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ONU Info

Au menu de l'actualité : A Davos, le chef de l'ONU regrette « l'état déplorable » du monde, entre climat et guerresL'OIM et le Mali signent un accord pour aider plus de 600 Maliens au NigerLa nécessité des systèmes d'alerte précoce face au changement climatique Présentation : Cristina Silveiro

Revue de presse française
À la Une: Goïta absout les 49 Ivoiriens condamnés

Revue de presse française

Play Episode Listen Later Jan 7, 2023 4:22


Grâce présidentielle avec remise totale de peines pour les 49 militaires des forces spéciales ivoiriennes, condamnés au Mali pour « attentat et complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté extérieure de l'État ». Au Mali-même, le site Malijet estime que, dans le dossier des « mercenaires » ivoiriens, la médiation togolaise a « finalement porté (ses) fruit(s) », la décision « tant attendue » étant tombée deux jours après la visite du président du Togo, Faure Gnassingbé, au Mali puis en Côte d'Ivoire. Malijet y voit un « geste » démontrant notamment « l'attachement du colonel Goïta à la paix, au dialogue, au panafricanisme ». En Côte d'Ivoire, la Une de L'Inter souligne que si les 49 soldats ivoiriens ont été « graciés », la « junte malienne » a aussi dénoncé l'ultimatum du président en exercice de la Cédéao, Umaro Sissoco Embaló, et l'a mis « en garde », complète ce quotidien indépendant ivoirien. Emporté par son enthousiasme, Fraternité Matin, en Une, assure sans attendre que les 46 soldats ivoiriens encore détenus à Bamako ont été « libérés » [ce qui n'était pas encore le cas au moment où Frat Mat mettait sous presse, NDLR]. En manchette, le journal gouvernemental ivoirien tenait aussi à affirmer que lesdits 46 étaient « détenus illégalement au Mali ». De son côté, la Une du quotidien Le Nouveau Réveil, proche du PDCI-RDA de l'ex-président Henri Konan Bédié, estime « bonne (…) quoique tardive » la décision du président de la transition malienne Assimi Goïta. En France, enfin, le site du quotidien Le Figaro prédit que « la grâce accordée par Assimi Goïta aura en tout cas le mérite d'endiguer une potentielle réaction nationaliste en Côte d'Ivoire, un pays où vi(ven)t au moins 1,5 million de Maliens et où le discours anti-étrangers gagne du terrain ». Le « Marocgate », cauchemar de Borrell Fin de la visite oh combien délicate du haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, à Rabat. Il n'était pas venu sur place pour ça, Josep Borrell, mais pour renforcer le partenariat UE-Maroc. Seulement voilà, « ce déplacement tombait bien mal mais son report aurait créé beaucoup de secousses diplomatiques avec Rabat », explique Le Figaro, le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères « n'a pas pu passer sous silence cette affaire de corruption ». Le Maroc est « mis en cause dans le "Qatargate", ce scandale de corruption qui secoue depuis un mois le Parlement européen », rappelle Le Figaro, en signalant les écoutes de la sûreté belge révélées par le quotidien bruxellois Le Soir, et qui révèlent que l'ex-eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri aurait bénéficié de cadeaux de la part du Maroc. « L'actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, est nommément cité par l'épouse de Panzeri dans les PV d'écoutes. Avant de rejoindre Varsovie, Atmoun a coprésidé durant de nombreuses années la Commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne. Il était alors en première ligne sur (…) le soutien de certains eurodéputés au plan présenté par Rabat pour résoudre le différend autour du Sahara », pointe encore ce journal. Chabal, demi-démêlé Parfum de scandale dans le monde du rugby, en France. Deux anciens rugbymen, dont Sébastien Chabal, sont soupçonnés d'irrégularités à la billetterie de la Coupe du monde 2023. Selon le quotidien Le Parisien, « quelques centaines » de billets de cette épreuve sportive auraient été discrètement « détournés » du système de vente traditionnel pour être écoulés de manière irrégulière au profit de proches de l'ancien directeur général du comité d'organisation, Claude Atcher. Ce journal révèle que des places ont été frauduleusement octroyées à deux anciens joueurs de rugby, dont l'ancien international Sébastien Chabal. L'autre bénéficiaire de ces « largesses » serait l'ancien troisième ligne Henri Mioch, « qui aurait acheté la bagatelle de 600 billets, pour un montant dépassant les 100 000 euros ». Une source proche du dossier assure qu'étant donné le volume, « il n'y a aucun doute sur le fait qu'il s'agisse d'un trafic de billets ».

POD GOOD HIOU
La revue de presse hebdomadaire d'un aperçu de l'actualité

POD GOOD HIOU

Play Episode Listen Later Dec 23, 2022 20:31


Revue de presse du 22 novembre 2022 La revue de presse hebdomadaire d'un aperçu de l'actualité africaine va bientôt commencer. Bonjour à toutes et à tous, je suis vraiment très, très ravie de vous retrouver ici. Je suis ravie de vous présenter cette revue de presse de RadioTamTam à nouveau pour notre série sur la revue de presse des médias africains N°051 du 22 novembre 2022 Bien, commençons ! Que le temps soit à la paix ! Cette Revue de Presse aperçue de l'Afrique vous donne les informations à connaître sur les nouvelles d'Afrique. Voici ce que vous devez savoir en ce Mardi L'AFRIQUE DE L'OUEST MALI LE MONDE ECRIT : Mali : la junte interdit les activités des ONG financées par la France Les organisations humanitaires présentes dans le pays rappellent que 7,5 millions de Maliens, « soit plus de 35 % de la population », avaient besoin d'assistance. La junte malienne a annoncé, lundi soir 21 novembre, l'interdiction des activités de toutes les organisations non gouvernementales (ONG) financées ou soutenues par la France, y compris celles opérant dans le domaine humanitaire. Cette décision est susceptible de concerner de nombreuses ONG auxquelles la France continuait à apporter son soutien en dépit de l'abrupte dégradation des relations entre les deux pays depuis plus d'un an. … Une multitude d'ONG œuvrent au Mali dans les domaines de la santé, de l'alimentation ou de l'éducation. Le pays, pauvre et enclavé, fait face depuis 2012 à la propagation djihadiste et aux violences de toutes sortes, mais aussi à une crise politique et humanitaire grave. Des centaines de milliers de personnes sont déplacées par le conflit. L'AFRIQUE CENTRALE RDC DW ECRIT : Dialogue repoussé entre la RDC et les groupes armés Les pourparlers entre le gouvernement congolais et des groupes armés, devaient débuter lundi 21 novembre à Nairobi, mais ils ont été reportés à la fin de la semaine. Les autorités congolaises sont réticentes à négocier avec les rebelles du M23 dont l'offensive menace toujours la ville de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Jeudi dernier, dans la soirée, le facilitateur de ce dialogue, l'ancien président Kenyan, Uhuru Kenyatta, a obtenu du président rwandais, Paul Kagame, la signature d'un accord exhortant les rebelles du M23, à observer un cessez-le-feu et à se retirer des régions qu'ils ont conquises. Mais le cessez-le-feu en question n'a été que de courte durée car ce dimanche, les rebelles ont encore attaqué des positions. « Monsieur Paul Kagame n'inspire nullement confiance parce que depuis qu'il a dit qu'il allait exhorter les rebelles du M23 à rentrer d'où ils étaient venus, rien n'a été fait. On a vu des mouvements de troupes qui ont abouti à la relance des hostilités sur les axes Tongo et Kibumba. Nous les Congolais n'ont qu'un seul objectif : agir en conséquence pour que notre armée boute hors du territoire national ces terroristes du M23 », estime JamaelHussein. #TAMTAM, #revuePresse, #podcast, --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/the-pod-good-hiou/message

Revue de presse Afrique
À la Une: Abidjan-Bamako, les retrouvailles

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Dec 23, 2022 4:33


La libération des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali est « actée », nous indique notre correspondant, Serge Daniel. C'est en présence de la médiation togolaise que les deux parties ont signé un mémorandum afin de convenir de la libération des 46 militaires ivoiriens, mais aussi du renforcement des relations entre les deux pays. Et cette annonce a fait couler beaucoup d'encre dans les journaux à Bamako, Abidjan ou Ouagadougou. Dans la capitale malienne, le journal Malikilé se réjouit de ce qu'il appelle « le triomphe de la Raison ! », écrit-il en Une avec un « R » majuscule au mot « raison ». « Il fallait trouver une porte de sortie, aller vers une paix des braves que (Malikilé) n'a cessé d'évoquer dans ses colonnes dès l'éclatement de cette triste affaire, s'autosatisfait ce quotidien. Enfin voilà que nous y sommes », se réjouit encore ce journal bamakois, en rendant hommage au président togolais Faure Gnassingbé, « médiateur discret mais efficace qui vient de réussir la prouesse de résoudre une équation extrêmement complexe ». Avec une formule simple : « que chacun mette un peu d'eau dans son Gnamacoudji » ! » Balle à terre pour les 46 Ivoiriens détenus au Mali À Abidjan aussi, ce vendredi, l'affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali a été hissée en Une par plusieurs quotidiens. Sur celle de Le Jour Plus, il est indiqué que le ministre Téné Birahima Ouattara, que les Ivoiriens appellent « photocopie » tant il ressemble physiquement à son président de frère Alassane Ouattara, et Assimi Goïta « ont signé un protocole d'accord à Bamako ». « Assimi Goïta signent un accord », énonce de façon plus concise la Une du journal L'Expression. Protocole d'accord ou accord tout court, pour le quotidien Le Nouveau Réveil, qu'importe, l'essentielle se résume en une phrase. « Abidjan renoue le dialogue avec Bamako », lance la Une de ce journal proche du PDCI-RDA de l'ex-président Henri Konan Bédié. Tandis que, prudemment sans doute, celle du quotidien Le Patriote, proche du président Ouattara, se garde bien de la moindre allusion à l'affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali. « Des émissaires de Ouattara chez Goïta », lance plus évasivement « la manchette » du quotidien indépendant L'Inter, tandis que la Une de son confrère Soir Info (qui appartient au même groupe de presse que L'Inter), signale que la journée de jeudi a été « chargée » pour le frère du président Ouattara (qui est, rappelons-le, en charge des affaires de Défense à la tête du ministère du même nom, en Côte d'Ivoire). Soir Info, lui, souligne que « cette visite a surtout permis aux officiels ivoiriens et maliens de se parler directement pour faire avancer le dossier. C'est ce qui a manqué, reconnaît un haut fonctionnaire de Bamako », complète ce quotidien. Lequel, dans la foulée, élargit sa focale pour évoquer plus globalement la « situation politico-diplomatique » actuelle entre la Côte d'Ivoire et le Mali, pour signaler que « des Maliens souhaitent recevoir, à Bamako, Laurent Gbagbo, l'ancien chef de l'État ivoirien ». Vœu émis samedi dernier, 17 décembre, à Bamako, lors d'une conférence de presse, « par Youssouf Diakité, président du Mouvement patriotique et panafricain du Mali et du Dr Sidi Modibo Diarra, président du Ppa-Mali », rapporte donc ce vendredi le journal abidjanais Soir Info. Justement, ce quotidien proche de Laurent Gbagbo qu'est le journal Le Temps se garde bien de faire écho à ces appels panafricanistes et se borne à rappeler ce vendredi que, dans l'affaire dite des « 46 Ivoiriens » détenus au Mali, « les négociations et autres interpellations en passant par des menaces de sanctions sous-régionales et internationales n'ont pas réussi à faire fléchir le pouvoir malien », rappelle ainsi Le Temps. 46 Ivoiriens dans la hotte du Père Noël Que va-t-il se passer à présent ? C'est du côté du Burkina Faso voisin que la question est posée. Le quotidien Wakat Sera se demande en effet si la « fin d'année va (ou non) rimer avec fin de détention » pour les 46 militaires ivoiriens. « Tout concorde à le croire, le vent sec d'harmattan ayant charrié avec la poussière qui le caractérise de bonnes infos venant des bords du Djoliba », formule, dans son habituel style fleuri, Wakat Sera. Lequel journal souligne l'ambiance « fraternelle » dans laquelle ont baigné les échanges à Bamako. « Noël et Saint-Sylvestre auprès des leurs, ce sera le plus beau cadeau offert à ces hommes dont l'absence commence à peser dans leurs familles respectives », soupire Wakat Sera, en concluant « Ça suffit comme ça ! ».

Revue de presse Afrique
À la Une: Abidjan-Bamako, les retrouvailles

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Dec 23, 2022 4:33


La libération des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali est « actée », nous indique notre correspondant, Serge Daniel. C'est en présence de la médiation togolaise que les deux parties ont signé un mémorandum afin de convenir de la libération des 46 militaires ivoiriens, mais aussi du renforcement des relations entre les deux pays. Et cette annonce a fait couler beaucoup d'encre dans les journaux à Bamako, Abidjan ou Ouagadougou. Dans la capitale malienne, le journal Malikilé se réjouit de ce qu'il appelle « le triomphe de la Raison ! », écrit-il en Une avec un « R » majuscule au mot « raison ». « Il fallait trouver une porte de sortie, aller vers une paix des braves que (Malikilé) n'a cessé d'évoquer dans ses colonnes dès l'éclatement de cette triste affaire, s'autosatisfait ce quotidien. Enfin voilà que nous y sommes », se réjouit encore ce journal bamakois, en rendant hommage au président togolais Faure Gnassingbé, « médiateur discret mais efficace qui vient de réussir la prouesse de résoudre une équation extrêmement complexe ». Avec une formule simple : « que chacun mette un peu d'eau dans son Gnamacoudji » ! » Balle à terre pour les 46 Ivoiriens détenus au Mali À Abidjan aussi, ce vendredi, l'affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali a été hissée en Une par plusieurs quotidiens. Sur celle de Le Jour Plus, il est indiqué que le ministre Téné Birahima Ouattara, que les Ivoiriens appellent « photocopie » tant il ressemble physiquement à son président de frère Alassane Ouattara, et Assimi Goïta « ont signé un protocole d'accord à Bamako ». « Assimi Goïta signent un accord », énonce de façon plus concise la Une du journal L'Expression. Protocole d'accord ou accord tout court, pour le quotidien Le Nouveau Réveil, qu'importe, l'essentielle se résume en une phrase. « Abidjan renoue le dialogue avec Bamako », lance la Une de ce journal proche du PDCI-RDA de l'ex-président Henri Konan Bédié. Tandis que, prudemment sans doute, celle du quotidien Le Patriote, proche du président Ouattara, se garde bien de la moindre allusion à l'affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali. « Des émissaires de Ouattara chez Goïta », lance plus évasivement « la manchette » du quotidien indépendant L'Inter, tandis que la Une de son confrère Soir Info (qui appartient au même groupe de presse que L'Inter), signale que la journée de jeudi a été « chargée » pour le frère du président Ouattara (qui est, rappelons-le, en charge des affaires de Défense à la tête du ministère du même nom, en Côte d'Ivoire). Soir Info, lui, souligne que « cette visite a surtout permis aux officiels ivoiriens et maliens de se parler directement pour faire avancer le dossier. C'est ce qui a manqué, reconnaît un haut fonctionnaire de Bamako », complète ce quotidien. Lequel, dans la foulée, élargit sa focale pour évoquer plus globalement la « situation politico-diplomatique » actuelle entre la Côte d'Ivoire et le Mali, pour signaler que « des Maliens souhaitent recevoir, à Bamako, Laurent Gbagbo, l'ancien chef de l'État ivoirien ». Vœu émis samedi dernier, 17 décembre, à Bamako, lors d'une conférence de presse, « par Youssouf Diakité, président du Mouvement patriotique et panafricain du Mali et du Dr Sidi Modibo Diarra, président du Ppa-Mali », rapporte donc ce vendredi le journal abidjanais Soir Info. Justement, ce quotidien proche de Laurent Gbagbo qu'est le journal Le Temps se garde bien de faire écho à ces appels panafricanistes et se borne à rappeler ce vendredi que, dans l'affaire dite des « 46 Ivoiriens » détenus au Mali, « les négociations et autres interpellations en passant par des menaces de sanctions sous-régionales et internationales n'ont pas réussi à faire fléchir le pouvoir malien », rappelle ainsi Le Temps. 46 Ivoiriens dans la hotte du Père Noël Que va-t-il se passer à présent ? C'est du côté du Burkina Faso voisin que la question est posée. Le quotidien Wakat Sera se demande en effet si la « fin d'année va (ou non) rimer avec fin de détention » pour les 46 militaires ivoiriens. « Tout concorde à le croire, le vent sec d'harmattan ayant charrié avec la poussière qui le caractérise de bonnes infos venant des bords du Djoliba », formule, dans son habituel style fleuri, Wakat Sera. Lequel journal souligne l'ambiance « fraternelle » dans laquelle ont baigné les échanges à Bamako. « Noël et Saint-Sylvestre auprès des leurs, ce sera le plus beau cadeau offert à ces hommes dont l'absence commence à peser dans leurs familles respectives », soupire Wakat Sera, en concluant « Ça suffit comme ça ! ».

C dans l'air
BOYCOTT, CORRUPTION : CARTON ROUGE POUR LE QATAR ? – 10/12/22

C dans l'air

Play Episode Listen Later Dec 10, 2022 65:49


EXPERTS GEORGES MALBRUNOT Grand reporter spécialiste du Moyen-Orient – « Le Figaro » Auteur de « Qatar Papers » AGNÈS LEVALLOIS Spécialiste du Moyen-Orient Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique BÉRANGÈRE BONTE Journaliste – « France info » Auteure de « La République française du Qatar » JEAN-PHILIPPE LECLAIRE Directeur adjoint de la rédaction – « L'Equipe » Alors que les premiers quarts de finale ont rendu leur verdict, la coupe du monde de football au Qatar est-elle pour l'instant une réussite ? Sportivement, dans les stades climatisés, le spectacle est au rendez-vous. Du beau jeu mais aussi des surprises, comme l'élimination hier du Brésil, l'un des favoris de la compétition. En dehors des pelouses en revanche, les sujets de polémiques se multiplient : les milliers de morts sur les chantiers de construction, l'interdiction de porter un brassard arc-en-ciel, en soutien aux personnes discriminées en raison de leur orientation sexuelle ou encore les prix exorbitants des billets et des nuitées, qui excluent de fait les catégories populaires de la possibilité de participer à la fête. La dernière en date voit le Parlement européen secoué par une enquête pour corruption au profit présumé du Qatar. La socialiste Eva Kaili, vice-présidente grecque de l'assemblée, a notamment été interpellée hier, d'après le média belge Le Soir. Elle est soupçonnée d'avoir reçu de l'argent de l'émirat pour « influencer les décisions économiques et politiques » de l'institution. Cela fait beaucoup pour le pays, qui cherche par tous les moyens la reconnaissance, notamment via le sport, outil de son "soft power". Un homme est au cœur de cette stratégie : le puissant homme d'affaires Nasser Al-Khelaïfi. Fils d'un pêcheur de perles, il est très proche de l'émir du Qatar, qu'il qualifie de "frère". Patron de beIN Sports, la branche sport de la chaîne d'information internationale Al Jazeera, il préside aussi depuis 2011 le Paris Saint-Germain, passé sous pavillon qatari. À la tête du club français de football, il mène une politique dispendieuse qui marque les esprits, notamment via l'achat des joueurs les plus célèbres de la planète. Ibrahimovic, Neymar, Mbappé puis Messi font rayonner à l'international ce club qui veut "rêver plus grand". Mais pour l'heure, l'objectif sportif de remporter la prestigieuse Ligue de Champions échappe toujours aux joueurs comme au dirigeant. Cet ambassadeur informel du Qatar est par ailleurs rattrapé par des affaires. Il est en effet soupçonné de corruption dans l'attribution des droits TV des Coupes du monde de football 2026 et 2030. Il pourrait prochainement se retrouver en prises avec la justice. C'est en France qu'aura lieu le prochain plus grand événement sportif de la planète. Pour les Jeux Olympiques, organisés à Paris en 2024, la maire socialiste Anne Hidalgo promet une compétition écologique et peu coûteuse. Pourtant d'importants travaux sont nécessaires et des dizaines de chantiers ont été lancés. Parmi les ouvriers, on trouve des travailleurs sans papiers. Ce sont des Maliens, en France depuis plusieurs années, qui se sont filmés en train de travailler sur les futurs sites des JO. Ils ont occupé tous les postes et travaillé par tous les temps, contre un salaire non déclaré. Aujourd'hui, ils dénoncent les abus de ces chantiers, financés par l'État. Depuis quelques mois, plus aucun d'entre eux n'est appelé par les entreprises qui les employaient. Ces dernières sont dans le viseur de l'inspection du travail. Un certain nombre de sociétés ont été épinglées. En juin 2022, le parquet de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, a même ouvert une enquête pour travail dissimulé. La sécurité des Jeux est également au cœur d'un rapport alarmiste de la Cour des comptes. L'institution préconise "d'anticiper une mobilisation générale et massive des moyens matériels et humains pour assurer la sécurité". Les polémiques autour de la coupe du monde ont-elles gâché la fête du football ? Qui est Nasser Al-Khelaïfi ? Les JO de Paris seront-ils si écologiques et éthiques que le dit la maire de la capitale ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/

Grand reportage
Mali: quand il ne reste que la fuite, récits de victimes

Grand reportage

Play Episode Listen Later Dec 5, 2022 19:30


Ils viennent des régions de Ségou et de Mopti, dans le centre du Mali. Mais ils ont fui. Tout récemment. Plus de 620 000 Maliens sont actuellement déplacés internes ou réfugiés dans les pays voisins, selon les Nations unies. Après une période relativement stable, leur nombre a significativement augmenté au cours des derniers mois. Ces Maliens ont fui les persécutions jihadistes : celles du Jnim, notamment, lié à al-Qaïda. Ils ont également fui les exactions de l'armée malienne et de ses supplétifs russes, que Bamako continue de présenter comme de simples instructeurs, quand la plupart des pays africains, européens ou américains les désignent comme des mercenaires du Groupe Wagner. Ils ont fui, enfin, les violences des chasseurs traditionnels dozos, alliés des forces maliennes. Par mesure de sécurité, RFI a préservé l'anonymat de ces femmes et de ces hommes qui ont accepté de témoigner : leurs noms sont modifiés, certains détails éludés. «Mali: quand il ne reste que la fuite, récits de victimes». Réalisation: Ewa Piedel. Un Grand reportage de David Baché.  

Revue de presse Afrique
À la Une: la situation se détériore encore entre Paris et Bamako

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Nov 23, 2022 4:15


La junte malienne a annoncé, lundi soir, l'interdiction des activités de toutes les ONG financées ou soutenues par la France, y compris celles qui opèrent dans le domaine humanitaire. Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, justifie cette mesure par l'annonce récente par la France de la suspension son aide publique au développement à destination du Mali. Le quai d'Orsay avait précisé que la France maintenait son « aide humanitaire » et quelques soutiens à des organisations de la société civile maliennes. « Un divorce dans la douleur », s'exclame L'Informateur à Bamako. Un divorce « on ne peut plus symptomatique de la francophobie ambiante en Afrique, pointe le journal malien, qui prend prétexte de tout pour ruer dans les brancards d'une relation France-Afrique déséquilibrée avec, par endroits, des accents exécrables de néocolonialisme. Pourtant, en neuf ans de présence militaire française au Mali, Paris a payé cher sa dette de sang, relève L'Informateur, avec la perte de 53 soldats et une facture journalière d'un milliard de FCFA, sans oublier le matériel détruit. (…) En vérité, conclut le journal, Bamako a placé trop haut la barre de ses attentes vis-à-vis de la France dans cette guerre contre les terroristes. » Interdire les ONG financées par la France : une mesure « critiquable et impopulaire » « La tension refait surface entre le Mali et la France, soupire le journal en ligne Malikilé. Les deux pays, depuis une semaine, prennent des mesures de rétorsion réciproques. Et les victimes, ce sont les pauvres populations maliennes qui ne cherchent qu'à vivre et à manger à leur faim. » En effet, précise Malikilé, « même si les Maliens, dans leur majorité, soutiennent les autorités dans leurs actions de réciprocité aux différentes attaques extérieures, l'interdiction des ONG françaises est plus qu'impopulaire. Il est critiquable, affirme le journal en ligne, que les autorités qui disent défendre les intérêts de la population, interdisent des ONG qui, pourtant, sont au chevet de ces mêmes populations dans plusieurs domaines. » Et Malikilé de s'interroger : « A-t-on pensé aux milliers de Maliens employés de ces ONG françaises, à leur famille ? A-t-on pensé à ces millions de personnes secourues par ces (mêmes) ONG ? Au centre et au nord du Mali, des ONG, y compris françaises, luttent efficacement contre le terrorisme en donnant de l'emploi aux jeunes. Leur départ prématuré risque de conduire le Mali vers des horizons inconnus. (…) Les autorités de la transition doivent (donc) revoir leur copie, s'exclame le journal. Et assouplir leur décision. (…) Le Mali n'a pas besoin d'un autre front qui ferait davantage souffrir les populations. » Une balle dans le pied ? Un argumentaire repris par L'Observateur Paalga au Burkina : « C'est comme si Assimi Goïta se tirait une balle dans le pied, s'exclame le quotidien ouagalais. En effet, ce n'est ni lui ni son Premier ministre qui vont trinquer dans cette affaire, mais les populations pour qui ces ONG, qui s'investissent dans l'alimentaire, la santé, l'éducation ou les ressources en eau, constituent la seule bouée de sauvetage devant un État inexistant. C'est à n'y rien comprendre, peste L'Observateur Paalga. C'est dire qu'Assimi Goïta n'est pas à un paradoxe près. À moins que… À moins que Bamako ne suspecte ces structures, pointe le journal, comme des chevaux de Troie de la France dans "le soutien actif aux groupes terroristes", à l'image de Radio France internationale, traitée de radio "Mille collines" et dont les activités ont été suspendues dans le pays. » « Aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie » En tous cas, souligne Le Pays, toujours au Burkina Faso, « aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie. Du reste, 60% du territoire malien échappe au contrôle de l'armée, malgré la présence des supplétifs russes de Wagner. De nombreuses personnes, victimes de la crise sécuritaire, sont obligées de fuir leur zone au profit d'autres zones plus sécurisées. Cette décision de retrait, si elle venait à être mise en vigueur, ferait sans doute du mal aux braves populations qui, non seulement courent le risque de tomber sous les balles assassines des terroristes, mais aussi de mourir de faim. Au nom des populations dont elle prétend défendre les intérêts, la junte malienne gagnerait (donc) à mettre balle à terre et à se tourner résolument vers la réconciliation et la reprise du dialogue avec ses partenaires. »

Revue de presse Afrique
À la Une: la situation se détériore encore entre Paris et Bamako

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Nov 23, 2022 4:15


La junte malienne a annoncé, lundi soir, l'interdiction des activités de toutes les ONG financées ou soutenues par la France, y compris celles qui opèrent dans le domaine humanitaire. Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, justifie cette mesure par l'annonce récente par la France de la suspension son aide publique au développement à destination du Mali. Le quai d'Orsay avait précisé que la France maintenait son « aide humanitaire » et quelques soutiens à des organisations de la société civile maliennes. « Un divorce dans la douleur », s'exclame L'Informateur à Bamako. Un divorce « on ne peut plus symptomatique de la francophobie ambiante en Afrique, pointe le journal malien, qui prend prétexte de tout pour ruer dans les brancards d'une relation France-Afrique déséquilibrée avec, par endroits, des accents exécrables de néocolonialisme. Pourtant, en neuf ans de présence militaire française au Mali, Paris a payé cher sa dette de sang, relève L'Informateur, avec la perte de 53 soldats et une facture journalière d'un milliard de FCFA, sans oublier le matériel détruit. (…) En vérité, conclut le journal, Bamako a placé trop haut la barre de ses attentes vis-à-vis de la France dans cette guerre contre les terroristes. » Interdire les ONG financées par la France : une mesure « critiquable et impopulaire » « La tension refait surface entre le Mali et la France, soupire le journal en ligne Malikilé. Les deux pays, depuis une semaine, prennent des mesures de rétorsion réciproques. Et les victimes, ce sont les pauvres populations maliennes qui ne cherchent qu'à vivre et à manger à leur faim. » En effet, précise Malikilé, « même si les Maliens, dans leur majorité, soutiennent les autorités dans leurs actions de réciprocité aux différentes attaques extérieures, l'interdiction des ONG françaises est plus qu'impopulaire. Il est critiquable, affirme le journal en ligne, que les autorités qui disent défendre les intérêts de la population, interdisent des ONG qui, pourtant, sont au chevet de ces mêmes populations dans plusieurs domaines. » Et Malikilé de s'interroger : « A-t-on pensé aux milliers de Maliens employés de ces ONG françaises, à leur famille ? A-t-on pensé à ces millions de personnes secourues par ces (mêmes) ONG ? Au centre et au nord du Mali, des ONG, y compris françaises, luttent efficacement contre le terrorisme en donnant de l'emploi aux jeunes. Leur départ prématuré risque de conduire le Mali vers des horizons inconnus. (…) Les autorités de la transition doivent (donc) revoir leur copie, s'exclame le journal. Et assouplir leur décision. (…) Le Mali n'a pas besoin d'un autre front qui ferait davantage souffrir les populations. » Une balle dans le pied ? Un argumentaire repris par L'Observateur Paalga au Burkina : « C'est comme si Assimi Goïta se tirait une balle dans le pied, s'exclame le quotidien ouagalais. En effet, ce n'est ni lui ni son Premier ministre qui vont trinquer dans cette affaire, mais les populations pour qui ces ONG, qui s'investissent dans l'alimentaire, la santé, l'éducation ou les ressources en eau, constituent la seule bouée de sauvetage devant un État inexistant. C'est à n'y rien comprendre, peste L'Observateur Paalga. C'est dire qu'Assimi Goïta n'est pas à un paradoxe près. À moins que… À moins que Bamako ne suspecte ces structures, pointe le journal, comme des chevaux de Troie de la France dans "le soutien actif aux groupes terroristes", à l'image de Radio France internationale, traitée de radio "Mille collines" et dont les activités ont été suspendues dans le pays. » « Aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie » En tous cas, souligne Le Pays, toujours au Burkina Faso, « aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie. Du reste, 60% du territoire malien échappe au contrôle de l'armée, malgré la présence des supplétifs russes de Wagner. De nombreuses personnes, victimes de la crise sécuritaire, sont obligées de fuir leur zone au profit d'autres zones plus sécurisées. Cette décision de retrait, si elle venait à être mise en vigueur, ferait sans doute du mal aux braves populations qui, non seulement courent le risque de tomber sous les balles assassines des terroristes, mais aussi de mourir de faim. Au nom des populations dont elle prétend défendre les intérêts, la junte malienne gagnerait (donc) à mettre balle à terre et à se tourner résolument vers la réconciliation et la reprise du dialogue avec ses partenaires. »

Invité Afrique
Moussa Faki Mahamat (UA): «Il y a manifestement une violation de l'engagement» pris par le président tchadien

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 19, 2022 12:23


C'est un homme qui a une parole médiatique rare. En marge du XVIIIe sommet de la Francophonie, à Djerba, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a cependant accepté d'accorder une interview conjointe à RFI et France 24. Il revient notamment sur les débats qui ont eu lieu au sein du Conseil paix et sécurité de l'UA sur une éventuelle suspension du Tchad. Il conteste que son point de vue sur le fonctionnement de la transition tchadienne soit dicté par un agenda personnel. « Les contreparties de l'attitude clémente de l'UA, explique-t-il, n'ont pas été respectées. »  Marc Perelman: On va commencer par la situation dans l'est de la RDC. Les combats se poursuivent. Les pays de l'Afrique de l'Est sont en train de déployer une force régionale. Les efforts diplomatiques se multiplient. Alors une question simple, mais grave: est-ce que vous pensez qu'une solution diplomatique est encore possible ou est-ce que vous craignez un embrasement régional ? Moussa Faki Mahamat: Cette situation n'est malheureusement pas nouvelle. Depuis pratiquement plus de deux décennies, l'est du Congo est en troubles. C'est éprouvant pour le peuple congolais. C'est éprouvant pour son voisinage, c'est éprouvant pour l'ensemble du continent. Mais dans ce genre de conflit, nécessairement, il faut trouver une solution politique. Donc, le processus qui est engagé à Nairobi avec la communauté est-africaine, les efforts du président d'Angola [João Lourenço], qui a été désigné par l'Union africaine comme facilitateur, je crois que ces efforts combinés doivent nous amener à trouver une solution politique, en tout cas c'est ce qu'on préfère. Laurent Correau: Alors justement, les autorités congolaises refusent de discuter avec le M23 qu'elles considèrent comme un groupe terroriste. Est-ce que cela ne fragilise pas la recherche d'une solution négociée ? M.F.M.: À écouter l'envoyé spécial, l'ancien président du Kenya Uhuru Kenyatta, les discussions de Nairobi doivent continuer. C'est aux Congolais bien entendu de déterminer quels sont ceux qui vont prendre part. Mais, il est souhaitable dans le cadre de la recherche de la paix que le processus soit le plus inclusif possible. C'est notre souhait. De toutes les façons, ce sont les parties elles-mêmes qui savent de quoi il s'agit. M.P.: La situation au Tchad, les autorités ont décidé de prolonger la transition, d'ouvrir la possibilité au chef de la junte, Mahamat Idriss Déby, d'être candidat aux élections à venir. Il y a eu les événements tragiques du 20 octobre où une manifestation a été réprimée dans le sang. Dans un rapport que vous avez remis au Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, vous avez demandé la suspension du Tchad en affirmant que c'est nécessaire pour « sauvegarder un minimum de crédibilité et être cohérent avec les situations dans d'autres pays, à savoir le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et le Soudan ». Cela pose la question: est-ce que la crédibilité de l'Union africaine a été mise à mal dans cette affaire ? M.F.M.: Je crois qu'il est nécessaire de situer les choses dans leur contexte. En avril 2021, le président de la République du Tchad, le maréchal Idriss Déby, a trouvé la mort de manière violente, paix à son âme. Et à ce moment, contrairement à la pratique de l'Union africaine qui, en cas de changement non-constitutionnel, suspend presque automatiquement l'État, l'Union africaine, notamment le Conseil paix et sécurité, a envoyé une mission sur place pour pouvoir examiner les circonstances particulières qui ont conduit à la mort du président. Et l'Union africaine, à travers son organe compétent qui est le CPS [Conseil de paix et de sécurité], a décidé de ne pas suspendre le Tchad, mais sa décision comporte pratiquement les dispositions ou les décisions qui sont généralement prises en cas de changements non-constitutionnels, notamment en insistant sur un délai de 18 mois non renouvelable et l'inéligibilité des militaires qui sont à la tête du Conseil militaire de transition. Dix-huit mois après, il y a eu le dialogue qui a été organisé. Et donc, ces deux conditions qui sont la contrepartie de l'attitude clémente de l'Union africaine n'ont pas été respectées. Et naturellement, donc en tant que président de la Commission en charge de mettre en œuvre les décisions de ces organes, j'ai présenté un rapport que certains ont trouvé accablant ou qualifié de réquisitoire, mais moi, je le trouve plutôt exigeant. Exigeant et clair, d'autant plus qu'il y a manifestement une violation des décisions et des principes [de l'Union Africaine] et de l'engagement pris par le président du Conseil militaire de transition. J'ai donc soumis ce rapport au Conseil paix et sécurité. En plus, il y a eu ces événements que vous citez, qui marquent pratiquement la fin de ces 18 mois. Ils ont été réprimés violemment. Et naturellement, tout cela, je devais le porter à l'attention de l'organe qui est en charge. Le CPS a discuté de la question, il n'a pas encore vidé le sujet. Il a suspendu ses travaux. Et je crois qu'il va les reprendre avant la fin de ce mois. M.P.: Il ne vous a pas suivi. Est-ce que ce n'est pas quand même un problème de crédibilité ? M.F.M.: De toutes les façons, la décision n'est pas encore prise. Il y a un certain nombre d'États qui ont estimé qu'il faut suspendre le Tchad, à l'exemple des autres pays. D'autres ont estimé qu'il ne faut pas le faire. Et puisque c'est une décision de fond, pour que la décision soit prise dans un sens ou dans un autre, il faut recueillir les deux tiers. C'est la raison pour laquelle je crois qu'ils ne sont pas arrivés à ça. Et la séance a été reportée pour reprendre. Quelle que soit la décision, nous allons la mettre en œuvre bien entendu. L.C.: Justement, comment expliquez-vous que, pour certains pays comme le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, l‘Union africaine parvient à rappeler les principes, à les poser alors que pour le Tchad, elle a plus de difficultés. Est-ce qu'il y a une exception tchadienne ? Est-ce qu'il y a eu des pressions à ce sujet sur le Conseil paix et sécurité ? M.F.M. : Je ne sais pas. Le Conseil paix et sécurité est composé de 15 États qui représentent l'ensemble du continent. Cet organe permanent est en charge des questions de paix et de sécurité. Et donc, c'est aux États membres de pouvoir discuter et de prendre une décision. Manifestement, dans ce cas, il y a une violation parce qu'un répit a été donné aux autorités de la transition. Mais finalement, elles n'ont pas appliqué les décisions qui ont été prises par le Conseil paix et sécurité. C'est ça la réalité. L.C. : Mais je vous repose ma question : pourquoi le Conseil paix et sécurité ne parvient-il pas à se prononcer sur le Tchad alors qu'il y est arrivé sur d'autres pays ? M.F.M. : Ce sont des États pris individuellement et qui expriment leur point de vue sur la question. M.P. : Vous avez mentionné évidemment les événements du 20 octobre. Les autorités tchadiennes affirment que ce n'était pas un mouvement de protestation, mais que c'était une insurrection qui était planifiée. Est-ce que cet argument vous convainc ? M.F.M. : De toutes les façons, quel que soit le cas de figure, dénombrer officiellement plus de 50 morts et 300 blessés pour une manifestation de civils me semble une utilisation abusive des armes. Et donc, bien entendu, il y aura, je l'espère, des enquêtes indépendantes, mais le fait lui-même d'une manifestation dans des villes et qu'il y ait autant de victimes me semble quelque chose d'extrêmement grave. L.C. : Le gouvernement tchadien vous accuse de vouloir sanctionner le Tchad coûte que coûte. Il affirme que vous faites tout cela parce que vous souhaitez être candidat à la présidentielle tchadienne à la fin de la transition. Comment réagissez-vous à ces accusations ? M.F.M. : Sur cette question de candidature ou pas… je suis un citoyen tchadien. Et tout citoyen tchadien qui remplit les conditions peut à un moment ou à un autre avoir des ambitions, ou un projet pour son pays. Je crois qu'il y a un amalgame entretenu sciemment. Au départ, on m'a accusé de vouloir faire la part belle à mon pays qui a échappé à la suspension, maintenant c'est le contraire. Donc, je crois que c'est une querelle politicienne sur laquelle on veut m'entraîner. En tout cas, je ne tomberai pas dans ce piège. Ce qui est évident, en tant que président de la Commission de l'Union africaine, c'est que je suis assermenté et que je dois vraiment situer les choses dans leur contexte. J'ai soumis un rapport et personne ne conteste aujourd'hui que les conditions qui ont été mises par le Conseil paix et sécurité ont été allègrement négligées, voire violées. C'est là la réalité. M.P.: Mais vous venez de dire que tout citoyen tchadien qualifié peut être candidat. Donc, cela pose quand même la question : est-ce que vous excluez ou pas toute candidature à la prochaine élection présidentielle ? M.F.M. : Est-ce que c'est le sujet ? M.P.: C'est le sujet d'après le gouvernement tchadien… M.F.M. : Il y a 18 ans et demi,en 2004, votre confrère Christophe Boisbouvier me posait la question quand j'étais encore Premier ministre, si j'étais le dauphin du président Déby. Donc, cette question pour moi, elle revient très souvent. Je ne sais pas si je représente le portrait-robot (rires) de ce fameux candidat, mais je ne pense pas que le problème soit à ce niveau. M.P.: Mais vous n'excluez pas une candidature quand même dans l'avenir ? M.F.M. : Je ne suis candidat à rien. Je suis président de la Commission de l'Union africaine. Il me reste encore deux ans et plus pour remplir mon mandat. Moi, je me concentre sur le travail que je fais actuellement. M.P. : Mais d'un point de vue personnel, est-ce que le fait que vous n'ayez pas été suivi par le Conseil de paix et de sécurité, cela vous a affecté ? Personnellement, est-ce que vous vous dites : à quoi bon continuer finalement, peut-être dois-je démissionner, aller faire autre chose, parce que je ne suis pas écouté ? M.F.M. : Pas du tout. J'aurais réagi de la même façon qu'il s'agisse du Tchad ou de tout autre État membre. Le travail du président de la Commission est de mettre en œuvre les décisions de ses organes. Ça, c'est ma responsabilité, j'ai prêté serment. Ça peut être le Tchad, ça peut être un tout autre pays. Je crois que je suis totalement… et je l'ai dit : si demain le Conseil paix et sécurité décide de ne pas suspendre le Tchad, j'appliquerai totalement les décisions de cet organe. M.P.: Vous n'allez pas démissionner… M.F.M. : Je n'ai pas à démissionner. Pourquoi dois-je démissionner ? J'ai été élu par l'ensemble du continent. J'ai un mandat, je fais mon travail. L.C.: Pour parler du Mali maintenant, la France s'est retirée de ce pays. Les Européens s'en vont. Les Ivoiriens également. Est-ce que vous êtes inquiets de voir une situation dans laquelle les Forces armées maliennes, les Fama, et le groupe Wagner seraient seuls face aux jihadistes ? M.F.M.: Les troupes dont vous parlez, notamment celles qui sont dans la Minusma, sont venues dans le cadre d'une mission des Nations unies. C'est vrai, la plupart des effectifs sont des effectifs africains. J'espère que cette mission pourra continuer, quand bien même nous, à l'Union africaine, dans le continent de façon générale, nous constatons que les missions de maintien de la paix n'ont pas montré une efficacité dans un contexte comme celui du Mali. Il s'agit de trouver la paix avant de la maintenir donc, avec la question des mandats, etc. Donc, j'espère que cette mission va continuer. Du reste, ce sont des accords entre les autorités maliennes et les pays comme la France. Naturellement, c'est aux Maliens de décider. L.C.: Concernant l'Éthiopie, un accord parrainé par l'Union africaine vient donc d'être signé entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré. Il prévoit le retrait de toutes les forces étrangères de la région. Or, l'armée érythréenne est toujours présente. Est-ce que le comportement de l'armée érythréenne ne va pas être essentiel à la réussite de cet accord ? M.F.M.: Ce qui est positif, c'est que les parties se soient assises autour d'une table. C'était à la fin du mois passé en Afrique du Sud. Elles ont signé cet accord important sur la cessation des hostilités. De toutes les façons, il y a des acteurs… les parties elles-mêmes savent de quoi il s'agit. Notre souci, c'est de les accompagner puisqu'ils se sont engagés. Il faut bien que ces forces-là, à un certain moment, partent parce que c'est convenu entre les parties.

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À la Une: la Côte d'Ivoire retire ses soldats du Mali

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Play Episode Listen Later Nov 16, 2022 3:57


Après la Grande-Bretagne en début de semaine, la Côte d'Ivoire annonce le retrait progressif de ses militaires et policiers engagés au sein de la Minusma, la Mission de l'ONU au Mali. Au total, 850 éléments déployés depuis 2014. Officiellement, pointe le site d'information ivoirien Yeclo, « les autorités ivoiriennes n'ont pas expliqué les raisons de ce retrait. Toutefois, précise-t-il, les relations étaient tendues entre le Mali et la Côte d'Ivoire depuis l'arrestation des 49 militaires ivoiriens à Bamako le 10 juillet dernier, accusés d'être des mercenaires par les autorités maliennes. » Pour L'Infodrome, autre site d'information ivoirien, c'est clair : c'est bien l'affaire des soldats détenus au Mali qui a motivé la décision d'Abidjan. En effet, jusqu'à présent, les pourparlers entre les deux pays n'ont rien donné ou presque. « Plusieurs médiations ont eu lieu sous la houlette du Togo, rappelle L'Infodrome. Trois femmes soldats ont pu recouvrer la liberté et regagner Abidjan. (Ensuite) malheureusement, les négociations ont accouché d'une souris. Exaspérée, poursuit le site, la Côte d'Ivoire a (donc) décidé de mettre fin à sa participation aux missions de maintien de la paix au Mali. » Abidjan échaudé… En fait, croit savoir Jeune Afrique, « côté ivoirien, cela fait plusieurs mois que la réflexion sur un retrait de la Minusma a été amorcée. Sur la même ligne que ses partenaires européens, le gouvernement ivoirien était échaudé par la décision des autorités de transition maliennes de rompre avec la France et l'Union européenne pour se rapprocher de la Russie, en faisant notamment appel aux mercenaires de la société militaire privée Wagner. L'arrestation des 49 soldats ivoiriens à l'aéroport de Bamako, le 10 juillet, n'a évidemment pas arrangé les choses. À l'époque, précise encore JA, certains de ses proches – en particulier parmi les militaires – avaient même pressé Alassane Ouattara de retirer immédiatement ses troupes de la Minusma en mesure de rétorsion. Le président ivoirien n'y avait finalement pas cédé, et avait maintenu ses Casques bleus chez son voisin. Mais le maintien en détention des militaires n'a fait que tendre encore un peu plus les relations entre Abidjan et Bamako. » Une « plaie béante » « Le contingent ivoirien plie bagages », constate pour sa part Le Soft à Bamako. « La plaie entre Bamako et Abidjan devient de plus en plus béante, affirme le site malien. Alors que les deux capitales sont en pleine crise depuis l'éclatement de l'affaire des 49 militaires ivoiriens, le Gouvernement ivoirien annonce (donc) le retrait de ses troupes de la Minusma. » « Un retrait diversement apprécié à Bamako », relève Maliweb qui cite quelques réactions glanées sur les réseaux sociaux : « les troupes onusiennes du Mali partiront d'elles-mêmes, les unes après les autres » ; « très bien, quand tous les ennemis de la paix auront quitté le Mali, la paix régnera pour toujours » ; ou encore, a contrario : « le problème du Mali n'est pas les forces étrangères, c'est plutôt la mauvaise gouvernance. Que les gouvernants arrêtent de piller ! » Le début de la fin pour la Minusma ? Alors, « est-ce le chant du cygne pour la Minusma ? », s'interroge Le Pays au Burkina Faso. « Il est difficile de ne pas le croire avec l'annonce du retrait britannique et ivoirien. Quand on sait qu'après le départ de Barkhane, plusieurs autres nations comme la Suède, l'Allemagne, le Danemark et le Bénin avaient annoncé le départ de leurs troupes, on ne peut que se conforter dans l'idée de l'imminence de la fin de la présence des Casques bleus au pays d'Assimi Goïta. » Ces retraits ajouteront « à l'isolement diplomatique du Mali, estime encore Le Pays, avec de lourdes conséquences politiques, économiques et sociales. » L'Observateur Paalga est sur la même ligne : « on sait que la défense de la sécurité et de l'intégrité du Mali est l'affaire des Maliens eux-mêmes, mais en travaillant à faire le vide autour d'elles, les autorités maliennes compliquent un peu plus une situation qui n'est déjà pas bien reluisante. Surtout que malgré sa 'montée en puissance', si l'on croit la vulgate officielle de Koulouba, l'armée malienne n'est pas en mesure de combler le vide laissé par ses différents partenaires. »

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À la Une: la Côte d'Ivoire retire ses soldats du Mali

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Play Episode Listen Later Nov 16, 2022 3:57


Après la Grande-Bretagne en début de semaine, la Côte d'Ivoire annonce le retrait progressif de ses militaires et policiers engagés au sein de la Minusma, la Mission de l'ONU au Mali. Au total, 850 éléments déployés depuis 2014. Officiellement, pointe le site d'information ivoirien Yeclo, « les autorités ivoiriennes n'ont pas expliqué les raisons de ce retrait. Toutefois, précise-t-il, les relations étaient tendues entre le Mali et la Côte d'Ivoire depuis l'arrestation des 49 militaires ivoiriens à Bamako le 10 juillet dernier, accusés d'être des mercenaires par les autorités maliennes. » Pour L'Infodrome, autre site d'information ivoirien, c'est clair : c'est bien l'affaire des soldats détenus au Mali qui a motivé la décision d'Abidjan. En effet, jusqu'à présent, les pourparlers entre les deux pays n'ont rien donné ou presque. « Plusieurs médiations ont eu lieu sous la houlette du Togo, rappelle L'Infodrome. Trois femmes soldats ont pu recouvrer la liberté et regagner Abidjan. (Ensuite) malheureusement, les négociations ont accouché d'une souris. Exaspérée, poursuit le site, la Côte d'Ivoire a (donc) décidé de mettre fin à sa participation aux missions de maintien de la paix au Mali. » Abidjan échaudé… En fait, croit savoir Jeune Afrique, « côté ivoirien, cela fait plusieurs mois que la réflexion sur un retrait de la Minusma a été amorcée. Sur la même ligne que ses partenaires européens, le gouvernement ivoirien était échaudé par la décision des autorités de transition maliennes de rompre avec la France et l'Union européenne pour se rapprocher de la Russie, en faisant notamment appel aux mercenaires de la société militaire privée Wagner. L'arrestation des 49 soldats ivoiriens à l'aéroport de Bamako, le 10 juillet, n'a évidemment pas arrangé les choses. À l'époque, précise encore JA, certains de ses proches – en particulier parmi les militaires – avaient même pressé Alassane Ouattara de retirer immédiatement ses troupes de la Minusma en mesure de rétorsion. Le président ivoirien n'y avait finalement pas cédé, et avait maintenu ses Casques bleus chez son voisin. Mais le maintien en détention des militaires n'a fait que tendre encore un peu plus les relations entre Abidjan et Bamako. » Une « plaie béante » « Le contingent ivoirien plie bagages », constate pour sa part Le Soft à Bamako. « La plaie entre Bamako et Abidjan devient de plus en plus béante, affirme le site malien. Alors que les deux capitales sont en pleine crise depuis l'éclatement de l'affaire des 49 militaires ivoiriens, le Gouvernement ivoirien annonce (donc) le retrait de ses troupes de la Minusma. » « Un retrait diversement apprécié à Bamako », relève Maliweb qui cite quelques réactions glanées sur les réseaux sociaux : « les troupes onusiennes du Mali partiront d'elles-mêmes, les unes après les autres » ; « très bien, quand tous les ennemis de la paix auront quitté le Mali, la paix régnera pour toujours » ; ou encore, a contrario : « le problème du Mali n'est pas les forces étrangères, c'est plutôt la mauvaise gouvernance. Que les gouvernants arrêtent de piller ! » Le début de la fin pour la Minusma ? Alors, « est-ce le chant du cygne pour la Minusma ? », s'interroge Le Pays au Burkina Faso. « Il est difficile de ne pas le croire avec l'annonce du retrait britannique et ivoirien. Quand on sait qu'après le départ de Barkhane, plusieurs autres nations comme la Suède, l'Allemagne, le Danemark et le Bénin avaient annoncé le départ de leurs troupes, on ne peut que se conforter dans l'idée de l'imminence de la fin de la présence des Casques bleus au pays d'Assimi Goïta. » Ces retraits ajouteront « à l'isolement diplomatique du Mali, estime encore Le Pays, avec de lourdes conséquences politiques, économiques et sociales. » L'Observateur Paalga est sur la même ligne : « on sait que la défense de la sécurité et de l'intégrité du Mali est l'affaire des Maliens eux-mêmes, mais en travaillant à faire le vide autour d'elles, les autorités maliennes compliquent un peu plus une situation qui n'est déjà pas bien reluisante. Surtout que malgré sa 'montée en puissance', si l'on croit la vulgate officielle de Koulouba, l'armée malienne n'est pas en mesure de combler le vide laissé par ses différents partenaires. »

Do you die in hell or stay alive?
Mali: Le boulevard de l'indépendance noir de monde! Les maliens se sont rassemblés après la prière du vendredi pour condamner des propos

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Play Episode Listen Later Nov 8, 2022 0:54


Invité Afrique
Mali: «Cette visite de la Cédéao peut contribuer à apaiser les esprits à Bamako»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Sep 29, 2022 7:00


C'est ce jeudi 29 septembre que trois chefs d'État mandatés par la Cédéao doivent atterrir à Bamako pour demander aux autorités militaires maliennes la libération des 46 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet dernier. Quelles sont les chances de réussite de leur mission ? Francis Kpatindé est enseignant à Sciences Po Paris. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.  RFI : Francis Kpatindé, bonjour. Que pensez-vous du discours très offensif du Premier ministre malien samedi 24 septembre, accusant le gouvernement français d'être « une junte au service de l'obscurantisme » et le président Mohamed Bazoum de ne pas être nigérien ? C'est vrai qu'on n'est pas habitué à ce type de discours à une tribune des Nations unies. Il y a eu quelques cas précédents : un président iranien, Hugo Chavez, Castro avec des longs discours, Kadhafi également… Donc, ça a beaucoup surpris. Je voudrais juste parler de Mohamed Bazoum, je l'ai connu dans les années 1990, il a toujours été impliqué dans les affaires de son pays, le Niger. Il était venu à l'esprit à d'aucun d'entre nous qu'il puisse être étranger. Bazoum a peut-être des défauts, mais Bazoum est nigérien. Je trouve un peu maladroit de dire aujourd'hui qu'il serait étranger. Et de toute façon, s'il est étranger, c'est une affaire interne au Niger, ce n'est pas une affaire dont on doit discuter hors du Niger. « L'ivresse de la junte malienne lui fait oublier le sens du protocole et de la diplomatie », dit le ministre nigérien Youssouf Mohamed Elmoctar. Est-ce qu'on peut parler d'ivresse ? Je pense que toute forme de populisme a la vie courte. Si les militaires au pouvoir à Bamako veulent aller loin et veulent maintenir l'équilibre de leur pays, je pense qu'il faut être plus enrobé, faire davantage recours à la diplomatie. D'autant plus qu'ils ont un excellent diplomate au ministère des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, que j'ai connu aux Nations unies, qui est quelqu'un de très intelligent, d'assez enrobé, même si on peut parfois être surpris par certains de ses discours ou de ses propos récents. Est-ce que vous y voyez une influence de Moscou ? Je ne crois pas que Moscou intervienne directement dans la diplomatie et dans les moindres faits et gestes du gouvernement malien. Il y a un problème de fond entre la France et les pays africains, et ce problème existait avant le retour des Russes en Afrique. Parce qu'il faut parler de retour, les Russes étaient en Afrique avant, au temps des révolutions. Donc, il y a un problème de fond, dont il faudra discuter de façon sereine pour relancer la relation entre la France et les pays africains francophones. Tant qu'on ne s'adresse pas vraiment aux vrais problèmes de fond, on passe à côté. Mettre tout ce qui se passe aujourd'hui, dans quelques pays africains comme le Mali, sur le compte des Russes, et de quelques soldats perdus russes qui agiraient en Centrafrique et au Mali, à mon avis, c'est mal poser le problème. Voulez-vous dire que la réaction de Paris aux propos de Bamako n'est pas toujours pertinente ? Ce n'est pas la réaction, c'est de se dire : « Bon tiens, il y a un problème, fouillons ». Il ne vous a pas échappé que beaucoup de jeunes en Afrique soutiennent le pouvoir malien, qu'il défendrait dans la rue. Vous avez vu l'accueil également du Premier ministre intérimaire à son retour des Nations unies à Bamako. Tout n'est pas manipulation, et tout n'est pas serein non plus du côté de Bamako. Quelques jours après ce discours à l'ONU, le gouvernement malien accepte quand même de recevoir à Bamako une délégation de trois chefs d'État de la CEDEAO, qui demandent la libération des 46 soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet dernier. N'est-ce pas contradictoire ? Non, cette visite est un bon indicateur, tout comme l'était la libération au début du mois de trois femmes-soldates ivoiriennes. Je trouve que ça va dans le bon sens. Cette mission peut contribuer à apaiser les esprits après le discours enflammé du Premier ministre intérimaire à New York. Je vous fais remarquer qu'il y a deux semaines, les autorités maliennes récusaient toute initiative de la Communauté régionale. Aujourd'hui, elles acceptent à deux jours près une visite décidée à New York par la CEDEAO. Le choix des émissaires ne doit rien au hasard, pour ménager la susceptibilité des Maliens. Le président togolais Faure Gnassingbé est sans doute le seul dirigeant de la région à avoir l'oreille et la confiance du colonel Assimi Goïta, et Faure Gnassingbé passe également pour être très proche du président ivoirien Alassane Ouattara, donc ça peut servir. J'ajoute que le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, est une vieille relation du colonel Assimi Goïta, bien avant que ce dernier n'accède au pouvoir. Si ça peut contribuer à faire avancer les choses, pourquoi pas. Donc vous pensez que cette mission a une petite chance de réussir, mais pour autant, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, affirme que cette affaire des soldats ivoiriens n'est pas un problème de la CEDEAO, c'est entre le Mali et la Côte d'Ivoire. Absolument, c'est la ligne des Maliens. Mais je remarque seulement qu'ils ont accepté une décision qui a été prise à New York, à une réunion à laquelle ils ne participaient pas. Donc, je pense que la CEDEAO est rentrée subrepticement dans le dossier et que la visite des trois chefs d'État à Bamako s'inscrit dans ce cadre. Je pense que la diplomatie retrouvera ses droits et permettra au Mali de revenir dans la Communauté régionale, et la diplomatie devrait triompher dans cette affaire.

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À la Une: les 62 ans d'indépendance du Mali

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Sep 22, 2022 4:10


62 ans d'indépendance : l'ambiance est à la fête ce jeudi. Et la presse proche des militaires au pouvoir donne le la… « Toutes les décisions prises par les autorités actuelles, relativement à la souveraineté du Mali, à la dignité et à l'honneur des Maliens, rencontrent l'assentiment du peuple, s'exclame Aujourd'hui-Mali. Aujourd'hui, le curseur est résolument mis sur la décolonisation totale vis-à-vis de la France, dont la présence sur notre sol se réduit comme peau de chagrin. Et comme du temps de la Guerre froide, poursuit Aujourd'hui Mali, le mot d'ordre est la diversification des partenaires. Ainsi, après avoir dénoncé l'accord militaire entre Bamako et Paris, nos autorités se sont tournées vers la Russie (…). Cette première tentative de partenariat stratégique s'avère payante, estime le journal, car elle a permis à l'armée malienne de reprendre l'initiative sur le terrain en matière de lutte contre le terrorisme, les trafics en tout genre en vue du rétablissement de l'intégrité territoriale, grâce à l'acquisition de matériels et d'équipements militaires de pointe à la hauteur des défis. » « Fierté d'être malien », s'exclame pour sa part Le National, autre média malien, qui se veut optimiste : « les astres, cette année, semblent s'aligner, écrit-il, comme pour délivrer un message particulier aux Maliens qui font face avec une admirable fierté combative à de multiples complots fomentés de l'extérieur. » Le nord du Mali sous la coupe de l'EIGS ? Reste que malgré les communiqués victorieux de l'armée malienne et les commentaires laudatifs de la presse, la situation militaire dans le nord se dégrade… Certains médias maliens le reconnaissent, à l'instar du Wagadu : « depuis quelques jours, la situation qui préoccupe plus d'un observateur est celle qui prévaut actuellement à Ménaka et à Gao, où l'État islamique, l'EIGS, multiplie les attaques pour accroître son influence. Sur place, la situation sécuritaire connait une détérioration sans précédent depuis le mois de mars dernier. L'État islamique ne combat pas que les forces armées maliennes (…), note le média malien. Ce groupe est aussi en guerre contre les combattants de certains mouvements impliqués dans le processus de paix, en l'occurrence la Coalition MSA/GATIA, et surtout contre son rival qui n'est autre que le GSIM, affilié à Al-Qaïda. » Et le Wagadu de poursuivre : « la guerre contre le terrorisme ne peut être gagnée qu'à travers une bonne coopération entre les pays. Nombreux attribuent cette situation aux choix opérationnels pris par les autorités de la Transition actuellement. On sait que celles-ci ont poussé l'opération Barkhane vers la sortie du territoire malien en se tournant vers la Russie (…). De plus, depuis le 15 mai dernier, le Mali s'est retiré de tous les organes du G5 Sahel. » Alors, s'interroge Le Wagadu, « le Mali paie-t-il les conséquences de ce retrait ? » Conséquence du retrait de Barkhane ? Oui, répond en substance Le Monde Afrique : « la fin de l'opération française Barkhane au Mali – actée par la fermeture de la base de Gao, le 15 août, après celle de Ménaka en juin – a permis au groupe djihadiste d'accélérer ses conquêtes. "Dès l'annonce du retrait des forces françaises, les combattants de l'EIGS ont commencé à sortir par centaines pour mener des attaques d'ampleur" », précise le chercheur canadien spécialiste du Nord-Mali, Adam Sandor, interrogé par Le Monde Afrique. « "Si avant, le groupe se repliait rapidement en forêt après avoir commis ses forfaits, il peut désormais occuper les communes ciblées pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. L'EIGS est en position de suprématie, il ne va pas s'arrêter". » Pour Adam Sandor, toujours, « deux scénarios se dessinent : d'un côté, la potentielle résurgence d'un conflit ouvert entre les ex-rebelles indépendantistes et le peu de soldats maliens encore déployés dans le nord ; de l'autre, la légitimation d'Al-Qaïda au Mali. » Quid des élections de 2024 ? Alors dans ces conditions, comment organiser les élections générales prévues en février 2024, selon le chronogramme de la Transition ? « Un énorme challenge », s'exclame L'Essor  à Bamako. « La tenue de scrutins crédibles et transparents, pointe le quotidien malien, reste fortement tributaire d'un contexte sécuritaire favorable. Concilier les impératifs liés au respect des délais de la Transition et les réalités du terrain, notamment la variable sécuritaire, est le défi auquel doivent faire face les autorités maliennes. (…) Le relever est une obligation, conclut L'Essor, car l'avenir du pays en dépend. »

Revue de presse Afrique
À la Une: les 62 ans d'indépendance du Mali

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Sep 22, 2022 4:10


62 ans d'indépendance : l'ambiance est à la fête ce jeudi. Et la presse proche des militaires au pouvoir donne le la… « Toutes les décisions prises par les autorités actuelles, relativement à la souveraineté du Mali, à la dignité et à l'honneur des Maliens, rencontrent l'assentiment du peuple, s'exclame Aujourd'hui-Mali. Aujourd'hui, le curseur est résolument mis sur la décolonisation totale vis-à-vis de la France, dont la présence sur notre sol se réduit comme peau de chagrin. Et comme du temps de la Guerre froide, poursuit Aujourd'hui Mali, le mot d'ordre est la diversification des partenaires. Ainsi, après avoir dénoncé l'accord militaire entre Bamako et Paris, nos autorités se sont tournées vers la Russie (…). Cette première tentative de partenariat stratégique s'avère payante, estime le journal, car elle a permis à l'armée malienne de reprendre l'initiative sur le terrain en matière de lutte contre le terrorisme, les trafics en tout genre en vue du rétablissement de l'intégrité territoriale, grâce à l'acquisition de matériels et d'équipements militaires de pointe à la hauteur des défis. » « Fierté d'être malien », s'exclame pour sa part Le National, autre média malien, qui se veut optimiste : « les astres, cette année, semblent s'aligner, écrit-il, comme pour délivrer un message particulier aux Maliens qui font face avec une admirable fierté combative à de multiples complots fomentés de l'extérieur. » Le nord du Mali sous la coupe de l'EIGS ? Reste que malgré les communiqués victorieux de l'armée malienne et les commentaires laudatifs de la presse, la situation militaire dans le nord se dégrade… Certains médias maliens le reconnaissent, à l'instar du Wagadu : « depuis quelques jours, la situation qui préoccupe plus d'un observateur est celle qui prévaut actuellement à Ménaka et à Gao, où l'État islamique, l'EIGS, multiplie les attaques pour accroître son influence. Sur place, la situation sécuritaire connait une détérioration sans précédent depuis le mois de mars dernier. L'État islamique ne combat pas que les forces armées maliennes (…), note le média malien. Ce groupe est aussi en guerre contre les combattants de certains mouvements impliqués dans le processus de paix, en l'occurrence la Coalition MSA/GATIA, et surtout contre son rival qui n'est autre que le GSIM, affilié à Al-Qaïda. » Et le Wagadu de poursuivre : « la guerre contre le terrorisme ne peut être gagnée qu'à travers une bonne coopération entre les pays. Nombreux attribuent cette situation aux choix opérationnels pris par les autorités de la Transition actuellement. On sait que celles-ci ont poussé l'opération Barkhane vers la sortie du territoire malien en se tournant vers la Russie (…). De plus, depuis le 15 mai dernier, le Mali s'est retiré de tous les organes du G5 Sahel. » Alors, s'interroge Le Wagadu, « le Mali paie-t-il les conséquences de ce retrait ? » Conséquence du retrait de Barkhane ? Oui, répond en substance Le Monde Afrique : « la fin de l'opération française Barkhane au Mali – actée par la fermeture de la base de Gao, le 15 août, après celle de Ménaka en juin – a permis au groupe djihadiste d'accélérer ses conquêtes. "Dès l'annonce du retrait des forces françaises, les combattants de l'EIGS ont commencé à sortir par centaines pour mener des attaques d'ampleur" », précise le chercheur canadien spécialiste du Nord-Mali, Adam Sandor, interrogé par Le Monde Afrique. « "Si avant, le groupe se repliait rapidement en forêt après avoir commis ses forfaits, il peut désormais occuper les communes ciblées pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. L'EIGS est en position de suprématie, il ne va pas s'arrêter". » Pour Adam Sandor, toujours, « deux scénarios se dessinent : d'un côté, la potentielle résurgence d'un conflit ouvert entre les ex-rebelles indépendantistes et le peu de soldats maliens encore déployés dans le nord ; de l'autre, la légitimation d'Al-Qaïda au Mali. » Quid des élections de 2024 ? Alors dans ces conditions, comment organiser les élections générales prévues en février 2024, selon le chronogramme de la Transition ? « Un énorme challenge », s'exclame L'Essor  à Bamako. « La tenue de scrutins crédibles et transparents, pointe le quotidien malien, reste fortement tributaire d'un contexte sécuritaire favorable. Concilier les impératifs liés au respect des délais de la Transition et les réalités du terrain, notamment la variable sécuritaire, est le défi auquel doivent faire face les autorités maliennes. (…) Le relever est une obligation, conclut L'Essor, car l'avenir du pays en dépend. »

Invité Afrique
Umaro Sissoco Embalo: «Les 46 soldats ivoiriens ne sont pas des mercenaires»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Sep 21, 2022 3:52


Le chef de l'État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo préside actuellement la Cédéao qui réunit demain jeudi 22 septembre à New York un sommet extraordinaire de l'Organisation ouest-africaine. Les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet doivent être libérés sans conditions, déclare-t-il à RFI.  Il s'exprime aussi sur un autre pays suspendu à la suite d'un coup d'État militaire, la Guinée Conakry. Umaro Sissoco Embalo répond à Christophe Boisbouvier et Marc Perelman de France 24. RFI / France 24 : Monsieur le président, vous avez convoqué, ce jeudi, ici, à New York, un sommet extraordinaire de la Cédéao. Pourquoi cette décision ? Umaro Sissoco Embaló : C'est le premier sommet que l'on va faire, depuis que j'ai pris la fonction de président en exercice, pour réexaminer la situation de la Guinée et celle du Mali. Parce qu'il n'y a pas de grands enjeux avec le Burkina Faso. Les choses se passent très bien au Burkina Faso. Ils respectent la feuille de route et le calendrier en particulier. Mais il semble, quand même, qu'il y a un troisième dossier qui motive cette réunion. C'est le dossier des soldats ivoiriens détenus au Mali. Cette question sera tout de même abordée. Évidemment. Évidemment que l'on va discuter ce sujet aussi. Depuis le 10 juillet, il a 46 soldats ivoiriens qui sont détenus au Mali. D'après Bamako, ce sont des « mercenaires ». Mais d'après Abidjan, on dit que ce sont des « otages ». Parce que le Mali, en échange de leur libération, réclame, aujourd'hui, l'extradition de trois opposants maliens réfugiés en Côte d'Ivoire. Quelle est votre opinion ? Plutôt des « mercenaires » ou plutôt des « otages » ? Moi, je pense que ce ne sont pas des mercenaires. On vient de voir, avant-hier, la déclaration du Secrétaire général de Nations unies qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi, à la place des Maliens, j'aurais relâché ces 49 soldats. C'est-à-dire que vous n'êtes pas d'accord pour qu'il y ait un échange entre les soldats ivoiriens et les opposants maliens ? Ce n'est pas à moi d'être d'accord ou pas. Mais moi, à la place des Maliens, je n'aurais pas émis ces conditions. Justement, il y a eu, ces dernières semaines, des tentatives de médiations : il y a eu le Nigeria, il y a eu, notamment, le Togo. Très concrètement, avez-vous récemment parlé au colonel Assimi Goïta de cette question ? Et est-ce que, ici, à New York, vous allez rencontrer le chef de la délégation malienne, le Premier ministre par intérim, Abdoulaye Maïga, pour essayer de dénouer ce problème ? Non, ce n'est pas prévu. Depuis que j'ai pris la fonction de président en exercice, je n'ai pris aucun contact avec Goïta. Donc, il n'est pas prévu non plus que je rencontre la délégation malienne. Vous avez pris la présidence de la Cédéao au moment où cette organisation a levé les sanctions économiques et commerciales contre le Mali. C'était au début du mois de juillet. Si l'on n'arrive pas à régler ce problème des soldats ivoiriens, de nouvelles sanctions pourraient-elles être mises sur la table ? Tout est possible. Tout est sur la table. On va réexaminer aussi, depuis que l'on a levé les sanctions, où nous en sommes. Parce que l'on ne peut pas banaliser notre organisation sous-régionale. Il y a des principes de la Cédéao et tout le monde doit les suivre. Justement, il semble que le pays dans lequel il y a eu un putsch et avec lequel, c'est le plus compliqué, c'est la Guinée. Vous y êtes allé. Vous avez demandé un chronogramme de deux ans pour une transition. La junte a dit « non, c'est trois ans, on ne bougera pas ». Est-ce qu'il y a là un blocage complet ? Non, il n'y a pas de blocage. Je ne pense pas que la junte ait dit trois ans, je n'ai pas entendu ça. Trente-six mois et ils le réaffirment. Non. Je pense qu'il y a une incompréhension. C'est inacceptable pour la Cédéao. Inacceptable et non négociable. Cela veut dire que si la junte maintient trois ans, là, pour le coup, il y aurait des sanctions ? Absolument. Vous n'hésiteriez pas ? Absolument. De lourdes sanctions même. On ne peut pas accepter cela. Et le colonel Doumbouya, vous échangez avec lui ou cette fois encore, les ponts sont fermés ? Non, non, non. Je suis allé là-bas, en Guinée Conakry. On a discuté. On est arrivé au consensus que l'on ne peut pas dépasser les 24 mois. Oui, mais une fois que vous êtes tombé d'accord avec le colonel Doumbouya pour 24 mois, les autorités guinéennes ont démenti. Elles ont dit « non, non, c'est 36 mois ». Tout cela, on va le voir demain pendant notre sommet. Et là, on va voir le dispositif que l'on va prendre par rapport à ça. Mais une chose que je peux vous assurer, c'est que pour la Cédéao les 36 mois ne sont pas négociables.

Alors on dit quoi
Et si le tourisme domestique pouvait contribuer à la stabilité au Sahel?

Alors on dit quoi

Play Episode Listen Later Sep 3, 2022 48:30


Le Mali y croit dur comme fer. L'Agence de promotion touristique du pays mise sur le patriotisme touristique. L'idée ? Faire découvrir aux Maliens l'histoire de la capitale, mais aussi les endroits parfois méconnus à l'instar des chutes de Gounia, de Woroni, de Farako, ou encore les éléphants du Gourma ou les sites Ramsar. Ces zones humides d'importance internationale sont constituées du delta intérieur du Niger, des lacs Magui et Wegnia, ou encore de la vallée du Sourou. En bref, c'est ici une immersion enrichissante au cœur de ce pays berceau des grands empires et royaumes d'Afrique de l'Ouest. Des initiatives publiques, mais aussi privées voient le jour au Sahel. Illustration au Niger où nous verrons par quel processus les acteurs culturels se mobilisent pour faire revivre le tourisme local comme à Agadez. Ousmane Bianou, prescripteur touristique et ambassadeur de Visit Niger en est une figure emblématique et pousse la jeunesse nigérienne à connaître son identité, sa culture, ses traditions. Ce tourisme domestique favorise la relance de l'économie nationale en particulier pour les acteurs du secteur. Est-ce une stratégie payante ? Comment diffuser l'image de marque du Mali ou du Niger aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, dans un contexte de défis économique, sécuritaire, humanitaire et sanitaire ? Par quels moyens le tourisme peut-il devenir un axe de développement stratégique ? Invitée : Fanta Konaté, fondatrice de Jotay club, spécialisée dans l'organisation de voyage en Afrique. Et, en fil rouge, Sidy Keita, directeur de Mali tourisme, agence de promotion touristique du Mali.

Journal de l'Afrique
Mali : selon l'ONU, au moins 50 civils tués en avril par des soldats maliens et "étrangers"

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Sep 2, 2022 11:54


Une opération de soldats maliens accompagnés de "personnel militaire étranger" a fait au moins 50 morts civils en avril, sur un total de 96 civils tués au cours du deuxième trimestre lors d'opérations de l'armée, a annoncé mercredi la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Il s'agit d'une des plus graves incriminations du comportement des forces de sécurité maliennes au nom du combat contre les jihadistes.

Invité Afrique
Lionel Bilgo: «Nous allons lutter farouchement contre l'amalgame entre ethnie et terrorisme»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 30, 2022 10:46


« Non aux attaques contre la communauté peule sur les réseaux sociaux. » C'est l'appel que lancent les autorités burkinabè, qui dénoncent les « propos haineux » faisant l'amalgame entre cette communauté et les groupes terroristes. De passage à Paris, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Lionel Bilgo, s'exprime aussi sur les tensions actuelles entre le Mali et la Côte d'Ivoire, et sur le rôle que pourrait jouer le Burkina Faso pour calmer le jeu. Le 18 août, vous avez lancé un appel contre les risques d'épuration ethnique. Pourquoi cet appel ? Lionel Bilgo : Cet appel fait suite justement à un constat que le gouvernement a fait, mais aussi les populations burkinabè. À travers les réseaux sociaux, on entend de plus en plus d'appels à l'épuration ethnique ou d'appels en tout cas à une riposte ethnique contre une ethnie en particulier. Et le gouvernement a condamné avec véhémence ces appels à l'épuration ethnique. Nous refusons de rentrer dans un conflit ethnique. Le seul ennemi qui reste au Burkina, ce sont les terroristes. Et quelle est la minorité qui est visée par ces appels aux meurtres ? La minorité qui est visée par ces appels aux meurtres, c'est clair dans les appels audio, c'est l'ethnie peule qui n'est d'ailleurs pas une minorité. Quand vous allez compter en termes de volume, au Burkina Faso, c'est une ethnie qui est très représentative, qui fait partie de cette belle mosaïque du Burkina Faso. Est-ce que vous êtes d'accord avec l'ancien ministre des Affaires étrangères Alpha Barry qui dans une tribune appelle les chefs politiques, religieux et coutumiers à aller sur le terrain pour parler aux populations ? Je pense qu'il devrait le faire aussi. Et je pense qu'il aurait dû le faire aussi depuis très longtemps, car ce genre d'audios, ça dure depuis le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré. Ça ne date pas d'aujourd'hui. Il était ministre des Affaires étrangères et sa voix portait déjà à cette époque-là. Je pense que c'est pas mal qu'il ait porté sa voix maintenant, mais il fallait le faire depuis très longtemps. Sur le fond, est-ce qu'il a raison ? Sur le fond, le gouvernement a raison d'interpeller les populations et surtout à travers le ministère de la Sécurité, interpeller toutes les personnes qui s'adonnent à ce genre de messages, parce que c'est inadmissible dans un pays qui s'appelle le Burkina Faso aujourd'hui. Alors qu'est-ce que vous faites face à ces appels aux meurtres ? Est-ce que vous avez identifié certains de leurs auteurs ? Est-ce que vous avez lancé contre eux des poursuites judiciaires ? Automatiquement, certains de ces auteurs ont déjà été identifiés, certains ont déjà été interpelés. Ils vont être entendus. Tous ceux qui se sont lancés dans ce genre de diatribe répondront devant la loi. Lors d'une récente visite d'une délégation militaire du Niger à Ouagadougou, vos deux pays – Burkina Faso et Niger – se sont tournés vers le Mali pour que ce pays entre à nouveau dans une coopération antiterroriste avec vous… Oui. Et c'est sous le leadership d'ailleurs de l'armée burkinabè, le ministre de la Défense Barthélémy Simporé en tête, avec le chef d'État-major burkinabè. C'est vrai qu'avec le retrait du Mali du G5 Sahel et le refroidissement des relations entre le Mali et le Niger, ça a un peu ralenti cette coopération tripartite. Mais le Burkina souhaite vraiment que le Mali revienne dans la danse. Et le Mali a, semble-t-il, donné une réponse positive et il reviendra dans cette coopération bilatérale-là. Et cette perche que vous avez tendue à votre voisin malien. Est-ce que celui-ci l'a saisie ? Le Burkina Faso entretient de très bonnes relations avec le Mali. Il y a des délégations du côté du Burkina qui se rendent au Mali, et les Maliens qui se rendent au Burkina Faso. Les deux armées travaillent main dans la main, elles font des opérations ensemble. Vous savez le Burkina Faso partage également une bande de frontière et avec le Mali et avec la Côte d'Ivoire. Donc, nous avons une zone aussi que l'on peut appeler la zone des trois frontières, du côté de l'ouest du Burkina. Et donc, c'est très important pour nous qu'il n'y ait pas de froid entre tous les pays. C'est un des points très importants du président Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a pris langue justement avec ses homologues du Mali, afin de faciliter et de simplifier le dialogue entre le Mali et la Côte d'Ivoire. Et que peut faire le Burkina dans l'affaire de ces 49 soldats ivoiriens retenus prisonniers au Mali depuis bientôt deux mois ? Le drame serait de tomber dans un dialogue de sourds. Et donc, le Burkina peut être un bon tremplin pour permettre une continuité des échanges et du dialogue. C'est ce que le Burkina essaie de faire afin de permettre une résolution heureuse de ce conflit qui agite le froid entre ces deux pays. C'est d'ailleurs tout à l'honneur du président Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a pris son bâton de pèlerin, et qui essaie de ramener le dialogue autour de la table. Autre pays frontalier du Burkina Faso, le Togo. Or, il y a de plus en plus d'attaques au Togo de la part de terroristes venant du Burkina Faso. Est-ce qu'aujourd'hui, le Burkina Faso et le Togo sont prêts à coopérer ? Il y a une coopération militaire beaucoup plus soutenue, plus renforcée entre le Togo et le Burkina. Pour information, par exemple, il y a des délégations militaires burkinabè qui se rendent au Togo et vice versa. Et il y a même une rencontre au plus haut sommet entre le président togolais et le président burkinabè pour essayer d'accentuer la coopération militaire. Le Burkina Faso apporte souvent un soutien aérien à l'armée togolaise au niveau de la frontière. Et avec une base militaire et une surveillance accrue de cette zone frontalière, le Burkina Faso mène plusieurs attaques depuis 3 ou 4 semaines sur la frontière togolaise, ce qui permet aux deux armées d'échanger des informations pour sécuriser cette zone-là. Et que ressort-il de la visite que le président Paul-Henri Sandaogo Damiba a faite il y a 10 jours au président Faure Gnassingbé ? Je pense que c'est une visite qui est venue mettre au plus haut sommet des échanges la situation sécuritaire, mais pas que, il y a aussi la relation entre nos deux pays, une relation qui ne s'est jamais refroidie. Et je crois que c'est vraiment très important que les chefs d'État de toute cette zone-là comprennent que cette guerre terroriste est une guerre commune et qu'il n'est pas question de laisser le Burkina seul, le Mali seul ou le Niger seul, dans les mois ou dans les années à venir.

I SAID WHAT I SAID - WHY ARE YOU RUNNING
TELEGRAM VOICES : LES 49 MERCENAIRES IVOIRIENS ARRÊTÉS AU MALI AVOUENT LEURS INTENTIONS CRIMINELLES ENVERS LE PEUPLE MALIENS

I SAID WHAT I SAID - WHY ARE YOU RUNNING

Play Episode Listen Later Aug 21, 2022 21:21


Invité Afrique
El-Ghassim Wane: concernant les Ivoiriens arrêtés à Bamako, «Il faut un règlement dans les délais les plus brefs»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Aug 17, 2022 7:00


Le Mauritanien El-Ghassim Wane dirige la Minusma, la mission des Nations unies au Mali. Sa parole est rare dans les médias, il a accordé cet entretien à RFI dans un contexte de tensions avec les autorités maliennes. L'arrestation à Bamako de 49 militaires ivoiriens, présentés par les autorités maliennes de transition comme des mercenaires alors qu'ils venaient dans un cadre onusien, mais avec une situation administrative qui demeure floue, suscite de très vives tensions entre Bamako et Abidjan – des tentatives de médiation sont d'ailleurs en cours – mais aussi entre Bamako et la Minusma, qui a été contrainte de revoir les règles d'autorisation de ses rotations aériennes. Elles ont enfin repris lundi après avoir été suspendues pendant plus d'un mois par Bamako. Le cas de ces 49 militaires ivoiriens, la reprise des vols onusiens, mais aussi les menaces qui pourraient peser sur l'avenir de la Minusma au Mali : El-Ghassim Wane, chef de la Minusma, répond aux questions de RFI. Les autorités maliennes de transition avaient suspendu les rotations des personnels militaires de la Minusma il y a un mois. Entre-temps, les modalités d'autorisation de ces rotations ont été rediscutées avec le gouvernement malien et les relèves ont finalement pu reprendre lundi. Actuellement, combien d'homme sont en attente de départ ou d'arrivée ?  Effectivement, il y a eu une suspension des relèves de nos contingents et nous avons eu une réunion avec les autorités maliennes, le 1er de ce mois, au cours de laquelle nous avons convenu des modalités de reprise des relèves de nos contingents. Ces relèves ont commencé, elles vont se poursuivre pendant une période de quatre semaines et vont concerner 3 500 personnels entrant et partant, donc 7 000 au total. C'est une opération extrêmement complexe qui implique évidemment les autorités maliennes et la Minusma ici, mais également notre siège à New-York et les pays contributeurs de troupes, une opération qui demande une coordination extrêmement étroite. Jusqu'ici tout se passe bien, il n'y a pas de raison pour que les choses ne continuent pas sur la même voie, et que les 7 000 personnels qui sont affectés par cette opération puissent être déployés et redéployés pour certains dans leur pays d'origine, dans les délais prévus.  Pendant cette pause forcée, est-ce que le travail de la Minusma a été affecté ?  Non, le travail évidemment a continué, mais il est évident qu'un retard dans les relèves a forcément un impact sur le moral des troupes, a forcément un impact sur l'efficacité opérationnelle. Cela dit, le travail s'est poursuivi et je voudrais saisir cette occasion pour féliciter nos personnels en uniforme pour l'engagement dont ils ont fait montre tout au long de leur déploiement ici au Mali.  Le nouveau protocole pour ces rotations, est-ce qu'il est plus contraignant, pénalisant pour la Minusma ?  Non, je pense qu'il s'agissait plutôt de clarifier les modalités pour que ces relèves aient lieu de manière beaucoup plus harmonieuse. Essentiellement, il s'agit pour tous les pays qui doivent procéder à des relèves de le faire à travers la Minusma, et il s'agit pour nous d'avoir comme point d'entrée principal le ministère des Affaires étrangères, à charge pour celui-ci d'assurer la coordination entre les différentes structures maliennes concernées. Les informations que nous fournissons sont des informations tout à fait classiques, que nous fournissions déjà, mais que nous allons maintenant présenter de manière beaucoup plus globale à travers une structure unique, et je me félicite de la bonne disposition des autorités maliennes qui nous a permis de parvenir à un accord et d'assurer la reprise des relèves.  La force française Barkhane vient d'achever son retrait après avoir été poussée vers la sortie par les autorités maliennes de transition. Ces derniers mois, c'est la Minusma qui a vu ses activités entravées, des protocoles ont été modifiés, votre porte-parole a été expulsé, vos enquêteurs droits de l'homme n'ont plus accès à certaines zones : ne craignez-vous pas que Bamako cherche à présent à mettre la Minusma dehors, à son tour ?  Comme vous le savez, le mandat de la mission a été renouvelé à la fin du mois de juin, et les autorités maliennes ont clairement indiqué qu'elles souhaitaient que la Minsuma reste. Nous travaillons, je pense, dans un esprit de coopération avec les autorités maliennes, mais, évidemment, s'agissant d'une mission avec des effectifs si élevés et opérant dans les conditions sécuritaires que vous connaissez, il est évident que des difficultés peuvent se poser. Mais l'important est que quand des difficultés se posent, nous travaillons ensemble avec les autorités maliennes pour trouver des solutions.  Mais l'Allemagne a déjà suspendu la semaine dernière l'essentiel de ses activités militaires au sein de la Minusma, d'autres pourraient suivre ? Vous le redoutez ?  D'abord, les pays contributeurs de troupes et de personnels de police restent engagés, je pense que c'est un élément extrêmement important. Il y a eu cette difficulté que nous avons connue en ce qui concerne la relève du contingent allemand, mais je peux vous assurer que ces difficultés sont en train d'être surmontées, et qu'elles relevaient beaucoup plus en fait d'une adaptation nécessaire aux nouvelles règles qui ont été convenues avec les autorités maliennes, que d'autre chose, et donc nous travaillons dans un bon esprit aussi bien avec les Allemands qu'avec les Maliens pour assurer le bon fonctionnement de la force.  Le départ de la Minusma est de plus en plus demandé par des organisations de la société civile, par des relais d'opinion, un peu comme ce fut le cas pour Barkhane…  Dans un pays de 20 millions d'habitants, toutes les opinions ne sont pas uniformes, forcément, il y a des critiques, mais je peux vous assurer d'une chose : je me rends très fréquemment à l'intérieur du Mali, j'interagis fréquemment avec les autorités maliennes, tous mes interlocuteurs sont en faveur du maintien de la Minusma. Cela dit, nous restons évidemment à l'écoute, y compris de ceux qui critiquent notre action.  Vos relations avec le président de transition, le Colonel Assimi Goita, comment les qualifieriez-vous ? Vous échangez, vous vous voyez régulièrement ?  Je dirais que nous avons de bonnes relations avec les autorités maliennes, nous avons accès à elles quand nous le souhaitons, y compris évidemment le Président de la transition, mais nous travaillons aussi beaucoup avec les membres du gouvernement qui s'occupent de dossiers spécifiques et qui sont nos interlocuteurs premiers, et je voudrais les remercier pour leur disponibilité.  Sur le dossier des 49 militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet à Bamako et inculpés pour « atteinte à la sécurité de l'État » : les Nations unies ont d'abord confirmé qu'ils étaient arrivés au Mali en soutien à la Minusma, avec le statut NSE, avant de faire machine arrière pour, semble-t-il, des dysfonctionnements administratifs. Est-ce que vous pouvez nous éclairer sur le statut réel de ces 49 militaires et sur leur arrivée au Mali ?  Il y a des efforts soutenus qui sont déployés au niveau de la région, qui sont soutenus également par nombre d'acteurs internationaux qui visent à régler cette question, et le souhait de tous est que ce règlement puisse être trouvé dans les délais les plus brefs possible, et je crois que c'est à cela que tout le monde œuvre.  Ça, c'est sur les médiations en cours, pour éviter l'escalade entre Bamako et Abidjan, mais sur le statut de ces militaires, comment comprendre la volteface des Nations unies ?  Notre rôle ici est de contribuer du mieux que nous pouvons à la recherche d'une solution, et c'est le souhait des pays concernés, de tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire, le souhait de trouver une solution, et c'est à cela que tout le monde doit œuvrer.  Selon plusieurs sources, Bamako demanderait des excuses d'Abidjan, ou encore l'extradition de certaines personnalités politiques actuellement en Côte d'Ivoire, et visées par des mandats d'arrêt émis par la justice malienne ?  Je répète : le souhait de tous est de voir les efforts en cours aboutir.  Après près de dix mois de blocage, le gouvernement malien de transition et les groupes armés du Nord signataires de l'Accord de paix de 2015 ont repris leur travail commun au début du mois : l'application de l'Accord de paix est-elle enfin relancée ?  Je crois. C'était une très bonne réunion, il y a eu un accord sur les quotas d'intégration des ex-combattants des mouvements signataires au sein des structures de l'État malien, y compris les forces de défense et de sécurité, un accord sur les réformes institutionnelles qui ne sont pas liées à la révision de la Constitution, et un engagement du gouvernement à assurer la prise en charge des réformes institutionnelles qui requièrent une révision constitutionnelle dans le cadre de l'élaboration de la nouvelle Constitution. Il y a également eu un accord sur la mise en place d'une commission ad hoc chargée de la gestion au cas par cas de la situation des cadres des mouvements signataires. Maintenant, il faudra assurer le maintien de cette dynamique, c'est à cela que nous travaillons tous, et une réunion de Comité de suivi de l'accord est prévue vers la fin de ce mois, précisément pour aider à préserver cette dynamique et encourager les parties à consolider les résultats auxquels elles sont parvenues. 

Revue de presse Afrique
À la Une: clap de fin pour Barkhane

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Aug 16, 2022 4:08


Après neuf ans, sept mois et quatre jours de présence, les derniers soldats de l'opération française Barkhane ont donc quitté le Mali hier. Pour l'Inter de Bamako, bon débarras… « Les Maliennes et les Maliens ont compris qu'après neuf ans de lutte sans résultat contre le terrorisme dans notre pays par la force Barkhane, armée d'occupation française, la libération de leur pays incombe d'abord à eux-mêmes, affirme le quotidien bamakois. Ils ont aussi compris que personne ne viendra faire notre pays à notre place. Sans ce sursaut national, notre pays sera à la merci des envahisseurs et leurs parrains impérialistes qui ne jurent que par le pillage de nos richesses et la destruction de nos valeurs par l'imposition de leur culture. » Le Mali: hub régional de la stratégie russe Alors désormais, « l'option russe paraît de plus en plus évidente », pointe L'Alternance, toujours à Bamako. L'Alternance qui constate que « le Mali est en passe de devenir le hub régional ouest-africain de la stratégie russe », stratégie qui repose sur « un double objectif, estime le journal : gagner des voix africaines aux Nations unies pour modifier le multilatéralisme existant et bénéficier à moindre coût des richesses et potentialités du continent africain ». Et attention, prévient L'Alternance, « le Mali s'isole à un rythme effréné. Outre Barkhane, Takuba, et les missions européennes, c'est désormais la Minusma qui serait en ligne de mire. La paranoïa s'installe au sein de la masse populaire. Tout le monde serait contre le Mali et voudrait empêcher la marche du pays vers une réelle indépendance ». Isolement préjudiciable ? Constat similaire pour Le Pays au Burkina Faso : « À force de trop tirer sur la corde et dans tous les sens, on peut craindre un isolement progressif du Mali, dans un contexte où le doute est pourtant permis sur la capacité du seul partenaire russe de Wagner à aider le pays à relever le défi sécuritaire sur l'ensemble de son vaste territoire. Autant dire que ces tensions persistantes entre Bamako et ses partenaires internationaux pourraient avoir des effets contreproductifs avec un impact négatif sur la lutte contre le terrorisme. (…) En tout cas, le Mali, en tant qu'État souverain, a maintenant l'occasion de s'assumer pleinement, relève encore Le Pays. Assimi Goïta et ses compagnons d'armes doivent tout faire pour que les Maliens ne regrettent pas les Français que l'on traite de tous les noms d'oiseaux. Ils se doivent de s'assumer, d'autant qu'en dehors de Moscou, les relations entre le Mali et d'autres partenaires internationaux intervenant dans la lutte contre le terrorisme enregistrent des couacs et des malentendus persistants ». Les jihadistes progressent… Mais en attendant, constate le quotidien français Libération, « la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Le partenariat opérationnel noué entre l'armée malienne et les mercenaires du groupe russe Wagner – que Bamako dément obstinément – n'a pas, à ce stade, permis à l'État malien de reprendre pied dans les zones contrôlées par les insurgés. Fin juillet, les combattants du GSIM ont mené une série d'attaques sans précédent dans le centre et le sud du Mali, allant jusqu'à frapper Kati, la ville-garnison qui constitue le cœur du pouvoir militaire malien, dans la banlieue de Bamako. Le 7 août, l'autre grande organisation djihadiste implantée au Sahel, l'État islamique au Grand Sahara, a lancé un assaut sur une base de l'armée à Tessit, dans l'est du pays, faisant 42 morts parmi les soldats maliens. Depuis son coup d'État, jamais la junte n'avait essuyé de telles pertes militaires. À vol d'oiseau, 50 kilomètres séparent Tessit du poste-frontière de Ouattagouna. Là où le dernier soldat français de Barkhane a traversé la frontière hier lundi ». Kenya: Ruto élu de justesse… À la Une également, un nouveau président pour le Kenya : « William Ruto, président élu », s'exclame The Nation à Nairobi. Mais avec seulement 233 000 voix d'avance sur Raila Odinga. Aujourd'hui au Burkina s'inquiète : « Dans un pays où les deux précédentes présidentielles ont marqué négativement les esprits, la sérénité ne peut pas régner après ces résultats. D'autant que le vainqueur a en face Odinga et son parrain, le président sortant Uhuru Kenyatta, et une partie des Kikuyus. D'ailleurs, plus qu'une victoire de Ruto, c'est un échec d'Uhuru Kenyatta qui a tenté contre vents et marées d'imposer un ancien et vieil opposant, qui a passé tout son temps à dire tout le mal qu'il pensait des Kikuyus, l'ethnie majoritaire qui fait toujours peser la balance vers le vainqueur. Et maintenant, s'interroge Aujourd'hui, que peut-il se passer ? »

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À la Une: clap de fin pour Barkhane

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Play Episode Listen Later Aug 16, 2022 4:08


Après neuf ans, sept mois et quatre jours de présence, les derniers soldats de l'opération française Barkhane ont donc quitté le Mali hier. Pour l'Inter de Bamako, bon débarras… « Les Maliennes et les Maliens ont compris qu'après neuf ans de lutte sans résultat contre le terrorisme dans notre pays par la force Barkhane, armée d'occupation française, la libération de leur pays incombe d'abord à eux-mêmes, affirme le quotidien bamakois. Ils ont aussi compris que personne ne viendra faire notre pays à notre place. Sans ce sursaut national, notre pays sera à la merci des envahisseurs et leurs parrains impérialistes qui ne jurent que par le pillage de nos richesses et la destruction de nos valeurs par l'imposition de leur culture. » Le Mali: hub régional de la stratégie russe Alors désormais, « l'option russe paraît de plus en plus évidente », pointe L'Alternance, toujours à Bamako. L'Alternance qui constate que « le Mali est en passe de devenir le hub régional ouest-africain de la stratégie russe », stratégie qui repose sur « un double objectif, estime le journal : gagner des voix africaines aux Nations unies pour modifier le multilatéralisme existant et bénéficier à moindre coût des richesses et potentialités du continent africain ». Et attention, prévient L'Alternance, « le Mali s'isole à un rythme effréné. Outre Barkhane, Takuba, et les missions européennes, c'est désormais la Minusma qui serait en ligne de mire. La paranoïa s'installe au sein de la masse populaire. Tout le monde serait contre le Mali et voudrait empêcher la marche du pays vers une réelle indépendance ». Isolement préjudiciable ? Constat similaire pour Le Pays au Burkina Faso : « À force de trop tirer sur la corde et dans tous les sens, on peut craindre un isolement progressif du Mali, dans un contexte où le doute est pourtant permis sur la capacité du seul partenaire russe de Wagner à aider le pays à relever le défi sécuritaire sur l'ensemble de son vaste territoire. Autant dire que ces tensions persistantes entre Bamako et ses partenaires internationaux pourraient avoir des effets contreproductifs avec un impact négatif sur la lutte contre le terrorisme. (…) En tout cas, le Mali, en tant qu'État souverain, a maintenant l'occasion de s'assumer pleinement, relève encore Le Pays. Assimi Goïta et ses compagnons d'armes doivent tout faire pour que les Maliens ne regrettent pas les Français que l'on traite de tous les noms d'oiseaux. Ils se doivent de s'assumer, d'autant qu'en dehors de Moscou, les relations entre le Mali et d'autres partenaires internationaux intervenant dans la lutte contre le terrorisme enregistrent des couacs et des malentendus persistants ». Les jihadistes progressent… Mais en attendant, constate le quotidien français Libération, « la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Le partenariat opérationnel noué entre l'armée malienne et les mercenaires du groupe russe Wagner – que Bamako dément obstinément – n'a pas, à ce stade, permis à l'État malien de reprendre pied dans les zones contrôlées par les insurgés. Fin juillet, les combattants du GSIM ont mené une série d'attaques sans précédent dans le centre et le sud du Mali, allant jusqu'à frapper Kati, la ville-garnison qui constitue le cœur du pouvoir militaire malien, dans la banlieue de Bamako. Le 7 août, l'autre grande organisation djihadiste implantée au Sahel, l'État islamique au Grand Sahara, a lancé un assaut sur une base de l'armée à Tessit, dans l'est du pays, faisant 42 morts parmi les soldats maliens. Depuis son coup d'État, jamais la junte n'avait essuyé de telles pertes militaires. À vol d'oiseau, 50 kilomètres séparent Tessit du poste-frontière de Ouattagouna. Là où le dernier soldat français de Barkhane a traversé la frontière hier lundi ». Kenya: Ruto élu de justesse… À la Une également, un nouveau président pour le Kenya : « William Ruto, président élu », s'exclame The Nation à Nairobi. Mais avec seulement 233 000 voix d'avance sur Raila Odinga. Aujourd'hui au Burkina s'inquiète : « Dans un pays où les deux précédentes présidentielles ont marqué négativement les esprits, la sérénité ne peut pas régner après ces résultats. D'autant que le vainqueur a en face Odinga et son parrain, le président sortant Uhuru Kenyatta, et une partie des Kikuyus. D'ailleurs, plus qu'une victoire de Ruto, c'est un échec d'Uhuru Kenyatta qui a tenté contre vents et marées d'imposer un ancien et vieil opposant, qui a passé tout son temps à dire tout le mal qu'il pensait des Kikuyus, l'ethnie majoritaire qui fait toujours peser la balance vers le vainqueur. Et maintenant, s'interroge Aujourd'hui, que peut-il se passer ? »

Cancelled Culture TODAY
Maïga rétorque que « nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens ». Pour Macron, l'implication des États ouest-africains est nécessaire

Cancelled Culture TODAY

Play Episode Listen Later Aug 10, 2022 1:01


Throwback Thursday Cold cases At The EGO
Diana Bouli STOP AU BODY shaming No-makeup Challenge No Filters Allowed = GLOW UP UR IMPERFECTIONS RENAISSANCE

Throwback Thursday Cold cases At The EGO

Play Episode Listen Later Aug 7, 2022 0:44


Throwback Thursday Cold cases At The EGO
Mali_FRANKLIN CLASH MAKOSSO_ Le Franc CFA, monnaie coloniale en place, n'est plus utilisé, ce qui force les Maliens à faire du troc.

Throwback Thursday Cold cases At The EGO

Play Episode Listen Later Aug 7, 2022 1:00


Revue de presse Afrique
À la Une : tensions et médiations…

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jul 20, 2022 4:03


Avec tout d'abord cette affaire qui empoisonne les relations entre le Mali et la Côte d'Ivoire : celle de ces 49 militaires ivoiriens arrêtés il y a 10 jours à l'aéroport de Bamako et accusés par les autorités maliennes d'être des mercenaires. Abidjan rétorque que ses hommes étaient en mission dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la mission des Nations-Unies au Mali. Qui a tort qui a raison ? Avant-hier, la junte malienne a appelé à une médiation du Togo, en la personne de son président Faure Gnassingbé. « Les pistes vers le dénouement de cette affaire se précisent. La facilitation pour aplanir les positions pourrait venir du Togo », pointe L'Essor  à Bamako.  Pour le site d'information ivoirien Le Point Sur, « visiblement, le Mali veut passer à autre chose. Mais joue tactiquement pour ne pas sortir perdant sur toute la ligne. Que veut-il gagner dans la médiation togolaise avant de consentir à libérer les militaires ivoiriens ? (…) Selon certains observateurs, c'est surtout le soutien politique de la Côte d'Ivoire que le Mali veut obtenir. Notamment pour les prochaines élections. » Une dent contre la Côte d'Ivoire ? « Faure (sera-t-il) assez fort pour calmer le jeu ? », s'interroge pour sa part WakatSéra  au Burkina Faso. WakatSéra qui explique l'affaire par le fait que « les putschistes maliens au pouvoir, c'est un secret de polichinelle, gardent une dent visiblement bien longue contre la Côte d'Ivoire à qui ils reprochent d'avoir mené une ligne dure dans la décision de la CEDEAO de sanctionner durement leur pays. (…) C'est à ce jeu de 'je t'aime moi non plus' entre voisins, pourtant liés par la géographie et l'histoire, mais surtout par un présent fait de commerce intense entre les deux peuples, que Faure Gnassingbé tentera de mettre fin. » La Minusma persona non grata ? En tout cas, pour Jeune Afrique, « en toile de fond de cette crise, se cache les tensions qui opposent ces derniers mois la Minusma et la junte malienne. 'Même s'il y a eu une erreur administrative, un tel couac n'aurait pas dû provoquer un tel incident diplomatique', observe un spécialiste des questions de sécurités à Bamako. » En outre, poursuit Jeune Afrique, « selon un gradé malien, le prolongement du mandat de la Minusma à l'ONU – le 30 juin dernier – n'aurait pas été apprécié par les autorités de transition et cette affaire pourrait être un moyen 'de montrer les muscles'. Même constat à Paris. Selon un haut responsable français, il ne fait pas de doute que les Maliens exploitent l'affaire pour régler leurs comptes : 'la junte détricote une à une les différentes briques qui structuraient la coopération internationale au Mali, affirme cette source française. Après la force militaire européenne Takuba et l'opération française Barkhane, ils s'attaquent maintenant à la Minusma pour continuer leur tête à tête avec Wagner à l'abri des regards extérieurs'. » Guinée : du pain sur la planche pour Boni Yayi La crise guinéenne à présent : autre tension, autre médiation… « Le médiateur Boni Yayi enfin à Conakry », s'exclame le site d'information guinéen Aminata. « L'ancien président Béninois doit désormais être un pont entre les autorités de la transition guinéenne et la CEDEAO. Boni Yayi a donc atterri hier dans le pays de Doumbouya, où il va entamer ses travaux ce mercredi avec la junte. » Objectif : « trouver un consensus autour d'un calendrier 'acceptable' de la transition entamée depuis le 5 septembre dernier, date à laquelle le président Alpha Condé a été renversé. » « Un séjour qui est loin d'être une villégiature », commente Le Pays à Ouagadougou. En effet, « la CEDEAO propose 24 mois de transition en lieu et place des 36 mois entérinés par la junte. Bien plus que du tact, il faudra de l'entregent à Boni Yayi, pour faire infléchir le colonel Mamady Doumbouya et compagnie. » Reste que « si les putschistes maliens et burkinabé ont accepté de revoir à la baisse la durée de leur transition, il n'y a pas de raison que les Guinéens n'en fassent pas autant, estime Le Pays, si tant est que le tombeur d'Alpha Condé ne soit pas venu balayer le palais Sékoutoureya pour mieux s'y installer. Si telle est son intention, Doumbouya gagnerait à se raviser le plus rapidement possible au risque de sortir de l'histoire par la petite porte, à l'instar de son prédécesseur Moussa Dadis Camara qui, tout miraculé qu'il est, a aujourd'hui maille à partir avec la Justice de son pays, rattrapé qu'il est par ses propres turpitudes. »

Atelier des médias
Civic tech au Mali : Fatouma Harber et Tidiani Togola partagent leur expérience

Atelier des médias

Play Episode Listen Later Jul 16, 2022 36:59


Pour L'atelier des médias, Raphaëlle Constant a tendu son micro à deux acteurs œuvrant dans le domaine des civic tech au Mali : Fatouma Harber et Tidiani Togola. Le premier forum civic tech en Afrique francophone s'est tenu à Abidjan, en Côte d'Ivoire, les 28 au 29 juin 2022. L'événement était organisé par CFI dans le cadre du projet Connexions citoyennes 2, un dispositif d'accompagnement, de développement et d'incubation de projets numériques d'action citoyenne. Ces deux jours de rencontres, préparés par Samsa Africa, ont réuni plus de 120 journalistes, activistes, experts et personnalités de la civic tech africaine.  Raphaëlle Constant y était pour L'atelier des médias de RFI. Elle s'est entretenue sur place avec de nombreux acteurs des civic tech d'Afrique francophone. [Écoutez notre précédent podcast : Civic tech en Afrique : quand des connexions citoyennes œuvrent pour la démocratie] Dans cette émission, gros plan sur deux Maliens,  Fatouma Harber, est enseignante, blogueuse et militante pour les droits de l'homme à Tombouctou, dans le nord du Mali. Elle raconte son parcours dans le domaine des civic tech qui a débuté en 2012 lorsqu'elle a rejoint Mondoblog alors que le Mali était en pleine insurrection. Elle a créé Sankoré Labs, un tiers lieu créé pour réduire la fracture numérique devenu point de ralliement de la jeunesse de Tombouctou. Malgré les menaces, elle réussit à faire bouger les lignes pour un avenir meilleur dans sa ville et son pays. Membre du collectif Africtivistes, elle a reçu en 2021 le prix de l'engagement citoyen.   Tidiani Togola, physicien et informaticien, est créateur de la fondation Tuwindi, basée à Bamako, explique pourquoi les civic tech et les médias doivent se développer ensemble, et en quoi le contexte malien comporte des défis spécifiques. Mondoblog audio est incarné par le blogueur malien Ousmane Makaveli.

Revue de presse Afrique
À la Une: le pied de nez d'Assimi Goïta…

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jun 8, 2022 3:50


« Assimi Goïta aurait voulu faire un pied de nez à la Cédéao, qu'il n'aurait pas agi autrement, relève WakatSéra à Ouagadougou. En effet, c'est seulement 48 heures après le sommet extraordinaire des chefs de l'État et de gouvernement de l'Afrique de l'Ouest, réunion qui devait décider de l'assouplissement ou du durcissement des sanctions contre le Mali (…), que le nouveau maître de Bamako, habitué des coups de force, a décidé de décider en solo. » La Cédéao exige 16 mois, voire 18 mois de transition. Le colonel, lui, déclare que ce sera 24… Bras-de-fer La presse malienne est dubitative… « Que dire ? » s'interroge le journal en ligne Malikilé. « Qu'un nouveau bras de fer entre le Mali et la Cédéao se profile derrière ce début de polémique ? Faut-il s'attendre à ce que les faucons de l'organisation fassent de cette séquence un nouveau prétexte de maintien des sanctions contre le Mali ? » Pourtant, note L'Informateur à Bamako, « ces dernières semaines, la poursuite du dialogue entre la Cédéao et la junte avait suscité au Mali un certain espoir de levée des sanctions. Les dirigeants ouest-africains les ont finalement maintenues, tout en gardant la porte ouverte en vue d'un assouplissement. Divisés sur la conduite à tenir, ils ont renvoyé toute décision à un nouveau sommet, qui sera organisé le 3 juillet, tout en affirmant continuer le dialogue. » Alors, « l'effet du décret pris lundi est encore incertain sur les discussions avec la Cédéao, pointe encore L'Informateur. Pour les institutions régionales, l'heure du quitte ou double approche. L'Uemoa et la Cédéao doivent repenser leurs sanctions, estime le quotidien malien. Espérons que d'ici là, les Maliens tiendront le coup. » Les Maliens pas au bout de leurs souffrances Pour L'Indépendant, toujours à Bamako, il y a peu de chances de voir « un changement majeur de situation au bout du mois supplémentaire que la Cédéao s'est accordé pour procéder à une nouvelle réévaluation, qui donnerait lieu à une levée des sanctions. Laquelle, en tout état de cause, se ferait "progressivement", c'est-à-dire, au fur et à mesure que les dirigeants maliens poseraient des actes concrets allant dans le sens du rétablissement de la démocratie. Les populations maliennes ne sont donc pas au bout de leurs souffrances et l'État lui-même n'est pas à l'abri d'une récession économique porteuse de désordre et d'instabilité accrus (…). » Le roi des Belges en RDC : des excuses pour la colonisation ? À la Une également, la visite du roi des Belges, Philippe, en RDC… Avec cette question : va-t-il présenter des excuses pour les crimes commis par son pays pendant la période coloniale ? Pour Le Point Afrique, c'est probable… Le Point Afrique qui s'appuie sur les propos du Premier ministre belge Alexander De Croo, mardi 7 au matin avant son départ de Bruxelles pour Kinshasa : « Je pense, a-t-il dit, que, parfois, pour pouvoir construire un bon futur, il faut affronter le passé, évoquant "la lettre tout à fait historique" du roi Philippe (il y a deux ans, le souverain avait en effet exprimé ses regrets pour "les actes de violence et de cruauté" commis à l'époque où son ancêtre Léopold II avait fait du Congo sa propriété personnelle). "Aller en RDC et porter un message en prolongement de cette lettre est un moment très, très important, un moment historique", a ajouté Alexander De Croo. » Non ! Pour Tanguy De Wilde, professeur à l'Université catholique de Louvain, interrogé par Le Monde Afrique : non, le roi des Belges ne prononcera pas d'excuses… « Cette question ne se pose pas en Belgique avec la même acuité qu'en France à propos de l'Algérie, affirme-t-il. Il y a des débats dans le royaume, portés notamment par les mouvements militants antiracistes et décoloniaux, mais les autorités congolaises, elles, ne demandent pas d'excuses officielles. Il a pu arriver que le pouvoir à Kinshasa dénonce le paternalisme de l'ancien colonisateur quand celui-ci se montrait un peu trop critique sur la mauvaise gouvernance. Mais ce n'est pas le cœur des échanges (entre la Belgique et la RDC), affirme encore Tanguy De Wilde. (…) La question est d'autant plus délicate que certains considèrent que des excuses ouvriraient, juridiquement, la voie à des réparations. »

Revue de presse Afrique
À la Une: un sommet de la Cédéao pas si extraordinaire que ça…

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Jun 6, 2022 4:12


Constatation de L'Observateur Paalga au Burkina Faso : « réunis de nouveau samedi (à Accra) pour se pencher sur les situations malienne, guinéenne et burkinabè, les chefs d'État de la Cédéao ont finalement décidé… de ne rien décider. Statu quo donc pour les juntes qui dirigent ces trois pays et dont l'agenda pour un retour à une vie constitutionnelle normale ne satisfait toujours pas l'organisation sous-régionale. » « Pour les schémas de sortie de crise des pays sous la coupe des militaires, il n'y a rien à voir, repassez le 3 juillet !, constate également WakatSéra. Et là encore, rien ne garantit un recul des militaires au pouvoir, qui en sont même arrivés à oublier qu'ils sont des putschistes, donc arrivés aux affaires par effraction ! (…) La fumée blanche que tous attendaient ne s'est donc pas dégagée du ciel ghanéen relativement à l'assouplissement de sanctions qui commencent à devenir insupportables, non seulement pour le Mali, mais également pour ses voisins qui commercent avec lui. Coincés entre la cherté de la vie accentuée par la crise ukrainienne et les conséquences des attaques terroristes meurtrières, les pays sahéliens ne savent plus où donner de la tête, entre crise sécuritaire et humanitaire. Comme l'a si bien dit l'imam Mahmoud Dicko, pointe encore WakatSéra, les militaires sont dans leur "arrogance" et la communauté internationale dans son "orgueil". Et au bout du rouleau, les pauvres populations doivent se serrer la ceinture au point de s'étrangler. » Des transitions trop longues… Le quotidien Aujourd'hui fait le point sur la situation dans les trois pays. Le Mali tout d'abord : « si la tendance était qu'il fallait assouplir les sanctions decrescendo, les Maliens doivent aussi mettre de l'eau dans leur "Gnamankoudji" (leur boisson épicée, ndlr), en particulier sur les 24 mois de Transition, alors que la Cédéao cale sur 16 mois. Pourquoi ne pas trouver un juste milieu de 18 ou 20 mois ?, s'interroge Aujourd'hui. D'où le maintien des sanctions, en attendant que les putschistes de Kati revoient le timing de la Transition. Et derechef, Goodluck devra reprendre son bâton de médiation coaché par Faure du Togo. Le Burkina Faso, lui, poursuit le quotidien ouagalais, se voit gratifier d'une amélioration de la situation sécuritaire même si la face humanitaire se détériore. Les 36 mois de la transition militaire burkinabè ne passent pas, également, au niveau de la Cédéao, et Damiba a encore un mois pour convaincre, étant donné que, selon la Transition du pays des Hommes intègres, des élections sécurisées sont impossibles avant 3 ans ! » Enfin, pour ce qui est de la Guinée, elle « agace les chefs d'État, affirme Aujourd'hui, et à lire entre les lignes du communiqué final, non seulement les 36 mois ne sont pas acceptables, mais la fracture entre le CNRD et les partis politiques dans ce pays n'augure pas d'une transition apaisée. » Mali : au bord de la banqueroute Mourya La Voix du Niger revient pour sa part sur la situation au Mali : « des trois cas, celui du Mali est sans doute le plus préoccupant. (…) Malgré les coups de menton et les assurances peu rassurantes des nouveaux maîtres de Bamako, le pays de Modibo Keïta est au bord de la banqueroute. (…) Le propre de tout accord étant de ne pouvoir satisfaire totalement chacun, il faut pourtant, pour abréger les souffrances du peuple, que chaque camp fasse un pas vers l'autre. Passer de de 24 mois de transition à 18, comme le réclame la Cédéao, ce n'est quand même pas la mer à boire. Il faut un compromis salvateur qui permette à tous de sortir la tête de l'eau sans pour autant perdre la face. Et surtout permettre de desserrer l'étau qui étouffe chaque jour un peu plus de pauvres hères pris entre le marteau de la junte et l'enclume de la Cédéao. » Burkina : des salaires de… ministres ! Enfin, on revient sur le cas burkinabè, avec « une transition qualifiée de "sobre" par ses acteurs mais qui a fait, en fait, explosé les salaires de ses ministres. »  C'est ce que constate Jeune Afrique. En effet, précise le site panafricain, en avril dernier, « la rémunération des ministres burkinabè a été augmentée de 145 % et celle du premier d'entre eux de 155 %. Un membre "subalterne" du gouvernement touche désormais 2 millions 386 mille 256 francs CFA (soit 3.638 euros), sans les avantages liés à sa fonction prestigieuse. » En clair, résume Jeune Afrique, « les ministres burkinabè gagnent chacun 70 fois le salaire minimum. » Et, commente le site, « l'épée de Damoclès d'une crise alimentaire sahélienne jure avec la multiplication salariale de millionnaires de la Fonction publique. Début mars, le président Damiba appelait d'ailleurs à la "sobriété" et à la "solidarité". » Et Jeune Afrique de s'interroger : « l'augmentation, qui porte à 64 millions de francs CFA la somme des émoluments de 27 personnalités gouvernementales, cette augmentation n'aurait-elle pas pu être affectée au front qui peine à neutraliser les jihadistes ? » ► À lire aussi : Mali: sanctions maintenues, polarité renforcée

Reportage France
JO 2024: des Maliens sans-papiers travaillaient sur un chantier du village des athlètes

Reportage France

Play Episode Listen Later May 24, 2022 2:34


Les chantiers des JO de Paris 2024 devaient être exemplaires. Une charte sociale avait même été signée en juin 2018 entre les pouvoirs publics, les organisations patronales et syndicales. Mais la réalité semble quelque peu différente. Fin mars, l'inspection du travail a découvert que huit Maliens sans-papiers travaillaient à la construction du village des athlètes, à Saint-Denis, au nord de Paris. Ils étaient employés par un sous-traitant de GCC, grand groupe de BTP. Un classique dans cette branche d'activité.  Sous l'œil droit, Sidi Tounnkara a une marque. La cicatrice d'une blessure qu'il s'est faite en travaillant sur le chantier du village des JO. Quand il va à l'hôpital pour se faire soigner, ce Malien de 32 ans se garde bien de dire dans quelles circonstances c'est arrivé : sur ordre de son patron, un homme qui le menace régulièrement. « À chaque fois, il nous dit que si on ne travaille pas, il y a beaucoup de sans-papiers et donc qu'il peut nous virer à tout moment. Et que si on n'est pas content, on peut prendre la porte. » Alassane Traoré travaillait pour le même employeur, mais sur d'autres chantiers. Lui aussi décrit des conditions de travail indignes. Les tâches les plus dures reviennent systématiquement aux ouvriers sans-papiers. « Tu peux passer la journée, voire la semaine, à travailler avec des marteaux-piqueurs ou avec la masse qui pèse 10 kg. Souvent, on travaille aussi dans des chantiers amiantés. On est souvent exposé à pas mal de risques. Bon, on a quand même un casque et des gants. Hormis cela, la tenue de travail, c'est nous qui nous démerdons pour l'avoir, y compris les chaussures de sécurité aussi. Le patron, il profite de ta situation. » Une utilisation systématique des sans-papiers dans le BTP en France À cela s'ajoutent les heures supplémentaires non payées, les indemnités de repas et de transport non versées. Sans compter que les travailleurs sans-papiers ne cotisent ni pour la retraite, ni pour le chômage. Alassane Traoré et ses camarades ont fini par dire stop et par pousser la porte du syndicat CGT à Bobigny, comme l'explique Jean-Albert Guidou, responsable des travailleurs étrangers en Seine-Saint-Denis. « Dès que j'ai su qu'il y avait les Jeux olympiques, je me suis dit : "Ça va nous attirer du boulot supplémentaire". Pour une raison simple, c'est que le système et l'organisation du BTP en France, avec l'utilisation systématique de la sous-traitance, non pas d'une sous-traitance technique, mais simplement de la sous-traitance qui apporte de la main-d'œuvre corvéable à merci, flexible, pas cher, aboutit à l'existence sur les chantiers de très très nombreux travailleurs sans-papiers. Là, c'est la responsabilité des grosses entreprises du BTP, parce que ce sont elles qui font appel à la sous-traitance, qui ne surveillent pas leurs chantiers ni leurs sous-traitants. » De son côté, GCC répond qu'elle n'avait aucun moyen de savoir que l'un de ses sous-traitants faisait travailler des ouvriers au noir. Légalement, l'entreprise ne peut pas contrôler leurs papiers, explique l'un de ses représentants. Une enquête de l'inspection du travail visant le responsable de la société sous-traitante est actuellement en cours. Les Maliens, eux, ont obtenu leur régularisation rapidement, mais la lutte continue. Avec l'aide de la CGT, ils comptent saisir les Prud'hommes pour se faire payer leurs heures supplémentaires. Ils demandent également à GCC de les embaucher en CDI. Une première rencontre a eu lieu ce 24 mai.

Atelier des médias
«J'irai suntigè chez vous», l'hospitalité malienne en vidéo, de Bamako à Tombouctou

Atelier des médias

Play Episode Listen Later May 14, 2022 22:59


Des journalistes, réalisateurs et photographes maliens se sont associés pour réaliser J'irai suntigè chez vous, une série de vidéos qui montrent la vie quotidienne au Mali. Cette année, ramadan et carême ont coïncidé. Ces périodes de jeûne sont propices aux rencontres. C'est dans ce contexte que le journaliste et blogueur malien Georges Attino a eu l'idée de créer une série de vidéos : J'irai suntigè chez vous. Le projet s'est concrétisé avec Désiré Fialley, Dani Oron et dernièrement Ousmane Makaveli. Le résultat, ce sont des vidéos de qualité tournées au réflex numérique, à la rencontre des communautés du Mali et de leurs traditions, notamment culinaires, de Bamako à Tombouctou. Dans L'atelier des médias, Georges Attino explique l'ambition de cette démarche éditoriale, par des Maliens pour les Maliens du Mali et de la diaspora, en attente de vidéos "made in Mali" portant un "autre narratif". Mondoblog audio s'associe avec Ecclésaiste Deudjui pour lutter contre l'homophobie. Le 17 mai, ce sera la Journée internationale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, à cette occasion Ecclésiaste nous explique, depuis le Cameroun, pourquoi il est attentif à cette cause et pourquoi nous devrions tous l'être.

Rendez-vous culture
Oumou Sangaré sort «Timbuktu»: «Le Mali doit se ressaisir»

Rendez-vous culture

Play Episode Listen Later Apr 27, 2022 5:49


Superstar dans son pays, comme à l'international : peu d'artistes peuvent se targuer d'avoir un palmarès aussi brillant que celui d'Oumou Sangaré. La chanteuse malienne sort demain, vendredi 29 avril, son nouvel album Timbuktu (World circuit). Réalisé par Pascal Danaë et Nicolas Quéré, c'est peut-être le disque le plus abouti d'une artiste engagée, qui appelle les Maliens à « se ressaisir » face à la guerre qui ravage le pays et aux exactions sur les civils. Oumou Sangaré se produira à Paris le 15 mai et à Londres le 15 juin. Pour aller plus loin : La biographie et la discographie de la chanteuse Oumou Sangaré sur RFI Musique

Les dessous de l'infox, la chronique
À Gossi, mise en scène d'un charnier pour discréditer l'armée française

Les dessous de l'infox, la chronique

Play Episode Listen Later Apr 22, 2022 4:10


Deux jours après le transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes, l'armée française déplore une attaque informationnelle visant Barkhane, accusée d'avoir laissé un charnier derrière elle. Des vidéos prises par des moyens aériens permettent d'assister à la fabrication d'une infox orchestrée par la société Wagner, et relayée par des trolls russes sur les réseaux sociaux. Au lendemain du départ des derniers soldats français de la base de Gossi au centre-est du Mali, un premier tweet alerte : « les images des cadavres depuis la base de Gossi sont terribles ». Dans ce tweet publié mercredi 20 avril à 20h06 TU, l'auteur évoque « un crime contre le peuple malien fait par les Français » et une vidéo qui circule sur WhatsApp. Le lendemain, il publie une photo à 10h51 TU, où l'on voit des restes humains à moitié ensevelis. Ce même jeudi 21 avril, à 14h37 TU, est publiée la vidéo d'un charnier d'une dizaine de personnes dont les membres sont en partie recouverts de sable. L'auteur de cette série de tweets, un certain Dia Diarra, qui se décrit comme un « ancien militaire », est manifestement un troll russe. Il s'agit en tout cas d'un faux compte repéré par l'armée française, créé en janvier 2022 avec une photo empruntée, remplacée dans le courant de la journée par le portrait du chef de la junte au pouvoir, Assimi Goïta. La fabrication de l'infox dévoilée En fait, deux autres vues de ce charnier existent. Elles montrent ces cadavres, avec onze hommes en uniforme qui évoluent à proximité. Deux d'entre eux jettent des pelletés de sable sur les corps inertes.  Dans un autre extrait, on voit des hommes filmer la scène et prendre des photos.  Ces images, fournies par l'armée française, émanent d'une vidéo prise par un capteur aérien. L'armée française a décidé de recourir à ces moyens afin de surveiller la zone à l'issue du transfert de la base. Dès mardi 19 avril, l'état-major des armées avait prévenu de l'éventualité d'une attaque informationnelle visant à discréditer les forces de Barkhane. Il est arrivé par le passé que l'armée soit accusée à tort de divers trafics, voire d'exactions qu'elle n'avait pas commises.  L'armée est donc en possession d'images montrant ce qu'elle présente comme des « mercenaires » russes de la milice Wagner, en train de fabriquer de fausses accusations à l'encontre des militaires français. Un travail de géolocalisation et d'analyse des vidéos et photos permettent de conclure que les clichés postés sur les réseaux sociaux correspondent bien à ce que montrent les vues aériennes. La scène se déroule à 3,5 kilomètres de l'ancienne base de Gossi. On peut également voir sur d'autres images capturées depuis le ciel, des véhicules de marque chinoise Dongfeng, qu'utilisent Wagner et les Fama, entrer et sortir de la base. Lorsque les soldats français ont quitté Gossi le mardi 19 avril, seul un détachement d'une cinquantaine de militaires maliens était présent sur les lieux.  Wagner pointé du doigt D'après l'analyse de la situation par l'état-major français qui n'évoque pas la présence de maliens aux abords du charnier, les hommes de Wagner seraient seuls à la manœuvre. Mais d'autres images recueillies par l'armée française permettent de voir que la nuit précédente, des Fama dormaient au sein de la base, à proximité des tentes abritant généralement les mercenaires de Wagner.  La publication de documents de ce type par l'armée française est une première. Il s'agit de court-circuiter la fabrication de cette infox et d'apporter une réponse à l'offensive informationnelle. Il n'est pas rare, sur le terrain malien comme en Ukraine, que la désinformation russe vise à détourner l'attention d'exactions commises par ses propres éléments. Selon l'état-major français, les corps utilisés dans cette mise en scène pourraient provenir des opérations menées non loin de Gossi, à Hombori, le 19 avril. Après qu'un véhicule de la gendarmerie a été touché par un engin explosif improvisé, les Fama et leurs supplétifs russes ont mené des opérations au marché d'Hombori, faisant un nombre de victimes encore inconnu. À ce stade, les autorités maliennes ne se sont pas exprimées au sujet des images du charnier. Aucune mention n'est faite d'enquête en cours ou à venir. Des échanges en bambara On remarque par ailleurs que la circulation de ces images qui ont de quoi susciter l'émoi, n'est pas devenue aussi virale que l'on pourrait s'y attendre. Elles suscitent aussi beaucoup de commentaires sceptiques. En écoutant la bande son, on entend des échanges en bambara, une des langues nationales du Mali. Les miliciens russes sont manifestement accompagnés par au moins deux Maliens. À en croire les propos tenus, ce sont eux qui sont chargés de jeter du sable sur les corps. Leur échange est édifiant : « Je ne crois pas à ce qu'ils nous racontent », affirme l'un d'eux, ajoutant : « je suis saoulé par cette attitude ». Réplique de son interlocuteur en bambara : « tu ne creuses pas assez, les corps doivent être bien recouverts ». Il apparaît que les deux hommes qui échangent ces quelques phrases ne craignent pas d'être compris par les hommes en uniforme.  Le retrait des troupes françaises du Mali et la réarticulation de la force Barkhane ailleurs au Sahel constitue un défi logistique. Il se fait sous la menace d'attaques informationnelles de ce type. Pour l'armée, « cette manœuvre de décrédibilisation de la force Barkhane semble coordonnée » et « témoigne des modes d'action de Wagner » en Afrique, tels que déjà observés en République centrafricaine. 

Revue de presse Afrique
À la Une: l'affaire Astou Sokhna au Sénégal

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Apr 21, 2022 3:53


C'est le nom de cette femme décédée début avril. Enceinte de neuf mois, elle est morte dans un hôpital public de la ville de Louga, dans le nord du Sénégal. L'affaire a fait grand bruit et le ministre de la Santé a parlé de « décès évitable ». Hier nouvel épisode dans ce dossier : six sages-femmes soupçonnées de négligence ont été inculpées. Quatre d'entre elles ont été placées sous mandat de dépôt pour non-assistance à personne en danger. « Cette fois-ci, les mesures ne sont pas cosmétiques » assure Le Quotidien, qui y voit une « hausse de la température ». « Dans cette affaire, il n'y a pas encore eu d'autopsie. Ce qui laisse peu de doute sur la précipitation dont les autorités auraient fait montre pour trouver un os à mettre sous la dent d'une population catastrophée » avance Dakaractu, qui donne la parole aux personnels de santé. Ils seront en grève aujourd'hui et pour trois jours. L'annonce a été faite hier à l'occasion d'une conférence de presse, lors de laquelle les travailleurs de l'hôpital régional de Louga ont dénoncé une maternité qui n'est pas aux normes, appelant à la mobilisation pour une structure et un personnel adaptés. « Ces emprisonnements ne soignent pas la plaie, et il faut plutôt crever l'abcès », conclut l'article de Dakaractu. Tandis qu'un billet sur SenePlus intitulé « Autopsie d'un système de santé sur la sellette » s'interroge sur la place de l'éthique. « Il semble établi que relever le défi du nombre et de la qualité́ du matériel, des infrastructures et équilibrer les comptes garantiraient aux malades une bonne prise en charge sanitaire », peut-on y lire en préambule avant la réflexion suivante : « La hantise à renouer avec la performance dans la gestion financière, afin de garantir la qualité́ des soins, a comme corrélat une atonie éthique ». Les six sages-femmes doivent être jugées le 27 avril devant le tribunal de grande instance de Louga. Le grand oral de Choguel Maïga au Mali Le Premier ministre va s'exprimer devant le Conseil national de transition, il doit y présenter le bilan de ses dix mois passés à la primature. Et les attentes des Maliens sont bien là, en témoignent ces avis recueillis par Maliactu : « Les membres du CNT ont cette fois-ci l'occasion de montrer aux Maliens qu'ils contrôlent l'action gouvernementale », estime un habitant de Bamako, tandis qu'un juriste rappelle que « ces conseillers ont le pouvoir de déposer une motion de censure pour insuffisance de résultats ». Le site Le combat dresse le constat suivant : « Il faut avoir le courage de dire qu'à part les acquis se situant, sans nul doute, dans le domaine de la sécurisation du pays et qui relèvent du domaine militaire, quel autre acquis brandira Choguel ? (…) C'est le moment de convaincre avec des preuves tangibles ou se voir remercier par les militaires ». Maliweb voit justement Choguel Maïga « comme un chef d'orchestre en grande difficulté : pas de moyens d'action et peut-être un manque de volonté réelle à sortir rapidement le pays de l'ornière. Il doit donc être sanctionné d'une manière ou d'une autre par les représentants du peuple. À défaut, les conseillers du CNT doivent pouvoir cracher leurs quatre vérités au chef du gouvernement sur les souffrances du peuple : la vie chère, le chômage, le manque de perspectives, etc (…) Il faut à présent agir et avec célérité. Si ce n'est pas le cas, la montagne de cette interpellation devant le CNT accouchera d'une petite souris presque agonisante », peut-on lire dans ce billet. Le débat de l'entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen Le site burkinabè WakatSéra pose cette question : « On peut faire ça à l'Afrique ? » en développant : « Quelques secondes et puis c'est tout ! C'est juste le temps qu'ont bien voulu consacrer à l'Afrique les deux candidats de la présidentielle française », qui ont pourtant débattu durant près de trois heures. Autre média bukinabè, Le Pays, lui, salue si ce n'est le fond du moins la forme : « on peut faire le constat que le terrain africain paraît encore assez mal préparé à l'éclosion de ce type d'exercice. Sur le continent, la dernière ligne droite, après un premier tour, est plutôt souvent marquée par l'usage de l'argument de la force au détriment de la force des arguments ».

Le débat africain
Le Mali sous sanctions

Le débat africain

Play Episode Listen Later Feb 25, 2022 49:00


Sanctions de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et de l'Union européenne, renvoi de l'ambassadeur de France, retrait des forces françaises Barkhane...Jamais le Mali n'aura autant fait parler de lui dans la presse internationale. Et si on écoutait les concernés ? Comment les Maliens vivent-ils cette situation exceptionnelle ? Où en est le soutien populaire dont jouissaient les autorités militaires maliennes ? Avec nos invités : Choguel Maïga, Premier ministre de la transition Moussa Mara, ancien Premier ministre Dr Modibo Soumare, président de l'Alliance des forces démocratiques (AFD), président du cadre d'échange des partis et regroupements des partis politiques pour une transition réussie

Podcastine - L'actu dans la poche
Diasporama - Épisode 1

Podcastine - L'actu dans la poche

Play Episode Listen Later Feb 21, 2022 14:10


La campagne présidentielle est, une nouvelle fois, l'occasion pour certains candidats de pointer du doigt des communautarismes parfois réels, mais bien plus souvent fantasmés. Dans ce contexte, nous nous sommes interrogés sur le rôle des associations qui regroupent certaines des diasporas en Nouvelle-Aquitaine. À quoi servent-elles ? Sont-elles un pont entre deux pays ou manière d'entre-soi ? En quoi sont-elles utiles à la société ? Dans ce premier épisode, nous partons à la rencontre de l'Association des Maliens de la région. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

Les 4 Vérités
Olivier Faure - 17 février 2022

Les 4 Vérités

Play Episode Listen Later Feb 17, 2022 11:12


La France, ses alliés européens et le Canada ont annoncé, ce jeudi 17 février 2022, dans un communiqué un « retrait coordonné » de leurs forces militaires présentes au Mali, dans le cadre des opérations Barkhane, qui visait à lutter contre le terrorisme depuis 2013. Cette décision, sous la pression de la junte au pouvoir, résulte des tensions entre Paris et Bamako ces dernières semaines. « Je veux rendre hommage aux 57 soldats français tombés sur le sol malien et qui ont défendu nos valeurs sur le sol malien et qui ont permis aux Maliens de vivre en dehors de la soumission au djihadisme », a estimé Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste, invité sur le plateau des 4 Vérités, ce jeudi 17 février, sur France 2. Pour le responsable, il est « souhaitable de maintenir une présence française sur la bande sahélienne pour notre sécurité collective ». Avec la hausse du prix de l'énergie, entre autres, le pouvoir d'achat est au cœur des préoccupations des Français. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé, mercredi 16 février, dans un communiqué, l'extension du bouclier tarifaire sur le gaz, annoncé en octobre 2021, aux ménages vivant en copropriété ou en logement social. Cette mesure devrait concerner cinq millions de mén