Retrouvez les conférences, débats, rencontres et présentations de livres organisés à la Librairie Stendhal de Rome en podcast.
Jeudi 4 mai 2023Anselm JappeUn complot permanent contre le monde entier – Essais sur Guy Debord, éditions L'ÉchappéeEn dialogue avec Giancarlo Rossi« Une louche allure de complot permanent contre le monde entier » : telle était la définition que Guy Debord avait donnée des éditions Champ libre qui le publiaient. Elle pourrait bien s'appliquer à toute la trajectoire publique de Debord lui-même. Devenu apparemment « acceptable » depuis sa mort en 1994, transformé même, selon certains, en icône et gloire nationale, le fondateur de l'Internationale situationniste n'est cependant pas devenu, malgré toutes les allégations en ce sens, un auteur comme les autres.Ce livre se propose donc de sauver la puissance de dérangement que constitue son œuvre : y sont examinés entre autres la fin de l'art et la fin de la politique, sa lecture de Marx, sa contribution à la réflexion historique, les parallélismes possibles (ou pas) avec les écrits de Theodor Adorno, Hannah Arendt et Jean Baudrillard. Sa curieuse récupération par le monde de l'art y est évoquée, ainsi que la question de son « actualité ».Les gens les plus différents se revendiquent de Debord et des situationnistes : il convient de leur rappeler que l'auteur de La Société du spectacle a toujours voulu s'opposer au monde entier, ou presque. Après la lecture de ces textes, les historiens comme les artistes, les militants comme les cinéastes se demanderont s'ils ont bien fait de compter Debord parmi leurs amis. Théoricien de la critique de la valeur, Anselm Jappe a notamment publié La Société autophage (La Découverte, 2017), Béton. Arme de construction massive du capitalisme (L'échappée, 2020) et Sous le soleil noir du capital (Crise et Critique, 2021).
Lundi 17 juin 2024Café DiploEn collaboration avec Les amis du Monde Diplomatique Italie pour débattre ensemble autour de l'article de Serge Halimi et Pierre Rimbert "La Passion d'interdire""En janvier 2015, à la veille des immenses manifestations de solidarité consécutives à l'assassinat d'une partie de la rédaction de Charlie Hebdo, le dessinateur Luz s'interrogeait : « Dans un an, que restera-t-il de ce grand élan plutôt progressiste sur la liberté d'expression ? » Dix ans plus tard, on connaît la réponse : interdictions de manifester, annulations de conférences publiques, déprogrammations d'artistes et d'intellectuels, sanctions contre des humoristes, proscription de slogans scandés depuis des décennies, suspension de subventions publiques à des établissements universitaires jugés trop indulgents" La suite : https://www.monde-diplomatique.fr/2024/06/HALIMI/67078Le Monde diplomatique, surnommé le « Diplo », est un journal mensuel français fondé en mai 1954 par Hubert Beuve-Méry comme supplément au quotidien Le Monde.Serge Halimi, né le 2 août 1955, est un écrivain et journaliste français. Il fait partie de la rédaction du Monde diplomatique à partir de 1992, et occupe la fonction de directeur de ce mensuel de mars 2008 à janvier 2023.Pierre Rimbert est un sociologue et journaliste français du Monde diplomatique. Il est également chercheur au Centre de sociologie européenne et au Centre d'études de l'emploi en 2004
Jeudi 5 juin 2025 Dialogo con Claudio D'Aurizio, Stefano Oliva e Luca Zanetti. Incontro in lingua italiana "Il langaggio muto : un percorso di filosofia della letteratura" Claudio D'Aurizio, Meltemi LineeIl saggio indaga un topos interpretativo novecentesco apparentemente paradossale, che concerne la relazione tra linguaggio e arte, con particolare riferimento alla letteratura. "L'elefante e il poeta : Mistica, estetica, psicoanalisi" Stefano Oliva, Mimesis EdizioniMistica, estetica e psicoanalisi rappresentano tre discipline, tre forme di sapere che, nell'età moderna e all'alba della contemporaneità, hanno rimesso radicalmente in discussione il rapporto tra scienza, corpo e linguaggio. Stefano Oliva è professore associato di Estetica presso l'Università degli Studi Niccolò Cusano e collabora con il Centro di ricerca DISF (Pontificia Università della Santa Croce). Consulente scientifico per l'Istituto dell'Enciclopedia Italiana Treccani, è nel comitato editoriale di “RIFL - Rivista Italiana di Filosofia del Linguaggio”, “Fata Morgana – Quadrimestrale di cinema e visioni” e membro della redazione di “ILAe – International Lexicon of Aesthetics” e “L'inconscio – Rivista Italiana di Filosofia e Psicoanalisi”. È membro della Società Italiana d'Estetica (SIE) e della Società di Filosofia del Linguaggio (SFL).Claudio D'Aurizio è Dottore di ricerca in Studi Umanistici in cotutela presso l'Università della Calabria e l'Université de Reims Champagne-Ardenne. Cultore di Filosofia Teoretica presso l'Università della Calabria, Segretario di Redazione della rivista L'inconscio, ha tradotto David Lapoujade, Deleuze. I movimenti aberranti (2020) e Alain Badiou, Nietzsche. L'antifilosofia 1 (2022). Si occupa di filosofia moderna e contemporanea e della sua intersezione con la letteratura, la psicoanalisi, l'arte.
Lundi 26 mai 2025"Après Sappho", Selby Wynn Schwartz, éditions Gallimard - L'imaginaireSelby Wynn Schwartz nous présente son ouvrage Après Sappho, traduit de l'anglais.En dialogue avec Clovis Maillet.« Notre premier acte a été de changer de nom. Nous allions devenir Sappho. »c'est ainsi que s'ouvre le premier roman de Selby Wynn Schwartz, hommage vibrant à celles qui ont emprunté la voie ouverte par la poétesse grecque Sappho.Ces écrivaines, peintres et artistes ont toutes bravé l'oppression en exprimant dans leurs œuvres leurs identités profondes. Après Sappho nous entraîne à la rencontre de leurs destins au moyen d'une prodigieuse narration chorale, et nous guide à travers les débuts trépidants du XXᵉ siècle aux côtés de figures incontournables : Natalie Barney, Renée Vivien, Romaine Brooks, Gertrude Stein, Virginia Woolf, Sarah Bernhardt, Isadora Duncan, Lina Poletti, Eleonora Duse, Colette ...Biographie, roman, portrait, manifeste, récit expérimental, ce livre est aussi une méditation lumineuse sur l'héritage des pionnières de notre passé. Ode à la liberté, il est fait de lutte et de joie.Selby Wynn Schwartz est une écrivaine américaine. Elle est titulaire d'un doctorat en littérature comparée (italien/français) de l'Université de Berkeley. Son premier livre, "The Bodies of Others : Drag Dances and Their Afterlives" (2019), a été publié par University of Michigan Press et a reçu le prix Sally Banes 2020 de l'American Society of Theatre Research. Sa novella "A Life in Chameleons" a remporté le Reflex Press Novella Award en 2021. Son livre, "After Sappho" (2022), publié par Galley Beggar Press, a été sélectionné pour le 2022 Booker Prize et pour le 2023 Orwell Prize in Political Fiction et le 2023 James Tait Black Prize in Fiction.Clovis Maillet (1981, France) a publié La parenté hagiographique (2014) et Les genres fluides (2020). Il a dirigé plusieurs numéros de revues scientifiques tout en menant des recherches sur les usages de l'histoire dans l'art contemporain (Witch TV, 2021 ; Un Moyen âge émancipateur, avec Thomas Golsenne, 2021). Clovis Maillet pratique, avec Louise Hervé, la performance, l'installation et réalise des films depuis le début des années 2000. Ils ont publié Attraction Étrange, 2013, Spectacles sans objet, 2015 et L'Iguane, 2018. Clovis Maillet a co-écrit avec le collectif Foulles le spectacle Medieval Crack.
Mardi 1er avril 2025Christophe Pradeau présente son essai "Sur les lieux" publié aux éditions Verdier, véritable enquête sur les enjeux existentiels de la lecture de romans.En dialogue avec Ilaria Vidotto."Sur les lieux", éditions VerdierEnquête sur les enjeux existentiels de la lecture de romans, Sur les lieux interroge la pratique et le désir des lecteurs qui se rendent sur les lieux de la fiction.Que nous disent ces pèlerinages sur les pouvoirs de la fiction, sur la façon dont les livres, même ceux que nous pensons avoir oubliés, habitent en nous, contribuent à faire vibrer l'épaisseur de durée dans laquelle nous reconnaissons notre vie ? Que nous disent-ils de ce processus – contemporain de l'invention du tourisme, de la démocratisation des loisirs et de la mondialisation – qui voit la littérature devenir un substitut de la religion, ou une « école » de la vie ?L'essai se déploie sous une forme résolument narrative, comme une odyssée, un périple circulaire de Constantinople à Istanbul, de Chateaubriand à Orhan Pamuk, en passant par Flaubert, Proust, Byron, les Goncourt…, un voyage à la fois dans l'espace et dans le temps, pour décrire l'évolution et l'état présent du souci littéraire.Christophe Pradeau est maître de conférences HDR à la faculté des Lettres de Sorbonne Université. Ses travaux portent sur les formes longues du roman (Cycle et Collection, 2008 ; Proust à Illiers-Combray : l'éclosion du monde, 2013) et sur la critique littéraire (Où est la littérature mondiale ?, 2005). Il a édité, avec A. Compagnon, les Réflexions sur la littérature de Thibaudet (Quarto, 2007) et, avec Compagnon et M. Vernet, les Essais de Proust (Bibl. de la Pléiade, 2022). Il est également romancier : La Souterraine (Verdier, 2005), La Grande Sauvagerie (Verdier, 2010), et Les Vingt-quatre Portes du Jour et de la Nuit (Verdier, 2017). Ilaria Vidotto est docteure en littérature française de l'Université de Bologne et de l'Université de Haute Alsace.
Vendredi 23 mai 2025Annie Cohen-Solal nous présente son livre "Un étranger nommé Picasso" aux éditions Folio histoire.Un étranger nommé PicassoPourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il « signalé comme anarchiste » à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres œuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de dix ans ? D'où vient l'absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ? Si l'œuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso « étranger » en France a paradoxalement été négligée. C'est cet angle inédit qui constitue l'objet de ce livre. Pour l'éclairer, il faut exhumer des strates de documents ensevelis, retrouver des fonds d'archives inexploités, en rouvrir, un à un, tous les cartons, déplier chacune des enveloppes, déchiffrer les différentes écritures manuscrites. Alors tout s'organise autrement et le statut de l'artiste se révèle beaucoup plus complexe qu'on ne l'imaginait. Un étranger nommé Picasso nous entraîne dans une enquête stupéfiante sur les pas de l'artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions. On le voit imposer au monde son œuvre magistrale, construire ses propres réseaux et devenir un puissant vecteur de modernisation du pays. Un modèle à contempler et peut-être à suivre.Annie Cohen-Solal est ancienne conseillère culturelle de l'Ambassade de France aux États-Unis, docteurès-lettres (Paris 3, 1981) et professeur des universités. Elle est la biographe de Jean-Paul Sartre. Annie Cohen-Solal est égalemet l'autrice du catalogue de l'exposition "Picasso l'étranger".
Lundi 14 avril 2025Rencontre autour de Rosa Luxemburg avec Muriel Pic. L'autrice présentera l'édition établie et préfacée par ses soins de l' "Herbier de prison" de Rosa Luxemburg publié par les éditions Héros-Limite ainsi que "Le dernier printemps de Rosa Luxemburg et autres poèmes dramatiques" paru aux éditions Le Bruit du Temps."Herbier de prison de Rosa Luxemburg"Traduction de Claudie Weill, Gilbert Badia, Irène Petit, Muriel PicÉdition établie et préfacée par Muriel PicL'herbier de Rosa Luxemburg est une archive sans équivalent. Composé de sept cahiers, datés d'avril 1915 à octobre 1918, sa fragilité et son histoire en font un témoignage de résistance et d'évasion, une fabrique de formes et de joie, un document sur le sentiment politique de la nature, fondement de toute écologie.Herbier de prison est constitué de 133 planches botaniques accompagnées de la traduction des légendes manuscrites de celles-ci. Cet ouvrage recueille également une soixantaine de lettres, dans lesquelles la révolutionnaire évoque sa passion pour les plantes, ainsi que pour les animaux. Des documents inédits en français complètent le volume, notamment un journal où Rosa Luxemburg consigne les faits et gestes de sa vie d'incarcérée."Le Dernier Printemps de Rosa Luxemburg et autres poèmes dramatiques", Muriel PicMuriel Pic s'était déjà approchée du théâtre en donnant la parole à d'illustres défunts sur une scène imaginaire, dans ses récents Dialogues des morts sur l'amour et la jouissance, Rosa Luxemburg y faisait d'ailleurs une apparition. On sait que Bertolt Brecht désirait écrire une pièce sur le destin tragique de la révolutionnaire allemande et Le Dernier Printemps de Rosa Luxemburg pourrait donc apparaître comme la réalisation de ce souhait. Or Muriel Pic a eu la bonne idée de faire du dramaturge allemand un personnage, mais dans une pièce qui prend le contre-pied de celle qu'il aurait souhaitée, et qui réintroduit l'amour (« car seul l'amour est révolutionnaire ») et donc la vie dans ce qui n'aurait été que propagande, autant dire lettre morte (pour Brecht, « une bonne révolutionnaire est une révolutionnaire morte »). Outre Mathilde Jacob, la secrétaire à qui l'on doit la préservation des archives de Rosa, et Brecht, les deux protagonistes sont Rosa Luxemburg elle-même, au printemps de 1918 alors qu'elle est emprisonnée à Breslau, et Arthur Gertel, le jeune soldat qui a été chargé de veiller sur elle (et qui a laissé, écrit en français, un émouvant témoignage de son expérience). Écrivaine et chercheuse indépendante, également traductrice de l'allemand et artiste Muriel Pic, docteure de l'EHESS et HDR de l'Université de Fribourg, écrit en vers, en prose, en films et collages. Ses travaux ne séparent pas la pensée et le poème et son écriture littéraire interagit avec son travail philologique, cherchant le lieu d'un lyrisme documentaire pour circuler entre la science et les arts, l'imagination et le savoir. Elle a publié une vingtaine d'ouvrage. Dernières parutions : Henri Michaux. The Mescaline Drawings, catalogue pour The Courtauld Gallery, avec F. Leibovici et G. Ketty ; Le dernier printemps de Rosa Luxemburg et autres poèmes dramatiques (éd. Le Bruit du temps).
Samedi 3 décembre 2022Rencontre avec Guillaume Marie pour présenter son ouvrage "Les Watères du château" aux Éditions Bouclard."Les Watères du château"Vous tenez entre les mains un récit captivant, écrit dans tout l'éclat du fantastique, du poétique et de l'érotique. On y trouve quelques bêtes (un chat, une licorne, un poulpe), des catacombes, un enlèvement, un voilier en mer Ligure… mais surtout un tas d'amours dans un roman d'aventure – ou un tas d'aventures dans un roman d'amour, c'est selon.Les Watères du Château est le premier roman de Guillaume Marie.Guillaume Marie est né en 1979 à Coutances. Après des études de Lettres à Caen, il est aujourd'hui journaliste à Paris. Inspiré par les lieux qu'il habite et les animaux qu'il rencontre, il écrit principalement de la poésie (dernière parution : Exposition de reptiles vivants, Lanskine). Passionné par les expérimentations collectives, il est le fondateur du collectif Pou, qui publie notamment des petits livres de poèmes et des nouvelles pornographiques.
Mercredi 4 juin 2025Rencontre avec Christine Jean pour la présentation de sa collection de livres d'artiste peints.Un entretien animé par la critique d'art Françoise Monnin. En partenariat avec la galerie SIC 12 Art Studio RomaChristine Jean est née en 1957 à Sainte-Adresse. Elle vit et travaille à Paris.Les forces à l'œuvre dans la nature résonnent avec les processus qui opèrent dans sa pratique à travers l'expérience des matières – peinture, fusain, photographie, encre, vidéo et son. Depuis 2020 Christine Jean s'est engagée dans un projet au long cours dont ses carnets de travail sont le moteur : L'Horizon des événements est un projet exploratoire.
Vendredi 6 juin 2025 Rencontre avec Houria Bouteldja et Louisa Yousfi pour présenter leurs ouvrages "Beaufs et barbares : pari du nous" et "Rester barbare" aux Éditions La Fabrique."Beaufs et barbares : pari du nous", Houria Bouteldja« Je l'avoue, c'est un bien curieux mot que ce “nous”. Et si j'ai grand-peine à me convaincre qu'une telle unité soit possible, je ne me résous pas à l'idée que tout n'aura pas été tenté. Aussi, faut-il commencer par ce qui l'empêche. »C'est peu dire que le terrain est miné : un État-nation bâti sur l'esclavage et la colonisation, des organisations politiques fidèles au pacte national-racial, un chauvinisme de gauche qui a progressivement éteint l'internationalisme ouvrier, une société civile indifférente aux ravages de l'impérialisme, et la profonde « asymétrie des affects » entre petits-Blancs et sujets postcoloniaux. Telles sont quelques manifestations de « l'État racial intégral » disséqué dans la première partie de ce livre. La seconde partie propose une réflexion stratégique sur son dépassement car, on l'a vu encore récemment, l'État racial intégral comporte des brèches, colmatées faute d'avoir été consciemment élargies. C'est là qu'il faut « enfoncer le clou et aller à la recherche de l'intérêt commun », construire une politique décoloniale, inventer une dignité blanche concurrente de celle de l'extrême droite, défendre l'autonomie indigène et accepter de se salir les mains en ferraillant contre le consensus raciste. Alors, contre le bloc bourgeois occidental ébranlé par les crises qu'il a lui-même provoquées, pourra se nouer l'alliance inédite des beaufs et des barbares. "Rester barbare", Louisa Yousfi« Je sens que j'ai tellement de choses à dire qu'il vaut mieux que je ne sois pas trop cultivé. Il faut que je garde une espèce de barbarie, il faut que je reste barbare. » Cet énoncé de Kateb Yacine, Louisa Yousfi l'entend comme une formule magique : à la fois mot d'ordre esthétique et fable politique, elle permet de convoquer ensemble Chester Himes, Toni Morrison, Booba, PNL et toute une cohorte ensauvagée à l'assaut de l'Empire.Houria Bouteldja est une militante décoloniale et cofondatrice du Parti des indigènes de la République qu'elle quitte en 2020. Elle est l'autrice de Les Blancs, les Juifs et nous (2016) et de Beaufs et barbares (2023).Louisa Yousfi est journaliste. Elle est l'autrice de Rester barbare.
Jeudi 14 novembre 2024Maylis de Kerangal nous parle de son dernier roman "Jour de ressac" publié aux éditions Verticales, en compagnie de Dominique Viart.Rencontre organisée à l'occasion du colloque international écrivain-e-s/sociologues : la littérature contemporaine face au monde socialJour de ressac « Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l'Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j'ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L'étrange puanteur s'engouffrait dans la voiture, mélange d'hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m'a intimé de refermer, avant de m'interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C'est que vous y avez repensé, c'est que quelque chose a dû vous revenir.Oui, j'y avais repensé. Qu'est-ce qu'il s'imaginait. Je n'avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d'une ville, d'un premier amour, la forme d'un porte-conteneurs. »Maylis de Kerangal est l'auteure d'une quinzaine de romans et nouvelles, publiés pour l'essentiel aux Éditions Verticales/Gallimard et traduits dans de nombreuses langues. Parmi eux Corniche Kennedy en 2008, Naissance d'un pont en 2010, fiction d'un grand chantier dans une ville imaginaire ou Tangente vers l'Est (2012), fiction d'un voyage dans le Transsibérien. En 2014, Réparer les vivants, roman d'une transplantation cardiaque est lauréat d'une douzaine de prix littéraires dont le Prix des Étudiants France-Culture Télérama et le Grand Prix RTL-Lire, et est adapté au cinéma et au théâtre. Publié la même année, À ce stade de la nuit, nocturne sur les naufrages en Méditerranée reçoit le Prix Boccace en 2016. En 2018, elle publie Un monde à portée de main, roman d'initiation à la peinture qui interroge la création. Par ailleurs, ses livres suivent une orientation plus documentaire, ainsi Un chemin de table (Seuil 2016) ou Kiruna (La Contre-Allée 2019). En mai 2021, elle publie Canoës (Verticales), dédié à l'exploration de la voix humaine. Son dernier roman, Jour de ressac (Verticales), a paru en 2024.Dominique Viart est un essayiste et critique littéraire français. Il est professeur de littérature française à l'université Paris-Nanterre et membre senior de l'Institut universitaire de France.
Jeudi 8 mai 2025Carlo Ossola présente son nouveau livre "Entrez sans frapper" publié aux éditions Les Belles Lettres. En dialogue avec Paola Cattani et Geraldine Leardi.Entrez sans frapper« C'est un livre d'amitié.L'amitié de livres qui savent créer autour de nous des mondes. L'amitié de ceux qui les ont écrits et dont la fidélité a été un abri.Le bureau 16 du Collège de France nous a tous réunis pour fêter, chaque jour et chaque page, le privilège d'être hommes, pour retrouver notre dignité et le besoin d'universel que les livres accueillent et renouvellent.C'est un livre pour des chemins d'avenir. »Carlo Ossola est un philologue, historien de la littérature et critique littéraire italien. Il est professeur au Collège de France de 2000 à 2020, titulaire de la chaire « Littératures modernes de l'Europe néolatine »
Lundi 12 mai 2025Nicolas Sarzeaud présente son essai "Les suaires du Christ en occident" publié aux éditions Du Cerf.En dialogue avec Cécile Caby.Les suaires du Christ en occidentOù est le Suaire ? À Turin, en Italie ? À Cahors, en France ? À Oviedo, en Espagne ? Ailleurs ? Vénérée comme le linceul de la Résurrection, la relique la plus célèbre et la plus controversée du Christ est aussi la plus disputée. Depuis le Moyen Âge, une foule de sanctuaires à travers tout le Vieux Continent revendique posséder cet objet, joyau pour l'Église et énigme pour l'Histoire.Pourquoi une telle abondance ? Parce que promu par les papes et les évêques, célébré par l'érudition catholique comme une preuve de la Passion du Christ, réputé opérer des miracles et octroyer des indulgences, un Suaire a le pouvoir de mobiliser les talents et les énergies, d'agréger le peuple, de susciter un pèlerinage. Il constitue, à tous les sens du terme, un trésor.Cette multiplicité s'est perpétuée jusqu'aux Lumières. Bien qu'amoindrie par les épisodes de vandalisme révolutionnaire, elle a été questionnée par les sciences positives à l'époque contemporaine. Le Vatican s'est interrogé : fallait-il les remiser au musée, ces Suaires concurrents, ou laisser subsister leur dévotion locale ?Pour la première fois, cette magnifique plongée dans notre passé restitue la grande saga des Suaires en Occident. Au terme d'une enquête menéetambour battant au fil des siècles et aux quatre coins de l'Europe, Nicolas Sarzeaud nous offre un livre passionnant qui se lit comme un thriller théologico-historique.Docteur en histoire médiévale de l'EHESS, Nicolas Sarzeaud est enseignant-chercheur à l'Université de Lorraine. Il est l'auteur de nombreuses publications en histoire de l'art et des images.Cécile Caby est professeur en histoire du Moyen Âge à l'université Lyon 2 – Lumière. Elle poursuit des recherches sur l'érémitisme et les ordres monastiques à la fin du Moyen Âge (entre autres Camaldules et Olivétains), leurs rapports avec les villes et leurs pratiques culturelles. Depuis plusieurs années, elle s'efforce de renouveler l'étude des relations entre humanisme et ordres religieux, notamment dans l'Italie du Quattrocento.
Jeudi 27 juin 2024Rencontre avec Alberto Toscano à l'occasion de son ouvrage "Camarade Balabanoff : Vie et lutte de la grand-mère du socialisme"Angelica Balabanoff fait partie de ces oubliées de l'Histoire. Cette femme au paroxisme de l'engagement a pourtant été de tous les grands mouvements politiques des fin XIXe et XXe siècles – communisme, féminisme, pacifisme –, de tous les combats.Née en 1877 à Kiev dans une famille juive imprégnée de culture russe, Angelica Balabanoff a tour à tour vécu en Belgique, Italie, Russie, France, Etats Unis avant de revenir s'installer en Italie pour y vivre le reste de son âge. A chaque étape de sa vie, elle a oeuvré aux côtés de personnalités telles que Mussolini, Lénine, Trotski ou encore Ben Gourion.Femme de l'ombre derrière les grands hommes, Angelica Balabanoff a eu une vie hors normes : une vie militante secouée par deux guerres mondiales.Alberto Toscano, né à Novare en 1948, docteur en Sciences politiques à l'Université de Milan, est journaliste depuis 1975 et correspondant de la presse italienne à Paris depuis 1986. Ex-président de la Presse étrangère, il est l'un des journalistes étrangers les plus présents sur les chaînes radio-télé françaises. Depuis 1999, il anime à Paris le Club de la presse européenne. Parmi ses livres, Sacrés Italiens !, Armand Colin, 2014.
Vendredi 16 févrierAnne-Françoise Rouche, en dialogue avec Ilan Manouach, nous parlent des différentes expérimentations dans le champ de la narration graphique autour de La "S" Grand Atelier et de la plateforme éditoriale Knock Outsider.La « S » Grand Atelier est un centre d'art et un laboratoire artistique qui propose une série d'ateliers de création (arts plastiques et de la scène) pour des artistes handicapés mentaux (dits « outsiders ») ainsi qu'un accompagnement des œuvres par un travail de promotion et de valorisation.Fin 2014, La « S » Grand Atelier et son éditeur (FRMK/Frémok) ont publié un manifeste en faveur de l'éclatement des catégories artistiques et la valorisation des nouveaux langages issus de la mixité entre artistes outsiders et contemporains.Cet ouvrage, intitulé « Knock Outsider », questionne un nouveau rapport à l'art par une dynamique de création et de diffusion où se croisent l'art brut, la bande dessinée, le design textile, l'architecture, la musique, le cinéma…Ilan Manouach est un artiste pluridisciplinaire spécialisé en bande dessinée conceptuelle et post-numériqueAnne-Françoise Rouche est la directrice et fondatrice de La « S » Grand Atelier.
Vendredi 24 janvier 2025Jérémie Foa nous présente son livre Survivre - Une histoire des guerres de Religion paru aux Editions du Seuil. Dans le monde incertain des guerres de Religion (1562-1598), survivre est tout un art. Comment mentir, se déguiser, s'échapper, simuler ou dissimuler sa confession religieuse ? Comment se faufiler, tromper ou surprendre son adversaire ? Quelles sont, en somme, les tactiques pour tenir dans un monde soudain hostile, dans lequel le voisin peut dénoncer, le boucher empoisonner, votre accent vous trahir, le fils égorger, le mari mentir et la rue naguère familière devenir guet-apens ? « Car en matière de guerres intestines, écrit Montaigne, votre valet peut être du parti que vous craignez. Et lorsque la religion sert de prétexte, les parentés mêmes deviennent peu fiables ».En s'appuyant sur des chroniques contemporaines et sur un matériau archivistique exceptionnel, cette enquête entend rendre sensible ce que fut l'expérience concrète des « tristes hommes d'après 1560 ». Parce que la guerre civile rend incertain ce qui semblait le mieux établi – l'identité des êtres et des choses, le statut des lieux, le langage lui-même –, Survivre entreprend de mettre en lumière les savoir-faire et les savoir-vivreavec le trouble. Mais ce livre n'entend pas seulement restituer au plus près des documents ce que fut l'épreuve de la guerre intestine. Il propose une relecture ambitieuse de l'ensemble des guerres de Religion, laboratoire de notre modernité, désormais envisagées au prisme de la condition d'incertitude.Jérémie Foa est maître de conférences habilité à diriger des recherches à Aix-Marseille Université, membre du laboratoire TELEMMe et spécialiste de l'histoire des guerres de Religion en Europe. Il est notamment l'auteur de Tous ceux qui tombent. Visages du massacre de la Saint-Barthélemy (La Découverte, 2021 ; Prix lycéen du livre d'histoire de Blois, 2022).
A l'occasion de la traduction de "Mythe" de Furio Jesi, parue aux éditions la Tempête, Benjamin Torterat, le traducteur et Sara Minelli, chercheuse et docteure en philosophie du mythe échangeront autour de l'oeuvre.Les mythes sont des objets dangereux : ils renvoient à une origine lointaine, racontant un passé invérifiable et, pour cette raison même, doté d'une force hypnotique. C'est pour cela qu'ils furent toujours employés par les appareils totalitaires. À la manipulation des mythes par la culture de droite, Jesi n'oppose cependant pas une répulsion humaniste qui « peut aussi se traduire par un soutien évident à la société bourgeoise ». Il déplace plutôt son regard vers le mécanisme qui produit les mythes, afin d'en saisir le fonctionnement : c'est-à-dire qu'il nous invite à « enquêter sur le fonctionnement de la machine mythologique, et non sur l'existence ou la non-existence de son contenu ».Furio Jesi (1941-1980) était un spécialiste des mythes, historien des religions et critique littéraire. Penseur éclectique et original, il a développé des modèles d'interprétation innovants sur le mythe et ses manifestations modernes. Parmi ses essais publiés en français : La fête et la machine mythologique (2008), Spartakus. Symbolique de la révolte (2016) et Culture de droite (2021).
Mardi 18 mars 2025Rencontre autour de la poésie de Suzanne Doppelt, avec Luigi Magno, Estelle Mouton-Rovira et Jeff BardaSuzanne Doppelt est une écrivaine, éditrice et photographe française qui a étudié et enseigné la philosophie avant de se concentrer sur la photographie.Elle fonde et dirige avec Pierre Alferi, la revue littéraire Détail.Suzanne Doppelt est membre du comité de rédaction de Vacarme.Elle a notamment publié aux éditions P.O.L Quelque chose cloche (2004), Le Pré est vénéneux (2007) et aux éditions Inventaire / Invention Le monde est beau, il est rond (2008)Meta Donna - éditions P.O.LDans la petite ville de Galatina, dans les Pouilles, on peut assister à un curieux rituel de dépossession autour de l'araignée et sa morsure. Un exorcisme dansé et chanté, sur plusieurs jours, qui permet une forme de régulation de l'ordre social, de redonner un sens au désordre, de soulager les conflits individuels et collectifs. Le pseudo poison circule entre l'araignée, les musiciens, la famille et les villageois rassemblés pour la circonstance. Il faut s'identifier à l'araignée, danser comme elle le ferait puisqu'elle se déplace en dansant, pense-t-on, sur une musique effrénée puisque sa morsure est musicale. Il est question de pauvreté, de grande fatigue, d'ennui mortel, de conflits irrésolus, et de poison donc, d'envoûtement et de désenvoûtement.
Vendredi 28 mars 2025Geneviève Morand et Natalie Ann Roy présentent leur dernier livre Libérer la paresse publié aux Éditions du remue-ménageAprès avoir disséqué la colère et la luxure, les auteurices poursuivent leur relecture impénitente et tendancieusement féministe des péchés capitaux. Dans cette œuvre chorale, quelque part entre deux burnouts, elles dénoncent tout ce qui les épuise et se demandent qui, en ce bas monde, a vraiment droit au repos.Libérez la paresse - Sous la direction de Geneviève Morand et Natalie-Ann Roy - les éditions du remue-ménageAprès avoir disséqué la colère et la luxure, Geneviève Morand et Natalie-Ann Roy poursuivent leur relecture impénitente et tendancieusement féministe des péchés capitaux. Dans cette œuvre chorale, quelque part entre deux burnouts, les auteurices rassemblé·es dénoncent tout ce qui les épuise et se demandent qui, en ce bas monde, a vraiment droit au repos. La paresse est-elle l'apanage des privilégié·es? Est-il possible de ralentir radicalement sans crisser le feu au système? Entre le travail toxique et l'obsession de la beauté, entre la charge mentale, le sexisme, les injonctions au self-care, la pauvreté, le capitalisme sauvage, les traumas, la violence conjugale et la planète qui brûle, il faudrait, en plus, prendre le temps de méditer? Non. Nous exigeons le droit de ne pas réaliser notre plein potentiel. Et de rester couché·es.Avec Sayaka Araniva-Yanez, Joëlle Basque, Roxanne Bélair, Rébecca Boily-Duguay, Gabrielle Boulianne-Tremblay, Emilie S. Caravecchia, Zed Cézard, Josiane Cossette, Karine Côté-Andreetti, Marie-Pierre Duval, Yara El-Soueidi, Florence Sara G. Ferraris, Amélie Gillenn, J.D. Kurtness, Melissa Mollen Dupuis, Geneviève Morand, Heather O'Neill, Joanie Pietracupa, Nathalie Plaat, Pascal Raud, Shirley Rivet, Natalie-Ann Roy, Catherine Voyer-Léger et Cathy Wong.Geneviève Morand travaille dans le milieu communautaire.Elle est titulaire d'un Executive Master of Business Administration (EMBA) de l'École des sciences de la gestion (ESG UQAM) (2014-2016).Elle travaille dans les organismes communautaires depuis qu'elle a 19 ans, où elle a débuté comme intervenante jeunesse. Elle a dirigé une douzaine d'organismes, incluant des organismes locaux, régionaux, des regroupements et des organismes pancanadiens.Geneviève Morand est fondatrice et conseillère principale de RISE | Au service des organisations sociales depuis 2009.Féministe, mère de deux filles, elle est pressée de changer le monde, pour elles.Natalie-Ann Roy est designer graphique, illustratrice et auteure.Après des études à l'Université Nova Scotia College of Art and Design à Halifax, elle obtient son Master of Design avec son mémoire intitulé : "Design: The Next Step – Towards Community and Interdisciplinary Collaboration".Elle poursuit sa carrière pendant plus de dix ans au sein de son studio de design (Atelier NAC) qui promeut les changements sociaux et la culture. Elle intègre ensuite l'équipe de communications d'une organisation vouée à l'éducation.En parallèle, elle est codirectrice, auteure et illustratrice du collectif "Libérer la colère" (Remue-ménage, 2018), auteure participante du collectif "Faire son gros possible" (Cardinal, 2019), auteure-participante du recueil "Je n'en ai jamais parlé à personne" (Héliotrope, 2020).Elle est également codirectrice de l'ouvrage collectif "Libérer la culotte" (2021), publié aux Éditions du remue-ménage et au sein duquel 30 femmes catalysent leurs expériences en lien avec la sexualité.
Jeudi 27 mars 2025Rencontre avec Christian Laval, auteur du roman Marx en Amérique aux éditions Champ Vallon et co-auteur de l'ouvrage Instituer les mondes : pour une cosmopolitique des communs aux éditions La Découverte.Marx en Amérique - Editions Champ Vallon Karl Marx n'est pas mort le 14 mars 1883. Il a quitté Londres pour partager la vie des Iroquois sénécas. Il avait découvert leur démocratie exemplaire par la lecture de travaux ethnologiques, qui lui avaient donné l'envie de faire enfin l'expérience d'une autre vie. Ce désir longtemps mûri et cette fuite restée secrète grâce à la complicité de ses proches vont le transformer physiquement, affectivement, intellectuellement. Se faisant passer pour un ethnologue, il est adopté par un groupe sénéca, il se remarie avec une indienne, change de vie. Devenu chef guerrier, il n'hésite sur aucun moyen pour servir la résistance du peuple Sénéca. Ce nouveau Marx reste lié à son ami Engels et à sa fille Eleanor. Les retrouvailles tournent à la confrontation des mondes, au bord des chutes du Niagara, lieu plus tard d'une mort philosophique.C'est un homme de notre temps qui s'adresse à nous. Un Marx inattendu, et qu'on attendait.Instituer les mondes Pour une cosmopolitique des communsPierre Dardot, Christian Laval - Editions La DécouverteFace au désastre climatique, aux ravages de la globalisation néolibérale, à la montée des nationalismes, des néofascismes et à l'embrasement du monde, il est vain de compter sur la " communauté internationale " pour surmonter les antagonismes des souverainetés étatiques. Relever les défis auxquels est confrontée l'humanité requiert une nouvelle cosmopolitique, qui ne soit pas un idéal philosophique ou une utopie sentimentale, mais une action collective au-delà des frontières. La voie en est aujourd'hui tracée, par le bas, au travers des expérimentations alternatives et des pratiques de transnationalisation et de transversalisation qui se développent au sein des luttes écologistes, féministes, antiracistes, autochtones, syndicales et paysannes.Ces mouvements esquissent partout la texture des communs, ces institutions fondées sur l'autogouvernement des milieux de vie. Mais, si leurs promesses démocratiques et égalitaires dessinent déjà un autre horizon politique, il ne suffit pas d'attendre patiemment que ces petits îlots se multiplient et s'agrègent pour en révéler la puissance révolutionnaire planétaire. Il s'agit maintenant de se demander comment penser les échelles d'action et leur articulation sans céder à l'illusion d'un emboîtement vertical.C'est cette question stratégique fondamentale qu'affrontent ici Pierre Dardot et Christian Laval. L'enjeu suppose de tirer le bilan des internationalismes du passé, de comprendre les limites que l'altermondialisme s'est lui-même imposées et d'établir l'inadéquation des variétés anciennes de cosmopolitisme aux exigences nouvelles. En œuvrant à composer un monde commun qui procéderait des multiples manières de faire monde, la cosmopolitique des communs permet désormais d'envisager lucidement la possibilité d'une nouvelle phase de mobilisation mondiale.Christian Laval est sociologue et historien des idées politiques. Il a notamment écrit, avec Pierre Dardot, un livre de référence Marx, prénom : Karl (Gallimard, 2012). Marx en Amérique est son premier roman.
Mardi 25 mars 2025Rencontre avec Kristina Gauthier-Landry dans le cadre de la présentation de son ouvrage Le Don publié aux éditions La Peuplade Kristina Gauthier-Landry - Le Don - Editions La PeupladeQuelque part sur une île qui n'en est pas une, une femme possède tous les dons sans le savoir, car personne ne le lui a dit : le silence, la souplesse, les souvenirs, et surtout, l'amour. Un jour naît la fille qu'elle attendait depuis longtemps. L'enfant apprend à lire le monde et à déjouer le sort sur cette terre impossible, où elle se voit confier par sa mère les clés d'une langue indisciplinée. Devenue grande, ayant pris le large vers la ville où elle vit pour deux, la fille donne à son tour naissance à sa mère en racontant leur histoire.Dans une adresse à celle qui lui a tout donné, Kristina Gauthier-Landry offre un récit indocile et lumineux. Tissant des liens entre des générations de femmes discrètes, elle tente un cri à fendre les eaux, prête à tout remuer pour vivre sa vie et laisser la preuve qu'elle existe.Kristina Gauthier-Landry est née à Natashquan en 1985, d'une mère acadienne et d'un père capitaine.Elle a remporté le prix littéraire Myriam- Caron en 2021 grâce à son premier livre à La Peuplade, Et arrivées au bout nous prendrons racine. Avec Le don, elle continue d'explorer les thématiques de la filiation et de l'affranchissement.
Jeudi 20 mars 2025Dialogue entre Julia Deck et Ilaria Vidotto dans le cadre de la sortie du roman Ann d'Angleterre publié aux éditions du SeuilPrix Médicis 2024En avril 2022, la mère de Julia Deck est victime d'un accident cérébral. Selon les médecins, ses chances de survie sont infimes. Mais la patiente déjoue les diagnostics. Commence alors un long cheminement, dans l'espoir d'une convalescence, à travers le dédale des établissements de soins. En parallèle, Julia Deck raconte, sur un rythme vif et non dénué d'humour british, la vie de cette femme issue d'une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, qui s'est élevée socialement, est venue habiter en France, tout en continuant d'entretenir un rapport complexe avec sa famille d'Angleterre. Car au milieu de son histoire, Julia décèle une étrangeté, peut-être un secret – un point aveugle dans le récit de sa filiation. Mais à cette interrogation, seule sa mère, précisément, pourrait répondre. Ce texte splendide, qui questionne les liens entre l'écriture et la vie, est aussi un geste d'amour bouleversant d'une fille envers sa mère.Née à Paris d'un père français et d'une mère britannique, Julia Deck a précédemment publié cinq romans dont Viviane Élisabeth Fauville (2012), Propriété privée (2019) et Monument national (2022), traduits en plusieurs langues.Née à Gênes le 13 août 1990, Ilaria Vidotto est diplômée en langues et littératures étrangères à l'Université de Bologne (cours trinational Bologne-Mayence-Dijon) en septembre 2009 avec une thèse sur la littérature française (La fonction des lettres dans Le lys dans la vallée de Balzac et dans Adolphe de Benjamin Constant). En juillet 2014, elle a obtenu un Master en traduction spécialisée et interprétation de conférence au SSLMIT, Université de Trieste.Ses recherches, au sein de l'École doctorale d'études littéraires et culturelles, portent sur la littérature et la culture françaises des XIXe et XXe siècles.
Mercredi 19 mars 2025Dionigi Albera présente son ouvrage "Lampedusa - Une histoire méditerranéenne" aux éditions du Seuil.Une rencontre réalisée en collaboration avec l'Institut français centre Saint-Louis.Caillou aride aux confins de la Sicile, Lampedusa est aujourd'hui le symbole tragique de la crise des migrants en Europe. Derrière cette réalité tranchante, se révèle un microcosme où se croisent militants, pêcheurs, réfugiés, journalistes, touristes. Dionigi Albera s'est immergé dans la vie locale et a décelé les contradictions du lieu, entre forteresse et zone de passage. Et il remonte les strates du temps. Appuyé aux archives, aux récits des voyageurs et aux légendes, il repère Lampedusa jusque dans les confréries noires du Brésil colonial ou dans l'oeuvre de Diderot.Creuser l'histoire de Lampedusa, c'est plonger dans l'épaisseur de la frontière, dans les échanges entre Orient et Occident, musulmans et chrétiens, empires ottoman et espagnol, Afrique du Nord et Europe. Car Lampedusa a toujours été une île-monde. S'y retrouvent des marins et des guerriers, des convertis et des repris de justice exilés, des corsaires et des ermites bons commerçants, une Madone protectrice des naufragés, un Prince sicilien, nommé déjà Le Guépard… 20 km2 perdus en mer où se condensent cinq siècles d'histoire méditerranéenne. Dans un récit sensible et haut en couleurs, Dionigi Albera saisit ainsi les temporalités longues, sous les oscillations nerveuses de l'histoire contemporaine.Dionigi Albera est anthropologue et directeur de recherche émérite au CNRS. Il a notamment publié le Dictionnaire de la Méditerranée (Actes Sud, 2016) et Dieu, une enquête. Judaïsme, christianisme, islam : ce qui les distingue, ce qui les rapproche (Flammarion, 2013).
Mardi 11 mars 2025Voix en mouvement : Migrations et IdentitéDans le cadre du Festival Ça jase en Tiguidou, nous avons reçu Maïka Sondarjee pour présenter son essai Tu viens d'où ? publié aux éditions LUXCauserie animée par Anne TrépanierTu viens d'où ? - Editions LUXFille de l'océan Indien et de l'Atlantique, du canal du Mozambique et du Saint-Laurent, Maïka Sondarjee est issue d'une famille catholique canadienne-française et d'une famille musulmane malgache d'origine indienne. Elle est le produit d'une mixité qui fait qu'on lui demande souvent d'où elle vient.Dans cet essai, l'autrice raconte son histoire, mais aussi celle de toutes les personnes dont la peau est une mosaïque et qui, comme elle, habitent plusieurs mondes. En s'attardant notamment à l'histoire des mariages mixtes, au phénomène du white passing (passer pour blanc) et au colorisme, Maïka Sondarjee s'interroge sur la manière dont les généalogies transnationales et postcoloniales façonnent l'identité des individus et leur rapport au monde.Ce livre est une lettre d'amour et de gratitude à la société qui a accueilli son père à Sherbrooke dans les années 1970 et à la famille indienne qui a accepté sa mère dans les années 1980. C'est aussi un plaidoyer pour l'émergence d'une pensée frontalière, une manière de concevoir le monde à partir de ses marges pour le réinventer.Maïka Sondarjee est une chercheuse et autrice canadienne. Professeure agrégée à l'École de développement international et mondialisation de l'Université d'Ottawa, elle s'intéresse aux aspects inégalitaires des relations internationales, ainsi qu'au métissage et à l'immigration.Anne Trépanier est historienne et professeure à l'Université Carleton (Ottawa). Pédagogue novatrice de l'interdisciplinaire, elle a été récompensée par le prix international D2L (2019). La médiation interculturelle lui est à la fois un objectif et un outil pour interroger le passé comme le présent. Ses travaux explorent l'imaginaire politique québécois, les questions de représentations nationales et la narration de la nation.
Mercredi 19 mars 2025Voix en mouvement : Migrations et IdentitéDans le cadre du Festival Ça jase en Tiguidou, nous avons reçu Kim Thúy, autrice de Em, Ru, Mãn et Vi publiés aux éditions Liana LeviCauserie animée par Anne TrépanierKim Thúy a quitté le Vietnam avec les boat people à l'âge de dix ans et s'est installée avec sa famille au Québec.Diplômée en traduction et en droit, l'écrivaine a travaillé comme couturière, interprète, avocate et chef-propriétaire de restaurant.Kim Thúy a reçu plusieurs prix, dont le Prix littéraire du Gouverneur général 2010, et a été l'une des quatre finalistes du Nobel Alternatif en 2018. Elle est chevalière de l'Ordre national du Québec. Ses livres, dont les ventes montent à plus de 850 000 copies partout dans le monde, sont traduits en 31 langues et 43 pays et territoires. Kim Thúy vit à Montréal et se consacre à l'écriture.Anne Trépanier est historienne et professeure à l'Université Carleton (Ottawa). Pédagogue novatrice de l'interdisciplinaire, elle a été récompensée par le prix international D2L (2019). La médiation interculturelle lui est à la fois un objectif et un outil pour interroger le passé comme le présent. Ses travaux explorent l'imaginaire politique québécois, les questions de représentations nationales et la narration de la nation.
Jeudi 27 février 2025Le dehors dedans - Averroès en peintureRencontre avec Jean-Baptiste Brenet autour de son livre Le dehors dedans - Averroès en peinture - éditions MaculaEn présence de l'éditrice Véronique YersinPendant deux cent cinquante ans, entre le XIVe et le XVIe siècle, on a peint en Italie des Triomphe de Thomas d'Aquin qui représentent le théologien chrétien en chaire, majestueux, dominant le même adversaire assis ou étendu à ses pieds. Enturbanné, barbu, cet homme vaincu est Averroès, le grand commentateur arabe d'Aristote. Que fait-il là ? Quel est le sens de cette figuration, a priori négative, qui se répète à travers les âges ? C'est à quoi ce livre veut répondre, en proposant de « lire » ces peintures d'un autre œil : non pas en spécialiste de l'art, mais en historien de la philosophie, soucieux du dossier théorique ayant opposé les deux personnages et leurs épigones (les annexes contiennent la traduction inédite de textes majeurs de la querelle).Deux choses ressortent, dans un renversement : que ces œuvres de propagande travestissent la réalité du rapport complexe d'héritage et de relance que la scolastique puis la pensée « européenne » auront entretenu avec la pensée arabe ; qu'elles se trahissent, pourtant, laissant voir ce qu'elles entendaient recouvrir. Dedans, et non pas dehors, Averroès, songeur, est un motif inattendu : le véritable « sujet » de tous ces Triomphe.Jean-Baptiste Brenet est médiéviste, professeur de philosophie arabe à l'Université Paris 1- Panthéon Sorbonne. Il est spécialiste de l'œuvre d'Averroès (Ibn Rushd) et de son legs au monde latin. Traducteur de l'arabe et du latin, il a publié une vingtaine d'ouvrages, parmi lesquels : Averroès l'inquiétant, Paris, Les Belles Lettres, 2015 ; Je fantasme, Lagrasse, Verdier, 2017 ; Que veut dire penser ? Arabes et Latins, Paris, Payot et Rivages, 2022.
Lundi 24 février 2025Peggy GuggenheimRencotre avec Magali Croset-Calisto autour de son livre Le monde selon Peggy g. - éditions Livres du mondeEn collaboration avec l'Institut Français Centre Saint-LouisLe monde selon Peggy g. - éditions Livres du mondeNew York, Londres, Paris, Annecy, Venise. Cocteau, Kandinsky, Ernst, Pollock, Brancusi. L'art, la fortune, l'amour, la liberté. La création à Venise de son légendaire musée... Peggy Guggenheim (1898-1979) est une mécène américaine dont la vie et les aventures bien réelles dépassent toute fiction. Ou presque.Magali Croset-Calisto est sexologue, psychologue et addictologue. Titulaire d'un doctorat de lettres consacré au surréalisme, elle a un parcours professionnel et universitaire résolument pluridisciplinaire. Ses thèmes de recherche portent principalement sur l'art, la littérature, la psychanalyse, les grandes figures féminines du XXe-XXIe siècle, l'érotisme et la sexualité. Elle est l'auteure d'une douzaine d'ouvrages dont Les Révolutions de l'orgasme (Editions de l'Observatoire), La révolution du No Sex (Editions de l'Observatoire), Une fin de vie volée (Le Bord de l'eau), Fragments d'un discours polyamoureux (Editions Michalon)
Vendredi 21 février 2025 Elsa DECK MARSAULT - Faire justice, Moralisme progressiste et pratiques punitives dans la lutte contre les violences sexistes - éditions La FabriqueEn présence de l'éditrice Stella MAGLIANI-BELKACEMLà où il est admis que le recours à la police en cas de violence n'est pas la solution mais plutôt un problème supplémentaire, la tentation est de s'y substituer. Si l'intention est louable, son application l'est moins. Les mesures sont expéditives et les outils pour faire justice sont encore profondément empreints d'une philosophie punitive : menace, exclusion, harcèlement, dénonciation publique et discréditation politique. Comment sortir de cette impasse? La question est d'autant plus difficile qu'elle surgit au moment où les forces réactionnaires mènent une large offensive contre le wokisme pour mieux protéger ceux qui organisent les violences dans nos sociétés.Écrit par une « militante gouine », ce livre propose une critique fine du moralisme progressiste et des pratiques punitives dans les luttes sociales. En se saisissant d'exemples concrets rencontrés au gré de son militantisme et en discutant précisément l'abolitionnisme pénal, elle pose les jalons d'une justice transformatrice inventive, capable de prendre soin des victimes et de transformer les individu.es comme les groupes.Endiguer les violences c'est aussi ne plus craindre le conflit, ne plus avoir peur de lutter.Elsa Deck Marsault a cofondé Fracas, collectif queer et féministe d'entraide militante à la prise en charge des conflits et des violences en milieu intracommunautaire.
Vendredi 4 Octobre 2024La Rome des écrivainsUne conférence animée par l'essayiste et critique littéraire Corina Ciocârlie ainsi que par l'écrivain italien Raoul Precht. En dialogue avec le professeur Edmond Galasso, diplômé de l'université Lyon 3 et auteur d'Italiens d'hier et d'aujourd'hui.Corina Ciocârlie présente Ciné Roman - Ville éternelle, Regards croisés aux éditions Signes et Balises et Raoul Precht Quintetto Romano chez Bordeaux EdizioniCiné Roman - Ville éternelle, Regards croisés - éditions Signes et BalisesCorina Ciocârlie suit à la trace des personnages de fiction, prête l'oreille aux échos de leurs pas dans les rues de la ville de Rome, confronte leurs idées préconçues et leurs premières impressions de voyage. Rome est faite aussi de tout ce qu'en ont raconté les visiteurs qui nous ont précédés.Raoul Precht (Dir.) - Quintetto Romano - Bordeaux EdizioniCinq écrivains pour un roman en cinq histoires dont le protagoniste est la ville que beaucoup ont visités mais que peu ont vraiment connue.Corina Ciocârlie est journaliste et critique littéraire.Elle a étudié la linguistique et la littérature roumaine à l'Université de Bucarest .Corina Ciocârlie rédige des critiques littéraires pour l'hebdomadaire Le Jeudi, coordonne le supplément spécial Tageblatt Livres/Bücher et collabore aux Éditions Phi.Raoul Precht est poète, narrateur, traducteur et essayiste. Il a récemment publié le recueil de nouvelles Quintetto romano et le roman Il mare dei poeti (Bordeaux 2023 et 2024).
13 février 2025Rencontre avec Claudio D'AURIZIO autour de Gilles DeleuzeEn conversation avec Daniela ANGELUCCI et Fabrizio PALOMBIClaudio D'Aurizio est auteur de l'essai Una filosofia della piega éditions Mimesis et traducteur de Sulla pittura éditions EinaudiUna filosofia della piega - Saggio su Gilles DeleuzeL'ouvrage retrace rétroactivement l'ensemble du parcours philosophique de Gilles Deleuze (1925-1995) à la lumière du concept de pli, et se divise en deux parties qui abordent, sous des angles différents, la fonction de cette notion dans l'évolution de sa pensée. Una filosofia della piega offre au lecteur un riche parcours théorique qui participe au débat sur l'héritage et la pertinence de la pensée de l'un des plus importants intellectuels français du XXe siècle.Sulla pittura - Corso marzo-maggio 1981Par David LapoujadeTraduction de Claudio D'AurizioDe 1970 à 1987, Gilles Deleuze a enseigné un cours hebdomadaire de philosophie à l'Université expérimentale de Vincennes, transférée à Saint-Denis en 1980. Les huit conférences données par le philosophe français entre mars et juin 1981, transcrites et annotées dans ce volume, sont entièrement consacrées au problème de la peinture. Cézanne, Van Gogh, Michel-Ange, Turner, Klee, Mondrian, Pollock, Bacon, Delacroix, Gauguin ou Caravage constituent pour Deleuze autant d'occasions de discuter de concepts philosophiques fondamentaux tels que code, diagramme, figure, analogie, modulation. Avec ses étudiants, le philosophe français repense radicalement les concepts qui constituent habituellement la base de notre compréhension de l'activité créatrice des peintres.Claudio D'Aurizio est titulaire d'un doctorat en études humanistes en co-direction de l'Université de Calabre et de l'Université de Reims Champagne-Ardenne. Professeur de philosophie théorique à l'Université de Calabre, secrétaire de rédaction de la revue L'inconscio, il a traduit David Lapoujade, Deleuze. Mouvements aberrants (2020) et Alain Badiou, Nietzsche. Antiphilosophie 1 (2022). Il traite de la philosophie moderne et contemporaine et de son intersection avec la littérature, la psychanalyse, l'art.Daniela Angelucci enseigne l'esthétique à l'Université de Roma Tre. Ses principaux domaines d'intérêt comprennent la théorie de l'image et la philosophie du cinéma.Fabrizio Palombi est professeur associé de philosophie théorique à l'Université de Calabre, professeur à l'Institut pour la clinique des liens sociaux et directeur de L'inconscio.
Vendredi 14 février 2025Rencontre avec Pascal Boniface, auteur de Israël-Palestine, une guerre sans limites ? - Editions EyrollesOrganisée en collaboration avec Les amis du monde diplomatique ItalieL'histoire et l'actualité d'un conflit majeur Cet ouvrage de référence, clair et concis revient sur les origines du conflit depuis la création de l'État d'Israël. Il décrypte les événements marquants qui ont embrasé la région ainsi que les multiples tentatives de paix avortées jusqu'à la reprise de la guerre en 2023.Ce livre dresse un panorama complet des enjeux géopolitiques d'une cohabitation impossible, son impact auprès des pays arabes voisins et ses retentissements à l'échelle mondiale.Pascal Boniface est un géopolitologue français. Il est le Fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et a écrit, participé ou préfacé de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues.Pascal Boniface est un géopolitologue français. Il est le Fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et a écrit, participé ou préfacé de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues.
mercredi 15 janvier 2025Dominique Iogna-Prat – La maison commune des modernes. Entre tradiction d'Église et utopies scoiales – France XIXe-XXe siècles – Éditions PUFEn dialogue avec Patrick Valdrini La culture occidentale tend à penser le social au prisme de l'architecture depuis le Moyen Âge, qui formule un rapport d'équivalence entre l'église et l'Église, le contenant et le contenu, puis le rapport dynamique de deux nouveaux termes, la ville et la cité, à l'âge du grand essor urbain des années 1100-1200. Dans un Occident qui reste chrétien dans ses conceptions de l'ordre du monde au moins jusqu'aux Lumières philosophiques du XVIII e siècle, les rapports ville/cité et architecture/architectonique relèvent longtemps d'un montage théologico-politique propre à ménager une relation entre temporel et spirituel, entre l'ici-bas et l'au-delà. L'objet de La Maison commune des Modernes est de s'interroger sur le devenir de ce montage théologico-politique dans le temps d'après, de 1800 à 1920, soit l'époque de la grande reconstruction de société après la Révolution française, qui voit l'émergence des sciences de l'homme et de la société, spécialement de la sociologie et de l'urbanisme, lesquelles viennent interroger radicalement la pertinence de la référence au divin et aux destinées transcendantes de la communauté humaine. Surnature ou sur-société ? Architecture créatrice de Dieu ou architecture autoportante des hommes ? Et que devient cette maison commune à l'âge des grandes crises écologiques, lorsqu'il s'agit de sauver la planète que tous les hommes ont en partage ? Dominique Iogna-Prat est directeur de recherche émérite au CNRS et directeur d'études émérite à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Historien reconnu du Moyen Âge occidental, il a codirigé aux Puf le Dictionnaire des faits religieux (2e éd. 2019) et le Dictionnaire critique de l'Église. Notions et débats de sciences sociales (2023)
Mathieu Larnaudie - Trash Vortex Éditions Actes SudEn dialogue avec Aurélie Adler et Ilaria Vidotto – jeudi 9 janvier 2025Quelque chose est en train de craquer. Face à l'angoisse apocalyptique qui hante notre temps, les puissants de ce monde se préparent eux aussi à l'effondrement. Certains croient assurer leur survie en s'offrant de luxueux bunkers, d'autres capitalisent sur le désastre qu'ils ont contribué à provoquer. Eugénie Valier, héritière déclinante d'un grand groupe industriel, se résigne quant à elle à une mort prochaine. Et puisque l'humanité court à sa perte, elle décide de démanteler l'empire érigé par son père au lieu de le léguer à son fils. L'intégralité de sa fortune ira à une fondation destinée à nettoyer les "trash vortex", ces vastes tourbillons marins qui charrient tous les déchets dérivant à la surface des océans. Mais cette mission, a priori vertueuse, sert en fait un projet de liquidation générale, auquel se mêle un inavouable règlement de comptes familial. Avec cette satire virtuose des élites économiques, politiques, et des multiples acteurs qui gravitent autour d'elles, Mathieu Larnaudie nous emporte dans une traversée vertigineuse de notre époque, et signe le grand roman d'une civilisation fascinée par sa propre fin. Que reste-t-il à transmettre lorsque demain est incertain ?Né en 1977, Mathieu Larnaudie vit et travaille à Paris. Depuis 2004, il codirige la revue et les éditions Inculte. Il est l'auteur, notamment, de Strangulation (Gallimard, 2008), La Constituante piratesque (Burozoïque, 2009), Les Effondrés (Actes Sud, 2010), Acharnement (Actes Sud, 2012) et Notre désir est sans remède (Actes Sud, 2015).
Mercredi 18 décembre 2024Olivier Guez - "Mesopotamia" - Editions GrasseVous ne la connaissez pas, pourtant elle a tenu le monde entre ses mains. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Gertrude Bell a dessiné les frontière de l'Orient, dans ce désert sauvage où tout a commencé : le pays entre deux fleuves, le Tigre et l'Euphrate.Aventurière, archéologue, espionne, parlant l'arabe et le persan, elle fut la première femme puissante de l'Empire britannique, mais aussi une héroïne tragique. Idéaliste comme son ami et frère d'âme Lawrence d'Arabie. Impérialiste et courageuse comme le jeune Winston Churchill. Enfant aimée et incomprise d'une riche famille victorienne. Amoureuse éperdue. Et une énigme pour nous : celle des femmes que l'Histoire a effacées.Olivier Guez lui rend sa gloire et nous offre une épopée flamboyante : de la découverte de gigantesques gisements pétroliers aux jeux de pouvoir cruels entre Britanniques, Français et Allemands, des négociations sous les tentes bédouines aux sables de Bagdad où se perdent nos rêves.Le roman de Gertrude Bell dessine la vaste freque de la première mondialisation, quand le plus grand empire de tous les temps s'approprie une contrée mythique et maudite, terre d'Abraham, du déluge et de Babel, tombeau d'Alexandre le Grand : la Mésopotamie.Romancier, essayiste, ancien journaliste, Olivier Guez est notamment l'auteur de La disparition de Josef Mengele (Grasset 2017, prix Renaudot). Il a reçu le César allemand du meilleur scénario pour le film Fritz Bauer, un héros allemand. Il vit à Rome.
samedi 7 décembre 2024Francesca Alberti – Pierres, matières, surfaces à la Villa Médicis – Silvana editoriale – Revue Studiolo n.19 – éditions Macula En dialogue avec Ariane Varela Braga et Gaëlle ObiéglyDe la villa de Lucullus au palais d'Honorius, du casino du cardinal Giovanni Ricci da Montepulciano à la villa de Ferdinand de Médicis, la Villa Médicis, siège de l'Académie de France à Rome depuis 1803, recèle, dans ses pierres, matières et surfaces, plusieurs récits qui se croisent et s'entrecroisent. Les contributions réunies dans ce volume, issues de l'histoire de l'art et de l'architecture, de la restauration ou de l'archéologie mais aussi de la littérature, portent une attention rapprochée aux traces conservées dans les matériaux et leurs multiples sollicitations.De par leurs approches diverses, ces textes nous proposent de parcourir la Villa Médicis en redécouvrant son écosystème matériel, où se superposent des régimes de temporalité non linéaires, nous invitant à reconsidérer notre propre rapport à l'histoire et aux lieux patrimoniaux.Francesca Alberti est Directrice du département d'histoire de l'art à l'Académie de France à Rome et Maîtresse de conférences à l'Université de Tours et au Centre d'Études Supérieures de la Renaissance. Ses recherches se concentrent sur l'art et la culture visuelles au début de l'époque moderne. Pensionnaire à l'Académie de France à Rome (2014-2015), elle a été cocommissaire en 2022 de l'exposition Gribouillage / Scarabocchio. De Léonard de Vinci a Cy Twombly (Villa Médicis, Rome-Ecole des Beaux-Arts, Paris).
Vendredi 8 novembre 2024Amelia Rosselli – "Journal obtus" – éditions Ypsilon Rencontre avec les autrices Maria Attanasio et Antonella Anedda, Marie Fabre, traductrice et Isabella Checcaglini, éditrice« La poésie ne doit pas être confession mais recherche de vérité », affirme-t-elle. « La poésie, pour moi, c'est d'abord réussir à transmettre l'expérience du réel collectif ». Or elle accepte ici, d'une certaine manière, d'expérimenter une prose directement et narrativement autobiographique - avec la distance d'une troisième personne et de multiples transfigurations, certes, mais cependant lisible comme le journal d'une crise, où le sujet se raconte et, se racontant, remonte dans le passé aux racines de son histoire, et se questionne.Étonnamment, elle définit elle-même ce texte comme son « mini-roman ». Journal Obtus (Diario ottuso, 1990) est l'avant-dernier livre publié par Amelia Rosselli - « le plus grand poète italien du XXe siècle », au dire de Pasolini qui publie ses premiers poèmes dans la revue de Vittorini et Calvino, Il Menabò, en 1964.Amelia Rosselli (1930-1996), poète italien qui a fait partie de la “génération des années trente”, avec quelques-uns des noms les plus connus dans la littérature italienne.
Lundi 7 octobre 2024Il Giorgione di Dumas - Cristina Farnetti présente son édition bilingue du texte de Dumas. Zel edizioni En dialogue avec Costanza BarbieriTraduites pour la première fois en italien, et bien loin de la dernière réédition de 1862 dans la version originale française, ces pages de Dumas remettent en cause l'obscurité qui enveloppe presque entièrement la biographie de Giorgione (Castelfranco Veneto, 1478 ? - Venise, 1510).D'un trait de plume aussi acéré que l'épée d'un mousquetaire, l'écrivain mêle habilement ce que Vasari, Ridolfi et quelques autres auteurs lui ont transmis.Il plonge dans le profil intérieur de Giorgione, décrivant ses sentiments et sa fragilité, le poursuivant dans les calli de Venise alors qu'il converse avec Titien ou s'attarde mélancoliquement dans l'obscurité de sa chambre : généreux et amoureux, insouciant et vaincu, presque comme s'il était le protagoniste du dernier scénario envoyé au Théâtre-Français de Paris.
Mercredi 2 octobre 2024Sarah Rey - "Manus. Une autre histoire de Rome" – Éditions Albin MichelLe corps est un langage à Rome, dont Sarah Rey propose d'étudier la grammaire à travers le prisme riche et original de la main. Que nous apprend-t-elle du monde romain, de sa symbolique et de ses usages, des plus traditionnels aux plus surprenants ?La main prête serment à Rome, scelle les contrats, pratique les rituels, soigne, commande, exécute, affranchit, est aussi éloquente que la voix..., mais elle peut encore se montrer impie, défaillante ou disgracieuse, et être frappée d'interdit. Dextra ou sinistra, célébrée ou crainte, et parfois même mutilée, la main se révèle un outil essentiel dans l'élaboration des codes moraux, sociaux et religieux des débuts de la République à l'avènement de l'Empire.Sarah Rey montre combien son importance est manifeste au sein de toutes les couches de la population romaine, des élites dirigeantes aux travailleurs manuels, artisans comme paysans, en passant par les soldats, les prêtres et les médecins. On explore ainsi, à travers la main, toute une série d'expressions de ce qui fait au quotidien la romanité.Convoquant des sources juridiques, rhétoriques, poétiques, mais aussi épigraphiques et iconographiques qui mettent en scène la main, et qu'elle traduit et analyse avec précision et finesse, Sarah Rey livre un essai très incarné, qui nous fait redécouvrir les épisodes emblématiques de la Rome antique et les personnages célèbres de son histoire.Sarah Rey est maître de conférences en histoire romaine à l'université de Valenciennes. Sa thèse (« Écrire l'histoire antique à l'École française de Rome. 1873-1940 », Rome, EFR, 2012) et plusieurs de ses articles sont consacrés à l'historiographie, ancienne et moderne. Elle s'intéresse aussi à l'histoire sociale et religieuse de la Rome antique.
Jeudi 30 mai 2024Jean-Marc Narbonne – "Protagoras, premier penseur de la démocratie. Une relecture philosophique et historique" – Éditions PULEn principe, Protagoras est quelqu'un qui a beaucoup pour plaire. C'est un démocrate aux prétentions plutôt modestes, un homme qui s'efforce d'améliorer autant qu'il le peut le bien-être des individus qu'il côtoie et celui des cités dans lesquelles il séjourne. Un réformateur sans doute, mais prudent et bien vu de « toute la Grèce cultivée », comme l'avait déjà noté Nietzsche. Pourquoi alors tant de défiance à son égard? Bien sûr, chacun sait ce qui a entaché son nom et sa réputation dans l'histoire, une machine de guerre conçue par Platon pour discréditer ses positions et à laquelle Aristote lui-même, qui lui doit en réalité beaucoup et le rejoint sur plusieurs points, a contribué.Dans le présent livre - le premier en langue française à lui être expressément consacré -, l'on verra pourtant qu'un autre portrait de Protagoras est possible, celui d'un penseur qui tient sur la réalité sensible des propos beaucoup plus fondés que ce qu'on a généralement reconnu, qui adopte face au divin une position plus révérencieuse que ce que sa fameuse déclaration « agnostique » a pu laisser supposer, qui se révèle plus proche d'Aristote que ce qu'on a prétendu et que l'intéressé lui-même s'est montré prêt à le reconnaître, et partisan d'une démocratie de type modéré dont Aristote plus tard se fera lui-même le chantre.Bref, un Protagoras qui épistémologiquement, religieusement, éthiquement et politiquement parlant, se mesure en fait aux plus grands esprits dans l'histoire, un penseur innovant qu'il convient de reconsidérer et dont on tente par ailleurs ici - une nouveauté - de retracer l'influence depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours.Jean-Marc Narbonne, Membre de la Société royale du Canada, est professeur de philosophie antique à l'Université Laval (Québec), titulaire de la Chaire de recherche du Canada en Antiquité Critique et Modernité Émergente (ACMÉ, 2015-2022), directeur du projet Partenariat international de recherche Raison et Révélation : l'Héritage Critique de l'Antiquité (CRSH 2014-2021), et directeur du projet d'édition des Œuvres complètes de Plotin aux éditions Les Belles Lettres.
Jeudi 6 juin 2024Pascal Janovjak – Le voyage du Salem – Actes Sud.En dialogue avec Céline CuriolEn 1980, la salle des machines d'un énorme pétrolier baptisé le Salem prend feu au large des côtes sénégalaises. L'équipage est sauvé par un navire anglais qui s'éloigne en sachant que le tanker, chargé de 200 000 tonnes de brut, va exploser et provoquer la plus grande marée noire de tous les temps. Mais le géant de fer bascule et coule sans la moindre étincelle. Un mystère, une histoire unique, celle de la plus extraordinaire escroquerie du siècle.Pascal Janovjak est un écrivain franco-suisse né à Bâle en 1975 de mère française et de père slovaque. Il étudie l'histoire de l'art et la littérature comparée à Strasbourg et travaille ensuite à l'étranger, d'abord en Jordanie et au Liban en tant qu'enseignant, puis au Bangladesh où il occupe le poste de directeur de l'Alliance Française de Dhaka.
Lundi 9 décembre 2024 Edgardo Scott - "Du flâneur au vagabond, un essai sur la marche" – éditions RiveneuveEn dialogue avec Magali Sequera, traductriceLes mille façons de marcher selon un auteur argentin d'origine écossaise vivant à Paris et qui explore les textes de grands écrivains de l'Ancien et du Nouveau monde : Ignace de Loyola, Borges, Virginia Woolf, Jean-Jacques Rousseau ou Damon Albarn. Une enquête sur le monde et sur soi-même.Un essai sur une fonction vitale autant physique que morale : la marche avec ses cinquantes nuances en s'appuyant sur les réflexions d'écrivains de très nombreux pays pour décentrer le regardUn essai plein d'érudition d'un auteur au croisement de l'Ancien et du nouveau monde déjà encensé par la critique en Argentine, Espagne, Portugal et en ItalieUne traduction de l'espagnol par la traductrice d'Hervé Guibert et Julia Deck : Magali Sequera.Le 30e titre de la collection bien installée Pépites pour les livres de poche aux couverture kraft avec une gravure de l'artiste France Dumas.Edgardo Scott est né dans la banlieue de Buenos Aires en 1978, originaire d'une famille irlandaise. Il a été membre fondateur du Grupo Alejandría, qui a lancé en 2005 un mouvement de lectures et de cycles littéraires.
La Galerie de Florence racontée par Dumas. Rencontre avec Cristina Farnetti et Jocelyn Fiorina pour leur livre publié aux éditions ChêneUn trésor oublié signé Alexandre Dumas, publié pour la première fois, 7 volumes, 1 900 pages, 700 images.En 1840, Alexandre Dumas, tout juste installé à Florence, est sollicité pour rédiger un guide du musée des Offices à la forme révolutionnaire. Grand amateur d'art, l'écrivain transforme le projet en une création magistrale : il commente 200 chefs-d'oeuvre de la galerie des Offices auxquels il ajoute une histoire des Médicis, une histoire de la peinture et des peintres, le tout formant une arborescence romanesque, érudite et vivante. L'inégalable collection des portraits de peintres complétera l'ouvrage. Édité pour la première fois, ce monument littéraire, en plus de l'intégralité des gravures d'origine, est enrichi de toutes les oeuvres en couleur, et est éclairé par les annotations de Cristina Farnetti et de Jocelyn Fiorina.Édition établie, présentée et annotée par Cristina Farnetti et Jocelyn Fiorina, en collaboration avec le musée des Offices de Florence.Cristina Farnetti, spécialiste en philosophie et en littératures anciennes, se consacre à la recherche et à l'histoire des idées, notamment aux liens entre arts figuratifs et performatifs. Elle est l'autrice de nombreuses éditions critiques.Elle est en disponibilité du ministère de la Culture italien.Jocelyn Fiorina est président de la Société des Amis d'Alexandre Dumas. Il est enseignant à CentraleSupélec, à l'Université Paris-Saclay, et à l'Université de Rome La Sapienza. Passionné de littérature, il a consacré un ouvrage aux riches liens entre le célèbre écrivain français et l'Italie.