Chaque jour, un invité, spécialiste ou acteur de l’événement, vient commenter l’actualité internationale sur RFI au micro du présentateur de la tranche de la mi-journée.

Des inondations dévastatrices ont fait près de 1 000 morts et plusieurs centaines de disparus dans quatre pays d'Asie ces derniers jours. L'Indonésie, la Thaïlande, la Malaisie et le Sri Lanka sont confrontés à un scénario météo bien connu dans la région, mais porté à un niveau extrême. Les pluies, parfois diluviennes, transforment les rues et les plaines en rivières qui provoquent des débordements rapides et déclenchent des glissements de terrain. Entretien avec Marine Herrmann, océanographe physicienne à l'IRD en affectation à Bangkok.

Les Honduriens se rendent aux urnes ce dimanche 30 novembre pour les élections générales : présidentielles, législatives et municipales. Quels sont les principaux enjeux de ce scrutin dans ce pays latino américain surveillé de près par Donald Trump et miné par le narcotrafic ? Pour en parler, Gaspard Estrada, politologue, membre de l'unité du Sud Global à la London School of Economics est l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiLe Honduras, pays le plus pauvre d'Amérique centrale, va désigner son nouveau président À lire aussiAu Honduras, des élections cruciales dans un pays miné par le crime organisé

Au Royaume-Uni, s'est tenue ce samedi 29 novembre à Liverpool le 1er congrès de «Your Party», (NDLR: un parti qui vous appartient), parti qui se veut progressiste, ancré à gauche et cofondé par l'ancien leader du parti travailliste, Labour Jeremy Corbyn et Zarah Sultana. Pour en parler, Laëtitia Langlois, maître de conférences à l'université d'Angers, spécialiste de politique britannique contemporaine, est l'invitée internationale de RFI. Entretien. À lire aussiRoyaume-Uni: en difficulté, le Parti conservateur doit se réaffirmer lors de son congrès annuel

Après l'attaque à Washington de deux membres de la garde nationale par un suspect afghan arrivé aux États-Unis il y a quatre ans, le président républicain Donald Trump a déclaré vouloir geler toute immigration venant « du tiers monde ». Entretien avec Paul Schor, maître de conférences à l'université Paris-Cité, spécialiste des États-Unis.

Cette semaine, des centaines de scientifiques du monde entier ont rendez-vous à Paris. Ils ont été choisis par l'IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques que l'on appelle aussi le « GIEC de la biodiversité ». Ces scientifiques ont pour lourde tâche de synthétiser, en trois ans, l'ensemble des connaissances et données aujourd'hui disponibles pour rédiger le deuxième bilan mondial sur la biodiversité et les écosystèmes qui sera publié en 2028. Entretien exclusif accordé à RFI avec le Kényan David Obura, président de l'IPBES et scientifique de renommée mondiale reconnu pour ses travaux sur les écosystèmes marins et les récifs coralliens. RFI : Qu'est-ce qu'un rapport mondial sur la biodiversité et à quoi sert-il ? David Obura : Notre rapport d'évaluation mondial porte sur la biodiversité et les services écosystémiques. Nous évaluons donc l'état de la nature qui nous entoure, mais aussi la manière dont nous l'utilisons et les services qu'elle nous rend. Nous faisons cela afin d'informer les gouvernements et la communauté internationale, mais aussi tous les acteurs sur le terrain, de ce qu'il se passe autour d'eux et de ce qu'ils peuvent faire pour améliorer la nature qui les entoure et les avantages qu'ils en tirent. Quelles sont les principales avancées depuis le premier rapport mondial sur la biodiversité publié en 2019 ? La prise de conscience collective suscitée par le premier rapport en 2019 a été incroyablement puissante. Ses conclusions scientifiques ont largement inspiré le Cadre mondial de Kunming-Montréal. C'est un accord international adopté en 2022 pour freiner ce déclin de la biodiversité et pour restaurer nos écosystèmes. Mais depuis, les pressions sur la nature se sont intensifiées et la nature continue de décliner. C'est parce que nous consommons toujours davantage. Et ce faisant, nous consommons différentes parties de la nature. Et comme nous ne changeons pas suffisamment nos comportements, l'équilibre entre les populations et la nature reste perturbé. Notre nouveau rapport montrera en détail comment cela se produit, et puis il tentera d'identifier les solutions possibles. Quels sont les éléments essentiels ou les germes de bonnes pratiques que nous pouvons mettre en place pour inverser ces tendances afin d'améliorer et la biodiversité et la vie des gens. Quelles nouvelles thématiques ou angles seront abordés dans ce deuxième rapport d'évaluation mondial ? Alors parmi les nouveaux thèmes, il y en a un qui est très important. On va davantage inclure dans nos travaux les connaissances autochtones et locales des communautés du monde entier et des différentes cultures. Aujourd'hui il est crucial d'ouvrir notre cadre scientifique aux connaissances plurielles. Dans ce rapport, nous allons consacrer un chapitre entier aux représentants des communautés autochtones, qui présenteront leur vision du monde. Un deuxième thème très important est bien sûr l'océan. En 2019, il n'a pas été suffisamment abordé dans le premier bilan mondial. Mais aujourd'hui, nous disposons de beaucoup plus de données scientifiques et de connaissances sur la durabilité des océans, et nous allons donc les intégrer dans notre rapport. Justement : est-ce que l'accès aux données scientifiques sur la biodiversité a-t-il changé ? La disponibilité des données sur la biodiversité s'est améliorée. Il y a beaucoup plus de données disponibles, environ le double de ce qu'il y avait il y a cinq ans. Nous disposons d'instruments bien meilleurs, de systèmes à distance comme les drones, les satellites et les capteurs. Nous disposons donc de plus d'informations. Mais nous devons maintenant être capables de les traiter et de les comprendre. Bien évidemment, il y a toujours des lacunes. Dans certaines régions du monde, les données restent rares, comme dans les pays à faibles revenus ou sur les océans. Pour combler ces lacunes, nous allons devoir investir dans des solutions qui permettent d'accéder à ces connaissances. L'intelligence artificielle est bien sûr très prometteuse. Même si elle suscite beaucoup de préoccupations dont nous devons tenir compte. Quelles seront les priorités dans ce nouveau bilan mondial sur la biodiversité afin de soutenir les politiques publiques efficaces ? Je ne peux pas préjuger de ce que les auteurs de l'évaluation trouveront en termes de hiérarchisation des priorités. Mais le timing est intéressant. Ce nouveau bilan mondial sur la biodiversité sera publié en 2028, deux ans donc avant l'atteinte des objectifs de développement durable fixés par les Nations unies. Bien sûr, c'est trop tard pour améliorer les mesures déjà prises en faveur de ces objectifs de 2030. En revanche, notre rapport pourra vraiment nous aider à mieux comprendre ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné et pourquoi. Et nous saurons ensuite, quelles priorités il faudra mettre sur l'agenda post-2030. Comment pourrons-nous mieux mettre en œuvre des pratiques de durabilité ? Je suis donc certain que le rapport donnera la priorité à des questions de ce type. C'est l'un des mandats qui nous a été confié par les gouvernements. Des scientifiques américains participeront-ils à la rédaction de cette nouvelle évaluation mondiale sur la biodiversité ? Des scientifiques du monde entier participent à la rédaction du rapport, qui couvre les cinq régions du globe. Les États-Unis font partie de la région Amériques et, bien sûr, nous bénéficions d'une forte participation de leur part. L'Afrique, l'Europe, l'Asie, toutes nos régions sont représentées. Notre base scientifique est mondiale et elle tient toujours compte des contextes locaux. Vous avez dit dans votre discours d'ouverture que vous étiez arrivé sur cette plateforme scientifique de l'IPBES parce que vous êtes scientifique vous-même et que vous ne vouliez plus seulement faire de la science, mais faire en sorte que la science infuse dans les décisions politiques. Est-ce qu'il y a des moments où vous vous sentez désespéré ? Bien sûr, je suis extrêmement préoccupé par la méfiance à l'égard de la science qui existe dans le public et chez certains décideurs. Mais plus encore que la méfiance, ce qui me préoccupe, c'est le doute qui est semé par certaines personnes ou certains secteurs. Le travail que nous devons accomplir en tant que plateforme scientifique consiste donc simplement à mettre en avant une science de qualité et à être très crédibles quant aux connaissances que nous présentons. Nous devons aussi être clairs sur les incertitudes, car nous ne pouvons jamais tout savoir. Mais les gens sont confrontés au changement climatique et à la perte de biodiversité dans leur vie quotidienne. Le travail de l'IPBES sur la biodiversité et les services écosystémiques concerne la manière très concrète dont la nature soutient les populations. Et je pense que c'est très facile à comprendre pour tout le monde si nous le traduisons correctement. C'est l'une des choses les plus importantes que nous devons faire maintenant. Nous n'avons qu'une seule planète. Nous devons vraiment comprendre l'essence de la durabilité et comment chaque personne, chaque entreprise, chaque pays peut contribuer à la préserver. Il est du devoir de chaque habitant de la planète d'utiliser la nature de manière durable et de partager équitablement les avantages que nous procure cette merveilleuse Terre.

Le président taïwanais, Lai Ching-te, dit vouloir préparer son armée afin que celle-ci soit en mesure de dissuader Pékin d'intervenir militairement. Il prévoit de consacrer 40 milliards de dollars supplémentaires dans les dépenses militaires des années à venir. Entretien avec Emmanuel Véron, docteur en géographie, spécialiste de la Chine contemporaine et des relations internationales à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco).

L'Afghanistan a été touché par des frappes pakistanaises qui ont fait au moins dix morts dans des régions frontalières, dans la nuit de lundi 24 à mardi 25 novembre. Ces bombardements interviennent alors qu'Islamabad a de nouveau accusé le Kaboul d'être impliqué dans un attentat contre ses militaires. Entretien avec Olivier Guillard, chercheur associé à l'Institut d'études de géopolitique appliquée, directeur de l'information chez Crisis24 et auteur. Olivier Guillard est chercheur associé à l'Institut d'études de géopolitique appliquée, directeur de l'information chez Crisis24, une société spécialiste de la gestion des risques internationaux et auteur des livres De l'impasse afghane aux errances nord-coréennes (éditions Nuvis) et L'inquiétante République islamique du Pakistan (éditions l'Harmattan).

Le chef militaire du Hezbollah, Haitam Ali Tabatabaï, a été abattu dimanche 24 novembre par une frappe qui visait la banlieue sud de Beyrouth. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a affirmé qu'Israël ne permettra pas au mouvement chiite de reconstruire son pouvoir, alors qu'un cessez-le-feu est pourtant toujours en vigueur depuis un an entre les deux partis. Entretien avec Anthony Samrani, rédacteur en chef du quotidien libanais L'Orient le Jour. À lire aussiLiban: le Hezbollah confirme la mort du chef militaire Ali Tabatabaï dans une frappe israélienne

La République serbe de Bosnie, la Republika Srpska, l'une des deux entités de la Bosnie-Herzégovine, vote ce dimanche 23 novembre pour élire un nouveau président. Un scrutin anticipé marqué par l'omniprésence de Milorad Dodik au pouvoir depuis près de 20 ans. Déchu de son poste de président, il est interdit de mandat public et il soutient le candidat Sinisa Karan. Et face à lui, il y a le candidat de l'opposition Branko Blanusa.

Ouverture à Johannesburg en Afrique du Sud du premier Sommet du G20 sur le continent africain. Qu'est-ce-qui se joue pour l'Afrique du Sud qui accueille ce G20 historique, dans un contexte tendu marqué par l'absence des États-Unis ? Pour en parler, Paul-Simon Handy, directeur Afrique de l'Est de l'ISS, l'Institut d'études et de sécurité basé à Addis-Abeba en Éthiopie, est, ce 22 novembre, l'Invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiLe G20 s'ouvre à Johannesburg sur un consensus et une ode au multilatéralisme

Dernier jour de négociations à la COP30, en principe, car les débats pourraient se prolonger, d'autant que les négociations ont pris 7h de retard à cause d'un incendie hier à Belém. Un nouveau projet d'accord vient tout de même d'être présenté et contrairement à ce que souhaitait le président brésilien et plusieurs dizaines de pays, il ne parle pas de la sortie des énergies fossiles. Entretien avec Sébastien Treyer, directeur général de l'Institut du Développement durable et des Relations internationales et président du Comité scientifique et technique du Fonds français pour l'environnement mondial.

La Maison Blanche a soumis un nouveau plan de paix à Kiev pour mettre fin à la guerre. Ce plan, préparé sans les Européens et largement favorable aux exigences de Moscou, comporte des conditions que l'Ukraine a toujours rejetées, comme le renoncement à certains territoires ou encore la réduction de son armée. Pourquoi ce plan est-il rendu public, alors que Volodymyr Zelensky doit faire face à une vaste affaire de corruption en Ukraine ? L'analyse de Carole Grimaud, spécialiste de la Russie à l'Université de Montpellier, chercheure en sciences de l'information à l'Université d'Aix-Marseille et auteure de Les étudiants face à la guerre russe en Ukraine, éditions l'Harmattan.

De nouveaux bombardements israéliens ont fait au moins 13 morts mardi 18 novembre dans un camp de réfugiés palestiniens dans le sud du Liban. Cette attaque est la plus meurtrière depuis l'entrée en vigueur d'un supposé cessez-le-feu entre l'État hébreu et le Hezbollah, le 27 novembre 2024, après deux mois de guerre. L'armée israélienne a assuré y avoir frappé un camp d'entraînement du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud du Liban. Le Hamas a démenti disposer d'infrastructures militaires dans les camps libanais, qualifiant les accusations israéliennes de « mensonges ». Entretien avec Michel Touma, éditorialiste au site Ici.Beyrouth.

Un premier procès public s'est ouvert, mardi 18 novembre en Syrie, pour juger d'anciens membres du régime de Bachar el-Assad et des proches du pouvoir actuel impliqués dans des violences contre les minorités druzes et alaouites ces derniers mois. Les violences, déclenchées selon les autorités par des attaques de partisans du président déchu contre leurs forces, ont fait au moins 1 426 morts, pour la plupart des civils, selon une commission nationale d'enquête. Le moment se veut une étape majeure dans la justice transitionnelle. Mais peut-on espérer une justice réelle après tant d'années de guerre et d'impunité ? Eléments de réponse avec Aghiad Ghanem, directeur scientifique du Programme Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA) à Sciences Po Paris.

Une deuxième semaine de négociations qui débute à la COP30 au Brésil. Les pays participants ont gardé le plus dur pour la fin, les financements et les compensations des pays riches à destination des plus vulnérables. Les négociations sont fragilisées par la présence en nombre de participants liés, plus ou moins directement, à l'industrie des énergies fossiles et la présence de lobbyistes dans les couloirs ne risque pas d'arranger les choses. Les explications de Nikki Reisch, directrice du Programme Climat et Énergie au Center for International Environmental Law, en direct de Belém.

Ce dimanche 16 novembre 2025 se déroule le premier tour de l'élection présidentielle au Chili. Damien Larrouqué, maître de conférences en science politique et membre du Centre de recherche multidisciplinaire de l'université de Cergy, est l'Invité international de la mi-journée. RFI : Avant d'aborder les points précis de cette élection, pouvez-vous nous présenter un cadre général de ce scrutin, avec les forces en présence et les enjeux ? Damien Larrouqué : Tout à fait. Il y a huit candidats en lice, mais quatre qui vont véritablement compter. En premier lieu, la favorite pour le premier tour, qui est Jeannette Jara, qui est issue du Parti communiste, qui a été ministre du gouvernement de Gabriel Boric et qui incarne donc cette coalition de centre-gauche Unité pour le Chili. Vous avez ensuite, à droite, Evelyn Matthei, qui est la candidate de la droite conservatrice – dont le père était l'un des cadres du régime militaire – et maire d'une commune importante de la région de Santiago. Et vous avez ensuite deux candidats à l'extrême droite. José Antonio Kast, qui est un partisan d'une ligne à la fois ultra-libérale sur le plan économique et ultra-conservatrice sur le plan des mœurs – frère lui aussi, par ailleurs, d'un des cadres du régime militaire – qui était membre des fameux économistes « Chicago Boys » et dont c'est la troisième présidentielle, vraisemblablement, au second tour. Et vous avez ensuite le dernier en lice, Johannes Kaiser, qui est, lui aussi, un candidat de la droite ultralibéral, partisan d'un libertarianisme à la Miller et un peu le trublion qu'on n'attendait pas de dernière minute. Mais qui a eu une ascension assez exceptionnelle au cours des quelques dernières semaines et qui risque aussi d'avoir un impact sur cette élection. L'extrême droite pourrait revenir au pouvoir pour la première fois depuis la fin de la dictature de Pinochet. Qu'est-ce qui explique cette progression et son attrait auprès d'une grande partie de la population ? Les thèmes de campagne qui ont été mobilisés, in fine. On y reviendra peut-être, mais les questions d'insécurité, de l'immigration. Il faut savoir que le Chili a connu une immigration massive, notamment de migrants vénézuéliens, à la suite de la faillite de l'État du Venezuela. Cela entretient un certain nombre de frustrations vis-à-vis d'eux, parce qu'on accuse les Vénézuéliens de non seulement récupérer des emplois et de concurrencer les Chiliens sur le marché du travail, mais aussi, bien sûr, d'entretenir une forme de criminalité. Alors certes, cela a augmenté, il ne faut pas le nier, mais cela reste quand même monté en épingle par des médias dans un pays qui est historiquement assez tranquille sur ces questions. Pour aussi répondre à votre question, ce sont les contrecoups de cette grande révolte sociale qui a eu lieu en 2019 et 2020, juste avant le Covid. Une révolte dont l'objectif était de mettre à terre le système néolibéral qui est, au Chili, un modèle international. Parce qu'il faut savoir que sous Pinochet, c'est avec un mandat législatif d'avance sur Reagan et Thatcher que Chili a mis en place les premières mesures de néo-libéralisation échevelée. Le pays n'en est toujours pas sorti. Il y a eu une révolte sociale en 2019 et 2020, puis un processus constituant. Aujourd'hui, le jeu électoral se fait sur ces différents rebondissements de ces dernières années. Criminalité, immigration, deux thèmes importants au cours de la campagne. Il y a aussi la question fiscale qui semble primordiale au Chili, où le taux d'imposition est très faible. Les candidats se saisissent-ils de cette question ? Effectivement, c'est un enjeu qui est fondamental, mais totalement absent de la campagne alors qu'il est déterminant. Le problème du Chili, ce n'est pas son niveau de criminalité. Ou même le niveau d'immigration, qui n'a rien à voir, par exemple, si on le compare, avec la Colombie, voisine du Venezuela, qui, elle, a absorbé massivement cette immigration économique et politique vénézuélienne. On n'est pas du tout sur ces ordres de grandeur. En revanche, le Chili est malade de ses inégalités sociales. C'est l'un des pays où les inégalités sociales et socio-économiques sont les plus grandes au monde. C'est un pays où l'élite économique ne paye pas d'impôts, il faut le dire clairement. Un impôt qui est résiduel. La charge fiscale par rapport à la production, au PIB, à la richesse nationale est de l'ordre de 22 ou 23 %. Avec cela, vous financez les activités régaliennes et peu ce qui pourrait être l'éducation publique, le système de santé, etc. C'est un système fiscal qui est largement régressif, c'est-à-dire que le budget de l'État est supporté par les classes populaires, en particulier sur la TVA. Toutes les mesures qui auraient dû être conduites depuis le retour à la démocratie ne l'ont jamais été. Si bien que c'est un pays qui reste structurellement inégalitaire et économiquement fragile. À lire aussiLes Chiliens élisent un successeur à Gabriel Boric, gauche et extrême droite en tête des sondages

C'était il y a 40 ans, quatre journalistes, Robert Ménard, Rémy Loury, Jacques Molénat et Émilien Jubineau, décidèrent de fonder l'association, Reporters sans frontières, pour défendre la liberté de la presse, dénoncer la censure, soutenir le pluralisme et plaider pour le droit à l'information. Aujourd'hui, l'organisme, soutenu par un large réseau de correspondants dans le monde, a des bureaux sur les cinq continents. Comment l'ONG a-t-elle évolué ? Comment défendre les journalistes ? Éléments de réponse avec Thibaut Bruttin, directeur général de Reporters sans Frontières (RSF).

Les attaques de colons israéliens sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes dans les territoires palestiniens, selon l'ONU. Une recrudescence qui pèse sur la récolte des olives en Cisjordanie occupée, où une mosquée a été vandalisée par des colons qui sont « souvent accompagnés ou protégés par des soldats israéliens ». Deux adolescents palestiniens de 15 ans ont été tués par l'armée israélienne qui les présente comme des « terroristes en passe de perpétrer une attaque ». Ce nouvel incident intervient alors que de plus en plus de voix dénoncent les violences qui ont atteint en octobre un pic inédit en près de deux décennies. Entretien avec Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités, président d'honneur de l'IReMMO et co-auteur du livre Atlas du Moyen-Orient, éditions Autrement. RFI : Comment expliquer cette recrudescence des violences en Cisjordanie occupée ces dernières semaines ? Est-ce qu'il y a un lien avec le cessez-le-feu, qui est fragile, mais qui tient parallèlement à Gaza ? Jean-Paul Chagnollaud : Je crois qu'il faut d'abord rappeler le contexte. C'est vrai que maintenant, depuis plus de deux ans, les Nations unies montrent à quel point, dans leurs statistiques, le nombre d'attaques a très sensiblement augmenté. Il y a vraiment des violences terribles, et en particulier par des milices de jeunes colons, souvent religieux, ou en tout cas liés à des organisations ou des associations religieuses, et qui sont particulièrement dans une violence débridée. Je crois que votre hypothèse du lien avec le cessez-le-feu a sans doute du sens, c'est difficile à vérifier. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on a le sentiment que tout pourrait aller mieux à Gaza, ce qui est évidemment une illusion absolue. Le cessez-le-feu est fragile et l'avenir est pour le moins incertain. Mais en tout cas, on oublie complètement la Cisjordanie, dont je rappelle d'ailleurs que la Cisjordanie n'est pas mentionnée dans le plan Trump. Comme si, au fond, la colonisation qui y est établie pourrait se poursuivre. Donc, les plus déterminés parmi les colons violents ont une espèce d'espace assez libre pour agir comme ils le souhaitent. Ils savent qu'ils ont le soutien du gouvernement et de l'armée. Justement, ils sont de plus en plus jeunes, c'est ce que dit l'ONU. Il y a cette stratégie du fait accompli. Mais très peu d'auteurs finalement de ces attaques ont été poursuivis par les autorités israéliennes. Ils sont effectivement protégés ? C'est extrêmement clair. On ne peut même pas parler de deux poids, deux mesures, entre ce que subissent les Palestiniens comme punition quand ils s'engagent dans la violence, et les Israéliens et les colons israéliens quand ils le font. Les colons israéliens ont toujours été dans l'impunité la plus totale. De temps en temps, il y a une vague commission d'enquête qui n'aboutit jamais à aucun résultat. C'est extrêmement clair. Alors que, en ce qui concerne les Palestiniens, la moindre intervention peut leur coûter très cher, y compris d'ailleurs la mort. Je rappelle qu'en deux ans, il y a eu pratiquement 1 000 victimes. Ce sont encore les chiffres des Nations unies, 1 000 Palestiniens qui ont été tués soit par l'armée, soit par les colons. Donc, on voit bien la différence. Il y a un projet de loi qui est en discussion à la Knesset, qui est dans une première lecture sur le rétablissement de la peine de mort contre les terroristes. En fait, c'est une peine de mort, non pas en soi, mais uniquement contre les Palestiniens. Donc, c'est à suivre de très près et ça rentre malheureusement dans ce schéma d'une radicalisation constante du gouvernement israélien et d'une partie, malheureusement, de la société israélienne. Ce qu'on évoque là, c'est bien la société israélienne elle-même. Vous dénoncez l'impunité, mais comment est-ce que vous interprétez la déclaration du chef de l'armée israélienne ? Il a affirmé mercredi 12 novembre vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie occupée. L'armée est accusée par les Palestiniens de plutôt fermer les yeux, voire d'encourager ces colons israéliens. Comment vous avez perçu cette déclaration ? Je crois qu'il y a deux interprétations possibles. La première, c'est qu'il estime effectivement qu'il faudrait arrêter ces violences. Mais ça, malheureusement, ça n'a pas beaucoup de sens parce que c'est une politique d'État qui est derrière, ce n'est pas seulement quelques colons. Ou bien, il le fait pour des raisons purement tactiques, en faisant semblant de penser qu'il puisse y avoir une impunité, que ces personnages puissent être, disons, freinés, voire punis. Donc, c'est un geste dont l'interprétation est ambivalente, parce que si vraiment on voulait y mettre un terme, c'est toute une politique qu'il faudrait remettre en question, et c'est exactement l'inverse qui se passe. Ces colons violents ne sont que la pointe avancée d'une colonisation systématique et extrêmement dense. Je rappelle juste un élément important : c'est le gouvernement qui a décidé de lancer ce fameux projet E1, qui est une colonisation qui se trouve entre Ma'aleh Adumim et Jérusalem et qui aboutirait à couper en deux la Cisjordanie. Et ça, ce ne sont pas les colons violents, c'est le gouvernement qui l'a décidé. C'est un projet qui date des années 1990 et qui a toujours été empêché par la communauté internationale et les États-Unis en particulier. Et là, c'est l'inverse, l'administration Trump a donné son feu vert. Quand le président israélien Isaac Herzog, lui aussi, condamne une descente particulièrement violente de colons, ces derniers jours, près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. Est-ce que ça peut avoir un effet, selon vous ? Je ne crois pas, malheureusement. Parce qu'une fois encore, si vraiment il allait au bout de son discours, il faudrait dire : "On remet en question la colonisation", ce qui est absolument exclu puisque c'est une politique d'État depuis très longtemps. Donc, ce sont des paroles qui tendent à montrer, du point de vue de la communauté internationale, qu'on est en désaccord avec ces violences. Mais en réalité, c'est un cadre plus global de la politique israélienne de colonisation qui permet ces violences-là. Je crois que c'est ça la réalité, malheureusement. Une manifestation d'associations israéliennes a été empêchée ce matin, avec des organisations comme Peace Now (« La Paix maintenant »). Ce sont des voix, il faut le dire, minoritaires dans la société israélienne. Mais cette mobilisation, le fait que ces associations aient tenté de se mobiliser, c'est déjà important pour vous ? Le camp de la paix tel qu'il existait, disons à l'époque d'Oslo, ça nous ramène à il y a très longtemps, a presque disparu. Mais il y a encore des gens courageux qui essaient de reprendre ce flambeau. Peace Now et quelques autres. Et c'est vrai qu'il y a une fraction de la société israélienne qui se rend bien compte des impasses où conduit cette politique de colonisation. Et malheureusement, ils sont, comme vous le dites, assez minoritaires, et donc, eux aussi, subissent une répression de la part des autorités israéliennes. C'est ça le schéma qui perdure. À lire aussiDes habitants de villages palestiniens voient leur statut de résidence modifié par Israël

Les États-Unis renforcent encore leur présence militaire dans la mer des Caraïbes. Ils ont envoyé leur plus gros porte-avions et continuent de frapper les bateaux que Washington présente comme transportant de la drogue. Le Venezuela est directement mis en cause comme soutien des trafiquants, mais il n'est pas le seul à s'inquiéter. La Colombie de Gustavo Petro a indiqué suspendre les échanges de renseignements de Bogota avec Washington « tant que les attaques par missile contre des bateaux se [poursuivraient] ». Entretien avec Pascal Drouhaud, spécialiste de l'Amérique latine et des relations internationales, président de l'association LATFRAN et chercheur associé auprès de l'Institut Choiseul.

Deux mois après la reconnaissance de l'État de Palestine par la France, Mahmoud Abbas est en visite à Paris ce 11 novembre. Le président de l'Autorité palestinienne vient parler avec Emmanuel Macron de la suite de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, des prochaines étapes du plan Trump pour le territoire. Mais aussi réaffirmer la nécessité de se réformer pour prendre en charge la gouvernance de Gaza. Entretien avec Anwar Abu Eisheh, professeur de droit, ancien ministre de la Culture de l'Autorité palestinienne. À lire aussiMahmoud Abbas effectue sa première visite en France en tant que président de l'État de Palestine

Ahmed al-Charaa est reçu, lundi 10 novembre, à la Maison Blanche par le président américain Donald Trump. Une visite inédite et importante pour le président intérimaire syrien, ancien jihadiste et ancien membre du groupe État islamique. Le dirigeant œuvre, depuis la chute de Bachar el-Assad, pour mettre fin à l'isolement international de son pays. Il pourrait rejoindre la coalition occidentale qui lutte contre ce mouvement terroriste. Entretien avec Thomas Pierret, chercheur à l'IREMAM, un laboratoire rattaché au CNRS, et à Aix-Marseille Université, spécialiste de la Syrie et auteur de Baas et Islam en Syrie (PUF).

Il y a tout juste six mois, le cardinal américain Robert Francis Prevost était élu pape. Devenu Léon XIV, il a succédé au pape François. Comment qualifier ces six premiers mois de pontificat ? Pour faire un premier bilan, nous recevons Antoine-Marie Izoard, ancien vaticaniste et directeur de la Rédaction de Famille Chrétienne. À lire aussiLéon XIV: un pontificat américain entre tradition et rupture

Emmanuel Macron entame sa première visite officielle au Mexique depuis la prise de fonctions de la présidente Claudia Sheinbaum. Le Mexique est le premier pays latino-américain investisseur en France, tandis que la France se classe comme le onzième investisseur étranger au Mexique. Emmanuel Macron a parlé de « resserrer les liens politiques et stratégiques » entre la France et le Mexique. Quels sont les principaux enjeux pour les deux pays dans cette relance bilatérale ? Pour en parler, Hélène Combes, directrice de recherche au CNRS rattachée au Ceri de Sciences Po. Autrice de De la rue à la présidence, Foyers contestataires à Mexico, CNRS Éditions.

La Tanzanie peine à se remettre d'une semaine passée particulièrement sanglante. On commence à avoir plus d'informations sur la répression violente qui a suivi la réélection contestée de la présidente Samia Suluhu Hassan, avec 98% des suffrages, et marquée par de nombreuses tricheries selon l'opposition et des observateurs étrangers. Plusieurs ONG parlent de civils, souvent jeunes, tués en représailles, parfois chez eux. Il est toujours difficile, par contre, d'estimer le nombre de victimes ; certaines sources évoquent qu'elles se comptent par centaines, voire par milliers. Les explications d'Alexis Deswaef, président de la Fédération internationale des droits humains.

Le front se déplace et les combats s'étendent au Soudan. Après avoir pris el-Fasher, capitale du Darfour-Nord, les paramilitaires du général Hemedti assiègent désormais la ville stratégique d'el-Obeid, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour. De lourdes accusations pèsent depuis plusieurs mois sur les Émirats arabes unis, qui fournissent des armes aux Forces de soutien rapide (FSR) via le Tchad. Entretien avec Marc Lavergne, directeur de recherche émérite au CNRS, directeur au laboratoire CITERS de l'université de Tours et spécialiste du Soudan.

Les neuf juges de la Cour suprême des États-Unis se penchent ce mercredi 5 novembre sur la question de la légalité des droits de douane instaurés par la Maison Blanche. Une affaire qui pourrait entraîner des répercussions sur l'économie mondiale et qui constitue un test important pour le pouvoir du président républicain, élu pour un second mandat, il y a un an jour pour jour. Des États démocrates et des entreprises ont contesté, il y a quelques mois devant la justice internationale, le texte sur lequel s'est appuyé Donald Trump pour mener sa guerre commerciale à l'encontre des pays. La décision de la Cour suprême n'est pas attendue avant le début de l'année prochaine. Entretien avec Anne Deysine, professeure émérite à l'université Paris-Nanterre et auteure de : Les juges contre l'Amérique, paru aux Presses Universitaires de Paris-Nanterre. À lire aussiLes États-Unis imposent de nouveaux droits de douane aux camions et aux bus, visant le Canada et le Mexique

Polémique en Israël autour de la procureure militaire Yifat Tomer-Yerushalmi en détention désormais. Inculpée trois jours après sa démission, on lui reproche d'avoir communiqué à la presse des vidéos montrant des sévices et un viol imposé à un détenu palestinien par des soldats israéliens. La droite et l'extrême droite accusent l'ex-magistrate de trahison, considérant qu'elle entache la réputation des militaires en temps de guerre. La gauche quant à elle estime que le débat porte sur la responsabilité éthique de dénoncer les sévices contre les détenus palestiniens. Entretien avec Nitzan Perelman-Becker, docteure en sociologie politique à l'Université Paris Cité et co-fondatrice du site Yaani. Autrice de Anatomie de la droite israélienne, à paraître chez Agone en avril 2026. RFI : La procureure générale de l'armée israélienne Yifat Tomer-Yerushalmi a été inculpée pour fraude et abus de confiance, abus de fonction, entrave à la justice et divulgation d'informations par un fonctionnaire parce qu'elle avait communiqué à la presse – elle l'a reconnu en fin de semaine dernière –, une vidéo montrant partiellement les sévices et le viol commis par des soldats israéliens contre un détenu palestinien. Ces révélations datent de juillet 2024. Pourquoi la procureure a choisi de démissionner maintenant ? Nitzan Perelman-Becker : Tout d'abord, je voudrais expliquer ce qu'est Sde Teiman. C'est une base militaire qui a servi depuis octobre 2023 comme un camp de détention où il y avait énormément de Gazaouis qui se retrouvaient sans même savoir pourquoi ils étaient là. Il y avait énormément de témoignages, y compris d'organisations israéliennes comme Physicians for Human Rights, qui racontent des tortures de manière quotidienne dans ce camp de détention. Et il y a une seule histoire, donc, qui sort, qui est publiée dans la presse. Ce viol d'un Palestinien qui arrive aussi à l'hôpital. On ne sait pas qui a publié la vidéo, mais la vidéo est publiée partout. Des organisations nationalistes de droite, avec les soldats qui ont commis le viol, demandent au tribunal de faire une enquête pour découvrir qui l'a publiée. Le tribunal sollicite l'armée. L'armée mène une enquête, et [selon les conclusions], on ne sait pas qui a publié la vidéo. Mais tout d'un coup, on découvre à la fin du mois d'octobre 2025, que c'était justement l'ex-procureure générale de l'armée israélienne, Yifat Tomer-Yerushalmi, qui a publié elle-même la vidéo, et elle admet que c'était bien le cas. Elle dit qu'elle l'a fait pour s'opposer à la propagande « contre les forces de l'ordre de l'armée ». Elle veut montrer que l'armée fait ses enquêtes. Et donc elle publie la vidéo. Cela a créé énormément de polémique. Il y a énormément de pression sur elle, notamment de militants de droite. Elle écrit une lettre de suicide qu'elle laisse à sa famille. On ne la retrouve pas pendant quelques heures, puis on la retrouve à côté de la mer, on ne retrouve pas son téléphone. Et jusqu'à aujourd'hui, on cherche son téléphone. Elle est arrêtée, elle est toujours en détention. Beaucoup de pression sur elle, vous nous dites. Neuf soldats avaient été mis en cause pour ce viol et ces sévices. Où en est la procédure qui les concerne aujourd'hui ? En ce qui les concerne, la procédure est toujours en cours. Mais ce qui est intéressant de savoir, c'est que du point de vue de la société israélienne, le problème n'est pas l'acte qu'ils ont commis, mais bien l'acte de l'ex-procureure générale. Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, dit même qu'elle a provoqué la plus grande attaque médiatique que le pays n'a jamais connue. Donc, bien sûr, ils ne parlent pas de ce que beaucoup de juristes, historiens et organisations internationales appellent le génocide à Gaza et tous les crimes commis par l'État d'Israël dans le cadre du génocide. Ils ne parlent pas non plus de Sde Teiman, de toutes les actions, de toutes les tortures qu'il y avait pendant des mois et des mois dans cette base militaire. Le journal Haaretz, effectivement, soulignait, comme vous l'évoquiez à l'instant, le fait que cette affaire faisait tellement de bruit qu'on en oubliait ce qui s'était passé sur la base militaire de Sde Teiman. Est-ce que cela préoccupe en Israël, au-delà du pouvoir politique, de la droite et de l'extrême droite ? Bien évidemment, et ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a une vraie fracture entre le gouvernement au pouvoir qui place l'identité juive et la domination juive sur les institutions étatiques et le centre gauche sioniste qui place d'abord les institutions étatiques. Et eux disent que cette affaire met en péril l'image de l'armée et l'image de l'État. Ils insistent pour qu'on ne critique pas l'ex-procureure générale, mais bien évidemment la droite qui est au pouvoir demande de ne même pas qualifier ce viol comme un crime. On voit des parlementaires, on voit des membres du gouvernement et aussi, bien sûr, des organisations de droite qui soutiennent ces soldats qui ont commis ce viol en disant très clairement qu'il ne s'agit pas d'un crime. Cela avait déjà été le cas d'ailleurs l'année dernière, avec des manifestations pour soutenir les soldats. L'extrême droite, vous nous le disiez, les avait largement soutenues aussi en allant jusqu'à justifier le viol. Est-ce que c'est compatible avec la position que défend le gouvernement en disant que les droits des prisonniers sont respectés dans les centres de détention ? Bien évidemment, il faut juste écouter le discours du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et de voir les vidéos qu'il publie des prisons israéliennes pour comprendre à quel point il légitime ce genre d'action, c'est-à-dire le fait de torturer les prisonniers palestiniens qui sont parfois même des otages parce qu'ils se trouvent dans les prisons israéliennes, et ils ne savent même pas pourquoi ils sont là, ils n'ont même pas recours à un avocat et donc ils doivent être considérés du point de vue du droit international comme de vrais otages. Et là, on voit le discours d'Itamar Ben-Gvir qui légitime toute action violente contre eux. On voit même que la peine de la mort est prévue par le gouvernement contre les détenus palestiniens. Et donc, ça représente effectivement la ligne du gouvernement, notamment la ligne d'Itamar Ben-Gvir qui est chargé de la police. À lire aussiIsraël: l'ex-procureure générale de l'armée arrêtée pour la fuite d'une vidéo de viol dans une prison

Le parti démocrate est toujours complètement figé, pas encore remis de sa défaite à la présidentielle aux États-Unis. Pourtant, à un an des législatives de mi-mandat, et à l'occasion des élections ce mardi 4 novembre 2025, à New York, dans le New Jersey et en Virginie, des millions d'électeurs vont donner une indication sur ce que la formation politique pourrait devenir. Des voix se font entendre pour faire pencher la barre plus à gauche, avec l'émergence de figures comme le probable futur maire de New-York, le socialiste Zohran Mamdani. L'analyse de Serge Jaumain, professeur d'Histoire contemporaine à l'ULB et co-directeur du Centre interdisciplinaire d'étude des Amériques (AmericaS). À lire aussiMunicipales à New York: le coût de la vie enjeu central du scrutin

La nouvelle saison des prix littéraires est ouverte. Le plus emblématique, le prix Goncourt sera décerné mardi 4 novembre. À quoi sert un prix littéraire ? Est-ce-que les applications, les supports et les nouvelles pratiques de lecture jouent sur le choix des lecteurs ? Qu'est-ce qui donne envie de lire un livre plutôt qu'un autre ? Sarah Sauquet, professeure de lettres, créatrice d'applications littéraires, autrice de Les 1000 livres qui donnent envie de lire (Glénat, 2022) est l'invitée internationale de la mi-journée de RFI dimanche 2 novembre. À lire aussiLe Grand Prix du roman 2025 de l'Académie française attribué à l'autrice haïtienne Yanick Lahens À lire aussiPercival Everett, le prix Pulitzer 2025, libère l'esclave de Mark Twain

Samedi 1er novembre marque un an depuis le début d'intenses manifestations en Serbie, contre la corruption et le régime d'Aleksandar Vučić, déclenchées après l'effondrement mortel d'un auvent en gare de Novi Sad. Des dizaines de milliers de personnes se recueillent dans tout le pays, dont une large partie demande de nouvelles élections libres. Est-ce que cet accident a changé le pays ? François Lafond, ancien expert technique français auprès du gouvernement serbe et auteur de la note La Serbie et les défis à l'Occident, pour l'Institut Montaigne, est l'Invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiSerbie: des milliers d'étudiants en route vers Novi Sad pour commémorer le drame un an après À lire aussiSerbie: un an après, la tragédie de Novi Sad a profondément transformé le pays

Pour la première fois en France, les députés ont adopté jeudi 30 octobre une proposition du Rassemblement national. Ce texte vise à dénoncer l'accord franco-algérien de 1968 signé six ans après la fin de la guerre d'Algérie. Une résolution qui n'a aucune valeur législative certes, mais la cheffe de file du RN à l'Assemblée nationale Marine Le Pen a néanmoins demandé au gouvernement de tenir compte de ce vote. Décryptage avec Emmanuel Alcaraz, professeur agrégé en histoire, chercheur au laboratoire de recherche Mesopolhis à Aix-en-Provence. Emmanuel Alcaraz est l'auteur du livre France-Algérie : de tragédies en espérance (éditions Golias 2024)

La rencontre entre Xi Jinping et Donald Trump en Corée du Sud a été qualifiée de grand succès par le président américain. Son homologue chinois à quant à lui appeler à finaliser dès que possible les résultats de cet entretien. Quel bilan tirer de cette rencontre entre les deux dirigeants ? Éléments de réponse avec Jean-François Huchet, professeur d'économie et président de l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco).

Lors d'un briefing mardi 28 octobre, Volodymyr Zelensky a déclaré avoir besoin du soutien des dirigeants européens pour deux ou trois années de combats supplémentaires face à la Russie. Le président ukrainien a-t-il raison de craindre une prolongation du conflit ? Éléments de réponse avec Alain de Nève, chercheur au Centre d'études de sécurité et de défense de l'Institut royal supérieur de défense à Bruxelles

Dimanche 26 octobre, le parti du président argentin Javier Milei a largement remporté les élections législatives partielles en récoltant plus de 40% des voix. Décryptage de David Copello, maître de conférences en sciences politiques et spécialiste de l'Argentine à l'Institut catholique de Paris. À lire aussiArgentine : le parti du président Javier Milei remporte largement les législatives de mi-mandat

Le sommet de l'Asean, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est qui s'est ouvert ce dimanche à Kuala Lumpur en Malaisie, est dominé par la présence de Donald Trump. Il a co-signé un accord de cessez-le-feu entre le Cambodge et la Thaïlande. Les discussions commerciales figurent également au menu de cette rencontre. Le président américain se rendra ensuite au Japon et en Corée du Sud. Il rencontrera par ailleurs, au cours de son périple dans la région, son homologue chinois Xi Jinping. Quels sont les enjeux de ce déplacement ? Pour en parler, Christine Cabasset, docteure en géographie, ex-directrice adjointe de l'Institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est contemporaine à Bangkok et associée au programme Asie-Pacifique de l'IRIS, est l'invitée internationale de la mi-journée de RFI. À lire aussiAccord de paix Cambodge-Thaïlande: Donald Trump se présente en faiseur de paix au sommet de l'Asean À lire aussiTrump en Asie: un voyage sous tension, entre enjeux commerciaux et bras de fer diplomatique

En Argentine, se tiendront dimanche 26 octobre les législatives de mi-mandat, élections cruciales pour le président ultralibéral et d'extrême droite Javier Milei. Il souhaite consolider son pouvoir au Parlement alors que, depuis son arrivée, Javier Milei tente de gouverner sans majorité au Congrès. Son bilan économique est également mitigé. Il a, certes, réussi à ralentir l'inflation, mais le niveau de vie des Argentins a chuté. Et l'opposition est de plus en plus unie face au président. Pour en parler, Christophe Giudicelli, historien, professeur à Sorbonne Université, membre associé de Mondes américains et directeur d'études associé à l'Institut des Hautes Études de l'Amérique latine-Université Sorbonne Nouvelle/CREDA, directeur du Centre franco-argentin des Hautes Études de Buenos Aires entre 2019 et 2023. À lire aussiArgentine, élections législatives, un rendez-vous crucial pour Javier Milei À lire aussiLégislatives en Argentine: Javier Milei joue son avenir politique

La pression est très forte des États-Unis sur Israël. Quatre hauts responsables en visite en quelques jours et Donald Trump qui avertit qu'Israël perdrait le soutien américain en cas d'annexion de la Cisjordanie, territoire déjà en grande partie occupé et sur lequel l'État hébreu veut étendre sa souveraineté. Les députés ont voté en ce sens cette semaine, résultat : Benyamin Netanyahu se retrouve entre une assemblée qui pousse pour la colonisation et un puissant allié qui a indiqué son opposition. Pour en parler, Denis Charbit, professeur de science politique à l'université ouverte d'Israël. Son prochain ouvrage, Yitzhak Rabin, la paix assassinée ? paraîtra le 29 octobre aux éditions JC Lattès. À lire aussiIsraël: le Parlement ouvre la voie à une annexion de la Cisjordanie

Israël empêche toujours les journalistes étrangers d'entrer à Gaza. L'Association de la presse étrangère à Jérusalem (FPA) a exprimé ce jeudi 23 octobre sa déception après que la Cour suprême israélienne a reporté sa décision d'un mois supplémentaire, assurant que la situation sur place a changé. Depuis deux ans, les journalistes n'ont pu y entrer que sous escorte et donc sous contrôle de l'armée israélienne. La guerre a causé la mort de plus de 210 journalistes palestiniens dans le territoire dévasté. Entretien avec la journaliste à Orient XXI, Sylvain Cypel, ancien directeur de la rédaction de Courrier international et rédacteur en chef au Monde. Auteur de « L'État d'Israël contre les Juifs », La Découverte. C'est toujours non. Les journalistes étrangers ne peuvent pas entrer à Gaza, ne peuvent pas aller voir ce qui se passe et ne peuvent pas raconter au reste du monde. Ça fait plus de deux ans que ça dure, et Israël continuera de bloquer l'accès au territoire palestinien au moins pour un mois. La Cour suprême a reporté sa décision et nous en parlons avec Sylvain Cypel journaliste à Orient XXI, ancien directeur de la rédaction de Courrier international, ancien rédacteur en chef au Monde. Vous avez aussi écrit le livre l'État d'Israël contre les Juifs, publié aux éditions La Découverte. Rfi : Bonjour Sylvain Cypel. La Cour suprême a reconnu tout à l'heure en Israël que la situation avait changé. Est-ce que ça laisse entrevoir une ouverture selon vous ou pas du tout ? Sylvain Cypel : Comment dire, un tout petit peut-être ? Voilà, un tout petit peut-être… C'est-à -dire qu'il faut voir, il faut voir le background. Il faut voir dans quelles conditions ça se passe. Ça veut dire que ça fait deux ans que ça dure. Ce n'est pas la première fois qu'il y a un dépôt de plainte devant la Cour suprême. Il y en a eu sept. Il y a eu sept reports. À chaque fois, la Cour suprême s'est délestée de son devoir et, à chaque fois, l'État a expliqué des conditions de guerre, la sécurité... qu'il est impossible de laisser les journalistes entrer. Par ailleurs, il faut savoir qu'il y a des journalistes qui rentrent très peu. Ils sont quasi systématiquement Israéliens. Ils sont choisis par l'armée. Donc, la presse, les médias deviennent un instrument d'une propagande. Si vous voulez un instrument d'un récit où on ne voit rien, on ne vous dit pas, on voit juste ce qu'on autorise de voir. Et quelques personnes qui se disent journalistes et qui sont des affidés, sont prêts à répercuter ce que l'armée leur demande de faire. Vous nous disiez qu'à plusieurs reprises la justice s'était soustraite en quelque sorte à son rôle. Est-ce qu'elle pourrait contraindre le gouvernement israélien à autoriser l'accès des journalistes étrangers à Gaza ? Oui. Mais bien entendu, si elle donne raison à l'Association de la presse étrangère, qui est représentée par un avocat israélien qui est très connu, qui s'appelle Gilad Shaer qui a été en son temps un conseiller d'un Premier ministre qui s'appelait Barak. Et donc il suffit que la Cour suprême décrète, la requête est validée. Et là, en l'occurrence, ce qu'elle a dit, c'était qu'elle accordait un mois supplémentaire aux autorités israéliennes pour qu'elles préparent un plan d'accès à Gaza. Vous nous l'avez dit, elle l'a déjà fait à plusieurs reprises. Vous y croyez, là, pour cette fois-ci, dans le contexte un peu différent auquel on assiste avec le cessez-le-feu ? Alors, je vous dis, il y a un contexte un peu différent, vous avez raison. C'est-à-dire que ce n'est pas la paix, mais il y a une forme... On ne peut même pas dire que c'est un cessez-le-feu, parce qu'en réalité, tous les jours, il y a des Palestiniens qui sont assassinés. Donc, ce n'est pas vraiment une paix, mais ça n'est plus ce que c'était avant l'accord qui a été signé entre le Hamas et le gouvernement israélien. Et malgré ça, il n'y a toujours pas de journalistes étrangers qui rentrent. On entend assez peu de réactions internationales pourtant. Pourquoi, selon vous ? Pourquoi est-ce qu'on n'en parle pas sur le plan international ? Oui. D'abord, on en parle un peu. Il y a eu des papiers dans la presse américaine, il y a eu des papiers dans la presse française. Il y a eu des papiers, mais je veux dire des réactions de dirigeants, par exemple. Mais parce qu'il n'y a pas non plus de réactions de dirigeants sur la réalité de ce qui s'est passé à Gaza. C'est ça qu'il faut dire. Si vous voulez, il y a des gens qui ont commencé à bouger…. Les Européens ont commencé gentiment à dire que ça ne va pas, qu'on menace peut-être. Enfin,à ce jour, il y a 150 000 blessés, bientôt 70 000 morts et tous ceux qu'on découvrira le jour où on pourra les découvrir, si on les découvre sous les décombres. L'armée israélienne a tué à ce jour, les chiffres officiels, c'est 200 tués, dont 75% de Gazaouis et 25% de non-Gazaouis [parmi les journalistes, NDLR]. En général, ce sont des gens d'Al Jazeera, parce qu'ils étaient les seuls à être restés. Oui, c'est ça. Les derniers chiffres de Reporters sans frontières disent même plus de 210 journalistes tués. Les médias internationaux : 220. Même les médias internationaux ont beaucoup travaillé là depuis deux ans, avec des journalistes qui se trouvaient à Gaza. Mais donc beaucoup ont été tués, beaucoup sont partis. Comment est-ce qu'aujourd'hui, on peut encore couvrir ce conflit ? Ben, on ne le peut pas. On le peut en ayant des correspondants. Moi, je suis à Orient XXI. Il y a quelqu'un qui, toutes les semaines, nous fait un papier que nous publions sur ce qui se passe à Gaza. C'est extrêmement intéressant. Rami Abou Jamous, je cite son nom parce qu'on l'a entendu à plusieurs reprises sur cette antenne et il faut le lire, en effet. Mais bien entendu. Et donc je vous dis, il a commencé chez nous et aujourd'hui c'est devenu, je dirais, entre guillemets, «une petite vedette». Et donc, si on dispose de gens à l'intérieur, on peut obtenir des choses. Les journalistes israéliens de Haaretz qui travaillent sur ce qui se passe... moi, je connais très bien, par exemple, Amira Hass, qui est une journaliste de Haaretz. Elle a un carnet d'adresses très important à Gaza et donc elle peut faire. Mais elle fait de l'information sur Gaza uniquement par téléphone. Elle ne peut pas y aller, c'est impossible. Or, ça, c'est tout à fait différent de faire un papier lorsqu'on vous parle d'un endroit et lorsque vous êtes sur le terrain, mais tous les journalistes connaissent ça par cœur. Et donc, évidemment, ça nuit considérablement. À la qualité de l'information et à la véracité de l'information. À lire aussiIsraël: la Cour suprême reporte l'examen d'un recours de la presse étrangère pour un accès à Gaza À lire aussiIsraël: le Parlement ouvre la voie à une annexion de la Cisjordanie

L'administration Trump intensifie ses efforts diplomatiques pour consolider la première phase du fragile cessez-le-feu à Gaza et aborder les sujets sensibles des phases à venir, comme l'administration et la reconstruction de ce territoire ravagé par deux ans de guerre. En visite à Jérusalem, le vice-président américain J.D. Vance reconnaît qu'il sera très difficile de désarmer le Hamas et de reconstruire le territoire palestinien. Entretien avec Amélie Férey, chercheuse à l'Institut français des relations internationales, responsable du Laboratoire de recherche sur la défense et auteure du livre Les Mots, armes d'une nouvelle guerre (éditions Le Robert).

Trois semaines de paralysie budgétaire aux États-Unis, trois semaines que le budget a expiré et que les parlementaires ne parviennent pas à s'entendre sur le suivant. Le shutdown entraîne des conséquences sur tous les services fédéraux, y compris l'Agence de sécurité nucléaire qui doit placer 1 400 fonctionnaires au chômage technique. Quelles conséquences pour le fonctionnement du pays ? Donald Trump peut-il profiter du moment pour en tirer un avantage politique et accélérer sa charge contre l'État fédéral ? Éléments de réponse avec Élizabeth Sheppard-Sellam, maîtresse de conférences de science politique à l'université de Tours. À lire aussi« Shutdown » : 1400 employés américains chargés de l'arsenal nucléaire au chômage technique

Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, les Européens cherchent toujours un moyen d'utiliser les avoirs russes gelés pour aider Kiev financièrement. Les ministères des Affaires étrangères des 27 se penchent une nouvelle fois sur la question ce lundi 20 octobre à Luxembourg, avant que la Commission ne s'y arrête à son tour jeudi. Faut-il en prêter une partie à l'Ukraine pour reconstruire le pays ou bien les utiliser pour acheter des armes ? Les avis sont partagés. Entretien avec Julien Vercueil, professeur d'économie et vice-président de l'Inalco. Julien Vercueil est l'auteur de Économie politique de la Russie 1918-2018 (Le Seuil) À lire aussiGuerre en Ukraine : comment utiliser au mieux les avoirs russes gelés en Europe pour soutenir Kiev?

La droite ou la droite ? Après 20 ans de pouvoir de gauche en Bolivie, les électeurs sont aujourd'hui appelés à choisir leur nouveau président. Entre Jorge Quiroga, ancien chef d'État de droite, et le sénateur de centre droit, Rodrigo Paz. Exit donc le mouvement vers le socialisme, parti d'Evo Morales au pouvoir entre 2006 et 2019. Terminé aussi, Luis Arce, le président sortant, très impopulaire, qui avait choisi de ne pas se représenter. Après deux décennies de gauche au pouvoir, y a-t-il un engouement au sein de la population dans ce qui ressemble à un moment de bascule ? Pour décrypter les enjeux de ce second tour de la présidentielle bolivienne, Tristan Waag, doctorant au Centre de recherche et de documentation sur les Amériques (CREDA), est l'invité international de la mi-journée RFI.

Les États-Unis s'apprêtent à vivre la journée de contestation la plus dense depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier. Plus de 2 700 rassemblements sont prévus aujourd'hui, un peu partout dans le pays, à l'appel du mouvement « No Kings », « pas de roi » en français. Le président américain est omniprésent sur la scène internationale, mais sa politique soulève de plus en plus de critiques dans son propre pays. Analyse de ce phénomène avec Romuald Sciora, directeur de l'Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l'Iris. Et auteur de L'Amérique éclatée, plongée au cœur d'une nation en déliquescence chez Armand Colin. À lire aussiGaza: au début de la deuxième phase de négociations, Israël maintient la pression sur le Hamas À lire aussiDonald Trump annonce qu'il reverra Vladimir Poutine à Budapest

Tandis que les bombardements ont nettement diminué dans la bande de Gaza, le Hamas a lancé une répression violente contre des factions rivales s'opposant à son autorité, et accusées de collaboration avec Israël. Une vidéo dans laquelle plusieurs hommes sont agenouillés en pleine rue, puis exécutés froidement par le Hamas, a circulé sur les réseaux sociaux. Donald Trump a menacé d'intervenir pour désarmer de force les combattants du mouvement. L'analyse de Sarah Daoud, chercheuse associée au Centre de recherches internationales (CERI-Sciences-Po) et à l'EMAM à l'Université de Tours. À lire aussiÀ la Une: le Hamas exécute ses rivaux dans la bande de Gaza et réaffirme son pouvoir

Le ton continue de monter entre les États-Unis et le Venezuela sur fond de lutte contre le narcotrafic. Le président américain qui a déjà déployé des navires militaires, des avions de chasse et des hélicoptères de combat dans la mer des Caraïbes, près des côtes vénézuéliennes, envisage désormais une opération terrestre et refuse de dire si le président vénézuélien Nicolas Maduro pourrait être pris pour cible. Colère de Caracas qui s'est insurgé contre « les coups d'États fomentés par la CIA ». Faut-il prendre ces menaces au sérieux ? Entretien avec Fabrice Andréani, chargé de cours à l'université Lumière Lyon 2.

Première visite du président intérimaire syrien en Russie depuis le renversement de l'ancien dirigeant et allié de Moscou, Bachar el-Assad, qui a trouvé refuge à Moscou. Malgré cette alliance passée entre le Kremlin et le clan Assad, les nouvelles autorités syriennes cherchent à établir des relations pacifiques avec la Russie. À l'ordre du jour de cette visite, la question des deux bases militaires russes en Syrie et la coopération économique. Ahmed al-Charaa devait demander l'extradition du dirigeant déchu, selon un responsable gouvernemental syrien qui a requis l'anonymat. Y a-t-il la moindre chance que cette demande aboutisse ? Entretien avec Igor Delanoë, directeur adjoint de l'Observatoire franco-russe et chercheur associé à l'IRIS et auteur de Russie : les enjeux du retour au Moyen-Orient (éditions L'Inventaire). À lire aussiRussie: première rencontre entre le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa et Vladimir Poutine à Moscou

Contesté par la rue, le président malgache a choisi ce mardi 14 octobre de dissoudre par décret l'Assemblée nationale, alors que les députés s'apprêtaient à voter sa destitution pour vacance du pouvoir. Andry Rajoelina n'est plus dans le pays depuis dimanche, la jeunesse et une partie de l'armée réclament la démission. Il a rejeté cette éventualité dans un message hier soir, en lançant un appel à ceux qui manifestent depuis près de trois semaines maintenant. L'unité militaire ralliée à la contestation dit « prendre le pouvoir » après la destitution du président. Entretien avec Solofo Randrianja, professeur d'histoire politique à l'université de Toamasina à Madagascar. À suivre en direct[En direct] Madagascar: l'Assemblée nationale vote la destitution du président, des militaires disent «prendre le pouvoir»

Direction la bande de Gaza, à présent, avec notre invité Jacob Granger, coordinateur des programmes d'urgence de Médecins sans frontières (MSF), actuellement à Deir al-Balah, à mi-distance entre Rafah et la ville de Gaza. La population sur place traverse une crise humanitaire sans précédent, une situation terrible où les besoins sont immenses. MSF se prépare à étendre massivement ses opérations dans la bande de Gaza, comme le prévoit le plan de Donald Trump. En quoi cet accord de cessez-le-feu va-t-il changer la donne ? Entretien.

Le Japon traverse une crise politique majeure après le retrait du parti centriste Komeito de la coalition au pouvoir, qu'il formait depuis vingt-six ans avec le Parti libéral-démocrate (PLD). Quelles sont les raisons profondes du départ du parti centriste de la coalition au pouvoir ? Pour parler en parler, Arnaud Grivaud, maître de conférences à l'iniversité Paris-Cité, spécialiste de la politique japonaise contemporaine.

Maria Corina Machado, surnommée la « libératrice », a reçu ce vendredi 10 octobre le prix Nobel de la paix. La cheffe de l'opposition vénézuélienne, récompensée pour ses efforts en faveur d'une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie, est contrainte de vivre cachée dans son pays transformé en « État autoritaire brutal ». Le président chaviste Nicolas Maduro a été réélu en 2024 dans un scrutin jugé usurpé par de nombreux pays et auquel Maria Corina Machado, malgré sa popularité dans les sondages, a été empêchée de se présenter. Entretien avec l'historien Serge Ollivier, chercheur associé au Centre d'histoire sociale des mondes contemporains, spécialiste de l'histoire récente du Venezuela.

Sous la pression de Donald Trump, Israël et le Hamas sont parvenus à se mettre d'accord sur les modalités d'un cessez-le-feu. Mais de nombreux points restent encore flous. Entretien avec Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen et chargé de cours à l'Université de Genève. L'accord conclu mercredi 8 octobre en Égypte prévoit, dans sa première phase, la libération de tous les otages morts ou encore vivants détenus dans la bande de Gaza et la libération de près de 2 000 prisonniers palestiniens. Le texte doit être approuvé par le gouvernement israélien dans la soirée, condition sine qua non pour son entrée en vigueur, préviennent les autorités. À lire aussi[En direct] Israël annonce qu'une «version finale de la première phase» du plan Trump est signée