Chaque jour, un invité, spécialiste ou acteur de l’événement, vient commenter l’actualité internationale sur RFI au micro du présentateur de la tranche de la mi-journée.
L'Ukraine a mené dimanche 1er juin une attaque spectaculaire contre l'aviation russe. Comment l'Ukraine a-t-elle pu faire entrer des drones et les cacher sur le sol russe jusqu'à cette attaque coordonnée ? Entretien avec le général Jean-Claude Allard, chercheur associé à l'Iris, expert en politique de défense et de sécurité.
Le Mexique s'apprête à élire 881 juges, une première mondiale. La population est appelée à désigner tous les magistrats du Mexique, des tribunaux de district jusqu'au neufs juges de la Cour Suprême. Analyse avec Gaspard Estrada, politologue et conseiller à l'unité du Sud global de la London School of Economics à Londres. À lire aussiAu Mexique, une élection complexe et peu convaincante pour désigner l'ensemble des juges et magistrats
En Pologne aura lieu, dimanche 3 mai, le second tour de la présidentielle entre Rafał Trzaskowski, le maire pro-européen de Varsovie et Karol Nawrocki, le candidat nationaliste soutenu par le parti Droit et justice. Analyse avec Pierre Buhler, ancien ambassadeur de France en Pologne et professeur de relations internationales à Sciences Po. Pologne, histoire d'une ambition: Comprendre le moment polonais, de Pierre Buhler aux éditions Tallandier, 2025 (272 pages).À lire aussiPrésidentielle en Pologne: un second tour entre pro-européen et nationaliste vu comme un «référendum sur l'orientation future du pays»
Un nouveau camouflet judiciaire pour Donald Trump. Un juge fédéral américain a bloqué les droits de douane dits « réciproques » imposés depuis début avril sur l'ensemble des produits entrant aux États-Unis. Les juges rappellent que le président américain n'a pas le droit de prendre cette décision seul et qu'il a ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose. C'est au Congrès qu'il revient d'augmenter les droits de douane le cas échéant. L'analyse de Jean-Baptiste Velut, professeur des universités à la Sorbonne Nouvelle, spécialiste de politiques commerciales américaine. À lire aussiÉtats-Unis: camouflet judiciaire pour Trump sur les droits de douane réciproques
Une nouvelle charge de l'administration Trump contre les universités et contre les étudiants étrangers aux États-Unis. Le traitement des demandes de visas est suspendu, plus aucun rendez-vous ne peut être pris dans les consulats ou les ambassades, le temps de vérifier tout ce qui se trouve sur leurs réseaux sociaux. Des centaines d'étudiants ont vu leurs visas supprimés, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations pro-palestiniennes ont été arrêtés et menacés d'expulsion. Entretien avec Gabriel Solans, chercheur en civilisation américaine à l'Université Paris Cité.
La guerre se poursuit à Gaza avec des bombardements quotidiens. L'aide humanitaire recommence à entrer au compte-gouttes et en quantité largement insuffisante pour nourrir une population affamée et qui manque de tout à cause blocus israélien. Cette escalade militaire et les souffrances des 2,4 millions de civils dans la bande de Gaza nourrissent une indignation internationale croissante, y compris parmi les plus fidèles alliés d'Israël. En France, 300 écrivains ont signé ce 26 mai une tribune, publiée dans le journal Libération, dans laquelle ils réclament des sanctions contre Israël et un cessez-le-feu immédiat pour mettre un terme sans délai au génocide à Gaza. Entretien avec l'un des signataires de la tribune, l'écrivain franco-libano-palestinien Jadd Hilal, auteur de « Le caprice de vivre », éditions Elyzad.
Depuis samedi 24 mai en Ukraine, chaque nuit fait l'objet d'un nouveau record : celui du nombre de drones et de missiles russes envoyés sur le territoire ukrainien. Selon Kiev, 355 drones ont ciblé l'Ukraine la nuit dernière. Entretien avec le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue « Défense Nationale ».
Les électeurs vénézuéliens sont appelés aux urnes, ce 25 mai, pour élire maires, gouverneurs et députés, dix mois après la réélection contestée du président Nicolas Maduro. Un scrutin qui suscite peu d'intérêt dans la population. Analyse avec Serge Ollivier, historien et chercheur associé au Centre d'histoire sociale des mondes contemporains, spécialiste de l'histoire récente du Venezuela.
Ils sont les yeux et les oreilles des médias français à Gaza. Aucun journaliste étranger ne peut entrer dans l'enclave. Alors, depuis un an et demi de guerre, des journalistes palestiniens rapportent chaque jour l'ampleur des destructions, les morts, les déplacements de population. Parmi eux, Rami El Meghari, dont les témoignages sont régulièrement diffusés sur notre antenne. Lui-même a été pris pour cible : il s'est fait tirer dessus alors qu'il rentrait de reportage en voiture. Dans une tribune, les sociétés de journalistes de plusieurs grands médias français, dont celle de RFI, appellent les autorités françaises à tout mettre en œuvre pour évacuer ces collaborateurs et leurs proches. Pour en parler, nous recevons Rami Abou Jamous, journaliste palestinien à Gaza, lauréat du Prix Bayeux des correspondants de guerre.
L'administration Trump veut interdire à la prestigieuse université Harvard le droit d'accueillir des étudiants étrangers pour l'année universitaire à venir. Son président émérite a immédiatement dénoncé une décision « illégale » qui prive l'institution d'un vivier essentiel à son prestige et à son financement. Près de 27% des effectifs de l'université sont concernés, soit plus de 6 700 jeunes venus du monde entier. Analyse avec William Genieys, directeur de recherche CNRS au CEE à Sciences Po Paris, spécialiste des élites américaines. William Genieys est l'auteur de A Government of Insiders (John Hopkins University Press)
Deux employés de l'ambassade d'Israël à Washington ont été abattus près du Musée juif mercredi soir. Les actions militaires de l'armée israélienne à Gaza alimentent de nombreux mouvements de protestation pro-palestiniens dans plusieurs pays. Cette attaque va crisper encore un peu plus les débats sur la question délicate du soutien à la lutte palestinienne dans les universités américaines. L'analyse de Dominique Simonnet, écrivain, journaliste et spécialiste des États-Unis.
Un « Dôme d'or » conçu sur le modèle du « Dôme de fer » israélien pour protéger le territoire américain. C'est l'idée avancée par Donald Trump qui a indiqué que le système serait opérationnel d'ici à la fin de son mandat et coûterait au total « environ 175 milliards de dollars une fois terminé ». Il s‘agit d'un bouclier qui protège le pays des attaques, en interceptant les missiles, les roquettes mais aussi les drones. La Russie et la Chine demandent à Trump d'annuler son projet. Le décryptage de Léo Péria-Peigné, chercheur au Centre des études de sécurité de l'Institut français des relations internationales (Ifri) et auteur de Géopolitique de l'armement : instrument et reflet des relations internationales (éditions Le Cavalier Bleu). À lire aussiDonald Trump annonce la construction du «Dôme d'or», un dispositif anti-missile
L'étau se dessert un tout petit peu à Gaza, où Israël a autorisé, ce mardi matin 20 mai, 100 camions d'aide humanitaire à entrer après 80 jours de siège total. C'est encore largement insuffisant, dit le ministre français des Affaires étrangères. Le ton est plus dur que d'habitude du côté du gouvernement français, d'autant que, ce lundi 19 mai, Paris, Londres et Ottawa ont menacé d'agir contre Israël si l'aide humanitaire n'était pas complètement rétablie. Les mots changent, mais pas les actes. L'analyse de l'ancien ambassadeur de France Yves Aubin de La Messuzière, spécialiste du Proche-Orient et auteur de l'ouvrage Gaza, analyse d'une tragédie, coédition Hémisphères/Maisonneuve & Larose. À lire aussiGuerre Israël-Gaza: Netanyahu fustige la condamnation par Macron, Starmer et Carney de l'offensive militaire
Israël a annoncé ce lundi son intention de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza, où au moins 52 Palestiniens ont été tués dans les bombardements incessants de son armée sur le territoire dévasté par la guerre selon les secours. Comment vit-on et comment survit-on à Gaza ? Entretien avec le journaliste Rami Abou Jamous, témoin de l'enfer de Gaza, triple lauréat du prix des correspondants de guerre de Bayeux. RFI : Vous et votre famille, comme la quasi-totalité des habitants de Gaza, vous avez dû fuir à plusieurs reprises. Aujourd'hui, où vivez-vous et dans quelles conditions ? Rami Abou Jamous : Aujourd'hui, on est de retour au nord, on est dans notre appart, dans Gaza-ville, et on vit comme les 2,3 millions de Palestiniens qui vivent un massacre et des boucheries tous les jours. Surtout la semaine dernière ou depuis cinq jours à peu près, exactement quand Trump a commencé à faire sa visite dans les pays du Golfe, et Netanyahu apparemment voulait montrer au monde entier que ce n'est pas Trump qui décide surtout après la libération du prisonnier israélo-américain Edan Alexander, et c'est une guerre sans pitié. Du coup, ils ont intensifié les bombardements. Tous les jours, il y a plus de 100 morts, chaque jour, et surtout la nuit. L'intensification des bombardements, c'est au nord de la bande de Gaza, dans le quartier de Beit Lahya, et aussi à l'est de la ville de Khan Younès. Là, on va voir qu'ils ont demandé l'évacuation de toute la ville de Khan Younès. Les habitants de Khan Younès, ils sont à peu près 500 000, avec des déplacés de la ville de Rafah, qui sont obligés de quitter la ville parce que ça a été occupé totalement par les Israéliens. Et donc, on parle à peu près entre 600 et 700 000 personnes qui doivent évacuer. Et justement, c'est cette situation qui créé la panique, la peur chez les gens.Et surtout maintenant, les déclarations sont bien claires. Avant, le vrai but de la guerre était d'éradiquer le Hamas, libérer les prisonniers. Aujourd'hui, on le voit clairement, c'est déplacer 2,3 millions de personnes pour les faire virer de Gaza à l'étranger. Même Smotrich, ce matin, le ministre des Finances du gouvernement d'extrême droite israélien, le dit et le répète, il faut que toute la population de Gaza parte. Et pour aboutir à ce but-là, c'est la famine et c'est le bombardement 24 sur 7, et surtout l'incursion terrestre avec la nouvelle opération des « chariots de Gédéon ». Et malheureusement que des massacres et que de la terreur, c'est vraiment du terrorisme d'État qu'on est en train de subir avec une armée qui ne fait pas de distinction. À l'heure où je vous parle, il y a une école qui a été bombardée, on parle de sept morts. Et malheureusement aussi, il y a une maison de la famille Al Koukh qui a été bombardée, il y a cinq minutes, au centre-ville de Gaza et on parle jusqu'à présent de sept personnes qui ont été tuées suite à cette frappe. Et encore, il y en a encore beaucoup qui sont toujours sous les décombres parce qu'il n'y a pas les moyens de les faire sortir. À lire aussi«On ne voit pas la finalité politique de ce massacre, si ce n'est de vider la bande de Gaza», selon Agnès LevalloisIl n'y a plus de secouristes, il n'y a plus d'hôpitaux ? Des secouristes existent, mais malheureusement, il n'y a pas de matériel parce que le matériel a été bombardé. Tout ce qui est bulldozer et matériel lourd a été bombardé par l'armée israélienne. Et donc maintenant, ce qu'ils font pour faire sortir les gens de sous les décombres, c'est avec les mains et les pieds, avec les marteaux, avec des haches, et vraiment de façon manuelle, parce qu'il n'y a pas le matériel pour le faire. Et malheureusement, il y a des centaines de personnes qui sont toujours sous les décombres depuis le premier jour de la guerre jusqu'à présent, faute de moyens et faute qu'ils sont toujours dans des zones qui sont occupées par l'armée israélienne dont on ne peut pas avoir accès, malheureusement ils sont toujours sous les décombres, et avec des conditions de vie très dures, la famine s'est presque implantée, on est dans la malnutrition. Aujourd'hui, le chef de l'OMS dit que deux millions de personnes sont affamées à Gaza. Vous le notez dans l'un des articles que vous publiez pour le média Orient 21. Vous, vous l'avez observé, la famine s'installe déjà ? Oui. Ce n'est pas que je l'ai observée, on la vit. Nous, on est un peu dans la malnutrition parce que moi, j'ai quelques moyens pour acheter un peu de farine. La dernière fois, j'ai acheté le sac de farine de 25 kilos à 1 000 €. Mais la majorité de la population de Gaza n'a pas cette possibilité-là. Toute la population de Gaza dépend d'aides humanitaires et, malheureusement, cette aide humanitaire n'entre pas depuis plus de 70 jours. La population de Gaza dépend aussi de ce qu'on appelle des cuisines communautaires, les takiyas. Et ces quelques takiyas qui restent à fonctionner, elles ont été bombardées plusieurs fois par l'armée d'occupation. Malgré ça, on voit tous les jours les gens, les enfants, des femmes, qui font la queue juste pour avoir au meilleur des cas un plat de lentilles parce qu'à part les boîtes de conserves et les lentilles, il n'y a rien à manger.Moi, personnellement, en ayant les moyens, on a droit juste à deux plats, une pita de pain, un le matin et un le soir pour moi et ma femme, on laisse un peu pour les enfants parce qu'il n'y a pas suffisamment de farine. Là, aujourd'hui, on a pu acheter, mais après on ne peut pas savoir si on peut acheter ou pas, et surtout un seul plat. Et nous, on a de la chance de ne pas passer par les takiyas. Donc, un seul plat, on fait des boîtes de conserve, mais la majorité de la population, ils sont dans la famine. Surtout les enfants, ils sont les plus vulnérables, ils n'arrivent pas à avoir à manger. Les gens, ils sont sur-épuisés, que ce soit physiquement ou moralement ou psychologiquement, à cause de la famine, à cause des bombardements 24 sur 7, à cause des déplacements à chaque fois. Là, vous avez mentionné qu'il y a deux heures, trois heures, ils ont fait un appel d'évacuation de toute la ville de Khan Younès, mais malheureusement, ces gens-là, ils sont dans la panique, ils ne savent pas quoi faire. Il y en a beaucoup qui ont pris la décision de rester parce qu'ils savent qu'il n'y a pas un endroit sûr et que surtout dans la carte qui a été diffusée pour l'évacuation, ils demandent aux gens d'aller à al-Mawasi. Al-Mawasi avant, l'armée d'occupation utilisait le mot humanitaire, aujourd'hui, il ne l'utilise plus parce que justement, c'est plus humanitaire, c'est bombardé 24 sur 7. La semaine dernière, tous les bombardements, tous les raids, toutes les frappes israéliennes, ils étaient sur cette zone-là, sur les tentes des déplacés. À lire aussiGuerre à Gaza: l'isolement diplomatique d'Israël est «très grave» selon Denis CharbitLes gens reçoivent des messages d'évacuation, mais pour aller où ? Justement, il n'y a pas un endroit. Déjà, il n'y a pas un endroit pour s'abriter parce que toutes les zones plus au nord considérées sûres ont été bombardées. Au début, les gens, ils allaient dans les hôpitaux en croyant que c'est un endroit sûr et qu'ils avaient la protection du droit international humanitaire, qu'ils ne vont pas viser les hôpitaux, ça a été bombardé, ça a été attaqué. Les écoles de l'Unrwa en considérant que les Nations unies, c'est un peu cher, donc on ne peut pas y aller, ou bien viser les établissements de l'Unrwa, agence onusienne, et malheureusement ça a été bombardé, ça a été attaqué. La zone humanitaire où les Israéliens prétendent que l'on peut s'installer en sécurité, malheureusement, ce n'est pas le cas, c'est bombardé 24 sur 7. Et surtout, il n'y a pas d'endroit, il n'y a pas de place. Les écoles sont pleines, les hôpitaux pareils. Les gens, ils sont dans la rue. Et quand je dis dans la rue, c'est vraiment dans la rue. Il y a eu ceux qui ont de la chance, ils ont une tente qu'ils ont amenée avec eux parce qu'ils se sont déplacés plusieurs fois. Il y en a d'autres qui mettent des bâches, il y en a d'autres qui mettent quelques draps, il y en a d'autres qui passent la nuit dans des voitures. Donc, des conditions de vie « Gazastrophiques », c'est une catastrophe, du jamais vu qu'à Gaza. Et tout ça, sous des bombes 24 sur 7. Est-ce que vous, vous avez déjà envisagé de partir ? Non, non. Nous, on a reçu un ordre d'évacuation il y a trois jours pour notre quartier, le quartier de Al Iman Sud. On était plusieurs, on était sur les réseaux sociaux, il y avait la carte publiée par l'armée d'évacuation de ce quartier, et moi, j'ai pris cette décision de rester, mais je ne suis pas le seul, il y a la quasi-totalité de nos voisins, ils ont pris la même décision. Déjà parce qu'on ne sait pas où aller. Deuxièmement, on a vécu l'expérience de ces déplacements, c'est de la pure humiliation et surtout que maintenant, même si on veut aller au sud, ce sud-là, il est la cible de frappes israéliennes depuis presque 20 jours et c'est 24 heures sur 7. Donc, on s'est dit, on va rester, on assume, et là, on est resté. On va affronter notre sort avec un peu de courage parce qu'il n'y a pas un endroit où partir. Pour le moment, tant qu'il n'y a pas de soldats sur le sol autour de nous, on a pris cette décision, mais le jour où on va être encerclé comme ça s'est passé avec nous au mois de novembre 2023, on était obligé de partir, parce que sinon ça allait être un suicide, mais là pour le moment, on a pris une décision de rester.
Les électeurs sont appelés dans urnes dans plusieurs pays européens ce dimanche. 2e tour de la présidentielle en Roumanie, 1er tour en Pologne, législatives au Portugal. Et on observe partout un constat, la montée de l'extrême-droite en Europe. Cette montée en puissance est-elle inspirée par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ? Comment comprendre cette tendance politique ? Pour en parler, Christophe Bouillaud, professeur de sciences politiques à l'Institut d'Études politiques de Grenoble, spécialiste de la politique européenne, en particulier sous l'angle des partis est, ce dimanche 18 mai, l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiPrésidentielle en Roumanie: «C'est une déception. En Europe, l'extrême droite continue sa course»
Le 34e sommet de la Ligue arabe se tient aujourd'hui à Bagdad en Irak. Une rencontre consacrée à la question palestinienne, Gaza et les relations avec Israël. Quels sont les enjeux de cette réunion ? Que peut-on attendre de cette concertation ? Antoine Basbous, politologue, associé chez Forward Global et directeur de l'Observatoire des pays arabes, est l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiSommet de la Ligue arabe: le président égyptien annonce l'adoption de son plan de reconstruction de Gaza
La Roumanie vote ce dimanche 18 mai pour le second tour de l'élection présidentielle, pour lequel le candidat pro-européen Nicusor Dan est donné au coude-à-coude avec celui d'extrême droite, George Simion. Après son score canon du premier tour, le populiste se rêve désormais en Trump roumain au sein d'une alliance Maga au cœur de l'UE. L'analyse de Sergiu Miscoiu, professeur des universités en sciences politiques à la faculté d'études européennes de Cluj-Napoca en Roumanie.
Des pourparlers de paix directes entre délégations ukrainienne et russe doivent se tenir ce jeudi à Istanbul en l'absence de Vladimir Poutine et alors que chaque partie campe sur des positions diamétralement opposées. Faut-il s'attendre à des avancées dans ces négociations ? Quels sont les points de blocage ? Entretien avec le général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air française et ancien commandant suprême de l'Otan.
Au lendemain de la spectaculaire annonce de la levée des sanctions américaines contre la Syrie, Donald Trump a rencontré ce mercredi le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa, lors de son séjour en Arabie saoudite. Il lui a demandé notamment de normaliser ses relations avec Israël. Le décryptage d'Anthony Samrani, rédacteur en chef de L'Orient-Le Jour. Anthony Samrani est l'auteur de Vu du Liban, la fin d'un pays, la fin d'un monde ? (éditions Gallimard)
Depuis le 10 mai, les affrontements armés entre l'Inde et le Pakistan, déclenchés après un attentat terroriste le 22 avril dans la région du Cachemire que se disputent les deux voisins, ont laissé place à une accalmie fragile. Décryptage de la situation avec l'ambassadrice du Pakistan en France, Muhmtaz Zahra Baloch. RFI : Le 10 mai, le cessez-le-feu a mis fin à la plus grave confrontation entre l'Inde et le Pakistan depuis plus de deux décennies. Les deux dernières nuits ont été assez calmes, sans incident majeur à la frontière. Mais l'équilibre entre les deux puissances nucléaires reste précaire. Hier, le discours du Premier ministre indien a été particulièrement offensif envers votre pays. Il affirme que le Pakistan a choisi « d'attaquer l'Inde plutôt que de combattre le terrorisme ». Comment avez-vous réagi à ses propos ?Mumtaz Zahra Baloch : Vous avez raison. L'Asie du Sud a évité une catastrophe majeure. Nous allions dans cette direction et cette catastrophe est le résultat de l'agression indienne contre le Pakistan. Le discours d'hier du Premier ministre Modi confirme que l'Inde d'aujourd'hui n'est plus l'Inde de Gandhi, c'est une Inde agressive envers son voisin. Hier, le Premier ministre Modi a déclaré que le Pakistan avait attaqué, ce qui est très loin de la vérité. C'est l'Inde qui a commis une agression contre le Pakistan et le Pakistan a déclaré qu'il voulait la paix, qu'il était un peuple pacifique, mais qu'il n'accepterait pas d'être agressé ou intimidé.Comment le gouvernement pakistanais lutte-t-il contre les groupes terroristes actifs à la frontière et que New Delhi accuse d'être responsables d'avoir tué 26 touristes indiens ? Tout d'abord, je dois vous dire que le Pakistan lutte quotidiennement contre le terrorisme. Des Pakistanais sont tués par des terroristes et nos forces armées font tout pour protéger la population contre le terrorisme ; il est dans notre intérêt de le combattre et non de créer des problèmes dans notre voisinage. Deuxièmement, l'incident du 22 avril dernier, pour lequel l'Inde accuse le Pakistan, n'est absolument pas vrai, car nous attendons des faits. Nous attendons que l'Inde partage des preuves, non seulement avec le Pakistan, mais aussi avec la communauté internationale. Jusqu'à présent, il n'y a eu aucune preuve, il n'y a eu que leurs mots.Nous avons vu l'Inde utiliser cette excuse du terrorisme comme prétexte contre n'importe quel pays avant de l'attaquer. Le Pakistan a proposé une enquête ouverte, une enquête internationale sur l'incident du 22 avril afin que nous puissions savoir avec certitude quels sont les faits, qui est derrière tout cela, et nous attendons que l'Inde partage les preuves, non seulement avec le Pakistan, mais aussi avec la communauté internationale. Qui est derrière tout cela ? Et nous sommes toujours prêts à donner suite à cette offre. C'est l'Inde qui a rejeté cette offre d'enquête internationale.Donald Trump a assuré hier lundi avoir réussi à « arrêter un conflit nucléaire ». On le sait, votre pays comme l'Inde est doté de l'arme atomique. Qu'est-ce qu'il a négocié concrètement ? Quelles sont les contreparties ? Dès le premier jour, nous avons été en contact avec les États-Unis et de nombreux partenaires internationaux très préoccupés par un conflit en Asie du Sud, car cette région compte des millions de personnes, et deux pays dotés d'une puissance nucléaire. Il était donc important que la communauté internationale intervienne, et les États-Unis ont bien sûr joué un rôle important et nous apprécions leur intervention à cet égard.Lorsque le Pakistan a répondu à l'agression indienne, l'Inde a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas d'escalade. Il est devenu plus facile pour les partenaires internationaux de faire passer ce message de réduction des tensions. Les directeurs généraux des opérations militaires ont eu deux conversations téléphoniques et sont convenus que nous continuerions à maintenir ce cessez-le-feu.Le discours prononcé lundi 12 mai par le Premier ministre Modi était très inquiétant, car il a dit qu'il y avait une pause et que l'on se dirigeait toujours vers une agression contre le Pakistan. Le Pakistan ne prendra pas cela à la légère.Comment apaise-t-on durablement le conflit ? Comment crée-t-on une paix durable ? Voyez-vous, pour une paix durable, il est très important que nous résolvions les questions qui continuent de peser sur les relations bilatérales entre le Pakistan et l'Inde. Certains de ces problèmes perdurent depuis le tout premier jour de notre indépendance en 1947. Le plus important étant le différend sur le Cachemire. L'autre question importante que je dois mentionner est la décision de l'Inde de suspendre le traité sur les eaux de l'Indus. Cette décision nuit à la sécurité alimentaire et hydrique du Pakistan. Il s'agit d'une attaque contre le peuple pakistanais que le Pakistan n'acceptera pas. Il est donc important pour une paix durable que les accords internationaux existants soient respectés. Si la paix est maintenue, nous essaierons alors de résoudre les problèmes qui continuent de tourmenter ces deux pays depuis plusieurs décennies.Est-ce que la Chine a un rôle à jouer ? Je n'entrerai pas dans les détails à ce stade, mais les États-Unis ont certainement proposé de jouer un rôle de médiateur, et nous sommes prêts à accepter cette offre. Oui, la Chine a été le principal fournisseur d'armes du Pakistan, mais le Pakistan a également acheté des armes aux États-Unis et à la France. Nous ferons tout pour nous protéger et nous nous procurerons des équipements militaires auprès des pays qui sont prêts à nous les vendre. La Chine est l'un des pays qui a vendu ce type d'armement. Nous n'avons fermé la porte à aucun pays. Pour nous, il est important que le Pakistan soit prêt à combattre toute agression en provenance de l'Inde.À propos des armes françaises, le gouvernement pakistanais a annoncé que trois Rafale indien avaient été abattus. L'Inde refuse de commenter. Des sources au sein de la défense française parlent d'un seul Rafale. De manière générale, il est très difficile d'avoir des informations fiables sur ce conflit. Pouvez-vous nous éclairer sur ce sujet ? Combien d'avions Rafale ont été abattus par l'armée pakistanaise ?Vous savez, aujourd'hui, nous ne pouvons pas cacher ce genre d'information, nous avons des satellites dans l'espace et qu'il y a tant d'autres moyens d'information. Notre armée est très confiante dans le fait que nous avons bien abattu et détruit trois avions Rafale.Nous espérons que l'Inde tirera une leçon de ce qui s'est passé et ne s'engagera pas dans une autre aventure militaire contre le Pakistan, car nos forces sont prêtes à se défendre. Nous ne sommes pas en mode agression. Nous ne voulons pas de ce conflit, mais si une guerre nous est imposée, le Pakistan est prêt à se défendre et nous nous entraînons à cela depuis plusieurs décennies.À lire aussiAffrontements Inde-Pakistan: «Des deux côtés, on considère que la frontière est caduque»
Le Parti des travailleurs du Kurdistan a annoncé ce lundi 12 mai sa dissolution et la fin de la lutte armée qui durait depuis plus de quarante ans. Cette décision intervient après plusieurs mois de tractations et d'annonces, tant de la part de la Turquie que du camp kurde. Le 27 février, le leader historique du parti, Abdullah Öcalan, avait appelé le PKK à se dissoudre et à déposer les armes. Le mouvement kurde avait ensuite annoncé un cessez-le-feu avec l'État turc le 1er mars, dans un conflit qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984. Les conséquences concrètes et politiques de cette annonce avec l'invitée de RFI Dorothée Schmid, docteure en sciences politiques, responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri.
Deuxième journée de tractations à Genève, en Suisse, dans les négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis, menées huis clos entre le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent et le vice Premier ministre chinois He Lifeng. Donald Trump se dit « optimiste » sur son réseau social. Il évoque « de grands progrès » en cours. Quelle peut être l'issue de ces laborieux pourparlers portant sur les taxes douanières applicables sur des biens et marchandises entre ces deux grandes puissances mondiales ? Des avancées sont-elles possibles ? Benjamin Bürbaumer, maître de conférences en économie à Sciences Po Bordeaux, spécialiste de l'économie politique internationale et de la mondialisation, et auteur du livre Chine/États-Unis, le capitalisme contre la mondialisation, éditions La Découverte, est ce dimanche 11 mai, l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiGuerre commerciale: les États-Unis et la Chine ont entamé leurs premières négociations formelles
Le président français Emmanuel Macron se trouve à Kiev en Ukraine en compagnie des dirigeants allemands Friedrich Merz et polonais Donald Tusk. Il plaide avec Londres et les pays du nord de l'Europe pour un cessez-le-feu de 30 jours. Ce cessez-le-feu et de nouvelles sanctions contre la Russie, est-ce réalisable ? Pour en parler, Jean de Gliniasty est, ce samedi 10 mars, l'invité international de la mi-journée de RFI. Directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et ancien ambassadeur de France en Russie, il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont « Géopolitique de la Russie », aux éditions Eyrolles, et « Petite histoire des relations franco-russes », aux éditions L'Inventaire.
Vladimir Poutine a défié ce 9 mai les Occidentaux avec un imposant défilé militaire pour les 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie. Il a aussi célébré le « courage » des soldats russes engagés en Ukraine, devant des milliers de militaires rassemblés sur la place Rouge et une vingtaine de dirigeants étrangers, dont les présidents chinois, brésilien, serbe avec un seul membre de l'UE, le critiqué Premier ministre slovaque. Ces commémorations occupent une place centrale dans le culte patriotique de la victoire de 1945 promu par le président russe. Cet affichage est-il une annonce d'un nouvel ordre mondial ? L'analyse de l'historien Antoine Arjakovsky, spécialiste des relations russo-ukrainiennes et auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont Qu'est-ce que la science morale et politique ?, aux éditions du Cerf.
Le nouveau ministre de l'Intérieur allemand a décidé de durcir les conditions d'immigration et impose le refoulement des demandeurs d'asile sans documents valides, sauf pour les cas vulnérables. L'équipe du nouveau chancelier, Friedrich Merz, tourne le dos à la politique d'accueil mise en place il y a dix ans par la chancelière Angela Merkel, issue pourtant du même parti. Ce tour de vis sur l'immigration, sujet qui a dominé la campagne électorale des législatives allemandes après une série d'attaques commises par des étrangers, était attendu. L'analyse de Jacques-Pierre Gougeon, professeur des universités et directeur de l'observatoire de l'Allemagne à l'IRIS. Auteur de L'Allemagne, un enjeu pour l'Europe, éditions Eyrolles.
Les Houthis du Yémen et les États-Unis ont conclu mardi 6 mai un accord de cessez-le-feu, alors qu'Israël a intensifié ses frappes contre des positions tenues par les rebelles, en réplique à un tir de missile sur l'aéroport de Tel-Aviv. Que cet accord va-t-il changer en mer Rouge et au Proche-Orient ? Éléments de réponse avec Quentin Müller, journaliste indépendant spécialisé sur le Yémen et la péninsule arabique. Quentin Müller est l'auteur de L'arbre et la tempête. Socotra, l'île oubliée (éditions Marchialy)
Ce mardi 6 mai, le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich a déclaré que Gaza serait complètement détruite et qu'après la guerre, les Palestiniens partiront en grand nombre à l'étranger. Cette conquête du territoire palestinien était déjà prévue dans le plan validé par le cabinet de sécurité israélien dimanche. Comment expliquer que ce projet, mis en place sous la pression de la droite la plus extrême en Israël, ne suscite pas davantage de réactions à l'étranger ? Entretien avec Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, à Genève
Avec 40% des voix, le premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie a été remporté haut la main par le candidat d'extrême droite, George Simion, dimanche 4 mai. Au second tour qui se déroulera dans deux semaines, il sera opposé au maire de Bucarest, Nicusor Dan, qui a quant à lui récolté 20% des suffrages. Entretien avec Sylvain Kahn, chercheur spécialiste de l'Europe au Centre d'histoire de Sciences Po. À lire aussiPrésidentielle en Roumanie: George Simion, le candidat d'extrême droite, en tête du premier tour
Les Roumains retournent aux urnes, ce dimanche 4 mai, pour élire leur président. Un premier tour avait eu lieu en décembre dernier, mais il a été invalidé par la justice roumaine en raison de soupçons d'ingérence russe. À la surprise générale, le candidat d'extrême droite Calin Georgescu était alors arrivé en tête, porté par une campagne massive sur TikTok. Depuis, il a été exclu du scrutin. Pour parler de cette élection, nous recevons Cristian Pîrvulescu, doyen de la faculté de sciences politiques de l'École nationale des sciences politiques et administratives et président du groupe « Intégration et immigration » du Comité économique et social européen.
Cent jours après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, intéressons-nous à la résistance qui se dresse face à la politique menée par le président américain, et au rejet du populisme qui s'exprime dans plusieurs élections occidentales, de l'Australie au Canada. Pour en parler, nous recevons Alix Frangeul-Alves, coordinatrice de programme au sein du think tank The German Marshall Fund of the United States pour le département risques géopolitiques et stratégie, spécialiste de politique intérieure et extérieure des États-Unis.
Deux mois de blocus humanitaire à Gaza, deux mois qu'Israël empêche d'entrer les camions de nourriture, d'eau, de médicaments et d'autres produits de première nécessité, dans un territoire déjà dans une situation catastrophique pour les habitants. L'Organisation mondiale de la santé a qualifié « d'abomination » la situation dans le territoire palestinien, exprimant sa colère face à l'inaction pour secourir sa population. Entretien avec Rony Brauman, ancien président de MSF et directeur d'études au sein du Centre de réflexion sur l'action et les savoirs humanitaires (Crash). Auteur de « Guerres humanitaires ? Mensonges et intox », éditions Textuel. RFI : La situation est insupportable selon les habitants de Gaza. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) parle d'« abomination ». Aujourd'hui, en plus du blocus et des bombardements, Israël occupe aussi des parties de la bande de Gaza. À quoi ressemble le quotidien des Palestiniens ? Où et comment vivent-ils ? Rony Brauman : Les mots manquent pour décrire le quotidien des Palestiniens. L'attentat terroriste du 7-Octobre impliquait une riposte de la part d'Israël. Personne ne conteste cette évidence, mais la disproportion, la cruauté, la férocité avec laquelle cette punition collective a été abattue par les Israéliens sur la population de Gaza, cela laisse sans voix. Gaza était déjà sous blocus, mais finalement, l'aide humanitaire, sous la pression, avait fini par entrer. Dans des quantités limitées mais qui avaient permis des choses. Puis la trêve avait permis de constituer des stocks, avait été un véritable répit pour les Palestiniens pendant quelques semaines, durant sept ou huit semaines. Aujourd'hui, c'est à nouveau l'abomination, l'enfer qui s'abat sur les Palestiniens. Toutes les réserves sont épuisées. On boit de l'eau croupie, de l'eau saumâtre, on ne peut plus s'éclairer parce que les centrales ne sont plus approvisionnées. Il n'y a plus de carburant, plus de farine, plus d'aliments de base. Ce que les Gazaouis avaient réussi à stocker, les commerçants ou les particuliers, tout cela arrive maintenant à épuisement. On est dans une situation de famine organisée dans le cadre d'une guerre qui, aujourd'hui, n'a jamais mieux mérité son nom de guerre génocidaire. Comme pour rajouter à l'infamie, à l'horreur de cette situation, rien n'est fait concrètement de la part des Occidentaux pour que le massacre s'arrête, en dépit de quelques formulations critiques qui ont tardé à être entendues, comme la France appelant à arrêter le massacre. Par exemple, les livraisons d'armes continuent. L'intensité des bombardements, des tirs qu'Israël effectue sur Gaza, n'a jamais été aussi élevée. Il faut bien ravitailler toutes ces munitions, ces drones, ces avions, ces hélicoptères, ces chars qui tirent des missiles, des obus. Sur ce point-là, comment est-ce que vous expliquez que cela dure encore ? Parce que, même si Israël empêche les journalistes d'entrer, on a des images. Il y a eu quelques rares visites, on a des informations grâce aux réseaux sociaux. Pourquoi est-ce que cela dure depuis aussi longtemps ? Notamment les livraisons d'armes que vous mentionniez à l'instant. Cela dure pour deux raisons. D'une part, parce qu'Israël entend saisir l'occasion qui lui est donnée pour se débarrasser définitivement de la question des Palestiniens de Gaza. Au passage, Israël entend aussi accélérer et amplifier, intensifier sa politique de colonisation en Cisjordanie. Il y a quelque chose comme un effet d'aubaine, si vous voulez. Le 7-Octobre est utilisé par les Israéliens pour chasser le plus possible de Palestiniens. D'autre part, le soutien indéfectible des États-Unis. Ce soutien était un peu plus mesuré sous le mandat de Joe Biden, il y avait malgré tout quand même un peu de retenue. Maintenant, sous Donald Trump, il n'y en a absolument plus aucune, puisque c'est Trump qui leur a soufflé la solution de la déportation des Palestiniens de Gaza et l'installation d'une Riviera sur ce littoral. Par ailleurs, l'Europe tolère des transferts de composants d'armement. Certes, on n'envoie pas des obus, des vedettes militaires ou que sais-je, mais on laisse passer des composants électroniques, des composants métalliques utilisés dans la fabrication des missiles, des projectiles qui tuent chaque jour des Palestiniens. Surtout l'Allemagne, mais également d'autres pays. La France n'est pas en tête, mais son rôle est quand même significatif. L'Europe a-t-elle les moyens de faire quelque chose ? Je pense que l'Europe aurait les moyens de faire quelque chose. Car l'Europe est le premier débouché commercial d'Israël. L'Europe a accordé à Israël, en tant que pays démocratique allié, présent dans le bon camp, un accord d'association qui lui donne un statut de quasi-membre de l'Union européenne avec des coopérations culturelles, universitaires, militaires, stratégiques, commerciales, etc. Donc, il y a toutes sortes de moyens d'agir pour signifier à Israël qu'on ne veut pas se rendre complice de ce génocide, de ces atrocités que tout le monde voit et devant lesquelles personne ne fait rien. L'Europe, qui se vante d'être attachée au droit international, au droit humanitaire, ne fait absolument rien sinon envoyer quelques critiques qui ne changent absolument rien à la situation. Pour répondre à votre question, la réponse est simple : oui, l'Europe aurait les moyens de faire quelque chose à condition de le vouloir. Pour l'instant, l'Europe continue de se porter aux côtés d'Israël en continuant de qualifier ce pays de démocratie, alors qu'y règne l'apartheid, la colonisation, la torture légale et aujourd'hui une guerre génocidaire, le blocus imposé aux journalistes. Est-ce que l'on connait d'autres conflits dans lesquels, pendant deux ans, aucun journaliste étranger n'a pu pénétrer, si ce n'est « embedded », embarqué avec l'armée israélienne ? Quelques journalistes ont pu rentrer et visiter le camp de Jabalia, avec interdiction de parler aux réfugiés palestiniens de ce camp qui est le plus grand camp de réfugiés palestiniens de la région. On va visiter ce camp, mais on n'a pas le droit de parler aux gens qui s'y trouvent parce que l'armée israélienne l'interdit. Malgré tout cela, le génocide, l'apartheid, le racisme, la férocité de cette offensive, Israël continue à bénéficier du statut de démocratie, statut qui l'ancre dans le camp occidental et lui permet de bénéficier de la mansuétude, de l'indulgence, voire du soutien d'un certain nombre de pays européens. Le gouvernement israélien a encore dit, vendredi 2 mai, préparer une grande opération à Gaza et mobiliser pour cela des réservistes. Quelle est la stratégie ? Je crois que d'une part, Israël est en train de réoccuper Gaza. Il s'agit de prendre des positions, de découper la bande en plusieurs zones, en trois ou quatre zones. D'autre part, comme l'a dit élégamment, je crois, Smotrich, mais repris par d'autres, il s'agit « d'encourager le départ volontaire des Gazaouis ». Qu'est-ce que ça veut dire, « encourager le départ volontaire » ? Cela veut dire contraindre les gens par la faim et le désespoir à un départ sans espoir de retour, parce qu'il n'y a plus aucun avenir. Les jeunes gens de Gaza, à part le fait de vouloir se venger de ceux qui les ont plongés dans le malheur le plus extrême, ont aussi envie de voir autre chose. Je pense que le plan Trump, qui a été saisi au vol par Benyamin Netanyahu, est en train d'être mis en œuvre. C'est-à-dire vider Gaza de sa population, se livrer à une opération d'épuration, d'évacuation ethnique où l'on va garder quelques dizaines de milliers de personnes, mais évacuer les autres vers l'Égypte, d'autres pays africains, d'autres pays dans le monde. Je ne sais pas comment ils vont faire cela, mais en tout cas, tout semble indiquer qu'ils en prennent le chemin. Ce vendredi 2 mai, l'ONG « Flottille de la liberté » annonce que l'un de ses bateaux humanitaires à destination de Gaza a été visé par un drone israélien au large de Malte, dans les eaux internationales. Pour l'instant, Israël n'a pas réagi mais cela vous paraît-il plausible ? Cela me paraît plausible. Rappelez-vous la flottille Mavi Marmara en 2010 qui avait été attaquée par des commandos israéliens. Il y avait eu quand même dix morts sur une flottille qui était intégralement pacifiste, qui entendait simplement appliquer une pression pour forcer le blocus et livrer des médicaments et des vivres à la population de Gaza. Une opération hautement symbolique, disons de diplomatie humanitaire privée, mais qui n'avait rien d'agressif et qui a fini ainsi. Que cette flottille ait été attaquée par des drones israéliens, de la façon la plus illégale, est un acte de piraterie pure et simple. Je ne sais pas si, factuellement, cela s'est passé ainsi, mais ça me paraît tout à fait plausible. Cela ne fait aucun doute. À lire aussiFlottille de Gaza: un navire humanitaire attaqué par des drones israéliens, disent des militants À lire aussi«Mes enfants sont chétifs»: l'agonie des Gazaouis face au blocus humanitaire imposé par Israël
Il aura fallu des semaines de discussions et beaucoup de tensions pour qu'il soit enfin signé. Kiev et Washington vont créer un fonds d'investissement à parts égales pour la reconstruction de l'Ukraine, ravagé par plus de trois ans de guerre. Cet accord devrait donner aux États-Unis un accès aux précieux minéraux et terres rares ukrainiennes. Selon diverses estimations, l'Ukraine concentre à elle-seule quelque 5% des ressources minières mondiales, mais toutes ne sont pas exploitées ou facilement exploitables. D'autres sont en territoires occupés par la Russie. Entretien avec Tetyana Ogarkova, journaliste et politiste, responsable du département international à l'Ukraine Crisis Media Center.
L'entreprise canadienne The Metals company (TMC) a annoncé avoir déposé la première demande d'exploitation minière dans les eaux internationales. Une décision encouragée par l'annonce d'un nouveau décret signé par Donald Trump qui vise à ouvrir l'extraction à grande échelle de minerai dans les grands fonds océaniques, dans et au-delà des eaux américaines. Une décision à rebours des accords internationaux, les défenseurs des océans estiment que l'extraction minière sous-marine menace des écosystèmes cruciaux et encore peu connus. Entretien avec Virginie Saliou, chercheuse en géopolitique des espaces maritimes à Sciences Po Rennes et à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (Irsem).
Une partie de l'Asie et du Moyen-Orient suffoque, les températures des derniers jours battent des records de chaleur, fragilisant les populations les plus vulnérables. Les anomalies de température ont atteint jusqu'à + 12°C de plus que d'habitude en Afghanistan, en Inde ou au Pakistan. 46°C en Irak et en Iran où plus de 300 records de température ont été battus partout dans le pays. En Arabie saoudite, ce sont 47,6°C qui ont été mesurés sur les rives du golfe Persique, une première pour un mois d'avril. Pour expliquer cette canicule précoce, entretien avec Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue à l'Université catholique de Louvain. Membre de la Plateforme wallonne pour le Giec.
L'avenir de l'Ukraine est au cœur des déclarations, des menaces et des pressions de plus en plus nombreuses. La Russie répète que Volodymyr Zelensky doit avant toute chose renoncer à la Crimée annexée en 2014, et Donald Trump dit croire que le président ukrainien y est prêt, au début d'une semaine qu'il présente comme cruciale. Les États-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible, quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou. Le décryptage des rapports de force sur le terrain avec Xavier Tytelman, ancien aviateur militaire et consultant en aéronautique et défense.
La situation humanitaire dans la bande de Gaza continue de se dégrader. Les bombardements quotidiens ont réduit l'enclave palestinienne à un champ de ruines, tandis qu'Israël bloque, depuis deux mois, l'entrée de l'aide humanitaire. Quelle est aujourd'hui la réalité sur le terrain ? Entretien avec Olivier de Schutter, professeur de droit à l'Université catholique de Louvain et à Sciences Po Paris et rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme et l'extrême pauvreté. Auteur de nombreux ouvrages sur les droits économiques et sociaux.
Direction le Canada, où 29 millions d'électeurs sont appelés aux urnes ce lundi 28 avril pour élire leurs nouveaux députés. Un scrutin décisif, au terme duquel le parti majoritaire choisira le futur Premier ministre. Pour en parler, nous recevons Gérard Boismenu, professeur émerite de sciences politique à l'université de Montréal.
De nouveaux raids israéliens en Cisjordanie ont été menés par l'armée dans quatre villes de ce territoire palestinien occupé. La presse rapporte que des colons ont mis le feu à des maisons dans la localité de Bardala, dans le nord de la vallée du Jourdain, sans que l'armée et la police israéliennes, qui étaient sur les lieux, arrêtent l'attaque. Pour le quotidien israélien Haaretz, l'annexion est déjà là, même si le mot n'est pas posé sur la situation. Entretien avec Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France, spécialiste du Proche-Orient et Yves Aubin de la Messuzière est l'auteur de Gaza : analyse d'une tragédie (éditions Maisonneuve & Larose / Hémisphères)
Dans un long message écrit sur son réseau social Truth Social, le président américain Donald Trump a violemment critiqué son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, à qui il reproche son refus de renoncer à la Crimée. Le plan de l'administration Trump pour l'avenir de l'Ukraine prévoit notamment que le pays renonce à ses prétentions sur ce territoire annexé par la Russie en 2014, et cela sans répondre à la demande de Kiev de pouvoir adhérer à l'Otan. Entretien avec Ulrich Bounat, analyste géopolitique et chercheur associé chez Open Diplomacy. Ulrich Bounat est l'auteur La guerre hybride en Ukraine : quelles perspectives ? (éditions du Cygne)
L'Inde a promis une réponse rapide contre les personnes qui ont mené et planifié l'attaque la plus meurtrière contre des civils dans la région du Cachemire depuis 2000. Les forces de sécurité recherchent les hommes qui ont tué 26 civils en visite dans cette région touristique, disputée par l'Inde et le Pakistan. New Delhi accuse de longue date Islamabad de soutenir la rébellion armée, mais le Pakistan a toujours démenti, affirmant ne soutenir que la lutte pour l'autodétermination. Que cherchaient les assaillants en s'en prenant aux touristes ? Éléments de réponse avec Charlotte Thomas, chercheuse associée au programme Asie du Sud de Noria. Auteure de Pogroms et ghetto, les musulmans dans l'Inde contemporaine, éditions Karthala. À lire aussiInde: une attaque contre des touristes au Cachemire indien fait de nombreux morts
Les obsèques du pape François auront lieu samedi 26 avril et plusieurs dirigeants ont déjà annoncé qu'ils assisteraient à la cérémonie. La date a été arrêtée par les cardinaux réunis en assemblée. Ces mêmes cardinaux vont se retrouver dans quelques jours en conclave pour élire le successeur de François qui doit être nommé dans les prochaines semaines. Pour être désigné pape, un cardinal doit obtenir une majorité des deux tiers des suffrages de ses pairs. Les explications de l'historien Yves Chiron, spécialiste de l'histoire de l'Église contemporaine. Auteur de plusieurs ouvrages, dont Histoire des conclaves et Les dix conclaves qui ont marqué l'histoire, publiés aux éditions Perrin. À lire aussiVatican: après la mort du pape, le rituel de la succession - très codifié - se met en place
Les chrétiens célèbrent Pâques dimanche 20 avril, un jour spécial. Les réseaux sociaux sont-ils devenus les nouvelles terres de mission pour les jeunes croyants ? Pour en parler, père Benoît Pouzin, prêtre du diocèse de Valence et curé de la paroisse Saint-Émilien, raconte son activité auprès des jeunes sur les réseaux sociaux. Il est l'auteur de « Je fais le plus beau métier du monde », opus publié aux éditions de l'Emmanuel. À lire aussiCélébrations de Pâques: les traditions en Ukraine, au Cameroun et en Israël
Des pourparlers entre l'Iran et les États-Unis se sont tenus à Rome sur le nucléaire iranien. Pourquoi Donald Trump relance ce dossier ? Quels sont les enjeux de ces nouvelles rencontres ? Thierry Coville, chercheur à l'Institut des Relations internationales et stratégiques et auteur de l'Iran, une puissance en mouvement publié aux éditions Eyrolles, est l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiNucléaire iranien: nouveau round de négociations entre les États-Unis et l'Iran à Rome
Des frappes américaines contre le port pétrolier stratégique de Ras Issa, au Yémen, ont fait 74 morts et 171 blessés, selon les rebelles houthis, soutenus par l'Iran. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière depuis le début de l'intensification des frappes américaines dans la région il y a un mois. Entretien avec Mustafa Naji Aljabzi, sociologue et chercheur indépendant yéménite.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, et l'émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, sont en France pour poursuivre les discussions sur une éventuelle fin des hostilités entre l'Ukraine et la Russie, au moment où les pourparlers menés par Washington avec Moscou en vue d'une trêve piétinent. La Russie, par la voix du porte-parole du Kremlin, a dénoncé la volonté des Européens de « poursuivre la guerre ». Les Américains ont-ils finalement besoin des Européens pour faire avancer les négociations ? L'analyse de Nicolas Tenzer, enseignant en géostratégie à Sciences Po Paris, blogueur sur Tenzer Strategics et auteur de Notre guerre. Le crime et l'oubli : pour une pensée stratégique (éditions l'Observatoire).
Après plus de trois ans de négociations, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a approuvé par consensus un texte historique visant à mieux se préparer et lutter contre les futures pandémies. Cinq ans après l'arrivée du Covid-19, ses millions de morts et une économie mondiale dévastée, l'accord est loin d'être équipé pour affronter une autre pandémie. Les négociations n'ont pas été faciles ; elles butaient essentiellement sur le transfert de technologies pour la production de médicaments liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement. Entretien avec le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste, directeur de l'Institut de Santé Globale à la faculté de médecine à Genève et auteur de Prévenez-moi ! - Une meilleure santé à tout âge (éditions Robert Laffont).
Le ministère américain de l'Éducation a annoncé le gel de 2,2 milliards de dollars de subventions à l'université Harvard, l'une des plus prestigieuses au monde, après son refus d'obéir aux injonctions de Washington, qui l'accuse de laisser prospérer l'antisémitisme sur son campus. Entretien avec Jérôme Viala-Godefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain en Laye. Jérôme Viala-Godefroy est l'auteur de Les mots de Trump (éditions Dalloz).
Le président américain Donald Trump multiplie les annonces contradictoires sur les droits de douane. Pendant ce temps, le président chinois Xi Jinping entame une tournée en Asie du Sud-Est, qui est pour Pékin une priorité stratégique. Le Vietnam est la première étape avant la Malaisie, puis le Cambodge. Ces pays redoutent qu'une nouvelle vague de mesures protectionnistes ne vienne freiner leur développement, malgré la trêve actuelle de 90 jours. L'analyse des objectifs du président chinois, notamment, au Vietnam avec le géographe Emmanuel Véron, chercheur associé à l'école navale et à l'Institut national des langues et des civilisations orientales (Inalco) et membre de l'Institut français de recherche sur l'Asie de l'Est (Ifrae).À lire aussiPékin décrète une nouvelle règle maritime pour accroître son contrôle sur la mer de Chine méridionale
En ce 13 avril 2025, le Liban commémore les cinquante ans du début de la guerre civile qui a ensanglanté le pays pendant quinze longues années, de 1975 à 1990. Dans un discours, samedi soir, le président Joseph Aoun a appelé à tirer les enseignements de ce conflit. Entretien en direct de Beyrouth avec Stéphanie Khouri, journaliste au quotidien libanais L'Orient-Le Jour. À lire aussiIl y a 50 ans, éclatait la guerre du Liban: retour sur un des conflits les plus sanglants du XXe siècle
L'Iran, dans le cadre de pourparlers à Oman, cherche à relancer le dialogue diplomatique avec les États-Unis concernant son programme nucléaire. Clément Therme, chargé de cours à l'Université Paul Valéry de Montpellier et directeur de l'ouvrage L'Iran et ses rivaux. Entre nation et révolution (Éditions Passés composés chez Humensis), analyse les enjeux géopolitiques et les dynamiques internes de l'Iran. À lire aussiNucléaire iranien: ce qu'il faut savoir des prochaines négociations entre Téhéran et Washington
Quand Donald Trump ne fait pas trembler le monde entier, il continue de matraquer ses cibles favorites dans son pays. Le New York Times révèle que plus de 6 000 immigrés latino-américains ont été déclarés « décédés » et privés de leurs prestations sociales, cherchant ainsi à leur couper l'accès aux cartes de crédit, aux comptes bancaires et à d'autres services financiers. Le but de cette stratégie étonnante est qu'ils partent d'eux-mêmes. Jusqu'où l'administration Trump peut-elle aller pour mener à bien ses ambitions de restrictions migratoires ? L'avocat en droit public et essayiste Olivier Piton est l'invité de RFI, auteur de La Nouvelle Révolution américaine », éditions Plon. À lire aussiÉtats-Unis: l'administration Trump prive des milliers d'immigrés de la sécurité sociale en les déclarant morts