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C'était déjà l'intitulé de la revue de presse du 29 avril dernier, au lendemain de l'annonce par la junte militaire de la suspension des partis politiques. Un intitulé qui se confirme puisque la mesure est désormais officielle…« Il y avait eu la suspension. Il y a désormais la dissolution, pointe Sahel Tribune. Le Mali, à l'instar du Burkina Faso et du Niger, enterre définitivement son multipartisme dans sa forme actuelle. L'annonce est tombée hier soir sur les antennes de la télévision nationale : le décret présidentiel abroge non seulement la loi du 18 août 2005 portant charte des partis politiques, mais interdit également toute activité à caractère politique menée par les structures dissoutes. (…) Le président de la transition, Assimi Goïta, scelle (ainsi), poursuit le site d'information malien, la fin d'une ère politique ouverte depuis le renouveau démocratique de 1991. Une décision historique qui, selon Bamako, répond à une exigence du peuple souverain et s'inscrit dans la dynamique de refondation nationale engagée depuis 2021 ».Et Sahel Tribune de s'interroger : « faut-il s'en étonner ? ». Non, répond en filigrane le site malien : « le sujet était sur la table depuis 5 ans. La classe politique malienne, jugée inefficace, corrompue et déconnectée des réalités du peuple, avait été désignée comme l'un des obstacles majeurs à la refondation du Mali ».Sahel Tribune qui prend clairement position : « les autorités de la transition ouvrent une nouvelle page. (…) Il s'agit d'une purge salutaire face à l'impasse d'un multipartisme qui, depuis des décennies, servait plus les ambitions personnelles que l'intérêt général ».Recul démocratique…Arc en ciel, autre publication malienne, apporte la contradiction…« Dissoudre les partis politiques, c'est porter atteinte à l'une des pierres angulaires de notre contrat social. C'est désavouer le peuple malien qui, en votant la Constitution, a exprimé son attachement à un État de droit et à une démocratie pluraliste. Certains justifient cette mesure par le besoin de refondation, de moralisation de la vie politique ou de paix sociale. Ces objectifs sont légitimes, pointe Arc en ciel, mais ils ne peuvent être atteints au prix d'un recul démocratique. On ne construit pas la paix en imposant le silence. On ne renforce pas la cohésion en muselant les voix discordantes ».« Le Mali se meurt, renchérit L'Alternance, car après plus de trois décennies de pratique démocratique, il est devenu un pays de non droit où règnent la terreur, la répression, les arrestations forcées, les enlèvements. (…) La démocratie a été totalement mise sous les boisseaux pour ne pas dire caporalisée. Les droits des citoyens sont bafoués pour ne laisser place qu'à l'arbitraire, à une justice sélective, bref, les libertés chèrement acquises sont mises entre parenthèses ».Un climat de peurEn effet, précise Afrik.com, « la tension ne retombe pas au Mali. Alors que les autorités de transition ont suspendu toutes les activités politiques, les cas d'enlèvements de figures de l'opposition se multiplient. Le dernier en date : Abdoul Karim Traoré, jeune responsable du parti Codem, introuvable depuis dimanche ». L'interdiction des partis, poursuit Afrik.com, « coïncide avec une vague de contestation populaire contre la prolongation indéfinie de la transition, la dégradation des conditions de vie, les coupures d'électricité et les taxes téléphoniques. (…) Dans ce contexte de peur, nombreux sont les militants qui préfèrent se cacher ou fuir la capitale. Certains opposants comparent désormais le climat actuel à celui de régimes totalitaires ».« Des bonds en arrière incessants… »Ledjely en Guinée hausse encore le ton : « on reprochait à feu Ibrahim Boubacar Keïta (le président renversé par les militaires) de mépriser la voix des Maliens, de nier la crise politique, de fermer les yeux sur une corruption généralisée. Ces reproches n'étaient pas infondés. Mais aujourd'hui, où en est-on ?, s'exclame le site guinéen. Que dire d'un pouvoir qui préfère les pseudo-concertations aux dispositions constitutionnelles ? Que penser d'un dirigeant (Assimi Goïta) prêt à exercer des mandats que le peuple ne lui a jamais accordés ? Ne sommes-nous pas face à la même confiscation de la volonté populaire ? N'est-ce pas le même déni, sous le pouvoir kaki ? Ce qui se passe actuellement au Mali, soupire Ledjely, n'est, hélas, qu'un nouvel épisode d'une tragédie qui continue de hanter le continent africain : des bonds en arrière incessants, des pseudo-héros toujours appelés à décevoir, des lendemains qui déchantent, aussitôt les espoirs exprimés. Le plus affligeant et comique à la fois, c'est que ceux d'aujourd'hui, imbus d'eux-mêmes et sans doute convaincus de leur exception, croient réinventer la roue. Que nenni ! ».
Au Mali, le régime militaire du général Goïta supprime les partis politiques. Ce mardi 13 mai au soir, un ministre a lu, à la télévision, un décret présidentiel qui dissout tous les partis politiques. Cette annonce tombe au moment où le chef de la junte malienne veut se faire proclamer président de la République pour cinq ans, sans passer par des élections. Réaction de l'avocat Mamadou Ismaïla Konaté, qui a été ministre malien de la Justice et garde des Sceaux. Aujourd'hui, il est inscrit au barreau du Mali et au barreau de Paris. Maître Konaté répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Êtes-vous êtes surpris par la décision de dissoudre les partis politiques ? Mamadou Ismaïla Konaté : Une décision au forceps d'un régime militaire de transition ne surprend guère. Ceci d'autant plus qu'on l'a vu arriver. Ceux qui avaient encore le moindre doute doivent ouvrir les yeux et les oreilles et comprendre simplement que nous sommes dans le contexte du Chili de 1973 d'Augusto Pinochet.Alors pourquoi cette décision du général Assimi Goïta, que vous comparez au général Pinochet ? Est-ce que c'est pour pouvoir se faire proclamer, dans quelques jours peut-être, président pour un mandat de cinq ans sans passer par la case des élections ? Il a louvoyé dans le vœu d'être comme ses autres homologues dans le cadre de l'AES, c'est-à-dire d'être déclaré président de la République sans jamais passer par une élection. Je pense que, après le tour de table qui lui a permis justement de prendre contact avec la justice constitutionnelle, un certain nombre de juristes, pour savoir s'il pouvait aller avec son képi, ses galons et sa tenue comme candidat à la présidence de la République, je pense qu'il en a été dissuadé. Au point que, aujourd'hui, il a anéanti les partis politiques qui étaient les seuls acteurs politiques qui pouvaient vraiment le gêner. Là, aujourd'hui, il a le vent en poupe. Il a dégagé l'arène, il peut tout dire, tout se proclamer et se prendre pour tout ce qu'il n'est pas.Alors, vous dites que son modèle, c'est le général chilien Augusto Pinochet en 1973. Est-ce que ce n'est pas aussi le général malien Moussa Traoré qui a putsché en 1968 et qui a tenu le pouvoir pendant 23 ans ? Oui, mais le parallèle qui me vient à l'esprit, c'est quand même le général Pinochet, qui a renversé dans les mêmes conditions un régime légal, pour s'installer au pouvoir. Et sa démarche a consisté à saccager les institutions, à anéantir les libertés, à bannir les droits. Les partis politiques ont disparu, toute la vie politique a disparu. Et de ce point de vue-là, je pense que l'équivalent du général Assimi Goïta, c'est quand même Pinochet dans sa démarche d'anéantissement de l'État de droit, dans sa démarche justement de mépris de la démocratie et des démocrates. Il ne faut pas oublier que le 26 mars, dans ce pays, il y a eu du sang. Et le 26 mars, c'est quand même le point de départ d'un système de démocratie qui est l'option fondamentale du Mali et des Maliens, qu'aucune force vive ne peut venir aujourd'hui anéantir. Les Maliens doivent ouvrir les yeux, comprendre qu'on est dans une véritable dictature aujourd'hui et que le droit est anéanti. Ce n'est que la force militaire, la baïonnette, qui va désormais parler.À lire aussiMali: les partis politiques sont officiellement dissousOui, vous faites allusion au 26 mars 1991, le jour où la révolution malienne a fait tomber le régime militaire de Moussa Traoré. Mais est-ce que ce général, qui a gouverné 23 ans d'une main de fer, n'est pas le modèle d'Assimi Goïta ?S'il le prend pour modèle, à mon avis, il se trompe parce que les époques ne sont pas les mêmes. L'option de la démocratie est définitivement faite par le Mali et par les Maliens.Le 3 mai dernier, pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir des militaires, des centaines de Maliens ont défilé dans les rues de Bamako au cri de « Vive la démocratie ! », « À bas la dictature ! ». Est-ce que ce sont les prémices d'un réveil démocratique ? Ce sont des prémices et des prémices qui sont quand même indicateurs de la suite. Ça ne s'est pas passé qu'à Bamako. Dans plusieurs autres villes et localités du Mali, les gens ont pris conscience que cet ordre militaire ne pourrait pas s'imposer pendant très longtemps. Et j'estime simplement que ce qui vient de se passer est un tour de vis qui va encore davantage faire prendre conscience du danger, notamment chez les jeunes, chez les femmes. Et tous ceux qui sont épris de paix et de démocratie se disent aujourd'hui que le Mali est en danger.Oui, mais est-ce que le général Goïta ne dispose pas de la police, de l'armée, d'une machine qui peut réprimer et faire peur ? Avant lui, on en a vu d'autres, après lui, on en verra d'autres. S'il a les moyens d'exterminer 22 millions de Maliens, alors là, il décidera que l'autorité militaire doit s'imposer au détriment de la démocratie, au détriment de la liberté.Mais vous ne craignez pas une vague de répression à présent ? C'est le prix à payer, justement, lorsqu'on est en quête de droits, en quête de loi, en quête de démocratie. C'est le prix à payer face à une institution militaire comme celle-ci, qui viole le serment militaire, qui viole le règlement militaire, qui ne connait plus la doctrine militaire. Bien évidemment, ils peuvent prendre le risque de tirer sur les gens, mais cela se terminera contre leur gré et ce sont eux qui en paieront le prix.À lire aussiMali: l'inédite contestation de la transition du 3-4 mai peut-elle se poursuivre?
C'était déjà l'intitulé de la revue de presse du 29 avril dernier, au lendemain de l'annonce par la junte militaire de la suspension des partis politiques. Un intitulé qui se confirme puisque la mesure est désormais officielle…« Il y avait eu la suspension. Il y a désormais la dissolution, pointe Sahel Tribune. Le Mali, à l'instar du Burkina Faso et du Niger, enterre définitivement son multipartisme dans sa forme actuelle. L'annonce est tombée hier soir sur les antennes de la télévision nationale : le décret présidentiel abroge non seulement la loi du 18 août 2005 portant charte des partis politiques, mais interdit également toute activité à caractère politique menée par les structures dissoutes. (…) Le président de la transition, Assimi Goïta, scelle (ainsi), poursuit le site d'information malien, la fin d'une ère politique ouverte depuis le renouveau démocratique de 1991. Une décision historique qui, selon Bamako, répond à une exigence du peuple souverain et s'inscrit dans la dynamique de refondation nationale engagée depuis 2021 ».Et Sahel Tribune de s'interroger : « faut-il s'en étonner ? ». Non, répond en filigrane le site malien : « le sujet était sur la table depuis 5 ans. La classe politique malienne, jugée inefficace, corrompue et déconnectée des réalités du peuple, avait été désignée comme l'un des obstacles majeurs à la refondation du Mali ».Sahel Tribune qui prend clairement position : « les autorités de la transition ouvrent une nouvelle page. (…) Il s'agit d'une purge salutaire face à l'impasse d'un multipartisme qui, depuis des décennies, servait plus les ambitions personnelles que l'intérêt général ».Recul démocratique…Arc en ciel, autre publication malienne, apporte la contradiction…« Dissoudre les partis politiques, c'est porter atteinte à l'une des pierres angulaires de notre contrat social. C'est désavouer le peuple malien qui, en votant la Constitution, a exprimé son attachement à un État de droit et à une démocratie pluraliste. Certains justifient cette mesure par le besoin de refondation, de moralisation de la vie politique ou de paix sociale. Ces objectifs sont légitimes, pointe Arc en ciel, mais ils ne peuvent être atteints au prix d'un recul démocratique. On ne construit pas la paix en imposant le silence. On ne renforce pas la cohésion en muselant les voix discordantes ».« Le Mali se meurt, renchérit L'Alternance, car après plus de trois décennies de pratique démocratique, il est devenu un pays de non droit où règnent la terreur, la répression, les arrestations forcées, les enlèvements. (…) La démocratie a été totalement mise sous les boisseaux pour ne pas dire caporalisée. Les droits des citoyens sont bafoués pour ne laisser place qu'à l'arbitraire, à une justice sélective, bref, les libertés chèrement acquises sont mises entre parenthèses ».Un climat de peurEn effet, précise Afrik.com, « la tension ne retombe pas au Mali. Alors que les autorités de transition ont suspendu toutes les activités politiques, les cas d'enlèvements de figures de l'opposition se multiplient. Le dernier en date : Abdoul Karim Traoré, jeune responsable du parti Codem, introuvable depuis dimanche ». L'interdiction des partis, poursuit Afrik.com, « coïncide avec une vague de contestation populaire contre la prolongation indéfinie de la transition, la dégradation des conditions de vie, les coupures d'électricité et les taxes téléphoniques. (…) Dans ce contexte de peur, nombreux sont les militants qui préfèrent se cacher ou fuir la capitale. Certains opposants comparent désormais le climat actuel à celui de régimes totalitaires ».« Des bonds en arrière incessants… »Ledjely en Guinée hausse encore le ton : « on reprochait à feu Ibrahim Boubacar Keïta (le président renversé par les militaires) de mépriser la voix des Maliens, de nier la crise politique, de fermer les yeux sur une corruption généralisée. Ces reproches n'étaient pas infondés. Mais aujourd'hui, où en est-on ?, s'exclame le site guinéen. Que dire d'un pouvoir qui préfère les pseudo-concertations aux dispositions constitutionnelles ? Que penser d'un dirigeant (Assimi Goïta) prêt à exercer des mandats que le peuple ne lui a jamais accordés ? Ne sommes-nous pas face à la même confiscation de la volonté populaire ? N'est-ce pas le même déni, sous le pouvoir kaki ? Ce qui se passe actuellement au Mali, soupire Ledjely, n'est, hélas, qu'un nouvel épisode d'une tragédie qui continue de hanter le continent africain : des bonds en arrière incessants, des pseudo-héros toujours appelés à décevoir, des lendemains qui déchantent, aussitôt les espoirs exprimés. Le plus affligeant et comique à la fois, c'est que ceux d'aujourd'hui, imbus d'eux-mêmes et sans doute convaincus de leur exception, croient réinventer la roue. Que nenni ! ».
Le 13 mars 2024, l'Ocean Viking met le cap sur un bateau en bois qui lui a été signalé. Les sauveteurs tombent par hasard sur un autre bateau, un canot pneumatique qui transporte 23 migrants. Cela fait sept jours qu'ils sont à la dérive, environ 65 personnes sont déjà mortes. Un rapport d'Alarm Phone met en cause les garde-côtes italiens et Frontex : selon leurs informations, ce bateau a été sciemment laissé à la dérive. Les survivants racontent ce qu'il s'est joué à bord. De notre correspondante à Ancône,C'est la deuxième nuit que la situation commence à se dégrader. Les vagues sont énormes, le moteur ne fonctionne plus. Depuis plusieurs heures, le bateau pneumatique dérive au large des côtes libyennes et se remplit d'eau qu'il faut écoper sans cesse. Seules les lumières d'une plateforme pétrolière éclairent la nuit noire. Certains passagers ont des hallucinations, se souvient Ali, qui a 17 ans lors du voyage : « Un homme disait : ''Je vais marcher, me mettre debout et monter dans la voiture." Il délirait, mais à ce moment-là, personne n'était mort. » Cette traversée, c'est le premier face à face d'Ali avec la mort. Dès le deuxième jour, il n'y a plus rien à manger et de l'eau de mer comme seule boisson. À partir du quatrième jour, les morts s'accélèrent : « Certains sautaient dans l'eau, mais c'étaient eux qui voulaient le faire, raconte le jeune homme. Personne ne les a poussés. Parfois, ils voyaient un bateau au loin et sautaient par-dessus bord pour le rejoindre. » De l'autre côté du bateau, Modou, 21 ans, reste uniquement concentré sur son objectif : atteindre l'Europe. Comme Ali, il essaie de ne pas dormir ou le moins possible et de ne penser qu'à rester en vie. C'est la deuxième fois qu'il tente de monter à bord d'un bateau après que le premier a coulé à quelques mètres de la plage du départ en Libye. « J'ai subi beaucoup de tortures, beaucoup de problèmes... Il fallait que je parte, confie Modou. J'ai un vécu très difficile. Je vivais en Casamance, au Sénégal, dans la zone la plus difficile. À cinq ans, je me suis séparé de ma mère. J'ai toujours travaillé seul. C'est cette force qui m'a donné cette énergie. » À lire aussiRoyaume-Uni: lancement d'une commission d'enquête sur le pire naufrage de migrants survenu dans la MancheAu total, 23 personnes ont survécu, des Gambiens, Maliens et Sénégalais. Ils vivent aujourd'hui en Italie où ils attendent leurs papiers, et l'un d'entre eux vit en Espagne. Tous ont refusé de reparler de ce voyage et ont demandé à Modou de parler pour eux. « La partie la plus importante pour lui, affirme-t-il au nom de son camarade, c'est de raconter vraiment la situation de tous ceux qui ont perdu la vie en mer qui et qui ne sont pas arrivés jusqu'ici. Ce sont des personnes qui étaient chargées d'une mission, d'un objectif, pour apporter de l'espérance à leur famille. » En 2024, au moins 2 475 personnes migrantes sont mortes en Méditerranée et plus de 500 depuis le début de l'année. À lire aussiTunisie: dans le camp du «kilomètre 23» démantelé, les migrants ne savent pas où aller
Le 13 mars 2024, l'Ocean Viking met le cap sur un bateau en bois qui lui a été signalé. Les sauveteurs tombent par hasard sur un autre bateau, un canot pneumatique qui transporte 23 migrants. Cela fait sept jours qu'ils sont à la dérive, environ 65 personnes sont déjà mortes. Un rapport d'Alarm Phone met en cause les garde-côtes italiens et Frontex : selon leurs informations, ce bateau a été sciemment laissé à la dérive. Les survivants racontent ce qu'il s'est joué à bord. De notre correspondante à Ancône,C'est la deuxième nuit que la situation commence à se dégrader. Les vagues sont énormes, le moteur ne fonctionne plus. Depuis plusieurs heures, le bateau pneumatique dérive au large des côtes libyennes et se remplit d'eau qu'il faut écoper sans cesse. Seules les lumières d'une plateforme pétrolière éclairent la nuit noire. Certains passagers ont des hallucinations, se souvient Ali, qui a 17 ans lors du voyage : « Un homme disait : ''Je vais marcher, me mettre debout et monter dans la voiture." Il délirait, mais à ce moment-là, personne n'était mort. » Cette traversée, c'est le premier face à face d'Ali avec la mort. Dès le deuxième jour, il n'y a plus rien à manger et de l'eau de mer comme seule boisson. À partir du quatrième jour, les morts s'accélèrent : « Certains sautaient dans l'eau, mais c'étaient eux qui voulaient le faire, raconte le jeune homme. Personne ne les a poussés. Parfois, ils voyaient un bateau au loin et sautaient par-dessus bord pour le rejoindre. » De l'autre côté du bateau, Modou, 21 ans, reste uniquement concentré sur son objectif : atteindre l'Europe. Comme Ali, il essaie de ne pas dormir ou le moins possible et de ne penser qu'à rester en vie. C'est la deuxième fois qu'il tente de monter à bord d'un bateau après que le premier a coulé à quelques mètres de la plage du départ en Libye. « J'ai subi beaucoup de tortures, beaucoup de problèmes... Il fallait que je parte, confie Modou. J'ai un vécu très difficile. Je vivais en Casamance, au Sénégal, dans la zone la plus difficile. À cinq ans, je me suis séparé de ma mère. J'ai toujours travaillé seul. C'est cette force qui m'a donné cette énergie. » À lire aussiRoyaume-Uni: lancement d'une commission d'enquête sur le pire naufrage de migrants survenu dans la MancheAu total, 23 personnes ont survécu, des Gambiens, Maliens et Sénégalais. Ils vivent aujourd'hui en Italie où ils attendent leurs papiers, et l'un d'entre eux vit en Espagne. Tous ont refusé de reparler de ce voyage et ont demandé à Modou de parler pour eux. « La partie la plus importante pour lui, affirme-t-il au nom de son camarade, c'est de raconter vraiment la situation de tous ceux qui ont perdu la vie en mer qui et qui ne sont pas arrivés jusqu'ici. Ce sont des personnes qui étaient chargées d'une mission, d'un objectif, pour apporter de l'espérance à leur famille. » En 2024, au moins 2 475 personnes migrantes sont mortes en Méditerranée et plus de 500 depuis le début de l'année. À lire aussiTunisie: dans le camp du «kilomètre 23» démantelé, les migrants ne savent pas où aller
Au Mali, ce jeudi est un 1er-Mai pas comme les autres, car depuis mardi, on sait que le régime militaire du général Assimi Goïta envisage publiquement de se maintenir au pouvoir sans élections pendant au moins 5 ans et qu'il projette de dissoudre tous les partis politiques. Comment vont réagir ces partis ? Et en ce 1er-Mai, vont-ils pouvoir compter sur la solidarité des grands syndicats du pays ? Le sociologue malien Mohamed Amara a publié Marchands d'angoisse, le Mali tel qu'il est et tel qu'il pourrait être, aux éditions Grandvaux. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Mohamed Amara, bonjour,Mohamed Amara : bonjour.La concertation nationale qui propose de dissoudre tous les partis politiques et qui recommande que le général Assimi Goïta soit nommé président pour cinq ans, est-ce que c'est un tournant ?Bien sûr que c'est un tournant. C'est une nouvelle épreuve pour le Mali de voir, après 30 ans de démocratie, qu'une autorité de transition décide de dissoudre les partis politiques d'une part, et d'autre part de proposer de nommer le président de transition en tant que président de la République. C'est une première dans l'histoire du Mali contemporain.Et vous pensez que beaucoup de Maliens vont faire le parallèle entre aujourd'hui et l'époque du régime militaire du général Moussa Traoré, de 1968 à 1991 ?Je pense que le parallèle est quasiment fait, du fait de tous les mouvements de résistance qui commencent à se mettre en branle, qui dénoncent ces recommandations et du fait de l'ensemble des partis politiques. J'espère qu'ils vont se mobiliser parce que, s'ils ne se mobilisent pas d'une façon ou d'une autre, ils participent à leur propre enterrement, ce qui n'est bon ni pour la démocratie malienne ni pour l'héritage de ce qui a été légué par les Modibo Keïta, par les Alpha Oumar Konaré et j'en passe. Donc, j'espère qu'ils vont se mobiliser pour dénoncer cette confiscation du pouvoir.Et c'est tout l'enjeu des mobilisations à venir, s'il y en a, ou des stratégies de rejet de cette dissolution des partis politiques, qui sont inscrits dans la Constitution. Même dans la Constitution qui a été votée en 2023, où on a dit que le multipartisme, comme les mandats du président, sont des points qui ne sont pas modifiables, ne sont pas révisables.À lire aussiMali: vers une pérennisation de la Transition sans électionsAlors aujourd'hui, c'est le 1er mai, donc le jour des syndicats dans le monde entier. Au Mali, on sait qu'ils ont joué un grand rôle, notamment lors de la révolution de 1991 qui a mis fin au régime militaire de Moussa Traoré. Mais à présent, est-ce qu'ils ont encore une influence sur le cours politique des choses au Mali ?Évidemment, les syndicats sont un rempart important contre les dérives autoritaires du régime, qu'il s'agisse d'un régime militaire ou démocratique. Et vous avez parfaitement raison que dans les années 1990, l'Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a été un des acteurs principaux de la lutte contre les dérives du régime dictatorial de Moussa Traoré. Et ce rôle-là, cette place-là, il me semble que les syndicats l'ont toujours.La seule différence entre les années 1990 et aujourd'hui, c'est que le responsable principal de la centrale syndicale UNTM est aujourd'hui le président du Conseil économique et social, une des institutions importantes de la République du Mali. Et ça, c'est une faiblesse, une fragilité aujourd'hui pour le monde syndical au Mali.Donc la double casquette de Yacouba Katilé, qui est à la fois le secrétaire général du syndicat majoritaire et le président du Conseil économique, social et culturel, brouille son image et affaiblit peut-être le poids de l'UNTM face au pouvoir politique ?Cela brouille son image et impacte effectivement la capacité de mobilisation du monde syndical pour tout mouvement de résistance, malheureusement. Toujours est-il que je crois à la force du monde syndical. Parce que rappelez-vous, par exemple, que le Syndicat national des banques, assurances, microfinance (Synabef), etc. a réussi à obtenir la libération de deux de ses membres de la banque Ecobank. C'était à la mi-avril. Et si demain, il y a une convergence des luttes, ça ne peut venir que des liens entre le monde syndical et le monde politique, comme ce qu'on a connu dans les années 1990.En Pologne, il y a 45 ans, c'est le syndicat Solidarnosc de Lech Wałęsa qui a lancé le mouvement de protestation contre le régime du général Jaruzelski. Dans le Mali d'aujourd'hui, est-ce que l'UNTM de Yacouba Katilé pourrait jouer un rôle similaire ou non ?Tout dépendra de comment les rapports de force évolueront. Effectivement, il y a le syndicat que vous rappelez, celui de Lech Wałęsa en Pologne dans les années 1980. Mais rappelez-vous déjà que, en 1990, l'UNTM à la Bourse du travail était aux premières loges et mobilisait. Et je pense que cela est possible aujourd'hui, au Mali, s'il y a un vrai conflit socio-politique qui s'ouvre entre le pouvoir actuel et les mouvements syndicaux, politiques et associatifs.Mohamed Amara, merci.À lire aussiAu Mali, les partis politiques craignent pour leur survie
Le Mali est-il en train d'emboîter le pas au Niger et au Burkina Faso, où les partis politiques ont été dissous, sur ordre des généraux au pouvoir ? Hier, à Bamako, la phase nationale de la consultation des forces vives du pays sur la relecture de la Charte des partis politiques a été lancée. Les légitimités traditionnelles ou religieuses, notamment, ainsi que les Maliens établis à l'extérieur, sont invités à formuler des propositions pour réduire le nombre de partis politiques et encadrer leurs financements.Pour sa part, la classe politique malienne s'insurge. Elle dénonce depuis plusieurs semaines un complot, une mise en scène destinée à la faire disparaître. Et dans la presse malienne, le débat est vif…Prédateurs ?Pour certaines publications, à l'instar de L'Aube, oui, les partis n'apportent rien au pays, au contraire, ils l'ont ruiné…« Il est tout de même curieux, affirme le quotidien bamakois, de voir que ceux qui dénoncent aujourd'hui un supposé “complot“ contre les partis sont, pour la plupart, eux-mêmes impliqués dans des affaires de détournement de fonds publics, encore enfouies ou en cours de traitement. Ce sont ces mêmes figures qui, pendant plus de trois décennies, pointe L'Aube, ont bénéficié de milliards de francs CFA issus du Trésor public, officiellement destinés à la formation aux valeurs républicaines (…). Or, les voilà aujourd'hui à affirmer que les Forces vives de la Nation, ce même peuple qu'ils étaient censés éduquer, ne seraient pas “assez outillées“ pour discuter de la Charte des partis politiques. Quelle ironie !, s'exclame encore L'Aube. N'est-ce pas là un aveu d'échec de leur propre mission ? Ou bien, pire encore : ont-ils simplement détourné ces fonds à d'autres fins, sans jamais réellement former la population ? »Magouilleurs ?Sahel Tribune est sur la même ligne… « Pendant plus de 30 ans, les partis politiques ont été au faîte de la gouvernance des affaires publiques. Et le peuple attendait comme résultats des retombées positives telles que promises par les pères de l'instauration de la démocratie multipartite. Hélas, déception totale, s'exclame le site malien, sur fond de mensonges, de magouilles et de connivence contre l'État. (…) C'est sous le règne de ces partis politiques au pouvoir que l'on a vu naître une nouvelle oligarchie composée de fonctionnaires milliardaires et de nouveaux opérateurs économiques sortis du néant. Face à cette déception, n'était-il pas mieux que le peuple se prononce formellement sur l'avenir des partis politiques ? Et c'est ce que les autorités ont entrepris. »La démocratie mise en sourdine ?Non, rétorque le média malien Arc-en-ciel, repris sur le site Malijet : « Depuis leur arrivée au pouvoir, les dirigeants de la Transition avaient promis de remettre le pays sur les rails, en mettant l'accent sur la refondation de l'État. Toutefois, ces derniers mois, les signaux sont préoccupants, pointe Arc-en-ciel. La mise en sourdine du débat démocratique, les restrictions des libertés d'expression, et maintenant cette menace qui pèse sur l'existence même des partis politiques, trahissent une dérive autoritaire. La question n'est pas de nier les dysfonctionnements qui ont marqué la vie politique malienne ces dernières années. Oui, certains partis ont failli à leur mission de représentation, reconnait le média malien. Oui, le système mérite d'être repensé. Mais cela ne justifie en rien une dissolution brutale et unilatérale qui risquerait de plonger le pays dans une nouvelle crise, cette fois politique et institutionnelle. »Légitimer les coups d'État ?Pour Ledjely en Guinée, « personne n'est dupe. La désertification de l'espace politique malien : c'est bien l'objectif ultime qui sous-tend cette fameuse relecture de la charte des partis politiques. En cela, les propositions phares issues des concertations organisées au niveau régional sont suffisamment illustratives. Des propositions émanant de “forces vives“ dont la composition est à la seule discrétion des autorités et la légitimité plus que douteuse. (…) Pour les autorités maliennes et la frange des forces vives dont elles se prévalent, les partis politiques sont subitement le mal incarné, pointe encore Ledjely. De fait, ce discours nous a été servi pour légitimer tous les coups d'État que la région a enregistrés depuis bientôt cinq ans. Sauf qu'il passe de moins en moins, estime le site guinéen, vu qu'avec le recul, on sait que les militaires, eux non plus, ne sont pas la solution-miracle. »
Le Mali est-il en train d'emboîter le pas au Niger et au Burkina Faso, où les partis politiques ont été dissous, sur ordre des généraux au pouvoir ? Hier, à Bamako, la phase nationale de la consultation des forces vives du pays sur la relecture de la Charte des partis politiques a été lancée. Les légitimités traditionnelles ou religieuses, notamment, ainsi que les Maliens établis à l'extérieur, sont invités à formuler des propositions pour réduire le nombre de partis politiques et encadrer leurs financements.Pour sa part, la classe politique malienne s'insurge. Elle dénonce depuis plusieurs semaines un complot, une mise en scène destinée à la faire disparaître. Et dans la presse malienne, le débat est vif…Prédateurs ?Pour certaines publications, à l'instar de L'Aube, oui, les partis n'apportent rien au pays, au contraire, ils l'ont ruiné…« Il est tout de même curieux, affirme le quotidien bamakois, de voir que ceux qui dénoncent aujourd'hui un supposé “complot“ contre les partis sont, pour la plupart, eux-mêmes impliqués dans des affaires de détournement de fonds publics, encore enfouies ou en cours de traitement. Ce sont ces mêmes figures qui, pendant plus de trois décennies, pointe L'Aube, ont bénéficié de milliards de francs CFA issus du Trésor public, officiellement destinés à la formation aux valeurs républicaines (…). Or, les voilà aujourd'hui à affirmer que les Forces vives de la Nation, ce même peuple qu'ils étaient censés éduquer, ne seraient pas “assez outillées“ pour discuter de la Charte des partis politiques. Quelle ironie !, s'exclame encore L'Aube. N'est-ce pas là un aveu d'échec de leur propre mission ? Ou bien, pire encore : ont-ils simplement détourné ces fonds à d'autres fins, sans jamais réellement former la population ? »Magouilleurs ?Sahel Tribune est sur la même ligne… « Pendant plus de 30 ans, les partis politiques ont été au faîte de la gouvernance des affaires publiques. Et le peuple attendait comme résultats des retombées positives telles que promises par les pères de l'instauration de la démocratie multipartite. Hélas, déception totale, s'exclame le site malien, sur fond de mensonges, de magouilles et de connivence contre l'État. (…) C'est sous le règne de ces partis politiques au pouvoir que l'on a vu naître une nouvelle oligarchie composée de fonctionnaires milliardaires et de nouveaux opérateurs économiques sortis du néant. Face à cette déception, n'était-il pas mieux que le peuple se prononce formellement sur l'avenir des partis politiques ? Et c'est ce que les autorités ont entrepris. »La démocratie mise en sourdine ?Non, rétorque le média malien Arc-en-ciel, repris sur le site Malijet : « Depuis leur arrivée au pouvoir, les dirigeants de la Transition avaient promis de remettre le pays sur les rails, en mettant l'accent sur la refondation de l'État. Toutefois, ces derniers mois, les signaux sont préoccupants, pointe Arc-en-ciel. La mise en sourdine du débat démocratique, les restrictions des libertés d'expression, et maintenant cette menace qui pèse sur l'existence même des partis politiques, trahissent une dérive autoritaire. La question n'est pas de nier les dysfonctionnements qui ont marqué la vie politique malienne ces dernières années. Oui, certains partis ont failli à leur mission de représentation, reconnait le média malien. Oui, le système mérite d'être repensé. Mais cela ne justifie en rien une dissolution brutale et unilatérale qui risquerait de plonger le pays dans une nouvelle crise, cette fois politique et institutionnelle. »Légitimer les coups d'État ?Pour Ledjely en Guinée, « personne n'est dupe. La désertification de l'espace politique malien : c'est bien l'objectif ultime qui sous-tend cette fameuse relecture de la charte des partis politiques. En cela, les propositions phares issues des concertations organisées au niveau régional sont suffisamment illustratives. Des propositions émanant de “forces vives“ dont la composition est à la seule discrétion des autorités et la légitimité plus que douteuse. (…) Pour les autorités maliennes et la frange des forces vives dont elles se prévalent, les partis politiques sont subitement le mal incarné, pointe encore Ledjely. De fait, ce discours nous a été servi pour légitimer tous les coups d'État que la région a enregistrés depuis bientôt cinq ans. Sauf qu'il passe de moins en moins, estime le site guinéen, vu qu'avec le recul, on sait que les militaires, eux non plus, ne sont pas la solution-miracle. »
« Les enseignants décident la reprise des cours dès ce vendredi », annonce Fraternité Matin. Le quotidien ivoirien, contrôlé par l'État, ajoute que « cette décision fait suite aux échanges fructueux avec les autorités gouvernementales autour de leur principale revendication : l'octroi d'une prime d'incitation au personnel du secteur éducation-formation ». La page n'est toutefois pas totalement tournée : « les enseignants, ajoute Fratmat, ont posé des conditions pour un climat social apaisé, notamment la libération de leurs camarades interpellés et condamnés lors des mouvements de grève d'octobre 2024 ». Koaci se fait également l'écho de la suspension de ce mouvement de grève. Précisant que selon les organisations syndicales, « la mobilisation a dépassé les 80% » en début de semaine. » « La décision de suspendre le mouvement », ajoute Koaci, « fait suite à une série de rencontres parfois houleuses avec les ministères concernés ». Le journal ivoirien précise également que les négociations ne sont pas terminées, puisqu'il reste « à établir un calendrier pour l'attribution de la prime d'incitation ».ObservateursÀ la Une aussi, le Gabon à la veille de l'élection présidentielle. « Présidentielle 2025, les observateurs internationaux en grand nombre », annonce l'Agence Gabonaise de Presse, sans préciser toutefois combien ils seront. On connaît en revanche le nombre des observateurs nationaux de la société civile : 900, nous dit l'AGP, selon laquelle, « c'est la première fois, depuis une quinzaine d'années, que des organisations de la société civile pourront participer à l'organisation des élections ». Afrik.com, de son côté, est allé à la rencontre des habitants de Libreville où, nous dit-on, « l'effervescence électorale se conjugue avec vigilance diplomatique. Plusieurs missions d'observation sont déjà présentes dans le pays. Le Commonwealth, l'Union africaine, la Francophonie, mais aussi des ONG locales telles que le Redhac, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale, elles entendent surveiller le déroulement du scrutin ». « Si la transition promet des élections libres et transparentes », ajoute Afrik.com, « certains restent sceptiques face à la présence persistante de figures de l'ancien régime Bongo ».Restrictions croissantesDirection le Mali, avec l'arrestation d'un journaliste qui avait « critiqué les autorités maliennes ». C'est ce qu'annonce Afrique Soir, qui précise « qu'Alfousseyni Togo, le directeur de publication de l'hebdomadaire Le Canard de la Venise, a été placé en détention provisoire à Bamako (…) il est accusé d'atteinte au crédit de la justice, de trouble à l'ordre public et de diffamation ». « Ces accusations, nous dit le média en ligne ivoirien, trouvent leur origine dans un article qu'Alfousseyni Togo a publié dans son journal, intitulé : « La justice malienne ou le mal du siècle, la bourde du ministre Mamoudou Kassogué. Dans ce texte, il remettait en cause les affirmations du ministre de la Justice concernant l'indice de confiance des Maliens envers leur système judiciaire ». « Cette arrestation », remarque Afrique sur 7, « s'inscrit dans un contexte de restrictions croissantes imposées à la presse au Mali (…) depuis les coups d'État de 2020 et 2021, le pays est dirigé par une junte militaire qui a mis en place des mesures répressives ciblant les médias. Plusieurs organes de presse, notamment étrangers, ont vu leur accès ou leur diffusion suspendue. Des journalistes et d'autres voix critiques ont été réduits au silence ou emprisonnés ».AnthraxEnfin, cette information concernant les hippopotames en RDC. Média Afrique News nous apprend que « près d'une cinquantaine d'hippopotames ont été retrouvés morts ces derniers jours, dans le célèbre parc national des Virunga ». Principal suspect : l'anthrax. « Tout porte à croire », nous dit Média Afrique News, « qu'il s'agit d'une épidémie de maladie du charbon, une infection bactérienne aigüe ». Une maladie « souvent mortelle, qui touche de nombreux mammifères, y compris les espèces sauvages comme les hippopotames, mais aussi le bétail… et parfois, les humains… ».
« Les enseignants décident la reprise des cours dès ce vendredi », annonce Fraternité Matin. Le quotidien ivoirien, contrôlé par l'État, ajoute que « cette décision fait suite aux échanges fructueux avec les autorités gouvernementales autour de leur principale revendication : l'octroi d'une prime d'incitation au personnel du secteur éducation-formation ». La page n'est toutefois pas totalement tournée : « les enseignants, ajoute Fratmat, ont posé des conditions pour un climat social apaisé, notamment la libération de leurs camarades interpellés et condamnés lors des mouvements de grève d'octobre 2024 ». Koaci se fait également l'écho de la suspension de ce mouvement de grève. Précisant que selon les organisations syndicales, « la mobilisation a dépassé les 80% » en début de semaine. » « La décision de suspendre le mouvement », ajoute Koaci, « fait suite à une série de rencontres parfois houleuses avec les ministères concernés ». Le journal ivoirien précise également que les négociations ne sont pas terminées, puisqu'il reste « à établir un calendrier pour l'attribution de la prime d'incitation ».ObservateursÀ la Une aussi, le Gabon à la veille de l'élection présidentielle. « Présidentielle 2025, les observateurs internationaux en grand nombre », annonce l'Agence Gabonaise de Presse, sans préciser toutefois combien ils seront. On connaît en revanche le nombre des observateurs nationaux de la société civile : 900, nous dit l'AGP, selon laquelle, « c'est la première fois, depuis une quinzaine d'années, que des organisations de la société civile pourront participer à l'organisation des élections ». Afrik.com, de son côté, est allé à la rencontre des habitants de Libreville où, nous dit-on, « l'effervescence électorale se conjugue avec vigilance diplomatique. Plusieurs missions d'observation sont déjà présentes dans le pays. Le Commonwealth, l'Union africaine, la Francophonie, mais aussi des ONG locales telles que le Redhac, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale, elles entendent surveiller le déroulement du scrutin ». « Si la transition promet des élections libres et transparentes », ajoute Afrik.com, « certains restent sceptiques face à la présence persistante de figures de l'ancien régime Bongo ».Restrictions croissantesDirection le Mali, avec l'arrestation d'un journaliste qui avait « critiqué les autorités maliennes ». C'est ce qu'annonce Afrique Soir, qui précise « qu'Alfousseyni Togo, le directeur de publication de l'hebdomadaire Le Canard de la Venise, a été placé en détention provisoire à Bamako (…) il est accusé d'atteinte au crédit de la justice, de trouble à l'ordre public et de diffamation ». « Ces accusations, nous dit le média en ligne ivoirien, trouvent leur origine dans un article qu'Alfousseyni Togo a publié dans son journal, intitulé : « La justice malienne ou le mal du siècle, la bourde du ministre Mamoudou Kassogué. Dans ce texte, il remettait en cause les affirmations du ministre de la Justice concernant l'indice de confiance des Maliens envers leur système judiciaire ». « Cette arrestation », remarque Afrique sur 7, « s'inscrit dans un contexte de restrictions croissantes imposées à la presse au Mali (…) depuis les coups d'État de 2020 et 2021, le pays est dirigé par une junte militaire qui a mis en place des mesures répressives ciblant les médias. Plusieurs organes de presse, notamment étrangers, ont vu leur accès ou leur diffusion suspendue. Des journalistes et d'autres voix critiques ont été réduits au silence ou emprisonnés ».AnthraxEnfin, cette information concernant les hippopotames en RDC. Média Afrique News nous apprend que « près d'une cinquantaine d'hippopotames ont été retrouvés morts ces derniers jours, dans le célèbre parc national des Virunga ». Principal suspect : l'anthrax. « Tout porte à croire », nous dit Média Afrique News, « qu'il s'agit d'une épidémie de maladie du charbon, une infection bactérienne aigüe ». Une maladie « souvent mortelle, qui touche de nombreux mammifères, y compris les espèces sauvages comme les hippopotames, mais aussi le bétail… et parfois, les humains… ».
« Yamore », « Madan », « Kabe », quelques-uns des tubes qui ont fait de lui « la Voix d'or de l'Afrique ». La star malienne Salif Keita publie ce 11 avril 2025 un nouvel album, So Kono. So Kono, est une œuvre intime, profonde et épurée, enregistré pour la première fois en acoustique par le célèbre l'artiste malien Salif Keita, après plus de 50 ans de carrière. Le poète et auteur militant mandingue de 75 ans, revient sur la genèse de son nouveau projet Zen, né en 2023 lors du festival Kyotophonie, au Japon.RFI Musique : Que signifie So Kono, le titre de votre nouvel album ?Salif Keïta : « Soko No », ça veut dire que l'enregistrement a été fait dans une chambre d'hôtel, comme si j'étais à la maison. Comme si je jouais pour moi.C'est donc un disque très personnel… Personnel, très intime.De quoi parlent ces chansons ? Ces chansons parlent surtout et d'abord d'amour. Ça parle aussi du passé. Ça parle aussi des personnes qui ont perdu des amis très intimes, des enfants. Et ça parle des mécènes. Parce que, quand même, en Afrique, quand tu fais de la musique, tu as besoin d'un mécène qui te supporte. Et ça parle de la société en général.Vous avez traversé différentes époques musicales avec du succès et vous avez toujours su évoluer en cassant les conventions. Pour cet album, pourquoi revenir aujourd'hui à un style plus dépouillé, voix-guitare ? Parce que d'abord, c'était le producteur qui voulait un disque acoustique. J'ai dit : « Moi, je n'ai jamais voulu faire un disque acoustique parce que je ne suis pas un bon guitariste. Mais je m'accompagne quand je fais des compositions. » Il a dit : « Oui, mais c'est bien de montrer aux gens comment tu composes et d'une façon intime ». J'ai dit : « Pourquoi pas ». Quand on était au Japon, il a dit : « On peut le faire dans une chambre d'hôtel et comme tu composes… » Alors Soko No, c'est une œuvre presque privée. Quelle part de vous-même se retrouve dans cet album ? L'intimité. Parce que je chantais pour moi seul, vraiment. C'est comme si je chantais dans ma chambre d'hôtel, chez moi au Mali, comme si je cherchais à composer des morceaux.Et le Mali, justement, dans tout ça ? Votre pays traverse encore des moments difficiles et vous avez souvent été une voix forte au niveau des sujets de société et politique. C'est encore le cas ? Je suis patriote, je participe au travail pour le pays. Je suis là pour le pays. Ma voix, c'est pour le pays.À quel niveau ?Je suis dans l'art. Je cherche à tout prix à ce qu'on n'oublie pas les traditions dans la musique. Pour qu'on n'oublie surtout pas les anciens instruments traditionnels qui sont en voie de disparition.Donc, vous êtes toujours dans la transmission… Toujours dans la culture.Comment voyez-vous, justement, l'avenir de votre pays musicalement ? Je suis très critique sur la façon dont la musique évolue. J'aimerais que les musiciens fassent de la musique d'une façon très originale. Mais au niveau des textes, ce sont des artistes. Les rappeurs sont les griots actuels qui parlent des problèmes du pays. J'apprécie vraiment certaines paroles.Vous avez aussi vivement critiqué la France en 2019 … Je suis un Malien qui a déjà vécu en France et j'ai beaucoup d'amis français et même mes enfants sont des Français. Donc, je ne peux pas être autre chose que quelqu'un qui a traversé des moments difficiles en France et quelqu'un qui a été adopté par les Français. Mais je n'aime pas parler de la politique parce que quand on parle de la politique africaine, on est mal compris. Parce que les Français et la politique française, ce n'est pas pareil. Parce qu'il faut comprendre ce que la politique française fait en Afrique. Mais les personnes, les Français, sont les amis des Maliens. On ne peut pas être contre la France. Nous nous aimons la France. Mais la politique française est tout autre chose que les Français ne comprennent pas.Je fais référence à votre vidéo postée sur les réseaux sociaux où vous accusez la France de financer les terroristes au Mali. Est-ce que votre opinion a changé ? Jusqu'à présent en tout cas, nous recevons tous les jours des attaques. On ne sait pas d'où ça vient. Moi, je ne suis pas politicien. Comme je l'ai dit, je ne fais pas partie de la politique. Je ne suis pas un enquêteur. Je ne fais pas partie des enquêtes pour savoir qui est qui, qui fait quoi. Mais on aimerait bien être aidés par toutes les puissances qui voient que le Mali est assailli par des djihadistes dont on ne sait pas d'où ils viennent.En tant que musicien engagé, ressentez-vous une pression pour aborder des sujets, notamment politiques ou sociaux, dans vos chansons ? Non. Je suis engagé et je resterai engagé.Vous êtes libre ? Oui.Vous laissez donc la musique faire son travail ? Oui, je fais la musique et en fonction de ce que je comprends, et de ce que j'ai à dire.Votre musique aujourd'hui est portée par le Japon. Pourquoi ? J'ai beaucoup aimé la culture japonaise. Elle est très originale. Ça m'a vraiment donné cette fierté de lutter pour l'originalité. J'ai beaucoup aimé le Japon.Vous méditez ?Je médite. C'est vrai. J'aime bien. Tout le monde médite, non ? Je suis musulman.Donc spiritualité ? Je vis de spiritualité.Après tant d'années de carrière et d'influence musicale, qu'est-ce qui vous pousse encore à créer à 75 ans et à sortir de nouveaux disques ? Il faut dire que je n'ai jamais fait un disque comme ça. J'ai fait un disque acoustique en France, en Europe et je voulais seulement montrer aux gens une autre facette plus épurée de mes compositions.Salif Keita sera en concert le 21 mai au Trianon à Paris avant sa tournée européenne.À lire aussiAu Cap-Vert, Salif Keita veut plus de musique et moins de politique
« Yamore », « Madan », « Kabe », quelques-uns des tubes qui ont fait de lui « la Voix d'or de l'Afrique ». La star malienne Salif Keita publie ce 11 avril 2025 un nouvel album, So Kono. So Kono, est une œuvre intime, profonde et épurée, enregistré pour la première fois en acoustique par le célèbre l'artiste malien Salif Keita, après plus de 50 ans de carrière. Le poète et auteur militant mandingue de 75 ans, revient sur la genèse de son nouveau projet Zen, né en 2023 lors du festival Kyotophonie, au Japon.RFI Musique : Que signifie So Kono, le titre de votre nouvel album ?Salif Keïta : « Soko No », ça veut dire que l'enregistrement a été fait dans une chambre d'hôtel, comme si j'étais à la maison. Comme si je jouais pour moi.C'est donc un disque très personnel… Personnel, très intime.De quoi parlent ces chansons ? Ces chansons parlent surtout et d'abord d'amour. Ça parle aussi du passé. Ça parle aussi des personnes qui ont perdu des amis très intimes, des enfants. Et ça parle des mécènes. Parce que, quand même, en Afrique, quand tu fais de la musique, tu as besoin d'un mécène qui te supporte. Et ça parle de la société en général.Vous avez traversé différentes époques musicales avec du succès et vous avez toujours su évoluer en cassant les conventions. Pour cet album, pourquoi revenir aujourd'hui à un style plus dépouillé, voix-guitare ? Parce que d'abord, c'était le producteur qui voulait un disque acoustique. J'ai dit : « Moi, je n'ai jamais voulu faire un disque acoustique parce que je ne suis pas un bon guitariste. Mais je m'accompagne quand je fais des compositions. » Il a dit : « Oui, mais c'est bien de montrer aux gens comment tu composes et d'une façon intime ». J'ai dit : « Pourquoi pas ». Quand on était au Japon, il a dit : « On peut le faire dans une chambre d'hôtel et comme tu composes… » Alors Soko No, c'est une œuvre presque privée. Quelle part de vous-même se retrouve dans cet album ? L'intimité. Parce que je chantais pour moi seul, vraiment. C'est comme si je chantais dans ma chambre d'hôtel, chez moi au Mali, comme si je cherchais à composer des morceaux.Et le Mali, justement, dans tout ça ? Votre pays traverse encore des moments difficiles et vous avez souvent été une voix forte au niveau des sujets de société et politique. C'est encore le cas ? Je suis patriote, je participe au travail pour le pays. Je suis là pour le pays. Ma voix, c'est pour le pays.À quel niveau ?Je suis dans l'art. Je cherche à tout prix à ce qu'on n'oublie pas les traditions dans la musique. Pour qu'on n'oublie surtout pas les anciens instruments traditionnels qui sont en voie de disparition.Donc, vous êtes toujours dans la transmission… Toujours dans la culture.Comment voyez-vous, justement, l'avenir de votre pays musicalement ? Je suis très critique sur la façon dont la musique évolue. J'aimerais que les musiciens fassent de la musique d'une façon très originale. Mais au niveau des textes, ce sont des artistes. Les rappeurs sont les griots actuels qui parlent des problèmes du pays. J'apprécie vraiment certaines paroles.Vous avez aussi vivement critiqué la France en 2019 … Je suis un Malien qui a déjà vécu en France et j'ai beaucoup d'amis français et même mes enfants sont des Français. Donc, je ne peux pas être autre chose que quelqu'un qui a traversé des moments difficiles en France et quelqu'un qui a été adopté par les Français. Mais je n'aime pas parler de la politique parce que quand on parle de la politique africaine, on est mal compris. Parce que les Français et la politique française, ce n'est pas pareil. Parce qu'il faut comprendre ce que la politique française fait en Afrique. Mais les personnes, les Français, sont les amis des Maliens. On ne peut pas être contre la France. Nous nous aimons la France. Mais la politique française est tout autre chose que les Français ne comprennent pas.Je fais référence à votre vidéo postée sur les réseaux sociaux où vous accusez la France de financer les terroristes au Mali. Est-ce que votre opinion a changé ? Jusqu'à présent en tout cas, nous recevons tous les jours des attaques. On ne sait pas d'où ça vient. Moi, je ne suis pas politicien. Comme je l'ai dit, je ne fais pas partie de la politique. Je ne suis pas un enquêteur. Je ne fais pas partie des enquêtes pour savoir qui est qui, qui fait quoi. Mais on aimerait bien être aidés par toutes les puissances qui voient que le Mali est assailli par des djihadistes dont on ne sait pas d'où ils viennent.En tant que musicien engagé, ressentez-vous une pression pour aborder des sujets, notamment politiques ou sociaux, dans vos chansons ? Non. Je suis engagé et je resterai engagé.Vous êtes libre ? Oui.Vous laissez donc la musique faire son travail ? Oui, je fais la musique et en fonction de ce que je comprends, et de ce que j'ai à dire.Votre musique aujourd'hui est portée par le Japon. Pourquoi ? J'ai beaucoup aimé la culture japonaise. Elle est très originale. Ça m'a vraiment donné cette fierté de lutter pour l'originalité. J'ai beaucoup aimé le Japon.Vous méditez ?Je médite. C'est vrai. J'aime bien. Tout le monde médite, non ? Je suis musulman.Donc spiritualité ? Je vis de spiritualité.Après tant d'années de carrière et d'influence musicale, qu'est-ce qui vous pousse encore à créer à 75 ans et à sortir de nouveaux disques ? Il faut dire que je n'ai jamais fait un disque comme ça. J'ai fait un disque acoustique en France, en Europe et je voulais seulement montrer aux gens une autre facette plus épurée de mes compositions.Salif Keita sera en concert le 21 mai au Trianon à Paris avant sa tournée européenne.À lire aussiAu Cap-Vert, Salif Keita veut plus de musique et moins de politique
Le paiement numérique est de plus en plus répandu sur le continent. Paiement sans contact, paiement en ligne, transferts d'argent : « Les entreprises et les consommateurs adoptent de plus en plus ces solutions, pointe le site d'information malien Malijet. L'économie des paiements numériques en Afrique est appelée à se développer de plus en plus, selon un rapport commandé par Mastercard, qui indique que ces paiements devraient atteindre 1,5 milliard de dollars d'ici à 2030. » Autre chiffre fourni par Malijet : « Selon la Banque mondiale, l'Afrique a effectué environ 100 milliards de dollars de transferts de fonds en 2023, ce qui représente environ 6 % du PIB du continent. »Les commerçants impactés par des taxesAlors certains États ont décidé de taxer ces mouvements de fonds, dont le Mali. En effet, note Sahel Tribune, autre site malien, « le gouvernement a récemment instauré plusieurs taxes qui affectent directement les consommateurs et les acteurs du commerce digital, créant ainsi un impact considérable sur l'économie numérique. Parmi les principales mesures, on note une taxe de 10 % sur les recharges téléphoniques, qui réduit directement le montant crédité aux utilisateurs. Par exemple, une recharge de 1 000 francs CFA ne crédite plus que 900 FCFA, ce qui pénalise les utilisateurs réguliers de services mobiles. De plus, une taxe de 1 % sur les retraits via mobile money a été introduite, rendant les transactions financières plus coûteuses pour les commerçants et les consommateurs. »Résultat, pointe encore Sahel Tribune, « depuis l'entrée en vigueur des nouvelles taxes sur les télécommunications au Mali, de nombreux commerçants en ligne peinent à joindre les deux bouts ».Les consommateurs pénalisés égalementLes consommateurs, également, sont pénalisés. « L'introduction récente de la taxe de 10 % sur les recharges et de 1 % sur les retraits suscite une vive controverse parmi les utilisateurs, relève Mali Actu. Si le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de renforcer les finances publiques pour investir dans des infrastructures, de nombreux Maliens y voient une charge supplémentaire pesant sur leur pouvoir d'achat, déjà fragilisé par le contexte économique. Le débat fait rage, pointe encore le site malien : ces taxes sont-elles un mal nécessaire pour le développement, ou risquent-elles de freiner l'essor du mobile money ? »Et attention, prévient encore Mali Actu, « cette hausse des coûts pourrait inciter certains consommateurs à se tourner à nouveau vers les paiements en espèces ou les circuits informels. Si cette réaction est compréhensible, elle n'est pas sans risque, exposant les utilisateurs à des fraudes et à un manque de recours en cas de litige. L'expérience d'autres pays africains ayant instauré des taxes similaires suggère un possible repli temporaire vers l'économie informelle. »À la hussarde ?Le National, toujours à Bamako, hausse le ton : ces « taxations ont été rendues effectives à la hussarde, pour ne pas dire à la force des baïonnettes, en l'espace d'un petit mois, avec des justifications déroutantes. Il a été d'abord prétendu que ces nouvelles taxes serviraient à régler, pour de bon, le problème énervant des coupures de courant. Puis des terminologies savantes sont venues au secours pour expliquer que les produits récoltés serviront à financer des infrastructures indispensables à la souveraineté. »En tout cas, « pour éviter un rejet massif du mobile money, les autorités maliennes ont un rôle clé à jouer, affirme Maliweb. Elles doivent renforcer la communication sur l'utilité de ces taxes et leurs bénéfices pour la population. En expliquant comment ces fonds seront utilisés – amélioration des services publics, digitalisation de l'économie, développement d'infrastructures – elles peuvent apaiser les craintes et encourager l'adhésion. »Priorité aux dépenses de défenseReste que « les militaires au pouvoir à Bamako ne s'attendaient sûrement pas à ce qu'une nouvelle taxe devienne un tel sujet de crispation », relève pour sa part Le Monde Afrique. « Le sujet est à la Une des journaux et dans la bouche des commentateurs, remettant en tête des préoccupations le sujet lancinant du coût de la vie. (…) Les partis politiques sont également mobilisés. » De leur côté, les militaires sont à la recherche de financements : « la défense continue de mobiliser le quart des dépenses publiques, note encore Le Monde Afrique. Et cette année, le budget de l'Agence nationale de la sécurité d'État, les services de renseignement, augmente encore ».
Le paiement numérique est de plus en plus répandu sur le continent. Paiement sans contact, paiement en ligne, transferts d'argent : « Les entreprises et les consommateurs adoptent de plus en plus ces solutions, pointe le site d'information malien Malijet. L'économie des paiements numériques en Afrique est appelée à se développer de plus en plus, selon un rapport commandé par Mastercard, qui indique que ces paiements devraient atteindre 1,5 milliard de dollars d'ici à 2030. » Autre chiffre fourni par Malijet : « Selon la Banque mondiale, l'Afrique a effectué environ 100 milliards de dollars de transferts de fonds en 2023, ce qui représente environ 6 % du PIB du continent. »Les commerçants impactés par des taxesAlors certains États ont décidé de taxer ces mouvements de fonds, dont le Mali. En effet, note Sahel Tribune, autre site malien, « le gouvernement a récemment instauré plusieurs taxes qui affectent directement les consommateurs et les acteurs du commerce digital, créant ainsi un impact considérable sur l'économie numérique. Parmi les principales mesures, on note une taxe de 10 % sur les recharges téléphoniques, qui réduit directement le montant crédité aux utilisateurs. Par exemple, une recharge de 1 000 francs CFA ne crédite plus que 900 FCFA, ce qui pénalise les utilisateurs réguliers de services mobiles. De plus, une taxe de 1 % sur les retraits via mobile money a été introduite, rendant les transactions financières plus coûteuses pour les commerçants et les consommateurs. »Résultat, pointe encore Sahel Tribune, « depuis l'entrée en vigueur des nouvelles taxes sur les télécommunications au Mali, de nombreux commerçants en ligne peinent à joindre les deux bouts ».Les consommateurs pénalisés égalementLes consommateurs, également, sont pénalisés. « L'introduction récente de la taxe de 10 % sur les recharges et de 1 % sur les retraits suscite une vive controverse parmi les utilisateurs, relève Mali Actu. Si le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de renforcer les finances publiques pour investir dans des infrastructures, de nombreux Maliens y voient une charge supplémentaire pesant sur leur pouvoir d'achat, déjà fragilisé par le contexte économique. Le débat fait rage, pointe encore le site malien : ces taxes sont-elles un mal nécessaire pour le développement, ou risquent-elles de freiner l'essor du mobile money ? »Et attention, prévient encore Mali Actu, « cette hausse des coûts pourrait inciter certains consommateurs à se tourner à nouveau vers les paiements en espèces ou les circuits informels. Si cette réaction est compréhensible, elle n'est pas sans risque, exposant les utilisateurs à des fraudes et à un manque de recours en cas de litige. L'expérience d'autres pays africains ayant instauré des taxes similaires suggère un possible repli temporaire vers l'économie informelle. »À la hussarde ?Le National, toujours à Bamako, hausse le ton : ces « taxations ont été rendues effectives à la hussarde, pour ne pas dire à la force des baïonnettes, en l'espace d'un petit mois, avec des justifications déroutantes. Il a été d'abord prétendu que ces nouvelles taxes serviraient à régler, pour de bon, le problème énervant des coupures de courant. Puis des terminologies savantes sont venues au secours pour expliquer que les produits récoltés serviront à financer des infrastructures indispensables à la souveraineté. »En tout cas, « pour éviter un rejet massif du mobile money, les autorités maliennes ont un rôle clé à jouer, affirme Maliweb. Elles doivent renforcer la communication sur l'utilité de ces taxes et leurs bénéfices pour la population. En expliquant comment ces fonds seront utilisés – amélioration des services publics, digitalisation de l'économie, développement d'infrastructures – elles peuvent apaiser les craintes et encourager l'adhésion. »Priorité aux dépenses de défenseReste que « les militaires au pouvoir à Bamako ne s'attendaient sûrement pas à ce qu'une nouvelle taxe devienne un tel sujet de crispation », relève pour sa part Le Monde Afrique. « Le sujet est à la Une des journaux et dans la bouche des commentateurs, remettant en tête des préoccupations le sujet lancinant du coût de la vie. (…) Les partis politiques sont également mobilisés. » De leur côté, les militaires sont à la recherche de financements : « la défense continue de mobiliser le quart des dépenses publiques, note encore Le Monde Afrique. Et cette année, le budget de l'Agence nationale de la sécurité d'État, les services de renseignement, augmente encore ».
Ils fêtent leurs 17 ans cette année et depuis leur naissance en 2008, ils ont toujours été des adeptes du mélange des genres. Arat Kilo, groupe français qui mêle jazz et hip hop aux influences africaines, l'éthio jazz à l'origine. Les voici avec un nouvel album Danama. Porté par la voix de Mamani Keita, la diva de Bamako et par celle du rappeur de Boston Mike Ladd, deux membres désormais à part entière du groupe, l'album invite à la confiance et incite à l'optimisme tout en mettant dans la lumière les plaies du temps. Arat Kilo est l'invitée de Sur le pont des arts. Danama est à retrouver sur le label Accord Croisés. Au programme de l'émission :►Reportage Lisa Giroldini nous fait découvrir Warm Up d'Étienne de Crécy. Dans son dernier album, l'homme qui fait bouger les gens la nuit imagine un disque à écouter chez soi le jour. ►Chronique des librairies du mondeMaryline Noël de la librairie Le Comptoir, à Santiago au Chili, nous partage son dernier coup de cœur, Les rives de la mer douce de Laura Alcoba. ► Playlist du jour- Arat Kilo - Nahel- Arat Kilo - Bang Rails- Arat Kilo - Nbendia.
Ils fêtent leurs 17 ans cette année et depuis leur naissance en 2008, ils ont toujours été des adeptes du mélange des genres. Arat Kilo, groupe français qui mêle jazz et hip hop aux influences africaines, l'éthio jazz à l'origine. Les voici avec un nouvel album Danama. Porté par la voix de Mamani Keita, la diva de Bamako et par celle du rappeur de Boston Mike Ladd, deux membres désormais à part entière du groupe, l'album invite à la confiance et incite à l'optimisme tout en mettant dans la lumière les plaies du temps. Arat Kilo est l'invitée de Sur le pont des arts. Danama est à retrouver sur le label Accord Croisés. Au programme de l'émission :►Reportage Lisa Giroldini nous fait découvrir Warm Up d'Étienne de Crécy. Dans son dernier album, l'homme qui fait bouger les gens la nuit imagine un disque à écouter chez soi le jour. ►Chronique des librairies du mondeMaryline Noël de la librairie Le Comptoir, à Santiago au Chili, nous partage son dernier coup de cœur, Les rives de la mer douce de Laura Alcoba. ► Playlist du jour- Arat Kilo - Nahel- Arat Kilo - Bang Rails- Arat Kilo - Nbendia.
« La décision a été prise hier », nous dit Africanews. « Les soldats de la Communauté de développement de l'Afrique Australe vont quitter la République Démocratique du Congo, « décision prise lors d'un sommet virtuel de la SADC. » « La mission de la SADC fait ses valises », nous dit-on, « sans avoir atteint son objectif : aider au retour de la paix dans l'est du pays. Au contraire, les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda ont gagné du terrain, prenant les localités de Goma dans le Nord-Kivu et Bukavu, dans le Sud-Kivu. » Sur le plan des négociations, à présent, négociations entre le gouvernement congolais et le M 23 qui doivent débuter mardi prochain, Afrique.com parle de « tournant décisif » alors que jusqu'à présent, toute négociation semblait « impossible ». « Mais, remarque Afrik.com, la détérioration de la situation sur le terrain, l'intensification des violences et l'ampleur de la crise humanitaire, ont fini par imposer un changement de cap. Le président congolais, contraint par le poids du conflit, a accepté d'ouvrir la voie à des négociations directes, sous l'égide de la médiation angolaise ».Aveu de faiblesseDes négociations entre la RDC et le M 23, dont la perspective n'est pas du goût de tout le monde. Actualité.cd donne la parole à l'ODEP, l'Observatoire de la dépense publique, une organisation de la société civile, qui dit « craindre que la participation du président congolais aux discussions de Luanda, soit perçue comme un aveu de faiblesse, compromettant davantage la position du pays sur la scène diplomatique ». « Toute initiative de dialogue », estime l'ODEP, « doit se faire dans un cadre qui préserve les intérêts fondamentaux de la RDC et garantisse sa souveraineté ». L'ODEP qui prévoit, à une date qui n'est pas encore connue, « une marche pacifique », « une mobilisation symbolique » pour, ajoute Actualité.cd, « affirmer le rejet catégorique de toute tentative de soumission ou d'asservissement du pays ».Plaintes sans suiteDans la presse africaine également, « le racket routier ». C'est un article de Bamada.net au Mali, selon lequel « les Maliens vivant dans les milieux ruraux sont exposés à des excès de tous genres de la part de certains agents de l'État ». « Racket routier », « abus d'autorité », énumère Bamada.net, selon lequel « les abus s'observent notamment sur les axes routiers stratégiques. A chaque poste de contrôle, les policiers et gendarmes arrêtent les gens pour des vérifications qui n'en finissent pas ». Et ce n'est pas tout : « il y a pire que le racket en milieu rural », ajoute Bamada.net, « ce sont des agents de sécurité qui sont soupçonnés de braquage, entre les cercles de Banamba et Kolokani ». Le racket, « un danger qui guette l'AES, l'Alliance des États du Sahel », estime le site d'information malien, qui ajoute : « on se demande comment le gouvernement malien n'arrive pas à trouver un début de solution à ces abus d'autorité », « ces pratiques qui minent les efforts d'intégration de l'AES. » « Les autorités de ces pays sont régulièrement saisies des plaintes des victimes » remarque Bamada.net, « mais celles-ci restent sans suite ».Femmes résistantesDirection le Sénégal, avec cet article de Sénéplus. Article intitulé « La clé des garçons, le trousseau des filles », signé d'une enseignante-chercheure, Fatoumata Bernadette Sonko, à l'occasion de la « Quinzaine des femmes », organisée au Sénégal. « Une période » nous dit-elle, « qui allie paillettes et reconnaissance ». Mais Fatoumata Bernadette Sonko a bien d'autres choses à dire. Regrettant que « les filles soient condamnées à s'épanouir dans le silence, au moment où les garçons sont préparés à s'approprier l'espace public, à parler pour exister, voir à brasser de l'air pour se donner de l'importance ». Qu'en est-il des filles et des femmes ? « Elles sont biberonnées à la résignation tranquille et à la tétanie » s'indigne Fatoumata Bernadette Sonko, « elles savent que les serrures de leurs portes sont d'une fragilité extrême en raison des maltraitances institutionnelle, sociale, économique et médiatique ». « Hors de question », ajoute toutefois l'enseignante sénégalaise, « de sombrer dans le découragement, le mot de ralliement est : Résistances ».
« La décision a été prise hier », nous dit Africanews. « Les soldats de la Communauté de développement de l'Afrique Australe vont quitter la République Démocratique du Congo, « décision prise lors d'un sommet virtuel de la SADC. » « La mission de la SADC fait ses valises », nous dit-on, « sans avoir atteint son objectif : aider au retour de la paix dans l'est du pays. Au contraire, les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda ont gagné du terrain, prenant les localités de Goma dans le Nord-Kivu et Bukavu, dans le Sud-Kivu. » Sur le plan des négociations, à présent, négociations entre le gouvernement congolais et le M 23 qui doivent débuter mardi prochain, Afrique.com parle de « tournant décisif » alors que jusqu'à présent, toute négociation semblait « impossible ». « Mais, remarque Afrik.com, la détérioration de la situation sur le terrain, l'intensification des violences et l'ampleur de la crise humanitaire, ont fini par imposer un changement de cap. Le président congolais, contraint par le poids du conflit, a accepté d'ouvrir la voie à des négociations directes, sous l'égide de la médiation angolaise ».Aveu de faiblesseDes négociations entre la RDC et le M 23, dont la perspective n'est pas du goût de tout le monde. Actualité.cd donne la parole à l'ODEP, l'Observatoire de la dépense publique, une organisation de la société civile, qui dit « craindre que la participation du président congolais aux discussions de Luanda, soit perçue comme un aveu de faiblesse, compromettant davantage la position du pays sur la scène diplomatique ». « Toute initiative de dialogue », estime l'ODEP, « doit se faire dans un cadre qui préserve les intérêts fondamentaux de la RDC et garantisse sa souveraineté ». L'ODEP qui prévoit, à une date qui n'est pas encore connue, « une marche pacifique », « une mobilisation symbolique » pour, ajoute Actualité.cd, « affirmer le rejet catégorique de toute tentative de soumission ou d'asservissement du pays ».Plaintes sans suiteDans la presse africaine également, « le racket routier ». C'est un article de Bamada.net au Mali, selon lequel « les Maliens vivant dans les milieux ruraux sont exposés à des excès de tous genres de la part de certains agents de l'État ». « Racket routier », « abus d'autorité », énumère Bamada.net, selon lequel « les abus s'observent notamment sur les axes routiers stratégiques. A chaque poste de contrôle, les policiers et gendarmes arrêtent les gens pour des vérifications qui n'en finissent pas ». Et ce n'est pas tout : « il y a pire que le racket en milieu rural », ajoute Bamada.net, « ce sont des agents de sécurité qui sont soupçonnés de braquage, entre les cercles de Banamba et Kolokani ». Le racket, « un danger qui guette l'AES, l'Alliance des États du Sahel », estime le site d'information malien, qui ajoute : « on se demande comment le gouvernement malien n'arrive pas à trouver un début de solution à ces abus d'autorité », « ces pratiques qui minent les efforts d'intégration de l'AES. » « Les autorités de ces pays sont régulièrement saisies des plaintes des victimes » remarque Bamada.net, « mais celles-ci restent sans suite ».Femmes résistantesDirection le Sénégal, avec cet article de Sénéplus. Article intitulé « La clé des garçons, le trousseau des filles », signé d'une enseignante-chercheure, Fatoumata Bernadette Sonko, à l'occasion de la « Quinzaine des femmes », organisée au Sénégal. « Une période » nous dit-elle, « qui allie paillettes et reconnaissance ». Mais Fatoumata Bernadette Sonko a bien d'autres choses à dire. Regrettant que « les filles soient condamnées à s'épanouir dans le silence, au moment où les garçons sont préparés à s'approprier l'espace public, à parler pour exister, voir à brasser de l'air pour se donner de l'importance ». Qu'en est-il des filles et des femmes ? « Elles sont biberonnées à la résignation tranquille et à la tétanie » s'indigne Fatoumata Bernadette Sonko, « elles savent que les serrures de leurs portes sont d'une fragilité extrême en raison des maltraitances institutionnelle, sociale, économique et médiatique ». « Hors de question », ajoute toutefois l'enseignante sénégalaise, « de sombrer dans le découragement, le mot de ralliement est : Résistances ».
Dans le supplément de ce samedi, direction le Mali où les relations avec la France sont tendues depuis plus de 4 ans avec l'arrivée au pouvoir de la junte militaire. Dans ce reportage. Quelles sont les conséquences de ces désaccords vis-à-vis de la communauté malienne qui vit en France ? En seconde partie, direction l'Australie, qui connaît une forte sécheresse. En conclusion, l'eau est devenue une précieuse ressource et un bien rare et surexploité. Tensions Bamako-Paris: espoirs et frustrations des Maliens de FranceCela fait plus de quatre ans et demi que la junte militaire a pris le pouvoir au Mali. Depuis, les relations sont gelées entre Paris et Bamako. L'aide au développement coupée côté français. Et au Mali, tout projet associatif subventionné par la France est bloqué.Pour les quelque 500 000 membres de la diaspora malienne en France, il ne reste qu'une seule option : les transferts d'argent. Indispensables et incontournables, ces envois permettent d'aider les proches et de participer à distance au développement du pays. En 2023, le Mali a reçu plus d'un milliard de dollars grâce à ses expatriés. Et s'ils sont nombreux dans la diaspora à applaudir le désir de souveraineté affiché par la junte au pouvoir, cela étant perçu comme un gage de renouveau pour le Mali, d'autres laissent entrevoir leurs inquiétudes, leur crainte d'un isolement du pays.Un Grand reportage d'Alexis Bedu qui s'entretient avec Jacques Allix. En Australie, la guerre de l'eau a déjà commencéL'Australie, c'est le continent le plus aride du monde… C'est pourquoi une part significative de son agriculture se concentre autour de l'un des deux seuls bassins hydrographiques du continent, les rivières Murray-Darling et leurs multiples affluents, qui s'étendent sur plusieurs milliers de kilomètres… Mais il est de plus en plus difficile d'en vivre. La sécheresse a fait baisser drastiquement son niveau ces dernières années, elle est par ailleurs surexploitée, et polluée, en amont, par des producteurs de coton, plaçant les éleveurs, et les communautés indigènes situées en aval dans une situation de stress hydrique de plus en plus intenable…Nos reporters, Léo Roussel et Grégory Plesse, se sont rendus à Wilcannia, une petite ville majoritairement aborigène où l'eau en bouteille coûte plus cher que le diesel ainsi que dans la région de Menindee, aux confins de la Nouvelle-Galles-du-Sud.Un Grand reportage de Grégory Plesse et Léo Roussel. Entretien avec Jacques Allix.
Question posée par les parties signataires, qui regroupent partis politiques et organisations de la société civile. Dans un communiqué publié notamment par le journal en ligne Malikilé, ces parties signataires s'inquiètent : « suite au discours à la Nation du Chef de l'État le 31 décembre dernier, nous exprimons notre surprise quant à l'absence de mention des élections, notamment celles devant mettre fin à la période transitoire de cinq ans que traverse le pays, équivalant à un mandat électoral. Nous rappelons que la date de retour à l'ordre constitutionnel, fixée unilatéralement par les Autorités après plusieurs reports, reste floue pour le peuple malien. Malgré l'inscription au Budget de l'État des ressources pour les élections en 2025, nous restons préoccupées par l'incertitude régnante. Nous regrettons les réformes engagées de manière unilatérale, sans concertation ni chronogramme clair ».Bref, pour les Parties signataires, les militaires au pouvoir à Bamako outrepassent leurs droits, décident de tout, et surtout, ont bien l'intention de rester au pouvoir…Un pouvoir qui ne fait plus peur ?Opinion radicalement différente pour Le Pouce, dont les éditoriaux sont publiés sur le site Maliweb. Le Pouce qui estime a contrario que les militaires maliens ne vont pas assez loin… « Existe-t-il ou non une autorité de l'État au Mali ?, s'interroge-t-il. Si des individus peuvent se permettre encore de défier les autorités de la nation sur n'importe sujet d'intérêt national, c'est que l'autorité de l'État est encore loin d'être assumée. Et c'est un peu inquiétant à ce stade de la transition que de savoir que Assimi et ses hommes ne font plus peur. Car, pour redresser un peuple, l'éduquer aux valeurs, il faut une certaine rigueur et cette rigueur, bon nombre de Maliens pensaient l'apercevoir à travers ce pouvoir de transition. Le danger en effet, c'est lorsqu'un pouvoir ne fait plus peur, insiste Le Pouce, et que le laisser-aller s'installe petit à petit annonçant un retour aux anciennes mauvaises habitudes ».« Le cirque ambulant de la transition » Autre son de cloche, avec ce récent coup de gueule de l'écrivain guinéen Tierno Monénembo dans Le Point Afrique… Tierno Monénembo qui met dans le même sac le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger et qui dénonce « le cirque ambulant de la transition » : « il vaudrait peut-être mieux supprimer le mot transition du vocabulaire africain, affirme-t-il. C'est un mot indécent que d'ailleurs plus personne n'ose prononcer, un canular, un spectacle de mauvais goût qui entraîne le cauchemar partout où il se produit. À Bamako, à Conakry, à Ouagadougou comme à Niamey, on ne veut plus entendre parler de droits de l'homme, de démocratie ou de calendrier électoral. C‘est la normalisation, le retour en fanfare du pouvoir kaki comme aux belles heures de Mobutu et de Bokassa ».En tout cas, pour en revenir au Mali, la situation politique est d'autant plus compliquée que les finances du pays sont dans le rouge… C'est du moins ce qu'affirme Jeune Afrique au détour d'un article sur les forces russes présentes dans le pays : « les caisses maliennes sont vides. L'achat de matériel militaire, le recrutement de soldats ont épuisé les finances publiques. Le retrait des partenaires internationaux a creusé la dette. La crise est multiple. Les investissements sont en berne, le secteur de la santé s'essouffle, les délestages sont incessants. La junte doit trouver de l'argent et vite ».Louise Marie Thérèse, métisse, fille de Louis XIV…Enfin, à lire ou plutôt à voir sur le site du Monde Afrique, le premier épisode d'une mini-série vidéo sur quatre femmes noires oubliées qui ont marqué l'histoire de France…Avec comme narratrice, l'actrice Aïssa Maïga. Le premier épisode est consacré à Louise Marie Thérèse, née à Versailles vers 1675. « Pendant des siècles, la légende voulait qu'elle soit la fille illégitime de Marie-Thérèse d'Autriche, la reine de France, née d'une liaison secrète avec un amant noir, relate Le Monde Afrique. Mais une récente exploration des archives historiques propose une autre hypothèse. Le dépouillement de documents en France, en Autriche, en Espagne et au Vatican, ainsi qu'aux archives départementales de Seine-et-Marne suggère qu'il s'agirait plutôt de la fille du roi Louis XIV. Sa mère pourrait être une comédienne noire, vendue, jeune enfant, au premier comédien du roi, pour jouer les rôles de “sauvagesse“ ».Enfant métisse, enfant illégitime, enfant cachée, enfant oubliée, Louise Marie Thérèse passera toute son existence dans un couvent… Avant, 350 ans plus tard donc, de renaître dans cette série du Monde Afrique sur les femmes noires qui ont marqué l'histoire de France.
Question posée par les parties signataires, qui regroupent partis politiques et organisations de la société civile. Dans un communiqué publié notamment par le journal en ligne Malikilé, ces parties signataires s'inquiètent : « suite au discours à la Nation du Chef de l'État le 31 décembre dernier, nous exprimons notre surprise quant à l'absence de mention des élections, notamment celles devant mettre fin à la période transitoire de cinq ans que traverse le pays, équivalant à un mandat électoral. Nous rappelons que la date de retour à l'ordre constitutionnel, fixée unilatéralement par les Autorités après plusieurs reports, reste floue pour le peuple malien. Malgré l'inscription au Budget de l'État des ressources pour les élections en 2025, nous restons préoccupées par l'incertitude régnante. Nous regrettons les réformes engagées de manière unilatérale, sans concertation ni chronogramme clair ».Bref, pour les Parties signataires, les militaires au pouvoir à Bamako outrepassent leurs droits, décident de tout, et surtout, ont bien l'intention de rester au pouvoir…Un pouvoir qui ne fait plus peur ?Opinion radicalement différente pour Le Pouce, dont les éditoriaux sont publiés sur le site Maliweb. Le Pouce qui estime a contrario que les militaires maliens ne vont pas assez loin… « Existe-t-il ou non une autorité de l'État au Mali ?, s'interroge-t-il. Si des individus peuvent se permettre encore de défier les autorités de la nation sur n'importe sujet d'intérêt national, c'est que l'autorité de l'État est encore loin d'être assumée. Et c'est un peu inquiétant à ce stade de la transition que de savoir que Assimi et ses hommes ne font plus peur. Car, pour redresser un peuple, l'éduquer aux valeurs, il faut une certaine rigueur et cette rigueur, bon nombre de Maliens pensaient l'apercevoir à travers ce pouvoir de transition. Le danger en effet, c'est lorsqu'un pouvoir ne fait plus peur, insiste Le Pouce, et que le laisser-aller s'installe petit à petit annonçant un retour aux anciennes mauvaises habitudes ».« Le cirque ambulant de la transition » Autre son de cloche, avec ce récent coup de gueule de l'écrivain guinéen Tierno Monénembo dans Le Point Afrique… Tierno Monénembo qui met dans le même sac le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger et qui dénonce « le cirque ambulant de la transition » : « il vaudrait peut-être mieux supprimer le mot transition du vocabulaire africain, affirme-t-il. C'est un mot indécent que d'ailleurs plus personne n'ose prononcer, un canular, un spectacle de mauvais goût qui entraîne le cauchemar partout où il se produit. À Bamako, à Conakry, à Ouagadougou comme à Niamey, on ne veut plus entendre parler de droits de l'homme, de démocratie ou de calendrier électoral. C‘est la normalisation, le retour en fanfare du pouvoir kaki comme aux belles heures de Mobutu et de Bokassa ».En tout cas, pour en revenir au Mali, la situation politique est d'autant plus compliquée que les finances du pays sont dans le rouge… C'est du moins ce qu'affirme Jeune Afrique au détour d'un article sur les forces russes présentes dans le pays : « les caisses maliennes sont vides. L'achat de matériel militaire, le recrutement de soldats ont épuisé les finances publiques. Le retrait des partenaires internationaux a creusé la dette. La crise est multiple. Les investissements sont en berne, le secteur de la santé s'essouffle, les délestages sont incessants. La junte doit trouver de l'argent et vite ».Louise Marie Thérèse, métisse, fille de Louis XIV…Enfin, à lire ou plutôt à voir sur le site du Monde Afrique, le premier épisode d'une mini-série vidéo sur quatre femmes noires oubliées qui ont marqué l'histoire de France…Avec comme narratrice, l'actrice Aïssa Maïga. Le premier épisode est consacré à Louise Marie Thérèse, née à Versailles vers 1675. « Pendant des siècles, la légende voulait qu'elle soit la fille illégitime de Marie-Thérèse d'Autriche, la reine de France, née d'une liaison secrète avec un amant noir, relate Le Monde Afrique. Mais une récente exploration des archives historiques propose une autre hypothèse. Le dépouillement de documents en France, en Autriche, en Espagne et au Vatican, ainsi qu'aux archives départementales de Seine-et-Marne suggère qu'il s'agirait plutôt de la fille du roi Louis XIV. Sa mère pourrait être une comédienne noire, vendue, jeune enfant, au premier comédien du roi, pour jouer les rôles de “sauvagesse“ ».Enfant métisse, enfant illégitime, enfant cachée, enfant oubliée, Louise Marie Thérèse passera toute son existence dans un couvent… Avant, 350 ans plus tard donc, de renaître dans cette série du Monde Afrique sur les femmes noires qui ont marqué l'histoire de France.
Cela fait plus de quatre ans et demi que la junte militaire a pris le pouvoir au Mali. Depuis, les relations sont gelées entre Paris et Bamako. L'aide au développement coupé côté français. Et au Mali, tout projet associatif subventionné par la France est bloqué. Pour les quelque 500 000 membres de la diaspora malienne en France, il ne reste qu'une seule option : les transferts d'argent. Indispensables et incontournables, ces envois permettent d'aider les proches et de participer à distance au développement du pays. En 2023, le Mali a reçu plus d'un milliard de dollars grâce à ses expatriés. Et s'ils sont nombreux dans la diaspora à applaudir le désir de souveraineté affiché par la junte au pouvoir, cela étant perçu comme un gage de renouveau pour le Mali, d'autres laissent entrevoir leurs inquiétudes, leur crainte d'un isolement du pays.«Tensions Bamako - Paris : espoirs et frustrations des Maliens de France», un reportage d'Alexis Bédu.
« Nous nous en sortirons tout seuls », affirme le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, après la décision de son président, Mahamat Idriss Déby, de faire partir tous les militaires français du Tchad d'ici à la fin de ce mois de janvier. Comment le Tchad réagira-t-il si une nouvelle colonne rebelle attaque à partir de la Libye ou du Soudan ? Le Tchad envisage-t-il un partenariat stratégique avec un autre pays étranger ? Abderaman Koulamallah, à la fois chef de la diplomatie et porte-parole du gouvernement tchadien, répond sans détours aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce lundi à Paris, le président français Emmanuel Macron a dit que le départ des soldats français du continent africain était une initiative de lui-même et a ajouté : « Nous avons proposé aux chefs d'État africains de réorganiser notre présence militaire et, comme on est très poli, on leur a laissé la primauté de l'annonce ». Comment vous réagissez ?Abderaman Koulamallah : Bon, d'abord. Les propos dans leur ensemble sont désobligeants et carrément irrespectueux vis-à-vis des chefs d'Etat africains et de l'Afrique tout entière. Nous avons dit que ces propos étaient des propos méprisants vis-à-vis des dirigeants africains et que la France doit comprendre que le temps des colonies est terminé. Pour notre part, la décision du départ des troupes françaises du Tchad est une décision souveraine, qui n'a jamais été négociée avec qui que ce soit, ni avec les dirigeants français, ni avec le président Macron. C'est une décision que le président Mahamat Idriss Déby, le maréchal Mahamat Idriss Déby, a prise et qui est conforme à son programme politique : revisiter les accords de coopération militaire. Nous ne voulons plus de bases militaires sur notre territoire. C'est une décision politique, une décision de souveraineté et une décision pour notre indépendance.Alors vous dites que c'est une décision politique, mais c'est aussi une décision stratégique. À plusieurs reprises ces 20 dernières années, les militaires français, notamment les avions Mirage 2000, ont aidé le gouvernement tchadien à repousser les offensives rebelles. La dernière fois, c'était il y a juste six ans en 2019. Qu'est ce qui se passera en cas de nouvelle tentative d'incursion d'une colonne rebelle en provenance de Libye ou du Soudan ?Mais plus récemment, en 2021, l'armée tchadienne s'est battue toute seule contre les groupes terroristes, qui ont même porté atteinte à la vie de notre cher et bien aimé défunt maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno. Et c'est l'armée tchadienne, avec à sa tête le président de la République de l'époque lui-même, qui a repoussé et anéanti les colonnes rebelles. A ce moment, nous n'avons pas eu besoin de l'aide de la France. Nous avons pris cette décision que vous dites stratégique. Effectivement, c'est stratégique. Je peux vous affirmer que ça, c'est parce que nous avons pesé nos capacités de riposte, de vaincre tout ennemi qui s'aventurerait sur notre territoire. Nous n'avons besoin de personne, que cela soit dit une bonne fois pour toute.Vous n'avez plus besoin de l'appui aérien de la France ?On n'a besoin de l'appui de personne. Nous nous en sortirons tout seuls.Avec peut-être aussi de nouveaux amis sur la scène internationale ? On pense aux Émirats arabes unis qui peuvent éventuellement vous apporter un soutien stratégique ?Mais pourquoi voulez-vous qu'on décide de faire partir une puissance militaire étrangère et de faire les yeux doux à d'autres puissances ? Il n'y aura aucune autre base étrangère sur notre territoire.Dans son discours de lundi à Paris, Emmanuel Macron a dit aussi que la France avait eu raison d'intervenir militairement en Afrique contre le terrorisme en 2013, mais que les dirigeants africains avaient « oublié de dire merci ». Qu'est-ce que vous en pensez ?Mais ça, ce sont des propos qui sont extrêmement blessants, il ne faut pas réduire les relations entre la France et l'Afrique simplement à la lutte contre le terrorisme. Il y a des milliers de soldats africains qui sont morts pour la France et ces propos, comme le président Macron les a dits, sont vexants, humiliants et inacceptables pour les Tchadiens et pour tous les Africains. Nous avons aussi combattu auprès des Français et la France n'a pas toujours dit merci aux soldats africains qui sont morts sur son territoire.Historiquement, en janvier 2013, est-ce que l'intervention française au centre du Mali n'a pas sauvé Bamako qui était menacée par une colonne rebelle de jihadistes ?Vous interrogerez le ministre malien des Affaires étrangères sur cette question, je ne veux pas me prononcer sur cette question.Oui, mais en février 2013, les militaires français et tchadiens combattaient côte à côte dans le nord du Mali contre les jihadistes. A la tête du contingent tchadien, il y avait un certain général Mahamat Idriss Déby, qui est aujourd'hui le président de votre pays…C'est ce qui vous permet de dire que la France n'a pas été la seule puissance à se battre et à sauver, entre guillemets, le Mali. Il y a eu aussi des Africains et notamment des Tchadiens, notamment le président Mahamat Idriss Déby, qui se sont battus pour notre liberté collective.Donc vous ne dénoncez pas l'intervention militaire française au Mali en 2013 ?Je n'ai pas à me prononcer sur la présence militaire française au Mali. Je laisse aux Maliens le soin de savoir si cette présence militaire au Mali était bénéfique pour eux ou pas.À lire aussiPropos polémiques d'E. Macron sur l'Afrique: «Un président vexé car il estime avoir fait le maximum»
durée : 00:55:16 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - En juin 2011, le foyer des travailleurs maliens de la rue de La Fontaine-au-Roi, situé dans le 11e arrondissement de Paris, ferme en vue de sa rénovation. Juste avant le début des travaux, Stéphane Bonnefoi et Viviane Noël, racontent pour "Sur les docs" la vie quotidienne des lieux. - réalisation : Virginie Mourthé
En Afrique de l'Ouest, va-t-on vers un « divorce à l'amiable » entre une Cédéao à douze pays et une Alliance des États du Sahel, qui regroupera les trois autres ? Dimanche dernier à Abuja, les douze pays qui restent attachés à la Cédéao ont proposé six mois de réflexion supplémentaires aux trois pays, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui veulent quitter l'organisation sous-régionale. Ces trois pays pourraient-ils revenir d'ici le 29 juillet prochain dans la maison Cédéao ? Gilles Yabi est le fondateur de Wathi, le think tank citoyen d'Afrique de l'Ouest. En ligne de Dakar, il répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Les chefs d'État de la Cédéao espèrent encore ramener les trois États de l'AES dans leur organisation d'ici le 29 juillet prochain. Est-ce qu'ils ont une chance d'y arriver ?Gilles Yabi : Je pense que les chances restent limitées. L'intérêt politique des trois dirigeants des pays du Sahel est de rester cohérent depuis qu'ils ont pris cette décision. Et donc, on voit mal un changement de position, en tout cas pour ces trois pays, le Mali, le Niger, le Burkina Faso. Je rappelle que cette décision a été prise sans consultation des populations. Elle a été prise par les dirigeants de ces trois pays arrivés par coup d'État. Donc, en cas de séparation, ce qui reste l'hypothèse la plus probable, c'est qu'on s'oriente plutôt vers un « divorce à l'amiable ». Maintenant, on ne peut rien exclure. Évidemment, les efforts diplomatiques du président sénégalais et du président togolais pourraient toujours finir par faire changer leur avis, mais je n'y crois pas beaucoup.Vendredi dernier, les trois pays de l'AES ont déclaré que leur départ de la Cédéao était irréversible. Quel est pour eux l'avantage de quitter la Cédéao ?C'est le fait de se soustraire à des obligations liées au protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de la Cédéao. Donc, de ne pas être lié, par exemple, à l'obligation d'organiser à un moment donné des élections. Peut-être même [de ne pas être lié] au principe qui avait été instauré par l'Union africaine, à savoir que les chefs d'État qui arrivent par coup d'État militaire, même si ceux-là se maintiennent pendant la transition, ne soient pas autorisés à se présenter au terme de ces transitions. Donc, en sortant de la Cédéao, ils se libèrent de toutes les obligations, de tous les principes qui sont censés gouverner l'espace de la région.Les trois pays de l'AES quittent la Cédéao. Mais, en même temps, ils se disent prêts à maintenir sur leur territoire une exemption de visa pour les ressortissants de la Cédéao. Pourquoi ce geste ?Je crois qu'il s'agit de montrer d'une certaine manière qu'ils ne sont pas dans une approche de rupture brutale avec les autres pays de la communauté. Et peut-être de manière aussi très pragmatique, je pense que les dirigeants de ces trois États sont tout à fait conscients de l'importance des relations économiques avec les pays voisins côtiers. Ils connaissent les chiffres des flux migratoires entre leur pays et les pays voisins. Lorsqu'on regarde les corridors les plus importants, on va voir les corridors Burkina Faso - Côte d'Ivoire ou Mali - Côte d'Ivoire par exemple, qui sont très importants. Donc, ça veut dire que vous avez énormément de populations sahéliennes qui vivent dans ces pays, en particulier la Côte d'Ivoire, mais aussi le Sénégal. Et donc, le fait de décider qu'il y aura une exemption de visa pour les ressortissants des pays membres de la Cédéao est une manière d'amener la Cédéao à décider de maintenir une exemption de visa pour les populations sahéliennes.Est-ce que, par exemple, les autorités ivoiriennes vont être prêtes à accorder cette réciprocité, cette exemption de visa, aux quelque six millions de Maliens et de Burkinabè qui vivent sur le territoire ivoirien ?On ne doit pas perdre de vue les enjeux les plus importants qui concernent les populations. De mon point de vue, je pense que la Côte d'Ivoire et d'autres pays de la Cédéao ne vont pas décider d'appliquer des visas simplement parce qu'à nouveau les relations sont difficiles et parce que les États du Sahel se seraient retirés de la Cédéao.Ce que demandent les trois pays de l'AES, est-ce que ce n'est pas une Cédéao à la carte ? Une Cédéao dont ils garderaient les avantages économiques tout en se débarrassant des inconvénients politiques ?Alors c'est vrai que, derrière la question de la sortie des pays de l'AES, se pose aussi la question du choix de continuer à croire en un idéal d'intégration politique avec des valeurs, avec des principes de convergence constitutionnelle. Cela est vraiment tout ce qui a été consigné dans le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001. Et, aujourd'hui, très clairement, on a une partie des dirigeants de la région qui ne croient pas vraiment à la mission d'intégration politique. Le risque est de dire que, pour faire revenir ces États ou pour s'assurer que d'autres ne vont pas partir, on va renoncer aux dispositions du protocole additionnel de la démocratie et de la bonne gouvernance. Et, de mon point de vue, ce serait évidemment extrêmement dangereux parce qu'au fond, on risque d'avoir le retour à des régimes autoritaires où chaque dirigeant fera ce qu'il veut dans son pays. Et ça, on l'a déjà connu par le passé.
« 25 lettres au Président Mohamed Bazoum », c'est le titre de l'ouvrage qui paraît ce lundi aux éditions Karthala, avec une préface de Jean-Pierre Olivier de Sardan. Ce livre rassemble donc les lettres que 25 personnalités adressent à l'ancien président du Niger, qui est maintenu prisonnier avec son épouse à Niamey depuis le 26 juillet 2023, c'est-à-dire depuis plus de 16 mois. L'initiative a été coordonnée par la conseillère en communication Geneviève Goëtzinger et par l'avocat malien Mamadou Ismaïla Konaté, qui a été aussi le ministre de la Justice du président Ibrahim Boubacar Keïta. Maître Konaté ne cache pas à RFI qu'il craint que Mohamed Bazoum soit abandonné de tous. Pourquoi ces « 25 lettres au président Mohamed Bazoum » ?D'abord pour rappeler à la face du monde que le président Bazoum est illégalement détenu pour avoir été chef de l'État du Niger, renversé par une junte militaire qui, non contente d'avoir accompli le crime le plus abominable, a décidé de séquestrer le président Mohamed Bazoum et son épouse, depuis plus d'un an. Ces « 25 lettres » lui sont adressées, pour lui rappeler que des gens pensent à lui. Pour rappeler à la face du monde que cette attitude des militaires nigériens est une attitude qui viole le droit, qui est contraire à la loi et qui est inadmissible, d'un point de vue humain.Donc ces « lettres » sont assez personnelles. Elles s'adressent au camarade Bazoum, à l'ami Bazoum. Parmi les auteurs, on trouve plusieurs anciens Premiers ministres, le Centrafricain Martin Ziguélé, l'Ivoirien Pascal Affi Nguessan, le Malien Moussa Mara. Il y a d'autres Maliens comme Tiéman Coulibaly ou Oumar Mariko,et vous-même, bien sûr. Il y a l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, le grand écrivain guinéen Tierno Monenembo, votre consœur mauritanienne Fatimata Mbaye, votre consœur camerounaise Alice Nkom. Dans l'avant-propos, Maître Konaté, vous dites vouloir lutter contre le risque de l'oubli qui est, précisez-vous, l'autre nom de l'abandon. Est-ce que vous sentez que Bazoum est abandonné ?Quasiment, parce que quand vous voyez aujourd'hui l'engouement qui a été celui de la communauté internationale, de l'ensemble des Chefs d'État, surtout des citoyens épris de paix, qui ont pris des positions très fortes le lendemain du 26 juillet 2023, jour de son renversement, et quand vous voyez aujourd'hui comment très peu de monde se mobilise aujourd'hui, visiblement, on rentre dans un contexte où on banalise un coup d'État militaire. Où on banalise l'arrestation dans des conditions illégales d'un homme qui a eu le malheur d'avoir été chef d'État et on banalise la séquestration. Imaginez vous le contexte dans lequel vit le président Mohamed Bazoum aujourd'hui et son épouse, dans un réduit et souvent à même le sol dans des conditions insupportables. Personne parmi tous ceux qui ont subi des coups d'État ne sont en situation de détention. Ce n'est pas le cas en Guinée Conakry, ce n'est pas le cas au Mali, ce n'est pas le cas au Burkina Faso. Il n'y a que le Niger aujourd'hui qui est à ce niveau d'incompréhension pour des gens qui ont violé le droit, pour des gens qui ont pris le pouvoir par la force et qui aujourd'hui s'asseyent sur tout ce qui est élémentairement humain.Contre Mohamed Bazoum il n'y a, à l'heure actuelle, aucun motif d'inculpation officiel. Mais en juin dernier, il a perdu son immunité présidentielle. Craignez-vous un procès devant un tribunal militaire ?Le procès est le pire qui puisse arriver à ces militaires aujourd'hui. Parce que vous savez, la vertu d'un procès, c'est qu'il est public. Imaginez un personnage comme Mohamed Bazoum, mis en cause dans des conditions inacceptables en face de juges, dans une salle audience avec le public, je peux vous dire que ces militaires en entendront parler.Donc, vous espérez toujours la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse. Le 8 janvier dernier, l'un des fils du couple, Salem Bazoum, qui vivait séquestré avec ses parents, a été libéré à la suite d'une médiation du Togo. Est-ce que le président Faure Gnassingbé peut aider aujourd'hui à trouver une solution ?S'il se sent une âme de « droit de l'hommiste », s'il se sent une âme de véritable adepte de l'État de droit et de la démocratie, bien évidemment, il connaît le chemin de Niamey.Est-ce que la libération de Mohamed Bazoum et de son épouse peut s'inscrire dans un processus politique ?C'est un préalable absolu. Bien évidemment, ce processus ne peut être que politique. Il ne peut pas être militaire. Les fils et les filles du Niger, comme ceux du Burkina Faso, comme ceux de Guinée Conakry, comme ceux du Mali, doivent impérativement remonter en surface les acteurs politiques qui ont été honnis un temps. On a compris les raisons pour lesquelles ils ont été honnis un temps. Il faut aujourd'hui que les militaires fassent de l'espace. Parce que leur vocation première, ce n'est pas d'être au sommet de l'État, c'est aujourd'hui d'accompagner la loi et les autorités légitimes pour exercer la plénitude des pouvoirs. De ce point de vue-là, aujourd'hui, le débat doit revenir au Niger. Les hommes politiques doivent remonter en surface. Trop c'est trop. Ce qui se passe à Niamey n'est pas supportable, tout comme ce qui se passe à Ouagadougou, à Bamako ou à Conakry, ou même dans des États dans lesquels sont établis des non-militaires, mais qui sont pires que les militaires.À lire aussiNiger: une tribune pour appeler à la libération de l'ancien président Mohamed Bazoum► Couverture du livre de Me Konaté : « 25 lettres au président Mohamed Bazoum » publié aux Éditions Karthala.
C'est la question que se posent nombre de Maliens depuis le week-end dernier… Depuis le discours, lors d'un meeting, de Choguel Maïga. C'était à l'occasion de la commémoration du premier anniversaire de la reprise de Kidal aux rebelles touaregs, un discours de deux heures au cours duquel le Premier ministre malien a vertement critiqué la gestion de la transition par les militaires au pouvoir à Bamako. Il a ainsi dénoncé l'opacité totale autour du calendrier électoral et a laissé entendre qu'il n'était pas consulté.Depuis, « la scène politique est en ébullition », s'exclame Maliweb. « Les mouvements proches des militaires exigent la démission de Choguel Maïga », pointe Le Républicain. « Le Premier ministre fait face à une pression accrue suite à ses critiques publiques envers les autorités de transition. Le Collectif pour la Défense des Militaires le qualifie de "traître" et exige sa démission dans les 72 heures pour "haute trahison". D'autres organisations, telles que l'Alliance pour la Refondation du Mali, dénoncent le discours du Premier ministre comme une tentative de "déstabilisation de la transition". Le mouvement Unis pour le Mali appelle les autorités à nommer un nouveau chef de gouvernement capable de rassembler ».Isolé, polarisé ?Alors quelle mouche a donc piqué Choguel Maïga ?Maliweb a recueilli l'avis de l'analyste politique, Cheick Oumar Konaté, qui fréquente le Premier ministre depuis trois décennies. D'après lui, « Choguel Maïga souffre depuis un an d'être isolé au sein du pouvoir. (…) Il veut obliger le président de la Transition à choisir : soit il le limoge, soit il lui restitue ses pouvoirs de Premier ministre ». Et il aurait intérêt à le faire, estime-t-il, car « Choguel Maïga est l'un des rares hommes politiques maliens capables de tenir la dragée haute aux puissances occidentales qui entendent faire payer au Mali sa politique d'émancipation nationale ».Sahel Tribune, autre média malien, a une toute autre approche : « Choguel Maïga, dans son discours, évoque des "guéguerres sous fonds de sourde rivalité", laissant entendre que ces tensions freinent les avancées. Mais n'est-il pas lui-même une partie du problème ?, s'exclame le site malien. Son leadership, souvent marqué par des postures théâtrales et des déclarations tonitruantes, semble davantage orienté vers la polarisation que vers le rassemblement. Loin d'incarner une boussole pour la Transition, il devient parfois un élément de confusion, nourrissant le doute sur la capacité des institutions à travailler de concert ».Pari risqué…« Coup de blues ou de poker ? », s'interroge pour sa part Jeune Afrique. « Choguel Maïga a surtout voulu tester son envergure politique et évaluer ses chances de bien figurer à l'avenir, affirme le site panafricain. La fin de l'année dira si l'actuel chef du gouvernement a impressionné ceux qu'il critique, au point de retrouver un peu d'envergure politique, s'il devra passer pas un rétropédalage en forme de mea-culpa public pour se maintenir à son poste, ou bien s'il bouclera ses bagages en espérant rebondir dans une après-transition encore floue ».« Pari risqué pour Choguel Maïga », commente Ledjely en Guinée : « se sentant en mauvaise posture, le Premier ministre malien veut créer les circonstances de la régénération de son aura perdue auprès d'une certaine opinion publique malienne. Autrement dit, jouer le héros et défenseur des causes justes, en enfonçant les militaires et provoquer de ce fait son limogeage ».Mais cette stratégie est bien hasardeuse, pointe le site guinéen : « d'abord, parce que Choguel Maïga lui-même a aidé à réduire l'opposition malienne à sa plus simple expression. Ainsi, il n'y a plus grand-monde sur qui il pourrait compter dans la perspective de sa reconversion, de Premier ministre à opposant. Ensuite, parmi les opposants qui demeurent encore sur place, beaucoup pourraient ne pas lui pardonner justement le rôle nocif qu'il aura joué dans l'extinction du débat libre et de la contradiction dans le pays. Bref, conclut Ledjely, il pourrait bien perdre son poste et ne pas pouvoir, comme il l'espère, rebondir ».Le site malien Bamada s'interroge également : « le Premier ministre pourrait-il redevenir une figure centrale de la politique malienne, ou cette sortie marquera-t-elle la fin de son influence ? Est-il en train de se préparer à un nouveau rôle dans la transition ? ».En tout cas, hier, Choguel Maïga était toujours en poste : il a présidé à la primature la réunion du conseil de cabinet avec les membres du gouvernement.
C'est la question que se posent nombre de Maliens depuis le week-end dernier… Depuis le discours, lors d'un meeting, de Choguel Maïga. C'était à l'occasion de la commémoration du premier anniversaire de la reprise de Kidal aux rebelles touaregs, un discours de deux heures au cours duquel le Premier ministre malien a vertement critiqué la gestion de la transition par les militaires au pouvoir à Bamako. Il a ainsi dénoncé l'opacité totale autour du calendrier électoral et a laissé entendre qu'il n'était pas consulté.Depuis, « la scène politique est en ébullition », s'exclame Maliweb. « Les mouvements proches des militaires exigent la démission de Choguel Maïga », pointe Le Républicain. « Le Premier ministre fait face à une pression accrue suite à ses critiques publiques envers les autorités de transition. Le Collectif pour la Défense des Militaires le qualifie de "traître" et exige sa démission dans les 72 heures pour "haute trahison". D'autres organisations, telles que l'Alliance pour la Refondation du Mali, dénoncent le discours du Premier ministre comme une tentative de "déstabilisation de la transition". Le mouvement Unis pour le Mali appelle les autorités à nommer un nouveau chef de gouvernement capable de rassembler ».Isolé, polarisé ?Alors quelle mouche a donc piqué Choguel Maïga ?Maliweb a recueilli l'avis de l'analyste politique, Cheick Oumar Konaté, qui fréquente le Premier ministre depuis trois décennies. D'après lui, « Choguel Maïga souffre depuis un an d'être isolé au sein du pouvoir. (…) Il veut obliger le président de la Transition à choisir : soit il le limoge, soit il lui restitue ses pouvoirs de Premier ministre ». Et il aurait intérêt à le faire, estime-t-il, car « Choguel Maïga est l'un des rares hommes politiques maliens capables de tenir la dragée haute aux puissances occidentales qui entendent faire payer au Mali sa politique d'émancipation nationale ».Sahel Tribune, autre média malien, a une toute autre approche : « Choguel Maïga, dans son discours, évoque des "guéguerres sous fonds de sourde rivalité", laissant entendre que ces tensions freinent les avancées. Mais n'est-il pas lui-même une partie du problème ?, s'exclame le site malien. Son leadership, souvent marqué par des postures théâtrales et des déclarations tonitruantes, semble davantage orienté vers la polarisation que vers le rassemblement. Loin d'incarner une boussole pour la Transition, il devient parfois un élément de confusion, nourrissant le doute sur la capacité des institutions à travailler de concert ».Pari risqué…« Coup de blues ou de poker ? », s'interroge pour sa part Jeune Afrique. « Choguel Maïga a surtout voulu tester son envergure politique et évaluer ses chances de bien figurer à l'avenir, affirme le site panafricain. La fin de l'année dira si l'actuel chef du gouvernement a impressionné ceux qu'il critique, au point de retrouver un peu d'envergure politique, s'il devra passer pas un rétropédalage en forme de mea-culpa public pour se maintenir à son poste, ou bien s'il bouclera ses bagages en espérant rebondir dans une après-transition encore floue ».« Pari risqué pour Choguel Maïga », commente Ledjely en Guinée : « se sentant en mauvaise posture, le Premier ministre malien veut créer les circonstances de la régénération de son aura perdue auprès d'une certaine opinion publique malienne. Autrement dit, jouer le héros et défenseur des causes justes, en enfonçant les militaires et provoquer de ce fait son limogeage ».Mais cette stratégie est bien hasardeuse, pointe le site guinéen : « d'abord, parce que Choguel Maïga lui-même a aidé à réduire l'opposition malienne à sa plus simple expression. Ainsi, il n'y a plus grand-monde sur qui il pourrait compter dans la perspective de sa reconversion, de Premier ministre à opposant. Ensuite, parmi les opposants qui demeurent encore sur place, beaucoup pourraient ne pas lui pardonner justement le rôle nocif qu'il aura joué dans l'extinction du débat libre et de la contradiction dans le pays. Bref, conclut Ledjely, il pourrait bien perdre son poste et ne pas pouvoir, comme il l'espère, rebondir ».Le site malien Bamada s'interroge également : « le Premier ministre pourrait-il redevenir une figure centrale de la politique malienne, ou cette sortie marquera-t-elle la fin de son influence ? Est-il en train de se préparer à un nouveau rôle dans la transition ? ».En tout cas, hier, Choguel Maïga était toujours en poste : il a présidé à la primature la réunion du conseil de cabinet avec les membres du gouvernement.
Journée spéciale sur RFI avec le chanteur de reggae ivoirien Tiken Jah Fakoly que vous retrouverez tout au long de la journée sur notre antenne. À l'occasion de son Acoustic Tour, Tiken Jah Fakoly est en concert ce mercredi soir à la salle Pleyel de Paris, concert que vous pourrez entendre en direct sur notre antenne. Cette figure majeure du reggae est réputée pour dénoncer les maux de l'Afrique et les travers de certains de ses dirigeants. Militant du panafricanisme, le natif d'Odienné qui vit au Mali revient à notre micro sur le dérèglement climatique qui touche le continent, la souveraineté africaine et la situation politique et sécuritaire au sein de l'AES, l'Alliance des États du Sahel. Il répond aux questions de Frédéric Garat. RFI : Vous êtes de nationalité ivoirienne, mais il est de notoriété publique que vous vivez au Mali depuis presque 20 ans maintenant où vous avez trouvé refuge. Comment va le Mali de 2024 ? Tiken Jah Fakoly : Je pense que le Mali va « à la malienne » parce que chaque peuple mérite son dirigeant. Et donc, je pense que ce qui se passe au Mali aujourd'hui, c'est parce que cela convient aux Maliens. Ce que je peux vous dire, c'est que le Mali va à la malienne. Depuis 30 ans que vous prônez l'Union des pays africains, la scission de l'AES ( l'Alliance des États du Sahel), qui sort entre autres de la Cédéao, est-ce que c'est clairement une désunion ? Et ça va faire mal à qui ? Disons que, moi, j'ai salué la solidarité entre ces trois pays qui sont en guerre contre le terrorisme. Se mettre ensemble pour chercher les solutions, c'est une bonne idée. Voilà, mais moi je prône l'unité africaine, les États-Unis d'Afrique, donc 54 pays. Donc, moi, je ne fais pas la fête quand il y en a trois qui se mettent ensemble. C'est une belle solidarité, mais qui n'est pas sans conséquence puisque dans ces pays-là, il y a des gens qui sont considérés comme des bons patriotes, et puis d'autres qui sont considérés comme des ennemis de la nation parce qu'ils ne sont pas d'accord avec les idées de ceux qui sont en place. Et……il y a des voix dissonantes….Oui. C'est ce que je déplore dans cette situation. J'aurais voulu que tout le monde soit associé.Pour que tout le monde soit associé, encore faudrait-il qu'on écoute les autres, même si ce sont des voix dissonantes ou des voix qui ne font pas plaisir. Et on a l'impression qu'en ce moment, tout le monde n'a pas le droit à la parole.Je pense que, je parle de liberté d'expression avalée par la révolution. J'aurais voulu que tout le monde s'exprime. Parce que vous voyez, si une personne ne peut pas dire ce qu'elle pense, elle va l'avaler, elle va gronder à l'intérieur. Elle peut même aller jusqu'à composer avec l'ennemi, elle peut souhaiter tous les jours après ses prières que ce qui en marche ne fonctionne pas. Et donc voilà, c'est ce qui est déplorable dans la situation. Mais le fait que des Africains décident aujourd'hui de prendre leur destin en main, moi, c'est quelque chose que je salue.On connaît les principes de la démocratie. Vous avez chanté et vous continuez à chanter la Mangercratie. Est-ce que, en ce moment, on n'arrive pas à une sorte de résurgence de la « militarocratie » ? Écoutez, c'est ça qui est un peu déplorable, parce que je pense qu'après les combats pour la démocratie, le combat contre le multipartisme, etc, et qu'il y a eu des morts au Mali, des morts en Côte d'Ivoire... pour la démocratie. Même si elle n'est pas top, la démocratie, même si elle a des failles, mais je pense qu'on n'a pas encore mieux...Elle est perfectible…Voila ! Et je pense que le fait que le peuple s'exprime, pour moi, c'est ça qui est intéressant. Que ce soient des bonnes élections ou pas, mais le fait que les gens se mobilisent pour aller voter, pour avoir leur mot à dire, je pense que c'est ce qui est intéressant. Donc moi, ce que je peux dire, c'est qu'aujourd'hui, au lieu d'être là tout le temps sous tension ou sous pression des coups d'États, etc, je pense qu'il faut tout faire pour être légitime. Il faut organiser des élections, quitte à se présenter.Je pense qu'on ne peut pas dire : « Non, c'est des militaires, ils n'ont pas le droit ». Il y a des militaires qui ont été le père de la démocratie dans leur pays : Jerry Rawlings, c'est pour le Ghana, Mathieu Kérékou pour le Bénin. On pourrait même dire ATT [Amadou Toumani Touré] pour le Mali. Donc, c'est possible, mais je pense qu'au lieu de rester dans un truc où on est toujours soucieux de « est-ce qu'il va avoir un coup d'État encore ? Est-ce qu'on va nous laisser ? », je pense que le mieux, c'est de se légitimer et puis en passant par les élections. Comme ça le peuple…Mais quand ? Quand ces élections ? Les militaires, on a l'impression, jouent un peu la montre quand même.Bon, tout ça dépendra du peuple malien, du peuple burkinabè, du peuple du Niger. Je pense que c'est à eux de fixer les objectifs aux dirigeants. Pas en restant derrière les écrans, parce qu'aujourd'hui malheureusement la lutte se passe derrière les écrans maintenant. Il n'y a plus de pratique. T'es pas d'accord ? Tu prends [ton téléphone], tu dis « bon, c'est comme ça, c'est comme ça », il n'y a plus de « retrouvons-nous sur la place ». Et donc je pense que tout ça dépend des peuples de ces pays-là.Il y a un titre et un clip qui ont beaucoup fait parler d'eux ces derniers temps. C'est Actualités brûlantes qui est un titre du chanteur togolais Amen Jah Cissé. Chacun en prend un peu pour son grade... Le Togo, le Cameroun, le Tchad, la Côte d'Ivoire aussi. Qu'est-ce que vous reprochez, dans ce titre, à l'Alliance des Etats du Sahel (AES) ? Écoutez, il y a eu 26 secondes dans cette chanson consacrées à l'AES et qui ont fait un tollé. Voilà, je pense que les gars de l'AES pensaient que j'allais être le griot de l'AES, c'est-à-dire que j'allais chanter Assimi Goïta, capitaine Traoré et Tiani. Je pense que c'est à cela qu'ils s'attendaient. Mais moi, je suis Tiken Jah Fakoly, je fais du reggae, mon rôle, c'est de tenir compte un peu de tout le monde, d'être impartial. Donc, je ne pouvais pas...C'est le propre du reggae.Voilà ! Moi, je fais du reggae. Je fais du reggae et c'est ce que j'ai toujours fait. Donc, venir m'attaquer parce que j'ai dit que la liberté d'expression a été avalée par la révolution. Moi, j'ai été surpris de la réaction de mes fans, mais en même temps, on s'est... Une réaction violente, c'était quel genre de réaction ?Ouais, c'était assez violent quand même. Assez violent, on m'a traité de tout. On m'a dit que la France m'a payé. Et on m'a dit que...C'est-à-dire que vous avez le droit de critiquer Faure Gnassingbé pour sa révision de la Constitution ou un quatrième mandat éventuel pour Ouattara en Côte d'Ivoire, mais vous n'avez pas le droit de vous attaquer à l'AES, c'est ça ? Non, je n'ai pas le droit ! Je n'ai pas le droit de m'attaquer à l'AES. C'est parce que je pense que dans l'esprit du soutien de l'AES, c'était Tiken Jah, c'est notre voix, voilà ! Mais moi, je suis aussi la voix des sans-voix, c'est ça qu'ils ont oublié. C'est que moi, je n'ai jamais chanté pour un pouvoir en place.Donc, chaque critique voit midi à sa porte en ce qui vous concerne.Exactement.Mais le Burkina Faso, c'est quand même un pays où, en ce moment, on voit quelqu'un que vous devez bien connaître : Guy-Hervé Kam, qui est l'un des fondateurs du Balai citoyen, qui est actuellement en prison. On voit des journalistes qui sont arrêtés, on voit des syndicalistes qui sont obligés de fuir sinon on va les envoyer au front. Il y a même des vieux pères comme un ex-ministre des Affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo, 70 ans, qu'on a envoyé à Kaya. Ça, vous en avez parlé avec Traoré ? Vous en pensez quoi, vous, qui suivez aussi l'actualité au Burkina Faso ?J'ai même fait une interview à la télé burkinabè pour parler de liberté d'expression quand j'étais en concert là-bas. Seulement, les manipulateurs n'étaient pas rentrés dans le jeu. Parce que ce qui s'est passé, c'est que quand Actualités Brulantes sort, alors, les gens, ils prennent la partie AES, ils balancent sur le net, et puis ils disent que je demandais 83 millions aux dirigeants de l'AES et comme ils ont refusé de me donner……vous avez critiqué…Que j'ai critiqué. Donc, je pense que, non, si on empêche les gens de s'exprimer, eh bien, ils vont rentrer dans le complot parce que, voilà, s'ils ne peuvent pas dire ce qu'ils pensent, ils vont l'avaler, mais ils vont l'exprimer autrement. Malheureusement, moi, c'est ce que je craignais. Bon, aujourd'hui, on a parlé d'union des trois pays, mais je le dis franchement, le Burkina n'a jamais été aussi divisé à ma connaissance. Le Mali n'a jamais été aussi divisé. Puisqu'il y a des « bons Burkinabè » aujourd'hui et des « mauvais Burkinabè ». Et les mauvais Burkinabè, ceux qui sont accusés d'être des mauvais Burkinabè aujourd'hui, vont se battre pour être des bons Burkinabè, parce que ça y va de leur survie, et puis leurs descendants, etc., il faut qu'ils soient Burkinabè. Donc, malheureusement, on parle d'unité, mais moi, je pense qu'on n'a jamais été, malheureusement, aussi divisé.Moi, je souhaite – comme je l'ai toujours fait –, durant toute ma carrière, je souhaite qu'on laisse les gens s'exprimer, que ceux qui soutiennent les militaires s'expriment, mais ceux qui ne sont pas d'accord avec les militaires aussi s'expriment. Et tout ce que je peux souhaiter, c'est que l'armée burkinabè, que je salue ici, l'armée malienne et nigérienne arrivent au bout de cette tâche qui n'est pas facile. Surtout que faire la révolution avec les terroristes aux fesses, ça ne doit pas être facile. Je pense que Thomas Sankara n'avait pas les terroristes aux fesses. Je veux dire, le terrorisme, c'est une gangrène, c'est des gars invisibles. C'est une guerre pas facile, même les pays les plus développés ont eu du mal à s'en remettre.Mais est-ce qu'on peut tout faire au nom de cette lutte contre le terrorisme ? On ne peut pas tout faire, il faut tenir compte des Droits de l'Homme. Il ne faut pas tuer n'importe comment. Enfin, je veux dire, il faut tenir compte de l'humanité quand même. Je pense que... Mais bon, malheureusement, toutes les guerres sont sales. Il y a eu des guerres, ici, en Europe, c'était très sale. Malheureusement, toutes les guerres sont sales. Malheureusement...Justement, à une heure où l'on parle beaucoup du conflit en Israël ou du conflit en Ukraine, où toute la communauté internationale semble focalisée par ces conflits-là, vous avez l'impression qu'on oublie un peu ce qui se passe au Sahel, par exemple ?Oui, nous, on a toujours été oubliés. Je pense que des pays comme le Congo-Kinshasa sont en guerre tout le temps, parce que c'est des pays riches. Donc, pour les manipuler, il faut créer des situations pour que pendant que ça se tue, ça s'entretue, on puisse piller les richesses. Je n'accuse pas directement, mais je dis qu'à chaque fois qu'il y a des problèmes en Afrique, c'est minimisé. Mais c'est à nous de nous faire respecter. Je pense qu'il faut se rapprocher, il faut être unis pour représenter un gros bloc, pour que quand il y a des problèmes, les gens en tiennent compte aussi.La perspective d'avoir l'Union africaine ou un pays africain au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, comme il en est question en ce moment, c'est une bonne chose d'après vous ? Ah oui ! Oui, il faut que l'Afrique ait une voix. Vous savez, nous sommes dans une chaîne mondiale, le monde ne peut pas fonctionner totalement sans l'apport de l'Afrique. Les matières premières de l'Afrique représentent beaucoup dans le fonctionnement du monde. Donc, si on apporte, il faut qu'on nous donne aussi la parole. Le fait de nous donner la parole, ça permettra de nous mettre au même niveau que les autres.Tiken Jah Fakoly, vous qui avez créé des écoles au Mali, en Guinée, en Côte d'Ivoire, la rentrée scolaire malienne, cette année, a été retardée à cause des intempéries et des inondations. À une heure où l'on a une COP29 à Bakou en Azerbaïdjan, est-ce que vous avez le sentiment que, une fois de plus, l'Afrique paye les pots cassés du dérèglement climatique ? Ah oui ! L'Afrique paye les pots cassés du dérèglement climatique alors qu'elle contribue moins au réchauffement climatique. Mais c'est la lutte commune qui va changer tout cela. Il faut qu'on se mette ensemble, faire un bloc, et puis dire « voilà, on ne peut plus accepter, on ne peut plus accepter que les choses se passent comme ça ». Il faut qu'on se mette ensemble pour représenter ce gros bloc avec une seule voix qui dira aux pays occidentaux : « C'est à vous d'arrêter vos usines et nous donner la possibilité de rattraper un peu ». Puis, je pense que dans cette affaire de climat, il y a une grande hypocrisie.Laquelle ?Personne ne veut s'attaquer à la Chine, alors que c'est l'un des plus gros pollueurs. Personne ne veut faire des reproches à l'Inde, parce qu'ils sont puissants. Et, malheureusement, tant qu'on ne dira pas les choses comme il faut, tant que chacun ne se rendra pas compte de sa responsabilité et ne changera pas de comportement, je pense que les choses iront toujours mal dans notre maison commune qui est la planète.Le fait qu'il y ait un climato-sceptique qui soit réélu à la présidence américaine ces jours-ci, Donald Trump, ça vous inquiète, vous, pour l'Afrique ?Au niveau du climat, ça m'inquiète. Je pense qu'il faut être fou pour ne pas voir ça, pour ne pas prendre des mesures. Mais bon, c'est la course à l'argent. L'argent, l'argent, l'argent, l'argent... Donc, je pense que c'est ce qui rend les gens fous. Moi, je pense qu'il est temps d'écouter la planète.L'un des autres arguments de campagne de Donald Trump, c'était la politique migratoire. On assiste aussi en Europe à un durcissement de cette politique, en France. Là aussi, c'est un motif d'inquiétude pour vous ? Un motif d'inquiétude pour tous mes compatriotes qui sont aux États-Unis. Je respecte, je veux qu'il y ait la liberté de mouvement, mais franchement, je ne fais pas partie des Africains qui veulent encourager les gens à partir. Je dis « tout le monde a le droit, mais notre place, c'est en Afrique ».Et vous respectez d'autres pays, d'accord, mais le respect, c'est une réciprocité aussi. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faudrait qu'il y ait peut-être une réciprocité aussi ? Mais bien sûr, bien sûr, c'est ce que j'ai dit dans mes chansons, comme quand je chante Ouvrez les frontières, ce n'est pas pour encourager, mais c'est pour défendre un droit. Parce que les Occidentaux, ils viennent en Afrique où ils veulent, quand ils veulent, faire ce qu'ils veulent, prendre ce qu'ils veulent et rester s'ils veulent. Donc, je pense qu'il serait important qu'on nous laisse aussi ce droit-là d'aller où on veut, quand on veut, faire ce qu'on veut.Mais pour que le message passe, est-ce qu'il ne faudrait pas faire, comme le Sénégal a fait une époque, du temps d'Abdoulaye Wade, où justement des visas avaient été imposés aux étrangers, notamment aux Européens qui voulaient vivre au Sénégal.Mais je pense que c'est ce qu'il faut faire. De toute façon, tôt ou tard, ça viendra. Je pense que nous, c'est nous qui allons demander un jour à ce que les choses soient limitées de notre côté. Parce que l'Afrique, c'est le continent - une fois qu'il y aura la stabilité totale dans les pays africains - l'Afrique sera le pays le plus sollicité. Et, je pense que, l'avenir nous le dira, je pense que c'est nous qui allons choisir quel Français va venir en Afrique ou bien quel Américain va venir. Je pense que c'est important qu'il y ait cette réciprocité, c'est ça qui va nous permettre de nous respecter les uns et les autres.À lire aussiTiken Jah Fakoly en live sur RFI
Les États de la nouvelle Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina, Niger) ont annoncé vouloir quitter la Cédéao en janvier dernier. Une décision qui pourrait donc être effective début 2025. Une décision politique, mais qui aurait nécessairement des implications économiques. Dans la région, les acteurs économiques font leur lobbying pour maintenir les liens avec leurs partenaires de l'AES et leur maintien dans la Cédéao. 6,7 millions de Ouest-Africains vivaient dans un autre pays que le leur au sein même de la Cédéao en 2020, selon l'ONU. Un grand nombre vivent ainsi en dehors de chez eux pour travailler et l'une des premières destinations est la Côte d'Ivoire. La situation est scrutée par le Dr Vaflahi Méité, directeur général de la diplomatie économique au ministère des Affaires étrangères ivoirien. « Pour la Côte d'Ivoire, les pays de l'AES, ce sont nos frères et nos clients naturels. Jusqu'à une époque récente, la plupart des importations des pays de l'AES se faisaient à travers le port d'Abidjan. Et ça, ça ne va pas changer », assure-t-il. Le diplomate se veut optimiste. « Il y a des ressortissants de ces pays qui vivent en Côte d'Ivoire et qui sont très nombreux. Il y a beaucoup de Maliens, beaucoup de Burkinabè, beaucoup de Nigérians qui vivent en Côte d'Ivoire. Donc, au-delà des aspects politiques, les peuples restent, les peuples font toujours des affaires ensemble », souligne-t-il.La potentielle sortie des États de l'AES de l'organisation régionale inquiète cependant les transporteurs. La mise en place de la Cédéao a permis la libre circulation et la levée de nombreuses barrières sur le commerce : assurances, droits de douanes et de transits. « C'est un sujet qui nous préoccupe au plus haut point », confie Daouda Bamba, le secrétaire général de l'Union des conducteurs d'Afrique de l'Ouest.Si l'organisation est apolitique, elle n'hésite pas à faire du plaidoyer auprès des autorités via des rencontres pour expliquer notamment les réalités de ces professionnels. « Notre organisation, bien sûr, quand il va s'agir de défendre les conducteurs routiers, alors partout, nous faisons passer des messages pour pouvoir faciliter la situation. C'est pour cela que nous prions à l'accalmie. Nous sommes des conducteurs routiers qui ne demandent que la libre circulation », insiste ce représentant des routiers.« Il faut amener nos autorités à trouver une solution »Le secteur privé regrette également cette situation. Faman Touré est le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire. Les dernières semaines ont été très actives, assure-t-il : « Le secteur privé s'est engagé pour parler à nos autorités de telle sorte qu'une solution soit trouvée. Donc, nous faisons des rencontres. Ce n'est peut-être pas sur le plan public, mais en tout cas, en privé, nous faisons des démarches vers nos chefs d'État, vers nos ministres afin que l'on puisse trouver des solutions. Nous ne souhaitons pas que ces trois pays quittent la Cédéao parce que c'est l'espace économique qui va prendre un coup. »Un point de vue partagé au sein des différentes chambres de commerce de la région, affirme Faman Touré : « Au niveau des chambres de commerce de la Cédéao, nous avons eu des échanges et nous avons dit qu'il faut nécessairement amener nos autorités à trouver une solution. Et nous n'allons pas en tout cas nous arrêter là, nous continuons. »La brouille entre le Niger et le Bénin a conduit à la fermeture de la frontière et empêche la tenue habituelle du commerce transfrontalier. Cette situation présage des difficultés qui pourraient toucher la Cédéao en cas de sortie effective de l'AES de l'organisation régionale.
Du rock steady lyonnais à l'afro-jazz sénégalais. Les 1ers invités de la #SessionLive sont le groupe Da Break pour la sortie du nouvel album Steady.Comme d'autres ont pu le faire avant eux (Gainsbourg, Snoop Dogg, Lavilliers ou Sinead O'Connor…), DA BREAK nous embarque pour revisiter leurs meilleurs tracks façon «Reggae Vibes», et nous propose de redécouvrir son répertoire avec un son plus «roots» que jamais. Une parenthèse enchantée qui parlera autant aux fans de la première heure qu'aux amateurs du genre; une bulle hors du temps d'un groupe en pleine introspection, libérant enfin une facette différente de son ADN. L'idée d'un «auto remix reggae old school» germait depuis un long moment, avec la volonté de se plonger dans une esthétique de sons 60's/70's et de rendre hommage à cette culture Reggae, ce monument qu'ils aiment et respectent tant. Les concerts de DA BREAK étant toujours des expériences instrumentales riches et ultra vivantes grâce à un crew de musiciens solides, le choix d'enregistrer LIVE, tous dans la même pièce, était évident ; avec instruments et micros 'vintage' afin de profiter de ce grain chaleureux et authentique. En résulte un album roots & rocksteady sans électronique, penchant vers un jazz moite et rugueux, une soul tropicale ou encore un gospel avec du sable entre les orteils… définitivement reggae ! DA BREAK reste DA BREAK, avec cette lumière intérieure, lorgnant cette fois du côté des Caraïbes. Lorsque l'on connaît l'influence historique des soundsystems jamaïcains sur les block-parties américaines, rien d'étonnant finalement à ce que DA BREAK ait souhaité rendre hommage à ceux qui les auront bercés, et qui les influencent encore aujourd'hui : Bob Marley & the Wailers, Jimmy Cliff. Culture, Toots & the Maytals, Burning Spear, The Gladiators, Yellowman, Israel Vibration, LKJ & Mad Professor, UB40, Chakademus & Pliers ou encore Peter Tosh pour n'en citer que quelques-uns.DA BREAK est de retour en 2024 avec ce 4ème album Steady sideproject sous forme de conceptalbum 100% reggae dans lequel Da Break revisite ses propres compositions. Titres interprétés au grand studio- Give Your Steady Love Live RFI- Fine & Steady, extrait de l'album- Down The Steady Street Live RFI.Line Up : Hawa (chant), Rémy Kaprielan (batterie), Pierre Vadon (claviers), Nicolas Mondon (guitare) et Kamal Mazouni (basse).Son : Mathias Taylor & Benoît Letirant.► Album Steady (La Ruche / Inouïe 2024).Facebook - YouTube - instagram. Puis nous recevons Mangane dans la #SessionLive pour la sortie de l'album Zoom Zemmatt Dans une industrie qui se repaît des jeunes premiers, Mangane a de quoi dénoter. Il aura soixante ans en 2024, et il s'apprête à publier un premier disque produit par un label, à l'heure où d'autres envisagent la retraite. Ce qui n'est pas pour déplaire aux plus curieux qui devraient s'y retrouver tant cet afro-jazz n'est pas tout à fait dans le droit sillon des classiques du style. Non, c'est plutôt dans les chemins buissonniers que s'inscrit la musique de Zoom Zemmatt - qui donne son nom à l'album -, en une dizaine de titres qui rassemblent les sédiments d'une vie passée en musiques, au pluriel de son suggestif. Et pourtant, ce n'était pas écrit d'avance pour celui qui est né à Thiès, grande cité à une heure de route de Dakar et épicentre de la construction du chemin de fer dans la sous-région, dans une lignée familiale d'agriculteurs. Son père est cheminot, sa mère gère le foyer.Aux premières heures de l'Indépendance, la tradition qui veut que la musique soit exercée par des griots est prégnante, mais le jeune Ousseynou - son prénom, Mangane étant son nom - va néanmoins comme d'autres oser s'aventurer dans ce qui n'est alors pas vraiment un métier. « J'ai grandi dans un quartier peuplé des gens de la sous-région, Nigériens comme Maliens, venus travailler à la construction du chemin de fer. Dans cette ambiance pluriethnique, il y avait tout le temps des activités culturelles, et c'est comme ça que je suis arrivé dans la musique ! »Encore gamin, il y verra le mythique Rail Band de Bamako, entre autres. Et y sera bercé par les musiques afro-cubaines, celle des Baobab, Number One et autre Star Band. Sans compter le Dieuf Dieul et le Royal Band, dans un versant plus traditionnel, deux bands de Thiès. « Et à la même époque, j'ai commencé à écouter aussi les musiques afro-américaines et anglaises. » Jazz, blues, folk, pop, tout passe dans les oreilles de ce jeune qui suit des cours de théâtre au collège, une « leçon d'humilité » dira-t-il bien plus tard, et tâte de la guitare grâce à un de ses oncles.Dans les années 90, il monte le groupe Nakodjé, qui signifie le potager « C'était un travail atypique de recherche : on cherchait à concilier le traditionnel et le moderne, en mettant en avant des instruments comme le balafon, la flûte peule, la calebasse, et en les utilisant autrement que lors des réunions traditionnelles. » Puis, après une tournée en Suisse, il découvre Limoges et s'y installe. En 2011, il sort Lann la, (Y'a quoi ?), un premier album autoproduit. 2019, Lëkkëlô (le lien) mais le Covid ne laissera pas sa chance à ce second album.Novembre 2022, Laborie Jazz rentre dans le jeu et Zoom Zemmatt voit le jour. Mangane rassemble ainsi toutes les pièces qui ont façonné sa singularité depuis tant d'années, à l'image de son répertoire, « une musique suffisamment ouverte pour permettre l'improvisation », où celui qui joue de la guitare mais aussi de la kalimba s'épanche principalement en wolof sur les questions qui le taraudent depuis toujours : l'immigration, les jeunes, l'amour, le respect. Sans oublier le bassiste Alune Wade qui est du voyage. Titres interprétés au grand studio- Emmène-moi Live RFI- Jubbantil, extrait de l'album- Nguistal - Smooth Talker Live RFI.Line Up : Mangane (voix, guitare, sanza), Hervé Samb (guitare), Benjamin Naud (batterie) et Ranto Rakotomalala (basse).Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant,► Album Zoom Zemmatt (Laborie Jazz 2024)Réalisation : Donatien Cahu.Mangane EPK - facebook - Laborie Jazz.
Du rock steady lyonnais à l'afro-jazz sénégalais. Les 1ers invités de la #SessionLive sont le groupe Da Break pour la sortie du nouvel album Steady.Comme d'autres ont pu le faire avant eux (Gainsbourg, Snoop Dogg, Lavilliers ou Sinead O'Connor…), DA BREAK nous embarque pour revisiter leurs meilleurs tracks façon «Reggae Vibes», et nous propose de redécouvrir son répertoire avec un son plus «roots» que jamais. Une parenthèse enchantée qui parlera autant aux fans de la première heure qu'aux amateurs du genre; une bulle hors du temps d'un groupe en pleine introspection, libérant enfin une facette différente de son ADN. L'idée d'un «auto remix reggae old school» germait depuis un long moment, avec la volonté de se plonger dans une esthétique de sons 60's/70's et de rendre hommage à cette culture Reggae, ce monument qu'ils aiment et respectent tant. Les concerts de DA BREAK étant toujours des expériences instrumentales riches et ultra vivantes grâce à un crew de musiciens solides, le choix d'enregistrer LIVE, tous dans la même pièce, était évident ; avec instruments et micros 'vintage' afin de profiter de ce grain chaleureux et authentique. En résulte un album roots & rocksteady sans électronique, penchant vers un jazz moite et rugueux, une soul tropicale ou encore un gospel avec du sable entre les orteils… définitivement reggae ! DA BREAK reste DA BREAK, avec cette lumière intérieure, lorgnant cette fois du côté des Caraïbes. Lorsque l'on connaît l'influence historique des soundsystems jamaïcains sur les block-parties américaines, rien d'étonnant finalement à ce que DA BREAK ait souhaité rendre hommage à ceux qui les auront bercés, et qui les influencent encore aujourd'hui : Bob Marley & the Wailers, Jimmy Cliff. Culture, Toots & the Maytals, Burning Spear, The Gladiators, Yellowman, Israel Vibration, LKJ & Mad Professor, UB40, Chakademus & Pliers ou encore Peter Tosh pour n'en citer que quelques-uns.DA BREAK est de retour en 2024 avec ce 4ème album Steady sideproject sous forme de conceptalbum 100% reggae dans lequel Da Break revisite ses propres compositions. Titres interprétés au grand studio- Give Your Steady Love Live RFI- Fine & Steady, extrait de l'album- Down The Steady Street Live RFI.Line Up : Hawa (chant), Rémy Kaprielan (batterie), Pierre Vadon (claviers), Nicolas Mondon (guitare) et Kamal Mazouni (basse).Son : Mathias Taylor & Benoît Letirant.► Album Steady (La Ruche / Inouïe 2024).Facebook - YouTube - instagram. Puis nous recevons Mangane dans la #SessionLive pour la sortie de l'album Zoom Zemmatt Dans une industrie qui se repaît des jeunes premiers, Mangane a de quoi dénoter. Il aura soixante ans en 2024, et il s'apprête à publier un premier disque produit par un label, à l'heure où d'autres envisagent la retraite. Ce qui n'est pas pour déplaire aux plus curieux qui devraient s'y retrouver tant cet afro-jazz n'est pas tout à fait dans le droit sillon des classiques du style. Non, c'est plutôt dans les chemins buissonniers que s'inscrit la musique de Zoom Zemmatt - qui donne son nom à l'album -, en une dizaine de titres qui rassemblent les sédiments d'une vie passée en musiques, au pluriel de son suggestif. Et pourtant, ce n'était pas écrit d'avance pour celui qui est né à Thiès, grande cité à une heure de route de Dakar et épicentre de la construction du chemin de fer dans la sous-région, dans une lignée familiale d'agriculteurs. Son père est cheminot, sa mère gère le foyer.Aux premières heures de l'Indépendance, la tradition qui veut que la musique soit exercée par des griots est prégnante, mais le jeune Ousseynou - son prénom, Mangane étant son nom - va néanmoins comme d'autres oser s'aventurer dans ce qui n'est alors pas vraiment un métier. « J'ai grandi dans un quartier peuplé des gens de la sous-région, Nigériens comme Maliens, venus travailler à la construction du chemin de fer. Dans cette ambiance pluriethnique, il y avait tout le temps des activités culturelles, et c'est comme ça que je suis arrivé dans la musique ! »Encore gamin, il y verra le mythique Rail Band de Bamako, entre autres. Et y sera bercé par les musiques afro-cubaines, celle des Baobab, Number One et autre Star Band. Sans compter le Dieuf Dieul et le Royal Band, dans un versant plus traditionnel, deux bands de Thiès. « Et à la même époque, j'ai commencé à écouter aussi les musiques afro-américaines et anglaises. » Jazz, blues, folk, pop, tout passe dans les oreilles de ce jeune qui suit des cours de théâtre au collège, une « leçon d'humilité » dira-t-il bien plus tard, et tâte de la guitare grâce à un de ses oncles.Dans les années 90, il monte le groupe Nakodjé, qui signifie le potager « C'était un travail atypique de recherche : on cherchait à concilier le traditionnel et le moderne, en mettant en avant des instruments comme le balafon, la flûte peule, la calebasse, et en les utilisant autrement que lors des réunions traditionnelles. » Puis, après une tournée en Suisse, il découvre Limoges et s'y installe. En 2011, il sort Lann la, (Y'a quoi ?), un premier album autoproduit. 2019, Lëkkëlô (le lien) mais le Covid ne laissera pas sa chance à ce second album.Novembre 2022, Laborie Jazz rentre dans le jeu et Zoom Zemmatt voit le jour. Mangane rassemble ainsi toutes les pièces qui ont façonné sa singularité depuis tant d'années, à l'image de son répertoire, « une musique suffisamment ouverte pour permettre l'improvisation », où celui qui joue de la guitare mais aussi de la kalimba s'épanche principalement en wolof sur les questions qui le taraudent depuis toujours : l'immigration, les jeunes, l'amour, le respect. Sans oublier le bassiste Alune Wade qui est du voyage. Titres interprétés au grand studio- Emmène-moi Live RFI- Jubbantil, extrait de l'album- Nguistal - Smooth Talker Live RFI.Line Up : Mangane (voix, guitare, sanza), Hervé Samb (guitare), Benjamin Naud (batterie) et Ranto Rakotomalala (basse).Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant,► Album Zoom Zemmatt (Laborie Jazz 2024)Réalisation : Donatien Cahu.Mangane EPK - facebook - Laborie Jazz.
La taxe sur les véhicules chinois est une excellente idée, selon Loïc Tassé. Le niveau des eaux de l'Océan Pacifique monte plus rapidement que prévu! Les Canaries sont submergés par des immigrants illégaux, surtout des Maliens. Discussion avec Loïc Tassé, spécialiste en politique internationale.Pour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
Le tour préliminaire est passé, et bien passé pour les clubs d'Afrique de l'ouest en Ligue des champions : ça passe pour les Maliens de Djoliba, les Togolais de Kara, les Ivoiriens de San Pedro, les Burkinabè de l'AS Douanes... Ou les Guinéens du Milo FC ! Le club de Kankan, champion de Guinée, est allé chercher sa qualification en Mauritanie. 1 partout face au Nouadhibou FC, le Milo FC se qualifie grâce au but à l'extérieur. Pour sa 1ère apparition continentale, le club file en barrage
Après son premier roman « Debout-Payé » et « Black Manoo » publiés tous deux aux éditions Le Nouvel Attila, l'écrivain ivoirien continue son exploration dans les quartiers du nord-est de Paris. Il s'intéresse cette fois-ci à l'occupation en 1996 par des Sans-Papiers de l'Église Saint-Bernard du quartier de la Chapelle. C'était dans le quartier de la Chapelle, dans le nord de Paris, entre le 28 juin et le 23 août 1996. Une église, l'Église Saint-Bernard, occupée par des Africains en situation irrégulière. Pendant près de deux mois, les caméras et les micros seront pointés sur ces Mauritaniens, Sénégalais ou Maliens qui n'avaient qu'une seule et unique revendication : des papiers.Ce sont leurs voix que nous fait entendre l'écrivain ivoirien Gauz dans un roman dans lequel résonnent autant ses expressions goûtues que la tradition orale de l'arbre à palabres.« Les portes », le nouveau roman de Gauz, est publié aux éditions Le Nouvel Attila.En fin d'émission, Hugo Casalinho présente sa chronique Playlist RFI Musique, il nous fera découvrir sa sélection musicale pour le mois de juin 2024. Il nous parlera de la nouvelle star sud-africaine Tyla, de Rau_Ze un duo qui nous vient tout droit de Montréal, il nous emmènera au Brésil avec le 5ème album de Lucas Arruda ainsi que le groove de la chanteuse française Adi Oasis.Rediffusion de l'émission du lundi 3 juin 2024.
Avec tout d'abord le Maroc qui a brillamment entamé le tournoi de football hier… Les Lions de l'Atlas ont battu l'Argentine 2 buts à 1. Un résultat « surprenant pour ceux qui prenaient de haut le Maroc, avant le coup d'envoi », pointe l'hebdomadaire Tel Quel sur son site internet : « Forte de sa Coupe du Monde et de ses deux Copa America remportées consécutivement par Lionel Messi et les siens, l'Argentine se voyait intouchable. Sauf qu'hier, l'équipe des moins de 23 ans de l'Albiceleste n'avait rien d'extraordinaire et les hommes de Tarik Sektioui l'ont vite compris. Sans le moindre complexe, ils ont dominé le match ».Un match interrompu en raison de l'intrusion de spectateurs sur le terrain. Un match entaché aussi, déplore Tel Quel, par le comportement sur les réseaux sociaux de certains supporters argentins qui ont affiché un « racisme décomplexé », en traitant les joueurs marocains de « macaques, d'immigrés ou encore d'Africains de la mer ».À lire aussiJO 2024 : le dispositif de sécurité est-il suffisant ?Une médaille pour le foot africain ?Quelles sont les chances du continent dans ce tournoi olympique de football ? Question posée par Le Point Afrique… « Sport roi sur le continent, l'Afrique peine pourtant à marquer son empreinte lors des Jeux olympiques. Les quatre représentants, Guinée, Mali, Égypte et Maroc, pourront-ils inverser la tendance ? Hormis les succès des Super Eagles en 1996 à Atlanta et des Lions Indomptables en 2000 à Sydney, le continent ne compte que trois médailles à son compteur, rappelle Le Point Afrique : le bronze pour le Ghana en 1992, l'argent et le bronze pour le Nigeria en 2008 puis 2016 ».Le Maroc, on l'a vu, a bien démarré le tournoi hier. Le Mali, lui, compte nombre de jeunes joueurs talentueux, relève Le Point Afrique : « Chez les moins de 17 ans, les Aiglons ont remporté deux Coupes d'Afrique en 2015 et 2017 et décroché des médailles d'argent et de bronze aux Coupes du monde 2015 et 2023. Une médaille de bronze fut glanée lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2015 et une CAN en 2019 ».À lire aussiJO 2024-Football: les Maliens entre frustration et fierté après leur match nul face à IsraëlPour sa part, l'Égypte, sans Salah, certes, affiche aussi de grandes ambitions, avec une génération montante qui ne manque pas non plus de qualités.Et il faudra aussi compter avec la Guinée qui participe pour la première fois à ce tournoi olympique de football : « tombeur de l'Argentine en match amical, la Guinée sera dans un groupe relevé, comprenant la France, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande et n'aura absolument rien à perdre ».Le vif du sujet…Demain, vendredi 26 juillet 2024, aura lieu la cérémonie d'ouverture, ensuite, on entrera dans le vif du sujet. Et dans la presse du continent, on fait les comptes.Il y aura « 8 Burkinabè pour défendre les couleurs nationales », relève WakatSéra à Ouagadougou. Dans cinq disciplines, Taekwondo, cyclisme, judo, natation et athlétisme avec un certain Hugues Fabrice Zango, médaillé de bronze en 2020 aux JO de Tokyo.« Le Sénégal compte 11 athlètes dans les joutes olympiques », pointe pour sa part WalfQuotidien. « L'escrimeuse Ndèye Bineta Diongue sera la première athlète sénégalaise à lancer les hostilités. Elle effectuera son entrée en lice samedi pour le compte du premier tour de sa discipline. Après, ce sera au tour de la nageuse Oumy Diop de se jeter à l'eau pour le 100 m papillon ».À lire aussiJO 2024: la judokate Nadia Guimendego, très émue de représenter la CentrafriqueUne très belle chance de médaille pour le Botswana, remarque pour sa part le site Afrik.com… Avec « Letsile Tebogo, le jeune prodige botswanais du sprint qui vise carrément l'or, après des performances époustouflantes. À seulement 21 ans, Letsile Tebogo s'est déjà forgé une place dans l'histoire de l'athlétisme mondial. Il avait fait sensation lors des Championnats du monde d'athlétisme l'année dernière à Budapest en devenant le premier Africain à décrocher une médaille sur le 100 mètres. Avec un temps de 9 secondes et 88 centièmes, il avait terminé deuxième, juste derrière l'Américain Noah Lyles ».« Les juntes, casse-tête de la diplomatie française »Enfin, au niveau diplomatique, « la composition des délégations des pays du continent dirigés par des juntes militaires a fait l'objet d'arbitrages serrés entre le CIO et le Quai d'Orsay », relève le site Africa Intelligence qui titre : « Les juntes, casse-tête de la diplomatie française ».Exemple : le Niger… « Le Comité international olympique qui gère les invitations et les accréditations a biffé de la liste nigérienne plusieurs noms sur une soixantaine. Les relations polaires entre la France et le Niger ne seraient pas étrangères à ce tri. Ainsi, le nom du ministre des Sports du Niger, le colonel-major Abdourahamane Amadou a été rayé. Le Niger avait sollicité plusieurs laissez-passer et visa, ou encore des renouvellements de ces derniers. Las ! conséquences, aucun ministre ni officiel de haut niveau nigérien ne sera présent à ces JO de Paris ».À lire aussiLutte antiterroriste au Niger: «Ce type de guerre ne se gagne pas sans la population»
« Affaibli par son état de santé et ployant sous le poids de l'âge, le 46ème président des États-Unis (…) a fini par lâcher prise, relève WakatSéra au Burkina Faso. L'homme, qui en était presque arrivé à confondre le jour et la nuit, est contraint de sortir du terrain, alors que le banc de touche de son équipe est certes occupé par des remplaçants de luxe, mais qui disposeront de très peu de temps d'échauffement avant d'arriver sur un terrain où l'adversaire, Donald Trump, est déjà chauffé à blanc ».En tout cas, poursuit WakatSéra, « Joe Biden, 81 ans, ne s'accrochera plus au pouvoir, au contraire de (certains) dirigeants africains qui retrouvent toujours une seconde jeunesse, quand il s'agit d'aligner les mandats présidentiels. (…) Difficile de ne pas citer le plus emblématique de ces dirigeants, le Camerounais Paul Biya, officiellement 91 ans, 42 ans de règne sans partage, mais qui ne pense toujours pas à la retraite ».Le quotidien Aujourd'hui, toujours à Ouagadougou, renchérit : « Le retrait de Joe Biden est une leçon de chose politique. Moralité en Afrique : et si nos dirigeants pensaient moins à eux qu'à leur pays ? Et si, au sein des formations politiques, on propulsait la personne la mieux outillée pour exercer des charges nationales ? Au lieu du douillet cocon familial, clanique ou ethniciste ! Les lignes bougeraient davantage ».Une présidentielle au Mali ?À la Une également, le Mali, avec cette question : va-t-on vers une élection présidentielle ?Les militaires au pouvoir pourraient bien s'engager dans cette voie… C'est du moins ce qu'estime Le Monde Afrique : « voilà bientôt quatre ans que la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali. Quasiment la durée d'un quinquennat d'un président élu, rappellent opportunément les opposants qui osent encore s'exprimer ». Et « quand plusieurs indices laissent penser que les militaires envisagent enfin d'organiser le scrutin, ceux-ci attirent l'attention. Certains observateurs ont ainsi vu, dans la levée de la suspension des activités des partis politiques, le 10 juillet, puis dans la rencontre organisée par l'AIGE, l'Autorité indépendante de gestion des élections avec leurs représentants, lundi dernier à Bamako, les signes d'un possible enclenchement du processus électoral ».Alors, « davantage que sur l'échiquier politique, c'est au cœur de la junte que se joue l'organisation de la course à la magistrature suprême, croit encore savoir Le Monde Afrique. Plusieurs sources diplomatiques et politiques rapportent depuis plusieurs mois l'existence d'une rivalité entre le colonel Assimi Goïta et le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense, considéré comme le numéro deux du régime et le premier relais de Moscou à Bamako ».En tout cas, s'interroge le journal, « celui qui a ouvert le bal des coups d'État en Afrique de l'Ouest sera-t-il le premier à tenter de poser un vernis démocratique sur son pouvoir en organisant une élection présidentielle ? À Bamako, beaucoup ne doutent plus de la volonté du colonel de troquer son treillis pour le costume de président ».Dès cette année ?La presse malienne évoque également l'éventualité d'une présidentielle… Pour Le Journal du Mali, « il est certain que le gouvernement fixera lui-même en temps voulu un chronogramme électoral, même s'il revient à l'AIGE de convoquer le collège électoral. Selon certaines informations, des dates devraient être proposées très prochainement ». Peut-être « avant la fin de cette année, affirme le site malien, (…) avec l'éventualité d'une candidature du président de la Transition lui-même, comme recommandé dans les conclusions du Dialogue inter-Maliens ».Commentaire du politologue Ballan Diakité, cité par Le Journal du Mali : « C'est une situation qui met mal à l'aise les partis politiques. Comme on le sait, un parti politique est créé pour la conquête et l'exercice du pouvoir. Mais encore faudrait-il qu'il y ait des élections et que les dates soient connues pour que les partis puissent se mobiliser et préparer les campagnes ».D'ailleurs, croit encore savoir le site malien, « les autorités de Transition pourraient prendre la classe politique de court en dévoilant un calendrier électoral à un moment où les politiques s'y attendraient le moins et ne seraient pas suffisamment prêts pour la compétition électorale ».
La junte au pouvoir au Mali autorise à nouveau les activités des partis politiques et des associations à caractère politique, activités qui étaient suspendues depuis le 10 avril.« Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait décrété cette suspension, accusant les partis de "discussions stériles" et de "subversion", rappelle Le Monde Afrique. Il avait invoqué le danger que leurs activités faisaient peser sur un "dialogue" national en cours sur l'avenir politique du Mali ». À la fin du mois dernier « 11 présidents de partis et opposants ont été arrêtés. Ils avaient signé une déclaration quelques semaines auparavant appelant la junte à rendre le pouvoir aux civils. Ces personnalités sont accusées de "complot". »Reste à savoir si elles seront libérées. En tout cas, poursuit Le Monde Afrique, d'après le conseil des ministres hier, « le Mali se trouve à présent dans une "phase de mise en œuvre des recommandations du dialogue dans un climat de maîtrise de la situation sécuritaire, politique et sociale". Le régime militaire a déjà signalé qu'il appliquerait les "recommandations" du "dialogue". Cependant, aucun horizon n'est à ce jour défini pour des élections. »Une nouvelle page ?Alors que signifie vraiment cette levée de la suspension des activités politiques : est-ce « un retour à la vie démocratique ou bien un nouveau départ ? », s'interroge le site malien Sahel Tribune.« Cette période de suspension a été vue par certains comme une entrave à la démocratie, un bâillon posé sur la bouche des partis politiques et des associations. Cependant, à y regarder de plus près, cette décision visait surtout à canaliser les énergies vers un objectif commun, estime le site d'information malien. Le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement ne demandaient pas aux Maliens de se désengager de la politique. Au contraire, ils appelaient à une forme plus pure de participation. L'idée était de favoriser un engagement dans le dialogue, loin des tumultes partisans et des agendas cachés. Aujourd'hui, avec la levée de cette suspension, poursuit Sahel Tribune, c'est une nouvelle page qui s'ouvre pour le Mali. (…) Les leaders politiques sont désormais appelés à revenir sur la scène avec une nouvelle vision, une vision où l'intérêt national prime sur les ambitions personnelles. En levant la suspension, le gouvernement tend la main à tous pour que, ensemble, nous puissions œuvrer pour le bien commun. »Une démocratie « abâtardie » ?Toutefois, la junte ne veut surtout pas le retour à l'ordre ancien… À ce sujet, la presse de Bamako, notamment Le Matin, reprend les propos d'un scientifique malien qui vit aux États-Unis, le professeur Diola Bagayogo. D'après lui, « la seule garantie pour ne pas sombrer dans une nouvelle impasse politique est d'éviter un retour précipité au fameux ordre constitutionnel (…), à une démocratie abâtardie qui replongerait le Mali dans une servitude en faveur de la France. (…) Les participants au dialogue inter-Maliens en étaient conscients, affirme-t-il encore, et c'est pourquoi ils ont recommandé la prorogation de 2 à 5 ans de la transition. »Une paix des braves ?En tout cas, « Assimi Goïta lâche du lest », constate le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou. Pourquoi ? Tout simplement parce que « la situation était intenable, répond le journal, car maintenir les hommes politiques dans cette camisole de force était une source permanente d'ennuis et de petits couacs, voire plus. Depuis 2020, aux commandes du Mali, Goïta sait que la capacité de nuisance des hommes politiques, même privés de leurs activités, reste quasi-intacte. Mieux vaut les avoir avec soi ou au moins pas contre soi. (…) C'est le sillon que trace Goïta pour une paix des braves : "je vous laisse faire vos activités politiques, vous me laissez gouverner tranquillement". Un deal difficile à tenir connaissant les sauriens du Djoliba ! En tout cas, pointe encore le quotidien burkinabé, cette décision coupe l'herbe sous les pieds de ces mêmes politiques-opposants qui en avaient fait leur argument anti-transition. » Alors, s'interroge Aujourd'hui, « quelle va être leur réaction ? Comment accueilleront-ils cette décision ? Continueront-ils à dénoncer la fin de la transition et réclamer l'organisation d'élections ou bien se tiendront-ils à carreau ? »
11 opposants maliens ont été arrêtés vendredi par les forces de sécurité, alors qu'ils étaient réunis chez l'un de leur camarade . Ils sont depuis gardés à la BIJ ( Brigade d'investigation judiciaire) de Bamako. Motif, ils ont appelé à un retour des civils au pouvoir.
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur les conséquences des élections européennes sur le soutien à l'Ukraine, sur anneaux olympiques et sur la condamnation du fils de Joe Biden. Abidjan : nouvelle opération de déguerpissement Dans la commune de Port-Bouët, une opération de déguerpissement lancée par les autorités du district autonome d'Abidjan a détruit le parc à bétail et des habitations voisines. Un plan de relogement est-il prévu pour les populations expulsées ? Quelles sont les conditions de rapatriement des Maliens qui habitaient dans ce quartier ? Avec Abdoul Aziz Diallo, correspondant de RFI à Abidjan. Élections Européennes : le soutien à l'Ukraine est-il menacé ? Devant les députés allemands à Berlin, Volodymyr Zelensky s'est dit inquiet de la montée d'un discours prorusse dans certains partis européens. À quelles formations politiques fait-il allusion ? La composition du nouveau Parlement européen peut-il mettre en danger le soutien des pays membres à l'Ukraine ? Avec Elsa Vidal, rédactrice en chef du service en langue russe de RFI. Paris 2024 : que symbolisent les anneaux olympiques ? À quelques semaines des Jeux olympiques, les anneaux olympiques ont été accrochés sur la Tour Eiffel. Que symbolisent précisément ces cinq anneaux et quelle est leur histoire ? Avec Lucie Bouteloup, journaliste, auteure de la chronique Les mots des JO. États-Unis : la campagne de Joe Biden fragilisée par son fils ?Le fils du président des États-Unis, Hunter Biden, a été reconnu coupable de détention illégale d'arme à feu. Quelles conséquences ce jugement pourrait-il avoir sur la campagne présidentielle de Joe Biden ? Avec Olivier Richomme, professeur à l'Université Lyon II, spécialiste des États-Unis.
Les travaux du dialogue national ont démarré le samedi 13 avril. Elles se déroulent sans la participation des principales formations politiques et des groupes armés du nord. Le tout dans un contexte marqué par la suspension des activités des partis et associations à caractère politique. Ce dialogue sera-t-il crédible ? Eric Topona en discute avec ses invités sous l'Arbre à palabres.
Au Mali début de la première phase du Dialogue inter maliens pour la paix et la réconciliation.... Initiée par la junte malienne, la série de rencontres a pour ambition de réconcilier les maliens.... Mais ces rencontres se déroulent sans d'importants acteurs sur le terrain.
Alors qu'avant-hier, les autorités annonçaient la suspension des activités des partis politiques et des associations à caractère politique, c'est au tour de la presse d'être visée. Hier, la Haute autorité de la communication, la HAC, a annoncé sa décision « d'interdire aux journalistes de couvrir les partis politiques ». Une décision qui provoque la colère de Bamada.net, le site d'information malien parle « d'une directive arbitraire et dépourvue de fondement juridique ». Et il ajoute que la Maison de la Presse « s'est immédiatement mobilisée, contre cette tentative de restreindre la liberté d'expression et d'information qu'elle juge inacceptable » et qui selon elle « constitue une atteinte grave à la démocratie et aux droits fondamentaux des citoyens ». « La Maison de la Presse, poursuit Bamada.net, exhorte les médias maliens à ne pas se plier aux injonctions de la Haute Autorité de Communication, elle les encourage à demeurer debout, unis, et résolus dans la défense du droit inaliénable au citoyen d'être informé de manière libre et transparente ». De son côté, Malijet revient sur la suspension des partis politiques et des associations à caractère politique. Sans commentaire, Malijet précise que l'annonce a été faite en conseil des ministres. Sahel Tribune, en revanche, ne cache pas son approbation, face à cette suspension et titre : « Le Mali à la croisée des chemins : suspension politique pour un dialogue apaisé ». Pour le site d'information, il s'agit là d'une « décision salvatrice », « un appel au calme et à l'unité, visant à canaliser l'énergie nationale vers un dialogue constructif et inclusif ». « Le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement ne demandent pas aux Maliens de se désengager de la politique », assure Bamada.net. « Au contraire, ils appellent à une forme plus pure de participation : un engagement dans le dialogue inter-malien, loin des tumultes partisans et des agendas cachés. Cette décision, loin d'être une entrave, est une main tendue vers un futur où le Mali, uni, peut se consacrer à surmonter ses défis sans distraction ». Voilà pour ces propos qui donneront sans doute de l'urticaire aux défenseurs du pluralisme…Togo : l'opposition persiste et signeIl y a trois jours, les autorités togolaises ont reprogrammé les élections législatives au 29 avril, après avoir interdit les manifestations à l'appel des partis d'opposition, contre le report des élections. Une interdiction à laquelle l'opposition ne compte pas se plier. Ici Lomé raconte : « en conférence de presse jeudi à Lomé, des responsables des partis de l'opposition et de la société civile, invitent les Togolais à descendre dans la rue pour dire "Non" au changement constitutionnel ». Changement constitutionnel que l'opposition qualifie de « coup d'État constitutionnel ». Selon Ici Lomé, les responsables de l'opposition rejettent les accusations des autorités, selon lesquelles, les organisateurs des manifestations voudraient notamment « s'attaquer aux forces de l'ordre et de sécurité ainsi qu'aux domiciles des députés ». Les responsables de l'opposition disent aussi avoir été reçus mardi dernier par le ministre de l'Administration territoriale, lequel aurait affirmé les « avoir compris ». Ce qui n'a pas empêché le gouvernement de « réitérer ces accusations graves, dénuées de tout fondement », assure l'opposition, selon laquelle, il s'agit ni plus ni moins, « d'un plan machiavélique orchestré par le régime en place, pour étouffer toutes les manifestations publiques en créant de graves incidents pour faire porter le chapeau aux organisateurs innocents ». Enfin, de son côté, Republic of Togo, publie la photo des responsables de l'opposition en conférence de presse, avec ce titre « Non à une constitution frelatée ».
Une partie de la presse malienne s'interroge ce mardi matin sur l'avenir politique du pays. Les points de vue divergent quelque peu. Mais la question centrale reste le retour aux urnes, promis et reporté par les militaires au pouvoir. Pour le site Maliweb, si le pays est désormais pacifié, comme l'annoncent les autorités, avec notamment la reconquête de Kidal au nord, des élections générales peuvent avoir lieu.En effet, affirme Maliweb, « conséquence de cette amélioration du climat sécuritaire dans le pays, l'État devrait pouvoir mettre en branle le processus électoral, pour accélérer le retour à la normalité constitutionnelle. (…) À moins que ce ne soit plus une priorité pour lui ».En tout cas, le temps presse, poursuit Maliweb, « il est évident que sans un retour à la normalité constitutionnelle, le Mali pourrait continuer à connaître des difficultés de diverses natures. Il s'agit par exemple de l'image même du pays à l'extérieur, du climat de confiance des partenaires et potentiels investisseurs, des cadres de reprise de certaines coopérations, etc. Car, quel crédit et assurance a un État dirigé par une "junte militaire" ? Quel est le degré d'attraction d'un pays longtemps lessivé par le terrorisme et qui a vu ses institutions balayées par une crise politico-militaire ? Il urge donc, conclut Maliweb, que les autorités de Transition se résolvent à poser rapidement les jalons du retour à la démocratie pour le redécollage d'un pays, qui a trop souffert de son instabilité institutionnelle de ces dernières années ». Les risques du statu quo« Le plus tôt serait le mieux », renchérit L'Alternance à Bamako. « Le colonel Assimi Goita n'a laissé entrevoir aucune perspective indiquant la fin de la transition avec le retour à l'ordre constitutionnel qu'il avait souverainement promis à son peuple et à la communauté internationale. L'adresse à la Nation du Président de la transition, à l'occasion du nouvel an a laissé plus d'un malien pantois (…). Ni proposition de date pour la tenue des élections ni fixation du délai pour la fin de la transition n'ont été faits par le colonel Goita. La question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir si les autorités sont conscientes des risques de ce statu quo. »À savoir, précise L'Alternance, « de nouvelles sanctions financières, économiques ou diplomatiques », une « faillite de l'économie, déjà agonisante », et, troisième risque : une « désobéissance politico-civile ».Cheick Mohamed Chérif Koné : à la pointe du combat juridiqueUne désobéissance qui se traduit déjà dans les faits, avec, note Jeune Afrique, « le duel qui continue entre Assimi Goïta et Cheick Mohamed Chérif Koné » : Cheick Mohamed Chérif Koné a été « le premier avocat de la Cour suprême du Mali, précise le site panafricain, avant de devenir le coordinateur de "L'Appel du 20 février pour sauver le Mali", une plateforme politico-civile qui réclame le retour à l'ordre constitutionnel ». Ce magistrat, révoqué par les autorités, « est désormais sur le devant de la scène publique pour le combat qu'il mène contre le colonel Assimi Goïta, relève Jeune Afrique. Organisation d'élections dans les plus brefs délais, opposition à la nouvelle Constitution, dénonciation d'une justice jugée aux ordres : l'ancienne robe noire ne retient pas les coups contre les autorités de transition, dont il estime qu'elles n'ont reçu aucun mandat pour "plonger le Mali dans l'inconnu, voire soumettre les Maliens aux règles de l'État de non-droit" ». Depuis sa radiation en août dernier, Cheick Mohamed Chérif Koné enchaîne les actions en justice contre le régime d'Assimi Goïta. « Au risque, pointe Jeune Afrique, de se faire rattraper par la justice malienne. Laquelle, sous la transition, ne se montre pas tendre avec les voix critiques. »
Le dossier du Sahara occidental connaît quelques remous. Il faut dire que le torchon brûle entre le Mali et l'Algérie depuis que l'Algérie a reçu, il y a dix jours, des rebelles touaregs du Nord-Mali. Le Mali a rappelé son ambassadeur en poste à Alger. L'Algérie a fait de même. En ligne de Nouakchott, Ahmedou Ould Abdallah, l'ancien ministre mauritanien des Affaires étrangères, préside une société de conseil, le Centre 4S (Stratégie, Sécurité, Sahel, Sahara). Il livre son analyse. RFI : À l'origine de ce coup de colère des Maliens, il y a l'invitation des rebelles touaregs et de l'imam Mahmoud Dicko à Alger. Mahmoud Dicko a même été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune en personne. Pourquoi ce double geste de la part des Algériens ?Ahmedou Ould Abdallah : Il me semble qu'Alger peut-être pensait qu'ayant contribué aux négociations des accords de paix, les tout derniers, il était nécessaire de faire un sondage auprès des principales parties prenantes au conflit. Naturellement, l'usage est de consulter le gouvernement officiel du pays. Je pense que cela a été fait. Si ce n'est pas le cas, ce sont les Maliens qui le savent.Depuis quelques mois, les autorités maliennes mettent dans le même sac les rebelles touaregs du Cadre stratégique permanent (CSP) et les jihadistes du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (Jnim) d' Iyad Ag Ghaly. Ce n'est pas le cas des autorités algériennes, la preuve cette invitation du CSP à Alger. Est-ce que ce n'est pas cela qui fâche le plus les autorités maliennes ?Les autorités maliennes sont fâchées, mais le Mali a connu beaucoup de crises internes. Tous les accords, qu'ils soient de Tamanrasset dans les années 1990 [6 janvier 1991] ou avant, ont été réalisés par l'intermédiaire de la diplomatie et de l'influence algérienne. Mais ceci étant, cela n'exclut pas le rôle du Maroc. Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), l'ancien président, me disait que, dès la montée violente du terrorisme, le Maroc a créé un institut pour former les imams, pour encourager l'islam pacifique et modéré, ce que beaucoup de Maliens, et pas seulement des Maliens, mais des gens de la région, ont apprécié, pensant que le terrorisme venait au contraire d'autres parties du Maghreb en passant par le Sahara, qui effectivement est difficile à contrôler.Cette brouille entre Bamako et Alger est tombée la semaine dernière, au moment où le ministre malien des Affaires étrangères se rendait à Marrakech pour participer à une conférence régionale entre le Maroc et 4 pays sahéliens -le Mali, le Burkina, le Niger, le Tchad-, en vue de resserrer les liens économiques entre le Maroc et le Sahel. Est-ce que le Mali pourrait retirer sa reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique et basculer dans le camp du Maroc ?Ce que je sais, c'est que, sous le général Moussa Traoré [1969-1991], le Mali a reconnu la RASD, le République arabe sahraouie démocratique. Le président IBK m'a toujours dit son souci de vouloir reconnaître la marocanité, comme on dit, du Sahara, mais il ne voulait pas gêner un partenaire algérien qui est très important dans la lutte contre le terrorisme. Beaucoup de Maliens pensent la même chose. Ils ont une frontière commune avec l'Algérie. Donc, il y a ce poids. Mais d'un autre côté, le poids de l'histoire des relations humaines fait qu'il y a une grande sympathie pour les positions du Maroc, que les Maliens ont toujours connu à travers les caravanes qui partaient du Maroc vers le Mali, en particulier Gao, Tombouctou, bien avant la présence européenne, la colonisation, et les échanges non seulement d'or, de sel, et les routes des pèlerinages, tout passait par le Maroc à travers le Sahara.Donc, d'un côté, il y a le poids de l'histoire qui rapproche le Mali du Maroc, mais de l'autre, il y a le poids de la géographie qui rapproche le Mali de l'Algérie, car il y a une frontière commune entre le Mali et l'Algérie. Ce qui n'est pas le cas entre le Mali et le Maroc…Oui. Je me souviens parfaitement de IBK me disant, après son élection [en 2013], son désir de reconnaître la marocanité du Sahara, mais qu'il ne voulait pas, en période de tensions, offenser ou se mettre à dos Alger. Je sais que, pour des tas de raisons, de nombreux Maliens, exceptées quelques populations du Nord qui sont liées par le commerce ou des problèmes humains à l'Algérie, et la plupart des officiels maliens que je connais souhaitent que ce dossier du Sahara soit clos avec une reconnaissance, sinon de la marocanité du Sahara, du moins pas d'activités qui la met en cause. Donc, oui, je pense que cette reconnaissance de la marocanité du Sahara n'est pas à exclure.À lire aussiSahara occidental: les Nations unies appellent le Maroc à libérer des prisonniers sahraouis
Ce mardi au sommaire de Radio Foot DIRECT 16h10TU (17h10 Paris) et 21h10TU (23h10 Paris) : - CDM U17 : la France rejoint l'Allemagne en finale ! Retour sur cette demie où les Bleuets se sont sortis du piège tendu par les jeunes Maliens (2-1) ! ; - Ligue des Champions : la 5è journée c'est parti ! Les chocs du jour à la loupe : Groupe F : PSG/Newcastle, AC Milan/Dortmund, Groupe H : FC Barcelone/FC Porto… Enjeux et clés des rencontres d'une soirée où rien n'est encore assuré, mais qui pourrait être cruciale pour certains ! CAN 2024 : deuxième coup dur pour le Mali, après Ibrahima Koné, Cheick Doucouré out ! Le milieu de terrain s'est rompu le talon d'Achille avec Crystal palace samedi. Faut-il s'inquiéter pour les Aigles ?CR7 : le fair-play en prime. Le quintuple Ballon d'or a fait annuler un penalty qui lui était destiné en Coupe d'Asie. Focus sur un geste royal.Autour d'Annie Gasnier pour en débattre nos consultants du jour : Patrick Juillard, Éric Rabesandratana et Ludovic Duchesne — David Fintzel — TCR : Laurent Salerno.
Ce mardi au sommaire de Radio Foot DIRECT 16h10TU (17h10 Paris) et 21h10TU (23h10 Paris) : - CDM U17 : la France rejoint l'Allemagne en finale ! Retour sur cette demie où les Bleuets se sont sortis du piège tendu par les jeunes Maliens (2-1) ! ; - Ligue des Champions : la 5è journée c'est parti ! Les chocs du jour à la loupe : Groupe F : PSG/Newcastle, AC Milan/Dortmund, Groupe H : FC Barcelone/FC Porto… Enjeux et clés des rencontres d'une soirée où rien n'est encore assuré, mais qui pourrait être cruciale pour certains ! CAN 2024 : deuxième coup dur pour le Mali, après Ibrahima Koné, Cheick Doucouré out ! Le milieu de terrain s'est rompu le talon d'Achille avec Crystal palace samedi. Faut-il s'inquiéter pour les Aigles ?CR7 : le fair-play en prime. Le quintuple Ballon d'or a fait annuler un penalty qui lui était destiné en Coupe d'Asie. Focus sur un geste royal.Autour d'Annie Gasnier pour en débattre nos consultants du jour : Patrick Juillard, Éric Rabesandratana et Ludovic Duchesne — David Fintzel — TCR : Laurent Salerno.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la demande d'enquête déposée par les avocats d'Ousmane Sonko devant la CPI et la candidature de la Corée du Sud pour l'organisation de l'exposition universelle 2030. Référendum au Mali : le taux de participation pose questionSelon l'autorité électorale, l'Aige, le taux de participation au référendum constitutionnel est de 39,4% alors que la mission d'observation des élections avait annoncé une participation de 28% des Maliens. Comment expliquer cet écart ? Les autorités maliennes se sont-elles expliquées sur les accusations de fraude et sur les régions qui n'auraient pas pu voter ? Mali : la nouvelle Constitution plébiscitéeSelon les résultats proclamés par l'autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), la population malienne a voté à 97% en faveur de la révision constitutionnelle. Comment expliquer cette victoire écrasante ? Peut-on réellement se fier à ce résultat ? Avec David Baché, journaliste au service Afrique de RFI. CPI : quelle suite aux accusations de l'avocat d'Ousmane Sonko ? Le 22 juin 2023, Juan Branco, l'avocat d'Ousmane Sonko a annoncé, au cours d'une conférence de presse, avoir soumis une demande d'enquête à la CPI contre Macky Sall et une centaine de personnalités pour « crimes contre l'humanité ». Cette requête a-t-elle des chances d'aboutir ? Quelle est la suite de la procédure ? Avec Stéphanie Maupas, correspondante de RFI à La Haye. Exposition universelle 2030 : la compétition pour son organisation est lancée Comme la Première ministre italienne, Georgia Meloni, et le prince saoudien, Mohamed Ben Salman, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol s'est rendu à Paris pour défendre la candidature de son pays à l'organisation de l'Exposition universelle 2030. La Corée du Sud a-t-elle des chances d'être sélectionnée ? Quel intérêt ont ces pays à vouloir accueillir un tel évènement ? Avec Vincent Souriau, journaliste au service International de RFI.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur un sondage d'opinion au Mali, sur l'avenir de l'Olympique Lyonnais après la départ de son président historique Jean-Michel Aulas et sur le souhait de la Jamaïque et du Belize de quitter la couronne britannique. RDC : la SADC promet de déployer des troupes La SADC, la Communauté de développement de l'Afrique australe, a annoncé le déploiement de ses soldats dans l'est de la RDC pour combattre notamment le M23. Pourquoi les autorités congolaises font-elles encore appel à des forces étrangères ? Le mandat de cette nouvelle force sera-t-il plus offensif que celui de l'EAC ? Comment les troupes de la SADC vont-elles se coordonner avec celles de l'Afrique de l'Est ? Avec Adolphe Agenonga Chober, professeur à l'Université de Kisangani, spécialiste des questions de sécurité de la République démocratique du Congo. Mali : 9 personnes sur 10 satisfaites des autorités de transition Selon une enquête d'opinion de la fondation allemande Friedrich Ebert, parue le 3 mai 2023, une grande majorité des Maliens se disent satisfaits de la gestion de la transition par les autorités et de leur partenariat avec la Russie. Comment peut-on expliquer cette popularité dans un contexte d'insécurité ? Comment cette étude a-t-elle été menée ? Avec Christian Klatt, représentant résidant au Mali de la fondation Friedrich Ebert. Foot : après le départ d'Aulas, quel avenir pour l'OL ? Après le départ de Jean-Michel Aulas, John Textor, propriétaire de l'Olympique lyonnais, a été nommé président du club. Pourquoi Textor a-t-il décidé de se séparer d'Aulas qui était à la tête du club depuis 36 ans ? Avec Olivier Pron, journaliste au service des sports de RFI. Royaume-Uni : la Jamaïque et le Belize prêts à quitter la couronne Deux jours avant le couronnement de Charles III, la Jamaïque et le Belize ont annoncé vouloir devenir des Républiques. Pour quelles raisons ces deux pays souhaitent quitter la monarchie britannique ? Quelles en seraient les conséquences ? Avec Virginie Roiron, maître de conférence à Sciences Po Strasbourg, spécialiste du Commonwealth.
EXPERTS GEORGES MALBRUNOT Grand reporter spécialiste du Moyen-Orient – « Le Figaro » Auteur de « Qatar Papers » AGNÈS LEVALLOIS Spécialiste du Moyen-Orient Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique BÉRANGÈRE BONTE Journaliste – « France info » Auteure de « La République française du Qatar » JEAN-PHILIPPE LECLAIRE Directeur adjoint de la rédaction – « L'Equipe » Alors que les premiers quarts de finale ont rendu leur verdict, la coupe du monde de football au Qatar est-elle pour l'instant une réussite ? Sportivement, dans les stades climatisés, le spectacle est au rendez-vous. Du beau jeu mais aussi des surprises, comme l'élimination hier du Brésil, l'un des favoris de la compétition. En dehors des pelouses en revanche, les sujets de polémiques se multiplient : les milliers de morts sur les chantiers de construction, l'interdiction de porter un brassard arc-en-ciel, en soutien aux personnes discriminées en raison de leur orientation sexuelle ou encore les prix exorbitants des billets et des nuitées, qui excluent de fait les catégories populaires de la possibilité de participer à la fête. La dernière en date voit le Parlement européen secoué par une enquête pour corruption au profit présumé du Qatar. La socialiste Eva Kaili, vice-présidente grecque de l'assemblée, a notamment été interpellée hier, d'après le média belge Le Soir. Elle est soupçonnée d'avoir reçu de l'argent de l'émirat pour « influencer les décisions économiques et politiques » de l'institution. Cela fait beaucoup pour le pays, qui cherche par tous les moyens la reconnaissance, notamment via le sport, outil de son "soft power". Un homme est au cœur de cette stratégie : le puissant homme d'affaires Nasser Al-Khelaïfi. Fils d'un pêcheur de perles, il est très proche de l'émir du Qatar, qu'il qualifie de "frère". Patron de beIN Sports, la branche sport de la chaîne d'information internationale Al Jazeera, il préside aussi depuis 2011 le Paris Saint-Germain, passé sous pavillon qatari. À la tête du club français de football, il mène une politique dispendieuse qui marque les esprits, notamment via l'achat des joueurs les plus célèbres de la planète. Ibrahimovic, Neymar, Mbappé puis Messi font rayonner à l'international ce club qui veut "rêver plus grand". Mais pour l'heure, l'objectif sportif de remporter la prestigieuse Ligue de Champions échappe toujours aux joueurs comme au dirigeant. Cet ambassadeur informel du Qatar est par ailleurs rattrapé par des affaires. Il est en effet soupçonné de corruption dans l'attribution des droits TV des Coupes du monde de football 2026 et 2030. Il pourrait prochainement se retrouver en prises avec la justice. C'est en France qu'aura lieu le prochain plus grand événement sportif de la planète. Pour les Jeux Olympiques, organisés à Paris en 2024, la maire socialiste Anne Hidalgo promet une compétition écologique et peu coûteuse. Pourtant d'importants travaux sont nécessaires et des dizaines de chantiers ont été lancés. Parmi les ouvriers, on trouve des travailleurs sans papiers. Ce sont des Maliens, en France depuis plusieurs années, qui se sont filmés en train de travailler sur les futurs sites des JO. Ils ont occupé tous les postes et travaillé par tous les temps, contre un salaire non déclaré. Aujourd'hui, ils dénoncent les abus de ces chantiers, financés par l'État. Depuis quelques mois, plus aucun d'entre eux n'est appelé par les entreprises qui les employaient. Ces dernières sont dans le viseur de l'inspection du travail. Un certain nombre de sociétés ont été épinglées. En juin 2022, le parquet de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, a même ouvert une enquête pour travail dissimulé. La sécurité des Jeux est également au cœur d'un rapport alarmiste de la Cour des comptes. L'institution préconise "d'anticiper une mobilisation générale et massive des moyens matériels et humains pour assurer la sécurité". Les polémiques autour de la coupe du monde ont-elles gâché la fête du football ? Qui est Nasser Al-Khelaïfi ? Les JO de Paris seront-ils si écologiques et éthiques que le dit la maire de la capitale ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/