Direction l'Afrique, avec des reportages, nos correspondants et des invités de marque pour revenir sur l'actualité du continent. Du lundi au vendredi à 21 h 45 et 22 h 45.

Le sommet ordinaire de la CEDEAO s'est refermé ce dimanche à Abuja. Hasard du calendrier, ce sommet se tenait une semaine après la tentative de coup d'état au Bénin et moins d'un mois après celui de Guinée-Bissau menacée de sanctions ciblées. Ils demandent la mise en place d'une transition courte et inclusive à Bissau. Ils ne prononcent pas de sanctions dans l'immédiat en revanche des sanctions pourraient cibler toutes personnes empêchant la mise en place des mesures préconisés par la CEDEAO.

Des centaines de jeunes se sont rassemblés ce samedi à Cotonou au Bénin pour dénoncer la tentative de coup d'état de dimanche dernier. Dans le même temps, côté politique, l'enquête avance alors que les présumés responsables sont toujours recherchés.

La situation sécuritaire et humanitaire qui se dégrade fortement dans la province du Sud-Kivu dans l'EST de la RDC. Les rebelles de l'AFC/M23 soutenus par le Rwanda ont pris le contrôle de la ville d'Uvira malgré la signature de l'accord de paix de Washington. Plus d'un demi-million de personnes ont fui les combats rien que ces derniers jours selon les Nations unies.

A Uvira, cité de l'est de la République démocratique du Congo, ceux qui n'ont pas pu fuir attendent désormais avec angoisse de connaître leur sort entre les mains du groupe armé M23, soutenu par l'armée rwandaise, qui consolide jeudi son contrôle sur la ville. L'offensive du M23 sur l'agglomération de plusieurs centaines de milliers d'habitants a été lancée début décembre, peu avant la signature d'un accord "pour la paix" entre le Rwanda et la RDC, sous l'égide de Washington.

Les habitants d'Uvira, dernière grande ville de l'est de la RDC faisant face à Bujumbura, se muraient mercredi dans l'incertitude et l'angoisse, au lendemain de l'entrée dans les faubourgs nord du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, poussant le Burundi voisin à fermer sa frontière. Les rues s'étaient déjà largement vidées mardi, soldats, policiers et fonctionnaires fuyant la progression du M23.

"Il y a des antécédents qui ont été prouvés de manière objective, par l'ONU et les Etats-Unis. L'implication directe du Rwanda aux côtés du M23 suscite évidemment chez nous une méfiance qui s'est accumulée au fil des années. Nous voulons des gestes qui nous réconfortent dans le fait que le Rwanda est aussi sérieux que la RD Congo" sur l'accord de paix signé à Washington, estimait le 5 décembre Thérèse Kayikwamba Wagner, la Ministre congolaise des Affaires étrangères, au micro de France 24.

Après Goma et Bukavu, c'est désormais Uvira, dans le Sud-Kivu, qui risque de tomber aux mains de l'AFC-M23. Selon l'AFP, les rebelles, soutenus par le Rwanda, seraient entrés dans la ville ce soir, mais la situation reste confuse. Les combats s'intensifient entre l'armée congolaise, appuyée par des forces burundaises, et des groupes armés locaux soutenant les rebelles, moins d'une semaine après l'accord de Washington. La ville d'Uvira se situe à la frontière avec le Burundi, à une trentaine de kilomètres de Bujumbura, l'ancienne capitale. Le Burundi dénonce des attaques sur son territoire et les "provocations" de Kigali.

Plusieurs personnes sont mortes au Bénin dans la tentative de coup d'État déjouée dimanche, a annoncé lundi le gouvernement à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire. Dimanche, de "violents affrontements" ont opposé les mutins et la garde républicaine à la résidence du président Patrice Talon, faisant "des victimes des deux côtés". C'est pour éviter des "affrontements à l'arme lourde" que la décision a été prise de faire des frappes ciblées et que le Bénin a été aidé par le Nigeria.

Ce dimanche matin, un groupe de militaires béninois a annoncé la destitution du président Patrice Talon, la suspension de la Constitution et la fermeture des frontières. Toutefois, quelques heures après, les forces loyalistes ont repris le contrôle de la situation, mettant fin à la tentative de coup d'État. La CEDEAO a fermement condamné cet acte. Le président Talon a pris la parole pour rassurer la population, affirmant que la situation était désormais sous contrôle.

En Tunisie, coup dur pour l'opposition après l'arrestation jeudi du vétéran de la politique Ahmed Nejib Chebbi, 82 ans condamné à 12 ans de prison dans le mega procès du complot contre la sûreté de l'état. Malgré cette arrestation qui s'ajoute à celle de deux autres opposants dans le même procès, les jeunes militants de la société civile continuent de mener le combat dans la rue. Une manifestation sous le slogan "l'opposition n'est pas un crime" s'est tenue à Tunis ce samedi.

La Coalition des forces pour la République – le CFR – avec à sa tête l'Imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil islamique espère un retour à l'ordre constitutionnel. Quelles sont les autres figures du mouvement qui prône un dialogue avec les groupes armés ? Étienne Fakaba Sissoko, Porte-parole de la coalition était notre invité.

Donald Trump a présidé à Washington la signature d'un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, qu'il a qualifié de "miracle", malgré la poursuite de violents combats dans l'est congolais. Paul Kagame a salué une médiation "pragmatique", tout en prévenant que la mise en œuvre de l'accord serait jalonnée de "hauts et des bas". Félix Tshisekedi a lui aussi remercié Donald Trump pour "le début d'un nouveau chemin", tout en avertissant qu'il serait "exigeant" et "difficile".

La cour d'appel de Tizi-Ouzou en Algérie a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin pour "apologie du terrorisme". Le journaliste français s'est vu reprocher des contacts avec des personnes liées au mouvement séparatiste Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, classé terroriste en Algérie depuis mai 2021. Reporters sans Frontières condamne vivement cette "décision aberrante".

L'avocat tunisien Ayachi Hammami a été arrêté mardi. Cette célèbre figure de l'opposition de gauche a été condamnée vendredi en appel à cinq ans de prison dans le procès de "complot contre la sûreté de l'État". Militant des droits humains sous les régimes de Bourguiba et Ben Ali, cet opposant avait vu sa peine réduite de huit à cinq ans.

L'opposant camerounais et figure de la gauche nationaliste Anicet Ekane est mort à 74 ans, lundi, alors qu'il se trouvait en détention, à Yaoundé. Président du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), ce soutien de l'opposant Issa Tchiroma Bakary avait été interpellé le 24 octobre à Douala, à la veille de l'annonce de la victoire de Paul Biya, reconduit pour un huitième mandat.

En Guinée-Bissau, la situation politique reste incertaine depuis le coup d'État qui a ébranlé le pays mercredi. Le processus électoral reste suspendu et le président déchu exfiltré du pays par la Cédéao. Ce samedi, le PAIGC, le grand parti d'opposition du pays a été envahi par des hommes armés. Le parti dénonce une atteinte grave à l'État de droit.

Coup d'envoi de la campagne pour la présidentielle en Guinée, pour un scrutin prévu le 28 décembre. À compter de ce samedi, neuf candidats, dont le président de la transition Mamadi Doumbouya, ont un mois pour convaincre les Guinéens sur leur projet de société. Mais aucun point lourd de la politique guinéenne ne figurent dans cette course.

La Guinée-Bissau a désormais un Premier ministre de transition. Ilidio Vieira Té a été nommé vendredi, deux jours après le coup d'État qui a démis Umuru Sissoko Embalo et porté à la tête du pays le Général Horta N'Tam. L'ex-président, lui, a atterri à Dakar jeudi soir. À Bissau, la vie reprend lentement son cours, alors que les militaires au pouvoir ont levé les mesures de restrictions prises au moment du putsch.

Le général Horta N'Tam, chef d'état-major de l'armée de terre, a été investi nouvel homme fort de Guinée-Bissau et président d'une transition censée durer un an, ont annoncé jeudi les militaires qui ont renversé la veille le président sortant et suspendu les élections en cours. Le président Umaro Sissoco Embalo est arrivé au Sénégal, après avoir pris un vol spécial. Nous recevons dans ce journal Aristides Gomes, ex-Premier ministre et membre du PAIGC.

Des militaires en Guinée-Bissau ont annoncé mercredi avoir pris le "contrôle total du pays", arrêté le président sortant et suspendu le processus électoral, alors que le pays attendait les résultats de la présidentielle et des législatives. Le président Umaro Sissoco Embalo affirme à France 24 : "J'ai bien été renversé, je ne peux pas trop parler car sinon ils vont me confisquer mon téléphone. Je suis actuellement à l'état-major".

L'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a affirmé qu'aucune des deux parties en guerre au Soudan n'avait accepté la proposition de cessez-le-feu soumise par Washington au nom des médiateurs, exhortant les deux camps à donner leur accord à cette trêve. Il les a appelées "à accepter la trêve humanitaire telle que présentée sans conditions préalables". Le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, a jugé cette proposition "inacceptable".

Dirigeants africains et européens sont réunis lundi en Angola pour approfondir leurs relations commerciales, discuter migrations et minerais stratégiques, à l'heure où le continent africain s'affirme comme un nouvel espace de compétition entre Américains, Chinois et Russes.

Le sommet du G20 s'est tenu pour la première fois de son histoire sur le continent africain. Une occasion historique pour redéfinir les relations entre l'Afrique et les grandes puissances économiques mondiales face aux changements politiques et économiques. Pour décrypter le poids de l'Afrique dans le concert des nations, Daouda Sembene PDG d'Africatalyst, membre du panel d'experts africains pour le G20 était avec nous.

Les bureaux de vote sont désormais fermés en Guinée-Bissau, où quelques 860 000 personnes étaient appelées à élire leur président et leurs députés ce dimanche. Le président Umaru Sissoko Embalo fait face à 11 candidats. Face à lui notamment Fernando Dias, soutenu par le PAIGC, exclu de la course pour la première fois dans l'histoire du pays ainsi qu'un ancien président, Jose Mario Vaz et un ancien premier ministre Baciru Dja. Comment s'est déroulé cette journée de vote ?

La COP30 s'est refermée sur un accord décevant sans plan de sortie sur les énergies fossiles. Un signal fort est pourtant venu de ce sommet avec le Fonds pour les pertes et dommages qui entre dans sa phase opérationnelle. Le fonds promet de transformer les promesses en actions, notamment pour les pays les plus vulnérables. Son directeur exécutif, le Sénégalais Ibrahima Cheikh Diong nous raconte le chemin parcouru.

Pour la première fois, ile sommet du G20 se tient en Afrique, plus précisément en Afrique du Sud, qui assure la présidence tournante du groupe. Mais cette première historique a été marquée par un boycott frontal des États-Unis, avec en toile de fond des tensions croissantes entre Washington et Pretoria. Malgré les pressions, le président Cyril Ramaphosa a réussi faire adopter un texte par l'ensemble des dirigeants rassemblés.

Après sa visite au Rwanda, l'émir du Qatar a atterri dans la capitale Kinshasa pour une brève escale. Si la venue du Qatar a pour objectif de booster les investissements dans le pays, la question sécuritaire de l'est congolais a aussi été au menu. Le Qatar sert de médiateur dans les négociations entre les rebelles du M23 et le gouvernement congolais.

Au Soudan, les camps de déplacés accueillent chaque jour des enfants qui portent les lourdes séquelles de la guerre, entre blessures physiques et traumatismes psychologiques. De nombreux mineurs sont également orphelins et livrés à eux-mêmes. Selon l'Unicef, plus de la moitié des personnes ayant fui El Fasher sont mineures. L'Union européenne a par ailleurs annoncé des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan.

Au Sénégal, après une semaine de divergences, l'heure est au dégel entre le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko. Le chef de l'État sénégalais dit être toujours proche d'Ousmane Sonko. Il a toutefois maintenu Aminata Touré à la tête de la coalition Diomaye Président, le choix qui a été l'origine de la polémique. Les détails dans cette correspondance à Dakar d'Elimane Ndao.

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, qui se trouvait en Allemagne depuis sa libération de prison en Algérie mercredi, a atterri sur le sol français mardi et a aussitôt été reçu par Emmanuel Macron. Le président français s'est "réjoui profondément de la libération" de ce "grand écrivain dont la dignité, la force morale et le courage ont été exemplaires". Macron et Tebboune devraient se rencontrer lors du G20 en Afrique du Sud.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l'ONU Tom Fletcher est au Nord Darfour, au Soudan. Apres s'être rendu dans des camps de déplacés à Korma et Tawila, proche d'El Fasher, il a appelé à plus de présence humanitaire de l'ONU, et demande aux FSR de garantir la protection des civils à Tawila.

En RD Congo s'est achevé hier soir le sommet de la CIRGL, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Ce rendez-vous a marqué le coup d'envoi du mandat du président congolais à la tête d'une organisation sous-régionale. L'objectif est de dynamiser cette organisation dans un contexte marqué par les conflits dans la région.

Un accord-cadre a été signé à Doha entre le gouvernement congolais et le groupe armé M23, sous médiation qatarienne. Ce texte, centré sur le cessez-le-feu et l'échange de prisonniers, marque une étape vers une paix attendue depuis plus de trois ans. Mais sur le terrain, la tension reste vive. Les négociations doivent se poursuivre sur des points cruciaux, dont la restauration de l'autorité de l'Etat dans les zones passées sous contrôle rebelle et des déplacés.

Il y a deux ans, jour pour jour, l'armée malienne faisait une entrée triomphale, après près d'une décennie de contrôle par la rébellion touareg. Une victoire symbolique pour Bamako, rendue possible grâce au soutien du groupe Wagner. Mais aujourd'hui, le contexte sécuritaire s'est à nouveau dégradé : les groupes jihadistes gagnent du terrain, les tensions resurgissent dans le nord, et même l'armée malienne connaît des dissensions internes.

Des centaines de personnes ont manifesté jeudi à Gabès, en Tunisie, devant un tribunal qui examinait une plainte réclamant l'arrêt des unités polluantes d'un complexe chimique, rendu responsable de dizaines d'intoxications depuis début septembre. L'un des manifestants dit espérer que "la cour nous rendra justice en mettant fin à un crime environnemental qui dure depuis plus de 50 ans".

Une nouvelle crise a éclaté au grand jour mercredi entre le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, en plein bras de fer sur le sort de la cheffe de la coalition présidentielle. Dans un communiqué, le parti au pouvoir du Premier ministre Sonko a rejeté une décision du président Faye de démettre la coordinatrice de la coalition qui avait porté au pouvoir le chef de l'Etat lors de la présidentielle de mars 2024.

La commission d'enquête Madlanga en Afrique du Sud a été mise en place après l'accusation de policiers de corruption l'été dernier. Des accusations qui ont abouti à la suspension du ministre de la Police, accusé d'avoir protégé des réseaux criminels. Mais certains Sud-Africains estiment que ces commissions s'éternisent. Reportage de Tom Canetti, Caroline Dumay et Graham Walsh.

Mariam Cissé, une jeune tiktokeuse âgée d'une vingtaine d'années a été tuée vendredi dernier, par des membres présumés du JNIM, affilié à Al-Qaïda. Sa famille assure que les jihadistes l'accusaient de les avoir filmés pour le compte de l'armée malienne. Les détails avec Serge Daniel.

Du 10 au 15 novembre, la ville de Cotonou, au Bénin, accueille le Sima – Salon des industries musicales d'Afrique francophone. Cette plateforme unique réunit les artistes, décideurs et investisseurs pour structurer la filière musicale francophone. L'objectif ? Faire passer les musiques d'Afrique francophone du potentiel aux preuves.

Au Sénégal, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées autour d'Ousmane Sonko, qui a voulu rassurer ses militants sur la situation économique du pays. Le Président du Pastef s'est également attaqué au régime sortant. L'opposition voulait organiser un rassemblement pour dénoncer le coût de la vie et les entraves aux libertés individuelles, mais celui-ci a été interdit et plusieurs manifestants ont été arrêtés

Trois semaines après sa prestation de serment, le colonel Michaël Randrianirina, président de transition de Madagascar, aurait été visé par une tentative de meurtre et de coup d'État déjouée à temps, selon les services de renseignement malgache. Deux suspects ont été arrêtés, des armes à feu et l'équivalent de 400 000 euros en liquide saisis. L'enquête est toujours en cours.

A Durban dans l'est de l'Afrique de Sud nouvelle opération de blocage à l'initiative de plusieurs mouvements xénophobes... À l'approche des élections locales prévues en 2026, ces groupes anti-immigrés s'en prennent désormais à ceux qui viennent se faire soigner dans des établissements publics... À la manœuvre, deux groupuscules : "March and March" et "Opération Dudula" connus pour leurs marches ciblant les étrangers.