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Dans Musée Duras, Julien Gosselin retraverse l'œuvre protéiforme de Marguerite Duras à travers onze propositions scéniques. Aux côtés de seize interprètes issus de la promotion sortante du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, le directeur de l'Odéon nous fait découvrir l'œuvre complète de Marguerite Duras sur une journée, avec les élèves de la promotion 2025 du Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris. Un spectacle fleuve de dix heures assez hypnotique avec un rythme : celui des mots, celui de la musique, de la techno et des lumières stroboscopiques. Il y a aussi des scènes filmées en vidéo et projetées sur les écrans autour de la scène ; pour chaque texte, le dispositif change. On peut s'immerger dans l'homme Atlantique, la douleur, Hiroshima mon amour ou La Musica deuxième. Ce qui m'intéresse quand je monte un texte, ce n'est pas de rendre hommage à un auteur ou à une autrice, c'est de faire un théâtre d'aujourd'hui : c'est faire un théâtre vivant. Julien Gosselin Julien Gosselin explore aussi les thèmes de l'amour fou, «aimer à en mourir» un thème très durassien: «Je crois qu'une des choses fondamentales pour le théâtre, c'est qu'au fond, le théâtre n'est pas là pour montrer des sentiments raisonnables. On ne vient pas au théâtre pour voir des choses qui ressemblent de manière identique et molle à la vie. On vient voir des zones d'extrémité dont on pourrait dire qu'elles sont presque interdites». Marguerite Duras, née Marguerite Donnadieu le 4 avril 1914, près de Saigon (Vietnam), est une autrice, dramaturge, scénariste et réalisatrice française. Elle passe son enfance en Indochine française, une expérience qui marquera son œuvre. Après des études de droit, elle s'engage dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et adopte le nom «Duras». Son mari, Robert Antelme, sera arrêté par la Gestapo et conduit vers les camps de Dachau et Buchenwald d'où il ressortira vivant. Elle s'inspirera de ces années pour écrire La douleur. L'œuvre de Marguerite Duras aborde les questions de la passion, de désir, de la solitude. Elle obtient le prix Goncourt en 1984 pour l'Amant. En 1959, elle écrit le scénario du film Hiroshima, mon amour, qui sera réalisé par Alain Resnais. Elle est également l'autrice de romans tels que Un barrage contre le Pacifique, Moderato cantabile, son style épuré a considérablement renouvelé la littérature française. Elle milita aussi activement contre la guerre en Algérie et s'engage pour les droits des femmes en signant le manifeste des 343, réclamant l'abrogation de la loi de 1920 interdisant l'avortement et toute contraception. Elle décède à Paris en 1996. Invité : Julien Gosselin, metteur en scène français né en 1987. En 2009, il fonde le collectif Si vous pouviez lécher mon cœur avec six comédiens de sa promotion. Il se fait connaître avec l'adaptation du roman de Michel Houellebecq Les particules élémentaires présentée au Festival d'Avignon en 2013. En juin 2025, il est nommé directeur du Théâtre National de l'Odéon pour une durée de cinq ans. Musée Duras à voir à l'espace Berthier jusqu'au 30 novembre 2025. Programmation musicale : L'artiste montréalaise Laura Lefevre avec le titre Un séjour.
Dans Musée Duras, Julien Gosselin retraverse l'œuvre protéiforme de Marguerite Duras à travers onze propositions scéniques. Aux côtés de seize interprètes issus de la promotion sortante du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, le directeur de l'Odéon nous fait découvrir l'œuvre complète de Marguerite Duras sur une journée, avec les élèves de la promotion 2025 du Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris. Un spectacle fleuve de dix heures assez hypnotique avec un rythme : celui des mots, celui de la musique, de la techno et des lumières stroboscopiques. Il y a aussi des scènes filmées en vidéo et projetées sur les écrans autour de la scène ; pour chaque texte, le dispositif change. On peut s'immerger dans l'homme Atlantique, la douleur, Hiroshima mon amour ou La Musica deuxième. Ce qui m'intéresse quand je monte un texte, ce n'est pas de rendre hommage à un auteur ou à une autrice, c'est de faire un théâtre d'aujourd'hui : c'est faire un théâtre vivant. Julien Gosselin Julien Gosselin explore aussi les thèmes de l'amour fou, «aimer à en mourir» un thème très durassien: «Je crois qu'une des choses fondamentales pour le théâtre, c'est qu'au fond, le théâtre n'est pas là pour montrer des sentiments raisonnables. On ne vient pas au théâtre pour voir des choses qui ressemblent de manière identique et molle à la vie. On vient voir des zones d'extrémité dont on pourrait dire qu'elles sont presque interdites». Marguerite Duras, née Marguerite Donnadieu le 4 avril 1914, près de Saigon (Vietnam), est une autrice, dramaturge, scénariste et réalisatrice française. Elle passe son enfance en Indochine française, une expérience qui marquera son œuvre. Après des études de droit, elle s'engage dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et adopte le nom «Duras». Son mari, Robert Antelme, sera arrêté par la Gestapo et conduit vers les camps de Dachau et Buchenwald d'où il ressortira vivant. Elle s'inspirera de ces années pour écrire La douleur. L'œuvre de Marguerite Duras aborde les questions de la passion, de désir, de la solitude. Elle obtient le prix Goncourt en 1984 pour l'Amant. En 1959, elle écrit le scénario du film Hiroshima, mon amour, qui sera réalisé par Alain Resnais. Elle est également l'autrice de romans tels que Un barrage contre le Pacifique, Moderato cantabile, son style épuré a considérablement renouvelé la littérature française. Elle milita aussi activement contre la guerre en Algérie et s'engage pour les droits des femmes en signant le manifeste des 343, réclamant l'abrogation de la loi de 1920 interdisant l'avortement et toute contraception. Elle décède à Paris en 1996. Invité : Julien Gosselin, metteur en scène français né en 1987. En 2009, il fonde le collectif Si vous pouviez lécher mon cœur avec six comédiens de sa promotion. Il se fait connaître avec l'adaptation du roman de Michel Houellebecq Les particules élémentaires présentée au Festival d'Avignon en 2013. En juin 2025, il est nommé directeur du Théâtre National de l'Odéon pour une durée de cinq ans. Musée Duras à voir à l'espace Berthier jusqu'au 30 novembre 2025. Programmation musicale : L'artiste montréalaise Laura Lefevre avec le titre Un séjour.
Rencontre avec le cinéaste Thomas Kruithof. Les braises, son nouveau film, plonge au cœur du mouvement des Gilets jaunes, commencé en novembre 2018, à travers le portrait d'un couple : Karine, interprétée par Virginie Efira, et Jimmy, interprété par Arieh Worthalter. Lui est chauffeur routier, elle est ouvrière en usine. Quand Karine rejoint les ronds-points et les manifestations, c'est tout l'équilibre de leur relation qui se fissure.
Rencontre avec le cinéaste Thomas Kruithof. Les braises, son nouveau film, plonge au cœur du mouvement des Gilets jaunes, commencé en novembre 2018, à travers le portrait d'un couple : Karine, interprétée par Virginie Efira, et Jimmy, interprété par Arieh Worthalter. Lui est chauffeur routier, elle est ouvrière en usine. Quand Karine rejoint les ronds-points et les manifestations, c'est tout l'équilibre de leur relation qui se fissure.
Les corridos sont des ballades chantées au Mexique. Fruits de la musique régionale mexicaine. Mais il en existe de toutes sortes : les classiques, originaires du Nord, et les belliqueux, va-t-en guerre, ou «tumbado» qu'on appelle parfois «narco». Leurs paroles racontent des histoires entre fiction et réalité. Dans le contexte de la violence qui sévit au Mexique, celles qui font des allusions au crime organisé dérangent. Elles sont accusées de romantiser la violence, la drogue et le narcotrafic, ces chansons sont au cœur d'une controverse. Des autorités gouvernementales tentent de les interdire, alors que ce genre typiquement mexicain a de plus en plus de succès auprès du public. «Les corridos, ces chansons prohibées que le Mexique adore», un Grand reportage de Gwendolina Duval.
En 2018, la collision entre deux figures françaises des musiques électroniques, Vitalic et Rebeka Warrior, donne naissance à Kompromat. Le premier apporte sa techno et son énergie rave, la seconde ses textes tranchants et poétiques. Le duo explosif aux influences berlinoises et à l'esthétique post-punk est actuellement en tournée, et en concert ce 5 novembre au Zénith de Paris. Moitié de KOMPROMAT, le DJ Vitalic fête les vingt ans de la sortie de son premier album, OK Cowboy, publié initialement en 2005. Ce 14 novembre, il le ressort en plusieurs formats (coffret, double vinyle, CD et digital) agrémentés de morceaux rares et de versions inédites. OK Cowboy est un album majeur de la musique électronique, un disque charnière entre les époques. À lire aussiKompromat: «Playing/Praying», le nouvel album électro-punk de Vitalic et Rebeka Warrior
En 2018, la collision entre deux figures françaises des musiques électroniques, Vitalic et Rebeka Warrior, donne naissance à Kompromat. Le premier apporte sa techno et son énergie rave, la seconde ses textes tranchants et poétiques. Le duo explosif aux influences berlinoises et à l'esthétique post-punk est actuellement en tournée, et en concert ce 5 novembre au Zénith de Paris. Moitié de KOMPROMAT, le DJ Vitalic fête les vingt ans de la sortie de son premier album, OK Cowboy, publié initialement en 2005. Ce 14 novembre, il le ressort en plusieurs formats (coffret, double vinyle, CD et digital) agrémentés de morceaux rares et de versions inédites. OK Cowboy est un album majeur de la musique électronique, un disque charnière entre les époques. À lire aussiKompromat: «Playing/Praying», le nouvel album électro-punk de Vitalic et Rebeka Warrior
Dans ce numéro du magazine IDÉES, Pierre-Édouard Deldique reçoit Elise Marrou. Professeure de philosophie contemporaine et d'histoire de la philosophie moderne à l'Université Paris-Sorbonne, elle nous propose une lecture synthétique et pédagogique de l'œuvre de Ludwig Wittgenstein (1889–1951), figure centrale de la philosophie contemporaine, dans un «Que sais-je», aux PUF. Elise Marrou / Cairn info. Philosophe du langage, mathématicien, ingénieur, Wittgenstein est présenté comme un penseur à la fois rigoureux et singulier dont la trajectoire intellectuelle échappe aux classifications simplistes. «Considéré comme l'un des plus grands penseurs du XXè siècle, Wittgenstein n'a publié que deux ouvrages, le «Tractatus logico-philosophicus» et les «Recherches philosophiques» qui, chacun à leur manière, ont provoqué une révolution philosophique profonde», écrit-elle. Non, dit-elle, contrairement à ce que l'on dit souvent de lui, il n'a pas tué la philosophie Bien au contraire car, ajoute-t-elle : «Si nous prenons réellement la peine de nous immerger dans l'œuvre du philosophe viennois, nous nous trouvons confrontés à un philosophe au service des problèmes de la philosophie comme personne peut-être ne l'a été avant lui» ; Au cours de l'émission, et au fil des pages de cet ouvrage utile pour quiconque veut comprendre ce penseur, Elise Marrou insiste sur le double moment de la pensée wittgensteinienne : celle du «Tractatus logico-philosophicus», où le langage est conçu comme un miroir du monde, et celle des «Recherches philosophiques», où la signification devient affaire d'usage et de pratiques sociales. Cette évolution, loin d'être une contradiction, est interprétée comme une radicalisation du projet initial : clarifier les confusions philosophiques en examinant les formes de vie et les jeux de langage. L'auteure déconstruit les slogans souvent associés à Wittgenstein — «la signification, c'est l'usage», «ce dont on ne peut parler, il faut le taire» — pour en restituer la profondeur. Elle montre comment il nous propose une nouvelle manière de faire de la philosophie : non en construisant des systèmes, mais en dissipant les malentendus nés de l'usage du langage. «Le philosophe se remémore l'usage ordinaire des mots afin de les reconduire de leur usage métaphysique à leur usage ordinaire». L'ouvrage met en lumière l'impact de Wittgenstein dans le monde des idées. Elise Marrou souligne que des notions comme «coutume», «institution», ou «forme de vie» permettent de penser les pratiques humaines sans recourir à des abstractions métaphysiques. Cette transversalité est au centre du livre : elle montre que Wittgenstein n'est pas seulement un philosophe du langage, mais un penseur de la culture, des usages, et des formes de rationalité incarnées. Dans ce numéro d'IDÉES et dans cet ouvrage, Elise Marrou nous propose une synthèse accessible et rigoureuse. En évitant les simplifications, elle invite les auditeurs et les lecteurs à entrer dans le détail des textes, tout en fournissant les repères nécessaires pour naviguer dans une pensée réputée à juste titre difficile. Musiques diffusées pendant l'émission Philharmonique de Vienne Zimerman / Bernstein - Concerto n°2 de Brahms Philip Glass - String Quartet n°2 Company Brad Mehldau - After Bach Rondo Jazzrausch Bigband - Dancing Wittgenstein.
Dans ce numéro du magazine IDÉES, Pierre-Édouard Deldique reçoit Elise Marrou. Professeure de philosophie contemporaine et d'histoire de la philosophie moderne à l'Université Paris-Sorbonne, elle nous propose une lecture synthétique et pédagogique de l'œuvre de Ludwig Wittgenstein (1889–1951), figure centrale de la philosophie contemporaine, dans un «Que sais-je», aux PUF. Elise Marrou / Cairn info. Philosophe du langage, mathématicien, ingénieur, Wittgenstein est présenté comme un penseur à la fois rigoureux et singulier dont la trajectoire intellectuelle échappe aux classifications simplistes. «Considéré comme l'un des plus grands penseurs du XXè siècle, Wittgenstein n'a publié que deux ouvrages, le «Tractatus logico-philosophicus» et les «Recherches philosophiques» qui, chacun à leur manière, ont provoqué une révolution philosophique profonde», écrit-elle. Non, dit-elle, contrairement à ce que l'on dit souvent de lui, il n'a pas tué la philosophie Bien au contraire car, ajoute-t-elle : «Si nous prenons réellement la peine de nous immerger dans l'œuvre du philosophe viennois, nous nous trouvons confrontés à un philosophe au service des problèmes de la philosophie comme personne peut-être ne l'a été avant lui» ; Au cours de l'émission, et au fil des pages de cet ouvrage utile pour quiconque veut comprendre ce penseur, Elise Marrou insiste sur le double moment de la pensée wittgensteinienne : celle du «Tractatus logico-philosophicus», où le langage est conçu comme un miroir du monde, et celle des «Recherches philosophiques», où la signification devient affaire d'usage et de pratiques sociales. Cette évolution, loin d'être une contradiction, est interprétée comme une radicalisation du projet initial : clarifier les confusions philosophiques en examinant les formes de vie et les jeux de langage. L'auteure déconstruit les slogans souvent associés à Wittgenstein — «la signification, c'est l'usage», «ce dont on ne peut parler, il faut le taire» — pour en restituer la profondeur. Elle montre comment il nous propose une nouvelle manière de faire de la philosophie : non en construisant des systèmes, mais en dissipant les malentendus nés de l'usage du langage. «Le philosophe se remémore l'usage ordinaire des mots afin de les reconduire de leur usage métaphysique à leur usage ordinaire». L'ouvrage met en lumière l'impact de Wittgenstein dans le monde des idées. Elise Marrou souligne que des notions comme «coutume», «institution», ou «forme de vie» permettent de penser les pratiques humaines sans recourir à des abstractions métaphysiques. Cette transversalité est au centre du livre : elle montre que Wittgenstein n'est pas seulement un philosophe du langage, mais un penseur de la culture, des usages, et des formes de rationalité incarnées. Dans ce numéro d'IDÉES et dans cet ouvrage, Elise Marrou nous propose une synthèse accessible et rigoureuse. En évitant les simplifications, elle invite les auditeurs et les lecteurs à entrer dans le détail des textes, tout en fournissant les repères nécessaires pour naviguer dans une pensée réputée à juste titre difficile. Musiques diffusées pendant l'émission Philharmonique de Vienne Zimerman / Bernstein - Concerto n°2 de Brahms Philip Glass - String Quartet n°2 Company Brad Mehldau - After Bach Rondo Jazzrausch Bigband - Dancing Wittgenstein.
La nouvelle saison des prix littéraires est ouverte. Le plus emblématique, le prix Goncourt sera décerné mardi 4 novembre. À quoi sert un prix littéraire ? Est-ce-que les applications, les supports et les nouvelles pratiques de lecture jouent sur le choix des lecteurs ? Qu'est-ce qui donne envie de lire un livre plutôt qu'un autre ? Sarah Sauquet, professeure de lettres, créatrice d'applications littéraires, autrice de Les 1000 livres qui donnent envie de lire (Glénat, 2022) est l'invitée internationale de la mi-journée de RFI dimanche 2 novembre. À lire aussiLe Grand Prix du roman 2025 de l'Académie française attribué à l'autrice haïtienne Yanick Lahens À lire aussiPercival Everett, le prix Pulitzer 2025, libère l'esclave de Mark Twain
Ses textes, ses mélodies et sa voix ont traversé les époques, CharlElie Couture a parcouru toutes les scènes, donné des milliers de concerts et il sort bientôt son 27ème album. Il ne s'est jamais contenté d'une seule vie ou d'un seul art, il est aussi poète, dessinateur, écrivain et rêvait même de devenir réalisateur. Avec son dernier ouvrage « Manhattan Galerie », il se fait portraitiste : un texte, un dessin, un personnage. À travers ces 50 figures croisées, nous voilà plongés à New York. CharlElie Couture était l'invité de Nathalie Amar. « Manhattan Galerie » est disponible chez Calmann Levy. ► Reportage Nous sommes également par téléphone avec Godefroy Mwanabwato au Congo qui nous présente son concours Dragon Rouge à Kisangani. ► Playlist du jour - Velvet Underground - Rock & Roll. - CharlElie Couture - Un jour les anges. - Disiz et Theodora - Melodrama.
Ses textes, ses mélodies et sa voix ont traversé les époques, CharlElie Couture a parcouru toutes les scènes, donné des milliers de concerts et il sort bientôt son 27ème album. Il ne s'est jamais contenté d'une seule vie ou d'un seul art, il est aussi poète, dessinateur, écrivain et rêvait même de devenir réalisateur. Avec son dernier ouvrage « Manhattan Galerie », il se fait portraitiste : un texte, un dessin, un personnage. À travers ces 50 figures croisées, nous voilà plongés à New York. CharlElie Couture était l'invité de Nathalie Amar. « Manhattan Galerie » est disponible chez Calmann Levy. ► Reportage Nous sommes également par téléphone avec Godefroy Mwanabwato au Congo qui nous présente son concours Dragon Rouge à Kisangani. ► Playlist du jour - Velvet Underground - Rock & Roll. - CharlElie Couture - Un jour les anges. - Disiz et Theodora - Melodrama.
Tout le monde me trouvait sublime, phénoménale. Je n'en revenais pas. J'étais enfin consacrée. Mais pour compenser cette joie, aberrante, il me fallait expier. Rester un corps souffrant. Ça a commencé au niveau des pieds, ils enflaient dans les chaussures. Dans « Avale », on suit deux parcours, celui de Lame, une jeune comédienne montante qui découvre aux portes du succès qu'elle est atteinte d'une mystérieuse maladie de peau, et Tom, un jeune homme désœuvré et tourmenté, obnubilé par la jeune actrice jusqu'à développer pour elle une obsession dévorante, angoissante et malsaine. Chacun, dans l'écriture, a sa langue propre. Écrit à la façon d'un polar ou d'un thriller, par moment gore, inspiré et nourri du parcours et de l'expérience personnelle de Séphora Pondi sans être pour autant de l'auto-fiction, le roman explore les thématiques du harcèlement, de la vie d'actrice et de tout ce qu'elle implique dans sa corporéité la plus brute, ainsi que la question du désir sous toutes ses déclinaisons. Invitée : Séphora Pondi, actrice franco-camerounaise. Elle grandit en banlieue parisienne dans un environnement modeste, où elle découvre très tôt le goût de la lecture et de la scène. Après une formation théâtrale à l'École départementale de théâtre de l'Essonne, elle rejoint le programme « Premier Acte » de Stanislas Nordey au théâtre de la Colline, avant d'intégrer l'École régionale d'acteurs de Cannes et Marseille (ERACM). En septembre 2021, elle devient pensionnaire de la Comédie-Française. Artiste polyvalente, elle travaille actuellement au scénario d'un long-métrage et prépare sa première mise en scène, l'adaptation de Bestioles de Lachlan Philpott. « Avale », publié en 2025 aux éditions Grasset, est son premier roman. Programmation musicale : La colère - Dernière fois ► Séphora Pondi est à l'affiche d'Hécube, pas Hécube de Tiago Rodrigues au théâtre 13E Art dans le XIIIe Arrondissement de Paris du 21 mars au 2 mai 2026.
Tout le monde me trouvait sublime, phénoménale. Je n'en revenais pas. J'étais enfin consacrée. Mais pour compenser cette joie, aberrante, il me fallait expier. Rester un corps souffrant. Ça a commencé au niveau des pieds, ils enflaient dans les chaussures. Dans « Avale », on suit deux parcours, celui de Lame, une jeune comédienne montante qui découvre aux portes du succès qu'elle est atteinte d'une mystérieuse maladie de peau, et Tom, un jeune homme désœuvré et tourmenté, obnubilé par la jeune actrice jusqu'à développer pour elle une obsession dévorante, angoissante et malsaine. Chacun, dans l'écriture, a sa langue propre. Écrit à la façon d'un polar ou d'un thriller, par moment gore, inspiré et nourri du parcours et de l'expérience personnelle de Séphora Pondi sans être pour autant de l'auto-fiction, le roman explore les thématiques du harcèlement, de la vie d'actrice et de tout ce qu'elle implique dans sa corporéité la plus brute, ainsi que la question du désir sous toutes ses déclinaisons. Invitée : Séphora Pondi, actrice franco-camerounaise. Elle grandit en banlieue parisienne dans un environnement modeste, où elle découvre très tôt le goût de la lecture et de la scène. Après une formation théâtrale à l'École départementale de théâtre de l'Essonne, elle rejoint le programme « Premier Acte » de Stanislas Nordey au théâtre de la Colline, avant d'intégrer l'École régionale d'acteurs de Cannes et Marseille (ERACM). En septembre 2021, elle devient pensionnaire de la Comédie-Française. Artiste polyvalente, elle travaille actuellement au scénario d'un long-métrage et prépare sa première mise en scène, l'adaptation de Bestioles de Lachlan Philpott. « Avale », publié en 2025 aux éditions Grasset, est son premier roman. Programmation musicale : La colère - Dernière fois ► Séphora Pondi est à l'affiche d'Hécube, pas Hécube de Tiago Rodrigues au théâtre 13E Art dans le XIIIe Arrondissement de Paris du 21 mars au 2 mai 2026.
La première phrase de ce roman l'a imposé d'emblée comme un classique : « Aujourd'hui, maman est morte. » Vous aurez peut-être reconnu L'Étranger, le premier roman d'Albert Camus publié en 1942. Ce roman, symbole de la littérature de l'absurde, a été traduit en 68 langues. Une adaptation cinématographique a été réalisée par Luchino Visconti en 1967, mais n'est pas restée dans les annales. Ce mercredi sort au cinéma une version signée François Ozon, avec Benjamin Voisin dans le rôle titre. À lire aussiPour François Ozon, réalisateur de «Mon Crime»: «Le procès est une scène de théâtre»
C'est en postant un medley de reprises des tubes de l'été qu'elles se sont fait connaitre en 2015 et depuis, l'aventure ne s'est jamais arrêtée pour le trio LEJ. 10 ans ont passé, Lucie, Elisa et Juliette, amies depuis l'enfance, ont décroché une victoire de la musique et produit plusieurs albums. Elles sortent le cinquième : «S'aimer c'est une galère», auto-produit et façonné à six mains. Le trio retrouvera la scène au Zénith de Paris au printemps 2026. Lucie, Elisa et Juliette du trio LEJ, étaient les invitées de Nathalie Amar. ► Chronique Saison 1 Épisode 1 Jessica Taieb nous parle du troisième volet de la série «Monstres» sur Netflix. ► Reportage Fanny Imbert est allée au festival itinérant du Mois Kréyol célèbre les langues et les cultures créoles. À écouter aussiEntre le romanesque, l'histoire et la créolité, avec le Martiniquais Raphaël Confiant ► Playlist du jour - LEJ - Tic Tac. - LEJ - Si demain tout s'arrête. - LEJ - Phoebe. - LEJ - Change l'heure.
C'est en postant un medley de reprises des tubes de l'été qu'elles se sont fait connaitre en 2015 et depuis, l'aventure ne s'est jamais arrêtée pour le trio LEJ. 10 ans ont passé, Lucie, Elisa et Juliette, amies depuis l'enfance, ont décroché une victoire de la musique et produit plusieurs albums. Elles sortent le cinquième : «S'aimer c'est une galère», auto-produit et façonné à six mains. Le trio retrouvera la scène au Zénith de Paris au printemps 2026. Lucie, Elisa et Juliette du trio LEJ, étaient les invitées de Nathalie Amar. ► Chronique Saison 1 Épisode 1 Jessica Taieb nous parle du troisième volet de la série «Monstres» sur Netflix. ► Reportage Fanny Imbert est allée au festival itinérant du Mois Kréyol célèbre les langues et les cultures créoles. À écouter aussiEntre le romanesque, l'histoire et la créolité, avec le Martiniquais Raphaël Confiant ► Playlist du jour - LEJ - Tic Tac. - LEJ - Si demain tout s'arrête. - LEJ - Phoebe. - LEJ - Change l'heure.
La première phrase de ce roman l'a imposé d'emblée comme un classique : « Aujourd'hui, maman est morte. » Vous aurez peut-être reconnu L'Étranger, le premier roman d'Albert Camus publié en 1942. Ce roman, symbole de la littérature de l'absurde, a été traduit en 68 langues. Une adaptation cinématographique a été réalisée par Luchino Visconti en 1967, mais n'est pas restée dans les annales. Ce mercredi sort au cinéma une version signée François Ozon, avec Benjamin Voisin dans le rôle titre. À lire aussiPour François Ozon, réalisateur de «Mon Crime»: «Le procès est une scène de théâtre»
Vous notez vos pensées dans un carnet ou dans un journal intime ? Sans peut-être le savoir, vous pratiquez déjà l'écriture personnelle. Retour avec Régine Detambel sur cette activité discrète, presque confidentielle, à laquelle se consacrent des millions de personnes en France. Invitée : Régine Detambel est écrivaine et autrice de nombreux romans et essais, mais aussi bibliothérapeute, c'est-à-dire qu'elle s'intéresse à la manière dont la lecture et l'écriture peuvent contribuer au soin de soi, au mieux-être et à la compréhension de l'expérience humaine. Dans son nouvel essai Écrire juste pour soi, Les mots prennent soin de nous, paru chez Actes Sud, Régine Detambel mêle réflexions théoriques et entretiens avec celles et ceux qu'elle accompagne dans leur pratique. Une «médecine de velours», dit-elle, capable d'aider chacun à tourner la page et comprendre ce qu'il vit, interrogeant dans le même geste notre rapport à l'écriture et à la lecture. Et la chronique Ailleurs nous emmène à Dakar à l'occasion de la Semaine mondiale de la Francophonie Scientifique, présentée par Slim Khalbous. Programmation musicale : Pierre Lapointe & Voyou - Fallait pas nous inviter.
Vous notez vos pensées dans un carnet ou dans un journal intime ? Sans peut-être le savoir, vous pratiquez déjà l'écriture personnelle. Retour avec Régine Detambel sur cette activité discrète, presque confidentielle, à laquelle se consacrent des millions de personnes en France. Invitée : Régine Detambel est écrivaine et autrice de nombreux romans et essais, mais aussi bibliothérapeute, c'est-à-dire qu'elle s'intéresse à la manière dont la lecture et l'écriture peuvent contribuer au soin de soi, au mieux-être et à la compréhension de l'expérience humaine. Dans son nouvel essai Écrire juste pour soi, Les mots prennent soin de nous, paru chez Actes Sud, Régine Detambel mêle réflexions théoriques et entretiens avec celles et ceux qu'elle accompagne dans leur pratique. Une «médecine de velours», dit-elle, capable d'aider chacun à tourner la page et comprendre ce qu'il vit, interrogeant dans le même geste notre rapport à l'écriture et à la lecture. Et la chronique Ailleurs nous emmène à Dakar à l'occasion de la Semaine mondiale de la Francophonie Scientifique, présentée par Slim Khalbous. Programmation musicale : Pierre Lapointe & Voyou - Fallait pas nous inviter.
Enfant abimée par la polio, jeune femme meurtrie par un terrible accident de tramway, femme aimée mais trompée par celui qu'elle a épousé deux fois, le peintre Diego Rivera, Frida Kahlo a trouvé dans la peinture une forme de consolation. C'est une artiste dont on connait le visage avant de connaitre l'histoire car la pop culture en a fait une icône : les yeux noirs surmontés de sourcils épais, le visage grave, des fleurs piquées dans les cheveux et surtout la couleur toujours éclatante. Un très bel ouvrage nous donne à voir son histoire tumultueuse, c'est le roman de Claire Berest, «Rien n'est noir», aujourd'hui adapté en roman graphique avec Pauline Spucches. Claire Berest, autrice, et Paulina Spucches, dessinatrice et scénariste, étaient les invités de Nathalie Amar. ► Chronique Les pionnières de la culture Marjorie Bertin nous parle de Hedi Lamarr, actrice et productrice de cinéma américaine originaire d'Autriche. ► Reportage Gwendolina Duval est allée à la rencontre de l'héritage de Frida Kahlo en visitant la Casa Estudio et la Casa Roja, un musée qui lui est consacré et qui vient d'ouvrir avec l'arrière petite nièce et la petite nièce de Frida. ► Playlist du jour - Chavela Vargas - La llorona. - Marco Mengoni - La casa Azul. - LEJ - Tic Tac.
Il y a d'abord le clair obscur, puis des formes géométriques, puis des fragments de moulages d'où surgit le buste d'Alexandre Le Grand. La scène ne se passe pas loin de Shanghai, en Chine fin des années 80, au bout des doigts de Xie Lei. Diplômé de l'Académie centrale des Beaux-Arts de Pékin et de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, cet artiste peintre, en lice pour le prix Marcel Duchamp 2025, tutoie les anges de la peinture italienne et espagnole. Mieux, avec ses camaïeux, ses têtes décapitées et ses corps en chute libre, il explore une poétique de l'étrange. Ces toiles, qui attendent le verdict du Prix, sont exposées au Musée d'art moderne de Paris (le MAM), cependant que son auteur nous rend visite. Programmation de l'invité : • Hu Ge He mei li • Joan Manuel Serrat Nanas de la Cebolla. Les toiles de Xie Lie sont exposées au Musée d'Art Moderne de Paris.
On fait parler la poudre d'escampette avec la grande écrivaine et voyageuse suisse du siècle passé: Ella Maillart. Voyage dans son pays natal qui, près de 30 ans après sa mort, continue d'honorer sa mémoire et son legs immense. À Si loin si proche, Ella c'est une sorte de marraine, d'aînée que l'on convoque souvent, tant elle a ouvert la voie à d'autres sur les chemins de l'ailleurs, de la liberté et de l'Asie. Née en 1903 sur les bords du Lac Léman, Ella Maillart va très tôt tracer sa route au-delà des frontières et des conventions, voyageant seule le plus souvent et refusant «de remplir un destin tout tracé par son sexe» -on dirait genre aujourd'hui… Tour à tour sportive de haut niveau, marin, reporter, photographe, écrivaine, guide et conférencière jusqu'à l'âge de 80 ans, l'autrice de «La Voie cruelle» ou de «Oasis interdites» a laissé derrière elle une œuvre puissante et singulière : des images et des récits dans lesquels son regard bleu perçant avait à cœur de raconter le monde et de dire aussi sa vérité. Aujourd'hui encore, on est frappé par la modernité, la cohérence de son existence. On la cite et on la lit encore, certain.e.s voyagent sur ses traces en Asie… Et en Suisse, à travers des lieux, des musées ou des expositions temporaires, on continue de célébrer, partager la géographie complexe d'Ella Maillart, «la femme du globe», comme l'avait surnommé le poète Paul Valéry. Nouvel épisode de notre série de portraits radiophoniques d'écrivain.e.s voyageurs-voyageuses, dans les yeux d'Ella en Suisse. Entre les rives du Léman de son enfance et son refuge d'altitude à Chandolin où elle s'est installée en 1946, entre les vitrines du Musée Rath de Genève qui lui a consacré une rétrospective au printemps 2024 et celles du Musée Bolle de Morges qui s'est penché sur son passé de navigatrice. Dans «Ma philosophie du voyage», Ella Maillart faisait sienne les mots d'Antoine de Saint-Exupéry : «Une mauvaise littérature nous a parlé du besoin d'évasion. Bien sûr, on s'enfuit en voyage à la recherche de l'étendue. Mais l'étendue ne se trouve pas, elle se fonde. Et l'évasion n'a jamais conduit nulle part.». Puis terminait ainsi : «Ces mots résument ma vie.» Un voyage sonore de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary, initialement diffusé le 8/09/2024. Partir en Suisse dans les yeux d'Ella : À Chandolin, dans la quiétude des Alpes valaisannes, on retrouve à près de 2 000 mètres, le chalet Atchala d'Ella Maillart et l'émouvant musée qui lui est dédié. Contacter l'Association des Amis d'Ella Maillart pour le chalet, un lieu particulièrement touchant et intouché. L'espace Ella Maillart est tout aussi passionnant. Un vrai voyage dans le temps et dans la vie d'Ella Le Musée Rath, musée d'art et d'histoire de Genève, a consacré une grande exposition à l'écrivaine voyageuse et convoqué deux artistes plasticiennes pour interroger le sillon profond qu'a laissé Ella Maillart derrière elle Le Musée Bolle de Morges s'est penché sur le passé de navigatrice d'Ella. À partir du travail de l'autrice suisse Carine Bertola, autrice de Ella Maillart Navigatrice. Libre comme l'eau paru aux Éditions Glénat Le Musée photo Élysée de Lausanne concentre la fabuleuse collection d'images d'Ella Maillart Plus d'infos pour organiser votre voyage sur le site de Suisse Tourisme. À lire en voyage : Ella Maillart. Navigatrice. Libre comme l'eau de Carine Bertola. Éditions Glénat 2024 Ella Maillart, l'intrépide femme du globe de Gwenaëlle Abolivier. Éditions Paulsen 2023 Les Éditions Payot publient en poche, en France, les différents ouvrages d'Ella Maillart Regards sur Chandolin d'Ella Maillart. Éditions Zoé 2021.
La poétique du souvenir avec Yasmine Hamdan (Liban) et Christine Zayed (Palestine). Yasmine Hamdan est notre 1ère invitée pour la sortie de son 3ème album I Remember I Forget Yasmine Hamdan a d'abord surgi sur la scène musicale avec la formation indie électronique pionnière Soapkills, formée avec Zeid Hamdan dans le Beyrouth de la fin des années 90. Le répertoire entêtant et irrévérencieux du duo ainsi que ses visuels auront rayonné créativement à travers le monde arabe et au-delà, culminant avec une anthologie en 2015. Après s'être installée à Paris en 2005, la musicienne collabore avec le producteur Mirwais (ex-Taxi Girl et producteur de Madonna) pour le projet Y.A.S., à l'origine d'un album dansant et raffiné, Arabology, paru chez Universal en 2009. Depuis, elle s'est fait un nom au-delà des frontières en tant qu'autrice-compositrice et productrice solo, entrelaçant avec élégance des univers éloignés comme la poésie, la pop et la tradition panarabe, l'electronica, la soul ou encore la guitar music. Elle a collaboré avec des cinéastes de tous horizons tels que Elia Suleiman, Jim Jarmusch (chantant notamment à l'écran dans le film de 2013 Only Lovers Left Alive), Daniele Arbid ou Ghassan Salhab, et a joué au sein de projets collectifs majeurs comme Africa Express. En solo, Yasmine Hamdan a sorti un premier disque en 2013, Ya Nass, un en 2017, Al Jamilat, et à présent son troisième album I Remember I Forget, co-produit aux côtés de son collaborateur de longue date Marc Collin (Nouvelle Vague). La mémoire est une force sans pareille. I Remember I Forget [Je me souviens que j'oublie] succède à deux disques solo salués à l'international, Ya Nass (2013) et Al Jamila (2017). L'album scelle la réputation de Yasmine Hamdan en tant que conteuse talentueuse, performeuse captivante et défricheuse indépendante. L'artiste polyglotte, née à Beyrouth et installée à Paris, a toujours mêlé dans sa musique l'intime, le poétique et la politique, souvent avec un humour vif, puisant ses influences dans les dialectes et sonorités du monde pan-arabe et d'ailleurs. C'est plus que jamais le cas sur ce nouvel album, un ensemble de chants de beauté et de fureur légitime, forgé dans le tumulte de crises mondiales, notamment l'explosion en 2020 du port de Beyrouth et l'effondrement économique du Liban (désastre financier qui aura protégé l'élite aux dépens du plus grand nombre). Dans un monde moderne de plus en plus fracturé, les prises de parole de Yasmine Hamdan semblent plus vitales que jamais. «Pour cet album, je voulais m'attacher à un lieu spécifique — et il fallait que ce soit le Liban», explique Yasmine Hamdan. «Mon lien avec le Liban et ce qui lui est arrivé a constitué le terreau à partir duquel j'ai commencé à écrire et composer l'album. Cependant, au fur et à mesure du processus créatif, cet endroit est devenu un symbole, une métaphore, une catharsis pour ce qui se passe plus largement dans le monde et à travers l'expérience collective.» «En dépit de la douleur ressentie devant ce qui est infligé à mon lieu de naissance, s'est installé peu à peu un sentiment de tendresse, de familiarité, ce qui m'a apporté de l'espoir et de l'inspiration. Beyrouth a certainement continué à être généreuse avec moi», raconte-t-elle. Yasmine Hamdan s'est ainsi attelée à l'écriture des chansons, renouant pour l'occasion avec un collaborateur de longue date, Marc Collin (Nouvelle Vague). I Remember I Forget a été produit sous la tutelle de leurs labels respectifs, Hamdanistan et Kwaidan, et paraît chez Crammed Discs / [PIAS]. Titres joués durant l'entretien : I Remember I Forget, Shmaali, Shadia et The Beautiful Losers. ► Album I Remember I Forget (Crammed Discs / [PIAS] 2025). Site Yasmine Hamdan - Bandcamp. YouTube. Actu concert 18 mars, Paris Le Trianon. Puis la #SessionLive reçoit Christine Zayed pour l'album Kama Kuntu. Née dans une famille mélomane de Palestine, élevée entre Jérusalem et Ramallah, Christine Zayed est une chanteuse, une compositrice et une instrumentiste, virtuose du qanûn. Elle a été initiée dès son plus jeune âge à la musique arabe classique et contemporaine, ainsi qu'à la musique traditionnelle palestinienne. Son répertoire s'appuie principalement sur la musique arabe classique, basée sur le maqam (la science et la pratique de l'improvisation modale arabe), et sur la poésie arabe, en particulier la poésie palestinienne contemporaine. Ses compositions, fortement ancrées dans la tradition, sont résolument contemporaines, recherchant les chemins de la modernité dans le croisement avec d'autres univers musicaux. Elle vit et travaille en France depuis quelques années et collabore à de multiples projets, notamment au sein de l'Ensemble Chakâm ou du groupe Atine. Elle se produit en solo ou en trio avec le flûtiste Sylvain Barou et le percussionniste Habib Meftah interprétant un répertoire que l'on retrouve dans son premier album, Kama Kuntu («Ce que j'étais»). On y croise plusieurs invités, notamment Piers Faccini. Titres interprétés au grand studio : - Avant que je photographie les oiseaux, Live RFI - Animal, Feat. Piers Faccini, extrait de l'album - Ghalimi Live RFI. Line Up : Christine Zayed (qanûn, chant), Sylvain Barou (flûtes, duduk) et Habib Meftah (percussions) Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant. ► Album Kama Kuntu (T-Rec 2024). Site - YouTube. Actu concerts : 11 décembre – Festival NoBorder, Brest // en trio + 12 décembre – Le Chenal, Porspoder // dans le cadre de NoBorder // en trio.
Bouchra Khalili est à l'honneur du festival d'Automne avec des œuvres vidéos installées dans trois théâtres pour retrouver la mémoire du Mouvement des travailleurs arabes. Avec ses trois projets Astérismes (Fig. 1 à 3), l'artiste Bouchra Khalili refait surgir la mémoire des histoires effacées, des traces fragiles de mémoires. Trois installations qui correspondent à trois périodes de travail puisque la première date de 2017 et la dernière de 2025 et qui sont réunies sous ce titre de «Astérisme» qui est un terme d'astronomie pour designer une figure dessinée par les étoiles : une constellation... C'est donc un ensemble. On découvre notamment, dans l'une de ces expositions, le Mouvement des Travailleurs arabes qui avait constitué deux troupes de théâtre avec un slogan, «de la rue à la scène et de la scène à la rue». «Ce qui m'a interpellée, c'est que des ouvriers qui travaillaient dans des usines aient pensé au théâtre». Une histoire très peu connue. Elle a retrouvé pour faire ce travail certains acteurs de l'époque qu'elle a filmés. «Ces expositions opèrent comme une forme de résurrection», nous raconte l'artiste Bouchra Khalili. «Ce qui m'intéresse, c'est ce qui n'a pas été archivé, des mémoires dont il ne reste uniquement que quelques fragments». Et quand il n'y a pas d'archives, elle imagine des fictions pour dire ce qui a eu lieu comme dans l'exposition Astérismes (Fig. 3) : L'Écrivain public avec, par exemple, avec Mririda n'Aït Attik, poétesse amazighe, active dans la première moitié du XXè siècle dans le Haut-Atlas qui «maitrisait la poésie sans l'écrit» et dont on a que des traductions. L'artiste réactive également un élément de la culture marocaine : le conte avec un jeune conteur de Marrakech qui salue l'histoire de Djelali Kamal, immigré et gréviste de la faim et candidat à la présidence de la République en 1974. Invitée : Bouchra Khalili est une artiste visuelle franco-marocaine née en 1975 à Casablanca. Elle est diplômée en Études cinématographiques et médiatiques de la Sorbonne Nouvelle et en arts visuels de l'École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy. Multidisciplinaire, elle utilise le textile, la photographie, la sérigraphie et la vidéo pour concevoir ses œuvres. À voir dans le cadre du Festival d'automne : - Astérismes (Fig. 1) : The Tempest Society - T2G Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique -Astérismes (Fig. 2) : The Circle and The Public Storyteller - Odéon Théâtre de l'Europe – Berthier Paris 17 2 – 26 octobre - Astérismes (Fig. 3) : L'Écrivain public Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt 22 – 29 octobre. Programmation musicale : Les Artistes Amadou et Mariam avec le titre L'amour à la folie.
C'est une conversation ininterrompue, face à face au café ou à distance, par SMS, que nous propose Alice Ferney dans son roman «Comme un amour», paru chez Actes Sud. Elle imagine deux personnages : Marianne, une styliste renommée, et Cyril, chroniqueur de la vie artistique. De cette amitié naissante entre cet homme et cette femme, naît une conversation qui occupe une belle tranche de leurs vies. Alice Ferney, autrice, était l'invitée de Nathalie Amar. ► Chronique Café Polar Catherine Fruchon-Toussaint a rencontré Arttu Tuominen, auteur-phare de la littérature finlandaise, pour son nouveau titre «La honte» (La Martinière), un roman policier qui met en scène une brigade criminelle dans la ville de Pori, à 250 kilomètres au nord de la capitale Helsinki, qui enquête sur la disparition d'une adolescente et bientôt d'un meurtrier en série. ► Playlist du jour - Labi Siffre - Bless the Telephone. - João Selva Ft. Cléa Vincent - Viens Danser. - Ina Forsman - Pass You Bye.
Dans «Peu Importe», Robin Ormond, adapte la pièce du dramaturge allemand Marius von Mayenburg, dans laquelle les fragilités d'un couple «comme les autres» sont analysées... «Peu importe» : le titre interroge. Qu'est-ce qui est sans importance ? Et d'ailleurs : est-ce vraiment sans importance ? Que se passe-t-il lorsque toute tentative d'affection et d'intimité s'enferme dans un cycle infini de conflits et de ressentiment ? Une femme, Simone, ingénieure dans l'industrie automobile, revient d'une semaine de voyage avec un cadeau pour son mari, Erik, éditeur et traducteur en télétravail. Mais, «voilà», cet évènement banal va révéler les inégalités du couple et mettre le feu aux poudres, dans ce foyer... Mais tout va se retourner. Plusieurs fois. C'est l'histoire de deux personnes qui essaient de se dire à quel point ils s'aiment sans parvenir à le formuler. Ils n'ont pas le temps de leur propre histoire d'amour, nous dit Assane Timbo qui joue le rôle d'Erik. Ce texte fait partie d'un corpus de textes écrits pendant le confinement et dans lesquels le dramaturge Marius von Mayenburg s'emploie à interroger jusqu'à l'absurde tout ce qui semble pouvoir cimenter un couple : l'égalité, l'écoute, le dialogue. En nous donnant cette vision de la famille un peu tordue, Marius von Mayenburg, nous replace aussi face à ce qu'on prétend être une nouvelle norme, précise Robin Ormond, traducteur et metteur en scène de la pièce Peu Importe. Invités : Assane Timbo, comédien, metteur en scène, traducteur. Il joue le rôle d'Erik dans la pièce. Formé au Conservatoire et aux Cours Florent, il a joué sous la direction de nombreux metteurs.ses en scène tels que Anne-Laure Liégeois, Célie Pauthe, Stéphane Braunschweig, Simon Stone, Jean Boillot, François Rancillac, Jean-Michel Ribes, Johanny Bert, mais aussi dans ses propres travaux de mise en scène. Au sein de sa compagnie, La Surface de Réparation, il met en scène un théâtre du corps, à travers Molière, Claudel, Pinter, Dagerman, Akakpo et deux textes originaux. Il a aussi tourné pour le cinéma… Artiste du mouvement et de la parole, il est professeur d'art dramatique aux Cours Florent, et a enseigné à l'ESJ Paris. Il a cotraduit «Générations» de Debbie Tucker Green pour la Maison Antoine Vitez. Robin Ormond, traducteur et metteur en scène de la pièce de Marius von Mayenburg Peu importe. Né en 1993, il a grandi à Strasbourg où il a étudié le jeu auprès de la troupe du Théâtre National de Strasbourg. Il a ensuite étudié à Sciences Po Paris. Parallèlement à ses études, il monte ses premières productions, dont «Tourista» de Marius von Mayenburg au Théâtre de la Manufacture à Nancy - Lorraine (2013). Il est enseignant à Sciences Po Paris et a été metteur en scène-dramaturge à l'académie de la Comédie-Française pour la saison 2022-2023. Au cours de la saison 2024-2025, il a effectué des mises en scène à la Scala Provence et Paris, au Burgtheater de Vienne, au Nationaltheater de Weimaret à la Comédie-Française. À propos du dramaturge : Marius von Mayenburg est un dramaturge et metteur en scène allemand né en 1972 à Berlin. Il est également traducteur et dramaturge pour la Schaubühne. Auteur des pièces Le moche ou Visage de feu des pièces dans lesquelles il s'empare de sujets de société. «Peu importe» à voir à la Scala jusqu'au 4 janvier 2026. Le texte «Peu importe» à retrouver aux éditions de l'Arche. Programmation musicale : Les artistes Malik Djoudi avec Alka Balbir qui reprennent le titre «L'été indien» de Joe Dassin.
Les bouleversements du Proche-Orient, de la Palestine à l'Iran en passant par le Liban, le Yémen ou la Jordanie, ne datent pas d'hier. Mais ils semblent ces dernières années s'accélérer. Ziad Majed retrace dans son nouvel ouvrage un siècle de luttes, d'ingérences et de reconfigurations, et fait découvrir l'histoire contemporaine d'un Proche-Orient plus que jamais miroir du monde. Entretien avec ce politiste franco-libanais et professeur à l'Université américaine de Paris où il dirige le programme des études du Moyen-Orient. Le Proche-Orient, miroir du monde. Comprendre le basculement en cours, de Ziad Majed ; 360 pages, paru aux éditions La Découverte le 9 octobre 2025. À lire aussiCe que le 7 octobre 2023 a changé
De Bruxelles à Abidjan en passant par Yaoundé et Kinshasa : les spectateurs de Barber Shop Chronicles suivent les histoires de quelques habitués des salons de coiffure pour hommes... Qu'est-ce qui se raconte dans les salons de coiffure pour hommes ? En deux heures vingt de spectacle, les metteurs en scène Michael de Cock et Junior Mthombeni adaptent la pièce de l'auteur et poète anglo-nigérian Inua Ellams. Entre documentaire et fiction, la pièce nous plonge dans les questionnements qui traversent les masculinités noires d'aujourd'hui avec une douzaine de comédiens sur scène. Dans ces lieux très particuliers, on cause de tout, des femmes, de la politique, du foot et de sa famille. Quand on arrive là-bas [chez le barbier] tu existes, tu as le droit d'être sans préjugés et automatiquement, le barbier se transforme en thérapeute. On partage tout. Junior Akwety L'adaptation de cette pièce anglophone a commencé, il y a un an et demi. Il y a eu tout d'abord une traduction puis une «transplantation» vers des pays francophones tout en gardant la même trame dramaturgique. On passe donc de Londres, de l'Angola ou du Ghana à Bruxelles, Kinshasa ou Dakar. On voyage dans le quotidien des gens, mais aussi dans les situations politiques des pays concernés... Il y a beaucoup d'amusements, mais il y a aussi beaucoup de choses qui sont dites, des messages qui sont clairs qu'on arrive à passer. Salif Cissé Une pièce qui parle aussi des pères : les pères absents, les pères violents. Un lien qu'on essaye de chercher, de retrouver avec nos cultures, précise Junior Akwety. On parle aussi beaucoup de société politique, mais aussi de l'histoire de la colonisation et de l'esclavage entre deux coupes de cheveux, mais on discute aussi des langues et de... foot ! Invités : Salif Cissé, un des comédiens de la pièce et Junior Akwety, comédien. Ce dernier a également participé à l'adaptation de la pièce. Salif Cissé est un comédien né en 1992. Il grandit à La Courneuve, en banlieue parisienne. Il découvre le théâtre au lycée. Après un baccalauréat, il suit une formation au Conservatoire dont il sort diplômé en 2017, puis au Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Il jouera avec ses camarades de promotion dans le film À l'abordage, sorti en 2020. Il enchaîne depuis les rôles au cinéma et au théâtre. Junior Akwety est un chanteur, acteur, musicien de néo-rumba né au Congo. Le spectacle Barber Shop Chronicles est à voir à la MC 93 du 15 au 19 octobre 2025, puis en tournée, en Italie, en Belgique, à Bruxelles et à Lisbonne au Portugal. Programmation musicale : L'artiste Steve Ibrahim avec le titre Sur le mur du salon.
Faut-il encore écrire à la main à l'heure du tout numérique ? La question mérite d'être posée quand partout sur les réseaux des influenceurs vantent l'écriture manuscrite et que, selon un sondage OpinionWay, 69 % des Français regrettent de ne pas écrire davantage à la main. Comment comprendre ce sondage ? C'est de la nostalgie de la part des Français ou un rejet des écrans et des claviers qui envahissent notre quotidien ? Invités : Grégoire Borst, professeur de psychologie de l'enfant à l'université Paris Cité. Philippe Dabasse, graphiste-typographe, formateur et calligraphe. Dans un monde de plus en plus numérique, l'écriture manuscrite conserve une place centrale dans l'apprentissage. C'est ce que défend avec conviction Grégoire Borst. Pour lui, écrire à la main reste primordial, et ce, pour deux raisons fondamentales : La première, c'est que c'est une façon de développer sa motricité fine, la motricité de nos petits doigts. Mais c'est aussi très important parce que quand on apprend la graphie des lettres, ça aide notre cerveau à mieux lire les lettres. Apprendre à bien écrire, à bien former les lettres, c'est une préoccupation des pédagogues comme Grégoire Borst qui réfléchissent sur l'apprentissage de l'écriture des enfants : « C'est un enjeu effectivement, il y a une difficulté dans l'apprentissage du langage écrit dans notre pays. On voit qu'il y a des inégalités extrêmement fortes du point de vue de la capacité à bien apprendre à lire et que, encore une fois, la cursive, l'apprentissage de l'écriture, aide finalement à mieux lire. Et au-delà de mieux lire, ça aide aussi à penser. On voit bien que quand on écrit, il y a un rythme dans l'écriture qui nous contraint d'une certaine manière. On ne peut pas écrire très vite, contrairement à ce qu'on peut faire avec nos claviers. Et donc, on a une obligation de réfléchir, de penser avant d'écrire. Et ça, c'est assez transformant. Parce que l'éducation, c'est apprendre à penser. Et donc, peut-être que l'apprentissage de l'écriture, le fait de continuer à utiliser l'écrit, c'est une façon de mieux penser. » Notre deuxième invité nous apprend à écrire, il est formateur, et il nous apprend la calligraphie, la « belle écriture ». Philippe Dabasse : La belle écriture, c'est apprendre à maîtriser les gestes historiques et toute l'évolution de ces gestes, de l'écriture latine, pour en maîtriser les codes et, ou bien, se les approprier pour soi-même, ou bien pour des professionnels en acquérir les codes pour des utilisations dans leur domaine d'activité. Dans son centre de formation, Philippe Dabasse accueille des graphistes, des dessinateurs de caractères, des peintres en lettres... Il enseigne la calligraphie latine : « Si vous suivez les cours de calligraphie latine, vous ne serez pas que moine, vous pourrez être maître-écrivain, vous pourrez être esclave sous l'Empire romain… Vous pourrez découvrir plein de facettes de notre histoire, c'est une porte d'entrée vers l'histoire de notre civilisation gréco-romaine. Et c'est tout à fait passionnant de suivre les traces de ces gens qui ont écrit toutes ces lettres. » Parce que Philippe Dabasse raconte aussi l'histoire, il n'enseigne pas que le geste, il apprend aussi comment ce geste s'inscrit dans le temps et dans l'espace géographique de l'Occident : « Chaque période génère un contexte pour l'écriture, que ce soit par des contraintes ou des changements de société : l'apparition du livre manuscrit, le codex, le rotulus ou les élections à Pompéi… Tous ces contextes-là génèrent des formes d'écriture spécifiques. » Dans la chronique Ailleurs, nous parlerons du Festival des Littératures du Sud avec Marielle Anselmo, co-organisatrice de l'événement. Ce festival se tiendra les 17 et 18 octobre 2025 sur l'île de Djerba. Programmation musicale : Vanessa Paradis – Le retour des beaux jours
Faut-il encore écrire à la main à l'heure du tout numérique ? La question mérite d'être posée quand partout sur les réseaux des influenceurs vantent l'écriture manuscrite et que, selon un sondage OpinionWay, 69 % des Français regrettent de ne pas écrire davantage à la main. Comment comprendre ce sondage ? C'est de la nostalgie de la part des Français ou un rejet des écrans et des claviers qui envahissent notre quotidien ? Invités : Grégoire Borst, professeur de psychologie de l'enfant à l'université Paris Cité. Philippe Dabasse, graphiste-typographe, formateur et calligraphe. Dans un monde de plus en plus numérique, l'écriture manuscrite conserve une place centrale dans l'apprentissage. C'est ce que défend avec conviction Grégoire Borst. Pour lui, écrire à la main reste primordial, et ce, pour deux raisons fondamentales : La première, c'est que c'est une façon de développer sa motricité fine, la motricité de nos petits doigts. Mais c'est aussi très important parce que quand on apprend la graphie des lettres, ça aide notre cerveau à mieux lire les lettres. Apprendre à bien écrire, à bien former les lettres, c'est une préoccupation des pédagogues comme Grégoire Borst qui réfléchissent sur l'apprentissage de l'écriture des enfants : « C'est un enjeu effectivement, il y a une difficulté dans l'apprentissage du langage écrit dans notre pays. On voit qu'il y a des inégalités extrêmement fortes du point de vue de la capacité à bien apprendre à lire et que, encore une fois, la cursive, l'apprentissage de l'écriture, aide finalement à mieux lire. Et au-delà de mieux lire, ça aide aussi à penser. On voit bien que quand on écrit, il y a un rythme dans l'écriture qui nous contraint d'une certaine manière. On ne peut pas écrire très vite, contrairement à ce qu'on peut faire avec nos claviers. Et donc, on a une obligation de réfléchir, de penser avant d'écrire. Et ça, c'est assez transformant. Parce que l'éducation, c'est apprendre à penser. Et donc, peut-être que l'apprentissage de l'écriture, le fait de continuer à utiliser l'écrit, c'est une façon de mieux penser. » Notre deuxième invité nous apprend à écrire, il est formateur, et il nous apprend la calligraphie, la « belle écriture ». Philippe Dabasse : La belle écriture, c'est apprendre à maîtriser les gestes historiques et toute l'évolution de ces gestes, de l'écriture latine, pour en maîtriser les codes et, ou bien, se les approprier pour soi-même, ou bien pour des professionnels en acquérir les codes pour des utilisations dans leur domaine d'activité. Dans son centre de formation, Philippe Dabasse accueille des graphistes, des dessinateurs de caractères, des peintres en lettres... Il enseigne la calligraphie latine : « Si vous suivez les cours de calligraphie latine, vous ne serez pas que moine, vous pourrez être maître-écrivain, vous pourrez être esclave sous l'Empire romain… Vous pourrez découvrir plein de facettes de notre histoire, c'est une porte d'entrée vers l'histoire de notre civilisation gréco-romaine. Et c'est tout à fait passionnant de suivre les traces de ces gens qui ont écrit toutes ces lettres. » Parce que Philippe Dabasse raconte aussi l'histoire, il n'enseigne pas que le geste, il apprend aussi comment ce geste s'inscrit dans le temps et dans l'espace géographique de l'Occident : « Chaque période génère un contexte pour l'écriture, que ce soit par des contraintes ou des changements de société : l'apparition du livre manuscrit, le codex, le rotulus ou les élections à Pompéi… Tous ces contextes-là génèrent des formes d'écriture spécifiques. » Dans la chronique Ailleurs, nous parlerons du Festival des Littératures du Sud avec Marielle Anselmo, co-organisatrice de l'événement. Ce festival se tiendra les 17 et 18 octobre 2025 sur l'île de Djerba. Programmation musicale : Vanessa Paradis – Le retour des beaux jours
Est-ce que Séphora Pondi croit aux fantômes ? Pas impossible. Elle qui semble habitée autant par le théâtre que par l'écriture, se laisse hanter corps et âme, par des personnages qu'elle interprète ou qu'elle crée de toutes pièces. Pensionnaire à la Comédie Française depuis 2021 (on se souvient de son rôle titre dans Médée), Séphora Pondi s'avance en littérature avec «Avale», un premier roman anthropophage qui fait la part belle à la fiction, n'en déplaise à l'autofiction. Mais alors, pourrons-nous signer ESM un autoportrait émaillé d'un ou deux polaroïds familiaux, peut-être d'identité bassa, et très certainement de sororité échevelée.
La France rend hommage à Robert Badinter, l'avocat, devenu Ministre de la Justice et grand militant pour l'abolition de la peine de mort : il sera panthéonisé ce 9 octobre 2025. Beaucoup choisissent de lui rendre hommage. C'est notamment le cas de M. Bardiaux-Vaïente et M. Kerfriden avec la BD réaliste et sensible «L'abolition - Le combat de Robert Badinter» et aussi du documentaire «Le procès de Patrick Henry» nourri d'archives et porté par des acteurs talentueux de C. du Saint et F. Johannès. Marie Bardiaux-Vaïente et Malo Kerfriden, autrice et dessinateur de la Bande dessinée «L'abolition - Le combat de Robert Badinter» ainsi que Caroline Du Saint et Franck Johannès, réalisateurs du documentaire «Le procès de Patrick Henry», étaient les invités de Marjorie Bertin. ► Chronique : Les librairies du monde Prudentienne Hounnibo Babuidi nous fera découvrir son coup de coeur «Les arts africains», paru aux éditions Citadelles & Mazenod, depuis la librairie Savoirs d'Afrique à Cotonou. ► Reportage Isabelle Chenu nous emmène à la galerie Mathgoth à Paris qui expose jusqu'au 25 octobre 2025, une poètesse des rues que les Parisiens connaissent bien puisqu'elle a réenchanté les murs de la capitale avec ses silhouettes de femmes sexys, ses jeux de mots philosophes et sa célèbre signature découpée en pointe, j'ai noté : MISS.TIC. ► Playlist du jour - Barbara - Si la photo est bonne - Yasmine - Sunset Violet - Sékouba Bambino - It's Man's Man's, Man's, World.
Cette question quasi philosophique sous-tend chaque départ et oriente aussi chaque retour. Interroger les motifs du voyage dit beaucoup de nos désirs et représentations de l'ailleurs, de l'autre comme de nous-même. Il éclaire notre époque et nos héritages. Introspection historique… Dans L'usage du monde, l'écrivain voyageur suisse du XXe siècle Nicolas Bouvier écrivait que « le voyage se passe de motifs ». « Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait » ajoute-t-il. Au-delà de cette si belle formule depuis devenue célèbre, cette citation porte en elle un romantisme certain du voyage et des lettres en voyage, tout droit venu du XIXe siècle. Cet héritage, pour le meilleur et le pire, l'historien français Sylvain Venayre a décidé de l'interroger dans son dernier livre Pourquoi voyager ? 17 leçons du XIXe siècle, car ce siècle a laissé des traces dans les imaginaires européens et notre rapport au voyage, ses modalités comme son récit, encore aujourd'hui… Ce spécialiste de l'histoire culturelle du voyage et des représentations plonge alors dans les récits des grandes plumes nomades de ce siècle (Verne, Chateaubriand, Flaubert, Gautier, Baudelaire…) et vient détailler les fondements d'une certaine culture du voyage qu'il soit pèlerinage, savant, d'étude ou d'agrément. Des fondements posés donc au XIXe siècle, siècle de progrès et de mouvements, de révolutions industrielles, de trains et de bateaux à vapeur, d'exploration coloniale, de récits de voyage à la première personne et de romans d'aventures. Ce faisant, il nous invite à regarder ce siècle en face pour mieux en tirer les leçons et qui sait réinventer le voyage, mieux le libérer… Avec Sylvain Venayre, historien français, spécialiste de l'histoire culturelle du voyage et des représentations. À lire Pourquoi voyager ? 17 leçons du XIXe siècle de Sylvain Venayre. Éditions CNRS. 2025 L'Épicerie du monde. La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours sous la direction de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre. Éditions Fayard, 2022. Écrire le voyage de Sylvain Venayre. Éditions Citadelles & Mazenod, 2014 Panorama du voyage : 1780-1920 : mots, figures, pratiques de Sylvain Venayre. Éditions Les belles lettres, 2012
Connaissez-vous le maloya ? Expression musicale poétique et poétique née sur le sol de La Réunion, et nulle part ailleurs. Mais que nous racontent ces femmes et ces hommes qui l'ont chanté sur un sol où ils ont été déplacés de force pendant la traite négrière puis colonisés ? Réponse dans notre nouvel épisode documentaire Le Maloya, l'esprit créole de La Réunion, à travers ses chants, sa langue et sa musique. (Rediffusion) Avec par ordre d'apparition les Réunionnais : Françoise Vergès, politologue, Fanie Précourt, ethnomusicologue, Danyel Waro et Anne O'Aro, chanteurs de maloya. Et les voix de Firmin Viry, Gran Moun Bébé et Paul Vergès... des archives rares. Un documentaire de La marche du monde proposé par Valérie Nivelon, Sophie Janin et Nadia Genet avec : ► Françoise Verges, politologue, écrivaine et militante réunionnaise · Le Ventre des femmes : capitalisme, racialisation, féminisme, Paris, Éditions Albin Michel, coll. « Bibliothèque Idées », mars 2017 · Un féminisme décolonial, La Fabrique éditions, 208 p., février 2019 · Une théorie féministe de la violence — Pour une politique antiraciste de la protection, La Fabrique éditions, novembre 2020 ► Fanie Précourt, ethnomusicologue réunionnaise, chargée de la mission patrimoine du Pôle Régional des Musiques Actuelles de La Réunion, responsable du label Takamba et de la Phonothèque Historique de l'océan Indien. ► Danyel Waro, musicien et poète réunionnais, fabricant d'instruments et infatigable militant de la cause créole, un artiste de référence sur la scène des musiques du monde. Découvrez sa biographie sur le site de RFI. ► Ann O'Aro, chanteuse réunionnaise de maloya, auteure, compositrice, interprète.
En regardant son oncle se régaler de sauce harissa, Julien Fréchette tout jeune cherche à comprendre, d'où vient cette appétence pour le feu et le piquant. C'est un autre feu, celui de la guerre, frôlé de bien trop près alors qu'il filmait des documentaires en Irak et au Kurdistan qui l'incitera à repenser à cette scène : son oncle, la harissa et le goût manifeste pour ce piment. (Rediffusion) D'où vient ce goût pour les piments ? De quelles cultures fait-il partie ? D'où vient ce plaisir de la brûlure ? Un documentaire plus tard sur ces « fous de piments », Julien Fréchette mordu, se lance, et fonde « la pimenterie », mariage en français de piment et de brasserie en français. La première sauce sera une Royal Bourbon, entre le Moyen-Orient et les Amériques : des piments habanero chocolat, des dattes, une touche de bourbon, totalement addictive. La pimenterie travaille avec des piments élevés et produits au Québec, crée des mélanges originaux - Cari vert, Rose Flash, Kumquat crush, le temps des cerises ou vertigo – sans consigne ni injonction sur la (bonne) manière de les savourer : champ libre et pur plaisir ! Avec Julien Fréchette, pimenteur en chef, passionné et grand curieux. La pimenterie est à Montréal au Québec, et sur le web. Parmi les documentaires réalisés par Julien Fréchette, il y a Chiliheads : fous de piments forts réalisé en 2021 et présenté au FIPADOC, le festival international du film documentaire en 2021. Ses autres films. Cette rencontre a été enregistrée à Montréal, lors d'un voyage effectué à l'occasion de la sortie d'une nouvelle collection de guide Hachette Tourisme intitulée Food lovers travel avec plusieurs villes à savourer en l'occurrence «Eat Montréal». Découvrez aussi les autres destinations. En images Pour aller plus loin : - François Chartier - Papilles et molécule, de François Chartier, éditions la Presse - Le répertoire des saveurs, de Nikki Segnit, éditions Marabout. Un répertoire des saveurs végétales a été publié au printemps 2024 - Piments de Sophie Dupuis Gaulier, éditions Hachette Cuisine - Piments, des recettes hot hot hot, de Valérie Drouet et Pierre Louis Viel, éditions Mango - Créole et veggie, métissage végétal, de Suzy Palatin, éditions La Plage. Programmation musicale : - Mariana Froes, Gabriela, a colors show - Gabi Hartman, Lever du soleil.
L'invitée de la #SessionLive est l'artiste mauricienne Lisa Ducasse pour la sortie de l'album Iléisme. (Rediffusion) Teaser RFI L'iléisme, c'est d'abord, dans sa définition, l'acte de parler de soi à la troisième personne. Par extension, c'est tout acte de création qui pourrait être vu comme une forme d'iléisme, comme une fenêtre qu'on ouvrirait toujours dans le même sens : de soi vers le monde. Dans le motet dans ce qu'il referme de sons, il y a aussi la langue qui glisse, pour dire « île et isthme», l'île et la presqu'île. Et c'est bien en termes d'îlots, issus et faisant chacun partie d'une géographie, d'une cartographie imaginaires – celle des voyages, réels et rêvés, celle des échappées belles – que Lisa Ducasse a pensé les morceaux de ce premier album, aux côtés de Bénédicte Schmitt à la réalisation, avec Raphaël Séguinier à la batterie et aux percussions, Nicolas Mantoux aux synthés et guitares, Christelle Lassort au violon et Eve Risser au piano préparé. Seule en scène, clavier et platine vinyle au bout des doigts, Lisa Ducasse invite au voyage de ses textes et sa voix. Née à l'Ile Maurice et actuellement installée à Paris, elle conserve et cultive un attachement farouche à l'enfance et à la capacité d'émerveillement dans sa vie adulte et créative. Inspirées d'échappées réelles, ses chansons font preuve d'une volonté́ de dire la rencontre du vulnérable et de l'indomptable, en notes et en mots déliés, personnels et actuels. Après des années de performance de spoken word, et un recueil de poésie édité en 2017, Lisa sort un premier single remarqué aux côtés de Guillaume Poncelet, « Qui sont » (270k écoutes sur Spotify). Depuis, elle a été lauréate du dispositif Variations, du Chantier des Francofolies, #FoRTE et du FAIR. Elle multiplie les premières parties dans des salles parisiennes telles que l'Olympia avec Zazie, le Casino de Paris avec Alain Souchon, tout en parcourant la France aux côtés d'artistes tels que Pomme, Arthur H, Barbara Pravi, ou encore Bertrand Belin, et le monde en festivals (Fête de l'Humanité, Francofolies de La Rochelle, de Montréal, de La Réunion)... Après plusieurs singles, de nombreux voyages entre l'Amérique du Sud et Paris, et plus d'une centaine de concerts, son premier album, Iléisme, enregistré aux légendaires Labomatic Studios, a vu le jour en janvier 2025. Titres interprétés dans le grand studio - L'Essor Live RFI - Sahara, extrait de l'album - Partie Pour poème - Voleuse d'éclairs Live RFI. Line Up : Lisa Ducasse, chant, Jules Monnier, machines. Son : Mathias Taylor, Camille Roch. ► Album Iléisme (Rising Bird 2025). Maison de la Poésie 2 avril COMPLET, 26 mai. + Piers Faccini et Ballaké Sissoko. Walid Ben Selim Anthony Joseph Facebook - YouTube. Réalisation : Hadrien Touraud.
L'invitée de la #SessionLive est l'artiste mauricienne Lisa Ducasse pour la sortie de l'album Iléisme. (Rediffusion) Teaser RFI L'iléisme, c'est d'abord, dans sa définition, l'acte de parler de soi à la troisième personne. Par extension, c'est tout acte de création qui pourrait être vu comme une forme d'iléisme, comme une fenêtre qu'on ouvrirait toujours dans le même sens : de soi vers le monde. Dans le motet dans ce qu'il referme de sons, il y a aussi la langue qui glisse, pour dire « île et isthme», l'île et la presqu'île. Et c'est bien en termes d'îlots, issus et faisant chacun partie d'une géographie, d'une cartographie imaginaires – celle des voyages, réels et rêvés, celle des échappées belles – que Lisa Ducasse a pensé les morceaux de ce premier album, aux côtés de Bénédicte Schmitt à la réalisation, avec Raphaël Séguinier à la batterie et aux percussions, Nicolas Mantoux aux synthés et guitares, Christelle Lassort au violon et Eve Risser au piano préparé. Seule en scène, clavier et platine vinyle au bout des doigts, Lisa Ducasse invite au voyage de ses textes et sa voix. Née à l'Ile Maurice et actuellement installée à Paris, elle conserve et cultive un attachement farouche à l'enfance et à la capacité d'émerveillement dans sa vie adulte et créative. Inspirées d'échappées réelles, ses chansons font preuve d'une volonté́ de dire la rencontre du vulnérable et de l'indomptable, en notes et en mots déliés, personnels et actuels. Après des années de performance de spoken word, et un recueil de poésie édité en 2017, Lisa sort un premier single remarqué aux côtés de Guillaume Poncelet, « Qui sont » (270k écoutes sur Spotify). Depuis, elle a été lauréate du dispositif Variations, du Chantier des Francofolies, #FoRTE et du FAIR. Elle multiplie les premières parties dans des salles parisiennes telles que l'Olympia avec Zazie, le Casino de Paris avec Alain Souchon, tout en parcourant la France aux côtés d'artistes tels que Pomme, Arthur H, Barbara Pravi, ou encore Bertrand Belin, et le monde en festivals (Fête de l'Humanité, Francofolies de La Rochelle, de Montréal, de La Réunion)... Après plusieurs singles, de nombreux voyages entre l'Amérique du Sud et Paris, et plus d'une centaine de concerts, son premier album, Iléisme, enregistré aux légendaires Labomatic Studios, a vu le jour en janvier 2025. Titres interprétés dans le grand studio - L'Essor Live RFI - Sahara, extrait de l'album - Partie Pour poème - Voleuse d'éclairs Live RFI. Line Up : Lisa Ducasse, chant, Jules Monnier, machines. Son : Mathias Taylor, Camille Roch. ► Album Iléisme (Rising Bird 2025). Maison de la Poésie 2 avril COMPLET, 26 mai. + Piers Faccini et Ballaké Sissoko. Walid Ben Selim Anthony Joseph Facebook - YouTube. Réalisation : Hadrien Touraud.
On part à Venise, en Italie, où se tient jusqu'à samedi 6 septembre la 82ème Mostra. Le plus ancien festival de cinéma au monde fait la part belle aux productions américaines, notamment en compétition. On se souvient qu'en 2016, La La Land ouvrait le festival vénitien, Emma Stone remportait le prix d'interprétation féminine quelques mois avant la razzia aux Oscars. Les majors et les plateformes de streaming profitent du rendez-vous vénitien pour faire la promotion de leurs productions. De notre envoyée spéciale à Venise, Moins exposée que le festival de Cannes, idéalement programmée pour lancer la campagne des Oscars, la Mostra est devenue ces dernières années l'écrin rêvé pour les productions hollywoodiennes de prestige. Et notamment les films de plateformes qui peuvent ici concourir en compétition. Parmi les blockbusters d'auteurs en lice pour le Lion d'or : Frankenstein. Netflix a accordé un budget faramineux, 120 millions de dollars à Guillermo del Toro, pour revisiter ce classique de Mary Shelley : la création contre-nature d'un être humain à partir de cadavres. « On vit dans une époque de terreur et d'intimidation. Et pour moi la réponse, c'est l'amour et l'art en fait partie. La question que pose le roman, c'est : qu'est-ce qu'un être humain ? Il n'y a pas de tâche plus urgente que de préserver notre humanité. Mon film montre des personnages imparfaits et le droit d'être imparfaits », explique Guillermo del Toro. Ces films hollywoodiens questionnent tous la perte ou la quête de sens. Dans Jay Kelly, le réalisateur Noah Baumbach met en scène George Clooney en mégastar se rendant compte, à 60 ans passés, qu'il est bien seul dans la vie. « Quand vous faites un film sur un acteur, vous faites en réalité un film sur l'identité et la représentation, finalement la quête de soi, raconte le réalisateur. C'est ce que nous éprouvons tous : nous ne sommes pas les mêmes avec notre famille, nos amis ou nos collègues. Nous sommes différents personnages selon les situations. » Plus radical, mêlant science-fiction et satire de l'époque, Bugonia de Yorgos Lanthimos montre une Amérique en perte de sens. Deux Américains complotistes kidnappent une cheffe d'entreprise, campée par Emma Stone, qu'ils prennent pour une extraterrestre. Pour le réalisateur, déjà primé à Venise il y a deux ans, le propos est plus réaliste que dystopique : « Mon film reflète le monde réel. Tout ce que l'on voit dans le monde, l'intelligence artificielle, les guerres, le dérèglement climatique, c'est ce qui se passe en ce moment. » La Mostra doit encore présenter plusieurs gros calibres américains en compétition, comme le nouveau film de Kathryn Bigelow avec notamment Idris Elba, ou The Smashing Machine avec Dwayne Johnson, alias The Rock, dans un rôle à transformation comme les adore l'Académie des Oscars. À lire aussiCinéma: une 82e Mostra de Venise très politique qui déroule aussi le tapis rouge au septième art américain
L'exposition « Niki de Saint-Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » est l'histoire de deux artistes soutenus par un grand conservateur. Pontus Hulten est le premier directeur du Centre Pompidou. Le musée, fermé pour travaux jusqu'en 2030, revient ainsi sur une période florissante et utopique de son histoire grâce à l'amitié d'un commissaire et de deux artistes. C'est au Grand Palais jusqu'au 4 janvier. Si le couple d'artistes Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely marquent les premières décennies du Centre Pompidou, c'est aussi grâce à leur amitié avec le directeur atypique de l'époque Pontus Hulten. Il défend une vision anarchiste du musée : un lieu ludique ouvert à tous. L'exposition du Grand Palais revient sur cette époque enjouée et libre. « Pontus Hulten fait intervenir, notamment en 1977, les deux artistes Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle pour occuper le forum du Centre Pompidou avec une installation absolument extraordinaire : le crocodrome de Zig et Puce, raconte la commissaire Sophie Duplaix. Donc tout ça est évoqué dans l'exposition pour parler de cette histoire, histoire d'une institution, histoire aussi des liens entre conservateurs et artistes. On découvre un peu les coulisses de l'art. » Le crocodrome de Zig et Puce, c'est une sorte de fête foraine mêlant train fantôme, flipper géant et distributeurs gratuits de chocolat. Une ambiance joyeuse à l'encontre de l'objet commercialisable. C'est ce qui meut aussi Jean Tinguely aux machines productrices de mouvements gratuits en ces années 1970, synonymes de nouvelles technologies. « Le son se matérialise dans les machines, de façon complétement débridée, qui sont effectivement des machines inutiles et qu'on peut vraiment lire comme une critique, de cette mécanisation dont on nous explique qu'elle vise à améliorer notre quotidien », raconte Sophie Duplaix. Aux côtés des installations légères et poétiques de Tinguely trônent les œuvres gigantesques de Niki de Saint Phalle, dont certaines figurent seulement en image, car trop imposantes pour entrer dans le musée. Celle qui est connue pour ses nanas rondes et colorées a révolutionné l'art avec une puissance toute féminine « Elle va nous montrer effectivement que la femme peut tout à fait s'emparer de ce qui d'habitude est attribué aux hommes, comme par exemple les armes. Quand elle fait sa série des Tirs, tout au début des années 1960, poursuit Sophie Duplaix. Elle fait des reliefs, des panneaux qu'elle met à l'horizontal pour les recouvrir de poches de couleurs. Après, elle déverse du plâtre, pour que ce soit immaculé. Elle tire dessus et les poches de couleurs qu'elle a mises explosent. Elles font donc dégouliner la peinture sur le relief blanc immaculé. Ce qui est à la fois un pied de nez à la peinture traditionnelle, et aussi une affirmation du pouvoir féminin. » Un pied de nez aux conventions que l'exposition met joyeusement en avant. À lire aussiLa Révolte à l'oeuvre de Niki de Saint-Phalle
Du rire, de la mauvaise foi, de la triche et des chroniqueurs toujours perdants, c'est la recette des blind tests de Couleurs tropicales. On vous propose d'écouter tous les jeux inédits des invités passés par nos studios au cours des dernières saisons. (Rediffusion) Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Kassav' – Doméyis Mokobe feat Patson – C'est dans la joie WizTheMc, Bees & Honey – Show Me Love Jay Brixxx ft Pompis – Batty Rider Jimi Hendrix – The Wind Cries Mary Jimi Hendrix – All Along The Watchtower Milli Vanilli – Girl You Know It's True Sergeo et Njohreur – Le mari d'autrui Retrouvez notre playlist sur Deezer.
Du rire, de la mauvaise foi, de la triche et des chroniqueurs toujours perdants, c'est la recette des blind tests de Couleurs tropicales. On vous propose d'écouter tous les jeux inédits des invités passés par nos studios au cours des dernières saisons. (Rediffusion) Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Craig David & Tiwa Savage – Commitment Valsero – C'est qui la France Kery James – Lettre à la République Afara Tsena – Mbokalisation Lionel Richie – All night long Meiway – Appolo 95 Sagbohan Danialou – Zemihin Retrouvez notre playlist sur Deezer.
Comment faire connaître l'architecture et la construction en Côte d'Ivoire ? Le pays compte moins de 250 architectes inscrits à l'ordre – un pour 130 000 habitants environ, soit environ 60 fois moins qu'en France. Pourtant, plusieurs jeunes professionnels tentent de mettre en valeur leur métier et son utilité, des vulgarisateurs et influenceurs dont l'objectif est d'inspirer la future génération d'architectes et de convaincre le public sur l'utilité de leur profession. À lire aussiÀ Abidjan, des passionnés transmettent l'histoire architecturale oubliée du Plateau [1/3]
Le Liban commémore cette année 50 ans du début de la guerre civile. Mais une guerre en chasse une autre dans ce petit pays de 4 millions d'habitants qui compte presque autant de Libanais que de réfugiés syriens et palestiniens. Guerre entre Israël et le Hezbollah qui perdure. Et cela sans compter l'effondrement bancaire dans un pays réduit à fonctionner avec du cash et une explosion dans le port de Beyrouth équivalente à une bombe nucléaire qui a laissé la capitale exsangue. Et malgré toutes ces catastrophes, la créativité libanaise est à son apogée. Beyrouth fourmille d'expositions, pièces de théâtre, festivals de toutes sortes, cinéma, musique et le public est au rendez-vous. On vous propose de vous emmener dans cette vitalité tous les dimanches de ce mois d'août. Liban : la culture malgré tout. Aujourd'hui, visite au théâtre.
En Haïti, Jan J. Dominique a travaillé comme éducatrice et journaliste à Radio Haïti Inter. L'assassinat de son père en 2000, puis un attentat et des menaces l'obligent à partir. Elle vit aujourd'hui à Montréal. Aux Éditions du remue-ménage, elle a publié Mémoire d'une amnésique (2004), La Célestine (2007) et Mémoire errante (2008). Son nouveau roman s'intitule Tu nous manques. (Rediffusion) En 1957, à Port-au-Prince en Haïti, naît Karine Rivel. La même année, François Duvalier, dit Papa Doc, est élu à la tête d'Haïti, quelques temps avant d'en devenir le dictateur brutal et d'imposer sa milice tortionnaire. Le destin de Karine, et de tous les membres de sa famille, en sera marqué à jamais. Une fabrique de gris-gris pour sauver Philippe, un enfant emmuré dans un silence traumatique. Le dévouement d'un médecin-sorcier-écrivain, Jacques, qui met tout en œuvre pour l'aider. La fuite de Karine, devenue médecin, qui soigne les pauvres et devra se cacher pour sauver sa peau et celle de ses enfants. L'exil d'un frère rebelle, Jean Baptiste, et la quête de sa fille, Isabel, qui part à sa recherche en Amérique latine. Et le regard tendre et lucide de Simone, Man Mona, fantôme veillant sur chacun d'eux. Entre les souvenirs familiaux et le présent des retrouvailles, Tu nous manques suit le destin des femmes vaillantes de cette famille haïtienne ordinaire et extraordinaire, marquée dans sa chair par la violence politique, les mensonges et la résistance. Comment survivre, sinon en combattant la terreur ? Que veut encore dire « libérer la terre natale » lorsque tous les morceaux ont volé en éclats? (Présentation des Éditions Remue-Ménage) ILLUSTRATION MUSICALE : « Diyon Mo » de Gregory Laforest, un des 10 finalistes du Prix Découvertes RFI.
Quatre ans après sa Palme d'or au Festival de Cannes obtenue avec son film Titane, la réalisatrice française Julia Ducournau est de retour sur les écrans avec Alpha. Elle délaisse quelque peu son genre de prédilection « le body horror » pour mettre en scène une histoire de famille sur le deuil dans un monde apocalyptique post pandémie avec Golshifteh Farahani, Tahar Rahim et Mélissa Boros.
Une nouvelle vague du cinéma soudanais a émergé depuis 2019, portant les fruits de ce qui a été amorcé en 2010 comme un renouveau du mouvement cinématographique au Soudan. Quelques films remarquables ont précédé et accompagné la chute du régime d'Omar el-Béchir. La révolution artistique était déjà en marche. Parler des arbres, le documentaire de Suhaib Gasmelbari a été tourné d'une manière indépendante et sans autorisation préalable du pouvoir en place. Ce pouvoir avait fermé les salles de cinéma pour plaire aux islamistes. Il a exclu toute aide à la production. Pourtant, le jeune cinéma a pointé son nez et a fait sa sortie au grand jour, en même temps que le Hirak, le mouvement de la population dans les rues de Khartoum. En février 2019, le premier film de Suhaib Gasmelbari, Parler des arbres, est récompensé du prix du meilleur documentaire à la Berlinale. Son réalisateur accompagne avec tact quatre cinéastes soudanais de l'ancienne génération, qui essaient de projeter des films à travers le pays malgré l'interdiction imposée par le pouvoir. Et cette génération ne cesse de récolter des prix et annonce ainsi la naissance d'une nouvelle ère du cinéma soudanais. La même année, Tu mourras à 20 ans, d'Amjad Abou Alla, un premier film également, poétique et puissant, est projeté à la Mostra de Venise. Il sera très bien accueilli par les critiques. Depuis, une série de films marquants se fraient une place sur la scène internationale. Goodbye Julia de Mohamed Kordofani est l'exemple le plus parlant. Il a été projeté au Festival de Cannes en 2023 dans la compétition « Un certain regard ». Il a eu le prix de la mise en scène, ainsi que le prix parallèle de la liberté, avant de récolter au total 62 prix. Il raconte la déchirure du Soudan, à travers l'histoire de deux femmes au moment de la séparation du Soudan du Sud : « Le Soudan est un pays qui a toujours été intellectuellement fermé. Il a été toujours présent dans les bulletins d'informations avec des images d'atrocités et de destruction. Depuis notre indépendance, on passe d'une guerre à l'autre… Je pense que l'une des raisons du succès de mon film, est le fait qu'il soit mondialement apprécié, c'est parce que je montre le quotidien et la vie du citoyen. Cela donne au spectateur un accès au côté humain d'un Soudanais et permet de comprendre les dynamiques qui conditionnent ses relations avec les autres ». Les femmes ont fait leur entrée massivement dans le domaine. Elles expérimentent à leur tour cette liberté acquise. Sara Suliman, explore dans son documentaire Corps héroïques (2022), un thème jadis tabou : « Dans Corps héroïques, nous évoquons les corps et les mouvements du corps dans le mouvement féministe soudanais. Il était très important pour moi d'utiliser le mot corps dans le titre. C'est un mot sur lequel il y a beaucoup d'objection. Lors des entretiens pour le film, j'ai senti que les invitées de l'ancienne génération ont été un peu gênées de l'employer. Elles avaient des réserves, avec toujours ce sentiment que le corps implique un seul sens, celui de la sexualité. Il était donc très important de mettre fin à ses réserves et de changer toutes les choses négatives liées à ce mot. Il est très important de libérer les mots avant de libérer le corps ». Le conflit soudanais de 2023, a contraint cependant de nombreux cinéastes à s'exiler. Sara Suleiman vit actuellement à Londres. Mohamed Kordofani est à Bahrein, où il finalise l'écriture de son second film. Quant à Amjad Abou Alla, qui l'a produit, il est au Caire et travaille également sur deux nouveaux films. L'un d'eux se passe à Khartoum et se déroule sur une seule journée. Le nouveau cinéma soudanais est un cinéma d'espoir. L'espoir est son dénominateur commun. Au-delà des films, l'espoir est la devise la plus chère au peuple soudanais. À lire aussiL'émergence d'un cinéma soudanais depuis la Révolution [1/2]
La production du cinéma dans les pays africains était intimement liée au mouvement de libération de ces peuples. Les films produits depuis cette époque ont, selon les spécialistes, participé à changer l'image mentale que les autres peuples avaient de l'Afrique, mais alors que des réalisateurs comme le Sénégalais Ousmane Sembène et ses collègues conduisaient cette voie du cinéma puisant dans le réel de leur pays, le cinéma au Soudan est resté enfermé dans le cadre de la production officielle de l'État. C'est pour cela que la production du cinéma a été très limitée et son influence minime. Aujourd'hui, une nouvelle génération de cinéastes a pris le relai et tente tant bien que mal de parler, de réveiller un art qui s'endormait. À lire aussi«Talking about trees», ou les fantômes du cinéma soudanais À lire aussiFipadoc: «Soudan, souviens-toi», une jeunesse en lutte, documentée par Hind Meddeb
Journaliste et écrivain, Giuliano da Empoli est un des esprits les plus brillants du moment. L'auteur des Ingénieurs du chaos ou du roman Le mage du Kremlin est l'invité de ce numéro d'Idées pour parler des « prédateurs qui sont au pouvoir aujourd'hui sur tous les continents ». (Rediffusion) Ancien adjoint au maire en charge de la culture à Florence, conseiller politique du président du Conseil italien Matteo Renzi, il a publié son premier livre en 1996, Un grande futuro dietro di noi à propos des difficultés rencontrées par les jeunes Italiens. En tant qu'auteur et commentateur politique, il intervient régulièrement dans des émissions télévisées et radiophoniques en Italie et en France. Il publie aujourd'hui L'heure des prédateurs chez Gallimard. « Aujourd'hui, l'heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d'une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l'épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d'un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d'un monde, au moment où il sombre dans l'abîme, et l'emprise glacée d'un autre, qui prend sa place. », écrit-il dans ce récit. Au micro de Pierre-Edouard Deldique, Giuliano da Empoli nous fait voyager de New York à Riyad, de l'ONU au Ritz-Carlton de MBS, « là où le pouvoir s'acquiert par des actions irréfléchies et tapageuses, où des autocrates décomplexés sont à l'affût du maximum de chaos, où les seigneurs de la tech semblent déjà habiter un autre monde, où l'IA s'avère incontrôlable ». L'auteur qui a une parfaite connaissance du milieu politique regarde sans ciller : « L'union de la rage et des algorithmes ». Il préconise de « réinventer une propagande adaptée à l'ère des selfies et des réseaux sociaux » car « le moment que nous vivons est machiavélien ». Idées, le magazine qui interroge ceux qui pensent le monde. Programmation musicale : Edouard Ferlet – Herd instinct
À l'été 2024, le Garma festival, plus grand rassemblement autochtone d'Australie, s'est tenu en Terre d'Arnhem. Une occasion rare de s'immerger dans le monde aborigène Yolngu. Au nord du pays, depuis Darwin, pour accéder au Festival Garma, il faut soit faire 1 200 km de routes sur des pistes en terre rouge, muni de permis spécifiques, soit survoler les 700 km qui séparent la capitale du Territoire du Nord et Nhulunbuy, une ville construite dans les années 70 pour desservir une mine de Bauxite. Dans les deux cas, en arrivant, vous êtes dans l'un des coins les plus reculés d'Australie, mais surtout dans des terres de réserves très réglementées, soumises à autorisation spéciale pour les non-autochtones. Le Garma, lui, permet cet accès, au cœur d'un rassemblement unique en son genre, initié par le peuple Yolngu et placé dans une vaste clairière cernée de forêts tropicales truffées d'eucalyptus, située sur une falaise surplombant la mer et des rivages escarpés et sauvages. Ici, c'est donc la terre ancestrale des Yolngu, un groupe aborigène qui, jusqu'au début du XXè siècle, vivait de manière relativement autonome, à l'écart de la brutale colonisation britannique. On parle d'une présence des Yolngu depuis plus de 60 000 ans. Contrairement à d'autres groupes aborigènes, les Yolngu n'ont pas été déplacés, arrachés à ce lien si puissant qui les relie à la terre et au fait de la parcourir. Ce qui fait la force de leur culture, de leur langue et dialectes, de leurs chants et de leurs danses qu'ils ont su maintenir à travers les millénaires et qui s'expriment pendant quatre jours au Garma. Véritables pionniers de la lutte pour les droits fonciers autochtones aborigènes, les Yolngu ont également su faire de cet évènement une tribune où se pressent désormais les hommes politiques australiens de tous bords. En 2024, près de 3 000 visiteurs, dont la moitié non-aborigènes, se sont immergés dans ce monde peuplé de rêves, d'ancêtres créateurs, d'abeilles, de grues brolga ou de serpents arc-en-ciel ; au son du Yidaki ou Didjeridoo qui est né au nord-est de la Terre d'Arnhem. Un festival pour dire la fierté noire et autochtone, celle d'un peuple debout et maître chez lui. Un voyage sonore de Sophie Ansel initialement diffusé en octobre 2024. En savoir plus : - Sur le Garma Festival et la Yothu Hindi Foundation - Sur les Yolngu en images et en sons: le projet visuel Twelve canoes - Sur les Yolngu, le site du Musée National Australien.