Invité de la mi-journée

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Chaque jour, un invité, spécialiste ou acteur de l’événement, vient commenter l’actualité internationale sur RFI au micro du présentateur de la tranche de la mi-journée.

Rfi - Edmond Sadaka


    • Jun 15, 2025 LATEST EPISODE
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    Guerre Israël-Iran: «Il y a un très large consensus de la société israélienne», estime Denis Charbit

    Play Episode Listen Later Jun 15, 2025 7:12


    Guerre Israël-Iran, treize personnes ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche 15 juin en Israël par des tirs de missiles iraniens en représailles des frappes israéliennes depuis le début de cette escalade militaire vendredi. Quel est actuellement le sentiment général des Israéliens sur cette opération lancée par le gouvernement de Benyamin Netanyahu ? Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l'Université ouverte d'Israël, spécialiste de la société israélienne, est l'invité international de la mi-journée de RFI. RFI : Ces dernières nuits, les sirènes d'alerte ont retenti à travers le pays, la population a été appelée à se mettre à l'abri. Quel est le sentiment général des Israéliens sur cette opération lancée par le gouvernement de Benyamin Netanyahu ? Denis Charbit : De manière générale, par rapport au conflit qui oppose Israël au Hamas dans la bande de Gaza, avec la question des otages où, effectivement, les opinions sont relativement divisées, là, il y a plutôt unanimité. Parce que personne n'ignore en Israël, toutes tendances politiques confondues, que l'Iran développait, était sur le point de mettre au point une arme nucléaire dont on sait bien qu'elle aurait visé Israël tôt ou tard. Et en tout cas, elle aurait établi un duopole dans une région dans laquelle seul Israël maîtrise l'arme nucléaire. De ce point de vue-là, il y a un très large consensus, mais qui, bien sûr, oblige la société israélienne, tous les Israéliens, à prendre les mesures de sécurité nécessaires et, en gros, à se tourner vers leur abri. C'est là où les inégalités sociales apparaissent, puisqu'il y en a qui disposent de cet abri anti-atomique dans leur propre appartement. Mais d'autres doivent aller dans les escaliers lorsqu'il s'agit de bâtiments construits avant 1990. À partir de 1990, tous les bâtiments construits en Israël doivent avoir un abri anti-atomique. Et là, je dirais, et c'est un petit peu, il faut bien le dire, au petit bonheur la chance. Ça atteint la localité de Rishon LeZion. Hier, celle de Bat Yam, Tel Aviv avait été frappée, Haïfa également, avec les dégâts matériels très expressifs, mais surtout aussi des pertes humaines. Vous avez donné le chiffre de treize à ce jour et on comprend bien qu'on est dans une longue durée.  La population se prépare à ce que cela dure ? Oui. Tout le monde se prépare à ce que cela dure. D'abord, toutes les activités sont arrêtées. Les gens continuent de travailler chez eux, à domicile. Personne ne se rend sur son lieu de travail, sauf ce qui est considéré comme urgent les hôpitaux, mais tout le reste est bloqué. Vous imaginez que toutes les personnes se sont approvisionnées puisque ça, ça reste ouvert. On est aussi incertain sur la durée de l'opération. On voit bien que l'armée israélienne tient bien les choses en main. On se rend compte que la capacité de riposte iranienne, certes, est significative, mais elle est globalement interceptée par la défense israélienne. Mais ce n'est pas du 100 %, ce n'est pas totalement hermétique. Les drones, le Dôme de fer, toute la panoplie mise en place par Israël depuis de longues années fait bien le travail, mais elle ne le fait pas complètement. D'où ces cinq ou six immeubles qui ont été gravement endommagés et qui ont entraîné effectivement des pertes humaines. La population fait-elle la différence entre cette riposte iranienne et les tirs qu'elle avait pu subir de la part du Hezbollah libanais ? Oui, parce qu'il faut bien comprendre une chose : c'est la première fois, en fait, depuis 1973, depuis la guerre du Kippour, que l'armée israélienne est confrontée à une autre armée. Alors certes, ce ne sont pas les fantassins, ce n'est pas l'armée de mer, ce n'est pas la même configuration qu'en 1973, mais on n'a plus affaire à une organisation comme le Hezbollah, le Hamas, le Fatah autrefois. Là, on est dans une confrontation d'État à État. L'Iran, ce n'est pas une petite organisation militaire et donc on se doute, et c'est la grande question qu'on se pose en fait. Est-ce que c'est un tigre de papier ? Elle a fait miroiter – ce qui avait été le cas pour le Hezbollah, on avait surestimé sa capacité. On s'est rendu compte qu'il était finalement bien plus faible, qu'on le croyait. Et c'est la question qu'on se pose pour l'Iran. Est-ce que, effectivement, l'Iran, à l'image du Hezbollah, n'a pas la capacité qu'elle prétendait avoir lorsqu'elle menaçait Israël de représailles. Ou bien c'est un plan à échéance, à plusieurs étapes et, peut-être, finalement, on est, encore une fois, dans une opération de longue durée. Et quand bien même le rapport de force semble être beaucoup plus favorable à Israël, dans la capacité de frapper le terrain de l'adversaire, il n'empêche qu'il n'est pas encore certain que l'Iran soit, comme on a un peu le sentiment aujourd'hui, aussi faible. [L'Iran] n'a peut-être pas dit son dernier mot, parce que là, on est dans le secret. On peut imaginer que du côté du renseignement israélien, on sait à peu près évaluer les capacités iraniennes. Nous, ce sont des expectatives, ce sont des interrogations que l'on se fait. Actuellement, on est plutôt confiants, mais finalement, on se dit que pour transformer le Moyen-Orient, parce que si c'est une opération qui aboutit à un match nul, je pense que ce n'est pas de cela que les Israéliens rêvent. Eux, ils aimeraient que le régime iranien, le régime de la République islamique tombe. Et pour arriver à cela, il ne suffit pas d'Israël. Israël peut ouvrir les hostilités, mais il faudra bien, à un moment ou un autre, que les Américains interviennent. Personne n'en veut donc au gouvernement de Benyamin Netanyahu d'avoir ouvert un nouveau front ? Non…. Alors attention, même la guerre menée après le 7-Octobre a été considérée comme légitime par Israël. Mais je dirais que l'argument, vous savez, sur la dimension personnelle, « il fait ça pour rester au pouvoir, etc. »... Alors bien sûr que s'il réussit dans cette opération, il sera conforté dans son pouvoir. Mais là, personne ne doute que l'ennemi iranien n'est pas un ennemi que Netanyahu a inventé de toute pièce pour justifier une nouvelle opération militaire. Personne ne doute de l'hostilité foncière de la République islamiste à l'égard de l'existence même de l'État d'Israël. À lire aussiL'attaque d'Israël est «unilatérale et illégale», affirme l'ambassadeur d'Iran en France À lire aussiGuerre Israël-Iran: «L'Iran apparaît comme un moyen de faire oublier Gaza et les crimes qui ont été commis»

    Israël: «Nous allons nous débarrasser de la capacité militaire nucléaire que l'Iran voulait développer»

    Play Episode Listen Later Jun 14, 2025 12:40


    Après l'offensive lancée dans la nuit de jeudi à vendredi 13 juin par Israël sur l'Iran, Téhéran a riposté avec des missiles balistiques sur l'État hébreu. Quelle va être la durée et la suite des événements ? Pour en parler, Joshua L. Zarka, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l'État d'Israël en France, invité international de RFI. RFI : L'armée israélienne annonce dans un communiqué que ses avions de chasse vont reprendre les frappes, que les voix vers l'Iran ont été ouvertes. Concrètement, c'est une nouvelle phase de ce qu'on peut qualifier de guerre ouverte ? Joshua L. Zarka : Non, ce n'est pas une nouvelle phase. Nous avions clarifié d'une façon très claire que notre but n'était pas d'avoir une opération qui durerait un jour seulement. Nous allons nous débarrasser et débarrasser le Moyen-Orient de la capacité nucléaire militaire que l'Iran voulait développer. Et tant que cela n'est pas terminé, nous devons continuer cette opération. Nous allons continuer cette opération. Mais quand le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, déclare que « Téhéran brûlera », si l'Iran tire de nouveaux missiles sur Israël, cela va au-delà justement de cet objectif que vous évoquiez, des installations nucléaires... C'est exactement pour clarifier aux dirigeants iraniens, parce que ce n'est pas avec le peuple iranien que nous avons un problème, bien au contraire. Le peuple iranien en a assez de ses dirigeants, de ces mollahs, de ce régime qui les tue. Alors c'est pour clarifier à ce régime qu'il faudrait mieux de ne pas tirer contre nos civils. Nous n'attaquons ni Téhéran, ni les civils iraniens, bien sûr, mais seulement des militaires et des infrastructures militaires. Pour rebondir sur ce que vous dites, parmi les victimes qui ont été annoncées vendredi en Iran, une grande partie sont des civils, selon l'ambassadeur de l'Iran à l'ONU... Oui, c'est vrai, c'est selon l'ambassadeur de l'Iran, comme vous l'avez dit. Mais donc vous niez la qualité de civils de ces personnes ? Nous faisons en sorte, mais nous ciblons seulement les militaires. Si vous avez vu les frappes, certaines des frappes qui ont été faites, c'est non seulement les militaires et les personnes chargées des opérations militaires, mais c'est aussi la chambre à coucher spécifique de la personne où il dormait. C'est seulement l'appartement, par exemple, de M. Salami qui était responsable du programme nucléaire et d'autres. Ce n'est pas contre des civils. Ce qu'a fait l'Iran hier en quatre différentes occasions, c'est de tirer des missiles contre des gens, contre des civils, contre des endroits qui sont peuplés par des civils. Ils n'ont pas ciblés, par exemple, des bases militaires, ce qui serait, comme on dit, de bonne guerre. Vous dites que vous voulez débarrasser le Moyen-Orient de la menace nucléaire iranienne. Beaucoup d'experts doutent de cette faisabilité. Pensez vraiment que ce soit véritablement un objectif réaliste ? Vous utilisez le terme de ce qui est connu justement. Vous savez, dans le développement de capacités militaires, il y a énormément de choses qui ne sont pas connues par le public. Si nous avons décidé de faire cette opération, c'est que nous savons qu'elle peut aboutir. À lire aussiRiposte iranienne à l'attaque d'Israël: à Tel-Aviv, le quartier du ministère de la Défense lourdement touché Vous estimez avoir les capacités militaires pour atteindre les infrastructures souterraines ? Ce qui est connu par des gens qui sont soi-disant, des experts militaires qui ne savent pas ce qu'il y a exactement, ce qui existe dans les arsenaux israéliens, ne veut rien dire. Si nous avons décidé de faire cette opération, c'est que nous sommes certains de pouvoir y aboutir. De pouvoir éradiquer complètement le programme nucléaire, pas juste de le retarder ? Vous savez, regardez, il y a eu deux différentes occasions. Il y a eu des événements dans lesquels Israël a débarrassé le Moyen-Orient de programmes nucléaires illicites, c'était en Irak et en Syrie. Dans les deux cas, des experts internationaux disaient que c'était impossible et que de toute façon, ça allait repousser le programme de un ou deux ans. Et dans les deux cas, depuis et jusqu'à présent, les deux dictateurs ont disparu, mais quand ils étaient encore en vie, ils n'avaient pas repris leur intention de développer une arme nucléaire. Alors les experts, souvent, sont des experts civils qui ne savent pas exactement de quoi il s'agit. Ou bien c'est des gens qui connaissaient les facteurs dans le passé, mais ils ne savent pas de quoi il s'agit aujourd'hui. Encore une fois, je le je répète d'une façon très claire. Si nous avons décidé de faire cette opération, c'est que nous pensons que nous savons que nous pouvons y aboutir. Monsieur l'ambassadeur, vous parlez d'opération préventive. Dans quel cadre légal notamment, se déroule cette opération ? Il n'y a pas de résolutions de l'ONU et a priori pas de concertation avec les alliés d'Israël ? Mais ce n'est pas une question seulement d'opération préventive. Vous savez, le 7-Octobre est un événement iranien. Sans l'Iran, le Hamas n'aurait pas eu d'armes, n'aurait pas eu le soutien militaire, n'aurait pas eu le soutien économique qu'il a eu. Et non seulement cela, mais en deux différentes occasions, l'Iran a tiré directement sur notre territoire des centaines de missiles. La première fois 350 missiles, missiles de croisière et drones, la seconde fois 180 missiles. Mais il n'y a pas eu d'armes nucléaires utilisées le 7-Octobre ? Madame, j'essaie de vous répondre. Donc, en deux différentes occasions, l'Iran a tiré directement des centaines de missiles contre Israël. Nous sommes déjà en guerre avec l'Iran depuis des années. Depuis très longtemps, l'Iran a tiré des missiles de croisière, des drones, contre Israël à maintes occasions. Alors dire que c'est une opération qui vient « comme ça », comme si on était en paix avec le régime iranien et que d'un seul coup on a décidé d'attaquer, c'est pas du tout le cas. L'Iran nous a attaqué, nous attaque régulièrement. L'Iran a essayé d'assassiner des gens en Israël. L'Iran arme les terroristes, les groupes terroristes qui opèrent en Israël, et l'Iran a attaqué directement le territoire israélien avec des missiles de son territoire directement. Est-ce que c'est une opération qui s'inscrit pour votre pays dans un temps long ?  Non, ce n'est pas dans un temps long. Notre intention est de faire ça le plus rapidement possible. Ce n'est pas une opération de plusieurs longues semaines. Ce n'est clairement pas une opération de plusieurs mois. C'est une opération que nous essayons de faire le plus rapidement possible, de raccourcir autant qu'on peut. Le président français a défendu le droit d'Israël à se protéger tout en appelant à la négociation pour régler la question nucléaire iranienne. Est-ce que le Premier ministre Benyamin Netanyahu a parlé à Emmanuel Macron ? Oui, ils se sont parlé. Ils ont eu une très bonne discussion. Les deux dirigeants se parlent assez régulièrement et généralement ont de très bonnes discussions. Est-ce que la France participe aux opérations d'une manière ou d'une autre ? D'abord, la France n'a pas du tout participé à l'attaque. C'était une attaque, une opération qui était une opération israélo-israélienne. La question de la défense d'Israël par rapport aux attaques iraniennes est une question, je pense que le président a parlé qu'il comptait aider Israël à se défendre contre les attaques iraniennes. À lire aussiÀ la Une: l'escalade entre l'Iran et Israël La question de la légalité a été posée par un certain nombre de personnes. Vous estimez que vous étiez dans un état de légitime défense après le 7-Octobre ? C'est ça qui constitue la légalité, le cadre juridique dans lequel vous intervenez ? Ce n'est pas seulement le 7-Octobre. Vous savez, quand un pays comme l'Iran dit d'une façon très claire, et c'est le président, le dirigeant de ce pays qui déclare d'une façon très claire plus d'une fois, il le répète pratiquement chaque semaine, qu'il compte détruire l'État d'Israël, il met même une date, 2035 était la date à laquelle l'Iran devait terminer de détruire Israël. Quand ce pays arme tous les ennemis autour d'Israël, et non seulement cela, mais les encourage, les finance et en plus, quand cet ennemi développe la capacité de détruire mon État, nous sommes en toute légitimité. En plus, si vous voulez ajouter cela, l'Iran a deux fois attaqué, comme je l'ai dit auparavant. L'Iran a attaqué Israël deux fois par des centaines de missiles tirés de son territoire. Au-delà du nucléaire, l'objectif c'est la chute du régime iranien ? C'est l'anéantissement de l'Iran ? Non, clairement non. Je dis ça d'une façon catégorique. D'abord, l'anéantissement de l'Iran, pas du tout. Le peuple iranien est un peuple pacifique, un peuple qui veut et qui a vécu en paix avec nous. Nous n'avons aucune raison de ne pas vivre en paix avec eux. Nous voulons et nous pourrons et nous vivrons en paix avec le peuple palestinien. Alors clairement, ce n'est pas d'anéantir l'Iran. Mais non seulement cela, ce n'est pas non plus d'amener un changement de régime. Nous sommes un petit pays et nous nous défendons. Nous ne sommes pas un nouvel architecte du Moyen-Orient. Même si le Premier ministre Netanyahu disait vendredi dans une vidéo que « le temps est venu pour le peuple iranien de s'unir face au régime pervers et oppressif »... Est-ce que du fait de cette opération contre l'Iran, le front de Gaza devient pour votre pays un théâtre d'opération secondaire ? Je voudrais d'abord répondre à la question dont vous parlez. Le Premier ministre a dit cela en disant que c'était au peuple iranien de choisir leurs dirigeants. Ce n'est pas à Israël de le faire. Et effectivement, je peux vous dire d'une façon très claire que tant que ce régime sera en place, tant que le régime iranien sera en place, il n'y aura pas entièrement de paix au Moyen-Orient, parce que c'est un régime révolutionnaire qui veut changer la façade du Moyen-Orient, qui veut changer le Moyen-Orient en utilisant la force et la violence et le terrorisme. Et sur Gaza, est-ce que ce théâtre est devenu secondaire pour Israël ? De toutes les façons, nous arrivons à la fin de la guerre à Gaza. Le Hamas n'a plus les capacités qu'il avait. Cette guerre à Gaza se terminerait immédiatement si demain ou aujourd'hui le Hamas libérait tous nos otages. Mais ça nous l'avons dit depuis longtemps et ils n'ont qu'à nous tester, qu'ils libèrent nos otages. Cette guerre sera terminée. Nous n'avons rien à faire à Gaza. Nous ne comptons pas rester à Gaza. Nous n'avons jamais voulu annexer ou repeupler Gaza. Gaza est aux Palestiniens, appartient aux Palestiniens et restera aux Palestiniens. Ce que nous voulons, c'est nos otages et qu'ils nous laissent vivre en paix. Vous dites que la guerre arrive à sa fin à Gaza, pourtant le processus politique est un petit peu à l'arrêt. Autour de la bande de Gaza, les négociations peinent à avancer. C'est quoi l'avenir de Gaza ? D'abord, les négociations peinent à avancer. Parce que vous savez que deux fois et à deux occasions, des offres de cessez-le-feu ont été présentées par l'envoyé spécial du président des États-Unis, monsieur Steve Witkoff. Et ces deux occasions, Israël les a acceptées et elles ont été rejetées par le Hamas. Alors, vous savez, le fait que ces organisations, les dirigeants palestiniens rejettent des offres de paix qui sont faites, c'est quelque chose qui se fait régulièrement. Toutes les offres faites par le Hamas ont été rejetées par Israël. C'est le propre des négociations, c'est qu'il faut parvenir à un compromis... C'est pour ça qu'il y a l'envoyé spécial des États-Unis. Mais ce ne sont pas des offres israéliennes. Ce sont des offres américaines avec lesquelles les négociations auxquelles ont participé les Égyptiens et les Qataris. Quel est l'avenir de Gaza dans la vision israélienne ? Notre vision c'est que Gaza appartient aux Gazaouis et doit être géré éventuellement par les Gazaouis et simplement que ce soit démilitarisé, désarmé et qu'ils vivent en paix avec nous. À lire aussi«Israël peut continuer à détruire des sites en Iran mais l'expertise nucléaire va rester»

    Frappes israéliennes en Iran: «Une attaque contre-productive par rapport au nucléaire iranien»

    Play Episode Listen Later Jun 13, 2025 18:52


    Regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient après les frappes d'Israël contre l'Iran, visant son programme nucléaire et ses installations militaires. Au moins 20 hauts gradés iraniens ont été tués. Malgré l'enthousiasme de Donald Trump, Washington assure ne pas être impliqué dans ces frappes et avoir juste été prévenu. Des frappes qui interviennent au lendemain de l'annonce, par l'Iran, de l'accélération de sa production d'uranium enrichi. Analyse et décryptage avec l'invitée de la mi-journée de RFI, Héloïse Fayet, chercheuse au Centre d'études de sécurité de l'Institut français des relations internationales (Ifri), responsable du programme de recherche Dissuasion et prolifération.  RFI : Ces frappes interviennent au lendemain de l'annonce par l'Iran de l'accélération de sa production d'uranium enrichi. Fallait-il s'attendre à cette réaction militaire israélienne ? Héloïse Fayet : Tout d'abord, l'annonce iranienne d'hier, sur l'accélération de son programme, est elle-même une réaction à une motion de censure qui a été décidée au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique, donc l'agence qui supervise notamment le programme nucléaire iranien. On est sur un enchaînement de causes et de conséquences. Cependant, la frappe israélienne, enfin l'opération israélienne, est à voir dans un contexte beaucoup plus global. Cela fait plusieurs années, voire plusieurs dizaines d'années, qu'Israël s'inquiète de la menace que représente l'Iran pour sa sécurité. Et s'inquiète beaucoup plus d'un programme de missiles balistiques conventionnels qui existe – et que l'Iran a déjà employé à plusieurs reprises contre Israël – plutôt que d'une menace nucléaire. Qui pour l'instant ne s'est pas concrétisée. Car rappelons qu'aujourd'hui, tous les services de renseignement du monde – ceux qui s'y intéressent –s'accordent à dire que l'Iran n'a pas d'arme nucléaire fonctionnelle. Et donc aujourd'hui ne présentait pas de menace nucléaire directe et concrète pour Israël. Qui, rappelons-le, est un État qui possède l'arme nucléaire. Le site de Natanz a été touché, mais pas ceux de Fordow et d'Ispahan. Est-ce que Natanz a un intérêt particulier pour l'armée israélienne ? Aujourd'hui, il y a deux sites principaux qui concourent à la progression du programme nucléaire iranien : le site de Natanz  et le site de Fordow. En réalité, le site de Fordow est plus important pour le programme nucléaire iranien, mais il est aussi beaucoup mieux protégé. Étant donné que c'est un site en grande partie construit sous une montagne qui est donc bunkérisé et qui est extrêmement difficile à détruire. Si les Israéliens veulent effectuer des dégâts importants sur le site de Fordow, ils auraient besoin de bombes pénétrantes qu'ils n'ont pas dans leur arsenal. Ils auraient besoin d'un soutien américain s'ils voulaient faire des dommages importants sur le site de Fordow. C'est pour cela qu'ils se sont plus concentrés sur le site de Natanz qui lui est moins protégé. Mais à ce stade, c'est assez compliqué de voir, de comprendre l'étendue des dégâts qui ont été provoqués par les frappes israéliennes. Les Israéliens affirment qu'ils ont détruit des installations souterraines à Natanz. Pour l'instant, l'analyse des images satellitaires montre plutôt la destruction d'infrastructures vitales pour le bon fonctionnement du site. Mais peut-être pas de centrifugeuses, la pièce principale de la production d'uranium utilisée par l'Iran. Aujourd'hui, c'est trop tôt pour évaluer l'impact concret qui est fait par ces frappes sur le programme nucléaire iranien. En réalité, pour moi, c'est presque une attaque contre-productive par rapport au nucléaire iranien, étant donné que les dégâts ne sont à priori pas si importants que cela, mais que l'Iran avait toujours affirmé que si jamais il y avait des attaques contre ses installations nucléaires, alors plus rien ne les arrêterait pour sortir du traité de non-prolifération nucléaire et franchir le seuil nucléaire, donc effectuer les étapes techniques nécessaires pour développer une arme nucléaire. Il faut espérer que les Israéliens aient une vision différente de la chose, avec peut-être du renseignement supplémentaire. Sinon, ils viennent de donner aux Iraniens l'excuse dont ils avaient besoin pour continuer leur programme nucléaire. D'un point de vue strictement légal, du droit international, Israël avait-il le droit de frapper ces installations nucléaires ? C'est assez complexe parce que les États peuvent frapper un État souverain si jamais il y a une menace imminente sur leur propre sécurité et leur propre souveraineté. Ce sera le défi pour Israël qui, il faut le rappeler, n'est pas à une violation du droit international près, mais va devoir justifier son attaque. Ils ont commencé à le faire, notamment en publiant des vidéos et des documents et leurs propres analyses où ils considèrent que la menace iranienne sur le territoire israélien était imminente. On peut avoir une analyse un petit peu différente. Mais il faut rappeler, comme l'explique Rafael Grossi, le directeur de l'AIEA, qu'il y a un statut particulier autour des centrales nucléaires qui sont censées être des sites sensibles que l'on est censé s'abstenir de frapper. On voit bien que les Russes n'ont pas ce genre de précaution en Ukraine, où ils attaquent régulièrement la centrale de Zaporijjia. Là, nous sommes sur des échelles différentes, étant donné que le site de Natanz pose moins de risque en terme d'accidents nucléaires que Zaporijjia. Pour l'instant, l'Agence Internationale de l'énergie atomique se montre assez rassurante par rapport à la situation à Natanz. En tout cas, cela montre quand même une tendance globale à attaquer des sites nucléaires civils à des fins militaires. Quel était l'objectif d'Israël selon vous ? Prouver à l'Iran qu'il peut le frapper sur son sol, sur ses installations nucléaires ? Il faut se rappeler que ce n'est pas la première fois qu'Israël frappe l'Iran directement sur son territoire. En octobre dernier, il y avait eu un enchaînement similaire. Après la mort de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, par une frappe israélienne au Liban, les Iraniens avaient répliqué en frappant le territoire israélien, ce qui n'avait quasiment pas fait de dégâts. Ensuite, les Israéliens avaient répondu à cette frappe iranienne par des frappes sur le territoire iranien. Ils avaient déjà démontré leurs excellentes capacités de ciblage. C'est-à-dire qu'ils savaient précisément où est tel matériel, ce qui va provoquer des dégâts importants, ce qui est important pour le régime iranien. À l'époque, ils avaient détruit certains éléments de défense antiaérienne de sites sensibles du programme balistique conventionnel iranien. Là, ils montrent qu'ils peuvent le refaire. Il montre aussi qu'ils ne laissent aucune chance à la diplomatie, aucune chance aux négociations. Donald Trump avait donné le 12 juin comme date butoir des négociations sur le nucléaire iranien, qui avaient lieu entre l'Iran et les États-Unis. Il n'y a pas eu d'accord avant le 12 juin. Les Israéliens se sont sentis capables et libérés peut-être d'une sorte d'obligation vis-à-vis des États-Unis pour conduire ces frappes sur le territoire iranien. Avec, il faut le rappeler, l'autorisation évidemment des États-Unis. Donald Trump a reconnu qu'il avait été mis au courant et qu'il ne s'y était pas opposé. Il y a certains officiels israéliens qui affirment qu'ils ont eu un « green-light », un feu vert en français, donc un soutien total. Alors, pas de soutien militaire concret parce qu'à mon sens, les Américains essaient de se protéger pour éviter les répliques sur leurs propres installations militaires au Moyen-Orient. Mais il est possible qu'il y ait eu du soutien en termes de renseignement et un soutien aussi politique, évidemment. L'attaque de drones conduite en riposte sur le territoire israélien par l'Iran semble plus symbolique que réellement menaçante... Oui, les drones ont quasiment tous été interceptés avant même qu'ils n'atteignent l'espace aérien israélien. Les Iraniens devaient faire quelque chose pour répliquer immédiatement. S'il y a une riposte plus importante, elle va probablement prendre un peu plus de temps à être conçue. Parce que, comme on l'a expliqué, l'état-major iranien, qui aurait été capable de concevoir une opération et de la coordonner, a été tué. Alors, les remplaçants ont déjà été nommés pour une partie, mais il y a quand même une expertise qui a été perdue. Il y a des sites qui ont été endommagés, mais il y a aussi des lanceurs mobiles. Is ont encore la possibilité de faire des frappes contre le territoire israélien. Mais là aussi, c'est aux Iraniens de choisir s'ils veulent effectuer une attaque « tout pour le tout ». C'est-à-dire une attaque saturante avec plusieurs centaines de missiles balistiques sur une échelle encore plus importante que ce qu'on a connu en avril et en octobre. Qui pourrait réellement causer des dégâts sur le territoire israélien s'il y a une saturation de la défense anti-missile israélienne et avec un soutien occidental. Mais ce qui provoquerait peut-être de nouveau une réponse israélienne. À ce jeu-là, il est possible qu'Israël puisse tenir plus longtemps, notamment parce qu'ils sont soutenus par les Occidentaux. Ce sont les Iraniens qui ont les cartes en main, mais peut être moins de cartes qu'avant la frappe israélienne – car c'est évidemment l'objectif d'Israël que de frapper cet arsenal balistique. Ils peuvent aussi, comme on l'a dit, frapper des sites américains dans la région, mais peut-être qu'ils n'ont pas envie de trop impliquer les Américains dans cette histoire. On ne peut pas vraiment faire de pronostic. On scrutera avec beaucoup d'attention toutes les déclarations iraniennes ces prochains jours. Et les mouvements autour des bases de missiles balistiques iraniens. Est-ce une grosse perte pour l'Iran, tous ces hauts responsables qui ont été tués ? C'est une perte importante, parce que cela montre un certain état de faiblesse du régime iranien. Selon certaines informations qui commencent à apparaître, ils auraient tous été réunis dans le même bunker pour une réunion. Donc évidemment, c'étaient des cibles assez faciles à frapper. Il est quand même assez surprenant que, alors qu'il y avait déjà eu des alertes la nuit précédente concernant de possibles frappes israéliennes, que le régime iranien n'ait pris quasiment pas de précautions. Est-ce une sorte d'arrogance du côté iranien ? Mais aussi, du côté israélien, ils ne semblent pas trop se préparer, eux, à une riposte iranienne. Il est certain que, dans l'histoire, les principales victimes, ce sont les populations. C'est peut-être cela que cherche Israël, essayer à nouveau de provoquer les populations iraniennes à se révolter contre le régime. Mais même la stratégie de pression maximale économique qui avait été mise en œuvre par les États-Unis n'a pas réussi. Il me semble peu probable que cet objectif de changement de régime, qui est poursuivi insidieusement par Israël, n'aboutisse. Les États-Unis et l'Iran négocient directement en ce moment. Un sixième cycle de discussion était prévu ce dimanche. Pensez-vous qu'il aura lieu ? Les Iraniens ont dit évidemment qu'ils n'y participeraient pas. Comme tout le monde, ce vendredi matin, on se réveille et on voit l'interview de Donald Trump dans Fox News qui dit : « J'espère qu'ils viendront à la table des négociations tout de même dimanche, même s'il y aura une partie qui sera absente. » Parce qu'une partie des négociateurs ont été tués dans la frappe israélienne. Cela montre une telle déconnexion, je trouve, entre les enjeux réels et cette façon de communiquer par Donald Trump. Cela ne peut que mettre à mon avis de l'huile sur le feu. S'il imaginait qu'une telle opération, qu'il a approuvé, pourrait n'avoir aucune conséquence sur les négociations, je pense qu'il s'est complètement fourvoyé. Mais voilà, c'est la politique étrangère de Donald Trump.   À lire aussiToutes les dernières infos sur l'Iran

    Négociations sur le nucléaire iranien: «On arrive au moment de vérité»

    Play Episode Listen Later Jun 12, 2025 7:27


    L'Agence internationale de l'énergie atomique a condamné ce jeudi 12 juin Téhéran pour « non-respect de ses obligations nucléaires ». En réaction, la République islamique a annoncé la prochaine construction d'un nouveau site d'enrichissement d'uranium. Le tout en pleine période de pourparlers avec les États-Unis. Entretien avec David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Iris et à l'Institut français d'analyse stratégique, rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques.

    Tensions à Los Angeles: «Les images servent le discours trumpiste»

    Play Episode Listen Later Jun 11, 2025 7:08


    La ville de Los Angeles a passé la nuit sous couvre-feu, instauré par le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom qui s'est fermement opposé à la décision de Donald Trump d'y envoyer la Garde nationale contre les manifestants dénonçant les raids des services de l'immigration. Entretien avec l'historienne Françoise Coste, professeure des universités et spécialiste de la politique intérieure américaine.

    Guerre en Ukraine: «Les Russes ont les capacités d'avancer mais pas de percer véritablement»

    Play Episode Listen Later Jun 10, 2025 6:21


    Des attaques aériennes russes massives, impliquant des centaines de drones, ont visé cette nuit les villes ukrainiennes de Kiev et d'Odessa. L'armée russe a affirmé avoir ciblé l'industrie militaire ukrainienne et avoir notamment touché des usines fabriquant des missiles, des chars et des navires. Elle a aussi affirmé être entrée dans la région ukrainienne de Dnipropetrovsk, qui borde celles de Donetsk et de Zaporijjia déjà partiellement sous son contrôle, une première en plus de trois ans de conflit. Le point sur la situation militaire avec l'analyste géopolitique Ulrich Bounat, chercheur associé chez Open Diplomacy. Ulrich Bounat est l'auteur de La guerre hybride en Ukraine : quelles perspectives ? (éditions du Cygne)

    Garde nationale déployée en Californie: un moyen «de réveiller la flamme chez les partisans» de Trump

    Play Episode Listen Later Jun 9, 2025 5:50


    Des heurts ont débuté vendredi 6 juin à Los Angeles où réside une importante population hispanique, des habitants tentant de s'interposer face aux arrestations musclées d'immigrés menées par la police fédérale de l'immigration (ICE). Le déploiement de la Garde nationale sans concertation avec les autorités démocrates locales et plus largement l'action du gouvernement fédéral a été dénoncée par le gouverneur de Californie. Le président américain se dit prêt à en envoyer davantage alors que sa politique migratoire met le feu aux poudres. L'analyse d'Anne Deysine, professeure émérite à l'université Paris-Nanterre, auteure de Les juges contre l'Amérique. La capture de la Cour suprême par la droite radicale (Presses Universitaires de Paris-Nanterre).

    Syrie: «Ahmed al-Charaa a reussi sa transformation, la levée des sanctions en est la preuve», analyse Ziad Majed

    Play Episode Listen Later Jun 8, 2025 6:21


    Où va la Syrie 6 mois après la chute de Bachar el-Assad ? Le dictateur a été renversé par Ahmed al-Charaa, ancien chef jihadiste désormais nouveau président syrien. Reconnaissance internationale, espoir d'une nouvelle page, des craintes aussi : quels défis pour le nouvel homme fort de la Syrie ? Ziad Majed, politologue, professeur et directeur du programme des études du Moyen-Orient à l'Université américaine de Paris, est l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiSyrie: six mois après la chute du régime Assad, les loyalistes continuent à préparer une contre-révolutionÀ lire aussiSyrie: symbole de la révolution, Daraya se reconstruit six mois après la chute du régime Assad

    Avec sa visite en Europe, l'Argentin «Javier Milei cherche des complicités», analyse Célia Himelfarb

    Play Episode Listen Later Jun 7, 2025 6:25


    Italie, Vatican, Espagne, France puis Israël : telle est l'affiche de la tournée européenne de l'ultralibéral président argentin Javier Milei. Que vient-il chercher réellement en Europe et à Jérusalem ? Célia Himelfarb, économiste et professeure invitée à l'Institut des Hautes Études de l'Amérique latine, rattachée à l'Université Sorbonne-Nouvelle, est l'invitée internationale de la mi-journée de RFI. À lire aussiEn Argentine, le président Javier Milei procède à la destruction méthodique de l'ÉtatÀ lire aussiArgentine: Javier Milei promulgue un décret pour limiter le droit de grève

    Querelle entre Trump et Musk: «Il se dessine un affrontement entre libertariens et MAGA de toujours»

    Play Episode Listen Later Jun 6, 2025 6:56


    Après plusieurs jours de tensions, c'est la rupture entre Donald Trump et Elon Musk. Un divorce bruyant entre le président américain et le patron de X et Tesla qui a eu l'audace de critiquer le projet de budget de son ancien allié. Depuis jeudi 5 juin, c'est le grand déballage par réseaux sociaux interposés, avec des menaces de part et d'autre. Face au caractère imprévisible de ces deux personnalités, les médias américains s'interrogent sur la suite des événements. Analyse des conséquences possibles de cette nouvelle donne avec Maud Quessard, directrice Espace Euratlantique-Russie à l'IRSEM, spécialiste de la politique étrangère américaine. Également autrice des livres Alliances et politique de pouvoir à l'ère trumpienne (Palgrave MacMillan) et Les guerres de l'information à l'ère numérique (PUF). RFI : Le président américain a menacé de suspendre les subventions et les contrats gouvernementaux signés avec les entreprises d'Elon Musk. A-t-on une idée des conséquences pour Tesla et SpaceX ?Maud Quessard : Absolument. Ce qui est intéressant dans cette prise de position de Trump, très virulente vis-à-vis de Musk et de SpaceX, c'est davantage la purge qui est à l'œuvre. Vous avez sans doute remarqué qu'un des proches de Musk, Jared Isaacman, milliardaire lui aussi, était candidat à la tête de la Nasa et il a été écarté. Donc davantage que de soutiens financiers, ce sont plutôt des purges que Donald Trump annonce, y compris dans les équipes de Musk. Et ce qui se dessine, ce n'est pas seulement l'affrontement de deux hommes, mais de deux camps, les libertariens soutenus par Musk avec Ron Paul d'un côté et de l'autre les MAGA de toujours comme Trump et le président de la Chambre des représentants qui s'est également positionné contre Elon Musk.Cette division peut-elle avoir au sein du parti républicain ?Il peut y avoir des conséquences sachant que Musk a reçu, comme je le rappelais, le soutien de Ron Paul, lui, fait partie du Tea Party et qui incarne les libertariens. On sait que les barons de la tech sont des libertariens convaincus, qu'ils incarnent ce techno-capitalisme nationaliste fortement libertarien. Ça ne concerne pas qu'Elon Musk, mais l'ensemble en fait des grands barons de la tech qui sont venus soutenir Trump. Et ce qui est intéressant, c'est que ces libertariens - un courant finalement minoritaire au sein du Parti républicain - deviennent plus importants avec les barons de la tech.Il y a un point majeur dans leurs opinions et leurs lignes politiques : le budget américain. En cela, ils sont assez cohérents, autant Musk que Ron Paul. Et finalement, dans cette affaire, Musk peut paraître beaucoup moins fou que Trump ne voudrait le dire car s'intéresser au déficit budgétaire américain, qui est extrêmement conséquent puisqu'il atteint à 6,25% du PIB, est un sujet majeur et pourrait créer une division. La question budgétaire et puis celle de la loyauté.Elon Musk n'est pas le seul à critiquer le budget du président américain. Est-ce que ça pourrait déstabiliser Donald Trump ?Peut-être pas le déstabiliser, Trump peut paraître inébranlable, mais le contrarier, sans doute. Il appelle ce projet de loi le « Big Beautiful Bill », le très beau projet de loi, comme toujours, c'est comme le « Golden Dome », tout est enrobé d'une rhétorique qui est toujours un petit peu exubérante. Et cela touche aussi toujours à cette personnalité de Donald Trump, particulièrement imbu de lui-même et très susceptible.C'est une ligne de crête que doivent adopter les républicains loyaux pour finalement passer sous le radar des foudres de Trump. Fidèles à leurs convictions et peut-être aux intérêts du pays. Et l'intérêt du pays serait de ne pas creuser davantage le déficit budgétaire. Cela risque de déstabiliser Trump, car lui, il a fait des promesses de campagne et il faut que, avant le 4 juillet, il ait pu tenir ses promesses de campagne et faire passer son « Big Beautiful Bill » avant cette date fatidique pour rester crédible auprès de son électorat MAGA.En tout cas, l'affaire semble avoir été prise au sérieux puisque hier, les hauts conseillers de la Maison Blanche ont quasiment tous annulé leur passage à la télé pour se réunir avec Donald Trump. Et puis, Elon Musk n'a pas parlé uniquement du budget. Il a aussi dit que Donald Trump figurait dans les dossiers Epstein. Ces fichiers, ce sont des milliers de documents qui doivent permettre, selon le mouvement MAGA, de déterminer qui était complice ou qui aurait couvert des complices de Jeffrey Epstein, cet homme d'affaires qui s'est suicidé en détention juste avant d'être jugé pour une affaire de trafic sexuel de grande ampleur. Est-ce que ça, ça pourrait avoir des conséquences ? Absolument. On est dans le battage médiatique. Musk sort des dossiers qui pourraient atteindre le président et peut-être atteindre son électorat. Mais encore, au-delà de ce scandale majeur, ce qui est particulièrement intéressant, c'est, comme je le rappelais, ces deux camps qui se forment, dont les MAGA autour de Trump qui vont le soutenir envers et contre tout.Et puis de l'autre côté, les masculinistes blancs, les « TechGuys » qui sont déjà très actifs en ligne pour soutenir Musk. Et là, on voit qu'il y a une fracture, non pas qu'entre deux hommes, mais entre deux courants. Et même sur cette question-là, les masculinistes blancs adeptes de la tech qui soutiennent Musk ont déjà pris position depuis hier, si on regarde ce qui circule sur X en faveur de Musk. Et ces gens-là sont plutôt des hommes jeunes blancs qui ont fait partie de l'électorat de Trump et des MAGA.Là, ça crée une scission. Trump n'en est pas à son premier scandale sexuel, il faut le rappeler, et de toute façon, il démentira. Et aujourd'hui, on a donc deux courants, l'un qui est porté par Musk et avec des partisans sur X et l'autre qui est porté par Trump avec des partisans sur Truth Social. Et dans ce monde de la vérité alternative, chacun des deux camps va pouvoir conduire sa vérité et ses messages sur son propre réseau social. C'est aussi ça la bataille entre Trump et Musk, un clivage de l'espace informationnel du camp républicain, MAGA et techno-nationaliste.À lire aussi«Il est devenu fou», «quelle ingratitude»: la querelle entre Trump et Musk vire au pugilat

    Donald Trump renoue avec le «travel ban»: des «prétextes trouvés pour contrôler certaines immigrations»

    Play Episode Listen Later Jun 5, 2025 7:31


    À partir de lundi 9 juin, les ressortissants de 12 pays, majoritairement africains et du Moyen-Orient, n'auront plus le droit d'entrer aux États-Unis afin de « protéger » le pays de « terroristes étrangers ». Sept autres pays font l'objet de restrictions. Cette mesure s'inscrit dans la continuité des politiques migratoires strictes que Donald Trump a mis en place lors de son premier mandat. Selon lui, cela fait suite à une attaque antisémite dimanche dans le Colorado. Entretien avec Steven Ekovich, professeur émérite de politique et d'histoire à l'université américaine de Paris. À lire aussiDonald Trump interdit aux ressortissants de sept pays africains d'entrer aux États-Unis

    «La politique de l'enfant unique n'est pas seule responsable de la baisse de la natalité»

    Play Episode Listen Later Jun 4, 2025 6:54


    Le Japon est passé pour la première fois sous la barre des 700 000 naissances en 2024. Cette baisse de la natalité peut être également être observée plus largement sur le continent asiatique. Entretien avec Gilles Pison, démographe, conseiller de la direction de l'Institut national d'étude démographique (Ined). Gilles Pison est l'auteur de L'Atlas de la population mondiale (éditions Autrement, 2023)

    Attaques jihadistes au Mali: «Le Jnim a les compétences pour opérer sur tout le territoire sahélien»

    Play Episode Listen Later Jun 3, 2025 7:09


    Le couvre-feu a été élargi à Tombouctou, après l'attaque jihadiste d'ampleur menée lundi 2 juin par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Jnim) contre plusieurs points militaires et l'aéroport. Le Jnim a mené plusieurs attaques récemment au Mali. Comment expliquer ce regain de violences ? Entretien avec Seidik Abba, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel (Cires) Seidik Abba est l'auteur de Mali-Sahel : notre Afghanistan à nous (Impacts Editions, 2023)

    Opération «Toile d'araignée»: «Cette attaque va aussi avoir un impact sur l'économie russe»

    Play Episode Listen Later Jun 2, 2025 6:08


    L'Ukraine a mené dimanche 1er juin une attaque spectaculaire contre l'aviation russe. Comment l'Ukraine a-t-elle pu faire entrer des drones et les cacher sur le sol russe jusqu'à cette attaque coordonnée ? Entretien avec le général Jean-Claude Allard, chercheur associé à l'Iris, expert en politique de défense et de sécurité.

    Élections au Mexique: «On peut craindre des mécanismes de cooptation par des forces non démocratiques»

    Play Episode Listen Later Jun 1, 2025 5:36


    Le Mexique s'apprête à élire 881 juges, une première mondiale. La population est appelée à désigner tous les magistrats du Mexique, des tribunaux de district jusqu'au neufs juges de la Cour Suprême. Analyse avec Gaspard Estrada, politologue et conseiller à l'unité du Sud global de la London School of Economics à Londres.  À lire aussiAu Mexique, une élection complexe et peu convaincante pour désigner l'ensemble des juges et magistrats

    Entre nationalistes et libéraux, la Pologne «risque une cohabitation conflictuelle au sommet de l'État»

    Play Episode Listen Later May 31, 2025 7:09


    En Pologne aura lieu, dimanche 3 mai, le second tour de la présidentielle entre Rafał Trzaskowski, le maire pro-européen de Varsovie et Karol Nawrocki, le candidat nationaliste soutenu par le parti Droit et justice. Analyse avec Pierre Buhler, ancien ambassadeur de France en Pologne et professeur de relations internationales à Sciences Po. Pologne, histoire d'une ambition: Comprendre le moment polonais, de Pierre Buhler aux éditions Tallandier, 2025 (272 pages).À lire aussiPrésidentielle en Pologne: un second tour entre pro-européen et nationaliste vu comme un «référendum sur l'orientation future du pays»

    Blocage des droits de douane «réciproques» de Trump: «Cette décision va conforter les opposants»

    Play Episode Listen Later May 29, 2025 7:05


    Un nouveau camouflet judiciaire pour Donald Trump. Un juge fédéral américain a bloqué les droits de douane dits « réciproques » imposés depuis début avril sur l'ensemble des produits entrant aux États-Unis. Les juges rappellent que le président américain n'a pas le droit de prendre cette décision seul et qu'il a ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose. C'est au Congrès qu'il revient d'augmenter les droits de douane le cas échéant. L'analyse de Jean-Baptiste Velut, professeur des universités à la Sorbonne Nouvelle, spécialiste de politiques commerciales américaine.  À lire aussiÉtats-Unis: camouflet judiciaire pour Trump sur les droits de douane réciproques

    États-Unis: les conservateurs en guerre contre «les universités de la Ivy League, jugées trop progressistes»

    Play Episode Listen Later May 28, 2025 6:07


    Une nouvelle charge de l'administration Trump contre les universités et contre les étudiants étrangers aux États-Unis. Le traitement des demandes de visas est suspendu, plus aucun rendez-vous ne peut être pris dans les consulats ou les ambassades, le temps de vérifier tout ce qui se trouve sur leurs réseaux sociaux. Des centaines d'étudiants ont vu leurs visas supprimés, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations pro-palestiniennes ont été arrêtés et menacés d'expulsion. Entretien avec Gabriel Solans, chercheur en civilisation américaine à l'Université Paris Cité.

    Des écrivains dénoncent un «génocide» à Gaza: «Un mot nécessaire à double titre», explique Jadd Hilal

    Play Episode Listen Later May 27, 2025 6:37


    La guerre se poursuit à Gaza avec des bombardements quotidiens. L'aide humanitaire recommence à entrer au compte-gouttes et en quantité largement insuffisante pour nourrir une population affamée et qui manque de tout à cause blocus israélien. Cette escalade militaire et les souffrances des 2,4 millions de civils dans la bande de Gaza nourrissent une indignation internationale croissante, y compris parmi les plus fidèles alliés d'Israël. En France, 300 écrivains ont signé ce 26 mai une tribune, publiée dans le journal Libération, dans laquelle ils réclament des sanctions contre Israël et un cessez-le-feu immédiat pour mettre un terme sans délai au génocide à Gaza. Entretien avec l'un des signataires de la tribune, l'écrivain franco-libano-palestinien Jadd Hilal, auteur de « Le caprice de vivre », éditions Elyzad.  

    Attaques massives de drones et missiles en Ukraine: «Poutine veut obtenir la capitulation de Kiev»

    Play Episode Listen Later May 26, 2025 6:21


    Depuis samedi 24 mai en Ukraine, chaque nuit fait l'objet d'un nouveau record : celui du nombre de drones et de missiles russes envoyés sur le territoire ukrainien. Selon Kiev, 355 drones ont ciblé l'Ukraine la nuit dernière. Entretien avec le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue « Défense Nationale ».

    Élections au Venezuela: «Les Vénézuéliens savent que le scrutin n'est pas fiable»

    Play Episode Listen Later May 25, 2025 6:27


    Les électeurs vénézuéliens sont appelés aux urnes, ce 25 mai, pour élire maires, gouverneurs et députés, dix mois après la réélection contestée du président Nicolas Maduro. Un scrutin qui suscite peu d'intérêt dans la population. Analyse avec Serge Ollivier, historien et chercheur associé au Centre d'histoire sociale des mondes contemporains, spécialiste de l'histoire récente du Venezuela.

    Rami Abou Jamous: «Être journaliste à Gaza, c'est faire partie des gens qui sont ciblés»

    Play Episode Listen Later May 24, 2025 7:31


    Ils sont les yeux et les oreilles des médias français à Gaza. Aucun journaliste étranger ne peut entrer dans l'enclave. Alors, depuis un an et demi de guerre, des journalistes palestiniens rapportent chaque jour l'ampleur des destructions, les morts, les déplacements de population. Parmi eux, Rami El Meghari, dont les témoignages sont régulièrement diffusés sur notre antenne. Lui-même a été pris pour cible : il s'est fait tirer dessus alors qu'il rentrait de reportage en voiture. Dans une tribune, les sociétés de journalistes de plusieurs grands médias français, dont celle de RFI, appellent les autorités françaises à tout mettre en œuvre pour évacuer ces collaborateurs et leurs proches. Pour en parler, nous recevons Rami Abou Jamous, journaliste palestinien à Gaza, lauréat du Prix Bayeux des correspondants de guerre.

    Guerre entre Harvard et Trump: «Tirer sur les universités de la côte est, ça rapporte électoralement»

    Play Episode Listen Later May 23, 2025 6:57


    L'administration Trump veut interdire à la prestigieuse université Harvard le droit d'accueillir des étudiants étrangers pour l'année universitaire à venir. Son président émérite a immédiatement dénoncé une décision « illégale » qui prive l'institution d'un vivier essentiel à son prestige et à son financement. Près de 27% des effectifs de l'université sont concernés, soit plus de 6 700 jeunes venus du monde entier. Analyse avec William Genieys, directeur de recherche CNRS au CEE à Sciences Po Paris, spécialiste des élites américaines. William Genieys est l'auteur de A Government of Insiders (John Hopkins University Press)

    «On observe une explosion des actes antisémites aux États-Unis»

    Play Episode Listen Later May 22, 2025 10:22


    Deux employés de l'ambassade d'Israël à Washington ont été abattus près du Musée juif mercredi soir. Les actions militaires de l'armée israélienne à Gaza alimentent de nombreux mouvements de protestation pro-palestiniens dans plusieurs pays. Cette attaque va crisper encore un peu plus les débats sur la question délicate du soutien à la lutte palestinienne dans les universités américaines. L'analyse de Dominique Simonnet, écrivain, journaliste et spécialiste des États-Unis. 

    Le «Dôme d'or» voulu par Trump est «peu adapté à l'état de la menace actuelle»

    Play Episode Listen Later May 21, 2025 5:57


    Un « Dôme d'or » conçu sur le modèle du « Dôme de fer » israélien pour protéger le territoire américain. C'est l'idée avancée par Donald Trump qui a indiqué que le système serait opérationnel d'ici à la fin de son mandat et coûterait au total « environ 175 milliards de dollars une fois terminé ». Il s‘agit d'un bouclier qui protège le pays des attaques, en interceptant les missiles, les roquettes mais aussi les drones. La Russie et la Chine demandent à Trump d'annuler son projet. Le décryptage de Léo Péria-Peigné, chercheur au Centre des études de sécurité de l'Institut français des relations internationales (Ifri) et auteur de Géopolitique de l'armement : instrument et reflet des relations internationales (éditions Le Cavalier Bleu). À lire aussiDonald Trump annonce la construction du «Dôme d'or», un dispositif anti-missile

    Guerre Israël-Gaza: «Le temps des sanctions est advenu», estime Yves Aubin de La Messuzière

    Play Episode Listen Later May 20, 2025 9:20


    L'étau se dessert un tout petit peu à Gaza, où Israël a autorisé, ce mardi matin 20 mai, 100 camions d'aide humanitaire à entrer après 80 jours de siège total. C'est encore largement insuffisant, dit le ministre français des Affaires étrangères. Le ton est plus dur que d'habitude du côté du gouvernement français, d'autant que, ce lundi 19 mai, Paris, Londres et Ottawa ont menacé d'agir contre Israël si l'aide humanitaire n'était pas complètement rétablie. Les mots changent, mais pas les actes. L'analyse de l'ancien ambassadeur de France Yves Aubin de La Messuzière, spécialiste du Proche-Orient et auteur de l'ouvrage Gaza, analyse d'une tragédie, coédition Hémisphères/Maisonneuve & Larose. À lire aussiGuerre Israël-Gaza: Netanyahu fustige la condamnation par Macron, Starmer et Carney de l'offensive militaire

    Israël pilonne Gaza: «C'est du terrorisme d'État qu'on subit»

    Play Episode Listen Later May 19, 2025 9:42


    Israël a annoncé ce lundi son intention de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza, où au moins 52 Palestiniens ont été tués dans les bombardements incessants de son armée sur le territoire dévasté par la guerre selon les secours. Comment vit-on et comment survit-on à Gaza ? Entretien avec le journaliste Rami Abou Jamous, témoin de l'enfer de Gaza, triple lauréat du prix des correspondants de guerre de Bayeux. RFI : Vous et votre famille, comme la quasi-totalité des habitants de Gaza, vous avez dû fuir à plusieurs reprises. Aujourd'hui, où vivez-vous et dans quelles conditions ? Rami Abou Jamous : Aujourd'hui, on est de retour au nord, on est dans notre appart, dans Gaza-ville, et on vit comme les 2,3 millions de Palestiniens qui vivent un massacre et des boucheries tous les jours. Surtout la semaine dernière ou depuis cinq jours à peu près, exactement quand Trump a commencé à faire sa visite dans les pays du Golfe, et Netanyahu apparemment voulait montrer au monde entier que ce n'est pas Trump qui décide surtout après la libération du prisonnier israélo-américain Edan Alexander, et c'est une guerre sans pitié. Du coup, ils ont intensifié les bombardements. Tous les jours, il y a plus de 100 morts, chaque jour, et surtout la nuit. L'intensification des bombardements, c'est au nord de la bande de Gaza, dans le quartier de Beit Lahya, et aussi à l'est de la ville de Khan Younès. Là, on va voir qu'ils ont demandé l'évacuation de toute la ville de Khan Younès. Les habitants de Khan Younès, ils sont à peu près 500 000, avec des déplacés de la ville de Rafah, qui sont obligés de quitter la ville parce que ça a été occupé totalement par les Israéliens. Et donc, on parle à peu près entre 600 et 700 000 personnes qui doivent évacuer. Et justement, c'est cette situation qui créé la panique, la peur chez les gens.Et surtout maintenant, les déclarations sont bien claires. Avant, le vrai but de la guerre était d'éradiquer le Hamas, libérer les prisonniers. Aujourd'hui, on le voit clairement, c'est déplacer 2,3 millions de personnes pour les faire virer de Gaza à l'étranger. Même Smotrich, ce matin, le ministre des Finances du gouvernement d'extrême droite israélien, le dit et le répète, il faut que toute la population de Gaza parte. Et pour aboutir à ce but-là, c'est la famine et c'est le bombardement 24 sur 7, et surtout l'incursion terrestre avec la nouvelle opération des « chariots de Gédéon ». Et malheureusement que des massacres et que de la terreur, c'est vraiment du terrorisme d'État qu'on est en train de subir avec une armée qui ne fait pas de distinction. À l'heure où je vous parle, il y a une école qui a été bombardée, on parle de sept morts. Et malheureusement aussi, il y a une maison de la famille Al Koukh qui a été bombardée, il y a cinq minutes, au centre-ville de Gaza et on parle jusqu'à présent de sept personnes qui ont été tuées suite à cette frappe. Et encore, il y en a encore beaucoup qui sont toujours sous les décombres parce qu'il n'y a pas les moyens de les faire sortir.  À lire aussi«On ne voit pas la finalité politique de ce massacre, si ce n'est de vider la bande de Gaza», selon Agnès LevalloisIl n'y a plus de secouristes, il n'y a plus d'hôpitaux ? Des secouristes existent, mais malheureusement, il n'y a pas de matériel parce que le matériel a été bombardé. Tout ce qui est bulldozer et matériel lourd a été bombardé par l'armée israélienne. Et donc maintenant, ce qu'ils font pour faire sortir les gens de sous les décombres, c'est avec les mains et les pieds, avec les marteaux, avec des haches, et vraiment de façon manuelle, parce qu'il n'y a pas le matériel pour le faire. Et malheureusement, il y a des centaines de personnes qui sont toujours sous les décombres depuis le premier jour de la guerre jusqu'à présent, faute de moyens et faute qu'ils sont toujours dans des zones qui sont occupées par l'armée israélienne dont on ne peut pas avoir accès, malheureusement ils sont toujours sous les décombres, et avec des conditions de vie très dures, la famine s'est presque implantée, on est dans la malnutrition. Aujourd'hui, le chef de l'OMS dit que deux millions de personnes sont affamées à Gaza. Vous le notez dans l'un des articles que vous publiez pour le média Orient 21. Vous, vous l'avez observé, la famine s'installe déjà ? Oui. Ce n'est pas que je l'ai observée, on la vit. Nous, on est un peu dans la malnutrition parce que moi, j'ai quelques moyens pour acheter un peu de farine. La dernière fois, j'ai acheté le sac de farine de 25 kilos à 1 000 €. Mais la majorité de la population de Gaza n'a pas cette possibilité-là. Toute la population de Gaza dépend d'aides humanitaires et, malheureusement, cette aide humanitaire n'entre pas depuis plus de 70 jours. La population de Gaza dépend aussi de ce qu'on appelle des cuisines communautaires, les takiyas. Et ces quelques takiyas qui restent à fonctionner, elles ont été bombardées plusieurs fois par l'armée d'occupation. Malgré ça, on voit tous les jours les gens, les enfants, des femmes, qui font la queue juste pour avoir au meilleur des cas un plat de lentilles parce qu'à part les boîtes de conserves et les lentilles, il n'y a rien à manger.Moi, personnellement, en ayant les moyens, on a droit juste à deux plats, une pita de pain, un le matin et un le soir pour moi et ma femme, on laisse un peu pour les enfants parce qu'il n'y a pas suffisamment de farine. Là, aujourd'hui, on a pu acheter, mais après on ne peut pas savoir si on peut acheter ou pas, et surtout un seul plat. Et nous, on a de la chance de ne pas passer par les takiyas. Donc, un seul plat, on fait des boîtes de conserve, mais la majorité de la population, ils sont dans la famine. Surtout les enfants, ils sont les plus vulnérables, ils n'arrivent pas à avoir à manger. Les gens, ils sont sur-épuisés, que ce soit physiquement ou moralement ou psychologiquement, à cause de la famine, à cause des bombardements 24 sur 7, à cause des déplacements à chaque fois. Là, vous avez mentionné qu'il y a deux heures, trois heures, ils ont fait un appel d'évacuation de toute la ville de Khan Younès, mais malheureusement, ces gens-là, ils sont dans la panique, ils ne savent pas quoi faire. Il y en a beaucoup qui ont pris la décision de rester parce qu'ils savent qu'il n'y a pas un endroit sûr et que surtout dans la carte qui a été diffusée pour l'évacuation, ils demandent aux gens d'aller à al-Mawasi. Al-Mawasi avant, l'armée d'occupation utilisait le mot humanitaire, aujourd'hui, il ne l'utilise plus parce que justement, c'est plus humanitaire, c'est bombardé 24 sur 7. La semaine dernière, tous les bombardements, tous les raids, toutes les frappes israéliennes, ils étaient sur cette zone-là, sur les tentes des déplacés. À lire aussiGuerre à Gaza: l'isolement diplomatique d'Israël est «très grave» selon Denis CharbitLes gens reçoivent des messages d'évacuation, mais pour aller où ? Justement, il n'y a pas un endroit. Déjà, il n'y a pas un endroit pour s'abriter parce que toutes les zones plus au nord considérées sûres ont été bombardées. Au début, les gens, ils allaient dans les hôpitaux en croyant que c'est un endroit sûr et qu'ils avaient la protection du droit international humanitaire, qu'ils ne vont pas viser les hôpitaux, ça a été bombardé, ça a été attaqué. Les écoles de l'Unrwa en considérant que les Nations unies, c'est un peu cher, donc on ne peut pas y aller, ou bien viser les établissements de l'Unrwa, agence onusienne, et malheureusement ça a été bombardé, ça a été attaqué. La zone humanitaire où les Israéliens prétendent que l'on peut s'installer en sécurité, malheureusement, ce n'est pas le cas, c'est bombardé 24 sur 7. Et surtout, il n'y a pas d'endroit, il n'y a pas de place. Les écoles sont pleines, les hôpitaux pareils. Les gens, ils sont dans la rue. Et quand je dis dans la rue, c'est vraiment dans la rue. Il y a eu ceux qui ont de la chance, ils ont une tente qu'ils ont amenée avec eux parce qu'ils se sont déplacés plusieurs fois. Il y en a d'autres qui mettent des bâches, il y en a d'autres qui mettent quelques draps, il y en a d'autres qui passent la nuit dans des voitures. Donc, des conditions de vie « Gazastrophiques », c'est une catastrophe, du jamais vu qu'à Gaza. Et tout ça, sous des bombes 24 sur 7. Est-ce que vous, vous avez déjà envisagé de partir ? Non, non. Nous, on a reçu un ordre d'évacuation il y a trois jours pour notre quartier, le quartier de Al Iman Sud. On était plusieurs, on était sur les réseaux sociaux, il y avait la carte publiée par l'armée d'évacuation de ce quartier, et moi, j'ai pris cette décision de rester, mais je ne suis pas le seul, il y a la quasi-totalité de nos voisins, ils ont pris la même décision. Déjà parce qu'on ne sait pas où aller. Deuxièmement, on a vécu l'expérience de ces déplacements, c'est de la pure humiliation et surtout que maintenant, même si on veut aller au sud, ce sud-là, il est la cible de frappes israéliennes depuis presque 20 jours et c'est 24 heures sur 7. Donc, on s'est dit, on va rester, on assume, et là, on est resté. On va affronter notre sort avec un peu de courage parce qu'il n'y a pas un endroit où partir. Pour le moment, tant qu'il n'y a pas de soldats sur le sol autour de nous, on a pris cette décision, mais le jour où on va être encerclé comme ça s'est passé avec nous au mois de novembre 2023, on était obligé de partir, parce que sinon ça allait être un suicide, mais là pour le moment, on a pris une décision de rester. 

    Christophe Bouillaud: «La crise vécue par les classes populaires est la raison de cette montée de l'extrême droite» en Europe

    Play Episode Listen Later May 18, 2025 5:17


    Les électeurs sont appelés dans urnes dans plusieurs pays européens ce dimanche. 2e tour de la présidentielle en Roumanie, 1er tour en Pologne, législatives au Portugal. Et on observe partout un constat, la montée de l'extrême-droite en Europe. Cette montée en puissance est-elle inspirée par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ? Comment comprendre cette tendance politique ? Pour en parler, Christophe Bouillaud, professeur de sciences politiques à l'Institut d'Études politiques de Grenoble, spécialiste de la politique européenne, en particulier sous l'angle des partis est, ce dimanche 18 mai, l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiPrésidentielle en Roumanie: «C'est une déception. En Europe, l'extrême droite continue sa course»

    Antoine Basbous: «La Ligue arabe est une machine à créer des refrains sans aucune portée sur la réalité»

    Play Episode Listen Later May 17, 2025 5:26


    Le 34e sommet de la Ligue arabe se tient aujourd'hui à Bagdad en Irak. Une rencontre consacrée à la question palestinienne, Gaza et les relations avec Israël. Quels sont les enjeux de cette réunion ? Que peut-on attendre de cette concertation ? Antoine Basbous, politologue, associé chez Forward Global et directeur de l'Observatoire des pays arabes, est l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiSommet de la Ligue arabe: le président égyptien annonce l'adoption de son plan de reconstruction de Gaza

    Présidentielle en Roumanie: «La stratégie de George Simion a été de s'adresser à la diaspora»

    Play Episode Listen Later May 16, 2025 6:57


    La Roumanie vote ce dimanche 18 mai pour le second tour de l'élection présidentielle, pour lequel le candidat pro-européen Nicusor Dan est donné au coude-à-coude avec celui d'extrême droite, George Simion. Après son score canon du premier tour, le populiste se rêve désormais en Trump roumain au sein d'une alliance Maga au cœur de l'UE. L'analyse de Sergiu Miscoiu, professeur des universités en sciences politiques à la faculté d'études européennes de Cluj-Napoca en Roumanie.

    Pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul: «Sur le fond, rien n'a changé»

    Play Episode Listen Later May 15, 2025 9:46


    Des pourparlers de paix directes entre délégations ukrainienne et russe doivent se tenir ce jeudi à Istanbul en l'absence de Vladimir Poutine et alors que chaque partie campe sur des positions diamétralement opposées. Faut-il s'attendre à des avancées dans ces négociations ? Quels sont les points de blocage ? Entretien avec le général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air française et ancien commandant suprême de l'Otan.

    Levée des sanctions américaines contre la Syrie: «Cela remet le pouvoir d'al-Charaa au centre du jeu politique»

    Play Episode Listen Later May 14, 2025 7:36


    Au lendemain de la spectaculaire annonce de la levée des sanctions américaines contre la Syrie, Donald Trump a rencontré ce mercredi le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa, lors de son séjour en Arabie saoudite. Il lui a demandé notamment de normaliser ses relations avec Israël. Le décryptage d'Anthony Samrani, rédacteur en chef de L'Orient-Le Jour. Anthony Samrani est l'auteur de Vu du Liban, la fin d'un pays, la fin d'un monde ? (éditions Gallimard)

    Mumtaz Zahra Balocha, ambassadrice du Pakistan en France: «L'Asie du Sud a évité une catastrophe majeure»

    Play Episode Listen Later May 13, 2025 7:15


    Depuis le 10 mai, les affrontements armés entre l'Inde et le Pakistan, déclenchés après un attentat terroriste le 22 avril dans la région du Cachemire que se disputent les deux voisins, ont laissé place à une accalmie fragile. Décryptage de la situation avec l'ambassadrice du Pakistan en France, Muhmtaz Zahra Baloch. RFI : Le 10 mai, le cessez-le-feu a mis fin à la plus grave confrontation entre l'Inde et le Pakistan depuis plus de deux décennies. Les deux dernières nuits ont été assez calmes, sans incident majeur à la frontière.  Mais l'équilibre entre les deux puissances nucléaires reste précaire. Hier, le discours du Premier ministre indien a été particulièrement offensif envers votre pays. Il affirme que le Pakistan a choisi « d'attaquer l'Inde plutôt que de combattre le terrorisme ». Comment avez-vous réagi à ses propos ?Mumtaz Zahra Baloch : Vous avez raison. L'Asie du Sud a évité une catastrophe majeure. Nous allions dans cette direction et cette catastrophe est le résultat de l'agression indienne contre le Pakistan. Le discours d'hier du Premier ministre Modi confirme que l'Inde d'aujourd'hui n'est plus l'Inde de Gandhi, c'est une Inde agressive envers son voisin. Hier, le Premier ministre Modi a déclaré que le Pakistan avait attaqué, ce qui est très loin de la vérité. C'est l'Inde qui a commis une agression contre le Pakistan et le Pakistan a déclaré qu'il voulait la paix, qu'il était un peuple pacifique, mais qu'il n'accepterait pas d'être agressé ou intimidé.Comment le gouvernement pakistanais lutte-t-il contre les groupes terroristes actifs à la frontière et que New Delhi accuse d'être responsables d'avoir tué 26 touristes indiens ? Tout d'abord, je dois vous dire que le Pakistan lutte quotidiennement contre le terrorisme. Des Pakistanais sont tués par des terroristes et nos forces armées font tout pour protéger la population contre le terrorisme ; il est dans notre intérêt de le combattre et non de créer des problèmes dans notre voisinage. Deuxièmement, l'incident du 22 avril dernier, pour lequel l'Inde accuse le Pakistan, n'est absolument pas vrai, car nous attendons des faits. Nous attendons que l'Inde partage des preuves, non seulement avec le Pakistan, mais aussi avec la communauté internationale. Jusqu'à présent, il n'y a eu aucune preuve, il n'y a eu que leurs mots.Nous avons vu l'Inde utiliser cette excuse du terrorisme comme prétexte contre n'importe quel pays avant de l'attaquer. Le Pakistan a proposé une enquête ouverte, une enquête internationale sur l'incident du 22 avril afin que nous puissions savoir avec certitude quels sont les faits, qui est derrière tout cela, et nous attendons que l'Inde partage les preuves, non seulement avec le Pakistan, mais aussi avec la communauté internationale. Qui est derrière tout cela ? Et nous sommes toujours prêts à donner suite à cette offre. C'est l'Inde qui a rejeté cette offre d'enquête internationale.Donald Trump a assuré hier lundi avoir réussi à « arrêter un conflit nucléaire ». On le sait, votre pays comme l'Inde est doté de l'arme atomique. Qu'est-ce qu'il a négocié concrètement ? Quelles sont les contreparties ? Dès le premier jour, nous avons été en contact avec les États-Unis et de nombreux partenaires internationaux très préoccupés par un conflit en Asie du Sud, car cette région compte des millions de personnes, et deux pays dotés d'une puissance nucléaire. Il était donc important que la communauté internationale intervienne, et les États-Unis ont bien sûr joué un rôle important et nous apprécions leur intervention à cet égard.Lorsque le Pakistan a répondu à l'agression indienne, l'Inde a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas d'escalade. Il est devenu plus facile pour les partenaires internationaux de faire passer ce message de réduction des tensions. Les directeurs généraux des opérations militaires ont eu deux conversations téléphoniques et sont convenus que nous continuerions à maintenir ce cessez-le-feu.Le discours prononcé lundi 12 mai par le Premier ministre Modi était très inquiétant, car il a dit qu'il y avait une pause et que l'on se dirigeait toujours vers une agression contre le Pakistan. Le Pakistan ne prendra pas cela à la légère.Comment apaise-t-on durablement le conflit ? Comment crée-t-on une paix durable ? Voyez-vous, pour une paix durable, il est très important que nous résolvions les questions qui continuent de peser sur les relations bilatérales entre le Pakistan et l'Inde. Certains de ces problèmes perdurent depuis le tout premier jour de notre indépendance en 1947. Le plus important étant le différend sur le Cachemire. L'autre question importante que je dois mentionner est la décision de l'Inde de suspendre le traité sur les eaux de l'Indus. Cette décision nuit à la sécurité alimentaire et hydrique du Pakistan. Il s'agit d'une attaque contre le peuple pakistanais que le Pakistan n'acceptera pas. Il est donc important pour une paix durable que les accords internationaux existants soient respectés. Si la paix est maintenue, nous essaierons alors de résoudre les problèmes qui continuent de tourmenter ces deux pays depuis plusieurs décennies.Est-ce que la Chine a un rôle à jouer ? Je n'entrerai pas dans les détails à ce stade, mais les États-Unis ont certainement proposé de jouer un rôle de médiateur, et nous sommes prêts à accepter cette offre. Oui, la Chine a été le principal fournisseur d'armes du Pakistan, mais le Pakistan a également acheté des armes aux États-Unis et à la France. Nous ferons tout pour nous protéger et nous nous procurerons des équipements militaires auprès des pays qui sont prêts à nous les vendre. La Chine est l'un des pays qui a vendu ce type d'armement. Nous n'avons fermé la porte à aucun pays. Pour nous, il est important que le Pakistan soit prêt à combattre toute agression en provenance de l'Inde.À propos des armes françaises, le gouvernement pakistanais a annoncé que trois Rafale indien avaient été abattus. L'Inde refuse de commenter. Des sources au sein de la défense française parlent d'un seul Rafale. De manière générale, il est très difficile d'avoir des informations fiables sur ce conflit. Pouvez-vous nous éclairer sur ce sujet ? Combien d'avions Rafale ont été abattus par l'armée pakistanaise ?Vous savez, aujourd'hui, nous ne pouvons pas cacher ce genre d'information, nous avons des satellites dans l'espace et qu'il y a tant d'autres moyens d'information. Notre armée est très confiante dans le fait que nous avons bien abattu et détruit trois avions Rafale.Nous espérons que l'Inde tirera une leçon de ce qui s'est passé et ne s'engagera pas dans une autre aventure militaire contre le Pakistan, car nos forces sont prêtes à se défendre. Nous ne sommes pas en mode agression. Nous ne voulons pas de ce conflit, mais si une guerre nous est imposée, le Pakistan est prêt à se défendre et nous nous entraînons à cela depuis plusieurs décennies.À lire aussiAffrontements Inde-Pakistan: «Des deux côtés, on considère que la frontière est caduque»

    Turquie: l'annonce officielle de la dissolution du PKK «est un coup de tonnerre»

    Play Episode Listen Later May 12, 2025 10:36


    Le Parti des travailleurs du Kurdistan a annoncé ce lundi 12 mai sa dissolution et la fin de la lutte armée qui durait depuis plus de quarante ans. Cette décision intervient après plusieurs mois de tractations et d'annonces, tant de la part de la Turquie que du camp kurde. Le 27 février, le leader historique du parti, Abdullah Öcalan, avait appelé le PKK à se dissoudre et à déposer les armes. Le mouvement kurde avait ensuite annoncé un cessez-le-feu avec l'État turc le 1er mars, dans un conflit qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984. Les conséquences concrètes et politiques de cette annonce avec l'invitée de RFI Dorothée Schmid, docteure en sciences politiques, responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri.

    Négociations Chine-États-Unis: «Un des enjeux essentiels de leur rivalité est la supériorité technologique»

    Play Episode Listen Later May 11, 2025 5:09


    Deuxième journée de tractations à Genève, en Suisse, dans les négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis, menées huis clos entre le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent et le vice Premier ministre chinois He Lifeng. Donald Trump se dit « optimiste » sur son réseau social. Il évoque « de grands progrès » en cours. Quelle peut être l'issue de ces laborieux pourparlers portant sur les taxes douanières applicables sur des biens et marchandises entre ces deux grandes puissances mondiales ? Des avancées sont-elles possibles ? Benjamin Bürbaumer, maître de conférences en économie à Sciences Po Bordeaux, spécialiste de l'économie politique internationale et de la mondialisation, et auteur du livre Chine/États-Unis, le capitalisme contre la mondialisation, éditions La Découverte, est ce dimanche 11 mai, l'invité international de la mi-journée de RFI. À lire aussiGuerre commerciale: les États-Unis et la Chine ont entamé leurs premières négociations formelles

    Russie-Ukraine: «La véritable pression est entre les mains des Américains», estime Jean de Gliniasty

    Play Episode Listen Later May 10, 2025 5:44


    Le président français Emmanuel Macron se trouve à Kiev en Ukraine en compagnie des dirigeants allemands Friedrich Merz et polonais Donald Tusk. Il plaide avec Londres et les pays du nord de l'Europe pour un cessez-le-feu de 30 jours. Ce cessez-le-feu et de nouvelles sanctions contre la Russie, est-ce réalisable ? Pour en parler, Jean de Gliniasty est, ce samedi 10 mars, l'invité international de la mi-journée de RFI. Directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et ancien ambassadeur de France en Russie, il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont « Géopolitique de la Russie », aux éditions Eyrolles, et « Petite histoire des relations franco-russes », aux éditions L'Inventaire.

    Défilé du 9-Mai à Moscou: «La propagande de Poutine marche de moins en moins», estime Antoine Arjakovsky

    Play Episode Listen Later May 9, 2025 10:12


    Vladimir Poutine a défié ce 9 mai les Occidentaux avec un imposant défilé militaire pour les 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie. Il a aussi célébré le « courage » des soldats russes engagés en Ukraine, devant des milliers de militaires rassemblés sur la place Rouge et une vingtaine de dirigeants étrangers, dont les présidents chinois, brésilien, serbe avec un seul membre de l'UE, le critiqué Premier ministre slovaque. Ces commémorations occupent une place centrale dans le culte patriotique de la victoire de 1945 promu par le président russe. Cet affichage est-il une annonce d'un nouvel ordre mondial ? L'analyse de l'historien Antoine Arjakovsky, spécialiste des relations russo-ukrainiennes et auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont Qu'est-ce que la science morale et politique ?, aux éditions du Cerf.

    Le nouveau gouvernement en Allemagne ordonne de refouler les demandeurs d'asile à la frontière

    Play Episode Listen Later May 8, 2025 6:58


    Le nouveau ministre de l'Intérieur allemand a décidé de durcir les conditions d'immigration et impose le refoulement des demandeurs d'asile sans documents valides, sauf pour les cas vulnérables. L'équipe du nouveau chancelier, Friedrich Merz, tourne le dos à la politique d'accueil mise en place il y a dix ans par la chancelière Angela Merkel, issue pourtant du même parti. Ce tour de vis sur l'immigration, sujet qui a dominé la campagne électorale des législatives allemandes après une série d'attaques commises par des étrangers, était attendu. L'analyse de Jacques-Pierre Gougeon, professeur des universités et directeur de l'observatoire de l'Allemagne à l'IRIS. Auteur de L'Allemagne, un enjeu pour l'Europe, éditions Eyrolles.

    Accord Houthis-Washington: «Israël n'est pas dans la balance»

    Play Episode Listen Later May 7, 2025 7:22


    Les Houthis du Yémen et les États-Unis ont conclu mardi 6 mai un accord de cessez-le-feu, alors qu'Israël a intensifié ses frappes contre des positions tenues par les rebelles, en réplique à un tir de missile sur l'aéroport de Tel-Aviv. Que cet accord va-t-il changer en mer Rouge et au Proche-Orient ? Éléments de réponse avec Quentin Müller, journaliste indépendant spécialisé sur le Yémen et la péninsule arabique. Quentin Müller est l'auteur de L'arbre et la tempête. Socotra, l'île oubliée (éditions Marchialy) 

    Guerre à Gaza: «La voix la plus radicale du cabinet israélien a eu raison des autres»

    Play Episode Listen Later May 6, 2025 7:30


    Ce mardi 6 mai, le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich a déclaré que Gaza serait complètement détruite et qu'après la guerre, les Palestiniens partiront en grand nombre à l'étranger. Cette conquête du territoire palestinien était déjà prévue dans le plan validé par le cabinet de sécurité israélien dimanche. Comment expliquer que ce projet, mis en place sous la pression de la droite la plus extrême en Israël, ne suscite pas davantage de réactions à l'étranger ? Entretien avec Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, à Genève

    Présidentielle en Roumanie: «Simion a une idéologie souverainiste et populiste»

    Play Episode Listen Later May 5, 2025 6:59


    Avec 40% des voix, le premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie a été remporté haut la main par le candidat d'extrême droite, George Simion, dimanche 4 mai. Au second tour qui se déroulera dans deux semaines, il sera opposé au maire de Bucarest, Nicusor Dan, qui a quant à lui récolté 20% des suffrages. Entretien avec Sylvain Kahn, chercheur spécialiste de l'Europe au Centre d'histoire de Sciences Po. À lire aussiPrésidentielle en Roumanie: George Simion, le candidat d'extrême droite, en tête du premier tour

    Roumanie: «C'est la présidentielle la plus importante depuis la révolution»

    Play Episode Listen Later May 4, 2025 5:47


    Les Roumains retournent aux urnes, ce dimanche 4 mai, pour élire leur président. Un premier tour avait eu lieu en décembre dernier, mais il a été invalidé par la justice roumaine en raison de soupçons d'ingérence russe. À la surprise générale, le candidat d'extrême droite Calin Georgescu était alors arrivé en tête, porté par une campagne massive sur TikTok. Depuis, il a été exclu du scrutin. Pour parler de cette élection, nous recevons Cristian Pîrvulescu, doyen de la faculté de sciences politiques de l'École nationale des sciences politiques et administratives et président du groupe « Intégration et immigration » du Comité économique et social européen.

    États-Unis: «Donald Trump galvanise les mouvements populistes à travers le monde depuis son retour»

    Play Episode Listen Later May 3, 2025 6:10


    Cent jours après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, intéressons-nous à la résistance qui se dresse face à la politique menée par le président américain, et au rejet du populisme qui s'exprime dans plusieurs élections occidentales, de l'Australie au Canada. Pour en parler, nous recevons Alix Frangeul-Alves, coordinatrice de programme au sein du think tank The German Marshall Fund of the United States pour le département risques géopolitiques et stratégie, spécialiste de politique intérieure et extérieure des États-Unis.

    Deux mois de blocus humanitaire par Israël à Gaza: «On est dans le cadre d'une famine organisée»

    Play Episode Listen Later May 2, 2025 10:48


    Deux mois de blocus humanitaire à Gaza, deux mois qu'Israël empêche d'entrer les camions de nourriture, d'eau, de médicaments et d'autres produits de première nécessité, dans un territoire déjà dans une situation catastrophique pour les habitants. L'Organisation mondiale de la santé a qualifié « d'abomination » la situation dans le territoire palestinien, exprimant sa colère face à l'inaction pour secourir sa population. Entretien avec Rony Brauman, ancien président de MSF et directeur d'études au sein du Centre de réflexion sur l'action et les savoirs humanitaires (Crash). Auteur de « Guerres humanitaires ? Mensonges et intox », éditions Textuel.  RFI : La situation est insupportable selon les habitants de Gaza. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) parle d'« abomination ». Aujourd'hui, en plus du blocus et des bombardements, Israël occupe aussi des parties de la bande de Gaza. À quoi ressemble le quotidien des Palestiniens ? Où et comment vivent-ils ? Rony Brauman : Les mots manquent pour décrire le quotidien des Palestiniens. L'attentat terroriste du 7-Octobre impliquait une riposte de la part d'Israël. Personne ne conteste cette évidence, mais la disproportion, la cruauté, la férocité avec laquelle cette punition collective a été abattue par les Israéliens sur la population de Gaza, cela laisse sans voix. Gaza était déjà sous blocus, mais finalement, l'aide humanitaire, sous la pression, avait fini par entrer. Dans des quantités limitées mais qui avaient permis des choses. Puis la trêve avait permis de constituer des stocks, avait été un véritable répit pour les Palestiniens pendant quelques semaines, durant sept ou huit semaines. Aujourd'hui, c'est à nouveau l'abomination, l'enfer qui s'abat sur les Palestiniens. Toutes les réserves sont épuisées. On boit de l'eau croupie, de l'eau saumâtre, on ne peut plus s'éclairer parce que les centrales ne sont plus approvisionnées. Il n'y a plus de carburant, plus de farine, plus d'aliments de base. Ce que les Gazaouis avaient réussi à stocker, les commerçants ou les particuliers, tout cela arrive maintenant à épuisement. On est dans une situation de famine organisée dans le cadre d'une guerre qui, aujourd'hui, n'a jamais mieux mérité son nom de guerre génocidaire. Comme pour rajouter à l'infamie, à l'horreur de cette situation, rien n'est fait concrètement de la part des Occidentaux pour que le massacre s'arrête, en dépit de quelques formulations critiques qui ont tardé à être entendues, comme la France appelant à arrêter le massacre. Par exemple, les livraisons d'armes continuent. L'intensité des bombardements, des tirs qu'Israël effectue sur Gaza, n'a jamais été aussi élevée. Il faut bien ravitailler toutes ces munitions, ces drones, ces avions, ces hélicoptères, ces chars qui tirent des missiles, des obus. Sur ce point-là, comment est-ce que vous expliquez que cela dure encore ? Parce que, même si Israël empêche les journalistes d'entrer, on a des images. Il y a eu quelques rares visites, on a des informations grâce aux réseaux sociaux. Pourquoi est-ce que cela dure depuis aussi longtemps ? Notamment les livraisons d'armes que vous mentionniez à l'instant. Cela dure pour deux raisons. D'une part, parce qu'Israël entend saisir l'occasion qui lui est donnée pour se débarrasser définitivement de la question des Palestiniens de Gaza. Au passage, Israël entend aussi accélérer et amplifier, intensifier sa politique de colonisation en Cisjordanie. Il y a quelque chose comme un effet d'aubaine, si vous voulez. Le 7-Octobre est utilisé par les Israéliens pour chasser le plus possible de Palestiniens. D'autre part, le soutien indéfectible des États-Unis. Ce soutien était un peu plus mesuré sous le mandat de Joe Biden, il y avait malgré tout quand même un peu de retenue. Maintenant, sous Donald Trump, il n'y en a absolument plus aucune, puisque c'est Trump qui leur a soufflé la solution de la déportation des Palestiniens de Gaza et l'installation d'une Riviera sur ce littoral. Par ailleurs, l'Europe tolère des transferts de composants d'armement. Certes, on n'envoie pas des obus, des vedettes militaires ou que sais-je, mais on laisse passer des composants électroniques, des composants métalliques utilisés dans la fabrication des missiles, des projectiles qui tuent chaque jour des Palestiniens. Surtout l'Allemagne, mais également d'autres pays. La France n'est pas en tête, mais son rôle est quand même significatif. L'Europe a-t-elle les moyens de faire quelque chose ? Je pense que l'Europe aurait les moyens de faire quelque chose. Car l'Europe est le premier débouché commercial d'Israël. L'Europe a accordé à Israël, en tant que pays démocratique allié, présent dans le bon camp, un accord d'association qui lui donne un statut de quasi-membre de l'Union européenne avec des coopérations culturelles, universitaires, militaires, stratégiques, commerciales, etc. Donc, il y a toutes sortes de moyens d'agir pour signifier à Israël qu'on ne veut pas se rendre complice de ce génocide, de ces atrocités que tout le monde voit et devant lesquelles personne ne fait rien. L'Europe, qui se vante d'être attachée au droit international, au droit humanitaire, ne fait absolument rien sinon envoyer quelques critiques qui ne changent absolument rien à la situation. Pour répondre à votre question, la réponse est simple : oui, l'Europe aurait les moyens de faire quelque chose à condition de le vouloir. Pour l'instant, l'Europe continue de se porter aux côtés d'Israël en continuant de qualifier ce pays de démocratie, alors qu'y règne l'apartheid, la colonisation, la torture légale et aujourd'hui une guerre génocidaire, le blocus imposé aux journalistes. Est-ce que l'on connait d'autres conflits dans lesquels, pendant deux ans, aucun journaliste étranger n'a pu pénétrer, si ce n'est « embedded », embarqué avec l'armée israélienne ? Quelques journalistes ont pu rentrer et visiter le camp de Jabalia, avec interdiction de parler aux réfugiés palestiniens de ce camp qui est le plus grand camp de réfugiés palestiniens de la région. On va visiter ce camp, mais on n'a pas le droit de parler aux gens qui s'y trouvent parce que l'armée israélienne l'interdit. Malgré tout cela, le génocide, l'apartheid, le racisme, la férocité de cette offensive, Israël continue à bénéficier du statut de démocratie, statut qui l'ancre dans le camp occidental et lui permet de bénéficier de la mansuétude, de l'indulgence, voire du soutien d'un certain nombre de pays européens. Le gouvernement israélien a encore dit, vendredi 2 mai, préparer une grande opération à Gaza et mobiliser pour cela des réservistes. Quelle est la stratégie ? Je crois que d'une part, Israël est en train de réoccuper Gaza. Il s'agit de prendre des positions, de découper la bande en plusieurs zones, en trois ou quatre zones. D'autre part, comme l'a dit élégamment, je crois, Smotrich, mais repris par d'autres, il s'agit « d'encourager le départ volontaire des Gazaouis ». Qu'est-ce que ça veut dire, « encourager le départ volontaire » ? Cela veut dire contraindre les gens par la faim et le désespoir à un départ sans espoir de retour, parce qu'il n'y a plus aucun avenir. Les jeunes gens de Gaza, à part le fait de vouloir se venger de ceux qui les ont plongés dans le malheur le plus extrême, ont aussi envie de voir autre chose. Je pense que le plan Trump, qui a été saisi au vol par Benyamin Netanyahu, est en train d'être mis en œuvre. C'est-à-dire vider Gaza de sa population, se livrer à une opération d'épuration, d'évacuation ethnique où l'on va garder quelques dizaines de milliers de personnes, mais évacuer les autres vers l'Égypte, d'autres pays africains, d'autres pays dans le monde. Je ne sais pas comment ils vont faire cela, mais en tout cas, tout semble indiquer qu'ils en prennent le chemin. Ce vendredi 2 mai, l'ONG « Flottille de la liberté » annonce que l'un de ses bateaux humanitaires à destination de Gaza a été visé par un drone israélien au large de Malte, dans les eaux internationales. Pour l'instant, Israël n'a pas réagi mais cela vous paraît-il plausible ? Cela me paraît plausible. Rappelez-vous la flottille Mavi Marmara en 2010 qui avait été attaquée par des commandos israéliens. Il y avait eu quand même dix morts sur une flottille qui était intégralement pacifiste, qui entendait simplement appliquer une pression pour forcer le blocus et livrer des médicaments et des vivres à la population de Gaza. Une opération hautement symbolique, disons de diplomatie humanitaire privée, mais qui n'avait rien d'agressif et qui a fini ainsi. Que cette flottille ait été attaquée par des drones israéliens, de la façon la plus illégale, est un acte de piraterie pure et simple. Je ne sais pas si, factuellement, cela s'est passé ainsi, mais ça me paraît tout à fait plausible. Cela ne fait aucun doute. À lire aussiFlottille de Gaza: un navire humanitaire attaqué par des drones israéliens, disent des militants À lire aussi«Mes enfants sont chétifs»: l'agonie des Gazaouis face au blocus humanitaire imposé par Israël

    «Le rétablissement de la confiance entre Kiev et Washington est la valeur principale de l'accord»

    Play Episode Listen Later May 1, 2025 7:12


    Il aura fallu des semaines de discussions et beaucoup de tensions pour qu'il soit enfin signé. Kiev et Washington vont créer un fonds d'investissement à parts égales pour la reconstruction de l'Ukraine, ravagé par plus de trois ans de guerre. Cet accord devrait donner aux États-Unis un accès aux précieux minéraux et terres rares ukrainiennes. Selon diverses estimations, l'Ukraine concentre à elle-seule quelque 5% des ressources minières mondiales, mais toutes ne sont pas exploitées ou facilement exploitables. D'autres sont en territoires occupés par la Russie. Entretien avec Tetyana Ogarkova, journaliste et politiste, responsable du département international à l'Ukraine Crisis Media Center.

    Extraction minière sous-marine en eaux internationales: «Ces ressources posent un dilemme environnemental»

    Play Episode Listen Later Apr 30, 2025 6:58


    L'entreprise canadienne The Metals company (TMC) a annoncé avoir déposé la première demande d'exploitation minière dans les eaux internationales. Une décision encouragée par l'annonce d'un nouveau décret signé par Donald Trump qui vise à ouvrir l'extraction à grande échelle de minerai dans les grands fonds océaniques, dans et au-delà des eaux américaines. Une décision à rebours des accords internationaux, les défenseurs des océans estiment que l'extraction minière sous-marine menace des écosystèmes cruciaux et encore peu connus. Entretien avec Virginie Saliou, chercheuse en géopolitique des espaces maritimes à Sciences Po Rennes et à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (Irsem).

    Canicule en Asie et au Moyen-Orient: «Le début de 2025 suggère un nouveau record de température»

    Play Episode Listen Later Apr 29, 2025 6:25


    Une partie de l'Asie et du Moyen-Orient suffoque, les températures des derniers jours battent des records de chaleur, fragilisant les populations les plus vulnérables. Les anomalies de température ont atteint jusqu'à + 12°C de plus que d'habitude en Afghanistan, en Inde ou au Pakistan. 46°C en Irak et en Iran où plus de 300 records de température ont été battus partout dans le pays. En Arabie saoudite, ce sont 47,6°C qui ont été mesurés sur les rives du golfe Persique, une première pour un mois d'avril. Pour expliquer cette canicule précoce, entretien avec Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue à l'Université catholique de Louvain. Membre de la Plateforme wallonne pour le Giec.

    «La Russie est dans un objectif de conquête totale des quatre oblasts qu'elle souhaite annexer»

    Play Episode Listen Later Apr 28, 2025 10:20


    L'avenir de l'Ukraine est au cœur des déclarations, des menaces et des pressions de plus en plus nombreuses. La Russie répète que Volodymyr Zelensky doit avant toute chose renoncer à la Crimée annexée en 2014, et Donald Trump dit croire que le président ukrainien y est prêt, au début d'une semaine qu'il présente comme cruciale. Les États-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible, quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou. Le décryptage des rapports de force sur le terrain avec Xavier Tytelman, ancien aviateur militaire et consultant en aéronautique et défense.

    Gaza: «C'est un génocide qui se déroule sous nos yeux»

    Play Episode Listen Later Apr 27, 2025 6:49


    La situation humanitaire dans la bande de Gaza continue de se dégrader. Les bombardements quotidiens ont réduit l'enclave palestinienne à un champ de ruines, tandis qu'Israël bloque, depuis deux mois, l'entrée de l'aide humanitaire. Quelle est aujourd'hui la réalité sur le terrain ? Entretien avec Olivier de Schutter, professeur de droit à l'Université catholique de Louvain et à Sciences Po Paris et rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme et l'extrême pauvreté. Auteur de nombreux ouvrages sur les droits économiques et sociaux.

    Élections fédérales au Canada: «Les gens votent pour qui pourra résister à Trump»

    Play Episode Listen Later Apr 26, 2025 7:47


    Direction le Canada, où 29 millions d'électeurs sont appelés aux urnes ce lundi 28 avril pour élire leurs nouveaux députés. Un scrutin décisif, au terme duquel le parti majoritaire choisira le futur Premier ministre. Pour en parler, nous recevons Gérard Boismenu, professeur émerite de sciences politique à l'université de Montréal. 

    Raids israéliens en Cisjordanie: «C'est la première fois que l'armée agit de concert avec les colons»

    Play Episode Listen Later Apr 25, 2025 7:13


    De nouveaux raids israéliens en Cisjordanie ont été menés par l'armée dans quatre villes de ce territoire palestinien occupé. La presse rapporte que des colons ont mis le feu à des maisons dans la localité de Bardala, dans le nord de la vallée du Jourdain, sans que l'armée et la police israéliennes, qui étaient sur les lieux, arrêtent l'attaque. Pour le quotidien israélien Haaretz, l'annexion est déjà là, même si le mot n'est pas posé sur la situation. Entretien avec Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France, spécialiste du Proche-Orient et Yves Aubin de la Messuzière est l'auteur de Gaza : analyse d'une tragédie (éditions Maisonneuve & Larose / Hémisphères)

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