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Au menu de l'actualité :A Gaza, l'ONU constate une dégradation alarmante de l'état nutritionnel des enfants L'ONU met en garde contre une nouvelle détérioration de la situation des droits humains au Soudan du SudAu Mozambique, la violence dans la province de Cabo Delgado entraîne de nouveaux déplacements de population Présentation : Jérôme Bernard
Au Soudan, il y a un mois, les Forces de soutien rapide (FSR) des paramilitaires en guerre contre l'armée soudanaise prenaient le camp de déplacés de Zamzam. À quelques kilomètres de la ville d'El Fasher, Zamzam était le plus important camp du Darfour, immense région de l'Ouest soudanais. Plus de 400 000 personnes y avaient trouvé refuge. Elles sont aujourd'hui éparpillées dans le désert. Selon l'ONU, la guerre au Soudan est la plus importante crise humanitaire du moment. Antoine Gérard est le coordinateur humanitaire adjoint des Nations unies pour le Darfour. Il revient d'une mission sur place et répond aux questions de Gaëlle Laleix. RFI : Vous revenez du Darfour. Est-ce que vous pouvez nous raconter ce que vous y avez vu ? Antoine Gérard : Effectivement, j'ai passé une quinzaine de jours dans le nord du Darfour, pas très loin d'un site qui est assez connu malheureusement, par les événements récents : le camp de Zamzam. Et la raison de notre mission, c'est que le camp est devenu une base militaire des Forces de soutien rapide (FSR) et beaucoup de gens 500 000 ou 600 000 personnes ont fui. On a essayé, puisqu'on était à 30 ou 40 kilomètres de Zamzam, d'y avoir accès. Malheureusement, pour des raisons de sécurité mais aussi de négociation, on n'a pas pu le faire. Et ce n'était pas que les Nations unies. On a discuté avec d'autres ONG internationales qui n'ont pas plus non plus avoir accès à Zamzam. Ce qu'on a entendu, c'est qu'il ne reste plus que 8 000, 10 000 personnes, des gens relativement vulnérables qui n'ont pas pu partir. Et aujourd'hui, l'assistance que l'on aurait pu mener est pour ainsi dire impossible, ce qui est dû à ces problèmes de sécurité et d'accès sur le camp de Zamzam. Et donc, on travaille en périphérie, essentiellement à Tawila qui est une ville qui n'était pas prête pour accueillir 200 000, 300 000 personnes sur une période de quinze jours, trois semaines.Où sont passés et que sont devenus les 500 000 déplacés de Zamzam, aujourd'hui ? Donc, certains sont à Tawila, d'autres ont préféré aller sur la ville d'el-Fasher qui est une ville où il y avait déjà à peu près 1,5 million de personnes. Et ces nouveaux déplacés dans la ville vivent dans la rue. D'après les témoignages que l'on a reçus des ONG nationales qui sont encore sur place, d'autres ont décidé d'aller au-delà de cette ville de Tawila et de prendre la route même de l'exil à travers l'ouest du Soudan, à travers le Darfour. Certains deviendront des réfugiés au Tchad, là où nous avons déjà à peu près 600 000 réfugiés, si ce n'est plus, dû à ce conflit qui perdure depuis deux ans.Comment se déplacent les gens. Combien de kilomètres y a-t-il entre Zamzam et le Tchad ? Quand on est au Darfour, on compte plutôt en moyens de locomotion plutôt que kilomètres. Parce que les kilomètres ça ne veut pas dire grand-chose parce que ça dépend de ce que vous avez comme moyen. Certaines familles, au début, avaient encore les moyens de pouvoir être sur des camions. Les camions, en fait de l'assistance humanitaire qui repartaient à vide, repartaient avec des familles. D'autres ont des ânes. Un voyage en camion, ça va prendre trois-quatre jours jusqu'à la frontière tchadienne. Mais avec des ânes, ça prendra deux ou trois semaines et d'autres sont à pied à côté des ânes. Donc, c'est un mois de voyage avec, pour nous, un dilemme : c'est-à-dire, comment apporter un soutien humanitaire à des personnes en déplacement ?Et ces routes sont-elles sûres ? Ce ne sont pas des routes sûres. C'est-à-dire que les gens qui sont sortis du camp de Zamzam sont partis la nuit. Ils ont essayé de fuir les combats, mais aussi pour certains et pour certaines, ils ont subi des violences, que ce soient des violences sexuelles ou d'autres. Il y a des recrutements forcés de jeunes garçons par les Forces de soutien rapide et du coup, il y a des stratégies qui sont mis en place pour essayer d'éviter de tomber dans les checkpoints de ces forces. Une des stratégies, c'était de déguiser les jeunes garçons en filles. Mais, maintenant, malheureusement, les forces ou ceux qui sont affiliés aux forces déshabillent les uns et les autres sur la route. On a eu des témoignages à Tawila qui sont assez dramatiques sur la façon dont les gens ont fui les combats, sont arrivés à Tawila ou plus à l'intérieur de Djebel Marra.Aujourd'hui, pour les acteurs humanitaires, quels sont les défis ? Ils sont nombreux. D'abord, répondre aussi rapidement à ce mouvement massif de population. Sur Tawila, de 250 000, 300 000 personnes, et sur d'autres localités, ce n'est pas évident d'avoir toutes les capacités. Il y a des problèmes de financement de ces ONG nationales et internationales. Ça se passe dans le contexte de diminution drastique de la part des Américains, mais également d'autres bailleurs de fonds, de leur contribution à l'assistance humanitaire. Et puis des questions de capacité. C'est-à-dire que les gens qui étaient là étaient sur des programmes un petit peu plus établis sur les déplacés qu'il y avait depuis deux ans ou d'autres depuis plus longtemps. Et subitement, il faut redoubler de capacité devant un nombre incroyable de personnes qui sont arrivées assez rapidement sur cette ville.À lire aussiSoudan: les FSR revendiquent la prise du camp de ZamZam au Darfour, «tuant de nombreux civils» À lire aussiSoudan: au moins 14 morts dans des frappes paramilitaires sur un camp de déplacés
durée : 01:01:33 - La Série musicale - par : Zoé Sfez - Voyage dans l'âge d'or de la musique soudanaise, à la rencontre de ses pionnières et de ses pionniers. Un répertoire continuellement réinvesti et très présent lors de la révolution soudanaise de 2018 et 2019. - réalisation : Thomas Jost
Au Soudan du Sud, les affrontements continuent dans plusieurs régions du pays entre l'armée gouvernementale, loyale au président Salva Kiir, et les forces de l'opposition du vice-président Riek Machar. Celui-ci est en résidence surveillée à Juba depuis fin mars et une douzaine d'autres figures de l'opposition sont, elles aussi, toujours détenues. Les autorités assurent pourtant vouloir poursuivre la mise en œuvre de l'accord de paix de 2018 et de fait, aucun combat n'a eu lieu dans la capitale depuis le début de cette crise. Mais les résidents d'un camp de déplacés d'ethnie Nuer, la communauté de Riek Machar, disent vivre dans la peur. Ce camp situé en proche banlieue de Juba abrite plus de 30 000 personnes. Voici le récit d'un déplacé qui dit avoir été pris pour cible en tant que Nuer par les soldats gouvernementaux. Pour sa sécurité, nous ne révélons pas son identité. Des motos trimballent toutes sortes de marchandises, dans cette rue qui file à travers les abris aux toits couverts de bâches en mauvais état. Nous retrouvons John derrière une palissade en bambou. À 55 ans, il compte à l'aide de ses doigts les années qu'il a passées dans ce camp de déplacés situé près de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, la Minuss, à Juba. Comme des dizaines de milliers de Nuer de la capitale, il a fui les violences en décembre 2013, quand la guerre civile a commencé. « Je suis venu ici quand le conflit est devenu ethnique, quand des personnes innocentes, sans lien avec la politique, qui ne sont ni soldats ni combattants, ont été ciblées parce qu'elles étaient Nuer. Alors que c'était un problème entre les politiciens à la base », explique-t-il.L'accord de paix de 2018 puis le retour de Riek Machar en 2020 au poste de vice-président n'a pas vraiment amélioré la situation dans le camp. Les casques bleus se sont retirés et la plupart des services humanitaires se sont arrêtés. En octobre 2024, John a décidé d'aller s'installer à l'extérieur du camp pour cultiver et chercher de l'or jusqu'à ce que des combats éclatent autour de Juba, la semaine du 24 mars. « C'est le gouvernement qui est allé provoquer des combats de partout. Ils ont attaqué les bases militaires où se trouvaient les soldats d'opposition. Ils les ont chassés. Puis, ils s'en sont pris à nous. Ils sont venus délibérément pour prendre nos abris. Et pour nous tuer, car nous sommes des Nuer. Ils sont venus la nuit. Nous étions à l'intérieur en train de discuter », se souvient-il.Les soldats commencent à tirer et John s'en sort en faisant semblant d'être mort. Quand les soldats passent à une autre habitation, il parvient à s'enfuir avec un jeune, blessé, laissant l'homme dont il partageait l'abri, gisant par terre, mort sous les balles de l'armée gouvernementale. « Voilà, c'est ce qui s'est passé. Ils ont tué ce gars et en ont blessé un autre. Moi, je me suis blessé sur des pierres en courant pieds nus, de nuit, je ne pouvais pas les voir », se remémore-t-il.Il est revenu vivre dans ce camp surpeuplé où les gens manquent de tout et ont peur. Cinq jeunes ont été tués depuis début mars aux abords du camp. Et d'autres résidents ont disparu. « Il y a le cas d'une femme qui est partie ramasser du bois de chauffe et qui n'est jamais revenue. Nous n'avons jamais trouvé son corps. Mais si vous demandez aux femmes du camp, elles vous diront qu'elles ont trouvé du sang sous les arbres », raconte-t-il. John cite aussi le cas d'un homme qui est allé là où il fabrique du charbon et n'est jamais revenu. Pour lui, tant que l'accord de paix ne sera pas appliqué entièrement, les casques bleus devraient revenir assurer la sécurité du camp.À lire aussiSoudan du Sud: Amnesty International dénonce la violation de l'embargo sur les armes
durée : 01:01:33 - La Série musicale - par : Zoé Sfez - Voyage dans l'âge d'or de la musique soudanaise, à la rencontre de ses pionnières et de ses pionniers. Un répertoire continuellement réinvesti et très présent lors de la révolution soudanaise de 2018 et 2019. - réalisation : Thomas Jost
« Khartoum dans le Noir après des frappes de drones », titre Africanews, selon laquelle « la capitale du Soudan a été la cible de nouvelles attaques de drones, dans la nuit de mercredi à jeudi, avec pour conséquence directe l'interruption de l'électricité ». « Car si les FSR ont été en grande partie chassés du centre du Soudan ces derniers mois », poursuit Africanews, « les combattants du général Hemetti semblent avoir changé de tactique. En lieu et place des assauts terrestres, apparaissent désormais les frappes de drones contre les centrales électriques, les barrages et d'autres infrastructures ». Afrik.com signale également que Khartoum a été « plongée dans l'obscurité après une nouvelle frappe de drones ». « Cette nouvelle technologie dans la guerre civile soudanaise marque une nouvelle escalade aux conséquences humanitaires désastreuses pour une capitale déjà meurtrie par deux ans de conflit », ajoute Afrik.com, qui précise également que « la coupure d'électricité n'est que la partie visible d'une crise bien plus profonde. Sans courant, l'accès à l'eau est perturbé, aggravant la situation sanitaire, dans un pays déjà miné par la famine et les épidémies ».Tshisekedi et KabilaÀ la Une également, la crise politique en République Démocratique du Congo et les questions entourant l'ancien président Joseph Kabila. « Et si Tshisekedi jouait balle à terre avec Kabila ? » interroge Wakatsera, au Burkina Faso. « En annonçant son retour à la maison, suite à son exil, officiellement pour la préparation d'une thèse, l'ancien président congolais n'ignorait pas qu'il attirerait, ainsi, sur lui, la foudre de Kinshasa ». Est-ce bien raisonnable ? Wakatsera n'est pas convaincu et s'interroge encore. « L'entreprise de Félix Tshisekedi, de vouloir mettre à l'ombre, celui qui lui avait offert le pouvoir sur un plateau d'or », estime ainsi le journal, « n'est-elle pas à haut risque pour le climat militaro-socio-politique, déjà bien vicié et explosif, à cause de la guerre qu'impose l'AFC/M23 de Corneille Nangaa, avec le soutien du Rwanda, à la République démocratique du Congo ? ». Conclusion de Wakatsera : « Félix Tshisekedi est loin, actuellement, d'être en position de force pour s'ajouter, en plus de son opposition traditionnelle, d'autres ennemis, même s'il est dit que 'la meilleure défense c'est l'attaque' ».Diplomatie du droneÀ lire également ce matin, une interview du ministre turc des Affaires étrangères. Interview d'Hakan Fidan, au magazine Jeune Afrique, alors que la Turquie ne cache pas son intérêt et ses ambitions pour le continent africain. « Du Maghreb à l'Afrique Subsaharienne, Ankara ne cesse d'étendre son influence », précise d'ailleurs Jeune Afrique. Quant au ministre turc des Affaires étrangères, présenté comme « l'homme de confiance du président Erdogan », il est interrogé sur l'industrie militaire de la Turquie. Mène-t-elle « une diplomatie du drone » ? Hakan Fidan répond prudemment, « Ce qui était à l'origine, de l'aide au développement, s'est étendu, au fil des ans, à la sphère économique et à bien d'autres domaines… » « Ce n'est que récemment », ajoute-t-il, « que nous nous sommes rendus compte que plusieurs pays africains rencontraient de grandes difficultés dans leur lutte contre le terrorisme. Or la Turquie a acquis une vaste expertise dans ce domaine. Pourquoi ne pas la mettre à leur service ? nous sommes-nous demandé ».Le ministre cite ainsi les pays avec lesquels la Turquie collabore : Somalie, Niger, Mali, mais aussi l'Algérie, la Libye et le Tchad. Hakan Fidan est aussi interrogé sur les propos d'Emmanuel Macron qui, précise Jeune Afrique, « accuse régulièrement la Turquie d'alimenter le sentiment anti-français en Afrique en attisant le ressentiment postcolonial… » Le ministre turc des Affaires étrangères, se dit « surpris » et se défend « nous ne propageons pas de telles idées, que ce soit publiquement ou en coulisses ». « Les peuples d'Afrique » déclare-t-il, « ont leur propre vécu, et ce n'est pas à nous de leur dicter la manière dont – ils doivent l'interpréter ».
Cap sur l'Ethiopie, à la frontière avec le Soudan au nord-ouest du pays. Le Soudan est en guerre depuis 2 ans. Et, selon l'ONU, cette guerre engendre une des pires crises humanitaires actuelles. 25 millions de personnes ont besoin d'une aide d'urgence. 3,5 millions ont fui vers les pays voisins, dont 70 000 en Ethiopie… Mais ces réfugiés soudanais trouvent-ils vraiment la sécurité dans les pays voisins ? Dans Transversales, il sera notamment question des lauréats du Concours Reine Elisabeth avec la rencontre d'un ancien lauréat, Pierre-Alain Volondat, qui fut le premier prix en 1983 et dont la personnalité à l'époque a fait couler beaucoup d'encre. Merci pour votre écoute Le fin Mot c'est également en direct tous les jours de la semaine de 18h30 à 19h sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes de Le fin Mot sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/23283 Retrouvez tous les contenus de la RTBF sur notre plateforme Auvio.beRetrouvez également notre offre info ci-dessous :Le Monde en Direct : https://audmns.com/TkxEWMELes Clés : https://audmns.com/DvbCVrHLe Tournant : https://audmns.com/moqIRoC5 Minutes pour Comprendre : https://audmns.com/dHiHssrMatin Première : https://audmns.com/aldzXlmEt ses séquences-phares : L'Invité Politique : https://audmns.com/LNCogwP L'édito politique « Les Coulisses du Pouvoir » : https://audmns.com/vXWPcqx L'humour de Matin Première : https://audmns.com/tbdbwoQTransversales : notre collection de reportages infos longue forme : https://audmns.com/WgqwiUpN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
« Khartoum dans le Noir après des frappes de drones », titre Africanews, selon laquelle « la capitale du Soudan a été la cible de nouvelles attaques de drones, dans la nuit de mercredi à jeudi, avec pour conséquence directe l'interruption de l'électricité ». « Car si les FSR ont été en grande partie chassés du centre du Soudan ces derniers mois », poursuit Africanews, « les combattants du général Hemetti semblent avoir changé de tactique. En lieu et place des assauts terrestres, apparaissent désormais les frappes de drones contre les centrales électriques, les barrages et d'autres infrastructures ». Afrik.com signale également que Khartoum a été « plongée dans l'obscurité après une nouvelle frappe de drones ». « Cette nouvelle technologie dans la guerre civile soudanaise marque une nouvelle escalade aux conséquences humanitaires désastreuses pour une capitale déjà meurtrie par deux ans de conflit », ajoute Afrik.com, qui précise également que « la coupure d'électricité n'est que la partie visible d'une crise bien plus profonde. Sans courant, l'accès à l'eau est perturbé, aggravant la situation sanitaire, dans un pays déjà miné par la famine et les épidémies ».Tshisekedi et KabilaÀ la Une également, la crise politique en République Démocratique du Congo et les questions entourant l'ancien président Joseph Kabila. « Et si Tshisekedi jouait balle à terre avec Kabila ? » interroge Wakatsera, au Burkina Faso. « En annonçant son retour à la maison, suite à son exil, officiellement pour la préparation d'une thèse, l'ancien président congolais n'ignorait pas qu'il attirerait, ainsi, sur lui, la foudre de Kinshasa ». Est-ce bien raisonnable ? Wakatsera n'est pas convaincu et s'interroge encore. « L'entreprise de Félix Tshisekedi, de vouloir mettre à l'ombre, celui qui lui avait offert le pouvoir sur un plateau d'or », estime ainsi le journal, « n'est-elle pas à haut risque pour le climat militaro-socio-politique, déjà bien vicié et explosif, à cause de la guerre qu'impose l'AFC/M23 de Corneille Nangaa, avec le soutien du Rwanda, à la République démocratique du Congo ? ». Conclusion de Wakatsera : « Félix Tshisekedi est loin, actuellement, d'être en position de force pour s'ajouter, en plus de son opposition traditionnelle, d'autres ennemis, même s'il est dit que 'la meilleure défense c'est l'attaque' ».Diplomatie du droneÀ lire également ce matin, une interview du ministre turc des Affaires étrangères. Interview d'Hakan Fidan, au magazine Jeune Afrique, alors que la Turquie ne cache pas son intérêt et ses ambitions pour le continent africain. « Du Maghreb à l'Afrique Subsaharienne, Ankara ne cesse d'étendre son influence », précise d'ailleurs Jeune Afrique. Quant au ministre turc des Affaires étrangères, présenté comme « l'homme de confiance du président Erdogan », il est interrogé sur l'industrie militaire de la Turquie. Mène-t-elle « une diplomatie du drone » ? Hakan Fidan répond prudemment, « Ce qui était à l'origine, de l'aide au développement, s'est étendu, au fil des ans, à la sphère économique et à bien d'autres domaines… » « Ce n'est que récemment », ajoute-t-il, « que nous nous sommes rendus compte que plusieurs pays africains rencontraient de grandes difficultés dans leur lutte contre le terrorisme. Or la Turquie a acquis une vaste expertise dans ce domaine. Pourquoi ne pas la mettre à leur service ? nous sommes-nous demandé ».Le ministre cite ainsi les pays avec lesquels la Turquie collabore : Somalie, Niger, Mali, mais aussi l'Algérie, la Libye et le Tchad. Hakan Fidan est aussi interrogé sur les propos d'Emmanuel Macron qui, précise Jeune Afrique, « accuse régulièrement la Turquie d'alimenter le sentiment anti-français en Afrique en attisant le ressentiment postcolonial… » Le ministre turc des Affaires étrangères, se dit « surpris » et se défend « nous ne propageons pas de telles idées, que ce soit publiquement ou en coulisses ». « Les peuples d'Afrique » déclare-t-il, « ont leur propre vécu, et ce n'est pas à nous de leur dicter la manière dont – ils doivent l'interpréter ».
durée : 00:02:22 - L'Humeur du matin par Guillaume Erner - par : Guillaume Erner - Ce matin, Guillaume Erner évoque le silence qui entoure les horreurs qui parcourent notre monde, de Gaza au Soudan, ressentant un sentiment d'impuissance. - réalisation : Félicie Faugère
Les experts et journalistes de RFI répondent aussi à vos questions sur des armes de fabrication chinoise au Soudan, des Afrikaners aux États-Unis et le Grand Barrage de la Renaissance. Tchad : le procès d'Idriss Youssouf Boy, symbole de la lutte contre la corruption ? Idriss Youssouf Boy, l'ancien directeur de cabinet du président Mahamat Idriss Déby, a écopé de cinq ans de prison ferme pour corruption passive. Cette condamnation est-elle un règlement de compte politique ou une réelle décision de justice dans le cadre de la lutte contre la corruption ? Comment expliquer que son accusateur soit condamné à la même peine pour corruption active ?Avec Nadia Ben Mahfoudh, correspondante de RFI à N'Djamena. Soudan : des armes chinoises entre les mains des FSR Selon une enquête d'Amnesty International, des armes de fabrication chinoise fournies par les Émirats arabes unis aux paramilitaires des FSR sont utilisées au Soudan dans la guerre qui déchire le pays depuis deux ans. De quelles preuves dispose l'ONG ? La Chine peut-elle être accusée de violer l'embargo sur les armes de l'ONU, alors qu'elle n'a pas directement livré ces équipements militaires aux FSR ?Avec Clea Broadhurst, correspondante de RFI à Pékin. Afrique du Sud : pourquoi Trump offre l'asile aux Afrikaners ? Les premiers réfugiés blancs sud-africains sont arrivés lundi à Washington à bord d'un avion affrété par le gouvernement américain. Ils ont été accueillis en grande pompe par le numéro deux du département d'État. Pourquoi l'Administration Trump leur accorde-t-elle le statut de réfugiés ? Quel est le profil socio-économique de ces Sud-Africains ?Avec Cécile Perrot, maître de conférences à l'Université de Rennes 2, spécialiste de l'Afrique du Sud. Grand barrage de la Renaissance : où en est le conflit ? Construit par l'Éthiopie sur le Nil Bleu, le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique devrait être opérationnel cette année. Mais pour l'Égypte, ce projet menace la «stabilité régionale». Où en est le traitement de la plainte déposée par Le Caire en septembre 2024 auprès du Conseil de sécurité des Nations unies ? Qu'espère obtenir l'Égypte ?Avec Franck Galland, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique.
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Laurent Larcher, grand reporter à La Croix, spécialiste des conflits africains, est l'invité de cet épisode puissant.Je sais bien qu'on n'a pas envie de regarder les massacres de masse et qu'on préfère regarder ailleurs mais vous allez voir que cet épisode va vous permettre avec douceur et lucidité de mieux comprendre un phénomène qu'on arrive pas à saisir autrement.Laurent est également l'auteur du livre La fureur et l'extase, dans lequel il interroge notre rapport collectif à la violence de masse.J'ai reçu Laurent avec une émotion particulière, parce que son regard, affûté par des années de terrain — Rwanda, Soudan, Centrafrique — vient interroger en profondeur ce que nous voyons, ou plutôt, ce que nous choisissons de ne pas voir.Dans cet épisode, nous parlons de l'horreur brute, des massacres de masse dont les victimes deviennent des chiffres, vidées de leur humanité. Pourquoi certains conflits sont-ils invisibles alors qu'ils comptent des centaines de milliers de morts ? Pourquoi cette indifférence crasse quand les victimes sont africaines ? Quel rôle jouent les médias, les réseaux sociaux, ou notre propre confort intellectuel dans ce mécanisme d'abstraction ?J'ai questionné Laurent sur le processus qui mène des citoyens ordinaires à participer à l'indicible. Il m'a parlé du plaisir, parfois de la joie qu'ont certains à tuer, une idée dérangeante mais nécessaire à regarder en face. Nous avons aussi parlé du colonialisme, de la manière dont notre regard est encore structuré par un imaginaire de domination, inconscient mais puissant.C'est un épisode intense, qui dérange, mais que je crois essentiel. Il ne s'agit pas de se flageller, mais de comprendre que ce que nous choisissons de voir — ou non — a un impact direct sur les vies humaines. Je vous invite à l'écouter avec attention, à rester avec l'inconfort, et à vous interroger.5 citations marquantes"Plus le nombre est important, moins on en prend la mesure.""Ce qu'on reproche à Hitler, c'est d'avoir traité les Français comme les Français ont traité leurs colonies.""Eux, c'est nous. Et nous, c'est eux.""On ne voit pas ce qu'on voit, car notre œil est imprégné de nos représentations.""Ne soyons jamais dans l'abstrait : chaque victime mérite un nom, une histoire."10 questions structurées posées dans l'interviewQu'est-ce qui vous a donné la force ou l'envie d'écrire ce livre ?Pourquoi certains massacres attirent-ils toute notre attention, quand d'autres sombrent dans l'indifférence ?Comment peut-on encore humaniser des dizaines de milliers de morts ?Pourquoi les conflits en Afrique reçoivent-ils si peu d'attention médiatique en France ?Est-ce que cette indifférence relève d'un racisme structurel ?Qu'est-ce que ces violences disent de nous, en tant qu'humains ?Quel est le processus psychologique qui pousse des individus ordinaires à devenir des bourreaux ?Comment avez-vous, en tant qu'homme, survécu à tant d'atrocités ?Que peut-on faire, à notre niveau, face à cette violence ?Pourquoi devient-on reporter de guerre ?Timestamps clés pour YouTube00:00 – Introduction par Grégory : comprendre la violence de masse02:00 – Pourquoi Laurent Larcher a écrit La fureur et l'extase07:00 – Abstraction des chiffres, perte d'humanité09:30 – Invisibilisation des massacres africains12:00 – "C'est ça, l'Afrique" : le racisme insidieux dans notre perception17:00 – Le plaisir de tuer, expérience de lynchage22:30 – Le rôle des médias et la désinhibition28:00 – La nuance, ce luxe disparu34:00 – Ce que l'imaginaire colonial nous empêche de voir46:00 – Hommage à Camille Lepage et l'engagement personnel52:00 – Que peut-on faire, concrètement ?Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Laurent Larcher, grand reporter à La Croix, spécialiste des conflits africains, est l'invité de cet épisode puissant.Je sais bien qu'on n'a pas envie de regarder les massacres de masse et qu'on préfère regarder ailleurs mais vous allez voir que cet épisode va vous permettre avec douceur et lucidité de mieux comprendre un phénomène qu'on arrive pas à saisir autrement.Laurent est également l'auteur du livre La fureur et l'extase, dans lequel il interroge notre rapport collectif à la violence de masse.J'ai reçu Laurent avec une émotion particulière, parce que son regard, affûté par des années de terrain — Rwanda, Soudan, Centrafrique — vient interroger en profondeur ce que nous voyons, ou plutôt, ce que nous choisissons de ne pas voir.Dans cet épisode, nous parlons de l'horreur brute, des massacres de masse dont les victimes deviennent des chiffres, vidées de leur humanité. Pourquoi certains conflits sont-ils invisibles alors qu'ils comptent des centaines de milliers de morts ? Pourquoi cette indifférence crasse quand les victimes sont africaines ? Quel rôle jouent les médias, les réseaux sociaux, ou notre propre confort intellectuel dans ce mécanisme d'abstraction ?J'ai questionné Laurent sur le processus qui mène des citoyens ordinaires à participer à l'indicible. Il m'a parlé du plaisir, parfois de la joie qu'ont certains à tuer, une idée dérangeante mais nécessaire à regarder en face. Nous avons aussi parlé du colonialisme, de la manière dont notre regard est encore structuré par un imaginaire de domination, inconscient mais puissant.C'est un épisode intense, qui dérange, mais que je crois essentiel. Il ne s'agit pas de se flageller, mais de comprendre que ce que nous choisissons de voir — ou non — a un impact direct sur les vies humaines. Je vous invite à l'écouter avec attention, à rester avec l'inconfort, et à vous interroger.5 citations marquantes"Plus le nombre est important, moins on en prend la mesure.""Ce qu'on reproche à Hitler, c'est d'avoir traité les Français comme les Français ont traité leurs colonies.""Eux, c'est nous. Et nous, c'est eux.""On ne voit pas ce qu'on voit, car notre œil est imprégné de nos représentations.""Ne soyons jamais dans l'abstrait : chaque victime mérite un nom, une histoire."10 questions structurées posées dans l'interviewQu'est-ce qui vous a donné la force ou l'envie d'écrire ce livre ?Pourquoi certains massacres attirent-ils toute notre attention, quand d'autres sombrent dans l'indifférence ?Comment peut-on encore humaniser des dizaines de milliers de morts ?Pourquoi les conflits en Afrique reçoivent-ils si peu d'attention médiatique en France ?Est-ce que cette indifférence relève d'un racisme structurel ?Qu'est-ce que ces violences disent de nous, en tant qu'humains ?Quel est le processus psychologique qui pousse des individus ordinaires à devenir des bourreaux ?Comment avez-vous, en tant qu'homme, survécu à tant d'atrocités ?Que peut-on faire, à notre niveau, face à cette violence ?Pourquoi devient-on reporter de guerre ?Timestamps clés pour YouTube00:00 – Introduction par Grégory : comprendre la violence de masse02:00 – Pourquoi Laurent Larcher a écrit La fureur et l'extase07:00 – Abstraction des chiffres, perte d'humanité09:30 – Invisibilisation des massacres africains12:00 – "C'est ça, l'Afrique" : le racisme insidieux dans notre perception17:00 – Le plaisir de tuer, expérience de lynchage22:30 – Le rôle des médias et la désinhibition28:00 – La nuance, ce luxe disparu34:00 – Ce que l'imaginaire colonial nous empêche de voir46:00 – Hommage à Camille Lepage et l'engagement personnel52:00 – Que peut-on faire, concrètement ? Suggestion d'autres épisodes à écouter : #321 (partie 1) Israël-Palestine : Comprendre et décrypter le conflit avec Vincent Lemire (https://audmns.com/FvEjGWR) #159 Casser les idées préconçues sur le continent Africain avec Odile Goerg (https://audmns.com/hXljCUx) #312 Les défis géopolitiques d'un monde hors de contrôle avec Thomas Gomart (https://audmns.com/jscnrns)Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les experts et journalistes de RFI répondent aussi à vos questions sur une invasion de criquets pèlerins en Afrique du Nord, la reprise des violences au sud-est de la Centrafrique et la Russie dans les compétitions sportives internationales. France : réinséré depuis une décennie, un ancien détenu somalien visé par une OQTF En France, Mahmoud Abdi Mohamed, un ancien pirate somalien installé en Bretagne, est menacé d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Comment expliquer cette demande malgré une réinsertion réussie depuis maintenant dix ans ? Une saisie du tribunal administratif a été engagée. A-t-il des chances d'obtenir gain de cause devant la justice ?Avec Amélie Beaucour, journaliste au service France de RFI. Afrique du Nord : invasion de criquets pèlerins J'ai lu sur RFI que l'Afrique du Nord est menacée par l'arrivée massive de criquets pèlerins. Est-ce que d'autres régions africaines sont également menacées ? Quels sont les risques de leur présence sur le continent ? Quelles sont les mesures qui peuvent être prises pour éviter l'expansion de ces criquets pèlerins ?Avec Jeanne Richard, journaliste au service environnement-climat de RFI. Centrafrique : des combattants de la communauté zandé reprennent les armes Le sud-est de la Centrafrique est secoué par de nouvelles violences entre les combattants de la communauté zandé et les mercenaires russes déployés dans la région. Pourquoi l'accord d'intégration des miliciens de la communauté zandé dans l'armée centrafricaine a-t-il échoué ? Comment s'explique ce retournement de situation ?Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI. Russie : vers un retour dans les compétitions sportives internationales ? Selon Donald Trump, réintégrer la Russie aux compétitions internationales sportives pourrait inciter le Kremlin à arrêter la guerre. Le président américain a-t-il raison en faisant de telles déclarations ? Aujourd'hui, comment se positionne la FIFA concernant un potentiel retour des équipes russes sur la scène sportive ?Avec Lukas Aubin, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). Auteur de Géopolitique de la Russie (éditions La Découverte).
Pas de commentaire des autorités à ce stade, mais Gabon Review l'affirme : l'épouse de l'ex-président Ali Bongo et son fils « ont été transférés en résidence surveillée dans leur maison de la Sablière» vendredi, raconte le journal, qui précise s'appuyer sur « des sources bien introduites, dignes de foi, et habituellement bien informées ». Après plus d'un an et demi en détention dans des conditions qui restent floues, cette nouvelle a dû arracher un « ouf de soulagement » à la famille, imagine Le Pays au Burkina Faso, qui y voit « une véritable bouffée d'oxygène ». Dans des termes plus modérés, Gabon Review concède que cette nouvelle « marque un tournant juridique important », et témoigne probablement du passage à « une gestion plus équilibrée » de la procédure.Mais il ne faut pas s'y méprendre, prévient Gabon Actu : « la mise en liberté provisoire de Sylvia et Nourredin ne signifie nullement (...) l'annulation des chefs d'accusation qui pèsent sur [eux], portant pêle-mêle sur des délits présumés de détournement de fonds, faux et usage de faux, corruption et détournement, etc ». Une véritable « épée de Damoclès », souligne de son côté Wakat Séra, tandis qu'Aujourd'hui au Faso prédit encore des jours difficiles au fils et à l'épouse d'Ali Bongo, qui « n'en ont pas fini avec la justice ».Un basculement surprenantQuelque chose a dû changer, mais quoi ? C'est précisément la question que se posent plusieurs journaux du continent, qui relèvent, comme Gabon Review, que « ce développement intervient une semaine après l'investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema ». Difficile d'y voir un simple hasard, grimace Le Pays, jugeant la coïncidence tellement « flagrante » qu'elle « incite à établir un lien de cause à effet ».À ce stade, « tout reste encore dans le champ de la spéculation », prévient Wakat Séra. Alors le journal multiplie les hypothèses : s'agit-il d'un « geste de pure humanité » du nouveau président, souhaitant « présenter une image de père de la nation magnanime ? » Faut-il plutôt y voir la main d'un « médiateur » qui aurait « agi dans l'ombre » ? Ou bien, peut-être, un « deal passé avec la famille Bongo ? ». À moins qu'il ne s'agisse, comme le pense Gabon Review, de « l'effet d'un lobbying international soucieux d'un traitement plus humain » dans l'affaire Bongo, qui pousserait le pouvoir, à cette « tentative d'équilibrisme entre l'exigence de justice et les contraintes diplomatiques », poursuit le titre.Dans la presse burkinabè, le Pays va même un peu plus loin, et juge « plausible » que cette évolution « fasse suite à une résolution de l'Union africaine », demandant « la libération de la famille et des membres du gouvernement (...) déchu », en vertu « du respect des droits de l'Homme ». D'autant, insiste le journal, « que l'organisation africaine a levé ses sanctions à l'encontre du Gabon suite au retour à l'ordre constitutionnel dans le pays ». Autant de réflexions en forme de point d'interrogation… ne reste donc qu'à attendre, conclut Gabon Review : « la prochaine étape judiciaire sera décisive pour (...) éclairer l'opinion sur le fond de l'affaire ».La ville de Port-Soudan sous les dronesLa capitale provisoire soudanaise a été la cible d'attaques de drones, toute la semaine dernière. Alors que la localité était jusque-là épargnée, désormais, « plus aucune ville du Soudan n'est à l'abri », constate Le Monde Afrique. Ce « havre que l'armée régulière pensait inviolable », surplombé par un horizon aussi bleu que la mer, décrit le quotidien, n'est plus : « comme partout au Soudan, le ciel est devenu une menace ».Lieux stratégiques visés, explosions en plein centre-ville, risques de pénuries : ces frappes font aussi craindre que « l'acheminement de l'aide dans le pays » soit perturbé, s'inquiète le quotidien. Cela alors que « plus de la moitié des 50 millions d'habitants sont dans une situation proche de la famine ».Sans compter que les défenses antiaériennes de l'armée du général al-Burhan plient sous la force des attaques. L'utilisation de drones au Soudan n'est pas une nouveauté, mais, concède un expert interrogé par le journal, cette opération « est sans précédent par sa sophistication ». Un autre va dans le même sens : « les FSR [du général Hemedti] veulent envoyer un message clair : "nous pouvons (...) vous atteindre partout"». Et Le Monde Afrique de conclure, non sans amertume : « C'est désormais chose faite ».
49 Afrikaners, ces Sud-Africains blancs descendants de colons néerlandais, sont attendus ce lundi (12 mai 2025), aux États-Unis. Hier, ils ont pris place à bord d'un vol charter affrété par les États-Unis, nous apprend le New York Times qui les a suivis à l'aéroport hier, à Johannesburg. Ces Afrikaners, descendant pour la plupart de colons néerlandais, fuient, disent-ils, les persécutions, les discriminations dont ils sont victimes dans leur pays natal. Ils affirment ainsi «avoir été la cible de violence» ou «s'être vus refuser des emplois» en raison de la couleur de leur peau. Au cœur du problème, en réalité, se trouve la question des terres. Comme l'explique le New York Times, les terres agricoles des Sud-Africains blancs qui ne représentent que 7% de la population, couvrent plus de la moitié du pays. Depuis peu, une loi autorise les autorités à exproprier sans dédommager les propriétaires. Pas sûr que cela soit juridiquement faisable, souligne le quotidien. Mais cela inquiète beaucoup d'Afrikaners. En mars, les États-Unis affirmaient avoir reçu 8.000 demandes d'asile. Les Afrikaners qui arriveront ce lundi, auront en effet le statut de réfugiés. Donald Trump «a suspendu la quasi-totalité des admissions de réfugiés fuyant la famine et la guerre, en provenance de pays comme le Soudan ou la République démocratique du Congo. Mais il a créé une voix d'entrée accélérée pour les Afrikaners, une minorité ethnique blanche à l'origine du régime brutal d'apartheid en Afrique du Sud.»Une initiative de l'administration Trump qui suscite des critiques de la part d'associations qui viennent en aide aux migrants, mais aussi du gouvernement sud-africain qui y voit, comme le rapporte le New York Times, une «tentative politique visant à discréditer le pays». Les États-Unis, de leur côté, reprochent au pays dont est originaire Elon Musk, «ses relations étroites avec l'Iran et sa position ferme contre Israël.» Donald Trump n'aurait pas digéré la plainte pour génocide déposée devant la Cour internationale de justice au sujet de la guerre à Gaza. Plus de la moitié de la population haïtienne souffre de la faimEn Haïti, la presse fait état de nouvelles violences qui ont empêché la tenue d'un référendum constitutionnel annoncé pour hier. Les gangs ont de nouveau attaqué Furcy et Kenscoff et ont été repoussés par la police, nous apprend Alterpresse. Déjà, la semaine dernière, la police avait réussi à reprendre le contrôle du sous-commissariat de Furcy. Cette fois-ci, «plusieurs membres de la population, qui avaient été kidnappés par les groupes armés, ont été libérés», rapporte l'agence de presse. Depuis plusieurs semaines, les gangs «cherchent à étendre leur contrôle dans les hauteurs de la capitale» et à s'emparer de ces zones semi-rurales, ce qui soulève «des inquiétudes sur la sécurité alimentaire», souligne Alterpresse. La commune de Kenscoff, notamment, est «une importante zone de production agricole pour la capitale». Or, la faim est un problème majeur en Haïti. Désormais, près de 6 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire aigüe, comme l'explique Martine Villeneuve, directrice de l'ONG Action contre la faim en Haïti, à Achim Lippold. Le Pérou, confronté à une vague de violencesNotre dossier du jour nous emmène au Pérou, pays confronté à une insécurité et une criminalité grandissantes. Les chiffres augmentent de manière exponentielle : on déplore 700 homicides depuis le début de l'année. Dans la capitale, Lima, les assassinats et les extorsions sont quotidiens. Reportage de Martin Chabal. Venezuela : inquiétudes autour du sort d'un membre de l'ONG ProveaLes proches de l'avocat Eduardo Torres, membre de l'équipe juridique de l'organisation de défense des droits humains Provea, sont sans nouvelles de lui depuis vendredi. Il était «régulièrement ciblé par des menaces et des actes de harcèlement de la part de représentant·es des forces de sécurité de l'État vénézuélien», écrit la Fédération internationale pour les droits humains dans un communiqué. La FIDH dénonce une possible disparition forcée. Andronico Rodriguez, favori de la présidentielle bolivienneLa campagne en vue de la présidentielle du 17 août débute en Bolivie. À gauche, il y a déjà trois candidats : l'actuel président Luis Arce, l'ancien chef de l'État Evo Morales et, donc, Andronico Rodriguez, 36 ans, «l'élève d'Evo Morales», comme le qualifie le quotidien argentin Infobae qui lui consacre un long portrait. Né dans la province de Cochabamba, dans une famille de paysans, Andronico Rodriguez réalise très jeune que pour s'en sortir, il faut faire des études. Il obtiendra un diplôme de sciences politiques à l'Université de Cochabamba. Enfant, il accompagne ses parents à des réunions syndicales. Une fois étudiant, il prend peu à peu des responsabilités au sein des fédérations de producteurs de coca et à 28 ans, il finit par devenir le bras droit d'Evo Morales. Les différentes périodes de turbulences que traverse le MAS, le Mouvement vers le socialisme, lui permettent de se faire connaître, raconte encore Infobae. Élu sénateur en 2020, il prend en même temps la tête de la chambre haute où il se distingue par son sens du compromis.Pour beaucoup, Andronico Rodriguez est le successeur naturel d'Evo Morales, mais lui a choisi de s'émanciper, de prendre ses distances. Aujourd'hui, il pourrait profiter du vide créé par «la guerre intestine que se livrent» Evo Morales et Luis Arce, analyse Infobae. Au sein du bloc cocalero, sa jeunesse séduit. Pour la première fois au sein du mouvement, les syndicats critiquent publiquement l'absence de renouvellement de leurs dirigeants, tout particulièrement d'Evo Morales qui est à leur tête depuis près de 30 ans. L'ex-président pourrait devoir négocier avec son ancien dauphin s'il veut survivre politiquement, estime le quotidien argentin. Journal de la 1èreAu lendemain d'un nouveau drame en Martinique, le préfet Étienne Desplanques était l'invité du journal radio de La 1ère ce lundi matin. Il a réagi à l'exécution en plein jour de trois jeunes hommes dans une rue de Fort-de-France.
Dans le supplément de ce samedi, deux reportages consacrés à la guerre qui sévit depuis trois ans au Soudan. En deuxième partie, nous sommes dans l'est du Tchad, des centaines de milliers de Soudanais s'y sont réfugiés depuis le début du conflit. Mais pour commencer, c'est bien au Soudan en guerre que l'on retrouve notre envoyée spéciale. À Khartoum : la guerre et le chaosAu Soudan, la guerre est entrée dans sa troisième année. Trois ans que s'affrontent l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide, des paramilitaires dirigés par le général Mohammed Hamdan Daglo, alias Hemedti. Aujourd'hui, le Soudan est divisé en deux : l'armée domine le nord et l'est, tandis que le sud-ouest, avec notamment l'immense région du Darfour, est aux mains des FSR. La guerre au Soudan est considérée par l'ONU comme la plus grave crise humanitaire du moment. 13 millions de Soudanais ont fui les conflits. Aujourd'hui, certains tentent de rentrer chez eux, mais ne trouvent que désolation.Un Grand reportage de Gaëlle Laleix qui s'entretient avec François Ballarin.Survivre dans les camps de réfugiés soudanais de l'est tchadienNous partons pour l'est du Tchad, terre d'accueil de centaines de milliers de réfugiés soudanais. Ils ont fui cette guerre interne qui fait rage depuis le 15 avril 2023 au Soudan. À cette date, les Forces de soutien rapide (FSR) menées par le général « Hemedti » se soulèvent contre l'armée régulière soudanaise du général al-Buhran. Les FSR, majoritairement composées de milices arabes janjawid, la garde prétorienne de l'ex-président Omar el-Béchir, déchaînent leur violence au Darfour où elles sont actives depuis plusieurs décennies. 775 000 Soudanais ont fui vers le Tchad voisin : en grande majorité des femmes et des enfants Masalit, une communauté non arabe du Darfour.Un Grand reportage de Victor Mauriat qui s'entretient avec François Ballarin.
Au Soudan, les derniers bombardements dans l'est du pays poussent de nouvelles vagues de civils vers le Tchad. 4 millions de soudanais ont fui leur pays depuis le début de la guerre selon les derniers chiffres de l'ONU. Parmi eux près de 800 000 soudanais ont trouvé refuge au Tchad. Une charge pour un pays aux faibles moyens et dont le système humanitaire supporte une crise sans précédent.
Au Soudan, la guerre est entrée dans sa troisième année. Trois ans que s'affrontent l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide, des paramilitaires dirigés par le général Mohammed Hamdan Daglo, alias Hemedti. Aujourd'hui, le Soudan est divisé en deux : l'armée domine le nord et l'est, tandis que le sud-ouest, avec notamment l'immense région du Darfour, est aux mains des FSR. La guerre au Soudan est considérée par l'ONU comme la plus grave crise humanitaire du moment. 13 millions de Soudanais ont fui les conflits. Aujourd'hui, certains tentent de rentrer chez eux, mais ne trouvent que désolation. « À Khartoum : la guerre et le chaos », un grand reportage de Gaëlle Laleix.
Les experts et journalistes de RFI répondent aussi à vos questions sur l'élection du nouveau chancelier allemand et les tensions indo-pakistanaises. Soudan : depuis dimanche, des drones attaquent Port-SoudanJusque-là épargnée par la guerre, la ville de Port-Soudan où se trouvent le siège provisoire du gouvernement et de nombreuses ONG, est frappée par des raids aériens des paramilitaires FSR. Pourquoi cette ville est-elle désormais ciblée ? Comment les autorités soudanaises réagissent-elles ?Avec Alexandra Brangeon, journaliste au service Afrique de RFI. Allemagne : démarrage difficile pour le nouveau chancelierSon élection par les députés aurait dû être une formalité, mais Friedrich Merz a échoué à obtenir la majorité lors du premier tour. Il a fallu un second scrutin pour qu'il soit désigné chancelier. Une première en Allemagne. Comment expliquer cette situation inédite ? Si le nouveau chancelier est autant contesté, pourquoi le choix s'est-il porté sur lui ?Avec Pascal Thibaut, correspondant de RFI à Berlin.Inde/Pakistan : vers une nouvelle guerre ?En représailles à l'attentat du 22 avril dans le Cachemire indien, l'Inde a attaqué des « infrastructures terroristes » sur le sol pakistanais. Dans la foulée, le Pakistan a annoncé avoir abattu cinq avions de chasse indiens. Jusqu'où peut aller l'escalade entre ces deux pays qui possèdent l'arme nucléaire ? Qui peut jouer le rôle de médiateur dans ce conflit ?Avec Charlotte Thomas, chercheuse associée au programme Asie du Sud de Noria. Auteure de Pogroms et ghetto, les musulmans dans l'Inde contemporaine (éditions Karthala).
durée : 02:29:51 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - . - réalisation : Félicie Faugère - invités : Hind Meddeb Journaliste et documentariste française; Marie Rose Moro Pédopsychiatre, directrice de la maison de Solenn, et professeure à l'université Paris-Descartes.; Hans Stark Professeur de civilisation allemande contemporaine à Sorbonne Université, conseiller pour les relations franco-allemandes à l'IFRI; Mathieu Bellahsen Psychiatre de secteur en région parisienne
durée : 00:04:03 - Le Regard culturel - par : Lucile Commeaux - La réalisatrice Hind Meddeb se penche, après les révolutions tunisienne et égyptienne, sur la révolution soudanaise qui a eu lieu en 2019 avant d'être réprimée dans le sang, une révolution portée par une jeunesse pour qui la poésie et la musique étaient au cœur de leur lutte pour la liberté.
durée : 00:14:04 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - "Nous redonnerons au Soudan sa fierté, pays aimé et vénéré." Ces vers, déclamés dans les rues de Khartoum, sont ceux d'un jeune révolutionnaire soudanais aspirant à la démocratie. - réalisation : Félicie Faugère - invités : Hind Meddeb Journaliste et documentariste française
Un avant-projet d'accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda devait être présenté le 2 mai a Washington. Est-il toujours en discussion ? Y a t-il des blocages? Nous en parlons avec notre invité, le ministre rwandais des Affaires étrangères.
Des drones ont bombardé mardi une importante station électrique ainsi que l'aéroport et une base militaire de Port-Soudan, au troisième jour de frappes sur cette ville de l'est du Soudan abritant le siège provisoire du gouvernement, en guerre contre les paramilitaires.
La Cour internationale de justice (CIJ) rejette la plainte du Soudan, qui accusait les Émirats arabes unis de complicité de génocide pour leur soutien militaire aux rebelles des Forces de soutien rapide (FSR). Mais est-ce que cela veut dire qu'il n'y a pas eu, l'an dernier, une tentative de génocide de la part des FSR contre la communauté masalit du Darfour occidental ? Marc Lavergne a été le coordinateur du groupe d'experts du Conseil de sécurité de l'ONU pour le Soudan. Aujourd'hui, il est directeur de recherches émérite au CNRS et a publié en mars 2025, dans le numéro 196 de la revue Hérodote Géopolitique de la Mer Rouge. RFI : Comment réagissez-vous au rejet de la plainte du Soudan contre les Émirats ? Marc Lavergne : Ce rejet était un petit peu attendu. Je pense que la Cour reste dans son champ de compétence en émettant évidemment quelques considérations humanitaires qui ne sont pas directement de son ressort. Mais elle est extrêmement prudente. Elle manque d'éléments très factuels. Mais également, l'enjeu est important puisqu'il s'agit d'incriminer les Émirats arabes unis dans leur soutien, plus ou moins avéré quand même, aux Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent l'armée soudanaise.Est-ce qu'on peut parler d'une victoire diplomatique des rebelles des FSR contre l'armée soudanaise ? Oui, c'est un petit peu un soulagement. Mais enfin, les FSR en question, elles ont sur le terrain, effectivement, des moyens d'affronter l'armée. Elles ne s'avouent pas vaincues, même si elles ont perdu la capitale. Mais elles sont soutenues par la plupart des pays africains qui entourent le Soudan et surtout par les Émirats arabes unis qui sont mus par l'intérêt qu'ils trouvent à exploiter les richesses aurifères du Soudan.Alors la Cour s'est déclarée incompétente pour des raisons juridiques, parce que, lorsque les Émirats ont adhéré en 2005 à la Convention sur le génocide, ils ont précisé qu'ils ne reconnaîtraient pas à la Cour le droit d'arbitrer un différend entre deux États…Oui, c'est-à-dire que finalement, ils ont signé, mais ils ne se sont engagés à rien.Mais malgré cette déclaration d'incompétence, la Cour précise qu'elle est profondément préoccupée par la tragédie humaine qui se déroule notamment dans le Darfour occidental…Oui, nous le sommes tous, j'imagine, mais je ne pense pas que ça ait un effet pratique, ni même des conséquences juridiques. Il faut pour ça qu'il y ait des preuves qui soient amenées par des experts sur place pour qualifier de « génocide » les exactions qui se déroulent au Darfour occidental, la région qu'habitent les Massalits à la frontière du Tchad, et qui provoquent des centaines de milliers de déplacés au Tchad même.Est-ce que cette plainte du Soudan n'a quand même pas eu le mérite de mettre en lumière les massacres de Massalits à el-Geneina, il y a un an, par les FSR ? Oui en effet, c'est une pierre de plus à apporter à l'édifice. Mais je pense que les FSR sont parfaitement identifiées comme étant des prédateurs, des pillards, des gens qui ne cherchent pas à fonder ou à remplacer un gouvernement, mais juste à se payer sur la bête. Parce que ce sont des gens qui sont eux-mêmes victimes de changement climatique, de problèmes de toutes sortes, qui font que, comme dans tout le Sahel, il y a une descente de ces nomades au détriment des sédentaires.Est-ce qu'on peut parler de nettoyage ethnique de la part des FSR contre les Massalits dans l'ouest du Darfour ? Oui, très clairement. C'est un nettoyage ethnique qui a une raison d'être. C'est-à-dire de s'approprier les terres de ces cultivateurs que sont les Massalits pour se sédentariser et trouver des sources finalement de survie autre que l'élevage des chameaux en périphérie du désert.Et est-ce qu'on peut parler du coup de tentative de génocide ? Oui, mais ce n'est pas un génocide, je dirais, sur une base de différences religieuses ou de différences idéologiques. Il s'agit d'un génocide, vraiment pour s'approprier des terres. Il n'y a pas de haine particulière des Rizeigat en particulier, qui sont à la manœuvre avec les FSR, contre les Massalits qui sont installés là en tant que sultanats partagés entre le Tchad et le Soudan.Deux ans après le début du conflit, est-ce que vous en voyez une issue ? Non, par épuisement d'un des deux combattants éventuellement. Mais on voit qu'il y a des soutiens de chaque côté. Le soutien des Émirats arabes unis n'est pas le soutien de tous les pays arabes. L'Égypte soutient l'armée. D'autres pays riverains du Soudan, pour des raisons très diverses, soutiennent les FSR. On pense à l'Éthiopie par son animosité à l'égard de l'Égypte autour du grand barrage de la Renaissance sur le Nil. Et les pays comme le Kenya, l'Ouganda, le Tchad soutiennent également de façon plus ou moins directe les FSR. Ce qui est assez paradoxal puisque ce sont des gens qui n'ont pas de projet d'État. Et quant à la population elle-même, elle a beaucoup de mal à choisir entre la peste et le choléra que sont l'armée et les FSR.Est-ce que vous croyez encore à une solution politique entre les deux belligérants ? Je crois à une solution politique à partir du moment où les robinets qui alimentent ces deux belligérants seraient coupés. Il faudrait que la communauté internationale intervienne de façon vraiment déterminée et efficace là-dessus. Alors le combat s'arrêterait. C'est-à-dire qu'il faudrait que le Soudan revienne à une transition démocratique soutenue effectivement et efficacement par les pays occidentaux. On est loin du compte.
Pourtant épargnée depuis le début du conflit, Port-Soudan, capitale provisoire depuis la destruction de Khartoum, est la cible d'attaques de drones quotidiennes depuis ce dimanche (4 mai). La ville portuaire accueille des centaines de milliers de déplacés internes, qui vivent chez des proches ou dans des camps de fortune. Parmi eux, des musiciens, qui ont décidé de faire l'école Al Shourta un lieu de refuge et de création. De notre correspondante à Nairobi de retour de Khartoum,Dans la cour de l'école Al Shourta, à côté du marché central de Port-Soudan, on trouve quelques tentes, des chevalets, des instruments de musique et un amplificateur. « Cet endroit est un refuge pour les artistes : musiciens, comédiens, réalisateurs, etc., explique Mohammed Hassan, le coordinateur du lieu. Nous avons quatre pièces. La première est dédiée aux arts plastiques, et celle à côté, c'est le studio de musique. La troisième pièce est consacrée aux arts dramatiques. Et la dernière, tout au fond, c'est là que vivent les familles. Ici, on vit en harmonie. On vient d'endroits très différents et on a vécu beaucoup de choses. Mais les artistes créent l'harmonie. C'est ça la musique. »Amin organise des ateliers avec des enfants déplacés : « J'essaie, avec la musique et ma guitare, d'apporter quelque chose de bénéfique aux miens. » Avant la guerre, il était professeur de musique et concertiste dans le grand hôtel Corinthia à Khartoum. « Grâce à la musique et à l'art, j'apprends aux enfants à développer leurs capacités, à vivre avec les autres, leur communauté, leur famille, eux-mêmes, expose le musicien. Parce que maintenant tout est ravagé. Dès le début de la guerre, beaucoup de familles sont restées coincées et la vie est devenue compliquée. C'est toujours difficile, mais je peux utiliser mon talent pour m'aider et aider les autres… La vie doit continuer. »À lire aussiGuerre au Soudan: troisième jour de bombardements sur Port-Soudan« Je pense que la musique est bénéfique pour guérir et permettre de rêver à demain »Cette communauté d'artistes s'est constituée par le bouche-à-oreille. Hassin Abdulaziz Sahan vient du nord de Kordofan et a fait de la musique sa thérapie : « Je pense que la musique est bénéfique pour guérir, permettre de rêver à demain et de regagner espoir, confie le compositeur et interprète. C'est pour cela que j'ai besoin de mes amis, d'artistes comme moi, à mes côtés... J'ai déjà composé plusieurs morceaux sur la guerre, ils parlent de nos maisons abandonnées. L'art fait une énorme différence. On est tous plongés dans cette situation pénible, dans l'obscurité. On a tous besoin de voir la lumière. »Mais ce sont des nuages de fumée noire que les habitants de Port-Soudan ont vu ces derniers jours. Les drones des Forces de soutien rapide (FSR) ont frappé l'aéroport, une base militaire et une station électrique. À lire aussiSoudan: l'enfer pour les habitants de l'île de Tuti [1/3]À lire aussiSoudan: le pillage de la Maison du Khalifa [2/3]
Commandant du Haut-Fleuve Sénégal, Archinard fait le choix de la guerre pour créer une nouvelle colonie : le Soudan occidental. Mention légales : Vos données de connexion, dont votre adresse IP, sont traités par Radio Classique, responsable de traitement, sur la base de son intérêt légitime, par l'intermédiaire de son sous-traitant Ausha, à des fins de réalisation de statistiques agréées et de lutte contre la fraude. Ces données sont supprimées en temps réel pour la finalité statistique et sous cinq mois à compter de la collecte à des fins de lutte contre la fraude. Pour plus d'informations sur les traitements réalisés par Radio Classique et exercer vos droits, consultez notre Politique de confidentialité.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Nous partons pour l'est du Tchad, terre d'accueil de centaines de milliers de réfugiés soudanais. Ils ont fui cette guerre interne qui fait rage depuis le 15 avril 2023 au Soudan. À cette date, les Forces de soutien rapide (FSR) menées par le général « Hemedti » se soulèvent contre l'armée régulière soudanaise du général al-Buhran. Les FSR, majoritairement composées de milices arabes janjawid, la garde prétorienne de l'ex-président Omar el-Béchir, déchaînent leur violence au Darfour où elles sont actives depuis plusieurs décennies. 775 000 Soudanais ont fui vers le Tchad voisin : en grande majorité des femmes et des enfants Masalit, une communauté non arabe du Darfour. « Survivre dans les camps de réfugiés soudanais de l'est tchadien », un Grand reportage de Victor Mauriat. À écouter aussiSoudan: une guerre de généraux à l'origine de la plus grave crise humanitaire au monde
Reportage dans la région de Ouaddaï, à l'est du Tchad où, depuis que la guerre a éclaté au Soudan voisin en avril 2023, 700 000 réfugiés ont franchi la frontière, soit le plus grand afflux de son histoire. Les conditions dans les camps sont précaires, l'incertitude alimentaire quotidienne et les besoins en santé sont immenses. Dans un contexte sécuritaire tendu, les sages-femmes font preuve de résilience et de créativité pour surmonter les obstacles et soigner les femmes : infrastructures limitées, pénurie de personnel et de médicaments de base. Mais ces héroïnes silencieuses incarnent la force et la compassion nécessaires pour accompagner la vie des communautés. Alors que le Tchad est confronté à des défis importants en matière de santé reproductive, l'UNFPA a mis en place une approche novatrice pour répondre aux besoins en santé maternelle : l'agence des Nations-unies a formé des sages-femmes pour intervenir en situation d'urgence (accouchements sécurisés, consultations pré et postnatales, urgences obstétricales, prise en charge des survivantes de violences basées sur le genre, planification familiale). L'objectif principal de ces soignantes est de réduire les taux de mortalité, de morbidité et d'invalidité chez les femmes au sein des populations affectées par les crises, qu'il s'agisse de déplacés internes, de réfugiés ou de populations vulnérables. Notre reporter Raphaëlle Constant s'est rendue dans les structures de santé des camps de réfugiés soudanais de Farchana et d'Adré, gérés par le HCR à l'est du Tchad, à la rencontre de celles qui donnent et sauvent des vies. ► Un reportage réalisé en février 2025 en partenariat avec le Fonds MuskokaProgrammation musicale :► El bùho, Pulo NDJ – Dabadji am alcorama.
Reportage dans la région de Ouaddaï, à l'est du Tchad où, depuis que la guerre a éclaté au Soudan voisin en avril 2023, 700 000 réfugiés ont franchi la frontière, soit le plus grand afflux de son histoire. Les conditions dans les camps sont précaires, l'incertitude alimentaire quotidienne et les besoins en santé sont immenses. Dans un contexte sécuritaire tendu, les sages-femmes font preuve de résilience et de créativité pour surmonter les obstacles et soigner les femmes : infrastructures limitées, pénurie de personnel et de médicaments de base. Mais ces héroïnes silencieuses incarnent la force et la compassion nécessaires pour accompagner la vie des communautés. Alors que le Tchad est confronté à des défis importants en matière de santé reproductive, l'UNFPA a mis en place une approche novatrice pour répondre aux besoins en santé maternelle : l'agence des Nations-unies a formé des sages-femmes pour intervenir en situation d'urgence (accouchements sécurisés, consultations pré et postnatales, urgences obstétricales, prise en charge des survivantes de violences basées sur le genre, planification familiale). L'objectif principal de ces soignantes est de réduire les taux de mortalité, de morbidité et d'invalidité chez les femmes au sein des populations affectées par les crises, qu'il s'agisse de déplacés internes, de réfugiés ou de populations vulnérables. Notre reporter Raphaëlle Constant s'est rendue dans les structures de santé des camps de réfugiés soudanais de Farchana et d'Adré, gérés par le HCR à l'est du Tchad, à la rencontre de celles qui donnent et sauvent des vies. ► Un reportage réalisé en février 2025 en partenariat avec le Fonds MuskokaProgrammation musicale :► El bùho, Pulo NDJ – Dabadji am alcorama.
Fin mars, l'armée a annoncé avoir « libéré » Khartoum des Forces de soutien rapide, les paramilitaires qui les affrontent depuis deux ans. Les déplacés commencent à rentrer chez eux et découvrent une capitale dévastée, leurs maisons pillées par les FSR. Les paramilitaires qui s'en sont également pris aux monuments historiques de la ville. C'est le cas du musée de la Maison du Khalifa, à Omdurman, dans la banlieue ouest de Khartoum. De notre correspondante à Nairobi de retour de Khartoum,Au milieu des décombres, Jamal Mohammed Zein Alabdeen, directeur de la Maison du Khalifa, ouvre les portes du musée. À l'intérieur, des vitrines brisées et quelques instruments de musique anciens : « Dans cette vitrine, il y avait les épées des combattants d'Al Khalifa. Il y en avait trois ici… et là. Et puis dans cette vitrine-là, il y avait tous les artefacts religieux. Tout a été volé. Cette partie de la ville était aux mains des Forces de soutien rapide et ils ont tout pillé. Quand l'armée a récupéré Khartoum, je suis revenu et j'ai découvert l'ampleur du désastre, ça m'a anéanti. Une tristesse infinie. J'étais responsable de ces objets qui représentent le Soudan. C'est comme si j'avais perdu un enfant. »Abdullah Ibn Mohammed Al Khalifa a régné sur le Soudan avant la colonisation britannique. Il est le chef de l'État mahdiste, dont les frontières s'étendent jusqu'en Éthiopie. Al Khalifa meurt en 1899, dans une bataille contre les troupes anglo-égyptiennes. Sa maison est un trésor du passé. « Ce sont des antiquités, des souvenirs de notre passé et cela nous a demandé beaucoup d'efforts de les retrouver et les collecter, explique le directeur de la Maison du Khalifa. C'est important pour le pays. On ne peut pas donner une valeur financière à ces objets. Chacun d'entre eux est inestimable. Les FSR ont voulu attaquer l'identité soudanaise. Ces objets pourront sans doute se revendre, mais leur valeur, c'est surtout ce qu'ils représentaient dans le cœur des Soudanais. Maintenant, nous allons créer un comité, évaluer les dégâts et reconstruire la maison du Mahdi. »Husham Kidir Ahmed Karar est le directeur des antiquités de la ville de Chendi, au nord de Khartoum. Il prête main forte pour l'inventaire des dégâts : « Il est difficile d'évaluer combien on a perdu. Pour le moment, on collecte ce qu'il nous reste et l'on comparera avec ce que nous avions inventorié. Une fois qu'on aura identifié avec précision nos objets perdus, nous prendrons contact avec toutes les organisations à travers le monde ainsi que les pays avec qui nous entretenons des relations, pour qu'ils nous aident à récupérer nos antiquités. Personne ne pourra nous empêcher de parler de notre identité. Maintenant, on a appris de nos erreurs. La prochaine fois, on se battra. »Le musée national de Khartoum a également été pillé. Les autorités soudanaises entendent solliciter l'Unesco et Interpol pour empêcher le trafic d'antiquités.À lire aussiSoudan: l'enfer pour les habitants de l'île de Tuti [1/3]
À partir des inscriptions sur les munitions d'un convoi capturé par une milice alliée de l'armée soudanaise, la rédaction des Observateurs de France 24 a pu établir qu'elles avaient été fabriquées en Bulgarie, puis exportées aux Émirats arabes unis. Les munitions se sont ensuite retrouvées au Soudan, malgré l'embargo sur l'exportation d'armes vers ce pays. Le gouvernement du Soudan accuse les Émirats arabes unis de soutenir la milice des Forces de soutien rapide dans la guerre civile qui ravage le Soudan depuis 2023.
Reportage dans la région de Ouaddaï, à l'est du Tchad, où depuis que la guerre a éclaté au Soudan voisin en avril 2023, 700 000 réfugiés ont franchi la frontière, soit le plus grand afflux de son histoire. Les conditions dans les camps sont précaires, l'incertitude alimentaire quotidienne et les besoins en santé sont immenses. Dans un contexte sécuritaire tendu, les sage-femmes font preuve de résilience et de créativité pour surmonter les obstacles et soigner les femmes : infrastructures limitées, pénurie de personnel et de médicaments de base. Mais ces héroïnes silencieuses incarnent la force et la compassion nécessaires pour accompagner la vie des communautés. Notre reporter Raphaëlle Constant s'est rendue dans les structures de santé des camps de réfugiés soudanais de Farchana et d'Adré, gérés par le HCR à l'est du Tchad, à la rencontre de celles qui donnent et sauvent des vies. Retrouvez l'émission dans son intégralité iciAu Tchad, les sages-femmes humanitaires, héroïnes de la santé maternelle en zone d'urgence
Au Soudan, les combats continuent dans Khartoum. La semaine passée, l'artillerie des Forces de soutien rapide a frappé le palais présidentiel, en centre-ville. Fin mars, l'armée avait pourtant annoncé avoir « libéré » la capitale. L'île de Tuti, en plein cœur de Khartoum, fait partie des quartiers récupérés par les forces armées soudanaises. Sous l'emprise des FSR, cette péninsule au milieu du Nil a vécu dans l'isolement le plus total, soumis à la violence des paramilitaires. De notre correspondante à Nairobi de retour de Khartoum,Tuti est aujourd'hui un quartier fantôme. Dans les rues, des gravats, des meubles, des vêtements, vestiges des derniers pillages des FSR. « Au début, les FSR ont nommé un maire. Si vous vouliez sortir de l'île, il fallait le payer 50 000 livres soudanaises, environ 70 euros, pour un passager ; 90 000 pour un commerçant et sa cargaison, raconte Walid Omar Alamin, du comité des résidents de Tuti. Après Tuti était complètement fermée. Les FSR ont commencé à arrêter beaucoup de monde. Ils accusaient les gens d'appartenir à l'ancien régime ou à l'armée. Ils arrêtaient surtout des hommes, mais quelques femmes aussi. »Pris au piège, les habitants de Tuti n'ont d'autre choix que de se soumettre à la loi des FSR. Khalid Ahmed Abdu, l'imam de l'île, tente un temps de jouer les médiateurs : « Au début, les FSR se comportaient normalement. Mais rapidement, ils ont réquisitionné nos biens, notre nourriture, notre eau… tout ce que l'on possédait. D'abord ils passaient par moi et j'essayais de coordonner les choses, mais après, ils prenaient ce qu'ils voulaient comme ils voulaient. Puis ils ont commencé à maltraiter nos femmes. Un soir de l'Aïd el-Fitrn ils ont violé une jeune fille à minuit et sont venus me le dire. »Entre 100 et 200 dans une celluleCe viol provoque un mouvement de colère des hommes de Tuti. En réponse, les FSR tuent huit habitants et en arrêtent d'autres. Zualfajar Mutwakil Sadiig, a passé onze mois dans une cellule souterraine : « On était entre 100 et 200 dans la cellule. Quand on était à court d'eau, on devait attendre longtemps que les FSR nous en ramènent, explique l'homme de 28 ans. On mangeait du riz ou du porridge, dans une seule gamelle, deux fois par jour. On ne sortait jamais, sauf pour jeter nos déchets de temps en temps. Des prisonniers discutaient entre eux pour passer le temps. D'autres récitaient le Coran. Mais certains devenaient fous. »Aujourd'hui, seules 70 familles sont encore présentes à Tuti. L'île hébergeait avant 30 000 habitants. À lire aussiSoudan: suite aux revers des FSR, le centre du pays passe aux mains de l'armée
durée : 00:11:14 - L'invité de 7h50 du week-end - La documentariste Hind Meddeb est l'auteure du documentaire “Soudan, souviens toi”, en salles le 7 mai, tourné à Khartoum entre 2019 et 2022, qui dresse le portrait d'une jeunesse soudanaise en lutte pour ses rêves de démocratie après 30 ans de dictature et à l'aube de la guerre civile.
Reporters Sans Frontières a publié ce vendredi son classement annuel sur la liberté de la presse dans le monde et en Afrique. La dégradation des conditions des journalistes dans les pays en guerre a été pointée comme au Soudan, en RDC, au Mali ou encore au Burkina Faso. RSF note également une dépendance économique de plus en plus accrue des médias aux gouvernements et aux annonceurs affaiblissant ainsi leur neutralité. C'est le cas selon l'ONG au Cameroun, au Togo ou encore au Sénégal.
Son retour à la Maison Blanche a fait exploser le concert diplomatique qui prévalait jusque-là, sans parler des tensions, voire de la guerre commerciale. Dressons donc un premier bilan avec les rédactions en langues étrangères de RFI. Et aussi avec : Melissa Chemam de la rédaction en anglais : bilan de deux ans de guerre au Soudan. Kseynia Jornoklé de la rédaction ukrainienne : avec les derniers développements pour que les armes se taisent enfin en Ukraine. Hermine Roumilhac de la rédaction en chinois : guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Pendant ses douze années de pontificat, le pape François a entretenu une relation particulière avec l'Afrique, laissant l'héritage d'un message porteur d'espérance de paix, de justice et de réconciliation. François a visité dix pays en Afrique: le Kenya, la Centrafrique et l'Ouganda ; l'Égypte ; le Maroc puis le Mozambique, l'Ile Maurice et Madagascar ; la République Démocratique du Congo et le Soudan du Sud . Il a créé 17 cardinaux pour le continent qui compte plus 281 millions de catholiques.
durée : 00:57:59 - Cultures Monde - par : Mélanie Chalandon, Julie Gacon - Comme chaque semaine, une émission d'actualité en deux parties : retour de terrain avec Charles Emptaz qui rentre d'Iran ; suivi d'une table-ronde sur les deux ans de guerre au Soudan, où le pays risque de se scinder en deux. - réalisation : Vivian Lecuivre - invités : Charles Emptaz Réalisateur et grand reporter indépendant; Raphaëlle Chevrillon Guibert Chercheuse à l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), associée au Centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales au Soudan (CEDEJ) de Khartoum; Jérôme Tubiana Conseiller aux opérations de MSF, particulièrement focalisé sur les questions de réfugiés
durée : 00:36:34 - Cultures Monde - par : Mélanie Chalandon, Julie Gacon - Boutées hors de Khartoum en mars 2025 par l'armée régulière du chef de l'État soudanais Al-Bourhane, les Forces de soutien rapide (FSR) d'opposition dirigées par Hemetti cherchent à contrôler l'ensemble du Darfour, au risque de voir le pays se scinder en deux. - réalisation : Vivian Lecuivre - invités : Jérôme Tubiana Conseiller aux opérations de Médecins sans frontières; Raphaëlle Chevrillon Guibert Chercheuse à l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), associée au Centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales au Soudan (CEDEJ) de Khartoum
Au sommaire : Brice Oligui Nguema est sorti vainqueur de la présidentielle au Gabon avec 90% des voix, selon les résultats provisoires. Réel changement ou continuité ? La guerre au Soudan entre dans sa 3ᵉ année. Comment y mettre un terme ? Enfin, nous parlerons de la situation à Gaza où l'armée israélienne a transformé 30% du Territoire palestinien en zone tampon. Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. ► Avec la participation de : Seidik Abba, rédacteur en chef du site Mondafrique.com Ahmed Newton Barry, journaliste burkinabè Sory Ibrahim, journaliste à la rédaction RFI Mandenkan
Après deux ans de guerre, le Soudan est un un pays détruit et sa population est prise en otage par deux généraux qui se disputent le pouvoir. La situation humanitaire est désastreuse, avec un accès très réduit à l'aide. Dans cette édition spéciale, découvrez les témoignages de notre correspondant régional, qui s'est rendu sur place il y a un mois. Nous évoquerons également la situation sanitaire, notamment au Darfour avec Michel Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence à MSF.
La coopération franco-allemande passe un nouveau cap. Désormais, le deux pays coopèrent sur la question de l'origine des objets culturels d'Afrique subsaharienne détenus dans les musées des deux pays. Il y a un an, un fond a été lancé et trois projets sélectionnés. Les diverses équipes de chercheurs se sont réunies pour la première fois la semaine dernière à Berlin. De notre correspondante,Une conférence ouverte au public en plein centre de Berlin, puis deux journées de travail entre chercheurs, ont officiellement lancé le fond franco-allemand de recherche sur la provenance des objets culturels d'Afrique subsaharienne. Au total, plusieurs dizaines de chercheurs vont travailler pendant trois ans. Ils viennent de France, d'Allemagne, mais aussi du Cameroun, du Sénégal, du Bénin, du Mali ou encore de Tanzanie, des pays qui ont été colonisés par ces deux puissances au XIXe et au XXe siècle. Julie Sissia est responsable scientifique de ce fond. Elle nous en explique le concept :« Les gouvernements français et allemands ont fait le constat qu'il était nécessaire pour ces deux pays, qui renferment les collections d'objets d'Afrique subsaharienne parmi les plus importantes en Europe, de mettre en commun les ressources des chercheurs de provenance et aussi les ressources dans les universités et dans les musées, pour faire la lumière sur les circulations des objets qui participent d'un phénomène de colonisation qui est, on le sait, un phénomène européen. Les histoires ne sont pas exclusivement nationales, quand bien même la France et l'Allemagne ont des histoires coloniales qui sont très différentes. La colonisation allemande s'est arrêtée plus tôt, elle a commencé plus tard que celle de la France. »À lire aussiRestitution des œuvres d'art africaines: la France et l'Allemagne lancent un fonds de recherche« L'effet Macron » propulse trois projets de rechercheCe projet de recherche franco-allemand n'aurait pas vu le jour sans l'impulsion donnée par le président Emmanuel Macron sur la question de la restitution des biens culturels aux pays africains. Après son discours de Ouagadougou, en 2017, le président français a restitué 26 biens au Bénin. Pour Hamady Bocoum, ancien directeur du musée des Civilisations noires de Dakar, cette étape a été cruciale :« Il faut reconnaître que finalement, c'est la parole du prince qui a le plus porté. Je veux parler de ''l'effet Macron'', quand il a déclaré ne pas pouvoir accepter qu'une large part du patrimoine culturel des pays d'Afrique soit en France. Il a projeté de les restituer dans les cinq ans, ce qui n'a pas pu être fait, mais il a quand même ouvert les vannes. J'ai la naïveté de penser que les lignes vont bouger malgré de réelles résistances. »Désormais, c'est une nouvelle étape scientifique qui commence. Le fond franco-allemand a sélectionné trois projets de recherche. L'un d'entre eux se concentre sur plus d'une centaine de restes humains, des crânes, des os, des squelettes pillés par les colons dans les actuels Cameroun, Tanzanie et Namibie. Des restes humains conservés dans les collections de l'université de Strasbourg. Sylvain Djache Nzefa coordonne la route des chefferies au Cameroun, et il participe à ce projet de recherche :« Ils viennent de la Tanzanie, du Cameroun, mais il y a un travail encore beaucoup plus poussé que les historiens sont en train de faire sur leur origine exacte. Ces restes humains font partie de quelle communauté ? On parle de 1902, 1905, pour le Cameroun. Comment était le territoire ? Comment étaient organisées les chefferies traditionnelles ? Voilà de quoi il s'agit. »À lire aussiLa restitution des œuvres d'art africainDes objets culturels et objets du quotidien seront analysésUn autre projet vient de débuter. Il concerne les objets culturels issus de la communauté banama et spoliés dans ce qui était le Soudan français au tournant du XXe siècle. Une partie de ces objets se trouvent au musée du Quai Branly à Paris. Une autre, encore plus importante, à Hambourg, en Allemagne. La plupart ont été « rapportés » par l'ethnologue allemand Leo Frobenius, dont il faut désormais analyser les archives. C'est l'une des taches du chercheur allemand Richard Kuba :« On a énormément de matériel visuel, des photographies, des croquis, des aquarelles. Un but de ce projet, c'est d'utiliser ces images, mais aussi les archives écrites, les journaux de voyages qu'on a, qui sont extrêmement difficiles à déchiffrer parce que c'est un monsieur qui a une écriture à la main compliquée. De ramener ça, de le mettre en contexte avec les objets qu'il a collectés au Mali en 1907 et 1908 de la région des Banamas. »Le troisième projet se concentre sur des objets du quotidien, des instruments de musique, des objets cultuels, des ustensiles de cuisine, familiers, mais souvent méconnus dans leurs sociétés d'origine et dans les lieux où ils sont conservés. Les chercheurs souhaitent les relier de nouveau à leurs communautés, et notamment aux femmes, et donner la parole à celles et ceux qui ont été exclus dans l'histoire coloniale.Au final, ces différents projets de recherche donneront lieu à des publications, à des expositions. Mais le but est aussi de créer une dynamique scientifique, avec d'autres pays qui, comme la France et l'Allemagne, possèdent des collections issues d'Afrique subsaharienne.
Le Journal en français facile du mardi 15 avril 2025, 18 h 00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/BaSO.A
durée : 00:04:29 - Le Reportage de la rédaction - Depuis deux ans, au Soudan, les Forces armées du Soudan s'opposent aux Forces de soutien rapide, une milice paramilitaire. Au Darfour, à l'ouest, les massacres sont violents et plus d'un million de Soudanais, en grande majorité des femmes et des enfants, tentent de se réfugier au Tchad.
Des dizaines de milliers de morts, plus de 12 millions de déplacés, une crise humanitaire majeure. Après deux ans de guerre au Soudan, nous répondons à toutes vos questions pour mieux comprendre ce conflit qui oppose le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée régulière, à Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide. Avec Jérôme Tubiana, chercheur spécialiste du Soudan, conseiller de l'ONG Médecins sans frontières.
durée : 02:29:58 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - / - réalisation : Félicie Faugère - invités : Marc Lavergne Directeur de recherche émérite au CNRS, au laboratoire CITERS de l'Université de Tours; Xavier Timbeau Économiste, directeur de l'Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE); Giuliano da Empoli Essayiste, romancier et ancien conseiller politique de Matteo Renzi