Podcast by Groupe ISP

Le 7 octobre dernier, je suis allé observer les oraux du 1er concours de l'ENM. J'ai notamment pu apprécier la prestation de plusieurs élèves de la Prépa devant le jury du Grand Oral. L'une de ces élèves, que je salue chaleureusement a présenté un exposé sur un sujet tiré au sort : Faut-il dépénaliser ou légaliser le cannabis ? Ce n'est d'ailleurs ni la première, ni j'imagine la dernière à tomber sur ce sujet dans le cadre de ce concours et d'autres. D'où la raison d'être de ce podcast. Nombre de développements et de questions abordés dans ce podcast reprennent donc les principaux éléments que l'on devrait trouver dans un tel exposé. Les questions sont également inspirées des interrogations du jury lors de ce grand Oral. 219 millions de consommateurs de cannabis dans le monde. L'Allemagne est devenue le 3ème pays européen à avoir légalisé le cannabis le 1er avril 2024 après Malte en 2021 et le Luxembourg en 2023. Mais qu'en est-il alors de la France ? Pays où la consommation de drogues est très importante, on y reviendra. La consommation touche tout le monde : les jeunes, les moins jeune, riches ou moins riches. Toutes les catégories socio professionnelles sont concernées. Devant l'importance du phénomène, la police, et comme la justice apparait démunie et incapable d'endiguer le problème. C'est donc une problématique sanitaire dans un contexte juridique complexe. Pour l'envisager, je reçois Charlotte Lepaisant, conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation au SPIP de Paris.

Il s'agit du 3ème PODCAST de la prépa ISP sur les 3 proposés aux candidats du CRFPA 2025. Dans cette série spéciale de podcasts de l'ISP, nous envisageons ensemble les arcanes du Grand Oral du CRFPA, ses clefs et ses codes. Dans un premier podcast, nous vous avons prodigué des conseils sur la préparation en amont de l'épreuve, dans un deuxième podcast, nous vous avons donné les clefs de réussite de l'épreuve en elle-même. Dans ce troisième podcast, nous vous proposons de revenir sur les différents types d'épreuves, dissertation, commentaire, soutenez que, etc ; nous allons rentrer dans le détail de ces types d'exercices par l'exemple, en insistant sur la manière dont vous devez les résoudre et les exposer. Pour cela, nous recevons une nouvelle fois Michaël Poyet, magistrat administratif, et auteur de l'ouvrage intitulé « Un an d'actualité des libertés et droits fondamentaux », édité chez Lextenso-LGDJ, et enseignant au sein de la Prépa ISP.

Vous l'avez réclamé, le voici : il s'agit du 2ème podcast de la prépa ISP sur les 3 proposés aux candidats du CRFPA 2025. Je rappelle que le 1er de cette série est toujours disponible sur le site de la prépa ISP dans l'onglet média comme sur toutes les plateformes de diffusion de podcasts. Et merci de vos gentils commentaires sur les différents réseaux sociaux. J'en profite pour vous rappeler que vous pouvez gentiment nous aider avec un J'aime ou encore en notant et commentant les podcasts de l'ISP. Les résultats d'admissibilité du CFRPA 2025 ont été proclamés et, les heureux admissibles, préparent maintenant l'épreuve du GO de libertés fondamentales Après un premier podcast qui vous a proposé des conseils afin de vous organiser au mieux pendant les semaines restantes de révision et de vous préparer efficacement en amont les révisions du GO, nous allons consacrer ce podcast à ce Grand Oral, au jour de l'épreuve, en lui-même. Pour cela, nous recevons une nouvelle fois Michaël Poyet, magistrat administratif, et auteur de l'ouvrage intitulé « Un an d'actualité des libertés et droits fondamentaux », édité chez Lextenso-LGDJ, dont la 7ème édition est sortie en librairie en octobre, et enseignant au sein de la Prépa ISP.

Dans l'imaginaire collectif, on pense à des motards en cuir roulant sur leurs Harley-Davidson, libres comme le vent, à des figures de rebelles popularisés par Marlon Brando, Dennis Hopper ou bien encore la série Sons of Anarchy. Mais derrière le mythe, il y a une réalité plus sombre : des organisations structurées, hiérarchisées, parfois criminelles, implantées dans le monde entier et présentes aussi en France. Aujourd'hui, nous allons explorer leurs origines, leur organisation, leurs activités, mais aussi la façon dont les autorités tentent de les surveiller et de lutter contre leurs activités criminelles. Pour cela, je reçois Antoine Neufman.

Alors que notre pays amorce le deuxième quart du 21ème siècle, il connaît aujourd'hui une grave crise politique, économique et sociale qui n'a probablement pas encore atteint son apogée. Nos institutions sont très fortement remises en cause et la justice, très logiquement, n'échappe pas à cette forte secousse sociétale, puisque la complexification et la judiciarisation croissante des relations sociales lui ont fait une place toute particulière dans la régulation des rapports sociaux. Dans le même temps, et notamment à la faveur du développement supersonique des réseaux sociaux, l'office du magistrat alimente un débat qui excède désormais la seule discussion d'experts juridiques pour devenir un réel sujet sociétal. Le magistrat endosse en réalité toutes les attentes d'une réelle Justice de la part de ses concitoyens, alors que, pourtant son rôle et sa figure sont de plus en plus contestés, comme en témoigne l'agitation de l'étendard du laxisme judiciaire, la dénonciation d'une justice trop lente, trop chère, pas assez performante et déconnectée de la réalité. La combinaison de ces principales critiques a produit au cours des deux dernières décennies une pression considérable sur les magistrats judiciaires comme administratifs et a conduit à une mutation incontestable de leurs offices dans tous les secteurs où ils interviennent. Mais, en réalité, loin d'être axée sur un objectif d'efficacité fondé notamment sur la spécialisation liée à la complexification des contentieux, la transformation de l'office du magistrat obéit à une recherche de la déjudiciarisation coûte que coûte. C'est en tous le cas le constat fait par l'association A.M.O.U.R de la Justice et la trame de son dernier ouvrage « la transformation de l'office du magistrat » écrit par une dizaine de ses membres.

Ce podcast original au regard de notre ligne éditoriale habituelle ne justifie naturellement dans la perspective de la prochaine proclamation des résultats d'admissibilité du CFRPA 2025. Souvent l'on aborde des sujets transversaux de culture générale, de culture judiciaire et de culture juridique intéressant les candidats de différents concours. Il n'en va pas autrement pour le présent podcast, mais il est vrai qu'il aura essentiellement pour objet les droits et libertés fondamentaux qui sont au cœur du Grand Oral du CRFPA. Les élèves de la Prépa CRFPA de l'ISP ont déjà eu des cours de méthode, de fond, avec mise en œuvre d'exercices, ils ont le poly, bientôt les simulations. Mais nous voulions aussi dans le cadre des podcasts de l'ISP offrir des conseils à tout le monde, même à ceux qui ne sont pas nos élèves, même à ceux qui passent d'autres concours qui interrogent les libertés fondamentales. Dans cette perspective, nous recevons Michaël Poyet, magistrat administratif, et auteur d'un ouvrage intitulé « Un an d'actualité des libertés et droits fondamentaux », édité chez Lextenso-LGDJ, et dont la 7ème édition vient de sortir en librairie. Michaël POYET est également pour notre plus grand plaisir et celui de nos élèves, enseignant au sein de la Prépa ISP. Avec lui nous allons réaliser 3 podcasts que nous diffuserons progressivement dans les semaines qui viennent. Pour le premier, il s'agit de s'interroger sur la manière d'aborder au mieux les quelques semaines restantes de révision en évitant de se disperser dans tous les sens.

La question peut surprendre tant il paraît difficile de répondre, en bon républicain, par la négative. Le droit pénal se doit d'être humaniste, c'est-à-dire qu'il doit voir l'homme derrière le délinquant, sa personnalité, ses perspectives de réinsertion et déterminer des mesures de sûreté qui lui permettront de reprendre une place dans la société qui sera ainsi protégée de la récidive. S'y opposer, ce serait se faire le défenseur des châtiments corporels et du bagne. Pourtant, nous allons le voir, les choses sont sans doute plus nuancées que cela. Un auteur incarne cet humanisme pénal : c'est Marc Ancel, auteur, en 1954, de La défense sociale nouvelle (Un mouvement de politique criminelle humaniste). On comprend alors que le sens de la question, « Le droit pénal doit-il être humaniste ? ». Une question qui se veut volontairement provocatrice, une question est l'occasion de retracer l'évolution des écoles de pensées qui ont contribué à la naissance d'un droit pénal humaniste et de s'interroger sur la pertinence et l'efficacité de celui-ci. Ce débat va également nous conduire à nous interroger sur la législation pénale récente, sur le droit pénal des mineurs, sur le sens des peines de prisons, sur la pertinence des peines planchers ou peines minimales, etc. Pour répondre à ces questions, j'ai le plaisir de recevoir Morgane DAURY-FAUVEAU, Professeur de droit privé et j'ai le plaisir de l'annoncer désormais professeur de droit pénal au sein de la Prépa ISP.

En France, la santé a longtemps été pensée et organisée comme une compétence régalienne de l'État. Pourtant, les crises successives — fermeture de services hospitaliers, difficultés d'accès aux soins dans les zones rurales, pandémie de Covid-19 — ont mis en lumière le rôle crucial des territoires. Les régions, en particulier, sont désormais appelées à devenir des acteurs majeurs de la planification et du soutien aux politiques de santé publique. Mais jusqu'où va leur pouvoir réel ? Entre l'État, les Agences régionales de santé (ARS) et les collectivités locales, la gouvernance demeure complexe, souvent critiquée pour son manque de lisibilité. Alors que la loi 3DS a tenté de clarifier et d'élargir certaines compétences, beaucoup estiment que les régions restent insuffisamment armées pour répondre aux défis d'aujourd'hui : lutte contre la désertification médicale, inégalités territoriales d'accès aux soins, prévention. Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France et ancien ministre de la Santé, qui connaît mieux que quiconque les articulations entre l'État et les collectivités territoriales dans ce domaine. Avec lui, nous tenterons de comprendre quel rôle les régions peuvent — et doivent — jouer dans l'organisation des soins et la réduction des fractures sanitaires.

Aujourd'hui, nous allons parler d'un pays au cœur de l'actualité, mais qui reste encore largement méconnu : l'Iran. Un pays dont l'histoire remonte à la Perse antique, marqué par la révolution islamique de 1979, par son programme nucléaire, et aujourd'hui par une confrontation de plus en plus ouverte et sanglante avec Israël. Le sujet n'est pas seulement d'actualité, c'est aussi un sujet de culture générale, un sujet de géopolitique, et un sujet de grand oral des concours. On en veut pour preuve le concours de l'enm 2024, un sujet donné était « Téhéran ». Pour mieux comprendre l'histoire de l'Iran, sa société et sa place sur la scène internationale, nous recevons Antoine Neufman, qui connaît bien la géopolitique du Moyen-Orient. Précision importante : nous enregistrons ce podcast le 23 septembre 2025. Les événements que nous évoquons doivent donc être replacés dans ce cadre temporel, et il est possible que certaines évolutions aient eu lieu entre le moment où nous enregistrons et le moment ou vous écouterez effectivement ce podcast.

Au début de l'été, dans la presse régionale, on pouvait lire des centaines de récits individuels saluant les parcours méritants de jeunes diplômés du brevet et du baccalauréat. Le 14 juillet dernier, la France célébrait une fois encore la fête nationale par un grand défilé militaire. En tête du cortège, comme le veut la tradition, marchaient les élèves de l'École polytechnique, fièrement coiffés de leur bicorne. Sur les Champs-Élysées, ce sont ainsi des jeunes qui ont réussi un concours d'entrée dans une grande école qui défilent devant le chef de l'État, devant les autorités civiles et militaires, devant les grands corps constitués, parfois même devant des chefs d'État étrangers invités. Ce qui justifie leur place en tête du défilé, c'est l'idée qu'ils sont appelés à exercer un jour le pouvoir : hier le pouvoir militaire, aujourd'hui davantage le pouvoir administratif, économique, financier ou scientifique. A certains égards, ce défilé, cette mise en scène du triomphe de lauréats d'un concours passé à à peine 20 ans, peut paraître étrange, voire incongrue, vue d'un autre pays. Ce mélange des genres — la solennité militaire, la réussite scolaire, la fierté nationale — peut sembler déroutant. Et pourtant, il incarne l'une des expressions les plus emblématiques de ce que l'on pourrait appeler, en France, une certaine sacralisation de la méritocratie. Ce terme fait partie intégrante de notre paysage mental. On parle de « méritocratie républicaine » comme d'une évidence, d'un principe indiscutable, d'un totem républicain. Il est omniprésent dans les discours, dans les récits de réussite, dans les justifications du pouvoir. Mais si l'on y regarde de plus près, ce mot, si souvent invoqué, se révèle étonnamment ambigu. Son évocation soulève interrogations et paradoxes et même une certaine perplexité. Pour essayer de la dépasser, je vais poser 10 questions à Philippe Mazet, intervenant de culture générale au sein de la Prépa ISP.

La saison des sujets de Grand O du CRFPA est lancée et donc celles des thèmes de Libertés fondamentales, qui au-delà des futurs avocats, intéressera tous ceux qui passent concours et examen en droit cette année. Commençons avec un sujet classique et important, néanmoins complexe : intéressons-nous donc au secret des sources des journalistes. « Qui cite ses sources les tarit », c'est un adage bien connu des journalistes et parfaitement fondé. On imagine sans mal qu'une source va taire l'information dont elle dispose si sa divulgation l'expose à des poursuites pénales ou, pire, à des atteintes à son intégrité ou à sa vie. Le secret des sources est donc consubstantiel à la liberté de la presse et d'information. Mais on comprend instinctivement que dans certaines circonstances, il faut pouvoir lever le secret : par exemple, un journaliste apprend par sa source qu'un attentat va se produire ; les autorités compétentes, doivent nécessairement obtenir, pour les besoins évidents de l'enquête, l'identité de la source. La question est donc celle de savoir où placer le curseur. Le sujet invite également à une réflexion plus vaste sur la place du journalisme dans notre société : un secret absolu des sources l'érigerait en véritable 4ème pouvoir, est-ce ce que nous voulons ? Pour répondre à ces questions, j'ai le plaisir de recevoir Morgane DAURY-FAUVEAU, Professeur de droit privé.

Aujourd'hui, nous allons évoquer le parcours d'une figure aussi brillante que sulfureuse : Jacques Benoist-Méchin (1901-1983), historien, musicologue, journaliste, et ministre du régime de Vichy. Intellectuel polyglotte fasciné par l'Allemagne et le monde arabe, ses écrits sont restés célèbres, comme son Histoire de l'armée allemande et la série de biographies réunies sous le titre Le Rêve le plus long de l'histoire. Son engagement ultra-collaborationniste sous l'Occupation lui valut une condamnation à mort en 1947, avant d'être gracié et de devenir, pendant plusieurs décennies, le proche conseiller de leaders du monde arabe et de la diplomatie française. Pour répondre évoquer la vie et l'œuvre de Jacques Benoist-Méchin, je reçois Antoine Neufman.

La notion de faits divers renvoie à des évènements du quotidien, sans portée générale, à la dimension souvent tragique, des incidents du quotidien. C'est aussi et surtout le nom d'une rubrique bien connue des journaux de la presse écrite ou des chaînes d'information. Lorsque l'on vous demande de citer un fait divers, lequel citez-vous ? Instinctivement, les gens d'une cinquantaine d'années pensent à l'affaire du petit Grégory, plus récemment on se remémore aussi à l'affaire d'Outreau ou la disparition d'Estelle Mouzin. Pour ceux qui nous écoutent et qui sont plus jeunes, ils penseront plus naturellement à l'affaire Delphine Jubillar qui connaît d'importants rebondissements à l'heure où nous enregistrons ce podcast. La réponse semble donc dépendre de notre âge, de notre génération. Mais il existe aussi des exceptions, des affaires que nous connaissons tous, et c'est l'une d'elles que nous allons envisager ensemble, L'affaire Dupont de Ligonnès, particulière s'il en est, a captivé une grande partie de l'opinion, et continue à susciter beaucoup de réactions, d'interrogations et de théories plus ou moins sérieuses, plus ou moins fantasmées. Une question de société, une affaire judiciaire et même à certains égards politique. Pourquoi tant d'intérêt pour ce qui n'est en réalité qu'une simple affaire de tuerie familiale ? Cette question nous allons la poser à Julie Haberman, directrice de la Prépa ISP.

Le sujet de culture générale en 1985 (l'année où notre invitée a réussi le concours de l'ENM) était : “l'écrit a-t-il encore un avenir ?”. Nous sommes 40 ans plus tard et l'écrit n'a pas encore disparu, même s'il s'est transformé. “Le livre” ne se confond pas avec “l'écrit” qui peut désigner une composition littéraire ou scientifique, faire référence à des documents ou des œuvres publiées, ainsi qu'à l'expression écrite en général et renvoie, en droit, à la notion de preuve et à la valeur de la signature en tant qu'élément d'identification d'une personne. Le déchiffrement en cours avec l'aide d'une intelligence artificielle des rouleaux calcinés d'Herculanum nous montre que même si le livre disparaît en tant que support de la pensée, il nous restera l'immense fonds des bibliothèques non détruites à lire, pour explorer notre histoire et nos origines Pour répondre à la question « Les livres ont-ils un avenir », j'ai le plaisir de recevoir Isabelle DEFARGE, Présidente de chambre à la Cour d'appel de Nîmes.

Quand on proposa à Winston Churchill de couper dans le budget de la culture du Royaume-Uni pour alimenter l'effort de guerre il répondit “mais alors pourquoi se bat-on ? ”. La culture nous enrichit, la culture est un bien, la culture est un besoin… un besoin social, un vecteur d'éducation et de développement personnel comme collectif La culture est bien des choses, une politique publique, mais aussi un élément patrimonial, un témoignage de l'histoire, un héritage, parfois une composante de l'identité, un lien entre les individus du présent, mais aussi un lien avec les civilisations du passé. La culture est donc essentielle, on l'a dit elle est bien des choses Mais la culture est-elle un droit ? Si la culture est de l'essence de la civilisation, la réponse positive s'impose : il est logique qu'elle puisse être considérée comme un droit, au moins dans les démocraties qui reconnaissent l'existence d'un Etat de Droit. Mais est-ce aussi simple ? Pour répondre à cette question, j'ai le plaisir de recevoir Isabelle DEFARGE, Présidente de chambre à la Cour d'appel de Nîmes.

En 1968, le slogan d'une jeunesse décomplexée était « il est interdit d'interdire ». Notre monde a changé depuis lors. Et pourtant la question des interdits adressés / imposés à la jeunesse se pose toujours, notamment en matière de communication, de réseaux sociaux, etc. Nous vivons désormais dans un monde en apparence totalement mondialisé et ouvert, accessible à tous. La télévision et la radio ne sont plus les médias audiovisuels principaux, les journaux papier ne sont non plus les médias principaux de la presse écrite. Il existe un lieu virtuel où toutes les informations semblent désormais accessibles et où il est possible de communiquer avec tout le monde, avec n'importe qui. Alors que nos parents exerçaient sur nous, enfants, un contrôle parental destiné à nous protéger dans un premier temps du vaste monde, à nous armer à l'affronter ensuite, ce contrôle est de moins en moins effectif. L'accès à internet est libre et possible à partir des ordinateurs, montres, tablettes et des smartphones dont plus personne ne peut se passer dans la vie quotidienne. La seule restriction actuelle est que les mineurs de moins de 15 ans ne peuvent s'inscrire sur un réseau social qu'avec l'autorisation expresse d'un parent ou tuteur légal et que les plateformes ont l'obligation de mettre en place des systèmes de vérification de l'âge conformes aux référentiels établis par l'ARCOM. Or, selon la CNIL, deux tiers des moins de 13 ans possèdent déjà un compte sur un réseau social, souvent sans l'accord parental requis, et le projet de loi Chappaz qui prévoit de porter la majorité numérique à 15 ans, ce qui se heurte pour l'instant à l'obligation d'uniformiser cette limite dans l'UE. En même temps, l'interdiction et son corollaire, la répression ne sont sans doute pas la solution pour permettre aux adolescents d'accéder à l'âge adulte.

Au risque d'être traité de boomer ou autre qualificatif en raison de mon âge, je crois sincèrement que l'autorité d'hier et l'autorité d'aujourd'hui non plus ni le même sens ni la même autorité, que cela soit à l'école, à la maison ou dans la rue. Alors comme moi, d'autres pensent que la société française manque d'autorité. Bien que formulé de manière originale, il s'agit d'un sujet donné l'année dernière au Grand Oral de l'ENM. Nous vivons désormais dans un monde où « on » c'est-à-dire n'importe qui peut dire n'importe quoi. Est-ce dire n'importe quoi que de dire que la société française manque d'autorité ? Et est-ce dit si souvent, et à quelles occasions, dans quelles circonstances ? Est-ce une réalité ou l'expression d'un ressenti ? Ce ressenti repose t'il sur des faits vérifiables ? N'y a-t-il pas une confusion entre autorité et sécurité ? Telles sont les questions au sujet desquelles il conviendra de s'interroger pour tenter de répondre à cette question. Pour répondre à ces questions, j'ai le plaisir de recevoir Isabelle DEFARGE, Présidente de chambre à la Cour d'appel de Nîmes.

Notre podcast de ce jour est – on ne peut plus d'actualité – avec l'annonce d'une possible suppression du 8 mai faite par le Premier ministre François Bayrou le 15 juillet dernier. Qu'elle soit effectivement mise en œuvre ou non, cette annonce ne manque pas de raviver le débat sur la place de la Seconde guerre mondiale et de son souvenir dans notre société. En effet, le 12 octobre 2021, décédait Henri Germain, dernier compagnon de l'Ordre de la Libération. Conformément à la règle éditée par le général De Gaulle, il fut inhumé au Mont Valérien. Ce symbole voulait signifier qu'une page se tournait dans le rapport de notre pays à cette période de notre histoire. De même, les célébrations du 80ème anniversaire du débarquement en Normandie l'an dernier ont mis en scène des héros centenaires, pour la plupart en fauteuil roulant. Moins d'1% des vétérans du Débarquement sont encore en vie. Et les commémorations du 6 juin se dérouleront bientôt sans eux alors qu'ils sont aujourd'hui au centre de ces cérémonies. Quelques semaines après, ce 6 juin 2024, le jury du grand oral de l'ENM donnait aux candidats du grand oral, le sujet suivant : « Après le décès des derniers survivants, faudra-t-il cesser de fêter la Libération ? ». Je ne vous cache pas que cette question m'avait particulièrement interpelé dès l'an dernier à Bordeaux… Pour traiter ce sujet que je trouve difficile, vous l'avez compris, je reçois Philippe Mazet, intervenant de culture générale au sein de la Prépa ISP.

Pour ce podcast, nous allons mettre le cap sur le Rocher, chez nos voisins et amis de la Principauté de Monaco... Souvent à la une de la presse française et internationale, Monaco est une principauté qui fait l'objet de beaucoup de fantasmes… elle fascine, elle attire, elle intrigue parfois… Monaco est un pays, un « État », un micro-état connu dans le monde entier, tout comme la famille princière, son Palais, son faste tout en élégance. Pour beaucoup, Monaco est un lieu hors du monde, hors du temps. Mais s'il y a quelque chose qu'on ignore souvent à son propos, ce sont ses institutions POLITIQUES ! Monaco est une Principauté. Certes ! Mais qu'en est-il réellement ? Quel est son système politique ? Qu'a-t-il d'original ? Pour répondre à cette question, je reçois aujourd'hui un éminent spécialiste des institutions politiques, maitre de conférences à Sciences po et enseignant de culture générale à la prépa ISP : Samir Hammal.

La toponymie, la première fois que j'ai lu ce mot je n'avais pas idée de ce dont il s'agissait, encore aujourd'hui j'ai des questions rien qu'à l'évoquer. La toponymie, ou l'art de nommer les lieux, constitue un enjeu central dans les relations internationales, à la croisée de la géopolitique, de la mémoire collective, de la diplomatie et de la décolonisation. Elle façonne la manière dont les territoires sont perçus, revendiqués, administrés, et parfois contestés. Un sujet ardu en somme qui mêle culture générale, géographie, politique, histoire, traditions, colonisation, etc. Un sujet qui en regroupent d'autres en somme. Pour en dessiner les contours concrets, nous allons aborder différentes situations, différents lieux et territoires, marqués de leur complexité : dit-on le Proche-Orient ou le Moyen-Orient ? faut-il parler du golfe du Mexique ou du gulf of America. Envisageons donc ensemble les enjeux de la toponymie dans les relations internationales Pour ce faire, nous recevons À NOUVEAU Franck Vermeulen. Franck Vermeulen, vous êtes est Diplomate de carrière depuis plus de 30 ans dont une vingtaine d'années de service à l'étranger principalement au Moyen Orient mais aussi en Europe et en Afrique. Vous avez notamment exercé des fonctions de chef de poste comme consul général de France mais aussi des fonctions politiques comme rédacteur au quai d'Orsay ou comme conseiller d'ambassade ou conseiller culturel.

Quelques mois après avoir envisagé La Russie de Valdimir Poutine, nous vous proposons en miroir d'envisager un autre sujet de Grand Oral au concours de la fonction publique des dernières années, Les Etats-Unis de Donald Trump. Depuis près d'une décennie, Donald John Trump façonne l'Amérique à son image : pour ses partisans, un bâtisseur ; pour ses adversaires, un déconstructeur. Étoile des plateaux télé devenue 45ᵉ puis 47ᵉ président des États-Unis, il est aujourd'hui l'homme qui bouscule les certitudes occidentales et pousse la première puissance mondiale hors des sentiers multilatéraux. À la tête d'un pays traversé par les doutes sociaux et les colères identitaires, il a replacé Washington au centre des regards depuis le 6 janvier 2021, point de bascule d'une démocratie mise à l'épreuve – et, plus encore, depuis son retour triomphal à la Maison-Blanche le 20 janvier 2025. Mur renforcé à la frontière, tarif douanier universel, purge de l'administration fédérale : chacune de ses décisions secoue le monde, fracture les alliances, divise l'opinion. Tout – ou presque – a été tweeté, filmé, commenté sur le parcours de ce magnat de l'immobilier devenu chef de l'exécutif. Pourtant, c'est bien un État, les États-Unis, cette fédération de cinquante étoiles, qui survivra à Donald Trump, qu'il faut d'abord comprendre – un État et, peut-être surtout, un peuple dont les fractures dessinent déjà l'Amérique de demain. Pour décrypter « Les États-Unis de Trump », j'accueille aujourd'hui Grégory Portais, spécialiste du droit constitutionnel américain et observateur passionné de la vie politique outre-Atlantique. Ensemble, nous remonterons le film du premier mandat avant de plonger dans les six premiers mois de ce second acte hors norme, afin de saisir la logique d'un président qui, plus que jamais, veut écrire l'Histoire en lettres capitales.

La polémique, parce qu'il s'agit de cela, n'est pas si nouvelle qu'on le pense, mais elle a éclaté au grand jour notamment à l'occasion des JO de Paris, c'est d'ailleurs cet épisode qui a sans doute suscité l'idée de ce sujet dans plusieurs – j'insiste – dans plusieurs concours ces dernières années. Sport et transidentité est un sujet qui interroge de nombreux thèmes et valeurs. Entre inclusion, performances et réglementations, le sport est au cœur de nombreux débats. Le sujet montre la différence qu'il peut exister entre équité et égalité, révèle que ces notions sont plus complexes qu'il n'y parait, que l'on ne peut invoquer sans prudence et intelligence. Le thème sport transidentité est un sujet de société, un sujet politique, un sujet économique et un sujet profondément humain. Pour l'envisager, nous allons plonger dans l'histoire des athlètes trans, découvrir leurs parcours et tenter de comprendre les enjeux qui entourent leur présence dans le monde du sport. Nous allons également essayer de répondre à la question de savoir si le sport peut ou doit être un espace d'inclusion ? au contraire, faut-il que le sport continue d'être structuré selon des distinctions rigoureuses ? Les réponses à ces questions ne sont pas simples, mais ce débat est essentiel pour construire un avenir où chacun peut concourir librement, sans discrimination et en toute égalité, voire en toute équité. Pour ce podcast, nous recevons Franck TOURET, professeur de droit civil au sein de la Prépa ISP.

L'immigration de travail est suspendue en France depuis le 31 juillet 1974, cela ne devrait plus être un sujet. Pourtant, et c'est le moins que l'on puisse dire, le thème de l'immigration est partout dans la sphère médiatique, politique, judiciaire, économique, etc. Encore cantonnée à la droite de la droite de l'échiquier politique dans les années 1980 et 1990, la question migratoire s'est invitée au cœur du débat contemporain en France, comme en Europe et aux Etats-Unis. Ce thème est en lien avec de grandes questions géopolitiques (crise migratoire sur fond de guerre en Syrie en 2015-2016, réfugiés climatiques, Brexit, relations France-Algérie, etc.) La question de l'immigration est en lien avec des faits divers violents, souvent dramatiques parfois commis par des personnes sous OQTF… Partant, voici un thème sur lequel le souci de prise de hauteur, auquel nous nous efforçons dans nos podcasts, prend tout son sens. D'un point de vue plus utilitaire, il peut aussi y avoir pour nos auditeurs candidats aux concours de la fonction publique, une question très sensible : qu'est-on en droit de dire ou d'écrire à propos d'un sujet réputé sulfureux, polémique, glissant… D'ailleurs, le sujet « L'immigration » a été proposé tel quel au grand oral de l'ENM il y a quelques mois. Pour envisager ce thème difficile et « dangereux », je reçois Philippe Mazet, professeur de culture générale au sein de la Prépa ISP.

Aujourd'hui, nous abordons un sujet à la croisée du droit, de la technologie et des libertés fondamentales : l'Open data des décisions de justice. L'expression peut sembler abstraite, mais elle désigne une évolution concrète et profonde du fonctionnement de notre justice : celle de rendre accessible, en ligne et à grande échelle, les décisions rendues par les juridictions françaises. Pourquoi cette ouverture ? Quels sont les bénéfices attendus ? Quels risques cela fait-il peser sur le respect de la vie privée, sur le secret judiciaire, ou encore sur l'indépendance des magistrats ? En toile de fond, une question essentielle : comment concilier transparence de la justice, protection des droits fondamentaux, et intelligibilité du droit dans un environnement numérique, où les données sont massives, accessibles instantanément, et potentiellement exploitables à des fins très diverses ? Derrière ce chantier technico-juridique se dessine en réalité un enjeu démocratique majeur : celui d'une justice plus lisible, plus accessible, mais aussi d'une justice qui ne se laisse pas réduire à des statistiques ou à des modèles prédictifs. Pour y voir plus clair, nous recevons aujourd'hui Jean-Baptiste Crabières, magistrat, et professeur de culture générale au sein de la Prépa ISP.

Le 19 juin 2022, à l'issue des élections législatives, un fait politique rare, presque incongru sous la Ve République, s'impose : le président de la République ne dispose plus d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. La dissolution et les législatives de 2024 n'ont rien changé à cet état de fait. Partant, la France est gouvernée dans un flou institutionnel et une tension parlementaire permanents. Le gouvernement n'a pas été investi. Il n'a pas été renversé non plus. Il gouverne. Mais sans majorité. Ce désajustement entre l'exécutif et le législatif serait un signal d'alarme dans bien des démocraties parlementaires. En France, il a été absorbé sans réforme, sans coalition, sans contrat de gouvernement. Un mode de fonctionnement s'est installé : celui d'un exécutif minoritaire qui se maintient grâce aux ressorts techniques de la Constitution de 1958 – en particulier l'article 49 alinéa 3 – et grâce à une culture politique qui valorise le président davantage que le Parlement. Cela nous oblige à poser une série de questions simples mais fondamentales : Que signifie exactement gouverner sans majorité ? Cette situation est-elle pérenne ? Est-ce démocratique, même si cette question est j'en ai conscience intrinsèquement peu rigoureuse ? Faut-il politiquement et juridiquement assumer et admettre cet état de fait ? Bref, cette situation est-elle une anomalie institutionnelle… ou bien le reflet fidèle de notre manière d'organiser le pouvoir politique ? Ce podcast est l'occasion d'éclairer, avec Grégory Portais, professeur de droit public au sein de la Prépa ISP, une question complexe à la croisée du droit constitutionnel, de la stratégie politique et de la culture démocratique : celle du gouvernement minoritaire.

La famille est une institution tant sociale que juridique. Mais que regroupe réellement cette notion ? En l'absence de définition légale, René Savatier l'imaginait comme une entité à part entière, une presque personne. De manière large, elle peut se définir comme un groupe de personnes unies par des rapports de parenté ou d'alliance. Ainsi présentée, la famille est une notion plurimillénaire qui a profondément évolué au cours des siècles. Longtemps exclusivement fondée sur le mariage et l'autorité du mari, elle est désormais protéiforme, plus indéfinie que jamais, de sorte que l'on doit lui adjoindre un qualificatif pour arriver à l'identifier : elle est dire alors biologique, adoptive, monoparentale, homoparentale, recomposée, etc. L'une d'elles nous intéresse plus particulièrement dans le présent podcast : elles sont de plus en plus nombreuses, "elles", ce sont les familles monoparentales, qui représentent un quart des familles en France et dont on trouve à la tête, dans une très large majorité, plus de 80%, une femme. Ces familles semblent pourtant souvent confrontées à des inégalités persistantes et à un cadre législatif qui ne reconnaît pas leur spécificité. Comment faire face aux difficultés économiques, à l'isolement et aux inégalités ? Comment la société doit-elle prendre en compte ce choix aussi, de faire famille avec un seul parent ? Pour répondre à ces questions, nous avons le plaisir d'accueillir deux acteurs engagés sur ce sujet : Angélique Gasmi, présidente exécutive du fonds de dotation Femmes & Avenir, et Frédéric Visnovsky, que nous avons déjà eu le plaisir de recevoir dans nos podcasts dans le cadre de ses fonctions à la Banque de France et qui est aussi un acteur engagé comme membre du comité de direction de fonds.

Nous allons aborder dans ce podcast un sujet technique, juridique, quelque peu abscons. Un sujet qui dénote, au moins en apparence, avec nos sujets habituels. Toutefois – terme que j'emploie en l'honneur de notre intervenant du jour - il s'agit d'un sujet essentiel pour le juriste, et pour celui qui prépare les concours, un sujet qui prend une importance considérable dans le cadre de la justice civile, un sujet d'actualités. Motulsky affirmait que « La procédure n'est pas une fin en soi, mais un moyen au service de la justice. » Partant Motulsky rappelait ainsi que les règles de procédure doivent servir à rendre la justice, et non à compliquer l'accès à celle-ci. La procédure s'entend d'un ensemble d'actes, de délais et de formalités dont l'accomplissement permet au juge de trancher une question juridique. Aussi, traditionnellement, la procédure civile est marquée d'un formalisme important, d'ordre public. Le rituel judiciaire est un symbole de ce formalisme, car il organise un temps, un espace et une action où la règle de droit abstraite et impersonnelle est appliquée par le juge, à une situation concrète. Face, à l'augmentation croissante du nombre d'affaires, le législateur a fait le choix d'utiliser les règles techniques de procédure civile pour atteindre les objectifs modernes de cette dernière. Aussi, le formalisme a été renforcé pour une meilleure collaboration entre le juge et les parties. Aujourd'hui, la procédure civile est tiraillée entre deux tendances : une logique de pure gestion des flux et une logique de protection des droits fondamentaux des citoyens dans le procès et par le procès. Néanmoins, une nouvelle tendance se dessine en procédure civile : le formalisme excessif. Pour envisager ce formalisme excessif et peut-être plus généralement pour revenir sur l'intérêt du formalisme en procédure civile, nous recevons Franck TOURET, enseignant de procédure civile au sein de la prépa ISP.

Le sujet que nous allons envisager dans ce podcast est, comme souvent, un sujet qui a été donné à l'occasion de grands oraux des concours auxquels nous préparons au sein de la Prépa ISP. Le recul des libertés publiques en Hongrie, les révisions constitutionnelles en Russie, la violence des contestations sociales en France ou ailleurs, l'émergence de régimes hybrides dans le monde entier : autant d'événements récents qui montrent que la démocratie libérale est de plus en plus souvent remise en question. À travers ces mutations, c'est aussi l'État de droit qui vacille, lui qui devrait normalement garantir nos libertés face aux excès du pouvoir. Mais que recouvrent précisément ces notions aujourd'hui, dans un monde globalisé où les frontières entre démocratie, autoritarisme et populisme semblent de plus en plus brouillées ? Comme nous l'expliquera notre invité du jour – je le cite par anticipation – il est impossible d'avoir un regard figé sur la démocratie et l'État de droit : leur définition évolue en fonction des époques, des sociétés, et parfois même des régimes qui s'en réclament tout en les dénaturant. Concrètement, dans une perspective de culture générale républicaine, la démocratie peut être définie comme un système de gouvernement fondé sur la souveraineté populaire, la pluralité politique, et le respect des droits fondamentaux. Quant à l'État de droit, il désigne un ordre juridique dans lequel le pouvoir lui-même est soumis au droit et où les libertés publiques sont protégées contre l'arbitraire. Cependant, pour certains auteurs contemporains, nous assistons aujourd'hui non seulement à une crise du modèle démocratique libéral, mais aussi à l'émergence de ce que Nicolas Baverez appelle des « démocratures » : des régimes qui conservent les formes de la démocratie pour mieux en trahir l'esprit. En parallèle, l'État de droit, qui semblait un acquis des sociétés modernes, est de plus en plus contesté, aussi bien par des gouvernements illibéraux que par des mouvements révolutionnaires ou religieux. Comment comprendre dès lors cette double crise de la démocratie et de l'État de droit ? Les démocraties libérales sont-elles devenues ingouvernables ? L'État de droit est-il un modèle universel ou une construction occidentale fragile ? Pour répondre à ces interrogations essentielles, je reçois aujourd'hui Grégory Portais, professeur de droit public au sein de la Prépa ISP.

Il s'agit du deuxième volet de nos podcasts consacrés à la Russie de Vladimir Poutine ! Un podcast en 2 épisodes qui se termine donc aujourd'hui ! Depuis plus d'un quart de siècle, Vladimir Poutine dirige la Russie d'une main de fer. Alors que les combats n'ont pas cessé en Ukraine et que le nouveau locataire de la Maison Blanche a pris fait et cause pour son homologue du Kremlin, une explication d'envergure sur la Russie de Vladimir Poutine nous a semblé nécessaire. Dans l'épisode précédent, nous nous sommes intéressés au statut de Vladimir Poutine, président et à sa mise sur les institutions politiques de la Russie. Dans le présent podcast, nous allons envisager la dérive autoritaire du régime russe. Et pour cela, je reçois aujourd'hui un spécialiste des institutions politiques, enseignant de culture générale à la prépa ISP : Samir Hammal.

Depuis plus d'un quart de siècle, Vladimir Vladimirovitch Poutine dirige la Russie d'une main de fer. Fascinant pour les uns, effrayant pour les autres, l'ancien patron du KGB, devenu le FSB, les services secrets russes, est aujourd'hui l'homme qui fait trembler l'Europe et qui contribue à redéfinir l'ordre mondial. A la tête du plus grand pays du monde, il a projeté la Russie sous les regards des opinions publiques mondiales depuis le 24 février 2022 jour où l'armée russe a envahi le territoire ukrainien, provoquant l'une des plus graves crises de l'histoire récente du continent européen. Tout a été dit, écrit, filmé et documenté sur la vie de cet ancien espion devenu Président. Mais c'est bien un État, la Russie, cet empire multinational qui survivra à Vladimir Poutine qu'il faut en réalité comprendre. Un État et peut être aussi et surtout un peuple. Pour comprendre la Russie de Vladimir Poutine, je reçois aujourd'hui un spécialiste des institutions politiques, enseignant de culture générale à la prépa ISP : Samir Hammal.

Francis Nachbar, procureur général honoraire, nous avons la chance de vous accueillir une nouvelle fois dans les podcasts de l'ISP. Vous êtes déjà venu évoquer avec nous votre ouvrage Ma rencontre avec le mal et le sujet Le procureur de la République. On en redemande et je dois avouer que c'est d'abord une demande personnelle. Je vous ai demandé de revenir dans les podcasts de l'ISP, tout simplement pour nous raconter votre passionnante carrière. Et vous avez accepté, ce dont évidemment je vous remercie d'abord en mon nom évidemment et mais aussi au nom de tous nos auditeurs. Francis Nachbar, pendant 40 ans, vous avez exercé les fonctions de magistrat pénal dans des affectations et des postes très différents. Et mille questions me viennent déjà : Pourquoi avoir choisi par exemple d'exercer des fonctions de juge d'instruction ou de parquetier ? Vous avez également été détaché. Quels sont les intérêts que peut présenter une position de détachement pour un magistrat de l'ordre judiciaire ? Encore, vous avez exercé des fonctions de Procureur de la République ou de Procureur Général, des fonctions de responsabilité, à des niveaux différents et aux attributions distinctes Par ailleurs, certaines affaires que vous avez connues peuvent être considérées comme particulières, susciter des interrogations ou autoriser certains conseils à destination de futurs magistrats.

Selon le Doyen CARBONNIER, l'ordre public est le « rocher » sur lequel se construit la société (J. CARBONNIER, in L'ordre public à la fin du XXème siècle, 1996, p. 1). L'ordre public est l'une de ces notions transversales du droit : elle appartient tant au droit public qu'au droit privé. En droit public, par pragmatisme, on considère qu'elle supporte notamment les règles et pouvoirs de police. Elle renvoie à ses démembrements, particulièrement la salubrité, la santé et la sécurité publiques. En droit civil, l'ordre public et les bonnes mœurs se révèlent moins identifiés. De manière générale, l'ordre public apparait comme un concept familier, traditionnel et pourtant toujours au cœur de l'actualité, juridique comme politique, relevant du droit interne comme du droit international La notion d'ordre public est ontologiquement insaisissable. D'autant qu'on lui adjoint souvent un qualificatif : l'ordre public administratif, l'ordre public sanitaire, l'ordre public familial, l'ordre public processuel, l'ordre public économique, l'ordre de public de direction que l'on oppose à l'ordre public de protection. Certains s'en réclament pour justifier décision ou position. D'autres s'en méfient, le dénonçant, réclamant toujours plus de libertés. Comment appréhender l'ordre public ? Quelles sont les fonctions qui lui sont assignées ? Comment ajuster ce qui apparait comme une notion centrale en droit mais aussi un curseur politique ? Pour répondre à ces questions, nul autre que Grégory Portais, Professeur de droit public au sein de la Prépa ISP.

La judiciarisation de la vie politique n'est pas nouvelle, mais le sentiment général est qu'elle ne cesse de s'accroitre. La faute à quoi ? à qui ? aux magistrats ou aux politiques ? Le peuple veut de la transparence et de l'intégrité, la HATVP, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique remplit des fonctions préventives et institutionnelles. Mais cela ne suffit guère à s'assurer d'une vie politique vertueuse. Et lorsque les faits reprochés aux personnes politiques relèvent de sa compétence, le juge intervient naturellement, mais alors la décision judiciaire prend une importance, un relief et a un écho sociétal et médiatique parfois considérable, allant bien au-delà de l'autorité traditionnelle de la chose jugée, si vous me permettez ce trait ironique, cet abus de langage du juriste que je suis. Ne serait-ce que dans les temps récents, on se rappelle des affaires Balkany, Cahuzac, Chirac, Fillon, Juppé, Jean-Marie Le Pen, Sarkozy, Thévenoud, Tron. Que tous ceux que j'ai oubliés me pardonnent, ils sont si nombreux… Parmi eux, certains ont été condamnés pour des faits extérieurs à la vie politique, d'autres à des infractions directement liées à celle-ci, emplois fictifs, détournements de fond. Parmi eux encore, certains ont été condamnés à des amendes, des peines d'emprisonnement, des peines d'inéligibilité avec ou sans exécution provisoire Le 31 mars 2025, Bruno Gollnish, Louis Aliot, Nicolas Bay ont été condamnés avec d'autres par le tribunal correctionnel de Paris. Marine Le Pen notamment, condamnée sur le fondement du délit de détournement de fonds publics. Comme il fallait s'y attendre, la décision rendue par le tribunal suscite une tempête politico-médiatique. Les uns se réjouissent car ils pensent que Marine Le Pen ne pourra pas se présenter aux élections présidentielles de 2027, les autres se lamentent et présentent Marine Le Pen comme la cible d'un complot politico-judiciaire fomenté par les « juges rouges », une « cabale judiciaire ». L'une des causes de la situation, même si ce n'est pas la seule, réside sans doute dans un débat juridique qui semble complexe et dont la compréhension exige tout à la fois un éclairage sur l'état du droit et une lecture attentive de la décision du tribunal, soit plus de 150 pages. Une autre cause évidente tient aux conséquences que cette décision et ses éventuelles suites pourraient avoir sur les élections présidentielles de 2027, madame Le Pen créditée aujourd'hui dans les sondages de plus 30% des suffrages au premier tour ne pourra-t-elle pas se présenter ? Faut-il revoir le droit pénal et la peine d'inéligibilité ? Faut-il écarter en certaines circonstances le prononcé de l'exécution provisoire ? Faut-il prévoir des procédures d'urgence en la matière ? Les hommes et femmes politiques doivent-ils, en certaines circonstances au moins, être extraits des procédures judiciaires de droit commun ? Pour répondre à ces questions et faire le point sur une situation finalement inédite je reçois Jean-Paul Gélin, professeur de droit public au sein de la Prépa ISP

Le sujet que vous allons envisager dans ce podcast est comme souvent un sujet qui a été donné à l'occasion de grands oraux des concours auxquels nous préparons au sein de la Prépa ISP. De mon point de vue, il s'agit de l'un des plus difficiles, mais trêve de bavardage et commençons. La réouverture de Notre Dame de Paris, le débat sur le voile des accompagnantes scolaires ou plus généralement dans l'espace public, les crèches de Noël au sein des mairies ou sur leur parvis, l'agression d'un rabbin à Orléans. La religion est présente en permanence dans le débat public et notre société moderne, sécularisée, laïque n'a visiblement pas fait disparaître la religion de ses actualités. Mais qu'entend-on par « la religion », dans une telle société pourtant supposée n'avoir aucun parti pris spirituel imposé ? Comme nous l'expliquera notre invité du jour – je le cite par anticipation - notre regard sur la définition de LA Religion ne peut être celui d'un athénien, de l'époque de Socrate, ni celle d'un Français de l'an 1500 ni celle d'un Taliban de l'Afghanistan d'aujourd'hui. Concrètement, dans une perspective de « culture générale » républicaine, la religion peut être définie comme un système de croyances et de pratiques organisées autour du sacré. Traditionnellement, la religion unit une communauté autour de rites, de symboles, d'un dogme et souvent d'une institution. Cette définition, la plus communément admise, nous la devons au grand sociologue Emile Durkheim. A propos de son inscription dans la société contemporaine puisque c'est notre sujet, rappelons que pour Marcel Gauchet, la religion fut bien la matrice des sociétés humaines, mais selon le même auteur, les sociétés modernes s'en sont progressivement extraites. Nous serions passés d'un monde où la religion structure le social, à un monde où elle devient un fait privé, individuel, fragmenté. Est-ce une réalité ? De plus, « LA » religion aujourd'hui renvoient plutôt à la diversité DES religionS, et à leur coexistence dans l'espace public, à leur hiérarchie symbolique ou politique dans nos sociétés. Le sujet est d'autant plus évolutif que les sociétés démocratiques occidentales modernes sont confrontées à la globalisation, à la pluralisation des références culturelles (individuelles ou communautaires). Comment comprendre dès lors la place de la religion dans un tel contexte ? La France et sa laïcité républicaine constituent-elles des exceptions ? Pour répondre à ces questions, je reçois à Philippe Mazet, professeur de culture générale au sein de la Prépa ISP.

Une banque centrale est une institution financière, le plus souvent publique, en charge d'un ensemble de missions dont les plus courantes sont l'émission de la monnaie, la conduite de la politique monétaire et la supervision des paiements. Il existe une banque centrale en France, c'est la Banque de France. En Allemagne, il y a la Bundesbank et tous les pays européens ont une banque centrale. Par conséquent, pourquoi, en plus, une Banque Centrale Européenne ? Pourquoi avoir créé cette BCE en 1998 ? quelles sont ses missions de cette institution située à Francfort et présidée actuellement par Madame Christine Lagarde ? Ce podcast est également l'occasion aussi de comprendre comment fonctionne la politique monétaire et de savoir comment on peut la rejoindre. Pour répondre à toutes ces questions, Frédéric Visnovsky, vous êtes à la Banque de France, à la fois Secrétaire général adjoint de l'ACPR (qui est l'autorité au sein de la Banque de France qui contrôle les banques et les assurances) et, en même temps, vous être Médiateur national du crédit. Vous avez fait toute votre carrière au sein de la Banque de France, vous avez donc connu la création de la Banque Centrale Européenne et merci de venir nous éclairer sur le rôle de cette institution européenne.

Depuis plusieurs années, la France fait face à une intensification notable du narco-trafic sur son territoire. Ce phénomène, longtemps concentré dans certains quartiers, s'étend désormais à l'ensemble du territoire national, avec des impacts croissants en matière de sécurité, d'économie souterraine et de cohésion sociale. Face à cette réalité, les pouvoirs publics ont multiplié les initiatives. Depuis 2017, le gouvernement a renforcé sa stratégie de lutte contre les trafics de drogue à travers plusieurs dispositifs : - La création, en 2020, de l'OFAST, l'Office Anti-Stupéfiants, chargé de coordonner l'action des différents services engagés sur le terrain. - Le plan national de lutte contre les stupéfiants, annoncé en septembre 2023, qui s'articule autour de trois axes : asphyxier les trafics, renforcer la coopération internationale, et mener une politique de prévention à l'échelle nationale. - Les opérations "Place nette", lancées dans de nombreuses villes, qui visent à démanteler les points de deal de manière coordonnée et ponctuelle, avec des résultats visibles mais aussi des limites en termes de pérennité. Plus récemment, une proposition de loi a été déposée début mars 2025, avec plusieurs mesures fortes : - la création d'un parquet national dédié à la criminalité organisée et d'un état-major opérationnel pour coordonner les services. - renforcement des techniques d'enquête et de renseignement, en autorisant notamment l'accès encadré aux messageries cryptées, les interceptions satellitaires et la mise en place d'un statut des informateurs. - Enfin, elle engage une offensive économique contre les trafiquants, en facilitant la confiscation de leurs biens, en élargissant la lutte contre le blanchiment et en permettant la fermeture administrative de commerces utilisés comme façades. Ce texte s'inscrit dans une volonté politique clairement affichée : faire de la lutte contre le trafic de stupéfiants une priorité nationale. Mais concrètement, comment se mène cette lutte sur le terrain ? Quels sont les résultats ? Et surtout, quelles sont les difficultés auxquelles les forces de l'ordre et les magistrats sont confrontés ? Pour répondre à ces questions, j'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui Christian de ROCQUIGNY, contrôleur général et adjoint au chef de l'OFAST pour échanger sur l'état du narcotrafic en France et les leviers d'action concrets mis en œuvre au quotidien.

Acteur clé de la justice pénale, le Parquet est, en France, l'héritier d'une longue tradition historique qui a connu au cours de la période contemporaine une évolution considérable. L'identité même des magistrats du Parquet s'est transformée à mesure des nouveaux enjeux de la politique pénale. Leur rôle essentiel de titulaires de l'action publique se place désormais dans une position stratégique pour la définition, l'organisation et la mise en œuvre d'un ensemble élargi des filières pénales. Les fonctions de représentation de l'institution judiciaire dans les instances des politiques publiques de sécurité se sont multipliées au cours des deux dernières décennies pour le Parquet, qui s'est pleinement investi dans ce rôle récent d'acteur territorial. Parallèlement, ses fonctions de directeur d'enquête n'ont cessé de croître et les cadres d'enquête se sont développés. Ces évolutions l'ont cependant installé dans une position ambigüe, avec parfois des périodes tourmentées et des écueils d'ordre statutaire, budgétaire, technique ou politique. Pour y faire face et les surmonter, les valeurs personnelles, morales et déontologiques des magistrats du Parquet peuvent-elles suffire ou faut-il envisager sa réforme en profondeur ? Telles sont les questions actuelles que l'ensemble des magistrats, des auditeurs de justice ou des étudiants peuvent se poser à la lumière de l'importante évolution de ce corps, de son fonctionnement, de ses missions et de ses vertus. Pour y répondre nous avons le plaisir de recevoir une nouvelle fois dans les podcasts de l'ISP, Francis Nachbar, procureur général honoraire.

Dans le présent podcast, nous aborderons ensemble un thème qui est tombé en sujet de GO à l'ENM en 2024. Un sujet, qui nous concerne quasiment tous : la fast fashion. Zara, H&M, Shein, Primark… Ces enseignes ont complètement transformé notre rapport aux vêtements. Toujours plus de pièces, à des prix toujours plus bas, des gardes robes sans cesse renouvelées, la frénésie ne s'estompe pas et semble même s'accélérer avec les années. Chaque année, c'est 56 millions de tonnes de vêtements qui sont vendus à travers le monde. En Europe, depuis l'an 2000, la quantité de vêtements achetés a doublé. L'industrie textile représente aujourd'hui 3 000 milliards de dollars et devrait encore croître de 60 % d'ici 2030. Plusieurs procès ont été engagés contre cette industrie aux pratiques assez opaques et ce sur plusieurs thématiques : exploitation de la main-d'œuvre dans des conditions indignes, pollution massive, destruction de ressources naturelles, gaspillage textile… Dans ce podcast, nous allons décortiquer ensemble les mécanismes de la fast fashion : son modèle économique, son impact social et écologique, mais aussi les stratégies marketing qui nous poussent à toujours acheter plus. Nous verrons aussi quelles sont les possibilités d'atténuer ses effets négatifs que ce soit par les actions directes du consommateur ou avec l'aide des pouvoirs publics. Pour nous en parler aujourd'hui nous recevons Valentine Haberman, directrice adjointe de la Prépa ISP, responsable des formations police au sein de la Prépa ISP.

Près de dix ans après la naissance du mouvement #Metoo et comme l'a encore illustré l'affaire dite « des viols de Mazan », la question de la définition du viol et des autres agressions sexuelles est toujours au cœur de l'actualité juridique et jurisprudentielle. Cette définition, issue de la loi du 23 décembre 1980, est souvent présentée comme obsolète et facteur d'inefficacité répressive. Certains estiment même qu'elle constituerait une manifestation de la « culture du viol » dès lors qu'en n'intégrant pas, dans la caractérisation de ce crime, la prise en compte du consentement de la victime, elle aboutirait à une forme de tolérance de ce type de comportement. On retrouve cet argument dans un récent rapport d'information, fait au nom de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes de l'Assemblée nationale, en date du 21 janvier 2025. Ces interrogations tant sociétales que médiatiques, et politiques sont à l'origine de débats intenses, parfois houleux. Nombre de ces débats envisagent la question du consentement dans le viol de manière passionnée, et on le comprend parfaitement, mais cela au détriment d'une analyse juridique et judiciaire. Ce podcast est donc l'occasion de revenir la place du consentement dans la définition des infractions de viols et d'agressions sexuelles. De quelle manière ces qualifications permettent-elles de prendre en compte les « situations-limites » concernant les victimes inertes, notamment en état de sidération ? Quelles évolutions des textes sont-elles envisageables et envisagées ? Pour y répondre, nous recevons aujourd'hui Olivier BACHELET, magistrat de l'ordre judiciaire, président de chambre correctionnelle et enseignant en droit pénal et en procédure pénale au sein de la Prépa ISP.

« À ce jour, la question de l'infertilité tient une place très paradoxale dans le débat public. L'infertilité est à la fois une question intime et une question sociétale, qui devrait être placée au cœur des grands enjeux politiques contemporains. Pourtant, malgré ces conséquences multiples, l'infertilité demeure un sujet peu débattu, mal connu, trop souvent ignoré. Un sujet qui met mal à l'aise les familles, mais aussi les décideurs publics. Elle est encore trop souvent reléguée au second plan, à une simple « histoire de bonne femme », alors qu'elle touche directement 3,3 millions de nos concitoyens – un chiffre qui va croissant. » Cette tribune, alertant sur une nécessaire prise de conscience quant au problème de l'infertilité et à la place trop résiduelle qui lui est accordée dans le débat public n'a pas été publiée par un obscur mouvement nataliste ou traditionnaliste attaché à une conception rétro de la famille. Elle constitue au contraire le propos préliminaire d'un écrit officiel rendu le 21 février 2022 et intitulé « Rapport sur les causes d'infertilité – vers une stratégie nationale de lutte contre la fertilité », co-publié par une sommité de la médecine reproductive, le Professeur Samir HAMAMAH et Mme Salomé BERLIOUX, auteure, qui a elle-même été confrontée au combat de l'infertilité. Ce qui est inédit, c'est que ce rapport a été rédigé à la demande de l'exécutif, pour chiffrer, expliquer et proposer des pistes pour endiguer ce mal inconnu et trop souvent tu qu'est l'infertilité et qui, s'il n'est pas pris à bras le corps, mettrait en péril l'intérêt collectif. Au point que les plus hautes autorités de l'Etat ont annoncé un plan d'action pour entraver cette montée en puissance statistique de l'infertilité, témoignant d'un phénomène certes médical mais désormais également sociétal. Un phénomène mondial puisque nombre de pays s'en alarment désormais, un phénomène sur lequel nous allons nous pencher aujourd'hui. Pour en parler nous recevons Nesrine HAIF, enseignante en culture générale à l'ISP

Les enjeux de transition écologique sont l'occasion de parler du trait de côte, avec les notions d'érosion du littoral, d'élévation du niveau de la mer ou de recul de ce trait de côte. On parle plus communément de la montée de la mer ou du risque de submersion. Ce sont des notions à la fois très médiatisées – on a en tête ces photos de maisons tombant de falaises ou emportées par les vagues – et techniques. Il est donc nécessaire de mesurer l'étendue de l'enjeu – est-il avéré en France ? -, les conséquences auxquelles on s'expose et les moyens mobilisés par les pouvoirs publics devant un phénomène qui semble assez inéluctable finalement. Alors, Nicolas Péhau, enseignant à Sciences Po dans un cours sur la mer justement et enseignant à l'ISP, pouvez-vous nous en dire davantage ?

Texte vieux de plus de 65 ans, le code de procédure pénale actuel cristallise de nombreuses critiques. Pointé du doigt pour son excès de formalisme comprenant des textes parfois confus et enchevêtrés, il comptabilise aujourd'hui plus de 2 400 articles. Sur le fond, certains considèrent qu'il constitue un carcan limitant les actions des enquêteurs, d'autres au contraire estiment qu'il ne préserve pas suffisamment les droits de la défense. Face à ce constat la question de la réécriture de ce code est très rapidement devenue inéluctable. Elle s'est introduite dans le débat politique dès 2010 avec un projet de réforme finalement avorté. Plus récemment, ce sont les Etats généraux de la Justice constitués en 2021 qui ont remis leur rapport au président de la République le 8 juillet 2022 concluant à la nécessité de réécrire ce code. C'est ainsi que la loi du 20 novembre 2023 d'orientation et de programmation de la justice a habilité le gouvernement à procéder à la réécriture du code de procédure pénale et qu'un groupe de travail a été constitué au sein du ministère de la Justice chargé de travailler sur le projet. Cette réécriture qui a vocation à s'inscrire dans une logique de long terme, répond à une double attente, celle de l'ensemble des acteurs de la procédure pénale et celle des citoyens. En quoi consiste-elle ? quels sont les enjeux et objectifs qui la traversent ? comment est-elle menée ? Autant de questions qui vont être abordées dans ce podcast et auxquelles il sera répondu... Et pour ce faire, nous recevons Margot Gneiting, magistrate

Lexie Candie, Brigitte Lahaie, Rocco Siffredi, Pascal OP, ou encore Clara Morgane... Si ces noms vous évoquent quelque chose, c'est que vous avez au moins une fois dans votre vie consommé un contenu pornographique ou à tout le moins que vous vous êtes intéressé à l'une de ces pornstars. Pour autant, la pornographie ne saurait être réduite à une simple industrie de loisirs aux dérives souvent dénoncées. La pornographie peut également avoir, par les représentations proposées, une vertu culturelle et pédagogique. On pense ici au Kama Sutra et aux représentations tantriques indiennes, aux œuvres du poète Ovide ou encore au rêve de la femme du pêcheur du peintre japonais Hokusaï. La pornographie se trouve donc être un formidable sujet d'étude puisqu'elle permet d'être abordée sous de multiples angles : à travers la littérature, l'économie, mais aussi les sciences sociales, la psychologie ou le droit. La question de la pornographie est donc par nature transversale et ne peut être réduite à la simple représentation d'un acte sexue, ne peut être réduite à une dimension que certains jugent moralement obscène, voire immorale. Pour aborder la question nous accueillons Vincent Mazzocchi, Avocat inscrit au Barreau de Paris et Docteur en droit public.

L'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) est un établissement public administratif créé par la loi du 25 juillet 1952. Son rôle est de statuer en toute indépendance sur les demandes d'asile et d'apatridie qui sont introduites sur le territoire français. Il était initialement placé sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères jusqu'en 2007. Puis en 2010, l'OFPRA a été placé sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Il s'agit d'une tutelle financière et administrative, mais qui garantit l'indépendance fonctionnelle de l'OFPRA. Les flux migratoires et les demandes d'asile étant en constante hausse dans le monde et en France, l'OFPRA voit chaque année son activité s'accroître. Un métier original occupe une place centrale dans le fonctionnement de cet établissement public, c'est celui d'officier de protection instructeur. En raison du dynamisme de l'établissement, le nombre d'officiers de protection augmente chaque année, par le biais du recrutement contractuel ou par la voie du concours d'attaché d'administration. Aujourd'hui, nous recevons Etienne Ouvrard, officier de protection instructeur à l'OFPRA depuis plus de deux ans, afin de mieux comprendre ce métier méconnu du grand public.

L'avènement de la constitution de 1958, la signature des traités communautaires, la ratification de la Convention Européenne des droits de l'Homme en 1974 et l'acceptation du recours individuel devant la Cour européenne des droits de l'homme ont été chacune à leur manière, à l'origine des mutations des sources du droit administratif. Cette internationalisation constante du droit est une évidence que le juge est loin d'ignorer. C'est précisément de cette prise en considération qu'il s'agit lorsque l'on parle de contrôle de conventionnalité. Cette adaptation du juge ordinaire est aujourd'hui acquise dans une large mesure, mais cette prise en considération du droit issu des traités européens s'est faite dans la douleur. Longtemps réticent à exercer un tel examen, le juge ordinaire lui donne aujourd'hui toute sa dimension au point de soulever la question d'un potentiel contrôle de constitutionnalité des lois… Pour revenir sur le passé, le présent et peut-être l'avenir du contrôle de conventionnalité, nous recevons Jean-Paul Gelin, professeur de droit public au sein de la prépa ISP

Le 20 janvier 2025, la foule était réunie au Capitole pour la traditionnelle cérémonie d'investiture du Président américain. Le 48ème Président de la plus grande puissance mondiale, Donald Trump avait convié à la fête tous les dirigeants qualifiés de « populistes » : du dirigeant chinois Xi Jinping, à la chef du Gouvernement italien Giorgia Meloni, en passant par le Premier ministre hongrois Victor Orban, le Président argentin Jalier Milei et même l'ancien Président brésilien Jair Bolsonaro… Rompant avec la tradition selon laquelle aucun chef d'État ou de Gouvernement n'est invité à cette cérémonie nationale, Donald Trump, qui en a décidé autrement, s'est, de fait, intronisé « Roi des populistes » ! Il faut dire qu'en ce 21ème siècle, le populisme porte plutôt bien… de plus en plus de démocraties les plébiscitent, balayant les vieux partis de gouvernement en place depuis des décennies… Alors, une question simple : Pourquoi… ? Pourquoi, le populisme semble avoir pris le contrôle de nos vieilles démocraties ? De quoi le populisme est-il le nom ? Pour en parler, je reçois Samir Hammal, professeur d'institutions politiques à Sciences Po & enseignant de Culture Générale à la prépa ISP.

Les banques constituent naturellement des institutions dans nos sociétés contemporaines. Des piliers de nos modèles économiques modernes. On les pense inébranlables tant leur puissance économique se conçoit aisément. Dès lors, envisager la notion même de crise bancaire semble au premier chef incongru et pourtant les crises bancaires jalonnent notre histoire récente. On pense notamment à la crise dite des subprimes de 2008. Une crise bancaire est une crise économique dont l'une des causes est la dégradation de la situation financière des banques, ou dont la conséquence est la mise en danger des banques. Lors d'une crise bancaire, les banques ne se prêtent plus ou plus assez sur le marché interbancaire, et les banques ont des difficultés à trouver les sommes nécessaires pour remplir leurs engagements Derrière cette définition, plusieurs facteurs se mêlent alors, pour mieux comprendre les crises et la manière de les gérer et de les prévenir, Frédéric Visnovsky est certainement le mieux placer puisque, parmi ses différentes fonctions, il a connu plusieurs crises. Pour rappel, Frédéric Visnovsky nous a déjà fait l'honneur de participer à l'un de nos podcasts dans lequel il avait présenté la Banque de France et ses nombreuses missions. Frédéric Visnovsky, vous êtes en effet Secrétaire général adjoint de l'ACPR (l'autorité au sein de la Banque de France qui contrôle les banques et les assurances). Vous y avez fait une grande partie de votre carrière (depuis 1992), notamment en charge de la supervision des banques au moment de la crise de 2008/2009, puis celle de 2011 et, depuis 2018, vous être en charge du R de l'ACPR, c'est-à-dire la résolution et vous nous expliquerez ce que cela signifie.

Rarement un fait divers aura autant marqué et autant posé de questions sur notre société, à tout le moins dans la période récente. Quelques jours après le verdict rendu le 20 décembre dernier dans le procès de l'assassinat de Samuel Paty, il nous a semblé essentiel d'en donner toute sa dimension. Le 16 octobre 2020, à Eragny-sur-Oise, Samuel Paty est sauvagement assassiné ; son assassin est ensuite abattu par la police. Il s'agit d'un attentat terroriste. La cause, nous la connaissons tous : dans le cadre d'un cours d'éducation civique sur la liberté d'expression, Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie au collège, montre des caricatures de Mahomet de Charlie hebdo. A la suite du cours, le père d'une élève, laquelle mentira sur sa prétendue exclusion du cours par son professeur alors qu'elle n'était pas présente à ce cours, publie des vidéos sur les réseaux sociaux mettant en cause directement Samuel Paty, donnant son nom et l'adresse du collège. Les vidéos deviennent virales sur les réseaux sociaux. Un torrent de haine accompagne la rumeur. Samuel Paty est assassiné. En 2023, c'est le temps judiciaire : six collégiens au moment des faits ont été condamnés par le tribunal pour enfants. Fin 2024, huit personnes adultes ont été jugés par la Cour d'assises spéciale. Après 7 semaines d'audience, tous les accusés ont été reconnus coupables. Parmi eux, Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui, sont considérés avoir initié la campagne de haine sur les réseaux sociaux menant à l'assassinat. Selon la Cour, « ils ont préparé les conditions d'un passage à l'acte terroriste ». Ainsi, le père de l'adolescente et le prédicateur islamiste ont été déclarés coupables d'association de malfaiteurs terroriste et respectivement condamnés à 13 et 15 ans de réclusion criminelle. Les six autres personnes impliquées ont écopé de peines allant de trois ans de prison avec sursis à 16 années de réclusion criminelle. Le président de la cour, affirme avoir pris en compte « la gravité exceptionnelle des faits s'agissant de l'assassinat d'un enseignant à la sortie (d'un) collège par décapitation au moyen d'une arme blanche ». Avant de souligner que « ces faits d'une barbarie absolue constituent une atteinte irrémédiable aux valeurs de la République et à la laïcité ». Que disent de notre société l'assassinat de Samuel Paty et le procès qui s'en est suivi ? Pour répondre à cette question et nous éclairer avec recul sur ce drame et ses conséquences, nous recevons David Bracq, magistrat et professeur de culture Gé au sein de la Prépa ISP.

Dans ce podcast, nous allons interroger le regard que l'on porte sur l'âge des autres. On pourrait évidemment parler de la jeunesse ou encore du vieillissement. Mais ce qui nous intéresse ici c'est notre perception de l'âge. Précisément, il s'agit de s'interroger sur le jeunisme ou l'âgisme. Que signifie ces nouveaux mots ? L'âgisme notamment peut s'entendre d'une Discrimination envers toute personne âgée. S'agit-il d'une énième théorie wokiste venue conceptualiser un biais sociétal qui a toujours existé et qui relève finalement de l'ordre naturel des choses ? Déjà en 2021, dans un rapport publié par l'OMS, le Haut Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU relevait que, je cite, « l'âgisme nuit à tous, aux personnes âgées aussi bien qu'aux jeunes. Mais souvent, il est si répandu et si bien accepté – dans nos attitudes comme dans nos politiques, nos lois et nos institutions – que nous ne réalisons pas les répercussions qu'il a sur notre dignité et sur nos droits ». Des voix, nombreuses à travers le monde, s'élèvent contre l'âgisme ; elles dénoncent une discrimination qui serait aussi grave que celles liées au sexe, à l'orientation sexuelle, à la race ou au handicap. L'âgisme se constate au travail, dans les sociétés, dans le couple, dans la vie de tous les jours et même au sein des services publics. Une personne sur deux dans le monde aurait des attitudes âgistes, volontaires et / ou faites de préjugés. Naturellement, cela a des conséquences négatives et préjudiciables sur la santé physique et mentale des personnes visées, leur qualité de vie et qui au final coûte chaque année des milliards aux pays occidentaux. Et pourtant, ce phénomène est tu, à tout le moins peu connu. Il y a donc urgence à comprendre le phénomène, à identifier les attitudes qui alimentent l'âgisme et à réfléchir sur les pistes pour enrayer cette discrimination. Pour en parler, nous recevons aujourd'hui Nesrine HAIF, enseignante en culture générale à l'ISP.

Dans son discours préliminaire de présentation du Code civil, Portalis affirmait que le mariage « c'est la société de l'homme et de la femme qui s'unissent pour perpétuer leur espèce, pour s'aider par des secours mutuels à porter le poids de la vie et pour partager leur commune destinée ». Juridiquement, le mariage peut se définir comme l'acte juridique reçu en forme solennelle par l'officier d'état civil, en vertu duquel deux personnes établissent entre elles une union dont la loi civile règle impérativement les conditions, les effets et la dissolution. Plus généralement, dans toute société, le mariage est d'abord une institution imposant certaines règles sociales qui confèrent sa légitimité à l'alliance, permettant la perpétuation des familles et la socialisation des enfants. En raison de son importance, de tout temps, le mariage a été objet d'études en philosophie comme en sociologie. Selon Émile Durkheim, le mariage est au fondement de la famille conjugale. Selon Claude Lévi-Strauss, la famille trouve son origine dans le mariage. Il indique que, quels que soient les types de mariage (par échange, achat, libre choix, choix imposé par la famille, etc.) chaque société opère une distinction entre les unions libres et les unions légitimes, et presque toutes les sociétés mettent très haut le statut matrimonial (avec une certaine « répulsion » à l'égard du célibat ou des couples sans enfants). Mais le mariage est-il encore un pilier de notre société contemporaine, une institution nécessaire ? Statistiquement, le mariage est en déclin. En effet, entre 1976 et 2016, le nombre de mariages en France a diminué de manière significative. Toutefois, il y a eu un regain à la suite de la période covid. Ainsi, en 2021, 218 800 mariages ont été célébrés en France, soit 41,6 % de plus qu'en 2020. Ce rebond est historique, mais n'est qu'un retour à la normale après une chute de 31,2 % en 2020, année marquée par l'épidémie de Covid-19 et les restrictions sanitaires associées. En 2023 comme en 2022, 242 000 mariages ont été célébrés en France. Ce nombre est relativement élevé, compte tenu de la tendance à la baisse des dernières décennies. Aussi, nous recevons Franck TOURET, enseignant de droit civil au sein de la Prépa ISP, pour appréhender les facteurs et les conséquences du déclin de l'institution du mariage.

Mercredi 4 décembre 2024, l'Assemblée nationale a voté, avec une large majorité de 331 voix, la censure du gouvernement dirigé par Michel Barnier. Trois mois c'est le triste record de longévité d'un gouvernement qui n'aura pas su surmonter les difficultés d'une absence de majorité, résultat des élections législatives de cet été. La France est donc, pour le moment, privée de gouvernement, de budget et de majorité et ce, même si le Président Emmanuel Macron a nommé François Bayrou, premier ministre et lui a demandé de constituer un Gouvernement. Le contexte est inédit : il n'y avait pas eu de dissolution depuis 1997, de cohabitation depuis 2002, de censure adoptée depuis 1962. Le président ne peut pour le moment prononcer de nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale ; certains appellent à sa démission. Peut-on parler de séisme institutionnel, de crise politique ou, à tout le moins, de situation historique ? Ce qui est certain c'est que la Vème République entre toujours plus profondément en terrain constitutionnel inconnu. Ainsi, la France traverse-t-elle une crise politique voire une crise de régime ? Pour répondre à cette question, nous recevons Jean-Paul Gelin, professeur de droit public au sein de la Prépa ISP.