Reportage Culture

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Musique, beaux-arts, cinéma ou théâtre, découvrez l’art sans frontières, sans œillères. Savourez quelques notes de musique, laissez-vous guider dans un musée ou une galerie, soyez le spectateur privilégié d’un film ou d’une pièce de théâtre, laissez-vous séduire par un spectacle de rue grâce à la ch…

Rfi - Muriel Maalouf


    • Sep 6, 2025 LATEST EPISODE
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    Musiques électroniques: «algoraves» et «live coding», l'émergence d'une pratique artistique multidisciplinaire

    Play Episode Listen Later Sep 6, 2025 2:57


    C'est un mouvement underground qui se démocratise depuis une dizaine d'années sur la scène musicale : les algoraves. Contraction des mots algorithme et rave, les algoraves sont des évènements dans lesquels les musiciens pratiquent le live coding, une pratique d'improvisation où les langages de programmation deviennent des instruments de création en temps réel. Les platines et les instruments sont remplacés par des ordinateurs sur lesquels les lignes de codes s'enchaînent pour créer ou modifier un son. Des lignes de codes défilent sur un écran géant, soutenues par des images, elles aussi codées. Une rythmique électronique résonne, elle est composée par un musicien peu commun, un live coder. L'artiste Azertype pianote sur les touches de son clavier d'ordinateur. « Pour moi, le live coding, c'est créer de la musique ou des images en écrivant des lignes de code pour modifier en temps réel. C'est plus de l'ordre de la jam ou d'une improvisation. Et l'algorithme, on va dire, c'est plus un mouvement, une manière dont se passent les soirées », estime-t-il. Car le live coding c'est d'abord une question de transparence envers le public. « Quand on fait du live coding, on aime bien montrer son écran pour que les personnes puissent suivre, regarder ce qu'on est en train de faire, faire le lien entre ce qu'on voit et ce qu'on entend », explique-t-il. Azertype s'amuse à unifier homme et machine, il a créé un exosquelette, un dispositif métallique adoptant la forme de ses épaules avec un ordinateur sur lui et les bras remplis d'autres gadgets : « Cela me permet de me déplacer dans le public, de voir les gens et de sortir du côté où on est sur scène, derrière son ordinateur, au-dessus de tout le monde. Moi, je préfère être au milieu avec les gens. » Lors de ces algoraves, on ne code pas que du son, mais aussi des images. « Je crée des petites boucles animées en temps réel en les programmant pendant des performances. Ce que je fais souvent, c'est que je prépare une petite animation, mais qui va évoluer. C'est-à-dire qu'il n'y a pas plusieurs scénettes, il y en a une majeure avec tous les effets, et je vais en rajouter au fur et à mesure, la rendre plus complexe. L'image qui est projetée, elle est 100 % programmée, c'est un algorithme qui la génère. Et donc du coup, quand on manipule l'algorithme, on n'est plus absolument tous les aspects de l'image » détaille l'artiste Flopine, vidéo-jockey et live-codeuse visuelle. La pratique est née au Royaume-Uni et se diffuse peu à peu en France. À Lyon, chaque année, un évènement réunit la communauté. Remy Georges est membre du Cookie Collective, un rassemblement d'artistes digitaux, qui organise cet évènement. « Chaque année, j'essaye d'organiser une algorave assez massive, sous la forme d'un marathon dans lequel on essaye de faire 12h de musique non-stop avec des lives allant de 20 à 40 minutes selon les années. Tout s'enchaîne toute la nuit, avoir des gens qui, toute la soirée, vont faire de la musique uniquement sur des outils qu'ils ont bidouillés pour l'événement. C'est super impressionnant et agréable. Il y a quelque chose de très performatif et de très vivant, moins opaque que d'autres événements », raconte-t-il. Performance musicale et esthétique, démonstration de virtuosité informatique, le live coding et sa déclinaison festive l'algorave se complètent et continuent de conquérir de nouveaux adeptes.  À lire aussiKutu, des transes électro entre la France et l'Éthiopie avec l'album «Marda»

    «Few Days Before Tomorrow»: danser collectivement pour affirmer le vivre ensemble

    Play Episode Listen Later Sep 5, 2025 2:48


    « Je voulais qu'on voit l'humanité qu'on partage » : Serge Aimé Coulibaly, le chorégraphe burkinabè, crée un spectacle de danse participative de grande ampleur avec une cinquantaine d'amateurs accompagnés par des danseurs et musiciens professionnels, dans le cadre du festival MolenFest 2025 à Molenbeek. Cette commune bruxelloise, souvent associée à la violence, veut montrer un autre visage et présente sa candidature comme Capitale européenne de la culture 2030.  ► Molenfest 2025 se déroule à Molenbeek jusqu'au 7 septembre. À lire aussiLiban, la culture malgré tout : rendez-vous avec la danse

    Liban, la culture malgré tout: rendez-vous avec la danse

    Play Episode Listen Later Aug 31, 2025 3:55


    Le Liban commémore cette année 50 ans du début de la guerre civile. Mais une guerre en chasse une autre dans ce petit pays de 4 millions d'habitants qui compte presque autant de Libanais que de réfugiés syriens et palestiniens. Guerre entre Israël et le Hezbollah qui perdure malgré le cessez-le-feu, les drones israéliens survolent toujours le sud du pays et les bombes pleuvent par intermittence. Et cela sans compter l'effondrement bancaire dans un pays réduit à fonctionner avec du cash et une explosion dans le port de Beyrouth équivalente à une bombe nucléaire qui a laissé la capitale exsangue. Et malgré toutes ces catastrophes la créativité libanaise est à son apogée. Beyrouth fourmille d'expositions, pièces de théâtre, festivals de toutes sortes cinéma, musique et le public est au rendez-vous. On vous propose de vous emmener dans cette vitalité tous les dimanches de ce mois d'août. « Liban : la culture malgré tout », une série proposée par Muriel Maalouf à la réalisation Diego Tenorio. Aujourd'hui rendez-vous avec la danse.

    Rue des artistes : Côte d'Ivoire, le village Ki-Yi commémore ses 40 ans

    Play Episode Listen Later Aug 31, 2025 4:29


    C'est une institution culturelle au coeur d'Abidjan... le village Ki-Yi fête cette année ses 40 ans – avec toujours à sa tête, l'autrice, plasticienne, chorégraphe camerounaise Were-were Liking, 75 ans, six décennies de carrière derrière elle. La communauté des “Ki-Yistes” tente d'explorer de nouvelles formes de création pour parler à la nouvelle génération et assurer sa pérennité. Reportage 

    Les productions hollywoodiennes règnent sur la 82ème Mostra de Venise

    Play Episode Listen Later Aug 30, 2025 3:11


    On part à Venise, en Italie, où se tient jusqu'à samedi 6 septembre la 82ème Mostra. Le plus ancien festival de cinéma au monde fait la part belle aux productions américaines, notamment en compétition. On se souvient qu'en 2016, La La Land ouvrait le festival vénitien, Emma Stone remportait le prix d'interprétation féminine quelques mois avant la razzia aux Oscars. Les majors et les plateformes de streaming profitent du rendez-vous vénitien pour faire la promotion de leurs productions. De notre envoyée spéciale à Venise,  Moins exposée que le festival de Cannes, idéalement programmée pour lancer la campagne des Oscars, la Mostra est devenue ces dernières années l'écrin rêvé pour les productions hollywoodiennes de prestige. Et notamment les films de plateformes qui peuvent ici concourir en compétition. Parmi les blockbusters d'auteurs en lice pour le Lion d'or : Frankenstein. Netflix a accordé un budget faramineux, 120 millions de dollars à Guillermo del Toro, pour revisiter ce classique de Mary Shelley : la création contre-nature d'un être humain à partir de cadavres. « On vit dans une époque de terreur et d'intimidation. Et pour moi la réponse, c'est l'amour et l'art en fait partie. La question que pose le roman, c'est : qu'est-ce qu'un être humain ? Il n'y a pas de tâche plus urgente que de préserver notre humanité. Mon film montre des personnages imparfaits et le droit d'être imparfaits », explique Guillermo del Toro. Ces films hollywoodiens questionnent tous la perte ou la quête de sens. Dans Jay Kelly, le réalisateur Noah Baumbach met en scène George Clooney en mégastar se rendant compte, à 60 ans passés, qu'il est bien seul dans la vie. « Quand vous faites un film sur un acteur, vous faites en réalité un film sur l'identité et la représentation, finalement la quête de soi, raconte le réalisateur. C'est ce que nous éprouvons tous : nous ne sommes pas les mêmes avec notre famille, nos amis ou nos collègues. Nous sommes différents personnages selon les situations. » Plus radical, mêlant science-fiction et satire de l'époque, Bugonia de Yorgos Lanthimos montre une Amérique en perte de sens. Deux Américains complotistes kidnappent une cheffe d'entreprise, campée par Emma Stone, qu'ils prennent pour une extraterrestre. Pour le réalisateur, déjà primé à Venise il y a deux ans, le propos est plus réaliste que dystopique : « Mon film reflète le monde réel. Tout ce que l'on voit dans le monde, l'intelligence artificielle, les guerres, le dérèglement climatique, c'est ce qui se passe en ce moment. » La Mostra doit encore présenter plusieurs gros calibres américains en compétition, comme le nouveau film de Kathryn Bigelow avec notamment Idris Elba, ou The Smashing Machine avec Dwayne Johnson, alias The Rock, dans un rôle à transformation comme les adore l'Académie des Oscars. À lire aussiCinéma: une 82e Mostra de Venise très politique qui déroule aussi le tapis rouge au septième art américain

    «De Saint-Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten»: le Grand Palais fête une époque libre et joyeuse

    Play Episode Listen Later Aug 29, 2025 2:31


    L'exposition « Niki de Saint-Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » est l'histoire de deux artistes soutenus par un grand conservateur. Pontus Hulten est le premier directeur du Centre Pompidou. Le musée, fermé pour travaux jusqu'en 2030, revient ainsi sur une période florissante et utopique de son histoire grâce à l'amitié d'un commissaire et de deux artistes. C'est au Grand Palais jusqu'au 4 janvier.  Si le couple d'artistes Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely marquent les premières décennies du Centre Pompidou, c'est aussi grâce à leur amitié avec le directeur atypique de l'époque Pontus Hulten. Il défend une vision anarchiste du musée : un lieu ludique ouvert à tous. L'exposition du Grand Palais revient sur cette époque enjouée et libre. « Pontus Hulten fait intervenir, notamment en 1977, les deux artistes Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle pour occuper le forum du Centre Pompidou avec une installation absolument extraordinaire : le crocodrome de Zig et Puce, raconte la commissaire Sophie Duplaix. Donc tout ça est évoqué dans l'exposition pour parler de cette histoire, histoire d'une institution, histoire aussi des liens entre conservateurs et artistes. On découvre un peu les coulisses de l'art. »  Le crocodrome de Zig et Puce, c'est une sorte de fête foraine mêlant train fantôme, flipper géant et distributeurs gratuits de chocolat. Une ambiance joyeuse à l'encontre de l'objet commercialisable. C'est ce qui meut aussi Jean Tinguely aux machines productrices de mouvements gratuits en ces années 1970, synonymes de nouvelles technologies.  « Le son se matérialise dans les machines, de façon complétement débridée, qui sont effectivement des machines inutiles et qu'on peut vraiment lire comme une critique, de cette mécanisation dont on nous explique qu'elle vise à améliorer notre quotidien », raconte Sophie Duplaix.  Aux côtés des installations légères et poétiques de Tinguely trônent les œuvres gigantesques de Niki de Saint Phalle, dont certaines figurent seulement en image, car trop imposantes pour entrer dans le musée. Celle qui est connue pour ses nanas rondes et colorées a révolutionné l'art avec une puissance toute féminine « Elle va nous montrer effectivement que la femme peut tout à fait s'emparer de ce qui d'habitude est attribué aux hommes, comme par exemple les armes. Quand elle fait sa série des Tirs, tout au début des années 1960, poursuit Sophie Duplaix. Elle fait des reliefs, des panneaux qu'elle met à l'horizontal pour les recouvrir de poches de couleurs. Après, elle déverse du plâtre, pour que ce soit immaculé. Elle tire dessus et les poches de couleurs qu'elle a mises explosent. Elles font donc dégouliner la peinture sur le relief blanc immaculé. Ce qui est à la fois un pied de nez à la peinture traditionnelle, et aussi une affirmation du pouvoir féminin. »  Un pied de nez aux conventions que l'exposition met joyeusement en avant.   À lire aussiLa Révolte à l'oeuvre de Niki de Saint-Phalle

    Liban, la culture malgré tout: visite au théâtre

    Play Episode Listen Later Aug 25, 2025 3:43


    Le Liban commémore cette année 50 ans du début de la guerre civile. Mais une guerre en chasse une autre dans ce petit pays de 4 millions d'habitants qui compte presque autant de Libanais que de réfugiés syriens et palestiniens. Guerre entre Israël et le Hezbollah qui perdure. Et cela sans compter l'effondrement bancaire dans un pays réduit à fonctionner avec du cash et une explosion dans le port de Beyrouth équivalente à une bombe nucléaire qui a laissé la capitale exsangue. Et malgré toutes ces catastrophes, la créativité libanaise est à son apogée. Beyrouth fourmille d'expositions, pièces de théâtre, festivals de toutes sortes, cinéma, musique et le public est au rendez-vous. On vous propose de vous emmener dans cette vitalité tous les dimanches de ce mois d'août. Liban : la culture malgré tout. Aujourd'hui, visite au théâtre.

    Rue des artistes: au Cameroun, le Laboratoire musical de Bastos à Yaoundé, un lieu pour répéter

    Play Episode Listen Later Aug 24, 2025 3:19


    Suite de la série qui vous emmène tout au long de l'été dans les lieux où l'art vibre et se crée sur le continent. Pour ce sixième rendez-vous, direction Yaoundé au Cameroun, pour y découvrir le Laboratoire musical de Bastos. Notre correspondant Richard Onanena y a rencontré plusieurs artistes.  Patrick, guitariste, a rejoint le Laboratoire musical de Bastos il y a trois ans à son arrivée à Yaoundé. Une salle en brique de terre cuite, insonorisée, qu'il fréquente régulièrement avant chaque séquence. Il n'hésite pas à répéter ses gammes. « Quand j'arrive, je m'installe, je branche mon matériel, je vérifie que tout est ok, et je me mets au boulot », raconte l'artiste.  Parmi les artistes que Patrick a accompagnés sur scène, figure Joys Sa'a, une autre pépite du Laboratoire musical de Bastos. Joys s'est fait connaître du grand public grâce à ses talents de comédienne. Quand elle a voulu faire de la musique sa priorité, elle s'est rapprochée du Laboratoire. « Tout ce que j'avais fait avant, c'était d'envoyer une chanson, et je ne savais même pas qu'il avait tenu compte de cette chanson. Un jour, il m'appelle, il me dit, je veux que tu fasses un essai. Pour moi, le Laboratoire musical de Bastos, c'est la maison mère. Parce que, c'est cette maison, qui a bien voulu m'accueillir la première fois, sur scène, en live, ici à Yaoundé. Je ne savais même pas si j'en étais capable. Tout le labo m'a accompagnée, encouragée et soutenue », explique la jeune femme. La chanteuse camerounaise Sandrine Nanga, qui vient de se produire à l'Alambra de Paris, a répété ses gammes ici au Laboratoire musical de Bastos, qu'elle visite toujours régulièrement malgré le succès. « Après mon éducation donnée par mes parents, qui est l'amour du travail bien fait, je suis entrée du bon côté de la musique, et c'est ça qui me permet aujourd'hui d'avoir cette vision de la musique entre deux générations, la génération mature et la génération jeune, on va dire. Parce que ma musique, est écoutée par toutes les générations », confie-t-elle.  Serge Maboma, promoteur du laboratoire, ambitionne de créer une génération d'artistes capable de faire voyager les rythmes camerounais, en live. Il retrace l'histoire du laboratoire : « Quand on est un artiste au Cameroun, comment on fait pour pouvoir vendre sa musique, pour s'exporter ? Au départ, cet espace était le lieu de répétition de mon groupe. On a pensé qu'il était bon d'avoir un endroit où travailler sereinement. On occupait les pièces de la maison. Et finalement, on nous a dit, prenez un bout de terrain et construisez quelque chose, qui va appartenir à la musique. Donc cet endroit-ci, est né pour abriter les répétitions des Macase. Il n'y avait pas de lieu de répétition à Yaoundé, alors, on a commencé à accueillir des amis qui venaient travailler. De fil en aiguille, on s'est rendu compte que ce lieu n'appartenait plus qu'au groupe Macase, mais à tous les jeunes aspirants musiciens. Il nous est alors venu à l'idée de dire, ça, ça ressemble à un laboratoire. C'est un laboratoire pour les musiciens ! ». La salle est aussi un lieu de répétition pour les musiciens confirmés. Sur les murs, une photo de Manu Dibango, décédé en 2025, rappelle qu'il est passé par là. À lire aussiAu Cameroun, la colère des artistes monte face aux 850 millions de FCFA de droits d'auteur impayés

    Le festival Rock en Seine s'achève après une édition 2025 mouvementée

    Play Episode Listen Later Aug 24, 2025 2:56


    Clap de fin ce dimanche 24 août pour Rock en Seine, qui a lieu tous les ans au domaine national de Saint-Cloud, aux portes de Paris. Si l'édition 2025 du festival a fait vibrer les foules avec ses têtes d'affiche, comme Chappell Roan ou Empire of the Sun, et ses jeunes talents, il a aussi dû affronter des défis financiers et politiques. Entre annulations de dernière minute, perte de nombreuses subventions et tensions médiatiques, retour sur une édition riche en rebondissements.  À lire aussiSofia Isella: poésie féministe et rock indé, la nouvelle vague venue de Los Angeles

    «Alpha» de Julia Ducournau, un film pour se souvenir des morts

    Play Episode Listen Later Aug 22, 2025 2:19


    Quatre ans après sa Palme d'or au Festival de Cannes obtenue avec son film Titane, la réalisatrice française Julia Ducournau est de retour sur les écrans avec Alpha. Elle délaisse quelque peu son genre de prédilection « le body horror » pour mettre en scène une histoire de famille sur le deuil dans un monde apocalyptique post pandémie avec Golshifteh Farahani, Tahar Rahim et Mélissa Boros.

    Rue des artistes: à Nairobi, le collectif Kuona fait rayonner les arts

    Play Episode Listen Later Aug 17, 2025 3:31


    Suite de la série qui vous emmène tout au long de l'été dans les lieux où l'art vibre et se crée sur le continent. Pour ce sixième rendez-vous direction le Kenya. Et plus précisément sa capitale, Nairobi. Le collectif Kuona y rassemble une vingtaine d'artistes, dans un groupe de containers. Sculpture, peinture, charpenterie ou encore mode, chaque créateur a son studio sur place, et il y expose.  Il est presque caché dans un jardin calme, au fond d'une rue à Nairobi. Lorsque l'on franchit le portail du collectif d'artistes Kuona, l'art envahit le regard. Des sculptures sont éparpillées un peu partout. Dans les conteneurs alignés en rang, les artistes travaillent sur leurs prochaines œuvres. Ils sont plus d'une vingtaine à y avoir aménagé leurs studios et à y exposer leurs créations. Meshack Oiro est le président du collectif. « Nous avons des sculpteurs, des graveurs sur bois, des artistes qui travaillent dans la mode, des peintres qui font de la peinture à l'eau, des encadreurs... Nous avons de tout ici à Kuona », dit-il. Meshack est lui sculpteur. Il crée à partir de métaux récupérés. « Regardez cette œuvre : le client va venir la voir aujourd'hui. On distingue bien le moule en deux parties. Je vais souder les métaux tout autour, puis une fois que je l'aurai retiré, je verrai le résultat. Ensuite, j'assemblerai les deux parties, et ça formera un buffle. Ça se voit, non ? » Un collectif aux multiples talents Dans le conteneur mitoyen, les murs sont recouverts d'œuvres colorées. Représentant des fleurs, des animaux, des portraits... Elnah Akware les peint en utilisant des planches en bois sur lesquelles elle a gravé des motifs. Elle travaille, assise à son bureau. « Une fois que j'ai esquissé l'œuvre que j'ai en tête, je grave le motif dans le bois. Parfois, je fais même le croquis directement sur la planche. Une fois que c'est prêt, j'applique la peinture sur la surface gravée, puis je transfère le tout sur une feuille de papier en utilisant des rouleaux pour bien faire adhérer la peinture. Ensuite, il ne reste plus qu'à laisser sécher », raconte-t-elle. Elnah a 27 ans, elle a rejoint le collectif Kuona en 2019, en lançant sa carrière d'artiste professionnelle. « J'ai étudié les arts à l'université, mais on ne nous a pas vraiment appris cette technique de peinture à partir de gravure sur bois. C'est en arrivant à Kuona que je l'ai découverte. J'aimais déjà beaucoup la gravure à l'école, donc ça m'a tout de suite plu. Ce que j'apprécie particulièrement ici, c'est que je peux aller voir d'autres artistes et leur dire : “Je travaille là-dessus, qu'est-ce que tu en penses ? Comment je peux m'améliorer ? Tu peux m'aider ?” Il y a énormément de solidarité. Par moments, je me demande où j'en serai dans ma vie d'artiste si je n'avais pas rejoint ce collectif. Je pense que ce serait beaucoup plus difficile de vendre mes œuvres, d'être exposée à différentes techniques, ou même de comprendre comment les artistes gèrent l'aspect commercial de ce métier », raconte-t-elle. Une meilleure visibilité Ici, des artistes reconnus côtoient des jeunes pousses émergentes. Et chacun profite de la visibilité des autres. Un des avantages d'être en communauté. Comme le reconnait Wanjohi Maina. Âgé de 39 ans, il a rejoint le collectif en 2017. « Lorsqu'une personne vient ici pour voir un artiste en particulier, les autres artistes, en bénéficient puisque cette personne découvre en même temps notre travail. Et par la suite peut même en devenir collectionneuse ! Être regroupés au même endroit nous donne une meilleure visibilité : cela permet à un plus grand nombre de personnes de découvrir nos œuvres… et parfois d'en tomber amoureuses ». Wanjohi peint sur des plaques en métal. Ces œuvres représentent des scènes de la vie à Nairobi. Des vendeurs à la sauvette notamment que connaissent bien les habitants de la capitale. « J'aime bien dire que je saisis des moments... Des moments que je vois dans la rue. La vie du quotidien avec ses défis... C'est ça que j'essaye de représenter à travers mon travail ». Presque chaque premier samedi du mois, Kuona accueille une journée d'exposition avec des concerts. Certains artistes organisent aussi régulièrement des ateliers pour faire découvrir leur technique. De quoi faire vibrer la culture de la capitale.

    Voyage à Nantes: plongée au cœur de l'étrangeté avec Jenna Kaës

    Play Episode Listen Later Aug 16, 2025 2:34


    Cette année, l'exposition à ciel ouvert Voyage à Nantes nous emmène au cœur de « l'étrangeté », thème de l'édition 2025. Parmi les œuvres exposées au sein de ce parcours urbain de 20 kilomètres, celle de l'artiste designer Jenna Kaës propose de combler les lacunes de l'histoire des lieux par l'art et l'imagination. Jenna Kaës est artiste designer. Son travail, à la croisée de trois disciplines – le design, les arts décoratifs et l'installation –, explore les questions de la mort, du deuil, du sacré et du rêve. Des thématiques que l'on retrouve dans son œuvre réalisée pour le Voyage à Nantes de 2025. L'œuvre, intitulée Aurarium, a pris ses quartiers dans un dispensaire construit entre 1903 et 1906 à Nantes, sous l'impulsion de Thomas Dobrée, mécène et collectionneur nantais à l'origine du musée Dobrée, auquel le dispensaire est aujourd'hui rattaché. Pourtant, jusqu'à très récemment, ce dispensaire accueillait encore des malades de la tuberculose. Pour l'artiste, il a fallu revenir aux sources et donc à la conception du lieu : « La première entrée du projet, c'est un peu une sorte de restauration décorative contemporaine dans ce lieu. J'ai voulu retirer tous les éléments qui avaient été ajoutés tardivement et qui ne faisaient donc pas partis du projet initial des architectes du lieu, entre autres : les luminaires, qui étaient certainement des lumières des années 1980, mais aussi les portes, qui ont été changées. » Pour opérer ce relooking contemporain du dispensaire, Jenna Kaës a joué sur les lumières, les portes, les vitres et les anciennes salles de consultation transformées en vitrines ésotériques : « On trouve dans ce hall : six appliques lumineuses et un très grand lustre en fonte d'aluminium à la cire perdue et en verre soufflé, qui sont des techniques qui étaient très utilisées pour les luminaires de villes et de passage au début du siècle dernier dans les grandes villes, à Nantes et partout en Europe. Ensuite, on a des portes qui sont complètement matelassées, réalisées avec des rebuts de cuir et qui présentent des motifs gothiques d'araignées et de toiles et qui rappellent aussi les portes qu'on trouve chez les médecins, qui sont censées étouffer le son et garder le secret. Il faut s'imaginer qu'il y a une multitude de portes dans ce hall, puisqu'elles donnaient toutes accès à des salles de consultation, des salles de radio qui sont un peu secrètes et dont on connaît plus trop l'usage ancien. » L'art comme une façon de prendre soin des lieux, de rendre hommage à leur histoire Derrière cette réappropriation artistique de l'histoire, il y aussi l'idée de rendre hommage à un lieu et à son histoire par l'esthétique. Camille assure la médiation autour de l'œuvre de Jenna Kaës. Elle rappelle que ce travail s'inspire du mouvement des arts décoratifs qui s'est développé au début du XXe siècle autour de l'architecture et de la décoration d'intérieur : « L'artiste ne vient pas combler un trou mais revaloriser les marques du temps, les traces qui ont été laissées par l'usage de ces murs et par l'usage du lieu. Elle nous montre comment l'art décoratif est aussi une manière de prendre soin d'un lieu, de revaloriser et de donner de la mémoire. Par son travail, elle rend visible l'invisible, une histoire qu'on raconte très peu, celle des malades de la tuberculose. » L'aspect gothique revendiqué par l'artiste devient une possibilité d'échapper au réel quand il est trop lourd, et d'y puiser le magique et le mystérieux. Cette dimension touche certains visiteurs. C'est le cas de Mathilde : « Ça me fait voyager dans mon imaginaire, comme par exemple sur cette œuvre où elle reproduit le motif du sol sur un tapis… On est entre la réalité et l'imitation. » Par son œuvre à la fois belle et menaçante, Jenna Kaës reproduit le paradoxe qui entoure le milieu médical : à la fois lieu de soin, de guérison et de vie mais aussi de souffrance, de mystère et de mort. En outre, l'artiste designer remet au goût du jour une idée du soin profondément politique : celle d'une guérison qui ne peut être envisagée sous le seul angle du corps mais qui doit aussi prendre en compte celui de la santé mentale en créant des lieux d'accueil et de soin agréables pour les patients. À lire aussiÀ Nantes, la renaissance du Vishnou du Mébon, chef-d'œuvre de l'art khmer et trésor du Cambodge

    Liban, la culture malgré tout: le sud, terre d'artisanat où l'on prend soin de l'environnement

    Play Episode Listen Later Aug 16, 2025 7:57


    Le Liban commémore cette année 50 ans du début de la guerre civile. Mais une guerre en chasse une autre dans ce petit pays de 4 millions d'habitants qui compte presque autant de Libanais que de réfugiés syriens et palestiniens. Et malgré toutes ces catastrophes, la créativité libanaise est à son apogée. Beyrouth fourmille d'expositions, pièces de théâtre, festivals de toutes sortes, cinéma, musique et le public est au rendez-vous. On vous propose de vous emmener dans cette vitalité tous les dimanches de ce mois d'août. Liban : la culture malgré tout. Direction le sud, région qui a le plus souffert durant la guerre civile et pendant la guerre menée par Israël contre le Hezbollah. Des villages entiers furent détruits, mais la population ne baisse pas les bras, entre initiatives environnementales et créativité. « Tu sens l'odeur, il y a un tilleul sauvage en haut qui sent ! Donc, tu vois les tonnelles en bas, après il y a un terrain et tu montes comme ça, jusqu'en haut. Là, les arbres ont grandi, mais derrière, tu as toute une forêt de cèdres ». Mabelle Serhal vit dans un petit paradis entre oliviers, pommiers et cultures en terrasse. Nous sommes dans la région de Jezzine, pas loin de Saïda, la ville principale du sud du Liban. Ce sud qui, il y a peu, vivait sous le vrombissement constant des drones israéliens. Et pourtant, Mabelle, avec son mari Bechara, poursuivent leur projet de maisons et tables d'hôtes : « C'est ça qu'on avait commencé à établir pour faire des maisons, en essayant de ne pas toucher aux gros rochers. Parce que c'est ça qui fait que cette région est magnifique. On voulait donner aux gens la possibilité de vivre pendant un moment, une nuit, un mois, j'en sais rien, en pleine nature. » Ali Karout, lui, se trouve près de Saïda. Il se consacre à la céramique depuis une dizaine d'années : « Ça, c'est l'argile libanaise locale. La couleur est grise au départ, mais après la cuisson, elle devient rouge car cette terre est riche en fer. C'est comme ça qu'on pétrit cette argile, pour la rendre homogène et enlever toutes les bulles d'air avant le passage au four. » Et comme la région d'Ali dans le sud du Liban est en proie régulièrement à l'insécurité, il a ouvert un autre atelier à Beyrouth, dans le quartier d'Ashrafieh, avec son complice Hassan Kamel el Sabah, où ils utilisent le savoir-faire traditionnel : « On travaille beaucoup avec des artisans dans le Chouf. Beaucoup de céramistes libanais n'utilisent que de l'argile importée, donc on essaye de lancer, de créer une petite mode en utilisant l'argile locale, qui est en général vue comme une argile pas très propre. Elle n'est pas blanche, donc pour émailler, c'est plus compliqué. On arrive à avoir moins de couleurs vives. » « Nous avons d'abord commencé ici, en petit comité. Et nous avons été surpris par l'engouement pour cette terre locale rouge qui rappelle finalement la cruche traditionnelle ou ces plats qu'on utilise pour les mezzés. Nous avons à l'atelier des personnes de tous les âges, de la vingtaine à plus de 60 ans, qui viennent apprendre le travail de cette terre et qui créent des objets décoratifs pour leur intérieur comme tout artiste », raconte Hassan Kamel el Sabah. Soucieux de leur patrimoine comme de l'environnement, Ali et Hassan, céramistes, tout comme Mabelle, entrepreneure, sont aussi attachés à ce sud du Liban. Un sud qui a sans doute échappé à l'urbanisation anarchiste qui ravage le Liban, car plus qu'ailleurs, il a été en proie à la guerre. « Profitez de la nature. Et ça, c'est je pense très important, pour l'humain aujourd'hui, en tout cas. C'est un peu houleux ce qui se passe dans le monde. Dernièrement, on a eu peur. J'ai peur quand ça éclate. On était là tout le temps. On garde espoir. C'est pour ça que l'on construit tout ça, et c'est pour ça que l'on dit aux gens : "Venez, venez, le sud est beau" », s'enthousiasme Mabelle. Le sud est beau, et sa population, qui souffre aussi d'un sentiment d'abandon de la part de l'État libanais, résiste et survit encore plus que dans le reste du pays. À lire aussiLiban la culture malgré tout: Beit Beyrouth, l'héritage d'un passé douloureux pour ne pas oublier

    Les raisons du succès indéniable des livres de cuisine en France

    Play Episode Listen Later Aug 15, 2025 2:28


    En France, la traditionnelle rentrée littéraire commence à remplir les rayons des librairies : 484 romans sont annoncés et la concurrence sera rude. Et si le secteur de l'édition n'échappe pas à la crise, certains tirent leur épingle du jeu comme les livres de cuisine. Cuisine du monde, gastronomie française ou recettes de grand-mère, il y en a pour tous les goûts. À l'ère du numérique et des contenus accessibles gratuitement, comment sont-ils encore si populaires ? Reportage de Lola Marteau. Ils ont été les grands gagnants de la pandémie de Covid-19. Confinés, les Français s'étaient remis aux fourneaux, plébiscitant les livres de cuisine. Sept millions d'exemplaires avaient été vendus en 2021. Aujourd'hui, les ventes se sont stabilisées, mais les ouvrages culinaires n'ont jamais été aussi nombreux et divers. Mais que cherchent donc les acheteurs ? L'abondance des titres entraîne une forte concurrence. Il faut se démarquer à tout prix. Le chef pâtissier français Christophe Felder, auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, mise sur des recettes simples : « On a deux pâtisseries en Alsace, on fait des mille-feuilles, des Paris-Brest, tous les jours. Et toutes les recettes qui nous plaisent, ou qui ont plu aux clients qui les achètent, on se dit qu'on va les mettre dans les prochains livres. Dès mon premier livre, je voulais que les gens puissent refaire les recettes sans trop de difficultés pour pouvoir faire un truc rapide, mais fait maison. » Son best-seller, Pâtisserie, publié aux éditions de La Martinière, s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires en dix ans. Ce livre dense, de couleur fuchsia, attire l'œil des plus curieux. « Quand j'avais fait MasterChef (une émission télévisée culinaire, NDLR), la productrice de l'émission m'a dit : "Vous savez Christophe, moi, je ne vous connaissais pas, mais mon mari m'avait offert ce livre car il trouvait la couverture super". Il y a des gens qui adorent le design, des gens qui ne sont ni cuisiniers, ni pâtissiers, mais qui veulent un peu toucher à ça. Donc le graphisme va aider à la vente, au succès d'un livre aussi », raconte Christophe Felder. Marion, directrice d'une librairie parisienne, a vu un réel changement s'opérer dans ses rayons : « Alors, la nouvelle tendance du livre de cuisine, c'est que ce sont des livres qui font effectivement plus décoration, cadeau. Autour de 300, 400 pages. Avant, on avait plutôt uniquement la recette. Aujourd'hui, on propose une idée de voyage, qui accompagne souvent les recettes. » Les livres de cuisine sont aujourd'hui souvent des beaux livres. Parmi les plus populaires, on remarque les déclinaisons du chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi. Des succès qui offrent de belles opportunités aux maisons d'édition : « Pour l'éditeur, cela permet de vendre des livres plus chers, qui sont quand même entre 30, 50, 60 euros. Ça combine aussi bien le livre de voyage que le livre de recettes. Graphiquement, il y a des identités. La cuisine du monde, c'est très coloré. » Avec son héritage gastronomique, la France perpétue et réinvente la tradition et l'attachement pour ces livres qui, comme la cuisine, suivent les tendances et les époques pour satisfaire les nouvelles papilles.  À lire aussiVoyager, mitonner, transmettre : la tête dans les livres de cuisine

    RDC: le centre Ndaku ya-La vie est belle décentralise l'art pour tous et dénonce la pollution au plastique

    Play Episode Listen Later Aug 10, 2025 3:36


    En République démocratique du Congo, direction, La vie est belle à Kinshasa. Une résidence artistique en plein cœur de la capitale congolaise où peintres, sculpteurs et musiciens se rencontrent. Le lieu a été impulsé par Eddy Ekete, artiste plasticien connu pour ses performances dans des costumes géants dans les rues de Kinshasa. Reportage Aurélie Bazzara-Kibangula. De notre correspondante à Kinshasa, Avec des airs de rumba du groupe Bakolo, le temps s'arrête au centre Ndaku ya-La vie est belle à Matonge. Le groupe d'anciens musiciens y répète toutes les semaines. Le centre culturel est ouvert et accueille tous les artistes. Une résidence conviviale gérée par le sculpteur Eddy Ekete. « C'est une maison coloniale de la première femme qui a obtenu le permis de conduire dans tout le Congo et elle, elle travaillait avec son mari qui est l'oncle de papa Wemba. C'est pour cela, le film La vie est belle, il y a un petit morceau qui s'est fait ici », raconte Eddy Ekete Ndaku ya-La vie est belle est un musée à ciel ouvert. Partout sur les murs sont accrochés des toiles, parfois inachevées, de l'artiste Dolet, des dessins d'étudiants, des graffitis. Il y a aussi des dizaines de costumes aux allures de bibendums géants faits de déchets. Ces créations ont fait la réputation d'Eddy Ekete. « C'est aussi une sculpture et on peut aussi la porter et ça devient une sculpture vivante. Et quand on marche, des fois ça fait peur aux gens parce qu'une statue, quand ça bouge, ça impressionne, ça fait du bruit, raconte-t-il. On se rend compte, c'est la surconsommation de l'Occident qui se contamine aussi ici. Mais on ne se rend pas compte que si on ne travaille pas les déchets, on ne peut pas savoir pourquoi il y a toutes ces maladies, pourquoi il y a tous ces insectes. Parce que la poubelle, c'est un endroit, on vient, on jette seulement et après, on tourne le dos vite. Et maintenant, ce que nous, on fait, c'est que les gens regardent la poubelle », explique Eddy Ekete. Un espace « focalisé sur la Gombe », où l'art rencontre son public « Donc là, il y a une multitude de costumes. Il y en a de toutes formes. Il y a des caoutchoucs. Là, il y a les gobelets d'usage unique, là où on vend des boissons fortes. Il y a des claviers d'ordinateur. Voilà, ce sont des trucs qui traînent dans les rues de Kinshasa », détaille l'un des gérants du lieu. Si le centre veut booster la créativité des artistes, c'est aussi un espace où l'art rencontre son public. « Ici tout est focalisé dans la commune de la Gombe. Du coup, la culture n'est pas décentralisée. Nous, on s'est dit, pourquoi pas avoir une miniature du centre culturel dans la cité ? Les concerts de musique, les spectacles de ballet. Matonge c'est la capitale culturelle », explique Christian Miki Mundiri, membre du collectif. Le centre Ndaku ya-La vie est belle est ouvert aux enfants. Des ateliers y sont organisés avec les artistes. Pour Eddy Ekete, l'important, c'est de transmettre le gout de la création aux futures générations : « Moi, je leur fournis des feutres, des crayons de couleur, des feuilles, mais par terre. Et ça, c'est pour montrer et aux parents et aux autorités, les enfants, là, ils ont besoin de quelque chose parce qu'ils sont concentrés. On garde les enfants des heures et des heures, sans faire du bruit, sans qu'on leur dise quoi que ce soit. Mais je suis sûr puisqu'en fait, c'est quand même la génération qui va nous remplacer. » À Matonge, les différentes générations se côtoient entre musique et art plastique, signant un passage de témoin pour les créateurs de Ndaku Ya-La vie est belle pour continuer d'alerter sur les dangers des déchets en ville. À lire aussiStéphan Gladieu et Wilfried N'Sondé, les portraits de l'homo détritus

    «L'Océan révélé» aux Franciscaines de Deauville: immersion réussie entre curiosités et chefs-d'œuvre

    Play Episode Listen Later Aug 9, 2025 2:28


    L'Océan révélé. Bleu Profond : c'est la nouvelle exposition dans le magnifique couvent rénové des Franciscaines à Deauville qui nous invite à un voyage en eaux profondes. De quoi se rafraîchir cet été et s'émerveiller à la découverte d'une faune et d'une flore aquatique qui ne cessent d'émerveiller. Des pièces entre œuvres d'art et curiosités du XVIIIᵉ siècle à la fin du XXᵉ témoignent de la fascination exercée par les océans.

    Liban la culture malgré tout: Beit Beyrouth, l'héritage d'un passé douloureux pour ne pas oublier

    Play Episode Listen Later Aug 9, 2025 4:02


    Le Liban commémore cette année 50 ans du début de la guerre civile. Mais une guerre en chasse une autre dans ce petit pays de 4 millions d'habitants qui compte presque autant de Libanais que de réfugiés syriens et palestiniens. Et malgré toutes ces catastrophes, la créativité libanaise est à son apogée. Beyrouth fourmille d'expositions, pièces de théâtre, festivals de toutes sortes, cinéma, musique et le public est au rendez-vous. On vous propose de vous emmener dans cette vitalité tous les dimanches de ce mois d'août. Liban : la culture malgré tout. Nous visitons Beit Beyrouth ou la maison de Beyrouth, c'est le nom donné à un immeuble, l'un des rares vestiges de la guerre civile, conservée comme un lieu de mémoire. « À l'entrée du bâtiment, il n'y a pas de plafond, c'est assez exceptionnel. Cela a été voulu par l'architecte. Toutes les salles de Beit Beyrouth de l'immeuble Barakat sont liées à la ville, ce qui a permis aux snipers, entre autres, d'avoir une vue à 180° de la rue. » Delphine Abi-Rached, coordinatrice de l'exposition à Beit Beyrouth intitulé aussi la maison jaune qui se situe au cœur vibrant de la ville. D'un côté la rue de Damas qui borde Beyrouth ouest et les quartiers musulmans. De l'autre, la rue du Liban qui nous emmène au cœur d'Ashrafieh, le quartier chrétien bourgeois. Une position stratégique donc occupée par les francs-tireurs durant la guerre civile. L'immeuble est ouvert au public aujourd'hui après une longue lutte menée par la militante Mona Hallak pour le sauvegarder et en faire un lieu de mémoire. Youssef Haidar architecte l'a consolidé. « Je n'ai jamais considéré ce bâtiment-là comme un bâtiment. J'ai toujours considéré comme un être vivant. Pour moi, c'est un Libanais, c'est une personne qui a 90 ans d'âge. Et pour moi, il n'était pas du tout question de faire un lifting. C'est que d'un coup, on efface toutes les traces du temps et de la mémoire et que ça devienne une jeune personne. Non, c'est une vieille personne et qui garde dans son corps tous les stigmates du temps et de la guerre, toutes ses blessures qui étaient là. » L'exposition qui revisite la guerre civile À présent, Beit Beyrouth invite le visiteur à s'immerger dans le passé pour ne pas recommencer les mêmes erreurs ou simplement évacuer les traumatismes. « Donc ici vous allez vous apercevoir donc un mur qui a été construit par les snipers, un mur de brique et on aperçoit trois meurtrières. Et donc l'expérience des visiteurs, c'est de se mettre à la place des snipers et de voir les passants passer », explique Delphine Abi-Rached. Et malheureusement au Liban une guerre en chasse une autre. L'exposition qui revisite la guerre civile dans Beit Beyrouth se termine par un volet sur la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah en octobre dernier. « Ici, on a le symbole de la clé qui est souvent en fait lié aux Palestiniens et à cette idée du droit du retour, de retourner dans leur maison. Les libanais du Sud et de la Bekaa cette fois-ci, quand ils sont partis de chez eux, ils ne savaient pas s'ils allaient pouvoir revenir. Donc le symbole de la clé a été très fort. Et ici, les clés qu'on voit, ce sont des clés de maison qui ont été démolies et détruites par les attaques israéliennes », raconte la coordinatrice de l'exposition. « Le lieu est ouvert comme un lieu public » Beit Beyrouth est aussi un lieu qui se veut vivant et non pas juste tourné vers le passé. « Ça, c'est un bon exemple de ce qu'on veut pour Beit Beyrouth. C'est un groupe de personnes qui trouve Beit Beyrouth maintenant comme un lieu de rassemblement parce que le lieu est ouvert comme un lieu public », souligne Delphine Abi-Rached. Ainsi, durant notre visite, un groupe de personnes constitué en association pour la paix s'était réuni. « Nous sommes un groupe de personnes qui travaillons sur la paix au Liban. Car après toutes les destructions et les drames que nous avons vécus, nous nous demandons quels changements nous pouvons apporter pour être plus constructifs », explique Soha Fleifel. Beit Beyrouth un lieu cathartique et citoyen unique au Liban, accueille le public gratuitement. À lire aussiLiban, la culture malgré tout: visite du Musée national de Beyrouth

    Exposition: «Le mystère de Cléopâtre» en question à l'Institut du monde arabe

    Play Episode Listen Later Aug 8, 2025 2:34


    Au fil des siècles, elle a fasciné les artistes, qui l'ont décrite et peinte sous toutes les coutures, tant et si bien qu'il nous semble la connaître. Mais la connaissons-nous réellement ? Les équipes de l'Institut du monde arabe, à Paris, se sont posé cette question dans le cadre de l'exposition Le mystère de Cléopâtre.   À lire aussiÀ Marseille, l'exposition «Tatouage. Histoires de la Méditerranée» retrace l'histoire de cette pratique ancestrale

    Afrique du Sud: l'August House, la grande colocation d'artistes en plein centre de Johannesburg

    Play Episode Listen Later Aug 3, 2025 3:25


    Le centre-ville de Johannesburg en Afrique du Sud, autrefois quartier des affaires animé, est aujourd'hui devenu un lieu énigmatique : le crime a pris de la place avec la présence de gangs et de toutes sortes de trafics, mais c'est toujours un haut lieu de culture. Si depuis la fin de l'apartheid, le secteur économique s'est déplacé vers le nord de la ville, les artistes, eux, sont restés fidèles au centre. On y trouve de nombreuses résidences d'artistes, parfois juste en face d'immeubles squattés. Dans l'August House, les peintres s'inspirent de ce centre-ville abîmé et donnent de l'espoir en mettant l'art en plein cœur de la ville. De notre correspondant à Johannesburg, Pour entrer dans ce grand immeuble du centre-ville. Il faut ouvrir une petite porte en verre. Puis direction l'ascenseur. Premier arrêt dans l'appartement de Shandre, qu'elle occupe depuis un an. « Mon matelas est posé sur le sol. Autour, il y a mes chaussures. Et ici à gauche, c'est ma petite collection de livres avec tous mes romans préférés. Et ça, c'est un mannequin avec ma tenue de diplômé. Parce que je viens tout juste d'obtenir mon diplôme ». Comme une cinquantaine d'artistes, la jeune diplômée de 26 ans habite ici, dans une grande pièce éclairée par le soleil, où les pinceaux côtoient les ustensiles de cuisine. « On a de grandes fenêtres qui donnent sur la ville. Pour moi, c'est important parce que je travaille sur l'identité. En Afrique du Sud, il y a un problème de xénophobie. Et juste en bas de l'immeuble, ici, il y a beaucoup d'immigrés qui travaillent. Très souvent, je vois la police arriver, juste sous mes yeux. Ils viennent pour tout leur confisquer, les légumes, les fruits, tout ce qu'ils ont. C'est trouve ça vraiment inhumain. Ce sont des scènes qui m'inspirent, car c'est un sujet que j'aborde dans mes œuvres. C'est donc important pour moi de vivre ici, pour voir ce qu'y s'y passe. » Le Jazz en peinture vu du Township À chaque nouvel étage, une nouvelle porte dévoile un nouvel univers, comme celui de Kamogelo : un jeune papa, son fils, est d'ailleurs devant la télé ce jour-là. Parce que dans ces appartements, les canapés du salon cohabitent avec les peintures inachevées. « Tout ce qu'il y a au sol, vous pouvez marcher dessus, ne vous inquiétez pas ! Donc juste ici, ce sont mes peintures sur le Jazz. Pour cette série de tableaux, je m'inspire du Township d'où je viens. Là-bas, il y a des anciens qui se réunissent tous les dimanches. Qui apportent leurs collections de disques de jazz. Et qui accompagnent la musique avec leur danse. C'est une pratique qui date de l'époque de l'Apartheid. Et je m'en inspire. » À l'image de cet immeuble dont le loyer d'environ 350 euros par mois, on trouve une dizaine d'immeubles comme celui-ci à Johannesburg. Comme des grandes colocations d'artistes. Tous sont situés en plein centre-ville. « Le rôle d'un artiste, c'est d'inspirer les gens, et de changer l'image que l'on a des choses. Il s'agit de raconter de belles histoires. Dans le centre-ville, oui, il y a de la criminalité ! Mais il y a aussi beaucoup de beauté, et c'est cette beauté que nous devons partager en tant qu'artistes », avance Kamogelo. « Chaque pièce abrite un cœur, avec une histoire unique » Au dernier étage se trouve un groupe d'étudiants internationaux en plein cours de dessin. Melissa est derrière une porte en bois blanche : « En temps normal, c'est plus calme qu'aujourd'hui. Ici, c'est une échappatoire qui me permet de me vider l'esprit. Et les autres artistes vous inspirent, vous encouragent. Je n'avais jamais connu ça auparavant, quand je travaillais dans mon coin. » « Et comment pourriez-vous décrire ce bâtiment en une seule phrase ? » « Je dirais que c'est une sorte de labyrinthe sombre. Et dès que vous ouvrez une porte, vous entrez dans une pièce lumineuse, avec de la couleur et de l'inspiration. C'est magique ! Chaque pièce abrite un cœur, avec une histoire unique », développe Melissa. August House, où la maison Auguste en français, un immeuble de Johannesburg où tous ces artistes inspirés vivent ensemble et font battre, quotidiennement, le cœur de la culture. À lire aussiAfrique du Sud: la foire d'art contemporain veut réinvestir le centre de Johannesburg

    Divinité ou bête de somme, l'animal nous fascine autant qu'il nous effraie

    Play Episode Listen Later Aug 2, 2025 2:33


    Qu'est-ce qu'une vidéo YouTube, une immense sculpture de centaure et un tableau abstrait peuvent bien avoir en commun ? Des murs de grottes préhistoriques aux vidéos de chatons qui peuplent YouTube, en passant par les grands musées, les animaux parsèment l'Histoire de l'art. Mais qu'est-ce que cette présence des animaux raconte de nous ? C'est la question qu'ont choisi de se poser les équipes du fonds privé Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau, en Bretagne, avec l'exposition « Animal !? ». Une araignée géante, un centaure, une biche qui donne naissance à une femme et d'étranges oiseaux à tête de peluche : un impressionnant bestiaire s'est installé au fonds Hélène et Édouard Leclerc pour questionner le rapport que nous, les humains, entretenons avec les autres espèces. Pour Christian Alandete, commissaire de l'exposition Animal!?, « c'est une exposition qui, à travers de l'animal, traite de la condition humaine. À la fois dans l'Histoire de l'art, l'animal est un sujet central, mais aussi dans notre vie quotidienne. Il a d'ailleurs une section sur l'animal domestique, mais aussi sur la manière dont les réseaux sociaux ont utilisé l'animal, au fil des évolutions et des révolutions de notre relation aux réseaux sociaux. On voit que l'animal y joue un rôle très important. » Parmi les thématiques abordées, il y a aussi celle de la place de l'humain dans l'écosystème : « Pendant longtemps, on a cru ; et certains le croient encore ; que l'homme est distinct du règne animal. On sait que biologiquement, on est une espèce parmi d'autres espèces, qui s'est crue supérieure. Et ce sont des idées que les éthologues remettent aujourd'hui en question. » Domination de l'homme sur les autres espèces, mais aussi racisme et homophobie : avec ses 150 œuvres, l'exposition Animal !?  met en lumière des questions de société. C'est le cas d'un court-métrage de l'artiste Isabella Rossellini : « Là, on voit un film d'Isabella Rossellini qui raconte l'histoire de Noé. Il doit faire rentrer des couples d'animaux sur son bateau, mais en s'appuyant sur les informations des scientifiques. Et il va se rendre compte qu'existent dans la nature des êtres hermaphrodites, homosexuels, transsexuels chez des espèces non humaines. » Des thématiques qui parlent aussi aux visiteurs nombreux à venir voir l'exposition. C'est le cas d'Elsa qui vient tous les ans admirer les nouveautés du fonds. « Il y a des peintures, des sculptures et ça permet d'avoir une autre vision sur un thème auquel on n'a pas forcément accès de base. Et j'aime aussi le fait que ce soit relié à des thématiques plus actuelles, comme le racisme par exemple. Je n'ai jamais vu d'autres expositions de ce type. » Les œuvres de Brancusi, Louise Bourgeois, Kandinsky et bien d'autres continueront de se côtoyer au sein de l'exposition jusqu'au mois de novembre.

    Liban, la culture malgré tout: visite du Musée national de Beyrouth

    Play Episode Listen Later Aug 2, 2025 6:35


    Le Liban commémore cette année 50 ans du début de la guerre civile. Mais une guerre en chasse une autre dans ce petit pays de 4 millions d'habitants qui compte presque autant de Libanais que de réfugiés syriens et palestiniens. Guerre entre Israël et le Hezbollah qui perdure. Et cela sans compter l'effondrement bancaire dans un pays réduit à fonctionner avec du cash et une explosion dans le port de Beyrouth équivalente à une bombe nucléaire qui a laissé la capitale exsangue. Et malgré toutes ces catastrophes, la créativité libanaise est à son apogée. Beyrouth fourmille d'expositions, pièces de théâtre, festivals de toutes sortes, cinéma, musique et le public est au rendez-vous. On vous propose de vous emmener dans cette vitalité tous les dimanches de ce mois d'août. Liban : la culture malgré tout. Aujourd'hui, visite du Musée national de Beyrouth.

    Le Gstaad Menuhin Festival place sa nouvelle édition sous le signe de la migration

    Play Episode Listen Later Aug 1, 2025 3:00


    Doter chaque édition d'un thème pour inspirer artistes et public, c'est ce qui fait du Gstaad Menuhin Festival & Academy en Suisse non seulement l'un des plus grands événements musicaux en Europe s'étalant sur plus de sept semaines, mais également l'un des plus engagés. Cette année, il s'empare de la question de la migration et donne carte blanche au compositeur et pianiste turc Fazil Say, artiste en résidence 2025, pour trois concerts et une commande basée sur sa propre expérience de l'exil : Immigrants. Le 69e Gstaad Menuhin Festival & Academy présente 70 concerts du 18 juillet au 6 septembre 2025. 

    Rue des artistes: les studios Kirah, incubateur d'artistes émergents en Guinée

    Play Episode Listen Later Jul 27, 2025 3:48


    Les studios Kirah de Conakry, nés en 2017, se sont imposés comme un haut lieu de production artistique et culturelle en Guinée. Ils sont un incubateur très prisé pour les artistes en herbe. Ils peuvent venir y travailler librement sur leurs projets personnels. Ils y trouvent des formations techniques en photo, en montage ou en design. Les activités des studios se structurent autour de deux projets phares : « Musi'Shine », pour accompagner de jeunes chanteurs et chanteuses dans leur professionnalisation, et l'accueil du festival de théâtre « Univers des mots ».  Dans le quartier de Kipé, c'est dans ce bâtiment de deux étages et son jardin, où s'entasse le matériel laissé en vrac par des scénographes, qu'aura lieu le festival « Univers des mots », en novembre. Aujourd'hui, des artistes français et guinéen en résidence aux studios Kirah travaillent sur le spectacle qu'ils proposeront lors du festival, explique Myriame, une responsable des studios : « Dans le cadre d'Univers des mots, on a un projet inclus dedans, « Les mots et le geste ». Ça permet de rassembler les artistes en binômes, on crée des binômes mixtes interdisciplinaires avec des artistes français et guinéens. C'est vraiment un échange culturel qu'on veut au travers de ça, une communication entre différentes formes d'arts, les différentes disciplines. Créer un projet pour aider les populations à prendre conscience de certains enjeux sociaux ». Slam et danse : une collaboration en mouvement Maureen, une danseuse française, a profité de sa résidence pour animer des ateliers avec des danseurs guinéens : « Le projet de « L'univers des mots, Les mots et le geste », c'est de créer un métissage et un lien entre un artiste guinéen et un artiste français. Moi je suis danseuse et je vais travailler avec un artiste guinéen, Bademba Barry, qui est slameur. Le but est de collaborer, de trouver une thématique en s'inspirant de l'univers d'ici, de Conakry, trouver un thème. Et à partir de ça, trouver son axe de recherche, développer et créer une proposition artistique, un duo, qui mélange le slam et la danse ». Bademba Barry aussi anime des ateliers, de slam, pendant sa résidence. Pour lui, il s'agit autant de métisser les équipes d'artistes que les arts sonores et visuels, pour créer un spectacle complet : « L'intérêt, c'est d'apporter une expression visuelle au slam qui est un art d'expression orale. Moi, je l'ai déjà fait, ça fait déjà cinq bonnes années que je fais de grands spectacles à Conakry où je fais intervenir des danseurs et d'autres artistes. Mais cette fois-ci c'est différent, car Maureen est une danseuse professionnelle. […] Elle a de l'expression dans le mouvement. Je pense qu'elle pourra parfaitement interpréter mes mots à travers ses mouvements sur une scène. J'ai d'ailleurs hâte de voir la thématique que nous allons choisir et l'œuvre que nous allons créer ». Structurer une carrière artistique en Guinée Un autre grand projet des studios Kirah, c'est « Musi'Shine », un programme aidant des chanteurs et chanteuses talentueux à pouvoir vivre de leur art, à travers du coaching par des chanteurs expérimentés et des formations juridiques sur les contrats ou les droits d'auteurs. Le rappeur Africanisé en a bénéficié l'an dernier. « Pour moi, le début, c'était juste une passion. Et après, j'ai compris, quand je suis venu à Musi'Shine, ils m'ont fait comprendre que ce que je fais, je peux en vivre. Ils m'ont appris le sens du métier, ils m'ont appris à m'organiser de façon professionnelle. C'est-à-dire à me structurer, même si pour le moment tout n'est pas encore au complet, mais ils m'ont beaucoup aidé sur ce plan ». Une nouvelle cohorte de chanteurs va participer cette année à ce programme des studios Kirah pour booster leur carrière.

    À Marseille, l'exposition «Tatouage. Histoires de la Méditerranée» retrace l'histoire de cette pratique ancestrale

    Play Episode Listen Later Jul 26, 2025 2:33


    À Marseille, le centre de la Vieille Charité propose jusqu'au 28 septembre 2025 une exposition Tatouage. Histoires de la Méditerranée. La pratique a traversé les époques, les territoires et les sociétés. Le tatouage entre aujourd'hui dans l'histoire de l'art, symbole de transgression, de protection, de sacré, sa résurgence contemporaine est l'occasion de revenir sur une histoire passionnante vieille comme l'humanité. Savez-vous que la moitié de la population italienne est tatouée, qu'un tiers des Français l'est aussi, et beaucoup plus encore chez les jeunes, avec une recrudescence du phénomène depuis les années 2010. Mais au-delà des modes, que signifie encrer sa peau ? « C'est un signe de transgression, c'est un défi lancé aux normes et aux contraintes sociétales. Le tatouage et le féminisme ont une relation ancienne puisque pendant des siècles, en France et dans l'Europe occidentale, la femme tatouée était une femme de mauvaise vie. Or, aujourd'hui, le tatouage est perçu comme le moyen de l'appropriation, de la réappropriation de son corps. Le tatouage modifie ce qu'on pourrait imaginer être un état de nature. Avec le tatouage, on peut définir qui l'on est véritablement », explique Nicolas Misery directeur des musées de la ville de Marseille et commissaire de l'exposition. À lire aussiTous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage Si le tatouage est tendance, il a été par le passé l'apanage des criminels et des marginaux, raconte-t-il : « Nous sommes heureux de présenter dans l'exposition cet ensemble de photographie de relevés de tatouages venu du musée Cesare Lombroso à Turin, un ensemble de plusieurs milliers de photographies réalisées à la fin du 19e siècle et au début du 20e, où l'on mettait des prisonniers à nu pour photographier leurs tatouages comme la marque d'une criminalité de nature. On a utilisé le tatouage comme un signe de reconnaissance des personnes dangereuses et marginales ou malades. C'est parfois déchirant ce qu'on peut voir sur ces tatouages. On peut lire la solitude, le sentiment d'être le jouet du malheur, du destin, la bravade avec des phrases adressées à l'autorité pénitentiaire et plus généralement à la vie qui a amené beaucoup de personnes dans les marges. » Le centre de la Vieille Charité nous fait voyager dans le temps. L'étude momifiée d'Otzi, homme néolithique du 4e siècle, atteste d'un pratique thérapeutique pour soigner l'arthrose. L'archéologie des mondes antiques, de la Syrie à l'Espagne en passant par l'Égypte ou Chypre, témoigne d'un usage constant variant de l'ornemental à l'infamant. « Dans le monde grec et romain, les esclaves qui avaient tenté de fuir étaient marqués par des tatouages, des marques infamantes gravées sur le visage, le front. Ils étaient immédiatement identifiés comme des personnes mises au ban de la société », rappelle le commissaire de l'exposition. Le monde médiéval chrétien va réprouver le tatouage, mais tolérer les marques d'appartenance religieuse comme les croix ou les scènes de crucifixion. Chez les femmes amazighes, de la Libye à la Mauritanie, les motifs géométriques du tatouage marquent un statut marital ou un symbole de protection. Depuis la fin des années 1960 et les luttes anticoloniales des artistes du Maghreb ou du monde arabe ne cessent de se réapproprier ces motifs culturels dans leur production contemporaine. À lire aussiAix-en-Provence célèbre Paul Cézanne avec une exposition internationale

    Aix-en-Provence célèbre Paul Cézanne avec une exposition internationale

    Play Episode Listen Later Jul 25, 2025 2:52


    Jusqu'à la fin septembre, Aix-en-Provence rend hommage à Paul Cézanne. Le peintre, figure majeure de la modernité, a révolutionné l'art en puisant son inspiration dans sa ville natale. Une exposition internationale est présentée au musée Granet. Un parcours permet aussi de découvrir les lieux emblématiques de Cézanne, de la propriété du Jas de Bouffan à son dernier atelier des Lauves. Paul Cézanne fait partie de ces artistes dont l'œuvre a été façonnée par un lieu. À Aix-en-Provence, l'ingénieur du patrimoine David Kirchthaler présente le grand salon de la bastide du Jas de Bouffan, où le visiteur peut découvrir différentes époques du domaine et les dernières recherches sur le peintre. « Le grand salon, ce sera son premier atelier où il fait ses premières productions. Il a 20 ans, c'est un jeune homme. Son père veut qu'il fasse du droit. Ce grand salon est une sorte de démonstration à son père pour lui montrer qu'il veut être artiste-peintre », explique David Kirchthaler. Dans ce grand salon, les panneaux décoratifs peints par Cézanne dans sa jeunesse ont été déposés et vendus depuis longtemps, mais les murs portent encore la trace de son passage. Aujourd'hui, la propriété du Jas de Bouffan, désormais réduite, appartient à la ville. La vue sur la Sainte-Victoire, montagne emblématique peinte par Cézanne sous toutes les lumières, est aujourd'hui masquée par les constructions. Mais c'est bien ici, dans ce paradis provençal, que le peintre installera son chevalet pendant quarante ans. Le musée Granet a réuni 135 œuvres de ce précurseur longtemps incompris. Bruno Ely, son directeur, rappelle que Cézanne était un « insatisfait permanent, à la fois très orgueilleux et en même temps plein de doutes ». Il cherchait à faire une peinture classique, mais laissait aussi s'exprimer des tendances baroques dans un même tableau. Cézanne jouait avec le non-fini, laissant parfois la préparation blanche de la toile visible. « Il fait la démonstration éblouissante qu'une œuvre peut être inachevée, mais aboutie », souligne Bruno Ely. Le musée Granet célèbre la maturité et le mystère de Cézanne Cézanne demandait à la couleur de construire l'œuvre. Il peignait lentement, avec persévérance, et revenait sans cesse sur ses motifs. Pour Bruno Ely, « ce n'est pas un génie qui improvise, c'est quelqu'un qui médite. D'ailleurs, il disait que peindre, c'était méditer le pinceau à la main ». L'exposition présente les grandes toiles de la maturité : La Ferme, Le Grand Bassin, L'Allée des marronniers, ainsi qu'une somptueuse salle de natures mortes. On y découvre aussi le « petit peuple » du Jas de Bouffan, notamment Les Joueurs de cartes ou La Femme à la cafetière, chef-d'œuvre du musée d'Orsay. Denis Coutagne, président de la Société Paul Cézanne, confie : « L'œuvre de Cézanne reste insondable ». Il rappelle cette lettre où Cézanne écrit à son fils, inquiet des faussaires qui tentent de le copier : « Laisse faire, je suis impénétrable ». En guise de final, le musée Granet présente une belle série d'autoportraits et Les Grandes Baigneuses, un thème décliné en près de 200 versions, souvent inachevées, peut-être impossibles à terminer pour Cézanne lui-même. Viscéralement attaché à sa Provence natale, il écrivait depuis la Suisse, sa destination la plus lointaine : « Quand on est né là-bas, c'est foutu, rien ne vous dit plus ». À écouter aussi«Cézanne au Jas de Bouffan», le musée Granet sur les pas du maitre d'Aix

    Rue des artistes: Addis Fine Art, la galerie qui révèle les talents d'Afrique de l'Est

    Play Episode Listen Later Jul 20, 2025 3:02


    Depuis près de dix ans, la galerie d'art Addis Fine Art expose les œuvres des artistes éthiopiens, mais aussi de toute l'Afrique de l'Est. Un véritable tremplin pour ces peintres, plasticiens ou encore sculpteurs qui, grâce à la galerie, bénéficient d'une visibilité internationale.  Mesai Haileleul déambule dans la vaste salle de sa galerie d'art. Sur les murs immaculés sont accrochées les toiles de l'artiste éthiopien Dereje Demissie, l'exposition du moment. Durant près de 30 ans, c'est à Los Angeles que Mesai Haileleul exerçait son métier de galeriste. Et c'est aux États-Unis, aussi, qu'il a pris conscience du manque de représentativité des artistes éthiopiens à l'international. « La présence des artistes éthiopiens dans les foires artistiques ou les institutions était très très faible. Et on avait remarqué que les galeries locales, aussi bien qu'elles soient, ne permettaient pas vraiment de se faire connaître en dehors de l'Éthiopie. On a réalisé qu'il manquait un lien, alors qu'il y a des artistes de talent ici. Ailleurs sur le continent, beaucoup d'artistes ont des galeries qui travaillent avec l'étranger. Alors, on s'est dit "ce sera peut-être une première, mais on doit se lancer" », explique-t-il. « On croit beaucoup au potentiel des artistes éthiopiens » En 2016, Mesai Haileleul rentre en Éthiopie et fonde Addis Fine Art avec sa collaboratrice Rakeb Sile. « L'idée est de créer un pont entre ici et le marché international. Car on croit beaucoup au potentiel des artistes éthiopiens. Leur travail mérite d'être vu par le plus grand nombre. Nous voulons qu'ils prennent part à ce qu'il se passe dans le monde de l'art en dehors de l'Éthiopie. C'est ça qui est derrière Addis Fine Art Gallery », dit-il. Tizta Berhanu fait partie des artistes promues par la galerie. La jeune femme de 34 ans peint ses œuvres dans le sous-sol de sa maison, à Addis-Abeba. « J'ai toujours voulu être une artiste. C‘était mon rêve d'enfance. Pour moi ce n'est pas naturel d'exprimer mes pensées et mes émotions avec des mots. Je préfère le faire par la peinture », raconte-t-elle. Mettre en lumière des artistes de toute l'Afrique de l'Est Devant une toile plus grande qu'elle, représentant un petit groupe de femmes, Tizta Berhanu reconnaît que vivre de son art est quasiment impossible en Éthiopie. « Avant que je rencontre Addis Fine Art, je travaillais de manière indépendante. Pour être honnête, c'était difficile. Car je vendais mes œuvres ici en Éthiopie, à des particuliers. Mais je n'avais pas cette connexion avec le marché international. Les galeries d'art comme celles-ci sont très importantes, car la plupart des artistes ne savent faire que peindre, ils ne savent pas comment faire leur publicité et promouvoir leur travail ». Dès ses débuts, Addis Fine Art a également mis un point d'honneur à mettre en lumière des artistes de toute l'Afrique de l'Est, comme Amel Bashier. Originaire du Soudan, elle vit aujourd'hui en exil en France. « Au Soudan et ici, j'arrivais à vendre mes œuvres. Mais je sens que j'ai franchi une étape avec Addis Fine Art. J'ai plus de succès maintenant. Ils mettent en valeur les artistes et leur travail ». En dix ans, 50 artistes au total ont été exposés dans la galerie d'Addis Fine Art.

    Le festival international Nuits d'Afrique de Montréal a rassemblé des artistes de l'ensemble du continent

    Play Episode Listen Later Jul 19, 2025 4:23


    La 39e édition du Festival international Nuits d'Afrique se termine ce dimanche 20 juillet à Montréal. Treize jours de concerts ont rassemblé près de 700 artistes africains, d'Amérique latine et des Antilles. Des sonorités traditionnelles aux fêtes technos en passant par des cours de danse ouverts à tous, la richesse culturelle de cet événement a transporté le public en voyage tout autour du monde. De notre envoyée spéciale à Montréal, Rumba congolaise, maloya réunionnais, trap syrienne, rythmes berbères, amazighs, yorubas ou vaudous : en un mot, les Nuits d'Afrique rassemblent. Dans le quartier des spectacles, l'Esplanade Tranquille porte très mal son nom cette semaine. Les concerts s'enchaînent dans une immersion sonore totale et ininterrompue. Chaque artiste profite de son temps sur scène pour mettre en lumière son pays et sa culture. « Le kamele ngoni, c'est un instrument purement africain. C'est un instrument qui a créé à Wassoulou, une ville peule au Mali. À travers cet instrument, je peux parler de la paix, de la cohésion sociale, du vivre ensemble. C'est très important pour moi parce qu'il faut promouvoir ta culture, ta langue. Moi, je chante en langue peule d'abord, et puis je chante en langue bambara. Je suis très content de pouvoir le faire », raconte le maître du kamele ngoni, Dicko Fils. Si la traditionnalité est partout, elle est loin de rester bloquée dans le passé. La Malienne Djely Tapa est devenue griotte pour la diaspora africaine à Montréal. Mais une griotte bien ancrée dans son époque, ayant ajouté de l'électro à sa musique mandingue. « L'afrofuturisme, pour moi, c'est d'amener nos instruments, qui sont des instruments d'héritage, de les amener dans des sonorités futuristes. Parce que quand on parle de nos instruments, on va les qualifier d'instruments traditionnels. Mais le violon aussi est un instrument traditionnel, mais il est utilisé dans la musique contemporaine. Et on ne l'appellerait pas un ''instrument traditionnel''. Donc, pourquoi ma kora serait un instrument traditionnel ? Elle peut être aussi contemporaine, non ? », interroge l'artiste. Ici, les revendications fusent de toutes parts, portées par des artistes engagés pour la justice et la paix. Le Nigérian Fémi Kuti porte un afro-beat politique par essence : « Je suis profondément convaincu que l'Afrique devrait être le meilleur des continents, un modèle qui ferait l'admiration du monde entier. Si ses dirigeants étaient vraiment engagés, s'ils aimaient leur peuple, l'Afrique serait aujourd'hui un continent épanoui, rempli de joie, vous voyez ? Et pourtant, à chaque fois que j'y retourne ou que je lis les nouvelles, j'en ai vraiment le cœur brisé. Je n'ai pas de baguette magique pour changer les choses, et je ne peux pas forcer les autres à croire en mes idées, sinon je passerais pour un dictateur. Alors, peut-être que finalement, la vie consiste surtout à se développer soi-même. Car nous allons tous mourir un jour. Et s'il y a une vie après la mort, alors c'est à ce moment que nous devrons répondre de nos pensées et de nos actes. » Aux Nuits d'Afrique, la musique est plus que jamais un moyen de transmettre, d'ouvrir les esprits et de résister, dans la joie et le partage.  À lire aussiNigeria: «Zombie», la fronde de Fela Kuti contre Obasanjo

    Rue des artistes: raw material company, lieu artistique emblématique dakarois

    Play Episode Listen Later Jul 19, 2025 3:22


    Raw material company, lieu artistique emblématique de la capitale sénégalaise Dakar, a été créé par Koyo Kouoh, qui veut faire vivre la culture, mais aussi la pensée critique et la circulation des idées. Chaque année, Raw organise une académie avec un artiste fil rouge et dix participants venus du continent et la diaspora. Cette année, c'est Felwine Sarr qui dirige une cohorte qui va réfléchir pendant cinq semaines sur le concept du lieu.   À lire aussiL'indépendance, un art porté haut par Koyo Kouoh

    Au off d'Avignon, «Fast», une pièce sur le frénétique marché du vêtement

    Play Episode Listen Later Jul 18, 2025 2:43


    Quel besoin a-t-on d'acheter tant de vêtements ? Comment devient-on esclave de l'industrie du textile en suivant la mode ? Comment s'enrichissent les fabricants de vêtements au détriment de plein de petites mains en Asie tout en polluant la terre ? Voilà autant de questions que pose la pièce Fast programmée au festival Off d'Avignon. Une pièce à succès au Théâtre des Doms, le repaire belge du festival, au pied du Palais des Papes.    À lire aussiAvignon 2025: «Delirious Night», une chorégraphie «chaotique» de Mette Ingvartsen

    Festival d'Avignon: «La lettre» une pièce itinérante qui va à la rencontre du public

    Play Episode Listen Later Jul 12, 2025 4:51


    Milo Rau le metteur en scène suisse, connu pour son théâtre engagé sur le génocide du Rwanda, la guerre au Congo ou l'affaire Dutroux, se lance cette fois dans un théâtre plus léger. Et pour cause, il s'inscrit dans un théâtre itinérant devenu une tradition au festival d'Avignon. La pièce se joue chaque jour dans un village différent et va à la rencontre du public. Pour aller plus loin : Festival d'Avignon 

    «La Biche aux neuf bijoux» envoûte le Festival d'Aix-en-Provence

    Play Episode Listen Later Jul 11, 2025 3:22


    C'est un voyage au cœur de l'Inde que propose la 77e édition du Festival d'Aix-en-Provence. Fruit d'une collaboration entre la compositrice israélienne Sivan Eldar, la chanteuse et poétesse Ganavya Doraiswamy d'origine indienne et le metteur en scène américain Peter Sellars, La Biche aux neuf bijoux mêle mythes anciens et expérience contemporaine, jazz et musique sud-indienne, anglais et tamoul.

    Festival d'Avignon: «When I Saw the Sea» du chorégraphe libanais Ali Chahrour

    Play Episode Listen Later Jul 5, 2025 3:22


    Le 79ᵉ Festival d'Avignon s'est ouvert ce samedi 5 juillet. Cette édition met la langue arabe à l'honneur après l'espagnol et l'anglais les deux dernières années. Parmi les nombreux artistes des pays arabes programmés, Ali Chahrour, le chorégraphe libanais, est un habitué du festival. Il présente sa dernière création When I Saw the Sea  (Quand j'ai vu la mer). Sur scène, des employées de maison éthiopiennes incarnent le dramatique destin des travailleuses à domicile d'Afrique ou d'Asie au Moyen-Orient soumises à un esclavage moderne. De notre envoyée spéciale à Avignon, « Kafala », signifie responsabilité en arabe. Mais c'est d'une bien triste responsabilité qu'il s'agit. Dans le système de la Kafala les jeunes femmes débarquant au Liban pour y travailler se trouvent dépossédées de leur passeport et donc à la merci de leur employeur. Ali Chahrour en pleine guerre entre Israël et le Hezbollah en octobre dernier, a rencontré quelques-unes de ces employées abandonnées par leur patron qui avaient fui les bombardements. Elles campaient en bord de mer.  When I saw the sea, Quand j'ai vu la mer raconte leur histoire incarnée par trois femmes éthiopiennes :  « Ces trois femmes racontent leur vie et en même temps, elles sont porteuses de milliers d'histoires de femmes qui ont subi ce système d'esclavage moderne, explique Ali Chahrour. Leurs récits se traduisent par des mots, mais aussi par la danse et la musique. Dans le travail, on est parti de l'histoire de chacune de ces femmes. Et aussi de leur façon de se mouvoir, de chanter. On a mis en avant cet héritage qui se mêle au nôtre. Car certaines vivent au Liban depuis plus de 25 ans. Donc, elles ne représentent pas l'autre, l'étranger. Elles sont un mélange de leur culture d'origine éthiopienne et de la culture libanaise. » Et en écho à ces histoires, on écoute les chansons composées et interprétées sur scène par Lyn Adib et Abed Kobeïssy : « Les chansons sont inspirées des noms des trois femmes sur scène qui ont été parfois changés à leur arrivée au Liban en des prénoms plus familiers aux oreilles de leurs employés. Ces femmes sur scène retrouvent ainsi leur identité et leurs noms d'origine. Une façon de leur rendre l'humanité à laquelle elles ont droit. » Ali Chahrour a créé jusque-là des pièces autobiographiques partant de sa propre famille. Il sort pour la première fois de ce chemin : « Cette pièce ne parle pas de ma famille de sang. Mais ces personnes prennent soin de nos maisons, de nos enfants. Elles ont quitté les leurs pour s'occuper de nous et ont rêvé d'un avenir meilleur. Moi-même, en tant que Libanais, j'appartiens à une population dont les 3/4 ont émigré. Je peux donc comprendre ce que c'est de quitter son pays et les siens. Ma sœur et mon frère sont en Europe et souffrent du racisme envers les Arabes. » When I saw the sea, un chant d'humanité qui retentit au-delà des frontières libanaises. Festival d'Avignon 2025         /

    «L'Art Brut», l'art hors norme des marges, en majesté au Grand Palais à Paris

    Play Episode Listen Later Jul 4, 2025 4:02


    Une sélection d'œuvres d'art brut (une partie de la collection de Bruno Decharme donnée au Centre Pompidou en 2021)  est exposée au Grand palais à Paris tout l'été et jusqu'au 21 septembre. L'art brut a été défini par Jean Dubuffet au milieu du XXe siècle, l'artiste collectionnait les œuvres de ces exclus, anonymes, aliénés, marginaux qui, sans formation artistique, inventent des univers qui touchent au cœur. Pour aller plus loin :  « Art Brut » Dans l'intimité d'une collection au Grand Palais

    Thomas Schütte à la Punta della Dogana: des œuvres grinçantes à l'image du monde

    Play Episode Listen Later Jun 28, 2025 2:37


    Thomas Schütte, grand artiste contemporain allemand, est en majesté à la Punta della Dogana, l'un des deux musées appartenant au milliardaire François Pinault (avec le Palazzo Grassi) à Venise. La cité des Doges consacrait déjà l'artiste il y a vingt ans avec le Lion d'Or à la Biennale de 2005. L'exposition montre aujourd'hui ses œuvres depuis les années 1970. On retrouve ses fameuses sculptures monumentales difformes ainsi que des œuvres et dessins moins connus du public. ► L'exposition « Thomas Schütte, Genealogies » est à voir jusqu'au 23 novembre à la Punta della Dogana à Venise (collection Pinault). 

    The distorted party: les mutations d'un rituel collectif à Lille 3000

    Play Episode Listen Later Jun 27, 2025 2:33


    L'événement majeur d'art contemporain Lille 3000, déploie cette année sa septième édition autour du thème « Fiesta ». Plus de trente expositions à découvrir dans du nord de la France. L'événement propose un large éventail de rendez-vous, artistiques et ludiques, dans un contexte marqué par la sinistrose mondiale. Parmi les temps forts de Lille 3000, The distorted party au musée de l'Hospice Comtesse, ancienne institution religieuse dédiée aux soins et à l'accueil des plus démunis. Ce lieu chargé d'histoire porte en lui une ambivalence qui se reflète dans les thématiques de cette édition 2025 :  célébration et réflexion, chaos et beauté, distorsion et clarté. Cette exposition repense la fête à l'aune des grands défis contemporains : changement climatique, inégalités sociales, instabilité politique, conflits et guerres à travers le monde.  Ces zones d'ombre soulignent la fragilité de l'existence humaine, contrastant avec les moments d'enthousiasme, parfois porteurs de malaises sous-jacents. The distorted party dépeint ainsi l'image d'une fête souterraine, à la fois euphorique et troublante. Au-delà de son rôle de sanctuaire historique, l'Hospice Comtesse se transforme en une toile où se croisent et se réinventent les sens de la fête. L'architecture paisible du bâtiment s'oppose à la scénographie contemporaine et à l'énergie intense, parfois dérangeante, des œuvres présentées. L'artiste Willehad Eilers investit la cour historique de l'Hospice Comtesse avec une installation immersive. Son œuvre in situ plonge le visiteur dans un univers vibrant et surréaliste, où le désordre contemporain dialogue avec l'architecture.  Connu pour son style brut et expressif, Eilers offre une critique ludique de la condition humaine. Son installation s'inspire de l'épidémie dansante de 1518, événement historique de manie collective qui pousse des populations à danser jusqu'à l'épuisement et crée un commentaire viscéral sur une société consumée par ses désirs et inconsciente des conséquences imminentes. Par l'absurde et le grotesque, son travail révèle les distorsions des comportements sociaux modernes avec une ironie anthropologique. Lille 3000 The distorted party au musée de l'Hospice Comtesse jusqu'au 9 novembre 2025

    18e Saison d'art à Chaumont-sur-Loire: un dialogue poétique entre création et environnement

    Play Episode Listen Later Jun 23, 2025 2:50


    Éveiller les imaginaires tout en abordant des enjeux contemporains : tel est l'objectif de la Saison d'art qui se déroule depuis près de 20 ans au Domaine de Chaumont-sur-Loire, situé à 200 km au sud de Paris. Pour cette nouvelle édition, une quinzaine d'artistes, français et internationaux, sont invités à investir le château, ses parcs aux cèdres centenaires, ainsi que ses granges et ses écuries, afin de tisser un dialogue à la fois enchanteur et engagé entre l'art et la nature.

    Electrorama à Lille 3000: la fête techno, dernier rempart contre le chaos

    Play Episode Listen Later Jun 16, 2025 2:36


    L'exposition Electrorama donne le ton de Fiesta, thématique de l'édition 2025 de Lille 3000, la grande manifestation culturelle dans le Nord de la France. Une immersion visuelle et sonore dans l'univers des nuits techno françaises et belges, deux pays de transes collectives historiques depuis les années 80. Un pied de nez à un monde en crise. Danser pendant que la planète tangue, c'est dans ce vertige entre urgence climatique, instabilité politique et besoin vital de lâcher prise que Fiesta, installe son tempo à Lille 3000. Une manière, selon les organisateurs, de « rester debout » là où tout vacille. Parmi les temps forts de la manifestation, figure Electrorama.  Conçu comme un voyage dans les marges de la techno, l'événement met en lumière un territoire nocturne celui de la fête ou l'insouciance devient un acte de résistance. Clubs, parkings, champs, festivals autant de lieux qui basculent dans un ailleurs halluciné, juste derrière les portes de la nuit. À l'origine des images, Nikita Teryoshin. Photojournaliste russe aujourd'hui exilé en Allemagne, il a été primé par le World Press Photo en 2020 pour son travail sur les coulisses de la guerre. Il s'attaque ici à un tout autre champ de bataille : l'univers  du dancefloor. Son objectif saisit les corps en mouvement, les visages troublés, les torses tatoués, les règles renversées. « Il capture des moments de communion », résume Audrey Hoareau, commissaire de l'exposition. « L'intensité, la diversité, et parfois la fragilité des scènes électro transfrontalières. » Au-delà des clichés grand format, Electrorama, enveloppe le visiteur. Beats envoûtants, lumières saturées, ambiance hypnotique, Lille 3000 devient une rave-party dans laquelle on entre à la fois en tension et en transe intergénérationnelle. Electrorama, exposition jusqu'au 6 juillet 2025 à l'Espace Le Carré, dans le cadre de Lille 3000.

    Exposition: «Sorcières ! Fantasmes, savoirs liberté» au Musée de Pont-Aven

    Play Episode Listen Later Jun 14, 2025 2:52


    Pour souffler ses quarante bougies, le Musée de Pont-Aven en Bretagne convoque les sorcières. Elles sont au cœur d'une exposition foisonnante intitulée « Sorcières ! Fantasmes, savoirs, liberté ». Plus de 200 œuvres - peintures, sculptures, photographies et objets d'art, mais aussi extraits de littérature, de danse, de musique et de cinéma - explorent l'évolution de l'image de la sorcière au XIXe siècle : de la figure effrayante à la femme fatale, jusqu'à devenir un symbole d'indépendance, de connaissance et de résistance face à l'obscurantisme. L'exposition est à découvrir jusqu'au 16 novembre.  Entourées de serpents, de chauves-souris et de chats noirs, ces sorcières aux nez crochus et chapeaux pointus, volant sur leurs balais, hantent notre imaginaire depuis le Moyen Âge. Sophie Kervran, conservatrice en chef du Musée de Pont-Aven, souhaite mettre en lumière la femme derrière cette allégorie du mal, de la mort, du vice et de la vieillesse : « Notre exposition se centre vraiment sur la vision qu'ont les artistes du XIXe siècle sur cette figure qui a connu un renversement notamment avec la parution de l'ouvrage de Jules Michelet, qui s'intitule "La Sorcière" en 1862 et qui, pour une fois, montre une sorcière jeune, une femme positive en osmose avec les éléments naturels ». « Dans la campagne, on n'est jamais savant sans être quelque part sorcier », disait George Sand, romancière éclairée et femme farouchement indépendante du XIXe siècle, évoquant ainsi les guérisseuses du village et leurs connaissances de la médecine alternative. Mais l'exposition débute bien avant : « Quand le visiteur entre dans notre exposition, il est confronté à un tableau assez inquiétant qui s'appelle "Victime" de Gustave Moreau où on voit une femme avec un poignard dans le flanc et qui nous montre nous d'un signe accusateur. Et dans une vitrine, on a mis en parallèle le "Malleus Maleficarum", le Marteau des Sorcières, qui a été écrit en 1486 par deux moines dominicains, des inquisiteurs qui est en fait un traité, un véritable best-seller qui indique comment chasser la sorcière - la chasse aux sorcières a eu lieu du 15e au 17e siècle -, comment les torturer pour leur extorquer des aveux ».  On estime entre 60 000 à 90 000 personnes pendues ou brûlées pour sorcellerie, dont deux tiers de femmes - victimes de superstition, de règlement de comptes, de misogynie, rappelle la directrice de ce musée en Bretagne qui fait également un clin d'œil à son propre patrimoine : « C'est un tableau d'Edgard Maxence qui s'appelle "La légende bretonne". Et là, pas d'attribut de la sorcière, pas de balai, pas de chapeau pointu, même pas de chat noir. Mais cette femme qu'on reconnaît sorcière parce qu'elle a cette chevelure rousse - et on sait combien le roux était symbolique du diable. Et puis sous sa houppelande d'hermine, on aperçoit ses pieds. Mais est-ce que ce sont des poulaines, ces chaussures médiévales, ou est-ce que ce sont des pieds de bouc ? ». L'ambivalence est reine dans cette exposition aux visions tantôt cauchemardesques, tantôt enchanteresses, des visions masculines que l'exposition met en contrepoint avec une vingtaine d'œuvres d'artistes femmes d'aujourd'hui. Dans sa série « Innocente », Dalila Dalléas Bouzar, d'origine algérienne, montre des sorcières noires, nues, libérées. Sans oublier que le sous-titre « Fantasmes, savoirs, liberté » de l'exposition rend aussi un hommage discret au mouvement iranien « Femme, Vie, Liberté », un rappel que la chasse aux sorcières n'est pas totalement éradiqué dans ce monde.  À lire aussi«Sorginak»: à la redécouverte des sorcières du Pays Basque

    Sakifo 2025: Applause, la claque du samedi soir

    Play Episode Listen Later Jun 7, 2025 3:32


    Le festival Sakifo tire le rideau sur sa 22e édition ce dimanche 8 juin. Et il le fait avec bruit, sueur et décibels. Un uppercut rythmique venu des tropiques et des Sound Systems pour dire au revoir avec le collectif Applause qui a fait monter la fièvre du samedi soir sur scène. Reportage de notre envoyé spécial à La Réunion, José Marinho. Aux manettes de ce projet depuis 2023 : Matteo, tête pensante du groupe marseillais Chinese Man et Aash, producteur mauricien de musique électronique, nourri au feu du dancehall et du shatta. Ensemble, ils déploient une cartographie sonore sans frontières, calibrée pour secouer le corps et faire fondre les barrières géographiques, culturelles et identitaires.Le collectif ne cherche pas la fusion polie, mais le choc frontal. Basses lourdes, rythmiques tropicales, bass music et samples qui fendent l'air : le set a été pensé comme un manifeste. Une manière de dire que la fête peut être aussi politique. À La Réunion, île de métissages et de cohabitations ethniques, cette salve d'Applause est la bienvenue. Une dernière vibration qui fait du bien en ces temps gouvernés par la peur, déconnectés de la joie collective.À lire aussi«Le Sakifo assume une dimension politique au sens noble du terme»

    Artemisia Gentileschi, héroïne de l'art, au panthéon de la peinture

    Play Episode Listen Later Jun 6, 2025 4:07


    Artemisia Gentileschi, peintre du début du 17ᵉ siècle à la carrière immense, a été adulée de son vivant dans toute l'Europe. Redécouverte au milieu du 20ᵉ, elle symbolise l'effacement de ces artistes femmes qui ont fait l'histoire de l'art. Une rétrospective de grande ampleur lui est consacrée à Paris. Une exposition à voir au musée Jacquemart-André à Paris jusqu'au 3 août 2025.  Des romans, des films, des bandes dessinées, célèbrent aujourd'hui la légende d'Artemisia Gentileschi. L'œuvre de cette peintre italienne du début du 17ᵉ siècle n'en finit pas d'être redécouverte, complétée par de nouveaux documents et de nouveaux tableaux. Des recherches récentes dessinent plus précisément sa forte personnalité à sa peinture virtuose, sensuelle et éclectique.Artemisia Gentileschi a grandi dans l'atelier de son père Orazio à Rome, c'est là qu'elle s'est formée, c'est là aussi qu'elle sera violée à 16 ans par un des assistants. S'ensuivra un procès intenté par son père contre l'agresseur, dont les minutes sont restées célèbres.Pierre Curie est commissaire de l'exposition du musée Jacquemart André. « Agostino Tassi est condamné, mais à peine, il doit s'exiler, mais ne s'exile pas, c'est Artemisia qui quittera Rome pour Florence, elle se marie – mariage arrangé par son père – parce qu'après ce procès, elle est une personne sociale détruite, violée, non mariée, sans protection, sans métier. Elle se sauve à Florence où elle va développer une carrière très différente, déployer ses ailes comme artiste, adopter un style qui lui est personnel et qui va varier tout au long de sa vie ».La grande peintureArtemisia Gentileschi est influencée par Le Caravage, maître du clair obscur au réalisme cru. Comme lui, elle attaque la toile sans dessin préparatoire. À Florence, elle fréquente la cour des Médicis, apprend la musique, la poésie, participe à plusieurs grandes commandes de peinture, vit de son art et possède son propre atelier. Elle n'hésite pas à représenter l'action violente, sujet à la mode, comme dans le tableau Judith et sa servante portant nonchalamment la tête décapitée du général Holopherne dans un panier. « Ce n'est pas une artiste féminine, ce n'est pas une femme qui fait dans la dentelle, c'est un grand peintre qui se met artistiquement au niveau des hommes de son temps, qui peint les mêmes choses avec la même puissance ».Le nu fémininArtemisia Gentileschi est aussi une rare femme peintre du 17ᵉ siècle à représenter des nus féminins, une caractéristique de son travail. « Elle peint un autoportrait où elle se représente entièrement nue, et nous avons aussi une très belle Cléopâtre. Ce sont presque toujours des autoportraits corporels très sensuels avec des formes rondes et elle y pose son visage. C'est étonnant d'autant qu'à l'époque le grand miroir en pied n'existe pas ».De Rome à Florence, en passant par Londres ou Naples, Artemisia Gentileschi  laisse une œuvre résiliente menée sur près de 40 ans, une durée tout à fait exceptionnelle pour l'époque.À écouter aussi1. Artemisia, pouvoir, gloire et passions d'une femme peintre

    Le musée Maillol consacre au photographe Robert Doisneau sa plus grande rétrospective depuis 20 ans

    Play Episode Listen Later May 31, 2025 3:21


    L'exposition Instants données est à retrouver au musée Maillol, à Paris, une exposition touchante et exhaustive, réalisée en collaboration avec ses deux filles de Robert Doisneau, Annette et Francine, et la société belge Tempora. Au fil de 400 clichés, on redécouvre la capitale française à travers le regard du photographe, comme un souffle d'humanité en noir et blanc. « Le baiser de l'Hôtel de Ville »: deux amoureux s'embrassent devant une terrasse de café, à deux pas de l'Hôtel de Ville de Paris. C'est probablement cette photo qui vous vient en tête lorsque vous entendez le nom de Robert Doisneau, l'un des photographes les plus emblématiques du XXème siècle et du courant humaniste.Pendant plus de 50 ans, Robert Doisneau a arpenté les rues de Paris à la façon de celui qu'il aimait décrire comme « le patient passant » : celui qui attend des heures pour immortaliser ces instants de vie qui laissent les autres indifférents, jusqu'à ce que son appareil photo les rende éternels.Francine Deroudille, l'une des deux filles du photographe – qui a fondé avec sa sœur l'atelier Robert Doisneau , où sont conservées toutes ses photos – est aujourd'hui l'une des commissaires de cette exposition : « On a voulu montrer toute une séquence qui s'appelle "Gravité", où on voit les photos des gens à qui la vie n'a pas fait de cadeaux, explique-t-elle. Que ce soit les prostituées des halles ou des mineurs à Lens qui vivent dans des conditions épouvantables. Robert Doisneau a fait des photos qui peuvent être très dures, mais le regard qu'il porte sur les gens n'est jamais dur. »La solidarité : une valeur chère au cœur de Robert Doisneau. Une solidarité sans distinction, sans hiérarchie. C'est ce que l'on ressent en se baladant dans les allées du musée Maillol. Une exposition de plus de 400 photos, en noir et blanc la plupart du temps, qui représentent des enfants qui jouent dans les rues ou au pied de la tour Eiffel, des amoureux qui dansent un soir de 14 juillet, mais aussi les banlieues parisiennes. Des banlieues dans lesquelles il aimait passer son temps libre, il fut d'ailleurs l'un des premiers à les photographier : Les gens de la banlieue, peut-être parce que le décor sert de repoussoir, je les trouve très attendrissants. La jeunesse en banlieue prend une valeur, un caractère ... « De nos jours, les banlieues sont très photographiées, retrace Francine Deroudille. Au moment où il le faisait, ce n'était pas du tout [le cas]. Tous les objectifs s'étaient détournés de cette photographie sociale. Il va montrer des photographies qui vont pouvoir étayer un propos de révolte sociale. »Connu pour son côté provocateur, Robert Doisneau était aussi un grand conteur. Il n'aimait pas qu'on le réduise à un simple témoin du réel. Et pourtant, Doisneau c'est une histoire de rencontres et de récits de vie. Lorsqu'il rentrait chaque soir, ses filles se souviennent qu'il aimait leur raconter ses aventures parisiennes. Des histoires qui se rejoignent toutes en un point : un regard profondément bienveillant. Un regard qui serait précieux aujourd'hui, comme le souligne sa fille : « Je pense qu'en ce moment où la société est rude et où les rapports des gens sont violents, il aurait été content de représenter la liberté, la fraternité et l'égalité. Ce n'est pas un homme qui cherchait à représenter un message en particulier, mais il y a quand même un message de paix dans son travail. »La désobéissance, c'est la lutte contre l'autorité. Quand des gens représentant l'autorité, la force publique, vous disent 'circulez, il n'y a rien à voir', c'est là qu'il faut impérativement s'arrêter et regarder. C'est là qu'il se passe des choses. ► Une exposition à découvrir jusqu'au 12 octobre 2025 au musée Maillol. À lire aussiLe photographe franco-brésilien Sebastião Salgado est mort à l'âge de 81 ans

    L'Art brut d'Iran se dévoile à Paris

    Play Episode Listen Later May 30, 2025 2:34


    C'est une première mondiale. Une exposition d'envergure sur l'Art brut d'Iran a pris ses quartiers à la Halle Saint-Pierre à Paris jusqu'à la fin de l'été. Niché au pied du Sacré-Cœur, le musée d'art naïf dévoile près de 200 pièces d'une vingtaine d'artistes iraniens : dessins, peintures, œuvres textiles et sculptures en bois. Loin des conventions, ces créations puissantes, subversives et colorées s'ancrent dans une culture millénaire, tout en étant intimement liées à la vie des artistes.  C'est un tourbillon de formes et de couleurs, un univers peuplé de créatures mythologiques, étranges et fantastiques. L'art brut se déploie dans toute sa splendeur, aussi libre que l'air, à la Halle Saint-Pierre à Paris, sous l'initiative de Martine Lusardy. Engagée depuis plus de 30 ans dans l'exposition de cet art des marginaux, des fous et des autodidactes, la commissaire met pour la première fois l'accent sur des artistes iraniens.« Ils sont tous autodidactes, des chauffeurs de taxi, des paysans, des gens plus ou moins érudits, mais qui ont eu une fracture dans leur existence. Ils ont eu besoin de créer pour donner du sens à leur existence. Pour certains, c'est la perte d'un enfant, d'autres, c'est la perte du travail, ou d'avoir quitté la campagne pour vire dans la ville. Certains sombrent avec ces expériences, ces drames, et d'autres trouvent le chemin de la création, guérissent d'une certaine façon ou se reconstruisent. C'est comme un puzzle qui se reforme. Une fois qu'ils sont dans cette dynamique, rien ne peut les arrêter », nous raconte Martine Lusardy.Certains artistes travaillent plus de 10 heures d'affilée, comme Sarvenaz Farsian de Téhéran. Elle noircit des feuilles entières à la pointe d'un stylo, créant des dentelles en papier, entre labyrinthes créatifs et boucles infernales. D'autres se jettent à corps perdu dans la création pour échapper à la douleur, à l'angoisse ou à des comportements compulsifs. « Il y a ce besoin irrépressible de créer, presque obsessionnel. Et en Iran, ce qui va les réunir, c'est leur culture qui va du début de l'Histoire de la Perse jusqu'au début de l'islam, pratiquement trois millénaires, mais de façon très diffuse, très lointaine. C'est plutôt un rapport aux grands mythes, aux grands archétypes qui ont un peu déserté nos civilisations occidentales actuelles. Et d'ailleurs, les auteurs d'art brut ne s'adressent pas à un spectateur en espérant avoir la gloire, la reconnaissance, l'argent. On s'adresse à un alter égo plus grand que soi », explique-t-elle.  Et parfois, l'art va main dans la main avec l'artisanat. « En Iran, il y a cette tradition du tissage et de la tapisserie. Ça vient du latin du mot texere. C'est tisser, et en même temps, raconter une histoire. Et là, on retrouve un artiste qui s'appelle CC. Il utilise des vieux tapis jetés, usés, épuisés, il les récupère, il les réassemble et dessus, il va broder une histoire inspirée des récits épiques, mais réinterprétée de façon personnelle : la bataille entre un homme et le diable, le bien et le mal », poursuit-elle. Toiles d'araignées et sculptures totémiques, broderies et arbres féeriques, ces œuvres, radicalement personnelles et profondément ancrées dans la culture iranienne, expriment, enfin et surtout, une revendication de vie, voire une résistance vibrante et colorée.► L'Art brut d'Iran, une exposition inédite à découvrir à la Halle Saint-Pierre à Paris jusqu'au 31 juillet 2025.

    Entre critique et création, les artistes posent leurs regards sur l'IA au Jeu de Paume à Paris

    Play Episode Listen Later May 24, 2025 3:35


    Plus de 40 artistes retracent dix ans de création inspirée par l'intelligence artificielle au Jeu de Paume avec la nouvelle exposition Le Monde selon l'IA. Une exposition à voir jusqu'au 21 septembre qui questionne notre rapport à l'IA, son impact sur l'art et sur notre façon de représenter le monde. Au Jeu de Paume, à Paris, l'intelligence artificielle (IA) est décortiquée par les artistes qui nous en montrent les aspects peu reluisants en les critiquant, mais aussi tentent de créer de nouveaux possibles en essayant de débrider les IA. Dans cette exposition, il n'est pas question d'être béat face à l'intelligence artificielle, ses biais et ses limites. Dès l'entrée, la question de la ressource, entre l'énergie consommée pour les faire fonctionner ou l'utilisation de minerai disponible en quantité limitée. À coup de grands diagrammes complexes prenant tout l'espace des murs, on devine les quantités d'énergie nécessaires rien que pour faire fonctionner une simple requête sur Alexa.« Nous avons choisi des artistes qui ont une posture critique face à l'IA et face à ces modèles qui commencent à développer des capacités qui vont au-delà des humains, déclare Antonio Somaini, enseignant-chercheur à la Sorbonne et commissaire général de cette exposition. L'on entend souvent parler de l'IA comme quelque chose qui développe une intelligence semblable à celle des humains, mais là, nous faisons face à des modèles qui font des choses dont, nous, les humains, ne sommes pas capables. »Des biais occidentaux reproduits par l'IADes capacités qui dépassent celles de l'humain, mais une base de données alimentée… par des humains. Le problème est que ce sont toujours les mêmes : principalement des Occidentaux, ce qui crée des biais. Pour résoudre ces problèmes de biais culturels et ethniques, il faut alors enseigner à l'IA de nouveaux alphabets, de nouvelles langues, de nouvelles représentations, tout cela en veillant à ne pas reproduire les stéréotypes. Avec Tongues, l'artiste sénégalo-libanaise, Linda Dounia Rebeiz a enseigné à l'IA son propre modèle d'écriture asémique, c'est-à-dire dénuée de signification, et inspiré de sept calligraphies de différentes parties du monde, mais avec un focus sur les graphies africaines comme l'amharique : « L'idée derrière était de montrer qu'il y avait un biais pour l'alphabet romain dans les modèles d'IA générative aujourd'hui. Alors que dans un monde où il y a des milliers de langues écrites avec beaucoup de formes différentes et jolies, je pensais que c'était réductif ce que l'on avait à disposition. »Effacement et tombe numériqueDans cette même critique des biais de l'IA, l'artiste américano-saoudienne Nouf Aljowaysir avec son projet Salaf signifiant « ancêtre » en arabe, qui critique les limitations des intelligences artificielles. Elle pointe les difficultés des IA occidentales à reconnaitre et bien nommer ce qu'elles voient lorsque cette dernière présente des photos de ses ancêtres bédouins. Pour elle, c'est dû au fait que les données utilisées pour entraîner les IA restituent les préjugés coloniaux des archives européennes qui ont été exploitées. Elle a ensuite utilisé un modèle d'IA générative où les silhouettes des personnes sur les photos sont masquées par un filtre blanc, soulignant l'effacement de la mémoire collective de ces ancêtres par l'IA.L'intelligence artificielle ouvre aussi la voie à des créations plus philosophiques et artistiques. Pour son œuvre La Quatrième Mémoire, Grégory Chatonsky a reproduit une sépulture où l'on voit un gisant à plat ventre et un film généré en temps réel par IA : « Cette installation, c'est ma tombe. C'est un projet très personnel. Mais ce n'est pas la vie factuelle que j'ai vécue. C'est tout ce que je n'ai pas vécu, c'est ma vie possible. L'intelligence artificielle générative génère des documents qui nous ressemblent, des choses qui n'existent pas, mais qui sont vraisemblables. Et donc, je me suis dit que la tombe du futur pourrait poursuivre notre mémoire pour la rendre éternelle, un peu comme l'ont fait les Égyptiens avec les pyramides. »Si l'intelligence artificielle peut être un formidable outil de création et d'innovation, elle reste le reflet de ceux qui la nourrissent. Sans prise en compte de la diversité, elle risque de reproduire, voire d'amplifier, les biais du monde réel. À nous donc de l'appréhender autrement.À lire aussiLe monde du doublage en colère et inquiet face aux dérives de l'IA

    Cannes 2025: en attendant la palme

    Play Episode Listen Later May 23, 2025 2:42


    La 78ᵉ édition du Festival de Cannes s'achève ce soir. Le jury présidé par l'actrice Juliette Binoche va se retirer dans une villa pour discuter des prix qui seront remis en fin de journée. Cette année, aucun film n'est franchement donné favori, même si certains titres reviennent souvent dans les conversations. Certains ont déjà été récompensés par des prix en marge du festival. Certains prix gravitent en périphérie du festival de Cannes, mais font parler d'eux. Depuis quinze ans, la Queer Palm, qui récompense un film abordant des thématiques LGBTQIA+, comme des personnages trans, des questionnements de genre ou des relations homosexuelles. En attendant, peut-être, une place au palmarès ce soir, La petite dernière d'Hafsia Herzi, le récit d'initiation d'une jeune femme lesbienne ET musulmane, remporte la Queer Palm.Autre prix déjà décerné, l'Œil d'or du meilleur documentaire attribué à Imago, premier film tchétchène projeté à la Semaine de la critique. Le réalisateur Déni Oumar Pitsaev livre un film très personnel, en retournant voir sa famille réfugiée en Géorgie. Mais, lui qui a connu la guerre enfant, a une pensée pour tous ceux qui souffrent dans des conflits : « Il y a des gens en ce moment, que ce soit en Ukraine, au Soudan, à Gaza, qui n'ont pas cette chance. J'ai fait ce film pour l'enfant que j'étais, j'avais huit ans, je n'avais pas d'adulte à côté de moi pour me soutenir. Il y a d'autres enfants qui grandissent en ce moment et qui n'auront pas de chance de grandir, comme moi. Toutes les douleurs sont également importantes, et toutes les vies valent, qu'elles soient palestiniennes, tchétchènes ou israéliennes. »À Cannes, les animaux sont aussi à la fêteLe Grand Prix de la Palm dog 2025 récompense, à titre posthume, Pipa, du film Sirat projeté en compétition, à qui sa partenaire, humaine, Jade Oukid, rend hommage.Sirat, de l'Espagnol Oliver Laxe, figure parmi les films les plus cités par les critiques comme devant figurer au palmarès. Au moins autant qu'Un simple accident de Jafar Panahi ou Sentimental value de Joachim Trier.Le jury présidé par Juliette Binoche va délibérer toute la journée de samedi. Le Congolais Dieudo Hamadi a aimé cette expérience inédite : « Je viens parfois sans savoir ce que je vais regarder, sans connaître le nom du réalisateur ou de l'équipe et même parfois les titres. Ce qui me passionne, c'est d'arriver sans a priori et d'être embarqué dans une histoire que je n'attendais pas. Traverser, comprendre, ressentir, ça fait partie des privilèges des jurés. »Verdict ce soir et un palmarès à suivre sur RFI à 18 h temps universelÀ lire aussiFestival de Cannes 2025: les films en compétition

    Cannes 2025 : le journal du festival à mi parcours

    Play Episode Listen Later May 17, 2025 3:49


    Direction le festival de Cannes, où neuf films sur vingt-deux sont entrés dans la compétition pour la palme d'or. Ce dimanche 17 mai, l'Américain Wes Anderson et le Brésilien Kleber Mendonça Filho entrent, eux aussi, dans la danse. Retour sur les derniers temps forts du festival. Robert Pattinson et Jennifer Lawrence ont électrisé les marches, signant moult autographes et se prêtant au jeu des selfies. Le duo de superstars américaines est à l'affiche de Die, My Love, film en compétition de la britannique Lynne Ramsay. À 39 ans, Robert Pattinson est au sommet de sa gloire depuis déjà deux décennies, découvert dans Harry Potter et Twilight, tout comme l'Américaine Jennifer Lawrence, révélée toute jeune dans la saga Hunger game. Lynne Ramsay, prix du scénario à Cannes en 2017, leur offre deux très beaux rôles, un couple de parents confrontés à la maladie mentale de la jeune mère.Le néo-western Eddington, signé Ari Aster, dresse le portrait d'une ville américaine en post-Covid, projection d'une Amérique en décomposition gangréné par le complotisme et l'ultra-violence avec Joaquin Phoenix en shériff disjoncté. Pendant la conférence de presse du film, l'acteur Pedro Pascal, star des séries The Last of Us et Narcos, a appelé le cinéma à ne pas se laisser intimider par Donald Trump : « Vous savez, quand on a peur, cela veut dire que les autres ont gagné. Donc, il faut continuer à s'exprimer, il faut continuer à se battre. Il faut continuer de raconter des histoires. C'est notre seule façon. Et il ne faut pas se laisser intimider. Et que ceux qui essaient aillent se faire voir ! »Les festivaliers et le jury ont aussi pu découvrir Renoir, de la Japonaise Chie Hayakawa, déjà récompensé en 2022 pour son premier long métrage Plan 75. Un film tout en délicatesse. Le Japon de la fin des années 1980 vu par les yeux d'une fillette de onze ans qui apprivoise par l'imagination et la curiosité sa solitude tandis que son père est en train de mourir d'un cancer. « Il se trouve que j'ai eu un père malade atteint d'un cancer, explique la réalisatrice. Et que de mon enfance jusqu'à une vingtaine d'années, j'ai vu mon père souffrir, se battre contre la maladie, attendre la mort. Cela a beaucoup marqué mon esprit et peut-être mon rapport au monde. »Plus joyeux, malin, Nouvelle Vague, film tourné en français de l'Américain Richard Linklater, ressuscite en noir et blanc tous les protagonistes de la Nouvelle Vague du cinéma français des années 1960. Il retrace avec humour et virtuosité le tournage de À bout de souffle de Jean-Luc Godard.À lire aussiUn 78ème festival de Cannes sous le signe de la sobriété et de la politique

    Au Festival de Cannes, l'animation fait son cinéma

    Play Episode Listen Later May 16, 2025 2:39


    Soixante-dix ans après sa présence à Cannes comme président du jury, Marcel Pagnol est de nouveau à l'honneur sur la Croisette, héros et sujet du film d'animation Marcel et Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet projeté ce samedi 17 mai. Au total, six longs métrages sont projetés à Cannes. Focus sur La Mort n'existe pas, à la Quinzaine des Cinéastes et Planètes à la Semaine de la critique.  À lire aussiCannes 2025: quand la réalité virtuelle s'intègre au monde du cinéma

    La Cinémathèque française fait découvrir l'univers singulier de Wes Anderson

    Play Episode Listen Later May 10, 2025 2:41


    Le cinéma se goûte sur grand ou petit écran… mais il s'expose aussi. La Cinémathèque française, à Paris, propose en ce moment une grande exposition consacrée à l'univers de Wes Anderson. Ce réalisateur américain, cinéaste singulier de l'industrie hollywoodienne installé en France, est reconnu comme un auteur faisant tourner des stars comme Tom Hanks ou Scarlett Johansson. L'exposition est à découvrir jusqu'au 27 juillet à la Cinémathèque française, à Paris. En douze longs métrages, Wes Anderson a imposé son univers singulier, loufoque et foisonnant dans l'économie du cinéma américain. C'est aussi l'un des habitués du Festival de Cannes. Son dernier (et douzième) long métrage, The Phoenician Scheme, est d'ailleurs en lice cette année pour la Palme d'or au Festival de Cannes.L'exposition qui lui est consacrée à la Cinémathèque française permet de mieux comprendre ses thèmes de prédilection et ses méthodes de travail.À lire aussiCannes 2023: Wes Anderson fait rêver avec sa comédie légère et pétillante «Asteroid City»

    Festival Focus Wales: Afro Cluster, l'art de relier les mondes en musique

    Play Episode Listen Later May 9, 2025 4:35


    Depuis 2011, le festival Focus Wales s'impose comme un rendez-vous incontournable pour qui cherche à dénicher la relève musicale internationale. Implanté à Wrexham, au nord du Pays de Galles, cet événement à taille humaine revendique un double ancrage : l'ouverture au monde et le soutien à la scène locale. Si la programmation réunit chaque année plus de 250 artistes venus des quatre coins du globe, sa vocation première reste de mettre en lumière les talents gallois, souvent sous-représentés dans les grands circuits. Parmi les groupes emblématiques de cette dynamique, Afro Cluster occupe une place de choix. Basé à Cardiff, ce collectif aux sonorités métissées, fusionnant funk, jazz, afrobeat et hip-hop, a su séduire bien au-delà des frontières du pays. Populaire auprès du public gallois, il a également foulé les scènes de festivals prestigieux comme Glastonbury. Une reconnaissance méritée pour un groupe qui incarne, à lui seul, l'esprit de Focus Wales : une musique ouverte, inventive et profondément enracinée dans son territoire.Festival Focus Wales jusqu'au 10 mai 2025 au Pays de GallesÀ lire aussiJoe The Poet, voix brute du Bronx au Focus Wales

    «I'm Listening» de Barry McGee, l'art à l'écoute du monde à la Galerie Perrotin

    Play Episode Listen Later May 4, 2025 2:33


    Barry McGee, icône du graffiti américain devenu une star de l'art contemporain, investit pour la deuxième fois la Galerie Perrotin à Paris avec l'exposition "I'm Listening"  Barry McGee vient du bitume, du graffiti illégal, des squats et des marges de San Francisco, berceau de la contre-culture californienne. Il émerge dans la Street art dans les années 90 avec le mouvement d'artistes engagés socialement  et politiquement de la Mission School et signe ses premières œuvres Twist, pseudonyme qu'il  réserve à son travail à la bombe aérosol.Il  se démarque en dessinant des personnages cartoonesques avec des visages crispés,  traits tirés et aux paupières lourdes inspirés des sans-abri qui  font désormais partie de son ADN.L' artiste culte  de 59 ans,  fils d'un mécanicien irlandais et d'une secrétaire chinoise, s'est fait connaître en montrant sur les murs ce que les villes refusaient de voir : la solitude, l'errance, la pauvreté, l'addiction, l'effondrement...  Trente cinq ans plus tard, Barry McGee, réputé pour son talent à transformer l'espace urbain en toile de fond vibrante, l'ancien vandale devenu une célébrité vénérée dans le monde entier, expose chez Perrotin, haut lieu du marché de l'art mondialisé. À travers une série d'œuvres foisonnantes et colorées, peintures à grande échelle frôlant l'art brut, sculptures, skates totems, tableaux géométriques ou toiles de cerises, il offre une immersion saisissante dans son univers aussi saturé que cohérent et fascinant.Ses créations  n'ornent pas, elles débordent. Et ici, rien de spectaculaire : tout est non-dit et frontal. Ni nostalgique, ni didactique, cet événement dessine les contours d'un monde où le chaos n'est pas une fin, mais une forme de lucidité pour Barry McGee. « I‘m Listening », exposition de Barry McGee à la Galerie Perrotin jusqu'au  24 mai 2025 à Paris.

    «L'art est dans la rue», la révolution de l'affiche à Paris illustrée au musée d'Orsay

    Play Episode Listen Later May 2, 2025 2:44


    C'est un art rarement mis en valeur dans les musées, et encore moins à cette échelle. À travers près de 230 œuvres, dont une presse lithographique manuelle, le musée d'Orsay à Paris rend hommage à l'affiche illustrée. Un véritable phénomène de société durant la seconde moitié du XIXe siècle, transformant profondément l'espace public. Ce qui inspire le titre de cette rétrospective, L'art est dans la rue. L'art est dans la rue, au musée d'Orsay du 18 mars au 06 juillet 2025.  À écouter aussiLe pont des Arts: des affiches illustrées aux spots TV, comment les artistes se sont-ils emparés de la pub?

    Ersin Karabulut livre le tome 2 de son «Journal inquiet d'Istanbul»

    Play Episode Listen Later Apr 26, 2025 2:35


    Alors que la jeunesse continue de se mobiliser en Turquie, une bande dessinée permet d'éclairer l'évolution de plus en plus autoritaire de la présidence Erdogan. Dans le tome 2 de son autobiographie, publiée aux éditions Dargaud, l'auteur Ersin Karabulut raconte dans son Journal inquiet d'Istanbul ses années de dessinateur de presse et ce qui l'a finalement conduit à l'exil. 

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