Une émission de l’AIU, préparée et présentée alternativement par Frédérique Leichter-Flack et Ariel Danan le dimanche 13h30-14h. « Le bénéfice du doute » abordera chaque semaine une problématique différente, en prise avec les enjeux du moment mais à distance cependant des discours tranchés de l’act…
« Le bénéfice du doute » émission de l’Alliance Israélite Universelle présentée par Ariel Danan Il reçoit Julien Darmon, docteur de l’école des Hautes études en sciences sociales, élève du regretté Charles Mopsik, traducteur du Zohar. Partie 1. Sujet : Qu’est-ce que la Kabbale, la mystique juive ? Partie 2
« Le bénéfice du doute » émission de l’Alliance Israélite Universelle présentée par Ariel Danan Il reçoit Julien Darmon, docteur de l’école des Hautes études en sciences sociales, élève du regretté Charles Mopsik, traducteur du Zohar. Partie 1. Sujet : Qu’est-ce que la Kabbale, la mystique juive ? Partie 1
Ariel Colonomos est chercheur en sciences politiques, professeur à Sciences Po et directeur de recherches au CNRS. Spécialiste de la morale dans les relations internationales et de l’éthique de la guerre, il est notamment l’auteur de La Politique des oracles : raconter le futur (éd. Albin Michel), Le Pari de la guerre : guerre préventive, guerre juste (éd. Denoël), La Morale dans les relations internationales (éd. Odile Jacob). Il prépare actuellement un livre sur la valeur de la vie en éthique de la guerre et le problème des prises d’otages.
Ariel Colonomos est chercheur en sciences politiques, professeur à Sciences Po et directeur de recherches au CNRS. Spécialiste de la morale dans les relations internationales et de l’éthique de la guerre, il est notamment l’auteur de La Politique des oracles : raconter le futur (éd. Albin Michel), Le Pari de la guerre : guerre préventive, guerre juste (éd. Denoël), La Morale dans les relations internationales (éd. Odile Jacob). Il prépare actuellement un livre sur la valeur de la vie en éthique de la guerre et le problème des prises d’otages.
« Le bénéfice du doute » (en deux parties) émission de l’Alliance Israélite Universelle présentée par Ariel Danan Invitée : Catherine Chalier, philosophe. Partie 2 Sujet : Le livre « Le Rabbi de Kotzk, un hassidisme tragique ? » paru aux éditions Arfuyen
« Le bénéfice du doute » (en deux parties) émission de l’Alliance Israélite Universelle présentée par Ariel Danan Invitée : Catherine Chalier, philosophe. Partie 1 Sujet : Le livre « Le Rabbi de Kotzk, un hassidisme tragique ? » paru aux éditions Arfuyen
Le bénéfice du doute - Emission de l’Alliance israélite universelle présentée par Frédérique Leichter-Flack. Invité : Daniel Szeftel, économiste de la santé. Philosophe et sociologue de formation, il co-dirige un cabinet de conseil spécialisé sur les problématiques de santé publique. Nos données de santé nous appartiennent, leur confidentialité est protégée et doit le rester au maximum pour éviter les dérives et les discriminations. Mais nous pouvons tirer un bénéfice individuel aussi bien que collectif de leur partage à grande échelle : à partir de grandes masses de données en santé, des algorithmes d'intelligence artificielle pourront proposer davantage de dépistage ciblé, des traitements plus efficaces, une médecine personnalisée, et augmenter donc la pertinence des décisions thérapeutiques individuelles aussi bien que l'efficience des politiques de santé publique. Mais comment faire confiance (jusqu'à accepter ses prescriptions thérapeutiques et ses arbitrages coût-bénéfice) à une intelligence artificielle auto-apprenante dont nous ne pourrons pas suivre le raisonnement? Dans quel modèle d'avenir et de société l'essor des big data en santé nous entraîne? Daniel Szeftel est économiste de la santé. Philosophe et sociologue de formation, il co-dirige un cabinet de conseil spécialisé sur les problématiques de santé publique.
Le bénéfice du doute - Emission de l’Alliance israélite universelle présentée par Frédérique Leichter-Flack. Invité : Daniel Szeftel, économiste de la santé. Philosophe et sociologue de formation, il co-dirige un cabinet de conseil spécialisé sur les problématiques de santé publique. La santé n'a pas de prix, la valeur de la vie est inestimable, c'est entendu, et pourtant, il faut bien lui attribuer un prix, en économie de la santé, ne serait-ce que pour faire des arbitrages budgétaires, doter les hôpitaux, décider du remboursement d'un médicament, fixer ce que, pour la préservation de la vie de chacun d'entre nous, la solidarité nationale doit prendre à sa charge. Faut-il alors être utilitariste comme nos voisins britanniques et assumer de débattre publiquement du rapport coût-bénéfice pour la collectivité de telle ou telle prise en charge individuelle? Y a-t-il une unité de mesure commune de la valeur de la vie en bonne santé? Et le mérite individuel doit-il alors jouer un rôle, jusqu'à distinguer de "bons malades" dont l'aléa de vie devrait être pris en charge par la collectivité et de "mauvais patients" dont le défaut d'observance ou la responsabilité dans le déclenchement de leur maladie devraient être sanctionnés? Non moralisante, notre Sécurité Sociale universelle se garde bien de procéder ainsi. Mais cette discussion incite à regarder l'économie de la santé comme une affaire de philosophie morale. Daniel Szeftel est économiste de la santé. Philosophe et sociologue de formation, il co-dirige un cabinet de conseil spécialisé sur les problématiques de santé publique.
Emission présentée par Ariel Danan L’Etat d’Israël est la seule tentative politique moderne conçue au 19ème siècle à toujours exister. Il est né dans la douleur, le conflit avec ses voisins prenant ses racines avant la Première Guerre mondiale puis dans l’entre-deux-guerres avec une Palestine sous domination ottomane puis britannique. L’histoire de l’Etat d’Israël est marquée par les guerres successives avec les pays arabes, dont il n’était pas du tout évident qu’il sortirait vainqueur (en 1948 et en 1967). Michel Abitbol évoque quelques grandes personnalités politiques qui ont façonné l’Etat d’Israël au premier rang desquels David Ben Gourion, ou encore Moshé Sharett et Itshak Rabin. À propos du livre : « Histoire d'Israël » aux éditions du Perrin Un ouvrage appelé à devenir la synthèse de référence sur l'histoire d'Israël, depuis les premières migrations en Terre Sainte jusqu'à nos jours. Dans cette vaste synthèse, Michel Abitbol retrace l'histoire d'Israël, de sa naissance, en 1948, à nos jours. Après avoir analysé les origines du nationalisme juif et du sionisme, il décrypte l'arrière-plan historique de la déclaration Balfour de 1917 et la résolution de l'ONU du 29 novembre 1947 préconisant le partage de la Palestine entre un Etat juif et un Etat arabe. L'auteur évoque ensuite les sources du conflit entre Juifs et Arabes, puis suit, pas à pas, l'évolution du mandat britannique dans ses atermoiements et ses contradictions, l'édification d'un Etat juif démocratique en même temps que l'émergence d'une " nation " israélienne et d'une culture hébraïque moderne nées du brassage des vagues successives d'immigrants. Le " retour des exilés ", marqué par des réussites exceptionnelles, aboutit à des clivages économiques, sociaux, religieux et culturels mettant à mal la cohésion de la jeune société israélienne dans un contexte de guerres meurtrières auquel ni la victoire de juin 1967 ni les accords d'Oslo avec les Palestiniens en 1993 ne mirent un terme. La montée des extrémismes rend plus incertaine que jamais l'établissement d'une paix durable dans la région. S'appuyant sur des sources variées et solides, Michel Abitbol apporte les éléments indispensables permettant d'appréhender dans toute sa complexité l'histoire sans pareille de l'Etat juif. Michel Abitbol, orientaliste de réputation internationale, a notamment publié chez Perrin Le Passé d'une discorde , couronné par le prix Thiers de l'Académie française, Les Deux Terres promises, une Histoire du Maroc et une Histoire des juifs.
Emission présentée par Ariel Danan L’Etat d’Israël est la seule tentative politique moderne conçue au 19ème siècle à toujours exister. Il est né dans la douleur, le conflit avec ses voisins prenant ses racines avant la Première Guerre mondiale puis dans l’entre-deux-guerres avec une Palestine sous domination ottomane puis britannique. L’histoire de l’Etat d’Israël est marquée par les guerres successives avec les pays arabes, dont il n’était pas du tout évident qu’il sortirait vainqueur (en 1948 et en 1967). Michel Abitbol évoque quelques grandes personnalités politiques qui ont façonné l’Etat d’Israël au premier rang desquels David Ben Gourion, ou encore Moshé Sharett et Itshak Rabin. À propos du livre : « Histoire d'Israël » aux éditions du Perrin Un ouvrage appelé à devenir la synthèse de référence sur l'histoire d'Israël, depuis les premières migrations en Terre Sainte jusqu'à nos jours. Dans cette vaste synthèse, Michel Abitbol retrace l'histoire d'Israël, de sa naissance, en 1948, à nos jours. Après avoir analysé les origines du nationalisme juif et du sionisme, il décrypte l'arrière-plan historique de la déclaration Balfour de 1917 et la résolution de l'ONU du 29 novembre 1947 préconisant le partage de la Palestine entre un Etat juif et un Etat arabe. L'auteur évoque ensuite les sources du conflit entre Juifs et Arabes, puis suit, pas à pas, l'évolution du mandat britannique dans ses atermoiements et ses contradictions, l'édification d'un Etat juif démocratique en même temps que l'émergence d'une " nation " israélienne et d'une culture hébraïque moderne nées du brassage des vagues successives d'immigrants. Le " retour des exilés ", marqué par des réussites exceptionnelles, aboutit à des clivages économiques, sociaux, religieux et culturels mettant à mal la cohésion de la jeune société israélienne dans un contexte de guerres meurtrières auquel ni la victoire de juin 1967 ni les accords d'Oslo avec les Palestiniens en 1993 ne mirent un terme. La montée des extrémismes rend plus incertaine que jamais l'établissement d'une paix durable dans la région. S'appuyant sur des sources variées et solides, Michel Abitbol apporte les éléments indispensables permettant d'appréhender dans toute sa complexité l'histoire sans pareille de l'Etat juif. Michel Abitbol, orientaliste de réputation internationale, a notamment publié chez Perrin Le Passé d'une discorde , couronné par le prix Thiers de l'Académie française, Les Deux Terres promises, une Histoire du Maroc et une Histoire des juifs.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack "Racismes, antiracismes, de nouveaux clivages", invité, Michel Wieviorka Si le vieux racisme de type biologique, a beaucoup régressé, de nouvelles formes ont suscité la mobilisation de nouveaux acteurs dans le champ de l'antiracisme, aujourd'hui plus clivé que jamais. En témoignent les controverses entre universalistes et "racisés", ou autour de la laïcité. Comment dénoncer le "racisme culturaliste" sans tomber dans le "déni des cultures"? Comment protéger les musulmans de la défiance associée à leur religion sans tomber dans le piège que la référence à "l'islamophobie" tend à la liberté d'expression ? A-t-on raison de traiter tous les combats anti-discriminations ensemble, comme si toutes les discriminations (antisémitisme, sexisme, homophobie, racisme anti-musulman, etc.) mettaient en oeuvre les mêmes enjeux ? Et la lutte contre l'antisémitisme, dont l'exemplarité a été sur-sollicitée au service d'autres mobilisations, a-t-elle encore une place dans le champ de l'antiracisme, ou les arguments dénonçant un supposé "deux poids deux mesures", qui rejettent les Juifs dans le camp des adversaires de la liberté d'expression, l'en ont-ils chassée? Michel Wieviorka est sociologue, président de la FMSH (fondation Maison des Sciences de l'Homme). Spécialiste des violences sociales, du terrorisme, du racisme, de l'antisémitisme, il a écrit plusieurs dizaines de livres sur ces sujets. Il publie aujourd'hui Face au Mal. Le Conflit sans la violence, aux éd. Textuel. À propos du livre : "Face au mal : Le conflit sans la violence " Paru aux éditions Textuel Violence sans limites, haine raciste, repli identitaire : le mal progresse, partout dans le monde, et n'épargne pas la France. Michel Wieviorka lance ici une proposition apparemment iconoclaste : pour guérir le mal, il faut plus de conflit. Le mot de "mal" peut surprendre de la part du sociologue. C'est pourtant, avec l'antidote qu'il met en avant, le conflit, ce qui fait la force et l'originalité de sa réflexion. Pour faire face au mal, il est vain de céder à l'incantation d'une société harmonieuse, et il ne suffit pas de promouvoir le lien social, l'unité nationale, l'égalité républicaine, l'intégration de tous... Non, l'urgent est d'encourager le débat et de reconnaître le conflit, mais pas la violence, pour qu'ils se substituent à la crise. Pour Wieviorka, nous avons besoin de plus de relations conflictuelles. II est grand temps, selon lui, de penser le conflit et sa "ré-institutionnalisation", la réinvention du mouvement social et son traitement politique - là réside l'espoir de sortir de la violence brute.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack "Comment penser le terrorisme en sociologue?", invité, Michel Wieviorka. L'urgence d'inventer des politiques de déradicalisation efficaces face aux "revenants" de retour de Syrie, nous trouve collectivement très démunis et perplexes face aux polémiques qui déchirent le champ des sciences sociales sur la question du terrorisme. Radicalisation de l'islam ou islamisation de la radicalité? Différents écueils (l'insistance sur le déterminisme social, la tentation de la psychiatrisation des terroristes... ) menacent de faire dériver les explications en justifications. A quelles conditions les sciences sociales peuvent-elles donc nous aider à analyser et comprendre le phénomène du terrorisme auquel nous faisons face en France? Comment bien parler du terrorisme en sociologue? Michel Wieviorka est sociologue, président de la FMSH (fondation Maison des Sciences de l'Homme). Spécialiste des violences sociales, du terrorisme, du racisme, de l'antisémitisme, il a écrit plusieurs dizaines de livres sur ces sujets. Il publie aujourd'hui Face au Mal. Le Conflit sans la violence, aux éd. Textuel. À propos du livre : "Face au mal : Le conflit sans la violence " Paru aux éditions Textuel Violence sans limites, haine raciste, repli identitaire : le mal progresse, partout dans le monde, et n'épargne pas la France. Michel Wieviorka lance ici une proposition apparemment iconoclaste : pour guérir le mal, il faut plus de conflit. Le mot de "mal" peut surprendre de la part du sociologue. C'est pourtant, avec l'antidote qu'il met en avant, le conflit, ce qui fait la force et l'originalité de sa réflexion. Pour faire face au mal, il est vain de céder à l'incantation d'une société harmonieuse, et il ne suffit pas de promouvoir le lien social, l'unité nationale, l'égalité républicaine, l'intégration de tous... Non, l'urgent est d'encourager le débat et de reconnaître le conflit, mais pas la violence, pour qu'ils se substituent à la crise. Pour Wieviorka, nous avons besoin de plus de relations conflictuelles. II est grand temps, selon lui, de penser le conflit et sa "ré-institutionnalisation", la réinvention du mouvement social et son traitement politique - là réside l'espoir de sortir de la violence brute.
Emission présentée par Ariel Danan Dans son livre destiné aux personnels de l’Education nationale, Gérard Rabinovitch définit les principaux concepts historiques et philosophiques concernant la Shoah avant d’insister sur quelques points permettant d’analyser la Shoah sous un angle un peu différent, parmi lesquels l’importance du langage utilisé par les Nazis ou le fait que la doctrine nazie n’est pas surgie de « nulle part », ayant même des origines païennes. À propos du livre : "Leçons de la Shoah " édité par Réseau Canopé édite 27 janvier a lieu la Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité. Réseau Canopé s’associe à cette journée en proposant de nouvelles ressources pédagogiques afin d’engager une réflexion avec les élèves sur l’holocauste et les génocides reconnus. Réseau Canopé édite l’ouvrage Leçons de la Shoah de Gérard Rabinovitch, une réflexion à la croisée de la philosophie, de la psychanalyse, de l’histoire et de l’anthropologie. L’auteur rappelle les préambules anciens et préalables de la Shoah, et situe les prémisses de l’antisémitisme moderne. L’ouvrage retrace la genèse et les mécanismes de l’exécution du génocide à l’encontre des populations juives dans l’Europe soumise au régime nazi. Mais il permet surtout de prendre toute la mesure de ce que « le nazisme a constitué pour l’Occident une échéance historique et un épisode de destructuration dont les sociétés contemporaines demeurent tributaires », tel que le souligne le juriste et psychanalyste Pierre Legendre. Enseigner l’effectivité des faits de la Shoah est œuvre éducative, mais interroger la désagrégation du sens commun de la justice, de la dignité, de la solidarité dont le nazisme a été l’agent, lors de cette déferlante de négations et d’inversions de toutes les valeurs qui a permis cette destruction, est un impératif civique, voire civilisationnel. Philosophe et sociologue, chercheur au CNRS, Gérard Rabinovitch est également directeur de l’Institut européen Emmanuel-Levinas de l’AIU. Il établit dans ses travaux l’articulation de la philosophie politique avec l’anthropologie psychanalytique et l’histoire. Auteur de nombreux ouvrages et articles de recherche, il explore le conflit entre « civilisation de vie » et « civilisation de mort » comme seul « choc » légitimement explorable et nommable des civilisations.
Emission présentée par Ariel Danan Afin d’analyser la Shoah, il convient de remonter non pas à l’antisémitisme du 19ème siècle mais beaucoup plus loin, jusqu’à l’époque gréco-romaine. C’est en effet à ce moment-là que se créent les premières formules rhétoriques antijuives qui seront récupérées ensuite par le monde chrétien puis au 19ème siècle. À propos du livre : "Leçons de la Shoah " édité par Réseau Canopé édite 27 janvier a lieu la Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité. Réseau Canopé s’associe à cette journée en proposant de nouvelles ressources pédagogiques afin d’engager une réflexion avec les élèves sur l’holocauste et les génocides reconnus. Réseau Canopé édite l’ouvrage Leçons de la Shoah de Gérard Rabinovitch, une réflexion à la croisée de la philosophie, de la psychanalyse, de l’histoire et de l’anthropologie. L’auteur rappelle les préambules anciens et préalables de la Shoah, et situe les prémisses de l’antisémitisme moderne. L’ouvrage retrace la genèse et les mécanismes de l’exécution du génocide à l’encontre des populations juives dans l’Europe soumise au régime nazi. Mais il permet surtout de prendre toute la mesure de ce que « le nazisme a constitué pour l’Occident une échéance historique et un épisode de destructuration dont les sociétés contemporaines demeurent tributaires », tel que le souligne le juriste et psychanalyste Pierre Legendre. Enseigner l’effectivité des faits de la Shoah est œuvre éducative, mais interroger la désagrégation du sens commun de la justice, de la dignité, de la solidarité dont le nazisme a été l’agent, lors de cette déferlante de négations et d’inversions de toutes les valeurs qui a permis cette destruction, est un impératif civique, voire civilisationnel. Philosophe et sociologue, chercheur au CNRS, Gérard Rabinovitch est également directeur de l’Institut européen Emmanuel-Levinas de l’AIU. Il établit dans ses travaux l’articulation de la philosophie politique avec l’anthropologie psychanalytique et l’histoire. Auteur de nombreux ouvrages et articles de recherche, il explore le conflit entre « civilisation de vie » et « civilisation de mort » comme seul « choc » légitimement explorable et nommable des civilisations.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack Philippe Zard est maître de conférence, habilité à diriger des recherches en littérature comparée, à l’Université Paris Nanterre. Ses travaux se situent à la confluence entre littérature, politique et histoire des idées. Son dernier livre paru est De Shylock à Cinoc. Essai sur les judaïsmes apocryphes, ed. Classiques Garnier. À propos du livre : "De Shylock à Cinoc Essai sur les judaïsmes apocryphes" paru aux éditions Garnier L’essai explore les avatars littéraires du signifiant juif : Shakespeare, Lessing et Joyce rencontrent l’énigme du « Juif charnel » ; un singulier front judéo-chrétien se forme en 1943 pour la défense du Décalogue ; de Kafka à Perec, des écrivains expérimentent des manières inédites de « judaïser ».
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack Philippe Zard est maître de conférence, habilité à diriger des recherches en littérature comparée, à l’Université Paris Nanterre. Ses travaux se situent à la confluence entre littérature, politique et histoire des idées. Son dernier livre paru est De Shylock à Cinoc. Essai sur les judaïsmes apocryphes, ed. Classiques Garnier. À propos du livre : "De Shylock à Cinoc Essai sur les judaïsmes apocryphes" paru aux éditions Garnier L’essai explore les avatars littéraires du signifiant juif : Shakespeare, Lessing et Joyce rencontrent l’énigme du « Juif charnel » ; un singulier front judéo-chrétien se forme en 1943 pour la défense du Décalogue ; de Kafka à Perec, des écrivains expérimentent des manières inédites de « judaïser ».
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack En préparation de la révision des lois de bioéthique fin 2018, des états généraux de la bioéthique ont été lancés pour animer le débat public autour des nouvelles questions suscitées par les technologies convergentes et la révolution de la génétique. Des progrès du dépistage prénatal à la médecine prédictive, de la recherche sur l'embryon à la transplantation d'organes, de l'extension sociétale de l'Assistance Médicale à la Procréation aux nouvelles possibilités d'augmentation du potentiel humain par les neurosciences ou l'intelligence artificielle, comment aborder ces questions de conscience qui interrogent non seulement le type de société que nous voulons voir advenir, mais encore la définition que nous nous faisons de l'humanité? Pédiatre et généticien, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, Jean-François Mattéi a été ministre de la santé, puis président de la Croix-Rouge française. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres sur la médecine, l'éthique médicale et la bioéthique, ou les dilemmes de l'action humanitaire. Son dernier livre, Questions de conscience. De la génétique au post-humanisme, est publié aux éditions des Liens qui libèrent. À propos du livre : "Questions de conscience, de la génétique au posthumanisme" paru aux éditions Les Liens qui Libèrent Nous vivons une période étrange, probablement même périlleuse à bien des égards. Les avancées de la science, de la médecine et des technologies sont telles qu'elles posent désormais la question de l'avenir de notre commune humanité. Mon corps est-il ma personne ou est-il une chose ? S'agit-il simplement d'un ensemble de pièces que l'on peut remplacer, ou d'une enveloppe que l'on pourrait changer ? Notre destin est-il, tout entier, inscrit dans nos gènes ? Avec le développement des techniques de procréation médicalement assistée, l'enfant demeure-t-il un sujet de droit ou devient-il un objet auquel on aurait droit ? L'aventure humaine est-elle réellement menacée par le posthumanisme ? Que penser enfin des promesses d'un homme manipulé et amélioré par le transhumanisme, grâce aux nanotechnologies, aux biotechnologies, à l'informatique et aux sciences cognitives... Jean-François Mattei nous propose un retour à une culture du doute, nécessaire pour armer notre pensée face aux défis à venir. Nous invitant à une réflexion éthique, philosophique et politique, il nous amène à nous demander si, modifiant notre humanité, nous pourrions néanmoins rester humains...
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack En préparation de la révision des lois de bioéthique fin 2018, des états généraux de la bioéthique ont été lancés pour animer le débat public autour des nouvelles questions suscitées par les technologies convergentes et la révolution de la génétique. Des progrès du dépistage prénatal à la médecine prédictive, de la recherche sur l'embryon à la transplantation d'organes, de l'extension sociétale de l'Assistance Médicale à la Procréation aux nouvelles possibilités d'augmentation du potentiel humain par les neurosciences ou l'intelligence artificielle, comment aborder ces questions de conscience qui interrogent non seulement le type de société que nous voulons voir advenir, mais encore la définition que nous nous faisons de l'humanité? Pédiatre et généticien, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, Jean-François Mattéi a été ministre de la santé, puis président de la Croix-Rouge française. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres sur la médecine, l'éthique médicale et la bioéthique, ou les dilemmes de l'action humanitaire. Son dernier livre, Questions de conscience. De la génétique au post-humanisme, est publié aux éditions des Liens qui libèrent. À propos du livre : "Questions de conscience, de la génétique au posthumanisme" paru aux éditions Les Liens qui Libèrent Nous vivons une période étrange, probablement même périlleuse à bien des égards. Les avancées de la science, de la médecine et des technologies sont telles qu'elles posent désormais la question de l'avenir de notre commune humanité. Mon corps est-il ma personne ou est-il une chose ? S'agit-il simplement d'un ensemble de pièces que l'on peut remplacer, ou d'une enveloppe que l'on pourrait changer ? Notre destin est-il, tout entier, inscrit dans nos gènes ? Avec le développement des techniques de procréation médicalement assistée, l'enfant demeure-t-il un sujet de droit ou devient-il un objet auquel on aurait droit ? L'aventure humaine est-elle réellement menacée par le posthumanisme ? Que penser enfin des promesses d'un homme manipulé et amélioré par le transhumanisme, grâce aux nanotechnologies, aux biotechnologies, à l'informatique et aux sciences cognitives... Jean-François Mattei nous propose un retour à une culture du doute, nécessaire pour armer notre pensée face aux défis à venir. Nous invitant à une réflexion éthique, philosophique et politique, il nous amène à nous demander si, modifiant notre humanité, nous pourrions néanmoins rester humains...
Emission présentée par Ariel Danan Hérode, une fois installé sur le trône de Judée chercha à imposer son pouvoir par tous les moyens, éliminant durant tout son règne tous ceux qu’il soupçonnait de s’opposer à lui. En revanche, ce fut aussi un grand bâtisseur qui transforma profondément la Judée : rénovation du Temple de Jérusalem, création du port de Césarée, construction de la forteresse de Massada etc. Il laisse néanmoins pour la postérité l’image d’un roi extrêmement cruel. À propos du livre : "Hérode" paru aux éditions Fayard Le nom d’Hérode, qui régna sur la Judée dans les décennies précédant la naissance de Jésus, est de ceux qui font trembler. Mais que sait de lui le grand public, sinon qu’il commanda un « massacre des Innocents » qui justement n’eut pas lieu. En revanche, il ordonna bien d’autres crimes lors d’un long règne où il connut César et Cléopâtre, Marc-Antoine et Auguste, ses deux protecteurs qui firent monter cet Iduméen sur le trône de Judée. Populaire à l’étranger, il s’attira la haine de son peuple et, pour avoir fait périr ses propres fils destinés à régner, il compromit l’avenir de son pays. On lui donna cependant le nom qu’il voulait laisser à la postérité, « Hérode le Grand », car il fut un bâtisseur exceptionnel auquel on doit les constructions les plus audacieuses de son temps, tels le Temple de Jérusalem et la forteresse de Massada dont on peut voir aujourd’hui les impressionnants vestiges. Faut-il privilégier Hérode le Grand ou Hérode le Cruel ? Le lecteur tranchera.
Emission présentée par Ariel Danan Le nom d’Hérode, qui régna sur la Judée dans les décennies précédant la naissance de Jésus, est de ceux qui font trembler. Il s’agit néanmoins d’un personnage complexe, à la fois grand bâtisseur et cruel. Son ascension ne peut s’expliquer que par le jeu géopolitique dont était alors victime la Judée, royaume juif balloté entre les grands puissances au premier rang desquels Rome. L’accession à la royauté d’Hérode fut précédée de plus de deux années de guerre civile. À propos du livre : "Hérode" paru aux éditions Fayard Le nom d’Hérode, qui régna sur la Judée dans les décennies précédant la naissance de Jésus, est de ceux qui font trembler. Mais que sait de lui le grand public, sinon qu’il commanda un « massacre des Innocents » qui justement n’eut pas lieu. En revanche, il ordonna bien d’autres crimes lors d’un long règne où il connut César et Cléopâtre, Marc-Antoine et Auguste, ses deux protecteurs qui firent monter cet Iduméen sur le trône de Judée. Populaire à l’étranger, il s’attira la haine de son peuple et, pour avoir fait périr ses propres fils destinés à régner, il compromit l’avenir de son pays. On lui donna cependant le nom qu’il voulait laisser à la postérité, « Hérode le Grand », car il fut un bâtisseur exceptionnel auquel on doit les constructions les plus audacieuses de son temps, tels le Temple de Jérusalem et la forteresse de Massada dont on peut voir aujourd’hui les impressionnants vestiges. Faut-il privilégier Hérode le Grand ou Hérode le Cruel ? Le lecteur tranchera.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack A quoi sert la littérature? Longtemps la question aurait paru déplacée ou incongrue, tant il allait de soi que la littérature n'avait pas à se justifier et pouvait se soustraire au régime de l'utilité sociale. Mais d'ateliers d'écriture en clubs de lecture, de bibliothérapie en médecine narrative, des réponses décomplexées revendiquent désormais de plus en plus fréquemment de voir dans l'écriture, comme dans la lecture, une machine à nous faire du bien. Sauver, soigner, guérir nos blessures, surmonter nos traumas, prendre en charge le malheur ou le deuil, sortir les subalternes et les invisibles de l'anonymat et de l'oubli, mener les procès en réparation mémorielle des grandes catastrophes historiques sur lesquelles la justice n'a pas assez de prise... en un mot, réparer le monde : la littérature contemporaine, selon Alexandre Gefen qui lui consacre un passionnant essai de synthèse, se voit désormais assigner une vocation de "tikkun olam". Quels sont les enjeux, et les limites, de cette nouvelle conception thérapeutique de la littérature? Alexandre Gefen est directeur de recherche au CNRS, théoricien de la littérature et critique littéraire, il est notamment l'auteur de l'essai Réparer le monde. La littérature française face au XXIè siècle, aux éditions Corti (2017). À propos du livre : "Réparer le monde" paru aux éditions Corti Sauver, guérir ou du moins faire du bien, tels sont les mots d’ordre, souvent explicites, placés au coeur des projets littéraires contemporains. Refusant de devenir un jeu postmoderne ou une simple dilection d’arrière-garde, la littérature française d’aujourd’hui a l’ambition de prendre soin du moi, mais aussi des individus fragiles, des oubliés de la grande histoire, des communautés ravagées et de nos démocraties inquiètes. En s’intéressant de manière critique à cet imaginaire collectif thérapeutique où la culture, en place de la religion et d’un projet politique, veut réparer nos conditions de victimes, servir à notre « développement personnel », favoriser notre propension à l’empathie, corriger les traumatismes de la mémoire individuelle ou du tissu social, cet essai propose une réflexion inaugurale sur la littérature française du xxie siècle.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack A quoi sert la littérature? Longtemps la question aurait paru déplacée ou incongrue, tant il allait de soi que la littérature n'avait pas à se justifier et pouvait se soustraire au régime de l'utilité sociale. Mais d'ateliers d'écriture en clubs de lecture, de bibliothérapie en médecine narrative, des réponses décomplexées revendiquent désormais de plus en plus fréquemment de voir dans l'écriture, comme dans la lecture, une machine à nous faire du bien. Sauver, soigner, guérir nos blessures, surmonter nos traumas, prendre en charge le malheur ou le deuil, sortir les subalternes et les invisibles de l'anonymat et de l'oubli, mener les procès en réparation mémorielle des grandes catastrophes historiques sur lesquelles la justice n'a pas assez de prise... en un mot, réparer le monde : la littérature contemporaine, selon Alexandre Gefen qui lui consacre un passionnant essai de synthèse, se voit désormais assigner une vocation de "tikkun olam". Quels sont les enjeux, et les limites, de cette nouvelle conception thérapeutique de la littérature? Alexandre Gefen est directeur de recherche au CNRS, théoricien de la littérature et critique littéraire, il est notamment l'auteur de l'essai Réparer le monde. La littérature française face au XXIè siècle, aux éditions Corti (2017). À propos du livre : "Réparer le monde" paru aux éditions Corti Sauver, guérir ou du moins faire du bien, tels sont les mots d’ordre, souvent explicites, placés au coeur des projets littéraires contemporains. Refusant de devenir un jeu postmoderne ou une simple dilection d’arrière-garde, la littérature française d’aujourd’hui a l’ambition de prendre soin du moi, mais aussi des individus fragiles, des oubliés de la grande histoire, des communautés ravagées et de nos démocraties inquiètes. En s’intéressant de manière critique à cet imaginaire collectif thérapeutique où la culture, en place de la religion et d’un projet politique, veut réparer nos conditions de victimes, servir à notre « développement personnel », favoriser notre propension à l’empathie, corriger les traumatismes de la mémoire individuelle ou du tissu social, cet essai propose une réflexion inaugurale sur la littérature française du xxie siècle.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack Peut-on questionner les textes de la tradition à la lumière de nos aspirations éthiques ? « Qui sauve une vie sauve l’humanité » : le Talmud énonce clairement la valeur de la vie, et le principe du pikuakh nefesh engage à transgresser la loi quand il s’agit de sauver une vie. La valeur de la vie est-elle donc installée au sommet de la pyramide des valeurs ? Au point de valoriser la survie à tout prix ? Mais de quelle vie parle-t-on, une vie juive ou une vie tout court? En examinant, dans La Vie hors la Loi, la littérature rabbinique autour du pikuakh nefesh, et ses applications au moment de la Shoah (notamment le remplacement du commandement du martyre par le commandement de survie), David Meyer interroge la hiérarchie des valeurs dans le judaïsme. Le questionnement sur le rapport entre l’éthique et la loi est élargi dans son autre livre, Les Versets douloureux : que faire aujourd’hui de tous ces passages des textes bibliques et rabbiniques qui semblent si manifestement violents, cruels, discriminatoires ou attentatoires au respect de l’autre ? David Meyer est rabbin et professeur de littérature rabbinique et de pensée juive contemporaine à l’université pontificale grégorienne de Rome. Il est notamment l’auteur de La Vie hors la loi. Est-il permis de sauver une vie ?, 2008 ; Les Versets douloureux, Bible, Evangile et Coran entre conflit et dialogue, avec Soheib Bencheikh et Yves Simoens ; Le Minimum humain, avec JM. De Bourqueney, 2010 ; Croyances rebelles. Théologies juives et survie du peuple après la Shoah, 2011, tous publiés aux éditions Lessius. À propos du livre : "Croyances Rebelles. Théologies juives et survie du peuple après la Shoah" paru aux éditions Lessius Si le séisme de la Shoah - qui entraîna l'extermination de plus d'un million et demi d'enfants - n'en finit pas d'interpeller la conscience de l'humanité, cette "catastrophe" sans précédent interroge en premier lieu la foi et l'identité juives. La démesure du mal a d'abord laissé sans voix. Etait-il permis de parler au nom des victimes ? Et comment parler ? Ensuite, d'immenses interrogations ont lentement fait surface. Quel est ce Dieu étrangement absent ou silencieux alors que le peuple de son alliance se faisait massacrer ? Le premier devoir de ce peuple n'est-il pas désormais la survie ? Pour vivre, doit-il, peut-il redéfinir sa relation à Dieu, son rapport à la Loi, sa place parmi les peuples ? Telles sont les questions brûlantes qu'affrontent Emil Fackenheim, Richard Rubenstein et Eliezer Berkovits, trois penseurs juifs contemporains. Leurs écrits sont ici présentés, traduits et commentés pour la première fois. L'éventail de leurs réflexions illustre la diversité des courants qui traversent le judaïsme d'aujourd'hui. La vigueur des débats entre eux et avec d'autres penseurs, juifs et non-juifs, en Israël et dans la diaspora, ne laisse pas indifférent. Par-delà la Shoah, les lecteurs chrétiens, ceux d'Occident en particulier, ne peuvent ignorer l'histoire souvent pénible des rapports entre Eglise et Synagogue. Les voici invités à s'interroger, dans la relation à leurs frères juifs, sur l'alliance et l'élection, sur la fidélité et l'espérance.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack Comment être en paix avec Dieu après la Shoah ? Nombre de notions traditionnelles, comme l’idée de Providence, le concept de l’élection, l’explication du mal par le principe « à cause de nos fautes » ou la justification du martyre, sortent profondément altérées, voire directement contestées, par l’expérience de la Shoah. Ce n’est pas seulement un enjeu pour les théologiens, c’est aussi un problème très concret qui engage la transmission du judaïsme (comment transmettre aux enfants la confiance en un Dieu tout-puissant et bienveillant, en même temps que la mémoire de l’extermination massive de tout son peuple ?) et la survie du peuple juif pour l’avenir. A côté d’Elie Wiesel ou d’André Neher, bien connus en France, plusieurs penseurs anglophones, peu ou pas traduits en français, comme Fackenheim, Rubenstein ou Berkovitz, ont réfléchi à ces questions. Fackenheim va ainsi jusqu’à proposer d’entendre dans « la Voix prescriptive d’Auschwitz », qui interdit de « donner des victoires posthumes à Hitler », un « 614e commandement », celui qui prescrit la survie à tout prix. Dans Croyances Rebelles. Théologies juives et survie du peuple après la Shoah, David Meyer traduit et commente, à l'attention des lecteurs francophones, une sélection d’extraits de ces principaux penseurs anglophones de l’après-Shoah. Jusqu’où peut-on les suivre ? David Meyer est rabbin et professeur de littérature rabbinique et de pensée juive contemporaine à l’université pontificale grégorienne de Rome. Il est notamment l’auteur de La Vie hors la loi. Est-il permis de sauver une vie ?, 2008 ; Les Versets douloureux, Bible, Evangile et Coran entre conflit et dialogue, avec Soheib Bencheikh et Yves Simoens ; Le Minimum humain, avec JM. De Bourqueney, 2010 ; Croyances rebelles. Théologies juives et survie du peuple après la Shoah, 2011, tous publiés aux éditions Lessius. À propos du livre : "Croyances Rebelles. Théologies juives et survie du peuple après la Shoah" paru aux éditions Lessius Si le séisme de la Shoah - qui entraîna l'extermination de plus d'un million et demi d'enfants - n'en finit pas d'interpeller la conscience de l'humanité, cette "catastrophe" sans précédent interroge en premier lieu la foi et l'identité juives. La démesure du mal a d'abord laissé sans voix. Etait-il permis de parler au nom des victimes ? Et comment parler ? Ensuite, d'immenses interrogations ont lentement fait surface. Quel est ce Dieu étrangement absent ou silencieux alors que le peuple de son alliance se faisait massacrer ? Le premier devoir de ce peuple n'est-il pas désormais la survie ? Pour vivre, doit-il, peut-il redéfinir sa relation à Dieu, son rapport à la Loi, sa place parmi les peuples ? Telles sont les questions brûlantes qu'affrontent Emil Fackenheim, Richard Rubenstein et Eliezer Berkovits, trois penseurs juifs contemporains. Leurs écrits sont ici présentés, traduits et commentés pour la première fois. L'éventail de leurs réflexions illustre la diversité des courants qui traversent le judaïsme d'aujourd'hui. La vigueur des débats entre eux et avec d'autres penseurs, juifs et non-juifs, en Israël et dans la diaspora, ne laisse pas indifférent. Par-delà la Shoah, les lecteurs chrétiens, ceux d'Occident en particulier, ne peuvent ignorer l'histoire souvent pénible des rapports entre Eglise et Synagogue. Les voici invités à s'interroger, dans la relation à leurs frères juifs, sur l'alliance et l'élection, sur la fidélité et l'espérance.
Emission présentée par Ariel Danan Georges Bensoussan a choisi de s’intéresser à cette problématique en se demandant pourquoi les Juifs ont quasi-totalement quitter l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient en quelques années seulement. Si la création de l’Etat d’Israël et le conflit israélo-arabe en sont une raison, c’est loin d’être la seule. Il faut analyser ce départ sur le temps long en étudiant ce qu’était la situation socio-économique et politique des Juifs dans ces pays. La nuance est de mise : ce ne fut ni un long fleuve tranquille, ni une suite de persécutions et les situations varient d’une époque à l’autre, d’un lieu à un autre. Il n’en demeure pas moins que les Juifs, dès le 19ème siècle, sont inexorablement attirés par l’occidentalisation qui leur permet de changer de condition juridique et de mieux se protéger contre l’antijudaïsme puis l’antisémitisme. Georges Bensoussan utilise les outils d’historien pour analyser le présent comme il l’a fait dans Les Territoires perdus de la République, la leçon la plus importante étant qu’en tant qu’historien, mais surtout d’homme, il faut à chaque instant douter et remettre en cause ce que l’on sait, pour progresser. À propos du livre : "Les juifs du monde Arabe: La question interdite" paru aux éditions Odile Jacob La paix des religions est-elle possible ? L’histoire n’en offre-t-elle pas des exemples ? La période d’Al Andalus ne fut-elle pas en effet celle d’une coexistence harmonieuse entre juifs, musulmans et chrétiens ? Refusant légende dorée des uns et manichéisme des autres, Georges Bensoussan montre que le monde arabe fut pour les minorités, juives notamment, une terre de protection mais aussi de soumission. À l’appui d’archives de toutes provenances, militaires, diplomatiques et administratives, ce sont ces relations qui sont ainsi restituées. Mais, plus qu’une histoire d’émancipation et de domination, il s’agit ici de comprendre comment se noue, sur la longue durée, depuis les racines médiévales jusqu’à la période tourmentée de la décolonisation, le rapport du monde musulman à la modernité occidentale.
Emission présentée par Ariel Danan Comment écrire l’histoire le plus scientifiquement possible ? Au-delà des techniques de l’historien et de l’impartialité que ce dernier s’efforce de respecter, il faut pour Georges Bensoussan se connaître soi-même, savoir ses partis-pris pour mieux les empêcher d’influencer sa réflexion. Selon lui, l’histoire de la Shoah est mal enseignée en France aujourd’hui ; son hypermnésie ne protège pas de l’antisémitisme. De plus, il ne faut pas tendre vers une histoire exclusivement lacrymale du peuple juif dont la Shoah serait l’aboutissement. A travers ces exemples, Georges Bensoussan montre combien l’écriture de l’histoire peut être influencée par une volonté politique, que doit analyser l’historien pour mieux s’en défaire. À propos du livre : "Les juifs du monde Arabe: La question interdite" paru aux éditions Odile Jacob La paix des religions est-elle possible ? L’histoire n’en offre-t-elle pas des exemples ? La période d’Al Andalus ne fut-elle pas en effet celle d’une coexistence harmonieuse entre juifs, musulmans et chrétiens ? Refusant légende dorée des uns et manichéisme des autres, Georges Bensoussan montre que le monde arabe fut pour les minorités, juives notamment, une terre de protection mais aussi de soumission. À l’appui d’archives de toutes provenances, militaires, diplomatiques et administratives, ce sont ces relations qui sont ainsi restituées. Mais, plus qu’une histoire d’émancipation et de domination, il s’agit ici de comprendre comment se noue, sur la longue durée, depuis les racines médiévales jusqu’à la période tourmentée de la décolonisation, le rapport du monde musulman à la modernité occidentale.
Emission présentée par Frédérique Leichter-Flack Trahir ou mourir - jusque dans les situations extrêmes, les valeurs de l’honneur tracent les limites à ne pas franchir pour ne pas « perdre son âme ». Pourtant, la survie a aussi ses droits. Peut-on explorer les affres morales des hommes placés en situation extrême ? Comment le faire sans juger ? Comment comprendre qu’on ait pu demander des comptes aux survivants du prix payé pour leur survie ? Dans son nouveau livre, Survivre à tout prix, Jean-Michel Chaumont entreprend une exploration risquée de la tension entre morales de l’honneur et éthiques de la survie, à propos de trois catégories de « survivants » sommés de rendre des comptes : les résistants communistes belges sortis vivants des salles de torture gestapistes, les rescapés des camps nazis qui ont survécu là où tous les autres ont péri, et les femmes violées ayant survécu au viol. Jean-Michel Chaumont est sociologue et historien des idées. Professeur à l’université catholique de Louvain, ancien collaborateur de la Fondation Auschwitz à Bruxelles, il est notamment l’auteur de La Concurrence des victimes (1997, éd. la Découverte) et de Survivre à tout prix. Essai sur l’honneur, la résistance et le salut de nos âmes (2017, éd. la Découverte). À propos du livre : "Survivre à tout prix ?" aux éditions La découverte Pendant des millénaires, il fut attendu des victimes confrontées à des circonstances extrêmes que leurs conduites se conforment à des codes d’honneur terriblement exigeants. A-t-il trahi les siens celui qui a survécu à la torture ? A-t-elle trop facilement cédé celle qui a connu le viol ? Ces survivants suspects ont-ils sacrifié leur honneur à leur survie ? Questions traumatisantes, disent certains. Questions pourtant posées avec une surprenante récurrence pendant des siècles et des siècles, comme l’explique Jean-Michel Chaumont. Or, depuis quelques décennies, dans les sociétés occidentales, ces codes d’honneur sont frontalement contestés, et sont même perçus comme d’intolérables blâmes adressés aux victimes. Si tout le monde s’accorde à reconnaître le progrès moral que cette critique fait advenir dans le cas du viol (la morale n’attend plus que la femme victime se justifie de son comportement), elle tend à promouvoir une éthique de la survie à n’importe quel prix dans les situations de péril extrême. Ce livre ambitieux reconstruit les critères qui ont pu départager les conduites honorables et les conduites déshonorantes, et montre, archives à l’appui, qu’il y a peu encore ces critères furent appliqués à des résistants communistes et aux victimes de la Shoah, en particulier les membres des Sonderkommandos. Il signale les évolutions considérables de nos sensibilités morales et pointe les régressions associées au risque d’un « chacun pour soi » décomplexé. Si la trahison devenait la norme implicite, si l’éthique de la survie devait passer avant celle de l’honneur, et de la fidélité aux siens, ne serait-il pas à craindre que le jour venu, face à l’extrême, nous ne perdions nos âmes ?
Emission présentée par Frédérique Leichter-Flack Trahir ou mourir - jusque dans les situations extrêmes, les valeurs de l’honneur tracent les limites à ne pas franchir pour ne pas « perdre son âme ». Pourtant, la survie a aussi ses droits. Peut-on explorer les affres morales des hommes placés en situation extrême ? Comment le faire sans juger ? Comment comprendre qu’on ait pu demander des comptes aux survivants du prix payé pour leur survie ? Dans son nouveau livre, Survivre à tout prix, Jean-Michel Chaumont entreprend une exploration risquée de la tension entre morales de l’honneur et éthiques de la survie, à propos de trois catégories de « survivants » sommés de rendre des comptes : les résistants communistes belges sortis vivants des salles de torture gestapistes, les rescapés des camps nazis qui ont survécu là où tous les autres ont péri, et les femmes violées ayant survécu au viol. Jean-Michel Chaumont est sociologue et historien des idées. Professeur à l’université catholique de Louvain, ancien collaborateur de la Fondation Auschwitz à Bruxelles, il est notamment l’auteur de La Concurrence des victimes (1997, éd. la Découverte) et de Survivre à tout prix. Essai sur l’honneur, la résistance et le salut de nos âmes (2017, éd. la Découverte). À propos du livre : "Survivre à tout prix ?" aux éditions La découverte Pendant des millénaires, il fut attendu des victimes confrontées à des circonstances extrêmes que leurs conduites se conforment à des codes d’honneur terriblement exigeants. A-t-il trahi les siens celui qui a survécu à la torture ? A-t-elle trop facilement cédé celle qui a connu le viol ? Ces survivants suspects ont-ils sacrifié leur honneur à leur survie ? Questions traumatisantes, disent certains. Questions pourtant posées avec une surprenante récurrence pendant des siècles et des siècles, comme l’explique Jean-Michel Chaumont. Or, depuis quelques décennies, dans les sociétés occidentales, ces codes d’honneur sont frontalement contestés, et sont même perçus comme d’intolérables blâmes adressés aux victimes. Si tout le monde s’accorde à reconnaître le progrès moral que cette critique fait advenir dans le cas du viol (la morale n’attend plus que la femme victime se justifie de son comportement), elle tend à promouvoir une éthique de la survie à n’importe quel prix dans les situations de péril extrême. Ce livre ambitieux reconstruit les critères qui ont pu départager les conduites honorables et les conduites déshonorantes, et montre, archives à l’appui, qu’il y a peu encore ces critères furent appliqués à des résistants communistes et aux victimes de la Shoah, en particulier les membres des Sonderkommandos. Il signale les évolutions considérables de nos sensibilités morales et pointe les régressions associées au risque d’un « chacun pour soi » décomplexé. Si la trahison devenait la norme implicite, si l’éthique de la survie devait passer avant celle de l’honneur, et de la fidélité aux siens, ne serait-il pas à craindre que le jour venu, face à l’extrême, nous ne perdions nos âmes ?
Emission présentée par Ariel Danan Si la Voix de Dieu s’est tue, son écho – son interprétation – n’est point tari. Il revient à chacun d’interroger encore et toujours les textes de la Tradition juive en fonction du présent. C’est la volonté qui anime tous les programmes d’enseignement supérieur de l’AIU – notamment le Beth Hamidrach et le SNEJ – donnant la possibilité à tous d’étudier tous les domaines qui ont contribué à la constitution de l’identité du peuple juif et à ses mutations successives au cours de son histoire. Armand Abécassis, professeur émérite de philosophie générale et comparée à l’université Michel de Montaigne, Bordeaux, est directeur des études juives à l’Alliance israélite universelle où il a développé le Beth Hamidrach Alliance Jules Braunschvig. Fabienne Sabban, membre du Haut Conseil de l’Alliance israélite universelle, est la créatrice du programme « A Torah et à Travers : ouvertures bibliques pour décideurs ». Jonathan Zribi est le coordinateur de la Section normale des Etudes juives.
Emission présentée par Ariel Danan Quels sont les enjeux du Judaïsme aujourd’hui, particulièrement en France ? L’orthodoxie moderne, présente principalement aux Etats-Unis et en Israël, représente une nouvelle voix en France et est en mesure d’apporter des réponses inédites, en respectant ses trois fondamentaux : un respect de la halakha en accord avec la vision orthodoxe, une attitude positive vis-à-vis de la culture profane et une adhésion au sionisme. Gabriel Abensour qui, par son blog, a donné une voix à l’orthodoxie moderne en France, analyse les principaux débats autour de la place de la femme dans l’espace synagogal et du drame des femmes auxquelles le mari refuse de donner le divorce religieux. Des solutions orthodoxes sont possibles, certaines déjà envisagées par les rabbins sépharades il y a plus d’un siècle. Originaire de Strasbourg, Gabriel Abensour vit en Israël. Après 5 années dans une école talmudique, il poursuit des études à l’Université hébraïque de Jérusalem où il début un master au sein du Département d’Histoire juive sur le Judaïsme nord-africain et ses dirigeants spirituels. Il est le créateur du blog modern-orthodoxe http://www.modernorthodox.fr/
Pourquoi des choses affreuses arrivent à des gens innocents ? Le livre de Job est sans doute la plus ancienne formulation, littéraire et spirituelle, du scandale du Mal. Inscrit dans le canon biblique, c’est pourtant un texte qui va très loin – parfois à la limite du blasphème et de la révolte - dans le questionnement sur Dieu et la théodicée. Sa remise en cause de la doctrine de la rétribution y est explicite et brutale : non, tous les malheureux ne sont pas des coupables qui s’ignorent, punis pour leurs fautes supposées… et oui, il n’est pas rare que les justes souffrent et que les méchants prospèrent… comment alors accepter un Dieu qui laisse faire ? Lire le livre de Job est une expérience morale, spirituelle, et intellectuelle cruciale, et c’est dans cette aventure que nous entraîne la nouvelle traduction commentée d’Isabelle Cohen, en restituant au texte hébraïque toute sa puissance poétique, et au questionnement de Job toute son exigence. Chargée de mission à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Isabelle Cohen est spécialiste de littérature biblique et de pensée juive. Elle est l’auteur d’ Un Monde à Réparer. Le livre de Job, nouvelle traduction commentée, aux éditions Albin Michel. À propos du livre : Un monde à réparer : Le livre de Job aux éditions Albin Michel Le Livre de Job est peut-être le plus honnête des grands textes spirituels. Il se confronte directement à la seule question qui vaille : si Dieu est bon et tout-puissant, pourquoi permet-il que les justes souffrent ? Et à cette question, il n'apporte pas de réponse facile ; au contraire, il procède à la réfutation de tous les discours cherchant à disculper Dieu du mal. Il fait pièce au schéma réducteur de la doctrine de la rétribution au profit de la subtile loi en miroir, qui met l'homme face au monde et, partant, à lui-même. Il met aussi au jour les interactions entre l'homme et Dieu, pour aboutir à la paradoxale figure d'un homme agissant sur Dieu et médecin du monde. Dans ce livre, Isabelle Cohen nous livre l'oeuvre de sa vie. Mobilisant toutes les ressources des commentaires antiques, médiévaux, modernes et contemporains de la tradition juive, mais aussi les apports de la philologie et de la critique biblique, elle nous offre une traduction élégante et précise ainsi qu'un commentaire exhaustif qui rend justice à ce texte intemporel.
Pourquoi des choses affreuses arrivent à des gens innocents ? Le livre de Job est sans doute la plus ancienne formulation, littéraire et spirituelle, du scandale du Mal. Inscrit dans le canon biblique, c’est pourtant un texte qui va très loin – parfois à la limite du blasphème et de la révolte - dans le questionnement sur Dieu et la théodicée. Sa remise en cause de la doctrine de la rétribution y est explicite et brutale : non, tous les malheureux ne sont pas des coupables qui s’ignorent, punis pour leurs fautes supposées… et oui, il n’est pas rare que les justes souffrent et que les méchants prospèrent… comment alors accepter un Dieu qui laisse faire ? Lire le livre de Job est une expérience morale, spirituelle, et intellectuelle cruciale, et c’est dans cette aventure que nous entraîne la nouvelle traduction commentée d’Isabelle Cohen, en restituant au texte hébraïque toute sa puissance poétique, et au questionnement de Job toute son exigence. Chargée de mission à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Isabelle Cohen est spécialiste de littérature biblique et de pensée juive. Elle est l’auteur d’ Un Monde à Réparer. Le livre de Job, nouvelle traduction commentée, aux éditions Albin Michel. À propos du livre : Un monde à réparer : Le livre de Job aux éditions Albin Michel Le Livre de Job est peut-être le plus honnête des grands textes spirituels. Il se confronte directement à la seule question qui vaille : si Dieu est bon et tout-puissant, pourquoi permet-il que les justes souffrent ? Et à cette question, il n'apporte pas de réponse facile ; au contraire, il procède à la réfutation de tous les discours cherchant à disculper Dieu du mal. Il fait pièce au schéma réducteur de la doctrine de la rétribution au profit de la subtile loi en miroir, qui met l'homme face au monde et, partant, à lui-même. Il met aussi au jour les interactions entre l'homme et Dieu, pour aboutir à la paradoxale figure d'un homme agissant sur Dieu et médecin du monde. Dans ce livre, Isabelle Cohen nous livre l'oeuvre de sa vie. Mobilisant toutes les ressources des commentaires antiques, médiévaux, modernes et contemporains de la tradition juive, mais aussi les apports de la philologie et de la critique biblique, elle nous offre une traduction élégante et précise ainsi qu'un commentaire exhaustif qui rend justice à ce texte intemporel.
Intervention de Mounir Mahjoubi au Collège franco-israélien mikvé israël Mounir Mahjoubi est nommé Le 17 mai 2017 secrétaire d’État chargé du numérique dans le gouvernement Édouard Philippe. Lors des élections législatives 2017, il est élu, le 18 juin, député de la seizième circonscription de Paris pour La République en Marche.
Si dans toute guerre l’objectif des belligérants est de remporter la victoire, il y a manière et manière de s’y employer : l’efficacité doit composer avec le souci de légitimité. Depuis l’Antiquité grecque et biblique jusqu’aux guerres asymétriques contemporaines et à la lutte contre les mouvements terroristes transnationaux, l’histoire de la stratégie militaire, racontée dans le livre de Jean-Vincent Holeindre, donne à voir la tension constamment renégociée entre tenants de la force et tenants de la ruse. Jean-Vincent Holeindre est professeur de sciences politiques à l’université de Poitiers et directeur scientifique de l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM). Son livre La Ruse et la force. Une autre histoire de la stratégie (ed. Perrin 2017) a reçu le Prix Emile Perreau-Saussine 2017 pour la philosophie politique et les sciences humaines. À propos du livre : La ruse et la force aux éditions Perrin Au VIIIe siècle avant J.-C., Homère expose de manière frappante la dualité qui fonde la stratégie. Dans l'Iliade et l'Odyssée, le poète grec met en scène la guerre à travers deux personnages phares. Achille, héros de la force, est un soldat : son honneur est au-dessus de tout. Ulysse, héros de la ruse, est un stratège : seule la victoire compte. Cette opposition de la force et de la ruse structure dès l'origine l'histoire de la stratégie dans le monde occidental. Jusqu'à présent, la force a davantage attiré l'attention des historiens. La ruse apparaît rarement comme un élément majeur de la stratégie. Au contraire, elle fait figure de repoussoir et se présente comme l'apanage du faible ou de l'étranger. Cet « orientalisme » militaire et stratégique n'est pas recevable, parce qu'il ne reflète pas la réalité historique et se fait l'écho d'un discours idéologique. Il s'agit donc d'en finir avec cette lecture stéréotypée afin de comprendre ce que la stratégie, dans le monde occidental, doit à la ruse, en identifiant les moments clés de son histoire, des guerres antiques aux mouvements terroristes du XXIe siècle. Se déploie ainsi une histoire longue de la stratégie, dégagée des préjugés culturels et ethniques, qui met en scène, pour la première fois et de manière systématique, le dialogue ininterrompu de la ruse et de la force
Babi Yar, le ravin où la population juive de Kiev a péri massacrée au moment de l'invasion de l'URSS par les nazis, est pour nous un symbole de la Shoah par balles. Mais le symbole ne vaut pas uniformément partout. Démêler l’écheveau de la mémoire du Mal en ex-URSS est une tâche complexe : sur les « terres de sang » (Snyder) où la moitié du génocide juif a eu lieu, la mémoire de la Shoah, longtemps empêchée, s’est mêlée et superposée à d’autres strates mémorielles, au souvenir également empêché d’autres traumatismes collectifs, créant un effet de brouillage. La littérature peut-elle nous aider à y voir plus clair et à articuler la mémoire du génocide juif aux mémoires conflictuelles de l’ex-Union Soviétique ? Annie Epelboin, universitaire, est spécialiste de littérature soviétique. Elle a notamment publié (avec Assia Kovriguina) La Littérature des Ravins. Ecrire sur la Shoah en URSS (éd. Laffont, 2013), et édité en traduction française la version non-expurgée du roman-document Babi Yar d’Anatoli Kouznetsov (éd. Laffont, 2011). émission en deux parties. À propos du livre : «LA LITTÉRATURE DES RAVINS Écrire sur la Shoah en URSS » éditions Robert Laffont La moitié des victimes de la Shoah a été assassinée en territoire soviétique. Les meurtres de masse ont eu lieu le plus souvent dans des ravins, aux abords des villes, et les témoins ont été innombrables. N'aurait-on rien écrit là ou tout le monde a vu ou du moins entendu ? Qu'a-t-on tenté de dire contre l'oubli ? Des oeuvres ont été rédigées, souvent d'une force poignante : nombreux sont ceux qui, face aux ravins ou aux ruines des ghettos, ont voulu que l'extermination des Juifs par les nazis puisse rester en mémoire. Mais ces textes, manipulés ou étouffés par la censure, n'ont pas permis qu'advienne « l'ère du témoin » que connaît l'Occident. Ce livre éclaire les raisons qui ont amené les autorités soviétiques à les faire disparaître, comme ils ont fait disparaître les ravins, ou toute la population juive a été assassinée par les nazis. La mémoire de substitution, très vite imposée en URSS, gommant la spécificité de ce qu'ont enduré les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, a effacé les traces du génocide une seconde fois. Les problèmes liés à la collaboration avec les nazis d'une partie de la population soviétique ont été refoulés et demeurent une gêne majeure. Pourtant, confrontés à l'assassinat sans pouvoir réagir, certains témoins avaient très tôt décidé d'écrire. Nombreux également ont été les soldats et correspondants de guerre, écrivains jeunes ou expérimentés comme Vassili Grossman ou Ilya Ehrenbourg qui, arrivés sur les lieux lors de la reconquête, n'ont pu se soustraire à la réalité des multiples charniers à ciel ouvert, bien avant de découvrir les camps d'extermination. Le livre révèle cette « littérature des ravins » qui devrait infléchir notre réflexion sur le témoignage, centrée jusque-là sur l'expérience occidentale de l'extermination dans les camps. Le paradigme du témoin rescapé, revenant à la fin de la guerre de lieux très éloignés, n'est plus désormais la seule référence. Écrites sous l'oppression soviétique, censurées, mutilées ou cachées, ces oeuvres sont un appel à la mémoire bafouée à deux reprises. Elles font entendre des voix qui, face à la menace et au désespoir, ont tenté au fil des décennies d'atteindre leur public. Leur rendre justice aujourd'hui, c'est aussi nous permettre de comprendre la Shoah dans toute son étendue. À propos du livre : «BABI YAR » éditions Robert Laffont Anatole KOUZNETSOV Préface de Annie EPELBOIN Traduit par Annie EPELBOIN M MENANT Paru en 1970, le grand livre-témoignage sur la Shoah à l'Est est publié aujourd'hui dans une version rendue conforme à l'original non censuré, et préfacé par Annie Epelboin qui nous éclaire sur ce que la censure soviétique voulait qu'on ignore des massacres, de la collaboration des Ukrainiens et de leurs causes. Emouvant et sincère hommage à la liberté de conscience, face aux tragédies du XXe siècle. Anatole Kouznetsov avait 12 ans lorsque l'armée allemande occupa Kiev en 1941. Il habitait un faubourg situé à proximité du ravin de Babi Yar, lieu sinistrement célèbre, ou des dizaines de milliers de personnes ont été massacrées par les nazis, dont une grande majorité de Juifs. Lorsqu'il put s'aventurer dans le ravin ou avaient eu lieu les fusillades, il ne trouva que des cendres et se jura de témoigner un jour de ce qu'il avait vu. Il consigna aussitôt dans un cahier d'écolier les souvenirs de ces années atroces et, durant vingt ans, l'augmenta de ses réflexions personnelles, en marge de l'histoire officielle qui taisait la vérité des massacres et des drames qui les ont précédés ou suivis, après la fin de la guerre. Il y intégra des documents authentiques et des témoignages recueillis auprès des survivants, mena son enquête et composa un " roman-document " ou s'entremêlent le fait historique, l'autobiographie et la méditation sur les dictatures du XXe siècle, sur la souffrance que l'homme est capable d'infliger à l'homme. Lorsqu'il fit publier son roman en 1966, il fut accablé de constater que la censure l'avait réduit d'un tiers, supprimant la part gênante de la version authentique des évènements : l'extermination des Juifs de Kiev, la collaboration de beaucoup d'Ukrainiens et ses raisons véritables. Ce texte amputé et rendu conformiste fut aussitôt traduit à l'étranger, en France notamment, mais Kouznetsov, décidé à publier un jour son roman dans son intégrité, continua d'y travailler et " choisit la liberté " en 1969, emportant sur lui à Londres les microfilms du manuscrit. Cette version a été publiée en 1970 en France, sans que son importance révélatrice soit perçue du public français. Elle est republiée aujourd'hui, dans une version rendue conforme à l'original, qui met à nu l'action de la censure et les raisons qui ont mené les autorités soviétiques à opérer ce déni de l'Histoire.
Babi Yar, le ravin où la population juive de Kiev a péri massacrée au moment de l'invasion de l'URSS par les nazis, est pour nous un symbole de la Shoah par balles. Mais le symbole ne vaut pas uniformément partout. Démêler l’écheveau de la mémoire du Mal en ex-URSS est une tâche complexe : sur les « terres de sang » (Snyder) où la moitié du génocide juif a eu lieu, la mémoire de la Shoah, longtemps empêchée, s’est mêlée et superposée à d’autres strates mémorielles, au souvenir également empêché d’autres traumatismes collectifs, créant un effet de brouillage. La littérature peut-elle nous aider à y voir plus clair et à articuler la mémoire du génocide juif aux mémoires conflictuelles de l’ex-Union Soviétique ? Annie Epelboin, universitaire, est spécialiste de littérature soviétique. Elle a notamment publié (avec Assia Kovriguina) La Littérature des Ravins. Ecrire sur la Shoah en URSS (éd. Laffont, 2013), et édité en traduction française la version non-expurgée du roman-document Babi Yar d’Anatoli Kouznetsov (éd. Laffont, 2011). émission en deux parties. À propos du livre : «LA LITTÉRATURE DES RAVINS Écrire sur la Shoah en URSS » éditions Robert Laffont La moitié des victimes de la Shoah a été assassinée en territoire soviétique. Les meurtres de masse ont eu lieu le plus souvent dans des ravins, aux abords des villes, et les témoins ont été innombrables. N'aurait-on rien écrit là ou tout le monde a vu ou du moins entendu ? Qu'a-t-on tenté de dire contre l'oubli ? Des oeuvres ont été rédigées, souvent d'une force poignante : nombreux sont ceux qui, face aux ravins ou aux ruines des ghettos, ont voulu que l'extermination des Juifs par les nazis puisse rester en mémoire. Mais ces textes, manipulés ou étouffés par la censure, n'ont pas permis qu'advienne « l'ère du témoin » que connaît l'Occident. Ce livre éclaire les raisons qui ont amené les autorités soviétiques à les faire disparaître, comme ils ont fait disparaître les ravins, ou toute la population juive a été assassinée par les nazis. La mémoire de substitution, très vite imposée en URSS, gommant la spécificité de ce qu'ont enduré les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, a effacé les traces du génocide une seconde fois. Les problèmes liés à la collaboration avec les nazis d'une partie de la population soviétique ont été refoulés et demeurent une gêne majeure. Pourtant, confrontés à l'assassinat sans pouvoir réagir, certains témoins avaient très tôt décidé d'écrire. Nombreux également ont été les soldats et correspondants de guerre, écrivains jeunes ou expérimentés comme Vassili Grossman ou Ilya Ehrenbourg qui, arrivés sur les lieux lors de la reconquête, n'ont pu se soustraire à la réalité des multiples charniers à ciel ouvert, bien avant de découvrir les camps d'extermination. Le livre révèle cette « littérature des ravins » qui devrait infléchir notre réflexion sur le témoignage, centrée jusque-là sur l'expérience occidentale de l'extermination dans les camps. Le paradigme du témoin rescapé, revenant à la fin de la guerre de lieux très éloignés, n'est plus désormais la seule référence. Écrites sous l'oppression soviétique, censurées, mutilées ou cachées, ces oeuvres sont un appel à la mémoire bafouée à deux reprises. Elles font entendre des voix qui, face à la menace et au désespoir, ont tenté au fil des décennies d'atteindre leur public. Leur rendre justice aujourd'hui, c'est aussi nous permettre de comprendre la Shoah dans toute son étendue. À propos du livre : «BABI YAR » éditions Robert Laffont Anatole KOUZNETSOV Préface de Annie EPELBOIN Traduit par Annie EPELBOIN M MENANT Paru en 1970, le grand livre-témoignage sur la Shoah à l'Est est publié aujourd'hui dans une version rendue conforme à l'original non censuré, et préfacé par Annie Epelboin qui nous éclaire sur ce que la censure soviétique voulait qu'on ignore des massacres, de la collaboration des Ukrainiens et de leurs causes. Emouvant et sincère hommage à la liberté de conscience, face aux tragédies du XXe siècle. Anatole Kouznetsov avait 12 ans lorsque l'armée allemande occupa Kiev en 1941. Il habitait un faubourg situé à proximité du ravin de Babi Yar, lieu sinistrement célèbre, ou des dizaines de milliers de personnes ont été massacrées par les nazis, dont une grande majorité de Juifs. Lorsqu'il put s'aventurer dans le ravin ou avaient eu lieu les fusillades, il ne trouva que des cendres et se jura de témoigner un jour de ce qu'il avait vu. Il consigna aussitôt dans un cahier d'écolier les souvenirs de ces années atroces et, durant vingt ans, l'augmenta de ses réflexions personnelles, en marge de l'histoire officielle qui taisait la vérité des massacres et des drames qui les ont précédés ou suivis, après la fin de la guerre. Il y intégra des documents authentiques et des témoignages recueillis auprès des survivants, mena son enquête et composa un " roman-document " ou s'entremêlent le fait historique, l'autobiographie et la méditation sur les dictatures du XXe siècle, sur la souffrance que l'homme est capable d'infliger à l'homme. Lorsqu'il fit publier son roman en 1966, il fut accablé de constater que la censure l'avait réduit d'un tiers, supprimant la part gênante de la version authentique des évènements : l'extermination des Juifs de Kiev, la collaboration de beaucoup d'Ukrainiens et ses raisons véritables. Ce texte amputé et rendu conformiste fut aussitôt traduit à l'étranger, en France notamment, mais Kouznetsov, décidé à publier un jour son roman dans son intégrité, continua d'y travailler et " choisit la liberté " en 1969, emportant sur lui à Londres les microfilms du manuscrit. Cette version a été publiée en 1970 en France, sans que son importance révélatrice soit perçue du public français. Elle est republiée aujourd'hui, dans une version rendue conforme à l'original, qui met à nu l'action de la censure et les raisons qui ont mené les autorités soviétiques à opérer ce déni de l'Histoire.
À propos du livre : «Le mythe de la Singularité - Faut-il craindre l'intelligence artificielle ?» aux éditions Science Ouverte Seuil L'intelligence artificielle va-t-elle bientôt dépasser celle des humains ? Ce moment critique, baptisé " Singularité technologique ", fait partie des nouveaux buzzwords de la futurologie contemporaine et son imminence est proclamée à grand renfort d'annonces mirobolantes par des technogourous comme Ray Kurzweil (chef de projet chez Google !) ou Nick Bostrom (de la vénérable université d'Oxford). Certains scientifiques et entrepreneurs, non des moindres, tels Stephen Hawking ou Bill Gates, partagent ces perspectives et s'en inquiètent. Menace sur l'humanité et/ou promesse d'une transhumanité, ce nouveau millénarisme est appelé à se développer. Nos machines vont-elles devenir plus intelligentes et plus puissantes que nous ? Notre avenir est-il celui d'une cybersociété où l'humanité serait marginalisée ? Ou accéderons-nous à une forme d'immortalité en téléchargeant nos esprits sur les ordinateurs de demain ? Voici un essai critique et concis sur ce thème à grand retentissement par l'un de nos meilleurs experts des humanités numériques. Jean-Gabriel Ganascia est professeur à l'université Pierre-et-Marie-Curie, où il mène des recherches sur l'intelligence artificielle au Laboratoire informatique de Paris 6 (LIP6). Il est président du comité d'éthique du CNRS et a publié divers ouvrages dont le précurseur L'Âme machine, au Seuil en 1990.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack, les Dimanches de 13h30 à 14h00 Faut-il – et comment ? - « enseigner la France » aux réfugiés nouveaux-venus ? Au-delà de la langue, que faut-il enseigner de la France, de son histoire, de ses valeurs, de sa culture, pour permettre, après l’accueil d’urgence, une intégration réussie dans la société française ? Du débat sur le roman national et l’enseignement de l’histoire à l’école, à la polémique sur l’essentialisation de la « culture française » face aux « cultures en France », en passant bien sûr par les discours sur l’insolubilité supposée de certaines cultures d’origine dans la citoyenneté française, la question de l’intégration culturelle des demandeurs d’asile interfère avec les doutes français récurrents sur la juste manière de transmettre ce qui nous tient ensemble et ce qui nous tient à coeur. L’expérience menée depuis dix ans avec succès par l’association Pierre Claver – une école parisienne pour jeunes adultes demandeurs d’asile – a beaucoup à nous apprendre pour contourner des polémiques idéologisées trop souvent déconnectées du terrain. Ayyam Sureau est la directrice de l’école Pierre Claver. (http://www.pierreclaver.org/) Voir également le documentaire de Caroline Eliacheff diffusé le 7 février 2017 sur France culture, « l’école Pierre Claver, un laboratoire de savoir-vivre » (https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/la-transmission-dans-tous-ses-etats-24-lecole-pierre-claver-un) Emission en deux parties.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack, les Dimanches de 13h30 à 14h00 Faut-il – et comment ? - « enseigner la France » aux réfugiés nouveaux-venus ? Au-delà de la langue, que faut-il enseigner de la France, de son histoire, de ses valeurs, de sa culture, pour permettre, après l’accueil d’urgence, une intégration réussie dans la société française ? Du débat sur le roman national et l’enseignement de l’histoire à l’école, à la polémique sur l’essentialisation de la « culture française » face aux « cultures en France », en passant bien sûr par les discours sur l’insolubilité supposée de certaines cultures d’origine dans la citoyenneté française, la question de l’intégration culturelle des demandeurs d’asile interfère avec les doutes français récurrents sur la juste manière de transmettre ce qui nous tient ensemble et ce qui nous tient à coeur. L’expérience menée depuis dix ans avec succès par l’association Pierre Claver – une école parisienne pour jeunes adultes demandeurs d’asile – a beaucoup à nous apprendre pour contourner des polémiques idéologisées trop souvent déconnectées du terrain. Ayyam Sureau est la directrice de l’école Pierre Claver. (http://www.pierreclaver.org/) Voir également le documentaire de Caroline Eliacheff diffusé le 7 février 2017 sur France culture, « l’école Pierre Claver, un laboratoire de savoir-vivre » (https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/la-transmission-dans-tous-ses-etats-24-lecole-pierre-claver-un) Emission en deux parties.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack, les Dimanches de 13h30 à 14h00 Le mythe de Babel nous rappelle que langage, identité, et politique ont partie liée. Relire Babel, non comme châtiment mais comme chance et comme vocation, c’est réfléchir sur les opportunités et les défis que nous ouvre notre conscience de la diversité des langues. A commencer par le travail, jamais définitif, de traduction des « intraduisibles » en philosophie, et à la nécessité de faire sans cesse circuler la pensée dans l’entre-deux d’une langue à l’autre. « La langue de l’Europe, c’est la traduction », écrivait Umberto Eco. Sans céder à la facilité du « globish » (global english), ni attiser le nationalisme ontologique d’un supposé génie des langues, le passionnant Eloge de la Traduction que signe Barbara Cassin nous invite à « compliquer l’universel ». Barbara Cassin, philosophe et philologue, helléniste et spécialiste de sophistique grecque, est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages de philosophie, dont le projet collectif du Vocabulaire européen de la philosophie. Dictionnaire des Intraduisibles, publié au Seuil en 2004 et déjà traduit ou en cours de traduction dans différents pays. Dans le sillage d’un projet de recherche sur les « intraduisibles des trois monothéismes », elle a également été le commissaire de l’exposition « Après Babel, traduire », récemment montée au MUCEM de Marseille. Eloge de la Traduction. Compliquer l’Universel, est paru en 2016 aux éditions Fayard. À propos du livre "Eloge de la traduction", aux éditions Fayard. Dans le sillage du Vocabulaire européen des philosophies, Dictionnaire des intraduisibles, paradoxalement traduit ou en cours de traduction dans une dizaine de langues, Barbara Cassin propose sur la traduction un point de vue peu banal. Se méfiant de l’Un et de l’universel du Logos, elle se sert de l’outil sophistique pour faire l’éloge de ce que le logos appelle « barbarie », des intraduisibles, de l’homonymie. Pour combattre l’exclusion, cette pathologie de l’universel qui est toujours l’universel de quelqu’un, elle propose un relativisme conséquent ― non pas le binaire du vrai/faux, mais le comparatif du « meilleur pour ». Elle montre que la traduction est un savoir-faire avec les différences, politique par excellence, à même de constituer le nouveau paradigme des sciences humaines. Parce qu’elles compliquent l’universel, dont le globish, langue mondiale de communication et d’évaluation, est un triste avatar, les humanités sont aujourd’hui passées de la réaction à la résistance.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack, les Dimanches de 13h30 à 14h00 Le mythe de Babel nous rappelle que langage, identité, et politique ont partie liée. Relire Babel, non comme châtiment mais comme chance et comme vocation, c’est réfléchir sur les opportunités et les défis que nous ouvre notre conscience de la diversité des langues. A commencer par le travail, jamais définitif, de traduction des « intraduisibles » en philosophie, et à la nécessité de faire sans cesse circuler la pensée dans l’entre-deux d’une langue à l’autre. « La langue de l’Europe, c’est la traduction », écrivait Umberto Eco. Sans céder à la facilité du « globish » (global english), ni attiser le nationalisme ontologique d’un supposé génie des langues, le passionnant Eloge de la Traduction que signe Barbara Cassin nous invite à « compliquer l’universel ». Barbara Cassin, philosophe et philologue, helléniste et spécialiste de sophistique grecque, est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages de philosophie, dont le projet collectif du Vocabulaire européen de la philosophie. Dictionnaire des Intraduisibles, publié au Seuil en 2004 et déjà traduit ou en cours de traduction dans différents pays. Dans le sillage d’un projet de recherche sur les « intraduisibles des trois monothéismes », elle a également été le commissaire de l’exposition « Après Babel, traduire », récemment montée au MUCEM de Marseille. Eloge de la Traduction. Compliquer l’Universel, est paru en 2016 aux éditions Fayard. À propos du livre "Eloge de la traduction", aux éditions Fayard. Dans le sillage du Vocabulaire européen des philosophies, Dictionnaire des intraduisibles, paradoxalement traduit ou en cours de traduction dans une dizaine de langues, Barbara Cassin propose sur la traduction un point de vue peu banal. Se méfiant de l’Un et de l’universel du Logos, elle se sert de l’outil sophistique pour faire l’éloge de ce que le logos appelle « barbarie », des intraduisibles, de l’homonymie. Pour combattre l’exclusion, cette pathologie de l’universel qui est toujours l’universel de quelqu’un, elle propose un relativisme conséquent ― non pas le binaire du vrai/faux, mais le comparatif du « meilleur pour ». Elle montre que la traduction est un savoir-faire avec les différences, politique par excellence, à même de constituer le nouveau paradigme des sciences humaines. Parce qu’elles compliquent l’universel, dont le globish, langue mondiale de communication et d’évaluation, est un triste avatar, les humanités sont aujourd’hui passées de la réaction à la résistance.
Une émission préparée et présentée par Frédérique Leichter-Flack, les Dimanches de 13h30 à 14h00 Les débats contemporains de bioéthique et d’éthique du soin sont hantés par un spectre : celui des terribles dérives de la médecine nazie. C’est contre elles que l’éthique médicale moderne s’est construite, sur des principes rappelés dans le code de Nuremberg rédigé au moment du procès des médecins nazis à Nuremberg dans l’immédiat après-guerre. Eugénisme, euthanasie, expérimentation médicale sur des êtres humains : sur tous ces sujets, sur lesquels les progrès de la médecine ont rouvert le débat, la référence systématique à la « médecine de mort » du nazisme, est-elle toujours éclairante, ou opacifie-t-elle parfois la prise en compte des enjeux ? Comment tenir ce spectre à la juste distance de nos enjeux contemporains ? Lise Haddad est philosophe, spécialiste d’éthique médicale. Jean-Marc Dreyfus est historien, spécialiste du nazisme et de la deuxième guerre mondiale, en particulier sous ses aspects économiques et diplomatiques. Ensemble ils ont dirigé l’ouvrage collectif Une médecine de mort. Du code de Nuremberg à l’éthique médicale contemporaine, paru aux éditions Vendémiaire en 2014. À propos du livre "Une médecine de la mort : Du code de Nuremberg à l'éthique médicale contemporaine", aux éditions Vendémiaire. "Plus jamais ça" ! Bannir les atrocités dont les médecins du IIIe Reich se rendirent coupables au nom de la recherche médicale : telle était l'ambition du code d'éthique de Nuremberg, première réglementation internationale en ce domaine, rédigé en 1947 pendant les procès des crimes médicaux perpétrés par les nazis. Pour la première fois, historiens, philosophes et médecins tentent ici d'analyser cette référence historique qui hante l'éthique contemporaine sans jamais avoir été pensée dans sa profondeur et dans sa logique. Comment ces crimes ont-ils été possibles ? Comment s'inscrivaient-ils dans l'histoire de la science et de la pensée occidentales ? Comment les procès de 1947 ont-ils permis la poursuite de la recherche médicale en Allemagne de l'Ouest comme de l'Est ? Comment de terribles violations de ces nouvelles normes déontologiques ont-elles pu être perpétrées, bien après la guerre, par des médecins de différentes nationalités, et même par les Américains qui les avaient rédigées ? N'y a-t-il pas enfin, dans la recherche médicale elle-même, une contradiction avec l'intention thérapeutique ? Le code de Nuremberg a fait du "consentement éclairé" la clé de voûte de ses dispositions. Mais que signifie vraiment ce terme ? A l'heure des débats sur la fin de vie et l'acharnement thérapeutique, ces questions sont plus que jamais d'actualité.