Fortitude est le podcast qui donne la parole à ceux qui font face à l'adversité. Certains l'ont choisi, d'autres la subissent. Dans les deux cas, ils trouvent en eux les ressources pour avancer et dépasser leurs limites. Fortitude parle de l’individu avec un grand I, celui qui est unique et tout en nuances, que l’on ne peut et l’on ne doit enfermer dans aucune case. Celui qui est face à lui-même quand vient le moment de décider, de se lancer. Celui qui se définit par ses choix, ses actions, sa façon d’être avec lui-même et avec les autres. Ne nous intéressons pas à ce qui nous divise mais à ce qui nous rassemble, nous unit, l’essence de notre humanité : la volonté de dépasser ce que nous croyons être et ce que les autres pensent que nous sommes. Se dépasser pour vaincre.
Vous voulez savoir comment un enfant parvient à lutter contre le cancer? Luana a 12 ans. C'est une enfant radieuse, intelligente, espiègle, authentique et d'une force hors norme. Luana se bat en effet contre une tumeur du cerveau depuis qu'elle a 9 mois. J'ai rencontré Luana l'année dernière à l'occasion de l'édition parisienne du Rallye du Cœur, organisé au profit de l'association Imagine For Margo. Imagine for Margo soutient les enfants atteints de cancer et leurs familles. Elle offre un soutien moral et financier aux familles confrontées à cette maladie, elle contribue au financement de la recherche médicale pour améliorer les traitements et la qualité de vie des jeunes patients, elle sensibilise le grand public à la réalité du cancer pédiatrique et promeut des initiatives visant à améliorer le quotidien des enfants hospitalisés. Et c'est en soutien à cette cause que le Rallye du Cœur organise chaque année des évènements qui rassemblent des automobiles d'exception. Chaque propriétaire de voiture parraine un enfant malade avec qui il participe au rallye. Et j'ai eu la chance d'être le parrain de Luana. C'est à cette occasion que Luana et ses parents m'ont raconté, avec dignité, les épreuves qu'ils ont traversé pendant toutes ces années et les combats qu'ils mènent encore aujourd'hui. Comment ils ont dû changer totalement leur vie pour être proche de l'hôpital où Luana allait vivre pendant plus de 10 ans, comment sa mère a dû abandonner son métier pour être à ses côtés, comment Luana a été contrainte de ne plus boire ni manger pour supporter les traitements, le rôle essentiel joué par les Blouses Roses ou l'association Make a Wish pour que Luana puisse vivre, le plus possible, comme une enfant. J'ai bien entendu beaucoup hésité avant de proposer à Luana et à ses parents qu'elle participe à Fortitude. Après tout, ce n'est qu'une enfant. Mais comme vous allez l'entendre, Luana a une sagesse et un regard sur la vie qui se doivent d'être partagés. Surtout, c'était très important pour elle de partager son expérience. Elle le voulait du fond du cœur. Enfin, ses parents m'ont expliqué à quel point il était essentiel de faire savoir au plus grand nombre ce que traversent les enfants malades du cancer et à quel point il est fondamental que chacun d'entre nous puisse les aider, d'une manière ou d'une autre. On dit que lorsque nous ne sommes pas malades nous avons 1000 problèmes et que lorsque nous sommes malades, nous n'en avons qu'un seul. Le témoignage de Luana illustre cela si bien que vous ne pourrez y être insensible. Pour terminer, je voudrais à la demande des parents de Luana, saluer tout particulièrement le Docteur Kevin Beccaria du service de neurochirurgie de l'hôpital Necker. En effet, alors que le collège médical avait renoncé à opérer une nouvelle fois Luana qu'ils jugeaient condamnée, le Docteur Beccaria n'a pas voulu baisser les bras, n'a pas voulu se plier aux statistiques ou aux probabilités et a voulu donner une dernière chance à Luana. Et c'est grâce à lui que Luana est en vie. Je salue également l'oncologue Christelle Dufour. Comme Luana le dit si bien, "jamais abandonner et savoir que rien n'est impossible". Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
"Vous voulez savoir comment on remporte le Paris-Dakar en étant paraplégique ?"Dès l'âge de 6 ans, Axel Allétru est sur les podiums européens de BMX. Puis il devient rapidement une étoile montante du motocross dont il est plusieurs fois champion d'Europe. Un destin tout tracé jusqu'à ce jour, en 2010, où tout a basculé. Lors d'une course en championnat du monde, il perd le contrôle et retombe sur les fesses. Et là il ne ressent plus rien. Le diagnostic est implacable : dislocation de la moelle épinière, on lui annonce qu'il ne remarchera jamais.Ce moment aurait pu marquer la fin de sa vie, qu'il a toujours consacrée au sport de haut niveau. Il marquera en réalité le point de départ d'une reconstruction hors du commun. Refusant la fatalité, Axel s'est lancé dans un combat acharné contre la douleur, la peur et les pronostics médicaux. Grâce à une détermination sans faille et des mois d'une rééducation intense, il parvient à récupérer une fraction de sa tonicité musculaire qui fera toute la différence. Il parviendra ainsi à remarcher avec des béquilles et reprendra aussitôt le chemin de la compétition, devenant champion de natation handisport avant de relever l'un des défis les plus extrêmes: participer et briller sur le Dakar, cette fois sur quatre roues. Il réalise alors ce que personne n'avait réussi avant lui: il gagne la compétition contre les valides dans la catégorie buggy.Dans son livre "Et toujours rebondir", Axel partage avec une sincérité désarmante son parcours et les clés qui lui ont permis de ne jamais abandonner et de reconstruire sa vie. Son récit, par moment philosophique, offre à chacun des "tips" comme il dit, pouvant aider à surmonter les épreuves du quotidien ou les défis exceptionnels. Dans cet épisode, Axel nous livre un témoignage authentique sur la résilience, la force mentale et la capacité à réinventer sa vie après un traumatisme.Un épisode inspirant, à écouter sans attendre.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
« Puisque nous risquons la blessure ou la mort, chacun de nous, dès lors qu'il commande, doit accepter d'en porter la responsabilité. Il faut se préparer au doute, aux questions qui tarauderont la conscience à chaque homme qui tombera. Il faut redouter ce que l'on éprouvera devant les siens qui viendront, dévastés de douleur, s'incliner devant sa dépouille dans la cour des Invalides. Il faut être prêt à écouter ce gamin de vingt ans, défiguré ou cloué à vie sur un fauteuil roulant, à le regarder en face, à rire avec lui et à se sentir infiniment redevable du don qu'il a fait à son pays, à ne pas s'en savoir digne peut-être. Et malgré cela rester déterminé, ne pas ajouter, à la douleur des familles, le sentiment de l'inutilité du sacrifice. Et entraîner toute la nation dans cette responsabilité qui grandit autant qu'elle éprouve. Un soldat a besoin de cela. Il doit savoir que tous ses concitoyens l'accompagnent au combat, lucides sur les risques auxquels il est exposé, sans jamais le plaindre ou le regarder en chaque homme qui tombera. Il faut redouter ce que l'on éprouvera devant les siens qui viendront, dévastés de douleur, s'incliner devant sa dépouille dans la cour des Invalides. Il faut être prêt à écouter ce gamin de vingt ans, défiguré ou cloué à vie sur un fauteuil roulant, à le regarder en face, à rire avec lui et à se sentir infiniment redevable du don qu'il a fait à son pays, à ne pas s'en savoir digne peut-être. Et malgré cela rester déterminé, ne pas ajouter, à la douleur des familles, le sentiment de l'inutilité du sacrifice. Et entraîner toute la nation dans cette responsabilité qui grandit autant qu'elle éprouve. Un soldat a besoin de cela. Il doit savoir que tous ses concitoyens l'accompagnent au combat, lucides sur les risques auxquels il est exposé, sans jamais le plaindre ou le regarder en victime, en reconnaissant la singulière grandeur de son engagement ».J'ai choisi ce passage du livre intitulé « Entre deux guerres », du Général François Lecointre (éditions Gallimard), pour rendre hommage, en ce 11 novembre 2024, à nos soldats, aux vétérans et parmi eux ceux que j'ai eu l'honneur et le privilège de recevoir sur Fortitude. Je vous offre aujourd'hui une nouvelle présentation, en quelques mots, du parcours de chacun d'entre eux dans l'espoir de vous convaincre de les réécouter ou de les découvrir sur Fortitude.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Je vous propose aujourd'hui de (re) découvrir un extrait de ma conversation avec Rachel Khan (épisode 20).Vous connaissez tous mon attachement à la nuance ; cette vertu qui met en lumière les vérités de toute personne et de toute chose. Appliquée à l'individu, la nuance permet d'apprécier, et d'accepter, que nous ne pouvons et nous ne devons-nous enfermer dans des cases identitaires.Nous ne pouvons et ne devons nous définir uniquement par nos origines tant ethniques que sociales. Nous ne pouvons et ne devons agir en fonction d'un modèle que l'on nous imposerait ou que l'on s'imposerait à nous même.Brisez ces dogmes et ces cases est la seule manière de vivre pleinement sa vie et d'exprimer tout ce que l'on peut être.Rachel Khan est la personnification de la nuance.Nuance dans ses origines, son parcours et ses accomplissements.Née d'un père gambien et d'une mère française juive ashkénaze, Rachel sera successivement danseuse classique, athlète de haut niveau, juriste, conseillère politique, écrivain, actrice et éditorialiste.Difficile donc de l'enfermer dans une case.Et il ne faut même pas essayer de le faire car Rachel est une combattante de l'universalisme. Armée d'une langue française parfaitement maitrisée, dans toutes ses nuances, Rachel Khan s'oppose aujourd'hui farouchement aux dérives d'un racialisme qui sous couvert de lutter supposément contre les discriminations, ne fait en réalité qu'en ériger de nouvelles.Toute sa vie, Rachel Khan a fait preuve de force morale. Aujourd'hui, elle l'emploie notamment à défendre ses valeurs qui nous concernent tous et sont si encrées dans l'identité française.C'est donc avec un immense plaisir et non sans fierté que je vous invite à écouter son témoignage pour Fortitude.Références:Racée - Rachel Khan - Editions de l'Observatoire Noire n'est pas mon métier - Collectif - SeuilIls avaient tout compris - Nicolas Lisimachio - Hachette Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Welcome back to another episode of Fortitude, the show that delves into the lives of those who face and overcome adversity. Today, we're joined by a truly remarkable guest, Tim Kennedy, whose day began as intensely as he lives his life. Just before our conversation, Tim wrapped up a training session — and in true warrior fashion, he managed to sustain a head injury. Yet, here he is, bloodied and resolute, ready to share his life's lessons with us, even receiving stitches immediately after our conversation! Tim Kennedy is not only a decorated former Green Beret and Special Forces sniper but also a renowned mixed martial artist who has competed at the highest levels of the UFC. Beyond his combat and athletic achievements, he is a fervent advocate for veterans' welfare and emergency preparedness, a successful businessman, and even builds schools to offer a new way to educate children. During our talk, Tim emphasized the vital role of education in fostering a free and critical spirit among children, the fine balance between self-confidence and humility, and how the atrocities of war can shatter a man from within. He explained how daily actions, routine, and discipline can forge meaning and assist those who have witnessed horrors in rebuilding their lives, preventing them from becoming prisoners of their traumas. For those interested in exploring Tim's philosophies further, his book 'Scars and Stripes', recently translated into French as 'Des plaies et des bosses', is a profound read. It not only delves into his life's adventures and challenges but also reflects, with a rare honesty, on the lessons learned from the front lines to everyday life. Join us for an unforgettable time as we explore the robust philosophies and spirited anecdotes of a man who trains relentlessly at 44, respects his engagements no matter the circumstances, and believes that a head wound is no reason to shy away from a deep dive, with a French podcaster, into adversity, resilience, and life philosophy. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Je vous propose aujourd'hui de (re) découvrir un extrait de ma conversation avec Maurice Barthélémy (épisode 12).Nombreux sont ceux parmi vous qui le connaissent. Comment oublier ses moments hilarants sur Canal +, avec la joyeuse troupe des Robins des Bois, aux côtés de Jean-Paul Rouve, Marina Fois et les autres ?Mais derrière cette carrière d'acteur et de réalisateur, connue de tous, se cache une vie insoupçonnable. Saviez-vous que Maurice Barthélemy était Haïtien ou qu'il avait vécu dans de nombreux pays ?Surtout, il se cache une bataille de chaque jour, un combat imperceptible aux yeux de l'extérieur : celui de son hypersensibilité.Oui, le comédien hilarant, toujours sous les projecteurs et au-devant de la scène est hypersensible.Maurice nous raconte donc son histoire et comment il a pu embrasser une carrière qui paraît si incompatible avec sa singularité : grâce à des efforts quotidiens d'adaptation, de remise en cause et d'ouverture aux autres. Grace à une force morale aussi redoutable qu'elle est teintée d'humour.Un échange qui rend honneur autant à la nuance qu'à la fortitude.Références :Fort comme un hypersensible, Maurice Barthélemy et Charlotte Wils (Éditions Michel Lafon)Maurice Barthélemy dans Fort comme un hypersensible, La Pépinière Théâtre – Paris.Pensées pour moi-même, Marc-Aurèle (Les Belles Lettres)Le pouvoir du moment présent, Eckhart Tolle (J'ai lu).Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio (Hachette). Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Vous voulez savoir ce que cela fait de mourir 53 minutes ? Depuis que j'anime Fortitude, le sujet de la mort a été évoqué à de nombreuses reprises et sous des aspects très variés. En effet, la résilience et la mort se font souvent face. Certains de mes invités ont réchappé à la mort voulue par la nature (l'Everest, l'océan Atlantique, la maladie) ou par l'Homme (au Bataclan, en Irak ou au Mali). D'autres ont choisi de travailler aux côtés de la mort alors que certains l'ont subie de manière injuste. Mais si tous ses invités ont en commun d'avoir côtoyée la mort, aucun d'entre eux ne l'a jamais vécue dans son propre corps. Et pour cause, en principe on ne revient pas d'entre les morts. Nicolas d'Hueppe, lui, est revenu. Le 9 mai 2021, il fait du vélo lorsque son cœur s'arrête. Et il ne redémarrera pas avant 53 minutes. Pendant ces 53 minutes interminables, les sauveteurs ne lâcheront rien et lui feront un massage cardiaque sans jamais renoncer. C'est ce qui lui sauvera la vie. Mais ce ne sera plus tout à fait la même vie. En effet, lorsque notre cœur s'arrête 53 minutes, les choses ne peuvent revenir tout à fait comme avant. Ainsi que Nicolas l'exprime si bien, il a dû faire le deuil de lui-même. Ne ratez pas ce témoignage hors norme qui nous rappelle notre fragilité et met en lumière les choses qui comptent vraiment dans nos vies.Référence:53 minutes, Survivre et renaître - Iseran Editions Pour soutenir Fortitude
Vous voulez savoir ce que cela fait de mourir 53 minutes? Voici quelques minutes de mon entretien avec Nicolas d'Hueppe, rescapé miraculeux d'un arrêt cardiaque de 53 minutes. L'épisode intégral sera diffusé vendredi 10 mai 2024.N'oubliez pas de soutenir Fortitude
A maintenant quelques semaines de sa participation aux Jeux Paralympiques de Paris, je vous invite à (re)découvrir le témoignage de Cyrille Chahboune.Cyrille Chahboune a plusieurs vies. La première, il la dédié à l'armée de l'air. À l'issue d'un parcours rigoureux, rythmé par les formations, les spécialisations, les stages, les sélections et quelques opérations extérieures, Cyrille intègre le prestigieux CPA-10, le commando parachutiste de l'air. Chuteur haute altitude, tireur d'élite, ce membre des forces spéciales accumule les compétences pour être et demeurer à la pointe de l'épée. Jamais satisfait, toujours en quête de perfectionnement, Cyrille est de tous les combats — Afghanistan, Libye, Mali et même en Irak. Aux côtés des forces kurdes, Cyril combat Daesh dans l'enfer d'Erbile. C'est alors qu'un drone piégé le fauche, lui et son frère d'armes. Il survit, mais sa vie bascule. Il est amputé des deux jambes. Un an d'hospitalisation, une cinquantaine d'opérations. Alors comment passer d'une vie au sein de l'élite, animée notamment par l'exigence d'une excellence physique, à celle du handicap? En suivant sa devise: "tout est possible si on lâche rien". Cyrille se relève et affiche la même détermination que lors de sa première vie. Il multiplie les sports à haut niveau: tir, ski, il devient vice-champion du monde de parachutisme en soufflerie et il est aujourd'hui membre de l'équipe de France de volley assis et il participera au JO de 2024. En écoutant cette brève présentation, je suis sûr que vous avez compris pourquoi j'ai voulu recevoir Cyrille. Il incarne la fortitude, la résilience. Surtout, il démontre de manière éclatante que c'est l'action qui nous fait vivre et survivre. A aucun moment Cyrille ne s'est arrêté au motif qu'il ne pouvait plus faire ce qu'il faisait avant. Il a tout simplement recherché et trouvé de nouveaux moyens d'agir. Mais il exprime aussi remarquablement l'importance de l'engagement comme source de sens, un engagement pour son pays, pour ses frères d'armes et aujourd'hui pour ceux qui souffrent et pensent ne pouvoir s'en sortir grâce à son association. Sa manière de vivre me rappelle cette phrase de Viktor Frankl au sujet de l'auto-transcendance de l'existence humaine, comme clé du sens de la vie: "la vie de l'être humain est toujours dirigée vers quelque chose ou quelqu'un d'autre que soi-même, qu'il s'agisse d'un but à atteindre ou d'un être humain à connaître et à aimer. Plus on s'oublie soi-même, en se consacrant à une cause ou à une personne que l'on aime, plus on est humain, et plus on se réalise."Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Vous voulez savoir ce que c'est que l'art de l'obstacle ? Fortitude est le podcast consacré à la force morale, à la résilience sous toutes ses formes. J'ai désormais eu le privilège de recevoir des dizaines d'invités qui, chacun à leur manière, ont surmonté ou surmontent encore l'adversité. Mais je dois avouer que c'est la première fois que j'ai le plaisir de recevoir une personne qui a su en faire…un art. Mounia Moula a grandi en banlieue comme on dit, dans le 94. Petite, on lui demande ce qu'elle veut faire plus tard ; elle répondra « ninja ».Ce que l'on aurait pu prendre comme un rêve de gosse s'est transformé en une réalité. Mounia ne tenait pas en place, elle devait constamment bouger, faire du sport, s'agiter. Mais plutôt que de s'en inquiéter (comme beaucoup de parents aujourd'hui), les siens ont eu l'intelligence de ne pas tenter de réfréner ou même canaliser son énergie mais au contraire ils l'ont cultivée en multipliant ses activités sportives. Elle découvrira notamment les sports de combats dans lesquels elle excellera rapidement. Elle doit cependant ménager ses rêves avec la dure réalité : les sacrifices de ses parents (ardents travailleurs mais disposant de très peu de moyens) ne peuvent perdurer encore longtemps. Elle doit trouver un job, un vrai. Mais sa nature la rattrape et, surtout, sa conviction que sa vie est ailleurs, en tout cas pas dans une routine métro / boulot / dodo. C'est alors qu'elle se trouve justement dans le métro, en se rendant à son petit boulot de l'époque, qu'elle tombe sur une publicité pour une école de cascadeurs. C'est la révélation. Elle y fait ses premiers pas et noue rapidement des amitiés avec des personnes comme elle, qui ne tiennent pas en place (au sens propre). Elle s'entraîne tous les jours durement à la poursuite de son rêve qu'elle refuse de lâcher même si elle ne peut bien entendu pas en vivre. C'est difficile de payer un loyer en faisant des acrobaties dans des jardins publics. Puis c'est la rencontre des Yamakasi, le fameux groupe d'experts du parkours, ou de l'art du déplacement que l'on a vus dans le film éponyme et dans d'autres superproductions cinématographiques. Une chose mène à une autre et grâce à sa détermination, son athlétisme hors norme et sa soif d'apprendre on lui donne enfin sa chance dans une production de Luc Besson.Le train est lancé, plus rien ne l'arrêtera. Sa filmographie est impressionnante ; elle a travaillé avec les plus grands et sera même récompensée à plusieurs reprises par ses pairs (pour Wonder Woman ou James Bond). Notre conversation est passionnante à plus d'un titre. Son parcours est bien entendu inspirant, notamment lorsqu'on est parent et que l'on s'inquiète parce que notre enfant ne tient pas en place et poursuit des rêves qui nous paraissent fous. Nous ne devons pas oublier d'écouter et d'observer pour justement ne pas tuer ses rêves. Mais Mounia est inspirante aussi d'un point de vue philosophique. Elle raconte comment des jeunes peuvent se dédier à un art, qu'ils façonnent à leur manière et qui devient indissociable de leur existence. De son récit il ressort ce principe dont je suis intimement convaincu : le sens de l'existence réside dans l'action, quelle qu'elle soit. Se dédier à accomplir quelque chose, y dévouer son être, avec le plaisir de la camaraderie qu'il l'entoure et du sens de l'effort : voilà une belle manière de donner du sens à son existence. Alors accrochez-vous, car Mounia casse la baraque.
Je vous propose aujourd'hui de (re) découvrir deux extraits de l'entretien diffusé en 2022 avec Enora Chame (épisode 19).Enora Chame n'est pas son vrai nom. Officier de renseignement au sein de l'armée française, elle se doit de dissimuler sa véritable identité.Enora ne peut malheureusement pas nous révéler grand-chose de sa vie ou de son parcours, sauf certains épisodes. Parmi ceux-ci, il y en a un qui se démarque et pour lequel elle a consacré un livre publié aux éditions Mareuil: Quand s'avance l'ombre. Elle y raconte principalement sa mission en tant qu'observatrice de l'ONU au début du conflit Syrien. Cette mission n'avait rien de secrète, tout au contraire. C'est pourquoi Enora a pu nous la partager.Et on n'en sort pas indemne car ce récit est tout simplement, et je pèse mes mots, biblique. Biblique car Enora a vu l'enfer, y a vécu et en est revenue. Biblique car Enora a vaincu à plusieurs reprises l'hostilité et l'agressivité d'une foule en détresse non pas avec ruse ou violence mais par de simples sourires, de l'empathie. Biblique car Enora a vécu des scènes macabres, a regardé la mort en face, dans ses formes les plus atroces. Mais elle fait face, non pas en fermant les yeux ou en cloisonnant son esprit mais, au contraire, en laissant court à toute son humanité.Surtout, c'est l'histoire d'une femme qui a fait preuve d'une force morale sans pareil et ce, d'une manière inédite. Il n'est en effet pas usuel de prendre conscience que la subtilité, la culture et l'empathie sont elles aussi des composantes de la force morale.Avec beaucoup d'humilité, Enora a accepté de partager avec vous, au cours de cet épisode passionnant, sa vision d'un monde d'une très grande violence mais dont elle démontre qu'il demeure ouvert à toutes les plus belles valeurs que nous pouvons lui apporter : le courage, l'empathie, la nuance…J'oserais dire que c'est presque un devoir citoyen d'écouter Enora. Ne serait-ce que pour la remercier pour son engagement, pour honorer ses sacrifices et les risques qu'elle a pris au service pas uniquement de notre pays
Vous voulez savoir comment la pratique du sport peut aider les femmes, victimes de violence, à se reconstruire ? Laurence Fischer est l'une des championnes les plus titrée du karaté français : 11 fois championne de France, 7 fois championne d'Europe et 3 fois championne du monde. Même si ce palmarès est remarquable et en dit long sur le caractère de Laurence, ce n'est pas pour sa carrière sportive que j'ai souhaité la recevoir sur Fortitude. Laurence Fischer a fondé l'association Fight for Dignity, laquelle permet aux femmes victimes de violences de se reconstruire et de retrouver confiance en elles grâce à la pratique sportive (regardez un court reportage ici). L'idée que la pratique d'un sport, en particulier le karaté, puisse permettre aux victimes de se reconstruire lui est venue au cours de de son parcours humanitaire et associatif, qui l'a notamment conduite en Afghanistan ou au Congo. En effet, Laurence a fait le constat que si les victimes de violences sexuelles pouvaient être prises en charge médicalement et psychologiquement, elles ne l'étaient presque jamais d'un point de vue strictement corporel. Rien ne leur est proposé pour reprendre possession de leurs corps. Or, c'est précisément de leur corps dont elles ont été dépossédées, donnant le plus souvent lieu à des phénomènes de dissociation à l'origine de nombreuses difficultés. Laurence a donc développé une pratique très spécifique du karaté, intégrée dans un parcours de soin complet (associant accompagnement médical et psychologique), lequel permet aux « survivantes » comme elle les appelle si justement, d'extérioriser leurs blessures et, progressivement, de retrouver une forme d'acceptation de leurs corps indispensable à leur reconstruction. Il est passionnant de comprendre, grâce à Laurence, comment la mise en mouvement du corps constitue ainsi un élément essentiel de la résilience. A l'image d'épisodes précédents, mon entretien avec Laurence vous apportera de nombreux enseignements et éclairages sur le fonctionnement de la résilience et les différents curseurs sur lesquels chacun peut agir pour faire face à l'adversité. Certainement que cet échange vous alertera aussi sur l'importance du fléau des violences faites aux femmes, que ce soit dans les zones de guerre mais aussi dans notre société. On croirait entendre parler de pratiques barbares propres au moyen-âge mais il s'agit bien du quotidien de milliers de femmes dans le monde et en France. Alors n'hésitez pas à vous engager et à soutenir le combat de Laurence au travers de Fight for Dignitny en partageant cet épisode, en parlant de l'association et, bien entendu, en lui adressant vos dons.
Vous voulez savoir comment la pratique du sport peut aider les femmes, victimes de violences, à se reconstruire? Retrouvez en avant-première quelques minutes de mon entretien avec Laurence Fischer, ancienne championne du monde de karaté et aujourd'hui à la tête de l'association Fight for Dignity, qui sera diffusé en intégralité le vendredi 9 février 2024.
Je vous propose aujourd'hui un extrait de mon entretien avec Marie Fugain (épisode 17).Marie Fugain est comédienne depuis toujours, et ce n'est pas une façon de parler. Elle décroche son premier rôle à l'âge de 7 ans. A 16 ans, elle joue aux côtés de Kirk Douglas et s'en suivra une carrière prolifique notamment dans des séries que nous connaissons tous. Élevée dans une famille d'artistes, elle se présente comme une troubadour, toujours prête à chanter, danser ou se déguiser. Marie a un sourire, un rire et un humour particulièrement contagieux. Elle rayonne, tout simplement. Mais la vie a cherché à éteindre cette lumière, en lui enlevant sa petite sœur, Laurette, morte d'une leucémie à 22 ans. Marie nous raconte cette épreuve si douloureuse, si désespérante…un drame qui pourrait retirer tout sens à la vie. Comment, en effet, trouver la force et l'énergie quand une jeune fille – au début d'une existence si prometteuse – est fauchée en quelques mois à peine ?Son père l'a dit : il est mort une première fois avec sa fille. Marie le dit d'une autre manière: on m'a retiré un poumon. Mais Marie n'est pas du genre à abandonner ou à s'apitoyer. Esseulée dans sa douleur, elle apprend à « apprivoiser le manque ». Elle livre le combat contre la leucémie aux côtés de sa mère, qui a monté l'association Laurette Fugain quelques mois à peine après le départ de sa fille. L'écriture d'un livre aide aussi Marie à se reconstruire, notamment en exprimant ses vérités, sans détours, sans posture. Marie ne nous donne pas qu'une leçon de résilience, elle nous donne des leçons d'intelligence de vie, d'honnêteté et de détermination. En l'écoutant, certains vont rire, d'autres pleurer mais tous vont entendre la même chose : les battements d'un cœur qui vit, envers et contre tout. Références:Association Laurette Fugain : https://www.laurettefugain.org "Moi, on ne m'a jamais demandé comment j'allais". Pourtant Laurette était ma soeur (Editions Michel Lafon, 2012). "Devant la souffrance" (Cicéron, éditions Arléa)
L'année 2023 s'achève aujourd'hui. L'occasion pour moi de vous offrir une rétrospective de 8 épisodes diffusés au cours de l'année. Ces épisodes m'ont marqué pour des raisons différentes mais ils ont en commun de m'avoir énormément inspirés. Julia Virat (épisode 24) a fait de son hypersensibilité une force qui lui a permis de devenir une des rares femmes guide de haute montagne, de parvenir à gravir El Capitan en solo et de devenir navigatrice. Romain Courcier (épisode 25), ancien opérateur du 1er RPIMA, a puisé en lui et dans l'amour de ses proches la force nécessaire pour survivre à son incarcération injustifiée dans des geôles dominicaines. Il a refusé une libération par le suicide et, assoiffé de justice, a combattu jusqu'à retrouver sa vraie liberté. Atteint de la maladie de Fanconi, Christophe Bichet (épisode 26) a déjoué les pronostics des médecins qui avait annoncé qu'il ne verrait pas l'âge adulte. Non seulement il l'a atteint, mais il a fondé une famille et est devenu l'un des meilleurs escaladeurs français. Cyrille Chaboune (épisode 28), opérateur du CPA 10, a perdu ses deux jambes en combattant Daech en Irak. Il aurait pu plonger dans la dépression et le renoncement mais sa force morale lui a permis de choisir le mouvement et, notamment, de préparer les JO de 2024 au sein de l'équipe de France de volleyball assis. Orianne Aymard (épisode 29) a failli perde la vie lors d'un accident cérébral. Cette expérience la conduira à enchaîner les exploits comme l'ascension du Lhotse puis de l'Everest en mai 2023. Lors d'une opération en Afghanistan, Ephraim Mattos (épisode 30) - alors opérateur au sein des Navy Seals – se trouve contraint de mettre en joue deux petites filles portant des sacs explosifs. Heureusement il n'aura pas à appuyer sur la détente. Cette expérience lui révélera sa vocation, celle de protéger et sauver les civils en zones de guerre au travers de son organisation « Stronghold rescue and relief ». Après une longue carrière d'infirmier au sein des forces spéciales, Adrien Jimenez (épisode 31) devient expert en psychologie positive, méditation de pleine conscience et cohérence cardiaque. Son témoignage éclairé révèle comment ces pratiques peuvent alimenter la résilience. Et last but not least, Loïc Blanchard (épisode 32) est un modèle d'énergie et d'inspiration au travers de son désormais célèbre podcast "Les Frappés".Quel bonheur de recevoir et de partager ces témoignages riches d'enseignements et de valeurs morales. Je sais que vous vous en nourrissez autant que moi et je m'en réjouis. Cela me donne la force et l'envie de continuer cette magnifique aventure. Merci pour votre fidélité et votre soutien.
Je vous propose aujourd'hui un extrait de mon entretien avec Christophe Bichet (épisode 26), qui est la personnalisation même de la fortitude, la résilience à l'état pur.A l'âge de 4 ans, on annonce à ses parents qu'il est atteint d'une maladie génétique rare : la maladie de Fanconi . En quelques mots, cela signifie qu'il est vulnérable à toutes les infections, toutes les maladies et toutes les blessures. Son espérance de vie est alors limitée à 15 ans.Mais c'était sans compter la véritable espérance : celle de ses parents tout d'abord, qui ont continué à vivre presque normalement sans rien s'interdire, sans rien lui interdire. C'est ainsi qu'après avoir été diagnostiqué à 4 ans…il découvre l'escalade à 6 ans et rien ne l'arrêtera par la suite. Pas la greffe de moelle osseuse, pas les cancers à répétition ni même son apparente fragilité, puisqu'il ne mesure que 1m50.Aujourd'hui âgé de 38 ans et père de famille, Christophe est l'un des meilleurs escaladeurs français et un conférencier à succès. Christophe nous explique que c'est l'action qui l'a sauvé. L'action de grimper, l'action d'aider les autres, l'action de fonder une famille, l'action d'avoir des projets, toujours et encore. Il a rencontré d'autres malades comme lui dans le monde entier. Seuls ont survécu ceux qui avaient des projets et étaient dans l'action. Tous les autres, centrés sur leur condition et leur maladie, sont morts. Tous sans exception.Son témoignage fait écho à ceux de Victor Frankl, rescapé des camps nazis ou Alexandre Soljenitsyne, rescapé du goulag soviétique : c'est avoir quelque chose à construire, à donner, à partager qui alimente la résilience et notre capacité à subir.Ma rencontre avec Christophe et cet épisode m'ont fait tellement de bien. Quand je pense à lui, je souris. Vous comprendrez quand vous l'aurez écouté.Références:Site de Christophe Bichet Man's Search For Meaning: The classic tribute to hope from the Holocaust, Viktor Frankl (éditions Rider)L'archipel du Goulag , Alexandre Sljenistsyne (éditions Points)Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio (éditions Hachette)
Je vous offre aujourd'hui un épisode spécial puisqu'il s'agit d'un crossover avec mon confrère podcasteur, Loïc Blanchard. Loïc anime le désormais très célèbre podcast « Les Frappés » , consacré au dépassement de soi. Loïc est un ancien sportif de haut niveau (champion de judo) qui, après une carrière chez Apple, devient préparateur mental, coach et entrepreneur avant de se lancer dans la folle aventure du podcast. Ses invités sont majoritairement des athlètes ou des explorateurs mais également des militaires ou des entrepreneurs. Consacré à l'aventure humaine sous toute ses formes, le podcast Les frappés donne la pêche, surtout que Loïc a cette énergie vitale très contagieuse. Et, sans surprise, le succès est au rendez-vous puisque Les Frappés compte des dizaines de milliers d'écoutes et attire des personnalités hors normes. Alors pourquoi un crossover ? Nous nous sommes tout simplement aperçus que nous avions eu, de manière totalement involontaire, beaucoup d'invités en commun, que nous partagions de nombreuses valeurs mais que notre approche n'était pas tout à fait la même. Animés par la même curiosité, nous nous sommes donc challengés à faire un épisode ensemble pour confronter nos visions, nos expériences et faire connaître à nos audiences respectives d'autres univers, d'autres manières de penser et de vivre le dépassement de soi. Même si notre échange a été d'une déconcertante facilité et que l'on s'est bien marré, nous en avons retiré de belles leçons. En ce qui me concerne, j'ai été frappé (sans mauvais jeu de mot) par le constat que savoir laisser vivre sa curiosité, avoir le réflexe de porter son regard sur les autres, faire l'effort d'écouter leur vécu et leurs ressentis sont autant d'ingrédients pour s'épanouir, prendre du plaisir et, surtout, construire les relations humaines si indispensables à notre bien-être. Les Frappés : https://www.lesfrappes.com
En ce jour du 29 novembre, anniversaire du décès de son époux, j'ai souhaité diffusé un extrait du témoignage de Dominique Lagrou Sempere (épisode 22) au cours duquel elle nous explique comment la mort peut nous faire aimer la vie.Dominique Lagrou-Sempère est journaliste, grand reporter. Vous l'avez certainement vue aux côtés de Jean-Pierre Pernaut lors du journal télévisé de TF1.Mais ce n'est pas à l'occasion d'un journal télévisé que j'ai découvert Dominique, c'est en lisant son premier livre : "Après l'orage" paru il y a un an aux éditions Flammarion.Elle y raconte le cancer de son époux, Claude Sempère, lui-même journaliste et grand reporter qui a été emporté par la maladie en à peine deux ans et à l'âge de 55 ans.Je vais être sincère avec vous : j'ai lu le témoignage de Dominique d'une traite et j'ai pleuré pendant presque toute la lecture. J'ai pleuré car les émotions, les sentiments, les évènements racontés dans ce livre sont d'une sincérité et d'une honnêteté rares. Il n'y a ni pathos ni misérabilisme : un regard authentique et sans posture sur la mort…et la vie et le lien indéfectible qui existe, et doit exister, entre les deux. A cet égard, Après l'orage est un récit biographique avec une réelle densité philosophique. Ce n'était certainement pas son ambition – d'être philosophe – mais pourtant Dominique illustre remarquablement le lien entre la mort et la vie comme Cicéron ou Sénèque l'ont fait avant elle, avec les émotions en moins.Dominique nous parle donc du courage et de la force morale dont sa famille a du faire preuve, face à la maladie puis face à la mort. Mais au-delà de ces combats, elle explique et proclame son droit à vivre, à aimer et à être heureuse malgré la mort. Dans une société si prompt aux jugements et à la condescendance morale, s'octroyer ce droit est loin d'être aisé et évidente et requiert, là aussi, de la force morale. Et c'est en cela que l'expérience de Dominique est unique : on ne vainc pas la mort uniquement en lui survivant, on la domine en s'autorisant les émotions qui font la vie : l'amour, le rire, le partage….Réf.Après l'orage - D. Lagrou-Sempère (Flammarion)Devant la souffrance - Cicéron (Arléa)Ils avaient tout compris - N. Lisimachio (Hachette)
Voici la seconde partie de mon entretien avec Adrien Jimenez. Cette partie est principalement consacrée à la méditation de pleine conscience et à son rôle essentiel en tant que pilier de la résilience. Réf. Le pouvoir du moment présent (Eckart Tolle) Ils avaient tout compris (Nicolas Lisimachio) Site web d'Adrien Jimenez
En ce jour du 13 novembre, j'ai souhaité diffusé un extrait du témoignage de Victor Rouart (épisode 15), rescapé du Bataclan.« Quelle injustice ! L'odeur de poudre, de sang, toutes ces vies perdues ou sur le point de l'être autour de moi me donnaient l'impressio d'être un soldat à l'agonie sans avoir combattu. Je n'étais qu'un simple citoyen français, à l'affût d'un plaisir banal, rattrapé par la triste réalité du monde. Paris était ce soir plongée dans les ténèbres. »Cet extrait de son livre, intitulé « Comment pourrais-je pardonner », illustre parfaitement la violence du drame subi par Victor et tant d'autres lors de cette soirée du 13 novembre 2015.Cette phrase exprime notamment comment une journée comme les autres, riche de plaisirs ou d'évènements que l'on tient trop souvent pour évident ou acquis, peut se transformer en un enfer et transformer ceux qui la vivent.C'est ce que Victor a partagé avec moi : cette transformation si violente et si soudaine, entre la personne qu'il était le matin du 13 novembre et celle qu'il est devenu à l'aube du jour suivant.Victor nous raconte les heures interminables passées à souffrir sans bruit, pour survivre, puis les mois passés à souffrir, pour se reconstruire.Il nous livre un témoignage sincère et poignant qui doit nous rappeler, à tous, la fragilité de notre existence et l'importance de la cultiver, le mieux possible, chaque jour.Comme l'a dit Sénèque : « Ne remettons rien à plus tard. Soyons quitte chaque jour avec la vie ».Réf.Comment pourrais-je pardonner ? Victor Rouart, avec Luc-Antoine Lenoir – Éditions de l'Observatoire.Lettres à Lucilius, Sénèque – Flammarion 2017.Ils avaient tout compris , Nicolas Lisimachio – La Maison Hachette.
Vous voulez connaître les piliers de la résilience ? Décoré de la médaille militaire , Adrien Jimenez a passé 18 ans dans l'armée de terre et plus particulièrement au sein d'une unité des forces spéciales dont il était l'infirmier. Notre échange ne s'est pas porté sur cette période de sa vie, même si nous y avons fait parfois référence. Nous nous sommes concentrés sur ses nouveaux métiers et leurs enseignements, à savoir ceux d'expert en psychologie positive , d'instructeur de méditation de pleine conscience et praticien en cohérence cardiaque . Sa formation et son expérience nous ont permis de nous plonger dans les besoins psychologiques fondamentaux de l'être humain, parmi lesquels la compétence, l'autonomie et l'affiliation. Nous avons aussi évoqué les notions de « sens » ou de « motivation ». Et au fil de notre échange, nous avons pu mettre en lumière ce qui peut alimenter la résilience. Nous avons aussi expliqué les fonctions et les vertus de ces techniques remarquables que sont la pleine conscience ou la cohérence cardiaque. Il en est ressorti des constats étonnants sur les liens pouvant exister entre la méditation et la philosophie, l'importance de la bienveillance à l'égard de soi-même ou le rôle de la respiration dans la gestion de l'adversité. Notre échange est riche d'enseignements, c'est pourquoi j'ai choisi de scinder l'épisode en deux parties : une première consacrée à la psychologie positive et la seconde à la pleine conscience. Je suis heureux de pouvoir vous partager le savoir d'Adrien Jimenez : dès lors que Fortitude se consacre à l'adversité, il me paraissait en effet essentiel d'évoquer les outils concrets qui permettent d'alimenter la résilience. Site web : https://adrienjimenez.fr
Vous voulez savoir quels sont les piliers de la résilience ? Retrouvez en avant première quelques minutes de mon entretien avec Adrien Jimenez, ancien infirmier au sein des forces spéciales et aujourd'hui expert en psychologie positive, qui sera diffusé en intégralité vendredi 10 novembre.
L'actualité dramatique de ces derniers jours m'a conduit à publier cet extrait de mon entretien avec Emmanuelle Halioua, diffusé il y a exactement un an (épisode 21). Plus que jamais, les enseignements d'Emmanuelle sur la prise en charge des traumatismes psychologiques sont pertinents et salvateurs.Elle-même victime d'actes de torture, Emmanuelle a dédié une grande partie de sa vie à la prise en charge des traumatismes psychologiques auprès tant de la population civile que des forces armées. Elle est aujourd'hui la représente française du PROTOCOLE 6C, protocole développé par l'armée israélienne pour prendre en charge psychologiquement les victimes d'accidents, d'attentats ou de toute autre forme de violence.Véritable révolution, ce protocole permet, en quelques minutes, de redonner à une victime une capacité d'action – souvent vitale – mais aussi de limiter considérablement le risque qu'elle développe ultérieurement un syndrome de stress post traumatique.Lorsque l'on connaît les ravages de tels syndromes, lesquels peuvent même se transmettre sur plusieurs générations, on mesure l'importance que revêt la prise en charge des victimes et l'utilité du PROTOCOLE 6C.Profil Linkedin d'Emmanuelle HaliouaSite officiel du Protocole 6C
Do you want to know how it feels to face two little girls ready to blow themselves up ? I am greatly honored to have Ephraim Mattos on the podcast. Honored and lucky since he is receives a lot of requests for interviews and podcasts and is very selective. The one thing that convinced him to accept my invitation was our common interest for Seneca. Amazing to realize that a philosopher that lived 2000 years ago can bring a former Navy Seal to accept discussing with a French podcaster. Ephraim Mattos is indeed a former Navy Seal , the very famous and unique unit from the American Navy. The elite of the elite. Ephraim shares with us his childhood and how his parent's education, rooted in aiding the community and in resilience, shaped his personality and brought him to make very unique choices for his life. Indeed, after living through a horrendous experience in Afghanistan, where he faced to little girls who were ready to blow themselves up but finally renounced, Ephraim decided to dedicate his life in helping civilians in war zones. After retiring from the Navy, he buys a ticket on a commercial plane to Iraq and joins a group of volunteers (former soldiers) to provide aid care to the wounded and help children, women and the elderly to escape. Ephraim and his comrades where the last line of defense between ISIS monsters and innocent civilians. Using his exceptional skills, he helped save dozens of them in particular during the horrible battle of Mosul. Following this first experience, Ephraim founded a non-profit organization named “Stronghold rescue and relief ”, whose mission is to help civilian populations in war zones by teaching them basic medical skills, how to us communication tools and how to defend themselves. Stronghold is particularly involved in Burma besides the Karen population who is persecuted by the military junta which is aiming at an ethnic cleansing of the minority. I have never met once in my life a person like Ephraim. Without any political agenda, with no motivation other that his deeply rooted humanity, Ephraim sacrifices his life, uses his unique skillset, to helping the weak and oppressed. Some people talk about oppression, some people protest, some people tweet…Ephraim actually risks his life enabling people to defend themselves. Such a mission is not risk-free. Suffering from PTSD, Ephraim is in constant tension as he saw and lived so many horrific events. But he found meaning, through his actions but also in philosophy. He reads Seneca every day to help him grow and heal. These are all the reasons why Ephraim is such a unique guest. I hope you will enjoy this episode and please, don't hesitate to go on Stronghold and rescue's web site to help the organization. Références: City of death : humanitarian warriors in the battle of Mosul (E. Mattos - Center Street) Stronghold rescue and relief : https://strongholdrescue.org
Je vous propose aujourd'hui un extrait poignant de mon entretien avec Camille de Peretti (épisode 4).Camille est romancière à succès. Elle a notamment publié Thornytorinx , Blonde à forte poitrine ouNous sommes cruels . Mais ce n'est pas sa brillante carrière que Camille a partagé avec nous. Derrière son sourire pétillant et ses grands éclats de rire se cache une véritable guerrière, une combattante de chaque instant et sa vie le démontre. D'abord, Camille a dépassé sa condition sociale. Elevée par une mère seule, sans moyens elle parvient à faire des études brillantes qui la conduisent à être diplomée de l'Essec. Puis ensuite, la maladie la fauche: la maladie terrible de l'anorexie qu'elle parvient à vaincre en quelques années à peine. Sortie de cette maladie, elle embrasse son rêve d'enfant, elle devient enfin ce qu'elle a toujours souhaité : écrivain. Et alors qu'elle construit sa famille, et qu'elle vit un amour profond, la vie la fauche à nouveau. Camille apprend que son fils aîné, Auguste, est atteint d'une forme rare et grave d'autisme. Camille dit de l'autisme que c'est un bonheur qu'elle ne souhaite à personne. Derrière cette formule poétique se cache une très difficile réalité : le partage, le déchirement entre le bonheur et la joie que procure Auguste et le caractère si difficile de sa condition. Mais vous l'entendrez, Camille ne renonce pas, elle n'abanadonne pas, elle ne baisse jamais les armes. Et face à l'autisme dont elle dit qu'il s'agit d'un combat qu'ils ne pourront jamais gagner, même là elle ne renonce pas. Elle avance. On dit parfois de certaines personnes qu'elles sont solaires. Camille est solaire. Elle dégage une lumière, une énergie remarquables. Cette lumière vous touchera à n'en pas douter.
Vous voulez savoir comment on parvient au sommet de l'Everest après avoir subi un AVC et avoir été emporté par une avalanche ? Il est compliqué de décrire en quelques mots le parcours d'Orianne Aymard. Son CV provoque des maux de têtes tellement il est riche, original voire sinueux. Il ne peut en tout cas pas être logé dans une case. Orianne a été, tour à tour, diplomate, humanitaire, consultante, chercheure, enseignante à l'université et écrivain : elle est détentrice d'un PhD (sciences des religions) de l'Université du Québec à Montréal et a été chercheure invitée à l'Université Columbia, ainsi qu'associée de recherche à l'Initiative humanitaire de Harvard (HHI) ; elle a assuré des missions auprès du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Afrique mais aussi en Haïti après le séisme, où elle est responsable des zones considérées comme les plus dangereuses de l'hémisphère nord, comme la Cité Soleil qui une véritable zone de guerre qui oppose les gangs armés et les forces de sécurité ; elle a travaillé au Ministère des Affaires étrangères où elle était responsable des questions religieuses et de radicalisation lors des attentats en France en 2015, ainsi qu'au Centre de Crise, en charge, entre autres, des projets ‘droits de l'homme' et ‘prévention de la radicalisation' dans les zones de conflit. Mais le parcours extraordinaire de cette femme qui suit ses intuitions et ses passions a failli s'arrêter brutalement à 25 ans. Alors qu'elle séjourne près de la tombe de celle que l'on considère comme l'une des plus grandes figures spirituelles de l'Inde moderne, Ma Anandamayi , la « Mère de la Joie », dans les contreforts de l'Himalaya indien, Orianne Aymard est victime d'un accident cérébral. Elle embrasse alors la mort qui l'étreint, feint de l'emporter mais finalement lui laissera une seconde chance. En effet, Orianne déjoue les pronostics, s'en sort mais les médecins lui expliquent qu'elle doit renoncer à la haute altitude ou à la plongée. Mais cette expérience quasi-mystique ne fera que renforcer la détermination d'Orianne à poursuivre ses rêves en dépit des avis médicaux. En particulier, et alors qu'elle n'a aucune expérience significative en alpinisme, elle décide de gravir le Lhotse (8,516 m), sommet satellite du mont Everest et 4ème plus haut sommet au monde. Malgré le déroulement chaotique de son expédition elle parvient au sommet le 23 mai 2019. Au sommet, elle contemple l'Everest , la mère de toutes les montages. Ce sera son prochain objectif. Là encore, Orianne se joue de la mort qui manque de l'emporter lors d'une chute de sérac au cours de laquelle elle a été blessée. Mais cela ne suffit pas à l'arrêter : après une convalescence de quelques semaines et plutôt que de retourner dans le confort de sa vie chamoniarde, Orianne se lance à nouveau à la conquête de l'Everest dont elle atteindra le sommet en mai 2023. Je ne vous en dit pas davantage. Notre échange avec Orianne est riche d'enseignements et d'inspirations et rappelle, notamment, à quel point il est indispensable de refuser ce que j'appelle le déterminisme : « tu es fait pour faire tel métier », « non, ça c'est pas pour toi » ou « je n'en suis pas capable je n'y arriverai jamais » ou encore « il ne faut pas s'éparpiller »… Vivre c'est gouter, expérimenter, tomber, se relever, regretter, recommencer…mais c'est surtout vaincre. Vaincre ses peurs, celles des autres, vaincre ses limites, celles que les autres nous imposent. Vivre, c'est se dépasser pour vaincre. Références: "Sous le soleil de la déesse" O. Aymard (éditions du Mont-Blanc)
Vous voulez savoir comment on parvient au sommet de l'Everest après avoir subi un AVC et avoir été emporté par une avalanche ? Retrouvez quelques minutes du témoignage d'Orianne Aymard diffusé en intégralité sur Fortittude Podcast.
Vous voulez savoir comment on se relève après avoir été amputé des deux jambes? Cyrille Chahboune a plusieurs vies. La première, il la dédié à l'armée de l'air. À l'issue d'un parcours rigoureux, rythmé par les formations, les spécialisations, les stages, les sélections et quelques opérations extérieures, Cyrille intègre le prestigieux CPA-10, le commando parachutiste de l'air. Chuteur haute altitude, tireur d'élite, ce membre des forces spéciales accumule les compétences pour être et demeurer à la pointe de l'épée. Jamais satisfait, toujours en quête de perfectionnement, Cyrille est de tous les combats — Afghanistan, Libye, Mali et même en Irak. Aux côtés des forces kurdes, Cyril combat Daesh dans l'enfer d'Erbile. C'est alors qu'un drone piégé le fauche, lui et son frère d'armes. Il survit, mais sa vie bascule. Il est amputé des deux jambes. Un an d'hospitalisation, une cinquantaine d'opérations. Alors comment passer d'une vie au sein de l'élite, animée notamment par l'exigence d'une excellence physique, à celle du handicap? En suivant sa devise: "tout est possible si on lâche rien". Cyrille se relève et affiche la même détermination que lors de sa première vie. Il multiplie les sports à haut niveau: tir, ski, il devient vice-champion du monde de parachutisme en soufflerie et il est aujourd'hui membre de l'équipe de France de volley assis et il participera au JO de 2024. En écoutant cette brève présentation, je suis sûr que vous avez compris pourquoi j'ai voulu recevoir Cyrille. Il incarne la fortitude, la résilience. Surtout, il démontre de manière éclatante que c'est l'action qui nous fait vivre et survivre. A aucun moment Cyrille ne s'est arrêté au motif qu'il ne pouvait plus faire ce qu'il faisait avant. Il a tout simplement recherché et trouvé de nouveaux moyens d'agir. Mais il exprime aussi remarquablement l'importance de l'engagement comme source de sens, un engagement pour son pays, pour ses frères d'armes et aujourd'hui pour ceux qui souffrent et pensent ne pouvoir s'en sortir grâce à son association. Sa manière de vivre me rappelle cette phrase de Viktor Frankl au sujet de l'auto-transcendance de l'existence humaine, comme clé du sens de la vie: "la vie de l'être humain est toujours dirigée vers quelque chose ou quelqu'un d'autre que soi-même, qu'il s'agisse d'un but à atteindre ou d'un être humain à connaître et à aimer. Plus on s'oublie soi-même, en se consacrant à une cause ou à une personne que l'on aime, plus on est humain, et plus on se réalise."
Vous voulez savoir pourquoi j'anime Fortitude ? Certains d'entre vous la connaissent déjà, Emmanuelle Halioua est Docteur en psychotraumatologie. J'ai eu le privilège de la recevoir au cours du 21ème épisode de Fortitude. Quelques jours après l'enregistrement de l'épisode 21, Emmanuelle m'a rappelé et m'a demandé si je ne souhaiterais pas que l'on inverse les rôles et que je sois l'invité de Fortitude. Ce n'était pas la première fois que l'on me demandait de me livrer à l'exercice, certains auditeurs, ou même des invités, ayant manifesté l'envie d'en savoir un peu plus sur moi. Mais une certaine pudeur et surtout la crainte que cela ne vous intéresse pas, m'ont d'abord retenu. Puis Emmanuelle m'a convaincu en m'expliquant que toute façon je pourrais toujours renoncer à le publier par la suite. J'ignorais complètement ce qu'Emmanuelle avait à l'esprit et je n'avais aucune idée du type de questions qu'elle allait me poser. Se reposant sur mon livre, nos conversations passées et sur mes entretiens avec les autres invités de Fortitude, Emmanuelle a eu une analyse d'une finesse et d'une justesse redoutables. Au fil de notre entretien, Emmanuelle a fait ressortir des choses enfouies en moi qui expliquent, en grande partie, la naissance et la vie de ce podcast. Mais elle a fait bouger d'autres pièces du puzzle comme elle le dit. Je n'en suis pas ressorti indemne. Notre échange est intime. Il est sincère. Après avoir longtemps hésité, je suis heureux de vous le partager. Non pas par égocentrisme, mais par volonté de cohérence et d'honnêteté. Vous avez le droit, ainsi que mes invités, de savoir à qui vous avez à faire. Références: Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio (éditions Hachette)
Vous voulez savoir ce que signifie anti-fragile ? Christophe Bichet, c'est ni plus ni moins que 30 années de fortitude, de résilience à l'état pur.A l'âge de 4 ans, on annonce à ses parents qu'il est atteint d'une maladie génétique rare : la maladie de Fanconi . En quelques mots, cela signifie qu'il est vulnérable à toutes les infections, toutes les maladies et toutes les blessures. Son espérance de vie est alors limitée à 15 ans.Mais c'était sans compter la véritable espérance : celle de ses parents tout d'abord, qui ont continué à vivre presque normalement sans rien s'interdire, sans rien lui interdire. C'est ainsi qu'après avoir été diagnostiqué à 4 ans…il découvre l'escalade à 6 ans et rien ne l'arrêtera par la suite. Pas la greffe de moelle osseuse, pas les cancers à répétition ni même son apparente fragilité, puisqu'il ne mesure que 1m50.Aujourd'hui âgé de 38 ans et père de famille, Christophe est l'un des meilleurs escaladeurs français et un conférencier à succès. Christophe nous explique que c'est l'action qui l'a sauvé. L'action de grimper, l'action d'aider les autres, l'action de fonder une famille, l'action d'avoir des projets, toujours et encore. Il a rencontré d'autres malades comme lui dans le monde entier. Seuls ont survécu ceux qui avaient des projets et étaient dans l'action. Tous les autres, centrés sur leur condition et leur maladie, sont morts. Tous sans exception.Son témoignage fait écho à ceux de Victor Frankl, rescapé des camps nazis ou Alexandre Soljenitsyne, rescapé du goulag soviétique : c'est avoir quelque chose à construire, à donner, à partager qui alimente la résilience et notre capacité à subir.Ma rencontre avec Christophe et cet épisode m'ont fait tellement de bien. Quand je pense à lui, je souris. Vous comprendrez quand vous l'aurez écouté.Références:Site de Christophe Bichet Man's Search For Meaning: The classic tribute to hope from the Holocaust, Viktor Frankl (éditions Rider)L'archipel du Goulag , Alexandre Sljenistsyne (éditions Points)Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio (éditions Hachette)
Vous voulez savoir ce que signifie "vivre l'enfer sur terre"? Né à Abidjan, Romain est expatrié en France à l'âge de 10 ans après un coup d'état. Il se destine d'abord à l'école hôtelière mais décide finalement, alors que tout son entourage cherche à l'en dissuader, de s'engager dans l'armée. Il fait alors un parcours sans faute qui le conduit à intégrer la prestigieuse unité du 1er RPIMA , le 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine. Il participe alors à de nombreux conflits, de l'Afghanistan au Mali, et combat notamment le terrorisme. A l'issue d'une dernière mission au Mali, il décide de racrocher et de changer complètgement de vie. Il s'installe alors en République Dominicaine où il ouvre une salle de sport de combat. Mais ce qui devait être un paradis s'est transformé en véritable enfer. Alors qu'il revenait de quelques semaines passées en France, Romain est arrêté par la police locale et immédiatement placé en détention provisoire. Victime d'un complot, il est alors plongé dans la violence et la misère carcérales. Il n'est pas enfermé dans une cellule de quelques personnes et son enfer de s'est pas limité à la privation de liberté. Il était enfermé avec plus de 200 autres détenus, sans aucune forme d'hygiène et de sécurité. Contraint de se battre physiquement chaque jour pour sa survie, son plus âpre combat est finalement psychologique : comment lutter quand on vous retire toute forme d'humainté et et d'espoir ? Il finit par vouloir mettre à ses jours. Ce qui le sauvera – outre la bienveillance d'un codétenu – c'est le refus de l'injustice et de faire souffir ceux qui l'aime, notamment son père. Il décide alors de continuer à se battre et, finalement, parviens à sortir de l'enfer. Son récit est inénarable. Il ne peut qu'être écouté. Avec beaucoup de générosité et de sincérité, Romain nous emmène au plus profond de son âme et nous donne une leçon de résilience sans pareil. Références : Forces spéciales et unités d'élite, Teddy Palassy (éditions Solar). Man's Search For Meaning: The classic tribute to hope from the Holocaust, Viktor Frankl (éditions Rider) Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio (éditions Hachette)
Vous voulez savoir ce que l'on ressent lorsque l'on passe 11 jours sur la face d'El Capitan avec 120 kilos de matériel à « traîner »? Julia est ce que l'on peut appeler une aventurière. Tout d'abord, Julia est guide de haute montagne. Lorsque l'on sait qu'il y a en France une trentaine de femmes guides de haute-montagne pour 1800 hommes, cela donne déjà une indication sur son niveau de persévérance et d'engagement. Mais Julia ne s'est pas distinguée par cette seule statistique, loin s'en faut. Ella a notamment gravit la fameuse montagne El Capitan en solo . Alors cela ne vous parle peut être pas mais imaginez-vous pendant 11 jours consécutifs, accrochés à une face rocheuse lisse de 1000 mètres en tirant 120 kg de matériel. Vous vous demandez certainement comment elle faisait pour dormir : et bien sur une plateforme de fortune elle-même accrochée à la paroi. Je vous invite à regarder les photographies que j'ai postées sur Instagram pour vous donner une idée de l'ambiance pour le moins vertigineuse et angoissante d'une telle ascension. Mais ses exploits en montage n'ont pas suffi à Julia. Elle a par la suite décidé de s'attaquer à un autre univers tout aussi hostile et exigeant : la haute mer. En effet, Julia est aussi navigatrice et a notamment participé à la Transat Jacques Vabre en 2021. Au cours de notre entretien, nous abordons bien entendu son parcours et ses exploits mais notre conversation a finalement révélé une chose bien plus profonde et impressionnante. Le combat le plus rude mené par Julia n'a pas été celui contre l'altitude, la fatigue, le froid ou les tempêtes : c'est celui mené contre elle-même. J'ai découvert au fil de notre conversation que Julia a une personnalité dont on aurait pu croire qu'elle l'aurait détournée de toute forme d'adversité. Hypersensible, Julia doute souvent d'elle-même et elle nourrit des peurs multiples. Mais plutôt que de se mentir ou de fuir, Julia a choisi d'accepter ses peurs, de les assumer et les transformer en force motrice. Si je vous dis par exemple Julia a peur du vide. Accrochée à une paroi lisse de 1000 mètres, Julia avait peur du vide... Elle a pourtant choisi d'y aller et a réussi cette ascension qui la fait aujourd'hui figurer dans l'élite de l'alpinisme. Je ne veux surtout pas trop en révéler mais croyez-moi, cette conversation est riche d'enseignements et d'inspiration pour nous tous qui doutons, plus ou moins régulièrement et qui renonçons parfois, voire souvent, parce que nous nous jugeons incapable ou que nous craignons l'échec. Références : 12 règles pour une vie, Jordan Peterson (éditions J'ai Lu). Le mythe de Sisyphe, Albert Camus (Folio).
Vous voulez savoir ce que c'est d'être négociatrice au sein du RAID ? « Le parcours de Tatiana Brillant est celui d'une femme d'exception. Entrée courageusement dans le milieu très fermé des forces d'intervention d'élite, elle s'est illustrée comme négociatrice au Raid, l'Unité de recherche, d'assistance, d'intervention et de dissuasion dont la mascotte est la panthère et la devise : “Servir sans faillir”. Tatiana n'y a jamais dérogé. Elle s'est imposée en prouvant que la négociation n'est pas une question de genre mais avant tout une affaire de spécialistes. […] Convaincue que la communication peut dénouer bien des conflits, Tatiana s'est employée à la promouvoir en devenant formatrice. Par son expérience de la gestion de crise, elle est devenue une référence nationale puis internationale, décorée de l'ordre national du Mérite et primée par le FBI. » Ces mots ne sont pas de moi. Ils sont de Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre, qui a rédigé la préface du livre de Tatiana : « La voix du Raid », paru aux Éditions Mareuil. Au cours de notre entretien, Tatiana nous explique son parcours. Comment elle en est venue à vouloir intégrer le RAID et à devenir négociatrice. Alors, bien évidemment, nous parlons de la difficulté de la sélection, de la difficulté des opérations auxquelles elle a participé mais nous évoquons aussi un aspect auquel je ne m'attendais pas forcément, qui est presque philosophique, celui de l'importance de l'écoute. D'ailleurs, la devise de la cellule de négociation du RAID, c'est « L'écoute est notre arme ». C'est intéressant d'entendre Tatiana nous expliquer à quel point l'écoute est un aspect fondamental des relations humaines. Et, peut-être que comme moi, vous retiendrez de cette conversation que, finalement, il nous appartient à tous de redonner à l'écoute l'importance qui est la sienne. Références: La voix du RAID, Tatiana Brillant (Ed. Mareuil) Forces spéciales et unités d'élite , Teddy Palassy (Solar Editions) Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio (Hachette)
Vous voulez savoir comment la mort peut vous faire aimer la vie? Dominique Lagrou-Sempère est journaliste, grand reporter. Vous l'avez certainement vue aux côtés de Jean-Pierre Pernaut lors du journal télévisé de TF1. Mais ce n'est pas à l'occasion d'un journal télévisé que j'ai découvert Dominique, c'est en lisant son premier livre : "Après l'orage" paru il y a un an aux éditions Flammarion. Elle y raconte le cancer de son époux, Claude Sempère, lui-même journaliste et grand reporter qui a été emporté par la maladie en à peine deux ans et à l'âge de 55 ans. Je vais être sincère avec vous : j'ai lu le témoignage de Dominique d'une traite et j'ai pleuré pendant presque toute la lecture. J'ai pleuré car les émotions, les sentiments, les évènements racontés dans ce livre sont d'une sincérité et d'une honnêteté rares. Il n'y a ni pathos ni misérabilisme : un regard authentique et sans posture sur la mort…et la vie et le lien indéfectible qui existe, et doit exister, entre les deux. A cet égard, Après l'orage est un récit biographique avec une réelle densité philosophique. Ce n'était certainement pas son ambition – d'être philosophe – mais pourtant Dominique illustre remarquablement le lien entre la mort et la vie comme Cicéron ou Sénèque l'ont fait avant elle, avec les émotions en moins. Dominique nous parle donc du courage et de la force morale dont sa famille a du faire preuve, face à la maladie puis face à la mort. Mais au-delà de ces combats, elle explique et proclame son droit à vivre, à aimer et à être heureuse malgré la mort. Dans une société si prompt aux jugements et à la condescendance morale, s'octroyer ce droit est loin d'être aisé et évidente et requiert, là aussi, de la force morale. Et c'est en cela que l'expérience de Dominique est unique : on ne vainc pas la mort uniquement en lui survivant, on la domine en s'autorisant les émotions qui font la vie : l'amour, le rire, le partage…. Réf. Après l'orage - D. Lagrou-Sempère (Flammarion) Devant la souffrance - Cicéron (Arléa) Ils avaient tout compris - N. Lisimachio (Hachette)
Vous voulez savoir comment six lettres peuvent sauver des vies? Docteur en psychotraumatologie, Emmanuelle Halioua ne peut nous parler de son passé qu'elle doit garder secret pour des raisons de sécurité. Elle-même victime d'actes de torture, elle a dédié une grande partie de sa vie à la prise en charge des traumatismes psychologiques auprès tant de la population civile que des forces armées. Emmanuelle est aujourd'hui la représente française du PROTOCOLE 6C, protocole développé par l'armée israélienne pour prendre en charge psychologiquement les victimes d'accidents, d'attentats ou de toute autre forme de violence. Véritable révolution, ce protocole permet, en quelques minutes, de redonner à une victime une capacité d'action – souvent vitale – mais aussi de limiter considérablement le risque qu'elle développe ultérieurement un syndrome de stress post traumatique. Lorsque l'on connaît les ravages de tels syndromes, lesquels peuvent même se transmettre sur plusieurs générations, on mesure l'importance que revêt la prise en charge des victimes et l'utilité du PROTOCOLE 6C. Vous apprendrez beaucoup de choses au cours de cet épisode, peut-être même sur vous-même, car l'adversité, et les traumatismes que celle-ci peut engendrer, façonne chacun d'entre nous. Je ne peux en tout cas que vous inciter à vous former au PROTOCOLE 6C. A l'image des formations de premier secours dispensées par la Croix Rouge, le PROTOCOLE 6C peut, par de simples gestes, sauver des vies. Profil Linkedin d'Emmanuelle Halioua: https://www.linkedin.com/in/emmanuelle-h-95b8501a5/ Site officiel du Protocole 6C: https://www.protocolesixc.org/
Vous voulez savoir comment on peut incarner la nuance et se battre pour l'universalisme ? Vous connaissez tous mon attachement à la nuance ; cette vertu qui met en lumière les vérités de toute personne et de toute chose. Appliquée à l'individu, la nuance permet d'apprécier, et d'accepter, que nous ne pouvons et nous ne devons-nous enfermer dans des cases identitaires. Nous ne pouvons et ne devons nous définir uniquement par nos origines tant ethniques que sociales. Nous ne pouvons et ne devons agir en fonction d'un modèle que l'on nous imposerait ou que l'on s'imposerait à nous même. Brisez ces dogmes et ces cases est la seule manière de vivre pleinement sa vie et d'exprimer tout ce que l'on peut être. Rachel Khan est la personnification de la nuance. Nuance dans ses origines, son parcours et ses accomplissements. Née d'un père gambien et d'une mère française juive ashkénaze, Rachel sera successivement danseuse classique, athlète de haut niveau, juriste, conseillère politique, écrivain, actrice et éditorialiste. Difficile donc de l'enfermer dans une case. Et il ne faut même pas essayer de le faire car Rachel est une combattante de l'universalisme. Armée d'une langue française parfaitement maitrisée, dans toutes ses nuances, Rachel Khan s'oppose aujourd'hui farouchement aux dérives d'un racialisme qui sous couvert de lutter supposément contre les discriminations, ne fait en réalité qu'en ériger de nouvelles. Toute sa vie, Rachel Khan a fait preuve de force morale. Aujourd'hui, elle l'emploie notamment à défendre ses valeurs qui nous concernent tous et sont si encrées dans l'identité française. C'est donc avec un immense plaisir et non sans fierté que je vous invite à écouter son témoignage pour Fortitude. Références: Racée - Rachel Khan - Editions de l'Observatoire Noire n'est pas mon métier - Collectif - Seuil Ils avaient tout compris - Nicolas Lisimachio - Hachette
Vous voulez savoir comment on apaise une foule hostile en Syrie avec un simple regard et des sourires ? Enora Chame n'est pas son vrai nom. Officier de renseignement au sein de l'armée française, elle se doit de dissimuler sa véritable identité. Enora ne peut malheureusement pas nous révéler grand-chose de sa vie ou de son parcours, sauf certains épisodes. Parmi ceux-ci, il y en a un qui se démarque et pour lequel elle a consacré un livre qui vient d'être publié aux éditions Mareuil: Quand s'avance l'ombre. Elle y raconte principalement sa mission en tant qu'observatrice de l'ONU au début du conflit Syrien. Cette mission n'avait rien de secrète, tout au contraire. C'est pourquoi Enora a pu nous la partager. Et on en sort pas indemne car ce récit est tout simplement, et je pèse mes mots, biblique. Biblique car Enora a vu l'enfer, y a vécu et en est revenue. Biblique car Enora a vaincu à plusieurs reprises l'hostilité et l'agressivité d'une foule en détresse non pas avec ruse ou violence mais par de simples sourires, de l'empathie. Biblique car Enora a vécu des scènes macabres, a regardé la mort en face, dans ses formes les plus atroces. Mais elle fait face, non pas en fermant les yeux ou en cloisonnant son esprit mais, au contraire, en laissant court à toute son humanité. Surtout, c'est l'histoire d'une femme qui a fait preuve d'une force morale sans pareil et ce, d'une manière inédite. Il n'est en effet pas usuel de prendre conscience que la subtilité, la culture et l'empathie sont elles aussi des composantes de la force morale. Avec beaucoup d'humilité, Enora a accepté de partager avec vous, au cours de cet épisode passionnant, sa vision d'un monde d'une très grande violence mais dont elle démontre qu'il demeure ouvert à toutes les plus belles valeurs que nous pouvons lui apporter : le courage, l'empathie, la nuance… J'oserais dire que c'est presque un devoir citoyen d'écouter Enora. Ne serait-ce que pour la remercier pour son engagement, pour honorer ses sacrifices et les risques qu'elle a pris au service pas uniquement de notre pays, mais aussi des Nations Unies. Références: Quand avance l'ombre, Enora Chame (Mareuil Éditions).
Vous voulez savoir ce que l'on ressent lorsque l'on est en tête d'une colonne d'assaut de la BRI? Loïc Tabart est commandant au sein de la prestigieuse BRI, la brigade de recherche et d'intervention. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec les unités d'intervention, la BRI est l'unité de la police nationale dédiée à la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Sa zone d'intervention principale est Paris intra muros mais elle peut être conduite à intervenir partout en France, en soutien notamment des autres unités comme le RAID. La BRI a été mise au devant de la scène au cours des dernières années avec notamment son intervention au Bataclan. Après plusieurs années passés aux Stups, Loic Tabart a dédié sa vie à l'intervention : d'abord à la BRI, puis au RAID avant de revenir finalement à la BRI. Des dizaines d'années à casser des portes comme on dit… mais pas uniquement. Loic Tabart nous raconte comment on peut choisir de vivre, chaque jour, avec l'adversité. Il se confie sur les vulnérabilités de ses femmes et de ses hommes que l'on voit comme des super héros mais qui peuvent, s'ils ne sont pas préparés, se faire consumer par la violence et la misère. Il nous explique que le fil d'ariane de sa carrière a été de se remettre souvent en question : cela lui a permis de saisir des opportunités mais aussi de toujours progresser et être ainsi apte à faire face, chaque jour. En écoutant notre conversation, vous réaliserez que l'expérience de Loic Tabart, si extrême qu'elle puisse paraître, est en réalité transposable à chacune de nos vies. L'adversité peut nous faire avancer, nous faire progresser nous épanouir même. Encore faut-il en avoir conscience et accepter de se remettre en question, chaque jour. Être meilleur qu'hier et moins bons que demain.
Vous voulez savoir ce que l'on ressent lorsqu'on reçoit, en cadeau, le dernier souffle de sa petite soeur? Marie Fugain est comédienne depuis toujours, et ce n'est pas une façon de parler. Elle décroche son premier rôle à l'âge de 7 ans. A 16 ans, elle joue aux côtés de Kirk Douglas et s'en suivra une carrière prolifique notamment dans des séries que nous connaissons tous. Élevée dans une famille d'artistes, elle se présente comme une troubadour, toujours prête à chanter, danser ou se déguiser. Marie a un sourire, un rire et un humour particulièrement contagieux. Elle rayonne, tout simplement. Mais la vie a cherché à éteindre cette lumière, en lui enlevant sa petite sœur, Laurette, morte d'une leucémie à 22 ans. Marie nous raconte cette épreuve si douloureuse, si désespérante…un drame qui pourrait retirer tout sens à la vie. Comment, en effet, trouver la force et l'énergie quand une jeune fille – au début d'une existence si prometteuse – est fauchée en quelques mois à peine ?Son père l'a dit : il est mort une première fois avec sa fille. Marie le dit d'une autre manière: on m'a retiré un poumon. Mais Marie n'est pas du genre à abandonner ou à s'apitoyer. Esseulée dans sa douleur, elle apprend à « apprivoiser le manque ». Elle livre le combat contre la leucémie aux côtés de sa mère, qui a monté l'association « Laurette Fugain » quelques mois à peine après le départ de sa fille. L'écriture d'un livre aide aussi Marie à se reconstruire, notamment en exprimant ses vérités, sans détours, sans posture. Marie ne nous donne pas qu'une leçon de résilience, elle nous donne des leçons d'intelligence de vie, d'honnêteté et de détermination. En l'écoutant, certains vont rire, d'autres pleurer mais tous vont entendre la même chose : les battements d'un cœur qui vit, envers et contre tout. Références: Association Laurette Fugain : https://www.laurettefugain.org "Moi, on ne m'a jamais demandé comment j'allais". Pourtant Laurette était ma soeur (Editions Michel Lafon, 2012). "Devant la souffrance" (Cicéron, éditions Arléa)
Tristane a bien des casquettes : romancière, essayiste et journaliste. Elle est aujourd'hui très présente dans les médias pour évoquer son dernier essai : la paix des sexes. Il s'agit d'un plaidoyer en faveur de l'apaisement des rapports hommes/femmes, plaidoyer qui repose notamment sur une valeur aujourd'hui tellement menacée : la nuance. Et c'est notamment pour cette raison que j'ai souhaité recevoir Tristane, car Fortitude se veut aussi le défenseur de la nuance à travers les parcours et les personnalités si variées de mes invités, qui révèlent à quel point il est vain de tenter de loger les individus dans de simples cases, qui les conduisent le plus souvent à s'opposer. Et dans le combat nécessaire pour le droit des femmes la nuance ne doit pas être oubliée, au risque de générer de nouvelles ségrégations. C'est précisément ce que nous explique aujourd'hui Tristance. Mais j'ai aussi souhaité la recevoir pour parler, bien entendu, d'un thème qui m'est cher : celui de l'adversité. Que ce soit au cours de son enfance, au cours de laquelle elle a été maltraitée par sa nourrice, ou plus tard lors de son agression par DSK et des suites de celles-ci, Tristane a régulièrement affronté l'adversité et elle y est encore confronté, ses thèses en faveur de l'ouverture et de la liberté n'étant pas nécessairement bien reçues par une frange très active des acteurs de la vie publique. Tristane nous partage donc ses combats et nous offre à cette occasion une bouffée d'intelligence et d'espoir, bien salutaire en cette période.
Vous voulez savoir comment ce que c'est de survivre au drame du Bataclan ? « Quelle injustice ! L'odeur de poudre, de sang, toutes ces vies perdues ou sur le point de l'être autour de moi me donnaient l'impressio d'être un soldat à l'agonie sans avoir combattu. Je n'étais qu'un simple citoyen français, à l'affût d'un plaisir banal, rattrapé par la triste réalité du monde. Paris était ce soir plongée dans les ténèbres. » Cet extrait de son livre, intitulé « Comment pourrais-je pardonner », illustre parfaitement la violence du drame subi par Victor et tant d'autres lors de cette soirée du 13 novembre 2015. Cette phrase exprime notamment comment une journée comme les autres, riche de plaisirs ou d'évènements que l'on tient trop souvent pour évident ou acquis, peut se transformer en un enfer et transformer ceux qui la vivent. C'est ce que Victor a partagé avec moi : cette transformation si violente et si soudaine, entre la personne qu'il était le matin du 13 novembre et celle qu'il est devenu à l'aube du jour suivant. Victor nous raconte les heures interminables passées à souffrir sans bruit, pour survivre, puis les mois passés à souffrir, pour se reconstruire. Il nous livre un témoignage sincère et poignant qui doit nous rappeler, à tous, la fragilité de notre existence et l'importance de la cultiver, le mieux possible, chaque jour. Comme l'a dit Sénèque : « Ne remettons rien à plus tard. Soyons quitte chaque jour avec la vie ». Réf. Comment pourrais-je pardonner ? Victor Rouart, avec Luc-Antoine Lenoir – Éditions de l'Observatoire. Lettres à Lucilius, Sénèque – Flammarion 2017. Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio – La Maison Hachette.
Une fois n'est pas coutume, je vais commencer la présentation de mon invité par une citation d'un penseur grec qui m'est cher, Plutarque. « L'harmonie du monde, ainsi que celle d'une lyre ou d'un arc, se compose de dissonances. Il en est ainsi des choses de ce monde : rien n'y est pur et sans mélange. Comme en musique il y a des tons graves et des tons aigus, en grammaire des voyelles et des muettes, et que le musicien et le grammairien, se gardant bien de rejeter tels ou tels tons, telles ou telles lettres, savent s'en servir et les combiner pour leur art ; de même, dans ce monde où tout est plein de contradictions, où, (...), il ne faut pas se décourager des revers ni renoncer à la lutte. Nous devons, comme font les musiciens, harmoniser toujours les notes les plus basses avec les plus hautes et envelopper les mauvaises choses dans les bonnes pour faire de la vie un concert harmonieux, qui nous satisfasse. » J'ai voulu citer l'intégralité de ce passage car il s'applique parfaitement à Raby, que j'ai le privilège de recevoir. Raby est un mélange comme l'évoque Plutarque. Un mélange caractéristique de ce monde dans lequel nous vivons. Un mélange tout d'abord d'origines : née d'une mère espagnole et d'un père malien, elle a grandi au contact des religions musulmane et chrétienne. Un mélange de culture : élevée dans la cité des 4000 à la Courneuve, elle a grandi en écoutant Edith Piaf ou Renault. Mais Raby est surtout un mélange de fragilités, de blessures, de courage et de force. Victime de la pauvreté, de l'excision, de l'inceste, Raby a connu l'adversité la plus violente. Elle en a souffert. Elle en souffre encore. Et elle en a gardé une fragilité indélébile. Mais Raby a trouvé la force, en elle, de dépasser ses douleurs, d'apaiser ses plaies pour avancer. Son amour de la vie était si grand qu'elle est non seulement parvenue à s'en sortir comme on dit trivialement mais plus encore : elle construit une œuvre à partir de son vévu. Raby est maintenant une artiste. Mais une artiste engagée, qui ne fermera jamais les yeux sur ce qu'elle a vécu et se battra sans relâche pour l'éviter aux autres. C'est notamment son combat contre l'excision. Je vous préviens : vous vivrez cet épisode comme on peut vivre un combat de boxe. On prend des coups et on a pas le temps de reprendre son souffle. On ne sait pas toujours d'où vienne les coups et on comprend pas forcément ce qui nous arrive. Raby, qui est elle-même boxeuse, ne vous laissera pas respirer, vous déstabilisera…peut-être même vous choquera. Mais une chose est sûre, vous ne sortirez pas indemne. Absorbez son énergie et sa force et vous allez affronter 2022 sans sourciller. Références : KAZALA - Raby & Basile Ntsika https://youtu.be/UYnp7eRNEB4 Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio (Hachette). La Sérénité intérieure, Plutarque (Poche, Petite Bibliothèque, 2001).
Vous voulez savoir comment on trouve la force de se battre, depuis 18 ans, pour obtenir justice après l'assassinat de son père ? Julie Imbard est ni plus ni moins que l'incarnation de la résilience. La résilience face à la violence, qu'elle a subi à plusieurs reprises de la part de membre de la pègre qui en voulait à son père, alors propriétaire d'une boite de nuit parisienne. La résilience face à la mort, celle de son père qui s'éteint dans ses bras après avoir été abattu d'une balle dans la tête. La résilience face à une justice passive et inefficace qui, depuis 18 ans, n'a pas été capable de mettre en examen les assassins. Avec une douceur et une humilité qui ne trahissent en rien sa détermination, Julie nous donne une très grande leçon de force morale. Vous trouverez dans cet épisode, à n'en pas douter, tous les ingrédients de la fortitude. Julie nous rappelle que l'on ne doit jamais abandonner, jamais rien lâcher. Références : Une fille en enfer, Libération : https://www.liberation.fr/societe/police-justice/julie-imbard-une-fille-en-enfer-20210819_ASNPMFK7MFG6ZFCUYAC4Z4YXJQ/?redirected=1&redirected=1 Non élucidé – L'affaire Francis Imbard : https://www.dailymotion.com/video/x2ptc9z
Vous voulez savoir comment on peut être acteur et hypersensible ? Nombreux sont ceux parmi vous qui le connaissent. Comment oublier ses moments hilarants sur Canal +, avec la joyeuse troupe des Robins des Bois, aux côtés de Jean-Paul Rouve, Marina Fois et les autres ? Mais derrière cette carrière d'acteur et de réalisateur, connue de tous, se cache une vie insoupçonnable. Saviez-vous que Maurice Barthélemy était Haïtien ou qu'il avait vécu dans de nombreux pays ? Surtout, il se cache une bataille de chaque jour, un combat imperceptible aux yeux de l'extérieur : celui de son hypersensibilité. Oui, le comédien hilarant, toujours sous les projecteurs et au-devant de la scène est hypersensible. Maurice nous raconte donc son histoire et comment il a pu embrasser une carrière qui paraît si incompatible avec sa singularité : grâce à des efforts quotidiens d'adaptation, de remise en cause et d'ouverture aux autres. Grace à une force morale aussi redoutable qu'elle est teintée d'humour. Un échange qui rend honneur autant à la nuance qu'à la fortitude. Références : Fort comme un hypersensible, Maurice Barthélemy et Charlotte Wils (Éditions Michel Lafon) Maurice Barthélemy dans Fort comme un hypersensible, La Pépinière Théâtre – Paris. Pensées pour moi-même, Marc-Aurèle (Les Belles Lettres) Le pouvoir du moment présent, Eckhart Tolle (J'ai lu). Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio (Hachette).
Vous voulez savoir ce que l'on ressent lorsque l'on est chef de guerre ? Louis Saillans n'est pas son vrai nom ; c'est un nom d'emprunt pour protéger son identité et celle de ses proches. Membre des commando marine, Louis Saillans a participé au combat mené par la France contre le déhihadisme, notamment au Sahel. Il nous parle bien entendu de son parcours hors normes pour intégrer une des unités les plus prestigieuses et exigeantes de nos forces armées, de cette guerre qui est menée sur une surface équivalente à celle de l'Europe. Mais il nous parle surtout de la guerre du sens et des idées. Après avoir regardé l'ennemi dans les yeux, lors de combats rudes et souvent dramatiques, Louis Saillant est convaincu que nous ne gagnerons pas la guerre contre le fondamentalisme si nous ne la menons pas, aussi, sur le terrain des idées. Avide de lecture et de culture, il nous parle de l'importance de l'action, du mouvement, de la prise de risque pour s'accomplir, trouver un sens. Une discussion profonde donc, avec un homme qui a travaillé coude à coude avec la mort, la violence la plus extrême, et dont le témoignage nous livre une vision, sans artifice, du combat qu'il appartient à chacun d'entre nous de mener. Références : Chef de guerre, Louis Saillans (Mareuil Editions) Si tu veux changer ta vie commence par faire ton lit, William H. Mc Raven (Dunod) Ils avaient tout compris, Nicolas Lisimachio (Hachette)
Vous voulez savoir comment on peut vivre en sachant que l'on va inexorablement perdre la vue ? Sébastien est auteur, bloggeur, chanteur et boxeur. A 5 ans, au cours d'un examen de routine, on lui diagnostique une maladie rare qui affecte ses cellules rétitiennes et qui le rendra, inexorablement, aveugle. Depuis son plus jeune âge, Sébastien se bat donc contre la maladie, contre la peur, contre son passager sombre comme il le décrit, cette ombre inquiétante qui peu à peu consume son champ de vision. Mais surtout Sébastien se bat pour vivre sa vie en dépit du handicap, des souffrances et, surtout, d'une cécité programmée à laquelle il sait qu'il ne peut réchapper. Cicéron a dit : « Le malheur que l'on croit insurmontable n'est jamais de taille à ruiner toute possibilité́ de bonheur. » Sébastien en est la meilleure illustration. Profitez de cet épisode, abordez l'énergie de Sébastien, imprégniez vous de sa philosophie de vie et vous repartirez boosté comme jamais. Références: Une cécité à pas de loup, Sébastien Joachim (The Book Edition) Association SJKB Reportage dans « Toute une histoire » (France 2) : https://youtu.be/YQJmK_2TYT0 Cicéron, Devant la souffrance, Arléa 2004
Vous voulez savoir comment on vit lorsque l'on est hypersensible ? Alors venez écouter Charlotte Wils (Les Hypersensibles) dans le 9e épisode de Fortitude ! Retrouvez les interviews, publications, etc. de Charlotte Wils sur son site : https://www.leshypersensibles.com Retrouvez toutes les actus de Nicolas Lisimachio sur Insta nlisimachio et sur son site internet .
Vous voulez savoir comment on gère la psychologie des hommes et femmes du GIGN? Alors venez écouter le Général Orosco lors de l'épisode 8 de Fortitude. Retrouvez toutes les actus de Nicolas Lisimachio sur Insta nlisimachio et sur son site internet .
Vous voulez savoir à quoi l'on pense lorsque l'on tombe à l'eau au milieu de l'océan, seul et sans gilet ? Alors venez écouter Sam Goodchild dans l'épisode 7 de Fortitude. Retrouvez toutes les actus de Nicolas Lisimachio sur Insta nlisimachio et sur son site internet .
Vous voulez savoir comment on passe des prétoires aux planches afin de réaliser son rêve d'enfant ? Alors venez écouter Kee Yoon Kim dans l'épisode 6 de Fortitude ! Retrouvez toutes les actus de Nicolas Lisimachio sur Insta nlisimachio et sur son site internet .