Chaque jour, un invité, spécialiste ou acteur de l’événement, vient commenter l’actualité internationale sur RFI au micro du présentateur de la tranche de la mi-journée.
Des protestataires se sont rassemblés, ce mardi 30 septembre, à Antananarivo pour réclamer le départ d'Andry Rajoelina. Pourtant, lundi soir, pour tenter de calmer le jeu, le président a limogé tout le gouvernement. Mais cela n'a pas suffi à éteindre la colère dans cette île particulièrement pauvre. La contestation, appelée par le mouvement « Gen Z », était motivée au départ par les incessantes coupures d'eau et d'électricité. Ces jeunes manifestants, souvent diplômés mais chômeurs, dénoncent aussi la corruption qui prolifère. Les explications de Jean-Michel Wachsberger, enseignant-chercheur en sociologie à l'université de Lille, membre du CeRIES et chercheur associé au centre de recherche Développement, Institutions et Mondialisation de l'IRD.
Donald Trump reçoit ce lundi le Premier ministre israélien à la Maison Blanche, peu après avoir promis un « accord » sur Gaza et mis son veto à une annexion de la Cisjordanie occupée. Le président américain est optimiste, il pense pourvoir lui arracher un accord qui prévoit un cessez-le-feu permanent dans le territoire palestinien, la libération des otages israéliens, un retrait israélien ainsi qu'une future gouvernance de la bande de Gaza sans le Hamas. C'est la quatrième fois que les deux hommes se rencontrent depuis le début de l'année, signe d'une relation forte, mais cette fois, Benyamin Netanyahu ne devrait pas s'y entendre les mots qu'il était venu chercher. L'analyse de l'ancien ambassadeur de France Yves Aubin de La Messuzière, auteur de Gaza, analyse d'une tragédie et Israël-Palestine : le déni du droit international, aux éditions Maisonneuve.
Les Moldaves sont appelés à élire leurs 101 députés répondent à une préoccupation : se prononcer entre la volonté de se rapprocher de l'Union européenne ou de demeurer sous la tutelle de Moscou. Pour en parler, Romain Le Quiniou, cofondateur et directeur général du think tank français Euro Créative consacré à l'Europe centrale et orientale, est, ce dimanche 28 septembre, l'invité international de RFI. À lire aussiLa Moldavie à l'heure d'un scrutin existentiel
Manon Loizeau, cinéaste, coréalisatrice avec Ekaterina Mamontova du documentaire Politzek, les voix qui défient le Kremlin, produit par Babel et lauréate du prix Albert Londres 2006 est l'invitée internationale de RFI. Un film qui explique la Russie d'aujourd'hui.
Il avait promis de se venger de ses adversaires politiques une fois de retour à la Maison blanche. Donald Trump se félicite de l'inculpation de l'ancien patron du FBI par le ministère de la Justice pour fausse déclaration au Congrès et entrave à la justice. James Comey avait enquêté sur les liens supposés entre la Russie et l'équipe de campagne du président républicain pendant sa campagne de 2016. Entretien avec Anne Deysine, professeure émérite à l'université Paris-Nanterre, spécialiste des questions politiques et juridiques aux États-Unis et auteure de Les juges contre l'Amérique, Presses Universitaires de Paris-Nanterre. À lire aussiÉtats-Unis: l'ancien directeur du FBI James Comey, bête noire de Trump, inculpé «d'infractions graves»
La Russie n'a pas du tout apprécié les déclarations tenues par Donald Trump lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York mardi. Il avait notamment estimé que Kiev pouvait regagner les territoires perdus au profit de la Russie. Des propos qui tranchent avec ceux tenus précédemment par le président américain. Entretien avec Frédéric Charillon, professeur de science politique à l'université Paris Cité, co-directeur du Centre géopolitique défense et leadership à l'Essec, auteur du livre Géopolitique de l'intimidation (éditions Odile Jacob, 2025).
Lundi 22 septembre, la France a officiellement reconnu l'État de Palestine lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Entretien avec Elias Sanbar, essayiste, ancien ambassadeur de la Palestine à l'Unesco. À lire aussiLa France reconnaît officiellement l'État de Palestine : retour sur l'annonce historique d'Emmanuel Macron à l'ONU
Ce lundi 22 septembre, la France devait franchir le pas historique de reconnaitre unilatéralement l'État de Palestine. Un symbole au siège des Nations unies où une dizaine de pays s'apprêtent à le faire, parfois sous conditions. Ils rejoignent les 150 États dans le monde qui reconnaissent déjà la Palestine, l'aboutissement d'une réflexion menée depuis les années 1960 par la diplomatie française mais qui suscite le courroux de l'État hébreu et des États-Unis. Le Premier ministre israélien a répété dimanche qu'il n'y aura pas d'État palestinien et a menacé d'étendre la colonisation en Cisjordanie. Entretien avec Shlomo Ben Ami, ancien ministre des Affaires étrangères israélien et vice-président du Centre international de Tolède pour la paix.
Le dossier du nucléaire iranien entre dans une semaine décisive. Si aucun nouvel accord n'est trouvé d'ici le 28 septembre, les sanctions levées en vertu de l'accord de 2015 seront rétablies. Le groupe E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) et l'Iran s'accusent mutuellement d'être responsables de l'impasse. Pour en parler, Maïlys Mangin, maîtresse de conférences en sciences politiques à l'université de Toulouse-Capitole et chercheuse associée au Centre interdisciplinaire sur les enjeux stratégiques à l'ENS.
La polémique est grandissante après la mise à l'écart d'un humoriste présentateur de l'un des fameux late shows aux États-Unis. Jimmy Kimmel est écarté après avoir critiqué l'administration Trump et le président américain s'en félicite publiquement. Hollywood et une partie des Américains s'en désolent et s'en prennent à la chaîne de télé ABC qui a pris la décision. Ils dénoncent une capitulation face à des pressions gouvernementales décrites comme anticonstitutionnelles. Donald Trump a utilisé son pouvoir exécutif et les tribunaux pour punir les commentaires peu flatteurs à son égard, les qualifiant de diffamatoires ou d'erronés. Entretien avec Elizabeth Sheppard-Sellam, maitresse de conférences de science politique à l'université de Tours.
Alors que l'offensive israélienne sur la ville de Gaza pousse des milliers de personnes à fuir une nouvelle fois, l'armée israélienne annonce l'ouverture d'une nouvelle route pour évacuer les habitants vers le sud. Des gazaouis forcés de partir mais aucun n'endroit n'est sûr dans l'enclave palestinienne, en très grande partie détruite par la guerre. Les zones dites humanitaires ne sont ni sûres ni équipées pour accueillir des déplacés supplémentaires. Un hôpital pour enfants a été attaqué la nuit par l'armée de l'air israélienne, ce qui a interrompu leur traitement. Le témoignage de François Jourdel, chirurgien orthopédiste français qui rentre d'une seconde mission dans les hôpitaux de Gaza avec l'ONG Médecins sans frontières. RFI : Vous rentrez tout juste de Gaza où vous avez travaillé pour l'ONG Médecins sans frontières (MSF). Ce n'était pas votre premier séjour. Qu'est-ce qui a changé sur place depuis votre dernier passage à Gaza ? Alors c'est vrai que je suis allé à Gaza en novembre 2023. Ça va bientôt faire deux ans. C'était donc au tout début de la guerre et du conflit. Et maintenant, presque deux ans après, ce qui est frappant, c'est la destruction quasi totale de la bande de Gaza. En fait, on est choqué d'entrée au passage de la frontière parce qu'on traverse une zone qui correspond à un no man's land : un champ de bataille, une zone où l'armée israélienne a détruit systématiquement tous les édifices et on ne voit plus que quelques pans de murs. Ça, c'est pour ce qui concerne un petit peu le décor. Il n'y a plus de végétation, plus d'habitations, c'est du sable et des restes de roches, de maisons. Et puis quand on arrive et qu'on rencontre les personnes qu'on avait rencontrées deux ans plus tôt, on est frappé par l'état de fatigue, l'état d'amaigrissement des personnes qu'on a connues deux ans plus tôt. On voit sur eux, sur leurs visages et sur leurs corps. La fatigue, la dénutrition aussi probablement. À lire aussiLes habitants assiégés de la ville de Gaza racontent l'horreur de l'offensive terrestre israélienne Et comment vit-on justement là, dans ce champ de bataille que vous nous décrivez ? Alors, il y a des zones qui sont des « no man's land », c'est-à-dire que ce sont des zones où il est interdit à la population de résider, et puis les dernières zones qui restent – qui se réduisent comme peau de chagrin, dans le sud de la bande de Gaza –, ce sont des zones où il reste quelques bâtiments, quelques maisons, mais il y a là aussi des édifices complètement effondrés. Donc, on sent bien que même dans cette zone dite « humanitaire », des bombes tombent. Et de toute façon, on le vit, nous, au quotidien. C'est-à-dire qu'on est dans la zone de Deir el-Balah et de temps en temps la bombe tombe à un kilomètre de chez nous, donc en pleine zone humanitaire. Il y a des gens qui ont la chance d'avoir encore un toit, alors en général, ils sont des familles entières dans une pièce qui doit faire 20 mètres carrés, et ils sont tous les uns sur les autres. Ils ont quand même la chance d'avoir un toit. La plupart des Palestiniens vivent dans des tentes. Comment on vit dans ces tentes ? On dort par terre. Il y a des rats. Il y a des mouches. Comme il n'y a pas de sanitaires, vous imaginez un peu toute la vermine qui a sur le sol. Et puis il faut trouver de l'eau. Et l'eau des puits est saumâtre. Elle n'est pas potable. Donc, le quotidien d'une famille palestinienne, c'est le quotidien de tout le personnel qui travaillait avec nous. C'est une lutte constante pour survivre en fait. À lire aussiGaza: l'ONU déclare officiellement la famine, qui aurait «pu être évitée» sans «l'obstruction» d'Israël Ce qui rend d'autant plus inquiétante l'offensive terrestre qui a été lancée par l'armée israélienne dans la ville de Gaza. Vous, médecins, qu'est-ce que vous avez observé comme blessures chez les patients que vous soignez ? Alors, ce sont des blessures dites de « guerre », déjà depuis novembre 2023, mais toujours là, maintenant. Ce sont des gens qui ont reçu des éclats d'obus, d'explosifs, de drones. C'est des morceaux de métal qu'on trouve dans le corps des patients ; ce sont des corps mutilés avec des larges plaies ; ce sont des gens qui ont des membres fracturés, ouverts, dépourvus de sensibilité au niveau de la jambe ou au niveau de la main – donc ça, ce sont des plaies par balles –. Après, ce sont aussi des gens qui ont été écrasés sous les décombres d'un immeuble. Donc, ce sont des gens qui, souvent, on est obligé de les amputer. C'est ce qu'on appelle un crush syndrome [ou syndrome d'écrasement, NDLR], ce sont les gens qui ont été broyés et dont les tissus ne sont plus vivants. Et il reste de quoi les soigner ces personnes ? Alors, on les soigne avec ce qu'on a et les moyens du bord. On n'a malheureusement pas tout le matériel nécessaire pour les soigner. Je pense à des plaies nerveuses par exemple, ça nécessiterait de pouvoir réparer les nerfs au microscope, ça, ce n'est pas possible. Et puis ça nous prendrait trop de temps parce qu'on a énormément de patients tous les jours à opérer – entre dix et quinze ! Et si on passe quatre heures sur un patient, c'est au détriment des autres et ça, ce n'est pas évident. À lire aussiDocteur Izzeldin Abuelaish: «La bande de Gaza est aujourd'hui un cimetière» François Jourdel, j'ai une dernière question. Vous le disiez tout à l'heure, ça fait quasiment deux ans que ça dure. La situation ne fait qu'empirer. Que ressentez-vous, vous, en tant que médecin, face à une telle impasse et face à des drames d'une telle ampleur ? On ne peut avoir que de l'empathie et du chagrin pour eux. Parce qu'après deux ans, c'est quand même des gens qu'on a côtoyés, avec qui on a partagé des choses, on a discuté de nos familles. Ce sont des gens comme vous et moi, donc on partage leurs peines et on voudrait les réconforter à notre départ en leur disant : « ça va aller mieux, on sera contents de te revoir ». Mais, il y a tellement peu de perspectives que c'est extrêmement douloureux de les quitter parce qu'on ne sait pas du tout quel sera leur sort, eux non plus ne le savent pas et je crois que personne ne le sait. Et ça rend le départ extrêmement douloureux. Et alors moi, je garde contact encore un petit peu via WhatsApp, mais c'est pour moi encore plus d'inquiétude et de stress. Je suis ça [la situation à Gaza, NDLR] au jour le jour, mais voilà, c'est énormément de chagrin, de larmes, de sang, voilà ! Vous y retournerez quand même ? Moi, j'aimerais beaucoup y retourner parce que j'ai vraiment envie de continuer à les aider. Et vraiment, il faut le faire. Enfin, il faut, ils le méritent. Et voilà. Donc j'ai très envie d'y retourner. Après, il faut que je compose aussi avec ma famille, mon travail. Ce n'est pas toujours évident. Il faut libérer du temps et c'est quand même pas simple quand on a une activité déjà dans un hôpital à temps plein, donc toujours difficile. C'est beaucoup de stress pour toute la famille et voilà. Donc ce n'est pas si évident. À lire et à écouter aussiGaza: les médecins étrangers, témoins précieux de la situation sur place
« Gaza brûle » ce mardi 16 septembre, c'est le ministre israélien de la Défense qui le dit. L'armée a lancé une offensive au sol, des chars se trouvent désormais à l'intérieur de la ville. Après une nuit de bombardements incessants, la défense civile palestinienne dit craindre un massacre majeur. L'armée israélienne avait lancé plusieurs ordres d'évacuations aux habitants de Gaza, mais beaucoup ne sont pas partis faute d'endroit où aller en sécurité. Pour l'Union européenne, cette opération terrestre va aggraver une situation humanitaire « déjà catastrophique ». Décryptage de la stratégie militaire israélienne avec Guillaume Ancel, ancien officier et chroniqueur. Auteur de Petites leçons sur la guerre – comment défendre la paix sans avoir peur de se battre, éditions Autrement.
Journée particulière aujourd'hui sur RFI, où on se penche sur le trafic de drogue complètement mondialisé. Aux États-Unis, la principale menace reste le fentanyl, numéro un des opioïdes le plus puissant et derrière presque 70 % des morts par overdose du pays, selon la DEA, l'agence antidrogue. Il vient pour l'essentiel du Mexique, mais les produits chimiques qu'utilisent les cartels eux sont fabriqués et exportés par la Chine. C'est un véritable levier diplomatique entre les deux premières puissances mondiales. Entretien avec Pierre Pinhas, chargé de projets au sein du programme Asie à l'Institut Montaigne.
En moins d'une semaine, le Népal a vu son gouvernement tomber sous la pression d'une mobilisation portée par la jeunesse. Une révolte indépendante des partis, appuyée de bout en bout par les réseaux sociaux. Pour en parler, Jean-Christophe Ryckmans, docteur en sciences politiques et directeur de CPCS, une ONG qui œuvre pour les enfants de rue au Népal. Auteur de Népal : enfants et jeunes en situations de rue, éditions l'Harmattan.
Des exercices militaires conjoints entre la Russie et la Biélorussie se déroulent alors que l'armée russe progresse sur le front ukrainien. Il s'agit de manœuvres organisées tous les quatre ans entre les deux pays. Pour analyser ces exercices, nous recevons le général François Chauvancy, consultant en géopolitique, rédacteur en chef de la revue Défense de l'Union-IHEDN.
Une décision de justice inédite au Brésil ! Jair Bolsonaro, a été condamné, jeudi 11 septembre, à 27 ans de prison, à l'issue de son procès pour tentative de coup d'État. L'ex-président brésilien était jugé aves sept anciens proches collaborateurs, dont plusieurs ex-ministres et généraux. Soulagement pour de nombreux Brésiliens et pour les militants de gauche, qui craignent une riposte de l'extrême-droite. Donald Trump a tenté de faire pression sur le Brésil de Lula, en imposant une surtaxe punitive de 50% sur une part importante des exportations brésiliennes. Entretien avec le géographe Hervé Théry, directeur de recherche émérite au CNRS et professeur à l'université de Sao Paulo. Auteur de Amazone - Un monde en partage, CNRS éditions.
Une chasse à l'homme en cours aux Etats-Unis pour retrouver celui qui a tué Charlie Kirk, 31 ans, influenceur conservateur pro-Trump, avec lequel il partageait bon nombre d'idées politiques. Il a été assassiné lors d'une réunion publique sur un campus d'université dans l'Utah. Au milieu des réactions assurant que ce type d'évènement n'avait pas sa place en démocratie, le président américain accuse déjà la gauche d'être responsable de sa mort. Un acte de violence politique qui témoigne de la polarisation extrême de la société américaine. L'analyse de Jérôme Viala-Godefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain en Laye, spécialiste de la politique américaine. Auteur de "Les mots de Trump", éditions Dalloz.
L'armée israélienne a mené des frappes, mardi 9 septembre, à Doha, la première du genre au Qatar. Le Hamas affirme que ses négociateurs n'ont pas été touchés, mais que six personnes ont été tuées lors de cette frappe qui s'est produite lors d'une réunion des négociateurs du mouvement islamiste palestinien, ils discutaient de la proposition du président américain pour un cessez-le-feu à Gaza. L'opération a beaucoup déplu au point que le Qatar se retire un temps de son rôle de médiateur dans le conflit à Gaza avant de se raviser. Donald Trump est très mécontent lui aussi, il l'a dit hier, mais sans annoncer de quelconques mesures contre son allié israélien. Entretien avec Bertrand Besancenot, ancien ambassadeur de France au Qatar et en Arabie saoudite. À lire aussiAu lendemain des frappes à Doha, Israël critiqué par Washington, par la région et par les familles d'otages
25 000 soldats vénézuéliens déployés aux frontières avec la Colombie et sur les façades maritimes, et une visite surprise du secrétaire américain à la Défense à Porto Rico. Le tout alors que les États-Unis déploient des moyens militaires supplémentaires dans leur lutte contre le narcotrafic dans les Caraïbes. Pourquoi le ton monte entre les deux pays, l'objectif est-il effectivement le trafic de drogue comme le dit Washington ? L'analyse de Jean-Jacques Kourliandsky, directeur de l'Observatoire de l'Amérique latine et des Caraïbes de la Fondation Jean-Jaurès.
Javier Milei a promis « d'accélérer » le cap de ses réformes ultralibérales après une défaite électorale à Buenos Aires qui regroupe plus d'un tiers de l'électorat argentin. L'exécutif a été secoué en août par un scandale de présumés pots-de-vin qui implique la sœur et bras droit du président. À l'approche des élections de mi-mandat prévues en octobre, cette affaire ternit l'image d'un président élu comme outsider contre « la caste corrompue » qu'il prétendait combattre. L'analyse des conséquences politiques pour le président avec Maricel Rodriguez Blanco, maîtresse de conférences en sociologie à l'institut catholique de Paris et membre du réseau de politistes sur l'Amérique latine.
Célébration aujourd'hui au Brésil du jour de l'indépendance dans un pays très divisé. Une fête nationale divisée, deux mobilisations sont prévues ce dimanche 7 septembre avec d'un côté le défilé officiel et de l'autre, le défilé des partisans de l'ex-président Jair Bolsonaro, jugé pour tentative de coup d'État. Pour en parler, Anaïs Fléchet, est l'invitée internationale de la mi-journée de RFI. Historienne, spécialiste du Brésil et maîtresse de conférences à Sciences-PO Strasbourg, elle a dirigé l'ouvrage Histoire culturelle du Brésil, publié aux éditions IHEAL. À lire aussiBrésil: en pleine polarisation autour du procès de Jair Bolsonaro, deux camps opposés défilent lors de la fête nationale
À l'occasion aujourd'hui de la Journée Paralympique de Saint-Ouen près de Paris : journée d'initiation aux parasports pour le grand public et de célébration des athlètes médaillés l'an dernier, RFI reçoit ce samedi 6 septembre, Manon Genest, médaillée de bronze aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 au saut en longueur. À lire aussiParis 2024: les Jeux paralympiques rallument la flamme à l'endroit même qui les a vus naître
Les membres de la « Coalition des volontaires » se sont réunis jeudi 4 septembre pour discuter des garanties à apporter à l'Ukraine en cas de cessez-le-feu avec la Russie. Vingt-six États ont affirmé leur volonté de déployer des moyens terrestres, navals ou aériens aux côtés de Kiev pour assurer une sécurité durable. Ankara est prête à jouer les premiers rôles dans le volet maritime qui prévoit la surveillance de la navigation en mer Noire, dont l'accès via les détroits turcs a été fermé au début du conflit. Entretien avec le politologue Ahmet Insel, auteur de « La Nouvelle Turquie d'Erdogan, du rêve démocratique à la dérive autoritaire », La Découverte.
Réunion des alliés de l'Ukraine ce jeudi à Paris, ceux de la coalition internationale qui souhaitent d'une part assurer Kiev de garanties de sécurité, une fois la guerre terminée, et d'autre part obtenir un investissement plus important de la part des Américains. C'est peut-être à Washington en premier lieu que s'adressent les Européens et l'Otan, parce que la fin de la guerre ne semble pas pour tout de suite. Les efforts de paix de Donald Trump patinent et Vladimir Poutine, fort de ses soutiens internationaux, paraît plus inflexible que jamais. Le décryptage de Gesine Weber, chercheuse au centre de réflexion German Marshall Fund of the United States (GMF), spécialiste de sécurité et de défense européennes.
Après avoir accueilli le sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en présence des dirigeants d'une vingtaine de pays eurasiatiques, le président chinois Xi Jinping a assisté mercredi 3 septembre à un défilé militaire géant à Pékin pour célébrer la victoire de son pays contre le Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec ses homologues russe Vladimir Poutine et nord-coréen Kim Jong-un à ses côtés, celui-ci s'est livré à une véritable démonstration de force. Pour décrypter le message qu'il a voulu adresser au monde, le sinologue Claude Meyer, ancien conseiller à l'Ifri et professeur à l'École des affaires internationales de Science Po (PSIA) répond aux questions de RFI.
Selon un nouveau bilan émis mardi 2 septembre, plus de 1 400 personnes ont péri dans le séisme qui a frappé l'est de l'Afghanistan lundi. Les opérations de secours et de recherches se poursuivent, avec très peu de moyens pour retrouver des survivants. Le pays est très isolé depuis le retour au pouvoir des talibans et les autorités souffrent des récentes coupes dans l'aide humanitaire, américaine en tête. L'Afghanistan est confronté à une pauvreté galopante, une sécheresse accrue et au retour par millions de migrants chassés des pays voisins. Entretien avec Arthur Comon, adjoint au directeur des opérations de l'ONG Première urgence internationale.
Comment le Sud global essaye de s'organiser face à la politique de imprévisible et instable de Donald Trump ? La question est sur la table du Sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui se tient actuellement à Tianjin près de Pékin en Chine. Pour en parler, Alexandre Kateb, économiste, fondateur de Multipolarity.AI et auteur de « Les nouvelles puissances mondiales. Pourquoi les BRICS changent le monde », publié aux éditions Ellipses est l'invité de la mi-journée de RFI. À lire aussiSommet de l'OCS à Tianjin: la Chine en championne d'un multilatéralisme «non occidental»
Ce vendredi 30 août, l'humanité commémore la Journée internationale des victimes des disparitions forcées. Nombreuses familles sont sans nouvelles de certains de leurs proches portés disparus du fait des violences et des régimes autoritaires. Les chiffres sont nette augmentation d'après les rapports des organismes humanitaires internationaux tels que la Croix-Rouge. C'est le cas en Syrie, au Venezuela et au Mexique. Anne Castagnos-Sen, responsable du plaidoyer multilatéral à Amnesty International-France est l'invitée de la mi-journée de RFI. À lire aussiLe nombre de disparitions forcées a augmenté de 70% en cinq ans, selon le CICR
Face à l'impasse des négociations sur le nucléaire iranien, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont réactivé la procédure de rétablissement des sanctions internationales contre Téhéran dans 30 jours. L'Iran a dénoncé une décision « injustifiée et illégale », tout comme la Russie qui a mis en garde contre des « conséquences irréparables » ou la Chine qui a jugé l'initiative des Européens « pas constructive ». Alors ce coup de pression peut-il débloquer la situation ou bien produire l'effet inverse ? L'analyse de l'historien Jonathan Piron, spécialiste de l'Iran au sein du Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité.
Au moins 17 personnes, dont quatre enfants, ont été tuées la nuit à Kiev lors d'une des plus importantes attaques russes contre l'Ukraine. Le Kremlin se dit toujours intéressé par les négociations sur un accord de paix, mais assure que ses « forces armées » continueront de frapper tant que les objectifs ne seront pas atteints. Un bâtiment abritant des locaux de l'Union européenne a été endommagé dans ces frappes, tout comme le British Council, poussant Bruxelles et Londres à convoquer les ambassadeurs russes respectifs. Alors cette nouvelle offensive est-elle un tournant dans la guerre ? L'analyse de Thibault Fouillet, directeur scientifique de l'Institut d'études de stratégie et de défense de l'université Jean-Moulin Lyon 3 et chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique. Auteur de La guerre au XXIe siècle, éditions du Rocher.
La surtaxe des États-Unis sur les produits indiens importés, fixée à 25% depuis le début du mois, est passée à 50% mercredi 27 août. Selon Donald Trump, c'est un moyen de sanctionner les achats de pétrole russe par l'Inde, second importateur d'or noir de Moscou. Les pressions commerciales exercées par l'administration Trump rapprochent l'Inde de la Chine. Les deux pays, souvent qualifiés de rivaux interdépendants, affichent leur entente soudaine. Ils entretenaient des relations particulièrement tendues depuis 2020. L'analyse de l'économiste Jean-Joseph Boillot, chercheur associé à l'Iris, spécialiste de l'Inde et des pays émergents.
François Bayrou sollicite la confiance des députés le 8 septembre face à la situation économique en France. Le pari est très risqué pour le Premier ministre : de LFI au RN, tous les partis d'opposition ont annoncé qu'ils voteraient contre lui. Le scénario le plus probable est donc que le gouvernement tombe à la rentrée. Si c'est le cas, la deuxième économie de l'Union européenne va connaître le retour de l'instabilité politique qui préoccupe ses partenaires européens. L'analyse du politologue Olivier Costa, directeur de recherche CNRS au Cevipof, spécialiste des institutions européennes.
Dans une lettre, l'ambassadeur américain à Paris accuse la France de ne pas agir suffisamment contre l'antisémitisme. Des propos qui font écho à ceux envoyés quelques jours plus tôt par le Premier ministre israélien à l'Élysée. Charles Kushner est convoqué ce 25 août au ministère des Affaires étrangères après ses critiques qui ont provoqué la colère de Paris, qui les « réfute fermement ». S'agit-il d'une stratégie est-elle coordonnée entre Israël et les États-Unis ? L'analyse de Serge Sur, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, professeur émérite de droit international public à l'université Paris II et rédacteur en chef de la revue Questions internationales.
« Ce sera la plus grande célébration mondiale des femmes que nous ayons jamais connue », estime Sarah Massey, directrice générale de la Coupe du monde de rugby féminin. Pour le coup d'envoi, ce vendredi, les Anglaises qui jouent à domicile ont été sans pitié avec leurs adversaires Américaines. Avec 69 point contre 7, les favorites ont montré qu'elles étaient redoutables. Mais les Bleues ne sont pas en reste. Elles n'ont pas laissé la moindre chance aux Italiennes avec un score finale de 24 à 0. Une Coupe du monde qui entend bien battre des records de fréquentation et d'audimat. Comment le rugby féminin s'est-il fait sa place ? Éléments de réponse avec Lénaïg Corson, ancienne joueuse de l'équipe de France de rugby à VII et à XV, consultante pour RMC.
À l'occasion de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition organisée le samedi 23 août par l'Unesco, RFI revient sur la mémoire de la traite négrière aux États-Unis. Anne-Claire Faucquez, maîtresse de conférence en histoire et civilisation des États-Unis à l'université Paris VIII, spécialiste de l'esclavage et de la représentation contemporaine dans la culture, est l'invitée internationale de la mi-journée. À lire aussiÉtats-Unis: les procédures de destitution de Donald Trump de retour au musée Smithsonian
C'est une première au Moyen-Orient. La famine est officiellement déclarée dans la ville de Gaza par l'ONU ce 22 août, ce qui correspond à 20% du territoire palestinien. Un demi-million de personnes seraient dans un état catastrophique et ce chiffre devrait augmenter. Israël rejette ce rapport qu'il considère biaisé et fondé sur les mensonges du Hamas, mais pour l'ONU, « affamer les gens à des fins militaires est un crime de guerre ». Le témoignage sur la situation humanitaire à Gaza de Jérôme Grimaud, coordinateur d'urgence pour Médecins sans frontières. À lire aussiGaza: l'ONU déclare officiellement la famine, qui aurait «pu être évitée» sans «l'obstruction» d'Israël
Xi Jinping a effectué une visite officielle pour le 60e anniversaire de la création de la région autonome du Tibet. C'est sa deuxième visite depuis son arrivée au pouvoir, au moment où le Dalaï-Lama, qui vit en exil en Inde, réfléchit à sa succession. En juillet, le responsable religieux avait déclaré qu'un successeur serait désigné à sa mort, mais sans que les autorités chinoises y soient associées, une position fermement rejetée par Pékin. Alors que signifie ce déplacement ? L'analyse d'Emmanuel Lincot, professeur à l'Institut Catholique de Paris, sinologue et directeur de recherche à l'Iris. Co-auteur de « L'Asie, terre de conflits. Enquête sur la nouvelle poudrière mondiale », éditions du Cerf.
C'est une violente charge, adressée par courrier au président français. Le Premier ministre israélien accuse Emmanuel Macron « d'alimenter le feu antisémite », en voulant reconnaître un État palestinien. « Cela récompense la terreur du Hamas », ajoute Benyamin Netanyahu. L'Élysée dénonce une analyse « abjecte » et « erronée », et précise que le président français fera une réponse écrite formelle au chef du gouvernement israélien. C'est la deuxième fois, en l'espace de quelques jours, que Benyamin Netanyahu s'en prend à un dirigeant qui soutient la solution à deux États. Avant Emmanuel Macron, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a lui aussi été visé. L'analyse de Marc Knobel, historien et spécialiste de l'antisémitisme. ► Marc Knobel est l'auteur du livre Cyberhaine : propagande, antisémitisme sur Internet, éditions Hermann.
Une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine pourrait se profiler, après les discussions lundi 18 août, à Washington, entre Ukrainiens, Américains et plusieurs dirigeants européens. Des discussions qui se sont déroulées dans une ambiance plus cordiale que lors de la précédente visite du président ukrainien à Washington, fin février. Et si ces progrès étaient en partie liés à des négociations économiques avec un président businessman tel que Donald Trump ? L'analyse de Sylvie Matelly, économiste et directrice de l'Institut Jacques Delors, autrice du livre Géopolitique de l'économie, éditions Eyrolles.
Donald Trump reçoit ce lundi 18 août Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche. Cette rencontre sera suivie d'une réunion avec plusieurs dirigeants européens venus épauler le président ukrainien. Ces nouvelles discussions devraient se concentrer sur deux enjeux : les éventuelles concessions territoriales et les garanties de sécurité en cas de paix entre Kiev et Moscou. Entretien avec Stéphane Audrand, consultant en risques internationaux et spécialiste militaire.
Des manifestations se tiennent ce dimanche 17 août dans plusieurs villes d'Israël. Objectif : pousser le Premier ministre Benyamin Netanyahu à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et à conclure un accord pour la libération des otages.Pour parler de ce mouvement de contestation, nous recevons Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l'université ouverte d'Israël, spécialiste de la société israélienne. À lire aussiIsraël: jour de grève et de blocage pour le retour des otages et la fin de la guerre à Gaza
Les talibans célèbrent leur quatrième anniversaire à la tête de l'Afghanistan. Ce régime est dénoncé par la communauté internationale, notamment sur la question du droit des femmes. Pour parler de la situation dans ce pays, nous recevons Firouzeh Nahavandi, professeure émérite à l'Université libre de Bruxelles, spécialiste de l'Afghanistan et de l'Iran, auteure du livre Femmes iraniennes : évolution ou révolution: Comment survivre dans un régime islamiste (éditions code 9/La Pensée et les Hommes, 2025). À lire aussiAfghanistan: faits marquants de quatre années de régime taliban
A Genève, les représentants des plus de 180 pays n'ont finalement pas réussi à s'accorder sur un traité pour lutter contre la pollution plastique. Un échec cuisant pour l'environnement et la diplomatie. Est-ce une nouvelle preuve de l'affaiblissement du multilatéralisme ? Faut-il inventer de nouveaux formats de prise de décision ? Eléments de réponse avec Yamina Saheb, présidente du Laboratoire mondial des sobriétés, chercheuse à Sciences Po, rédactrice au sein du Giec.
Alors que le gouvernement israélien veut occuper la bande de Gaza, que son armée est toujours présente au Liban et que les incursions se poursuivent dans les régions frontalières avec la Syrie, Benyamin Netanyahu a indiqué, dans une interview à la chaîne israélienne i24News, qu'il se sentait proche de l'idéologie du « Grand Israël ». Comment définir celle-ci ? Eléments de réponse avec Thomas Vescovi, doctorant en études politiques à l'EHESS et à l'université libre de Bruxelles. Thomas Vescovi est cofondateur et membre du comité de rédaction de Yaani.fr, auteur de L'échec d'une utopie, une histoire des gauches en Israël (éditions La découverte).
Environ 850 agents fédéraux de la Garde nationale ont été déployés à Washington sur décision de Donald Trump qui estime que la ville est « envahie par des gangs violents et des criminels assoiffés de sang ». Les élus locaux démocrates assurent pourtant que la criminalité diminue. En quoi est-ce une décision politique ? Donald Trump pourrait-il viser d'autres grandes villes démocrates ? Éléments de réponse avec Gabriel Solans, chercheur en civilisation américaine à l'université Paris-Cité.
35 anciens ambassadeurs ont signé une tribune parue dans le journal Le Monde, appelant la France à « reprendre l'initiative au Moyen-Orient » et à retrouver son rôle de défenseur du droit international, alors qu'Israël poursuit son offensive dans la bande de Gaza et qu'une frappe israélienne a tué 6 journalistes palestiniens dans la nuit du dimanche 10 août. Entretien avec Yves Aubin de La Messuzière, signataire de cette tribune, ancien ambassadeur de France. Yves Aubin de La Messuzière est l'auteur des livres Gaza, analyse d'une tragédie (coédition Hémisphères/Maisonneuve & Larose, 2024) et Israël-Palestine: le déni du droit international (coédition Hémisphères/Maisonneuve & Larose, à paraitre en aout 2025).
Al Jazeera a annoncé que cinq de ses journalistes avaient été tués dimanche 10 août dans une frappe israélienne « ciblée » sur leur tente à Gaza. Parmi eux : Anas al-Sharif, un correspondant de 28 ans très connu des téléspectateurs et sur les réseaux sociaux. L'armée israélienne confirme l'avoir ciblé, et assure qu'il s'agissait d'un « terroriste » se faisant « passer pour un journaliste ». Dans un communiqué, Reporters sans frontières dénonce « avec force et colère cet assassinat revendiqué ». Entretien avec Thibaut Bruttin, directeur général de RSF. RFI : Anas al-Sharif était menacé depuis plusieurs semaines déjà. Est-ce que des mesures avaient été prises pour tenter de le protéger ? Thibaut Bruttin : Ce qui est clair, c'est que les collaborateurs d'Al Jazeera, depuis le début de ce conflit, font l'objet d'un ciblage répété, et l'équipe d'Al Jazeera et Anas al-Sharif lui-même se préparait à l'éventualité d'une telle frappe. Et c'est d'ailleurs pour cela qu'il avait écrit un courrier qui a été rendu public par Al Jazeera dans les heures qui ont suivi son décès. Environ 200 journalistes ont été tués depuis le début de cette guerre. Est-ce que c'est une situation inédite, si l'on compare avec les conflits depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? C'est inédit dans la mesure où nous avons une seule force armée, les forces armées israéliennes, qui appartiennent à un régime démocratique qui, non seulement tue de façon indiscriminée des journalistes dans le cadre de frappes qui touchent des civils, mais aussi ciblent des journalistes et revendique ce ciblage en les accusant post-mortem d'être des terroristes. C'est le cas de Anas al-Sharif, qui a été dépeint comme quelqu'un qui prétendrait être journaliste, mais serait en réalité un terroriste. Il n'en est rien. Ces journalistes travaillaient pour Al Jazeera pour la plupart. On sait qu'il y a un passif déjà entre cette chaîne qatarienne et le gouvernement israélien. Mais au-delà de cet aspect, est-ce qu'il est encore possible d'être journaliste palestinien et de travailler dans la bande de Gaza ? C'est devenu un des métiers les plus dangereux du monde. Vous avez évidemment la menace perpétuelle des frappes armées israéliennes. Vous avez, par ailleurs, le besoin de vivre votre vie civile, de faire la queue pour la nourriture, pour l'eau, de prendre soin des vôtres. Et puis il y a le Hamas qui continue à empêcher une couverture réelle, complète de la vie à Gaza. Et par-dessus tout, les populations civiles qui témoignent, soit, et c'est tout à fait louable, d'un soutien aux journalistes, soit s'en éloignent, ne veulent plus leur parler parce qu'ils disent que s'ils leur parlent, un missile tombera et ils risquent de périr. Donc, c'est aujourd'hui un des métiers les plus dangereux du monde que d'être journaliste à Gaza. Ça veut dire qu'il faut presque cacher ce métier quand on est encore sur place, comment est-ce qu'on peut faire pour continuer à faire son travail ? Les journalistes gazaouis sont aujourd'hui un des honneurs du journalisme. Ils continuent malgré tout, malgré la pression, la violence, l'épuisement, à faire leur travail. C'est aux démocraties de faire leur travail. Comment est-il possible que, dix ans après la résolution 2222 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la protection des journalistes en période de conflits armés, on en soit là ? Comment est-ce qu'on peut accepter qu'un gouvernement demande, ou en tout cas accepte que les forces armées qui sont sous son autorité, en arrivent à avoir des frappes ciblées et une diffamation post-mortem des journalistes ? Je crois que c'est là où il faut remettre le curseur, là où il doit être, c'est-à-dire que nous avons peut-être perdu collectivement une force, celle de la communauté internationale qui doit peser de son poids entier sur Israël. On sent presque un sentiment d'impuissance. Qu'est-ce qu'on peut faire concrètement face à cela ? Il est clair qu'aujourd'hui, il ne nous semble pas que l'indignation des États membres de l'Union européenne soit telle qu'on en revienne à mettre en cause, par exemple, l'accord commercial qui existe entre Israël et l'Union européenne. Je crois qu'il faut utiliser les leviers qui sont les nôtres face à un pays, Israël, qui est en train de renier l'intégralité des engagements internationaux que tout régime démocratique se doit d'avoir à l'égard des journalistes. On parle essentiellement de correspondants palestiniens, parce que les médias internationaux, eux, ne sont pas autorisés à travailler librement dans la bande de Gaza. Est-ce que ça aussi, c'est quelque chose d'inédit ? C'est inédit dans ce moment de l'histoire du journalisme. Aujourd'hui, il est tout à fait possible d'assurer la sécurité des journalistes dans les périodes de conflit armé, à la fois parce que les belligérants sont capables de garantir une grande partie de la sécurité des journalistes. On le voit par exemple lors du conflit en Ukraine, où, bien sûr, il y a des journalistes qui périssent. Mais quand on regarde leur nombre par rapport au nombre de journalistes sur place, ça montre à quel point il y a une précaution qui est prise. Et puis il y a une culture de la sécurité dans les rédactions qui fait que les journalistes ne sont pas des bleus. Ils sont capables d'avoir des équipements, d'avoir des réflexes, d'avoir des méthodes qui leur permettent d'échapper à la violence lors d'un conflit. De façon assez sournoise dimanche, Benyamin Netanyahu a évoqué cette ouverture potentielle de Gaza élargie aux journalistes internationaux. Je crois que c'est véritablement une nécessité pour assurer une relève de ces journalistes palestiniens qui sont aujourd'hui les yeux et les oreilles de la communauté internationale et du monde entier. Est-ce qu'il y a un vrai risque aujourd'hui de ne plus pouvoir du tout rapporter ce qui se passe sur place dans la bande de Gaza ? Absolument. Je crois que l'on regarde là, par exemple Al Jazeera, qui est une chaîne dont la couverture est non seulement très soutenue, mais aussi très suivie du conflit. Elle a perdu la quasi-totalité de ses collaborateurs. Donc, on est face à une sorte d'extinction potentielle du journalisme à Gaza.
Le plan proposé par Benyamin Netanyahu pour en finir avec le Hamas et contrôler Gaza provoque l'indignation dans le monde entier, sans compter les critiques émanant de la société israélienne. Ce mécontentement généralisé peut-il modifier l'orientation du Premier ministre ? Notre invité Dominique Vidal, ancien rédacteur en chef au Monde diplomatique, désormais à Historia et auteur de Palestine Israël, une histoire visuelle aux éditions du Seuil, nous répond. RFI : Est-ce que le mouvement de contestation en Israël peut permettre de défaire ce plan de contrôle de Gaza et d'aboutir au retour des otages retenus par le Hamas ? Dominique Vidal : De la manière dont Netanyahu manipule, l'avenir de Gaza n'est absolument pas de nature à libérer les otages. C'est d'ailleurs pourquoi je pense, contrairement à ce qui a été le cas jusqu'ici, une majorité d'Israéliens exige maintenant l'arrêt de la guerre et la libération des otages grâce à un cessez-le-feu. Les grandes manifestations sont récurrentes en Israël, mais est-ce que cela réussit à faire changer la politique du gouvernement ? La politique de Netanyahu répond à deux soucis principaux. Évidemment d'avancer dans la voie d'un nouvel exode des Palestiniens, ceux de Gaza, mais aussi et surtout, se sauver du procès qui l'attend et dans lequel il risque d'être très lourdement condamné. Mais ce qui se passe en Israël n'est pas le seul aspect de difficulté pour Netanyahu. Il y a aussi cette vague de reconnaissance annoncée de l'État de Palestine, depuis que le président Macron a lui-même annoncé cette décision pour le mois de septembre. On a une quinzaine d'États qui, d'une manière ou d'une autre, ont pris le même chemin. On risque d'arriver donc à la rentrée, à New York, en assemblée générale à l'ONU, à une majorité écrasante de pays reconnaissant l'État de Palestine. Il y en avait 148 avant l'annonce du président Macron. Il y en a une quinzaine de plus aujourd'hui. À lire aussiIsraël: rassemblées à Tel-Aviv, les familles d'otages dénoncent le «sacrifice» de leurs proches L'opposition israélienne se rend bien compte de cette indignation internationale. Mais est-ce que ça la motive encore plus ? Oui, visiblement, il s'est passé quelque chose dans le mois écoulé, puisqu'on a aujourd'hui 600 responsables de l'armée ou des services de renseignement qui en appellent au président Trump pour qu'il enjoigne Netanyahu à cesser le feu. Ce dimanche à 13 h 30 TU, le Premier ministre israélien tient une conférence de presse à destination des journalistes internationaux, Que peut-on en attendre ? Pas grand-chose. On sait ce que Netanyahu a comme projet, et il aura obtenu de son cabinet de sécurité et de son gouvernement un appui pour ce projet. Mais encore une fois, l'horreur du génocide infligé aux Gazaouis est telle qu'il y a tous les éléments pour cette espèce de bascule, à la fois en Israël et sur le plan international. Si le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu va jusqu'au bout de son plan de contrôle de Gaza, si on suit sa logique, que vont devenir les deux millions de personnes qui y habitent ? Est-ce qu'on se dirige vers un contrôle avec des check-points comme en Cisjordanie occupée et pourquoi pas, à terme, des installations de colons à Gaza ? C'est ce dont rêve l'extrême droite à laquelle Netanyahu s'est allié depuis 2022. Mais aujourd'hui, on imagine mal comment le projet de « nouvelle Nakba », comme disent les Palestiniens, de nouvelle catastrophe, c'est-à-dire d'expulsions massives de Palestiniens depuis leurs foyers, peut aboutir. Parce qu'il faudrait avoir un pays ou des pays arabes prêts à accueillir ces réfugiés palestiniens. Et jusqu'ici, en tout cas, aussi bien l'Égypte que la Jordanie, qui ont été approchés par les États-Unis, ont dit qu'ils n'accepteraient aucun réfugié, que l'avenir des Palestiniens était en Palestine et qu'il fallait donc reconnaître l'État de Palestine. En Israël, l'armée est un pouvoir fort et est-ce que l'opposition au Premier ministre et au gouvernement peut venir de cette armée ? On voit que des réservistes sont déjà plus que réticents. Alors est-ce qu'il peut y avoir un un mouvement général ? Oui, il y a beaucoup de signes de malaise de l'armée. On a aussi, il faut le dire, des suicides en grand nombre de soldats qui sont partis faire la guerre. Cette guerre qu'on appelle guerre, mais qui est un génocide, encore une fois, et qui ne supportent pas ce qu'on aura, ce qu'on leur a fait faire là-bas. À lire aussi«Des ordres criminels»: en Israël, le malaise grandit chez les réservistes vis-à-vis de la guerre à Gaza
À Varsovie se tient une conférence consacrée à l'avenir de la Biélorussie. Leaders de la contestation de 2020, Svetlana Tikhanovskaïa et son mari Sergueï, libérés des prisons biélorusses, seront présents. Il y a cinq ans, les Biélorusses avaient voté pour élire leur président, mais cette élection avait été marquée par une fraude massive qui a permis la réélection d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. À la différence des autres années, les Biélorusses sont ensuite descendus en masse dans les roues pour protester. Ces manifestations ont été réprimées dans le sang. Quelle est la situation aujourd'hui dans le pays ? Anaïs Marin, qui a été rapporteuse de l'ONU pour les droits de l'homme en Biélorussie jusqu'à 2024, en parle. À lire aussiBiélorussie: cinq ans après les manifestations anti-Loukachenko, «les répressions se poursuivent chaque jour»
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé officiellement, dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 août, le plan de Benyamin Netanyahu. L'État hébreu veut désormais occuper l'intégralité de la bande de Gaza, en commençant par prendre le contrôle total de la ville de Gaza. L'analyse de David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Institut français d'analyse stratégique et rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.
Le Kremlin a confirmé l'organisation d'un sommet bilatéral dans les prochains jours avec Donald Trump, qui attend une rencontre avec Vladimir Poutine depuis son retour à la Maison Blanche. Ce rendez-vous a été évoqué mercredi 6 août lors de l'entrevue à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff et le président russe. On en parle avec Florent Parmentier, secrétaire général de Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), chercheur associé à l'Institut Jacques-Delors.