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Tomates, poivrons, aubergines, courgettes et oignons… Je ne suis pas en train de vous expliquer la recette de la traditionnelle ratatouille française. Ici, les légumes qui la composent ne sont pas, eux, français, dans notre assiette. Ces légumes sont l'un des indicateurs de notre balance commerciale. En effet, la balance entre les importations et les exportations de ces ingrédients en France s'appelle “l'indice ratatouille”. Selon un rapport du Haut-Commissariat au Plan, le déficit commercial s'est creusé atteignant le record de 744 millions d'euros en 2022. D'où vient "l'indice ratatouille" ? Pourquoi est-il en baisse ? Comment faire inverser la courbe de "l'indice ratatouille" ? Ecoutez la suite de cet épisode de "Maintenant vous savez" Un podcast Bababam Originals, écrit et réalisé par Samuel Lumbroso. À écouter aussi : Qu'est-ce que l'ecowatt, ce nouvel indicateur pour la consommation d'électricité ? Qu'est-ce que l'indice UV ? Qu'est-ce que la "Haute valeur environnementale", ce label alimentaire contesté ? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez". Suivez Bababam sur Instagram. Première diffusion le 12/05/2023 Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Dans ce podcast, ONU Info Genève jette un coup de projecteur sur le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, qui fête bientôt ses 20 ans.Pour l'évoquer, Alexandre Carette accueille Éric Tistounet, ancien chef de la branche du Conseil des droits de l'homme au Haut-Commissariat aux droits de l'homme, et Luis Alfonso de Alba, Ambassadeur et diplomate mexicain, premier Président du Conseil en 2006.Ensemble, ils explorent la transformation essentielle de la Commission des droits de l'homme en Conseil des droits de l'homme, initiée il y a tout juste 20 ans par Kofi Annan, ancien Secrétaire général de l'ONU.À travers leurs échanges, ils évaluent les succès et les défis persistants de cet organe crucial face aux enjeux contemporains des droits humains dans un monde complexe et fragmenté.
La guerre au Soudan a fait « 13 millions de déplacés et réfugiés » en deux ans. Alors que le Soudan, troisième plus grand pays d'Afrique en superficie, est déchiré depuis avril 2023 par un sanglant conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhan, dirigeant de facto du pays depuis un coup d'État en 2021, et les forces de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Le Haut Commissariat aux réfugiés s'alarme des conséquences régionales de cette guerre civile, avec chaque jour plus de déplacés. Abdouraouf Gnon-Konde, directeur régional du HCR pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre répond aux questions de Léa-Lisa Westerhoff. RFI : Deux ans après le début du conflit au Soudan, la violence a encore franchi un cap ce week-end au Darfour avec l'attaque et la prise du camp de déplacés de Zamzam. 13 millions de personnes déplacées de force à l'intérieur du pays comme au-delà des frontières. En tant que directeur régional du Haut-Commissariat aux réfugiés pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, comment est-ce que vous qualifiez cette crise ? Abdouraouf Gnon-Konde : D'abord, c'est de dire que c'est une crise humanitaire aiguë. C'est la pire crise humanitaire au monde après Gaza. Mais malheureusement, on n'en parle pas assez. Et je pense que justement, à deux ans du rappel du début de cette crise, c'est important que vous puissiez nous donner cette opportunité de souligner les conséquences de cette crise et d'appeler les uns les autres à réellement trouver une solution politique à l'intérieur du Soudan.Vous rentrez du Tchad où vous vous êtes rendu la semaine dernière. Ce pays frontalier joue un rôle particulier dans la guerre civile. Quelles répercussions la guerre civile a-t-elle sur le Tchad ? Une des conséquences immédiates, c'est que les populations, elles vont chercher un lieu de refuge. Et le lieu de refuge le plus près, pour certaines d'entre elles, c'est le Tchad. Et on a pu voir des populations arriver, qui continuent d'arriver et certaines viennent même depuis Khartoum et qui ont traversé donc des conditions vraiment difficiles. Et depuis avril 2023, le Tchad a déjà reçu près de 800 000 nouveaux réfugiés soudanais. Et cette année, le Tchad a déjà reçu 50 000 nouveaux réfugiés soudanais depuis le début d'année. Et malheureusement, nous nous attendons avec ces attaques auxquelles vous faites allusion, à davantage d'arrivées. Donc vous voyez, pour un pays fragile comme le Tchad, avec une population de 17 millions d'habitants, sans oublier d'autres réfugiés présents sur le territoire, les réfugiés nigérians qui sont là dans la région du lac Tchad et les réfugiés centrafricains et des déplacés internes. C'est extrêmement lourd.Tous les regards sont tournés vers le Darfour. Est-ce que vous craignez que la chute de Khartoum conduise à une aggravation des violences contre les civils dans cette partie ouest du Soudan ? C'est une source de préoccupation dans cette partie ouest du Soudan. Une préoccupation parce que si les combats se rapprochent de la frontière du Tchad, la crainte immédiate, c'est de voir ce que nous appelons en anglais le « spillover », donc un débordement de la crise sur le territoire du Tchad.D'un point de vue régional, quelles conséquences cette crise, ces deux années de guerre civile du Soudan ont-elles sur les pays frontaliers, sur la région ? On a observé des mouvements de populations vers le Tchad. Nous en avons déjà parlé, mais aussi des mouvements de populations vers la Centrafrique. La Centrafrique a déjà accueilli à ce jour à peu près 40 000 Soudanais dans une partie frontalière assez difficile : Birao, Korsi. Mais il n'y a pas que la Centrafrique, il y a aussi l'Égypte, il y a l'Éthiopie, il y a le Sud-Soudan et nous connaissons tous la situation dans laquelle se trouve donc le Sud-Soudan. Et la conséquence, elle va bien au-delà de la région parce que, à la frontière entre le Tchad et le Soudan, nous voyons des populations arriver qui transitent par le Tchad et qui continuent jusqu'en Libye, voire la Tunisie, et qui ont vocation à continuer en Europe. Donc pour nous, ça montre que la conséquence va bien au-delà des pays voisins. Elle va bien au-delà de la région et malheureusement, on voit davantage donc de Soudanais qui essaient d'arriver aux portes européennes.Il y a aussi la question du financement des activités humanitaires. Quel impact la coupure des financements américains a-t-elle sur cette crise au Soudan ? Elle nous contraint à faire des choix extrêmement difficiles. Au Tchad, déjà depuis 2003, nous avions déjà des Soudanais qui étaient là et nous étions en train de travailler à trouver des solutions d'intégration de ces populations. Mais malheureusement, aujourd'hui, avec cette baisse de ressources, nous sommes obligés de nous concentrer sur la réponse d'urgence dans les zones les plus fragiles.Quelle est votre crainte ? Qu'est-ce que vous craignez que ça puisse susciter sur une crise comme celle du Soudan ? La crainte immédiate, c'est de ne pas être en capacité d'apporter la plénitude de réponse. Au niveau global, pour le HCR, les États-Unis contribuent à hauteur de 40% de nos financements, dans la région ils nous accompagnent pour 60%. Mais il n'y a pas que les États-Unis qui ont baissé (leurs contributions). Déjà, pour les besoins immédiats, dans la région Afrique de l'Ouest, Afrique centrale, on parle de 14 millions de déplacés de force. Aujourd'hui dans cette région, 61 % des enfants en âge d'aller à l'école, âgés de 6 à 17 ans sont hors des circuits d'éducation. Donc, comment continuer à prendre en charge ces questions de besoins qui vont bien au-delà de la simple question humanitaire si on n'a pas les ressources adéquates ?
Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d'Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d'Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur grandes thématiques développées dans l'émission du jour.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Plusieurs débats au cœur de l'actualité, les Grandes gueules ont le choix, en débattre ou non : Haut-Commissariat au Plan, Bayrou choisit Clément Beaune Finances publiques, un comité pour éviter les dérapages Un congé naissance plus court mais mieux rémunéré ?
Intervention de Faouzi Skali le 16 février 2025. Les contes de Joha demeurent d'une étonnante actualité. Tels des miroirs de notre âme, ils reflètent notre propre vanité, nos illusions, nos errements… Faouzi Skali nous éclairera sur les messages cachés de ces récits où le personnage de Joha devient un guide spirituel. Faouzi Skali est Professeur-Chercheur des Universités, anthropologue, auteur, spécialiste du soufisme et du dialogue inter-religieux. Il est président du Festival de Fès de la Culture Soufie. Il est également expert auprès du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme de Genève. Pour plus d'informations visitez notre site: https://consciencesoufie.com/
Depuis dimanche, les rebelles du M23 occupent la capitale du Sud-Kivu dans l'est de la RDC. « La ville est tombée sans résistance, relate Jeune Afrique. Les soldats de l'armée congolaise et leurs alliés Wazalendo se sont repliés vendredi dernier, commettant parfois vols et pillages en quittant les lieux. Le lendemain, des éléments du M23, soutenus par l'armée rwandaise, pénétraient dans Bukavu, qui est donc officiellement tombée dimanche quand les colonnes rebelles sont entrées dans la ville de façon cérémonieuse. “Le M23 a soigné son entrée, observe Thierry, un membre de la société civile, interrogé par Jeune Afrique. Ils ont compris que les dégâts à Goma étaient très lourds et qu'ils étaient tenus pour responsables. Ils ont voulu s'assurer que tous les militaires congolais étaient partis, que la ville était réellement prise, sans plus personne pour réagir, avant de faire une entrée officielle“ ».Pour ce qui est du nombre de victimes, pointe Jeune Afrique : « les combats ont fait au moins 26 morts et 176 blessés, selon le Comité international de la Croix Rouge. Un bilan qui contraste avec celui de la bataille de Goma qui a duré plusieurs jours avec des combats en ville et qui ont fait près de 3000 morts. Les rues de la capitale provinciale du Nord-Kivu étaient jonchées de cadavres pendant plusieurs jours après les affrontements ».Désormais, relève encore Jeune Afrique, « les habitants de Bukavu se demandent quelles seront les conditions imposées par les nouveaux occupants. Quel type d'impôt sera prélevé ? Les ONG auront-elles un accès humanitaire ? Les occupants auront-ils les capacités d'administrer une ville de plus d'un million d'habitants tout en continuant à étendre leur emprise ? ».Exécutions sommaires…Sur le plan sécuritaire, le M23 est pointé du doigt par l'ONU… C'est ce que rapportent notamment le site MediaCongo ou encore le site de Radio Okapi : « le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, à travers sa porte-parole Ravina Shamdasani, dénonce les exécutions sommaires d'enfants à Bukavu par les rebelles du M23. Elle mentionne trois enfants tués dimanche dernier alors qu'ils collectaient des armes dans des sites abandonnés par l'armée congolaise. “Ils ont reçu l'ordre de déposer leurs armes. Ils ont refusé et ils ont été tués“, a-t-elle révélé. (…) Des exécutions sommaires sont par ailleurs signalées dans les provinces occupées du Kivu, le cas le plus récent étant celui d'un chanteur engagé Delkat Idengo, assassiné jeudi dernier à Goma. (…) Il venait tout juste de sortir un nouveau single, précise le site de Radio Okapi, intitulé “Bunduki za Kwetu“ (“Les armes de chez nous“), dans lequel il dénonçait la guerre et s'attaquait directement au groupe rebelle M23. (…) Pour sa part, le parti congolais au pouvoir à Kinshasa, l'UDPS, dénonce aussi la traque, le harcèlement et l'enlèvement de ses militants par l'armée rwandaise ».Plus d'un million et demi d'enfants privés d'école…Commentaire de L'Observateur Paalga au Burkina Faso : « en attendant un improbable cessez-le-feu, à chaque étape son lot de drames humanitaires, voire d'exactions. (…) Le glaive de la CPI, la Cour pénale internationale plane sur le M23 ».« Les cris des enfants noyés dans le vacarme des armes ! », dénonce de son côté WakatSéra. « Trois enfants tués par le M23 et des centaines de milliers brutalement sevrés d'éducation. Leurs écoles n'existant plus ou transformées en abris pour réfugiés, essayant d'échapper aux balles meurtrières d'une guerre à la fin encore incertaine. Ainsi livrés à la rue et devenus des proies faciles pour tous les vices, mais surtout des candidats prêts à grossir les rangs de l'un ou l'autre camp en conflit ».En effet, là c'est l'Unicef qui lance un cri d'alarme, rapporte le site congolais Actualité CD : « depuis le début de l'année, les violents affrontements ont entraîné la fermeture de plus de 2500 écoles et espaces d'apprentissage dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris ceux dans les camps de personnes déplacées. Entre les écoles fermées, endommagées, détruites ou transformées en abris, 795 000 enfants sont désormais privés d'éducation – c'est 300 000 de plus qu'en décembre. En incluant la province de l'Ituri, plus de 1 million 600 000 enfants dans l'est de la RDC sont actuellement déscolarisés ».
Depuis dimanche, les rebelles du M23 occupent la capitale du Sud-Kivu dans l'est de la RDC. « La ville est tombée sans résistance, relate Jeune Afrique. Les soldats de l'armée congolaise et leurs alliés Wazalendo se sont repliés vendredi dernier, commettant parfois vols et pillages en quittant les lieux. Le lendemain, des éléments du M23, soutenus par l'armée rwandaise, pénétraient dans Bukavu, qui est donc officiellement tombée dimanche quand les colonnes rebelles sont entrées dans la ville de façon cérémonieuse. “Le M23 a soigné son entrée, observe Thierry, un membre de la société civile, interrogé par Jeune Afrique. Ils ont compris que les dégâts à Goma étaient très lourds et qu'ils étaient tenus pour responsables. Ils ont voulu s'assurer que tous les militaires congolais étaient partis, que la ville était réellement prise, sans plus personne pour réagir, avant de faire une entrée officielle“ ».Pour ce qui est du nombre de victimes, pointe Jeune Afrique : « les combats ont fait au moins 26 morts et 176 blessés, selon le Comité international de la Croix Rouge. Un bilan qui contraste avec celui de la bataille de Goma qui a duré plusieurs jours avec des combats en ville et qui ont fait près de 3000 morts. Les rues de la capitale provinciale du Nord-Kivu étaient jonchées de cadavres pendant plusieurs jours après les affrontements ».Désormais, relève encore Jeune Afrique, « les habitants de Bukavu se demandent quelles seront les conditions imposées par les nouveaux occupants. Quel type d'impôt sera prélevé ? Les ONG auront-elles un accès humanitaire ? Les occupants auront-ils les capacités d'administrer une ville de plus d'un million d'habitants tout en continuant à étendre leur emprise ? ».Exécutions sommaires…Sur le plan sécuritaire, le M23 est pointé du doigt par l'ONU… C'est ce que rapportent notamment le site MediaCongo ou encore le site de Radio Okapi : « le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, à travers sa porte-parole Ravina Shamdasani, dénonce les exécutions sommaires d'enfants à Bukavu par les rebelles du M23. Elle mentionne trois enfants tués dimanche dernier alors qu'ils collectaient des armes dans des sites abandonnés par l'armée congolaise. “Ils ont reçu l'ordre de déposer leurs armes. Ils ont refusé et ils ont été tués“, a-t-elle révélé. (…) Des exécutions sommaires sont par ailleurs signalées dans les provinces occupées du Kivu, le cas le plus récent étant celui d'un chanteur engagé Delkat Idengo, assassiné jeudi dernier à Goma. (…) Il venait tout juste de sortir un nouveau single, précise le site de Radio Okapi, intitulé “Bunduki za Kwetu“ (“Les armes de chez nous“), dans lequel il dénonçait la guerre et s'attaquait directement au groupe rebelle M23. (…) Pour sa part, le parti congolais au pouvoir à Kinshasa, l'UDPS, dénonce aussi la traque, le harcèlement et l'enlèvement de ses militants par l'armée rwandaise ».Plus d'un million et demi d'enfants privés d'école…Commentaire de L'Observateur Paalga au Burkina Faso : « en attendant un improbable cessez-le-feu, à chaque étape son lot de drames humanitaires, voire d'exactions. (…) Le glaive de la CPI, la Cour pénale internationale plane sur le M23 ».« Les cris des enfants noyés dans le vacarme des armes ! », dénonce de son côté WakatSéra. « Trois enfants tués par le M23 et des centaines de milliers brutalement sevrés d'éducation. Leurs écoles n'existant plus ou transformées en abris pour réfugiés, essayant d'échapper aux balles meurtrières d'une guerre à la fin encore incertaine. Ainsi livrés à la rue et devenus des proies faciles pour tous les vices, mais surtout des candidats prêts à grossir les rangs de l'un ou l'autre camp en conflit ».En effet, là c'est l'Unicef qui lance un cri d'alarme, rapporte le site congolais Actualité CD : « depuis le début de l'année, les violents affrontements ont entraîné la fermeture de plus de 2500 écoles et espaces d'apprentissage dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris ceux dans les camps de personnes déplacées. Entre les écoles fermées, endommagées, détruites ou transformées en abris, 795 000 enfants sont désormais privés d'éducation – c'est 300 000 de plus qu'en décembre. En incluant la province de l'Ituri, plus de 1 million 600 000 enfants dans l'est de la RDC sont actuellement déscolarisés ».
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée en public à l'École alsacienne le 16 février 2025.Avec cette semaine :Jean-Louis Bourlanges, essayiste.François Bujon de l'Estang, ambassadeur de France.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.Michaela Wiegel, correspondante à Paris de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.LA POLITIQUE INTÉRIEURE DE TRUMPDepuis son investiture, il y a quatre semaines, Donald Trump a lancé par décrets une série de politiques avec pour objectifs en politique intérieure de réduire l'État fédéral, de freiner l'immigration et de mettre fin au « wokisme ». Au nom de la lutte contre la dette fédérale qui s'élève à 36.000 milliards de dollars, le patron de Tesla et du réseau X, Elon Musk et une poignée d'ingénieurs, réunis au sein du nouveau département de l'efficacité gouvernementale (DOGE), crée par décret présidentiel, organisent des coupes claires dans l'État fédéral. Une purge qui a lieu sans audit ni implication du Congrès et provoque la désorganisation de l'administration. L'agence de développement USAid est démantelée et le ministère de l'éduction devrait suivre le même sort. Les syndicats et les organisations de gauche contestent en justice la mise en place d'un plan de départs volontaires – dit « congé administratif », avec salaire assuré jusqu'en octobre – offert à deux millions d'employés du secteur public. Pour l'heure, selon la Maison Blanche, 75.000 fonctionnaires fédéraux ont accepté l'offre de départ volontaire soit 3% du total des effectifs. Elon Musk visait 5 à 10%. Tandis que l'ultimatum donné aux fonctionnaires a été repoussé par un juge fédéral, Elon Musk s'est vu interdire l'accès aux données du Trésor. Mais à ce stade, personne ne peut imaginer à quoi ressemblera l'État fédéral dans six mois.Avec l'immigration, les marqueurs identitaires ont été également au cœur des décrets présidentiels. Une cible prioritaire a été désignée : les programmes DEI (diversité, équité, intégration) ont été fermés, les employés placés en congé administratif, tandis que certains grands groupes privés sabordent leurs propres initiatives. Le dernier marqueur identitaire essentiel est la remise en cause du droit du sol, pour les enfants de migrants illégaux. Il s'agit selon les juristes d'une atteinte évidente au 14ème amendement de la Constitution. Trois juges fédéraux ont déjà suspendu l'application du décret présidentiel.Alors que Joe Biden a laissé un déficit public de 6,3 % du produit intérieur brut, le programme de Donald Trump comporte des mesures très coûteuses qui accentuent les pressions inflationnistes. D'abord les baisses d'impôts, notamment sur les sociétés dont le taux devrait passer de 21% à 15%. Ensuite la multiplication des droits de douane dont Donald Trump rêve qu'ils financent à eux seuls le Trésor. Une politique qualifiée par le Wall Street Journal de « guerre commerciale la plus stupide de l'histoire » qui menace de faire exploser de vastes pans de l'économie, d'éliminer des milliers d'emplois et de mettre en péril la sécurité des États-Unis. Enfin, la perte de la main-d'œuvre bon marché qui fait tourner l'économie des États-Unis contribuera à alimenter l'inflation, le milliardaire ayant promis d'expulser « en masse » des migrants.LA POLITIQUE EXTÉRIEURE DE TRUMPDès son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret exécutif visant à retirer les États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé, puis de l'accord de Paris sur le climat. Washington a aussi imposé des sanctions contre les magistrats de la Cour pénale internationale, révisé son engagement au sein de l'Unesco et décidé l'arrêt de sa contribution à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui était déjà gelée. Simple pays observateur, les États-Unis n'assisteront plus aux travaux du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme. En moins de trois semaines, Donald Trump a esquissé une feuille de route sidérante : s'emparer du Groenland et du canal de Panama ; faire du Canada le 51ème État américain, et prendre possession de la bande de Gaza pour la transformer en « Côte d'Azur » du Moyen-Orient.Après avoir imposé des droits de douane de 10 % supplémentaires sur les produits chinois, puis de 25 % sur l'aluminium et l'acier, le président américaina franchi une étape supplémentaire jeudi en annonçant la mise en place de « droits de douane réciproques » sur toutes les marchandises importées. En décidant de s'affranchir des règles de l'OMC, Donald Trump déclare une guerre commerciale au reste du monde.Mercredi, pour la première fois depuis février 2022, un président américain en fonction a eu un appel téléphonique direct avec Vladimir Poutine. Trump a annoncé qu'il pourrait rencontrer son homologue russe en Arabie saoudite, à une date inconnue. Sur l'Ukraine, la négociation s'annonce entre Moscou et Washington sans l'Ukraine ni les Européens. Le même jour, à Bruxelles, le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth a énoncé les lignes rouges de l'administration Trump, toutes en défaveur de Kyiv. Poutine obtiendrait tout ce qu'il voulait. Territorialement, les Russes devraient garder les 20% du territoire ukrainien qu'ils ont occupé et auront une continuité territoriale vers la Crimée annexée en 2014. Militairement, l'Ukraine ne rejoindra jamais l'OTAN et n'aura pas d'accès à l'arme nucléaire. Politiquement, des élections devront être organisées, préparant la sortie de Zelensky. En précisant que les troupes européennes seront en charge du maintien de la paix en Ukraine, Hegseth ajoute que cette mission ne sera « pas une mission OTAN » et n'entraînera donc pas sa protection - y compris par les Etats-Unis au titre de article 5 du traité sur la solidarité militaire des membres de l'Organisation.Enfin, vendredi à la conférence de Munich sur la sécurité, le vice-président américain, James David Vance, a lancé une virulente diatribe contre les démocraties européennes, accusées d'étouffer la liberté d'expression et la liberté religieuse.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
A partir de 1975, suite à la réunification des deux Vietnam par Hô Chi Minh, plus d'un million de Sud-Vietnamiens ont fui leur pays à bord d'embarcations de fortune. Le nombre de boat-people n'ayant pas survécu est estimé par le Haut-Commissariat entre 200 000 et 250 000. Les vrais chiffres seraient en fait beaucoup plus pessimistes. Mais qu'en est-il de ceux qui ont réussi à rejoindre les rives des Etats-Unis ou encore de l'Europe ? Beaucoup étaient issus de couple franco-vietnamien ou américano-vietnamien : des « collaborateurs avec l'ennemi ». Dans toute fuite, il y a un départ et une arrivée. Nous sommes souvent émus par le départ. Mais ne serait-ce pas dans « l'arrivée » que réside la vraie peine des exilés ? Outre la souffrance qu'occasionne l'arrachement à son pays natal, l'autre difficulté réside dans la difficulté de « renaitre ailleurs ». C'est à la pagode de Saint-Herblain, près de Nantes, que Frédéric Mesmin nous emmène. Le plus grand temple bouddhiste de l'ouest de la France. Ici, tout le monde s'agite car c'est un grand jour pour la communauté : c'est la fête du Têt, le nouvel an vietnamien. Bien que leurs récits soient parfois poignants, c'est par le prisme de la spiritualité et de la gaité que ce documentaire est abordé, à l'instar des visages souriants et lumineux des réfugiés qu'on y rencontre. Ce documentaire sonore, diffusé en préambule à la fête du Têt qui a lieu ce mercredi 29 janvier, nous interroge sur la place de ces exilés binationaux aujourd'hui. Ont-ils pu trouver leur refuge, tant géographique que spirituel ? Une création de Frédéric Mesmin, mixage Manon Ribat Suivi de : On va où ? de Baltazar Ouwerx José de Mello, qui retrace par le son l'épopée terrifiante de l'exil du Sénégal à la Belgique. Merci pour votre écoute Par Ouïe-Dire c'est également en direct tous les jours de la semaine de 22h à 23h sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes de Par Ouïe-Dire sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/272 Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.
Dans ce podcast, nous allons interroger le regard que l'on porte sur l'âge des autres. On pourrait évidemment parler de la jeunesse ou encore du vieillissement. Mais ce qui nous intéresse ici c'est notre perception de l'âge. Précisément, il s'agit de s'interroger sur le jeunisme ou l'âgisme. Que signifie ces nouveaux mots ? L'âgisme notamment peut s'entendre d'une Discrimination envers toute personne âgée. S'agit-il d'une énième théorie wokiste venue conceptualiser un biais sociétal qui a toujours existé et qui relève finalement de l'ordre naturel des choses ? Déjà en 2021, dans un rapport publié par l'OMS, le Haut Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU relevait que, je cite, « l'âgisme nuit à tous, aux personnes âgées aussi bien qu'aux jeunes. Mais souvent, il est si répandu et si bien accepté – dans nos attitudes comme dans nos politiques, nos lois et nos institutions – que nous ne réalisons pas les répercussions qu'il a sur notre dignité et sur nos droits ». Des voix, nombreuses à travers le monde, s'élèvent contre l'âgisme ; elles dénoncent une discrimination qui serait aussi grave que celles liées au sexe, à l'orientation sexuelle, à la race ou au handicap. L'âgisme se constate au travail, dans les sociétés, dans le couple, dans la vie de tous les jours et même au sein des services publics. Une personne sur deux dans le monde aurait des attitudes âgistes, volontaires et / ou faites de préjugés. Naturellement, cela a des conséquences négatives et préjudiciables sur la santé physique et mentale des personnes visées, leur qualité de vie et qui au final coûte chaque année des milliards aux pays occidentaux. Et pourtant, ce phénomène est tu, à tout le moins peu connu. Il y a donc urgence à comprendre le phénomène, à identifier les attitudes qui alimentent l'âgisme et à réfléchir sur les pistes pour enrayer cette discrimination. Pour en parler, nous recevons aujourd'hui Nesrine HAIF, enseignante en culture générale à l'ISP.
Après quatorze mois de conflit entre Israël et le Hamas, le système de santé à Gaza est « au bord de l'effondrement total » à cause des attaques israéliennes, estime le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits humains dans un rapport publié mardi 31 décembre. Au moins 45 541 personnes ont perdu la vie, selon le bilan indiqué lundi par ministère de la Santé du Hamas, mais le bilan réel pourrait être encore plus élevé, car des corps restent ensevelis sous les décombres ou dans des zones inaccessibles aux secours. Ces dernières semaines, les États-Unis, le Qatar et l'Égypte ont intensifié leurs efforts de médiation sans parvenir à un cessez-le-feu. Agnès Levallois, vice-présidente de l'Institut de recherche et d'études méditerranée Moyen-Orient (IReMMO) et autrice de Le Livre noir de Gaza paru aux éditions du Seuil, dénonce un processus de « déshumanisation » des Palestiniens.
Tous les matins, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son “Voyage en absurdie”, du lundi au jeudi.
Tous les matins, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son “Voyage en absurdie”, du lundi au jeudi.
Cette édition spéciale du bulletin d'ONU info est consacrée à la liberté de la presse dans le monde et notamment aux journalistes au Mexique.Récemment, à Genève, un poignant documentaire State of Silence, a été projeté. Ce film montre comment les journalistes au Mexique, l'un des pays les plus dangereux au monde pour la profession, doivent faire face quotidiennement à la violence, aux menaces et à l'impunité.Dans un entretien accordé à Alexandre Carette d'ONU Info Genève, Thibaut Bruttin, Directeur général de Reporters sans frontières, et Renaud de Villaine, Spécialiste des questions liées à la sécurité des journalistes au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, parlent du sort de ces journalistes au Mexique et ailleurs. Renaud de Villaine évoque tout d'abord ce que fait le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies au Mexique. Présentation : Jérôme Bernard
Agnès Verdier-Molinié questionne l'utilité du Haut-Commissariat au plan, réactivé récemment mais jugé peu efficace. Avec un budget de 1,9 million d'euros pour 14 employés et 18 rapports depuis 2020, son rôle apparaît redondant face à des organismes similaires comme France Stratégie.Agnès Verdier-Molinié propose une réforme radicale : supprimer ces instances coûteuses (23 millions d'euros par an) pour économiser près de 30 millions d'euros. Une partie des fonds irait au désendettement, l'autre à un organe d'évaluation rattaché au Parlement, comblant ses lacunes en matière d'audit. Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.
Dans ce podcast d'ONU Info Genève, nous vous invitons à découvrir les réalités alarmantes de la liberté de la presse dans le monde, à travers le prisme du poignant documentaire State of Silence, projeté récemment lors d'un Ciné-ONU à Genève.Ce film montre comment les journalistes au Mexique, l'un des pays les plus dangereux au monde pour la profession, doivent faire face quotidiennement à la violence, aux menaces et à l'impunité.Avec nos deux invités, Thibaut Bruttin, Directeur général de Reporters sans frontières, et Renaud de Villaine, Spécialiste des questions liées à la sécurité des journalistes au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, nous explorons les solutions pour protéger ceux qui risquent leur vie pour informer : lutte contre l'impunité, renforcement des capacités, plaidoyer international, et défis des nouvelles technologies. Entretien réalisé par Alexandre Carette
Au Ghana, voilà plus d'une décennie qu'environ un millier d'Ivoiriens ont établi domicile après avoir fui, en 2011 pour la plupart, les violences causées par la crise électorale. Beaucoup y ont créé leurs commerces, poursuivi des études ou même fondé une famille. Pas question pour eux donc de rentrer en Côte d'Ivoire. Sauf que depuis la cessation officielle de leur statut de réfugié en 2022, leur vie a basculé dans une grande précarité. Pourtant, un accord signé entre le gouvernement ghanéen et l'ONU leur garantit un permis de séjour permanent. Aujourd'hui, certains d'entre eux revendiquent leurs droits. De notre correspondant à Accra, Pas de fenêtres, des parpaings apparents, des parois humides, tel est le lieu où Geneviève Taboh, 47 ans, a trouvé refuge avec ses sept enfants et petits-enfants. « Ce n'est vraiment pas facile, la souffrance continue », déplore-t-elle.Cette Ivoirienne, qui a fui son pays lors de la crise électorale de 2011, a pour seul papier sa carte de réfugiée. Un document qui, malgré la cessation officielle de leur statut fin 2022, est toujours censé lui garantir les mêmes droits qu'un citoyen ghanéen, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Mais selon Geneviève Taboh, il n'en est rien : « Avec ça, on nous donne seulement du papier hygiénique et du savon, c'est tout. Tu es malade, tu te soignes toi-même. Il n'y a pas de travail, nous n'avons aucun document qui nous permet de travailler dans la société. »À lire aussi Crise de 2010-2011 en Côte d'Ivoire : le procureur adjoint de la CPI veut relancer la coopération avec Abidjan« Nous ne pouvons ni travailler, ni faire autre chose »Comme Geneviève Taboh, ils sont environ 500 Ivoiriens à avoir demandé un permis de séjour sur le sol ghanéen. Des documents normalement garantis par un accord signé entre l'ONU et le Ghana. Sauf qu'aujourd'hui, les anciens réfugiés attendent toujours, alors que leurs passeports ont bel et bien été transmis par la Côte d'Ivoire aux autorités ghanéennes en mars 2023.De quoi provoquer l'incompréhension et la colère d'Eric Kiple, président de l'association des Ivoiriens intégrés au Ghana : « Quand les passeports ont été remis au Ghana refugee board (Bureau ghanéen des réfugiés), il y a eu une cérémonie. Après qu'ils ont pris nos informations biométriques, nous n'avons plus entendu parler du Ghana refugee board, ni du service d'immigration, s'indigne-t-il. Nous ne pouvons ni travailler, ni faire autre chose… Nous sommes dans une situation de précarité totale, parce que le Ghana refuse de signer nos passeports et de nous fournir une “Non-citizen card”. »Cette situation, le Bureau ghanéen des réfugiés ne l'ignore pas. Mais selon son secrétaire exécutif, Tetteh Padi, ce délai s'explique par le caractère inédit de la démarche : « Nous sommes tout autant pressés de fournir les papiers. Mais malheureusement, puisque c'est la première que nous faisons cela, il n'existe pas de procédure. Il a fallu que l'on saute des étapes tout en s'assurant que nous étions dans le cadre de la loi. Et c'est cela qui prend beaucoup de temps. »Aucune date n'a, à ce jour, été annoncée quant à la délivrance de ces titres. Sans réponse rapide des autorités, l'association des Ivoiriens intégrés au Ghana prévoit très prochainement de manifester.À lire aussiLa Côte d'Ivoire et le Ghana renforcent leur coopération économique et sécuritaire
Semaine des Droits Humains à Genève : "Les incertitudes de la démocratie" au cœur des débats sous la présidence du Dr Frédéric Esposito Du 11 au 15 novembre, Genève devient un carrefour d'échanges autour des grands enjeux démocratiques contemporains à l'occasion de la Semaine des Droits Humains, présidée cette année par le Dr Frédéric Esposito. Cet événement, organisé par l'Université de Genève en partenariat avec le Département Fédéral des Affaires Étrangères et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, réunit experts, universitaires et citoyens pour une exploration collective des "incertitudes de la démocratie". Cette thématique résonne particulièrement en 2024, une année marquée par de nombreuses élections internationales qui mettent en relief les défis inhérents aux systèmes démocratiques modernes. À travers des conférences, débats, projections et expositions, l'événement invite le public à aborder des questions cruciales : comment les crises politiques, les manipulations de l'information, l'essor de l'intelligence artificielle, et les risques de dérives autoritaires affectent-ils nos démocraties ? Cet événement est ouvert au public et gratuit, offrant une opportunité unique d'explorer et de mieux comprendre les multiples facettes de la démocratie. Ne manquez pas de consulter le site de l'Université de Genève pour le programme complet et de suivre les échanges en direct. Pour plus d'informations, consultez les liens suivants : Université de Genève, Département Fédéral des Affaires Étrangères et Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Lancée en 2013 sous l'impulsion de l'ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, la Semaine des Droits Humains à Genève s'est imposée comme un espace de dialogue et d'action, permettant à divers acteurs de s'informer et de s'exprimer sur les enjeux de gouvernance et de droits humains. Le Dr Frédéric Esposito, président de l'édition de cette année, a souligné lors de notre entretien l'importance d'offrir une plateforme de réflexion pour renforcer les valeurs démocratiques au sein d'un contexte globalisé et en perpétuelle mutation.
Le dimanche 10 novembre, le Victoria Hall de Genève vibrera au son d'un concert exceptionnel en hommage à la Déclaration universelle des droits de l'homme. Cet événement, soutenu par la Ville de Genève et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, réunira plusieurs ensembles genevois sous la direction de Natacha Casagrande et du chef invité Mark Shapiro. Au programme, deux œuvres majeures du compositeur anglais John Rutter : le Te Deum et le Gloria, suivies de l'oratorio Everyone, Everywhere de l'Américain Daron Hagen – une première en Europe. Ce concert rassemble environ 200 musiciens et choristes dans une célébration musicale des droits humains, symbolisant les valeurs de liberté et de démocratie. Dans cet épisode, nous avons échangé avec Natacha Casagrande, cheffe de chœur et d'orchestre du Cercle Bach et Cantus Laetus, à propos de cet événement unique et de la préparation de cette prestation réunissant plusieurs ensembles genevois.
Genève Internationale : Retour sur la remise des Prix Nansen du HCR 2024 La remise des Prix Nansen du HCR s'est récemment tenue à Genève, honorant cinq lauréates pour leur engagement exceptionnel en faveur des personnes déplacées et réfugiées à travers le monde. Ces prix prestigieux, décernés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), mettent en lumière des personnalités dont les actions transforment des vies et redonnent espoir. La lauréate mondiale 2024, Sœur Rosita Milesi, est une religieuse brésilienne, avocate et travailleuse sociale. Avec près de 40 ans de dévouement, elle défend inlassablement les droits et la dignité des personnes en mouvement au Brésil. En parallèle, quatre autres lauréates ont été récompensées dans les régions suivantes : Jin Davod (Europe), une entrepreneure sociale syrienne basée en Turquie, qui a fondé une plateforme en ligne permettant à des milliers de survivants de traumatismes d'accéder gratuitement à un soutien en santé mentale. Nada Fadol (Moyen-Orient et Afrique du Nord), une réfugiée soudanaise vivant en Égypte, qui a organisé une aide essentielle pour des centaines de familles réfugiées. Deepti Gurung (Asie-Pacifique), qui a fait campagne pour réformer les lois népalaises sur la citoyenneté, permettant ainsi à ses filles et à des milliers d'autres enfants d'acquérir la nationalité. Maimouna Ba (Afrique), notre invitée spéciale pour ce numéro, est surnommée la "Maman Sahélienne". Fondatrice de l'association Femmes pour la dignité du Sahel, elle œuvre au Burkina Faso pour offrir éducation et espoir aux enfants déplacés et pour soutenir les femmes à travers des initiatives génératrices de revenus. Son programme phare, Un Enfant, Un Parrain, a déjà permis à plus de 120 enfants de retrouver le chemin de l'école, tout en soutenant des centaines de femmes vulnérables. Avec son engagement sans faille, Maimouna Ba incarne un modèle de leadership féminin dans une région durement frappée par la violence et l'instabilité, faisant de la solidarité une arme contre l'adversité.
Pour en débattre- Claire Rodier, juriste, membre du Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI) et du réseau Migreurop - Paolo Artini, représentant en France du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés- Fabienne Keller, députée européenne, membre du groupe RenewEurope, secrétaire générale déléguée de Renaissance.
Pour en débattre- Claire Rodier, juriste, membre du Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI) et du réseau Migreurop - Paolo Artini, représentant en France du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés- Fabienne Keller, députée européenne, membre du groupe RenewEurope, secrétaire générale déléguée de Renaissance.
En Centrafrique, la culture de sésame a repris à Kaga-Bandoro, une ville au centre du pays. Grâce à l'amélioration des conditions sécuritaires, les acteurs humanitaires se retirent progressivement de la région et orientent les habitants vers les activités de développement à l'exemple de l'agriculture. Les autorités locales notent une augmentation de la production de sésame de 50% chez les producteurs. La ville voit affluer non seulement des demandeurs nationaux, mais également étrangers. De notre envoyé spécial à Kaga-Bandoro,Le groupement «Ko Ba sè» – qui signifie « Travaillons pour gagner » en langue locale mandja – possède un champ de 10 hectares à proximité de Kaga-Bandoro. Ici, les paysans labourent avec une charrue dans l'optique de planter du sésame. David, le coordonnateur du groupement, prépare les graines de sésame dans un récipient pour le semis.« Comme vous pouvez le constater, le sol de la localité est favorable à la culture du sésame. C'est une plante qui se développe rapidement et qui est facile à cultiver », décrit-il. Cette céréale permet un bénéfice rapide. « Au bout de 3 à 4 mois, nous avons déjà la récolte, contrairement au manioc ou d'autres cultures que l'on récolte après un an », ajoute-t-il. Jusqu'à récemment, la ville était aux mains des groupes armés. Le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) soutiennent les groupements agricoles avec des semences de qualité et l'usage de bonnes pratiques.Le sésame suscite l'intérêt chez les producteurs et les acheteursÀ Kaga-Bandoro, le sésame rapporte plus que les autres produits alimentaires de base. Alors que la cuvette de sésame se vend à 6 000 francs CFA, le prix des cuvettes de manioc, de maïs et d'arachides varie entre 3 000 et 4 000 FCFA. « Chaque année, depuis deux ans, nous exportons entre deux et trois tonnes de sésame dans la sous-région. Le bénéfice annuel de toutes nos ventes nous rapporte environ 10 millions de FCFA, détaille David. Une partie de cet argent nous permet d'acheter d'autres parcelles et des bœufs pour augmenter la productivité. Le reste nous aide à payer le salaire mensuel de nos membres. Maintenant, nous souhaiterions avoir des machines. »Consommé localement, le sésame part également dans la sous-région. « Chez moi, les gens disent que l'huile de sésame est bien meilleure que l'huile d'arachide. Certains l'utilisent pour l'alimentation et d'autres pour la fabrication de savons », explique Hamza Youssouf. La jeune commerçante soudanaise a parcouru un millier de kilomètres pour se ravitailler à Kaga-Bandoro. « C'est ici que j'en trouve en quantité suffisante », assure-t-elle.À écouter dans 8 milliards de voisinsCoco, arachide, palme... Mets de l'huile !Après la ville de Kaga-Bandoro dans la Nana-Gribizi, les préfectures du Mbomou et de Lim Pendé se remettent progressivement à la culture du sésame. À défaut d'un organe qui puisse organiser la production et la commercialisation de cette céréale, chaque groupement ou agriculteur s'active pour écouler ses marchandises dans d'autres préfectures du pays ou dans la sous-région.
C dans l'air du 1er octobre - Barnier : les chantiers, la méthode... et les recadrages A partir de 15 heures devant une Assemblée sans majorité, le Premier ministre a pris la parole pour détailler ses priorités et la méthode qu'il compte appliquer depuis Matignon. Un discours de politique générale très attendu près de quatre semaines après sa nomination par Emmanuel Macron. Plusieurs partis, y compris au sein du camp présidentiel, ont déjà mis en garde Michel Barnier contre des "lignes rouges" qu'il ne devrait pas franchir sous peine de perdre leur soutien, voire de déclencher le vote d'une motion de censure. Le chef du gouvernement devait donner des gages à sa coalition hétéroclite et présenter des solutions pour redresser en premier lieu les finances publiques. Le déficit dépasse les 6 % du PIB cette année. Pour tenter de ramener "le déficit à 5 % du PIB en 2025 et sous les 3 % en 2029", Michel Barnier a annoncé "une contribution exceptionnelle" des "Français les plus fortunés" et un "effort ciblé, limité dans le temps" supporté par les "grandes et très grandes entreprises qui réalisent des profits importants". Le chef du gouvernement a également mis l'accent sur la nécessité de faire des économies. "Le premier remède de la dette, c'est la réduction des dépenses" a-t-il déclaré mettant en avant l'importance de " l'efficacité de la dépense publique" et l'importance de développer "une culture de l'évaluation". En ce sens il souhaite "mutualiser et regrouper des agences", ainsi que "mieux détecter les cas de sur-transposition des normes européennes" pour une "simplification" des normes. Il a par ailleurs annoncé la fusion de "France Stratégie avec le Haut-Commissariat au plan. Il y a dans les services de l'Etat de l'intelligence et de l'expertise, qui peuvent être utilisées sans avoir recours aux cabinets de conseils privés" a-t-il souligné.Le chef du gouvernement a également placé au cœur de son action la "dette écologique". "Nous pouvons et nous devons faire plus pour lutter contre le réchauffement climatique", citant "l'économie circulaire", la "décarbonation des usines", "l'encouragement aux innovations". "Je crois depuis longtemps à une écologie des solutions", a-t-il affirmé, promettant par ailleurs de poursuivre "résolument le développement du nucléaire", "des énergies renouvelables", de "la biomasse".Michel Barnier s'est ensuite dit "prêt à une réflexion" sur "le scrutin à la proportionnelle". Il a évoqué la nécessité de reprendre "dialogue sur les retraites" et a proposé "aux partenaires sociaux de réfléchir à des aménagements raisonnables de la loi." En matière de pouvoir d'achat, le SMIC sera revalorisé "de 2 % dès le 1er novembre" a-t-il expliqué.Le Premier ministre a également fixé "cinq grands chantiers prioritaires" pour la France : le niveau de vie, les services publics, la sécurité au quotidien, la fraternité et l'immigration.Ma politique sera "indissociable du respect de l'État de droit" a enfin assuré le Premier ministre alors que les déclarations de Bruno Retailleau, le nouveau ministère de l'Intérieur, ont déclenché une polémique depuis ce week-end. En affirmant d'abord que "l'immigration n'est pas une chance" et en estimant ensuite que "l'État de droit, ça n'est pas intangible ni sacré". La gauche mais aussi une partie du bloc présidentiel, dont plusieurs membres sont au gouvernement, avaient vivement dénoncé ces déclarations. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a par exemple rappelé que l'Etat de droit "protège[ait] notre démocratie", se disant "inquiète" des propos de l'ancien patron des sénateurs LR. Le député MoDem Erwan Balanant a, de son côté, appelé le chef du gouvernement à "recadrer" son ministre de l'Intérieur. Avant de prévenir : "Le peuple souverain sans l'État de droit, c'est la dérive immédiate vers le populisme et le rêve des extrêmes".Une avalanche de réactions qui a poussé Bruno Retailleau à publier un communiqué ce mardi matin. "Bien sûr qu'il ne peut y avoir de démocratie sans État de droit, sans que la puissance publique ne respecte le droit et les libertés. C'est là le fondement de notre République" a-t-il écrit. Avant de marteler, à nouveau, son ambition réformatrice : "Lorsque les textes en vigueur ne garantissent plus tous les droits - à commencer par le premier d'entre, le droit d'être protégé -, ils doivent évoluer, dans le plein respect des institutions de notre République". Puis l'ex-chef de file des sénateurs Les Républicains a assuré que c'est "ce que nous ferons sous l'autorité du Premier ministre".Alors que retenir de ce discours de politique générale ? Qu'est-ce qui se dessine ? Comment l'exécutif compte-t-il boucler le budget 2025 ? Quelle politique en matière d'immigration ? Les experts :- Christophe BARBIER - Éditorialiste politique, conseiller de la rédaction - Franc-Tireur- Caroline Michel-AGUIRRE - Grand reporter au service politique - Le Nouvel Obs - Astrid DE VILLAINES - Productrice, présentatrice de Sens politique - France Culture- Fanny GUINOCHET - Éditorialiste économique - France Info et La TribunePRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe ThiéfineRÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît LemoinePRODUCTION : France Télévisions / Maximal ProductionsRetrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux :INTERNET : francetv.frFACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5TWITTER : https://twitter.com/cdanslairINSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
Les autochtones, de longs siècles durant, ont été considérés comme négligeables, leurs terres offertes aux appétits des empires coloniaux et des compagnies minières. Ils sont les perdants de ces guerres de conquête européennes sur le reste du monde. Chassés de leur terre, privés de leur patrimoine et de leurs droits, on commence seulement à entendre leurs revendications, à écouter leurs récits, à compter avec elles et avec eux. Paulo David, chef de la section des peuples autochtones et des minorités du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) à Genève, revient sur l'histoire de ce combat au micro de Laurent Huguenin-Elie. Que signifie le terme « autochtone » ? Entretien : Laurent Huguenin-Elie pour Histoire Vivante
« La France honore ses combattants africains », titre Africanews, au dessus d'une photo montrant Emmanuel Macron, serrant la main d'un vieil homme habillé de blanc. Hier, les commémorations « ont particulièrement honoré les nombreux soldats d'Afrique, envoyés par les colonies françaises de l'époque », ajoute Africanews. Selon le site d'information, « les Africains représentaient jusqu'à la moitié du contingent français, des soldats originaires de ce qui est aujourd'hui une vingtaine de pays indépendants ». De son côté, Afrik.com place en Une la photo du président Emmanuel Macron et de son homologue camerounais Paul Biya assis côte à côte, mais fait surtout le compte des absents, remarquant que « Mohamed VI s'est fait représenter, et que l'Algérie a décliné l'invitation ». « L'absence du roi Mohammed VI et le refus de l'Algérie de participer mettent en lumière l'échec de la stratégie diplomatique française dans la région », estime Afrik.com, qui ajoute « qu'à l'Élysée, où la gêne était palpable à la veille de la cérémonie, on a confirmé que les dignitaires algériens avaient bien été invités, mais qu'ils avaient décliné l'invitation ». « Ce qui en dit long », ajoute Afrik.com, « sur l'état des relations entre Paris et Alger, depuis la crise ouverte sur le Sahara Occidental ».Reconnaissance mémorielle80 ans après le débarquement de Provence, « quelle portée pour les Africains » ? C'est la question que pose le Pays, au Burkina Faso. « Sur le plan purement historique », estime le journal, « cette reconnaissance, quoique tardive, du rôle crucial des combattants africains tombés pour la France, vient alourdir le poids de la dette de sang de la France vis-à-vis de l'Afrique. Et dans le contexte actuel, cela pourrait renforcer le sentiment anti-français sur le continent noir où l'ancienne puissance coloniale est aujourd'hui loin d'avoir bonne presse ». « Ceci étant », poursuit le Pays, « au-delà de la symbolique de la présence de dirigeants africains à cette cérémonie d'hommage, il appartient aux Africains de se réapproprier l'histoire de ce débarquement de Provence qui a vu leurs combattants payer un lourd tribut pour la libération de la France. Car, c'est à l'Afrique de mettre en exergue ses héros pour leur donner la place qu'il faut, dans l'Histoire ». De son côté, Aujourd8, en demande plus : « Reconnaissance mémorielle, breloques aux vestons, mais quid du viatique sonnant et trébuchant ? », demande le site burkinabé, « quid des retombées concrètes sur ces quasi-centenaires et leurs ayant-droits ? » Chaleur extrêmeEnfin, deux rapports mettent en lumière les difficultés rencontrées par les enfants en Afrique. C'est tout d'abord un rapport de l'Unicef, dont se fait l'écho Afripresse, selon lequel, « au Mali, au Niger et au Sénégal, les enfants sont confrontés à des températures supérieures à 35 °C plus de la moitié de l'année ». Selon la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russel, « les épisodes de chaleur extrême se généralisent et menacent la santé, le bien-être et les activités quotidienne des enfants ». Et elle ajoute : « Les enfants ne réagissent pas à la hausse du thermomètre comme de petits adultes. Leur corps est bien plus vulnérable à la chaleur extrême. Leur température augmente plus vite, et ils ont besoin de plus de temps pour se rafraîchir ». Autre rapport commandé par l'ONU, celui du Haut Commissariat des Nations unies aux Droits de l'Homme, sur « les conditions de détention des enfants dans les prisons en Guinée ». C'est Aminata.com qui publie le texte rédigé par Aimé Kakolo Ntumba, le représentant du Haut Commissaire aux Droits de l'Homme en Guinée. Il décrit notamment un « taux d'occupation des cellules par les mineurs qui dans certaines prisons laisse apparaître des situations ne répondant pas aux standards internationaux en matière de droits de l'homme ». Il précise également que « la séparation entre les détenus mineurs et adultes n'est pas totalement assurée dans les 13 établissements pénitentiaires visités » par l'ONU.
A l'occasion de la Journée Nelson Mandela, qui marque notamment l'adoption par l'Assemblée générale des principes Mandela pour le respect des droits humains des personnes en détention, les Nations Unies ont publié un rapport sur les conditions de détention en République centrafricaine.« C'est une image assez sombre que dessine ce rapport sur la situation des lieux de détention en République centrafricaine », a déclaré au micro d'ONU Info Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), au sujet du rapport conjoint du HCDH et de la Mission de paix de l'ONU en République centrafricaine (MINUSCA).Le rapport signale que des mesures urgentes sont nécessaires pour garantir le respect des droits humains dans les lieux de détention en RCA, où la torture, les mauvais traitements, les arrestations et détentions illégales et arbitraires, la malnutrition, la faiblesse des services de santé, les conditions d'hygiène et la surpopulation sont monnaie courante.« Aujourd'hui c'est la Journée de Mandela et la Centrafrique fait partie de ce continent qui est fier de Nelson Mandela et de ce qu'il a pu réaliser », a expliqué M. Al-Kheetan, ajoutant qu'il est encore « plus nécessaire aujourd'hui pour les autorités en Centrafrique de poursuivre le chemin des réformes et de répondre à ces violations des droits humains dont parle le rapport ».Le porte-parole signale les propos du Haut-commissaire, Volker Türk, qui a appelé à une action « concrète et urgente de la part des autorités en Centrafrique pour répondre à toutes ces violations ».« Il faut aussi tout simplement améliorer les conditions de détention, c'est-à-dire offrir aux personnes en situation de détention leur droit à la santé, à la nourriture, à l'eau, et traiter les lieux insalubres pour qu'ils soient dignes d'accueillir des êtres humains », fait valoir le défenseur des droits humains.(Entretien : Thameen Al-Kheetan, porte-parole du bureau du Haut-Commissaire aux droits de l'homme ; propos recueillis par Cristina Silveiro)
Depuis la crise des années 2015-2016 et l'arrivée de plusieurs centaines de milliers de migrants et de réfugiés sur leurs sols, les pays européens n'ont cessé de durcir leur politiques migratoire. Malgré la construction de murs, de l'externalisation des contrôles bien au-delà des frontières européennes, qui rendent les routes de l'exil de moins en moins sûres, la pression migratoire ne faiblit pas. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, 266 940 migrants et réfugiés sont arrivés sur le Vieux continent en 2023, un chiffre qui repart à la hausse. L'Europe se barricade, mais continue d'attirer ceux qui rêvent d'un avenir meilleur. De Laäyoune au Sahara occidental à Calais en France en passant par Lampedusa en Italie, quels obstacles sur la route migratoire ? Quelle réalité aux postes frontières de l'Europe ? À l'occasion de la journée mondiale des réfugiés. Avec :• Emilien Bernard, journaliste indépendant. Auteur de Forteresse Europe - enquête sur l'envers de nos frontières (Lux Éditions, 2024) • Elsa Tyszler, sociologue, chercheuse au CNRS. Autrice de Se battre aux frontières de Ceuta et Melilla (Presse Universitaires de Vincennes).Un entretien : Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie, sur la situation des migrants vénézuéliens en Colombie dans la ville frontalière de Cucuta au nord-est du pays. En fin d'émission, la rubrique Mondoblog chez les voisins avec Séverine Peyron Dit Thouard.Vous vous êtes déjà demandé : «Qu'est-ce que je fais de ma vie ?» ou «C'est à ‘ça' que va ressembler le reste de ma vie ?». La crise des 25 ans nous pousse souvent à remettre en question toute notre existence. Corelia Porquet, blogueuse ivoirienne, partage avec nous son expérience et ses réflexions sur cette étape de la vie.Le 12 juin 2024, nous avons célébré la Journée mondiale contre le travail des enfants. À cette occasion, Médard Clobechi, journaliste béninois, nous présente un reportage sur les enfants apprentis au Bénin.Programmation musicale : ► Mali diyara - Manu Sissoko► ART – Tyla.
Depuis la crise des années 2015-2016 et l'arrivée de plusieurs centaines de milliers de migrants et de réfugiés sur leurs sols, les pays européens n'ont cessé de durcir leur politiques migratoire. Malgré la construction de murs, de l'externalisation des contrôles bien au-delà des frontières européennes, qui rendent les routes de l'exil de moins en moins sûres, la pression migratoire ne faiblit pas. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, 266 940 migrants et réfugiés sont arrivés sur le Vieux continent en 2023, un chiffre qui repart à la hausse. L'Europe se barricade, mais continue d'attirer ceux qui rêvent d'un avenir meilleur. De Laäyoune au Sahara occidental à Calais en France en passant par Lampedusa en Italie, quels obstacles sur la route migratoire ? Quelle réalité aux postes frontières de l'Europe ? À l'occasion de la journée mondiale des réfugiés. Avec :• Emilien Bernard, journaliste indépendant. Auteur de Forteresse Europe - enquête sur l'envers de nos frontières (Lux Éditions, 2024) • Elsa Tyszler, sociologue, chercheuse au CNRS. Autrice de Se battre aux frontières de Ceuta et Melilla (Presse Universitaires de Vincennes).Un entretien : Najet Benrabaa, correspondante de RFI en Colombie, sur la situation des migrants vénézuéliens en Colombie dans la ville frontalière de Cucuta au nord-est du pays. En fin d'émission, la rubrique Mondoblog chez les voisins avec Séverine Peyron Dit Thouard.Vous vous êtes déjà demandé : «Qu'est-ce que je fais de ma vie ?» ou «C'est à ‘ça' que va ressembler le reste de ma vie ?». La crise des 25 ans nous pousse souvent à remettre en question toute notre existence. Corelia Porquet, blogueuse ivoirienne, partage avec nous son expérience et ses réflexions sur cette étape de la vie.Le 12 juin 2024, nous avons célébré la Journée mondiale contre le travail des enfants. À cette occasion, Médard Clobechi, journaliste béninois, nous présente un reportage sur les enfants apprentis au Bénin.Programmation musicale : ► Mali diyara - Manu Sissoko► ART – Tyla.
Après le séisme politique du dimanche 9 juin 2024 en Europe, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, réagit. Et c'est sur RFI. En effet, le mois dernier, le patron du HCR, Filippo Grandi, a publiquement soutenu l'adoption par l'Union européenne d'un pacte sur la migration et l'asile. Mais aujourd'hui, il est inquiet pour l'avenir de celui-ci. Il s'exprime à l'occasion de la sortie, ce 13 juin 2024, du rapport annuel du HCR. En ligne de Genève, l'Italien évoque d'abord, au micro de Christophe Boisbouvier, les très graves crises du Soudan et de la République démocratique du Congo (RDC). RFI : Est-ce qu'on peut dire que le Soudan est le théâtre de la plus grave crise de déplacements dans le monde à l'heure actuelle ?Filippo Grandi : C'est une compétition difficile à juger, mais certainement, la violence de la guerre, l'impact sur le civil, le nombre de personnes qui ont dû fuir de leur maison - 9 millions et plus - qualifient certainement cette situation malheureusement comme une crise gravissime, aussi du point de vue du déplacement.Et vous dites que cette crise est presque invisible aux yeux du monde ?Elle l'est malgré tous les efforts que nous faisons, beaucoup d'entre nous, pour essayer de lui donner de la visibilité. Malheureusement, le fait qu'il y a eu l'Ukraine, maintenant Gaza - qui naturellement et justement attire beaucoup l'attention internationale - fait en sorte que cette crise est très marginalisée et cela veut dire aussi que les ressources que nous avons à disposition restent extrêmement inadéquates et limitées. Et il n'y a pas un seul segment de cette opération qui arrive à 20% des financements nécessaires.Et pourquoi dites-vous que les Européens devraient s'intéresser tout particulièrement à cette crise ?Parce qu'on a déjà vu arriver en Afrique du Nord, en Libye, en Tunisie, mais également à travers la Méditerranée, dans l'Italie du Sud, un nombre croissant de réfugiés soudanais qui arrivent directement du Soudan en guerre ou des pays voisins où ils ne reçoivent pas suffisamment d'assistance.Autre région d'Afrique où des millions de personnes doivent quitter leur maison, c'est l'Est de la République démocratique du Congo, au Nord-Kivu. Je crois qu'il y a actuellement quelques deux millions et demi de déplacés. Pourquoi tirez-vous le signal d'alarme sur le sort fait aux femmes ?C'est terrible : le viol est systématiquement utilisé comme instrument de guerre et on n'a pas encore trouvé de solution à ce conflit.Autre tragédie au Nord-Kivu : le bombardement de certains sites de déplacés. Qui sont les responsables de ces tirs et de ces bombardements ? Des groupes pro-gouvernementaux ou des groupes rebelles ?Des groupes rebelles, essentiellement. Bien sûr, l'action du gouvernement parfois est musclée et cette action militaire forte peut résoudre de façon temporaire un problème du point de vue militaire. Mais ça ne résout pas la situation. Ça rend la population locale de plus en plus méfiante par rapport aux groupes de tous bords, qu'ils soient pro-gouvernementaux ou pas, et ça rend les solutions encore plus difficiles.Pour l'accueil des réfugiés africains en Europe, vous vous êtes mobilisé ces dernières années en faveur du Pacte sur la migration et l'asile, qui a été soutenu par Ursula von der Leyen et qui a été adopté il y a un mois par l'Union européenne (UE). Mais plusieurs partis, comme en France le Rassemblement national, s'y sont opposés. Alors, après la poussée de ce parti et d'autres partis d'extrême droite aux élections européennes du 9 juin, est-ce que vous ne craignez pas que ce pacte ne soit remis en cause ?J'espère que non, parce que, vous savez, le pacte n'est pas parfait. Mais c'est le seul instrument que l'Europe s'est donnée ces dernières années pour essayer de gérer d'une manière plus partagée et plus efficace ces flux de personnes qui arrivent. Donc, je comprends qu'il y a beaucoup d'hésitation. J'ai été beaucoup critiqué moi-même pour avoir soutenu publiquement le pacte. Il y a des objections de tous côtés, ce n'est pas seulement ceux qui sont plus anti-réfugiés ou anti-migration. Il y a ceux qui sont très pro-réfugiés, les pro-migration, qui pensent que le pacte n'est pas suffisamment généreux dans ce sens… La vérité, c'est que, justement, le fait qu'il soit attaqué des deux côtés démontre que le pacte est un compromis. Donc, je pense qu'il faut continuer à le soutenir et j'espère que les nouvelles institutions européennes, qui vont être établies dans les prochains mois, vont maintenir l'engagement de l'Europe vis-à-vis du seul instrument possible pour faire avancer les choses dans ce domaine tellement complexe.Vous espérez que ce pacte ne sera pas remis en cause, mais vous semblez inquiet tout de même ?Je suis inquiet. Bien entendu, on a vu le résultat des élections [du 9 juin], on a vu que, dans beaucoup de pays, les forces qui sont plutôt, comme vous l'avez dit, contraires à ce type d'accord, ont gagné de l'espace politique, donc il faudra bien naviguer. Mais je pense que le travail qui a été fait par beaucoup de pays, même d'orientation différente du point de vue de la migration des réfugiés, est un travail très important. Ce sera aussi difficile de retourner trop en arrière. Mais il faut rester vigilant et il faut encourager les États membres et la Commission à poursuivre dans cette action de préparation. N'oubliez pas qu'on est dans la phase préparatoire : le pacte commence à être mis en œuvre dans deux ans seulement.
Au début du XXIème siècle, le sitariste de renommée internationale Ravi Shankar faisait une tournée « d'adieu » en présentant son héritière, sa fille Anoushka Shankar. Depuis, l'artiste britannique d'origine indienne s'évertue avec talent à défolkloriser son instrument. Entretien et #SessionLive. La longue liste des projets accomplis par Anoushka Shankar, semble raconter l'histoire de plusieurs vies condensées en une seule : sitariste virtuose, compositrice de musiques de films, militante passionnée ; elle est également la première et plus jeune femme à se voir remettre les armes du Parlement britannique, la première musicienne indienne à présenter et jouer lors de la cérémonie des Grammy Awards. Ayant fait ses premiers pas sur la scène internationale très jeune, elle s'est rapidement imposée comme une artiste singulière, animée par une soif d'explorer au-delà des frontières des genres, passant du classique au contemporain, de l'acoustique à l'électronique le long d'une carrière qui court depuis près de vingt-cinq ans.Tout en offrant un répit du monde où elle grandit sous le regard continu du public, la maison familiale des Shankar était rarement un lieu propice au recueillement silencieux. Les musiciens allaient et venaient en permanence, que ce soit pour apprendre, répéter, improviser ou simplement s'adonner à des jeux musicaux autour de la table à manger. Anoushka s'est mise à étudier le sitar, et la musique classique indienne dès l'âge de 9 ans sous le haut patronage de son père, Pandit Ravi Shankar, maître de l'instrument et figure sans laquelle la musique du XXème siècle n'aurait pas été la même. Après des débuts professionnels à l'âge de 13 ans, elle part en tournée autour du monde aux côtés de son père avant de poursuivre son propre chemin sur scène à l'âge de 18 ans.Découvrant la musique électronique à l'adolescence, elle s'immerge alors dans la scène psychédélique trance de Goa établissant des parallèles entre les propriétés méditatives et introspectives de la musique classique indienne et le relâchement extatique sur la piste de danse. Trois albums de musique classique plus tard (chez Angel Records EMI), elle n'a que 25 ans et est déjà une habituée des salles prestigieuses telles le Carnegie Hall de New York et Le Barbican de Londres. Elle s'oriente ensuite vers des ambiances plus telluriques, des textures plus profondes avec l'album Rise (2005), animée par le désir de « créer une musique qui puisse pleinement représenter qui je suis ». Composée et réalisée par ses soins, la musique de Rise est infusée de sons électroniques créés avec Gaurav Raina de MIDIval Punditz, un « moyen de raconter mon histoire avec mon père : grandir sur trois continents avec un pied dans le passé et un autre dans le présent ».L'album suivant Breathing Underwater, réalisé en collaboration avec le multi-instrumentiste Karsh Kale, entrevoit un univers sonore où les ragas, les paysages analogues lumineux, les nappes électro contemplatives et les incursions de Ravi Shankar, Sting et de sa demi-sœur Norah Jones, s'imbriquent harmonieusement sans jamais donner l'impression de ne pas être à leur place.La signature chez Deutsche Grammophon en 2011 est le point de départ d'une décennie marquée par une créativité débridée. Le temps de quatre albums, tous nommés aux Grammy Awards, des fils disparates sont tissés ensemble pour former une riche tapisserie où les thèmes se bousculent et les palettes sonores sont constamment élargies. Les intenses méditations sur l'amour et la perte de Traces Of You, réalisé par Nitin Sawhney, sont suivies de Home et le retour doucement triomphant des pures improvisations raga.La relation historique entre la musique classique indienne et le flamenco espagnol est au cœur de Traveller, réalisé par Javier Limón, alors que l'actuelle crise internationale touchant les réfugiés est à la source du cri de ralliement de Land Of Gold. Land Of Gold cristallise parfaitement le son d'Anoushka : le sitar dé-exotisée résonne autour de l'instrumentation imprévisible en défiant les frontières des genres.En 2022, Anoushka rejoint Leiter, le label fondé par Nils Frahm et son manager Felix Grimm, et sort l'album live, Between Us qui est nommé dans la catégorie Meilleur Album de Musiques du Monde aux Grammy Awards, et Anoushka reçoit une nomination dans la catégorie Meilleure Prestation de Musiques du Monde pour sa collaboration avec Arook Aftab, sur Udhero Na extrait de l'édition Deluxe de Vulture Prince du chanteur et compositeur pakistanais.Elle collabore avec des artistes aussi divers que Herbie Hancock, Patti Smith, Joshua Bell, Rodrigo y Gabriela, Jules Buckley Anoushka considère que son plus grand défi musical reste ses premiers pas dans la composition pour le cinéma: avec la réalisation d'une bande originale de Shiraz, l'un des premiers grands films muets indiens restauré par l'Institut du Film Britannique, et sa performance lors des projections. Plus récemment, elle compose la bande originale de A Suitable Boy (« Un Garçon Convenable ») de Mira Nair.Avec sa musique, Anoushka évoque aussi bien les instants intemporels du passé que l'urgence du futur, ce qui la pousse à nourrir son travail d'un engagement sans relâche. S'exprimant ouvertement à propos de ses expériences en tant que femme et ancienne victime de maltraitance dans son enfance, elle met sa notoriété au profit de campagnes telle que le One Billion Rising. Elle est fréquemment associée aux initiatives du Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR) et de Help Refugees afin de récolter des fonds et sensibiliser les gens à la crise des réfugiés. En 2020, elle est investie première présidente de la F-List: une base de données britannique créée afin de combler l'écart entre les sexes dans l'industrie musicale. Elle est également ambassadrice de The Walk, un projet artistique international de soutien aux réfugiés. Tout cela ne fait que témoigner de la singularité d'une artiste qui parvient à mener plusieurs vies en une. Titres interprétés au grand studio- In The End Live RFI (issu de l'EP Chapter II) + RFI Vidéos- Extrait Raga Anandi Kalya avec son père Ravi Shankar voir clip- Daydreaming Feat. Nils Frahm, Extrait Chapter 1- Pacifica, extrait de Zik Chapter 2- Extrait Sea Dreamer feat. Sting (Album A Perfect Rain, 2007)- Extrait Traces Of You duo avec Norah Jones- Extrait Casi Uno duo avec Buika (album Traveller, 2011)- Dancing In Madness Live RFI (album Traveller de 2011) + RFI Vidéos.Line Up : Anoushka Shankar, sitar ; Danny Keane, piano, violoncelle ; Pirashanna Thevarajah, percussions (konokkol, mridangam, morsing) et Claire Simon à la traduction.Son: Mathias Taylor & Benoît Letirant.► EP – CHAPTER I – Forever For Now (Leiter 2023)► EP – CHAPTER 2- How dark It Is Before Dawn (Leiter 2024).
Au début du XXIème siècle, le sitariste de renommée internationale Ravi Shankar faisait une tournée « d'adieu » en présentant son héritière, sa fille Anoushka Shankar. Depuis, l'artiste britannique d'origine indienne s'évertue avec talent à défolkloriser son instrument. Entretien et #SessionLive. La longue liste des projets accomplis par Anoushka Shankar, semble raconter l'histoire de plusieurs vies condensées en une seule : sitariste virtuose, compositrice de musiques de films, militante passionnée ; elle est également la première et plus jeune femme à se voir remettre les armes du Parlement britannique, la première musicienne indienne à présenter et jouer lors de la cérémonie des Grammy Awards. Ayant fait ses premiers pas sur la scène internationale très jeune, elle s'est rapidement imposée comme une artiste singulière, animée par une soif d'explorer au-delà des frontières des genres, passant du classique au contemporain, de l'acoustique à l'électronique le long d'une carrière qui court depuis près de vingt-cinq ans.Tout en offrant un répit du monde où elle grandit sous le regard continu du public, la maison familiale des Shankar était rarement un lieu propice au recueillement silencieux. Les musiciens allaient et venaient en permanence, que ce soit pour apprendre, répéter, improviser ou simplement s'adonner à des jeux musicaux autour de la table à manger. Anoushka s'est mise à étudier le sitar, et la musique classique indienne dès l'âge de 9 ans sous le haut patronage de son père, Pandit Ravi Shankar, maître de l'instrument et figure sans laquelle la musique du XXème siècle n'aurait pas été la même. Après des débuts professionnels à l'âge de 13 ans, elle part en tournée autour du monde aux côtés de son père avant de poursuivre son propre chemin sur scène à l'âge de 18 ans.Découvrant la musique électronique à l'adolescence, elle s'immerge alors dans la scène psychédélique trance de Goa établissant des parallèles entre les propriétés méditatives et introspectives de la musique classique indienne et le relâchement extatique sur la piste de danse. Trois albums de musique classique plus tard (chez Angel Records EMI), elle n'a que 25 ans et est déjà une habituée des salles prestigieuses telles le Carnegie Hall de New York et Le Barbican de Londres. Elle s'oriente ensuite vers des ambiances plus telluriques, des textures plus profondes avec l'album Rise (2005), animée par le désir de « créer une musique qui puisse pleinement représenter qui je suis ». Composée et réalisée par ses soins, la musique de Rise est infusée de sons électroniques créés avec Gaurav Raina de MIDIval Punditz, un « moyen de raconter mon histoire avec mon père : grandir sur trois continents avec un pied dans le passé et un autre dans le présent ».L'album suivant Breathing Underwater, réalisé en collaboration avec le multi-instrumentiste Karsh Kale, entrevoit un univers sonore où les ragas, les paysages analogues lumineux, les nappes électro contemplatives et les incursions de Ravi Shankar, Sting et de sa demi-sœur Norah Jones, s'imbriquent harmonieusement sans jamais donner l'impression de ne pas être à leur place.La signature chez Deutsche Grammophon en 2011 est le point de départ d'une décennie marquée par une créativité débridée. Le temps de quatre albums, tous nommés aux Grammy Awards, des fils disparates sont tissés ensemble pour former une riche tapisserie où les thèmes se bousculent et les palettes sonores sont constamment élargies. Les intenses méditations sur l'amour et la perte de Traces Of You, réalisé par Nitin Sawhney, sont suivies de Home et le retour doucement triomphant des pures improvisations raga.La relation historique entre la musique classique indienne et le flamenco espagnol est au cœur de Traveller, réalisé par Javier Limón, alors que l'actuelle crise internationale touchant les réfugiés est à la source du cri de ralliement de Land Of Gold. Land Of Gold cristallise parfaitement le son d'Anoushka : le sitar dé-exotisée résonne autour de l'instrumentation imprévisible en défiant les frontières des genres.En 2022, Anoushka rejoint Leiter, le label fondé par Nils Frahm et son manager Felix Grimm, et sort l'album live, Between Us qui est nommé dans la catégorie Meilleur Album de Musiques du Monde aux Grammy Awards, et Anoushka reçoit une nomination dans la catégorie Meilleure Prestation de Musiques du Monde pour sa collaboration avec Arook Aftab, sur Udhero Na extrait de l'édition Deluxe de Vulture Prince du chanteur et compositeur pakistanais.Elle collabore avec des artistes aussi divers que Herbie Hancock, Patti Smith, Joshua Bell, Rodrigo y Gabriela, Jules Buckley Anoushka considère que son plus grand défi musical reste ses premiers pas dans la composition pour le cinéma: avec la réalisation d'une bande originale de Shiraz, l'un des premiers grands films muets indiens restauré par l'Institut du Film Britannique, et sa performance lors des projections. Plus récemment, elle compose la bande originale de A Suitable Boy (« Un Garçon Convenable ») de Mira Nair.Avec sa musique, Anoushka évoque aussi bien les instants intemporels du passé que l'urgence du futur, ce qui la pousse à nourrir son travail d'un engagement sans relâche. S'exprimant ouvertement à propos de ses expériences en tant que femme et ancienne victime de maltraitance dans son enfance, elle met sa notoriété au profit de campagnes telle que le One Billion Rising. Elle est fréquemment associée aux initiatives du Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR) et de Help Refugees afin de récolter des fonds et sensibiliser les gens à la crise des réfugiés. En 2020, elle est investie première présidente de la F-List: une base de données britannique créée afin de combler l'écart entre les sexes dans l'industrie musicale. Elle est également ambassadrice de The Walk, un projet artistique international de soutien aux réfugiés. Tout cela ne fait que témoigner de la singularité d'une artiste qui parvient à mener plusieurs vies en une. Titres interprétés au grand studio- In The End Live RFI (issu de l'EP Chapter II) + RFI Vidéos- Extrait Raga Anandi Kalya avec son père Ravi Shankar voir clip- Daydreaming Feat. Nils Frahm, Extrait Chapter 1- Pacifica, extrait de Zik Chapter 2- Extrait Sea Dreamer feat. Sting (Album A Perfect Rain, 2007)- Extrait Traces Of You duo avec Norah Jones- Extrait Casi Uno duo avec Buika (album Traveller, 2011)- Dancing In Madness Live RFI (album Traveller de 2011) + RFI Vidéos.Line Up : Anoushka Shankar, sitar ; Danny Keane, piano, violoncelle ; Pirashanna Thevarajah, percussions (konokkol, mridangam, morsing) et Claire Simon à la traduction.Son: Mathias Taylor & Benoît Letirant.► EP – CHAPTER I – Forever For Now (Leiter 2023)► EP – CHAPTER 2- How dark It Is Before Dawn (Leiter 2024).
« L'Europe, combien de divisions ? » interroge d'emblée l'Obs, qui s'inquiète : « Les atermoiements de Washington contraignent les alliés européens de Kiev à renforcer leur soutien face à la Russie ». Et l'hebdomadaire aligne les chiffres. « Sur le million d'obus promis à Kiev, les Européens ne peuvent en livrer qu'untiers » et vont devoir en acheter 800 000 autres en urgence aux quatre coins du monde.« L'Europe est à la traîne, et laFrance aussi. Elle ne possédait que 76 canons Caesar » et « elle en a cédé 30 à l'Ukraine », selon l'Obs qui énumère les faiblesses de Paris : « plus de chaînes d'assemblage en France pour les chars Leclerc, depuis 2008. L'approvisionnement en poudre se fait en Australie depuis un an. Enfin, il faut trois ans entre la commande et la livraison d'un chasseur Rafale ». On peut ajouter à cela, poursuit l'Obs, que « contrairement à plusieurs puissances moyennes » (comme la Turquie, l'Iran et Israël), « aucun pays européen n'a développé l'industrie du drone, nouvelle carte essentielle du champ de bataille ».Bref, l'heure est plutôt à l'inquiétude. Inquiétude que partage Le Point, qui se demande en Une « Sommes-nous prêts », sous la photo de deux militaires bardés d'équipements et en position de tir. Le Point qui consacre 30 pages aux atouts et faiblesses de l'Europe en général, et de la France en particulier. À l'aide de petits croquis, l'hebdomadaire nous dit tout d'abord quels sont « les atouts de l'armée française », car il y en a. La « puissance navale » par exemple, ou « la force de réaction rapide ». Mais là encore, les « points faibles » ne sont que trop visibles. « Les munitions font cruellement défaut », nous dit-on, « sans même parler de réserve en cas de conflit, les chars Leclerc n'ont pas assez d'obus pour s'entraîner régulièrement au tir ».À lire aussiL'UE débloque 500 millions pour soutenir la production de munitionsUne femme de pouvoirRachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture choisie par Emmanuel Macron (et ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy) suscite la curiosité. « La Macronie », écrit l'Express, « découvre cet animal politique, capable de vous envoyer 100 SMS par jour avec des cœurs, puis de déchaîner sa fureur ». « Elle parle tout le temps », ajoute un ministre, « elle a un avis pour tout et pour tout le monde ».Mais le profil et les humeurs de la ministre n'amusent pas l'Obs qui s'emploie cette semaine à montrer la part d'ombre de Rachida Dati, qui, on le rappelle, est mise en examen pour « corruption passive » et « trafic d'influence passif dans l'affaire Renault ». Ce qui n'a pas empêché Emmanuel Macron de la prendre pour ministre. « Dans l'affaire Renault », raconte l'Obs, « les enquêteurs l'interrogent sur les 900 000 euros qu'elle a perçus entre 2010 et 2012, alors qu'elle exerçait parallèlement un mandat de députée européenne ». Elle est soupçonnée d'avoir fait du lobbying pour le groupe automobile, « chose interdite pour un eurodéputé » rappelle l'Obs qui ne s'arrête pas là et qui évoque aussi les liens privilégiés de Rachida Dati avec le Qatar ou l'Azerbaïdjan, estimant que « ses intérêts privés auraient croisé et recroisé en permanence son activité d'eurodéputée ». « Une histoire qui dessine un affairisme de tous les instants », accuse l'hebdomadaire.Sahara occidentalMarianne est partie à la rencontre des sahraouis, « chassés de leurs terres en 1975, et qui se sont réfugiés en Algérie où, nous dit l'hebdomadaire, ils luttent pour leur survie, dans le silence assourdissant de la communauté internationale ». « En 2023, le HCR, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a réduit de 20 % son action dans les camps », poursuit Marianne, alors que « la population dépend à 91 % de l'aide humanitaire ». Et la question du Sahara occidental, ne se joue pas à armes égales.« En face », explique l'hebdomadaire, « le Maroc opère un lobbying agressif auprès des instances internationales ». « Le Marocgate, ou la corruption de plusieurs figures politiques au Parlement européen par Rabat, en est la flagrante illustration ». En 2022 encore, « 10 000 sahraouis se sont réfugiés en Algérie », fuyant les attaques du Maroc sur le Sahara occidental.Divisions entre féministes« Des polémiques ont émaillé les deux dernières marches féministes » à Paris, rappelle le Parisien-Dimanche, « Certaines militantes craignent que les divisions idéologiques ou politiques, ne finissent par nuire à leur combat initial : la cause des femmes ». Ainsi, lors d'une manifestation organisée le 8 mars à Paris pour la Journée Internationale pour les Droits des Femmes, « des heurts ont éclaté entre manifestants pro-Palestine, et trois collectifs de femmes juives venus réclamer la reconnaissance des viols perpétrés par le Hamas, le 7 octobre ». Deux « causes », qui devraient être compatibles, estime la sénatrice et militante féministe Laurence Rossignol. Pour elle, « Refuser de reconnaître ou de dénoncer le viol de masse, arme de guerre du Hamas, au motif qu'il faut soutenir la cause palestinienne en fermant les yeux sur le Hamas, n'est pas entendable ».
Episode 178: Les évolutions post-2011 du cinéma tunisien En 2023, le Centre d'Études Maghrébines à Tunis a lancé une recherche sur le cinéma tunisien contemporain en tant qu'art et industrie. Prenant en compte la création d'un cinéma d'Etat après l'indépendance ainsi que des impacts de la révolution de 2011, ce projet a analysé des des acteurs/actrices et des institutions, des tendances thématiques et artistiques, des événements et espaces, et des succès et challenges qu'a vécu l'industrie depuis ses débuts. Dans ce podcast, Kenza Ben Azouz, chercheuse qui s'intéresse aux évolutions du domaine cinématographique en contexte tunisien depuis 2011, discute son approche et ses découvertes. Elle essayé de comprendre comment traiter de la fluidité de la définition du cinéma en général, et du cinéma tunisien en particulier ? Quel langage utilisent des membres de l'industrie en parlant du cinéma ? Pour visualiser le processus complexe de la réalisation cinématographique en Tunisie, elle examine la production de sa conception à sa réception afin de montrer les opportunités et les défis des cinéastes à tous les niveaux. Plus globalement, sa recherche évalue la place du cinéma dans la société tunisienne, et la place du film tunisien sur la scène internationale. Les résultats de la recherche sont présentés dans leur intégralité dans le rapport final intitulé « Contemporary Tunisian Cinema. » Kenza Ben Azouz a été la 2022 AIMS Film Fellow. Elle est chercheuse en anthropologie. Avant ce projet, elle a travaillé avec plusieurs associations de défense des droits de l'homme et du développement (le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, HCDH ; Mercy Corps ; Human Rights Watch ; et l'Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE) dans l'Afrique de l'Ouest, le Maghreb, et le Mashreq. Son travail se concentre sur la violence des hommes contre les femmes, le racisme institutionnel, et les challenges du développement structurel. Kenza est diplômée en sciences politiques et philosophie de l'Université de McGill et a reçu son master en anthropologie sociale de développement du School of Oriental and African Studies (SOAS). Elle a été lauréate de la bourse Allan & Nesta Ferguson Scholarship for African Students en 2018 et de la bourse Finberg Fellowship at Human Rights Watch en 2022. Elle parle arabe, anglais, et français. Cet épisode a été enregistré le 08 juin 2023 via Zoom, par le Centre d'Études Maghrébines à Tunis (CEMAT) Posté par: Hayet Yebbous Bensaid, Bibliothécaire / Chargée de la diffusion des activités scientifiques (CEMA).
Ces dernières années, de plus en plus d'Iraniens exilés en Turquie sont rendus à leur pays, où certains risquent la prison. D'autres sont pourchassés sur le territoire turc par le régime de Téhéran. Les réfugiés politiques sont particulièrement menacés, dans un contexte de coopération accrue entre l'Iran et la Turquie. De notre correspondante à Istanbul, Ne plus être en Iran, pour Bardya Mousavi, ce n'est pas encore être à l'abri. Ce militant des droits humains, arrêté neuf fois en trois mois après les manifestations de novembre 2019, s'est enfui en Turquie en février 2020. Depuis, il ne pense qu'à en partir. « Le régime iranien me considère comme un espion et en Turquie, je ne suis pas en sécurité », résume cet homme de 44 ans, fondateur d'un réseau de médecins qui a publié des rapports sur les morts et blessés de la répression de 2019.Dans cet exil forcé, aucune étape n'a été simple, sauf le passage de la frontière. Les Iraniens peuvent voyager en Turquie sans visa jusqu'à 90 jours. Plus de 2 millions d'entre eux l'ont fait en 2022. Parmi eux, des réfugiés politiques qui ne rentrent pas en Iran, comme Bardya et des agents de Téhéran chargés de les traquer, les menacer, et parfois pire.Ces dernières années, la justice turque a accusé des citoyens iraniens et turcs d'avoir participé à l'assassinat ou à l'enlèvement d'opposants iraniens en Turquie. Deux cas ont marqué les esprits : celui du citoyen suédo-iranien Habib Chaab, kidnappé à Istanbul en octobre 2020, exécuté à Téhéran en mai 2023 et celui de Masoud Molavi Vardanjani, tué par balles en novembre 2019 dans la mégapole turque.À lire aussiEn Iran, face à la mobilisation des citoyens, la répression continue« On risque notre vie, c'est devenu la routine »Bardya Mousavi redoute de subir le même sort. Il montre sur son téléphone les menaces de mort qu'il reçoit. Ici, une photo de l'exécution de Majidreza Rahnavard, pendu en public en Iran en décembre 2022. Là, un message sur le réseau social X (ancien Twitter) promettant « 20 millions de récompenses pour toute information » le concernant. Bardya a aussi été attaqué plusieurs fois à Istanbul. En novembre 2022, des agresseurs lui ont cassé six dents. « Ils parlaient persan. Ça s'est passé devant chez moi. Ils sont arrivés à moto, ils m'ont frappé au visage et ils sont partis », raconte-t-il.Bardya Mousavi, qui réside en Turquie avec un permis de séjour, essaye d'obtenir un visa pour la France ou l'Allemagne. Il explique – en précisant qu'il ne souhaite pas entrer dans les détails – que les autorités turques lui ont demandé de partir « pour sa sécurité ». « On risque notre vie, c'est devenu la routine », soupire-t-il.L'autre crainte de Bardya, comme tous les opposants iraniens en Turquie, est d'être livré à Téhéran, de manière officielle ou non. « Cela fait 20 ans que je travaille sur ces questions. Ces dernières années, je constate que de très nombreux réfugiés iraniens ont été expulsés de Turquie de manière non conforme au droit », dénonce Salih Efe, avocat à Ankara. « Cela arrivait aussi autrefois, mais certainement pas dans ces proportions. Les réfugiés politiques, les journalistes, auteurs, poètes… réclamés par le régime de Téhéran sont particulièrement concernés. »Salih Efe parle d'opposants expulsés avant d'avoir eu le temps de déposer une demande d'asile, ou dont la demande était en cours. Il alerte également contre des expulsions « secrètes et totalement illégales », comme celle de Mohammad Bagher Moradi. Cet ancien journaliste vivait en Turquie depuis 2014 quand il a été livré à l'Iran, après cinq mois de détention dans un lieu tenu secret. En décembre 2022, Mohammad Bagher Moradi a pu contacter sa famille depuis la prison d'Evin, de sinistre réputation.« Mohammad Bagher Moradi a raconté qu'il avait été arrêté par des agents du renseignement turc, interrogé et torturé incommunicado pendant une dizaine de jours, puis poussé à travailler pour les renseignements turcs », rapporte Salih Efe, qui assure sa défense. « Comme il a refusé, il a continué d'être détenu au secret pendant des mois, avant d'être expulsé secrètement vers l'Iran. Il n'y a aucune trace officielle de son expulsion », avance son avocat, qui précise que la Turquie avait accordé à Mohammad Bagher Moradi le statut de réfugié moins de deux mois avant son arrestation. « La menace, conclut Salih Efe, vient donc à la fois des agents iraniens et de certains Turcs qui collaborent avec eux. »Les réfugiés politiques, « des instruments dans un marchandage d'intérêts entre la Turquie et l'Iran »Pour les opposants iraniens, la Turquie est parfois un piège et presque toujours une impasse. Depuis 2018, ce n'est plus le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) qui examine les demandes d'asile des réfugiés présents sur le territoire turc, mais la Présidence de la gestion des migrations, une institution turque. Ceux dont la demande est acceptée attendent ensuite plusieurs années d'être « réinstallés » dans un pays tiers.« Ce changement a eu un effet négatif énorme pour tous les réfugiés », déplore Salih Efe. « Autrefois, le HCR acceptait 65% des dossiers déposés par des demandeurs d'asile iraniens. Depuis 2018, le taux d'acception par les autorités turques ne dépasse jamais 10%, toutes nationalités confondues. » Cet avocat y voit une nouvelle « politique d'État » en réaction à l'arrivée de millions de Syriens. « La Turquie ne veut plus de réfugiés et veut le faire savoir à ceux qui tentent de venir, mais aussi à l'opinion turque », très hostile à leur présence.À lire aussiEn Turquie, des réfugiés syriens dans la crainte de l'expulsion Dans le cas des Iraniens, surtout lorsqu'il s'agit de réfugiés politiques, la « politique d'État » se double d'enjeux liés aux relations entre Ankara et Téhéran. « Ces dernières années, les relations turco-iraniennes sont passées de la rivalité à la coopération », soutient Peyman Aref. Maintes fois détenu en Iran, ce journaliste a fui en Turquie en 2015, avant d'être expulsé vers le Liban fin 2016 pour ses critiques acerbes contre le président Recep Tayyip Erdogan. « Je ne dis pas qu'il n'y a plus de rivalités ou de divergences, mais globalement, nous avons affaire à deux régimes autoritaires qui ont des relations très étroites, en particulier au niveau des services de renseignement », assure Peyman Aref, désormais installé à Londres. Selon lui, les réfugiés politiques « sont utilisés comme des instruments dans un marchandage d'intérêts entre la Turquie et l'Iran. Il n'est absolument pas question de droits de l'homme. »Le journaliste souligne aussi la hausse du nombre d'extraditions vers l'Iran dans le cadre d'un accord de coopération judiciaire signé en 2010 : « En plus de cet accord, lors d'une visite à Ankara de Hassan Rohani [à l'époque président iranien] en décembre 2018, les deux pays ont signé un accord de coopération dans le domaine de la sécurité et des renseignements dont nous ne connaissons pas le contenu. Après cet accord, les expulsions vers l'Iran se sont multipliées »Chaque visite d'un haut responsable du régime de Téhéran attise les inquiétudes des Iraniens exilés en Turquie. Le président Ebrahim Raïssi était attendu à Ankara fin novembre. Sa visite a été reportée.À lire aussiRapprochement turco-iranien sur fond de guerre à Gaza
C dans l'air du 7 novembre 2023 - Gaza : "Il n'y aura pas de cessez-le-feu" Un mois après les attaques du Hamas le 7 octobre dans l'Etat hébreu, l'armée israélienne poursuit son opération terrestre dans la bande de Gaza qu'elle a coupé en deux, intensifiant depuis dimanche les bombardements. Selon le dernier bilan du Hamas, 10 328 personnes, dont 4 237 enfants, ont été tuées et près de 26 000 blessées depuis le 7 octobre dans l'enclave palestinienne. La bande de Gaza est devenue "un cimetière pour les enfants", a dénoncé le chef de l'ONU. "Le cauchemar à Gaza est plus qu'une crise humanitaire, c'est une crise de l'humanité", a affirmé Antonio Guterres, en soulignant qu'un "cessez-le-feu humanitaire" devient "plus urgent à chaque heure qui passe". "Il n'y aura pas de cessez-le-feu, de cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages" a répondu lundi le Premier ministre israélien. Benyamin Netanyahou a également déclaré que son pays aurait la "responsabilité globale de la sécurité" de la bande de Gaza pour une durée indéterminée une fois que la guerre avec le Hamas aura pris fin. L'armée israélienne a par ailleurs indiqué ce mardi sur les réseaux sociaux avoir ouvert un couloir allant du nord au sud de Gaza pour permettre aux habitants de se déplacer. "Si vous tenez à vous et à vos proches, partez vers le sud selon nos instructions", a indiqué sur X un porte-parole de Tsahal, en s'adressant directement aux Gazaouis. La Maison-Blanche avait annoncé que le président Joe Biden avait évoqué la "possibilité de pauses tactiques" avec le Premier ministre israélien. De son côté, le secrétaire d'État américain a appelé ses pairs du G7, qui se réunissent ce soir à Tokyo, à "parler d'une seule voix claire" sur le conflit entre Israël et le Hamas. Antony Blinken est arrivé ce mardi au Japon dans la foulée d'une nouvelle tournée diplomatique intense au Proche-Orient. Le chef de la diplomatie s'était rendu en Israël vendredi, puis en Jordanie samedi où il s'est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères jordanien et celui du Qatar. Il a également rencontré dimanche le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, au moment où la communauté internationale craint que la guerre entre Israël et le Hamas ne s'étende à la Cisjordanie où les affrontements se multiplient. Près de 170 Palestiniens, dont une cinquantaine d'enfants y ont trouvé la mort depuis le 7 octobre. Ils auraient été tués en grande majorité par "les forces israéliennes" et certains par "des colons" selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme qui juge la situation "alarmante et urgente". Ces attaques sont "incroyablement déstabilisatrices et contre-productives pour la sécurité à long terme d'Israël, en plus d'être, bien sûr, extrêmement préjudiciables aux Palestiniens vivant en Cisjordanie", avait déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat américain Matthew Miller le 1er novembre, quelques jours après que Joe Biden a accusé les "colons extrémistes" de "verser de l'huile sur le feu". Alors que se passe-t-il à Gaza ? Comment les Etats-Unis s'activent pour éviter une extension de la guerre ? Quelle est la situation en Cisjordanie ? Pourquoi y assiste-t-on à une flambée des violences ? Eléments de réponse ce soir dans C dans l'air avec notamment un reportage de nos journalistes sur place. LES EXPERTS : - Alain BAUER - Professeur au CNAM, responsable du pôle sécurité, défense et renseignement - Vincent HUGEUX - Journaliste indépendant, essayiste, spécialiste des enjeux internationaux - Anthony BELLANGER - Éditorialiste - France Inter, spécialiste des questions internationales - Stéphanie PEREZ - Grand Reporter – France Télévision
durée : 00:04:12 - Le Reportage de la Rédaction - En Malaisie, le HCR (le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés) estime le nombre de réfugiés birmans à plus de 150 000 (selon les chiffres de 2022). Les Birmans représentent ainsi 87 % des réfugiés enregistrés sur le territoire. Des Rohingyas, mais pas seulement.
En Malaisie, l'UNHCR, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés estimait le nombre de réfugiés birmans à plus de 158 000, à la fin de l'année 2022… Ce chiffre ne reflète pas la stricte réalité, mais plutôt le nombre de réfugiés birmans que l'UNHCR a pu enregistrer, sachant que la majorité vit dans le pays depuis très longtemps, bien avant le coup d'État de 2021. Beaucoup sont des rohingyas, mais pas seulement. Ces réfugiés n'ont pas la possibilité de travailler légalement, et ne peuvent pas suivre une éducation formelle non plus. Dans ce contexte, les Birmans de Malaisie s'organisent comme ils peuvent pour vivre leur vie… dans l'attente de s'établir ailleurs, pour enfin tourner la page d'un passé, souvent violent. « Les réfugiés birmans dans le sas malaisien », un Grand reportage de Juliette Pietraszewski.
durée : 00:36:07 - France Culture va plus loin (l'Invité(e) des Matins) - par : Guillaume Erner - Ce matin, mercredi 20 septembre 2023, nous revenons sur l'arrivée de milliers de migrants sur l'île de Lampedusa en seulement quelques jours. Alors que Marine Le Pen évoque une "submersion migratoire", cette nouvelle crise n'est-elle finalement pas celle de la politique migratoire européenne ? - invités : Delphine Diaz Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Reims; Vincent Cochetel Directeur Europe du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés; Camille Schmoll Géographe, enseignante à l'Université de Paris et membre du laboratoire Géographie-cités et IC Migrations
durée : 02:29:41 - Les Matins - par : Guillaume Erner - . - invités : Delphine Diaz Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Reims; Vincent Cochetel Directeur Europe du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés; Camille Schmoll Géographe, enseignante à l'Université de Paris et membre du laboratoire Géographie-cités et IC Migrations
Entouré de pays en crise, le Tchad vient d'adopter une loi particulièrement progressive et cité par l'ONU comme un modèle en matière d'asile. Un modèle toutefois menacé par l'afflux exponentiel de réfugiés soudanais. Les humanitaires lancent un appel à l'aide pour soutenir les autorités de Ndjamena et ne pas abandonner les 600 000 autres réfugiés déjà présents dans le pays, comme des Camerounais fuyant les exactions de Boko Haram à l'ouest, mais aussi plus de 120 000 Centrafricains au sud. De notre envoyé spécial à Goré,Elasko Sirikizi est couturier, père de quatre enfants. Depuis dix ans la guerre civile déchire son pays, la Centrafrique. Il a perdu l'usage de ses jambes après cinq années d'errance dans la brousse. C'est sa femme l'a transporté jusqu'ici sur son dos. « Même en venant là, on a essayé de forcer madame, on a violé madame... À chaque fois […] elle se rappelle des faits. C'est moi qui la console à chaque fois », explique-t-il. Il survit grâce à sa machine à coudre qu'il loue 5 000 francs CFA par mois, l'équivalent de 7,50 euros. « La seule activité du quotidien qui me donne à manger, c'est [uniquement la couture]. Maintenant c'est comme ça. Les gens vont tous vaquer à leurs travaux champêtres parce qu'il pleut, donc il n'y a pas de clients. […] On gère seulement la galère, c'est comme si on est doué pour ça... », ajoute-t-il. « Je dois me débrouiller... »Elasko Sirikizi poursuit : « Le marché, c'est à presque 800 mètres... Je ne peux pas me déplacer un km, je ne peux pas. Donc là où je suis là, c'est comme si j'étais prisonnier de la vie », se désole-t-il.Un marché construit au fil des ans par d'autres réfugiés comme Amadou Yago, un boutiquier qui a fui les raids de la Séléka en 2014. « Dieu merci, ici, je suis en sécurité. Mais bien sûr, je pense toujours à mon pays, on ne peut jamais oublier le pays où l'on est né. Mais jusqu'ici la Centrafrique n'est pas stable, donc je dois me débrouiller ici en vendant les quelques produits que vous voyez. »Un appel pour une aide internationale pour le TchadFaute de retour possible, le HCR tente de soutenir les réfugiés dans leurs activités. Mais depuis le début de la crise au Soudan et l'afflux massif de réfugiés vers le Tchad, les humanitaires ont redirigé vers l'est l'essentiel de leurs moyens matériels financiers et humains.« Si on ne veut pas qu'une crise humanitaire majeure survienne au Tchad, en plus de la crise humanitaire et sécuritaire qui se déroule au Soudan, c'est maintenant, vraiment maintenant, qu'une aide importante de la communauté internationale pour le Tchad et pour les organisations humanitaires est nécessaire », martèle Jérôme Merlin, chargé des opérations au Tchad pour le Haut Commissariat aux réfugiés.Les réfugiés centrafricains regardent avec inquiétude vers leur pays où se prépare un référendum constitutionnel controversé qui devrait permettre au président de briguer un troisième mandat et pourrait entraîner de nouvelles violences selon l'ONU.
En Centrafrique, plus de 10 600 réfugiés soudanais se sont réfugiés à Am-Dafock, ville frontalière située dans le nord-est du pays depuis le début du conflit au Soudan. Alors que les combats s'approchent dangereusement de la frontière, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a réinstallé plus de 1 000 d'entre eux à 65 km, notamment dans la ville de Birao. Les opérations se poursuivent compte tenu du nombre des demandeurs d'asile qui augmente de jour en jour. L'autorisation a été donnée il y a un mois par le gouvernement centrafricain. De notre envoyé spécial à Birao,Assis sur une natte à côté de son abri, une simple bâche, Hallasan se tient le menton et secoue la tête. Ce fermier de 75 ans a perdu sa plantation de riz et une centaine de bœufs dans le village soudanais de Yala.Sa femme est décédée le 28 mai, victime d'éclats d'obus qui se sont abattus sur sa concession. Il est venu se mettre à l'abri ici à Birao, seul avec ses quatre enfants. « Je traverse un moment très difficile avec mes enfants. J'ai été obligé de fuir parce que j'ai tout perdu. Heureusement le HCR nous a recueillis et nous a mis en sécurité à Birao. On nous donne à manger : des haricots mélangés au riz. Nous avons besoins de nattes et de couvertures, c'est tout ce qui nous manque pour l'instant. »Ce camp des réfugiés d'une superficie de 100 hectares a été baptisé Corsy en langue locale Cara, ce qui signifie bienvenue en français. Ces quatre dernières semaines, le HCR et les autorités locales ont réussi à installer plus de 1 000 réfugiés. « Nos frères soudanais ont subi beaucoup de choses. Le gouvernement s'organise pour essayer de voir quelles [sont les] possibilités pour ces demandeurs d'asile », explique David Margoé, le secrétaire général de la préfecture de Birao.À écouter aussiCentrafrique: la situation sécuritaire à Birao (1/3)Une prise en charge jusqu'à la fin du conflitLes habitants de Birao ont accueilli à bras ouverts ces Soudanais en détresse. Ils pourront rester à Birao jusqu'à la fin du conflit avant de pouvoir regagner leur pays.« À la prise en charge faite dès leur arrivée, ils reçoivent un kit composé de nattes, bâches, couvertures, sceaux... », indique Anicet Polycarpe Ngaïdono, technicien au HCR. « Tous les articles nécessaires pour leur survie ici sur le site. Et par la suite, ils reçoivent des vivres de la part du PAM. Il y a des latrines et des douches qui sont construites tout autour du camp pour permettre aux réfugiés d'avoir des lieux d'aisance. »Tous les réfugiés enregistrés sont des civils. La sécurité du camp est assurée par les forces de sécurité intérieure centrafricaine. Alors que les combats se poursuivent au Soudan, d'autres abris sont en construction pour anticiper l'arrivée d'autres vagues de réfugiés.
La justice malienne est saisie d'une action engagée par l'État contre la Minusma, accusée d'espionnage après la publication d'un rapport accablant pour l'armée nationale. Cette plainte fait suite à la publication d'un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, fondé sur une enquête de la division des droits de l'Homme de la Minusma. Il accuse l'armée malienne et des combattants "étrangers" d'avoir exécuté au moins 500 personnes à Moura lors d'une opération antijihadiste.
Les Nations unies ont publié son rapport sur la tuerie qui s'est déroulée à Moura, dans le centre du Mali, du 27 mars au 1er avril 2022. Selon le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, 500 personnes auraient été tuées, dont des femmes et des enfants. Des viols et autres violences sexuelles sont aussi rapportés sur "au moins 58 femmes et filles". Les responsables seraient les soldats maliens avec leurs supplétifs étrangers. Le rapport souligne la présence des mercenaires de Wagner.
Raids aériens, tirs et explosions ont de nouveau secoué Khartoum lundi, malgré l'annonce d'une trêve dans les combats entre l'armée et les paramilitaires qui ont conduit le Soudan au bord d'une "catastrophe" humanitaire et sanitaire selon l'ONU. "Plus de 800 000 personnes" pourraient fuir les combats meurtriers au Soudan, a alerté le patron du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
Au sixième jour des combats au Soudan, la population paye un lourd tribut . Selon l'Organisation mondiale de la santé, les affrontements ont déjà fait 330 morts et 3200 blessés dans le pays depuis samedi et la situation humanitaire s'aggrave d'heure en heure. Entre 10 000 et 20 000 personnes ont fui les combats pour trouver refuge au Tchad voisin, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Seuls 12% des réfugiés ukrainiens se disent prêts à rentrer chez eux dans les trois prochains mois, selon le HCR, le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies. Pour leur porte-parole, Céline Schmitt, le besoin de solidarité et de générosité reste important alors que la guerre est entrée dans sa deuxième année.
durée : 00:58:26 - Cultures Monde - par : Julie Gacon - Le 15 février 2023, selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés, huit millions d'Ukrainiens ont déjà fui leur pays. Au sein même des frontières, les déplacés sont encore plus nombreux. Face à ce flux de population massif, l'Ukraine se retrouve confrontée à un défi humanitaire de très grande ampleur. - invités : Ioulia Shukan Spécialiste de l'Ukraine, maîtresse de conférences en études slaves à l'Université Paris Nanterre et chercheuse à l'Institut des Sciences sociales du Politique.; François Grünewald Directeur "veille et anticipation" du groupe URD – Urgence Réhabilitation Développement.; Marie-Ange Schellekens Chercheuse à l'université de La Rochelle et membre du laboratoire LIENSs (Littoral Environnement Société), autrice d'une thèse sur la sécurité environnementale dans les relations extérieures de l'Union européenne
EXPERTS GÉNÉRAL DOMINIQUE TRINQUAND Ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU CHARLES HAQUET Rédacteur en chef du service Monde – « L'Express » ANNE NIVAT Grand reporter - « Le Point » RYM MOMTAZ Chercheuse en politique étrangère – IIFS Envoyer un signal politique fort. C'est l'objectif numéro un du déplacement en Ukraine, ce jeudi 2 et vendredi 3 février, des plus hauts représentants des institutions européennes. Aujourd'hui, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et une quinzaine de commissaires, ont rencontré à Kiev des ministres du gouvernement de Volodymyr Zelensky, afin d'étudier ensemble les coopérations actuelles et à venir, sur fond d'une accélération de la lutte anticorruption dans le pays. Mercredi, la police et les services spéciaux ukrainiens ont effectué une vague de perquisitions aux domiciles de plusieurs membres de l'administration, mais aussi de personnalités de premier plan, dont notamment l'ancien puissant ministre de l'Intérieur, de 2014 à 2021. Une façon de donner des gages à l'Union européenne ? Ce nouveau tour de vis intervient deux jours avant le sommet Union européenne (UE)-Ukraine prévu à Kiev cours duquel les Européens entendent signifier au monde, et plus particulièrement à Moscou, leur soutien indéfectible à Kiev. Un soutien à la fois financier, pour permettre en premier lieu à l'économie ukrainienne de tenir le choc de la guerre. Mais aussi humanitaire, pour notamment subvenir aux besoins des réfugiés. Et militaire enfin, pour entre autres financer l'envoi d'armes à l'Ukraine et lui permettre de mener la contre-offensive ce printemps. L'Union européenne veut ainsi former 30 000 soldats ukrainiens pour aider le pays à faire face à l'invasion russe. L'Allemagne et les Etats-Unis viennent également d'accepter de livrer des chars lourds aux forces ukrainiennes. Mais Kiev souhaite désormais obtenir des avions de combat et des missiles à longue portée. Le président américain Joe Biden a dit refuser que les Etats-Unis envoient des avions de combat F-16. De son côté, Emmanuel Macron s'est montré moins tranché sur la question qui divise les Européens. « Rien n'est interdit par principe », a-t-il répondu à La Haye, à propos d'éventuelles livraisons d'avions de chasse. Le chef de l'Etat a toutefois établi une liste de « critères » avant toute décision : une « demande formulée » par l'Ukraine, que cela ne « soit pas escalatoire » et « pas de nature à toucher le sol russe mais bien à aider l'effort de résistance » et que « ça ne vienne pas affaiblir la capacité de l'armée française ». La Pologne a, pour sa part, pris une nouvelle fois position en faveur de l'Ukraine sur ce dossier. Le pays serait disposé à envoyer des F-16 en cas de consensus au sein de l'Otan, a indiqué mercredi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Le pays s'était déjà illustré ces dernières semaines en mettant la pression sur Berlin pour permettre la livraison de chars Léopard. Pays de l'Otan, frontalier de la Russie, la Pologne a adopté depuis le début de l'invasion russe en Ukraine une posture très ferme, en appelant à la coupure totale des relations économiques de l'Union européenne avec la Russie. Il a également décidé d'investir massivement dans sa défense et d'accueillir en nombre les réfugiés ukrainiens. 1,5 million d'Ukrainiens sont enregistrés dans le pays a déclaré le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UHCNR). Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Pologne a dépensé 8,36 milliards d'euros (8,98 milliards de dollars) pour l'hébergement, les soins de santé et d'autres services pour les Ukrainiens en 2022, soit le montant le plus élevé parmi les pays membres. De son côté, le président russe Vladimir Poutine était attendu à Volgograd ce jeudi 2 février, pour célébrer les 80 ans de la victoire de Stalingrad – l'ancien nom de la ville - sur les troupes nazies, bataille considérée comme l'une des plus meurtrières de l'histoire et qui a marqué un tournant dans la Seconde Guerre mondiale. Une nouvelle occasion pour le maître du Kremlin d'effectuer un parallèle entre l'Ukraine et le nazisme, et de convaincre que si l'URSS a gagné, la Russie peut le répéter. DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/