Ethnic group in Sahel and West Africa
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Dans le nord du Ghana, une partie des réfugiés vivent dans le camp de Zebilla. Après avoir subi les traumatismes, ils vivent aujourd'hui en bonne entente avec les Ghanéens. Parmi les déplacés, seule la communauté peule se sent parfois mise à l'écart. De notre envoyée spéciale,« Nous nous sentons vraiment déprimés. Nous avons fui ici, quittant nos foyers, nos biens, et nos bétails, et nous nous retrouvons ici dans ce camp. Et nous avons vraiment peur de retourner chez nous, de peur qu'ils reviennent nous tuer… »À 72 ans, Keke (nom d'emprunt) espérait ne pas avoir à fuir son village près de Bitta au Burkina Faso. Il a dû s'y résigner après avoir vu des voisins mourir devant lui. Arrivé au Ghana, il est accueilli dans une famille d'accueil dans le nord du Ghana, et a ensuite été approché par les autorités ghanéennes et le HCR pour être installé dans un vaste camp de réfugiés. « En réalité, ces personnes n'ont pas le statut de réfugiés, mais ils sont enregistrés pour une attestation. Actuellement, plus de 3 000 Burkinabè au Ghana sont dans ce cas », explique à RFI Tetteh Padi, directeur du Ghana Refugee Board (GRB), l'Agence ghanéenne pour les demandeurs d'asile. C'est à quelques kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso, près de la ville de Zebilla, dans le nord-est du Ghana, que des centaines de tentes ont été placées pour accueillir environ 4 000 personnes, et accueille aujourd'hui plus de 1 000 réfugiés qui ont fui les violences au Burkina Faso. Keke n'est pas le seul réfugié du camp. Comme lui, Seone (nom d'emprunt) vient aussi de la zone de Bitta, avec ses sept enfants et son mari. Elle se souvient d'avoir vu ses deux voisins être assassinés par des attaquants au visage masqué.Sugurunoma (nom d'emprunt) vient de la zone de Soudougui. Elle a vu une vingtaine de personnes de sa famille élargie se faire tuer lors d'une attaque. Alors enceinte, elle dit avoir quitté Bitta à pied. Au troisième jour de marche, elle a accouché. Elle a réussi à venir au Ghana avec toute sa famille de sept enfants.Pour ces réfugiés, le camp de Zebilla est un havre de paix. Ils y sont nourris et logés. Seulement, ils se plaignent du manque d'activité. Pour l'instant, ils n'ont même pas de champ à eux et n'ont aucune activité. Le Ghana Refugee Board a indiqué à RFI que des terres agricoles ont été acquises pour les réfugiés pour qu'ils puissent avoir des revenus agricoles. Des projets sont en cours pour donner du bétail à ces réfugiés, leur faire développer divers métiers (coiffure, mécanique, etc). Une aide pour le commerce a commencé, ajoute le GRB.Mais aujourd'hui, de nombreux réfugiés sont des femmes, des enfants et des vieillards. Les hommes ont pour beaucoup été tués lors des attaques, ou bien sont partis travailler ailleurs, sans toujours se rapprocher des services comme le GRB ou le HCR. Et au Ghana, la plupart des déplacés vivent dans des familles d'accueil. Le GRB estime qu'environ 15 000 Burkinabè ont fui les violences dans leur pays pour rejoindre le nord du Ghana. Un autre camp, équivalent à celui de Zebilla, vient d'être construit à Zini, dans le nord-ouest du pays.Mixité avec les Ghanéens« Quand nous sommes arrivés au Ghana, ce n'était pas facile pour les Ghanéens. Ils ont eu peur que les attaquants nous suivent et arrivent jusqu'à chez eux. Mais ils ont aussi pris pitié de nous, certains ont même cuisiné pour nous », se souvient Seone.Seone et les autres réfugiés ont vécu la même expérience lors de leur arrivée dans le camp de Zebilla, situé près du village de Tarikom. Ses 2 600 habitants, d'abord curieux et contents, ont eu rapidement peur que l'installation de ces Burkinabè ne soit source d'insécurité. « Mais les services de sécurité du Ghana, le chef de la sécurité, et même la sécurité de la présidence sont venus ici, et les villageois ont été rassurés », explique Isaac Angonwin, le « District Assembly Representative » de Tarikom, une sorte de leader communautaire élu. Aujourd'hui, « les enfants vont à l'école tous ensemble : les demandeurs d'asile et les villageois ! La clinique que nous avons ici est à la fois pour les réfugiés et la communauté. Nous faisons tout en commun ! », ajoute-t-il.À Tarikom, les Ghanéens, par humanisme, ont accepté de donner leurs terres aux réfugiés. « J'ai eu pitié de ces gens quand j'ai appris qu'ils avaient besoin de ces terres pour leur permettre de s'installer », se souvient Abambilla Awale, le « land priest » de Tarikom. La plus belle preuve d'intégration vient souvent des enfants. Les jeunes réfugiés parlent déjà le Kusaal après moins d'un an dans le nord Ghana. Au milieu du camp, une vingtaine d'enfants - villageois et réfugiés - se sont placés en deux rangées. Au top, un jeune de chaque équipe essaye d'être le premier à attraper la bouteille d'eau vide au milieu du terrain. L'arrivée des réfugiés a été bénéfique pour le moment pour le village. Elle a même permis d'étendre le réseau d'électricité de Tarikom et d'améliorer la clinique. Mais les villageois espèrent ne pas être laissés pour compte face aux réfugiés, qui n'ont par exemple pas de problème de nourriture. Eux-mêmes déjà pauvres, ils ont pourtant donné des terres aux réfugiés par fraternité. Mais ils souhaitent plus d'aide de la part des organisations internationales, ou encore une extension de leur électricité ou de la clinique, qui accueille aussi les déplacés maintenant.Des Peuls qui se sentent marginalisés Une communauté se sent pourtant mise à l'écart par le Ghana, c'est la communauté peule. En juillet 2023, l'association des Peuls au Ghana, Pulaaku international Ghana, avait dénoncé le fait que des centaines de Peuls - dont des femmes, des enfants et des vieillards - avaient été forcés de retourner au Burkina Faso. Ces personnes étaient pourtant venues au Ghana fuyant les violences au Burkina.Au-delà de l'association, un reportage de la Deutsche Welle avait aussi soutenu cette idée que seuls des Peuls ont été rapatriés vers le Burkina Faso. « On a été invités à discuter avec les forces de sécurité. Nous nous sommes assis et nous avons délibéré et ils ont accepté leur faute. Et c'est à ce moment-là qu'ils ont arrêté l'opération », se souvient Yakubu Musah Barry, secrétaire général de Pulaaku international Ghana. M. Barry ne cesse de plaider pour une meilleure intégration de sa communauté souvent marginalisée.Le HCR avait dénoncé le renvoi de réfugiés du Ghana, ne mentionnant pas d'ethnie dans son communiqué de presse. (cf UNHCR). Le gouvernement avait réfuté toutes ces accusations de stigmatisation, et expliqué dans un communiqué du 13 juillet 2023 qu'il s'agissait d'un « processus de rapatriement » « conforme aux protocoles internationaux » institué « pour faciliter le mouvement des Burkinabè qui souhaitent retourner dans leur pays. » M. Padi du Ghana Refugee Board, répond quant à lui que « ce sont les services de sécurité qui connaissent les personnes qui ont été renvoyées. Nous, au Ghana Refugee Board, nous enregistrons les personnes autorisées par les forces de sécurité à être enregistrées ». Dans le camp de Zebilla, au moment du reportage en février 2024, aucun Peul n'était présent parmi les déplacés. La question des Peuls, ce peuple majoritairement nomade, est délicate en Afrique de l'Ouest. Souvent associés dans l'imaginaire collectif aux violences et au jihadisme extrémiste au Sahel, les Peuls n'en restent pas moins des victimes de ces mêmes violences.
Il s'appelle wangash, wagashi ou wagasi. Il s'agit du célèbre fromage fabriqué par les femmes peules au Bénin, mais aussi au Togo. Un mets prisé dans l'Afrique de l'Ouest, mais dont la production reste peu structurée. De nombreux acteurs ont compris le potentiel de ce produit unique et font bouger les choses. Dans une arrière-cour familiale, en banlieue de Lomé, les femmes préparent le wagasi dans de grosses marmites en métal. Rafiatou a chargé sur sa tête un grand fût en plastique, dans lequel des fromages ronds et blancs sont empilés – elle passera la journée à vendre ses produits dans la capitale du Togo. « C'est un peu difficile, ça prend du temps », explique Rafiatou.Chaque matin, un cousin part à moto et parcours plusieurs kilomètres pour aller chercher le lait frais qui sera ensuite cuisiné par les femmes. Elles fabriquent du fromage wagasi, mais aussi des yaourts ou des boissons à base de lait. « Il part des fois à 5h, des fois à 6h, décrit ce cousin. Il s'en va chez les Peuls, il collecte le lait et il le ramène avec les bidons comme ça. C'est des dépenses ! »Sédentariser l'activitéAlaji Abdoulaye est à la tête d'une association culturelle peule. Cet éleveur originaire du nord du Togo voit bien les limites de l'élevage nomade : « Il n'y a plus de forêt pour nourrir les bœufs. Tu es toujours sur le terrain de quelqu'un. Il y a des moments, tu peux produire beaucoup de lait. Il y a des moments, il n'y a pas de lait. Et si tu dois te déplacer pour chercher le wagasi, ça risque de se gâter. Nous, on est en train de chercher comment on peut faire pour garder nos bœufs sur place, pour produire du lait et faire le wagasi au même endroit. »Alaji Abdoulaye n'est pas le seul à avoir compris le potentiel économique du wagashi. Installée en France depuis dix ans, Ornella Anani produit son propre fromage peul, en région parisienne. « C'est un fromage qui se substitue parfaitement à la viande et au poisson et qui est très nutritif et bon pour la santé », plaide-t-elle.Une certification pour le fromage peulMais pour soutenir le développement de la filière en Afrique, il faut commencer par protéger un savoir-faire unique. Des travaux ont été lancés en avril 2023 pour tenter de développer une indication géographique Wagashi Gassirè. « L'indication géographique, c'est d'abord un instrument de propriété intellectuelle. C'est-à-dire qu'on va essayer de réserver l'usage du nom d'un produit à ceux qui produisent et qui sont dans la zone. Et donc on va protéger ce nom et protéger les producteurs qui produisent spécifiquement dans la région. Dans de nombreux cas, ça devient un instrument de développement de filières agricoles », explique Claire Cerdan, chercheuse au sein du Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (CIRAD).Le Wagashi Gassiré visé par cette certification est produit spécifiquement au nord et au centre du Bénin et sa fabrication implique d'utiliser des feuilles de pommier de Sodome pour accélérer la coagulation du lait. « Le produit sous indication géographique va fortement ressembler au produit que l'on croise aujourd'hui sur les marchés, poursuit-elle. On essaie de regarder comment on va conserver et emballer ce produit. Il sera dans des boutiques et pas seulement sur les marchés au bord des routes, et donc l'idée, c'est vraiment d'avoir une plus-value et des retombées économiques. »Ce projet doit également permettre d'améliorer l'insertion professionnelle des femmes et garantir de meilleurs revenus aux productrices.À écouter aussiFromages sauvages
In this episode, the team talk themselves into hunger. 배고플때(Bae Go Peul Ttae), it gets really hard sometimes to decide on what you want. Maybe this episode will fix that. Or not...
Munyaani cuurki danyataa ƴulɓe, celui qui ne supporte pas la fumée n'obtiendra pas de braise. Comment je le sais ? Il suffit de souffler sur le parler peul, tel que le pratique à l'Inalco (l'Institut des langues et civilisations orientales) le professeur Aliou Mohamadou. Lui qui vient du bleu de la montagne de Djinga au Cameroun, lui qui a couru au milieu des senteurs, proverbes et contes en pulaar, il pose sur la table un amour pour cette langue sous la forme d'un dictionnaire, aux Éditions Karthala, 368 mots du parler du Fuuta Tooro sont recensés et décortiqués. Grace à son Dictionnaire des mots grammaticaux et des dérivatifs du peul, vous pourrez conjuguer l'amour à la pratique...Aliou Mohamadou, professeur émérite (INALCO/PLIDAM) ;- Membre fondateur de l'Encyclopédie des littératures en langues africaines ;- Directeur d'ELLAF Éditions ;- Membre du comité de rédaction de la Revue des oralités du monde. Les choix musicaux de Aliou Mohamadou- Manu Dibango Soul Makossa- Doura Barry Cidiricca tchidiritcha- Louis Armstrong & Duke Ellington Duke's Place.
This week: Peul music from Mali; Taarab from Malika & Party & Agassi Mzee w.Egyptian Musical Club; Milford Graves; Longino; Poly Panou; This Lopes; Jimmy Sabater; Impacto Area; Maria Alice; Nara Leão; Ahmed; Ahmed Abdul Malik; Marika Ninou; Rita Abatzi; Dalinda; Fatia Bent L'houcine; Bnat el Ghiwane; much more... Always FREE of charge to listen to the radio program on WRFI, or stream, download, and subscribe to the podcast: via PODBEAN: https://conferenceofthebirds.podbean.com/ via iTUNES: https://podcasts.apple.com/us/podcast/conference-of-the-birds-podcast/id478688580 Also available at podomatic, Internet Archive, podtail, iheart Radio, and elsewhere. PLAYLISTS at SPINITRON: https://spinitron.com/WRFI/pl/16068975/Conference-of-the-Birds and via the Conference of the Birds page at WRFI.ORG https://www.wrfi.org/wrfiprograms/conferenceofthebirds/ We will continue to update playlists at confbirds.blogspot.com 24-48 hours of the program's posting online. Join us on Facebook: https://www.facebook.com/groups/conferenceofthebirds/?ref=bookmarks FIND WRFI on Radio Garden: http://radio.garden/visit/ithaca-ny/aqh8OGBR Contact: confbirds@gmail.com
Wat zijn de groeimogelijkheden van Avonturenpark Hellendoorn? Marketingdirecteur René Peul filosofeert onder meer over een winteropenstelling en het toevoegen van verblijfsaccommodaties. Hoewel daar nog geen concrete plannen voor zijn, zouden dergelijke activiteiten volgens Peul wel bij het Overijsselse pretpark kunnen passen.
Cette semaine, nous recevons l'actrice réalisatrice Aïssa Maïga pour son film « Marcher sur l'eau ». Au nord du Niger, le village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, se bat pour avoir accès à l'eau. Chaque jour, Houlaye, quatorze ans, comme d'autres jeunes, marche des kilomètres pour aller puiser l'eau, essentielle à la vie du village. Cette tâche quotidienne les empêche, entre autres, d'être assidus à l'école. L'absence d'eau pousse également les adultes à quitter leur famille chaque année pour aller chercher, au-delà des frontières, les ressources nécessaires à leur survie. Pourtant, cette région recouvre dans son sous-sol un lac aquifère de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Or, il suffirait d'un forage pour apporter l'eau tant convoitée au centre du village et offrir à tous une vie meilleure. Autre film de la semaine : - « Aline », Valérie Lemercier. Québec, fin des années 60, Sylvette et Anglomard accueillent leur 14ème enfant : Aline. Dans la famille Dieu, la musique est reine et quand Aline grandit, on lui découvre un don, elle a une voix en or. Lorsqu'il entend cette voix, le producteur de musique Guy-Claude n'a plus qu'une idée en tête… faire d'Aline la plus grande chanteuse au monde. Épaulée par sa famille et guidée par l'expérience puis l'amour naissant de Guy-Claude, ils vont ensemble écrire les pages d'un destin hors du commun.
ScarePod is de Nederlandse scare en Halloween podcast. In deze aflevering: - Interview met René Peul, over Screams 2021 - Voiceclip van Esmee die extreme haunt Sommeil van Quietus Horror heeft beleeft - Live verslag van Circus of Freaks Stuur je voice clips van de events die je hebt bezocht naar 06-47648666
Loin du monde et de sa fureur, il écrit, ne plie jamais, voyage en nomade, n’ayant d’attache qu’en amour et en poésie. Nous avions déjà accueilli le poète slameur Souleymane Diamanka, il y a 10 ans. En Sol Majeur s’en souvient et reprendrait bien (avec vous) une petite leçon de solfège poétique au pays d’un mauvais élève, forcément surdoué. Dans sa case départ à lui, il y a le Sénégal (sa terre natale), la France et Bordeaux (sa terre d’accueil) et surtout un trésor familial légué par Boubacar, son père. Ce Trésor - qu’est la culture peule- donne régulièrement et loin de tout commerce des petits, des moyens et des grands baobabs d’écriture, sous forme d’albums hybrides (L’hiver peul, Être humain autrement) de recueil (Habitant de nulle part, originaire de partout qui vient de sortir) ou de collaboration pleine d’altérité (avec Kenny Allen, Bertrand Cantat ou même Alain Mabanckou). Souleymane Diamanka, le retour de Dakar à Bordeaux (ce port encrier)... c’est maintenant. Les choix musicaux de Souleymane Diamanka Souleymane Diamanka Les poètes se cachent pour écrire Baba Maal Diahowo Souleymane Diamanka Tes lèvres sur les miennes
Cette semaine, le roman dont je vais vous parler, figure parmi les quatre romans en lice pour le prestigieux prix Goncourt 2020. L’autrice camerounaise, Djaïli amadou amal, est de loin ma favorite et remporte toute mon adhésion pour son roman, Les impatientes, publié pour la première fois en France aux éditions Emmanuelle Colas. Nous allons suivre trois femmes/trois destins : celui de Ramla, de sa sœur Hindou et de Safira à qui l’on répète sans cesse « Munyal » qui signifie patience en langue Peul. Mais cette patience signifie surtout, obéissance et soumission à l’ordre établi. Cela veut dire, accepte, endure, plie toi aux exigences de ta famille, de ton époux et sans jamais te plaindre. Dans ce roman polyphonique, il est question de mariages forcés, d’injustices et d’inégalités criantes. Il y a donc le personnage de Ramla, qui a 17 ans, rêve de devenir pharmacienne, d’épouser son petit ami mais qui devra obéir à son père, qui a décidé de la marier de force à un riche politicien de 50 ans, lui-même déjà en concubinage. Ensuite, c’est au tour de Hindou, la sœur de Ramla, qui doit se marier avec son cousin, un homme violent et très porté sur la boisson. Hindou est malheureuse, Hindou ne peut se rebeller, Hindou doit se taire sous peine d’être répudiée puis rejetée par les siens. Enfin, il y a Safira, première épouse du mari de Ramla, anéantie par la décision de son mari, malheureuse et réduite à souffrir en silence. Ces trois héroïnes originaires du Sahel, méritent plus de considération, méritent que nous les écoutions attentivement pour une fois. Ce roman « Les impatientes » publié aux éditions Emmanuelle Colas doit remporter un prix littéraire, ne serait-ce que pour porter haut et fort ce sujet révoltant qu’est l’injustice de la condition féminine. Mathilde Vrignaud
Sabah Rahmani, Paroles des peuples racines ; Plaidoyer pour la Terre, Éditions Actes Sud, 5 novembre 2019Et si penser le monde de demain puisait ses sources dans les racines de l'humanité ? Non comme un retour nostalgique à des origines lointaines, mais comme une source d'inspiration pour insuffler de nouveaux modèles de société, plus respectueux de la nature et des hommes. À partir de récits inédits recueillis auprès 19 représentants de peuples racines venus de tous les continents de la planète, ce livre réunis la voix de ces peuples. Ils sont Papou, Massaï, Maori, Pygmée, Peul, Touareg, Sami, Kanak, Kayapo, Kogis, Mapuche..., ils témoignent tous d'une sagesse et d'une volonté d'agir en faveur de la nature et des cultures.Journaliste, diplômée en anthropologie, Sabah Rahmani travaille sur la question des peuples racines depuis plus de vingt ans. Elle a effectué de nombreux reportages auprès de communautés autochtones. Ses sujets de prédilection portent sur les relations entre l'humain et la nature. Rédactrice en chef adjointe du magazine Kaizen, 100% positif, elle travaille pour la valorisation des cultures et de l'environnement.
Ce mardi 22 septembre, le Mali fête les 60 ans de son indépendance. 60 ans marqués par trois guerres et quatre coups d’État - le dernier, il y a un mois -, mais 60 ans marqués aussi par de vraies avancées démocratiques. De 2000 à 2002, Ousmane Sy a été le ministre de l'Administration territoriale du président Konaré. Il est l'auteur de Reconstruire l'Afrique à partir des dynamiques locales, aux éditions Gamana et Charles Léopold Mayer. En ligne de Bamako, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous qui aviez 11 ans en 1960 et qui vous souvenez donc de l’accession de votre pays à l’indépendance, est-ce que vous pensez que le Mali a rempli tous les espoirs placés en lui ? Ousmane Sy : Je suis loin de penser que le Mali a rempli tous les espoirs. Parce que, quand on regarde le parcours jusqu’à maintenant, bien sûr, il y a des acquis incontestables, mais en dehors des libertés qui ont été conquises et renforcées, on est effectivement beaucoup plus libres aujourd’hui. En dehors de cela, je crois que pour le reste il est difficile de dire que cela a été un succès. Du côté du développement, c’est plutôt un échec, c’est cela ? Du côté du développement, il faut le dire franchement, c’est un échec, parce qu’aujourd’hui je ne suis pas sûr que les gens vivent mieux qu’ils ne vivaient dans les années 1960. L’année 1960 a été marquée par l’éclatement de la Fédération du [Mali + Sénégal]. Est-ce que cela reste une blessure intime pour beaucoup de Maliens ? Je crois que beaucoup de Maliens regrettent forcément cet éclatement de la Fédération du Mali, surtout quand on regarde un peu l’évolution des deux pays. Si ces deux pays étaient restés ensemble, peut-être qu’on aurait eu plus de stabilité. On aurait eu plus de développement. Le Mali aurait eu un débouché maritime et le Sénégal aurait eu une profondeur… Un marché. Un marché plus grand. Quatre putschs en soixante ans… Comment expliquez-vous le poids des militaires dans la vie politique de votre pays ? On a eu quatre putschs en soixante ans, mais on a eu trois rébellions armées, aussi, en soixante ans. Tout cela montre qu’en fait ce pays a été bâti sur des options qui restent comme un boulet au pied de ce pays. Vous parlez de ces trois rébellions armées… La question du Nord-Est en effet lancinante dans l’histoire de votre pays. Quelle est la solution ? Ce pays est parti avec un boulet au pied. Depuis l’indépendance, on a fait un choix de type d’État unitaire, centralisé, qui n’a pas permis à tout le potentiel de ce pays de s’exprimer. Les deux caractéristiques importantes dans notre pays, c’est que c’est un pays de grande diversité. Diversité humaine, diversité des territoires. Et je crois que l’option que l’on a faite, de partir avec un État unitaire centralisé, qui s’est efforcée pendant soixante ans à uniformiser un pays qui a la diversité dans ses gènes, est un boulet. Je crois qu’aussi longtemps qu’on n’affrontera pas cette question, les coups d’État et les rebellions vont se multiplier. Les rébellions nourrissent les coups d’État, qui nourrissent les rébellions ? Exactement, c’est un cycle infernal. Vous avez écrit un livre sur la décentralisation. Préférez-vous le fédéralisme ou la décentralisation ? J’avoue que, du point de vue du principe, je n’ai rien contre la fédération. Je crois que le problème important, c’est que l’on doit trouver un système institutionnel qui tienne compte des deux caractéristiques dont j’ai parlé, la diversité humaine et la diversité territoriale. C’est un pays qui est au centre de l’Afrique de l’Ouest, c’est un pays qui fait le lien entre le Sahara et l’Afrique noire. Je crois que c’est une caractéristique sur laquelle nous n’avons pas suffisamment réfléchi. C’est pour cela que toutes les options d’évolution institutionnelle doivent être ouvertes. Faut-il plus de personnalités du nord de votre pays dans l’appareil d’État, peut-être au poste de Premier ministre, comme au Niger ? On a eu cela au Mali. On a eu un Premier ministre Touareg, comme au Niger. Le premier Premier ministre d’Amadou Toumani Touré est un Touareg. Le problème n’est pas une question de Touareg ou de Peul, le problème est le système institutionnel dans lequel nous sommes installés. En fait, ce qui ne fait plaisir, ni aux Touaregs, ni aux Peuls, ni aux Sénoufos du sud. C’est que simplement les Touaregs s’expriment par la rébellion, parce que c’est beaucoup plus culturel, à la différence des sédentaires qui ont d’autres systèmes d’agir que la rébellion armée. Mais je crois que notre grande panne depuis l’indépendance, c’est que nous avons fait une option d’un système institutionnel qui n’est pas à l’image de notre nation. Et qui est trop centralisé… Qui est trop centralisé… Et pire, qui veut même uniformiser. Aussi longtemps que nous voudrons uniformiser tout dans notre pays - uniformiser la gestion des territoires, uniformiser la gestion des communautés -, nous ne sortirons pas des problèmes. Nous aurons des révoltes avec des coup d’État et ainsi de suite. Beaucoup disent que l’une des faiblesses de l’État malien, ce sont ses vieilles pratiques de corruption et de clientélisme. Vous êtes d’accord et si oui quel est le remède ? Je crois qu’aussi longtemps que l’État n’est pas adopté par les communautés, l’État est senti comme un corps étranger. Je crois que la corruption va être socialement admise et c’est à cela que l’on assiste aujourd’hui. Je crois qu’il faut régler le problème par : quel type d’État il faut aujourd’hui pour que les populations s’identifient à cet État et considèrent que les biens publics sont leurs biens. Voulez-vous dire que le Mali, ce sont plusieurs communautés juxtaposées, mais pas encore une nation ? C’est une nation, une nation qui puise son origine de très loin. Ce que je veux dire, c’est que l’État n’est pas en adéquation avec la nation. Le Mali est une nation. L’origine de la nation malienne vient des grands empires. Jusqu’au niveau de la famille, nous sommes mélangés. Vous trouverez rarement une famille malienne où il n’y a pas trois ou quatre ethnies mélangées. Donc la gestion de la diversité est un problème pour l’État, mais pas pour la nation malienne. La gestion de la diversité n’est pas un problème pour nous.
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