POPULARITY
Un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda est-il vraiment possible le 27 juin prochain ? « Oui, répond le ministre de la Communication du Congo-Brazzaville, car, cette fois-ci, il y a l'intervention d'une grande puissance, à savoir les États-Unis ». Thierry Moungalla, qui est à la fois ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement du Congo-Brazzaville, s'exprime aussi sur la présidentielle prévue dans son pays au mois de mars 2026. Le président Denis Sassou-Nguesso sera-t-il candidat à sa réélection ? De passage à Paris, Thierry Mougalla répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Ce mercredi 18 juin, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda se sont engagés à signer un accord de paix, le 27 juin prochain, lors d'une réunion ministérielle prévue à Washington, quelle est votre réaction ? Thierry Moungalla : Nous nous réjouissons de cette avancée qui nous paraît une avancée majeure. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il est prôné un arrêt des hostilités, un désarmement des forces qui sont considérées comme rebelles et la possibilité d'aller vers la conclusion d'un accord de paix. Donc, nous, les pays voisins, nous nous réjouissons de cet accord et nous espérons que les différentes étapes qui semblent attendues soient franchies sans encombres. Et après 29 ans de guerre dans les Grands Lacs, vous croyez à une paix définitive ? Nous espérons que cette fois-ci, avec l'intervention d'une grande puissance comme les États-Unis, que cette fois-ci soit la bonne. Depuis deux mois, ce sont en effet les États-Unis et le Qatar qui font la médiation entre la RDC et le Rwanda. Est-ce que l'Afrique n'est pas marginalisée dans cette affaire ? Non. Je considère qu'objectivement, quand une maison brûle, tous ceux qui amènent des seaux d'eau pour éteindre l'incendie sont les bienvenus. Depuis un an, la location de 12 000 hectares de terre congolaise à une société rwandaise suscite beaucoup d'émotion à Brazzaville, mais aussi à Kinshasa, où beaucoup y voient le risque que l'armée rwandaise en profite pour ouvrir un deuxième front contre la RDC. Est-ce que c'est la raison pour laquelle vous venez d'annuler ce contrat foncier avec le Rwanda ? Non. Il faut que je précise en deux mots la situation. Il y a d'abord des accords d'État à État qui sont des accords de coopération bilatérale classiques. Ce sont des accords dans des matières essentiellement économiques. Ces accords ne sont pas remis en cause et ils n'ont aucune raison de l'être. Il y a, à côté de cela, des contrats ponctuels qui ont été conclus pour la relance de la production agricole dans des zones très riches. Ces accords ont été conclus avec des sociétés rwandaises. Et malheureusement, on a constaté leur caducité parce que les entreprises n'ont pas accompli les diligences qui étaient attendues d'elles. Et donc, naturellement, la condition de caducité a été mise en œuvre depuis le 8 décembre 2024. Et donc, comme vous le voyez, rien à voir avec le conflit que nous évoquions tout à l'heure. Il n'y avait là, il n'y a là absolument aucune connotation militaire. Et puis, d'ailleurs, comment voudriez-vous qu'il y ait des connotations militaires à ce type d'accord, alors que notre pays est situé à près de 1 500 kilomètres du théâtre des opérations concernées, c'est-à-dire l'est de la RDC et les confins du Rwanda ? En tout cas, les autorités de Kinshasa étaient inquiètes et elles vous l'avaient fait savoir. Nous échangeons régulièrement avec les autorités de Kinshasa. Je peux même vous dire que récemment, le ministre de l'Intérieur du Congo a eu l'honneur de rencontrer le président [de la RDC] Félix Tshisekedi. Et je suis certain que nous apportons au quotidien toutes les assurances de notre volonté de faire que ça se passe bien. La présidentielle au Congo, c'est l'année prochaine. Le président congolais Denis Sassou-Nguesso a le droit de se représenter, mais il est au pouvoir depuis plus de 40 ans. Est-ce que vous pensez qu'il pourrait envisager de laisser la place aux jeunes ? Bon, moi, je poserai la question plutôt dans l'autre sens. Aujourd'hui, nous sommes dans une grande stabilité. Nous avons un président de la République expérimenté. Je pense, je suis convaincu que le président de la République est celui qui va favoriser cette transition générationnelle dans la paix, dans la stabilité et dans la cohérence. Parce que quand on se précipite vers ce qui ressemble à un changement, on s'aperçoit bien vite que les mains inexpertes, à qui on confierait trop vite les choses, pourraient conduire le pays à l'impasse. Je souhaite que le président de la République soit candidat, mais ce n'est pas à l'ordre du jour au moment où nous nous exprimons, puisque nous sommes à neuf mois de l'élection présidentielle. Et le président a un mandat à remplir entre-temps. Mais cette transition générationnelle dont vous parlez, elle pourrait avoir lieu dès l'année prochaine ou non ? Non, cette transition générationnelle, c'est lui qui est le transmetteur, qui porte cette transition générationnelle. Je dis qu'il va assurer cette transition en allant vers la capacité de rajeunir les équipes, d'y inclure le maximum de jeunes. Voilà neuf ans que les opposants Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa sont derrière les barreaux. La justice les a condamnés à 20 ans de prison, mais beaucoup les considèrent comme des prisonniers politiques. Est-ce qu'une grâce présidentielle pourrait avoir lieu avant l'année prochaine, avant la présidentielle ? Il me semble que, dans notre législation, ce sont des éléments qui souvent doivent faire l'objet d'initiatives de la part des condamnés. Donc, je n'ai pas d'opinion sur ce sujet. Je pense que le président de la République est le seul maître de la possibilité de gracier.
Le Rwanda s'est retiré de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), dénonçant une organisation "instrumentalisée" par la République démocratique du Congo (RDC), sur fond de conflit dans l'est de ce pays. La décision a été prise samedi lors de la conférence des dirigeants de la CEEAC, à Malabo, en Guinée équatoriale. Cette session extraordinaire a prolongé d'une année supplémentaire le mandat du président équatoguinéen à la tête de l'organisation, alors que Kigali devait en prendre la tête.
Tras meses de negociaciones, el Gobierno de Uruguay reivindica que la responsabilidad de garantizar el retorno de los soldados de la misión de paz en República Democrática del Congo es de las Naciones Unidas. Los soldados llevan meses pidiendo el relevo y sus familiares están preocupados. RFI habló de este tema con la ministra de Defensa de Uruguay, Sandra Lazo. En enero, 13 miembros de la misión de paz de la ONU para apoyar al ejército congoleño murieron en combates con el grupo rebelde M23. El ataque, que tuvo lugar en los alrededores del aeropuerto de Goma, no solo acabó con la vida del soldado Rodolfo Álvarez, sino que dejó atrapados a los más de 700 militares uruguayos que estaban listos para ser relevados. Tras meses de negociaciones con las autoridades de República Democrática del Congo (RDC) y con su país limítrofe, Ruanda, Uruguay lo tiene claro: es la ONU quien tiene que garantizar la retirada de los soldados.“Es hora de que Naciones Unidas ejerza realmente esa conducción a la hora de que se produzca este retorno. Y después, en un paso siguiente, por supuesto, estaremos evaluando cómo hacemos ese relevo, porque aquí la gente está lista para hacer el relevo, pero también tenemos que tener la seguridad”, explica a RFI la ministra de Defensa de Uruguay, Sandra Lazo.Condiciones de seguridadLos soldados llevan desde enero pidiendo la retirada después de que su estancia en el país centroafricano excediera su acuerdo de un año. Tras meses de espera, la situación de algunos soldados es crítica, por lo que 20 de ellos decidieron regresar por sus propios medios.“El propio contrato con la misión expresa que, por la vía de excepción, quienes tengan problemas sanitarios, problemas que tienen que ver con afecciones de salud mental o con familiares en situación crítica, pueden retornar y se hace cargo Naciones Unidas. Quienes no están en condiciones de seguir, pero no aducen ninguna de estas excepciones, tienen que hacerse cargo de su regreso”, precisa Lazo.Tanto República Democrática del Congo como Uruguay dicen que traerlos lo antes posible es una prioridad. Pero por el momento, no hay ninguna fecha acordada. “Ojalá sea pronto. Yo entiendo que hay algunas cuestiones que tienen que ver fundamentalmente con las condiciones de seguridad que se establecen en un territorio donde las carreteras están destruidas, donde la población está muy afectada, y allí sacar a un contingente en forma segura de 200 personas no es una tarea sencilla. Por lo tanto, ni siquiera quisimos manejar plazos en la nota que mandamos”, indica la ministra.El conflicto, que empezó hace más de tres años, continúa agravando una crisis humanitaria crónica en la región. Según la ONU, 400.000 personas han sido desplazadas por los combates desde principios de enero.
Tras meses de negociaciones, el Gobierno de Uruguay reivindica que la responsabilidad de garantizar el retorno de los soldados de la misión de paz en República Democrática del Congo es de las Naciones Unidas. Los soldados llevan meses pidiendo el relevo y sus familiares están preocupados. RFI habló de este tema con la ministra de Defensa de Uruguay, Sandra Lazo. En enero, 13 miembros de la misión de paz de la ONU para apoyar al ejército congoleño murieron en combates con el grupo rebelde M23. El ataque, que tuvo lugar en los alrededores del aeropuerto de Goma, no solo acabó con la vida del soldado Rodolfo Álvarez, sino que dejó atrapados a los más de 700 militares uruguayos que estaban listos para ser relevados. Tras meses de negociaciones con las autoridades de República Democrática del Congo (RDC) y con su país limítrofe, Ruanda, Uruguay lo tiene claro: es la ONU quien tiene que garantizar la retirada de los soldados.“Es hora de que Naciones Unidas ejerza realmente esa conducción a la hora de que se produzca este retorno. Y después, en un paso siguiente, por supuesto, estaremos evaluando cómo hacemos ese relevo, porque aquí la gente está lista para hacer el relevo, pero también tenemos que tener la seguridad”, explica a RFI la ministra de Defensa de Uruguay, Sandra Lazo.Condiciones de seguridadLos soldados llevan desde enero pidiendo la retirada después de que su estancia en el país centroafricano excediera su acuerdo de un año. Tras meses de espera, la situación de algunos soldados es crítica, por lo que 20 de ellos decidieron regresar por sus propios medios.“El propio contrato con la misión expresa que, por la vía de excepción, quienes tengan problemas sanitarios, problemas que tienen que ver con afecciones de salud mental o con familiares en situación crítica, pueden retornar y se hace cargo Naciones Unidas. Quienes no están en condiciones de seguir, pero no aducen ninguna de estas excepciones, tienen que hacerse cargo de su regreso”, precisa Lazo.Tanto República Democrática del Congo como Uruguay dicen que traerlos lo antes posible es una prioridad. Pero por el momento, no hay ninguna fecha acordada. “Ojalá sea pronto. Yo entiendo que hay algunas cuestiones que tienen que ver fundamentalmente con las condiciones de seguridad que se establecen en un territorio donde las carreteras están destruidas, donde la población está muy afectada, y allí sacar a un contingente en forma segura de 200 personas no es una tarea sencilla. Por lo tanto, ni siquiera quisimos manejar plazos en la nota que mandamos”, indica la ministra.El conflicto, que empezó hace más de tres años, continúa agravando una crisis humanitaria crónica en la región. Según la ONU, 400.000 personas han sido desplazadas por los combates desde principios de enero.
Le marché du cobalt est toujours secoué par la décision de la République démocratique du Congo, prise fin février, de ne plus exporter son minerai pendant quatre mois. Le pays produisant les deux tiers du cobalt mondial, l'annonce a donc fait l'effet d'un séisme dans le secteur. La filière est maintenant dans l'attente de ce que décidera la RDC d'ici à la fin du mois de juin. La décision de Kinshasa a permis de faire remonter les prix, c'était son but. Mais elle a aussi asséché le marché, dont les stocks de métal disponibles à l'extérieur du pays n'étaient que de quatre mois de consommation, début janvier 2025, selon l'Institut du Cobalt, qui regroupe les industriels de la filière. Les usines de raffinage, qui souffraient des prix bas, manquent maintenant d'approvisionnement en matière première. Le marché a été si bousculé, que l'Institut du cobalt, détaille, dans un rapport publié fin mai, quatre scénarios, en fonction de ce que Kinshasa pourrait décider.Quatre scénarios pour les marchésLes volumes qui sortiront de République démocratique du Congo (RDC), dans les prochains mois, seront déterminants pour savoir si le marché restera excédentaire. Selon les hypothèses, le trop-plein de cobalt pourrait durer jusqu'en 2030 au moins, ou au contraire laisser place à un déficit dès 2027. Qui dit déficit, dit, en général, remontée des cours. Le positionnement de la RDC aura aussi un impact sur la consommation : les difficultés d'approvisionnement sur le long terme pourraient « détruire la demande », comme on dit dans le jargon, et conforter les technologies qui se passent de cobalt comme celle des batteries LFP (lithium fer phosphate).Une demande record, en hausseSelon les derniers chiffres publiés par l'Institut du Cobalt, la demande n'a jamais été si forte qu'en 2024, avec une consommation de plus de 200 000 tonnes qui pourrait doubler d'ici à la fin de la décennie, selon les prévisions de Benchmark.Le secteur le plus gourmand est celui de l'automobile : à l'horizon 2030, près de 60% du cobalt pourrait être absorbé par la fabrication de batteries. Les prévisions restent difficiles et sont « plus pessimistes qu'auparavant », selon l'Institut du Cobalt, car elles sont mises à mal par la situation économique mondiale et par la politique de l'administration Trump moins favorable à la généralisation des véhicules électriques. Parmi les pays producteurs qui profiteront de demande, il y a la RDC au premier chef, mais aussi l'Indonésie dont la part de marché ne cesse d'augmenter. La RDC qui représentait jusqu'à ce qu'elle gèle ses exportations 76% de l'offre mondiale, devrait voir sa part baisser à 65% en 2030 pendant que l'Indonésie devrait, à cet horizon, voir la sienne grimper pour atteindre 22% du cobalt mondial.À lire aussiLa RDC suspend les exportations de cobalt pour voir remonter les prix
Invité : Germain Nyembo Kasendue Le Kivu, dans lʹest du Congo RDC, est actuellement le théâtre dʹaffrontements entre le gouvernement et la milice rebelle M23 et ses alliés du Rwanda. Les Eglises tentent des médiations pour une population qui souffre déjà de malnutrition et de pauvreté. Pour en parler, Gabrielle Desarzens avait reçu en mars dernier Germain Nyembo Kasendue, employé sur place par Action de Carême. Un entretien en nouvelle diffusion. Photo : Germain Nyembo Kasendue, employé sur place par Action de Carême (Gabrielle Desarzens, RTSreligion)
En République démocratique du Congo (RDC), la Cour constitutionnelle a condamné ce mardi 20 mai l'opposant et ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo (2012 - 2016) à 10 ans des travaux forcés pour le détournement de plus de 245 millions de dollars destinés au projet du parc agro-industriel de Bukangalonzo, à la sortie de la capitale Kinshasa.
Pillages, spoliation d'entreprises, banques à l'arrêt. La guerre a paralysé les activités économiques de l'est de la RDC. Les entrepreneurs espèrent beaucoup des pourparlers en cours à Washington. Le Rwanda et la RDC se sont donnés jusqu'au vendredi 2 mai pour parvenir à un projet d'accord de paix. Près de 90 entreprises qu'il accompagne ont mis la clé sous la porte à Bukavu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Jean-Paul Lokumu, consultant en entrepreneuriat, constate l'abattement et le sentiment d'abandon des patrons dans une région coupée du monde : « Lorsqu'il n'y a plus de liaisons aériennes, lorsque les banques ne fonctionnent plus, on ne peut même pas parler de climat des affaires pour le moment. »Appel aux financements, même sans les banquesJean-Paul Lokumu se fait le porte-voix des patrons des Kivu, qui espèrent une paix rapide. En attendant, ils demandent de l'aide : « Je fais appel aux ONG, aux structures de financement pour venir à notre rescousse. Même si les banques sont fermées, il y a la possibilité de travailler sur la résilience, de trouver une solution pour ces entrepreneurs. En tout cas, ils sont vraiment dans le besoin. » L'amélioration du climat des affaires, c'est un des crédos de l'exécutif congolais ces derniers mois. Lors d'un forum à Casablanca la semaine dernière, le ministre de l'Économie nationale, Daniel Mukoko Samba a invité les entrepreneurs étrangers à investir en RDC.Mi-avril, Thierry Katembwe, conseiller du président de la République Félix Tshisekedi, était, lui aussi, à Paris pour convaincre des entreprises françaises d'investir dans le pays. « La démarche est assez claire quand on sait que le pays va finir par être pacifié. On sait que tout est une question d'économie, tout est une question d'opportunités, insiste-t-il sous les ors de l'ambassade de RDC en France.Accor veut un hôtel à Goma« Aujourd'hui, on dit à tous ces investisseurs "Venez directement en RDC". On est en train de mettre en place une plateforme énorme pour que les différentes multinationales s'y retrouvent. On est très heureux aujourd'hui d'avoir des grosses boîtes françaises, les plus grosses boîtes américaines qui sont déjà engagées et donc on en veut encore plus ».Le Nord-Kivu intéresse toujours le groupe hôtelier français Accor qui a un projet d'hôtel Ibis Style à Goma. « Notre partenaire local a une parfaite lecture des dynamiques de développement que va connaître sa ville dans les années à venir. Il croit fortement à son potentiel et il faut se projeter, assure Réda Faceh, vice-président en charge du développement en Afrique centrale d'Accor. Il est clair qu'à l'instant T, c'est un peu compliqué, mais on est optimiste. La ville va connaître un dénouement heureux et c'est ce qu'on lui souhaite. On espère justement pouvoir développer très prochainement un hôtel, voire plusieurs à Goma, qui reste quand même une ville d'une taille assez importante ». La RDC cherche toujours à diversifier son économie. Mais c'est bien autour de ses précieux minerais critiques qu'un accord avec les États-Unis est en train d'être concoctéÀ lire aussiTrump, les 100 jours: les Grands Lacs et Donald Trump, diplomatie et business intimement liés À lire aussiRDC: début de l'évacuation de militaires et policiers congolais protégés par la Monusco à Goma
O governo da República Democrática do Congo e o grupo rebelde M23 publicaram, esta quarta-feira, pela primeira vez, uma declaração conjunta na qual dizem querer “trabalhar para concluir uma trégua”. Sérgio Calundungo, coordenador do Observatório Político e Social de Angola, considera que se trata de “uma boa notícia” e que talvez seja o “prelúdio de que as partes directamente envolvidas no conflito se venham sentar à mesa”, mas avisa que não foram dadas garantias de que esta trégua não seja violada como tantas anteriormente anunciadas. "Após discussões francas e construtivas, representantes da República Democrática do Congo (RDC) e do AFC/M23 concordaram em trabalhar para a conclusão de uma trégua", anunciaram o M23 e o governo da RDC em uma declaração conjunta transmitida, esta quarta-feira, pela televisão nacional congolesa e pelo porta-voz do M23.O comunicado acrescenta que "ambas as partes reafirmam o seu compromisso com a cessação imediata das hostilidades", algo que pretendem respeitar "durante toda a duração das negociações e até sua conclusão".Esta é “realmente uma boa notícia”, considera Sérgio Calundungo, coordenador do Observatório Político e Social de Angola, notando “talvez significar a compreensão das partes de que os conflitos ou as divergências que têm não podem ser resolvidas pela via da violência armada”.O problema é que o texto não especifica se esse compromisso de interromper os combates no leste da RDC e negociar uma trégua permanente constitui uma declaração de princípios ou se será formalizado imediatamente. Algo também constatado por Sérgio Calundungo que guarda o lado optimista do anúncio, mas deixa reservas: “Quando se está no desespero, há uma ténue luz, porque até há bem pouco tempo não se falava sequer da oportunidade de conversações. Houve uma série de tentativas de pôr as partes a dialogar e, face às dinâmicas do conflito no terreno, ao eclodir da guerra, não havia nem sequer isto. Então, pode ser que seja o prelúdio de alguma tentativa de que as partes directamente envolvidas no conflito se venham sentar à mesa. É claro que o cessar-fogo e a disponibilidade para o diálogo é uma condição necessária, mas não é suficiente. Têm de acontecer outras questões.”Quais as outras questões, então? Basicamente, “há muitos interesses económicos por detrás disto”, lembra o analista, falando em “instrumentalização política da desordem”. De facto, o leste da República Democrática do Congo, que faz fronteira com o Ruanda, é uma região rica em recursos naturais e minerais. Ruanda é acusada pela RDC de usar o M23, liderado por tutsis, para saquear as riquezas dessa região, mas Kigali nega e diz que a RDC aí protege um grupo armado criado por hútus ruandeses, as Forças Democráticas de Libertação do Ruanda, responsáveis pelo genocídio de tutsis em 1994. O leste da RDC é assolado por conflitos justamente há 30 anos, mas o M23 ressurgiu no final de 2021 e a crise intensificou-se nos últimos meses com o avanço do grupo armado para as cidades de Goma e Bukavu, na fronteira com o Ruanda.“Há muitos interesses económicos por detrás disto. Era importante que também estes interesses fossem ou neutralizados ou, pelo menos, que se desse a transparência entre eles e dizer ‘Ok, podemos continuar a ter interesses económicos nessa região, mas vamos explorá-los num contexto de paz, não necessariamente a violência como um recurso para a melhor exploração dos minerais que existem na região'. Isto é que são as causas profundas do conflito. Tudo o resto, os avanços do M23, os discursos mais empolados, eu diria que são as causas dinâmicas, mas não necessariamente as causas profundas do próprio conflito. E é isto que ainda não se vislumbra: uma discussão à volta das grandes causas profundas que estão enraizadas naquela sociedade e quepermitem que o conflito tenha chegado a estes níveis”, acrescenta Sérgio Calundungo.O que é que muda com este anúncio inesperado desta quarta-feira, em que os dois lados "concordam em trabalhar para a conclusão de uma trégua", reafirmam “o seu compromisso com o fim imediato das hostilidades" e dizem que o cessar-fogo permanecerá em vigor até a conclusão das conversações?Até agora e desde o ressurgimento do M23 no final de 2021, o Presidente da RDC, Félix Tshisekedi, recusava negociações directas com o M23 e o seu braço político (AFC/M23). O que mudou para ele agora aceitar? Para Sérgio Calundundo, Félix Tshisekedi mostra um “reconhecimento implícito do poder de força que o M23 obteve” e admite que agora é “parte da solução do conflito”.“Eu creio que tardiamente, Tshisekedi percebe que o poder da força que tem não é tanto para conter o M23 e também vai percebendo que não vai encontrar uma saída pela via militar. Ou seja, de certa forma, por detrás dessa disponibilidade de conversação, há o reconhecimento implícito do poder de força que o M23 infelizmente obteve. E digo ‘infelizmente' na óptica da população daquela região. O M23 se agigantou nos últimos anos, fruto da negligência que as próprias autoridades congolesas foram dando ao problema. Antes, não passavam de forças negativas a quem havia de marginalizar na busca de solução, hoje, há a perceção de que se eles são parte do conflito, então automaticamente passam a ser parte da solução do conflito”, sublinha o nosso convidado.Sérgio Calundungo relembra, também, que “muita coisa mudou desde a entrada do Qatar” como mediador das negociações, aparecendo como “equidistante”, o que não acontecia, a seu ver, com Angola que “em determinados momentos teve uma posição firme, inequívoca, provavelmente ao abrigo daquilo que diz a União Africana em favor de uma das partes”. A favorecer a aparente eficácia do Qatar estarão, eventualmente, “outro tipo de promessas ou factores que não são conhecidos”, quanto mais não seja simplesmente “o melhorar a sua imagem como um país com forte influência na arena mundial”.Haverá, ainda, interesses económicos em causa? Recorde-se que o Qatar investiu já mais de mil milhões de dólares num futuro hub aeroportuário perto de Kigali e também se comprometeu em modernizar as instalações portuárias e aeroportuárias na RDC. Sérgio Calundundo admite que isso coloca o Qatar numa “posição de parceiro forte”, com o qual, no futuro, se pode “estabelecer relações económicas fortes e atrair investimentos para o território”.A 24 de Março, o Presidente angolano, João Lourenço -que liderava a mediação desde 2022 - anunciou o abandono dessa mediação, uma semana depois do encontro entre os presidentes congolês, Félix Tshisekedi, e ruandês, Paul Kagame, em Doha, a 18 de Março, dia em que Luanda deveria acolher a primeira ronda de conversações directas com o M23. Entretanto, no início de Abril, o Presidente do Togo, Faure Gnassingbé, foi oficialmente designado como novo mediador da União Africana para o conflito no Leste da RDC, sucedendo a João Lourenço. Paralelamente, as conversações teriam começado em Doha, em Abril, mas ainda não havia nenhuma comunicação oficial de ambas as partes. Será que, em um mês, o Qatar conseguiu o que Angola tentava desde 2022? Sérgio Calundungo responde assim: “Como numa partida de futebol, o árbitro não deve ser o mais visível, mas sim aqueles que estão a disputar. O Qatar está numa posição de arbitragem”.Estendendo a metáfora do futebol, se “prognósticos só no fim do jogo”, até que ponto esta promessa agora é plausível quando, desde o final de 2021, houve mais de meia dezena de tréguas que foram assinadas e depois violadas?“As pessoas mais cépticas perguntam o que é que há de diferente nessa trégua de cessar-fogo em relação a outra. Honestamente, ninguém vê grandes diferenças. Há mais um esforço negocial, há o reconhecimento de que o M23 já não é aquela força residual, aquelas forças negativas, mas sim um parceiro negocial. Isto claramente é diferente, mas não há grandes novidades em relação a qual é a garantia que temos que desta vez o cessar-fogo se vai cumprir. Independentemente de quem seja o medianeiro, eu queria valorizar a hipótese de nunca se abandonar a mesa de diálogo. Eu sei que estes acordos, às vezes, levam muito tempo - na nossa experiência de Angola, foram feitos vários acordos de cessar-fogo e muitos deles inesperadamente violados. Então, é preciso fazer esses anúncios, mas também comunicar as garantias de por que é que agora vai ser diferente. E isto não é muito claro no meu ponto de vista”, conclui Sérgio Calundungo.
La proposition de fédéralisme en République Démocratique du Congo (RDC) suscite un débat intense, notamment au Katanga, où elle est perçue par certains comme une tentative de balkanisation déguisée. Invite Special Gabriel Kabinda au micro de Francois Mutombo sur Africa Daily Updates.
L'émission 28 minutes du 15/04/2025 La survivante qui dénonce les violences sexuelles en RDCDepuis l'offensive militaire lancée en début d'année par les rebelles du M23 avec le soutien de l'armée rwandaise, les provinces du Nord et du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC) sont en proie à une augmentation alarmante des violences sexuelles. Tatiana Mukanire Bandalire est une activiste congolaise et coordinatrice nationale du Mouvement des survivant·e·s de violences sexuelles en RDC. Elle est partagée entre la colère et la douleur face à ce que vit sa communauté, en particulier depuis le 25 janvier dernier avec la prise de Goma, puis le 14 février avec la prise de Bukavu, où elle vivait et qu'elle a dû fuir pour Kinshasa. Elle parle de l'insurrection “la plus sanguinaire” qu'elle ait jamais connue, alors qu'elle “vit pourtant la guerre depuis 30 ans”. Il y a trois ans, elle témoignait en tant que survivante du viol, véritable arme de guerre, en interpellant ses bourreaux dans son livre “Au-delà des larmes”.Guerre en Ukraine : le cessez-le-feu impossible ? Dimanche 13 avril, deux frappes russes sur Soumy, en Ukraine, ont fait au moins 35 morts et 117 blessés selon les Ukrainiens. Deux missiles balistiques ont touché cette ville située à une trentaine de kilomètres de la frontière russe. Depuis deux mois, les États-Unis tentent en vain de mettre en place un cessez-le-feu. Donald Trump a réagi : “Je pense que c'est terrible et on m'a dit qu'ils ont fait une erreur. Mais je pense que c'est une chose horrible”, sans remettre en cause directement la Russie. Au contraire, le futur chancelier allemand, Friedrich Merz, a dénoncé un “crime de guerre” car “il y a eu deux vagues d'attaque, et la deuxième est arrivée alors que les secouristes s'occupaient des victimes”. Depuis février, les observateurs de l'ONU ont constaté une augmentation des attaques russes sur les villes ukrainiennes. Un cessez-le-feu est-il vraiment possible ? Xavier Mauduit nous parle d'expositions universelles alors que celle d'Osaka au Japon vient d'ouvrir ses portes. Marie Bonnisseau revient sur la troisième saison de la série américaine “The White Lotus” dans laquelle les sourires “imparfaits” des actrices Aimee Lou Wood et Charlotte Le Bon ont fait beaucoup parler sur internet.28 minutes est le magazine d'actualité d'ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio. Enregistrement 15 avril 2025 Présentation Élisabeth Quin Production KM, ARTE Radio
La France fait face à une pénurie de main d'œuvre dans un certain nombre de secteurs. Selon France Travail, l'établissement public en charge des questions de l'emploi dans le pays, les secteurs les plus en tension sont la restauration, l'agriculture, ainsi que ceux de la propreté et du soin à la personne. En 2024, six entreprises sur dix déclaraient anticiper des problèmes au recrutement. En France, 600 000 étrangers ont le statut de réfugiés et sont en droit de travailler légalement. Pourtant, ce public peine à trouver des emplois. Mado, de République démocratique du Congo (RDC), a obtenu son statut de réfugié il y a trois ans. Elle a fait une formation de commis de cuisine, secteur en tension. Pourtant, elle dit peiner à trouver un emploi. « C'est difficile. J'ai postulé en ligne, mais il n'y a pas de réponse », affirme Mado, qui explique avoir envoyé plusieurs dizaines de CV. « S'il y a une réponse, on me dit ''il n'y a pas de place Madame''. Je ne sais pas si c'est parce que suis Congolaise qu'ils ne veulent pas me donner de travail », désespère la quadragénaire, qui n'hésite pas à égrainer ses qualités : « Je suis motivée, je suis dynamique. Je respecte les temps. Je sais faire le travail de cuisine, préparation, je sais travailler à l'accueil… »À l'occasion d'un salon dédié à la recherche d'emploi pour les réfugiés, Mariam, jeune femme venue de Côte d'Ivoire, maman d'un enfant de cinq ans, sillonne les stands des hôteliers. « Jusqu'à présent, je n'ai pas encore eu de premier emploi, et là, je ne sais pas comment faire pour trouver », se désole-t-elle. À l'image de Mado, elle se questionne sur la raison de ces difficultés : « Je vais dans les ateliers, je vais dans les événements, toujours pas. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai un enfant qu'on ne me prend pas. Je ne sais pas. »Malgré un profil qui semble intéresser les employeurs, la question de l'expérience bloque le processus. « J'ai travaillé quand j'étais dans mon pays. Mais ici, je n'ai jamais travaillé, donc on me demande mon expérience. Je ne sais pas, je dis ce que j'ai fait dans mon pays et que je n'ai pas d'expérience en France, détaille Mariam. S'ils me demandent une expérience que je n'ai pas... Il faut me donner un boulot, comme ça, j'aurais de l'expérience ! »Lourdeurs administratives, et filtres discriminants ?Comme beaucoup, elle fait également face aux lourdeurs administratives. Elle a obtenu son statut de réfugié et dispose d'un récépissé faisant foi. Mais pas encore le document définitif, ce qui rend réticents certains employeurs. « C'est très long et France Travail n'arrête pas de me mettre la pression. Quand j'explique, eux, ils ne comprennent rien, mais ils veulent me mettre la pression », témoigne-t-elle.Des difficultés à trouver un emploi pour les personnes peu qualifiées, mais aussi chez celles ayant des diplômes supérieurs. Les équivalences de diplômes ne sont pas toujours reconnues. Mamadou est de Guinée, diplômé dans le milieu bancaire. « On peut postuler, mais souvent, il n'y a pas d'entretien derrière », fait-il savoir. Car en plus des problématiques de diplômes, celle de l'automatisation des processus de sélection pose également problème.« Le plus compliqué, c'est comment trouver un entretien, comment passer les filtres. Aujourd'hui, comme beaucoup de recrutements sont automatisés, si on n'envoie pas le bon format de CV, le système informatique refuse automatiquement, alors qu'on a tout à fait les qualifications », regrette-t-il. Une situation qui pousse un grand nombre de réfugiés à accepter un emploi sous leur niveau de qualification. Une étude de l'Institut français des relations internationales estime qu'il leur faut en moyenne dix ans pour retrouver un travail à la hauteur de leur diplôme. À lire aussiFrance: un salon de l'emploi pour les réfugiés
C'est un métal très demandé pour les soudures, et donc pour les puces électroniques. L'étain est présent dans les cellules photovoltaïques ou encore les ordinateurs et les téléphones portables. La demande ne cesse d'augmenter, mais la quantité de métal disponible sur le marché est affectée par des perturbations de production en Birmanie et en République démocratique du Congo (RDC). Une situation qui soutient un niveau de prix très élevé. Les chiffres sont donnés par l'International Tin Association, qui regroupe les industriels de la filière : 16% de l'approvisionnement mondial issu de l'extraction minière est aujourd'hui hors service. En cause, les perturbations qui touchent deux pays : la Birmanie et la République démocratique du Congo.Les activités de deux gisements du district de Walikale, au Nord-Kivu, ont été suspendues mi-mars en raison de l'avancée des hommes armés du M23. Ces mines congolaises représentaient en 2024 6% de l'offre mondiale.À ces volumes manquants s'ajoutent ceux qui ne sont plus exportés de Birmanie depuis août 2023. Les autorités militaires de l'État Wa, une région semi-autonome du pays, ont en effet suspendu la production minière. Or, cette zone fournissait les deux tiers de l'étain extrait en Birmanie et environ 10% de l'offre mondiale.À lire aussiBirmanie, menace sur la production d'étainBlocage en passe d'être levé en BirmanieCe blocage est sur le point d'être levé, selon les autorités de la région birmane concernée. Mais cela n'a pas suffi à faire baisser les cours, car la mesure n'est pas encore effective. Il faudra encore plusieurs mois pour que les travailleurs chinois obtiennent un nouveau permis de travail et pour que la production minière retrouve sa pleine capacité, selon l'International Tin Association.La réalité reste donc celle d'une offre restreinte, ce qui explique les niveaux actuels des prix, proches de 35 000 dollars la tonne, après un pic à 36 000 dollars la tonne mi-mars. Les prix sont également soutenus par le manque de stock, qui accentue l'incertitude sur le marché. À la Bourse des métaux de Londres (LME), les réserves d'étain sont à leur plus bas niveau depuis juin 2023, selon l'agence Reuters.La Chine, premier pays à en pâtirLe déséquilibre qui se profile sur le marché de l'étain dans les prochaines années ne laisse pas présager de baisse des prix. L'agence Fitch prévoit un déficit d'ici 2028, alimenté par une demande croissante, estimée à 500 000 tonnes en 2030, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).Le premier pays à souffrir de ces restrictions d'offre et de la flambée des prix est la Chine. La Birmanie était le principal fournisseur de concentré d'étain à l'industrie chinoise. Ensemble, la Birmanie et la RDC représentaient plus de 60% des importations chinoises de concentré d'étain en 2024.La production chinoise d'étain raffiné devrait donc diminuer cette année. Le deuxième exportateur, l'Indonésie, a quant à lui réussi à redresser la barre en février, après un mois de janvier compliqué en raison de retards dans la délivrance des licences d'exportation.À lire aussiÉtain: des prix en hausse, portés par une multiplication des usages
Le Kivu, dans lʹest du Congo RDC, est actuellement le théâtre dʹaffrontements entre le gouvernement et la milice rebelle M23 et ses alliés du Rwanda. Les Eglises tentent des médiations pour une population qui souffre déjà de malnutrition et de pauvreté. Employé par Action de Carême sur place et présent en Suisse pour la Campagne œcuménique, Germain Nyembo Kasendue répond aux questions de Gabrielle Desarzens. Photo : Germain Nyembo, employé par Action de Carême sur place et présent en Suisse pour la Campagne œcuménique (copyright Gabrielle Desarzens / RTSreligion)
Les recherches en génomique humaine effectuées en Afrique ont été le sujet principal du sommet de la Human Genome Organisation (HUGO) qui s'est tenu pour la première fois sur le continent en mars, dans la ville sud-africaine de Durban. Comme dans le cas de l'intelligence artificielle, le domaine de la génétique est aussi victime d'un biais dans la construction de son modèle de référence, avec très peu de données venues d'Afrique. Et cela peut avoir des conséquences pour le traitement des populations locales et pour la recherche mondiale. De notre envoyée spéciale à Durban,Faute d'infrastructures, de ressources ou de personnel, beaucoup de maladies génétiques restent non détectées sur le continent. En République démocratique du Congo (RDC), Aimé Lumaka, en est régulièrement témoin avec son équipe.« Nous avons, au début de notre carrière, rencontré une famille qui a perdu environ 14 garçons. Leur peau devenait très noire et ils mourraient. Nous avons pensé à une maladie génétique, et nous avons pu la confirmer, explique le chercheur de l'université de Kinshasa. Ce qui était choquant, c'est que c'était une maladie qu'on pouvait traiter facilement avec une supplémentation en cortisol. C'est dans ce genre de situation qu'on voit la force de la génomique : cela peut permettre d'éviter des décès inutiles, des décès évitables. »À lire aussiCes scientifiques qui tentent de faire progresser la recherche génomique en Afrique« La médecine de précision est très importante »Le manque de recherches sur les variations des génomes en Afrique complique aussi les diagnostics, car les bases de données proposent comme référence des séquençages liés à des populations d'origine européenne ou américaine.Segun Fatumo travaille sur la question de la diversité génétique pour l'université Queen Mary de Londres, et le Conseil pour la recherche médicale (MRC) d'Ouganda : « La médecine de précision est très importante. Un traitement qui fonctionne bien sur des personnes qui ont une ascendance spécifique, peut ne pas aussi bien marcher pour d'autres. C'est pour cela que l'on doit étudier les génomes de tout le monde. »Un médicament anti-cholestérol conçu grâce à des études génétiquesL'absence de données freine, de plus, le développement de traitements pour les maladies génétiques qui touchent particulièrement le continent, comme la drépanocytose. Sans compter que la recherche en Afrique et l'identification de mutations peuvent avoir un intérêt pour le reste du monde. La professeure de l'université du Witwatersrand Michèle Ramsay prend l'exemple un médicament anti-cholestérol conçu grâce à des études génétiques.« Cette découverte a été réalisée grâce à l'observation de mutations génétiques qui sont davantage répandues chez des populations d'origine africaine, et on savait que ces populations avaient un taux de cholestérol plus bas que la normale. Il y a encore beaucoup de choses que l'on ignore, sur le plan de la biologie, et la génétique peut nous apporter des indices. S'il y a des variants, en Afrique, qui ne sont pas sortis du continent, et qui ont pu être sélectionnés à cause de facteurs environnementaux, ces variants vont être associés à certaines spécificités. Et si on arrive à comprendre ce lien, cela peut créer des opportunités en termes d'intervention, pour n'importe qui dans le monde. »Mais si des découvertes sont faites à partir de données africaines, les chercheurs sont unanimes : il faut mettre des protocoles en place afin que les populations du continent puissent aussi bénéficier des résultats et des traitements.À lire aussiEn Afrique, développer les connaissances sur les variations du génome [1/3]
Alors que la menace de l'interruption du financement de l'aide américaine plane en République démocratique du Congo (RDC), l'ONU s'inquiète du sort de milliers de Congolais recevant un traitement contre le VIH. « Une rupture de financement aura un impact direct sur la survie des personnes vivant avec le VIH », avertit dans un entretien avec ONU Info Susan Kasedde, la Directrice pays de l'ONUSIDA, le programme de l'ONU qui coordonne la lutte contre la pandémie de VIH/sida.La RDC compte aujourd'hui environ 520.000 personnes vivant avec le VIH, et l'épidémie continue de croitre.« Le pays a réussi à mettre sous traitement 440.000 personnes vivant avec le VIH, soit au moins 87% des personnes en besoin de traitement », signale Mme Kasedde, soulignant que la moitié est entièrement financée par PEPFAR, le programme de lutte contre le VIH/sida lancé par le Président américain George W. Bush en 2003.Selon elle, PEPFAR a joué un rôle pratiquement sans comparaison dans la réponse au VIH en RDC - du dépistage au traitement, en passant par la mise au point des laboratoires et de la chaine d'approvisionnement.L'annonce du gel du financement était complètement inattendu et a constitué un « choc total », explique Susan Kasedde.(Interview : Susan Kasedde, Directrice pays de l'ONUSIDA; propos recueillis par Cristina Silveiro)
L'est de la République démocratique du Congo (RDC) est confronté à une escalade du conflit et de la violence depuis le début de l'année, le groupe armé M23 ayant pris le contrôle des deux principales villes de Goma et de Bukavu.Employée de l'agence onusienne pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes), Anne-Marie Lurhakumnira Nabintu est en charge de projets pour assurer la paix et la sécurité des femmes.Elle vivait et travaillait à Goma avant de trouver refuge le 1er février à Kinshasa. Elle a partagé avec Nathalie Minard, d'ONU Info Genève, ce qu'elle a vécu.
Esta semana, en el podcast de Voces por una Causa, la escritora Julia Navarro conversa con Mariana Morales, técnica de Cooperación de la ONG Entreculturas y responsable de los proyectos en la República Democrática del Congo (RDC). Con ella, nos acercamos a la realidad de las mujeres en este país, con ocasión del lanzamiento de la campaña ‘Mujeres en marcha', que desde Entreculturas y Alboan promovemos en el marco del Día Internacional de la Mujer, que se conmemora el 8 de marzo.
Dans un entretien accordé à Alpha Diallo d'ONU Info Genève, le Directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC), Patrice Vahard, se déclare préoccupé par les évasions massives de prisonniers dans les provinces du Nord- et Sud-Kivu, dans l'est de la RDC, suite à l'offensive lancée en janvier 2025 contre les forces gouvernementales de Kinshasa par les rebelles du M23, avec le soutien des forces armées rwandaises.
L'Union africaine à la croisée des chemins. Alors que s'ouvre le 38e sommet des chefs d'État, l'organisation est de plus en plus critiquée pour son impuissance face aux conflits et crises qui se multiplient sur le continent. Comment expliquer sa faiblesse, et relever ces défis ? Pour en parler, Liesl Louw-Vaudran, chercheuse à l'International Crisis Group (ICG) et spécialiste de l'UA. RFI : Lors de son premier discours d'adieu, mercredi, Moussa Faki Mahamat a invité les chefs d'État de l'Union africaine à se ressaisir. Il s'est montré inquiet pour la survie de l'organisation. Est-ce que le rêve d'une institution panafricaine forte est menacé aujourd'hui ?Liesl Louw-Vaudran : C'est vrai que nous voyons, ces dernières années, des États qui ne voient franchement pas l'intérêt de l'Union africaine pour eux, même pour les processus de paix. Donc, ce sont des organisations régionales qui, pour la plupart, gèrent les conflits dans leur région. Nous avons six États suspendus de l'Union africaine à cause des coups d'État. Il y en a peut-être un ou deux qui vont éventuellement revenir. Mais surtout, les États de l'AES, maintenant, sont isolés et nous voyons que le dialogue entre l'Union africaine et ses États ne sont pas vraiment entamés. Donc, je pense que l'Union africaine de son côté n'a pas montré vraiment son efficacité. Comment expliquer cet affaissement ? On peut critiquer Moussa Faki Mahamat et son staff de ne pas avoir été vraiment en avance, par exemple sur le conflit du Soudan, c'est le conflit avec l'impact humanitaire le plus grave au monde, mais on n'en parle pas. Au minimum, on aurait voulu voir l'Union africaine mettre l'accent sur ces graves conflits dans toutes les réunions, à l'ONU, dans les réunions internationales. Mais aussi, bien sûr, nous sommes dans un contexte international où le multilatéralisme est en crise, donc ce n'est pas totalement la faute de l'Union africaine, mais d'autres facteurs internationaux. À lire aussiUnion africaine : Moussa Faki Mahamat se retire sur un bilan en demi-teinteEst-ce que l'élection de Donald Trump aux États-Unis rend l'Union africaine encore plus seule face à tous ces défis ? C'est vrai que c'est très inquiétant parce que c'est un peu imprévisible. On ne sait pas quel va être l'impact, par exemple, sur la force de l'Union africaine en Somalie qui dépend beaucoup des financements de l'ONU, et les États-Unis sont un grand financement du budget des opérations de paix de l'ONU. Ça peut avoir un impact, mais ça ne va pas vraiment avoir un impact direct sur l'Union africaine en tant qu'organisation. Au cœur de ce sommet, il y a bien sûr le conflit dans l'est de la RDC, avec un risque de déflagration régionale. Le Conseil paix et sécurité a entériné, hier, la fusion des processus de Luanda et Nairobi. Est-ce que c'est une bonne idée ? C'est une bonne idée s'il n'y a pas trop d'initiatives parallèles, trop de médiateurs, et l'inquiétude, c'est un peu que le processus de Luanda ne disparaisse parce que l'EAC, à un moment donné, voulait un peu que le processus de Nairobi soit le seul processus, donc convaincre la RDC de dialogue avec le M23. Mais nous pensons aussi, c'est aussi important, c'est le processus de Luanda, parce que c'est le dialogue entre la RDC et le Rwanda, qui aujourd'hui le Rwanda soutient le M23. À lire aussiEst de la RDC : une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA «électrique»Mercredi, le Rwanda a échoué à obtenir le poste au sein du Conseil paix et sécurité que le pays briguait. Le Rwanda est arrivé troisième, derrière l'Éthiopie et la Somalie. Est-ce qu'il faut y voir une forme de sanction de la part des États membres ? C'est possible. C'est vrai que le Congo RDC est toujours membre pour deux ans, donc si le Rwanda s'était joint au Conseil de paix et de sécurité, ça aurait été une opportunité pour le Rwanda d'éventuellement bloquer d'autres initiatives du Conseil de paix et de sécurité. Le Rwanda, depuis beaucoup d'années, est très influent, ici, à l'Union africaine, surtout le président Paul Kagame, qui gérait les réformes de l'Union africaine. Et donc, on peut voir ça, éventuellement, comme un manque de poids et d'influence. Mais il faut aussi se rendre compte que c'est un jeu, parfois, des États, donc les autres membres peuvent par exemple soutenir un candidat pour un commissaire, on échange un vote au CPS. Donc, on ne peut pas toujours déduire que, par exemple, un pays a perdu de l'influence parce qu'il a pu gagner ailleurs, mais quand même, je pense que le Rwanda ne devrait pas être content de ne pas avoir été élu.
Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les combats ont repris hier dans le Sud-Kivu après plusieurs jours d'accalmie. La communauté internationale a toujours du mal à faire entendre sa voix et à faire stopper les hostilités. Comment y parvenir ? Dans ce dossier, la France a-t-elle raison de continuer à discuter avec les deux pays ou doit-elle s'aligner sur la position congolaise ? Autant de questions posées à François Hollande, l'ancien président socialiste, aujourd'hui député. RFI : Quel regard portez-vous sur la situation dans l'est de la RDC ? François Hollande : Je porte un regard à la fois attristé, et d'une certaine façon, révolté. Car c'est un conflit qui est tout à fait grave dans ses conséquences, avec des vies humaines, des civils, aussi des forces congolaises qui sont attaquées. Et c'est aussi sans réaction de la part de la communauté internationale au niveau qui serait nécessaire. Car nous voyons bien que, aujourd'hui, même si le Secrétaire général des Nations unies a pris position, même s'il y a eu des déclarations de tel ou tel gouvernement, ce n'est pas à la hauteur de l'agression dont la République démocratique du Congo est la victime de la part du Rwanda, pour parler tout à fait clairement. Car derrière le M23, c'est le Rwanda qui est en cause.Que devrait faire alors la communauté internationale selon vous ? Faire pression sur le Rwanda beaucoup plus fortement. Le Rwanda bénéficie d'une certaine faveur. Il y a le passé qui compte. Nous savons très bien ce qui s'est produit avec le génocide et nous savons très bien combien la personnalité aussi d[u président rwandais Paul] Kagame peut avoir comme importance dans l'ensemble des pays africains. Mais il n'empêche, là, il y a une agression qui est démontrée, qui est avouée de la part du Rwanda sur le soutien qu'il apporte à ce mouvement rebelle, qui n'est en fait, même si je ne nie pas son existence, mais qui n'est en fait que la face immergée de ce qu'est l'influence du Rwanda.Et donc de voir un pays comme la République démocratique du Congo depuis des années, mais cette fois-ci avec une intensité plus grande, être finalement envahi, ses ressources naturelles confisquées, des villes qui sont occupées, c'est un manquement très grave au droit international. Et c'est d'ailleurs assez conforme à ce qui se produit dans le monde aujourd'hui. On voit ce qui se passe en Ukraine, on voit un certain nombre de pays qui ne respectent plus les règles de la communauté internationale. Eh bien, nous en sommes là aussi en République démocratique du Congo avec une forme d'invasion de son territoire.La France fait-elle suffisamment entendre sa voix dans ce dossier selon vous ? Elle l'a fait. Le gouvernement s'est exprimé, mais, je ne pense pas à un niveau suffisant. Le président de la République doit, sur ce sujet, dans un contexte que nous connaissons, celui du manquement aux règles de droit international, avec déjà ce qui se passe au Soudan, qui est suffisamment préoccupant, avec des conséquences que ça peut avoir, y compris en termes humanitaires et en termes aussi de migrations.Là, sur la République démocratique du Congo, grand pays francophone avec lequel nous sommes liés, nous devons absolument défendre non pas un régime, non pas un président en l'occurrence, mais nous devons défendre des principes. Le principe, c'est l'intangibilité des frontières, c'est le refus de la guerre qui est utilisée pour prendre des ressources naturelles et c'est le refus aussi de toute négociation d'envergure. Puisque chaque fois qu'il y a des rendez-vous, ils sont reportés, annulés ou en tout cas, ils n'ont pas d'effet. Donc, l'initiative qu'il faut prendre, c'est de faire une pression très forte sur le Rwanda et d'exiger le retrait des forces qui sont présentes en République démocratique du Congo.Est-ce que la politique d'équilibriste ou la position d'équilibriste, pourrait-on dire, d'Emmanuel Macron est la voie à suivre ? Ou est-ce qu'il faudrait que la France s'aligne plus sur la position congolaise et mette en place des sanctions à l'égard de Kigali ? La France ne peut pas prendre seule des sanctions, elle doit le faire dans le cadre européen, c'est là qu'elles seront les plus efficaces. Et donc la France doit maintenant s'orienter vers cette voie si le Rwanda n'entend pas raison, s'il y a encore des forces militaires qui progressent dans l'est, ce qui est le cas. Car ça ne s'arrêtera pas forcément à Goma, donc avec un risque d'une progression de ses forces, il faut qu'il y ait un coup d'arrêt qui soit porté.
Le 24 janvier, les États-Unis annonçaient le gel de l'aide au développement, à la stupéfaction des acteurs de terrain. Mardi 11 février, plusieurs agences onusiennes ont alerté contre « les effets néfastes » des coupes opérées et ont appelé Washington à conserver sa position de « leader » de l'aide internationale. La République démocratique du Congo (RDC) est l'un des premiers pays bénéficiaires d'Afrique subsaharienne, avec près d'un milliard de dollars injecté par l'USAID en 2023. Si les programmes des ONG internationales sont impactés, c'est sans doute l'économie des ONG nationales qui est la plus durement touchée par ces coupes temporaires qui pourraient durer. « Il y a le respect qu'on peut avoir avec des partenaires. Ce n'étaient pas des esclaves de l'USAID, et avec un partenaire, on a des égards », souligne avec colère Augustin Karume. Il est à la tête de la représentation d'une association à Bukavu, en RDC, et il témoigne des difficultés face à la suspension des contrats d'un grand nombre de son personnel.« Ils viennent au bureau et demandent ''comment ça va se passer ? Vous arrêtez les contrats brusquement, qu'est-ce que nous allons faire par exemple avec les banques pour lesquelles on a pris des crédits ? Nous faisons quoi ? », rapporte-t-il.Lui-même est consultant pour d'autres organisations. « Moi aussi, je reçois des notifications pour dire que les contrats de consultance sont immédiatement arrêtés, les jours qui n'ont pas été prestés. Et puis voilà, on ne vous paiera plus. Moi, je vis comment ? », questionne encore Augustin Karume.À lire aussiCôte d'Ivoire: des ONG déjà à l'arrêt après le gel des aides américaines au développementContrats suspendus et fournisseurs non payésUne mise au chômage des personnels en train d'être évaluée par le Forum des ONG nationales, le CONAFOHD. Le phénomène dans les organisations nationales risque d'être d'ampleur, indique Joseph Kakisingi, le coordinateur du Forum :« Souvent, les agences nationales n'ont pas beaucoup de fonds de réserve. On a donc des engagements sur des projets. Quand vous avez un projet d'une année, de deux ans, de trois ans, que vous contractez sur base de ces projets-là et que l'on en plein milieu... C'est sûr qu'il y a déjà des gens qui voient leurs contrats suspendus parce qu'ils ne peuvent pas être payés, puisqu'ils dépendaient entièrement de ces financements-là. »Ces aides américaines alimentaient toute une économie : loyers des ONG, véhicules, carburants et matériels pour les programmes de tous types engrais, semences ou outillages pour les déplacés... En conséquence, des ONG locales se retrouvent dans le rouge et dans l'incapacité de payer leurs fournisseurs. « Il arrive que certains aient déjà livré des choses. Il devrait être payé, mais il n'y a plus d'argent. J'ai une dizaine d'organisations qui m'ont déjà dit qu'elles sont dans ces situations-là, mais je sais qu'ils sont plus de dix », souligne Joseph Kakisingi. Les trésoreries sont à flux tendus.À lire aussiÉtats-Unis: le démantèlement de l'USAID impacte aussi certaines entreprises américainesTrouver des solutions« Souvent, les agences nationales n'ont pas beaucoup de fonds de réserve, parce qu'elles les constituent au fur et à mesure. Souvent, les financements reçus ne donnent pas de frais de siège, ou de coûts indirects – comme cela peut être le cas pour les ONG internationales – qui constitueraient des fonds de réserve », détaille le spécialiste. « Face à des situations comme ça, les organisations pouvaient y recourir pour combler les gaps. Ils ont donc très peu de marge de manœuvre, et quand il y a une situation comme celle-là, ils sont dans une situation inconfortable. Parce qu'ils ne savent pas où est-ce qu'ils vont tirer l'argent », complète Joseph Kakisingi.Les organisations locales tentent de rediriger leurs lignes budgétaires vers le plus urgent. Elles cherchent également de nouveaux financements via d'autres bailleurs internationaux, mais également via les dons de partenaires privés. L'administration américaine demande la discrétion sur les suspensions en cours. Plusieurs acteurs ont refusé de parler au micro, de peur de se voir sanctionner.À lire aussiSuspension de l'aide américaine: l'AES et la RDC premiers concernés en Afrique francophone
Vous aimez notre peau de caste ? Soutenez-nous ! https://www.lenouvelespritpublic.fr/abonnementUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 7 février 2025.Avec cette semaine :Akram Belkaïd, journaliste au Monde diplomatique.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors.Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.ÉLECTIONS PARTIELLES : UNE DROITE REVIENT ?La droite est ressortie le week-end dernier avec trois bons résultats à des élections partielles. Aux municipales de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, Kristell Niasme la candidate Les Républicains, l'a emporté avec 49% des voix contre 38,75 % pour l'insoumis Louis Boyard et 12,25 % pour le maire sortant Philippe Gaudin. Un succès auquel s'est ajouté le même jour, celui de la législative partielle à Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine, où la candidate LR Elisabeth de Maistre est arrivée largement en tête au premier tour, éliminant la macroniste Laurianne Rossi de Renaissance, soutenue par Gabriel Attal ; sans oublier l'élection de la LR Claire Pouzin comme maire à Francheville dans le Rhône. Des résultats, qui s'additionnent aux deux élections partielles qui se sont tenues dans les Ardennes en décembre et en Isère en janvier, permettent d'observer un léger rebond du parti Les Républicains qui lui permet de retrouver le goût de la victoire, après des années de déboires électoraux et le départ de son ancien président Éric Ciotti, désormais allié du Rassemblement national.Ils sont nombreux à droite à expliquer ce regain de forme électorale des Républicains par leur retour au premier plan et au gouvernement après la dissolution. « Les LR ont retrouvé de l'oxygène » grâce à leur retour aux responsabilités, confiait récemment l'éphémère Premier ministre Michel Barnier, en privé, louant la « crédibilité » des ministres issus de LR. Laurent Wauquiez, lui, estime que « la refondation de la droite avance », et fait tout pour rappeler que la droite n'est « pas soluble » dans le macronisme, vis-à-vis duquel il demeure très offensif, malgré le partage du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau va plus loin : « la droite est vraiment de retour », se félicite-t-il sur X. Il assure que les premiers mois au gouvernement l'ont « convaincu qu'il y avait un espace » pour la droite, observant que sa cote de popularité mordait tant sur l'électorat macroniste que lepéniste.Toutefois, les ressorts du vote d'une élection nationale sont rarement transposables à un scrutin local, martèlent les politologues. Il est délicat de se baser sur deux municipales pour invoquer un regain de forme électorale national, font-ils valoir, et la droite dirigeait déjà les exécutifs sortants. « Il n'y a pas de décalque mécanique des élections nationales vers les élections locales, et d'autant plus vers les élections municipales », souligne Bruno Cautrès, chercheur à Sciences Po et au CNRS.RWANDA / RDC : DE QUOI S'AGIT-IL ?Depuis qu'en novembre 2021 la rébellion du Mouvement du 23 mars, dit « M23 », soutenue par le Rwanda, a relancé les affrontements contre la République démocratique du Congo (RDC) dans l'est de ce pays, près d'1,5 million de personnes se sont réfugiées aux abords de Goma, où vivent déjà un million d'habitants. Le M23 est un mouvement armé composé initialement de miliciens de la communauté Banyamulenge (Tutsis Congolais) intégrés dans l'armée congolaise par l'accord du 23 mars 2009. Ils se sont mutinés en 2012 et ont créé ce mouvement rebelle avec le nom de la date de leur incorporation dans l'armée. La prise de Goma, le 27 janvier, fait courir le risque d'un désastre humanitaire d'une immense ampleur dans une zone marquée par des décennies de conflits.Ce n'est pas la première fois que la capitale de la province du Nord-Kivu tombe aux mains du groupe armé hostile au gouvernement de la RDC, tandis que le Rwanda reprend son soutien à la rébellion. Son armée « a continué d'apporter un soutien systématique au M23 et de contrôler de facto ses opérations », dénonce un sixième rapport des Nations-Unies publié début janvier 2025. Il lui fournit des armes sophistiquées - missiles sol-air, drones, véhicules blindés, tandis que 4.000 soldats rwandais sont actuellement présents dans le Kivu.Paris et Washington ont « condamné » l'offensive du M23 tandis que Londres s'est dit « fortement préoccupé » et a appelé à la « désescalade ». Quant au Conseil de sécurité de l'ONU, s'il a dénoncé le « mépris éhonté » de la souveraineté de la RDC, il s'est contenté de réclamer le retrait « des forces extérieures », sans les nommer explicitement. Car aux yeux des Occidentaux, le Rwanda, le Pays des mille collines est l'incarnation d'une success-story, la vitrine d'une aide au développement qui fonctionne. En face, la République démocratique du Congo, grevée par des conflits depuis plusieurs décennies, gangrenée par la corruption et dotée d'une armée indisciplinée et prédatrice, fait figure de repoussoir pour certains. Quant aux États-Unis, l'Afrique n'est pas actuellement une priorité de l'administration Trump. Le conflit a pour toile de fond le génocide des Tutsis de 1994 que les Occidentaux n'ont à l'époque pas su empêcher et la manne minière de la région. Grande comme quatre fois la France, la RDC abrite 60 à 80 % des réserves mondiales de coltan, un minerai indispensable à la fabrication des smartphones.Le 29 janvier, le président de la RDC Félix Tshisekedi a promis « une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains », affirmant vouloir « reconquérir chaque parcelle du territoire ». Pendant que Kinshasa exige, comme préalable, le retrait du M23 de toutes les positions qu'il occupe, Kigali réclame l'ouverture de négociations directes avec les rebelles. Or, pour le président Tshisekedi, discuter avec des « terroristes », ainsi les considère-t-il, est la « ligne rouge » à ne pas franchir. À l'allure où vont les choses, une régionalisation du conflit est à craindre.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr
"TREIZIEM'ONDE" L'émission spéciale média et culture des étudiant·es de l'université Sorbonne Paris Nord À l'occasion d'un atelier radio à Radio Campus Paris, les étudiantes et les étudiants de l'université Sorbonne Paris Nord - Campus Villetaneuse ont réalisé une émission spéciale média et culture. Dans une première partie, les étudiant·es s'intéressent au traitement médiatique français d'évènements politiques internationaux à travers 3 chroniques : Nohra analyse le traitement médiatique de l'investiture de Donald Trump. Soren décortique le traitement médiatique du salut nazis d'Elon Musk. Justine souligne les faiblesses de la couverture médiatique de la guerre à l'est de la République Démocratique du Congo (RDC). Dans une deuxième partie, Habby et Safiatou alertent sur la désinformation sur les réseaux sociaux, tandis que Chérifa explique le concept de "misogynoir". La troisième partie de l'émission est dédiée à la culture : Ali interviewe Rudy sur la musique actuelle et Lucas présente le travail du réalisateur, David Lynch, décédé le 16 janvier 2025. Joris et Antoine sont intervenus en tant que co-auteurs des chroniques. Une émission présentée par Charlotte. Cette émission a été suivie de près par les chargées de communication : Love-Hendricks et Amandine. Musique : Safe - Michael Brun / Se Pa Pou Dat - Alan Cave Ces émissions ont été réalisées dans le cadre d'un atelier radio animé par Mélissande Bry et Rosalie Berne à Radio Campus Paris le jeudi 30 janvier 2025.
"TREIZIEM'ONDE" L'émission spéciale média et culture des étudiant·es de l'université Sorbonne Paris Nord À l'occasion d'un atelier radio à Radio Campus Paris, les étudiantes et les étudiants de l'université Sorbonne Paris Nord - Campus Villetaneuse ont réalisé une émission spéciale média et culture. Dans une première partie, les étudiant·es s'intéressent au traitement médiatique français d'évènements politiques internationaux à travers 3 chroniques : Nohra analyse le traitement médiatique de l'investiture de Donald Trump. Soren décortique le traitement médiatique du salut nazis d'Elon Musk. Justine souligne les faiblesses de la couverture médiatique de la guerre à l'est de la République Démocratique du Congo (RDC). Dans une deuxième partie, Habby et Safiatou alertent sur la désinformation sur les réseaux sociaux, tandis que Chérifa explique le concept de "misogynoir". La troisième partie de l'émission est dédiée à la culture : Ali interviewe Rudy sur la musique actuelle et Lucas présente le travail du réalisateur, David Lynch, décédé le 16 janvier 2025. Joris et Antoine sont intervenus en tant que co-auteurs des chroniques. Une émission présentée par Charlotte. Cette émission a été suivie de près par les chargées de communication : Love-Hendricks et Amandine. Musique : Safe - Michael Brun / Se Pa Pou Dat - Alan Cave Ces émissions ont été réalisées dans le cadre d'un atelier radio animé par Mélissande Bry et Rosalie Berne à Radio Campus Paris le jeudi 30 janvier 2025.
Les combats dans la ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) largement aux mains des rebelles du M23 soutenus par les forces rwandaises, ont fait au moins 2 900 morts, selon l'ONU. Dans cette édition du Journal de l'Afrique, le ministre des Affaires étrangères rwandais, Olivier Nduhungirehe, répond à nos questions sur le conflit.
En République démocratique du Congo (RDC), l'UNICEF indique avoir reçu des rapports signalant une hausse alarmante du nombre d'enfants séparés de leur famille ou non accompagnés, les exposant à un risque accru d'enlèvement, de recrutement forcé et de violences sexuelles.Selon l'agence onusienne, il s'agit d'allégations très sévères et très graves, qu'elle doit vérifier. Mais l'urgence est de savoir où sont ces enfants déplacés et dans quelles conditions ils vivent.Cette alerte intervient alors que les camps de déplacés se sont vidés extrêmement rapidement en raison de l'intensité des combats. Il y a beaucoup d'enfants qui ont été détachés de leurs familles ou de leurs proches, indique le Chef de la communication du Bureau régional de l'UNICEF en Afrique de l'Ouest et Centrale, Jean-Jacques Simon, dans un entretien accordé à Alpha Diallo, d'ONU Info Genève.Plus largement, l'UNICEF estime à près de 300.000 le nombre d'enfants qui ont un besoin urgent d'aide dans l'Est de la RDC, qu'il s'agisse d'eau potable, d'installations sanitaires adéquates, de médicaments, de vivres, mais aussi de traitements liés à la malnutrition sévère ainsi que de services de protection de l'enfant.
La Comisión Permanente del Parlamento rindió homenaje ayer a Rodolfo Álvarez, soldado uruguayo que murió el sábado en el Congo, víctima del recrudecimiento del conflicto militar en ese país. Por unanimidad, los parlamentarios aprobaron una declaración en la que manifiestan sus condolencias con la familia del soldado Álvarez, quien se desempeñaba en el Batallón Uruguay IV, desplegado en la República Democrática del Congo (RDC) como parte de las Fuerzas de Paz de la ONU. Álvarez falleció en un ataque de la milicia rebelde M23, en el que también resultaron heridos el sargento Adrián Fernández, los soldados Franco Olivera y Elder Píriz, y el cabo de segunda Roque Francia. En conferencia de prensa el sábado, el comandante en jefe del Ejército uruguayo, Mario Stevenazzi, sostuvo que el ataque fue “dirigido”, con la intención de “matar a alguien de Naciones Unidas”. ¿Qué está pasando en el Congo? Los rebeldes, luego de varios días de asedio, entraron el domingo a la ciudad de Goma, que tiene una importancia estratégica. Ayer no quedaba claro si habían logrado el control total de Goma. Según la AFP, el lunes se vio un “caos” en la ciudad, con combates en distintos puntos. Se reportaron 17 muertos y casi 400 heridos; también se cortaron la luz y el agua, se cerró el aeropuerto y medios locales informan que se dio una fuga masiva de una cárcel. La ONU maneja cifras de 400 mil desplazados en la zona solamente desde principios de año. El propio Ejército uruguayo informó vía redes sociales que Naciones Unidas, cuya misión en el Congo se conoce como Monusco, gestionó en la noche de ayer un alto al fuego y que los militares de nuestro país pudieron finalmente descansar luego de “96 horas de intensas operaciones”. Sin embargo, esto está lejos de suponer un final para el conflicto. El coordinador humanitario de ONU para la RDC dijo ayer que la situación es “extremadamente preocupante” sobre todo para la población civil. Profundizamos En Perspectiva sobre lo que está ocurriendo en la RDC. Para eso, estamos en línea con Mercedes Sayagués, en una nueva edición de Mirando a África.
Malgré une forte opposition, y compris dans son propre camp, François Bayrou entend scinder le texte sur la fin de vie, avec d'un côté les soins palliatifs et de l'autre l'aide à mourir. Pour rétablir la confiance, Ruth Elkrief propose d'aller vite et donner des garanties. Il faut démentir, précise-t-elle, que deux lois à la place d'une, ça serait pour retarder et enterrer le sujet. Pour elle, il est urgent de fixer un calendrier, de ne pas attendre le deuxième semestre pour avancer, que ce soient deux projets, mais ça aille vite pour rassurer ceux qui tiennent à cette question, sous la forme d'une discussion commune et prendre toutes les précautions pour que la décision soit prise en toutes consciences. Alors que les Américains pensaient avoir sa longueur d'avance en matière d'intelligence artificielle, la Chine vient de faire une entrée fracassante et inattendue. Les Chinois disent avoir réussi à développer l'application DeepSeek pour 5 millions de dollars. Dans la foulée, il s'est produit un dégonflement de la valeur boursière des entreprises du Tech américain. Une valeur boursière en chute libre, près de 1000 milliards de dollars ont été disparus en 24 heures. En conséquence, les Américains ne sont pas invincibles, affirme François Lenglet. Les sanctions contre la Chine, les interdictions d'exportation de technologies sensibles de façon à prévenir les avancées chinoises de la part des États-Unis sont inopérantes. Il s'interroge également sur l'existence d'un surinvestissement de ces sociétés de l'intelligence artificielle. L'ambassade de France à Kinshasa a été attaquée mardi matin par des manifestants, qui ont provoqué un incendie désormais maîtrisé. Plusieurs autres ambassades ont été prises pour cible République démocratique du Congo (RDC), frappé par un regain de violence. Depuis 1994, personne n'a été capable de mettre le Rwanda et la République démocratique du Congo autour d'une table et régler le problème, déplore Abnousse Shalmani. Tout ce qui se passe depuis 1994, c'est la conséquence du génocide des Tutsis, conclut-elle. Du lundi au vendredi, à partir de 18h, David Pujadas apporte toute son expertise pour analyser l'actualité du jour avec pédagogie.
durée : 00:05:38 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - En République démocratique du Congo (RDC), les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, revendiquent la prise de Goma, après une journée d'intenses combats avec l'armée congolaise, dans la région du Nord-Kivu, riche en terres et minéraux rares. - invités : Tal Bruttmann Historien, spécialiste de l'histoire de la Shoah et de l'antisémitisme en France; Catherine Duthu Journaliste à la rédaction de France Culture
Après les fêtes de fin d'année et du Nouvel An, dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), l'heure est à la propreté des quartiers. Des travaux communautaires, communément appelés « Salongo », sont organisés dans la ville chaque samedi, entre 8 heures et 10 heures, afin de remettre les rues en ordre. De notre correspondant à Bukavu,Entourée des bouteilles plastiques, Neema Birugu, la trentaine et mère de trois enfants, balaye sur son avenue à Bukavu, en RDC. Pour elle, le « Salongo », c'est d'abord une discipline personnelle : « Pendant la fête, moi, mes enfants et certains amis, nous avons bu du jus. Mais après, les enfants ont jeté les bouteilles vides presque partout dans la cour, jusque dans l'avenue. Alors, ma tâche est de les ramasser. Car après la fête, c'est la propreté. »Généralement, le « Salongo » est effectué en petits groupes, par axes, selon les affinités. Jérémie Muziraboba est membre du groupe des motards volontaires. Il a déposé sa moto pour tirer une charrette pleine d'immondices : « Il y a beaucoup de saletés. Beaucoup de commerçants ont jeté des immondices, des sachets, des paquets de biscuits, les restes des choux et légumes vendus par-ci par-là. On a jugé bon de donner de nos petites énergies pour rendre la ville propre. »Au centre-ville, l'administrateur du marché de Nyawera Chikwanine Shanyungu Shabadeux, salue le « Salongo » et demande un coup de pouce pour faire mieux : « Je vois que c'est un peu propre, mais ce que je demande à notre gouverneur, c'est de donner un véhicule à chacune des trois communes pour l'évacuation des déchets. »À lire aussiRDC: Bukavu en manque de denrées après le blocage des routes dû au conflit avec le M23 Des résultats, mais qui méritent de l'encadrementCe sont surtout les lieux publics comme le rond-point Major Vangu et la place de l'Indépendance qui sont visées par les jeunes membres de l'association Briquette du Kivu, pour faire bonne impression et attirer les visiteurs à l'instar de la Kényane Wanjira Mathai, directrice régionale pour l'Afrique de l'institut des ressources mondiales WRI. Elle exprime son admiration : « Nous sommes très fiers ! Ici, c'est un symbole de la restauration. Nous serons en partenariat ensemble pour la ville de Bukavu. »Mugisho Zihalirwa Joseph est le coordonnateur de la cellule de communication à la mairie de Bukavu. Il loue les résultats de l'effort collectif : « On produit 9 896 tonnes de déchets par jour. L'autorité urbaine s'est décidée de rendre Bukavu plus propre qu'avant, et c'est dans ce sens qu'après les fêtes, le maire exhorte les habitants de se mettre au travail ! »Le « Salongo » peut-il suffire à l'évacuation des déchets urbains ? Appolinaire Bulindi, habitant de Bukavu, pense de son côté qu'il faut aller au-delà et qu'au vu de ses conséquences sur le trafic, il faudrait l'accompagner d'autres mesures : « Quand vous faites le ''Salongo'', ça signifie que le samedi, toutes les activités sont bloquées de 8 heures à 10 heures. Il n'y a aucun véhicule qui roule. Est-ce que vous vous rendez compte de toutes ces conséquences-là ? Il faudrait réfléchir dans le sens d'engager un service pour faire la propreté. »Des experts en environnement se disent, eux aussi, partagés sur le « Salongo » ; ils l'encouragent, mais à leurs yeux, il faudrait mieux l'encadrer.À lire aussiRDC: ONU et officiels congolais se réunissent à Bukavu pour mobiliser des fonds en faveur du Sud-KivuÀ lire aussiRDC: à Bukavu, une manifestation contre la guerre dans l'Est et pour exiger de Kinshasa des sanctions diplomatiques
« C'est le plus important investissement américain de tous les temps dans le chemin de fer africain », déclare Joe Biden… Ce mardi et demain mercredi, le président américain est en Angola pour donner le coup d'envoi du chantier du « Corridor de Lobito », qui doit relier le Congo-Kinshasa à l'océan Atlantique. À quoi va servir ce corridor ? Benoît Munanga préside le conseil d'administration de la société congolaise Kamoa Copper, qui exploite la plus grande mine de cuivre en Afrique. En ligne de Kinshasa, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Quand ce « Corridor de Lobito » sera opérationnel, est-ce que vous l'utiliserez ou pas ?Nous allons certainement utiliser ce « Corridor de Lobito » et, à titre indicatif, je peux vous dire que le tonnage que nous allons mettre en 2025 sur ce « corridor », comparé à 2024, ça sera une augmentation de 173%, très significatif.Parce que ce « corridor » vous fera gagner du temps, donc de l'argent ?Le plus gros avantage tient essentiellement à la distance entre la zone minière de Kolwezi et le port de Lobito. Nous parlons de 1600 km de trajet, une seule frontière à traverser, à l'opposé de 3000 km si on prenait par exemple le port de Durban en Afrique du Sud. Donc le bénéfice, il est d'abord dans les coûts de la logistique, d'ici 2025, 2026, ils vont être réduits de 18%. Et il y a le temps d'un aller-retour. Par route, un seul trajet de Durban prendrait 25 jours. Par contre, Lobito, 8 jours. Ça fait 17 jours de gain.Oui, parce que le « corridor » entre le sud du Congo et l'océan, ce n'est pas seulement pour exporter du minerai, c'est également pour importer du matériel, j'imagine ?Tout à fait. Pour l'importation, soit des réactifs chimiques, soit des équipements. Et ce « Corridor de Lobito », il nous aidera aussi à avoir un impact environnemental bien réduit, parce que les émissions sont nettement plus importantes quand on transporte par camions, comparé au chemin de fer.Il y aura moins de pollution. Exactement.Parmi les actionnaires de votre société congolaise, Kamoa Copper, il y a la compagnie chinoise Zijing Mining. Donc, j'imagine que la Chine est l'un de vos principaux acheteurs, est-ce que le minerai à destination de la Chine pourra emprunter ce « Corridor de Lobito » ?La logique simple, là, c'est que, s'il y a un gain en termes de coûts de logistique, la question de la destination finale du produit n'a presque plus d'importance, parce que nous avons tous à y gagner, y compris notre actionnaire Zijing Mining.Alors si les États-Unis investissent plusieurs centaines de millions de dollars dans ce « Corridor de Lobito » et si Joe Biden vient personnellement en Angola cette semaine, c'est évidemment pour que les compagnies américaines profitent aussi des richesses minières de votre pays. Est-ce qu'il y a de la place pour tout le monde ?Bien sûr qu'il y a de la place pour tout le monde, parce que tous les produits miniers marchands n'empruntent pas la destination de la Chine. Il y a de l'espace pour tout le monde. La question est de négocier le prix d'achat. Et Kamoa Copper, compte tenu de la stature de ses actionnaires, que ce soit Zijing Mining ou Ivanhoé Mines du Canada, la société est ouverte à des partenariats multiples.Pour l'instant, Benoît Munanga, le Congo (RDC) n'exporte que du minerai brut, du cuivre, du cobalt notamment. Et il ne transforme pas ce minerai sur place. Quelles sont vos perspectives de ce point de vue ?Je voudrais ajouter une nuance dans le terme « minerai brut ». Je préfère utiliser le terme « partiellement transformé ». Parce que le cuivre ou le minerai de cuivre que Kamoa Copper exporte subit déjà un traitement métallurgique pour produire du cuivre dans un concentré. Donc, il y a déjà un premier étage de bénéficiation. Et je suis heureux de vous annoncer qu'à partir de mars 2025, Kamoa Copper va transformer ses produits : le cuivre concentré en métal, parce qu'une fonderie est en cours d'achèvement au moment où nous parlons.Sur quel site ?C'est sur le site de Kamoa-Kakula, nous sommes dans la province du Lualaba, dans la région de Kolwezi.Combien de personnes employez-vous actuellement à Kamoa Copper et combien de nouvelles embauches espérez-vous avec le « Corridor de Lobito » ?Nous employons actuellement 6 400 personnes. Avec la mise en service des usines qui viennent, nous atteindrons facilement les 10 000 employés.Et avec le « Corridor de Lobito » réhabilité ?Avec le « Corridor de Lobito » réhabilité, il y aura des effets d'entraînement par les services liés ou associés qui pourraient injecter quelques milliers d'emplois du fait de l'utilisation de ce « Corridor » là.Quelques milliers d'emplois supplémentaires ?Quelques milliers d'emplois supplémentaires.À lire aussiLa RDC, la Zambie et l'Angola vont exporter des minerais via le corridor ferroviaire de Lobito► Le « Corridor de Lobito »
La Première ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, vient de rentrer de Bakou, en Azerbaïdjan, où elle a représenté son pays à la COP29 sur le climat. Son objectif : réévaluer à la hausse les financements en provenance des pays riches à destination des pays en développement, afin que ces derniers puissent financer leur transition et s'adapter aux conséquences du réchauffement climatique. Jusqu'ici, la RDC n'a rien reçu comme financements directs, elle espère cette fois-ci obtenir des partenariats gagnant-gagnant. À lire aussiCOP29: la hausse des financements pour les pays en développement au centre des enjeux
Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), suite aux offensives des rebelles du M23, le prix des denrées alimentaires a grimpé dans la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, qui compte plus d'un million d'habitants. Les aliments les plus consommés, comme les pommes de terre et les haricots, ont vu leur prix doubler sur les marchés de Birere et Kituku, dont dépendent les Gomatraciens. De notre correspondant à Goma,Au marché des produits vivriers de Birere, les commerçants se plaignent du manque de clientèle. Mais aussi des taxes imposées par les groupes armés, qui ont fait grimper les prix en RDC. « Cette qualité de haricots multicolores se vend à 65$ par sac, le haricot rouge à 70$, un sac de pommes de terre se négocie à 95$ ! », observe l'un d'eux, Bahufite Ntihemuka.En raison de la baisse de la production dans les régions de Masisi, Rutshuru et de la fermeture des routes, les produits vivriers sont de plus en plus rares à Goma. Grossiste en pommes de terre sur ce marché de Birere, Neema Ngarukiye a du mal à écouler sa marchandise, trop chère, et a aussi du mal à se la procurer : « Avant la guerre, je déchargeais dix camions par jour. Aujourd'hui, je ne parviens même pas à vendre un camion. »Doublement des prix sur les marchésHaricots, légumes, pommes de terre, les aliments les plus consommés à Goma ont vu leur prix doubler. Cette inflation nuit au pouvoir d'achat des familles. Assise sur une pierre volcanique devant son petit commerce d'habits féminins dans le quartier Ndosho, à l'ouest de Goma, Céline Mbuhu affirme qu'aujourd'hui, elle a des difficultés à nourrir ses enfants :« Nous vivons difficilement à cause de la guerre du M23. Auparavant, même avec mes sept enfants, je pouvais facilement m'approvisionner pour le repas du soir avec 5 000 francs congolais [1,7$]. Aujourd'hui, c'est quasiment impossible. »Bananes et charbon traversent le lac KivuDepuis l'avancée des rebelles du M23 qui ont encerclé la ville de Goma, l'approvisionnement en vivres est devenu un casse-tête. À une dizaine de kilomètres, au bord du lac Kivu, le marché de Kituku est devenu le seul espoir pour la survie de Goma. Les produits alimentaires quittent le territoire de Masisi, Minova et Buzi-Bulenga, dans la province du Sud-Kivu, et ils arrivent en masse chaque lundi et jeudi, jours de marché. Zawadi Emilliane est une commerçante qui traverse le lac Kivu, pour y vendre ses bananes plantains :« J'amène au moins dix régimes de bananes et si je gagne beaucoup, j'obtiens 10 000 francs CFA », se félicite-t-elle. Même le charbon, qui venait de Masisi et Rutshuru, provient désormais de Kalehe. « Il y a beaucoup d'activité au marché de Kituku, observe son président Chance Kanane. Les ventes de charbon de bois peuvent dépasser les 5 000 sacs le lundi et le jeudi, jours de marché. »En attendant la fin de la guerre et la réouverture de la route Goma-Sake-Minova, la voie maritime sur le lac Kivu est devenue capitale pour approvisionner la population de Goma, grossie par les déplacés des alentours.
Nous taillons la route vers le Congo où nous attend Emmanuel Iloo, un black belge engagé au sein de la Croix Rouge retourné sur la terre de son père. Nous fêterons les 10 ans du festival Amani, avec Guillaume Bisimwa, son organisateur, l'artiste Adam La Nuit et René Georges, président d'Esperanzah! Emmanuel Iloo est belge d'origine Congolaise. Sur les traces de ses ancêtres, il s'est installé à Kinshasa début de cette année avec plusieurs casquettes : humanitaire, artistique et business. Il œuvre notamment au côté de la Croix Rouge pour acheminer du matériel dans l'est du pays, il promeut les talents congolais et il a lancé une affaire dans l'agriculture Guillaume Bisimwa est l'organisateur du festival musical Amani, qui signifie Paix en Swahili. Une belle initiative qu'il s'évertue à faire perdurer dans les conditions difficiles que connait la RDC. Cet élan positif pour la culture, les activités locales et la jeunesse, fête son dixième anniversaire et se tiendra du 14 au 17 novembre à Goma Le festival Amani est jumelé avec son cousin belge Esperanzah!, et pour l'occasion René Georges, son président, responsable des relations nord-sud, nous parlera des liens tissés depuis plus de sept ans entre l'équipe belge et celle du Congo, des collaborations logistiques, artistiques et des amitiés aussi Adam La Nuit, déjà passé par Esperanzah, se voit bien sur la scène du festival Amani. Sacré artiste de l'année au Golden Afro Awards, il a passé son enfance au Congo, berceau de sa passion pour la musique. Il nous livre ses trésors musicaux mixant les genres et les langues Chaque dimanche, évadez-vous grâce aux bonnes ondes d'Adrien Joveneau et de ses invités, tisseurs de liens entre les continents et les cultures, à 9 heures sur La Première ou à souhait sur Auvio.be et toutes les plateformes de téléchargements Congo - RDC - 03/11/24 Merci pour votre écoute Les Belges du bout du Monde, c'est également en direct tous les samedis de 9h à 10h sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez l'ensemble des épisodes des Belges du bout du Monde sur notre plateforme Auvio.be : https://auvio.rtbf.be/emission/432 Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.
Epicentre de l'épidémie de mpox, la République démocratique du Congo (RDC) a lancé officiellement la campagne de vaccination avec l'injection de premières doses chez des soignants de l'hôpital de Goma, capitale du Nord-Kivu. De quelles souches parle-t-on? Comment soigne-t-on cette maladie? Décryptage avec Frédérique Jacquérioz, médecin adjointe au centre des maladies virales et émergentes des HUG et consultante pour l'OMS sur les maladies virales émergentes. Journaliste: Juliane Roncoroni Réalisation: Yannis Bordas Nous écrire ou nous proposer des questions: pointj@rts.ch ou +41 79 134 34 70
Cette édition spéciale du Bulletin d'ONU Info est consacrée à la gestion des ressources naturelles dans la région des Grands Lacs d'Afrique.Les minerais dans l'Est de la République démocratique du Congo, que nous avons notamment dans nos téléphones portables, sont l'une des causes profondes et l'une des sources de financement des conflits dévastateurs dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).Pour autant, l'Envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, œuvre pour l'amélioration de leur gestion - plus transparente, plus responsable et plus durable.Nous avons profité de son passage à New York pour le recevoir dans nos studios. Il revient sur les efforts en cours et les éventuelles leçons à tirer pour la gestion des nouveaux minerais critiques aux énergies renouvelables.Huang Xia a d'abord évoqué des progrès, notamment par le mécanisme de traçabilité mis en place par la CIRGL, la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs.Présentation : Cristina Silveiro
Orpailleurs, commerçants, prostituées: à la nuit tombée, ils sont des centaines à se presser dans des bars lugubres de Kamituga, cité minière du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo. Kamituga, réputée pour ses mines d'or, est le point de départ de l'épidémie qui frappe la République démocratique du Congo (RDC) depuis septembre, selon les autorités sanitaires. Les journalistes de l'AFP Camille Laffont et Glody Murhabazi ont pu se rendre sur place pour nous raconter comment la maladie s'est propagée dans la ville qui attire les chercheurs d'or et des femmes “libres”, autrement dit des personnes prostituées en première ligne face à la maladie. Un podcast réalisé par Pierre Moutot.Sur le Fil est le podcast quotidien de l'AFP. Nous produisons aussi régulièrement des séries documentaires. Et, récemment, nous avons eu une bonne nouvelle. Un des épisodes de notre série Sur la Terre sur la transition écologique a été sélectionné pour un prix au Paris podcast festival, qui se tient du 11 au 13 octobre à la Gaîté lyrique à Paris. Nous sommes en compétition également pour le prix du public Amazon Music. Pour gagner, nous avons donc besoin de vos voix. Alors, si vous aimez nos podcasts, votez pour nous ! Cela prend moins de 30 secondes, en cochant la case 4 dans ce lien. Et puis, si vous avez des commentaires. Ecrivez-nous à podcast@afp.com. Vous pouvez aussi nous envoyer une note vocale par Whatsapp au + 33 6 79 77 38 45. Si vous aimez, abonnez-vous, parlez de nous autour de vous et laissez-nous plein d'étoiles sur votre plateforme de podcasts préférée pour mieux faire connaître notre programme. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Parmi les groupes armés qui sévissent dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), les ADF, qui sont affiliés au groupe terroriste Daech, commettent beaucoup d'exactions et ont tué un nombre élevé de civils, souligne la cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), Bintou Keita.L'envoyée de l'ONU en République démocratique du Congo était récemment à New York pour informer le Conseil de sécurité de la situation dans ce pays.Dans un entretien accordé à ONU Info, Mme Keita note que l'attention s'est longtemps focalisée sur le groupe armé M23 mais depuis la signature d'un accord de cessez-le-feu fin juillet entre la RDC et le Rwanda, qui soutient le M23, les combats directs ont fortement diminué entre ce groupe et les forces armées congolaises. En revanche, s'agissant de la menace posée par les ADF, « si on n'y fait pas attention, c'est quelque chose qui risque de perdurer ».Dans cet entretien, elle évoque également le désengagement progressif de la MONUSCO de l'Est de la RDC et l'impact que ce désengagement peut avoir sur la participation des femmes aux processus de paix et aux processus politiques. Entretien réalisé par Jérôme Bernard
Lancé en 2022 en République démocratique du Congo (RDC), Balobaki Check s'est illustré dans la vérification des faits en utilisant WhatsApp, notamment en période électorale. Cette initiative vient de remporter le Prix francophone de l'innovation dans les médias, décerné par l'OIF, RSF et France Médias Monde. L'atelier des médias reçoit la journaliste Ange Kasongo, fondatrice et éditrice en chef de Balobaki Check. Jeudi 3 octobre, L'atelier des médias s'est installé à la Gaîté lyrique, à Paris, pour enregistrer une émission durant le festival de la Francophonie.C'était l'occasion de recevoir Ange Kasongo, fondatrice de Balobaki Check, qui a remporté le 1er prix de la 8e édition du Prix francophone de l'innovation dans les médias, décerné par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Reporters sans frontières (RSF) et France Médias Monde, maison-mère de RFI.À l'occasion du processus électoral de 2023 en RDC, Balobaki Check a diffusé des lettres d'informations faisant la chasse aux infox à partir des principaux foyers de désinformation que sont les réseaux sociaux et les boucles fermées comme WhatsApp.Dans cette émission, Ange Kasongo revient sur son parcours et raconte l'aventure de Balobaki Check, qu'elle a fondé après avoir constaté les besoins de vérification d'informations en RDC.
Les têtes d'affiche de Denise Epoté de TV5Monde, comme chaque dimanche sur RFI, avec Nicolas Brousse. Au menu, Faysal Axam, originaire de la Rrépublique démocratique du Congo (RDC) et fondateur du porte-monnaie électronique TAP & PAY, qui a pour objectif l'inclusion financière grâce au numérique. Et, l'hommage à cet autre illustre figure du continent qui s'en est allé, le Sénégalais Amadou Mahtar Mbow, premier dirigeant africain de l'Unesco.
Le masque Mwana Po de la tribu Tshokwe signifie « Belle jeune fille ». Ce masque est présent dans tous les grands musées, tant en République démocratique du Congo (RDC) qu'à l'étranger. Il représente à la fois l'esprit ancestral et la figuration de la beauté. Il symbolise également la fertilité et la sagesse de la femme. Dans la communauté Tshokwe, le masque Mwana Po était utilisé notamment lors des cérémonies d'initiation qui marquent le passage de la vie de jeune fille à celle d'adulte. À lire aussiLa RDC lance une commission nationale sur le rapatriement du patrimoine culturel congolais
Depuis 2020, la République démocratique du Congo (RDC) ne dispose plus d'usine de production industrielle de tissu en activité. La dernière, la société textile de Kisangani, créée en 1974, a peu à peu décliné à cause des guerres, puis pour des raisons logistiques. En 2022, un plan de relance de la Sotexki a été adopté par le gouvernement congolais. Mais il tarde à être mis en application, au grand regret de la population. Au marché central de Kisangani, les vendeuses en détail de pagnes regrettent la fermeture du point de vente de la Société textile de Kisangani. « Nous avons été surpris par la fermeture du magasin de la Sotexki, à cause des machines qui sont tombées en panne, nous a-t-on dit, commente l'une d'elle. Les pagnes en coton de la Sotexki sont très appréciés par rapport ceux qui sont importés. » Une autre déplore les contrefaçons : « Les motifs de pagnes Sotexki sont très piratés par les étrangers. Nous voulons que Sotexki revienne et produise comme avant. »Problème d'électricité et d'acheminement du cotonMais pour produire du tissu, il faut des intrants que la Sotexki a, depuis des années, du mal à se procurer. « Son plus grand problème, c'était l'électricité, explique le sénateur Jean Bamanisa, ancien gouverneur de la province Orientale, dont l'actuelle province de la Tshopo où est installée l'entreprise. Le deuxième problème était l'accès aux matières premières, notamment le coton. Le coton venait de Mahagi. La route était bonne. Un camion pouvait faire deux jours et il arrivait à Kisangani. Aujourd'hui, il faut peut-être faire deux mois… »Les travaux de construction de la route nationale 4 devraient être terminés d'ici trois ans pour faciliter l'acheminement du coton, en provenance notamment de Mahagi, dans la province voisine de l'Ituri. Et il y a deux ans, l'État congolais, actionnaire à 40%, a décidé d'injecter 17,5 millions de dollars pour la relance de la société textile. Si tout l'argent tarde à être décaissé, plusieurs machines seraient déjà arrivées en RDC, et d'autres sont en cours de fabrication à l'étranger.Commandes d'uniformes et de moustiquairesMais encore faut-il que la Sotexki ait des commandes suffisantes pour les faire tourner. « Il y a également lieu d'associer à la Sotexki des industries de confection, plaide Senold Tandia député membre de la commission Ecofin de l'assemblée provinciale, dans la province de la Tshopo. Produire des tissus, oui, mais qui achète ces tissus ? Ces sont les sociétés de confection qui vont alors utiliser les tissus produits par la Sotexki pour nous fabriquer des vestes, pour nous fabriquer des chemises. »Des commandes des administrations sont envisagées dans un premier temps : moustiquaires, tenues officielles ou uniformes des forces de sécurité.
Parmi les questions économiques majeures qui entourent la relation Chine-Afrique, il y a celle de la construction des grandes infrastructures qui doivent alimenter les nouvelles « routes de la soie », ainsi que celle de l'approvisionnement en minerais stratégiques. La République démocratique due Congo (RDC) est l'un des plus grands pourvoyeurs mondiaux de coltan, de manganèse, de cuivre… S'il y a concurrence pour les permis miniers, les puissances bataillent également pour le contrôle des voies d'exportations. La voie ferroviaire partant de la région de Lubumbashi et reliant le port de Lobito en Angola est stratégique pour l'exportation des minerais congolais. Jusqu'à présent, c'est la voie routière vers le port de Durban en Afrique du Sud qui est principalement empruntée. « Avec une seule rame de train, vous pouvez facilement dégager 1 000 tonnes ou 1 200 tonnes. Or, s'il faut le faire par camion, il faut 30 camions, souligne Lems Kamwanya, analyste économique, ex-directeur de l'office de gestion du fret multimodal. C'est 30 chauffeurs, c'est 30 documents différents à prêter, c'est lourd comme difficultés. C'est pourquoi la voie ferroviaire est devenue la meilleure voie. »Un gain de temps, mais également de coût de transport, met également en exergue Lems Kamwanya, qui est aussi ancien directeur adjoint au ministère du Transport de RDC : « On a toujours considéré que c'est la meilleure voie pour effectuer les transports des produits miniers. »La Chine a rénové les plus de 1 300 kilomètres de voies ferroviaires côté angolais, pour un montant de plus de 2 milliards d'euros. Mais le contrat d'exploitation a été confié à un consortium mené par le trader suisse Trafigura. La première exportation par le rail de cuivre a été effectuée fin août 2024. Pour faire pencher la balance, côté occidental, les États-Unis et l'Union européenne se sont engagés à rénover le tronçon côté congolais. Pour cela, 630 millions d'euros ont déjà été mobilisés, selon la Commission européenne.Course au contrôle des voies d'exportation« Pékin a réagi à cette perte de contrôle du corridor de Lobito en proposant de réactiver un ancien corridor historique qui ne fonctionne plus, qui est la ligne Tazara – pour Tanzanie et Zambie », analyse Thierry Vircoulon chercheur associé à l'IFRI. « Donc Pékin propose depuis cette année de reconstruire cette ligne, pour un coût estimé à un peu plus d'un milliard de dollars, ce qui ouvrirait un corridor pour concurrencer le corridor de Lobito », poursuit-il. L'ouverture sur un port de la côte orientale de l'Afrique faciliterait de fait le marché chinois.Si la diversification des voies d'exportation et des partenaires ne peut être que bénéfique selon Lems Kamwanya, pour Thierry Vircoulon, « cette bataille des corridors illustre la lutte géopolitique autour des réserves de minerais critiques et montre que, en effet, entre Washington et Pékin, c'est la course au contrôle non seulement de ses ressources, mais surtout des voies d'exportation de ses ressources ». Il y a deux semaines, Washington s'est de nouveau positionné sur le sujet, affirmant être toujours prêt à s'impliquer pour l'extension du corridor de Lobito vers la Tanzanie.
En République démocratique du Congo (RDC), la trêve humanitaire annoncée par les États-Unis il y a deux semaines a volé en éclat. Les combats entre l'armée congolaise, appuyée par ses alliés, et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont repris dans la province du Nord-Kivu, où les rebelles gagnent du territoire. Un rapport d'experts de l'ONU sorti la semaine dernière expose notamment la montée en puissance du soutien du Rwanda à ce groupe rebelle. Patrick Muyaya, ministre congolais de la Communication, est notre invité. Il est au micro d'Alexandra Brangeon. À lire aussiRDC: combats dans la ville de Kirumba, au nord de Goma, en violation de la trêve humanitaireÀ lire aussiRDC: les combats s'intensifient à l'Est entre forces congolaises et les rebelles du M23
En République démocratique du Congo (RDC), l'échangeur de Limete, le mausolée de Laurent Désiré Kabila ou encore le stade des martyrs constituent des lieux emblématiques de la capitale congolaise. Mais pour les amateurs d'histoire, il y a aussi des visites moins connues et tout aussi intéressantes à Kinshasa. Le collectif Ekolo organise depuis 2020 des visites guidées pour découvrir d'autres facettes de l'histoire congolaises à travers de lieux parfois oubliés en plein cœur de la capitale et qui peuvent aider les Congolais à se réapproprier leur propre histoire, notamment de la période coloniale À lire aussiLes chutes de Kiubo, cas d'école pour repenser le tourisme en RDC À lire aussiRDC: la forêt du Kahuzi Biega, objet de convoitises et de potentiels Pour en savoir plus: Facebook collectif Ekolo
Après le séisme politique du dimanche 9 juin 2024 en Europe, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, réagit. Et c'est sur RFI. En effet, le mois dernier, le patron du HCR, Filippo Grandi, a publiquement soutenu l'adoption par l'Union européenne d'un pacte sur la migration et l'asile. Mais aujourd'hui, il est inquiet pour l'avenir de celui-ci. Il s'exprime à l'occasion de la sortie, ce 13 juin 2024, du rapport annuel du HCR. En ligne de Genève, l'Italien évoque d'abord, au micro de Christophe Boisbouvier, les très graves crises du Soudan et de la République démocratique du Congo (RDC). RFI : Est-ce qu'on peut dire que le Soudan est le théâtre de la plus grave crise de déplacements dans le monde à l'heure actuelle ?Filippo Grandi : C'est une compétition difficile à juger, mais certainement, la violence de la guerre, l'impact sur le civil, le nombre de personnes qui ont dû fuir de leur maison - 9 millions et plus - qualifient certainement cette situation malheureusement comme une crise gravissime, aussi du point de vue du déplacement.Et vous dites que cette crise est presque invisible aux yeux du monde ?Elle l'est malgré tous les efforts que nous faisons, beaucoup d'entre nous, pour essayer de lui donner de la visibilité. Malheureusement, le fait qu'il y a eu l'Ukraine, maintenant Gaza - qui naturellement et justement attire beaucoup l'attention internationale - fait en sorte que cette crise est très marginalisée et cela veut dire aussi que les ressources que nous avons à disposition restent extrêmement inadéquates et limitées. Et il n'y a pas un seul segment de cette opération qui arrive à 20% des financements nécessaires.Et pourquoi dites-vous que les Européens devraient s'intéresser tout particulièrement à cette crise ?Parce qu'on a déjà vu arriver en Afrique du Nord, en Libye, en Tunisie, mais également à travers la Méditerranée, dans l'Italie du Sud, un nombre croissant de réfugiés soudanais qui arrivent directement du Soudan en guerre ou des pays voisins où ils ne reçoivent pas suffisamment d'assistance.Autre région d'Afrique où des millions de personnes doivent quitter leur maison, c'est l'Est de la République démocratique du Congo, au Nord-Kivu. Je crois qu'il y a actuellement quelques deux millions et demi de déplacés. Pourquoi tirez-vous le signal d'alarme sur le sort fait aux femmes ?C'est terrible : le viol est systématiquement utilisé comme instrument de guerre et on n'a pas encore trouvé de solution à ce conflit.Autre tragédie au Nord-Kivu : le bombardement de certains sites de déplacés. Qui sont les responsables de ces tirs et de ces bombardements ? Des groupes pro-gouvernementaux ou des groupes rebelles ?Des groupes rebelles, essentiellement. Bien sûr, l'action du gouvernement parfois est musclée et cette action militaire forte peut résoudre de façon temporaire un problème du point de vue militaire. Mais ça ne résout pas la situation. Ça rend la population locale de plus en plus méfiante par rapport aux groupes de tous bords, qu'ils soient pro-gouvernementaux ou pas, et ça rend les solutions encore plus difficiles.Pour l'accueil des réfugiés africains en Europe, vous vous êtes mobilisé ces dernières années en faveur du Pacte sur la migration et l'asile, qui a été soutenu par Ursula von der Leyen et qui a été adopté il y a un mois par l'Union européenne (UE). Mais plusieurs partis, comme en France le Rassemblement national, s'y sont opposés. Alors, après la poussée de ce parti et d'autres partis d'extrême droite aux élections européennes du 9 juin, est-ce que vous ne craignez pas que ce pacte ne soit remis en cause ?J'espère que non, parce que, vous savez, le pacte n'est pas parfait. Mais c'est le seul instrument que l'Europe s'est donnée ces dernières années pour essayer de gérer d'une manière plus partagée et plus efficace ces flux de personnes qui arrivent. Donc, je comprends qu'il y a beaucoup d'hésitation. J'ai été beaucoup critiqué moi-même pour avoir soutenu publiquement le pacte. Il y a des objections de tous côtés, ce n'est pas seulement ceux qui sont plus anti-réfugiés ou anti-migration. Il y a ceux qui sont très pro-réfugiés, les pro-migration, qui pensent que le pacte n'est pas suffisamment généreux dans ce sens… La vérité, c'est que, justement, le fait qu'il soit attaqué des deux côtés démontre que le pacte est un compromis. Donc, je pense qu'il faut continuer à le soutenir et j'espère que les nouvelles institutions européennes, qui vont être établies dans les prochains mois, vont maintenir l'engagement de l'Europe vis-à-vis du seul instrument possible pour faire avancer les choses dans ce domaine tellement complexe.Vous espérez que ce pacte ne sera pas remis en cause, mais vous semblez inquiet tout de même ?Je suis inquiet. Bien entendu, on a vu le résultat des élections [du 9 juin], on a vu que, dans beaucoup de pays, les forces qui sont plutôt, comme vous l'avez dit, contraires à ce type d'accord, ont gagné de l'espace politique, donc il faudra bien naviguer. Mais je pense que le travail qui a été fait par beaucoup de pays, même d'orientation différente du point de vue de la migration des réfugiés, est un travail très important. Ce sera aussi difficile de retourner trop en arrière. Mais il faut rester vigilant et il faut encourager les États membres et la Commission à poursuivre dans cette action de préparation. N'oubliez pas qu'on est dans la phase préparatoire : le pacte commence à être mis en œuvre dans deux ans seulement.
Neste jornal, uma investigação da DW sobre Christian Malanga e as conexões do suposto golpe de Estado na República Democrática do Congo (RDC). Na Índia, Narendra Modi e seus aliados vencem as eleições.
El Niño est-il responsable des pluies torrentielles qui s'abattent sur l'Afrique de l'Est ? La question divise les spécialistes. Voici le point de vue du professeur congolais Jean-Pierre Djibu, qui dirige au Katanga l'Observatoire régional de changement climatique et qui enseigne à l'université de Lubumbashi. Selon lui, les averses ne viennent pas directement d'El Niño, dans l'océan Pacifique, mais d'une réplique de ce phénomène climatique au niveau de l'immense lac Tanganyika. D'où les très graves inondations à Kaliémie. En ligne de Lubumbashi, le climatologue congolais répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Comment expliquez-vous ces pluies torrentielles qui s'abattent sur les provinces du Tanganyika et du Sud-Kivu ?Jean-Pierre Djibu : Quand on prend le lac Tanganyika, c'est un lac de plus de 700 kilomètres de long et de 70 kilomètres de large, pratiquement 35 000 km² de superficie – l'équivalent d'un État comme la Belgique. Mais, ce lac draine un bassin de plus de 250 000 km² au niveau de quatre pays que sont le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC), la Zambie et la Tanzanie. Alors, parmi les causes naturelles, il faut comprendre que, à l'allure où va le réchauffement de la partie superficielle du lac, il y a un risque, éventuellement, que la température augmente jusqu'à trois degrés d'ici à la fin du XXIe siècle. Et plus la température augmente à la surface du lac, plus on constate que le comportement se produit comme un phénomène El Niño. Bien sûr que ce phénomène se produit dans l'Océan, mais il est maintenant reflété au niveau du lac, parce qu'il s'agit d'un grand lac, qui couvre une grande superficie. La partie superficielle étant réchauffée, les eaux profondes étant beaucoup plus froides, qu'est-ce qui se passe ? Il y a une grande évaporation et une grande augmentation d'évaporation qui va rendre l'atmosphère humide. Toute la région devient humide et il y a une forte formation de nuages, ce que l'on appelle les cumulonimbus. On a des précipitations d'averses avec une certaine agressivité. C'est vraiment la toute première fois depuis 2013 qu'on a eu le niveau du lac qui a augmenté de 276 à 293 mètres, ce qui est une grande quantité.Ce réchauffement des eaux à la surface du lac, à quoi est-il dû ?Il est dû au réchauffement climatique.Donc, on aurait affaire à l'addition de deux phénomènes : le réchauffement climatique, plus El Niño ?Exactement. Avec le facteur aggravant qui est le facteur anthropique, la déforestation.Et la surpopulation sur les berges ?La surpopulation et l'aménagement anarchique de terrains, l'occupation anarchique du bassin du lac.Donc, le phénomène El Niño, ce n'est pas simplement dans l'Océan Pacifique, c'est aussi sur le lac Tanganyika ?Exactement. Nous avons, aujourd'hui, avec le réchauffement climatique, tout ceci qui a provoqué le phénomène El Niño au niveau de la plupart des lacs africains, mais c'est spécialement le lac Tanganyika qui devient indicateur dans cette tendance. Parce que les études faites nous montrent qu'il y a quelque chose qui est en train d'être modifié au niveau du comportement, en ce qui concerne le cycle de l'eau dans ce lac.Est-ce que le même phénomène se produit au niveau du lac Victoria, plus au nord ?Exactement, cela se fait de la même manière.Ce phénomène El Niño sur le lac Tanganyika, est-ce qui s'est déjà produit au XIXe siècle ou au XXe siècle ?Oui, au XVIIIe siècle, on a connu des fortes inondations au niveau du lac Tanganyika. Même au XXe siècle, on a connu [ce type d'inondations]. Mais, là, nous avons une particularité : le niveau d'eau, par rapport aux mesures déjà connues, pendant une longue période, est beaucoup plus élevé. On est arrivé à 793 mètres, ce qui est très élevé au niveau de la quantité d'eau qui a été augmentée.793 mètres… Et cela, c'est un niveau exceptionnel ?C'est un niveau exceptionnel, oui. Avant, le bassin du lac Tanganyika n'était pas un bassin aménagé. Ce sont là qu'interviennent des causes anthropiques. Actuellement, c'est un bassin qui a été loti, aménagé. Il y a des constructions, des villes, des maisons, des routes, des cultures… Il s'agit de lits [de rivière]. Et, malheureusement, ces lits ont été aménagés de manière quasiment anarchique, sans respecter les normes au niveau de l'environnement. C'est pourquoi nous avons des catastrophes qui sont liées aux activités anthropiques.Lors de la précédente montée du lac Tanganyika en 2021, Madame la ministre de l'Environnement, Ève Bazaiba, dénonçait déjà l'occupation anarchique des berges du lac et des rivières. Est-ce que des mesures ont-été prises depuis trois ans ?Non, aucune mesure. Normalement, dans des situations comme cela, on est censé prendre des mesures draconiennes ! Parce qu'il y avait déjà un avertissement, il y a plus de dix ans. Un avertissement sur le réchauffement superficiel des eaux du lac Tanganyika, lié au réchauffement climatique, avec le risque éventuel des inondations extrêmes. Mais, malheureusement, aucune mesure n'a été prise à ce niveau-là.Par ailleurs, la construction de digues avait été annoncée ces dernières années, pour limiter la montée des eaux. Est-ce que ces digues ont été construites ?C'est une solution sans valeur, parce que la meilleure des façons est de combiner des solutions. C'est-à-dire, même si on peut construire des digues éventuellement, on doit faire de la reforestation parce que tout le bassin du lac Tanganyika a été complètement déforesté. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de végétation et lorsqu'il n'y a pas de végétation, il n'y a plus de moyens de rétention afin de pouvoir garder l'eau et permettre l'infiltration. Ce qui se passe, c'est le ruissellement, et ce ruissellement est accompagné d'érosion. Donc, il faut combiner la construction de digues, ce qui doit être vraiment accessoire, avec le reboisement du bassin du lac. S'il faut reboiser le bassin du lac, ce n'est pas simplement se contenter de la partie congolaise ! Le bassin du lac, il comprend l'ensemble des quatre pays. La Zambie, la Tanzanie, le Burundi et la RDC. Cela signifierait qu'il faudrait des efforts communs entre les quatre pays. Même si on arrivait, également, à reforester, il faut passer par l'étape où l'on délocaliserait les personnes. On ne peut reforester que l'endroit qui n'est pas occupé. Or, tout le bassin, plus de 60%, est pratiquement aménagé. Il faudrait arriver à délocaliser les personnes avant de pouvoir faire le reboisement.Mais, pour déménager ces personnes, il faut leur trouver de nouveaux emplacements et cela est très difficile, j'imagine…Évidemment, c'est un autre aspect. Il y a quand même l'espace pour essayer de délocaliser les populations et les mettre à l'abri. Je crois que les quatre pays, dont la RDC, ont suffisamment d'espace pour ce genre de choses. Parce que ces catastrophes ont créé beaucoup de conséquences, il y a eu beaucoup de morts par inondations, que ça soit à Kalémie, à Uvira, à Kigoma… À Uvira, on a eu énormément de morts !Autre phénomène, à quelques centaines de kilomètres plus au sud, en Zambie, où les populations sont touchées par une sécheresse exceptionnelle. Comment expliquez-vous qu'il pleuve beaucoup au Congo-Kinshasa et pas du tout en Zambie ?Le phénomène El Niño fait les deux à la fois ! Soit une augmentation de température sur une surface d'eau, comme je l'ai dit sur les grands lacs, occupant une grande superficie et provoquant la formation de cumulonimbus, de nuages de précipitations, et on a des averses dans cette zone. Soit, en Zambie, il n'y a pas de lac, donc on a un sol qui se réchauffe et avec l'évaporation, il n'y a pas suffisamment d'humidité dans l'atmosphère et nous avons une sécheresse. Cette sécheresse est liée aussi au phénomène El Niño. Ça fait les deux ! Cela provoque soit les inondations, les fortes précipitations, soit également de fortes sécheresses. Cela est aggravé, également, par le désert de Namib qui a tendance à avancer vers le nord, donc en poussant vers l'Angola et la Zambie.D'où le paradoxe El Niño, des pluies au Congo et la sécheresse en Zambie. Exactement.Est-ce que les autorités politiques de ces deux pays ont pris conscience de la gravité de ce phénomène climatique ?Non ! C'est un autre aspect. En Zambie, ils sont en train de réfléchir en ce qui concerne les conséquences sur le plan de la sécurité alimentaire, sur le plan de la santé, parce que plus il fait chaud, plus il y a la prolifération de nouvelles maladies qui sont liées à des pandémies, liées à des virus qui ont tendance à vouloir muter génétiquement et à s'adapter à des conditions beaucoup plus extrêmes. Là, au moins, ils réfléchissent sur la sécurité sanitaire et la sécurité alimentaire. Bon, pas de manière aussi poussée, en RDC, nous avons l'impression que l'on en parle, qu'il y a de bonnes intentions, mais ça s'arrête là, il n'y a jamais de suivi !À lire aussiInondations en RDC: «Aujourd'hui, la ville de Kalemie est coupée en deux»
En République démocratique du Congo (RDC), le torchon brûle entre le pouvoir politique et l'Église catholique. Il y a dix jours, on a appris que le cardinal archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo, était menacé de poursuites judiciaires pour « propos séditieux » de nature à décourager les militaires qui combattent dans l'est du pays. Mgr Ambongo passera-t-il un jour en procès ? L'historien congolais Isidore Ndaywel est l'un de ses proches. Il est aussi le coordinateur national du puissant Comité laïc de coordination. RFI : Des menaces de poursuites judiciaires contre le numéro un de l'Église catholique au Congo [Fridolin Ambongo], est-ce que ce n'est pas une première dans l'histoire de ce pays ? Isidore Ndaywel : C'est vrai qu'il existe une lettre du procureur général de la Cour de cassation au procureur de la Cour d'appel de Matete, l'instruisant à ouvrir une action pénale à l'endroit du cardinal, mais ceci demeure une lettre d'intention.Dans une interview au Figaro, le Président Tshisekedi lui reproche d'avoir dit récemment que le Congo armait les miliciens hutu FDLR, et de s'être fait ainsi le « propagandiste du Rwanda ». Il faut préciser que le cardinal Fridolin Ambongo, son discours est de dire que la conférence épiscopale du Congo, la CENCO, condamne la rébellion, condamne les violences de l'est. Récemment encore, les évêques de la CENCO viennent de le faire pour ce qui s'est passé à Mugunga, près de Goma. Mais le cardinal a voulu dire, je crois, qu'il y a aussi des turpitudes qui relèvent de nous-mêmes. Je pense que c'est là où, effectivement, une telle déclaration n'est pas pour plaire au pouvoir, au président de la République. Donc effectivement, nous sommes en présence d'une situation conflictuelle. Mais il ne faut pas non plus qu'on exagère lorsqu'il y a des couacs à certains moments, surtout qu'il y a eu encore récemment un accord-cadre entre le Saint-Siège et l'État congolais.En décembre dernier, le cardinal avait qualifié la présidentielle de « gigantesque désordre organisé ». Est-ce que la crispation actuelle entre le pouvoir et l'Église catholique ne date pas de ce moment-là ?Disons que, globalement, nous savons que l'Église au Congo constitue une force tranquille. Mais une force de gauche qui, à plusieurs moments de notre histoire, rappelle à l'État le bien-fondé d'un certain nombre de principes de gestion. S'agissant des élections, oui, bien sûr. On savait depuis le départ que les élections allaient aboutir à énormément de difficultés, en commençant d'abord par la carte d'électeur qui n'était pas visible pour la plupart des citoyens. Donc voilà, il y a eu des problèmes réels à propos des élections. Pourquoi dites-vous que l'Église est une force de gauche ? Pourquoi pas une force de droite ? Je dis que c'est une force de gauche dans la mesure où cette force se trouve au ras du sol, auprès du petit peuple, de la réalité du quotidien. Et peut-on dire que l'Église est, au Congo, une sorte de contre-pouvoir ? Absolument, l'Église est une sorte de contre-pouvoir. Mais l'Église s'en tient aux institutions légales du pays. Et sur ce point-là, l'Église reste dans son rang. Nous n'avons pas eu au Congo la situation qu'on a eue au Congo-Brazzaville, où il y a eu un prélat [l'abbé Fulbert Youlou] qui est devenu le chef de l'État, ou en Centrafrique, où nous avons vu le père Barthélémy Boganda devenir un homme politique. Non, le Congo n'a jamais eu cette situation depuis le cardinal Malula, jusqu'à maintenant, avec Fridolin Ambongo.Depuis la présidentielle de décembre, les opposants Moïse Katumbi et Martin Fayulu sont beaucoup moins audibles. Est-ce que l'Église catholique n'est pas en train d'occuper le terrain de l'opposition face à Félix Tshisekedi et de prendre le leadership de cette opposition ? L'Église ne fait pas de la politique directement. L'Église s'occupe des problèmes essentiellement de type socio-économique. En ce qui concerne les questions frontales de la politique, normalement, c'est l'opposition et ça ne relève pas de l'Église. On sait que Monseigneur Fridolin Ambongo fait partie du « C9 », le Conseil des cardinaux les plus proches du pape, depuis quatre ans. Est-ce qu'aujourd'hui ce début de procédure judiciaire contre le cardinal, ce n'est pas le signe que Félix Tshisekedi n'est pas dans un moment d'apaisement avec le Vatican et avec votre Église ?Je ne pense pas, je voudrais quand même rappeler que, lorsque Fridolin Ambongo a été fait cardinal, le président Tshisekedi a fait le déplacement de Rome. Donc, vous ne pensez pas que Monseigneur Fridolin Ambongo passera un jour en procès ? À mon avis, non. Je constate que, depuis qu'il y a eu cette lettre, elle demeure une lettre. On n'a pas été au-delà d'une lettre.À lire aussiRDC: l'enquête judiciaire qui vise le cardinal Fridolin Ambongo suivie de près au Vatican