Les faits, rien que les faits ! RFI souhaite remettre au clair, factuellement, les déclaration des acteurs de l’actualité. Economie, société, politique, ce rendez-vous de 4 minutes sera confié à une ou un journaliste de l’un des services de la rédaction. 4 minutes de vérification de l’information, a…
Chaque jour ou presque en RDC, la Céni publie des communiqués sur les préparatifs des élections pour convaincre les Congolais que l’élection se prépare bel et bien dans de bonnes conditions. Le problème, c'est que cette communication souffre d’incohérences. Résultat : la Céni peine à rassurer. « Aujourd’hui, la Céni n’est plus une commission indépendante, mais c’est une commission qui travaille pour faire plaisir à Kabila et ses acolytes », dit un manifestant rencontré ce matin dans les rues de Kinshasa, où s’est déroulée une marche à l’appel de plusieurs partis d’opposition. Puis il ajoute : « Nous voulons des élections crédibles et transparentes. C’est ce que le peuple demande. Les individus ne peuvent pas prendre un processus électoral en otage. Ce n’est pas normal. » Une communication abondante, mais floue Principale source d’inquiétude de la population congolaise : la machine à voter. Sans même parler de la question de sa fiabilité. C’est déjà l’acheminement en RDC des quelques 100 000 machines nécessaires au vote et produites en Corée du Sud qui interroge. Arriveront-elles à temps pour le scrutin ? Et pour cause : dès le 12 juin, la Céni annonçait l’arrivée d’environ 30 000 machines par mois, entre juillet et fin septembre, date à laquelle toutes les machines auraient dû être en RDC. Le 6 août, soit deux mois plus tard, la Céni annonçait cette fois le départ de Corée des 35 000 premières machines. On était déjà très en dessous des prévisions. Finalement ce premier lot n’est arrivé que le 6 octobre avec un peu moins de 20 000 machines. Ce n’est pas tout : si l’on cumule les annonces successives de la Céni à propos des machines qui auraient quitté la Corée du Sud, le total dépasse le nombre de machines commandées. On constate un flou similaire pour le reste du matériel électoral. La Céni assure que tout est arrivé. La semaine dernière, un communiqué évoquait 111 containers réceptionnés. Mais si l’on regarde en détail où se trouveraient ces containers dans le pays, le compte n’y est pas. Ce que répond la Céni La commission électorale n’avance pas véritablement d’explication, ou alors contradictoires selon les interlocuteurs, et se contente le plus souvent de renvoyer vers ses dépêches ou de faire de nouvelles annonces. Aujourd’hui, elle assure par exemple que toutes les machines arriveront finalement le 5 novembre au plus tard. Mais comme elle n’échange quasiment plus sur ces questions de logistiques avec ses partenaires traditionnels comme la Monusco, ces informations restent très difficiles à vérifier. Des incohérences sur l’utilisation de la machine Autre sujet qui fâche à propos de cette machine : comment faire pour que tout le monde puisse voter dans les temps avec un outil que les Congolais n’ont jamais pratiqué ? La Céni a toujours affirmé qu’une minute suffisait à chaque électeur pour voter, mais sans en apporter la preuve. Or les experts estiment que c’est « irréaliste » et qu’en l’état actuel des choses, il est mathématiquement impossible de faire voter tous les Congolais en une seule journée. Ils réclament donc depuis des mois un test grandeur nature, en vain. Mais en début de semaine, surprise : on apprend dans une des nombreuses dépêches de la Céni qu’une simulation a été effectuée au grand marché de Kinshasa, sans observateur indépendant a priori. Et résultat des courses : le temps moyen pour voter est bien de 57 secondes par votant. Problème : les chiffres donnés par la Céni sont incohérents. Elle annonce que 314 votants ont testé la machine en 3 heures. Or 57 secondes par électeurs, si on refait le calcul, cela fait 5 heures de vote et non 3 heures. Après discussion avec un membre de la commission, il semble qu’il y aurait eu une confusion. Ce serait non pas 57 secondes, mais 0,57 minute, soit 34 secondes, ce qui semble improbable aux yeux des experts. Difficile donc d’y voir clair. Interrogé à propos de cet imbroglio le responsable de la communication de la Céni a estimé qu’il avait « d’autres chats à fouetter » que de répondre à ces questions. Décalage entre « sur-communication » et qualité des informations On pourrait multiplier les exemples. Samedi dernier, une cérémonie de présentation des moyens logistiques de la Céni était annoncée. On attendait notamment la présentation des camions, avions et hélicoptères que la Commission dit avoir en sa possession pour acheminer le matériel électoral et notamment les machines à voter, dans les temps, un défi de taille à ce stade dans un pays grand comme le Congo. Finalement cette cérémonie a été annulée, là aussi sans explication. Résultat : la société civile, l’opposition et les experts électoraux dénoncent en chœur un manque de transparence à moins de deux mois du scrutin. « On se demande, s’ils se prennent les pieds dans le tapis ou s’ils entretiennent sciemment le flou et l’ambiguïté », s’interroge un expert électoral qui suit de près ces dossiers. Ce qui frappe, les observateurs, c’est le décalage entre la « sur-communication et la qualité » des informations reçues. « Leur communication semble plus politique que technique », déplore de son côté la Symocel, la Synergie des missions citoyennes d’observation des élections. « Toutes ces ombres, cela soulève des questions », explique l’un des représentants de cette organisation qui s’inquiète déplore également des incohérences sur la question du financement du scrutin.
Ce soir, revenons sur cette phrase d'Emmanuel Macron, prononcée sur les antennes de RFI et France 24. Il était interrogé sur les ventes d'armes de la France à l'Arabie saoudite: « Il est faux de dire que l'Arabie saoudite est un grand client aujourd'hui de la France dans quelque domaine que ce soit, ce n'est pas le cas » Olivier Fourt, spécialiste des questions de défense à RFI, vrai ou faux, ce que dit le président de la République ?
Quels sont les chiffres de l’immigration, plus particulièrement sur la route de la Méditerranée centrale ? Les navires humanitaires ont-ils ramené sur les côtes italiennes « Des centaines de milliers de migrants » comme l'a affirmé fin septembre Matteo Salvini, ministre italien de l’Intérieur, dirigeant du parti d’extrême droite ? Enquête avec notre journaliste Juliette Gheerbrant avec qui nous parlerons également des conséquences de la politique du gouvernement populiste italien qui ferme ses ports aux ONG.
Le pétrole coûte cher et de plus en plus cher. Plus de 82 dollars cette semaine, en hausse de 33 % par rapport à janvier dernier. A qui la faute ? Il y a plusieurs explications, plusieurs versions en fonction de qui il s’agit. Selon Donald Trump devant l’Assemblée générale des Nations unies : « L’OPEP et les pays de l’OPEP comme d’habitude arnaquent le reste du monde et je n’aime pas ça, personne ne peut s’en satisfaire. Nous défendons beaucoup de ces pays pour rien et après ils profitent de nous en exigeant des prix du pétrole élevés ». Le président américain reproche ainsi à l’organisation des pays exportateurs de pétrole de faire grimper les prix du baril, Mais l’Iran, membre de l’OPEP, renvoie l’accusation par l’intermédiaire de son ministre du pétrole : c’est Donald Trump qui serait la cause de l’envolée des prix du brut, à cause de ses sanctions contre Téhéran...
L'écrivain et polémiste Eric Zemmour, invité à faire la promotion de son dernier livre lors d'une émission de télévision, a violemment pris à partie l'une des chroniqueuses, Hapsatou Sy, sur l'origine de son prénom. L'extrait a été coupé au montage, mais résolue à ne pas laisser passer ces propos qu'elle juge insultants, Hapsatou Sy a décidé de le rendre public, en le publiant sur les réseaux sociaux.
En Allemagne, une vidéo a fait polémique au point que ce soir, la chancelière s'est exprimée. Angela Merkel affirme que les dissensions entre conservateurs et sociaux-démocrates sur l'avenir du chef des services de renseignement intérieur ne provoqueront pas l'éclatement de sa coalition. Alors de quoi s'agit-il ? D’une vidéo montrant des manifestations anti-migrant à Chemnitz. Que montrait cette vidéo de 19 secondes postée sur Twitter le 26 août dernier et dont l'authenticité a été mise en cause par le le patron du renseignement intérieur ?
On a beaucoup parlé d’eux ces dernières semaines, accusés d’avoir contribué à la démission de Nicolas Hulot. Le million de chasseurs français, choyé par Emmanuel Macron qui a décidé de diviser par deux le coût du permis national, les chasseurs sont cependant mal aimés dans l’opinion publique. Ils contre-attaquent avec une grande campagne de communication sur le thème : nous sommes les premiers écologistes de France affichage dans les transports en commun, vidéos, et spots à la radio. Les chasseurs sont-ils les premiers écologistes de France comme ils le prétendent ? Il faut savoir d'où vient cette affirmation, et c'est assez facile à trouver : à côté de ce slogan sur les affiches, il y a le petit astérisque de rigueur qui renvoie vers la source : un sondage réalisé en mai auprès des auditeurs de la radio populaire RMC 60% de « OUI », 40 % de « NON ». Mais quand on regarde d'un peu plus près, ce sondage sur internet a beaucoup circulé sur les sites de chasseurs qui se sont donc mobilisés pour voter oui en nombre. Ce n'est donc pas très fiable et ce slogan a d'ailleurs été assorti d'un point d'interrogation sur les affiches du métro parisien les autorités de contrôle le trouvaient un peu trop affirmatif. • Au-delà de ce sondage un peu baroque, les chasseurs ont-ils une action écologique ? La fédération nationale des chasseurs insiste beaucoup sur le travail de terrain entretien des haies et des fossés, des zones sauvages, mais ce qui est le plus souvent mis en avant c'est la régulation des espèces : le sanglier par exemple. Vu qu'il n'a plus d'autre prédateur naturel que l'homme, il prolifère, occasionnant ainsi des dégâts sur les cultures. La charge revient donc aux chasseurs de contrôler leur population, ce qu'ils font assez mal d'ailleurs puisque celle-ci a progressé de près de 4 % l'année dernière. Cela peut s'expliquer : puisqu'en fait une bonne partie des animaux tués ne sont pas sauvages et proviennent d'élevages. Un tiers des 30 millions abattus chaque année selon le syndicat national des producteurs de gibier de chasse. • Difficile de valider cette affirmation de la fédération nationale des chasseurs Ils peuvent avoir parfois une action écologique, mais de là à se décréter les premiers en France, c'est faire plus qu'extrapoler, et d'ailleurs, ils auraient tort de se priver : il n'y a pas de réel suivi de leurs actions en faveur ou contre la biodiversité et leur fédération s'engouffre dans ce flou pour communiquer. On ne parle jamais d'animaux abattus par exemple, mais de prélèvement dont on ne connaît pas toujours le nombre précis pour chaque espèce. L'ONCFS, l'office national de chasse et de la faune sauvage, réalise par exemple régulièrement un suivi des tableaux de chasse. La dernière grande enquête a eu lieu en 2013-2014, et sur les 90 espèces dont la chasse est autorisée, on n'a ainsi pu avoir des chiffres que pour 60 d'entre elles. Pour les autres, il ne s'agit que d'estimations qui varient parfois du simple au double. Difficile donc d'avoir une idée claire de l'impact de la chasse. Une chose est cependant sure : c'est une activité populaire en France. La fédération nationale a plus d'un million d'adhérents qui peuvent abattre 64 espèces d'oiseaux différentes dont 20 sont pourtant sur la liste rouge des espèces menacées.
Aux Etats-Unis, un nouveau bras de fer est lancé par Donald Trump avec une entreprise américaine et pas n’importe laquelle : Harley Davidson, le célèbre constructeur de motos, au cœur désormais du conflit commercial avec les Européens. Le président américain estime qu'il s'agit d'un prétexte. Selon lui, Harley Davidson utilise la guerre commerciale pour délocaliser et donc tenter de faire des économies.A-t-il raison ?
« Aujourd’hui j’ai signé un décret présidentiel. Les familles vont rester ensemble. Mais la frontière restera aussi solide qu’elle ne l’a été jusqu’à présent ». Voilà ce que disait le président américain au moment où il signait un décret revenant sur le précédent, mettant fin à la séparation des familles arrivées illégalement aux Etats-Unis. Donald Trump explique cela en rejetant la faute sur les démocrates, qui selon lui, bloquent au Congrès une réforme de la loi sur l'immigration. Est-il vrai que les démocrates sont responsables de la séparation des familles ? Ce qui est vrai, c’est que la séparation des familles aurait été possible sous l’administration de Barack Obama mais cette pratique n’a jamais été appliquée. Pourquoi ? Eh bien parce que la loi américaine interdit la détention d’un mineur au-delà de 20 jours. Donc Barack Obama a préféré libérer les migrants illégaux arrêtés avec leurs enfants au bout de 20 jours – ensemble. Le temps que leurs dossiers soient traités – ce qui peut prendre généralement plusieurs mois. Son successeur républicain - lui - a décidé d’appliquer systématiquement cette pratique au nom de la « tolérance zéro » proclamée en matière d’immigration. Tous les sans-papiers sont considérés comme des criminels et doivent être poursuivis. Mais comme l’administration actuelle est également tenue par la loi qui interdit la détention prolongée des enfants, elle a décidé de séparer les enfants de leurs parents afin de garder les adultes dans les centres de rétention jusqu’à ce que leurs cas soient jugés. Une pratique que le ministre de la Justice assume totalement au nom de la « tolérance zéro ». et Donald Trump rejette - donc - la faute aux démocrates Il y a une semaine encore, Donald Trump disait : « Je déteste le fait que les enfants soient enlevés de leurs parents ». Et de tweeter : « Ce sont les démocrates qui forcent la séparation des familles à la frontière avec leur agenda législatif horrible et cruel ». Les démocrates effectivement sont en discussion avec les républicains – qui contrôlent le Congrès – sur une nouvelle loi d’immigration. Les démocrates conditionnent leur vote en faveur de l’argent destiné à construire un mur à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis à la régulation des « dreamers », des « rêveurs », ces jeunes migrants qui bénéficiaient d’une protection sous le président Obama, une protection que Donald Trump souhaite abroger. Et la question de la séparation des familles fait partie de l’ensemble de ce projet de loi – et c’est le volet je dirais le plus consensuel car républicains et démocrates sont majoritairement d’accord pour interdire légalement cette pratique. Ce qui bloque ce sont les autres volets et là, les républicains n’arrivent pas à se mettre d’accord. C’est la raison pour laquelle le vote clé de la réforme de l’immigration a été une nouvelle fois reporté. Et ce n’est pas la faute aux démocrates. En fait les modérées et les faucons au sein des conservateurs ont du mal à trouver un compromis. Et l’élection du mi-mandat en novembre prochain ne joue pas en faveur d’un consensus. L’opposition est-elle responsable de la séparation des familles ? On revient à notre question initiale et la réponse et non. Ce qu’il faut savoir aussi c’est que contrairement à ce que certains responsables du gouvernement ont affirmé, il n’y pas de loi qui exige une séparation entre les parents et leurs enfants à la frontière. C’était une pratique que le ministre de la Justice Jeff Sessions a même qualifiée de « politique » avant que le président ait décidé d’y mettre fin.
Deux jeunes hommes revenant de la région de l'Assam, à l'extrême nord-est de l'Inde, ont été battus à mort par des villageois dans la nuit du vendredi 8 juin 2018. La foule les accusait, à tort, d'avoir enlevé des enfants. Cette rumeur circulait sur les réseaux sociaux et la messagerie WhatsApp, et elle a déjà fait d'autres victimes.
A la frontière entre Gaza et Israël, les soldats israéliens ont tiré ce vendredi 8 juin à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants trois Palestiniens ont perdu la vie et près de 400 autres ont été blessés. Ce mouvement de protestation a commencé le 30 mars. Et depuis, les tirs israéliens ont fait plus de 100 morts côté palestinien, suscitant de vives critiques sur la scène internationale. Lors de la répression sanglante du 14 mai, 62 Palestiniens ont perdu la vie. Benyamin Netanyahu affirme que 50 des 62 personnes tuées étaient membres du Hamas. Est-ce véritablement le cas ?
Certains ne croient pas à l'exploit de Mamoudou Gassama. Les vidéos montrant le jeune malien de 22 ans sauver un enfant de 4 ans d’une chute mortelle ont été remises en cause par plusieurs utilisateurs sur les réseaux sociaux... des adeptes des théories du complot. Ces propos complotistes sont facilement identifiables, et toujours loin de la réalité. Tout part d'unepremière vidéo. Elle montre l'acte de Mamoudou Gassama le 26 mai à Paris. Une vidéo d'assez mauvaise qualité, mais on voit l'immeuble, les balcons, cet enfant suspendu, extirpé ensuite par Mamoudou Gassama. C'est la première vidéo donc celle qui a été la plus relayée. Sur le réseau social Twitter, plusieurs n’y croient pas et évoquent une « mise en scène ». • Que fait le voisin ? A côté du balcon se trouve un voisin. Une barrière sépare les deux balcons. Ce voisin a la main tendue vers l'enfant. L'image est en contre plongée, - filmée par en dessous - laisse supposer que ce voisin pouvait retenir l'enfant. L’angle de la prise de vue ne montre pas la distance qui sépare cet homme du jeune garçon de 4 ans, en réalité trop éloigné. • Comment l’enfant peut-il tenir accroché au balcon ? La vidéo est floue, l'enfant semble tenir par la seule force de ses bras à la balustrade. Ce qui paraît peu probable. D'autres ont même pensé très sérieusement qu'il s'agissait d'un mannequin en plastique sur le balcon. Là encore, les témoins sur place ont vu l'enfant tenir grâce au grillage du garde corps. Ses pieds sont logés dans les interstices, ce qui lui permet de tenir. • Les questions posées sur les réseaux sociaux doivent-elles être posées ? Le doute exprimé par certains est-il légitime ? Dans un premier temps, des questions peuvent toujours être posées. Mais maintenant, elles ont trouvé leur réponses. Continuer d'alimenter la thèse du coup monté, c’est participer à la construction des théories du complot : des mots, des phrases distillées sur les réseaux sociaux, pour ensuite se retrouver à la télévision, avec des propos comme ceux tenus par le polémiste André Bercoff. Il soutient que « des questions ne sont pas élucidées »... Des interrogations qui virent en fait au complotisme. Par ailleurs, Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a été saisi après les propos d'André Bercoff. • De quoi ces propos sont-ils le nom ? Les propos complotistes permettent d'abord de se placer au-dessus de la mélée. De dire : « Je doute, je ne crois pas aux versions officielles...» comme s'il y avait une version officieuse, inconnue sauf par les initiés. Derrière cela, émerge un discours politique. L'objectif, c'est bien de discréditer la naturalisation de Mamoudou Gassama. Certains ont soutenu que l'acte, ce sauvetage est orchestré par des associations de défense des migrants. • Comment départager le vrai du faux dans ces cas-là ? Des réflexes sont à adopter, particulièrement sur les réseaux sociaux. Alexandre Capron, journaliste aux observateurs de France 24, recommande ainsi « de varier les angles ». Ainsi, pour un seul et même événement, « il y a toujours plusieurs vidéos et plusieurs points de vue. Pour reprendre l’exemple de Mamoudou Gassama, plusieurs vidéos ont été postées par la suite. Elles invalident toutes les théories du complot, en montrant que l’enfant tient grâce au grillage… et que le voisin ne peut pas l’atteindre. » Son sauvetage par Mamoudou Gassama est donc à ce moment là bien vital.
C’est une notion qui a fait le tour du monde ces dernières semaines. Un mot au cœur des pourparlers entre les Etats-Unis et la Corée du Nord : « dénucléarisation ». Voilà ce que Donald Trump demande à Kim Jong-un, le leader nord-coréen : « La dénucléarisation de la péninsule coréenne serait une avancée considérable pour la Corée du Nord et pour le monde entier. Nous ne reproduirons pas les erreurs des administrations précédentes. Notre campagne de pression maximale continuera jusqu'à ce que la Corée du Nord dénucléarise. » La dénucléarisation, c'est un terme que l'on a beaucoup entendu. De quoi Donald Trump parle-t-il lorsqu'il demande à la Corée du Nord de dénucléariser ? En théorie, il n’y a rien de compliqué. Dénucléariser, c'est priver un pays d'armement nucléaire par l'interdiction de fabriquer, de stocker ces armes. On demande à ses dirigeants, comme Donald Trump vient de le faire, de renoncer à l'arme atomique. Mais en pratique, c'est loin d'être évident, comme nous le dit l'ancien directeur adjoint de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi. «Dénucléarisation veut dire différentes choses, ça dépend où vous vous situez, explique l'ancien directeur adjoint de l’AIEA. Des paramètres très généraux ont été discutés directement avec les envoyés américains, notamment le secrétaire d’État, Mike Pompeo. Mais ils n’ont pas été rendus publics. Selon les déclarations publiques du gouvernement américain, ils ont demandé un désarmement total : détruire ou rendre inutilisable de manière vérifiable, transparente et irréversible son armement nucléaire. Ce serait l’objectif. », dit-il On a l'objectif, mais y a-t-il des textes pour soutenir ce processus ? Oui, il y a huit résolutions de l'ONU qui prévoient le démantèlement complet, vérifiable et irréversible du programme nucléaire nord-coréen. Complet, ça veut dire tout arrêter. Non seulement on stoppe la mise au point des bombes nucléaires, mais on arrête aussi la fabrication des missiles qui servent à les lancer, les fameux programmes balistiques. Vérifiable : il faut des inspections indépendantes. Irréversible : on apporte les garanties qu'il sera impossible de revenir en arrière. « Ce qu’il pourrait y avoir, c’est un engagement de la Corée du Nord sur l’objectif de dénucléarisation compète, un calendrier précis pour y parvenir, le premier pas à franchir étant une déclaration des installations et des matières qui sont présentes sur sol nord-coréen, pour que la communauté internationale puisse procéder à des évaluations », détaille Boris Toucas, chercheur invité au CSIS, le centre pour les études stratégiques et internationales de Washington. Puis il ajoute : « Ensuite, des démantèlements de sites, une sortie des armes et des matières nucléaires présentes en Corée du Nord, et éventuellement une sortie des scientifiques. C’est l’ensemble de ce calendrier qui devrait être adopté pour qu’il y ait l’espoir d’un processus de dénucléarisation et que celui-ci aboutisse à terme. » Ce serait une situation idéale. Mais on est très loin de la dénucléarisation de la Corée du Nord. Dans tous les cas, ça ne peut pas se faire de manière immédiate. C'est impossible, parce que le programme nord-coréen est beaucoup trop important. Ils sont arrivés à un savoir-faire technique très avancé. Cela prendra des années à démanteler. On sait que la Corée du Nord a détruit, il y a quelques jours, son site d'essais nucléaires. Est-ce du « bluff » ? Très symbolique. C'est le bout de la chaîne. C'est là qu'on faisait les tests, qu'on faisait exploser les ogives nucléaires. Mais ce qui compte, c'est comment on les fabrique. Les quantités de combustible, la transformation, la miniaturisation. Là-dessus, on ne sait pratiquement rien. Il n'y a toujours pas de cartographie précise du programme nucléaire de la Corée du Nord. Ils n'ont jamais voulu faire la liste de leurs activités.
Les États-Unis sont sortis de l'accord sur le nucléaire iranien, il y a tout juste dix jours, conséquence : ils rétablissent leurs sanctions économiques... contre la République islamique, mais aussi contre les entreprises qui y travaillent, notamment européennes. Bruno Le Maire, le ministre français de l'Économie s'exprimait en début de semaine à l'issue d'une rencontre avec les entreprises françaises impliquées en Iran. Bruno le Maire affiche sa fermeté. Mais est-ce que l'Union européenne peut tenir tête aux États-Unis ? Déjà, l'Iran a cessé son activité nucléaire en échange des relations commerciales prévues par l'accord ; si ces relations n'existent plus, l'Iran sortira à son tour de l'accord et reprendra son activité nucléaire. Donc pour les signataires, qui continuent de croire dans cet accord, préserver l'activité des entreprises européennes, et préserver la stabilité du Proche-Orient, c'est le même combat. Alors, première option pour les Européens : négocier avec les États-Unis des exemptions aux sanctions. Pour des entreprises, pour des contrats, pour des canaux de paiement : les cas sont multiples, l'idée c'est d'obtenir des dérogations. Avec un argument : la bonne foi. Rappeler aux Américains que les entreprises, qui ont investi en Iran après 2015, l'ont fait parce qu'il y avait l'accord. Donc, il serait injuste qu'elles deviennent des victimes collatérales de la décision américaine. Clairement, les chances d'obtenir ces exemptions sont faibles. Les sanctions américaines prendront effet début août pour l'automobile, début novembre pour le pétrole ou le gaz : les diplomates tentent également d'obtenir des prolongations. Et surtout, l'étape d'après, c'est de contourner les sanctions américaines. Et pour cela David, il existe plusieurs possibilités... À ce stade, ce ne sont que des pistes. La première, c'est d'adapter un règlement européen qui date de 1996, à l'époque c'était pour contourner l'embargo américain sur Cuba. La deuxième, c'est d'éviter les outils américains : le dollar, les systèmes de transferts de fonds, les moyens de communication... L'objectif, là, c'est d'assurer techniquement l'indépendance européenne en matière de financement. Ce qui veut dire inventer de nouveaux mécanismes, au sein de la Banque européenne d'investissement ou en créant de toute pièce un nouvel organe. Et ça, cela rendrait inopérantes les sanctions américaines ? Dans tous les cas, ça ne se fera pas dans le dos de Washington. Or, pour les entreprises françaises et européennes, le marché américain est plus important que le marché iranien, donc ce sont les entreprises elles-mêmes qui vont vouloir ne prendre aucun risque. Total, qui a investi dans un projet gazier en Iran, a déjà averti : sauf dérogation explicite des Américains, le groupe préfère quitter l'Iran plutôt que de se fâcher avec Washington. Or ce sont les chefs d'entreprises qui décident, pas les politiques. Alors Bercy a demandé à la soixantaine d'entreprises françaises impliquée en Iran de ne pas prendre de décision, pas avant l'issue des négociations, mais on comprend qu'il va être difficile de se lancer dans un bras de fer avec Washington. D'ailleurs, le président français Emmanuel Macron a déjà écarté l'hypothèse d'une guerre commerciale et de représailles contre les entreprises américaines. Du coup, la marge de manoeuvre des Européens semble assez mince. Et pourquoi parlez-vous uniquement de l'Union européenne ? La Russie et la Chine sont aussi signataires de l'accord sur le nucléaire iranien, elles ont le même problème... Pas vraiment, parce que leurs entreprises, qui sont souvent contrôlées par l'Etat, sont nettement moins exposées sur le marché américain. Se fâcher avec Washington serait donc moins problématique... En fait, cette situation devient même une belle opportunité pour les entreprises russes et chinoises, parce qu'elles pourraient prendre la place des entreprises européennes. Exemple : si Total quitte l'Iran, on sait déjà que c'est son partenaire chinois CNPC qui récupèrera ses parts...
Retour sur le coup de colère des États-Unis contre Juba. Cette semaine, la Maison Blanche a déploré que les autorités sud-soudanaises ne fassent rien pour mettre fin à la guerre qui ravage le pays depuis quatre ans et demi. Par conséquent, Washington annonce que les États-Unis vont revoir tous les programmes d’aide au Soudan du Sud, y compris leur appui au processus de paix. Dans la déclaration qu’elle a publiée mardi 8 mai, la Maison Blanche ne mâche pas ses mots : « En 2011, les États-Unis ont soutenu avec fierté et espoir la nouvelle nation indépendante du Soudan du Sud. Sept ans plus tard, les dirigeants de ce pays ont brisé ce partenariat, volé la richesse du Soudan du Sud, tué leur propre peuple. Ils ont démontré de manière répétée leur incapacité et leur manque de volonté à donner corps à leur engagement à mettre fin à la guerre civile. » Le communiqué de la Maison Blanche parle également de « rejet cynique du processus de paix » de la part du gouvernement sud-soudanais. Constat dur, en réaction à une situation de terrain catastrophique : le Soudan du Sud traverse l’une des plus graves catastrophes humanitaires africaines du moment : 1,8 million de Sud-Soudanais sont des déplacés internes, deux millions et demi sont réfugiés dans les pays voisins. Les accusations lancées par les États-Unis dans leur déclaration sont en tout cas fondées. Et le rôle de premier plan des dirigeants sud-soudanais dans ce conflit n’est pas neuf. Quand le conflit démarre en décembre 2013, c’est avant tout en raison des rivalités politiques entre Salva Kiir, le président du Soudan du Sud et son « frère ennemi » de toujours, Riek Machar... Riek Machar est alors vice-président et il est limogé après avoir indiqué son intention de briguer la présidence. Les deux hommes entraînent leurs partisans armés dans ce conflit de pouvoir... puis leurs communautés d’origine, les Dinkas et les Nuers, qui sont pris pour cible simplement en raison de leurs origines. Une situation de plus en plus complexe Depuis, comme le disent les États-Unis, les deux hommes n’ont pas vraiment permis un retour à la paix. Un accord de paix a été signé en août 2015 avec grande difficulté. Mais il n’a jamais vraiment été appliqué. Un accord de cessation des hostilités a été conclu en décembre 2017. Il est régulièrement violé. Le nouveau processus de négociation patine. Riek Machar vit désormais en exil, ce qui est aussi considéré comme un signe de mauvaise volonté par les États-Unis. Il y a tout de même une limite à la mise en cause des deux dirigeants : le conflit semble de plus en plus échapper à tout contrôle... Plus le temps passe, plus la situation se complexifie, les groupes armés se multiplient. En janvier dernier, par exemple, l’ancien chef d’état-major du président, qui était tombé en disgrâce quelques mois plus tôt, a créé un mouvement rebelle. On ne sait plus vraiment si ces groupes obéissent à des filières hiérarchiques établies. Dans certaines parties du Soudan du Sud, le conflit politique d’origine s’imbrique avec des conflits locaux. Et on voit donc régulièrement des hommes continuer à se battre, même si leurs chefs respectifs leur demandent de déposer les armes. Pillage des richesses du pays Autre accusation des États-Unis : les dirigeants s’enrichissent grâce à ce conflit, et volent les richesses du Soudan du Sud. Une enquête qui a été menée en mars 2018 par l’ONG The Sentry montre que des millions de dollars liés au pétrole ont effectivement été payés à des sociétés partiellement détenues par les familles de membres du régime... Les fonds drainés par la compagnie pétrolière publique du Soudan du Sud, la Nile Petroleum Corporation (Nilepet) permettent par ailleurs de financer les actions des milices responsables des violences.
le Premier ministre israélien,Benyamin Netanyahu, s'en est à nouveau pris cette semaine à l'Iran qu'il accuse d'avoir menti sur son programme nucléaire lors d'un discours télévisé à une heure de grande écoute, le 28 avril 2018 où il s'exprimait en anglais. « Nous allons vous révéler des preuves nouvelles et concluantes... à propos du programme secret d'armes nucléaires que l'Iran cache à la communauté internationale depuis des années dans ses archives atomiques secrètes. Nous allons vous montrer les dossiers nucléaires secrets de l'Iran. Je suis ici pour vous dire une chose : l'Iran a menti » Benyamin Netanyahu s'exprimait du ministère de la Défense à Tel-Aviv dans une mise en scène très soignée. Dès la mi-journée, le gouvernement israélien avait pris soin de prévenir les médias. Le Premier ministre israélien allait s'adresser à la Nation avec des informations retentissantes à propos de l'Iran. Une prise de parole prévue à 20h00 pour toucher un maximum de téléspectateurs. Sur la forme, Benyamin Netanyahu a dit quelques mots en hébreu au début de son intervention mais il s'exprime en anglais pendant la majorité de son discours. Comme si cette démonstration était destinée non pas aux Israéliens, mais à la communauté internationale. Sur scène, le Premier ministre israélien est en costume sombre, chemise blanche et cravate bleue. Il est debout, devant un pupitre, avec son micro à la main, à côté d'un très grand écran. Derrière lui, on distingue deux présentoirs cachés par des draps sombres. Deux présentoirs qu'il va dévoiler quelques minutes plus tard. Sur le fond, qu'est-ce que le Premier ministre israélien a voulu prouver ? Benyamin Netanyahu affirme que, malgré l'accord signé en 2015, l'Iran n'a jamais vraiment renoncé à développer des armes nucléaires. Il reparle du projet Amad. C'était le nom de code du programme nucléaire iranien jusqu'en 2003. Or, ce que dit Israël, c'est que l'Iran n'a jamais détruit ses documents. Que ces fichiers secrets ont été dissimulés afin de les utiliser à l'avenir. Et pour appuyer son propos, Benyamin Netanyahu se retourne et dévoile les présentoirs placés derrière lui. « Voilà ce que les services secrets israéliens ont récupéré, dit-il, 55 000 pages du document et 55 000 fichiers placés sur 183 CD... » Y-a-t-il un élément nouveau apporté par Benyamin Netanyahu ? RFI est allé poser la question au chercheur Benjamin Hautecouverture, de la Fondation pour la Recherche Stratégique « L'Iran a tout de même menti jusqu'en 2003. Le projet Amad n'a jamais été révélé dans sa totalité à personne, y compris à l'AIEA. L'AIEA n'a pu que supputer qu'il y a eu ce programme, et que ce programme a possiblement été continué après 2003 de manière plus sporadique. Et ce que nous dit Netanyahu, c'est qu'il en a les preuves aujourd'hui tangibles. Et il envoie ça aux Etats-Unis, aux Anglais, à tout le monde. Le problème, c'est que ce n'est pas parce qu'ils avaient menti à l'époque, jusqu'en 2003, qu'ils mentent depuis 2015. » Un acteur important, dans ce que vient de dire Benjamin Hautecouverture. L'AIEA, L'Agence internationale de l'énergie atomique. C'est sous l'égide de cette agence que l'accord avec l'Iran a été conclu en 2015. Benyamin Netanyahu laisse donc entendre que ces experts auraient été bernés par le régime iranien. Voilà la réponse de l'AIEA dans un communiqué : « L'Agence internationale de l'énergie atomique a rendu son rapport final sur le programme nucléaire de l'Iran en décembre 2015. Il établit qu'il n'y a aucune indication crédible d'activités liées au développement d'armes nucléaires en Iran après 2009. Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA estime que le sujet est clos. » Une réponse très ferme de l'AIEA donc... quant aux réactions ? Très peu de réactions au sein de la communauté internationale. Tout le monde a compris qu'à grand renfort de communication, Benyamin Netanyahu essayait de mettre la pression sur la Maison Blanche. Puisque le 12 mai, Donald Trump doit annoncer si oui ou non, les Etats-Unis sortent de l'accord sur le nucléaire iranien
Retour sur une tribune qui déchaîne les passions en France. Publié dimanche 22 avril dans Le Parisien, « le manifeste contre un nouvel antisémitisme » dénonce « une épuration ethnique à bas bruit » s’appuyant sur plusieurs chiffres. 50 000 Français de confession juive auraient décidé de déménager, faute de sécurité, et, car leurs enfants ne pourraient plus fréquenter l’école de la RépubliqueLes Français de confession juive auraient 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. ♦ Ces chiffres sont-ils bons ? D’après l’un des signataires du manifeste, le philosophe Pascal Bruckner, le premier chiffre vient du Bureau national de la vigilance contre l’antisémitisme qui le confirme. Sammy Ghozlan, membre de cette association, a expliqué à RFI comment le bureau en était arrivé à cette estimation. En fait, pas de recensement. « Il s’agit d’une estimation, car nous utilisons des remontées du terrain. » Les synagogues font une estimation du nombre de familles assistant en moyenne aux cérémonies, et comparent l’évolution de la fréquentation. L’ouverture ou la fermeture de restaurants juifs peuvent aussi servir de curseur. Bilan, selon le bureau : ces 5 dernières années, environ 50 000 Français de confession juive auraient déménagé pour fuir l’antisémitisme en région parisienne. Des enfants ont également dû changer d’école, parfois sur signalement de l’académie, victimes de comportements antisémites. Le chiffre de 50 000 est donc peu fiable sur le papier, car il n’est le fruit d’aucun calcul au sens scientifique du terme. Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, co-auteur du L’an prochain à Jérusalem rappelle « qu’aucune statistique officielle sur les données ethniques et religieuses n’est autorisée ». Il est donc difficile d’estimer le nombre de Français de confession juive. « Si on considère qu’ils sont 500 000, alors dire que 50 000 ont déménagé en région parisienne, c’est parler d’un Français de confession juive sur 10, ce qui me paraît surdimensionné », explique Jérôme Fourquet. « Néanmoins il ne faut pas minimiser la réalité du phénomène sociologique. Il y a d’importants mouvements de population juive dans le XVIIe arrondissement de Paris par exemple, ou à Saint-Mandé, où les installations sont nombreuses ces dernières années. Ces gens viennent bien de quelque part. » ♦ Les Français de confession juive ont-ils vraiment 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens de confession musulmane ? La tribune évoque des chiffres du ministère de l’Intérieur. Si le ratio 1 sur 25 n’est pas présent dans les travaux de la Place Beauvau, il est vrai le ministère recense chaque année les menaces et actions violentes commises contre des Français. On peut tirer des enseignements de ce recensement. Dans le Bilan 2017 des actes racistes, 121 « faits » à caractère anti musulmans et 311 à caractère antisémite ont été recensés. En rapportant ces faits au nombre de Français de confession musulmane, environ 5 millions, et au nombre de Français de confession juive, environ 500 000, on tombe, à peu près sur le rapport de 1 à 25 évoqué dans la tribune. Plusieurs réserves toutefois : le nombre de juifs ou de musulmans est en fait impossible à déterminer avec exactitude, faute de statistiques religieuses, on l’a écrit plus haut. La comptabilisation des actes racistes n’est par ailleurs pas forcément fiable. Parce que tout le monde ne porte pas plainte et parce que le caractère raciste d’une agression est difficile à prouver. Conclusion : si les chiffres inscrits dans le manifeste ne sont pas de plus rigoureux, ils correspondent à un antisémitisme réel en France.
Malgré l'évacuation du site de Tolbiac à Paris ce vendredi matin, des facultés restent bloquées partout en France. A l'origine du mouvement, des étudiants, qui protestent contre la loi Orientation et réussite des étudiants. Pour nombre d'entre eux, la loi voulue par le gouvernement instaure une sélection déguisée à l'entrée de l'université. Le mouvement est très suivi, d'après Jaspal de Oliveira Gill, présidente de l'Unef à Tolbiac. Pour elle, 46 % des facs sont bloquées.
La grève à la SNCF reprend avec un 3e mouvement. Le trafic est un peu moins perturbé, mais les syndicats maintiennent la pression au lendemain de l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron qui ne les a en rien rassurés. Il y a la SNCF, mais aussi Air France, les Ehpad (les maisons de retraite), et puis les étudiants aussi... D'où cette question : la France est-elle la championne du monde des grèves ?
Ils étaient en grève, mardi et mercredi, pour protester contre la réforme de la SNCF, une grève qui reprend dimanche. Les cheminots défendent le service public ferroviaire, ils défendent aussi leur statut, un statut particulier et souvent décrié. Alors est-il vrai que les salariés de la SNCF, sont des « privilégiés » ? Le statut des cheminots, c'est un acquis historique, qui a plus de cent ans. C'est d'ailleurs ce qui fait dire à certains qu'il est obsolète : de fait, on ne met plus de charbon dans des locomotives, le travail des cheminots est moins physique, moins risqué qu'avant. Mais les conditions de travail restent particulières : les conducteurs ont des horaires décalés, souvent de nuit, ils n'ont que 12 week-ends libres garantis par an, ça fait un par mois seulement avec la famille. Alors ils ne sont pas les seuls, mais en théorie tous les salariés qui connaissent ce genre de contraintes ont des contreparties : en salaire ou en temps de repos, par exemple. C'est le cas des militaires, qui partent à la retraite très tôt, c'est aussi le cas de nos présentateurs, à RFI : ceux qui travaillent de nuit ont plus de jours de repos que les autres. Le statut des cheminots, c'est la même logique. Mais alors ces avantages, ces compensations, concrètement c'est quoi ? D'abord, la sécurité de l'emploi : il est garanti à vie. A moins d'une faute grave, on ne sort de la SNCF que parce que l'on part à la retraite ou que l'on choisit de démissionner. Autre avantage : le salaire, avec des augmentations tous les trois ans. Cela dit, les chiffres de la SNCF montrent une grande différence entre les cadres, qui finissent avec de hauts salaires, et les autres : 60% des cheminots gagnent moins que la moyenne nationale, moins de 2250 euros nets mensuels. Quand Fabien Dumas, de la CFDT, parle de 1290 euros net pour un aiguilleur, il prend un exemple réel, mais qui dramatise un peu la situation générale. Un peu seulement. Le régime spécial qui fait surtout polémique, c'est le régime de retraite Il a déjà été réformé. Auparavant, les salariés de la SNCF pouvaient partir à 55 ans, 50 ans même pour les conducteurs de train. Mais depuis dix ans, la durée de cotisation a été relevée progressivement : aujourd'hui, pour toucher une retraite à taux plein, les agents de la SNCF doivent avoir cotisé 43 ans. Comme tous les salariés du régime général. Là où la retraite des cheminots reste plus avantageuse, c'est que son montant est calculé à partir du salaire des six derniers mois, les meilleurs de la carrière. Alors qu'au régime général, on prend les 25 meilleures années. Dernier pilier de ce statut des cheminots : les temps de repos. 28 jours de congés annuel pour tous les salariés, c'est trois jours de plus que le minimum légal. Mais surtout des RTT, des jours de repos supplémentaires, créés lorsque la durée légale du temps de travail est passée à 35 heures par semaine. Dans tous les secteurs, ceux qui font plus de 35 heures, en raison de la nature de leur travail, ont droit à des jours en plus. Les administratifs de la SNCF en ont dix par an, les conducteurs de train 22, jusqu'à 28 jours pour ceux qui travaillent de nuit. C'est plus que ce qui se pratique ailleurs, même si les situations sont très diverses. Derniers avantages, et vous saurez tout : des logements à prix réduit, mais tous les cheminots n'en bénéficient pas, des billets de train gratuits, ou encore l'accès à des centres médicaux gratuits. Ce statut, dans le projet du gouvernement, les cheminots actuels le conservent ; ce sont les nouveaux embauchés qui n'en bénéficieront plus, ce qui mènera à terme à sa suppression. Sur ce point c'est donc pour leurs successeurs, et non pour eux-mêmes, que les cheminots protestent.
La « menace endogène », l'expression revient en boucle ces derniers mois.Plus exactement depuis que le groupe Etat islamique s'est effondré au Levant, avec la libération de Mossoul en Irak et la chute de Rakka, un symbole qui marque la fin du règne de l'Etat Islamique en Syrie. Daesh n'est plus en mesure désormais de former des commandos qui viendraient frapper l'Europe, à l'instar des terroristes du 13-Novembre. Aujourd'hui, avec ses chefs tués ou en fuite, ses combattants en déroute, ses centres médiatiques détruits, ses connexions difficiles, surveillées et entravées par les services de renseignement du monde entier, Aqma, l'agence de propagande jihadiste, continue d'encourager ses fidèles à agir où ils se trouvent. Désormais la menace prend naissance en France et l'attaque de Trèbes en est l'illustration. Si l'on regarde le profil du terroriste Radouane Lakdim, un jeune homme de 25 ans, il n'a jamais quitté la région de Carcassone. Et le matin des faits, Radouane Lakdim a conduit sa petite soeur à l'école. Profil difficile à cerner, un danger difficile à évaluer, des individus disséminés sur tout le territoire : voilà l'état de cette menace endogène.
Depuis le 20 février, le 101e département français est secoué par une grève générale. Raison affichée de la colère : l’insécurité. Cette semaine, le ministre de l’Intérieur a répondu à l’Assemblée nationale à une question sur ce mouvement. Retour sur les déclarations de Gérard Collomb sur Mayotte.
Les relations commerciales entre les Etats-Unis et l'Union européenne sont inégales. Le président américain Donald Trump le clame à nouveau. En plein bras-de-fer entre les deux partenaires historiques sur les mesures protectionnistes que veut imposer Washington sur l'acier et l'aluminium. Mais le président américain a-t-il raison ?
Retour sur la situation au Venezuela et la crise humanitaire et migratoire à laquelle sont confrontés les Vénézuéliens. Les chiffres qui circulent sur le nombre de Vénézuéliens qui ont quitté le pays sont de plus en plus affolants comme en témoigne Dany Bahar, économiste israélo-vénézuélien à la Brookings institution, un groupe de réflexion spécialisé dans la recherche et la formation dans le domaine des sciences sociales.