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Podcasts, reviews, interviews, essays, and more at the Ancillary Review of Books.Please consider supporting ARB's Patreon!Credits:Guest: Sean McTiernanTitle: Dreams of Amputation by Gary J. ShipleyHost: Jake Casella BrookinsMusic by Giselle Gabrielle GarciaArtwork by Rob PattersonOpening poem by Bhartṛhari, translated by John BroughTranscribers: Kate DollarhydeReferences:The SFUltra podcastAlasdair Gray's Lanark & Poor ThingsJames Joyce's UlyssesFredric JamesonAbsolute DC comicsMichael Comeau's HellbertaAlan Grant & John Wagner's DoomlordRay Nayler's Where the Axe is BuriedNeil Sharpson's When The Sparrow FallsMichael Mann's BlackhatLater Die HardsTony Scott's Enemy of the StateJean BaudrillardShipley's Stratagem of the Corpse, Crypt(o)spasm, and Serial Killing: A Philosophical AnthologyDennis CooperBlake Butler's “Sci-Fi Doesn't Have to Be Dominated by Horny Bro Wizards” for ViceDarko SuvinManuela Draeger's Kree (and Antoine Volodine's other work)Mark DanielewskiB.R. YeagerApocalypse PartyWilliam S. Burrough's Naked LunchNeal StephensonDaniel DennettMemeticsPhilip K. Dick's A Scanner DarklyJ.G. Ballard, M. John Harrison, John UpdikeBlake Butler's Uxa.gov & the SFUltra episodeChristopher Priest's “Hull 0, Scunthorpe 3”Brian Evenson, Pierre GuyotatHarrison's Nova SwingTad Williams' OtherlandDerek Raymond (Rober Cook)'s He Died With His Eyes OpenThomas Metzinger The Ego TunnelBernard Wolfe's LimboEvenson's Last Days / Brotherhood of MutilationWilliam Gibson, Bruce SterlingWarhammer 40kBallard's CrashCurt Siodmak's Donovan's BrainMatt from BookpilledNick LandCCRU & Dark EnlightenmentBaudrillard's The Transparency of Evil, Cool Memories, The Perfect CrimeMark Fisher, Kodwu Eshun, Kode9Fisher's “Exiting the Vampire Castle”Andrea DworkinBrion GysinTravis Baldree's Legends and LattesWalter Hill's The DriverBrian CatlingIan SinclairSFUltra episodes on Lanark, Poor Things, and Catling
durée : 01:23:11 - Les Nuits de France Culture - par : Antoine Dhulster - En octobre 2000, l'événement de la rentrée littéraire est… un concert ! L'émission "Surpris par la nuit" retrace ces noces troublantes entre écrivains (Maurice G. Dantec, Antoine Volodine, Michel Houellebecq) et musiciens (Richard Pinhas, Denis Frajerman, les musiciens du label Tricatel). - réalisation : Jeanne Cherequefosse - invités : Maurice G. Dantec; Antoine Volodine Écrivain; Michel Houellebecq Écrivain français; Norman Spinrad Auteur de SF américain; Richard Pinhas; Denis Frajerman Musicien et compositeur français
More podcasts, reviews, interviews, essays, and more at the Ancillary Review of Books.Please consider supporting ARB's Patreon!Credits:Guest: Shinjini DeyTitle: Tainaron: Mail From Another City by Leena Krohn, translated by Hildi HawkinsHost: Jake Casella BrookinsMusic by Giselle Gabrielle GarciaArtwork by Rob PattersonOpening poem by Bhartṛhari, translated by John BroughReferences:George Eliot's Silas Marner, Elizabeth Gaskell's Cranford, Charles Dickens, Karl Marx The “Post-Exotic” novels by Antoine Volodine etc- Kree, Mevlido's Dreams, Postexoticism in 12 LessonsThe New Weird, ed. Ann & Jeff VanderMeerOn the Calculation of Volume by Solvej Balle, translated by Barbara HavelandWonderbook by Jeff VanderMeerItalo Calvino's Invisible CitiesRenee Gladman's Houses of Ravicka"Big Dumb Objects"Jeff VanderMeer's Southern ReachJeff VanderMeer's Hummingbird Salamander & Casella's review"The Look", "The Gaze"Entomologist Jean-Henri Fabre & mystic Angelus SilesiusEmmanuel Levinas & Martin BuberSofia Samatar's A Stranger In OlondriaNghi Vo's The City in Glass & Casella's reviewProtagoras“Freedom's just another word for nothing left to lose”Longhorn beetlesJ.R.R. Tolkien's idea of “sub-creation”Shinjini's website & twitterHow did I fail to mention TMBG's "Snail Shell"?
Gina M. Stamm Buy the book from https://www.upress.umn.edu/9781517917142/mevlidos-dreams/ Gateway books Louis Aragon - Le Paysan de Paris Leonora Carrington - Down Below Marguerite Duras Current reads Lunaires - Greta Knutson Kim Sauvage - Sabrina Calvo Desert Island books Mevlido's Dreams - Le Parti pris des choses - Francis Ponge Monique Wittig - The Lesbian Body Dorothy L Sayers - Gaudy Night
Antoine Volodine is the primary pseudonym of a French-Russian writer of many books. The meditative, postapocalyptic noir Mevlido's Dreams, translated by Gina M. Stamm, is an urgent communiqué from a far-future reality of irreversible environmental damage and civilizational collapse that asks what it means to love and care for others at the end of the world. Here, Stamm is joined in conversation with Joshua Armstrong about translating this key work in Volodine's post-exotic fictional universe.Gina M. Stamm is assistant professor of French at the University of Alabama.Joshua Armstrong is associate professor of French at the University of Wisconsin–Madison.Mevlido's Dreams: A Post-Exotic Novel is available from University of Minnesota Press.“Translator Stamm does an admirable job of rendering Volodine's serpentine prose in English, and the noirish, surrealist story turns into an unlikely romp as it riffs on the absurdity of 20th-century political institutions and pop culture.” —Publishers Weekly“Certainly the strangest and arguably one of the most accomplished contemporary writers of fiction in French, Antoine Volodine has created a vast and perplexing universe of bad dreams in several dozen works under a variety of pseudonyms over the past forty years. Mevlido's Dreams provides a new pathway into Volodine's labyrinth, which for all the horrors it recounts is always cast in stylishly crafted prose.” —David Bellos, Princeton University
durée : 01:23:09 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - En octobre 2000, l'événement de la rentrée littéraire est… un concert ! L'émission "Surpris par la nuit" retrace ces noces troublantes entre écrivains (Maurice G. Dantec, Antoine Volodine, Michel Houellebecq) et musiciens (Richard Pinhas, Denis Frajerman, les musiciens du label Tricatel). - invités : Maurice G. Dantec; Antoine Volodine Écrivain; Michel Houellebecq Écrivain français; Norman Spinrad Auteur de SF américain; Richard Pinhas; Denis Frajerman Musicien et compositeur français
Rencontre animée par Pierre Benetti Depuis plus de trente ans, Antoine Volodine et ses hétéronymes (Lutz Bassmann, Manuela Draeger ou Eli Kronauer pour ne citer qu'eux), bâtissent le “post-exotisme”, un ensemble de récits littéraires de “rêves et de prisons”, étrangers “aux traditions du monde officiel”. Cet édifice dissident comptera, comme annoncé, quarante-neuf volumes, du nombre de jours d'errance entre la mort et la réincarnation selon les bouddhistes. Vivre dans le feu est le quarante-septième opus de cette entreprise sans précédent et c'est le dernier signé par Antoine Volodine. On y suit Sam, un soldat qui va être enveloppé dans les flammes quelques fractions de seconde plus tard, quelques fractions de seconde que dure ce livre, fait de souvenirs et de rêveries. Un roman dont la beauté est forcément, nécessairement, incandescente. À lire – Antoine Volodine, Vivre dans le feu, Seuil, 2024.
SOLENOÏDE, émission de 'musiques imaginogènes' diffusée sur 30 radios dans le monde
Solénoïde (04.04.2022) - Traversez en diagonale un panorama musical hexagonal ! Cette semaine marque le retour de notre Grande Boucle Radiovisuelle qui mettra en avant le bouillonnement créatif de la scène musicale française. De touches ethniques en inflexions mélancoliques, de détournements folkloriques en électro hypnotique, des transitions sonores inopinées seront bel et bien programmées ! Un florilège d'expressions esthétiques qui nous fera voyager de Rennes à Paris, de Valence à Valenciennes en passant par Nantes. Bienvenue dans cet eldorado de la diversité et de la déraison musicale !
Cette semaine dans La Grande Librairie, François Busnel vous propose d'explorer l'invisible et l'au-delà. Marie de Hennezel publie Vivre avec l'invisible (Robert Laffont) ; Jean-Claude Grumberg publie Jacqueline Jacqueline (Seuil) ; Antoine Volodine publie Dans Les filles de Monroe (Seuil) ; Jérôme Chantreau publie Bélhazar (Éditions Phebus) ;
C'est une immense cité psychiatrique, régie par un régime totalitaire, nous plongeant dans le simulacre d'un système soviétique en ruines. Nous sommes au royaume des illusions, entre les morts et les vivants, entre les infirmiers et les malades, entre les policiers et les dissidents. Antoine Volodine nous entraîne dans une farce sombre et pluvieuse, dans laquelle l'absurde et la folie se conjuguent pour faire un sort au totalitarisme meurtrier et aux illusions révolutionnaires. Il est l'écrivain du post-exotisme, ou plutôt l'un des écrivains du post-exotisme, puisqu'ils sont quatre à apporter leur pierre à cet édifice romanesque singulier, qui doit comporter 49 romans. Enfin, quatre écrivains en un si l'on peut dire, puisque les mots de Lutz Bassmann, ceux de Manuela Draeger, ceux d'Elli Kronauer et ceux de notre invité Antoine Volodine sortent de la même matrice, qui construit pierre après pierre une œuvre à quatre voix dans laquelle le réalisme magique croise la fiction du politique et la poésie post-apocalyptique. Les Filles de Monroe, d'Antoine Volodine est publié aux éditions du Seuil. Reportage : Marjorie Bertin a écouté Géographie du vide, le nouvel album énergique et poétique, mélancolique à souhait d'Hubert-Félix Thiéfaine.
Lecture par l'auteur Rencontre animée par Hugues Robert Antoine Volodine est l'une des voix de la littérature post-exotique, dont l'entreprise Les filles de Monroe constitue le 45e volet de l'affaire, où la noirceur le rivalise à l'humour. Dans un monde de l'après et de l'ailleurs, où la nuit et la pluie règnent, un homme en proie au dédoublement de personnalité, observe depuis un hôpital psychiatrique déserté, les guerrières envoyées de l'au-delà par Monroe, un ancien dissident. Les représentants du Parti omnipotent – et de l'une de ses 343 fractions – tentent d'en savoir plus. À lire – Antoine Volodine, Les filles de Monroe, coll. « Fiction & Cie », Seuil, 2021.
"The Watermelon Body," by Vi Khi Nao, from her collection A Brief Alphabet of Torture, published by FC2 in 2017. Read by Madeleine Lambert. In the second part of the program, Vi is joined by writer Brian Evenson. Vi Khi Nao is the author of four poetry collections: Human Tetris (11:11 Press, 2019), Sheep Machine (Black Sun Lit, 2018), Umbilical Hospital (Press 1913, 2017), and The Old Philosopher (winner of the Nightboat Prize for 2014), and of the short stories collection A Brief Alphabet of Torture (winner of the 2016 FC2's Ronald Sukenick Innovative Fiction Prize) and the novel Fish in Exile (Coffee House Press, 2016). Her work includes poetry, fiction, film and cross-genre collaboration. She was the Fall 2019 fellow at the Black Mountain Institute Brian Evenson is the author of a dozen books of fiction, most recently the story collections Song for the Unraveling of the World and A Collapse of Horses and the novella The Warren. He has also recently published Windeye and Immobility, both of which were finalists for a Shirley Jackson Award. His novel Last Days won the American Library Association's award for Best Horror Novel of 2009. His novel The Open Curtain was a finalist for an Edgar Award and an International Horror Guild Award. Other books include The Wavering Knife (which won the IHG Award for best story collection), Dark Property, and Altmann's Tongue. He has translated work by Christian Gailly, Jean Frémon, Claro, Jacques Jouet, Eric Chevillard, Antoine Volodine, Manuela Draeger, and David B. He is the recipient of three O. Henry Prizes as well as an NEA fellowship. His work has been translated into Czech, French, Italian, Greek, Hungarian, Japanese, Persian, Russia, Spanish, Slovenian, and Turkish. He lives in Los Angeles and teaches in the Critical Studies Program at CalArts.
Episode 002 of Straight As The Bat Flies- Second Wind Under Fluorescent Tubes. Documents from the time of Covid-19 and beyond. Readings, discussions, field recordings and music from hosts Jason P. Grisell and William G. Lockwood reporting from New York City and the Oakland. Readings this episode of Antoine Volodine and Lina Meruane. In dedication to the city hospitals of New York City.
L'actualité vue par les livres avec Nicolas Tittley; le Soudan. Entrevue avec David Le Breton pour Rire. Une anthologie du rieur. Isabelle Racicot et Fanny Britt ont vu la série Mrs Wilson. Le mot à définir avec Alain Crevier; moralité. Une entrevue avec El Diablo pour son roman graphique Radical Wars. Une plongée dans la radicalisation armée. Qu’écoutent les Japonais? Le club de lecture avec Isabelle Craig qui a lu La dévotion de Julia Kerninon, Ludmila Proujanskaïa avec Bonne élève, de Paula Porroni et Ogden Ridjanovic avec Frères sorcières, d’Antoine Volodine.
Chad and Brian finish off Radiant Terminus and talk about possible interpretation of the ending, whether anyone came out of this book OK, the balance between humor and horror, written vs. oral culture, possible readings or approaches to the novel, and a desire for a "Post-Exotic" journal. They also revisit Volodine's two-part series, "Post-Exotic Novels, Novelles, and Novelists" from The New Inquiry, and mention McKenzie Wark's "The October Revolution of Antoine Volodine." As always, you can watch these episodes live on our YouTube channel the day before they’re released in podcast form. Season Eight will launch in mid-April (details TK) and will focus on Sjón's CoDex 1962. Get your copy now! Follow Open Letter, Chad Post, Brian Wood, and Rachel Crawford for more thoughts on Volodine and literature in general, and for information about upcoming guests. You can find all the Two Month Review posts by clicking here. And be sure to leave us a review on iTunes. It really helps people to discover the podcast. This season's music is all from Mother Earth's Plantasia by Mort Garson, which is Moog music for plants. This week you can hear "A Mellow Mood for Maidenhair."
Chad and Brian finish off Radiant Terminus and talk about possible interpretation of the ending, whether anyone came out of this book OK, the balance between humor and horror, written vs. oral culture, possible readings or approaches to the novel, and a desire for a "Post-Exotic" journal. They also revisit Volodine's two-part series, "Post-Exotic Novels, Novelles, and Novelists" from The New Inquiry, and mention McKenzie Wark's "The October Revolution of Antoine Volodine." As always, you can watch these episodes live on our YouTube channel the day before they’re released in podcast form. Season Eight will launch in mid-April (details TK) and will focus on Sjón's CoDex 1962. Get your copy now! Follow Open Letter, Chad Post, Brian Wood, and Rachel Crawford for more thoughts on Volodine and literature in general, and for information about upcoming guests. You can find all the Two Month Review posts by clicking here. And be sure to leave us a review on iTunes. It really helps people to discover the podcast. This season's music is all from Mother Earth's Plantasia by Mort Garson, which is Moog music for plants. This week you can hear "A Mellow Mood for Maidenhair."
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2018-2019Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècleLes inventions du politique : expérimentations médiévalesUn renversement archéologique : l'invention de Cola di RienzoQuand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu'un visionnaireL'architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentiellesOptimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s'il met tout ce qui existe en ruine, ce n'est pas pour l'amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles »Freud, la ville et l'entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l'espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu'en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents »L'épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683)Bâtir dit l'un, détruire dit l'autre : la mémoire saturée et l'oubli volontaire« Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu'elle est exhumée » (Freud, « L'homme aux rats »)Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbisPassa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002)L'Anonimo romano : la chronique d'une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015)Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l'histoire commence, elle a déjà commencéRome, 1325, à hauteur d'un regard d'enfant apeuré« Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo)« Je me tiens à l'écart » : écrire l'histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays»Redresser la chronologie : l'expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L'autre Rome. Une histoire des Romains à l'époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010)Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l'apaisementLe dictator et le langage d'apparat de l'ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008)« Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnelLa parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011)« Il s'habillait comme un véritable tyran d'Asie. Déjà il montrait qu'il voulait par la force gouverner en tyran » : l'habit, le moine et la signature« Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelleRome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ?Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeurRenversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio VespasianiEncore les ruines d'Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d'automne insaisissable »Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge »Des ruines d'avenir, pour ne pas installer l'Apocalypse à demeure« Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l'éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c'est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999)Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L'Archéologie philosophique, Paris, 2016)L'histoire nous fournit un gisement d'énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ?Anachronime, feinte et agency : rejouer l'histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2018-2019Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècleLes inventions du politique : expérimentations médiévalesUn renversement archéologique : l'invention de Cola di RienzoQuand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu'un visionnaireL'architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentiellesOptimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s'il met tout ce qui existe en ruine, ce n'est pas pour l'amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles »Freud, la ville et l'entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l'espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu'en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents »L'épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683)Bâtir dit l'un, détruire dit l'autre : la mémoire saturée et l'oubli volontaire« Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu'elle est exhumée » (Freud, « L'homme aux rats »)Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbisPassa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002)L'Anonimo romano : la chronique d'une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015)Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l'histoire commence, elle a déjà commencéRome, 1325, à hauteur d'un regard d'enfant apeuré« Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo)« Je me tiens à l'écart » : écrire l'histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays»Redresser la chronologie : l'expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L'autre Rome. Une histoire des Romains à l'époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010)Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l'apaisementLe dictator et le langage d'apparat de l'ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008)« Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnelLa parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011)« Il s'habillait comme un véritable tyran d'Asie. Déjà il montrait qu'il voulait par la force gouverner en tyran » : l'habit, le moine et la signature« Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelleRome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ?Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeurRenversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio VespasianiEncore les ruines d'Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d'automne insaisissable »Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge »Des ruines d'avenir, pour ne pas installer l'Apocalypse à demeure« Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l'éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c'est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999)Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L'Archéologie philosophique, Paris, 2016)L'histoire nous fournit un gisement d'énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ?Anachronime, feinte et agency : rejouer l'histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2018-2019Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècleLes inventions du politique : expérimentations médiévalesUn renversement archéologique : l'invention de Cola di RienzoQuand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu'un visionnaireL'architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentiellesOptimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s'il met tout ce qui existe en ruine, ce n'est pas pour l'amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles »Freud, la ville et l'entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l'espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu'en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents »L'épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683)Bâtir dit l'un, détruire dit l'autre : la mémoire saturée et l'oubli volontaire« Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu'elle est exhumée » (Freud, « L'homme aux rats »)Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbisPassa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002)L'Anonimo romano : la chronique d'une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015)Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l'histoire commence, elle a déjà commencéRome, 1325, à hauteur d'un regard d'enfant apeuré« Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo)« Je me tiens à l'écart » : écrire l'histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays»Redresser la chronologie : l'expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L'autre Rome. Une histoire des Romains à l'époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010)Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l'apaisementLe dictator et le langage d'apparat de l'ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008)« Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnelLa parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011)« Il s'habillait comme un véritable tyran d'Asie. Déjà il montrait qu'il voulait par la force gouverner en tyran » : l'habit, le moine et la signature« Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelleRome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ?Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeurRenversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio VespasianiEncore les ruines d'Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d'automne insaisissable »Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge »Des ruines d'avenir, pour ne pas installer l'Apocalypse à demeure« Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l'éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c'est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999)Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L'Archéologie philosophique, Paris, 2016)L'histoire nous fournit un gisement d'énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ?Anachronime, feinte et agency : rejouer l'histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2018-2019Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècleLes inventions du politique : expérimentations médiévalesUn renversement archéologique : l'invention de Cola di RienzoQuand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu'un visionnaireL'architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentiellesOptimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s'il met tout ce qui existe en ruine, ce n'est pas pour l'amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles »Freud, la ville et l'entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l'espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu'en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents »L'épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683)Bâtir dit l'un, détruire dit l'autre : la mémoire saturée et l'oubli volontaire« Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu'elle est exhumée » (Freud, « L'homme aux rats »)Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbisPassa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002)L'Anonimo romano : la chronique d'une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015)Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l'histoire commence, elle a déjà commencéRome, 1325, à hauteur d'un regard d'enfant apeuré« Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo)« Je me tiens à l'écart » : écrire l'histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays»Redresser la chronologie : l'expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L'autre Rome. Une histoire des Romains à l'époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010)Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l'apaisementLe dictator et le langage d'apparat de l'ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008)« Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnelLa parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011)« Il s'habillait comme un véritable tyran d'Asie. Déjà il montrait qu'il voulait par la force gouverner en tyran » : l'habit, le moine et la signature« Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelleRome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ?Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeurRenversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio VespasianiEncore les ruines d'Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d'automne insaisissable »Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge »Des ruines d'avenir, pour ne pas installer l'Apocalypse à demeure« Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l'éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c'est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999)Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L'Archéologie philosophique, Paris, 2016)L'histoire nous fournit un gisement d'énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ?Anachronime, feinte et agency : rejouer l'histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
We’re back! . . . And a few days late. Chad explains why on the podcast itself, but suffice it to say that last week was a bit, um, stressful. But Brian and Chad finally got together to talk about Antoine Volodine in general, post-exoticism, Brian Evenson’s introduction to Radiant Terminus, similarities between Evenson’s writing and Volodine’s, this season's game (SEND US YOUR DREAMS!), Volodine's essay in The New Inquiry, and much more. As always, you can watch these episodes live on our YouTube channel the day before they’re released in podcast form. The next episode will be recorded live on Wednesday, January 30th at 11am Eastern. You can also get 30% off Radiant Terminus, or any other Volodine book, by using the code VOLODINE at checkout from the Open Letter website. (Offer is only good until midnight Eastern on 1/31.) Feel free to comment on this episode—or on the book in general—either on this post, or at the official GoodReads Group. Follow Open Letter, Chad Post, and Brian Wood for more thoughts on Pessoa and literature in general, and for information about upcoming guests. You can find all the Two Month Review posts by clicking here. And be sure to leave us a review on iTunes. It really helps people to discover the podcast. This season's music is all from Mother Earth's Plantasia by Mort Garson, which is Moog music for plants. This week you can hear the opening track from the album, "Plantasia."
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It's all over! After eleven weeks of Pessoa, Chad and Brian have finished The Book of Disquiet. And to celebrate, they each wrote some jacket copy and blurbs and went hard at trying to get BINGO for someone. They also preview the next season of TMR and come up with a very marketable Pessoa-themed product idea . . . As always, you can find the video for this episode on our YouTube channel, where we livestream the episodes. Stay tuned for more details about the schedule for Season 7: Radiant Terminus by Antoine Volodine. Feel free to comment on this episode—or on the book in general—either on this post, or at the official GoodReads Group. Follow Open Letter, Chad Post, and Brian Wood for more thoughts on Pessoa and literature in general, and for information about upcoming guests. You can find all the Two Month Review posts by clicking here. And be sure to leave us a review on iTunes. It really helps people to discover the podcast. This season's opening music is "E Às Vezes Dou Por Mim" by contemporary fado star Cristina Branco. And the episode ends with an energetic blast of bad music.
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[…] De tout temps du côté des collabos, la Salle 101 dénonce les déviants et t’entretient d’oeuvres philosophiques de nature à égayer ta misérable vie d’esclave salarié : Remington, de Christophe Ségas. Un étranger en Olondre, de Sofia Samatar. Songe de Mevlido d’Antoine Volodine. Toi aussi, ouvre-toi au social-libéralisme. « J’ai voulu lire un Damasio, et puis [...]
Papà Gugol di Paolo di Paolo, Il post-esotismo in dieci lezioni, lezioni undicesima di Antoine Volodine e L’arte di collezionare mosche di Fredrik Sjöberg. Ecco i consigli da leggere di Tutto Esaurito, su Radio 105, di questa settimana. Scopri tutte le recensioni sul blog www.bookblister.com E non perderti i Libri da leggere http://www.bookblister.com/libri/libri-da-leggere Ti sei innamorato di un libro? Condividilo e raccontami perché è speciale e diventerà il prossimo Scelto da voi! Manda una mail a info@bookblister.com
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Mission encre noire Tome 12 Chapitre 164 Antoine Volodine Terminus radieux paru en 2014 aux éditions du Seuil. '' Expérimenter, c'est imaginer '' Friedrich Nietzsche, c'est le mot d'ordre, ici et ce soir, Imaginez un monde de l'après Seconde Union Soviétique, un monde détruit par la folie du nucléaire. Vous avancez dans la Taiga interdite, la menace sourde des forêts profondes, l'utopie communiste est morte ou en passe de l'être, si ce n'est une poignée d'irréductibles qui s'acharne à la défendre. Imaginez passer sous la coupe d'un étrange chamane, un magicien, un écrivain qui invente un nouveau monde le temps d'une lecture éblouissante et radioactive. Prenez ma main, je vous emmène à l'intérieur d'un rêve dont les mécanismes nous échappera sans doute. Extrait : '' On a tous des rêves. Même en l'espace noir, on continue à fonctionner comme ça, dans l'espérance et dans les rêves...C'est notre destin de bêtes conscientes...Que ça nous plaise ou non...Avant la vie mais surtout après, qu'on le veuille ou non, on avance comme ça, dans les rêves...Et en plus bien souvent on est habité par un rêve de rêve...'' Éric Maravélias La faux soyeuse paru en 2014 aux éditions Gallimard collection Série noire. L'héroïne débarque en force dans la banlieue parisienne dans les années 70, le SIDA achèvera le travail de détruire toute une jeunesse autour de 1980. Franck se remémore tout ça, en 1999, alors qu'il surgit de sous les draps, encore habité d'un de ses pires cauchemar. Cette réalité est poignante, voici un roman noir des plus saisissant. Sans doute imprégné d'une expérience vécue, Éric Maravélias, nous donne à lire un premier roman d'une noirceur indélébile qui vous collera longtemps à la peau. Emprunt d'une luminosité envoûtante, ce roman est écrit la seringue encore plantée dans le creu du coude. Je vous propose la rencontre d'un auteur à suivre chez Série noire. Extrait : '' Toujours est-il que j'étais sur le point de m'envoyer le mélange quand j'ai entendu du bruit à la porte. Mon coeur a bondi dans ma poitrine mais J'ai eu la présence d'esprit d'appuyer immédiatement sur le piston. Quoi qu'il arrive, et surtout si c'est les flics, c'est toujours le geste à faire. Il faut arriver à les empêcher d'entrer avant d'en avoir terminé. Après il peut se passer n'importe quoi. Défoncé, ça n'a plu aucune espèce d'importance. Ça nous est arrivé plusieurs fois de fermer toutes les portes de la caisse en voyant les flics débouler et de faire notre shoot sous leur nez pendant qu'ils poireautaient, Ils ne nous en voulaient pas, en général. Ils attendaient qu'on est fini pour nous embarquer, Ou pas.'' Petit rappel suggestion surprise d'un show à venir Vendredi 10 octobre 2014 au studio Mi de l'école Enchantée, le Rachel Therrien Quintette vous présente son nouvel album '' Home inspiration ''. https://www.facebook.com/permalink.php?id=543345949069574&story_fbid=739626122774888 http://www.fondationalphabetisation.org/
[…] Impatiente d’assister à la prochaine dévoration intra-ump, la Salle 101 s’élève vers des sommets encore vierges, parle du dernier roman de Iain Banks, évoque deux expositions d’importance, et te présente un nouvel auteur inconnu, mais dont on parlera sûrement à la ville, Antoine Volodine. Allez, profite du soleil. « J’te bétonnerais tout ça pour faire un [...]
[…] Impatiente d'assister à la prochaine dévoration intra-ump, la Salle 101 s'élève vers des sommets encore vierges, parle du dernier roman de Iain Banks, évoque deux expositions d'importance, et te présente un nouvel auteur inconnu, mais dont on parlera sûrement à la ville, Antoine Volodine. Allez, profite du soleil. « J'te bétonnerais tout ça pour faire […]