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L'ancien président congolais, désormais sénateur à vie, est convoqué par ses pairs ce mardi à Kinshasa dans le cadre d'une commission spéciale chargée d'examiner et de statuer sur la levée de son immunité parlementaire. Sera-t-il présent ? Rien n'est moins sûr…En tout cas, « la commission spéciale du Sénat en marche ! », s'exclame Objectif Infos. « Cette commission spéciale, qui doit examiner ce dossier d'une complexité sans précédent, doit soumettre prochainement les résultats de ses travaux aux sénateurs réunis en plénière. (…) L'opposition, qui a manifesté sa désapprobation quant à la démarche initiée, va quand même prendre part à ces travaux. Elle dénonce notamment la violation de la procédure enclenchée. (…) Joseph Kabila, qui a passé 18 ans à la tête de la République démocratique du Congo, est notamment accusé d'être proche avec la rébellion du M23. »Pour leur part, pointe 7 sur 7, autre site congolais, « les partisans de Kabila contestent les faits qui lui sont reprochés et accusent, à leur tour, le président Tshisekedi de chercher un bouc-émissaire pour justifier sa gestion. »Comment en est-on arrivé là ?Jeune Afrique reprend le fil des événements… Joseph Kabila, ces dernières années, se faisait plutôt discret depuis l'Afrique du Sud, où il vivait en exil. Ce jusqu'en février dernier. Il publie alors une tribune dans le journal sud-africain The Sunday Times, dans laquelle il critique vertement le président Tshisekedi. « Une tribune qui déplait fortement aux autorités congolaises, pointe Jeune Afrique, qui voient dans ses propos la légitimation de la rébellion de l'AFC/M23. »Arrive ensuite l'affaire du vrai-faux déplacement à Goma, ville aux mains des rebelles. Mi-avril, de nombreux médias, alimentés par l'entourage de l'ancien président congolais, annoncent que Joseph Kabila est à Goma pour rencontrer les dirigeants du M23. Finalement, fausse nouvelle… « Joseph Kabila a-t-il renoncé au dernier moment ?, s'interroge Jeune Afrique. Voulait-il vraiment aller dans la capitale du Nord-Kivu ou seulement laisser croire qu'il allait le faire pour observer les réactions du gouvernement, tel un ballon d'essai ? Quoi qu'il en soit, le gouvernement a vite saisi la perche. Dès le lendemain de la supposée arrivée de Kabila à Goma, le ministère congolais de l'Intérieur suspendait le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, formation dont il est “l'autorité morale“. »Sans doute pas là…En fait, poursuit le site panafricain, « même si Joseph Kabila ne s'est jamais rendu à Goma, c'est l'annonce de son retour qui a agacé le pouvoir. “Quand il a dit ça, tout le monde était aux aguets“, affirme un sénateur cité par Jeune Afrique, qui préfère rester anonyme. “Était-ce bien nécessaire, poursuit-il, d'annoncer qu'il rentrait par la partie du pays où il y a des problèmes ?“ »En tout cas, croit encore savoir Jeune Afrique, Kabila ne sera pas à Kinshasa aujourd'hui… « C'est en son absence que les sénateurs risquent de décider de la levée de son immunité cette semaine. La commission spéciale, composée exclusivement de membres de la majorité présidentielle, doit remettre son rapport d'ici demain mercredi et le soumettre au vote du Sénat. »Encore plus d'instabilité ?Reste que « cette affaire provoque une onde de choc dans l'opinion publique congolaise, relève Afrik.com. Des voix s'élèvent pour réclamer la transparence, à commencer par les défenseurs des droits humains. Jean-Claude Katende, président de l'Association congolaise de défense des droits de l'homme, regrette le huis clos des débats et appelle à la publication des preuves. Pour de nombreux Congolais, cette enquête pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l'impunité des anciens dirigeants. Mais elle pose aussi un risque d'instabilité, dans un pays où les équilibres politiques restent fragiles. »Enfin, WakatSéra au Burkina s'interroge : « l'entreprise de Félix Tshisekedi de vouloir mettre à l'ombre celui qui lui avait offert le pouvoir sur un plateau d'argent n'est-elle pas à haut risque dans le climat militaro-socio-politique, déjà bien vicié et explosif, en raison de la guerre qu'impose l'AFC/M23 de Corneille Nangaa, avec le soutien du Rwanda ? Est-ce véritablement le moment propice pour le pouvoir congolais d'ouvrir un autre front ? Quelles seront les conséquences de ce harcèlement contre Joseph Kabila, alors que le facilitateur de l'Union africaine, le Togolais Faure Gnassingbé, les médiateurs de la sous-région et le Qatar sont engagés dans une course contre la montre pour essayer de ramener la paix en RDC ? »
L'ancien président congolais, désormais sénateur à vie, est convoqué par ses pairs ce mardi à Kinshasa dans le cadre d'une commission spéciale chargée d'examiner et de statuer sur la levée de son immunité parlementaire. Sera-t-il présent ? Rien n'est moins sûr…En tout cas, « la commission spéciale du Sénat en marche ! », s'exclame Objectif Infos. « Cette commission spéciale, qui doit examiner ce dossier d'une complexité sans précédent, doit soumettre prochainement les résultats de ses travaux aux sénateurs réunis en plénière. (…) L'opposition, qui a manifesté sa désapprobation quant à la démarche initiée, va quand même prendre part à ces travaux. Elle dénonce notamment la violation de la procédure enclenchée. (…) Joseph Kabila, qui a passé 18 ans à la tête de la République démocratique du Congo, est notamment accusé d'être proche avec la rébellion du M23. »Pour leur part, pointe 7 sur 7, autre site congolais, « les partisans de Kabila contestent les faits qui lui sont reprochés et accusent, à leur tour, le président Tshisekedi de chercher un bouc-émissaire pour justifier sa gestion. »Comment en est-on arrivé là ?Jeune Afrique reprend le fil des événements… Joseph Kabila, ces dernières années, se faisait plutôt discret depuis l'Afrique du Sud, où il vivait en exil. Ce jusqu'en février dernier. Il publie alors une tribune dans le journal sud-africain The Sunday Times, dans laquelle il critique vertement le président Tshisekedi. « Une tribune qui déplait fortement aux autorités congolaises, pointe Jeune Afrique, qui voient dans ses propos la légitimation de la rébellion de l'AFC/M23. »Arrive ensuite l'affaire du vrai-faux déplacement à Goma, ville aux mains des rebelles. Mi-avril, de nombreux médias, alimentés par l'entourage de l'ancien président congolais, annoncent que Joseph Kabila est à Goma pour rencontrer les dirigeants du M23. Finalement, fausse nouvelle… « Joseph Kabila a-t-il renoncé au dernier moment ?, s'interroge Jeune Afrique. Voulait-il vraiment aller dans la capitale du Nord-Kivu ou seulement laisser croire qu'il allait le faire pour observer les réactions du gouvernement, tel un ballon d'essai ? Quoi qu'il en soit, le gouvernement a vite saisi la perche. Dès le lendemain de la supposée arrivée de Kabila à Goma, le ministère congolais de l'Intérieur suspendait le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, formation dont il est “l'autorité morale“. »Sans doute pas là…En fait, poursuit le site panafricain, « même si Joseph Kabila ne s'est jamais rendu à Goma, c'est l'annonce de son retour qui a agacé le pouvoir. “Quand il a dit ça, tout le monde était aux aguets“, affirme un sénateur cité par Jeune Afrique, qui préfère rester anonyme. “Était-ce bien nécessaire, poursuit-il, d'annoncer qu'il rentrait par la partie du pays où il y a des problèmes ?“ »En tout cas, croit encore savoir Jeune Afrique, Kabila ne sera pas à Kinshasa aujourd'hui… « C'est en son absence que les sénateurs risquent de décider de la levée de son immunité cette semaine. La commission spéciale, composée exclusivement de membres de la majorité présidentielle, doit remettre son rapport d'ici demain mercredi et le soumettre au vote du Sénat. »Encore plus d'instabilité ?Reste que « cette affaire provoque une onde de choc dans l'opinion publique congolaise, relève Afrik.com. Des voix s'élèvent pour réclamer la transparence, à commencer par les défenseurs des droits humains. Jean-Claude Katende, président de l'Association congolaise de défense des droits de l'homme, regrette le huis clos des débats et appelle à la publication des preuves. Pour de nombreux Congolais, cette enquête pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l'impunité des anciens dirigeants. Mais elle pose aussi un risque d'instabilité, dans un pays où les équilibres politiques restent fragiles. »Enfin, WakatSéra au Burkina s'interroge : « l'entreprise de Félix Tshisekedi de vouloir mettre à l'ombre celui qui lui avait offert le pouvoir sur un plateau d'argent n'est-elle pas à haut risque dans le climat militaro-socio-politique, déjà bien vicié et explosif, en raison de la guerre qu'impose l'AFC/M23 de Corneille Nangaa, avec le soutien du Rwanda ? Est-ce véritablement le moment propice pour le pouvoir congolais d'ouvrir un autre front ? Quelles seront les conséquences de ce harcèlement contre Joseph Kabila, alors que le facilitateur de l'Union africaine, le Togolais Faure Gnassingbé, les médiateurs de la sous-région et le Qatar sont engagés dans une course contre la montre pour essayer de ramener la paix en RDC ? »
Depuis une semaine, il vit dans le secret. Dieudo Hamadi est en effet l'un des neuf membres du jury de la compétition du Festival de Cannes, 22 films sont en lice pour la Palme d'or. Il a donc interdiction d'évoquer ces longs métrages, mais il a accepté de raconter les coulisses de cet évènement à notre envoyé spécial.
Depuis une semaine, il vit dans le secret. Dieudo Hamadi est en effet l'un des neuf membres du jury de la compétition du Festival de Cannes, 22 films sont en lice pour la Palme d'or. Il a donc interdiction d'évoquer ces longs métrages, mais il a accepté de raconter les coulisses de cet évènement à notre envoyé spécial.
Lancée en RDC, l'initiative Kongo Music Lab vise à professionnaliser les artistes et les acteurs de l'industrie musicale congolaise. Elle est portée par une autre initiative, le Kongo Music Expo, qui est un événement autour de la musique qui se veut artistique, entrepreneurial, touristique et bien d'autres. Depuis début mars, les machines sont en marche pour ce grand rendez-vous prévu du 17 au 21 juin prochain à l'Institut Français de Kinshasa.Chris Kisendo est l'un des initiateurs, il est l'invité de ce numéro du Podcast de la Culture de ACTUALITE.CD.Le Kongo Music Lab offre un accompagnement complet à travers des formations, des séminaires et des rencontres avec des experts du secteur. L'objectif est de permettre aux artistes de maîtriser non seulement la scène, mais aussi les rouages du métier, pour mieux s'insérer dans les circuits nationaux et internationaux. Il cherche à structurer les carrières musicales dans leur ensemble, de la gestion de carrière au marketing, en passant par les stratégies de diffusion.Dans cet entretien, Chris Kisendo raconte aussi comment, du 17 au 21 juin, le Kongo Music Expo réunira producteurs, managers, artistes, labels et autres professionnels de l'industrie musicale autour de conférences, de scènes artistiques et de masterclasses. L'événement s'étendra également hors des lieux traditionnels pour atteindre des espaces comme les universités pour élargir l'accès et susciter des vocations.« Plus il y a des Congolais sur les scènes internationales, plus les réalités du pays sont connues. Et la musique congolaise en sortira grandie », explique Chris Kisendo dans ce podcast.Vous pouvez suivre l'intégralité ici.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Comment réagit-on à Kinshasa à l'élection d'un pape venu des Amériques ? Est-on déçu que le nouveau pape ne soit pas africain ? L'historien congolais Isidore Ndaywel est une grande figure de l'Église catholique en RDC. Il est le coordonnateur du puissant Comité laïc de coordination (CLC). Il est aussi très proche de Mgr Ambongo, le cardinal-archevêque de Kinshasa. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI: Le nouveau pape a été élu en 24 heures, est-ce que vous avez été surpris ? Isidore Ndaywel : Oui, j'ai été surpris parce qu'on nous avait annoncé qu'il y aurait des discussions, qu'il y avait plusieurs tendances et on se serait attendu à ce que ça prenne un peu plus de temps. Mais là, nous sommes dans une surprise et une bonne surprise qui démontre qu'il y a une très grande maturité au niveau de l'église et de la gestion et au plus haut niveau, s'agissant de l'élection du pape. Quelle est votre première réaction après les premiers mots de Léon XIV ? Eh bien, j'avoue que c'est une grande joie, une joie de fin de deuil. En fait, le deuil de François et l'accueil d'un nouveau pape. C'est bien qu'on soit quelque peu déroutés par ce changement dans tout ce qui s'annonçait. On ne nous avait pas parlé de lui. Un pape qui se place dans l'héritage de son prédécesseur François ?Il se place dans les premiers mots, tout à fait, dans cet héritage. Et c'est ce qui nous rassure et nous conforte. Parce que, en Afrique et spécialement à Kinshasa, nous avons beaucoup aimé François qui nous a fait une très grande visite en janvier 2023 et qui nous a laissé des mots très forts et qui correspondent tout à fait à notre situation actuelle. Et nous sommes heureux de constater que nous sommes vraiment dans cette continuité. Alors, visiblement, ce nouveau pape est aussi un théologien ?Dans ses premières paroles, ce qui m'a frappé, c'est surtout la première parole. C'est l'insistance sur la paix. Sur la paix, spécialement en cette période où, dans le monde entier, nous courons derrière la paix. Et donc ce mot qui tombe bien, le 8-Mai, est quelque chose qui me paraît très fort. Et dans cette première exhortation, Léon XIV a appelé à construire des ponts à travers le dialogue. Tout à fait. Et cette paix n'est possible que dans la construction des ponts. J'avais l'impression d'écouter François. Et donc, vous pensez que le nouveau pape sera attaché au dialogue inter-religieux ? Tout à fait. Au dialogue inter-religieux, mais aussi au dialogue tout court, parce que tout ne se déroule pas dans le contexte religieux, dans la problématique de cette époque que nous traversons. Alors ce pape vient d'Amérique, est-ce que vous n'êtes pas déçu qu'il ne vienne pas d'Afrique ? Pas spécialement parce que pour nous, en Afrique, lorsqu'on parle du pape, il n'est pas vraiment question de nationalité. Nous sommes d'ailleurs étonnés de voir qu'ailleurs, on en parle beaucoup. Pour nous, le Saint-Père est un père. Et un père, on l'accepte, on l'accueille, qu'il soit barbu ou pas. Mais c'est un père. Et donc là, il nous est donné de passer d'une espérance à une autre avec ce nouveau pape qui provient de l'Amérique. Et d'ailleurs, ce n'est pas tout à fait des États-Unis parce qu'on nous dit qu'il est aussi originaire du Pérou et donc on se retrouve là aussi à nouveau en Amérique latine. Donc, peu importent ses origines, nous avons accueilli avec beaucoup de joie Jean-Paul II, sans trop nous poser des questions sur le fait qu'il soit Polonais ou pas. François de même, qu'il soit Argentin ou pas. Il en est de même pour ce nouveau pape Léon XIV qui nous vient des Amériques. C'est une bonne chose. Mais vu la vitalité des catholiques en Afrique, est-ce qu'il n'était pas temps que l'Église se donne un pape africain ? Mais nous avons du temps. Il y aura, comme déjà dans le passé, des nouveaux papes africains. Nous sommes sûrs que cela se fera dans l'avenir. Mais nous ne sommes pas spécialement pressés. Ça ne devait pas être nécessairement maintenant, ça aurait pu l'être, mais que cela ne l'ait pas été, ce n'est pas grave. C'est très bien aussi parce que nous savons que le pape qui nous est donné est un pape qui fera certainement bien ce qui doit l'être. Mais vous qui êtes très proche de monseigneur Fridolin Ambongo, est-ce que vous n'avez pas espéré que ce serait lui ?Mais c'était normal que je puisse espérer cela, sans non plus me faire trop d'illusions, en me disant que ça peut être lui comme ça peut ne pas être lui. S'il l'avait été, ç'aurait été très bien. Mais s'il ne l'a pas été, c'est très bien aussi. Donc, nous, en Afrique, nous n'en faisons pas un problème. Nous accueillons le Père qui nous a été donné et qui est donc maintenant Léon XIV.À lire aussiÉlection du pape Léon XIV: comment se profile son pontificat?
En RDC, l'opposant Martin Fayulu ne réclame plus le départ du pouvoir de Félix Tshisekedi et se dit même d'accord pour faire équipe avec lui à certaines conditions. À la présidentielle de 2018, il avait crié au hold-up électoral après la victoire officielle de Félix Tshisekedi. Mais aujourd'hui, il change de stratégie. Le 1er mai dernier, avec les autres opposants Joseph Kabila, Moïse Katumbi et Delly Sesanga, Martin Fayulu a signé une déclaration commune en faveur d'un dialogue national pour résoudre la guerre dans l'est du pays. De passage à Paris, le président du parti de l'Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) et de la plate-forme Lamuka répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Les ministres des Affaires étrangères du Congo et du Rwanda doivent finaliser d'ici à deux semaines un projet d'accord de paix. Puis, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame doivent se retrouver le mois prochain dans le bureau de Donald Trump à la Maison Blanche pour signer la paix. Est-ce que votre déclaration commune, ce n'est pas une façon de dire « ne nous oubliez pas, nous aussi, on existe ? »Martin Fayulu : Non, notre déclaration, c'est de dire qu'avant de signer cet accord, il faut que les Congolais se parlent et trouvent des solutions à la crise qui sévit au Congo. Tout accord, toute discussion tendant à aider le Congo à avoir la paix et la sécurité, nous sommes d'accord. Mais nous disons qu'on ne peut pas signer un accord sans que les Congolais se mettent ensemble dans ce que nous appelons la cohésion nationale.Mais si jamais les pourparlers avancent à Washington, si jamais il y a cet accord de paix le mois prochain à la Maison Blanche, qu'est-ce que vous allez faire ?Nous pensons que c'est quelque chose qui ne marchera pas. Tant que la plaie n'est pas soignée de fond en comble, on ne pourra pas avoir la paix. Et c'est pour cela que nous disons que nous ne sommes pas contre Washington. Nous ne sommes pas contre Doha, nous ne sommes pas contre l'Union africaine. Mais les solutions aux problèmes du Congo doivent d'abord venir du Congo.Alors, ce qui frappe dans votre déclaration commune du 1ᵉʳ mai, c'est de vous voir signer, Martin Fayulu, un document avec votre pire ennemi, Joseph Kabila, que vous accusez de vous avoir volé la victoire en 2018. Pourquoi cette volte-face ?Je l'ai accusé d'avoir fabriqué les résultats et d'avoir proclamé Tshisekedi parce qu'ils ont signé ce qu'on a appelé un compromis à l'africaine. Mais ce n'est pas mon ennemi. Moi, je n'ai pas d'ennemi. Et moi, j'ai signé avec Kabila comme demain je pourrais signer avec Tshisekedi pour sauver le Congo.Donc, ce que vous appelez le grand hold-up électoral de 2018, vous oubliez tout, vous pardonnez, c'est terminé ?Mais vous savez, on ne peut pas oublier. Ça existe. Mais maintenant, qu'est-ce que vous voulez que je continue à ressasser ça à longueur de journée, d'année en année ? Non, je dis que c'est une expérience. C'est pour cela que j'ai proposé cette réunion de vérité, réconciliation et cohésion nationale. On ne peut pas oublier ce qui s'est passé. Mais sur la base de ce qui s'est passé, nous pouvons construire l'avenir en toute sérénité.Dans votre déclaration commune, vous parlez de la guerre à l'est de votre pays, sans jamais citer le Rwanda. Pourquoi refusez-vous de nommer un pays que toute la communauté internationale désigne comme le principal soutien militaire des rebelles du M23 ?Oui, on ne le cite pas simplement parce que ce n'est pas l'objectif poursuivi. Cette déclaration avait pour objectif de dire aux amis de Washington et de Doha : « ce que vous faites, c'est bien, mais s'il vous plaît, faites attention, il y a des préalables ».Mais vous ne citez pas le Rwanda parce que Joseph Kabila a mis son veto ?Non, non, on n'a pas pensé à ça. On n'a pas pensé à citer un pays et nous savons ce que le Rwanda veut dans notre pays. On sait que le Rwanda veut les richesses du Congo et exploiter les ressources. Ça, on le dit et on le répétera.Depuis quelques semaines, le président Tshisekedi appelle l'opposition à rentrer dans un gouvernement d'union nationale. À quelles conditions pourriez-vous accepter un tel gouvernement ?On ne peut pas répondre à cette préoccupation de Félix Tshisekedi, parce que nous pensons que d'abord, il faut que les Congolais se mettent autour d'une table, autour des évêques catholiques et des pasteurs protestants, pour d'abord aller dans le fond sur les causes profondes de notre crise. Donc, on ne met pas la charrue avant les bœufs.Et si demain, il y a un dialogue national, et s'il aboutit... Est-ce que vous seriez prêts à faire équipe avec le président Tshisekedi ?Je suis Congolais, il est Congolais. J'accepterai les résolutions qui sortiront de ce dialogue parce que j'y contribuerai.Alors comme vous, les évêques de la CENCO et les pasteurs de l'ECC appellent à ce dialogue national, mais ils disent aussi vouloir respecter le mandat du président Tshisekedi jusqu'à la fin de celui-ci, c'est-à-dire jusqu'en 2028. Est-ce que vous êtes d'accord avec eux ou pas ?Écoutez, de fait, il est là ! Est-ce qu'il faudrait aller poser la condition qu'il doit partir avant de commencer la réunion ? Je ne pense pas. Je pense qu'il faut avoir des élections saines, crédibles en 2028. Il peut continuer à gérer le pouvoir.À lire aussiConflit dans l'est de la RDC: un avant-projet d'accord de paix attendu ce vendredi à Washington
Il est l'héritier des peintres kinois des années 1970. JP Mika possède la même force évocatrice, le même engagement social que ses maîtres à penser, Chéri Samba et Chéri Chérin, mais il apporte aussi une multitude de détails et un bouquet de couleurs qui font de ses œuvres des toiles-monde. Il expose jusqu'au 24 mai à la Galerie Magnin A, à Paris. Rencontre avec le peintre devant une toile intitulée Spatu ya Ngando, les chaussures crocodiles. Galerie Magnin A
Il est l'héritier des peintres kinois des années 1970. JP Mika possède la même force évocatrice, le même engagement social que ses maîtres à penser, Chéri Samba et Chéri Chérin, mais il apporte aussi une multitude de détails et un bouquet de couleurs qui font de ses œuvres des toiles-monde. Il expose jusqu'au 24 mai à la Galerie Magnin A, à Paris. Rencontre avec le peintre devant une toile intitulée Spatu ya Ngando, les chaussures crocodiles. Galerie Magnin A
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur un faux journal attribué à RFI, la crise diplomatique entre l'Algérie et les pays de l'AES et la normalisation des relations franco-algériennes. Guerre en Ukraine : vers une médiation de la Chine ?Alors que les pressions américaines persistent pour un cessez-le-feu en Ukraine, la Chine pourrait à son tour jouer un rôle de médiateur entre Moscou et Kiev. Quels intérêts Pékin pourrait trouver dans cette initiative ? Connaissant les liens qui l'unissent à la Russie, comment la Chine pourrait-elle mener des négociations ?Avec Clea Broadhurst, correspondante permanente de RFI à Pékin. Intox : un faux journal attribué à RFISur les réseaux sociaux et les chaînes WhatsApp, un audio créé par l'intelligence artificielle simule un journal de RFI sur la situation en RDC. On y entend Corneille Nangaa, l'ancien président de la Céni devenu coordinateur de l'Alliance fleuve Congo, alliée au M23, présenter ses excuses aux Congolais. Comment s'assurer qu'une information provient bien de RFI ?Avec Grégory Genevrier, journaliste à la Cellule Info-Verif. Algérie : les pays de l'AES rappellent leurs ambassadeursAprès la destruction d'un drone malien par l'Algérie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs à Alger. Bamako affirme que ce drone volait au-dessus du territoire malien, Alger assure qu'il était entré dans l'espace aérien algérien. Que sait-on de cet incident ? Pourquoi les pays de l'AES dénoncent-ils des « provocations à répétitions » de la part de l'Algérie ? Une crise plus importante est-elle inévitable ?Avec Akram Kharief, journaliste et chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg. France/Algérie : un premier pas vers la normalisation ?Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s'est rendu en Algérie pour rencontrer son homologue algérien Ahmed Attaf et le président Abdelmadjid Tebboune. Objectif, permettre un réchauffement des relations entre Paris et Alger. À l'issue de ces entretiens, quels sont les engagements concrets pris sur les questions sécuritaires et migratoires ?Avec Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du Maghreb et du monde arabe, chercheure associée à l'Université de Paris 1 – Panthéon Sorbonne (Laboratoire SIRICE).
La trêve internationale est terminée avec amertume pour les Congolais, dont le pays est toujours suspendu par la FIFA. Le Congo n'a pas pris part aux 5ème et 6ème journées des éliminatoires de la Coupe du Monde. Une situation difficile à vivre pour les Diables Rouges de Gaïus Makouta.
Notre Grand Invité Afrique aujourd'hui est Christophe Lutundula, président de la Commission des Affaires Étrangères du Sénat de la République démocratique du Congo. L'ancien ministre des Affaires étrangères du Congo-Kinshasa est de passage Paris, où il séjourne dans le cadre d'une mission de travail conduite par le président du Sénat français. Mercredi, il a été reçu par les sénateurs de la commission des Affaires Étrangères. Christophe Lutundula est interrogé par Esdras Ndikumana. RFI : Vous venez d'être auditionné par la commission des Affaires Étrangères du Sénat français. Quel message leur avez-vous adressé ? Christophe Lutundula : Notre message est simple. Il y a nécessité pour la communauté internationale de renforcer les sanctions contre le Rwanda et son président pour obtenir que la résolution 2773 du Conseil de sécurité, la demande unanime de la communauté internationale de cessez-le-feu, le retrait des troupes rwandaises de la RDC et de mise en œuvre du plan de démantèlement des FDLR, que tout cela soit appliqué, que ça devienne des réalités. La France est un pays membre permanent du Conseil de sécurité. La France est un pays qui participe au leadership de l'Union européenne et avec lesquels nous nous retrouvons au sein d'une communauté, la Francophonie. Donc c'est normal que nous puissions visiter nos collègues pour les sensibiliser afin que la France assume totalement ses responsabilités. Que le gouvernement français participe activement à cette démarche-là.Alors, vous êtes ici pour donner ce message, alors que le processus de Luanda que vous aviez entamé en tant que chef de la diplomatie congolaise vient de se conclure par un échec. Pourquoi selon vous ? Je ne pense pas que c'est un échec. Le président Lourenço a accompli sa mission. Je crois que tout le monde oublie rapidement la mission qui a été confiée par l'Union africaine. C'était de maintenir le dialogue entre le Rwanda et la RDC pour résoudre les conflits qui les opposent. Et aujourd'hui, le président de Lourenço, grâce à lui, on a obtenu des solutions acceptées par toutes les parties. Si le président Kagame n'avait pas refusé de venir en Angola le 15 décembre, on aurait signé, on serait passé maintenant à la phase d'exécution.À lire aussiEst de la RDC: l'Angola annonce abandonner sa médiation entre Kinshasa et KigaliJusqu'ici, en fait, on avait un médiateur, le chef de l'État angolais, un président très influent sur le continent africain, qui a finalement jeté l'éponge et qui va être remplacé cette fois par un panel de cinq anciens chefs d'État qui vont suivre une feuille de route qui a été concoctée par l'EAC et la SADEC. Est-ce que cela n'a pas rendu caduc ce qui avait été convenu avant ? Ce n'est pas un nouveau processus qui commence maintenant ?C'est ce qu'il faut éviter. Effectivement, le danger est réel, de recommencer. Et là, vraiment, on ne le souhaite pas, c'est une crainte qui est réelle. L'autre crainte, parce que ça fait quand même un peu trop de cuisiniers, je crois que c'est une première en Afrique, qu'on ait une médiation à cinq. Il faut craindre de la lenteur alors qu'il y a une urgence à la fois politique, sécuritaire et humanitaire.Je ne sais pas si vous avez constaté que, en fait, il n'y a plus de Nairobi à part. Il n'y a plus de Luanda à part. Il y a un processus qui est fusionné aujourd'hui. Il y a une nouvelle feuille de route qui parle de négociations directes entre le gouvernement congolais et l'AFC/M23, aujourd'hui, c'est comme ça qu'il s'appelle. Est-ce que le gouvernement congolais ne sera pas obligé de s'y plier ? La fusion n'est pas une bonne chose à mon avis. Luanda et Nairobi sont complémentaires, certes, mais sont distinctes. Donc, vous les fusionnez, première conséquence et qui est dangereuse : c'est que cela veut dire qu'on légitime les arguments du président Kagame qui a toujours dit « pas de problème, c'est un problème entre Congolais » et lui, il est dédouané. La deuxième conséquence, elle n'est pas des moindres, si ou tant qu'on n'a pas encore trouvé un compromis avec le M23. L'Armée rwandaise est fondée à rester en RDC alors que nous savons que le compromis avec le M23 ne peut passer que si le président Kagame avalise, c'est-à-dire que s'il contient les désidératas, le président Kagame notamment d'avoir un espace d'exploitation économique, un espace d'influence. C'est ça les conséquences qu'on ne peut pas minimiser.Et la question de la négociation directe entre le gouvernement et le M23, vous êtes pour ou contre ? C'est un problème qui ne se pose pas. Pour quelle raison ? Parce que, si on entreprend une opération pour humilier le président Tshisekedi, pour humilier le peuple congolais, certainement, je ne peux pas accepter.Comment est-ce que le gouvernement congolais, selon vous, pourrait contraindre le M23 à rendre les parties qu'il a conquises sans négocier ? Le M23 n'existe pas. C'est l'armée rwandaise, c'est une évidence qui ne se discute plus. Que le Rwanda sorte de la RDC parce qu'on nous dit que c'est un problème congolo-congolais et qu'on nous laisse résoudre nos problèmes !À écouter aussiEchec du sommet de Luanda: «On est une nouvelle fois dans l'impasse»
Ils avaient accepté de rencontrer les rebelles du M23 dès le mois dernier à Goma... Aujourd'hui, les religieux catholiques et protestants de la République démocratique du Congo se félicitent que le pouvoir de Kinshasa leur emboîte le pas. Et ils veulent aller plus loin. Ils lancent le projet d'un Forum national des Congolais. Mercredi 19 mars, à Paris, ils ont été reçus par le président Macron. Et ce matin, deux d'entre eux, un prélat catholique, monseigneur Fulgence Muteba, qui préside la Cenco [Conférence épiscopale nationale du Congo], et un prélat protestant, le révérend André Bokundoa, qui préside l'Église du Christ au Congo, répondent aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Maintenant que Félix Tshisekedi et Paul Kagame se parlent directement, est-ce que votre initiative de paix a encore un sens ? Mgr Fulgence Muteba : Bien sûr. Notre initiative consiste justement à mettre les gens autour d'une même table pour qu'ils puissent se parler. Nous saluons cette rencontre entre le président Félix Tshisekedi et le président Paul Kagame. Ça montre que le chemin que nous avons proposé à notre population du Congo et aux populations de l'Afrique des Grands Lacs, c'est un chemin qui commence à être emprunté par les uns et les autres. Les deux sont des acteurs majeurs. S'ils se parlent, c'est une très bonne chose et notre souhait, c'est qu'ils continuent de se parler.Voulez-vous dire que vous avez un peu montré la voie ?Révérend André Bokundoa : Oui, notre travail, c'est aussi de montrer la voie aux gens pour qu'ils nous suivent. Et comme l'a dit Monseigneur, notre souhait, ce n'est pas que les deux présidents se parlent. C'est que nous, les Congolais, nous puissions nous parler pour des problèmes qui fâchent au Congo et ils sont nombreux.Alors, l'une des nouveautés depuis quelques jours, c'est que le président Tshisekedi a donné son accord pour un dialogue direct avec les rebelles du M23 que vous aviez rencontré il y a déjà quelques semaines. Comment vous réagissez ? Mgr Fulgence Muteba : Très positivement, parce que ça fait des semaines que nous demandons qu'il y ait ce dialogue parce que nous ne croyons pas du tout à une solution militaire à notre problème. Vous savez, la violence engendre la violence, comme on dit. Et pour nous, il faut que les Congolais puissent se retrouver autour d'une table, qu'ils puissent retrouver le consensus national, la cohésion nationale. Et ça, ça demande que chacun puisse se dépasser. C'est pourquoi nous saluons la décision du président Félix Tshisekedi et il s'est dépassé, même si autour de lui, il y a des gens qui ne sont pas d'accord. Mais là, il a pris ses responsabilités et nous l'encourageons à aller plus loin. Parce que le dialogue ne doit pas seulement se limiter entre une délégation du gouvernement et ceux qui ont pris les armes, mais il faut que ça soit, comme le révérend l'a dit tout à l'heure, un dialogue entre les Congolais, qui soit le plus inclusif possible, le plus transparent, et qu'on puisse aborder tous les problèmes qui fâchent de telle manière que, fort de cette cohésion au plan interne, nous puissions aller au niveau de la sous-région pour poser les problèmes qui nous divisent avec les pays de la sous-région. De cette manière, nous pensons qu'on peut poser les bases d'une paix durable.Alors, parmi les problèmes qui fâchent, il y a la question du maintien au pouvoir du président Tshisekedi, dont l'AFC-M23 demande le départ. Comment Félix Tshisekedi pourrait négocier avec des gens qui demandent son départ ? Révérend André Bokundoa : Écoutez, si nous connaissons le problème au Congo, c'est surtout à cause de l'exclusion. Nous ne croyons pas que, pour qu'il y ait la paix au Congo, il faut exclure certains et garder les autres. Je crois que nos biens aimés vont revenir dans le bon sens de voir comment nous pouvons aller jusqu'à la fin de son mandat et organiser des bonnes élections pour l'avenir de notre pays. Mais demander le départ de quelqu'un qui a un mandat, nous croyons que ce n'est pas une bonne chose.Alors maintenant que Félix Tshisekedi accepte que son gouvernement rencontre les rebelles du M23, est-ce que votre « pacte social pour la paix » a encore une utilité ?Mgr Fulgence Muteba : Bien sûr, il a davantage d'utilité parce que notre pacte consiste à organiser un dialogue entre les Congolais en vue de consolider la cohésion nationale.Et ce forum, vous pensez qu'il pourrait avoir lieu à quelle date ? Révérend André Bokundoa : Bon, nous sommes encore dans les pourparlers avec les autres et c'est lorsque nous aurons terminé qu'on va voir comment fixer la date pour le forum. Mais aussi, il faut tenir compte du gouvernement, parce que, jusque-là, les vues ne sont pas encore au point avec ceux qui sont au pouvoir. Il y a encore des doutes quant à notre initiative.Donc ce forum consoliderait les négociations directes à venir entre le gouvernement et le M23, c'est ça ? Révérend André Bokundoa : Oui. Pas seulement avec le M23, mais avec tous les Congolais, même ceux qui ne sont pas dans le M23. Parce qu'il y en a qui sont à l'extérieur du pays, qui ne sont pas au Congo. Il y en a qui sont au Congo mais qui ne disent rien publiquement. Mais nous savons qu'il y a des frustrations un peu partout.Il y a quelques jours, le prix Nobel de la paix, le docteur Mukwege, a lancé un appel pour une grande conférence internationale pour votre pays. Qu'est-ce que vous en pensez ? Mgr Fulgence Muteba : Je soutiens cette initiative et pour nous, justement, ce sera le deuxième pas, après avoir consolidé la cohésion nationale à travers un forum que nous appelons le Forum des Congolais. Il faut maintenant que nous puissions aller au niveau de la sous-région. A ce niveau, on devra organiser une grande conférence internationale sur la paix en Afrique des Grands Lacs. Comme ça, les recommandations qui viendront du Forum national vont servir pour que nous puissions finalement vider toutes les questions qui nous opposent aux pays qui nous font la guerre.Vous sortez de l'Élysée, qu'est-ce que vous attendez du président Macron dans cette double initiative que vous proposez ? Révérend André Bokundoa : Nous attendons son soutien parce que la France, ce n'est pas n'importe quel pays. Et nous attendons qu'il puisse soutenir notre initiative, que cette initiative soit reconnue au niveau national et mondial. Il a des entrées et c'est en ce sens-là que nous croyons qu'il peut intervenir pour que notre initiative amène la paix au Congo.À lire aussiEst de la RDC: ce que l'on sait de la rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame au Qatar
Le concept n'est plus tabou : présenter les réfugiés aux investisseurs comme des opportunités. Car après la phase d'urgence, l'aide humanitaire est loin de pouvoir répondre à tous les besoins de ces populations. Ce sont maintenant les opérateurs privés qu'on cherche à convaincre d'investir dans les camps. Les camps de réfugiés sont toujours plus grands : plus de 100 000 Maliens à Mbera dans l'Est de la Mauritanie, plus de 600 000 Congolais, Somaliens, Burundais et Soudanais du Sud à Kakuma et Dabaab au Kenya... Des réfugiés souvent laissés en marge des communautés locales et du développement.La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, et l'agence des Nations unies pour les réfugiés ont signé un partenariat il y a deux ans pour attirer des investissements privés. Cheikh Oumar Silla, vice-président de l'IFC, déclare : « Pour pouvoir agir dans ce secteur, il y a plusieurs facteurs. Il faut s'adresser à l'écosystème qui donne l'autorisation de pouvoir travailler avec ou d'employer des réfugiés. Mais il y a aussi une question de perception. Donc, un changement de mentalité est nécessaire. À partir du moment où des institutions comme l'IFC regardent un projet, la perception du risque est fortement réduite. »À lire aussiMauritanie: dans le camp de Mbera, l'investissement des réfugiés pour faire face aux besoinsRenewia étend son réseauCertaines entreprises ont déjà franchi le pas. Douglas Cox est américain. Basé au Rwanda, il est chargé du développement des projets de Renewia Energy en Afrique. Son entreprise vend de l'électricité aux réfugiés du camp de Kakuma, où seulement 8% des habitants sont connectés au réseau national :« Quand tu regardes la taille de certains camps, cela semble évident, explique-t-il. On a ici des centaines de milliers de personnes. Elles développent forcément des activités économiques. Leur fournir les services qui n'émergent pas naturellement ou que les ONG n'apportent pas représente une vraie opportunité. »Un accès à l'électricité qui change, tout insiste l'entrepreneur : ouvertures de cinémas, d'ateliers de couture et même de banques etc. La vie du camp est transformée et Renewia ne cesse d'étendre son réseau : « En 2019, on a d'abord raccordé 500 habitations et commerces à l'électricité. Cela a ensuite été étendu à 3 000. Et en mai prochain, notre objectif est d'atteindre 19 000 connexions, ce qui représente un tiers du camp. »Difficile de recruter dans les campsAprès avoir bénéficié de l'appui des coopérations allemande et américaine, Douglas Cox estime aujourd'hui qu'il n'a plus besoin d'aide. Mais pour beaucoup d'investisseurs, en dépit des efforts des institutions, les obstacles à l'investissement privé demeurent. Il n'est parfois pas toujours possible d'employer des réfugiés. Dans d'autres cas, ceux-ci ne peuvent même détenir un commerce ou une simple puce de téléphone.Pourtant, la Banque mondiale l'assure, étude à l'appui : la présence d'un camp loin de nuire à la croissance de la région qui l'accueille, est plutôt de nature à la booster.
Alors que la menace de l'interruption du financement de l'aide américaine plane en République démocratique du Congo (RDC), l'ONU s'inquiète du sort de milliers de Congolais recevant un traitement contre le VIH. « Une rupture de financement aura un impact direct sur la survie des personnes vivant avec le VIH », avertit dans un entretien avec ONU Info Susan Kasedde, la Directrice pays de l'ONUSIDA, le programme de l'ONU qui coordonne la lutte contre la pandémie de VIH/sida.La RDC compte aujourd'hui environ 520.000 personnes vivant avec le VIH, et l'épidémie continue de croitre.« Le pays a réussi à mettre sous traitement 440.000 personnes vivant avec le VIH, soit au moins 87% des personnes en besoin de traitement », signale Mme Kasedde, soulignant que la moitié est entièrement financée par PEPFAR, le programme de lutte contre le VIH/sida lancé par le Président américain George W. Bush en 2003.Selon elle, PEPFAR a joué un rôle pratiquement sans comparaison dans la réponse au VIH en RDC - du dépistage au traitement, en passant par la mise au point des laboratoires et de la chaine d'approvisionnement.L'annonce du gel du financement était complètement inattendu et a constitué un « choc total », explique Susan Kasedde.(Interview : Susan Kasedde, Directrice pays de l'ONUSIDA; propos recueillis par Cristina Silveiro)
« Le timing était presque parfait, relève Jeune Afrique. Le 21 février, l'opposant Jean-Marc Kabund, incarcéré depuis août 2022 et condamné à sept ans de réclusion pour “outrage au chef de l'État“ et “propagation de faux bruits“, a soudainement été libéré. Le jour suivant, Félix Tshisekedi réunissait les membres de l'Union sacrée, à Kinshasa, et leur annonçait son intention de former un gouvernement d'union nationale dans un contexte de crise sécuritaire dans l'est de la RDC. » Le 1ᵉʳ mars, « toujours à la surprise générale, deux nouveaux opposants bénéficiaient d'une libération “conditionnelle“. »Alors, s'interroge Jeune Afrique, « faut-il voir dans ces libérations une volonté de détendre le climat politique ? (…) Félix Tshisekedi espère-t-il s'épargner un dialogue national semé d'embûches pour passer directement à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale ? » Peut-être, mais « peu nombreuses sont les formations d'opposition qui se disent disposées à accepter la main tendue du président congolais. Les camps de Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Matata Ponyo Mapon, Delly Sesanga et même de Jean-Marc Kabund se sont prononcés contre l'initiative, qu'ils jugent contre-productive, pointe le site panafricain. Martin Fayulu, qui avait été le premier à proposer un dialogue pour cimenter l'unité nationale, semble partant, à condition que les discussions préalables soient supervisées par les Églises catholique et protestante. (…) Dans ce contexte, la décrispation paraît illusoire, relève Jeune Afrique, d'autant que Félix Tshisekedi a déjà dit qu'il ne ferait pas un pas en direction de ceux qui, selon lui, “portent les intérêts étrangers“. Dans sa ligne de mire : l'ancien président Joseph Kabila, qu'il accuse d'être derrière le M23. »Kabila : la mémoire courte ?Justement, Kabila sort du bois… Comme nous l'évoquions hier, l'ex-président a apparemment l'intention « de revenir au premier plan, à un moment critique où la présidence Tshisekedi est clairement menacée par le M23. Mais ce qui interroge dans les sorties médiatiques de Joseph Kabila, relève le site spécialisé sur la RDC,Afrikarabia, c'est qu'il donne l'impression de ne pas avoir été au pouvoir pendant 17 ans, et fait comme si sa présidence avait été “normale ». Comme s'il n'avait pas prolongé son dernier mandat de deux ans pour tenter de s'accrocher à son fauteuil. Comme si la crise pré-électorale de 2015-2018 n'avait pas été réprimée dans le sang. Comme si Floribert Chebeya n'avait pas été assassiné. Comme si les élections de 2011 et 2018 n'avaient pas été dénuées de toute crédibilité et de toute transparence. (…) Comme si les enquêtes des ONG internationales n'avaient pas documenté les milliards de dollars évaporés par la corruption. Des accusations que Joseph Kabila formule aujourd'hui… à l'encontre de Félix Tshisekedi et de son régime. Un sacré culot, s'exclame Afrikarabia. Mais peut-être que l'ancien président pense que les Congolais ont la mémoire courte. »Kagame : le paria ?Côté rwandais, à présent, le président Kagame parait de plus en plus isolé… « Nouveau coup de massue pour le Rwanda », s'exclame le site congolais Objectif Infos. « Berlin a annoncé avant-hier la suspension de ses aides au développement, assortie d'un réexamen de sa coopération bilatérale avec Kigali. (…) Concrètement, le Rwanda se voit privé d'une enveloppe annuelle de 50 millions d'euros, destinée à des projets de développement économique, énergétique, climatique et vaccinal. »« L'Allemagne emboîte ainsi le pas au Royaume-Uni et au Canada, qui ont pris des décisions semblables », note Le Monde Afrique.Pour ce qui concerne l'Union européenne, relève L'Observateur Paalga à Ouagadougou, « même si pour le moment, il n'y a pas de sanctions prises à l'encontre du Rwanda, le Parlement européen a adopté récemment une résolution demandant la suspension d'un accord sur les minerais rares avec le Rwanda en raison de son soutien aux rebelles. Mais, les choses ne semblent pas encore totalement actées. »En tout cas, conclut le site burkinabé, « jusqu'à présent, l'homme fort de Kigali ne semble pas s'émouvoir outre mesure de ces sanctions ; il reste sourd à toutes les voix qui le conjurent de lever le pied dans l'est du Congo et de donner une chance à la paix. »En janvier dernier, Paul Kagame lors d'une allocution au corps diplomatique avait traité Félix Tshisekedi d' « idiot ». Le New Times à Kigali reprend l'invective et affirme que « le régime de Tshisekedi est en train de creuser sa propre tombe », que « la RDC est une nation en chute libre. (…) Et tout ce que nous pouvons faire, nous, poursuit le quotidien rwandais, est de nous fortifier. Accrochons-nous ! »
En RDC, l'opposant Jean-Marc Kabund sera candidat à la prochaine présidentielle. Il l'annonce aujourd'hui sur RFI, à l'occasion de sa première interview radio depuis sa sortie de prison, le 21 février dernier. Longtemps, Jean-Marc Kabund a été le bras droit de Félix Tshisekedi. Quand ce dernier est devenu chef d'État, il a même été le président par intérim du parti au pouvoir UDPS. Mais après la rupture de 2022, il a été jeté en prison. Aujourd'hui, est-il prêt à se réconcilier avec Félix Tshisekedi ? Visiblement, non. En ligne de Kinshasa, le président de l'Alliance pour le Changement répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Le 21 février, vous avez été libéré. Le lendemain, le 22 février, Félix Tshisekedi lors d'une rencontre avec les parlementaires de son camp, a invité ses opposants à entrer dans un gouvernement d'union nationale. Est-ce que votre libération n'est donc pas un geste politique de sa part ?Jean-Marc Kabund : Je ne crois pas que ma libération puisse faire l'objet d'un marchandage politique. J'ai été victime de persécutions politiques, condamné à une peine de sept ans et j'ai passé 30 mois en prison. Cette injustice, je crois qu'elle ne pourra jamais être réparée. Il faut avouer qu'il y a une forte pression depuis que j'étais en prison, tant par la communauté internationale que par l'opinion publique interne du Congo. Je crois que Félix Tshisekedi faisant face à cette pression a dû lâcher du lest. Et j'estime que le gouvernement d'union nationale qu'il propose de mettre sur pied ne résoudra rien du tout.Est-ce que Félix Tshisekedi n'a pas lâché sur vous et sur deux autres prisonniers politiques, Mike Mukebayi et Seth Kikuni qui viennent d'être libérés afin de frapper les esprits et de montrer qu'il tendait la main vers l'opposition ?Je crois que cela était une obligation pour lui. Cela ne peut pas être considéré comme un cadeau que Félix Tshisekedi donne à l'opposition parce que moi comme les autres prisonniers, Mike Mukebayi et Seth Kikuni, étions incarcérés injustement. Et d'ailleurs, il y a encore des prisonniers politiques qui continuent de croupir en prison. Ici, je fais allusion à Jacky Ndala. Il y a un autre aspect auquel beaucoup de gens ne font pas attention, ce sont les généraux. Je vous dis ici que plusieurs généraux Katangais sont arrêtés injustement. Ils sont détenus dans des cachots, en prison, sans jugement. Cela fait des années. Ici, je veux parler du général Philémon Yav. Je veux parler du général Zelwa Katanga dit Djadidja. Ils sont nombreux. Le gouvernement Tshisekedi doit savoir que ma libération et la libération des deux autres ne suffisent pas.Qu'est-ce que vous en pensez de l'avancée du M23 dans l'est de votre pays ?L'avancée du M23 est inacceptable et tout le monde doit demander au Rwanda de retirer ses troupes pour que le Congo retrouve la paix.Depuis votre libération, vous avez reçu plusieurs visites à votre domicile, notamment celle de l'opposant Martin Fayulu. Est-ce que vous réfléchissez avec Martin Fayulu et d'autres opposants à une initiative commune ?Bien entendu ! C'est parce que le régime Tshisekedi, qui est un régime finissant, doit laisser la place dès 2028. La RDC a besoin des dirigeants honnêtes afin de pouvoir donner le changement tant attendu par notre peuple.Vous êtes en contact également avec l'ancien président Joseph Kabila ?Je crois que c'est un acteur politique important de notre pays. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas être en contact avec lui. D'ailleurs, je vais même plus loin. Si demain, j'avais l'occasion d'avoir le contact de Corneille Nangaa, je l'appellerais et je lui parlerais. Je lui dirais ce que je pense de ce qu'il est en train de faire. Je suis là pour parler à tout le monde.Et que diriez-vous justement à Corneille Nangaa, le patron du M23 ?Je lui dirais tout simplement que ce qu'il est en train de faire, on l'a déjà vécu dans ce pays avec Mzee Kabila. On connaît les conséquences. Il doit arrêter de verser le sang des Congolais et revenir vite. Il doit arrêter à travers un cessez-le-feu et le gouvernement, je crois, ne pourra pas s'y opposer dans sa position actuelle pour accepter d'intégrer le processus du dialogue pour une résolution pacifique de ce conflit.Si demain le pouvoir libère les généraux actuellement en prison et renonce à son projet de changement de constitution, est-ce que vous pourriez accepter d'entrer dans un gouvernement d'union nationale avec Alliance pour le changement ?Je dis déjà, d'entrée de jeu, que je ne suis ni demandeur, ni preneur de ce gouvernement. Le problème n'est pas seulement celui des arrestations. La gouvernance doit être basée sur un programme, sur une vision claire et je ne vois pas aujourd'hui Tshisekedi garantir cela.Est-ce que vous vous êtes parlé avec Félix Tshisekedi depuis le 21 février ?Non, non. Moi, je n'en ai pas l'intention, je ne trouve pas l'intérêt de lui parler. Mais si lui le désire, je ne lui fermerai pas la porte. Je lui dirai ce que je pense.Non, non. Moi, je n'en ai pas l'intention, je ne trouve pas l'intérêt de lui parler. Mais si lui le désire, je ne lui fermerai pas la porte. Je lui dirai ce que je pense.Est-ce que vous serez candidat en 2028 ?Bien sûr. Je crois qu'après avoir quitté le pouvoir pour ses convictions, je crois que nous avons suffisamment acquis d'expérience et de notoriété, ce qui pourra nous permettre de bien gouverner, de bien gérer ce pays au fait ! À lire aussiRDC: Tshisekedi réaffirme qu'il ne dialoguera pas avec le M23 et promet une refonte de l'armée et du gouvernement
À Kinshasa, la Cour pénale internationale (CPI) est prête à soutenir la création d'un Tribunal spécial pour juger tous les crimes commis au Congo depuis trente ans. C'est ce qu'a annoncé la semaine dernière Karim Khan, le procureur de la CPI, lors d'un déplacement sur place. Voilà près de dix ans que le docteur Mukwege, le prix Nobel de la Paix 2018, réclame un tribunal international qui serait en mesure de poursuivre tous les criminels présumés, qu'ils soient Congolais, Ougandais ou Rwandais. Mais si ce tribunal voit le jour cette année, comme semble le souhaiter le président Tshisekedi, ne risque-t-il pas d'être instrumentalisé ? Il y a trois ans, le cinéaste belge Thierry Michel a réalisé le film-choc L'Empire du silence. Aujourd'hui, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : « La justice internationale n'a pas permis d'arrêter trois décennies d'atrocités au Congo », a reconnu le procureur de la CPI, c'était la semaine dernière à Kinshasa. Pourquoi cet aveu ?Thierry Michel : Est-ce qu'il a essayé ? À part quelques petits poissons qui ont été jugés devant la CPI, ils sont trois dans les années 2010-2020, je ne vois pas beaucoup de poursuites qui ont été engagées et jamais sur les hautes personnalités des commandements militaires ou politiques, que ce soit du Congo, de l'Ouganda ou du Rwanda. Donc, je pense extrêmement important aujourd'hui de remettre sur la table cette question de la justice transitionnelle pour laquelle se bat le docteur Mukwege, le prix Nobel de la paix 2018, depuis déjà pas mal d'années de par le monde.La nouveauté, la semaine dernière, c'est que lors de ce déplacement à Kinshasa, Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, a soutenu l'idée d'un tribunal spécial pour les crimes commis au Congo…Oui, ce qui est important, c'est qu'il a dit qu'aucune partie du conflit n'a un chèque en blanc pour les crimes les plus graves relevant du statut de Rome. Aucune partie du conflit, cela veut bien dire que ce ne sera pas une justice de Congolais envers les Congolais, mais que cela va toucher évidemment tous les acteurs des crimes commis depuis 30 ans dont évidemment les pays voisins et les responsables des pays voisins. La question est évidemment de voir si on va remonter les chaînes de commandement politiques et militaires. Mais que je sache, le procureur de la CPI, Karim Khan, n'a pas froid aux yeux puisqu'il a osé s'en prendre à monsieur Poutine en Russie et monsieur Netanyahu en Israël. Donc peut-être qu'il n'aura pas de scrupules à s'en prendre aussi à ceux qui ont été responsables des guerres en RDC.Et pour ce futur tribunal spécial, Karim Khan dit qu'il faut « une approche globale qui nécessite un mandat avec plus de moyens, s'occupant de génocides, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité »…Cela me semble dans le principe très bien. On a déjà des bases de travail, le premier rapport Mapping, mais évidemment, il se termine en 2002. Il ne couvre que dix ans. Il faut évidemment compléter par un deuxième rapport Mapping, me semble-t-il, qui devrait couvrir au moins une vingtaine d'années. Mais ce qui est rassurant, c'est que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va envoyer une commission d'enquête internationale qui devra fixer les responsabilités. Mais il faut aujourd'hui évidemment veiller à sécuriser les témoins. Sécuriser aussi, je pense, les fosses communes, parce qu'il y aura là un travail aussi important, comme cela a été fait dans d'autres pays, d'exhumation des corps pour identification. Comment ont-ils été assassinés et par qui et à quel moment ? Et avec le risque évidemment, si ce n'est que congolais, même avec des experts étrangers, mais si cela ne reste qu'au niveau congolais, il y a évidemment le risque d'instrumentalisation politique ou bien d'éviter certaines responsabilités de certains acteurs de ces crimes qui sont toujours aujourd'hui quand même dans des postes de pouvoir militaire ou politique.Grâce à ce rapport Mapping de 2010, on sait ce qui s'est passé, mais on ne connaît pas l'identité des criminels. Pourquoi ?Mais quand même, on ne les connaît pas, on ne veut pas les connaître puisque….Officiellement, en tout cas.Ce sont ceux dont le docteur Mukwege a dit avec beaucoup de pertinence lors de son discours à Oslo, quand il a reçu le prix Nobel en 2018 : « Ces personnes dont on n'ose et on ne veut pas dire le nom ». N'empêche, ils sont quand même cités dans plusieurs rapports des Nations unies. Et je vous rappelle que dans le film L'Empire du Silence que j'ai réalisé sur 25 années de tragédies congolaises en allant dans toutes les régions où se sont passés ces crimes contre l'humanité et ces crimes de guerre et ces massacres abominables, on a quand même pu, par les témoignages que j'ai récoltés, établir que certains étaient des présumés coupables, vraiment extrêmement sérieux, qui auraient dû être poursuivis. En tout cas, ils n'ont pas été inquiétés le moins du monde.Dans votre film L'Empire du Silence qui est sorti il y a trois ans, vous identifiez notamment deux présumés coupables qui sont des officiers congolais, le général « Tango Four » et le général Ruhorimbere. Qu'est-ce qu'ils sont devenus ?Que je sache, ils n'ont pas été vraiment inquiétés. Ils sont aussi dans ce cycle d'impunité parce que d'un côté, il y a l'empire du silence qui commence à être brisé. Et cela, c'est au crédit de monsieur Khan de briser cet empire du silence. Mais il y a aussi l'empire de l'impunité. Et cela, c'est un iceberg invraisemblable, une montagne à gravir, parce que c'est la culture dominante depuis tellement longtemps, depuis plusieurs décennies politiques.Dans votre film, vous mettez en cause également le général rwandais James Kabarebe. Or, il se trouve que le 20 février dernier, les États-Unis ont annoncé des sanctions financières contre lui, car il s'agit, selon Washington, d'une « personnalité politique et militaire de premier plan qui a joué un rôle essentiel dans les conflits au Congo ces trois dernières décennies »…Voilà ce qui confirme les témoignages que j'ai pu récolter sur le terrain et dont on n'avait jusqu'ici pas vraiment tenu compte. Donc c'est une avancée. Enfin, on brise ce cycle du silence et des noms commencent à être mis en exergue comme présumés criminels.En avril, dans un mois donc, devrait être organisée à Kinshasa, par le président Tshisekedi, une conférence internationale sur la paix, la sécurité et la justice, où pourrait être discutée la création de ce tribunal spécial pour le Congo. Est-ce pour vous l'aboutissement d'un combat que vous menez depuis longtemps ?Quelque part, oui. Cela a été en tout cas une des revendications du docteur Mukwege. Maintenant, il faut voir jusqu'où on pourra aller et si ce ne sera pas instrumentalisé. Il ne faut pas que ce soit seulement un outil politique contre le Rwanda, même si évidemment, il faut dénoncer les crimes commis par le Rwanda et l'occupation actuelle en RDC sans tergiversation. Mais voilà, il y a des responsabilités internes au Congo, il faudra évidemment qu'elles soient mises en exergue.
Ledjely en Guinée s'interroge : « se dirige-t-on vers la fin de l'immunité dont jouissait jusqu'ici le président rwandais, malgré son implication avérée et documentée dans la guerre qui secoue l'est de la République démocratique du Congo ? Il est peut-être trop tôt pour se réjouir du réveil de la communauté internationale, pointe le site d'information guinéen. Mais au moins, on peut constater que les lignes commencent à bouger contre le parrain des rebelles du M23. En effet, après les États-Unis la semaine dernière, c'est l'Union européenne qui vient de s'accorder sur la nécessité de dire stop au Rwanda dans son soutien actif au mouvement rebelle et à son agression contre son voisin. Avec à la clé des menaces de sanctions. Décidément, le mythe Kagame est en train de tomber. »Même pas peur…Alors pour l'instant, les sanctions sont timides… « L'Union européenne suspend les consultations sur la défense avec le Rwanda et annonce le réexamen de ses accords sur les minerais stratégiques », relève le site congolais 7 sur 7. « Cette décision va donc (notamment) priver l'armée rwandaise de l'assistance militaire et sécuritaire de l'Union européenne. »« Alors que les combats entre l'armée congolaise et l'AFC/M23 se poursuivent, la position de l'Union européenne vise à renforcer la pression diplomatique sur Kigali, sans exclure d'autres mesures en cas d'aggravation de la situation sur le terrain », remarque pour sa part le site Actualités CD.« Kigali et Paul Kagamé ont-ils peur de ces sanctions ? », s'interroge WakatSéra. Assurément non, répond le site burkinabé. « Les condamnations et les sanctions font comme monter l'adrénaline du côté de l'Alliance Fleuve Congo-M23 qui continue de marcher, dans le sang des Congolais, vers des objectifs qu'elle seule et son maître de Kigali se sont fixés. Ce qui est certain, c'est qu'ils ne verraient pas d'un mauvais œil, la chute de Kinshasa, avec comme cerise sur le gâteau, celle de Félix Tshisekedi […]. »Kabila en embuscade ?Et c'est dans ce contexte tendu que Joseph Kabila est sorti du bois le week-end dernier… « Pour la première fois depuis son départ du pays en janvier 2024, pointe Le Forum des As à Kinshasa, Joseph Kabila a pris la parole sur plusieurs sujets brûlants, notamment la crise politique, sécuritaire et sociale qui secoue le pays. Dans une tribune publiée dans le journal sud-africain Sunday Times, l'ex-président a dénoncé un état de fait qu'il considère comme une menace pour la stabilité de la RDC et de la région. Joseph Kabila accuse l'actuel président congolais d'avoir instauré un régime de “terreur“, caractérisé par la répression des opposants politiques, les arrestations arbitraires et les exécutions extrajudiciaires. Il dénonce également l'exil forcé des journalistes, des leaders d'opinion et même des responsables religieux. (…) Reste à savoir, pointe encore le quotidien congolais, si cette prise de parole marque le début d'un retour actif de Kabila sur la scène politique congolaise ou s'il s'agit simplement d'une critique ponctuelle contre le régime de Félix Tshisekedi. Quoi qu'il en soit, cette déclaration risque d'intensifier les tensions déjà vives au sein du paysage politique congolais. »Nouvelle épine au pied de Tshisekedi…« Kabila sort la sulfateuse », s'exclame Afrikarabia. Cette « volée de bois vert contre son successeur laisse songeur, relève le site spécialisé sur la RDC, lorsque l'on pense à la répression, à l'époque de Kabila, des manifestations dans le sang, à l'assassinat de Floribert Chebeya, à la centaine de morts et au verrouillage des médias pendant la crise pré-électorale de 2016. Pourtant, cette sortie médiatique de l'ancien président congolais signifie aujourd'hui qu'il est bien de retour sur le devant de la scène avec des ambitions de revanche à peine voilées. (…) Pour Félix Tshisekedi, il n'y a d'ailleurs pas de doute, relève encore Afrikarabia. Derrière le M23, il y a Joseph Kabila. Une nouvelle épine dans le pied qui risque d'être tenace pour le président congolais. »En effet, constate également L'Observateur Paalga à Ouagadougou : « une décennie après, coucou, revoilà Kabila (…), qui renoue secrètement avec une certaine agitation politique. Mais sans la moindre compassion pour ces milliers de victimes civiles, pour ces centaines de milliers de déplacés, sans la moindre condamnation de la rébellion du M23, sans la moindre désapprobation des visées impérialistes de Paul Kagame sur les minerais stratégiques de l'Est de la RDC. »
Des policiers congolais sont arrivés depuis Bukavu au port de Goma dimanche. Deux villes sous le contrôle des rebelles du M23. Ils ont été "enrôlés" par le mouvement soutenu par Kigali et vont recevoir une "formation idéologique" avant de retourner travailler sur le terrain. À Goma, l'insécurité est toujours présente. Plusieurs jeunes hommes ont été retrouvés morts dans un quartier de l'ouest du centre-ville.
Depuis plusieurs semaines, la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo ne cesse de se détériorer. L'AFC/M23, groupe soutenu par l'armée rwandaise selon Kinshasa, a poursuivi son avancée jusqu'à Bukavu, malgré les initiatives diplomatiques en cours. Face à cette crise, l'Église catholique et les protestants congolais ont engagé des démarches pour favoriser un dialogue entre les différentes parties. Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), fait partie de la délégation (réunissant la Cenco et l'Église du Christ au Congo) revient sur cette initiative, et tire un premier bilan des rencontres qui ont été menées, avec Liza Fabbian. RFI : La semaine dernière à Goma, vous avez rencontré Corneille Nangaa, le coordinateur de l'AFC/M23. Après cette entrevue, ses troupes, appuyées par l'armée rwandaise, se sont emparées de Bukavu. Était-il utile de le rencontrer ?Mgr Donatien Nshole : Oui, nous estimons que c'était très utile de le rencontrer parce que, pour nous, la solution militaire n'en est pas une. L'idéal serait que les Congolais s'assoient autour d'une table et qu'ils trouvent un consensus national autour de leurs différends plutôt que de s'engager dans une voie qui fait autant de morts, et de pertes non seulement en vies humaines, mais aussi en termes de destruction des infrastructures nécessaires pour le développement du pays.Pouvez-vous nous en dire plus sur le bilan que vous avez pu tirer de l'échange que vous avez eu avec Corneille Nangaa ?Nous sommes allés le convaincre de la nécessité d'un dialogue et ils ont été ouverts à l'initiative. Ils ont promis d'envoyer leur cahier des charges assorti des conditions pour participer à ce dialogue. Pour nous, c'était déjà une ouverture. C'est la même démarche qu'on a faite auprès des autres acteurs sociaux – politiques du pays pour le même objectif. Évidemment, on aurait souhaité qu'on puisse arrêter les combats sur le terrain. Ça nous inquiète qu'on continue encore à se battre et que du côté de Kinshasa, il y ait encore aussi des voix qui parlent en termes de résistance, en termes militaires, ça, vraiment, ça nous décourage. Pour arriver à une solution pacifique comme nous la proposons, il faut des signaux de part et d'autre. Il faut vraiment un engagement formel et de la part du M23 et de la part de Kinshasa. Il ne faudrait pas que le M23 considère que ce qu'on leur demande, c'est pour laisser le temps à l'autre camp de s'organiser. Il ne faudrait pas que de l'autre côté de Kinshasa, on considère les négociations comme une faiblesse. Non. La guerre n'est vraiment pas une solution pour nous.Vous avez également rencontré dans la foulée le président rwandais Paul Kagame. Qu'avez-vous tiré de cette rencontre ? Pouvez-vous nous en dire plus ?D'abord, l'écoute. Il nous a écoutés. Il nous a donné suffisamment de temps. Il a encouragé l'initiative « pastorale », pour reprendre ses mots, là où les politiciens n'ont pas réussi à trouver une solution. Et il a promis son implication dans tout ce qui va dans le sens du dialogue, pour qu'on en finisse avec ce conflit. Nous allons proposer quelque chose tenant compte et de la réalité et des avis des uns des autres. C'est à ce moment-là qu'on verra les vraies intentions des uns et des autres.L'initiative que vous portez vous a également amené à rencontrer plusieurs figures de l'opposition politique congolaise, notamment Martin Fayulu, Moïse Katumbi ainsi que des émissaires de Joseph Kabila. Sont-ils tous favorables à un dialogue ou une rencontre qui intégrerait le AFC/M23.Ils sont tous favorables au dialogue, à certaines conditions. Nous sommes en train de recueillir justement les avis des uns des autres. Nous allons proposer quelque chose tenant compte de la réalité et des avis des uns et des autres. C'est à ce moment que l'on verra les vraies intentions des uns et des autres.Mais vous, votre souhait, c'est donc de pouvoir organiser une rencontre qui intégrerait l'AFC/M23 ?Absolument. Parce que c'est une partie du problème aussi. On ne peut pas le mettre de côté. Corneille Nangaa et les autres sont des Congolais. Ils ont pris les armes et doivent expliquer aux autres Congolais, pourquoi et ce qu'il faudrait faire pour trouver des solutions sans la guerre.Les représentants de la Cenco et de l'ECC ont aussi échangé avec William Ruto, le président du Kenya. Il est également président en exercice de la Communauté d'Afrique de l'Est. Comment votre initiative s'intègre-t-elle dans la dynamique sous-régionale ? Et comment s'articule-t-elle avec les processus de Luanda et de Nairobi ?C'était l'objet de la rencontre. Parce que, au niveau national, nous espérons, avec la bonne volonté des acteurs sociopolitiques, arriver à un consensus qui sera la voix du Congo par rapport à la gouvernance interne, mais aussi par rapport aux relations avec le voisin. Et pour cela, la dynamique nationale a besoin de l'appui de la sous-région. Donc concrètement, après le consensus qui sera dégagé, ce ne sera plus la voix du président Tshisekedi qui sera entendue, mais celle des Congolais unis. Ça aura déjà un autre poids. Et la communauté politique sous-régionale devra en tenir compte pour voir comment intégrer ça dans les pourparlers de la sous-région. L'idéal pour nous, c'est qu'on obtienne à la fin une conférence internationale pour la paix en RDC, dans les Grands Lacs.Quelle est la finalité que vous espérez atteindre ?La finalité, c'est, d'abord, que les armes cessent. La finalité, c'est que les congolais se mettent d'accord autour d'un pacte social pour la paix et le vivre-ensemble. La finalité, c'est que les Congolais se mettent d'accord sur la façon de vivre en paix avec le voisin en tenant compte des intérêts des uns et des autres. La finalité, c'est donner au pays la matrice de la gouvernance qui pourra garantir le bien-être de la population congolaise qui devra vivre dignement. C'est cela, notre plus grand souci en tant que pasteurs.
« Dans la même journée (d'hier), deux images se sont étrangement télescopées, relate le site spécialisé sur la RDC Afrikarabia. Sur la première, le président Félix Tshisekedi rencontre les représentants des confessions musulmanes, orthodoxes, kimbanguistes et des églises du Réveil pour les intégrer au dialogue national prôné par les Églises chrétiennes. Quelques heures plus tard, une seconde image dévoile une autre rencontre, qui a surpris tout le monde, à plus de 2 500 kilomètres de Kinshasa. Autour de la table, on y voit les responsables de la Conférence épiscopale nationale du Congo, Monseigneur Fulgence Muteba, l'Abbé Donatien Nshole, celui de l'Église du Christ au Congo, le Révérend Éric Senga, face à Corneille Nangaa, le coordonnateur de l'AFC, la branche politique de la rébellion M23, condamné à mort par Kinshasa. Un télescopage d'images qui donne un sérieux coup d'accélérateur, pointe Afrikarabia, à l'initiative des deux confessions religieuses qui a pour objectif d'ouvrir les portes du dialogue et ramener la paix à l'Est. »Le « miracle » aura-t-il lieu ?Pour l'instant, pas d'avancées notables… Les religieux et l'AFC parlent de trouver une solution pacifique le plus tôt possible pour que la guerre s'arrête. Sans plus…En effet, rebondit L'Observateur Paalga à Ouagadougou, « reste à savoir si le miracle des religieux aura lieu. La question se pose d'autant plus qu'à peine arrivés à Goma, ils ont été désavoués par la majorité présidentielle qui dit ne les avoir pas mandatés ou investis de quelque manière que ce soit. N'oublions pas, précise le quotidien burkinabé, que Tshisekedi renâcle à discuter avec ceux qu'il considère comme des terroristes, car ce faisant, ce serait quelque part les reconnaître de fait. »Corneille Nangaa droit dans ses bottes…L'envoyé spécial du Monde Afrique a pu rencontrer Corneille Nangaa hier à Goma. Le chef de l'AFC ne donne guère l'impression de vouloir emprunter le chemin de la paix. « Félix Tshisekedi n'a jamais gagné l'élection (présidentielle), affirme l'ancien président de la Commission électorale congolaise. Si j'ai créé le monstre, je pense qu'il m'appartient de défaire le monstre. (…) Kinshasa nous a condamnés à mort, la communauté internationale nous a sanctionnés. Nous avons tout perdu et donc plus rien à perdre. » Je suis « un révolutionnaire constitutionnel », affirme encore Corneille Nangaa. « Concept fumeux, commente Le Monde Afrique, qui donnerait le droit légitime au recours à la violence sur la base de l'article 64 de la Constitution, selon lequel "tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions de la présente Constitution". »… de même que Paul KagameAutre interview d'un autre protagoniste du conflit : Paul Kagame répond aux questions de Jeune Afrique. « Accusé de soutenir les rebelles du M23 qui se sont emparés de Goma, au risque d'un embrasement régional, le chef de l'État rwandais se défend, résume le site panafricain. Il renvoie la responsabilité de la crise à son homologue congolais, le président Félix Tshisekedi, et dit faire peu de cas des menaces de sanctions internationales. »Bref, rien de vraiment nouveau… Le président rwandais justifie toujours son soutien militaire au M23 par la présence persistante, selon lui, de groupes armés génocidaires sur le sol congolais.Paul Kagame renvoie donc la balle à Kinshasa et à Bujumbura… « Ce que nous avons entendu de la part des présidents du Burundi et de la RDC, ce ne sont que des menaces constantes à l'égard du Rwanda, affirme-t-il. Ce sont eux qui ont créé cette situation en cherchant la confrontation, en incitant à l'action et en évoquant le renversement du gouvernement rwandais. Ce sont eux, les dirigeants burundais et congolais, accuse encore Paul Kagame, qui cherchent à fomenter un conflit régional élargi basé sur les tribus, les groupes ethniques et toutes sortes d'autres facteurs qui relèvent d'une conception primitive de la politique. » On le voit, l'heure ne semble pas à la négociation… Bien au contraire. Hier, l'Agence France Presse, reprise par de nombreux médias dont Le Monde Afrique, indiquait que « le groupe armé M23 et les forces rwandaises ont effectué une nouvelle avancée dans l'est de la RDC. Dans le même temps, le Burundi, qui a déployé des soldats en appui à l'armée congolaise, a menacé le Rwanda de répondre en cas d'attaque. »
Le producteur et chanteur de zouk ivoirien Marvin est à l'affiche de l'évènement Le Grand zouk de Babi, qui aura lieu à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 14 février 2025. Il sera également en concert live au Casino de Paris samedi 19 avril. Makhalba Malecheck, rappeur du Congo-Brazzaville, est en France à l'occasion du concert de Roga Roga qui a eu lieu au Zénith de Paris, le 1er février 2025. Son nouveau single Na Tolo a battu des records au Congo en 2024. Il prépare actuellement un nouvel album baptisé Tant attendu et sera en concert à Paris avant la fin de l'année. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :Willy Mignon - MindedjiMarvin - Le coup de soleilMarvin feat Léa Churros - Si tu t'en vasYemi Alade feat Marvin - KissingMarvin feat Léa Churros - Jusqu'au bout du mondeMakhalba Malecheck - Na toloMakhalaba Malecheck - Mabé na ngaRetrouvez notre playlist sur Deezer.
Le producteur et chanteur de zouk ivoirien Marvin est à l'affiche de l'évènement Le Grand zouk de Babi, qui aura lieu à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 14 février 2025. Il sera également en concert live au Casino de Paris samedi 19 avril. Makhalba Malecheck, rappeur du Congo-Brazzaville, est en France à l'occasion du concert de Roga Roga qui a eu lieu au Zénith de Paris, le 1er février 2025. Son nouveau single Na Tolo a battu des records au Congo en 2024. Il prépare actuellement un nouvel album baptisé Tant attendu et sera en concert à Paris avant la fin de l'année. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :Willy Mignon - MindedjiMarvin - Le coup de soleilMarvin feat Léa Churros - Si tu t'en vasYemi Alade feat Marvin - KissingMarvin feat Léa Churros - Jusqu'au bout du mondeMakhalba Malecheck - Na toloMakhalaba Malecheck - Mabé na ngaRetrouvez notre playlist sur Deezer.
C'est une information RFI. Depuis quelques jours, trois grands joueurs de football se mobilisent pour essayer de convaincre le club du Paris Saint-Germain (PSG) de renoncer à son partenariat avec le Rwanda. Il s'agit des deux internationaux français Randal Kolo Muani et Presnel Kimpembé, et de l'ancien international congolais Youssouf Mulumbu. Tous trois appuient la démarche de la ministre congolaise des Affaires étrangères, qui a écrit la semaine dernière au PSG, mais aussi à Arsenal et au Bayern Munich. Le PSG va-t-il les écouter ? Youssouf Mulumbu, qui a joué dans ce club, répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Qu'est-ce que vous pensez de la lettre de la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, qui demande au PSG, à Arsenal et au Bayern de renoncer au sponsoring du Rwanda ?Youssouf Mulumbu : Ben, je pense que c'est assez légitime, parce que ça enverra un message fort. Aujourd'hui, le Rwanda fait preuve d'ingérence et de soutien à des rebelles qui ôtent la vie des Congolais et sèment la terreur. Donc, ça ne colle vraiment pas avec le sport. Ça ne colle pas avec l'image du PSG. Que ce soit le PSG ou Arsenal, je ne pense pas que ça colle avec leur image.Vous êtes sportif, mais vous êtes aussi Congolais, vous avez été le capitaine de la sélection nationale de RDC lors de la CAN 2015. Évidemment, tout cela vous concerne ?Oui, bien sûr que ça nous concerne. On ne peut pas passer à côté aujourd'hui des vidéos qu'on a vues. Et on ne peut pas passer aussi à côté parce qu'on a de la famille, on a des amis qui vivent dans la région. J'ai moi-même un ami proche qui a perdu sa femme lors des combats du mois dernier et donc on aimerait que ça s'arrête une bonne fois pour toutes.Et le drame qui a touché la femme de votre ami, ça s'est passé où ?Ça s'est passé à Gisenyi, elle avait déjà fui Goma parce que la ville était déjà attaquée et donc elle a reçu malheureusement un obus qui est tombé sur le balcon de l'immeuble. Elle a perdu la vie ce jour-là.Alors le Rwanda et le football, c'est une longue histoire. On sait que Paul Kagamé, le président rwandais, est un fan du club Arsenal dont il suit chaque match. On sait que ce club londonien est justement le premier club européen dont les joueurs ont arboré le slogan “Visit Rwanda” sur leur maillot, c'était en 2018, quand vous avez vu cela, qu'est-ce que vous vous êtes dit ?Ben, la première des choses qu'on se dit, c'est que le Rwanda se vend très bien au niveau international et je sais un peu leur manière de travailler et c'est purement du marketing et ça ne reflète vraiment pas la politique du Rwanda aujourd'hui et de Kigali. Et sur ces derniers événements, on voit très bien que le Rwanda est impliqué dans ce conflit, donc ça prête à confusion un peu, avec ce qu'il propose en termes d'image à l'international.À lire aussi[Vos questions] Football : les clubs européens sont appelés à rompre leur partenariat avec le RwandaAlors pour l'instant, aucun des 3 clubs concernés, Arsenal, le PSG, le Bayern, n'a réagi à la demande de la RDC. Pourquoi cette prudence à votre avis ?Ben, je pense qu'il va falloir aller plus loin. Il va falloir peut-être insister et aller voir les dirigeants au siège et c'est une démarche que, moi, je suis personnellement en train de faire, vu que j'ai toujours des liens avec le PSG. J'irai discuter directement avec le président Nasser al-Khelaïfi pour lui expliquer tout simplement la situation. Parce que je pense qu'il y a une désinformation que plusieurs responsables de ces clubs-là ne connaissent pas vraiment. Ils ignorent la situation qui sévit actuellement à l'Est de la RDC.Donc vous avez envoyé un petit message à Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG ?Pas directement, mais j'ai quelques liens encore. Et puis je suis en train de tout faire pour avoir une réunion officielle, et puis j'irai plaider la cause du Congo, tout simplement.Mais vous sentez bien que les grands clubs de foot comme le PSG ne veulent pas rentrer pour l'instant dans ce débat politique, hein ?Oui, exactement. Après, les clubs de sport sont souvent apolitiques. Mais là, ce n'est plus seulement une question de politique, c'est une question de vie. C'est une question humanitaire. Donc il va falloir agir et il va falloir arrêter cette hypocrisie tout simplement.Vous avez donc approché le Qatari Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG. Comment réagissent actuellement les joueurs du PSG, comme notamment votre ami Presnel Kimpembe, qui est d'origine congolaise ?Ben, justement, je pense qu'ils sont plus à même de pouvoir en parler avec le président et je pense qu'ils sont aussi affectés. Et c'est la raison pour laquelle je disais que j'avais encore des liens avec le club. Donc par le biais de certains joueurs, nous allons pouvoir toucher le président et nous allons pouvoir étaler un peu les raisons pour lesquelles ce partenariat doit cesser dans l'immédiat.Oui, parce que les joueurs ont leur mot à dire aussi ?Exactement. Les joueurs ont leur mot à dire, et surtout les joueurs qui sont d'origine congolaise. Bon, je parle aussi du cas de Randal Kolo Muani qui est maintenant parti à la Juve, mais ce sont des appuis qui peuvent faire pencher la balance pour que ce partenariat s'arrête tout simplement.Donc, Randal Kolo Muani, Presnel Kimpembe et vous-même, vous êtes actifs en ce moment ?Bien sûr, c'est une cause qui touche tous les Congolais, donc on est en train de s'unir et d'aller dans la même démarche pour que, tout simplement, la demande de la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner soit prise en compte. Et puis qu'immédiatement, je le répète bien immédiatement, ce partenariat puisse prendre fin.À lire aussi«Visit Rwanda», sponsor du club de foot du Paris Saint-Germain: la polémique monte, une pétition est lancée
Bavon Kouété est un artisan-sculpteur qui vit de son métier depuis des décennies à Pointe-Noire, la deuxième ville du Congo. Il tente d'attirer les jeunes pour que ce métier se pérennise. De notre envoyé spécial de retour de Pointe-Noire,Chemise à carreaux, sandales en caoutchouc, Bavon Kouété, taille moyenne, 60 ans, a les bras croisés devant son point d'exposition et de vente de produits sculptés, devant le stade Franco Anselmi au centre-ville de Pointe-Noire. Au départ, il évoluait avec ses amis au Village des voiliers, à un jet de pierre de l'océan. Puis, il a gagné le centre de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville. Bavon Kouété est né dans l'art. Son père l'a l'initié dès son plus jeune âge : « Quand je revenais des cours, je restais à côté de mon père, je l'assistais... Donc, il m'apprenait », témoigne-t-il. Dans son petit point de vente de quelques mètres carrés, il nous présente tout ce qu'il fabrique : « Nous avons des animaux tels des rhinocéros, des girafes. Nous avons des totems, des femmes congolaises habillées. De l'autre côté, nous avons des tapis en raphia, nous avons aussi des masques de différentes ethnies du Congo, de la RDC et du Gabon », énumère-t-il. L'artisan, qui passe son temps à sculpter, est aussi détenteur d'un bac+3. Il a suivi une formation en gestion.À lire aussi Congo-Brazzaville : la deuxième Foire internationale de l'artisanat bat son plein« Nos frères congolais commencent à aimer l'art »Hier, ses principaux clients étaient des expatriés basés dans la ville océane. Désormais, dit-il, les Congolais s'intéressent à acheter les œuvres des artisans. « Nos frères congolais commencent à aimer l'art : ils s'approchent petit à petit et ils achètent. Nous faisons des prix justes : je souhaite avoir 10 000 FCFA (par objet), mais si vous avez 5 000 FCFA, je ne peux pas vous laisser partir. Donc, nous conservons quand même les clients », analyse l'artisan.Le sexagénaire souligne que la relève pourrait manquer un jour. « Aujourd'hui, nous n'avons pas de jeunes gens qui s'adonnent [à cet art]. Ils s'éloignent de nous et veulent toujours [traîner dans] la rue. Nous souhaitons qu'ils viennent. C'est le temps d'apprendre. Nous n'avons pas de relève et nous la cherchons », lance-t-il.Père de sept enfants, dont quatre garçons qui préfèrent l'informatique, Bavon regrette que les jeunes ne s'intéressent pas à ce qu'il considère comme le meilleur métier du monde.À lire aussiÀ Brazzaville, ces jeunes contraints d'étudier sous les lampadaires mis en lumière dans une exposition
Y a-t-il eu en 2005 un pacte secret entre le colonel Kadhafi et Nicolas Sarkozy pour le financement de la campagne de ce dernier ? C'est la question que pose le tribunal de Paris, où l'ancien président français comparaît depuis le 6 janvier et où il clame son innocence. Au cœur de l'affaire, il y a le beau-frère du colonel Kadhafi, Abdallah Senoussi, chef des services secrets libyens au moment de l'attentat contre le DC10 d'UTA (170 morts). Aujourd'hui, nouvelle pièce au dossier. Avec Karl Laske, journaliste enquêteur à Mediapart, Vincent Nouzille publie, chez Robert Laffont, « L'assassin qu'il fallait sauver ». Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Le 19 septembre 1989, un avion DC-10 de la compagnie UTA explose en plein vol au-dessus du Niger, 170 morts dont 54 Français, 48 Congolais de Brazzaville, 25 Tchadiens. C'est l'un des attentats les plus meurtriers de l'histoire de l'Afrique. Et aujourd'hui, grâce à votre enquête, on sait enfin exactement par qui et comment ce crime a été perpétré. Quel document avez-vous découvert ?Vincent Nouzille : Nous nous basons avec Karl Laske, donc journaliste à Mediapart, sur une série de documents libyens qui nous ont été fournis par un imprimeur libyen dont le nom figure d'ailleurs sur la couverture du livre. Il s'appelle Samir Shegwara et il a eu accès à des archives d'Abdallah Senoussi, c'était le chef des services secrets libyens. C'était le numéro 2 ou 3 du régime de Kadhafi et c'était le beau-frère de Kadhafi également. Et Abdallah Senoussi a été mis en cause par le juge Jean-Louis Bruguière. La justice française l'a jugé dans cette affaire de l'attentat du DC 10 d'UTA avec cinq autres Libyens, le procès a eu lieu par contumace en leur absence en mars 1999 à Paris, et ils ont été condamnés à la perpétuité. Donc, il n'y a pas de doute sur la responsabilité d'Abdallah Senoussi et de ces Libyens. Mais ces documents d'Abdallah Senoussi, ces archives secrètes qui sont pour la première fois révélées dans ce livre, donnent à voir les préparatifs très minutieux de cet attentat. Et c'est pour ça que c'est intéressant, parce qu'on avait jusqu'ici, une vision évidemment partielle, parcellaire, de la responsabilité directe d'Abdallah Senoussi. Et là, dans les documents, il y a par exemple des réunions qui se passent au siège des services secrets libyens, donc avec Abdallah Senoussi qui donne des consignes pour frapper des avions français. Il y a aussi par exemple des tests qui sont faits par les services secrets libyens sous la conduite d'Abdallah Senoussi dans le désert libyen, pour tester par exemple des explosifs et aussi pour tester dans un 2ᵉ temps des valises piégées. Or, c'est exactement le mode opératoire qui a été employé dans l'attentat du DC 10, vu que c'est une valise Samsonite bourrée de Semtex qui a été embarquée dans l'avion d'UTA par Apollinaire Mangatany, un passager congolais à l'insu de son plein gré, si je peux dire, et qui a été sacrifié par les services libyens. Et c'est cette valise qui a explosé. Ce mode opératoire a été décidé lors de tests puis de réunions au sommet avec Abdallah Senoussi. Ce sont ces documents que nous révélons.Alors, 10 ans après cet attentat, en 1999, le beau-frère du colonel Kadhafi, Abdallah Senoussi, est donc condamné par la justice française. Mais le colonel Kadhafi essaie de faire réviser ce jugement et, à partir de 2003, il multiplie les contacts avec des hommes politiques français. Il semble qu'il en parle d'abord au président Jacques Chirac, puis au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, lors d'une visite de celui-ci à Tripoli. Comment réagissent Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ?Alors, le président Chirac va être assez flou sur la réponse qu'il peut donner, en disant : « Je vais étudier la question », ça, c'est en 2003, 2004. Arrive la perspective de Nicolas Sarkozy, qui va être le candidat à la présidentielle de 2007. Il est à l'époque ministre de l'Intérieur. Nous sommes en octobre 2005. Oui, il va à Tripoli et le Guide en parle effectivement à Sarkozy, lors de sa visite du 6 octobre 2005. Et puis, ensuite quelques semaines plus tard, l'avocat personnel de Nicolas Sarkozy se rend à Tripoli pour discuter avec les avocats de Senoussi sur la manière de régler le problème. Donc, le sujet a été abordé et non seulement le sujet a été abordé, mais il y a bien eu l'envoi d'une mission d'avocat pour tenter de régler le problème. Alors c'est une promesse qui est faite, peut-être par Nicolas Sarkozy directement à Kadhafi et c'est ce que la justice française suspecte, qu'il y a peut-être eu un arrangement, un deal secret, entre l'équipe de Sarkozy et Kadhafi, sur le mode : nous allons vous donner de l'argent pour votre campagne électorale, en échange de quoi, il faudra régler le problème de Senoussi.Est-ce que vous avez contacté Nicolas Sarkozy dans le cadre de votre enquête ?Oui, nous avons contacté Nicolas Sarkozy, mais comme le procès qui a lieu actuellement, qui a démarré le 6 janvier au tribunal de Paris, allait démarrer, il nous a fait répondre qu'il ne souhaitait pas nous répondre.Alors, il y a la situation judiciaire de Nicolas Sarkozy, mais il y a aussi celle d'Abdallah Senoussi, l'organisateur de l'attentat de 1989. S'il est toujours vivant, qu'est-ce qu'il devient ?Alors Abdallah Senoussi, on a essayé de le joindre pour cette enquête. On n'a pas réussi à le joindre. Il est actuellement en prison en Libye et il faut savoir que les familles des victimes du DC 10 d'UTA en France et en Afrique souhaitent et espèrent un jour avoir un procès. Le vrai procès de Senoussi, avec Senoussi dans le box.Ben oui, puisqu'il a été condamné par contumace !Par contumace, c'est-à-dire en son absence. Et donc, peut-être que les nouveaux éléments que nous révélons sur son implication décisive dans la préparation de cet attentat va réveiller la justice française afin peut-être que la France redemande son extradition depuis la Libye.
Près de Pointe-Noire, les autorités ont décidé de fermer récemment la société Mettsa Congo, une entreprise à capitaux indiens, spécialisée dans le recyclage des batteries au plomb. Une décision suscitée par les plaintes des populations riveraines qui dénoncent les nombreuses pollutions. De notre correspondant à Brazzaville,Au nord de la capitale économique du Congo-Brazzaville, dos tourné au centre de Pointe-Noire, se situe le poste de péage de Mengo. Plusieurs mètres sur la droite se dressent les fourneaux de Mettsa Congo, une entreprise spécialisée dans la récupération et la valorisation des batteries au plomb usagées et de divers déchets en aluminium. Toutes les portes de l'usine sont fermées, les dirigeants et au moins 70 employés sont introuvables.« Au moment où nous parlons, l'usine est en cours de démantèlement, suite à une décision qui a été prise par la ministre de l'Environnement, sommant l'usine à démanteler ses installations et à partir s'implanter ailleurs. C'est une étape de franchi », précise Cyrille Traoré Ndembi, président du collectif des riverains.Mauvaise nouvelle pour l'économie localeEn 2013, cette société a mis en place un système de collecte auprès des vendeurs ambulants, des déchets contenant du plomb et de l'aluminium. Elle procédait ensuite à la fusion de ces composants pour les transformer en lingots qui sont ensuite exportés. Le secteur du recyclage contribue de manière limitée dans l'économie nationale, mais l'arrêt des activités de cette usine représente cependant un manque à gagner, selon Alphonse Ndongo, analyste économique : « Une société comme celle-là représente considérablement un poids économique dans la mesure où elle donne seulement des emplois aux jeunes, mais aussi en termes de contribution fiscale. Vous savez bien que notre budget est fiscal et nous sommes dans le cadre de la diversification de notre économie et cela représente quelque chose que notre pays gagne à travers cette société. »D'après une source proche du dossier, aucun site n'a été trouvé pour réinstaller cette société suite à son démantèlement. Une situation qui questionne Alphonse Ndongo, qui craint que les batteries jadis recyclées ne soient jetées sauvagement dans la nature : « Cette décision n'aurait peut-être pas dû se prendre à la va-vite comme ça. Il fallait en tenir compte et créer un mécanisme de délocaliser le lieu d'implantation de cette société, pour que l'État et ceux qui sont aux alentours ne perdent pas tout. »Une fermeture salvatrice pour les riverainsLa société a été fermée suite aux plaintes des riverains qui dénonçaient une pollution au plomb. Aujourd'hui, ils se sentent soulagés. « Désormais, nous n'avons plus à inhaler les fumées et les poussières de plomb. C'est vrai que c'est une société employait bon nombre de Congolais. Mais je crois que, entre la maladie et le travail, je crois qu'il faut autant mieux se préserver de la maladie que de chercher à gagner de l'argent qui vous rendra malade », disent-ils. Pour ces riverains, l'action du gouvernement est salvatrice, mais ils souhaitent également des dédommagements de la société. Ils affirment que leurs sols ont été pollués par le versement des résidus d'huile. À lire aussiCongo: une éclaircie pour les riverains de l'usine Metssa de Pointe-Noire
Deuxième ville du Congo, capitale économique d'où est extrait le pétrole, Pointe-Noire a un réseau routier dévasté. Pour le réaménager, les autorités ont lancé un vaste chantier début 2024. Mais, un an après leur démarrage, les habitants affirment que les travaux n'avancent pas. Le gouvernement évoque, lui, « des temps économiques durs ». De notre correspondant à Brazzaville,Nous sommes à quelques mètres de l'hôpital Congo-Malembé, dans le troisième arrondissement de Pointe-Noire, au Congo. Le véhicule qui nous embarque sous une fine pluie, qui prend de l'ampleur au fur et à mesure, traverse une zone pleine de nids de poules. Il débouche sur une voie dégradée, qui relie les quartiers du deuxième et du quatrième arrondissement. La voie est bloquée en partie par des travaux qui, visiblement, n'avancent pas, mais provoquent la colère des habitants.« Rien ne se fait. Je ne serais pas surpris de constater qu'il n'y aura jamais rien d'entrepris. Je ne sais pas si vous avez pris le temps de parcourir la ville, mais il n'y a plus d'avenues [praticables]. Tout est en lambeaux. Parfois, on prend un tracteur ou une niveleuse, on va la déposer quelque part pour montrer que les travaux ont commencé. Mais non, ça ne commence pas », dénonce cet habitant qui ne décolère pas.Plus loin, au bord d'une route, Junior, qui a arrêté momentanément de travailler, s'abrite sous le parapluie d'une vendeuse qui propose des beignets. Il cite pêle-mêle les routes qui nécessitent une cure de jouvence. « Prenons un peu la route de la ligne 8 [empruntée par les bus, NDLR], c'est tellement de gaspillage. Siafoumou, c'est la même chose. La route de Ngoyo, également. Finalement, nous les Congolais, où allons-nous circuler ? », interroge-t-il.Ses collègues chauffeurs n'ont pas grand espoir quant à la fin des travaux d'aménagement d'une ville dans laquelle pourtant coule l'or noir. « À Pointe-Noire, les routes n'ont plus l'image d'avant. Elles sont dégradées. Donc, on attend. Il n'est pas facile de circuler à Pointe-Noire. C'est difficile. Je suis chauffeur et chaque fois la suspension et les roues de la voiture se gaspillent. Voilà pourquoi nous demandons au gouvernement d'arranger les routes », dit l'un d'entre eux.« Le gouvernement nous a promis un changement, qu'il va y avoir des routes, qu'il va arranger les routes. Mais, jusque-là, je ne suis pas sûr qu'il va le faire », affirme un autre. Selon un officiel à Pointe-Noire, il est trop tôt pour évaluer les travaux en cours. Le gouvernement a lui promis de « faire beaucoup avec peu », en évoquant la crise économique actuelle.À lire aussiÀ Brazzaville, ces jeunes contraints d'étudier sous les lampadaires mis en lumière dans une exposition
C'est la fin d'une longue histoire. Après 65 ans de présence quasi continue, les militaires français quittent le Tchad vendredi 31 janvier. En ce jour historique, les Français sont-ils amers ? Christophe Lemoine est le porte-parole du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier, en s'exprimant tout d'abord sur l'escalade militaire dans l'est de la République démocratique du Congo. Cela au moment où son ministre, Jean-Noël Barrot, effectue une tournée dans la région. RFI : au Nord-Kivu et maintenant au Sud-Kivu, c'est l'escalade militaire. Comment peut-on y mettre fin ? Christophe Lemoine : Alors, c'est une situation effectivement qui est très inquiétante et une situation qui est extrêmement évolutive. Il y a eu des incursions des troupes du M23, soutenues par le Rwanda, qui ont pris la ville de Goma, qui se dirigent maintenant vers le sud de la région. C'est extrêmement inquiétant, surtout parce que, pour les populations civiles, c'est absolument dramatique. Il y a eu des morts, il y a des milliers de Congolais qui sont sur les routes et qui fuient les combats et c'est une situation qui doit cesser.Du point de vue de la France, le meilleur moyen de faire cesser cette situation, c'est de trouver une issue diplomatique et une issue par le dialogue entre le président [congolais Félix] Tshisekedi et le président [rwandais Paul] Kagame pour pouvoir mettre en place un plan de retrait total de ces troupes du M23 du territoire congolais.Est-ce que vous demandez aussi le retrait des troupes rwandaises ? Oui, oui, absolument. Il y a un principe qui est absolument essentiel en la matière, c'est le principe du respect de la souveraineté territoriale de la République démocratique du Congo. Le Kivu est un territoire congolais et, effectivement, les troupes étrangères doivent quitter la zone du Kivu.L'Allemagne vient de suspendre son aide au développement du Rwanda. Est-ce que la France envisage de réduire elle aussi son aide, voire de décider des sanctions contre le Rwanda ?Pour le moment, il n'y a pas de décision qui a été prise formellement, ni en termes d'aide publique au développement. S'agissant des sanctions, vous savez que ce sont des décisions qui se décident soit à l'ONU, soit au niveau de l'Union européenne. Donc, c'est une discussion que nous devons avoir à Bruxelles, avec nos partenaires européens, et aux Nations unies, avec l'ensemble des États qui sont représentés au Conseil de sécurité. L'objectif de la France est clair. Après, les moyens qui seront déployés pour permettre d'atteindre une solution diplomatique, c'est ouvert.En novembre dernier, l'Union européenne, avec un avis favorable de la France, a accordé une nouvelle enveloppe de 20 millions d'euros à l'armée rwandaise pour financer sa projection au Mozambique. Alors du coup, le Congo est en colère. Il ne comprend pas comment vous pouvez soutenir une armée qui viole ouvertement le droit international…Mais en l'espèce, spécifiquement sur le sujet que vous citez, c'est une aide qui a été apportée au Rwanda dans le cadre d'une opération de lutte contre le terrorisme au Mozambique. Donc, ça semble être totalement justifié.C'est aujourd'hui que les militaires français quittent le Tchad, après 65 ans de présence quasi continue dans ce pays. Est-ce qu'on peut parler d'un déclin de l'influence française en Afrique ? Alors, je ne poserai pas la chose comme cela. La fermeture de la base qui a lieu aujourd'hui au Tchad est le fruit d'un dialogue que nous avons eu avec les autorités tchadiennes. Donc il y a eu avec le Tchad une discussion, assez constructive d'ailleurs, dans le cadre effectivement d'un redimensionnement du dispositif français. La fermeture de la base en est donc en fait la conséquence assez logique.Maintenant, ce n'est absolument pas la fin de la coopération avec le Tchad en matière militaire, mais aussi, d'une manière plus générale, de la coopération bilatérale avec le Tchad, que ce soit l'aide publique au développement, que ce soit la coopération économique, que ce soit la coopération culturelle, les échanges d'étudiants.Enfin, tout cela n'est pas remis en cause, bien au contraire. Il s'agit simplement d'un redimensionnement de notre dispositif militaire. Donc la fermeture de la base qui a lieu aujourd'hui est l'aboutissement assez naturel de ce dialogue que nous avons eu avec les autorités tchadiennes.Il y a un mois, Le président français a regretté « l'ingratitude » de plusieurs pays africains où des militaires français sont intervenus et, pour certains, ont perdu la vie. « Ils ont oublié de nous dire merci », a regretté le président à propos de ces pays. « Ce sont des déclarations humiliantes et inacceptables », a répondu le ministre tchadien des Affaires étrangères. Qu'en pensez-vous ? Je pense que le président de la République faisait expressément référence aux opérations qui ont été déployées dans certains pays du Sahel à la demande de ces États.Vous pensez au Mali ?Alors, les opérations Barkhane et Serval, je pense notamment au Mali effectivement, où des opérations extérieures françaises ont été déployées, encore une fois à la demande de ces pays, c'était en 2013. Les troupes françaises ont été déployées. Elles ont permis de lutter assez efficacement contre le terrorisme. La France a perdu dans ces opérations 58 soldats français et je pense que c'est à cela que faisait référence le président de la République.Ce n'était pas une critique qui s'adressait aux Tchadiens qui, pour le coup, n'étaient pas concernés par ces opérations. Encore une fois, je pense qu'il faut être assez précis dans la situation et ne pas mélanger les choses. Les mots du président de la République concernaient expressément ces opérations Barkhane et Serval qui ont été déployées par la France. Encore une fois, à la demande des pays concernés.
« La première prise de parole publique du président de la RDC se faisait attendre », pointe Le Monde Afrique, depuis l'offensive sur Goma du M23, au côté de troupes rwandaises. « Après avoir annulé une réunion de crise avec le président rwandais Paul Kagame, le chef de l'État congolais s'est enfin exprimé, hier, dans une allocution retransmise en direct à la télévision. “Une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours“, a affirmé Félix Tshisekedi. “L'est de notre pays, en particulier les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri, fait face à une aggravation sans précédent de la situation sécuritaire“, a-t-il ajouté. Selon lui, les violences risquent de conduire “tout droit à une escalade“ dans la région des Grands-Lacs ».Et de fait, les rebelles du M23 ne semblent pas se contenter de Goma. Ils se dirigeraient maintenant vers le Sud-Kivu et sa capitale Bukavu.En fait, analyse Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, « acculé militairement et diplomatiquement, Félix Tshisekedi essaie de ne pas perdre la main politiquement, et de gagner les cœurs des Congolais. Le président a essentiellement surfé sur la fibre patriotique et de l'unité nationale. “Unissons nos efforts, a-t-dit (…) Mobilisons-nous (…) Nous gagnerons cette guerre par notre unité (…) Je ne vous abandonnerai jamais, j'en fais le serment“ ».« Loin d'être rassurant… »Toutefois, c'est un peu tard… s'exclame WakatSéra au Burkina Faso : « le ver est déjà bien dans le fruit. (…) Incompréhensible et inquiétant : c'est seulement maintenant que Félix Tshisekedi dénonce la torpeur de la communauté internationale et appelle son peuple à la résistance ! »« Tshisekedi loin d'être rassurant », renchérit Ledjely. « Le plus étonnant dans ce discours à la Nation, pointe le site d'information guinéen, c'est l'invitation qu'il lance en faveur de la réduction du niveau de vie des institutions pour soutenir l'effort de guerre. Pourquoi n'y a-t-il pas pensé plus tôt ? », s'interroge Ledjely. « N'est-ce pas là une des causes de la défaite d'aujourd'hui ? En effet, l'autre mal de la RDC, ce sont des institutions et une élite qui dévorent le budget sur le dos des populations pauvres. Si les troupes congolaises, mal équipées et pas du tout motivées, ont capitulé devant l'ennemi, c'est aussi l'explication. Mais curieusement, conclut le site guinéen, le président congolais ne s'en est souvenu qu'au lendemain de la défaite de son camp. Hélas ! »Et on revient à Afrikarabia qui donne des chiffres : « sur un budget de 16 milliards de dollars, le train de vie des institutions congolaises en consomme, en effet, plus de 67%. Une hérésie dans un pays qui manque de tout. Il aura donc fallu attendre la généralisation de la guerre à l'Est et la perte d'un quart du Nord-Kivu pour rendre l'État plus sobre… dans le cas où cette mesure serait réellement appliquée ».Kagame : des visions expansionnistes ?Quant au président rwandais, Paul Kagame, il montre son vrai visage, pointe L'Observateur Paalga. « Après avoir nié pendant longtemps, c'est à visage découvert que les Rwandais agissent désormais. La preuve : la déclaration de l'ambassadeur (rwandais) itinérant pour la région des Grands Lacs, Vincent Karega, qui a affirmé que la progression du M23 continuerait vers le Sud-Kivu. Les choses sont désormais claires. Est-ce Kagame qui a parlé par la bouche de Karega ? On doute fort qu'il prenne certaines libertés sans l'accord tacite du filiforme homme de Kigali ». Et L'Observateur Paalga de s'interroger : « le Rwanda, qui avait aidé les rebelles de Laurent Désiré Kabila à marcher sur Kinshasa pour chasser Mobutu Sese Seko, le Rwanda ambitionne-t-il d'entreprendre la même action avec toujours comme cheval de Troie une rébellion qu'il soutient à bout de bras ? »Le départ des mercenaires occidentauxEnfin, Jeune Afrique nous révèle les coulisses de l'évacuation des mercenaires roumains qui combattaient à Goma aux côtés des Forces armées congolaises… « Ces mercenaires de la société Congo protection avaient d'abord assuré des missions de formation et d'aide à l'artillerie, avant de participer eux-mêmes à des combats sur le terrain ». Notamment« pour repousser le M23 lors de sa première offensive sur Saké, en mars 2023. (…) Lundi, alors que le M23 pénétrait dans Goma, les hommes de Congo Protection avaient rapidement abandonné le combat, affirme Jeune Afrique. Des négociations ont été ouvertes avec les rebelles afin de négocier leur reddition et leur évacuation vers la Roumanie, via Kigali ».Quant aux mercenaires français de la société Agemira, qui combattaient également aux côtés des Forces armées congolaises, on ne connait pas leur sort…
Goma, ville de plus d'un million d'habitants, envahie par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda… Une communauté internationale qui condamne mais qui ne sanctionne pas… Des congolais en colère à Kinshasa qui s'en prennent à des ambassades… Comment expliquer et trouver une solution à ce conflit entre le Rwanda et la RDC qui dure depuis des années ?Tout d'abord, les raisons de la colère. Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC explique : « les Congolais ne comprennent pas pourquoi l'ONU ne sanctionne pas le Rwanda pour son soutien à la rébellion et la présence de ses soldats au Congo, alors qu'ils l'ont fait pour la Russie qui a envahi l'Ukraine. Un “deux poids deux mesures“ difficilement entendable à Kinshasa. » Le Conseil de sécurité s'est certes réuni, relève le site, « mais aucune mesure forte n'a été prise, si ce ne sont les sempiternelles condamnations et demandes de retrait que le M23 et son parrain rwandais ignorent copieusement. »La France et l'Europe sur le banc des accusésPour ce qui concerne la France, poursuit Afrikarabia, elle « a été hier une cible privilégiée des manifestants (à Kinshasa). Sur l'enceinte de l'ambassade, on pouvait lire : “La trahison depuis longtemps… finissons maintenant“. Au Congo, la France est très souvent perçue comme “pro-Rwanda“. Depuis Nicolas Sarkozy, Paris tente péniblement de recoller les morceaux avec Kigali, après l'implication de la France pendant le génocide des Tutsis en 1994. Emmanuel Macron est sans doute le président français qui est allé le plus loin dans le rapprochement avec Kigali. Dans ce contexte, Paris est vu comme étant le principal frein aux sanctions contre Kigali, au Conseil de sécurité. Pourtant, remarque le site, depuis de nombreux mois, Paris est aligné sur les condamnations onusiennes. »Et puis, souligne encore Afrikarabia, « il y a aussi une aide de l'Union européenne de 20 millions d'euros à l'armée rwandaise pour sa mission onusienne au Mozambique qui ne passe pas à Kinshasa. La question qui se pose est de savoir pourquoi l'Europe accorde une telle somme à une armée qui viole l'intégrité territoriale de son voisin ? » L'ONU paralysée…Le Figaro à Paris revient sur le blocage onusien : « en 2012, quand le M23 avait déjà pris le contrôle de Goma, toujours avec l'aide rwandaise, la réaction onusienne avait été brutale, rappelle le journal. Des sanctions avaient été rapidement prises et les États-Unis avaient pesé de tout leur poids. Les rebelles s'étaient finalement repliés en un mois. En 2025, si le scénario militaire est le même, l'époque a changé, pointe Le Figaro. Les tensions entre les puissances occidentales, d'une part, et la Russie et la Chine, d'autre part, bloquent toute initiative onusienne. Et la loi du plus fort, qui paraissait inadmissible en 2012, est nettement mieux admise. Kigali l'a compris. »De plus, poursuit Le Figaro, les initiatives diplomatiques régionales ont échoué, qu'elles viennent de l'Angola ou du Kenya…Résultat : « sans pression, le Rwanda est donc à même de dicter ses conditions, notamment une négociation directe entre Kinshasa et le M23. Or Tshisekedi refuse de parler à “des terroristes“. Fort de ce énième blocage, Kigali avance ses pions. Les rebelles menacent d'étendre leur emprise et de créer (dans l'est) une région autonome de Kinshasa. »Désigner clairement les protagonistes !En fait, résume Le Pays au Burkina Faso, « tout le monde ou presque jette la pierre au rwandais Kagame sans véritablement trancher dans le vif en faveur du Congolais Tshisekedi. Et la persistance de la crise est la rançon de cette hypocrisie de la communauté internationale qui a laissé pourrir la situation pour se mettre à courir maintenant dans tous les sens. »Comment sortir de ce bourbier ? Pour Le Monde à Paris, il faut appeler un chat un chat : « aucune amorce de règlement du conflit meurtrier qui embrase l'est de la RDC ne peut être envisagée si les États-Unis ne font pas pression sur Kigali comme Barack Obama l'avait fait en 2012 dans des circonstances comparables. Mais au préalable, affirme Le Monde, les protagonistes doivent être nommés, ce que la communauté internationale a trop longtemps refusé de le faire. En RDC comme en Ukraine, il s'agit d'une guerre entre deux États souverains, tous deux clairement désignés. »
Bienvenue à l'épisode inaugural de la quatrième saison de Unbounded Growth ! Notre podcast se concentre sur la croissance personnelle, le leadership, la communication et le développement personnel. Dans cet épisode captivant, nous avons l'honneur d'accueillir Patrice Lohahe, le président de Jeunes Patriotes Congolais. Patrice partage avec nous l'histoire inspirante de ce mouvement dynamique et son impact sur les jeunes en République Démocratique du Congo. Au cours de cette discussion enrichissante, nous explorons les défis et les opportunités rencontrés par les jeunes Congolais, les stratégies pour encourager l'innovation et l'esprit entrepreneurial, et comment Jeunes Patriotes Congolais contribue à forger un avenir prometteur pour la jeunesse congolaise. Rejoignez-nous pour découvrir comment le leadership et la détermination peuvent transformer des vies et des communautés. Cet épisode est une source d'inspiration pour tous ceux qui aspirent à grandir et à apporter des changements positifs dans le monde. N'oubliez pas de vous abonner à la chaîne Unbounded Growth et d'activer les notifications pour ne manquer aucun épisode ! Partagez vos réflexions et vos commentaires ci-dessous, et aidez-nous à faire grandir cette communauté dédiée à la #mindpower #positivethinking #personalgrowth #podcast #unboundedgrowth#johncmaxwell #stephencovey #dalecarnegie #briantracy #zigziglarquotes #jimrohn #robinsharma #malcolmgladwell #leadership #personaldevelopment #success #motivation #selfimprovement #goalsetting #mindset #empowerment #leadershipskills #inspiration #growthmindset #selfgrowth #achievement #leadershipdevelopment #coaching #productivity #confidence #positivethinking #lifeskills #careerdevelopment #motivationalquotes #influencer #leadershipcoaching #personalachievement #leadershipqualities #selfleadership #personalgrowthjourney #leadershipgoals #mindfulness #effectiveleadership --- Support this podcast: https://podcasters.spotify.com/pod/show/unboundedgrowth/support
C'est l'histoire d'un homme dont le vrai nom a été oublié, et que l'on appelle aujourd'hui « Yasuke, le samouraï noir ». Son origine aussi est imprécise, Yasuke était peut-être Congolais ou Mozambicain. Ce que l'on sait de source sûre, c'est que cet Africain, a quitté les côtes de l'actuel Mozambique dans les années 1580, avant d'accompagner des prêtres jésuites en Inde, puis au Japon. C'est là qu'il rencontrera Oda Nobunaga, grand chef de guerre unificateur du Japon, que l'on peut comparer à un Napoléon ou encore à Soundjata Keïta. Oda Nobunaga, impressionné par cet étranger si imposant, lui apprit le maniement des armes et fit de lui un samouraï. Aujourd'hui, l'histoire de Yasuke est racontée par Romain Mielcarek, journaliste indépendant, dans le livre « Yasuke, le samouraï africain, aux origines du mythe ». À lire aussiLe premier samouraï noir fait débat dans le jeu vidéo «Assassin's Creed: Shadows»
Cette infection virale qui s'est d'abord transmise des animaux aux hommes, se transmet aujourd'hui d'une personne à l'autre, principalement par contact étroit. Dans la province du Sud-Kivu, dans l'est de la RDC, la province où les cas de Mpox sont les plus nombreux, des progrès pour combattre la maladie ont été faits. Mais elle est toujours là et parfois les réticences à se faire soigner aussi. Alors pour une victoire totale contre le Mpox, le combat continue contre les rumeurs et la stigmatisation qui peuvent retarder les consultations. De notre envoyée spéciale à Miti-Murhesa,Sous une pluie battante, des relais communautaires font du porte-à-porte. Mabintou a intégré l'équipe il y a quelques semaines. Depuis qu'elle est sortie de l'hôpital où elle avait été admise, atteinte du Mpox. Son rôle ? Convaincre les membres de sa communauté, les Pygmés, de se soigner ou se vacciner. « Auparavant, aucun Pygmé pouvait se faire vacciner. Peut-être à cause de coutumes et nos traditions. Mais aujourd'hui, grâce à la sensibilisation, nous allons nous faire vacciner. »La jeune femme est accompagnée d'Elias Baraka Mugareka qui affirme qu'en venant toquer aux portes des habitants de Miti-Murhesa : « Nous voulons stopper cette épidémie de Mpox qui fait encore des ravages dans notre communauté. » Lorsque l'épidémie a flambé dans la région, à la fin de l'été 2024, les rumeurs allaient bon train. « Certaines personnes faisaient courir toutes sortes de rumeurs concernant le vaccin Mpox, que c'était un mauvais un vaccin, qu'on l'avait introduit pour exterminer les Congolais et plus particulièrement les jeunes et qu'ils pourraient devenir stériles », explique Elias Baraka MugarekaFaire de la prévention Il faut dire que dès le départ, la maladie avait mauvaise réputation. C'est à Kamituga, une localité à environ 300 km de Miti-Murhesa, que le virus a été repéré pour la première fois. Il s'est rapidement propagé, notamment dans les nombreuses maisons de passe de cette cité minière. Et puis, avec le déplacement de populations, la maladie est ensuite arrivée à Miti-Muhresa, où elle a explosé, jusqu'à faire de la zone le principal foyer de l'épidémie.Alors pour y remédier, certaines ONG axent leur soutien sur la prévention, notamment avec des spots pour la radio. « Actuellement, nous utilisons 37 radios à travers toute la province, explique Robert Kahumula, chargé de la lutte contre la Mpox pour ReMeD, une ONG congolaise soutenu par Unicef. Nous organisons également des campagnes auprès de "groupes-cible", par exemple les professionnels du sexe, nous utilisons des dialogues communautaires ainsi que des tribunes d'expression populaires. »Dans cette zone de santé, les réticences sur la maladie ont diminué, tout comme le nombre de cas, Mais elle est toujours là, rappellent les autorités médicales.À lire aussiRDC: la maladie Mpox en recul dans le Sud-Kivu
À quelques jours du premier anniversaire de son second mandat, le président congolais a prononcé hier soir devant les deux chambres réunies en Congrès le traditionnel discours annuel sur l'état de la nation. L'occasion pour lui de faire le bilan de son action à la tête de l'État et de préciser ses intentions quant à une possible réforme institutionnelle. Un sujet brûlant…« Dans une proposition susceptible d'attiser les débats, relate le site congolais Actualités CD, Félix Tshisekedi a affirmé qu'il “était peut-être temps d'engager une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle, afin d'éliminer les failles qui ralentissent le fonctionnement de notre appareil étatique“. Il a toutefois précisé que cette initiative visait exclusivement à lancer un dialogue sincère entre les citoyens congolais pour construire un cadre institutionnel mieux adapté aux réalités du pays. (…) Cet appel du président intervient dans un contexte marqué par un débat houleux sur la révision ou le changement de la Constitution congolaise, relève Actualités CD. Si l'initiative est perçue par ses partisans comme une nécessité pour moderniser l'appareil d'État, l'opposition y voit une manœuvre visant à prolonger le mandat présidentiel au-delà des limites actuelles. »En clair, lui permettre de briguer un troisième mandat…Divisions ?Résultat, pointe le site congolais Beto : « l'Union Sacrée de la Nation, coalition politique menée par le Président Félix Tshisekedi, pourrait connaître des turbulences majeures dans les prochains mois. (…) Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe et Modeste Bahati, candidats potentiels à la succession, hésitent à s'aligner totalement sur le chef de l'État. En face, seuls l'UDPS et Sama Lukonde soutiennent sans réserve le Président. Une division qui pourrait redéfinir le paysage politique congolais. »Contagion ?En tout cas, cette manie de vouloir tripatouiller la constitution est habituelle en Afrique… C'est du moins ce qu'estime WakatSéra au Burkina : « pourquoi, hélas, un troisième mandat, à l'africaine ? Là est tout l'enjeu de la problématique. L'explication va dans plusieurs sens, pointe le site ouagalais : appât du gain, soif inassouvie d'honneur et de puissance, narcissisme inqualifiable, mais dangereux… C'est dans cette obstination que le guinéen Alpha Condé a été poussé jusqu'au bout de l'opprobre, chassé du pouvoir par un coup d'Etat. Rattrapé par l'heure de vérité, le Sénégalais Macky Sall l'a échappé belle, après avoir cherché, sans succès, à faire tourner son peuple en bourrique. »Et WakatSéra de conclure : « la liste n'est pas exhaustive. »Progression ?Reste que Félix Tshisekedi, dans son discours, ne s'est pas attardé sur cette question… C'est ce que relève Jeune Afrique pour qui le président congolais « est apparu étonnement modéré » sur cette possible révision de la constitution. « On était loin du ton quasi martial adopté en octobre à Kisangani, puis à Lubumbashi, Kipushi, Kalemie ou encore Isiro, quand le président avait vertement critiqué une Constitution, avait-il dit, “rédigée à l'étranger par des étrangers“ ou encore qui obligerait, dans son article 217, les Congolais à abandonner une part de leur souveraineté à des États voisins. »En fait, pointe le site panafricain, « dans son discours qui aura duré près de deux heures, Félix Tshisekedi a préféré s'attarder sur des questions économiques et sociales, dressant un bilan positif des premières années de sa présidence. Baisse du prix des produits pétroliers et des produits de base, gratuité des soins de maternité pour 1,3 million de personnes, relance de la mine de zinc de Kipushi… Il a salué des “progrès notables“ et des “avancées concrètes“. »Circonspection ?Le Nouvel Observateur à Kinshasa n'est guère convaincu… « À analyser les propos du président de la République, on serait tenté de croire que ceux qui ont rédigé ce discours ne connaissent pas les réalités du pays. Comment peut-on parler des réserves en banque dès lors que beaucoup d'agents de l'Etat notamment les enseignants ne sont pas payés, certains depuis 10 ans d'autres plus ? Comment l'entourage du chef de l'Etat peut-il faire croire que le cadre macroéconomique est stabilisé alors que le roi dollar ne fait que grimper, avoisinant 3.000 FC pour 1 dollar ? (…) En définitive, peste encore le bi-hebdomadaire congolais, c'étaient les mêmes redites que le peuple congolais a suivies hier. Il n'y a rien eu de neuf sous le soleil. C'est du déjà entendu et rien n'assure que demain sera meilleur qu'hier. »
Entretien avec le rappeur congolais Teddy Benzo. Il prépare son prochain album solo et un album avec un autre artiste congolais Mixton ; et avec MikL et Nesly qui se produiront sur la scène du Zénith, à Paris le 28 décembre 2024. Phoner : Ziemongo Soro, commissaire général du SACRE PORO (Salon des créations et savoir-faire du Poro), qui aura lieu du 13 au 15 décembre 2024 à Korhogo, en Côte d'Ivoire. Et le blind-test enregistré avec Saïan Supa Célébration, le 27 novembre 2024. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :LiveSaïan Supa Célébration - EtrangersNesly et MikL - AlchimieNesly - Petit coeurMikL - Ma womanTeddy Benzo feat Poison Mobutu - Danse ya ba bossTeddy Benzo feat Mixton - LVNB (Les vieux là nous bloquent)Tiwony - Droits de l'HommeRetrouvez notre playlist sur Deezer.
Entretien avec le rappeur congolais Teddy Benzo. Il prépare son prochain album solo et un album avec un autre artiste congolais Mixton ; et avec MikL et Nesly qui se produiront sur la scène du Zénith, à Paris le 28 décembre 2024. Phoner : Ziemongo Soro, commissaire général du SACRE PORO (Salon des créations et savoir-faire du Poro), qui aura lieu du 13 au 15 décembre 2024 à Korhogo, en Côte d'Ivoire. Et le blind-test enregistré avec Saïan Supa Célébration, le 27 novembre 2024. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :LiveSaïan Supa Célébration - EtrangersNesly et MikL - AlchimieNesly - Petit coeurMikL - Ma womanTeddy Benzo feat Poison Mobutu - Danse ya ba bossTeddy Benzo feat Mixton - LVNB (Les vieux là nous bloquent)Tiwony - Droits de l'HommeRetrouvez notre playlist sur Deezer.
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : • Aniela Vé Kouakou, fondatrice de Agiloya Afrique, cabinet de conseils en Ressources Humaines et recrutement, basé à Abidjan• Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Positive Vodoun - BIM : Bénin International Musical► Cheat On Me - Burna Boy.
Pour ou contre une nouvelle Constitution en République démocratique du Congo ? S'exprimait, hier, le 25 novembre 2024, pour l'opposition, Olivier Kamitatu, le porte-parole de Moïse Katumbi, qui est résolument contre. Voici ce matin le point de vue de la majorité, par la voix du député national Augustin Kabuya, qui est le secrétaire général du parti au pouvoir Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et le vice-président de l'Internationale socialiste pour la zone Afrique. Que répond-il à ceux qui soupçonnent le président Félix Tshisekedi de vouloir briguer un troisième mandat en 2028 ? En ligne de Kinshasa, le patron de l'UDPS dévoile sa stratégie. RFI : Augustin Kabuya, pourquoi dites-vous que la Constitution de 2006 n'est plus adaptée aux réalités congolaises d'aujourd'hui ?Augustin Kabuya : Je me pose beaucoup de questions. Pourquoi quand, nous Congolais, nous voulons réfléchir sur notre propre loi fondamentale, ça suscite le débat ? Le Gabon a récemment changé sa Constitution, ça n'a pas suscité des réactions comme nous les vivons dans notre pays. Est-ce que c'est interdit à un peuple de réfléchir sur sa propre Constitution ? D'ailleurs, la Constitution dont nous discutons aujourd'hui n'est pas la même Constitution que celle votée au référendum de 2005. La Constitution de 2005 avait deux tours pour les élections présidentielles, mais aujourd'hui, nous sommes arrivés à l'élection à un seul tour. C'est pour vous dire qu'il y a eu des retouches sur cette Constitution. C'est pour cela que nous disons vouloir revisiter cette Constitution. Nous devons même la changer, puisqu'il y a beaucoup d'anomalies qui ne facilitent pas la tâche au bon fonctionnement des institutions.L'un des articles les plus en vue de la Constitution actuelle, c'est bien sûr l'article 220 qui dit que le président est élu pour cinq ans et qu'il ne peut faire que deux mandats maximum. Souhaitez-vous une révision de cet article ?Nous n'en sommes pas encore là. Ça, ce n'est que le procès d'intention que les « opposants » sont en train de prêter au président de la République et qu'on ne voit nulle part dans ses interventions. Jamais, il n'a fait allusion à la modification de l'article 220.Pour réformer la loi fondamentale, il y a deux options : soit réviser la Constitution actuelle, soit changer de Constitution. Quelle est votre préférence ?Je m'inscris dans la logique du chef de l'État, exprimée le 23 octobre dernier, il avait parlé soit de révision, soit de changement.Justement, le 23 octobre 2024 à Kisangani, le président a annoncé qu'il allait désigner une commission nationale « chargée d'élaborer une Constitution adaptée à nos réalités congolaises ». Ne serait-ce pas le signe que vous allez changer de Constitution ?Nous n'en sommes pas encore arrivés à ce stade. Ne cherchez pas à faire dire au chef de l'État ce qu'il n'a pas dit ou bien de lui prêter des intentions qu'il n'a pas.Pour réformer la Constitution, il faut passer soit par un référendum, soit par un vote favorable des 3/5e du Parlement. Quelle est pour vous la meilleure option ?Je préfère que le peuple règle cette affaire.Donc, par référendum ?C'est prévu par l'article 218 de notre Constitution.Alors, depuis la semaine dernière, l'opposition se mobilise contre votre projet et elle affirme que vous préparez un coup d'État constitutionnel...Bon, c'est un procès d'intention. La démarche de l'opposition est purement démocratique et constitutionnelle. Nous sommes tout à fait d'accord avec leur démarche. Mais là où je ne partage pas leur point de vue, c'est quand ils utilisent les mensonges pour faire passer leur point de vue.Alors l'opposition précise que, pour elle, votre principal objectif, c'est de permettre au président Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat en 2028.En 2011, Joseph Kabila avait modifié la Constitution, où nous avions quitté l'élection présidentielle des deux tours pour aller à un seul tour. Est-ce qu'aujourd'hui Joseph Kabila est au pouvoir ? La réponse est non. Ce ne sont que des mensonges montés de toutes pièces.Mais si vous changez de Constitution, les compteurs seront remis automatiquement à zéro et le président sortant pourra à nouveau se présenter en 2028...Mais si la population décide, qui suis-je pour m'opposer à la volonté populaire ? Laissons le peuple nous départager sur cette question. La démarche de l'opposition est de dire qu'ils vont mobiliser la population. Mais nous aussi, nous le disons, nous allons mobiliser cette même population pour nous départager.Dans l'Union sacrée, il y a aujourd'hui au moins trois acteurs politiques : Vital Kamerhe, Modeste Bahati et Jean-Pierre Bemba, qui espèrent que le chef de l'État se retirera en 2028 et qu'ils pourront avoir à ce moment-là leur chance pour accéder à la magistrature suprême. Ne craignez-vous pas que ces trois leaders ne quittent votre coalition si demain l'horizon devient bouché pour eux ?Écoutez, depuis que nous avons commencé, vous insistez toujours sur le troisième mandat. Est-ce que vous étiez avec le président de la République ? Non. Est-ce qu'il s'est confié à vous ou à tous ceux qui parlent qu'il a l'intention de briguer un troisième mandat ? Non. Tout ça, ce sont des procès d'intention puisqu'avant de parler sur un sujet, il faut entrer en contact avec la personne concernée, pour qu'il vous dise si réellement il a ces intentions. Je fréquente le président de la République, il ne nous a jamais dit qu'il allait briguer un troisième mandat. Mais pourquoi tous ces débats ?À lire aussiOlivier Kamitatu (RDC): «Félix Tshisekedi veut du prêt-à-porter pour sa dérive dictatoriale»
Pour ou contre une nouvelle Constitution, c'est le grand sujet de controverse en ce moment en République démocratique du Congo. Le mois dernier, le président Tshisekedi a lancé le débat en disant que la Constitution actuelle n'était « pas adaptée aux réalités congolaises ». La semaine dernière, l'opposition a répliqué en criant au « coup d'État constitutionnel » et en accusant le chef de l'État de vouloir briguer un 3ème mandat en 2028. La Constitution actuelle, Olivier Kamitatu la connait bien, car il présidait l'Assemblée nationale quand elle a été promulguée – c'était en 2006. Aujourd'hui, il est le porte-parole de l'opposant Moïse Katumbi. De passage à Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : « La Constitution de 2006 est obsolète et fait la part belle aux belligérants », dit Augustin Kabuya, le secrétaire général de l'UDPS au pouvoir. Est-ce qu'il n'y a pas en effet des articles à revoir dans la loi fondamentale ?Olivier Kamitatu : Eh bien ! D'abord, ce n'est pas une constitution des belligérants. C'est une Constitution qui a été adoptée par un référendum constitutionnel organisé le 18 et 19 décembre 2005, promulguée en février 2006. Donc, 85% des Congolais ont dit oui à cette Constitution. C'est bien la Constitution de tous les Congolais, élaborée par des constitutionnalistes. À cette époque-là d'ailleurs, j'étais président de l'Assemblée nationale et j'ai animé les débats qui ont abouti à l'adoption du projet de Constitution. Non, tout cela en réalité, la volonté de Félix Tshisekedi, c'est de déverrouiller un article qui le contraint, en 2028, à quitter le pouvoir. Il veut garder le pouvoir et il trouve tous les arguments les plus grotesques. En fait, Félix Tshisekedi veut une Constitution qui soit un prêt-à-porter pour sa dérive dictatoriale, avec des mandats illimités, une présidence à vie, c'est ça qu'il cherche réellement.Mais le président a déclaré la semaine dernière : « Ce que j'ai dit il y a quelques jours à Kisangani n'avait absolument aucun lien avec un quelconque 3e mandat, je ne suis pas venu à la tête du Congo pour m'éterniser au pouvoir ». C'est clair ça, non ?Non, ce n'est pas clair du tout. Rien n'est clair dans la démarche de Félix Tshisekedi. C'est un homme qui manipule l'opinion. Il y a quelques années encore, Félix Tshisekedi était à nos côtés pour défendre la Constitution. Lui-même a déclaré qu'il faudrait marcher sur son corps pour que cette Constitution puisse être changée. Moïse Katumbi a amené Felix Tshisekedi au Quai d'Orsay, aux Affaires étrangères, à la Maison Blanche pour ensemble se battre pour le maintien de toutes les dispositions de la Constitution. On a conduit des jeunes Congolais à manifester, certains ont été tués. Rossy Tshimanga, Thérèse Kapangala, ont laissé leurs vies sur ce combat mené par toute l'opposition, Moïse Katumbi, Felix Tshisekedi. Et, aujourd'hui, quelques années après, par amnésie, il crache sur la mémoire de ces victimes, de ces martyrs, simplement pour une volonté tout à fait personnelle de conserver le pouvoir au-delà des mandats constitutionnels. Manifestement, Felix Tshisekedi aura partie difficile face au peuple congolais qui est extrêmement jaloux des dispositions de cette Constitution et particulièrement, et celles ayant trait à l'alternance du pouvoir après le mandat présidentiel.Alors la semaine dernière, vous, les principaux dirigeants de l'opposition, vous avez créé un Front commun, ce sont les « Forces politiques et sociales contre la dictature et le changement de Constitution ». Mais l'an dernier, vous n'avez pas été capables de désigner un candidat commun contre le président sortant. Est-ce que vos divisions ne font pas le jeu du pouvoir ?On ne peut pas comparer la situation de l'an dernier à celle que nous vivons aujourd'hui. Aujourd'hui, cette coalition n'est pas une coalition pour la conquête du pouvoir. C'est une coalition pour sauver la nation d'un grand péril.À l'Assemblée nationale, vous êtes ultra minoritaire, vous n'avez que quelques dizaines de députés face à l'Union sacrée qui en compte plus de 400, qu'est-ce que vous pouvez faire ?Eh bien, il faut d'abord réveiller les consciences. Et nous brandissons très bien aujourd'hui, ce que tous les Congolais connaissent : l'article 64 de la Constitution qui dispose que nous avons le devoir de nous lever contre toute personne qui veut prendre le pouvoir ou l'exercer en violation de la Constitution. C'est un coup d'État constitutionnel auquel se prépare Félix Tshisekedi aujourd'hui. Nous devons défendre un bien commun qui est notre Constitution.Oui, mais l'Union sacrée, c'est quand même un bloc très fort avec de nombreux leaders politiques, pas seulement Félix Tshisekedi, mais aussi Vital Kamerhe, Modeste Bahati Lukwebo, Jean-Pierre Bemba.Eh bien, certains de ces leaders ont un silence de cathédrale assourdissant aujourd'hui, parce qu'ils ont été eux-mêmes les artisans de ce texte de 2006. Donc, je peux parler de Vital Kamerhe ou de Bahati ou de Jean-Pierre Bemba. Ils ont connu tout ce processus d'élaboration d'un texte qui a abouti effectivement à une apothéose heureuse de 85% des Congolais qui ont dit : Oui.Donc vous espérez que ces leaders politiques qui sont actuellement dans l'Union sacrée fassent défection ?Non. Nous espérons simplement qu'ils se rappellent les valeurs que porte ce texte. Et ce qu'il a contribué à l'unité de ce pays. Nous ne pouvons pas aujourd'hui, nous soumettre aux besoins d'un seul homme qui continue à piller le pays, à mettre en coupe réglée le Katanga, qui mène en train de vie insolent. Nous avons un héritage à protéger, c'est celui d'un pays qui est uni. Nous ne pouvons pas le sacrifier pour les caprices de Félix Tshisekedi.À lire aussiRévision de la Constitution en RDC: des opposants signent une déclaration commune à KinshasaÀ lire aussiRDC: l'UDPS lance sa campagne pour la révision de la Constitution
Hommage à Paulo Albin, chanteur culte de la Perfecta. Paulo Albin est décédé mardi 19 novembre 2024 en Martinique. Pson Zubaboy, la nouvelle voix de la musique congolaise. Classik, son nouvel album, est sorti le 6 septembre 2024. Il sera en concert vendredi 22 novembre 2024 au Centre culturel Paris Anim'. Phoner : Valérie Sandrine Moussounda présente la 2ème édition Meet up Kira femme en action qui aura lieu du 5 au 7 décembre 2024 à Ndjamena, au Tchad. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :La Perfecta - La DivinitéPaulo Albin - VagabondPson Zubaboy - PrayPson Zubaboy - MantsangaKiss Beatz - Kachi kachiPson Zubaboy - ZazaPson Zubaboy - MasoloPson Zubaboy feat Kiss Beatz - FiestaPson Zubaboy - YéléRetrouvez notre playlist sur Deezer.
Hommage à Paulo Albin, chanteur culte de la Perfecta. Paulo Albin est décédé mardi 19 novembre 2024 en Martinique. Pson Zubaboy, la nouvelle voix de la musique congolaise. Classik, son nouvel album, est sorti le 6 septembre 2024. Il sera en concert vendredi 22 novembre 2024 au Centre culturel Paris Anim'. Phoner : Valérie Sandrine Moussounda présente la 2ème édition Meet up Kira femme en action qui aura lieu du 5 au 7 décembre 2024 à Ndjamena, au Tchad. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons :La Perfecta - La DivinitéPaulo Albin - VagabondPson Zubaboy - PrayPson Zubaboy - MantsangaKiss Beatz - Kachi kachiPson Zubaboy - ZazaPson Zubaboy - MasoloPson Zubaboy feat Kiss Beatz - FiestaPson Zubaboy - YéléRetrouvez notre playlist sur Deezer.
« Du marocain Mohammed VI au congolais Félix Tshisekedi, en passant par le nigérian Bola Tinubu ou encore le bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, plusieurs dizaines de chefs d'État africains ont salué la victoire de Donald Trump, relève Jeune Afrique. Des réactions souvent dictées par un pragmatisme parfois teinté de craintes des conséquences du retour du milliardaire à la tête des États-Unis ».En fait, précise le site panafricain, « si le peu d'intérêt, voire le mépris, de Donald Trump à l'égard du continent pendant son premier mandat est de notoriété publique, il s'agit, pour les chefs d'État africains, d'appliquer à la lettre les principes de la realpolitik. Il est urgent de ne pas se fâcher avec un président américain aussi revanchard vis-à-vis de l'administration Biden-Harris que potentiellement imprévisible sur la scène internationale ».RDC : la donne va-t-elle changer ?Jeune Afrique prend l'exemple de la RDC : « le come-back de Trump risque-t-il d'avoir des conséquences sur les accords qui lient les deux pays ? L'arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche avait notamment été suivie d'une coopération d'un montant de 1,6 milliard de dollars sur cinq ans, en novembre 2021. Une somme destinée à financer des projets allant de l'éducation à la protection de la biodiversité, en passant par la lutte contre l'insécurité dans l'est du pays ».D'ailleurs, poursuit le site panafricain, l'administration Biden était intervenue dans le conflit avec le Rwanda : « Washington soutenant jusqu'à présent avant tout une résolution politique, via le processus de Luanda, plutôt que l'option d'un règlement militaire de la crise ». Alors, s'interroge Jeune Afrique, « l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche va-t-elle changer la donne, alors que le M23, soutenu par le Rwanda, progresse chaque semaine un peu plus dans sa conquête de territoire dans les provinces de l'Est ? ».« Donald Trump de retour, un espoir pour les Congolais ? », s'interroge en écho le site Africa News qui reste pour le moins prudent… « Si certains y voient un signe d'espoir pour la stabilisation du pays, d'autres restent sceptiques quant à l'impact réel de cette nouvelle administration sur leur quotidien. (…) L'avenir de la coopération entre les deux pays reste incertain. La question est de savoir si ce retour marquera un tournant décisif pour la RDC ou si le pays restera confronté aux mêmes défis ».Indifférence ?Pour Sidwaya à Ouagadougou, entre l'Afrique et Trump, c'est « je t'aime moi non plus… » : « en dépit de ses saillies vis-à-vis d'elle, l'Afrique ne saurait laisser Trump indifférent, affirme Sidwaya, du fait de sa primauté en matière de ressources naturelles, du rôle stratégique qu'elle pourrait jouer dans la résolution de certains conflits majeurs (notamment celui du Proche-Orient) et des bouleversements géostratégiques observés dans certaines régions du continent ».Le quotidien Aujourd'hui, toujours au Burkina, affirme a contrario que « le continent n'a rien à attendre du Grand Old Party et de Trump ! Il n'y aura aucun miracle ! »En effet, insiste L'Observateur Paalga, « on ne voit pas trop ce qui pourrait changer avec le retour du bientôt octogénaire aux cheveux peroxydés. Tout au plus, pourrait-on s'attendre à une remise en cause de programmes tels le Compact ou l'AGOA, la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique, qui abolit depuis 2000 les droits d'importation aux États-Unis de produits fabriqués dans un certain nombre de pays d'Afrique subsaharienne et qui expire normalement l'année prochaine. Pour le reste, pointe encore L'Observateur Paalga, le berceau de l'humanité demeure un ramassis de « pays de merdes », qualifiés ainsi par Trump lors de son premier passage à la Maison-Blanche. Autant dire que l'Afrique et le monde sont encore partis pour quatre ans de "Trumperies" ».« Wait and see… »Enfin, interrogé par Walf Quotidien à Dakar, le professeur Ousmane Sene, directeur du Centre de recherches ouest-africain, ne se fait également aucune illusion : « Est-ce qu'il y aura un renforcement de la coopération avec l'Afrique ? Cela, on pouvait l'espérer beaucoup plus avec Kamala Harris qu'avec Donald Trump, affirme-t-il. Mais ce qu'on peut dire pour emprunter une expression typiquement américaine, c'est "wait and see". Attendons de voir ! Mais ce que je vois, pointe le chercheur, c'est que l'Afrique n'est pas une priorité majeure pour Donald Trump ».
Nos spécialistes vous conseillent dans votre recherche d'emploi. Valoriser vos diplômes, savoir parler de votre expérience professionnelle, de vos compétences, venez poser vos questions sur un monde du travail en pleine mutation. Avec : - Farida Akadiri, consultante et coach internationale pour leaders, managers et entrepreneurs- Yann Hazoume, consultant RH et chasseur de tête.Et en fin d'émission, un nouvel épisode de notre série de reportages Le succès des repats aujourd'hui, Manuela Kamandjou l'hygiène aux couleurs camerounaises. Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais... Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire même travailler, à l'étranger, en France et ailleurs... Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les «repats» : «repats» pour «repatriés». Et notre reporter Charlie Dupiot va donner la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République Démocratique du Congo. C'est «Le succès des repats» ! Programmation musicale :► Caesar - Coco Black► Quoi pour quoi – Jyeuhair
Pourquoi le président congolais Félix Tshisekedi veut-il changer la Constitution de son pays ? Est-ce dans le but de pouvoir briguer un troisième mandat en 2028 ? La question se pose après le discours qu'il a prononcé ce mercredi soir à Kisangani. « Pour changer le nombre de mandats présidentiels, il faut que vous, le peuple, puissiez le décider », a-t-il notamment déclaré. Et comment vont réagir les Congolais à ce projet ? Fred Bauma est le directeur exécutif d'Ebuteli, l'Institut congolais de recherches sur la gouvernance, la politique et la violence. En ligne de Goma, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Quelle peut être la principale raison pour laquelle le président Tshisekedi veut changer la Constitution ?Fred Bauma : Alors la première raison, c'est le désir d'avoir plus de contrôle sur les institutionnels [NDLR : les juges de la Cour constitutionnelle, etc.], la deuxième raison qu'il n'a pas encore exprimée, c'est probablement la volonté d'avoir un nouveau mandat, un 3e mandat.Voilà plusieurs semaines que le parti au pouvoir UDPS plaide pour un changement de Constitution. Est-ce à dire qu'Augustin Kabuya, le secrétaire général de ce parti, est un chaud partisan d'un éventuel 3e mandat de Félix Tshisekedi ?Ça fait plusieurs mois d'ailleurs que les membres de l'UDPS (l'Union pour la démocratie et le progrès social) et plusieurs alliés du président de la République ne cessent de remettre en cause la durée du mandat. L'argument qui a déjà été présenté par Kabuya, c'est de dire qu'en réalité le président ne gouverne pas 5 ans, qu'il gouverne beaucoup moins et qu'il a besoin d'un long mandat. Et je pense que, si on s'en tient aux commentaires des leaders de l'UDPS, il y a clairement une volonté d'avoir un mandat qui va au-delà de 5 ans et d'avoir plusieurs mandats. Et le discours du président de la République ne semble pas contredire cela aujourd'hui.Alors du côté de l'opposition, comment va-t-on réagir à votre avis ?Du côté de l'opposition, il est clair que l'opposition n'est pas d'accord avec cette révision de la Constitution. Je pense que ça donne de nouveau des arguments à l'opposition pour se mobiliser autour de quelque chose. Et je pense qu'au-delà de l'opposition, et au-delà du pouvoir, le vrai danger de cette démarche, c'est d'éloigner davantage les questions qui touchent réellement à la vie de la population et d'offrir aux Congolais un nouveau sujet de distraction, qui prendra plusieurs mois et beaucoup d'énergie, et qui nous éloignera davantage des questions de sécurité, des questions de corruption, des questions économiques et sociales qui sont pourtant la priorité des Congolais.Du côté du parti ECIDE (Engagement pour la Citoyenneté et le Développement) de Martin Fayulu, on déclare qu'il ne faut pas jouer avec le feu. Qu'est-ce que cela veut dire ?Je pense que ça renvoie exactement aux manifestations publiques qui ont débuté avec la tentative similaire du président Kabila de modifier la Constitution. Il faut dire que le président Tshisekedi lui-même était contre cette position du régime passé. Et cette contestation a conduit à de grands troubles dans le pays et à plusieurs morts. On parle quand même de plusieurs centaines de morts entre 2015 et 2019, via la répression, en grande partie liée à la Constitution. C'est dommage que, juste quelques années plus tard, on veuille reprendre la même expérience.Et du côté de la société civile, l'ASADHO, l'Association africaine de défense des droits de l'homme, affirme que le risque est grand que le Congo revive l'agitation des dernières années de la présidence Kabila. Qu'est-ce que cela signifie ?Ça signifie exactement que la société civile, l'ASADHO, le mouvement citoyen – et je m'attends à ce que les églises catholiques et protestantes les rejoignent –, ça signifie que ces différentes composantes de la société civile vont s'y opposer. Cette mobilisation va certainement se heurter à la répression et ça ne sera pas sans conséquences sur la cohésion nationale, sur la stabilité des institutions et sur la vie sociale et politique du pays en général. Je pense que le président de la République ouvre la porte à une période d'instabilité dont il n'avait pas besoin.Du coté maintenant des alliés du Président de Tshisekedi, qui ont appelé l'an dernier à voter pour lui dans l'espoir qu'il partirait en 2029 et que leur propre tour arriverait, est-ce qu'il ne va pas y avoir des déçus ?Il va certainement y avoir de déçus. Je pense que c'est une décision qui divise au sein de l'Union sacrée. La grande question, c'est : est-ce que les déçus seront suffisamment courageux pour porter haut leur désaccord. On est quand même dans un régime politique et dans un système où il y a une sorte de capture de l'État par une élite qui est très bien rémunérée et qui bénéficie d'énormes avantages. Et je pense que, pour choisir la confrontation, certains devront mettre sur la balance les avantages économiques qu'ils perçoivent de ce régime, ici, tant l'opportunisme politique en RDC n'est pas quelque chose à sous-estimer.Depuis 6 ans, l'UNC de Vital Kamerhe est alliée à l'UDPS de Félix Tshisekedi, mais est ce que ce parti et son chef, qui préside actuellement l'Assemblée nationale, vont avoir intérêt à rester dans cette Union sacrée ?Je pense que ça dépendra de la réaction populaire. Vital Kamerhe, c'est un allié clé du président de la République pour l'instant, mais c'est aussi potentiellement un candidat sérieux aux prochaines élections présidentielles. Est ce qu'il voudra soutenir une réforme pareille qui pourra l'isoler, spécialement si la population est contre ? Je ne pense pas. Je crois que des personnalités politiques comme Vital Kamerhe, ou comme d'autres d'ailleurs, regardent ces débats aussi avec beaucoup d'opportunisme. Et ça pourrait être une occasion en or de s'émanciper de l'Union sacrée et de porter de nouveau un discours radical contre le régime.À lire aussiRDC: en déplacement à Kisangani, Félix Tshisekedi annonce une révision de la Constitution
Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène au Congo-Brazzaville après les fortes inondations subies en fin d'année 2023. En deuxième partie, direction les îles Féroé, un archipel où les femmes sont en minorité. Face aux inondations, le Congo Brazzaville entre adaptation et résignationFin 2023, le Congo-Brazzaville a subi les pires inondations de son histoire récente. Les cours d'eau sont sortis de leur lit dans des proportions inédites, provoquant des dégâts considérables : 1,79 million de personnes ont été affectées, un Congolais sur 12 a eu besoin d'une assistance humanitaire. La Likouala, département le plus éloigné de la capitale, fut aussi le plus touché. Les envoyés spéciaux de RFI s'y sont rendus en septembre 2024 avec une équipe de l'Unicef.Un Grand reportage d'Amélie Tulet qui s'entretient avec Jacques Allix. Les îles Féroé, l'archipel qui manque de femmes Nous sommes en plein océan Atlantique-Nord, à 350 kilomètres de la première terre habitée, aux îles Féroé un archipel sous couronne danoise. Le phénomène, il y a quelques années, a été relayé par les médias : l'arrivée massive de femmes originaires d'Asie du Sud-Est et pour cause aux îles Féroé, les femmes sont en forte minorité. La réalité démographique est un petit peu plus complexe, les instances locales s'organisent d'ailleurs pour construire une société plus inclusive et pour convaincre les Féroïennes émigrées de revenir au pays…Un Grand reportage d'Emilien Hofman et de Nicolas Taiana qui s'entretiennent avec Jacques Allix.
Fin 2023, le Congo-Brazzaville a subi les pires inondations de son histoire récente. Les cours d'eau sont sortis de leur lit dans des proportions inédites, provoquant des dégâts considérables : 1,79 million de personnes ont été affectées, un Congolais sur 12 a eu besoin d'une assistance humanitaire. La Likouala, département le plus éloigné de la capitale, fut aussi le plus touché. Les envoyés spéciaux de RFI s'y sont rendus en septembre 2024 avec une équipe de l'Unicef. Pour rejoindre les rives de l'Oubangui dans le département de la Likouala, au départ de Brazzaville, il faut d'abord rouler sur 800 km jusqu'à Ouesso, à la frontière camerounaise, traverser la rivière Sangha sur le bac, puis emprunter durant six heures une route carrossable de latérite rouge à travers la forêt équatoriale.De Bétou, certains villages sont atteignables par la route. Pour d'autres, c'est la pirogue, comme Ikpengbele, où lors des précédentes inondations, l'eau a tout envahi. « On pouvait sillonner le village en pirogue, raconte Bongo Abdoulaye, son chef. On n'avait pas connu de telles inondations ici depuis 1953. Nos parents ont perdu leur bétail à l'époque. Nous, on a grandi sans connaître ce genre de catastrophe. Puis en 2019, on a connu des grandes inondations et depuis, chaque année, 2020, 2021, 2022, 2023, nous subissons les inondations. Et vu le niveau actuel [en septembre 2024, NDLR] nous sommes sûrs que nous allons encore être inondés cette année. »La dernière fois, les eaux de l'Oubangui ont mis plus d'un mois et demi à se retirer. Durant plusieurs semaines, beaucoup d'habitants n'ont eu d'autre choix que de se réfugier en forêt, comme Jean-Faustin Massimo, ses deux épouses et leurs onze enfants : « On y a passé un mois et vingt jours. Nous avons construit des petites bicoques dans les collines. C'était très douloureux, on n'avait pas de lit, pas de bâches. On était sous la pluie, avec les moustiques, les serpents, les nuisibles, les scorpions... Les enfants dormaient sous la belle étoile, et nous n'avions rien pour les couvrir. »43 000 élèves privés d'école dans tout le CongoDes enfants privés d'école pendant des semaines. Selon l'Unicef, la scolarité de plus de 43 000 élèves a été interrompue dans tout le Congo pendant les inondations l'an dernier.Sur le plan sanitaire, près de 480 000 habitants dans tout le Congo ont eu besoin d'une aide immédiate pour avoir accès à de l'eau potable, comme dans le quartier Ca mètre de Bétou où la montée des eaux a rendu inutilisable le puits devant lequel se trouve le Dr Hermann Didi Ngossaki, responsable santé à l'Unicef Congo. « Il y a eu de la boue, des matières fécales, des débris qui sont entrés dedans, détaille-t-il. Le temps de réhabiliter, il a fallu distribuer des pastilles de chlore et montrer comment potabiliser l'eau pour éviter au maximum les maladies. »Depuis, le puits a été curé, surélevé. Georges Nikoué, en est désormais le président du comité de gestion. Il se dit marqué par le souvenir de l'eau arrivée au niveau de sa hanche dans sa maison : « J'ai perdu des documents précieux, des livres que m'avaient transmis mon père. » Pour autant, il n'envisage pas de s'installer ailleurs : « C'est là où moi je suis né. Je veux rester. Il faut qu'on lutte contre ces inondations, en canalisant la ville ou le quartier. »Inquiétude à l'approche d'une nouvelle saison des pluiesDans les eaux de l'Oubangui, encore calmes en cette matinée de septembre, des habitants se lavent et font leur lessive. Marème Bemba, animatrice de l'ONG EEA (Eau et assainissement pour l'Afrique) observe pourtant la scène avec inquiétude. « Vous voyez la femme-là ? Elle a l'eau jusqu'à mi-cuisses. Alors qu'il y a trois mois encore, là où elle est, il n'y avait pas d'eau », souligne-t-elle.Un peu plus loin, des bateliers chargent un navire de transport de marchandises sous le regard du chef du port de Bétou : « Malheureusement, on n'a pas d'échelle d'étiage pour mesurer le niveau de l'eau, ici. Il n'y en a qu'au niveau d'Impfondo [chef-lieu du département de la Likouala, NDLR]. » Un autre habitant, commerçant connu localement sous le nom de Koumerou, est catégorique : « Nous sommes nés à Bétou, nous avons grandi ici. Chaque matin, on voit comment l'eau monte. L'eau est déjà trop haute. Quand les pluies vont arriver, ça va recommencer. Nous serons inondés. » Pour lui, l'aide apportée par les autorités et les ONG l'an passé est insuffisante : « On nous apporte le riz, les éponges, mais cela ne nous protège pas. Nous avons besoin d'engins, pour construire des canaux, des dérivations. »Une prise de conscience à l'échelle nationaleCe que les habitants observent à l'œil nu au bord de l'Oubangui, Alain Loumouamou le confirme. Chef du bureau études, recherches et applications à la direction de la météorologie du Congo, il revient du 19è forum de prévisions climatiques d'Afrique centrale organisée en septembre à Douala, au Cameroun. Il plaide pour la mise en place d'un système d'alerte précoce dans tout le pays : « Il faut qu'il y ait des instruments météo qu'il faut installer dans les départements comme des pluviomètres, un système de bornage, des balises pour vérifier la montée des eaux. Dans le département de la Likouala, il est prévu pour octobre, novembre, décembre, des conditions de précipitations au-dessus de la normale saisonnière. Il est probable de vivre les mêmes scénarios que l'année 2023. Avec l'augmentation de la température aujourd'hui liée au changement climatique, nous ne serons jamais épargnés par ces phénomènes naturels. »Une prise de conscience accélérée par l'ampleur des inondations de l'an dernier. Dans la Likouala, les autorités locales encouragent les habitants à s'éloigner des rives.Les acteurs humanitaires se préparent aussi pour ne pas être pris de court. Au niveau gouvernemental, à Brazzaville, Marie-Cécile Mboukou Kimbatsa, ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et de l'Action humanitaire, parle d'une réflexion à mener à plus long terme. « Nous ne pouvons plus nous projeter dans la résilience, nous nous projetons dans l'adaptation, assure-t-elle. Il faut réfléchir sur l'habitat, sur le type de pratiques agricoles que nous allons mettre en place dans ces zones-là puisque les populations ne veulent pas se déplacer. Il faut que nous puissions mettre en place des infrastructures sanitaires, d'éducation pérennes et que nous puissions canaliser les eaux pour permettre d'assécher les zones d'habitation. Mais tout cela nécessite de très gros investissements. Ce ne sont pas des investissements qu'un État puisse supporter seul. »Faute de solutions à court terme, la résignation des plus modestesRetour dans la Likouala. À Boyélé-Port, à deux heures et demie de route au sud de Bétou, le chef de village Sylvestre Doli se prépare à appeler les habitants à évacuer. « Le réchauffement climatique, nous en entendons parler. Nous ne comprenons pas profondément ce que c'est. Mais nous constatons qu'au moment où il devrait faire moins chaud, il fait plus chaud. Au moment où il ne devrait pas pleuvoir, il pleut abondamment et nous, nous perdons des cultures. Nous subissons, mais nous n'avons pas la solution », résume-t-il.Plusieurs habitants de la Likouala racontent que depuis les inondations de fin 2023, les enfants se mettent à pleurer quand la pluie tombe. Léonie Niamazongo, 62 ans, se dit elle-même très marquée par la crue de l'an dernier, mais résignée. « La dernière fois, quand l'eau est montée et qu'on a dû partir, on s'est d'abord débrouillé avec les tubercules de manioc qu'il nous restait, puis nous avons utilisé nos économies pour faire manger les enfants, raconte-t-elle. Et puis, au bout d'un moment, il n'y avait presque plus rien. J'ai huit enfants et vingt petits-enfants. Depuis les inondations de l'an dernier, j'ai mal au ventre, je me sens tendue. Quand je vois les eaux remonter, mon cœur bat très vite. »
On le trouve niché sur un biceps, une cuisse ou encore au creux d'un poignet... Le tatouage est à la mode. Il recouvre aujourd'hui de nombreuses peaux et son histoire, loin d'être récente, s'étend sur plusieurs millénaires, de l'homme préhistorique Ötzi aux guerriers Māoris en Nouvelle-Zélande… Dans les pays occidentaux, le tatouage a longtemps été l'apanage de ceux qui sont en marge de la société, les outsiders, bagnards et autres prisonniers. Il est aujourd'hui davantage accepté, notamment dans la sphère professionnelle.Parfois réalisé pour des raisons esthétiques, le tatouage revêt également une dimension politique. Comment s'est opérée la démocratisation de cette pratique marginalisée ? Qui sont celles et ceux qui tatouent et comment conçoivent-ils leur métier ? Comment œuvrent-ils à faire du tatouage une pratique inclusive de toutes les peaux ?Avec : Vivianne Perret, historienne et écrivaine, autrice de À fleur de peaux – du stigmate à l'œuvre d'art : un voyage au pays des tatouages (éditions Herscher, 2024) Katie McPayne, artiste-tatoueuse à Rennes et Paris Un entretien avec Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie : Tous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage Et en fin d'émission, premier épisode de notre série de reportages Le succès des repats par Charlie Dupiot.Ils sont Gabonais, Camerounais, Congolais. Ces hommes et ces femmes sont partis étudier, voire travailler, à l'étranger, en France et ailleurs. Mais ils et elles ont choisi de revenir dans leur pays d'origine pour contribuer à son développement, et partager ce qu'ils ont appris ! On les appelle les « repats » : « repats » pour « repatriés ».Notre reporter Charlie Dupiot donne la parole à 20 d'entre eux, dans une toute nouvelle série de portraits réalisés dans trois pays : le Cameroun, le Gabon et la République démocratique du Congo. C'est Le succès des repats ! Le premier portrait de cette série Le succès des repats est celui de Laika Mba. On l'appelle aussi « DG », pour « directrice générale » : c'est le poste qu'elle occupe au sein de ST Digital Gabon, la filiale gabonaise d'un groupe implanté dans huit pays africains. Avec ses 15 salariés, elle accompagne des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME (petites et moyennes entreprises), dans leur transformation digitale. Laïka Mba, 39 ans, est née à Libreville. Elle y a grandi, avant de partir faire ses études en France. Et de revenir... il y a dix ans. Talons aiguilles et sourire franc, elle accueille notre reporter Charlie Dupiot en pleine réunion d'équipe.Programmation musicale :► Jabo – BOJ & Odumodublvck ► March Am – Rema
Dikembe Mutombo, basketteur de légende pendant 18 saisons en NBA, est décédé à l'âge de 58 ans ce lundi. Célèbre pour son jeu acharné et ses actions humanitaires, le Congolais a marqué son sport et au-delà, sur le continent et dans son pays.