familiale, Robert Birenbaum, jeune Français juif de bientôt 16 ans (ses parents sont français comme lui, bien que nés en Pologne) rencontre sa tante Dora, avenue Secrétan.C'est lui qui raconte : « Elle était jeune, trente-deux ou trente-trois ans, et très belle ; c'était ma tante préférée. Elle me raconta pourquoi mon oncle avait été arrêté et mis en prison. Il était résistant. Sur sa lancée, elle me demanda si elle pouvait avoir confiance en moi. Si je le voulais, elle pouvait me faire entrer en contact avec des jeunes juifs communistes, des résistants. Mais ce devrait être un secret entre nous deux. Jamais je ne devais dire à mes parents qu'elle avait été mon instigatrice. J'acceptais sans hésiter. Elle me fit comprendre en très peu de phrases qu'il était toujours préférable de se battre, de vivre debout et dans la dignité, et de ne pas se coucher devant l'ennemi. Elle avait comme son mari un poste de responsable au sein du MOI (Mouvement Ouvrier Immigré) et me donna tout de suite un rendez-vous avec un camarade de la Jeunesse communiste. C'est ainsi que j'entrai dans la Résistance, le 17 juillet 1942. »Le 18 juin 2023, le même Robert Birenbaum reçoit – enfin – des mains du président Emmanuel Macron, la Légion d'honneur au Mont Valérien, après s'être recueilli dans la clairière où reposent nombre de ses camarades de résistance. 81 ans après avoir pris sans s'en rendre compte la décision la plus importante de sa vie…Le 21 février 2024, le couple Manouchian sera rapatrié au Panthéon. Les Manouchian, c'est l'Affiche rouge du nom de l'affiche placardée dans tout le pays par les nazis qui recherchaient ces résistants. Arrêtés, les 22 hommes membres de l'Affiche Rouge, ces Francs-Tireurs Partisans de la MOI, seront fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien. Olga Bancic, seule femme du groupe, sera décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart.Robert Birenbaum, malgré son très jeune âge, fit partie de 1942 à 1944 (sous le pseudo de « Guy ») de ceux qui recrutaient justement ces résistants FTP MOI. Triste ironie de l'Histoire, il devait intégrer ces FTP lorsque les membres de l'Affiche rouge furent pris. Son livre raconte, à la première personne, ses deux années incroyables au cours desquelles, avec d'autres jeunes gens, français et étrangers, juifs, communistes, parfois de simples adolescents comme lui, ils tinrent en respect collabos et nazis dans Paris et ses alentours. Lancers de tracts, vols d'armes, de machines à écrire, planques, attentats, sabotages et arrestations…Un récit palpitant qu'il délivre enfin à 97 ans.Raconter. Encore et encore.Pour que personne n'oublie jamais…(Présentation des éditions Stock).
Né en 1934, Wole Soyinka a été le premier écrivain du continent africain à recevoir, en 1986, le prix Nobel de littérature. Auteur de théâtre, poésie, mémoires, essais et nouvelles, il a publié trois romans, les deux derniers à cinquante ans d'intervalle. En 1965, cinq ans après l'indépendance du Nigeria, Soyinka pendant la guerre civile a été emprisonné vingt-deux mois. Depuis, sa voix n'a cessé de porter les critiques les plus caustiques à l'encontre des dictatures et de la mauvaise gouvernance de son pays à l'image de ce nouveau roman. (Rediffusion) Dans un Nigeria imaginaire, un mystérieux réseau monnaie, en vue de pratiques rituelles, des organes dérobés à l'hôpital. Le docteur Menka s'en ouvre à son plus vieil ami, Duyole Pitan-Payne, bon vivant, yoruba, ingénieur émérite. Duyole s'apprête à prendre un poste prestigieux aux Nations unies, mais il semblerait qu'on soit déterminé à l'en empêcher. Et si le docteur Menka et Duyole ne savent pourquoi, ils ignorent aussi à quel point l'ennemi est proche et féroce.Farce littéraire, machination redoutable et réquisitoire cinglant contre la corruption des élites, Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde est un grand roman qui signe le retour de Wole Soyinka, Prix Nobel, un des géants de la littérature mondiale.Traduit de l'anglais (Nigeria) par David Fauquemberg et Fabienne Kanor.Présentation des éditions du Seuil.
Philippe Collin est producteur de radio, auteur et journaliste. Il est l'auteur de podcasts très suivis consacrés à Léon Blum, Napoléon, Simone de Beauvoir, Philippe Pétain ou encore aux Résistantes. « Le barman du Ritz » est son premier roman. Un livre qui résonne avec les 80 ans de la libération de Paris en août 1944. "Juin 1940. Les Allemands entrent dans Paris. Partout, le couvre-feu est de rigueur, sauf au grand hôtel Ritz. Avides de découvrir l'art de vivre à la française, les occupants y côtoient l'élite parisienne, tandis que derrière le bar œuvre Frank Meier, le plus grand barman du monde. S'adapter est une question de survie. Frank Meier se révèle habile diplomate, gagne la sympathie des officiers allemands, achète sa tranquillité, mais aussi celle de Luciano, son apprenti, et de la troublante et énigmatique Blanche Auzello. Pendant quatre ans, les hommes de la Gestapo vont trinquer avec Coco Chanel, la terrible veuve Ritz, ou encore Sacha Guitry. Ces hommes et ces femmes, collabos ou résistants, héros ou profiteurs de guerre, vont s'aimer, se trahir, lutter aussi pour une certaine idée de la civilisation.La plupart d'entre eux ignorent que Meier, émigré autrichien, ancien combattant de 1914, chef d'orchestre de cet étrange ballet cache un lourd secret. Le barman du Ritz est juif.Philippe Collin restitue avec virtuosité et une méticuleuse précision historique une époque troublée. À travers le destin de cet homme méconnu, il se fait l'œil et l'oreille d'une France occupée, et raconte l'éternel affrontement entre la peur et le courage." (Présentation des éditions Albin Michel).Prix Maurice Druon 2024. Pour la première fois en français la « bible » de la mixologie du barman mythique du Ritz. « Être barman c'est être chimiste et psychologue » Frank Meier.Imaginé par le légendaire Frank Meier, qui officia derrière le bar du Ritz de 1921 à 1947, ce guide, publié pour la première fois en langue française, est une référence. Véritable bible de la mixologie, il révèle les secrets de fabrication de plus de 300 cocktails, dont les créations de Meier lui-même, qu'il servait à Roosevelt, Hemingway ou Cole Porter. C'est aussi un délicieux manuel de savoir-vivre, prodiguant conseils pour les morsures de serpent ou pour les paris hippiques... Indispensable ! (Présentation des éditions Albin Michel)
Aslak Nore est né en 1978 et a grandi à Oslo. Après des études à New York, il rejoint le bataillon d'élite norvégien Telemark en Bosnie, puis a travaillé comme journaliste au Moyen-Orient et en Afghanistan. Auteur de plusieurs best-sellers en Norvège, il a connu le succès en France dès sa première publication «Le cimetière de la mer» (Le bruit du monde, 2023). À l'occasion de la suite de cette saga familiale intitulée «Les héritiers de l'Arctique», rencontre à Marseille où l'auteur vit désormais.
Ismail Kadaré était né en 1936 à Gjirokastër, dans le sud de l'Albanie. Auteur d'une oeuvre monumentale, une cinquantaine de titres, romans, essais, poèmes et théâtre, il avait été révélé en 1963 par son premier livre «Le général de l'armée morte». Traduit dans une quarantaine de pays, il avait publié l'essentiel de son œuvre en français aux éditions Fayard. En 2005, il avait reçu le Man Booker International Prize, en 2009, le prix Prince des Asturies et, en 2015, le prix Jérusalem. Suite à la disparition d'Ismail Kadaré, décédé le 1er juillet 2024, rediffusion dans une version plus longue et inédite d'un grand entretien enregistré chez lui à Paris en 2017 à l'occasion de la publication de son recueil de textes Matinées au Café Rostand, traduit de l'albanais par Artan Kotro et Tedi Papavrami, aux éditions Fayard."Dans ce recueil de textes inédits, Ismail Kadaré, qui partage désormais son temps entre l'Albanie et la France, commence par décrire sa première arrivée à Paris, au début des années 1970, alors qu'il est encore recouvert des miasmes du régime qui l'a laissé sortir quelques jours.La Ville lumière lui apparaît alors comme dans un songe. Cette « liaison », selon ses propres mots, va durer quatre décennies et perdure. Ce furent d'abord vingt années pendant lesquelles il vécut sous la chape communiste, puis vingt autres qu'il qualifie d'intemporelles. Années où l'écrivain, tous les matins, et encore aujourd'hui, a posé ses notes et son stylo sur une table du café Rostand, face au jardin du Luxembourg, puisant dans ce rituel le moyen d'évoquer tour à tour Tirana, Moscou, l'Académie française, Macbeth, le prix Nobel, mais aussi ses compagnons de jeunesse dans une Albanie muselée et les figures littéraires qui surgissent au gré de ses promenades dans Paris.Refuge de l'écrivain et, pour lui, lieu d'inspiration, le café, véritable fil conducteur de ces courts récits, lui permet de livrer ici le ferment d'une vie d'écriture."(Présentation des éditions Fayard).
Aurélie Bambuck est journaliste pour la radio et la télévision françaises. Fille de Roger Bambuck et Ghislaine Barnay qui ont participé aux Jeux Olympiques entre 1964 et 1972, elle rend hommage à ces deux pionniers de l'athlétisme antillais, qui fêtent cette année leurs noces d'or, dans un récit intitulé «Mes parents, ce couple de champions» où elle revient sur le parcours de ces deux grands sportifs de haut niveau. "À chaque édition des Jeux olympiques, c'est la même chose : les anciennes gloires françaises sont sollicitées pour partager leurs souvenirs et transmettre leur héritage aux nouvelles générations. Mes parents n'ont jamais apprécié cet exercice. La modestie sans doute, la volonté de ne pas regarder dans le rétroviseur sûrement. Ils ne se sont jamais livrés complètement. À la veille d'un nouveau rendez-vous olympique, je fais le pari de les faire sortir de leur réserve. Roger Bambuck et Ghislaine Barnay font partie des pionniers antillais olympiques. Ils ont fait briller la France depuis les Jeux de Tokyo en 1964 jusqu'aux Jeux de Munich en 1972. Ma mère a été la première Martiniquaise sélectionnée olympique. Mon père a été le premier et le seul sprinter français détenteur du record du monde du 100 m. Je suis une fille de champions mais j'ai préféré la plume aux pointes. Je les ai interrogés sur leur passé rythmé par les luttes pour s'affranchir des clichés, les combats pour prouver qu'un sportif est un être humain avant tout. Le sprinter guadeloupéen a entamé la course de sa vie sur le terrain politique. La sauteuse martiniquaise a franchi le cap en devenant la formatrice des futurs champions. Mes parents ont vécu leur histoire dans la grande histoire du monde. Leur récit plaira aux sportifs comme aux non-initiés car il s'agit avant tout de l'histoire d'un couple uni par les anneaux olympiques." (Aurélie Bambuck pour Caraïbéditions).
«La Parole aux négresses», paru en 1978, est l'ouvrage fondateur du féminisme noir francophone. L'anthropologue sénégalaise Awa Thiam y met au jour le vécu, les maux et les combats des femmes noires, à travers leurs propres paroles. Devenu introuvable, ce texte est réédité en France aux éditions Divergences avec une préface de Mame-Fatou Niang, et au Sénégal et en Afrique de l'Ouest, aux éditions Saaraba, préfacée par Ndèye Fatou Kane. Awa Thiam, née en 1950 au Sénégal, est une anthropologue, femme politique et écrivaine féministe sénégalaise. Étudiante à Paris dans les années 1970, elle cofonde la Coordination des Femmes noires en mai 1976. Très engagée dans la lutte contre les mutilations génitales, elle cofonde également la Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles en 1982. À son retour au Sénégal, elle devient professeure associée et chercheure en Anthropologie et s'implique dans le domaine de la santé publique en s'engageant plus particulièrement dans la cause des femmes.Dans La Parole aux négresses, Awa Thiam met au jour le vécu, les maux et les combats des femmes noires, à travers leurs propres paroles. Pour elle, le féminisme doit tenir compte de la «triple oppression» des femmes noires (de genre, de classe, de race) et des problèmes spécifiques de ces dernières, tels que les mutilations génitales, l'analphabétisme, les grossesses précoces, la polygamie, le mariage forcé et l'influence de la religion. Awa Thiam est la première féministe à formuler, quelques années avant Bell hooks, la question du positionnement des femmes noires dans le mouvement féministe.Sa réédition chez Divergences est préfacée par Mame-Fatou Niang.Mame-Fatou Niang est une universitaire franco-sénégalaise. Maîtresse de conférences, elle enseigne la littérature française et francophone aux États-Unis et s'intéresse aux questions urbaines dans la littérature française contemporaine, ainsi qu'à l'étude de la diaspora noire en Europe. Elle a également réalisé un documentaire intitulé «Mariannes noires».
Lauréate de l'International Booker Prize 2022 et du prix de Warwick pour les femmes en traduction pour son roman Ret samadhi (éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2020, 2023), Geetanjali Shree se fait connaître par sa langue et sa structure littéraire innovantes. Ses œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, notamment l'anglais et le français. Traduit du hindi par Annie Montaut.Une mère, fidèle aux traditions, vue par sa fille en quête d'émancipation et de modernité."La discrète Maï est dévouée à son mari volage, à ses beaux-parents au caractère difficile et autoritaire, ainsi qu'à ses enfants. Mais qui se cache donc derrière ce voile qui révolte tant sa fille Sounaina ? À travers ses yeux perspicaces, on découvre le quotidien de cette famille indienne et la toile d'images et d'événements centrée autour de Maï. Malgré les encouragements de Sounaina à s'opposer aux injonctions absurdes de l'ancienne génération, Maï, comme tant d'autres femmes effacées par l'autorité patriarcale, choisit de se sacrifier pour le bonheur familial et le respect des traditions. C'est dans le silence de Maï que se dévoile l'éloquence du faible, et dans son incommensurable vulnérabilité, sa force infinie." (Présentation des éditions des Femmes)
Journaliste, directrice adjointe de la rédaction du quotidien français «Libération», Alexandra Schwartzbrod est aussi essayiste et romancière, autrice entre autres de la trilogie policière «Balagan», «Adieu Jérusalem» et «Les lumières de Tel-Aviv». Pour la première fois, elle publie un récit personnel sous le titre «Éclats» dans la collection «Traits et portraits», aux éditions Mercure de France. « J'aime les grilles des demeures entrouvertes, les chambres d'hôtel que l'on découvre la première fois, les lits défaits, et les voiles blancs qui dansent aux fenêtres, gonflés par le vent. »A.S.Dans cet autoportrait qui mêle violence de l'histoire et passion de l'intime, Alexandra Schwartzbrod rassemble les fragments d'une vie et nous éclaire sur son parcours de journaliste, depuis ses débuts au journal Les Échos puis à Libération, où elle est aujourd'hui directrice adjointe de la rédaction. À 20 ans, elle s'oriente par hasard vers l'armement, fréquentant un milieu interlope, principalement masculin. À 40 ans, en 2000, elle part à Jérusalem comme correspondante de Libération, pensant vivre un événement historique, la création d'un État palestinien, qui signerait la paix entre Israël et les Palestiniens. Elle assistera plutôt à la deuxième Intifada. Ce conflit reste une tragédie, amplifiée par les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et la riposte israélienne sur Gaza. Même si la paix semble être aujourd'hui une utopie, Alexandra Schwartzbrod refuse de ne plus y croire.Voici une vie de femme libre, d'amoureuse, de journaliste, de mère, d'écrivaine, une vie où l'engagement a toujours été au rendez-vous. Au centre de ses passions, le journal Libération, l'histoire de toute une génération. (Présentation des éditions Mercure de France)
Don Winslow est l'auteur de vingt-deux best-sellers internationaux, dont «Corruption», «Savages» adapté au cinéma par Oliver Stone, ou encore «L'Hiver de Frankie Machine». Sa trilogie de «La Griffe du chien», «Cartel» et «La Frontière» est en cours d'adaptation série par la chaîne FX. Il vit aujourd'hui entre la Californie et le Rhode Island. À 70 ans, l'écrivain américain annonce se retirer de la vie littéraire avec son ultime roman «La Cité sous les cendres», un magnifique chant du cygne. "Danny Ryan est riche. Riche au-delà de ce qu'il aurait pu imaginer. L'ancien docker, soldat de la mafia irlandaise et fugitif, est désormais un homme d'affaires respecté – un magnat des casinos de Las Vegas et un partenaire silencieux dans un groupe qui possède deux somptueux hôtels. Danny a tout : une splendide maison, un enfant qu'il adore, une femme dont il pourrait même tomber amoureux. La vie est belle. Mais Danny va trop loin.Lorsqu'il tente d'acheter un vieil hôtel sur un terrain de premier ordre avec l'intention de construire le complexe de ses rêves, il déclenche une guerre contre un propriétaire de casino rival avec de sombres relations. Pour sauver sa vie et ceux qu'il aime, Danny doit redevenir le combattant impitoyable qu'il était autrefois – et qu'il ne voulait plus jamais être.Après les deux premiers tomes de la trilogie explosive du maître du polar Don Winslow, voici le troisième volume aussi épique et ambitieux, La Cité sous les cendres, livre annoncé comme le dernier dans la carrière de son brillant auteur. Un événement."Présentation des éditions Harper Collins.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch.