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Isabelle Martin Les assises des déchets ont lieu les 2 et 3 octobre prochain à Nantes, l'occasion de faire un point sur la façon dont nous gérons nos déchets en France. J'ai interviewé Isabelle Martin, directrice de relations institutionnelles chez Suez recyclage et valorisation. A l'occasion des Assises Nationales des déchets qui se tiendront donc les 2 et 3 octobre prochain vous allez animer une conférence sur les outils numériques au service de la gestion des déchets. De quoi parle-t-on ? C'est quoi ces outils numériques ? On est dans une société de plus en plus connectée, et pour les déchets et bien effectivement, les outils numériques vont nous aider… vont aider le citoyen à être de plus en plus connecté pour améliorer son geste de tri. Mais au-delà de ça, ça va nous aider également en tant qu'industriels, à mettre en place des outils qui vont pouvoir être plus performant. Par exemple sur la collecte des déchets on va pouvoir déployer des puces sur les bacs qui reçoivent les déchets de façon à mesurer les quantités de déchets à l'intérieur et optimiser les collectes et les tournées de collectes, ce qui va permettre de faire des gains et d'optimiser. C'est aussi utiliser toutes les données qui sont maintenant de plus en plus disponible à travers l'intelligence artificielle pour robotiser et détecter sur les bandes transporteuses de nos centres de tri les différents types de plastiques d'emballage, de façon à limiter les erreurs de tri et à préparer une matière de qualité supérieure à celle qu'on a aujourd'hui par exemple. Donc on ne parle pas trop d'applications mobiles, mais c'est plus le déploiement de l'intelligence artificielle au service du tri ? Il y a aussi bien évidemment tout ce qui concerne ce dont vous parlez, c’est-à-dire les applications services des bonnes pratiques. Ça, c'est déjà bien déployé. Si vous êtes un citoyen sur Paris par exemple, vous voulez savoir où il y a une déchetterie, vous pouvez effectivement vous connecter et vous aurez toutes les informations sur les horaires, les temps d'attente, les périodes d'influence, les déchets que vous pouvez déposer / pas déposer, si vous voulez faire enlever un encombrants, à quel moment… tout cela existe déjà. Il y a ces robots donc qui qui permettent de faciliter le tri, est-ce que vous pouvez nous expliquer d'où on est partis et où on va arriver avec ces nouvelles technologies au service des déchets ? Au départ on ne triait pas, puis est arrivé le tri sélectif "manuel" puis on a mis de l'informatique dans tout ça… Vous avez entièrement raison oui. Au départ le premier flux qu'on a séparé c'est le verre. Ça date déjà de 25 ans, mais ce sont des boîtes "des box" qui sont sur les trottoirs et petit à petit effectivement, on a mis en place, soit de la collecte sélective qui se fait au sein du ménage. Pour les ordures ménagères il faut le trier pour séparer les différentes matières. Il y a déjà plusieurs années (une vingtaine d'années, se sont développé les centres de tri. Dans les premiers centres de tri, on triait le carton du plastique et petit à petit, comme dans les plastiques il y a beaucoup de résines (il y a 5 résine majoritaire notamment le polyéthylène qui constitue pratiquement toutes les bouteilles) on les a amélioré avec des détecteur optiques… des soufflettes qui permettent aussi d'évacuer les déchets qui doivent pas rester dans le flux. Et derrière, on a toujours quand même du tri manuel pour corriger les erreurs qu'a fait la machine. Donc, comme on va avoir un déploiement sur 3 ans en France de l'extension des consignes de tri, nous allons mettre dans le bac jaune d'autre matières comme les barquettes en plastique, les pots de yaourt, les enveloppes de de jambon etcetera.. Et bien en fait on est amenés à utiliser l'intelligence artificielle qui va utiliser soit les photos, la détection de la forme qui est à trier et tout ça va nous permettre effectivement d'avoir un meilleur tri.
Revoilà les champions de l’été. Toute l’année, ils ont été coachés. Motivés. Convaincus. Ils seront pas battus. Champions de quoi ? Hé ben... De lancer d’artichauts, de menhirs, de tongs. Ou de décortiquage de crevettes. Voire de cracher de bigorneaux. Pour info, la plupart de ces concours loufoques ont lieu en Bretagne. Ne me demandez pas pourquoi. On doit s’y ennuyer plus qu’ailleurs. Dans plusieurs disciplines, ils sont même champions du monde. Pour le…cri du cochon, par exemple. Mais surtout pour le cracher de bigorneau ! Il y a vingt ans que ça leur a pris, aux habitants de Moguériec. Depuis, chaque année, début août, touristes et locaux se disputent le titre de meilleur cracheur. Le dernier vainqueur détient le record du monde avec… plus de 11 m ! Question : le bigorneau est-il lancé vivant ou cuit ? Y a pas qu'en Bretagne. Ailleurs aussi, on veut gagner. Dans le Nord, à Leffrincoucke, Nicole remportait depuis des années le championnat du monde de décorticage de crevettes. Plus d'une centaine de concurrents s’affrontaient, venus d’Allemagne, du Mexique et même de Corée du Sud ! Cette année, elle a été battue par une autre acharnée : Monique. Allez, Nicole, te décourage pas. Usein Bolt aussi est arrivé deuxième. Les athlètes qui ne touchent pas aux animaux s’en prennent aux végétaux pour gagner. Ils lancent des artichauts. Ils tressent des oignons. Ils arrachent des échalotes. En Alsace, c’est différent. On veut être le plus beau. Des centaines de barbus et de moustachus ont leur rendez-vous annuel à Mulhouse. Allemands, Autrichiens, Italiens, Américains, ils sont tous là. À chacun son inspiration. Et que la meilleure barbe gagne. Mais par quoi sont récompensés tous ces gens ? Des diplômes ? Des médailles ? Des coupes ? Oui. Et qu’est-ce qui les motive ? S’entraîner, même à n’importe quoi, ça les empêche sans doute de s’ennuyer.
Vous êtes peut-être déjà allés dans un hôtel boutique. Ou dans un autre genre : un hôtel all inclusive. On l'a tous fait un jour. Même moi. Plusieurs fois. Fatiguée. Débordée. Envie de vacances au dernier moment. Et hop, j’ai réservé sur Internet une semaine à ne rien faire. C’est-à-dire ? À dormir. Au bord d’une plage ou d’une piscine. Dormir, manger, dormir, se baigner, bronzer et dormir. Retour à l’état primaire. Mais le soir, j’avais hâte de rentrer dans ma chambre. Pourquoi ? Pour LA surprise du jour ! La serviette de bain pliée. Et qui représentait quoi ? Un animal. La première fois, je me suis demandé si le personnel prenait des trucs. Dans un état second, ils avaient dû se dire : « Allez ! Faisons de cette banale serviette un cygne. » Le lendemain, c’était pareil. Sauf que l’animal était différent. Un cochon. Le surlendemain, un éléphant. Puis un cobra, une vache, un lapin et j'en passe… Certains jours, cerise sur le gâteau – ou sur la serviette -, des pétales de rose agrémentaient la sculpture en éponge. Pratique pour défaire le lit. J’en mettais partout. Voilà ce que c’est, le personnel des hôtels aujourd’hui. Il s’amuse avec le linge des clients. Mais revenons à nos serviettes. Si c’était pas une folie passagère, alors quelle était la raison de ce rituel ? Les pourboires. Tout simplement. Je ne trouve pas ce que soit le bon moyen d’en avoir. S’ils croient que ça amuse les clients, ces trucs sur le lit. On passe un temps fou à les défaire pour pouvoir prendre sa douche. J’ai cherché l’origine de cette pratique. Je ne l’ai pas trouvée. Mais j’ai beaucoup ri. Si vous saviez le nombre de vidéos d’apprentissage de pliages que j’ai vues sur Pinterest et YouTube ! On vous apprend très sérieusement l’art de réaliser un animal en papier chez vous. Vous voulez surprendre vos invités ? Faites ce genre de serviettes. Ils vont adorer. Et si vous vous sentez vraiment prêt, cet été, allez donc faire ça dans des hôtels. Ils n‘attendent que vous. Vous baignerez dans le tourisme de masse. Et vous tenterez une nouveauté : la serviette en forme de mouton !
Moi, j'aime les cimetières. Quelle drôle d'idée, me direz-vous. Ben, non. Les cimetières, c'est des espaces de respiration. J'adore ceux des banlieues. Thiais et son parc à la française avec des arbres fruitiers. Bagneux ? Y a plein d'oiseaux et d'écureuils. Dans d'autres, des hérissons, des chouettes et des renards ! Si, si, je vous assure. Et ça va continuer. Car depuis 2015, fini les pesticides dans les cimetières. Revenons à mes promenades. Vous connaissez le cimetière de Passy ? Non loin l'une de l'autre sont enterrées deux femmes de lettres. Elles se sont follement aimées au début du XXe siècle. La première, c'est Pauline Tarn, alias Renée Vivien, morte en 1909 à 32 ans. Une grande figure lesbienne romantique. D'ailleurs, sa tombe est toujours fleurie. L'autre, c'est la riche et scandaleuse Américaine Natalie Barney. Renée Vivien l'avait quittée. Trop infidèle. A Montparnasse repose l’homme à tête de chou. Qui ça ? Enfin, Gainsbourg, voyons. Pas très loin, Joëlle, la chanteuse du groupe Il était une fois. Vous savez, la fameuse chanson : « J’ai encore rêvé d’elle / Et les draps s’en souviennent ». Et Dalida ? Elle est où, sa tombe ? A Montmartre. Statue en marbre avec des rayons dorés, on peut pas la rater, Yolanda. Ici aussi, on fait attention à la nature. En 2012, la Ville de Paris y a engagé une étude. Pour la protection paysagère et patrimoniale. Ah, j'oubliais le cimetière des Batignolles. Il devrait plaire aux amoureux des arbres. Des centaines de marronniers, d'érables, de platanes… Et si vous aimez la poésie, Blaise Cendrars, André Breton, Benjamin Péret y sont enterrés. Et Paul Verlaine. Mon préféré ? Le Père-Lachaise. C’est MON cimetière. J’ai presque l’impression d’être chez le coiffeur en train de feuilleter un magazine people. C'est LE cimetière des célébrités. Et chaque fois que je passe devant le gisant de Victor Noir, un journaliste mort en 1870, qu’est-ce que je me marre ! Le sculpteur lui a fait une p'tite érection. Si vous saviez le nombre de femmes que j'ai vues s'y frotter. Soi-disant pour assurer leur fécondité… Quand il fait beau au Père-Lachaise, je m'assois sur un banc. Je parle aux grands-mères. Je caresse les chats. Y a toujours quelqu'un pour me proposer d'aller voir la tombe d'une personne connue. Franchement, j'ai une tête de touriste ?
Bonne année ! Que les choses soient claires : je vais pas vous le faire en toutes les langues. En anglais? Non, non, je suis Française, voyons. Et comme vous tous, mes chers compatriotes, j’ai un accent… pas terrible. En Allemand ? Warum nicht ? En espagnol ou en italien ? Allez, soyons folle : je vous le dis plutôt en breton. Bloavez mad. Vous l’avez fêté où, vous, le réveillon ? Chez vous ? Entre amis ? En famille ? Ou dehors ? Au restaurant ? Dans la rue, coupe de champagne à la main ? En embrassant tout le monde à minuit ? Surtout les inconnus, bien sûr. Histoire de bien commencer l’année. Dès que je peux, moi je passe le Nouvel An à l’étranger. Je sais, c'est d'un snob. Cette année, j’étais à Madrid. Un peu déçue. Comme à Valence, où j’étais il y a deux ans, il faut prévoir sa soirée à l’avance. Sinon, pas de dîner, les restos sont tous réservés. Résultat : on a fini dans un fast-food. Avec d’autres touristes. Après, on est allées dans le froid faire la queue pendant deux heures. Pour aller où ? Là où il faut être le 31 décembre à minuit à Madrid. Sur la Puerta del sol. Enfin, à côté, parce qu’on n’y accède pas. Emportées par la foule qui s’élance, etc. Les pieds ne touchent plus le sol, on vous bouscule, et puis soudain, ça y est. Chacun sort ses douze grains de raisin à manger en 12 secondes pour les 12 coups de minuit. Et puis, un verre de cava (ça ressemble très vaguement au champagne) et tout le monde s’en va. Où ? Je ne sais pas. Pas si festive que ça, la capitale espagnole. Et l’Italie ? Pas mieux. A Milan, ça avait commencé par une excellente trattoria pas très loin du quartier chic. A côté de nous…des Français. A minuit, place du Duomo, scène, musique et à minuit trente… dodo. Décidément. C’est donc plus au Nord qu’il faut aller pour s’amuser ! Le passage à l’an 2000, je l’avais fêté à Bruxelles. Un souvenir mémorable. Quelques années plus tard, Amsterdam. Resto indonésien délicieux, cafés ouverts et sympas. Surtout, place du Dam, au moment des douze coups, y avait une super ambiance. Ah, j’oubliais… Mon rêve de gosse réalisé en 2015. Un réveillon sur une plage les pieds dans l’eau. 38 °. En Thaïlande. Ballons, décompte en musique, vœux d’Australiens, d’Autrichiens, de sud-africains. Franchement, y a pire. Allez, bonne année.
Une fois n’est pas coutume, je vais vous faire rêver. Vous parler de mes vacances à l’île Maurice. Je ne m’y attendais pas. Lagons, eau turquoise, soleil et palmiers… Moi aussi, je l’avoue, j’aime ça. Tout dépend dans quelles conditions on y va. Dans quel état d’esprit aussi. Je vais longtemps garder en tête les couleurs, les odeurs, les saveurs de cette île. La douceur et la gentillesse de ses habitants. Dans leur bouche, ce mélange incroyable de créole et de français. Avec une touche d’anglais. Un vrai régal pour l’oreille. Maurice, c’est aussi une île où les animaux sont très présents. Bon, c’est vrai, la barrière de corail est très abîmée. Mais côtoyer de près des dauphins, quelle chance ! Inoubliable. Au début, j’étais sceptique. Le plan proposé partout, avec des catamarans de 40 personnes. Nager avec les dauphins… Ben voyons. Je me suis laissée tenter par un speed boat. Huit personnes, rien autour, et des dauphins qui s’approchent mais ne se laissent pas suivre. Faut pas rêver, c’est pas Flipper. On n’est pas dans un parc d’attractions non plus. Et tant mieux. Mais on les voit, on les devine, on les regarde. Pas de rapports de domination, pas de cris imbéciles d’admiration. Ils vivent leur vie et nous la leur. Un mauricien sympathique et chaleureux nous a proposé des balades dans son petit bateau. Villas coloniales, ports de pêche et tortues marines… Il y a pire comme balade ! Un truc surprenant, quand même. Le repère des pêcheurs, c’est les caps, les îlots, les montagnes. Les grands hôtels en bord de plage. « Vous voyez, là, c’est le Club Med. Et là, le Méridien. » Bizarre… Et puis, j’ai fait l’expérience du bus local. D’accord, on ne tape pas dans ses mains pour indiquer qu’on veut s’arrêter, comme à l’île de la Réunion. Mais qu’est-ce qu’on est secoués ! On avait les mêmes bus il y a 40 ans en France. Sièges en fer, amortisseurs au bout du rouleau, boîtes de vitesse abîmées… On n’est pas franchement rassurés. Mais on arrive à Port-Louis et là, la plage, ça semble loin. Camelots très très bruyants sur l’incroyable marché, avenues élégantes près du port, maisons créoles délabrées. Un ensemble bariolé et vivant. Mais fatiguant. Retour à la plage au nom qui fait rêver : Trou aux biches. Pas loin, vous avez aussi Cap Malheureux et Pointe aux Piments. L’exotisme à votre portée. Et que c’est bon !
Il y a quelques années, un voyagiste avait décidé que le monde appartiendrait à tout le monde. Même qu'on pouvait avoir une assurance soleil. Et voilà ce que ça donne ! Vous avez désormais la chance de croiser partout des gens qui ne s’intéressent pas à leurs vacances. Ils se fichent absolument de l'endroit où ils sont. Les Baléares, les Canaries, le Kenya, la Tunisie, la Turquie. Pareil. Interchangeable. J’oubliais : Chypre, Malte, Rhodes. On fait un pays, on ne le visite pas. On veut les mêmes choses partout. Une belle chambre, climatisée, de beaux jardins, une piscine ET une plage. Même pour quelques centaines d'euros. On a payé, alors... Tout ce qu'ils ne peuvent pas s'offrir chez eux, là, ils l'exigent. Une amie hôtesse de l'air m'a raconté qu'elle avait dû se fâcher un jour contre des touristes. A peine assis dans l'avion, les hommes s'étaient mis torse nu. Faut bien se préparer aux vacances. Première exigence, première connerie. Le séjour sera formidable. En Mer Rouge, quand on pouvait encore y aller, il fallait voir des poissons. A tout prix. Sinon, pas la peine d’être venus. Les pauvres bêtes étaient entourées de filets. Et des Egyptiens, pour garder le filon, donnaient aux requins des carcasses de moutons. Comme ça, ils venaient tout près des bateaux. Ben voyons. Et c’est pas parce qu'on a les moyens de voyager plus loin que l'idiotie est absente. Suivre les baleines, les grands singes... On paie aussi pour ça. Le plus drôle ? La plupart de ces gens ne visitent jamais par eux-mêmes. Toujours en excursion. Le lendemain, ça donne : alors, vous avez visité quoi ? Oh, une église. Un village. On a eu un bon déjeuner. Se cultiver ? Qu'est-ce que ça peut faire ? Au retour, quand on en parlera aux autres, ils sauront même pas où on est allés. On va quand même leur acheter un souvenir. Un cendrier peint, ça fait toujours plaisir. Une statuette en bois ? C’est encombrant. Un vrai nid à poussière. Mais ça plait aussi. Mon meilleur souvenir ? Accrochez-vous. En Crète, il existe un village qui s’appelle Matala, avec des grottes préservées. Les hippies s'y arrêtaient dans les années 70. Dans la rue principale, j'ai entendu un jour cette phrase : "On va voir les grottes ? Tu sais, celles qu'on a construites pendant la guerre contre les hippies." J'en ai ri pendant des heures.
Ca y est, c'est les vacances. Les vôtres vont-elles être sable, mer, ville, herbe ? Gîte, camping ? Hôtel ? Et si elles étaient odorantes ? Parfumées ? Au Brie, au Munster, au Maroilles ? Des vacances à point ? Cet été, mangez du fromage ! Moquez-vous de votre cholestérol ! A bas le gras ! On s'en fiche, des kilos en trop ! Il parait que De Gaulle disait : " Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage "? Aujourd'hui, on en compterait plus d'un millier. Un vrai patrimoine. Moi, ça me met l'eau à la bouche. Le fromage, ça va bien avec le vin. Alors, on peut croiser les routes. Manger et boire dans le pays de Rabelais, c'est vraiment une bonne idée. Gastronomie et savoir (bien) vivre. Voilà les deux mammelles de la France. D'ailleurs, un fromage, c'est comme un vin. Ca s'apprivoise. Pâte molle, croûte fleurie, lait cru, pâte persillée : rien à voir ! On sent le fromage. On le hume. On le respire. Imaginez des vacances où on déguste un bon Cantal après des kilomètres en voiture. Les professionnels se mettent en quatre : sites à visiter, fromages à goûter, fêtes. Fourme d'Ambert, Cantal, Saint-Nectaire à déguster. Elle donne faim, ma chronique, non ? Surtout que l'Auvergne n'est pas le seul territoire fromager ! Passez par le Jura savourer un délicieux Comté. Arrêtez-vous dans une des fruitières qui jalonnent ces parcours. C'est quoi, une fruitière ? Une fromagerie coopérative et artisanale. L'été, je sais, c'est pas trop la saison du reblochon, mais allez, faites un effort. C'est mieux que la pension complète des hôtels, je vous assure. Et si vous aimez les odeurs fortes, montez donc dans l'Avesnois goûter au Maroilles. Chaque année à la mi-août, la ville éponyme le met à l'honneur. Un pur moment de bonheur. Mais je vous défie de tenir bon après une bouchée d'un autre fromage du coin, la boulette d'Avesnes. Malgré tous mes efforts, c'est beaucoup trop fort. Heureusement, il y en a plein d'autres. Partout. Chabichou, Cabecou, Camembert, Etorki, Brillat-Savarin, Saint-Paulin... Et toutes ces routes, par dizaines et par dizaines, comptent des ateliers de cuisine et de la dégustation. A en saliver du Nord au Sud. Quel été ! Mais on n'est pas les seuls à aimer nos fromages. A New York, ils en sont fous. Il existe même un concept store avec galerie, atelier et boutique. Plus original comme visite que la statue de la Liberté, non ?
Plus de chapeaux ronds pour les Bretons. Plus de coiffes pour les bigoudènes non plus. D'ailleurs, qu'est-ce que c'est que ce truc avec les bigoudènes ? Il y a des tas de coiffes en Bretagne. On dirait qu'on ne connait que celle-là. Pourtant, elle vient d'un minuscule bout du bout du sud du Finistère. Et elle cache toutes les autres. Alors bon, ils ont quoi les bretons, s'ils n'ont plus de truc sur la tête ? Des sabots de bois ? Ca, c'était avant. Une mer froide ? C'est vrai. De la pluie ? Vrai aussi. Des tricots marins et des fruits de mer ? Oui. Des crêpes ? Oui. Des alcooliques ? Oui. Halte. Tout ça, c'est des clichés. C'est vrai, la mer, c'est pas l'Océan indien. Mais c'est tonique, une eau à 18 degrés dans les bons jours. Non ? Et il ne pleut pas plus qu'à Bordeaux ou à Biarritz. Surtout, on boit autant d'alcool dans d'autres régions. En Bretagne, il y a aussi de nombreux écrivains, des poètes, des sculpteurs, des musiciens et des comédiens. Une vraie terre d'artistes. Surtout, l'écologie, la nature et l'environnement sont omniprésents. En octobre 2015, le magazine La Vie classait d'ailleurs les quatre départements bretons dans le top 10 des plus écologiques. Dans l’ordre : les Côtes d’Armor à la troisième place et le Finistère à la sixième. Puis le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine (septièmes ex-aequo). Les points forts ? La gestion des déchets. La qualité de l'air. Pour la qualité de l'eau, là, c'est autre chose. Les quatre départements arrivent dans les quarantièmes et soixantièmes places. Autre point faible ? La protection de la biodiversité. Mais enfin, la vache pie noire est réhabilitée. Il y a un conservatoire de l'abeille noire. On trouve partout des aires marines protégées. Beaucoup d' îlots accueillent les oiseaux migrateurs. Sans oublier les colonies de sternes en baie de Morlaix. Bon. Reste le problème des algues vertes. En 2015, leur volume semblait repartir à la hausse. Un vrai cauchemar pour les estivants. Et pour les stations balnéaires. Si vivantes autrefois, elles sont aujourd'hui désertées. L'algue verte, c'est nocif. Un gaz se forme pendant sa putréfaction : le H2S. Il est très très dangereux pour l'homme car il bloque la respiration. Si on l'inhale pendant quinze minutes, on peut mourir. La faute aux nitrates, aux élevages intensifs et à la fertilisation des terres agricoles. Finalement, heureusement qu'il reste les clichés pour se marrer...
Tunisie. Turquie. Egypte. Ethiopie. Maldives. Mali. Kenya. Indonésie. Vigilance renforcée. Pays à éviter. Mots étranges pour qui a eu la chance d’y aller. Faire un safari au Kenya. Marcher dans le sud tunisien. Découvrir les temples de Karnak. Se baigner dans l'Océan Indien. Moi qui voulais voir les Dogons. Aller à Tombouctou. Retourner à Istanbul ou au Caire. Impossible. Dangereux. Pourquoi ? Les conflits. Les guerres. Les terroristes. Les islamistes. Les barbares. Qui rendent leurs pays infréquentables. Affament les populations. Je me souviens des Egyptiens, déjà si pauvres. Pour eux, le tourisme, c'était l'aubaine. De quoi manger un peu. Je me souviens des Kenyans. Ils nourrissaient leurs familles pendant des mois grâce aux touristes. Et puis, plus rien. Des hôtels vides, des restaurants vides près du Sinaï. Personne dans les rues de Dahab, personne sur les plages de Diani, personne au marché de Douz. Des plages désertes. Des déserts… déserts. Plus de safaris à Tsavo ou à Amboseli. Plus de croisières sur le Nil. Sur le site du Quai d'Orsay, la liste est longue de ces pays. Yémen, Mauritanie, Maroc, Sénégal, Algérie, Niger, Israël. A éviter. Ou se méfier. C’est vrai, la Syrie, certains endroits en Turquie ou l'Irak ne sont pas des destinations à privilégier pour ses vacances. Bien sûr, on peut se consoler avec l'argument écologique. A force d'avoir construit des piscines et de grands complexes hôteliers partout, la Tunisie l'a payé. Cher. Les palmeraies, qui faisaient travailler des centaines d'ouvriers, sont aujourd'hui asséchées. L’embouteillage des bateaux sur le Nil créait toutes sortes de pollutions. Sur les plages du Kenya, les hôtels sont à l'abandon et la rouille les a envahis. Les singes qui comptaient sur les touristes pour manger se retrouvent perdus et affamés. Mais les priorités sont ailleurs. Plus de tourisme de masse ? Plus de tourisme du tout. Personne n'a envie d’être visé par une arme sur une plage en plein été. La liste est longue de ces pays où l'on ne va plus car on y tue. Est-ce qu’on pourra y retourner ? Sans doute quand les fous sanguinaires, les guerriers effrénés et les massacreurs en tout genre seront partis. Ou morts. En attendant de revoir les beautés de Pamukkale, Matmata ou Karnak, il y en a d’autres qui s'offrent à vous. La Birmanie, l'Argentine, la Colombie, le Costa Rica… Mais dépêchez-vous !
Vous avez déjà entendu parler des routes des vins ? On voyage en buvant ? On boit en voyageant ? On joint l'utile à l'agréable ? Ou alors, on se rallie à des touristes portés sur la bouteille ? Encore un prétexte pour se saouler. Franchement, ça m'intriguait, ce truc de routes à boire. J'imaginais des bouteilles de vin faussement bio, des étiquettes pas authentiques. Ou encore des petits producteurs qui n'en sont pas. Mais qui le font croire aux gogos prêts à tout...avaler. Sans oublier les sulfites, des agents de conservation qui font polémique. Bref, que des clichés. Et j'avais tort. Les routes des vins, c'est très sérieux, figurez-vous. Plus de cinq millions de Français s'y intéressent. Selon le site du Routard, il y aurait même 14 000 caves. Sans oublier une trentaine de musées. Incroyable. Une fois que j'ai compris ça, j'ai cherché des itinéraires . C'est dingue, vous pouvez faire des routes du vin partout chez nous. Vous pensez que c'est un voyage comme un autre ? Hé bien, ça dépend. D'abord, c'est tracé, balisé, impossible de dévier. Le vin, ça ne bouge pas. Pancartes, sentiers viticoles, bornes informatives, tout y est. Et les vignerons vous attendent de pied ferme. Alors... Il y a la route des vins d'Alsace (à consommer avec modération), la route des Bordeaux, la route des vins de Loire, la route du Champagne. Et, plus rare, le tour des vignes de Corse. Je m'interroge. Pendant ces promenades, est-ce qu'on débat sur les nouveaux bouchons ? Adieu le liège, place aux bouchons en canne à sucre, en verre, en aluminium. Il parait que ça évite le fameux "vin bouchonné". Ou encore : le vin bio, c'est mieux ou pas ? C'était la même chose quand les producteurs se fichaient de l'environnement ? Finalement, le vin, c'est une quête en soi, un voyage initiatique. On parcourt la province, on oublie les vignes de Montmartre. On se demande pourquoi la Bretagne n'a pas de production viticole. A cause des algues vertes ? Du lisier ? Des porcs et des poulets en batterie ? Pourtant, je ne suis pas certaine que les Bretons préfèrent une bonne crêpe à un bon vin. Vous ne savez pas quoi faire cet été pendant vos vacances? Allez, une p'tite route du vin, ça devrait vous occuper. Et peut-être qu'une prochaine fois, j'évoquerai les routes du fromage. Ca doit bien exister, non ?