Podcasts about justinien

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La grande histoire de Pomme d'Api
Juin 2025 - Pépin, graine de champion

La grande histoire de Pomme d'Api

Play Episode Listen Later May 14, 2025 5:38


" Au royaume de Mirlevent, le roi Hector-le-Bouillonnant a sept enfants. À chaque fête des Rouflaquettes, tous remportent un concours. Voilà qui le rend fier ! Justinien est champion de boxe, Mélissande fait des coiffures incroyables, Antonia plonge comme un requin, Albéric fait des bulles de savon géantes, Ursuline est imbattable en galipettes et Clodomir est le roi de la pâte à modeler. Mais… cela ne fait que six…" Pépin, graine de champion, une histoire lue par Rémi, écrite par Aude Le Morzadec, illustrée par Jean-François Biguet, publiée dans le magazine Pomme d'Api n°712. Le magazine Pomme d'Api propose chaque mois une histoire à écouter en famille. Un podcast plein de tendresse, d'humour et de douceur, dont vous pouvez retrouver le texte original dans le magazine du mois.La grande histoire, ce sont des histoires écrites par des auteurs jeunesse et des journalistes spécialistes de l'enfance. Elles sont lues par de vrais parents ou grands-parents, tontons et tatas, baby-sitters, grands-frères, grandes-sœurs, nounous, cousines, cousins... Ce podcast est préparé et animé par Bayard Jeunesse.  Réalisation : Rémi Chaurand, Musique : E. Viau. Habillage sonore et mixage : Gabriel Fadavi. Création visuelle : Marianne Vilcoq . Production : Hélène Loiseau. Voix : Aude Loyer-Hascoet et Rémi.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Audiocite.net - Livres audio gratuits
Livre audio gratuit : La Renaissance de Byzance

Audiocite.net - Livres audio gratuits

Play Episode Listen Later Feb 10, 2025


Rubrique:histoire Auteur: anonyme Lecture: Daniel LuttringerDurée: 1h14min Fichier: 53 Mo Résumé du livre audio: « Tout débuta par une histoire de cheval récalcitrant. L'empereur Michel III, maître du futur empire byzantin, aimait les chevaux plus que tout au monde et montait avec passion de magnifiques étalons qu'il faisait courir à la vitesse du vent. Il n'avait, en revanche, aucun goût pour les affaires de l'Etat : gouverner un domaine qui, en 858, ne représentait plus qu'une faible partie du colossal empire légué par Justinien, trois siècles auparavant, lui paraissait une tâche des plus fastidieuses... » Cet enregistrement est mis à disposition sous un contrat Creative Commons.

Radio Maria France
Saints du jour 2025-01-08 Saint Laurent Justinien et Saint Claude Apollinaire

Radio Maria France

Play Episode Listen Later Jan 8, 2025 5:41


Saints du jour 2025-01-08 Saint Laurent Justinien et Saint Claude Apollinaire by Radio Maria France

Choses à Savoir HISTOIRE
Qu'est-ce que la catastrophe climatique de 536 ?

Choses à Savoir HISTOIRE

Play Episode Listen Later Oct 30, 2024 2:21


La catastrophe climatique de l'année 536 est considérée par certains historiens et climatologues comme l'une des pires périodes de l'histoire humaine. Elle marque le début d'une décennie de conditions météorologiques anormales et désastreuses, provoquant une chute brutale des températures, des famines généralisées et des bouleversements sociaux. Causes Les causes exactes de cette catastrophe climatique sont encore débattues, mais il est largement admis qu'une éruption volcanique massive a joué un rôle central. Des indices géologiques, tels que des dépôts de sulfate dans des carottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, suggèrent qu'une grande éruption volcanique a eu lieu, probablement en Islande ou en Amérique du Nord, projetant d'énormes quantités de cendres et de particules de soufre dans la stratosphère. Cette couche de cendres aurait bloqué la lumière du soleil pendant des mois, voire des années, provoquant un refroidissement global. Des descriptions contemporaines appuient cette hypothèse. L'historien byzantin Procope, qui vivait à cette époque, rapporte que le soleil brillait faiblement, « comme la lune », pendant plus d'un an. D'autres chroniques européennes et chinoises mentionnent également un « brouillard » mystérieux qui obscurcit le ciel et des récoltes catastrophiques. Conséquences Les effets de cette obscurité prolongée ont été dévastateurs. Les températures ont chuté de manière significative, ce qui a entraîné une perte de récoltes massive à travers l'hémisphère nord. Des régions entières ont été frappées par des famines, exacerbées par l'effondrement des systèmes agricoles locaux. En Chine, des sources rapportent des chutes de neige estivales, des récoltes perdues et des famines. En Europe, des témoignages font état d'une décennie froide et désastreuse pour l'agriculture. L'Empire byzantin a été particulièrement touché, aggravant les problèmes économiques et démographiques. Cette période difficile a aussi probablement contribué à l'apparition de la peste de Justinien en 541, une épidémie de peste bubonique qui s'est répandue dans tout l'Empire romain d'Orient et a tué des millions de personnes. La malnutrition généralisée due aux mauvaises récoltes a pu affaiblir les populations et faciliter la propagation de la maladie. Impact historique La catastrophe climatique de 536 a eu des répercussions profondes sur plusieurs civilisations. Elle a exacerbé les troubles politiques et sociaux, contribué à l'affaiblissement de l'Empire romain d'Orient et marqué le début d'une période que certains appellent le « Petit Âge glaciaire tardif de l'Antiquité ». En résumé, l'année 536 et la décennie qui a suivi ont été une période de bouleversements climatiques majeurs, largement causés par des événements volcaniques, et leurs effets se sont fait sentir sur les sociétés humaines pendant des décennies. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Un Jour dans l'Histoire
Théodora : prostituée et impératrice de Byzance

Un Jour dans l'Histoire

Play Episode Listen Later Oct 23, 2024 32:01


Nous sommes au milieu du sixième siècle, au cœur de l'Empire romain d'Orient, sous le règne de l'empereur Justinien. Procope de Césarée, secrétaire du général Bélisaire, faisant œuvre d'historien, écrit dans son ouvrage « Histoire secrète » : «Elle invitait tous ceux qu'elle rencontrait, surtout ceux qui étaient tout jeunes. Il n'y eut jamais personne qui s'abandonnât ainsi à toutes sortes de plaisirs. Souvent, s'étant rendue à un repas commun avec dix jeunes gens ou davantage, tous remarquables par leur force physique et qui faisaient métier de faire l'amour, elle couchait avec tous les convives toute la nuit, et lorsque tous abandonnaient la partie, elle allait vers les serviteurs de ceux-ci, y en eût-il trente, et s'accouplait avec chacun d'eux ; et même de cette débauche elle n'avait jamais assez. » Théodora, puisqu'il s'agit d'elle, l'épouse de Justinien, a fasciné et dérangé ses contemporains et les siècles suivants car elle était une femme sensuelle et puissante. Eprise de pouvoir, courtisane, prostituée, elle va gravir tous les échelons jusqu'au sommet de l'Etat. Mais que savons nous réellement de Théodora impératrice de Byzance ? Avec nous : Virginie Girod, docteur en histoire, spécialiste de l'histoire des femmes et de la sexualité dans l'Antiquité. « Théodora, prostituée et impératrice de Byzance » éditions Tallandier. Sujets traités : Théodora , prostituée, impératrice, Byzance, Empire Romain Merci pour votre écoute Un Jour dans l'Histoire, c'est également en direct tous les jours de la semaine de 13h15 à 14h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes d'Un Jour dans l'Histoire sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/5936 Intéressés par l'histoire ? Vous pourriez également aimer nos autres podcasts : L'Histoire Continue: https://audmns.com/kSbpELwL'heure H : https://audmns.com/YagLLiKEt sa version à écouter en famille : La Mini Heure H https://audmns.com/YagLLiKAinsi que nos séries historiques :Chili, le Pays de mes Histoires : https://audmns.com/XHbnevhD-Day : https://audmns.com/JWRdPYIJoséphine Baker : https://audmns.com/wCfhoEwLa folle histoire de l'aviation : https://audmns.com/xAWjyWCLes Jeux Olympiques, l'étonnant miroir de notre Histoire : https://audmns.com/ZEIihzZMarguerite, la Voix d'une Résistante : https://audmns.com/zFDehnENapoléon, le crépuscule de l'Aigle : https://audmns.com/DcdnIUnUn Jour dans le Sport : https://audmns.com/xXlkHMHSous le sable des Pyramides : https://audmns.com/rXfVppvN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.

Journal d'Haïti et des Amériques
Haïti : le secteur de la santé, victime collatérale de l'insécurité

Journal d'Haïti et des Amériques

Play Episode Listen Later Apr 18, 2024 30:00


La crise sécuritaire que traverse le pays a des répercussions sur le fonctionnement des hôpitaux. Durement affectées dans la capitale, les structures de santé manquent aussi de tout dans les zones plus calmes, comme à Cap-Haïtien, où se trouvent nos envoyés spéciaux. Vincent Souriau et Boris Vichith sont à l'Hôpital universitaire Justinien de Cap-Haïtien, qui fonctionne en service minimum. Ici, il faut soigner sans médicaments et sans matériel adapté. Déjà, avant la crise sécuritaire, l'hôpital fonctionnait à flux tendu. Désormais, les troubles qui rythment la vie à Port-au-Prince se répercutent directement dans cette structure. Le nombre de consultations augmente, assorti à la crainte des patients de voir les coûts des prises en charge s'envoler aussi. Le secteur privé haïtien demande un déploiement rapide de la mission multinationale d'appui à la sécuritéCette mission multinationale, attendue depuis des mois, est toujours suspendue par le Kenya, qui doit en prendre la tête. Mais les appels pour qu'elle soit enfin déployée se font de plus en plus pressants. Le Bénin, par la déclaration de son directeur des renseignements, récemment nommé au poste d'envoyé spécial en Haïti, confirme qu'il enverra 2 000 militaires béninois pour soutenir la police haïtienne face à la violence des gangs. Les principales associations patronales, dans une correspondance en date du 15 avril 2024 adressée au président du Kenya, William Ruto, ont indiqué qu'elles espèrent le déploiement des forces du Kenya dans « un délai relativement court ». On en parle avec Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste. Plus de sans-abris aux États-Unis et moins d'hébergements disponiblesLa Cour suprême américaine doit se pencher ce mois-ci sur une affaire qui pourrait modifier le statut des sans-abris : une audience aura lieu dans quelques jours et pourrait criminaliser le fait de dormir dans la rue. L'enjeu est important, car le nombre de personnes sans domicile a atteint un record en  2023 : plus de 653 000 personnes dorment la rue aux États-Unis, dont 40% ne bénéficient même pas d'un hébergement d'urgence. Cela faisait près de 15 ans que les sans-abri n'avaient pas été aussi nombreux, et plusieurs grandes villes ferment les centres d'accueil d'urgence. À la Une du journal la 1ère La lutte contre la délinquance, au centre d'une visite express du ministre de l'Intérieur en Guadeloupe.

Au cœur de l'histoire
[2/2] Théodora, prostituée et impératrice de Byzance

Au cœur de l'histoire

Play Episode Listen Later Jan 30, 2024 14:51


Découvrez l'abonnement "Au Coeur de l'Histoire +" et accédez à des heures de programmes, des archives inédites, des épisodes en avant-première et une sélection d'épisodes sur des grandes thématiques. Profitez de cette offre sur Apple Podcasts dès aujourd'hui ! Écoutez la suite de l'histoire de Théodora, l'actrice devenue impératrice byzantine racontée par Virginie Girod. Jeune prostituée à Constantinople, Théodora a suivi un de ses clients en Cyrénaïque, où elle a découvert les arcanes de la politique. Mise à la porte, elle décide de retourner chez elle à pied. À Antioche, elle se lie d'amitié avec Macedonia, une actrice plus âgée qu'elle. Elle ferait partie d'un réseau de renseignement au service du futur l'héritier de l'empire Byzantin : Justinien. Grâce à Macedonia, Théodora va faire sa rencontre. Ce dernier a près de 40 ans, mais il n'est pas encore marié. Son histoire, comme Théodora, est celle d'une ascension sociale. Issu de la paysannerie des Balkans, il doit subir le mépris de l'aristocratie malgré son statut d'héritier. Théodora et Justinien tombent amoureux. Pour elle, Justinien fait abroger la vieille loi de l'empereur Auguste qui interdit à un aristocrate d'épouser une prostituée. Le couple se marie en 524. Trois ans plus tard, Justinien et Théodora deviennent empereur et impératrice de l'empire Byzantin.> Retrouvez Virginie Girod dans Madame Figaro en kiosques à partir du 19 janvier avec un récit inédit. https://madame.lefigaro.fr "Au Cœur de l'Histoire" est un podcast Europe 1 Studio.Justinien rêve de reconstituer l'Empire Romain et se lance dans la construction coûteuse de grands édifices. De son côté, Théodora entreprend de renouveler les élites en organisant les mariages des aristocrates avec des hommes et des femmes du peuple. C'est un scandale ! Le couple devient vite impopulaire. La colère gronde dans les rues de la capitale, qui s'emplissent bientôt du bruit des émeutes. La révolte est matée dans le sang. Mais une autre catastrophe va bientôt marquer l'histoire de ce couple au pouvoir : la peste bubonique ! Les cadavres s'amoncellent, et l'empereur lui-même est contaminé, avant de guérir miraculeusement.C'est finalement Théodora que la mort emporte en premier, en 548. Justinien lui offre de somptueuses funérailles. Il ne s'est jamais remarié.Thèmes abordés : Empire Byzantin, Constantinople, prostitution, peste, révolte "Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio- Présentation : Virginie Girod - Production : Caroline Garnier- Réalisation : Julien Tharaud- Composition de la musique originale : Julien Tharaud - Rédaction et Diffusion : Nathan Laporte- Communication : Marie Corpet- Visuel : Sidonie Mangin

Radio Maria France
Saints du jour 2024-01-08 St Laurent Justinien

Radio Maria France

Play Episode Listen Later Jan 8, 2024 8:18


Saints du jour 2024-01-08 St Laurent Justinien by Radio Maria France

Les Podcasts du Droit et du Chiffre
Rencontre avec les auteurs et illustrateurs de l'ouvrage "Des hommes Des femmes Nos libertés"

Les Podcasts du Droit et du Chiffre

Play Episode Listen Later Nov 23, 2022 25:00


Depuis plusieurs années, une fois l'an, Lefebvre Dalloz fait paraître un ouvrage de fantaisie ou de culture générale du droit. Après "L'analyse juridique des contes de fées", "Les nouveaux contes juridiques", "Zola et le droit", "Institutes de Justinien" et « Femmes de loi », Lefebvre Dalloz publie cette année : « Des hommes Des femmes Nos libertés » véritable voyage au cœur des combats pour nos droits et libertés. Laura El Makki, écrivaine et professeur à Sciences Po, Nathalie Wolff, maître de conférences à l'Université UVSQ Paris-Saclay et auteure, Elsa Oriol, peintre et illustratrice et Pancho, dessinateur de presse et peintre répondent aux questions de Marina Brillié, éditrice chez Lefebvre Dalloz. Podcast créé, réalisé et animé par : · Marina BRILLIÉ, Editrice chez Lefebvre Dalloz · Edmond VILLORY, Chef de projet chez Lefebvre Dalloz · Laurent MONTANT, Directeur du Studio Média chez Lefebvre Dalloz · Axel GABLE, Ingénieur du son chez Lefebvre Dalloz

CROUSTI-HISTORY
Le règne Justinien

CROUSTI-HISTORY

Play Episode Listen Later May 25, 2022 2:41


Auteure des textes : Anouk KriefDirection Editoriale: Pénélope BoeufVoix : Pénélope BoeufProduction : La Toile Sur Écoute Become a member at https://plus.acast.com/s/kupla. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Gündeme Dair Her Şey
İstanbul Nüfusunun 3'te 1'i Nasıl Kılıçtan Geçirildi? | Nika İsyanı

Gündeme Dair Her Şey

Play Episode Listen Later May 6, 2022 21:35


Dünya holiganizm tarihine geçmiş, dünyanın en kanlı spor karşılaşması Nika İsyanı nasıl gerçekleşti? İmparator Justinien'i tahttan indirmek isteyen İstanbul halkı nasıl kılıçtan geçirildi? Tarihin en kanlı ayaklanmalarından biri Nika İsyanı ile ilgili detaylar videoda.

Les Belles Lettres
Procope de Césarée - Les Guerres contre les Perses

Les Belles Lettres

Play Episode Listen Later Jan 26, 2022 3:07


Guerres de Justinien (Livres I et II). En librairie le 21 janvier 2022 et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251452661/les-guerres-contre-les-perses. L'historien Procope constitue la source principale, parfois unique pour certains événements, de l'histoire du règne de Justinien (527-565) ; il est le Thucydide de son époque, le filtre qui permet d'appréhender la cour de Justinien et de Théodora.

Connaissance 3 - audio
Morbus pestifer: l'agonie des Confédérés à travers les miasmes épidémiques, de Justinien à Alain Berset

Connaissance 3 - audio

Play Episode Listen Later Nov 1, 2021 53:56


Christophe VUILLEUMIER, historien et membre du comité de la Société suisse d'histoire

Les Racines du présent
De la peste au Covid, les religions face aux épidémies

Les Racines du présent

Play Episode Listen Later Aug 19, 2021 58:59


De la peste de Justinien au VIe siècle à la peste noire en 1348, des pandémies de choléra à la grippe espagnole, les épidémies marquent l'histoire de l'humanité. On se tourne alors vers les religions pour trouver des explications, des réponses aux "pourquoi ?". Frédéric Mounier reçoit Philippe Martin auteur de "Les religions face aux épidémies, de la peste à la Covid-19" (éd. Cerf) et Gilbert Buti, auteur de "Colère de Dieu, mémoire des hommes - La peste en Provence, 1720-2020" (éd. Cerf).

Collège de France (Histoire)
11 - L'équité. Histoire romaine du désir de justice - VIDEO

Collège de France (Histoire)

Play Episode Listen Later May 12, 2021 56:01


Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2020-2021 L'équité. Histoire romaine du désir de justice Dans le tout premier passage du Digeste de Justinien, Ulpien qualifie les juristes de prêtres de la justice (iustitia), mais il faut reconnaître qu’en réalité ils sont plutôt les adeptes de l’équité (aequitas). Les nombres ne mentent pas : dans leurs écrits le mot iustitia n’est évoqué que huit fois, l’aequitas l'est au moins dix fois plus. Ce choix lexical nous offre un fil à suivre pour comprendre ce qui lie les juristes à la culture antique. Si l’on prend à titre de comparaison le corpus cicéronien – très varié par ses genres – iustitia se polarise dans ses traités philosophiques, aequitas se retrouve essentiellement dans ses traités rhétoriques et ses discours judiciaires. On comprend ainsi que l’équité est un mot de la rhétorique. Cela nous autorise à tenter une lecture par rapprochement. Le cours analyse le sens que les juristes attribuent à aequitas à la lumière de la définition (ou plutôt déconstruction) à laquelle Cicéron le soumet justement dans le cadre de la théorie rhétorique, en particulier dans le De inventione. Au miroir de la pensée cicéronienne, on arrive à mieux cerner ce que les juristes comprenaient par aequitas quand ils s’en servaient dans l’élaboration du droit. Bien loin d'être un mot creux, comme on le croit parfois, c'est une notion puissante qui prend ainsi forme et devient visible : un critère de décision inséré dans une vision précise des liens sociaux.

Droit, culture et société de la Rome antique
11 - L'équité. Histoire romaine du désir de justice

Droit, culture et société de la Rome antique

Play Episode Listen Later May 12, 2021 56:01


Dario MantovaniDroit, culture et société de la Rome antiqueCollège de FranceAnnée 2020-2021L'équité. Histoire romaine du désir de justiceDans le tout premier passage du Digeste de Justinien, Ulpien qualifie les juristes de prêtres de la justice (iustitia), mais il faut reconnaître qu'en réalité ils sont plutôt les adeptes de l'équité (aequitas). Les nombres ne mentent pas : dans leurs écrits le mot iustitia n'est évoqué que huit fois, l'aequitas l'est au moins dix fois plus. Ce choix lexical nous offre un fil à suivre pour comprendre ce qui lie les juristes à la culture antique. Si l'on prend à titre de comparaison le corpus cicéronien – très varié par ses genres – iustitia se polarise dans ses traités philosophiques, aequitas se retrouve essentiellement dans ses traités rhétoriques et ses discours judiciaires. On comprend ainsi que l'équité est un mot de la rhétorique. Cela nous autorise à tenter une lecture par rapprochement. Le cours analyse le sens que les juristes attribuent à aequitas à la lumière de la définition (ou plutôt déconstruction) à laquelle Cicéron le soumet justement dans le cadre de la théorie rhétorique, en particulier dans le De inventione. Au miroir de la pensée cicéronienne, on arrive à mieux cerner ce que les juristes comprenaient par aequitas quand ils s'en servaient dans l'élaboration du droit. Bien loin d'être un mot creux, comme on le croit parfois, c'est une notion puissante qui prend ainsi forme et devient visible : un critère de décision inséré dans une vision précise des liens sociaux.

Droit, culture et société de la Rome antique
11 - L'équité. Histoire romaine du désir de justice - VIDEO

Droit, culture et société de la Rome antique

Play Episode Listen Later May 12, 2021 56:01


Dario MantovaniDroit, culture et société de la Rome antiqueCollège de FranceAnnée 2020-2021L'équité. Histoire romaine du désir de justiceDans le tout premier passage du Digeste de Justinien, Ulpien qualifie les juristes de prêtres de la justice (iustitia), mais il faut reconnaître qu'en réalité ils sont plutôt les adeptes de l'équité (aequitas). Les nombres ne mentent pas : dans leurs écrits le mot iustitia n'est évoqué que huit fois, l'aequitas l'est au moins dix fois plus. Ce choix lexical nous offre un fil à suivre pour comprendre ce qui lie les juristes à la culture antique. Si l'on prend à titre de comparaison le corpus cicéronien – très varié par ses genres – iustitia se polarise dans ses traités philosophiques, aequitas se retrouve essentiellement dans ses traités rhétoriques et ses discours judiciaires. On comprend ainsi que l'équité est un mot de la rhétorique. Cela nous autorise à tenter une lecture par rapprochement. Le cours analyse le sens que les juristes attribuent à aequitas à la lumière de la définition (ou plutôt déconstruction) à laquelle Cicéron le soumet justement dans le cadre de la théorie rhétorique, en particulier dans le De inventione. Au miroir de la pensée cicéronienne, on arrive à mieux cerner ce que les juristes comprenaient par aequitas quand ils s'en servaient dans l'élaboration du droit. Bien loin d'être un mot creux, comme on le croit parfois, c'est une notion puissante qui prend ainsi forme et devient visible : un critère de décision inséré dans une vision précise des liens sociaux.

Droit, culture et société de la Rome antique
11 - L'équité. Histoire romaine du désir de justice

Droit, culture et société de la Rome antique

Play Episode Listen Later May 12, 2021 56:01


Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2020-2021 L'équité. Histoire romaine du désir de justice Dans le tout premier passage du Digeste de Justinien, Ulpien qualifie les juristes de prêtres de la justice (iustitia), mais il faut reconnaître qu’en réalité ils sont plutôt les adeptes de l’équité (aequitas). Les nombres ne mentent pas : dans leurs écrits le mot iustitia n’est évoqué que huit fois, l’aequitas l'est au moins dix fois plus. Ce choix lexical nous offre un fil à suivre pour comprendre ce qui lie les juristes à la culture antique. Si l’on prend à titre de comparaison le corpus cicéronien – très varié par ses genres – iustitia se polarise dans ses traités philosophiques, aequitas se retrouve essentiellement dans ses traités rhétoriques et ses discours judiciaires. On comprend ainsi que l’équité est un mot de la rhétorique. Cela nous autorise à tenter une lecture par rapprochement. Le cours analyse le sens que les juristes attribuent à aequitas à la lumière de la définition (ou plutôt déconstruction) à laquelle Cicéron le soumet justement dans le cadre de la théorie rhétorique, en particulier dans le De inventione. Au miroir de la pensée cicéronienne, on arrive à mieux cerner ce que les juristes comprenaient par aequitas quand ils s’en servaient dans l’élaboration du droit. Bien loin d'être un mot creux, comme on le croit parfois, c'est une notion puissante qui prend ainsi forme et devient visible : un critère de décision inséré dans une vision précise des liens sociaux.

Droit, culture et société de la Rome antique
11 - L'équité. Histoire romaine du désir de justice - VIDEO

Droit, culture et société de la Rome antique

Play Episode Listen Later May 12, 2021 56:01


Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2020-2021 L'équité. Histoire romaine du désir de justice Dans le tout premier passage du Digeste de Justinien, Ulpien qualifie les juristes de prêtres de la justice (iustitia), mais il faut reconnaître qu’en réalité ils sont plutôt les adeptes de l’équité (aequitas). Les nombres ne mentent pas : dans leurs écrits le mot iustitia n’est évoqué que huit fois, l’aequitas l'est au moins dix fois plus. Ce choix lexical nous offre un fil à suivre pour comprendre ce qui lie les juristes à la culture antique. Si l’on prend à titre de comparaison le corpus cicéronien – très varié par ses genres – iustitia se polarise dans ses traités philosophiques, aequitas se retrouve essentiellement dans ses traités rhétoriques et ses discours judiciaires. On comprend ainsi que l’équité est un mot de la rhétorique. Cela nous autorise à tenter une lecture par rapprochement. Le cours analyse le sens que les juristes attribuent à aequitas à la lumière de la définition (ou plutôt déconstruction) à laquelle Cicéron le soumet justement dans le cadre de la théorie rhétorique, en particulier dans le De inventione. Au miroir de la pensée cicéronienne, on arrive à mieux cerner ce que les juristes comprenaient par aequitas quand ils s’en servaient dans l’élaboration du droit. Bien loin d'être un mot creux, comme on le croit parfois, c'est une notion puissante qui prend ainsi forme et devient visible : un critère de décision inséré dans une vision précise des liens sociaux.

Collège de France (Histoire)
11 - L'équité. Histoire romaine du désir de justice

Collège de France (Histoire)

Play Episode Listen Later May 12, 2021 56:01


Dario Mantovani Droit, culture et société de la Rome antique Collège de France Année 2020-2021 L'équité. Histoire romaine du désir de justice Dans le tout premier passage du Digeste de Justinien, Ulpien qualifie les juristes de prêtres de la justice (iustitia), mais il faut reconnaître qu’en réalité ils sont plutôt les adeptes de l’équité (aequitas). Les nombres ne mentent pas : dans leurs écrits le mot iustitia n’est évoqué que huit fois, l’aequitas l'est au moins dix fois plus. Ce choix lexical nous offre un fil à suivre pour comprendre ce qui lie les juristes à la culture antique. Si l’on prend à titre de comparaison le corpus cicéronien – très varié par ses genres – iustitia se polarise dans ses traités philosophiques, aequitas se retrouve essentiellement dans ses traités rhétoriques et ses discours judiciaires. On comprend ainsi que l’équité est un mot de la rhétorique. Cela nous autorise à tenter une lecture par rapprochement. Le cours analyse le sens que les juristes attribuent à aequitas à la lumière de la définition (ou plutôt déconstruction) à laquelle Cicéron le soumet justement dans le cadre de la théorie rhétorique, en particulier dans le De inventione. Au miroir de la pensée cicéronienne, on arrive à mieux cerner ce que les juristes comprenaient par aequitas quand ils s’en servaient dans l’élaboration du droit. Bien loin d'être un mot creux, comme on le croit parfois, c'est une notion puissante qui prend ainsi forme et devient visible : un critère de décision inséré dans une vision précise des liens sociaux.

Au cœur de l'histoire
Le meilleur d’ACDH : Théodora, l’ascension d’une courtisane (partie 1)

Au cœur de l'histoire

Play Episode Listen Later Apr 28, 2021 15:04


En attendant le retour d'épisodes inédits de "Au cœur de l'histoire", Jean des Cars vous propose de réécouter ses récits préférés. Aujourd’hui : Le meilleur d’ACDH : Théodora, l’ascension d’une courtisane (partie 1). Fille d’un dresseur d’ours de l’hippodrome de Constantinople, Théodora d’abord courtisane, s’élève au rang d’impératrice de Byzance. En 527, après avoir épousé Justinien, elle est sacrée impératrice et exerce le pouvoir d’une main de fer, aux côtés de son époux.  

Le plus grand Musée du Monde
Le plus grand Musée du Monde - Covid-19 : la nouvelle peste noire ? - 10/04/2021

Le plus grand Musée du Monde

Play Episode Listen Later Apr 10, 2021 60:31


Depuis plus d'un an, on ne parle plus que de « çà ». La pandémie de Covid-19 marque et marquera les esprits. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'une pandémie d'une telle ampleur se déchaîne. Au 5e siècle avant l'ère commune, la Peste avait ravagé Athènes et y avait décimé la population. Entre le 6e et le 8 siècle, la Peste dite de Justinien se répandra à travers la Méditerranée et y fera entre 50 à 100 millions de victimes. Elle peut être considérée comme la première pandémie de l'histoire de l'humanité. Au 14e siècle, la Peste noire sera la seconde. Peut-être provoquée par le recours à de véritables techniques de guerre bactériologique par les Mongols, on estime qu'elle a emporté environ la moitié des Européens... Si nous n'en sommes plus là de nos jours, c'est parce que depuis la fin du 18e siècle, la science a mis au point une contre-attaque efficace : le vaccin. Aujourd'hui, quoi qu'on en pense et quelles que soient les péripéties de ce combat, le corps médical et l'industrie pharmaceutique mondiale sont capables de réagir rapidement et de manière décisive contre les fléaux de ce genre. C'est l'histoire de cette éternelle lutte qui est racontée dans une nouvelle exposition à la fois historique et scientifique, au plus près de l'actualité. Avec le Dr Thierry Appelboom, ancien professeur de rhumatologie et de médecine physique à l'Université libre de Bruxelles, directeur du musée de la Médecine. Exposition temporaire Covid-19 : la nouvelle peste noire ? jusqu'au 15 décembre 2021 au : Musée de la médecine de Bruxelles Campus Erasme - Place Facultaire Route de Lennik, 808 1070 Bruxelles Accessible du lundi au vendredi, de 13h00 à 16h00, ainsi que le premier weekend de chaque mois (gratuit) Infos et réservations : www.museemedecine.be - 02/555.34.31 Mail : brigitte.dhossche@erasme.ulb.ac.be

Bajou Kase
L'hôpital universitaire Justinien completèment paralysé

Bajou Kase

Play Episode Listen Later Mar 18, 2021 17:20


Les médecins rentrent en grève illimité

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Collège de France (Histoire)
08 - La peste noire - VIDEO

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Play Episode Listen Later Mar 9, 2021 62:20


Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

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08 - La peste noire

Collège de France (Histoire)

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2020-2021La peste noireRésuméPour l'histoire de la peste noire, l'épidémie qui affecte l'ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu'une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l'arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu'elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l'imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ».Sommaire« Il faut continuer… » (Samuel Becket, L'Innommable, 1953) : recommencementsLa mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929)Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissiqueYersinia pestis et l'humanité souffrante : une maladie qui n'était pas notre genreProgrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l'histoireLa génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d'échellesRetour au territoire de l'historien : l'hétérogénéité des régimes documentairesEntre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-penteLa peste dite « justinienne » : première épidémie historiqueUne branche morte sur l'arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013)Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d'AlternerdingPremier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019)Ceci n'est pas un puzzleConstantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d'emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22)Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome's empire », Journal of Roman Archaeology, 2015)Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25)Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008)Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l'empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998)Raconter l'histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ?Le « petit âge glaciaire de l'Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l'âge de Charlemagne, 2019)En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The "dust veil event" of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012)Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politiqueCombiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d'Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu'ils ont vu (Kyle Harper, Comment l'Empire romain s'est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019)Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d'Ephèse, Chronique de Zuqnîn)Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22)Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021)Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004)« … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969)Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitableLa peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019)Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadenceHantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd'hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

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07 - La peste noire - VIDEO

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Collège de France (Histoire)
07 - La peste noire

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Play Episode Listen Later Mar 2, 2021 119:08


Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2020-2021La peste noireRésuméPour l'histoire de la peste noire, l'épidémie qui affecte l'ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu'une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l'arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu'elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l'imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ».Sommaire« Il faut continuer… » (Samuel Becket, L'Innommable, 1953) : recommencementsLa mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929)Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissiqueYersinia pestis et l'humanité souffrante : une maladie qui n'était pas notre genreProgrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l'histoireLa génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d'échellesRetour au territoire de l'historien : l'hétérogénéité des régimes documentairesEntre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-penteLa peste dite « justinienne » : première épidémie historiqueUne branche morte sur l'arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013)Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d'AlternerdingPremier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019)Ceci n'est pas un puzzleConstantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d'emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22)Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome's empire », Journal of Roman Archaeology, 2015)Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25)Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008)Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l'empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998)Raconter l'histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ?Le « petit âge glaciaire de l'Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l'âge de Charlemagne, 2019)En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The "dust veil event" of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012)Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politiqueCombiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d'Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu'ils ont vu (Kyle Harper, Comment l'Empire romain s'est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019)Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d'Ephèse, Chronique de Zuqnîn)Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22)Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021)Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004)« … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969)Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitableLa peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019)Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadenceHantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd'hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Radio Maria France
Saints du jour 2021-01-08 Saint Laurent Justinien et Saint Apollinaire l'Apologiste

Radio Maria France

Play Episode Listen Later Jan 8, 2021 5:40


Saints du jour 2021-01-08 Saint Laurent Justinien et Saint Apollinaire l'Apologiste by Radio Maria France

Les Racines du présent
De la peste au COVID: la religion face aux épidémies

Les Racines du présent

Play Episode Listen Later Dec 21, 2020 59:02


Depuis bientôt neuf mois nous faisons face à une pandémie mondiale qui affecte notre quotidien mais aussi nos pratiques religieuses. Nous avons parfois l'impression de vivre une période extraordinaire, pourtant les pandémies ont leur place dans l'histoire depuis le Moyen-Âge. Frédéric Mounier revient sur les liens entre épidémies et religions dans l'émission "Les racines du présent". Il est entouré de deux invités, Philippe Martin, professeur d'histoire moderne à l'université de Lyon et auteur de l'ouvrage "Les religions face aux épidémies" aux éditions du Cerf. Et Gilbert Buti, docteur en histoire et professeur émérite à l'université d'Aix-Marseille, qui a écrit "Colère de Dieu, mémoire des hommes : la peste en Provence 1720-2020" également aux éditions du Cerf.     Les religions : garde-fous face au désespoir La peste de Justinien, la peste noire, le choléra, la grippe espagnole, le Covid-19 : aucune époque n'a été épargnée par la maladie. Les religions ont toujours eu un rôle crucial à jouer dans la gestion des crises sanitaires. Pour Philippe Martin il y a trois explications à cela. Tout d'abord les religions permettent de donner une explication spirituelle à la pandémie, ce qui a un effet "calmant sur les populations". Deuxièmement, les religions, de par leur rayonnement, ont les possibilités matérielles et humaines de venir en aide à l'État en place. Enfin, les religions sont source de soutien psychologique, grâce à la prière par exemple, et permettent aux croyants de rester dans l'espérance. "De tout temps les religions se sont adaptées pour apporter un message à la fois psychologique, politique, sanitaire et pastoral aux fidèles" résume Philippe Martin.   Religions et pandémies aujourd'hui Philippe Martin a lancé un sondage sur les réseaux sociaux pour comprendre comment la pandémie de Covid-19 affecte les croyants aujourd'hui. Pour les 700 catholiques sondés, l'Église ne doit pas interférer dans la gestion sanitaire de la crise. Aussi, "l'épidémie n'a pas transformé leur piété, leur dévotion", en revanche "leur pratique s'est densifiée". Pour Philippe Martin "le Covid a été un accélérateur" quant aux réflexions des croyants sur leur manière de vivre leur foi. Certains rites, symboles, célébrations, jusqu'ici quotidiens ou du moins habituels, ont été annulées, ce qui a engendré chez les fidèles une prise de conscience quant à l'importance de ces pratiques.  Malgré tout, les hommes à travers les siècles ont tous besoin de ritualiser les moments importants de la vie. Pour Gilbert Buty à l'époque de la Peste en Provence, on peut voir que certains enterrements persistent malgré la contamination possible, car quelle que soit l'époque, les Hommes ont besoin de donner du sens aux rites.   

C'est historique - Fabrice d'Almeida
Théodora, la prostituée devenue impératrice (partie 2)

C'est historique - Fabrice d'Almeida

Play Episode Listen Later Oct 8, 2020 14:32


Récemment, on a beaucoup parlé de Sainte-Sophie, à Istanbul. Longtemps musée, l’ancienne basilique est redevenue une mosquée durant l’été 2020. Mais saviez-vous que ce monument symbolique doit son aspect actuel à une reconstruction orchestrée en 532 par l’empereur Justinien et sa épouse, Théodora ? Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Jean des Cars vous raconte comment cette ancienne prostituée a exercé le pouvoir d'une main de fer, aux côtés de son mari.  

Au cœur de l'histoire
Théodora, la prostituée devenue impératrice (partie 2)

Au cœur de l'histoire

Play Episode Listen Later Oct 8, 2020 14:32


Récemment, on a beaucoup parlé de Sainte-Sophie, à Istanbul. Longtemps musée, l’ancienne basilique est redevenue une mosquée durant l’été 2020. Mais saviez-vous que ce monument symbolique doit son aspect actuel à une reconstruction orchestrée en 532 par l’empereur Justinien et sa épouse, Théodora ? Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Jean des Cars vous raconte comment cette ancienne prostituée a exercé le pouvoir d'une main de fer, aux côtés de son mari.  

C'est historique - Fabrice d'Almeida
Théodora, la prostituée devenue impératrice (partie 1)

C'est historique - Fabrice d'Almeida

Play Episode Listen Later Oct 7, 2020 15:05


Récemment, on a beaucoup parlé de Sainte-Sophie, à Istanbul. Longtemps musée, l’ancienne basilique est redevenue une mosquée durant l’été 2020. Mais saviez-vous que ce monument symbolique doit son aspect actuel à une reconstruction orchestrée en 532 par l’empereur Justinien et sa épouse, Théodora ? Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Jean des Cars vous raconte le parcours de cette femme au destin exceptionnel : celui d’une prostituée devenue impératrice…  

Au cœur de l'histoire
Théodora, la prostituée devenue impératrice (partie 1)

Au cœur de l'histoire

Play Episode Listen Later Oct 7, 2020 15:05


Récemment, on a beaucoup parlé de Sainte-Sophie, à Istanbul. Longtemps musée, l’ancienne basilique est redevenue une mosquée durant l’été 2020. Mais saviez-vous que ce monument symbolique doit son aspect actuel à une reconstruction orchestrée en 532 par l’empereur Justinien et sa épouse, Théodora ? Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Jean des Cars vous raconte le parcours de cette femme au destin exceptionnel : celui d’une prostituée devenue impératrice…  

Concordance des temps
La peste au temps de Justinien

Concordance des temps

Play Episode Listen Later Sep 5, 2020 58:42


durée : 00:58:42 - Concordance des temps - par : Jean-Noël Jeanneney - Avec des résurgences pendant deux siècles, cette pandémie oubliée a provoqué à partir de 541 après J.-C. un choc démographique dramatique, bouleversé les équilibres géostratégiques du temps, jeté à bas les économies et démantelé les sociétés. - réalisation : Yaël Mandelbaum - invités : Claire Sotinel professeure d'histoire romaine à l'Université de Paris-Est Créteil

Euradio
VIème et VIIIème siècles : la peste de Justinien

Euradio

Play Episode Listen Later May 25, 2020 5:05


Épisode 5 de notre rendez-vous Les épidémies dans l’histoire, en partenariat avec le Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique (CRHIA) des Universités de Nantes et La Rochelle. Comme toutes les semaines, nous remontons le temps pour nous pencher sur les différentes épidémies qui ont marqué l’histoire. Parmi elle, la peste de Justinien, qui frappe le bassin méditerranéen à partir de 541. Pour en parler avec nous, Annick Peters-Custot, professeure d’histoire à l’Université de Nantes.

La Science, Quelle(s) Histoire(s) !
La Peste, Quelle(s) Histoire(s) ! - Partie 2

La Science, Quelle(s) Histoire(s) !

Play Episode Listen Later Apr 6, 2020 8:02


Découvrez notre deuxième podcast sur la peste. Cet épisode vous emmène à Constantinople, ou la peste dite de Justinien s'est déclarée en 542.  Dans ce nouvel épisode, nous évoquerons l'impact de l'épidémie sur la capitale byzantine et l'Europe, notamment à travers les yeux d'un contemporain de l'époque: Procope de Césarée.

Collège de France (Général)
Leçon inaugurale : Droit, culture et société de la Rome antique

Collège de France (Général)

Play Episode Listen Later Jan 17, 2019 64:03


Dario MantovaniDroit, culture et société de la Rome antiqueCollège de FranceAnnée 2018-2019Observer Rome au prisme de son droit : c'est l'objectif de l'enseignement de « Droit, culture et société », institué pour la première fois au Collège de France et confié à Dario Mantovani.Tout droit constitue une technique pour donner une forme à la société, mais une technique qui à son tour prend sa forme de la société. Cela vaut tout particulièrement pour Rome, où – au-delà de la législation – le rôle des juristes a été fondamental. Personnes privées, légitimées en premier lieu par leurs compétences, ils offraient leur conseil désintéressé à leurs concitoyens, en en retirant du prestige social. Le droit a ainsi évolué sous la forme d'un débat, d'un grand discours collectif, dans lequel chaque juriste pouvait faire entendre sa voix, s'il avait les bons arguments. Une rhétorique sans ruse, guidée par des valeurs communes, dans laquelle le droit n'est pas seulement ordonnancement, mais aussi raisonnement.Un discours qui s'est même transformé en une littérature, dont la beauté vient de sa densité, de la précision du langage, du rythme où résonne le pas solennel des lois. Une littérature capable de susciter le plaisir de la lecture et qui mérite d'être redécouvert, comme le prouve celui-là même qui fut à l'origine du Collège de France, Guillaume Budé : son commentaire au Digeste (en 1508) a été un exemple éminent du prisme que le droit pouvait constituer pour regarder une société et sa culture (et aussi pour s'interroger sur sa propre époque). En effet, le droit romain, après avoir appartenu à Rome, appartint à l'Europe. Et si l'enseignement de Dario Mantovani s'intéresse surtout au moment antique du droit de Rome, il ne perd pas de vue la traversée des époques.À partir du XIe siècle, le Corpus Iuris Civilis, un recueil de textes juridiques romains que l'empereur Justinien avait fait compiler entre 528 et 534 apr. J.-C., a constitué le cœur de l'enseignement universitaire. Attirés par ce rappel intellectuel, tout d'abord en Italie puis dans la majeure partie de l'Europe actuelle, des générations d'étudiants se sont formés à la lecture exigeante et passionnante de ces textes, à la lumière de nécessités et de questions toujours nouvelles. Devenus ensuite avocats, juges ou fonctionnaires, ils portèrent, réélaborèrent et diffusèrent des idées qui ont été fondamentales pour la construction européenne de l'idée de justice et d'État de droit : le droit d'une cité antique devenait ainsi droit commun à l'Occident. Cette chaire s'ouvrira à une intense collaboration transdisciplinaire, pour replacer l'étude du droit romain là où il peut contribuer à éclaircir l'histoire de Rome et de son empire, et la façon dont cette technique a nourri l'imaginaire institutionnel de l'Occident.

Collège de France (Général)
Leçon inaugurale : Droit, culture et société de la Rome antique - VIDEO

Collège de France (Général)

Play Episode Listen Later Jan 17, 2019 64:03


Dario MantovaniDroit, culture et société de la Rome antiqueCollège de FranceAnnée 2018-2019Observer Rome au prisme de son droit : c'est l'objectif de l'enseignement de « Droit, culture et société », institué pour la première fois au Collège de France et confié à Dario Mantovani.Tout droit constitue une technique pour donner une forme à la société, mais une technique qui à son tour prend sa forme de la société. Cela vaut tout particulièrement pour Rome, où – au-delà de la législation – le rôle des juristes a été fondamental. Personnes privées, légitimées en premier lieu par leurs compétences, ils offraient leur conseil désintéressé à leurs concitoyens, en en retirant du prestige social. Le droit a ainsi évolué sous la forme d'un débat, d'un grand discours collectif, dans lequel chaque juriste pouvait faire entendre sa voix, s'il avait les bons arguments. Une rhétorique sans ruse, guidée par des valeurs communes, dans laquelle le droit n'est pas seulement ordonnancement, mais aussi raisonnement.Un discours qui s'est même transformé en une littérature, dont la beauté vient de sa densité, de la précision du langage, du rythme où résonne le pas solennel des lois. Une littérature capable de susciter le plaisir de la lecture et qui mérite d'être redécouvert, comme le prouve celui-là même qui fut à l'origine du Collège de France, Guillaume Budé : son commentaire au Digeste (en 1508) a été un exemple éminent du prisme que le droit pouvait constituer pour regarder une société et sa culture (et aussi pour s'interroger sur sa propre époque). En effet, le droit romain, après avoir appartenu à Rome, appartint à l'Europe. Et si l'enseignement de Dario Mantovani s'intéresse surtout au moment antique du droit de Rome, il ne perd pas de vue la traversée des époques.À partir du XIe siècle, le Corpus Iuris Civilis, un recueil de textes juridiques romains que l'empereur Justinien avait fait compiler entre 528 et 534 apr. J.-C., a constitué le cœur de l'enseignement universitaire. Attirés par ce rappel intellectuel, tout d'abord en Italie puis dans la majeure partie de l'Europe actuelle, des générations d'étudiants se sont formés à la lecture exigeante et passionnante de ces textes, à la lumière de nécessités et de questions toujours nouvelles. Devenus ensuite avocats, juges ou fonctionnaires, ils portèrent, réélaborèrent et diffusèrent des idées qui ont été fondamentales pour la construction européenne de l'idée de justice et d'État de droit : le droit d'une cité antique devenait ainsi droit commun à l'Occident. Cette chaire s'ouvrira à une intense collaboration transdisciplinaire, pour replacer l'étude du droit romain là où il peut contribuer à éclaircir l'histoire de Rome et de son empire, et la façon dont cette technique a nourri l'imaginaire institutionnel de l'Occident.