Country in West Africa
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Avec 950 millions de nouveaux citadins attendus d'ici 2050, les agglomérations urbaines africaines sont particulièrement vulnérables face au changement climatique. Elles subissent de plein fouet les canicules, les inondations ; des phénomènes météorologiques accentués par des sols bétonnés ou des infrastructures défaillantes. Sous-équipées en infrastructures routières, d'eau ou d'électricité, soumises au développement de quartiers informels, il leur reste encore beaucoup à faire en matière de planification, de gestion des déchets, de transport. Autant d'opportunités aussi pour penser la ville autrement. Faire revenir les végétaux, l'agriculture urbaine, stocker les eaux pluviales, blanchir les sols et les murs, développer les mobilités douces pour limiter la pollution, quelles sont les solutions les plus adaptées au continent ? Quelles coopérations entre les villes africaines et européennes ? Une émission enregistrée à Marseille à l'occasion du Sommet Climate Chance Europe Afrique 2025 sur le thème «Adaptation : passer à l'action» qui se déroule les 31 mars et 1er avril 2025.Avec :• Luc Gnacadja, ancien secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Ancien ministre de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme du Bénin. Fondateur et président de GPS-Dev (Governance & Policies for Sustainable Development), un think tank dont la mission est de rendre les systèmes de gouvernance plus propices au développement durable, notamment en Afrique.• Valérie Verdier, présidente-directrice générale de l'Institut de recherche pour le développement (IRD)• Fatimetou Mint Abdel Malick, présidente de la Région de Nouakchott, Mauritanie et de l'organisation Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLU Afrique)• Luc Sètondji Atrokpo, maire de Cotonou et président de l'Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB). Programmation musicale :► Aime comme ça (la cité) - Emma'a, Kulturr► Foriwah - KOG.
Avec 950 millions de nouveaux citadins attendus d'ici 2050, les agglomérations urbaines africaines sont particulièrement vulnérables face au changement climatique. Elles subissent de plein fouet les canicules, les inondations ; des phénomènes météorologiques accentués par des sols bétonnés ou des infrastructures défaillantes. Sous-équipées en infrastructures routières, d'eau ou d'électricité, soumises au développement de quartiers informels, il leur reste encore beaucoup à faire en matière de planification, de gestion des déchets, de transport. Autant d'opportunités aussi pour penser la ville autrement. Faire revenir les végétaux, l'agriculture urbaine, stocker les eaux pluviales, blanchir les sols et les murs, développer les mobilités douces pour limiter la pollution, quelles sont les solutions les plus adaptées au continent ? Quelles coopérations entre les villes africaines et européennes ? Une émission enregistrée à Marseille à l'occasion du Sommet Climate Chance Europe Afrique 2025 sur le thème «Adaptation : passer à l'action» qui se déroule les 31 mars et 1er avril 2025.Avec :• Luc Gnacadja, ancien secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Ancien ministre de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme du Bénin. Fondateur et président de GPS-Dev (Governance & Policies for Sustainable Development), un think tank dont la mission est de rendre les systèmes de gouvernance plus propices au développement durable, notamment en Afrique.• Valérie Verdier, présidente-directrice générale de l'Institut de recherche pour le développement (IRD)• Fatimetou Mint Abdel Malick, présidente de la Région de Nouakchott, Mauritanie et de l'organisation Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLU Afrique)• Luc Sètondji Atrokpo, maire de Cotonou et président de l'Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB). Programmation musicale :► Aime comme ça (la cité) - Emma'a, Kulturr► Foriwah - KOG.
Au Sénégal, le candidat d'opposition Bassirou Diomaye Faye remportait la présidentielle dès le premier tour avec 54 % des voix il y a un an jour pour jour. Un an plus tard, où en est la rupture promise par le parti Pastef et quels sont les principaux changements revendiqués par le président Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko ? Ayib Daffé est le secrétaire général du parti, dont il est aussi député et chef du groupe parlementaire. En ligne de Dakar, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ayib Daffé, quels sont, pour vous, les premiers changements tangibles que le Pastef a apportés au Sénégal ?Ayib Daffé : Les premiers changements tangibles sont d'abord dans la gouvernance. Conformément à son engagement, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye a inscrit la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption comme une priorité de sa politique en transmettant une lettre aux fonctionnaires du pays, pour les exhorter à la ponctualité, au respect du bien public, à l'efficacité et au respect de la hiérarchie. Donc, sur ce plan-là également, il a eu à organiser des assises de la justice sur la modernisation et la réforme de la justice au Sénégal. Et par ailleurs, il a eu aussi à publier tous les rapports des corps de contrôle qui étaient transmis à son prédécesseur depuis près d'une dizaine d'années et qui n'étaient pas publiés, contrairement aux textes qui les encadrent. Il a eu également à faire un audit sur la gestion des finances publiques par son prédécesseur, notamment à la période entre 2019 et 2024. Et c'est cet audit qui a permis de révéler une situation très peu reluisante de nos comptes publics avec un déficit à 12% du PIB, alors que les chiffres qui étaient présentés parlent d'un déficit à 5%. Donc, une véritable catastrophe budgétaire, si on peut parler ainsi, et ça a permis d'avoir une situation réaliste. Donc, en très peu de temps, il a eu à concrétiser sa vision et à développer la stratégie de développement.À lire aussiSénégal: un an après l'élection de Bassirou Diomaye Faye, le pays est-il entré dans une nouvelle ère?Suite au dernier rapport de la Cour des comptes, vous dites que l'ancien président Macky Sall, qui vit actuellement au Maroc, va être convoqué par la justice sénégalaise, mais celui-ci, dans une interview à Jeune Afrique, réplique qu'il n'est responsable d'aucune falsification et que tout ceci est ridicule.Bon, je pense que la Cour des comptes est une institution. Donc, c'est la parole de Macky Sall contre celle de la Cour des comptes. Et la Cour des comptes, c'est la loi qui lui confère cette mission-là. Donc, je ne vois pas comment on peut remettre en cause un rapport de la Cour des comptes. Ce n'est pas sérieux, ce n'est pas crédible. Maintenant, il est dans son rôle d'homme politique de défendre son bilan, son mandat, mais la réalité est qu'il y a un désastre budgétaire, il y a un désastre financier. On parle vraiment d'une catastrophe sur le plan budgétaire. Parce que, par exemple, on nous a révélé qu'il y a plus de 2500 milliards de francs CFA qui ont été empruntés auprès des banques de la place, alors que l'Assemblée nationale n'a pas donné d'autorisation, l'Assemblée nationale n'a jamais été informée. Donc, cette dette cachée et beaucoup d'autres irrégularités sont aux antipodes de la bonne gouvernance. Sa responsabilité politique est effectivement engagée. Bon, maintenant, je n'ai pas entendu dire qu'il sera convoqué par la justice, parce que, comme vous le savez, la Constitution stipule que le président de la République ne peut être poursuivi que pour haute trahison et devant la Haute Cour de justice. Donc, cela n'est pas encore le cas. Et si cela devait l'être, ce serait conformément à la Constitution, aux lois et aux règlements du Sénégal.Oui, mais le porte-parole du gouvernement, Moustapha Ndjekk Sarré, a dit sur RFM qu'inévitablement, le président Macky Sall fera face à la justice ?Effectivement, il a eu à le dire, mais lorsqu'il le disait, il a eu à préciser que, quand il le disait, il ne s'agissait pas de la version du gouvernement, mais il parlait en tant qu'homme politique.À votre arrivée au pouvoir, Ayib Daffé, vous avez promis que les accords du Sénégal avec les compagnies qui doivent exploiter le gaz et le pétrole offshore seraient réévalués. Mais un an plus tard, toujours rien. Si jamais les contrats ne sont pas renégociés, est-ce que vous ne risquez pas de décevoir vos électeurs ?Je pense que le travail de renégociation des contrats, c'est un processus qui est entamé. Ce n'est pas un travail qui se fait du jour au lendemain. Et en accord avec les compagnies, il y a des négociations qui se déroulent et qui devraient aboutir bientôt à des résultats.Avec BP, British Petroleum ?C'est tous les contrats qui sont concernés, parce qu'il y a une revue des contrats qui est faite par le ministère de l'Énergie. Et maintenant, pour BP, le contrat concerne aussi bien le Sénégal que la Mauritanie. Et je pense que le Premier ministre, Ousmane Sonko, a eu à faire plusieurs voyages en Mauritanie, et le ministre de l'Énergie également. La Primature a mis en place un comité pour la renégociation de tous ces contrats stratégiques. Mais d'abord la revue et ensuite la renégociation.À lire aussiSénégal: qui est Bassirou Diomaye Faye, passé en un éclair de la prison à la présidence?
Bassirou Diomaye Faye est arrivé à la présidence du Sénégal il y a un an. L'occasion de faire un premier bilan de son action sur l'économie du pays, car quand il est entré en fonction, il avait beaucoup d'ambitions pour réformer le Sénégal. Décryptage. Bassirou Diomaye Faye souhaitait mener une transformation systémique du Sénégal. Ce sont les mots de ses ambitions en menant tout un tas de réformes, dont celle du service public. Car quand il est arrivé à la tête du Sénégal, la croissance était soutenue : aux alentours de 5-6 % par an. Le pays attendait les revenus des investissements réalisés sous son prédécesseur, Macky Sall, et notamment dans le secteur pétrolier et gazier. Mais il a dû aussi compter avec une dégradation des comptes publics et un fort taux de chômage, surtout chez les jeunes, situation couplée à un coût de la vie très élevé.Et justement, très vite, Bassirou Diomaye Faye a joué la carte de la transparence sur le sujet en commandant à la cour des Comptes un audit sur les finances du Sénégal. Dix mois de travail ont été nécessaires avant que les conclusions soient rendues publiques. Et elles sont claires : la dette est plus importante qu'annoncé, autour de 100 % du PIB. Le déficit budgétaire est quant à lui aux alentours de 12 % du PIB.Une transparence non sans conséquences L'agence de notation Moody's a immédiatement dégradé la note du pays à B3, deuxième dégradation pour cette agence en seulement quelques mois. De même pour Standard & Poors. Cela veut dire que si l'État veut emprunter, cela lui coutera plus cher en raison de taux d'intérêt plus élevés sur les marchés. Et puis les investisseurs étrangers, voyant les notes baisser, peuvent être dissuadés de faire des affaires au Sénégal. Mais l'exécutif assure garder le contrôle de la situation et espère renouer très vite avec le FMI qui a suspendu son programme à la suite des résultats de l'audit.Bassirou Diomaye Faye a aussi besoin d'une reprise rapide des décaissements pour appliquer son plan. Le président souhaite que le Sénégal renforce sa souveraineté économique et son indépendance financière. Il entend par là renégocier autant que possible les contrats pétroliers, gaziers et miniers pour que l'État obtienne une plus grande part des revenus. Il envisage une réforme fiscale et a aussi rappelé sa volonté d'abandonner le franc CFA, même si à ce jour aucune mesure n'a été dévoilée.Bassirou Diomaye Faye entend également redonner la priorité à l'agriculture et répondre aux besoins immédiats de sa population. Par exemple, en juin dernier, le gouvernement a annoncé une baisse des prix des denrées alimentaires comme le riz, l'huile, le sucre et le pain.À lire aussiGrand invité Afrique: Ayib Daffé: «La bonne gouvernance et la lutte contre la corruption sont les priorités du président Diomaye Faye»Une feuille de route pour les trente prochaines années Toutes ces mesures sont inscrites dans le plan Sénégal 2050. Une stratégie notamment tournée vers l'exploitation des ressources fossiles. Le Sénégal espère atteindre une production de 100 000 barils de pétrole par jour et va aussi profiter d'une partie des revenus du champ gazier GTA partagé avec la Mauritanie. Concrètement, grâce à l'argent du pétrole, il veut diversifier l'économie du pays. Bassirou Diomaye Faye qui souhaite en effet impulser une rupture avec la présidence passée en s'appuyant sur la meilleure valorisation des ressources locales. Transparence et rigueur semblent être ses boussoles. Les promesses sont fortes et ambitieuses, mais les défis restent nombreux et le chef de l'État doit trouver un équilibre entre rassurer les investisseurs étrangers, assainir les comptes publics et mettre fin à la cherté de la vie.
Le concept n'est plus tabou : présenter les réfugiés aux investisseurs comme des opportunités. Car après la phase d'urgence, l'aide humanitaire est loin de pouvoir répondre à tous les besoins de ces populations. Ce sont maintenant les opérateurs privés qu'on cherche à convaincre d'investir dans les camps. Les camps de réfugiés sont toujours plus grands : plus de 100 000 Maliens à Mbera dans l'Est de la Mauritanie, plus de 600 000 Congolais, Somaliens, Burundais et Soudanais du Sud à Kakuma et Dabaab au Kenya... Des réfugiés souvent laissés en marge des communautés locales et du développement.La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, et l'agence des Nations unies pour les réfugiés ont signé un partenariat il y a deux ans pour attirer des investissements privés. Cheikh Oumar Silla, vice-président de l'IFC, déclare : « Pour pouvoir agir dans ce secteur, il y a plusieurs facteurs. Il faut s'adresser à l'écosystème qui donne l'autorisation de pouvoir travailler avec ou d'employer des réfugiés. Mais il y a aussi une question de perception. Donc, un changement de mentalité est nécessaire. À partir du moment où des institutions comme l'IFC regardent un projet, la perception du risque est fortement réduite. »À lire aussiMauritanie: dans le camp de Mbera, l'investissement des réfugiés pour faire face aux besoinsRenewia étend son réseauCertaines entreprises ont déjà franchi le pas. Douglas Cox est américain. Basé au Rwanda, il est chargé du développement des projets de Renewia Energy en Afrique. Son entreprise vend de l'électricité aux réfugiés du camp de Kakuma, où seulement 8% des habitants sont connectés au réseau national :« Quand tu regardes la taille de certains camps, cela semble évident, explique-t-il. On a ici des centaines de milliers de personnes. Elles développent forcément des activités économiques. Leur fournir les services qui n'émergent pas naturellement ou que les ONG n'apportent pas représente une vraie opportunité. »Un accès à l'électricité qui change, tout insiste l'entrepreneur : ouvertures de cinémas, d'ateliers de couture et même de banques etc. La vie du camp est transformée et Renewia ne cesse d'étendre son réseau : « En 2019, on a d'abord raccordé 500 habitations et commerces à l'électricité. Cela a ensuite été étendu à 3 000. Et en mai prochain, notre objectif est d'atteindre 19 000 connexions, ce qui représente un tiers du camp. »Difficile de recruter dans les campsAprès avoir bénéficié de l'appui des coopérations allemande et américaine, Douglas Cox estime aujourd'hui qu'il n'a plus besoin d'aide. Mais pour beaucoup d'investisseurs, en dépit des efforts des institutions, les obstacles à l'investissement privé demeurent. Il n'est parfois pas toujours possible d'employer des réfugiés. Dans d'autres cas, ceux-ci ne peuvent même détenir un commerce ou une simple puce de téléphone.Pourtant, la Banque mondiale l'assure, étude à l'appui : la présence d'un camp loin de nuire à la croissance de la région qui l'accueille, est plutôt de nature à la booster.
People First Podcast I Western and Central Africa I World Bank Group
Dans ce nouvel épisode de People First Podcast, nous mettons en lumière les initiatives impactantes de trois femmes exceptionnelles de l'agribusiness africain : Djénabou Cocker Bangoura, Fahima Mohamed, et Safiétou Kane. Rejoignez-nous pour un voyage inspirant à travers la Guinée, Djibouti et la Mauritanie, et découvrez comment ces femmes utilisent l'agriculture pour autonomiser les femmes et les jeunes, créer des emplois, et améliorer les conditions de vie dans leurs communautés respectives.Ecoutez People First Podcast maintenant. Laissez un commentaire ici. Votre avis nous intéresse !Séquences00:00 Introduction 01:57 Rencontre avec Djénabou Cocker Bangoura, cheffe d'entreprise, promotrice de Délice de Guinée05:05 Témoignage de Fahima Mohamed, agricultrice, activiste et fondatrice de la coopérative Women Initiative à Djibouti09:39 Entretien avec Safiétou Kane, entrepreneure à la tête de l'entreprise familiale Maaro Njawaan en Mauritanie14:08 ConclusionÀ propos du People First Podcast:People First Podcast vient apporter un éclairage humain et concret sur les thématiques de développement spécifiques aux habitants d'Afrique de l'Ouest et du centre, et sur la contribution de la Banque mondiale. People First Podcast, pour un développement durable et inclusif !À propos du Groupe de la Banque mondiale:Le Groupe de la Banque mondiale est l'une des plus importantes sources de financement et de connaissances au monde pour les pays à faible revenu. Ses cinq institutions partagent l'engagement de réduire la pauvreté, d'accroître la prospérité partagée et de promouvoir le développement durable.
Les migrants sénégalais, qui essaient de passer par la Mauritanie pour gagner l'Europe, suscitent de la tension entre Dakar et Nouakchott. Depuis quelques semaines, les autorités mauritaniennes arrêtent un grand nombre d'entre eux en vue de les refouler au Sénégal. Mais le 11 mars au soir, le gouvernement sénégalais s'est dit « indigné » par le traitement réservé à ses ressortissants. Le 11 mars au matin, nous avions contacté le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug. Et au micro de Christophe Boisbouvier, il démentait tout mauvais traitement à l'égard des migrants venus du Sénégal et du Mali. RFI : Des centaines d'arrestations et d'expulsions de migrants illégaux sont signalées en Mauritanie depuis quelques jours. Est-ce que votre gouvernement a décidé de durcir sa politique à l'égard de ces migrants ? Mohamed Salem Ould Merzoug : Non, il n'y a pas eu de mesures particulières qui ont été enclenchées. Notre politique vis-à-vis de la migration irrégulière est restée la même : c'est d'être très ferme par rapport aux réseaux de migrants irréguliers en particulier. Surtout que, au cours des dernières semaines, c'est ce qui a probablement donné un peu d'ampleur à ça, c'est que nos forces de défense et de sécurité ont démantelé quatre réseaux de migrants illégaux qui étaient dirigés par à la fois des Mauritaniens et des étrangers aussi. Et ce qu'on oublie, c'est que la route atlantique, c'est une succession de tragédies malheureusement, et c'est ça qu'il faut donc arrêter.Parmi les postes frontières où sont refoulés ces migrants, il y a celui de Gogui, à la frontière entre la Mauritanie et le Mali. Et le 8 mars dernier, des affrontements auraient opposé ces migrants en cours d'expulsion avec les forces de l'ordre mauritaniennes. Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? Je vous ai dit que ces migrants ont été encadrés, dirigés par des réseaux. Donc je crois qu'être encadré dans cet environnement-là pousse en effet certain de ces migrants à s'en prendre à nos forces de l'ordre qui ripostent. Mais ce sont des événements marginaux. Et donc le problème auquel le gouvernement essaie de répondre est de ne pas laisser le territoire de notre pays servir de passage pour des milliers de jeunes qui risquent leur vie dans des conditions extrêmement dangereuses.Que répondez-vous aux organisations humanitaires qui affirment que les migrants arrêtés puis expulsés sont maltraités par les forces de l'ordre mauritaniennes ? Toute organisation qui défend les droits de l'homme est une organisation en principe respectable. Mais je veux leur répondre qu'elles sont en train de diffuser des contre-vérités. D'abord, je voudrais dire que nos forces, leur mission principale est de sécuriser le territoire et les populations de ce pays. Et par rapport à cette mission principale, elles le font dans le respect de toutes les conventions qui protègent les droits de la personne humaine, qui ont été ratifiées par notre pays.Il y a tout juste un an, le 7 mars 2024, votre gouvernement a signé un mémorandum avec l'Union européenne pour lutter contre l'immigration illégale, avec plus de 200 millions d'euros à la clé. Que répondez-vous à ceux qui disent que les autorités mauritaniennes n'ont pas à agir comme les gardes-frontières de l'Europe ? Non, nous ne sommes pas les gardes-frontières de l'Europe et nous ne serons les gardes-frontières de personne. Et je pense que, sans blesser personne, nous sommes le seul pays qui, depuis toujours, a été très jaloux du respect de sa souveraineté. Et la base sur laquelle se fonde notre coopération dans ce domaine précis, c'est d'essayer de faire en sorte que les pays d'origine, les pays de transit et les pays de destination puissent se coordonner, parce que c'est en coordonnant qu'on peut endiguer ce phénomène massif. Et que la Mauritanie ou que le Sénégal ou l'un des pays africains coordonne avec l'Europe ou avec les États-Unis, ou la Chine ou la Russie, sur ces questions-là, quoi de plus normal ? C'est dans cet esprit-là qu'il faut voir ce mémorandum qui a été signé en mars 2024 entre l'Union européenne et notre pays. Donc, nous ne servirons ni de base arrière, ni de base militaire, ni de gardes-côtes pour un quelconque pays. Avec tout le respect qu'on peut avoir pour l'ensemble de nos partenaires.Au retour d'une tournée à Bamako, à Niamey, à Ouagadougou, le président du Ghana, John Dramani Mahama, appelle la Cédéao à reconnaître la nouvelle AES [Alliance des États du Sahel]. Qu'en est-il pour la Mauritanie ? La position de notre pays est claire et elle est constante aussi. C'est le respect de la souveraineté de chaque État. Ce n'est donc pas à la Mauritanie de commenter cette tournée, même si tout ce qui peut consolider l'unité africaine, l'intégration au niveau régional, la paix entre les voisins et puis assainir l'environnement au niveau de la Cédéao nous importe. Mais on n'a pas de jugement à porter sur ce que peut faire le président du Ghana ou ce que peuvent décider les États membres de l'Alliance des États du Sahel.
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur des enlèvements de membres de l'Église au Nigeria, des migrants interpellés en Mauritanie et des plaintes contre TikTok en France. RDC : Joseph Kabila prépare-t-il son retour en politique ? L'ancien président congolais Joseph Kabila a entamé une restructuration de son parti, le PPRD, Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie. Comment expliquer cette décision maintenant ? Pourquoi le choix s'est porté sur Aubin Minaku pour présider cette restructuration ? Toujours absent de la RDC, Joseph Kabila envisage-t-il de revenir au pays ?Avec Patient Ligodi, journaliste au service Afrique de RFI. Nigeria : les enlèvements de membres du clergé inquiètentDans l'État de Kaduna, au centre du pays, le père Sylvester Okuchukwu, prêtre de l'église St. Mary Tachira, a été exécuté quelques heures après son enlèvement. Depuis le début de l'année, au moins cinq prêtres et deux religieuses ont été kidnappés dans le pays. Pourquoi sont-ils souvent la cible d'enlèvements ? Qui organise ces kidnappings ? Avec Liza Fabbian, journaliste au service Afrique de RFI. Mauritanie : des centaines de migrants interpellésOriginaires du Mali, de Guinée, du Sénégal et de Côte d'Ivoire, des centaines de personnes en situation irrégulière ont été arrêtées en Mauritanie. Placées dans un centre de rétention, elles doivent être expulsées. Quelle était la destination de ces ressortissants ? Comment expliquer des mesures aussi strictes de la part de Nouakchott ? Une dizaine de Sénégalais ont été rapatriés dans leur pays, quel sera le sort des autres migrants ?Avec Marlène Panara, journaliste à Infomigrants.France : des familles portent plainte contre TikTokAprès le suicide de quatre adolescentes, onze familles ont assigné TikTok en justice. Elles reprochent au réseau social d'avoir exposé leurs enfants à des vidéos dangereuses. Quel est le contenu de ces images ?Avec Anaïs Loubère, spécialiste des réseaux sociaux et à la tête de l'agence Digital Pipelettes à Bordeaux.
La grève des avocats au Cameroun en est à son 3e et dernier jour. Afrik.com, s'en fait l'écho. « Les avocats camerounais en grève pour protester contre les violences policières », titre le site d'information, qui précise que ce mouvement se caractérise « par une suspension du port de la robe ». « Le Conseil de l'ordre des avocats », ajoute Afrik.com, « entend protester contre les abus dont souffrent les avocats de la part des forces de l'ordre », qu'ils qualifient de « violences physiques, barbarie et autres traitements humiliants ».« Deux incidents récents », dont l'un rendu public par une vidéo, sont à l'origine de ce mouvement de grève. Cette vidéo montre « des policiers infligeant des violences inacceptables à un avocat, dans une scène choquante et inhumaine », raconte Afrik.com. Le 2e incident concerne un avocat « victime d'une séquestration par des forces de sécurité, pour avoir simplement osé dénoncer les violations des droits de ses clients ». Média Afrique News relate également cette « fronde des avocats », qui « s'inscrit dans un contexte politique marqué par un durcissement du régime du président Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 42 ans ». L'ONG Human Rights Watch, rappelle Média Afrique News, a récemment alerté sur « la répression gouvernementale croissante contre l'opposition et la dissidence, à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025. »Vague de sanctions sans précédentDans la presse africaine également, la guerre dans l'est de la RDC et les sanctions contre le Rwanda. C'est le média congolais le Maximum qui revient sur les sanctions internationales imposées au Rwanda, expliquant que « plus un jour ne passe sans que de nouvelles sanctions ne soient annoncées contre Kigali pour son agression caractérisée de la RDC. » Le Maximum cite notamment l'Allemagne, qui a « annoncé la suspension de nouveaux engagements financiers envers le Rwanda », ou encore le Canada, qui a, de son côté, annoncé « la suspension de la délivrance du permis pour l'exportation au Rwanda de biens et technologies réglementés ».À ces deux pays, il faut ajouter le Royaume Uni et le Luxembourg, qui ont, eux aussi, annoncé leur intention de sévir. Le Maximum souligne que « cette vague sans précédent de sanctions qui s'abat sur Kigali », « intervient alors que le président rwandais Paul Kagamé a déjà urgemment besoin de quelque 120 millions de dollars pour combler le manque à gagner du financement du secteur de la santé après la fermeture de l'USAID par l'administration Trump ».Récifs coralliensEnfin, une fuite de gaz sur un champ de pétrole au large du Sénégal et de la Mauritanie, suscite l'inquiétude. « Exploité par BP, le champ GTA est au cœur d'une controverse après la détection d'une fuite de gaz », explique Sénéplus. « Tandis que l'entreprise minimise l'incident, Greenpeace Afrique alerte sur les risques pour l'écosystème marin. » Le groupe pétrolier BP, à propos de l'incident, évoque « un faible débit » et un « impact négligeable », alors que Greenpeace Afrique estime que « cette fuite n'est pas un simple accident, mais la conséquence logique d'une industrie qui privilégie ses profits au détriment des écosystèmes et des populations locales ». « Le champ GTA abrite l'un des plus grands récifs coralliens en eau profonde », ajoute Greenpeace, « un seul déversement peut anéantir des décennies de biodiversité, contaminer la chaîne alimentaire et bouleverser l'équilibre écologique de toute la région ».De son côté, Walfnet s'intéresse aux arguments développés par le think tank LEGS – AFRICA, qui « interpelle le ministère des hydrocarbures, Petrosen (la compagnie pétrolière sénégalaise), ainsi que l'exploitant BP », sur « l'urgence à informer les sénégalais sur les causes, l'ampleur et les impacts de cette fuite de gaz sur l'environnement marin, la sécurité et la santé des populations ainsi que les émissions sur le climat »
La grève des avocats au Cameroun en est à son 3e et dernier jour. Afrik.com, s'en fait l'écho. « Les avocats camerounais en grève pour protester contre les violences policières », titre le site d'information, qui précise que ce mouvement se caractérise « par une suspension du port de la robe ». « Le Conseil de l'ordre des avocats », ajoute Afrik.com, « entend protester contre les abus dont souffrent les avocats de la part des forces de l'ordre », qu'ils qualifient de « violences physiques, barbarie et autres traitements humiliants ».« Deux incidents récents », dont l'un rendu public par une vidéo, sont à l'origine de ce mouvement de grève. Cette vidéo montre « des policiers infligeant des violences inacceptables à un avocat, dans une scène choquante et inhumaine », raconte Afrik.com. Le 2e incident concerne un avocat « victime d'une séquestration par des forces de sécurité, pour avoir simplement osé dénoncer les violations des droits de ses clients ». Média Afrique News relate également cette « fronde des avocats », qui « s'inscrit dans un contexte politique marqué par un durcissement du régime du président Paul Biya, 92 ans, au pouvoir depuis 42 ans ». L'ONG Human Rights Watch, rappelle Média Afrique News, a récemment alerté sur « la répression gouvernementale croissante contre l'opposition et la dissidence, à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025. »Vague de sanctions sans précédentDans la presse africaine également, la guerre dans l'est de la RDC et les sanctions contre le Rwanda. C'est le média congolais le Maximum qui revient sur les sanctions internationales imposées au Rwanda, expliquant que « plus un jour ne passe sans que de nouvelles sanctions ne soient annoncées contre Kigali pour son agression caractérisée de la RDC. » Le Maximum cite notamment l'Allemagne, qui a « annoncé la suspension de nouveaux engagements financiers envers le Rwanda », ou encore le Canada, qui a, de son côté, annoncé « la suspension de la délivrance du permis pour l'exportation au Rwanda de biens et technologies réglementés ».À ces deux pays, il faut ajouter le Royaume Uni et le Luxembourg, qui ont, eux aussi, annoncé leur intention de sévir. Le Maximum souligne que « cette vague sans précédent de sanctions qui s'abat sur Kigali », « intervient alors que le président rwandais Paul Kagamé a déjà urgemment besoin de quelque 120 millions de dollars pour combler le manque à gagner du financement du secteur de la santé après la fermeture de l'USAID par l'administration Trump ».Récifs coralliensEnfin, une fuite de gaz sur un champ de pétrole au large du Sénégal et de la Mauritanie, suscite l'inquiétude. « Exploité par BP, le champ GTA est au cœur d'une controverse après la détection d'une fuite de gaz », explique Sénéplus. « Tandis que l'entreprise minimise l'incident, Greenpeace Afrique alerte sur les risques pour l'écosystème marin. » Le groupe pétrolier BP, à propos de l'incident, évoque « un faible débit » et un « impact négligeable », alors que Greenpeace Afrique estime que « cette fuite n'est pas un simple accident, mais la conséquence logique d'une industrie qui privilégie ses profits au détriment des écosystèmes et des populations locales ». « Le champ GTA abrite l'un des plus grands récifs coralliens en eau profonde », ajoute Greenpeace, « un seul déversement peut anéantir des décennies de biodiversité, contaminer la chaîne alimentaire et bouleverser l'équilibre écologique de toute la région ».De son côté, Walfnet s'intéresse aux arguments développés par le think tank LEGS – AFRICA, qui « interpelle le ministère des hydrocarbures, Petrosen (la compagnie pétrolière sénégalaise), ainsi que l'exploitant BP », sur « l'urgence à informer les sénégalais sur les causes, l'ampleur et les impacts de cette fuite de gaz sur l'environnement marin, la sécurité et la santé des populations ainsi que les émissions sur le climat »
Une nouvelle route pour les camions de marchandises entre le Maroc et la Mauritanie à travers le Sahara occidental, c'est le projet que Rabat et Nouakchott sont en train de finaliser avec la construction des derniers kilomètres de bitume et l'ouverture d'un poste frontière au sud de Smara. Est-ce le signe que la Mauritanie sort de sa neutralité entre le Maroc et le Front Polisario ? Ahmedou Ould Abdallah a été ministre mauritanien des Affaires étrangères. Aujourd'hui, il préside une société de conseil, le Centre 4S : Stratégie, Sécurité, Sahel, Sahara. En ligne de Nouakchott, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : La Mauritanie accepte d'ouvrir un nouveau poste frontière avec le Maroc au nord-est du Sahara occidental, à 400 kilomètres à peine de Tindouf, la base principale du Front Polisario. Est-ce un geste politique de la part de Nouakchott ?Ahmedou Ould Abdallah : À mon avis, par principe, un pays dispose de la liberté de mouvement, d'investissement et d'action sur son territoire national. Si la Mauritanie ouvre une route dans une partie de son territoire national, que cela soit avec la frontière de l'Algérie ou qu'elle soit en train de construire le pont actuellement avec le Sénégal sur le fleuve à Rosso, ou qu'elle prolonge la route qui la lie de Bassikounou au Mali, je ne vois pas en principe une action hostile même si elle peut gêner. Je ne la vois pas comme hostile à un pays ou à une organisation.Mais est-ce à dire que la Mauritanie sort de sa neutralité historique dans le conflit du Sahara et se rapproche du Maroc ?Je suis bien placé pour me souvenir du communiqué que la Mauritanie a signé en août 1979. Notre communiqué, que j'ai rédigé personnellement, parle de « stricte neutralité ». Mais cela ne veut pas dire que nous renonçons aux intérêts du pays, en particulier dans une région de transit avec le Sahel qui est une région de commerce. Je ne vois pas a priori de rupture de la neutralité avec l'ouverture d'une route qui lie telle ou telle ville de Mauritanie à un pays étranger, que ce soit le Mali, le Maroc, le Sénégal ou l'Algérie. D'ailleurs, nous faisons la route maintenant Tindouf-Bir Moghrein qui est très avancée.Vous parlez commerce. Il y a déjà une route commerciale entre le Maroc et la Mauritanie. Elle longe la côte atlantique du Sahara occidental jusqu'à Guerguerat puis jusqu'en Mauritanie. Mais avec cette nouvelle route éventuelle, les camions marocains pourront couper à travers le désert au départ de Smara au nord-est du Sahara occidental et à destination du nord de la Mauritanie, quel serait l'avantage économique pour le Maroc et la Mauritanie ?Je dois ajouter que, dans la presse au Sénégal et ailleurs, on parle également non seulement de cette route actuellement existante, mais on parle même de la création d'une ligne de navigation de Dakhla directement à Dakar. Cette 3e route ne peut qu'accélérer les échanges entre la Mauritanie et le Maroc mais aussi l'Europe du Nord et l'Afrique subsaharienne. Cette route pourrait éventuellement accélérer la production des produits et une baisse des prix.Et permettrait peut-être aux trois pays de l'Alliance des États du Sahel de se mettre à l'abri d'une éventuelle crise supplémentaire avec les pays côtiers de la Cédéao ?Absolument, par exemple, vous connaissez ces problèmes entre le Bénin et le Niger mais aussi le Burkina avec certains pays côtiers.Le problème, c'est que cette route doit passer par une région du Sahara occidental, au sud de Smara, qui est un secteur où l'armée marocaine et le Front Polisario se sont durement affrontés en 1991. Aujourd'hui, le Front Polisario dit à la Mauritanie que l'ouverture éventuelle de cette route ne restera pas sans conséquences. Est-ce qu'il y a un risque d'escalade militaire ?Je pense que, tant qu'il y a un conflit, il y a toujours un risque d'escalade militaire. Il y a quelques années, il y a eu des attaques dans la région de Guerguerat, c'est-à-dire sur la route qui existe actuellement. Mais de mon point de vue, la Mauritanie n'est pas à blâmer dans cette situation. Si un pays voisin, que ce soit le Sénégal, le Mali, l'Algérie, comme je vous dis que, Dieu merci, on est en train de faire la route de Tindouf à la Mauritanie, si le Maroc fait la même chose, je ne vois pas en quoi on pourrait blâmer la Mauritanie.Concrètement en 1998, au sud de Smara, l'ONU et la Minurso ont réussi à arracher un accord pour qu'il y ait des restrictions et des retenues militaires de la part de l'armée marocaine et de la part du Polisario sur leur présence autour de ce fameux mur de sable. Est-ce que cet accord militaire n°1 comme on l'appelle peut encore tenir à l'avenir ?C'est une excellente question qui concerne les parties qui sont concernées. Je pense que la Mauritanie n'est pas concernée. Si mon avis pouvait être écouté, la Mauritanie ne serait même pas observatrice. La Mauritanie, je parle à titre privé évidemment, n'est pas partie prenante. On doit nous laisser en dehors de cette situation. La Mauritanie devra continuer d'observer la position actuelle du gouvernement qui est celle de stricte neutralité.D'équidistance entre Rabat et Alger ?Tout à fait ! À lire aussiSahara occidental: la Mauritanie et le Maroc annoncent l'ouverture d'un nouveau poste frontière terrestre
✨ Podcast – Mon Retour de Retraite en Mauritanie ✨ Un voyage au cœur du désert, une quête de reconnexion…
À l'heure où l'aide publique au développement décroît et où les taux d'intérêt sur les marchés sont élevés, l'accès aux financements pour développer les entreprises africaines est capital. À la clé, la création d'emplois, de richesses et de développement… Dans ce domaine, des fonds privés à impact cherchent à développer leurs fonds et n'hésitent pas à allier financements publics et privés. Il y a 15 ans, Sidi Khalifou reprend l'entreprise familiale CDS spécialisée dans l'eau et l'énergie en Mauritanie. Elle est alors composée d'une poignée de salariés et fait un chiffre d'affaires d'environ 100 000 euros. « J'avais une vision claire sur son développement », explique l'entrepreneur. Cependant, l'ambition ne suffit pas. « Premier frein, il n'y a pas de fonds et le capital est réduit, les banques ne donnent pas de crédits de façon suffisante. Et on n'avait pas suffisamment d'expérience aussi, explique-t-il. [Le fonds d'investissement] I & P avait cette valeur ajoutée d'avoir les deux, d'avoir de l'accompagnement et du financement. Et donc je peux dire qu'ils nous ont accompagnés de très très bas pour se structurer, pour lancer nos premières commandes, pour recruter nos premières ressources humaines, les former. Et ça, c'est fondamental dans la croissance d'une entreprise. »L'entreprise compte désormais une cinquantaine d'employés et porte un chiffre d'affaires d'environ 3 millions d'euros. Dès le début, Investisseurs et Partenaires, I & P, soutient l'entreprise de Sidi Khalifou. I & P est un fonds d'investissement à un impact dédié au financement et à l'accompagnement des start-ups et PME en Afrique subsaharienne. « Ce sont des pays dans lesquels il y a une dynamique entrepreneuriale extrêmement forte. Beaucoup d'opportunités. Ce qui manque, c'est la capacité à financer ces entrepreneurs. Et donc nous, on pense qu'en apportant des fonds et en choisissant des entrepreneurs qui ont cette capacité à créer des emplois, à générer des impacts, nous pouvons aussi générer de la valeur économique et financière pour nos investisseurs », affirme Sébastien Boyer, le co-directeur d'I & P.À écouter dans 8 milliards de voisinsQue recherchent les investisseurs dans les PME africaines ?Partenariats public-privéUn pari qui fonctionne malgré la perception du risque accru qui entoure l'investissement sur le continent. Des acteurs publics, comme la Banque européenne d'investissement, soutiennent ces choix. La BEI vient de signer un nouvel engagement de 15 millions d'euros. « L'une des actions qu'on a, c'est de financer des fonds d'investissement qui eux-mêmes vont financer des actions qui nous semblent prioritaires. », souligne Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI.« Ce qui nous semble plus important, ce n'est pas la nature publique ou privée du promoteur d'un projet, c'est plutôt ce qu'il veut faire de l'argent qu'on va lui donner. Et en l'occurrence, ce que veut faire cet investisseur, c'est de développer des actions qui sont particulièrement importantes pour nous, dans des secteurs aussi charnières que l'atténuation et l'adaptation du changement climatique et les problématiques de l'égalité hommes-femmes », insiste-t-il.Grâce à cette levée de fonds, I & P prévoit de soutenir une quinzaine d'entreprises sur le continent, avec à la clé la création de 4 000 emplois. Sidi Khalifou poursuit son expansion et souhaite poursuivre le développement de son entreprise dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest.À lire aussiComment aider les petites et moyennes entreprises africaines à se financer?
L'intelligence artificielle est une révolution technologique dont on parle beaucoup en ce moment. Un sommet mondial lui est consacré à Paris ce lundi 10 et le mardi 11 février. Avec pas moins d'une centaine de pays annoncés et notamment la présence du vice-président américain J.D. Vance, du vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, ou encore de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Les discussions ont déjà débuté, mais à partir de ce lundi, place aux échanges diplomatiques. Échanges qui devraient aboutir à « une déclaration de volonté de progrès partagé ». Où en est l'Afrique au sujet de l'intelligence artificielle ? Quels sont les pays les plus en pointe ? Et quels messages le continent doit-il faire entendre lors de ce sommet ? Paulin Melatagia est enseignant-chercheur camerounais à l'université de Yaoundé I, responsable de l'équipe de recherche « Intelligence artificielle et sciences des données ». RFI : Dans de nombreux domaines, l'intelligence artificielle va profondément modifier nos sociétés. Le continent a-t-il commencé sa mue selon vous ? Paulin Melatagia : De mon point de vue, oui. Le continent a déjà commencé sa mue. On a énormément d'initiatives sur le continent, on a énormément de startups, énormément d'organisations aussi publiques qui commencent à investir dans le développement d'applications sur l'intelligence artificielle. Et on a notamment des applications dans le domaine de la santé, le transport ou l'agriculture qui sont proposés quasiment tous les mois, dans le cadre de compétitions, dans le cadre de hackathon, pour adresser des problèmes spécifiques à l'Afrique.Vous diriez que les dirigeants africains ont pris la mesure de ce qui est en train de se passer ? On va dire que de manière générale, au niveau de l'Union africaine, il y a déjà un ensemble de mesures. Il y a déjà un ensemble de documents qui définissent une stratégie à l'échelle du continent pour tout ce qui devrait rentrer dans le développement de l'intelligence artificielle au niveau du continent. On voit également dans les différents pays un ensemble de mesures du point de vue institutionnel qui sont prises, notamment la création d'autorités en charge de la protection des données privées, la mise en place d'autorités.On voit également des pays qui mettent en place des infrastructures comme les centres de calcul qui permettent de créer ou de manipuler les données pour générer des intelligences artificielles. Donc oui, dans la plupart des pays, les gouvernements sont conscients des enjeux et des opportunités de l'intelligence artificielle, bien que cela reste assez disparate d'un pays à l'autre.Justement, quels sont les pays les plus en pointe aujourd'hui sur le continent ? Selon le classement Oxford Insights, les pays les plus en pointe aujourd'hui en Afrique en termes de préparation et de mise en œuvre de l'IA sont notamment l'Égypte, la Tunisie et le Maroc, pour l'Afrique du Nord. Et au niveau de l'Afrique subsaharienne, on peut citer la Mauritanie, l'Afrique du Sud, le Rwanda, le Sénégal et le Bénin.Est-ce que l'accès à Internet n'est tout de même pas un frein au développement de l'intelligence artificielle sur le continent ? Oui, effectivement, vous avez raison, on a quelques problèmes. On a notamment le problème de la connectivité parce qu'il est important, notamment pour les startups, de pouvoir accéder à la donnée. Et pour que cela se fasse de manière assez fluide, il faut que la qualité internet soit très bonne. Un autre problème que l'on peut avoir ou que l'on observe, c'est celui du manque d'infrastructures de calcul. Pour faire des IA, on a besoin de puissance de calcul. Et malheureusement en Afrique aujourd'hui, on a très peu de déploiements de supercalculateurs qui permettent notamment de mouliner l'ensemble des données pour générer les IA.Mais un autre frein qui n'est pas des moindres, c'est celui de la donnée. Pour créer des IA, notamment des IA qui résolvent des problèmes pour l'Afrique, on a besoin de données africaines. Or, malheureusement, lorsqu'on regarde les chiffres, on a très peu de données qui sont collectées sur l'Afrique. C'est pour cela d'ailleurs que lorsqu'on observe les intelligences artificielles les plus connues comme ChatGPT et DeepSeek, on se rend compte que par rapport aux réalités africaines, ces IA-là ont énormément de biais. Et ces biais sont la conséquence du faible volume de données sur le contexte africain moulinées par ces modèles.Y a-t-il des projets d'intelligence artificielle 100 % africaine ? On a déjà des propositions d'intelligence artificielle 100 % africaine, mais cela reste très faible, cela reste très peu. Et je vais vous prendre le cas des langues africaines. Aujourd'hui, la présence des langues africaines dans le domaine du numérique, dans le domaine des solutions d'IA, est très faible. Et pourtant, on sait qu'il y en a une grande population rurale qui parle ces langues qui sont, on va dire, analphabètes du point de vue des langues coloniales. C'est à peu près 26 % de la totalité des adultes qui sont analphabètes, qui vivent en Afrique. Et donc imaginer des solutions d'intelligence artificielle, qui manipulent, qui parlent ou qui comprennent les langues africaines, ce serait très important pour ces populations-là. Malheureusement, les langues africaines sont dites sous dotées, il n'y a pas suffisamment de données numérisées qui permettent donc de créer des IA pour l'Afrique.Quel message l'Afrique doit-elle faire entendre lors d'un sommet comme celui qui s'ouvre ce lundi à Paris ? Pour ma part, le message fondamental est que l'Afrique a son rôle à jouer dans le développement de l'intelligence artificielle pour la résolution des problèmes sociétaux africains. Mais également de contribuer à développer des nouveaux concepts, à développer des nouvelles connaissances pour que l'IA, du point de vue global, puisse avancer.
Selon les Nations unies, le nombre d'affaires judiciaires liées au climat a plus que doublé en l'espace de 5 ans. Autour du globe, on pouvait recenser 2 180 contentieux en 2022 contre 884 en 2017. Des mobilisations locales contre des projets de barrages, de golf ou d'extension de sites industriels, des recours juridiques contre des usines polluantes, ou des géants de l'agroalimentaire... Les citoyens s'engagent davantage pour préserver leur environnement et leurs actions peuvent réussir. À l'échelle de la France, on compte, par exemple, 250 victoires écologistes depuis 1971. Des succès qui ont permis de sauver des milliards d'hectares de terres agricoles ou de forêts et économiser des milliards d'euros en investissements publics. Blocage, occupation, réunion publique, action en justice... Comment les citoyens s'organisent pour obtenir gain de cause ? Et pourquoi certaines actions peinent à aboutir malgré les preuves d'impacts négatifs sur la santé et l'environnement ? Avec :• Gaëtan Renaud, chargé d'enquêtes socio-économiques et environnementales. Rédacteur et auteur de l'étude Quand la lutte l'emporte - une décennie de victoires contre des projets imposés et polluants commanditée par l'association Terres de Luttes et la revue Silence• Grégoire Osoha, journaliste, réalisateur de documentaires et de podcasts. Auteur de Atome 33 – histoire d'une lutte collective contre une pollution industrielle, au Québec (Marchialy, sortie le 12 février 2025)• Abderrahmane Sissako, cinéaste, président de l'Association Mauritanienne pour l'Environnement (AME). L'association organise Une «Marche Bleue» pour la préservation des zones humides en Mauritanie, du 1er au 9 février 2025. La « Marche Bleue » suivra un itinéraire de marche longeant 60 km en bord de mer en direction du sud et prendra fin à la zone humide de Tambass-Lobodou.En fin d'émission, la rubrique Mondoblog chez les voisins avec Alaa Khzam. • Chamsou-Dine Baguiri, blogueur béninois, nous présente l'aquaponie, un système innovant qui allie élevage de poissons et culture de plantes pour une agriculture plus durable. • Le blogueur guinéen Alpha Oumar Baldé analyse avec autodérision le rapport des Guinéens au temps, entre retard chronique et flexibilité horaire. • Marina Tem, blogueuse du Cameroun, partage une introspection sur l'écriture comme acte de résistance et d'affirmation, concluant par un poème bouleversant. Programmation musicale : ► Oil United vs Green Team - Xuman & Keyti & Defty► Who's Bad - Arma Jackson.
Selon les Nations unies, le nombre d'affaires judiciaires liées au climat a plus que doublé en l'espace de 5 ans. Autour du globe, on pouvait recenser 2 180 contentieux en 2022 contre 884 en 2017. Des mobilisations locales contre des projets de barrages, de golf ou d'extension de sites industriels, des recours juridiques contre des usines polluantes, ou des géants de l'agroalimentaire... Les citoyens s'engagent davantage pour préserver leur environnement et leurs actions peuvent réussir. À l'échelle de la France, on compte, par exemple, 250 victoires écologistes depuis 1971. Des succès qui ont permis de sauver des milliards d'hectares de terres agricoles ou de forêts et économiser des milliards d'euros en investissements publics. Blocage, occupation, réunion publique, action en justice... Comment les citoyens s'organisent pour obtenir gain de cause ? Et pourquoi certaines actions peinent à aboutir malgré les preuves d'impacts négatifs sur la santé et l'environnement ? Avec :• Gaëtan Renaud, chargé d'enquêtes socio-économiques et environnementales. Rédacteur et auteur de l'étude Quand la lutte l'emporte - une décennie de victoires contre des projets imposés et polluants commanditée par l'association Terres de Luttes et la revue Silence• Grégoire Osoha, journaliste, réalisateur de documentaires et de podcasts. Auteur de Atome 33 – histoire d'une lutte collective contre une pollution industrielle, au Québec (Marchialy, sortie le 12 février 2025)• Abderrahmane Sissako, cinéaste, président de l'Association Mauritanienne pour l'Environnement (AME). L'association organise Une «Marche Bleue» pour la préservation des zones humides en Mauritanie, du 1er au 9 février 2025. La « Marche Bleue » suivra un itinéraire de marche longeant 60 km en bord de mer en direction du sud et prendra fin à la zone humide de Tambass-Lobodou.En fin d'émission, la rubrique Mondoblog chez les voisins avec Alaa Khzam. • Chamsou-Dine Baguiri, blogueur béninois, nous présente l'aquaponie, un système innovant qui allie élevage de poissons et culture de plantes pour une agriculture plus durable. • Le blogueur guinéen Alpha Oumar Baldé analyse avec autodérision le rapport des Guinéens au temps, entre retard chronique et flexibilité horaire. • Marina Tem, blogueuse du Cameroun, partage une introspection sur l'écriture comme acte de résistance et d'affirmation, concluant par un poème bouleversant. Programmation musicale : ► Oil United vs Green Team - Xuman & Keyti & Defty► Who's Bad - Arma Jackson.
C'est le 15 février prochain que les 55 chefs d'État de l'Union africaine éliront le nouveau président de la Commission de l'UA pour un mandat de quatre ans. Trois candidats briguent la succession du Tchadien Moussa Faki Mahamat : le ministre djiboutien des Affaires étrangères Mahmoud Ali Youssouf, l'ex-Premier ministre kenyan Raila Odinga et l'ex-ministre malgache des Affaires étrangères Richard Randriamandrato. RFI offre son antenne, bien sûr, aux trois candidats. Place ce matin au ministre djiboutien des Affaires étrangères. Au micro de Christophe Boisbouvier, il s'exprime d'abord sur la guerre meurtrière en RDC. RFI : Mahmoud Ali Youssouf, bonjour. La guerre fait rage dans l'est du Congo. La ville de Goma est menacée par les assaillants. Le Congo vient de rompre ses relations diplomatiques avec le Rwanda. Que doit faire l'Union africaine face à cette situation ?Mahmoud Ali Youssouf : Bonjour. Je dois rappeler d'abord que c'est une crise chronique qui sévit dans cette région de la RDC depuis plusieurs décennies. Ce conflit, d'abord, est un petit peu le reflet de ce qui se passe dans toute la région et d'une certaine histoire. Mais je crois que l'Union africaine a un rôle à jouer et ce rôle, il est déjà assumé par le président João Lourenço de l'Angola qui, je le rappelle, est le champion pour la paix et la stabilité sur le continent. C'est comme ça, ce sont les chefs d'État qui assument certaines questions. On les appelle les champions, il y en a pour l'éducation, pour la santé et le président João Lourenço est le champion de l'Afrique pour la paix et la stabilité. Il est déjà engagé depuis plus de deux ans pratiquement sur ce dossier. Il y a tout un processus qu'on appelle le processus de Nairobi et celui de Luanda. Il a déjà organisé plusieurs réunions au plus haut niveau entre les deux chefs d'État de la RDC et du Rwanda. Et il faut, je crois, que l'Union africaine continue à soutenir les efforts du président João Lourenço, appeler à la désescalade entre la RDC et le Rwanda, et travailler surtout au désarmement des mouvements armés à l'Est du Congo. Comme vous le savez, il y a le M23, mais il n'y a pas que le M23, il y a d'autres mouvements armés tels que les FDLR, la Codeco et les ADF. Donc, il y a une prolifération de mouvements armés dans cette région. Il est très important que les efforts que mène l'Union africaine à travers donc la médiation du président João Lourenço, ces efforts doivent être maintenant plus intenses et éviter surtout plus d'escalade entre le Rwanda et la RDC. Et je crois que l'Afrique doit systématiquement et impérativement éviter un conflit ouvert entre ces deux pays, je crois que c'est toute la région des Grands Lacs qui risque d'être déstabilisée.Alors vous appelez à la désescalade entre la RDC et le Rwanda. Vous savez que si Kinshasa vient de rompre ses relations diplomatiques avec Kigali, c'est parce que la RDC accuse son voisin rwandais de soutenir les rebelles du M23. L'Organisation des Nations unies et l'Union européenne disent la même chose, mais pas l'Union africaine qui s'est contentée ces derniers jours de réclamer, « la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties ». Qu'est-ce que vous pensez de ce refus de l'Union africaine de désigner nommément le Rwanda comme l'un des protagonistes de ce conflit ?Je crois que la complexité de la situation sur le terrain impose à l'Union africaine d'avancer à pas comptés et surtout de faire en sorte que toutes les chances d'une désescalade rapide restent encore entre ses mains. Je crois que c'est l'objet de la médiation du président João Lourenço qui, lui, essaie donc de passer outre ces accusations et de ramener les parties prenantes autour de la table des négociations. Il y a eu déjà plusieurs réunions. Je pense qu'avec cette histoire de rupture des relations diplomatiques, le président João Lourenço va certainement prendre des mesures encore plus importantes afin d'amener les deux parties autour de la table. Il n'y a pas de baguette magique ou de recette magique. Cela fait des années que les Nations unies sont à l'est du Congo, mais ce n'est pas ça qui a réglé le problème. Je crois que l'objectif principal, c'est de neutraliser ces mouvements armés, de les désarmer et pour cela, il faut des efforts collectifs. Il faut que l'Union africaine s'implique davantage et c'est la seule chose qui compte je crois, au-delà des allégations et des accusations qui viennent de la part des uns et des autres.Oui, mais vous savez que cette façon de l'Union africaine de marcher à pas comptés, comme vous dites, face au Rwanda, à la différence de l'ONU ou de l'Union européenne, cela agace énormément le président Félix Tshisekedi ?Je crois que nos chefs d'État, qu'ils soient du Congo ou du Rwanda, ou le président João Lourenço s'efforcent de toute manière de rétablir la paix. L'instabilité et l'absence de paix dans la région n'est profitable pour personne et je pense qu'il est très important de pouvoir se donner les moyens d'agir. Et ce n'est pas en jetant l'anathème sur x ou y qu'on arrivera à résoudre les problèmes.Est-ce que dans les moyens d'agir peuvent être envisagés des sanctions internationales contre le Rwanda ?Je crois que l'Afrique a, à travers son acte constitutif, certaines dispositions qui peuvent aider à la résolution des problèmes et je ne voudrais pas m'avancer sur ce terrain-là. Je ne suis pas encore élu et je ne peux pas avoir une position, je dirais, tranchée et je pense que l'acte constitutif, les textes qui nous gouvernent doivent être un petit peu au centre de ce que nous pouvons apporter comme solution dans les crises africaines.Mahmoud Ali Youssouf, vous êtes le candidat de Djibouti au poste stratégique de président de la Commission de l'Union africaine. Si vous êtes élu le 15 février prochain, quelles seront vos deux priorités ?Ce qui est important, c'est d'abord poursuivre la mise en œuvre des réformes qui ont déjà été enclenchées depuis quelques années. Et parmi ces réformes, il y a un travail à faire au niveau de la Commission. Dans l'organisation interne de la Commission, sa gestion financière, la gestion de son personnel. Il y a tout un travail qui a déjà été entamé, notamment dans le cadre d'un processus qu'on appelle le processus de Lusaka, les promotions internes, éviter les doublons, mettre en place les règles d'or en matière de gestion, tout un travail de coordination à faire entre les différentes commissions. Éviter que ces commissions travaillent en solo et surtout faire en sorte de créer une certaine synergie, une meilleure coordination également entre les organes décisionnels que nous connaissons tous. L'Assemblée des chefs d'État, le Conseil exécutif, le Comité des représentants et la Commission. Un travail de pédagogie est également à mener. Je crois qu'on ne réinvente pas la roue ici, on a beaucoup de difficultés à surmonter. De nombreux défis également, et je commencerai d'abord par mettre de l'ordre dans la Commission. Cela, c'est un premier élément.L'une des autres priorités qui me tient à cœur, c'est justement la paix et la sécurité sur le continent. On vient de parler de la question de la RDC. Il n'y a pas que la RDC aujourd'hui, malheureusement, même si c'est un sujet aujourd'hui brûlant, nous avons la crise au Soudan qui est une guerre ouverte ou des milliers et des milliers de gens sont morts, des millions de déplacés. Nous sommes également dans des situations difficiles à gérer dans le Sahel. La Libye également n'est pas encore sortie de cette période de turbulences. Il y a de nombreux sujets relatifs à la paix, la sécurité et je crois que la nouvelle Commission qui arrivera et son président à sa tête auront beaucoup à faire en matière de paix et de sécurité.La troisième priorité qui me tient à cœur, c'est vraiment d'accélérer le processus d'intégration à travers la Zlecaf. La Zlecaf qui est la zone de libre-échange continental. Vous savez qu'on l'a adoptée, le traité a été ratifié, mais la mise en œuvre de certains mécanismes clés reste encore en souffrance. Notamment la Chambre de compensation qui n'est pas encore mise en place. Nous allons travailler avec le secrétariat de la Zlecaf qui se trouve au Ghana, pour faire en sorte que ces mécanismes soient rendus opérationnels et travailler surtout sur la levée d'un certain nombre de barrières. Il y en a beaucoup, hein, les barrières douanières. Mais il existe surtout des barrières non douanières. Faire en sorte que la circulation des biens et des personnes soit vraiment une réalité et pour cela, il faut mettre en place le passeport africain qui a déjà été lancé en 2017. Mais il y a beaucoup de réticences encore et de résistance pour qu'il soit rendu opérationnel par tous les États membres. Donc, un certain nombre de priorités en matière d'intégration. Surtout faire en sorte que la Zlecaf, qui est la zone de libre-échange continentale, puisse fonctionner proprement. Permettre que ce commerce intra africain qui aujourd'hui n'est que de 18 %, puisse arriver vraiment à des niveaux qui soient acceptables pour tous. En tout cas pour la nouvelle Commission, des niveaux acceptables, ce serait avoir au moins entre 60 % et 70 % de commerce intra africain et le reste avec le monde extérieur.Alors, dans la lettre confidentielle que le président sortant de la Commission, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a écrite en septembre dernier aux chefs d'État africains et que Jeune Afrique vient de révéler, le président sortant regrette les limites de ses pouvoirs et de ceux de la Commission de l'Union africaine. Est-ce que vous partagez son diagnostic ?Je crois que l'acte constitutif de l'Union africaine définit clairement les prérogatives, les rôles et les responsabilités des uns et des autres. Pour ce qui est de la Commission, il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'un organe d'exécution. Les organes décisionnels sont l'Assemblée des chefs d'État, le Conseil exécutif et le Comité des représentants. Le Président de la Commission défend les intérêts du continent à l'international, a également des prérogatives d'orientation, il est vrai, de conseil, il est vrai, également de soutien aux organes décisionnels. Mais il ne faut pas confondre un petit peu les rôles. Je crois que le président Moussa a fait beaucoup de travail durant ses deux mandats. Il a mené à terme cette adoption du traité de la Zlecaf, il ne faut pas l'oublier. Il est vrai également que le niveau d'exécution du premier plan décennal, vous savez que l'Agenda 2063 de l'Union africaine est basé sur cinq plans décennaux. Le taux d'exécution du premier plan décennal est vraiment bas. Il est de l'ordre de 37 %. La plupart des indicateurs sur différents secteurs ne sont pas encore sortis du rouge. Très peu de ces indicateurs sont au vert. Il y a beaucoup, beaucoup de travail à faire, mais je crois qu'il n'est pas facile de mener plusieurs combats de front, surtout lorsque la Commission a des difficultés financières. Sur les 600 millions de dollars de budget 2025 prévus pour l'Union africaine ou la Commission, en tout cas, plus de 300 millions sont fournis par les partenaires pour financer les projets de développement sur le continent. Et vous vous imaginez un petit peu cette dépendance qui certainement limite l'action de la Commission. Il y a également le fait que les États membres, sur un certain nombre de sujets, gardent beaucoup des prérogatives, et ne concèdent rien ou très peu de choses à la Commission. Il y a un travail à faire, surtout de rétablissement de la confiance et un travail à faire de coordination pour que réellement la Commission puisse jouer un rôle non pas central, mais un rôle vraiment de précurseur sur un certain nombre de sujets. Un rôle pionnier. Et en cela la Commission a besoin et des États membres, et des communautés économiques régionales. Je crois qu'un engagement plus fort des États membres pourra nous permettre d'arriver donc à des contrats de performance plus intéressants, dans le 2e plan décennal qui a commencé, je le rappelle, en 2024.Il faut redéfinir les missions confiées au Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, dit le président Moussa. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?Je crois que le Conseil de paix et de sécurité est l'organe permanent qui est chargé de la paix, de la stabilité, de la sécurité sur le continent, à l'instar un peu du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Conseil prend des décisions régulièrement sur ces conflits et ces crises. Mais ce qui fait défaut, c'est la mise en œuvre de ces décisions qui sont prises par ce Conseil de paix et de sécurité. Donc il faudra travailler sur le comment améliorer la performance du Conseil de paix et de sécurité dans le cadre de la mise en œuvre des décisions qu'il prend. C'est la demande, surtout pour que le mécanisme qui est mis en place dans l'architecture de paix et de sécurité de l'Union africaine, notamment celui de la prévention, soit renforcé. Et on appelle ça le mécanisme d'alerte rapide.Pour ce qui est de l'opérationnalisation des forces en attente, chaque région de ce continent est supposée avoir une force en attente. Elle doit être rendue opérationnelle. Le comité des sages qui sont là également pour pouvoir résoudre les conflits, voire même les prévenir, là aussi, ce comité a besoin de moyens. Et enfin, ce qui est très important, ce sont les ressources financières. Il y a ce qu'on appelle un fond de la paix dans lequel il y a à peu près 400 millions de dollars. Jusqu'à présent, les mécanismes pour pouvoir mettre ces fonds à la disposition des missions de la paix sur le continent africain, ces mécanismes ne sont pas en place et on n'arrive pas à travailler sur le déboursement de ces montants, ce sera l'un des rôles de la nouvelle Commission de convaincre les États membres, pour que le CPS, le Conseil de paix et de sécurité, puisse être efficace, il faut qu'il se donne les moyens et pour se donner les moyens, tous ces éléments que je viens d'évoquer doivent être vraiment pris en considération.Donc, il y a 400 millions de dollars qui dorment dans les caisses d'Addis-Abeba et qui ne servent à rien...On utilise un petit peu les intérêts qu'ils produisent, mais ces fonds doivent servir aux missions de la paix sur le continent. Et Dieu sait que beaucoup, beaucoup de régions ont besoin justement de ce type de financement pour gérer les situations de conflit ou de crises qui sévissent dans ces régions-là.Face à vous, Mahmoud Ali Youssouf, il y a deux candidats : le Kényan Raila Odinga et le Malgache Richard Randriamandrato, qu'est-ce qui vous distingue de ces deux autres candidats ?Le fait que je sois un diplomate de carrière, d'abord, avec 33 ans d'expérience en matière de diplomatie multilatérale, je suis toujours ministre des Affaires étrangères depuis 20 ans, donc je fréquente très régulièrement les arcanes de l'Union africaine, donc c'est une organisation que je connais très bien. Je suis, je viens d'un petit pays, certes, mais un pays carrefour entre les trois continents, un pays qui est un creuset culturel. Aujourd'hui, le monde arabe et l'Afrique se rejoignent à Djibouti. Djibouti est un pays stable qui fait des efforts colossaux en matière de sécurisation de la navigation maritime dans le détroit de Babel-el-Mandeb.Mon pays a démontré déjà par le passé qu'il était un grand contributeur à la lutte contre la piraterie et le terrorisme. Nous avons des forces qui sont présentes en Somalie sous la bannière de l'Union africaine, en Centrafrique, en RDC, donc un petit pays qui quand même a une contribution louable en matière de paix, de sécurité et je suis un homme qui a cette expérience à mettre au service du continent. Je pense que le temps est venu pour moi de partager cela avec le continent et de me mettre au service de ce continent.Mais tout de même, Mahmoud Ali Youssouf, le fait que le candidat mauricien se soit désisté en faveur du candidat kenyan, Raila Odinga. Le fait que ce dernier revendique, du moins son ministère des Affaires étrangères, le soutien dès le mois de septembre dernier de quelque 19 pays africains, est-ce que tout cela ne vous inquiète pas ?Pas du tout, parce que d'abord le vote est secret. Un, deuxièmement, les mêmes promesses de soutien nous sont données également chaque fois que nous rencontrons les leaders africains. Et donc vous voyez un petit peu que les jeux sont ouverts. Mais je crois que j'ai des avantages comparatifs qui me donnent justement cette avance sur les autres candidats. Et je crois que le dernier débat le 13 décembre à l'Union africaine sur ces grandes questions de l'Union a démontré un petit peu le profil des uns et des autres et je reste confiant.Alors justement, lors de ce débat du 13 décembre, vous avez été le seul des trois à vous exprimer alternativement en français, en anglais, en arabe. Est-ce que c'était une façon de montrer que vous avez un petit avantage linguistique sur vos deux adversaires ?C'est très important. Je me présente comme un candidat qui est capable de créer des passerelles à travers cette capacité de communication avec toutes les cultures. Je m'exprime dans trois langues sur les six langues de travail de l'Union africaine, et je crois que cela me donne certainement un avantage comparatif par rapport aux autres candidats.Et Djibouti est membre de la Ligue arabe, c'est ça ?Pareillement, oui, et nous, Djibouti, sommes également le siège de l'Igad, qui est la Communauté économique régionale que vous connaissez aussi.Mais quand même, l'ancien Premier ministre kényan Raila Odinga, c'est un poids lourd non ?C'est un poids lourd dans son pays et peut-être pas forcément sur le continent.Alors Mahmoud Ali Youssouf, vous avez évoqué les autres crises que traverse le continent africain, à commencer par le Sahel. Quelles sont, à votre avis, les solutions pour mettre fin à la guerre civile dans le nord des trois pays, Mali, Niger, Burkina Faso ?Il ne faut surtout pas baisser les bras quand il s'agit de lutter contre les mouvements terroristes. Et on le fait ici, dans la Corne de l'Afrique, en Somalie. Il est très important de continuer cette action collective. Ils ont créé une force, je crois, de 5 000 hommes pour lutter contre ces mouvements dans le Nord et il faut les soutenir. Quant au retour à l'ordre constitutionnel qui est exigé par l'Union africaine, nous allons accompagner ces pays-là à mettre en place les conditions de la transition. Certains ont déjà adopté des constitutions, je crois que l'Union africaine, même si elle les a suspendus de la participation dans ses réunions, je crois que nous allons soutenir les efforts de la Cédéao et nous allons accompagner si nous sommes élus à la tête de la Commission, accompagner ces États-là à revenir à l'ordre constitutionnel à travers des élections qui seront organisées à l'issue de la période de transition. Voilà un peu les leviers qui sont disponibles à nos yeux pour l'instant.Et la présence de miliciens russes du groupe Wagner, qu'en pensez-vous ?Je crois que toute ingérence dans les affaires des États africains n'est pas la bienvenue. Et de toute manière s'il y a des forces étrangères qui créent le chaos ou je dirais l'instabilité, ce sont des choses que nous n'apprécions pas. Mais les États sont encore des États souverains quand il s'agit de créer des accords de partenariat, l'Union africaine n'a rien à dire sur ce sujet-là. Ce sont des questions souveraines, chaque pays a le droit d'avoir un partenariat, des accords de stratégie militaire avec d'autres pays, mais tout ce qui déstabilise le continent est bien entendu rejeté par l'Union africaine et ça sera le cas si nous sommes élus à la tête de la Commission.Vous avez parlé de la Libye, est ce que vous craignez une partition du pays entre l'Est et l'Ouest ?Pour l'instant, la Libye est un pays qui est divisé malheureusement en zone d'influence de pouvoir et il faudrait que nous poursuivions les efforts. Récemment, le Secrétaire général des Nations unies a nommé un envoyé spécial. Ce poste était vacant pendant, je dirais après la démission de monsieur Abdoulaye Bathily, pendant longtemps. L'Union africaine fait ses propres efforts, il y a un comité des chefs d'État dirigé par le président Sassou Nguesso pour essayer d'aider la Libye, mais les efforts doivent se poursuivre et ce qu'il faut surtout éviter, c'est justement la dislocation du pays et surtout ce type de sécession des régions n'est pas la bienvenue sur le continent.L'une des guerres civiles les plus meurtrières actuellement sur le continent, c'est celle du Soudan. On n'en est bientôt à deux ans de conflit, comment trouver une solution dans cette guerre qui n'en finit pas ?Là aussi, diplomatiquement, on essaie de le faire. Il y a une plateforme Union africaine- Igad pour essayer de remettre le processus politique sur les rails, parce que la solution au Soudan n'est pas militaire. Il faut que les parties prenantes s'asseyent autour de la table des négociations et qu'on puisse revenir à un processus politique. C'est ce que nous essayons de pousser. D'abord, qu'on parvienne à un cessez-le-feu. Il y a déjà des plans qui ont été avancés et par l'Igad et par l'Union africaine, et la priorité dans le cadre de ces plans, c'est le cessez le feu. Les Nations unies ont aussi à ouvrir des corridors humanitaires, ce n'est pas suffisant à Adré et au Nord aussi, mais il faut continuer.Je crois que nous avons à Djibouti organisé plusieurs retraites sous l'égide des Nations unies sur le Soudan. La dernière a été organisée en Mauritanie. Il y a un travail diplomatique qui est fait, ce n'est pas suffisant, mais je pense qu'on doit continuer à le faire. Et je rappelle aussi que le Soudan reste sous sanctions de l'Union africaine parce que, dès qu'il y a un changement anticonstitutionnel de gouvernement, la sanction tombe. Ce sont les dispositions de l'acte constitutif. Mais le rôle de l'Union africaine est de poursuivre ses efforts, même si ces pays sont sous sanctions, nous n'arrêterons pas d'essayer donc de trouver une solution pacifique à toutes les crises qui se déclenchent dans les États membres.Une dernière question, votre pays Djibouti est frontalier de la Somalie et de sa province séparatiste du Somaliland, qui est soutenue par l'Éthiopie, autre voisin de votre pays. Quelle est votre position dans ce conflit ?Elle a été toujours cohérente depuis, je dirais plus de 30 ans. Djibouti a toujours soutenu l'unité de la Somalie. Cette unité, je crois, elle est remise en question, peut-être même à l'interne maintenant. Certaines régions démontrent un petit peu une certaine dissidence, mais nous sommes aux côtés du président Hassan Sheikh Mohamoud, nous le soutenons. Le gouvernement central doit mener des efforts politiques avec toutes les régions pour justement éviter cette dislocation du pays. Et c'est un peu ce que je disais par rapport à la Libye, la dislocation d'un pays, l'implosion créé plus de problèmes qu'elle n'en résout, aussi bien pour les pays en question que pour les pays voisins. Donc la priorité pour Djibouti a toujours été de soutenir l'unité de la Somalie et de son intégrité territoriale.Mais est-ce que le soutien de l'Éthiopie aux séparatistes du Somaliland ne change pas la donne ?Ça, c'est une question qu'il faudra poser aux Éthiopiens.En tout cas, vous n'êtes pas d'accord avec leur politique sur ce sujet ?C'est une question qui concerne les Éthiopiens, et pas les Djiboutiens. Voilà ce que je peux dire.Monsieur le ministre Mahmoud Ali Youssouf, je vous remercie.C'est moi qui vous remercie et bonne journée.À lire aussiUnion africaine: quels sont les enjeux du grand débat des candidats à la présidence de la Commission?
Le Premier ministre sénégalais est en visite en Mauritanie. Ousmane Sonko a été accueilli à Nouakchott par son homologue Moctar Ould Diay. Il est accompagné d'une forte délégation ministérielle. Plusieurs sujets sont au menu comme le gaz naturel sénégalo-mauritanien, la pêche ou encore l'immigration irrégulière.
Sénégal, Namibie, Ouganda, Mozambique... les projets gaziers et pétroliers pullulent sur le continent. Pour 2025, le mot d'ordre semble rester le même : explorer mieux pour exploiter plus. « 2025 sera l'année du "Drill baby drill" en Afrique », martelait NJ Ayuk, président de la Chambre africaine de l'énergie, sur la chaîne Arise News il y a quelques jours. Forer la terre partout où il le faudra, selon le lobbyiste en chef du secteur de l'énergie en Afrique, qui reprend le slogan de campagne de Donald Trump. « Nous allons forer partout sur ce continent. Les gouvernements doivent simplement mettre les foreurs du bon côté de la fiscalité pour avancer dans ces projets, poursuit-il. Je suis très enthousiaste. Nous allons accueillir l'administration Trump à bras ouverts et nous sommes prêts à travailler avec elle. »La Namibie en tête de proueL'exemple namibien déchaîne les passions. Le pays n'avait jamais sorti une goutte de pétrole et l'année dernière, plusieurs gisements, dont un estimé à 10 milliards de barils, y ont été découverts.Le projet gazier offshore mauritano-sénégalais Grand Tortue Ahmeyim suscitait aussi de grands espoirs lors de son lancement, mais il n'a débouché sur aucune autre découverte majeure, rappelle Benjamin Augé, chercheur à l'Institut français des relations internationales. « Depuis 2015, depuis la découverte de Grand Tortue, il y a eu énormément d'intérêt et finalement, ça a été largement douché. La production est cyclique et, à partir du moment où il y a une découverte dans un endroit, il y a un phénomène moutonnier qui se met en place, où toutes les majors accourent, mais il n'y a pas forcément davantage de découvertes. Ça a été le cas de l'Ouganda, ça a été le cas du Kenya. Il y a eu beaucoup de déceptions. Mais là, ce dont je vous parle en Namibie, c'est du “prouvé” — probablement autour des 500 000 barils par jour au moins. Ce genre de cas est rarissime ».À lire aussiLe Sénégal et la Mauritanie deviennent producteurs de gazBaisse mondiale des investissementsL'Algérie envisage de lancer des projets d'exploration d'hydrocarbures sur ses côtes ; la Libye se prépare à lancer son premier appel d'offres pour de la prospection depuis 2011 ; tous les pays producteurs s'agitent, mais pas simple de trouver les investissements. « Le contexte global mondial est à la baisse des investissements pétroliers et gaziers, poursuit Benjamin Augé, l'enveloppe qui reste, à peu près 1 000 milliards de dollars, va plutôt dans les zones faciles, où la gouvernance est plutôt bonne. On prend des risques dans des zones ou la sécurité n'est pas correcte et la gouvernance est mauvaise uniquement lorsque les découvertes sont très importantes. Donc, en Afrique, le cas le plus évident, c'est le Mozambique. Les projets de Total et d'ExxonMobil vont un jour se lancer parce que ce sont des projets avec des réserves absolument énormes ».Cette volonté d'aller plus loin se cogne à la réalité de l'investissement. L'idée de NJ Ayuk de la Chambre africaine de l'énergie est la suivante : stopper les financements verts pour l'Afrique et aller chercher l'argent du côté des banques américaines qui se retirent les unes après les autres de l'Alliance bancaire pour la neutralité carbone.À lire aussiAvec le retour de Trump, des banques américaines se retirent d'une alliance pour le climat initiée en 2021
Ce matin du mardi 31 décembre 2024, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le crash d'avion au Kazakhstan et les conséquences de la chute de Bachar el-Assad pour le Liban. Migrations : les routes vers l'Espagne toujours plus meurtrières Selon une ONG espagnole, la route Atlantique qui relie la Mauritanie à l'Espagne, est la plus meurtrière du monde pour les migrants. Pourquoi les migrants privilégient davantage cette route à la route qui passe par le Sahara ? Pourquoi l'ONG affirme que les pays concernés négligent le devoir de sauvetage ?Avec Welly Diallo, journaliste au service Afrique de RFI. Kazakhstan : retour sur le crash de l'avion d'Azerbaïdjan Airlines Après le crash de l'avion au Kazakhstan, les versions divergent selon les autorités russes et azerbaïdjanaises. Que sait-on aujourd'hui des circonstances de ce crash ? Quelle est la version la plus probable ? Pourquoi les boîtes noires vont-elles être envoyées au Brésil pour l'enquête ?Avec Bertrand Vilmer, ancien pilote d'essai expérimental et ingénieur aéronautique associé au cabinet Icare. Liban : quelles conséquences après la chute de Bachar el-Assad ? Après la chute de Bachar el-Assad en Syrie, les relations libano-syrienne peuvent-elles prendre une autre tournure ? Aujourd'hui, est-ce que le Liban a plus à gagner qu'à perdre du départ du président déchu ? Avec Karim-Emile Bitar, professeur à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth et chercheur associé à l'IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques).
La liste des 18 qualifiés au Championnat d'Afrique des nations est désormais connue. En dehors des trois pays organisateurs (Kenya, Tanzanie et Ouganda), le Sénégal, la RDC, la Guinée, le Nigéria, le Burkina Faso et la Mauritanie ont décroché leur ticket pour le CHAN 2025. Pour la première fois de son histoire, la Centrafrique sera, elle aussi, de la partie. La Côte d'Ivoire et le Cameroun, en revanche, sont restés sur le banc de touche. Que vous inspire ce tableau ?
Le Maroc écoule de nombreux produits vers le Sénégal et la sous-région — matériaux de construction ou encore agrumes —, les deux pays sont proches. Aujourd'hui, plus de 70 camions arrivent chaque jour au Sénégal par la route. La nouvelle voie maritime Dakar-Agadir permettra de réduire les temps de transport et les coûts. Cette ligne entre dans une stratégie d'intégration régionale du Maroc, mais pourrait également offrir des débouchés pour les produits sénégalais. De notre correspondante à Dakar, Naji Boujemaa remplit chaque semaine un camion de marchandises qui fait l'aller-retour entre le Sénégal et le Maroc. « Il y a trop de marchandises qui viennent du Maroc : les peintures, les câbles. Par contre, côté Sénégal, on amène juste les effets personnels. Il n'y a pas vraiment de marchandises », détaille-t-il.Il faut compter plus d'une semaine de trajet entre Casablanca et Dakar en comptant les jours d'attente aux frontières. Un trajet coûteux et lourd en démarches pour ce Marocain installé au Sénégal depuis 15 ans. « Par voie terrestre, il y a le gazole, ça coûte 1 800-2 000 aller-retour. Et il y a la frontière de la Mauritanie. Il faut payer l'escorte pour 500-600, ça dépend du volume de marchandises », se plaint-il. Et puis il y a les démarches aux frontières. « Il y a un peu de dérangement au niveau des frontières : l'étape de vérification des bagages, il y a des scanners… », poursuit-il.La société britannique Atlas Marine, qui lance la nouvelle ligne maritime Agadir-Dakar, promet d'effectuer ce trajet en deux jours et demi, et assure qu'elle proposera un tarif compétitif qu'elle ne souhaite pas encore communiquer. Un bateau d'une capacité de 110 camions avec les chauffeurs fera la liaison une fois par semaine à partir de fin janvier. Un deuxième devrait être mis en service au printemps.À lire aussi Maroc-Sénégal-Côte d'Ivoire-Guinée... le train-train du petit commerce transafricainRééquilibrer la balance commerciale« On aura maintenant des produits plus frais que d'habitude. C'est une excellente initiative », se réjouit Lahlou Sidi Mohamed, le président du Club des investisseurs marocains au Sénégal. Il attendait cette ligne depuis longtemps. La ligne renforce les bonnes relations entre le Sénégal et le Maroc, signataires d'une convention d'établissement depuis 1964 qui garantit les mêmes droits aux citoyens dans les deux pays. Elle entre aussi dans une stratégie plus large de développement marocain vers l'Afrique subsaharienne. « Cette ligne maritime pourra desservir avec les camions qu'elle pourra transporter les pays du Sahel, ces pays qui n'ont pas accès à la mer », souligne Lahlou Sidi Mohamed.Côté Sénégal, une liaison régulière avec Agadir permettrait de rééquilibrer la balance commerciale très déficitaire. Les importations en provenance du Maroc atteignaient 123 milliards de FCFA en 2023, contre 19 milliards pour les exportations. Les produits de la Casamance en particulier pourraient être écoulés plus facilement. « Nous avons pensé à un moment donné de pouvoir leur envoyer des mangues, des noix de cajou, des produits séchés et tout ça se trouve à Ziguinchor, note Abdoulaye Sow, président de la Chambre de commerce de Dakar. Donc si les camions viennent à Dakar, ils peuvent passer par Ziguinchor pour pouvoir amener des produits sénégalais. » Abdoulaye Sow souhaite donc que la ligne aille jusqu'à Ziguinchor. Lahlou Sidi Mohamed, lui, rêve qu'elle soit ouverte pour les passagers.À lire aussi Sénégal : reprise de la liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor, un soulagement pour la Casamance
À un mois de l'investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, les premiers signaux donnés par la nouvelle équipe en train de se constituer sont inquiétants, notamment au regard des médias et de l'intégrité de l'information. Elon Musk, patron du réseau social X, fait désormais partie de l'équipe dirigeante et instrumentalise sa plateforme avec des déclarations fracassantes au profit de formations politiques d'extrême droite. Avec Maud Quessard, spécialiste des États-Unis et des stratégies d'influence, nous évoquons les transformations à l'œuvre depuis 2016, début du premier mandat de Donald Trump. Maud Quessard, directrice du domaine « espace euratlantique » à l'Irsem, l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire, est maître de conférence. Avec Céline Marangé, elle a codirigé l'ouvrage de référence Les guerres de l'information à l'ère numérique, aux Presses universitaires de France.David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS et directeur de l'Institut des systèmes complexes, a réalisé de nombreux travaux sur Twitter puis X. Témoin de la métamorphose de ce réseau social depuis son rachat par Elon Musk, il prône la migration des abonnés vers d'autres systèmes, plus ouverts et respectueux des valeurs démocratiques. Pour ce faire, il anime un collectif de chercheurs à l'origine d'une solution de migration vers des réseaux sociaux comme Bluesky ou Mastodon. L'initiative est sur la rampe de lancement sous le nom HelloQuitteX.La chronique de Grégory Genevrier de la cellule Info vérif de RFI : entre le Mali et la Mauritanie, la désinformation attise les tensions.
Notre grand invité Afrique ce samedi est romancier, journaliste et réalisateur malien. Originaire de Tombouctou, Intagrist el Ansari est issu de la tribu touareg Kel Ansar, réputée pour ses connaissances mystiques et la valeur de ses combattants. Depuis une douzaine d'années, il est installé à Nouakchott, en Mauritanie. À partir d'aujourd'hui, son film « Ressacs, une histoire touarègue » est diffusé pour la première fois dans le cadre des Journées cinématographiques de Carthage, à Tunis. Il aura fallu une dizaine d'années de tournage à Intagrist el Ansari pour remonter le fil et l'histoire du peuple touareg. Son film commence par une lettre adressée à son propre fils : « Cher fils, l'image que tu viens de voir de moi a été tournée au camp de Mbera. J'avais quatorze ans à l'époque ».
Beyrouk est né à Atar, dans le Nord mauritanien. Fondateur du premier journal indépendant de son pays, il est aujourd'hui reconnu comme l'une des voix essentielles de la littérature de Mauritanie. Écrivain de langue française, il est l'auteur d'un recueil de nouvelles et de plusieurs romans couronnés par de nombreux prix. De son enfance dans le désert à sa passion pour la littérature française et son goût pour les personnages en marge, voici un grand entretien inédit avec Beyrouk chez lui à Nouakchott. Quelques-uns des livres de Beyrouk couronnés par les Prix Kourouma, Prix du Roman Métis des Lycéens, Prix Cheikh Hamidou Kane, prix littéraire Les Afriques.Une jeune femme libre, Saara, resplendissante au milieu des pudeurs de la ville. Un petit mendiant sourd-muet qui entend tout et refoule ses colères. Un Cheikh, sage parmi les sages d'une paisible oasis, perturbé par une passion interdite. Une administration corrompue, qui veut ériger un barrage sur les cœurs des gens. Et une montagne d'où s'échappent, le soir, d'étranges grondements.La poésie de Beyrouk plane au-dessus de ce récit poignant. S'il dénonce férocement les injustices sociales, le grand auteur mauritanien en appelle aussi au respect de la nature, ainsi qu'à l'ancrage dans la tradition pour mieux se préserver des tentations violentes. Il nous livre là un texte enchanteur, sensuel, empli de spiritualité et d'émotion. (Présentation des éditions Elyzad).✦ PRIX CHEIKH HAMIDOU KANE 2023✦ PRIX Littéraire LES AFRIQUES 2023Je suis seul, dit le narrateur caché de tous, alors que sa ville située aux portes du désert est tombée aux mains de djihadistes. Au fil de son soliloque haletant, se déroule la mécanique inexorable des évènements qui l'ont mené à se retrancher dans cette chambre étroite. Il se trouve prisonnier, prisonnier de sa peur, des amours qu'il a piétinées, du malheur des siens, des corruptions et des sinistres combattants qui paradent dans la rue. L'histoire de sa vie, de la pauvreté nomade aux succès mondains, porte en son cœur le germe de la perte. Seule Nezha, son ancienne bien-aimée, aurait le pouvoir de le sauver. Mais le veut-elle ? (Présentation des éditions Elyzad).Prix Ahmed Baba de la littérature africaine Tout ramène le père et le fils, dont les récits alternent dans cet envoûtant roman, au drame qui a fait éclater leur famille.Le père est en prison. Dans une longue mélopée adressée à la femme qu'il est parvenu à épouser et qu'il aime encore aveuglément, il convoque les prémices enchantées de leur histoire et les souvenirs des jours heureux, mais également l'engrenage des mensonges et de la jalousie. Pour elle, le jeune étudiant issu d'une tribu nomade était prêt à tout : s'inventer un passé, rompre avec les siens, vendre son cheptel et, grâce à cet argent, lui offrir l'avenir chimérique dont elle rêvait. Maintenant que tout est perdu, il se remémore ce monde du désert qu'elle méprisait, la vie d'errance à laquelle il a renoncé, au rythme du soleil, des étoiles et des bêtes.Leur fils, enfant des quartiers pauvres, n'a pas supporté le silence des dunes, l'école coranique, l'eau qu'il fallait aller puiser. Il s'est vite réfugié chez des amis de ses parents. Les batailles rangées entre bandes rivales, les soirs à regarder le foot à la télévision, les menus larcins, l'empêchent de trop penser à sa mère qu'il adorait. Parfois, il traîne aux alentours de la prison. Et aussi près de la maison de sa petite sœur, Malika, qui lui manque mais qu'on lui interdit de voir.En écho à la voix puissante et désespérée de son père, celle naïve et bouleversante du garçon vient ancrer la tragédie intime qu'ils partagent dans un saisissant contraste entre croissance urbaine et habitudes ancestrales des Bédouins. Ce n'est pas la moindre qualité de Parias que d'inscrire dans l'universel ces destins si singuliers avec une telle force d'émotion. (Présentation deséditions Sabine Wespieser)
L'esclavage moderne se produit dans presque tous les pays du monde et transcende les frontières ethniques, culturelles et religieuses. C'est le cas par exemple en Mauritanie.ONU Info s'est entretenu avec Bakary Tandia, co-fondateur de l'Abolition Institute, une organisation de défense des droits de l'homme qui concentre ses efforts sur la lutte contre l'esclavage et la traite des êtres humains. L'organisation est basée à Chicago, aux Etats-Unis.Bakary Tandia, qui est originaire de Mauritanie, a participé récemment à une conférence sur les droits de l'homme et l'Etat de droit en Afrique organisée au siège des Nations Unies, à New York, par le Conseiller spécial de l'ONU sur l'Afrique.Dans cet entretien avec ONU Info, il explique quel est son combat et pourquoi l'élimination de l'esclavage est la responsabilité de l'humanité toute entière. Entretien réalisé par Jérôme Bernard
Comment stopper l'avancée du désert au Sahel ? C'est le combat du musicien sénégalais Baaba Maal, également ambassadeur de bonne volonté de l'ONU. Il participe à ce titre à la COP16 contre la désertification, qui se tient en Arabie saoudite jusqu'à vendredi prochain. L'enjeu est considérable. D'ici 2030, il faut restaurer dans le monde un milliard et demi d'hectares de terres dégradées. Et pour l'artiste sénégalais, il y a des innovations dans le désert saoudien qui pourraient bien être dupliquées au Sahel. En ligne de Riyad, la capitale saoudienne, le célèbre musicien répond à RFI. RFI : Vous êtes né à Podor au bord du fleuve Sénégal, est-ce que le désert avance dans votre région natale ?Baaba Maal : Oui. Quand on voyage dans les environs de Podor, puisqu'on est juste en face de la Mauritanie, on sent que le désert avance vers Podor, que des forêts disparaissent. Donc, on peut dire qu'il y a la main de l'homme, mais en même temps aussi, il y a des changements climatiques qui causent cette situation, qu'on n'avait pas vécue pendant qu'on était plus jeune.Oui, quand vous étiez plus jeune, il y avait beaucoup plus de forêts dans votre région ?C'est ça ma révolte, parce que quand j'étais jeune, il y avait le fleuve. Aux environs du fleuve, il y avait différentes variétés luxuriantes et en même temps beaucoup d'espèces d'animaux qui avaient une relation avec nous, et notre culture. Le fleuve était rempli de différentes variétés de poissons qu'on n'a plus vu depuis quelques années.Alors vous dites que le désert avance, notamment à cause de la main de l'homme, est-ce à cause du développement de l'agriculture et de la destruction des herbages ?Oui, et même des arbres. Il y a eu un moment où on ne comprenait pas ce qui se passait. Mais on voyait beaucoup de fumée au-dessus de certains arbres dans certaines zones qui étaient très peuplées en arbres. Et on s'est rendu compte plus tard que ce sont des hommes qui étaient là-bas en train de couper les arbres, de faire du charbon de bois pour des raisons domestiques. Donc, il y a l'inconscience de certaines personnes qui coupent le bois à tort et à travers, qui ne replantent pas quand elles coupent le bois. Parce que si on se mettait à replanter, à remettre ce qu'on a enlevé, peut être que ça n'arriverait pas à ce niveau-là.Et c'est pour ça que vous parlez ce matin sur RFI. C'est pour que les populations soient mieux informées, mieux conscientisées ?Ah oui, j'aimerais bien qu'on puisse m'entendre sur RFI. En Arabie saoudite, on a vu un très grand projet où des gens plantent des millions et des millions d'arbres. C'est une expérience que j'aimerais vraiment bien partager avec nos populations dans le Nord du Sénégal ou bien au Sud de la Mauritanie, pour leur dire que nous avons un engagement à prendre, pour mettre sur pied des projets de ce genre.Baaba Maal, vous êtes ambassadeur de bonne volonté des Nations unies contre la désertification. Vous participez à cette COP 16 à Ryad et vous appelez à la restauration des terres dégradées, un milliard et demi d'hectares d'ici 2030, est-ce que l'objectif est réalisable ?Bien sûr, tout est réalisable. Quand on voit ce qui se fait en Arabie saoudite, on se dit que, quand il y a la volonté de l'homme, quand il y a la volonté des autorités, tout est possible.Pour restaurer ces 1 milliard et demi d'hectares de terres, la COP 16 va demander plus de 6 milliards de dollars sur 10 ans, mais vous vous souvenez, il y a 3 semaines, la COP 29 sur le climat a déjà obtenu 300 milliards de dollars sur 10 ans.Ce n'est pas suffisant.Est-ce que vous ne craignez pas, Baaba Maal, que les pays riches vous disent : « On a déjà assez donné, nos poches sont vides » ?Mais je pense qu'un pays comme l'Arabie saoudite est un pays qui pourra quand même participer. Et il ne faut pas négliger cet apport-là ! Parce que ce n'est pas pour rien qu'on a organisé cette COP ici. Et je ne pense pas que ça soit seulement une question d'argent, mais c'est aussi l'échange d'expérience qui peut faire la différence. On a vu aussi des exemples de reforestation qui ne demandent pas beaucoup d'argent, qui ne demandent que d'être accompagnés, qui demandent aussi l'engagement et l'innovation, parce que je ne pense pas que tout soit une fatalité. Si on voit ce qui est en train d'être fait ici en Arabie saoudite, dans le désert, on se rend compte que tout est possible aussi du côté de chez nous là-bas.À lire aussiAfrique: la Grande muraille verte, une solution qui peine à se concrétiser
Le système d'échange d'énergie électrique ouest-africain (WAPP) a été créé il y a 25 ans par la Cédéao. Objectif : créer un marché commun de l'électricité pour permettre aux gros producteurs de courant de fournir les États moins bien lotis. S'ils génèrent encore peu d'électricité (91 TWH en 2023), les 14 pays concernés sont interconnectés et forment désormais un réseau électrique unique. Une vingtaine d'interconnexions sont aujourd'hui opérationnelles en Afrique de l'Ouest : 5 700 km de lignes à haute tension de 225 000 à 330 000 volts, mises en service entre 2007 et 2023. Avec pour objectif de faire baisser les prix, mais pas seulement : « Ceci permet d'avoir un marché beaucoup plus important pour les investisseurs, souligne Mamadou Alpha Sylla, responsable guinéen du WAPP (West African Power Pool ou Système d'échange d'énergie électrique ouest-africain). Mais aussi d'avoir un réseau beaucoup plus robuste et résilient et un accès à une énergie électrique beaucoup plus compétitive. Cela a un impact sur nos économies, l'accès à une énergie fiable et abordable est un facteur essentiel pour le développement économique de nos États ».23 000 km de lignes en 2033 ?Parmi les interconnexions mises en service en fin d'année dernière figurent celles de l'Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG). Les quatre États-membres - la Guinée, le Sénégal, la Gambie et Bissau -, sont désormais reliés. Mais cela a eu un effet inattendu. La demande d'électricité a bondi dans la région sénégalaise de Tambacounda, bien plus qu'anticipé initialement, signe d'une fourniture plus stable d'énergie sur le réseau électrique et par conséquent d'une moindre utilisation des groupes électrogènes, d'après l'un des responsables du projet.Autre progrès selon cet expert : la Guinée-Bissau ne dépend plus du seul navire Metin Bey, la centrale thermique flottante du groupe turc Karpowership, réputée coûteuse et génératrice d'émissions de CO2.D'après son programme 2019-2033, le WAPP espère construire 23 000 kilomètres de lignes haute tension au total pour fiabiliser le réseau pour un coût estimé de 10 milliards de dollars américains. Pour cela, l'agence compte sur des financements de bailleurs de fonds internationaux, comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou l'Agence française de développement.Divisions diplomatiques et insécuritéPlusieurs interconnexions projetées ou bientôt mises en service passent par le Sahel, telles que la « Dorsale Nord », du Nigeria au Burkina Faso en passant par le Niger; la « Dorsale Trans-sahélienne » qui reliera, à terme, la Mauritanie au Tchad; l'interconnexion Ghana - Burkina Faso - Mali ou encore l'interconnexion Côte d'Ivoire - Burkina. Mais selon les experts du système d'échange d'énergie électrique, les relations actuellement complexes entre la Cédéao et l'Alliance des États du Sahel créée par les autorités de Bamako, Niamey et Ouagadougou, constituent un frein potentiel à leur développement. À cela s'ajoute l'insécurité dans la zone. « Il faut que les personnels en charge de l'installation soient en sécurité et ne soient pas victimes de terroristes », observe Serge Dioman, spécialiste du secteur de l'énergie. C'est délicat pour le WAPP d'évoluer correctement quand on est dans cette situation. »Produire plus de courantAu-delà des interconnexions, la production d'électricité est l'autre priorité du WAPP. La capacité installée dans la zone est actuellement de 27 gigawatts et est située à 48% au Nigeria. À moyen-terme, l'agence a donc pour objectif la construction d'une quarantaine de centrales pour la plupart des parcs solaires, éoliens ou des usines hydroélectriques. Un chantier de 26 milliards de dollars qui permettrait, sur le papier, à l'Afrique de l'Ouest de bénéficier de 16 gigawatts supplémentaires de capacité installée d'ici 2033.
À l'occasion de la 15ème édition du festival littéraire «Les Traversées Mauritanides», grand reportage sur place à Nouakchott. "Écrire, c'est se mettre à nu. Laisser parler son encre, loin de ses horizons. S'exposer aux jugements aussi. Mais peu importe, si nous en avons fait le choix. Et cette édition des Traversées Mauritanides tient le fanal. En 15 ans, de rendez-vous littéraires, nous avons libéré et reconstruit des paroles. Des auteurs ont partagé nos complicités, des lieux accueilli nos récits et confessions. Au nom de la littérature !" Bios Diallo, DirecteurInvités du reportage :* Bios Diallo, journaliste et écrivain, directeur du festival «Les Traversées Mauritanides»* Ndiaye Sarr, enseignant-chercheur à l'Université de Nouakchott* Une étudiante de l'Université de Nouakchott* L'écrivaine Ananda Devi* Christophe Roussin, délégué général de l'Institut Français de Mauritanie* L'écrivain Boubacar Boris Diop.
L'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire, par un terroriste le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine a ébranlé la communauté éducative en France. Mais paradoxalement, le monde politique et médiatique s'est peu interrogé sur l'impact du drame auprès des enseignants, se concentrant davantage sur la laïcité, les caricatures, le séparatisme religieux. Au-delà des polémiques politiques, comment comprendre le bouleversement qu'a représenté pour les enseignants l'assassinat de Samuel Paty ? Des enseignants qui se sentent de plus en plus seuls et démunis pour aborder avec leurs élèves la liberté d'expression ? À l'occasion du procès Samuel Paty, qui implique des proches du tueur. Avec :• Ismaïl Ferhat, professeur des Universités Paris-Nanterre. Chargé de mission à l'Institut National Supérieur du Professorat et de l'Éducation (INSPE) de l'Académie de Versailles, co-auteur avec Sébastien Ledoux d'Une école sous le choc – le monde après l'assassinat de Samuel Paty (Éditions Le Bord de l'eau).Un reportage de Laurence Théault dans un collège parisien lors d'un débat sur la laïcité entre des élèves de 3ᵉ et leur professeur d'histoire géographie (Rediffusion)Série spéciale du Monde des enfants par Charlie Dupiot : Comment c'était de grandir dans les années 1930 ? Cette semaine, 1er épisode, grandir sans téléphone portable. Une classe de CM1 de l'École primaire Anatole France à Villeurbanne (en banlieue de Lyon) rencontre Mamie Nicole, 97 ans. Comment c'était de grandir dans les années 1930 ? Notre reporter Charlie Dupiot nous propose une série spéciale du «Monde des enfants» : une classe de CM1 de l'École Anatole France à Villeurbanne, en banlieue de Lyon, rencontre Nicole, ou plutôt «mamie Nicole», comme elle se présente elle-même... Quand ils la voient arriver, certains élèves s'exclament : «Elle fait jeune pour une mamie !». Et pourtant, mamie Nicole est née en 1926 ! Elle a grandi dans un monde sans téléphone portable, bien avant l'arrivée d'Internet.Un grand merci à mamie Nicole et aux élèves de l'École Anatole France à Villeurbanne, ainsi qu'à leur enseignante Estelle Perrier.En fin d'émission, Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de Bouna, enseignant à Nouakchott, en Mauritanie, dont un élève est toujours de mauvaise humeur. Programmation musicale :► Samuel Paty - Kaotik► Waxtu - Amadeus, Ashs the best.
L'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire, par un terroriste le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine a ébranlé la communauté éducative en France. Mais paradoxalement, le monde politique et médiatique s'est peu interrogé sur l'impact du drame auprès des enseignants, se concentrant davantage sur la laïcité, les caricatures, le séparatisme religieux. Au-delà des polémiques politiques, comment comprendre le bouleversement qu'a représenté pour les enseignants l'assassinat de Samuel Paty ? Des enseignants qui se sentent de plus en plus seuls et démunis pour aborder avec leurs élèves la liberté d'expression ? À l'occasion du procès Samuel Paty, qui implique des proches du tueur. Avec :• Ismaïl Ferhat, professeur des Universités Paris-Nanterre. Chargé de mission à l'Institut National Supérieur du Professorat et de l'Éducation (INSPE) de l'Académie de Versailles, co-auteur avec Sébastien Ledoux d'Une école sous le choc – le monde après l'assassinat de Samuel Paty (Éditions Le Bord de l'eau).Un reportage de Laurence Théault dans un collège parisien lors d'un débat sur la laïcité entre des élèves de 3ᵉ et leur professeur d'histoire géographie (Rediffusion)Série spéciale du Monde des enfants par Charlie Dupiot : Comment c'était de grandir dans les années 1930 ? Cette semaine, 1er épisode, grandir sans téléphone portable. Une classe de CM1 de l'École primaire Anatole France à Villeurbanne (en banlieue de Lyon) rencontre Mamie Nicole, 97 ans. Comment c'était de grandir dans les années 1930 ? Notre reporter Charlie Dupiot nous propose une série spéciale du «Monde des enfants» : une classe de CM1 de l'École Anatole France à Villeurbanne, en banlieue de Lyon, rencontre Nicole, ou plutôt «mamie Nicole», comme elle se présente elle-même... Quand ils la voient arriver, certains élèves s'exclament : «Elle fait jeune pour une mamie !». Et pourtant, mamie Nicole est née en 1926 ! Elle a grandi dans un monde sans téléphone portable, bien avant l'arrivée d'Internet.Un grand merci à mamie Nicole et aux élèves de l'École Anatole France à Villeurbanne, ainsi qu'à leur enseignante Estelle Perrier.En fin d'émission, Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de Bouna, enseignant à Nouakchott, en Mauritanie, dont un élève est toujours de mauvaise humeur. Programmation musicale :► Samuel Paty - Kaotik► Waxtu - Amadeus, Ashs the best.
Bienvenue dans Radio Foot avec au sommaire ce mercredi 16h10-21h10 T.U. Objectif 35ᵉ CAN- Les Guépards de retour en phase finale, et de retour à la maison, après un dernier déplacement mouvementé en Libye. Que s'est-il passé ? Gernot Rohr sera en direct pour nous expliquer !- La Tanzanie, le Botswana et le Mozambique ont obtenu les derniers tickets pour le tournoi. Bilan de cette phase éliminatoire. Pas de néophytes, des absences remarquées : Ghana, Gambie, Mauritanie, Guinée. Le Syli va-t-il déposer une réserve ? La CAF est mise en cause alors que la rencontre face à la Tanzanie a été reprogrammée plus tôt, la Guinée dénonce aussi une erreur administrative.- Ils sont invaincus : Maroc, Algérie, Égypte, Sénégal, Mali, Angola, Cameroun, Afrique du Sud, Comores.- L'Afrique australe bien représentée, les clubs se distinguent en compétition, les nations en tirent un bénéfice ! De bon augure pour les Tanzaniens, coorganisateurs de l'édition 2027 ?Éliminatoires Mondial 2026Les Argentins premiers de la classe ! Ils conservent leur 1ʳᵉ place au classement FIFA également. L'Albiceslete remporte son match face au Pérou grâce à un « golazo » de Lautaro Martinez. L'Albiceleste devance l'Uruguay (qui a fait match nul 1-1 au Brésil) et l'Équateur, qui précède la Colombie à la différence de buts.Ligue des Nations, l'Angleterre retrouve l'élite !Les Three Lions remontent dans le groupe A. L'intérim de Lee Carsley prend fin, place à Thomas Tuchel ! L'Allemand veut soulever le trophée de la prochaine Coupe du monde.Autour d'Annie Gasnier aujourd'hui : Yoro Mangara, Frank Simon et Bruno Constant - Technique/réalisation Laurent Salerno - Pierre Guérin.
Bienvenue dans Radio Foot avec au sommaire ce mercredi 16h10-21h10 T.U. Objectif 35ᵉ CAN- Les Guépards de retour en phase finale, et de retour à la maison, après un dernier déplacement mouvementé en Libye. Que s'est-il passé ? Gernot Rohr sera en direct pour nous expliquer !- La Tanzanie, le Botswana et le Mozambique ont obtenu les derniers tickets pour le tournoi. Bilan de cette phase éliminatoire. Pas de néophytes, des absences remarquées : Ghana, Gambie, Mauritanie, Guinée. Le Syli va-t-il déposer une réserve ? La CAF est mise en cause alors que la rencontre face à la Tanzanie a été reprogrammée plus tôt, la Guinée dénonce aussi une erreur administrative.- Ils sont invaincus : Maroc, Algérie, Égypte, Sénégal, Mali, Angola, Cameroun, Afrique du Sud, Comores.- L'Afrique australe bien représentée, les clubs se distinguent en compétition, les nations en tirent un bénéfice ! De bon augure pour les Tanzaniens, coorganisateurs de l'édition 2027 ?Éliminatoires Mondial 2026Les Argentins premiers de la classe ! Ils conservent leur 1ʳᵉ place au classement FIFA également. L'Albiceslete remporte son match face au Pérou grâce à un « golazo » de Lautaro Martinez. L'Albiceleste devance l'Uruguay (qui a fait match nul 1-1 au Brésil) et l'Équateur, qui précède la Colombie à la différence de buts.Ligue des Nations, l'Angleterre retrouve l'élite !Les Three Lions remontent dans le groupe A. L'intérim de Lee Carsley prend fin, place à Thomas Tuchel ! L'Allemand veut soulever le trophée de la prochaine Coupe du monde.Autour d'Annie Gasnier aujourd'hui : Yoro Mangara, Frank Simon et Bruno Constant - Technique/réalisation : Laurent Salerno - Pierre Guérin.
Le tabac cause le décès de plus 8 millions de personnes chaque année dans le monde. Parmi ces 8 millions, 7 millions de décès sont liés à une consommation directe du tabac, tandis qu'un million trois cent mille personnes décèdent d'une exposition à la fumée de tabac. Quelles sont les conséquences du tabac sur la santé ? Comment arrêter de fumer ? Dr Romain Gomet, médecin addictologue à l'Hôpital Albert-Chenevier à Créteil, en région parisienne et administrateur de la Fédération Addiction Dr Abdallah Jeilany, médecin pneumologue et tabacologue au Centre national de cardiologie à Nouakchott en Mauritanie. ► En fin d'émission, nous retrouvons Victoire Andrène Ombi, lauréate journaliste de la « Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon » 2024 et actuellement animatrice à la Radio Mucodec, à Brazzaville, en République du Congo.À lire aussiAu Bénin, la danse comme thérapie, un reportage de la lauréate de la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon Programmation musicale :► Anaïs MVA – Addiction ► Kizz Daniel – Marhaba.
Le tabac cause le décès de plus 8 millions de personnes chaque année dans le monde. Parmi ces 8 millions, 7 millions de décès sont liés à une consommation directe du tabac, tandis qu'un million trois cent mille personnes décèdent d'une exposition à la fumée de tabac. Quelles sont les conséquences du tabac sur la santé ? Comment arrêter de fumer ? Dr Romain Gomet, médecin addictologue à l'Hôpital Albert-Chenevier à Créteil, en région parisienne et administrateur de la Fédération Addiction Dr Abdallah Jeilany, médecin pneumologue et tabacologue au Centre national de cardiologie à Nouakchott en Mauritanie. ► En fin d'émission, nous retrouvons Victoire Andrène Ombi, lauréate journaliste de la « Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon » 2024 et actuellement animatrice à la Radio Mucodec, à Brazzaville, en République du Congo.À lire aussiAu Bénin, la danse comme thérapie, un reportage de la lauréate de la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon Programmation musicale :► Anaïs MVA – Addiction ► Kizz Daniel – Marhaba.
Septième émission de Good Morning Tours ce vendredi 8 novembre. Une matinale présentée par David Allias. Léo Segura était en charge des deux flashs d'information, et Mathis Maudet, du flash sport. Victoire Renard Dewynter a présenté la toute première revue de presse de l'émission. Autre nouveauté ce matin, une rubrique internationale, dans laquelle Camille Amara Bettati présentait la chronique Asie, sur le Pakistan touché par le “Smog”, Lou Attard était à la tête de la chronique Afrique, qui revenait sur les difficultés migratoires que connaît actuellement la Mauritanie et enfin, Théo Lheure revenait sur les résultats des élections américaine, et leur résonance à l'échelle européenne à travers l'interview de Jamie Smith Maillet, journaliste pigiste pour la BBC, en Écosse, et enseignant à l'EPJT. Enfin, Lucas Gault présentait également la toute première chronique scientifique de l'émission et revenait sur la découverte d'un fossile de dinosaure en Normandie, Jules Bourbotte nous plongeait dans la diffusion future des Daft Punk, au cinéma et Marie-Camille Chauvet nous racontait, pour terminer, les dessous de la participation des étudiants de l'EPJT à la remise du prix Anna Politkovskaïa - Arman Soldin, du courage journalistique. L'article Good Morning Tours du 08 novembre 2024 est apparu en premier sur Radio Campus Tours - 99.5 FM.
Kelly tend son micro à Katell et apprêtez-vous à voyager au Moyen Orient, en Amérique latine, en Afrique et en Océanie !L'expatriée du jour va nous raconter son premier stage de trois mois au Qatar dans le cadre d'un Volontariat International. Puis elle est partie au Pérou deux mois en voyage. Après un bref retour en France, Katell va vivre 2 ans au Burkina Faso, en Afrique de l'Ouest. Elle travaille en tant que graphiste dans un cadre de Volontariat International. Puis, une opportunité se présente en Mauritanie. Et malgré sa fabuleuse expérience au Burkina Faso, notre expatriée n'a pas apprécié la vie dans ce pays. La différence de culture, et notamment la condition de la femme, ont été trop éloignées de ses valeurs. Elle démissionne de son Volontariat. Le jour même, elle est appelée par son ancien chef du Qatar pour une mission en Arabie Saoudite. Ça semble tomber à pic et pourtant, cette expérience professionnelle ne se passe pas comme prévue. Elle doit affronter l'épuisement professionnel. Après de nombreux entretiens professionnels pas très excitant, une nouvelle porte s'ouvre à elle et elle décide de changer d'orientation après son burn out. Quelques saisons à Chamonix la réconcilient avec le monde du travail. Puis lors d'une discussion avec une amie, elle a un déclic et décide de partir en Australie via un PVT (c'est à ce moment-là qu'elle rencontre Marjorie de l'épisode 112). Après plusieurs rebondissements et lors de l'un de ses service dans un Pub australien, elle a une révélation : elle veut rentrer en France. Mais vous vous doutez bien que notre globe trotteuse du jour a ajouté, entre temps, une nouvelle destination à sa liste…. Kelly vous laisse la découvrir. Liens mentionnés dans l'épisode Pour écouter l'épisode sur les amitiés à l'étranger avec Kelly : https://smartlink.ausha.co/fill-expats/expatriation-amisPour écouter l'épisode avec Marjorie en Australie : https://smartlink.ausha.co/fill-expats/112-marjoPour écouter l'épisode sur “Conseils pour se faire des amis à l'étranger” : https://smartlink.ausha.co/fill-expats/93-naviguer-l-inconnu-conseils-pour-reussir-a-se-faire-des-amis-dans-un-pays-etrangerPour en découvrir plus sur les programmes de volontariat à l'international : https://smartlink.ausha.co/fill-expats/bonus---------------------------------------
Au Sénégal, les appels se multiplient au sein de l'opposition et de la société civile pour la libération de l'opposant et homme d'affaire Bougane Gueye. Candidat aux législatives du 17 novembre, Bougane a été placé sous mandat de dépôt lundi pour refus d'obtempérer et outrage à agent. Des faits qui se sont déroulés ce week-end à Bakel dans l'Est du Sénégal.
Programmation musicale consacrée aux nouveautés et découvertes avec Lüzlo, chanteuse belgo-rwandaise, Adviser feat Baaba Maal de la Mauritanie et du Sénégal et KreyolLa de Haïti. En fin d'émission, la séquence gold met à l'honneur : Mikaben, Alpha Blondy, Franklin Boukaka avec Keletigui Et Ses Tambourinis et Fela Kuti. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :LL Cool J feat Eminem - Murdergram Deux Quavo feat Ty Dolla $ign, Are we dreaming - If I fallLüzlo - MotemaAdviser feat Baaba Maal - Teddungal Evhans - DemainKreyolLa - No dramaShado Chris - Tu te maries quand ?Tiwony feat Daddy Mory, Cali P, Taïro, Lord Kossity, Pompis - Ayen Pa ChanjéZedess feat Smarty, Reman - Fais ça bien Sarah Phenom - TeslaMikaben - Ou patiAlpha Blondy - SankaraFranklin Boukaka avec Keletigui Et Ses Tambourinis - Unité africaineFela Kuti - ShakaraRetrouvez notre playlist sur Deezer.
Programmation musicale consacrée aux nouveautés et découvertes avec Lüzlo, chanteuse belgo-rwandaise, Adviser feat Baaba Maal de la Mauritanie et du Sénégal et KreyolLa de Haïti. En fin d'émission, la séquence gold met à l'honneur : Mikaben, Alpha Blondy, Franklin Boukaka avec Keletigui Et Ses Tambourinis et Fela Kuti. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :LL Cool J feat Eminem - Murdergram Deux Quavo feat Ty Dolla $ign, Are we dreaming - If I fallLüzlo - MotemaAdviser feat Baaba Maal - Teddungal Evhans - DemainKreyolLa - No dramaShado Chris - Tu te maries quand ?Tiwony feat Daddy Mory, Cali P, Taïro, Lord Kossity, Pompis - Ayen Pa ChanjéZedess feat Smarty, Reman - Fais ça bien Sarah Phenom - TeslaMikaben - Ou patiAlpha Blondy - SankaraFranklin Boukaka avec Keletigui Et Ses Tambourinis - Unité africaineFela Kuti - ShakaraRetrouvez notre playlist sur Deezer.
C'est l'un des essais historiques en lien avec l'Afrique les plus attendus de cette rentrée. Les éditions Calmann-Lévy publient la traduction en français de l'ouvrage d'Howard French Born in Blackness. L'universitaire et journaliste américain y décrit, au travers d'une fresque de plusieurs siècles, le rôle - selon lui - central de la traite négrière dans la naissance du monde moderne. Un rôle qui dit-il a souvent été sous-estimé, voire invisibilisé. La traduction française de ce livre est intitulée Noires origines. Howard French est notre invité pour en parler. RFI : Dans Noires Origines, vous nous invitez à nous débarrasser d'un certain nombre d'œillères historiques sur la place de l'Afrique dans l'histoire mondiale et sur le rôle essentiel qu'elle a joué dans la construction de l'Occident tel qu'on le connaît aujourd'hui. Vous nous expliquez que l'essor européen a reposé en grande partie sur ses relations avec le continent africain avant même la colonisation...Howard French : Effectivement, l'histoire de mon livre commence au XIVᵉ siècle, au début de ce siècle, quand les Africains, notamment dans l'empire du Mali, réalisent des contacts avec le Moyen-Orient. Ce faisant, l'Europe découvre l'existence d'une grande quantité d'or dans le Sahel, ce qu'on appelle le Sahel aujourd'hui. Et cela lance l'ère de l'exploration, des découvertes… et la traite des esclaves. L'année 1326, un empereur du Mali du nom de Mansa Moussa a fait un pèlerinage à La Mecque en passant par Le Caire. Il transportait avec lui un grand cortège de plus de 10 000 hommes et femmes… et aussi quelques tonnes d'or - la quantité exacte n'est pas connue, mais les historiens disent souvent à peu près 17 ou 18 tonnes d'or -. Il a distribué tout cet or sur son passage, à tel point qu'il a dû emprunter de l'argent pour retourner au Mali. Et cela a créé une vague de curiosité non seulement dans le Moyen-Orient, où le prix de l'or a chuté, mais aussi loin aussi que l'Espagne et le Portugal. Et cela les a encouragés, surtout les Portugais, à commencer à construire des navires pour essayer de découvrir le point d'origine de ces métaux. Vous nous livrez des pages fascinantes sur la façon dont l'Europe a fantasmé cet or africain, à partir d'ailleurs d'une représentation du monde : l'atlas catalan de 1375. Comment est-ce que cet atlas a été l'un des points de départ de l'histoire tragique qui va suivre ? Au centre de cette carte, de cet atlas catalan, figure le personnage de l'empereur Mansa Moussa. Il est assis sur un trône d'or avec un sceptre d'or. C'est la première fois que les Européens prennent connaissance de l'existence de grands empereurs en Afrique subsaharienne, des empereurs de la même sorte que ceux qu'ils ont chez eux. Cela crée toute une industrie de créateurs d'atlas et de cartes. Ça lance à côté une industrie de géographes pour savoir ce qui existe au sud du Sahara. Les Européens, pour la première fois, sont motivés à un degré extrême à découvrir le chemin de l'or en Afrique et à prendre contact avec les royaumes africains pour savoir d'où vient cet or. C'est l'un des points importants de votre ouvrage, Howard French : Vous soutenez la thèse, dans ce livre, que la recherche avide de cet or africain par les Portugais a été l'un des moteurs des grandes explorations portugaises… et que ce moteur a été complètement oublié de l'histoire. Effectivement, le Portugal avait une rivalité avec l'Espagne… et le Portugal avait pris les devants dans l'exploration du Nouveau Monde. À l'époque, le Nouveau monde n'était pas l'Amérique. Les Européens disaient de l'Afrique subsaharienne qu'elle était le nouveau monde. La dynastie Aviz au Portugal a donc donné l'autorité à un prince, Henri, dit « le navigateur », de prendre en charge l'exploration de l'Afrique subsaharienne. C'est lui qui montait les expéditions maritimes pour chercher à savoir d'où vient l'or du Mali. Avec les moyens de l'époque, les Portugais ne pouvaient avancer en une année typique que de 100 kilomètres ou 200 kilomètres vers le sud en suivant la côte africaine. En 1471, ils sont arrivés par hasard au pays qu'on appelle aujourd'hui le Ghana. Ils ne ciblaient pas le Ghana, mais il y avait une baie naturelle où ils se sont arrêtés pour ravitailler leurs navires en eau et en nourriture. Et en arrivant là, ils ont découvert que tous les habitants de ce lieu portaient des bijoux en or. Ils n'étaient pas arrivés au Mali, mais ils ont réalisé leur but un peu par accident, si vous voulez. Donc ils ont établi des relations de commerce au début avec les Ghanéens pour avoir accès à l'or du Ghana, pour établir un commerce entre l'Europe et l'Afrique. Ce commerce a permis d'apporter d'abondantes quantités d'or dans les cours européennes et notamment au Portugal. Quelle a été l'importance de cet or obtenu en Afrique pour les économies européennes, à la charnière du Moyen Âge et de l'époque moderne? Parlons d'abord du Portugal. Les quantités d'or étaient si importantes pour le Portugal, qui était un royaume pauvre à l'époque, qu'ils ont renommé leur Trésor « maison de l'Afrique ». Le Trésor public portugais a été renommé « la Maison de l'Afrique », Vu l'importance de l'or africain dans ces caisses portugaises de l'époque ? Oui, à l'époque, après la découverte de l'or au Ghana, à peu près un tiers, jusqu'à la moitié des recettes de ce royaume venaient désormais du Ghana. Et donc, les Espagnols, en voyant le succès des Portugais, ont à leur tour décidé d'investir dans la création de navires et le financement de gens comme Christophe Colomb pour « découvrir les Amériques » tel qu'on le dit maintenant. Mais ce n'est qu'en voyant la réussite des Portugais, avec la découverte de l'or en Afrique, que les Européens ont eu le courage d'essayer de découvrir de l'or ailleurs. Ça, c'était le premier but. Ce n'était pas de découvrir d'autres civilisations ou la richesse de l'Est en tant que telle, il s'agissait de rivaliser avec le Portugal pour le contrôle de l'or dans le monde. Quels liens est-ce que vous établissez entre cette exploitation de l'or et le commerce terrible qui va commencer à se développer rapidement ensuite, à savoir la traite esclavagiste ? Les racines de la traite esclavagiste sont très intéressantes. Au début, ce n'était pas le but des Européens et précisément des Portugais. Le Portugal était un royaume assez pauvre, qui n'avait pas beaucoup de ressources. Et donc, pour financer la recherche de l'or et la construction des bateaux nécessaires à cette recherche, Henri le navigateur et ses hommes ont commencé à faire, petit à petit, le commerce d'esclaves sur les côtes de l'Afrique : dans la Mauritanie d'aujourd'hui, au Sénégal, en Guinée, etc. Au fur et à mesure qu'ils descendaient vers le sud en suivant les côtes de l'Afrique jusqu'à ce qu'ils trouvent de l'or au Ghana. Et donc dans un premier lieu, ils ont fait le commerce d'hommes, d'esclaves vers l'Europe pour financer cet effort de découverte de l'or. l'Europe était en phase de reprise économique avec la catastrophe de la peste du Moyen âge… et donc la démographie européenne était écrasée par ces épidémies. Les Portugais ont découvert qu'ils pouvaient faire beaucoup d'argent en fournissant de la main d'œuvre africaine dans les marchés européens pour finalement financer leur effort de découverte de la source de l'or en Afrique de l'Ouest. Au XVIᵉ siècle, 10 à 15 % de la population de Lisbonne était africaine à cause de cette traite esclavagiste. Bien avant la soi-disant « découverte » des Amériques. On parle du Portugal, mais en fait toutes les puissances européennes à l'époque sont associées à ce commerce... Exactement. Ayant vu le succès des Portugais, les autres pays européens se sont rués sur ce commerce avec l'Afrique pour l'or. En faisant cela, ils ont découvert à leur tour qu'on pouvait faire beaucoup d'argent en se livrant à la traite des esclaves. Par accident aussi, par la suite, les Portugais ont découvert le Brésil. Ils ne cherchaient pas à traverser l'Atlantique. Ils cherchaient à mettre au point des méthodes de navigation plus efficaces, plus rapides, pour descendre vers le sud de l'Afrique et finalement entrer dans l'océan Indien. En faisant cela, ils sont « entrés en collision », si on peut dire, avec le Brésil. Ils ont découvert tout un continent. Les Portugais ont commencé à transférer les esclaves au Brésil, où s'est établie la première grande industrie de la canne à sucre. Cette industrie, découvre-t-on dans votre livre, trouve une de ses formes les plus abominables dans le système des plantations sucrières, à Sao Tomé dans un premier temps, puis dans les Caraïbes… et également au Brésil peut-être ? Oui. Les premières expérimentations ont effectivement été réalisées à Sao Tomé. Les Portugais, à la fin de ce XVᵉ siècle, explorant l'Afrique à la recherche d'autres sources d'or, ont découvert l'île de Sao Tomé, qui n'avait pas d'habitants et avait un climat parfait pour la culture de la canne à sucre. Et donc ils ont commencé à cultiver la canne à sucre, et toute une industrie est née de cela. Avec la naissance de cette industrie est aussi née une forme d'exploitation humaine qui n'avait jamais existé auparavant, qu'on appelle en anglais chattel slavery - Je pense que ce terme n'existe pas en français -. Chattel slavery, c'est une forme d'esclavage où les esclaves sont identifiés. Cette pratique est légitimée sur la base de la race et pérennisée à travers les générations : c'est-à-dire que non seulement vous êtes esclaves vous-même, mais vos enfants aussi seront esclaves, et ainsi de suite pour l'éternité. Les formes de travail qui sont mises en place dans ces plantations sucrières sont par ailleurs extrêmement brutales pour les esclaves… Extrêmement brutales. L'espérance de vie d'un esclave mis au travail sur ces plantations à l'époque, et aussi par la suite au Brésil et dans les Caraïbes, était à peu près de cinq ans. Après la production du sucre, c'est celle du coton qui a été développée par le commerce des esclaves. Au total, Howard French, vous décrivez une mécanique qui convertit des vies prises en Afrique, en richesses consommées en Europe. Vous montrez finalement comment l'Afrique a joué un rôle essentiel dans la construction du monde atlantique... Oui, j'irais encore plus loin : le travail qui a été extrait des Africains sur les plantations, sous cette forme d'esclavage qu'on appelle chattel slavery, a réellement été la base de l'essor européen et de la création, je dirais, de l'Occident, une sorte de condominium entre l'Europe de l'Ouest et les continents qui existent de l'autre côté de l'Atlantique. C'est le travail des Africains, sous forme d'esclavage, qui a rendu possible la rentabilité des colonies qui ont été fondées dans le Nouveau Monde et donc la fondation même de l'Occident.De quelle manière est-ce que les pouvoirs africains de ces différentes époques ont réagi à ces appétits européens ? Les Africains, les chefs des sociétés africaines, les petits rois et même les empereurs qui existaient par-ci par-là dans les grands États de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale, n'avaient aucune idée des activités qui existaient de l'autre côté de l'Atlantique, où les Africains extraits du continent étaient mis au service des Européens. Ils n'avaient aucune image du monde des plantations. Ils n'avaient aucune image de l'existence d'une institution comme le chattel slavery dont j'ai parlé tout à l'heure. L'esclavage a existé depuis toujours chez les Africains, entre les Africains, mais ce n'est pas ce genre d'esclavage, où de génération en génération les gens sont toujours soumis à l'esclavage. Les Africains mariaient leurs esclaves… Sous les institutions de l'esclavage africain comme elles existaient, le but, la plupart du temps, était d'assimiler les esclaves, les vaincus, dans la société des vainqueurs. C'est tout à fait différent de l'esclavage pratiqué par l'Europe sur les Africains, cet esclavage que j'ai appelé chattel slavery. Donc il est bien vrai que les Africains participaient aussi à ce commerce des esclaves. Ils sont aussi responsables de ce commerce d'esclaves, mais ils n'avaient pas une information très complète sur ce qui se tramait. Il y avait un déséquilibre total entre les Européens et les Africains sur ce qu'est l'esclavage. On sent bien tout au long de votre ouvrage quelle est son ambition : contribuer à un autre récit sur l'histoire du décollage de l'Occident, dans lequel le rôle de la traite négrière cesserait d'être invisibilisé. Comment expliquez-vous d'ailleurs cette invisibilisation du rôle de l'Afrique dans la naissance du monde moderne ? Pourquoi ? Je pense que tout d'abord, toutes les civilisations cherchent à trouver leur propre mérite. Elles cherchent à mettre en exergue leurs propres qualités et donc, pour faire cela, elles créent leurs propres mythes. Que ce soit les Chinois, les Américains, les Français, les Brésiliens, les Russes, tout le monde fait ça... Mais si vous admettez que votre civilisation est montée en grande partie par une exploitation aussi grave et d'une aussi grande envergure que la traite des esclaves, le monde des plantations, la création d'une institution comme le chattel slavery, il est très difficile de maintenir ses propres qualités. Une dernière question, justement, à propos des enjeux de cette histoire. Pourquoi est-il important pour un citoyen du XXIᵉ siècle de remonter le temps et de réétudier ce qui s'est joué le long des côtes africaines à partir du XVᵉ siècle ? Il faut savoir d'où nous sommes venus pour savoir où nous allons aller. Au moment où l'Afrique prend une place différente dans le monde contemporain, il est important qu'on sache que l'Afrique a toujours contribué à la race humaine de façon importante. Il est important de remettre l'Afrique à sa propre place dans l'histoire de l'humanité.
En Côte d'Ivoire, la présidentielle doit avoir lieu en octobre 2025. Mais, déjà, le ton monte entre le pouvoir et l'opposition. Celle-ci réclame une réforme du système électoral, notamment une refonte de la Commission électorale indépendante (CEI), qu'elle juge partisane. Alors la CEI est-elle crédible ? Et que pense-t-elle de l'hypothèse d'une élection l'an prochain en l'absence de l'ancien président Laurent Gbagbo ? Le président de la CEI, le magistrat Coulibaly Kuibiert Ibrahime, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Coulibaly Kuibiert Ibrahime, en Côte d'Ivoire, la composition de la Commission électorale indépendante (CEI) que vous présidez, fait polémique entre pouvoir et opposition. Sur le papier, tout cela paraît assez équilibré, mais le vrai point de bascule, ce sont les six représentants de la société civile. Est-ce que les représentants du Conseil national des droits de l'homme par exemple et des cinq autres ONG qui siègent à la CEI ne penchent pas un peu, beaucoup pour le pouvoir ?Coulibaly Kuibiert Ibrahime : Ah ça, je ne saurais le dire ! Pour moi, les partis politiques peuvent faire des alliances, peuvent amener à avoir des membres de la société civile à leurs profits. C'est ce qui peut justifier une certaine position. Mais moi, je ne suis pas dans le secret des dieux, je ne suis pas un initié. La loi a dit qu'il faut six membres de la société civile. Maintenant, si ces six membres de la société civile penchent à gauche ou à droite, c'est une question d'indépendance personnelle.En tout cas, la CEI n'est pas jugée crédible par l'opposition. Est-ce qu'il ne faut pas la reformer ?Pour quel objectif ?Pour qu'il y ait consensus ?Oui, mais tous sont là. Le PDCI est représenté, le PPA-CI est représenté, le FPI est représenté, les partis politiques de l'opposition par groupement sont représentés. Alors j'ai dit, qu'on nous dise ce qu'on reproche à la Commission électorale indépendante.Peut-être qu'on connaîtrait les demandes particulières de l'opposition s'il y avait un dialogue entre le pouvoir et l'opposition sur ce sujet ?Ah ben, oui ! Bon ça, ça ne relève pas de la Commission électorale indépendante !Donc vous êtes d'accord avec l'idée d'un dialogue sur ce sujet ?Oui, peut-être ! Mais, on est au 5e dialogue politique.Autre pomme de discorde, les interdictions pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, d'être candidats à la présidentielle de l'an prochain.Oui !Est-ce que l'exclusion est une solution ?Ben, je ne saurais présenter la chose de cette façon. La loi dit qu'il ne faut pas être condamné. Parce que la condamnation peut vous déchoir de vos droits civils et politiques. Il se trouve que les personnalités, dont vous faites état, ont été privées de leurs droits civils et politiques à la suite d'une condamnation pénale. Bon, la Commission électorale, à l'occasion de la révision, écrit au ministère de la Justice : Pouvez-vous nous donner le nom de toutes les personnes qui sont déchues de leurs droits civils et politiques ? Donc, quand on nous donne la liste, nous en tirons les conséquences. Ces personnes sont des milliers !Oui, mais-là, on parle d'un ancien président de la République.Oui !Est-ce que vous avez une opinion personnelle là-dessus ?Non pas du tout ! Parce qu'un ancien président de la République en Afrique du Sud, Monsieur Jacob Zuma, a été déchu de ses droits civils et politiques. Un ancien président en Mauritanie a été déchu de ses droits civils et politiques. Conséquences, ils ont tous été radiés de la liste électorale. Ce n'est pas propre à la Côte d'Ivoire. Moi, je n'apprécie pas s'il méritait d'être déchu de ses droits civiques ou non. Mais je dis que, dès qu'une décision de justice l'atteste, nous en tirons les conséquences.Alors vous faites une comparaison avec l'Afrique du Sud et la Mauritanie, mais là, on est en Côte d'Ivoire. Et politiquement, vous vous en souvenez, quand le candidat Alassane Ouattara a été exclu du scrutin il y a 25 ans, il y a eu beaucoup de troubles dans votre pays. Est-ce que vous ne craignez pas aujourd'hui que l'exclusion de Laurent Gbagbo ne produise les mêmes effets ?Bon, vraiment, je n'ai pas d'opinion sur la question, mais je ne sais pas si c'est la même situation qui a justifié l'exclusion du président Alassane Dramane Ouattara. Pour moi, tout ce qui peut apporter la paix, c'est ce qui serait intéressant.Qu'est-ce qui peut apporter la paix justement ?La bonne foi. Moi, je voudrais bien que les acteurs politiques soient de bonne foi. Parce que, voyez-vous, quand une institution de la République est créée pour mener une mission, il faut que les citoyens accordent tout le crédit à cette institution, jusqu'à ce qu'elle rapporte la preuve qu'elle n'est pas digne, ou bien que ses animateurs ne sont pas dignes de mener cette mission. Mais quand vous jetez le discrédit sur l'institution parce que vous êtes en difficulté, mais ce n'est pas bon, alors que vous savez bien que ce n'est pas vrai.Donc, vous en voulez à l'opposition de dire que votre Commission n'est pas crédible ?Oui, parce qu'ils n'ont pas d'éléments. Moi, je veux bien qu'on me rapporte des éléments. Mais l'élection n'est bonne que lorsqu'ils l'ont gagnée. Mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Donc la Commission n'a rien à voir là-dedans. Elle n'est même pas partie au procès. Nous ne faisons qu'organiser des élections. Et je vous dis, il y a des grandes personnalités de l'opposition qui ont été élues face à des grandes personnalités politiques du pouvoir, Monsieur Kafana à Yopougon.Ah, vous parlez des législatives ?Des législatives, par exemple, Monsieur Ahoussou Jeannot à Port-Bouët, le ministre Siandou Fofana. Mais, il y a bon nombre des candidats qui sont de l'opposition qui ont été élus, sur la base de cette liste électorale et par cette Commission électorale qui ne semble pas être crédible. C'est pour ça que je dis qu'ils fassent un peu preuve de bonne foi. Le problème, ce n'est pas la Commission électorale indépendante. Le problème, c'est d'aller convaincre la population de la pertinence de leur offre politique et sociale, c'est ça le plus important.À lire aussiPrésidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Guillaume Soro décide de saisir la main tendue par Laurent Gbagbo
Sous la pression des pluies diluviennes, qui se sont abattues le week-end dernier, le barrage d'Alau sur la rivière Ngada à 20 km au sud de Maiduguri a cédé. Cette ville de plus d'un million d'habitants du nord-est du Nigeria s'est retrouvée inondée. Il y a au moins 30 morts et 400 000 déplacés. Des chiffres provisoires communiqués par l'Agence nationale de gestion des urgences. Des chiffres repris par plusieurs médias nigérians, dont le quotidien The Guardian. « Les inondations ont envahi près de 40% de la ville. Les habitants ont été contraints de quitter leurs maisons et sont dispersés un peu partout », rapporte un témoin.Le Vanguard, autre quotidien nigérian rapporte que « de nombreux habitants des zones touchées affirment qu'ils ne parviennent pas à localiser leurs proches bloqués par les inondations, alors même que beaucoup d'entre eux sont sans nourriture depuis ces derniers jours, accrochés au toit de leurs maisons ou dans des arbres ».Et puis autre danger, note le journal : les serpents qui pullulent et dont la morsure peut être fatale…À lire aussiNigeria: la ville de Maiduguri sous les eaux après la rupture d'un barrageAfflux de réfugiés et risque de famine« Les images diffusées par l'Agence nationale de gestion des urgences, rapporte le site Afrik.com, montrent des rangées de maisons englouties, tandis que les écoles sont fermées et les entreprises paralysées. Face à cette situation dramatique, les autorités ont ouvert trois abris temporaires pour les sinistrés. Toutefois, ces centres d'accueil peinent à faire face à l'afflux constant des victimes. (…)La situation à Maiduguri est d'autant plus préoccupante, relève encore Afrik.com, qu'elle s'inscrit dans un contexte de précarité accrue dans le nord-est du Nigeria. Déjà fragilisée par des années de conflit, la région fait face à une aggravation de l'insécurité alimentaire. Selon l'ONG Save the Children, les dégâts massifs dans les terres agricoles — plus de 107 000 hectares endommagés — pourraient provoquer la famine dans le pays. "Un enfant sur six au Nigeria a souffert de la faim entre juin et août de cette année", souligne l'organisation, appelant à une aide humanitaire urgente ».Et puis l'État de Kano voisin est également inondé par endroit, suite aux pluies intenses. Dernier bilan, d'après la Sema l'Agence de gestion des urgences de l'État de Borno : 49 morts au moins. Des chiffres repris par le quotidien The Sun qui précise que près de 7000 habitations ont été détruites et qu'un peu plus de 38 000 personnes sont sans-abri.Les ravages à venir du couple sécheresse-inondations ?Ces pluies diluviennes, nous en parlions déjà en début de semaine dans cette même revue de presse… De nombreux pays sont touchés, rapporte WakatSéra à Ouagadougou : « le Nigeria, donc, mais aussi le Tchad, la Côte d'Ivoire, le Bénin, la Guinée, le Niger, le Mali, le Ghana, la Mauritanie, et dans une moindre mesure, le Burkina Faso ».Commentaire du journal : « derrière le changement climatique qui a mis le monde sens dessus-dessous, la main humaine est bien visible. Si cette agression permanente de la nature est due à l'industrialisation effrénée dans les pays dits développés, en Afrique, les coupables sont le déboisement et les mauvaises pratiques dans la vie de tous les jours, en ville comme à la campagne. À ce rythme, si rien n'est fait pour rectifier le tir, prévient WakatSéra, et adopter des comportements raisonnables pour sauver "la maison commune", il est à craindre un ravage sans commune mesure du couple sécheresse-inondation ».La junte malienne suspend TV5 MondeÀ la une également : la diffusion de TV5 Monde suspendue pour trois mois par la junte au Mali…« France 24 et Radio France Internationale avaient déjà été privées d'antenne, rappelle Le Monde Afrique. Plus récemment, France 2 a, elle aussi, été suspendue au début de l'année, avant que LCI ne connaisse le même sort fin août ».La junte militaire donne des leçons de journalisme… Elle reproche à TV5 Monde d'avoir « manqué d'équilibre » dans le traitement de la mort de quinze civils au moins dans des raids de drone à Tinzaouatène, dans le Nord. C'était le mois dernier. La junte estime que TV5 n'a pas rendu compte de la version de l'armée malienne. Et pour cause, se défend la chaine francophone, au moment où l'information a été diffusée sur son antenne, l'armée malienne n'avait pas encore donné sa version des faits et ce, malgré ses sollicitations…
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé. Si certaines sont congénitales, de nombreuses pathologies sont favorisées par des facteurs externes (mauvaise alimentation, tabac, sédentarité…). Parmi ces pathologies, on retrouve l'hypertension artérielle, qui toucherait 1,28 milliard de personnes, d'après les estimations de l'OMS, en 2023. Comment prendre soin de son cœur au quotidien et prévenir ces maladies ? Quelles prises en charge existent ? Pr Jacques Blacher, cardiologue, spécialiste d'hypertension artérielle, chef de service du Centre de diagnostic et de thérapeutique à l'Hôpital Hôtel Dieu de Paris et professeur à l'Université Paris Cité. Professeur de Thérapeutique. Pr Ahmed Ould Eba Elwelaty, directeur du Centre national de cardiologie de Nouakchott et professeur de cardiologie à la faculté de médecine de Nouakchott en Mauritanie. ► En fin d'émission, à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide qui a lieu le 10 septembre, nous faisons un point sur le dispositif VigilanS créé en 2015, visant à garder le contact avec les personnes ayant fait une tentative de suicide. Interview du Dr Christophe Debien, psychiatre, responsable national du dispositif VigilanS de prévention du suicide et du responsable du pôle déploiement du 3114. Programmation musicale : ► Josey – Double jeu► Nk divine – Je t'aime
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé. Si certaines sont congénitales, de nombreuses pathologies sont favorisées par des facteurs externes (mauvaise alimentation, tabac, sédentarité…). Parmi ces pathologies, on retrouve l'hypertension artérielle, qui toucherait 1,28 milliard de personnes, d'après les estimations de l'OMS, en 2023. Comment prendre soin de son cœur au quotidien et prévenir ces maladies ? Quelles prises en charge existent ? Pr Jacques Blacher, cardiologue, spécialiste d'hypertension artérielle, chef de service du Centre de diagnostic et de thérapeutique à l'Hôpital Hôtel Dieu de Paris et professeur à l'Université Paris Cité. Professeur de Thérapeutique. Pr Ahmed Ould Eba Elwelaty, directeur du Centre national de cardiologie de Nouakchott et professeur de cardiologie à la faculté de médecine de Nouakchott en Mauritanie. ► En fin d'émission, à l'occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide qui a lieu le 10 septembre, nous faisons un point sur le dispositif VigilanS créé en 2015, visant à garder le contact avec les personnes ayant fait une tentative de suicide. Interview du Dr Christophe Debien, psychiatre, responsable national du dispositif VigilanS de prévention du suicide et du responsable du pôle déploiement du 3114. Programmation musicale : ► Josey – Double jeu► Nk divine – Je t'aime
La revue de presse internationale - Les correspondants d'Europe 1
Aujourd'hui dans la revue de presse internationale, nous nous intéressons à deux sujets brûlants dans deux pays différents.Tout d'abord, en Espagne, la presse s'alarme face à la hausse spectaculaire des arrivées de migrants, notamment sur l'archipel des Canaries. Plus de 800 personnes sont arrivées en une seule semaine sur ces îles situées au large du Maroc. Les médias espagnols, à la fois de gauche et de droite, s'interrogent sur la capacité du gouvernement à faire face à cette crise migratoire qui semble battre des records. Le Premier ministre Pedro Sánchez, fraîchement revenu de vacances, tente de solliciter la collaboration de pays africains comme la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie pour tenter de juguler ce flux migratoire.De l'autre côté de la Méditerranée, en Turquie, c'est un autre problème qui préoccupe les médias : la fuite des médecins face à la multiplication des violences dans les hôpitaux. De nombreux étudiants en médecine abandonnent même leurs études, rebutés par ces agressions. La presse turque rapporte plusieurs cas récents, comme un médecin de garde à qui on a cassé le nez à Samsun, ou encore un autre à Trabzon qui s'est fait casser la rotule. Les auteurs de ces violences sont souvent rapidement relâchés, ce qui pousse les professionnels de santé à craindre pour leur sécurité et à envisager de quitter le pays.Que ce soit la crise migratoire aux Canaries ou les violences contre les médecins en Turquie, ces deux sujets d'actualité soulèvent de nombreuses questions et inquiétudes dans la presse des deux pays.
durée : 00:06:35 - La Revue de presse internationale - Pedro Sanchez a bouclé ce jeudi une visite officielle de trois jours en Gambie, Mauritanie puis au Sénégal. Le socialiste a conclu un série d'accords sur l'immigration et tente de faire face aux attaques de la droite et de l'extrême-droite.
En tournée en Afrique de l'Ouest, le Premier ministre de l'Espagne Pedro Sanchez s'est rendu au Sénégal jeudi. Une visite avec toujours le même objectif qu'en Gambie ou en Mauritanie : renforcer la coopération sur la question migratoire.
Direction l'Espagne aux Îles Canaries où l'immigration irrégulière s'intensifie. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez vient de se lancer dans une tournée en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal parce que la situation est urgente. Les Îles Canaries ont vu le nombre de migrants clandestins bondir de 126% en un an. Récit de Hermine Le Clech.
Depuis le début de l'année, près de 23 000 migrants partis du Sénégal, de Gambie et de Mauritanie sont arrivés dans l'archipel espagnol des Canaries. Quelles solutions à la crise migratoire ? Nous lançons le débat à l'occasion de la tournée ouest-africaine du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.