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Dans le cadre des portraits, proposés par l'équipe de Priorité Santé, rencontre avec le Pr Peter Piot, codécouvreur du virus Ebola et premier directeur exécutif de l'ONUSIDA, entre 1995 et 2008. Ebola, Sida, Covid-19 : trois grandes maladies émergentes, comme autant de périodes qui ont marqué son parcours professionnel. Une carrière ponctuée par des rencontres importantes, dont nous entendrons les voix au cours de cette émission.Avec la participation de : Pr Awa Marie Coll Seck, ministre d'État auprès du Président de la République du Sénégal, médecin-infectiologue Elhadj As Sy, président du conseil de la Fondation Kofi Annan et ex-secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix Rouge Michel Sidibé, actuel envoyé spécial de l'Union africaine pour l'Agence Africaine du médicament, ex-directeur exécutif de l'ONUSIDA, ancien ministre de la Santé du Mali.(Rediffusion)
Dans le cadre des portraits, proposés par l'équipe de Priorité Santé, rencontre avec le Pr Peter Piot, codécouvreur du virus Ebola et premier directeur exécutif de l'ONUSIDA, entre 1995 et 2008. Ebola, Sida, Covid-19 : trois grandes maladies émergentes, comme autant de périodes qui ont marqué son parcours professionnel. Une carrière ponctuée par des rencontres importantes, dont nous entendrons les voix au cours de cette émission.Avec la participation de : Pr Awa Marie Coll Seck, ministre d'État auprès du Président de la République du Sénégal, médecin-infectiologue Elhadj As Sy, président du conseil de la Fondation Kofi Annan et ex-secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix Rouge Michel Sidibé, actuel envoyé spécial de l'Union africaine pour l'Agence Africaine du médicament, ex-directeur exécutif de l'ONUSIDA, ancien ministre de la Santé du Mali.(Rediffusion)
Au menu de l'actualité : Le Conseil de sécurité examine l'impact de l'intelligence artificielle sur la paix et la sécurité L'ONUSIDA indique une voie « bien précise » pour mettre fin au sida d'ici 2030Droit au développement : le clivage entre pays riches et pays pauvres reste important mais il est plus nuancé Présentation : Cristina Silveiro
Avec Brahim Naït-balk retrouvez « Homomicro, le podcast qui se prend aux mots », avec les invitée du jour: -Dr Zoé Thoux « La médecine esthétique, un défi au temps ? Un mieux-être personnel ? » avec Jean-François Kervizic Ainsi que le Cercle des Chroniqueurs: -Annabelle Guiraud dans « Actu pour iel »spécial LGBT+ phobies -Christophe Martet LGBT+KOMITID -Denis-Martin Chabot dans « Planète Arc-en-Ciel » L'initiative Fast Track Cities de l'ONUSIDA visant à mettre fin à l'épidémie du VIH en 2030 -Al Warnet dans « parlons de tout et de rien » 1 Film 1 livre » -Federico Ariu « Procès du meurtrier de Kenny Banh qui a été retrouvé 7 ans après le meurtre homophobe à Bruxelles Réalisation: Nathan Hillaireau Montage: Emy Aguirre Soutenez-nous sur PayPal !
Dans le cadre des portraits, proposés par l'équipe de Priorité Santé, rencontre avec le Pr Peter Piot, codécouvreur du virus Ebola et premier directeur exécutif de l'ONUSIDA, entre 1995 et 2008. Ebola, Sida, Covid-19 : trois grandes maladies émergentes, comme autant de périodes qui ont marqué son parcours professionnel. Une carrière ponctuée par des rencontres importantes, dont nous entendrons les voix au cours de cette émission. Avec la participation de : Pr Awa Marie Coll Seck, Ministre d'État auprès du Président de la République du Sénégal, médecin-infectiologue Elhadj As Sy, Président du conseil de la Fondation Kofi Annan et ex-secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix Rouge Michel Sidibé, actuel envoyé spécial de l'Union Africaine pour l'Agence Africaine du médicament, ex-directeur exécutif de l'ONUSIDA, ancien ministre de la Santé du Mali
Dans le cadre des portraits, proposés par l'équipe de Priorité Santé, rencontre avec le Pr Peter Piot, codécouvreur du virus Ebola et premier directeur exécutif de l'ONUSIDA, entre 1995 et 2008. Ebola, Sida, Covid-19 : trois grandes maladies émergentes, comme autant de périodes qui ont marqué son parcours professionnel. Une carrière ponctuée par des rencontres importantes, dont nous entendrons les voix au cours de cette émission. Avec la participation de : Pr Awa Marie Coll Seck, Ministre d'État auprès du Président de la République du Sénégal, médecin-infectiologue Elhadj As Sy, Président du conseil de la Fondation Kofi Annan et ex-secrétaire général de la Fédération internationale de la Croix Rouge Michel Sidibé, actuel envoyé spécial de l'Union Africaine pour l'Agence Africaine du médicament, ex-directeur exécutif de l'ONUSIDA, ancien ministre de la Santé du Mali
Dans le cadre des portraits, proposés par l'équipe de Priorité Santé, rencontre avec le Pr Peter Piot, codécouvreur du virus Ebola et premier directeur exécutif de l'ONUSIDA, entre 1995 et 2008. Ebola, Sida, Covid-19 : trois grandes maladies émergentes, comme autant de périodes qui ont marqué son parcours professionnel. Une carrière ponctuée par des rencontres importantes, dont nous entendrons les voix au cours de l'émission du 2 janvier, à retrouver en intégralité ici.
Au menu de l'actualité :Le chef de l'OIM appelle à lutter contre la stigmatisation des migrantsAu Mali, les mariages précoces et forcés poussent des dizaines de milliers de filles à abandonner l'écoleEn République centrafricaine, l'ONUSIDA appelle à réduire le risque du VIH. Présentation : Jérôme Bernard
Égalité maintenant. Voici le cri de ralliement de l'Onusida en cette nouvelle journée de sensibilisation au VIH et au SIDA. Si la maladie est désormais bien connue, ses victimes sont encore trop nombreuses et leur accès aux traitements et à la prophylaxie reste inégal. Cette semaine, Julie Kern vous parle des victimes oubliées du Sida, en France et dans le monde, et vous donne quelque conseils pour éviter d'attraper le virus.
La Journée de lutte contre le sida est célébrée chaque année le 1er décembre.À l'occasion de cette journée, l'ONU invite chacune et chacun d'entre nous à lutter contre les inégalités qui freinent les progrès pour mettre fin au sida.Au micro d'Alpha Diallo à Genève, Fodé Simaga, Directeur du département science, systèmes et services pour tous à l'ONUSIDA, fait le point sur l'état de la maladie dans le monde. Il estime que les progrès enregistrés ne sont pas suffisants.
Ce 1er décembre marque, comme chaque année, la journée mondiale de lutte contre le sida, épidémie qui tue encore 650 000 personnes par an, et contre laquelle la lutte piétine. Plusieurs régions du monde enregistrent une hausse du nombre de contaminations, mettant à mal des décennies d'efforts. C'est dans ce contexte que l'Onusida publie un nouveau rapport mettant en cause le poids des inégalités qui entravent les politiques sanitaires. Invitée exceptionnelle ce matin sur RFI, Winnie Byanyima, la directrice exécutive de l'agence onusienne, répond aux questions de Simon Rozé. À l'occasion de la journée mondiale contre le sida, l'Onusida publie son nouveau rapport : «Inégalités dangereuses». Pour Winnie Byanyima, sa directrice exécutive, des changements structurels sont à mettre en œuvre pour espérer tenir l'objectif de mettre fin à la pandémie en 2030. RFI : Votre nouveau rapport fait suite à celui publié l'été dernier : « En danger ». Cette fois encore, on lit que la lutte contre l'épidémie n'est pas sur la bonne voie. Qu'est-ce qui ne fonctionne pas ? Winnie Byanyima : Beaucoup de facteurs expliquent cela. Nous n'étions tout d'abord pas bien engagés. Le Covid-19 et ses conséquences économiques ont ensuite compromis de nombreuses choses. Puis la guerre en Ukraine, l'augmentation des prix du carburant, de la nourriture, du coût de la vie, ont laissé de nombreux pays en difficulté. En particulier, ceux les plus touchés par l'épidémie, ceux à bas revenus et à revenus intermédiaires en Afrique. Ils doivent faire face à des remboursements toujours plus élevés de leur dette au détriment des dépenses de santé, d'éducation et de protection sociale. Beaucoup de pays dépendants de l'aide au développement ont également connu des réductions de cette aide. Cela s'explique par la dévaluation de leur monnaie par rapport au dollar, mais également car les montants eux-mêmes des aides ont diminué. Tout cela nous mène donc dans la mauvaise direction. Permettez-moi cependant de dire que nous n'allions pas assez vite avant même ces crises. Nous devons donc simplement nous reprendre et mettre les bouchées doubles. Il faut regarder nos données, les analyser et comprendre que ce sont les inégalités le moteur de l'épidémie. En quoi ces inégalités, et particulièrement celles de genre, nous empêchent-elles de mettre fin au sida ? Les régions Afrique de l'Est et australe, par exemple, constituent l'épicentre de l'épidémie de VIH. 54% de toutes les personnes contaminées y vivent. Lorsque l'on regarde en détail, on voit que chez les 15-24 ans, 3 nouvelles infections sur 4 concernent les filles et les jeunes femmes. C'est une crise d'inégalité de genre. Les femmes et les filles ont plus de risque d'infection. C'est lié aux violences sexuelles, le plus souvent des rapports non désirés. Les causes sont notamment le manque d'accès sûr à l'école, la dépendance économique de ces femmes et ces filles, les rapports sexuels tarifés... Vous voyez : les inégalités sont le moteur de ce risque plus élevé. Je suis en Tanzanie en ce moment. Seuls 30% des jeunes garçons et des jeunes filles vont au lycée. Cela veut dire beaucoup pour une fille. Cette fille qui ne va pas à l'école, qui a 12, 13, 14, 15 ans ; elle risque des rapports sexuels non consentis. Elle sera sur le marché quelque part, elle rapportera de l'eau, elle ramassera du bois de chauffage, elle fera des corvées pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle sera probablement seule dans un endroit où elle ne sera pas en sécurité et où un homme, un garçon, la forcera à avoir des rapports sexuels. Elle n'aura aucun contrôle. Nous devons mettre fin à cela. Si nous pouvons garder les filles à l'école, le risque est réduit de moitié. Si on leur donne une éducation à la sexualité, le risque diminue encore plus. Je suis donc heureuse que déjà douze pays aient signé le nouveau programme que nous avons appelé Éducation plus. C'est un plan ambitieux pour développer l'enseignement secondaire et pour y mettre en place des programmes d'éducation sexuelle. Il s'agit notamment de lutter contre la masculinité toxique chez les garçons, les sensibiliser à être des gens respectueux, qui ne forcent pas une fille à faire l'amour. C'est ce genre d'action qui fera reculer les inégalités dont souffrent les filles. Il y a d'autres inégalités, notamment celles qui visent les hommes qui ont des rapports homosexuels. On voit dans les régions d'Afrique de l'Est et australe, en Afrique centrale ou de l'Ouest, que ces dix dernières années ont permis de réduire les nouvelles infections et les décès du sida. Mais pas pour les homosexuels et les autres populations clés. Il n'y a presque pas eu de réduction des nouvelles infections. L'explication est qu'ils souffrent d'inégalités dont on ne s'occupe pas. Ils sont criminalisés, et cela renie leur droit à la santé. Ils se cachent donc de la loi. Ils affrontent le regard de la société, qui ne les laisse pas assumer leur sexualité et obtenir ce dont ils ont besoin. Nous devons donc nous battre contre la stigmatisation et ces lois punitives. Ce ne sera pas facile, mais on avance. Je me réjouis de voir que ces dernières années, certaines de ces lois ont été abandonnées en Afrique : au Gabon, au Botswana, en Angola… Dans les Caraïbes également : Antigue-et-Barbude, Saint-Kitts-et-Nevis… Ces pays et d'autres encore ont décriminalisé l'homosexualité. Il y a une opportunité à saisir et nous continuerons de plaider contre ces lois criminelles. Elles n'ont pas de place dans le monde d'aujourd'hui. Elles renient aux personnes leur droit à la santé. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les enfants aussi souffrent des inégalités. Aujourd'hui, 75% des adultes séropositifs suivent un traitement. Ils peuvent vivre comme s'ils avaient une maladie chronique, pour laquelle on prend un médicament et cela suffit. Mais pour les enfants, seulement 52% sont sous traitement. C'est honteux que ceux sans défense, qui ne peuvent porter leur voix, ne puissent bénéficier de ce qu'offre la science. Nous devons donc résoudre cela et fournir un traitement à chaque enfant atteint du VIH. Il faut également arrêter la transmission mère-enfant, car là aussi, nous savons traiter. Il y a des inégalités dans l'accès à la science. Si vous êtes en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis, vous pouvez recevoir des injections longue durée. Une simple piqûre dans votre bras vous protégera pendant deux mois. Vous n'avez pas à prendre de médicament et cela vous permet d'avoir des rapports sexuels. Rien ne vous arrivera, vous n'aurez pas le VIH. Tout cela n'est pas disponible dans les pays du Sud, où on en a pourtant le plus besoin. Ces pays en Afrique, où les gens doivent se cacher : une petite piqûre vaudra mieux que de sortir acheter des préservatifs. L'accès aux meilleurs outils de la science est donc inégal. Nous aurons bientôt à disposition des anti-rétroviraux à longue action. Cela pourrait tout changer pour les filles africaines. Vous voyez, aujourd'hui, elles doivent se cacher de leurs parents, de leurs enseignants, de l'Église. Elles font l'amour, et peuvent attraper le VIH. Mais imaginez, si elles pouvaient aller quelque part et avoir cette piqûre. Ce serait efficace pendant six mois. Cela changerait leur vie ! Elles n'auraient plus à se cacher. Tous ces outils ne devraient pas être disponibles uniquement dans les pays riches. Ils devraient être donnés là où le besoin est le plus grand, auprès des personnes stigmatisées et qui en meurent. Pour progresser, il faut certes des programmes comme celui que vous citez, mais il faut également des financements. En septembre dernier, le Fonds mondial contre le VIH, le paludisme et la tuberculose tenait sa conférence de reconstitution. Une somme record a certes été récoltée, mais l'objectif fixé n'a pas été atteint. Comment l'interprétez-vous ? Nous espérions obtenir 18 milliards de dollars, nous en avons eu 16. Ce n'est donc pas une reconstitution complète. Je note que la France est d'ailleurs l'un des principaux contributeurs. C'est impressionnant et c'est un exemple pour d'autres pays. Mais vous savez, chez moi on dit que tout rayon de soleil est bon à prendre. Ce que je veux dire, c'est que nous sommes tout de même parvenus à récolter 16 milliards en période de récession mondiale. De nombreux pays voient les prix du carburant augmenter, cela réduit leurs budgets et malgré ça, beaucoup d'entre eux ont augmenté leur contribution au Fonds de 30%. C'est donc compliqué de ne pas s'en satisfaire. Il faudra alors faire avec et faire des priorités parmi les priorités. Les pays d'Afrique de l'Est, australe, de l'Ouest et centrale ont beaucoup de besoins, notamment car ils sont très endettés. Il y a cette pression sur leurs budgets, et ils vont avoir besoin de toute notre aide pour maintenir en place leurs programmes contre le VIH. C'est pour cette raison qu'avec la France, nous soutenons un certain nombre de pays d'Afrique francophone en difficulté, qui ont besoin d'aide pour continuer le combat. Nous visons un budget de 15 millions de dollars. C'est la troisième région avec le plus de personnes contaminées par le VIH dans le monde. Il faut aussi insister sur le fait qu'il doit y avoir des solutions à la question de la dette. Ce n'est pas juste qu'en pleine crise sanitaire, des pays pauvres doivent rembourser des montants quatre fois supérieurs à ce qu'ils investissent pour la santé de leurs habitants. Dans ce contexte, considérez-vous que la lutte contre le VIH constitue toujours une priorité politique ? Le sida est toujours là. Notre rapport montre même que dans quatre régions du monde, les nouvelles infections ne diminuent pas mais augmentent. C'est dangereux. Jusqu'à maintenant, les nouvelles infections diminuaient en Afrique subsaharienne, en Afrique de l'Est. Elles diminuaient en Asie et dans le Pacifique. Maintenant, on observe des hausses en Amérique latine, en Europe de l'Est et même en Asie et dans le Pacifique. Nous n'allons pas dans le bon sens. Le sida est toujours là : 650 000 personnes en sont mortes l'an dernier. Une toutes les minutes. Nous devons rappeler que ça continue et que cela va empirer si nous relâchons nos efforts. Nous devons poursuivre le combat. Comment faire ? Nous devons tout d'abord nous appuyer sur les données. Elles nous diront où nous devons accentuer nos efforts. Nous devons dépenser l'argent là où il y a le plus grand risque, le plus lourd fardeau. On ne peut pas jeter l'argent partout. Ensuite, il faut identifier les causes : pourquoi des personnes qui commencent leur traitement abandonnent ensuite ? On observe ce phénomène dans plein de pays. Au Mozambique par exemple, c'est le système de santé qui est en cause. Il ne permet pas aux patients de bénéficier du suivi dont ils ont besoin près de chez eux. On voit aussi qu'il y a de nombreux obstacles structurels. La stigmatisation en est un. Elle empêche les gens d'accéder au soin. Nous devons nous en occuper, notamment en réduisant les inégalités qui éloignent les patients des services de soin. C'est une part importante de notre travail. Mais il faut aussi repenser ces services et les mettre dans les mains de ceux qui sont confrontés à la maladie. C'est le meilleur moyen de remettre les choses en ordre, il faut une solution centrée sur les communautés. Il en faut plus. Il faut que les homosexuels, les travailleurs du sexe, les jeunes, aient la main pour retrouver le chemin du soin. Il faut étudier ces services pour comprendre comment les malades les utilisent et régler les problèmes qui les en éloignent. Ce sont ces innovations qui rendront nos actions plus efficaces, plus ciblées. Il faut enfin travailler sur les droits humains, et sur la décriminalisation. Il faut combattre les normes sociales qui rendent le risque acceptable comme les violences sexuelles. Il faut lutter contre le machisme, et la façon dont les garçons et les hommes considèrent le sexe. Ces barrières doivent être levées. Mais cela fait des années qu'on entend parler des solutions basées sur une plus grande implication des communautés. Pourquoi ne sont-elles toujours pas plus répandues ? C'est en fait là que se trouve notre échec. Nous disons mais ne faisons pas. Pays après pays, on le voit : une réticence des gouvernements, un manque de confiance envers ces communautés. C'est à nous de plaider fortement et de présenter les preuves que cette méthode fonctionne. Je reviens de Jamaïque, et j'ai justement vu ça en marche. C'était très fort. Le soin géré par la communauté implique les gens, va vers eux. Celui géré par le gouvernement attend qu'on vienne à lui. Vous voyez la différence ? L'un est motivé par son objectif : atteindre les populations clés. L'autre est plus hospitalier, il reçoit et traite, bien, ceux qui viennent à lui. Ce qui est important, c'est d'avoir un système de santé qui va chercher au sein des communautés, et laisser celles-ci à la manœuvre. Sans ça, non seulement on échouera à vaincre le Sida, mais également d'autres pandémies. C'est cette approche qui fait le travail de prévention. C'est elle qui constitue également la réponse. On ne l'a pas fait et c'est pour cette raison que nous sommes lents. Ou plutôt, on peut le voir ainsi : les pays qui ont mis en place cette approche progressent plus vite que les autres. C'est évident. L'objectif mondial est la fin du sida en 2030. Pensez-vous qu'il soit atteint ? Je suis optimiste. J'aimerais dire que c'est possible, mais il faudra faire différemment. Avec le niveau actuel de financement, avec le manque de progrès sur les droits humains, nous échouerons. Mais si nous décidons de financer, si nous créons un environnement émancipateur, si nous changeons les lois qui empêchent les filles d'avoir les mêmes chances, nous y arriverons. Il n'y a aucune raison de ne pas vaincre le sida en 2030. Nous avons juste besoin de volonté politique.
La Société Française de Lutte contre le Sida (SFLS) vient de tenir son congrès, du 16 au 18 novembre 2022, au Centre des Congrès de la Villette-Seine-Saint-Denis, sur la thématique «VIH et santé sexuelle au-delà des frontières». À cette occasion, nous proposons un coup de projecteur sur un nouveau métier : la médiation en santé. Les médiatrices et médiateurs facilitent l'accès des patients aux soins et de l'ensemble de la population à la prévention. Le creusement des inégalités de santé, du fait de la pandémie Covid-19 et de la crise économique ont renforcé la pertinence de ces «médiateurs» qui font le lien entre les personnes vulnérables et le système de santé. Comment faire pour améliorer l'accueil et la prise en charge des malades personnes vivant avec le VIH et créer du lien entre eux et les professionnels de santé́ ? Pr Olivier Bouchaud, responsable du Service des Maladies Infectieuses et Tropicales au CHU Avicenne à Bobigny en région parisienne et coprésident de ce colloque Sié Dionou, médiateur de Santé publique pour les migrants dans les Hôpitaux d'Île-de-France Fodé Simaga, directeur du Département Sciences système et service pour l'ONUSIDA basé à Genève en Suisse. Reportage de Raphaëlle Constant. En fin d'émission, nous retrouvons la chronique sport du Dr Jean-Marc Sène, médecin du sport et auteur de «Le sport : je me lance !», aux éditions Inpress.
La Société Française de Lutte contre le Sida (SFLS) vient de tenir son congrès, du 16 au 18 novembre 2022, au Centre des Congrès de la Villette-Seine-Saint-Denis, sur la thématique «VIH et santé sexuelle au-delà des frontières». À cette occasion, nous proposons un coup de projecteur sur un nouveau métier : la médiation en santé. Les médiatrices et médiateurs facilitent l'accès des patients aux soins et de l'ensemble de la population à la prévention. Le creusement des inégalités de santé, du fait de la pandémie Covid-19 et de la crise économique ont renforcé la pertinence de ces «médiateurs» qui font le lien entre les personnes vulnérables et le système de santé. Comment faire pour améliorer l'accueil et la prise en charge des malades personnes vivant avec le VIH et créer du lien entre eux et les professionnels de santé́ ? Pr Olivier Bouchaud, responsable du Service des Maladies Infectieuses et Tropicales au CHU Avicenne à Bobigny en région parisienne et coprésident de ce colloque Sié Dionou, médiateur de Santé publique pour les migrants dans les Hôpitaux d'Île-de-France Fodé Simaga, directeur du Département Sciences système et service pour l'ONUSIDA basé à Genève en Suisse. Reportage de Raphaëlle Constant. En fin d'émission, nous retrouvons la chronique sport du Dr Jean-Marc Sène, médecin du sport et auteur de «Le sport : je me lance !», aux éditions Inpress.
Il y a 10 ans, en 2011, le rapport sur la pandémie de sida de l'ONUSIDA pointait du doigt le manque d'implication de la Guinée Conakry, dans la lutte contre cette maladie. L'instabilité politique, durant les années 2000, a fragilisé la mise en place d'un programme efficace de lutte contre le sida. Un reportage d'Igor Strauss. Pour les ONG sur place et les associations de patients, le constat était devenu alarmant et elles demandaient à l'État de prendre ses responsabilités : près de la moitié des 85 000 personnes vivant avec le VIH n'avaient pas accès aux traitements. Mais, les efforts amorcés en termes de dépistage et de prise en charge, ont à nouveau été freinés, d'abord par l'épidémie de maladie à virus Ebola, puis par la pandémie de Covid-19. Alors, 10 ans après ce rapport de l'ONUSIDA, où en est le pays dans la lutte contre le VIH ? Quels sont les impacts d'Ebola et du Covid-19 sur la prise en charge des patients ?
Il y a 10 ans, en 2011, le rapport sur la pandémie de sida de l'ONUSIDA pointait du doigt le manque d'implication de la Guinée Conakry, dans la lutte contre cette maladie. L'instabilité politique, durant les années 2000, a fragilisé la mise en place d'un programme efficace de lutte contre le sida. Un reportage d'Igor Strauss. Pour les ONG sur place et les associations de patients, le constat était devenu alarmant et elles demandaient à l'État de prendre ses responsabilités : près de la moitié des 85 000 personnes vivant avec le VIH n'avaient pas accès aux traitements. Mais, les efforts amorcés en termes de dépistage et de prise en charge, ont à nouveau été freinés, d'abord par l'épidémie de maladie à virus Ebola, puis par la pandémie de Covid-19. Alors, 10 ans après ce rapport de l'ONUSIDA, où en est le pays dans la lutte contre le VIH ? Quels sont les impacts d'Ebola et du Covid-19 sur la prise en charge des patients ?
Pratiquée pour respecter les préceptes de certaines religions, la circoncision consiste à retirer tout ou partie du prépuce. Permettant d'éviter l'accumulation de sécrétions, elle peut aussi être réalisée pour des raisons d'hygiène ou répondre à une recommandation médicale. Des recherches menées par l'OMS et l'ONUSIDA ont démontré que la circoncision permettait de réduire la transmission sexuelle du VIH de la femme à l'homme. Quand et dans quelles conditions faut-il réaliser une circoncision ? Quelles peuvent être les conséquences ? Dr Anthony Giwerc, chirurgien urologue et andrologue à l'Hôpital Saint-Louis à Paris. Dr Cyril Kamadjou, chirurgien urologue en cabinet privé à Douala au Cameroun.
À l'occasion de la Conférence internationale sur le sida (AIDS 2022) qui se déroule à Montréal, au Canada, du 29 juillet au 2 août 2022, Priorité Santé donne la parole à des associations qui s'investissent depuis 40 ans, dans la lutte contre le VIH et d'autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Ces acteurs de terrain œuvrent inlassablement dans la lutte près des populations les plus vulnérables pour réduire les nouvelles contaminations et accompagner vers le soin et dans la défense de leurs droits. Elodie Aina, directrice de Paris Sans Sida Kevin Ambah Evina, militant de la lutte contre le sida depuis 2008. Pair éducateur, Kevin travaille à Affirmative Action, une association communautaire qui œuvre pour l'accès aux services de prévention et de soins pour les groupes vulnérables au VIH au Cameroun. Fodé Simaga, Directeur du Département Science, systèmes et services pour l'ONUSIDA basé à Genève en Suisse Dr Emma Acina, pédiatre, co-fondatrice et présidente actuelle de l'association Solidarité Féminine de Djibouti, situé en Afrique de l'Est.
VARIOLE DU SINGE, COVID... LE RÉVEIL DES VIRUS – 28/05/22 Invités Pr ANNE-CLAUDE CRÉMIEUX Professeure en maladies infectieuses - Hôpital Saint-Louis Membre de l'Académie de Médecine Dr AGNÈS RICARD-HIBON Cheffe de service du SAMU 95 Ancienne présidente de la Société Française de Médecine d'Urgence Dr PATRICK PELLOUX Médecin urgentiste au SAMU de Paris - Président de l'AMUF Dr BENJAMIN DAVIDO Infectiologue - Directeur de la médecine de crise du Covid-19 Hôpital Raymond-Poincaré Alors que le Covid-19 n'a pas disparu, sommes-nous déjà confrontés à une nouvelle pandémie ? C'est la crainte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) face à la propagation en Europe de la variole du singe ces dernières semaines. Il ne s'agit pas de la variole, déclarée éradiquée par l'OMS en 1980, après 100 ans de campagnes de vaccination. Cette maladie, aussi appelée « orthopoxvirose simienne », ou « monkeypox » en anglais, a été identifiée pour la première fois en RDC (ex-Zaïre). Elle est considérée comme rare et est connue chez l'être humain depuis 1970. Si elle est proche de la variole, elle est toutefois à ce jour considérée comme beaucoup moins grave et moins contagieuse. Mais l'apparition de clusters dans plusieurs pays non endémiques, c'est-à-dire où la maladie ne circule normalement pas, et ce sans lien direct avec des voyages en zone endémique est « atypique », selon l'OMS. À ce jour, dans le monde, plus de 200 infections, réparties sur 19 pays, sont actuellement recensées, selon le point fait hier par Santé Publique France. Dans l'hexagone, 7 cas confirmés de Monkeypox ont été rapportés dont 4 en Ile-de-France, 1 en Auvergne-Rhône-Alpes, 1 en Occitanie et 1 cas en Normandie. Mais l'OMS a prévenu hier que ces 200 cas déjà détectés ces dernières semaines pourraient n'être que « le sommet de l'iceberg ». Le président Joe Biden a averti dimanche dernier que l'impact de la variole du singe, dont plusieurs cas ont été récemment détectés en Europe, pourrait être "conséquent". Dans le monde, plusieurs cas ont déjà nécessité une hospitalisation De manière générale, le taux de létalité dans les précédentes épidémies de variole du singe est de 1 à 10 %", affirme l'OMS. La surreprésentation des homosexuels parmi les cas confirmés, et les commentaires homophobes apparus sur les réseaux sociaux concernant cette maladie a poussé les organisations médicales à réagir. L'Onusida a ainsi mis en garde contre des dérapages homophobes et racistes, qui pourraient « rapidement miner la lutte contre l'épidémie ». La sphère complotiste n'est pas en reste. Certains voyant dans l'apparition de ces clusters la conséquence des campagnes de vaccinations contre le Covid-19. Le Covid lui, est loin d'avoir disparu. En Chine, face au regain de l'épidémie depuis quelques mois, une grande partie des 25 millions d'habitants de la ville de Shanghai, la plus peuplée du pays, sont contraints de rester chez eux. Avec la forte diminution du nombre de cas positifs ces dernières semaines, plusieurs restrictions ont déjà été levées. Certains élèves vont ainsi progressivement pouvoir retourner étudier dans leurs établissements scolaires à partir du mois de juin. De nouveaux sous-variants d'Omicron, BA.4 et BA.5, sont également apparus en Afrique du Sud en janvier et février derniers. Ils se sont depuis propagés et BA.5 représente désormais les deux tiers des contaminations au Portugal. Sa propagation laisse croire qu'une augmentation rapide des cas se diffuser sur le continent. Problème : il peut aisément passer outre la protection immunitaire induite par une précédente infection et un schéma vaccinal complet et est en mesure de réinfecter des personnes contaminées par le virus dans les mois précédents. Si, en dehors du pays, la présence de ces variants reste, pour l'heure, relativement faible en Europe, les autorités se préparent d'ores et déjà à faire face à un rebond épidémique, en France notamment. DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
L'organisation de l'ONU chargée de la lutte contre le sida avertit dans un rapport que les courbes des infections au VIH ne baissent pas assez rapidement pour atteindre l'objectif d'une éradication de la maladie d'ici à 2030. Le rythme du dépistage du VIH a diminué presque uniformément dans le monde, en raison de la pandémie de Covid-19, ajoute l'Onusida. Plusieurs vaccins contre le Covid-19 trouvés en quelques mois, aucun contre le sida après des années de recherche : comment expliquer un tel écart ? Éléments de réponse avec Éric Delaporte, professeur de Maladies infectieuses à l'université de Montpellier et directeur d'une unité de recherche internationale sur le VIH et les maladies infectieuses.
Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au sida. Mettre fin aux pandémies. Cette année, l'ONUSIDA met l'accent sur l'éradication urgente des inégalités qui alimentent l'épidémie de sida et d'autres pandémies dans le monde. Une éradication qui passe notamment par la découverte et l'administration des bons traitements.
Dans le cadre des portraits, proposés par l'équipe de Priorité Santé, rencontre avec le Pr Jean-Jacques Muyembé, actuel directeur général de l'Institut National de Recherche Biomédicale de la RDC. Il appartenait à l'équipe de l'hôpital de la mission catholique de Yambuku, chargée de travailler sur la première flambée Ebola en 1976. Désigné en 2019 par la revue Nature, comme l'une des « 10 personnalités qui comptent dans le domaine de la science », il coordonne, depuis mars 2020, la riposte contre l'épidémie de Covid-19 en RDC… Pr Jean Jacques Muyembé Pr Peter Piot, microbiologiste, professeur et ancien directeur de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, conseiller spécial de la présidente de la commission européenne, ancien directeur de l'ONUsida. Reportage à l'Institut national de recherche biomédicale (INRB) dont le Pr Jean-Jacques Muyembe est le directeur.
durée : 00:58:15 - Grand Reportage - par : Aurélie Kieffer - En Mauritanie, comme partout dans le monde, l'épidémie de Sida se concentre chez les homosexuels, les prostitué(e)s et les usagers de drogue. Mais dans ce pays islamique, où ces populations sont criminalisées, il est difficile de les atteindre. - invités : Winnie Byanyima directrice exécutive de l'ONUSIDA et Secrétaire générale adjointe des Nations unies
République démocratique du Congo – Environnement sain et alimentation saine – Recul de l'éradication du sida chez les jeunes Au programme de ce bulletin : - violences dans l'est de la RDC : la MONUSCO coordonne son action avec les forces armées congolaises - la FAO met en garde contre les inégalités d'accès à une alimentation saine. - l'ONUSIDA alerte sur le recul de l'éradication du sida chez les jeunes.
Au menu : L'ONUSIDA prévient que les personnes séropositives sont confrontées au double danger du VIH et de la Covid-19 Le PAM rappelle que la sous-alimentation dans le monde ne s'explique pas par le manque de nourriture mais est due aux conflits et au manque de moyens de subsistance Un Casque bleu ivoirien déployé au sein de la mission de paix des Nations Unies au Mali témoigne de son expérience sur le terrain.
Il y a 10 ans, en 2011, le rapport sur la pandémie de sida de l'ONUSIDA pointait du doigt le manque d'implication de la Guinée Conakry, dans la lutte contre cette maladie. L'instabilité politique, durant les années 2000, a fragilisé la mise en place d'un programme efficace de lutte contre le sida. Un reportage d'Igor Strauss. Pour les ONG sur place et les associations de patients, le constat était devenu alarmant et elles demandaient à l'État de prendre ses responsabilités : près de la moitié des 85 000 personnes vivant avec le VIH n'avaient pas accès aux traitements. Mais, les efforts amorcés en termes de dépistage et de prise en charge, ont à nouveau été freinés, d'abord par l'épidémie de maladie à virus Ebola, puis par la pandémie de Covid-19. Alors, 10 ans après ce rapport de l'ONUSIDA, où en est le pays dans la lutte contre le VIH ? Quels sont les impacts d'Ebola et du Covid-19 sur la prise en charge des patients ?
Nos rencontres printanières se poursuivent avec cette semaine, le transport du professeur Kazatchkine. Ancien directeur d'ONUSIDA, Michel Kazatchkine en est toujours un membre actif. Spécialiste de santé publique, il enseigne également en Suisse, à l'Institut des Hautes Études Internationales de Genève. De passage à Paris, il représente le nouveau groupe de réflexion sur les épidémies mondiales. Rencontre. RFI : Les auditeurs de RFI vous connaissent bien professeur Kazatchkine. Au nom de l'ONUSIDA, mais aussi de ce nouveau groupe de réflexion internationale sur les épidémies mondiales, vous intervenez dans les médias du monde entier. Pour résumer, votre première maison, c’est l’avion ? Michel Kazatchkine : On peut dire ça, oui. D'ailleurs, je crois avoir pris toutes les sortes d’avions, des petits, des gros et des hélicoptères aussi. Tous les modèles imaginables ! En une semaine, je peux passer des avions les plus luxueux aux appareils de compagnies considérées peu sûres, inscrites sur les listes noires. L'ONU ne les valide pas, je n’aurais normalement jamais dû les prendre, notamment en Asie centrale dans des pays comme l'Ouzbékistan, le Kazakhstan. Même en Amérique latine, cela m'est arrivé, en Colombie par exemple. Des missions effectuées sur le terrain au plus près des malades du sida, de la tuberculose ou du paludisme ? Oui. Dans ces cas-là, de régions éloignées telles que la Sibérie, vous n’avez pas trop le choix. Mais je vais vous dire une chose… Premièrement je n’ai pas peur. Deuxièmement, les gens de ces localités-là, ils les prennent bien ! Alors je ne vois pas pourquoi, au nom d’un quelconque privilège, je m’interdirai d’y aller. Malgré tout, est-ce qu’il vous est déjà arrivé d’avoir peur ? Pas vraiment peur, mais me sentir tout petit, oui ! C’était en Afrique, au Burkina Faso, dans un avion qui volait à moyenne altitude. Une partie de l’appareil était complètement ouverte sur le vide. Je voyais le ciel, le vide, et à l'intérieur, on sentait l’air froid. Cette sensation, je crois que je ne l’oublierai jamais. Lors de vos missions, vous rencontrez les chefs d'États et les grands patrons, comme Jeff Bezos ou George Soros, d’éventuels donateurs pour les luttes médicales que vous défendez. Avec des voyages parfois précipités... Un aller-retour en 24h chrono ! De Paris en Californie, avec les fuseaux horaires bien entendu. La directrice de Facebook m’avait invité dans sa propriété privée. Elle voulait me faire rencontrer ses amis, de riches hommes et femmes d’affaires susceptibles d’investir dans la recherche pour de nouveaux traitements. Et ça ne s’est pas déroulé comme prévu… Après une soirée au bord de la piscine, à converser face à des regards éplorés, regrettant la misère du monde. Mais au final, pas un centime donné ! Échec avec un retour en France un peu amer. Dans l’avion, je repensais à ces Californiens ultra riches, pleins de bonnes paroles, mais en réalité, bien indifférents au bien-être universel. Comment vit-on quand on passe 90% de son temps dans des aéroports et des avions ? Lorsque je suis dans des missions officielles pour aller voir des ministres, je voyage en classe affaires. Je dois tirer un chapeau à Air France, pour moi, la meilleure compagnie du monde. Je suis gâté et j’en suis conscient. Ces conditions sont idéales pour travailler. Le téléphone est coupé. On est dans sa bulle, avec son ordinateur. D'ailleurs, c'est là qu'on travaille le plus efficacement. La concentration y est maximale. En dehors de l’avion, vous avez une histoire d’amour avec les trains. Une passion de longue date ? Enfant, je rêvais d’être chef de gare. Dans ma chambre, j’avais tous les registres des horaires des chemins de fer. Ils étaient aussi épais que les anciens annuaires téléphoniques. J'adorais m'inventer des itinéraires. J'y passais tout mon temps de loisirs. Au crayon, j'inscrivais sur des cahiers le chemin pour aller dans le sud, en Provence. L’idée même de savoir qu’en prenant le train de 13h27 le jeudi, on arrivait dans les Alpes à 23h27 avec un changement à 17h36, par autobus, ça me mettait en joie. Une idée sur l’origine de ce jeu favori ? Une transmission familiale ? Nous habitions à Paris avec mes parents. Une tante vivait en Suisse et nous y allions pour les vacances. La Suisse est le paradis des trains. Des bleus, des blancs, des rouges, il y en a partout. Les trains de la poste, ceux pour les gens. Ils les prennent tous les jours y compris pour des petits trajets de 4 à 10 km. C'est en Suisse que l'on voit les trains crémaillère, ces trains capables de monter la haute-montagne. Dans les gares, vous voyez tous les modèles. Je peux vous le dire puisque aujourd'hui, j’habite en Suisse. Parfois, un hall, un message d’excuse annonce qu’il y aura une minute de retard sur un trajet. Les Suisses sont les champions de l’exactitude. En voiture, ce sont lors de trajets officiels que vous avez vécu les aventures les plus savoureuses. En Afrique, en Côte d’Ivoire. Je tiens à préciser que la plupart du temps, tout se passe sans problèmes. Mais une fois, j’étais très en retard après une réunion. Mon avion allait décoller et un ministre m’a proposé sa garde de motards pour éviter les bouchons sur la route. J’étais ravi. Le véhicule était entouré de motocyclistes et avait pris des routes que je ne reconnaissais pas. Au bout d’une demi-heure, la voiture s’arrête. Je vais voir les motards, ils me disent, on est désolés on s’est perdus ! Vous êtes médecin, professeur de médecine, vous est-il arrivé de sauver des vies dans un avion, un train ou sur la route ? Sauver des vies, c'est un bien grand mot, mais oui, très souvent j'interviens. Le fameux « y a-t-il un médecin dans l'avion » n'est pas un mythe. L’aventure la plus marquante m'est arrivée sur un vol en Amérique. Nous venions de décoller de New York. Un jeune homme est pris de tremblements, se plaignant de douleurs atroces dans la poitrine. Je lui ai pris la tension. J’ai tenté de la calmer en lui tenant la main durant tout le voyage. Il s'appelait Robert. À l'atterrissage, une escorte de pompiers s’est précipitée dans l'appareil. Ils ont voulu allonger Robert sur une civière. Mais lui, il a refusé. Il criait, il voulait absolument que ce soit moi, le docteur qui lui avait tenu la main, qui l’accompagne à l’hôpital. Le fin de mot de l’histoire, a-t-il frôlé l’arrêt cardiaque ? Pas du tout ! C’était une crise de panique. Il devait passer un entretien de travail. La pression du rendez-vous et le stress de l’avion, ont provoqué l’angoisse. Le plus croustillant dans cette histoire, c’est qu’avec Robert, nous sommes restés en relation. Il m’écrit à chaque Noël depuis l’Oregon, un village reculé du nord-ouest des États-Unis. Comme quoi, les transports nous mènent souvent vers les surprises.
Dans le monde, 38 millions de personnes vivent avec le VIH. Depuis 2015, 3,5 millions d'infections au VIH et 820 000 morts supplémentaires liés au sida sont imputables à des objectifs non atteints. Elles auraient été évitées si les objectifs 2020 avaient été réalisés. Ce sont les chiffres de l'ONUSIDA, qui a pour mission de coordonner des actions des agences des Nations Unies dans la lutte contre le virus. Aujourd'hui, c'est la journée mondiale de lutte contre le Sida, et les experts en sont certains : la pandémie de COVID-19 interrompt gravement les services de lutte contre le VIH. Entretien avec le Docteur Fodé Simaga, directeur par intérim du département « Fast-Track and Investment » de l'ONUSIDA.