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Les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre 2023 et la réaction israélienne qui suivit ont profondément rebattu les cartes de la géopolitique du Proche-Orient. Dans cet épisode en deux volets, Simon Desplanque et Vincent Gabriel reçoivent Lina Kennouche, docteure en géopolitique et chercheure associée au laboratoire CREAT de l'Université de Lorraine et membre du cercle des chercheurs sur le Moyen-Orient.Dans cette première partie, ils commencent par étudier la dynamique de rapprochement qui était en vigueur entre Israël et l'Arabie Saoudite, redevenue inenvisageable pour Riyad. Ils poursuivent en analysant la politique américaine à l'égard de la guerre que Tsahal mène actuellement dans la bande de Gaza. Ils terminent enfin en intégrant les Houthis et l'Iran à leur réflexion, en s'interrogeant en particulier sur le concept d' « axe de la résistance » généralement employé pour décrire les différents leviers d'influence dont Téhéran dispose dans la région.Cet épisode s'inscrit dans la prolongation de notre discussion avec Solène Jomier au sujet des Accords d'Abraham. Vous en trouverez la première partie ici.Intéressé par la politique étrangère de l'Arabie Saoudite ? C'est par ici.Sur la politique étrangère israélienne, cliquez ici.Sur les enjeux géopolitiques du nucléaire iranien.Besoin de contexte sur la guerre entre Israël et le Hamas ? Joseph Henrotin nous proposait quelques éléments de réflexion à ce sujet, c'est ici.Avec Simon Desplanque & Vincent GabrielInvitée : Lina KennoucheSuivez le podcast ! Il est désormais sur X/Twitter : @20MPC_podcast Générique : Léopold Corbion (15 Years of Reflection)Bibliographie :Kennouche, L, « Rapprochement Arabie saoudie-Israël : le difficile pari de Washington » dans The Convers ation, 26 septembre 2023, disponible ici : https://theconversation.com/rapprochement-arabie-saoudite-israel-le-difficile-pari-de-washington-213139.Kennouche, L, « Les Etats-Unis vers un conflit à grande échelle avec les Houthis du Yémen et les organisations politico-militaires irakiennes ? » dans The Conversation, 29 janvier 2024, disponible ici : https://theconversation.com/les-etats-unis-vers-un-conflit-a-grande-echelle-avec-les-houthis-du-yemen-et-les-organisations-politico-militaires-irakiennes-221671.Kennouche, L., « Le duo Israël/Etats-Unis face à la cohésion croissante des pays arabes et musulmans » dans The Conversation, 19 novembre 2023, disponible ici : https://theconversation.com/le-duo-israel-etats-unis-face-a-la-cohesion-croissante-des-pays-arabes-et-musulmans-217577.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Cette semaine, la république autoproclamée du Haut-Karabakh a annoncé s'autodissoudre, 32 ans après sa création. L'exode des Arméniens de l'enclave continue. Au Niger, la France retirera ses troupes avant la fin de l'année, l'ambassadeur français étant déjà rentré à Paris. Un duel Trump-Biden se précise pour la présidentielle américaine de 2024. Enfin, un rapprochement entre l'Arabie saoudite et Israël s'est dessiné cette semaine, avec des visites historiques.
Astrid Viaud, spécialiste des sanctions et du programme nucléaire iranien, évoque pour Le Désordre mondial les derniers événements qui suggèrent un possible rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
Zoom sur le marché de la datte, un marché dynamique, dans lequel l’Arabie saoudite a pris des parts à l’international à la faveur de la pandémie. C’est un des effets inattendus de la pandémie : le boom des exportations de dattes d’Arabie saoudite. En 2020, le pays est passé devant l'Algérie qui était jusque-là le premier producteur de dattes à fournir le marché belge. Entre 2019 et 2020 les importations de dattes saoudiennes au port d’Anvers ont bondi de 88%. « Impensable il y a quelques années » pour Mustapha Chihabi, président de la société d’import export belge Tomoor. D’autant que la datte saoudienne est taxée à 7,7% dans les ports européens alors que les variétés nord-africaines Deglet Nour et Medjoul sont exonérées de droits de douane. Mais les restrictions de voyage et de rassemblement sont passées par là et ont fait s’effondrer le tourisme religieux dans le Royaume. Le Haj et la Omra, le grand et le petit pèlerinage qui drainent des foules ont été redimensionnés. Moins de pèlerins, c’est moins de dattes consommées et le pays a dû chercher des marchés alternatifs via Dubaï qui joue le rôle de « Hub » dans la région. L'Arabie saoudite à l'initiative d'une année de la datte en 2027 Cette arrivée massive de dattes saoudiennes sur le marché européen est le fruit d’une ambition qui dépasse le cadre de la pandémie. La dynamique a été renforcée par l’octroi du label de « patrimoine culturel » de l’Unesco à l’oasis de palmiers dattiers de Al-Ahsa. Le Royaume a par ailleurs demandé l’année dernière à la FAO que 2027 soit déclarée année internationale du palmier dattier. Une résolution en bonne voie d’être obtenue. Les exportations saoudiennes ont contribué à faire baisser les prix ces derniers mois. D’autant que la dernière production dans certains pays comme la Tunisie et l’Algérie a augmenté de 20% environ selon un importateur basé à Marseille. Il faudra deux ans selon la société Tomoor pour réguler le marché, qui se caractérise par des stocks élevés faute d’une consommation suffisante au niveau mondial. Le Ramadan 2021 est le deuxième marqué par des ruptures de jeûne moins festives. L’annulation de cérémonies de mariage dans les pays maghrébins pèse aussi lourd sur la demande. Les consommateurs en quête de qualité Coté fruit, la mode de la variété Medjoul se confirme, elle est plus chère mais beaucoup plus goûteuse et répond à la demande d’authenticité des consommateurs. Les produits sans sucre ajouté sont par ailleurs de plus en plus prisés au détriment de la datte séchée glucosée. La pâte de dattes et le sucre de dattes se développent, eux aussi, et pourraient demain permettre à la datte de ne plus être seulement un produit « ethnique » et « festif » mais un fruit du quotidien, qui se vend toute l’année.
Des idées dans la suite de Flavien Stirnemann : A dangerous man (Lawrence après l'Arabie) du 21/02/2021. Émission de pop culture en direct les dimanches de 16h à 17h. www.pantoufles-explosives.com
Chronique politique américaine avec Loïc Tassé, politologue et chroniqueur au Journal de Montréal : les États-Unis veulent revoir leur relation avec l’Arabie-Saoudite. Ça ne s’améliore pas en Birmanie. Sommet des chefs d'États de l'Union européenne. Investissement massif dans la technologie aux États-Unis. Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
Un autre Davos démarre aujourd’hui : le « Davos du désert » organisé depuis quatre ans à Riyad par l’Arabie saoudite. Une conférence économique prestigieuse pour attirer les investisseurs. Et redorer le blason du Royaume. Le nom de cette quatrième édition, Néo-Renaissance, en dit long sur l’état d’esprit des Saoudiens. Renaissance post-Covid-19 d’abord, c’est en soi un tour de force d’organiser cette manifestation en partie en présentiel, en partie en virtuel avec des événements dans plusieurs capitales mondiale, Paris, New York ou Mumbay, alors que la pandémie sévit toujours. Parmi les 140 invités de marque, sont annoncés Usain Bolt le champion olympique mais aussi l'italien Matteo Renzi, l'ancien Premier ministre démocrate ou encore le président argentin Alberto Fernandez. Renaissance médiatique donc après la calamiteuse édition 2018 boycottée à cause du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Cette fois, les dirigeants des grandes banques américaines d’investissement sont quasiment tous là. Beaucoup de grandes pointures des milieux d'affaires asiatiques également, et des Chinois en particulier, l’Arabie saoudite vend son pétrole surtout en Asie, c'est le premier fournisseur de la Chine. Cette manifestation doit rassurer les partenaires internationaux ? Surtout les Américains. Il y a bien sûr une forte dimension politique dans cet événement selon Romain Aby de Rumy Consulting : « Il faut montrer à l’administration Biden que l'Arabie compte dans les industries du futur », puisque c'est le thème de la conférence. Le nouveau président américain a souvent été critique avec le royaume. Après la normalisation avec le Qatar, l'Arabie espère convaincre cette nouvelle administration de sa volonté de maintenir sa relation privilégiée avec les États-Unis. Le bémol, c’est l’instabilité de la région, hier encore une bombe a explosé à Riyad, rappelant aux participants à quel point la situation sécuritaire est précaire. Malgré le choc économique provoqué et par le Covid-19 et par la chute des cours du brut que l'Arabie Saoudite a en partie alimentée en se lançant dans une guerre des prix contre la Russie au printemps 2020, l'Arabie veut démontrer qu'il « faudra compter avec elle, selon l’expert François Aïssa Touazi, qu'elle reste une grande puissance pétrolière, et qu'elle a l'ambition de devenir une grande puissance financière avec son fonds souverain ». Le fonds souverain saoudien ne connait pas la crise, il veut devenir le premier au monde d'ici 2025 Et passer de 400 à plus de 1 000 milliards de dollars d'actifs dans moins de cinq ans. Il investit à tour de bras à l'étranger dans des secteurs d'avenir, avec l'objectif de ramener les technologies, les usines sur place. Le constructeur californien de voiture électrique Lucid qui a reçu un milliard de dollars du fonds saoudien a annoncé récemment un projet d'usine près de Jeddah sur la mer Rouge. La vocation de ce fonds souverain abondé par les revenus pétroliers et en partir par la privatisation d'Aramco est de financer la diversification de l'économie. 70% de ses placements seront domestiques, à raison de 40 milliards de dollars par an. Où en est la Vision 2030 du prince, annoncée en 2017, pour sortir du tout pétrole ? Encore en chantier : « Il y a la volonté saoudienne d’un côté et la pratique de l’autre : le pays est coutumier des effets de manche, le développement économique est lent, entre autre à cause de l’administration, de la politique » explique Romain Aby. L’environnement juridique a changé, la digitalisation de l’administration est en cours mais le basculement vers le privé n’a pas encore eu lieu. La pandémie et ses conséquences calamiteuses sur le tourisme oblige le gouvernement saoudien à revoir les priorités de Vision 2030, une réflexion est en cours pour orienter les futurs projets sur la santé et les mines d’après François Aïssa Touazi. Il y a quinze jours, Mohamed Ben Salman a pris soin d'annoncer lui-même la dernière trouvaille futuriste de cette vision 2030 : The line, la ville de demain étendue sur une ligne de 170 kilomètres dans le désert. Une smart city écolo à taille humaine, sans voiture en surface, avec tous les services à proximité. Sur les réseaux sociaux de la région du Golfe ces projets pharaoniques font jaser, la majorité des experts pensent qu'ils ne se matérialiseront pas tous, mais l’intention demeure : investir dans l'innovation pour créer des emplois. Les attentes sont grandes : le chômage est à 15% dans le royaume, peut-être beaucoup plus, la publication des derniers chiffres est attendue depuis décembre et sans cesse reportée, le comptage est officiellement compliqué par la pandémie.
Interview de Pierre Conesa, ancien fonctionnaire au Ministère de la Défense en France et spécialiste de la Péninsule arabique.
durée : 00:40:41 - Un Jour dans le monde - La visite exceptionnelle de Netanyahou et de Mike Pompeo au prince héritier d'Arabie Saoudite est un évènement historique. Dans la continuité de la stratégie israélienne de normaliser ses relations avec ses voisins, ce rapprochement pourrait être également une dernière préparation avant la présidence de Joe Biden.
durée : 00:40:41 - Un Jour dans le monde - La visite exceptionnelle de Netanyahou et de Mike Pompeo au prince héritier d'Arabie Saoudite est un évènement historique. Dans la continuité de la stratégie israélienne de normaliser ses relations avec ses voisins, ce rapprochement pourrait être également une dernière préparation avant la présidence de Joe Biden.
La Turquie de Recep Tayyip Erdogan de plus en plus présente sur tous les fronts extérieurs, en Libye, en Syrie ou dans le Caucase, doit faire face chez elle à une nouvelle guerre… commerciale : l’Arabie saoudite boycotte dorénavant les produits turcs. Les Saoudiens ont lancé une offensive silencieuse. Des consignes discrètes ont été données aux entreprises. Et il y a une dizaine de jours un appel au boycott des importations, des entreprises et des investissements turcs a été proclamé sur Twitter non pas par le gouvernement mais par le président de l’Association des chambres de commerce saoudienne, un organisme en apparence indépendant du pouvoir politique. Riyad riposte avec cette arme économique aux agressions diplomatiques de la Turquie. Ankara avec son activisme politique et militaire dans les pays arabes s’oppose de fait au modèle et à la ligne promus par l’Arabie saoudite. Ces représailles commerciales commencent à se faire sentir durement en Turquie : ce week-end les milieux d’affaires ont tiré la sonnette d’alarme et appellent à un règlement à l’amiable pour y mettre un terme. Quels sont les effets de ces sanctions qui ne disent pas leur nom ? Les conséquences les plus lourdes touchent l'industrie textile, car la Turquie est l'un des ateliers de la mode planétaire. Elle exporte des vêtements en Arabie saoudite, vendus par des marques européennes ou américaines dans leurs boutiques saoudiennes. Et ces donneurs d’ordre prennent au sérieux le boycott saoudien. L’Espagnol Mango a prévenu ses fournisseurs turcs qu’il cherchait une alternative à cause du ralentissement douanier enduré par le made in Turkey à l’entrée du marché saoudien. Les exportateurs de produits agricoles frais souffrent également, leurs cargaisons périssent, bloquées à la frontière saoudienne. La Turquie exporte aussi des tapis, des produits chimiques, de l’acier. Autant de produits qui peuvent subir le zèle des douaniers saoudiens. C’est un coup dur pour toutes les entreprises concernées, au moment où leur activité est déjà pénalisée par la pandémie, mais ce n’est pas de nature à mettre l’économie turque à terre. Car l’Arabie saoudite est un débouché mineur pour la Turquie L’an dernier, la Turquie a exporté 3,2 milliards de dollars de marchandises vers ce pays. Sur un montant total d'exportations de 170 milliards de dollars. Soit environ 2%. Ses importations de 1,9 milliards de dollars portent surtout les produits pétroliers, qu'elle peut trouver ailleurs. Si on compare l'Arabie avec d’autres pays arabes, elle reste un partenaire commercial secondaire de la Turquie, son voisin irakien est son premier débouché de la région, suivi des Émirats arabes unis et de l’Égypte. L’Arabie n’est pas non plus un investisseur arabe de premier plan en Turquie, c’est le Qatar qui est le plus important ; le Qatar qui dispose d’un soutien économique turc renforcé depuis qu’il a été ostracisé par les autres pays du Golfe. Ce rapprochement fait d’ailleurs partie des griefs saoudiens. En fait, cela fait maintenant trois ans que les relations commerciales se détériorent entre les deux pays, les importations saoudiennes sont en chute constante depuis 2015 selon les statistiques fournies par le royaume. Un échec pour le président Erdogan qui voulait réorienter les échanges vers l’est. Avec les pays arabes c'est encore un vœu pieu ; l'économie turque est plus que jamais arrimée à celle de l'Europe, de loin son premier partenaire commercial. Celui qui absorbe près de la moitié de ses exportations et qui lui fournit près du tiers de ses importations. ►En bref Le moratoire sur la dette accordé aux pays pauvres pour une année sera prolongé de six mois seulement D'après le président de la Banque mondiale David Malpass, plusieurs pays s'opposent à une reconduction pour une année pleine. La question sera examinée demain en marge des assemblées du FMI et de la Banque mondiale. David Malpass a par ailleurs souligné que la Chine ne participait toujours pas à ce moratoire. Un nouveau record pour le commerce extérieur chinois Les exportations comme les importations ont bondi le mois dernier. « 10% » pour les ventes libellées en dollar « 13% » pour les achats par rapport à septembre 2019. Et l'excédent commercial avec les États-Unis continue d'augmenter.
Les cours du pétrole ont grimpé de 10% en une semaine. L’Arabie saoudite a tapé du poing sur la table la semaine dernière pour que les membres de l’OPEP respectent les réductions de production promises. Mais le déblocage des exportations libyennes a modéré cette hausse des prix. C’est la nouvelle qui a ralenti le regain des cours du brut vendredi 18 septembre. L’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Haftar, a annoncé qu’il débloquait les gisements et les ports sous son contrôle, en coopération avec le vice-ministre du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli. La compagnie nationale libyenne, la NOC (National Oil Corporation), reste prudente. L’état de force majeure qui suspendait depuis huit mois l’exécution des contrats pétroliers, à cause du blocus, ne sera levé que si les groupes armés évacuent les infrastructures pétrolières. Bientôt un million de barils supplémentaires de la Libye ? Mais la perspective du retour de la Libye sur le marché pétrolier, avec plus d'un million de barils par jour supplémentaires, a stoppé net la courbe ascendante que les cours avaient connue toute la semaine, retrouvant leur niveau de début septembre, à un peu plus de 43 dollars. Une ascension due au rappel à l’ordre au sein de l’OPEP. Le ministre saoudien du Pétrole, Abdel Aziz ben Salmane a dénoncé les pays-membres de l’organisation qui ne respectaient pas les quotas décidés collectivement en avril dernier pour faire face à la pire dégringolade des prix du brut, face au coronavirus. Les Émirats arabes unis mauvais élèves de l’OPEP Ce n’est pas la première fois qu’il y a des récalcitrants. Le Nigeria et l’Irak sont coutumiers du fait. Mais la colère de l’Arabie saoudite est d’autant plus forte qu’un pays allié a désobéi. Les Émirats arabes unis ont en effet produit des centaines de milliers de barils de plus que ce qui leur avait été imparti, d’après l’Agence internationale de l’énergie. Les Émirats contestent ces chiffres, mais ne nient pas qu’ils aient produit plus que promis, uniquement à des fins de consommation intérieure, ont-ils plaidé, pour fournir l’électricité nécessaire à tous les Émiriens qui n’ont pu quitter leur pays cet été. Réunion extraordinaire en octobre si besoin Quoiqu’il en soit, l’Arabie saoudite impose aux mauvais élèves de compenser leurs excès d'ici la fin de l'année. Une réunion extraordinaire de l’OPEP est aussi envisagée le mois prochain si les cours repartent à la baisse, ce qui a un peu rassuré les marchés, inquiets des mauvais chiffres du chômage américain et de la recrudescence du Covid-19.
durée : 00:57:51 - Cultures Monde - par : Florian Delorme, Mélanie Chalandon, Antoine Dhulster - Regard croisé sur l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, sur les stratégies de deux royaumes et de deux princes pour maintenir leur place dans la compétition économique et géopolitique mondiale. - réalisation : Vincent Abouchar, Benjamin Hû - invités : Fatiha Dazi-Héni politologue, spécialiste des monarchies de la péninsule arabique, chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM) et enseignante à l'IEP de Lille; Sébastien Boussois Docteur en sciences politiques, chercheur Moyen-Orient-relations euro-arabes / terrorisme et radicalisation, enseignant en relations internationales, collaborateur scientifique du CECID (Université Libre de Bruxelles), de l'UQAM Montréal), de SAVE BELGIUM; Olivier Da Lage rédacteur en chef à RFI et spécialiste du Moyen Orient et de l’Inde
L'affaire Khashoggi a sérieusement écorné la réputation de l'Arabie Saoudite dans l'opinion publique occidentale. Pour redorer son image, le royaume lance un site d'informations en français : ArabNews.
Les 13 pays de l’OPEP et leurs 10 alliés, dont la Russie, se sont mis d’accord pour produire un peu plus de pétrole à partir du mois d’août, après trois mois d’une réduction historique de l’offre du cartel élargi, pour soutenir les cours face au Covid. « Le Covid-19 a eu un impact sans précédent sur l’économie et le marché mondial de l’énergie… Nous lui avons donné une réponse sans précédent », a souligné le ministre saoudien du Pétrole, rappelant l’effort de l’OPEP+ : « l’engagement de la plus forte réduction de production de l’histoire ». « La demande de pétrole donne des signes indubitables de reprise », a-t-il poursuivi. « Signes indubitables de reprise » Les 13 membres de l’OPEP et les 10 hors OPEP, dont la Russie, desserrent donc un peu les vannes : ils retireront collectivement non plus 9 millions 600 000 barils par jour, mais 7 millions 700 000 barils à partir du mois d’août. « Nous avons passé le pire », a renchéri le ministre russe l’énergie. « Cet assouplissement est justifié », a-t-il estimé, même si « une évaluation mensuelle doit se poursuivre ». Les cours du Brent ont effectivement plus que doublé depuis le mois d’avril pour rejoindre les 43 dollars le baril. « Assouplissement » qui sera absorbé par les pays producteurs eux-mêmes ? Deux millions de barils supplémentaires le mois prochain, n’est-ce pas risqué pour les marchés pétroliers ? Cette augmentation de la production sera, estime l’OPEP+, absorbée par la consommation des pays producteurs eux-mêmes. L’Arabie saoudite consommera 500 000 barils par jour supplémentaires en août pour son électricité et son carburant, il n’y aura donc pas, selon son ministre de l’Energie, de changement dans les exportations saoudiennes. Quelles compensations des pays en retard comme l’Irak ? La principale inconnue reste la répartition de l’effort à venir, même réduit. L’Arabie saoudite, le Koweit et les Emirats arabes unis sont jusqu’à présent allés au-delà de leur engagement pendant que d’autres pays promettaient des compensations ultérieures. « Le Kazakhstan, le Mexique et surtout l’Irak n’ont pas respecté leur quota, rappelle Philippe Sébille-Lopez, du cabinet Géopolia. Ils se sont engagés à rattraper leur retard en juillet, en août, voire en septembre ». Mais rien n’est moins sûr, ce qui pourrait faire varier de près d’un million de barils la diminution globale de l’offre.
Dans la première partie de notre programme, nous commencerons par parler d’une décision envisagée par l’Union européenne : interdire pour une durée indéterminée l’entrée dans l’UE des ressortissants des États-Unis, de la Russie et du Brésil, à cause de l’augmentation du nombre de cas de coronavirus dans ces pays. Ensuite, nous discuterons de l’annonce faite lundi par l’Arabie saoudite de l’interdiction du hadj pour les pèlerins internationaux cette année en raison de la pandémie de coronavirus. Puis, nous aurons une conversation sur une étude publiée dans la revue Scientific Reports concluant que les cacatoès sauvages sont aussi intelligents que ceux élevés en laboratoire. Et enfin, nous verrons comment la mode peut jouer un rôle important dans la distanciation sociale. - L’Union européenne envisage d’interdire l’entrée des ressortissants américains, russes et brésiliens - L’Arabie saoudite annule le hadj pour les pèlerins internationaux - Les cacatoès sauvages sont aussi intelligents que ceux élevés en laboratoire - La mode peut jouer un rôle important dans la distanciation sociale - Le tabou sur la fin de vie bousculé par le coronavirus - Fin de la convention citoyenne sur le climat
durée : 00:03:04 - Un monde d'avance - Le pays devrait décider rapidement s'il maintient le hajj prévu fin juillet. Le coronavirus rend l'annulation probable.
Les cours du pétrole ont atteint leur plus haut niveau depuis trois mois ce mardi 2 juin, à près de 40 dollars le baril. Les marchés anticipent une prolongation des réductions de production de l’Opep+, l’alliance entre l’Opep et la Russie. La réduction de la production pétrolière pourrait se poursuivre au-delà de la fin du mois de juin, de la part de l’Opep et de ses alliés, dont la Russie. C’est ce qui a occasionné un rebond du cours du Brent à 39,33 dollars ce mardi 2 juin, soit près de 3% de hausse. Le 12 avril dernier, les 13 membres de l’Opep menés par l’Arabie saoudite avaient conclu un accord avec leurs 10 alliés menés par la Russie pour réduire leur production de 9,7 millions de barils par jour, en mai et en juin. C’était une réduction record, correspondant à 10% de l’offre mondiale. Quotas peu respectés en mai Mais cet accord n’a pas été tout à fait respecté au mois de mai. L’Opep n’a respecté ses quotas qu’aux trois quarts, a calculé Bloomberg. L’Irak n’est qu’à 42% de ses engagements de réduction, le Nigeria à 33% ! Même l’Arabie saoudite a produit 200 000 barils de plus qu’elle s’y était engagé. Il faut dire qu’en parallèle, l’Opep+ comptait sur le déclin des productions aux États-Unis et au Canada, qui ne font pas partie du cartel. Ce dernier sera-t-il plus scrupuleux au mois de juin ? Un accord entre l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït pour une réduction collective d’un peu plus de 1 million de barils jour le laisse présager. Prolongation de l’accord jusqu’à septembre ? Les négociations portent maintenant sur le calendrier de cette réduction de production. L’Arabie saoudite plaidait pour une prolongation de six mois de l’effort collectif. La Russie semble prête à un mois seulement d’effort supplémentaire. Un compromis pourrait être trouvé sur deux mois de plus, c’est-à-dire jusqu’au 1er septembre, le temps que la demande de pétrole reparte franchement, après l’épidémie de coronavirus. L’Opep+ doit officiellement se réunir les 9 et 10 juin, mais sur demande de l’Algérie, qui préside en ce moment l’Opep, la visioconférence des ministres du pétrole pourrait être avancée au 4 juin.
Tandis que l’Arabie saoudite est pointée du doigt pour son rôle dans la chute des prix du pétrole et pourrait même perdre l’assistance militaire américaine, elle tente de s’implanter à Hollywood, frappée par la crise du coronavirus. Analyse de Pierre Conesa, auteur et ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense, pour le Désordre mondial.
Covid-19 et chute des prix du pétrole, comment ce double choc rebat-il les cartes au Proche et au Moyen-Orient ? Le Covid-19 ouvre une période de grande incertitude dans l’ordre international. Le Proche et le Moyen-Orient n’y échappent pas. La crise sanitaire y est un véritable choc. Et la question se pose de connaître la façon dont les équilibres peuvent ou vont bouger. Le virus perturbe. Le confinement aggrave les crises : dégringolade sociale au Liban… Fragilisation du régime iranien, déblocage politique en Israël, mais inquiétude quant à la solidité de l’alliance établie par le Premier ministre. Situation précaire en Irak et en Syrie où la confusion et le désengagement occidental permettent à l’organisation État islamique de reconstituer ses forces. L’Arabie saoudite qui cherche une porte de sortie au Yemen est en délicatesse avec Washington pour avoir fragilisé l’industrie américaine du pétrole. En Afrique du Nord, retour à l’ordre de fer en Algérie et situation toujours instable et incertaine en Libye. Invités : - Agnès Levallois, maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et vice-présidente de l’Iremmo. - Pierre Razoux, historien, directeur de recherche à l’Institut de recherches stratégiques de l’École militaire et associé à la Fondation méditerranéenne des études stratégiques.
durée : 00:52:38 - Le Cours de l'histoire - par : Xavier Mauduit, Anaïs Kien - Ces dernières années ont été l’occasion d’une réhabilitation du Moyen Âge. Toutefois, certaines périodes restent mal connues et victimes d’idées reçues... - réalisation : Thomas Jost, Peire Legras - invités : Gabriel Martinez-Gros Historien, professeur émérite à l'université Paris 0uest Nanterre-La Défense, historien, spécialiste du monde musulman médiéval; Abbès Zouache Directeur du Centre français d’archéologie et de sciences sociales au Koweït.; Eric Vallet historien spécialiste de l'Arabie et de l'océan Indien au Moyen Âge, maître de conférences à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, laboratoire Orient et Méditerranée - Islam médiéval, directeur du GIS Moyen-Orient et mondes musulmans.
Ces infos sont peut-être passées à la trappe mais en disent long sur l'actualité internationale. 3, 2, 1 : c'est parti pour notre flash sans Covid-19. Au programme : les relations entre le Canada et l'Arabie-saoudite se réchauffent après deux ans de rupture. Le conflit en Libye s'enlise. Des pays d'Asie et du Pacifique s'inquiètent de possibles éruptions volcaniques.
durée : 00:03:00 - Géopolitique - par : Pierre Haski - L’Arabie saoudite a décrété un cessez-le-feu de quinze jours au Yémen, entré en vigueur hier, à cause de la menace du coronavirus. Cette trêve pourrait être l’occasion de mettre fin à cette guerre cruelle qui dure depuis cinq ans.
durée : 00:03:00 - Géopolitique - par : Pierre Haski - L’Arabie saoudite a décrété un cessez-le-feu de quinze jours au Yémen, entré en vigueur hier, à cause de la menace du coronavirus. Cette trêve pourrait être l’occasion de mettre fin à cette guerre cruelle qui dure depuis cinq ans.
Vous l’avez sûrement remarqué en passant devant les postes d’essence, les prix ont fondu drastiquement. L’Arabie saoudite et les russes se livrent en ce moment une guerre de prix alors que d’autres sociétés gèrent leur crise de santé. Benjamin Tremblay s’est penché sur le sujet et se demande si cette guerre des prix pourrait mettre le monde en faillite!?
TRAITEMENT POLITIQUE DU CORONAVIRUS Le 17 mars, Agnès Buzyn, l’ancienne ministre de la Santé et candidate de la République En Marche à la Mairie de Paris, confiait au Monde : « Je savais que la vague du tsunami était devant nous. » « Le 30 janvier, j'ai averti [Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir. » « On aurait dû tout arrêter, c'était une mascarade. » L'opposition réclame des explications : le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon s’indigne de ces « aveux consternants », et réclame que la mission d'information ouverte à l'Assemblée nationale sur le coronavirus s'en saisisse ; le député européen (Les Républicains) François-Xavier Bellamy tweete : « Comment ne pas être révolté ? (…) il ne fallait pas pleurer, il fallait agir ! » Les propos d’Agnès Buzyn ont obligé le soir même le chef du gouvernement à se défendre d'avoir sous-estimé le danger. « Si nous n'avions pas pris au sérieux cet événement sanitaire, je n'aurais pas organisé une réunion dès le mois de janvier » ni « pris des décisions lourdes », a fait valoir Édouard Philippe. Quant à l'alerte de l’ancienne ministre de la Santé sur la tenue des élections, il convient qu'elle a eu lieu le 30 janvier. Mais précise qu'« à l'époque, beaucoup de médecins n'étaient pas d'accord avec elle ». Le conseil scientifique, nommé le 10 mars pour « éclairer » les choix du gouvernement a rendu public son avis du 12 mars, qui précise le cadre dans lequel il a eu à se prononcer sur un éventuel report des élections : « Cette décision, éminemment politique, ne pouvait lui incomber », expliquent ses membres. Le conseil a simplement précisé qu'« aucun élément scientifique n'indiquait que l'exposition des personnes lors du vote serait plus importante » que si elles allaient « faire leurs courses ». En clair : les scientifiques, loin de valider l'une ou l'autre option, ont simplement rendu un avis technique. La double injonction contradictoire du gouvernement demandant « à toutes les personnes âgées de plus de 70 ans, à celles et ceux qui souffrent de maladies chroniques ou de troubles respiratoires, aux personnes en situation de handicap, de rester autant que possible à leur domicile » et en même temps, qu'elles se rendent aux urnes, a jeté le trouble dans la population et la classe politique. Dimanche, les bureaux de vote se sont avérés plus vides que les rues. Notamment à Paris. Avec un taux d’abstention de 55,25%, soit une baisse de plus de près de 20 points par rapport à 2014, la participation s'est effondrée comme jamais, posant la question de la légitimité des résultats obtenus lors de ce premier tour. La date du second tour des élections municipales, qui devait initialement se dérouler aujourd’hui, dimanche 22 mars, « sera fixée par décret », prévoit un projet de loi d’urgence, qui acte son report « au plus tard au mois de juin 2020 ».*** D’AUTRES DÉSORDRES En Afghanistan, l'accord signé le 29 février à Doha par les États-Unis et les talibans vise à trouver une fin à dix-huit ans de guerre, au cours de laquelle près de 3.500 membres des troupes américaines et alliées ont été tués et qui a coûté des milliers de milliards de dollars. D’ici la mi-juillet, environ 4.000 hommes auront quitté l'Afghanistan. Les 8.600 restants plieront bagage d'ici avril 2021. Le secrétaire d'État Mike Pompeo a assuré que l'accord bilatéral n'était pas un abandon et précisé : "Nous observerons les talibans de près pour vérifier qu'ils respectent leurs engagements et nous ajusterons le rythme du retrait de nos troupes à leurs actions." Son collègue Mark Esper, secrétaire à la Défense a complété : "Si les talibans n'honorent pas leurs engagements, [...] les États-Unis n'hésiteront pas à annuler l'accord." La principale fragilité de l'accord de Doha est que le gouvernement afghan, même s'il a été tenu au courant des négociations, n'en est pas cosignataire. Le cœur de l'entente est de prévoir un retrait militaire américain en échange d'un arrêt du soutien taliban aux groupes djihadistes internationaux. Pour le reste, Kaboul et les talibans doivent, à partir de maintenant, parvenir à imposer un cessez-le-feu durable, et négocier l'avenir du pays. Sur le front pétrolier, le 9 mars 2020 les cours du pétrole ont chuté à environ 33 dollars le baril (un niveau inobservé depuis début 2016), soit une baisse de près de 25 % par rapport au vendredi 6 mars. À un choc de demande issu de la propagation du coronavirus et des mesures de confinement imposées notamment par la Chine, s'est superposé un choc d'offre issu des conséquences de la décision de l'Arabie saoudite et de la Russie de cesser leur coopération sur le marché, précipitant ainsi l'effondrement des cours et ce, d'autant plus que l'offre était déjà excédentaire sur le marché pétrolier au premier semestre 2020. En Russie, au nom de la « stabilité », le président russe, Vladimir Poutine, 67 ans, au pouvoir depuis vingt ans, vient de s'aménager la possibilité d'y rester seize ans de plus. Le 10 mars, la Douma, Chambre basse du Parlement de Russie, a adopté à une majorité écrasante (380 voix sur 450), un amendement constitutionnel visant à autoriser le chef de l'État à solliciter deux nouveaux mandats à l'issue de son mandat en cours, qui prend fin en 2024. Cette réforme doit encore être validée par la Cour constitutionnelle, puis par les électeurs, appelés à se prononcer lors d'un « vote populaire » le 22 avril A Pékin, enfin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a laissé entendre le 12 mars sur Twitter que l'armée américaine aurait introduit le virus à Wuhan, où la plupart des scientifiques s'accordent à dire que l'épidémie a commencé en décembre.
Geneviève Tellier analyse la gestion canadienne de la COVID-19; Philippe Klein revient sur le confinement obligatoire en Chine; Marie-Ève Couture-Ménard explique les pouvoirs exceptionnels conférés aux autorités en ces temps de pandémie; Lorraine Pintal, directrice du Théâtre du Nouveau Monde, témoigne des répercussions des annulations de rassemblements au Québec; Michel Désautels s'entretient avec l'auteur Bartabas sur son livre D'un cheval à l'autre; et Fatiha Dazi-Héni se penche sur la modernité qui gagne l'Arabie saoudite.
Des entreprises pétrolières, des mines de charbon, des compagnies maritimes, des producteurs d’électricité, des banques, des compagnies d’assurance, longue est la liste des entreprises dont l’avenir est menacé par la lutte contre le changement climatique. Le monde est en train de se barricader pour faire face à l'épidémie de coronavirus. Les bourses s'effondrent, les frontières se ferment, les aéroports sont désertés. Mais si le monde se barricade, la terre tourne encore. Et d'autres phénomènes sont à l'œuvre. Ainsi, forte de ses énormes réserves pétrolières, l'Arabie saoudite a déclenché une guerre du pétrole, faisant massivement chuter les cours mondiaux. Mais, les entreprises pétrolières doivent faire face à une autre difficulté, nées pour elles d'un monde en lutte contre le réchauffement climatique. Car qui dit lutte contre le réchauffement climatique dit moins de pétrole, mais aussi moins de charbon, moins de voitures. Et d'énormes problèmes pour toutes ces entreprises qui verraient leur raison d'être disparaître progressivement. Ces entreprises menacées par la lutte contre le réchauffement climatique sont l'objet de cette émission. Les économistes leur ont donné un nom mystérieux qu'ils nous expliqueront tout à l'heure, ces entreprises menacées ce sont des actifs échoués. Quels sont les secteurs concernés, quelle est la nature et la gravité de la menace à laquelle ils font face et quel impact sur la stabilité de nos systèmes économiques et financiers ? Voilà les questions posées au fil de cette émission, avec trois invités : - Laurence Scialom est professeur d'économie à l'Université Paris X Nanterre. Elle est responsable du pôle «régulation financière» du Think Tank Terra Nova, membre de l'ONG Finance Watch et du Conseil Scientifique de la fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme. Elle appartient au conseil scientifique de l'Autorité Prudentielle de Contrôle et de Régulation, l'organisme qui supervise les banques et les compagnies d'assurance en France. Son dernier livre est «La fascination de l'ogre». Il est publié aux Éditions Fayard. - Nicolas Berghmans est chercheur en politiques climatiques et énergétiques à l'IDDRI, un think tank indépendant qui travaille sur le développement durable et les relations internationales. Ses travaux portent sur l'intégration des énergies renouvelables au système électrique et la gouvernance des marchés de l'énergie. - Jérôme Deyris, économiste, prépare une thèse de doctorat consacrée aux actifs échoués. Le titre provisoire de cette thèse : «Les marchés financiers face aux actifs échoués». En novembre dernier, la Banque du Canada s’est penchée sur les conséquences financières que pourraient avoir une sortie rapide de l’exploitation des énergies fossiles. Ce type de transition risque d’avoir de sérieuses répercussions dans ce pays, sixième producteur de pétrole au monde. L’étude de l’institution canadienne s’interroge donc sur les mesures publiques à prendre pour soutenir la restructuration à amorcer si certains actifs demeurent dans le sous-sol. Déjà, plusieurs investissements importants du secteur énergétique qui devaient démarrer sous peu n’auront pas lieu. Reportage de Pascale Guéricolas Parmi les industries qui pourraient être transformées par la lutte contre le changement climatique se trouve en première ligne l'industrie minière ...Comme tous les ans, l’Afrique du Sud organisait le mois dernier le « Mining Indaba », le grand rendez-vous du secteur pour le continent, dans la ville du Cap. Les professionnels s’inquiètent de voir les financements se réduire comme peau de chagrin, en particulier pour l’extraction de minerais peu compatibles avec la transition écologique, comme le charbon. Reportage de Claire Bargelès En Pologne, les mines et les centrales à charbon, héritées du communisme, produisent toujours les trois quart de l’énergie consommée dans le pays. Le chemin est encore très long pour se passer de cette énergie très polluante. Reportage de Thomas Giraudeau
C'est un bras de fer sans précédent qui se joue depuis une semaine entre l'Arabie saoudite et la Russie. Les deux superpuissances du pétrole sont en désaccord sur la conduite à tenir face au coronavirus et à son impact sur les cours du brut. Conséquence, une « guerre des prix » qui pourrait avoir un impact très lourd sur l’économie russe. de notre correspondant à Moscou, « Nous avons suffisamment de ressources pour préserver notre économie » en cas d’effondrement des cours du brut. Vladimir Poutine l’a clairement fait savoir ce mercredi 11 mars, il considère que son pays est capable de tenir tête à l’Arabie saoudite dans la guerre des prix, et des nerfs, qui a débuté. A l’origine de ce conflit, le refus de Moscou de baisser sa production d’or noir, malgré les demandes de l’OPEP, Riyad en tête. La Russie était déjà réticente à prolonger l’accord de 2016 et a décidé, le 6 mars dernier à Vienne, de ne pas aller plus loin. Aux yeux des producteurs russes, cette politique de modération de la production ne pouvait en effet que profiter aux groupes américains, libres de gagner des parts de marché en profitant d’un cours du brut assez élevé. Tous ceux qui à Moscou réclamaient l'abandon de cette politique de modération de la production ont donc obtenu gain de cause, avec le soutien de Vladimir Poutine. Trésor de guerre Malgré les déclarations bravaches du président russe, les conséquences pour l’économie russe pourraient cependant être lourdes. Baisse du rouble, effondrement de la bourse de Moscou, inflation importée… C’est un jeu dangereux pour la Russie. Mais un pari calculé aux yeux de certains observateurs, qui estiment le pays mieux armé qu’il y a quelques années pour se lancer dans ce genre d’aventures. La Russie s’est en effet dotée d’un trésor de guerre considérable, une réserve stratégique évaluée à 150 milliards de dollars, qu’elle peut utiliser justement dans ce genre de situation, lorsque les cours du brut s’effondrent. « Même avec un baril en dessous de trente dollars, déclarait récemment le ministre russe des Finances Anton Silouanov, nous pourrons facilement financer nos dépenses durant quatre ans. » D’un point de vue strictement budgétaire, la Russie peut voir venir… Mais une guerre des prix dans le secteur qui est tout de même le plus important pour son économie pourrait peser lourdement sur la croissance… et entraver les ambitions économiques de Vladimir Poutine, qui s’est fixé un objectif de 3% de croissance largement hors d’atteinte.
L'Arabie saoudite déclenche une guerre des prix du pétrole qui fait baisser les cours du brut d'environ 25 pour cent à Londres et à New York, entraînant les indices boursiers dans la chute. Une première personne meurt du coronavirus au Canada. Le Pentagone commence le retrait des troupes américaines d'Afghanistan | Joane Prince (journaliste-présentatrice)
La guerre au Yémen, qui dure depuis 2015, a fait des dizaines de milliers de morts et plus de trois millions de déplacés dans le pays. Cette guerre oppose les Houthis soutenus par l'Iran, qui contrôlent la capitale, Sanaa, et le gouvernement replié dans le sud à Aden, appuyé par la coalition menée principalement par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Lors de leurs interventions pour combattre la présence d'al-Qaïda dans la péninsule arabique, les Émirats ont construit des prisons secrètes à Aden, où toute personne suspectée de liens avec une organisation terroriste était enfermée, torturée et parfois disparaissait. La Yéménite Huda Al-Sarari a contribué à mettre en lumière ces sites secrets, au péril de sa vie et de celle de ses enfants. Le prix Martin-Ennals des droits de l'homme lui a été attribué cette année pour ce travail d'enquête, un prix qu'elle a pu recevoir à Genève le 24 février. Portrait de Huda Al-Sarari, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes. L'agence de presse Associated Press publie fin 2016 une première enquête sur ces dix-huit lieux secrets de détention gérés par les Émirats arabes unis près d'Aden. Une enquête basée sur les témoignages de membres des familles de ces détenus, ou de détenus eux-mêmes qui ont réussi à sortir de ces lieux de détention, des témoignages qu'avait recueillis l'avocate yéménite de 42 ans, Huda Al-Sarari. « Depuis que les Émirats arabes unis ont été chargés de la sécurité dans le sud du Yémen, après avoir libéré cette région des Houthis, ils ont créé de nombreuses milices. J'ai commencé à suivre la trace de ces milices, pour comprendre pourquoi ils détenaient ces gens. C'est là que j'ai compris qu'il y avait un réseau de prisons secrètes, sans aucune existence légale. On a obtenu des informations selon lesquelles les détenus dans ces installations avaient été brutalement torturés. Il fallait que je fasse entendre leurs voix à travers mon enquête. J'y suis parvenue grâce à Associated Press puis aux ONG Human Rights Watch et Amnesty International. Ces organisations ont pu soutenir le travail de documentation que je faisais sur ces prisons. » Détentions arbitraires de plus de 18 000 personnes, dont de très jeunes hommes, tortures, mauvais traitements, exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées, voilà ce qu'a pu rapporter Huda Al-Sarari, sur au moins dix-huit sites de détention secrets. Ce qu'elle a dénoncé lui a valu rapidement des menaces. « Après les articles sur l'existence de ces prisons secrètes, et une interview que j'ai donnée à un média, j'ai commencé à recevoir des menaces de mort et j'ai subi une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux. Et puis il y a eu cet événement au cours duquel mon fils s'est fait tirer dessus en avril 2019, il est mort des suites de ses blessures un mois plus tard. J'ai ensuite reçu de nouvelles menaces, contre mon autre fils, si je n'arrêtais pas mes activités. » Huda Al-Sarari demande que les procureurs yéménites puissent enquêter, elle veut aussi que les alliés de la coalition fassent pression sur les Émirats. « Les Émirats arabes unis s'appuient sur leur relation particulière avec les administrations américaine et européenne pour défier le reste du monde et violer les droits de l'homme au Yémen ! Notre message s'adresse à l'opinion publique, particulièrement aux États-Unis et à l'Europe pour que les gens fassent pression sur leurs gouvernements et demandent aux Émirats d'arrêter de violer les droits de l'homme au Yémen. » Son travail d'enquête est d'autant plus difficile qu'elle est une femme dans une société où la pression est encore plus forte. « Oui, en tant que femme, c'est très difficile. Le Yémen est une société très patriarcale, du coup les gens ne s'attendent pas à ce qu'une femme soit une avocate suffisamment forte. Les mots et les insultes qu'on a utilisés contre moi ont affecté ma relation avec ma famille qui avait peur, et s'inquiétait pour moi. Les menaces contre mes enfants, ça m'a fait réfléchir : est-ce que je dois continuer mon combat pour les droits de l'homme ou pas ? Si je fais une pause dans mon travail, c'est juste pour respirer un peu. Mais il faut que je continue à travailler avec les mères des détenus, elles ont été très courageuses, elles me donnent beaucoup d'énergie et d'espoir. » Le prix Martin-Ennals pour les droits de l'homme qu'Huda Al-Sarari a obtenu à Genève pourrait beaucoup l'aider. « Ce prix va me donner une certaine protection, cela va me permettre de continuer mon travail, c'est très important car j'ai subi de nombreuses menaces au cours de mes enquêtes. Je voudrais surtout développer les activités de mon ONG Défense pour les droits et libertés et mon travail auprès de l'association des mères de détenus. » Huda Al-Sarari a rencontré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors de la session du Conseil des droits de l'homme qui se poursuit cette semaine à Genève. Pour des raisons de sécurité, aucune date n'a été communiquée sur le retour de Huda Al-Sarari à Aden.
La FRS vous propose un nouveau format d’émission mensuel : les Podcasts de la recherche stratégique. Cette nouvelle émission audio en accès libre est mise à la disposition du grand public, des journalistes, chercheurs, experts et autres professionnels de la défense. Chaque mois, un chercheur de la FRS vous présente une analyse sur une problématique de stratégie ou de sécurité internationale. Dans ce nouvel épisode, Agnès Levallois fait le point sur les relations entre l'Iran et ses principaux rivaux : les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. Réalisation et présentation de l'émission : Fabien Herbert
Pourquoi Donald Trump est-il si séduit par l'Arabie saoudite? Pour Pierre Conesa, auteur et ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense: « Le plus gros succès de communication et de lobbying de l’Arabie Saoudite c’est le 11 septembre. »
Un épisode un peu spécial cette semaine où je reviens sur l'affaire du piratage de l'iPhone de Jeff Bezos par l'Arabie Saoudite, et le prince Mohammed Ben Salmane. Une histoire qui mêle géopolitique, technologie, et intérêts économiques. Un format également un peu particulier, avec une narration chronologique. Bonne écoute !
durée : 00:10:44 - Les Enjeux internationaux - par : Julie Gacon - Depuis 2015, le Yémen est le théâtre d'un conflit qui le dépasse, opposant l'Arabie saoudite d'un côté, l'Iran de l'autre. Le général Soleimani, tué en janvier par une frappe américaine, se rendait régulièrement à Sanaa pour soutenir les Houthis. Quel effet aura sa mort sur une guerre qui s'enlise? - réalisation : Mydia Portis-Guérin - invités : François Frison-Roche Chercheur au CNRS (CERSA - Université Paris 2), spécialiste des transitions démocratiques, de l'Europe post-communiste et du Yémen
Ce qui fonctionne pour les voitures fonctionne aussi pour les navires ! Réduire la vitesse du moteur pour moins polluer : expérimentée pour des raisons économiques au lendemain de la dernière crise financière de 2008, cette technique du ralentissement des cargos avait fait chuter le taux d'émission de CO2. En 2019, Emmanuel Macron a défendu l'idée à l'ONU puis au G7, le rendez-vous des pays les plus puissants du monde. Devenu l'ambassadeur d'une idée apparemment toute simple, mais pas si facile à imposer ! En coulisses, c'est à un Français, Philippe Louis-Dreyfus, que l'on doit cette idée toute simple (il le dit lui-même) de ralentir la vitesse en mer pour moins polluer. Philippe Louis-Dreyfus a voué sa carrière au transport maritime. Après un mandat à la tête des armateurs européens, il continue de gérer sa société de transport maritime. Autant dire que les navires et leur fuel, beaucoup plus lourd que celui des voitures, n'ont pas de secret pour lui. Cet expert convaincu est tellement convaincant qu'il a réussi à convaincre le président de la République de se faire l'ambassadeur de la vitesse réduite auprès des grandes puissances du monde. Le diesel maritime pollue plus que le diesel des voitures « Effectivement, nous dit-il, j'ai eu la chance de pouvoir en parler à Emmanuel Macron. Il ne faut pas se voiler la face, un navire c'est grand, c'est lourd et extrêmement polluant. Le fuel maritime n'est pas raffiné, et même si les nouvelles normes nous imposent de réduire le taux de souffre dans nos moteurs, il reste encore plus polluant que le carburant du secteur automobile. » « Or, poursuit-il, cette solution efficace de réduction de la vitesse agit comme pour une voiture, moins vous allez vite moins le moteur pollue. Cela fait quatre ans que je suis engagé dans ce combat pour la préservation de la planète. La réussite de cette mesure a été prouvée en 2008 lors de la crise financière et la hausse du prix du carburant. Nous les transporteurs, tous les armateurs, nous avons aussi notre part d'efforts à faire. » 95% des marchandises mondiales sont transportées par la mer, soit 3% de la pollution au CO2 Dans le monde du transport maritime, ce n'est un secret pour personne, le retard pris dans l'équipement de bateaux ou de bornes pour moteurs électriques ou à hydrogène ne permet pas encore une circulation plus propre. C'est pour cela que la France tente de devenir pionnière d'une contrainte si utile et si simple à appliquer. Mais plus facile à dire qu'à faire ! Le président français en a fait les frais lors du dernier G7, la réunion des sept plus grandes puissances du monde l'été dernier, en France. Les produits périssables et les ferrys de voyageurs ne seraient pas concernés Les grands pays exportateurs de pétrole comme l'Arabie saoudite, les États-Unis mais aussi les exportateurs de produits frais comme les fruits pour le Chili ou l'Argentine s'opposent à une telle mesure. Leur poids pèse lourd auprès des instances de l'Organisation maritime internationale. C'est pour cela que la proposition française déposée auprès de cette instance dépendant de l'ONU exempte de contraintes de vitesse tous les ferrys puisqu'en tant que transporteurs de voyageurs, ils ont des distances souvent courtes avec des contraintes de temps. Les porte-containers de produits périssables en seraient aussi exonérés. Le président Macron en appelle aux armateurs de France pour convaincre leurs collègues japonais Le 3 décembre dernier aux assises de la mer, Philippe Louis-Dreyfus a de nouveau rencontré le président Macron. Sur scène, aux côtés d'un panel d'experts, le président l'a félicité pour le travail déjà accompli. La Grèce et la Norvège d'abord opposées ont fini par se ranger du côté français. Mais en même temps que les louanges, Emmanuel Macron n'a pas caché son impuissance : « Tout président de la République que je suis, je ne peux pas faire le travail tout seul auprès des grands de ce monde. Vous avez deux camps, celui du court terme efficace et rapide, le nôtre ! Et l'autre, à long terme mené par les Japonais qui privilégient plus le progrès technique avec la recherche sur de nouveaux matériaux et de nouveaux carburants. » « Pour aller vite et défendre la planète, j'ai besoin de vous, armateurs et professionnels de la mer. En mars prochain, j'ai une nouvelle réunion internationale sur le sujet. D'ici là, je compte sur vous pour en parler et convaincre vos collègues japonais pour qu'ils fassent pression sur leur gouvernement. » Grâce à l’outre-mer, la France possède le deuxième espace maritime mondial Cette année, la France s’est engagée à faire du XXIe siècle un siècle maritime. Les dernières assises de la mer ont confirmé le lancement d’un nouveau programme de recherche océan et climat. Doté d’une enveloppe de 5,5 millions d’euros, il sera ouvert aux scientifiques du CNRS, le Centre national de recherche scientifique et de l’Ifremer, l'Institut national de recherche maritime. Le but est de pouvoir allier activité économique et protection des mers et des récifs coralliens. 5,5 million d’euros pour un nouveau programme océan et climat Si tous les pays du monde, loin s’en faut, ne font pas de l’écologie leur priorité, cette initiative de recherche scientifique française s'inscrit dans les préoccupations de la nouvelle présidente de la Commission européenne. Dans son discours d’entrée en fonction, Ursula Van Der Leyen s’est engagée à réduire les émissions de carbone dans les dix ans à venir. Pour résumer, outre la réduction de la vitesse, appuyée par l’Europe, des solutions durables à court terme comme l’obligation pour les navires de réduire le taux de soufre dans les moteurs ont déjà montré leur efficacité. Les autres défis pour bateaux du futur concernent les carburants moins polluants mais aussi l’équipement des ports pour le passage à l’électrique ou à l’hydrogène.
Épisode du 7 novembre 2019 Cette semaine à l'émission, on débroussaille le fiasco de Crown Jewel et la suite des choses avec la WWE. Ensuite, la NXT s'invite à Raw et Smackdown, AEW prépare son gros PPV ce samedi et on place des pions aussi en prévision des Survivor Series.
durée : 00:04:26 - Le Journal de l'éco - par : Xavier Martinet - Avec 6000 personnes de 30 pays au Forum de Ryad, l'affluence est deux fois plus importante qu’en 2017 : preuve que le « Davos du Désert » saoudien a passé le cap de l’affaire Khashoggi, lorsque le pays risquait des sanctions. Elle n'inquiète plus les investisseurs ; peut-elle les attirer ? - invités : Samir Aïta économiste, rédacteur en chef et directeur général de l’édition arabe du Monde Diplomatique, président du Cercle des économistes arabes, directeur général de A Concept/Mafhoum, une société de conseil en économie et technologies de
Conférence de Chanfi Ahmed (Humboldt University-Berlin) - Le 8 octobre 2019. Professeur invité de l'EHESS, Chaire sécable de l’IISMM, dans le cadre du séminaire "Regards croisés sur la mystique musulmane" "La grande contribution des ulama ouest-africains, ceux du mouvement égyptien Ansar al-Sunna et ceux du mouvement indien Ahl al-Hadith dans la diffusion du Salafisme" Dans ma discussion, je montrerai comment les ulama originaires de l’Afrique de l’Ouest, ceux du mouvement Ahl al-Hadith en Asie du Sud et ceux du Ansar al-Sunna al-Muhammadiyya en Égypte se sont réunis au sein du Dar al-Hadith à Médine et dans la branche de celui-ci à la Mecque afin d'enseigner la doctrine salafi et, par là-même, de soutenir donc le régime d'Ibn Saud peu après que ce dernier eut conquis le Hijaz en 1926. Ce faisant, je montrerai le rôle joué par le Dar al-Hadith au début du régime d’Ibn Saud dans la diffusion de l’enseignement salafi-wahhabi dans les mosquées d’al-Haramayn (la Mecque et Médine) et dans les premiers établissements d’enseignement en Arabie saudite. Ainsi, ma contribution va à l’encontre de l'idée communément partagée selon laquelle la doctrine salafi-wahhabi est exclusivement saudienne et n’a été propagée que par des ulama saudiens, en particulier des ulama du Najd (région du centre de l'Arabie Saudite où est issu Muhammad bin Abd al-Wahhab, le fondateur du Wahhabisme), car, comme je viens de le mentionner, la doctrine salafi-wahhabi d’Ibn Saud a été, dès le début, soutenue et propagée, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Arabie, par des ulama de toutes les régions du monde musulman. Cela montre que le projet d'Ibn Saud (du moins sa partie religieuse) a été compris par ces ulama comme étant un projet de l’ensemble de l’Umma musulmane. Et c'était, bien entendu, en ces termes qu'Ibn Saud le présentait à ces ulama. Et ce fut probablement l'une des raisons (parmi d'autres) de son succès. https://www.ehess.fr/fr/personne/chanfi-ahmed
Après l’attaque des installations pétrolières saoudiennes, Trump a aussitôt réagi, semblant mettre les États-Unis à la disposition de Ryad pour une éventuelle riposte contre l’Iran, même si Téhéran n’a pas été citée. Pourquoi un tel empressement? Karim Émile Bitar, directeur de recherche à l’IRIS, revient sur le lien entre Ryad et Washington.
L’Arabie Soudite bombardéeSamedi 14 septembre, des bombardements revendiqués par les rebelles yéménites Houtis ont frappé des raffineries pétrolières saoudiennes, atteignant un régime dont 90 % des recettes proviennent de l'extraction de pétrole et qui a dû réduire temporairement sa production de moitié. L’incertitude plane sur leur point de lancement qui pourrait se trouver en Iran. Quoi qu’il en soit, la précision de ces frappes à longue portée laisse supposer l’aide d’un État tiers et, du fait du soutien affiché de Téhéran aux Houtis, Donald Trump et Riyad en ont accusé l'Iran.L'Arabie Saoudite est engagée depuis 2015 dans une guerre au Yémen où elle est à la tête d'une coalition militaire soutenant le régime en place pro Riyad. Dans ce pays en guerre civile où 14 millions de personnes sont en situation de préfamine, les Houtis contrôlent de vastes zones de l'ouest et du nord du pays dont la capitale Sanaa. Isolée sur la scène internationale, l'Arabie Saoudite s'est enlisée dans cette guerre. Combattant officiellement les Houtis aux côtés de l'armée saoudienne, les Émirats Arabes Unis sont accusés de soutenir les rebelles pour faciliter une dislocation du Yémen qui leur serait favorable.Le Président iranien Hassan Rohani a affirmé comprendre le bombardement des Houtis, et déclaré que les yéménites ne faisaient que se défendre contre les attaques Saoudiennes sans pour autant admettre en être à l'origine.Ces événements s'inscrivent dans un climat de tension élevé entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite. Depuis la sortie des États Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et la reprise des sanctions économiques, les relations entre Téhéran et Washington n'ont fait que se détériorer, jusqu'à la crise du détroit d'Ormuz cet été, lorsque les États Unis ont accusé l'Iran d'avoir attaqué des pétroliers avant que l'Iran ne détruise des drones américains qu'elle a accusés d'avoir violé son espace aérien. Du côté de l'Arabie Saoudite, l'affaire Khashoggi l'a isolé diplomatiquement à l'automne dernier.***Hong Kong dans l’attenteHong Kong est toujours sous tension après plusieurs mois de manifestations tantôt pacifiques marquées par des affrontements avec la police. Initiées à la suite d'un projet de loi défendues par la dirigeante Carrie Lam visant à permettre des extraditions vers Pékin, les manifestations se sont poursuivies même après le retrait définitif mais tardif du projet de loi le 4 septembre dernier. Les manifestants, dont une majorité de jeunes, réclament un système plus démocratique tel que prévu par l'accord entre Pékin et Londres. Officiellement, Pékin s'est engagé à maintenir le statu quo « un pays deux systèmes » qui doit rester en vigueur jusqu'en 2047 pour le centenaire de la rétrocession de la colonie britannique à la Chine. Au-delà des revendications démocratiques, Hong Kong souffre de problèmes liés aux inégalités économiques, notamment le prix du logement (13.000 euros le mètre carré), justifiant en partie le maintien des manifestations.En août, l'armée chinoise a procédé près de Hong Kong à des exercices militaires très médiatisés afin de faire pression sur la rue et d'afficher sa capacité à intervenir militairement. 30 ans après le massacre de Tiananmen, cette démonstration fait craindre une opération militaire de l'armée chinoise à Hong Kong. Une telle décision apparaîtrait dans la continuité pour Pékin qui n'a jamais cherché à établir un dialogue avec les manifestants. Les Hongkongais ayant bloqué l'aéroport en août ont été qualifié de terroriste par le pouvoir. En 2014, le mouvement des parapluies avait déjà montré l'inflexibilité de Pékin face aux manifestants.Une intervention militaire de Pékin pourrait servir à neutraliser les tendances antirégime ou prodémocratiques ailleurs en Chine notamment au Xianjiang ou au Tibet, tout en envoyant un message fort alors qu'approchent les 70 ans de la fondation de la République Populaire. Son poids économique ainsi que les réticences du président Trump à condamner les violences policières à Hong Kong amènent à penser que la Chine n'a que peu à craindre de rétorsions internationales en cas d'intervention armée. Cependant, Pékin a à sa disposition de moyens plus modernes pour décourager les manifestations tels que l'usage des réseaux sociaux pour véhiculer de fausses informations discréditant les manifestants ou encore de la reconnaissance faciale des manifestants afin de les cibler.
durée : 00:15:54 - Journal de 12h30 - Le Président du Conseil politique des Houthis, Medhi Machat déclare :" nous envisageons l'arrêt de toutes les attaques contre le territoire de l' Arabie Saoudite ". Le hiérarque va jusqu'à parler de" faire la paix" quand ses ennemis américains envoient des renforts de troupes au Moyen Orient.
durée : 00:20:01 - Journal de 18h - L'Arabie saoudite affirme avoir les preuves d'une agression iranienne. Les Etats-Unis annoncent un alourdissement des sanctions imposées à Téhéran.
durée : 00:52:38 - Le Cours de l'histoire - par : Xavier Mauduit, Anaïs Kien - Ces dernières années ont été l’occasion d’une réhabilitation du Moyen Âge. Toutefois, certaines périodes restent mal connues et victimes d’idées reçues... - réalisation : Thomas Jost, Peire Legras - invités : Gabriel Martinez-Gros Historien, professeur émérite à l'université Paris 0uest Nanterre-La Défense, historien, spécialiste du monde musulman médiéval; Abbès Zouache Directeur du Centre français d’archéologie et de sciences sociales au Koweït.; Eric Vallet historien spécialiste de l'Arabie et de l'océan Indien au Moyen Âge, maître de conférences à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, laboratoire Orient et Méditerranée - Islam médiéval, directeur du GIS Moyen-Orient et mondes musulmans.
durée : 00:02:54 - Géopolitique - par : Pierre ASKI - Des représailles contre l’Iran pourraient déclencher un conflit généralisé dont le président américain ne veut pas. L’Iran, pour sa part, a choisi une ligne dure.
durée : 00:14:58 - Journal de 12h30 - l'Iran qualifie "d'insensées" les accusations formulées par le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo tenant la République islamique pour responsable d'une attaque de drones contre des installations pétrolières saoudiennes revendiquée par les Houthis. La Bourse de Ryad a perdu 3% à son ouverture.