POPULARITY
Categories
Le Journal en français facile du jeudi 6 novembre 2025, 17 h 00 à Paris. Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/CA7n.A
43 ans jour pour jour après son accession au pouvoir, Paul Biya prête serment ce jeudi pour son 8ème mandat présidentiel. Alors que l'opposant Issa Tchiroma Bakary continue de revendiquer sa victoire, comment envisagez-vous ce nouveau septennat ? Quelles sont vos priorités ?
C'est du moins ce qu'affirme l'opposant Issa Tchiroma Bakary, dont les propos sont rapportés notamment par le Journal du Cameroun. « Issa Tchiroma Bakary mentionne l'existence d'un "président élu par le peuple camerounais", c'est-à-dire lui-même, et "un président nommé par le Conseil constitutionnel", c'est-à-dire Paul Biya ». Reste que dans le même temps, pointe le Journal du Cameroun, « les institutions préparent l'investiture de Paul Biya. (Ce sera ce jeudi à midi). Ce vent contraire qui souffle sur les déclarations de l'opposant, qui continue (donc) de contester les résultats officiels du scrutin, pousse à se demander jusqu'où il pourra aller. Lui qui, pressentant son arrestation prochaine, est annoncé avoir pris ses quartiers dans un pays voisin, affirme le site camerounais. Et dont certains soutiens, en particulier les avocats Me Michèle Ndoki et Me Felix Agbor Balla, ont aussi préféré s'exiler pour éviter le sort réservé à certains leaders comme Anicet Ekane, Djeukam Tchameni, le Pr Aba'a Oyono et bien d'autres soutiens de l'opposant qui sont en détention depuis quelques jours ». Issa Tchiroma Bakary au Nigeria ? Issa Tchiroma Bakary serait donc à l'étranger, en l'occurrence au Nigeria. C'est ce que croient savoir plusieurs sites d'information, notamment Actu Cameroun qui publie une lettre du cinéaste camerounais Jean-Pierre Bekolo. Une lettre adressée au président nigérian, Bola Tinubu, et dans laquelle il lui demande de ne pas livrer Issa Tchiroma Bakary au régime de Yaoundé. En voici un extrait : « ne cédez pas à une demande d'extradition qui livrerait non pas un homme à ses bourreaux, mais, en mépris de la justice et de la conscience humaine, tout un peuple camerounais qui a voté pour lui. Lorsque le régime de Yaoundé viendra invoquer le droit, rappelez-lui ses propres violations du droit international et des droits fondamentaux ». Tensions et répression « Malgré le calme précaire observé à Yaoundé, le pays reste traversé par les tensions nées de la contestation des résultats de la présidentielle du 12 octobre. C'est ce que constate Jeune Afrique. Les vidéos montrant des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre continuent d'affluer sur les réseaux sociaux. Hier, la plupart des grandes villes du pays ont vécu leur troisième journée "ville morte", à la suite de l'appel lancé en fin de semaine dernière par Tchiroma Bakary, dont il est difficile de quantifier le suivi ». Le site Actu Cameroun donne des chiffres : plus de 2000 personnes auraient interpellées et seraient gardées à vue dans les prisons camerounaises. C'est ce rapporte Me Alain Ndam, coordonnateur du Collectif de défense des régions du Centre et du Sud, un collectif d'avocats. D'après lui, nombre de personnes arrêtées seraient blessés et un tiers d'entre elles seraient des mineurs. Biya « imperturbable » En tout cas, ce jeudi donc, « Paul Biya va prêter serment comme président du Cameroun pour la neuvième fois », relève le Journal du Cameroun. « Cela fait déjà 43 ans que le rituel se répète dans des contextes différents. D'abord pour succéder au président démissionnaire, puis pour avoir la légitimité populaire après la succession de 1982, plus tard pour confirmer son leadership dans un espace pluraliste après 1990 et enfin pour consolider sa domination sur la scène politique nationale depuis les années 2000. (…) Et cette année, les violences post-électorales viennent installer de nouveaux défis sociopolitiques ainsi qu'économiques à l'entame du huitième mandat ». Paul Biya qui reste « imperturbable », pointe Le Pays au Burkina Faso. « Il n'a jamais été aussi proche, à 92 ans et après plus de quatre décennies de règne, de réaliser son rêve de mourir au pouvoir et de bénéficier d'obsèques nationales. Quant au renouveau générationnel, il pourra toujours attendre au Cameroun, où le peuple est dans la résignation au point de s'en remettre à l'œuvre de Dame nature pour espérer voir arriver l'alternance ». Défis majeurs… « Et chaque jour davantage, relève Le Monde Afrique, jusque dans les rangs du pouvoir, on doute de la capacité de Paul Biya de pouvoir répondre aux multiples défis du pays. Des défis pourtant majeurs et pas seulement socio-économiques. Les régions anglophones et séparatistes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest affichent un calme trompeur, imposé par la force publique. L'Extrême-Nord reste vulnérable aux intrusions des groupes islamistes basés au Nigeria voisin. C'est l'unité même du pays qui est en jeu. Une unité menacée dont le président rabâche pourtant à longueur de slogans qu'il en est le meilleur garant ».
« Plusieurs dizaines de morts et plusieurs centaines de personnes arrêtées ». C'est le premier bilan de la crise post-électorale au Cameroun, que révèle ce matin, sur RFI, le ministre camerounais de la Communication, René-Emmanuel Sadi. Depuis l'annonce officielle de la réélection de Paul Biya, l'opposant Issa Tchiroma dénonce « une mascarade » et appelle la population à résister. Y a-t-il un mandat d'arrêt contre Issa Tchiroma ? L'heure est-elle à la fermeté ou à l'apaisement ? En ligne de Yaoundé, le ministre René-Emmanuel Sadi, qui est aussi porte-parole du gouvernement, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pour beaucoup d'observateurs, et notamment pour l'archevêque de Douala, Monseigneur Kleda, les résultats officiels ne sont pas crédibles parce qu'il s'est passé quinze longues journées entre le jour du vote et le jour de la proclamation des résultats, et parce qu'en quinze jours, toutes les manipulations sont possibles… René-Emmanuel Sadi : Évidemment, l'opinion de Monseigneur Kleda lui est propre, mais je pense qu'il n'ignore pas que nous avons un code électoral qui a une procédure tout à fait connue, et l'élection présidentielle a connu toutes les étapes au niveau de son dépouillement. Et s'agissant du délai de quinze jours, il est non seulement conforme à la loi électorale, mais il tient compte aussi de nos réalités du moment. Il faut encore plusieurs heures, voire plusieurs jours, pour disposer de tous les procès-verbaux. Ceux-ci devant être acheminés à partir des localités parfois très éloignées des centres urbains. Oui, mais pendant les quinze jours, on ne sait rien au niveau des instances officielles, on n'a aucun chiffre, aucun rapport d'étape, rien du tout. Vous savez que justement, le problème, c'est que ce sont ces tendances, que l'on proclame parfois à travers les réseaux sociaux, qui créent des polémiques inutiles. Et ceci est de nature à porter atteinte à l'ordre public. Mais si les instances officielles et si Elecam publiaient des rapports d'étape, faisaient le point bureau de vote par bureau de vote, département par département, région par région, est-ce qu'il n'y aurait pas plus de transparence et moins de suspicion ? C'est une hypothèse que vous avancez. Pour l'instant, l'instance chargée de ces élections, qui est Elecam en premier, je crois, essaie de faire du mieux possible. Maintenant, si cette hypothèse que vous avancez est favorablement appréciée avec le temps, il est possible que, au cours des échéances prochaines, on procède de cette manière pour, comme vous le dites, plus de transparence de cette façon. La semaine dernière, votre collègue le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a fustigé « l'irresponsabilité d'Issa Tchiroma » et a déclaré que celui-ci devrait répondre devant les juridictions compétentes. Est-ce qu'un mandat d'arrêt a été lancé contre le candidat de l'opposition ? Je crois qu'à ma connaissance, Monsieur Tchiroma n'aurait pas encore fait de façon officielle l'objet d'un mandat d'arrêt. Ce sont un certain nombre de choses qui relèvent de nos juridictions. Il est vrai que les appels à l'insurrection, les appels aux atteintes à l'ordre public, les incitations à la révolte, face à une situation comme celle-ci, sont passibles de sanctions par la loi. Et il n'est pas à exclure que Monsieur Tchiroma fasse l'objet d'une interpellation. Il n'est pas à l'exclure. Et pour vous, l'heure est plutôt à la fermeté ou à l'apaisement avec Issa Tchiroma ? Ecoutez, tout est possible. Nous pensons que nous avons tous intérêt à faire en sorte que notre pays connaisse la paix et la stabilité. Et donc le porte-parole que je suis ne prêche que l'apaisement. La semaine dernière, la proclamation des résultats officiels a été suivie de manifestations et d'affrontements avec les forces de l'ordre. Et aujourd'hui, deux sources de l'ONU citées par l'agence Reuters donnent le chiffre de 48 morts. Est-ce que vous confirmez ? Il y a eu certes des pertes en vies humaines et cela ne peut que nous attrister. Les forces chargées du maintien de l'ordre ne pouvaient rester inactives face au déchaînement des manifestants, en dépit de l'extrême retenue dont ces forces ont su faire preuve. Et les chiffres qui sont avancés par ces instances, comme l'ONU, ne sont pas vérifiés, ne sont pas recoupés. Toujours selon ces deux sources de l'ONU citées par Reuters, près de la moitié de ces 48 morts seraient survenues à Douala, et parmi ces morts, il y aurait trois gendarmes. Oui. Parmi les personnes qui ont perdu leur vie, comme vous le savez, il y a eu des jeunes Camerounais. Mais il y a également des membres des forces de défense et de sécurité. Combien de victimes d'après vos informations ? Combien de morts ? On a parlé de plusieurs dizaines. Comme les enquêtes sont en cours, nous saurons dans les prochains jours le bilan de tous ces morts. Donc, vous nous dites plusieurs dizaines de morts ? Plusieurs dizaines de morts, selon les indications qui ont été données par le gouverneur de la région du Littoral, il y a quelque temps. Il y a les morts et puis il y a les prisonniers. D'après le collectif des avocats camerounais qui s'en occupe, il y aurait actuellement 2 000 personnes qui auraient été mises en prison à la suite de la proclamation des résultats officiels. Est-ce que vous confirmez ce chiffre ? Nous sommes effectivement à plusieurs centaines de personnes arrêtées. Vous ne dites pas 2 000, mais plusieurs centaines, c'est ça ? En tout cas, plusieurs centaines. Plusieurs centaines.
C'est du moins ce qu'affirme l'opposant Issa Tchiroma Bakary, dont les propos sont rapportés notamment par le Journal du Cameroun. « Issa Tchiroma Bakary mentionne l'existence d'un "président élu par le peuple camerounais", c'est-à-dire lui-même, et "un président nommé par le Conseil constitutionnel", c'est-à-dire Paul Biya ». Reste que dans le même temps, pointe le Journal du Cameroun, « les institutions préparent l'investiture de Paul Biya. (Ce sera ce jeudi à midi). Ce vent contraire qui souffle sur les déclarations de l'opposant, qui continue (donc) de contester les résultats officiels du scrutin, pousse à se demander jusqu'où il pourra aller. Lui qui, pressentant son arrestation prochaine, est annoncé avoir pris ses quartiers dans un pays voisin, affirme le site camerounais. Et dont certains soutiens, en particulier les avocats Me Michèle Ndoki et Me Felix Agbor Balla, ont aussi préféré s'exiler pour éviter le sort réservé à certains leaders comme Anicet Ekane, Djeukam Tchameni, le Pr Aba'a Oyono et bien d'autres soutiens de l'opposant qui sont en détention depuis quelques jours ». Issa Tchiroma Bakary au Nigeria ? Issa Tchiroma Bakary serait donc à l'étranger, en l'occurrence au Nigeria. C'est ce que croient savoir plusieurs sites d'information, notamment Actu Cameroun qui publie une lettre du cinéaste camerounais Jean-Pierre Bekolo. Une lettre adressée au président nigérian, Bola Tinubu, et dans laquelle il lui demande de ne pas livrer Issa Tchiroma Bakary au régime de Yaoundé. En voici un extrait : « ne cédez pas à une demande d'extradition qui livrerait non pas un homme à ses bourreaux, mais, en mépris de la justice et de la conscience humaine, tout un peuple camerounais qui a voté pour lui. Lorsque le régime de Yaoundé viendra invoquer le droit, rappelez-lui ses propres violations du droit international et des droits fondamentaux ». Tensions et répression « Malgré le calme précaire observé à Yaoundé, le pays reste traversé par les tensions nées de la contestation des résultats de la présidentielle du 12 octobre. C'est ce que constate Jeune Afrique. Les vidéos montrant des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre continuent d'affluer sur les réseaux sociaux. Hier, la plupart des grandes villes du pays ont vécu leur troisième journée "ville morte", à la suite de l'appel lancé en fin de semaine dernière par Tchiroma Bakary, dont il est difficile de quantifier le suivi ». Le site Actu Cameroun donne des chiffres : plus de 2000 personnes auraient interpellées et seraient gardées à vue dans les prisons camerounaises. C'est ce rapporte Me Alain Ndam, coordonnateur du Collectif de défense des régions du Centre et du Sud, un collectif d'avocats. D'après lui, nombre de personnes arrêtées seraient blessés et un tiers d'entre elles seraient des mineurs. Biya « imperturbable » En tout cas, ce jeudi donc, « Paul Biya va prêter serment comme président du Cameroun pour la neuvième fois », relève le Journal du Cameroun. « Cela fait déjà 43 ans que le rituel se répète dans des contextes différents. D'abord pour succéder au président démissionnaire, puis pour avoir la légitimité populaire après la succession de 1982, plus tard pour confirmer son leadership dans un espace pluraliste après 1990 et enfin pour consolider sa domination sur la scène politique nationale depuis les années 2000. (…) Et cette année, les violences post-électorales viennent installer de nouveaux défis sociopolitiques ainsi qu'économiques à l'entame du huitième mandat ». Paul Biya qui reste « imperturbable », pointe Le Pays au Burkina Faso. « Il n'a jamais été aussi proche, à 92 ans et après plus de quatre décennies de règne, de réaliser son rêve de mourir au pouvoir et de bénéficier d'obsèques nationales. Quant au renouveau générationnel, il pourra toujours attendre au Cameroun, où le peuple est dans la résignation au point de s'en remettre à l'œuvre de Dame nature pour espérer voir arriver l'alternance ». Défis majeurs… « Et chaque jour davantage, relève Le Monde Afrique, jusque dans les rangs du pouvoir, on doute de la capacité de Paul Biya de pouvoir répondre aux multiples défis du pays. Des défis pourtant majeurs et pas seulement socio-économiques. Les régions anglophones et séparatistes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest affichent un calme trompeur, imposé par la force publique. L'Extrême-Nord reste vulnérable aux intrusions des groupes islamistes basés au Nigeria voisin. C'est l'unité même du pays qui est en jeu. Une unité menacée dont le président rabâche pourtant à longueur de slogans qu'il en est le meilleur garant ».
Programmation consacrée à l'actualité musicale et aux chansons gold. Dans la séquence Génération Consciente, Bernard Bitanda, secrétaire général de l'ONG Samda Congo. Il présente Vision 2010, le concours musical de l'association qui aura lieu du 7 novembre au 28 décembre 2025 à l'espace Sony Labou Tansi, à Brazzaville. Et Guy Antoine Pepawang, directeur de l'association Nkongsamba Peguanto qui lutte contre la précarité au Cameroun. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Benjamin Epps feat Lous and the Yakuza - Le sauveur Misie Sadik feat Mathieu White - Tèlman dou Maya Kamaty - Kaskolé Says'z - Wahala Santrinos Raphaël - On va pas divorcer Mosty - KO Ishmael - S'manje manje Moh Green - Caramel Tatiana Kruz - Tourner Guy2Bezbar et Yorssy - Malabar Poison Mobuti feat Mac Tyer, Sinto Pap - CMQP Ralycia - Fever Kim feat Guy2Bezbar - Shine Goln.B et Dj Sown - Anlè'y Retrouvez la playlist officielle de RFI Musique.
Programmation consacrée à l'actualité musicale et aux chansons gold. Dans la séquence Génération Consciente, Bernard Bitanda, secrétaire général de l'ONG Samda Congo. Il présente Vision 2010, le concours musical de l'association qui aura lieu du 7 novembre au 28 décembre 2025 à l'espace Sony Labou Tansi, à Brazzaville. Et Guy Antoine Pepawang, directeur de l'association Nkongsamba Peguanto qui lutte contre la précarité au Cameroun. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Benjamin Epps feat Lous and the Yakuza - Le sauveur Misie Sadik feat Mathieu White - Tèlman dou Maya Kamaty - Kaskolé Says'z - Wahala Santrinos Raphaël - On va pas divorcer Mosty - KO Ishmael - S'manje manje Moh Green - Caramel Tatiana Kruz - Tourner Guy2Bezbar et Yorssy - Malabar Poison Mobuti feat Mac Tyer, Sinto Pap - CMQP Ralycia - Fever Kim feat Guy2Bezbar - Shine Goln.B et Dj Sown - Anlè'y Retrouvez la playlist officielle de RFI Musique.
Comment mettre en place des dispositifs humanitaires efficaces ?Dans les contextes de crise et d'urgence, les critères d'âge et de genre sont particulièrement décisifs pour déployer les bonnes réponses. Mais selon les circonstances, toutes les populations à risque ne sont pas affectées de la même manière. Aider efficacement ces populations nécessite avant tout de comprendre quels sont les facteurs de vulnérabilité à prendre en compte puis de développer des approches différenciées pour chaque catégorie de personnes.Muhameda Tulumovic est une experte de l'humanitaire et du développement, avec plus d'une décennie d'expérience dans la coopération internationale et la réponse aux crises. Basée au Cameroun, elle travaille pour le service de la Commission Européenne chargé de l'aide humanitaire et de la protection civile. Dans cet épisode, elle répond aux questions d'Anton Stolper concernant la mise en place d'approches humanitaires intégrant du genre et de l'âge dans la réponse aux besoins des populations vulnérables.Cet épisode a été produit en partenariat avec le service de la Commission européenne à la protection civile et aux opérations d'aide humanitaire (DG ECHO). Crédits :Cet épisode est un hors-série Programme B de Anton Stolper, réalisé par Théo Boulenger, en partenariat avec le service de la Commission européenne de la protection civile et des opérations d'aide humanitaire européennes. Production et édition : Camille Khodor. Rédaction en chef : Thomas Rozec. Direction des programmes : Joël Ronez.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 00:59:04 - Le 13/14 - par : Bruno Duvic - De la Tanzanie au Soudan en passant par le Cameroun et le Maroc, les crises africaines dominent l'actualité ces dernières semaines mais nous allons essayer dans les prochaines minutes de dresser un tableau plus complexe d'un contient qu'on présente encore trop souvent comme uniforme Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Pour ce nouvel entretien #FirstTeam, on a eu le plaisir d'accueillir une finaliste WNBA 2025 : Monique Akoa Makani, meneuse de jeu du Phoenix Mercury ! Un entretien passionnant où la jeune camerounaise nous parle de son parcours, de sa superbe expérience de rookie en #WNBA, du développement du basket féminin mais également de son choix de jouer pour le Cameroun dans les compétitions internationales. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Aujourd'hui sur le podcast on reçoit Marina, mais vous la connaissez certainement plus sous son nom de DJ: Cheetah (elle était d'ailleurs la DJ sur les deux premières saisons de l'émission de rap 'Nouvelle École' svp!!).Marina est camerounaise et a vécu au Cameroun jusqu'à l'âge adulte, avant de faire ses valises pour Lille, puis Paris.Et au Cameroun, être homosexuel est encore criminalisé... BREF, un épisode qui vous ouvrira les yeux sur la réalité du Cameroun quand on est une personne queer - perso, on a appris beaucoup de choses!BONNE ÉCOUT-AAN! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Épisode 2 : Refaire l'histoire. Une conférence historique pour sortir de l'impasse coloniale soutenue par le griot de la jeunesse africaine Tiken Jah Fakoly, où intellectuels et artistes se sont retrouvés pour revisiter la Conférence berlinoise de 1885… quand ils ont partagé le monde. Mais comment refaire l'histoire ? Berlin 1885. Le chancelier allemand Otto von Bismarck convoque une conférence à Berlin afin d'organiser le partage du continent africain entre les puissances industrielles et militaires émergentes. Cette réunion, à laquelle participèrent quatorze pays européens, les États-Unis et l'Empire ottoman, visait principalement à préserver leurs intérêts extractivistes et commerciaux. Ce processus a conduit à une profonde fragmentation des structures politiques endogènes du continent africain, marquant durablement son histoire politique, économique et sociale. Pour les Africains, ce processus inaugura une ère de résistance et de lutte pour l'autodétermination. Berlin 2001. Mansour Ciss Kanakassy, plasticien berlinois d'origine africaine, imagine le Laboratoire de Deberlinization. L'artiste développe des outils symboliques afin de tracer un chemin vers l'émancipation. Ce kit d'urgence comprend un Global Pass pour faciliter la liberté de circulation le monde, ainsi que l'AFRO, une monnaie imaginaire panafricaniste, libérée des contraintes du CFA (indexation sur les garanties de change et de la tutelle des banques centrales exogènes). À la croisée de la création artistique et de la critique sociale, le laboratoire de Deberlinization invite à la réflexion sur la possibilité (individuelle ou collective) d'une refonte du lien civil au sein et en dehors de l'État postcolonial. Berlin 2025. À l'initiative du Professeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, directeur de HKW, la Conférence Deberlinization s'inscrit dans la continuité de l'utopie performative imaginée par Mansour Ciss Kanakassy pour considérer les conditions possibles d'un récit alternatif sur l'ordre du monde et son avenir, une poétique transformatrice de la relation entre l'action créatrice et les formes de résistance, l'histoire, la mémoire, la prospective – bref, un champ d'expérience et un horizon d'attente. Dans ce second épisode, vous écoutez les voix de Bonaventure Soh Bejeng Ndikung (directeur et directeur artistique de Haus der Kulturen der Welt), Tiken Jah Fakoly, (chanteur et activiste) soutien de la manifestation, Célestin Monga, (professeur d'économie à Harvard), Simon Njami, (écrivain et commissaire d'exposition) et Yousra Abourabi, (professeure de sciences politiques à l'Université de Rabat). Pour écouter l'épisode 1 c'est ici. Un grand merci à toute l'équipe de HKW à Berlin et particulièrement à son directeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikun pour nous avoir accordé ce grand entretien : Valérie Nivelon : En introduction de cet évènement DEBERLINIZATION, vous avez demandé une minute de silence à la mémoire de Lawrence, un jeune Noir tué par des policiers au printemps 2025. Quel lien établissez-vous entre la mort de ce jeune homme et la conférence de Berlin de 1885 ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : La mort de Lawrence est en fait un assassinat. Il a été tué par un policier et ce n'était pas par hasard, en fait, on lui a tiré dessus par derrière. Et la police a essayé de mentir en accusant Lawrence d'avoir attaqué un policier, ce qui s'est avéré faux. Il s'agit en fait de la longue histoire du racisme et de la déshumanisation, dont la Conférence de Berlin est un moment essentiel. Cette rencontre qui a eu lieu ici à Berlin en 1884-85 pour partager le continent africain sans les Africains, sans tenir aucunement compte de leur intérêt, sans aucun respect pour les cultures africaines et encore moins les êtres humains réduits au même niveau de statut que les machines pour travailler dans les plantations afin de créer des ressources pour l'Europe. C'est un acte de déshumanisation qui a été institutionnalisé dans cette conférence et qui a perduré dans les institutions, pas seulement en Europe, mais aussi en Afrique et un peu partout dans le monde. Donc la mort de Lawrence a un lien direct avec cette conférence. Valérie Nivelon : Votre intérêt pour l'impact de la conférence de Berlin sur la déshumanisation des Africains ici en Allemagne, en Europe, mais aussi sur la brutalisation des sociétés africaines remonte-t-il à la création de Savvy Contemporary dont vous fêtez les 15 ans de création ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : Oui, c'est une très bonne question d'autant que Savvy a été fondé en 2009 pour une raison très simple, celle de notre invisibilité dans les institutions culturelles allemandes alors que la relation entre le continent africain et l'Europe est très forte. C'était très, très rare de voir les artistes, les penseurs des autres continents ici représentés à Berlin. Donc on a voulu tout simplement créer un espace où on peut présenter les philosophies plurielles du monde, les pensées du monde, les littératures, les poésies du monde. Et donc on a créé un espace qui n'est pas limité à une géographie, mais ouvert à tout le monde depuis Berlin, dont on ne peut pas négliger l'histoire. Des histoires multiples qui coexistent depuis bien avant la colonisation puisque le Royaume de Prusse a déjà des implantations coloniales au XVIIè siècle. Et donc en 2014, pour les 130 ans de la conférence de Berlin, on a invité le curateur camerounais Simon Njami pour imaginer une exposition sur cette histoire et il a fait une proposition qui était géniale «Nous sommes tous les Berlinois». C'était une belle provocation, mais c'était surtout dire : «Si le président américain J.F Kennedy pouvait dire «Je suis un Berlinois» en étant à Berlin pendant quelques heures en 1963 en pleine guerre froide, alors nous autres qui venions d'une Afrique violemment transformée par le Conférence de Berlin, sommes également des Berlinois !» Et on a fait cette exposition et une grande conférence où il y avait des sujets sur les projets, sur la restitution, sur les droits humains etc. Et il était clair que, en 2024-25, il fallait continuer à refaire l'Histoire ! Et ce n'est pas que l'histoire des Africains, c'est l'histoire du monde. Valérie Nivelon : Lorsque vous créez l'espace, Savvy pour inscrire une géographie africaine ici à Berlin. Est-ce que vous vous sentez en communion avec Présence africaine, telle que Alioune Diop l'a conçu, c'est-à-dire pour inscrire un espace géographique africain à Paris à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung Tout à fait. Ça procède du même état d'esprit. Alioune Diop a fondé la revue Présence africaine en 1947 à Paris, mais très vite des publications ont vu le jour sur le continent. Je pense à la revue Abbia, qui a été fondée au Cameroun en 1962, l'une des toutes premières revues de la culture postcoloniale fondée par le professeur Bernard Fonlon, Marcien Towa et Eldridge Mohammadou. Je pense également à Souffles, lancé en 1966 au Maroc, par des jeunes poètes et artistes peintres, mais aussi la Revue Noire, qui est plus récente mais qui était tellement importante pour pouvoir imaginer un lieu de fédération de nos savoirs. C'est dans cette généalogie intellectuelle que nous avons démarré Savvy, pas seulement avec un lieu, des expositions, mais aussi avec une publication Savvy journal. Donc ça, c'est un peu la généalogie intellectuelle de Savvy, sachant que nos références sont beaucoup plus nombreuses. Valérie Nivelon : Ce que je trouve très intéressant, c'est l'affirmation d'une présence africaine par les Africains eux-mêmes. Et vous avez d'ailleurs tenu à rendre hommage à l'un des tout premiers Africains universitaires diplômés ici à Berlin. Est-ce que vous pouvez nous dire pourquoi vous tenez à ce que l'on se souvienne de lui ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : Et bien, nous sommes dans mon bureau ici à Berlin, à la Maison des Cultures du Monde et en face de nous, une peinture d'un jeune Camerounais qui s'appelle Adjani Okpu-Egbe. Et sur cette peinture, on peut lire le nom Anton Wilhelm Amo, personnage tellement important dans notre histoire. Il a été kidnappé au début du XVIIIè siècle, dans son village situé dans l'actuel Ghana, et offert comme cadeau au duc de Brunswick-Lunebourg. Et il a été prénommé Anton comme le duc. Pouvez-vous imaginer qu'un être humain puisse être offert comme un cadeau ? Il a néanmoins reçu une éducation sérieuse et il a étudié au Collège de philosophie à l'Université de Halle. Anton Wilhem Amo est donc un ancien esclave devenu le premier Africain à avoir obtenu un doctorat dans une Université européenne ! Je considère qu'il fait partie de l'histoire de l'Allemagne et de l'Histoire de la philosophie en Allemagne alors qu'il a été effacé de l'histoire de la philosophie de l'Europe pour les raisons que nous connaissons tous. Mais c'est notre devoir de rendre visible son travail. Donc, en 2020, j'ai fait une exposition qui s'appelait The Faculty of Sensing, pour rendre hommage à l'une de ses thèses, et pour moi, c'était important. Pas seulement de faire connaitre sa biographie, mais aussi sa pensée. Et on a invité une vingtaine d'artistes de partout, du monde, et 90% n'avaient jamais entendu parler d'Anton Wilhem Amo.. ce n'est plus le cas ! Valérie Nivelon : Savvy Contemporary a été une expérience intellectuelle et artistique prémonitoire et quinze ans après sa création, vous dirigez La maison des cultures du monde et vous êtes également le premier Africain à diriger une institution culturelle européenne de cette envergure. 140 ans après le Conférence de Berlin, vous avez choisi de créer l'événement DEBERLINIZATION. Pourquoi avez-vous sollicité la présence de Mansour Ciss Kanakassy, à l'origine de ce concept ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : Je connais le travail de Mansour Ciss Kanakassy depuis longtemps et Mansour, qui est Sénégalais, a proposé un laboratoire de DEBERLINIZATION et sur l'affiche qu'il a créée pour l'annoncer, on peut voir la porte de Brandenburg à Berlin et la carte de l'Afrique. Et dans les différentes manifestations dans lesquelles il se produit, il propose ses billets AFRO, monnaie commune africaine qu'il a inventée en réponse au CFA. Son projet artistique est à la fois très provocateur et très concret, d'avant-garde. Comme James Baldwin le disait. «Quel est le rôle de l'artiste, c'est de poser des questions à des réponses qui sont déjà là». Et la question la plus importante du XXè siècle et XXIè siècle, c'est une question d'économie en fait et des moyens d'échange. Donc la monnaie. Mais comme vous le savez, la plupart des pays en Afrique francophone utilisent cette monnaie coloniale qui s'appelle le CFA. Pourtant, depuis l'indépendance, les grands politiciens panafricanistes comme Nkrumah, comme Olympio, comme Sankara ont toujours dit que l'Afrique ne peut sortir de la domination coloniale sans créer sa propre monnaie. Et ces nationalistes ont été soit renversés, soit assassinés. Donc on en est là. Les politiciens parlent, mais les artistes font. Mais la monnaie est aussi un vecteur de savoir, une archive. Donc si vous regardez les billets AFRO de Mansour, vous voyez l'image de Cheikh Anta Diop. Vous voyez l'image de Kwame Nkrumah. Vous voyez l'image de Sankara, de Bathily, d'Aminata Traoré, de celles et ceux qui ont œuvré pour le monde africain. Valérie Nivelon : Est-ce que vous pouvez nous parler de votre conception de la culture ici à la Maison des cultures du monde, vous incarnez une présence africaine ici à Berlin, vous avez une responsabilité en tant que directeur d'une institution culturelle, que revendiquez-vous dans votre façon de penser cette DEBERLINIZATION ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : La DEBERLINIZATION ne peut avoir un sens uniquement si c'est une expression pluridisciplinaire. Bien sûr, on a invité un économiste comme Célestin Monga, mais également des personnalités du monde de la culture.. Ça a toujours été important dans ma pratique de faire savoir que l'Université n'a pas le monopole de la fabrique des savoirs. Des artistes comme Tiken Jah Fakoly ou Didier Awadi sont des grands intellectuels aussi. Et ils arrivent à dire des choses que beaucoup d'autres personnes ne peuvent pas dire. J'ajoute qu'il a toujours été important pour moi de travailler dans l'univers de la poésie car les poètes nous donnent des clés de lecture pour pénétrer l'opacité du monde. Mais on invite aussi les scientifiques, les philosophes… je cherche à orchestrer un discours choral, polyphonique et pluridisciplinaire !!! C'est ma conception de la culture. Ce que nous avons souhaité avec Franck Hermann Ekra et Ibou Coulibaly Diallo (co-commissaires de DEBERLINIZATION ), c'est penser les archives du futur, je veux dire créer de nouvelles archives. Le projet DEBERLINIZATION a l'ambition d'impulser le remembrement de l'Afrique qui a été démembrée à Berlin en 1885, découpée, déchiquetée. Le Professeur Mamadou Diouf a parlé de la berlinization comme d'un déracinement profond. Donc ce qu'on a essayé de faire, c'est d'amener cette complexité ici à HKW, un lieu où on peut réfléchir. En ce qui me concerne, je veux passer le reste de ma vie à réfléchir à ce que veut dire être humain. Bon anniversaire à Savvy contemporary. Découvrir La maison des cultures du monde et le programme Deberlinization. À paraître : - Deberlinization – Refabulating the World, A Theory of Praxis - Deberlinization - Les presses du réel (livre). À lire : Le pari acoustique de Tiken Jah Fakoly. À écouter : Le concert acoustique de Tiken Jah Fakoly enregistré par RFI Labo salle Pleyel à Paris.
Réagissez à l'actualité de votre choix avec Namouri Dosso. RFI vous donne la parole. L'occasion d'aborder des thèmes qui ne font pas toujours la Une des médias français et internationaux.
Sous l'Arbre à palabres, Eric Topona et ses invités analysent et décryptent les résultats des élections présidentielles au Cameroun et en Côte d'Ivoire.
L'émission 28 minutes du 30/10/2025 Élections au Cameroun et en Côte d'Ivoire : alternance impossible ?Ces derniers jours, deux élections présidentielles majeures se sont jouées en Afrique. Au Cameroun, l'indéboulonnable Paul Biya a été réélu par le Conseil constitutionnel avec 53,66 % des suffrages. À 92 ans, l'éternel président s'apprête à débuter un 8e mandat après 43 ans à la tête du pays. En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, 83 ans, a été réélu pour la 4e fois depuis 2011 : ses principaux opposants, l'ancien président Laurent Gbagbo et l'homme d'affaires Tidjane Thiam, avaient vu leurs candidatures rejetées par le Conseil constitutionnel. Ousmane Ndiaye, journaliste et auteur de “L'Afrique contre la démocratie : mythes, déni et péril”, analyse ces résultats. Licenciements chez Amazon : l'IA va-t-elle détruire nos emplois ? C'est l'un de ses plus gros coups de rabot depuis sa création. Mardi, Amazon a annoncé la suppression de 14 000 postes qui devraient concerner des employés de bureau. La première étape seulement, selon différentes agences de presse, d'un plan de licenciement de 30 000 personnes. Cette annonce vient concrétiser la volonté de son patron Andy Jassy de réduire les coûts du groupe américain alors qu'il investit dans l'intelligence artificielle. Ces réductions doivent toucher “davantage la bureaucratie”, a déclaré Beth Galetti, vice-présidente chargée des ressources humaines et de la technologie. Une annonce qui questionne la menace que fait peser l'IA sur nos emplois. On en débat avec Yahya Fallah, entrepreneur, président de la commission IA de la CPME, Céline Antonin, économiste à l'OFCE, professeure affiliée à Sciences Po et Mathieu Slama, essayiste et journaliste politique. Enfin, Xavier Mauduit s'intéresse à la première rencontre depuis six ans entre Donald Trump et Xi Jinping en Corée du Sud, en marge du sommet de l'APEC. Théophile Cossa nous explique le fonctionnement des ouragans alors que l'ouragan Melissa a sévi dans les Caraïbes. 28 minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement 30 octobre 2025 Présentation Benjamin Sportouch Production KM, ARTE Radio
durée : 00:03:23 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982, a été réélu pour un huitième septennat, tandis qu'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, 83 ans, fera un quatrième quinquennat. La question démocratique reste posée en Afrique, où les pays qui pratiquent l'alternance sont encore minoritaires. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
La police a décrété un couvre-feu mercredi dans la capitale économique de Tanzanie où des centaines de personnes ont violemment manifesté, hurlant leur opposition au régime le jour d'élections présidentielle et législatives dont l'opposition était largement écartée. Première présidente de Tanzanie, promue à la mort de son prédécesseur John Magufuli en 2021, Samia Suluhu Hassa, qui aspire à être élue, est accusée de mener une répression sévère contre les voix critiques.
Plus 48 heures après la réélection de Paul Biya, la tension est toujours palpable dans le pays. La colère de la rue semble s'être calmée, mais le clivage politique est toujours bien présent, pointe Le Journal du Cameroun, entre ceux qui « reconnaissent les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, et ceux qui continuent de réclamer la vérité des urnes ou de dénoncer la fraude électorale ». Dans une nouvelle déclaration mardi, relève le site Actu Cameroun, l'opposant Issa Tchiroma Bakary, officiellement arrivé en deuxième position « maintient qu'il a gagné l'élection avec une large majorité : "la vérité des urnes est claire, affirme-t-il. Les procès-verbaux, compilés et sécurisés par nos représentants à travers le pays, démontrent sans ambiguïté que nous avons remporté cette élection avec une large majorité" ». La machine à frauder… Il est vrai que le faible score de Paul Biya, 53,66%, interroge. Le Monde Afrique cite les propos il y a quelques jours de ce proche du Premier ministre, Joseph Dion Ngute : « Nous savons que Paul Biya a perdu, il faut maintenant habiller les résultats pour le faire gagner ». « Mais, poursuit le journal, même la machine à frauder serait grippée ». Et de citer cette autre source : « il est de plus en plus difficile de mobiliser les acteurs de cet habillage au niveau des préfectures ou sous-préfectures. L'argent, carburant de cette machine, ne circule plus comme avant, et de plus en plus d'activistes du RDPC se demandent ce qu'ils ont à gagner alors que le parti n'offre plus d'avenir ». D'ailleurs, en contestant les résultats du scrutin, Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre, au cœur du pouvoir, sait de quoi il parle, relève encore Le Monde Afrique : « métamorphosé en quelques semaines en parangon de vertu et fer de lance de la rupture avec un régime à bout de souffle, il a participé à ce système clientéliste et corrompu. Il répète qu'il a connu de l'intérieur la machine à frauder du pouvoir en place. Une machine animée par un parti hégémonique – le RDPC –, un système administratif aux ordres, une justice sous influence et un appareil sécuritaire efficacement répressif ». De quel côté le vent va-t-il souffler ? En tout cas, « le bras de fer promet de s'installer dans la durée, et chacun fait le compte de ses alliés », pointe Jeune Afrique. Et pour l'instant, avantage à Paul Biya… En effet, peu d'opposants se sont rangés derrière Issa Tchiroma Bakary, constate le site panafricain. Certains ayant même « préféré reconnaître la victoire du président sortant ». « Et à l'international ? », s'interroge Jeune Afrique. « Issa Tchiroma Bakary le sait, aucune chancellerie ne s'aventurera à le soutenir de but en blanc. "Elles attendent de voir de quel côté souffle le vent avant de se prononcer", résume un analyste. L'opposant compte néanmoins sur leur réticence à féliciter trop rapidement un Paul Biya dont la victoire a été entachée de soupçons d'irrégularités. La proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel s'est d'ailleurs faite devant une assistance clairsemée, note encore Jeune Afrique, en l'absence des représentants de l'UE, de la France, des États-Unis, du Canada ou de la Grande-Bretagne ». Issa Tchiroma Bakary fragilisé ? Le Pays à Ouagadougou s'interroge : « jusqu'où donc ira la contestation électorale au Cameroun ? Ou encore jusqu'où ira le bras de fer entre Issa Tchiroma et son ancien mentor ? Autant de questions que les uns et les autres se posent, sans réponse. Certes, le candidat malheureux qu'est Issa Tchiroma, n'entend pas s'en laisser conter. “Le moment est venu, dit-il, de libérer le Cameroun“. Et si l'on en juge par la forte mobilisation de ses militants et sympathisants, on peut dire que Tchiroma trouble le sommeil du locataire du palais d'Etoudi. Toutefois, tempère Le Pays, l'ex-ministre devenu opposant ne bénéficie pas du soutien des autres opposants et encore moins d'acteurs de la société civile. Toute chose qui pourrait le fragiliser dans le combat qu'il mène contre Paul Biya. Ce qui fait dire à certains observateurs qu'Issa Tchiroma risque de subir le même sort que Maurice Kamto qui, après avoir revendiqué la victoire à la présidentielle de 2018, avait été conduit derrière les barreaux pour incitation à la violence ».
durée : 00:03:23 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982, a été réélu pour un huitième septennat, tandis qu'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, 83 ans, fera un quatrième quinquennat. La question démocratique reste posée en Afrique, où les pays qui pratiquent l'alternance sont encore minoritaires. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Au Cameroun, un calme précaire règne mardi dans les villes secouées la veille par des manifestations sporadiques après l'annonce de la nouvelle réélection du président Paul Biya. Cette dernière est contestée par son principal rival Issa Tchiroma Bakary.
Le président sortant Paul Biya a été déclaré vainqueur du scrutin par le Conseil constitutionnel avec 53,66% des suffrages, devant Issa Tchiroma Bakary, 35,19%, qui a déclaré ne pas reconnaître ces résultats. Que vous inspirent ces résultats ? Avec Amélie Tulet, journaliste au service Afrique de RFI.
Et de quatre pour l'un et de huit pour l'autre… Quatrième mandat pour Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire et huitième pour Paul Biya au Cameroun. L'un a 83 ans, l'autre 92, et dans les deux cas, le scrutin présidentiel était quasiment joué d'avance. On commence par la Côte d'Ivoire. En effet, relève Le Monde Afrique, « jamais Alassane Ouattara n'aura traversé une élection avec aussi peu d'obstacles ; jamais, il n'a soulevé aussi peu d'enthousiasme. Durant la journée de vote, les bureaux étaient vides dans de nombreuses localités, tant le match semblait plié d'avance. Le taux de participation atteint à peine les 50%. Un chiffre qui, selon l'opposition, interroge sur la "légitimité" du président. Car, une fois encore, souligne Le Monde Afrique, seuls des "petits" candidats, sans réel poids politique, faisaient face à la puissante et riche machine du parti au pouvoir, le RHDP. Aucun de ses principaux adversaires n'avait été autorisé à se présenter au scrutin présidentiel. Tidjane Thiam, le patron du PDCI, et surtout Laurent Gbagbo, le chef du PPA-CI, rival historique, ont vu leurs candidatures invalidées ». Au Cameroun, Paul Biya, n'a été élu qu'avec un peu plus de 53 % des suffrages. Son principal rival, « Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front du changement démocratique, conteste fermement les résultats officiels, relève Afrik.com. Selon lui, son équipe aurait compilé des procès-verbaux démontrant une victoire nette de l'opposition avec près de 55% des voix. Il dénonce un système électoral "entièrement verrouillé par le régime", évoquant des bourrages d'urnes, des intimidations d'électeurs et des coupures d'Internet dans certaines zones rurales ». Où est la démocratie ? Commentaire de Ledjely en Guinée : « ces deux scrutins rappellent que la démocratie, lorsqu'elle se réduit à une simple mécanique électorale, perd tout son sens. Ni la liberté de choix, ni l'alternance, ni la redevabilité ne sont garanties. L'Afrique continue de donner l'image d'un continent où l'élection sert davantage à perpétuer le pouvoir qu'à le légitimer. Cameroun et Côte d'Ivoire offrent ainsi l'illustration parfaite de cette illusion démocratique, pointe encore le site d'information guinéen : des urnes bien surveillées, des chiffres bien alignés, et un peuple tenu à distance du vrai pouvoir. En somme, deux États qui, sous couvert de démocratie, perpétuent un système verrouillé : celui d'une "légitimité électorale" sans véritable consentement populaire ». Pour Aujourd'hui au Burkina Faso, ces ceux scrutins représentent les derniers spasmes d'un système révolu : « en Côte d'Ivoire comme au Cameroun, se joue en vérité la gestation forcée d'un changement générationnel. Le quinquennat de Ouattara et le septennat de Biya sont la der des der pour ne pas dire les mandats de trop ». WakatSéra, toujours au Burkina, s'interroge : « que feront Alassane Ouattara et Paul Biya de leurs victoires, alors que les attentes de justice sociale ne font qu'enfler, tant en Côte d'Ivoire et au Cameroun ? Il n'y a visiblement qu'un seul choix pour les deux : écouter leurs peuples respectifs ». Le mandat de trop… Le site Tunisie numérique ne mâche pas ses mots : au Cameroun, « un régime sclérosé et inefficient, face à des populations qui brûlent de tourner la page pour se forger un autre destin. Biya repart alors que tout le monde le sait malade, même si le bâton de la loi interdit de l'évoquer publiquement. (…) En Côte d'Ivoire, on n'est pas loin du même désenchantement démocratique, poursuit le site tunisien, avec un président qui s'est finalement laissé tenter par un 4e mandat, à 83 ans. (…) Le mandat de trop, c'est un funeste piège que les dirigeants africains, même les plus brillants, évitent rarement, hélas, (…) alors que la jeunesse, comme partout dans le monde, aspire à autre chose. C'est un mal endémique en Afrique, soupire encore Tunisie Numérique. Entre les présidences à vie et les coups de forces des militaires, le continent et sa jeunesse tentent de cheminer. Ne cherchez pas les raisons profondes de notre sous-développement chronique, elles sont là, sous nos yeux ». Les aspirations de la jeunesse Enfin, Jeune Afrique constate justement que la jeunesse africaine, la génération Z, pourrait bien « révolutionner la politique » : « Antananarivo, Rabat, Dakar, Nairobi, Lagos, Kampala… La génération des 15-25 ans descend dans la rue et bouleverse les codes, pointe le site panafricain. Ultra-connectée, désabusée, sans peur et particulièrement impatiente, cette jeunesse, qui représente 60% de la population du continent, refuse ses conditions de vie, rejette l'ensemble des partis et exige des comptes. Cette génération ira-t-elle plus loin que celles qui l'ont précédée ? ».
Paul Biya réélu pour un huitième mandat au Cameroun avec 53% des voix, Alassane Ouattara réélu pour un quatrième mandat en Côte d'Ivoire avec 89% des voix selon des résultats provisoires. Depuis l'annonce de ces résultats électoraux ce lundi, les commentaires vont bon train. Que disent ces deux élections de l'état de la démocratie en Afrique ? Gilles Yabi est le fondateur et le directeur exécutif du think tank citoyen Wathi. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Au Cameroun, Paul Biya est proclamé vainqueur, mais Issa Tchiroma dit que c'est une mascarade. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Gilles Yabi : Alors, je crois que les conditions de cette élection ne la rendaient pas vraiment crédible. En fait, lorsqu'on a un délai aussi important entre le jour du vote et la proclamation des résultats, on se pose toujours la question finalement de ce qui se passe pendant cette période. Et finalement, pourquoi est-ce qu'on ne pouvait pas avoir des résultats provisoires annoncés très rapidement, bureau de vote par bureau de vote, région par région. Et on sait très bien que c'est cela qui permet de limiter les possibilités de manipulation d'une élection. Alors, il s'est passé en effet plus de deux semaines entre le jour du vote et le jour des résultats. Il y a quatre mois, quand Issa Tchiroma a démissionné du gouvernement pour se porter candidat, le parti au pouvoir RDPC a pensé que les Camerounais favorables à l'opposition ne pardonneraient pas à Tchiroma ses longues années au pouvoir. Pourquoi cette erreur de stratégie de la part du RDPC ? Je crois que le pouvoir en place a sous-estimé peut-être la volonté de changement des Camerounais et le sentiment d'un véritable ras-le-bol. Ce n'est pas la première fois qu'en réalité, on a des processus électoraux qui sont peu crédibles, et on sait même que feu John Fru Ndi était censé avoir gagné une élection face à Paul Biya il y a déjà quelques décennies, en 1992. Et donc cette fois-ci, c'était vraiment la candidature de trop, compte tenu de la longévité au pouvoir, mais aussi compte tenu de l'âge du président Biya. Alors pour faire plier Issa Tchiroma, le pouvoir, selon notre confrère Jeune Afrique, lui a proposé le poste de Premier ministre. Ça n'a pas marché. Le pouvoir a ensuite fait arrêter plusieurs de ses proches. Mais pour l'instant, l'homme fort de Garoua ne semble pas vouloir céder. Quelle peut être sa stratégie à présent ? Alors, je ne sais pas. Évidemment, on voit qu'il y a quand même beaucoup de colère. Elle s'est exprimée dans les grandes villes du Cameroun. Et évidemment, dans le nord du pays, on peut penser que les tensions seront encore plus fortes qu'ailleurs. Et on voit bien aussi que, du côté du pouvoir, on a déjà évidemment l'outil de la répression. Donc, je crois qu'on rentre dans une épreuve de force. Je ne suis pas sûr pour l'instant qu'Issa Tchiroma soit prêt à accepter l'état de fait d'une victoire à nouveau du président Biya. Evidemment, on ne peut pas exclure que cette épreuve de force aille très loin. Autre réélection ce mois-ci, celle d'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire. Elle a été moins mouvementée qu'au Cameroun. Mais là aussi, on déplore des violences meurtrières entre manifestants et forces de l'ordre. Il y a eu des morts. Pourquoi ces tensions qui perdurent au pays d'Houphouët-Boigny ? Parce qu'au pays d'Houphouët-Boigny, les pratiques politiques n'ont fondamentalement pas changé. En réalité, en Côte d'Ivoire, la bataille pour le pouvoir, depuis le décès d'Houphouët-Boigny, elle se passe entre un certain nombre d'acteurs qui ont des fiefs régionaux. Et je crois que ces violences, à chaque élection, montrent qu'on a d'un côté une Côte d'Ivoire qui a réussi à se rebâtir économiquement après la longue crise qu'elle a connue. Mais en même temps, une Côte d'Ivoire qui, sur le plan politique, n'arrive pas à nouveau à se stabiliser, à sortir de la personnalisation du pouvoir. J'ajouterais quand même que l'exclusion de l'ancien président Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, cela ne pouvait que réduire l'intérêt d'une partie de la population ivoirienne pour cette élection et on le voit à travers le taux de participation.
Dans une France qu'on dit plus que jamais individualiste, égoïste, repliée sur elle-même, il y a, selon Ruth Elkrief, une lueur nommée Marguerite. C'est l'histoire d'une héroïne du quotidien qui va être décorée pour son courage. Elle a largement contribué à éviter un viol dans le RER C, mi-octobre. La présidente de l'Île-de-France Valérie Pécresse lui remettra la médaille de la région. Ruth Elkrief a rappelé le protocole à suivre pour les témoins d'agressions. Cela fait quelques années qu'on entend parler de l'intelligence artificielle qui va remplacer les métiers. François Lenglet affirme que le "grand remplacement" est enclenché, en donnant l'exemple concret de la situation chez Amazon, géant de e-commerce américain, qui annonçait aujourd'hui la suppression de 30 000 emplois. L'IA représente pour Amazon des dizaines de milliards de dollars d'investissement chaque année. Pour Abnousse Shalmani, l'adage selon lequel le pouvoir rend fou est confirmé si on prend l'exemple de ce qui se passe au Cameroun et en Côte d'Ivoire. Elle rappelle en effet la réélection respective de Paul Biya (92 ans et 8? mandat) et d'Alassane Ouattara (83 ans et 4? mandat) dans ces deux pays de l'Afrique de l'Ouest, et donc, la continuité des régimes autoritaires et de la démocratie. Du lundi au vendredi, à partir de 18h, David Pujadas apporte toute son expertise pour analyser l'actualité du jour avec pédagogie. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 00:05:28 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - Les résultats de la présidentielle au Cameroun sont attendus ce lundi, alors que 4 personnes sont mortes dans la capitale économique Douala, lors de manifestations de soutien à l'opposant Issa Tchiroma Bakary autoproclamé victorieux face au président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 43 ans.
Au Cameroun, des incidents violents ont éclaté dans plusieurs villes du pays immédiatement après la proclamation des résultats qui donnent Paul Biya vainqueur avec 55,66% des voix contre 35,19 % pour Issa Tchiroma Bakary qui se classse deuxième. À Garoua chef-lieu de la région du Nord et fief du candidat Issa Tchiroma Bakary qui conteste la victoire de Paul Biya, au moins deux personnes ont été tuées par balles, autour du domicile du candidat du FSNC. Brice Molo, sociologue et historien était notre invité.
durée : 00:20:23 - Journal de 18h - Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982, est reconduit à la tête d'un régime qu'il a mis sous scellés. Le président du Cameroun a, selon les chiffres officiels de la Présidentielle, remporté 53,66 % des suffrages contre près d'un tiers des voix au compte de l'opposant Issa Tchiroma Bakary.
durée : 00:20:23 - Journal de 18h - Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 1982, est reconduit à la tête d'un régime qu'il a mis sous scellés. Le président du Cameroun a, selon les chiffres officiels de la Présidentielle, remporté 53,66 % des suffrages contre près d'un tiers des voix au compte de l'opposant Issa Tchiroma Bakary.
En Côte d'Ivoire, au lendemain du vote, la CEI a commencé à donner les résultats provisoires, département par département. Si les résultats nationaux provisoires pourraient être connus dès lundi - le président de la CEI a déjà annoncé que la participation se situait entre 45 et 50 %.
En Côte d'Ivoire, le dépouillement a commencé après le premier tour de la présidentielle, samedi. Un vote calme sans grand enthousiasme avec des incidents sporadiques signalés.
Au Cameroun, après l'élection présidentielle du 12 octobre 2025, place à la guerre des chiffres entre les clans de Paul Biya et d'Issa Tchiroma Bakary tandis que les résultats officiels se font attendre. Au Mali, le Jnim maintient une grave pénurie de carburant en attaquant les convois de camions citernes. Les jihadistes imposent également le port du voile aux femmes sur les routes. Le Général Abdoulaye Maïga, le Premier ministre de transition, a dénoncé «une tentative de déstabilisation». En France, Nicolas Sarkozy, accusé d'association de malfaiteurs, a été incarcéré cette semaine. Une première historique pour un ancien dirigeant d'un pays de l'Union européenne. Mais au-delà de cette condamnation, que dit le déferlement de réactions de politiques et manifestations de soutien à Nicolas Sarkozy dans les médias ? Cette remise en question, publiquement, d'une décision de justice ne contribue-t-elle pas à fragiliser la confiance dans l'institution judiciaire ? Enfin, l'Union européenne s'apprête à mobiliser les avoirs russes gelés pour accorder à l'Ukraine un prêt de 140 milliards d'euros pour financer son effort de guerre. Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Avec la participation de : Boubacar Sanso Barry, administrateur général du site d'information guinéen le Djely.com, et rédacteur en chef de l'hebdomadaire Le Punch François Hiondi Nkam, grand reporter et chef du service Économie au quotidien camerounais Le jour Éric Topona, journaliste tchadien au sein de la rédaction Afrique francophone de la Deutsche Welle et fondateur du site d'actualité panafricain Ventdafrique.com.
C'est le titre affiché à la Une de la Nouvelle Tribune, qui précise que la Cour constitutionnelle avait été saisie « par le député Abdel Kamel Ouassagari et plusieurs autres élus du parti Les Démocrates, contre l'ordonnance du tribunal de première instance de Cotonou, ayant annulé le parrainage de Michel Sodjinou. ». Les Démocrates, principal parti d'opposition, se voit ainsi privé, dans l'état actuel des choses, de participation à l'élection présidentielle, qui aura lieu l'année prochaine. « La Cour constitutionnelle, précise le journal béninois la Nation, a considéré que le litige en cause, ne relevait pas de la Constitution, mais du droit commun. » Ce qui, nous explique la Nouvelle Tribune, constitue « un précédent : désormais, tous les différends internes liés aux parrainages ne relèvent pas nécessairement du contentieux électoral ». C'est jeudi, également, « que la Céna, la commission électorale, a publié la liste provisoire des candidats », relate de son côté Banouto. « Sur les cinq duos de candidats ayant déposé leur dossier de candidature, explique le site d'information béninois, seuls deux duos sont provisoirement validés. » Soit celui de la majorité présidentielle et celui du parti d'opposition FCBE. L'attente au Cameroun Le Cameroun attend toujours les résultats de l'élection présidentielle du 12 octobre, qui devraient être connus lundi prochain. Et la tension est palpable sur le terrain. Le Journal du Cameroun explique ainsi que les habitants de la population de l'Adamaoua, « ont pris le relais des manifestations qui secouent les deux autres régions septentrionales du pays depuis quelques jours ». « À moto comme à pied, précise le Journal du Cameroun, des groupes de personnes se déplacent en scandant le nom d'Issa Tchiroma Bakari », soit le candidat de l'opposition qui s'était déclaré vainqueur, prenant tout le monde de court. « Certains parents ont retenu les enfants à la maison, tandis que d'autres ont encouragé les leurs à aller à l'école, relate encore le Journal du Cameroun. Les responsables d'établissements scolaires n'avaient pas suspendu les cours, en raison du fait que rien ne présageait des tensions ». Issa Tchiroma serait lui-même inquiet, selon Actu Cameroun : « Je reçois des informations qu'un assaut musclé se prépare contre moi, a-t-il déclaré. Tout ça pour Tchiroma ? Allez-vous lancer un assaut contre tout le peuple camerounais ? », a-t-il demandé sur les réseaux sociaux. Disparition inquiétante Enfin, Afrik.com s'interroge sur un probable nouveau naufrage en Méditerranée. « La disparition en mer de 44 migrants partis de Dakhla : l'inquiétude grandit face au silence des autorités, annonce Afrik.com. Quarante-quatre personnes, dont des femmes et des enfants, sont portées disparues depuis près d'un mois, ils avaient quitté la côte sud du Maroc, dans l'espoir de rejoindre les îles Canaries », ajoute le site d'information panafricain. « Les familles, désespérées, interpellent les autorités marocaines et espagnoles. Elles appellent à lancer une opération de recherche urgente ». Dans la pirogue, se trouvaient 27 marocains, dont trois femmes et deux enfants. Il y avait également « 17 ressortissants d'Afrique subsaharienne ». Plusieurs associations de défense des migrants sollicitent « l'intervention du Conseil National des Droits de l'homme, du Croissant Rouge marocain et de la Croix-Rouge internationale. » Et Afrik.com d'ajouter : « Selon l'Organisation Internationale pour les Migrations (OMI), la route des Canaries est un couloir mortel vers l'Europe », plus de 2 000 personnes ont disparu sur cette route depuis 2020.
Le Cameroun est sous tension à l'approche de l'annonce des résultats officiels de la présidentielle. L'opposant Issa Tchiroma Bakary s'est autoproclamé vainqueur et a d'ores et déjà annoncé qu'il va contester tout autre résultat.
Qui a remporté l'élection présidentielle du 12 octobre dernier au Cameroun ? Le sortant Paul Biya ou bien l'opposant Issa Tchiroma Bakary ? Les résultats définitifs devraient être connus dimanche ou peut-être même avant. En attendant, chacun donne les siens… En effet, rapporte le site Actu Cameroun, « après la publication des résultats de la Commission nationale de recensement des votes donnant Paul Biya vainqueur de l'élection présidentielle avec plus de 55% des voix, Issa Tchiroma Bakary réplique. L'opposant (…) assure, sur la base de la compilation des résultats de 18 départements représentant 80% de l'électorat, avoir gagné à plus de 54% ». Des Sages inféodés ? Qui a raison ? Qui a tort ? Tous « les yeux sont rivés vers un Conseil constitutionnel qui peine à gagner la confiance », relève Le Journal du Cameroun. Ce mercredi, en effet, la Haute cour va entrer en action. « Le sage Clément Atangana et les dix membres du conseil examineront la dizaine de requêtes introduites au lendemain de la clôture du vote, par des candidats ou des partis politiques. Lesquels requièrent entre autres l'annulation totale du scrutin en raison de multiples irrégularités qualifiées de graves ». Ce sera ensuite « l'étape de la proclamation des résultats du scrutin ». Toutefois, relève Le Journal du Cameroun, « depuis son entrée en matière en février 2018, la juridiction électorale a marqué l'opinion en prenant des décisions pour la plupart défavorables à l'opposition ». Et pour cause, les onze juges du Conseil sont issus « des sphères judiciaires, politiques ou universitaires qui ont, pour la plupart, un lien historique parfois étroit avec le RDPC », le parti au pouvoir. « Cependant, pointe encore le site camerounais, le Conseil constitutionnel reste incontournable, bien malgré tout. Depuis quelques jours, de nombreux appels vont en direction de cette instance, seule compétente, pour qu'elle dise la vérité telle que sortie des urnes ». Petits arrangements ? En attendant, des tractations ont eu lieu en coulisses… C'est ce que dévoile Jeune Afrique. Jeune Afrique qui croit savoir que « de discrètes négociations ont été entamées entre l'ancien ministre et le chef de l'État sortant, via des intermédiaires. C'est notamment par l'entremise du gouverneur de la région du Nord, Jean Abaté Edi'i, que le président Biya a approché Tchiroma Bakary avec une proposition audacieuse : un poste de Premier ministre. La rencontre a eu lieu à Garoua, au domicile de l'ancien ministre, en fin de semaine dernière. En échange de la primature et de la promotion de certains de ses proches dans le gouvernement et l'administration, l'opposant devait accepter de freiner sa contestation électorale. Les émissaires du pouvoir, affirme encore Jeune Afrique, auraient mis dans la balance, en échange d'une reconnaissance par l'opposant de la victoire de son adversaire, une réforme expresse du code électoral, laquelle interviendrait avant les prochaines législatives, prévues en 2026. La proposition a été appuyée par plusieurs diplomates étrangers, favorables à ce que Tchiroma Bakary saisisse cette main tendue et favorise une sortie de la crise électorale qui s'annonce ». Un « plan d'action » ? Toutefois, l'intéressé aurait refusé. « Selon les mots d'un de ses lieutenants, contacté par Jeune Afrique, Tchiroma Bakary considère cette proposition comme une tentative de “neutralisation politique“ de la part de Paul Biya. “Tout ce qu'Issa Tchiroma Bakary exige, c'est la reconnaissance de la vérité des urnes“, affirme encore ce lieutenant ». Bref, « sur le terrain, la tension reste palpable », pointe Jeune Afrique qui affirme que « le camp Tchiroma Bakary prépare un plan d'actions pour “défendre la victoire populaire“ dès la publication du verdict final par le Conseil constitutionnel, qui doit intervenir au plus tard dimanche. Des manifestations de grande ampleur pourraient être déclenchées, malgré l'interdiction de tout rassemblement public par les autorités locales ». Une vraie-fausse rupture ? WakatSéra au Burkina Faso résume la situation avec cette formule : « deux vainqueurs en attendant le Conseil constitutionnel ! » WakatSéra qui émet des doutes sur la véracité de l'opposant. Le site ouagalais rappelle en effet que « Tchiroma Bakary qui se présente aujourd'hui comme adversaire du président Biya, a été, pendant longtemps, son ministre des Transports, ensuite de la Communication et enfin, de l'Emploi et de la formation professionnelle. Sa route ne s'est séparée d'avec celui du pouvoir que quelques mois avant la présidentielle, en juin dernier. Toute chose conclut WakatSéra, qui n'a pas manqué de susciter bien des interrogations et des doutes autour de cette rupture inattendue ! »
Certaines maladies chroniques peuvent affecter la vision. C'est le cas du diabète, de l'hypertension artérielle ou de la sarcoïdose. Grave complication du diabète, la rétinopathie diabétique constitue aujourd'hui une cause majeure de cécité à l'échelle de la planète. D'autres maladies inflammatoires, comme la maladie de Crohn ou le lupus peuvent également se traduire par des atteintes oculaires (uvéite, sécheresse oculaire). Comment les prévenir ? À quelle fréquence faut-il faire un examen ? Un suivi ophtalmologique pour ces patients est-il nécessaire ? Pr Matthieu Robert, chirurgien ophtalmologiste à l'Hôpital Necker-Enfants malades. Professeur à la Faculté de médecine de l'Université de Paris Pr Assumpta Bella, professeur émérite d'ophtalmologie. Précédemment coordonnateur du programme national de lutte contre la cécité du Cameroun. ► En fin d'émission, nous faisons un point sur l'étude de cohorte menée par des chercheurs (Inserm, INRAE, Université Paris Cité, Université Sorbonne Paris Nord, CHRU de Tours et CHI de Créteil) sur les effets à long terme du contact peau à peau chez les grands prématurés. Interview du Dr Ayoub Mitha, pédiatre néonatologue au Centre hospitalier régional universitaire de Tours et chercheur Inserm au Centre de Recherche en Epidémiologie et Statistiques, à Paris. Programmation musicale : ► Victoria Monet – Jaguar ► Mbosso feat. Dogo Paten – Ungewezaje.
Certaines maladies chroniques peuvent affecter la vision. C'est le cas du diabète, de l'hypertension artérielle ou de la sarcoïdose. Grave complication du diabète, la rétinopathie diabétique constitue aujourd'hui une cause majeure de cécité à l'échelle de la planète. D'autres maladies inflammatoires, comme la maladie de Crohn ou le lupus peuvent également se traduire par des atteintes oculaires (uvéite, sécheresse oculaire). Comment les prévenir ? À quelle fréquence faut-il faire un examen ? Un suivi ophtalmologique pour ces patients est-il nécessaire ? Pr Matthieu Robert, chirurgien ophtalmologiste à l'Hôpital Necker-Enfants malades. Professeur à la Faculté de médecine de l'Université de Paris Pr Assumpta Bella, professeur émérite d'ophtalmologie. Précédemment coordonnateur du programme national de lutte contre la cécité du Cameroun. ► En fin d'émission, nous faisons un point sur l'étude de cohorte menée par des chercheurs (Inserm, INRAE, Université Paris Cité, Université Sorbonne Paris Nord, CHRU de Tours et CHI de Créteil) sur les effets à long terme du contact peau à peau chez les grands prématurés. Interview du Dr Ayoub Mitha, pédiatre néonatologue au Centre hospitalier régional universitaire de Tours et chercheur Inserm au Centre de Recherche en Epidémiologie et Statistiques, à Paris. Programmation musicale : ► Victoria Monet – Jaguar ► Mbosso feat. Dogo Paten – Ungewezaje.
Ils sont précisément 12 pays d'Afrique à avoir adopté un drapeau avec ces trois couleurs. C'est le cas entre autres du Sénégal, du Cameroun et de l'Éthiopie et c'est ce dernier qui est à l'origine de ce choix du rouge, du vert et du jaune comme couleurs officielles... Dans "Ah Ouais ?", Florian Gazan répond en une minute chrono à toutes les questions essentielles, existentielles, parfois complètement absurdes, qui vous traversent la tête. Un podcast RTL Originals.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Encore quatre jours de suspense : « l'audience de la proclamation des résultats aura lieu jeudi, pointe le site Actu Cameroun. Ce sera à 10 h 30 à la Salle d'Audience du Conseil constitutionnel au Palais des Congrès de Yaoundé. » En attendant, jamais un scrutin présidentiel au Cameroun n'aura été aussi incertain… « Et si Issa Tchiroma Bakary était bien le prochain président du Cameroun ? », s'interroge Afrik.com. Et si l'ancien ministre et porte-parole du gouvernement, qui revendique d'ores et déjà la victoire, mettait fin au règne de Paul Biya ? « Le gouvernement avait pourtant averti, relève le site panafricain : toute proclamation anticipée des résultats serait punie de sanctions sévères. Or, malgré l'annonce publique de Tchiroma Bakary affirmant sa probable victoire, aucune mesure coercitive n'a été prise », tandis que « le candidat affichait avec force sa confiance dans les opérations de dépouillement en cours. (…) Au regard de cette posture sereine, affirme Afrik.com, le silence du parti de Paul Biya, loin d'être anodin, trahit la fragilité d'un pouvoir conscient d'avoir perdu la bataille politique. Les forces de sécurité, fidèles au président sortant, n'ont pas bougé — preuve que le régime hésite à provoquer un embrasement populaire dans un contexte déjà explosif. » Et Afrik.com de conclure : « le Cameroun est prêt à écrire une nouvelle page de son histoire et Issa Tchiroma Bakary pourrait bien en être l'incarnation. » « Le coup de hache fatal » ? Pour Le Monde Afrique, « quelle que soit l'issue du scrutin présidentiel au Cameroun, Issa Tchiroma Bakary est entré dans l'histoire de son pays. À l'instar de l'iconique John Fru Ndi en 1992, l'opposant sera parvenu à déstabiliser Paul Biya. Celui-ci, président “éternel“ depuis 43 ans à force d'élections truquées, est devenu à 92 ans, affirme le journal, la caricature de son système gérontocratique en phase d'agonie. Le “biyayisme“ – un mélange de clientélisme tribal, corrompu et répressif – se meurt depuis des années. Mais personne n'avait imaginé, il y a encore deux mois, s'exclame Le Monde Afrique, qu'un de ses anciens et durables ministres, Issa Tchiroma, un homme du système pendant si longtemps, pourrait être sur le point de donner le coup de hache fatal jetant au sol un régime déjà vermoulu lors du scrutin du 12 octobre. » À lire aussiPrésidentielle au Cameroun: Issa Tchiroma Bakary accentue la pression sur les institutions en charge du processus électoral « Guerre larvée » ? Alors, constate Jeune Afrique, « pour l'heure, et alors que la compilation officielle des voix se poursuit à Yaoundé, le camp de Paul Biya semble miser sur la temporisation, pariant peut-être sur un confinement discret de l'opposant après la publication des résultats de la présidentielle et un essoufflement progressif de la contestation populaire à Garoua. La réussite d'un tel plan est toutefois tout sauf assurée, estime le site panafricain. Un diplomate à Yaoundé confiait il y a quelques jours que sa principale crainte était l'installation d'une forme de guerre larvée dans le septentrion, à l'image de ce qui se passe depuis plusieurs années dans les régions anglophones du Cameroun. » « Vigilance ! », titre pour sa part le quotidien Cameroon Tribune, proche du pouvoir. « Le gouvernement, la classe politique, la société civile et les citoyens ordinaires multiplient les appels à la préservation de la paix, face à ce qui s'apparente à un vaste projet de manipulation, voire de déstabilisation. » Mali : les militaires dépassés par le blocus imposé par les djihadistes Enfin, autre sujet, autre article à lire ce matin : cette charge du site guinéen Ledjely en direction des autorités maliennes… « Mali : la Transition à genoux devant le JNIM », titre Ledjely. Ledjely qui affirme que « les autorités de la Transition ont totalement perdu le contrôle de la situation, même si elles sont trop imbues d'elles-mêmes pour le reconnaître. Sur le terrain, précise le site guinéen, la stratégie du ciblage des camions-citernes ravitailleurs en carburant par les djihadistes s'est révélée d'une nuisance telle que les populations, faisant fi de la propagande officielle, préfèrent désormais miser sur l'autorité de fait des terroristes. Ces derniers, de plus en plus conscients de l'ascendant qu'ils exercent sur le pays, en viennent à édicter des règles qu'ils imposent aux Maliens, à l'insu du pouvoir. C'est dire que le compagnonnage avec Moscou ne donne pas les résultats escomptés, affirme encore Ledjely. Face à cette réalité, Bamako serait même engagée dans des discussions discrètes avec les djihadistes. » À lire aussiMali: les jihadistes du Jnim veulent imposer leurs règles à tous les voyageurs sur les routes
durée : 00:54:26 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd'hui dans Affaires Sensibles, l'histoire de l'indépendance volée du Cameroun. - réalisé par : Frédéric Milano Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
En cette fin de saison des pluies au Tchad, un clan de la tribu M'Bororo, une branche nomade de l'ethnie peul, s'est établi dans la brousse autour de la ville de Dourbali, à une centaine de kilomètres au sud de Ndjamena. Ils sont éleveurs de bétail et avant de commencer leur voyage vers le sud, ils fêtent le Guéréwol. De notre correspondante de retour de Dourbali, En ce mois d'octobre, la terre est gorgée d'eau et la transhumance débute avec la fin de la saison des pluies. C'est à quelques dizaines de kilomètres de Dourbali qu'un clan M'Bororo a choisi de s'établir. Gouda en est le chef : « Nous allons vers le Chari, certains vont au Cameroun, d'autres jusqu'en Centrafrique. Nous nous déplaçons derrière les pluies qui tombent et derrière les premières herbes qui poussent. Quand la saison des pluies se termine, ça devient rude par ici et le climat est trop sec, donc nous repartons vers le sud. » Avant de quitter la brousse pour aller vers le sud, le clan organise un Guéréwol, une célébration annuelle et un concours de beauté et de danse masculine qui doivent permettre d'attirer les femmes éligibles au mariage ou à l'amour. « Je m'appelle Ali, je suis éleveur de vaches et j'ai 31 ans, se présente l'un des candidats. On achète cette teinture dans le village et on la met sur le visage pour la danse. » Beauté, danse et choix amoureux Ali et les autres jeunes hommes du clan se maquillent le visage avec des pigments naturels couleur ocre. Cela permet de mettre en avant la finesse de leurs traits, mais surtout la blancheur de leurs dents et de leurs yeux, symboles de bonne santé. Bijoux, étoffes et coiffes colorés, les hommes se font beaux pour danser et chanter. Pendant plusieurs heures, ils se tiennent en ligne ou en cercle, et dansent au rythme de leurs chants. Ils claquent des dents, bougent les yeux de gauche à droite frénétiquement. Certains entrent en transe sous les yeux des juges, les femmes, qui, à la tombée de la nuit, vont choisir un époux ou un amant. Difficile de parler aux femmes, elles préfèrent rester discrètes. Alors, c'est Mokhtar, un proche du clan qui nous explique : « Les filles, depuis qu'elles sont petites, ont des amis garçons dont elles sont proches avec lesquels elles dansent et chantent. La cérémonie sert à choisir le futur partenaire. Une fois la cérémonie terminée et le choix arrêté, l'homme élu doit donner un bœuf et un franc symbolique pour la dot. C'est cet homme qui deviendra son mari. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'ils deviennent époux et que la fidélité commence. Si la femme n'est pas satisfaite, elle peut aller en chercher un autre lors d'une prochaine cérémonie. » Impossible d'assister au choix fait par les femmes ou même de savoir lequel des danseurs a été élu. Dès le lendemain matin, le clan et leur bétail prennent la route vers le sud.
Les Têtes d'affiche de Denise Epoté de TV5MONDE, comme chaque dimanche sur RFI, avec Nicolas Brousse. Sur la première marche du podium cette semaine, un ingénieur en génie civil originaire du Cameroun. Après des études en Algérie, Brice Mba a rejoint HEC, avec un échange académique à la Singapore Management University. En 2023, il a cofondé Reasy, une plateforme intégrée de financement et de facilitation de commerce afin de rendre le commerce international rapide et facile pour les petits et les moyens importateurs africains. La seconde tête d'affiche est originaire de la République démocratique du Congo. Diplômé en ingénierie minière de l'université Copperstone de Zambie, Christian Mwamb Rubemb a conçu Makala Vert, une solution durable visant à produire une énergie propre à base de déchets biodégradables, une alternative au charbon de bois.
La musique c'est du bruit qui pense, signé Victor Hugo… ben, j'vous tire pas mon chapeau, M'sieur Hugo. Dans un autre genre on a Cioran qui proclame que La musique c'est le refuge des âmes ulcérées par le bonheur, c'est bien du Cioran. Qu'en dira notre invité Sango Ndedi Ndolo, auteur compositeur interprète guitariste tourné vers l'élégance et la douceur en douala. C'est l'histoire d'un musicien basé à Paris, avec une mémoire transversale des gammes et un attachement au patrimoine camerounais. Sur votre pick up d'esthète (oui, ça se passe entre esthètes), en attendant la prochaine cuvée, ESM vous recommande son album Eyala, une pop entre funk et folk dont le swing doit une fière chandelle à sa langue maternelle.
Ils sont une dizaine de demandeurs d'asile regroupés au sein du collectif des Agriculteurs migrants de Rennes. Ils se sont rencontrés dans les centres de distributions alimentaires et dans des hébergements de fortune avant de se retrouver autour d'un projet agricole commun à Melesse à une quinzaine de kilomètres de Rennes dans le nord-ouest de la France. Une habitante leur a prêté un hectare de parcelle pour leur projet. Ces migrants originaires d'Afrique subsaharienne, notamment de la Côte d'Ivoire et du Cameroun, cultivent des fruits et des légumes qu'ils donnent à des associations comme les Restos du Cœur et le Secours populaire. De notre envoyée spéciale de retour de Rennes, Eddy-Valère Djonang Ngandjeu, originaire du Cameroun, est sans-papiers et n'a pas le droit de travailler. Pour s'occuper et ayant des connaissances dans l'agriculture, il a créé le collectif des Agriculteurs migrants de Rennes et lancé un projet avec d'autres personnes dans la même situation que lui. Ce matin, ils récoltent des poireaux, des poivrons et des potirons. Des légumes qui seront distribués aux bénéficiaires d'associations aidant les personnes en situation de précarité. « Lorsqu'on partait chercher à manger aux Restos du Cœur, on voyait que les Restos du Cœur et le Secours populaire partaient prendre les invendus dans les marchés pour nous les donner, se souvient Eddy-Valère Djonang Ngandjeu. On s'est demandés si on ne pouvait pas également travailler pour accompagner ces établissements alimentaires. Donc, voilà comment on s'est lancé. » Le collectif des Agriculteurs migrants de Rennes a donné gratuitement près d'une tonne de légumes au Secours populaire. Malgré le succès de cet essai, Eddy a parfois du mal à convaincre d'autres demandeurs d'asile de se joindre à eux : « Il y en a certains qui, en venant ici, pensaient que la France était un eldorado où tout se donne, où tout se ramasse. Ils ne cessent de nous dire qu'on ne peut pas laisser la terre pour venir la travailler ici. Mais si tout le monde faisaient comme eux, qui travaillerait la terre pour que les autres mangent ? » « Je veux continuer, c'est mon projet » Kassiri Gbeuli Ellogne travaille avec Eddy. Il souhaite continuer dans l'agriculture : « En Côte d'Ivoire, j'étais planteur, éleveur. Je n'ai pas changé, je veux continuer parce que je sais ce que la terre produit. Donc, j'ai eu de la chance d'avoir de la terre ici. Je veux continuer, c'est mon projet. » Pour que ce projet puisse être une réalité, le collectif Campagnes ouvertes et solidaires avait lancé un appel à la solidarité qui a fait effet selon Maxime, membre de ce mouvement citoyen : « Dans notre collectif, beaucoup sont à la Confédération paysanne, syndicat agricole. On a donc relayé le message. C'est comme ça qu'un paysan a répondu qu'il était prêt à prêter des terres à leur collectif. On a récolté du matériel dans une ferme pas très loin et on leur a amené. Et puis après, le bouche-à-oreille a fait qu'ils ont reçu des trucs au fur et à mesure. » Eddy Valère et ses camarades ont ouvert une cagnotte pour leur permettre de poursuivre ce projet agricole. À écouter aussiÀ la rencontre des agriculteurs migrants de Rennes
durée : 00:58:09 - Cultures Monde - par : Mélanie Chalandon, Julie Gacon - Comme chaque vendredi, une émission d'actualité en deux parties : retour de terrain avec Maria Malagardis qui rentre du Cameroun, puis table-ronde sur la situation de la démocratie aux États-Unis, face aux politiques de l'administration trumpiste. - réalisation : Vivian Lecuivre - invités : Maria Malagardis Grand reporter au journal Libération; Lauric Henneton Maître de conférences à l'université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines; Élisa Chelle Professeure des universités en sciences politiques
Certains en mettent seulement quelques gouttes au creux du cou, sur les poignets, ou le vaporisent, d'autres semblent avoir vidé toute la bouteille. À l'origine, rituel sacré, utilisé ensuite pour dissimuler les mauvaises odeurs, le parfum revêt aujourd'hui bien d'autres significations. Derrière ce geste du quotidien, se cache un désir de séduction, de montrer son pouvoir, sa sensibilité ou tout simplement l'envie de sentir bon. Le parfum révèle aussi beaucoup de celui ou celle qui le porte. On associe d'ailleurs certaines senteurs au genre féminin, d'autres au masculin, fleuries pour les filles, boisées pour les garçons. Tout le monde a en tête un parfum qu'il reconnaîtrait parmi mille. Celui d'un amoureux ou d'une amoureuse, d'un parent, d'un être cher. Une odeur, qui nous apaise, nous réconforte, comme une madeleine de Proust ou au contraire nous irrite et nous indispose. Genre, personnalité, humeur... que révèlent nos effluves ? Laisse-moi te sentir et je te dirai qui tu es ? Cette émission est une rediffusion du 12 mai 2025 Avec : • Jeanne Doré, cofondatrice, rédactrice en chef de Nez, la revue olfactive, une publication biannuelle consacrée à la culture olfactive • Calice Becker, maître parfumeur française et directrice de l'École de Parfumerie Givaudan • Duplex Mbeleck, artisan parfumeur à Douala au Cameroun et promoteur de la marque DM PERFUME. Un nouvel épisode de notre série Le succès des repats réalisée par Charlie Dupiot. Ils et elles sont originaires d'Afrique centrale et ont décidé de rentrer chez eux pour contribuer au développement de leur pays. C'est le moment du «Succès des Repats» ! De retour à Kinshasa, Marie-Ange Lubeka a fondé «Empreinte Consulting», un cabinet de gestion et de co-gestion pour des PME, des petites et moyennes entreprises congolaises... Notre reporter Charlie Dupiot a rencontré cette cheffe d'entreprise à l'automne dernier. Programmation musicale : ► Cafuné - Gabriel Da Rosa ► Ghetto Whine – Blaiz Fazya.
La présidence malgache dénonce une « tentative de prise de pouvoir illégale et par la force ». Réaction alors que des soldats de l'unité militaire Capsat se sont rangés, ce week-end, du côté des manifestants antigouvernementaux. « Ceci n'est pas un coup d'État », assure le colonel à la tête de cette mutinerie, dont les propos sont rapportés notamment par Jeune Afrique. Le pouvoir « est fragilisé mais toujours en place », précise Afrik.com, en indiquant que « le chef de l'État n'avait (selon la présidence) pas quitté le pays, contrairement aux rumeurs, et qu'il continuait de gérer les affaires nationales ». « Vit-il ses dernières heures au pouvoir ? », s'interroge Le Pays. « Tout laisse croire, estime le journal burkinabé, que les carottes sont presque cuites pour le président Rajoelina ». « La nomination d'un général au poste de Premier ministre et les assurances données par ce dernier n'ont pas produit les résultats escomptés », observe Le Pays, qui rappelle, comme d'autres médias, qu'avec « l'entrée en jeu des militaires, tout porte à croire qu'on s'achemine vers le scénario de 2009 », « lorsque des soldats du Capsat, raconte aussi Afrik.com, s'étaient déjà insurgés contre le régime de Marc Ravalomanana, ouvrant la voie à l'arrivée au pouvoir d'un jeune Andry Rajoelina, alors maire de la capitale. Seize ans plus tard, c'est désormais le même corps d'armée qui se dresse contre son ancien leader, illustrant la fragilité chronique du pouvoir civil à Madagascar ». Un mouvement récupéré par les militaires ? « La Gen Z risque fort de perdre la main, redoute Madagascar Tribune, et de payer cher la façon dont elle a mené le mouvement, sans leader visible et crédible. La rapidité avec laquelle des officiers militaires et des politiciens "de carrière" sont apparus sur la place du 13 mai montre que la récupération du mouvement est en marche », pointe le site internet malgache, qui désigne des « opportunistes ». « Si l'on refuse de prendre les leçons de l'Histoire, on risque de refaire les mêmes erreurs qu'en 2009, conclue Madagascar Tribune, aussi bien au niveau des acteurs que des procédures ». « Pas certain que les militaires puissent satisfaire les revendications des manifestants concernant les pénuries d'eau et d'électricité, confirme Aujourd'hui au Faso. Il n'est pas certain, résume le quotidien burkinabé, « que la solution réside dans un pouvoir kaki ». « Espoir fragile d'alternance » au Cameroun « Alors qu'à Madagascar, la jeunesse a choisi la rue pour exprimer son ras-le-bol, les Camerounais, eux, ont-ils fait du scrutin d'hier le moyen de se défaire de leur indéboulonnable président ? », se demande Ledjely, alors que près de 8 millions d'électeurs étaient appelés, dimanche 12 octobre, à choisir leur prochain président, et peut-être à reconduire Paul Biya, 92 ans, pour un 8e mandat. Le site internet guinéen fait partie des rares à percevoir, malgré tout, « l'espoir fragile d'une alternance », « porté par plusieurs signaux encourageants ». « D'abord, l'affluence exceptionnelle constatée devant de nombreux bureaux de vote. Cette mobilisation pourrait davantage, d'après Ledjely, traduire un sursaut collectif d'électeurs décidés à dire "stop" à un pouvoir devenu synonyme d'immobilisme ». « Autre fait marquant, souligne le site internet : la vigilance citoyenne ». « Dans plusieurs villes, des électeurs sont retournés dans leurs bureaux de vote après la fermeture pour assister au dépouillement. Cette veille civique, inédite à cette échelle, témoigne de la méfiance généralisée vis-à-vis de la crédibilité du processus électoral ». « En attendant la proclamation officielle des chiffres, une chose est sûre, conclue Ledjely : pour la première fois depuis longtemps, une partie des Camerounais semble y croire encore ». « On voit mal comment l'engouement de jeunes pourrait terrasser le dinosaure », tempère L'Observateur Paalga... qui se concentre donc sur un autre enjeu : avec quel score Paul Biya va-t-il l'emporter ? « Continuera-t-il à afficher plus de 70% de voix en sa faveur ? » « L'autre incertitude, indique aussi le quotidien burkinabé, c'est la capacité du quasi centenaire à tenir fermement la barre du navire camerounais pendant encore 7 ans », lui qui n'est apparu qu'une seule fois en public, lors d'un meeting à Maroua.
A Madagascar, s'il est sorti du silence par un communiqué, toujours aucune apparition du président Andry Rajoelina. L'unité militaire CAPSAT a imposé ce dimanche un nouveau chef d'état-major. Qui dirige le pays et quelle suite à la crise ? Tin Rakotomalala Président, cofondateur du Think tank Diapason, était notre invité.
Le président congolais Félix Tshisekedi a appelé jeudi son homologue rwandais Paul Kagame à avoir "le courage" de travailler avec lui pour faire "la paix des braves" dans l'est de la République démocratique du Congo, une invitation rejetée comme une "comédie politique ridicule" par Kigali.
Réagissez à l'actualité de votre choix avec Juan Gomez. RFI vous donne la parole. L'occasion d'aborder des thèmes qui ne font pas toujours la Une des médias français et internationaux.