System of interconnected, large lakes in North America
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Candidat ou pas ? Au Cameroun, l'avenir du président Biya provoque de multiples débats depuis que le porte-parole du gouvernement et celui du parti au pouvoir ont affiché publiquement leur désaccord. C'était au début de la semaine sur RFI. Ce vendredi, voici la réaction de Christopher Fomunyoh. Mais comme le grand essayiste camerounais est aussi le directeur Afrique du National Democratic Institute, un think tank américain proche du Parti démocrate, il s'exprime d'abord sur le sommet organisé mercredi par Donald Trump. En ligne de Washington, Christopher Fomunyoh répond à C. Boisbouvier. RFI : « Plus de commerce, moins d'aide », a dit en substance Donald Trump aux cinq chefs d'État africains qu'il a reçus ce mercredi à la Maison Blanche. Qu'est-ce que vous pensez de cette nouvelle approche des États-Unis avec l'Afrique ? Christopher Fomunyoh : Effectivement, je pense que peut-être, compte tenu des richesses naturelles existant sur le continent, ça va ouvrir de nouvelles perspectives. Et nous l'avons ressenti parce que, mercredi, les cinq chefs d'États à tour de rôle, chacun parlait des richesses naturelles de son pays. Et il est envisagé un autre sommet, peut-être au mois de septembre à New York, et peut-être que ça va changer le paradigme. Les contrats miniers, c'est l'un des arguments que les États-Unis mettent à présent sur la table. Est-ce qu'après 25 ans d'échec dans les Grands Lacs, cette stratégie pourrait réussir ? Peut-être que les deux États du Congo et du Rwanda, voyant un intérêt commun dans la possibilité de nouvelles richesses dans l'exploitation des minerais, pourront s'entendre à régler leurs conflits par des voies de négociations. Donc c'est à encourager si ça peut calmer les choses et éviter la perte en vies humaines qu'a connu le Congo à l'est de son territoire, c'est vraiment à saluer. Alors à propos de ces matières premières, pour l'instant, c'est la Chine qui exploite le plus de terres rares en Afrique. Est-ce que les États-Unis ont raison ou pas de vouloir entrer en compétition avec la Chine sur le terrain africain ? Effectivement, la compétition avec la Chine, je ne serais pas surpris si cela était entré dans le calcul par rapport même à l'invitation des cinq pays dont les chefs d'États se trouvent à Washington en ce moment. Donc, a priori, Washington a pris soin d'inviter cinq chefs d'États qui résistent à la force d'attraction de la Chine ? Je ne sais pas si c'est cela, l'indicateur qui a motivé le choix de ces cinq pays, mais c'est quand même des pays qui, à divers degrés, contiennent des ressources qui peuvent attirer le secteur privé américain. Sur RFI et France 24, au mois de mars dernier, le nouveau président du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, a révélé que les Chinois avaient souhaité installer une base militaire sur les côtes gabonaises, mais que le Gabon avait décliné la proposition. Est-ce que vous pensez que c'est l'une des raisons pour lesquelles ce président était invité à la Maison Blanche ce mercredi ? Effectivement, ça se voit que, depuis la transition au Gabon, le Gabon essaie de peser aussi dans les conversations diplomatiques avec Washington. On l'a ressenti aussi mercredi lorsque le nouveau président gabonais a fait étalage de son ouverture. Vous êtes Camerounais et vous suivez avec beaucoup d'attention le début de la campagne pour la présidentielle d'octobre prochain. Cette semaine, on a entendu le porte-parole du gouvernement nous dire que la candidature de Paul Biya à un huitième mandat n'était sûre qu'à 50%. Puis le porte-parole du parti au pouvoir RDPC nous dire que cette candidature était sûre à 100%. Comment vous réagissez ? Cela ne me surprend pas du tout. Tout au contraire, ça démontre ce que nous avons toujours décrié avec le régime en place, parce que nous avons vu le ministre René Sadi, par exemple, qui semble prendre la mesure de l'angoisse dans laquelle vivent les populations camerounaises quant à l'effectivité de la gouvernance et de la gestion du pouvoir par le président Paul Biya. Il a essayé d'être rationnel et même de rassurer dans une certaine mesure ces populations-là. Mais quelques heures après, nous avons été très surpris que le ministre Fame Ndongo sorte en se lançant dans un sophisme exacerbé, qui prête à confusion non seulement pour les Camerounais, mais aussi pour tous les Africains qui regardent avec curiosité ce qui se passe au Cameroun. Si Paul Biya vous demandait conseil aujourd'hui, qu'est-ce que vous lui diriez ? Je lui dirais clairement d'aller se reposer parce que, si je voulais être cynique, je dirais comme certains que la candidature de Paul Biya serait un cadeau. Le plus beau cadeau que le parti au pouvoir pourrait rendre à l'opposition. Parce que ce serait très facile de le battre dans une campagne où il ne pourra pas battre campagne, où il ne pourra pas faire des tournées dans les dix régions du pays, où il ne pourra pas interagir avec les journalistes et les populations. Mais je ne suis pas cynique à ce point. Je suis optimiste de nature et je lui dirais carrément : « en tant que grand-père, en tant qu'arrière-grand-père, c'est le moment de prendre votre retraite et d'être respecté par les Camerounais et par les Africains et par le monde entier ».
La presse congolaise en fait ses gros titres : « Accord de paix RDC Rwanda : un pas décisif vers la stabilité », titre le Journal de Kinshasa, qui parle d'une « étape majeure » et résume les grandes lignes de l'accord trouvé mercredi à Washington, notamment « le respect mutuel de l'intégrité territoriale, l'interdiction totale des hostilités », ou encore « le désarmement et le désengagement des groupes armés non-étatiques ». De son côté, Le Maximum parle d'un « pré-accord », « arraché par Washington », estimant que « cet accord global a été obtenu grâce à la pugnacité de la médiation américaine ». « Pour l'oncle Sam », poursuit le Maximum, « il n'y a plus place désormais pour les tergiversations habituelles dans les négociations devant aboutir à la pacification de la région des Grands Lacs, perturbée de manière incessante par l'activisme militaro- économique du régime de Paul Kagamé ». La presse rwandaise évoque également ce « projet d'accord de paix », c'est le cas du New Times, qui précise que « le texte de l'accord, devrait être signé par les ministres des deux pays le 27 juin ». Et maintenant l'Iran ! Le coup de gueule de Pierre Sané, dans Sénéplus. Un texte de l'ancien haut fonctionnaire de l'ONU et secrétaire général d'Amnesty International, intitulé : « Bombarder une intention ». Pierre Sané évoque l'histoire récente et interroge : « N‘avaient-ils pas évoqué « les armes de destruction massive en Irak, malgré les dénégations de Saddam Hussein, appuyés par les rapports des inspecteurs des Nations Unies (…) une fois qu'ils ont détruit l'Irak et n'ont rien trouvé, ils ont insisté sur « l'intention » que Saddam Hussein aurait eue de s'en procurer ». « Je passe sur la Libye, la Syrie, l'Afghanistan, la Côte d'Ivoire, mensonges puis matraquages médiatiques » poursuit Pierre Sané, qui s'exclame « Et maintenant, l'Iran ! ». « Depuis 30 ans », dit-il, « Benyamin Netanyahu répète que l'Iran est à 15 jours de produire sa bombe et qu'Israël a le droit de se défendre « préemptivement », en déclenchant une intervention outrageusement illégale, soutenue par un Occident en total effondrement moral ». Pierre Sané qui conclut ainsi : « Nous savons que tout ce qui se construit sur le mensonge ne peut pas durer. L'empire du mensonge est en train de s'écrouler (…) Pendant ce temps, l'extermination systématique du peuple palestinien se poursuit avec une ferveur toute coloniale et une cruauté assumée ». Travel ban On reste au Sénégal avec l'affaire des visas américains refusés à plusieurs basketteuses sénégalaises. Les basketteuses devaient rejoindre plusieurs de leurs collègues, déjà arrivées aux États-Unis, pour un stage d'entraînement avant l'Afrobasket, qui aura lieu en Côte d'Ivoire du 25 juillet au 3 août . Comment interpréter cette décision ? Babacar N'diaye, le président de la Fédération Sénégalaise de Basket explique sobrement, dans Sénégal 7 : « l'Ambassade des États-Unis n'a accepté que les renouvellements de visa, les nouvelles demandes ont été rejetées, dont celles de cinq joueuses qui sont actuellement à Dakar ». Une affaire prise très au sérieux en haut lieu, puisque c'est le premier ministre Ousmane Sonko, lui-même, qui « a annoncé l'annulation du stage de préparation de l'équipe féminine aux États-Unis ». « Ce stage sera désormais organisé à Dakar, dans un cadre souverain et propice à la performance de nos athlètes » déclare ainsi Ousmane Sonko. Propos repris par Sénégo, qui salut « une déclaration ferme et engagée ». De son côté, Jeune Afrique évoque « la vague annoncée du "travel ban" américain et estime que « le Sénégal semble avoir déjà expérimenté la nervosité administrative américaine dans le secteur du sport (…) Jeune Afrique rappelle que le « travel ban » de Donald Trump, impliquerait « les ressortissants de 25 pays africains qui pourraient être interdits de voyage aux États-Unis ». 25 pays, dont le Sénégal.
Un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda est-il vraiment possible le 27 juin prochain ? « Oui, répond le ministre de la Communication du Congo-Brazzaville, car, cette fois-ci, il y a l'intervention d'une grande puissance, à savoir les États-Unis ». Thierry Moungalla, qui est à la fois ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement du Congo-Brazzaville, s'exprime aussi sur la présidentielle prévue dans son pays au mois de mars 2026. Le président Denis Sassou-Nguesso sera-t-il candidat à sa réélection ? De passage à Paris, Thierry Mougalla répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce mercredi 18 juin, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda se sont engagés à signer un accord de paix, le 27 juin prochain, lors d'une réunion ministérielle prévue à Washington, quelle est votre réaction ? Thierry Moungalla : Nous nous réjouissons de cette avancée qui nous paraît une avancée majeure. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il est prôné un arrêt des hostilités, un désarmement des forces qui sont considérées comme rebelles et la possibilité d'aller vers la conclusion d'un accord de paix. Donc, nous, les pays voisins, nous nous réjouissons de cet accord et nous espérons que les différentes étapes qui semblent attendues soient franchies sans encombres. Et après 29 ans de guerre dans les Grands Lacs, vous croyez à une paix définitive ? Nous espérons que cette fois-ci, avec l'intervention d'une grande puissance comme les États-Unis, que cette fois-ci soit la bonne. Depuis deux mois, ce sont en effet les États-Unis et le Qatar qui font la médiation entre la RDC et le Rwanda. Est-ce que l'Afrique n'est pas marginalisée dans cette affaire ? Non. Je considère qu'objectivement, quand une maison brûle, tous ceux qui amènent des seaux d'eau pour éteindre l'incendie sont les bienvenus. Depuis un an, la location de 12 000 hectares de terre congolaise à une société rwandaise suscite beaucoup d'émotion à Brazzaville, mais aussi à Kinshasa, où beaucoup y voient le risque que l'armée rwandaise en profite pour ouvrir un deuxième front contre la RDC. Est-ce que c'est la raison pour laquelle vous venez d'annuler ce contrat foncier avec le Rwanda ? Non. Il faut que je précise en deux mots la situation. Il y a d'abord des accords d'État à État qui sont des accords de coopération bilatérale classiques. Ce sont des accords dans des matières essentiellement économiques. Ces accords ne sont pas remis en cause et ils n'ont aucune raison de l'être. Il y a, à côté de cela, des contrats ponctuels qui ont été conclus pour la relance de la production agricole dans des zones très riches. Ces accords ont été conclus avec des sociétés rwandaises. Et malheureusement, on a constaté leur caducité parce que les entreprises n'ont pas accompli les diligences qui étaient attendues d'elles. Et donc, naturellement, la condition de caducité a été mise en œuvre depuis le 8 décembre 2024. Et donc, comme vous le voyez, rien à voir avec le conflit que nous évoquions tout à l'heure. Il n'y avait là, il n'y a là absolument aucune connotation militaire. Et puis, d'ailleurs, comment voudriez-vous qu'il y ait des connotations militaires à ce type d'accord, alors que notre pays est situé à près de 1 500 kilomètres du théâtre des opérations concernées, c'est-à-dire l'est de la RDC et les confins du Rwanda ? En tout cas, les autorités de Kinshasa étaient inquiètes et elles vous l'avaient fait savoir. Nous échangeons régulièrement avec les autorités de Kinshasa. Je peux même vous dire que récemment, le ministre de l'Intérieur du Congo a eu l'honneur de rencontrer le président [de la RDC] Félix Tshisekedi. Et je suis certain que nous apportons au quotidien toutes les assurances de notre volonté de faire que ça se passe bien. La présidentielle au Congo, c'est l'année prochaine. Le président congolais Denis Sassou-Nguesso a le droit de se représenter, mais il est au pouvoir depuis plus de 40 ans. Est-ce que vous pensez qu'il pourrait envisager de laisser la place aux jeunes ? Bon, moi, je poserai la question plutôt dans l'autre sens. Aujourd'hui, nous sommes dans une grande stabilité. Nous avons un président de la République expérimenté. Je pense, je suis convaincu que le président de la République est celui qui va favoriser cette transition générationnelle dans la paix, dans la stabilité et dans la cohérence. Parce que quand on se précipite vers ce qui ressemble à un changement, on s'aperçoit bien vite que les mains inexpertes, à qui on confierait trop vite les choses, pourraient conduire le pays à l'impasse. Je souhaite que le président de la République soit candidat, mais ce n'est pas à l'ordre du jour au moment où nous nous exprimons, puisque nous sommes à neuf mois de l'élection présidentielle. Et le président a un mandat à remplir entre-temps. Mais cette transition générationnelle dont vous parlez, elle pourrait avoir lieu dès l'année prochaine ou non ? Non, cette transition générationnelle, c'est lui qui est le transmetteur, qui porte cette transition générationnelle. Je dis qu'il va assurer cette transition en allant vers la capacité de rajeunir les équipes, d'y inclure le maximum de jeunes. Voilà neuf ans que les opposants Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa sont derrière les barreaux. La justice les a condamnés à 20 ans de prison, mais beaucoup les considèrent comme des prisonniers politiques. Est-ce qu'une grâce présidentielle pourrait avoir lieu avant l'année prochaine, avant la présidentielle ? Il me semble que, dans notre législation, ce sont des éléments qui souvent doivent faire l'objet d'initiatives de la part des condamnés. Donc, je n'ai pas d'opinion sur ce sujet. Je pense que le président de la République est le seul maître de la possibilité de gracier.
La presse congolaise en fait ses gros titres : « Accord de paix RDC Rwanda : un pas décisif vers la stabilité », titre le Journal de Kinshasa, qui parle d'une « étape majeure » et résume les grandes lignes de l'accord trouvé mercredi à Washington, notamment « le respect mutuel de l'intégrité territoriale, l'interdiction totale des hostilités », ou encore « le désarmement et le désengagement des groupes armés non-étatiques ». De son côté, Le Maximum parle d'un « pré-accord », « arraché par Washington », estimant que « cet accord global a été obtenu grâce à la pugnacité de la médiation américaine ». « Pour l'oncle Sam », poursuit le Maximum, « il n'y a plus place désormais pour les tergiversations habituelles dans les négociations devant aboutir à la pacification de la région des Grands Lacs, perturbée de manière incessante par l'activisme militaro- économique du régime de Paul Kagamé ». La presse rwandaise évoque également ce « projet d'accord de paix », c'est le cas du New Times, qui précise que « le texte de l'accord, devrait être signé par les ministres des deux pays le 27 juin ». Et maintenant l'Iran ! Le coup de gueule de Pierre Sané, dans Sénéplus. Un texte de l'ancien haut fonctionnaire de l'ONU et secrétaire général d'Amnesty International, intitulé : « Bombarder une intention ». Pierre Sané évoque l'histoire récente et interroge : « N‘avaient-ils pas évoqué « les armes de destruction massive en Irak, malgré les dénégations de Saddam Hussein, appuyés par les rapports des inspecteurs des Nations Unies (…) une fois qu'ils ont détruit l'Irak et n'ont rien trouvé, ils ont insisté sur « l'intention » que Saddam Hussein aurait eue de s'en procurer ». « Je passe sur la Libye, la Syrie, l'Afghanistan, la Côte d'Ivoire, mensonges puis matraquages médiatiques » poursuit Pierre Sané, qui s'exclame « Et maintenant, l'Iran ! ». « Depuis 30 ans », dit-il, « Benyamin Netanyahu répète que l'Iran est à 15 jours de produire sa bombe et qu'Israël a le droit de se défendre « préemptivement », en déclenchant une intervention outrageusement illégale, soutenue par un Occident en total effondrement moral ». Pierre Sané qui conclut ainsi : « Nous savons que tout ce qui se construit sur le mensonge ne peut pas durer. L'empire du mensonge est en train de s'écrouler (…) Pendant ce temps, l'extermination systématique du peuple palestinien se poursuit avec une ferveur toute coloniale et une cruauté assumée ». Travel ban On reste au Sénégal avec l'affaire des visas américains refusés à plusieurs basketteuses sénégalaises. Les basketteuses devaient rejoindre plusieurs de leurs collègues, déjà arrivées aux États-Unis, pour un stage d'entraînement avant l'Afrobasket, qui aura lieu en Côte d'Ivoire du 25 juillet au 3 août . Comment interpréter cette décision ? Babacar N'diaye, le président de la Fédération Sénégalaise de Basket explique sobrement, dans Sénégal 7 : « l'Ambassade des États-Unis n'a accepté que les renouvellements de visa, les nouvelles demandes ont été rejetées, dont celles de cinq joueuses qui sont actuellement à Dakar ». Une affaire prise très au sérieux en haut lieu, puisque c'est le premier ministre Ousmane Sonko, lui-même, qui « a annoncé l'annulation du stage de préparation de l'équipe féminine aux États-Unis ». « Ce stage sera désormais organisé à Dakar, dans un cadre souverain et propice à la performance de nos athlètes » déclare ainsi Ousmane Sonko. Propos repris par Sénégo, qui salut « une déclaration ferme et engagée ». De son côté, Jeune Afrique évoque « la vague annoncée du "travel ban" américain et estime que « le Sénégal semble avoir déjà expérimenté la nervosité administrative américaine dans le secteur du sport (…) Jeune Afrique rappelle que le « travel ban » de Donald Trump, impliquerait « les ressortissants de 25 pays africains qui pourraient être interdits de voyage aux États-Unis ». 25 pays, dont le Sénégal.
Destination Chicago - les Grands lacs : Découverte tourisme du Petit Futé
Située sur le lac Huron, dans l'État du Michigan, l'île Mackinac est une terre de légendes. Elle a beau être toute petite, n'abriter que 500 et quelques habitants et être interdite à la majorité des véhicules motorisés, ça ne l'empêche pas d'être riche en histoires. Les colons français se sont emparés de ce petit bout de terre dès le 17e siècle, en en faisant un lieu stratégique pour le commerce des fourrures dans la région des Grands Lacs. Plusieurs batailles s'y sont tenues lors de la guerre anglo-américaine de 1812, et avant tout ça, l'île était bien évidemment fréquentée par les natifs américains.. Malgré sa toute petite superficie — un peu moins de 10km2 — l'île abrite néanmoins une petite dizaine de bâtiments historiques, dont deux forts, deux églises, un phare, trois cimetières, et plusieurs hôtels, gîtes, maisons d'hôtes et autres lieux de villégiature. Dans les deux forts, qui ont été témoins de plusieurs conflits, plusieurs soldats ont trouvé la mort entre le 18e et le 19e siècle, et certains d'entre eux traînent encore dans les environs… Mais les fantômes sont loin de s'en tenir à un seul endroit, et on peut les trouver absolument partout sur l'île. Avec tout ça, vous imaginez bien que les histoires sont nombreuses… Laissez Taous Merakchi vous en conter quelques unes dans ce nouvel épisode de Feu de Camp... Feu de Camp est un podcast original NRJ, écrit et incarné par Taous Merakchi. Une production disponible sur l'application et le site NRJ rubrique podcast, et sur toutes les plateformes d'écoute. Rédaction en cheffe : Anaïs Koopman Réalisation : Cédric le Doré Production : Anne-Cécile Kirry Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à nous laisser des étoiles ou des commentaires. Et pour être au courant de la sortie des nouveaux épisodes, abonnez-vous au flux sur votre plateforme préférée !Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'affaire des bébés volés au Chili, le déploiement de la Garde nationale à Los Angeles et le retrait du Rwanda de la CEEAC. Mali : face aux attaques jihadistes, l'armée a quitté Boulkessi Après deux attaques jihadistes meurtrières, l'armée malienne s'est retirée du camp militaire de Boulkessi, dans le centre du pays. Pourquoi a-t-elle décidé de se désengager de cette localité stratégique au lieu d'envoyer des renforts ? Ce retrait signifie-t-il que la ville est désormais sous le contrôle des jihadistes ?Avec Serge Daniel, correspondant régional de RFI sur le Sahel.Chili : le scandale des 20 000 enfants volés La justice chilienne a ordonné la détention provisoire de cinq personnes accusées d'avoir participé à un vaste réseau d'enfants volés pour être revendus entre 1950 et 1990. Comment un tel trafic a-t-il pu durer autant d'années sans être découvert ? Qui sont les personnes inculpées dans cette affaire ?Avec Théo Conscience, journaliste au service international de RFI.États-Unis : Trump déploie la Garde nationale à Los Angeles Alors que Los Angeles est secouée par des manifestations contre sa politique migratoire, Donald Trump a annoncé l'envoi de 4 000 soldats de la Garde nationale pour « rétablir l'ordre » malgré l'opposition des autorités locales. Le président américain respecte-t-il la Constitution américaine en agissant ainsi ? Ce déploiement ne risque-t-il pas d'empirer la situation dans la mégalopole californienne ? Avec Jérôme Viala-Gaudefroy, docteur en Civilisation américaine, spécialiste en rhétorique présidentielle. Rwanda : quelles conséquences après le retrait de Kigali de la CEEAC ? Le Rwanda a annoncé son départ de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale en déplorant « l'instrumentalisation de l'organisation par la République démocratique du Congo, avec le soutien de certains États membres ». Quelles pourraient être les conséquences diplomatiques et économiques de l'isolement de Kigali au sein de la région ?Avec Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group.
Un jour après la tenue à Kampala en Ouganda d'un sommet des chefs d'États du Mécanisme de suivi de l'accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, qui a vu Yoweri Museveni prendre la tête de cette initiative, retour sur le bilan d'un énième mécanisme instauré pour tenter de ramener la paix dans l'Est du Congo, en proie à l'instabilité depuis des décennies. Un empilement qui peut semer la confusion auprès des populations victimes, selon Christoph Vogel. Il est le grand invité Afrique de Esdras Ndikumana. RFI : Nous sommes au lendemain d'un sommet des chefs d'État du mécanisme de suivi de L'accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région. Certaines voix critiques parlent d'un énième mécanisme qui n'est pratiquement d'aucune utilité. Qu'en pensez-vous ? Christoph Vogel : L'accord-cadre, ça fait longtemps qu'il a été créé. C'est un accord qui est sur le papier pas mauvais parce que justement, il est assez détaillé, il est assez compréhensif. Par contre, le souci avec cet accord se pose beaucoup plus sur le point de l'implémentation, parce qu'il y a de nombreuses provisions de cet accord qui n'ont pas été implémentées.Mais concrètement, est-ce qu'il y a certains éléments qui étaient prévus, qui ont été mis en œuvre ? Il y a pas mal d'aspects qui ont été mis en œuvre de manière embryonnaire, notamment lorsque cet accord était encore frais et jeune. Et c'est aujourd'hui que cet accord revient sur la table, mais il est accompagné aujourd'hui aussi de nombreuses autres initiatives de paix. Ce qui peut créer une friction, évidemment, entre des processus qui ont lieu en parallèle.Depuis la reprise de la guerre à l'est de la RDC en 2022, les initiatives de paix se succèdent, d'abord africaine avec le processus de Nairobi et celui de Luanda. Puis ces deux processus ont fusionné. Deux nouveaux processus sont apparus avec Doha et Washington, qui semblent plus prometteurs. Comment l'expliquez-vous ? C'est assez compliqué parce qu'évidemment, on ne sait pas tout de ce qui se dit derrière les coulisses. Ce qu'on sait, c'est que pour le cas de Doha, le Qatar a été derrière les coulisses, assez impliqué, aussi dans une optique de la politique étrangère qatarie pour le cadre des efforts américains. Évidemment, c'est fortement lié à cette envie du nouveau gouvernement américain de revendiquer sa place en tant que puissance globale qui cherche à maintenir ses intérêts dans différentes parties du monde, inclus la région des Grands Lacs.Est-ce que vous pensez que l'implication de la première puissance mondiale avec Trump, cette fois-ci, ça peut être la bonne ? Alors, c'est un couteau à double tranchant. D'un côté, le poids et la puissance américaine peut évidemment se traduire dans une force capable de rassembler les différentes parties au conflit actuel. De l'autre côté, il y a aussi certains observateurs qui se demandent justement quels sont les intérêts stratégiques américains qui vont au-delà de cette volonté de juste essayer de contribuer à une voie pour la paix.Depuis des décennies, on constate que lorsqu'une initiative ne marche pas dans la recherche de la paix à l'est de la RDC, la réponse est apparemment de créer une autre initiative tout en gardant la première. Est-ce que tout cela ne conduit pas à une certaine confusion et une certaine cacophonie ? Évidemment, cette pléthore d'initiatives et de tentatives qui se succèdent et qui d'ailleurs coexistent peut créer justement cette image de confusion. Il faut voir que si, par exemple, une initiative particulière n'aboutit pas, évidemment, dans ce cas-là, ça serait bien d'un côté de fusionner et harmoniser ces processus ou formellement mettre fin à certaines initiatives pour permettre plus de place à des processus alternatifs et ainsi, de diminuer ce sentiment de confusion qui peut évidemment être créé parmi les populations concernées. Entre temps, il y a une nouvelle donne qui vient d'apparaître à l'est de la RDC, l'ancien président Joseph Kabila. Est-ce que son entrée en jeu au grand jour est de nature à changer la nature du conflit auquel on assiste ? Alors, évidemment, le président Kabila, qui a été à la tête de la RDC pendant 17 ans, reste une figure de poids sur la scène politique, non seulement en RDC, mais aussi à travers toute la région. Et c'est ainsi que son entrée dans le jeu visible et tangible suite à quand même aussi plusieurs mois de rumeurs qui ont déjà un peu annoncé cela depuis peut être un élément qui réorganise certains processus et certaines coalitions entre les autres acteurs. Par contre, en l'absence d'une déclaration à Goma, ce n'est pas encore tout à fait clair, ni de savoir à quel niveau cela va changer les différentes initiatives qui sont déjà en cours, ni non plus comment sera le positionnement final du président Kabila ?À lire aussiEst de la RDC: «Faites taire les armes», lance le chef de l'ONU
C'était samedi dernier. Donald Trump a lancé aux journalistes de la Maison Blanche : « Nous avons, je crois, une excellente nouvelle à venir avec le Rwanda et le Congo. Je pense que vous allez voir la paix dans ces deux pays ». Est-ce à dire que le président américain s'intéresse beaucoup plus au continent africain qu'on le pensait il y a 100 jours, à son arrivée au pouvoir ? Jeffrey Hawkins a été ambassadeur des États-Unis en Centrafrique. Aujourd'hui, il est chercheur associé à l'IRIS, l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques, et enseigne à Sciences Po Paris. RFI : Jeffrey Hawkins, bonjour. Il y a 100 jours, vous nous disiez que Donald Trump risquait de se désintéresser totalement du continent africain. Aujourd'hui, est-ce que vos prédictions se réalisent ?Jeffrey Hawkins : C'est déjà un peu tôt pour dire, mais des signes sont toujours, à mon sens, aussi mauvais qu'avant. D'abord, il y a eu la destruction de la coopération américaine, donc de l'USAID, un outil qui était extrêmement important en Afrique, un outil pour les États-Unis, pour la diplomatie américaine. En même temps, il y a eu d'autres programmes aussi démolis par l'administration Trump et on parle aussi de réformes au sein du département d'État. Pour l'instant, on n'a pas trop de détails, mais on parle certainement de fermeture de quelques ambassades américaines en Afrique. Et aussi, on a parlé d'un mémorandum qui circulait au sein du département, où on parlait même d'abolir le Bureau pour l'Afrique au sein du département d'État. Ça, je ne sais pas si ça va arriver, mais ça, c'est mauvais signe.Alors, il y a une exception dans tout ce tableau, c'est la région des Grands Lacs, puisque, samedi dernier, Donald Trump a déclaré : « Nous avons, je crois, une excellente nouvelle à venir avec le Rwanda et le Congo. Je pense que vous allez voir la paix au Rwanda et au Congo ». Oui, je pense que l'intérêt de Donald Trump pour les matières premières et notamment les minéraux de terres rares est incontestable. Mais malgré tout le bruit qu'on a fait et malgré un certain investissement ces derniers temps par Massad Boulos, qui est le représentant de Trump et pour le Moyen-Orient et pour l'Afrique et qui a un peu fait le déplacement sur le continent récemment, il faut rester prudent. Avec cette annonce de déclaration de principe, oui, il y a un intérêt et il y a des discussions. Mais je pense qu'il faut rester très prudent parce que, quand on sait le conflit au Congo, dans les Grands Lacs, c'est très compliqué. Donc entre faire des déclarations de principe, entre faire un peu le tour des capitales et arriver vraiment à une paix durable, il y a quand même pas mal de pas à faire.Il y a juste deux ans, c'était en mars 2023, l'opposant rwandais Paul Rusesabagina [le héros de Hôtel Rwanda, NDLR] a été libéré par les autorités rwandaises sous pressions américaines. Est-ce que le président des États-Unis, quel qu'il soit, n'est pas le seul dans le monde à pouvoir faire pression sur Paul Kagame ?Bon, ça je ne sais pas. Et entre faire libérer une seule personne et notamment quelqu'un qui est un tout petit peu connu en Occident et demander un changement structurel de sa façon de gérer sa politique étrangère vis-à-vis du Congo, c'est quand même un écart assez important.Alors dans cette annonce de samedi dernier, Donald Trump a ajouté : « On va investir plus de 6 milliards de dollars dans le corridor angolais de Lobito, qui permettra essentiellement de transporter de magnifiques minerais depuis le Congo, l'Angola et plusieurs autres pays ». Dans ce cas de figure, n'est-on pas dans la continuité de la politique de Joe Biden qui était allé en Angola, c'était en décembre dernier ?Et justement, ce projet de corridor de Lobito, ça ne date pas de Trump, hein ! C'est une initiative qui est là depuis quelque temps, mais se concentrer sur un ou deux projets, simplement pour avoir accès à des matières premières, ça ne constitue pas une politique globale.Mais comme il est en difficulté sur Gaza et sur l'Ukraine, est-ce que Donald Trump ne se penche pas sur les Grands Lacs pour trouver enfin un succès diplomatique à mettre à son actif ?Je dois dire que je me suis posé la question aussi, mais je pense que Donald Trump, comme ses prédécesseurs, va trouver que le conflit dans les Grands Lacs, c'est aussi épineux que Gaza ou l'Ukraine et tout ça, c'est très compliqué. Et ce qu'il faudrait, c'est vraiment un engagement diplomatique de longue haleine, ce qui ne caractérise pas en général la diplomatie trumpienne.Et vous ne faites pas confiance actuellement à messieurs Marco Rubio et Massad Boulos pour trouver la solution ?Non, franchement, pour l'instant, une déclaration de principe, une discussion sur l'accès des compagnies minières américaines qui sont de moins en moins présentes d'ailleurs sur le sol congolais… Entre cela et vraiment mener à bien tout un processus de paix qui implique énormément d'acteurs domestiques et internationaux, ça ce n'est pas pour demain. Donc si Donald Trump cherche une petite victoire diplomatique pour briguer un prix Nobel, je pense qu'il faudra qu'il regarde ailleurs.Jeffrey Hawkins, merci.À lire aussiÀ la Une: Trump et l'Afrique À lire aussiTrump à la Maison Blanche, impact particulier pour l'Afrique australe
Pillages, spoliation d'entreprises, banques à l'arrêt. La guerre a paralysé les activités économiques de l'est de la RDC. Les entrepreneurs espèrent beaucoup des pourparlers en cours à Washington. Le Rwanda et la RDC se sont donnés jusqu'au vendredi 2 mai pour parvenir à un projet d'accord de paix. Près de 90 entreprises qu'il accompagne ont mis la clé sous la porte à Bukavu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Jean-Paul Lokumu, consultant en entrepreneuriat, constate l'abattement et le sentiment d'abandon des patrons dans une région coupée du monde : « Lorsqu'il n'y a plus de liaisons aériennes, lorsque les banques ne fonctionnent plus, on ne peut même pas parler de climat des affaires pour le moment. »Appel aux financements, même sans les banquesJean-Paul Lokumu se fait le porte-voix des patrons des Kivu, qui espèrent une paix rapide. En attendant, ils demandent de l'aide : « Je fais appel aux ONG, aux structures de financement pour venir à notre rescousse. Même si les banques sont fermées, il y a la possibilité de travailler sur la résilience, de trouver une solution pour ces entrepreneurs. En tout cas, ils sont vraiment dans le besoin. » L'amélioration du climat des affaires, c'est un des crédos de l'exécutif congolais ces derniers mois. Lors d'un forum à Casablanca la semaine dernière, le ministre de l'Économie nationale, Daniel Mukoko Samba a invité les entrepreneurs étrangers à investir en RDC.Mi-avril, Thierry Katembwe, conseiller du président de la République Félix Tshisekedi, était, lui aussi, à Paris pour convaincre des entreprises françaises d'investir dans le pays. « La démarche est assez claire quand on sait que le pays va finir par être pacifié. On sait que tout est une question d'économie, tout est une question d'opportunités, insiste-t-il sous les ors de l'ambassade de RDC en France.Accor veut un hôtel à Goma« Aujourd'hui, on dit à tous ces investisseurs "Venez directement en RDC". On est en train de mettre en place une plateforme énorme pour que les différentes multinationales s'y retrouvent. On est très heureux aujourd'hui d'avoir des grosses boîtes françaises, les plus grosses boîtes américaines qui sont déjà engagées et donc on en veut encore plus ».Le Nord-Kivu intéresse toujours le groupe hôtelier français Accor qui a un projet d'hôtel Ibis Style à Goma. « Notre partenaire local a une parfaite lecture des dynamiques de développement que va connaître sa ville dans les années à venir. Il croit fortement à son potentiel et il faut se projeter, assure Réda Faceh, vice-président en charge du développement en Afrique centrale d'Accor. Il est clair qu'à l'instant T, c'est un peu compliqué, mais on est optimiste. La ville va connaître un dénouement heureux et c'est ce qu'on lui souhaite. On espère justement pouvoir développer très prochainement un hôtel, voire plusieurs à Goma, qui reste quand même une ville d'une taille assez importante ». La RDC cherche toujours à diversifier son économie. Mais c'est bien autour de ses précieux minerais critiques qu'un accord avec les États-Unis est en train d'être concoctéÀ lire aussiTrump, les 100 jours: les Grands Lacs et Donald Trump, diplomatie et business intimement liés À lire aussiRDC: début de l'évacuation de militaires et policiers congolais protégés par la Monusco à Goma
Ils avaient accepté de rencontrer les rebelles du M23 dès le mois dernier à Goma... Aujourd'hui, les religieux catholiques et protestants de la République démocratique du Congo se félicitent que le pouvoir de Kinshasa leur emboîte le pas. Et ils veulent aller plus loin. Ils lancent le projet d'un Forum national des Congolais. Mercredi 19 mars, à Paris, ils ont été reçus par le président Macron. Et ce matin, deux d'entre eux, un prélat catholique, monseigneur Fulgence Muteba, qui préside la Cenco [Conférence épiscopale nationale du Congo], et un prélat protestant, le révérend André Bokundoa, qui préside l'Église du Christ au Congo, répondent aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Maintenant que Félix Tshisekedi et Paul Kagame se parlent directement, est-ce que votre initiative de paix a encore un sens ? Mgr Fulgence Muteba : Bien sûr. Notre initiative consiste justement à mettre les gens autour d'une même table pour qu'ils puissent se parler. Nous saluons cette rencontre entre le président Félix Tshisekedi et le président Paul Kagame. Ça montre que le chemin que nous avons proposé à notre population du Congo et aux populations de l'Afrique des Grands Lacs, c'est un chemin qui commence à être emprunté par les uns et les autres. Les deux sont des acteurs majeurs. S'ils se parlent, c'est une très bonne chose et notre souhait, c'est qu'ils continuent de se parler.Voulez-vous dire que vous avez un peu montré la voie ?Révérend André Bokundoa : Oui, notre travail, c'est aussi de montrer la voie aux gens pour qu'ils nous suivent. Et comme l'a dit Monseigneur, notre souhait, ce n'est pas que les deux présidents se parlent. C'est que nous, les Congolais, nous puissions nous parler pour des problèmes qui fâchent au Congo et ils sont nombreux.Alors, l'une des nouveautés depuis quelques jours, c'est que le président Tshisekedi a donné son accord pour un dialogue direct avec les rebelles du M23 que vous aviez rencontré il y a déjà quelques semaines. Comment vous réagissez ? Mgr Fulgence Muteba : Très positivement, parce que ça fait des semaines que nous demandons qu'il y ait ce dialogue parce que nous ne croyons pas du tout à une solution militaire à notre problème. Vous savez, la violence engendre la violence, comme on dit. Et pour nous, il faut que les Congolais puissent se retrouver autour d'une table, qu'ils puissent retrouver le consensus national, la cohésion nationale. Et ça, ça demande que chacun puisse se dépasser. C'est pourquoi nous saluons la décision du président Félix Tshisekedi et il s'est dépassé, même si autour de lui, il y a des gens qui ne sont pas d'accord. Mais là, il a pris ses responsabilités et nous l'encourageons à aller plus loin. Parce que le dialogue ne doit pas seulement se limiter entre une délégation du gouvernement et ceux qui ont pris les armes, mais il faut que ça soit, comme le révérend l'a dit tout à l'heure, un dialogue entre les Congolais, qui soit le plus inclusif possible, le plus transparent, et qu'on puisse aborder tous les problèmes qui fâchent de telle manière que, fort de cette cohésion au plan interne, nous puissions aller au niveau de la sous-région pour poser les problèmes qui nous divisent avec les pays de la sous-région. De cette manière, nous pensons qu'on peut poser les bases d'une paix durable.Alors, parmi les problèmes qui fâchent, il y a la question du maintien au pouvoir du président Tshisekedi, dont l'AFC-M23 demande le départ. Comment Félix Tshisekedi pourrait négocier avec des gens qui demandent son départ ? Révérend André Bokundoa : Écoutez, si nous connaissons le problème au Congo, c'est surtout à cause de l'exclusion. Nous ne croyons pas que, pour qu'il y ait la paix au Congo, il faut exclure certains et garder les autres. Je crois que nos biens aimés vont revenir dans le bon sens de voir comment nous pouvons aller jusqu'à la fin de son mandat et organiser des bonnes élections pour l'avenir de notre pays. Mais demander le départ de quelqu'un qui a un mandat, nous croyons que ce n'est pas une bonne chose.Alors maintenant que Félix Tshisekedi accepte que son gouvernement rencontre les rebelles du M23, est-ce que votre « pacte social pour la paix » a encore une utilité ?Mgr Fulgence Muteba : Bien sûr, il a davantage d'utilité parce que notre pacte consiste à organiser un dialogue entre les Congolais en vue de consolider la cohésion nationale.Et ce forum, vous pensez qu'il pourrait avoir lieu à quelle date ? Révérend André Bokundoa : Bon, nous sommes encore dans les pourparlers avec les autres et c'est lorsque nous aurons terminé qu'on va voir comment fixer la date pour le forum. Mais aussi, il faut tenir compte du gouvernement, parce que, jusque-là, les vues ne sont pas encore au point avec ceux qui sont au pouvoir. Il y a encore des doutes quant à notre initiative.Donc ce forum consoliderait les négociations directes à venir entre le gouvernement et le M23, c'est ça ? Révérend André Bokundoa : Oui. Pas seulement avec le M23, mais avec tous les Congolais, même ceux qui ne sont pas dans le M23. Parce qu'il y en a qui sont à l'extérieur du pays, qui ne sont pas au Congo. Il y en a qui sont au Congo mais qui ne disent rien publiquement. Mais nous savons qu'il y a des frustrations un peu partout.Il y a quelques jours, le prix Nobel de la paix, le docteur Mukwege, a lancé un appel pour une grande conférence internationale pour votre pays. Qu'est-ce que vous en pensez ? Mgr Fulgence Muteba : Je soutiens cette initiative et pour nous, justement, ce sera le deuxième pas, après avoir consolidé la cohésion nationale à travers un forum que nous appelons le Forum des Congolais. Il faut maintenant que nous puissions aller au niveau de la sous-région. A ce niveau, on devra organiser une grande conférence internationale sur la paix en Afrique des Grands Lacs. Comme ça, les recommandations qui viendront du Forum national vont servir pour que nous puissions finalement vider toutes les questions qui nous opposent aux pays qui nous font la guerre.Vous sortez de l'Élysée, qu'est-ce que vous attendez du président Macron dans cette double initiative que vous proposez ? Révérend André Bokundoa : Nous attendons son soutien parce que la France, ce n'est pas n'importe quel pays. Et nous attendons qu'il puisse soutenir notre initiative, que cette initiative soit reconnue au niveau national et mondial. Il a des entrées et c'est en ce sens-là que nous croyons qu'il peut intervenir pour que notre initiative amène la paix au Congo.À lire aussiEst de la RDC: ce que l'on sait de la rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame au Qatar
Depuis plusieurs semaines, la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo ne cesse de se détériorer. L'AFC/M23, groupe soutenu par l'armée rwandaise selon Kinshasa, a poursuivi son avancée jusqu'à Bukavu, malgré les initiatives diplomatiques en cours. Face à cette crise, l'Église catholique et les protestants congolais ont engagé des démarches pour favoriser un dialogue entre les différentes parties. Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), fait partie de la délégation (réunissant la Cenco et l'Église du Christ au Congo) revient sur cette initiative, et tire un premier bilan des rencontres qui ont été menées, avec Liza Fabbian. RFI : La semaine dernière à Goma, vous avez rencontré Corneille Nangaa, le coordinateur de l'AFC/M23. Après cette entrevue, ses troupes, appuyées par l'armée rwandaise, se sont emparées de Bukavu. Était-il utile de le rencontrer ?Mgr Donatien Nshole : Oui, nous estimons que c'était très utile de le rencontrer parce que, pour nous, la solution militaire n'en est pas une. L'idéal serait que les Congolais s'assoient autour d'une table et qu'ils trouvent un consensus national autour de leurs différends plutôt que de s'engager dans une voie qui fait autant de morts, et de pertes non seulement en vies humaines, mais aussi en termes de destruction des infrastructures nécessaires pour le développement du pays.Pouvez-vous nous en dire plus sur le bilan que vous avez pu tirer de l'échange que vous avez eu avec Corneille Nangaa ?Nous sommes allés le convaincre de la nécessité d'un dialogue et ils ont été ouverts à l'initiative. Ils ont promis d'envoyer leur cahier des charges assorti des conditions pour participer à ce dialogue. Pour nous, c'était déjà une ouverture. C'est la même démarche qu'on a faite auprès des autres acteurs sociaux – politiques du pays pour le même objectif. Évidemment, on aurait souhaité qu'on puisse arrêter les combats sur le terrain. Ça nous inquiète qu'on continue encore à se battre et que du côté de Kinshasa, il y ait encore aussi des voix qui parlent en termes de résistance, en termes militaires, ça, vraiment, ça nous décourage. Pour arriver à une solution pacifique comme nous la proposons, il faut des signaux de part et d'autre. Il faut vraiment un engagement formel et de la part du M23 et de la part de Kinshasa. Il ne faudrait pas que le M23 considère que ce qu'on leur demande, c'est pour laisser le temps à l'autre camp de s'organiser. Il ne faudrait pas que de l'autre côté de Kinshasa, on considère les négociations comme une faiblesse. Non. La guerre n'est vraiment pas une solution pour nous.Vous avez également rencontré dans la foulée le président rwandais Paul Kagame. Qu'avez-vous tiré de cette rencontre ? Pouvez-vous nous en dire plus ?D'abord, l'écoute. Il nous a écoutés. Il nous a donné suffisamment de temps. Il a encouragé l'initiative « pastorale », pour reprendre ses mots, là où les politiciens n'ont pas réussi à trouver une solution. Et il a promis son implication dans tout ce qui va dans le sens du dialogue, pour qu'on en finisse avec ce conflit. Nous allons proposer quelque chose tenant compte et de la réalité et des avis des uns des autres. C'est à ce moment-là qu'on verra les vraies intentions des uns et des autres.L'initiative que vous portez vous a également amené à rencontrer plusieurs figures de l'opposition politique congolaise, notamment Martin Fayulu, Moïse Katumbi ainsi que des émissaires de Joseph Kabila. Sont-ils tous favorables à un dialogue ou une rencontre qui intégrerait le AFC/M23.Ils sont tous favorables au dialogue, à certaines conditions. Nous sommes en train de recueillir justement les avis des uns des autres. Nous allons proposer quelque chose tenant compte de la réalité et des avis des uns et des autres. C'est à ce moment que l'on verra les vraies intentions des uns et des autres.Mais vous, votre souhait, c'est donc de pouvoir organiser une rencontre qui intégrerait l'AFC/M23 ?Absolument. Parce que c'est une partie du problème aussi. On ne peut pas le mettre de côté. Corneille Nangaa et les autres sont des Congolais. Ils ont pris les armes et doivent expliquer aux autres Congolais, pourquoi et ce qu'il faudrait faire pour trouver des solutions sans la guerre.Les représentants de la Cenco et de l'ECC ont aussi échangé avec William Ruto, le président du Kenya. Il est également président en exercice de la Communauté d'Afrique de l'Est. Comment votre initiative s'intègre-t-elle dans la dynamique sous-régionale ? Et comment s'articule-t-elle avec les processus de Luanda et de Nairobi ?C'était l'objet de la rencontre. Parce que, au niveau national, nous espérons, avec la bonne volonté des acteurs sociopolitiques, arriver à un consensus qui sera la voix du Congo par rapport à la gouvernance interne, mais aussi par rapport aux relations avec le voisin. Et pour cela, la dynamique nationale a besoin de l'appui de la sous-région. Donc concrètement, après le consensus qui sera dégagé, ce ne sera plus la voix du président Tshisekedi qui sera entendue, mais celle des Congolais unis. Ça aura déjà un autre poids. Et la communauté politique sous-régionale devra en tenir compte pour voir comment intégrer ça dans les pourparlers de la sous-région. L'idéal pour nous, c'est qu'on obtienne à la fin une conférence internationale pour la paix en RDC, dans les Grands Lacs.Quelle est la finalité que vous espérez atteindre ?La finalité, c'est, d'abord, que les armes cessent. La finalité, c'est que les congolais se mettent d'accord autour d'un pacte social pour la paix et le vivre-ensemble. La finalité, c'est que les Congolais se mettent d'accord sur la façon de vivre en paix avec le voisin en tenant compte des intérêts des uns et des autres. La finalité, c'est donner au pays la matrice de la gouvernance qui pourra garantir le bien-être de la population congolaise qui devra vivre dignement. C'est cela, notre plus grand souci en tant que pasteurs.
« Les rebelles du M23 et les soldats rwandais qui les appuient n'ont eu que faire des semonces venues d'Addis-Abeba où se tenait, ce week-end, un sommet de l'Union africaine, relève Le Monde Afrique. Après avoir pris l'aéroport de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu en RDC, puis avoir pénétré ses faubourgs, vendredi, ils sont entrés dans le cœur de la ville hier. (…) À la différence de leur conquête de Goma, la capitale du Nord-Kivu, fin janvier, les insurgés congolais ont cette fois pris sans combattre cette agglomération de près d'un million d'habitants. Selon divers témoignages recueillis par Le Monde Afrique, les soldats des forces armées de la RDC avaient pour l'essentiel déserté la ville la veille, pour prendre la direction d'Uvira, plus au sud. »« Ce qui étonne, remarque pour sa part Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, c'est la rapidité et la relative facilité avec laquelle le M23 fait battre en retraite l'armée congolaise et ses groupes armés supplétifs Wazalendo. La prise de la ville de Goma n'aura finalement pas créé d'électrochoc dans l'armée régulière, malgré les déclarations du président Félix Tshisekedi qui avait promis une "riposte vigoureuse". Après la chute de Bukavu, on est en droit de se demander qui soutient encore Félix Tshisekedi ?, s'exclame Afrikarabia. Son armée est en déroute. Les rivalités régionales entre ses frères africains les condamnent à l'inaction et la communauté internationale, ONU et Union européenne en première ligne, hésitent toujours à sanctionner le Rwanda. »L'UA pieds et poings liés ?L'Union africaine, quant à elle, était donc en conclave ce week-end à Addis-Abeba, pour désigner le successeur de Moussa Faki Mahamat à la tête de la commission de l'Union. C'est le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf qui a été élu. Jusque-là ministre des Affaires étrangères de son pays, il n'aura pas la tâche facile face à l'épineux dossier congolais.En effet, s'interroge Aujourd'hui à Ouagadougou, « comment pourrait-il faire preuve d'ingratitude à l'égard du président rwandais, si ses patrons de chefs d'État ne le font pas ? D'ailleurs, en a-t-il les moyens ? Non, répond le journal. En effet, les réformes de la Commission, qui ont instauré la rotation, ont pour maître à penser un certain Paul Kagame. Et c'était justement le tour de l'Afrique de l'Est. Ce qui a permis au Djiboutien d'être élu. La gêne et la pusillanimité donc à Addis-Abeba, ce week-end, et l'équipée hégémonique du M23 à Bukavu, ont confirmé de fait qu'en dépit des efforts diplomatiques, c'est bien l'escalade qui prévaut à l'est de ce pays-continent. »« Autant dire que les pourparlers à venir, s'ils ont lieu un jour, promettent des étincelles », renchérit L'Observateur Paalgaqui s'interroge : « qui parviendra à faire asseoir autour de la même table, Fatshi et l'Homme mince de Kigali qui ne peuvent plus se voir en peinture et qui n'échangent guère plus que par diatribes interposées ? Avec hélas, le constat d'impuissance des organisations sous-régionales et de l'UA qui, toutes pourtant, redoutent la généralisation du conflit dans une région des Grands Lacs aux eaux aussi troublées. »« Très regrettable… »Une impuissance qu'a reconnue et regrettée Moussa Faki Mahamat ce week-end. C'est ce que souligne Le Point Afrique : « dans son discours d'ouverture du 38ème sommet de l'instance, le président sortant de la Commission s'en est pris au Conseil de paix et de sécurité l'UA, l'organe censé faire taire les armes. "Il est très regrettable que ses décisions soient parfois contraires à nos principes et, quand elles ne le sont pas, elles restent souvent lettre morte", a dénoncé le Tchadien qui a passé huit ans à la tête de la Commission. L'an dernier, Faki avait déjà insisté sur les 93 % des décisions de l'UA qui n'ont jamais été mises en œuvre. L'arrivée d'un nouveau président, décrit comme un fin diplomate, pourrait cependant redynamiser l'instance », ose espérer Le Point Afrique. En effet, « pendant la campagne, Youssouf a mis l'accent sur l'accélération des réformes enclenchées au sein de l'UA depuis 2017, mais aussi sur le retour de la paix sur le continent. » Toutefois, reconnait le journal, « la tâche s'annonce ardue au vu des crises qui traversent l'Afrique. »
Le Mining Indaba, l'incontournable sommet sur les mines en Afrique, s'est déroulé au début du mois dans la ville du Cap, en Afrique du Sud. Selon les estimations, le continent détient 30 % des réserves en minerais critiques, essentiels pour la transition énergétique. Parmi les grands habitués du salon : les Américains, qui envoient habituellement une importante délégation. Cette année, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche semble modifier les dynamiques et les partenariats pourraient évoluer. Avec notre envoyée spéciale au Cap,La délégation américaine s'est réduite comme une peau de chagrin, cette année, tant sur la scène du Mining Indaba que dans les allées du salon. Seul représentant à prendre la parole : Scott Woodard, le secrétaire adjoint par intérim spécialisé sur les questions de transformation énergétique auprès du département d'État. Il est resté très vague sur la politique minière à venir. « Un des décrets signés par le président dès ses premiers jours au pouvoir concerne l'extraction et la transformation de minerais, surtout aux États-Unis. Mais si on le lit de plus près, il y est aussi fait mention, à de multiples reprises, des partenariats internationaux et de la coopération avec d'autres nations », a déclaré le diplomate.La nouvelle administration ne s'est pas encore totalement installée et on attend toujours la nomination de l'équipe Afrique de Donald Trump, bien que son ancien envoyé spécial pour le Sahel et les Grands Lacs, Peter Pham, soit pressenti. Selon les experts, le corridor de Lobito devrait continuer à être développé. La modernisation de cette ligne ferroviaire, pour faciliter le transport des minerais de la RDC et de la Zambie vers l'Angola afin de les exporter depuis la côte ouest du continent, rentre dans la logique de concurrence avec la Chine.À lire aussiLa posture souverainiste de Donald Trump séduit certains leaders africainsPoursuite des aides et garanties ?« Les compagnies continuent, mais elles ont souvent besoin de certains mécanismes d'aide de l'État américain, pour “dérisquer” certaines transactions qui pourraient être dans des pays compliqués, ou des nouveaux marchés », analyse Vincent Rouget du cabinet Control Risk. « On voyait souvent l'État américain intervenir, soit par le biais de la diplomatie, pour faciliter les échanges, les négociations, soit par le biais d'aides financières ou de garanties de prêt. Et là, on a un point d'incertitude : est-ce que ça va continuer ? Pour l'instant, c'est trop tôt pour le savoir », poursuit-il.Côté sud-africain, le ministre des Mines, Gwede Mantashe, souhaite durcir le ton, pour répondre au gel de l'aide américaine décidée par Donald Trump. « S'ils ne veulent plus nous donner d'argent, ne leur donnons pas de minerais. Nous avons des minerais sur ce continent, donc nous possédons quelque chose, nous ne sommes pas de simples mendiants. Nous devons utiliser cette richesse à notre avantage, en tant que continent », a-t-il affirmé fermement. Les doutes planent aussi au-dessus de la volonté des États-Unis de continuer à développer les chaînes de valeur ajoutée en Afrique, comme dans le cadre de l'accord signé avec la Zambie et la RDC, pour fabriquer sur place des batteries électriques.À lire aussiQuels sont les risques environnementaux liés à l'exploitation des minerais de la transition?
« Les rebelles du M23 et les soldats rwandais qui les appuient n'ont eu que faire des semonces venues d'Addis-Abeba où se tenait, ce week-end, un sommet de l'Union africaine, relève Le Monde Afrique. Après avoir pris l'aéroport de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu en RDC, puis avoir pénétré ses faubourgs, vendredi, ils sont entrés dans le cœur de la ville hier. (…) À la différence de leur conquête de Goma, la capitale du Nord-Kivu, fin janvier, les insurgés congolais ont cette fois pris sans combattre cette agglomération de près d'un million d'habitants. Selon divers témoignages recueillis par Le Monde Afrique, les soldats des forces armées de la RDC avaient pour l'essentiel déserté la ville la veille, pour prendre la direction d'Uvira, plus au sud. »« Ce qui étonne, remarque pour sa part Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, c'est la rapidité et la relative facilité avec laquelle le M23 fait battre en retraite l'armée congolaise et ses groupes armés supplétifs Wazalendo. La prise de la ville de Goma n'aura finalement pas créé d'électrochoc dans l'armée régulière, malgré les déclarations du président Félix Tshisekedi qui avait promis une "riposte vigoureuse". Après la chute de Bukavu, on est en droit de se demander qui soutient encore Félix Tshisekedi ?, s'exclame Afrikarabia. Son armée est en déroute. Les rivalités régionales entre ses frères africains les condamnent à l'inaction et la communauté internationale, ONU et Union européenne en première ligne, hésitent toujours à sanctionner le Rwanda. »L'UA pieds et poings liés ?L'Union africaine, quant à elle, était donc en conclave ce week-end à Addis-Abeba, pour désigner le successeur de Moussa Faki Mahamat à la tête de la commission de l'Union. C'est le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf qui a été élu. Jusque-là ministre des Affaires étrangères de son pays, il n'aura pas la tâche facile face à l'épineux dossier congolais.En effet, s'interroge Aujourd'hui à Ouagadougou, « comment pourrait-il faire preuve d'ingratitude à l'égard du président rwandais, si ses patrons de chefs d'État ne le font pas ? D'ailleurs, en a-t-il les moyens ? Non, répond le journal. En effet, les réformes de la Commission, qui ont instauré la rotation, ont pour maître à penser un certain Paul Kagame. Et c'était justement le tour de l'Afrique de l'Est. Ce qui a permis au Djiboutien d'être élu. La gêne et la pusillanimité donc à Addis-Abeba, ce week-end, et l'équipée hégémonique du M23 à Bukavu, ont confirmé de fait qu'en dépit des efforts diplomatiques, c'est bien l'escalade qui prévaut à l'est de ce pays-continent. »« Autant dire que les pourparlers à venir, s'ils ont lieu un jour, promettent des étincelles », renchérit L'Observateur Paalgaqui s'interroge : « qui parviendra à faire asseoir autour de la même table, Fatshi et l'Homme mince de Kigali qui ne peuvent plus se voir en peinture et qui n'échangent guère plus que par diatribes interposées ? Avec hélas, le constat d'impuissance des organisations sous-régionales et de l'UA qui, toutes pourtant, redoutent la généralisation du conflit dans une région des Grands Lacs aux eaux aussi troublées. »« Très regrettable… »Une impuissance qu'a reconnue et regrettée Moussa Faki Mahamat ce week-end. C'est ce que souligne Le Point Afrique : « dans son discours d'ouverture du 38ème sommet de l'instance, le président sortant de la Commission s'en est pris au Conseil de paix et de sécurité l'UA, l'organe censé faire taire les armes. "Il est très regrettable que ses décisions soient parfois contraires à nos principes et, quand elles ne le sont pas, elles restent souvent lettre morte", a dénoncé le Tchadien qui a passé huit ans à la tête de la Commission. L'an dernier, Faki avait déjà insisté sur les 93 % des décisions de l'UA qui n'ont jamais été mises en œuvre. L'arrivée d'un nouveau président, décrit comme un fin diplomate, pourrait cependant redynamiser l'instance », ose espérer Le Point Afrique. En effet, « pendant la campagne, Youssouf a mis l'accent sur l'accélération des réformes enclenchées au sein de l'UA depuis 2017, mais aussi sur le retour de la paix sur le continent. » Toutefois, reconnait le journal, « la tâche s'annonce ardue au vu des crises qui traversent l'Afrique. »
A l'est de la République démocratique du Congo, toute la région risque l'embrasement alors que la ville de Goma est tombée sous le contrôle du groupe armée M23, soutenu par le gouvernement voisin rwandais. Dans « La Story », le podcast d'actualité des « Echos », Pierrick Fay et ses invités analysent les racines du conflit dans le nord Kivu qui regorge de métaux stratégiques.Retrouvez l'essentiel de l'actualité économique grâce à notre offre d'abonnement Access : abonnement.lesechos.fr/lastoryLa Story est un podcast des « Echos » présenté par Pierrick Fay. Cet épisode a été enregistré en février 2025. Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invités : Thierry Vircoulon (chercheur associé à l'IFRI) et Yves Bourdillon (journaliste Monde aux « Echos »). Réalisation : Willy Ganne. Chargée de production et d'édition : Michèle Warnet. Musique : Théo Boulenger. Identité graphique : Upian. Photo : Tony KARUMBA/AFP. Sons : TV5 Monde, UMUSEKE, Africanews, TF1, France 24. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
« La première prise de parole publique du président de la RDC se faisait attendre », pointe Le Monde Afrique, depuis l'offensive sur Goma du M23, au côté de troupes rwandaises. « Après avoir annulé une réunion de crise avec le président rwandais Paul Kagame, le chef de l'État congolais s'est enfin exprimé, hier, dans une allocution retransmise en direct à la télévision. “Une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours“, a affirmé Félix Tshisekedi. “L'est de notre pays, en particulier les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri, fait face à une aggravation sans précédent de la situation sécuritaire“, a-t-il ajouté. Selon lui, les violences risquent de conduire “tout droit à une escalade“ dans la région des Grands-Lacs ».Et de fait, les rebelles du M23 ne semblent pas se contenter de Goma. Ils se dirigeraient maintenant vers le Sud-Kivu et sa capitale Bukavu.En fait, analyse Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, « acculé militairement et diplomatiquement, Félix Tshisekedi essaie de ne pas perdre la main politiquement, et de gagner les cœurs des Congolais. Le président a essentiellement surfé sur la fibre patriotique et de l'unité nationale. “Unissons nos efforts, a-t-dit (…) Mobilisons-nous (…) Nous gagnerons cette guerre par notre unité (…) Je ne vous abandonnerai jamais, j'en fais le serment“ ».« Loin d'être rassurant… »Toutefois, c'est un peu tard… s'exclame WakatSéra au Burkina Faso : « le ver est déjà bien dans le fruit. (…) Incompréhensible et inquiétant : c'est seulement maintenant que Félix Tshisekedi dénonce la torpeur de la communauté internationale et appelle son peuple à la résistance ! »« Tshisekedi loin d'être rassurant », renchérit Ledjely. « Le plus étonnant dans ce discours à la Nation, pointe le site d'information guinéen, c'est l'invitation qu'il lance en faveur de la réduction du niveau de vie des institutions pour soutenir l'effort de guerre. Pourquoi n'y a-t-il pas pensé plus tôt ? », s'interroge Ledjely. « N'est-ce pas là une des causes de la défaite d'aujourd'hui ? En effet, l'autre mal de la RDC, ce sont des institutions et une élite qui dévorent le budget sur le dos des populations pauvres. Si les troupes congolaises, mal équipées et pas du tout motivées, ont capitulé devant l'ennemi, c'est aussi l'explication. Mais curieusement, conclut le site guinéen, le président congolais ne s'en est souvenu qu'au lendemain de la défaite de son camp. Hélas ! »Et on revient à Afrikarabia qui donne des chiffres : « sur un budget de 16 milliards de dollars, le train de vie des institutions congolaises en consomme, en effet, plus de 67%. Une hérésie dans un pays qui manque de tout. Il aura donc fallu attendre la généralisation de la guerre à l'Est et la perte d'un quart du Nord-Kivu pour rendre l'État plus sobre… dans le cas où cette mesure serait réellement appliquée ».Kagame : des visions expansionnistes ?Quant au président rwandais, Paul Kagame, il montre son vrai visage, pointe L'Observateur Paalga. « Après avoir nié pendant longtemps, c'est à visage découvert que les Rwandais agissent désormais. La preuve : la déclaration de l'ambassadeur (rwandais) itinérant pour la région des Grands Lacs, Vincent Karega, qui a affirmé que la progression du M23 continuerait vers le Sud-Kivu. Les choses sont désormais claires. Est-ce Kagame qui a parlé par la bouche de Karega ? On doute fort qu'il prenne certaines libertés sans l'accord tacite du filiforme homme de Kigali ». Et L'Observateur Paalga de s'interroger : « le Rwanda, qui avait aidé les rebelles de Laurent Désiré Kabila à marcher sur Kinshasa pour chasser Mobutu Sese Seko, le Rwanda ambitionne-t-il d'entreprendre la même action avec toujours comme cheval de Troie une rébellion qu'il soutient à bout de bras ? »Le départ des mercenaires occidentauxEnfin, Jeune Afrique nous révèle les coulisses de l'évacuation des mercenaires roumains qui combattaient à Goma aux côtés des Forces armées congolaises… « Ces mercenaires de la société Congo protection avaient d'abord assuré des missions de formation et d'aide à l'artillerie, avant de participer eux-mêmes à des combats sur le terrain ». Notamment« pour repousser le M23 lors de sa première offensive sur Saké, en mars 2023. (…) Lundi, alors que le M23 pénétrait dans Goma, les hommes de Congo Protection avaient rapidement abandonné le combat, affirme Jeune Afrique. Des négociations ont été ouvertes avec les rebelles afin de négocier leur reddition et leur évacuation vers la Roumanie, via Kigali ».Quant aux mercenaires français de la société Agemira, qui combattaient également aux côtés des Forces armées congolaises, on ne connait pas leur sort…
« La première prise de parole publique du président de la RDC se faisait attendre », pointe Le Monde Afrique, depuis l'offensive sur Goma du M23, au côté de troupes rwandaises. « Après avoir annulé une réunion de crise avec le président rwandais Paul Kagame, le chef de l'État congolais s'est enfin exprimé, hier, dans une allocution retransmise en direct à la télévision. “Une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours“, a affirmé Félix Tshisekedi. “L'est de notre pays, en particulier les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri, fait face à une aggravation sans précédent de la situation sécuritaire“, a-t-il ajouté. Selon lui, les violences risquent de conduire “tout droit à une escalade“ dans la région des Grands-Lacs ».Et de fait, les rebelles du M23 ne semblent pas se contenter de Goma. Ils se dirigeraient maintenant vers le Sud-Kivu et sa capitale Bukavu.En fait, analyse Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC, « acculé militairement et diplomatiquement, Félix Tshisekedi essaie de ne pas perdre la main politiquement, et de gagner les cœurs des Congolais. Le président a essentiellement surfé sur la fibre patriotique et de l'unité nationale. “Unissons nos efforts, a-t-dit (…) Mobilisons-nous (…) Nous gagnerons cette guerre par notre unité (…) Je ne vous abandonnerai jamais, j'en fais le serment“ ».« Loin d'être rassurant… »Toutefois, c'est un peu tard… s'exclame WakatSéra au Burkina Faso : « le ver est déjà bien dans le fruit. (…) Incompréhensible et inquiétant : c'est seulement maintenant que Félix Tshisekedi dénonce la torpeur de la communauté internationale et appelle son peuple à la résistance ! »« Tshisekedi loin d'être rassurant », renchérit Ledjely. « Le plus étonnant dans ce discours à la Nation, pointe le site d'information guinéen, c'est l'invitation qu'il lance en faveur de la réduction du niveau de vie des institutions pour soutenir l'effort de guerre. Pourquoi n'y a-t-il pas pensé plus tôt ? », s'interroge Ledjely. « N'est-ce pas là une des causes de la défaite d'aujourd'hui ? En effet, l'autre mal de la RDC, ce sont des institutions et une élite qui dévorent le budget sur le dos des populations pauvres. Si les troupes congolaises, mal équipées et pas du tout motivées, ont capitulé devant l'ennemi, c'est aussi l'explication. Mais curieusement, conclut le site guinéen, le président congolais ne s'en est souvenu qu'au lendemain de la défaite de son camp. Hélas ! »Et on revient à Afrikarabia qui donne des chiffres : « sur un budget de 16 milliards de dollars, le train de vie des institutions congolaises en consomme, en effet, plus de 67%. Une hérésie dans un pays qui manque de tout. Il aura donc fallu attendre la généralisation de la guerre à l'Est et la perte d'un quart du Nord-Kivu pour rendre l'État plus sobre… dans le cas où cette mesure serait réellement appliquée ».Kagame : des visions expansionnistes ?Quant au président rwandais, Paul Kagame, il montre son vrai visage, pointe L'Observateur Paalga. « Après avoir nié pendant longtemps, c'est à visage découvert que les Rwandais agissent désormais. La preuve : la déclaration de l'ambassadeur (rwandais) itinérant pour la région des Grands Lacs, Vincent Karega, qui a affirmé que la progression du M23 continuerait vers le Sud-Kivu. Les choses sont désormais claires. Est-ce Kagame qui a parlé par la bouche de Karega ? On doute fort qu'il prenne certaines libertés sans l'accord tacite du filiforme homme de Kigali ». Et L'Observateur Paalga de s'interroger : « le Rwanda, qui avait aidé les rebelles de Laurent Désiré Kabila à marcher sur Kinshasa pour chasser Mobutu Sese Seko, le Rwanda ambitionne-t-il d'entreprendre la même action avec toujours comme cheval de Troie une rébellion qu'il soutient à bout de bras ? »Le départ des mercenaires occidentauxEnfin, Jeune Afrique nous révèle les coulisses de l'évacuation des mercenaires roumains qui combattaient à Goma aux côtés des Forces armées congolaises… « Ces mercenaires de la société Congo protection avaient d'abord assuré des missions de formation et d'aide à l'artillerie, avant de participer eux-mêmes à des combats sur le terrain ». Notamment« pour repousser le M23 lors de sa première offensive sur Saké, en mars 2023. (…) Lundi, alors que le M23 pénétrait dans Goma, les hommes de Congo Protection avaient rapidement abandonné le combat, affirme Jeune Afrique. Des négociations ont été ouvertes avec les rebelles afin de négocier leur reddition et leur évacuation vers la Roumanie, via Kigali ».Quant aux mercenaires français de la société Agemira, qui combattaient également aux côtés des Forces armées congolaises, on ne connait pas leur sort…
La guerre fait rage dans l'est de la République démocratique du Congo. Les rebelles du M23, soutenus par des troupes rwandaises, sont parvenus à entrer dans la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, après de violents et meurtriers combats avec les forces armées congolaises. Les affrontements ont déjà entraîné la mort de civils, ainsi que le déplacement de centaines de milliers d'habitants. Les Etats-Unis, par la voix de leur nouveau secrétaire d'Etat Marco Rubio, ont exhorté à un cessez-le-feu immédiat dans la région et à ce que toutes les parties respectent l'intégrité territoriale souveraine de la RDC. Les tensions entre Kinshasa et Kigali ont-elles atteint un niveau critique ? Qui peut arrêter l'escalade ? La crise menace-t-elle la stabilité de toute la région des Grands Lacs ? Jacques Aristide reçoit Bojana Coulibaly, analyste du discours sur les conflits en Afrique ; Bob Kabamba, professeur de sciences politiques à l'Université de Liège ; Jean-Victor Nkolo, ancien haut cadre de l'ONU. Washington Forum : 30 minutes d'actualité africaine, américaine et internationale. Economie, politique, santé, religion, sports, science, multimédias: nos experts répondent à vos questions en direct, via des Live Remote, Skype, et par téléphone de Dakar à Johannesburg, en passant par le Caire, New York, Paris et Londres. Chaque jeudi à T.U. 1900-1930 Cette émission est diffusée en direct par satellite à l'intention des stations de télévision et radio partenaires de la VOA en Afrique francophone.
Vincent Hervouët revient sur les récents événements survenus à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Il analyse les tensions diplomatiques entre la France et le Congo, ainsi que les enjeux géopolitiques complexes qui traversent la région des Grands Lacs. Il explore également les relations tendues entre la France et d'autres pays africains, soulignant la mauvaise réputation dont souffre la diplomatie française sur le continent. À travers cette analyse approfondie, Vincent Hervouët éclaire les dynamiques conflictuelles qui façonnent les relations internationales en Afrique.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.
Goma au cœur des combats… Douze ans après le premier assaut de novembre 2012, pourquoi le M23 et les soldats rwandais s'en prennent-ils à nouveau à la grande cité de l'Est de la République démocratique du Congo ? Pourquoi l'Union africaine réagit-elle avec mollesse ? Y a-t-il une issue à cette nouvelle guerre meurtrière ? Pendant trois ans, de 2021 à 2024, Christophe Lutundula a été le vice-Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères du Congo-Kinshasa. Aujourd'hui, il est sénateur et préside la Commission des relations extérieures de la Chambre Haute. RFI : Christophe Lutundula, bonjour,Christophe Lutundula : bonjour.Pourquoi le M23 et le Rwanda ont-ils décidé d'attaquer Goma à la fin de ce mois de janvier ?Je pense qu'il y a les raisons suivantes. La première, c'est que Goma, c'est une plaque tournante économique, particulièrement en ce qui concerne le commerce de produits miniers. Mais il y a une autre raison, une raison politique, c'est la soif d'hégémonie du président [Paul] Kagame. Il veut démontrer à la communauté internationale qu'il est le seul interlocuteur valable avec lequel il faut traiter en ce qui concerne les questions de sécurité, de paix et même les questions de coopération avec la région des Grands Lacs. C'est comme qui dirait qu'il veut devenir le successeur du président Mobutu Sese Seko qui a joué le même rôle pendant la période de la guerre froide.Toujours sur le plan politique, en fait, il veut humilier le peuple congolais, en obligeant le président [Félix] Tshisekedi de négocier avec ses protégés qui constituent son cheval de Troie, les M23.Cette attaque survient en effet cinq semaines après l'échec de la rencontre de Luanda, où Paul Kagame avait exigé que Félix Tshisekedi ouvre un dialogue avec les rebelles du M23. Le président congolais avait refusé, est-ce qu'aujourd'hui Paul Kagame cherche à imposer ce dialogue par la force ?Mais il ne s'en est jamais caché, il a toujours dit qu'il n'y aura pas de solution s'il n'y a pas de négociations directes avec les M23. Mais là, je crois qu'il se trompe. Le président Tshisekedi, il a des fondamentaux. Quand il dit que c'est la ligne rouge, je crois que, j'ai travaillé avec lui pendant trois ans, ce sont des lignes, pas seulement le dialogue, il y a l'intégrité territoriale, la souveraineté. Je ne crois pas du tout que le président Tshisekedi va accepter. Il est vraiment catégorique et c'est toujours le fils de son père.Vous pensez que Félix Tshisekedi va refuser ce dialogue direct avec les M23. Mais ce qui frappe les observateurs depuis trois jours, Christophe Lutundula, c'est le refus de l'Union africaine et des trois pays qui représentent l'Afrique au Conseil de sécurité, l'Algérie, la Sierra Léone, la Somalie, de nommer le Rwanda comme pays solidaire des rebelles du M23 dans l'attaque sur Goma. Comment expliquez-vous cette bienveillance à l'égard du président Kagame ?Mais c'est très simple, ce sont des modus operandi, je n'ose pas dire l'ADN de l'Union africaine. Nous, nous en avons l'expérience. Nous avons connu une crise politique grave du temps du président Mobutu, de la Conférence nationale et ainsi de suite, l'Union africaine n'a rien fait. Il y a le grand barrage de la Renaissance qui oppose l'Éthiopie, le Soudan et l'Égypte, l'Union africaine s'est mise à l'écart. Donc ce n'est pas une surprise.De toute façon, l'Afrique a un problème à assumer sa souveraineté. Être souverain, c'est être capable de résoudre ses problèmes par soi-même. Donc, il y a des intérêts économiques, les connexions avec les multinationales et les États qui soutiennent le président Kagame et qui profitent du pillage des ressources naturelles de la RDC. Donc des pays africains évitent de bousculer, d'indisposer ces États tutélaires.En Afrique centrale, l'armée rwandaise est redoutée. Est-ce qu'elle fait peur à certains pays qui, du coup, n'osent pas se fâcher avec Kigali ?On sait aujourd'hui que l'armée rwandaise est présente dans certains pays où elle protège justement certains intérêts. Je ne veux pas énerver la susceptibilité diplomatique de ces pays-là, il y a le Mozambique, où elle protège ce que vous savez, il y a la Centrafrique. Au Bénin, le Rwanda forme l'armée et on peut continuer la série ! Donc effectivement, c'est un élément qui intervient en conjugaison avec le fait d'éviter d'énerver la susceptibilité des tuteurs.Je crois que, dans les circonstances actuelles, on doit être un peu plus ferme au niveau des décideurs. Et je crois que, dans ce sens-là, tous les mécanismes de vérification qui ont été mis en place ne valent pas la peine. Il faut les remplacer, à mon avis, par un dispositif de garanties mutuelles. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Si on peut déployer le long de la frontière entre la RDC et le Rwanda une force internationale tampon, garantie par le Conseil de sécurité, l'Union européenne et peut-être l'Afrique avec le Conseil paix et sécurité, cela pourra permettre que les Rwandais sortent et que cette force garantisse qu'il n'y aura pas d'incursions.Parce que le Rwanda parle des FDLR. Que de notre côté, le Rwanda va sortir, le M23 va se replier, rentrer dans ses positions d'antan, et cette force va créer les conditions du dialogue avec le Rwanda. Il faut ouvrir cette perspective-là, me semble-t-il.Christophe Lutundula, merci. 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C'est le 15 février prochain que les 55 chefs d'État de l'Union africaine éliront le nouveau président de la Commission de l'UA pour un mandat de quatre ans. Trois candidats briguent la succession du Tchadien Moussa Faki Mahamat : le ministre djiboutien des Affaires étrangères Mahmoud Ali Youssouf, l'ex-Premier ministre kenyan Raila Odinga et l'ex-ministre malgache des Affaires étrangères Richard Randriamandrato. RFI offre son antenne, bien sûr, aux trois candidats. Place ce matin au ministre djiboutien des Affaires étrangères. Au micro de Christophe Boisbouvier, il s'exprime d'abord sur la guerre meurtrière en RDC. RFI : Mahmoud Ali Youssouf, bonjour. La guerre fait rage dans l'est du Congo. La ville de Goma est menacée par les assaillants. Le Congo vient de rompre ses relations diplomatiques avec le Rwanda. Que doit faire l'Union africaine face à cette situation ?Mahmoud Ali Youssouf : Bonjour. Je dois rappeler d'abord que c'est une crise chronique qui sévit dans cette région de la RDC depuis plusieurs décennies. Ce conflit, d'abord, est un petit peu le reflet de ce qui se passe dans toute la région et d'une certaine histoire. Mais je crois que l'Union africaine a un rôle à jouer et ce rôle, il est déjà assumé par le président João Lourenço de l'Angola qui, je le rappelle, est le champion pour la paix et la stabilité sur le continent. C'est comme ça, ce sont les chefs d'État qui assument certaines questions. On les appelle les champions, il y en a pour l'éducation, pour la santé et le président João Lourenço est le champion de l'Afrique pour la paix et la stabilité. Il est déjà engagé depuis plus de deux ans pratiquement sur ce dossier. Il y a tout un processus qu'on appelle le processus de Nairobi et celui de Luanda. Il a déjà organisé plusieurs réunions au plus haut niveau entre les deux chefs d'État de la RDC et du Rwanda. Et il faut, je crois, que l'Union africaine continue à soutenir les efforts du président João Lourenço, appeler à la désescalade entre la RDC et le Rwanda, et travailler surtout au désarmement des mouvements armés à l'Est du Congo. Comme vous le savez, il y a le M23, mais il n'y a pas que le M23, il y a d'autres mouvements armés tels que les FDLR, la Codeco et les ADF. Donc, il y a une prolifération de mouvements armés dans cette région. Il est très important que les efforts que mène l'Union africaine à travers donc la médiation du président João Lourenço, ces efforts doivent être maintenant plus intenses et éviter surtout plus d'escalade entre le Rwanda et la RDC. Et je crois que l'Afrique doit systématiquement et impérativement éviter un conflit ouvert entre ces deux pays, je crois que c'est toute la région des Grands Lacs qui risque d'être déstabilisée.Alors vous appelez à la désescalade entre la RDC et le Rwanda. Vous savez que si Kinshasa vient de rompre ses relations diplomatiques avec Kigali, c'est parce que la RDC accuse son voisin rwandais de soutenir les rebelles du M23. L'Organisation des Nations unies et l'Union européenne disent la même chose, mais pas l'Union africaine qui s'est contentée ces derniers jours de réclamer, « la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties ». Qu'est-ce que vous pensez de ce refus de l'Union africaine de désigner nommément le Rwanda comme l'un des protagonistes de ce conflit ?Je crois que la complexité de la situation sur le terrain impose à l'Union africaine d'avancer à pas comptés et surtout de faire en sorte que toutes les chances d'une désescalade rapide restent encore entre ses mains. Je crois que c'est l'objet de la médiation du président João Lourenço qui, lui, essaie donc de passer outre ces accusations et de ramener les parties prenantes autour de la table des négociations. Il y a eu déjà plusieurs réunions. Je pense qu'avec cette histoire de rupture des relations diplomatiques, le président João Lourenço va certainement prendre des mesures encore plus importantes afin d'amener les deux parties autour de la table. Il n'y a pas de baguette magique ou de recette magique. Cela fait des années que les Nations unies sont à l'est du Congo, mais ce n'est pas ça qui a réglé le problème. Je crois que l'objectif principal, c'est de neutraliser ces mouvements armés, de les désarmer et pour cela, il faut des efforts collectifs. Il faut que l'Union africaine s'implique davantage et c'est la seule chose qui compte je crois, au-delà des allégations et des accusations qui viennent de la part des uns et des autres.Oui, mais vous savez que cette façon de l'Union africaine de marcher à pas comptés, comme vous dites, face au Rwanda, à la différence de l'ONU ou de l'Union européenne, cela agace énormément le président Félix Tshisekedi ?Je crois que nos chefs d'État, qu'ils soient du Congo ou du Rwanda, ou le président João Lourenço s'efforcent de toute manière de rétablir la paix. L'instabilité et l'absence de paix dans la région n'est profitable pour personne et je pense qu'il est très important de pouvoir se donner les moyens d'agir. Et ce n'est pas en jetant l'anathème sur x ou y qu'on arrivera à résoudre les problèmes.Est-ce que dans les moyens d'agir peuvent être envisagés des sanctions internationales contre le Rwanda ?Je crois que l'Afrique a, à travers son acte constitutif, certaines dispositions qui peuvent aider à la résolution des problèmes et je ne voudrais pas m'avancer sur ce terrain-là. Je ne suis pas encore élu et je ne peux pas avoir une position, je dirais, tranchée et je pense que l'acte constitutif, les textes qui nous gouvernent doivent être un petit peu au centre de ce que nous pouvons apporter comme solution dans les crises africaines.Mahmoud Ali Youssouf, vous êtes le candidat de Djibouti au poste stratégique de président de la Commission de l'Union africaine. Si vous êtes élu le 15 février prochain, quelles seront vos deux priorités ?Ce qui est important, c'est d'abord poursuivre la mise en œuvre des réformes qui ont déjà été enclenchées depuis quelques années. Et parmi ces réformes, il y a un travail à faire au niveau de la Commission. Dans l'organisation interne de la Commission, sa gestion financière, la gestion de son personnel. Il y a tout un travail qui a déjà été entamé, notamment dans le cadre d'un processus qu'on appelle le processus de Lusaka, les promotions internes, éviter les doublons, mettre en place les règles d'or en matière de gestion, tout un travail de coordination à faire entre les différentes commissions. Éviter que ces commissions travaillent en solo et surtout faire en sorte de créer une certaine synergie, une meilleure coordination également entre les organes décisionnels que nous connaissons tous. L'Assemblée des chefs d'État, le Conseil exécutif, le Comité des représentants et la Commission. Un travail de pédagogie est également à mener. Je crois qu'on ne réinvente pas la roue ici, on a beaucoup de difficultés à surmonter. De nombreux défis également, et je commencerai d'abord par mettre de l'ordre dans la Commission. Cela, c'est un premier élément.L'une des autres priorités qui me tient à cœur, c'est justement la paix et la sécurité sur le continent. On vient de parler de la question de la RDC. Il n'y a pas que la RDC aujourd'hui, malheureusement, même si c'est un sujet aujourd'hui brûlant, nous avons la crise au Soudan qui est une guerre ouverte ou des milliers et des milliers de gens sont morts, des millions de déplacés. Nous sommes également dans des situations difficiles à gérer dans le Sahel. La Libye également n'est pas encore sortie de cette période de turbulences. Il y a de nombreux sujets relatifs à la paix, la sécurité et je crois que la nouvelle Commission qui arrivera et son président à sa tête auront beaucoup à faire en matière de paix et de sécurité.La troisième priorité qui me tient à cœur, c'est vraiment d'accélérer le processus d'intégration à travers la Zlecaf. La Zlecaf qui est la zone de libre-échange continental. Vous savez qu'on l'a adoptée, le traité a été ratifié, mais la mise en œuvre de certains mécanismes clés reste encore en souffrance. Notamment la Chambre de compensation qui n'est pas encore mise en place. Nous allons travailler avec le secrétariat de la Zlecaf qui se trouve au Ghana, pour faire en sorte que ces mécanismes soient rendus opérationnels et travailler surtout sur la levée d'un certain nombre de barrières. Il y en a beaucoup, hein, les barrières douanières. Mais il existe surtout des barrières non douanières. Faire en sorte que la circulation des biens et des personnes soit vraiment une réalité et pour cela, il faut mettre en place le passeport africain qui a déjà été lancé en 2017. Mais il y a beaucoup de réticences encore et de résistance pour qu'il soit rendu opérationnel par tous les États membres. Donc, un certain nombre de priorités en matière d'intégration. Surtout faire en sorte que la Zlecaf, qui est la zone de libre-échange continentale, puisse fonctionner proprement. Permettre que ce commerce intra africain qui aujourd'hui n'est que de 18 %, puisse arriver vraiment à des niveaux qui soient acceptables pour tous. En tout cas pour la nouvelle Commission, des niveaux acceptables, ce serait avoir au moins entre 60 % et 70 % de commerce intra africain et le reste avec le monde extérieur.Alors, dans la lettre confidentielle que le président sortant de la Commission, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a écrite en septembre dernier aux chefs d'État africains et que Jeune Afrique vient de révéler, le président sortant regrette les limites de ses pouvoirs et de ceux de la Commission de l'Union africaine. Est-ce que vous partagez son diagnostic ?Je crois que l'acte constitutif de l'Union africaine définit clairement les prérogatives, les rôles et les responsabilités des uns et des autres. Pour ce qui est de la Commission, il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'un organe d'exécution. Les organes décisionnels sont l'Assemblée des chefs d'État, le Conseil exécutif et le Comité des représentants. Le Président de la Commission défend les intérêts du continent à l'international, a également des prérogatives d'orientation, il est vrai, de conseil, il est vrai, également de soutien aux organes décisionnels. Mais il ne faut pas confondre un petit peu les rôles. Je crois que le président Moussa a fait beaucoup de travail durant ses deux mandats. Il a mené à terme cette adoption du traité de la Zlecaf, il ne faut pas l'oublier. Il est vrai également que le niveau d'exécution du premier plan décennal, vous savez que l'Agenda 2063 de l'Union africaine est basé sur cinq plans décennaux. Le taux d'exécution du premier plan décennal est vraiment bas. Il est de l'ordre de 37 %. La plupart des indicateurs sur différents secteurs ne sont pas encore sortis du rouge. Très peu de ces indicateurs sont au vert. Il y a beaucoup, beaucoup de travail à faire, mais je crois qu'il n'est pas facile de mener plusieurs combats de front, surtout lorsque la Commission a des difficultés financières. Sur les 600 millions de dollars de budget 2025 prévus pour l'Union africaine ou la Commission, en tout cas, plus de 300 millions sont fournis par les partenaires pour financer les projets de développement sur le continent. Et vous vous imaginez un petit peu cette dépendance qui certainement limite l'action de la Commission. Il y a également le fait que les États membres, sur un certain nombre de sujets, gardent beaucoup des prérogatives, et ne concèdent rien ou très peu de choses à la Commission. Il y a un travail à faire, surtout de rétablissement de la confiance et un travail à faire de coordination pour que réellement la Commission puisse jouer un rôle non pas central, mais un rôle vraiment de précurseur sur un certain nombre de sujets. Un rôle pionnier. Et en cela la Commission a besoin et des États membres, et des communautés économiques régionales. Je crois qu'un engagement plus fort des États membres pourra nous permettre d'arriver donc à des contrats de performance plus intéressants, dans le 2e plan décennal qui a commencé, je le rappelle, en 2024.Il faut redéfinir les missions confiées au Conseil paix et sécurité de l'Union africaine, dit le président Moussa. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?Je crois que le Conseil de paix et de sécurité est l'organe permanent qui est chargé de la paix, de la stabilité, de la sécurité sur le continent, à l'instar un peu du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Conseil prend des décisions régulièrement sur ces conflits et ces crises. Mais ce qui fait défaut, c'est la mise en œuvre de ces décisions qui sont prises par ce Conseil de paix et de sécurité. Donc il faudra travailler sur le comment améliorer la performance du Conseil de paix et de sécurité dans le cadre de la mise en œuvre des décisions qu'il prend. C'est la demande, surtout pour que le mécanisme qui est mis en place dans l'architecture de paix et de sécurité de l'Union africaine, notamment celui de la prévention, soit renforcé. Et on appelle ça le mécanisme d'alerte rapide.Pour ce qui est de l'opérationnalisation des forces en attente, chaque région de ce continent est supposée avoir une force en attente. Elle doit être rendue opérationnelle. Le comité des sages qui sont là également pour pouvoir résoudre les conflits, voire même les prévenir, là aussi, ce comité a besoin de moyens. Et enfin, ce qui est très important, ce sont les ressources financières. Il y a ce qu'on appelle un fond de la paix dans lequel il y a à peu près 400 millions de dollars. Jusqu'à présent, les mécanismes pour pouvoir mettre ces fonds à la disposition des missions de la paix sur le continent africain, ces mécanismes ne sont pas en place et on n'arrive pas à travailler sur le déboursement de ces montants, ce sera l'un des rôles de la nouvelle Commission de convaincre les États membres, pour que le CPS, le Conseil de paix et de sécurité, puisse être efficace, il faut qu'il se donne les moyens et pour se donner les moyens, tous ces éléments que je viens d'évoquer doivent être vraiment pris en considération.Donc, il y a 400 millions de dollars qui dorment dans les caisses d'Addis-Abeba et qui ne servent à rien...On utilise un petit peu les intérêts qu'ils produisent, mais ces fonds doivent servir aux missions de la paix sur le continent. Et Dieu sait que beaucoup, beaucoup de régions ont besoin justement de ce type de financement pour gérer les situations de conflit ou de crises qui sévissent dans ces régions-là.Face à vous, Mahmoud Ali Youssouf, il y a deux candidats : le Kényan Raila Odinga et le Malgache Richard Randriamandrato, qu'est-ce qui vous distingue de ces deux autres candidats ?Le fait que je sois un diplomate de carrière, d'abord, avec 33 ans d'expérience en matière de diplomatie multilatérale, je suis toujours ministre des Affaires étrangères depuis 20 ans, donc je fréquente très régulièrement les arcanes de l'Union africaine, donc c'est une organisation que je connais très bien. Je suis, je viens d'un petit pays, certes, mais un pays carrefour entre les trois continents, un pays qui est un creuset culturel. Aujourd'hui, le monde arabe et l'Afrique se rejoignent à Djibouti. Djibouti est un pays stable qui fait des efforts colossaux en matière de sécurisation de la navigation maritime dans le détroit de Babel-el-Mandeb.Mon pays a démontré déjà par le passé qu'il était un grand contributeur à la lutte contre la piraterie et le terrorisme. Nous avons des forces qui sont présentes en Somalie sous la bannière de l'Union africaine, en Centrafrique, en RDC, donc un petit pays qui quand même a une contribution louable en matière de paix, de sécurité et je suis un homme qui a cette expérience à mettre au service du continent. Je pense que le temps est venu pour moi de partager cela avec le continent et de me mettre au service de ce continent.Mais tout de même, Mahmoud Ali Youssouf, le fait que le candidat mauricien se soit désisté en faveur du candidat kenyan, Raila Odinga. Le fait que ce dernier revendique, du moins son ministère des Affaires étrangères, le soutien dès le mois de septembre dernier de quelque 19 pays africains, est-ce que tout cela ne vous inquiète pas ?Pas du tout, parce que d'abord le vote est secret. Un, deuxièmement, les mêmes promesses de soutien nous sont données également chaque fois que nous rencontrons les leaders africains. Et donc vous voyez un petit peu que les jeux sont ouverts. Mais je crois que j'ai des avantages comparatifs qui me donnent justement cette avance sur les autres candidats. Et je crois que le dernier débat le 13 décembre à l'Union africaine sur ces grandes questions de l'Union a démontré un petit peu le profil des uns et des autres et je reste confiant.Alors justement, lors de ce débat du 13 décembre, vous avez été le seul des trois à vous exprimer alternativement en français, en anglais, en arabe. Est-ce que c'était une façon de montrer que vous avez un petit avantage linguistique sur vos deux adversaires ?C'est très important. Je me présente comme un candidat qui est capable de créer des passerelles à travers cette capacité de communication avec toutes les cultures. Je m'exprime dans trois langues sur les six langues de travail de l'Union africaine, et je crois que cela me donne certainement un avantage comparatif par rapport aux autres candidats.Et Djibouti est membre de la Ligue arabe, c'est ça ?Pareillement, oui, et nous, Djibouti, sommes également le siège de l'Igad, qui est la Communauté économique régionale que vous connaissez aussi.Mais quand même, l'ancien Premier ministre kényan Raila Odinga, c'est un poids lourd non ?C'est un poids lourd dans son pays et peut-être pas forcément sur le continent.Alors Mahmoud Ali Youssouf, vous avez évoqué les autres crises que traverse le continent africain, à commencer par le Sahel. Quelles sont, à votre avis, les solutions pour mettre fin à la guerre civile dans le nord des trois pays, Mali, Niger, Burkina Faso ?Il ne faut surtout pas baisser les bras quand il s'agit de lutter contre les mouvements terroristes. Et on le fait ici, dans la Corne de l'Afrique, en Somalie. Il est très important de continuer cette action collective. Ils ont créé une force, je crois, de 5 000 hommes pour lutter contre ces mouvements dans le Nord et il faut les soutenir. Quant au retour à l'ordre constitutionnel qui est exigé par l'Union africaine, nous allons accompagner ces pays-là à mettre en place les conditions de la transition. Certains ont déjà adopté des constitutions, je crois que l'Union africaine, même si elle les a suspendus de la participation dans ses réunions, je crois que nous allons soutenir les efforts de la Cédéao et nous allons accompagner si nous sommes élus à la tête de la Commission, accompagner ces États-là à revenir à l'ordre constitutionnel à travers des élections qui seront organisées à l'issue de la période de transition. Voilà un peu les leviers qui sont disponibles à nos yeux pour l'instant.Et la présence de miliciens russes du groupe Wagner, qu'en pensez-vous ?Je crois que toute ingérence dans les affaires des États africains n'est pas la bienvenue. Et de toute manière s'il y a des forces étrangères qui créent le chaos ou je dirais l'instabilité, ce sont des choses que nous n'apprécions pas. Mais les États sont encore des États souverains quand il s'agit de créer des accords de partenariat, l'Union africaine n'a rien à dire sur ce sujet-là. Ce sont des questions souveraines, chaque pays a le droit d'avoir un partenariat, des accords de stratégie militaire avec d'autres pays, mais tout ce qui déstabilise le continent est bien entendu rejeté par l'Union africaine et ça sera le cas si nous sommes élus à la tête de la Commission.Vous avez parlé de la Libye, est ce que vous craignez une partition du pays entre l'Est et l'Ouest ?Pour l'instant, la Libye est un pays qui est divisé malheureusement en zone d'influence de pouvoir et il faudrait que nous poursuivions les efforts. Récemment, le Secrétaire général des Nations unies a nommé un envoyé spécial. Ce poste était vacant pendant, je dirais après la démission de monsieur Abdoulaye Bathily, pendant longtemps. L'Union africaine fait ses propres efforts, il y a un comité des chefs d'État dirigé par le président Sassou Nguesso pour essayer d'aider la Libye, mais les efforts doivent se poursuivre et ce qu'il faut surtout éviter, c'est justement la dislocation du pays et surtout ce type de sécession des régions n'est pas la bienvenue sur le continent.L'une des guerres civiles les plus meurtrières actuellement sur le continent, c'est celle du Soudan. On n'en est bientôt à deux ans de conflit, comment trouver une solution dans cette guerre qui n'en finit pas ?Là aussi, diplomatiquement, on essaie de le faire. Il y a une plateforme Union africaine- Igad pour essayer de remettre le processus politique sur les rails, parce que la solution au Soudan n'est pas militaire. Il faut que les parties prenantes s'asseyent autour de la table des négociations et qu'on puisse revenir à un processus politique. C'est ce que nous essayons de pousser. D'abord, qu'on parvienne à un cessez-le-feu. Il y a déjà des plans qui ont été avancés et par l'Igad et par l'Union africaine, et la priorité dans le cadre de ces plans, c'est le cessez le feu. Les Nations unies ont aussi à ouvrir des corridors humanitaires, ce n'est pas suffisant à Adré et au Nord aussi, mais il faut continuer.Je crois que nous avons à Djibouti organisé plusieurs retraites sous l'égide des Nations unies sur le Soudan. La dernière a été organisée en Mauritanie. Il y a un travail diplomatique qui est fait, ce n'est pas suffisant, mais je pense qu'on doit continuer à le faire. Et je rappelle aussi que le Soudan reste sous sanctions de l'Union africaine parce que, dès qu'il y a un changement anticonstitutionnel de gouvernement, la sanction tombe. Ce sont les dispositions de l'acte constitutif. Mais le rôle de l'Union africaine est de poursuivre ses efforts, même si ces pays sont sous sanctions, nous n'arrêterons pas d'essayer donc de trouver une solution pacifique à toutes les crises qui se déclenchent dans les États membres.Une dernière question, votre pays Djibouti est frontalier de la Somalie et de sa province séparatiste du Somaliland, qui est soutenue par l'Éthiopie, autre voisin de votre pays. Quelle est votre position dans ce conflit ?Elle a été toujours cohérente depuis, je dirais plus de 30 ans. Djibouti a toujours soutenu l'unité de la Somalie. Cette unité, je crois, elle est remise en question, peut-être même à l'interne maintenant. Certaines régions démontrent un petit peu une certaine dissidence, mais nous sommes aux côtés du président Hassan Sheikh Mohamoud, nous le soutenons. Le gouvernement central doit mener des efforts politiques avec toutes les régions pour justement éviter cette dislocation du pays. Et c'est un peu ce que je disais par rapport à la Libye, la dislocation d'un pays, l'implosion créé plus de problèmes qu'elle n'en résout, aussi bien pour les pays en question que pour les pays voisins. Donc la priorité pour Djibouti a toujours été de soutenir l'unité de la Somalie et de son intégrité territoriale.Mais est-ce que le soutien de l'Éthiopie aux séparatistes du Somaliland ne change pas la donne ?Ça, c'est une question qu'il faudra poser aux Éthiopiens.En tout cas, vous n'êtes pas d'accord avec leur politique sur ce sujet ?C'est une question qui concerne les Éthiopiens, et pas les Djiboutiens. Voilà ce que je peux dire.Monsieur le ministre Mahmoud Ali Youssouf, je vous remercie.C'est moi qui vous remercie et bonne journée.À lire aussiUnion africaine: quels sont les enjeux du grand débat des candidats à la présidence de la Commission?
Vincent Hervouët se penche sur la guerre qui sévit depuis 30 ans dans l'est du Congo, une région riche en minerais convoités. Il explique comment le Rwanda, qui n'en produit pas, en est devenu le principal exportateur grâce à la guerre qu'il mène contre son voisin. Avec plus de 6 millions de morts, cette guerre est pourtant largement ignorée, car il est difficile de s'attaquer au président rwandais Kagame, considéré comme un tyran contemporain. Les auditeurs découvriront les enjeux géopolitiques et économiques de ce conflit oublié, qui continue de faire des ravages dans la région des Grands Lacs.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.
Cette semaine, Audrey Iattoni et Sébastien Bonijol, du service des Relations avec les auditeurs et chargés de la coordination des clubs RFI sont de retour d'une mission en République Démocratique du Congo. Ils parlent de leurs rencontres avec les clubs de la région des Grands Lacs. Ces échanges avec les Clubs de Beni, Bukavu, Butembo, Goma, Kisangani, Uvira (RDC), Bujumbura (Burundi) et Kigali (Rwanda) ont été de grands moments de partage d'expériences dans une ambiance conviviale et festive. Avec la participation de Joël Kavuya, chargé de Communication du Club RFI Beni.Musique : «Ne parle pas» par Smarty feat. Korka Dien.Réalisation : Guillaume Buffet.
Deux mètres de neige en ville, c'est ce que les habitants d'une ville de l'Etat de New York ont pu mesurer. D'énormes quantités de neige dues aux grands lacs de la région. Comment ceux-ci influent-ils sur la météo ? Explication de ce qu'est l'effet du lac. Ecoutez La Pluie et le beau temps avec Marina Giraudeau du 09 décembre 2024.
Deux mètres de neige en ville, c'est ce que les habitants d'une ville de l'Etat de New York ont pu mesurer. D'énormes quantités de neige dues aux grands lacs de la région. Comment ceux-ci influent-ils sur la météo ? Explication de ce qu'est l'effet du lac. Ecoutez La Pluie et le beau temps avec Marina Giraudeau du 09 décembre 2024.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur deux opposants vénézuéliens récompensés par le prix Sakharov, une loi centrafricaine sur les agents de l'étranger et les sanctions européennes prolongées au Burundi. Turquie : le PKK revendique l'attentat d'Ankara En Turquie, le Parti des Travailleurs du Kurdistan a revendiqué une attaque qui a fait cinq morts et 22 blessés à Ankara. Pourtant, le gouvernement turc était prêt à reprendre les discussions avec les combattants kurdes. Comment le PKK justifie-t-il cet attentat ? Cette situation peut-elle fragiliser les négociations ? Avec Anne Andlauer, correspondante de RFI à Ankara. Venezuela : deux opposants récompensés par un prix Le prix Sakharov, délivré par le Parlement européen et qui récompense des personnalités promouvant les droits humains, a été décerné à deux opposants vénézuéliens, Maria Corina Machado et Edmundo Gonzalez Urrutia. Pour quels combats les deux lauréats ont-ils été récompensés ? Quelle est aujourd'hui leur situation depuis la réélection contestée du président Nicolas Maduro ? Avec Thomas Posado, maître de conférences à l'Université de Rouen Normandie, auteur de Venezuela: de la Révolution à l'effondrement (éditions Presses Universitaires du Midi). Centrafrique : une loi controversée sur les « agents de l'étranger » En Centrafrique, une loi inspirée du système russe pourrait être adoptée pour que les personnes et les ONG recevant des financements extérieurs se déclarent comme « agents de l'étranger ». Pourquoi cette loi ne fait-elle pas l'unanimité ? Quelles peuvent être les conséquences sur les personnes concernées ?Avec Enrica Picco, directrice Afrique centrale d'International Crisis Group. Burundi : les sanctions européennes reconduites L'Union européenne a reconduit ses sanctions contre le Burundi. Elles ont été mises en place en 2015, alors que le pouvoir en place avait violemment réprimé des manifestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Pourquoi renouveler ces sanctions alors que le président est mort depuis déjà quelques années ? Ont-elles aujourd'hui de réelles conséquences pour le pays ?Avec Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group.
Cette édition spéciale du Bulletin d'ONU Info est consacrée à la gestion des ressources naturelles dans la région des Grands Lacs d'Afrique.Les minerais dans l'Est de la République démocratique du Congo, que nous avons notamment dans nos téléphones portables, sont l'une des causes profondes et l'une des sources de financement des conflits dévastateurs dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).Pour autant, l'Envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, œuvre pour l'amélioration de leur gestion - plus transparente, plus responsable et plus durable.Nous avons profité de son passage à New York pour le recevoir dans nos studios. Il revient sur les efforts en cours et les éventuelles leçons à tirer pour la gestion des nouveaux minerais critiques aux énergies renouvelables.Huang Xia a d'abord évoqué des progrès, notamment par le mécanisme de traçabilité mis en place par la CIRGL, la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs.Présentation : Cristina Silveiro
Au lendemain de son discours devant la Conseil de sécurité cette semaine, nous avons reçu l'Envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands Lacs dans nos studio. L'occasion d'approfondir les idées qu'il a exposé et permettre de mieux comprendre les dynamiques de la région.Huang Xia est revenu sur la situation politique et sécuritaire, sur la gestion de l'exploitation des minerais qui sont à la base des conflits et financent les groupes armés, ainsi que sur l'importance de la participation des femmes et des jeunes a tout processus de paix afin de la rendre pérenne.Malgré les défis importants, M. Xia a constaté lors de ces échanges en RDC et au Rwanda « une réelle volonté des partis à trouver un consensus », entre eux mais aussi avec la facilitation angolaise, et s'est félicité des progrès « dans l'identification des éléments constitutifs d'un accord éventuel ».« J'ai bon espoir que les parties pourront surmonter les obstacles restants…et faire aboutir la signature d'un accord de paix global entre les parties au conflit », a-t-il affirmé, soulignant que la 5e réunion ministérielle prévue le 12 octobre est « une opportunité à saisir » pour les 3 pays -RDC, Rwanda, Angola- mais aussi pour les acteurs de la communauté internationale « pour qu'il y ait une synergie de travail et faire aboutir les choses ». (Interview : Huang Xia, Envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands Lacs ; propos recueillis par Cristina Silveiro ; ingénieur :Carlos Macias)
durée : 00:58:56 - Entendez-vous l'éco ? - par : Aliette Hovine, Bruno Baradat - Chicago, moteur économique des Grands Lacs et berceau de la carrière d'Obama, fait face à une crise urbaine. Le maire Brandon Johnson promet de lutter contre la criminalité et la pauvreté via des programmes sociaux, dans une ville marquée par l'effondrement immobilier de 2008 et la ségrégation. - réalisation : Françoise Le Floch - invités : Florence Nussbaum Géographe, maîtresse de conférences à l'Université Jean Moulin Lyon 3; Cynthia Ghorra-Gobin Géographe, directrice de recherches au CNRS.
En Tanzanie, un nouveau train électrique relie désormais la capitale économique, Dar es Salam, à la capitale administrative Dodoma, dans le centre du pays. Le programme, en collaboration avec des entreprises turque et chinoise, a été en partie financé par la Banque africaine de développement. Et la Tanzanie compte prolonger la ligne jusqu'aux pays des Grands Lacs. Flambant neuf et entièrement électrique, le nouveau train SGR (Standard Gauge Railway, voie ferrée à écartement standard, NDLR) est sur le départ en gare de Dar es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie. Une première pour de nombreux passagers ce jour-là. « Avant le train, je prenais le bus, ça prenait trois ou quatre heures. Mais maintenant, c'est beaucoup plus facile : on vient, on s'assoit, on se détend et ça dure 1h30. »Relier par le rail la Tanzanie au Burundi et à la RDCRoulant à 160 km/h contre une vitesse moyenne de 30 ou 40 km/h pour son ancêtre, ce train relie Dar es Salaam à Morogoro, plus à l'ouest. Il y a quelques semaines à peine, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan inaugurait le second tronçon jusqu'à la capitale du pays, Dodoma. L'objectif selon elle : développer le commerce entre la Tanzanie et les pays voisins. « Le continent africain est mal connecté par les transports. C'est pourquoi nous avons du mal à commercer les uns avec les autres. C'est ce qui m'a encouragée à tout faire pour que la Tanzanie soit reliée par le rail au Burundi et à la RDC. Un pays immense qui sera un grand débouché pour le commerce et les produits tanzaniens. » D'ici à 2026, le train devrait relier le port de Dar es Salaam, l'un des plus importants du continent, à Mwanza, dans la région des Grands Lacs, au nord du pays. Actuellement réservé au transport de passagers, le fret devrait commencer d'ici à l'an prochain. « Ce train moderne, le SGR, va drastiquement réduire les temps de trajet, améliorer la sécurité et diminuer les coûts de transport, souligne Abdulkarim Atiki, analyste politique et économique à Dar es Salaam. Pour les entreprises, ça veut dire une livraison plus rapide et plus sûre des biens en réduisant les coûts jusqu'à 40% et en augmentant les revenus liés à l'export de 20-30%. »Un bémol : les coupures de courantOuganda, Rwanda, Kenya, RDC ou Burundi, la Tanzanie veut développer le transport de produits et matériaux avec ses voisins, notamment dans les domaines agricoles, miniers et industriels, qui représentent plus de 50% du PIB du pays. Le SGR devrait donc créer des emplois, garantir un moyen de transport plus sûr et réduire les émissions de CO2 de la Tanzanie. Des perspectives positives, donc, mais qui nécessitent entre autres une stabilité du réseau électrique, souvent défaillant. Depuis son lancement, le train a déjà été bloqué sur les voies pendant plusieurs heures à cause de coupures de courant.À lire aussiTanzanie: plusieurs dirigeants de l'opposition arrêtés avant une manifestation interdite
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur une nouvelle ville prise par le M23 dans l'est de la RDC, l'échange de prisonniers entre la Russie et l'Occident, et l'ex-président sud-africain exclu de l'ANC. Attentats du 11-septembre : le ministre de la Défense révoque un accord de peine Alors que le Pentagone avait négocié un accord de peine avec le cerveau des attentats du 11-septembre et deux autres prévenus, afin de leur éviter la peine de mort, le ministre de la Défense américaine, a décidé de le révoquer. Comment expliquer cette intervention de la part du ministre ? Pourquoi les accusés n'ont-ils toujours pas été jugés, plus de 20 ans après l'attentat ? Avec Jean-Claude Beaujour, avocat international, spécialiste des États-Unis. RDC : le M23 s'empare d'une nouvelle ville malgré un accord de cessez-le-feu Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la ville d'Ishasha, frontalière avec l'Ouganda, dans l'est de la RDC, alors que le cessez-le-feu signé entre Kinshasa et Kigali était déjà entré en vigueur. Comment les rebelles soutenus par le Rwanda ont-ils pu s'emparer de cette nouvelle ville face à l'armée congolaise, et sans combats ? Pourquoi ne respectent-ils pas le cessez-le-feu ? Avec Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group. Échange de prisonniers : pourquoi la libération de Vadim Krasikov en Allemagne fait-elle débat ? Vingt-six prisonniers ont été échangés entre la Russie et l'Occident, dont Vadim Krasikov, condamné à perpétuité en Allemagne. Pourquoi sa libération suscite-t-elle tant de controverses ? Quels sont les termes de l'accord pour que l'Allemagne, d'abord très réticente, finisse par accepter ?Avec Pascal Thibaut, correspondant de RFI à Berlin. Afrique du Sud : Jacob Zuma exclu de l'ANC L'ancien président sud-africain, Jacob Zuma, a été exclu du Congrès national africain (ANC). Comment l'ANC justifie-t-il cette exclusion ? Quelles sont les chances de Jacob Zuma de réintégrer l'ANC s'il fait appel, alors qu'il a créé son propre parti, l'uMkhonto We Sizwe ? Avec Marianne Séverin, politologue, chercheuse associée au laboratoire des «Afriques dans le Monde» (LAM) de Sciences Po Bordeaux.
Troisième et dernier volet de notre série de reportages sur les élections en Belgique, et la question de la représentativité des diasporas africaines. Aujourd'hui, la campagne pour les élections européennes et belges du 9 juin telle que suivie sur les ondes congolaises. En effet, la radio Top Congo a posé ses valises et ses micros à Bruxelles cette semaine pour sept jours d'émissions spéciales, une première ! Au programme de la radio Top Congo cette semaine, des interviews des présidents des différents partis belges, des candidats d'origine congolaise, et des débats avec la diaspora. Une délocalisation grand-format qui témoigne de l'importance de ces élections pour les congolais de Belgique, mais aussi pour ceux de République démocratique du Congo.L'hymne national belge remixé façon rumba congolaise, en guise d'introduction musicale pour cette émission spéciale de débat avec la diaspora, en direct et en public à Bruxelles et c'est une candidate aux élections européennes d'origine congolaise qui prend le micro en premier, Chancelvie Okitokandjo. « Il est important que la diaspora soit présente en politique : je parle des députés régionaux, des députés fédéraux, des députés européens, énumère-t-elle. Parce que c'est là que les décisions sont prises qui ont une empreinte sur ce que nous vivons au quotidien. Il est donc important pour la diaspora de s'intéresser à la politique. » À écouter aussiBelgique: la politique africaine de l'UE vue par les candidats issus des diasporasAux manettes, Christian Lusakweno, fondateur de Top Congo FM et présentateur phare de la chaîne, qui a pensé une couverture de la campagne à destination de la diaspora pour les élections régionales, fédérales et européennes qui ont toutes lieu le 9 juin en Belgique. « Ce sera l'occasion de savoir ce que les partis traditionnels font par rapport aux communautés allochtones, explique-t-il. Que ce soit par rapport au logement, au travail, à la migration. Mais aussi en termes de coopération avec la RDC, ainsi que leur point de vue sur ce qui se passe entre la RDC et le Rwanda et dans la région des Grands Lacs. »Mais les émissions s'adressent également aux Congolais de RDC : « C'était intéressant pour un média du Sud de casser l'habitude des médias du Nord qui suivent les élections du Sud. Là, ce sera un média du Sud qui suit les élections du Nord », s'enthousiasme-t-il.Pour Marceline Lukala, qui est venue assister à l'émission, cette élection revêt une importance particulière. « Nous habitons la Belgique, c'est notre terre d'accueil, explique-t-elle. Et nous devons participer au développement socio-économique et politique de ce pays. C'est normal. Alors, nous irons voter pour ceux qui sont attentifs à la vie de la diaspora congolaise. Parce que ces gens-là font les lois. Et si nous ne votons pas, nous allons subir les lois. » Au niveau belge, elle souhaite davantage de mesures pour l'emploi des jeunes et au niveau européen, des initiatives pour mettre fin au conflit dans l'est de la RDC.À lire aussiÉlections européennes: en Belgique, les partis politiques courtisent les communautés africaines
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur le projet de loi sur « l'aide à mourir », sur la nouvelle candidature de Paul Kagame, et sur une rencontre éventuelle entre les présidents rwandais et congolais. France : Emmanuel Macron annonce son projet de loi sur l'« aide à mourir » Le président français Emmanuel Macron a présenté son projet de loi sur une « aide à mourir ». Comment le médecin pourra-t-il décider d'un protocole de fin de vie si le malade ne peut plus s'exprimer ? La famille du malade aura-t-elle son mot à dire ? Avec Frédérique Genot, cheffe adjointe du service France. Afrique du Sud : le retour politique de Jacob Zuma ? Six ans après son départ du pouvoir, l'ancien président sud-africain Jacob Zuma a annoncé être tête de liste aux élections générales. Âgé de 81 ans, pourquoi décide-t-il de revenir sur la scène politique ? Sa candidature peut-elle être acceptée alors qu'il a été condamné pour « outrage à la justice » ? Avec Cécile Perrot, maîtresse de conférences à l'Université de Rennes II, spécialiste de l'Afrique du Sud. Rwanda : Paul Kagame de nouveau candidat à la présidentielle Paul Kagame a été désigné par son parti, le Front patriotique rwandais, comme candidat à l'élection présidentielle. Pourquoi se représente-t-il à nouveau ? Quelles sont les chances de l'opposition ? Avec Benjamin Chemouni, professeur à l'Université catholique de Louvain, spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs. RDC : bientôt une rencontre entre Tshisekedi et Kagame ? Une nouvelle rencontre a été annoncée entre le président congolais et son homologue rwandais. Pourquoi acceptent-ils de se revoir maintenant alors que leur dernière entrevue s'était conclue par des insultes ? Quelles pourraient être les modalités de ce nouveau face-à-face ? Avec Henry-Pacifique Mayala, coordinateur du baromètre sécuritaire du Kivu.
L'élection présidentielle au Sénégal aura bien lieu le 24 mars, le Conseil constitutionnel l'a confirmé jeudi 7 mars. Le temps presse donc, et les dates de la campagne électorale sont fixées. Selon Seneweb, elle commencera ce samedi 9 mars à minuit, et elle se terminera le vendredi 22 mars.Walfnet précise de son côté comment sera réparti le temps d'antenne de chaque candidat sur la radio et la télévision publiques. « Trois minutes par jour et par candidat » au premier tour, sept minutes « s'il y a un deuxième tour ». L'élection présidentielle passionne au-delà des frontières du Sénégal. Ainsi, Mourryaniger ironise sur l'attitude de Macky Sall : « Un mois après l'échéance de la première date de l'élection présidentielle du 25 février, voilà le président sénégalais fixer la date au 24 mars, alors même qu'il y a peu, il ne trouvait guère la faisabilité de fixer la présidentielle à une date si proche du 2 avril, marquant la fin de son mandat constitutionnel ». « Deux mois de perte de temps et de troubles inutiles pour le pays de la Teranga », conclut Mourryaniger.Nouvelle réaction au départ de la Monusco en RDCPolitico.CD se fait l'écho de la réaction de Denis Mukwege. « Le prix Nobel de la paix 2018 a officiellement saisi le Conseil de sécurité pour désapprouver le plan de désengagement signé par la RDC et l'ONU pour un retrait progressif de la Monusco », nous explique Politico.CD, qui reprend les propos de Denis Mukwege, selon lequel « un retrait précipité de la présence des Casques bleus et de la Brigade d'intervention de la Monusco dans un contexte de guerre d'agression et de sur-militarisation de la région risque de laisser un vide sécuritaire extrêmement dangereux pour l'existence même de la RDC et désastreux pour la protection des civils ».Mais quelle solution propose celui qui fut aussi l'un des candidats de la dernière élection présidentielle en RDC ? Denis Mukwege exhorte le Conseil de sécurité à « reconfigurer » plutôt le mandat et de la présence de la Monusco pour réunir les conditions propices à un retrait responsable et durable. D'après lui, « la mission onusienne ne peut pas se retirer du sol congolais au regard de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement en RDC, car selon lui, cette dernière tend à embraser toute la région de Grands Lacs ». 8 mars, journée des droits des femmesLa presse africaine consacre peu de place à la journée internationale pour les droits des femmes. À l'exception notable de Wakatsera, au Burkina Faso, qui publie un long plaidoyer en faveur de ces femmes qui, nous dit-il, « ne connaissent pas le jour de l'An, encore moins le 8-Mars. Pour elles, tous les jours se ressemblent par leur lot de corvées d'eau, de lessive, de cuisine, d'éducation des enfants, pour les citadines et de rudes travaux champêtres pour les rurales ».Mais Wakatsera se laisse aussi aller à des commentaires quelque peu malveillants, affirmant que « selon des anecdotes bien malheureuses, certaines ''fêtes'' du 8-Mars ont coûté leurs foyers à des femmes qui ont abandonné, toute une journée, mari et enfants, pour jouir de leurs ''droits'' de manger, boire et danser ».Et ce n'est pas tout. Le site burkinabè se montre pour le moins très prudent vis-à-vis de l'évolution que peuvent espérer les femmes. Il craint en effet que les hommes n'en soient victimes. « Même si ''toutes les femmes sont des reines'', comme le chante l'artiste sénégalais Ismaël Lo, il faudra éviter de faire des hommes leurs sujets taillables et corvéables à merci. Car le risque est grand, pour rétablir encore l'équilibre, d'avoir à inventer des 8-Mars, la journée internationale des droits des hommes », affirme ainsi Wakatsera, qui, on l'aura compris, n'est pas vraiment le meilleur avocat des femmes.
Les combats et les bombardements se poursuivent autour de la ville de Goma dans l'est de la RDC. Et le ton monte dans la presse congolaise. Le bi-hebdomadaire Le Nouvel Observateur montre du doigt le Rwanda : « La localité de Mushaga, située non loin de la ville de Goma, vient de tomber entre les mains des terroristes du M23, soutenus ouvertement par leur mentor rwandais Paul Kagame. L'objectif principal, dénonce le journal, est d'asphyxier le chef-lieu de la province du Nord-Kivu avant de jeter un dernier assaut pour son occupation définitive (…). À travers cet acte, ces hors-la-loi viennent une fois de plus de défier et la RDC et la communauté internationale, s'exclame Le Nouvel Observateur. Cette attitude belliciste du dictateur qui trône sur le pays des mille et une collines, en dépit de plusieurs résolutions prises par les pays de la sous-région, prouve à suffisance qu'il n'a aucun respect vis-à-vis de ses pairs. Son arrogance est mise à nu. »Une armée congolaise trop faibleEt le bi-hebdo congolais de s'en prendre également aux autorités de Kinshasa qu'il accuse d'inaction. « Le gouvernement, éléphantesque, a coûté très cher au trésor public, mais présente un bilan catastrophique. Aucune mission principale n'a été accomplie, notamment celle de monter une armée forte et puissante. »Récemment, le site spécialisé sur la RDC, Afrikarabia, pointait « l'extrême faiblesse de l'armée congolaise, mal équipée, mal payée, mal commandée et surtout avec une chaîne de commandement largement corrompue : une armée qui ne permet pas au chef de l'État de mener des opérations militaires de grande envergure sur son propre territoire, et encore moins sur un théâtre extérieur que serait le Rwanda ».Malgré tout, depuis sa réélection, le président Tshisekedi multiplie les déclarations martiales, affirmant qu'il est prêt à déclarer la guerre au Rwanda.Dialogue de sourdsD'autant que le dialogue de sourds se poursuit entre Kinshasa et Kigali. C'est ce que pointe Le Monde Afrique : « Félix Tshisekedi a répété (le week-end dernier) à Addis-Abeba que Kinshasa "ne négocierait jamais avec le M23" – qu'il classifie parmi les organisations terroristes –, créé et manipulé par le Rwanda. Pour autant, Kinshasa n'est pas résolu à s'asseoir à la même table que Paul Kagame à n'importe quel prix. "Le préalable à toute discussion directe avec Kigali est le départ de tous les soldats rwandais de RDC", a rappelé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement. »Et puis côté rwandais, poursuit Le Monde Afrique, « les trente années de conflit et d'instabilité dans la région des Grands Lacs – depuis le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 – découlent de "l'incapacité constante" de Kinshasa à assurer "la protection des droits et des vies des Tutsi congolais". En substance, toujours pour Kigali, le M23 ne serait qu'un mouvement congolais créé pour la défense de la communauté tutsie ».Pour Le Pays au Burkina, l'argument ne tient pas. « Le Rwanda répond à qui veut l'entendre qu'il a le droit de se défendre. Pourtant, bien des observateurs estiment que Paul Kagame cherche à déstabiliser son voisin pour mieux piller les richesses de la RDC. »Une nouvelle médiation menée par l'Angola ?Pour leur part, les pays occidentaux, États-Unis et France en tête, accentuent la pression sur le Rwanda et poussent l'Angola à relancer un processus diplomatique moribond.« Le président Joao Lourenço devrait lancer une nouvelle initiative dans les prochains jours, croit savoir Le Monde Afrique. Les présidents rwandais et congolais devraient se rendre à Luanda pour des rencontres bilatérales destinées à préparer la voie pour des négociations directes. » En tout cas, conclut Le Monde Afrique, « le temps presse, au risque d'une internationalisation du conflit ».Effectivement, pointe WakatSéra, « la patate chaude est désormais dans les mains du médiateur Joao Lourenço. Mais le faiseur de paix angolais, visiblement, ne sait plus par quel bout prendre la chose pour rabibocher Kagame et Tshisekedi, tant la fracture entre les deux est abyssale ».Alors s'interroge le site ouagalais, « à moins d'une guerre ouverte, de quels moyens de pression disposent aujourd'hui, la France, la Belgique et les États-Unis pour mettre fin à l'implication présumée du Rwanda dans l'offensive guerrière du M23 ; le Rwanda qui vient de disposer des missiles sol-air sur son territoire ? (…) Est-ce définitivement le point de non-retour qui est atteint entre le Rwanda et la RD Congo ? »
C dans l'air du 12 février : Mayotte, droit du sol : une aubaine pour Marine Le Pen ? En déplacement à Mayotte dimanche, le ministre de l'Intérieur a annoncé une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol sur l'île. La mesure est "radicale", a concédé Gérald Darmanin qui tenait un tout autre discours il y a six ans, mais elle "coupera littéralement l'attractivité" de l'archipel mahorais. Le petit territoire de l'océan Indien est confronté à une forte pression migratoire, venue essentiellement des Comores, mais aussi de la région des Grands Lacs, qui accentue les difficultés économiques et sociales du plus pauvre des départements français, rendant la situation explosive. Le 101e département français est paralysé depuis le 22 janvier par des blocages et des barrages routiers installés par des "collectifs citoyens" qui protestent contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée. Ce matin ces derniers se sont dit prêts à lever les blocages mais ils réclament avant des garanties écrites, échaudés par les promesses non tenues. Le ministre de l'Intérieur s'est depuis engagé d'ici quarante-huit heures à envoyer un courrier depuis Paris après sa rencontre ce lundi avec Emmanuel Macron où il doit évoquer l'agenda de la future loi mettant fin au droit du sol à Mayotte et aux titres de séjour territorialisés. Des annonces demandées par des collectifs de Mahorais qui ont été saluées à droite et à l'extrême-droite, tandis que la gauche a exprimé son inquiétude. "Monsieur Darmanin vient d'annoncer la fin du droit du sol à Mayotte. Enfin !" a réagi Éric Ciotti, le patron du parti Les Républicain. La mesure était dans le programme de Valérie Pécresse lors de la dernière campagne présidentielle, en 2022. "C'est un bon début puisque ça fait vingt ans que nous réclamons la suppression du droit du sol pour l'intégralité du pays", a rappelé, de son côté, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella qui demande au gouvernement d'aller plus loin, par la suppression pure et simple du droit du sol en France, revendication historique de Jean-Marie Le Pen. L'annonce du ministre de l'Intérieur témoigne d'une "nouvelle victoire idéologique" de l'extrême droite, a déploré, de son côté, Manon Aubry, députée européenne de la France insoumise. "Après avoir brisé le tabou de la préférence nationale, la Macronie attaque la conception même de la nationalité, fondement de la République". "Ne doutons pas que si cette mesure va au bout et si Marine Le Pen arrive au pouvoir ensuite, c'est la fin du droit du sol en France", a estimé le député écologiste Aurélien Taché, "je suis inquiet de la boîte de pandore que ça peut ouvrir". Deux semaines après la promulgation de la loi "immigration", qui avait notamment consacré, avant une large censure du Conseil constitutionnel, la remise en cause du droit de la nationalité ou encore la préférence nationale, l'exécutif choisit de relancer le débat autour du droit du sol. Mais que signifie cette annonce ? La réforme constitutionnelle évoquée par l'exécutif peut-elle aboutir ? Quelles en seraient les conséquences concrètes ? Qu'en pense l'opinion ? Outre-Manche la question de l'immigration agite également les débats. Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak défend depuis des mois un projet de loi visant à expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Il en a fait le socle de sa politique de lutte contre l'immigration clandestine et espère pouvoir le mettre en application avant les élections législatives prévues cette année. Mi-janvier, il l'a même qualifié de "priorité nationale urgente". Mais ce texte très controversé, débattu à la Chambre des Lords - la chambre haute du Parlement - cette semaine, est vivement critiqué aussi bien par le chef de l'Église anglicane que par les Nations unies. Un premier accord entre les deux pays avait été jugé illégal, le 15 novembre dernier, par la Cour suprême britannique. LES EXPERTS : - CHRISTOPHE BARBIER - Editorialiste politique, conseiller de la rédaction - Franc-Tireur - NATHALIE MAURET - Journaliste politique - Groupe de presse régionale Ebra - RACHEL BINHAS - Journaliste au service société - Marianne - FREDERIC DABI - Directeur général Opinion - Institut de sondages IFOP
Les tsunamis ne sont pas seulement des phénomènes impliquant le déplacement rapide d'énormes masses d'eau et le déferlement de vagues gigantesques sur les littoraux.Ils peuvent aussi concerner la glace. Dans des zones très froides, comme le Groenland, l'Alaska, certaines régions de Russie ou encore la région des Grands Lacs, aux États-Unis et au Canada, de grandes quantités de morceaux de glace s'accumulent peu à peu, à la surface de la mer, mais aussi sur les lacs et les rivières.Puis, poussés par les courants, les marées et aussi des vents violents, ces impressionnants glaçons finissent par s'amonceler sur le rivage, formant parfois des montagnes glacées, qui peuvent atteindre plusieurs mètres de hauteur. La glace en mouvement peut même pousser devant elle de gros rochers, dont certains font plus d'1,5 mètre de largeur.Les variations de températures, qui provoquent des mouvements de dilatation et de contraction de la glace, peuvent aussi contribuer à la formation de ces tsunamis d'un genre particulier.Observé depuis le début du XIXe siècle, ce phénomène spectaculaire, appelé aussi embâcle ou poussée de glaces, peut s'étendre sur des kilomètres. Même si l'embâcle peut se produire durant l'hiver, il se manifeste plus souvent au commencement du printemps, quand, sous l'action du dégel, la glace se disloque en fragments de tailles diverses.Certes, la glace avance plus lentement que les eaux déchaînées d'un tsunami classique. Et elles n'emportent pas tout sur leur passage, comme le fait la mer démontée.Mais elle n'en est pas moins dangereuse. En effet, il arrive que ces blocs de glace quittent les littoraux et s'avancent parfois jusqu'aux habitations. Ils pèsent alors de tout leur poids sur des maisons qui, à force, risquent de s'effondrer.Mais ces vagues glacées peuvent provoquer d'autres dégâts sur leur parcours. Ainsi, les murs et même les ponts ne résistent pas toujours à leur passage. Mais, parfois, ces tsunamis de glace envahissent aussi les routes, endommagent les réseaux électriques et submergent les canalisations.Aussi ces poussées de glace peuvent-elles paralyser des régions entières. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Les tsunamis ne sont pas seulement des phénomènes impliquant le déplacement rapide d'énormes masses d'eau et le déferlement de vagues gigantesques sur les littoraux. Ils peuvent aussi concerner la glace. Dans des zones très froides, comme le Groenland, l'Alaska, certaines régions de Russie ou encore la région des Grands Lacs, aux États-Unis et au Canada, de grandes quantités de morceaux de glace s'accumulent peu à peu, à la surface de la mer, mais aussi sur les lacs et les rivières. Puis, poussés par les courants, les marées et aussi des vents violents, ces impressionnants glaçons finissent par s'amonceler sur le rivage, formant parfois des montagnes glacées, qui peuvent atteindre plusieurs mètres de hauteur. La glace en mouvement peut même pousser devant elle de gros rochers, dont certains font plus d'1,5 mètre de largeur. Les variations de températures, qui provoquent des mouvements de dilatation et de contraction de la glace, peuvent aussi contribuer à la formation de ces tsunamis d'un genre particulier. Observé depuis le début du XIXe siècle, ce phénomène spectaculaire, appelé aussi embâcle ou poussée de glaces, peut s'étendre sur des kilomètres. Même si l'embâcle peut se produire durant l'hiver, il se manifeste plus souvent au commencement du printemps, quand, sous l'action du dégel, la glace se disloque en fragments de tailles diverses. Certes, la glace avance plus lentement que les eaux déchaînées d'un tsunami classique. Et elles n'emportent pas tout sur leur passage, comme le fait la mer démontée. Mais elle n'en est pas moins dangereuse. En effet, il arrive que ces blocs de glace quittent les littoraux et s'avancent parfois jusqu'aux habitations. Ils pèsent alors de tout leur poids sur des maisons qui, à force, risquent de s'effondrer. Mais ces vagues glacées peuvent provoquer d'autres dégâts sur leur parcours. Ainsi, les murs et même les ponts ne résistent pas toujours à leur passage. Mais, parfois, ces tsunamis de glace envahissent aussi les routes, endommagent les réseaux électriques et submergent les canalisations. Aussi ces poussées de glace peuvent-elles paralyser des régions entières. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Nathalie Lasselin est une plongeuse expérimentée, membre du Women Divers Hall of Fame, et exploratrice.Elle est également la marraine de la 25e édition du Salon de la Plongée.Et comme nous recevions récemment Hélène de Tayrac, fondatrice du Salon et amie de Nathalie, l'occasion était trop belle pour nous de prendre contact avec Nathalie pour lui proposer une interview.En dépit de ce que son accent laisse à croire, Nathalie est née et à grandi en France. Elle vit au Canada depuis plusieurs décennies et produit notamment des films sur ses aventures.L'exploration, aux quatre coins du mondeNathalie ne s'est pas contentée de rester confinée dans un seul pays. Elle a rapidement élargi ses horizons et a entrepris des expéditions autour du globe. Des épaves des Grands Lacs aux eaux cristallines des Caraïbes, en passant par les mers froides de l'Arctique et des grottes en Chine, elle a exploré des environnements sous-marins divers et variés.Une de ses expéditions les plus mémorables l'a conduite sous la banquise de l'Arctique, où elle a plongé sous la glace pour étudier la faune et la flore sous-marines uniques de cette région inhospitalière. Ses photographies subaquatiques de cette expédition ont capturé la beauté spectaculaire et la fragilité de cet écosystème précieux.Engagement pour la préservation des océansAu-delà de ses exploits d'exploration, Nathalie Lasselin est une fervente défenseuse de la préservation des océans. Elle utilise sa notoriété pour sensibiliser aux problèmes environnementaux qui menacent nos mers et nos océans ; notamment au travers d'opération de nettoyage. Son engagement envers la conservation marine est une partie essentielle de sa mission, et elle travaille activement pour faire entendre la voix des océans à travers le monde.Marraine du Salon de la PlongéeNathalie Lasselin a également été choisie comme marraine de la 25e édition du Salon de la Plongée à Paris. C'est un honneur pour cet événement prestigieux d'accueillir une personnalité aussi renommée du monde de la plongée sous-marine. Elle apportera son expertise et son amour de la plongée pour enrichir cette édition du salon, au travers, par exemple, d'une exposition photo et des conférences.Pour en savoir plus :le site de Nathalie Lasselinle compte Instagram de Nathalie Lasselinle compte Facebook de Nathalie Lasselinla chaine Youtube de Nathalie Lasselinla chaine Vimeo de Nathalie Lasselinle site du Women Divers Hall of Famele site du Salon de la Plongée Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Après cinq mois de grève à Hollywood, un accord a été trouvé entre les studios et les scénaristes. Mais tout n'est pas terminé pour autant: les acteurs poursuivent leur mobilisation. Dans la région des Grands Lacs, au nord du pays, ce sont les usines automobiles qui sont en grève depuis le 15 septembre. Biden s'est rendu sur place, à Détroit, le 26 septembre, suivi de Trump le lendemain.Nos représentations collectives des États-Unis dépeignent souvent un pays sans grève ni syndicats puissants. Pourtant, les syndicats se renforcent et des mouvement de grèves apparaissent. Sont-ils l'expression d'une crainte face aux multiples évolutions technologiques, comme l'arrivée de l'intelligence artificielle qui a inquiété les auteurs et les acteurs? Sont-ils la conséquence d'une conjoncture économique américaine, où le taux de chômage est au plus bas? Ou faut-il y voir l'effet du tournant politique impulsé par l'administration Biden, une politique plus sociale qui semble encourager les luttes sociales?Tous les mercredis, New Deal décortique l'actualité politique américaine.New Deal est un podcast de Laurence Nardon produit et réalisé par Slate Podcasts en partenariat avec la newsletter «Time to Sign Off» (TTSO) et l'Institut français des relations internationales (IFRI).Direction et production éditoriale: Christophe CarronPrise de son, montage et réalisation: Mona DelahaisPrésentation: Christophe CarronMusique: «Cutting It Close», DJ FreedemSuivez-nous sur Instagram et Facebook.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur un remaniement au sein de l'armée rwandaise, sur les chances du PSG et de Lens en Ligue des champions et sur le procès de Donald Trump. Rwanda : Paul Kagame renouvelle les hauts-gradés de l'armée Au Rwanda, Paul Kagame a remplacé de nombreux généraux et officiers de l'armée. Quel lien existe-t-il entre ce renouvellement et le remaniement survenu il y a trois mois ? Qui sont les nouveaux généraux de l'armée rwandaise ? Avec Lucie Mouillaud, correspondante de RFI à Kigali. RDC : une manifestation contre la Monusco violemment réprimée Une cinquantaine de personnes ont été tuées à Goma lors d'une manifestation organisée par une secte contre la présence de la Monusco. Comment expliquer que la situation ait autant dégénéré ? Quels sont les derniers éléments de l'enquête initiée par les autorités ? Avec Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group.Ligue des champions : quelles sont les chances du PSG et de Lens ? Le tirage au sort de la Ligue des champions a eu lieu. Le PSG va devoir affronter des adversaires redoutables comme l'AC Milan, le Borussia Dortmundt et Newcastle United. Le club parisien est-il le favori de son groupe ? Quelles sont les chances du RC Lens de sortir de la phase de poule ?Avec Victor Missistrano, journaliste au service Sports de RFI.Donald Trump : le feuilleton judiciaire continue Donald Trump sera jugé à partir du 4 mars 2024, pour ses tentatives d'inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020. Ce procès peut-il d'ores et déjà remettre en cause sa candidature à la primaire républicaine ? Avec Lauric Henneton, Maître de conférences à l'Université Versailles Saint-Quentin, spécialiste de la politique américaine.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les sanctions européennes contre les diamants russes, sur une nouvelle opération militaire en RDC et la revendication de la prise de Bakhmout par la Russie. Liga : Vinicius à nouveau victime de racisme Dimanche 21 mai 2023, lors du match Valence/Real Madrid, l'attaquant brésilien Vinicius Junior a été victime d'insultes racistes. Pourquoi la Liga est-elle accusée d'inaction alors qu'elle affirme avoir déjà transmis plusieurs plaintes ? Avec Olivier Pron, journaliste au service des Sports de RFI. Guerre en Ukraine : les diamants russes dans le collimateur de l'UE La semaine dernière, lors du sommet du G7, l'Union européenne a annoncé des restrictions à l'importation de diamants russes. Pourquoi les Européens ciblent-ils ce secteur aujourd'hui ? Comment comptent-ils s'y prendre ?Avec Marie-Pierre Olphand, journaliste au service économie de RFI, Chronique des matières premières.RDC : quel mandat pour la SADC ? Pour rétablir la sécurité dans l'est de la République démocratique du Congo, les forces d'Afrique australe devraient être déployées sur le terrain, dès le mois prochain. À quoi peut-on s'attendre ? Quel sera le mandat de cette force ?Avec Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs à l'International Crisis Group. Guerre en Ukraine : Bakhmout aux mains des Russes ? Evgueni Prigojine et l'armée russe ont revendiqué la capture de Bakhmout en Ukraine, après plus de huit mois de combats dans la ville. Comment expliquer cette annonce du patron de Wagner alors que Kiev dément ? Qu'apportera cette victoire à la Russie ? Avec Anissa El Jabri, correspondante permanente de RFI à Moscou.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'opération controversée « Wuambushu » à Mayotte, sur le prix Marc-Vivien Foé 2023 et sur le déploiement de la SADC en République Démocratique du Congo. Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo, loin des urnesEn Côte d'Ivoire, le PPA-CI a critiqué l'absence de Laurent Gbagbo de la liste électorale. Comment expliquer cette décision malgré la grâce accordée par Alassane Ouattara à l'ancien président ? Quels sont les moyens de recours dont dispose le parti de Gbagbo pour le réintégrer à la liste électorale ? Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI. Mayotte : début de l'opération controversée « Wuambushu » Ce lundi 22 mai 2023, l'opération anti-immigration illégale a officiellement été lancée avec la démolition de Talus 2, un des plus importants bidonvilles de l'île. Pourquoi la justice a-t-elle finalement donné son accord après avoir suspendu l'opération, un mois plus tôt ? Que deviennent les habitants de ce bidonville ? Avec Lola Fourmy, envoyée spéciale de RFI à Mayotte.Football : qui sera le meilleur joueur africain de Ligue 1 ? Seko Fofana, Chancel Mbemba et Terem Moffi sont les trois finalistes du prix Marc-Vivien Foé 2023 qui récompense le meilleur footballeur africain évoluant en Ligue 1. Pourquoi ces trois joueurs ont-ils retenu l'attention du jury ? Avec Olivier Pron, journaliste au service des sports de RFI. RDC : vers un déploiement de la SADC dès juin ? Les forces de la SADC devraient être déployées dans l'est de la RDC dès la mi-juin 2023. Avec l'arrivée des troupes d'Afrique australe, le gouvernement a-t-il envisagé le départ de la force de l'EAC ? À quoi peut-on s'attendre pour le déploiement de la SADC ? Avec Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group.
Au menu de l'actualité :Au Soudan, l'OMS s'inquiète de l'impact des violences sur les établissements de santéLe Conseil de sécurité fait le point sur la situation dans la région des Grands Lacs d'AfriqueDans la région de Tombouctou, au Mali, des centaines de personnes ont dû fuir leurs foyers en raison de l'insécurité. Présentation : Jérôme Bernard
durée : 01:38:08 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - En 1978, l'archéologue Annie Leboeuf et l'historien Jean-Pierre Chrétien analysent l'organisation des royaumes notamment Koush, au Soudan. Des régimes où le politique et le sacré sont mêlés, où le pouvoir est une charge, et qui ont peu de points communs avec nos monarchies européennes. - invités : Jean-Pierre Chrétien Historien, spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs
Dans la marmite, Reddy Amisi, musicien congolais dont le dixième album Bailo Canto est sorti le 30 septembre 2022. Il s'agit d'un hommage à son mentor Papa Wemba. Guillaume Biswima, directeur du festival Amani, dont la 9ème édition se tiendra à Goma et à Bukavu du 10 au 11 février 2023. Le festival œuvre pour la consolidation de la paix en RDC et dans la Région des Grands Lacs. Et l'humoriste Oualas à l'occasion de son spectacle Dans la tête de Oualas au République, à Paris, le 20 janvier 2023. Retrouvez notre playlist sur Deezer : Reddy Amisi feat. Héritier Wata Camarade Extraits du spectacle de Oualas au Montreux Comedy Reddy Amisi Maman merci Didier Awadi Géométrie variable Reddy Amisi Carte de Visite
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin : RDC : quelles preuves y a-t-il dans le rapport de l'ONU d'un soutien du Rwanda au M23 ? Pourquoi la France a-t-elle pour la première fois fait un lien entre le M23 et le Rwanda ? Par Onesphore Sematumba, en charge de la RDC et des Grands Lacs à International Crisis Group. Brésil : sait-on déjà quelles seront les premières mesures sociales que prendra le gouvernement de Lula ? Par Franck Gaudichaud, professeur d'études latino-américaines à l'Université Toulouse Jean Jaurès. Football : comment est calculé le classement fait par la FIFA ? Par Victor Missistrano, journaliste au service des sports de RFI. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu