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« Amours solitaires, ce sont des plongées dans des intimités très brutes mais qui résonnent entre elles, et qui font qu'on se sent moins seul.e.s. » En février 2017, Morgane Ortin fonde le compte Instagram Amours solitaires. Le projet prend rapidement de l'ampleur, recueillant des milliers de messages envoyés par des anonymes. En 2018, elle publie un premier livre éponyme, Amours solitaires, qui compile ces messages recueillis parmi des milliers de conversations d'anonyme et extraits de journaux intimes, et raconte une histoire d'amour à travers eux. Franchir la nuit se concentre sur l'expérience de la rupture et de la guérison. C'est un assemblage de nombreux messages reçus sur le compte instagram @amours_solitaires ainsi que des propres conversations de l'autrice. Ces moments épistolaires, qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, sont assemblés pour reconstituer une histoire, celle d'Ilia, devenant son propre journal intime, résolument universel. L'autrice « archiviste de l'amour » milite aussi pour la valorisation de l'écriture intime et épistolaire à l'ère numérique en considérant que, loin de la déshumanisation, les nouvelles technologies permettent une expression plus authentique des émotions. Les romans Amour solitaires : Tome 1 - Amours solitaires (2018)Tome 2 - Une petite éternité (2019)Tome 3 - Franchir la nuit (2025).Invitée : Morgane ORTIN, autrice, archiviste de l'amour. Son roman « Amours solitaires » est publié aux éditions Albin Michel.→ Où la suivre : Instagram : @amours_solitaires Site officiel : amours-solitaires.com Facebook :Amours solitaires Twitter : @MorganeOrtin. Programmation musicale : «Baddies », Aya Nakamura en featuring avec Joé Dwèt Filé.► Et la chronique Ailleurs nous emmène à Saint-Louis du Sénégal, où l'Institut français de Saint-Louis et l'Université Gaston Berger organisent le colloque Francophonies, divers(c)ités, polyphonies : comment habiter le monde en plusieurs langues ?Pour nous en parler, Khadimou Rassoul Thiam, linguiste à l'Université Gaston Berger. Le colloque se tiendra les 20, 21 et 23 mai 2025 à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis.
« Amours solitaires, ce sont des plongées dans des intimités très brutes mais qui résonnent entre elles, et qui font qu'on se sent moins seul.e.s. » En février 2017, Morgane Ortin fonde le compte Instagram Amours solitaires. Le projet prend rapidement de l'ampleur, recueillant des milliers de messages envoyés par des anonymes. En 2018, elle publie un premier livre éponyme, Amours solitaires, qui compile ces messages recueillis parmi des milliers de conversations d'anonyme et extraits de journaux intimes, et raconte une histoire d'amour à travers eux. Franchir la nuit se concentre sur l'expérience de la rupture et de la guérison. C'est un assemblage de nombreux messages reçus sur le compte instagram @amours_solitaires ainsi que des propres conversations de l'autrice. Ces moments épistolaires, qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, sont assemblés pour reconstituer une histoire, celle d'Ilia, devenant son propre journal intime, résolument universel. L'autrice « archiviste de l'amour » milite aussi pour la valorisation de l'écriture intime et épistolaire à l'ère numérique en considérant que, loin de la déshumanisation, les nouvelles technologies permettent une expression plus authentique des émotions. Les romans Amour solitaires : Tome 1 - Amours solitaires (2018)Tome 2 - Une petite éternité (2019)Tome 3 - Franchir la nuit (2025).Invitée : Morgane ORTIN, autrice, archiviste de l'amour. Son roman « Amours solitaires » est publié aux éditions Albin Michel.→ Où la suivre : Instagram : @amours_solitaires Site officiel : amours-solitaires.com Facebook :Amours solitaires Twitter : @MorganeOrtin. Programmation musicale : «Baddies », Aya Nakamura en featuring avec Joé Dwèt Filé.► Et la chronique Ailleurs nous emmène à Saint-Louis du Sénégal, où l'Institut français de Saint-Louis et l'Université Gaston Berger organisent le colloque Francophonies, divers(c)ités, polyphonies : comment habiter le monde en plusieurs langues ?Pour nous en parler, Khadimou Rassoul Thiam, linguiste à l'Université Gaston Berger. Le colloque se tiendra les 20, 21 et 23 mai 2025 à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Pas un jour ne passe sans que le wokisme ne soit dénoncé dans le monde. Par les populistes en tête desquels le président américain Donald Trump ainsi que par une grande partie de la droite et de l'extrême-droite. Ils craignent de voir s'imposer un nouveau modèle de société dicté par une théorie des genres et une approche décoloniale. Le wokisme n'est-il qu'une construction de ses opposants ? Peut-on être anti-woke sans marqueur politique ? Le wokisme peut-il être positif ? Pour en débattre : - Réjane Sénac, politiste, directrice de recherche au CNRS, enseignante à Sciences Po au Centre de recherches politiques (Cevipof), autrice de Radicales et fluides : les mobilisations contemporaines (Presses de Sciences Po, octobre 2021) et de Comme si nous étions des animaux (éditions du Seuil, 2024)- Brice Couturier, journaliste, collaborateur à l'hebdomadaire Le Point, membre du Conseil scientifique du Laboratoire de la République, auteur du livre Ok Millenials (éditions de l'Observatoire, 2021) - Jean-Yves Pranchère, philosophe, professeur de théorie politique à l'Université libre de Bruxelles (ULB), co-auteur de la tribune Le «wokisme» est l'épouvantail par lequel on cherche à empêcher le débat rationnel sur les discriminations (parue dans Le Monde le 25 avril).
Pas un jour ne passe sans que le wokisme ne soit dénoncé dans le monde. Par les populistes en tête desquels le président américain Donald Trump ainsi que par une grande partie de la droite et de l'extrême-droite. Ils craignent de voir s'imposer un nouveau modèle de société dicté par une théorie des genres et une approche décoloniale. Le wokisme n'est-il qu'une construction de ses opposants ? Peut-on être anti-woke sans marqueur politique ? Le wokisme peut-il être positif ? Pour en débattre : - Réjane Sénac, politiste, directrice de recherche au CNRS, enseignante à Sciences Po au Centre de recherches politiques (Cevipof), autrice de Radicales et fluides : les mobilisations contemporaines (Presses de Sciences Po, octobre 2021) et de Comme si nous étions des animaux (éditions du Seuil, 2024)- Brice Couturier, journaliste, collaborateur à l'hebdomadaire Le Point, membre du Conseil scientifique du Laboratoire de la République, auteur du livre Ok Millenials (éditions de l'Observatoire, 2021) - Jean-Yves Pranchère, philosophe, professeur de théorie politique à l'Université libre de Bruxelles (ULB), co-auteur de la tribune Le «wokisme» est l'épouvantail par lequel on cherche à empêcher le débat rationnel sur les discriminations (parue dans Le Monde le 25 avril).
80 000 personnes dans le monde gagnent plus de 80 000 euros par mois, ce sont les hyper riches et ce sont eux qui pour la plupart ravagent la planète avec des modes de vie insoutenables. Ces dernières années, les portefeuilles des hyper riches ont violemment gonflé. Par exemple, depuis 2020, les cinq hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune. Résultat, selon le dernier rapport d'Oxfam sur l'état des lieux des inégalités dans le monde, les 1% les plus riches possèdent la moitié des actifs financiers mondiaux. Ce n'est plus tenable, d'ailleurs l'ONU parle d'apartheid climatique. Alors qui sont ces hyper riches ? Pourquoi sont-ils plus responsables de la crise écologique que les autres ? et comment faire évoluer sur cette situation.Avec Monique Pinçon-Charlot, sociologue spécialiste des élites, pour son dernier ouvrage Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique, paru aux éditions Textuel. Elle nous dévoile comment une minorité ultra-puissante mène le monde droit dans le mur, en toute conscience.Et en duplex depuis Saint-Étienne, nous retrouvons Hervé Kempf, journaliste et écrivain, qui signe une bande dessinée aussi percutante que pédagogique : Comment les riches ravagent la planète et comment les en empêcher, publiée aux éditions Seuil. Une enquête graphique qui fait le lien entre crise écologique et inégalités sociales.Musique diffusée pendant l'émission : Manolis Aggelopoulos - O ProsfygasÀ lire aussiLes 1% les plus riches de la planète ont déjà consommé leur budget carbone pour l'année 2025
80 000 personnes dans le monde gagnent plus de 80 000 euros par mois, ce sont les hyper riches et ce sont eux qui pour la plupart ravagent la planète avec des modes de vie insoutenables. Ces dernières années, les portefeuilles des hyper riches ont violemment gonflé. Par exemple, depuis 2020, les cinq hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune. Résultat, selon le dernier rapport d'Oxfam sur l'état des lieux des inégalités dans le monde, les 1% les plus riches possèdent la moitié des actifs financiers mondiaux. Ce n'est plus tenable, d'ailleurs l'ONU parle d'apartheid climatique. Alors qui sont ces hyper riches ? Pourquoi sont-ils plus responsables de la crise écologique que les autres ? et comment faire évoluer sur cette situation.Avec Monique Pinçon-Charlot, sociologue spécialiste des élites, pour son dernier ouvrage Les riches contre la planète. Violence oligarchique et chaos climatique, paru aux éditions Textuel. Elle nous dévoile comment une minorité ultra-puissante mène le monde droit dans le mur, en toute conscience.Et en duplex depuis Saint-Étienne, nous retrouvons Hervé Kempf, journaliste et écrivain, qui signe une bande dessinée aussi percutante que pédagogique : Comment les riches ravagent la planète et comment les en empêcher, publiée aux éditions Seuil. Une enquête graphique qui fait le lien entre crise écologique et inégalités sociales.Musique diffusée pendant l'émission : Manolis Aggelopoulos - O ProsfygasÀ lire aussiLes 1% les plus riches de la planète ont déjà consommé leur budget carbone pour l'année 2025
Plus de 230 millions de femmes dans le monde ont déjà subi des mutilations génitales, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). En France, ce sont au moins 139 000 femmes qui sont concernées. Pour prévenir les risques d'excision, qui peuvent avoir lieu aussi bien dans le pays de résidence que dans le pays d'origine des jeunes filles, le Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles et des mariages forcés (GAMS) intervient dans les écoles à la demande des infirmières scolaires. RFI s'est rendu dans un collège de Seine-Saint-Denis, en région parisienne. « Est-ce que vous savez de quoi on parle, quand on parle d'excision ? » Cet après-midi-là, devant une classe agitée d'élèves de 3ème, Alissata Ndiaye prend la place du professeur. Elle est directrice régionale de la fédération du GAMS, le Groupe pour l'Abolition des mutilations sexuelles et des mariages forcés. « Est-ce que vous savez où ça se pratique, l'excision ? Au Sénégal, au Sénégal, au Mali, en Normandie ? », demande-t-elle aux élèves.« Ces élèves ont 13, 14 ans, on peut se dire qu'ils sont complètement éloignés de cela. Mais ils peuvent se dire : "mais tiens, mes origines, ma mère, mes tantes, ma grand-mère, est-elle concernée ou est-ce qu'elle sait qu'elle est concernée et comment moi, je peux y échapper ?" », nous explique-t-elle.Un jeu de questions réponses et pour tout support pédagogique, une peluche, qu'elle fait passer de table en table. « C'est un doudou tout doux, tout rose, grâce auquel on voit le clitoris dans son intégralité, les lèvres. Mais quand tu le regardes, tu ne vas pas détourner des yeux, parce qu'il est assez ludique. C'est moins répulsif pour des jeunes, mais même aussi pour les moins jeunes, de l'avoir en main pour se rendre compte de quoi on parle. Et de quelle partie dont on parle au niveau de l'appareil génital », décrit-elle.Dans la salle, beaucoup d'interrogations, du dégoût, quelques réactions choquées, voire révoltées, la plupart d'entre eux n'avaient pas entendu parler de l'excision. Émilie fait partie des rares exceptions : « Quand j'ai appris que quelque chose comme l'exclusion existait, je me suis dit : "cela ne change pas d'habitude". On favorise l'homme plutôt que la femme, de considérer que c'est la femme qui doit s'abstenir de faire certaines choses plutôt que l'homme », s'indigne-t-elle.Sur les réseaux sociaux, elles sont de plus en plus nombreuses à témoigner – face caméra – et avec beaucoup de détails. Une nouvelle forme de sensibilisation bienvenue pour Alissata Ndiaye. « C'est assez récent, je trouve que c'est une bonne chose. C'est ça l'idée en fait, de la sensibilisation, de la prévention. C'est casser les barrières. À partir du moment où ça permet de faire de la prévention et de sauver des petites filles, on y va », affirme-t-elle.En France, une femme sur deux qui a été excisée vit en région parisienne. Et c'est précisément en Seine-Saint-Denis qu'elles sont le plus à risque.À lire aussi«Une excision médicalisée, qu'est-ce que ça veut dire? Une mutilation reste une mutilation» À écouter aussi Priorité santé: Sexualité et excision
À Grigny, dans le département de l'Essonne, en 2019, un groupe de femmes immigrées, sans papiers et sans emploi, pour la plupart, a fondé le collectif baptisé « les Mamas de Grigny ». Au-delà de leurs situations précaires, elles partagent une passion : la cuisine. De ventes à la sauvette devant la gare de leur ville, qui les exposaient régulièrement aux forces de l'ordre, elles se sont engagées dans un processus de professionnalisation, visant une régularisation de leur situation et une autonomie financière. Devant l'espace jeunesse Nelson Mandela du quartier de la Grande Borne, à Grigny, en région parisienne, une bonne odeur de cuisine titille les narines. Chaque mardi et jeudi matin, les « Mamas de Grigny » occupent la cuisine du centre social mis à leur disposition par la municipalité de Grigny. Raphaëlle Lebouc, qui travaille pour l'association qui accompagne les mamas dans leur projet de professionnalisation en cuisine, nous présente les cuisinières du jour.Parmi les six dames qui s'affairent dans la cuisine, Cécile, une veuve de 40 ans, originaire de la République démocratique du Congo témoigne : « On fait de l'attiéké avec du poisson. On travaille deux fois, mardi et jeudi. On travaille pour les sans-abris, avec les gens qui sont en précarité. On les aide », explique-t-elle. Pendant que Cécile coupe les oignons, Aïcha, une ivoirienne de 30 ans, est en train de frire du poisson. « Aujourd'hui, on fait de l'attiéké au poisson. Mais à part ça, on fait du tiep, on fait du mafé, on fait du yassa, du potopoto », énumère-t-elle. De l'autre côté de la cuisine, Fatoumata, une quinquagénaire malienne, s'occupe, elle, du dessert : « Moi, je fais les salades de fruits. Avant, je ne travaillais pas, je partais à la gare pour vendre », se rappelle-t-elle. Oumou passe l'attiéké à la vapeur. Cette quadragénaire burkinabé faisait, elle aussi, de la vente illégale de nourriture. « Je vendais le tiep à la gare. On ne part plus à la gare, maintenant », se souvient-elle.Une période révolue donc pour les Mamas de Grigny qui ne font plus de la vente à la sauvette. Depuis 2019, elles sont accompagnées par le Groupement de recherche pour le développement rural (GRDR) Migration-Citoyenneté-Développement. « Le but du GRDR, ce n'est pas de seulement faire un accompagnement juste pour leur donner des locaux et les aider à cuisiner. C'est de lever les freins sociaux. Donc, ce sera à propos des questions de logement, de rémunération, mais aussi de papiers. C'est nous qui nous occupons de leur dossier et c'est vrai qu'on va essayer de valoriser leur engagement citoyen sur le territoire », détaille Raphaëlle Lebouc, chargée de mission entrepreneuriat et initiative féminine du GRDR Migration-Citoyenneté-Développement.Le projet des « Mamas de Grigny » permet à des femmes précaires de bénéficier de formations pour renforcer leur compétence en cuisine et en gestion. L'objectif de ces femmes immigrées est d'ouvrir un restaurant solidaire à Grigny, une ville de France dans laquelle une large majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.À lire aussiPhilippe Rio (PCF): «Les maires font partie de la solution au problème posé à la France»
Quand un ouvrier prend au mot ses patrons voyous et décide d'aller travailler en Inde, où son usine est délocalisée : voilà le point de départ de Délocalisés, qui sort ce mercredi 12 mars 2025 en salles en France. Les frères Ali et Redouane Bougheraba sont les deux réalisateurs de cette comédie sociale qui se joue des différences culturelles entre l'Inde et la France.
Quand un ouvrier prend au mot ses patrons voyous et décide d'aller travailler en Inde, où son usine est délocalisée : voilà le point de départ de Délocalisés, qui sort ce mercredi 12 mars 2025 en salles en France. Les frères Ali et Redouane Bougheraba sont les deux réalisateurs de cette comédie sociale qui se joue des différences culturelles entre l'Inde et la France.
Pour la sixième fois de son histoire, Duralex s'est retrouvée en 2024 en redressement judiciaire. Cette fois-ci, les salariés eux-mêmes ont proposé de reprendre l'entreprise, sous la forme d'une Scop, une coopérative. Les 226 emplois ont été conservés. La mutation de l'entreprise est toutefois un défi économique, dans une France qui peine à faire face à la désindustrialisation. RFI a suivi les salariés de la Scop Duralex pendant près de six mois. « Les verres Duralex rebondissent en coopérative », un Grand reportage de Justine Fontaine, réalisé par Pauline Leduc.En images
Ce vendredi 14 février, c'est la Saint-Valentin, considérée dans de nombreux pays comme la fête des amoureux. L'occasion de revenir sur cette situation en Chine : le nombre de mariages dans le pays s'est effondré, moins 20 % en 2024. Si l'amour fait sûrement recette, le mariage, lui, est boudé, alors que Pékin tente de relancer la dynamique. Décryptage. Le désintérêt des Chinois pour le mariage et la famille est bien réel. Cela peut paraître anecdotique, mais ça a un impact économique concret. Qui dit moins d'unions dit moins d'enfants. Dans une logique purement pragmatique, ça implique moins de main-d'œuvre d'ici à vingt ans. Or, la croissance chinoise tient en partie à cette main-d'œuvre importante et bon marché. À cela, ajoutez une population vieillissante, et donc des retraites à financer. L'équation est donc compliquée à résoudre pour les autorités. À lire aussiLa démographie ou l'enjeu économique de ces dix prochaines annéesPour encourager le mariage et donc la natalité, le pouvoir central encourage les collèges et les lycées à dispenser une éducation à l'amour pour promouvoir une vision positive du mariage et in fine de la fécondité et de la famille. Récompense financièreCertaines villes proposent même de l'argent aux couples pour les inciter au mariage. Par exemple, à Lüliang, dans le nord du pays, il est versé 1 500 yuans aux deux tourtereaux qui viennent de signer leur contrat de mariage. L'équivalent de 197 euros. La mesure n'est entrée en vigueur qu'en début d'année 2025 et elle rencontre pour le moment un franc succès.D'autres provinces ont adopté des mesures incitatives d'ordre financier, notamment lors de la naissance d'un deuxième ou d'un troisième enfant. Cela semble porter ses fruits puisque dans les villes où ces aides sont mises en place, le nombre de naissances a été en hausse en 2024. Et puis, par endroits également, le gouvernement organise même des rencontres amoureuses officielles. L'amour est donc un sujet pris très au sérieux. Pékin entend bien faire de Cupidon un de ses partenaires économiques majeurs !
Les sanctions à l'encontre de la Syrie s'allègent peu à peu. Dernière en date, la décision de l'Union européenne d'appliquer une feuille de route en ce sens. Car l'économie de la Syrie est en ruines mais elle a les capacités de se reconstruire. Décryptage. Tous les indicateurs économiques de la Syrie sont dans le rouge. Le principal, le PIB, le produit intérieur brut, est historiquement bas. D'après la Banque mondiale, entre 2010 et 2021, il a chuté de 54%. L'autre marqueur de la situation économique désastreuse, c'est l'inflation. Depuis le début de la guerre, les prix n'ont jamais cessé d'augmenter, de plus de 5500%. Concrètement, ce qui coûtait une livre syrienne en 2011 en valait 5500 en 2022. Cette tendance implique un taux de pauvreté important puisque pratiquement 7 syriens sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté. Cette statistique classe la Syrie parmi les pays où l'insécurité alimentaire est la plus élevée au monde d'après l'ONU car tout manque sur place. Et si pour beaucoup de Syriens, l'arrivée d'un nouveau visage à la tête du pays est synonyme de changement, pour l'heure, et ce ne sont que deux exemples, les fonctionnaires ne sont pas payés et l'électricité n'est accessible que quelques heures par jour. Différents leviers L'économie syrienne peut, dans un premier temps, trouver son salut dans les forces de son économie syrienne d'avant-guerre. Le pétrole, d'abord. Dans les années 2000, le pays tirait principalement ses revenus de la production pétrolière. Elle est aujourd'hui en déliquescence totale, puisque selon l'administration américaine de l'information sur l'énergie, le nombre de barils produits par jour est passé de 380 000 en 2010 à 90 000 l'an passé. Dans un second temps, on notera aussi l'agriculture, secteur aussi à la peine puisque le conflit a endommagé les infrastructures et les systèmes d'irrigation. D'ailleurs cela a un impact sur la sécurité alimentaire du pays. Sans être exhaustif on retiendra aussi le textile, mais là aussi, les manufactures de coton ont largement été détruites ces 13 dernières années. Alléger voire supprimer les sanctions occidentales La situation du pays s'explique en partie aussi par les sanctions imposées par les pays occidentaux puisqu'elles limitaient et les importations, et les exportations. Résultat : au moins six millions de personnes ont fui le pays. Reconstruire la Syrie, ça va prendre du temps et ça va coûter beaucoup d'argent, la Ligue arabe parlait en 2021 de 900 milliards de dollars. Mais cette reconstruction passera par un allègement voire par la levée des sanctions avec les ressources naturelles disponibles comme le pétrole qui est une devise forte. Le pays devrait aussi compter sur ses ressources humaines, à savoir les Syriennes et les Syriens. En recréant des emplois pour reconstruire la Syrie, ils pourraient être finalement des pierres angulaires à cette renaissance de l'économie syrienne ! À lire aussiAprès treize années de guerre, les Syriens éprouvés par une crise économique sans précédent
C'est pas une plaisanterie… que l'on regarde du côté du Yémen, de la RDC, du Burkina Faso, du Soudan, du Mali ou du Niger, ce n'est que guerres et conflits frontaliers. Et si le cousinage à plaisanterie - pratique qu'on retrouve en Afrique de l'Ouest et Afrique centrale qui oblige quasiment les membres d'une même famille et de certaines ethnies à se moquer, s'insulter, mais sans conséquence aucune - et si cette pratique ne jouait plus son rôle de préservation des grandes et belles alliances ? Et si, par exemple, le président nigérien Mohamed Bazoum était victime d'un défaut de parenté à plaisanterie…? Je m'égare sans doute, voilà pourquoi ESM a jugé bon d'inviter Salifou Boubé, enseignant à l'École politique de Paris et au Département de philosophie, culture et communication à l'Université de Niamey qui publie, aux éditions L'Harmattan, La dialectique de l'appartenance et de la distanciation, un exemple paradigmatique : le cousinage à plaisanterie.
C'est pas une plaisanterie… que l'on regarde du côté du Yémen, de la RDC, du Burkina Faso, du Soudan, du Mali ou du Niger, ce n'est que guerres et conflits frontaliers. Et si le cousinage à plaisanterie - pratique qu'on retrouve en Afrique de l'Ouest et Afrique centrale qui oblige quasiment les membres d'une même famille et de certaines ethnies à se moquer, s'insulter, mais sans conséquence aucune - et si cette pratique ne jouait plus son rôle de préservation des grandes et belles alliances ? Et si, par exemple, le président nigérien Mohamed Bazoum était victime d'un défaut de parenté à plaisanterie…? Je m'égare sans doute, voilà pourquoi ESM a jugé bon d'inviter Salifou Boubé, enseignant à l'École politique de Paris et au Département de philosophie, culture et communication à l'Université de Niamey qui publie, aux éditions L'Harmattan, La dialectique de l'appartenance et de la distanciation, un exemple paradigmatique : le cousinage à plaisanterie.
« Les femmes sont plus féministes et les hommes plus masculinistes, surtout les jeunes ». Voilà le constat dressé par le Haut Conseil à l'Égalité dans son baromètre annuel. Il en ressort un écart de perception entre les femmes et les hommes pouvant aller jusqu'à 20 points, que ce soit au travail, en famille ou à l'école. Et cela provoque un durcissement des positions. Peut-on mettre féminisme et masculinisme sur le même plan ? Sommes-nous revenus à une époque où hommes et femmes cohabitaient peu ? Comment expliquer cette situation et comment réduire le clivage ?Pour en débattre :- Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe, directrice de recherche émérite au CNRS, autrice de nombreux livres, notamment, L'égalité sans retour et Féminisme, ça pense !, CNRS Éditions et Féminisme et philosophie, Folio Gallimard, 2020 - Amandine Clavaud, directrice des Études et de l'Observatoire égalité femmes-hommes de la Fondation Jean-Jaurès ; autrice de Droits des femmes : le grand recul, éditions L'Aube, Fondation Jean-Jaurès.
« Les femmes sont plus féministes et les hommes plus masculinistes, surtout les jeunes ». Voilà le constat dressé par le Haut Conseil à l'Égalité dans son baromètre annuel. Il en ressort un écart de perception entre les femmes et les hommes pouvant aller jusqu'à 20 points, que ce soit au travail, en famille ou à l'école. Et cela provoque un durcissement des positions. Peut-on mettre féminisme et masculinisme sur le même plan ? Sommes-nous revenus à une époque où hommes et femmes cohabitaient peu ? Comment expliquer cette situation et comment réduire le clivage ?Pour en débattre :- Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe, directrice de recherche émérite au CNRS, autrice de nombreux livres, notamment, L'égalité sans retour et Féminisme, ça pense !, CNRS Éditions et Féminisme et philosophie, Folio Gallimard, 2020 - Amandine Clavaud, directrice des Études et de l'Observatoire égalité femmes-hommes de la Fondation Jean-Jaurès ; autrice de Droits des femmes : le grand recul, éditions L'Aube, Fondation Jean-Jaurès.
Fondé par deux jeunes femmes Chiguecky Ndengila, d'origine congolaise et Thu-An Duong d'origine vietnamienne, la revue Bissai, nom issu de la fusion des mots « bisso » qui signifie « nous » en lingala et « ai » qui signifie « qui » en vietnamien interroge la question de l'identité. Pour ce premier numéro, c'est la question de la langue et de la parole qui est mise en lumières.Invitées : Thu-An Duong, cofondatrice de Bissai et corédactrice en chef de Face B et Penda Fall, apprentie sociologue à l'EHESS, spécialisée en migrations et discriminationsEt la chronique «La puce à l'oreille» de Lucie Bouteloup. Aujourd'hui, l'expression « casser du sucre sur le dos ».
Fondé par deux jeunes femmes Chiguecky Ndengila, d'origine congolaise et Thu-An Duong d'origine vietnamienne, la revue Bissai, nom issu de la fusion des mots « bisso » qui signifie « nous » en lingala et « ai » qui signifie « qui » en vietnamien interroge la question de l'identité. Pour ce premier numéro, c'est la question de la langue et de la parole qui est mise en lumières.Invitées : Thu-An Duong, cofondatrice de Bissai et corédactrice en chef de Face B et Penda Fall, apprentie sociologue à l'EHESS, spécialisée en migrations et discriminationsEt la chronique «La puce à l'oreille» de Lucie Bouteloup. Aujourd'hui, l'expression « casser du sucre sur le dos ».
2025 est synonyme de grands défis et surtout de grands enjeux pour l'économie mondiale. Certains mots vont faire la Une de l'actualité économique. Avant de les évoquer tout au long de l'année, découvrons-les ensemble ! S'il y a un mot que vous allez beaucoup entendre cette année, c'est le mot protectionnisme. Cela pour de multiples raisons mais la première, c'est l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump. La politique économique du futur président américain est bien le gros dossier de ce début d'année 2025. Parmi les mesures phares de repli sur soi qu'il envisage, l'application de droits de douane de 10 à 20 % sur toutes les importations. Cela pourrait aller jusqu'à 60% pour les produits chinois. On ne sait toujours pas si ces menaces sont réelles ou s'il s'agit d'un premier pas, ou plutôt d'un coup de pied dans la négociation, mais cette intensification des tensions commerciales pourrait entraver la croissance des échanges mondiaux !À lire aussiCanal de Panama, Canada, Groenland: le rêve expansionniste de Donald TrumpIncertitude Le Fonds Monétaire international ne prend pas de pincettes et l'a même expliqué dans ses dernières perspectives de l'économie mondiale: « Préparez-vous à des temps incertains ». La présidence de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, elle, est beaucoup plus catégorique, affirmant que l'incertitude sera « abondante en 2025 ». Incertitudes on l'expliquait en raison de la politique de Donald Trump à la tête de la première économie mondiale. Incertitude également expliquée par les conflits en cours à travers le monde, et en premier lieu, celui au Proche-Orient. Sur le long terme, il pourrait avoir des effets négatifs sur le marché de l'énergie. Chine – Europe – États-Unis Il y a aussi la situation de la Chine qui compte dans cet équilibre mondial. Puisque si les taxes douanières américaines sont appliquées, Pékin devra trouver de nouveaux partenaires et mettre au point de nouvelles alliances. Mais on l'a dit, ça va se compliquer avec les États-Unis. Les entreprises chinoises pourraient être tentées d'intensifier leur concurrence en Europe mais ça pourrait être tout aussi compliqué avec les Européens. La raison ? C'est que l'industrie européenne est à la peine, en partie parce que la concurrence chinoise est justement féroce. C'est donc l'une des priorités de la nouvelle commission européenne, la sécurité économique des 27. Cela se traduit, comme aux États-Unis, par une hausse des taxes, c'est déjà acté pour les voitures électriques chinoises, jusqu'à 38%. Et puisqu'on parle d'Europe, impossible de ne pas évoquer le moteur du continent, l'Allemagne, empêtrée dans des crises politiques, économiques et sociales. Berlin va devoir revoir cette année son modèle, investir massivement et revoir ses règles de l'endettement si elle veut éviter de nouvelles fermetures d'usines et des dizaines de milliers de licenciements comme c'est aujourd'hui le cas avec Volkswagen par exemple. À lire aussiComment l'Allemagne tente de sauver son industrie et son économieRésilience Mais il y a quand même du positif. Si on regarde du côté de la croissance, les indicateurs sont au vert ! D'après l'OCDE, l'organisation de coopération et de développement économiques, la croissance mondiale pour cette année 2025 devrait rester positive, les prévisions parlent d'une tendance autour de 3%. Les économies du monde devraient ainsi rester résilientes et la désinflation, c'est-à-dire la baisse de l'inflation, devrait continuer. Les taux d'intérêts devraient aussi diminuer. Vous l'aurez compris, 2025 s'annonce une nouvelle fois riche en actualité économique, nul doute qu'elle sera aussi riche en surprises !
Au Mozambique, l'opposition manifeste sans relâche depuis plus de deux mois. Au Kenya, des milliers de manifestants ont contraint, il y a six mois, le gouvernement à reculer sur un projet de nouvelle taxe, sans aucune directive politique précise. Ces événements signalent-ils de nouvelles formes de mobilisation populaire en Afrique de l'Est ? Et dans ce contexte, les jeunes protestataires parviennent-ils à se libérer de la tutelle des partis politiques, qui les enferment souvent dans leur appartenance ethnique ? Marie-Emmanuelle Pommerolle, ancienne directrice de l'Institut français de recherches en Afrique à Nairobi et actuellement professeure à l'Université Paris 1, éclaire ces dynamiques sociales et politiques. RFI : Les émeutes de ces derniers jours au Mozambique, ainsi que les grandes manifestations de juin dernier au Kenya, sont-elles le signe d'une nouvelle mobilisation de la jeunesse dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est ?Marie-Emmanuelle Pommerolle : Effectivement, nous avons eu des épisodes très intenses de mobilisation au Kenya, liés à une loi fiscale, et là au Mozambique pour contester les résultats électoraux. Ce sont des événements déclencheurs différents, mais effectivement ce sont des jeunes qui réclament de participer davantage au débat politique.Au Kenya, il y a eu une alternance démocratique il y a un peu plus de deux ans, en septembre 2022. Pourtant, 20 mois plus tard, la jeunesse est descendue dans la rue. Pourquoi ?Principalement pour protester contre la loi de finances qui augmentait les taxes sur les biens de première nécessité comme le pain et l'huile. La jeunesse, étranglée par des problèmes tels que le chômage et l'inflation, a décidé qu'il était temps de contester ce type de politique fiscale. Une jeunesse qui a également décidé de descendre dans la rue pour dénoncer la trahison du nouveau président William Ruto, élu démocratiquement. Celui-ci a été élu sur un programme visant particulièrement les jeunes, leur promettant des aides pour s'assurer qu'ils trouvent de l'emploi. Et évidemment ça n'a pas été le cas, il a augmenté les impôts. Donc il y avait un sentiment de trahison parmi ceux qui avaient cru en ce président élu démocratiquement en 2022.Donc, ce sont les mêmes jeunes qui ont voté pour Ruto en 2022 et qui ont crié « Ruto must go » en 2024 ?Effectivement l'analyse des élections de 2022 mettaient bien en avant le fait que des jeunes de tout le pays, et pas seulement dans ses bastions électoraux habituels, avaient voté pour ce président. Il mettait en avant l'idée que le Kenya devait aider les « hustlers », il parlait même d'une « hustler nation », ce qu'on peut traduire par « les débrouillards ». Il voulait vraiment insister sur l'idée que les jeunes devaient créer leurs propres entreprises et que l'État allait les aider. Ce sont effectivement ces mêmes jeunes qui se sont retrouvés dans la rue en juin 2024. On trouvait bien sûr des jeunes très éduqués, le Kenya a une politique d'éducation qui est relativement efficace, mais aussi des jeunes moins favorisés venant des bidonvilles de Nairobi. Donc une jeunesse assez diversifiée qui s'est retrouvée dans la rue et qui dénonçait cette politique fiscale qui les étranglait, alors même qu'on leur avait promis de les aider.À lire aussiKenya: nouvelle journée de tensions à Nairobi, 48 heures après une manifestation violemment répriméeDu coup, William Ruto a renoncé à sa réforme fiscale. Dans l'histoire du Kenya, il y a déjà eu plusieurs épisodes insurrectionnels. Jusque-là, ils s'appuyaient souvent sur des clivages ethniques. Cette année, c'était la même chose ou pas ?Ce qui a fait l'originalité de ce mouvement, c'est que les jeunes revendiquaient être « partyless » et « tribeless », c'est-à-dire ne pas être attachés à un parti ou à une appartenance ethnique. Ils revendiquaient un cosmopolitisme qu'on observe dans les grandes villes et les villes moyennes du Kenya, où les jeunes de toutes les régions se retrouvent pour chercher du travail. Ce rejet des divisions ethniques habituelles se voyait dans l'ampleur des manifestations, qui ont eu lieu non seulement à Nairobi, mais aussi dans des bastions pro-gouvernementaux comme la Rift Valley. Ce mouvement exprimait une jeunesse unie, trahie par des élites qui confisquent le pouvoir.Est-ce que cette mobilisation a été portée par les réseaux sociaux ?Oui, notamment au Kenya, qui est un hub numérique en Afrique, les réseaux sociaux jouent un rôle fondamental dans la vie quotidienne, que ce soit pour payer via un mobile ou pour s'organiser. Ils ont permis de coordonner les manifestations, de diffuser les lieux de rassemblement, et d'animer des débats politiques, notamment sur WhatsApp et X. Les « Space X », par exemple, sont devenus des forums où des voix souvent marginalisées peuvent s'exprimer dans un cadre relativement horizontal et sécurisé.Donc, au Kenya, il y a une forte mobilisation en dehors des partis politiques, alors qu'au Mozambique, on peut parler d'un mouvement porté par les partis politiques ?Oui, tout à fait. L'originalité de la mobilisation au Kenya était cette extériorité par rapport aux partis politiques habituels. Au Mozambique, c'est une contestation post-électorale qui effectivement drainait des foules importantes, notamment la jeunesse. Mais on voit bien qu'elle le fait après avoir été incitée par le candidat de l'opposition qui lui-même n'est plus au Mozambique et qui appelle à manifester pacifiquement pour contester les résultats électoraux.Au Mozambique, c'est aussi une remise en cause du tout-puissant FRELIMO, le parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975. Ces mobilisations remettent-elles en cause l'héritage des pères de l'indépendance ?Alors effectivement, au Mozambique, on trouve des traces de cette contestation des héros de l'indépendance, une statue de l'un des héros de l'indépendance a été déboulonnée récemment au Mozambique. Cette figure, qui avait joué un rôle crucial dans la libération, est également accusée de s'être enrichie grâce au pouvoir. Et effectivement, même au Kenya, même en Ouganda, on peut voir qu'il y a une forme de fatigue vis-à-vis de ces élites politiques qui sont les descendants directs de ceux qui ont effectivement gagné l'indépendance ou pris le pouvoir au nom de la révolution. C'est le cas en Ouganda, et le cas en Tanzanie. Au Kenya, les dirigeants se réclament encore régulièrement du combat Mau Mau. Et ce que montrent les jeunes protestataires, c'est que ces dirigeants ont pourtant trahi leur combat qui était celui d'une véritable indépendance, puisque l'un des registres aussi sur lequel jouent ces protestations, c'est de dénoncer la dépendance à l'extérieur. La dépendance à la Chine, la dépendance aux Occidentaux, un registre qu'on connaît bien en Afrique francophone, notamment vis-à-vis de la politique africaine française. Mais que l'on retrouve aussi, en Afrique de l'Est, avec l'idée que l'indépendance n'a pas été complètement achevée.Cette montée d'un sentiment anti-français en Afrique de l'Ouest trouve-t-elle un équivalent en Afrique de l'Est, avec une montée d'un sentiment anti-chinois ?L'histoire n'est pas équivalente, mais ce sentiment de dépendance vis-à-vis de l'extérieur et surtout de la dépendance des élites est également présent en Afrique de l'Est. Et ce registre commun de la souveraineté se retrouve également dans la jeunesse d'Afrique de l'Est.Les jeunes sont descendus dans la rue au Kenya, mais pas en Ouganda, ni en Tanzanie. Cela signifie-t-il qu'il y a moins de problèmes dans ces deux pays ?Alors les jeunes sont descendus dans la rue en Ouganda, suite au mouvement qui a eu lieu au Kenya au mois de juin. Il y a eu une forme d'imitation de ce qui se passait au Kenya, parce qu'évidemment les problèmes sont aussi nombreux, notamment sur les questions de corruption. Néanmoins, en Tanzanie comme en Ouganda, l'espace civique est très restreint. La moindre protestation donne lieu à des arrestations, à une répression très forte. L'espace public, du fait de cette histoire autoritaire, très prégnante encore en Tanzanie, en Ouganda, est moins susceptible de donner lieu à des mobilisations fortes que chez le voisin kényan.Et est-ce pour cela que le régime ougandais a fait capturer, il y a un mois au Kenya, le chef de l'opposition, Kizza Besigye, qui doit passer en cour martiale le 7 janvier prochain à Kampala ?C'est effectivement le signe que le pouvoir ougandais est très susceptible par rapport à la moindre opposition. C'est aussi le signe que le gouvernement kényan est très proche de ce pouvoir ougandais, jusqu'à lui laisser la liberté de venir enlever un opposant chez lui, au Kenya. C'est quelque chose qui est dénoncé fortement par les sociétés civiles ougandaise et kényane, qui voient une alliance de pouvoirs extrêmement autoritaires.À lire aussiManifestations au Mozambique: la répression a tué de nombreux enfants et arrêté des centaines d'autres
Que nous enseignent les contes aujourd'hui ? Comment les contes nous apprennent à apprendre ? Nous permettent-ils de rester éveillés aux autres ? Invitée : Muriel Bloch, conteuse. L'Enfant au poisson rouge et autres contes d'apprentissage est paru chez Gallimard.
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Dans ce premier roman, Déborah Costes raconte les dessous du métier de travailleuse du sexe. Déborah Costes est étudiante lorsqu'elle connaît des soucis de santé qui épuisent son corps. Elle doit abandonner ses études et retourner vivre de nouveau chez son père. Elle devient alors «camgirl», puis escort et enfin dominatrice.Elle raconte dans «Reprendre corps», ce métier si particulier, encore tabou et méconnu.Un premier roman à lire aux éditions Globe. Et la chronique Ailleurs nous emmène à Tunis où plusieurs initiatives sont lancées à l'occasion de la Journée des profs qui aura lieu en fin de semaine ! Pour nous en parler: Célestine Bianchetti : attachée de coopération pour le français.
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En Afrique du Sud, la fondation Nelson Mandela a invité, à l'occasion de sa 22ème conférence annuelle, l'auteur d'origine tanzanienne Abdulrazak Gurnah, prix Nobel de littérature 2021, à venir parler des questions d'identité, de migration, et d'appartenance. L'écrivain installé au Royaume-Uni a publié dix romans, dont Près de la mer, qui a reçu le prix RFI « Témoin du monde » en 2007. Il continue toujours à écrire et un nouvel ouvrage devrait sortir en mars, en anglais. Il répond, à l'occasion de son déplacement à Johannesburg, aux questions de Claire Bargelès. RFI : Abdulrazak Gurnah, bonjour. Quel message avez-vous envie de transmettre, cette année, au travers de cette plateforme offerte par la Fondation Nelson Mandela, qui a vu défiler par le passé des figures comme Desmond Tutu et Barack Obama ?Pour être honnête, je n'ai pas écouté ce qu'ils ont dit, mais je peux très bien l'imaginer, car lorsque l'on doit connecter son discours au nom de Nelson Mandela, on va forcément parler de justice ou des ressources que l'on peut déployer face à l'oppression et la terreur.Ayant vous-même quitté Zanzibar en 1967, pour un meilleur avenir en Angleterre, vos écrits parlent beaucoup de l'exil, de l'étranger qui arrive dans un nouveau pays, pour trouver refuge. Est-ce aussi un message pour l'Afrique du Sud en proie aux tensions xénophobes ?Cette question ne concerne pas uniquement l'Afrique du Sud, ces mêmes problèmes touchent beaucoup d'autres endroits, en Europe, en Amérique du Nord. C'est un phénomène important de notre époque, car on observe de larges déplacements de populations. Ce n'est pas quelque chose de nouveau dans notre histoire humaine, mais désormais le mouvement se fait des pays du Sud vers les pays du Nord. Et cela a créé une panique. Certains y répondent de façon humaine, mais pas tous.Votre conférence s'intitule « une exploration de notre humanité partagée » : souhaitez-vous remettre l'accent sur le concept sud-africain de l'« Ubuntu », basé sur la solidarité et le fait de se reconnaître en l'autre ?Je suppose que oui. Mais ce n'est pas parce qu'on l'appelle ici « Ubuntu » que c'est une invention sud-africaine, d'autres endroits ont le même concept, sous un autre nom. Cela se résume, en fait, à la même chose, à cette idée que l'on doit apprendre à recevoir l'autre, dans nos cœurs et nos esprits, et à ne pas créer de barrières. En d'autres mots, il faut réaliser qu'il y a tant de choses que l'on a en commun. Parmi les façons d'y parvenir, on peut lire les histoires d'autres gens, pour mieux les connaître, écouter leur musique et comprendre leurs problèmes.Votre œuvre revient également sur les traces laissées par la colonisation, sur le poids du passé : diriez-vous que ces questions de mémoire continuent de travailler l'Afrique dans son ensemble ?Je ne pense pas que cela se cantonne à l'Afrique, ce sont des questions essentielles. Lorsqu'un auteur écrit sur la migration des Irlandais aux États-Unis, c'est la même démarche, pour essayer de comprendre la signification de s'établir ailleurs, et d'être un étranger dans un autre pays. Mais comme je l'ai dit tout à l'heure, cela concerne les Africains d'une façon beaucoup plus dramatique, et les habitants du Sud en général, qui partent en grand nombre, en quête d'une vie meilleure. Les Européens ont fait ça pendant des siècles, se rendant en Amérique du Nord, en Australie, en Afrique du Sud… Et ils ont forcé les personnes qu'ils ont trouvées sur place à se déplacer, ou les ont parfois tuées. Donc ce n'est pas un nouveau phénomène.Que vous a apporté votre prix Nobel, reçu il y a trois ans ? Qu'est-ce qui a changé depuis ?Cela m'a rendu très heureux. Pour beaucoup de gens dans le monde, mon travail est devenu intéressant et j'ai désormais nombre de nouveaux lecteurs, dans des langues différentes. Et puis, c'est aussi, bien sûr, une sorte d'affirmation, comme si quelqu'un vous disait « je pense que tu es un très bon écrivain », donc merci beaucoup !Vous êtes le cinquième auteur du continent africain à recevoir le prix Nobel de littérature : existe-t-il encore une sous-exposition des écrivains africains et avez-vous un souhait de voir quelqu'un, en particulier, être récompensé à votre suite le 10 octobre prochain ?Je n'aime pas vraiment ces questions qui rattachent les auteurs au pays d'où ils viennent, car cela nous ramène à des divisions continentales ou nationales. On parle de ces cinq Prix africains, mais je crois qu'il n'y a eu, par exemple, qu'un seul prix indien. Aujourd'hui, cela n'a plus vraiment à voir avec le pays d'origine, ce qui est reconnu, c'est la qualité de l'écriture, pas si cet écrivain vient d'Afrique ou d'ailleurs. Bien sûr, je souhaite que beaucoup d'autres auteurs du continent reçoivent le Prix, mais je voudrais surtout qu'ils le reçoivent parce qu'ils le méritent.En ce qui concerne la Tanzanie, êtes-vous inquiet de voir les autorités durcir leurs positions l'égard des opposants politiques ?Pour être tout à fait honnête, je ne connais pas les détails des récentes affaires. Le gouvernement est assez réticent à l'idée de tolérer l'opposition, mais il apprend peu à peu à le faire. Donc, dans un sens, il y a du progrès, puisqu'il essaye de comprendre comment laisser les partis d'opposition fonctionner. Cependant, il est vrai qu'à partir d'un certain point, il se dit qu'il doit intervenir et les arrêter. Mais, honnêtement, ce n'est pas un sujet que je connais très bien.Abdurazak Gurnah, merci beaucoup
Alors que le nombre de célibataires dans le monde est en constante augmentation, porté par la démographie et l'évolution des modes de vie, les applications de rencontre sont confrontées à un nombre d'abonnés en chute libre. La faute à l'éclatement de la bulle liée au Covid-19. « Les fonds spéculatifs sont tombés amoureux des applications de rencontre, les investisseurs feraient mieux de garder leurs distances », prévenait le très sérieux Financial Times le 19 septembre. On parle pourtant d'un marché mondial estimé à près de 10 milliards de dollars en 2022 et à qui certains analystes prédisaient une croissance de 7 % par an jusqu'à la fin de la décennie. Après tout, il y a plus de 2 milliards de célibataires dans le monde, chez les jeunes adultes c'est même un tiers des femmes et deux tiers des hommes. Depuis l'an dernier la majorité de la planète est équipée d'un smartphone. Les planètes Mars, Vénus et Mercure semblaient donc alignées : il y a d'ailleurs de plus en plus d'applications de rencontre : Tinder, Grindr, Bumble, OkCupid, Hitch... pour les plus connues. Chaque frange de la population désormais à la sienne, il y a des applis de niche pour les musulmans, les juifs, les chrétiens, pour les diasporas africaines, les conservateurs, les libéraux, les écolos et jusqu'aux fermiers américains. Que vous cherchiez l'âme sœur ou la compagnie d'un soir, il y a forcément une application pour vous.Le marché a largement profité du Covid-19, lorsque pour tenter de maîtriser la pandémie les gouvernements du monde entier ont imposé des confinements et des couvre-feux ; les bars, les restaurants et les salles de spectacles sont restés parfois fermés pendant des mois. Soudain privés de lieux de sociabilisation, les célibataires se sont massivement tournés vers les applications de rencontre. Le groupe Match, le leader du marché qui possède Tinder et une dizaine d'autres marques, a vu le nombre de ses utilisateurs payants passer de 13 millions début 2020 à près de 17 millions fin 2022.Le groupe Match, leader du marché, a vu sa valeur diviser par 5 en 3 ansMais depuis, on assiste à un retour de bâton post pandémie. De la même manière que le télétravail est redevenu l'exception, les célibataires du monde entier ont recommencé à se rencontrer dans la vraie vie, la bulle a éclaté et le nombre d'utilisateurs payants ne cesse de baisser. Tinder l'application la plus utilisée dans le monde a perdu 8% de ses utilisateurs payants au deuxième trimestre de cette année. Résultat : les actions en Bourse se sont effondrées : à son pic en 2021, le groupe Match était évalué à près de 50 milliards de dollars. Aujourd'hui il vaut 5 fois moins. L'action de son concurrent Bumble a elle perdu 90% de sa valeur depuis son entrée en Bourse en 2021. C'est ce qui explique l'entrée agressive au capital de plusieurs groupes de fonds d'investissement mentionnés par le FT. Mais on assiste là plus à des manœuvres de fonds vautour venus qu'à des investissements de long terme.Il y a également un paradoxe propre aux applications de rencontre : le service qu'elles vendent a vocation à leur faire perdre des clients. Même si ça n'est pas une règle de vie absolue, la majorité des clients de ces applis cherchent à rencontrer quelqu'un qui leur donnera envie de se désinscrire. Dans le monde des affaires, on appelle ça le « churn », l'attrition en bon français, c'est-à-dire la proportion de clients qui arrêtent d'utiliser votre produit. Sur ce marché de l'amour, il est très important. Les applis doivent donc sans cesse renouveler leur base utilisateurs dans un marché devenu ultra concurrentiel. Difficile dans ces conditions de séduire les investisseurs.
Les voyants sont au rouge concernant la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes. Les exemples sont quotidiens. Ce mardi (17 septembre 2024), la présidente de la Commission européenne a reconnu qu'avec 40% de femmes dans sa nouvelle équipe, il y a « encore du travail à accomplir ». Les études montrent que le sexisme ne recule pas mais qu'au contraire, il s'ancre voire progresse. Et que dire des violences faites aux femmes, quelques semaines après la mort de l'athlète olympique ougandaise Rebecca Cheptegei brûlée vive par son ex-compagnon. Comment expliquer ces situations, sept ans après l'onde de choc du mouvement #MeToo ? Quelles sont les raisons d'espérer ? Pour en débattre :- Linda Lainé, rédactrice en chef de L'Écho touristique, autrice de Voyage au pays du surtourisme, éditions de l'Aube- Pierre Madec, économiste à l'Office Français des Conjonctures Économiques (OFCE)- Sylvain Grataloup, président de l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI).
Les voyants sont au rouge concernant la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes. Les exemples sont quotidiens. Ce mardi (17 septembre 2024), la présidente de la Commission européenne a reconnu qu'avec 40% de femmes dans sa nouvelle équipe, il y a « encore du travail à accomplir ». Les études montrent que le sexisme ne recule pas mais qu'au contraire, il s'ancre voire progresse. Et que dire des violences faites aux femmes, quelques semaines après la mort de l'athlète olympique ougandaise Rebecca Cheptegei brûlée vive par son ex-compagnon. Comment expliquer ces situations, sept ans après l'onde de choc du mouvement #MeToo ? Quelles sont les raisons d'espérer ? Pour en débattre :- Linda Lainé, rédactrice en chef de L'Écho touristique, autrice de Voyage au pays du surtourisme, éditions de l'Aube- Pierre Madec, économiste à l'Office Français des Conjonctures Économiques (OFCE)- Sylvain Grataloup, président de l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI).
Alors que les tractations ont commencé en vue de la formation d'un gouvernement en France, les dossiers brûlants s'accumulent sur les bureaux des ministères. La situation de l'hôpital public est particulièrement préoccupante. Début septembre, les hôpitaux publics ont alerté sur leur situation financière : d'après la Fédération hospitalière de France leur déficit continue de s'aggraver et devrait dépasser 2 milliards d'euros en 2024. Dans le même temps, le manque de personnel soignant continue de provoquer des fermetures de lits. D'après les dernières estimations, 15 000 postes de praticiens hospitaliers sont toujours vacants et autant d'infirmiers ou d'infirmières. Deux chiffres d'apparence sans rapport, mais qui pourraient expliquer l'incertitude dans laquelle sont abandonnés les médecins étrangers.À l'hôpital, presque un médecin sur trois a été formé hors de France et pour la moitié d'entre eux, dans un pays extérieur à l'Union européenne (UE) : dans le jargon, on les appelle les « Padue », pour praticiens à diplôme hors Union européenne. Dans de nombreux hôpitaux, ils sont devenus indispensables. « Dans mon service d'oncologie, nous sommes trois pour tout le département où je travaille », explique Zaïneb*, radiothérapeute et diplômée de la faculté de médecine de Casablanca au Maroc. « J'ai mes propres patients, j'encadre même un interne. » Pourtant, les Padhue ne sont pas reconnus comme des médecins à part entière.Un concours qui ne dit pas son nomPour cela, ils doivent passer un « examen de validation des compétences », censé garantir la qualité de leur formation. Un examen qui porte mal son nom puisque dans les faits, il s'agit d'un concours avec à chaque fois un nombre limité d'élus. Tous les ans, des médecins en poste qui exercent parfois depuis des années en France, échouent. « J'ai eu 13,5 à l'examen l'an dernier. Le seuil en oncologie était de 13,95, donc je n'ai pas été retenue pour une histoire de virgule », raconte Zaïneb. Dans certaines spécialités, le recrutement est même encore plus sévère. « L'an dernier, ils avaient annoncé 37 postes en ophtalmologie et ils n'ont retenu que 17 candidats. Je connais des gens qui ont eu 15 sur 20 et qui n'ont pas eu le concours. Des médecins qui ont exercé pendant plusieurs années, au service de la population et qui se voient refuser le droit d'appartenir au corps médical français alors qu'ils ont eu une excellente note, je ne comprends pas. »Sous la pression des hôpitaux, le gouvernement d'Élisabeth Borne avait promis de ne pas laisser les Padhue ayant échoué à l'examen sans solution. Une loi a été votée fin 2023 prolongeant leur autorisation de travail pour 13 mois renouvelables. Sauf que le décret d'application n'a jamais été publié. « On se retrouve dans une impasse avec un certain nombre de médecins qui ont quitté leur poste, ce qui entraîne des fermetures de consultation et des fermetures de lit. Un certain nombre sont même rentrés dans leur pays d'origine, s'alarme Christophe Prudhomme, porte-parole des médecins urgentistes de France et responsable de la CGT santé. Un collègue est rentré chez lui au Rwanda parce qu'il n'a pas eu l'autorisation de rester en France alors qu'il avait été responsable d'une réanimation en Auvergne pendant toute la période Covid-19. C'est quand même un problème ! »Des médecins beaucoup moins payés que leurs collègues françaisL'explication est peut-être à trouver du côté des finances publiques. Si tous les Padhue voyaient leurs diplômes reconnus, il faudrait les payer comme des médecins français. Or aujourd'hui un Padhue à son arrivée en France est payé 1 700 euros brut, soit beaucoup moins qu'un médecin français et même moins qu'un interne. Même quand ils bénéficient d'un droit temporaire d'exercer, ils restent largement sous-payés : Zaïneb gagne cinq fois moins que ses collègues français.« Et cela reste un statut précaire. Que deviendrons-nous dans deux ans ?, s'inquiète-t-elle. L'idée n'est pas de créer un appel d'air et de dépouiller les pays qui forment ces médecins qui viennent ensuite exercer en Europe », souligne Christophe Prudhomme. « Mais ceux qui sont là et qu'ils souhaitent rester, ils bossent ici, ils restent ici' c'est le slogan de la CGT. Surtout que ce sont des travailleurs indispensables pour maintenir l'hôpital public à flot ».Le médecin urgentiste a une explication plus cynique encore pour expliquer les réticences de l'exécutif à régulariser la situation des médecins étrangers. « Les Padhue assurent leur service dans des hôpitaux de petite taille que le gouvernement veut fermer, accuse-t-il. Donc en faisant fuir les Padhue, n'ayant aucun médecin pour les remplacer, cela permet d'accélérer les fermetures de services et d'hôpitaux de proximité. » Autant dire que la position du nouveau gouvernement sur ce dossier sensible est très attendue.*À sa demande, son nom de famille a été omis.À lire aussiLégislatives en France: la montée du RN inquiète les médecins étrangers et les hôpitaux publics
La religion occupe une place importante en prison. Elle peut représenter pour les détenus un espace d'apaisement, de confidence, de socialisation, avec des visites liées au culte. En France, les aumôniers de prison sont un service de l'État laïc, ils accompagnent les détenus qui le demandent, mais ils manquent de moyens. Invités :- Philippe Gaudin, directeur de l'IREL (Institut d'études des religions et de la laïcité) - Thibaut Ducloux, sociologue, auteur de « Illuminations carcérales, comment la vie en prison produit du religieux » (Éd. Labor et Fides, 2023).Témoignages :- Mohamed Loueslati, aumônier national musulman des prisons- Bruno Lachnitt, aumônier national catholique des prisons.(Rediffusion)
Rien ne permet d'affirmer qu'elle en est l'auteure mais l'ultragauche est montrée du doigt après plusieurs actes de sabotage, ces derniers jours en France. Le plus emblématique a touché des lignes de train quelques heures avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris. Que représente ce mouvement ? Quelles en sont ses finalités ? Pourquoi l'ultragauche est-elle agitée en épouvantail par une partie de la classe politique notamment à droite ? Pour en débattre : - Jean-Yves Camus, politologue et directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès- Sylvain Boulouque, historien spécialiste du communisme, de l'anarchisme et de l'extrême gauche et auteur du livre Meurtres à la Grange-aux-Belles, quand les communistes flinguaient les anarchistes (Éditions du Cerf, janvier 2024)- Thierry Vincent, journaliste d'investigation spécialiste des radicalités politiques et auteur du livre Dans la tête des black blocs, vérités et idées reçues (Éditions de l'Observatoire, 2024).
Rien ne permet d'affirmer qu'elle en est l'auteure mais l'ultragauche est montrée du doigt après plusieurs actes de sabotage, ces derniers jours en France. Le plus emblématique a touché des lignes de train quelques heures avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris. Que représente ce mouvement ? Quelles en sont ses finalités ? Pourquoi l'ultragauche est-elle agitée en épouvantail par une partie de la classe politique notamment à droite ? Pour en débattre : - Jean-Yves Camus, politologue et directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès- Sylvain Boulouque, historien spécialiste du communisme, de l'anarchisme et de l'extrême gauche et auteur du livre Meurtres à la Grange-aux-Belles, quand les communistes flinguaient les anarchistes (Éditions du Cerf, janvier 2024)- Thierry Vincent, journaliste d'investigation spécialiste des radicalités politiques et auteur du livre Dans la tête des black blocs, vérités et idées reçues (Éditions de l'Observatoire, 2024).
Au Nigéria, l'inflation a atteint des niveaux records se portant à près de 34% en mai, et jusqu'à 41% dans le secteur alimentaire. Pour faire face au mécontentement de la population, le président nigérian a plus que doublé le salaire minimum dans la fonction publique. Que pensez-vous de cette décision ? Le salaire minimum dans votre pays vous permet-il de vivre convenablement ? Nous attendons vos réactions.
Au Royaume-Uni la victoire des travaillistes parait assurée aux législatives prévues ce jeudi 4 juillet. La gauche britannique est plébiscitée, y compris à la City, traditionnellement acquise aux conservateurs. L'engouement de la City et des patrons britanniques est massif. Et concret : depuis décembre les dons effectués par les patrons en faveur du parti travailliste dépassent largement le montant des cotisations versées par les syndicats, les financiers historiques du Labour. En février les places vendues pour la présentation du programme économique du parti de la gauche sont parties en deux heures. Et ce programme a convaincu. Selon un sondage effectué à la mi-juin auprès des investisseurs, une large majorité d'entre eux estime qu'il fera bien mieux que le parti conservateur sur le plan économique.L'onction de la presse libéraleLes travaillistes ont même reçu hier l'onction de la presse libérale. Le Financial Times, le quotidien de la City, comme l'hebdomadaire The Economist, ont pris position en faveur du Labour, parce qu'ils estiment qu'il est à même de sortir l'économie britannique du gouffre où les conservateurs l'ont plongée en quatorze ans de pouvoir. Pour la City, le référendum sur le Brexit est leur péché originel. Le divorce avec l'Union européenne était contraire aux convictions, et aux intérêts de la place financière. C'est aussi la décision qui va accélérer la déliquescence de l'économie britannique. Les milieux d'affaires votent donc travailliste d'abord parce qu'ils ne supportent plus la politique défendue par les Tories. Mais ils n'ont pas changé de philosophie pour autant.Des travaillistes partisans de la prudence budgétaireIls sont toujours des fervents supporters des marchés. Ce qui a changé en revanche c'est la pensée du Labour. Son dirigeant, Keir Starmer, le probable futur Premier ministre du royaume, a commencé par faire le ménage dans son parti en rejetant les plus radicaux. Il a ensuite adopté une ligne économique finalement assez proche de celle des conservateurs. En promettant de respecter les engagements budgétaire qu'ils ont pris. C'est-à-dire le retour à l'excédent d'ici trois ans et la diminution de la dette d'ici cinq ans. Le sérieux budgétaire c'est l'argument clé pour rassurer les marchés. Seule concession socialiste qui déplait à la City : des mesures de hausse des impôts avec une TVA à 20% sur les droits de scolarité dans le privé et la fin des exemptions d'impôts pour les revenus perçus à l'étranger pendant quatre ans. Pour le reste, les milieux d'affaires adhèrent totalement aux « securonomics » défendus par les travaillistes. Une politique de l'offre inspirée par Joe Biden qui veut préserver la stabilité.La croissance : le nouveau mantraLeur mantra c'est la croissance. Le meilleur moyen pour augmenter les revenus de tous et bien sûr pour doper les recettes de l'État. Car les travaillistes restent fidèles à leur ADN : l'État revient au centre de l'échiquier pour soutenir l'industrie, mener la transition énergétique, construire les infrastructures et les logements qui manquent cruellement, et réparer un trésor en péril, le NHS, le service national de santé chéri des Britanniques et aujourd'hui à l'agonie.À lire aussiRoyaume-Uni: Keir Starmer, l'artisan du recentrage travailliste aux portes du pouvoir
Six mois après l'arrivée au pouvoir du président argentin, Javier Milei, les voyants économiques sont loin d'être tous au vert. Les débuts sont néanmoins, selon lui, positifs. Mais est-ce que sa stratégie est viable sur le long terme ? Au Congrès, il lui faudra trouver des alliances pour faire passer ses réformes les plus dures. Désinflation, excédent budgétaire - une première depuis 2008... Les débuts de la thérapie administrée par le président libertarien sont, selon lui, prometteurs et les marchés financiers sont plutôt contents. Mais au Parlement, le parti présidentiel est minoritaire. Il lui faudra donc trouver des alliés politiques pour faire avancer son fameux train de réformes ultra-libérales.L'inflation décélère mais reste énormeAprès le premier choc, la tendance commence à s'inverser, mais à un rythme très lent. La lutte contre l'inflation galopante, d'abord. En mai, elle était de 146% sur un an, contre 289% en avril. L'immobilier, la construction et l'automobile devraient profiter de ce léger ralentissement de l'inflation. Mais la récession est toujours là. Le produit intérieur brut argentin a reculé de 5,3% au premier trimestre. Le textile, l'électronique ou encore l'industrie lourde ne décollent pas. Et pour ce qui est de revenus des ménages, ils sont affectés par l'augmentation des tarifs de l'électricité, des transports et du gaz après la suppression des subventions.La pauvreté gagne du terrainLa cure d'austérité est allée plus loin que ce que recommandait le FMI. De nombreuses couches de la société argentine en souffrent. Les retraités, notamment. Plus globalement, le taux de la pauvreté de la population est passé de 44,7% fin 2023 à 55,5% actuellement. Pendant ce temps, le président multiplie les voyages et les selfies avec les patrons américains de la tech pour faire revenir des investissements étrangers au pays.L'Argentine, puissance agricoleMais l'Argentine manque cruellement de dollars et compte sur ses exportations agricoles pour s'en procurer. La récolte de blé est en hausse, celle de maïs est inégale à cause des pluies et des parasites. Moins de soja, aussi. Heureusement les exportations d'arachide devraient augmenter de 50 %. En Argentine, le secteur agricole est la locomotive de l'économie et représente 23 % du PIB du pays.À la recherche d'un consensus politiqueNaviguant entre crise sociale et politique, le président tente de faire passer son projet de loi, dite « Omnibus ». Un mégaprojet qui concerne notamment la fiscalité, la privatisation d'entreprises publiques, dont la compagnie aérienne argentine, mais aussi la réforme du droit du travail pour le rendre plus flexible. Présenté en janvier avec 660 articles, le texte a subi plusieurs modifications et deux revers au Parlement. Contenant finalement 232 articles, le projet de loi a obtenu un feu vert de la Chambre basse, avant de passer au Sénat. Mais là, la situation reste encore délicate pour le parti présidentiel. Il devra passer des accords pour espérer voir ce texte voté. Un jeu politique que le président déteste. Pour y parvenir il peut compter sur son nouveau chef du cabinet, Guillermo Francos, 74 ans. Beaucoup plus calme et diplomatique que son patron.À lire aussiArgentine: les femmes particulièrement victimes de la politique d'austérité du président Milei
Comment allez-vous ? Êtes-vous en bonne santé ? Cette question, nous nous la sommes tous beaucoup posée, ces dernières années, avec l'apparition d'une pandémie dont nous parlons encore presque chaque semaine pour ses conséquences économiques. Elle nous aura aussi beaucoup interrogé sur la façon dont nous sommes soignés, quel que soit le pays où l'on se trouve, sur l'évolution de nos systèmes de santé, la manière de les financer, la façon de rémunérer les hôpitaux et les médecins, et les innovations qui en ont découlé. Autant d'enjeux cruciaux et qui datent de bien avant l'épidémie de Covid. Cette semaine, Éco d'ici Éco d'ailleurs s'intéresse au système de santé français, à ses forces et à ses failles, aux réformes qui sont menées, avec un regard historique et comparatif sur d'autres modèles existant à l'étranger interventions de Stéphane Lagarde et Emeline Vin, correspondants de RFI en Chine et au Royaume-Uni).NOS INVITÉS :- Isabelle Durand-Zaleski, économiste de la santé, professeure en Santé publique à l'APHP, directrice de l'unité de recherche clinique en économie de la santé d'Ile-de-France- Stéphane Gaudry, professeur en médecine intensive-réanimation à l'Hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis)- Claude Hannoun, professeur honoraire à l'Institut Pasteur et virologue, auteur de «La grippe, ennemie intime, itinéraire d'un virologue, de la grippe espagnole aux grippes aviaire et porcine» (Balland).
Comment allez-vous ? Êtes-vous en bonne santé ? Cette question, nous nous la sommes tous beaucoup posée, ces dernières années, avec l'apparition d'une pandémie dont nous parlons encore presque chaque semaine pour ses conséquences économiques. Elle nous aura aussi beaucoup interrogé sur la façon dont nous sommes soignés, quel que soit le pays où l'on se trouve, sur l'évolution de nos systèmes de santé, la manière de les financer, la façon de rémunérer les hôpitaux et les médecins, et les innovations qui en ont découlé. Autant d'enjeux cruciaux et qui datent de bien avant l'épidémie de Covid. Cette semaine, Éco d'ici Éco d'ailleurs s'intéresse au système de santé français, à ses forces et à ses failles, aux réformes qui sont menées, avec un regard historique et comparatif sur d'autres modèles existant à l'étranger interventions de Stéphane Lagarde et Emeline Vin, correspondants de RFI en Chine et au Royaume-Uni).NOS INVITÉS :- Isabelle Durand-Zaleski, économiste de la santé, professeure en Santé publique à l'APHP, directrice de l'unité de recherche clinique en économie de la santé d'Ile-de-France- Stéphane Gaudry, professeur en médecine intensive-réanimation à l'Hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis)- Claude Hannoun, professeur honoraire à l'Institut Pasteur et virologue, auteur de «La grippe, ennemie intime, itinéraire d'un virologue, de la grippe espagnole aux grippes aviaire et porcine» (Balland).
Ce jeudi (30 mai 2024), Guillaume Meurice était convoqué à une commission de discipline par la direction des Ressources humaines de Radio France. L'humoriste est menacé de licenciement de la radio France Inter après des propos polémiques concernant le Premier ministre Benyamin Netanyahu qualifié de « nazi sans prépuce ». Y a-t-il davantage de censure de l'humour aujourd'hui ? Comment continuer à faire rire ? Pour en débattre : - Christophe Alévêque, comédien, humoriste engagé, depuis plusieurs saisons, au Théâtre du Rond Point, où il présente un spectacle où il décortique l'actualité et ce qu'en dit la presse « le Stand-up revu(e) et corrigé de Christophe Alévêque » sera présenté les 22 et 23 juin- Plantu, dessinateur de presse célèbre pour avoir dessiné pendant 35 ans à la Une du journal Le Monde, caricaturiste et fondateur de Cartooning for Peace, un réseau international de dessinateurs de presse engagés qui combattent, avec humour, pour le respect des cultures et des libertés- Gilles Vervisch, professeur de philosophie, auteur de plusieurs livres qui rendent la philosophie accessible, humoriste, présente un spectacle entre stand up et conférence Êtes-vous sûr d'avoir raison ? qui est aussi publié aux éditions Flammarion.
Ce jeudi (30 mai 2024), Guillaume Meurice était convoqué à une commission de discipline par la direction des Ressources humaines de Radio France. L'humoriste est menacé de licenciement de la radio France Inter après des propos polémiques concernant le Premier ministre Benyamin Netanyahu qualifié de « nazi sans prépuce ». Y a-t-il davantage de censure de l'humour aujourd'hui ? Comment continuer à faire rire ? Pour en débattre : - Christophe Alévêque, comédien, humoriste engagé, depuis plusieurs saisons, au Théâtre du Rond Point, où il présente un spectacle où il décortique l'actualité et ce qu'en dit la presse « le Stand-up revu(e) et corrigé de Christophe Alévêque » sera présenté les 22 et 23 juin- Plantu, dessinateur de presse célèbre pour avoir dessiné pendant 35 ans à la Une du journal Le Monde, caricaturiste et fondateur de Cartooning for Peace, un réseau international de dessinateurs de presse engagés qui combattent, avec humour, pour le respect des cultures et des libertés- Gilles Vervisch, professeur de philosophie, auteur de plusieurs livres qui rendent la philosophie accessible, humoriste, présente un spectacle entre stand up et conférence Êtes-vous sûr d'avoir raison ? qui est aussi publié aux éditions Flammarion.
Avec l'essor des fichiers génétiques et des bases de données biométriques, sommes-nous tous des suspects en puissance ? Identifiables et traçables par notre ADN, révélateur de notre identité mais aussi de celle de nos apparentés, jusqu'où notre corps devient objet du délit ? Jusqu'où l'ADN peut-il faire la police et la justice ? Avec le développement spectaculaire des fichiers génétiques et des bases de données biométriques, sommes-nous tous devenus des suspects en puissance ? Fichés, identifiables et traçables par notre ADN, révélateur de notre identité mais aussi de celle de nos apparentés. Pour le meilleur, évidemment : l'identification de criminels, comme de victimes. Mais aussi pour le pire : gouvernance sécuritaire, surveillance, soupçon et délation généralisée. Face à l'omniprésence des fichiers ADN et de la preuve par l'ADN, il est temps de s'interroger sur les usages et mésusages de nos données les plus personnelles et intimes qui soient...Avec Joëlle Vailly, généticienne et sociologue pour son ouvrage ADN policier paru aux PUF.
Avec l'essor des fichiers génétiques et des bases de données biométriques, sommes-nous tous des suspects en puissance ? Identifiables et traçables par notre ADN, révélateur de notre identité mais aussi de celle de nos apparentés, jusqu'où notre corps devient objet du délit ? Jusqu'où l'ADN peut-il faire la police et la justice ? Avec le développement spectaculaire des fichiers génétiques et des bases de données biométriques, sommes-nous tous devenus des suspects en puissance ? Fichés, identifiables et traçables par notre ADN, révélateur de notre identité mais aussi de celle de nos apparentés. Pour le meilleur, évidemment : l'identification de criminels, comme de victimes. Mais aussi pour le pire : gouvernance sécuritaire, surveillance, soupçon et délation généralisée. Face à l'omniprésence des fichiers ADN et de la preuve par l'ADN, il est temps de s'interroger sur les usages et mésusages de nos données les plus personnelles et intimes qui soient...Avec Joëlle Vailly généticienne et sociologue pour son ouvrage ADN policier paru aux PUF.
Le rétablissement des finances du Ghana, toujours en défaut de paiement, est désormais suspendu à un jugement de la Cour suprême du pays. Elle a commencé à examiner la loi réprimant l'homosexualité votée en février. Si cette loi est jugée conforme à la Constitution, elle sera adoptée et le Ghana pourrait alors perdre le soutien de la Banque Mondiale. Les auditions prévues hier, mercredi 8 mai, devaient être retransmises en direct à la télévision. C'est dire à quel point ce débat passionne les Ghanéens à quelques mois de l'élection présidentielle programmée en décembre.Les juges ont finalement ajourné leurs travaux en demandant à l'un des plaignants, un journaliste qui conteste la loi, de réécrire sa copie, trop injurieuse, pas assez technique selon eux. Cette loi est très sévère : elle prévoit des peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison contre les LGBTQ, et de la prison ferme également contre les proches qui ne dénonceraient pas ce choix sexuel.La loi a été votée sans opposition par les principaux partis, mais le président attend l'avis de la Cour suprême pour la promulguer. Nana Akufo Ado redouble de prudence par crainte de la réaction de la Banque mondiale.À lire aussiGhana : la loi anti-LGBTQ au début d'un processus judiciaireLes exigences de la Banque mondialeAccra n'a toujours pas résolu sa crise de la dette et a donc un besoin urgent de la Banque mondiale. Or cette loi anti-gay n'est pas compatible avec les standards exigés par le bailleur. La Banque mondiale a déjà suspendu deux fois ses versements après l'adoption de textes condamnant l'homosexualité en Ouganda. En 2014, le gouvernement fait très vite machine arrière. Mais en 2023, le président Museveni approuve la nouvelle loi pénalisant l'homosexualité et refuse de reculer sous la pression de la banque.Le plan BLa Banque mondiale pourrait annuler le prêt de 3,8 milliards de dollars accordé au Ghana. Le FMI pourrait suivre. Il assure un autre financement de trois milliards de dollars. Enfin, Accra redoute la réaction de ses partenaires européens. L'Allemagne a déjà fait savoir qu'elle réprouvait cette loi. Au moment du vote de la loi, le ministre ghanéen des Finances avait averti les parlementaires du risque couru, leur conseillant de chercher des financements alternatifs auprès des pays arabes ou de la Chine. Précisément ce que redoute la banque mondialeÀ lire aussiLe Ghana en défaut restreint de paiementLa Banque mondiale face à un dilemmeSoit elle transige sur ses valeurs pour assurer sa mission d'assistance aux États en détresse, soit elle reste fidèle à ses principes, mais risque alors d'être contournée, dépassée par des puissances du Sud global. La position qu'elle adoptera au Ghana sera attentivement suivie sur tout le continent africain, au moment où les États africains ont du mal à accéder au financement ; au moment aussi où les gouvernants comme les populations sont de plus en plus excédés par les conditions imposées par les bailleurs occidentaux, parfois en opposition frontale avec leurs valeurs. Une majorité de pays africains, une trentaine, interdisent l'homosexualité. Certains, comme le Niger ou le Kenya, envisagent même de renforcer la répression anti LGBTQ.À lire aussiLa Banque Mondiale s'inquiète du niveau d'endettement des pays en développement
En France, la perspective des Jeux olympiques donne un nouveau souffle aux mouvements sociaux. Et ce sont certaines catégories de salariés du secteur public qui sont déjà les grands gagnants de ce tour de chauffe. Les policiers ont été les premiers à bénéficier de l'effet JO. Il leur a suffi d'une manifestation en janvier pour obtenir la promesse d'une prime de 1 900 euros pour tous ceux qui différeront leurs vacances pendant la période olympique. Plus récemment, on a vu les syndicats de la SNCF habilement jouer de la menace de grève pour réécrire la réforme des retraites à l'avantage des cheminots. Même scénario chez les contrôleurs aériens. Un simple préavis de grève leur a fait gagner des hausses substantielles de salaires, pouvant aller jusqu'à 1 000 euros par mois.La grève : la hantise des autorités françaisesAprès la menace des attentats, la menace de la grève fait sans doute partie des pires cauchemars des organisateurs des Jeux de Paris. L'idée de voir la capitale bloquée par des hordes de salariés en colère fait frémir dans les allées du pouvoir. Les syndicats le savent trop bien. Ils tirent donc sur la corde. La droite, les économistes libéraux crient au chantage et dénoncent les dérapages budgétaires engendrés par ces accords signés dans la précipitation. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, prompt à donner des coups de rabot sur les dépenses, s'est refusé à commenter.À lire aussiFrance : les Jeux olympiques et paralympiques seront-ils perturbés par des grèves?Une constante des grandes manifestations sportivesÀ la veille de la Coupe du monde de football de 1998, les pilotes d'Air France, les cheminots, les agents de la RATP et ceux de Gaz de France se disent prêts à gâcher la grande fête du ballon rond. Des accords sont trouvés in extremis. L'histoire se répète en 2023 pour la Coupe du monde de rugby où les revendications fleurissent en province, dans les villes qui accueillent les matchs. C'est donc à chaque fois la même logique qui prévaut : les salariés qui disposent d'un levier entendent bien en profiter. Ces mouvements touchent essentiellement les services publics vitaux pour la bonne tenue des compétitions. Des acteurs privés peuvent aussi saisir l'occasion. À Marseille, l'intersyndicale des taxis et les syndicats représentants les agriculteurs n'ont pas exclu de manifester pendant les Jeux.À écouter aussiJO 2024: «nous demandons des primes de compensation pour les contraintes», dit Céline Verzeletti (CGT)Les syndicats divisés sur l'arme des JOEffectivement, Force Ouvrière puis la CGT ont déposé des préavis dans la fonction publique couvrant tout l'été. En revanche, ni l'Unsa ni la CFDT n'ont suivi. Marylise Léon, la patronne de la CFDT, le syndicat réformiste, dit que son organisation n'a « aucune envie de gâcher ce moment festif ». En réalité, même les dirigeants les plus déterminés savent se montrer beaux joueurs. En 2016, l'Euro est menacé par la contestation de la loi El Khomry modifiant profondément la législation du travail. Le secrétaire général de la CGT de l'époque, Philippe Martinez, fait baisser la pression, la centrale, affirme-t-il, « tient au bon déroulement de cette vraie fête populaire ».À lire aussiSalaires, conditions de travail, JO : les fonctionnaires français en colère
Ils et elles sont invisibles et pourtant, indispensables au bon fonctionnement d'une entreprise, ou d'une société. Mal considérés, voire complètement ignorés, ces personnels peuvent être exploités. Mais quand trop c'est trop, la lutte collective s'impose ! C'est ce que montre le film « Petites mains », qui sort en salles le 1er mai 2024, journée internationale du Travail. Après « Placés », qui s'inspirait de son expérience d'éducateur dans un foyer de l'ASE (l'aide sociale à l'enfance), Nessim Chikhaoui choisit le registre de la comédie pour « Petites mains ». Ce film choral montre le combat de femmes de chambre d'un palace parisien qui se mettent en grève pour demander de meilleures conditions de travail. Il s'est inspiré de différents mouvements sociaux de ces dernières années en France (notamment la grève de 22 mois à l'Ibis Batignolles et celle au Park Hyatt qui a duré 87 jours) en filmant un tandem : Eva (Lucie Charles-Alfred), employée d'une entreprise de sous-traitance qui va faire équipe avec Simone (Corinne Masiero). Autour d'elles, gravitent des personnages secondaires forts : Safiatou, (Marie-Sohna Condé) externe et soutien de famille, qui ne peut pas faire grève car elle attend le renouvellement de son titre de séjour... Avec Aïssata (Maïmouna Gueye) et Violette (Salimata Kamaté), elles sont constamment en butte aux récriminations de leur gouvernante Agnès (Mariama Gueye).À l'affiche de notre cinéma aujourd'hui, on parlera encore lutte collective avec l'alarme sonnée par les professionnels de la culture, et de grands noms du cinéma, en Argentine, après l'élection de Javier Milei, reportage de notre correspondant à Buenos Aires Theo Conscience.Lutte individuelle, celle d'un jeune soldat israélien qui prend des chemins de traverse, c'est « Le Déserteur », de Dani Rosenberg.Et puis on parle cheveux aussi, cheveux crêpus et coupe afro, avec la documentariste Rachel Kwarteng dont la série de cinq épisodes, Cheveux Afro, l'histoire d'une couronne innée, est disponible sur la plateforme TV5MONDEplus.Musiques : Radio par Lily Wood and The Prick, Maudit par Malick Djoudi.
Ses détracteurs la qualifient de « fête commerciale », destinée à vendre des quantités absurdes de roses rouges, de chocolats, de bijoux et autres cadeaux « pour dire Je t'aime ». La Saint-Valentin aura lieu le 14 février. On va célébrer l'amour dans un monde qui semble de moins en moins enclin... à le faire.Une étude révélait, la semaine dernière, que le taux d'activité sexuelle des Français n'a jamais été aussi bas depuis les années 70 ! Près d'un quart de la population sexuellement active déclare ne pas avoir eu de rapports au cours des 30 derniers jours… Une tendance particulièrement prononcée chez les jeunes et qui n'est pas exclusive à la France…Alors, que se passe-t-il ? Quelles sont les raisons de cette absence ? De cette abstinence ? Qu'est-ce qui émousse ainsi notre émoustillement ? Pour en débattre :- Rébecca Lévy-Guillain, sociothérapeute, doctorante en sociologie au CRIS, Centre de recherche des inégalités sociales à Sciences po et à l'Ined, autrice de l'ouvrage Le désir est un sport de combat, éditions ARKHE à paraître le 16 février 2024- Charline Vermont, formatrice en santé sexuelle et praticienne en sexothérapie, créatrice du compte Instagram Orgasme et Moi (+ de 700 000 abonnés). Autrice des livres « Corps, amour, sexualité : les 120 questions que vos enfants vont vous poser » et « Corps, amour, sexualité : Y a pas d'âge pour se poser des questions ! », éditions Albin Michel- Margot Fried Filliozat, sexothérapeute, autrice de L'intelligence Intime, libérez vos désirs et inventez votre sexualité, éditions Robert Laffont.
Des demandes de rendez-vous sans réponse, des délais de traitement à rallonge, des dossiers rejetés sans explication. Un collectif d'associations, «Bouge ta pref», saisit la justice administrative pour dénoncer le traitement en préfecture de sans-papiers en demande de régularisation. Une centaine de plaignants dénoncent les services de cinq préfectures de région parisienne, dans lesquels l'attente entre la première prise de contact et l'obtention d'un titre de séjour peut atteindre trois ans. Bamanso nous a donné rendez-vous dans une bibliothèque du nord de Paris. Ce bissau-guinéen de 59 ans y trouve souvent refuge pour lire, pour rester au chaud, pour tuer le temps : « Moi, je n'ai pas d'endroit tranquille... Je ne travaille pas. Je n'ai pas de droits pour louer une maison, je n'ai pas d'argent. » Débouté du droit d'asile, il a décidé de rester malgré tout en France, pour continuer à être soigné d'une maladie rare aux yeux. Dans deux mois, cela fera exactement 10 ans, que cet homme aux lunettes sombres, est sur le territoire français. À ce titre, il peut faire une demande de régularisation. Tout est scrupuleusement compilé dans un classeur : « J'ai ici 10 ans de preuves ». C'est ce dossier que Bamanso a envoyé par courriel à la préfecture. Huit mois plus tard, il n'a aucune nouvelle.Deux ans d'attente en moyenne Et ce n'est que le début d'un marathon administratif… Candice Leroy est chargée de projet à la Cimade Ile-de-France, une association qui accompagne les étrangers : « En Île-de-France, l'attente est entre deux à huit mois pour la réponse à la demande de rendez-vous. Aujourd'hui, les personnes à qui l'on répond vont être convoquées en juin, à l'été 2025. Donc déjà, on est à deux ans d'attente. Ensuite, elles attendent que leur dossier soit instruit un an plus tard, à peu près, pour les demandes d'admission exceptionnelle au séjour. Il n'y a pas de délai expressément prévu dans la loi, on souhaite justement que les tribunaux administratifs puissent, par la jurisprudence, donner des billes de délais raisonnables, que les préfectures seraient, par la suite, obligées de respecter. »À lire aussiLoi immigration: l'inquiétude des travailleurs sans-papiersCe problème de délai n'est pas nouveau. Les associations l'observent depuis la suppression des files d'attente en préfecture, il y a une dizaine d'années. Mais cela a empiré ces derniers mois. Une immense source de stress pour les demandeurs, comme pour Bamanso : « Quand il n'y a pas de réponse, je panique complètement. Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Ils vont nous punir, nous jeter dehors de cette manière-là, un grand pays comme la France ? ».Une volonté politique ?Les associations ont demandé des explications aux préfectures concernées. La rédaction de RFI aussi. Sans réponse, Candice Leroy de la Cimade Île-de-France ne peut que supposer : « Déjà, pour moi, une première réponse, c'est qu'il y a une volonté politique de moins régulariser. Beaucoup moins qu'avant. Ensuite, je pense qu'il y a beaucoup moins d'agents disponibles pour traiter des demandes, et le fait d'avoir dématérialisé les démarches allonge le délai d'accès à un rendez-vous. »Bamanso fait partie de la centaine de sans-papiers à avoir saisi la justice : « Si je trouvais un titre de séjour, ça changerait tout ! ». À commencer par sa situation professionnelle. Trop d'employeurs lui ont fermé la porte au nez, faute de ce précieux sésame.À lire aussiLes travailleurs sans-papiers dans le monde
Ils ont moins de 30 ans et font le choix de ne pas avoir d'enfant. Et selon les différentes études ou sondages sur le sujet, ils sont de plus en plus nombreux à ne pas se projeter dans la parentalité. Selon une étude de l'Université du Michigan, près de 21% des habitants de cet État américain ne veulent pas d'enfant et ne le regretteraient pas. Raisons personnelles, politiques, crise climatique... sont souvent évoquées pour justifier cette décision. Un choix encore mal accueilli par une partie de la société. Jugée égoïste, la génération sans enfant réplique avec ses arguments : une plus grande liberté mais aussi la volonté de ne pas propulser un enfant dans un monde qui va mal. Pourquoi le non-désir d'enfant est-il si difficile à comprendre ? Procréer est-il plus un choix de société qu'une décision individuelle ? Avec :• Tsippora Sidibe, créatrice du podcast Tant que je serai Noire, qui évoque le désir et non-désir de maternité. • Charlotte Debest, sociologue et autrice de Le choix d'une vie sans enfant (Presses Universitaires de Rennes, 2014).Et un entretien avec Nicolas Rocca, notre correspondant à Séoul en Corée du Sud, le pays où on fait le moins d'enfants parmi les pays de l'OCDE. Programmation musicale :► Papa ? - Hocus Pocus► Guitar Love - Eddy Mufasa.
Dans un monde plus hyperconnecté que jamais, la solitude semble gagner du terrain. Selon un récent rapport de la Fondation de France, un Français sur dix affirme être isolé. Un mal renforcé par la précarité. En quoi la solitude est-elle le reflet de nos sociétés actuelles ? Comment inverser la tendance ? Pour en débattre :- Laurence Devillairs, philosophe enseignante à l'Université Paris 1-Panthéon Sorbonne. Auteure du livre, Être quelqu'un de bien. Philosophie du bien et du mal (PUF) - Serge Paugam, sociologue, directeur du Centre Maurice Halbwachs (CNRS/EHESS/ENS/INRAE). Directeur de la revue Sociologie et la collection, Le Lien social, éditions PUF. Auteur du livre L'attachement social. Formes et fondements de la solidarité humaine, éditions Seuil.
À Berlin, plus de 10 000 agriculteurs ont battu le pavé en début de semaine dans le quartier gouvernemental et rien ne semble apaiser le mouvement. Parmi les manifestants, Thomas Domin, un agriculteur éleveur du Brandebourg en ex-RDA, mobilisé depuis des semaines. De notre correspondante à Berlin,Thomas Domin, la quarantaine, a repris en 1997 l'exploitation fondée par son père lors de la privatisation des coopératives du régime communiste. 400 hectares, des bêtes. Un exemple typique de ce qu'on appelle ici un Mischbetrieb, une exploitation mixte. Pour lui, rien ne fonctionne sans le diesel.« La baisse des subventions sur le diesel, c'est tout simplement une hausse d'impôt, parce que les entreprises agricoles ont toujours bénéficié de l'avantage de se faire rembourser en fin d'année une partie de l'impôt sur le diesel. Que cet avantage soit purement et simplement supprimé n'est que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. On ne cesse de serrer la vis et les prix n'arrêtent pas de grimper. Quand on parle de subvention sur le diesel, il ne s'agit même pas de beaucoup d'argent. Dans mon cas, ce sont entre 6 000 et 7 000 euros par an. Mais la somme des coupes, c'est ce qui nous achève. C'est pour ça qu'on va dans la rue pour montrer qu'on ne se laisse plus faire. » À lire aussiAllemagne: les agriculteurs en force à Berlin pour mettre la pression sur le gouvernementLe gouvernement allemand pris de courtLa virulence des manifestations, l'ampleur prise par le mouvement ont pris de court en Allemagne.« Il faut bien dire que le gouvernement n'a pas pensé les choses jusqu'au bout », explique Klaus Müller, du département agronomie du centre Leibnitz. « Après la décision de la Cour constitutionnelle qui a retoqué le budget, ils se sont juste demandé où trouver rapidement les milliards d'économies nécessaires. Et c'est comme ça qu'on a décidé qu'une catégorie professionnelle qui représente, disons 1 % de la population, porterait 6 % des économies à réaliser. »À lire aussiVent de colère sociale en AllemagneAller jusqu'au bout Thomas Domin fait partie de cette génération de jeunes agriculteurs ouverts aux réformes et soucieux de l'environnement. Pour couper les vents et lutter contre la sécheresse des sols, il a planté des bosquets à la lisière des champs. La mesure est coûteuse, certains voisins sceptiques.Mais les changements sont, aux yeux de Thomas, inévitables. « Oui, l'agriculture va changer, elle doit changer, c'est indiscutable. Nous voulons nous en sortir avec moins de subventions, mais nous devons tout de même avoir notre propre gagne-pain. Et nous devons tenir compte des prix du marché mondial. Or, on ne peut pas toujours produire à ce niveau. Les subventions compensent cet écart. »Un mois après le début de leur mouvement, les agriculteurs sont bien décidés à aller jusqu'au bout. À écouter aussiLes complotistes s'emparent de la contestation des agriculteurs en Allemagne