Dans un style simple et direct, des spécialistes, universitaires ou prêtres, dialoguent avec Régis Burnet, bibliste, en apportant des réponses aux questions que nous pouvons nous poser sur la foi, la liturgie, de grandes figures chrétiennes.
Depuis plusieurs années déjà, fleurissent des milliers de sites, de chaînes YouTube, de comptes sur les réseaux sociaux, qui se donnent pour mission de défendre la foi, d'expliquer la doctrine, de répondre aux objections. L'apologétique, cette vieille discipline un peu décriée, jugée même dépassée par certains, semble vivre une nouvelle jeunesse grâce au web. Mais de quelle apologétique parle-t-on ? Face à cette multitude d'offres, comment s'orienter ? Quels sont les critères de fiabilité ? Comment s'assurer de la qualité et de la pertinence des contenus proposés ? Régis Burnet reçoit Gemma Serrano, docteur en théologie et professeur extraordinaire au collège des Bernardins et Thomas Remy doctorant en théologie à l'UCLouvain (Belgique) et créateur de la chaîne YouTube "Foi et Raison".
Dans ce nouveau numéro de La Foi Prise au Mot, Régis Burnet et ses invités abordent un sujet aussi universel que redoutable, une expérience humaine fondamentale qui nous confronte à nos limites, à nos questions les plus profondes : la souffrance. Face à elle, que ce soit dans la maladie, l'épreuve ou l'accompagnement d'un proche, nous nous sentons souvent démunis. La médecine s'efforce de soulager, d'accompagner, de "pallier" comme le disent les soignants, mais la souffrance déborde souvent le cadre purement physique ou médical. Qu'est-ce que souffrir, au-delà de la douleur ? Pourquoi ce scandale du mal et de la souffrance dans un monde que la foi dit créé par un Dieu bon ? Peut-on, et doit-on, chercher un sens à ce qui semble parfois n'en avoir aucun ? Avec Pauolo Rodrigues, Professeur à l'Université Catholique de Lille et Edurardo Barrascout, Oncologue à l'Hôpital Saint Vincent de Paul à Lille.
Une question ne cesse de préoccuper régulièrement l'esprit du croyant : l'histoire peut-elle être une menace pour la foi ? Pendant longtemps, l'Église catholique a eu tendance à se raidir face aux découvertes historiques, ce qui a donné lieu, notamment, à la crise moderniste. Puis, au cours du 20e siècle, elle élabora lentement des réponses qui firent progresser à la fois notre connaissance des Écritures et notre rapport au passé. Pourtant, aujourd'hui, certaines de ces réponses semblent ne plus aller de soi. Alors, reposons-nous la question. Quand l'histoire vient bousculer nos certitudes, quand les découvertes archéologiques semblent contredire les récits bibliques, comment réagissons-nous ? L'histoire est-elle nécessairement un obstacle à la croyance, ou peut-elle, au contraire, l'éclairer et la renforcer ? Avec le Père Alain de Boudemange, prêtre diocésain de Versailles, Professeur aux Facultés Loyola de Paris et le Père Philippe Saudraix, historien, prêtre du diocèse de Nanterre.
Cette semaine, La Foi prise au mot vous invite à redécouvrir une figure majeure de la pensée chrétienne du XXe siècle : Emmanuel Mounier. Fondateur du personnalisme et de la revue Esprit, ce philosophe français a profondément marqué la réflexion sur la personne humaine et son rôle dans la société ; il a eu une forte influence sur la pensée de Jean-Paul II. À une époque où l'individualisme et le matérialisme dominent nos sociétés, où la dignité humaine est souvent remise en question, la pensée de Mounier offre une alternative. Comment concilier engagement spirituel et action politique ? Comment placer la personne au centre de nos préoccupations sans tomber dans l'individualisme ? Comment construire une communauté authentique qui respecte chaque individu ? Avec l'intervention d'Yves Roullière, Vice-président de l'association "Les amis d'Emmanuel Mounier" et responsable des oeuvres complètes et Jean-François Petit, assomptionniste, professeur à l'Institut Catholique de Paris, membre de l'Institut Catholique de France.
Sixième et dernier épisode de cette série de carême sur l'espérance ! La Foi Prise au Mot revient cette fois le sur le sens théologique de l'espérance dans la foi chrétienne. Avec la foi et la charité, l'espérance fait partie de ce que les théologiens appellent les trois vertus théologales. Mais que signifie exactement espérer du point de vue de la théologie catholique ? Loin d'être un simple élan vers des jours meilleurs, cette vertu repose sur une confiance absolue en Dieu et en ses promesses. Elle oriente l'âme vers le salut, nourrit la persévérance dans les épreuves et éclaire l'engagement du croyant dans le monde. Quels sont ses fondements scripturaires et doctrinaux ? En quoi diffère-t-elle de l'optimisme ou du désir humain ? Une émission qui propose de redécouvrir l'espérance comme une force intérieure qui soutient la foi et conduit à la charité. Une invitation à en saisir toute la richesse spirituelle et théologique. Avec la participation de Jean-Michel Poffet, bibliste et professeur à Domuni Universitas et frère Gonzague de Longcamp, prêtre de la congrégation de Saint Jean et enseignant d'ecclésiologie à l'Université Catholique de Lyon.
Pour l'avant-dernier épisode de sa série de carême sur l'espérance, La Foi Prise au Mot vous invite à une méditation sur les raisons d'espérer dans notre le monde d'aujourd'hui. Nous le savons, le monde traverse une série de crises aux dimensions multiples : crises environnementales, crises économiques, crises (géo)politiques ou encore crises technologiques. Face à ces défis, il serait facile de céder au découragement. Pourtant, l'espérance chrétienne ne repose pas sur une simple vision optimiste de l'avenir, mais sur une certitude profonde : Dieu demeure présent et continue d'agir dans l'histoire. Quels sont aujourd'hui les signes d'espérance ? Comment garder confiance lorsque les épreuves se multiplient ? Loin d'être une illusion ou une fuite devant la réalité, l'espérance est une force qui pousse à l'action et engage chacun à oeuvrer pour un monde plus juste et plus fraternel. En redécouvrant cette vertu essentielle, chaque croyant devient un témoin et un artisan d'espérance. Avec Johannes Hermann, ornitologue et le père François Euvé s.j., rédacteur en chef de la revue Études.
La Foi Prise au Mot continue sa réflexion sur l'espérance, en s'interrogeant cette fois sur les lieux où elle peut se vivre concrètement aujourd'hui. Si l'Église est le premier lieu où elle s'exprime, elle se déploie aussi dans une multitude d'espaces : sanctuaires de pèlerinage, paroisses, groupes de prière, mais aussi dans des lieux plus intimes comme les églises domestiques. Certains la trouvent dans le sacrement de la réconciliation, d'autres dans des communautés engagées auprès des plus fragiles. Ces lieux, visibles ou plus discrets, sont autant de signes que l'espérance chrétienne ne se limite pas à une idée, mais s'enracine dans des réalités vécues. Cette émission propose d'explorer la diversité des espaces où l'espérance prend corps et se renouvelle. Une invitation à découvrir comment, à travers l'Église et ses multiples visages, Dieu continue d'ouvrir des chemins d'espérance pour tous. Une émission organisée en présence de Rick van Lier et Marie-Gabrielle Balland, tous deux membres d'EcclesiaLab, laboratoire de l'innovation ecclésiale à l'UCLouvain en belgique.
La Foi prise au mot poursuit sa série de carême sur l'espérance, en abordant cette fois cette notion sous un angle politique. Trop souvent perçue comme une vertu strictement individuelle, l'espérance a pourtant une portée sociale essentielle. Comment inspire-t-elle les communautés humaines ? Quelle est sa place dans la construction du bien commun ? Dans un monde marqué par l'incertitude et les crises, l'espérance chrétienne ne se réduit pas à un simple optimisme : elle devient un moteur d'engagement et un ferment de transformation. De l'Évangile aux grandes figures chrétiennes engagées dans l'histoire, cette émission explore comment l'espérance façonne les sociétés et éclaire les responsabilités politiques des croyants. Entre utopie et réalisme, contemplation et action, elle invite à penser une espérance incarnée, capable de nourrir un projet de société plus juste et plus fraternel. Une réflexion essentielle pour saisir la portée collective d'une vertu qui dépasse la seule intériorité pour irriguer la cité. Régis Burnet reçoit Stipe Odak, Professeur à la faculté de théologie et d'études religieuse de l'Université Catholique de Louvain (Belgique) et Frédéric Ramel Professeur agrégé des universités à Sciences Po Paris.
Pour ce deuxième épisode de sa série de carême, La Foi Prise au Mot aborde l'espérance comme vertu individuelle. Intimement liée à la foi et à la charité, l'espérance n'est pas seulement une attente tournée vers l'avenir : elle engage profondément la psychologie personnelle du croyant. Comment se manifeste-t-elle dans la vie intérieure ? Est-elle une simple disposition à voir le monde de manière positive, ou bien une force spirituelle qui transforme l'existence, même au coeur des épreuves ? À travers les Écritures, la tradition chrétienne et l'apport des sciences humaines, cette émission propose une réflexion sur la manière dont chacun peut cultiver l'espérance au quotidien. Entre combat intérieur et confiance en Dieu, cette vertu se révèle un moteur essentiel de la vie spirituelle et un soutien dans le cheminement de foi. Avec l'intervention de soeur Anne Lécu o.p., docteure en philosophie pratique et médecin et le père Henri Gesmier exorciste et vicaire à la paroisse Saint-Jean de Montmartre.
La Foi Prise au mot inaugure sa nouvelle série de Carême sur l'espérance, en explorant comment cette vertu théologale est manifestée dans la Bible. Des patriarches de l'Ancien Testament aux apôtres du Nouveau, la Bible présente l'espérance comme une force essentielle qui traverse l'histoire du salut. Quelle place occupe-t-elle dans les Écritures ? Comment s'exprime-t-elle dans les psaumes, les prophéties et l'enseignement du Christ ? Bien plus qu'une simple attente de jours meilleurs, l'espérance biblique est un acte de confiance en Dieu, même dans l'épreuve et l'incertitude. D'Abraham marchant vers l'inconnu à saint Paul affirmant que « l'espérance ne déçoit pas » (Rm 5,5), cette émission explore les fondements scripturaires de cette vertu et leur résonance pour les croyants d'aujourd'hui. Grâce à une lecture approfondie des textes, elle éclaire comment la Parole de Dieu nourrit une espérance vivante, source de persévérance et de joie. Une émission en compagnie de soeur Sophie Ramond, religieuse, bibliste et enseignante à l'Institut Catholique de Paris.
Cette semaine, La Foi Prise au Mot propose de découvrir une lettre que tous les théologiens s'accordent à trouver d'une importance capitale, publiée par le pape François le 17 juillet 2024, « sur le rôle de la littérature dans la formation ». Cette lettre met en lumière l'importance de la littérature dans la formation spirituelle et pastorale aussi bien des prêtres, que de tous les chrétiens. Dans ce beau texte, le pape nous invite à redécouvrir la puissance des romans et des poèmes pour nourrir la foi, approfondir notre compréhension de l'être humain et entrer en dialogue avec la culture de notre temps. Il explore des thématiques comme la maturation personnelle, le rôle de la lecture dans le discernement spirituel et son impact sur l'annonce de l'Évangile, et appelle chacun à s'ouvrir à la richesse de la littérature. "Ma première réaction face à la lettre du pape serait de dire enfin ! Enfin, l'Eglise rend justice à l'importance de la littérature pour avancer dans la réflexion théologique et pour grandir dans la foi." relève le père Benoît Lobet, doyen de la cathédrale de Bruxelles. "J'ai été très agréablement surprise par cette lettre, parce qu'aucun pape, du moins de la période moderne, n'avait autant insisté sur l'importance de la littérature. Mais ce qui m'a le plus étonné, c'est que le pape ne se contente pas de faire l'apologie de la littérature dite édifiante, mais bien de toute la littérature dans son ensemble." se réjouit Sylvie Parizet, enseignante de littérature comparée à Paris Ouest Nanterre.
Cette semaine, la Foi Prise au Mot propose un dialogue entre deux traditions chrétiennes au sujet du sacrement qui nous réunit tous : l'Eucharistie, la Divine Liturgie. Comment catholiques et orthodoxes perçoivent-ils la commémoration du dernier repas de Jésus et son actualisation ? Quelle place cette célébration occupe-t-elle dans chacune de ces deux traditions, et comment leurs liturgies se déroulent-elles concrètement ? Enfin, en quoi ces deux traditions peuvent-elles apprendre l'une de l'autre ? Pour y répondre, Régis Burnet reçoit le frère Camille de Belloy, dominicain et Michel Stavrou doyen Professeur de Théologie des dogmes et d'Histoire de l'Eglise byzantine à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris.
La Foi prise au mot propose une plongée dans la philosophie d'un grand penseur français : Henri Bergson (1859-1941). Avec des concepts révolutionnaires comme l'élan vital et le temps vécu, Bergson a redéfini notre vision de la vie, du mouvement et de la conscience. Dans son oeuvre majeure Les Deux Sources de la morale et de la religion, il approfondit également notre compréhension de la spiritualité, en explorant les dynamiques entre religion statique et religion dynamique. Une occasion de découvrir sa réflexion lumineuse sur les liens entre morale, mysticisme et société, qui continue d'éclairer les grandes questions humaines et spirituelles.
Est-ce que Dieu me parle ? Et si oui, comment entendre sa voix ? Ce sont ces deux questions que se propose de traiter La Foi Prise au Mot. À travers la révélation en Jésus-Christ, le rôle des témoins, la médiation de la communauté et l'expérience personnelle, nous explorerons ce que signifie croire en un Dieu-qui-parle. Mais nous nous demanderons aussi s'il n'est pas dangereux de prétendre que Dieu nous parle directement. N'est-ce pas la porte ouverte à toutes les dérives et à toutes les emprises ? Entre silence, discernement et Parole vivante, découvrons avec mes deux invités si Dieu nous parle.
Pour la rentrée des classes, La Foi prise au mot propose une émission de saison : comment d'enseigner la religion à l'école ? Alors que la réponse est évidente pour de nombreux pays, elle est tout sauf une évidence en France. Est-ce que l'enseignement des religions à l'école est une manière de catéchiser et comment respecter une certaine neutralité ? Et surtout, est-ce que la religion s'enseigne comme les mathématiques ou l'histoire-géographie ? Y a-t-il des méthodes spécifiques, une sorte de didactique de la religion ? Pour le savoir, rendez-vous sur KTO avec Isabelle Saint-Martin, directrice d'Études à l'École pratique des Hautes Études à Paris, et Joseph Herveau, responsable de l'animation pastorale solaire au Secrétariat général de l'enseignement catholique.
Cette semaine, La Foi Prise au Mot évoque une figure tout à fait fascinante : la reine de Saba. Débarquant à Jérusalem au beau milieu du Livre des Rois, elle impressionne le roi Salomon par sa richesse et lui offre des bois précieux dont il va se servir pour construire le Temple de Jérusalem. Qui est-elle ? Le livre ne le dit pas. Il n'en fallait pas plus pour en faire l'une des figures les plus mystérieuses de toute l'histoire biblique, dont se sont emparés tous les siècles : alors qu'elle est une femme, elle est riche, puissante comme le plus grand des rois d'Israël, et se présente comme son égal d'un point de vue intellectuel. « La reine de Saba est un personnage important aussi bien dans le judaïsme, que dans le christianisme et l'islam. Ce qui est curieux puisqu'elle n'est que brièvement évoquée, que ses origines sont mystérieuses et son rôle relativement secondaire dans les textes sacrés. Malgré tout, elle a exercé une profonde fascination au cours des siècles. » remarque Emanuelle Pastore, enseignante en Bible à l'Institut Catholique de Paris. « La popularité de la reine de Saba, ou reine du Midi dans le nouveau Testament, ne s'est jamais démentie et on trouve un nombre impressionnant d'oeuvres qui la représente à commencer par la fameuse fresque de Piero della Francesca que l'on peut contempler dans la basilique de saint François en Italie. » Laura de Fuccia de Lederer, enseignante en Histoire de l'art à l'Institut Catholique de Paris
Comment concilier la liberté de conscience, l'égalité des citoyens et la neutralité de l'État dans des sociétés marquées par une diversité religieuse croissante ? Telle est la question que propose de traiter ce nouveau numéro de la Foi prise au Mot. Une réponse semble s'imposer aujourd'hui : s'arranger pour que l'État soit laïc. Mais qu'est-ce que la laïcité ? Deux pays voisins et pourtant très proches, culturellement, ne s'accordent déjà pas. En France, elle repose sur une séparation stricte entre l'État et les religions, garantissant une neutralité qui encadre l'expression religieuse dans les espaces publics. En Belgique, au contraire, la laïcité s'articule autour de la reconnaissance et du financement des cultes, incluant également la laïcité philosophique. Alors que les débats sur les signes religieux, le rôle des religions dans l'éducation ou encore la place de la religion dans l'espace public se multiplient, faut-il encore la défendre, ou bien la réinventer, ou repenser sa définition pour mieux répondre aux défis contemporains ? « A bien des égards, même si elle est souvent perçue comme une arme contre les religions, la laïcité est la condition de possibilité d'une authentique tolérance et liberté du fait religieux. » Catherine Kintzler, philosophe spécialiste des questions de laïcité « Il faut comprendre que la laïcité n'est pas seulement une notion abstraite, un principe intangible et a priori, mais le résultat d'une histoire, histoire qui n'est pas la même d'un pays à l'autre. » Jean Leclercq, Professeur de philosophie à l'UCLouvain (Belgique).
Pour clôturer cette série de l'Avent sur les quatre Évangélistes, La Foi Prise au Mot choisit de consacrer son ultime épisode à la figure de saint Luc. La Tradition, tout comme une partie importante de la communauté historique, font de Luc l'auteur non seulement de son Évangile, mais aussi de l'ensemble des Actes des Apôtres, rédigés peu de temps après celui-ci. Ces différents textes dateraient des années 80 ou 90. Peu de choses nous sont parvenues de la vie de Luc. Selon une tradition datant du IIe siècle, il serait un médecin originaire d'Antioche et disciple de Paul, ce que semblent contester de nombreux historiens. Selon une autre tradition, après la rédaction des Actes, Luc serait retourné en Macédoine pour enseigner et mener une vie de moine jusqu'à 84 ans, l'âge de son décès. Que peut-on savoir de la personnalité de Luc à partir de ses écrits ? Connaît-on l'identité de Théophile, auquel est adressé l'Évangile ? Et quel est l'apport spécifique de Luc comparé aux autres Évangiles ? Pour y répondre, Régis Burnet et son invité fil rouge, le père Biasgiu Virgitti, reçoivent Odile Flichy, docteur en théologie et enseignante d'exégèse du Nouveau Testament au Centre Sèvres à Paris.
À l'approche de Noël, La Foi Prise au Mot invite chacun à cheminer avec la série de l'Avent consacrée aux quatre Évangélistes. Pour ce nouvel épisode, Régis Burnet et son invité fil rouge, le père Biasgiu Virgitti, s'écartent de l'ordre traditionnel des Evangiles pour se consacrer à la figure mystérieuse de Jean. Selon la Tradition, l'auteur du dernier Évangile ne serait autre que Jean fils de Zébédée, frère de Jacques le Majeur et disciple favori du Christ dont il fit son frère adoptif sur la croix. Outre son Évangile, Jean aurait également rédigé trois épîtres ainsi que le fameux texte de l'Apocalypse. Néanmoins, dès le XIXe siècle, la paternité de ces différents textes est contestée par l'exégèse historico-critique. De nombreux débats animent encore aujourd'hui la communauté des historiens. Selon certains, l'Évangile et les épîtres auraient été rédigés par une communauté ou école johannique au tournant du premier et du deuxième siècle, longtemps après la mort du Christ. L'Apocalypse, quant à elle, aurait été rédigée plus tardivement encore, possiblement par une communauté différente. Alors qu'en est-il de la recherche historique aujourd'hui ? Peut-on réellement écarter la paternité de Jean, fils de Zébédé ? Et si tel est bien le cas, peut-on le considérer comme le fondateur de la communauté à l'origine de ces textes ? Pour démêler tous ces fils, Régis Burnet et son invité fil rouge reçoivent le père Onyekachi Ugwu, docteur en théologie de l'Institut Catholique de Paris, spécialiste de l'Évangile de Jean.
La Foi Prise au Mot poursuit sa série de l'Avent autour des quatre évangélistes. Pour ce deuxième épisode : saint Marc. Auteur présumé du plus court, mais aussi probablement du plus ancien, des quatre Évangiles, sur lequel s'appuieraient les deux autres synoptiques. Mentionné à plusieurs reprises dans les Actes des Apôtres et certaines épîtres, Marc est décrit comme proche de Pierre et de Paul. Selon la Tradition, il serait le fils d'une femme nommée Marie, né en Libye actuelle, trois ans après la naissance du Christ. Marc aurait aussi été un disciple de Pierre, membre de la communauté de Jérusalem. Il serait également le cousin de Barnabé, qu'il aurait accompagné lors de ses pérégrinations avec Paul. Par la suite, il serait devenu une sorte de secrétaire de Pierre et aurait participé à la direction des communautés juives de Rome. À la fin de sa vie, il aurait fondé l'Église d'Égypte dont il serait devenu le premier évêque. Une tradition datant du IVe siècle le décrit comme subissant le martyre des mains de païens dans la région d'Alexandrie. Quand saint Marc aurait-il écrit son Évangile ? Quel est son apport personnel ? Et que pensent les historiens de l'auteur de ce fameux Évangile ? En compagnie de son invité fil rouge, le père Biasgiu Virgitti, Régis Burnet reçoit Nicolas Cochand, maître de conférences en théologie pratique à l'Institut Protestant de Théologie.
La Foi Prise au Mot reprend sa traditionnelle série de l'Avent, consacrée cette année aux quatre évangélistes, en compagnie du Père Biasgiu Virgitti, enseignant à l'Université pontificale grégorienne et à l'Institut Supérieur de Liturgie (ICP Paris). Ce premier épisode est consacré à saint Matthieu. Douzième apôtre du Christ, il est décrit dans les évangiles comme un publicain percepteur d'impôts. En-dehors des Évangiles, seuls les Actes font mention de lui (1:13). La Tradition en fait l'auteur du premier Évangile synoptique. Alors que Paul et Pierre s'occupent de la jeune communauté de Rome, Matthieu est quant à lui envoyé auprès des populations juives de Palestine et de Syrie. On lui aurait alors demandé de rédiger une version synthétique de la vie et de l'enseignement de Jésus en araméen. Toutefois, les historiens datent la rédaction de son Évangile aux années 80 de notre ère, plusieurs années après la mort probable de l'apôtre. En outre, certains spécialistes soutiennent que l'Évangile de Matthieu est en réalité basé sur celui de Marc, ainsi que sur d'autres sources. Qui est donc l'auteur (ou les auteurs) de cet Évangile ? Quels liens peut-on faire avec le fameux disciple du Christ ? Peut-on identifier une spécificité propre à l'apôtre, comparé aux autres Évangélistes ? Pour y répondre, Régis Burnet et le Père Biasgiu reçoivent le père Pierre de Curraize du diocèse de Reims, spécialiste du Nouveau Testament.
Ce nouvel épisode de La Foi prise au mot propose d'ouvrir notre bible pour nous intéresser à trois petites lettres mal connues du corpus des épîtres de Paul : la Première et la Seconde Épître à Timothée et l'Épître à Tite, qu'on nomme aussi « épîtres pastorales ». Qui lit encore ces textes qui peuvent sembler bien datés, avec leurs recommandations pour des communautés d'il y a 2000 ans et leur conception un peu rigide de la foi et de la morale ? Les historiens semblent leur avoir donné le coup de grâce en déclarant qu'elles n'étaient pas de la main de l'Apôtre. Est-ce vrai ? Et si tel est le cas est-ce grave ? Devrait-on exclure ces épîtres du canon ou, à défaut, se contenter de ne pas les lire, de les laisser de côté comme un héritage gênant de la tradition ? "En vérité, on ne sait pas grand-chose des dix dernières années de vie de Paul, pendant lesquelles auraient été écrit ces textes. On sait qu'il est arrêté en 58 et on suppose qu'il meurt en 67. Mais certains soutiennent qu'il serait mort dès 58, ce qui est après tout parfaitement possible. Pour autant, ces textes demeurent un témoignage précieux des premiers temps de l'Église et de la foi qui a été celles des premières communautés contemporaines des Apôtres." analyse le Père Eric Morin, Directeur d'études au Collège des Bernardins. "Une des hypothèses possible, c'est que le corpus n'est pas homogène : les trois épîtres (1 Tm ; 2 TM et Tt) ne forment pas un tout et peuvent être prises chacune isolément. Ensuite, il est probable que ces textes ne soient pas directement de la main de Paul, mais, pour l'un d'eux au moins, de la main de l'un de ses disciples peu de temps après la mort de l'Apôtre. Pour autant, il est intéressant de se demander pourquoi les pères des conciles ont conservé ces textes. L'important, il me semble, c'est que ces textes ont été reconnus comme porteur d'enseignements véritablement inspirés." explique quant à lui Luc Bulundwe, chargé de cours à l'Université de Genève.
Cette semaine, la Foi Prise au Mot continue la longue liste des écrivains qui comptent dans le christianisme. Après Bernanos, Péguy, ou Claudel, voici Mauriac. On l'a longtemps pris pour le modèle même de l'écrivain catholique un peu bourgeois, mais c'est un personnage infiniment plus complexe que nous allons découvrir dans cette émission. De droite, mais anticolonialiste ; bourgeois, mais en guerre contre son milieu ; grand écrivain, mais également éditorialiste acclamé avec son fameux Bloc-Notes. "Mauriac se considérait comme un poète. Et de fait, ses premiers pas littéraires sont en poésie ! D'ailleurs, toute son oeuvre romanesque est innervée par ce sens poétique qu'il a dans le regard qu'il jette sur son environnement." souligne Philippe Dazet-Brun, Professeur à l'Institut Catholique de Toulouse.
Cette semaine, La Foi Prise au mot propose de parler de liturgie en posant la question qui fâche : quelle est la messe de toujours ? Est-ce celle qu'on nomme la messe en latin, la messe tridentine, formalisée au 16e siècle ? Ou bien est-ce celle de Paul VI, formalisée dans les années 1960, mais qui inclus d'antiques prières ou des rites très anciens ? Plutôt que de lancer un nouveau dialogue de sourds, cette émission tente de prendre un peu de recul sur les débats qui depuis le concile Vatican II ont agité les esprits, particulièrement en France, en s'intéressant à l'histoire de la liturgie. Comment les différents rites sont-ils nés, et dans quels contextes ont-ils été pratiqués ? "Nous sommes aujourd'hui une civilisation du livre, mais un élément important à prendre en compte, c'est que durant tout le premier millénaire, l'écrit est rare y compris dans l'Église. C'est donc essentiellement la tradition orale qui permet de transmettre les enseignements. Pour autant, il ne faut pas croire que pendant le premier millénaire, on se contente de tout improviser ! La tradition orale ce n'est pas non plus la liberté de tout réinventer selon sa propre fantaisie. Il y a certes une certaine souplesse par rapport à l'écrit, mais il y a aussi une forte continuité dont témoigne les différentes sources." affirme Marcel Metzger, Professeur émérite à l'Université de Strasbourg et spécialiste de l'histoire de la liturgie. "Jusqu'à la fin de la période patristique, autour du VIIe siècle, il n'y a pas vraiment de rupture du point de vue liturgique. Les différences que l'on peut observer sont surtout liées à des adaptations visant à rendre le rite accessible à des populations nouvellement évangélisées issues de cultures différentes. En revanche, à partir de la période mérovingienne, d'authentiques ruptures vont commencer à apparaître à cause des guerres qui perturbent la continuité de la transmission, qui vont entraîner des contradictions avec les enseignements des apôtres. Encore aujourd'hui, nous sommes tributaires de la synthèse qu'ont tenté d'opérer les scolastiques, à partir de compilations de sacramentaires héritées de l'aire mérovingiennes, mais dont on avait perdu le sens véritable." raconte à son tour Laurence Pringuet, Docteure en théologie catholique.
Alors que l'Eglise fête la Toussaint, La Foi Prise au mot propose d'aborder une question en apparence naïve, mais qui se révèle bien plus profonde qu'elle n'y paraît : à quoi servent les saints ? À protéger notre vie comme notre saint patron ? À résoudre les cas désespérés comme sainte Rita ou à retrouver les objets perdus comme saint Antoine de Padoue ? Sont-ce au contraire des modèles de comportements et de foi comme Carlo Acutis ? Mais que dire de ces personnes hors normes, auxquelles personne ne peut jamais espérer ressembler, tant ils ont bouleversé leur époque et peut-être même toute notre civilisation comme saint François d'Assise ? "Ce qui est intéressant, c'est qu'un saint mort, ça n'existe pas ! Par définition ce qui fait le saint, c'est qu'après son existence terrestre, il est vivant auprès de Dieu. Il y a une très forte continuité entre ce que pouvait faire le saint de son vivant et ce qu'il peut faire au ciel auprès de Dieu", souligne Marie-Céline Isaïa, Professeur d'histoire médiévale à l'Université Lyon 3. "La définition et les critères de la sainteté ont bien sûr variés selon les époques. Mais fondamentalement, on retrouve toujours l'idée d'une personne admirée pour sa piété, sa dévotion, en bref sa relation particulière avec Dieu'', rappelle Damien Abadie, Chargé de recherche au CNRS.
Cette semaine La Foi prise au mot s'intéresse à une réalité de l'Église qui s'est considérablement modifiée depuis une vingtaine d'années en Europe : la paroisse. On est loin de cette entité géographique qui correspondait à peu près à un gros village ou à un petit quartier urbain avec le prêtre comme figure centrale de la communauté, qui s'occupait de ses paroissiens, du baptême à la sépulture. La diminution de la pratique religieuse n'est pas seule en cause : le changement des habitudes des chrétiens, mais aussi globalement de la société, a bouleversé toute l'organisation diocésaine. "Le fait est que c'est dur d'être curé de paroisse, parce qu'on on est soi-même fragile, qu'on accueille beaucoup de fragilités et qu'on a beaucoup de missions très diversifiées. En bref, cela demande une énergie colossale pour accueillir tout le monde avec bienveillance et pour que chacun trouve sa place. Si on veut aller plus loin que juste la messe et les services, il faut créer un espace où le prêtre partage sa charge pastorale avec d'autres, notamment des laïcs. Et il est très bon qu'il y ait un deuxième prêtre, pour qu'ils se soutiennent, mais aussi qu'ils puissent parfois se neutraliser sur certains sujets", témoigne Matthieu Bobin, prêtre du diocèse de Cambrai. "On s'est aperçu que la paroisse reste absolument essentielle, d'abord comme lieu central des communautés, mais aussi comme porte d'entrée pour les nouveaux convertis. Depuis le COVID, on voit surgir énormément de demandes de sacrements de toute une génération qui n'a pas été baptisée ni catéchisée. Pour eux, la paroisse reste souvent la première porte ouverte pour explorer, commencer ou développer leur vie de foi", raconte quant à lui Christophe Danset, prêtre du diocèse de Lille.
On dit souvent que les religions seraient partie prenante de la guerre. De fait, on se bat musulmans contre juifs, mais aussi chiites contre sunnites, et encore récemment au Liban et en Syrie chrétiens contre musulmans. Les premières victimes sont souvent des hommes et des femmes qui ont la foi. Mais peut-on réellement dire que ce sont les religions qui créent la guerre ? Sont-ce les différences de cultes, de cultures et de perspectives spirituelles qui expliquent toutes les guerres du passé et du présent ? "On dit souvent que les religions qui n'ont ni dogmes, ni institutions seraient plus tolérantes, moins belliqueuses. Mais à la vérité, il arrive que ce soit l'inverse : l'institution offre un vis-à-vis, des règles et en définitive instaure des garde-fous. Les religions en apparence plus libres, peuvent d'autant plus facilement être l'objet de récupération et d'instrumentalisation pour promouvoir l'équivalent de guerres saintes", soutient Bernard Bourdin, op, Professeur à l'Institut Catholique de Paris. "Comme le disais Alain Besançon, l'idéologue croit qu'il sait alors que le croyant sait qu'il croit. Dans l'idéologie, il y a toujours une sorte de substrat positiviste scientiste qui nous fait croire que l'on est maître de l'histoire", analyse à son tour Martin Motte, Directeur d'études à l'EPHE.
"Jansénisme !" : on entend souvent ce terme pour qualifier une position rigoriste, pas toujours en lien avec le domaine religieux. Pour certains, il rappelle de vieux souvenirs scolaires, à propos de Pascal ou de Racine. Pourtant, le mouvement janséniste est bien plus que cela : "Loin d'être une secte renfermée sur elle-même, le jansénisme innerve toute la pensée artistique, littéraire, culturelle, intellectuelle ! Il va exercer une fascination et une séduction sur les plus grands esprits du XVIIe siècle et je pense que c'est parce qu'il plonge au plus profond de l'être humain. Le classicisme français n'aurait jamais été ce qu'il a été s'il n'y avait pas eu le jansénisme !", défend Tony Gheeraert, Professeur de littérature française à l'Université de Rouen. Qui sont donc ces jansénistes et quelle est leur théologie que certains disent sulfureuse ? Leur condamnation était-elle réellement justifiée ? "L'une des questions de fond du jansénisme pourrait finalement être la suivante : qu'est-ce qui veut en nous quand nous voulons ? Peut-on véritablement affirmer que c'est nous qui voulons ou que quelque chose veut en nous ou nous pousse à vouloir ceci ou cela. Cette question touche directement à celle du libre-arbitre et à celle du déterminisme pour employer un vocabulaire moderne", soutient Simon Icard, Chercheur au CNRS.
Pour ce nouvel épisode, la Foi Prise au Mot évoque la figure d'un homme dont vous avez beaucoup entendu prononcer le nom si vous êtes fidèle de cette émission : Henri-Irénée Marrou. Régulièrement, des invités font l'éloge de son influence sur le monde intellectuel, le créditent d'avoir fait redécouvrir les Pères de l'Église aux catholiques de France ou louent sa stature de professeur. Mais au fond, qui était cet homme discret, né en 1904 et mort en 1977, qui occupa plus de 25 ans la chaire de christianisme ancien à la Sorbonne ? "Chez Marrou, on a à la fois une dimension d'ironie qui ne verse pas dans la dérision mais pousse à réfléchir, c'est son héritage socratique, et la bonté. On disait de lui qu'il était comme un escrimeur : il touchait puis se retirait tout de suite pour ne pas blesser", affirme Philippe Blaudeau, Professeur d'histoire romaine à l'Université d'Angers. "Marrou, c'est l'homme de la lucidité ! Ce n'est pas seulement un historien qui travaille sur le passé, c'est aussi une figure intellectuelle qui ose prendre publiquement la parole pour dénoncer les actes barbares dont il est le témoin", souligne Jean-Marie Salamito, Professeur d'histoire antique à Sorbonne Université.
Cette semaine, la Foi prise au mot accompagne la venue du Pape en Belgique en présentant l'un des grands moments de l'histoire spirituelle de ce pays : celui des béguines et des bégards. Une forme de spiritualité qui paraît d'une étonnante modernité. Ces laïcs, souvent des femmes, vivaient en communauté mais en conservant leur indépendance, souvent au sein de magnifiques regroupements de maisons, dont certains ont été conservés, comme à Bruges ou à Gand. Quelle est l'origine du mouvement ? Quelle est sa spiritualité ? Quels sont ses échos à travers l'histoire et qu'en reste-t-il aujourd'hui ? "Ce qui choque beaucoup, c'est que ce sont des femmes laïques qui n'ont pas prononcé de voeux et qui restent dans la ville. De sorte qu'elles ont certes des protecteurs mais rencontrent aussi beaucoup d'hostilité dès le départ", analyse Sylvain Piron, historien, directeur d'études à l'EHESS. "Si l'époque est assez sombre, marquée par des changements climatiques, des vagues de peste et des guerres, les béguines, elles, ne sont pas tristes ! Elles développent toute une théologie de l'amour de Dieu qui reprend très largement les termes et les concepts de l'amour courtois. À leurs yeux, il y a donc une courtoisie à l'égard de Dieu mais aussi de la part de Dieu à l'égard des hommes", explique à son tour Jean Devriendt, chercheur à l'Université de Lorraine.
À l'occasion des Jeux olympiques de Paris, La Foi prise au Mot propose d'explorer le rôle fondamental du christianisme dans la promotion du sport, mais dans une perspective plus large. Depuis le XIXe siècle en effet, le sport n'est qu'une composante parmi d'autres d'une stratégie plus large d'évangélisation de la jeunesse qui inclut aussi bien le scoutisme et les patronages que les mouvements d'éducation populaire, et qui s'étend même à des activités plus récentes, comme l'éducation au patrimoine et à la liturgie. Mais comment l'Église s'y est-elle prise et continue-t-elle de s'y prendre pour s'adresser à la jeunesse ? "Il y a une volonté chez les promoteurs du scoutisme catholique de toucher l'ensemble de la jeunesse. Cela se voit notamment à travers les débats concernant le nom qu'il fallait donner au premier mouvement scout. Certains voulaient l'appeler "Les scouts catholiques de France", mais d'autres ont insisté et finalement réussi à imposer le nom "Les scouts de France", pour donner une portée universelle, non-confessionnelle au mouvement", rappelle Jean-Jacques Gauthé, historien du scoutisme. "Dès les évangiles, lorsque saint Paul nous dit "j'ai bientôt fini ma course", il y a déjà une notion de sport, et même de compétition que l'Église a toujours considérée comme importante, mais surtout au début du XXe siècle. L'anticléricalisme faisant rage, le sport est notamment devenu un enjeu, autant qu'un moyen, pour atteindre la jeunesse", analyse Bruno Bethouart, Président du Carrefour d'Histoire Religieuse.
À l'occasion des Jeux olympiques de Paris, La Foi prise au Mot propose d'explorer le rôle fondamental du christianisme dans la promotion du sport, mais dans une perspective plus large. Depuis le XIXe siècle en effet, le sport n'est qu'une composante parmi d'autres d'une stratégie plus large d'évangélisation de la jeunesse qui inclut aussi bien le scoutisme et les patronages que les mouvements d'éducation populaire, et qui s'étend même à des activités plus récentes, comme l'éducation au patrimoine et à la liturgie. Mais comment l'Église s'y est-elle prise et continue-t-elle de s'y prendre pour s'adresser à la jeunesse ? "Il y a une volonté chez les promoteurs du scoutisme catholique de toucher l'ensemble de la jeunesse. Cela se voit notamment à travers les débats concernant le nom qu'il fallait donner au premier mouvement scout. Certains voulaient l'appeler "Les scouts catholiques de France", mais d'autres ont insisté et finalement réussi à imposer le nom "Les scouts de France", pour donner une portée universelle, non-confessionnelle au mouvement", rappelle Jean-Jacques Gauthé, historien du scoutisme. "Dès les évangiles, lorsque saint Paul nous dit "j'ai bientôt fini ma course", il y a déjà une notion de sport, et même de compétition que l'Église a toujours considérée comme importante, mais surtout au début du XXe siècle. L'anticléricalisme faisant rage, le sport est notamment devenu un enjeu, autant qu'un moyen, pour atteindre la jeunesse", analyse Bruno Bethouart, Président du Carrefour d'Histoire Religieuse.
En prévision de la fête de la musique, La Foi Prise au Mot propose une réflexion sur les musiques sacrées du monde. La question de la forme et des usages légitimes de la musique ont toujours occupé une place centrale dans le christianisme, au moins depuis saint Paul. Mais les Pères de l'Église, à commencer par saint Augustin, se sont très vite inquiétés du risque de distraction de la portée symbolique et du sens spirituel du rite par la musique. La musique au service de la liturgie et de la prière, certes, mais servante parfois désobéissante... Quelle place les différentes traditions religieuses ont-elles accordé à la musique ? Et quels usages en ont-elles fait pour exprimer le sacré ? "En principe le chant grégorien ce n'est pas de la musique. C'est un texte, celui de la Bible en général, qui est modulé. En conséquence de quoi il n'y a pas de compositeur de chant grégorien. C'est donc un chant qui émerge et qui s'élabore petit à petit au fil des siècles et en fonction des lieux et cultures qui le traverse", rappelle François Polgar, chef de choeur et consultant à KTO. "Si on prend l'étymologie du mort art, on retrouve le mot sanskrit qui signifie le rite. Autrement dit, tout art comporte une dimension rituelle, en particulier la musique. Je ne connais aucune tradition religieuse qui se soit totalement passée de musique", relève Gérard Kurkdjian, auteur et co-fondateur du Festival de Fès des musiques sacrées du monde (Maroc).
Aujourd'hui, La Foi Prise au mot présente la vie et le parcours du fondateur de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem. Le père dominicain Marie-Joseph Lagrange (1855-1838) montre très tôt un goût pour l'archéologie et pour l'histoire, et bientôt pour les langues bibliques et pour l'étude des textes. Vite repéré par ses supérieurs, il est envoyé en 1890 à Jérusalem pour y fonder une école d'Écriture sainte. Passant presque toute sa vie dans la Ville sainte, non seulement il va développer cette école mais aussi rédiger un certain nombre de commentaires bibliques dans un contexte intellectuel difficile, marqué par la méfiance de l'autorité ecclésiastique pour les sciences historiques. Qui fut le Père Lagrange ? Quels furent les combats qui l'opposèrent à certaines tendances très conservatrices du catholicisme ? Et pourquoi certains songent aujourd'hui à le canoniser ? "Ce que l'on craint avec l'approche du père Lagrange, c'est la remise en question des textes sur lesquels s'appuient les dogmes et par conséquent la fragilisation desdits dogmes. D'où la forte suspicion et les interdictions qu'il a subies", explique Martin Dumont, historien du catholicisme à Sorbonne Université. "Malgré sa position et l'hostilité qu'il a pu subir, le Père Lagrange tient à la rectitude dogmatique et a toujours exprimé son désir d'obéir à Rome. De fait, il ne s'est jamais opposé aux décisions de Rome, même celles que l'on jugerait aberrante avec le recul d'aujourd'hui", avance, de son côté, le Père Jean-Michel de Tarragon, dominicain.
Cette semaine, un mot est étudié par « La Foi prise au mot : « Mystique ». Voilà un terme qui n'est pas très clair, tant il semble désigner de choses différentes dans le langage courant mais aussi dans le vocabulaire religieux. On qualifie ainsi aisément de "mystique" n'importe quelle démarche spirituelle ou religieuse, marquée par des expériences qui nous paraissent sortir de l'ordinaire. Ce mot évoque aussi des figures majeures du catholicisme comme sainte Hildegarde de Bingen, saint Jean de la Croix ou sainte Thérèse de Lisieux. Enfin, on le retrouve dans des expressions théologiques comme le "corps mystique du Christ". Mais quel sens peut-on véritablement attribuer à ce mot ? Désigne-t-il une sorte d'expérience commune à de nombreux religieux ou ne fait-on preuve que d'un abus de langage ? "Il y a un changement manifeste entre les sens anciens et modernes du mot mystique. Mais ça ne veut pas dire qu'il y a forcément rupture ! On peut voir une continuité dans l'idée que la mystique désigne, quelque chose qui dépasse, excède le langage, qu'on ne peut pas décrire avec des mots", révèle Anthony Feneuil, Maître de conférences à l'Université de Lorraine. "Tout l'enjeu de la mystique des traditions chrétiennes, c'est de comprendre comment Dieu, qui est transcendant, peut être présent au coeur de l'âme, se manifester à un individu qui est une créature. Il y a quelque chose du paradoxe dans cette histoire", précise Ghislain Waterlot, Professeur de philosophie de la religion et d'éthique à l'Université de Genève.
À l'occasion du mois de Marie, la Foi prise au mot propose d'approfondir le sens des apparitions mariales. Nous connaissons tous Lourdes ou Fatimà mais qu'en est-il de Banneux, La Salette ou Pontmain ? Et qu'ont toutes ces apparitions en commun ? Alors que la sainte Vierge était restée plutôt silencieuse depuis les deux paroles prononcées par elle dans les évangiles, on observe au XIXe siècle une multiplication de ces apparitions. « Le sens théologique des apparitions mariales est à chercher dans les Écritures saintes. À travers ces apparitions, la Vierge Marie exerce sa maternité à l'égard de tous les hommes ! », explique Marie-Gabrielle Lemaire, théologienne spécialiste des apparitions mariales. « La Vierge Marie pose une question : aimez-vous mon fils ? Puis une deuxième : m'aimez-vous ? Ce qui signifie qu'on aime la Vierge du même amour que celui que l'on porte à son fils », ajoute le Père Joël Rochette, Recteur du sanctuaire de Beauraing.
Tout au long de la Bible, depuis Jacob chez Laban jusqu'à Paul dans les Actes des Apôtres, en passant par les visions dans la nuit d'Isaïe et de Daniel, les songes, les rêves, les visions ont joué un rôle fondamental. Aujourd'hui, pourtant, on ne parle guère de rêves dans les catéchismes et les songes semblent l'apanage des psychologues scrutant les mécanismes de l'inconscient. Mais que dit la Bible à propos des rêves ? Et que nous apprend la Tradition ? "Dieu parle à travers notre conscient, mais il parle aussi dans notre inconscient. Mais l'Église a toujours été méfiante à ce sujet, car il y a toujours un risque de projection involontaire de la part du rêveur. Il faut toujours discerner si un songe nous vient vraiment de Dieu, ou de nos désirs voir... d'autre chose", explique le Père Jacques Trublet s.j., Professeur émérite de la Faculté Loyola (Paris). "Dans le Nouveau Testament, les songes ont souvent une valeur pédagogique ! Ils permettent de souligner à quel point un personnage est accompagné de Dieu", souligne, de son côté, le Père Eric Morin, Directeur des Cahiers Évangiles.
Les chrétiens distinguent assez spontanément l'âme, immatérielle, spirituelle et immortelle, du corps charnel, corruptible et matériel. Ils sont même tentés d'opposer ces deux dimensions de l'homme, célébrant généralement l'une au détriment de l'autre. À l'heure des neurosciences triomphantes qui semblent chaque jour remettre en question l'existence même d'une âme immatérielle, comment penser les rapports entre corps et esprit en tant que chrétien ? "La personne humaine est appelée à ressusciter toute entière ! À la fois corps, âme et esprit ! L'esprit étant cette partie de l'âme tournée vers Dieu", rappelle Thierry Magnin, physicien, théologien et Président recteur délégué à l'Institut Catholique de Lille. "L'âme ou la personne émerge du corps et en dépend pleinement, bien qu'elle ne s'y réduise pas absolument. Comme nous l'enseigne le catéchisme de l'Eglise, l'âme et le corps ne doivent pas être pensés comme deux natures séprarées.", ajoute Alejandro Pérez, enseignant en théologie au Centre Théologique de Meylan.
Cette semaine, La Foi Prise au Mot propose d'aborder une question difficile, à la fois esthétique et théologique : peut-on représenter la divinité et si oui, comment ? Malgré la prolifération des images qui peuplent nos églises et nos chapelles, la réponse n'est pas si évidente que cela. Il faut d'abord s'affronter à un interdit central de l'Ancien Testament : celui de l'interdiction de bâtir des idoles. « Le judaïsme va marquer les premières communautés chrétiennes, qui vont se souvenir du deuxième commandement sur l'interdiction des idoles. Les premiers chrétiens vont donc représenter le divin et en particulier le Christ, mais pas de manière figurative ! », explique Raphaëlle Ziadé, conservatrice au Petit Palais. « Ce n'est pas la divinité en tant que telle qui est représentée, mais une personne divine, ce qui est tout à fait différent. L'icône est ce lieu par lequel peut advenir une relation avec cette personne », analyse Michel Stavrou, doyen de l'Institut Saint-Serge à Paris.
Le bouddhisme fait partie de ces traditions orientales qui se sont largement diffusées en occident à partir de la fin des années 1970 sous des formes diverses. On le compare fréquemment avec le christianisme avec lequel il aurait de nombreuses similitudes. Jésus et Bouddha partageraient une vision universelle de la religion, seraient à la fois humains et divins, auraient tous deux prêché la non-violence et la compassion, seraient à l'origine de nombreuses guérisons etc. Certaines pratiques de méditation sont également souvent comparées à des formes de prière. Pour autant, il semble exister des différences cruciales entre les deux conceptions de la nature de Dieu : personnel et transcendant pour le christianisme, impersonnel et immanent dans le bouddhisme. La Foi Prise au Mot propose d'éclaircir les liens qui peuvent exister entre ces grandes traditions religieuses, avec l'aide de deux invités : Philippe Cornu, spécialiste du bouddhisme tibétain et le frère Benoît Billot, bénédictin, spécialiste des pratiques méditatives.
Pour conclure cette série de Carême sur « Sept conseils Evangéliques », La Foi Prise au Mot propose de la poursuivre jusqu'à Pâques en méditant sur l'une des paroles les plus emblématique des Evangiles : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé. » (Jean 13 : 34). A bien des égards, l'amour est le maître-mot du christianisme. Mais sait-on véritablement ce qu'il signifie ? Et comment interpréter ce commandement sans tomber dans une forme de sentimentalisme doucereux ou d'angélisme aveugle ? « L'amour est un commandement parce que c'est la vie : c'est ça ou rien. On le découvre au fur et à mesure de sa vie mais, sans amour, il n'y a tout simplement rien », affirme Jean François Arnoux, prêtre au diocèse d'Autun. « Si toute la Bible peut être vue comme une histoire d'amour, elle raconte aussi le désamour ! Il y a autant d'amours ratés, malheureux ou blessés, que d'amours épanouis. La force de la Révélation chrétienne est de nous dire que c'est cela l'essentiel ! », ajoute soeur Marie Monnet o.p., rectrice de Domuni Universitas et invitée fil rouge de cette série.
Militaire français issu de la noblesse, converti, ermite dans le désert à Tamanrasset, nous avons tous dans la tête les photographies de cet homme au regard brûlant, que Benoît XVI a béatifié en 2006 : Charles de Foucauld. Derrière ce qui semble parfois être des clichés, qui se cache derrière cette figure attachante du XXe siècle ? Quelle postérité a-t-il laissé ? Quelle fut son oeuvre ? Quelle influence exerce-t-il encore ? Et pourquoi cette fascination opère-t-elle encore aujourd'hui et que nous dit Charles de Foucauld sur la vie chrétienne en terre musulmane ? Pour y répondre, deux invités : le Père Jean-François Six, Théologien, et Petite soeur Monique-Colette de la Fraternité des Petites soeurs de Jésus.
Une image d'Epinal poursuit saint François : on l'imagine prêcher aux oiseaux dans un élan bucolique et mystique. A l'occasion de leur 8ème centenaire, les franciscains nous invitent à aller plus loin. Ils publient " François d'Assise : écrits, vies, témoignages " aux éditions du Seuil. Dans la foi prise au mot, Jacques Dalarun, directeur de recherche au CNRS, et François Delmas-Goyon, enseignant au collège des Bernardins, nous ouvrent à la nouveauté franciscaine. Un message à méditer urgemment.
Tout à la joie de la Résurrection (et à la recherche des oeufs en chocolat !), le chrétien a tendance à oublier promptement les événements qui l'ont précédée. Ce numéro de La Foi prise au mot rappelle que les évangélistes ont écrit les récits de la Passion et de la Résurrection comme un tout et que bien des gestes et des événements de la Semaine sainte gardent leur sens bien après Pâques. Ce soir, Régis Burnet et ses invités, le Père assomptionniste Jacques Nieuviarts et le frère franciscain Jean-Marie Burnod, convient les téléspectateurs à une sorte de pèlerinage en suivant Jésus, pas à pas, dans les ruelles de Jérusalem. Où l'on verra la gloire du Fils se manifester tout au long de cette Passion : de l'Entrée à Jérusalem à la découverte du tombeau vide.
L'épisode du chemin de croix est souvent perçu comme particulièrement éprouvant, presque comme le mauvais moment à passer avant la résurrection. Pourtant, le Christ dit bien : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même et prenne sa croix et qu'il me suive. En effet, qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Evangile, la sauvera » (Marc 8, 34-45). Une lecture trop rapide pourrait faire comprendre ce passage comme une exaltation de la souffrance, voire comme l'origine d'un dolorisme latent au sein de l'Eglise. Le Christ enjoindrait-Il ses disciples à favoriser une vie de martyr et de souffrance ? « Porter sa croix c'est à la fois découvrir qu'il y a le mal, mais qu'on ne s'arrête pas à le laisser faire ou à le subir, qu'on veut le combattre et gagner contre lui en le transformant en instrument de pardon et d'amour », rectifie frère Christian Eeckhout, dominicain. « Prendre sa croix ne signifie pas vouloir à tout prix souffrir et épouser le martyr ! C'est avant tout refuser de subir, se remettre debout, par-delà l'épreuve, à la suite de Jésus pour l'accompagner sur le chemin qui mène à la résurrection », ajoute soeur Marie Monnet o.p., Rectrice de Domuni Universitas et invitée fil rouge de cette série de Carême.
2020 est marquée par un centenaire que la crise sanitaire a failli nous faire manquer : celui de la canonisation de Jeanne d'Arc, le 16 mai 2020. Y-a-t'il encore quelque chose à apprendre sur cette sainte, figure de l'histoire française ? Son itinéraire qui révèle les réalités politiques du XVe siècle, son procès qui nous fait partager son intériorité, mais aussi la théologie de son époque sans oublier sa canonisation - qui nous plonge dans l'ambiance du catholicisme du début XXe siècle. Un numéro de la Foi prise au mot, tourné avec les historiens Philippe Contamine et Xavier Hélary, qui fait le point sur l'une des plus grandes saintes de l'Eglise.
En 2021, les Jésuites ont lancé une « année ignacienne » pour fêter le 500e anniversaire de la conversion d'Ignace de Loyola, leur fondateur. Voilà une excellente occasion de revenir sur leur riche histoire. En effet, depuis leur fondation jusqu'à la nomination du pape François, ils ont offert de multiples visages, traînant parfois derrière eux une certaine réputation. Ce soir, Régis Burnet propose de partir à la découverte des multiples métamorphoses de cet ordre central dans le catholicisme en compagnie de l'historien Jean-Pascal Gay, venu de Belgique, et du jésuite et théologien Patrick Goujon.
L?Eglise « reconnaît que les prémices de sa foi et de son élection se trouvent, selon le mystère divin du salut, dans les patriarches, Moïse et les prophètes. » (Déclaration Nostra Aetate n°4, octobre 1965). Régis Burnet revient avec ses invités sur ce « grand patrimoine spirituel, commun » qui unit dans la foi juifs et chrétiens.
S'il fallait ne retenir que quelques textes du christianisme, lesquels choisirions-nous ? À l'heure où chacun se plaint du manque de culture chrétienne et où, en même temps, on ne cesse de parler de « racines », de « fondements », quels sont les grands moments de notre religion ? Quels auteurs, « essentiels », ont le plus influé sur la propagation de la Foi ? Où l'essence spirituelle du christianisme est-elle la mieux exprimée ? Pour découvrir ou redécouvrir ces grands textes et les grands auteurs du christianisme, deux invités : François Huguenin, historien des idées et essayiste, qui vient de faire paraître une anthologie de grands textes chrétiens, et à Jean Sévillia, écrivain et journaliste au Figaro magazine.
L'Evangile de Marc enjoint chacun à « Cherche(r) d'abord le Royaume de Dieu et sa justice. » La quête de la justice est donc directement liée à notre salut. Or, celle-ci ne va pas sans règles, ni sans contraintes et va même jusqu'à l'application de sanctions censées punir et réparer les injustices. En d'autres termes, la justice nécessite un droit, qui définisse ces sanctions et ces réparations. « Il existe une abondante littérature sur le sens proprement ecclésial, théologique du droit. Mais d'une manière générale, on peut comprendre le droit comme un ensemble de dispositifs de prudence quand il s'agit de passer à la sanction », précise Louis-Léon Christians, professeur de droit canon à l'Université catholique de Louvain (Belgique). Mais comment concilier l'idée de punition et celle de miséricorde, pourtant au centre de l'Evangile ? « La justice permet de répondre à la question : comment va-t-on faire pour vivre ensemble après tous ces drames ? Elle est en fait la condition pour faire miséricorde, mais aussi pour qu'il y ait une forme de réconciliation, dans une société qui a été abîmé », répond Marie Monnet o.p., rectrice de Domuni Universitas et invitée fil rouge de cette série de Carême.
« "Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? " Que cette question ait été la force motrice de tout son chemin, me touche toujours à nouveau profondément. Qui, en effet, se préoccupe aujourd'hui de cela, même parmi les chrétiens ? Que signifie la question de Dieu dans notre vie ? Dans notre annonce ? » Tel est l'hommage rendu par Benoît XVI à Luther lors de sa rencontre avec les communautés protestantes au couvent des Augustins d'Erfurt le 23 septembre dernier. Un questionnement que La Foi prise au mot reprend à son compte pour la semaine de prière pour l'Unité des chrétiens, pour une émission consacrée à la spiritualité de Luther. Parmi les invités, le pasteur Flemming Fleinert-Jensen, membre du groupe des Dombes et le père Jean-Robert Armogathe, directeur d'études à l'Ecole pratique des Hautes Etudes.