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Disparition du pape François, Liga 32e journée, Ligue 1 et CAN U17 au programme de Radio foot de ce lundi 21 avril. Disparition du pape FrançoisLe souverain pontife était un passionné de football. Il restait très attaché au club de San Lorenzo et avait pris l'habitude de recevoir en audience des joueurs (Maradona, Messi, Buffon) et de dédicacer des maillots. Les quatre derniers matchs de la 33e journée de Serie A ont été reportés.Liga 32e journéeLe Barça s'en sort difficilement face au Celta Vigo. Triplé de Borja Iglesias du côté des Galiciens, penalty en toute fin de match de Raphinha. Victoire de l'abnégation pour Hansi Flick, qui a perdu sur blessure Robert Lewandowski. Attaque prolifique, mais défense parfois dans le dur. Va-t-elle tenir le rythme d'une fin de saison où les Catalans sont sur tous les fronts ?Les Blaugranas gardent leur avance sur les Merengues, vainqueurs in extrémis del'Athlétic Bilbao.Ligue 1Derby houleux entre les Verts et l'OL. Saint-Étienne le remporte pour la première fois depuis près de six ans. Rencontre interrompue longtemps après qu'un projectile jeté des tribunes eut atteint un arbitre de touche. La décision polémique de François Letexier. Lucas Stassin, double buteur de l'ASSE, expulsé dans un premier temps après avoir mis un coup sur la cheville de Corentin Tolisso à la 23e, a finalement été seulement averti. Un revirement aux conséquences directes sur la rencontre. Une semaine à oublier pour l'OL.Course à la C1 : l'OM retrouve la 2e place, Nice et Lille vainqueurs, Monaco muet face à Strasbourg.CAN U17Les jeunes Marocains sacrés à Mohammedia, face au Mali. Les Ivoiriens sur la 3e marche du podium. Alynho Haïdara termine soulier d'or du tournoi devant le Burkinabè Ashraf Tapsoba. Le milieu de l'Ajax Abdellah Ouazane meilleur joueur du tournoi.Avec Sophiane Amazian : Frank Simon, Éric Rabesandratana et Hervé Penot Technique/Réalisation Laurent Salerno – Pierre GuérinÀ lire aussiLe football, la passion de cœur du pape François
Disparition du pape François, Liga 32e journée, Ligue 1 et CAN U17 au programme de Radio foot de ce lundi 21 avril. Disparition du pape FrançoisLe souverain pontife était un passionné de football. Il restait très attaché au club de San Lorenzo et avait pris l'habitude de recevoir en audience des joueurs (Maradona, Messi, Buffon) et de dédicacer des maillots. Les quatre derniers matchs de la 33e journée de Serie A ont été reportés.Liga 32e journéeLe Barça s'en sort difficilement face au Celta Vigo. Triplé de Borja Iglesias du côté des Galiciens, penalty en toute fin de match de Raphinha. Victoire de l'abnégation pour Hansi Flick, qui a perdu sur blessure Robert Lewandowski. Attaque prolifique, mais défense parfois dans le dur. Va-t-elle tenir le rythme d'une fin de saison où les Catalans sont sur tous les fronts ?Les Blaugranas gardent leur avance sur les Merengues, vainqueurs in extrémis del'Athlétic Bilbao.Ligue 1Derby houleux entre les Verts et l'OL. Saint-Étienne le remporte pour la première fois depuis près de six ans. Rencontre interrompue longtemps après qu'un projectile jeté des tribunes eut atteint un arbitre de touche. La décision polémique de François Letexier. Lucas Stassin, double buteur de l'ASSE, expulsé dans un premier temps après avoir mis un coup sur la cheville de Corentin Tolisso à la 23e, a finalement été seulement averti. Un revirement aux conséquences directes sur la rencontre. Une semaine à oublier pour l'OL.Course à la C1 : l'OM retrouve la 2e place, Nice et Lille vainqueurs, Monaco muet face à Strasbourg.CAN U17Les jeunes Marocains sacrés à Mohammedia, face au Mali. Les Ivoiriens sur la 3e marche du podium. Alynho Haïdara termine soulier d'or du tournoi devant le Burkinabè Ashraf Tapsoba. Le milieu de l'Ajax Abdellah Ouazane meilleur joueur du tournoi.Avec Sophiane Amazian : Frank Simon, Éric Rabesandratana et Hervé Penot Technique/Réalisation Laurent Salerno – Pierre GuérinÀ lire aussiLe football, la passion de cœur du pape François
Édition spéciale. Né Jorge Bergoglio, en Argentine, le pape François est mort ce lundi de Pâques, au Vatican. De très nombreux messages de condoléances et d'hommages ont afflué à travers le monde ce lundi, après l'annonce de la mort du pape François, décédé à 7h35 du matin, d'après le Vatican. Jorge Bergoglio, de son nom de naissance, était né en Argentine et avait grandi à Buenos Aires. Devant la cathédrale de la capitale Argentine, notre correspondant Théo Conscience a rencontré des habitants venus se recueillir spontanément, « les yeux rougis », pour rendre hommage au premier pape latino-américain de l'Histoire, mais aussi « l'Argentin le plus important », raconte notre journaliste.Hommages également dans la presse argentine. « François, le simple pape du bout du monde qui a brisé les codes et ouvert l'Église comme cela n'avait jamais été fait », titre La Nacion qui rappelle les sept voyages du pape François sur le continent, de la première visite au Brésil à la dernière, au Panama, en 2019, en passant par Cuba en 2015. Le pape avait annoncé plusieurs fois son intention de revenir en Argentine, sans la concrétiser. D'après un expert interrogé dans le journal argentin, le pape craignait une instrumentalisation politique de sa venue. Le pape François et l'Argentine auront eu « une relation complexe et contaminée par la politique », résume La Nacion. De son côté, Pagina12 pointe les combats du pape François : « Contre les guerres, pour l'écologie et en faveur des pauvres. »Les journaux argentins n'oublient pas non plus l'histoire d'amour entre le pape et le football. Clarin, en particulier, revient sur la ferveur du pape pour le club de San Lorenzo à Buenos Aires. Le pape François vivait tout près du stade, où il était abonné étant petit. Plus tard, durant son pontificat, il avait rencontré, raconte le journal Clarin, Maradona et Messi, mais aussi le brésilien Pelé.À lire aussiLe football, la passion de cœur du pape FrançoisInterview avec Jean-Jacques Kourliandsky, directeur de l'Observatoire de l'Amérique latine et des Caraïbes à la Fondation Jean-Jaurès : « C'était le premier pape non-européen »Le pape François était une personnalité controversée, son rôle pendant la dictature argentine ayant été questionné. Pour Jean-Jacques Kourliandsky, ce pape aura non seulement été le premier latino-américain, mais aussi le premier à ne pas être originaire d'Europe.Qualifié de réformiste, le pape François a effectué « quelques pas » importants au sujet des questions de société, « mais il est resté sur une position conservatrice de l'Église », note Jean-Jacques Kourliandsky. Le pape avait d'ailleurs soutenu avec véhémence Juan Barros, un évêque décrié au Chili et soupçonné d'avoir couvert les actes pédocriminels d'un prêtre.À lire aussiLe pape François est mort à l'âge de 88 ans, annonce le VaticanUSA : un pape réformiste, critiqué aux États-Unis par les conservateursLa veille de sa mort, dimanche, le pape François avait rencontré le vice-président américain JD Vance, rappelle notre correspondante à New York Carrie Nooten. Entre le souverain pontife et l'administration Trump, la relation avait pris la forme de « joutes à répétitions », souligne notre journaliste. Aussi bien lors du premier mandat que lors du deuxième, le pape avait critiqué la politique migratoire de Donald Trump, soulignant que « l'expulsion forcée au seul titre d'un statut migratoire » constituait une privation « de dignité » pour les personnes migrantes.Dans la presse, le New York Times raconte comment le pape François a dû composer, voire « affronter » des leaders catholiques conservateurs défiants. Le quotidien illustre cela avec une photo du cardinal Raymond Burke. « Les États-Unis, en pleine bataille culturelle et politique sur l'avortement et d'autres questions sociales, étaient un bastion de cette opposition conservatrice », note le journal new-yorkais. Le pape avait nommé, dans plusieurs villes américaines, des figures promouvant une vision plus accueillante et ouverte de l'Église, tout en rétrogradant certains évêques ou cardinaux critiques du Vatican. Toutefois, cela n'a pas changé fondamentalement l'orientation de l'Église catholique américaine, toujours conservatrice et très engagée dans les débats sur l'avortement, la sexualité et le genre aux États-Unis, analyse le New York Times.À lire aussiLe pape François, un bâtisseur de ponts et de réformes
Les Réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale commence ce lundi à Washington. Durant cet événement notamment, les acteurs de l'économie de tous les pays se réunissent pour parler de l'état de l'économie mondiale. Sans surprise, cette édition va être marquée par la politique commerciale de Donald Trump. Décryptage. Depuis son retour à la Maison Blanche il y a moins de 100 jours, c'était le 20 janvier, Donald Trump a relancé la guerre commerciale contre pratiquement tous les pays du globe. On le rappelle, tous les produits qui entrent aux États-Unis sont taxés à hauteur de 10%. Cela monte jusqu'à 145% sur certaines importations chinoises. Pékin ne s'est pas fait attendre pour répondre avec une taxation de 125% sur les produits américains. Bref, cette escalade entre les deux premières économies mondiales a des conséquences pour la planète toute entière, ce qui inquiète et le Fonds monétaire international, et la Banque mondiale. Croissance mondiale affectée La directrice générale du FMI l'explique elle-même mais elle reste modérée. Kristalina Georgieva estime aujourd'hui que l'incertitude sur les politiques commerciales mondiales est "hors norme”. Selon plusieurs études du FMI justement, le taux effectif moyen des droits de douane américains atteint désormais environ 20%. Et les conséquences sont très concrètes. Par exemple. le dollar s'affaiblit alors qu'il est perçu comme une valeur refuge. Et puis la croissance américaine en souffre. D'après le Peterson Institute, elle devrait tomber à 0,1% cette année. C'est loin de ce qui était envisagé il y a encore quelques semaines, à savoir 2,5%. Une tendance qui va irrémédiablement avoir un impact sur la croissance mondiale. À lire aussiLe coût des mesures douanières de Donald Trump à l'échelle mondialeToujours d'après la directrice du FMI, il faut se préparer à revoir sa copie car l'institution financière prévoit désormais une révision à la baisse des perspectives économiques mondiales. Le rapport devrait justement être publié cette semaine. Si en janvier, avant l'investiture de Donald Trump, la croissance mondiale pour 2025-2026 était estimée à 3,3%, elle devrait diminuer. Ce chiffre semble aujourd'hui optimiste voire irréaliste car la croissance de la planète aurait dû être stimulée par celle des États-Unis. Or, on l'a dit, elle devrait être pratiquement atone. Un multilatéralisme mis à mal Ce n'est presque plus à prouver, Donald Trump a une vision assez personnelle du multilatéralisme. Le problème, c'est que les États-Unis sont les premiers actionnaires du FMI. Le pays est aussi essentiel dans le fonctionnement de la Banque mondiale puisqu'il y est représenté via 17% des capitaux de l'institution. Et lorsque l'administration Trump remet en cause son rôle dans l'activité de ces deux instances, c'est en effet tout un pan de l'économie mondiale qui est en sursis. À lire aussiSur la piste d'une machine à café pour comprendre les effets des taxes douanières de TrumpL'aide au développement est un secteur très affecté. D'après l'OCDE, elle a diminué de 7% l'an passé. Cette année, elle devrait encore baisser, entre -9 et -17%. Concrètement ce sont des dizaines de milliards d'euros en moins. Les patrons du FMI et de la Banque mondiale appellent ainsi à des réformes profondes de l'économie, plus équilibrée, plus résiliente, avec une priorité: continuer à dialoguer avec toutes les parties, même les États-Unis. Mais pour échanger, il faut être deux, et Donald Trump ne compte visiblement pas faire partie de la discussion.
Le pape François est décédé ce lundi 21 avril 2025. Âgé de 88 ans, son état de santé fragile s'était aggravé. Son pontificat aura duré 12 ans un mois et huit jours au cours duquel le « Pape du Sud » sera allé aux confins du monde et aura activé une diplomatie axée sur la paix et le dialogue interreligieux. À cette occasion, nous vous proposons de réécouter l'émission Religions du Monde diffusée le 16 février dernier, sur la diplomatie du pape François, de Lampedusa à la RDC, l'Ukraine et le dialogue avec les musulmans : une émission dans laquelle Véronique Gaymard recevait François Mabille, auteur de Le Vatican, la papauté face à un monde en crise (Éditions Eyrolles). Alors que le président américain Donald Trump entame son second mandat, le pape François multiplie les appels : plaidoyer pour les réfugiés, les migrants, la préservation de l'environnement… Il dénonce aussi le capitalisme financier et agressif des puissances occidentales, et veut replacer le rôle moral de l'Église sur les questions sociétales comme l'avortement ou la fin de vie.Mais de quelle manière ce micro-État, qui a donc une nature à la fois religieuse et politique, peut-il peser face aux puissants ?Invité : François Mabille, professeur de Sciences politiques, spécialiste des acteurs religieux dans les relations internationales, chercheur associé à l'Iris, où il dirige l'Observatoire géopolitique du religieux.À lire aussiLe pape François, un bâtisseur de ponts et de réformes À lire aussiLe pape François et l'Afrique: fraternité, dialogue et dénonciation des maux du continent
Le pape François est décédé ce lundi 21 avril 2025. Âgé de 88 ans, son état de santé fragile s'était aggravé. Son pontificat aura duré 12 ans un mois et huit jours au cours duquel le « Pape du Sud » sera allé aux confins du monde et aura activé une diplomatie axée sur la paix et le dialogue interreligieux. À cette occasion, nous vous proposons de réécouter l'émission Religions du Monde diffusée le 16 février dernier, sur la diplomatie du pape François, de Lampedusa à la RDC, l'Ukraine et le dialogue avec les musulmans : une émission dans laquelle Véronique Gaymard recevait François Mabille, auteur de Le Vatican, la papauté face à un monde en crise (Éditions Eyrolles). Alors que le président américain Donald Trump entame son second mandat, le pape François multiplie les appels : plaidoyer pour les réfugiés, les migrants, la préservation de l'environnement… Il dénonce aussi le capitalisme financier et agressif des puissances occidentales, et veut replacer le rôle moral de l'Église sur les questions sociétales comme l'avortement ou la fin de vie.Mais de quelle manière ce micro-État, qui a donc une nature à la fois religieuse et politique, peut-il peser face aux puissants ?Invité : François Mabille, professeur de Sciences politiques, spécialiste des acteurs religieux dans les relations internationales, chercheur associé à l'Iris, où il dirige l'Observatoire géopolitique du religieux.À lire aussiLe pape François, un bâtisseur de ponts et de réformes À lire aussiLe pape François et l'Afrique: fraternité, dialogue et dénonciation des maux du continent
Il y a 60 000 ans, Paris était sous les eaux et surnageait l'actuelle Butte Montmartre ou colline Chaillot. De ce fait historique avéré, le scénariste Serge Lehman et le dessinateur Stéphane de Caneva ont tiré un roman graphique : Les Navigateurs, aux éditions Delcourt, mêlant réalisme et fantastique. Cette bande dessinée est un jeu de piste qui va transporter les personnages principaux dans un monde parallèle administré par une société secrète. Les Navigateurs de Serge Lehmanaux et Stéphane de Caneva, aux éditions Delcourt, 2025. Prix René Goscinny 2025 du meilleur Scénariste.À écouter aussiLes bédéistes Serge Lehman et Stéphane Créty, et l'auteur Olivier Delacroix À écouter aussiLe roman graphique «L'homme gribouillé»
Aujourd'hui, nous vous invitons à découvrir un compagnon omniprésent, mais discret : celui sur lequel nous marchons, sur lequel nous bâtissons, que nous cultivons… Celui que nous foulons chaque jour, souvent avec mépris, sans lui accorder une seule pensée. Ce compagnon, c'est le sol, cette croûte terrestre qui, en réalité, est un véritable trésor multimillénaire ! Comment cultiver tout en restaurant la biodiversité des sols, de la faune et de la flore ? Comment développer un écosystème propice aux insectes, aux oiseaux, aux serpents, etc. ? En Méditerranée, cette question se pose plus que jamais, compte tenu des contraintes climatiques, très sèches, et des pratiques agricoles qui reposent largement sur la mécanisation et la chimie. En Grèce, la ferme pilote Southern Lights s'est transformée en forêt comestible... un changement survenu complètement par hasard (ou par chance !). Depuis, elle initie doucement, mais sûrement, une petite révolution culturelle. Reportage La forêt comestible en Grèce, par Caroline Lafargue.Avec un éclairage de Marc-André Sélosse, biologiste spécialisé en mycologie et professeur au Muséum d'histoire naturelle, à l'université de Gdańsk en Pologne et à celle de Kunming en Chine : Il étudie le sol de près depuis des années, notamment les interactions entre les champignons et les plantes et il a notamment publié le livre L'origine du monde, une histoire naturelle du sol à l'intention de ceux qui le piétinent (Actes Sud). Musique diffusée pendant l'émission : Raggasonic - Les richesSandàlia de Prata -Roupa de tirarÀ lire aussiLe vivant est LA solution
Aujourd'hui, nous vous invitons à découvrir un compagnon omniprésent, mais discret : celui sur lequel nous marchons, sur lequel nous bâtissons, que nous cultivons… Celui que nous foulons chaque jour, souvent avec mépris, sans lui accorder une seule pensée. Ce compagnon, c'est le sol, cette croûte terrestre qui, en réalité, est un véritable trésor multimillénaire ! Comment cultiver tout en restaurant la biodiversité des sols, de la faune et de la flore ? Comment développer un écosystème propice aux insectes, aux oiseaux, aux serpents, etc. ? En Méditerranée, cette question se pose plus que jamais, compte tenu des contraintes climatiques, très sèches, et des pratiques agricoles qui reposent largement sur la mécanisation et la chimie. En Grèce, la ferme pilote Southern Lights s'est transformée en forêt comestible... un changement survenu complètement par hasard (ou par chance !). Depuis, elle initie doucement, mais sûrement, une petite révolution culturelle. Reportage La forêt comestible en Grèce, par Caroline Lafargue.Avec un éclairage de Marc-André Sélosse, biologiste spécialisé en mycologie et professeur au Muséum d'histoire naturelle, à l'université de Gdańsk en Pologne et à celle de Kunming en Chine : Il étudie le sol de près depuis des années, notamment les interactions entre les champignons et les plantes et il a notamment publié le livre L'origine du monde, une histoire naturelle du sol à l'intention de ceux qui le piétinent (Actes Sud). Musique diffusée pendant l'émission : Raggasonic - Les richesSandàlia de Prata -Roupa de tirarÀ lire aussiLe vivant est LA solution
C'est un mouvement inédit au sein de l'Église catholique. Pendant toute la durée du Carême, soit du 5 mars au 17 avril, les femmes paroissiennes sont appelées à faire grève. L'intérêt de cette mobilisation symbolique est de pointer un paradoxe : d'un côté, ces femmes bénévoles sont indispensables à la tenue des églises et à la préparation des messes notamment, de l'autre, elles sont encore trop peu consultées dans les instances ecclésiastiques dirigées par des hommes. Si l'on veut entrer dans l'église Saint-Sylvain, au cœur du petit village de Saint-Sauvant, il faut solliciter Florence. C'est elle qui possède la clé de la porte d'entrée principale de cet édifice du XIIe siècle qui surplombe la commune. « Cette petite église nous porte tous dans le village. Elle veille sur nous, elle est imposante, elle est grande, elle est massive, elle a une présence. Je suis bien avec elle », déroule Florence.Cela fait 40 ans qu'elle est paroissienne ici. Quarante années d'un service essentiel pour maintenir cinq messes tous les ans : « Nous sommes de petites mains, nous faisons toutes les petites tâches, les petites besognes, parfois ennuyeuses, mais nécessaires, comme laver les nappes, les repasser, les mettre sur l'autel, faire les bouquets de fleurs. » Cet engagement du quotidien demande assurément du temps : deux heures d'entretien par semaine, et beaucoup d'énergie. « Mais je ne suis pas toute seule ! », tient à rappeler Florence, modeste, « nous sommes un petit groupe ». Un petit groupe essentiellement composé de femmes. « On voudrait que ça change, ça, c'est sûr, reprend-elle. Moi, je soutiens totalement les femmes qui expriment le souhait de partager plus les tâches. »« On est relégué à l'arrière-boutique » La mobilisation des femmes de l'Église catholique est partie des États-Unis, à l'initiative de l'association américaine Women's Ordination Conference. Sur son site internet, une carte interactive répertorie les mobilisations à travers le monde. Le mouvement a essaimé en Pologne, en Espagne, en Inde mais aussi en France. Dans l'Hexagone, c'est le Comité de la Jupe qui organise la contestation. Selon les chiffres de cette association de promotion de l'égalité au sein de l'Église catholique, les femmes effectuent plus de 80% des tâches essentielles dans les paroisses.Parmi les 300 membres que revendique le Comité de la Jupe, il y a Alice. Également paroissienne, elle arbore sur son sac un pin's avec la mention « femme catholique en grève ». Elle dénonce notamment l'absence de consultation dans les assemblées locales et les diocèses. « On vient nous demander notre avis de temps en temps ou des conseils, mais on ne peut pas voter, on ne peut pas choisir. Si quelqu'un dans la hiérarchie est contre nous ou nous refuse quelque chose, nous n'avons pas de recours possible. Les décisions se prennent entre clercs, entre prêtres. Et quand on veut exprimer quelque chose, on est un peu relégué à l'arrière-boutique », pointe-t-elle.Dans le village de Saint-Sauvant (500 habitants) où elle réside, la grève est accueillie de façon contrastée par les fidèles. « Certains nous rient au nez en nous disant que l'on ne va pas changer le monde », soupire-t-elle. Les membres du clergé sont aussi partagés. La temporalité choisie – celle du Carême, période de jeûne et de retrouvailles – ne plaît pas à certains.Susciter le débatMais il y a quelques exceptions. Dans cette paroisse, Gilles Cavaro, diacre depuis 11 ans, est peut-être l'un des rares à porter une autre parole, celle d'un homme d'Église qui prône l'égalité. « Le Christ voulait que les femmes aient plus de place dans l'Église. Or, actuellement, l'institution est en retrait par rapport à ce qu'il a souhaité quand il a vécu sur cette Terre, souligne-t-il, convoquant la littérature catholique. Je trouve que la place de la femme devrait être revisitée et ajustée au message évangélique. » Une telle position surprend Alice. Elle l'admet, avant la grève, elle n'aurait pas pensé que Gilles était pour cette ouverture : « Cela fait plaisir à entendre, mais ce n'est malheureusement pas une position majoritaire. » Tout l'intérêt de cette grève est d'ouvrir le dialogue sur la place des femmes dans l'Église et de provoquer une réaction de ceux qui sont encore réfractaires à l'idée.« Cette discussion, je ne l'avais jamais eue avec Gilles, reconnaît Alice. On a pu l'avoir grâce à ce temps de grève. » Gilles embraye à son tour : « Entre nous, hommes d'Église, dans la paroisse, on n'a pas beaucoup parlé. Il faut davantage de discussion sur le sujet. Car il subsiste une question principale qui me paraît essentielle : comment travailler et marcher mieux vers le Christ, hommes et femmes ensemble ? » Le dialogue désormais ouvert, Gilles, Alice et Florence promettent de le poursuivre bientôt autour d'un repas.À lire aussiLe rôle des femmes dans l'Église, l'un des enjeux du synode présidé par le pape François
Il est né dans le maquis camerounais en 1957, un an avant que son père soit assassiné par l'armée française... le 13 septembre 1958. Daniel Um Nyobe, le fils du leader indépendantiste Ruben Um Nyobe est notre invité ce matin. Alors qu'est paru fin janvier le rapport de la commission Cameroun sur le rôle de la France au Cameroun dans la lutte contre les mouvements indépendantistes, il appelle désormais le président français à « assumer les faits » et à reconnaître la responsabilité de la France dans la mort de Ruben Um Nyobè et de ses camarades. Il témoigne aussi sur son parcours, marqué par le combat de son père. RFI : Daniel Um Nyobé, suite à la publication du rapport de la Commission Cameroun, qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui ?Daniel Um Nyobé : C'est la reconnaissance des faits, la responsabilité du gouvernement français de l'époque dans ce qui s'est passé. Et, éventuellement, présenter des excuses et mettre en place un processus de réparation. Cette histoire-là, il faut l'assumer, sinon ça va être une histoire politicienne.Cette histoire, c'est aussi la vôtre, Daniel Um Nyobe, puisque vous êtes né dans le maquis, un an avant l'assassinat de votre père.De la date du 13 septembre 1958, je reste le seul survivant. Donc ce jour-là, non seulement Ruben Um Nyobe a été assassiné, mais son plus proche collaborateur Yem Back a été également assassiné. Ma grand-mère maternelle, Ruth Ngo Kam a été aussi assassinée. Et il faut dire qu'au moment de cet assassinat, j'étais à côté d'elle, ce qui fait que j'ai ramassé une balle. Symboliquement, je me dis que dans le rouge du drapeau camerounais, j'y suis aussi pour quelque chose. C'est aussi mon sang qui y est versé.Par la suite, dans quelles conditions vivez-vous avec votre mère ? Comment est-ce qu'on fait pour vivre ou survivre lorsqu'on s'appelle Um Nyobé dans ces années-là ?C'est très très très difficile. Donc, on vit du peu qu'on a des récoltes des champs, et tout ça, c'est dans la misère. Mais bon, il faut quand même avouer qu'on avait certains sympathisants qui de temps en temps passaient nous donner quelque chose et tout ça.Vous avez mis plusieurs années à oser aller vous recueillir sur sa tombe ?Oui, c'était interdit. On y allait la nuit. Je me rappelle les premiers jours, c'était la nuit, clandestinement. Il fallait le faire, ç'avait une valeur pour moi.Est-ce que vous avez envisagé de changer de nom ?Non, surtout pas. C'est une fierté pour moi d'avoir été le fils de cet homme-là !En 1991, une loi a réhabilité plusieurs leaders indépendantistes, dont votre père. Qu'est-ce que ça a changé, est-ce que c'est suffisant ?Ça n'a rien changé. Bon, là, on peut prononcer son nom, on peut prononcer le nom de ses camarades, on peut se revendiquer de lui. Mais, dans les discours officiels au Cameroun, on ne cite pas ces noms-là. Rien n'est fait, il n'y a pas de lieux de mémoire. J'envisage de transférer la tombe à Boumnyébel, parce que ce sont les assassins qui ont choisi le lieu d'enterrement à Ezéka. Donc, voilà pourquoi j'aimerais ramener cet homme-là. Mais au mois de novembre dernier, je suis allé, j'ai seulement mis une seule plaque indicative pour dire que, bientôt, la tombe de Mpodol [surnom de Ruben Um Nyobè, NDLR] sera installée à cet endroit. Dans la journée, j'ai eu la visite, cinq fois, des gendarmes et des policiers.Aujourd'hui, l'UPC, le parti fondé par votre père, est profondément divisé. En mai 2017, vous avez été désigné premier vice-président de l'une de ses branches, celle dirigée par Bapooh Lipot qui est considérée comme proche du président Paul Biya. Pourquoi ce choix ?Ça, c'est quelque chose qui m'a été imposé comme ça, mais je n'ai jamais exercé de fonction de premier vice-président.C'est de la récupération ?Oui, oui, je crois. On ne confondra jamais l'UPC, le parti nationaliste qui a revendiqué l'indépendance, avec tout ce qui est fait aujourd'hui. Il y en a qui le font par conviction et d'autres qui le font par opportunisme.En 2018, on vous prête d'avoir appelé à voter pour Paul Biya ?Je l'assume, parce que je croyais que c'était son dernier mandat. Je me disais, avec l'âge, l'expérience qu'il a, avant de partir, on pouvait mettre en place quelque chose plus tard. Ça n'a pas été le cas.Mais que répondez-vous à ceux qui estiment que soutenir Paul Biya revient en fait à trahir la mémoire de votre père, dans le sens où lui-même est héritier direct de ceux qui ont été placés au pouvoir au détriment des vrais indépendantistes ?Alors ça, c'est le tribunal de l'histoire. Et moi, je suis de ceux qui pensent que, tout être humain peut changer, pour l'intérêt du pays.En 2018, vous pensiez qu'il poserait un geste s'agissant de votre père ?Ah oui ! Il avait dit à ma mère : « Je poursuis le travail commencé par votre mari. » Donc, j'attendais quelque chose venant de lui. Je m'attendais quand même à ce qu'on facilite le transfert des restes de ces personnes-là, qu'on cite leurs noms dans les discours, qu'il y ait des lieux de mémoire, les dates de commémorations, tout ça. Si je vous dis que je ne suis pas déçu, c'est que je suis un menteur. À lire aussiLe rapport sur la colonisation française au Cameroun remis au président Paul Biya
Donald Trump poursuit la guerre commerciale qu'il mène à l'encontre de la Chine. Désormais, le pays est visé par des taxes douanières de 145 %. Cette escalade va frapper de plein fouet les petits producteurs chinois. Ils sont des dizaines et des dizaines de milliers et représentent un secteur vital de l'économie de la Chine : les petits producteurs. Ce sont ces manufactures de taille moyenne qui produisent tout ou partie des biens importés depuis la Chine. On peut notamment penser à des fabricants de vêtements, de sacs, de machines ou encore d'équipements de cuisine. Ces structures, comme le précise le New York Times, ce sont des ateliers familiaux, voire semi-industriels et ils dépendent fortement de la demande internationale. Leur principal argument évidemment, c'est la production à très bas coût, mais avec des droits de douane de 145%, c'est toute la chaîne de production qui s'écroule de la Chine aux États-Unis ! À lire aussiLe reste du monde se prépare à une inondation de produits chinois bon marchéRentabilité minimale Prenons par exemple un t-shirt qui sort de ces ateliers chinois et qui est à destination de New York. La pièce va être produite, puis prendre un bateau direction les États-Unis. Disons que, symboliquement, tout cela coûte 10 dollars à l'exportateur. Sauf qu'il va devoir appliquer 145% de taxes. La valeur du t-shirt va donc augmenter et passer à 24,5 dollars. À ce montant, il faudra ajouter la marge du commerçant qui vendra ce t-shirt dans sa boutique de Brooklyn. Avec un tel prix, il va être difficile de trouver preneur. Et c'est là que les producteurs chinois souffrent puisque les exportateurs vont essayer de rogner sur le prix du t-shirt. Mais ces structures sont déjà à la limite de la rentabilité, essorées par les grossistes qui tentent d'acheter au prix le plus bas. Ce qui se passe aujourd'hui, ce sont donc des commandes annulées par les importateurs américains. Résultat, la production est bloquée, les stocks s'accumulent sans trouver d'acheteurs. Bref, la perte est sèche pour ces ateliers, ce qui en bout de chaine implique des suppressions d'emplois. À lire aussiLa Chine sur une ligne de crête face à la politique douanière de Donald TrumpQuelles alternatives ? Ces producteurs peinent à trouver des solutions. L'une d'elles serait de se tourner vers le marché chinois. Mais c'est complexe. Le marché domestique est saturé, marqué par une demande en baisse. Difficile donc d'écouler les stocks. On peut imaginer en effet une recherche de nouveaux marchés, mais les volumes sont loin de compenser la perte du marché américain. Car on le précise, l'an passé, ce sont 440 milliards de dollars de produits fabriqués en Chine qui sont arrivés aux États-Unis. Et puis pour ne rien arranger, les entreprises chinoises sont déjà frappées par une surcapacité industrielle, leurs entrepôts débordent ! Pourtant, la Chine réplique aux mesures de Donald Trump. Symboliquement, difficile de rester sans répondre devant de telles décisions. Au niveau national, le gouvernement tente aussi de juguler la situation. L'État notamment vient de recapitaliser les grandes banques qui ne sont pas en forme. Les plans de relance ont permis de soutenir la croissance à court terme, mais la grande question, c'est de savoir comment tout l'écosystème industriel et manufacturier chinois va faire face durant les prochains mois.À lire aussiLa Chine, grande gagnante des mesures de Donald Trump?
Les droits de douane réciproques de Donald Trump n'auront été en vigueur que quinze heures. Quinze heures de panique sur les marchés boursiers du monde entier. Mais le président américain a finalement changé d'avis hier. C'est un rétropédalage que le monde n'attendait plus. Mais Donald Trump l'a fait en décidant de faire une pause de 90 jours dans l'application des mesures commerciales à l'encontre des pays du monde, qui restent taxés à hauteur de 10%. À une exception près, sur les importations chinoises qui vont être taxées à 125%. C'est donc la Chine qui paie le prix fort de la guerre commerciale voulue par le président américain. Cela parce qu'hier, on a assisté à une véritable escalade. Après l'entrée en vigueur des mesures américaines, Pékin a annoncé une surtaxe de 84% sur les importations de biens produits aux États-Unis avec application quasi immédiate. Les marchés boursiers se sont affolés, l'Europe a vu rouge, tout comme les indices américains, surtout ! À lire aussiDans la tête de Donald Trump, que veut-il gagner avec sa guerre commerciale?Panique à bord L'une des explications, c'est lorsque Donald Trump a vu le cours de Wall Street dégringoler encore une fois. Pour autant, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, le réfute et estime que cela fait partie de la stratégie initiale du locataire de la Maison Blanche. Et les résultats sont là. Après avoir annoncé la suspension des droits de douane réciproques pour le monde entier et de s'en prendre encore plus violemment à la Chine, les indices américains ont bondi hier. Le S&P 500, l'indice des 500 plus grandes entreprises américaines, a augmenté de 9,5% et le Nasdaq, qui lui répertorie les valeurs technologiques, a pris 12%. Craintes sur le marché obligataire Et si le président américain a changé d'avis, c'est parce que l'économie de son pays est liée aux marchés financiers. La véritable explication là. Donald Trump lui-même l'a écrit hier soir sur son réseau social Truth. « Je regardais le marché obligataire et certaines personnes commençaient à se sentir un peu fébriles », affirmait-il. Le marché obligataire, c'est grossièrement là où les États se financent via notamment des bons du Trésor. Sauf que les bons du Trésor américain qui étaient considérés comme des valeurs refuges ont connu une hausse très importante de leurs taux ces derniers jours. Comme si, finalement, les États-Unis avaient perdu du crédit auprès des investisseurs, ce qui est risqué pour la première économie mondiale. À lire aussiLe coût des mesures douanières de Donald Trump à l'échelle mondialeDes impacts concrets sur l'économie américaine Et même si Donald Trump et son équipe s'en défendent, on sent tous cas qu'il y a eu panique à bord. Cette instabilité dans cette valeur considérée comme l'une des plus sûres au monde a tout bouleversé. La conséquence directe pour le gouvernement américain, c'est que s'il veut emprunter, le coût de son crédit va augmenter.C'est une très mauvaise nouvelle pour un pays dont la dette fédérale est estimée à 36 000 milliards de dollars. Cela engendrera une hausse des taux d'intérêts, ce qui serait une catastrophe pour Donald Trump, car sur le long terme, ça pourrait contribuer au ralentissement économique américain. Puisque au-delà de la dette, cela va avoir un impact sur d'autres secteurs de l'économie du pays comme l'immobilier. C'est donc cela qui a fait réagir Donald Trump. Il l'expliquait hier, « il faut savoir faire preuve de souplesse » pour inciter les marchés à suivre ses mesures. Visiblement, il s'est appliqué son conseil à lui-même.
C'est un opéra 100% féminin – de la librettiste aux protagonistes en passant par la cheffe d'orchestre – qui s'installe à l'Opéra-Comique de Paris du jeudi 10 au dimanche 13 avril. Les Sentinelles est le nom du deuxième opéra de Clara Olivares, 31 ans. Née à Strasbourg et titulaire d'un doctorat en composition de l'université de Berkeley aux États-Unis, la Franco-Espagnole donne vie à une histoire centrée sur trois chanteuses et une comédienne en quête de sens. Un huis clos captivant qui aborde des questions contemporaines et profondément humaines. À lire aussiLe palais Garnier, monument du Paris haussmannien, lieu de culture et de pouvoir
C'est un opéra 100% féminin – de la librettiste aux protagonistes en passant par la cheffe d'orchestre – qui s'installe à l'Opéra-Comique de Paris du jeudi 10 au dimanche 13 avril. Les Sentinelles est le nom du deuxième opéra de Clara Olivares, 31 ans. Née à Strasbourg et titulaire d'un doctorat en composition de l'université de Berkeley aux États-Unis, la Franco-Espagnole donne vie à une histoire centrée sur trois chanteuses et une comédienne en quête de sens. Un huis clos captivant qui aborde des questions contemporaines et profondément humaines. À lire aussiLe palais Garnier, monument du Paris haussmannien, lieu de culture et de pouvoir
Le Canada et le Mexique n'ont pas été concernés par les nouveaux droits de douane annoncés la semaine dernière par les États-Unis. Au Mexique, premier exportateur mondial d'avocat, c'est un grand soulagement. Les États-Unis ont déjoué tous les pronostics. Dans le secteur, on s'attendait à une forte taxation, de l'ordre de 25%. C'est donc toute une filière qui respire, à commencer par celle du Mexique bien sûr, puisque près de la moitié de la production du pays part aux États-Unis.Le soulagement est grand aussi du côté des importateurs américains, qui dépendent à plus de 80% du Mexique : chaque année, plus d'un million de tonnes de fruits verts mexicains gagnent les États-Unis. Ces volumes seraient impossibles à trouver chez d'autres fournisseurs du jour au lendemain, et c'est sans doute ce niveau de dépendance problématique qui explique l'exception faite par Washington. Aux États-Unis, la consommation d'avocat n'est pas élastique. Elle peut difficilement baisser.À lire aussiLe déclin de l'avocat en CalifornieUn répit qui soulage d'autres producteursLes volumes en jeu entre le Mexique et les États-Unis représentent 40% des échanges internationaux, et toute perturbation des flux entre ces deux pays impacterait le marché mondial, puisque une partie des volumes se dirigerait vers le seul marché alternatif, l'Europe, explique Éric Imbert, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).Cet afflux d'avocats mexicains serait alors en concurrence directe avec les productions méditerranéennes – Espagne, Israël, Portugal – et celles du Maroc, d'Afrique du Sud et du Kenya, trois pays qui exportent la majorité de leurs récoltes sur le marché européen. Qui dit offre surabondante dit aussi baisse des prix, d'où le soulagement pour ces producteurs, même s'il ne s'agit peut-être que d'un répit.L'Association des producteurs et des exportateurs des avocats du Mexique (APEAM) dit néanmoins rester vigilante, même si elle ne s'attend pas à un changement imminent de la politique commerciale américaine.Pérou, Colombie et Chili dans le viseurTrois pays fournisseurs du marché américain n'ont, en revanche, pas été épargnés par la dernière vague de mesures douanières américaines. C'est le cas du Pérou, de la Colombie et du Chili, qui sont désormais soumis à des taxes de 10%.Ce sont des fournisseurs mineurs des États-Unis – ils représentent environ 10 à 15% de l'approvisionnement du pays –, et eux-mêmes ne vendent qu'une faible partie de leur production aux Américains. L'impact pourrait être limité donc en théorie, mais la mesure tombe assez mal pour deux de ces États, explique l'expert du Cirad : la Colombie a fait des efforts ces derniers mois pour développer ses exports vers les États-Unis. Et le Pérou, qui a cette année une énorme récolte, avait misé en partie sur le marché américain pour pouvoir l'écouler.L'impact pour le Chili est moins évident, car le pays n'a exporté que 5 000 à 7 000 tonnes ces dernières saisons vers les États-Unis, et sa campagne ne démarrera que fin aout début septembre.
Parti de sa Bretagne natale en 2021 dans le cadre d'un PVT (Permis Vacances Travail), Vincent Catherine a fini par rester au Canada, séduit par les conditions de vie, mais aussi et surtout par les opportunités d'emploi sur place. Aujourd'hui âgé de 29 ans, il est le spécialiste en transition à l'emploi pour la société de développement économique de la Colombie-Britannique. À lire aussiLe marché de l'immobilier en surchauffe au Canada, le gouvernement réagit
Donald Trump a donc déclaré une guerre commerciale au monde entier. Le président américain a lancé son offensive ce mercredi 2 avril et personne n'est épargné, amis comme ennemis. Dix pour cent minimum et parfois plus pour certains, comme la Chine, le Vietnam, le Cambodge. Le Brésil fait partie des « chanceux », concerné que par une hausse de 10%. Décryptage. Avant toute chose, il convient de rappeler que le Brésil et les États-Unis sont économiquement liés. Les États-Unis sont les premiers investisseurs dans la plus grande économie d'Amérique latine. Le Brésil est d'ailleurs l'un des grands exportateurs de la région. On peut citer notamment le soja, le bœuf, le poulet ou l'acier. Les Américains en importent d'ailleurs beaucoup. Mais la balance commerciale entre les deux pays est excédentaire côté Américains, ce qui est un atout pour Brasilia. À lire aussiÉtats-Unis: Donald Trump déclare la guerre commerciale au mondePas dans la ligne de mire de Donald Trump En effet, Donald Trump vise en priorité les pays qui exportent vers les États-Unis plus qu'ils n'importent. Le Brésil peut donc profiter de cette situation. Le président Lula l'a d'ailleurs parfaitement intégré. Il ne veut pas mettre un terme au dialogue avec Washington. Preuve en est, la semaine dernière, une mission brésilienne était dans la capitale américaine pour échanger avec l'administration Trump. Cela n'empêche pas le Brésil pour autant de répondre avec le vote il y a quelques heures par le Parlement d'une loi de riposte aux mesures américaines. Mais le gouvernement brésilien a su nouer aussi d'autres partenariats qui lui permettent précisément de ne pas trop en souffrir. Aller voir ailleurs ! Parmi ces nouvelles relations, la Chine. Pékin est d'ailleurs devenue le premier partenaire commercial du Brésil. Les deux échangent beaucoup. Les entreprises brésiliennes exportent du soja, du poulet, du bœuf notamment. Et c'est là que ça devient intéressant, puisque ça ne vous a pas échappé, la Chine est particulièrement visée par les États-Unis. Pékin justement a répondu en augmentant les taxes sur les produits agricoles américains stratégiques comme le soja et la viande. La Chine peut donc trouver dans le Brésil une alternative viable pour ses besoins de biens de consommation courante. Les entreprises chinoises, et c'est la contrepartie évidemment, sont présentes sur le sol brésilien et y investissent beaucoup dans la construction d'infrastructures essentielles à l'activité économique comme des routes, des voies ferrées ou des ports. Une opportunité avec des risques Si on ne s'en tient qu'au poulet et aux œufs brésiliens, les exportations de ces deux produits vers la Chine explosent. Entre 9% et 20% de hausse par rapport à l'an passé. Preuve que la confiance est là, l'indice boursier brésilien, basé principalement sur les matières premières, a progressé de 9% ces dernières semaines, cela alors que les principaux cours mondiaux sont dans le rouge. Mais si cette conjoncture semble bénéfique à court terme, sur un temps plus long, elle expose le Brésil à une forte dépendance de la Chine. Et si les relations sino-américaines s'améliorent, c'est tout l'équilibre qu'on vient d'évoquer qui deviendrait instable. Les autorités brésiliennes jouent ainsi sur plusieurs tableaux. Récemment, elles ont signé de nouveaux accords avec le Japon ou encore avec les Européens dans le cadre de l'accord Mercosur. Une situation qui permet au pays de renforcer sa position sur la scène commerciale internationale et de stimuler sa croissance économique ! À lire aussiLe coût des mesures douanières de Donald Trump à l'échelle mondiale
La stratégie économique de Donald Trump passe par les taxes douanières : 25% sur l'acier, menace de 200% sur le vin et les spiritueux européens. En Grande-Bretagne, l'industrie de la boisson se fait discrète pour ne pas attirer le courroux américain, grand consommateur de gin et de whisky. En Écosse, le whisky single malt, le scotch, repose en partie sur les exportations outre-Atlantique. Une guerre économique pourrait être fatale pour les distilleries indépendantes. Un reportage de notre correspondant à Aberdeen à retrouver dans la longueur dans Accents d'Europe.À lire aussiLe whisky écossais peut-il devenir un modèle de transition écologique?
La stratégie économique de Donald Trump passe par les taxes douanières : 25% sur l'acier, menace de 200% sur le vin et les spiritueux européens. En Grande-Bretagne, l'industrie de la boisson se fait discrète pour ne pas attirer le courroux américain, grand consommateur de gin et de whisky. En Écosse, le whisky single malt, le scotch, repose en partie sur les exportations outre-Atlantique. Une guerre économique pourrait être fatale pour les distilleries indépendantes. Un reportage de notre correspondant à Aberdeen à retrouver dans la longueur dans Accents d'Europe.À lire aussiLe whisky écossais peut-il devenir un modèle de transition écologique?
La Marine française porte l'ambition de devenir une référence mondiale dans la maitrise des grands fonds marins où reposent des câbles stratégiques. Pour maitriser ces espaces, depuis trois ans, les forces navales françaises développent une capacité souveraine pour agir dans la profondeur des océans. D'une importance majeure, les grands fonds marins sont pourtant moins connus que la surface de la Lune. Et pour la Marine nationale, le réveil a sonné en 2007, quand un sous-marin russe a réussi l'exploit de déposer à l'aplomb du pôle Nord, par 4 000 mètres de fond, un drapeau en Titane aux couleurs de la fédération de Russie. Un véritable signalement stratégique, se souvient le Contre-Amiral Cédric Chetaille, coordinateur central pour la maitrise des fonds marins : « Un message qui voulait nous dire, c'est un espace commun, mais en fait, c'est un espace qui appartient à ceux qui sont capables d'agir et d'intervenir à cet endroit-là et de dire "moi, je suis capable de le faire, Vous, vous n'êtes pas encore capable de le faire". Donc aujourd'hui, on est en train de rattraper ce retard et on sera à très court terme capable de faire le même type de mission. » Objectif : 6 000 mètres de fondPour accéder aux grands fonds, la Marine nationale peut déjà compter sur plusieurs robots autonomes pouvant descendre jusqu'à 2 000 mètres. Et à court terme, dit Cédric Chetaille, l'objectif est 6 000 mètres : « les 6 000 mètres correspondent à une ambition et à la vocation mondiale de la Marine française. On déploie nos forces partout dans le monde. On est capable d'atteindre 97 % du plancher des océans quand on est capable d'aller à 6 000 mètres de fond. Pour pouvoir percer l'opacité de ce milieu-là, il faut être à quelques dizaines de mètres. Et quand on a la volonté, avec un robot, d'être capable de ramasser, de sectionner, de rassembler, de nouer, d'agir, il faut maintenir ce robot à quelques dizaines de centimètres de sa cible. » À lire aussiLes câbles sous-marins : une bataille géopolitique à surveillerNature des sédiments, variations du champ magnétique, cartographie : autant d'éléments qu'il faut maitriser et la vitesse des manœuvres sous l'eau est également un élément clé. « Le milieu sous-marin ne permet pas une communication continue avec l'engin, poursuit le contre-amiral Cédric Chetaille. Rapidement, le drone va aller plus loin, plus profond. Il leur faut une autonomie décisionnelle pour optimiser leur mission en fonction de ce qu'ils vont voir. Après la mission, quand on récupère le drone, il faut tout décharger rapidement pour pouvoir réorienter la mission suivante. Et c'est ce cycle d'observation par le drone, puis exploitation de la mission, décision et orientation de la mission suivante qu'il faut mener le plus rapidement possible pour obtenir un cycle qui soit supérieur à celui de nos adversaires. » Le Yantar: un navire espion russe taillé pour les grands fondsL'intensification de la compétition au large s'accompagne de nouvelles menaces sous la surface, câbles de télécommunications sectionnés accidentellement ou volontairement, la guerre hybride se joue aussi dans les grandes profondeurs.Et dans le collimateur des marines de l'Otan, il y a le navire espion russe Yantar, un bâtiment souvent présent le long des côtes européennes. « Le navire russe Yantar, c'est un navire très intéressant parce que c'est un des très rares navires au monde qui est spécialisé et qui est très moderne pour mettre en œuvre des capteurs et des engins en toute discrétion et qui vont aller très profond, explique le contre-amiral Cédric Chetaille. C'est un navire qu'on surveille, c'est un navire qu'on traque pour l'empêcher de nuire à nos intérêts et de restreindre ce qu'on appelle notre liberté de manœuvre. Ça veut dire qu'on ne veut pas que l'usage potentiel des fonds marins à partir d'un navire comme le Yantar ne nous contraigne. On peut imaginer que le Yantar militarise les fonds marins en disposant des capteurs, et ainsi dispose d'une meilleure connaissance des fonds marins que nous. Il faut donc aller observer le Yantar, aller dans les zones où son activité nous semble suspecte et se donner les moyens de l'empêcher de nous nuire. »Nouveau lieu de compétition, la maitrise des grandes profondeurs s'impose en particulier pour la France qui possède le deuxième domaine maritime mondial. Mais c'est aussi un défi technologique qui à ce jour n'est à la portée que de quelques marines.À lire aussiLe sous-marin nucléaire «Suffren» va changer la donne pour la marine française
C'est une hausse spectaculaire : +700 % en un mois et demi ! Les prix du bismuth, un métal utilisé pour fabriquer des médicaments, de la peinture ou encore des alliages utilisés dans l'industrie électronique, n'ont pas connu de répit depuis plusieurs semaines. Le bismuth est soumis à des restrictions chinoises depuis début février. Cela fait partie des réponses prises par la Chine aux sanctions américaines. Le métal, qui se caractérise par une couleur jaune quand il est utilisé comme pigment, n'est pas interdit à l'exportation, mais sa vente fait l'objet de contrôles drastiques.Le temps de mettre en œuvre la nouvelle règlementation qui vise à identifier les destinataires et les usages qu'ils comptent faire du bismuth, les exportateurs chinois ont considérablement ralenti leurs exportations. L'impact sur les prix a été immédiat. Avant les restrictions, le métal s'échangeait à 12 dollars le kilo, il se vend autour de 85 dollars aujourd'hui et des offres à 90 dollars commencent à circuler. On parle des prix européens. Aux États-Unis, où le métal est taxé à 45 %, les prix sont encore plus élevés. À lire aussiLa Chine, grande gagnante des mesures de Donald Trump?La Chine raffine 80 % du bismuthSur Terre, il y a peu de bismuth, et l'essentiel est raffiné en Chine. Les États-Unis n'en produisent plus depuis plus de 10 ans. Leur seule source propre vient du recyclage d'alliages. Ces 5 dernières années, le recyclage leur a permis de récupérer entre 3 et 10 % de leurs besoins. Les États-Unis achètent les deux tiers de leur bismuth en Chine et un peu plus de 20% en Corée du Sud. L'Europe est, elle aussi, très dépendante vis-à-vis de l'Asie pour son approvisionnement. La demande commence à baisserLes prix actuels ont un impact sur la demande, car les industriels ne sont pas tous capables d'absorber la hausse vertigineuse des prix. Même s'ils utilisent peu de bismuth, à 100 dollars le kilo, le prix n'est plus anodin.« Jusque-là, le bismuth n'était pas cher et n'était pas une préoccupation, c'est à ce moment-là qu'il aurait fallu constituer des stocks », explique Vincent Donnen, patron de la Compagnie des métaux rares (CDMR), une société de conseil en investissement.S'ils durent trop longtemps, ces prix élevés pourraient pousser à une réorientation géographique des approvisionnements. « Il y a du bismuth ailleurs, la Chine n'a pas le monopole de l'extraction, mais elle a su investir pour prendre un quasi-monopole de raffinage », rappelle l'expert.À lire aussiLe bismuth aussi frappé par les restrictions chinoises à l'exportation
Pour la première fois, l'or a dépassé vendredi, la barre symbolique des 3 000 dollars l'once, avant de redescendre. Un cap franchit plus rapidement que ne l'avaient prédit les analystes. Donald Trump n' y est pas étranger. L'or n'est pas une matière première comme une autre, c'est avant tout une valeur refuge, un investissement que font les particuliers, mais aussi les États quand les autres placements sont jugés trop hasardeux ou trop fragiles. L'or est en quelque sorte un indicateur de peur sur les marchés, il n'est pas étonnant donc qu'en 2025 le moteur de la hausse ait été la politique commerciale américaine.À lire aussiLe marché de l'or bat des recordsLa simple possibilité que Donald Trump puisse décider de taxer l'or, même si cela n'a jamais été évoqué, a suffi à faire grimper les prix du métal précieux aux États-Unis. Et a même conduit les traders à déplacer leurs volumes d'or. Plus de 23 millions d'onces d'or ont afflué dans les dépôts de la bourse de New York (Comex) entre le jour de l'élection et le 12 mars.Achat des banques centralesCette frénésie explique les prix actuels, mais pas seulement. La hausse dure en effet depuis 2023. Un des moteurs, c'est la méfiance des banques centrales à l'égard d'une trop forte dépendance au dollar américain. Elles ont compris avec l'invasion de l'Ukraine qu'elle pouvait subir le même sort que la banque centrale russe qui a vu ses avoirs en dollars détenus à l'étranger gelés.À lire aussiL'or se vend et s'achète comme des petits painsDepuis cette date, elles ont multiplié les achats. La banque centrale chinoise bien sûr, mais aussi d'autres : en 2024, celles de Pologne, d'Inde et de Turquie ont été les plus gros acheteurs d'or, selon le World Gold Council.Contexte haussier à court termeÀ court terme, aucune accalmie n'est en vue sur le front des crises tarifaires, « les perspectives générales restent haussières » selon Saxo Bank. Ses analystes, mais aussi ceux de Bank of America, se projettent respectivement sur de nouveaux seuils à 3 300 dollars, voire 3 500 dollars.Ce dernier scénario pourrait être atteint avec l'hypothèse d'une augmentation de 10 % des investissements dans le métal précieux, selon une note du 12 février de Bank of America, rapportée par l'agence Bloomberg.
L'année 2025 a débuté par une excellente nouvelle en ce qui concerne la biodiversité marine dans le Pacifique Nord. Désormais, le thon rouge n'y est plus considéré comme une espèce vulnérable, alors que ces colosses des mers, qui peuvent peser près de 300 kilos, avaient bien failli disparaître en raison de la surpêche. Dès lors, les quotas de prise très stricts en vigueur depuis dix ans ont été rehaussés, au bénéfice notamment du plus grand consommateur mondial de thon rouge : le Japon. De notre correspondant à Tokyo,Dans les restaurants de poissons du grand marché de Toyosu — qui sont plus bondés que jamais —, l'allègement des restrictions relatives à la pêche du thon rouge met les fins gourmets en joie. Car ces dernières années, ils avaient souvent dû se contenter de thons importés, surgelés, provenant de la Méditerranée, ou de thons d'élevage. « Les sushis et les sashimis de thon rouge, c'est merveilleux, s'exclame cette amatrice de poisson. Je me suis empiffrée. Ça fond dans la bouche… Quel bonheur ! » Une autre surenchérit : « Pour sûr, ce sera LA bonne nouvelle de l'année. Cela me fait énormément plaisir ! »Et ce n'est pas que sur le plan gustatif que se réjouissent les clients du marché de Toyosu, ils pensent aussi à leur porte-monnaie : « Davantage de thon rouge disponible, ça veut dire qu'en vertu de la loi de l'offre et de la demande, son prix va baisser… Trop bien ! », vante ce passant. Une opinion que partage une autre cliente : « On en trouvait au supermarché, mais à des prix si élevés que je n'en achetais quasiment jamais, uniquement pour les grandes occasions. »À écouter dans 8 milliards de voisins Comment expliquer la popularité du sushi ?Des pêcheurs soulagésCette année, les pêcheurs nippons pourront capturer 13 000 tonnes de thon rouge dans le Pacifique Nord, contre 9 500 auparavant. C'est un ballon d'oxygène pour une profession qui a été terriblement impactée par l'élévation de la température des océans, due au réchauffement climatique : « J'espère que ce quota augmentera considérablement dans les années à venir parce qu'on souffre. On pêche moins de poissons qu'avant, toutes espèces confondues, car beaucoup ont migré vers le grand large, dans des eaux plus fraîches, regrette ce pêcheur. Et moins d'algues aussi, car elles dépérissent dans ces eaux devenues si tièdes. Du coup, je ne compte plus les collègues qui ont fini par jeter l'éponge et se reconvertir dans une autre activité, à force d'accumuler les déficits. »Cet autre pêcheur, plus nuancé, reconnaît l'impact de ces quotas sur sa profession : « On comprend, bien sûr, ces restrictions : il fallait à tout prix préserver la ressource maritime. Mais, en même temps, cela a été terrible pour les coopératives de pêcheurs. Le thon rouge étant le poisson préféré des Japonais, à cause de ces quotas, leur manque à gagner a été énorme. »À lire aussiLe rythme de réchauffement des océans a presque doublé depuis 2005, selon un rapport CopernicusEmbellie diplomatiqueL'augmentation du quota de pêche du thon rouge est aussi une bonne nouvelle diplomatique pour le Japon. Depuis des années, en effet, à chaque réunion de la commission internationale qui fixe ce quota, le pays bataillait sans relâche en faveur d'une telle mesure. En vain. Tous les autres pays de la région — et le puissant allié américain y compris — s'y opposaient, notamment parce que l'archipel a longtemps été accusé de sévir insuffisamment contre les coopératives de pêcheurs qui fraudent en sous-déclarant leurs prises de thon rouge.Mais depuis, soucieux de son image à l'international, Tokyo a serré la vis : plusieurs coups de filet policiers ont visé les coopératives fautives et la réglementation en la matière a été durcie.La méfiance des pays voisins à son égard s'étant amenuisée et la ressource maritime ayant fini par se reconstituer, dix ans après leur instauration, les quotas de pêche du thon rouge dans le Pacifique Nord ont donc enfin pu être augmentés.À lire aussi « Pillages » : une BD et un constat accablant sur la surpêche et la corruption en Afrique
Réélu président des USA, Donald Trump réaffirmait en janvier dernier (2025) qu'il voulait reprendre le canal de Panama, qui relie les océans Atlantique et Pacifique à travers ce petit pays d'Amérique centrale. Ledit canal appartient au Panama depuis 1999 et il continue d'obséder l'Amérique. (Rediffusion) Interrogé sur la possibilité d'employer l'armée pour annexer cette artère vitale du transport maritime mondial, le chef de la Maison Blanche a répondu qu'il ne pouvait pas assurer qu'il ne le ferait pas. Construit par les Américains, ce qui entretient à leurs yeux leur légitimité, le canal s'inscrit dans la doctrine Monroe, selon laquelle les États-Unis ont une forme de pré-carré, de contrôle sur l'Amérique latine. La crise générée par Trump sur le Panama ne manquera pas d'avoir des implications largement plus importantes en Amérique latine. Invités : Virginie Saliou, chercheuse en sécurité maritime à l'IRSEM, Institut de Recherche stratégique de l'École Militaire et titulaire de la chaire mers, maritimités et maritimisation du monde de Sciences Po Rennes Par téléphone, Frédéric Lasserre, professeur de Géographie politique à l'Université Laval au Québec et titulaire de la Chaire de recherches en Études indo-pacifiques Depuis les studios de nos confrères d'ICI Tours, Kevin Parthenay, professeur des Universités en Sciences politiques et membre de l'Institut Universitaire de France.À lire aussiLe canal de Panama: les enjeux réels et symboliques d'un lieu de pouvoir
L'année 2025 a débuté par une excellente nouvelle en ce qui concerne la biodiversité marine dans le Pacifique Nord. Désormais, le thon rouge n'y est plus considéré comme une espèce vulnérable, alors que ces colosses des mers, qui peuvent peser près de 300 kilos, avaient bien failli disparaître en raison de la surpêche. Dès lors, les quotas de prise très stricts en vigueur depuis dix ans ont été rehaussés, au bénéfice notamment du plus grand consommateur mondial de thon rouge : le Japon. De notre correspondant à Tokyo,Dans les restaurants de poissons du grand marché de Toyosu — qui sont plus bondés que jamais —, l'allègement des restrictions relatives à la pêche du thon rouge met les fins gourmets en joie. Car ces dernières années, ils avaient souvent dû se contenter de thons importés, surgelés, provenant de la Méditerranée, ou de thons d'élevage. « Les sushis et les sashimis de thon rouge, c'est merveilleux, s'exclame cette amatrice de poisson. Je me suis empiffrée. Ça fond dans la bouche… Quel bonheur ! » Une autre surenchérit : « Pour sûr, ce sera LA bonne nouvelle de l'année. Cela me fait énormément plaisir ! »Et ce n'est pas que sur le plan gustatif que se réjouissent les clients du marché de Toyosu, ils pensent aussi à leur porte-monnaie : « Davantage de thon rouge disponible, ça veut dire qu'en vertu de la loi de l'offre et de la demande, son prix va baisser… Trop bien ! », vante ce passant. Une opinion que partage une autre cliente : « On en trouvait au supermarché, mais à des prix si élevés que je n'en achetais quasiment jamais, uniquement pour les grandes occasions. »À écouter dans 8 milliards de voisins Comment expliquer la popularité du sushi ?Des pêcheurs soulagésCette année, les pêcheurs nippons pourront capturer 13 000 tonnes de thon rouge dans le Pacifique Nord, contre 9 500 auparavant. C'est un ballon d'oxygène pour une profession qui a été terriblement impactée par l'élévation de la température des océans, due au réchauffement climatique : « J'espère que ce quota augmentera considérablement dans les années à venir parce qu'on souffre. On pêche moins de poissons qu'avant, toutes espèces confondues, car beaucoup ont migré vers le grand large, dans des eaux plus fraîches, regrette ce pêcheur. Et moins d'algues aussi, car elles dépérissent dans ces eaux devenues si tièdes. Du coup, je ne compte plus les collègues qui ont fini par jeter l'éponge et se reconvertir dans une autre activité, à force d'accumuler les déficits. »Cet autre pêcheur, plus nuancé, reconnaît l'impact de ces quotas sur sa profession : « On comprend, bien sûr, ces restrictions : il fallait à tout prix préserver la ressource maritime. Mais, en même temps, cela a été terrible pour les coopératives de pêcheurs. Le thon rouge étant le poisson préféré des Japonais, à cause de ces quotas, leur manque à gagner a été énorme. »À lire aussiLe rythme de réchauffement des océans a presque doublé depuis 2005, selon un rapport CopernicusEmbellie diplomatiqueL'augmentation du quota de pêche du thon rouge est aussi une bonne nouvelle diplomatique pour le Japon. Depuis des années, en effet, à chaque réunion de la commission internationale qui fixe ce quota, le pays bataillait sans relâche en faveur d'une telle mesure. En vain. Tous les autres pays de la région — et le puissant allié américain y compris — s'y opposaient, notamment parce que l'archipel a longtemps été accusé de sévir insuffisamment contre les coopératives de pêcheurs qui fraudent en sous-déclarant leurs prises de thon rouge.Mais depuis, soucieux de son image à l'international, Tokyo a serré la vis : plusieurs coups de filet policiers ont visé les coopératives fautives et la réglementation en la matière a été durcie.La méfiance des pays voisins à son égard s'étant amenuisée et la ressource maritime ayant fini par se reconstituer, dix ans après leur instauration, les quotas de pêche du thon rouge dans le Pacifique Nord ont donc enfin pu être augmentés.À lire aussi « Pillages » : une BD et un constat accablant sur la surpêche et la corruption en Afrique
C'est un marché qui pèse lourd: celui des médicaments, 60 milliards d'euros. Il en a été question cette semaine à la Commission européenne puisque l'exécutif européen a présenté son plan pour réduire sa dépendance aux médicaments asiatiques. Car les chiffres le prouvent, les États membres de l'UE importent beaucoup. Décryptage. Tenez-vous bien, les principes actifs de huit antibiotiques sur dix consommés en Europe sont produits en Asie ! Soit en Chine, soit en Inde. Sur les dix dernières années, ces deux pays sont tout simplement devenus des références en termes de production de principes actifs. Petit rappel, les principes actifs, ce sont ces molécules qui sont le cœur des médicaments et qui permettent de nous soigner. D'après le cabinet Advancy, aujourd'hui, à l'échelle mondiale, l'Inde et la Chine produisent la moitié de ces principes actifs mondiaux. L'Europe à elle seule 30 %. Il y a dix ans, elle était leader au niveau de l'Inde et de la Chine. Le continent et son industrie sont donc en effet en décrochage.À lire aussiLes pénuries de médicaments, la faute à l'industrie?Course aux produits les moins chers Produire sur le sol européen ces principes actifs pharmaceutiques coûte beaucoup plus cher que dans les pays asiatiques. Résultat, d'année en année, les industriels ont sous-traité leur production ou l'ont directement externalisée. Et puis toujours concernant les coûts, la fin de brevets limitant la production a permis à des industriels de lancer la leur. On appelle ça les médicaments génériques. En produisant ailleurs qu'en Europe, ces médicaments sont bon marché. Et dans la course effrénée à l'accès à des médicaments les moins chers possibles, car la santé a un coût, les États ont privilégié les génériques. Ces mêmes États qui s'inquiètent paradoxalement de leur dépendance aux pays asiatiques. C'est le serpent qui se mord la queue. Car, il faut le préciser, ce sont bien les États qui gèrent les commandes de médicaments. Si les entreprises pharmaceutiques sont chargées de garantir un approvisionnement suffisant, ce sont les États qui supervisent la distribution au sein même de leur territoire. Et si pénurie il y a, elles sont gérées au niveau national !À lire aussipénuries de médicaments: des millions d'euros d'amendes pour les laboratoires pharmaceutiquesPenser à l'échelle européenne Cette dépendance aux pays asiatiques n'est pas sans risques, car l'enjeu est stratégique dans un contexte de tensions géopolitiques de plus en plus fortes. Si demain, la Chine et l'UE ne s'entendent pas, c'est la chaîne d'approvisionnement du médicament européen qui en subira les conséquences notamment. Car sans médicaments, pas d'interventions chirurgicales, même bénignes ou de traitements. Et puis de l'autre côté de l'Atlantique, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche qui menace d'augmenter les droits de douane sur les importations pharmaceutiques européennes, inquiète. Mais l'UE a des propositions. Cinq ans après la pandémie de Covid-19 qui a notamment mis en lumière ses difficultés, place à l'action. Bruxelles propose par exemple l'achat groupé de médicaments européens entre États afin de faire baisser les prix d'achat, voire de créer un marché unique du médicament. La Commission incite aussi à relocaliser la production sur le continent en échange de subventions avec des fonds européens pour construire des usines de médicaments critiques. En tout cas, il y a urgence, c'est le commissaire européen à la Santé qui le dit. La situation que l'on vient d'évoquer « met en danger la santé des Européens ». Voilà pour la prescription, reste maintenant à voir quel traitement choisira le patient Europe !À lire aussiLe plan de l'Union européenne face aux pénuries de médicaments
Les marchés agricoles peinent à trouver une direction très nette dans le contexte de sanctions douanières et contre-sanctions qui fait rage entre les États-Unis et ses partenaires. À une exception près, le canola canadien, cousin du colza européen, qui a chuté de 15 % en deux semaines à la bourse de Winnipeg, pour atteindre 577 dollars canadiens la tonne. Le canola, et en particulier l'huile et les tourteaux qu'on obtient par écrasement des graines, sont particulièrement dépendants du marché américain : en 2024, plus de 90 % de l'huile et deux tiers des tourteaux exportés par le Canada sont partis aux États-Unis. L'annonce de la mise en place de taxes américaines en janvier avait déjà provoqué une baisse des cours. Puis ces taxes ont été reportées, cela aurait dû donner une bouffée d'air au marché, mais la surprise est venue d'ailleurs : le canola a de nouveau la tête sous l'eau à cause de la Chine.À lire aussiLa guerre commerciale fait chuter les prix des céréales et oléagineuxNouvelles taxes de PékinPékin vient en effet d'imposer de nouvelles taxes douanières, en réponse à Ottawa qui a instauré l'année dernière une taxe de 100 % sur les véhicules électriques produits en Chine. Cette punition annoncée le week-end dernier devrait se matérialiser, à partir du 20 mars, par des droits de douane supplémentaires à l'importation sur plusieurs produits agricoles canadiens. Pour l'huile de canola et les tourteaux, la taxe fixée est de 100%.« La Chine achète au Canada tous les tourteaux que les États-Unis n'achètent pas, soit le tiers restant », relève Arthur Portier, consultant pour Argus Media France. Une fermeture des deux marchés, les États-Unis et la Chine, pour les tourteaux et l'huile serait un coup dur pour le Canada, ajoute l'expert : cela obligerait le pays à réduire ses activités de trituration, alors qu'un vaste plan d'investissement a été lancé dans le secteur.Quelles alternatives en Chine ?Avec ces nouvelles taxes, la Chine va devoir apprendre à se passer des importations canadiennes. En 2024, elle a importé 2,8 millions de tonnes de tourteaux pour nourrir son bétail, dont 2 millions de tonnes du Canada. Ira-t-elle en chercher plus aux Émirats arabes unis, son autre fournisseur, ou alors importera-t-elle plus de graines à transformer sur son sol ? La Chine n'a pas taxé les graines de canola canadiennes, dont elle est un des principaux clients, c'est peut-être un signe.L'empire du Milieu pourrait aussi décider d'importer plus d'huile de Russie et des tourteaux de soja plutôt que de canola.Déroute du colza européenLa chute de 15% des cours du canola à la bourse de Winnipeg ces deux dernières semaines a entraîné celle du colza européen qui a baissé de 12 % sur Euronext — de 540 euros la tonne à 480 euros la tonne.Les cours évoluent souvent en miroir. « Un colza trop cher en Europe ne serait plus compétitif face au canola qui chute », résume un de nos interlocuteurs. S'ajoute le comportement d'opérateurs financiers qui revendent des contrats qu'ils avaient achetés, dans un contexte où la tendance du prix des grains est à la baisse. À lire aussiLe canola et les huiles bientôt pris dans la tourmente des nouvelles taxes Trump?
Le Bénin développe son secteur touristique. À l'horizon 2030, le pays veut franchir la barre des deux millions de visiteurs étrangers et doubler ses revenus liés au tourisme. Pour cela, de nouveaux sites sont modernisés et agrandis comme celui de Ouidah, à une quarantaine de kilomètres de Cotonou, haut-lieu du tourisme religieux, culturel et historique. C'est le site de la célèbre Porte du Non-Retour, dédiée à la mémoire de l'esclavage. C'est un chantier spectaculaire sur le littoral du Golfe de Guinée : la Marina de Ouidah, projet d'hôtel de 130 chambres, construit par le groupe chinois Yunnan Construction and Investment Holding. Sur le site, autour de la Porte du Non-Retour, seront également proposés des loisirs, des services, un bateau-musée, un parcours sur les lieux où embarquaient les esclaves africains du XVᵉ au XVIIIᵉ siècle.« Ce qui se passe actuellement au Bénin, c'est énorme », explique Modeste, guide touristique qui travaille au Bénin, au Togo et au Ghana. « Les voies bitumées, la place Vodun ici à Ouidah, tout le monde en profite : ceux qui bâtissent les routes et nous, les guides touristiques et les agences de voyages. » Selon les chiffres officiels, 435 000 visiteurs ont été accueillis en janvier 2025 lors des Vodun Days, événement annuel qui célèbre l'art, la culture et la spiritualité de cette religion traditionnelle.Budget doublé pour OuidahLes professionnels bénéficient de l'ambitieuse politique touristique engagée depuis 2016 au niveau national, mais aussi les collectivités locales, comme la municipalité de Ouidah. Le maire, Christian Houétchénou, affirme que depuis son élection en 2020, les ressources propres de la ville ont fortement augmenté :« Le budget de la commune était de deux milliards de francs CFA (environ trois millions d'euros). Nous sommes passés à plus de quatre milliards de francs CFA, le double. La plupart de ces ressources sont reversées dans le programme de développement de la ville. Il y a une partie qui va pour soutenir les infrastructures culturelles. Nous mettons aussi l'accent sur la sécurité. »Trouver des logementsAinsi, Ouidah va mettre en place une police touristique pour épauler les forces de l'ordre classiques. Le maire veut multiplier par dix le nombre de lits d'hébergement, soutenir les hôteliers et les restaurateurs. Clemencia de Souza, gérante de La Cabane, le restaurant du nouveau centre culturel de la ville, explique que « la qualité des aliments, la propreté, étaient des priorités évidentes. Il fallait rénover les bâtiments, former les employés, les sensibiliser pour que les visiteurs ne trouvent rien à redire. »Clemencia de Souza évoque néanmoins un problème : « Les gens n'aiment pas quitter Cotonou. Donc, pour avoir cette main d'œuvre, il faut les aider et notamment leur trouver un logement. Mais je sais que l'année prochaine, avec l'aide de la municipalité, nous allons améliorer cette organisation. »L'année 2026 est d'ailleurs la date espérée pour l'ouverture du Musée international de l'Histoire de l'esclavage, dans le fort portugais de Ouidah où doivent transiter des biens culturels rendus par la France.À lire aussiLe renouveau de l'hôtellerie haut de gamme en Afrique de l'Ouest
Fabien Gorgeart adapte Les Gratitudes de Delphine de Vigan. Catherine Hiegel y incarne Michka, une ancienne parolière confrontée à l'aphasie. Dans ce spectacle où la musique tient une place essentielle, la mise en scène met en lumière la quête d'une femme déterminée à exprimer sa gratitude avant que les mots ne lui échappent définitivement. À lire aussiLe poids des maux et la force des mots
Fabien Gorgeart adapte Les Gratitudes de Delphine de Vigan. Catherine Hiegel y incarne Michka, une ancienne parolière confrontée à l'aphasie. Dans ce spectacle où la musique tient une place essentielle, la mise en scène met en lumière la quête d'une femme déterminée à exprimer sa gratitude avant que les mots ne lui échappent définitivement. À lire aussiLe poids des maux et la force des mots
Ils sont de plus en plus présents dans les médias. Les faits divers constituent le grand thème des assises du journalisme – rendez-vous annuel des professionnels de l'information en France – qui se déroulent toute la semaine à Tours. Pourquoi cette omniprésence des faits divers ? Qu'est-ce que cela dit de notre société ? Pour en débattre :► Bérénice Mariau, maîtresse de conférences en Sciences de l'information et de la communication à l'Institut catholique de Paris. Ses travaux de recherche portent sur le traitement médiatique des faits divers. Autrice du livre Mécanique du fait divers : histoires singulières, émotions collectives, éditions MKF► Jacques Expert, journaliste, écrivain, auteur de nombreux livres sur les thrillers et faits divers. Ancien grand reporter à France Inter couvrant notamment l'affaire Grégory► Margot Hoché, chargée d'études à l'Institut Viavoice, elle travaille sur le baromètre de l'utilité du journalisme, cette année à la une : les faits divers. À lire aussiLe fait divers, un objet médiatique et historique
Au Cameroun, Vincent Bolloré a cédé ses activités logistiques à l'opérateur italo-suisse MSC, en fin d'année 2022, pour 5,7 milliards d'euros. Avec la gestion du port, de la ligne de chemin de fer, une flotte de camions et plusieurs milliers d'employés, Bolloré était l'acteur référent dans le domaine. Si certains ont bénéficié du départ du Français, d'autres estiment que la libéralisation du secteur n'est pas toujours bénéfique. 100 000 tonnes, c'est la quantité de denrées alimentaires importées par le Programme alimentaire mondial via le port de Douala l'année dernière. Des vivres destinés aux crises humanitaires de la région qu'il faut convoyer notamment par camion. Gianluca Ferrera, le directeur du PAM au Cameroun, affirme avoir vu du positif dans le départ de Bolloré. « On a plusieurs acteurs présents sur le marché et donc cela a permis d'avoir une compétition entre les acteurs qui s'est reflétée sur les prix et aussi sur la qualité et la performance des acteurs. Donc, je dois dire que nous sommes dans une situation très confortable par rapport à la capacité de nos partenaires de nous fournir les services dont nous avons besoin », détaille-t-il.Une libéralisation du secteur et une mise en concurrence accrue que Monsieur Souley, du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun, regrette. « C'est très désorganisé. Parce qu'au moins, avant, on savait à quoi s'en tenir, mais aujourd'hui, c'est compliqué. Le Cameroun a tellement de camions qu'on ne sait pas quoi en faire. Le transport n'est pas compétitif, nous sommes tellement nombreux que si vous refusez un transport aller à Bangui à 2,5 millions, quelqu'un va le prendre à 2 millions », déplore cet acteur.À lire aussiLe PAM achemine l'aide alimentaire via le port de Douala pour faire face aux multiples crisesConcurrence et réorganisationHilaire Zipang, homme politique camerounais, mais également conseiller du Syndicat national des transporteurs routiers, voit certains aspects positifs au départ de Bolloré. « La première, c'est que Bolloré, au regard de l'absence d'investissement qu'on lui reprochait depuis 5 ans, la RTC [Régie du terminal à conteneurs] a fait de grosses avancées, elle a augmenté le chiffre d'affaires, elle a augmenté les emplois et a augmenté naturellement les investissements qu'elle a faits à l'intérieur du port », assure-t-il. Cependant, la fin du monopole de Vincent Bolloré au port a modifié l'organisation du secteur. « Maintenant, Bolloré n'a plus cette activité-là, elle s'est libéralisée assez brutalement, décrit Hilaire Zipang. S'est introduit maintenant un nouveau type de transporteurs, ce que nous appelons les transporteurs pour compte propre. C'est-à-dire que la plupart des grandes multinationales ont acheté des camions pour faire complètement cette activité et elles se payent à elles-mêmes. »Une concurrence considérée comme déloyale, car elle n'est pas soumise aux mêmes contraintes. « La fiscalité camerounaise a adoubé cette activité-là, elle a complètement mis de côté les transporteurs professionnels qui eux participent au développement du pays et qui ont une fiscalité différente, des assurances différentes, des charges du personnel différentes. Or celui qui exerce l'activité en propre n'est pas assujetti à ces contraintes », argumente-t-il. Autre défi, selon Hilaire Zipang, le maintien de relations fluides avec les partenaires de la région pour conserver le monopole du fret par les ports de Douala et Kribi. À lire aussiLe groupe Bolloré cède officiellement ses activités africaines à l'armateur MSC
L'inquiétude envahit les marchés agricoles depuis une dizaine de jours. Les prix du soja, du maïs, du blé, mais aussi du colza ont chuté de plusieurs pour cent. Une baisse qui reflète la crainte de voir les exportations américaines pâtir des droits de douane à l'importation pris, en rétorsion, par les pays visés par les taxes Trump. Les marchés sont guidés par la peur de voir les importateurs qui se fournissaient aux États-Unis, première puissance exportatrice agricole mondiale, changer en partie de fournisseurs pour protester contre les taxes imposées par Donald Trump.Le premier pays concerné est la Chine qui a acheté plus de la moitié des exportations américaines de soja en 2024 et qui vient de mettre en place des taxes à l'importation sur plusieurs produits américains. Les craintes viennent aussi du Mexique qui a acheté 40 % du maïs américain l'année dernière, même si Donald Trump a fait un geste envers le pays, en suspendant l'essentiel des taxes annoncées pour tenter d'éviter des mesures de rétorsion de la part de Mexico.À lire aussiVisés par des droits de douane américains, le Canada, le Mexique et la Chine lancent la riposteRetrait massif des fonds d'investissementOr tout ralentissement des exportations américaines pourrait créer un excédent dans le pays et ferait baisser les prix, c'est ce que les acteurs du marché anticipent, surtout les fonds qui avaient misé en masse sur le maïs, en espérant le revendre plus cher. Ce n'est pas l'esprit du moment, ces fonds se sont donc précipités depuis dix jours pour revendre leurs contrats et éviter de perdre de l'argent. Cela donne une impression artificielle qu'il y a plus de maïs sur le marché, et c'est ce qui explique la chute libre des cours du grain jaune.Par ricochet, et parce que l'inquiétude est généralisée, les autres céréales et oléagineux cultivés aux États-Unis ont aussi été tirés vers le bas. Prix en baisse aux États-Unis et en EuropeCes prix à la Bourse de Chicago ont un impact aussi sur les prix européens qui doivent s'adapter à la chute du dollar qui renchérit la valeur des céréales européennes et contraint les exportateurs à baisser leur prix pour ne pas perdre en compétitivité, explique Damien Vercambre, du cabinet Inter-Courtage.Les prix du colza ont eux baissé en raison de la crainte de voir arriver sur le marché européen des volumes de colza canadien, qu'on appelle le canola, volumes qui étaient jusque-là transformés en huile et exportés aux États-Unis pour l'industrie du biodiesel et qui pourraient ne plus trouver preneur.À lire aussiLe canola et les huiles bientôt pris dans la tourmente des nouvelles taxes Trump?Perspectives flouesImpossible de dire dans combien de temps le marché trouvera un nouvel équilibre, car la moindre déclaration de Donald Trump peut inverser la tendance. Aux incertitudes actuelles, il faut ajouter celles liées à la volonté du président américain de taxer les navires chinois et donc notamment ceux qui transportent des matières premières. Une déclaration « suffisamment vague pour faire peur à tout le monde », résume Damien Vercambre.Ce qu'il y a de nouveau par rapport à la dernière présidence Trump, c'est qu'à l'époque, seule la Chine était visée. Depuis le mois de janvier, les sanctions sont beaucoup plus larges, et donc la désorganisation potentielle des flux commerciaux plus grande.À lire aussiChine: ouverture de l'Assemblée nationale populaire sur fond de la guerre commerciale avec les États-Unis
La tension monte en mer de Chine orientale, Pékin multipliant les intimidations, voire les provocations militaires. L'inquiétude est particulièrement vive à Okinawa, l'archipel situé à l'extrême sud du pays, et notamment dans les îles japonaises les plus proches de Taïwan, comme Yonaguni, qui n'est qu'à 110 km de Taipei. De notre envoyé spécial de retour de Yonaguni,À Yonaguni, tout est prêt dans l'éventualité où Pékin attaquerait Taïwan ou s'il bouclait la mer de Chine orientale, empêchant toute navigation et donc le ravitaillement de l'île par voie maritime. « Yonaguni compte 1 648 habitants. Le jour venu – s'il survient –, un pont aérien évacuera les personnes qui le souhaitent vers la grande île de Kyûshû, qui est située au nord de l'archipel d'Okinawa, indique Koji Sugama, chargé de l'élaboration des plans catastrophes. Onze vols se succéderont sans discontinuer, du matin au soir. Les fonctionnaires municipaux seront les derniers à quitter Yonaguni. Notre objectif est de mener à bien l'évacuation de l'île en un jour, pas plus. »Les personnes qui ne souhaitent pas évacuer seront invitées à se regrouper dans les centres d'hébergement d'urgence où la population se réfugie en cas de catastrophes naturelles, comme les séismes ou les tsunamis. Des stocks y ont été constitués : trois litres d'eau par jour et par personne, par exemple.À lire aussiLe bruit des bottes résonne dans le Pacifique« Notre gouvernement a beaucoup trop tardé à prendre conscience de la menace chinoise »Mais comme il ne s'agit pas d'abris antimissiles, ces habitants n'y seront pas à 100% en sécurité. « Il n'y a pas un seul abri antimissiles souterrain dans cette île, pas un seul, s'indigne le maire, Kenichi Itokazu. L'État m'en promet un, mais ça prendra des années. Pareil, ça fait des lustres qu'on réclame l'allongement de la piste de notre aéroport où, aujourd'hui, seuls des petits bimoteurs peuvent atterrir. Cela va poser des problèmes si une guerre éclate et qu'il faut acheminer en urgence d'énormes renforts militaires ici. »Et le maire ne décolère pas : « Quand j'ai pris mes fonctions, il y a trois ans et demi, j'ai réalisé combien nous n'étions pas préparés à faire face à une crise majeure. Car, c'est l'évidence, notre gouvernement a beaucoup trop tardé à prendre conscience de la menace chinoise. »Plusieurs centaines de militaires sont stationnés à Yonaguni. À l'aide de puissants radars, ils surveillent en permanence les eaux territoriales et l'espace aérien. Il est aussi prévu d'y déployer des missiles sol-air de moyenne portée.À lire aussiLe Japon présente un budget record face aux menaces militaires et au vieillissement de sa population« Le Japon doit s'interdire une nouvelle dérive belliqueuse » Le Japon muscle son dispositif militaire à Okinawa, et cela ne fait pas l'unanimité, en raison du poids terrible du passé. Il y a 80 ans, la guerre tua un quart de la population civile de cet archipel. « Tirons les leçons de notre passé tragique et faisons en sorte qu'il ne se reproduise pas, martèle, effarée, cette retraitée qui milite bénévolement dans une association pacifiste. Notre pays est régi par une Constitution pacifiste. On commémorera bientôt la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plus que jamais, donc, le Japon doit s'interdire une nouvelle dérive belliqueuse. » Année après année, Tokyo accroît son budget de la défense. Il atteint désormais une soixantaine de milliards d'euros, soit davantage que le montant des dépenses militaires de pays comme la France ou l'Allemagne.À lire aussiLa mer de Chine orientale, une zone sous haute tension entre le Japon et la Chine
La tension monte en mer de Chine orientale, Pékin multipliant les intimidations, voire les provocations militaires. L'inquiétude est particulièrement vive à Okinawa, l'archipel situé à l'extrême sud du pays, et notamment dans les îles japonaises les plus proches de Taïwan, comme Yonaguni, qui n'est qu'à 110 km de Taipei. De notre envoyé spécial de retour de Yonaguni,À Yonaguni, tout est prêt dans l'éventualité où Pékin attaquerait Taïwan ou s'il bouclait la mer de Chine orientale, empêchant toute navigation et donc le ravitaillement de l'île par voie maritime. « Yonaguni compte 1 648 habitants. Le jour venu – s'il survient –, un pont aérien évacuera les personnes qui le souhaitent vers la grande île de Kyûshû, qui est située au nord de l'archipel d'Okinawa, indique Koji Sugama, chargé de l'élaboration des plans catastrophes. Onze vols se succéderont sans discontinuer, du matin au soir. Les fonctionnaires municipaux seront les derniers à quitter Yonaguni. Notre objectif est de mener à bien l'évacuation de l'île en un jour, pas plus. »Les personnes qui ne souhaitent pas évacuer seront invitées à se regrouper dans les centres d'hébergement d'urgence où la population se réfugie en cas de catastrophes naturelles, comme les séismes ou les tsunamis. Des stocks y ont été constitués : trois litres d'eau par jour et par personne, par exemple.À lire aussiLe bruit des bottes résonne dans le Pacifique« Notre gouvernement a beaucoup trop tardé à prendre conscience de la menace chinoise »Mais comme il ne s'agit pas d'abris antimissiles, ces habitants n'y seront pas à 100% en sécurité. « Il n'y a pas un seul abri antimissiles souterrain dans cette île, pas un seul, s'indigne le maire, Kenichi Itokazu. L'État m'en promet un, mais ça prendra des années. Pareil, ça fait des lustres qu'on réclame l'allongement de la piste de notre aéroport où, aujourd'hui, seuls des petits bimoteurs peuvent atterrir. Cela va poser des problèmes si une guerre éclate et qu'il faut acheminer en urgence d'énormes renforts militaires ici. »Et le maire ne décolère pas : « Quand j'ai pris mes fonctions, il y a trois ans et demi, j'ai réalisé combien nous n'étions pas préparés à faire face à une crise majeure. Car, c'est l'évidence, notre gouvernement a beaucoup trop tardé à prendre conscience de la menace chinoise. »Plusieurs centaines de militaires sont stationnés à Yonaguni. À l'aide de puissants radars, ils surveillent en permanence les eaux territoriales et l'espace aérien. Il est aussi prévu d'y déployer des missiles sol-air de moyenne portée.À lire aussiLe Japon présente un budget record face aux menaces militaires et au vieillissement de sa population« Le Japon doit s'interdire une nouvelle dérive belliqueuse » Le Japon muscle son dispositif militaire à Okinawa, et cela ne fait pas l'unanimité, en raison du poids terrible du passé. Il y a 80 ans, la guerre tua un quart de la population civile de cet archipel. « Tirons les leçons de notre passé tragique et faisons en sorte qu'il ne se reproduise pas, martèle, effarée, cette retraitée qui milite bénévolement dans une association pacifiste. Notre pays est régi par une Constitution pacifiste. On commémorera bientôt la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plus que jamais, donc, le Japon doit s'interdire une nouvelle dérive belliqueuse. » Année après année, Tokyo accroît son budget de la défense. Il atteint désormais une soixantaine de milliards d'euros, soit davantage que le montant des dépenses militaires de pays comme la France ou l'Allemagne.À lire aussiLa mer de Chine orientale, une zone sous haute tension entre le Japon et la Chine
C'est un monument du cinéma africain, un cinéaste admiré et respecté de tous qui s'en est allé. Le réalisateur malien Souleymane Cissé est mort à Bamako, à l'âge de 84 ans, le mercredi 19 février 2025. Premier réalisateur d'Afrique subsaharienne à avoir reçu un prix, celui du jury, au festival de Cannes en 1987 pour «Yeelen», il avait aussi été récompensé du Carrosse d'or en 2023. Souleymane Cissé a 20 ans, lors de l'indépendance de son pays, et comme bien d'autres cinéastes africains, il part se former en Union soviétique, apprenant le métier de projectionniste puis de directeur de la photo. De retour au Mali, il parcourt son pays, caméra à l'épaule pendant trois ans comme reporter au service cinéma du ministère de l'Information. Sa filmographie militante sera souvent censurée. Son premier long métrage en bambara Den Muso (la jeune fille) raconte le drame d'une fille-mère muette et abandonnée, symbole de l'oppression des femmes. Le film sera interdit au Mali. Pas assez pour le décourager, en 1978, «BAARA» (le travail) remporte l'Étalon d'or de «Yennenga», puis il y aura «Finyé» qui met en scène la révolte d'étudiants maliens contre le régime militaire. En 1995, «Waati» retrace la vie d'une enfant noire sud-africaine fuyant l'apartheid à travers l'Afrique. Souleymane Cissé, engagé et humaniste, avait su faire découvrir par ses images la richesse des récits africains.Entretien hommage avec Catherine Ruelle, productrice de l'émission culte de RFI «Cinémas d'aujourd'hui, cinémas sans frontières» et rediffusion de l'émission Tous les cinémas du monde de 2021. À lire aussiLe réalisateur malien Souleymane Cissé, l'un des pères du cinéma africain, est mort
Les musées européens sont de plus en plus nombreux à s'interroger sur la provenance de leurs collections. En Suisse, ce travail de recherche a déjà permis d'identifier une centaine d'objets pillés en Afrique à l'époque coloniale. Et le débat sur leur possible restitution fait rage. Une démarche et une réflexion que le Musée des cultures de Bâle, propriétaire d'une vingtaine de bronzes béninois, partage avec le public au travers d'une exposition atypique intitulée Sous les yeux de tous : Bénin, Nigeria. C'est une exposition qui surprend tant par sa forme que par son contenu. Dès l'entrée, l'inscription « Venez discuter » accroche le regard du visiteur et incite à interpeller l'équipe de spécialistes du musée comme Ursula Regehr, conservatrice du département Afrique.Cette dernière invite les visiteurs à se rapprocher du centre de la salle, leur tend des gants et les incite à prendre en mains les objets posés sur les tables. L'objectif est d'amener le visiteur à s'interroger, comme le conservateur, sur la signification première de ces objets et leur parcours, à commencer par les deux œuvres emblématiques de l'importante collection de bronze béninois du musée :« Ces deux têtes représentent deux dignitaires du Royaume du Bénin, situé dans l'actuel Nigeria. Elles ont été ramenées à Londres comme butins de guerre, puis vendues par un marchand d'antiquités à des musées. C'est comme ça qu'elles se sont retrouvées ici, au Musée des cultures de Bâle, dès 1899. »À lire aussiLe musée Horniman de Londres va restituer au Nigeria des œuvres pillées au XIXe siècleUn travail de coopération avec les différentes parties prenantesMais l'exposition ne se contente pas de retracer le parcours de ces objets. « Une grosse partie est consacrée au travail de coopération avec le Nigeria et au dialogue avec les différentes parties prenantes », précise Ursula Regehr.Certains de ces échanges ont été filmés et sont projetés avec sous-titres sur un des murs de la salle d'exposition. Ils ont notamment permis de mieux comprendre la signification originale des bronzes béninois, comme l'explique l'ethnologue suisso-nigériane Zainabu Jallo :« Nous avons reçu des héritiers de la communauté du Royaume du Bénin et ils ont clairement identifié ces objets comme des pièces sacrées qui ornaient les autels de leurs ancêtres. Ce genre d'explication nous amène à penser qu'ils devraient retourner à leur emplacement d'origine. »À lire aussiL'Allemagne restitue vingt bronzes au NigeriaLa restitution se fait au cas par casMais comment procéder et faut-il tout restituer ? À travers des conférences organisées une fois par mois dans la salle d'exposition de la collection béninoise, le Musée des cultures de Bâle invite le public à se poser la question, comme explique la directrice du musée, Anna Schmid :« Par exemple, on a eu le cas d'œuvres qui ont été rendus au Sri Lanka suite à une demande de restitution. Mais on a aussi eu le cas de la collection Hiva Oa, dont la Polynésie française n'a pas réclamé la restitution, mais a demandé de pouvoir nous l'emprunter, car ils ne se sentent pas capables de la prendre en charge pour le moment. Donc il s'agit de rester ouvert à toutes les solutions qui peuvent permettre la circulation des œuvres. »Pour le moment, le Musée des cultures de Bâle n'a pas reçu de demande officielle de restitution des bronzes béninois. L'exposition Sous les yeux de tous : Bénin, Nigeria est visible à Bâle jusqu'au 7 mai 2025.À lire aussiArts: l'Allemagne, avec l'accord du Nigeria, expose les bronzes du BéninÀ lire aussiFrance: le report de la loi sur la restitution du patrimoine inquiète en Afrique de l'ouest
Depuis l'arrivée de l'électricité solaire en 2021, le village de Mangily, dans le sud-ouest de Madagascar, s'est transformé. L'éclairage public a renforcé la sécurité, tandis que l'accès à l'électricité a stimulé une économie nocturne florissante, portée par bars, karaokés et concerts. Devenu une destination prisée des touristes, Mangily illustre le potentiel de l'énergie solaire dans une région encore en quête de reconnaissance. De notre correspondante à Mangily,Dès la tombée de la nuit, Mangily s'anime. La musique s'échappe des bars de quartier, tandis que des néons clignotants roses et verts jalonnent sur plusieurs kilomètres la route nationale 9, véritable cœur de l'activité nocturne du village.Accoudé au comptoir, Frédéric savoure une THB fraîche, la bière emblématique de Madagascar. Il se remémore des vendredis soir bien différents : « Sans électricité, c'était une ville morte et ennuyeuse. Maintenant, les rues sont éclairées, il y a des boissons toujours fraîches, et les jeunes du coin ont des lieux pour venir danser tous les jours ! »À écouter aussiÉlectrification en Afrique: un immense retard à rattraperDes nuits allongées grâce à l'électricitéÀ Mangily, la vie ne s'arrête jamais, même en basse saison touristique. Un groupe d'habitués franchit les portes du Pata Pata, une scène de concerts devenue incontournable dans le sud-ouest de l'île. « À chaque fois qu'on avait des concerts, avant, ça coupait en plein milieu de l'ambiance. Et maintenant, c'est nous-mêmes qui coupons. Ça dure jusqu'au petit matin », lance l'un deux.L'arrivée de l'électricité a transformé les nuits du village. Francis Randriambolona, gérant du Pata Pata, a enfin pu investir dans une sonorisation performante, bien trop gourmande en énergie pour les groupes électrogènes autrefois indispensables. « Il y a quelques artistes qui viennent de loin et qui ont un peu plus de matériel musical. Ils exigent de l'énergie. Depuis l'arrivée de l'électricité, il y a beaucoup de gens qui ont envie de venir, surtout des artistes des hauts plateaux : par exemple les chanteurs Radjery ou Dama, qui sont tous des gens connus à Madagascar et au Pata Pata. Alors, vous n'imaginez pas notre bonheur ! »À lire aussiLe système d'échange d'énergie électrique ouest-africain progresse malgré les difficultésUn tourisme encore en quête de dynamismeMais pour tirer pleinement parti de cette avancée, la région doit encore exploiter son potentiel. Odilon Ranaivoson, président du conseil d'administration de l'office de tourisme de l'Atsimo-Andrefana, insiste sur la nécessité d'attirer davantage d'investisseurs :« L'électricité ne fait pas tout. On est à la traîne, on est comme les oubliés du tourisme à Madagascar. Aujourd'hui, il faut que la région devienne beaucoup plus attractive. À notre charge de faire venir les investisseurs et de dire ''Vous avez des délestages là-bas ? Nous, on n'en a pas ici''. »À lire aussiFatih Birol, patron de l'AIE: «Les énergies renouvelables doivent être la priorité pour l'Afrique»
Le nombre d'Africains vivant sans électricité a augmenté ces dernières années. 600 millions de personnes seraient concernées. Pour inverser la tendance, le continent a besoin d'investissements lourds. L'une des difficultés est d'attirer des intérêts privés pour financer les réseaux servant à transporter l'électricité. En 2023, la plateforme d'investissement Africa50, crée par la Banque africaine de développement, faisait les comptes : 99,5% de ce qui venait d'être investi dans le secteur de l'énergie avait été consacré à des projets de production d'électricité. « Il y a eu un certain engouement pour le financement privé de la production d'électricité au Cameroun, la centrale de Nachtigal, en Côte d'Ivoire, la centrale d'Azito, au Sénégal, Malicounda, Tobène, détaille Alain Ebobissé, directeur général d'Africa50, mais ce que nous n'avons pas vu, c'est cet engouement du secteur privé jusqu'à présent pour le financement des lignes de transport d'électricité ».Des efforts trop lourds pour les ÉtatsHistoriquement, la grande majorité des investissements réalisés dans les lignes de transport électriques ont été faits par les gouvernements ou grâce à des prêts souverains garantis par des banques de développement.Ces sources de financement n'ont pas suivi l'évolution des besoins. Sylvie Mahieu, spécialiste de l'énergie au sein de la Banque africaine de développement, y voit l'un des obstacles à la création de réseaux robustes et donc à l'exploitation optimale des nouvelles centrales. « L'État ne peut pas fiscalement assumer ce genre d'infrastructure et ils ont des demandes sociales présentes dans le domaine de l'éducation et de la santé, tandis qu'il y a un modèle qui permet en fait de générer des revenus pour les investisseurs privés sur un modèle de lignes de transmission ».Privatiser les lignes de transport, totalement, en partie, ou confier leur exploitation à une entreprise, le Brésil, le Pérou, le Chili ou l'Inde ont déjà passé le pas. L'opérateur privé peut par exemple financer la construction de lignes et ensuite les exploiter en échange d'un loyer. Puis au bout de 20 ou 30 ans, ces infrastructures sont rétrocédées aux pouvoirs publics.À lire aussiLe transport de l'électricité, un enjeu géopolitique et stratégiqueDes partenariats public-privé en progrèsEn Afrique, l'idée fait son chemin, même si certains États y voient encore une atteinte à leur souveraineté.« J'ai le plaisir de dire que nous avons fait beaucoup de progrès dans le financement en partenariat public-privé de lignes de transport d'électricité au Kenya et nous avons eu des échanges assez fructueux pour le financement de certaines lignes de transport d'électricité au Mozambique », assure Alain Ebobissé.Des discussions sont aussi en cours en Tanzanie, Nigeria, Ouganda... Reste à les concrétiser. Au Kenya, où Africa50, associé à l'opérateur public indien PowerGrid attend une réponse des autorités, les projets attribués au groupe du milliardaire Gautam Adani, lui aussi indien, accusé de corruption aux États-Unis, ont été annulés face à la fronde de l'opinion.À écouter aussiLe système d'échange d'énergie électrique ouest-africain progresse malgré les
« La France et l'Algérie doivent refonder leur relation », a déclaré, mardi 21 janvier, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, qui a regretté « les dérives actuelles du gouvernement algérien ». Mais comment réconcilier deux pays qui sont au bord de la rupture diplomatique depuis six mois ? La réponse d'Akram Belkaïd, qui a été chroniqueur au Quotidien d'Oran, et qui est aujourd'hui rédacteur en chef au Monde diplomatique, à Paris. Il livre son analyse au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : La discrète visite à Alger la semaine dernière du patron de la DGSE, c'est-à-dire des services secrets français, est-ce que c'est le signe que l'escalade entre Paris et Alger est en train de s'arrêter ? Akram Belkaïd : Alors, je ne sais pas si l'escalade s'arrête. C'est au moins un signe de pragmatisme entre les deux parties. Parce que quel que soit l'état des relations, l'actualité fait que les pays ont besoin de se parler. Les services secrets ont besoin de se parler. Je pense au Proche-Orient notamment, les désordres qui naissent de la chute du régime de Monsieur Bachar el-Assad. Une vraie question.Beaucoup craignent, depuis la Syrie, le retour en France ou en Algérie de plusieurs dizaines de jihadistes franco-algériens. Est-ce que c'est un sujet d'inquiétude que peuvent partager Alger et Paris ? Paradoxalement, c'est un sujet très peu évoqué par les médias dans les deux pays. On sait très bien que l'actuelle situation en Syrie est absolument incertaine. Il se pourrait que le nouveau régime décide de libérer ces personnes détenues. Donc effectivement, il y a une nécessité pour les autorités algériennes comme pour les autorités françaises de continuer à regarder ça de près.Alors, cette guerre froide entre Paris et Alger depuis six mois, tout est parti de la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara, c'était en juillet dernier. Aussitôt, l'Algérie a arrêté toute coopération économique et commerciale avec la France. Et puis, au mois de novembre, elle a arrêté l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Jusqu'où Alger peut-il aller dans sa politique de représailles contre Paris ? C'est la vraie question. On parle de deux pays qui ont des liens importants. Il y a un va-et-vient constant de la population malgré les questions de visa. Vous avez un certain nombre d'entreprises françaises, de petites PME qui réalisent une partie de leur chiffre d'affaires conséquent en Algérie. Donc, effectivement, on se demande si on va malheureusement ou pas vers la rupture des relations diplomatiques, qui serait vraiment dommageable pour des dizaines de milliers de gens qui assistent impuissants à cette dérive.Je pense que, en fait, on est dans une séquence qui est bien plus ancienne, qui est le résultat de l'incapacité des deux régimes, Alger comme Paris depuis au moins une vingtaine d'années, depuis le milieu de la présidence de Jacques Chirac, une incapacité à penser le XXIᵉ siècle commun et à imaginer ce que pourraient être les relations franco-algériennes. C'est-à-dire que ces relations mériteraient un vrai travail de réflexion, une vraie stratégie, et pas simplement ce que j'appelle des ornements mémoriaux, de la discussion sur la mémoire, sur la guerre d'Algérie, alors qu'en fait, il y a tout un ensemble de choses qui auraient pu être abordées. Ça avait été esquissé entre Chirac et Bouteflika, ça n'a pas été fait pour diverses raisons et je crois que, depuis cette époque, ces deux pays se cherchent une table et un langage commun qu'ils n'arrivent pas à trouver. Ça crée des impatiences de part et d'autre. Et j'ajouterais aussi qu'il y a des réseaux d'amitié qui ont disparu. Il y a des personnalités consensuelles des deux côtés de la Méditerranée, qui ne sont plus là, qui ont disparu. Donc il y a tout ce travail souterrain qui a été fait dans le passé, qui consistait à arranger les problèmes, à trouver des solutions. Tout cela s'est érodé au fil du temps et on voit bien qu'il y a un vide aujourd'hui, que la relation franco-algérienne institutionnelle est caractérisée par un vide sidérant, parce que les deux parties n'ont pas réfléchi à la manière dont elles pourraient le combler.Il y a quelques semaines, le gouvernement algérien a renvoyé un influenceur algérien qui venait d'être expulsé du territoire français pour avoir appelé à tuer un opposant au régime d'Abdelmadjid Tebboune. Bruno Retailleau, le ministre français de l'Intérieur, a aussitôt accusé l'Algérie de vouloir humilier la France. Est-ce que vous craignez des mesures de rétorsion de la part de Paris ? Il est clair que cet influenceur, qui vit en France, mais qui professe des discours anti-français, c'est totalement paradoxal et inadmissible. J'ajoute que c'est très étonnant aussi de voir le gouvernement français se réveiller aussi tard. Il aurait fallu sévir bien plus tôt, mais de là à parler d'humiliation, on voit bien que c'est juste un jeu de ping-pong entre les deux, ce sera à celui qui embêtera le plus l'autre. Et on se demande à quel point cette crise est instrumentalisée à des fins de politique intérieure française ou à des fins de politique intérieure algérienne. Mais encore une fois, il ne faut pas se tromper, ça continuera, on aura d'autres soucis. Et indépendamment de la question du Maroc, il y a le refus, en tout cas l'incapacité des deux capitales à essayer de trouver un acte fondateur d'une redéfinition de ce que seraient les relations franco-algériennes. Et tant que ce ne sera pas fait, on continuera à avoir des crises à répétition entre Paris et Alger.À lire aussiLe chef de la diplomatie française «prêt à aller à Alger pour échanger avec les autorités»
Un peu partout, le réseau social TikTok est de plus en plus dans le viseur des gouvernements. Accusée d'espionnage aux États-Unis, au cœur d'une enquête après des soupçons d'ingérence dans les élections en Roumanie, la plateforme chinoise est visée par des interdictions partielles ou totales. L'Albanie a ainsi décidé de bloquer pendant un an l'application. Le Premier ministre reproche à l'algorithme d'encourager la violence chez les plus jeunes. Mais la mesure ne fait pas l'unanimité. Emmitouflé dans sa doudoune, avec sa capuche sur la tête, Amarildo, 17 ans, attend des amis à la sortie de son lycée situé dans le centre de Tirana, capitale de l'Albanie. Les yeux rivés sur l'écran de son smartphone, cet élève de terminale fait défiler des vidéos de voitures et des scènes de rue :« Voilà, c'est ça TikTok. C'est le réseau qu'on utilise le plus, nous les jeunes. Là, tu reçois des likes, des vues. Là, j'en ai reçu 63 000. Là, c'est 2 000, ça dépend de la vidéo et de comment elle devient virale, combien de gens la regardent. On met de la musique avec la vidéo et je montre où je suis et ce que je fais avec mes potes. »Fin décembre, le Premier ministre albanais, Edi Rama, a annoncé la fermeture pour un an de la célèbre plateforme chinoise. Une décision qui survient quelques semaines après qu'un élève de 14 ans a été poignardé à mort près d'une école de la capitale.Contenu violent ou inapproprié, soupçons d'ingérence chinoise... Plus de 20 pays dans le monde ont déjà interdit ou limité l'accès à TikTok. En Albanie, le Premier ministre assure avoir pris la décision après une série de concertations avec les parents d'élèves et l'administration scolaire. Mimi Kodheli, députée de la majorité socialiste et présidente de la commission des Affaires étrangères, affirme :« TikTok est un outil de communication sans filtre. Il rend accessible aux plus jeunes des scènes de violence qui deviennent parties prenantes de leur éducation. Les familles nous ont demandé avec insistance de trouver un moyen de bloquer l'accès des mineurs à TikTok notamment. »À lire aussiLe sort de TikTok aux États-Unis devant la Cour suprême américaineUne interdiction qui divise, dans la société comme en politiqueDepuis son annonce, cette interdiction – qui doit commencer en ce début d'année, à une date encore inconnue – alimente les polémiques au sein de la société albanaise. Beaucoup d'entrepreneurs qui font leur publicité sur TikTok redoutent des pertes de revenus. De leur côté, les partis d'opposition accusent le gouvernement d'entraver la liberté d'expression. Surtout que d'importantes élections parlementaires auront lieu au printemps. Redi Muçi est l'un des militants du mouvement Ensemble, un parti de gauche qui dénonce l'autoritarisme et les conséquences sociales des politiques libérales d'Edi Rama :« Des élections législatives ont lieu le 11 mai prochain, et c'est assurément une des raisons pour lesquelles le Premier ministre a choisi exactement ce moment pour interdire l'un des réseaux sociaux les plus utilisés par le public albanais, et une plateforme très importante pour un jeune parti comme nous. C'est purement et simplement de la censure. Le Premier ministre contrôle les médias traditionnels. Il peut manipuler les autres réseaux comme Facebook ou Instagram et là, il choisit de bloquer le seul sur lequel il n'a pas d'influence. »Alors que l'interdiction de TikTok devrait entrer en vigueur dans les prochaines semaines, le gouvernement assure que ce blocage ne devrait durer qu'une année. Le temps de trouver une solution technique pour empêcher son utilisation par les moins de 18 ans.À lire aussiLemon8, la petite sœur de TikTok, émerge lentement mais sûrement
C'est l'histoire d'un homme dont le vrai nom a été oublié, et que l'on appelle aujourd'hui « Yasuke, le samouraï noir ». Son origine aussi est imprécise, Yasuke était peut-être Congolais ou Mozambicain. Ce que l'on sait de source sûre, c'est que cet Africain, a quitté les côtes de l'actuel Mozambique dans les années 1580, avant d'accompagner des prêtres jésuites en Inde, puis au Japon. C'est là qu'il rencontrera Oda Nobunaga, grand chef de guerre unificateur du Japon, que l'on peut comparer à un Napoléon ou encore à Soundjata Keïta. Oda Nobunaga, impressionné par cet étranger si imposant, lui apprit le maniement des armes et fit de lui un samouraï. Aujourd'hui, l'histoire de Yasuke est racontée par Romain Mielcarek, journaliste indépendant, dans le livre « Yasuke, le samouraï africain, aux origines du mythe ». À lire aussiLe premier samouraï noir fait débat dans le jeu vidéo «Assassin's Creed: Shadows»
Après plus de trois mois d'un procès hors norme, le verdict a été annoncé ce jeudi dans l'affaire des viols de Mazan. Les 51 accusés ont tous été condamnés. La peine la plus lourde a été prononcée à l'encontre de Dominique Pelicot qui écope de 20 ans de prison pour avoir drogué pendant plusieurs années son épouse Gisèle Pelicot et l'avoir livrée sexuellement à des inconnus rencontrés sur internet. Quels sont les enseignements de ce procès ? L'onde de choc générée peut-elle permettre de mieux lutter contre les violences sexuelles et faire reculer les inégalités entre les femmes et les hommes ? Pour en débattre : Isabelle Rome, ambassadrice pour les droits de l'homme, ancienne ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes Violaine De Filippis Abate, avocate et co-fondatrice du collectif Action juridique féministe, porte-parole d'Osez le féminisme, autrice de l'ouvrage Classées sans suites. Les femmes victimes de violence face à la justice, aux éditions Payot Sébastien Garcin, cofondateur de la startup YZR, mais aussi un ardeur défenseur de l'égalité, cofondateur du collectif Men at Work qui conçoit des outils pour mobiliser les hommes en tant qu'alliés, auteur de la newsletter Héraclès, des astuces pour devenir un bon alliéÀ écouter aussiLe procès des viols de Mazan vu par des journalistes étrangères: Gisèle Pelicot «est devenue une icône»
Paul Watson est libre ! La décision a été prise ce mardi 17 décembre après le rejet par le Danemark de la demande d'extradition du Japon concernant le militant écologiste. L'Américano-Canadien, opposé à la chasse à la baleine, était emprisonné depuis près de cinq mois. Sa libération est saluée comme une bonne nouvelle par les défenseurs de l'environnement qui sont régulièrement pris pour cible. Selon l'ONG Global Witness, plus de 2 100 activistes climatiques ont été tués dans le monde entre 2012 et 2023. Pourquoi les militants écologistes sont-ils visés ? Que révèle cette situation en vue des objectifs climatiques ? Invités : Margot Jaymond, chargée de plaidoyer justice climatique chez Amnesty International France Léna Lazare, porte-parole des Soulèvements de la terre Amy Dahan, historienne des sciences, directrice de recherche émérite au CNRS, co-auteure du livre Gouverner le Climat ? 20 ans de négociations climatiques, éditions presse universitaireÀ lire aussiLe militant écologiste Paul Watson a été libéré après cinq mois de détention au Groenland
Dans son discours de réception du prix Sakharov, l'opposant vénézuélien en exil s'est livré à un plaidoyer pro-démocratie en forme de défi lancé à Nicolas Maduro. Edmundo González Urrutia avait été distingué à la fin du mois d'octobre par l'Union européenne, en compagnie de Maria Corina Machado, l'autre grande figure de l'opposition vénézuélienne, en raison de leur combat incessant pour les droits de l'homme. À Strasbourg, en présence de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, il a pris la parole pour rappeler l'engagement des Vénézuéliens en faveur de l'État de droit : « Ce prix incarne un très riche héritage historique. Cette distinction m'engage d'une manière très spéciale, face à la mémoire de ceux qui m'ont précédé en la recevant, tels que Nelson Mandela, Alexander Dubček, Alexeï Navalny ou les dissidents cubains Oswaldo Payá et Guillermo Fariñas. Permettez-moi de l'accepter avec humilité au nom du peuple vénézuélien, qui incarne véritablement l'esprit de ce prix, en reconnaissance de sa lutte courageuse pour restaurer la liberté et la démocratie au Venezuela. Ce prix qui nous est remis à Maria Corina et à moi-même, non seulement nous conforte dans notre engagement, mais il symbolise aussi l'unité entre les démocrates dans le monde. Le Venezuela compte sur vous, parce que la lutte pour la liberté et la démocratie chez nous est aussi la lutte pour ses valeurs sur toute la planète. Vive le Venezuela libre ! »À lire aussiLe prix Sakharov décerné aux opposants vénézuéliens Maria Corina Machado et Edmundo Gonzalez UrrutiaOpérations antigang de la police nationale haïtienne (PNH)Invité comme chaque mardi sur l'antenne de RFI, notre confrère Gotson Pierre, directeur de l'agence Alterpresse, fait le point sur les différentes interventions menées par les forces de l'ordre. La PNH tente de regagner du terrain face aux groupes armés dans la zone de Port-au-Prince ainsi que dans le département rural de l'Artibonite.Gotson Pierre relève par ailleurs qu'en matière de transition politique, la Caricom, l'organisation régionale des pays de la Caraïbe, hausse le ton et s'inquiète en particulier du comportement des trois membres du Conseil présidentiel de transition accusés de corruption. Une réunion sur ce thème s'est tenue hier entre les représentants de la Caricom et les signataires de l'accord du 3-Avril, qui a instauré le CPT.Au Canada, des sapins de Noël de plus en plus près de la natureLe Québec est la province canadienne qui produit le plus de sapins de Noël : un tiers de la production québécoise finit d'ailleurs sa course dans les foyers du nord des États-Unis au moment des fêtes de fin d'année. Et s'il est possible pour les Québécois d'aller acheter leur arbre dans les magasins de bricolage ou auprès de certaines associations, les consommateurs se rendent de plus en plus souvent sur les lieux de plantation. Manière pour les familles canadiennes d'aller trouver elles-mêmes le sapin qui prendra place dans leur maison pour Noël. Reportage de notre correspondante Pascale Guéricolas à réécouter dans son intégralité dans l'édition du jour.L'actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreAprès le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, la communauté mahoraise des Antilles vit dans l'angoisse depuis quatre jours.
Paul Watson est libre ! La décision a été prise ce mardi 17 décembre après le rejet par le Danemark de la demande d'extradition du Japon concernant le militant écologiste. L'Américano-Canadien, opposé à la chasse à la baleine, était emprisonné depuis près de cinq mois. Sa libération est saluée comme une bonne nouvelle par les défenseurs de l'environnement qui sont régulièrement pris pour cible. Selon l'ONG Global Witness, plus de 2 100 activistes climatiques ont été tués dans le monde entre 2012 et 2023. Pourquoi les militants écologistes sont-ils visés ? Que révèle cette situation en vue des objectifs climatiques ? Invités : Margot Jaymond, chargée de plaidoyer justice climatique chez Amnesty International France Léna Lazare, porte-parole des Soulèvements de la terre Amy Dahan, historienne des sciences, directrice de recherche émérite au CNRS, co-auteure du livre Gouverner le Climat ? 20 ans de négociations climatiques, éditions presse universitaireÀ lire aussiLe militant écologiste Paul Watson a été libéré après cinq mois de détention au Groenland
Une semaine après la chute de Bachar el-Assad, le nouveau pouvoir s'installe progressivement. C'est une coalition de rebelles, dont des islamistes, qui promet de garantir les droits des minorités en Syrie. Mais dans la communauté chrétienne qui ne représenterait plus que 2% de la population, les inquiétudes sont bien là. De nos envoyés spéciaux, Murielle Paradon et Boris VichithDans une église, en banlieue de Damas, une vingtaine de fidèles assistent à la messe du matin. Le prêtre multiplie les messages rassurants après l'arrivée au pouvoir des rebelles, dont des islamistes. « N'ayez pas peur », dit-il. Le nouveau gouvernement a promis le respect des droits de toutes les communautés. Jihane Atallah est religieuse dans une congrégation catholique, elle attend de voir : « Puisqu'il y a eu des pourparlers entre hommes de religion, la première chose qu'on a cherché à assurer, c'est la liberté de culte. C'est une période transitoire, on a plein de promesses, donc on reprend confiance. Il faut donner une chance au nouveau pouvoir. »Nous rencontrons la famille Bittar, chez elle, dans un quartier où cohabitent plusieurs communautés : sunnites, druzes et chrétiens. La famille est grecque orthodoxe. Kamil, 23 ans, étudiant en médecine, fait la part des choses entre ses amis musulmans et ceux qui sont radicaux : « J'ai beaucoup d'amis musulmans, très gentils, je vis à leurs côtés chaque jour. Je ne pense pas qu'on puisse parler de peur, mais comme la situation n'est pas encore claire, nous sommes dans l'incertitude. Et ce qui nous fait peur, c'est le radicalisme, si on veut nous imposer des idées et des règles strictes. »À lire aussiLe pape François invite les Syriens à reconstruire un pays ouvert à toutes les religionsBachar el-Assad, le président déchu, se posait en défenseur de la minorité chrétienne en Syrie. Sa fuite du pays met en colère la mère de famille, May Bittar. Mais elle s'inquiète surtout d'une possible mainmise des islamistes radicaux sur le pouvoir. Et elle se demande si elle ne sera pas forcée un jour de quitter son pays : « Nous, les chrétiens d'Orient, nous vivons toujours dans l'inquiétude de savoir où aller, si on pourra rester dans notre pays, si on nous assurera les conditions pour rester. On a peur, on ne sait pas ce qui nous attend. Et ce n'est pas une vie de devoir quitter sa maison. »Malgré la peur, cette directrice d'école espère rester en Syrie, pour pouvoir continuer à éduquer les jeunes générations. « On a déjà perdu trop de temps », dit-elle, après 14 années de guerre.
Le henné vient d'intégrer la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. La candidature du henné était portée par 16 pays arabes, du Moyen-Orient à l'Afrique du Nord. Parmi eux, le Maroc, où la tradition est toujours très forte. De notre correspondant à Casablanca,En périphérie de Casablanca, dans un quartier populaire, une famille célèbre aujourd'hui la circoncision de Souleymane, un bébé d'un an. « Là, je suis en train de préparer la table et l'endroit où on va faire le henné au petit. La circoncision a ses propres rituels », explique Khamissa. Elle est ce qu'on appelle une nekacha, littéralement une dessinatrice de henné. « Pour cette cérémonie, on fait simple. On met un peu de henné dans la paume de la main, on teint aussi les pieds, décrit la dessinatrice. C'est la même chose qu'on faisait avant pour le marié. Le henné, ce n'est pas réservé aux femmes pour le mariage. Même les hommes peuvent en mettre. C'est un symbole de joie pour tout le monde. »Les chants et les youyous emplissent le salon. Souleymane est un peu impressionné. Zakaria, son père, est lui-même un adepte du henné. Il a demandé à Khamissa de lui faire deux gros points sur les mains. Il laisse la pâte sécher longtemps pour obtenir la couleur la plus intense possible. « Mon fils, le pauvre, a mis le henné, du coup, je fais comme lui ! Il y en a qui n'aiment pas, mais à moi, cela me plaît, confie Zakaria. On continue à suivre les traditions. » « Le henné est toujours avec nous » Au Maroc, le henné accompagne toutes les étapes importantes de la vie. « De la naissance à la mort, s'exclame Khamissa. Dans certaines régions, quand il y a un décès, trois jours après l'enterrement, chaque personne met un peu de henné pour chasser la tristesse et permettre à la vie de poursuivre son cours. Le henné est toujours avec nous. »Alors cette inscription sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité est une excellente nouvelle. « Je suis très fière que cette pratique soit arrivée jusqu'à l'Unesco, se réjouit la dessinatrice. C'est quelque chose que j'espérais depuis longtemps. »Le henné est réputé pour ses vertus médicinales, antiseptiques et apaisantes pour la peau. Ce serait aussi une plante un peu magique. « Et voilà, Souleymane s'est calmé, remarque Khamissa. On lui a mis le henné et il a arrêté de pleurer. » À lire aussiLe henné intègre le patrimoine immatériel de l'UnescoÀ lire aussiNEWSLETTER RFI CULTURE : Ne manquez pas les meilleurs reportages et idées d'une actualité culturelle internationale qui n'oublie pas l'Afrique.
C'est la fin de 50 années de dictature el-Assad, celle du père Hafez puis de son fils Bachar. Les Syriens espèrent que ce sera aussi la fin d'une guerre civile qui, depuis 2011, a fait près d'un demi-million de morts et des millions d'exilés. Réfugiés syriens : l'espoir du retourDepuis 2011, près de 5 millions de Syriens ont fui leur pays en guerre. Au sein de l'Union européenne, la Suède a été l'un des premiers pays à accorder aux réfugiés des permis de résidence permanents. Ils sont environ 250 000 aujourd'hui dans le pays. Si de nombreux enfants arrivés tout petits, ou nés en Europe, n'ont jamais connu leur pays, l'intégration des adultes n'a pas été simple et beaucoup aspirent au retour. Notre correspondante Ottilia Férey était, dimanche 8 décembre, dans les rues de Stockholm. À lire aussi« Le peuple a gagné » : dans toute l'Europe, les Syriens célèbrent la chute de Bachar el-AssadLa situation en UkraineL'Allemagne pourrait livrer à Kiev des missiles longue portée Taurus, c'est le favori des prochaines élections allemandes Friedrich Merz qui le réaffirme aujourd'hui après une rencontre avec le président Zelensky. L'Ukraine demande aussi davantage de systèmes de défense antiaérienne pour protéger ses infrastructures énergétiques alors que l'hiver s'installe. Entretien avec Emmanuelle Chaze, correspondante de RFI à Kiev, de passage à Paris.À lire aussiLe chef de l'opposition allemande en Ukraine après la visite de son rival Olaf ScholzMercosur : la fronde continueL'accord conclu par la Commission européenne avec les pays du Mercosur, vendredi 6 décembre, à Montevideo devrait ouvrir aux 27 un marché de 770 millions de consommateurs. Mais la France y reste opposée, elle juge le coût industriel et environnemental à payer inacceptable. Et rien n'est joué : une minorité de blocage est encore possible au Conseil européen. Varsovie est déjà du côté de Paris et Rome pourrait les rejoindre. En Italie aussi, les agriculteurs et les éleveurs sont inquiets, comme l'a constaté Cécile Debarge à Ripatransone, un bourg du cœur de la région des Marches, dans le centre du pays.Le texte suscite aussi beaucoup d'inquiétudes pour l'environnement. L'organisation Greenpeace évoque « un projet toxique, avec des impacts désastreux sur l'Amazonie, le climat et les droits de l'homme ». Et, bien sûr, sur la santé des Européens. Or, sur l'usage des pesticides, non seulement ces distorsions de concurrence et de normes existent déjà, mais elles vont bien au-delà de ce qu'on peut imaginer. Les explications de Frédérique Lebel. À lire aussiUrsula von der Leyen annonce la finalisation d'un accord commercial UE-Mercosur