Invité de la mi-journée

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Chaque jour, un invité, spécialiste ou acteur de l’événement, vient commenter l’actualité internationale sur RFI au micro du présentateur de la tranche de la mi-journée.

Rfi - Edmond Sadaka


    • Jul 16, 2025 LATEST EPISODE
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    Affaire Epstein: «Trump se désolidarise d'une théorie complotiste qu'il a lui-même alimentée»

    Play Episode Listen Later Jul 16, 2025 6:48


    Donald Trump fait face à une fronde de son camp qui lui reproche un manque de transparence au sujet de l'affaire pédocriminelle portant le nom de Jeffrey Epstein, retrouvé mort en 2019. Le président américain avait en effet promis de divulguer les documents du FBI et du ministère de la Justice sur la mort du milliardaire de la jet-set. Mais depuis son retour à la Maison Blanche, une bonne partie de ses partisans exprime leur déception, estimant qu'il n'a pas tenu parole. De nombreux Américains pensent que les autorités dissimulent des éléments liés à l'affaire Epstein afin de protéger des élites riches et puissantes qui auraient été en lien avec lui, y compris Donald Trump. Entretien avec Gabriel Solans, chercheur en civilisation américaine à l'Université Paris Cité. À lire aussiÉtats-Unis: l'affaire Epstein, un caillou dans la chaussure de Donald Trump

    Frappes israéliennes à Soueïda: «On serait peut-être au début d'une bataille de longue haleine»

    Play Episode Listen Later Jul 15, 2025 7:53


    Violences meurtrières entre combattants druzes et bédouins depuis deux jours à Soueïda. L'aviation israélienne a bombardé ce mardi 15 juillet les forces gouvernementales syriennes après leur entrée dans cette ville à majorité druze du sud de la Syrie où Israël dit défendre cette communauté. Les violences en mars dernier contre la communauté alaouite, puis contre les druzes, ainsi qu'un attentat contre une église à Damas en juin, ont ébranlé la confiance dans la capacité du pouvoir intérimaire d'Ahmad al-Charaa à protéger les minorités. L'analyse de Thomas Pierret, chercheur à l'Irenam, un laboratoire rattaché au CNRS et à Aix-Marseille Université, spécialiste de la Syrie et auteur de Baas et Islam en Syrie (PUF).      À lire aussiSyrie: des frappes israéliennes sur Soueïda, malgré un cessez-le-feu annoncé

    Promesse de missiles Patriot à l'Ukraine: «Trump est extrêmement frustré (…) extrêmement versatile»

    Play Episode Listen Later Jul 14, 2025 7:32


    La diplomatie reprend de plus belle entre les États-Unis et l'Ukraine, alors que les négociations avec Vladimir Poutine sont dans l'impasse. L'émissaire américain Keith Kellogg est à Kiev pour des discussions sur la sécurité ukrainienne et sur les sanctions imposées à la Russie, après la promesse de Donald Trump de fournir des missiles Patriot à l'Ukraine. La livraison d'armes fera partie d'un accord impliquant l'Otan, qui paiera les États-Unis pour des armes qu'elle enverra à l'Ukraine. Entretien avec Ulrich Bounat, analyste géopolitique et chercheur associé chez Open diplomacy, auteur de « La guerre hybride en Ukraine : quelles perspectives ? », éditions du Cygne.

    Nucléaire iranien: «Depuis 2021, l'accord n'existe plus en réalité», estime Benjamin Hautecouverture

    Play Episode Listen Later Jul 13, 2025 5:56


    10 ans après le JCPOA, que reste-t-il de l'Accord de Vienne sur le nucléaire iranien. Et ce, après les bombardements des sites abritant les installations par l'armée israélienne avec le soutien des Etats-Unis, lors de « la guerre de 12 jours » ? Benjamin Hautecouverture, historien et maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste des questions de sécurité internationale et des questions nucléaires est, ce dimanche 13 juillet, l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiNucléaire: l'Iran met en garde la «troïka européenne» et refusera un accord sans enrichissement À lire aussiLe programme nucléaire iranien n'a pas été détruit par les frappes américaines, selon un rapport du renseignement

    Nouvelle-Calédonie: «Il va falloir aller convaincre», car l'accord «doit être adopté par référendum»

    Play Episode Listen Later Jul 12, 2025 5:59


    Il y a réception à l'Élysée ce samedi soir, après le consensus trouvé par les forces politiques dans la crise multisectorielle qui secouait le territoire de Nouvelle-Calédonie. Création d'un nouvel État de Nouvelle-Calédonie, d'une nationalité calédonienne à côté de la nationalité française, un accord dit historique a été trouvé entre les négociateurs. Éclairage avec Charlotte Mannevy, correspondante de RFI à Nouméa. Rappel pour bien saisir l'importance de ce texte : en mai 2024, la Nouvelle-Calédonie a connu des émeutes tragiques d'ailleurs avec un bilan très lourd de 14 morts. Qu'est-ce qui a mis la Nouvelle-Calédonie en colère à l'époque et comment, en si peu de temps, est-on arrivé à un consensus ?  Charlotte Mannevy : Tout a commencé en 2021 avec le dernier référendum de l'accord de Nouméa sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Référendum qui avait été boycotté par les indépendantistes. Résultat, ils en ont toujours contesté le résultat, donc la victoire du "non" à l'indépendance et surtout ce scrutin sans les indépendantistes a définitivement jeté le discrédit sur cette sortie de l'accord de Nouméa qui avait été signé en 1998. Et depuis, plus personne ne se parlaient. Le précédent gouvernement et le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer de l'époque, Gérald Darmanin avait tenté de relancer le dialogue, sans succès, au point de lancer unilatéralement une réforme électorale contestée par les indépendantistes. Et c'est cette réforme qui, à l'époque, avait jeté dans la rue des milliers de jeunes indépendantes qu'on ne voyait plus depuis des années dans les meetings. Ils se sont en quelque sorte réveillés, mobilisés pour la pleine souveraineté de l'indépendance, on a vu revenir en force la revendication indépendantiste.  Qu'est ce qui s'est passé pour qu'on réussisse à remettre tout le monde autour de la table, depuis une dizaine de jours à Paris ?  Il y a eu des concessions, mais tout d'abord un principe de réalité, c'est-à-dire que ce bilan terrible, 14 morts en quelques mois pour un pays d'à peine 270 000 habitants, c'est un traumatisme. C'est un traumatisme économique. Imaginez que le PIB a chuté de 20% et que des milliers de personnes aujourd'hui n'ont plus d'emploi. La Calédonie ne vit plus que des subsides de l'État qui a multiplié par deux son aide au territoire qui est sous perfusion. Et bien sûr sans accord politique, impossible de relancer l'économie. C'est la porte ouverte à une nouvelle crise politique et économique.   Si on entre dans l'état de ce projet d'accord qui vient d'être signé, on acte la création d'un État de Nouvelle-Calédonie au sein de la République française, avec des Calédoniens qui restent français, mais qui disposent de leur propre nationalité. C'est une solution qu'on avait envisagée par le passé ?  C'est une solution qui est en fait la souveraineté partagée, déjà inscrite dans l'accord de Nouméa, c'est-à-dire une souveraineté qui appartient à la fois à la Nouvelle-Calédonie et à la France. C'est une concession pour l'État français qui est jacobin. C'est une concession pour les non-indépendantistes qui voulaient à tout crin rester dans la France et qui acceptent donc ce terme d'État et de nationalité. Mais c'est aussi une concession pour les indépendantistes puisqu'ils acceptent que cet État reste dans la France.  Il y a aussi le renforcement des capacités régaliennes de la Nouvelle-Calédonie.  C'est une demande de longue date des indépendantistes qui souhaitent notamment être représentés à l'ONU, pouvoir avoir une reconnaissance internationale. Tout cela sera décliné dans les mois à venir. Parmi les compétences régaliennes, des transferts vers la Nouvelle-Calédonie serait éventuellement également fait, par exemple, dans le domaine de la justice et de la police.  Mais ce n'est pas encore fini, il faut que le Parlement français d'abord se réunisse en Congrès à Versailles, probablement au mois de septembre. Et à la rentrée, il y aura aussi des scrutins locaux en Nouvelle-Calédonie. Il y a de l'espoir, mais ce n'est pas encore bouclé ?  Oui, parce qu'il va falloir convaincre maintenant. Qui dit consensus, compromis, dit mécontents des deux côtés. Il faut savoir que la société calédonienne est aujourd'hui extrêmement fracturée. Chacun campe sur ses conditions. Il va falloir aller expliquer ce compromis. Car ce texte, pour pouvoir être adopté, il doit être adopté par référendum. Un référendum qui aura lieu en février prochain. Et bien sûr, il doit être remporté pour que le texte entre en vigueur. Mais surtout, il faudra que, politiquement, il soit emporté à une très large majorité. On n'imagine pas un texte d'une ampleur pareil, créant un État, adopté à 52% des voix seulement, par exemple, et qui ferait l'unanimité. Là encore, ça crée de la fragilité. Donc il faudra convaincre pour que le “oui” soit massif à ce référendum.   Il y a une chance de convaincre véritablement une masse de population de voter cet accord qui vient d'être signé ?  La population, majoritairement en Calédonie, veut vivre ensemble. Ça, c'est de tout temps. La population calédonienne vit ensemble depuis la colonisation, donc la prise de position française en 1850 et quelques, donc de ce point de vue, effectivement, il y a des désaccords politiques, mais les gens vivent ensemble, les gens aspirent à ce vivre ensemble. D'autant plus avec cette crise économique majeure qui touche toutes les couches de la population et toutes les ethnies. 

    Des combattants du PKK déposent les premières armes: «Une symbolique qui ouvre un processus»

    Play Episode Listen Later Jul 11, 2025 7:21


    Une trentaine de combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan ont déposé les armes ce vendredi 11 juillet lors d'une cérémonie dans le nord de l'Irak. Un désarmement symbolique censé conduire à la fin de quatre décennies de violences. Entretien avec le géographe Jean-François Pérouse, ancien directeur de l'Institut français d'études anatoliennes et enseignant chercheur rattaché à l'université Toulouse Jean Jaurès.

    «Le Hezbollah conserve un pouvoir de nuisance»

    Play Episode Listen Later Jul 10, 2025 6:58


    Alors qu'Israël a lancé mercredi 9 juillet de nouvelles opérations contre le Hezbollah dans le sud du Liban, des personnalités libanaises, des politiques et des journalistes réclament l'ouverture d'une enquête judiciaire contre le chef du mouvement chiite. Le quotidien francophone L'Orient-Le Jour parle d'un tabou qui se brise. Entretien avec Anthony Samrani, l'un de ses rédacteurs en chef. «Le Hezbollah ne peut plus jouer un rôle d'acteur régional, mais il souhaite rester la milice Anthony Samrani est l'auteur de Vu du Liban, la fin d'un pays, la fin d'un monde ? (éditions Gallimard)

    Ukraine: «Le Kremlin souhaite faire durer la guerre jusqu'aux résultats escomptés»

    Play Episode Listen Later Jul 9, 2025 7:01


    Kiev a affirmé ce mercredi 9 juillet que la Russie avait lancé dans la nuit sa plus grande attaque de drones et missiles depuis le début de l'invasion en février 2022, dans un contexte d'intensification des frappes russes et d'impasse diplomatique. L'analyse de la stratégie russe avec Carole Grimaud, spécialiste Russie à l'Université de Montpellier, chercheuse en sciences de l'information à l'Université d'Aix-Marseille. Carole Grimaud est l'autrice de Les Étudiants face à la guerre russe en Ukraine (éditions l'Harmattan)

    Gaza: «Il n'y a plus rien qui reste debout»

    Play Episode Listen Later Jul 8, 2025 10:45


    Alors que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu est en visite à Washington, son ministre de la Défense Israel Katz a évoqué lundi 7 juillet la possibilité de construire une « ville humanitaire » à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où vivraient tous les habitants de l'enclave palestinienne. Des experts juridiques considèrent ce plan comme une violation grave du droit international, équivalente à de l'épuration ethnique. Témoignage en direct de Gaza du journaliste Rami Abou Jamous, lauréat du Prix Bayeux des correspondants de guerre. 

    Trump qualifie de «ridicule» la création d'un nouveau parti par Musk: «On est dans un domaine d'ego»

    Play Episode Listen Later Jul 7, 2025 6:58


    Donald Trump poursuit ses échanges d'amabilité avec son ancien allié, le milliardaire Elon Musk, qui a décidé de lancer son propre parti politique, le « Parti de l'Amérique ». L'idée a été immédiatement balayée par le président américain avec qui il s'est récemment brouillé, à la suite de leur désaccord sur la loi budgétaire. Donald Trump a qualifié de « ridicule » la démarche d'Elon Musk et a défendu le bilan de son propre parti. L'analyse de Jérôme Viala-Godefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, spécialiste de la politique américaine. Auteur de « Les mots de Trump », éditions Dalloz.

    «La Chine et la Russie n'ont peut-être plus grand intérêt pour les Brics»

    Play Episode Listen Later Jul 6, 2025 6:25


    Le sommet des Brics s'ouvre ce dimanche 6 juillet au Brésil. Au menu des discussions, la problématique des droits de douanes, mais aussi la situation au Proche-Orient. Deux grands absents, Xi Jinping et Vladimir Poutine. Quel poids, quelle influence et quel avenir pour cette organisation ? Sylvie Matelly, économiste et directrice générale de l'Institut Jacques Delors, est ce dimanche 6 juillet, l'invitée internationale de la mi-journée de RFI. À lire aussiUn sommet des Brics au Brésil au défi de l'unité sur le Moyen-Orient et face à Donald Trump

    Espagne: «Pedro Sanchez veut renforcer l'éthique au sein du PSOE pour donner des gages à l'opinion»

    Play Episode Listen Later Jul 5, 2025 6:13


    Le paysage politique espagnol est marqué par deux congrès, celui du PSOE, le Parti socialiste espagnol, et du PP, le Parti populaire, principal parti de l'opposition placé dans le camp libéral et conservateur. Le Premier ministre Pedro Sanchez est quant à lui sous pression, sous fond d'accusations de corruption qui visent son camp. Quels sont les enjeux de ces congrès et quel avenir pour Pedro Sanchez ? Pour en parler, Hubert Peres, professeur émérite de science politique, chercheur au laboratoire CEPEL à l'Université de Montpellier, est l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiEspagne: l'opposition de droite souhaite que Pedro Sanchez rende des comptes devant le Parlement

    États-Unis: du point de vue de Trump, la loi budgétaire «est une lutte contre l'assistanat»

    Play Episode Listen Later Jul 4, 2025 6:30


    Le Congrès américain a adopté jeudi 3 juillet le mégaprojet loi budgétaire de Donald Trump lors d'un ultime vote serré à la Chambre des représentants. Sa « Grande Loi » qu'il a tant vantée sera promulguée ce vendredi et il a déjà commencé à s'en féliciter avec le style et la modestie qu'on lui connaît. Le président américain peut s'enorgueillir d'avoir réussi à convaincre, mais cela ne s'est pas fait sans friction et beaucoup de républicains s'inquiètent pour la dette et pour leur propre sort, car les coupes sociales risquent de peser lourd sur leur électorat. L'analyse de l'avocat en droit public et essayiste Olivier Piton, auteur de La Nouvelle Révolution américaine et Kamala Harris. La conquérante, éditions Plon.

    Cécile Kohler et Jacques Paris inculpés d'espionnage en Iran: «Une torture psychologique supplémentaire»

    Play Episode Listen Later Jul 3, 2025 6:31


    Confirmation des charges très lourdes qui pèsent contre les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, deux chercheurs détenus depuis trois ans déjà en Iran. Ils sont inculpés d'espionnage au profit d'Israël, de corruption et de complot pour renverser le régime, ce qui est passible de la peine de mort. Indignation de leurs familles et du gouvernement français qui met dans la balance les sanctions imposées au régime iranien, elles ne seront pas levées si les deux Français ne sont pas libérés. Le témoignage de l'invitée de RFI Noémie Kohler, la sœur de Cécile Kohler au micro d'Anne Cantener.

    Fin des livraisons d'obus et missiles américains à l'Ukraine: «Trump se détourne du problème»

    Play Episode Listen Later Jul 2, 2025 7:27


    L'administration américaine a annoncé stopper la livraison de certaines armes à l'Ukraine, notamment des missiles de défense antiaériens, craignant que ses propres stocks aient trop diminué. Cet arrêt porte un coup dur à Kiev au moment où la Russie intensifie ses attaques de drones. Une décision qui reflète les nouvelles priorités de la présidence américaine et qui pourrait gravement nuire à la défense ukrainienne. L'analyse du général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'Air et ancien commandant suprême de l'Otan.

    Marie-Elisabeth Ingres (MSF): «Les Palestiniens ont l'impression qu'on les a abandonnés»

    Play Episode Listen Later Jun 29, 2025 9:30


    L'organisation Médecins sans frontières (MSF) alerte sur la situation humanitaire à Gaza et demande le démantèlement de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une structure chargée de distribuer l'aide alimentaire, avec le soutien des États-Unis. Selon MSF, son fonctionnement « provoque des massacres à la chaîne ». Pour en parler nous recevons Marie-Elisabeth Ingres, cheffe de mission Médecins sans frontières (MSF) en Palestine. 

    Thaïlande: «On assiste actuellement à une crise nationaliste assez aiguë dans le royaume»

    Play Episode Listen Later Jun 28, 2025 7:00


    Ce samedi, il y a une manifestation anti-gouvernementale à Bangkok. Des milliers de personnes réclament la démission de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, en poste depuis moins d'un an. Elle n'est pas populaire et semble inexpérimentée. Que lui reproche-t-on exactement ? Décryptage avec Sophie Boisseau du Rocher, chercheure associée au Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (Ifri), spécialiste des questions politiques et géostratégiques en Asie du Sud-Est.

    Accord de paix RDC-Rwanda: «Un accord qui a plus de chance que les autres tentatives d'être appliqué»

    Play Episode Listen Later Jun 27, 2025 7:58


    Après bientôt 30 ans de conflit, le Rwanda et la RDC doivent signer ce soir à Washington un accord historique de paix sous l'égide des États-Unis. La RDC cherche à obtenir le soutien des États-Unis contre les groupes rebelles en échange d'un accès à ses abondantes ressources minérales. L'est du pays, riche en ressources naturelles et frontalier du Rwanda, est en proie à des violences depuis plus de 30 ans. Le président congolais avait évoqué en avril un accord minier avec le conseiller spécial de Donald Trump pour l'Afrique, en visite alors à Kinshasa, Massad Boulos. Décryptage de Thierry Vircoulon, chercheur associé à l'Observatoire de l'Afrique centrale et orientale à l'IFRI.

    Financement de l'Otan: «Il y a eu un coup d'accélérateur impulsé par les déclarations de Trump»

    Play Episode Listen Later Jun 25, 2025 6:38


    Les dirigeants des pays membres de l'Otan ont validé mercredi 25 juin une hausse historique de leurs dépenses en matière de sécurité. Cette augmentation était une exigence de Donald Trump. Entretien avec Louise Souverbie, chercheuse à l'IRIS, spécialisée sur les questions de défense et sur l'industrie de l'armement

    Guerre Israël-Iran: «On a du mal à voir si le cessez-le-feu est tenable»

    Play Episode Listen Later Jun 24, 2025 6:15


    L'armée iranienne a accusé ce mardi 24 juin Israël d'avoir mené des frappes sur le territoire de l'Iran jusqu'au matin, soit après l'annonce d'un cessez-le-feu par le président américain Donald Trump, qui accuse les deux pays d'avoir violé le cessez-le-feu. Après plus de 10 jours d'hostilités, Israël a donc annoncé avoir accepté l'arrêt des combats tout en jurant de « réagir avec force » à toute violation. Côté iranien, le chef de la diplomatie a indiqué que Téhéran n'avait « pas l'intention » de poursuivre ses frappes si Israël « arrêt(ait) » son agression. Le Qatar « a persuadé l'Iran » d'accepter un cessez-le-feu avec Israël après l'attaque de missiles iraniens ayant visé lundi une base américaine sur son territoire. Entretien avec Jean-Loup Samaan, expert associé à l'Institut Montaigne, chercheur senior à l'Institut Moyen-Orient de l'Université nationale de Singapour, auteur de New Military Strategies in the Gulf, éditions I.B.Tauris.

    Frappes en Iran: «Israël a acquis une position hégémonique sur la région», selon Michel Duclos

    Play Episode Listen Later Jun 23, 2025 7:01


    En décidant de bombarder le site souterrain d'enrichissement d'uranium à Fordo et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz, Donald Trump a rappelé son soutien indéfectible à Benyamin Netanyahu, dans un contexte d'escalade militaire sans précédent. Le Premier ministre israélien sort renforcé après ses frappes qui lui offrent une victoire politique. L'Iran a averti Washington d'un risque d'« extension de la guerre dans la région ». L'analyse de la stratégie de Benyamin Netanyahu avec Michel Duclos, conseiller spécial géopolitique à l'Institut Montaigne, auteur de Diplomatie française (éditions Alpha).   À lire aussiAttaque des États-Unis contre l'Iran: quelles sont les options de Téhéran pour riposter?

    Guerre Israël-Iran: «Les Américains soutiennent les frappes mais s'inquiètent de l'engrenage de la guerre»

    Play Episode Listen Later Jun 22, 2025 5:25


    Les États-Unis ont mené, dans la nuit du 21 au 22 juin, des frappes sur plusieurs sites nucléaires en Iran, dont celui hautement stratégique de Fordo. Une opération d'envergure qui fait monter la tension d'un cran et suscite de vives inquiétudes à travers le monde. Washington affirme avoir atteint ses objectifs, mais Téhéran promet de réagir. L'invité de la mi-journée est Gabriel Solans, chercheur en civilisation américaine à l'université Paris-Cité et spécialiste du Parti républicain.  À lire aussiGuerre Israël-Iran: «La confrontation pourrait encore durer des semaines»

    Guerre Israël-Iran: «La confrontation pourrait encore durer des semaines»

    Play Episode Listen Later Jun 22, 2025 10:42


    Les États-Unis ont mené cette nuit des frappes sur plusieurs sites nucléaires en Iran, dont celui hautement stratégique de Fordo. Une opération d'envergure qui fait monter la tension d'un cran et suscite de vives inquiétudes à travers le monde. Washington affirme avoir atteint ses objectifs, mais Téhéran promet de réagir. Dans cette édition spéciale, nous revenons avec notre invité, Guillaume Ancel ancien officier et chroniqueur, auteur de Petites leçons sur la guerre – comment défendre la paix sans avoir peur de se battre, éditions Autrement, et du blog « Ne pas subir », sur le déroulé de l'attaque. Quels moyens ont été mobilisés par les États-Unis ?   À écouter aussiGuerre Israël-Iran: «Les Américains soutiennent les frappes mais s'inquiètent de l'engrenage de la guerre»

    Climat: «Il y a une capacité à agir, elle est là et il faut l'accentuer»

    Play Episode Listen Later Jun 21, 2025 8:22


    Limiter le réchauffement climatique à 1,5°, c'est désormais un objectif inatteignable... Selon un collectif de scientifiques de renom, l'objectif fixé par l'accord de Paris en 2015 ne pourra pas être atteint. Pour en parler, nous recevons Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, directrice de recherche au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), mais aussi ancienne co-présidente du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). À lire aussiClimat: selon une étude, limiter le réchauffement à 1,5° est désormais un objectif «inatteignable»

    «Si l'aide au développement est réduite, on va assister à des mouvements de réfugiés vers l'Europe»

    Play Episode Listen Later Jun 20, 2025 10:15


    À l'occasion de la journée mondiale pour les réfugiés, le Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi, est l'invité de la mi-journée, en liaison depuis la Syrie où il se trouve actuellement. Selon lui, « compenser le désengagement américain, ce n'est pas seulement une obligation morale, c'est aussi un intérêt stratégique » pour l'Europe.   À lire aussiJournée mondiale des réfugiés: les aides diminuent, mais les besoins augmentent

    L'Iran isolé? «C'est vrai sur le plan stratégique, faux sur le plan diplomatique»

    Play Episode Listen Later Jun 19, 2025 7:25


    Le conflit entre Israël et l'Iran ne montre aucun signe d'apaisement. Téhéran se retrouve isolée diplomatiquement et ne peut compter sur aucun soutien militaire étranger concret. La Chine et la Russie condamnent les frappes israéliennes et réclament un règlement par la diplomatie. Du côté des pays du Golfe qui considèrent l'Iran comme leur principal rival régional, son isolement est vu d'un bon œil. L'analyse de Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po et sociologue des relations internationales. Bertrand Badie est l'auteur de Pour une approche subjective des relations internationales (Odile Jacob)

    Guerre Israël-Iran: «Le Moyen-Orient est un tombeau du droit international de l'emploi de la force»

    Play Episode Listen Later Jun 18, 2025 7:12


    Au sixième jour, l'escalade dans le conflit entre l'État hébreu et la République islamique a poussé Donald Trump à écourter sa participation au sommet du G7. Peu avant son départ, les dirigeants du G7 se sont entendus pour appeler à une « désescalade » et à « protéger les civils » tout en réaffirmant le droit de l'État hébreu à « se défendre ». Pour l'Iran, cette déclaration est un scandale, la diplomatie iranienne dénonce une « rhétorique unilatérale » du G7 et explique que le pays « se défend contre une agression cruelle » d'Israël. Que dit le droit international ? Éléments de réponse avec Serge Sur, professeur émérite de droit international public à l'Université Paris II, membre de l'Académie des sciences morales et politiques et rédacteur en chef de la revue Questions internationales. 

    Guerre Israël-Iran: en Israël, «on observe des hésitations» concernant l'élimination d'Ali Khamenei

    Play Episode Listen Later Jun 17, 2025 6:57


    La guerre se poursuit entre Israël et l'Iran sans aucun signe d'apaisement. Téhéran menace d'intensifier ses attaques et Israël annonce avoir tué le plus haut gradé militaire. De nombreux membres importants des Gardiens de la Révolution islamique n'ont pas survécu aux offensives ciblées, quasiment toutes de la même génération et avec le même type de profil. Qui étaient les fonctionnaires et les scientifiques victimes d'Israël au cours de ces derniers jours et quelles conséquences pour le pouvoir des mollahs ? Entretien avec Stéphane Dudoignon, directeur de recherche au CNRS. Auteur de l'ouvrage « Les Gardiens de la Révolution en République islamique d'Iran », aux éditions CNRS.

    Guerre Israël-Iran: «Plus rien n'arrête celui qui dispose de la force dominante»

    Play Episode Listen Later Jun 16, 2025 14:16


    Au quatrième jour de confrontation entre Israël et l'Iran, le bilan est de 24 tués en Israël depuis vendredi et au moins 224 morts côté iranien. Analyse des conséquences possibles sur les conflits déjà en cours dans la région et pour le régime iranien avec Firouzeh Nahavandi, professeure émérite à l'université libre de Bruxelles, autrice de « Femmes iraniennes, évolution ou révolution, comment survivre sous un régime islamique », éditions Code9/La Pensée et les Hommes, et Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités et président de l'IReMMO, co-auteur de « L'Atlas du Moyen-Orient », éditions Autrement. RFI : Où vont ceux qui quittent Téhéran ? Est-ce qu'il n'y a que la capitale et les villes dans lesquelles se trouvent des installations nucléaires qui sont menacées aujourd'hui ? Firouzeh Nahavandi : Non, bien évidemment. Il y a beaucoup de concentration dans Téhéran. Il ne faut pas oublier non plus que c'est la capitale avec près de 10 000 000 d'habitants. Et donc ceux qui peuvent partir et qui peuvent se faire loger ailleurs dans les villes qui seraient moins touchées, dans les petits villages, et ailleurs en Iran, sont en train de quitter. Il est vrai que la ville est en train de se vider à une rapidité assez impressionnante et que la population est totalement choquée et affolée par ce qui est en train de se passer, ce qu'éventuellement ils pourraient subir. Donc, il y a une peur à Téhéran, mais c'est une peur que l'on peut retrouver également dans d'autres lieux, même autres que là où il y a des installations nucléaires et où, à côté des installations nucléaires. Il faut dire que ces installations sont un petit peu dispersées partout en Iran. Cette peur selon vous pourrait-elle amener certains à se retourner contre le régime ?  Il y a déjà des manifestations contre le régime et donc des personnes qui ne soutiennent pas, au contraire, ce qui est en train de se passer. Donc de là à parler d'un soulèvement d'une population sans armes et sans aucun soutien, on ne peut pas le dire. Ce que l'on peut dire, c'est que de toute façon, s'il se passe quelque chose, c'est de l'intérieur de l'Iran, que cela va avoir lieu. Mais dans quelles circonstances ? Je crois qu'il est difficile de le dire maintenant. Plusieurs figures des Gardiens de la révolution ont été visées par Israël. Est-ce que selon vous, le régime est assez solide pour fonctionner après leur disparition ? Je pense que le régime est loin d'être solide. Effectivement, il était déjà délégitimé depuis longtemps et en particulier depuis le mouvement « Femme, vie, liberté ». Et aujourd'hui, en perdant quand même des responsables importants de différents secteurs militaires, paramilitaires, il est en faiblesse. Et en plus il a perdu le soutien de ses proxys. On pense en particulier au Hezbollah qui a dit qu'il n'en avait rien à faire. Donc c'est un régime affaibli et qui est aux abois et qui sera prêt à faire tout ce qu'il peut pour sa survie. Israël dit avoir visé la force d'élite al-Qods, qu'est-ce qu'elle représente en Iran ? C'est la principale force qui intervient à l'extérieur de la République islamique d'Iran. C'est une des forces qui intervient dans tous les pays et dans tous les conflits que provoque la République islamique et qui est présente dans les pays voisins, qui est intervenue en Irak, qui est intervenue en Syrie et qui soutient ou qui arme et en même temps apprend, fait des exercices avec tous les proxys et tous les mouvements qui sont dans les pays voisins, pour déstabiliser ces pays voisins. Il n'y a pas d'indications que le site nucléaire souterrain de Natanz soit touché, nous dit l'AIEA. C'est la partie en surface qui a été détruite, comme l'a revendiqué le Premier ministre israélien. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement, que les capacités sont intactes ? Jean-Paul Chagnollaud : Ça, il est beaucoup trop tôt pour le dire. Mais c'est vrai que lorsqu'on parle du programme nucléaire, il faut distinguer plusieurs choses. Il y a des réacteurs nucléaires. S'ils étaient attaqués, ce serait un drame absolu. Et d'ailleurs, l'AIEA l'a rappelé très fermement. Deuxièmement, il y a les usines d'enrichissement d'uranium à Natanz, mais aussi à Fordow. Et à Natanz, il y a une partie manifestement qui est à ciel ouvert, si je puis dire, et sans doute une partie souterraine. Mais Fordow, d'après ce qu'on peut savoir, c'est entièrement enfoui et donc il est clair qu'il doit y avoir encore des capacités importantes qui sont là. Donc, on ne sait pas exactement le résultat. On le saura plus tard. Mais pour l'instant, il est clair que ce programme doit être abîmé, mais il est évidemment loin d'être complètement détruit. Et puis il y a une autre dimension que je trouve importante, c'est la dimension qualitative, c'est-à-dire le fait qu'il y a beaucoup de gens, des scientifiques en Iran aujourd'hui, qui sont capables de trouver des solutions à ce genre de problème. On est dans une optique dont il est difficile aujourd'hui de mesurer l'importance.  L'objectif est uniquement le programme nucléaire de Téhéran ?  Firouzeh Nahavandi : L'objectif déclaré est le programme nucléaire iranien. Mais dans le même temps, Israël aimerait bien pouvoir se débarrasser de ce régime qui met de toute façon son existence en danger. Donc, si ouvertement, un changement de régime n'est pas déclaré, il est évidemment une des hypothèses possibles, et un changement de régime est aussi visé quelque part par Netanyahu et ses partisans.  Dans ce cas, comment peut-on expliquer que ni le Guide suprême, ni le président ou aucune personnalité du gouvernement n'ait été visé ?  Jean-Paul Chagnollaud : On est dans un scénario tout de même assez singulier, l'Iran est un État souverain et si je me permets, ce qui est totalement aujourd'hui inaudible, de rappeler le droit international, il y a une intégrité territoriale et on ne doit pas attaquer les dirigeants d'un pays. Donc là, il y a une vraie question. Et si on se met à banaliser le fait qu'on peut assassiner les dirigeants de quelque pays que ce soit, ça nous promet un monde sans droit international, ce qui d'ailleurs est déjà le cas. Le Conseil de sécurité, ça n'a échappé à personne, a complètement disparu. Il est bloqué aussi bien sur l'Ukraine que sur la question de l'Iran ou la Palestine par l'un ou l'autre, c'est à dire la Russie ou par les États Unis. Et donc aujourd'hui ce qui prime c'est le rapport de force. Donc effectivement, dans ce cadre-là, votre question est tout à fait pertinente dès lors qu'on a comme idée dominante et paradigme dominant la force, la force n'a pas de limites, mais en même temps elle n'a pas finalement de résultat possible, parce que ça veut dire qu'il n'y a aucun compromis politique. Au terme de tout ça, on cherche une victoire totale, on cherche à écraser l'autre. Et je ne pense pas que c'est comme ça qu'on puisse régler le problème important du programme nucléaire. Je pense qu'il faudra impérativement et malheureusement, pour l'instant, il n'en est pas question, revenir à la diplomatie. La diplomatie est fondée sur des rapports de force, ça va de soi, mais à condition que les rapports de force, justement, s'arrêtent à un moment donné pour permettre que chacun s'y retrouve. Or là, les Israéliens souhaitent écraser ce programme, sans doute écraser le régime aussi, comme ça a été dit. Je pense que s'ils pouvaient le faire, bien entendu, ils le feront. Et ils ont commencé à bombarder un peu partout des cibles qui sont bien au-delà des sites du programme nucléaire et aussi des cibles militaires. Donc on est dans une situation où finalement plus rien n'arrête celui qui dispose de la force dominante, ce qui est le cas aujourd'hui.  Il y a eu les opérations d'Israël contre le Hezbollah au Liban et des bombardements qui se poursuivent. Il y a eu aussi des bombardements en Syrie. Et puis bien sûr, la guerre qui est en cours à Gaza. Est-ce qu'Israël a les moyens de poursuivre tous ces fronts ?  Jean-Paul Chagnollaud : Je pense que Israël a les moyens, en tout cas à ce stade, d'autant plus qu'il est soutenu par les États-Unis. Il ne faut jamais oublier que les armes sont en partie israéliennes, mais essentiellement elles sont américaines et dans toutes les questions que vous venez d'évoquer, vous voyez bien qu'il n'y a aucune solution politique qui est au bout de tout ça, ce sont autant d'impasses stratégiques. Le Liban continue à être bombardé de manière sporadique malgré un cessez-le-feu. La Syrie reçoit régulièrement des bombardements, y compris dans sa capitale Damas. Quant à Gaza, on est en train d'organiser une épuration ethnique que rien ne semble pouvoir arrêter. Ce n'est pas non plus une solution politique. C'est un drame de plus. Donc, si vous voulez, nous sommes pris aujourd'hui dans l'actualité de ce rapport de force et on compte les victoires militaires. Mais au bout de la victoire militaire, qu'est-ce qu'il y a ? Il y a des cendres. Donc il faut penser autrement les choses. Et c'est pourquoi je pense que la plupart des pays occidentaux en tout cas, vont appeler à un cessez-le-feu rapide. Sinon, on va je le répète, dans des violences qui en engendreront d'autres. Quelles que soient les situations qui vont sortir de ces journées ou peut être de ces semaines, je n'en sais rien, de ce conflit, il faut impérativement qu'un jour la diplomatie reprenne son cours.  Le conflit se poursuit avec des bilans de plus en plus lourds et notamment des morts  civils. Pourquoi Israël s'est-il lancé maintenant contre l'Iran ?  Firouzeh Nahavandi : En effet, tout d'abord, depuis 1979, Israël a été la cible de toutes les accusations de la République islamique et l'un des piliers de la légitimité de la République islamique a été l'éradication et la disparition d'Israël. Et puis est venue se greffer là-dessus la question du nucléaire. Et je rappelle qu'Israël a toujours été contre les accords et les négociations sur le nucléaire et contre l'accord qui a été signé en 2015, et s'est préparé selon les spécialistes depuis très longtemps, à des opérations en Iran. D'ailleurs, ils sont intervenus à plusieurs reprises pour tuer l'un ou l'autre des spécialistes, des scientifiques ou des chefs militaires. Mais apparemment la situation actuelle faisait qu'on a plusieurs éléments qui allaient soutenir Israël dans la mesure où les proxys de l'Iran sont neutralisés d'une certaine manière. Et après le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique qui confirmait quand même un problème avec le nucléaire iranien et la dangerosité possible, les cartes étaient là pour qu'Israël intervienne.  Jean-Paul Chagnollaud : Je souscris à ce qui vient d'être dit, mais il faut regarder une chronologie. Chacun jugera si c'est une coïncidence ou un calcul politique. La semaine dernière, Netanyahu était en grande difficulté sur la scène intérieure puisque les haredim, les partis religieux, voulaient remettre en question sa coalition pour un certain nombre de raisons de politique intérieure importantes. Deuxièmement, il y avait une importante négociation sur le nucléaire qui avait lieu à Oman. Et puis enfin, il y avait cette conférence à New York avec la possibilité d'un État palestinien. Tout ça a été gommé et pulvérisé dès lors que Netanyahu a choisi d'attaquer à ce moment-là l'Iran. Et du coup, la question de l'Iran a tout balayé, il faut quand même réfléchir à cela. 

    Guerre Israël-Iran: «Il y a un très large consensus de la société israélienne», estime Denis Charbit

    Play Episode Listen Later Jun 15, 2025 7:12


    Guerre Israël-Iran, treize personnes ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche 15 juin en Israël par des tirs de missiles iraniens en représailles des frappes israéliennes depuis le début de cette escalade militaire vendredi. Quel est actuellement le sentiment général des Israéliens sur cette opération lancée par le gouvernement de Benyamin Netanyahu ? Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l'Université ouverte d'Israël, spécialiste de la société israélienne, est l'invité international de la mi-journée de RFI. RFI : Ces dernières nuits, les sirènes d'alerte ont retenti à travers le pays, la population a été appelée à se mettre à l'abri. Quel est le sentiment général des Israéliens sur cette opération lancée par le gouvernement de Benyamin Netanyahu ? Denis Charbit : De manière générale, par rapport au conflit qui oppose Israël au Hamas dans la bande de Gaza, avec la question des otages où, effectivement, les opinions sont relativement divisées, là, il y a plutôt unanimité. Parce que personne n'ignore en Israël, toutes tendances politiques confondues, que l'Iran développait, était sur le point de mettre au point une arme nucléaire dont on sait bien qu'elle aurait visé Israël tôt ou tard. Et en tout cas, elle aurait établi un duopole dans une région dans laquelle seul Israël maîtrise l'arme nucléaire. De ce point de vue-là, il y a un très large consensus, mais qui, bien sûr, oblige la société israélienne, tous les Israéliens, à prendre les mesures de sécurité nécessaires et, en gros, à se tourner vers leur abri. C'est là où les inégalités sociales apparaissent, puisqu'il y en a qui disposent de cet abri anti-atomique dans leur propre appartement. Mais d'autres doivent aller dans les escaliers lorsqu'il s'agit de bâtiments construits avant 1990. À partir de 1990, tous les bâtiments construits en Israël doivent avoir un abri anti-atomique. Et là, je dirais, et c'est un petit peu, il faut bien le dire, au petit bonheur la chance. Ça atteint la localité de Rishon LeZion. Hier, celle de Bat Yam, Tel Aviv avait été frappée, Haïfa également, avec les dégâts matériels très expressifs, mais surtout aussi des pertes humaines. Vous avez donné le chiffre de treize à ce jour et on comprend bien qu'on est dans une longue durée.  La population se prépare à ce que cela dure ? Oui. Tout le monde se prépare à ce que cela dure. D'abord, toutes les activités sont arrêtées. Les gens continuent de travailler chez eux, à domicile. Personne ne se rend sur son lieu de travail, sauf ce qui est considéré comme urgent les hôpitaux, mais tout le reste est bloqué. Vous imaginez que toutes les personnes se sont approvisionnées puisque ça, ça reste ouvert. On est aussi incertain sur la durée de l'opération. On voit bien que l'armée israélienne tient bien les choses en main. On se rend compte que la capacité de riposte iranienne, certes, est significative, mais elle est globalement interceptée par la défense israélienne. Mais ce n'est pas du 100 %, ce n'est pas totalement hermétique. Les drones, le Dôme de fer, toute la panoplie mise en place par Israël depuis de longues années fait bien le travail, mais elle ne le fait pas complètement. D'où ces cinq ou six immeubles qui ont été gravement endommagés et qui ont entraîné effectivement des pertes humaines. La population fait-elle la différence entre cette riposte iranienne et les tirs qu'elle avait pu subir de la part du Hezbollah libanais ? Oui, parce qu'il faut bien comprendre une chose : c'est la première fois, en fait, depuis 1973, depuis la guerre du Kippour, que l'armée israélienne est confrontée à une autre armée. Alors certes, ce ne sont pas les fantassins, ce n'est pas l'armée de mer, ce n'est pas la même configuration qu'en 1973, mais on n'a plus affaire à une organisation comme le Hezbollah, le Hamas, le Fatah autrefois. Là, on est dans une confrontation d'État à État. L'Iran, ce n'est pas une petite organisation militaire et donc on se doute, et c'est la grande question qu'on se pose en fait. Est-ce que c'est un tigre de papier ? Elle a fait miroiter – ce qui avait été le cas pour le Hezbollah, on avait surestimé sa capacité. On s'est rendu compte qu'il était finalement bien plus faible, qu'on le croyait. Et c'est la question qu'on se pose pour l'Iran. Est-ce que, effectivement, l'Iran, à l'image du Hezbollah, n'a pas la capacité qu'elle prétendait avoir lorsqu'elle menaçait Israël de représailles. Ou bien c'est un plan à échéance, à plusieurs étapes et, peut-être, finalement, on est, encore une fois, dans une opération de longue durée. Et quand bien même le rapport de force semble être beaucoup plus favorable à Israël, dans la capacité de frapper le terrain de l'adversaire, il n'empêche qu'il n'est pas encore certain que l'Iran soit, comme on a un peu le sentiment aujourd'hui, aussi faible. [L'Iran] n'a peut-être pas dit son dernier mot, parce que là, on est dans le secret. On peut imaginer que du côté du renseignement israélien, on sait à peu près évaluer les capacités iraniennes. Nous, ce sont des expectatives, ce sont des interrogations que l'on se fait. Actuellement, on est plutôt confiants, mais finalement, on se dit que pour transformer le Moyen-Orient, parce que si c'est une opération qui aboutit à un match nul, je pense que ce n'est pas de cela que les Israéliens rêvent. Eux, ils aimeraient que le régime iranien, le régime de la République islamique tombe. Et pour arriver à cela, il ne suffit pas d'Israël. Israël peut ouvrir les hostilités, mais il faudra bien, à un moment ou un autre, que les Américains interviennent. Personne n'en veut donc au gouvernement de Benyamin Netanyahu d'avoir ouvert un nouveau front ? Non…. Alors attention, même la guerre menée après le 7-Octobre a été considérée comme légitime par Israël. Mais je dirais que l'argument, vous savez, sur la dimension personnelle, « il fait ça pour rester au pouvoir, etc. »... Alors bien sûr que s'il réussit dans cette opération, il sera conforté dans son pouvoir. Mais là, personne ne doute que l'ennemi iranien n'est pas un ennemi que Netanyahu a inventé de toute pièce pour justifier une nouvelle opération militaire. Personne ne doute de l'hostilité foncière de la République islamiste à l'égard de l'existence même de l'État d'Israël. 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    Israël: «Nous allons nous débarrasser de la capacité militaire nucléaire que l'Iran voulait développer»

    Play Episode Listen Later Jun 14, 2025 12:40


    Après l'offensive lancée dans la nuit de jeudi à vendredi 13 juin par Israël sur l'Iran, Téhéran a riposté avec des missiles balistiques sur l'État hébreu. Quelle va être la durée et la suite des événements ? Pour en parler, Joshua L. Zarka, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l'État d'Israël en France, invité international de RFI. RFI : L'armée israélienne annonce dans un communiqué que ses avions de chasse vont reprendre les frappes, que les voix vers l'Iran ont été ouvertes. Concrètement, c'est une nouvelle phase de ce qu'on peut qualifier de guerre ouverte ? Joshua L. Zarka : Non, ce n'est pas une nouvelle phase. Nous avions clarifié d'une façon très claire que notre but n'était pas d'avoir une opération qui durerait un jour seulement. Nous allons nous débarrasser et débarrasser le Moyen-Orient de la capacité nucléaire militaire que l'Iran voulait développer. Et tant que cela n'est pas terminé, nous devons continuer cette opération. Nous allons continuer cette opération. Mais quand le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, déclare que « Téhéran brûlera », si l'Iran tire de nouveaux missiles sur Israël, cela va au-delà justement de cet objectif que vous évoquiez, des installations nucléaires... C'est exactement pour clarifier aux dirigeants iraniens, parce que ce n'est pas avec le peuple iranien que nous avons un problème, bien au contraire. Le peuple iranien en a assez de ses dirigeants, de ces mollahs, de ce régime qui les tue. Alors c'est pour clarifier à ce régime qu'il faudrait mieux de ne pas tirer contre nos civils. Nous n'attaquons ni Téhéran, ni les civils iraniens, bien sûr, mais seulement des militaires et des infrastructures militaires. Pour rebondir sur ce que vous dites, parmi les victimes qui ont été annoncées vendredi en Iran, une grande partie sont des civils, selon l'ambassadeur de l'Iran à l'ONU... Oui, c'est vrai, c'est selon l'ambassadeur de l'Iran, comme vous l'avez dit. Mais donc vous niez la qualité de civils de ces personnes ? Nous faisons en sorte, mais nous ciblons seulement les militaires. Si vous avez vu les frappes, certaines des frappes qui ont été faites, c'est non seulement les militaires et les personnes chargées des opérations militaires, mais c'est aussi la chambre à coucher spécifique de la personne où il dormait. C'est seulement l'appartement, par exemple, de M. Salami qui était responsable du programme nucléaire et d'autres. Ce n'est pas contre des civils. Ce qu'a fait l'Iran hier en quatre différentes occasions, c'est de tirer des missiles contre des gens, contre des civils, contre des endroits qui sont peuplés par des civils. Ils n'ont pas ciblés, par exemple, des bases militaires, ce qui serait, comme on dit, de bonne guerre. Vous dites que vous voulez débarrasser le Moyen-Orient de la menace nucléaire iranienne. Beaucoup d'experts doutent de cette faisabilité. Pensez vraiment que ce soit véritablement un objectif réaliste ? Vous utilisez le terme de ce qui est connu justement. Vous savez, dans le développement de capacités militaires, il y a énormément de choses qui ne sont pas connues par le public. Si nous avons décidé de faire cette opération, c'est que nous savons qu'elle peut aboutir. À lire aussiRiposte iranienne à l'attaque d'Israël: à Tel-Aviv, le quartier du ministère de la Défense lourdement touché Vous estimez avoir les capacités militaires pour atteindre les infrastructures souterraines ? Ce qui est connu par des gens qui sont soi-disant, des experts militaires qui ne savent pas ce qu'il y a exactement, ce qui existe dans les arsenaux israéliens, ne veut rien dire. Si nous avons décidé de faire cette opération, c'est que nous sommes certains de pouvoir y aboutir. De pouvoir éradiquer complètement le programme nucléaire, pas juste de le retarder ? Vous savez, regardez, il y a eu deux différentes occasions. Il y a eu des événements dans lesquels Israël a débarrassé le Moyen-Orient de programmes nucléaires illicites, c'était en Irak et en Syrie. Dans les deux cas, des experts internationaux disaient que c'était impossible et que de toute façon, ça allait repousser le programme de un ou deux ans. Et dans les deux cas, depuis et jusqu'à présent, les deux dictateurs ont disparu, mais quand ils étaient encore en vie, ils n'avaient pas repris leur intention de développer une arme nucléaire. Alors les experts, souvent, sont des experts civils qui ne savent pas exactement de quoi il s'agit. Ou bien c'est des gens qui connaissaient les facteurs dans le passé, mais ils ne savent pas de quoi il s'agit aujourd'hui. Encore une fois, je le je répète d'une façon très claire. Si nous avons décidé de faire cette opération, c'est que nous pensons que nous savons que nous pouvons y aboutir. Monsieur l'ambassadeur, vous parlez d'opération préventive. Dans quel cadre légal notamment, se déroule cette opération ? Il n'y a pas de résolutions de l'ONU et a priori pas de concertation avec les alliés d'Israël ? Mais ce n'est pas une question seulement d'opération préventive. Vous savez, le 7-Octobre est un événement iranien. Sans l'Iran, le Hamas n'aurait pas eu d'armes, n'aurait pas eu le soutien militaire, n'aurait pas eu le soutien économique qu'il a eu. Et non seulement cela, mais en deux différentes occasions, l'Iran a tiré directement sur notre territoire des centaines de missiles. La première fois 350 missiles, missiles de croisière et drones, la seconde fois 180 missiles. Mais il n'y a pas eu d'armes nucléaires utilisées le 7-Octobre ? Madame, j'essaie de vous répondre. Donc, en deux différentes occasions, l'Iran a tiré directement des centaines de missiles contre Israël. Nous sommes déjà en guerre avec l'Iran depuis des années. Depuis très longtemps, l'Iran a tiré des missiles de croisière, des drones, contre Israël à maintes occasions. Alors dire que c'est une opération qui vient « comme ça », comme si on était en paix avec le régime iranien et que d'un seul coup on a décidé d'attaquer, c'est pas du tout le cas. L'Iran nous a attaqué, nous attaque régulièrement. L'Iran a essayé d'assassiner des gens en Israël. L'Iran arme les terroristes, les groupes terroristes qui opèrent en Israël, et l'Iran a attaqué directement le territoire israélien avec des missiles de son territoire directement. Est-ce que c'est une opération qui s'inscrit pour votre pays dans un temps long ?  Non, ce n'est pas dans un temps long. Notre intention est de faire ça le plus rapidement possible. Ce n'est pas une opération de plusieurs longues semaines. Ce n'est clairement pas une opération de plusieurs mois. C'est une opération que nous essayons de faire le plus rapidement possible, de raccourcir autant qu'on peut. Le président français a défendu le droit d'Israël à se protéger tout en appelant à la négociation pour régler la question nucléaire iranienne. Est-ce que le Premier ministre Benyamin Netanyahu a parlé à Emmanuel Macron ? Oui, ils se sont parlé. Ils ont eu une très bonne discussion. Les deux dirigeants se parlent assez régulièrement et généralement ont de très bonnes discussions. Est-ce que la France participe aux opérations d'une manière ou d'une autre ? D'abord, la France n'a pas du tout participé à l'attaque. C'était une attaque, une opération qui était une opération israélo-israélienne. La question de la défense d'Israël par rapport aux attaques iraniennes est une question, je pense que le président a parlé qu'il comptait aider Israël à se défendre contre les attaques iraniennes. À lire aussiÀ la Une: l'escalade entre l'Iran et Israël La question de la légalité a été posée par un certain nombre de personnes. Vous estimez que vous étiez dans un état de légitime défense après le 7-Octobre ? C'est ça qui constitue la légalité, le cadre juridique dans lequel vous intervenez ? Ce n'est pas seulement le 7-Octobre. Vous savez, quand un pays comme l'Iran dit d'une façon très claire, et c'est le président, le dirigeant de ce pays qui déclare d'une façon très claire plus d'une fois, il le répète pratiquement chaque semaine, qu'il compte détruire l'État d'Israël, il met même une date, 2035 était la date à laquelle l'Iran devait terminer de détruire Israël. Quand ce pays arme tous les ennemis autour d'Israël, et non seulement cela, mais les encourage, les finance et en plus, quand cet ennemi développe la capacité de détruire mon État, nous sommes en toute légitimité. En plus, si vous voulez ajouter cela, l'Iran a deux fois attaqué, comme je l'ai dit auparavant. L'Iran a attaqué Israël deux fois par des centaines de missiles tirés de son territoire. Au-delà du nucléaire, l'objectif c'est la chute du régime iranien ? C'est l'anéantissement de l'Iran ? Non, clairement non. Je dis ça d'une façon catégorique. D'abord, l'anéantissement de l'Iran, pas du tout. Le peuple iranien est un peuple pacifique, un peuple qui veut et qui a vécu en paix avec nous. Nous n'avons aucune raison de ne pas vivre en paix avec eux. Nous voulons et nous pourrons et nous vivrons en paix avec le peuple palestinien. Alors clairement, ce n'est pas d'anéantir l'Iran. Mais non seulement cela, ce n'est pas non plus d'amener un changement de régime. Nous sommes un petit pays et nous nous défendons. Nous ne sommes pas un nouvel architecte du Moyen-Orient. Même si le Premier ministre Netanyahu disait vendredi dans une vidéo que « le temps est venu pour le peuple iranien de s'unir face au régime pervers et oppressif »... Est-ce que du fait de cette opération contre l'Iran, le front de Gaza devient pour votre pays un théâtre d'opération secondaire ? Je voudrais d'abord répondre à la question dont vous parlez. Le Premier ministre a dit cela en disant que c'était au peuple iranien de choisir leurs dirigeants. Ce n'est pas à Israël de le faire. Et effectivement, je peux vous dire d'une façon très claire que tant que ce régime sera en place, tant que le régime iranien sera en place, il n'y aura pas entièrement de paix au Moyen-Orient, parce que c'est un régime révolutionnaire qui veut changer la façade du Moyen-Orient, qui veut changer le Moyen-Orient en utilisant la force et la violence et le terrorisme. Et sur Gaza, est-ce que ce théâtre est devenu secondaire pour Israël ? De toutes les façons, nous arrivons à la fin de la guerre à Gaza. Le Hamas n'a plus les capacités qu'il avait. Cette guerre à Gaza se terminerait immédiatement si demain ou aujourd'hui le Hamas libérait tous nos otages. Mais ça nous l'avons dit depuis longtemps et ils n'ont qu'à nous tester, qu'ils libèrent nos otages. Cette guerre sera terminée. Nous n'avons rien à faire à Gaza. Nous ne comptons pas rester à Gaza. Nous n'avons jamais voulu annexer ou repeupler Gaza. Gaza est aux Palestiniens, appartient aux Palestiniens et restera aux Palestiniens. Ce que nous voulons, c'est nos otages et qu'ils nous laissent vivre en paix. Vous dites que la guerre arrive à sa fin à Gaza, pourtant le processus politique est un petit peu à l'arrêt. Autour de la bande de Gaza, les négociations peinent à avancer. C'est quoi l'avenir de Gaza ? D'abord, les négociations peinent à avancer. Parce que vous savez que deux fois et à deux occasions, des offres de cessez-le-feu ont été présentées par l'envoyé spécial du président des États-Unis, monsieur Steve Witkoff. Et ces deux occasions, Israël les a acceptées et elles ont été rejetées par le Hamas. Alors, vous savez, le fait que ces organisations, les dirigeants palestiniens rejettent des offres de paix qui sont faites, c'est quelque chose qui se fait régulièrement. Toutes les offres faites par le Hamas ont été rejetées par Israël. C'est le propre des négociations, c'est qu'il faut parvenir à un compromis... C'est pour ça qu'il y a l'envoyé spécial des États-Unis. Mais ce ne sont pas des offres israéliennes. Ce sont des offres américaines avec lesquelles les négociations auxquelles ont participé les Égyptiens et les Qataris. Quel est l'avenir de Gaza dans la vision israélienne ? Notre vision c'est que Gaza appartient aux Gazaouis et doit être géré éventuellement par les Gazaouis et simplement que ce soit démilitarisé, désarmé et qu'ils vivent en paix avec nous. À lire aussi«Israël peut continuer à détruire des sites en Iran mais l'expertise nucléaire va rester»

    Frappes israéliennes en Iran: «Une attaque contre-productive par rapport au nucléaire iranien»

    Play Episode Listen Later Jun 13, 2025 18:52


    Regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient après les frappes d'Israël contre l'Iran, visant son programme nucléaire et ses installations militaires. Au moins 20 hauts gradés iraniens ont été tués. Malgré l'enthousiasme de Donald Trump, Washington assure ne pas être impliqué dans ces frappes et avoir juste été prévenu. Des frappes qui interviennent au lendemain de l'annonce, par l'Iran, de l'accélération de sa production d'uranium enrichi. Analyse et décryptage avec l'invitée de la mi-journée de RFI, Héloïse Fayet, chercheuse au Centre d'études de sécurité de l'Institut français des relations internationales (Ifri), responsable du programme de recherche Dissuasion et prolifération.  RFI : Ces frappes interviennent au lendemain de l'annonce par l'Iran de l'accélération de sa production d'uranium enrichi. Fallait-il s'attendre à cette réaction militaire israélienne ? Héloïse Fayet : Tout d'abord, l'annonce iranienne d'hier, sur l'accélération de son programme, est elle-même une réaction à une motion de censure qui a été décidée au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique, donc l'agence qui supervise notamment le programme nucléaire iranien. On est sur un enchaînement de causes et de conséquences. Cependant, la frappe israélienne, enfin l'opération israélienne, est à voir dans un contexte beaucoup plus global. Cela fait plusieurs années, voire plusieurs dizaines d'années, qu'Israël s'inquiète de la menace que représente l'Iran pour sa sécurité. Et s'inquiète beaucoup plus d'un programme de missiles balistiques conventionnels qui existe – et que l'Iran a déjà employé à plusieurs reprises contre Israël – plutôt que d'une menace nucléaire. Qui pour l'instant ne s'est pas concrétisée. Car rappelons qu'aujourd'hui, tous les services de renseignement du monde – ceux qui s'y intéressent –s'accordent à dire que l'Iran n'a pas d'arme nucléaire fonctionnelle. Et donc aujourd'hui ne présentait pas de menace nucléaire directe et concrète pour Israël. Qui, rappelons-le, est un État qui possède l'arme nucléaire. Le site de Natanz a été touché, mais pas ceux de Fordow et d'Ispahan. Est-ce que Natanz a un intérêt particulier pour l'armée israélienne ? Aujourd'hui, il y a deux sites principaux qui concourent à la progression du programme nucléaire iranien : le site de Natanz  et le site de Fordow. En réalité, le site de Fordow est plus important pour le programme nucléaire iranien, mais il est aussi beaucoup mieux protégé. Étant donné que c'est un site en grande partie construit sous une montagne qui est donc bunkérisé et qui est extrêmement difficile à détruire. Si les Israéliens veulent effectuer des dégâts importants sur le site de Fordow, ils auraient besoin de bombes pénétrantes qu'ils n'ont pas dans leur arsenal. Ils auraient besoin d'un soutien américain s'ils voulaient faire des dommages importants sur le site de Fordow. C'est pour cela qu'ils se sont plus concentrés sur le site de Natanz qui lui est moins protégé. Mais à ce stade, c'est assez compliqué de voir, de comprendre l'étendue des dégâts qui ont été provoqués par les frappes israéliennes. Les Israéliens affirment qu'ils ont détruit des installations souterraines à Natanz. Pour l'instant, l'analyse des images satellitaires montre plutôt la destruction d'infrastructures vitales pour le bon fonctionnement du site. Mais peut-être pas de centrifugeuses, la pièce principale de la production d'uranium utilisée par l'Iran. Aujourd'hui, c'est trop tôt pour évaluer l'impact concret qui est fait par ces frappes sur le programme nucléaire iranien. En réalité, pour moi, c'est presque une attaque contre-productive par rapport au nucléaire iranien, étant donné que les dégâts ne sont à priori pas si importants que cela, mais que l'Iran avait toujours affirmé que si jamais il y avait des attaques contre ses installations nucléaires, alors plus rien ne les arrêterait pour sortir du traité de non-prolifération nucléaire et franchir le seuil nucléaire, donc effectuer les étapes techniques nécessaires pour développer une arme nucléaire. Il faut espérer que les Israéliens aient une vision différente de la chose, avec peut-être du renseignement supplémentaire. Sinon, ils viennent de donner aux Iraniens l'excuse dont ils avaient besoin pour continuer leur programme nucléaire. D'un point de vue strictement légal, du droit international, Israël avait-il le droit de frapper ces installations nucléaires ? C'est assez complexe parce que les États peuvent frapper un État souverain si jamais il y a une menace imminente sur leur propre sécurité et leur propre souveraineté. Ce sera le défi pour Israël qui, il faut le rappeler, n'est pas à une violation du droit international près, mais va devoir justifier son attaque. Ils ont commencé à le faire, notamment en publiant des vidéos et des documents et leurs propres analyses où ils considèrent que la menace iranienne sur le territoire israélien était imminente. On peut avoir une analyse un petit peu différente. Mais il faut rappeler, comme l'explique Rafael Grossi, le directeur de l'AIEA, qu'il y a un statut particulier autour des centrales nucléaires qui sont censées être des sites sensibles que l'on est censé s'abstenir de frapper. On voit bien que les Russes n'ont pas ce genre de précaution en Ukraine, où ils attaquent régulièrement la centrale de Zaporijjia. Là, nous sommes sur des échelles différentes, étant donné que le site de Natanz pose moins de risque en terme d'accidents nucléaires que Zaporijjia. Pour l'instant, l'Agence Internationale de l'énergie atomique se montre assez rassurante par rapport à la situation à Natanz. En tout cas, cela montre quand même une tendance globale à attaquer des sites nucléaires civils à des fins militaires. Quel était l'objectif d'Israël selon vous ? Prouver à l'Iran qu'il peut le frapper sur son sol, sur ses installations nucléaires ? Il faut se rappeler que ce n'est pas la première fois qu'Israël frappe l'Iran directement sur son territoire. En octobre dernier, il y avait eu un enchaînement similaire. Après la mort de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, par une frappe israélienne au Liban, les Iraniens avaient répliqué en frappant le territoire israélien, ce qui n'avait quasiment pas fait de dégâts. Ensuite, les Israéliens avaient répondu à cette frappe iranienne par des frappes sur le territoire iranien. Ils avaient déjà démontré leurs excellentes capacités de ciblage. C'est-à-dire qu'ils savaient précisément où est tel matériel, ce qui va provoquer des dégâts importants, ce qui est important pour le régime iranien. À l'époque, ils avaient détruit certains éléments de défense antiaérienne de sites sensibles du programme balistique conventionnel iranien. Là, ils montrent qu'ils peuvent le refaire. Il montre aussi qu'ils ne laissent aucune chance à la diplomatie, aucune chance aux négociations. Donald Trump avait donné le 12 juin comme date butoir des négociations sur le nucléaire iranien, qui avaient lieu entre l'Iran et les États-Unis. Il n'y a pas eu d'accord avant le 12 juin. Les Israéliens se sont sentis capables et libérés peut-être d'une sorte d'obligation vis-à-vis des États-Unis pour conduire ces frappes sur le territoire iranien. Avec, il faut le rappeler, l'autorisation évidemment des États-Unis. Donald Trump a reconnu qu'il avait été mis au courant et qu'il ne s'y était pas opposé. Il y a certains officiels israéliens qui affirment qu'ils ont eu un « green-light », un feu vert en français, donc un soutien total. Alors, pas de soutien militaire concret parce qu'à mon sens, les Américains essaient de se protéger pour éviter les répliques sur leurs propres installations militaires au Moyen-Orient. Mais il est possible qu'il y ait eu du soutien en termes de renseignement et un soutien aussi politique, évidemment. L'attaque de drones conduite en riposte sur le territoire israélien par l'Iran semble plus symbolique que réellement menaçante... Oui, les drones ont quasiment tous été interceptés avant même qu'ils n'atteignent l'espace aérien israélien. Les Iraniens devaient faire quelque chose pour répliquer immédiatement. S'il y a une riposte plus importante, elle va probablement prendre un peu plus de temps à être conçue. Parce que, comme on l'a expliqué, l'état-major iranien, qui aurait été capable de concevoir une opération et de la coordonner, a été tué. Alors, les remplaçants ont déjà été nommés pour une partie, mais il y a quand même une expertise qui a été perdue. Il y a des sites qui ont été endommagés, mais il y a aussi des lanceurs mobiles. Is ont encore la possibilité de faire des frappes contre le territoire israélien. Mais là aussi, c'est aux Iraniens de choisir s'ils veulent effectuer une attaque « tout pour le tout ». C'est-à-dire une attaque saturante avec plusieurs centaines de missiles balistiques sur une échelle encore plus importante que ce qu'on a connu en avril et en octobre. Qui pourrait réellement causer des dégâts sur le territoire israélien s'il y a une saturation de la défense anti-missile israélienne et avec un soutien occidental. Mais ce qui provoquerait peut-être de nouveau une réponse israélienne. À ce jeu-là, il est possible qu'Israël puisse tenir plus longtemps, notamment parce qu'ils sont soutenus par les Occidentaux. Ce sont les Iraniens qui ont les cartes en main, mais peut être moins de cartes qu'avant la frappe israélienne – car c'est évidemment l'objectif d'Israël que de frapper cet arsenal balistique. Ils peuvent aussi, comme on l'a dit, frapper des sites américains dans la région, mais peut-être qu'ils n'ont pas envie de trop impliquer les Américains dans cette histoire. On ne peut pas vraiment faire de pronostic. On scrutera avec beaucoup d'attention toutes les déclarations iraniennes ces prochains jours. Et les mouvements autour des bases de missiles balistiques iraniens. Est-ce une grosse perte pour l'Iran, tous ces hauts responsables qui ont été tués ? C'est une perte importante, parce que cela montre un certain état de faiblesse du régime iranien. Selon certaines informations qui commencent à apparaître, ils auraient tous été réunis dans le même bunker pour une réunion. Donc évidemment, c'étaient des cibles assez faciles à frapper. Il est quand même assez surprenant que, alors qu'il y avait déjà eu des alertes la nuit précédente concernant de possibles frappes israéliennes, que le régime iranien n'ait pris quasiment pas de précautions. Est-ce une sorte d'arrogance du côté iranien ? Mais aussi, du côté israélien, ils ne semblent pas trop se préparer, eux, à une riposte iranienne. Il est certain que, dans l'histoire, les principales victimes, ce sont les populations. C'est peut-être cela que cherche Israël, essayer à nouveau de provoquer les populations iraniennes à se révolter contre le régime. Mais même la stratégie de pression maximale économique qui avait été mise en œuvre par les États-Unis n'a pas réussi. Il me semble peu probable que cet objectif de changement de régime, qui est poursuivi insidieusement par Israël, n'aboutisse. Les États-Unis et l'Iran négocient directement en ce moment. Un sixième cycle de discussion était prévu ce dimanche. Pensez-vous qu'il aura lieu ? Les Iraniens ont dit évidemment qu'ils n'y participeraient pas. Comme tout le monde, ce vendredi matin, on se réveille et on voit l'interview de Donald Trump dans Fox News qui dit : « J'espère qu'ils viendront à la table des négociations tout de même dimanche, même s'il y aura une partie qui sera absente. » Parce qu'une partie des négociateurs ont été tués dans la frappe israélienne. Cela montre une telle déconnexion, je trouve, entre les enjeux réels et cette façon de communiquer par Donald Trump. Cela ne peut que mettre à mon avis de l'huile sur le feu. S'il imaginait qu'une telle opération, qu'il a approuvé, pourrait n'avoir aucune conséquence sur les négociations, je pense qu'il s'est complètement fourvoyé. Mais voilà, c'est la politique étrangère de Donald Trump.   À lire aussiToutes les dernières infos sur l'Iran

    Négociations sur le nucléaire iranien: «On arrive au moment de vérité»

    Play Episode Listen Later Jun 12, 2025 7:27


    L'Agence internationale de l'énergie atomique a condamné ce jeudi 12 juin Téhéran pour « non-respect de ses obligations nucléaires ». En réaction, la République islamique a annoncé la prochaine construction d'un nouveau site d'enrichissement d'uranium. Le tout en pleine période de pourparlers avec les États-Unis. Entretien avec David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Iris et à l'Institut français d'analyse stratégique, rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques.

    Tensions à Los Angeles: «Les images servent le discours trumpiste»

    Play Episode Listen Later Jun 11, 2025 7:08


    La ville de Los Angeles a passé la nuit sous couvre-feu, instauré par le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom qui s'est fermement opposé à la décision de Donald Trump d'y envoyer la Garde nationale contre les manifestants dénonçant les raids des services de l'immigration. Entretien avec l'historienne Françoise Coste, professeure des universités et spécialiste de la politique intérieure américaine.

    Guerre en Ukraine: «Les Russes ont les capacités d'avancer mais pas de percer véritablement»

    Play Episode Listen Later Jun 10, 2025 6:21


    Des attaques aériennes russes massives, impliquant des centaines de drones, ont visé cette nuit les villes ukrainiennes de Kiev et d'Odessa. L'armée russe a affirmé avoir ciblé l'industrie militaire ukrainienne et avoir notamment touché des usines fabriquant des missiles, des chars et des navires. Elle a aussi affirmé être entrée dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk, qui borde celles de Donetsk et de Zaporijjia déjà partiellement sous son contrôle, une première en plus de trois ans de conflit. Le point sur la situation militaire avec l'analyste géopolitique Ulrich Bounat, chercheur associé chez Open Diplomacy. Ulrich Bounat est l'auteur de La guerre hybride en Ukraine : quelles perspectives ? (éditions du Cygne)

    Garde nationale déployée en Californie: un moyen «de réveiller la flamme chez les partisans» de Trump

    Play Episode Listen Later Jun 9, 2025 5:50


    Des heurts ont débuté vendredi 6 juin à Los Angeles où réside une importante population hispanique, des habitants tentant de s'interposer face aux arrestations musclées d'immigrés menées par la police fédérale de l'immigration (ICE). Le déploiement de la Garde nationale sans concertation avec les autorités démocrates locales et plus largement l'action du gouvernement fédéral a été dénoncée par le gouverneur de Californie. Le président américain se dit prêt à en envoyer davantage alors que sa politique migratoire met le feu aux poudres. L'analyse d'Anne Deysine, professeure émérite à l'université Paris-Nanterre, auteure de Les juges contre l'Amérique. La capture de la Cour suprême par la droite radicale (Presses Universitaires de Paris-Nanterre).

    Syrie: «Ahmed al-Charaa a reussi sa transformation, la levée des sanctions en est la preuve», analyse Ziad Majed

    Play Episode Listen Later Jun 8, 2025 6:21


    Où va la Syrie 6 mois après la chute de Bachar el-Assad ? Le dictateur a été renversé par Ahmed al-Charaa, ancien chef jihadiste désormais nouveau président syrien. Reconnaissance internationale, espoir d'une nouvelle page, des craintes aussi : quels défis pour le nouvel homme fort de la Syrie ? Ziad Majed, politologue, professeur et directeur du programme des études du Moyen-Orient à l'Université américaine de Paris, est l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiSyrie: six mois après la chute du régime Assad, les loyalistes continuent à préparer une contre-révolutionÀ lire aussiSyrie: symbole de la révolution, Daraya se reconstruit six mois après la chute du régime Assad

    Avec sa visite en Europe, l'Argentin «Javier Milei cherche des complicités», analyse Célia Himelfarb

    Play Episode Listen Later Jun 7, 2025 6:25


    Italie, Vatican, Espagne, France puis Israël : telle est l'affiche de la tournée européenne de l'ultralibéral président argentin Javier Milei. Que vient-il chercher réellement en Europe et à Jérusalem ? Célia Himelfarb, économiste et professeure invitée à l'Institut des Hautes Études de l'Amérique latine, rattachée à l'Université Sorbonne-Nouvelle, est l'invitée internationale de la mi-journée de RFI. À lire aussiEn Argentine, le président Javier Milei procède à la destruction méthodique de l'ÉtatÀ lire aussiArgentine: Javier Milei promulgue un décret pour limiter le droit de grève

    Querelle entre Trump et Musk: «Il se dessine un affrontement entre libertariens et MAGA de toujours»

    Play Episode Listen Later Jun 6, 2025 6:56


    Après plusieurs jours de tensions, c'est la rupture entre Donald Trump et Elon Musk. Un divorce bruyant entre le président américain et le patron de X et Tesla qui a eu l'audace de critiquer le projet de budget de son ancien allié. Depuis jeudi 5 juin, c'est le grand déballage par réseaux sociaux interposés, avec des menaces de part et d'autre. Face au caractère imprévisible de ces deux personnalités, les médias américains s'interrogent sur la suite des événements. Analyse des conséquences possibles de cette nouvelle donne avec Maud Quessard, directrice Espace Euratlantique-Russie à l'IRSEM, spécialiste de la politique étrangère américaine. Également autrice des livres Alliances et politique de pouvoir à l'ère trumpienne (Palgrave MacMillan) et Les guerres de l'information à l'ère numérique (PUF). RFI : Le président américain a menacé de suspendre les subventions et les contrats gouvernementaux signés avec les entreprises d'Elon Musk. A-t-on une idée des conséquences pour Tesla et SpaceX ?Maud Quessard : Absolument. Ce qui est intéressant dans cette prise de position de Trump, très virulente vis-à-vis de Musk et de SpaceX, c'est davantage la purge qui est à l'œuvre. Vous avez sans doute remarqué qu'un des proches de Musk, Jared Isaacman, milliardaire lui aussi, était candidat à la tête de la Nasa et il a été écarté. Donc davantage que de soutiens financiers, ce sont plutôt des purges que Donald Trump annonce, y compris dans les équipes de Musk. Et ce qui se dessine, ce n'est pas seulement l'affrontement de deux hommes, mais de deux camps, les libertariens soutenus par Musk avec Ron Paul d'un côté et de l'autre les MAGA de toujours comme Trump et le président de la Chambre des représentants qui s'est également positionné contre Elon Musk.Cette division peut-elle avoir au sein du parti républicain ?Il peut y avoir des conséquences sachant que Musk a reçu, comme je le rappelais, le soutien de Ron Paul, lui, fait partie du Tea Party et qui incarne les libertariens. On sait que les barons de la tech sont des libertariens convaincus, qu'ils incarnent ce techno-capitalisme nationaliste fortement libertarien. Ça ne concerne pas qu'Elon Musk, mais l'ensemble en fait des grands barons de la tech qui sont venus soutenir Trump. Et ce qui est intéressant, c'est que ces libertariens - un courant finalement minoritaire au sein du Parti républicain - deviennent plus importants avec les barons de la tech.Il y a un point majeur dans leurs opinions et leurs lignes politiques : le budget américain. En cela, ils sont assez cohérents, autant Musk que Ron Paul. Et finalement, dans cette affaire, Musk peut paraître beaucoup moins fou que Trump ne voudrait le dire car s'intéresser au déficit budgétaire américain, qui est extrêmement conséquent puisqu'il atteint à 6,25% du PIB, est un sujet majeur et pourrait créer une division. La question budgétaire et puis celle de la loyauté.Elon Musk n'est pas le seul à critiquer le budget du président américain. Est-ce que ça pourrait déstabiliser Donald Trump ?Peut-être pas le déstabiliser, Trump peut paraître inébranlable, mais le contrarier, sans doute. Il appelle ce projet de loi le « Big Beautiful Bill », le très beau projet de loi, comme toujours, c'est comme le « Golden Dome », tout est enrobé d'une rhétorique qui est toujours un petit peu exubérante. Et cela touche aussi toujours à cette personnalité de Donald Trump, particulièrement imbu de lui-même et très susceptible.C'est une ligne de crête que doivent adopter les républicains loyaux pour finalement passer sous le radar des foudres de Trump. Fidèles à leurs convictions et peut-être aux intérêts du pays. Et l'intérêt du pays serait de ne pas creuser davantage le déficit budgétaire. Cela risque de déstabiliser Trump, car lui, il a fait des promesses de campagne et il faut que, avant le 4 juillet, il ait pu tenir ses promesses de campagne et faire passer son « Big Beautiful Bill » avant cette date fatidique pour rester crédible auprès de son électorat MAGA.En tout cas, l'affaire semble avoir été prise au sérieux puisque hier, les hauts conseillers de la Maison Blanche ont quasiment tous annulé leur passage à la télé pour se réunir avec Donald Trump. Et puis, Elon Musk n'a pas parlé uniquement du budget. Il a aussi dit que Donald Trump figurait dans les dossiers Epstein. Ces fichiers, ce sont des milliers de documents qui doivent permettre, selon le mouvement MAGA, de déterminer qui était complice ou qui aurait couvert des complices de Jeffrey Epstein, cet homme d'affaires qui s'est suicidé en détention juste avant d'être jugé pour une affaire de trafic sexuel de grande ampleur. Est-ce que ça, ça pourrait avoir des conséquences ? Absolument. On est dans le battage médiatique. Musk sort des dossiers qui pourraient atteindre le président et peut-être atteindre son électorat. Mais encore, au-delà de ce scandale majeur, ce qui est particulièrement intéressant, c'est, comme je le rappelais, ces deux camps qui se forment, dont les MAGA autour de Trump qui vont le soutenir envers et contre tout.Et puis de l'autre côté, les masculinistes blancs, les « TechGuys » qui sont déjà très actifs en ligne pour soutenir Musk. Et là, on voit qu'il y a une fracture, non pas qu'entre deux hommes, mais entre deux courants. Et même sur cette question-là, les masculinistes blancs adeptes de la tech qui soutiennent Musk ont déjà pris position depuis hier, si on regarde ce qui circule sur X en faveur de Musk. Et ces gens-là sont plutôt des hommes jeunes blancs qui ont fait partie de l'électorat de Trump et des MAGA.Là, ça crée une scission. Trump n'en est pas à son premier scandale sexuel, il faut le rappeler, et de toute façon, il démentira. Et aujourd'hui, on a donc deux courants, l'un qui est porté par Musk et avec des partisans sur X et l'autre qui est porté par Trump avec des partisans sur Truth Social. Et dans ce monde de la vérité alternative, chacun des deux camps va pouvoir conduire sa vérité et ses messages sur son propre réseau social. C'est aussi ça la bataille entre Trump et Musk, un clivage de l'espace informationnel du camp républicain, MAGA et techno-nationaliste.À lire aussi«Il est devenu fou», «quelle ingratitude»: la querelle entre Trump et Musk vire au pugilat

    Donald Trump renoue avec le «travel ban»: des «prétextes trouvés pour contrôler certaines immigrations»

    Play Episode Listen Later Jun 5, 2025 7:31


    À partir de lundi 9 juin, les ressortissants de 12 pays, majoritairement africains et du Moyen-Orient, n'auront plus le droit d'entrer aux États-Unis afin de « protéger » le pays de « terroristes étrangers ». Sept autres pays font l'objet de restrictions. Cette mesure s'inscrit dans la continuité des politiques migratoires strictes que Donald Trump a mis en place lors de son premier mandat. Selon lui, cela fait suite à une attaque antisémite dimanche dans le Colorado. Entretien avec Steven Ekovich, professeur émérite de politique et d'histoire à l'université américaine de Paris. À lire aussiDonald Trump interdit aux ressortissants de sept pays africains d'entrer aux États-Unis

    «La politique de l'enfant unique n'est pas seule responsable de la baisse de la natalité»

    Play Episode Listen Later Jun 4, 2025 6:54


    Le Japon est passé pour la première fois sous la barre des 700 000 naissances en 2024. Cette baisse de la natalité peut être également être observée plus largement sur le continent asiatique. Entretien avec Gilles Pison, démographe, conseiller de la direction de l'Institut national d'étude démographique (Ined). Gilles Pison est l'auteur de L'Atlas de la population mondiale (éditions Autrement, 2023)

    Attaques jihadistes au Mali: «Le Jnim a les compétences pour opérer sur tout le territoire sahélien»

    Play Episode Listen Later Jun 3, 2025 7:09


    Le couvre-feu a été élargi à Tombouctou, après l'attaque jihadiste d'ampleur menée lundi 2 juin par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Jnim) contre plusieurs points militaires et l'aéroport. Le Jnim a mené plusieurs attaques récemment au Mali. Comment expliquer ce regain de violences ? Entretien avec Seidik Abba, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel (Cires) Seidik Abba est l'auteur de Mali-Sahel : notre Afghanistan à nous (Impacts Editions, 2023)

    Opération «Toile d'araignée»: «Cette attaque va aussi avoir un impact sur l'économie russe»

    Play Episode Listen Later Jun 2, 2025 6:08


    L'Ukraine a mené dimanche 1er juin une attaque spectaculaire contre l'aviation russe. Comment l'Ukraine a-t-elle pu faire entrer des drones et les cacher sur le sol russe jusqu'à cette attaque coordonnée ? Entretien avec le général Jean-Claude Allard, chercheur associé à l'Iris, expert en politique de défense et de sécurité.

    Élections au Mexique: «On peut craindre des mécanismes de cooptation par des forces non démocratiques»

    Play Episode Listen Later Jun 1, 2025 5:36


    Le Mexique s'apprête à élire 881 juges, une première mondiale. La population est appelée à désigner tous les magistrats du Mexique, des tribunaux de district jusqu'au neufs juges de la Cour Suprême. Analyse avec Gaspard Estrada, politologue et conseiller à l'unité du Sud global de la London School of Economics à Londres.  À lire aussiAu Mexique, une élection complexe et peu convaincante pour désigner l'ensemble des juges et magistrats

    Entre nationalistes et libéraux, la Pologne «risque une cohabitation conflictuelle au sommet de l'État»

    Play Episode Listen Later May 31, 2025 7:09


    En Pologne aura lieu, dimanche 3 mai, le second tour de la présidentielle entre Rafał Trzaskowski, le maire pro-européen de Varsovie et Karol Nawrocki, le candidat nationaliste soutenu par le parti Droit et justice. Analyse avec Pierre Buhler, ancien ambassadeur de France en Pologne et professeur de relations internationales à Sciences Po. Pologne, histoire d'une ambition: Comprendre le moment polonais, de Pierre Buhler aux éditions Tallandier, 2025 (272 pages).À lire aussiPrésidentielle en Pologne: un second tour entre pro-européen et nationaliste vu comme un «référendum sur l'orientation future du pays»

    Blocage des droits de douane «réciproques» de Trump: «Cette décision va conforter les opposants»

    Play Episode Listen Later May 29, 2025 7:05


    Un nouveau camouflet judiciaire pour Donald Trump. Un juge fédéral américain a bloqué les droits de douane dits « réciproques » imposés depuis début avril sur l'ensemble des produits entrant aux États-Unis. Les juges rappellent que le président américain n'a pas le droit de prendre cette décision seul et qu'il a ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose. C'est au Congrès qu'il revient d'augmenter les droits de douane le cas échéant. L'analyse de Jean-Baptiste Velut, professeur des universités à la Sorbonne Nouvelle, spécialiste de politiques commerciales américaine.  À lire aussiÉtats-Unis: camouflet judiciaire pour Trump sur les droits de douane réciproques

    États-Unis: les conservateurs en guerre contre «les universités de la Ivy League, jugées trop progressistes»

    Play Episode Listen Later May 28, 2025 6:07


    Une nouvelle charge de l'administration Trump contre les universités et contre les étudiants étrangers aux États-Unis. Le traitement des demandes de visas est suspendu, plus aucun rendez-vous ne peut être pris dans les consulats ou les ambassades, le temps de vérifier tout ce qui se trouve sur leurs réseaux sociaux. Des centaines d'étudiants ont vu leurs visas supprimés, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations pro-palestiniennes ont été arrêtés et menacés d'expulsion. Entretien avec Gabriel Solans, chercheur en civilisation américaine à l'Université Paris Cité.

    Des écrivains dénoncent un «génocide» à Gaza: «Un mot nécessaire à double titre», explique Jadd Hilal

    Play Episode Listen Later May 27, 2025 6:37


    La guerre se poursuit à Gaza avec des bombardements quotidiens. L'aide humanitaire recommence à entrer au compte-gouttes et en quantité largement insuffisante pour nourrir une population affamée et qui manque de tout à cause blocus israélien. Cette escalade militaire et les souffrances des 2,4 millions de civils dans la bande de Gaza nourrissent une indignation internationale croissante, y compris parmi les plus fidèles alliés d'Israël. En France, 300 écrivains ont signé ce 26 mai une tribune, publiée dans le journal Libération, dans laquelle ils réclament des sanctions contre Israël et un cessez-le-feu immédiat pour mettre un terme sans délai au génocide à Gaza. Entretien avec l'un des signataires de la tribune, l'écrivain franco-libano-palestinien Jadd Hilal, auteur de « Le caprice de vivre », éditions Elyzad.  

    Attaques massives de drones et missiles en Ukraine: «Poutine veut obtenir la capitulation de Kiev»

    Play Episode Listen Later May 26, 2025 6:21


    Depuis samedi 24 mai en Ukraine, chaque nuit fait l'objet d'un nouveau record : celui du nombre de drones et de missiles russes envoyés sur le territoire ukrainien. Selon Kiev, 355 drones ont ciblé l'Ukraine la nuit dernière. Entretien avec le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue « Défense Nationale ».

    Élections au Venezuela: «Les Vénézuéliens savent que le scrutin n'est pas fiable»

    Play Episode Listen Later May 25, 2025 6:27


    Les électeurs vénézuéliens sont appelés aux urnes, ce 25 mai, pour élire maires, gouverneurs et députés, dix mois après la réélection contestée du président Nicolas Maduro. Un scrutin qui suscite peu d'intérêt dans la population. Analyse avec Serge Ollivier, historien et chercheur associé au Centre d'histoire sociale des mondes contemporains, spécialiste de l'histoire récente du Venezuela.

    Rami Abou Jamous: «Être journaliste à Gaza, c'est faire partie des gens qui sont ciblés»

    Play Episode Listen Later May 24, 2025 7:31


    Ils sont les yeux et les oreilles des médias français à Gaza. Aucun journaliste étranger ne peut entrer dans l'enclave. Alors, depuis un an et demi de guerre, des journalistes palestiniens rapportent chaque jour l'ampleur des destructions, les morts, les déplacements de population. Parmi eux, Rami El Meghari, dont les témoignages sont régulièrement diffusés sur notre antenne. Lui-même a été pris pour cible : il s'est fait tirer dessus alors qu'il rentrait de reportage en voiture. Dans une tribune, les sociétés de journalistes de plusieurs grands médias français, dont celle de RFI, appellent les autorités françaises à tout mettre en œuvre pour évacuer ces collaborateurs et leurs proches. Pour en parler, nous recevons Rami Abou Jamous, journaliste palestinien à Gaza, lauréat du Prix Bayeux des correspondants de guerre.

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