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Cette question quasi philosophique sous-tend chaque départ et oriente aussi chaque retour. Interroger les motifs du voyage dit beaucoup de nos désirs et représentations de l'ailleurs, de l'autre comme de nous-même. Il éclaire notre époque et nos héritages. Introspection historique… Dans L'usage du monde, l'écrivain voyageur suisse du XXe siècle Nicolas Bouvier écrivait que « le voyage se passe de motifs ». « Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait » ajoute-t-il. Au-delà de cette si belle formule depuis devenue célèbre, cette citation porte en elle un romantisme certain du voyage et des lettres en voyage, tout droit venu du XIXe siècle. Cet héritage, pour le meilleur et le pire, l'historien français Sylvain Venayre a décidé de l'interroger dans son dernier livre Pourquoi voyager ? 17 leçons du XIXe siècle, car ce siècle a laissé des traces dans les imaginaires européens et notre rapport au voyage, ses modalités comme son récit, encore aujourd'hui… Ce spécialiste de l'histoire culturelle du voyage et des représentations plonge alors dans les récits des grandes plumes nomades de ce siècle (Verne, Chateaubriand, Flaubert, Gautier, Baudelaire…) et vient détailler les fondements d'une certaine culture du voyage qu'il soit pèlerinage, savant, d'étude ou d'agrément. Des fondements posés donc au XIXe siècle, siècle de progrès et de mouvements, de révolutions industrielles, de trains et de bateaux à vapeur, d'exploration coloniale, de récits de voyage à la première personne et de romans d'aventures. Ce faisant, il nous invite à regarder ce siècle en face pour mieux en tirer les leçons et qui sait réinventer le voyage, mieux le libérer… Avec Sylvain Venayre, historien français, spécialiste de l'histoire culturelle du voyage et des représentations. À lire Pourquoi voyager ? 17 leçons du XIXe siècle de Sylvain Venayre. Éditions CNRS. 2025 L'Épicerie du monde. La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours sous la direction de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre. Éditions Fayard, 2022. Écrire le voyage de Sylvain Venayre. Éditions Citadelles & Mazenod, 2014 Panorama du voyage : 1780-1920 : mots, figures, pratiques de Sylvain Venayre. Éditions Les belles lettres, 2012
Cette question quasi philosophique sous-tend chaque départ et oriente aussi chaque retour. Interroger les motifs du voyage dit beaucoup de nos désirs et représentations de l'ailleurs, de l'autre comme de nous-même. Il éclaire notre époque et nos héritages. Introspection historique… Dans L'usage du monde, l'écrivain voyageur suisse du XXe siècle Nicolas Bouvier écrivait que « le voyage se passe de motifs ». « Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait » ajoute-t-il. Au-delà de cette si belle formule depuis devenue célèbre, cette citation porte en elle un romantisme certain du voyage et des lettres en voyage, tout droit venu du XIXe siècle. Cet héritage, pour le meilleur et le pire, l'historien français Sylvain Venayre a décidé de l'interroger dans son dernier livre Pourquoi voyager ? 17 leçons du XIXe siècle, car ce siècle a laissé des traces dans les imaginaires européens et notre rapport au voyage, ses modalités comme son récit, encore aujourd'hui… Ce spécialiste de l'histoire culturelle du voyage et des représentations plonge alors dans les récits des grandes plumes nomades de ce siècle (Verne, Chateaubriand, Flaubert, Gautier, Baudelaire…) et vient détailler les fondements d'une certaine culture du voyage qu'il soit pèlerinage, savant, d'étude ou d'agrément. Des fondements posés donc au XIXe siècle, siècle de progrès et de mouvements, de révolutions industrielles, de trains et de bateaux à vapeur, d'exploration coloniale, de récits de voyage à la première personne et de romans d'aventures. Ce faisant, il nous invite à regarder ce siècle en face pour mieux en tirer les leçons et qui sait réinventer le voyage, mieux le libérer… Avec Sylvain Venayre, historien français, spécialiste de l'histoire culturelle du voyage et des représentations. À lire Pourquoi voyager ? 17 leçons du XIXe siècle de Sylvain Venayre. Éditions CNRS. 2025 L'Épicerie du monde. La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours sous la direction de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre. Éditions Fayard, 2022. Écrire le voyage de Sylvain Venayre. Éditions Citadelles & Mazenod, 2014 Panorama du voyage : 1780-1920 : mots, figures, pratiques de Sylvain Venayre. Éditions Les belles lettres, 2012
Pour le trio mis à l'honneur dans une exposition du Centre Pompidou au Grand Palais, l'art était une fête, une rébellion joyeuse. Niki de Saint Phalle, franco-américaine, nous a marqué avec ses nanas plantureuses et colorées. Jean Tinguely nous laisse ses Meta Matics, des œuvres poétiques, en mouvement, des machines qui font descendre l'art de son piédestal. Tous les deux étaient liés par l'amitié, l'amour et par l'envie de révolutionner la pratique artistique. Il a aussi Pontus Hulten, grand directeur de musée, qui a travaillé avec Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, notamment en Suède, sur le projet de la Hon, une gigantesque nana de 28 mètres de long dans laquelle le visiteur pénètre et découvre des objets et même une fausse galerie d'art. Sophie Duplaix, conservatrice en chef des collections contemporaines au Musée national d'art moderne au Centre Pompidou, est l'invitée de Sur le pont des arts. L'exposition Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten est à voir au Grand Palais jusqu'au 4 janvier 2026. Charlotte Barberon était également avec nous pour nous parler de son livre En plein ventre. Au programme de l'émission : ► Chronique Le hit de la semaine Mory Touré était dans nos studios pour nous parler de la sortie du prochain album d'Amadou et Mariam L'amour à la folie le 24 octobre prochain et du premier retour sur scène de Mariam en solo pour une grande tournée internationale. ► Playlist du jour Veronica Maggio – Backspegeln Aupinard – À deux
Pour le trio mis à l'honneur dans une exposition du Centre Pompidou au Grand Palais, l'art était une fête, une rébellion joyeuse. Niki de Saint Phalle, franco-américaine, nous a marqué avec ses nanas plantureuses et colorées. Jean Tinguely nous laisse ses Meta Matics, des œuvres poétiques, en mouvement, des machines qui font descendre l'art de son piédestal. Tous les deux étaient liés par l'amitié, l'amour et par l'envie de révolutionner la pratique artistique. Il a aussi Pontus Hulten, grand directeur de musée, qui a travaillé avec Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, notamment en Suède, sur le projet de la Hon, une gigantesque nana de 28 mètres de long dans laquelle le visiteur pénètre et découvre des objets et même une fausse galerie d'art. Sophie Duplaix, conservatrice en chef des collections contemporaines au Musée national d'art moderne au Centre Pompidou, est l'invitée de Sur le pont des arts. L'exposition Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten est à voir au Grand Palais jusqu'au 4 janvier 2026. Charlotte Barberon était également avec nous pour nous parler de son livre En plein ventre. Au programme de l'émission : ► Chronique Le hit de la semaine Mory Touré était dans nos studios pour nous parler de la sortie du prochain album d'Amadou et Mariam L'amour à la folie le 24 octobre prochain et du premier retour sur scène de Mariam en solo pour une grande tournée internationale. ► Playlist du jour Veronica Maggio – Backspegeln Aupinard – À deux
Connaissez-vous le maloya ? Expression musicale poétique et poétique née sur le sol de La Réunion, et nulle part ailleurs. Mais que nous racontent ces femmes et ces hommes qui l'ont chanté sur un sol où ils ont été déplacés de force pendant la traite négrière puis colonisés ? Réponse dans notre nouvel épisode documentaire Le Maloya, l'esprit créole de La Réunion, à travers ses chants, sa langue et sa musique. (Rediffusion) Avec par ordre d'apparition les Réunionnais : Françoise Vergès, politologue, Fanie Précourt, ethnomusicologue, Danyel Waro et Anne O'Aro, chanteurs de maloya. Et les voix de Firmin Viry, Gran Moun Bébé et Paul Vergès... des archives rares. Un documentaire de La marche du monde proposé par Valérie Nivelon, Sophie Janin et Nadia Genet avec : ► Françoise Verges, politologue, écrivaine et militante réunionnaise · Le Ventre des femmes : capitalisme, racialisation, féminisme, Paris, Éditions Albin Michel, coll. « Bibliothèque Idées », mars 2017 · Un féminisme décolonial, La Fabrique éditions, 208 p., février 2019 · Une théorie féministe de la violence — Pour une politique antiraciste de la protection, La Fabrique éditions, novembre 2020 ► Fanie Précourt, ethnomusicologue réunionnaise, chargée de la mission patrimoine du Pôle Régional des Musiques Actuelles de La Réunion, responsable du label Takamba et de la Phonothèque Historique de l'océan Indien. ► Danyel Waro, musicien et poète réunionnais, fabricant d'instruments et infatigable militant de la cause créole, un artiste de référence sur la scène des musiques du monde. Découvrez sa biographie sur le site de RFI. ► Ann O'Aro, chanteuse réunionnaise de maloya, auteure, compositrice, interprète.
L'invitée de la #SessionLive est l'artiste mauricienne Lisa Ducasse pour la sortie de l'album Iléisme. (Rediffusion) Teaser RFI L'iléisme, c'est d'abord, dans sa définition, l'acte de parler de soi à la troisième personne. Par extension, c'est tout acte de création qui pourrait être vu comme une forme d'iléisme, comme une fenêtre qu'on ouvrirait toujours dans le même sens : de soi vers le monde. Dans le motet dans ce qu'il referme de sons, il y a aussi la langue qui glisse, pour dire « île et isthme», l'île et la presqu'île. Et c'est bien en termes d'îlots, issus et faisant chacun partie d'une géographie, d'une cartographie imaginaires – celle des voyages, réels et rêvés, celle des échappées belles – que Lisa Ducasse a pensé les morceaux de ce premier album, aux côtés de Bénédicte Schmitt à la réalisation, avec Raphaël Séguinier à la batterie et aux percussions, Nicolas Mantoux aux synthés et guitares, Christelle Lassort au violon et Eve Risser au piano préparé. Seule en scène, clavier et platine vinyle au bout des doigts, Lisa Ducasse invite au voyage de ses textes et sa voix. Née à l'Ile Maurice et actuellement installée à Paris, elle conserve et cultive un attachement farouche à l'enfance et à la capacité d'émerveillement dans sa vie adulte et créative. Inspirées d'échappées réelles, ses chansons font preuve d'une volonté́ de dire la rencontre du vulnérable et de l'indomptable, en notes et en mots déliés, personnels et actuels. Après des années de performance de spoken word, et un recueil de poésie édité en 2017, Lisa sort un premier single remarqué aux côtés de Guillaume Poncelet, « Qui sont » (270k écoutes sur Spotify). Depuis, elle a été lauréate du dispositif Variations, du Chantier des Francofolies, #FoRTE et du FAIR. Elle multiplie les premières parties dans des salles parisiennes telles que l'Olympia avec Zazie, le Casino de Paris avec Alain Souchon, tout en parcourant la France aux côtés d'artistes tels que Pomme, Arthur H, Barbara Pravi, ou encore Bertrand Belin, et le monde en festivals (Fête de l'Humanité, Francofolies de La Rochelle, de Montréal, de La Réunion)... Après plusieurs singles, de nombreux voyages entre l'Amérique du Sud et Paris, et plus d'une centaine de concerts, son premier album, Iléisme, enregistré aux légendaires Labomatic Studios, a vu le jour en janvier 2025. Titres interprétés dans le grand studio - L'Essor Live RFI - Sahara, extrait de l'album - Partie Pour poème - Voleuse d'éclairs Live RFI. Line Up : Lisa Ducasse, chant, Jules Monnier, machines. Son : Mathias Taylor, Camille Roch. ► Album Iléisme (Rising Bird 2025). Maison de la Poésie 2 avril COMPLET, 26 mai. + Piers Faccini et Ballaké Sissoko. Walid Ben Selim Anthony Joseph Facebook - YouTube. Réalisation : Hadrien Touraud.
En regardant son oncle se régaler de sauce harissa, Julien Fréchette tout jeune cherche à comprendre, d'où vient cette appétence pour le feu et le piquant. C'est un autre feu, celui de la guerre, frôlé de bien trop près alors qu'il filmait des documentaires en Irak et au Kurdistan qui l'incitera à repenser à cette scène : son oncle, la harissa et le goût manifeste pour ce piment. (Rediffusion) D'où vient ce goût pour les piments ? De quelles cultures fait-il partie ? D'où vient ce plaisir de la brûlure ? Un documentaire plus tard sur ces « fous de piments », Julien Fréchette mordu, se lance, et fonde « la pimenterie », mariage en français de piment et de brasserie en français. La première sauce sera une Royal Bourbon, entre le Moyen-Orient et les Amériques : des piments habanero chocolat, des dattes, une touche de bourbon, totalement addictive. La pimenterie travaille avec des piments élevés et produits au Québec, crée des mélanges originaux - Cari vert, Rose Flash, Kumquat crush, le temps des cerises ou vertigo – sans consigne ni injonction sur la (bonne) manière de les savourer : champ libre et pur plaisir ! Avec Julien Fréchette, pimenteur en chef, passionné et grand curieux. La pimenterie est à Montréal au Québec, et sur le web. Parmi les documentaires réalisés par Julien Fréchette, il y a Chiliheads : fous de piments forts réalisé en 2021 et présenté au FIPADOC, le festival international du film documentaire en 2021. Ses autres films. Cette rencontre a été enregistrée à Montréal, lors d'un voyage effectué à l'occasion de la sortie d'une nouvelle collection de guide Hachette Tourisme intitulée Food lovers travel avec plusieurs villes à savourer en l'occurrence «Eat Montréal». Découvrez aussi les autres destinations. En images Pour aller plus loin : - François Chartier - Papilles et molécule, de François Chartier, éditions la Presse - Le répertoire des saveurs, de Nikki Segnit, éditions Marabout. Un répertoire des saveurs végétales a été publié au printemps 2024 - Piments de Sophie Dupuis Gaulier, éditions Hachette Cuisine - Piments, des recettes hot hot hot, de Valérie Drouet et Pierre Louis Viel, éditions Mango - Créole et veggie, métissage végétal, de Suzy Palatin, éditions La Plage. Programmation musicale : - Mariana Froes, Gabriela, a colors show - Gabi Hartman, Lever du soleil.
L'invitée de la #SessionLive est l'artiste mauricienne Lisa Ducasse pour la sortie de l'album Iléisme. (Rediffusion) Teaser RFI L'iléisme, c'est d'abord, dans sa définition, l'acte de parler de soi à la troisième personne. Par extension, c'est tout acte de création qui pourrait être vu comme une forme d'iléisme, comme une fenêtre qu'on ouvrirait toujours dans le même sens : de soi vers le monde. Dans le motet dans ce qu'il referme de sons, il y a aussi la langue qui glisse, pour dire « île et isthme», l'île et la presqu'île. Et c'est bien en termes d'îlots, issus et faisant chacun partie d'une géographie, d'une cartographie imaginaires – celle des voyages, réels et rêvés, celle des échappées belles – que Lisa Ducasse a pensé les morceaux de ce premier album, aux côtés de Bénédicte Schmitt à la réalisation, avec Raphaël Séguinier à la batterie et aux percussions, Nicolas Mantoux aux synthés et guitares, Christelle Lassort au violon et Eve Risser au piano préparé. Seule en scène, clavier et platine vinyle au bout des doigts, Lisa Ducasse invite au voyage de ses textes et sa voix. Née à l'Ile Maurice et actuellement installée à Paris, elle conserve et cultive un attachement farouche à l'enfance et à la capacité d'émerveillement dans sa vie adulte et créative. Inspirées d'échappées réelles, ses chansons font preuve d'une volonté́ de dire la rencontre du vulnérable et de l'indomptable, en notes et en mots déliés, personnels et actuels. Après des années de performance de spoken word, et un recueil de poésie édité en 2017, Lisa sort un premier single remarqué aux côtés de Guillaume Poncelet, « Qui sont » (270k écoutes sur Spotify). Depuis, elle a été lauréate du dispositif Variations, du Chantier des Francofolies, #FoRTE et du FAIR. Elle multiplie les premières parties dans des salles parisiennes telles que l'Olympia avec Zazie, le Casino de Paris avec Alain Souchon, tout en parcourant la France aux côtés d'artistes tels que Pomme, Arthur H, Barbara Pravi, ou encore Bertrand Belin, et le monde en festivals (Fête de l'Humanité, Francofolies de La Rochelle, de Montréal, de La Réunion)... Après plusieurs singles, de nombreux voyages entre l'Amérique du Sud et Paris, et plus d'une centaine de concerts, son premier album, Iléisme, enregistré aux légendaires Labomatic Studios, a vu le jour en janvier 2025. Titres interprétés dans le grand studio - L'Essor Live RFI - Sahara, extrait de l'album - Partie Pour poème - Voleuse d'éclairs Live RFI. Line Up : Lisa Ducasse, chant, Jules Monnier, machines. Son : Mathias Taylor, Camille Roch. ► Album Iléisme (Rising Bird 2025). Maison de la Poésie 2 avril COMPLET, 26 mai. + Piers Faccini et Ballaké Sissoko. Walid Ben Selim Anthony Joseph Facebook - YouTube. Réalisation : Hadrien Touraud.
On part à Venise, en Italie, où se tient jusqu'à samedi 6 septembre la 82ème Mostra. Le plus ancien festival de cinéma au monde fait la part belle aux productions américaines, notamment en compétition. On se souvient qu'en 2016, La La Land ouvrait le festival vénitien, Emma Stone remportait le prix d'interprétation féminine quelques mois avant la razzia aux Oscars. Les majors et les plateformes de streaming profitent du rendez-vous vénitien pour faire la promotion de leurs productions. De notre envoyée spéciale à Venise, Moins exposée que le festival de Cannes, idéalement programmée pour lancer la campagne des Oscars, la Mostra est devenue ces dernières années l'écrin rêvé pour les productions hollywoodiennes de prestige. Et notamment les films de plateformes qui peuvent ici concourir en compétition. Parmi les blockbusters d'auteurs en lice pour le Lion d'or : Frankenstein. Netflix a accordé un budget faramineux, 120 millions de dollars à Guillermo del Toro, pour revisiter ce classique de Mary Shelley : la création contre-nature d'un être humain à partir de cadavres. « On vit dans une époque de terreur et d'intimidation. Et pour moi la réponse, c'est l'amour et l'art en fait partie. La question que pose le roman, c'est : qu'est-ce qu'un être humain ? Il n'y a pas de tâche plus urgente que de préserver notre humanité. Mon film montre des personnages imparfaits et le droit d'être imparfaits », explique Guillermo del Toro. Ces films hollywoodiens questionnent tous la perte ou la quête de sens. Dans Jay Kelly, le réalisateur Noah Baumbach met en scène George Clooney en mégastar se rendant compte, à 60 ans passés, qu'il est bien seul dans la vie. « Quand vous faites un film sur un acteur, vous faites en réalité un film sur l'identité et la représentation, finalement la quête de soi, raconte le réalisateur. C'est ce que nous éprouvons tous : nous ne sommes pas les mêmes avec notre famille, nos amis ou nos collègues. Nous sommes différents personnages selon les situations. » Plus radical, mêlant science-fiction et satire de l'époque, Bugonia de Yorgos Lanthimos montre une Amérique en perte de sens. Deux Américains complotistes kidnappent une cheffe d'entreprise, campée par Emma Stone, qu'ils prennent pour une extraterrestre. Pour le réalisateur, déjà primé à Venise il y a deux ans, le propos est plus réaliste que dystopique : « Mon film reflète le monde réel. Tout ce que l'on voit dans le monde, l'intelligence artificielle, les guerres, le dérèglement climatique, c'est ce qui se passe en ce moment. » La Mostra doit encore présenter plusieurs gros calibres américains en compétition, comme le nouveau film de Kathryn Bigelow avec notamment Idris Elba, ou The Smashing Machine avec Dwayne Johnson, alias The Rock, dans un rôle à transformation comme les adore l'Académie des Oscars. À lire aussiCinéma: une 82e Mostra de Venise très politique qui déroule aussi le tapis rouge au septième art américain
En regardant son oncle se régaler de sauce harissa, Julien Fréchette tout jeune cherche à comprendre, d'où vient cette appétence pour le feu et le piquant. C'est un autre feu, celui de la guerre, frôlé de bien trop près alors qu'il filmait des documentaires en Irak et au Kurdistan qui l'incitera à repenser à cette scène : son oncle, la harissa et le goût manifeste pour ce piment. (Rediffusion) D'où vient ce goût pour les piments ? De quelles cultures fait-il partie ? D'où vient ce plaisir de la brûlure ? Un documentaire plus tard sur ces « fous de piments », Julien Fréchette mordu, se lance, et fonde « la pimenterie », mariage en français de piment et de brasserie en français. La première sauce sera une Royal Bourbon, entre le Moyen-Orient et les Amériques : des piments habanero chocolat, des dattes, une touche de bourbon, totalement addictive. La pimenterie travaille avec des piments élevés et produits au Québec, crée des mélanges originaux - Cari vert, Rose Flash, Kumquat crush, le temps des cerises ou vertigo – sans consigne ni injonction sur la (bonne) manière de les savourer : champ libre et pur plaisir ! Avec Julien Fréchette, pimenteur en chef, passionné et grand curieux. La pimenterie est à Montréal au Québec, et sur le web. Parmi les documentaires réalisés par Julien Fréchette, il y a Chiliheads : fous de piments forts réalisé en 2021 et présenté au FIPADOC, le festival international du film documentaire en 2021. Ses autres films. Cette rencontre a été enregistrée à Montréal, lors d'un voyage effectué à l'occasion de la sortie d'une nouvelle collection de guide Hachette Tourisme intitulée Food lovers travel avec plusieurs villes à savourer en l'occurrence «Eat Montréal». Découvrez aussi les autres destinations. En images Pour aller plus loin : - François Chartier - Papilles et molécule, de François Chartier, éditions la Presse - Le répertoire des saveurs, de Nikki Segnit, éditions Marabout. Un répertoire des saveurs végétales a été publié au printemps 2024 - Piments de Sophie Dupuis Gaulier, éditions Hachette Cuisine - Piments, des recettes hot hot hot, de Valérie Drouet et Pierre Louis Viel, éditions Mango - Créole et veggie, métissage végétal, de Suzy Palatin, éditions La Plage. Programmation musicale : - Mariana Froes, Gabriela, a colors show - Gabi Hartman, Lever du soleil.
On part à Venise, en Italie, où se tient jusqu'à samedi 6 septembre la 82ème Mostra. Le plus ancien festival de cinéma au monde fait la part belle aux productions américaines, notamment en compétition. On se souvient qu'en 2016, La La Land ouvrait le festival vénitien, Emma Stone remportait le prix d'interprétation féminine quelques mois avant la razzia aux Oscars. Les majors et les plateformes de streaming profitent du rendez-vous vénitien pour faire la promotion de leurs productions. De notre envoyée spéciale à Venise, Moins exposée que le festival de Cannes, idéalement programmée pour lancer la campagne des Oscars, la Mostra est devenue ces dernières années l'écrin rêvé pour les productions hollywoodiennes de prestige. Et notamment les films de plateformes qui peuvent ici concourir en compétition. Parmi les blockbusters d'auteurs en lice pour le Lion d'or : Frankenstein. Netflix a accordé un budget faramineux, 120 millions de dollars à Guillermo del Toro, pour revisiter ce classique de Mary Shelley : la création contre-nature d'un être humain à partir de cadavres. « On vit dans une époque de terreur et d'intimidation. Et pour moi la réponse, c'est l'amour et l'art en fait partie. La question que pose le roman, c'est : qu'est-ce qu'un être humain ? Il n'y a pas de tâche plus urgente que de préserver notre humanité. Mon film montre des personnages imparfaits et le droit d'être imparfaits », explique Guillermo del Toro. Ces films hollywoodiens questionnent tous la perte ou la quête de sens. Dans Jay Kelly, le réalisateur Noah Baumbach met en scène George Clooney en mégastar se rendant compte, à 60 ans passés, qu'il est bien seul dans la vie. « Quand vous faites un film sur un acteur, vous faites en réalité un film sur l'identité et la représentation, finalement la quête de soi, raconte le réalisateur. C'est ce que nous éprouvons tous : nous ne sommes pas les mêmes avec notre famille, nos amis ou nos collègues. Nous sommes différents personnages selon les situations. » Plus radical, mêlant science-fiction et satire de l'époque, Bugonia de Yorgos Lanthimos montre une Amérique en perte de sens. Deux Américains complotistes kidnappent une cheffe d'entreprise, campée par Emma Stone, qu'ils prennent pour une extraterrestre. Pour le réalisateur, déjà primé à Venise il y a deux ans, le propos est plus réaliste que dystopique : « Mon film reflète le monde réel. Tout ce que l'on voit dans le monde, l'intelligence artificielle, les guerres, le dérèglement climatique, c'est ce qui se passe en ce moment. » La Mostra doit encore présenter plusieurs gros calibres américains en compétition, comme le nouveau film de Kathryn Bigelow avec notamment Idris Elba, ou The Smashing Machine avec Dwayne Johnson, alias The Rock, dans un rôle à transformation comme les adore l'Académie des Oscars. À lire aussiCinéma: une 82e Mostra de Venise très politique qui déroule aussi le tapis rouge au septième art américain
L'exposition « Niki de Saint-Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » est l'histoire de deux artistes soutenus par un grand conservateur. Pontus Hulten est le premier directeur du Centre Pompidou. Le musée, fermé pour travaux jusqu'en 2030, revient ainsi sur une période florissante et utopique de son histoire grâce à l'amitié d'un commissaire et de deux artistes. C'est au Grand Palais jusqu'au 4 janvier. Si le couple d'artistes Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely marquent les premières décennies du Centre Pompidou, c'est aussi grâce à leur amitié avec le directeur atypique de l'époque Pontus Hulten. Il défend une vision anarchiste du musée : un lieu ludique ouvert à tous. L'exposition du Grand Palais revient sur cette époque enjouée et libre. « Pontus Hulten fait intervenir, notamment en 1977, les deux artistes Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle pour occuper le forum du Centre Pompidou avec une installation absolument extraordinaire : le crocodrome de Zig et Puce, raconte la commissaire Sophie Duplaix. Donc tout ça est évoqué dans l'exposition pour parler de cette histoire, histoire d'une institution, histoire aussi des liens entre conservateurs et artistes. On découvre un peu les coulisses de l'art. » Le crocodrome de Zig et Puce, c'est une sorte de fête foraine mêlant train fantôme, flipper géant et distributeurs gratuits de chocolat. Une ambiance joyeuse à l'encontre de l'objet commercialisable. C'est ce qui meut aussi Jean Tinguely aux machines productrices de mouvements gratuits en ces années 1970, synonymes de nouvelles technologies. « Le son se matérialise dans les machines, de façon complétement débridée, qui sont effectivement des machines inutiles et qu'on peut vraiment lire comme une critique, de cette mécanisation dont on nous explique qu'elle vise à améliorer notre quotidien », raconte Sophie Duplaix. Aux côtés des installations légères et poétiques de Tinguely trônent les œuvres gigantesques de Niki de Saint Phalle, dont certaines figurent seulement en image, car trop imposantes pour entrer dans le musée. Celle qui est connue pour ses nanas rondes et colorées a révolutionné l'art avec une puissance toute féminine « Elle va nous montrer effectivement que la femme peut tout à fait s'emparer de ce qui d'habitude est attribué aux hommes, comme par exemple les armes. Quand elle fait sa série des Tirs, tout au début des années 1960, poursuit Sophie Duplaix. Elle fait des reliefs, des panneaux qu'elle met à l'horizontal pour les recouvrir de poches de couleurs. Après, elle déverse du plâtre, pour que ce soit immaculé. Elle tire dessus et les poches de couleurs qu'elle a mises explosent. Elles font donc dégouliner la peinture sur le relief blanc immaculé. Ce qui est à la fois un pied de nez à la peinture traditionnelle, et aussi une affirmation du pouvoir féminin. » Un pied de nez aux conventions que l'exposition met joyeusement en avant. À lire aussiLa Révolte à l'oeuvre de Niki de Saint-Phalle
L'exposition « Niki de Saint-Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » est l'histoire de deux artistes soutenus par un grand conservateur. Pontus Hulten est le premier directeur du Centre Pompidou. Le musée, fermé pour travaux jusqu'en 2030, revient ainsi sur une période florissante et utopique de son histoire grâce à l'amitié d'un commissaire et de deux artistes. C'est au Grand Palais jusqu'au 4 janvier. Si le couple d'artistes Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely marquent les premières décennies du Centre Pompidou, c'est aussi grâce à leur amitié avec le directeur atypique de l'époque Pontus Hulten. Il défend une vision anarchiste du musée : un lieu ludique ouvert à tous. L'exposition du Grand Palais revient sur cette époque enjouée et libre. « Pontus Hulten fait intervenir, notamment en 1977, les deux artistes Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle pour occuper le forum du Centre Pompidou avec une installation absolument extraordinaire : le crocodrome de Zig et Puce, raconte la commissaire Sophie Duplaix. Donc tout ça est évoqué dans l'exposition pour parler de cette histoire, histoire d'une institution, histoire aussi des liens entre conservateurs et artistes. On découvre un peu les coulisses de l'art. » Le crocodrome de Zig et Puce, c'est une sorte de fête foraine mêlant train fantôme, flipper géant et distributeurs gratuits de chocolat. Une ambiance joyeuse à l'encontre de l'objet commercialisable. C'est ce qui meut aussi Jean Tinguely aux machines productrices de mouvements gratuits en ces années 1970, synonymes de nouvelles technologies. « Le son se matérialise dans les machines, de façon complétement débridée, qui sont effectivement des machines inutiles et qu'on peut vraiment lire comme une critique, de cette mécanisation dont on nous explique qu'elle vise à améliorer notre quotidien », raconte Sophie Duplaix. Aux côtés des installations légères et poétiques de Tinguely trônent les œuvres gigantesques de Niki de Saint Phalle, dont certaines figurent seulement en image, car trop imposantes pour entrer dans le musée. Celle qui est connue pour ses nanas rondes et colorées a révolutionné l'art avec une puissance toute féminine « Elle va nous montrer effectivement que la femme peut tout à fait s'emparer de ce qui d'habitude est attribué aux hommes, comme par exemple les armes. Quand elle fait sa série des Tirs, tout au début des années 1960, poursuit Sophie Duplaix. Elle fait des reliefs, des panneaux qu'elle met à l'horizontal pour les recouvrir de poches de couleurs. Après, elle déverse du plâtre, pour que ce soit immaculé. Elle tire dessus et les poches de couleurs qu'elle a mises explosent. Elles font donc dégouliner la peinture sur le relief blanc immaculé. Ce qui est à la fois un pied de nez à la peinture traditionnelle, et aussi une affirmation du pouvoir féminin. » Un pied de nez aux conventions que l'exposition met joyeusement en avant. À lire aussiLa Révolte à l'oeuvre de Niki de Saint-Phalle
L'invitée culture est l'écrivaine Fatou Diome qui publie en cette rentrée littéraire 2025 Aucune nuit ne sera noire, aux éditions Albin Michel. Un hommage vibrant et poignant à son grand-père maternel qui l'a recueillie alors qu'elle était considérée comme une enfant illégitime et qui a pris soin d'elle avec sa femme sur l'île de Niodior au Sénégal. Un récit personnel qui dit toute la gratitude de l'auteure, 25 ans après la disparition de celui qui lui a tout appris. Fatou Diome, née au Sénégal, est membre de l'Académie royale de Belgique. Elle s'est fait connaître avec Le Ventre de l'Atlantique (Anne Carrière, 2003), grand succès traduit en une vingtaine de langues, ce qui lui vaut une notoriété internationale. Ont suivi plusieurs romans publiés aux Éditions Flammarion, dont Kétala (2006) et Celles qui attendent (2010), puis aux éditions Albin Michel : Les Veilleurs de Sangomar (2019), De quoi aimer vivre, un recueil de nouvelles (2021), un essai politique, Marianne face aux faussaires (2022), et un essai littéraire, Le Verbe libre ou le Silence (2023).
L'invitée culture est l'écrivaine Fatou Diome qui publie en cette rentrée littéraire 2025 Aucune nuit ne sera noire, aux éditions Albin Michel. Un hommage vibrant et poignant à son grand-père maternel qui l'a recueillie alors qu'elle était considérée comme une enfant illégitime et qui a pris soin d'elle avec sa femme sur l'île de Niodior au Sénégal. Un récit personnel qui dit toute la gratitude de l'auteure, 25 ans après la disparition de celui qui lui a tout appris. Fatou Diome, née au Sénégal, est membre de l'Académie royale de Belgique. Elle s'est fait connaître avec Le Ventre de l'Atlantique (Anne Carrière, 2003), grand succès traduit en une vingtaine de langues, ce qui lui vaut une notoriété internationale. Ont suivi plusieurs romans publiés aux Éditions Flammarion, dont Kétala (2006) et Celles qui attendent (2010), puis aux éditions Albin Michel : Les Veilleurs de Sangomar (2019), De quoi aimer vivre, un recueil de nouvelles (2021), un essai politique, Marianne face aux faussaires (2022), et un essai littéraire, Le Verbe libre ou le Silence (2023).
Du rire, de la mauvaise foi, de la triche et des chroniqueurs toujours perdants, c'est la recette des blind tests de Couleurs tropicales. On vous propose d'écouter tous les jeux inédits des invités passés par nos studios au cours des dernières saisons. (Rediffusion) Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Kassav' – Doméyis Mokobe feat Patson – C'est dans la joie WizTheMc, Bees & Honey – Show Me Love Jay Brixxx ft Pompis – Batty Rider Jimi Hendrix – The Wind Cries Mary Jimi Hendrix – All Along The Watchtower Milli Vanilli – Girl You Know It's True Sergeo et Njohreur – Le mari d'autrui Retrouvez notre playlist sur Deezer.
Du rire, de la mauvaise foi, de la triche et des chroniqueurs toujours perdants, c'est la recette des blind tests de Couleurs tropicales. On vous propose d'écouter tous les jeux inédits des invités passés par nos studios au cours des dernières saisons. (Rediffusion) Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Craig David & Tiwa Savage – Commitment Valsero – C'est qui la France Kery James – Lettre à la République Afara Tsena – Mbokalisation Lionel Richie – All night long Meiway – Appolo 95 Sagbohan Danialou – Zemihin Retrouvez notre playlist sur Deezer.
Le Sang et la Boue de Jean-Gabriel Leynaud est un documentaire qui nous entraîne à Numbi, au Sud-Kivu, où hommes, femmes et enfants creusent à mains nues pour extraire le coltan, pris dans un engrenage violent et mondialisé. Le film montre les vies broyées par cette économie minière, entre survie, amitiés, drames et solidarités. Entretien avec son réalisateur. À lire aussiFestival de cinéma de Douarnenez: des partages d'expériences d'un territoire à l'autre
Le Sang et la Boue de Jean-Gabriel Leynaud est un documentaire qui nous entraîne à Numbi, au Sud-Kivu, où hommes, femmes et enfants creusent à mains nues pour extraire le coltan, pris dans un engrenage violent et mondialisé. Le film montre les vies broyées par cette économie minière, entre survie, amitiés, drames et solidarités. Entretien avec son réalisateur. À lire aussiFestival de cinéma de Douarnenez: des partages d'expériences d'un territoire à l'autre
Comment faire connaître l'architecture et la construction en Côte d'Ivoire ? Le pays compte moins de 250 architectes inscrits à l'ordre – un pour 130 000 habitants environ, soit environ 60 fois moins qu'en France. Pourtant, plusieurs jeunes professionnels tentent de mettre en valeur leur métier et son utilité, des vulgarisateurs et influenceurs dont l'objectif est d'inspirer la future génération d'architectes et de convaincre le public sur l'utilité de leur profession. À lire aussiÀ Abidjan, des passionnés transmettent l'histoire architecturale oubliée du Plateau [1/3]
Le Liban commémore cette année 50 ans du début de la guerre civile. Mais une guerre en chasse une autre dans ce petit pays de 4 millions d'habitants qui compte presque autant de Libanais que de réfugiés syriens et palestiniens. Guerre entre Israël et le Hezbollah qui perdure. Et cela sans compter l'effondrement bancaire dans un pays réduit à fonctionner avec du cash et une explosion dans le port de Beyrouth équivalente à une bombe nucléaire qui a laissé la capitale exsangue. Et malgré toutes ces catastrophes, la créativité libanaise est à son apogée. Beyrouth fourmille d'expositions, pièces de théâtre, festivals de toutes sortes, cinéma, musique et le public est au rendez-vous. On vous propose de vous emmener dans cette vitalité tous les dimanches de ce mois d'août. Liban : la culture malgré tout. Aujourd'hui, visite au théâtre.
Le Liban commémore cette année 50 ans du début de la guerre civile. Mais une guerre en chasse une autre dans ce petit pays de 4 millions d'habitants qui compte presque autant de Libanais que de réfugiés syriens et palestiniens. Guerre entre Israël et le Hezbollah qui perdure. Et cela sans compter l'effondrement bancaire dans un pays réduit à fonctionner avec du cash et une explosion dans le port de Beyrouth équivalente à une bombe nucléaire qui a laissé la capitale exsangue. Et malgré toutes ces catastrophes, la créativité libanaise est à son apogée. Beyrouth fourmille d'expositions, pièces de théâtre, festivals de toutes sortes, cinéma, musique et le public est au rendez-vous. On vous propose de vous emmener dans cette vitalité tous les dimanches de ce mois d'août. Liban : la culture malgré tout. Aujourd'hui, visite au théâtre.
Cette année, parmi leur dizaine d'expositions, les rencontres photographiques d'Arles ont choisi de mettre la photographie anonyme à l'honneur. Rencontre avec Marion et Philippe Jacquier, anciens directeurs d'une galerie de photos spécialisés dans la photographie amateur et anonyme. Leur fond photographique de 10 000 tirages a été racheté par la fondation Antoine de Galbert, qui en a fait don au musée de Grenoble. Cette année, 300 photos anonymes de leur collection sont exposées à Arles. ► Une exposition à voir jusqu'au 5 octobre à Arles. À lire aussiLa photographe Agnès Geoffray et ses images de jeunes filles insoumises
Cette année, parmi leur dizaine d'expositions, les rencontres photographiques d'Arles ont choisi de mettre la photographie anonyme à l'honneur. Rencontre avec Marion et Philippe Jacquier, anciens directeurs d'une galerie de photos spécialisés dans la photographie amateur et anonyme. Leur fond photographique de 10 000 tirages a été racheté par la fondation Antoine de Galbert, qui en a fait don au musée de Grenoble. Cette année, 300 photos anonymes de leur collection sont exposées à Arles. ► Une exposition à voir jusqu'au 5 octobre à Arles. À lire aussiLa photographe Agnès Geoffray et ses images de jeunes filles insoumises
En Haïti, Jan J. Dominique a travaillé comme éducatrice et journaliste à Radio Haïti Inter. L'assassinat de son père en 2000, puis un attentat et des menaces l'obligent à partir. Elle vit aujourd'hui à Montréal. Aux Éditions du remue-ménage, elle a publié Mémoire d'une amnésique (2004), La Célestine (2007) et Mémoire errante (2008). Son nouveau roman s'intitule Tu nous manques. (Rediffusion) En 1957, à Port-au-Prince en Haïti, naît Karine Rivel. La même année, François Duvalier, dit Papa Doc, est élu à la tête d'Haïti, quelques temps avant d'en devenir le dictateur brutal et d'imposer sa milice tortionnaire. Le destin de Karine, et de tous les membres de sa famille, en sera marqué à jamais. Une fabrique de gris-gris pour sauver Philippe, un enfant emmuré dans un silence traumatique. Le dévouement d'un médecin-sorcier-écrivain, Jacques, qui met tout en œuvre pour l'aider. La fuite de Karine, devenue médecin, qui soigne les pauvres et devra se cacher pour sauver sa peau et celle de ses enfants. L'exil d'un frère rebelle, Jean Baptiste, et la quête de sa fille, Isabel, qui part à sa recherche en Amérique latine. Et le regard tendre et lucide de Simone, Man Mona, fantôme veillant sur chacun d'eux. Entre les souvenirs familiaux et le présent des retrouvailles, Tu nous manques suit le destin des femmes vaillantes de cette famille haïtienne ordinaire et extraordinaire, marquée dans sa chair par la violence politique, les mensonges et la résistance. Comment survivre, sinon en combattant la terreur ? Que veut encore dire « libérer la terre natale » lorsque tous les morceaux ont volé en éclats? (Présentation des Éditions Remue-Ménage) ILLUSTRATION MUSICALE : « Diyon Mo » de Gregory Laforest, un des 10 finalistes du Prix Découvertes RFI.
Quatre ans après sa Palme d'or au Festival de Cannes obtenue avec son film Titane, la réalisatrice française Julia Ducournau est de retour sur les écrans avec Alpha. Elle délaisse quelque peu son genre de prédilection « le body horror » pour mettre en scène une histoire de famille sur le deuil dans un monde apocalyptique post pandémie avec Golshifteh Farahani, Tahar Rahim et Mélissa Boros.
Quatre ans après sa Palme d'or au Festival de Cannes obtenue avec son film Titane, la réalisatrice française Julia Ducournau est de retour sur les écrans avec Alpha. Elle délaisse quelque peu son genre de prédilection « le body horror » pour mettre en scène une histoire de famille sur le deuil dans un monde apocalyptique post pandémie avec Golshifteh Farahani, Tahar Rahim et Mélissa Boros.
Une nouvelle vague du cinéma soudanais a émergé depuis 2019, portant les fruits de ce qui a été amorcé en 2010 comme un renouveau du mouvement cinématographique au Soudan. Quelques films remarquables ont précédé et accompagné la chute du régime d'Omar el-Béchir. La révolution artistique était déjà en marche. Parler des arbres, le documentaire de Suhaib Gasmelbari a été tourné d'une manière indépendante et sans autorisation préalable du pouvoir en place. Ce pouvoir avait fermé les salles de cinéma pour plaire aux islamistes. Il a exclu toute aide à la production. Pourtant, le jeune cinéma a pointé son nez et a fait sa sortie au grand jour, en même temps que le Hirak, le mouvement de la population dans les rues de Khartoum. En février 2019, le premier film de Suhaib Gasmelbari, Parler des arbres, est récompensé du prix du meilleur documentaire à la Berlinale. Son réalisateur accompagne avec tact quatre cinéastes soudanais de l'ancienne génération, qui essaient de projeter des films à travers le pays malgré l'interdiction imposée par le pouvoir. Et cette génération ne cesse de récolter des prix et annonce ainsi la naissance d'une nouvelle ère du cinéma soudanais. La même année, Tu mourras à 20 ans, d'Amjad Abou Alla, un premier film également, poétique et puissant, est projeté à la Mostra de Venise. Il sera très bien accueilli par les critiques. Depuis, une série de films marquants se fraient une place sur la scène internationale. Goodbye Julia de Mohamed Kordofani est l'exemple le plus parlant. Il a été projeté au Festival de Cannes en 2023 dans la compétition « Un certain regard ». Il a eu le prix de la mise en scène, ainsi que le prix parallèle de la liberté, avant de récolter au total 62 prix. Il raconte la déchirure du Soudan, à travers l'histoire de deux femmes au moment de la séparation du Soudan du Sud : « Le Soudan est un pays qui a toujours été intellectuellement fermé. Il a été toujours présent dans les bulletins d'informations avec des images d'atrocités et de destruction. Depuis notre indépendance, on passe d'une guerre à l'autre… Je pense que l'une des raisons du succès de mon film, est le fait qu'il soit mondialement apprécié, c'est parce que je montre le quotidien et la vie du citoyen. Cela donne au spectateur un accès au côté humain d'un Soudanais et permet de comprendre les dynamiques qui conditionnent ses relations avec les autres ». Les femmes ont fait leur entrée massivement dans le domaine. Elles expérimentent à leur tour cette liberté acquise. Sara Suliman, explore dans son documentaire Corps héroïques (2022), un thème jadis tabou : « Dans Corps héroïques, nous évoquons les corps et les mouvements du corps dans le mouvement féministe soudanais. Il était très important pour moi d'utiliser le mot corps dans le titre. C'est un mot sur lequel il y a beaucoup d'objection. Lors des entretiens pour le film, j'ai senti que les invitées de l'ancienne génération ont été un peu gênées de l'employer. Elles avaient des réserves, avec toujours ce sentiment que le corps implique un seul sens, celui de la sexualité. Il était donc très important de mettre fin à ses réserves et de changer toutes les choses négatives liées à ce mot. Il est très important de libérer les mots avant de libérer le corps ». Le conflit soudanais de 2023, a contraint cependant de nombreux cinéastes à s'exiler. Sara Suleiman vit actuellement à Londres. Mohamed Kordofani est à Bahrein, où il finalise l'écriture de son second film. Quant à Amjad Abou Alla, qui l'a produit, il est au Caire et travaille également sur deux nouveaux films. L'un d'eux se passe à Khartoum et se déroule sur une seule journée. Le nouveau cinéma soudanais est un cinéma d'espoir. L'espoir est son dénominateur commun. Au-delà des films, l'espoir est la devise la plus chère au peuple soudanais. À lire aussiL'émergence d'un cinéma soudanais depuis la Révolution [1/2]
La production du cinéma dans les pays africains était intimement liée au mouvement de libération de ces peuples. Les films produits depuis cette époque ont, selon les spécialistes, participé à changer l'image mentale que les autres peuples avaient de l'Afrique, mais alors que des réalisateurs comme le Sénégalais Ousmane Sembène et ses collègues conduisaient cette voie du cinéma puisant dans le réel de leur pays, le cinéma au Soudan est resté enfermé dans le cadre de la production officielle de l'État. C'est pour cela que la production du cinéma a été très limitée et son influence minime. Aujourd'hui, une nouvelle génération de cinéastes a pris le relai et tente tant bien que mal de parler, de réveiller un art qui s'endormait. À lire aussi«Talking about trees», ou les fantômes du cinéma soudanais À lire aussiFipadoc: «Soudan, souviens-toi», une jeunesse en lutte, documentée par Hind Meddeb
Une écrivaine, qui vient de devenir mère, n'arrive pas à créer du lien avec son nourrisson. Et elle se retrouve hantée par un fait divers qui défraye la chronique : un infanticide. Le film espagnol Salve Maria, qui sort ce mercredi 20 août sur les écrans français, explore un sujet peu traité au cinéma : la face noire de la maternité. Et il le fait en brouillant les pistes, et les genres, entre chronique, intimisme et thriller, voire fantastique.
Une écrivaine, qui vient de devenir mère, n'arrive pas à créer du lien avec son nourrisson. Et elle se retrouve hantée par un fait divers qui défraye la chronique : un infanticide. Le film espagnol Salve Maria, qui sort ce mercredi 20 août sur les écrans français, explore un sujet peu traité au cinéma : la face noire de la maternité. Et il le fait en brouillant les pistes, et les genres, entre chronique, intimisme et thriller, voire fantastique.
Journaliste et écrivain, Giuliano da Empoli est un des esprits les plus brillants du moment. L'auteur des Ingénieurs du chaos ou du roman Le mage du Kremlin est l'invité de ce numéro d'Idées pour parler des « prédateurs qui sont au pouvoir aujourd'hui sur tous les continents ». (Rediffusion) Ancien adjoint au maire en charge de la culture à Florence, conseiller politique du président du Conseil italien Matteo Renzi, il a publié son premier livre en 1996, Un grande futuro dietro di noi à propos des difficultés rencontrées par les jeunes Italiens. En tant qu'auteur et commentateur politique, il intervient régulièrement dans des émissions télévisées et radiophoniques en Italie et en France. Il publie aujourd'hui L'heure des prédateurs chez Gallimard. « Aujourd'hui, l'heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d'une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l'épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d'un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d'un monde, au moment où il sombre dans l'abîme, et l'emprise glacée d'un autre, qui prend sa place. », écrit-il dans ce récit. Au micro de Pierre-Edouard Deldique, Giuliano da Empoli nous fait voyager de New York à Riyad, de l'ONU au Ritz-Carlton de MBS, « là où le pouvoir s'acquiert par des actions irréfléchies et tapageuses, où des autocrates décomplexés sont à l'affût du maximum de chaos, où les seigneurs de la tech semblent déjà habiter un autre monde, où l'IA s'avère incontrôlable ». L'auteur qui a une parfaite connaissance du milieu politique regarde sans ciller : « L'union de la rage et des algorithmes ». Il préconise de « réinventer une propagande adaptée à l'ère des selfies et des réseaux sociaux » car « le moment que nous vivons est machiavélien ». Idées, le magazine qui interroge ceux qui pensent le monde. Programmation musicale : Edouard Ferlet – Herd instinct
À l'été 2024, le Garma festival, plus grand rassemblement autochtone d'Australie, s'est tenu en Terre d'Arnhem. Une occasion rare de s'immerger dans le monde aborigène Yolngu. Au nord du pays, depuis Darwin, pour accéder au Festival Garma, il faut soit faire 1 200 km de routes sur des pistes en terre rouge, muni de permis spécifiques, soit survoler les 700 km qui séparent la capitale du Territoire du Nord et Nhulunbuy, une ville construite dans les années 70 pour desservir une mine de Bauxite. Dans les deux cas, en arrivant, vous êtes dans l'un des coins les plus reculés d'Australie, mais surtout dans des terres de réserves très réglementées, soumises à autorisation spéciale pour les non-autochtones. Le Garma, lui, permet cet accès, au cœur d'un rassemblement unique en son genre, initié par le peuple Yolngu et placé dans une vaste clairière cernée de forêts tropicales truffées d'eucalyptus, située sur une falaise surplombant la mer et des rivages escarpés et sauvages. Ici, c'est donc la terre ancestrale des Yolngu, un groupe aborigène qui, jusqu'au début du XXè siècle, vivait de manière relativement autonome, à l'écart de la brutale colonisation britannique. On parle d'une présence des Yolngu depuis plus de 60 000 ans. Contrairement à d'autres groupes aborigènes, les Yolngu n'ont pas été déplacés, arrachés à ce lien si puissant qui les relie à la terre et au fait de la parcourir. Ce qui fait la force de leur culture, de leur langue et dialectes, de leurs chants et de leurs danses qu'ils ont su maintenir à travers les millénaires et qui s'expriment pendant quatre jours au Garma. Véritables pionniers de la lutte pour les droits fonciers autochtones aborigènes, les Yolngu ont également su faire de cet évènement une tribune où se pressent désormais les hommes politiques australiens de tous bords. En 2024, près de 3 000 visiteurs, dont la moitié non-aborigènes, se sont immergés dans ce monde peuplé de rêves, d'ancêtres créateurs, d'abeilles, de grues brolga ou de serpents arc-en-ciel ; au son du Yidaki ou Didjeridoo qui est né au nord-est de la Terre d'Arnhem. Un festival pour dire la fierté noire et autochtone, celle d'un peuple debout et maître chez lui. Un voyage sonore de Sophie Ansel initialement diffusé en octobre 2024. En savoir plus : - Sur le Garma Festival et la Yothu Hindi Foundation - Sur les Yolngu en images et en sons: le projet visuel Twelve canoes - Sur les Yolngu, le site du Musée National Australien.
Journaliste et écrivain, Giuliano da Empoli est un des esprits les plus brillants du moment. L'auteur des Ingénieurs du chaos ou du roman Le mage du Kremlin est l'invité de ce numéro d'Idées pour parler des « prédateurs qui sont au pouvoir aujourd'hui sur tous les continents ». (Rediffusion) Ancien adjoint au maire en charge de la culture à Florence, conseiller politique du président du Conseil italien Matteo Renzi, il a publié son premier livre en 1996, Un grande futuro dietro di noi à propos des difficultés rencontrées par les jeunes Italiens. En tant qu'auteur et commentateur politique, il intervient régulièrement dans des émissions télévisées et radiophoniques en Italie et en France. Il publie aujourd'hui L'heure des prédateurs chez Gallimard. « Aujourd'hui, l'heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d'une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l'épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d'un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d'un monde, au moment où il sombre dans l'abîme, et l'emprise glacée d'un autre, qui prend sa place. », écrit-il dans ce récit. Au micro de Pierre-Edouard Deldique, Giuliano da Empoli nous fait voyager de New York à Riyad, de l'ONU au Ritz-Carlton de MBS, « là où le pouvoir s'acquiert par des actions irréfléchies et tapageuses, où des autocrates décomplexés sont à l'affût du maximum de chaos, où les seigneurs de la tech semblent déjà habiter un autre monde, où l'IA s'avère incontrôlable ». L'auteur qui a une parfaite connaissance du milieu politique regarde sans ciller : « L'union de la rage et des algorithmes ». Il préconise de « réinventer une propagande adaptée à l'ère des selfies et des réseaux sociaux » car « le moment que nous vivons est machiavélien ». Idées, le magazine qui interroge ceux qui pensent le monde. Programmation musicale : Edouard Ferlet – Herd instinct
À l'été 2024, le Garma festival, plus grand rassemblement autochtone d'Australie, s'est tenu en Terre d'Arnhem. Une occasion rare de s'immerger dans le monde aborigène Yolngu. Au nord du pays, depuis Darwin, pour accéder au Festival Garma, il faut soit faire 1 200 km de routes sur des pistes en terre rouge, muni de permis spécifiques, soit survoler les 700 km qui séparent la capitale du Territoire du Nord et Nhulunbuy, une ville construite dans les années 70 pour desservir une mine de Bauxite. Dans les deux cas, en arrivant, vous êtes dans l'un des coins les plus reculés d'Australie, mais surtout dans des terres de réserves très réglementées, soumises à autorisation spéciale pour les non-autochtones. Le Garma, lui, permet cet accès, au cœur d'un rassemblement unique en son genre, initié par le peuple Yolngu et placé dans une vaste clairière cernée de forêts tropicales truffées d'eucalyptus, située sur une falaise surplombant la mer et des rivages escarpés et sauvages. Ici, c'est donc la terre ancestrale des Yolngu, un groupe aborigène qui, jusqu'au début du XXè siècle, vivait de manière relativement autonome, à l'écart de la brutale colonisation britannique. On parle d'une présence des Yolngu depuis plus de 60 000 ans. Contrairement à d'autres groupes aborigènes, les Yolngu n'ont pas été déplacés, arrachés à ce lien si puissant qui les relie à la terre et au fait de la parcourir. Ce qui fait la force de leur culture, de leur langue et dialectes, de leurs chants et de leurs danses qu'ils ont su maintenir à travers les millénaires et qui s'expriment pendant quatre jours au Garma. Véritables pionniers de la lutte pour les droits fonciers autochtones aborigènes, les Yolngu ont également su faire de cet évènement une tribune où se pressent désormais les hommes politiques australiens de tous bords. En 2024, près de 3 000 visiteurs, dont la moitié non-aborigènes, se sont immergés dans ce monde peuplé de rêves, d'ancêtres créateurs, d'abeilles, de grues brolga ou de serpents arc-en-ciel ; au son du Yidaki ou Didjeridoo qui est né au nord-est de la Terre d'Arnhem. Un festival pour dire la fierté noire et autochtone, celle d'un peuple debout et maître chez lui. Un voyage sonore de Sophie Ansel initialement diffusé en octobre 2024. En savoir plus : - Sur le Garma Festival et la Yothu Hindi Foundation - Sur les Yolngu en images et en sons: le projet visuel Twelve canoes - Sur les Yolngu, le site du Musée National Australien.
En France, la traditionnelle rentrée littéraire commence à remplir les rayons des librairies : 484 romans sont annoncés et la concurrence sera rude. Et si le secteur de l'édition n'échappe pas à la crise, certains tirent leur épingle du jeu comme les livres de cuisine. Cuisine du monde, gastronomie française ou recettes de grand-mère, il y en a pour tous les goûts. À l'ère du numérique et des contenus accessibles gratuitement, comment sont-ils encore si populaires ? Reportage de Lola Marteau. Ils ont été les grands gagnants de la pandémie de Covid-19. Confinés, les Français s'étaient remis aux fourneaux, plébiscitant les livres de cuisine. Sept millions d'exemplaires avaient été vendus en 2021. Aujourd'hui, les ventes se sont stabilisées, mais les ouvrages culinaires n'ont jamais été aussi nombreux et divers. Mais que cherchent donc les acheteurs ? L'abondance des titres entraîne une forte concurrence. Il faut se démarquer à tout prix. Le chef pâtissier français Christophe Felder, auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, mise sur des recettes simples : « On a deux pâtisseries en Alsace, on fait des mille-feuilles, des Paris-Brest, tous les jours. Et toutes les recettes qui nous plaisent, ou qui ont plu aux clients qui les achètent, on se dit qu'on va les mettre dans les prochains livres. Dès mon premier livre, je voulais que les gens puissent refaire les recettes sans trop de difficultés pour pouvoir faire un truc rapide, mais fait maison. » Son best-seller, Pâtisserie, publié aux éditions de La Martinière, s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires en dix ans. Ce livre dense, de couleur fuchsia, attire l'œil des plus curieux. « Quand j'avais fait MasterChef (une émission télévisée culinaire, NDLR), la productrice de l'émission m'a dit : "Vous savez Christophe, moi, je ne vous connaissais pas, mais mon mari m'avait offert ce livre car il trouvait la couverture super". Il y a des gens qui adorent le design, des gens qui ne sont ni cuisiniers, ni pâtissiers, mais qui veulent un peu toucher à ça. Donc le graphisme va aider à la vente, au succès d'un livre aussi », raconte Christophe Felder. Marion, directrice d'une librairie parisienne, a vu un réel changement s'opérer dans ses rayons : « Alors, la nouvelle tendance du livre de cuisine, c'est que ce sont des livres qui font effectivement plus décoration, cadeau. Autour de 300, 400 pages. Avant, on avait plutôt uniquement la recette. Aujourd'hui, on propose une idée de voyage, qui accompagne souvent les recettes. » Les livres de cuisine sont aujourd'hui souvent des beaux livres. Parmi les plus populaires, on remarque les déclinaisons du chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi. Des succès qui offrent de belles opportunités aux maisons d'édition : « Pour l'éditeur, cela permet de vendre des livres plus chers, qui sont quand même entre 30, 50, 60 euros. Ça combine aussi bien le livre de voyage que le livre de recettes. Graphiquement, il y a des identités. La cuisine du monde, c'est très coloré. » Avec son héritage gastronomique, la France perpétue et réinvente la tradition et l'attachement pour ces livres qui, comme la cuisine, suivent les tendances et les époques pour satisfaire les nouvelles papilles. À lire aussiVoyager, mitonner, transmettre : la tête dans les livres de cuisine
En France, la traditionnelle rentrée littéraire commence à remplir les rayons des librairies : 484 romans sont annoncés et la concurrence sera rude. Et si le secteur de l'édition n'échappe pas à la crise, certains tirent leur épingle du jeu comme les livres de cuisine. Cuisine du monde, gastronomie française ou recettes de grand-mère, il y en a pour tous les goûts. À l'ère du numérique et des contenus accessibles gratuitement, comment sont-ils encore si populaires ? Reportage de Lola Marteau. Ils ont été les grands gagnants de la pandémie de Covid-19. Confinés, les Français s'étaient remis aux fourneaux, plébiscitant les livres de cuisine. Sept millions d'exemplaires avaient été vendus en 2021. Aujourd'hui, les ventes se sont stabilisées, mais les ouvrages culinaires n'ont jamais été aussi nombreux et divers. Mais que cherchent donc les acheteurs ? L'abondance des titres entraîne une forte concurrence. Il faut se démarquer à tout prix. Le chef pâtissier français Christophe Felder, auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, mise sur des recettes simples : « On a deux pâtisseries en Alsace, on fait des mille-feuilles, des Paris-Brest, tous les jours. Et toutes les recettes qui nous plaisent, ou qui ont plu aux clients qui les achètent, on se dit qu'on va les mettre dans les prochains livres. Dès mon premier livre, je voulais que les gens puissent refaire les recettes sans trop de difficultés pour pouvoir faire un truc rapide, mais fait maison. » Son best-seller, Pâtisserie, publié aux éditions de La Martinière, s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires en dix ans. Ce livre dense, de couleur fuchsia, attire l'œil des plus curieux. « Quand j'avais fait MasterChef (une émission télévisée culinaire, NDLR), la productrice de l'émission m'a dit : "Vous savez Christophe, moi, je ne vous connaissais pas, mais mon mari m'avait offert ce livre car il trouvait la couverture super". Il y a des gens qui adorent le design, des gens qui ne sont ni cuisiniers, ni pâtissiers, mais qui veulent un peu toucher à ça. Donc le graphisme va aider à la vente, au succès d'un livre aussi », raconte Christophe Felder. Marion, directrice d'une librairie parisienne, a vu un réel changement s'opérer dans ses rayons : « Alors, la nouvelle tendance du livre de cuisine, c'est que ce sont des livres qui font effectivement plus décoration, cadeau. Autour de 300, 400 pages. Avant, on avait plutôt uniquement la recette. Aujourd'hui, on propose une idée de voyage, qui accompagne souvent les recettes. » Les livres de cuisine sont aujourd'hui souvent des beaux livres. Parmi les plus populaires, on remarque les déclinaisons du chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi. Des succès qui offrent de belles opportunités aux maisons d'édition : « Pour l'éditeur, cela permet de vendre des livres plus chers, qui sont quand même entre 30, 50, 60 euros. Ça combine aussi bien le livre de voyage que le livre de recettes. Graphiquement, il y a des identités. La cuisine du monde, c'est très coloré. » Avec son héritage gastronomique, la France perpétue et réinvente la tradition et l'attachement pour ces livres qui, comme la cuisine, suivent les tendances et les époques pour satisfaire les nouvelles papilles. À lire aussiVoyager, mitonner, transmettre : la tête dans les livres de cuisine
L'invité culture aujourd'hui est Aurélien Peyre, dont le premier long métrage, L'Épreuve du feu, sort ce mercredi 13 août en salles. On y suit Hugo, 19 ans, en vacances sur l'île de Noirmoutier, avec sa petite amie, Queen, esthéticienne aux ongles strassés, qui va bien vite détonner parmi cette jeunesse dorée, volontiers moqueuse, voire cruelle. Aurélien Peyre filme ce choc des classes sociales avec une précision chirurgicale. Aurélien Peyre au micro d'Élisabeth Lequeret.
L'invité culture aujourd'hui est Aurélien Peyre, dont le premier long métrage, L'Épreuve du feu, sort ce mercredi 13 août en salles. On y suit Hugo, 19 ans, en vacances sur l'île de Noirmoutier, avec sa petite amie, Queen, esthéticienne aux ongles strassés, qui va bien vite détonner parmi cette jeunesse dorée, volontiers moqueuse, voire cruelle. Aurélien Peyre filme ce choc des classes sociales avec une précision chirurgicale. Aurélien Peyre au micro d'Élisabeth Lequeret.
La chanteuse malienne Djely Tapa est l'une des nouvelles voix de la musique mandingue, descendante d'une lignée de griots. Son répertoire, à la croisée des cultures malienne et occidentale, mêle traditions mandingues, blues du désert et sonorités électroniques. Lauréate de plusieurs prix Juno, remis aux artistes canadiens œuvrant dans la musique, cette Montréalaise d'adoption sera en concert ce vendredi 8 août au Festival Musique du Bout du Monde, à Gaspé au Québec. À lire aussiDe la France au Mali, M et Fatoumata Diawara poursuivent leur voyage musical avec «Lamomali Totem»
La chanteuse malienne Djely Tapa est l'une des nouvelles voix de la musique mandingue, descendante d'une lignée de griots. Son répertoire, à la croisée des cultures malienne et occidentale, mêle traditions mandingues, blues du désert et sonorités électroniques. Lauréate de plusieurs prix Juno, remis aux artistes canadiens œuvrant dans la musique, cette Montréalaise d'adoption sera en concert ce vendredi 8 août au Festival Musique du Bout du Monde, à Gaspé au Québec. À lire aussiDe la France au Mali, M et Fatoumata Diawara poursuivent leur voyage musical avec «Lamomali Totem»
C'est à la fois un récit de voyage, un reportage journalistique et une analyse géopolitique. Avec L'Arbre et la Tempête, paru aux éditions Marchialy, le journaliste Quentin Muller nous dévoile les secrets de Socotra, cette île à la fois oubliée et convoitée à 300 km au large des côtes du Yémen. Une île qui se démarque par son paysage, sa langue, sa culture, surtout son histoire, mais qui n'échappe pas aux tumultes de la guerre civile. L'auteur y consacre une enquête fouillée, rythmée de ses rencontres avec les habitants et d'anecdotes locales avec, en fil rouge, l'histoire du Yémen. Le reste, c'est son auteur, Quentin Muller qui le raconte. À lire aussiThomas Juneau: au Yémen, «le conflit ne montre aucun signe d'apaisement»
C'est à la fois un récit de voyage, un reportage journalistique et une analyse géopolitique. Avec L'Arbre et la Tempête, paru aux éditions Marchialy, le journaliste Quentin Muller nous dévoile les secrets de Socotra, cette île à la fois oubliée et convoitée à 300 km au large des côtes du Yémen. Une île qui se démarque par son paysage, sa langue, sa culture, surtout son histoire, mais qui n'échappe pas aux tumultes de la guerre civile. L'auteur y consacre une enquête fouillée, rythmée de ses rencontres avec les habitants et d'anecdotes locales avec, en fil rouge, l'histoire du Yémen. Le reste, c'est son auteur, Quentin Muller qui le raconte. À lire aussiThomas Juneau: au Yémen, «le conflit ne montre aucun signe d'apaisement»
Environ 7 000 langues sont parlées dans le monde, mais celui-ci est dominé par une vingtaine de langues ! Qu'en est-il des autres ? En cette décennie des langues autochtones décidée par l'UNESCO, RFI a consacré un grand dossier aux langues en danger, conçu par Baptiste Condominas. Combien de langues disparaissent chaque année ? Difficile à quantifier, car il est parfois impossible de savoir à quel moment le dernier locuteur d'une langue meurt. Depuis quelques années, les chercheurs s'y intéressent, parce que lorsqu'une langue disparaît, c'est toute une culture qui disparait avec. L'Unesco juge que si rien n'est fait, la moitié des langues pourrait disparaitre au cours de ce siècle. L'Asie-Pacifique est la première aire géographique concernée avec notamment les langues indonésiennes, ou encore les langues aborigènes en Australie. Certains pays d'Afrique comme le Cameroun, le Nigeria, l'Éthiopie ou le Soudan sont concernés. Pourquoi chaque année, certaines langues disparaissent ? Comment protéger des langues en danger ? En quoi le changement climatique peut-il favoriser la disparition de certaines langues ? Quelles sont les conséquences de la disparition de langues chaque année ? Y a-t-il des mouvements de revendications pour la sauvegarde de ces langues ? Certaines langues disparaissent, car certains groupes sont obligés d'abandonner leur langue ancestrale au profit d'une langue dominante. Il y a trois contextes : la colonisation européenne qui a entraîné la mort de millions d'autochtones, la formation des États-nations avec une éducation monolingue dans une langue unique et les périodes de crises comme les guerres, les épidémies. Les langues ne meurent pas, elles sont tuées. Evangelia Adamou Exemples avec : Le live : une langue finno-ougrienne complexe, à déclinaisons, encore parlée en Lettonie par une vingtaine de personnes, dans un pays de 1,8 million d'habitants. Parlée autrefois par les communautés lives sur les terres de Courlande et au nord de Riga, les locuteurs sont aujourd'hui dispersés et se mobilisent pour que cette langue ne disparaisse pas. Depuis 1999, cette langue a le statut de langue indigène. Une vraie langue survivante ! Avec notre correspondante en Lettonie, Marielle Vitureau. Le taa : une langue d'Afrique australe, parlée par environ quatre mille locuteurs au Botswana et en Namibie. Une langue «qui a le système sonore le plus complexe du monde» avec plus d'une centaine de sons qui a fasciné Ian Brennan, compositeur et producteur récompensé aux Grammy Awards en 2011 pour le meilleur album de musique du monde ! Avec notre correspondant régional, Valentin Hugues. Le sapara : une langue indigène de l'Équateur. L'une des dernières locutrices, Mukusawa Santi Ashanga, est décédée en mars dernier à Quito. Les Saparas étaient un peuple indigène assez nombreux au XVIIè siècle puis les maladies (fièvre jaune, fièvre du caoutchouc) ont décimé une partie de la population qui est passée de 100.000 à 20.000 personnes au début du XXè siècle. Il resterait aujourd'hui quelques centaines de personnes, mais qui ne parleraient pas ou peu la langue. Avec notre correspondant en Équateur, Eric Samson. Vous pouvez écouter toutes ces langues dans les articles correspondants (voir liens hypertextes). Invités : Baptiste Condominas, journaliste pour RFI. Retrouvez le dossier complet sur les langues en danger ici et Evangelia Adamou, linguiste et directrice de recherches au CNRS, elle travaille sur la situation des langues minoritaires. Programmation musicale : L'artiste Elisapie avec le titre Inuuniaravit, une reprise de Born to be alive, de Patrick Hernandez en langue inuktitut, la langue de ses origines. Une langue en péril.
Environ 7 000 langues sont parlées dans le monde, mais celui-ci est dominé par une vingtaine de langues ! Qu'en est-il des autres ? En cette décennie des langues autochtones décidée par l'UNESCO, RFI a consacré un grand dossier aux langues en danger, conçu par Baptiste Condominas. Combien de langues disparaissent chaque année ? Difficile à quantifier, car il est parfois impossible de savoir à quel moment le dernier locuteur d'une langue meurt. Depuis quelques années, les chercheurs s'y intéressent, parce que lorsqu'une langue disparaît, c'est toute une culture qui disparait avec. L'Unesco juge que si rien n'est fait, la moitié des langues pourrait disparaitre au cours de ce siècle. L'Asie-Pacifique est la première aire géographique concernée avec notamment les langues indonésiennes, ou encore les langues aborigènes en Australie. Certains pays d'Afrique comme le Cameroun, le Nigeria, l'Éthiopie ou le Soudan sont concernés. Pourquoi chaque année, certaines langues disparaissent ? Comment protéger des langues en danger ? En quoi le changement climatique peut-il favoriser la disparition de certaines langues ? Quelles sont les conséquences de la disparition de langues chaque année ? Y a-t-il des mouvements de revendications pour la sauvegarde de ces langues ? Certaines langues disparaissent, car certains groupes sont obligés d'abandonner leur langue ancestrale au profit d'une langue dominante. Il y a trois contextes : la colonisation européenne qui a entraîné la mort de millions d'autochtones, la formation des États-nations avec une éducation monolingue dans une langue unique et les périodes de crises comme les guerres, les épidémies. Les langues ne meurent pas, elles sont tuées. Evangelia Adamou Exemples avec : Le live : une langue finno-ougrienne complexe, à déclinaisons, encore parlée en Lettonie par une vingtaine de personnes, dans un pays de 1,8 million d'habitants. Parlée autrefois par les communautés lives sur les terres de Courlande et au nord de Riga, les locuteurs sont aujourd'hui dispersés et se mobilisent pour que cette langue ne disparaisse pas. Depuis 1999, cette langue a le statut de langue indigène. Une vraie langue survivante ! Avec notre correspondante en Lettonie, Marielle Vitureau. Le taa : une langue d'Afrique australe, parlée par environ quatre mille locuteurs au Botswana et en Namibie. Une langue «qui a le système sonore le plus complexe du monde» avec plus d'une centaine de sons qui a fasciné Ian Brennan, compositeur et producteur récompensé aux Grammy Awards en 2011 pour le meilleur album de musique du monde ! Avec notre correspondant régional, Valentin Hugues. Le sapara : une langue indigène de l'Équateur. L'une des dernières locutrices, Mukusawa Santi Ashanga, est décédée en mars dernier à Quito. Les Saparas étaient un peuple indigène assez nombreux au XVIIè siècle puis les maladies (fièvre jaune, fièvre du caoutchouc) ont décimé une partie de la population qui est passée de 100.000 à 20.000 personnes au début du XXè siècle. Il resterait aujourd'hui quelques centaines de personnes, mais qui ne parleraient pas ou peu la langue. Avec notre correspondant en Équateur, Eric Samson. Vous pouvez écouter toutes ces langues dans les articles correspondants (voir liens hypertextes). Invités : Baptiste Condominas, journaliste pour RFI. Retrouvez le dossier complet sur les langues en danger ici et Evangelia Adamou, linguiste et directrice de recherches au CNRS, elle travaille sur la situation des langues minoritaires. Programmation musicale : L'artiste Elisapie avec le titre Inuuniaravit, une reprise de Born to be alive, de Patrick Hernandez en langue inuktitut, la langue de ses origines. Une langue en péril.
Des chercheurs du CNRS viennent de publier la deuxième édition du Dictionnaire comparé du droit du patrimoine culturel. Mille pages pour comprendre les nuances de ce vocabulaire évolutif et mobile pour comprendre comment on définit le patrimoine. Les conflits tuent les civils. On en parle moins, mais ils détruisent aussi les patrimoines culturels, des monuments parfois plurimillénaires. Mais comment définir le patrimoine culturel ? Quels sont les autres termes utilisés dans les autres pays ? Quelle est la différence entre bien culturel et patrimoine culturel ? Que veut dire «restitution». C'est en 1954 avec la signature de la Convention de la Haye qu'on a commencé à parler de protection des biens culturels en cas de conflit armé. En effet, de nombreux biens ont été détruits durant la Seconde Guerre mondiale. Avec ce dictionnaire, l'idée est de montrer que chaque mot pèse, que la précision du vocabulaire est essentielle. Les conceptions sont très différentes entre les États. On va observer des variations de vocabulaire qui vont dire des choses : la façon dont on conçoit le patrimoine. Les mots disent des choses : la façon de désigner va renseigner sur la conception développée. Marie Cornu Invitée : Marie Cornu, directrice de recherche CNRS, ISP (ENS Paris-Saclay, Université Paris Nanterre). Elle a codirigé le dictionnaire comparé du droit du patrimoine culturel (CNRS Éditions, 2025). Et Fabrice Virgili nous parlera du site Gaza Histoire qui répertorie le patrimoine de Gaza. Depuis un peu plus d'une année, un groupe de chercheuses et chercheurs en sciences humaines fait un inventaire du patrimoine bombardé de Gaza, car c'est une terre d'une richesse méconnue dont les sites témoignent de 4 000 ans d'histoire. Renseigner chacun de ces lieux est indispensable pour empêcher leur disparition et contribuer, le moment venu, à leur reconstruction. Et la chronique Ailleurs nous emmène à Niamey, au Niger, où Bachir Gentil artiste, slameur, fondateur de l'association Arts et Racines nous présentera la troisième édition du Festival International Slam Ecolo (FISE) qui aura lieu dans la capitale nigérienne du 17 au 21 juin 2025. Cet événement allie art, slam et écologie et rassemble depuis trois ans des artistes et activistes de plusieurs pays autour des enjeux environnementaux. Le festival proposera trois grands concerts, deux compétitions : Slam Vert pour les artistes professionnels et un Kid Slam for Climate pour les enfants, mais aussi des conférences, un panel, quatre jours d'ateliers en techniques de récupération artistique. Les activités auront lieu à la Galerie Tawaydo, au Centre de Conférence Mahatma Gandhi, à l'Université Abdou Moumouni, au Rônier, au CCN, et dans plusieurs quartiers de Niamey. Programmation musicale : L'artiste Krisy avec le titre Jolie Niar.
Pour souffler ses quarante bougies, le Musée de Pont-Aven en Bretagne convoque les sorcières. Elles sont au cœur d'une exposition foisonnante intitulée « Sorcières ! Fantasmes, savoirs, liberté ». Plus de 200 œuvres - peintures, sculptures, photographies et objets d'art, mais aussi extraits de littérature, de danse, de musique et de cinéma - explorent l'évolution de l'image de la sorcière au XIXe siècle : de la figure effrayante à la femme fatale, jusqu'à devenir un symbole d'indépendance, de connaissance et de résistance face à l'obscurantisme. L'exposition est à découvrir jusqu'au 16 novembre. Entourées de serpents, de chauves-souris et de chats noirs, ces sorcières aux nez crochus et chapeaux pointus, volant sur leurs balais, hantent notre imaginaire depuis le Moyen Âge. Sophie Kervran, conservatrice en chef du Musée de Pont-Aven, souhaite mettre en lumière la femme derrière cette allégorie du mal, de la mort, du vice et de la vieillesse : « Notre exposition se centre vraiment sur la vision qu'ont les artistes du XIXe siècle sur cette figure qui a connu un renversement notamment avec la parution de l'ouvrage de Jules Michelet, qui s'intitule "La Sorcière" en 1862 et qui, pour une fois, montre une sorcière jeune, une femme positive en osmose avec les éléments naturels ». « Dans la campagne, on n'est jamais savant sans être quelque part sorcier », disait George Sand, romancière éclairée et femme farouchement indépendante du XIXe siècle, évoquant ainsi les guérisseuses du village et leurs connaissances de la médecine alternative. Mais l'exposition débute bien avant : « Quand le visiteur entre dans notre exposition, il est confronté à un tableau assez inquiétant qui s'appelle "Victime" de Gustave Moreau où on voit une femme avec un poignard dans le flanc et qui nous montre nous d'un signe accusateur. Et dans une vitrine, on a mis en parallèle le "Malleus Maleficarum", le Marteau des Sorcières, qui a été écrit en 1486 par deux moines dominicains, des inquisiteurs qui est en fait un traité, un véritable best-seller qui indique comment chasser la sorcière - la chasse aux sorcières a eu lieu du 15e au 17e siècle -, comment les torturer pour leur extorquer des aveux ». On estime entre 60 000 à 90 000 personnes pendues ou brûlées pour sorcellerie, dont deux tiers de femmes - victimes de superstition, de règlement de comptes, de misogynie, rappelle la directrice de ce musée en Bretagne qui fait également un clin d'œil à son propre patrimoine : « C'est un tableau d'Edgard Maxence qui s'appelle "La légende bretonne". Et là, pas d'attribut de la sorcière, pas de balai, pas de chapeau pointu, même pas de chat noir. Mais cette femme qu'on reconnaît sorcière parce qu'elle a cette chevelure rousse - et on sait combien le roux était symbolique du diable. Et puis sous sa houppelande d'hermine, on aperçoit ses pieds. Mais est-ce que ce sont des poulaines, ces chaussures médiévales, ou est-ce que ce sont des pieds de bouc ? ». L'ambivalence est reine dans cette exposition aux visions tantôt cauchemardesques, tantôt enchanteresses, des visions masculines que l'exposition met en contrepoint avec une vingtaine d'œuvres d'artistes femmes d'aujourd'hui. Dans sa série « Innocente », Dalila Dalléas Bouzar, d'origine algérienne, montre des sorcières noires, nues, libérées. Sans oublier que le sous-titre « Fantasmes, savoirs, liberté » de l'exposition rend aussi un hommage discret au mouvement iranien « Femme, Vie, Liberté », un rappel que la chasse aux sorcières n'est pas totalement éradiqué dans ce monde. À lire aussi«Sorginak»: à la redécouverte des sorcières du Pays Basque
Musicien de père en fils, rappeur et producteur, Yewhe Yeton a le gout de l'archive. Passionné par l'histoire musicale du Bénin dont il collectionne les rythmes hérités de la tradition, il nous révèle le sens caché des chants du Dahomey enregistrés en 1931 lors de l'exposition coloniale. Nous sommes à Abomey Calavi, à la périphérie de Cotonou, capitale économique du Bénin. Fils de chanteur, petit-fils de chanteur, chanteur lui-même, Yewhe est venu interroger son héritage familial. Son père lui raconte en langue gun-gbé comment son grand-père a séduit sa grand-mère en évinçant tous ses prétendants : « Il était le chanteur vedette du groupe musical du village ! » Évoquant sa personnalité éloquente et militante, le père et le fils discutent du sens des paroles des chansons au fur et à mesure que je les enregistre. Témoignage de la culture religieuse vodoun, mais aussi critique sociale du pouvoir des puissants.Son goût de l'archive, il nous révèle à l'instar des chants dahoméens découverts par Cécile Van Den Avenne, enregistrés lors de l'exposition coloniale de Paris en 1931. Qui sont les chanteurs enregistrés, que chantent-ils et d'où viennent les rythmes joués ? Autant de révélations remises en circulation par Yewhe Yeton dans ses boucles musicales où un tirailleur dahoméen nommé Hounsou fait face aux blancs qui ne le comprennent pas, en leur chantant : « Mède Mi Wá. Nous ne sommes pas des prisonniers, nous aussi sommes des hommes ».À écouter aussiFinaliste Prix Découvertes RFI 2025 : le rappeur béninois Yewhe Yeton► Un documentaire de Valérie Nivelon avec l'artiste Yewhe Yeton et la chercheuse Cécile Van Den Avenne.Cécile Van Den Avenne, directrice d'études de l'EHESS. Institut des mondes africains - IMAF, Campus EHESS Marseille, CeRCLEs - Centre de recherche sur les circulations, les liens et les échanges. Chaire : Pratiques langagières. Afrique-Europe (XIXe-XXIe siècle)► Découvrir sa page de rechercheFinaliste du prix Découverte RFI 2025, Yewhe Yeton nous présente son album Loko :Un album entre mémoire collective et vibrations intimesLoko est une cartographie sonore et intellectuelle, un espace où se croisent les aspirations d'un artiste et les résonances d'un peuple. Yewhe Yeton y explore le passé pour mieux s'inscrire dans l'avenir. Il y affirme avec force une identité plurielle, hybride et insoumise. En mêlant technicité, engagement et profondeur esthétique, il signe une œuvre inaugurale d'une densité interpellante, qui pose les bases d'un parcours musical prometteur. Quels sont les atouts qui font de cet album une œuvre évocatrice et pérenne ?L'orchestration musicale comme matrice identitaireDès les premières mesures de Loko, Yewhe Yeton annonce la couleur : un projet hybride, à la croisée des esthétiques, où les polyphonies africaines se déploient avec une subtile virtuosité et tissent un canevas sonore à la fois ancestral et résolument moderne. Il fait de la fusion musicale une déclaration d'intention : rythmes traditionnels, hip-hop et éclats de rock s'entrelacent dans une alchimie ténue, entraînante, donnant naissance à une imagerie afro-métissée, expressive et méticuleuse. Entre polyphonie et polyrythmies, ce patchwork esthétique se veut être la résultante fusionnelle des chœurs africains dans leur déploiement de masse qui se fait continuité de l'état d'esprit culturel de la consolidation par le lien collectif. En cela, chaque chanson se construit comme une mosaïque, une superposition minutieuse de textures sonores qui illustrent la complexité des héritages culturels que l'artiste porte et réinterprète.Le message comme mission d'émancipationAu-delà de la performance musicale, Loko est un manifeste. Les dix titres de l'album résonnent comme un appel à l'autodétermination, une profession de foi inscrite dans le respect des valeurs communautaires ancestrales. Yewhe Yeton inscrit son art dans une tradition orale de transmission de valeurs, à se réapproprier et à réinvestir. Afin de faire de chaque vers ponctué, accentué, cadencé, scandé une passerelle de sens entre les vertus du passé et les urgences de l'avenir. De fait, son propos se porte notamment sur les enjeux de la vie et la nécessité de s'accomplir avec prudence, sur des clés-pratiques du vivre-social, sur la cosmogonie locale, autant que sur les ambiguïtés humaines que l'on peut rencontrer.C'est aussi un album dans lequel Yewhe Yéton se plaît à se raconter, comme dans un processus.Les refrains comme portail vers l'intemporelLes refrains de Yewhe Yeton dégagent un paradoxe fascinant. Ils installent une impression de transcendance, tout en touchant à une forme d'insaisissable. À travers eux, l'artiste convoque une mémoire sensorielle partagée, un relent d'anciennes litanies qui viennent se mêler à la modernité de sa proposition musicale. Cette tension entre ancrage et dépassement donne à l'album une résonance particulière, une capacité à faire vibrer quelque chose de profondément enfoui en l'auditeur. Cette familiarité est combinée à la sensation de toucher à une altérité, à une antériorité qui nous dépasse, qui est profondément ancrée en nous. Dans ce sens, les refrains de Yewhe Yéton parviennent ainsi à créer un paradoxe émotionnel, où le connu et l'inconnu se mêlent pour produire un effet puissant et marquant. Ils opèrent comme des incantations modernes, où la répétition et la mélodie deviennent des vecteurs d'une puissance évocatrice inédite. Cette liaison – entre immédiateté et profondeur mystique – confère à Loko une charge émotionnelle qui pourrait garantir aux œuvres de Yewhe Yéton des statuts de classiques en devenir.La langue fon comme laboratoire sonore et anthropologiqueLe choix du fongbé semble soigné et réfléchi. En plus d'être médium linguistique et marqueur identitaire, il devient un véritable terrain de recherche. Yewhe Yeton joue avec la musicalité intrinsèque de la langue, explore ses aspérités rythmiques, sa plasticité poétique. Son travail sur l'assonance et l'allitération forge un phrasé percussif qui s'imprime dans l'oreille. Ce choix linguistique participe de la volonté d'ancrer Loko dans une continuité patrimoniale, d'autant qu'il choisit d'explorer un fon qui n'est pas usuel pour s'approprier celui qui appartient au registre de langue soutenu, énigmatique, codifié. En l'abordant ainsi, le rappeur dépoussière par une modernité audacieuse. Il en fait le terreau d'une recherche musicale et anthropologique. À travers ce fon quasi-élitiste, il interroge les structures de la pensée, les subtilités de la transmission orale et les sonorités.► Lien d'écoute sur Sound Cloud
Perdu dans l'océan Indien, entre les côtes yéménites et somaliennes, l'archipel de Socotra fascine tous ceux qui s'y aventurent. Parmi eux, le reporter français Quentin Müller qui vient de publier un singulier récit de voyage, journalistique et géopolitique. Une ode aussi, sensible, à la grande île décidément magnétique. Dans le monde, il est des lieux où les superlatifs peinent à dire la force des éléments, la puissance des paysages et des solitudes qu'on y rencontre… L'archipel yéménite de Socotra, situé dans la mer d'Arabie, à l'entrée du Golfe d'Aden, est de ceux-là. Depuis des siècles, des millénaires, les relations qui en ont été faites par les voyageurs, de Marco Polo à Pline l'ancien ou Ibn Battûta ont suscité bien des légendes, faisant de Socotra et ses montagnes le lieu d'origine du phénix sacré, un repaire de pirates ou de sorciers, un jardin d'Eden voire une île cannibale. Aujourd'hui, même si la guerre du Yémen et la géopolitique tourmentée de la région ont rattrapé ces terres rocailleuses, isolées et longtemps peuplées de bédouins réfugiés dans ses grottes, on dit encore de son île principale, sanctuaire de fascinants arbres dragon, balayée par les vents et les tempêtes, qu'elle est «extraterrestre». «Le paysage est un état d'âme», disait Victor Hugo, parce qu'il n'existe, peut-être, que dans les yeux de celui ou celle qui le regarde… Aujourd'hui, c'est donc à travers le regard singulier, sensible, précis d'un spécialiste français de la péninsule Arabique et grand amoureux du Yémen, Quentin Müller, que nous allons voyager et regarder Socotra. Le reporter nomade vient de publier en France «L'arbre et la tempête» : un récit personnel, entre quête et enquête, qui replace l'île au cœur d'enjeux géopolitiques majeurs, complexes et qui s'attache surtout à rendre plus proche et plus humaine cette île oubliée du reste du monde. Sauf peut-être de ceux, qui comme lui, un jour, en ont rêvé et y sont allés…À lire :- «L'arbre et la tempête. Socotra, l'île oubliée», de Quentin Müller. Éditions Marchialy. 2025- Sur le classement au Patrimoine mondial de l'humanité, de Socotra par l'Unesco- Sur l'arbre dragon de Socotra, un reportage de Quentin Müller pour le Monde diplomatique- «Voulez-vous que je vous raconte le Socotra d'autrefois?», un article sur l'histoire de Socotra perçu comme un lieu d'exception. 2011. Par l'anthropologue française Nathalie Peutz.
Dans son spectacle Maintenant je n'écris plus qu'en français, Viktor Kyrylov comédien ukrainien se raconte. Viktor Kyrylov est né à Odessa, en Ukraine. Le 24 février 2022, il a 20 ans et se trouve à Moscou où il vit depuis trois ans, réalisant son rêve d'enfance : intégrer la plus prestigieuse école de théâtre russe, le GITIS. Mais la Russie envahit l'Ukraine. Le lendemain, il devait jouer dans « La Mouette » de Tchekhov, son premier spectacle, en langue russe.Sa vie prend soudain une tournure absurde. Il fait alors face aux bouleversements provoqués par la guerre : l'amour devient la haine, les amis d'hier deviennent les ennemis d'aujourd'hui. Exilé à Paris, il commence à apprendre le français, découvre la chanson française. Il est accueilli au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris en tant qu'étudiant réfugié puis il écrit un seul en scène en français. Arrivé en France, je ne voulais plus parler mes deux langues maternelles : le russe et l'ukrainien. Je viens d'une région d'Ukraine où on parle plus le russe que l'ukrainien. Quand la guerre a commencé, cette question linguistique s'est posée : faut-il parler la langue de l'occupant ? La langue française est devenue une langue refuge pour moi Viktor Kyrylov Invité : Viktor Kyrylov, artiste, comédien. Son spectacle, Maintenant je n'écris plus qu'en français est son premier spectacle écrit entièrement en français. Il est joué au Théâtre de Belleville jusqu'au 29 juin 2025.Et aujourd'hui avec Lucie Bouteloup et Benjamin Roussel, on (re)découvre l'expression «Être au trente-sixième dessous». La chronique «La puce à l'oreille» en partenariat avec les éditions Le Robert. Et d'ailleurs, si vous visitiez le blog Dis-moi, Robert ? Programmation musicale : ♦ L'artiste CRC Feat Anaïs Mwa avec le titre Aquarelle.