13h10-13h30 (TU) sur l'antenne Monde, Mikaël Ponge vous propose un rendez-vous d’information destiné aux Amériques, avec chaque jour, un dossier spécial Haïti. Haïti, avec quelque trois millions d’auditeurs, est le deuxième bassin d’audience de notre radi
En Équateur, l'État a fait acte de contrition, samedi dernier (31 mai 2025), auprès de 342 ouvriers agricoles exploités par la société japonaise Furukawa qui produisait la fibre de l'abaca. Ces travailleurs avaient été réduits en esclavage. «J'ai commencé à travailler à l'âge de 5 ans», a raconté Susana Quinonez au correspondant de RFI en Équateur, Eric Samson. «Il n'y avait pas d'écoles, mais j'ai appris à lire le matin et après j'allais travailler. On n'avait pas de salaire, pas de contrat, pas de treizième mois, pas de bénéfices. On n'avait pas l'eau courante ni l'électricité, rien de rien. On ne réalisait pas que notre situation était anormale car on n'était pas éduqués. Les portails des haciendas étaient cadenassés et les ministères ne contrôlaient rien». Il aura fallu sept années de bataille judiciaire pour établir publiquement que l'État avait laissé faire et qu'il présente ses excuses, lors d'une cérémonie en présence de cinq ministres à laquelle a assisté Éric Samson. Écoutez son reportage. Arrestations dans l'affaire des bébés volés chiliensPour la première fois, la justice chilienne ordonne des interpellations, notamment d'anciens magistrats, dans l'affaire des enfants adoptés illégalement pendant la dictature d'Augusto Pinochet. Pendant des décennies, environ 20 000 enfants ont été arrachés à leurs parents et remis à des familles à l'étranger. C'est le cas de Johanna Lamboley qui avait cinq ans quand on l'a emmenée en France pour y être adoptée. Aujourd'hui, elle est l'une des responsables de l'association Raif (Réseau des adoptés à l'international). Elle a confié à Natalia Olivares de la rédaction en espagnol de RFI, son émotion de voir la justice avancer enfin. Toujours des violences à Port-au-PrinceNotre confrère Gotson Pierre, directeur de l'agence Alterpresse, revient sur les nouvelles attaques survenues ces derniers jours, dans plusieurs quartiers de la capitale haïtienne et ce malgré, des opérations policières. Alterpresse dresse aussi ce constat : cela fait quatre ans que le quartier de Martissant, au sud de Port-au-Prince, est un territoire perdu et les drones kamikazes utilisés depuis quelques mois par la police n'ont pas permis de faire changer les choses. Enfin, dans ce contexte, une personnalité habituée des résolutions de crises arrivera bientôt en Haïti : le diplomate Henry Wooster, nouveau chargé d'affaires des États-Unis à Port-au-Prince. Alterpresse revient sur le parcours de cet ancien officier de l'armée qui a déjà été en poste au Proche-Orient, en Russie et en Haïti. La presse américaine revient sur l'attaque de BoulderCette attaque antisémite s'ajoute à bien d'autres ces derniers mois, relève le New York Times. Le quotidien explique que si un sentiment anti-israélien s'est développé dans le pays, depuis le début de la guerre à Gaza, aujourd'hui, il est difficile de faire la différence entre ce qui relève d'une «opposition au gouvernement de Benyamin Netanyahu, ou même à l'État israélien lui-même», et ce qui est de «l'hostilité envers les Juifs».Conséquence : beaucoup de Juifs Américains ont peur de se montrer en public. D'autant que si Donald Trump a fait de la lutte contre l'antisémitisme l'une de ses priorités, ses actes disent le contraire, estime le New York Times qui donne un exemple : le gel du financement de l'Agence fédérale qui gère les secours d'urgence... a entraîné la fin d'un programme de sécurité dont bénéficiaient de nombreuses synagogues et institutions juives. «De nombreux détracteurs de Trump affirment que le président semble plus à l'aise dans la lutte contre l'antisémitisme lorsque cela s'inscrit dans ses objectifs politiques plus larges – cibler les universités d'élite, réprimer l'immigration ou lutter contre ses opposants politiques – que lorsqu'il s'agit de protéger physiquement les Juifs», insiste le New York Times. Cristina Kirchner en lice pour les législatives de la province de Buenos Aires de septembreÀ 72 ans, Cristina Kirchner est candidate à un simple siège de députée provinciale. Selon le journal Clarin, elle le fait pour échapper à la justice. Si elle est élue, elle bénéficiera d'une immunité parlementaire. Elle qui a été condamnée à six ans de prison et à une inéligibilité fin 2022, dans une affaire d'attribution frauduleuse de marches publics. Une peine confirmée en appel mais qui, pour être effective, doit encore être validée par la Cour suprême dont la décision est attendue dans les prochains mois. Avant ou après l'élection de septembre ? De cela dépend la candidature de Cristina Kirchner, souligne Infobae. En attendant, Cristina Kirchner est en campagne dans une province acquise à la gauche. «De cette élection dépend le sort électoral du péronisme cette année», analyse La Nacion. En octobre, auront lieu les législatives nationales de mi-mandat, véritable test pour Javier Milei et pour Cristina Kirchner. Le CEISAL à ParisC'est un sujet crucial au cœur d'un congrès organisé en ce moment à Paris, le CEISAL. Des centaines de chercheurs et d'universitaires venus d'Europe et d'Amérique latine se retrouvent pour parler de justice sociale environnementale et réfléchir à de nouvelles manières de produire, d'habiter, de vivre. Achim Lippold a rencontré le président du congrès, le géographe Sébastien Velut. Le journal de la 1èreBenoît Ferrand nous parle de la brume de sable de retour aux Antilles.
Avec le durcissement de la politique migratoire dominicaine, les expulsions de migrants haïtiens donnent lieu à de graves violations des droits humains et du droit international. La multiplication des exactions de la part des forces de l'ordre dominicaine dans le cadre des déportations de migrants haïtiens sera l'une des priorités du nouvel ambassadeur haïtien en République dominicaine, Emmanuel Fritz Longchamp.Selon Edwin Paraison, directeur de la fondation Zile et ancien ambassadeur haïtien en République dominicaine, « un sentiment anti-haïtien s'est développé ces dernières années dans certains secteurs dominicains et particulièrement dans certains médias et sur les réseaux sociaux ». Retrouvez son interview avec notre correspondant à Port-au-Prince Peterson Luxama.Les Haïtiens, atout économique pour la République dominicaineL'économie dominicaine est très dépendante de la main-d'œuvre haïtienne, qui est affectée par le durcissement de la politique migratoire. Dans le secteur de la construction, 95% des travailleurs sont haïtiens, et beaucoup sont actuellement à l'arrêt. Ivan Garcia, président de la Fédération dominicaine des commerçants, plaide pour que le gouvernement de Luis Abinader accorde aux Haïtiens des permis de séjour d'un an renouvelable. Faible participation pour les élections judiciaires au MexiqueMoins de 13% des électeurs se sont déplacés pour les premières élections judiciaires de l'histoire du pays hier. Beaucoup de Mexicains sont contre ce nouveau mode de désignation par vote populaire voulue par le parti de la présidente Claudia Sheinbaum. Hier, l'opposition a organisé des manifestations dans tout le pays pour inciter les Mexicains à protester au lieu d'aller voter. Notre correspondante Marine Lebègue y était. Brésil. Lula critique les menaces de sanctions américaines contre le juge MoraesLe chef de la diplomatie américaine a déclaré mercredi qu'il était «fort possible» que les États-Unis sanctionnent Alexandre de Moraes. Washington accuse le président de la Cour suprême brésilienne de censure sur les réseaux sociaux. « Qu'est-ce que c'est que cette histoire des États-Unis qui voudraient critiquer la justice brésilienne ?, a réagi hier le président brésilien Lula. Je n'ai jamais critiqué leur système judiciaire. Ils commettent tant d'atrocités, tant de guerres, ils tuent tant de personnes, et jamais je ne les ai critiqués ». Chili : les militaires de la dictature n'auront plus de prison spécialeLe président Gabriel Boric a annoncé que la prison spéciale de Punta Peuco sera transformée en centre pénitentiaire de droit commun. Une centaine d'anciens militaires de la dictature condamnés pour des violations des droits de l'hommes y sont incarcérés dans de meilleures conditions que le reste de la population carcérale. «De mon point de vue, rien ne justifie ce privilège», a déclaré le président chilien, qui s'est attiré les critiques de l'opposition conservatrice.
Des milliers de Colombiens sont descendus dans les rues ces deux derniers jours pour exiger que le Parlement approuve le référendum sur les réformes du système de santé et du droit du travail voulues par le président. Gustavo Petro avait appelé ses concitoyens à se mobiliser pour soutenir sa réforme en matière de travail et de santé. Le Parlement ayant rejeté ses projets de loi, le chef de l'État défend désormais l'idée d'un référendum. Cependant, ce processus électoral nécessite là encore le feu vert du Parlement.Selon Fabio Arias, président de la Centrale unitaire des travailleurs qui avait appelé à la grève mercredi et jeudi, « il est évident que les gens sont en faveur de la consultation populaire, des réformes sociales et du changement. Et il y a donc une indignation et un rejet de l'attitude de l'élite oligarchique du Sénat de la république, qui essaye d'enterrer la consultation populaire et notamment la réforme du droit du travail. »Sur l'antenne de RFI, la docteure en philosophie politique Angelica Montes Montoya estime que les réformes voulues par Gustavo Petro arrivent dans un contexte délétère : « Après une première année de gouvernement marquée par le dialogue, le gouvernement a opéré un virage radical. […] Le discours clivant du pétrisme tient le pays dans une impasse politique. » À un an de l'élection présidentielle, la chercheuse indépendante souligne le bilan « très mitigé » du président qui n'a pas tenu ses grandes promesses et qui a vu son mandat entaché par les scandales de corruption.Haïti : Jean-Denis, symbole de la résistance aux gangs, attaqué mercrediLe quartier général de la résistance dans l'Artibonite a été attaqué par le gang Gran grif de Savien. Longtemps perçue comme une « forteresse invincible », la ville est « complètement à genoux » selon le journaliste Kester Jean cité par Le Nouvelliste.Les attaques durent depuis lundi et sur place, la population dénonce l'inaction de la police et des autorités.À Port-au-Prince, un « souffle d'espoir » malgré la violence persistanteDepuis l'offensive conjointe de la Police nationale d'Haïti et des brigades de vigilance locales, plusieurs quartiers de la capitale haïtienne retrouvent peu à peu un semblant de normalité. La Gazette d'Haïti a parcouru hier les rues de Morin, Lalue, Turgeau ou Canapé-Vert, où écoles et petits commerces rouvrent prudemment leurs portes. La menace des gangs reste latente, mais comme l'écrit le journal, « chaque cours dispensé, chaque repas partagé » sont des signes de « résistance », dans une ville où « l'espoir s'écrit désormais dans les gestes du quotidien ».Nouveaux rebondissements dans la saga des droits de douane de Donald TrumpUne cour d'appel a maintenu provisoirement les droits de douane bloqués la veille par le tribunal de commerce international. Les décisions de justice « injectent une nouvelle dose d'incertitude dans la politique tarifaire » de Donald Trump, souligne le New York Times. Alors que l'opposition se félicite de ces revers judiciaires, Politico souligne que les démocrates dépendent de plus en plus de la justice pour réussir à exister face à Donald Trump.Journal la 1èreGuadeloupe. Le 19e congrès des élus se réunira le 17 juin pour discuter de l'évolution des institutions du département des Antilles.
Avec le rédacteur en chef du Nouvelliste, Frantz Duval, nous revenons sur les révélations du New York Times concernant l'utilisation d'une entreprise privée américaine pour lutter contre les gangs. Érik Prince, fondateur de la controversée société militaire privée américaine Blackwater, serait derrière les drones armés utilisés par la police haïtienne depuis mars pour lutter contre les gangs. Frantz Duval confirme cette information en parlant d'un « secret de Polichinelle », car la présence de mercenaires sur le terrain était déjà suspectée. Le gouvernement haïtien, de son côté, reste flou, évoquant seulement une « task force » spéciale. À ce jour, aucun bilan officiel des attaques de drones n'a été communiqué, et aucun chef de gang majeur ne semble avoir été touché.Du côté des États-Unis, la question du TPS (Temporary Protected Status) pour les Haïtiens, suspendu sous Donald Trump, est désormais entre les mains de la justice américaine. Frantz Duval précise qu'un juge de New York examine les arguments d'un collectif haïtien qui conteste la fin prématurée de ce programme. Plus de 500 000 Haïtiens pourraient être affectés. Beaucoup d'entre eux espèrent un sursis, car la situation en Haïti reste dramatique, et peu souhaitent y retourner à court terme.Frantz Duval salue aussi la performance exceptionnelle de Melchie Dumornay, désignée pour la deuxième fois meilleure jeune joueuse de la Ligue des champions. Le Nouvelliste lui consacre sa Une. Formée en Haïti, elle est aujourd'hui une ambassadrice du pays sur les pelouses européennes avec l'Olympique lyonnais. Très active sur les réseaux sociaux, elle affirme son attachement à Haïti et continue de défendre les couleurs nationales, notamment lors des matchs amicaux prévus contre le Canada cette semaine.L'opposante Maria Corina Machado bientôt arrêtée ? C'est ce que laisse entendre le ministre de l'Intérieur vénézuélien, Diosdado Cabello. Il accuse la cheffe de l'opposition d'être liée à de présumés « actes terroristes ». Un coup de pression qui n'est pas surprenant pour Maria Corina Machado. Dans une interview au Miami Herald, elle estime que la décision de l'administration Trump de mettre fin aux activités pétrolières de Chevron au Venezuela pourrait entraîner une nouvelle vague de répression de la part du régime chaviste contre les figures de l'opposition. Machado revient aussi sur sa vie dans la clandestinité : elle vit cachée, dans un lieu tenu secret, ne sort plus et ne voit plus personne. Elle dépeint une situation économique de plus en plus précaire et un pouvoir, selon elle, au bord du naufrage.Une lecture que ne partage pas forcément le Miami Herald, qui considère, au contraire, que le gouvernement chaviste tient bon : l'armée continue de le soutenir et, surtout, l'opposition est aujourd'hui plus divisée qu'il y a un an.Un juge de la Cour suprême brésilienne dans le collimateur des États-UnisC'est une source de vive inquiétude pour le gouvernement brésilien, comme le rapporte Carta Capital, après que l'administration Trump a décidé de restreindre l'accès au territoire américain pour des responsables étrangers accusés de « censurer » des citoyens américains sur les réseaux sociaux. Le juge concerné, c'est Alexandre de Moraes. Il avait ordonné la suspension temporaire de la plateforme X – l'ex-Twitter – pour qu'elle se conforme à la législation brésilienne.Toujours selon Carta Capital, les proches de l'ancien président Jair Bolsonaro se réjouissent de cette décision américaine. Ils espèrent qu'elle vise précisément ce juge, devenu la bête noire de l'extrême droite brésilienne, notamment pour avoir autorisé plusieurs enquêtes contre Bolsonaro et son fils Eduardo. Ce dernier se trouve d'ailleurs actuellement aux États-Unis pour échapper à la justice brésilienne.D'après El País, le clan Bolsonaro ferait activement du lobbying auprès de l'administration Trump pour obtenir des sanctions contre Alexandre de Moraes. De son côté, le gouvernement brésilien tente d'éviter cette escalade par tous les moyens diplomatiques, comme le rapporte le Financial Times.Les étudiants de Harvard demandent à être transférés vers d'autres universités Donald Trump ne relâche pas la pression non plus aux États-Unis, avec des sanctions visant l'université de Harvard. L'établissement affirme que de nombreux étudiants internationaux cherchent aujourd'hui à se faire transférer vers d'autres universités.La raison ? L'administration Trump a décidé de bloquer l'inscription de ces étudiants étrangers dans la prestigieuse université.Une responsable de Harvard, citée par le New York Times, explique que cette décision a provoqué une vague d'inquiétude, de peur et de confusion parmi les étudiants internationaux. Beaucoup d'entre eux envisagent désormais de quitter l'université, voire de ne pas assister à leur propre cérémonie de remise de diplôme.Et si ces étudiants ne peuvent plus venir étudier aux États-Unis, cela représenterait non seulement une énorme perte pour les universités, mais aussi pour l'économie du pays. Le Washington Post le rappelle : les étudiants internationaux rapportent chaque année 44 milliards de dollars à l'économie américaine.À Miami, un marché immobilier tendu Depuis plusieurs mois, de nombreux créateurs de contenus sur YouTube alertent sur l'état du marché immobilier en Floride, avec des titres alarmistes évoquant une véritable « panique » chez les propriétaires. Dans un État prisé par les élites latino-américaines, exposé aux ouragans et affecté par les effets du changement climatique, la situation s'est nettement tendue depuis la pandémie. Après une envolée des prix en 2021, le marché a basculé : des milliers de personnes repartent, l'inflation et la hausse des taux d'intérêt freinent les ventes, et les biens immobiliers s'accumulent. Selon l'agente immobilière Grace Usich, le marché est devenu favorable aux acheteurs et les vendeurs sont contraints de négocier à la baisse.Mais au-delà de la conjoncture, ce sont les failles structurelles du marché floridien qui posent problème. Ouragans destructeurs, normes de construction inégales entre les comtés, pressions des lobbies immobiliers pour assouplir les règles : autant de facteurs qui fragilisent les habitations. L'effondrement dramatique d'un immeuble à Surfside en 2021 a poussé les autorités à durcir les codes de construction. Parallèlement, le coût des assurances explose : les grandes compagnies quittent l'État, tandis que celles qui restent sont souvent instables, transformant le secteur en véritable « casino », selon l'expert Aris Papadopoulos. Malgré ce tableau préoccupant, Grace Usich garde espoir : elle parie sur une remontée du marché d'ici dix ans, portée par l'attrait persistant de la Floride.Journal de la 1èreEn Martinique, le procès de trois jeunes contrebandiers venus de Sainte-Lucie a été renvoyé à une date ultérieure.
Dans l'État du Minas Gerais, la région historique de Diamantina, bâtie sur les mines de diamant, est aujourd'hui menacée par un projet de mine de fer baptisé « Mosquito ». Reportage de notre correspondante au Brésil, Sarah Cozzolino. Porté par l'entreprise Etgran, ce projet de mine vise une zone située entre deux parcs naturels, à proximité du village de Pinheiro. Les habitants redoutent une dégradation de l'environnement, une aggravation de la crise hydrique, et un bouleversement profond de leur mode de vie. Enivaldo, descendant de mineurs artisanaux, dénonce une extraction destructrice : « On va respirer toute la poussière », alerte-t-il. Priscilla, jeune mère, craint les conséquences à long terme : « Le problème avec l'industrie minière, c'est l'après. » De son côté, le professeur Fred rappelle que Pinheiro est un réservoir d'eau pour le fleuve Jequitinhonha, menacé par les résidus de la future mine.Malgré la promesse d'emplois, la mobilisation locale s'intensifie. Tuliane Santos, enseignante engagée, redoute un effet domino : « Ce projet pourrait ouvrir la porte à d'autres exploitations minières. » Pour Julio Brabo, guide touristique, l'alternative est claire : le tourisme communautaire, bien plus durable et bénéfique pour la région. Pour l'heure, le projet a été suspendu par la justice. Mais les habitants le savent : cette bataille judiciaire pourrait durer des années.Les commerçants dominicains sous la menace de gangs haïtiens La situation à la frontière entre Haïti et la République dominicaine est de plus en plus tendue, selon Ivan Garcia, président de la Fédération dominicaine des commerçants. De passage à Paris, il a donné une interview à Marine de la Moissonnière. Les échanges commerciaux, autrefois très dynamiques (plus de 2 milliards de dollars par an il y a dix ans), ont drastiquement chuté à environ 400 millions, selon Ivan Garcia. Seuls les marchés binationaux organisés deux fois par semaine permettent encore une forme de commerce, malgré la fermeture officielle de la frontière. Les Haïtiens y accèdent sous contrôle strict, dans des zones définies, pour y acheter des biens essentiels comme des aliments et des matériaux de construction.Mais ces marchés sont désormais sous la coupe des gangs armés haïtiens, qui imposent leur loi. Les commerçants dominicains doivent verser jusqu'à 20 000 dollars par mois pour que les gangs laissent passer les acheteurs haïtiens. Ces derniers, à leur tour, doivent aussi payer pour pouvoir ramener les marchandises chez eux. Les plus gros commerçants, une douzaine par association, supportent l'essentiel de ces coûts. Cela entraîne une augmentation des prix côté haïtien, ce qui frappe encore plus durement une population déjà en grande détresse économique.Ivan Garcia alerte sur les conséquences à long terme de cette situation. Si les commerçants cessaient de payer les gangs, les Haïtiens ne pourraient plus accéder aux marchés, ce qui tuerait le commerce transfrontalier. Et bien que les groupes armés ne franchissent pas la frontière, ils exercent une pression constante. Ivan Garcia appelle la communauté internationale à intervenir en Haïti avec une force similaire à la MINUSTAH de 2004, sinon l'instabilité haïtienne risque d'atteindre gravement la République dominicaine.L'hôpital La Providence des Gonaïves reprend vieOui c'est à la Une du Nouvelliste. L'hôpital avait été construit dans le cadre des projets post-séisme, pour soulager les hôpitaux saturés de la capitale. Mais très vite, il est devenu un symbole de la mauvaise gouvernance qui gangrène le pays : mal géré, en déclin constant.Aujourd'hui, les choses semblent changer. Une nouvelle direction est en place, le personnel a été renforcé, les locaux sont nettoyés, entretenus, et surtout : les patients commencent à revenir. Un renouveau salué par Le Nouvelliste, qui parle d'une «renaissance». Et dans le contexte actuel – où les grands hôpitaux de Port-au-Prince sont fermés, vandalisés ou incendiés – les autorités sanitaires de l'Artibonite ambitionnent carrément de faire de La Providence un centre hospitalier de référence à l'échelle nationale.Mais attention, nuance le journal : tout n'est pas encore parfait. L'hôpital n'a pas d'électricité 24 heures sur 24, il n'y a ni ambulance ni véhicules adaptés pour le transport des malades. Et les grands appareils biomédicaux sont souvent à l'arrêt, faute de personnel qualifié pour les faire fonctionner, ou simplement parce qu'on ne trouve pas les pièces de rechange. Bref, beaucoup reste à faire.La PNH présente son bilan pour le mois de mai C'est à la une de Gazette Haiti. Selon la police nationale, 91 armes à feu ont été saisies, en plus d'une importante quantité de munitions et divers équipements. Un bilan modeste alors que le ministre de la Défense Jean-Michel Moïse reconnait sans détour: « Les gangs sont mieux armés que notre armée ». Pour lutter contre les gangs, il se tourne aussi vers des sociétés privées américaines. Le New York Times révèle qu'Haïti a signé un contrat avec Erik Prince, le fondateur de la société militaire privée Blackwater – tristement célèbre pour le massacre de civils en Irak en 2007 – et proche de l'ancien président américain Donald Trump.Selon des responsables haïtiens et américains, Erik Prince aurait été mandaté pour mener des opérations létales contre les gangs armés en Haïti, à l'aide des drones. Problème : aucun résultat concret à ce jour. Aucun chef de gang capturé ni éliminé. En parallèle, Prince recrute des vétérans haïtiano-américains et prévoit d'envoyer jusqu'à 150 mercenaires à Port-au-Prince cet été. Deux experts cités par le New York Times confirment aussi qu'un important lot d'armes a été récemment expédié dans le pays. Ce recours à une force paramilitaire étrangère inquiète de nombreux observateurs, dans un pays où les institutions sont au bord de l'effondrement, et où le contrôle démocratique sur ce type d'intervention est inexistant.Aux États-Unis, l'initiative de Donald Trump visant à lutter contre l'antisémitisme sur les campus suscite de vives critiquesDans une tribune publiée par USA Today, le cardiologue Alex Zheutlin dénonce l'initiative de Donald Trump contre l'antisémitisme sur les campus, qu'il qualifie de manœuvre politique. Selon lui, l'objectif n'est pas de protéger les étudiants juifs, mais de réprimer les universitésjugées trop progressistes, comme Harvard, et de faire taire les critiques d'Israël. Cette démarche, dit-il, restreint la liberté académique et entretient une fausse équation entre militantisme pro-palestinien et haine antisémite, tout en ignorant l'antisémitisme de l'extrême droite.L'auteur alerte aussi sur les effets pervers d'une telle stratégie : en plaçant les Juifs au centre d'une campagne de censure, elle alimente à la fois les stéréotypes antisémites de droite (pouvoir supposé sur les institutions) et les soupçons de gauche (confusion entre soutien à Israël et identité juive). L'auteur rappelle aussi que l'université a été un vecteur d'intégration essentiel pour les Juifs américains. Instrumentaliser l'antisémitisme, conclut-il, ne les protège pas : cela les isole et affaiblit leur place dans la société.Journal de la 1ère Sera-t-il la solution, comme promis, ou le problème ? En Guadeloupe, le syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement est sévèrement épinglé par un rapport de la Chambre Régionale des comptes.
Le milliardaire libertarien aura passé 130 jours à la tête de cette officine chargée de raboter les dépenses publiques américaines. 130 jours à passer le budget et les effectifs de l'État fédéral à la tronçonneuse, mais avec une efficacité relative au vu des objectifs affichés, souligne notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin : faire 2 000 milliards, puis finalement 1 000 milliards d'économies. Finalement, ce sont 160 milliards de coupes qui sont revendiquées par le Department of Government Efficiency (DOGE). Mais l'effet sera profond et durable. Même si certains licenciements sont encore contestés en justice, il se sera attaqué à 100 000 emplois de fonctionnaires. Et les équipes du DOGE ont eu accès aux fichiers informatiques et aux données de nombreuses agences. On peine encore à mesurer l'impact de tout ce qui a été fait. Si Elon Musk part, c'est aussi parce que ses entreprises sont en difficulté. En particulier Tesla dont le cours de l'action s'est effondré depuis l'investiture de Donald Trump. Le constructeur de voitures électriques subit de plein fouet une concurrence de plus en plus féroce, mais aussi les conséquences des actions de son fondateur et patron, ainsi que de ses prises de positions politiques à l'extrême-droite de l'échiquier, voire dans la sphère complotiste. Les ventes se sont effondrées et des concessions ont été vandalisées. Les autres actionnaires ont signalé à Elon Musk qu'il était temps de revenir s'occuper de ce qui fait de lui l'homme de plus riche du monde, mais dont l'immense fortune estimée s'est contractée de 25% depuis qu'il est entré dans le monde impitoyable de la politique américaine.Avec l'analyse de Sylvie Laurent, enseignante à Science Po et autrice du livre « La contre-révolution californienne » paru aux éditions du Seuil, dans la collection Libelle. Elle répond aux questions d'Anne Cantener. L'effet repoussoir de Kamala HarrisPOLITICO nous raconte que les républicains adorent détester Kamala Harris. Et qu'ils la détestent tellement qu'ils l'encouragent à se présenter en Californie au poste de gouverneur. Elle y réfléchit (réponse attendue d'ici la fin de l'été) et ses adversaires s'en frottent les mains. Sur le papier, les conservateurs n'ont aucune chance de gagner cette élection prévue en novembre 2026 sur un territoire ultra pro-démocrate. Mais ils comptent sur « l'effet Harris » pour faire la campagne du siècle : Steve Hilton, le candidat républicain, affirme à qui veut l'entendre que « c'est la meilleure chance de son parti depuis 20 ans ». Et il fait de gros clins d'œil aux donateurs qui seraient tentés de sortir leur carnet de chèques pour atomiser une fois de plus celle qui a perdu face à Donald Trump.Une analyste note que ce phénomène s'est déjà vu lors de scrutins précédents, car à chaque fois qu'un candidat a fait campagne contre des grands noms du Parti démocrate, qu'il s'agisse de Nancy Pelosi ou de Kevin McCarthy, « ces noms ont généré tellement de haine que leurs adversaires ont pu lever des sommes d'argent considérables ». L'abstention, grande gagnante des élections au VenezuelaLa coalition présidentielle revendique un carton plein : 23 postes de gouverneur sur 24 et 256 députés sur 285, soit la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Mainmise totale de Nicolas Maduro sur l'appareil du pouvoir, pas encore certifiée par le Conseil national électoral, mais c'est, d'après le journal d'opposition El National, l'abstention qui a gagné. « Les gens se sont-ils abstenus par désespoir et résignation ? Ou s'agissait-il d'un acte de désobéissance ? Quoi qu'il en soit, ces élections sans résultats fiables constituent, martèle El National, la forme la plus grotesque de piraterie politique jamais observée depuis un quart de siècle ».Dans le camp d'en face, satisfaction à tous les niveaux, le quotidien chaviste El Universal affiche en Une le discours de victoire de Nicolas Maduro selon qui « le peuple vénézuélien a tracé par son vote la voie d'une nouvelle démocratie ». Avec en embuscade une réforme constitutionnelle prévue pour 2026, et des questions sur la stratégie de l'opposition, qui a majoritairement choisi le boycott du scrutin. Seule figure à se présenter, l'ancien candidat à la présidentielle Henrique Capriles, qui a été élu et prendra la tête d'un petit groupe de députés qui ont choisi de batailler dans l'hémicycle face au camp présidentiel. L'actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreCinq jours après la Martinique, la Guadeloupe commémore à son tour, ce mardi, le 177ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage.
Le parti du président vénézuélien s'est largement imposé lors des élections législatives et régionales marquées par l'arrestation de 70 personnes et par un boycott de la majorité de l'opposition. Le PSUV de Nicolas Maduro a obtenu 82,68% des suffrages au scrutin législatif, et remporte 23 des 24 postes de gouverneur. Le PSUV s'impose notamment dans l'Essequibo, territoire du Guyana voisin revendiqué par Caracas. Pour Nicolas Maduro, cette première élection dans une circonscription créée l'an passé marque « la naissance de la nouvelle souveraineté vénézuélienne sur sa Guyana Esequiba ».Au Guyana, le Guyana Chronicle dénonce une « farce électorale illégale » de la part du Venezuela, dont l'intérêt pour l'Essequibo est né « juste après la découverte de gisements de pétrole ». Alors que le Guyana célèbre ce lundi (26 mai 2025) le 59ème anniversaire de son indépendance et se prépare pour des élections générales en septembre, le Stabroeck News appelle quant à lui à l'unité nationale face à la « menace existentielle » vénézuélienne.Au Chili, le quotidien éprouvant des exilés vénézuéliensPoussés à l'exil par la crise économique ou le contexte politique dans leur pays, de nombreux Vénézuéliens vont chercher une vie meilleure au Chili. Sur place, ils doivent néanmoins faire face à des difficultés économiques et administratives, et à un climat de plus en plus hostile, souvent alimenté par les médias. Selon la présidente de l'association vénézuélienne au Chili, Patricia Rojas, « les Vénézuéliens essayent de gommer leur accent, ils s'assimilent pour éviter des situations de discrimination voire de xénophobie. » Le reportage à Santiago de notre correspondante Naïla Derroisné. Haïti : le système de santé décimé par la violence des gangsÀ Port-au-Prince, l'insécurité et la violence des gangs anéantissent le système de santé. Les hôpitaux ferment les uns après les autres et il est quasiment impossible de se faire soigner. Selon l'association médicale haïtienne, le pays est au bord de la catastrophe sanitaire. L'Hôpital Universitaire La Paix, dernier centre hospitalier public en activité dans la capitale haïtienne, reçoit des malades de tout le pays et tente de tenir bon dans des conditions extrêmement difficiles. Notre correspondant Peterson Luxama s'y est rendu. Surinam : pas de majorité claire au ParlementLes résultats du scrutin législatif de dimanche sont très serrés. Selon les résultats préliminaires, le parti de l'actuel président Chan Santokhi, le VHP, obtiendrait 17 sièges, contre 18 pour le NPD de l'ancien président Bouterse, décédé en décembre 2024. La formation du gouvernement et la désignation du prochain président devra donc faire l'objet de négociations. La présidente du NPD Jennifer Simons pourrait devenir la première femme à diriger le pays, note le Suriname Herald. Pluie de recours en amont des élections présidentielle en BolivieNeuf des dix candidats qui ont déposé leur dossier auprès de la justice électorale pour le scrutin présidentiel ont fait l'objet de recours. Une avalanche de requêtes qui freine le processus électoral et pourrait même remettre en cause la tenue de l'élection le 17 août. L'analyse du chercheur en Sciences politiques Franz Flores au micro de notre correspondant Nils Sabin. Visite du roi Charles III au CanadaLe souverain britannique arrive à Ottawa ce lundi pour prononcer le discours du trône pour la réouverture du Parlement, sur invitation du Premier ministre Mark Carney. C'est seulement la troisième fois dans l'histoire canadienne que le chef officiel de l'État (le Canada faisant partie du Commonwealth) se déplace pour un tel événement relève le journal Le Devoir. Pour la Gazette de Montréal, «la visite du roi rassure, même au Québec», territoire où la couronne britannique est pourtant largement vue comme une institution anachronique. «Il ne s'agit pas de renforcer l'appartenance au Commonwealth» souligne le journal, «mais d'envoyer un message fort sur la souveraineté du Canada», au moment où le président américain Donald Trump répète à l'envie sa volonté de faire du Canada le 51ème État américain.
La prestigieuse université a annoncé qu'elle attaquait la décision de l'administration Trump en justice. L'interdiction pour Harvard d'accueillir des étudiants étrangers constitue une nouvelle escalade dans l'offensive de l'administration Trump contre l'enseignement supérieur. Plus de 6 800 étudiants de l'université sont concernés. La prestigieuse a déposé en recours en justice. Sur RFI, Vincent Pons, économiste français enseignant à Harvard, estime qu'il « faut se battre car cette décision est illégale, et car l'enjeu dépasse très largement Harvard. Il est aujourd'hui évident que m'administration américaine cible Harvard pour envoyer un message fort aux autres universités et pour s'assurer qu'elles restent dans le rang ».Pour le Boston Globe, en s'en prenant aux étudiants internationaux de Harvard, le président américain satisfait peut-être sa base électorale, mais il « tire une balle dans le pied des États-Unis ». Selon le quotidien : « les plus grands perdants seront les employeurs et l'économie américaine ». Élections législatives et régionales au Venezuela Un an après la réélection controversée de Nicolas Maduro, les Vénézuéliens sont appelés aux urnes dimanche pour élire députés, maires et gouverneurs. Un scrutin qui ne suscite que très peu d'intérêt au sein de la population : les enquêtes prévoient entre 70 et 80% d'abstention. La cheffe de file de l'opposition Corinna Machado a appelé à boycotter ces élections, mais la question fait débat parmi les opposants à Nicolas Maduro, qui voient revenir les vieux démons de la division. Le reportage de notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle.Le gouvernement argentin incite à la population à « sortir les dollars de sous le matelas »Selon les estimations officielles, les Argentins détiennent environ 200 milliards de dollars non déclarés. La Nación détaille le plan du gouvernement pour la population inciter à injecter ces dollars dans l'économie du pays, en leur permettant de les utiliser sans avoir à justifier leur provenance aux autorités fiscales. Le journal Pagina12 y voit une prime à l'évasion fiscale : "pour le gouvernement, ceux qui ne payent pas leurs impôts sont des héros, et ceux qui les payent, des idiots". Expulsion de migrants depuis la République dominicaine : « l'impuissance » de l'État haïtien"La République dominicaine se transforme de plus en plus en enfer pour les sans-papiers haïtiens, et pour les Haïtiens tout court", estime le Nouvelliste. Les agents de l'immigration dominicains peuvent désormais entrer dans les hôpitaux pour arrêter les Haïtiens, et des rapports font état de femmes enceintes et allaitantes expulsées du pays. Depuis la rencontre le 25 avril, entre le ministre des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste et l'ambassadeur de la République dominicaine en Haïti, les autorités dominicaines n'ont fait durcir leurs mesures contre les ressortissants haïtiens, constate le journal, qui y voit la preuve de « l'impuissance » de l'État Haïtien à protéger ses ressortissants.En Haïti : les clubs de football face à la dégradation de la situation sécuritaireEn février dernier, le siège de la Fédération haïtienne de football a d'ailleurs été occupé par des hommes armés. Face à la menace des gangs, organiser des matchs ou même seulement des entrainements devient difficile pour les clubs. Achim Lippold a recueilli le témoignage de Pudens Saint Louis, fondateur du FC Etoile Brillante à Pétionville, qui parle de la difficulté de maintenir cette activité qui est pourtant un vecteur de résilience pour la population. Journal de la 1èreCommémoration de l'abolition de l'esclavage en Martinique : construction d'un mémorial à Saint-Pierre.
Validé au forceps par la Chambre des représentants, ce texte prévoit des réductions d'impôts massives, mais exclut des millions d'Américains des dispositifs d'aides sociales. « Grand et beau », c'est l'intitulé dont Donald Trump l'a doté pour faire la promotion de ce texte, qui prévoit, entre autres, de nouveaux avantages fiscaux. Prudence, cette première mouture tout juste adoptée par la Chambre des représentants va maintenant devoir passer l'obstacle des commissions sénatoriales et l'épreuve ultime d'un vote au Sénat en séance plénière. Mais USA Today précise d'ores et déjà que l'on y trouve « un paquet de mesures que Donald Trump avait bel et bien promises pendant sa campagne ». Par exemple, davantage de crédit d'impôt en faveur des couples avec enfant. Mais il y a un bémol : pour toucher ces cadeaux fiscaux, l'administration prévoit désormais d'exiger que les deux parents disposent d'un numéro de sécurité sociale. Ce qui devrait, d'après les calculs de USA Today, exclure plus de 4 millions d'enfants du dispositif. 4 trillions de dette en plus D'après le dernier rapport du Conseil d'analyse économique, signale Nicole Russell, si cette loi passe et que tout est mis en œuvre comme il faut, elle va dégager un pactole de 13 000 dollars par famille et de 11 000 dollars par salarié. « C'est incroyable, écrit Russell, et beaucoup plus avantageux pour les Américains moyens que tout ce que Biden et Harris ont pu faire pendant les quatre ans qui précèdent ». Mais attention à la dette nationale, car le Congrès prévoit déjà un déficit de près de 2 trillions de dollars en 2025 (soit 2000 milliards de dollars), « dont Biden porte une large responsabilité. Mais maintenant que les Républicains contrôlent la Maison Blanche, le Sénat et la Chambre, ils n'ont aucune excuse pour continuer à dépenser plus que nécessaire et au-delà du seuil de prudence ». Or, le texte Trump, à lui seul, ajouterait 4 trillions de dollars à une dette déjà colossale. Une victoire politique pour les RépublicainsLes lauriers en reviennent à Mike Johnson, le patron des Républicains à la Chambre des représentants, qui a mené le marathon des négociations. Elles ont été denses et intenses, et le projet est passé à une voix près, 215 contre 214, après des changements de dernière minute que Johnson a supervisés pour parvenir au consensus. Il est allé draguer, raconte The Hill, « aussi bien les modérés que les conservateurs endurcis. Et il a réussi son pari : s'en sortir avant la date-butoir qu'il avait lui-même fixée au 26 mai ». Les républicains veulent en faire un texte symbole du deuxième mandat Trump, les démocrates aussi, pour mieux dénoncer les priorités de la nouvelle administration. Les élus démocrates prédisent un impact considérable sur les Américains les plus pauvres, puisque 14 millions de personnes seraient sur le point de perdre leur couverture sociale, car le « Big, Beautiful bill » de Donald Trump impose désormais aux récipiendaires de Medicaid de travailler pour percevoir des allocations. On s'attend à des débats houleux au Sénat qui pourraient provoquer un ping-pong législatif d'ici au début de l'été. L'œil de Franz Duval, rédacteur en chef du NouvellisteLe rédacteur en chef du plus ancien quotidien de Port-au-Prince revient comme chaque jeudi sur les faits marquants de l'actualité haïtienne. Gros plan aujourd'hui sur l'avant-projet de nouvelle Constitution remis avec beaucoup de retard au Conseil présidentiel de transition, sur ces nouveaux massacres perpétrés par les groupes armés dans l'Artibonite et sur la découverte macabre dans une maison de la localité de Pernier, à l'est de la capitale haïtienne, de deux corps dont les organes avaient été prélevés et conservés dans des récipients. La police haïtienne a interpellé un suspect dans ce dossier. Mari Luz Canaquiri Murayari, militante péruvienne, lauréate du « Nobel vert »Mar Luz Canaquiri Murayari vit en Amazonie, près du fleuve Marañón, qui irrigue les trois-quarts des forêts tropicales du Pérou. Or l'entreprise nationale Petroperu y exploite depuis des décennies des puits de pétrole qui représentent 40% de la production nationale. Cette exploitation pollue énormément, les fuites sont nombreuses, plus de 60 incidents en l'espace d'à peine 20 ans, dont la perte de 400 barils dans l'eau en 2010. C'est cette situation que la militante dénonce avec son associations de femmes Kukama. Elle répond aux questions de Juliette Chaignon. L'actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreLe tout nouveau Conservatoire botanique national de la Guadeloupe officiellement installé.
Selon l'équipe humanitaire des Nations unies, plus d'une centaine de femmes enceintes ou allaitantes ont été expulsées vers le pays ravagé par la violence des gangs en un mois. En moyenne,30 femmes enceintes ou qui allaitent sont expulsées chaque jour depuis la République dominicaine vers Haïti selon l'organisation internationale pour les migrations et les autorités haïtiennes. Face à cette augmentation, l'ONU fait part de sa « profonde inquiétude » et dénonce une « violation des normes internationales ». Le président dominicain Luis Abinader a fait de la lutte contre l'immigration haïtienne l'une de ses priorités. Début avril 2025, il a pris 15 mesures pour renforcer les contrôles. Les autorités demandent désormais leurs papiers à tout étranger qui vient se faire soigner dans un hôpital, et ceux qui n'ont pas de carte de séjour sont expulsés. En tout, près de 20 000 personnes ont été expulsées via la frontière terrestre en un mois. Mike Lafaille fait rayonner la cuisine haïtienne au CanadaPlus qu'un simple restaurant, le chefMike Lafaille a voulu faire de son établissement Kwizinn un « endroit pour manger et se rassembler autour de la culture haïtienne », et un lieu de rencontre sa communauté au Canada. Arrivé à Montréal en 2011, il a d'abord eu du mal à trouver du travail en raison d'une maladie dégénérative qui lui fait perdre la vue petit à petit. Il décide alors d'ouvrir son propre restaurant et de former seul à la cuisine. Nafi Alibert nous raconte son histoire. Les librairies ont le vent en poupe en ColombieSelon un rapport de la Chambre du Livre qui signale que 22% des librairies du pays ont ouvert depuis 2020. « À l'issue de la pandémie, on a constaté un intérêt renouvelé des gens pour les livres papiers et les lieux de rencontre », explique la libraire Consuelo Gaitan. Avec 3,7 livres par an en moyenne, les Colombiens restent néanmoins de « petits » lecteurs, et pour les attirer les librairies doivent aussi se transformer en espaces d'échange et de réunion. Le reportage à Bogota de Marie Eve Detoeuf. El Salvador : le Parlement adopte une loi contre les « agents de l'étranger »La loi voulue par le président Nayib Bukele instaure une taxe de 30% sur les dons aux ONG, qui devront s'enregistrer comme « agents de l'étranger ». « Quels objectifs peut avoir un gouvernement pour stigmatiser les organisations de la société civile, si ce n'est générer un climat hostile et justifier la persécution voire la proscription de ces organisations ? » s'interroge le journal Prensa Grafica dans son éditorial. Le journal cite les exemples du Venezuela et du Nicaragua, où des lois similaires ont servi ces dernières années à affaiblir les organisations qui contrôlaient les abus de pouvoir, et censurer, voire fermer les médias de communication qui recevaient des financements internationaux. Le Mexique sous le choc après l'assassinat de deux proches collaborateurs de la maire de Mexico. La photo de la voiture criblée de balles de Ximena Guzman s'affiche en Une de tous les journaux. La secrétaire personnelle de la maire de Mexico Clara Brugada et un conseiller, José Munoz, ont été assassinés «de sang-froid», titre le journal La Prensa. Un double meurtre en pleine rue et en pleine heure de pointe, à interpréter comme un « message direct » selon El Diario de Yucatan, qui publie un dessin ironique où l'on peut lire « ce n'est pas une exécution, c'est le crime organisé qui a voté par anticipation», en référence aux élections judiciaires prévues le 1er juin 2025. Le journal Excelsior rappelle que cela faisait 30 ans qu'un assassinat politique ne s'était plus produit dans la capitale du pays, preuve selon le quotidien de l'avancée de la violence liée au crime organisé.L'avancée de la violence au Mexique affecte même les animauxPlus de 700 animaux vont devoir quitter le sanctuaire Ostok, dans l'État du Sinaloa, à cause de la violence qui met en danger leur vie et celle des employés de ce refuge. La région est le théâtre d'une guerre intestine et meurtrière entre des factions du cartel de Sinaloa. Lundi, une centaine d'éléphants, de lions, de tigres du Bengale, de primates ou encore d'hippopotames, pour la plupart d'anciennes mascottes de narcotrafiquants ou bêtes de cirque, ont quitté ce refuge vers une autre réserve située à 200 km plus au sud. Cette caravane « est une arche de Noé du XXIème siècle, qui ne fuit pas le déluge, mais la violence humaine », explique le directeur du refuge au journal el Universal, en référence aux menaces et aux agressions à main armée subies par son équipe.
Depuis une semaine, plusieurs organisations du Plateau central bloquent la centrale hydroélectrique de Péligre, la principale source d'électricité d'Haïti, pour protester contre l'inaction de l'État face à l'insécurité croissante dans la région. Nous en parlons avec Gotson Pierre, directeur de l'agence Alterpresse. Les villes de Saut d'Eau et de Mirebalais sont particulièrement touchées par les gangs armés. Les manifestants réclament des services publics essentiels, la sécurité, et un traitement équitable en matière de distribution d'électricité, selon le directeur de l'agence Alterpresse. Ce mouvement se présente comme une « prise en main citoyenne face à l'effondrement des institutions publiques » et le sentiment général que l'État a largement abandonné la population. Cette mobilisation plonge la capitale Port-au-Prince dans un black-out depuis le 13 mai 2025. Alterpresse souligne que ce mouvement intervient dans un contexte sécuritaire alarmant. Gotson Pierre revient aussi sur la fête du drapeau, le 18 mai dernier, qui s'est déroulé dans un climat tendu. Face à l'inaction du gouvernement, le discours du coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (Cpt), Fritz Alphonse Jean, qui a appelé les Haïtiens à l'unité et à la résilience, a été vivement critiqué, selon le directeur d'Alterpresse.Omerta sur l'acuité mentale de Joe Biden ? – les révélations explosives du livre enquête « Original Sin » Ce mardi, sort aux États-Unis le livre évènement « Original Sin », « Péché originel ». Il raconte comment l'entourage de l'ancien président démocrate l'a isolé des mauvaises nouvelles et a dissimulé la dégradation flagrante de son état physique et cognitif. Selon les auteurs, Alex Thompson, d'Axios, et Jake Tapper, de CNN, la Maison Blanche de Joe Biden « a trompé le peuple américain ». L'obstination de Joe Biden et de ses proches a directement conduit à la défaite démocrate face à Donald Trump, malgré la campagne éclair de Kamala Harris, soulignent les deux journalistes. Nous en parlons avec le spécialiste des États-Unis, Romuald Sciora, chercheur associé à l'IRIS. À lire aussiSanté mentale de Biden: «Plus qu'un mensonge d'État, un crime contre la démocratie américaine»« Trump se fait mener en bateau par Poutine » La presse nord-américaine commente abondamment la conversation téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, et se montre très critique de l'attitude du président américain, Achim Lippold.« Donald Trump n'est pas connu pour sa patience ni pour sa clémence envers ceux qui défient sa volonté », écrit le Washington Post. Ces derniers jours, il s'en est pris tour à tour à la procureure générale de New York, à Bruce Springsteen, à Beyoncé et à l'ancien directeur du FBI James B. Comey — tous visiblement coupables, à ses yeux, de l'avoir contrarié d'une manière ou d'une autre. Mais, poursuit le journal, « lorsqu'il s'agit du dictateur russe Vladimir Poutine — qui continue de saboter les efforts de Donald Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine —, le président américain fait preuve d'une patience, d'une bienveillance et d'une compréhension sans fin. En coulisses, Donald Trump se plaint que mettre fin à une guerre est plus difficile qu'il ne le pensait. « Sans blague », commente le Washington Post et suggère au chef de la Maison Blanche de traiter Vladimir Poutine comme il traite tous ceux qui lui tiennent tête. Mais pour l'instant, conclut le Washington Post, c'est Vladimir Poutine qui mène Donald Trump en bateau, et le président américain ne semble pas s'en rendre compte.Trump pourrait se désengager de la guerre en Ukraine car de son point de vue, c'est une affaire purement européenne. Selon cette idée, que l'aide américaine serait donc un geste charitable, plutôt qu'un impératif stratégique. Or, The New York Times avertit que cette vision est dangereusement simpliste. Selon le quotidien, Vladimir Poutine ne se limite pas à l'Ukraine : il cherche à remettre en cause l'ordre européen d'après-Guerre froide et à restaurer l'influence globale de la Russie au détriment des États-Unis. Un accord de paix mal négocié risquerait de fragiliser l'Europe — un partenaire économique majeur de l'Amérique — et d'aggraver les défis géopolitiques auxquels Washington est déjà confronté. Le journal conclut que l'administration Trump devra tôt ou tard affronter le Kremlin, Mais plus elle attend, plus cela coûtera cher aux États-Unis.La Cour Suprême autorise l'administration Trump à révoquer le statut de protection temporaire pour les migrants vénézuéliens. Le gouvernement pourra donc expulser quelque 350.000 Vénézuéliens, alors que cette affaire est jugée devant les tribunaux. Mais chez les Vénézuéliens de Miami, c'est la panique. Une Vénézuélienne citée par le Miami Herald dénonce une « décision cruelle » qui laisse des milliers de personnes dans un vide juridique. Ils pourraient perdre leur statut et leur autorisation de travail. Selon cette habitante d'Orlando, la Cour Suprême « fait fi de la dignité humaine et des valeurs fondamentales américaines, comme celle de protéger ceux qui ne peuvent pas rentrer chez eux en sécurité ». Et Cecilia González Herrera, c'est son nom, de poursuivre : « Nous sommes des gens honnêtes — étudiants, enseignants, soignants, survivants — qui contribuent grandement à ce pays. Nous méritons mieux que de vivre dans la peur d'être renvoyés vers un pays dangereux. ». Le journal El Nacional souligne qu'en Floride, où résident environ la moitié des plus de 600.000 Vénézuéliens présents sur le territoire américain, beaucoup avaient voté pour Donald Trump, pensant qu'il soutiendrait leur combat contre le président Nicolas Maduro. La suppression du TPS est d'autant plus dure pour cette communauté car ce statut de résidence temporaire est maintenu pour d'autres nationalités, comme les Salvadoriens. Journal de la 1ère Dernière ligne droite pour la campagne sucrière.
Son parti, La Libertad Avanza, s'est placé en tête d'une élection locale à Buenos aires, bousculant les formations conservatrices qui y régnaient depuis 20 ans. Ce scrutin local d'hier représentait un premier test pour Javier Milei depuis son élection à la présidence. Car s'il a remporté le scrutin suprême fin 2023 grâce aux voix de la droite traditionnelle, il avait jusqu'ici eu du mal à transformer l'adhésion à sa personne en suffrages au bénéfice de son parti.Hier, son candidat, Manuel Adorni, qui est aussi le porte-parole du gouvernement, est arrivé en tête avec 30% des voix. Il devance le candidat de l'opposition péroniste de gauche de 3 points, mais surtout, il écrase la candidate de la droite traditionnelle qui n'a recueilli que 16% des suffrages.En tant que tel, le résultat de cette élection qui visait à renouveler la moitié du Parlement local de Buenos Aires ne va pas changer la dynamique communale, mais il envoie un message fort, résumé par Manuel Adorni dans son discours de victoire : « Nous sommes l'instrument du changement. Nous invitons tous ceux qui veulent soutenir ce projet d'un réel changement pour notre pays à rejoindre La Libertad Avanza, qui est l'instrument que la société a choisi pour transformer l'Argentine ».Victoire politique, succès personnelÀ titre individuel, le président argentin jouait gros car il avait fait le pari de « nationaliser » ce scrutin local. Avec pour objectif d'asseoir son hégémonie sur la droite argentine, incarnée depuis 20 ans par le PRO, le parti de l'ancien président Mauricio Macri. Et de phagocyter son électorat dans la perspective des élections législatives nationales qui auront lieu au mois d'octobre.Pour cela, Javier Milei s'est impliqué personnellement dans la campagne, accompagnant son candidat à plusieurs reprises sur le terrain et renonçant même à la messe inaugurale du Pape Léon XIV à Rome, afin de se trouver à Buenos Aires au moment des résultats.Pari gagnant, puisque sur la carte de Buenos Aires, le violet de sa formation, La Libertad Avanza, a totalement remplacé le jaune de la droite traditionnelle qui régnait sans partage depuis près de 20 ans sur la capitale argentine. À l'annonce des résultats hier, Javier Milei a voulu y voir le signe d'un changement d'époque.« Il est important de prendre conscience qu'aujourd'hui est un jour charnière pour les idées de la liberté. Aujourd'hui le bastion jaune a été peint en violet, et bientôt c'est tout le pays qui va se teindre de violet ! »Les élections législatives au bout du cheminLe scrutin d'octobre reste l'enjeu majeur de cette bataille, car depuis son élection à la présidence, Javier Milei est ultra-minoritaire au Parlement, ne pouvant compter que sur 15% des députés et 10% des sénateurs. Ce qui l'oblige à négocier en permanence avec la droite traditionnelle et à faire des concessions, ce qui n'est pas vraiment dans sa nature. Avec cette victoire hier, Javier Milei espère que son parti deviendra le vote « utile » à droite au mois d'octobre, condition nécessaire pour avoir une majorité propre qui lui donnera les coudées franches pour approfondir son plan « tronçonneuse » de dérégulation et de réduction des dépenses publiques. Joe Biden atteint d'une forme agressive de cancer de la prostateCe cancer a métastasé et s'est propagé à la structure osseuse de l'ancien président américain. La tumeur maligne a été découverte la semaine dernière, après que Joe Biden s'est plaint de douleurs urinaires. Un nodule logé sur sa prostate est apparu lors des examens médicaux, qui ont mis en évidence une maladie ayant déjà atteint un stade avancé. Ses équipes indiquent que ce cancer est hormono-dépendant, ce qui signifie que les hormones sexuelles jouent un rôle dans la prolifération des cellules cancéreuses. Il est dans ce cas possible de ralentir leur développement, par le biais de l'hormonothérapie, qui consiste à bloquer la testostérone produite par le corps de Joe Biden pour lui faire gagner du temps.Les médecins interrogés par le New York Times soulignent que, dans les années 1980, il n'y avait d'autre option pour y parvenir que de pratiquer une ablation des testicules. Ce n'est plus le cas de nos jours, avec l'apparition de traitements par injection ou par voie orale qui coupent la production de testostérone.Chances de survie ?Ses chances de survie sont impossibles à quantifier sans accès à son dossier médical, mais la recherche a beaucoup progressé ces dernières années. Là où, il y encore 20 ans, Joe Biden n'aurait eu que quelques mois à vivre, les thérapies modernes peuvent lui permettre de survivre 5, 7, voire 10 ans. « Il a encore des chances de mourir de cause naturelle, avant que le cancer n'ait raison de lui », juge un oncologue interrogé par le New York Times, selon lequel le taux de survie a presque triplé en l'espace d'une dizaines d'années.Ces progrès doivent d'ailleurs beaucoup à Joe Biden lui-même, qui a fait de la lutte contre le cancer l'un des thèmes-clé de sa vie politique. Elle figurait déjà parmi ses dossiers prioritaires lorsqu'il était encore le vice-président de Barack Obama. Le Guardian note que Joe Biden a déjà subi dans le passé une intervention en février 2023, pour une lésion cancéreuse au niveau de la poitrine. Mais c'est surtout le décès en 2015 de son fils Beau Biden d'un cancer du cerveau qui a provoqué la mobilisation de l'ancien président. Pendant son mandat, il s'était fixé comme objectif de réduire de 50% d'ici à 2047 le taux de mortalité dû au cancer aux États-Unis, et il n'a pas jamais lâché ce dossier. Encore six mois avant de quitter le pouvoir, il a débloqué une enveloppe de 150 millions de dollars sur les fonds fédéraux pour accompagner les travaux de huit instituts spécialisés. Revers pour la politique migratoire de Donald TrumpLa Cour suprême refuse d'entériner à nouveau l'usage d'une loi d'exception pour expulser des étrangers, celle que Donald Trump avait mise en avant au moment de l'envoi spectaculaire de plus de 200 personnes au Salvador au mois de mars. Décryptage avec Fanny Lauby, professeure associée en Science politique à l'Université d'État de Montclair, dans le New Jersey. L'actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreLe ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, propose d'ouvrir un quartier de haute sécurité dans la prison de Saint-Laurent-du-Maroni, à l'ouest de la Guyane, où il est en déplacement. Réactions indignées aussi bien dans les états-majors des partis politiques que sur les réseaux sociaux.
Privée de courant, une partie d'Haïti est plongée dans le noir. C'est le «black-out général après des actes de sabotage à la centrale de Péligre», rapporte Le Nouvelliste. «La région métropolitaine est plongée dans le noir depuis le début de la semaine.» La centrale hydroélectrique de Péligre, c'est le «coeur du réseau électrique haïtien», explique le quotidien. «Il faut que la centrale fonctionne pour que les autres centres de production d'électricité rejoignent le réseau et alimentent les circuits.»Cette infrastructure essentielle est fragilisée par un 2è phénomène : les riverains empruntent le barrage de la centrale comme si c'était «un pont pour relier les deux rives du fleuve Artibonite (...) L'insécurité les empêche d'emprunter les routes habituelles.» Mais ce barrage n'est pas fait pour cela.Il est difficile de dire qui est derrière ces actes de sabotage. Il n'y a pas eu de revendications, nous apprend Alterpresse. Pour Gazette Haïti, il s'agirait des gangs armés. Mais d'après Le Nouvelliste, ce serait en réalité des habitants de Mirebalais qui «veulent dénoncer l'invasion de leur ville par des groupes criminels» et «forcer les autorités de l'État central à accorder de l'attention à ce qui se passe» chez eux, affirme le journal. Chili : à la recherche des disparus de la dictatureLe Chili n'a toujours pas fait la lumière sur toutes les exactions commises pendant la dictature, 35 ans après la chute d'Augusto Pinochet. Les corps d'environ un millier de personnes détenues n'ont jamais été retrouvés, Des fouilles viennent de commencer sur le mont Chena, à 25 km au sud de la capitale, là où certains de ces prisonniers ont été vus pour la dernière fois avant de se volatiliser. Reportage de notre correspondante, Marion Bella. Les États-Unis militarisent leur frontière avec le MexiqueDes centaines de soldats, des véhicules de combat, des avions espions, des drones, des hélicoptères et même deux navires de guerre. Les États-Unis ont mis sur pied un dispositif impressionnant à la frontière avec le Mexique, raconte le New York Times dans un long reportage. Un déploiement de forces sans précédents, explique le journal. Donald Trump rompt «avec la pratique de ces prédécesseurs qui consistait à ne déployer à la frontière (...) qu'un petit nombre de soldats et de réservistes», poursuit le quotidien. Environ 2.500 soldats, contre 8.600 aujourd'hui.Ce déploiement a déjà coûté très cher : 525 millions de dollars, selon le Pentagone, alors que le nombre de traversées de la frontière est très bas. «En avril, environ 8.000 personnes ont été arrêtées après avoir passé la frontière illégalement, contre environ 128.00 un an plus tôt», nous apprend le New York Times. Le gouvernement américain continue pourtant d'envoyer de plus en plus d'hommes et des équipements de plus en plus sophistiqués. Est-ce bien utile ? s'interroge le quotidien. D'un côté, cette stratégie porte ses fruits. Les soldats «semblent empêcher les cartels d'agir, compliquer la vie des passeurs» et se perfectionnent. Mais cela coûte cher et éloigne les soldats de leur coeur de métier, des terrains de guerre. Des membres du Congrès, notamment, s'inquiètent qu'à l'avenir, les troupes ne soient plus assez préparées au combat, rapporte le New York Times. Une marche de soutien à Evo Morales qui entend briguer un 4è mandatEvo Morales est censé prendre part à la mobilisation de ses partisans qui font route vers la capitale bolivienne et devraient arriver ce vendredi ; mais rien n'est sûr, explique La Razon. L'ancien président bolivien est sous le coup d'un mandat d'arrêt pour détournement de mineur et s'il vient à la Paz, il sera détenu, a prévenu le gouvernement. Comme l'explique le journal bolivien, l'ancien président vit reclus dans son fief du Chapare depuis octobre 2024, protégé par ses fidèles. Une retraite dont il pourrait, donc, sortir pour tenter de forcer les autorités à l'autoriser à se présenter à la présidentielle du 17 août. Officiellement, Evo Morales n'a pas le droit de concourir pour un 4è mandat. «Les constitutions sont faites pour mettre des limites à l'exercice du pouvoir et le peuple a décidé de mettre des limites à la réélection», souligne le ministre Eduardo del Castillo, dans les colonnes de La Razon. Evo Morales est «un homme politique sur le déclin qui tente de survivre en faisant pression et en rejetant les lois»... accuse, pour sa part, le député de l'opposition, Enrique Urquidi Daza, rapporte El Diario. La seule arme qui lui reste, «c'est d'essayer de faire trembler le pays, en créant de la violence et des affrontements». Un film canadien présenté à Cannes«La mort n'existe pas», 4e long-métrage du réalisateur québécois Félix Dufour-Laperrière, a été projeté hier soir, à la Quinzaine des cinéastes. Ce film d'animation retrace les interrogations d'une militante, Hélène, qui veut s'en prendre à de riches propriétaires capitalistes pour alerter sur le dérèglement climatique. L'une de nos envoyées spéciales sur la Croisette, Sophie Torlotin, a rencontré Félix Dufour-Laperrière. Le journal de la 1èreEn Martinique, les pluies précoces compliquent la récolte de la canne à sucre.
Les bonnes feuilles du livre-choc consacré à l'état de santé de l'ancien président replongent l'opposition dans le marasme politique. Son déclin cognitif, ses absences, l'acteur George Clooney qu'il n'a pas reconnu lors d'une soirée alors que les deux hommes se fréquentent depuis 20 ans, sa démarche chancelante, son futur fauteuil roulant… L'ouvrage des journalistes Alex Thompson (Axios) et Jake Tapper (CNN), à paraître le 20 mai, démontre une fois encore comment l'entourage de Biden a tout fait pour couvrir les affres du grand âge. Et à quel point le président sortant, en se retirant si tard de la course, a précipité la chute des démocrates à la dernière présidentielle. À la lumière de ces dernières révélations, POLITICO nous raconte que les cadres du parti n'ont qu'une phrase à la bouche, « il faut aller de l'avant ». Sauf que l'inventaire n'a pas été fait, et qu'il y a « encore un déni majeur au sein de notre formation à propos de l'ampleur de la défaite, soupire un élu du Massachussetts. Ceux qui veulent absolument passer à autre chose sont précisément ceux qui refusent encore d'accepter que nous avons perdu ».L'opposition reste aux prises avec ses questions existentielles malgré un agenda politique très chargé : parmi tant d'autres dossiers brûlants, cet échange tendu à la Chambre des Représentants hier, relaté par USA Today. La Commission de contrôle des services d'immigration a entendu le patron de l'agence ICE, le bras armé de la répression migratoire ordonnée par Donald Trump, qui veut expulser un million de personnes des États-Unis. Questionné par les parlementaires démocrates, Todd Lyons a fini par lâcher un chiffre : depuis l'investiture du président le 20 janvier, neuf migrants sont morts à la suite de leur placement en centre de rétention. L'administration Trump promet une enquête approfondie sur les causes de chacun de ces décès. La saison des décisions judiciaires commence aujourd'huiLa Cour Suprême se dépêche de statuer avant la pause estivale et il y a de lourds dossiers sur sa table. Peut-on interdire aux médecins de prescrire des traitements hormonaux aux mineurs qui entament une transition de genre ? Les mesures de vérification de l'âge des internautes sur les sites pornographiques sont-elles constitutionnelles ? Faut-il étendre l'usage des tests ADN aux condamnés à mort afin qu'ils puissent prouver leur innocence ? Liste quasiment exhaustive à lire dans The Hill. La plus haute juridiction américaine doit se pencher sur un minimum d'une vingtaine de procédures d'ici la fin du mois de juin. Les territoires perdus de la République d'HaïtiComme chaque jeudi, retour sur l'actualité haïtienne avec Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, le plus ancien quotidien de Port-au-Prince. Plongée en Une dans la commune de Mirebalais et tant d'autres territoires passés sous le contrôle des gangs armés. Situation observée de très près par la République dominicaine voisine. Dans son éditorial, Frantz Duval fait le récit de la réunion qui s'est déroulée, hier, entre l'actuel président dominicain, Luis Abinader, et ses prédécesseurs, sur fond de politique ultra-répressive envers les Haïtiens présents sur le territoire dominicain. Poison ou bénédiction ? Le rapprochement sino-colombien divise les éditorialistes La Colombie a bel et bien rejoint les nouvelles routes de la Soie, l'immense programme d'investissements porté par la Chine depuis une dizaine d'années. Pékin va soutenir l'économie colombienne en important datage de produits colombiens, et investir tous azimuts sur le sol colombien (infrastructures, santé, agro-industrie ou l'intelligence artificielle). El Tiempo y voit un choix « judicieux », mais attention, écrit le journal, « à la perception que pourraient avoir les États-Unis de ce texte signé avec Pékin. En pleine guerre commerciale, « le gouvernement Petro va devoir faire preuve de la plus grande sensibilité pour protéger les intérêts de la Colombie dans ses futurs rapports avec la Maison Blanche ».Pour le verre à moitié vide, lire la tribune explosive de Sofy Casas dans Semana. « Ce n'est pas une exagération, ce n'est pas de la rhétorique. C'est la réalité. Petro livre la Colombie à la Chine. Ce qui s'est déjà produit au Venezuela est sur le point de se répéter dans notre pays, avec le même scénario, les mêmes acteurs et la même tragédie. La Chine n'est pas un allié. C'est le propriétaire silencieux du Venezuela. La Chine a prêté plus de 60 milliards de dollars au Venezuela depuis 2007, non par générosité, mais pour le lier à une dette impayable, devenant ainsi le créancier, le protecteur et le marionnettiste du régime. » Or, poursuit Sofy Casas, le président colombien Gustavo Petro lui aussi « est allé mettre le pays en gage pour se débarrasser des États-Unis ». Selon elle, il y a désormais entre Pékin et Bogota « un alignement idéologique, la consolidation d'un modèle autoritaire soutenu par l'argent du régime chinois et un silence diplomatique complice ».Le procès historique de l'ancien président colombien Alvaro Uribe C'est le premier passage en jugement d'un ancien chef d'État en Colombie : Alvaro Uribe est poursuivi au pénal pour subornation de témoins. Et même si ses deux mandats sont déjà loin (de 2002 à 2010), il est encore aujourd'hui la figure tutélaire du camp conservateur, et l'un des hommes politiques les plus influents du pays. Son procès retransmis en direct par tous les médias provoque un vif débat et irrigue la vie quotidienne. Dossier signé Najet Benrabaa à retrouver dans l'édition du jour. L'actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreFusillades, exécutions en plein jour et en pleine rue, la violence semble avoir atteint un niveau inédit ces derniers temps en Martinique.
Le phénomène des groupes d'autodéfense se répand de plus en plus en Haïti, où les forces de l'ordre sont incapables de protéger la population des attaques de gangs. Comment ces brigades de vigilance sont-elles constituées, armées ? Existe-t-il un risque qu'elles se transforment en milices ? On en parle avec Romain Le Cour Grandmaison, directeur pour Haïti à l'organisation Global Initiative. Selon Romain Le Cour Grandmaison, ces brigades jouent un rôle très important dans les quartiers, notamment dans les zones rurales, loin de la capitale, où elles assurent la sécurité au quotidien à travers des barrages, des murs de protection et des patrouilles. Ils opèrent notamment dans les zones qui échappent au contrôle des gangs, d'autant plus que ni la police haïtienne ni la force multinationale ne semblent capables d'intervenir efficacement seules.L'armement de ces brigades est très diversifié, souligne le spécialiste d'Haïti, allant de simples machettes à des fusils semi-automatiques obtenus au marché noir. Romain Le Cour Grandmaison se montre inquiet face à cette évolution rapide et désorganisée : certaines de ces brigades pourraient se transformer en véritables milices, non pas forcément à visée politique comme les Tontons Macoutes ou les Chimères, mais en groupes armés autonomes, difficilement contrôlables, parfois proches des logiques de gangs.Cette situation crée un terrain propice à des représailles violentes contre les civils. Dans des régions comme Port-au-Prince ou l'Artibonite, les affrontements quotidiens entre brigades et gangs exposent la population à une violence extrême. Le risque majeur, selon Romain Le Cour Grandmaison, est de voir s'installer un jeu à trois entre les gangs, la police et les brigades de vigilance, sans distinction claire entre les acteurs. Dans ce contexte, la police haïtienne dépend de plus en plus de ces groupes pour maintenir un semblant de contrôle, ce qui accentue la confusion et aggrave l'instabilité, souligne Romain Le Cour Grandmaison. José « Pepe » Mujica, « le dernier leader de la gauche » Avec notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience, nous évoquant l'héritage de l'ancien président uruguayen José « Pepe » Mujica, décédé hier mardi à l'âge de 89 ans. Il a marqué son pays par des réformes audacieuses et une manière très singulière d'exercer le pouvoir. Ancien guérillero des Tupamaros, emprisonné 12 ans sous la dictature, il revient à la vie politique avec la fondation du MPP, qu'il conduit au pouvoir. Une fois élu président en 2010, il refuse les privilèges liés à sa fonction, choisit de rester vivre dans sa ferme, reverse presque tout son salaire à des programmes sociaux et prône une vie simple, en rupture avec la société de consommation. Son discours à l'ONU en 2015, dans lequel il dénonce une civilisation de gaspillage, reste emblématique de sa pensée.L'hommage de la gauche latino-américaine Sur le plan politique, Mujica a mené une série de réformes progressistes qui ont fait de l'Uruguay un pays pionnier sur plusieurs fronts : légalisation de l'avortement, du mariage homosexuel, et surtout, du cannabis en 2013 — une première mondiale. Ces choix, portés par une volonté de proposer une alternative à la logique répressive, ont renforcé sa stature de figure emblématique de la gauche latino-américaine. Proche de Lula, Chavez, et soutien actif de leaders comme Boric ou Petro, Mujica est devenu un porte-voix du Sud et de l'Amérique latine sur la scène internationale. D'ailleurs beaucoup de dirigeants latino-américains, de la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum au Chilien Gabriel Boric, en passant par Lula au Brésil, rendent hommage au « dernier leader de la gauche », selon El Pais. Dans la presse uruguayenne, on apprend aussi sa dernière volonté : reposer dans sa ferme, à Rincon del Cerro, près de Montevideo… aux côtés de sa chienne à trois pattes, Manuela. À lire aussiL'ancien président uruguayen José «Pepe» Mujica est mort à l'âge de 89 ans Le virage nataliste de l'administration Trump Le projet de loi fiscale débattu cette semaine au Congrès révèle cette ambition. Le Devoir précise quelques mesures prévues : des réductions d'impôts pour les familles de deux enfants, un meilleur accès à la garde d'enfants, ou encore un crédit d'impôt pérennisé pour les congés parentaux. Derrière ces mesures, se cache une vision très conservatrice. Le journal canadien parle d'un retour à une Amérique d'antan, où les femmes avaient des enfants et restaient à la maison. Mais les experts sont sceptiques. Toujours selon Le Devoir, les politiques natalistes ont montré leurs limites en Norvège ou en Finlande : elles ne font pas remonter la natalité. En revanche, elles renforcent un modèle patriarcal et une vision nostalgique du rôle des femmes dans la société. Le témoignage glaçant de « Cassie », l'ex-compagne du rappeur Sean Combs, alias P. DiddyCassandra Ventura a raconté devant la justice l'enfer qu'elle a vécu avec le rappeur, accusé notamment de trafic sexuel.Dans le New York Times, on lit le récit de ces années d'abus : des relations sexuelles forcées avec des prostitués masculins, des orgies surnommées freak-offs pouvant durer jusqu'à quatre jours.Elle décrit aussi l'emprise totale de Sean Combs sur elle : il contrôlait tout, de sa vie intime jusqu'à la couleur de ses ongles. Pourquoi être restée ? Par amour, par peur, dit-elle. Elle évoque la manipulation psychologique, la peur de sa colère, de son pouvoir sur sa carrière, et des vidéos compromettantes qu'il gardait comme moyen de chantage.Violence physique aussi. Le juge lui demande combien de fois ? Trop souvent, répond-elle. Le New York Postqui titre sur « une vie en enfer » rappelle que P. Diddy nie tout. Mais s'il est reconnu coupable, il risque la prison à vie.À lire aussiÉtats-Unis: début du procès pour «trafic sexuel» du rappeur Sean Combs, alias P. Diddy
En Équateur, pays en crise, la violence des gangs criminels liés au narcotrafic s'accroît depuis 2019. Et aussi le nombre de mineurs disparus, il a doublé l'an dernier (2024) pour atteindre le nombre de 322. Un dossier de Juliette Chaignon. Depuis début mars 2025, Adriana, 13 ans, a disparu près d'une rivière. Sa famille, convaincue qu'elle a été enlevée, dénonce l'inaction de la police malgré des témoins et des indices. Sa sœur affirme dans une vidéo postée sur Instagram qu'au moins deux autres jeunes filles ont disparu dans des circonstances similaires, sans réponse des autorités. Ce cas illustre une tendance alarmante : en Équateur, le nombre de jeunes filles disparues a été multiplié par quatre en cinq ans. Ces adolescentes représentent désormais 71% des mineurs portés disparus, cibles privilégiées des gangs pour l'exploitation sexuelle.Les familles n'osent pas signaler les disparitions à la policeDans les quartiers pauvres, les groupes criminels enrôlent aussi garçons et filles comme guetteurs, dealers ou esclaves sexuelles, en profitant de l'absence totale de l'État. Les familles, souvent trop pauvres pour fuir ou résister, vivent dans la peur, selon Billy Navarete, le président du comité des droits de l'homme de Guayaqui. Depuis que le président Noboa a déclaré un « conflit armé interne », l'armée intervient massivement. Mais cette militarisation a entraîné des abus : 33 cas de disparitions impliquant des soldats ont été recensés, dont 9 mineurs. L'un des cas les plus choquants : quatre enfants afro-équatoriens retrouvés calcinés après avoir été arrêtés par l'armée.Les associations de défense des droits humains dénoncent aussi la corruption des forces de l'ordre, parfois complices des bandes. Certains enfants disparaissent dans des règlements de comptes, tués par balles perdues ou exécutés, puis enterrés sans identification. Les familles cherchent désespérément dans les hôpitaux, les morgues et les prisons. Face à la peur de représailles, beaucoup se taisent. Les ONG estiment que les chiffres officiels sous-estiment largement le phénomène. La police, elle, affirme résoudre 87% des enquêtes, un taux toutefois en baisse. Haïti : les gangs avancent à Furcy, dans la commune de Kenscoff La situation reste très tendue à Furcy, à l'est de Port-au-Prince, nous explique le directeur d'Alterpresse, Gotson Pierre, dans son intervention hebdomadaire à RFI. « Arrivés en nombre par centaines, lourdement armés et dotés de logistique avancée, les membres de gangs ont commis de nombreuses exactions », écrit le site d'information. Selon son directeur, les forces de l'ordre ne sont pas suffisamment nombreuses pour faire face aux gangs. La police est incapable de protéger la population, précise Gotson Pierre. La localité de Furcy est située « sur un corridor stratégique qui relie Port-au-Prince aux zones agricoles de l'Ouest », rappelle Alterpresse, « c'est un point important pour la sécurité alimentaire de la capitale ». Avec Gotson Pierre, nous parlons également de la vie scolaire en Haïti, lourdement affectée par les violences. De plus en plus d'enfants manquent l'école à cause de l'insécurité. Les écoles doivent fermer ou les familles déménagent. Toute une génération d'élèves n'a plus qu'un accès très limité à l'éducation, souligne Gotson Pierre. L'affaire de l'avion de luxe offert à Donald Trump par le QatarUne chose est sûre : l'ancien président américain ne rentrera pas les mains vides de son voyage au Moyen-Orient. Mais la presse américaine s'interroge sur l'utilité de ce Boeing 747 flamboyant, offert à Donald Trump par le Qatar. Car pour qu'il puisse réellement transporter le président des États-Unis, il devra être transformé en profondeur, pour répondre à des normes de sécurité très strictes.Selon un responsable de la Maison Blanche, cité par le Washington Post, on ignore encore combien de temps prendraient ces modifications. Ce qu'on sait, en revanche, c'est que l'appareil dispose déjà de deux salles de bain complètes, neuf toilettes, une chambre principale, une chambre d'amis, plusieurs salons, un bureau privé… le tout avec des sièges en cuir crème et beige répartis sur deux niveaux.Mais attention, préviennent des experts : adapter cet avion vieux de 13 ans aux normes d'Air Force One prendrait des années… et coûterait des milliards. « Impossible de finaliser ce chantier avant la fin de son mandat », écrit le Washington Post. Et cette affaire soulève aussi une question juridique : Donald Trump a-t-il le droit d'accepter un tel cadeau ? Le New York Times souligne que sous son second mandat, il fait voler en éclats toutes les lignes rouges entre fonction publique et intérêts privés. Car, selon ses proches, Donald Trump prévoit de transférer l'avion à sa fondation présidentielle une fois qu'il aura quitté la Maison Blanche. En Argentine, des documents nazis découverts dans des caisses de champagneC'est à lire dans le journal Clarin. Des fonctionnaires de justice ont mis la main sur douze caisses en bois, marquées « champagne Crillón », dans le sous-sol du Palais de Justice de Buenos Aires. En les ouvrant, surprise : ils tombent sur des centaines de cartes de membres du parti nazi argentin, des passeports et d'autres documents datant de 1941, qui seraient arrivés à bord d'un navire japonais.On y trouve aussi du matériel de propagande nazie, destiné à diffuser l'idéologie d'Hitler en Argentine, alors que la Seconde Guerre mondiale faisait rage. Certains documents portent même sa signature. Clarin publie plusieurs photos de ces objets qui, selon le journal, pourraient aider à mieux comprendre le financement du nazisme en Argentine.Pour La Nación, il s'agit d'une découverte de portée mondiale. Le journal rappelle que le président Javier Milei a récemment décidé de déclassifier les archives argentines sur l'accueil des anciens nazis après la guerre. Journal de la 1ère Fusillade à Fort-de-France : les autorités renforcent la sécurité.
49 Afrikaners, ces Sud-Africains blancs descendants de colons néerlandais, sont attendus ce lundi (12 mai 2025), aux États-Unis. Hier, ils ont pris place à bord d'un vol charter affrété par les États-Unis, nous apprend le New York Times qui les a suivis à l'aéroport hier, à Johannesburg. Ces Afrikaners, descendant pour la plupart de colons néerlandais, fuient, disent-ils, les persécutions, les discriminations dont ils sont victimes dans leur pays natal. Ils affirment ainsi «avoir été la cible de violence» ou «s'être vus refuser des emplois» en raison de la couleur de leur peau. Au cœur du problème, en réalité, se trouve la question des terres. Comme l'explique le New York Times, les terres agricoles des Sud-Africains blancs qui ne représentent que 7% de la population, couvrent plus de la moitié du pays. Depuis peu, une loi autorise les autorités à exproprier sans dédommager les propriétaires. Pas sûr que cela soit juridiquement faisable, souligne le quotidien. Mais cela inquiète beaucoup d'Afrikaners. En mars, les États-Unis affirmaient avoir reçu 8.000 demandes d'asile. Les Afrikaners qui arriveront ce lundi, auront en effet le statut de réfugiés. Donald Trump «a suspendu la quasi-totalité des admissions de réfugiés fuyant la famine et la guerre, en provenance de pays comme le Soudan ou la République démocratique du Congo. Mais il a créé une voix d'entrée accélérée pour les Afrikaners, une minorité ethnique blanche à l'origine du régime brutal d'apartheid en Afrique du Sud.»Une initiative de l'administration Trump qui suscite des critiques de la part d'associations qui viennent en aide aux migrants, mais aussi du gouvernement sud-africain qui y voit, comme le rapporte le New York Times, une «tentative politique visant à discréditer le pays». Les États-Unis, de leur côté, reprochent au pays dont est originaire Elon Musk, «ses relations étroites avec l'Iran et sa position ferme contre Israël.» Donald Trump n'aurait pas digéré la plainte pour génocide déposée devant la Cour internationale de justice au sujet de la guerre à Gaza. Plus de la moitié de la population haïtienne souffre de la faimEn Haïti, la presse fait état de nouvelles violences qui ont empêché la tenue d'un référendum constitutionnel annoncé pour hier. Les gangs ont de nouveau attaqué Furcy et Kenscoff et ont été repoussés par la police, nous apprend Alterpresse. Déjà, la semaine dernière, la police avait réussi à reprendre le contrôle du sous-commissariat de Furcy. Cette fois-ci, «plusieurs membres de la population, qui avaient été kidnappés par les groupes armés, ont été libérés», rapporte l'agence de presse. Depuis plusieurs semaines, les gangs «cherchent à étendre leur contrôle dans les hauteurs de la capitale» et à s'emparer de ces zones semi-rurales, ce qui soulève «des inquiétudes sur la sécurité alimentaire», souligne Alterpresse. La commune de Kenscoff, notamment, est «une importante zone de production agricole pour la capitale». Or, la faim est un problème majeur en Haïti. Désormais, près de 6 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire aigüe, comme l'explique Martine Villeneuve, directrice de l'ONG Action contre la faim en Haïti, à Achim Lippold. Le Pérou, confronté à une vague de violencesNotre dossier du jour nous emmène au Pérou, pays confronté à une insécurité et une criminalité grandissantes. Les chiffres augmentent de manière exponentielle : on déplore 700 homicides depuis le début de l'année. Dans la capitale, Lima, les assassinats et les extorsions sont quotidiens. Reportage de Martin Chabal. Venezuela : inquiétudes autour du sort d'un membre de l'ONG ProveaLes proches de l'avocat Eduardo Torres, membre de l'équipe juridique de l'organisation de défense des droits humains Provea, sont sans nouvelles de lui depuis vendredi. Il était «régulièrement ciblé par des menaces et des actes de harcèlement de la part de représentant·es des forces de sécurité de l'État vénézuélien», écrit la Fédération internationale pour les droits humains dans un communiqué. La FIDH dénonce une possible disparition forcée. Andronico Rodriguez, favori de la présidentielle bolivienneLa campagne en vue de la présidentielle du 17 août débute en Bolivie. À gauche, il y a déjà trois candidats : l'actuel président Luis Arce, l'ancien chef de l'État Evo Morales et, donc, Andronico Rodriguez, 36 ans, «l'élève d'Evo Morales», comme le qualifie le quotidien argentin Infobae qui lui consacre un long portrait. Né dans la province de Cochabamba, dans une famille de paysans, Andronico Rodriguez réalise très jeune que pour s'en sortir, il faut faire des études. Il obtiendra un diplôme de sciences politiques à l'Université de Cochabamba. Enfant, il accompagne ses parents à des réunions syndicales. Une fois étudiant, il prend peu à peu des responsabilités au sein des fédérations de producteurs de coca et à 28 ans, il finit par devenir le bras droit d'Evo Morales. Les différentes périodes de turbulences que traverse le MAS, le Mouvement vers le socialisme, lui permettent de se faire connaître, raconte encore Infobae. Élu sénateur en 2020, il prend en même temps la tête de la chambre haute où il se distingue par son sens du compromis.Pour beaucoup, Andronico Rodriguez est le successeur naturel d'Evo Morales, mais lui a choisi de s'émanciper, de prendre ses distances. Aujourd'hui, il pourrait profiter du vide créé par «la guerre intestine que se livrent» Evo Morales et Luis Arce, analyse Infobae. Au sein du bloc cocalero, sa jeunesse séduit. Pour la première fois au sein du mouvement, les syndicats critiquent publiquement l'absence de renouvellement de leurs dirigeants, tout particulièrement d'Evo Morales qui est à leur tête depuis près de 30 ans. L'ex-président pourrait devoir négocier avec son ancien dauphin s'il veut survivre politiquement, estime le quotidien argentin. Journal de la 1èreAu lendemain d'un nouveau drame en Martinique, le préfet Étienne Desplanques était l'invité du journal radio de La 1ère ce lundi matin. Il a réagi à l'exécution en plein jour de trois jeunes hommes dans une rue de Fort-de-France.
Américain d'origine, péruvien d'adoption, polyglotte et réputé proche des pauvres, le nouveau souverain pontife s'inscrit dans la tradition sociale de l'Église catholique. Traditionnellement, rapporte notre correspondant à Washington Guillaume Naudin, on se disait qu'il n'était pas possible de confier le destin de l'Église au citoyen d'un pays qui est déjà une superpuissance, parce que cela aurait fait beaucoup de pouvoir pour un seul pays. Apparemment, cela n'a pas fait peur aux cardinaux. Peut-être parce que ce pape n'est pas seulement américain, il est aussi péruvien. Il a été naturalisé après avoir passé une bonne partie de sa vie au Pérou. Et puis, les États-Unis sont un pays d'immigration et tout le monde vient un peu d'ailleurs ici. Les spécialistes de la généalogie se sont très rapidement penchés sur la question. Le pape, dont le nom de famille est donc Prevost, a des origines françaises du côté de son père. Sa grand-mère Susanne serait d'ailleurs née en France et son grand-père Jean serait lui originaire d'Italie. Mais ce n'est pas tout, la famille de sa mère est originaire de Louisiane. Et de ce côté-là, il y aurait des origines à la fois créoles, mais aussi espagnoles et même haïtiennes apparemment. Aux États-Unis, les réactions n'ont pas tardé : Donald Trump, sur son réseau Truth Social : « Félicitations au cardinal Robert Francis Prevost, qui vient d'être nommé pape. C'est un tel honneur de réaliser qu'il est le premier pape américain. Quelle excitation et quel grand honneur pour notre pays. J'ai hâte de rencontrer le pape Léon XIV. Ce sera un moment très significatif ! » Il y a aussi celle du vice-président JD Vance, converti au catholicisme. Il dit : « Félicitations à Léon XIV, le premier pape américain, pour son élection ! Je suis sûr que des millions de catholiques américains et d'autres chrétiens prieront pour qu'il réussisse à diriger l'Église. Que Dieu le bénisse ! ». C'est un peu plus mesuré que la réaction du président.Pour les militants MAGA, un pape « marxiste et woke »Et pour cause, le nouveau pape ne voit pas le catholicisme de la même manière que JD Vance. Quand il n'était encore que cardinal, sur son compte X, Robert Prevost a repris publiquement le vice-président. C'était au mois de février, au sujet des déclarations de JD Vance sur la hiérarchisation de l'amour de son prochain. Selon lui, c'était un concept catholique d'aimer davantage sa famille que ses amis, puis que ses voisins, puis que ses concitoyens et enfin que le reste du monde. Jean-Marie Le Pen disait d'ailleurs à peu près la même chose en France à une époque. Le futur pape avait écrit : « JD Vance a tort : Jésus ne nous demande pas de hiérarchiser notre amour pour les autres. » Ils n'ont manifestement pas la vision des choses notamment sur l'immigration. Le mouvement trumpiste s'en est d'ailleurs très vite aperçu. L'influenceuse d'extrême droite Laura Loomer, qui est souvent écoutée par le président, résume son jugement en deux mots : « C'est un pape marxiste et woke. »De son côté, le dernier président catholique, Joe Biden, félicite le nouveau pape pour son élection. De même que Barack Obama qui n'est pas catholique, mais qui vient lui aussi de Chicago. Les habitants de la ville sont nombreux à dire leur fierté sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels. Et là-bas, dans cette ville très sportive au bord du lac Michigan, il y a une question très importante. Comme pour le football à Manchester, il y a deux clubs phares dans le sport national qu'est le baseball. Toute la journée d'hier, tout le monde s'est demandé qui des Cubs ou des White Sox soutient le nouveau pape. Ça a donné lieu à des débats assez drôles. Débat tranché par le propre frère de Léon XIV qui l'affirme avec beaucoup de certitude : le nouveau pape soutient les White Sox. Mais il l'a dit dans son premier discours, il est avant tout pour la paix sur Terre et dans les stades.Louanges dans la presse péruvienneC'est un « pasteur au cœur péruvien » qui arrive à la tête de l'Église catholique, d'après le quotidien conservateur Peru21, pour qui Léon XIV coche toutes les cases : grâce à « son style accessible et conciliant », grâce « à son expérience en Amérique latine » et grâce à « son travail à la Curie romaine », il a tout pour réussir et « son expérience de missionnaire, sa proximité avec les communautés locales et son ouverture au dialogue seront les clés de son pontificat ».« Prevost est peut-être un mystère pour le reste du monde, mais dans notre pays, renchérit El Comercio le plus grand journal du Pérou, on le connaît bien ». En résumé, on connaît son intérêt pour les questions sociales, son attachement à la transparence et au travail collaboratif. Et puis, il a quelque chose de spécial : « À la fois représentant d'une grande puissance mondiale comme les États-Unis et doté d'une compréhension profonde des problèmes auxquels sont confrontés les endroits les plus éloignés des centres de pouvoir ». Certes, parmi les cardinaux, il y en avait plusieurs capables de prendre la relève de François, mais pour El Comercio, « il était difficile d'en trouver un plus apte que Léon XIV ».Même La Republica, le journal de la gauche péruvienne, encense l'humilité du nouveau pape. Une religieuse y raconte que dans ses fonctions d'évêque, il a visité les zones les plus reculées de Chiclayo, que l'on pouvait lui parler du matin au soir, que ses messes étaient simples, sans fioritures, qu'il menait une vie recluse, qu'il privilégiait la prière, avec un petit faible pour la musique créole, souvenir sans doute de ses grands-parents maternels, nés tous les deux à la Nouvelle-Orléans. Il y a aussi de l'Italie en lui, ou de la Guadeloupe, avec un arrière-arrière-grand-père né à Pointe-à-Pitre. Et pour un aperçu complet de ses racines tricolores, la Revue française de généalogie nous raconte que cette nuit, dès 2 heures du matin, cinq arbres généalogiques très poussés ont été mis en ligne, qui nous emmènent chez ses aïeux, d'un couple de pâtissiers du Havre à la bourgeoisie de Menton et de Monaco.Quelle prise de position au sujet des abus sexuels commis par les prêtres ? Du temps où Léon XIV n'était encore que Robert Prevost, évêque de Chiclayo au Pérou, trois femmes se sont adressées à l'évêché pour dénoncer un prêtre qu'elles accusaient d'attouchements et d'agression sexuelle. Or, la gestion de cette affaire reste sujette à controverse. Il y a, par exemple, cette association américaine citée par le magazine Newsweek, association qui regroupe des victimes de violences sexuelles et selon laquelle le futur pape a dérogé aux règles prévues par le Vatican dans ce genre ce cas. Il n'aurait pas tout de suite suspendu le religieux incriminé par les victimes et se serait abstenu de saisir les autorités péruviennes.Version controversée et balayée par la presse du Pérou. La Republica rétorque que Prevost « a mené des enquêtes préliminaires, porté l'affaire devant la Curie romaine et expulsé ce prêtre de l'Eglise ». Le diocèse affirme avoir tout fait dans les règles et porté l'affaire jusqu'au pénal, affaire finalement classée sans suite en raison du délai de prescription. L'une des plaignantes a demandé la réouverture de l'enquête, désormais placée sous la responsabilité du successeur de Robert Prevost à Chiclayo. Impossible à ce stade de dire si, oui ou non, il faut parler de négligence.La Republica préfère renvoyer à l'entretien que le cardinal lui avait accordé avant de quitter le Pérou. Il prend au cours de cette interview une position très ferme à propos des violences sexuelles au sein de l'Église. « Nous rejetons, disait-il à l'époque, les dissimulations et le secret. En cas d'abus sur mineurs commis par des prêtres, la réponse a souvent été : tais-toi et ne parle pas. C'est inacceptable. Tous ceux victimes d'un acte répréhensible de la part d'un prêtre doivent venir le signaler afin d'agir pour le bien des victimes et de l'Église. » On verra si le nouveau pape s'empare du dossier pendant son pontificat et met en place le principe de tolérance zéro réclamé par de très nombreuses associations de victimes.
Au début du XIXe siècle, avant que l'Argentine ne commence à se construire et se représenter comme une nation issue de l'immigration européenne, un tiers de la population de Buenos Aires était de descendance africaine. En Argentine, les centaines de milliers d'esclaves africains emmenés de force sur les bords du Rio de la Plata dans les années 1800 ont façonné l'histoire du pays. Une histoire trop souvent oubliée ou méconnue. Notre correspondant Théo Conscience a suivi une visite guidée qui se propose de réhabiliter une histoire longtemps invisibilisée. « Jusqu'ici, dans un pays qui affirme qu'il n'a pas de population noire, je vous ai parlé de la mère de la nation et du premier président, qui étaient tous les deux noirs. Donc, il y a quelque chose de récurrent, et on peut se demander s'il n'y a vraiment pas eu de Noirs dans l'histoire du pays, ou s'il y a eu un effort pour "blanchir" cette histoire », explique Karl Almeida, l'un des guides de l'Afrotour de Buenos Aires.USA : les trois policiers accusés de la mort du jeune Afro-Américain Tyre Nichols, acquittés par un jury du TennesseeIl y a deux ans, Tyre Nichols, 29 ans, avait été battu par des officiers de police alors qu'il rentrait de son travail et était décédé trois jours plus tard de ses blessures. Les trois anciens policiers de Memphis, accusés, ont été acquittés par un jury du Tennessee de toutes les charges contre eux, y compris celle pour meurtre au second degré.Durant le procès, les avocats ont joué et rejoué les vidéos du drame, raconte le New York Times. vidéos qui avaient ravivé les appels à réformer la police aux États-Unis. « Le verdict du jour constitue une dévastatrice erreur judiciaire », se sont indignés les avocats de la famille de Tyre Nichols auprès du journal new-yorkais. La famille et les militants pour les droits civiques saluent tout de même la reconnaissance de quelques infractions fédérales même si les peines ne sont pas encore connues. Deux autres policiers ont plaidé coupable et n'ont pas encore reçu leur sentence, qui devrait être connue plus tard dans l'année.La République Dominicaine continue d'expulser massivement les Haïtiens« Il y a une chasse à l'homme sans pitié en République Dominicaine contre tous ceux qui sont ou qui semblent haïtiens », explique Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, interrogé au micro d'Anne Cantener. Le journaliste haïtien revient aussi sur la présence du cardinal Chibly Langlois, actuellement au conclave à Rome. Une participation qui compte beaucoup aux yeux du président de la conférence des évêques haïtiens, interrogé par Le Nouvelliste. Cette présence au Vatican sera peut-être l'occasion de sensibiliser au sort d'Haïti – au cœur d'une rencontre entre représentants des US et de Colombie, écrit Le Nouvelliste, d'une étape de plus dans la recherche de solutions à la crise sécuritaire.Pérou : les journalistes sous le choc après l'assassinat d'un présentateur radio en AmazonieRaul Celis animait le programme matinal de la radio Karibeña à Iquitos, la plus grande ville d'Amazonie péruvienne. La Republica nous donne des détails sur le drame : hier matin, à 5h30. Raul Celis Lopez, 71 ans, a pris, comme d'habitude, son mototaxi, il est passé acheter le journal et était sur le point d'arriver à la radio quand deux tueurs à gages l'ont arrêté avant de l'exécuter de trois balles dans la tête. C'est un choc pour l'ensemble de la profession : « Nous sommes tous choqués par l'assassinat d'un journaliste péruvien. Le deuxième cette année en province. Raul Celis critiquait le gouvernement régional du Loreto. Un pays qui permet qu'on tue ses journalistes est un pays où il n'y a plus de liberté d'expression. À la différence d'autres pays de la région, le Pérou détenait le record de sept ou huit ans sans journaliste tué. Cette vague de violence fait de nouveau du journalisme une cible des tueurs à gage. Et que va pouvoir faire le gouvernement face à cela ? Il ne fait rien. », a déclaré Rosa Maria Palacios, l'une des journalistes les plus connues du Pérou, dans son programme quotidien Sin Guion.Une enquête a été ouverte, indique le média RPP pour interroger les témoins et demander l'accès aux images de vidéosurveillance. Toujours sur le site internet de RPP, on apprend que les dirigeants locaux demandent aujourd'hui au conseil des ministres de déclarer l'état d'urgence à Iquitos, face à cette vague de violence. Au Québec, le tutoiement des enseignants en questionDans son éditorial du jour, intitulé « Sauf votre respect », Le Devoir revient sur les annonces du ministre de l'Éducation québécois. Objectif : « Renforcer le respect et le civisme ». D'ici janvier prochain donc, les élèves seront obligés de vouvoyer les enseignants, dès le primaire. « Mais le vouvoiement est-il intrinsèquement lié au respect ? », interroge Salomé Corbo, autrice de l'article. Pas du tout, répond-elle. La mesure n'est que « cosmétique » et pourrait bien nuire « au lien de confiance si nécessaire » entre professeurs et élèves : « Si le ministre était réellement sérieux dans sa lutte contre l'incivilité, il mettrait sur pied un programme pédagogique (...) qui contiendrait les notions d'empathie, de solidarité, d'inclusion et d'écoute. » Et l'éditorialiste de rappeler que « l'irrespect et la politesse se conjuguent à tous les temps et à toutes les personnes ». La preuve par l'exemple. Salomé Corbo conclut ainsi son édito : « Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes sentiments les plus mitigés face à vos manières toujours un peu paternalistes, superficielles et sans envergure. » À la Une du journal d'Outre-mer, présenté par Benoit Ferrand de la 1èreEn Martinique, les rotations des « navettes maritimes » doivent reprendre, ainsi en a décidé ce mercredi le Tribunal administratif de Fort-de-France.
À Port-au-Prince, l'enrôlement des enfants dans les gangs inquiète. Selon plusieurs rapports d'organisations locales et internationales, entre 40 et 50 % des membres des groupes armés sont des mineurs vulnérables. Une triste réalité qui pourtant prend de l'ampleur face à la passivité des autorités en place. C'est un reportage de notre correspondant à Port-au-Prince, Peterson Luxama. À Port-au-Prince, et dans plusieurs quartiers populaires, les enfants sont de plus en plus nombreux à rejoindre les rangs des gangs armés. Une situation inquiétante que dénonce Shelve Bély, coordinateur du bureau national de défense des droits des enfants et des femmes. « Les gangs armés, dans leur volonté de grossir leurs rangs, recrutent des enfants en bas âge. Ils leur font croire que le gang représente leur avenir, alors que ce n'est pas vrai. Ce sont des enfants qui devraient être à l'école. Les bandits leur font croire que, lorsqu'ils ont une arme en main, ils sont des chefs. Pourtant, ils ne font que détruire leur avenir en les poussant à tuer des innocents. »Les enfants considèrent les chefs de gang comme des modèlesSelon Lucmane Sainril, président de l'Initiative citoyenne pour la défense des droits des enfants, dans certains ghettos, les chefs de gangs sont devenus les principaux modèles pour les enfants. « Ces enfants des ghettos ne voient rien d'autre que les armes. Chaque jour, ils côtoient les gangs, qu'ils considèrent parfois comme leurs propres parents. Ils n'ont pas d'autres modèles que ces chefs de gangs qui manipulent des millions chaque jour et circulent à bord de voitures luxueuses. Déjà fortement influencés, il est très difficile pour ces enfants de penser à l'école, alors même qu'on dit souvent que l'école, c'est l'avenir. » Si certains enfants et adolescents sont attirés par les gangs, d'autres y sont pourtant contraints. Dans certains cas, des parents épuisés et démunis n'ont ni les moyens ni l'autorité nécessaires pour empêcher leurs enfants d'y entrer.Selon les chiffres de l'Unicef ou d'ONG comme Save the Children, le nombre d'enfants qui sont membres de gangs en Haïti avoisine les 50 %. Comment protéger les mineurs du recrutement dans les gangs alors que ceux-ci contrôlent 85 % de la capitale ? Comment libérer et réintégrer les enfants enrôlés alors que 700 000 personnes sont déplacées à cause de l'insécurité ? Autant de questions qui restent toujours sans réponse de la part du gouvernement haïtien, selon notre correspondant Peterson Luxama.La Chine renforce sa présence économique en Amazonie avec ses « nouvelles routes de la soie »Depuis plusieurs années, la Chine étend ses « nouvelles routes de la soie » jusqu'en Amérique du Sud, avec en vitrine le port de Chancay au Pérou, inauguré en 2023. Mais c'est en Amazonie brésilienne que se joue un projet d'une toute autre envergure : Pékin cofinance un vaste réseau de routes terrestres et fluviales pour acheminer plus rapidement soja, minerais et métaux rares vers le Pacifique. Pour l'économiste Rubia Wagner, de l'Université fédérale de Rio de Janeiro, « la stratégie d'approvisionnement de la Chine ne sera complète que si les Chinois contrôlent aussi la logistique ».Cinq grands axes sont en projet, dont la « route Amazone », censée relier Manaus à plusieurs ports du littoral pacifique. Le projet Arco Norte, lui, vise à connecter les fermes du nord du Brésil – qui produisent près de 70 % du soja du pays – à ce réseau. Routes bitumées, chemins de fer, ports fluviaux : les travaux nécessitent une déforestation massive. « Il n'y a pas d'études sur les impacts pour les communautés autochtones ni d'évaluations environnementales claires », alerte Rubia Wagner, qui s'inquiète aussi de la prolifération des activités illégales le long de ces nouvelles voies.Malgré les alertes, le gouvernement de Lula soutient pleinement ce projet, qu'il considère comme un levier de développement. Selon Rubia Wagner, « Lula est surtout préoccupé par la croissance économique. Ces plans de routes datent de la dictature. La Chine ne fait que s'y insérer, car tout était déjà prêt. » Pékin a investi plus de 66 milliards de dollars au Brésil en dix ans, en grande partie dans l'énergie, l'extraction et les infrastructures. Pour l'Amazonie, le coût environnemental de ce partenariat est encore difficile à mesurer — mais il pourrait être irréversible, estime la spécialiste.À lire aussiLa Chine développe aussi ses «nouvelles routes de la soie» dans l'Amazonie brésilienneCinq opposants vénézuéliens exfiltrés vers les États-UnisIls étaient réfugiés à l'ambassade d'Argentine à Caracas. Ils sont désormais en sécurité aux États-Unis. C'est le secrétaire d'État Marco Rubio qui a annoncé la nouvelle, saluant ce qu'il appelle « une opération réussie » et qualifiant les exfiltrés de « héros de la démocratie ». Mais les circonstances de leur départ restent floues. Le Miami Herald s'interroge sur la possibilité d'un accord tacite avec le régime Maduro ? Côté chaviste, la chaîne Telesur affirme qu'un sauf-conduit a bien été négocié avec les autorités. Pour le site indépendant Tal Cual, cela pourrait être de la propagande. Il évoque une toute autre version : selon ses sources, le départ des opposants aurait été préparé en toute discrétion, en plusieurs étapes, grâce à des complicités à l'intérieur de l'administration. L'annonce officielle n'aurait été faite que lorsque tout le monde était déjà sain et sauf aux États-Unis. Selon Tal Cual, le gouvernement de Nicolás Maduro aurait été pris de court par cette exfiltration.L'administration Trump veut effacer certains récits liés à l'histoire raciale des États-Unis. C'est à lire dans le New York Times. Le gouvernement s'en prend notamment aux musées consacrés à l'histoire des Noirs. Un exemple symbolique : la Whitney Plantation, en Louisiane. Elle a vu une subvention fédérale lui être retirée, avant d'être rétablie. Un décret signé en mars par Donald Trump demande de « purger » les institutions culturelles des « idéologies inappropriées ». Une formule qui inquiète la communauté afro-américaine. Certains y voient un langage orwellien. Le Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaines, lui, dément toute pression politique, même si des rumeurs circulent. Et dans le projet de budget 2026, plusieurs aides financières essentielles aux musées sont appelées à disparaître. Face à cela, des historiens, des conservateurs rappellent que l'histoire noire est une part fondamentale du récit américain. Mais certains intellectuels afro-américains soutiennent la démarche de Donald Trump : selon eux, revenir sans cesse sur les blessures du passé ne fait qu'alimenter les divisions.Journal de la 1ère2024, une année « à oublier » pour l'économie martiniquaise.
Les groupes armés haïtiens s'acharnent sur cette ville du nord du pays, où les viols et les meurtres de civils sans défense sont devenus la norme. Notre confrère Gotson Pierre, directeur de l'agence Alterpresse, rapporte que les récentes attaques des gangs armés ont causé la mort d'au moins une dizaine d'habitants de Petite-Rivière et provoqué le déplacement d'environ 20 000 personnes. Le maire par intérim indique que plusieurs cadavres n'ont pas encore pu être récupérés ni identifiés, des victimes ayant été abattues à l'intérieur même de leurs domiciles. Il appelle à une intervention urgente de la Direction départementale de la santé publique pour prévenir les risques sanitaires liés aux corps non traités. Il souligne également la nécessité d'un soutien psychologique pour les familles endeuillées, « frappées dans leur âme ».Deux coalitions criminelles d'Haïti classées organisations terroristes par les États-UnisDans Le Nouvelliste, l'ambassadeur américain à Port-au-Prince, Dennis Hanskins, décrypte la décision de placer Vivre Ensemble et le gang Gran Grif sur liste noire. L'idée reste de bloquer l'accès de ces entités aux livraisons d'armes, de munitions ou de liquidités et de donner beaucoup plus de marge de manœuvre aux agences comme le FBI. Car à partir de maintenant, les fournisseurs ou les complices de ces groupes criminels vont tomber sous le coup de sanctions anti-terroristes, y compris les citoyens américains qui se lanceraient dans des transactions suspectes. Manière polie de reconnaître que la majorité de l'armement des gangs provient des États-Unis. L'ambassadeur prévient d'ailleurs que la justice américaine va frapper fort dans les semaines qui viennent : plusieurs enquêtes majeures visent en ce moment-même des individus qui soutiennent les gangs haïtiens. Et qui risquent la révocation de leur statut de résidant sur le sol américain.À lire aussiGangs haïtiens classés «terroristes» par Washington: «Les effets négatifs risquent de dépasser largement les avantages»Aux États-Unis, le secteur touristique en souffranceChute libre des arrivées de visiteurs internationaux, qui grimpaient chaque année depuis la pandémie, mais qui s'écroulent depuis le 20 janvier. Dans POLITICO, les professionnels parlent d'un « effet domino » et parlent du tourisme comme d'une « victime collatérale des décisions de la Maison Blanche ». Les spécialistes prévoient une saison noire du côté des Canadiens, furieux de la guerre commerciale enclenchée par Donald Trump et qui font de plus en plus l'impasse sur leurs voyages aux États-Unis. Donald Trump a beau prétendre que tout va bien dans le secteur, certaines entreprises enregistrent jusqu'à 50 % de réservations en moins. Et les clients s'inquiètent en particulier du passage des frontières, car l'anxiété est montée d'un coup après l'arrestation de plusieurs touristes européens, expulsés sans véritable explication.Revers judiciaire pour l'administration Trump en matière migratoireLe processus est loin d'être achevé, mais la ministre de l'Intérieur, Kristi Noem, qui avait entrepris de révoquer ou de durcir les conditions d'accès au TPS, le statut de protection temporaire, essuie une défaite en justice. Elle qui voulait priver les Haïtiens, les Vénézuéliens, les Cubains et les Nicaraguayens de ce statut, une mesure susceptible de toucher plusieurs centaines de milliers de personnes déjà présentes sur le sol américain, devra encore patienter. Comme en première instance, la Cour d'appel de Boston vient de donner raison aux plaignants défendus par plusieurs associations. Les magistrats estiment que le gouvernement doit jauger chaque dossier au cas par cas et récusent le principe d'une suspension globale du TPS. La mère des batailles va désormais se jouer devant la Cour suprême.Au Texas, le forage à tout prix ne fait pas l'unanimitéDonald Trump a fait campagne sur la promesse de relancer la production d'hydrocarbures aux États-Unis, reprenant à son compte le fameux slogan « drill baby drill », « fore, bébé fore », et tant pis pour l'environnement. Fin mars, son administration a ainsi réautorisé l'exploitation pétrolière et gazière des réserves naturelles de l'Arctique en Alaska. Mais même dans un État conservateur comme le Texas, source de plus de 40 % de la production pétrolière des États-Unis, cette politique du tout pétrole est loin de faire l'unanimité. Reportage de notre envoyé spécial Nathanaël Vittrant à réécouter dans l'édition du jour.Arrestation retentissante d'une magistrate bolivienne chargée de plusieurs dossiers politiquesLilian Moreno, encadrée par deux policiers. Photo-choc dans les pages de La Razon. Le ministère de la Justice lui reproche d'avoir tranché en faveur d'Evo Morales. Il y a quelques jours, elle avait annulé le mandat d'arrêt visant l'ancien président bolivien, poursuivi pour détournement de mineurs et traite d'êtres humains. Ce qui lui vaut aujourd'hui des poursuites pour « désobéissance aux résolutions constitutionnelles » et « manquement à ses obligations ». Elle risque d'être radiée de la magistrature pour faute grave, même si son avocat dénonce une interpellation « illégale et arbitraire » et une « violation des droits de la défense ». Quant à Evo Morales, il tacle dans un message posté sur les réseaux sociaux « l'intimidation de tous ceux qui pensent contre l'actuel chef de l'État ».Qui rêve d'un pape américain ?À partir de demain mercredi, 133 cardinaux vont se réunir en conclave à Rome pour élire le successeur du pape François. C'est un conclave inédit : jamais autant de cardinaux n'avaient été appelés à voter, et jamais ils n'étaient venus d'autant de pays – 70 au total, sur les cinq continents. Ce sera donc le conclave le plus international de l'histoire… avec, parmi eux, 37 représentants des Amériques. Et certains commencent déjà à rêver d'un pape américain.Un nom revient avec insistance : celui du cardinal Robert Francis Prevost, 69 ans, originaire de Chicago. Il occupe aujourd'hui un poste-clé au Vatican : il est préfet du dicastère pour les évêques. C'est lui qui supervise la nomination des évêques dans le monde entier. Un poids lourd, donc. Son atout : il passait beaucoup de temps en Amérique latine, en tant que missionnaire au Pérou, puis archevêque. Il préside en plus la Commission pontificale pour l'Amérique latine, ce qui l'a rapproché des réalités du terrain dans la région qui compte encore le plus grand nombre de catholiques.Mais ce qui pourrait jouer contre lui, c'est justement sa nationalité américaine — un passeport qui n'a jamais vraiment fait recette au Vatican — et aussi son âge : 69 ans. Certains cardinaux hésitent à élire un pape pour 20 ans.Chez les conservateurs américains, un autre nom circule : celui de Raymond Burke. C'est le préféré des catholiques MAGA et de Donald Trump. Raymond Burke, c'est l'icône du courant ultra-conservateur qui monte au sein du catholicisme américain. Ses fidèles reprochent à François d'avoir été trop libéral, trop ouvert, ils appellent à un retour à des valeurs traditionnelles.Même si c'est peu probable, le Brésil y croit aussi. Avec sept cardinaux présents au conclave, le pays espère secrètement un premier pape brésilien. Le nom qui revient le plus souvent, c'est celui du cardinal Leonardo Ulrich Steiner, archevêque de Manaus. Il est perçu comme un homme proche des idées de François et très engagé en Amazonie. Un autre profil intéressant : Carlos Aguiar Retes, archevêque de Mexico, très actif sur les réseaux sociaux – il a même un compte Instagram. Lui aussi s'inscrirait dans la continuité du pape François.Et puis, côté Uruguay, le nom de Daniel Sturla circule également. Un journaliste lui a demandé il y a quelques jours s'il se voyait en pape. Voici sa réponse : « Franchement, non. Je ne me pose même pas la question. Je pense que le choix se fera ailleurs, pour des raisons géographiques, de formation et de préparation. »Le conclave marquera aussi une grande première pour HaïtiPour la première fois, un cardinal haïtien participera à un conclave. Il s'agit de Chibly Langlois, évêque des Cayes. Il a été nommé cardinal par François – comme 80 % des électeurs de ce conclave. Il ne fait pas partie des favoris, certes, mais sa présence est très symbolique. C'est la reconnaissance d'une Église longtemps marginalisée, la mise en valeur de ces « voix des périphéries » que François a tant voulu faire entendre. D'ailleurs, selon le site haïtien Rezonodwes, la question est de savoir si cette diversité inédite du collège des cardinaux pèsera dans le choix du futur pontife. Et si le nouveau pape poursuivra cette politique d'ouverture aux périphéries.L'actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreReprendra, reprendra pas ? En Martinique, la justice se prononcera ce mercredi sur l'interruption du transport maritime de voyageurs entre Les Trois-Îlets et Fort-de-France.
De son vrai nom Sean Combs, celui qui a régné pendant des années sur le hip-hop de la côte Est des États-Unis est le principal accusé d'un dossier qui mêle sexe, argent, drogue et manipulation. Sean Combs, c'est le rappeur et producteur à succès qui s'appelait autrefois Puff Daddy, un nom qui fait clairement référence au cannabis, puis plus tard P. Diddy. Sean Combs, c'est 3 Grammy Awards, un Oscar, des millions d'albums vendus, dont quatre certifiés disque de platine. Ce sont aussi des collaborations avec Mary J Blige, Notorious BIG, Jennifer Lopez, Jay Z, ou le pédophile condamné R. Kelly. Il a son étoile sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles. Bref, c'est un homme qui pèse d'un poids énorme dans le milieu musical, rappelle notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.P. Diddy est inculpé de 5 chefs d'accusation, dont certains peuvent lui valoir la prison à vie, parmi lesquels trafic sexuel et racket ou encore transport en vue d'activités de prostitution. Les procureurs lui reprochent notamment l'organisation de ce que lui-même appelle des « freak offs », des événements au cours desquels des femmes à qui il faisait miroiter des opportunités de carrière étaient sommées, en étant droguées si nécessaire, de satisfaire ses désirs sexuels ou encore de s'engager dans des activités sexuelles avec des prostitués masculins, pendant plusieurs jours. Le tout filmé à la fois pour le plaisir de Sean Combs et aussi à des fins de faire chanter les victimes pas assez dociles. Plaider non-coupable ?P. Diddy a décidé de plaider non-coupable, alors que les accusations sont suffisamment graves pour que même une star comme lui attende son procès en prison, dans une section réservée tout de même à des célébrités, ou à des gens qui bénéficient d'un traitement privilégié. Il dément toutes les accusations, indiquant que toutes ces activités étaient consenties. Quatre femmes figurent parmi les accusatrices. L'acte d'accusation les désigne anonymement, mais on sait au moins que la victime dite N°1 est Casandra Ventura, Cassie pour la scène et ses activités de choriste, ex-petite amie de Sean Combs. Comme d'autres femmes, elle l'avait déjà poursuivi au civil dans une affaire qui s'était réglée à l'amiable, autrement dit moyennant finances.Ce procès doit durer 8 à 10 semaines et il commence aujourd'hui par la traditionnelle sélection du jury, on sait déjà qu'il sera très suivi dans l'industrie du spectacle, parce que Sean Combs connaissait beaucoup de monde et depuis longtemps. Des fêtes, il en a organisé beaucoup dans ses différentes maisons. Il est donc légitime de se demander qui savait quoi et qui participait à quoi. Il faut dire que ce genre de pratiques ne date apparemment pas d'hier dans l'industrie musicale. C'est assez courant depuis les années 70 de faire taire les victimes par la menace ou par des NDA, des « non-disclosure agreements », des accords de confidentialité moyennant finances, selon une enquête du Washington Post. Quelques femmes ont osé témoigner et elles ne sont évidemment plus dans le milieu musical. À Miami, où va Little Haïti ?Le quartier de Little Haïti à Miami a pris ce nom après l'arrivée de très nombreux Haïtiens dans les années 1960 et 1970, ceux qui fuyaient la dictature des Duvalier. De la vie de l'époque, il reste encore les peintures murales. Mais pour le reste, les magasins de produits haïtiens, les marchés, les restaurants, plus grand-chose ne subsiste. L'appétit des promoteurs immobiliers a fait partir les Haïtiens, comme l'a constaté notre envoyé spécial, Eric Solo. Reportage à réécouter dans son intégralité dans l'édition du jour. Les États-Unis désignent deux entités criminelles d'Haïti comme des organisations terroristesLa coalition Vivre Ensemble et le gang Gran Grif viennent d'être désignés « organisations terroristes transnationales ». Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, les qualifie de « menace directe pour la sécurité nationale » et il estime dans un communiqué que ces deux entités sont « les deux principales sources d'instabilité et de violence en Haïti ».Conséquence concrète de cette décision : toute transaction avec Gran Grif ou Vivre Ensemble placera les auteurs de ces transactions sous la menace de sanctions anti-terroristes. On parle aussi bien de ressortissants haïtiens que de personnes résidant légalement aux États-Unis, et même de citoyens américains. Autrement dit, l'administration Trump tente d'asphyxier ces groupes criminels en coupant leurs sources de revenus. Réaction du Conseil président de transition sur le réseau social X : c'est « un pas dans la bonne direction », estime le CPT qui parle aussi de signal encourageant pour les magistrats d'Haïti qui souhaitent éradiquer la criminalité. Le CPT se dit « prêt à collaborer avec tous les pays soutenant la lutte contre le fléau du terrorisme ». L'actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreC'est une conséquence peu connue de l'éruption en 1902 de la Montagne Pelée : « l'exil » d'un certain nombre de Martiniquais… en Guyane. À écouter aussiSe souvenir de l'éruption de la montagne Pelée de 1902, avec Anne Terrier
C'est une interview explosive révélée par le site d'information El Faro. Carlos Cartagena López, alias « Charli de IVU », l'un des chefs de gang, explique dans une vidéo de 41 minutes comment son gang, le Barrio 18, a pactisé avec l'entourage du président salvadorien Nayib Bukele, et ce, dès 2014. À l'époque, Nayib Bukele était candidat à la mairie de San Salvador. En échange de son soutien, le gang aurait obtenu des faveurs et une forme de protection. Le journal El Pais, qui relaie l'interview avec le chef de gang, parle d'un véritable pacte avec le diable : les gangs auraient aidé à l'ascension politique de Nayib Bukele et en retour, certains de leurs chefs ont été discrètement relâchés. Grâce à cette protection, Charli, lourdement condamné, a été, lui aussi, secrètement libéré par le gouvernement salvadorien, selon El Faro. Et cela alors que 85 000 personnes ont été arrêtées en deux ans, souvent sans preuve. Ils sont détenus dans des conditions qualifiées d'inhumaines, souligne El Pais.Un juge fédéral américain blogue les expulsions en vertu d'une vieille loi d'exceptionEt ce n'est pas tout. Les prisons salvadoriennes font aussi parler d'elles aux États-Unis. Le président Donald Trump a renvoyé là-bas plusieurs centaines de migrants vénézuéliens. Problème : au moins un d'entre eux aurait été expulsé par erreur. Donald Trump s'est appuyé sur une vieille loi d'exception du XXVIIIe siècle. Mais un juge fédéral du Texas vient de bloquer cette pratique. Il estime que cette loi n'est pas applicable dans le contexte actuel. Comme le note le New York Times, c'est la première décision qui tranche le fond de l'affaire, à savoir la légalité du recours à ce texte. Pour les avocats des migrants, cités par le Washington Post, c'est une avancée majeure. Ils espèrent que d'autres juges fédéraux suivront l'exemple de leur collège texan.Une Haïtienne morte dans un centre de détention en FlorideC'est en Une du site de la radio NPR qui la révèle. Une Haïtienne, Marie Ange Blaise, est morte la semaine dernière dans un centre de détention pour migrants, où elle était enfermée depuis deux mois. Elle aurait souffert de douleurs à la poitrine sans recevoir de soins adéquats, selon la députée Sheila Cherfilus-McCormick, seule élue haïtiano-américaine au Congrès. Les autorités, elles, affirment que les soins médicaux sont assurés, y compris en cas d'urgence. Mais la députée Frederica Wilson dénonce ces centres qu'elle qualifie de « trous noirs », où les violations des droits humains se multiplient. Une enquête est en cours, selon NPR.Exploitation illégale de sable en HaïtiAvec notre confrère Jabin Phontus du site d'information Ayibopost, nous revenons sur son enquête concernant l'exploitation illégale de sable dans le département du Sud. Une pratique qui se généralise dans cette zone malgré le fait que les autorités ont procédé à plusieurs arrestations. Un reportage d'Ayibopost avait alerté la Direction départementale Sud du ministère de l'Environnement. Trois individus ont été arrêtés, mais l'un d'entre eux, un proche d'un responsable local du ministère de l'environnement, a été relâché sur ordre de ce dernier.L'héritage africain au PanamaNous vous proposons une plongée dans la culture Congo au Panama. Dans la petite ville de Portobelo, 95 % des habitants sont d'origine africaine. On y entend tous les soirs ou presque le son des tambours, la musique héritée des milliers d'esclaves déportés d'Afrique de l'Ouest par les Européens durant les siècles de traite négrière. Aujourd'hui, leurs descendants entretiennent cet héritage culturel à travers la musique, mais aussi la peinture et l'histoire, comme nous montre le reportage de Martin Hortin.Journal de la 1èreLes coupures d'eau continuent de perturber le quotidien des habitants.
Le télescope chilien, doté d'un miroir de 39 mètres de diamètre, a pour objectif de révolutionner l'exploration, mais un complexe industriel risque d'être construit à proximité, affectant les conditions d'exploration. Dans le nord du Chili, au cœur du désert d'Atacama, le chantier du Extremely Large Telescope a débuté depuis six ans et devrait être achevé d'ici 2028. Avec ce nouveau joujou XXL, les astronomes espèrent en apprendre davantage sur les mystères les plus complexes de l'astronomie moderne, comme les trous noirs, les premières galaxies ou encore la matière noire. Mais déjà, les scientifiques s'inquiètent : un projet de méga complexe industriel pourrait voir le jour à proximité et troubler les conditions d'observations en créant de la pollution lumineuse. Naïla Derroisné, notre correspondante au Chili, a pu se rendre sur place. À la Une du Nouvelliste, en Haiti : les habitants de Petite-Rivière, en Artibonite, victimes à nouveau d'attaques des gangsLes habitants de Petite-Rivière ont été réveillés par des rafales, mercredi. L'Artibonite est encore visée par les attaques de gangs. Le bilan n'est pas encore connu, mais « il y a de nombreuses victimes civiles et parmi les forces de l'ordre », assure Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, interviewé en direct dans notre émission. « En ligne, des vidéos montrent les chefs de gangs qui pavoisent », dit Frantz Duval. Pour fuir les attaques, les habitants ont pris le chemin du fleuve, mais « beaucoup ont péri noyé, car il n'y avait pas assez de bateaux », indique Frantz Duval.Le journaliste haïtien, au micro d'Anne Cantener, est aussi revenu sur les conditions matérielles « très très très confortables » du Conseil présidentiel de transition.Le Nouvelliste fête ses 127 ans ce jeudi 1er mai. « Nous avons de moins en moins d'annonceurs et, entre 2024 et aujourd'hui, nous avons tout perdu, comme beaucoup d'institutions en Haïti », déplore Frantz Duval, rédacteur en chef.USA : Kamala Harris sort du silenceFace aux attaques de Donald Trump contre les immigrés, les universités, les juges, les scientifiques... beaucoup ont reproché aux démocrates de rester trop silencieux. L'ancienne candidate et ancienne vice-présidente Kamala Harris a donc pris la parole hier, lors d'un discours à San Francisco.Dans ce discours, elle a « fustigé » Donald Trump, écrit le Los Angeles Times. « Au lieu d'une administration qui travaille à faire avancer les idéaux les plus ambitieux de l'Amérique, nous assistons à un total abandon de ces idéaux », a notamment déclaré Kamala Harris. Pour la démocrate, le pays est entré dans « une crise constitutionnelle » et « les contre-pouvoirs s'effritent », rapporte le journal californien. Mais Kamala Harris garde espoir : « Ce que l'on observe aussi, ce sont des Américains qui donnent de la voix et montrent leur courage », a-t-elle clamé.Néanmoins, ce discours n'a pas convaincu la presse américaine. Un discours « mordant », mais trop conventionnel, tacle Politico. D'après le média en ligne, Kamala Harris n'a donné que « peu de nouveaux détails » sur sa vision du parti démocrate et du pays, « et encore moins d'indices sur la suite de sa carrière ». Politico croit tout de même savoir que Kamala Harris réfléchit à se présenter au poste de gouverneur de Californie l'an prochain ou à nouveau à la présidence en 2028, après sa cuisante défaite. De son côté, le Los Angeles Times souligne l'ambiance dans le public hier, un accueil « tel une rock star » et le journal de s'interroger : « Comment Kamala Harris parviendra-t-elle à convertir cette bonne volonté pour la suite ? »Le Canada, terre de refuge pour les AméricainsLes plus fragiles ou les plus directement visés par l'administration Trump décident de quitter leur pays. Le Canada voisin est donc devenu un possible refuge. Comme l'a constaté notre envoyée spéciale à Toronto, Marine de la Moissonnière.À lire aussiLe Canada, nouveau refuge pour les Américains inquiets depuis le retour de Donald Trump à la Maison BlancheUn 1er-Mai sous le signe des manifestations en Colombie et au SalvadorEn Colombie, le président de gauche Gustavo Petro avait appelé mercredi à voir « des millions » de Colombiens dans la rue pour ce 1er-Mai. Le chef d'État colombien soumet ce jour au Sénat les 12 questions de sa consultation populaire sur le travail. Exemple de question listé par le journal El Tiempo : « Êtes-vous d'accord pour que le travail le dimanche et les jours fériés soient payé double ? » Le Sénat aura ensuite un mois pour autoriser ou non ce référendum. El Tiempo anticipe donc des semaines de « mouvements et de calculs politiques » car ni l'opposition ni le gouvernement n'ont une majorité au Congrès.Au Salvador, de nombreux syndicats et partis ont appelé à manifester contre le président Bukele. « Ces deux derniers mois, la classe ouvrière a été frappée de plein fouet », dit le mouvement pour la défense de la classe ouvrière au journal El Salvador. Les manifestants protestent contre le licenciement de plus de 20 000 travailleurs du secteur public, le déplacement forcé d'habitants des zones rurales pour des projets immobiliers, les obstacles à la liberté de se syndiquer, mais aussi des salaires trop bas et, enfin, un système d'éducation et de santé publique à la traine.Bolivie : nouvel épisode du feuilleton judiciaire autour de l'ancien président Evo MoralesLe journal bolivien Los Tiempos donne donc la parole à l'avocat d'Evo Morales. D'après lui, « la justice est en train d'être rendue ». Mais, nous dit La Razon, le Tribunal suprême de justice s'indigne de cette décision qui permet, dit-il, « aux citoyens poursuivis pour pédophilie de se moquer de la justice. Nous devons protéger nos enfants ». Et le média Infobae nous apprend que le Conseil de la magistrature bolivien a lancé une enquête disciplinaire contre la juge à l'origine de cette décision. Une juge, souligne La Razon, proche d'Evo Morales. Cette juge a demandé à poursuivre l'enquête, mais dans le département de Cochabamba, le fief d'Evo Morales.La Razon rappelle qu'il y vit dans une maison barricadée, protégée par ses soutiens, pour empêcher son arrestation. Et d'après InfoBae, Evo Morales, pourtant inéligible, compte déposer une candidature présidentielle dans deux semaines à La Paz.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump multiplie les attaques contre les intellectuels, la science et le monde universitaire. Entre coupes budgétaires ciblées, pressions idéologiques et exils forcés, enseignants et chercheurs s'inquiètent d'un climat de plus en plus pesant. Depuis Buffalo, dans l'État de New York, Antoine Yoshinaka, professeur de Science politique, observe la situation avec inquiétude : « Je ne me sens pas personnellement menacé dans mon université, mais ailleurs, c'est une autre histoire. » Il évoque des collègues dont les financements fédéraux ont été brutalement interrompus, sans avertissement. « La direction nous a même demandé de retirer des mots comme “genre” ou “race” de nos projets de recherche. Ces termes sont devenus des cibles idéologiques. »Exil universitaireFace à cette pression croissante, certains chercheurs choisissent de quitter les États-Unis. Marine de la Moissonnière, notre envoyée spéciale au Canada, a rencontré à Toronto une chercheuse américaine qui a préféré s'exiler avec sa famille. « J'ai honte d'être partie, mais je ne voulais pas que mes enfants grandissent dans un climat de fascisme », confie-t-elle. Elle redoute une répression accrue : « Si des agents de l'immigration venaient arrêter un étudiant sur le campus, je ne sais pas comment je réagirais. »Résistance discrète, mais déterminéeLe monde de la recherche tente de résister, à sa manière. Colette Délawéla, présidente du collectif Stand Up for Science, rapporte qu'en mars 2025, près de 2 000 scientifiques ont lancé un appel pour dénoncer les attaques contre la liberté académique. « Je sais que certains collègues modifient discrètement leur vocabulaire en cours. Mais moi, je refuse de céder. Je ne changerai pas ma manière d'enseigner. »Une démocratie fragiliséeContrairement à son premier mandat, le retour au pouvoir de Donald Trump ne suscite pas les mêmes vagues de protestation. « Il y a une certaine fatigue », admet Antoine Yoshinaka. Moins de manifestations, moins de mobilisation. Pour lui, la démocratie américaine existe encore, mais elle est affaiblie. « Elle tient encore grâce à quelques contre-pouvoirs – les médias, la justice – mais ces remparts sont de plus en plus attaqués. »
Mark Carney a remporté l'élection législative au Canada et peut rester Premier ministre. Mais il doit s'appuyer sur une majorité relative. Quels défis attendent le chef du gouvernement face à la menace de Donald Trump ? Nous en parlons avec Catherine Ouellet, professeur adjointe de Sciences politiques à l'Université de Montréal. Selon Catherine Quellet, la carte électorale de ce scrutin révèle une nette division entre les provinces favorables aux libéraux et celles acquises aux conservateurs, notamment dans l'Ouest. Le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD) détiennent donc la clé du pouvoir. Malgré l'effondrement du vote néo-démocrate par rapport à 2021, les chefs des partis d'opposition ont affiché leur volonté de collaborer avec les libéraux, notamment pour faire face aux tensions commerciales croissantes avec les États-Unis.La figure de Mark Carney a largement pesé dans la campagne, estime la politologue canadienne, en particulier face à Donald Trump, qui a alimenté la peur d'une annexion du Canada et déclenché une guerre commerciale. Ces menaces ont recentré le débat électoral sur la capacité à tenir tête au président américain, reléguant au second plan des enjeux de politique intérieure comme la santé ou l'environnement. Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d'Angleterre, est perçu comme un homme fort en matière économique, ce qui a rassuré de nombreux électeurs, contrairement à Justin Trudeau, souvent raillé par Trump. Le ton plus mesuré du président américain envers Carney pourrait annoncer une dynamique différente entre les deux pays.Cependant, rappelle Catherine Quellet, ce succès personnel de Mark Carney pourrait ne pas suffire à faire oublier les critiques récurrentes contre le Parti libéral, au pouvoir depuis quatre mandats. Le malaise grandit dans les provinces de l'Ouest, comme l'Alberta et la Saskatchewan, gouvernées par les conservateurs. Le Canada traverse une grave crise économique marquée par l'inflation, la crise du logement et une forte dépendance commerciale vis-à-vis des États-Unis. Si le Premier ministre veut maintenir le cap, il devra proposer une politique économique crédible, tout en rassurant une classe moyenne de plus en plus inquiète face aux menaces de récession.En Haïti, la commune de Carrefour paralysée par les gangs Avec notre confrère Gotson Pierre, directeur de l'agence Alterpresse, nous ferons un point sur l'actualité haïtienne. La situation dans la commune de Carrefour est particulièrement préoccupante. En ce début de semaine, toutes les activités commerciales, scolaires et administratives sont suspendues : les écoles, les transports publics, les banques, les tribunaux et la Direction générale des Impôts ont fermé leurs portes. Les rues sont désertes, les stations de transport vides et même les motos-taxis ne circulent plus, ce qui plonge la population dans une grande incertitude. Cette paralysie est la conséquence directe d'un ordre lancé par Christ-Roi Chéry, alias Krisla, chef de gang contrôlant la zone. Dans un message audio, il a exigé l'arrêt total des activités du 28 au 30 avril, à l'exception des hôpitaux.Gotson Pierre nous explique aussi que face à la progression des gangs, et pas seulement dans la capitale ou ses environs, les communes commencent à s'organiser. Confrontées à l'absence de l'État, elles tentent, par la création des dispositifs sécuritaires, freiner l'expansion des bandes criminelles et protéger la population.À lire aussiHaïti: victime d'une «attaque ciblée», Médecins sans frontières cesse ses activités dans deux centresLe climat est tendu à Washington dans les agences de sécurité Le Washington Post révèle que le FBI, le Pentagone et d'autres agences ont lancé plusieurs enquêtes pour identifier les auteurs de fuites vers les médias. Et dans certains cas, ils utilisent… des détecteurs de mensonges ! Oui, des tests polygraphiques pour interroger leurs propres agents. Résultat : un climat de peur, de suspicion, et une ambiance délétère.Selon le journal, les nouvelles consignes du ministère de la Justice permettent même de convoquer des journalistes pour obtenir leurs communications personnelles, et d'engager des poursuites non seulement en cas de fuite de documents classifiés, mais aussi d'informations jugées «sensibles».Un ancien cadre du FBI, cité anonymement, décrit un moral au plus bas. « Les gens ont peur », dit-il. « Ils sont surveillés, et les noms de ceux qui ont travaillé sur l'attaque du Capitole sont transmis au ministre de la Justice ». Et il conclut, amer : « Mais c'est quoi ce bazar ? Vous vous rendez compte où on en est ? »À lire aussiÉtats-Unis: le conseiller à la sécurité nationale accusé d'utiliser son compte courriel personnel pour ses fonctionsLe soutien des Latinos à Donald Trump s'effondre Pendant que Donald Trump poursuit ses purges au sein de l'administration, certains de ses électeurs commencent à lui tourner le dos. C'est notamment le cas chez les Latinos. Ils étaient 46% à voter pour lui en novembre 2024, en hausse par rapport à 2020. Mais aujourd'hui, leur soutien s'effondre.El País cite un sondage publié à la veille des 100 premiers jours de la nouvelle administration Trump. Résultat : une majorité de Latinos rejette désormais sa politique d'expulsion, et estime que l'économie s'est dégradée, contrairement à ce qu'il avait promis. L'étude révèle aussi que la peur est revenue dans le quotidien. Des enfants manquent l'école parce que leurs parents craignent des arrestations. Certains évitent les restaurants, les magasins. Des employés ne vont plus travailler. Et les zones qui étaient jusque-là protégées — écoles, lieux de culte, hôpitaux — ne le sont plus car Donald Trump a levé ces protections.À lire aussiÉtats-Unis: les commerces latinos pâtissent des menaces d'expulsion qui pèsent sur les immigrés
Le libéral Mark Carney, actuel Premier ministre par intérim, semble conserver un léger avantage sur le conservateur Pierre Poilievre, d'après les derniers sondages d'intentions de vote. Jour de vote ce lundi (28 avril 2025) au Canada. Favori, il y a quelques mois, le camp conservateur canadien s'est fait rattraper par les Libéraux, désormais en tête des sondages. «C'est un chamboulement inattendu, les Libéraux pourraient même rafler une majorité au Congrès», explique notre envoyée spéciale Marine de La Moissonnière, en direct d'Ottawa. Cela s'explique par les attaques répétées de Donald Trump qui ont dicté la campagne canadienne. De plus, le candidat libéral a recentré son programme vers la gauche, afin de rassembler plus d'électeurs. Près de 7.3 millions de Canadiens et Canadiennes ont déjà voté par anticipation, «preuve que cette élection passionne», indique notre reporter sur place.La fin de campagne a été marquée par un drame, ce week-end. Une voiture-bélier a foncé dans la foule lors d'un festival de la communauté philippine à Vancouver, en Colombie-Britannique. Bilan : des dizaines de blessés et 11 morts, dont une victime brésilienne, nous apprend la Folha de Sao Paulo. «Il n'y a pas de mots», titre le Vancouver Sun, «la communauté est en deuil et tente de comprendre l'attaque».Des commémorations ont eu lieu dimanche dans un «silence» pesant, jusqu'à ce qu'une femme entonne le chant Amazing Grace, raconte le média La Presse. Sur place, les reporters ont trouvé des riverains sous le choc : «C'était horrible», se souvient un témoin, «on entendait les cris de ceux qui avaient tout perdu, et les enfants pleuraient». Le suspect, inculpé pour meurtre, connu de la police et des services sociaux de santé mentale, aurait agi sans motivation terroriste, rappelle La Presse canadienne. En Haïti, la résurgence du choléraLes déplacés, déjà chassés de chez eux par la violence des gangs, sont contraints de vivre dans des conditions déplorables dans des sites, le plus souvent loin d'être adaptés à l'accueil de familles. Dans certains lieux d'accueil de Port-au-Prince, les déplacés sont donc aussi victimes du choléra. Tous les jours, l'ONG Médecins sans frontières enregistre de nouveaux cas. « Nous n'avons pas accès à l'eau potable, nous n'avons pas le choix que d'utiliser de l'eau de très mauvaise qualité », témoigne un habitant au micro de notre correspondant Peterson Luxama.La justice haïtienne se dote de deux nouveaux pôles judiciairesUn décret mettant en place deux pôles judiciaires vient de paraître en Haïti. L'un concerne la répression des crimes financier, l'autre, les crimes de masse et les violences sexuelles. C'est un pas vers le renforcement de l'état de droit, d'après l'Union européenne, car Haïti ne manque pas seulement de moyens et de policiers pour lutter contre les gangs, le pays n'a pas non plus les outils juridiques pour sanctionner les criminels. Ces deux nouveaux pôles constituent «une approche nouvelle» et favoriseront le traitement «d'affaires complexes», explique Gédéon Jean, directeur exécutif du Centre d'analyse et de recherche en droits de l'homme, le CARDDH, interrogé par Vincent Souriau.En République Dominicaine, des manifestations contre l'immigration haïtienne Ces manifestations étaient à l'appel du groupe nationaliste Antigua Orden Dominicana, l'ancien ordre dominicain. Le journal Listin Diario décrit les pancartes xénophobes des manifestants : «Stop aux femmes enceintes haïtiennes» ou bien «les Haïtiens te prennent ton emploi» ainsi que la tenue, des vêtements noirs, des membres du groupe paramilitaire. Quelques centaines de manifestants étaient présents.Ces derniers sont accusés, indique le média Acento, d'avoir «agressé» les militants de partis de gauche et communistes réunis, eux, pour commémorer la révolution d'avril 1965. Ces partis en ont profité pour dénoncer, écrit Acento, «le faux nationalisme, prétexte à un vrai racisme, qui dénigre le peuple frère haïtien». États-Unis : plus de 100 personnes sans-papiers arrêtées dans le Colorado C'est l'une des opérations les plus massives depuis le début du mandat de Donald Trump. L'opération a eu lieu, au petit matin, dimanche, dans une boîte de nuit clandestine de la ville de Colorado Springs, explique le Denver Post. Seules les personnes sans papiers ont été gardées en détention.D'après le journal local, une douzaine de militaires américains étaient aussi clients ou employés de l'établissement. Les autorités affirment que la boîte de nuit abritait du trafic de drogue, de la prostitution, des armes. Et était fréquentée, de plus, par des gangs latino-américains. Le Denver Post précise que les autorités n'ont pas prouvé, pour le moment, de liens entre les sans-papiers détenus et ces gangs.De son côté, le New York Times rapporte les expulsions de trois jeunes enfants, de 2, 4 et 7 ans, de nationalité américaine, renvoyés vers le Honduras avec leur mère qui n'avait pas de papiers. «Ce que nous voyons ces derniers jours est horrible et déconcertant», s'indigne une avocate des enfants, dans le journal new yorkais.La presse américaine dresse aussi le bilan de la guerre commerciale avec la Chine. Et le New York Times choisit pour cela, un dessin. L'infographie interactive «Votre maison sans la Chine», nous apprend en se baladant dans ce dessin d'une maison américaine typique, on découvre qu'aux États-Unis la quasi-totalité des poussettes, des réveils, des plantes artificielles ou encore des grille-pain et des barbecues sont importés de Chine. Des objets frappés de 145% de taxes. Leur prix risque d'augmenter même si «la fabrication de certains objets a déjà été déplacée au Mexique ou au Vietnam», nuance le journal new yorkais.
Le Premier ministre par intérim Mark Carney, du Parti libéral, est candidat à sa succession et apparaît comme le favori des sondages. En face, Pierre Poilievre, du parti conservateur, perd du terrain. Ex-dirigeant de la Banque du Canada, le chef du Parti libéral Mark Carney met en avant une image d'homme « pragmatique » et « compétent », qui a fait pencher son parti vers le centre, explique notre reporter sur place Marine de La Moissonnière.En face, le conservateur Pierre Poilievre pâtit de sa proximité, dans le fond comme la forme, avec Donald Trump. Tout au long de la campagne électorale canadienne, les vives tensions avec les USA ont pesé. Les élections générales auront lieu lundi 28 avril 2025 au Canada et les résultats seront connus le lendemain. En Bolivie, les incendies ont laissé des traces dans l'Est du paysPlusieurs mois après des incendies sans précédent dans le département de Santa Cruz et la destruction de dix millions d'hectares de forêt, le quotidien est toujours très difficile pour certains habitants. Les communautés autochtones n'ont plus de quoi se nourrir, comme l'a constaté notre correspondant Nils Sabin. Inquiétude des organisations environnementales et des populations autochtones face aux annonces de Donald Trump sur l'exploitation minière des fonds marinsLes scientifiques consultés par le média américain Grist craignent des dangers irréversibles pour les fonds marins et l'ingestion de métal par les poissons, pêchés et consommés par les populations du Pacifique. Grist donne aussi la parole, oui, à un militant hawaiien, Solomon 0Kaho'ohalahala : « Ces extractions sont faites sans se préoccuper de préserver les ressources (…) il n'y a aucune vision de long terme ». Un militant inquiet aussi, rappelle Grist, de la volonté de Donald Trump d'accélérer la délivrance des permis de minage en eaux profondes durant les deux prochains mois.De son côté, l'entreprise canadienne The Metals Company voit d'un bon œil les annonces de Donald Trump. La compagnie minière avait déclaré le mois dernier, rappelle Business Intelligence in British Columbia, son intention de s'enregistrer auprès des autorités américaines pour contourner les règles de l'ONU et ainsi miner les fonds marins entre le Mexique et Hawaii. Ces explorations visent à récolter du nickel, du cuivre, du cobalt et de manganèse, coincés dans des roches à 4 kilomètres sous la surface. « Épines », un film haïtien pour « changer de regard » sur HaïtiL'acteur Mora Junior Étienne et le réalisateur Wil Edvard Germain collaborent tous les deux au film « The path to all evils », « Épines » en français, qui sera projeté le 14 juin en France, au cinéma Le Balzac à Paris. Le film a été tourné dans trois pays différents avec un très faible budget et cherche des financements pour accéder à une plus large diffusion. « Le film parle de couples d'Antillais, notamment Haïtiens, qui laissent leur pays d'origine à la recherche d'une vie meilleure », explique l'acteur Mora Junior Étienne au micro de notre journaliste Lila Olkinuora.Dans la presse haïtienne, le Nouvelliste dresse un bilan plus que négatif de la première année de gouvernance du Conseil présidentiel de transition (CPT) : « La population vit dans un désespoir inouï, les membres du CPT, le gouvernement et leurs alliés se la coulent douce… très douce (...) et sont incapables de reprendre le contrôle de la situation ». Des dizaines de Péruviens inscrits à leur insu comme adhérents de partis politiques700 Péruviens ont déposé une plainte pour avoir été affiliés à des partis politiques sans leur consentement, raconte Ojo Publico, un média indépendant péruvien.Les services de l'État traquent depuis toujours les fausses adhésions, une constante de la vie politique locale. D'après Ojo Publico, 238 000 fausses inscriptions ont été identifiées depuis novembre 2023.Ces usurpations d'identité permettent notamment de fournir les 25 000 signatures nécessaires à la création d'un parti. Pour se désaffilier, il fallait payer 10 euros mais les autorités péruviennes y ont finalement renoncé, indique le média public RPP qui s'inquiète, à un an des élections générales, du manque de transparence et de contrôle de la part des services chargés d'encadrer les élections au Pérou. À la Une du journal des Outre-mers, présenté par Benoît Ferrand, journaliste de la 1ère : la baisse des prix de la consommation de 8%, premier bilan après la mise en place du protocole contre la vie chère.
En l'espace de deux semaines, les services frontaliers canadiens ont enregistré plus de 2 000 demandes d'asile. Ils fuient les États-Unis, hantés par la peur d'être renvoyés dans leur pays d'origine : pour devancer l'administration Trump, qui menace de révoquer leur statut de résident temporaire sur le sol américain, de plus en plus d'Haïtiens prennent la route du Canada. Car même si la décision des autorités américaines a été suspendue par la justice, la crainte d'un retour forcé suffit à les pousser à franchir la frontière. Reportage de notre correspondante, Nafi Alibert.L'œil de Frantz Duval, rédacteur en chef du NouvellisteLe patron du plus ancien quotidien de Port-au-Prince revient cette semaine sur les violences qui ont coûté la vie à cinq membres d'un groupe d'autodéfense dans le quartier de Pacot. Les gangs ont aussi accentué la pression depuis quelques semaines sur la commune de Mirebalais, et le niveau de violence est tel que l'hôpital universitaire ferme ses portes jusqu'à nouvel ordre. Fermeture déplorée par le Premier ministre haïtien, ainsi que celle de l'Hôtel Marriott, forcé de fermer ses portes lui aussi à cause de l'insécurité.Tous les articles du Nouvelliste disponibles à cette adresse : lenouvelliste.com Les coulisses glaçantes de la production de café au BrésilLe Brésil produit près de 40% du café mondial, mais dans quelles conditions ? C'est ce qu'El Pais et le Guardian nous racontent, et c'est effrayant. Selon les données de l'Inspection du travail brésilienne, entre 1996 et 2003, 3 700 personnes ont été victimes de « pratiques assimilables à de l'esclavage » dans les plantations de café : journées de travail de douze heures sans repos hebdomadaire, ouvriers forcés d'acheter leurs propres outils pour travailler, logements insalubres, mauvais traitements...Si ces pratiques ressortent aujourd'hui, c'est que des employés brésiliens de la filière café ont assigné Starbucks en justice aux États-Unis cette semaine. La chaîne américaine est désignée complice par les parties civiles de ces traitements dégradants, car elle s'est fournie pendant des années auprès de ces fermes. Les victimes estiment que l'entreprise a fermé les yeux alors que des alertes ont régulièrement été émises, y compris par les services sociaux au Brésil. Elles demandent un procès et des dommages et intérêts pour travail forcé, traite d'êtres humains, enrichissement sans cause et négligence. L'ONG International Rights Advocates qui soutient la procédure, lâche cette charge au vitriol : « Starbucks fait payer 6 dollars la tasse de café, alors qu'il a été récolté de force, y compris par des enfants. Tout cela dépasse la qualification d'acte criminel. C'est moralement répugnant ». Pourquoi le pape François n'a-t-il jamais remis les pieds sur sa terre natale argentine ? François, Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom, archevêque de Buenos Aires lorsqu'il est devenu pape, n'y est jamais retourné durant ses douze années de papauté. Il a bien visité quatre des pays qui entourent l'Argentine (Brésil, Chili, Paraguay, Bolivie) mais n'est jamais revenu à la maison. Ses admirateurs cités par la BBC y voient un dévouement total à l'Église dans son ensemble, un signe qui n'était pas seulement attaché à son peuple et à son pays. Ça ne l'empêchait pas pour autant de rester connecté à l'actualité locale : dans ses échanges avec ses proches restés au pays, François suivait le foot argentin de très près, le tango aussi, et se montrait très attaché à sa culture. Alors pourquoi pas ? « J'aimerais aller en Argentine, disait-il encore l'an dernier. Mais il y a encore des choses à régler ». Manière papale de dire qu'une visite dans son pays d'origine aurait été un peu trop politique, vu l'extrême polarisation qui régit la sphère publique. Le pape François s'était d'ailleurs écharpé publiquement avec Javier Milei, qui l'avait vilipendé pour sa défense des plus pauvres. Mais au-delà de la majorité actuelle, François ne voulait pas, selon ses biographes, que tel ou tel président argentin se vante d'avoir fait revenir le pape chez lui. Compréhensible, mais regrettable pour bien des fidèles rencontrés en Argentine par le New York Times. « S'il était revenu, sourit l'entre eux, le pape a lui tout seul aurait fait l'effet d'une Coupe du monde de football ». L'actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreLes croisières ont le vent en poupe en Martinique.
Cibles de propos haineux et mensongers de Donald Trump durant la campagne électorale, les Haïtiens de la ville de Springfield craignent, depuis l'arrivée au pouvoir du président américain, d'être expulsés. Le président des États-Unis a déclaré vouloir annuler plusieurs statuts de protection des réfugiés, notamment le statut de protection temporaire dont plus de 500 000 Haïtiens peuvent bénéficier. Donald Trump veut y mettre un terme dès la fin du mois et la justice a bloqué la mesure temporairement. Une incertitude insupportable pour les Haïtiens de Springfield que notre reporter Edward Maille a rencontrés. « Nous sommes tous inquiets. On nous a annoncé qu'on pouvait être arrêtés à tout moment, même au travail », témoigne l'un d'entre eux au micro de notre correspondant aux États-Unis. En Haïti, crise humanitaire concernant les migrants expulsés de la République Dominicaine et les déplacés internesLe sort de ceux qui sont installés en République dominicaine est de plus en plus difficile et les expulsions de plus en plus nombreuses. Le Groupe d'appui aux rapatriés et réfugiés (GARR) a recensé plus de 45 000 retours vers Haïti pour le seul mois de mars, dont près de 9 600 refoulements, écrit le Nouvelliste.Beaucoup de ressortissants haïtiens établis en République dominicaine, même souffrants, ne se rendent plus à l'hôpital pour éviter d'être rapatriés. Car les hôpitaux dominicains exigent désormais un document d'identité et une preuve de résidence pour accéder aux soins. Les femmes haïtiennes enceintes sont particulièrement ciblées, explique le Listin Diario, journal dominicain.Le Nouvelliste alerte aussi sur le sort des déplacés internes, au nombre de 51 000 en deux semaines seulement, entre mi-mars et fin mars, dans les villes de mirebalais et de Saut d'Eau après les violentes attaques armées du groupe Viv Ansanm. Le nombre de déplacés ne cesse d'augmenter et « les sites actuellement occupés par les déplacés n'offrent aucun cadre de vie décent à ces occupants », entre « insalubrité » et « promiscuité », note le Nouvelliste. Canada : à l'approche des élections, la question des relations avec les États-UnisCe sont les derniers jours de campagne électorale. L'actuel Premier ministre, également candidat, Mark Carney est donné favori, notamment parce qu'il est jugé le plus à même de tenir tête à Donald Trump dans le bras de fer commercial sur la question délicate des droits de douane entre les deux pays. Notre envoyée spéciale Marine de La Moissonnière, à Windsor, la capitale de l'automobile au Canada juste en face de Detroit, a rencontré un travailleur transfrontalier.Comme souvent lors des élections canadiennes, le Québec concentre l'attention des candidats. La province francophone « s'annonce comme un champ de bataille clé » pouvant avoir « une influence significative » sur le scrutin, écrit Le Globe and Mail. Le candidat et actuel Premier ministre Mark Carney, du parti Libéral, a donc passé sa journée hier au Québec où il a incité les électeurs à ne pas voter pour le parti indépendantiste québécois.Pour Mark Carney, « le Québec a besoin de représentants au gouvernement pour influencer les décisions importantes ». Les sociaux démocrates, indépendantistes, du Bloc Québécois seraient donc un mauvais choix, face aux discussions économiques et sur la souveraineté canadienne à venir avec Donald Trump, explique le Globe and Mail.Et le Bloc Québécois est en difficulté dans sa province même si Le Journal de Montréal note un sursaut du Bloc Québécois, « après avoir peiné à s'adapter dans une campagne conditionnée par la tempête Trump et une montée sans précédent de patriotisme à travers le pays ». Reportage : au Mexique, un programme pour aider les agriculteurs Au Mexique, gros plan sur un programme social et environnemental destiné aux agriculteurs les plus pauvres : l'État leur fournit une aide financière en échange de laquelle ils s'engagent à replanter des arbres. La présidente du Mexique envisage de l'étendre maintenant ailleurs dans le monde. Écoutez le reportage de notre correspondante Marine Lebègue à Mexico. Aux États-Unis, des feux de forêts ravagent des forêts du sud du New JerseyLe New York Times publie des vidéos, prises du ciel... on y voit les flammes oranges, de plusieurs mètres de haut, dévorer une vaste pinède sous une épaisse fumée grise. Le feu a débuté dans une « zone anormalement sèche » cette année, précise le journal new yorkais.Le bilan s'élève à plus de 3 400 hectares en feux et 3 000 habitants évacués hier même si certains habitants peuvent déjà rentrer chez eux. Aucune victime n'est à déplorer, d'après le média local NJ.com. Mardi soir (22 avril 2025), le feu était contenu à 10%.
Une dizaine d'établissements universitaires, dont de grandes signatures comme celle de Yale, Brown, Princeton ou Harvard, dénoncent une ingérence sans précédent de l'administration Trump dans les programmes d'enseignement. Au Texas, la peur s'installe dans l'enseignement supérieur. Il y a d'abord, rapporte notre envoyé spécial, Nathanaël Vitrant, les étudiants internationaux, qui craignent, comme c'est déjà arrivé à plusieurs centaines d'entre eux dans cet État, de voir leurs visas révoqués pour des raisons parfois obscures, comme une infraction au code de la route. Ou bien pour avoir exprimé une opinion qui déplaît à l'administration américaine. Sofia, une étudiante pakistanaise, rencontrée lors de manifestations anti-Donald Trump : « Les étudiants impliqués dans les mouvements pro-Palestiniens sont devenus une cible : les services migratoires les enlèvent et les font disparaître. Une de mes amies a vu son visa révoqué et a été condamnée à ce que je qualifierais d'exil politique. »Et comme le confirme Matthew Thompson, un avocat de Houston spécialisé dans le droit à l'immigration, même les enseignants sont pétrifiés : « Le monde académique est en panique. Des profs étrangers qui en théorie n'ont aucune raison d'être inquiets, qui ont le statut de résident permanent, n'osent plus voyager même pour assister à une conférence à l'étranger de peur qu'on ne les laisse pas revenir. »Quant aux citoyens américains dans le monde universitaire, depuis que l'administration Trump a interdit certains mots ou certains sujets, il y règne ce qu'il faut bien qualifier de censure, d'après Sofia Alvarado, une étudiante en journalisme à Austin. « J'écrivais un article sur les feux de forêt au Texas et je suis tombée sur une étude scientifique qui mentionnait le lien entre le réchauffement climatique et les feux de forêt. Mais quand j'ai contacté l'auteure, j'ai eu la surprise de l'entendre me répondre que, dans le contexte politique actuel, elle n'avait pas le droit d'en parler. »Une situation qui inquiète son professeur, John Schwartz : « Des sources qui refusent de parler, ça arrive tout le temps. Mais là ce ne sont pas des gens qui disent « je n'ai pas envie de vous parler », ce sont des gens qui disent « je ne PEUX PAS vous parler. J'ai PEUR de vous parler. George Orwell a écrit 1984 comme un avertissement, mais il y a des gens dans cette administration qui semblent s'en servir comme d'un manuel. Ils n'aiment pas le monde universitaire. Ils rêvent de le transformer en outil de propagande conservateur. On a vu beaucoup de gens et d'institutions mettre le genou à terre, mais heureusement il y a aussi un mouvement de résistance face à cette tentative de changer notre culture. J'espère que d'autres universités suivront l'exemple d'Harvard. » Disparation du pape François, hommage en Haïti et à MiamiL'annonce de la mort du chef de l'Église catholique a suscité de vives réactions sur le sol haïtien, prêtres et leaders religieux n'ont pas caché leur peine et vanté un homme présenté comme très attentif aux souffrances des plus faibles et au sort d'Haïti. Reportage de Peterson Luxama.Hommage aussi du Miami Herald, le grand quotidien pro-démocrate de Floride, dans un articlé signé de son comité éditorial. « Le pape François a touché du doigt deux thèmes majeurs qui résonnent à Miami, souligne le journal, il a d'abord placé le climat sur le devant de la scène catholique en soulignant que la dégradation de la planète touchait en premier lieu les plus pauvres ». Or, dans un endroit tel que la Floride, en première ligne face aux impacts de la crise climatique, aux inondations et aux ouragans, « son appel a pris tout son sens ». Il s'est aussi emparé de la défense des migrants, remarque l'archevêque de Miami Thomas Wenski, « ne s'est jamais lassé de plaider pour les marginaux ou les exclus, et ce message compte ici, dans un État où de très nombreuses familles se sont forgées à travers l'expérience de l'immigration ». François, conclut le Herald, « nous a montré que l'Église ne devait pas être une forteresse où l'on se cache, mais un hôpital de campagne où chacun doit se mettre au service de son prochain ». Les Haïtiens face à la crise alimentaire Avec notre confrère Gotson Pierre, directeur de l'agence Alterpresse, en ligne de Port-au-Prince, retour sur une prédiction alarmante : plus de la moitié de la population, soit près de 6 millions de personnes, devraient se trouver en situation d'insécurité alimentaire aiguë au moins de juin 2025. C'est ce qui ressort du dernier rapport de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa). Dans une note publiée le jeudi 17 avril 2025, le Programme alimentaire mondial (Pam) signale de son côté combien la montée des actes de violences a entraîné des déplacements massifs de personnes et une aggravation de la faim. Aux États-Unis, les démocrates mobilisés sur le dossier migratoireQuatre élus démocrates de la Chambre des Représentants sont arrivés au Salvador hier (21 avril 2025), afin de mettre en exergue les failles des mesures d'urgence décrétées par le président américain. C'est toujours le cas d'un seul homme qui mobilise l'attention, Kilmar Abrego Garcia, expulsé le mois dernier malgré une décision de justice en sa faveur. L'opposition veut faire de son histoire un exemple des procédures bâclées par l'administration Trump et demande sa retour immédiat aux États-Unis. Dans le Washington Post, les démocrates parlent d'une « crise constitutionnelle » et d'une « opération de kidnapping financée par le gouvernement, à rebours de l'État de droit, et d'un président qui ignore sciemment l'injonction de la Cour Suprême ». La question-clé du moment : Kilmar Abrego Garcia a t-il été ou est-il encore membre du MS13, un gang ultra-violent actif aux États-Unis et en Amérique centrale ? D'après la Maison Blanche, c'est bien le cas et c'est ce CV criminel qui justifierait son éloignement vers le Salvador. Mais sur quels éléments repose cette affirmation ? À ce jour, aucun élément tangible n'a été rendu public, et le quotidien salvadorien La Prensa Grafica nous apprend qu'à la demande expresse des États-Unis, la procédure va rester confidentielle.Les professionnels du droit au Salvador, eux, veulent profiter de cette affaire pour plaider la cause de tous les prisonniers qui croupissent dans les geôles du pays. L'avocate pénaliste Roxana Cardona rappelle que depuis l'instauration de l'état d'urgence en 2022, plus de 85 000 personnes ont été arrêtées de manière arbitraire et jetées en prison, sans accès à leur dossier, sans conseil juridique et sans contact avec leurs familles, au nom de la lutte contre les groupes criminels décrétée par le président salvadorien Nayib Bukele. Pérou : une loi « anti-ONG » alarme le milieu associatif Le Congrès péruvien vient d'adopter le texte qui vise à « limiter l'influence de l'étranger » au Pérou. Le gouvernement espère restreindre le travail des associations et des ONG internationales, pour éviter d'être poursuivi en justice pour certains de ses manquements au droit. Et cette évolution législative fait craindre une catastrophe dans le milieu associatif. Reportage de notre correspondant à Lima, Martin Chabal.Devant le ministère de la Santé à Lima, l'Asemblea verde, l'Assemblée verte, s'est réunie pour manifester sa colère. Ce collectif de femmes, lutte aujourd'hui pour le droit à l'avortement thérapeutique chez les mineures, car des groupes conservateurs tentent de limiter le recours à l'IVG à la maternité de Lima. Rocio Gutierrez s'inquiète de ces nouvelles mesures.« Nous, ce que nous voulons c'est que nos filles ne soient pas des mères. Au Pérou, chaque année au moins 1 000 enfants accouchent, et elles ont entre 10 et 14 ans. Et le Congrès remet en question le protocole pour ces filles, violées, et enceintes. »Aujourd'hui, à travers son association, Rocio Gutierrez peut se battre juridiquement, pour défendre le droit de ces jeunes filles à un avortement légal. Mais elle craint que ce ne soit bientôt plus possible, depuis que le congrès veut limiter « l'influence de l'étranger ».« L'une des conséquences de cette loi dite anti-ONG, c'est que par exemple, si une enfant se voit retirer le droit à l'accès à un avortement thérapeutique légal, nous en tant qu'organisation nous devons la défendre et dénoncer l'État. Mais ça, on ne pourra plus le faire. »Parce que le Congrès a voté pour la modification de la loi sur l'Agence péruvienne de coopération internationale. Les associations seront maintenant soumises à des amendes si elles poursuivent l'État en ayant reçu des fonds internationaux. Et au Pérou c'est le cas de nombreuses associations, comme celle de Rocio Gutierrez, qui a parfois besoin de l'aide internationale pour faire valoir le droit à l'avortement de ces jeunes filles.Pour les peuples originaires et isolés du Pérou, c'est aussi un coup dur.Antolin Huascar Flores défend les paysans des peuples autochtones à travers la Confédération nationale agraire :« Les communautés autochtones et agricoles du Pérou, on est vulnérables. Je parle des mines dans la partie andine, des entreprises pétrolières en Amazonie qui déforestent. Et quand on veut dénoncer tout cela, une organisation comme la nôtre n'a pas de fonds. On est obligé de recourir à la coopération internationale qui défend nos droits, le droit lié à notre terre, et oblige à l'État de respecter la Constitution. »Aujourd'hui, si ces associations ne se plient pas à la loi et veulent traîner l'État en justice, elles risqueront une amende de près de 700.000 euros. Autant dire que c'est impossible à payer pour ces petites communautés sans risquer la dissolution. Mais cette loi affecte aussi les poids lourds, prévient Marina Navarro, la directrice d'Amnesty International au Pérou, qui travaille notamment sur les victimes de violences policières lors des manifestations contre le pouvoir en 2023, où 49 Péruviens ont été tués.« Cette loi nous affecte beaucoup parce qu'on réalise des rapports sur les violences que l'on fournit à la justice, que l'on met à disposition des enquêteurs, mais avec cette loi ça pourrait être interdit. »Elle compare la situation du Pérou à d'autres pays autoritaires d'Amérique latine. Certains articles auraient été inspirés, voire totalement copiés de ce qui se fait au Nicaragua ou au Venezuela, des pays connus pour leurs atteintes à la démocratie et à l'État de droit. Ces associations protestent contre la manière dont cette loi a été votée, car elles n'ont jamais été consultées pour débattre, et la loi a été votée en une nuit, en une seule lecture, sans débat préalable. L'Agence péruvienne de coopération internationale devient un outil de censure à part entière, le projet d'un gouvernement péruvien de plus en plus autoritaire. L'actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère9,4 pour 100 000 habitants : c'est le taux d'homicides en Guadeloupe, loin devant celui constaté en France métropolitaine.
Édition spéciale. Né Jorge Bergoglio, en Argentine, le pape François est mort ce lundi de Pâques, au Vatican. De très nombreux messages de condoléances et d'hommages ont afflué à travers le monde ce lundi, après l'annonce de la mort du pape François, décédé à 7h35 du matin, d'après le Vatican. Jorge Bergoglio, de son nom de naissance, était né en Argentine et avait grandi à Buenos Aires. Devant la cathédrale de la capitale Argentine, notre correspondant Théo Conscience a rencontré des habitants venus se recueillir spontanément, « les yeux rougis », pour rendre hommage au premier pape latino-américain de l'Histoire, mais aussi « l'Argentin le plus important », raconte notre journaliste.Hommages également dans la presse argentine. « François, le simple pape du bout du monde qui a brisé les codes et ouvert l'Église comme cela n'avait jamais été fait », titre La Nacion qui rappelle les sept voyages du pape François sur le continent, de la première visite au Brésil à la dernière, au Panama, en 2019, en passant par Cuba en 2015. Le pape avait annoncé plusieurs fois son intention de revenir en Argentine, sans la concrétiser. D'après un expert interrogé dans le journal argentin, le pape craignait une instrumentalisation politique de sa venue. Le pape François et l'Argentine auront eu « une relation complexe et contaminée par la politique », résume La Nacion. De son côté, Pagina12 pointe les combats du pape François : « Contre les guerres, pour l'écologie et en faveur des pauvres. »Les journaux argentins n'oublient pas non plus l'histoire d'amour entre le pape et le football. Clarin, en particulier, revient sur la ferveur du pape pour le club de San Lorenzo à Buenos Aires. Le pape François vivait tout près du stade, où il était abonné étant petit. Plus tard, durant son pontificat, il avait rencontré, raconte le journal Clarin, Maradona et Messi, mais aussi le brésilien Pelé.À lire aussiLe football, la passion de cœur du pape FrançoisInterview avec Jean-Jacques Kourliandsky, directeur de l'Observatoire de l'Amérique latine et des Caraïbes à la Fondation Jean-Jaurès : « C'était le premier pape non-européen »Le pape François était une personnalité controversée, son rôle pendant la dictature argentine ayant été questionné. Pour Jean-Jacques Kourliandsky, ce pape aura non seulement été le premier latino-américain, mais aussi le premier à ne pas être originaire d'Europe.Qualifié de réformiste, le pape François a effectué « quelques pas » importants au sujet des questions de société, « mais il est resté sur une position conservatrice de l'Église », note Jean-Jacques Kourliandsky. Le pape avait d'ailleurs soutenu avec véhémence Juan Barros, un évêque décrié au Chili et soupçonné d'avoir couvert les actes pédocriminels d'un prêtre.À lire aussiLe pape François est mort à l'âge de 88 ans, annonce le VaticanUSA : un pape réformiste, critiqué aux États-Unis par les conservateursLa veille de sa mort, dimanche, le pape François avait rencontré le vice-président américain JD Vance, rappelle notre correspondante à New York Carrie Nooten. Entre le souverain pontife et l'administration Trump, la relation avait pris la forme de « joutes à répétitions », souligne notre journaliste. Aussi bien lors du premier mandat que lors du deuxième, le pape avait critiqué la politique migratoire de Donald Trump, soulignant que « l'expulsion forcée au seul titre d'un statut migratoire » constituait une privation « de dignité » pour les personnes migrantes.Dans la presse, le New York Times raconte comment le pape François a dû composer, voire « affronter » des leaders catholiques conservateurs défiants. Le quotidien illustre cela avec une photo du cardinal Raymond Burke. « Les États-Unis, en pleine bataille culturelle et politique sur l'avortement et d'autres questions sociales, étaient un bastion de cette opposition conservatrice », note le journal new-yorkais. Le pape avait nommé, dans plusieurs villes américaines, des figures promouvant une vision plus accueillante et ouverte de l'Église, tout en rétrogradant certains évêques ou cardinaux critiques du Vatican. Toutefois, cela n'a pas changé fondamentalement l'orientation de l'Église catholique américaine, toujours conservatrice et très engagée dans les débats sur l'avortement, la sexualité et le genre aux États-Unis, analyse le New York Times.À lire aussiLe pape François, un bâtisseur de ponts et de réformes
À Mexico City, dans les quartiers de la Condesa et la Roma, très prisés des touristes et des étrangers, la sauce piquante ne pique plus. Dans les taquerias, ces traditionnels stands de vente de tacos que tous les Mexicains dégustent arrosés de sauce pimentée, le piment a été banni. Cela peut paraître anecdotique, mais veut dire beaucoup sur la gentrification de cette partie de la ville. Reportage de notre correspondante à Mexico City, Marine Lebègue.Dette haïtienne : après les annonces d'Emmanuel Macron, des réactions mitigéesPour l'homme d'affaires et auteur haïtien Jerry Tardieu, joint par RFI, l'annonce d'une commission mixte franco-haïtienne est « une première étape qui doit en appeler d'autres ». L'homme politique insiste, cela ne devra pas être seulement un travail mémoriel aboutissant à des mesures symboliques. « Il faut du concret (…) une forme de compensation (…) Le pays est à l'agonie, il faut que cette commission aboutisse à donner les moyens à Haïti de se battre contre l'insécurité » et de se développer.Dans les rues de Port-au-Prince, notre reporter Peterson Luxama a recueilli la parole d'Haïtiens en demande de réparation et restitution, deux termes éludés par le communiqué de la présidence française publié hier. « Cela doit prendre la forme d'un dédommagement. Cette sois disant dette a plombé notre économie. Je pense que le seul mot qu'on aimerait entendre aujourd'hui, c'est le mot restitution », déclare Roobens Isma, étudiant, à notre journaliste.Haïti : en Artibonite, la vie rendue impossible par les gangsÀ Port-au-Prince, comme dans le département de l'Artibonite, au nord, les habitants sont descendus dans la rue, fin mars, pour réclamer aux autorités des actions concrètes pour lutter contre cette insécurité. Dans la commune de Petite Rivière de l'Artibonite, contrôlée par le gang « Gran Grif » (le plus violent de la région), la population exige une réponse musclée de la Police nationale haïtienne. Reportage sur place de notre correspondant Ronel Paul.États-Unis : une photo de l'habitant du Maryland, Salvadorien, expulsé par erreur, à la Une de la presseSur cette photo, Kilmar Abrego Garcia, Salvadorien expulsé par erreur des États-Unis, est attablé dans le hall d'un hôtel de San Salvador avec le sénateur démocrate Van Hollen.Le père de famille, résident dans le Maryland est vêtu d'une chemise à carreaux et d'une casquette. « Ces photos renvoient une atmosphère bien différente de celle d'une prison surpeuplée », les deux hommes étant assis dans un hall d'hôtel, « au sol ciré », « avec une végétation luxuriante en arrière-plan », analyse le New York Times.La photo a été repostée aussi par le président salvadorien, autoritaire et fervent supporter de Donald Trump. Nayib Bukele se permet une légende moqueuse, rapportée par Politico : « Kilmar Abrego Garcia miraculeusement ressuscité des camps de la mort et de torture, en train de siroter une margarita ». Mais d'après les informations du New York Times, c'est un assistant de Bukele qui aurait servi les cocktails et tenté de mettre en scène la photo.En Floride, une tuerie fait au moins 2 morts et 6 blessésLe suspect de 20 ans, abattu sur place par la police, a agi avec l'arme de service de sa mère, adjointe du shérif du comté de Leon. Le Miami Herald raconte la panique sur place, « les ordinateurs et sacs encore éparpillés dans l'herbe du campus ». « Tout le monde est en colère, je ne comprends juste pas comment cela peut arriver », déclare un étudiant. La tuerie ravive aussi de douloureux souvenirs en Floride. Certains parents des victimes de la tuerie de Parkland, en 2018, ont désormais des enfants étudiants dans l'université de Tallahassee. « Mon cœur a lâché », décrit une mère de famille au Miami Herald, « c'était un effrayant 'déjà vu' ». Elle ajoute : « Arrêtez la politique et protégez nos enfants. On ne peut pas devenir insensible à ces tueries. On doit bien mieux à nos enfants ». À la Une du journal des Outre-mers, de notre partenaire La 1eLa Martinique commémore les 17 ans de la mort du penseur et écrivain Aimé Césaire.
150 millions de francs-or, c'est le prix colossal que les Haïtiens ont accepté, sous la menace militaire, de payer à la France, au roi Charles X, pour la reconnaissance de leur indépendance. C'était le 17 avril 1825, soit un peu plus de 21 ans après la victoire des esclaves contre l'armée napoléonienne. Pour rembourser cette somme, destinée à dédommager les anciens colons, les Haïtiens ont contracté des prêts, là aussi auprès des banques françaises. C'est donc ce qu'on appelle la « double » dette d'Haïti. Certains parlent même désormais de « rançon ». 200 ans plus tard, jour pour jour, cette question hante encore de nombreux esprits : et si Haïti n'avait jamais eu à payer cette dette, dès le début de son indépendance ? Le pays serait-il aujourd'hui dans une situation différente ? Le correspondant de RFI à Port-au-Prince, Peterson Luxama, est allé à la rencontre d'Haïtiens qui ressentent, pour beaucoup, un profond sentiment d'injustice, car Haïti, toute jeune république, a dû donner à la France de l'argent qu'elle n'avait pas. Sans cette dette, le pays serait aujourd'hui dans une bien meilleure situation, affirment ces Haïtiens qui espèrent que la France va réparer. Un « engrenage pour Haïti »Pour prolonger la discussion, RFI reçoit Pierre-Yves Bocquet, directeur adjoint de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage qui confirme que cette dette « porte un coup d'arrêt au développement économique d'Haïti » et a mis le pays « sur une mauvaise voie ». Pierre-Yves Bocquet parle d'« engrenage » même si cet endettement n'explique pas à lui seul la situation actuelle du pays.Faire avancer l'histoireAu sujet du travail historique voulu par Emmanuel Macron (et annoncé par l'Élysée, plus tard ce jeudi 17 avril 2025), Pierre-Yves Bocquet juge que « cela ouvre une porte vers quelque chose de neuf ».Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, en ligne d'Haïti comme chaque jeudi, espérait, lui, « une surprise ». « Pour la première fois, la déclaration va être faite depuis Paris », explique le journaliste qui rappelle que François Hollande avait évoqué la dette haïtienne à Port-au-Prince. Frantz Duval attendait donc qu'Emmanuel Macron fasse plus que son prédécesseur afin « faire avancer cette histoire douloureuse entre nos deux pays ».Le Journal de la 1èreC'est officiel : en Guadeloupe, l'usine de Gardel ne fabriquera pas de « sucre bio » cette année.
En Haïti, le gang Kokorat San Ras, installé à l'entrée sud des Gonaïves et membre de la coalition Viv Ansamm, serait, avec d'autres groupes armés, en train de planifier une attaque sanglante contre cette ville d'environ 300 000 habitants. Depuis plusieurs semaines, des messages tournent en boucle sur les réseaux sociaux, notamment dans des groupes WhatsApp. De quoi susciter la peur au sein de la population, qui se sent vulnérable face à ces gangs qui ont déjà envahi, fin mars, la ville de Mirebalais, dans le département du centre. Dossier signé Ronel Paul. Si les gangs annoncent sur les réseaux sociaux leurs futures actions, ils s'en servent aussi pour mettre en scène leurs succès et faire peur. Le Nouvelliste a visionné plusieurs vidéos qui montrent des gens qui fuient, des gangs qui prennent possession des rues et des magasins, qui tuent, qui pillent... Bref, des vidéos qui témoignent des exactions commises par les gangs, de « leurs exploits macabres » et « de la barbarie qui s'abat sur Haïti », écrit le journal. Certaines images, de corps notamment, sont terribles. Le Nouvelliste a vu, par exemple, une vidéo d'un membre d'un gang en train de jouer au foot avec un crâne humain, apparemment la tête d'un habitant de Mirebalais.Ces images, écrit le quotidien, « ne sont qu'un échantillon de la grande tragédie que vivent les Haïtiens depuis plusieurs années. Elles nous rappellent surtout que les groupes criminels se donnent un permis d'extermination et qu'ils exécutent leur œuvre destructrice malgré les promesses de nos autorités faisant croire qu'elles travaillent pour le retour de la paix dans le pays. »La mission multinationale veut faire tomber les chefs des gangsÀ propos des autorités et des forces de l'ordre, Le Nouvelliste se demande « où sont passés les Kényans déployés en Haïti ? » Depuis le 25 mars dernier, quand un officier kényan a été tué, « on entend peu de nouvelles de la Mission multinationale dirigée par le Kenya », écrit le quotidien. Selon un porte-parole de la mission interrogé par le Nouvelliste, la force multinationale a juste changé de stratégie. « Nous parlons moins et agissons davantage », assure Jack Ombaka qui parle d'opérations décisives et ciblées au cours des derniers jours. Des opérations qui visent les chefs de gang et qui portent leurs fruits, affirme-t-il. « Au cours de la semaine passée, les gangs ont subi de lourdes pertes, dont nous ne pouvons pas encore révéler le nombre », ajoute ce responsable.La force multinationale qui comprend pour l'instant plus de 1 000 soldats, peut désormais compter sur des renforts jamaïcains. Une vingtaine d'officiers sont arrivés hier à Port-au-Prince, nous apprend encore le Nouvelliste.Au Canada, le « débat des chefs » avant les législativesLe « débat des chefs », sorte de grand oral télévisé pour tous les candidats au poste de Premier ministre, a lieu ce mercredi soir, à Montréal. Ce rendez-vous clef de la campagne a dû être avancé de deux heures pour ne pas tomber en même temps qu'un match de hockey très important. Cela peut surprendre, reconnaît Le Devoir. Mais ce n'est pas la première fois. Déjà en 2011, le débat des chefs avait été reporté à cause d'une partie de hockey.Selon la Gazette de Montréal, Pierre Poilièvre, le candidat des conservateurs, va devoir apparaître comme un rassembleur, lui qui n'a cessé de critiquer tout le monde. En retard dans les sondages, il a de sérieux atouts. C'est un « politicien chevronné et un redoutable débatteur qui ne recule devant rien, et son français est plus raffiné et plus assuré que celui de Carney », analyse La Gazette de Montréal.En face, Mark Carney, donc, le favori du scrutin. Mais l'exercice de ce soir pourrait s'avérer particulièrement compliqué pour lui, car il ne parle pas très bien français. De plus, ce novice en politique n'a pas l'habitude de ce genre de joutes verbales et comme il fait la course en tête pour l'instant, il risque d'être attaqué par tous les candidats ce soir, détaille la Gazette de Montréal.Mark Carney pourra toujours se rattraper demain avec le débat des chefs, cette fois en anglais.Comment vivre sans eau courante à CaracasL'eau, l'électricité, le gaz... Ce sont des services minimum, qui ne sont pourtant pas assurés dans la grande majorité du Venezuela. Même dans la capitale, à Caracas, l'accès à l'eau courante n'est pas garanti. Une préoccupation du quotidien pour les habitants, et particulièrement pour les femmes, qui s'occupent encore très souvent, là-bas, des tâches ménagères. Notre correspondante Alice Campaignolle s'est rendue dans le quartier de Petare à Caracas, une « favela », l'un des plus grands quartiers populaires d'Amérique latine.L'ancien chef d'État péruvien Ollanta Humala fait appel de sa condamnationL'ancien président péruvien Ollanta Humala a passé sa première nuit en prison. Hier, il a été reconnu coupable de blanchiment d'argent dans le cadre du scandale Odebrecht, ce géant brésilien du BTP qui distribuait des pots-de-vin pour obtenir des marchés publics et condamné à une peine de 15 ans d'emprisonnement. C'est le deuxième ancien président péruvien condamné dans cette affaire de corruption qui a aussi conduit en prison des dizaines de dirigeants politiques et chefs d'entreprise d'Amérique latine. Ollanta Humala, lui, a immédiatement fait appel, ce qui n'inquiète pas le procureur en charge du dossier, German Juarez. "Comme c'est une décision de première instance, c'est normal que les accusés et leurs avocats fassent appel. Mais au ministère public, nous sommes convaincus que cette condamnation sera confirmée en appel parce que ce jugement est solide et motivé (...) Pour moi, il s'agit d'une condamnation objective et juste", a-t-il expliqué à RFI.Le journal de la 1èreLes rivières de la Martinique sont dans un état « médiocre », selon l'Office de l'Eau et le Parc Naturel Marin qui a lancé un cri d'alarme ce mardi.
Le président sortant Noboa a été réélu avec plus de 10 points d'avance face à Luisa Gonzalez. La candidate de gauche demande un recomptage des voix. Cette défaite est un échec pour le mouvement « Révolution Citoyenne » de l'ancien président Rafael Correa. Un échec qui ne sera pas sans conséquence. « Ce désir, cette recherche permanente du pouvoir de la part de ce groupe politique que je considère comme une véritable mafia politique fait que ce nouvel échec est un moment clé pour ce groupe et pour le pays », commente le cinéaste, politologue et citoyen engagé Carlos Andrés Vera, au micro de notre correspondant en Équateur Eric Samson.En Haïti, la commémoration des 200 ans de la dette approcheEn 1825, le roi français Charles a demandé à Haïti de payer 150 millions de francs en échange de la reconnaissance de son indépendance. Un événement aux conséquences encore tangibles 200 ans plus tard. « Les historiens signalent que le montant réclamé équivalait à 10 années de recette fiscale et à environ 15 % du budget annuel de la France. Haïti est ainsi entré dans une terrible spirale, toute l'économie a été tournée vers l'extérieur, constituant un lourd handicap au développement du pays », commente Peter Gotson, directeur de l'agence de presse Alterpresse.org.Dans la presse américaine également, un responsable d'organisation de défense des droits humains interpelle les États-Unis. « Les gangs ont changé et les États-Unis en paieront le prix », avertit Pierre Espérance dans une tribune du New York Times.Cet haïtien, directeur d'une organisation de droits humains, raconte, depuis Port-au-Prince, l'escalade de violence : « Depuis le printemps dernier, les gangs ont quasiment arrêté de se battre entre eux et travaillent désormais ensemble pour violer, torturer et tuer ». « Si l'administration Trump est sérieuse quand elle dit vouloir rendre les États-Unis plus sûrs et prospères, avec un contrôle renforcé de la migration, elle ne peut pas cesser de s'engager en Haïti », conclut Pierre Espérance.Politique migratoire, lutte contre le narcotrafic, canal du Panama… Comment l'arrivée de Donald Trump modifie-t-elle les liens entre États-Unis et Amérique latine ?Le président américain a reçu son homologue du Salvador hier à la Maison-Blanche. L'occasion d'analyser la politique latino-américaine de Donald Trump depuis son retour au pouvoir, il y a environ trois mois.« Nayib Bukele a félicité Donald Trump pour les résultats de sa politique migratoire. Donald Trump a, lui, félicité son invité du jour pour ses résultats dans sa politique contre la violence armée. Une politique très dure et contestée par des organisations de défense des droits de l'homme », explique notre correspondant à Washington Guillaume Naudin.Le président du Salvador a également déclaré être volontaire, voire impatient d'aider Donald Trump à atteindre ses objectifs en matière d'expulsion. Les deux hommes ont évoqué l'idée d'emprisonner au Salvador des détenus américains.Depuis son élection, Donald Trump met aussi en avant la lutte contre le narcotrafic, justification des droits de douane imposés au Mexique, par exemple. Les États-Unis tiennent aussi à reprendre la main sur le canal du Panama : « Avant même qu'il soit président, Donald Trump s'est dit prêt à recourir à la force pour s'assurer du contrôle du canal », précise notre reporter Guillaume Naudin.Argentine : le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, reçu au palais présidentiel argentinQuelques jours après l'annonce d'un prêt massif du Fonds Monétaire International à Buenos Aires, cette visite avait pour objectif de souligner le soutien de l'administration Trump au gouvernement argentin, qui n'est pour autant pas épargné par les surtaxes du président américain. Correspondance de Théo Conscience.Et dans la presse argentine, le bilan du premier jour de la levée des restrictions des taux de change, avec une dévaluation du peso autour de 12%, est à la Une. Le journal financier Ambito interviewe un économiste à ce sujet. Pour Orlando Ferreres : « L'inflation devrait augmenter avec un taux de change qui restera un peu en retard, mais d'ici les élections d'octobre, il y aura peu d'inflation et le gouvernement sera alors plus à l'aise avec le taux de change d'alors ».À la Une du journal des Outre-mers, de notre partenaire La 1ère Le retour des Sargasses aux Antilles.
Le président sortant Daniel Noboa, tenant d'une ligne sécuritaire et soutenu par la droite équatorienne, a été réélu avec 56% des voix. La candidate socialiste Luisa Gonzalez demande un recomptage des votes. « À l'annonce des résultats hier soir [dimanche 13 avril 2025], les partisans du président Noboa ont fait la fête dans les trois grandes villes du pays », témoigne notre reporter sur place, à Quito, Rafael Moran. Ces résultats restent difficiles à expliquer, précise-t-il : « Le rejet du courant politique de gauche de Luisa Gonzalez, le corréisme, a pu compter (…) Certains analystes se demandent si la politique du carnet de chèques a pu compter : le président Noboa a distribué 14 aides différentes depuis le début de l'année ».Cette élection contestée laisse beaucoup de questions et d'incertitudes, selon Christophe Ventura, directeur de recherche à l'Iris (l'Institut de relations internationales et stratégiques), spécialiste de l'Amérique latine, au micro de Clotilde Dumay : « C'est le signe d'une élection qui ne résout pas la crise politique enÉquateur, sur fond de crise économique et sécuritaire », estime le chercheur. Il souligne des résultats « inattendus », qui marquent la polarisation de la société.« Le recomptage des voix va être très compliqué, car le Conseil national électoral réduit la possibilité de recomptage en fonction de conditions très limitées, ce n'est pas du tout gagné que ce recomptage soit accepté », ajoute Christophe Ventura à notre micro.La mort du prix Nobel péruvien Mario Vargas Llosa. Il s'est éteint au Pérou, à 89 ansMario Vargas Llosa laisse une œuvre considérable, une quarantaine d'essais, de romans et de pièces de théâtre : des textes autobiographiques comme La ville et les chiens, relatant son passage à l'académie militaire où son père l'avait envoyé de force ou encore La tante Julia et le scribouillard, qui raconte sa fuite avec sa tante de quinze ans son ainée. L'auteur avait touché à tous les genres, épiques, sensibles, libertins, fresques historiques. La littérature était pour lui une manière de façonner l'esprit et le monde, détaille le journaliste Olivier Rogez, du service culture de RFI.Grand amateur de politique, ex-candidat déchu à la présidentielle péruvienne, Mario Vargas Llosa, communiste dans les années 50 avant de soutenir la Révolution Cubaine, avait, sur la fin de sa vie, donné son soutien à des candidats populistes d'extrême-droite comme Jair Bolsonaro.Dans la presse latino-américaine, les hommages sont unanimes. El Comercio, journal péruvien pour lequel l'auteur écrivait, regrette la disparition du « péruvien le plus universel », « le plus grand écrivain » du pays. La Republica se fait, elle, l'écho de nombreux hommages nationaux et internationaux au « dernier écrivain du boom latino-américain ». Du côté de la Colombie, El Tiempo se souvient tout de même le lien tumultueux entre Mario Vargas Llosa et Gabriel Garcia Marquez. L'écrivain péruvien avait frappé, à la fin des années 70, son ami Colombien d'alors, mettant fin à leur relation.Dans la presse Argentine, le premier jour de la flexibilisation des taux de change« Le gouvernement cherche à détourner l'attention de ce premier jour sans restriction des taux de change » et préfère insister sur sa rencontre avec Scott Bessent, secrétaire du trésor américain, analyse La Nacion.En Argentine, le dollar est désormais « flottant », entre 1 000 et 1 400 pesos. Pas de quoi entraîner de l'inflation, se sont échinés à démontrer le président Milei et ses proches ce week-end, usant de longs tweets et autres démonstrations sur papier, comme le rapporte La Nacion.Le média Pagina12 n'est pas rassuré : « L'impact de ses mesures est incertain et ne sera connu qu'à l'ouverture des marchés ce lundi [14 avril 2025] », lit-on.Aux États-Unis, le cas emblématique du Salvadorien expulsé par erreur et la politique migratoire de Donald Trump scruté de près par les journaux« Le ministère de la Justice dit qu'il n'est pas obligé de ramener le migrant expulsé par erreur au Salvador », écrit le Washington Post, alors que le président du Salvador Nayib Bukele est reçu ce lundi à la Maison Blanche.Le journal explique comment l'administration Trump interprète en sa faveur la décision de la Cour Suprême. Pour le gouvernement, « faciliter » le retour de Kilmar Abrego Garcia ne reviendrait, en fait, qu'à retirer les « obstacles nationaux » à ce retour. Le tout s'appliquant, selon le gouvernement, uniquement si le Salvador décidait de lui-même de libérer M. Abrego Garcia.« Ces affirmations ouvrent la voie à un nouveau test de la capacité du pouvoir judiciaire fédéral à maîtriser une administration (…) qui s'est efforcée d'étendre de manière agressive son pouvoir exécutif », commente le Washington Post. Par ailleurs, le New York Times publie une longue enquête décrivant comment le gouvernement utilise l'application mobile d'une entreprise pénitentiaire privée pour surveiller les migrants et faciliter leur arrestation. Le Washington Post révèle, lui, que la détention et la révocation du visa de la doctorante étrangère Rumesya Ozturk n'est fondée sur aucune preuve d'antisémitisme ou d'apologie du terrorisme, contrairement aux dires du gouvernement.À la Une du journal des Outre-mers, de notre partenaire de la 1ʳᵉLa Guyane où les maires contestent les chiffres du recensement.
Dimanche 13 avril, le président-candidat à sa réélection Daniel Noboa affronte Luisa Gonzalez, candidate du parti de gauche Revolucion Ciudadana. L'Équateur, qui était l'an dernier le deuxième pays le plus violent d'Amérique du Sud, a vu de nouveau la violence flamber en début d'année. Le tout, sur fond de crise économique. D'un côté, le président sortant Daniel Noboa, au pouvoir depuis un an et demi, terminant le mandat de son prédécesseur. De l'autre, la candidate de gauche Luisa Gonzalez, héritière du parti de l'ancien dirigeant Rafael Correa.« Daniel Noboa, fils d'un milliardaire, a resserré les liens avec les États-Unis depuis son élection. Il a tout pour plaire à Donald Trump et vient d'inviter Erik Prince, le fondateur de la sulfureuse compagnie américaine de sécurité Blackwater, pour aider à la lutte contre les cartels. Le président sortant veut notamment réformer la Constitution pour que puissent revenir les bases militaires étrangères », résume notre correspondant en Équateur, Eric Samson. « En cas d'élection de Luisa González, l'Équateur devrait effectuer un retour à gauche vers une posture socialiste et anti-impérialiste. La candidate a déjà indiqué qu'elle reconnaîtrait le régime de Nicolas Maduro au Venezuela », précise notre reporter. À lire aussiÉlections en Équateur: des scrutins sous le signe de la violencePérou : manifestation des transporteurs contre l'extorsionHier, à Lima, les chauffeurs de bus ont protesté et demandé aux autorités de mieux les protéger contre les extorsions et violences de plus en plus fréquentes de la part des groupes criminels. Reportage de notre correspondant Martin Chabal. Haïti : Clarens Siffroy, lauréat du prestigieux World Press Photo pour l'Amérique du NordIl est de plus en plus difficile de raconter le quotidien d'Haïti. Les journalistes sont pris pour cible, attaqués par les gangs, mais certains parviennent à continuer d'informer. Le photojournaliste de l'Agence France Presse, Clarens Siffroy, témoigne à notre micro depuis Haïti : « Ce prix me donne l'opportunité de faire connaître la réalité de mon pays à travers le monde. »En République dominicaine, le bilan grimpe à 221 morts après l'effondrement du toit d'une boite de nuitCertaines personnes sont toujours portées disparues et les secours ont annoncé mettre fin aux recherches. Ce jeudi, les proches et fans du chanteur Rubby Perez, mort alors qu'il se produisait dans la boite de nuit, se sont réunis pour lui rendre hommage lors de ses funérailles.Le président a décidé hier de prolonger le deuil national de trois jours, jusqu'à dimanche, et le drame fait toujours la Une de la presse. Un « émouvant hommage » entre « larmes et musique » titre le Nuevo Diario. « Rubby Perez n'était pas qu'un symbole du merengue dominicain, c'était aussi un homme aimé, à la voix puissante, qui remplissait les scènes et le cœur », conclut le journal.Du côté du Diario Libre, « des hypothèses émergent » sur les raisons du drame. Le Nuevo Diario s'inquiète : et si le prochain effondrement concernait le pont de la 17, emprunté par 80 000 voitures par jour et dont plusieurs rapports pointent le délabrement ?À lire aussiLa République dominicaine met fin aux recherches de survivants de l'effondrement du toit d'une discothèqueHaïti : l'initiative de la France sur la double dette haïtienneCette somme considérable, 150 millions de francs de l'époque, exigée par l'ancien pays colonisateur, la France, en échange d'une reconnaissance de la jeune république d'Haïti.Le président français Emmanuel Macron fera des annonces jeudi 17 avril. 200 ans plus tôt, la France « extorquait une rançon à Haïti pour dédommager les propriétaires d'esclaves de la colonie de Saint-Domingue », écrit l'éditorialiste Frantz Duval.Depuis 2004, tous les présidents haïtiens avaient éludé la question, pour ne pas froisser la France, en espoir d'un soutien, explique Le Nouvelliste, qui rappelle que la crise traversée par le pays et les changements politiques en France ont réduit au minimum le soutien français.« Entre Haïti et la France, les promesses ne se transforment pas toujours en projet et les projets ne sont pas toujours menés à terme », prévient l'éditorialiste. Avant de conclure : « Pour le moment, plus que des milliards ou des promesses, le pays a besoin d'un coup de pouce sécuritaire. La France peut-elle s'occuper de cela ? »
Après le revirement spectaculaire de Donald Trump sur les droits de douane, à l'exception de ceux imposés à la Chine, les bourses mondiales, même en Asie, reprennent leur souffle. Et les commentateurs se demandent : tout ça pour ça ? Selon le Washington Post, la pause tarifaire de Donald Trump reflète la puissance des marchés et le besoin d'alliés. « La semaine suivant l'annonce de ses nombreux droits de douane, le président Donald Trump s'est comporté comme le roi Canut qui, selon la légende, installait son trône sur la plage et ordonnait à la marée de s'arrêter. Une semaine plus tard, les jambes trempées et l'eau continuant de monter, le président a attrapé une bouée de sauvetage. » Pour le Washington Post, il n'y a pas de doute : les marchés obligataires ont forcé le président à renverser la vapeur. En retirant leurs capitaux du dollar et en vendant des bons du Trésor américain, les investisseurs ont dit à Donald Trump ce que ses plus proches conseillers n'osaient pas lui dire : on ne déclenche pas une guerre commerciale contre tout le monde en même temps.Donald Trump face à la pression des marchés et des entreprisesAlors, justement, ce problème de communication interne est aussi pointé par une ancienne conseillère de Donald Trump, Alyssa Farah Griffin. « J'ai le sentiment que beaucoup des décisions majeures de ces derniers jours ont été prises dans un cercle très restreint, et que bon nombre des membres de l'équipe de communication – ceux qui vont à la télévision pour expliquer ce qui se passe – sont souvent en décalage par rapport aux décisions du président. On nous a répété à plusieurs reprises que les droits de douane n'étaient pas une affaire de négociation, alors que Donald Trump, lui, dit que c'en est une. » Selon la conseillère qui s'est exprimée sur CNN, « la Maison Blanche écoute ce que disent les dirigeants étrangers, mais plus encore, elle écoute les chefs d'entreprise – des chefs d'entreprise qui, pour beaucoup, avaient misé gros sur Donald Trump. Ils pensaient qu'il serait bon pour l'économie, qu'on allait avoir un second mandat semblable au premier. Et puis ils ont vu les marchés s'effondrer. Donc, je pense que Donald Trump n'a pas vraiment eu le choix. »« Il faut licencier Peter Navarro »Certains médias conserveurs ne sont pas tendres non plus à l'égard de Donald Trump et de son attitude erratique sur les droits de douane. The National Review s'interroge : pourquoi cette pause tarifaire, alors que Donald Trump ne cesse de marteler que le déficit commercial représente une « urgence nationale » ? Une suspension des droits de douane, selon cette logique, n'a aucun sens. Le déficit ne changera pas en 90 jours, pas plus que l'état de l'industrie ou les principes économiques. Et ce n'est certainement pas cette administration, incapable de se mettre d'accord sur sa propre politique, qui va restructurer le commerce mondial en trois mois, le temps de cette suspension. Alors que faire ? The National Review propose quelques solutions radicales : limoger le conseiller au commerce Peter Navarro, interdire au secrétaire au commerce Howard Lutnick d'apparaître à la télévision pendant quelques mois, et surtout, faire en sorte que le Congrès reprenne le pouvoir tarifaire qui lui revient, selon ce petit document trop souvent ignoré : la Constitution.Le Canada finance des pubs anti-taxe aux États-UnisDans cette guerre commerciale, tous les coups ou presque sont permis. Le Canada a décidé de sensibiliser les Américains sur les conséquences des droits de douane par un moyen très original. C'est à la Une du journal La Presse qui reprend un article du New York Times. Depuis plusieurs semaines, des panneaux d'affichage financés par le gouvernement canadien sont apparus à Pittsburgh et dans d'autres villes américaines. Sur ces panneaux électroniques, on peut lire des messages comme : « Les droits de douane sont une taxe sur l'épicerie », ou encore : « Les droits de douane sont une taxe sur l'essence ». En utilisant des slogans simples et percutants, Ottawa cherche à alerter l'opinion publique américaine sur les conséquences concrètes de la politique commerciale de Donald Trump. Et comme on dirait dans le hockey – ce sport populaire au Canada, mais aussi à Pittsburgh – « le Canada entre dans ce match les coudes levés ».En Haïti, trois policiers tués dans l'affrontement avec les gangsAvec Frantz Duval, rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, nous passons en revue l'actualité haïtienne, à commencer par la police nationale, la PNH, qui a perdu trois agents hier mercredi, lors d'affrontements avec les gangs. Dans ce contexte sécuritaire catastrophique, une députée d'origine haïtienne aux États-Unis travaille à l'élaboration d'une loi sur la collusion criminelle, les liens entre les gangs et les cartels de drogue. Selon un communiqué de Sheila Cherfilus-McCormick, cité par Le Nouvelliste, « la loi sur la transparence de la collusion criminelle en Haïti jettera une lumière nécessaire sur l'élite économique et politique haïtienne qui utilise régulièrement les gangs comme leviers de pouvoir ». Le journal rappelle que les « liens entre les cartels et les gangs ont été documentés par l'ONUDC et le président colombien Gustavo Petro a mis en avant le rôle des cartels de son pays dans la déstabilisation d'Haïti ».Comment adapter un port au dérèglement climatique ? L'exemple du ChiliL'heure est aux grands travaux dans le port de San Antonio au Chili et cela dure déjà depuis plusieurs années. En fait, le site est particulièrement soumis aux effets du dérèglement climatique, notamment aux vagues de plus en plus importantes. Pendant les travaux, les activités du port se trouvent fréquemment interrompues, comme nous dit Marion Bellal dans son reportage.Journal de la 1èreComment inciter au dépistage du cancer à la Martinique ?
En Haïti, le blocage des routes par des gangs a des conséquences désastreuses. Exemple : la route Kajak, l'une des pistes les plus dangereuses du pays reliant Port-au-Prince à la côte du département du Sud-Est, est sous l'emprise des gangs depuis plusieurs semaines. Nous en parlons avec Winthrop Attié, le directeur de la Fondation Seguin, il travaille pour la préservation du Parc national La Visite. Ce tronçon impraticable empêche la population et les marchandises de circuler. C'est une stratégie voulue par les gangs. Selon Winthrop Attié, les gangs ne veulent pas que des provisions alimentaires arrivent à Port-au-Prince, ils encerclent la capitale et empêchent que les paysans puissent y vendre leurs produits. « Toute notre infrastructure est détruite, et la communauté internationale nous regarde en train de mourir », explique le directeur de la Fondation Seguin en Haïti.Les gangs poursuivent aussi leur offensive à Mirebalais. Le centre-ville est devenu le théâtre d'affrontements intenses entre les groupes armés et les forces de sécurité. Ces attaques plongent la population dans la panique et paralysent le fonctionnement des hôpitaux comme l'hôpital universitaire de Mirebalais. Guy-Thierry Nyam, directeur des opérations de l'hôpital, explique : « Tout approvisionnement en médicaments est interrompu. Si cet hôpital cesse de fonctionner, c'est l'effondrement total du système sanitaire actuel. »Selon Le Nouvelliste, les gangs qui opèrent dans la capitale ont changé de stratégie : ils privilégient désormais les attaques nocturnes, ils agissent plus discrètement pour éviter d'attirer l'attention. Leur méthode : creuser des passages entre les murs et les clôtures pour circuler de maison en maison sans emprunter la voie publique. Il y a deux jours, des assaillants ont saccagé et incendié les locaux de la coopérative Fonkoze, avant de s'introduire dans la cour du presbytère de la paroisse Notre-Dame du Sacré-Cœur de Turgeau. Grâce à l'intervention d'un prêtre, qui a eu le réflexe de sonner la cloche de l'église, les agresseurs ont pris la fuite, écrit Le Nouvelliste.40 000 enfants haïtiens ont fui les violences depuis janvier 2025Le journal en ligne Alterpresse reprend aussi le communiqué de l'ONG Save the Children qui s'inquiète de la situation des enfants en Haïti. D'après l'organisation, plus 40 000 enfants ont dû fuir leur domicile à cause de la violence croissante des gangs. Un enfant sur quatre vit désormais dans des zones où l'accès à l'aide humanitaire est très limité.La star du merengue Rubby Perez meurt dans l'effondrement d'une discothèque à Saint-Domingue La République dominicaine frappée par un drame qui fait la Une des médias nationaux : l'effondrement de la boite de nuit Jet Set à Saint-Domingue hier, mardi 8 avril 2025. Le bilan humain ne cesse de s'alourdir, on compte au moins 113 morts. Les sauveteurs continuent de fouiller ce mercredi les décombres du Jet Set, mais plus de vingt-quatre heures après l'accident, l'un des plus meurtriers de l'histoire de la République dominicaine, il y a peu d'espoir de retrouver des personnes vivantes. « Saint-Domingue est plongé dans le deuil », selon le journal Listin qui décrit des scènes de douleur et de solidarité autour de l'Institut national de médecine légale. Familles et amis des victimes s'y assemblent dans l'angoisse d'obtenir des nouvelles. Cette angoisse concernait aussi la famille de la star du merengue, Rubby Perez, dont la mort a été finalement confirmée par les autorités. Tous les journaux publient un portrait de cette star de la musique caribéenne, surnommée « la voix la plus aiguë du merengue ». Il donnait un concert dans la discothèque lorsque le toit s'est effondré. « Rubby Pérez est mort en faisant ce qu'il faisait le mieux : chanter », écrit Diario Libre. Selon sa fille Zulinka Perez, c'est parce que son père s'est mis à chanter alors qu'il était coincé sous les décombres que les sauveteurs ont pu le retrouver. Le président dominicain Luis Abinader s'était rendu sur place, hier, a décrété trois jours de deuil national.À lire aussiRépublique dominicaine: un bilan de 124 morts dans l'effondrement du toit d'une discothèque à Saint-DomingueDonald Trump, le président disruptifLe New York Times dresse un constat sévère de la méthode Trump. Dans un article intitulé An Experiment in Recklessness : Trump as Global Disrupter, le quotidien américain décrit une présidence marquée par le goût du choc, quitte à en assumer les conséquences plus tard – quand il y a un plan, ce qui n'est pas toujours le cas. Exemple frappant : les droits de douane dits « réciproques » imposés par Donald Trump, qui ont précipité un plongeon des marchés et déclenché des représailles étrangères. Des mesures dont la Maison Blanche savait qu'elles provoqueraient une onde de choc… sans pour autant avoir anticipé les effets secondaires.De son côté, le mensuel The Atlantic décrit comment la foi quasi religieuse des partisans de Donald Trump est confrontée à un test de réalité : les effets catastrophiques de ses décisions économiques.Le magazine rappelle notamment cette déclaration d'un représentant républicain, en novembre dernier : « Si Donald Trump dit que les droits de douane fonctionnent, alors ils fonctionnent. Point. Parce que Donald Trump ne se trompe jamais. » Un dogme qui n'est pas sans rappeler, ironise The Atlantic, la célèbre formule de La ferme des animaux : « Camarade Napoléon a toujours raison. »Mais tous ne sont pas aussi stoïques. The Atlantic cite l'exemple du financier pro-Trump Bill Ackman, qui a reconnu sur X avoir été surpris par l'ampleur de la crise : « Je pensais que la rationalité économique primerait mon erreur. »Les prisonniers politiques étrangers au Venezuela Ils sont actuellement 901 prisonniers politiques au Venezuela, selon l'ONG Foro Penal. Parmi eux, 66 étrangers, ce qui leur donne un statut particulier, ils sont précieux, notamment pour les autorités de leur pays d'origine, mais également pour le gouvernement vénézuélien, qui peut les « échanger ». Six prisonniers américains ont notamment été libérés le 31 janvier, après des discussions entre Caracas et Washington. Actuellement, un Français, Lucas Hunter, est détenu au Venezuela. Sa famille est très mobilisée, nous explique notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle.Journal de la 1ère Comment accompagner nos ainés ?
« Kenscoff, localité crucifiée », met à la Une l'agence Alterpresse. Le bureau intégré de l'ONU en Haïti (Binuh) dresse le bilan des violences commises entre le 27 janvier et le 27 mars 2025 à Kenscoff, dans la périphérie sud de Carrefour. Le constat est dramatique : 262 morts, 66 blessés, des cas de violences sexuelles, de kidnappings, plus de 190 maisons saccagées et incendiées, 7 000 déplacés. « Les gangs ont fait preuve d'une brutalité extrême, cherchant à semer la peur au sein de la population », souligne Peter Gotson, directeur de l'agence Alterpresse, en citant le rapport des Nations unies. « Une éventuelle prise d'otage de Kenscoff mettrait en difficulté Pétionville où s'établissent de nombreux commerces, bureaux et ambassades », poursuit le journaliste haïtien.Est-il trop tard pour renverser la vapeur ? « Si rien n'est fait rapidement, la situation risque de devenir irréversible, avec Haïti sombrant dans un chaos total. Mais avec une stratégie cohérente et du soutien international et local, le pays pourrait encore se relever », met en exergue Peter Gotson, renvoyant vers un article de la journaliste Nancy Roc.Haïti bloque l'importation de marchandises ayant transité par la République dominicaineLes produits importés devront désormais entrer par les ports haïtiens et non plus transiter par camion, arrivant en République dominicaine avant de passer par camion la frontière terrestre entre les deux pays, qui se partagent l'île d'Hispaniola.« Cette mesure n'affecte en rien le commerce entre Haïti et la République dominicaine, mais uniquement les conteneurs en transit, notamment venant de Miami aux États-Unis. Ces conteneurs transitent par la République dominicaine avant d'arriver en Haïti. Les saisies effectuées ces derniers temps ont révélé la présence d'armes dans ces conteneurs », commente Gotson Pierre, directeur de l'agence Alterpresse.Aux États-Unis, les exécutions de prisonniers en baisseLe nombre d'exécutions dans le monde est en hausse, d'après le dernier rapport d'Amnesty International, contrairement aux États-Unis. Mais le président Donald Trump a signé, à son arrivée à la Maison Blanche, un décret pour renforcer l'usage de la peine capitale au niveau fédéral. Cela concerne en particulier les condamnés pour meurtres de policiers ou les crimes commis par des étrangers en situation irrégulière. Une douzaine d'États américains procèdent à des exécutions.« Dans ces États, les responsables politiques ont fini par admettre que la peine capitale n'a pas d'effet dissuasif. Il y a quelques années, un sondage auprès des officiers de la police a révélé que la peine de mort arrivait en toute dernière position des moyens jugés efficaces pour lutter contre les crimes violents. Et puis c'est aussi une question de coût : des États comme New York ou le New Jersey – qui ont fini par abolir la peine de mort – avaient dépensé des millions pendant des années… sans exécuter personne », indique Corinna Lain, professeure de droit à l'Université de Virginie au micro de notre journaliste Achim Lippold.Depuis le début de l'année 2025, dix personnes ont été exécutées aux USA. Un chiffre dans la moyenne de ces dernières années.Le Salvadorien expulsé par erreur des États-Unis toujours détenu dans une méga-prisonÂgé de 29 ans, Kilmar Abrego Garcia se trouve aujourd'hui au Salvador. Un juge avait ordonné son retour aux États-Unis avant lundi, minuit, mais la Cour suprême a bloqué la décision. C'est un exemple emblématique des procédures judiciaires entourant la politique migratoire drastique du président américain.De son côté, le média indépendant ProPublica a enquêté sur ce qu'il se passe à bord des avions renvoyant les migrants expulsés. Au cœur de l'ICE Air, les personnels navigants des avions disent « ce n'est qu'une question de temps » avant un désastre. L'article nous amène à bord d'un vol au-dessus du Mexique. Une petite fille fait un malaise, elle suffoque. Pour lui venir en aide, une hôtesse de l'air, qui témoigne anonymement dans le papier, déroge au règlement en adressant la parole à la famille.Au fil des témoignages recueillis par ProPublica, on apprend que, loin de l'efficacité militaire mise en avant par la Maison Blanche, ces expulsions se font via des vols charters, civils, de la compagnie Global Crossing. « Ils ne nous ont pas dit que ces gens allaient être attachés des poignets jusqu'aux foutues chevilles », s'énerve un employé, inquiet aussi pour la sécurité en cas d'évacuation.Quant à la petite fille malade, son vol a fait demi-tour. L'hôtesse de l'air, qui a aujourd'hui démissionné, n'a jamais su si l'enfant avait survécu. L'article se termine sur le témoignage de l'employée : « J'ai pleuré après tout ça ».En Argentine, les soubresauts de la bourse mondiale scrutés de prèsDans un panorama mondial « turbulent » et « énigmatique », nous dit La Nacion, l'horizon reste « mystérieux » pour l'Argentine. Des réactions en chaine pourraient arriver, explique l'éditorialiste argentin, qui écrit au conditionnel. Par exemple : l'inflation aux États-Unis renforcerait le dollar, le peso argentin resterait plus fort qu'il ne l'est, freinant la production de richesse, avec, in fine, un risque de détruire des emplois.« En Argentine, le dollar, l'inflation, l'économie et le soutien au président Javier Milei dépendent les uns des autres », poursuit La Nacion. L'éditorialiste se demande aussi comment une pénurie de dollars influerait sur le futur accord entre l'Argentine et le FMI, craignant, toujours avec des « si » que l'accord mène à déréguler le taux de change, faisant grimper les prix. Tout le contraire des promesses de Javier Milei à ses électeurs, donc. Or, comme le note de son côté le média Pagina12, « l'inflation est redevenue le problème numéro 1 ».
On est sans nouvelles de deux journalistes haïtiens depuis le 31 mars dernier, depuis l'attaque des gangs à Mirebalais. Selon l'Association des journalistes haïtiens, il s'agit de Jean-Christophe Collègue, ancien correspondant de Voice of America, dont la maison a été incendiée, et d'Israël Roger Claudy, enlevé par des criminels qui l'auraient pris pour des membres de la BSAP, cette unité des forces de l'ordre. Une dizaine d'autres journalistes ont dû prendre la fuite pour échapper à la violence des gangs. L'Association des journalistes haïtiens lance un appel pour exiger justice et demander aux autorités de mieux protéger les journalistes.Haïti : des drones pour lutter contre les gangsFace à cette violence toujours plus grande, la police utilise depuis quelques semaines des drones contre les groupes criminels. Ils permettent d'atteindre les zones contrôlées par les gangs. Une nouvelle stratégie qui ne fait pas l'unanimité. Ses partisans saluent un moyen pour les policiers de pouvoir enfin faire peur, voire de reprendre le contrôle de certains pans de Port-au-Prince et de ses environs. En revanche, d'autres voix critiquent l'efficacité limitée des drones et le risque de victimes collatérales. Reportage de notre correspondant en Haïti, Peterson Luxama.La République dominicaine veut « se protéger » de la crise haïtienneLa situation en Haïti inquiète son voisin, la République dominicaine, qui se barricade encore un peu plus. Hier, le président dominicain a annoncé des mesures pour, dit-il, protéger son pays. Luis Abinader « durcit le ton », écrit Le Nouvelliste qui liste les 15 mesures dévoilées hier et destinées à « contrer la migration irrégulière haïtienne ». Parmi elles, « l'envoi de 1 500 soldats supplémentaires à la frontière, en addition aux 9 500 déjà en poste, ainsi que la construction de 13 kilomètres de clôture supplémentaires aux 54 kilomètres de mur déjà construits », souligne le quotidien haïtien. Des mesures « drastiques », estime le journal dominicain El Nacional. Des mesures « fortes » pour El Caribe.Un demi-million d'Haïtiens vivent en République dominicaine, pays de 10,5 millions d'habitants.À lire aussiLa République dominicaine durcit encore le ton face à l'immigration illégale en provenance d'HaïtiAux États-Unis, les démocrates veulent riposterFace aux turbulences provoquées par Donald Trump, les démocrates sont assez silencieux jusqu'à présent. Mais voilà qu'ils décident de réagir, nous apprend le Washington Post, en créant une « cellule de guerre ». Les démocrates ont entendu leurs électeurs, rassemblés notamment hier dans les rues de plusieurs villes américaines. Des électeurs qui leur demandent de faire quelque chose. Et dans un premier temps, le parti veut « contrer les fausses informations de l'administration » Trump, explique le Washington Post. Pour cela, il va s'appuyer sur « un vaste réseau de micro-influenceurs qui peuvent avoir un public plus restreint, mais plus dévoué sur les réseaux sociaux ». Ce sont des « tactiques d'opposition créatives », se félicitent les responsables démocrates qui espèrent redorer leur blason alors que le parti est au plus bas dans les sondages, explique le Washingon Post. Pour beaucoup d'électeurs, les démocrates sont « faibles ».Des démocrates « faibles » et « vieux »Les jeunes démocrates estiment que « le parti est dominé par une vielle génération de dirigeants qui ont perdu le contact avec les luttes quotidiennes des Américains », peut-on lire dans un autre article du Washington Post. Des dirigeants qui ne sont pas assez combatifs, estime ainsi Saikat Chakrabarti qui a travaillé pour Alexandria Ocasio-Cortez. Des dirigeants qui « attendent simplement qu'arrive le retour de bâton pour Donald Trump et que la balance repenche en leur faveur ». « C'est comme si, depuis toujours, les démocrates et les républicains jouaient aux échecs. Sauf que là, les républicains ont mis le feu à la maison et les démocrates restent assis et réfléchissent à leur prochain coup », explique la sénatrice du Michigan, Mallory McMorrow, 38 ans, dans les colonnes du journal.Ce débat sur l'âge n'est pas nouveau et touche aussi les républicains. Nikki Haley, candidate aux primaires face à Donald Trump, avait qualifié le Congrès américain, de « maison de retraite la mieux lotie des États-Unis », rappelle le Washington Post. Fin 2023, 79% des Américains étaient pour l'instauration d'un âge maximum pour siéger à Washington. Mais pour certains démocrates, c'est devenu une urgence vitale de rajeunir le parti. Comme l'explique le Washington Post, ils ont l'impression que rien ne bouge alors que leur colère contre Donald Trump ne fait que grandir. C'est pour ça que beaucoup de démocrates trentenaires sont en train de se mettre en ordre de bataille en vue des élections de 2026.Au Chili, les machis soignent le corps et l'espritAu Chili, la médecine traditionnelle est de plus en plus populaire. Celle des Mapuches dépasse désormais la communauté et les Chiliens font plus souvent appel aux machis, ces guérisseurs et leaders spirituels. Ils connaissent les plantes locales, les utilisent pour soigner le corps et l'esprit à travers des rituels sacrés et des cérémonies. Reportage de notre correspondante, Naïla Derroisné.