Au pied de la lettre

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C'est le nouveau grand magazine littéraire de RCF, pour parler littérature avec ceux qui la font, présenter leur livre et découvrir leur personnalité. En recevant chaque semaine des auteurs qui font l'actualité littéraire, Christophe Henning vous invite à des rencontres qui éclairent le monde d'aujo…

RCF


    • May 10, 2021 LATEST EPISODE
    • weekly NEW EPISODES
    • 56m AVG DURATION
    • 86 EPISODES


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    L'infini à l'horizon

    Play Episode Listen Later May 10, 2021 58:52


    Il est des récits qui ont la force de tous les romans possibles. Prendre la mer, se confronter à l’immensité des océans. C’est le travail des grands navigateurs, mais c’est aussi le travail des hommes de la mer : cargos au long cours ou chalutiers de haute-mer. Pour raconter le travail des forçats de la mer, Frédéric Brunnquell use de sa caméra, mais il fallait encore les mots pour nous entraîner dans un récit puissant traversant le temps et les tempêtes. Il livre ainsi "Homme des tempêtes" (éd. Grasset). Les auditeurs de RCF la connaissent bien pour ses écrits spirituels, sa biographie de Sainte Thérèse d’Avila ou encore son magnifique dictionnaire amoureux des saints. Cette fois-ci, Christiane Rancé est montée à bord d’un cargo pour gagner l’autre rive de l’Atlantique. Si le voyage se déroule comme prévu, la traversée vient bousculer les certitudes et travailler l’âme de la passagère qui se trouve confrontée au temps qui passe, à l’horizon lointain et aussi à l’essentiel. Et cela donne "Le grand large" (éd. Albin Michel)

    [LIVRES] Prisonniers et déportés

    Play Episode Listen Later May 3, 2021 58:51


    L'Histoire c'est souvent des Hommes qui tentent de survivre face au malheur. Le XXème siècle a été marqué par les guerres, par la déportation, l'horreur des camps et des prisons. Pour ne pas oublier cette période tragique Christophe Henning reçoit deux auteurs qui, dans leurs romans, décrivent l'horreur nazie et la privation de liberté qui régit les camps et les prisons. François Eulry est l'auteur de "La messe allemande" publiée aux éditions du Cherche Midi et Jean -Michel Riou est l'auteur du livre "Les mouches bleues" publié aux éditions Plon.   "Les mouches bleues" de Jean-Michel Riou     Varsovie, 1939. Alexander Kulisiewicz a 21 ans. Il pourrait se satisfaire de ses nuits d'amour avec Hanna, sa jolie maîtresse, mais ce musicien, journaliste à ses heures, a choisi de combattre les nazis. Alex est un personnage de roman. Mais son histoire est vraie. À force de tutoyer le danger, il commet une erreur de trop : écrire un pamphlet sur Hitler. Des gestapistes l'arrêtent, un train à bestiaux le mène au camp de Sachsenhausen où s'entassent des milliers de déportés, esclaves persécutés et tués du fait de leurs convictions, de leurs origines, de leurs religions. Comment survivre aux SS qu'Alex compare aux mouches bleues qui aiment la chair morte et se vautrent dedans ? Infecté par le typhus, affamé, forcé à travailler douze heures par jour, soumis à toutes sortes de punitions, Alex tient bon grâce aux chansons qu'il compose sur la vérité du camp et interprète la nuit devant les déportés en risquant sa vie. Alex s'est promis de tenir jusqu'à la mort d'Hitler afin que ses chansons ne finissent pas dans les cendres du crématorium. Plusieurs fois, il croit la fin venue, mais sa volonté est plus forte. Il écrit, chante. Sa voix, celle des ombres planant sur Sachsenhausen, ne peut s'éteindre. Six années passent. Hitler est sur le point d'être battu. Les survivants des camps doivent disparaître. On les mène sur la route, c'est la marche de la mort, on les abat un à un. Alex s'allonge, chante une dernière fois. Mais les SS ne tirent plus, ils ont fui, les sauveurs se montrent. Des Russes. Alex passe six mois dans un hôpital avant de redevenir humain. Que deviendront " ses " ombres ? Il en sera la mémoire, n'oubliera personne, pas un visage. Une autre vie tout aussi poignante débute ; celle du souvenir qui le conduit à parcourir le monde jusqu'à sa mort en 1982 afin de raconter en chansons l'histoire de Sachsenhausen.       La messe allemande de François Eulry     Prisonnier dans un oflag allemand en 1940, Joseph, un officier français, est amené à dire la messe à ses compatriotes. D’évidence, cette charge d’aumônier l’interroge et le bouleverse. Ce trouble affecte les relations qu’il noue avec ses compagnons : Paul, le curé breton qu’il remplace, Henri l’instituteur, Abel le militaire de carrière… Qui est véritablement Joseph ? Pourquoi voue-t-il à Werner, l’officier allemand, une si grande reconnaissance ? Ce huis clos au cœur d’un conflit mondial met au jour le rapport intime de chacun à la spiritualité et exacerbe les tensions entre les hommes. Comment rester soi-même quand l’histoire nous commande de survivre ? Entre affabulation et vérité, ce roman de la mémoire explore de manière obsédante les doutes des existences et la fidélité des âmes.  

    [LIVRES] Le jeu de l'amour et du hasard

    Play Episode Listen Later Apr 26, 2021 59:17


    Ce sont deux romans qui racontent l'amour, ses douceurs et ses fracas que nous présente Christophe Henning ce matin. Deux premiers romans qui décryptent le couple dans tout ce qu'il y a de plus ordinaire mais aussi dans la différence, l'opposition, l'incompréhension.  Madeleine Meteyer est l'auteure du roman "La première faute" publié au éditions JC Lattès, un premier roman puissant et universel qui raconte les troubles d'un couple, d'une famille. Salomé Baudino nous plonge dans l’histoire d’amour contrariée d’un couple hautement attachant, tout en se moquant avec malice et intelligence des travers de notre époque avec son roman "Le syndrome des coeurs brisés" aux éditions de l'Observatoire.   "La première faute" de Madeleine Meteyer   Quand ils se rencontrent à l’université, ils ont la vingtaine. Valentine croit à la tradition, François au progrès, mais ils tombent amoureux. Les années passent et avec elles arrivent le premier emploi, le premier appartement, le premier enfant, le mariage. Dix ans plus tard, François est devenu grand reporter, Valentine est éditorialiste. Ils ont trois enfants et tout de la famille idéale. Pourtant, quelque chose dissone. Peu à peu, sous le vernis des apparences, se révèlent les secrets et les fautes enfouis. Roman puissant et troublant, La Première Faute restitue l’érosion d’un couple, des petites lâchetés aux grandes compromissions. Il dissèque la famille et le mariage, explore la folie ordinaire et l’amour, qui consume autant qu’il sauve.     "Le syndrome des coeurs brisés" de Salomé Baudino De nos jours, un logiciel bouleverse les mœurs du monde moderne : le programme informatique TimeWise propose à ses utilisateurs de connaître la date exacte de la fin de leur histoire d’amour. Victor et Lola forment un jeune couple idéaliste, fous amoureux l’un de l’autre. Par envie pour l’un, par moquerie pour l’autre, ils y ont recours. Avant de découvrir, stupéfaits, qu’il ne leur reste que deux mois avant de se séparer. Quelle est la meilleure façon de vivre les derniers jours d’une histoire d’amour ? Salomé Baudino nous plonge dans l’histoire d’amour contrariée d’un couple hautement attachant, tout en se moquant avec malice et intelligence des travers de notre époque.    

    [LIVRES] Traverser les cataclysmes

    Play Episode Listen Later Apr 19, 2021 59:10


    La Traversée des temps - Paradis perdus - tome 1 d'Eric-Emmanuel Schmitt Cette Traversée des temps affronte un prodigieux  défi :  raconter l’histoire de l’humanité sous la forme d’un roman. Faire défiler les siècles, en embrasser les âges, en sentir les bouleversements, comme si Yuval Noah Harari avait croisé Alexandre Dumas. Depuis plus de trente ans, ce projet titanesque occupe Eric-Emmanuel Schmitt. Accumulant connaissances scientifiques, médicales, religieuses, philosophiques, créant des personnages forts, touchants, vivants, il lui donne aujourd’hui naissance et nous propulse d’un monde à l’autre, de la préhistoire à nos jours, d’évolutions en révolutions, tandis que le passé éclaire le présent.  Paradis perdus lance cette aventure unique. Noam en est le héros. Né il y a 8000 ans dans un village lacustre, au cœur d’une nature paradisiaque, il a affronté les drames de son clan le jour où il a rencontré Noura, une femme imprévisible et fascinante, qui le révèle à lui-même. Il s’est mesuré à une calamité célèbre : le Déluge. Non seulement le Déluge fit entrer Noam-Noé dans l’Histoire mais il détermina son destin. Serait-il le seul à parcourir les époques ?     Fissuré de Odéric Delachenal   Odéric Delachenal a vécu en Haïti de 2008 à 2010. Il travaille pour la délégation catholique pour la coopération. Le 12 janvier 2010, à 16:53:10, il vit le grand séisme de Port-au-Prince. Cet après-midi-là, la capitale s’effondre avec lui. Alors, sans relâche, le jeune éducateur erre dans des décombres de fin du monde. Protéger, rassembler les enfants épars pour les mettre à l’abri. Courir la ville écrasée, en quête des siens. Soigner, secourir, fouiller les gravats. Il arpente la ville exsangue, à la recherche de ses amis, des enfants qu’il est « censé » protéger. Comment se détacher du pire quand, atteint au cœur, on est désemparé ? Comment continuer lorsqu’on rentre en France, « ce pays en paix », et qu’on s’immerge dans l’absurdité d’un travail social où on doit « trier » les enfants migrants auprès de la Protection de l’enfance ?  L’auteur examine ici, avec une sincérité déchirante, les contradictions et les cicatrices de ceux qui rêvent d’aider, de changer le monde, et qui se rendent compte qu’ils sont à peine des minuscules pansements, hantés par la brutalité de leur insignifiance, de ce qu’ils ont vu et de ce qu’ils côtoient au quotidien. Dix ans après son expérience à Haïti, l’auteur lit Dany Laferrière et comprend qu’il y a des gens comme des maisons « qui sont profondément fissurés à l’intérieur et qui ne le savent pas encore… [ceux-ci] sont les plus inquiétants, le corps va continuer un moment, avant de tomber en morceaux un beau jour. Brutalement. Sans un cri ». Odéric Delachenal décide donc de témoigner, de mettre son cataclysme en mots avec une force narrative magistrale, au nom des vivants comme des morts, au nom de ses amis haïtiens qui versaient tous les matins une goutte de café à terre pour tous ceux qui étaient partis.    

    [LIVRES] Les coulisses de la justice

    Play Episode Listen Later Apr 12, 2021 59:08


    Les affaires criminelles mêlent aussi bien la vie des gens que le regard de la société. Juger, c'est porter un regard aiguisé sur les êtres, tenter de percer leurs secrets et vérités.  Dans Femmes en colère, de Mathieu Ménegaux ( éd. Grasset), Mathilde Colignon attend le verdict et réflechit à ce qui l'a conduit devant les juges. Victime d'un viol, elle a voulu se faire justice elle-même et voici que d'autres vont décider de son avenir.  Comment rendre la justice sans faire place à la violence de la société elle-même ?  On découvre aussi les coulisses d'une justice qui avance avec ses faibles moyens et ses mauvaises habitudes dans L'instruction, de Antoine Bréa ( ed.Le Quartanier), invité également cette semaine de Christophe Henning.    "Femmes en colère" de Mathieu Menegaux Cour d’assises de Rennes, juin 2020, fin des débats  : le président invite les jurés à se retirer pour rejoindre la salle des délibérations. Ils tiennent entre leurs mains le sort d’une femme, Mathilde Collignon. Elle est accusée d’un crime barbare, qu’elle a avoué, et pourtant c’est elle qui réclame justice. Dans cette affaire de vengeance, médiatisée à outrance, trois magistrats et six jurés populaires sont appelés à trancher  : avoir été victime justifie-t-il de devenir bourreau  ? Neuf hommes et femmes en colère doivent choisir entre punition et pardon. Au cœur des questions de société contemporaines, un suspense haletant porté par une écriture au scalpel.   L'instruction, de Antoine Bréa Patrice Favre a suivi les traces de son père magistrat. Sorti d'école, il est nommé temporairement juge d'instruction en banlieue parisienne,– une banlieue lointaine, mi-réelle mi-fantomatique. On observe les débuts de Favre, ses premières audiences au Palais de justice, ses investigations dans le cas criminel dont il a hérité : le meurtre d'un détenu emprisonné pour crime sexuel. Son prédécesseur – Herzog, un magistrat décati, énigmatique, en tout cas plus expérimenté – s'y est épuisé avant de se donner la mort. Au fil de son enquête, où il progresse pour l'essentiel en reprenant l'instruction qu'a menée Herzog, Favre est renvoyé à ses dilemmes, à ses choix de vie, à sa propre histoire familiale et au récit national trouble, à toute la comédie sociale qu'il faut jouer pour tenir le rang dans son milieu et son métier. Roman empruntant parfois au documentaire, "L'instruction" questionne avec inquiétude la société française contemporaine à travers le prisme technocratique, judiciaire, carcéral et policier. C'est une manière d'anti-polar où l'enquête consiste surtout dans la recherche existentielle, voire métaphysique, d'une solution au malaise croissant de l'enquêteur.

    [LIVRES] Les médias impitoyables

    Play Episode Listen Later Apr 5, 2021 59:08


    [LIVRES] Vivre libre, enfin

    Play Episode Listen Later Mar 29, 2021 59:07


    Enfermement, cloisonnement, confinement : des mots qui résonnent particulièrement ces derniers temps. C'est dans des lieux de vie fermés mais plein de vie que nous partons aujourd'hui avec Christophe Henning, dans une maison de retraite avec Lucien et Emma les protagonistes du roman "Bientôt minuit" de Marie Pavlenko publié aux éditions Flammarion ou encore à l'orphelinat des Confins avec Joseph et ses camarades de chambrée dans "Des diables et des saints" de Jean-Baptiste Andrea.   "Bientôt minuit" de Marie Pavlenko  Pendant des années, Emma et Lucien se sont aimés en secret. Ils se sont promis de vieillir ensemble s’ils perdaient leur moitié. Emma est veuve depuis sept ans. Mais lorsque Lucien perd sa femme, sa mémoire chancelle. Il renonce à sa promesse et entre en maison de retraite. Emma, elle, n’a rien oublié. Comment continuer à s’aimer, à rire, à vivre, alors que la société entière vous traite comme des êtres privés de tout désir, de tout libre arbitre ? Comment s’extraire du piège, et appartenir au monde, jusqu’au bout ? Bientôt minuit est une plongée au cœur d’une marge, celle des vieux rendus invisibles, qui sont, et ont envie d’être, jusqu’à la fin.       "Des diables et des saints" de Jean-Baptiste Andrea Sur l’enfance orpheline et l’amour en fuite, voici le troisième roman d’un auteur au talent fort et singulier, multi-primé.  Joseph est un vieil homme qui joue divinement du Beethoven sur les pianos publics. On le croise un jour dans une gare, un autre dans un aéroport. Il gâche son talent de concertiste au milieu des voyageurs indifférents. Il attend. Mais qui, et pourquoi ?   Alors qu’il a seize ans, l’adolescent est envoyé dans un pensionnat religieux des Pyrénées, Les Confins. Tout est dans le nom. Après Les Confins, il n’y a plus rien. Ici, on recueille les abandonnés, les demeurés. Les journées sont faites de routine, de corvées, de  maltraitances. Jusqu’à la rencontre avec Rose.  

    [LIVRES] Les destins contrariés

    Play Episode Listen Later Mar 22, 2021 58:53


    Cette semaine Christophe Henning reçoit deux écrivains qui nous font voyager à travers les collines du minuscule village de Chandoiseau dans "Un fils à maman" de Véronique Mougin, mais aussi entre le quartier parisien de la Bastille et les kibboutz isréaëlienne dans "Les terres promises" de Jean-Michel Guenessia et ses incorrigibles optimistes. Mais ce sont aussi deux romans qui nous font voyager dans les illusions et les rêves d'adolescents de leurs protagonistes. Une nostalgie réconfortante qui rappelle "le bon vieux temps".   Un fils à maman de Véronique Mougin Quelle mouche a donc piqué Charly Picassiette ? À peine majeur, il veut quitter sa mère poule, leur ferme des collines, leur village. Paris l’attend, paraît-il, et puis la gloire : le garçon s’apprête à publier un « roman » très autobiographique où tous ses proches pourront se reconnaître. Mais Madame Picassiette et ses voisins ne l’entendent pas de cette oreille : pas question de laisser le mioche gâcher sa vie et raconter la leur. Au Chandoiseau (14 habitants, 3 chèvres), l’heure de la mobilisation générale a sonné…   Les terres promises de Jean-Michel Guenessia Paris, Alger, Tel Aviv, Saint-Petersbourg. De 1964 à 2007, les rêves des Incorrigibles Optimistes embrassent quatre décennies qui portent en elles toutes les promesses de la Terre et toutes les Terres promises.  Michel Marini a tout juste dix-sept ans et son bac en poche. Il traîne au Cadran de la Bastille, où il joue au flipper en retardant le moment de s’inscrire à la fac. Ses projets ? Rejoindre Camille, partie vivre dans un kibboutz en Israël, découvrir le monde, armé de son Leica, et retrouver Cécile, la bien-aimée de son frère Franck. Communiste convaincu, Franck n’est jamais revenu d’Algérie après sa désertion, préférant consacrer sa vie à changer le monde. Dût-il troquer l’étoile rouge pour le manteau de moine… Pris dans le tourbillon de leurs amours et de leurs secrets, les derniers incorrigibles optimistes ont tous au cœur les grandes espérances de cette période pleine de tumulte. De la décolonisation à l’effondrement du bloc soviétique, des mirages de la société de consommation aux tentations mystiques, Jean-Michel Guenassia retrace, avec la puissance et la force qui ont fait le succès phénoménal du Club des incorrigibles optimistes, Prix Goncourt des lycéens, l’épopée intime d’une génération. La fresque vibrante et généreuse d’une époque, le récit magistral de nos illusions.

    [LIVRES] Détours et parcours de vie

    Play Episode Listen Later Mar 15, 2021 58:46


    La vie est pleine de surprises, plus ou moins bonnes, cela dépend parfois du regard qu'on porte sur les choses et le monde qui nous entoure. Une événement, un accident, ou un simple changement de regard peuvent parfois tranformer la perspective d'une vie. Dans son roman au titre évocateur "Ce monde est tellement beau" publié aux éditions Actes Sud, Sébastien Lapaque nous offre un héros contemporain, Lazare, qui en suivant le chemin de la mer, va retrouver celui de sa vie.  David Thomas, l'auteur de "Seul entouré de chiens mordent" racontent la vie de ceux qu'on croise mais qu'on ne connait pas. Au coin de la rue ou à une table de café, les personnages des 114 nouvelles de son nouvel ouvrage, retraçent la vie ordinaire avec ses zones d'ombres et de lumières. Ce monde est tellement beau de Sébastien Lapaque Les froides vacances de février vident Paris. Lazare sait-il seulement que l’absence de sa femme, Béatrice, en visite chez ses parents rochelais, cache un virage plus radical dans sa vie ? Cet homme ordinaire a apprivoisé ses désillusions sans toutefois complètement renoncer à un peu de grandeur. Dans cette solitude qui ressemble d’abord à une permission, bientôt propice aux constats les plus glaçants de la lucidité, le voilà qui trouve un chemin inattendu vers la mer. Une version de lui-même qui saura “se glisser à l’intérieur des choses pour connaître leur douceur”. Sous notre blafard ciel contemporain, dans ce monde qui a vendu son âme au ricanement, Lazare aperçoit peu à peu la forme de sa propre résistance à cette dégringolade spirituelle – à travers la météorologie des visages amis, derrière le nom des nuages ou malgré la disparition des moineaux. C’est un roman sur la camaraderie qui élargit le cœur, qui chevauche les idées heureuses et les profonds chagrins, où Sébastien Lapaque transcende la mélancolie et l’acuité du diagnostic pour nous offrir une épiphanie tendre et lumineuse. Avec lui c’est une forme d’envol que le lecteur tutoie. Seul entouré de chiens qui mordent de David Thomas Les autres. Ceux à côté desquels nous nous asseyons au café, que nous croisons dans la rue, à la gare ou au supermarché… sans leur prêter attention. Ce sont eux, des gens ordinaires, que David Thomas excelle à dépeindre. Avec leurs qualités, leurs failles, leurs contradictions, leur noirceur parfois, leur drôlerie aussi. Ces 114 nouvelles ont la particularité de faire une, deux, trois pages maximum. Il suffit de quelques lignes à David Thomas pour créer un personnage, le faire vivre, nous faire croire qu’on le connaît, qu’il pourrait être notre père, notre soeur ou notre ami. L’auteur de La patience des buffles sous la pluie n’a pas besoin des grandes manoeuvres du roman pour cela. Son art de la brièveté a un effet longue durée, son écriture vive et précise donne de l’ampleur à des personnages attachants.  

    [LIVRES] Des amours à toute épreuve

    Play Episode Listen Later Mar 8, 2021 58:59


      C'est d'amour piquant que l'on parle dans les deux romans de la semaine présentés par Cristophe Henning. Dans La Brûlure de Christophe Bataille, c'est à travers la piqûre de centaine de frelons qu'on découvre l'histoire d'amour d'un élagueur perché sur son arbre au coeur d'un été de canicule. La chaleur est également omniprésente à Jérusalem où évolue Robert Stobetzky, le narrateur du roman de Jean Mattern, Suite en do majeur. Alors qu'il va croire reconnaître la femme tant aimée des années auparavant, le héros va revivre la brûlure de cet amour passé dans la moiteur de Jérusalem avec Bach en fond sonore.   La brûlure de Christophe Bataille aux éditions Grasset       «  Tu te souviens  ? Cet été-là si chaud, on le sentait à nos pieds sur les carreaux devant la prairie, à tes jambes campées, fines et transpirantes. Depuis octobre tout était doux. Pas d’automne, pas d’hiver, et ce vent tiède comme dans les contes…  » En cette fin d’été, un homme grimpe à trente mètres dans un hêtre qui domine la campagne. Il est élagueur, puissant et concentré. Là-haut, il observe les plaines, la tour de la cathédrale, son enfance aussi. Mais un ennemi l’attend, qu’il n’avait jamais rencontré  : des frelons par milliers, nouveaux venus en cette saison interminable. Dans sa descente vers la terre où l’attend son équipe, terrifiée, il est piqué plus de cent fois et tombe dans la douleur… La brûlure est le roman de cette chute et de cette traversée, racontées tour à tour par l’homme et la femme – rencontrée vingt ans avant, qui le soigne, l’attend, et ne cesse de l’aimer en images, souvenirs et gestes. Dans une langue somptueuse et tendre, Christophe Bataille dit la souffrance et le retour à la vie. C’est un conte mais aussi notre condition nouvelle  : les prairies et les arbres sont brûlés par le soleil, la femme aimée contemple comme nous ce paysage. La voix du grimpeur d’arbre, qui a survécu et vit près de Bourges, clôt magnifiquement ce livre – car toute fiction a sa cause, offrant ici un diptyque audacieux.       Suite en do mineur de Jean Mattern aux éditions Sabine Wespieser     Perdu dans Jérusalem, le narrateur se maudit de n’avoir su refuser le voyage organisé que lui a offert son neveu à l’occasion de ses cinquante ans. Tout l’agace, à commencer par le groupe de touristes avec qui il est contraint de se déplacer, lui le célibataire endurci qui n’aime rien tant que le calme de sa petite librairie à Bar-sur-Aube. Au moins se félicite-t-il, à la vue de tous les ultra-orthodoxes arpentant la Via Dolorosa, que ses arrière-grands-parents aient atterri en France après avoir quitté leur shtetl ukrainien. Mais Robert Stobetzky est également très troublé : dans une silhouette familière, il croit avoir  reconnu la jeune femme avec qui, l’été 1969, il a vécu trois semaines de bonheur intense sous les toits parisiens. Vingt-six ans plus tard, il comprend, à la violence de son désarroi, qu’il ne s’est jamais remis de leur rupture. Pour tenter de surmonter ce nouvel abandon, l’orphelin dont les parents sont morts tous deux alors qu’il n’avait que onze ans était parti s’installer en Champagne. Errant dans Jérusalem, cet homme désormais au mitan de sa vie se remémore ses années de solitude, éclairées par la lecture et la révélation de la musique, quand la Suite en do mineur de Bach, entendue par hasard à la radio, l’avait littéralement foudroyé. Sans doute lui fallait-il le fantôme de Madeleine, entrevu dans cette ville toute pétrie de passé, pour accepter enfin de remonter le fil de son existence. Jean Mattern, subtil instrumentiste d’un fascinant monologue où alternent allégresse et chagrin, écrit un très beau livre sur la perte.          

    [LIVRES] Les liens familiaux, entre complicité et rivalité

    Play Episode Listen Later Mar 1, 2021 58:06


    Que ce cache-t-il derrière le mot famille ? Un clan, des mystères, des secrets, des liens étroits, des histoires de vie, des joies mais aussi des peines, l'accueil de la vie et l'accompagnement à la mort, ce sont tous ces sujets dont nous parle cette semaine Christophe Henning. L'histoire d'un clan de femmes vivant dans l'ancien bloc communiste, qui se découvrent ou s'ignorent, parfois complices, parfois rivales, c'est le roman de Ludmila Charles, "La belle saison" publié aux éditions Notabilia.  C'est une histoire de femmes que nous raconte également Marie-Sabine Roger dans son livre "Dernière visite à ma mère". Une lettre d'amour à sa mère, résidente en Ephad, qu'elle accompagne jusqu'à la fin de sa vie et qui raconte comment l'autrice tente de renouer les liens avec une mère qui s'enfonce de plus en plus dans la dépendance. Un roman intime qui questionne notre rapport à la fin de vie.   "La belle saison" de ludmila Charles aux éditions Notabilia   À Nove Mesto, une petite ville d’Europe centrale, quand Baba accouche d’Elena un 1er avril, tout le monde croit à une farce. Baba est tellement grosse que personne n’avait vu qu’elle était enceinte de ce sixième enfant, arrivé vingt ans après les autres. La fillette grandit dans un monde de femmes, entourée par sa mère et ses sœurs. L’une d’elle, Magda, est partie vivre en France. Elle revient chaque mois d’août avec sa fille, Anna. Une amitié étrange, intense, unit les deux enfants ; Elena ne vit que pour ces étés de retrouvailles. Pendant que le pays se transforme avec Tchernobyl et la chute de l’URSS, insidieusement, une distance se creuse entre ces femmes. Il y a un présent d’éternité dans ce premier roman où les destins se dévoilent avec une vérité sèche, coupante comme une herbe en été.   "Dernière visite à ma mère" de Marie-Sabine Roger aux éditions de l'Iconoclaste Pendant deux ans et demi, l’autrice a visité sa mère placée en Ehpad, avant qu’elle ne décède quelques semaines avant le confinement. Très vite, la vieille dame est rendue incontinente et grabataire, faute de personnel à ses côtés. Les mains n’obéissent plus, la mémoire s’évapore, la dépression s’installe. On l’infantilise, on la médicamente pour qu’elle ne crie plus sa solitude. Bientôt, elle ne sera plus que silence. Jusqu’à la fin, cependant, sa fille cherche à renouer les liens avec cette mère fantasque, insaisissable et s’interroge : peut-on se dire ce qu’on ne s’est jamais dit à la fin du jour ? Peut-on enfin oser les gestes de tendresse ? Une écriture à l’os qui donne toute sa portée au récit.  

    [LIVRES] Famille, je vous aime ? Avec Aurélie Jeannin et Emmanuelle Dourson

    Play Episode Listen Later Feb 22, 2021 59:05


    La famille : cette communauté étonnante à laquelle nous appartenons par le sang ou le coeur. Il y a la belle-famille, pas toujours aussi jolie qu'on ne le croit comme dans le roman d'Aurélie Jeannin "Les Bordes". Et puis, il y a la famille où l'on a grandi, où l'on s'est perdu parfois, qu'on doit quitter pour vivre, souvent. Dans le roman d'Emmanuelle Dourson, Albane, l'une des filles, a du partir pour tenter de se reconstruire jusqu'au jour où..  Alors, plutôt "famille, je vous aime" ou "famille, je vous hais(me)" ?   Cette semaine dans Au pied de la lettre, Christophe Henning parle d'histoires de familles avec Aurélie Jeannin, auteure de "Les Bordes" publié aux éditions Harper Collins et Emmanuelle Dourson, auteure de "Si les Dieux incendiaient le monde" aux éditions Grasset.     "Les Bordes" d'Aurélie Jeannin aux éditions Harper Collins Les Bordes, c’est un lieu et c’est une famille. En l’occurrence, sa  belle-famille qui ne l’aime pas. Elle, Brune, le bouclier. Mère responsable,  tenant solidement sur ses deux jambes, un oeil toujours fixé sur  le rétroviseur ou l’entrebâillement de la porte, qui guette, anticipe,  tente de maîtriser les risques. Ce week-end, comme chaque année en juin, elle prend la route  avec ses deux enfants pour rejoindre Les Bordes et honorer un rituel  familial. Pour celle qui craint chaque seconde l’accident domestique, Les  Bordes ressemblent à l’enfer. Trop de jeux extérieurs, trop de recoins,  de folles libertés. Trop de silence et de méchancetés à peine contenues. Trop de souvenirs. Aux Bordes, Brune saura-t-elle esquiver le pire ? Est-il possible pour  une mère de protéger ses enfants ? Derrière la mécanique du drame hasardeux et l’absence de bourreaux,  Les Bordes  dresse un portrait de la famille, de la parentalité et de la  maternité sans fard, grâce à une héroïne aussi troublante qu’humaine.     "Si les dieux incendiaient le monde" d'Emmanuelle dOurson aux éditions Grasset Une famille déchirée que le destin va rassembler lors d’une extraordinaire soirée.    Il y a Jean, le père ; Clélia, sa fille aînée ; Albane, la cadette que personne n’a revue depuis que sa sœur lui a volé l’homme qu’elle aimait, quinze ans plus tôt ; Yvan, que Clélia a épousé depuis. Et Katia, leur fille, qui de cette tante disparue sait ceci : elle vit à New York, est devenue une célèbre pianiste, son souvenir hante encore ses parents. Leurs vies basculent le jour où Jean apprend qu’Albane doit donner un concert à Barcelone et décide de s’y rendre. Chacun, à sa manière, devra y assister.    Magistral, ce premier roman est une prouesse littéraire, une épopée où d’une voix, celle de l’énigmatique narratrice, le destin d’une famille est retracé avant d’être à nouveau chamboulé. Y gronde la rumeur de notre monde incendié, appelé lui aussi à se retrouver pour survivre.  

    [LIVRES] Philippe Delerm et Marie Sizun : quand le passé se faufile dans le présent

    Play Episode Listen Later Feb 15, 2021 58:58


    Entre nostalgie et mélancolie, Christophe Henning  nous présente deux nouveaux livres, sur le temps qui passe. Deux récits de vie, ou plutôt de souvenirs, d'auteurs ou de personnages. Des odeurs, des bruits, des paysages, qui nous collent à la peau tout au long de notre vie, qui nous protègent ou nous mettent en danger, cela dépend des histoires.  Philippe Delerm, réveille nos sens et nos émotions quotidiennes avec son livre "La vie en relief" publié aux éditions Seuil. Marie Sizun, nous emmène dans une maison de famille bretonne battue par les vents et par le passé dans son livre "La Maison de Bretagne" aux éditions Arléa.   La vie en relief de Philippe Delerm « Je n’ai pas l’impression d’avoir été enfant, adolescent, homme d’âge mur, puis vieux. Je suis à la fois enfant, adolescent, homme d’âge mûr, et vieux. C’est sans doute un peu idiot. Mais ça change tout. » Être riche, à chaque époque de notre existence, de tous les moments qu’on a vécus, qu’on vit, qu’on vivra encore : c’est cela, la vie en relief. Voir ses souvenirs et ses sensations non pas additionnés les uns aux autres, mais comme démultipliés, à l’infini. Vivre comme si c’était la première fois. Trouver de la beauté dans l’ordinaire des choses. Aimer vieillir, écouter le bruit du temps qui passe. Ce livre est un aboutissement : celui d’une carrière, celui d’une vie d’homme. Certainement un des plus grands livres de Philippe Delerm. Inventeur d’un genre dont il est l’unique représentant, l’« instantané littéraire », Philippe Delerm s’inscrit dans la lignée des grands auteurs classiques qui croquent le portrait de leurs contemporains, tels La Fontaine ou La Bruyère. Il est l’auteur de nombreux livres à succès, dont La Première Gorgée de bière, Je vais passer pour un vieux con ou Sundborn ou les Jours de lumière (prix des Libraires, 1997).     La Maison de bretagne de Marie Sizun Décidée à vendre la maison du Finistère, où depuis l’enfance, elle passait ses vacances en famille, parce que restée seule, elle n’en a plus l’usage, et surtout parce que les souvenirs qu’elle garde de ce temps sont loin d’être heureux, Claire prend un congé d’une semaine de son bureau parisien pour régler l’affaire. Elle se rend sur place en voiture un dimanche d’octobre. Arrivée chez elle, une bien mauvaise surprise l’attend. Son projet va en être bouleversé. Cela pourrait être le début d’un roman policier. Il n’en est rien ou presque. L’enquête à laquelle la narratrice se voit soumise n’est que prétexte à une remontée des souvenirs attachés à cette maison autrement dramatique pour elle. Et si, à près de cinquante ans, elle faisait enfin le point sur elle-même et les siens ? Dans La Maison de Bretagne, Marie Sizun reprend le fil de sa trajectoire littéraire et retrouve le thème dans lequel elle excelle : les histoires de famille. Il suffit d’une maison, lieu de souvenirs s’il en est, pour que le passé non réglé refasse surface. L’énigme d’une mère, l’absence d’un père, les rapports houleux avec une sœur, voici la manière vivante de ce livre. Mais comme son titre l’indique, c’est aussi une déclaration d’amour à la Bretagne, à ses ciels chahutés et sa lumière grandiose, à l’ambiance hors du temps de ce village du bout des terres, face à l’Océan, où le sentiment de familiarité se mêle à l’étrangeté due à une longue absence.

    [LIVRES] Au nom des pères

    Play Episode Listen Later Feb 8, 2021 59:01


    Aujourd'hui nous parlons de liens, et pas n'importe lesquels : les liens de sang. Plus que génétique, c'est un lien filial qui est évoqué dans les deux romans que Christophe Henning présente aujourd'hui en compagnie de leurs auteurs, qui tentent de décrypter les mystérieuses et parfois houleuses relations qui unissent un père et son fils. Quand l'un donne la vie, l'autre accompagne souvent jusqu'à la mort. Des histoires de familles, de vies et de liens qui sont au coeur des ouvrages de Pierre Guerci avec "Ici-Bas" publié aux éditions Gallimard et de Xavier de Moulins avec "Mon garçon" aux éditions Flammarion.   Ici-bas de Pierre Guerci Deux fratries issues d’un même père l’accompagnent dans ses derniers instants. À travers les yeux du fils cadet, trentenaire dont la quête de reconnaissance ne rencontre que les silences du vieillard, les rivalités familiales resurgissent. Sur le fil d’un présent hanté par les souvenirs de jours meilleurs, les regards sur le vieil homme malade et sur la mort elle-même s’entrecroisent dans un espace où le temps, bien que ralenti à l’extrême, s’écoule inexorablement. Mais comment éprouver cet écoulement ? Et que faire de la vieillesse, quand règne partout l’urgence de vivre ?   Mon garçon de Xavier de Moulins « Mon garçon, je dois te parler de Carla. De l’année de mes quinze ans, quand avant toi je me suis retrouvé à l’arrière de la voiture de mon père, avec cette sensation de cœur en lambeaux et cette envie folle d’en finir. Au cours de sa vie, on croit souvent mourir à cause des autres. Et un jour on prend conscience que les autres n’ont rien à voir avec ça. Tu verras. » Dans son nouveau roman, Xavier de Moulins nous embarque sur la route, celle qui sépare et réunit, un jour ou l’autre, un père et son fils.  

    [LIVRES] Déclarations de guerres, déclarations d'amour dans l'Afrique des grands lacs

    Play Episode Listen Later Feb 1, 2021 59:06


    C'est l'Afrique des grands lacs qui relie les deux écrivains présents aujourd'hui dans l'émission Au pied de la lettre autour de Christophe Henning. Chacun raconte la mémoire d'une vie ou d'un peuple au coeur d'une Afrique meurtrie par la guerre civile. Pourtant, ces deux ouvrages sont aussi des déclarations d'amour au Congo et au Rwanda. Jean Hatsfeld est grand reporter et écrivain, il publie "Là où tout se tait" aux éditions Gallimard dans la collection Blanche. Annie Lulu, elle, publie son premier roman "La Mer Noire dans les Grands Lacs" aux éditions Julliard.   "Là où tout se tait" de Jean Hatsfeld  Sur les collines de Nyamata, Jean Hatzfeld part cette fois à la recherche des très rares Hutus qui ont résisté à la folie génocidaire au péril de leur vie. Au Rwanda, on les appelle abarinzi w’igihango, les gardiens du pacte de sang, ou parfois les Justes. Mais vingt-cinq ans après, ils restent des personnages silencieux, entourés de méfiance ; parce que aux yeux des Hutus ils incarnent la trahison, ou leur renvoient l’image de ce qu’ils auraient pu être, tandis que les Tutsis portent sur eux d’irréductibles soupçons et le plus souvent refusent d’admettre qu’il y ait eu des Hutus méritants. Beaucoup de sauveteurs ont été abattus par les tueurs, sans laisser de trace. Certains de ceux qui ont survécu racontent ici leurs histoires extraordinaires. Chacun trouve les mots pour relater ce chaos dans une langue étrange, familière et nourrie de métaphores, reconnaissable entre toutes pour ceux qui ont lu les précédents livres de l’auteur.   "La Mer Noire dans les Grands Lacs" d'Annie Lulu  Née en Roumanie, dans une société raciste et meurtrie par la dictature, Nili n'a jamais connu son père, un étudiant congolais disparu après sa naissance. Surmontant au fil des ans sa honte d'être une enfant métisse, Nili décide de fuir à Paris où elle entend, un jour, dans la rue, le nom de son père : Makasi. Ce sera le point de départ d'un long voyage vers Kinshasa, à la recherche de ses racines africaines. Elle y rencontrera l'amour, le combat politique, la guerre civile et la mort. Et en gardera un fils, auquel s'adresse cette vibrante histoire d'exil intérieur, de déracinement et de résurrection.Écrit d'une plume flamboyante, à la fois poétique, intense, épique et musicale, au carrefour des traditions balkaniques et africaines, ce premier roman sur la quête des origines bouleverse par sa profondeur et sa beauté.

    [LIVRES] Viser l'excellence, toujours plus haut !

    Play Episode Listen Later Jan 25, 2021 59:07


    Dans cette émission, Christophe Henning reçoit deux écrivaines qui décryptent, dans leurs romans, la quête de perfection que peuvent s'imposer les jeunes. Entre peur de l'échec et angoisse de grandir, Roxane, l'héroïne de L'enfant parfait de Vanessa Bamberger et Antoine dont on suit les aventures estudiantines dans La soutenance, premier roman d'Anne Urbain, tentent de devenir adultes. Chacune à leur manière les deux autrices dressent avec talent le portrait très actuel d'une jeunesse brillante qui fait face à la pression sociale environnante.   L'enfant parfait de Vanessa Bamberger aux éditions Liana Levi Le syndrome de l’enfant parfait ? Roxane a intégré depuis toujours les exigences de ses parents. L’excellence et la performance lui sont des impératifs naturels. Pourtant, depuis la rentrée en classe de première, rien ne va plus, ni les notes, ni l’amitié, ni les amours, ni l’apparence physique. Pour soigner l’acné qui enflamme son visage, elle n’a d’autre recours que de solliciter un ancien ami de son père, François, devenu médecin. Avec son verbe franc, direct, slamé, elle raconte la pression scolaire, la perte de confiance en soi, la peur de décrocher et l’incompréhension des adultes. Autour d’elle, personne ne voit venir le drame. De ce qui est arrivé à Roxane, François devra répondre. Avec une écriture intense, Vanessa Bamberger raconte l’adolescence et notre époque.       La soutenance d'Anne Urbain aux éditions de l'Olivier   Parce qu’il n’a pas réussi à avouer à sa mère son intention d’arrêter sa thèse, Antoine se condamne à la terminer, disant adieu à ses projets de vacances. Mais le compte à rebours lancé, son quotidien vire à la catastrophe. Entre l’énigme de son frère, venu droit de Londres s’échouer sur son canapé, sa peur panique de ne pas y arriver et son angoisse de mettre un point final à ses études, rien ne se passe comme prévu : la perspective de sa soutenance se fait chaque jour plus incertaine. Otage consentant des névroses familiales, pris dans une actualité chaotique qui met Paris et sa banlieue en ébullition, Antoine se prépare en toute sérénité au plus grand jour de sa vie. Anne Urbain réussit à nous faire rire en abordant des sujets graves. Et s’intéresse à la place qu’occupe chacun au sein d’une famille. Elle observe, non sans ironie, les conséquences du dérangement d’un ordre établi. Anne Urbain a publié sa thèse de doctorat sur la censure de la littérature érotique au XXe siècle. Professeure agrégée, elle enseigne les lettres au lycée et à l’université. La soutenance est son premier roman.    

    [LIVRE] Sortir de la solitude avec Sylvie Germain et Gaëlle Josse

    Play Episode Listen Later Jan 18, 2021 59:08


    Après une année entre couvre-feu et confinement, le thème de la solitude a, aujourd'hui, une résonnance toute particulière. L'isolement est au coeur des deux livres présentés par Christophe Henning cette semaine dans Au pied de la lettre. C'est un livre écrit, non pas dans "l'urgence" mais "improvisé au fil de l'écriture", que Sylvie Germain nous propose dans "Brèves de solitudes" publié aux éditions Albin Michel. Elle nous invite à entrer furtivement dans la tête de ses personnages et à analyser leur rapport à la solitude. Sylvie Germain tire son inspiration de la situation inédite que nous avons vécu lors du premier confinement. Gaëlle Josse dans "Ce matin-là" raconte, à travers son héroïne Clara, un mal qui touche de plus en plus de jeunes : le burn-out. L'auteure a vu "tomber" de nombreuses personnes de son entourage, tant physiquement que mentalement, à cause du burn-out. Ce roman plein de vulnérabilité, montre la violence d'une telle épreuve mais aussi la réparatrice quête de sens à laquelle elle donne lieu.   Brèves de solitudes de Sylvie Germain Des passants se croisent dans un square, s'observent, se jaugent furtivement. Quelques jours plus tard, forcés à la réclusion, ils se trouvent confrontés à eux-mêmes, à leur vie intérieure et à la part d'inconnu, de vide ou de chaos qu'elle recèle.   Un soir de pleine lune qui transforme le ciel au-dessus de la ville confinée en un miroir étrange, l’ordinaire des êtres se renverse en extraordinaire et chacun sent sa vie vaciller.  C’est en remarquable observatrice de ses contemporains que Sylvie Germain nous convie à cette valse mélancolique, éphémère constellation de vivants, où le tragique se mêle à la tendresse et à la dérision, le vertige de l'esseulement à la force de l'amitié. Ce matin-là de Gaëlle Josse Un matin, tout lâche pour Clara, jeune femme compétente, efficace, investie dans la société de crédit qui l’emploie. Elle ne retournera pas travailler. Amis, amours, famille, collègues, tout se délite. Des semaines, des mois de solitude, de vide, s’ouvrent devant elle. Pour relancer le cours de sa vie, il lui faudra des ruptures, de l’amitié, et aussi remonter à la source vive de l’enfance. "Ce matin-là", c’est une mosaïque qui se dévoile, l’histoire simple d’une vie qui a perdu son unité, son allant, son élan, et qui cherche comment être enfin à sa juste place. Qui ne s’est senti, un jour, tenté d’abandonner la course ? Une histoire minuscule et universelle, qui interroge chacun de nous sur nos choix, nos désirs, et sur la façon dont il nous faut parfois réinventer nos vies pour pouvoir continuer. Gaëlle Josse saisit ici avec la plus grande acuité de fragiles instants sur le fil de l’existence, au plus près des sensations et des émotions d’une vie qui pourrait aussi être la nôtre.  

    Cap sur l'Amérique

    Play Episode Listen Later Jan 11, 2021 59:00


    Cette semaine Christophe Henning nous embarque outre-Atlantique, non pas pour commenter les émeutes du capitole à Washington, mais pour découvrir d'autres villes mythiques des États-Unis : Detroit, symbole de la réussite industrielle et berceau de la musique américaine, et New-York, la capitale du monde. Nos guides pour ce road-trip américain, sont deux auteures passionnées des États-Unis, Judith Perrignon, journaliste et romancière, auteure de "Là où nous dansions" publié aux éditions Rivages et Madeleine Assas, actrice, avec son premier roman "Le doorman" aux éditions Actes Sud.   "Là où nous dansions" de Judith Perrignon aux éditions Rivages Detroit, 2013. Ira, flic d’élite, contemple les ruines du Brewster Douglass Project où s’est déroulée son enfance. Tant d’espoirs et de talents avaient germé entre ces murs qu’on démolit. Tout n’est plus que silence sous un ciel où planent les rapaces. Il y a quelques jours, on y a découvert un corps – un de plus. Pour trouver les coupables, on peut traverser la rue ou remonter le cours de l’Histoire. Quand a débuté le démantèlement de la ville, l’abandon de ses habitants ? La prose puissante de Judith Perrignon croise ici les voix, les époques, les regards, l’histoire d’une ville combative, fière et musicale que le racisme et la violence économique ont brisée. Judith Perrignon a notamment publié Les Faibles et les Forts (Stock, 2013) et Victor Hugo vient de mourir (L’Iconoclaste, 2015).         "Le doorman" de Madeleine Assas aux éditions Actes Sud Le Doorman est le roman d'un homme secret vêtu d'un costume noir à boutons dorés. Un étranger devenu le portier d'un immeuble de Park Avenue puis, avec le temps, le complice discret de plusieurs dizaines de résidents qui comme lui sont un jour venus d'ailleurs. À New York depuis 1965, ce personnage poétique et solitaire est aussi un contemplatif qui arpente à travers ce livre et au fil de quatre décennies l'incomparable mégapole. Humble, la plupart du temps invisible, il est fidèle en amitié, prudent en amour et parfois mélancolique alors que la ville change autour de lui et que l'urbanisme érode les communautés de fraternité. Toute une vie professionnelle, le Doorman passe ainsi quarante années protégées par son uniforme, à ouvrir des portes monumentales sur le monde extérieur et à observer, à écouter, avec empathie et intégrité ceux qui les franchissent comme autant de visages inoubliables. Jusqu'au jour où il repart pour une autre ville, matrice de son imaginaire. Ce livre est le théâtre intemporel d'une cartographie intime confrontée à la mythologie d'un lieu. Il convoque l'imaginaire de tout voyageur, qu'il s'agisse du rêveur immobile ou de ces inconditionnels piétons de Manhattan, marcheurs d'hier et d'aujourd'hui aux accents d'ailleurs.    

    Aider la vie des autres

    Play Episode Listen Later Jan 4, 2021 59:07


    L'économie est-elle l'avenir de l'homme ?

    Play Episode Listen Later Dec 28, 2020 58:51


    Les contes de notre vie avec H. Gougaud et E. Eméyé

    Play Episode Listen Later Dec 21, 2020 58:43


     J'ai pas fini mon rêve d'Henri Gougaud Henri Gougaud aiment les mots, ces nombreux métiers le prouvent, il est parolier, chanteur , conteur, auteur, raconteur d'histoires. Celui qui dit avoir "commencé à s'interesser à la vie à travers la poésie" a écrit "J'ai pas fini mon rêve" aux éditions Albin Michel. Est-ce son don de conteur qui a offert à Henri Gougaud de s’inventer mille vies ? Dans ce récit riche et vibrant, écrit d’une plume tendre et amusée, l’écrivain et poète nous dévoile ses chemins secrets. Ils suivent les bouleversements de l’histoire : l’Occupation allemande vécue, enfant, à Carcassonne dans une famille de résistants. Puis le départ pour Paris et la vie d’artiste, le monde libertaire, les cabarets de la Rive Gauche où il devient parolier de Gréco, Ferrat, Reggiani, puis l’expérience de la radio, aux côtés de Claude Villers, où il transmet l’immense répertoire de la tradition orale des contes. Jusqu’à l’écriture, à laquelle il décide de se consacrer.   Tous tes mots dans ma tête d'Églantine Eméyé Églantine Eméyé est animatrice télé dans "Le monde de Jamy" et présentatrice radio dans l'émission de France bleu "C'est déjà demain". Elle est également présidente de l'association "Un pas vers la vie" qui offre des espaces pédagogiques adaptés aux enfants handicapés. C'est aussi la maman de Samy, jeune garçon autiste dont elle contait la vie dans son premier livre "Voleur de brosses à dents". Elle sort un nouvau livre dans la même dynamique : "Tous tes mots dans ma tête" aux éditions Robert Laffont. Depuis Le voleur de brosses à dents, Samy a grandi. Il a aujourd’hui 12 ans, et vit dans un lieu spécial, pour personnes polyhandicapées. Il ne parle pas. Mohammed, lui, a 37 ans. Il est réfugié, Irakien, et vient juste d’arriver en France. Il parle, mais seulement sa langue natale.  Entre ces deux êtres, qui n’ont a priori rien en commun, va pourtant naître une véritable amitié. Dans ce dialogue imaginaire entre son petit garçon et le réfugié qu’elle a accueilli chez elle, Eglantine Eméyé nous donne à voir, à travers leurs yeux, une autre vie. Celle que nous ne parvenons pas à imaginer, celle des « différents », des « autres » …    

    Littérature en forêt

    Play Episode Listen Later Dec 14, 2020 59:03


    Brocéliande, Rambouillet, Orléans, tant de forêts auxquelles nous ne pouvons plus accéder en cette période de confinement. Cette semaine Christophe Henning nous emmène en ballade sous les arbres en mettant à l'honneur deux ouvrages sans langue de bois. Entre  une cabane au fin fond du Périgord Noir ou les cordes d'un violon dans les Dolomites, votre lecture risque de se transformer en aventure.    Par la force des arbres d'Édouard Cortés Édouard Cortés est un marcheur ou plutôt un pèlerin. Avec femmes et enfants, il a déjà rallié Compostelle, Rome et Jérusalem. Que ce soit avec ses pieds en calèche ou en 2CV, il aime cheminer et oser la découverte qu'elle soit culturelle ou personnelle. Dans son ouvrage "Par la force des arbres", il raconte une expérience inédite: construire une cabane et y vivre pendant trois mois. Après un coup de tonnerre du destin, Édouard Cortès choisit de se réfugier au sommet d’un chêne, de prendre de la hauteur sur sa vie et notre époque effrénée. À presque quarante ans, il embrasse femme et enfants, supprime ses comptes sur les réseaux sociaux et s’enfonce dans une forêt du Périgord pour un voyage immobile. Là, dans une cabane construite de ses mains, il accomplit son rêve d’enfant : s’enforester, rompre avec ses chaînes, se transformer avec le chêne, boire à la sève des rameaux. La forêt aux violons de Cyril Gély Cyril Gély est un créatif. Le théâtre, le cinéma, l'écriture sont autant de domaines qu'il a déjà expérimentés, et avec brio ! Il n'est pas étonnant, donc, de le voir écrire un livre qui porte sur la création. Plus terre à terre, cette fois-ci, car l'auteur raconte dans son roman la vie d'un jeune luthier qui va façonner le bois pour donner vie à la musique, mais pas que... Antonio, jeune luthier de Crémone, entreprend cinq voyages dans la région des « Montagnes roses » d’Italie dans le but d’acheter du bois pour ses violons. Ces voyages nous content une histoire d’amour passionnelle et silencieuse, une quête impossible, un monde d’arabesques et d’ivoire. Car là-bas, au lever du soleil, une jeune fille va inspirer à Antonio le plus beau des violons. Un violon qui évoquerait la silhouette d’une femme, de toutes les femmes...  

    [LIVRES] Histoires de turbulences avec le prix Goncourt 2020 et Caroline Tiné

    Play Episode Listen Later Dec 7, 2020 59:08


    Nous avons tous cette petite sensation au fond de nous lorsque notre coeur se soulève après un décollage en avion, à la fois agréable et inconfortable.  On ressent pesque la même chose lorsqu'on ouvre ces deux romans : "L'anomalie" d'Hervé Le Tellier et " Tomber du ciel" de Caroline Tiné.  Embarquement immédiat avec Christophe Henning pour découvrir ces deux histoires d'avions et de passagers aux destins hors-normes.   "L'anomalie", d'Hervé Le Tellier , prix Goncourt 2020 Hervé Le Tellier frôle la science-fiction dans ce roman 2.0 où les passagers d'un Boeing 787 à destination de New-York  vont vivre des turbulences fortes. Entre impressions de déjà-vu, bouleversements et rencontres imprévues, le nouveau Goncourt, capte l'attention du lecteur dès les premières pages.   "Tomber du ciel", de Caroline Tiné Pendant 10 ans, Talita, 33 ans, est hôtesse de l'air. Nostalgique de cette vie à 10 000 mètres d'altitude elle voyage à toutes les occasions pour trouver l'inspiration et écrire.  Un roman choral dont Talita est le centre.   L'histoire se passe dans le vol Paris - Singapour avec des passagers aux destins particuliers qui cherchent chacun à retrouver un équilibre de vie dans ce roman rythmé et angoissant.  

    [Livres] Au bout de l'absurde, l'enfer nazi

    Play Episode Listen Later Nov 30, 2020 59:03


    C’est un peu la force de la fiction de nous dévoiler les parts d’ombre qu’il ne faut pas passer aux oubliettes. Invités de Christophe Henning, Oscar Lalo et Thomas Snégaroff reviennent chacun sur une page douloureuse du XXe siècle, le nazisme et la folie hitlérienne.   "La race des orphelins", d'Oscar Lalo Le projet fou d’Hitler était d’imposer une race pure, une race qu’il voulait même fabriquer, en créant des crèches de bébés aryens. Dans ces Lebensborn devaient naître les Allemands de demain. Mais une fois le nazisme vaincu, que deviennent ces enfants formatés ? Avec "La race des orphelins", Oscar Lalo signe un roman à la fois sensible et percutant, bouleversant. Dans son précédent roman, "Les contes défaits" (2016), il était déjà question d’enfance bafouée. Est-ce donc l’écriture qui sauve de l’oubli ?   "Putzi", de Thomas Snégaroff Dès la fin de la Première Guerre mondiale, Hitler a voulu prendre sa revanche. Comment a-t-il réussi à attirer à lui tant d’individus prêts à le suivre dans son projet fou ? À s'entourer d’hommes aussi ambitieux que serviles ? Le premier roman du journaliste et historien Thomas Snégaroff est magistral. Il raconte la trajectoire d'Ernst Hanfstaengl, dit "Putzi". Devenu le confident et le pianiste d'Hitler, il aurait pu être un personnage clé du système nazi. Mais peut-être fait-il partie des perdants, des vaincus, avant même la fin de la guerre...   CHRONIQUE - LES livres DU CONFINEMENT Parmi les livres sortis en plein confinement - et alors que les librairies étaient fermées - et que l'on ne veut pas passer sous silence : celui de Sophie Nauleau, "Espère en ton courage" (éd. Actes Sud), paru à l'occasion du Printemps des poètes.  

    De l'art contemporain à l'art de vivre

    Play Episode Listen Later Nov 23, 2020 58:46


    [Livres] L'Algérie au passé, blessures et héritage

    Play Episode Listen Later Nov 16, 2020 59:04


    Entre l'Algérie et la France, c'est un peu, et douloureusement, je t'aime moi non plus. À force d'erreurs politiques, de confrontations et de réels affrontements, les morts et les blessures, les remords et les ruptures se sont accumulés. On oublie trop souvent que l'Algérie est d'abord une mosaïque dessinée par l'histoire et déchirée par le temps. Cette guerre a marqué toute une génération. Elle est au cœur des romans d'Alain Jaspard et d'Olivia Elkaïm.   "Les bleus étaient verts", d'Alain Jaspard À 20 ans, on découvre la guerre aussi bien que la vie et les amours. Reniant des générations de mineurs, Max par en Algérie et mène une guette en demi-teinte, faite de tensions et de tentations, de naïvetés et d'émancipations.   "Le tailleur de Relizane", d'Olivia Elkaïm Ils sont juifs, français, algériens, et vivent dans leur chair et leur famille, la déchirure des années de guerre. Marcel, tailleur de Relizane, est un homme réputé et respecté. Sa famile entretient la mémoire et le mystère d'une lignée que la petite-fille de Marcel raconte avec émotion.   CHRONIQUE - LES ROMANS DU CONFINEMENT Le confinement est un moment douloureux pour les écrivains, dont les livres sont publiés alors que les librairies sont fermées. Parmi eux, Claire Fercak, qui signe "Ce qui est nommé reste en vie" (éd. Gallimard).  

    [Livres] Un monde qui vole en éclats

    Play Episode Listen Later Nov 9, 2020 58:04


    La littérature nous aide à traverser les épreuves, les crises et raconte aussi les drames du monde et les blessures intimes. Christophe Henning reçoit trois auteurs pour nous parler de ces effondrements qui nous font plonger dans le vide, qui nous laissent dans l'effroi, la colère ou l'incompréhension : Charif Majdalani, Sabyl Ghoussoub et Sophie Reungeot.    "Beyrouth 2020", de Charif Majdalani Dans son journal "Beyrouth 2020 - Journal d'un effondrement", qui vient de recevoir le prix spécial du jury Femina, le romancier Charif Majdalani évoque ce Liban tant aimé qui s'enfonce dans la crise. Tenir la chronique de cet effondrement permet sans doute de tenir. De canaliser l'interrogation persistante : que va-t-il rester de Beyrouth ?    "Beyrouth entre parenthèses", de Sabyl Ghoussoub Son héros franco-libanais quitte Beyrouth pour réaliser un vieux défi : se rendre en Israël. Tout se passe comme prévu, il est donc soumis à un long interrogatoire, dans lequel il retrouvera peut-être les réponses à ce qui le préoccupe vraiment.   Le bruit des avions", de Sophie Reungeot Audrey est venue de sa Province pour vivre à Paris et réussir mais ce n'est pas si simple. Et puis tout vole en éclat un vendredi 13, quand des fous furieux attaquent le Bataclan. Tout s'effondre et il faut chercher à quoi, à qui, se raccrocher pour ne pas perdre pied. Sophie Reungeot, rescapée du Bataclan, en sait quelque chose. Elle brosse un roman sensible et foisonnant de la quête de soi et de la paix retrouvée.   

    [Livres] Petits meurtres entre amis, avec Romain Puértolas et Caroline de Bodinat

    Play Episode Listen Later Nov 2, 2020 58:52


    Lire, c'est comme mener une enquête. Les pièces d'un puzzle se rassemblent petit à petit, et, même si on se perd en route, l'auteur finit toujours par nous conduire là où il veut, généralement là où nous n'aurions pas imaginé aller, justement... Christophe Henning reçoit Romain Puértolas et Caroline de Bodinat. Il donne aussi la parole à Jean-Claude Raspiengeas, dont le roman vient d'être publié.   "Sous le parapluie d'Adélaïde", de Romain Puértolas Un assassinat en pleine foule. Plus il y a de monde, moins il y a d'indices. Et quand Louise, jeune avocate, mène l'enquête, elle va découvrir bien des histoires qui s'entremêlent et font pencher la balance de la justice d'un côté puis d'un autre. Romain Puértolas est un écrivain qui aime mener son lecteur par le bout du nez. "J'aime beaucoup que le lecteur ait un puzzle à monter, dit-il, et à la fin quand il met la dernière pièce du puzzle, il soit étonné parce que ce n'est pas du tout l'image qu'il pensait qu'il allait monter !"   "Dernière cartouche", de Caroline de Bodinat Peut-on parler d'un accident de chasse en pleine ville ? Paul des Tures est mort, c'est seulement alors que sa fille découvre qui il est vraiment. Homme fantasque, père original et trop absent... une fois encore l'enqupete va dresser le portrait surprenant d'un homme déroutant.   CHRONIQUE - LES ROMANS DU CONFINEMENT Le journaliste Jean-Claude Raspiengeas vient de publier "Routiers" (éd. L'Iconoclaste). Une enquête qui a des allures de roman, de road movie.   NDLR : Cette émission a été enregistrée le 15 octobre 2020, avant le confinement et la fermeture des librairies.  

    [Livres] En quête des origines, avec Marie-Hélène Lafon et Dany Héricourt

    Play Episode Listen Later Oct 26, 2020 59:03


    Les histoires de famille sont le creuset préféré des romanciers. Peut-être parce qu'elle racontent la vie de tout un chacun et que l'effet miroir vient nous toucher au plus intime de notré généalogie. Christophe Henning reçoit Marie-Hélène Lafon et Dany Héricourt.   "Histoire du fils", de Marie-Hélène Lafon Dans un monde qui bouge, il y a ceux qui cultivent les racines, d'autres qui partent à l'aventure, dans la grande ville où tout devient possible. Cette histoire de famille que raconte Marie-Hélène Lafon se mélange à la grande histoire, les événements viennent percuter les destins et les secrets se tissent, au fil des désirs et des fidélités.   "La Cuillère", de Dany Héricourt Mais d'où vient cette cuillère ? Le père vient de mourir et cette cuillère étrangère a bien une histoire... mais de quoi cet objet usuel peut-il être la trace ? Il faut mener l'enquête et faire parler le couvert qui n'est pas là par hasard, quitte à prendre la route, traverser la Manche et découvrir d'autres contrées.   CHRONIQUE - LES ROMANS DU CONFINEMENT Tatiana de Rosnay a publié le 12 mars dernier "Les fleurs de l'ombre" (éd. Héloïse d'Ormesson / Robert Laffont). Il est question de secrets de famille, de destins et de trahisons. "C'est un roman qui se passe dans une quinzaine d'années, explique son auteure, mais dans ce roman je n'invente pas grande chose puisque on va dire que le futur est déjà presque là."    LA CHRONIQUE POÉSIE DE STÉPHANE BATAILLON Stéphane Bataillon présente le premier recueil de poésies de Gérard Bocholier "J'appelle depuis l'enfance" (éd. de la Coopérative).  

    [Livres] Sortir de la violence, avec Amin Maalouf et Étienne de Montety

    Play Episode Listen Later Oct 19, 2020 59:01


    L'humanité sera-t-elle un jour capable mettre fin à la violence ? Mais d'où viendra cette sagesse ? À quels saints se vouer pour enfin échapper au piège de la domination ? Autant de questions sur lesquelles les romans d'Amin Maalouf et d'Étienne de Montety apportent des éléments de réflexion.   "Nos frères inattendus", d'Amin Maalouf Dans le roman d'Amin Maalouf, qui ressemble plutôt à une dystopie, les puissances nucléaires entrent dans un bras de fer, alors qu'une force inconnue s'interpose et vient prendre l'humanité tout entière en otage. Ainsi y a-t-il toujours plus fort que nous qui prenne le pouvoir, est-ce pour le meilleur ou pour le pire ?   "La grande épreuve", d'Étienne de Montety Comment s'enchaînent inexorablement les drames ? Comment quelques uns déraillent au point de ne plus pouvoir revenir en arrière ? Au service du bien ou du mal, il y a toujours un moment où il faut se déterminer. À moins que ce soit notre histoire personnelle et les hasards des rencontres qui forcent le destin...   Chronique - LES ROMANS DU CONFINEMENT Le 6 février 2020, en plein confinement, les éditions Robert Laffont publiaient "La disparue de l'île Monsin". Son auteur, Armel Job, a voulu raconter une enquête autour de la disparition d'une femme. Il s'inspire notamment d'un fait divers tragique, qui a eu lieu un an avant le début de son roman : la disparition de deux petites filles tombées à l'eau dans la Meuse.    La Chronique Poésie de Stéphane Bataillon Stéphane Bataillon présente le premier recueil de poésies de Nathan Trantraal, "Vache enragée". Ce recueil "assez dur, qui nous raconte la vie des couches populaires en Afrique du Sud", est publié en bilingue français et kaaps, un dialecte "qui est un peu l'argot local".  

    [Livres] Les mondes de l'enfance

    Play Episode Listen Later Oct 12, 2020 58:16


    De l'enfance, nous gardons un souvenir souvent ambivalent. Le temps a passé, la mémoire garde ce qui nous est le plus précieux... en général.    "Loin-Confins", de Marie-Sabine Roger Tana est une enfant heureuse, dernière d'une famille nombreuse. Elle est princesse, fille du roi de Loin-Confins, cet archipel dont son père a été chassé. Mais n'est pas de sang royal qui veut et il n'est pas question de laisser de perdre l'héritage.   "Une bête aux aguets", de Florence Seyvos La rougeole qui a frappé Anna est virulente. Heureusement, un traitement vient la sauver, mais les cachets blancs et les pilules bleues sont-ils une aide ou un piège ? Dotée d'une vision particulièrement aiguisée du monde, Anna est-elle douée de dons extraordinaires ou d'un mal étrange ?    Les romans du confinement Sorti le 5 février 2020, juste avant le confinement, "L'officier de fortune", de Xavier Houssin, raconte la vie d'un militaire qui a fait toute sa carrière dans l'infanterie coloniale. Un homme qui, après une vie dédiée à la chose militaire, se retrouve seul. Dans la France de l'après-68, il se retourne sur son passé et se rend compte que tout ce qu'il a fait n'a servi à rien...   La chronique Poésie de Stéphane Bataillon Les éditions de L'Iconoclaste lancent une nouvelle collection de poésie, L'Iconopop. Une collection "assez décalée et assez moderne", qui compte parmi ses trois premiers recueils, "Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse" de Mathias Malzieu et Daria Nelson.  

    [Rentrée littéraire] Le secret des montagnes, avec Erri De Luca et Olivier Mak-Bouchard

    Play Episode Listen Later Oct 5, 2020 59:03


    En cette rentrée littéraire, deux livres nous entraînent en montagne, ce cadre magique et imposant fait de pièges et de beauté, de grands espaces où se confrontent l'homme et la nature, et peut-être aussi la vraie nature de l'homme. "Impossible", d'Erri De Luca et "Le Dit du Mistral", d'Olivier Mak-Bouchard.   "Impossible", d'Erri De Luca Erri De Luca met en tête à tête un magistrat et un ancien activiste d'extrême gauche. Un homme est mort tombé au fond d'un ravin : accident ou meurtre ? Cette rencontre impossible est-elle seulement le fruit d'une conïncidence ?   "Le Dit du Mistral", d'Olivier Mak-Bouchard Qui n'a jamais gratté la terre en espérant dénicher un trésor ? Quand le narrateur vient en aide à son voisin, il ne sait pas encore tout ce qu'il va devoir faire, sans compter que la montagne résiste. Réveiller les légendes n'est pas sans conséquences...   Les romans du confinement Sorti le 26 février, juste avant le confinement, "Les lendemains", roman de Mélissa Da Costa, raconte l'histoire d'Amande, une jeune femme de 29 ans, qui voit sa vie en éclats. Elle décide de partir d'isoler en Auvergne. Petit à petit, grâce au contact avec la terre elle va revenir vers la vie et dépasser son chagrin.   La chronique Poésie de Stéphane Bataillon La poésie fait l'actualité ! L'entrée au Panthéon de Verlaine et Rimbaud fait l'objet d'une pétition signée par plusieurs anciens ministres et ministre : cela va-t-il aboutir ? La polémique enfle. En attendant d'en savoir plus, Stéphane Bataillon lit deux poèmes, l'un de Verlaine, l'autre de Rimbaud, qui ont tous deux le même titre : "Marine". Sans doute que le Panthéon n'était pas le rêve de Rimbaud...  

    [Rentrée littéraire] Désirs et destinées

    Play Episode Listen Later Sep 28, 2020 58:45


    Tout le monde s’accorde sur l’émancipation des femmes, enfin à l’ordre du jour mais dans les faits comment les relations amoureuses, les relations de chacun et la vie ensemble peuvent-elles s’organiser ?   "L’intimité"  (Actes Sud) La maternité vue à travers le prisme de notre société. C’est le sujet de ce "magnifique roman, foisonnant", selon Christophe Henning. Les portraits de trois femmes et un homme. Tout commence avec un drame, la mort de Adda, dont l’accouchement se passe mal. "Il est encore très vrai très concrètement que les femmes donnent beaucoup plus de temps au travail domestique, aux enfants que les hommes. Il y a une inégalité dans la famille dans la répartition des rôles qui se retrouve dans les inégalités de carrière , de salaire… La question mérite d’être posée », estime Alice Ferney. Moment d’incroyable bouleversement des relations des structures familiales. "Je me suis demandé s’il était possible de faire rentrer dans une histoire romanesque le plus possible de problèmes liés à ces évolutions, aussi bien la recomposition des familles, les questions liées au désir d’enfant, le désir des hommes, la question des nouvelles techniques de procréation. Est-on à un moment où on va rendre équivalent le fait d’avoir un enfant de façon sexuelle ou de façon artificelle ?"   "Prudence et passion" ( Albin Michel) Elena et Marianne sont sœurs et bien différentes mais elles ont toutes deux confrontées à la société en ébulltion. Comment mener son existence quand on se trouve en décalage avec le monde dans lequel on vit? Il y a une filiation entre ce roman et de Christine Jordis et celui de Jane Austen, "Raison et Sentiments", qui opposait deux soeurs qui proposaient deux regards sur la vie, Elinor, paragon de la modération et la sagesse et Marianne, qui personnifie l'audace.      "Trouvant que le monde actuel pose des problèmes multiples et nous plonge dans un chaos et nous prive de repères, je pensais à Jane Austen dont j’ai préfacé pour l’édition Folio Classique deux ou trois romans que je connais bien. Qu’aurait-elle dit cette femme que l’on taxe de conservatrice devant les soubresauts et la violence qui agite notre monde ? Je me suis dit qu’il serait bien de prendre une de ses héroïnes que j’appelle Elena et de la plonger dans le monde actuel, en étudiant les contraintes auxquelles elles étaient livrées et qui sont aujourd’hui devenues une liberté dont nous ne savons exactement que faire et qui parfois nous pèse". " "Souvent, les mots déchaînent un blâme, des insultes et une catégorie infamante dans lequel on vous met. Je pense que la tolérance, celle d'une Elena, est une de vertus nécessaires à la vie en société", constate Christine Jordis.     

    Traditions vivaces et fleuve mythique

    Play Episode Listen Later Sep 21, 2020 58:53


    La nature puissante et la force du destin sont au cœur des deux livres à découvrir aujourd’hui avec Christophe Henning : "les Roses fauves", de Carole Martinez (éditions Gallimard) et "Mississippi solo" de Eddy L.Harris (éditions Liana Levi) Carole Martinez nous entraîne dans l’histoire fascinante d’une lignée de femmes courageuses cernées par la mort et héritières d’un destin. Reste-t-on prisonniers de ceux qui nous ont précédés ? Comment dompter cette puissance et se trouver enfin libres ? A à peine 30 ans, Eddy L.Harris s’est lancé dans la descente du Mississipi en canoé. Une épopée racontée avec humour et simplicité par un homme qui cherche alors un sens à sa vie. Aujourd’hui, 30 ans après, l’a-t-il trouvé ?   Désir, amour et mort   "Les roses fauves, c’est certainement l’un des plus beaux romans de cette rentrée", considère Christophe Henning. Son invitée, Carole Martinez, expose sa vision des femmes : "C’est un roman féminin, féministe sans doute aussi. J’ai tendance à voir en la femme un immense fleuve et quelque-chose de très puissant. Je parle de cette puissance-là, de ces silences. Je suis féministe dans le sens où je m’intéresse aux femmes, j’aime les faire parler, j’aime les modeler, j’aime les mettre au centre."   L’histoire : Une romancière, auteur d’un livre nommé « Le Cœur cousu », part en Bretagne, à la recherche d’inspiration. Elle fait la connaissance de Lola Dolores, la postière du village, qui est boiteuse, plutôt timide et qui va lui faire découvrir une étrange tradition espagnole, en l’invitant à dîner. Il y a dans une armoire de sa maison cinq cœurs cousus, avec à l’intérieur des bouts de papiers qui sont comme des secrets, des confidences, écrits par les femmes de la famille au soir de leur vie. A la mort de chaque femme, c’est la fille aînée qui en hérite, avec interdiction absolue de l’ouvrir, sous peine de malédiction… Mais un des cœurs anciens, celui d’Inès Dolores, a été tellement usé qu’il est éventré. Les bouts de papier attendent d’être lus… Ceux d’une femme à la découverte du monde et du désir avec ce lien constant entre le désir, l’amour et la  mort. La vie et le jardin de Lola vont être bouleversés par l’histoire de son ancêtre.  Avec des roses, "qui semblent douées de mouvement et se défendent à coup de griffes comme des bêtes".   Un fleuve mythique Parti à l’aventure sur les 4 000 km du Mississipi, Eddy L.Harris a refait le parcours 30 ans après, toujours fasciné, amoureux de ce fleuve, en quête de l’identité des Etats-Unis. C’est en traversant le pays par le Mississippi qu’on a une belle tranche du pays, en passant par 10 Etats. En 30 ans, plus que le fleuve, c’est l’écrivain, le voyageur qui a changé. "C’est le mythe des Etats-Unis. C’est un petit fleuve qui grandit au fur et à mesure, et un peu une métaphore des Etats-Unis", raconte l’écrivain américain qui a grandi à Saint Louis. "Je devenais un homme fleuve, plus assuré sur l'eau que sur terre"   L’histoire : "Quelques années après avoir décidé d’être écrivain, je n’avais pas du succès et j’ai décidé soit de me tuer, soit de changer ma vie. Ce livre a finalement eu du succès. Le fleuve, comme un parent, est à la fois complice et adversaire, parfois, comme mon père,  quelqu’un qui m’aide, parfois difficile, parfois bruyant", témoigne Eddy L.Harris, qui fait de nombreuses rencontres tout au long de ce voyage. "C’est cela qui fait le voyage et qui fait ce pays. La chose qui n’a pas changé, c’est la générosité, et l’accueil".  La vie, c'est ce qu'on en fait, conclut-il.  

    Plongée dans des mondes étranges

    Play Episode Listen Later Sep 14, 2020 59:00


    [Rentrée littéraire] Destinées juives, du ghetto au kibboutz

    Play Episode Listen Later Sep 7, 2020 58:38


    En cette période de rentrée littéraire, des centaines de romans arrivent en librairie, de quoi s'échapper du Covid avec de grandes histoires... Les deux romans d'aujourd'hui nous parlent de la grande histoire, avec ses horreurs, ses douleurs, ses espoirs et ses échecs.   "Rachel et les siens" (éd. Grasset) Metin Arditi nous raconte l'histoire de deux familles, l'une arabe, l'autre juive, qui vivent en harmonie à Jaffa, jusqu'à ce que le XXe siècle parte à la dérive.   "La chasse aux âmes" (éd. Plon) Sophie Blandinières nous mène en enfer. Elle nous montre de l'intérieur la vie du ghetto de Varsovie, quand l'inimaginable survient, que la ville devient prison, quand des hommes, des femmes, des enfants, sont victimes du tragique, aveuglément.   Une seconde chance pour les romans du confinement... Et si on donnait une seconde chance aux romans parus durant le premier semestre 2020 ? Des livres sortis alors que les librairies étaient fermées et que l'on ne veut pas voir passer à la trappe : parmi eux, "Louise des Ombrages", parus trois jours avant le confinement. Son auteur, Yves Viollier nous en parle.  

    [Rentrée littéraire] Être une femme libérée, vraiment

    Play Episode Listen Later Aug 31, 2020 58:38


    Au pied de la lettre revient pour une nouvelle saison. Et pour cette première émission de la rentrée, Christophe Henning reçoit Véronique Olmi et une nouvelle et jeune romancière, Capucine Delattre. Dans cette rentrée il est souvent question de femmes, qu'ils s'agisse de leurs blessures, de leurs combats, de leurs victoires aussi.   "Les évasions particulières", de Véronique Olmi Sabine, Hélène et Mariette sont chacune à leur manière des battantes. Les trois sœurs partent à la conquête de leur liberté, au risque de bousculer les équilibres familiaux. Trois ans après "Bakhita" (2017), Véronique Olmi revient avec une grande fresque familiale et sociale, qui ne ressemble en rien à son précédent roman. Et pourtant, la romanière renoue avec les thèmes de la liberté, de l'accomplissement et du destin.   "Les déviantes", de Capucine Delattre Anastasia est brillante. À 29 ans, elle est à l'aube d'une grande carrière, quand elle est rattrappée par un cancer du sein. Et si c'était l'occasion d'un sursaut ? À tout juste 20 ans, Capucine Delattre signe un roman d'une étonnante maturité, d'une force surprenante.    

    [Livres] La lumière traverse la nuit, avec Christian Bobin et Patrick Cloux

    Play Episode Listen Later Aug 28, 2020 54:42


    "Pierre," de ChRistian Bobin Aurait-il aimé être peintre ? Christian Bobin écrit à grand traits de feutre noir des lettres appuyées qui dessinent des mots et des images. "J'essaie de peindre des mots." Pas étonnant qu'il se trouve en amitié avec Pierre Soulages et ses œuvres "outrenoir". Dans "Pierre," il raconte son émotion devant le travail de l'artiste. Du Creusot jusqu'à Sète, le poète n'a pas hésité à faire le voyage pour rencontrer Pierre Soulages.    "Durer encore", de PatricK Cloux Patrick Cloux cultive ses récits comme il ensemence son jardin auvergnat. Fait de mille éclats de vie, son journal "Durer encore" est marqué au fer rouge par la maladie de sa femme aimée, la complice éternelle. Que dire ? Que faire si ce n'est écrire des traces de cette vie fragile. "Finalement, fondre et émietter cette douleur et cette absence m'a aidé à écrire et le reconstituer dans un livre refait une sorte de pas que je peux transposer et transmettre... pour que cela dure."    Le coup de cœur de Stéphane Bataillon Stéphane Bataillon partage son coup de cœur pour "Solitude Europe" (éd. Cheyne), recueil de poèmes de Sébastien Fevry, poète belge qui vient de recevoir le prix Guillaume-Apollinaire Découverte.   Émission d'archive diffusée en novembre 2019  

    [Livres] Des mots du quotidien, avec Philippe Delerm et Annabelle Combes

    Play Episode Listen Later Aug 27, 2020 55:00


    "L'extase du selfie", de Philippe Delerm Il n'est guère besoin d'aller très loin pour s'amuser, s'émerveiller et peut-être philosopher. Avec Philippe Delerm ce sont les gestes du quotidien qui prennent de l'épaisseur, qui nous révèlent comme un négatif photographique les traits de nos existences trop souvent voilées pas nos regards aveugles.   "La calanque de l'aviateur", d'Annabelle Combes Léna a besoin de s'enraciner quelque part pour s'émerveiller à nouveau, apprendre à vivre et respirer. Et c'est dans cette ville du Cotentin, où tout le monde se connaît, qu'elle va retrouver les gestes du quotidien et l'énergie d'aller vers les autres, de renouer avec les mots.   Le coup de cœur d'Odile Riffaud Depuis le très sarcastique "Testament à l’anglaise" (1994) on guette les romans de Jonathan Coe. En cette rentrée littéraire, il publie "Le cœur de l’Angleterre". Le cœur de l’Angleterre géographiquement, cela correspond à la région des Midlands, d’où l’auteur est originaire. C’est là que vivent les héros du roman : dans "Bienvenue au club" (le premier tome de la trilogie), ils étaient adolescents à Birmingham dans les années 70, cette fois ils ont le cheveu grisonnant, on est dans les années 2010 et leur quotidien est rattrapé par… le Brexit. Qu’est-ce que l’Angleterre profonde ? Comment définir l’identité anglaise ? Ces questions reviennent tout au long du roman.   Émission d'archive diffusée en septembre 2019  

    [Livres] Jeanne d'Arc, Matthias Sindelar: des vies romanesques

    Play Episode Listen Later Aug 26, 2020 55:07


    Émission d'archive diffusée en février 2020  

    [Livres] Écriture et secrets de famille, avec Laurence Nobécourt et Aurore Lachaux

    Play Episode Listen Later Aug 25, 2020 55:32


    "Le Chagrin des origines", de Laurence Nobécourt Au fil de ses romans et essais, Laurence Nobécourt gratte les strates du passé familial, telle une démangeaison qui met à nu les ombres pour entrer dans la vérité des existences. Il n'y a pour elle pas d'autre chemin de libération que l'écriture patiente, constante, obstinée.   "Compléments du non", d'Aurore Lachaux Aurore Lachaux signe son premier roman. Ce n'est pas seulement le portrait douloureux du père qui apparaît avec pudeur, au cours de ce texte court, mais des flash d'une vie qui se bat, qui refuse les compromissions, qui cherche la cohérence d'une vie éclatée.   Émission d'archive diffusée en septembre 2019  

    Coups de froid et littérature, avec Hélène Gaudy et Jean-Baptiste Andrea

    Play Episode Listen Later Aug 24, 2020 55:41


    "Un monde sans rivage", d'hélène Gaudy C'est une épopée étrange que nous raconte Hélène Gaudy dans "Un monde sans rivage" (éd. Actes Sud). Partant à la conquête du pôle Nord, à la jonction du XIXe et du XXe siècle, trois hommes en ballon échouent sur la banquise. Incroyablement optimistes ou parfaitement inconscients, ils progressent dans ce milieu hostile et blanc.   "Cent millions d'années et un jour", de  Jean-Baptiste Andrea Qui peut croire à une histoire pareille ? Un squelette de dinosaure au creux d'un glacier : Stan, le paléontologue, y croit dur comme fer. Il entraîne trois compères dans une quête insensée et opiniâtre, où ils s'enfoncent dans les Dolomites pour explorer sans relâche la roche et la neige. Un périple imaginé par Jean-Baptiste Andrea dans "Cent millions d'années et un jour" (éd. L'Iconoclaste).   Le coup de cœur d'Aurélie Le Floch Aurélie Le Floch recommande "Miss Islande" de Auður Ava Ólafsdóttir (éd. Zulma). Nous sommes en 1963 dans une Islande qui compte à peine 180.000 habitants. L'héroïne, qui veut devenir écrivaine, quitte ses parents pour s'installer à  Reykjavik, où elle retrouve son ami, un jeune homosexuel qui rêve de devenir costumier. Dans une société très normative, l'un et l'autre ne trouvent pas leur place.    Émission d'archive diffusée en septembre 2019  

    [Rentrée littéraire] Allez vers un ailleurs

    Play Episode Listen Later Aug 21, 2020 55:05


    C'est la rentrée littéraire, le rendez-vous des livres, des auteurs et des découvertes. Pas moins de 524 romans arrivent en librairie en quelques semaines, pour nous faire voyager, nous divertir et nous émouvoir. Parmi eux, 336 titres français et presque autant d'auteurs à (re)découvrir. Christophe Henning a sélectionné cette semaine le roman de Jeanne Benameur, "Ceux qui partent" (éd. Actes Sud) et "Nafar", de Mathilde Chapuis (éd. Liana Levi).

    [Livres] Des Italiennes au grand cœur, avec Françoise Gallo et Jérémie Lefebvre

    Play Episode Listen Later Aug 20, 2020 54:59


    On ne choisit pas sa famille, ni sa terre, mais on en garde la trace. Et quand cela se passe en Sicile, on veut bien croire que la marque des origines est indélébile. L'une s'appelle Giuseppa et a fui la Sicile au début du XXe siècle ; l'autre, Francesca, revient malgré elle pour fêter Noël. Toutes les deux vont s'élever contre l'ordre établi et bousculer l'organisation familiale. Françoise Gallo, avec "La Fortuna" (éd. Liana Levi), son premier roman, et Jérémie Lefebvre, avec "L’Italienne qui ne voulait pas fêter Noël" (éd. Buchet/Chastel), livrent deux portraits de femmes de tête, des Italiennes au grand cœur.   LA FORTUNA ( Françoise Gallo)  Une barque dans la nuit, des personnes serrées les unes contre les autres espèrent un avenir meilleur en partant de la Sicile vers la Tunisie. Cela se passe en 1901. Pourquoi quitter alors la Sicile ? "Pour des raisons sociales, économiques, politiques, personnelles, tout est mêlé. C'est l'histoire d'une Sicilienne, Giuseppa, une orpheline déposée à la porte d'un couvent, qui se fait balloter par la grande Histoire", raconte l'autrice. " C'est une enfant qui ne se résigne jamais à son abandon. Elle ne se résignera jamais à rien". Elle se raccroche à quelques mots laissés par sa mère biologique. Elle veut une seconde naissance, celle de son propre choix. "Une femme puissante, une femme courageuse, qui fuit la misère et l'emprise familiale", résume Stéphanie Gallet, touchée par ce récit.    L'Italienne qui ne voulait pas fêter Noël (Jérémie Lefebrve) Francesca est étudiante à Paris, en thèse de littérature. À l'occasion d'un pari stupide, où elle doit prouver sa non-appartenance à sa famille, elle se rend à Palerme pour les fêtes de Noël, mais elle ne devra pas fêter Noël avec les siens. C'est drôle, c'est aussi montrer un esprit indépendant. " Nous n'appartenons qu'à nous-même", dit-elle. C'est une jeune fille qui vient d'une famille atypique, très ouverte, pas très religieuse. Elle pense donc que pour ses parents, cela n'aura pas beaucoup d'importance. C'est très progressivement que les réactions vont se multiplier et qu'il n'est pas si simple de se soustraire à ce rendez-vous.    Le coup de cœur de Stéphanie Gallet Stéphanie Gallet présente le roman graphique "Ecolila", de François Olislaeger (éd. Actes Sud BD).   Émission d'archive diffusée en décembre 2019  

    Le message de l'enfance, avec Anne-Dauphine Julliand

    Play Episode Listen Later Aug 19, 2020 54:22


    Émission d'archive diffusée en novembre 2019  

    [Livres] Histoire en friches, avec Nathalie Piégay et Sonia Ristić

    Play Episode Listen Later Aug 18, 2020 55:18


    Émission d'archive diffusée en janvier 2020  

    [Livres] L'héritage des guerres, avec Régis Jauffret et Grégoire Kauffmann

    Play Episode Listen Later Aug 17, 2020 55:14


    Émission d'archive diffusée en juin 2020  

    [Livres] Bernard Chambaz et Emmanuelle Lambert sur les traces des écrivains

    Play Episode Listen Later Aug 13, 2020 55:03


    Émission d'archive diffusée en 2019  

    [Livres] Les leçons de la nature, avec Christian Signol et Claudie Hunzinger

    Play Episode Listen Later Aug 12, 2020 55:18


    Nous sommes tous issus d'une campagne où nous partageons les bois et les cimes avec le monde animal, végétal, minéral. Et il nous en reste des traces... ce que montrent Christian Signol et Claudie Hunzinger.   "Même les arbres s'en souviennent" de Christian Signol Émilien aura vécu un siècle. Véritable mémoire des générations successives, il a vécu simplement, traversant les épreuves et les joies d'une famille ballottée par le temps qui passent. Émilien peut enfin transmettre la mémoire familiale, confier ce trésor menacé d'oubli. Après 35 ans d'écriture et 40 romans écrits avec une régularité impressionnante, Christian Signol poursuit son œuvre nourrie d'une observation sensible du monde, de ce qu'il est et de ce qu'il devient. "C'est toujours l'histoire des familes françaises finalement, ces familles qui, au cours du siècle dernier, sont passées de la basse paysannerie à l'université, comme 80% des familles."   "Les grands cerfs" de Claudie Hunzinger Pamina habite en montagne, loin de la société de consommation mais pas seule pour autant. Il y a la forêt, les renards et les grands cerfs, qui nous fascinent avec leur ramure. Nobles et secrets, proches et insaisissables. "Observer les cerfs : on est dans un affût, on devient invisible, explique Claudie Hunzinger, et écrire aussi c'est être à l'affût."   Le coup de cœur de Jean-Claude Raspiengeas "C'est la grande révélation de cette rentrée littéraire." À 54 ans, Marin Tince signe son premier roman, "Et l'ombre emporte ses voyageurs" (éd. Seuil).   Émission d'archive diffusée en septembre 2019  

    [Livres] Histoires de vies, avec Éric-Emmanuel Schmitt et Léonor de Récondo

    Play Episode Listen Later Aug 11, 2020 54:33


    Que serait la vie sans la certitude de sa fin ? Comment surmonter les épreuves et vivre malgré tout, en tirer de la joie ? Ce sont des questions abordées dans les romans des deux invités de Christophe Henning.    "Félix ou la source invisible" (éd. Albin Michel, 2019) Fatou tient un café à Belleville. Elle se trouve confrontée à de multiples problèmes. "Parfois, un accident de la vie devient l'évènement catastrophe". Elle s'effondre et rentre en elle-même. C'est son fils, Félix, qui prendra soin d'elle. Ce livre raconte la quête d'un enfant qui veut guérir sa mère. Félix est fort, vaillant et optimiste.  Les personnages de ce roman sont originaux, cabossés mais solidaires. Ils sont dotés à la fois d'une force de vivre et du sens de la chaleur humaine. "Ce sont des évènements tragiques, mais également un chemin vers la joie", explique Eric-Emmanuel Schmitt.   "Manifesto" (éd. Sabine Wespieser, 2019) Léonor de Récondo raconte la mort de son père. Elle le fait converser avec l'auteur Ernest Hemingway, pour le tirer du silence terrible dans lequel est plongée la chambre d'hôpital. "J'avais un besoin vital de savoir qu'il était ailleurs et que son esprit conversait avec quelqu'un".  Ce roman place face à face l'intensité de la vie et le fracas de la mort. "Si tu ne regardes pas la mort en face, c'est la vie que tu n'affrontes pas", écrit l'auteur.    Émission d'archive diffusée en 2019  

    [Livres] Méfiez-vous de la profondeur des lacs, avec Sylvie Doizelet et Marion Richez

    Play Episode Listen Later Aug 10, 2020 54:53


    "Méfiez-vous de l’eau qui dort", nous conseille le proverbe. Comment ne pas y croire quand on se trouve sur les bords du Loch Ness dont peut surgir Nessy à tout moment ? Ou encore sur les bords infinis du lac Michigan, un des plus grands lacs au monde ?   "Loch Ness" (éd. Karbel) de Sylvie Doizelet Dans le roman de Sylvie Doizelet, les personnages prennent la parole tour à tour. Ils résident sur les bords du lac depuis plus ou moins longtemps, plus ou moins captivés par le monstre, mais fascinés par ce lieu qui aiguisent les sensibilités. Ils s’observent, de loin, se cherchent, se perdent… un huis clos dans les Highlands.   "Chicago", de Marion Richez (éd. Sabine Wespieser) Quand Ramona débarque à Chicago pour enseigner le français, elle ne connaît personne. Elle est prise dans une double fascination, entre les lumières de la ville et le scintillement du lac. Au hasard des concerts d’opéra, voici que se nouent des liens étranges et forts avec Jonathan et Suzanne.   Émission d'archive diffusée en mars 2020  

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