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Gabon should be a model of prosperity—yet its oil riches were siphoned into offshore mansions and luxury fleets by the Bongo kleptocracy. From Omar Bongo's 42-year dynasty to Ali Bongo's rigged re-elections and the 2023 palace coup, we trace how pipedreams of development gave way to pipelines—and ask whether Brice Oligui Nguema can finally reclaim Gabon's stolen promise. Spend Abacha's Loot Sources: Gabon's Bongo family enriched itself over 56 years of kleptocratic rule, spreading its wealth across the world Has Gabon's ‘all-powerful' Bongo dynasty really lost its 55-year grip? Gabon (1960-present) Gabon's first election after collapse of Bongo dynasty: What's at stake? Gabon votes in first presidential election since coup ended 55-year Bongo dynasty Gabon: how the Bongo family's 56-year rule has hurt the country and divided the opposition Follow us on IG: itsacontinentpod and Twitter: itsacontinent. It's a Continent (published by Coronet) is available to purchase: itsacontinent.com/book We're on Buy me a Coffee too: https://www.buymeacoffee.com/itsacontinent Visit our website: itsacontinent.com Artwork by Margo Designs: https://margosdesigns.myportfolio.com Music provided by Free Vibes: https://goo.gl/NkGhTg Warm Nights by Lakey Inspired: https://soundcloud.com/lakeyinspired/... Follow us on IG: itsacontinentpod and Twitter: itsacontinent. It's a Continent (published by Coronet) is available to purchase: itsacontinent.com/book We're on Buy me a Coffee too: https://www.buymeacoffee.com/itsacontinent Visit our website: itsacontinent.com Artwork by Margo Designs: https://margosdesigns.myportfolio.com Music provided by Free Vibes: https://goo.gl/NkGhTg Warm Nights by Lakey Inspired: https://soundcloud.com/lakeyinspired/... Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Angola: Continuam os questionamentos em torno do asilo concedido ao ex-presidente do Gabão, Ali Bongo. Cabinda: Explosões em plataforma petrolífera causam vários feridos. O Presidente sul-africano, Cyril Ramaphosa, deverá reunir-se com o Presidente norte-americano, Donald Trump, na quarta-feira.
Après 20 mois en résidence surveillée à Libreville, Ali Bongo est désormais en Angola. Le président déchu est arrivé avec son épouse Sylvia et son fils cadet Noureddin, tous deux poursuivis par la justice gabonaise notamment pour détournement de fonds publics et blanchiment de capitaux. Que vous inspirent ces libérations ? Quel avenir judiciaire pour la famille Bongo ?
Depuis jeudi soir, Ali Bongo, sa femme Sylvia et leur fils Noureddin ne sont plus au Gabon. Ils ont été transférés en Angola. À Libreville, le procureur général s'est exprimé vendredi pour dire que la femme et le fils de l'ex-président gabonais étaient sortis de prison pour raisons de santé, mais qu'ils n'étaient qu'en liberté provisoire et qu'un procès aurait quand même lieu. Pas de communiqué des autorités politiques gabonaises. Mais ce samedi matin, sur RFI, le vice-président gabonais en charge du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier accepte de nous en dire un peu plus. Il affirme que cette exfiltration de la famille Bongo n'est pas la contrepartie de la réintégration du Gabon dans l'Union africaine. RFI : Vous prenez vos fonctions auprès du président Oligui Nguema avec de très grandes ambitions économiques. Mais au moment où le prix du baril de pétrole est en dessous de 65 dollars, est-ce que vous n'allez pas devoir réviser vos projets à la baisse ? Alexandre Barro Chambrier (vice-président du gouvernement gabonais) : Il est évident que nous sommes dans un contexte international qui est plein d'incertitudes et, dans cette situation, nous prenons les dispositions pour renforcer les finances publiques. Et les dispositions sont en cours, d'ores et déjà, pour pouvoir réduire le train de vie de l'État. Il n'est pas exclu, effectivement, que nous ayons une loi de finances rectificative.Le problème le plus urgent pour beaucoup de Gabonais, c'est le manque d'électricité. Quand est-ce que vont cesser les pannes de courant ? Il y a déjà une amélioration par rapport à ces délestages, mais nous nous donnons deux ans pour que les problèmes de délestage, les problèmes d'accession à l'eau soient résolus. Et nous avons une ambition, le président Oligui Nguema veut une croissance forte à près de deux chiffres qui permettra effectivement de créer les emplois et de réduire la pauvreté.Dans ce nouveau régime, il n'y a plus de Premier ministre. Le président est entouré de deux vice-présidents, Séraphin Moundounga et vous-même, comment les rôles vont-ils se répartir entre vous deux ? Écoutez, il n'y a aucun problème. La Constitution est très claire. Le président oriente, le président décide. Il supervise. Le vice-président du gouvernement, que je suis, coordonne l'action du gouvernement et prépare les arbitrages.Est-ce que vous ne risquez pas d'être un simple exécutant des ordres donnés par le président Oligui Nguema ? Écoutez, si je suis un bon exécutant, ce sera déjà quelque chose de satisfaisant. C'est lui qui est élu, c'est lui qui dispose de la légitimité. Donc, il n'y a pas dyarchie. Les choses sont très claires.Il y a un ministère très important qui est créé à l'occasion de cette installation de cette nouvelle République, c'est le ministère de l'Économie et des Finances. Et le titulaire de ce nouveau ministère est Henri-Claude Oyima qui est le PDG et l'un des principaux actionnaires de la Bgfibank, la plus grande banque privée de la zone CEMAC d'Afrique centrale. Est-ce qu'un ministre qui continue d'être rémunéré par une entreprise privée, ce n'est pas illégal ?Je pense que c'est un homme de talent, d'expérience, qui prendra toute sa place dans ce gouvernement et je m'en réjouis. Et la situation de monsieur Oyima est en voie de clarification puisque lui-même a annoncé qu'il allait se retirer de ses activités privées. Et Henry-Claude Oyima prendra le recul et la hauteur nécessaires dans le cadre de ses nouvelles fonctions. Nous pouvons lui faire pleinement confiance.On l'a appris ce vendredi matin, l'ancien président Ali Bongo, sa femme Sylvia et leur fils Noureddin ont quitté le Gabon et sont arrivés en Angola. Comment s'est passée cette exfiltration ? Cette affaire suit son cours judiciaire. Nous avons vu que le procureur général a mentionné des motifs en rapport avec l'état de santé de ceux qui étaient détenus à la prison centrale pour cette liberté provisoire. Bon, il faut respecter la séparation des pouvoirs.Le député de transition Geoffroy Foumboula s'exclame : « C'est une véritable honte ! C'est le prix à payer pour la réintégration du Gabon au sein de l'Union africaine »...Écoutez, je lui laisserai la responsabilité de ses propos. Le Gabon a retrouvé sa place dans l'Union africaine à la suite d'élections qui ont été considérées comme exemplaires et transparentes, dont le même député lui-même a salué l'objectivité.Et cette sortie des Bongo du Gabon facilite les choses avec l'Union africaine ? Je ne le crois pas. Il n'y a pas pour moi de lien de causalité avec notre réintégration, qui est antérieure aux faits dont nous parlons aujourd'hui.Pendant leurs 20 mois de prison, Sylvia et Noureddin Bongo disent qu'ils ont subi de mauvais traitements. Est-ce qu'ils ont été fortement encouragés à révéler les numéros de leurs comptes bancaires à l'étranger ? Et maintenant que vous avez récupéré ces numéros et tout l'argent qu'ils possédaient, est-ce que vous pouvez les laisser partir ? Non, mais là, franchement, je pense que vous avez une imagination fertile et que moi, dans ma qualité de vice-président du gouvernement entrant, vous comprenez bien que je ne puisse pas vous répondre sur de telles assertions qui ne sont pas du tout prouvées.À lire aussiL'exil de la famille Bongo en Angola suscite des réactions contrastées au Gabon
L'ancien leader de l'opposition Succès Masra a été arrêté chez lui ce matin un peu avant 6 heures. Les autorités accusent régulièrement l'ancien Premier ministre d'incitation à la haine, une accusation renouvelée à l'occasion des violences intercommunautaire de mercredi dans le Logone occidental, région du sud du Tchad.
L'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est condamné en appel à 15 ans de prison ferme pour « enrichissement illicite » et « trafic d'influence ». Avancée dans la lutte contre l'impunité ou règlement de comptes ? Au Gabon, l'ancien président Ali Bongo et sa famille ont été libérés et sont arrivés dans le plus grand secret à Luanda, la capitale angolaise. Beaucoup déplorent une justice à deux vitesses, à juste titre ? En Côte d'Ivoire, le leader du PDCI Tidjane Thiam est réélu à la tête du parti, deux jours après avoir démissionné de ce poste. Une élection qui ne change cependant rien à son inéligibilité au scrutin présidentiel d'octobre prochain.En Turquie, quelles chances pour les pourparlers en l'absence des présidents russe et ukrainien ?Enfin promesses d'investissement, dossiers sensibles, soupçon de conflit d'intérêts… Que doit-on retenir de la tournée du président américain Donald Trump au Moyen-Orient ? Avec la participation de : - Wuldath Mama, consultante spécialisée dans les questions internationales pour la Société de radio et de télévision du Bénin- Karine Oriot, éditorialiste camerounaise- François Hiondi Nkam, grand reporter et chef du service Économie au quotidien camerounais Le jour.
Pas de commentaire des autorités à ce stade, mais Gabon Review l'affirme : l'épouse de l'ex-président Ali Bongo et son fils « ont été transférés en résidence surveillée dans leur maison de la Sablière» vendredi, raconte le journal, qui précise s'appuyer sur « des sources bien introduites, dignes de foi, et habituellement bien informées ». Après plus d'un an et demi en détention dans des conditions qui restent floues, cette nouvelle a dû arracher un « ouf de soulagement » à la famille, imagine Le Pays au Burkina Faso, qui y voit « une véritable bouffée d'oxygène ». Dans des termes plus modérés, Gabon Review concède que cette nouvelle « marque un tournant juridique important », et témoigne probablement du passage à « une gestion plus équilibrée » de la procédure.Mais il ne faut pas s'y méprendre, prévient Gabon Actu : « la mise en liberté provisoire de Sylvia et Nourredin ne signifie nullement (...) l'annulation des chefs d'accusation qui pèsent sur [eux], portant pêle-mêle sur des délits présumés de détournement de fonds, faux et usage de faux, corruption et détournement, etc ». Une véritable « épée de Damoclès », souligne de son côté Wakat Séra, tandis qu'Aujourd'hui au Faso prédit encore des jours difficiles au fils et à l'épouse d'Ali Bongo, qui « n'en ont pas fini avec la justice ».Un basculement surprenantQuelque chose a dû changer, mais quoi ? C'est précisément la question que se posent plusieurs journaux du continent, qui relèvent, comme Gabon Review, que « ce développement intervient une semaine après l'investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema ». Difficile d'y voir un simple hasard, grimace Le Pays, jugeant la coïncidence tellement « flagrante » qu'elle « incite à établir un lien de cause à effet ».À ce stade, « tout reste encore dans le champ de la spéculation », prévient Wakat Séra. Alors le journal multiplie les hypothèses : s'agit-il d'un « geste de pure humanité » du nouveau président, souhaitant « présenter une image de père de la nation magnanime ? » Faut-il plutôt y voir la main d'un « médiateur » qui aurait « agi dans l'ombre » ? Ou bien, peut-être, un « deal passé avec la famille Bongo ? ». À moins qu'il ne s'agisse, comme le pense Gabon Review, de « l'effet d'un lobbying international soucieux d'un traitement plus humain » dans l'affaire Bongo, qui pousserait le pouvoir, à cette « tentative d'équilibrisme entre l'exigence de justice et les contraintes diplomatiques », poursuit le titre.Dans la presse burkinabè, le Pays va même un peu plus loin, et juge « plausible » que cette évolution « fasse suite à une résolution de l'Union africaine », demandant « la libération de la famille et des membres du gouvernement (...) déchu », en vertu « du respect des droits de l'Homme ». D'autant, insiste le journal, « que l'organisation africaine a levé ses sanctions à l'encontre du Gabon suite au retour à l'ordre constitutionnel dans le pays ». Autant de réflexions en forme de point d'interrogation… ne reste donc qu'à attendre, conclut Gabon Review : « la prochaine étape judiciaire sera décisive pour (...) éclairer l'opinion sur le fond de l'affaire ».La ville de Port-Soudan sous les dronesLa capitale provisoire soudanaise a été la cible d'attaques de drones, toute la semaine dernière. Alors que la localité était jusque-là épargnée, désormais, « plus aucune ville du Soudan n'est à l'abri », constate Le Monde Afrique. Ce « havre que l'armée régulière pensait inviolable », surplombé par un horizon aussi bleu que la mer, décrit le quotidien, n'est plus : « comme partout au Soudan, le ciel est devenu une menace ».Lieux stratégiques visés, explosions en plein centre-ville, risques de pénuries : ces frappes font aussi craindre que « l'acheminement de l'aide dans le pays » soit perturbé, s'inquiète le quotidien. Cela alors que « plus de la moitié des 50 millions d'habitants sont dans une situation proche de la famine ».Sans compter que les défenses antiaériennes de l'armée du général al-Burhan plient sous la force des attaques. L'utilisation de drones au Soudan n'est pas une nouveauté, mais, concède un expert interrogé par le journal, cette opération « est sans précédent par sa sophistication ». Un autre va dans le même sens : « les FSR [du général Hemedti] veulent envoyer un message clair : "nous pouvons (...) vous atteindre partout"». Et Le Monde Afrique de conclure, non sans amertume : « C'est désormais chose faite ».
Pas de commentaire des autorités à ce stade, mais Gabon Review l'affirme : l'épouse de l'ex-président Ali Bongo et son fils « ont été transférés en résidence surveillée dans leur maison de la Sablière» vendredi, raconte le journal, qui précise s'appuyer sur « des sources bien introduites, dignes de foi, et habituellement bien informées ». Après plus d'un an et demi en détention dans des conditions qui restent floues, cette nouvelle a dû arracher un « ouf de soulagement » à la famille, imagine Le Pays au Burkina Faso, qui y voit « une véritable bouffée d'oxygène ». Dans des termes plus modérés, Gabon Review concède que cette nouvelle « marque un tournant juridique important », et témoigne probablement du passage à « une gestion plus équilibrée » de la procédure.Mais il ne faut pas s'y méprendre, prévient Gabon Actu : « la mise en liberté provisoire de Sylvia et Nourredin ne signifie nullement (...) l'annulation des chefs d'accusation qui pèsent sur [eux], portant pêle-mêle sur des délits présumés de détournement de fonds, faux et usage de faux, corruption et détournement, etc ». Une véritable « épée de Damoclès », souligne de son côté Wakat Séra, tandis qu'Aujourd'hui au Faso prédit encore des jours difficiles au fils et à l'épouse d'Ali Bongo, qui « n'en ont pas fini avec la justice ».Un basculement surprenantQuelque chose a dû changer, mais quoi ? C'est précisément la question que se posent plusieurs journaux du continent, qui relèvent, comme Gabon Review, que « ce développement intervient une semaine après l'investiture du président Brice Clotaire Oligui Nguema ». Difficile d'y voir un simple hasard, grimace Le Pays, jugeant la coïncidence tellement « flagrante » qu'elle « incite à établir un lien de cause à effet ».À ce stade, « tout reste encore dans le champ de la spéculation », prévient Wakat Séra. Alors le journal multiplie les hypothèses : s'agit-il d'un « geste de pure humanité » du nouveau président, souhaitant « présenter une image de père de la nation magnanime ? » Faut-il plutôt y voir la main d'un « médiateur » qui aurait « agi dans l'ombre » ? Ou bien, peut-être, un « deal passé avec la famille Bongo ? ». À moins qu'il ne s'agisse, comme le pense Gabon Review, de « l'effet d'un lobbying international soucieux d'un traitement plus humain » dans l'affaire Bongo, qui pousserait le pouvoir, à cette « tentative d'équilibrisme entre l'exigence de justice et les contraintes diplomatiques », poursuit le titre.Dans la presse burkinabè, le Pays va même un peu plus loin, et juge « plausible » que cette évolution « fasse suite à une résolution de l'Union africaine », demandant « la libération de la famille et des membres du gouvernement (...) déchu », en vertu « du respect des droits de l'Homme ». D'autant, insiste le journal, « que l'organisation africaine a levé ses sanctions à l'encontre du Gabon suite au retour à l'ordre constitutionnel dans le pays ». Autant de réflexions en forme de point d'interrogation… ne reste donc qu'à attendre, conclut Gabon Review : « la prochaine étape judiciaire sera décisive pour (...) éclairer l'opinion sur le fond de l'affaire ».La ville de Port-Soudan sous les dronesLa capitale provisoire soudanaise a été la cible d'attaques de drones, toute la semaine dernière. Alors que la localité était jusque-là épargnée, désormais, « plus aucune ville du Soudan n'est à l'abri », constate Le Monde Afrique. Ce « havre que l'armée régulière pensait inviolable », surplombé par un horizon aussi bleu que la mer, décrit le quotidien, n'est plus : « comme partout au Soudan, le ciel est devenu une menace ».Lieux stratégiques visés, explosions en plein centre-ville, risques de pénuries : ces frappes font aussi craindre que « l'acheminement de l'aide dans le pays » soit perturbé, s'inquiète le quotidien. Cela alors que « plus de la moitié des 50 millions d'habitants sont dans une situation proche de la famine ».Sans compter que les défenses antiaériennes de l'armée du général al-Burhan plient sous la force des attaques. L'utilisation de drones au Soudan n'est pas une nouveauté, mais, concède un expert interrogé par le journal, cette opération « est sans précédent par sa sophistication ». Un autre va dans le même sens : « les FSR [du général Hemedti] veulent envoyer un message clair : "nous pouvons (...) vous atteindre partout"». Et Le Monde Afrique de conclure, non sans amertume : « C'est désormais chose faite ».
Au Gabon, le scrutin présidentiel de ce samedi 12 avril s'annonce dans le calme, au contraire des élections précédentes, marquées par des crises. En 2016 en particulier, une vague de répression avait suivi l'annonce de la réélection contestée du président déchu Ali Bongo. Aucun bilan clair n'a jamais été établi, mais elle avait fait au moins plusieurs dizaines de morts. À la chute du régime, le 30 août 2023, les familles des victimes avaient exulté et espéré la fin de l'omerta sur le sujet. Jusque-là, le dossier n'a pas été rouvert, et le collectif fondé après le coup d'État s'est mué en association en début d'année pour obtenir des avancées de la part du prochain président. De notre envoyé spécial à Libreville,Chacun a mis un peu de sa poche pour louer un modeste bureau dans le quartier Dragon de Libreville, capitale du Gabon. Sur la bâche de l'association Réconciliation, la trésorière Hortense Mengue Messa montre le corps inerte d'Axel, son petit frère, recouvert d'un drapeau gabonais. « Il a voulu voir ce qui se passait dehors. Il a reçu deux balles. C'était devant la porte. Ils ont eu le temps de retirer le corps et de le cacher dans la maison. Aujourd'hui, je peux vous dire que, pour tous les enfants décédés cette nuit-là, les parents n'ont pas retrouvé le corps », affirme-t-elle avec gravité.Le fils de César Mavioga, Freddy, a reçu deux balles alors qu'il était au portail du domicile familial. Malgré un rapport d'autopsie, la justice a refusé sa plainte. Aucune enquête n'a été menée. Il déplore une situation qui n'évolue pas. « Les militaires ont tiré délibérément sur mon fils qui était chez nous. Il est mort dans la voiture. C'était difficile de l'emmener à l'hôpital, il y avait des barrages partout, se souvient-il avec émotion. Aujourd'hui, il y a l'omerta. Ce sont les militaires qui ont tué. Celui qui détient l'armée, qui est militaire, ne nous a pas reçus. Il sait ce qui s'est passé, il est le chef, donc il a toutes les archives. »Même frustration chez Claudine Aïcha Tsoumbou, qui avait soigné des blessés et témoigné de morts au QG du candidat Jean Ping. Après des années d'exil, elle préside aujourd'hui l'association qui demande la mise en place d'une commission Vérité, justice, réparation et réconciliation. « Du moment où nous avons respecté nos autorités, en allant adresser des courriers aux instances, à la Cour constitutionnelle, au Sénat, à l'Assemblée, à la primature, à la présidence, au Conseil économique et social et même à l'archevêque, et que, jusqu'aujourd'hui, nous avons des compatriotes qui vivent difficilement. On se sent vraiment délaissés. On se sent vraiment abandonnés et c'est frustrant », regrette-t-elle.Brice Clotaire Oligui Nguema a promis que la justice s'occuperait de l'affaire une fois la transition terminée. « Ceux qui attendent la vérité sur les parents disparus doivent l'avoir. Ceux qui la détiennent doivent pouvoir la partager », assure Laurence Ndong, ministre de la Communication et porte-parole du candidat à la présidentielle Brice Clotaire Oligui Nguema. Son principal adversaire, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a repris l'idée d'une commission, mais les victimes s'interrogent sur la sincérité de celui qui était alors le porte-parole du gouvernement.À lire aussiPrésidentielle au Gabon: Oligui Nguema clôture sa campagne dans le nord, les observateurs internationaux se préparent à Libreville
Turquie et Gabon au sommaire du Grand reportage du supplément du samedi. Dans la première partie, le Gabon aux urnes pour l'élection présidentielle le samedi 12 avril 2025. En deuxième partie, direction la Turquie, pour le reportage de Céline Pierre-Magnani, nous revenons sur la déclaration historique du chef charismatique du PKK, la guérilla kurde, Abdullah Öcalan a annoncé la fin de la lutte armée. Gabon : le Général Oligui Nguéma, entre rupture et continuité de l'ère BongoLes Gabonais sont appelés aux urnes le 12 avril 2025. Pour une élection présidentielle marquant la sortie de la transition, mise en place après le renversement du président Ali Bongo par les militaires le 30 août 2023. Son chef, le général Brice Clotaire Oligui Nguema sera candidat face à sept autres postulants pour poursuivre ce qu'il appelle la « restauration » du pays.Pour cela, il n'hésite pas à se placer dans les pas d'Omar Bongo dans sa pratique du pouvoir, en premier lieu dans la province dont les 2 hommes sont originaires : le Haut-Ogooué, dans l'est du pays. Un Grand reportage de François Mazet qui s'entretient avec Jacques Allix. Turquie : la dissolution du PKK : la route est encore longue Nous revenons sur la déclaration historique du chef charismatique du PKK, la guérilla kurde, Abdullah Öcalan a annoncé la fin de la lutte armée.Un Grand reportage de Céline Pierre-Magnani qui s'entretient avec Jacques Allix.
Les Gabonais sont appelés aux urnes le 12 avril 2025. Pour une élection présidentielle marquant la sortie de la transition, mise en place après le renversement du président Ali Bongo par les militaires le 30 août 2023. Son chef, le général Brice Clotaire Oligui Nguema sera candidat face à sept autres postulants pour poursuivre ce qu'il appelle la « restauration » du pays. Pour cela, il n'hésite pas à se placer dans les pas d'Omar Bongo dans sa pratique du pouvoir, en premier lieu dans la province dont les 2 hommes sont originaires : le Haut-Ogooué, dans l'est du pays.«Gabon : le Général Oligui Nguéma, entre rupture et continuité de l'ère Bongo», un Grand reportage, à Franceville, de François Mazet.
Au Gabon près de 40 milles personnes annoncées au 1er meeting de Brice Clotaire Oligui Nguema. Le Président de la transition est le favori du scrutin sur le papier. Mais face au président de la transition , 7 autres candidats visent le fauteuil présidentiel et son principal adversaire s'appelle Alain Claude Billie BY NZE, le dernier premier ministre d'Ali Bongo Ondimba, se présente à ce scrutin, en homme de rupture avec le système déchu.
La campagne officielle pour l'élection présidentielle débute ce samedi au Gabon. Huit candidats sont en lice pour la présidentielle du 12 avril, qui fait suite à la transition entamée par le coup d'État qui a renversé le président Ali Bongo le 30 août 2023, à l'issue d'un scrutin extrêmement contesté. Qu'attendre de cette nouvelle élection ? Le chef de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a-t-il tenu ses promesses de rupture avec l'ancien régime, lui qui a fondé le Rassemblement des bâtisseurs pour chapeauter ses multiples soutiens ? François Mazet en parle avec Florence Bernault, professeure d'histoire de l'Afrique subsaharienne à Sciences Po Paris, spécialiste de l'Afrique centrale qui a coordonné le dernier numéro de la revue Politique africaine « Gabon : corps politique et coup d'État ».
La campagne officielle en vue de la présidentielle du 12 avril débute ce samedi 29 mars au Gabon. Huit candidats seront en lice, dont le chef de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Il a lancé pour la campagne le « rassemblement des bâtisseurs » pour sortir du cadre de l'ex-parti au pouvoir PDG. Pourtant, il n'hésite pas à revendiquer l'héritage d'Omar Bongo, dont il fut l'aide de camp pendant huit ans. Comme l'ex-président, à qui il est apparenté, Brice Clotaire Oligui Nguema vient de la province la plus orientale du pays, le Haut-Ogooué. Mais à Franceville, chef-lieu de la province, comme ailleurs au Gabon, les avis sont partagés sur cette succession, entre rupture et continuité. De notre envoyé spécial de retour de Franceville,Au moment de notre passage à Franceville, nous sommes à plus d'un mois de la campagne officielle. Pourtant, impossible d'ignorer que le chef de la transition sera bientôt candidat. Le général Oligui Nguema s'affiche sur tous les boulevards, et les rassemblements d'associations de soutien, créées pour l'occasion, se multiplient. En ce samedi début mars, plusieurs centaines de femmes en t-shirts blancs comme Imelda, une infirmière en formation, ont été convoyées des localités du Haut-Ogooué.« On veut qu'ils posent sa candidature pour voter pour lui, parce qu'on voit déjà ce qu'il fait. Ça lui prouve déjà qu'il a l'amour de la population et il a pitié de la jeunesse. (...) Il change, il construit. On a vu comment il construit déjà les maisons, les routes, surtout dans mon village. On voit les merveilles qu'il fait déjà là-bas. Ça me prouve déjà qu'il adore sa population. »Ornières bouchées, nouveaux boulevards terrassés, façades en réfection, écoles réapprovisionnées... Les marques du CTRI, le Comité militaire qui a renversé Ali Bongo, sont partout à Franceville. Dans les collines environnantes, les nouvelles villas fleurissent et les projets laissés en suspens reprennent. Mais tout le monde n'est pas convaincu par la frénésie de béton qui a gagné la transition.« Ce sont des opérations de charme »Guy-Roger Mangonda est professeur dans un lycée de la ville : « À chaque période électorale, on a souvent vu la même chose. Ce sont des opérations de charme. Ali Bongo, quand il est arrivé, disait qu'il était un bâtisseur. Il a commencé à faire ce que M. Olivier est en train de faire, et après, on a compris que ce n'était pas finalement un bâtisseur. Les gens qui ont accompagné Bongo père, ce sont les mêmes qui ont accompagné Bongo fils. Ce sont les mêmes qui accompagnent Oligui. Et pourtant, M. Oligui a dit que ce sont eux qui ont fait tomber le Gabon. Il n'y a rien qui est restauré. »Un constat que partage Marcel Libama. Leader syndical, député de la transition, il espérait lui aussi une rupture plus nette : « Mais à l'évidence, nous nous rendons compte qu'il y a une continuation. Ce sont les mêmes choses, les mêmes façons de faire, les mêmes réflexes. Donc, il y a un paradoxe entre ce qui se passe sur le terrain et la gestion, les gestionnaires du pays. Ça nous laisse pantois, dubitatif. Et on s'est dit, ''mais qu'est-ce ce qu'on veut ?''. »Malgré ses réserves, et comme la quasi-totalité des cadres de l'ancien pouvoir, des ex-opposants et des figures de la société civile, Marcel Libama a intégré la campagne Oligui Nguema dans le Haut-Ogooué.À lire ou à écouter aussiGabon: «Un général qui a fait un coup [d'État] n'a peur de personne», dit le président Oligui Nguema
« Je suis l'alternative unique qu'il reste aux Gabonais face aux militaires », affirme l'opposant gabonais Alain-Claude Bilie-By-Nze à deux semaines de la présidentielle du 12 avril. Mercredi, vous avez pu entendre le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui préside la transition et qui est, lui aussi, candidat. Ce matin, voici donc la réplique de son principal challenger. Que pense-t-il de la gestion du Gabon, depuis 19 mois, par les militaires du CTRI, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions ? À Libreville, l'ex-Premier ministre Bilie-By-Nze répond aux questions de Christophe Boisbouvier, avec les moyens techniques de Jad El Khoury. RFI : Est-ce que ce n'est pas compliqué de faire campagne quand on a été le dernier Premier ministre d'un régime honni par une grande majorité de Gabonais ? Alain-Claude Bilie-By-Nze : Ça aurait pu être compliqué en effet. Mais aujourd'hui, les Gabonais constatent que tous ceux qui ont accompagné Omar Bongo, Ali Bongo dans le cas du régime PDG [Parti démocratique gabonais], sont aujourd'hui avec le dirigeant de la transition. Il s'agit donc d'une continuité de ce régime que les Gabonais détestent et qu'ils voient aujourd'hui ressurgir derrière les traits du CTRI [Comité pour la transition et la restauration des institutions]. Le CTRI est une esbrouffe, le CTRI a menti aux Gabonais et derrière le CTRI, il y a le PDG.Est-ce à dire que vous reniez votre propre passé et l'époque où vous avez été très longtemps dans les gouvernements d'Ali Bongo ?J'ai été huit ans dans le gouvernement d'Ali Bongo. Je ne renie rien de cela. J'ai reconnu qu'il y a eu des erreurs qui ont été commises. Ce que je refuse, c'est de continuer le même système. Or, aujourd'hui, ce qui est en place, c'est la continuité du même système à tous les étages : la présidence de la République, les institutions, le gouvernement, la gouvernance. C'est ce que j'appelle la République des copains, coquins et consanguins. Et je refuse cela.Depuis le lancement de votre campagne, vous réclamez un procès pour Sylvia et Noureddin Bongo qui sont en prison depuis le 30 août 2023. Et apparemment, vous avez été entendus puisqu'au micro de RFI et France 24, le président de la transition vient de déclarer que ces deux personnes auraient droit à un procès juste et équitable. Est-ce que vous êtes satisfait ? Ce que j'ai réclamé, c'est justement de faire en sorte que personne ne soit détenu illégalement sans aucun procès. Et je constate que le président de la transition connait le dossier puisqu'il en a parlé. Il a donc accès au dossier, ce qui naturellement est une hérésie dans un Etat de droit.Mais vous êtes satisfait quand même qu'il ait dit qu'il y aura un procès ? J'attends de voir.Alors, dans cette présidentielle du 12 avril prochain, il y a huit candidats, mais seulement deux poids lourds de la politique gabonaise. Le président de la transition et vous-même. Que pensez-vous de l'exclusion d'autres grandes figures comme le professeur Albert Ondo Ossa, Pierre Claver Maganga Moussavou ou le syndicaliste Jean-Rémy Yama ? J'estime que, pour un retour à l'ordre constitutionnel, il aurait fallu ouvrir le champ démocratique, permettre à tous les Gabonais qui le désiraient de proposer une offre politique réelle. Ce qui s'est produit en réalité, c'est que le général et ses amis ont voulu exclure un maximum de personnes. Ils auraient bien voulu m'exclure, moi. Malheureusement, tous les critères qu'ils avaient imaginés, j'ai coché toutes les cases pour ne pas succomber à cela. Je ne pense pas que nous réussissions à construire une démocratie par l'exclusion. Exclure les Gabonais sur la base de leur âge, sur la base de leur mariage, sur la base de leur état physique, ce n'est pas cela une démocratie et nous sommes aujourd'hui en péril dans notre pays et nous sommes là pour allumer cette nouvelle espérance, moi, Alain-Claude Bilie-By-Nze.Est-ce à dire que vous êtes en discussion avec certaines de ces personnalités exclues en vue d'une plateforme commune pour le 12 avril ? Il y a des discussions. Nous souhaitons qu'il y ait une plateforme commune le 12 avril. Ce que je sais par ailleurs, c'est que cette plateforme ne doit pas se mettre sur la question des personnes. Il faut la bâtir sur le projet de rupture avec l'ordre ancien, en rupture avec tout ce qui n'a pas fonctionné. Et on voit aujourd'hui, malheureusement, que c'est un système qui refuse de mourir et qui revient sous une autre forme.Vous êtes en discussion avec qui ? Je pense que les discussions n'ont pas encore abouti. Permettez que je ne révèle pas pour le moment.Alors, certains observateurs disent que le général Oligui a volontairement écarté tous les poids lourds de la politique gabonaise, sauf vous. Parce que, vu votre passé, vous ne risquez pas de le mettre en ballotage ?Il a écarté un certain nombre d'acteurs pour éviter le ballotage précisément. Je pense que d'avoir évité la candidature de Jean-Rémy Yama ou de Monsieur Ongoundou, ça a été une manière pour lui de s'assurer qu'il n'y aura pas un deuxième tour. Mais il se trompe. Ceux qui auraient voulu voter pour Jean-Rémy Yama ne voteraient pas pour lui. Ceux qui auraient voulu voter pour Monsieur Ongoundou ne voteraient pas pour lui. Aujourd'hui, je suis l'alternative unique qui reste aujourd'hui pour les Gabonais et les Gabonaises face aux militaires qui, depuis 19 mois, sont dans l'enfumage et le mensonge. Et que répondez-vous à ceux qui disent qu'en acceptant d'être candidat, vous acceptez de servir de caution démocratique pour cette élection ?Je suis candidat parce que j'ai un parcours politique. J'ai une expérience politique qui me permet aujourd'hui de proposer aux Gabonaises et aux Gabonais une offre différente. Je voudrais dire que le général Oligui est dans le système depuis Omar Bongo. Il n'est pas un homme neuf et tous ceux qui l'entourent aujourd'hui, ce sont des hommes anciens du système ancien. Ils essaient de montrer aux Gabonais un visage différent. Mais les Gabonais sauront faire la part des choses et, aujourd'hui, il est temps de mettre un terme à ce système.Donc, vous espérez un deuxième tour ?Donc j'espère gagner l'élection.
Dans une interview réalisée ce 25 avril à Libreville par RFI et France 24, le général Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo le 30 août 2023 et qui est candidat à la présidentielle du 12 avril, affirme qu'il ne veut pas être porté par un parti ou un clan, mais par le peuple gabonais. Interrogé sur l'exclusion de plusieurs figures de l'opposition à cette élection, il répond que c'est la loi et qu'un général qui a fait le « coup de libération » du 30 août 2023 ne peut pas avoir peur d'un Ondo Ossa, d'un Maganga Moussavou ou d'un Jean-Rémy Yama. Suite au renversement d'Ali Bongo, il affirme que le procès de sa femme Sylvia et de son fils Noureddin aura lieu et sera équitable, au terme des deux ans d'enquête maximum que prévoit le Code pénal gabonais. Il ajoute que la justice a la preuve que Sylvia signait des documents officiels à la place d'Ali, car les enquêtes détiennent notamment un cachet. France 24 : Il y a 19 mois, à la tête de la garde présidentielle, vous avez renversé Ali Bongo. Vous avez promis aux Gabonais une nouvelle ère. Vous avez promis de remettre le pouvoir aux civils. Or, vous êtes candidat pour la prochaine élection présidentielle qui est prévue le 12 avril. Pourquoi ce revirement ? Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision ? Brice Oligui Nguema : Ali Bongo Ondimba a été renversé effectivement le 30 août 2023. Et je l'ai dit dans mon discours à la nation lorsque j'ai prêté serment : nous allons organiser des élections libres, transparentes et apaisées en vue de rendre le pouvoir aux civils. Je ne suis pas resté figé dans mes bottes de militaire. Et vous parlez français aussi bien que moi. Cette phrase est différente que de dire : Je ne serai pas candidat. Ce sont deux phrases différentes. J'ai laissé l'ouverture au peuple. Le jour où le peuple a besoin de moi et qu'il m'appelle, je répondrai, comme ce fut le cas aujourd'hui, en respectant les règles de droit. J'ai renoncé à mon statut de militaire. Je concours en tant que civil. Et pour preuve, vous ne m'avez pas appelé général. Vous avez dit Brice Clotaire Oligui Nguema C'est dire que le titre de général a disparu. Je suis un civil, tout comme les autres.RFI : Alors, sur votre premier bilan, Monsieur le Président, puisque voilà 19 mois que vous êtes au pouvoir, il y a des avis partagés. C'est vrai, il y a des choses qui vont mieux : les frais de scolarité sont pris en charge, les pensions de retraite sont à nouveau versées. Mais 40 % des jeunes sont au chômage, la dette atteint 70 % du PIB, les coupures d'électricité se multiplient, notamment ici à Libreville. Est-ce que ces difficultés de la vie quotidienne ne risquent pas de ternir ce bilan ? Les difficultés de la vie quotidienne, nous les avons héritées du système déchu et aujourd'hui, nous faisons des efforts. Le chômage, comme vous l'avez dit, a baissé de 12 % parce que nous avons mis le pays en chantier. Effectivement, la dette, elle est là, elle existe. Ce n'est pas moi qui ai créé cette dette, je l'ai héritée, c'est le passif. Et en tant que chef, il faut assumer le passif des autres. C'est aussi ça la responsabilité d'un chef d'État. Oui, elle est là, mais nous arrivons à nous en sortir. Pour preuve, j'ai payé l'AFD, j'ai payé l'échéance de la Banque mondiale, le FMI, je ne dois pas. J'ai payé la Bad, j'ai payé la Bird, j'ai payé l'Afreximbank. Je vais aux élections et j'ai réglé mes échéances. C'est vrai que la dette est là et que la notation du Gabon a baissé. Mais c'est aussi en partie à cause de vos entreprises qui me payent en retard. Comment voulez-vous que je sois à l'heure dans mes échéances quand mes dividendes et mes impôts, mes revenus sont payés en retard ? Donc cette dégradation de la note, on doit tous se la partager et l'assumer.France 24 : Depuis le 30 août 2023, vous l'avez dit, vous avez refusé le terme de coup d'État, vous dites « coup de libération ». Vous avez aussi opté pour une transition courte. Ça devait être deux ans, ça va même être moins. Les élections vont avoir lieu en avril. C'est quand même très différent de ce qui se passe au Sahel. Je vois que vous souriez. Vous ne souhaitez pas qu'on vous compare aux putschistes du Sahel ? Putschistes, je dis que le mot est un peu trop fort. Ce n'est pas un terme que je vais employer pour mes collègues militaires. Ce n'est pas la peine à chaque fois de jeter la pierre sur les autres. Je vous le dis, ce sont mes frères d'armes. Nous ne sommes pas dans la rupture avec les grandes puissances. Pour preuve, les Français au Gabon, les autres, personne n'a été inquiété.RFI : Alors justement, dans les trois pays de l'Alliance des États du Sahel qui ont connu, eux aussi, un putsch, les militaires français ont été expulsés et la France est maintenant accusée de tous les maux et notamment de néocolonialisme. Est-ce que vous n'êtes pas tenté, vous aussi, Monsieur le Président, de suivre ce chemin qui pourrait plaire peut-être à une partie de votre opinion ? Je vous l'ai dit, je suis inclusif, je ne suis aucun chemin et aucun pays au monde ne s'est construit sans alliés, sans pays amis. Je travaille avec tout le monde. Je suivrai le chemin que me guide mon peuple. Je n'ai pas un chemin de rupture avec tout le monde. Non.RFI : Et avec la France ? Avec la France, nous entretenons de bonnes relations. Vous le savez. Vous l'avez vu. Des relations d'État à État. J'ai été invité en France à quatre reprises. Une visite officielle avec le président Macron, un tête-à-tête à l'Élysée, ce sont des relations entre hommes d'État. Et j'ai été invité aux Jeux olympiques. J'ai été invité au Sommet de la Francophonie. J'ai été invité à l'ouverture de Notre-Dame de Paris. Nous avons de très bonnes relations. Et la France est notre partenaire historique.France 24 : Mais en dehors des trois États du Sahel dont on a déjà parlé, si on mentionne le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Tchad, partout, les militaires français quittent l'Afrique, sauf ici au Gabon. Pourquoi cette exception gabonaise ? Et est-ce que vous pensez aussi qu'il faut que les militaires français partent à terme ? C'est vous qui le pensez.France 24 : Je vous pose la question. Les Français sont bienvenus ici. Les Russes, peut-être demain, s'ils veulent venir, seront peut-être aussi les bienvenus. Je vous l'ai dit, je suis inclusif, je ne chasse personne. Les Chinois sont bienvenus ici. Ils font des affaires ici. Toutes les communautés sont les bienvenues ici. Donc je ne fais pas de distinction. Pour ce qui est de la base française, nous avons mis en place une commission mixte entre la France et le Gabon pour essayer de trouver de meilleurs accords. Et on est parvenu à ce que le camp de Gaulle ne soit plus appelé camp de Gaulle. Nous allons trouver un nom gabonais pour rebaptiser le camp de Gaulle.France 24 : Vous avez une idée ? Peut-être un général. Pourquoi pas Boulingui [le général Nazaire Boulingui, 1918 -1984] ? Ils sont plusieurs. Et nous sommes tombés d'accord sur la réduction des effectifs. Nous allons quitter les 300 effectifs fantassins pour 150 effectifs instructeurs partagés entre la moitié de Français et l'autre moitié de Gabonais. Le camp ne sera plus un poste opérationnel avancé, mais un pôle de formation sous-régional. À l'intérieur, il y aura deux écoles, l'école d'administration et l'école de protection de l'environnement. Je pense que c'est le meilleur équilibre. Il n'y aura plus de blindés, de chars français ici à Libreville, mais il y aura des instructeurs. C'est le meilleur équilibre que nous avons trouvé ensemble. Nous ne sommes pas dans la rupture. Aucun pays au monde ne s'est développé seul.France 24 : Alors, vous avez parlé d'Ali Bongo. Aujourd'hui, il n'est ni poursuivi ni maltraité, visiblement. Son épouse Sylvia, son fils Noureddin, par contre, sont en prison depuis 18 mois, poursuivis pour des malversations financières. Un de leurs avocats affirme qu'ils sont détenus illégalement, et même torturés, il y a une plainte qui a été déposée en France. Un juge enquête sur ces faits parce que, je le rappelle, ils ont aussi la nationalité française. Votre réaction ? Au Gabon, nous sommes un pays respectueux des droits de l'Homme. Si on a réussi à faire un coup d'État sans effusion de sang, ce n'est pas deux individus qui seront torturés dans ce pays. J'en doute fort. La preuve, c'est que vous avez vos responsables à l'ambassade qui leur rendent visite en prison. Posez-leur la question. Il n'y a aucune marque de torture sur leurs corps. Et laissez la justice faire son travail, c'est tout. Il y a le temps de la justice.France 24 : Monsieur le Président, le problème, c'est que le temps s'étire. Ça fait 18 mois qu'ils sont en prison. Alors, est-ce qu'il va y avoir un procès ? Quand y aura-t-il un procès ? Ou est-ce que vous songez, éventuellement, après l'élection, peut-être à les libérer ? Je ne songe à rien faire. Il y a une justice qui fera son travail. Le procès aura lieu et il sera équitable je pense. Selon le code gabonais, pour des crimes, on peut aller jusqu'à deux ans d'enquête et les enquêtes se poursuivent.France 24 : On y est presque donc. Vous le dites.RFI : Dans une interview à Jeune Afrique, Ali Bongo a déclaré il y a quelques semaines : « Tout ce dont on accuse mon épouse, les détournements, les nominations à ma place… Tout cela est faux ! »Vous savez, c'est toujours facile pour un voleur de dire : « Je suis innocent ». Il y a des preuves dans le dossier chez le juge d'instruction. Laissez la justice faire son travail.RFI : Est-ce que vous avez des éléments concrets qui prouvent que madame Bongo signait des documents officiels à la place de son mari ? Je l'ai dit. Les juges ont des preuves. Qu'est-ce que vous n'arrivez pas à comprendre ?RFI : Et vous avez des preuves de ce que... Posez la question àAli Bongo Ondimba. Et je le sais pour l'avoir vu. Après son AVC, je m'excuse, son bras, il était paralysé. Et je l'ai vu. Il ne signait aucun document.RFI : Mais cela ne prouve pas que son épouse signait à sa place, Monsieur le Président. Je vous ai dit que la justice a des preuves. Après chaque Conseil des ministres, les parapheurs étaient transférés à son domicile. Donc vous comprenez qui signait à son domicile.France 24 : Son épouse ?C'est vous qui le dites.France 24 : C'est vous qui le suggérez. Non, non, c'est la justice. Et qui le sait ? Parce qu'il y a des preuves, qu'ils ont. C'est un cachet. Et merci.France 24 : Alors beaucoup de caciques de l'ancien régime, on vient de parler des deux personnes poursuivies, peu sont poursuivies d'ailleurs, mais beaucoup se sont ralliés à votre candidature. L'ancien parti au pouvoir, symbole de l'ère Bongo, le PDG, va aussi se rallier à vous. Alors qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent que finalement vous ne faites que perpétuer le système qui était en place ? Qu'en somme, vous faites du Bongo sans Bongo ? Je vais aux élections, j'ai mis une plateforme en place, Les Bâtisseurs, tout comme le président Macron l'avait fait, avec La République en Marche. Je n'ai pas de parti politique, je n'ai pas d'association parce que je ne veux pas être tenu par un parti politique ou par une quelconque association. Je veux être élu par le peuple gabonais. Je veux être porté par le peuple gabonais, pas par un groupe ou un clan.RFI : Alors pour cette présidentielle, il y a huit candidats. Mais les règles sont tellement restrictives qu'en dehors de l'ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, aucun poids lourd ne peut se présenter contre vous. Du coup, on se demande si vous n'avez pas sciemment exclu le professeur Albert Ondo Ossa, qui est le vrai vainqueur d'août 2023, Pierre Claver Maganga Moussavou et le syndicaliste Jean-Rémy Yama, parce qu'ils pouvaient peut-être vous battre, ou au moins vous forcer à un deuxième tour ? Alors, au-delà de 70 ans, on ne peut plus être candidat. C'est le choix des Gabonais. Ce n'est pas mon choix. Je n'exclus personne. Avez-vous vu un général qui a peur de quelqu'un ? Quelqu'un qui fait un coup de libération et qui va avoir peur d'un Ondo Ossa, d'un Maganga Moussavou ou de quelqu'un d'autre ? C'est de la manipulation politique. Qu'on respecte pour une fois ce que les Gabonais veulent et ce que la Constitution a demandé ou exigé. Pour le cas de celui que vous avez aussi évoqué, Jean-Rémy Yama, l'inclusivité ne veut pas dire le non-respect des procédures. Ce pays doit changer et il va changer. En France, on ne respecte pas les lois ? Dites-moi.France 24 : On essaye. Les candidats ne respectent pas les lois ? Aux élections présidentielles, ils ne fournissent pas des dossiers ? Et pourquoi voulez-vous que ce soit en Afrique qu'on doive tout le temps accepter ces erreurs que nous voulons changer ?
Au Gabon, il n'y a pour l'instant que quatre candidats en lice pour la présidentielle du 12 avril prochain. En effet, 19 des 23 dossiers de candidature ont été rejetés, dimanche 9 mars, par le pouvoir. Mais plusieurs candidats recalés, comme le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, font appel devant la Cour constitutionnelle. Quelle est la marge de manœuvre de cette Cour ? Bergès Mietté enseigne à l'université internationale de Libreville et est chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde, à Sciences Po Bordeaux. En ligne de Libreville, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : 23 dossiers de candidature déposés, mais seulement quatre dossiers retenus. Qu'est-ce que vous en pensez ? Bergès Mietté : Cela suppose que ce scrutin-là a suscité beaucoup d'intérêt. Un engouement au regard du nombre de candidatures. On peut tout simplement déplorer que le nombre de dossiers retenus ne soit pas conséquent.Oui, 19 dossiers ont été rejetés…Oui, tout à fait.Alors, parmi les dossiers rejetés par le ministère de l'Intérieur, il y a ceux des quatre femmes qui voulaient être candidates. Et puis il y a le dossier d'une figure de la société civile, le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, qui a fait 18 mois de prison sous le régime Ali Bongo. Officiellement, il est recalé parce qu'il n'a pas présenté l'acte de naissance de son père, qui est né il y a plus d'un siècle, en 1920. Qu'est-ce que vous en pensez ? Alors au Gabon, il y a effectivement un problème d'état civil qui ne concerne pas que Jean-Rémy Yama, beaucoup de personnes. Je pense que, étant donné que les autorités sont conscientes de cette question-là, le problème d'état civil, je pense qu'il devrait y avoir des mécanismes permettant de faciliter l'accès et l'établissement des jugements supplétifs, ne serait-ce que pour les candidats qui aspirent à la magistrature suprême.Alors Jean-Rémy Yama a introduit un recours devant la Cour constitutionnelle. Pour sa défense, il dit deux choses : 1. qu'en 1920, l'année où son père est né, le Gabon n'existait pas administrativement et 2. qu'il est inscrit, sur son acte de naissance à lui, que son père et sa mère sont gabonais. Est-ce que les juges de la Cour constitutionnelle vont être en mesure d'entendre ces deux arguments ? Mais on l'espère, tout simplement. Dès lors que la nationalité des parents figure bel et bien sur le document d'état civil du concerné, je pense que les juges en tiendront compte.Et si le recours de Jean-Rémy Yama est rejeté, est-ce qu'on pourra parler d'excès de formalisme ou d'une décision politique ? Je pense qu'on parlera plutôt d'excès de formalisme. Quand bien même on peut tenir compte des deux éléments, puisque, à la différence d'autres candidats, Jean-Rémy Yama apparaît davantage comme le candidat anti-système. Je pense que Jean-Rémy Yama tente d'incarner la nouvelle opposition gabonaise en construction. Et pour ce scrutin-là, pour beaucoup, l'idéal serait qu'il participe effectivement.Voulez-vous dire que, s'il ne peut pas se présenter, beaucoup de Gabonais diront qu'il a été écarté parce que le général Oligui Nguema en a peur ?Je pense que cette idée-là pourrait effectivement être mobilisée. Je pense que Jean-Rémy Yama a la particularité de pouvoir parler avec tout le monde. Et comme il n'a jamais appartenu officiellement aux régimes précédents, je pense que sa voix est entendue par beaucoup de Gabonais. Maintenant, si sa candidature est retenue, on verra sur le terrain comment il va se déployer.Longtemps, la Cour constitutionnelle a été présidée par Marie-Madeleine Mborantsuo, qui était une personnalité très proche du régime d'Ali Bongo. Elle a d'ailleurs été écartée au lendemain du coup d'Etat du 30 août 2023. Aujourd'hui est-ce que le nouveau président de la Cour, le magistrat Dieudonné Aba'a Owono, est considéré comme un proche du régime de Brice Clotaire Oligui Nguema ?Oui, tout à fait. Il pourrait être taxé de partialité en raison de sa proximité avec le président de la transition. Et d'ailleurs, sa nomination à la tête de la Cour constitutionnelle a fait réagir une certaine classe politique au niveau national.Le général Oligui Nguema et le magistrat Dieudonné Aba'a Owono sont cousins. Est-ce que ce lien de parenté peut nuire à la crédibilité à venir des décisions de la Cour ? On a vu récemment la sortie de Jean-Rémy Yama sur un processus de fraude qui était en marche. Et il appelait d'ailleurs les Gabonais à la vigilance. Mais ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a d'autres candidats en lice. Il y a la candidature d'Alain-Claude Bilie-By-Nze, que je considère comme étant le principal challenger de Brice Oligui Nguema. Quand bien même Alain-Claude Bilie-By-Nze a été une décennie durant le visage du régime d'Ali Bongo, il apparaît auprès d'une certaine frange de la population comme une personne sulfureuse en raison de ses prises de position passées.Donc pour vous, si Jean-Rémy Yama ne peut pas se présenter, il n'y aura pas match ?Oui, je pense que la présidentielle du 12 avril 2025 ne sera pas très disputée, très compétitive. Et cette hypothèse-là se fonde sur trois faits majeurs. En premier lieu, il y a comme un consensus national autour de la candidature et la personne d'Oligui Nguema. Autre élément, donc, Oligui Nguema est l'auteur du coup d'Etat, ce fait historique est source d'adhésion et d'admiration. Et dernier élément, Brice Oligui Nguema n'a pas, comme je le disais tantôt, en face de lui des adversaires très fiables. Donc, faute de challenger, je pense que le scrutin présidentiel du 12 avril sera un match amical entre Oligui Nguema et un candidat de faible envergure.À lire aussiLes candidats à l'élection présidentielle gabonaise sont désormais connus
Au Gabon, la popularité du président de la transition, le général Oligui Nguema, est-elle en train de s'effriter ? « Oui », affirmait hier notre invité, le syndicaliste Jean-Rémy Yama. « Non », répond ce matin François Ndong Obiang, qui est le premier vice-président de l'Assemblée nationale et qui affirme que 70 % des Gabonais soutiennent l'ancien officier putschiste du 30 août 2023. La présidentielle, c'est dans deux mois, le 12 avril, mais aucun poids lourd n'a encore annoncé sa candidature. Que fera le général Oligui Nguema ? De passage à Paris, le premier vice-président de la Chambre répond à Christophe Boisbouvier. RFI : On est à moins de deux mois de la présidentielle et le général Brice Oligui Nguema reste muet sur ses intentions. Est-ce à dire qu'il hésite à être candidat ? François Ndong Obiang : Non, je ne pense pas qu'il y ait d'hésitations. Nous sommes dans les temps. Je pense que s'il a la volonté et la détermination d'être candidat, il annoncera sa candidature dans les jours prochains. Je pense que d'ailleurs cette candidature est souhaitée par le peuple gabonais, parce qu'il a commencé quelque chose qui a été perçu comme un profond changement. Et donc vous pensez qu'il annoncera sa candidature d'ici à la fin de ce mois de février ? Oui, nous sommes à deux mois, nous sommes le 14 février aujourd'hui, il faudra effectivement que, dans les jours qui viennent, monsieur Oligui se prononce sur sa candidature. Alors vous-même, François Ndong Obiang, vous avez appelé à voter « oui » à la nouvelle Constitution, c'était au mois de novembre dernier. Vous êtes député, premier vice-président de l'Assemblée nationale, est-ce que vous soutiendrez son éventuelle candidature ? Oui, nous partageons cette vision. Nous partageons une vision de tranquillité, une vision de prospérité et une vision de rupture apaisée. Vous savez, le Gabon vit une transition spécifique où il n'y a pas eu d'emprisonnement et de chasse aux sorcières, et où le chronogramme qui a été arrêté en septembre 2023 est suivi et respecté. Donc, si nous marchons dans cette voie, je suis prêt à continuer à soutenir cette logique et probablement la candidature de monsieur Oligui quand il se prononcera. Voilà 18 mois que le général Oligui préside la transition. Alors, juste après le putsch, il était très populaire. Mais aujourd'hui, avec les difficultés de la vie quotidienne, avec les pannes d'électricité qui sont nombreuses en ce moment à Libreville, est-ce que vous ne craignez pas que cette popularité s'effondre ?Elle ne peut pas s'effondrer en deçà de 50 % de l'électorat gabonais. Je peux reconnaître effectivement tous les dysfonctionnements sur la SEEG [la société d'électricité - NDLR] qui sont dramatiques, qui sont pénibles pour tous les Gabonais. C'est vrai. Encore que ces problèmes soient là depuis longtemps, la société n'a pas été restructurée. Bon, mais même le bon Dieu a des contradicteurs. Donc, Oligui Nguema, légitimement, devrait avoir des contradicteurs, mais sa popularité ne peut pas être en deçà de 70 % aujourd'hui. On ne peut pas tout faire maintenant, mais ce qui se fait au moins est visible et apprécié par les Gabonais. Donc oui, il peut y avoir des dysfonctionnements avec le courant et l'eau, mais on va réparer tout cela. À lire aussiAu Gabon, la population vit au rythme des délestages d'électricitéÀ la présidentielle d'août 2023, François Ndong Obiang, vous étiez le président de la plateforme Alternance 2023 et donc le premier soutien du candidat Albert Ondo Ossa contre le parti au pouvoir PDG et son candidat Ali Bongo. Or, aujourd'hui, vous êtes aux côtés du PDG pour soutenir le probable candidat Brice Clotaire Oligui Nguema. Pourquoi cette volte-face ?Oh, ce n'est pas une volte-face. Moi, je suis sur mes convictions. Moi, je ne suis pas PDGiste, et je crois que je ne l'ai pas été et que je ne le serai jamais. Mais, par conséquent, on peut avoir des acteurs de ce parti qui sont des hommes convenables et respectables. Donc, si le PDG soutient le candidat Oligui, c'est leur affaire, mais moi, je ne suis pas dans la logique du PDG. Moi, je soutiendrai le candidat Oligui parce que je sais que c'est un homme authentique dont on ne recherche pas l'acte de naissance pendant six jours, qui a une trajectoire scolaire établie et qui a un père et une mère qui sont visibles.À la différence d'Ali Bongo, en fait ?Je ne vous le fais pas dire... Donc, je soutiendrai Oligui pour la vision du bâtisseur qu'il a. Il ne sera pas le candidat du PDG.Au vu des conditions très restrictives de la Charte de la transition et du Code électoral, il y a très peu de figures politiques gabonaises qui seront éligibles ce 12 avril. Est-ce que vous ne craignez pas que le général Oligui se retrouve tout seul comme candidat de poids face à simplement deux ou trois figurants ?Mais il faut justement qu'Oligui ait des candidats contre lui. Il faut que l'élection soit ouverte, sinon on va proclamer autre chose. Bon, attendons voir.Hier, on a entendu sur RFI le syndicaliste Jean-Rémy Yama qui vient de créer son parti et qui semble penser sérieusement à une candidature. Qu'est-ce que vous lui conseillez ? Je lui conseillerai simplement de garder et de conserver ses énergies et de participer à un mouvement collectif qui nous permettrait de capter toutes les capacités qu'il y a de bon dans ce pays pour avancer. Vous lui conseillez de rejoindre la future plateforme pour le candidat Oligui Nguema ?Mais oui, c'est un monsieur courageux. C'est un monsieur qui a souffert dans sa chair. Je pense qu'il ne serait pas bon qu'il se disperse. À lire aussiPrésidentielle au Gabon: «C'est un mauvais signal que le président Oligui soit le candidat du PDG»
Au Gabon, une élection présidentielle se tiendra le 12 avril prochain. Aucun ténor de la classe politique n'a encore annoncé sa candidature. Ni le général Oligui Nguema, qui préside la transition depuis dix-huit mois, ni aucun de ses opposants. Parmi les candidats possibles, il y a le leader syndicaliste Jean-Rémy Yama, qui vient de créer le PNTP, le Parti national pour le travail et le progrès. Depuis ses 18 mois de prison sous le régime Ali Bongo, l'enseignant-chercheur est populaire au Gabon. Ira-t-il à l'élection ? De passage à Paris, Jean-Rémy Yama répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : On se souvient de vos 18 mois de prison du temps d'Ali Bongo, c'est grâce aux militaires putschistes du 30 août 2023 que vous avez été libéré et que vous êtes devenu sénateur. Mais un an plus tard, tout récemment donc, vous avez appelé à voter contre la nouvelle Constitution, est-ce que ce n'est pas de l'ingratitude ? Jean-Rémy Yama : Mais non, pas du tout. Sinon, moi, je suis un enseignant. La rigueur avec laquelle je corrige la copie d'Ali Bongo est la même rigueur que j'utilise pour corriger la copie du président Brice Oligui Nguema. Donc, ce n'est pas parce qu'on m'a sorti de prison que je vais perdre mes convictions, ma dignité. Je pense que si j'ai été nommé sénateur, c'est pour que j'apporte mon expertise dans la construction de ce pays. Et donc, j'ai voté non à la Constitution, parce que j'estimais que cette Constitution n'était pas bonne. Et pourquoi ? Mais déjà dans la séparation des pouvoirs, et on le voit tout récemment dans l'actualité. Il y a un jeune activiste, pour la publication d'une vidéo, qui a fait deux jours en prison, en détention préventive. C'est une aberration. Cela veut dire que c'est un rétropédalage parce que, lorsqu'on vous met en prison, soit c'est le procureur, soit c'est le juge et, dans les deux cas, je ne connais pas de détention préventive qui mette deux jours. Alors, cela veut dire qu'il y a une intervention du politique et donc il faut arrêter l'intervention du politique dans la justice. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à voter non, parce que les travers du passé avaient toutes les possibilités encore de revenir. Et c'est la même chose aussi lors du Code électoral où je me suis abstenu. Il y a eu des avancées, certes, mais elles n'étaient pas suffisantes parce qu'on avait l'occasion aujourd'hui de faire un très bon Code électoral, malheureusement, on l'a ratée.À lire aussi«La Constitution qui risque d'être soumise à référendum divise les Gabonais», juge le sénateur Jean-Rémy YamaQu'est-ce qui vous gêne dans le nouveau code électoral ? Mais déjà, par rapport aux militaires, le fait qu'il y ait quelqu'un en tenue, qui peut maintenant, exceptionnellement pour cette élection, être candidat. Qu'est-ce qui vous gêne dans la candidature probable du général Bruce Oligui Nguema ? Aucun texte ne lui interdit d'être candidat, mais il a fait une promesse le 4 septembre 2023. Il a promis aux Gabonais qu'il rendrait le pouvoir aux civils, et moi, j'aurais souhaité qu'il respecte sa position, d'une part. Et je vois maintenant la résurgence du PDG, l'ancien parti au pouvoir, qui a été chassé. C'est-à-dire les mêmes acteurs qui ont été avec Ali Bongo, ce sont les mêmes acteurs, c'est-à-dire ceux qui avaient fait Ali en 2016, ils sont en train de le faire avec le président Oligui, par des marches, par des manifestations, appels à candidature, et ça, c'est un mauvais signal que le président Oligui soit le candidat du PDG, parce que c'est ça qui est en train de se dessiner. Et vous auriez aimé que le général Oligui Nguema fasse comme Amadou Toumani Touré au Mali en 1992, c'est-à-dire qu'après un an de transition, il se retire et laisse la place aux civils, c'est ça ? Mais même après six mois, qu'il se retire et qu'il laisse la place aux civils et que peut-être, même plus tard, on serait allé le chercher, comme d'ailleurs on est allé chercher ATT que vous venez de citer.Est-ce qu'au vu de la large victoire du oui au référendum constitutionnel de novembre, le général Oligui Nguema n'est pas très populaire et n'est-il pas naturel qu'il essaye d'en profiter pour la prochaine présidentielle ? Bon, le 30 août, tout le monde va saluer ce qui est arrivé le 30 août 2023. Mais chaque jour qui passe, il y a une forme de désillusion qui s'installe. Il y a beaucoup de ratés et, aujourd'hui, si on doit faire le bilan de 16 mois, je suis persuadé que la popularité du président, chaque jour qui passe, perd des points. Sa popularité baisse, même si, c'est vrai, le président est populaire et il est probablement capable de gagner une élection, mais dans quelles conditions ? Si on regarde le tissu économique aujourd'hui, si on regarde le tissu social. Jean-Rémy Yama, vous créez donc le PNTP, le Parti national pour le travail et le progrès, deux mois et demi avant la présidentielle du 12 avril. Cela veut dire que vous serez candidat, non ? Non, je pense qu'aucun parti politique n'a encore annoncé sa candidature ou non. Pas du tout. Pour l'instant, moi, je ne me projette pas, je ne peux pas déjà savoir ce que je dirai dans un mois et donc je prends les choses au fur et à mesure qu'elles arrivent. Oui, mais enfin, le 5 septembre 2023, quand vous êtes sorti de la prison centrale de Libreville, le général Oligui a tenu à ce que ce soit vous le premier à en sortir, le premier prisonnier politique. On vous a fait une haie d'honneur à votre sortie, vous savez que vous comptez dans le paysage gabonais ? Oui, c'est vrai, il faut le reconnaître et je sais que je compte, ma voix compte, mais c'est ce que j'ai envie d'utiliser justement pour apporter un mieux vivre nos compatriotes gabonais. Parce que les maux qui minent notre pays, sincèrement, peuvent être résolus si on y met un peu de la fermeté et de la rigueur. À lire aussiGabon: libération d'un leader syndicaliste sur ordre du président de la transition
En RD Congo, les rebelles du M23 ont pris le contrôle du chef-lieu du territoire de Masisi, dans l'est du pays. De violents affrontements ont opposé les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda et l'armée congolaise, appuyée par des milices locales. La société civile alerte sur de nouveau déplacement de la population.
Le reportage du jour nous conduit au Gabon à la découverte du nouveau parc animalier ouvert au public il y a une semaine. Les Librevillois défilent pour aller découvrir des tigres, des lions, des panthères et autres crocodiles… Le parc existe depuis quelques années, sauf qu'il était une propriété privée de l'ancien président déchu. Ali Bongo aimait passer du beau temps dans le parc, souvent en compagnie de ses hôtes de marque. Les militaires ont décidé d'ouvrir le parc aux touristes et à monsieur tout le monde. Tarif d'entrée 2000 francs CFA pour un adulte, 500 francs CFA pour les enfants. Reportage depuis le palais Oyo appartenant à la famille Bongo de notre correspondant à Libreville, Yves Laurent Goma.
Qui a commandité l'assassinat de Thomas Sankara en 1987 ? Qui a donné l'ordre de bombarder le camp militaire français de Bouaké en 2004 ? Quel rôle éventuel a joué Pascaline Bongo dans le putsch qui a renversé son frère il y a un an au Gabon ? Avec l'aide du journaliste Frédéric Lejeal, Robert Bourgi publie ses mémoires sous le titre Ils savent que je sais tout, ma vie en Françafrique, aux éditos Max Milo. Au micro de RFI, Robert Bourgi témoigne d'abord sur l'attitude qu'a eu Jacques Foccart, le conseiller Afrique des dirigeants français, dans les mois qui ont précédé l'attentat contre le capitaine Sankara, mais également sur les transferts de fonds gabonais envers Jacques Chirac dont Robert Bourgi était responsable. RFI : Robert Bourgi, dans votre livre, vous racontez votre longue amitié avec Laurent Gbagbo, ancien président de Côte d'Ivoire. En novembre 2004, deux avions ivoiriens bombardent une caserne française à Bouaké, 9 soldats français sont tués, puis les 2 pilotes biélorusses essaient d'évacuer par le Togo, où ils sont interceptés. Pourquoi le président français Jacques Chirac a-t-il refusé que le chef de l'État togolais Gnassingbé Eyadema lui livre ces 2 pilotes pour la justice française ?Robert Bourgi : Vraiment, j'ignore tout de cet épisode. Mais, je me suis retrouvé avec Laurent un soir au moment de ce tragique événement. Et Dominique de Villepin [qui a été successivement ministre des Affaires étrangères, ministre de l'Intérieur et Premier ministre, sous Jacques Chirac, NDLR] m'avait dit : « Essayez de savoir s'il y a du Laurent Gbagbo dans cette affaire. » Et je lui dis : « Laurent, vraiment, es-tu mêlé de près ou de loin ? ». Il dit : « Je t'assure Robert, dis à Dominique, de ma part, que je ne suis en rien mêlé à cette affaire. » Laissant entendre à un moment donné de la conversation : « Mais, il n'est pas impossible que l'entourage de Simone [qui était alors l'épouse de Laurent Gbagbo et Première dame du pays, NDLR] soit mêlé ». Cette phrase, il me l'a prononcée.Sous-entendu les extrémistes de son camp ?Il a dit ça. Je ne sais pas à qui il faisait allusion. Est-ce que c'est l'officier Séka Séka, comme on l'appelait ? Je ne sais pas.Alors pour vous, à cette époque, entre la France et la Côte d'Ivoire, c'est très compliqué, parce que vous êtes amis à la fois avec Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré, le président burkinabè qui soutient la rébellion pro-Alassane Ouattara, devenu président de Côte d'Ivoire depuis. Blaise Compaoré, vous l'avez rencontré dès 1986, du vivant de Thomas Sankara (président de 1983 à 1987). Pourquoi, à votre avis, a-t- il décidé d'éliminer son compagnon d'armes en 1987 ?Je ne sais pas quels sont les sentiments qui ont animé Blaise, je les ignore. Mais ce que je puis vous dire, c'est Monsieur Foccart, tout puissant conseiller Afrique de Monsieur Chirac, m'avait dit, car il me savait proche de Thomas : « Faites savoir à Thomas d'être très prudent. » Je dis : « Qu'est-ce que ça veut dire, doyen ? Il me dit : « Il est en danger et ça peut venir du plus près. » À ce moment-là, il y a eu un deuil dans ma famille. Et Thomas, l'ayant appris, m'appelle et il me présente ses condoléances. Je lui dis : « Thomas, ça tombe bien, le vieux m'a dit qu'il fallait que tu sois très prudent. Le coup peut venir du plus proche de toi. ». Il me dit : « Remercie le vieux de ma part. » C'était un nom de code pour Foccart. « Je vais être prudent. » Il est arrivé ce que vous savez [assassinat le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, NDLR].Quel rôle a joué Félix Houphouët-Boigny, premier président de l'histoire de la Côte d'Ivoire, dans cette affaire ?Je pense qu'il a été très actif par la grâce, si je puis dire, de Chantal.L'épouse de Blaise Compaoré, qui était ivoirienne ?Exactement : elle était la fille d'un administrateur des colonies qui était très proche du président Félix Houphouët-Boigny. Et ce que n'a pas supporté Houphouët-Boigny, c'est que lorsque Thomas allait le voir, il avait toujours le pétard [un pistolet, NDLR] et il avait refusé de venir en tenue civile. Le courant ne passait pas entre eux.Donc, vous pensez que la Côte d'Ivoire est dans le complot ?J'en suis même certain.Autre pays que vous connaissez bien, c'est le Gabon. Dans votre livre, vous dites que le vrai dauphin qui était en capacité en 2009 de succéder à Omar Bongo, chef de l'État de 1967 à sa mort, ce n'était pas son fils Ali mais sa fille Pascaline. Est-ce que vous pensez que celle-ci a approuvé l'année dernière l'élimination politique de son frère Ali Bongo ?Je n'ai plus de contacts avec Pascaline depuis des années. Donc, je ne peux pas donner une réponse à cela. Mais je puis vous dire, connaissant Brice Clotaire Oligui Nguema, l'actuel président du Gabon –je connais Brice depuis 25 ans – que c'est un homme d'autorité, un homme de caractère. Je ne pense pas que quelqu'un ait pu lui susurrer à l'oreille qu'il fallait faire un coup d'État.Depuis son arrivée au pouvoir, vous avez revu Brice Clotaire Oligui Nguema. Est-ce que vous lui avez prodigué des conseils ?Nous avons passé, lui et moi, un peu plus de deux heures ensemble à Dakar. Il m'a dit : « Comment vois-tu les choses, grand frère ? » Je lui ai dit : « Écoute, fais souffler un air de démocratie dans ton pays comme tu le fais, et essaie de te dégager du reproche qu'on pourrait te faire, que c'est la famille Bongo qui continue. » Et je crois que c'est ce qu'il est en train de faire. Et il ne m'étonnerait pas qu'il soit candidat à la présidentielle si y en a une.L'année prochaine ?L'année prochaine, ou peut-être même avant.Michel Barnier, le nouveau Premier ministre français, vous l'avez évidemment connu quand il était le ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, il y a 20 ans. Quel souvenir vous en avez gardé ?C'est un homme qui a de l'autorité, qui a un certain charisme et c'est un têtu.Dans le bon sens du terme ?Absolument, et j'espère qu'il aura son mot à dire, pour ce qui concerne la politique africaine de la France. Parce que la France a besoin d'un homme qui porte haut sa voix, dans les relations avec l'Afrique. Et surtout ne pas faire preuve d'arrogance.C'est une critique en creux du président français ?Non, pas du tout. Je fais remonter les reproches que font les Africains à notre pays.À lire aussiJacques Foccart, l'homme de l'ombre, à la lumière de ses archives
We hear reaction from Ghana where President Nana Akufo Addo signed the gender equality bill. Women's rights advocates are calling for the immediate implementation of the nearly 30-year-old bill.Also, what is the legacy of Ali Bongo, the disposed president of Gabon? The former head of state has in a letter, announced he has quit politics.And how the demand for frankincense is promoting poor harvesting methods in countries like Ethiopia and Somalia.Presenter: Charles Gitonga Producers: Rob Wilson, Stefania Okereke, Nyasha Michelle and Frenny Jowi Technical Producer: Ricardo McCarthy Senior Producer: Karnie Sharp Editors: Andre Lombard and Alice Muthengi
Dans une lettre ouverte adressée aux Gabonais, l'ex-président Ali Bongo se dit conscient des insuffisances lors de ses différents mandats. Il affirme en être le seul responsable et appelle à renoncer à la vengeance en libérant son épouse et son fils Noureddin. Que vous inspire cette lettre ? Vos réactions nous intéressent.
S'il existait encore des doutes sur le lieu de détention de l'homme le plus recherché de Guinée, ils ont tous été levés jeudi par le ministre de la Justice, Yaya Kairaba Kaba. Après son arrestation mardi au Liberia, celui qu'on surnomme Coplan « bénéficie d'un nouveau privilège digne de son grade d'officier évadé », lance le média en ligne burkinabé Wakat Sera, il a droit « non plus à son ancienne cellule de la maison centrale de Conakry mais à une nouvelle chambre à la prison de Koyah ». Le colonel pourra, poursuit le site, « y méditer plus tranquillement sur le sort monstrueux infligé aux 156 personnes tuées et aux plus de 109 filles et femmes violées à ciel ouvert et pour lequel il a été condamné à la perpétuité ».Et cette fois, pas question de revivre l'épisode de novembre dernier. « Le parquet général se veut rassurant », titre Guinée 360. Annonçant le retour du fuyard derrière les barreaux, le procureur général Fallou Doumbouya, sans les énumérer, assure que « toutes les dispositions en matière de sécurité ont été prises pour éviter toute complicité externe ».Wakat Sera ajoute, qu'en plus de « faire face à la solitude de l'univers carcéral », Claude Pivi devrait certainement être « surveillé comme le lait sur le feu », « ses geôliers étant bien au fait de sa capacité à se volatiliser dans la nature » notamment « avec l'aide de son fils Verny » qui, précise le média burkinabé, « est toujours recherché ».Cette « fin de cavale spectaculaire » précise l'ivoirien Le Point sur, pourrait être « un tournant décisif dans la quête de justice et de réconciliation nationale » dans une Guinée qui « cherche à tourner la page ».Lettre d'Ali BongoL'ancien président gabonais « fait son mea-culpa » selon Actu Cameroun qui va jusqu'à écrire qu'Ali Bongo « demande pardon au peuple ». Au Gabon, L'Union n'est pas du même avis sur ce dernier point mais reconnait tout de même que le président déchu renonce à la vengeance, tout en appelant à écrire la prochaine histoire du pays, en citant les mots choisis du président « avec harmonie et unité ». Le média gabonais qui estime dans le même temps que l'ex-chef de l'État est « conscient des errements de sa gouvernance et de la volonté de ses concitoyens de changer de système ».C'est donc un « message d'adieu politique » de la part de celui qui est emprisonné depuis le coup d'État d'août 2023, souligne afrik.com. « Un plaidoyer » dans lequel Ali Bongo « admet les insuffisances de sa présidence, notamment concernant les attentes sociales non comblées ». Avec ce retrait annoncé de la vie politique, « c'est une page de l'histoire de notre pays des trois dernières décennies qui vient ainsi de se fermer » renchérit L'Union.L'Ituri.C'est dans un « contexte de détérioration » selon nos confrères de Radio Okapi que Jean-Pierre Lacroix y effectue une visite. Le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des opérations de paix est arrivé jeudi en compagnie de Bintou Keita, la cheffe de la Monusco.Un « tête-à-tête » a eu lieu à Bunia, selon le site Mediacongo, entre le représentant onusien et le gouverneur militaire de la province, le lieutenant général Johnny Luboya Nkashama.Les deux médias rapportent cette déclaration de Jean-Pierre Lacroix qui estime que « beaucoup d'événements confirment que la situation sécuritaire et humanitaire demande encore des efforts communs ». Référence, selon la radio congolaise qui cite la société civile, à la « quarantaine de personnes tuées en une semaine rien que dans le territoire de Djugu ».Des sources proches de la Monusco ajoutent que Jean-Pierre Lacroix doit se rendre ce vendredi dans des sites de déplacés, histoire, selon Mediacongo, de « s'imprégner de leurs conditions de vie et leurs moyens de protection ».
« Musa et Moussa » se sont rencontrés, comme l'écrit Wakat Séra. Le chef d'état-major de l'armée nigériane, le général Christopher Musa, s'est rendu à Niamey, mercredi 27 août, pour échanger avec son homologue nigérien, le général Moussa Salaou Barmou. Les deux pays ont annoncé leur volonté de reprendre leur coopération militaire pour lutter contre l'insécurité dans la région. C'est une avancée, puisqu'il y a seulement un peu plus d'un an, comme le rappelle Wakat Séra, « le Nigérian comptait se rendre au Niger, mais le canon en l'air, à la tête d'une force armée ouest-africaine, qui aurait eu pour mission de rétablir dans ses fonctions le président Mohamed Bazoum », juste après le coup d'État de juillet 2023. Finalement, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest n'a pas mis sa menace à exécution. Un plus tard, « après le coup de froid, c'est donc le dégel » entre Abuja et Niamey, note L'Observateur Paalga. Le quotidien burkinabé estime que « la real politique est sans doute passée par là », puisque « les deux pays partagent 1400 kilomètres de frontière commune et ne peuvent pas se payer le luxe de se fâcher indéfiniment ».« Une nouvelle page s'est certainement ouverte », confirme Le Pays, qui pense que ce rapprochement « pourrait s'avérer payant dans la lutte contre les groupes armés terroristes ». Le média burkinabé espère que cette « réconciliation » ouvrira la voie à une autre : celle entre le Niger et le Bénin, qui sont également brouillés depuis le coup d'État à Niamey. En ce qui concerne le Nigeria, la prochaine étape sera la visite que le général Barmou a acceptée à Abuja.C'était il y a un : le coup d'État au Gabon Le Gabon célèbre « la Journée de la Libération », titre L'Union. Le quotidien gabonais dresse la liste des événements prévus ce vendredi 30 août, notamment une parade militaire et un concert populaire. Un an après le coup d'État qui a renversé Ali Bongo, le nouvel homme fort du pays, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, « fait désormais partie des dirigeants fréquentables » sur la scène internationale, selon L'Union. Et ce, grâce au « caractère paisible de la transition gabonaise », estime le quotidien national, et « à une gestion diplomatique habile ».C'est sans nul doute, ajoute Le Pays, « parce que la communauté internationale, excédée par les trucages électoraux au Gabon, gardait toujours en mémoire le souvenir de la crise électorale de 2016 ». Mais un an plus tard, le journal burkinabé s'interroge : « Le Gabon post-Bongo se porte-t-il mieux ? ». Il y a des « signaux positifs », écrit Le Pays, notamment dans le domaine social avec « le rétablissement des bourses des élèves et étudiants, et le paiement des pensions des retraités ». « Mais l'on peut bien se demander, ajoute Le Pays, si ces mesures ne sont pas destinées à appâter les Gabonais pour les faire mordre à l'hameçon. » Autrement dit, le quotidien burkinabé émet des doutes sur la transition du pouvoir, et rappelle que plusieurs voix ont déjà demandé au général Oligui Nguema de « troquer le treillis contre le costume », à l'issue de la période transitoire.Le Premier ministre espagnol a terminé sa tournée en Afrique de l'OuestPedro Sanchez a conclu sa tournée de trois jours en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal, pour parler de la coopération sur le contrôle de la migration irrégulière en direction des îles Canaries. Ce jeudi 29 août, le Premier ministre espagnol a rencontré Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais. Ils ont annoncé, selon Africanews, « la signature d'un "protocole d'accord" en faveur d'une migration dite "circulaire" ». Ce nouvel accord doit renforcer les règles déjà mises en place entre les deux pays, pour cadrer les entrées régulières sur le sol espagnol en fonction des besoins de main d'œuvre. Pedro Sanchez a d'ailleurs signé des accords similaires avec la Mauritanie et la Gambie. D'après le ministère espagnol de l'Intérieur, plus de 22 000 personnes ont débarqué sur les côtes espagnoles depuis janvier, soit plus du double du nombre d'arrivées irrégulières au cours de la même période, l'an dernier.
C'était le 30 août 2023 au Gabon, il y a tout juste un an… Par un coup d'État militaire, le chef de la garde présidentielle, le général Oligui Nguema, mettait fin à la dynastie Bongo, qui était au pouvoir depuis 56 ans. Ce putsch a-t-il été longuement préparé dans le secret ? Sans doute pas. Un an après, on en sait un peu plus sur les coulisses de l'événement et sur une dispute qui aurait pu tout déclencher la veille au soir. À l'époque, Alain Claude Billie By Nzé était le Premier ministre du président Ali Bongo. Aujourd'hui, il est dans l'opposition. En ligne de Libreville, il témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : À votre avis, qu'est-ce qui a motivé les militaires à prendre le pouvoir il y a un an ?Alain-Claude Billie-by Nzé : Je pense que le général Oligui a voulu être calife à la place du calife. Il s'est saisi d'une fenêtre d'opportunité qui s'est offerte à lui. Il a pris le pouvoir juste pour le pouvoir. Mais derrière ça, il n'y avait pas de projet pour le Gabon.Le général Oligui dit souvent qu'il a fait ce coup pour que l'armée ne soit pas obligée de tirer sur la population, comme après la présidentielle de 2016.Écoutez le général Oligui, il lui aurait donc suffi de confier le pouvoir à celui qui à ses yeux aurait gagné l'élection, c'est-à-dire le professeur Ondo Ossa. Or, il ne l'a pas fait non plus, ce qui conforte bien que c'est un prétexte. Il a juste voulu prendre le pouvoir pour lui et pas pour sauver la démocratie.Alors si le coup d'État est arrivé, c'est notamment parce que le général Oligui Nguema d'un côté, la première dame Sylvia Bongo et son fils Noureddine Bongo de l'autre côté, ne se supportaient plus, et cette discorde au sommet de l'État, est-ce que vous la constatiez au quotidien à l'époque ?Ça, c'est un narratif qui peut aujourd'hui se laisser construire par le général Oligui. Mais le général Oligui était un habitué de la résidence privée d'Ali Bongo et donc un fidèle de Sylvia Bongo, c'était un enfant de la maison, c'était un parent et c'était un membre d'une même équipe. Et donc s'il y a eu brouille, c'est une brouille entre membres d'une même équipe.Alors, à propos de brouille, justement, l'accrochage verbal [relaté par Jeune Afrique] entre Noureddine Bongo et le général Oligui, le 29 août 2023, c'est-à-dire quelques heures avant le putsch, parce que le fils du président reproche au chef de la Garde républicaine les mauvais scores du candidat Ali Bongo dans les bureaux de vote du centre de Libreville… Est-ce que vous confirmez ?C'est une version qui me paraît tout à fait crédible parce que, précisément, s'il y a dispute à ce moment-là, c'est bien qu'il n'y avait pas de brouille bien avant cette dispute du 29 au soir.Au milieu de la nuit, Ali Bongo, sa femme et son fils sont arrêtés à leur domicile. Et vous, qu'est-ce qui vous arrive ?Je n'ai pas été arrêté, je n'ai pas été inquiété, je suis allé à mon domicile. Jusqu'au lendemain. Mais vous savez, si je n'ai pas été arrêté et inquiété, c'est bien parce que ceux qui ont procédé aux arrestations savaient que je n'ai joué aucun rôle dans l'organisation à proprement parler du scrutin. Je n'avais donc rien à voir avec ce qui s'est passé.Est-ce qu'il y a eu de la résistance de la part de certaines unités de l'armée ?Lorsqu'un coup d'État est mené par celui qui est censé protéger le chef d'État, je ne pense pas qu'il peut y avoir résistance et c'est pour ça que ce coup d'État a réussi parce qu'il était interne.À votre connaissance, est-ce que ce coup a été préparé plusieurs semaines à l'avance et que personne n'a parlé jusqu'au jour fixé ?Non. C'est pour cela que je conteste la version d'un coup d'État par l'ensemble des forces armées gabonaises, parce qu'il aurait été impossible de tenir un tel secret. Je pense que quelques personnes y ont pensé, et la brouille entre Noureddine et Oligui a été l'élément déclencheur. C'est ce que je pense.La brouille du 29 au soir, quelques heures avant le putsch ?C'est cela, je pense qu'il n'y a pas eu une longue préparation en amont puisqu'on a vu comment tout ça a tâtonné par la suite. Ça veut dire que, pour moi, c'est un coup d'État d'opportunité, opportuniste, pour quelqu'un qui a voulu être calife à la place du calife.Quels sont les tâtonnements dont vous parlez ?Déjà, il avait annoncé qu'il allait restaurer les institutions. Cela fait maintenant douze mois. On n'a aucune perspective de restauration d'institutions. Nous n'avons aucun calendrier de sortie de la transition, ni un calendrier de retour à l'ordre constitutionnel. Ça montre bien que tout ça n'était pas planifié.Un an après, Alain-Claude Billie-by Nzé, est-ce que ce coup d'État vous apparaît comme un vrai changement de pouvoir ou comme une simple purge à l'intérieur du clan ?Je pense déjà qu'aujourd'hui ce qui se fait, c'est une confiscation du pouvoir. Hier, il y avait la « Young team », aujourd'hui c'est le CTRI « Le Comité pour la transition et la restauration des institutions » qui a remplacé la « Young team ». Ce n'est pas un changement de fond, il s'agit d'un changement de personnes. Le général Oligui a dit qu'il ne fallait plus de nominations copains-coquins, aujourd'hui, il pratique les nominations copains-coquins, il a ajouté les consanguins. Et donc, de mon point de vue, ce n'est pas un changement, c'est un remplacement. Et dans sa bouche, il ne parle jamais de rupture et de réorientation. Et donc, il a pris le pouvoir pour perpétuer le système sans le changer.Ce que vous appelez la « Young Team », ce sont les jeunes qui entouraient Nouredinne Bongo, du temps où son père était au pouvoir. Serez-vous candidat à la présidentielle de l'année prochaine ?C'est une question que je n'exclus pas, mais c'est une question qui se posera lorsqu'on aura vu la nouvelle configuration de la Constitution et des différentes lois électorales, puisque c'est une Constitution qu'ils disent tirée des conclusions du Dialogue national, lequel Dialogue national exclut pas mal de personnalités du jeu démocratique gabonais.À lire aussiUn an de transition au Gabon: une économie en quête de confiance et de croissance
Au Gabon, la rupture promise par le général Brice Oligui Nguema s'est-elle concrétisée ? Un an après le coup d'État qui a renversé le président Ali Bongo, quelles avancées avez-vous constaté ? Quels défis la transition doit-elle encore relever ? Nous dressons un état des lieux.
En ce mois d'août, nous vous proposons de revivre les entretiens avec nos grands invités de l'économie, venus ces derniers mois confier leur vision de l'avenir de ce monde et notamment de l'Afrique. Cette semaine, écoutez ou réécoutez l'échange avec Fabrice Sawegnon, président et fondateur du groupe ivoirien Voodoo, créé en 1999 et qui se présente comme le premier groupe de communication en Afrique de l'Ouest. Également à la tête de plusieurs sociétés dont la chaîne Life TV, FS Production ou l'Hôtel Boulay Beach Resort, il dévoile sa vision de l'avenir sur le continent et celui de sa jeunesse, alors qu'il publie un ouvrage de développement personnel «Transcender la théorie du miroir» (éditions La Bruyère). Ce chef d'entreprise au carnet d'adresses impressionnant est aussi connu pour ses succès dans la communication politique lors de scrutins présidentiels qui ont élu Omar puis Ali Bongo au Gabon, Gnassingbé Eyadema au Togo, Ibrahim Boubakar Keita au Mali ou encore Alassane Ouattara à partir de 2010.Dans la seconde partie de l'émission, retrouvez notre entretien avec Amadou Diallo, directeur Afrique et Moyen-Orient de DHL, géant mondial de la logistique. il raconte son parcours, sa vie à Dubaï et ses rêves pour le continent africain.
En ce mois d'août, nous vous proposons de revivre les entretiens avec nos grands invités de l'économie, venus ces derniers mois confier leur vision de l'avenir de ce monde et notamment de l'Afrique. Cette semaine, écoutez ou réécoutez l'échange avec Fabrice Sawegnon, président et fondateur du groupe ivoirien Voodoo, créé en 1999 et qui se présente comme le premier groupe de communication en Afrique de l'Ouest. Également à la tête de plusieurs sociétés dont la chaîne Life TV, FS Production ou l'Hôtel Boulay Beach Resort, il dévoile sa vision de l'avenir sur le continent et celui de sa jeunesse, alors qu'il publie un ouvrage de développement personnel «Transcender la théorie du miroir» (éditions La Bruyère). Ce chef d'entreprise au carnet d'adresses impressionnant est aussi connu pour ses succès dans la communication politique lors de scrutins présidentiels qui ont élu Omar puis Ali Bongo au Gabon, Gnassingbé Eyadema au Togo, Ibrahim Boubakar Keita au Mali ou encore Alassane Ouattara à partir de 2010.Dans la seconde partie de l'émission, retrouvez notre entretien avec Amadou Diallo, directeur Afrique et Moyen-Orient de DHL, géant mondial de la logistique. il raconte son parcours, sa vie à Dubaï et ses rêves pour le continent africain.
Dix mois après le coup d'État, Albert Ondo Ossa demande qu'on publie les vrais résultats de l'élection présidentielle d'août 2023. Après un scrutin entaché de manquements, les autorités avaient proclamé le président Ali Bongo vainqueur, entraînant un coup d'État militaire et sa chute. Beaucoup estiment qu'Albert Ondo Ossa serait le véritable vainqueur de l'élection. Le professeur d'économie ne s'était pas exprimé depuis septembre dernier, même s'il a participé à une conférence de presse collective la semaine dernière. Il dénonce ce qu'il considère comme des dérives autoritaires de la transition en cours qui doit s'achever en août 2024.
The United States has called for a temporary nationwide ceasefire following continued fighting between the national army and armed groups in Oromia and Amhara regions. The US alleges that the armed groups target schools, health centres and water infrastructure.Why has Gabon's deposed President Ali Bongo gone on hunger strike?And Audrey speaks to legendary singer-songwriter Stevie Wonder after he was granted Ghanaian citizenship earlier this week!Presenter: Audrey Brown Producers: Rob Wilson, Karnie Sharp,Bella Hassan, Charles Gitonga and Paul Bakibinga Technical Producers : Jonny Hall and Daniela Victoria Varela Hernandez Editors: Alice Muthengi and Andre Lombard.
« L'ancien président gabonais et deux de ses fils, Jalil et Bilal, auraient lancé une grève de la faim. » Gabon Review emploie le conditionnel et donne la parole à l'avocat français d'Ali Bongo : « Cela fait neuf mois que cette famille est privée de sa liberté, que leur mère et leurs frères sont arrêtés et torturés, et qu'eux-mêmes ne jouissent d'aucun des droits fondamentaux qui sont reconnus à chacun. »Jeune Afrique résume : « L'ancien président gabonais proteste contre les conditions de détention de sa femme Sylvia et de leur fils aîné, Noureddin Bongo-Valentin. »Les Echos du Congo Brazzaville parlent d'un Ali Bongo« en détresse alors que son épouse et son fils ont été jetés au gnouf à Libreville ».Ses conseils ont déposé plainte en France pour « séquestration aggravée par des actes de torture et de barbarie », précise Jeune Afrique.Une procédure « qui vise précisément les militaires au pouvoir et certains de leurs hommes de main accusés de crimes graves », ajoute Gabon Review selon qui « Noureddin, fils aîné de l'ex-président gabonais, a subi à plusieurs reprises des actes de torture depuis son arrestation le 30 août dernier ».Ses avocats l'affirment : « En garde à vue puis en détention, il aurait été battu avec un marteau et un pied-de-biche, étranglé, fouetté ou encore électrocuté au taser. Sa mère, qui aurait été contrainte d'assister aux tortures, aurait elle-même été battue et étranglée », assurent les défenseurs d'Ali Bongo.Quant aux deux autres fils de l'ancien président, Actu Cameroun précise « Jalil et Bilal ont été assignés à résidence, privés de moyens de communication avec l'extérieur et également soumis à des actes de torture ».Deuxième communication d'Ali Bongo depuis sa chute et le coup d'État du 30 aoûtLa première fois, c'était le 31 août, nous rappellent Les Echos du Congo Brazzaville. Il avait alors « lancé make noise, un appel visant à mobiliser la communauté internationale contre le coup d'État militaire qui lui avait ravi le pouvoir. L'appel n'avait pas été suivi ».« Au contraire !, renchérit le journal, la communauté internationale ne s'était pas engagée en sa faveur comme cela avait été le cas pour l'ancien Président du Niger, Mohamed Bazoum déposé aussi par des militaires », notent Les Echos.Et l'ancien président gabonais reste « privé de ses mouvements et de ses moyens de communication depuis sa résidence de la Sablière », précise Jeune Afrique.« Officiellement, il est libre de tous ses mouvements, y compris d'aller se soigner à l'étranger », renchérissent Les Echos du Congo Brazzaville. Mais selon le quotidien : « l'ancien chef de l'État exigerait la libération de ses proches avant de quitter le pays pour des soins hors du pays, selon sa famille. »Et Actu Cameroun observe le timing de ces accusations d'Ali Bongo, « alors que le président de la transition Brice Oligui Nguema s'apprête à effectuer un voyage en France ».Sommet sur la cuisson propre en Afrique« Encore des solutions contre le changement climatique ! », s'exclame Aujourd'hui au Faso qui constate qu'une dizaine de chefs d'État du continent ont fait le déplacement dans la capitale française.Le quotidien rappelle quelques chiffres : « 2,3 milliards de personnes utilisent toujours le bois, le charbon ou le kérosène pour la cuisson de cuisine. Et 3,7 millions de personnes perdent la vie en raison de ces différents modes de cette cuisson. [...] La plupart sont les femmes et des enfants », ajoute Aujourd'hui au Faso.« La question engage l'avenir de l'Afrique », a rappelé à Paris le président togolais. Dans les colonnes d'Ici Lomé, Faure Gnassimbé prône « la vulgarisation accrue de la cuisson par gaz liquéfié très efficace pour réduire les émissions de gaz à effets de serre, la cuisson électrique et les foyers améliorés et le financement des projets liés au crédit carbone ».Et en termes de financement, Aujourd'hui au Faso se fait l'écho des annonces faites hier à Paris : « 2,2 milliards par la Banque Africaine de Développement, la Norvège et l'Union européenne. »Objectif sur le continent, conclut le quotidien : « Doter 300 millions de personnes de combustibles propres, donc de lutter contre le réchauffement climatique. »
Pascaline Bongo a-t-elle monnayé ses pouvoirs quand son frère, Ali Bongo, était président du Gabon ? Lundi 22 avril, le tribunal correctionnel de Paris a jugé que non et l'a relaxée. Mais jeudi, le parquet national financier (PNF) a fait appel de cette décision. Il y aura donc un second procès. Surtout, la famille Bongo est visée par la justice française dans une autre procédure, celle des biens mal acquis (BMA). Et cette fois, Ali Bongo lui-même pourrait être poursuivi. Sara Brimbeuf est responsable du plaidoyer sur les flux financiers illicites à l'ONG Transparency International.
Au Gabon, mardi 2 avril, doit être lancé le dialogue national inclusif promis par les putschistes qui ont renversé le président Ali Bongo le 30 août. Pendant un mois, quelque 580 délégués vont élaborer notamment la nouvelle Constitution, en vue des élections de 2024. Le chef de la transition, le général Oligui Nguema, pourra-t-il être candidat à la future présidentielle ? Marc Ona Essangui est la principale figure de la société civile gabonaise. Il est aussi, depuis six mois, le troisième vice-président du Sénat. En ligne de Libreville, l'ancien activiste gabonais est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Qu'est-ce que vous attendez de ce dialogue national inclusif ?Marc Ona Essangui : Il faut donner la force aux contre-pouvoirs. C'est surtout l'exécutif qu'il faut contrôler. Il ne faudrait pas que l'exécutif soit beaucoup plus fort que le législatif ou bien le judiciaire. Moi, en tant qu'activiste pro-démocratie par le passé, et même maintenant, ce n'est pas parce que je suis vice-président du Sénat que, cette étoffe, je l'ai enlevée… Il faut absolument que nous soyons dans une démocratie où le pouvoir revient au peuple, rien qu'au peuple.Ce dialogue doit aussi fixer le calendrier électoral. Quels sont, à votre avis, les bons délais ?Le calendrier initial fixé par les militaires, c'était deux ans. L'on devrait avoir des élections présidentielles en août 2025 et nous allons, une bonne fois, arrêter le délai de la transition.Donc une présidentielle au mois d'août 2025, ça vous irait ?Une présidentielle en août 2025, oui. Mais il n'appartient pas à moi de décider.Selon la charte du mois de septembre dernier, aucun acteur de la transition n'aura le droit de se présenter à cette future élection présidentielle, sauf le numéro 1, le général Oligui Nguema. Est-ce que le dialogue à venir pourrait changer ces règles du jeu ?Vous parlez de la charte. Et l'on n'ira pas aux élections avec la charte. On ira aux élections avec les textes issus de ces assises. Le consensus qui sortira de là, c'est le consensus que nous allons arrêter.Donc cette différence de traitement entre le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et les autres acteurs de cette transition, elle peut disparaître à l'occasion de ce dialogue national inclusif ?Je crois que toutes ces questions seront traitées pendant les assises. Il n'appartient pas à moi de dire ce qui va disparaître et ce qui ne va pas disparaître. Si les participants aux assises décident, moi, je m'aligne.Quand il a pris le pouvoir, le 30 août dernier, le général Oligui Nguema a promis qu'il rendrait le pouvoir aux civils au terme de la transition. Mais si, demain, le dialogue l'autorise à se présenter, est-ce que cette promesse ne risque pas de tomber à l'eau ?Vous comprenez que c'est le dialogue qui l'autorise à se présenter, ce n'est pas lui-même qui décide de se présenter. C'est là où est la différence. Si, pendant les assises, il est décidé que le général Oligui Nguema sera présent à ces élections, cela n'engage plus le général Oligui Nguema. C'est le dialogue qui l'autorise à se présenter. Après, il y aura un référendum et, au cours de ce référendum, si les Gabonais disent non, ils vont dire non. Si les Gabonais disent oui, ils vont dire oui. Cela n'a plus rien à voir avec une décision personnelle du général Oligui Nguema.Donc, si, à la fin de la transition, le général Oligui Nguema peut se présenter et s'il est élu, cela ne vous choquera pas ?Si c'est le peuple gabonais qui décide que le général Oligui Nguema se présente, moi, ça ne me choque pas, c'est le choix du peuple. Moi, je suis foncièrement démocrate.Ce dialogue national inclusif va mettre tous les sujets sur la table, mais il ne sera pas souverain, ses résolutions ne seront pas contraignantes et c'est le président de la transition, le général Oligui Nguema, qui formalisera ses conclusions sous forme de lois et décrets. Est-ce que cela ne réduit pas la portée des décisions à venir du dialogue ?Je pense qu'il y a 580 représentants qui ont été nommés à ce poste, ils ne sont pas élus par la base. Par conséquent, on ne peut pas parler de souveraineté quand les individus qui sont envoyés sont nommés, qu'ils ne sont pas choisis par la base. Par contre, la souveraineté va intervenir au moment où toutes ces résolutions seront soumises à l'appréciation du peuple à travers le référendum.Vous dîtes que les 580 participants à ce dialogue ont été nommés par les militaires du CTRI. Vous le regrettez ?Je le regrette parce que j'aurais aimé, sincèrement, que la plupart des représentants soient issus des couches où les Gabonais vont les choisir.Est-ce que vous regrettez, par exemple, l'absence annoncée de plusieurs ténors de la politique gabonaise comme le professeur Ondon Ossa, qui portait les couleurs d'Alternance 2023 face à Ali Bongo lors de la présidentielle du 26 août dernier ?La différence entre Albert Ondon Ossa et les vieux loups de la politique gabonaise, c'est qu'Albert Ondon Ossa n'est pas politique. C'est un expert, c'est un intellectuel gabonais, c'est un universitaire. Je pense que sa contribution aux assises, pour débattre des questions qu'il maîtrise, aurait eu un impact considérable. Oui, je regrette sincèrement l'absence d'Albert Ondon Ossa.Et que répondez-vous à ceux de vos compatriotes qui disent que, finalement, ce dialogue, dont les membres ont été nommés et dont les conclusions ne seront pas souveraines, il sera là pour tracer un boulevard pour le futur candidat Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle de l'année prochaine ?Je préfère ne pas parler des individus, je parle du Gabon. Parlons des institutions, comme l'Assemblée nationale, le Sénat et bien d'autres… Et élaborons des contre-pouvoirs capables de résister aux individus. Le Sénégal a fait la démonstration qu'une institution peut sauver une nation. Nous avons vécu un rêve au Sénégal, on peut le faire en Afrique ! Faisons la même chose ! Je pense que nous réussirons.À lire aussiGabon: la liste des participants au dialogue national fait grincer des dents
Vous l'avez entendu hier mardi matin, Alain-Claude Bilie-By-Nze est sorti de son silence. L'ancien Premier ministre gabonais s'est exprimé pour la première fois depuis le coup d'État du 30 août. L'ex-chef du gouvernement a parlé d'une crise profonde au sein de l'ancien parti présidentiel PDG et a demandé une réunion d'urgence. Alain-Claude Bilie-By-Nze est notre invité ce matin. Il revient sur le putsch, ses causes, en reconnaissant d'ailleurs des erreurs. Il égratigne au passage la transition. RFI : Vous ne vous étiez pas exprimé dans les médias depuis le putsch. Qu'est-ce qui vous fait prendre la parole aujourd'hui ?Alain-Claude Bilie-By-Nze : J'avais souhaité prendre un peu de recul, observer le déroulement des événements. Il y a eu un coup d'Etat, nous étions le parti au pouvoir, nous avons perdu le pouvoir, il me paraissait utile d'observer, d'analyser, et de pouvoir prendre du recul. Aujourd'hui je pense que nous avons pris suffisamment de recul. Le moment me semblait opportun pour m'exprimer sur la vie du parti, sur son avenir, et sur la nécessité de le réformer.Justement vous diffusez une déclaration « pour une solution de sagesse et de rassemblement au PDG », écrivez-vous. Le parti va mal aujourd'hui ?C'est un truisme que de le dire. Le parti va très mal. Pour la première fois de son histoire, le parti se retrouve sans être au pouvoir. Ce parti, depuis le mois d'août, ne s'est pas véritablement réuni, parce qu'on a du mal avec les différentes absences – l'absence du président du parti, l'absence du secrétaire général. On a un intérimaire qui fait ce qu'il peut, mais nous pensons qu'il faut aller beaucoup plus loin que l'intérim, parce que cela fait six mois maintenant, un intérim ne va pas durer ad vitam æternam. Les militants sont déboussolés et nous pensons que c'est la première force politique du pays, c'est le parti qui est implanté partout sur le territoire. Il est indispensable qu'il soit réorganisé, réformé de fond en comble pour apporter sa contribution à la situation actuelle que traverse notre pays.Vous demandez que la parole des militants se libère, vous demandez une consultation « inclusive, participative et sans tabou ». Mais n'est-ce pas ce qui vient d'être organisé fin février avec les Assises ?C'est ce qui était prévu avec les Assises. Il faut bien faire le constat que les Assises n'ont pas atteint les objectifs qui étaient assignés. Les militants ne se sont pas manifestés. J'ai moi-même été sur le terrain. Les militants n'ont pas participé massivement aux Assises. Et donc on ne peut pas se contenter de ce format qui du reste a manqué de concertation préalable. Il faut aujourd'hui se regarder en face, il faut cesser de faire semblant, il faut cesser de faire la politique de l'autruche. Le parti va mal, redonnons la parole aux militants, analysons à froid les raisons pour lesquels nous en sommes arrivés là, et redémarrons l'activité du parti sur de nouvelles bases.Vous demandez d'organiser en urgence une réunion du bureau politique et du Conseil Consultatif des Sages. Pourquoi ne pas attendre le rapport des Assises qui est prévu le 12 mars, puis le Congrès prévu après en théorie ?D'abord parce que les Assises sont un élément qui a été voulu pour donner la parole et que la parole n'a pas été donnée aux militants, ou alors les militants ne se sont pas sentis concernés par ce qui a été fait. Ensuite nous avons des instances délibérantes qui existent, c'est le bureau politique, et on a une instance consultative qui est le Conseil Consultatif des Sages, qui doivent être convoqués lorsque le parti connaît une situation de crise. Nous allons naturellement continuer à travailler avec le Secrétariat général pour que la question soit entendue. Nous ne sommes pas dans une situation d'affrontement. Nous voulons qu'il y ait une large concertation. Le parti a aujourd'hui les personnalités en son sein qui sont des hommes et des femmes d'expérience et qui aujourd'hui sont capables de donner un certain nombre de pistes de solutions. La première c'est de faire le constat que depuis le 30 août, le président du parti est en situation d'empêchement d'œuvrer et de travailler de manière politique pour le parti. Il en est de même pour le Secrétaire Général. Déjà cette vacance doit être constatée. Et ensuite mettre en place une direction transitoire ad-hoc pour conduire les activités du parti. C'est ce que nous proposons. Et il me semble qu'aujourd'hui l'ensemble des militants du PDG sera plutôt favorable à cette option-là.Vous dites « nous ». Et effectivement cette déclaration, vous la signez, mais vous vous exprimez à titre collectif. Est-ce que ça veut qu'on aurait peut-être différents courants, voire des divisions au sein du PDG ?Il n'y a pas de courants au sein du PDG. Il n'y a pas de division. Il peut y avoir des approches différentes aujourd'hui sur l'analyse de la situation. Je dis « nous » parce que je parcours le pays, je suis à l'écoute des militantes et des militants, mais aussi des cadres du parti qui sont inquiets et nous avons élaboré cette déclaration. Lorsque je dis « nous » c'est parce que je n'en fais pas une question de personne. Ce n'est pas moi. Mais c'est un certain nombre d'idées partagées par des militants du parti.Est-ce qu'il y a un mal plus profond au PDG ? Un mal qui aurait peut-être pu conduire au coup d'Etat ?En 2007, le président Omar Bongo avait fait le point après 40 ans de pouvoir. Il avait analysé la situation du pays et donc du parti. Il avait tiré un certain nombre de conclusions. Et il me semble que nous devrions partir de ce discours-là. Le mal il est profond parce qu'il y a des questions de gouvernance, il y a des questions de démocratie interne, il y a des questions de pouvoir assumer ce que nous sommes. C'est un héritage. Et dans chaque héritage il y a de ce qui est de l'actif, donc ce qui est positif, et il y a le passif. Il faut affronter ce passif-là. Je pense qu'aujourd'hui nous devons regarder le PDG, exactement comme on regarde le Gabon, c'est une situation de transition et chaque état-major de parti politique devrait analyser en son propre sein ce qui n'a pas fonctionné. Lorsqu'il y a un coup d'Etat dans un pays, c'est qu'il y a eu un dysfonctionnement majeur des institutions et de la classe politique de manière globale.Est-ce que parmi les remèdes que vous préconiseriez, il y aurait peut-être un renouvellement des équipes dirigeantes actuelles, notamment peut-être le départ de Luc Oyoubi, Secrétaire général par intérim ?Nous ne posons pas le problème en termes de personnes. Ce sont les militants qui doivent pouvoir se prononcer. Déjà nous pensons qu'il faut regarder à nouveau en interne le mode de dévolution des fonctions au sein du parti. Est-ce qu'on continue avec des nominations ? Est-ce qu'on va sur la question de l'élection ? Les militants devront se prononcer pour dessiner ensemble les nouvelles structures du parti, le nouveau mode de gouvernance du parti. Et pour nous ce n'est pas une question de personne. Le Secrétaire général adjoint actuel, si les militants estiment qu'il peut continuer, il continuera. Notre problème n'est pas à ce niveau-là.Est-ce que vous-mêmes à termes, vous vous verriez diriger le PDG ?Non mais la question n'est pas celle-là. Ce sur quoi nous travaillons aujourd'hui, c'est d'abord nous poser les bonnes questions, faire une introspection réelle. Lorsqu'on a dirigé un pays pendant 56 ans, et qu'on perd le pouvoir, c'est que quelque chose a dysfonctionné. Et il nous faut le regarder en profondeur si nous voulons demain jouer à nouveau un rôle dans notre pays. C'est d'abord cela qui nous préoccupe. La question des personnes, encore une fois, est subsidiaire.Vous étiez Premier ministre à l'époque, lors du coup d'État, comment l'avez vous vécu ce putsch, personnellement ?Nous avons connu d'abord une campagne présidentielle qui a été assez particulière. Puisque vous me posez une question personnelle : je suis opposé à tout ce qui est coup d'État, tout ce qui est prise de pouvoir par la force. Mais j'ai pu constater simplement que les Gabonaises et les Gabonais, dans leur majorité, ont salué ce coup d'État pour des raisons qui leur sont propres, mais aussi parce qu'il y avait peut-être des dysfonctionnements importants, l'usure du pouvoir également. Et donc, ce qui importe aujourd'hui, c'est regarder quels vont être les éléments importants pour sortir le pays de l'ornière et pour rebâtir.Vous pensez que des erreurs ont été commises qui auraient pu amener à cette situation ?Vous savez il y a un adage gabonais qui dit qu'il « faut éviter de regarder où on tombe, il faut regarder où on a trébuché ». Il me semble important d'avoir un regard rétrospectif. Effectivement, il y a eu des erreurs, il faut le reconnaître aujourd'hui, et ces erreurs-là ont amené à la perte du pouvoir et si nous n'avons pas le courage d'analyser cela, nous ne pourrons pas redémarrer les activités politiques de manière sereine et convenable. Nous pensons qu'il faut doter le pays et le PDG d'un corpus politique solide pour être demain au rendez-vous. Et ceux qui ont continué aujourd'hui et qui ont rallié le Général Brice Oligui, seraient bien inspirés de regarder également le fonctionnement de leur parti. Parce que ces partis politiques-là ont fonctionné un peu de la même manière, parce que la plupart sont issus des cadres qui avaient quitté le PDG. Il est question d'analyser aujourd'hui, trente ans après la conférence nationale : est-ce que les modèles politiques qui existent sont les bons ? C'est important de se poser la question.Vous-même, ce coup d'État vous a surpris, vous ne l'aviez pas vu venir ?Je ne sais pas si les militaires eux-mêmes qui ont pris le pouvoir ont vu venir le coup d'État.Juste après le vote, on s'en souvient, le pouvoir s'est brutalement tendu. Un couvre-feu, coupure d'internet, de plusieurs médias, des annonces faites par le gouvernement… Est-ce que déjà, ça, c'était vraiment justifié à l'époque ? Est-ce que ça n'a pas été une de ces erreurs auxquelles vous faites allusion ?Cela fait partie des éléments qu'il faut analyser. Il y a eu un certain nombre de décisions qui ont été prises sans concertation, dans la précipitation, c'étaient des erreurs. Il ne fallait pas le faire, cela a été fait, on a eu les conséquences. Il faut donc pouvoir l'analyser pour la suite. Moi, je crois fondamentalement que la vocation d'un parti politique est de se battre pour accéder au pouvoir. Lorsqu'il est au pouvoir, il faut le conserver, mais pas par tous les moyens. Il faut le conserver dans les règles de droit, en faisant d'abord en sorte que la population qui nous a élus soit satisfaite. Il me semble que c'est un des aspects qui nous a manqué.Brice Clotaire Oligui Nguema avait justifié le coup d'État en parlant d'organisation chaotique des élections générales. Il a parlé d'annonces de résultats tronqués. Franchement, est-ce qu'une triche était organisée à ce moment-là pour faire gagner Ali Bongo ?Vous savez, je vais vous répondre tout aussi franchement : le gouvernement n'a pas organisé les élections, les élections ont été organisées par un organe indépendant appelé CGE, composé à parité de la majorité et de l'opposition. Et si ces résultats ont été tronqués, il y a quelque chose qui a manqué, quels ont donc été les bons résultats ? Et c'est pour cela que je vous dis qu'il faut regarder cette question avec recul et se dire : il y a eu un coup d'État, OK, mais quels ont été les bons résultats ? En cet instant, c'est au général Brice Oligui à qui vous devriez poser la question.Comment percevez-vous aujourd'hui cette transition ? Ça fait plus de six mois qu'elle dure, dirigée par les militaires en collaboration avec les civils.Les Gabonais ont beaucoup espéré dans cette transition et nous tous, nous pensons que la transition est une occasion de refonder nos institutions, de refonder la gouvernance du pays, de refonder nos relations, nos rapports dans notre pays et de regarder comment nous parvenons à développer notre pays en impliquant le maximum de nos concitoyens. Le problème qui se pose aujourd'hui, c'est que malheureusement, il y a une tentation forte à reproduire, les erreurs du passé, la gouvernance du passé, qui est d'ailleurs décriée par les uns et les autres sur les réseaux sociaux. Je vous prends deux exemples : on a beaucoup décrié, le général Oligui Nguema lui-même, la question des nominations copain-coquin. On observe aujourd'hui ces nominations-là. On a décrié la question du népotisme, on observe cela. Donc il y a intérêt à faire attention. Si la révolution mange ses enfants, la transition a tendance également à trahir ses promesses. Il faut être très très très prudent.Certains craignent un accaparement du pouvoir par les militaires et par Brice Clotaire Oligui Nguema, c'est une crainte que vous partagez aujourd'hui ?Il y a les éléments de la transition annoncés dès le départ et il y a la gouvernance actuelle et on commence à observer comme un écart entre ce qui avait été annoncé et la gouvernance qui est mise en place. Encore une fois, c'est pour ça que le PDG doit se réunir pour regarder, faire son introspection. Ce qui nous a été reproché par nos compatriotes, nous constatons que cela commence à être reproché aussi à la transition et il ne serait pas bon qu'à l'occasion de la transition, on ait le sentiment que rien n'a changé.À titre personnel vous êtes prêt à jouer un rôle dans cette transition ?À titre personnel je joue un rôle dans le cadre du PDG, pour réformer le PDG en interne. C'est ce qui nous préoccupe premièrement.Officiellement Ali Bongo a été mis à la retraite, il est libre de ses mouvements et de voyager, en théorie. Pourtant il semble assigné à résidence. Que pensez-vous de sa situation ?L'assignation à résidence est un acte juridique décidé par un juge. Je ne sais pas si Ali Bongo a été notifié d'une assignation. Nous constatons que autant officiellement il a été déclaré libre de ses mouvements, autant il n'a pas pu mener d'activité. Est-ce qu'il n'a pas voulu ? Est-ce qu'il n'a pas été en capacité ? Nous n'en savons rien. Mais toujours est-il qu'effectivement il ne mène pas d'activité publique.Des enquêtes ont commencé, ont été ouvertes, de nombreux cadres sont en détention. Est-ce qu'à titre personnel, vous craignez d'être inquiété par la justice ?Je n'ai rien à me reprocher à titre personnel par la justice, mais si la justice veut m'entendre, je serai disponible pour répondre aux questions qu'ils auront à me poser.Un dialogue national est prévu en avril, vous en serez ?Nous sommes aujourd'hui préoccupé par la question du PDG. En ce qui concerne le dialogue national, nous ignorons, j'ignore aujourd'hui comment il est organisé, quelles vont être les modalités de participation. Les critères pour y être, j'ignore totalement. Donc je ne peux pas répondre à la question.Chaque Gabonais a pu envoyer sa contribution au dialogue, son diagnostic de l'état du pays, ses pistes de solutions. Quelles sont vos diagnostic et pistes de solution ?Nous avons perdu le pouvoir. C'est que certainement des choses nous étaient reprochées. Il faut analyser de fond en comble la situation réelle du pays. Les pistes de solution sont nombreuses. Le PDG a déposé ses contributions. Pour l'heure je me sens solidaire de ce qui a été fait. Et nous verrons à l'analyse, ce qui sortira du dialogue.À lire aussiDialogue national au Gabon: «Nous allons nous rassembler pour penser à l'avenir du pays»
Président et fondateur du groupe ivoirien Voodoo, créé en 1999 et qui se présente comme le premier groupe de communication en Afrique de l'ouest, Fabrice Sawegnon est le grand invité de l'économie RFI / Jeune Afrique. Également à la tête de plusieurs sociétés dont la chaîne Life TV, FS Production ou l'hôtel Boulay Beach Resort, il dévoile sa vision de l'avenir sur le continent et celui de sa jeunesse, alors qu'il publie un ouvrage de développement personnel « Transcender la théorie du miroir » (éditions La Bruyère). ►« Transcender la théorie du miroir » (éditions La Bruyère).Ce chef d'entreprises au carnet d'adresses impressionnant est aussi connu pour ses succès dans la communication politique lors de scrutins présidentiels qui ont élu Omar puis Ali Bongo au Gabon, Gnassingbé Eyadema au Togo, Ibrahim Boubakar Keita au Mali ou encore Alassane Ouattara à partir de 2010. Dans cette vidéo, Fabrice Sawegnon s'exprime sur l'éventuelle candidature du chef de l'État ivoirien en 2025.Parmi les autres sujets de discussion avec Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique) : les enseignements économiques de la Coupe d'Afrique des Nations de football, le futur du secteur de la presse écrite et audiovisuelle, les bouleversements politiques au Sahel ou encore ses échecs lors des élections municipales au Plateau (quartier d'affaires d'Abidjan) en 2018 et 2023.Avec la participation de Didier Acouetey, président-fondateur d'AfricSearch, cabinet de ressources humaines spécialisé sur l'Afrique. En images
Bientôt six mois depuis le coup d'État du 30 août, qui a vu l'armée déposer le président Ali Bongo juste après l'élection présidentielle, où en est la transition gabonaise ? Avec à sa tête le général Brice Oligui Nguema, la transition doit durer jusqu'en août 2025 et un nouveau scrutin. Un moment charnière de cette transition sera le très attendu dialogue national. Ce rendez-vous historique doit entraîner une profonde réforme des institutions du pays, et préparer une nouvelle Constitution. Entretien avec Murielle Minkoué Mintsa, ministre de la Réforme des institutions, en charge de son organisation. RFI : Que reste-t-il à organiser avant la tenue du dialogue ?Murielle Minkoué Mintsa : Nous avons collecté les contributions des compatriotes. Donc, leur diagnostic qui fonde la situation socio-politique et économique de notre pays, leurs propositions de solutions. Nous avons commencé à les analyser. L'analyse est sommaire, il s'agit simplement de recentrer par thèmes les contributions des compatriotes qui se sont prononcés. La collecte se poursuit à la demande du chef de l'État pour sensibiliser un peu plus nos jeunes compatriotes de moins de 25 ans. Mais nous étions à un peu plus de 27 000 contributions que nous avons dépouillés, nous avons des rapports thématiques qui sont préparés. Nous attendons le complément de contributions qui va prendre fin en fin de semaine.Nous avons des équipes qui sont déployées actuellement à l'intérieur du pays pour recueillir aussi bien les contributions des étudiants et des élèves que celles des populations rurales, vulnérables, comme les populations autochtones ou autres. Nous aurons un rapport de synthèse. Nous tablons sur la mi-mars 2024 au plus tard. Maintenant, nous sommes sur le plan organisationnel : voir un peu les contours, les différents panélistes, les critères des intéressés parce que vous savez que nous voulons que le dialogue soit inclusif. Toutes les catégories socio-professionnelles, culturelles, et même les confessions religieuses seront représentées au dialogue… et les politiques.Avec un tel nombre de contributions, comment allez-vous choisir qui sera invité ? Et comment ferez-vous le tri ? On a par exemple plus de 100 partis politiques, dont certains sont des coquilles vides. Comment sélectionner ?Écoutez, l e tri commencera par les participants, qu'ils soient partis politiques, confessions religieuses, associations, patronat, ONG, issus du monde éducatif, du monde universitaire et d'autres. Maintenant, pour la sélection, nous n'avons pas encore convenu comment ça va se passer. Comme vous le dites, il y a plus de 100 partis politiques, mais je vous dirais qu'à la date du 19 janvier dernier, seuls 59 ont contribué à l'appel au dialogue. Alors nous verrons avec le CTRI, et le gouvernement. Bon, nous sortons d'un passé assez douloureux, nous allons tenir compte de tous ces éléments.En tout, combien de participants attendez-vous ?Je pense que nous serons entre 500 et 1 000.Y compris d'ex hauts-responsables de l'ancien pouvoir : ministres, présidents d'institutions, etc ?Écoutez, les uns et les autres sont des Gabonais. C'est un dialogue inclusif. Nous allons nous rassembler pour penser à l'avenir de notre pays, le devenir du Gabon sur un long terme. Donc, nous devrons mettre toutes les intelligences en commun pour réfléchir sur quelque chose de durable, de très durable.Mi-novembre, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) annonçait ce dialogue pour avril. Le Premier ministre a évoqué entre avril et mai. Quand pensez-vous qu'il se tiendra ?En avril 2024, nous allons simplement respecter le calendrier de la transition.Et sur le lieu de l'organisation est-ce qu'un choix a été fait ?Alors, deux sites ont été retenus. Il s'agit du stade de l'amitié sino-gabonaise et du Palais des sports. Donc le Palais des sports abritera les phases d'ouverture et de clôture, qui seront des phases populaires. Et maintenant les travaux s'effectueront sur le site du stade d'Angondjé.Oui parce que certaines parties du stade sont vieillissantes et doivent être rénovées c'est ça ?Oui, c'est une réhabilitation relativement importante, et nécessaire.Savez-vous combien ce dialogue va coûter, y a-t-il un budget arrêté ? Alors qu'on sait bien aussi que certains veulent participer uniquement pour toucher des per diem.Ben écoutez, nous n'allons pas inventer la nature humaine. Le Gabon n'a pas la prétention de changer la nature humaine d'un coup. Toute concertation de cette nature a un coût. Nous allons veiller également à ce qu'il ne soit pas exorbitant parce que nous avons également d'autres priorités, notamment infrastructurelles. Alors je vous renverrai à la loi de finances dans laquelle est inscrit un certain montant : autour de 3 à 5 milliards de francs CFA. Sachant qu'il s'agit d'une concertation qui va tenir environ sur un mois avec des compatriotes de la diaspora, de l'interpays... C'est un mal nécessaire pour notre pays, donc nous n'allons pas chipoter sur les chiffres. Mais nous allons veiller à ce que ce ne soit pas exorbitant non plus. Parce que nous avons de réels défis pour répondre aux besoins de nos compatriotes.En 2017 le dialogue d'Angondjé a duré quasiment deux mois, vous pensez que celui-ci tiendra en un seul mois ?Oui parce que nous avons déjà toute la phase collecte des contributions qui permet à nos compatriotes de s'exprimer. Nous allons faire l'impasse sur une quelconque intervention des uns et des autres pour exprimer ce qu'ils ont au fond d'eux. Nous voulons également éviter à cette occasion la phase invectives, pugilat populaire. Là, nous avons un pays à reconstruire sur le plan institutionnel et autres. Mais vraiment, nous devons nous appesantir sur ce que nous voulons pour notre pays pour les années à venir. Nous devons reconstruire notre vivre ensemble et il est important que nous nous asseyions pour évoquer cette situation socio-politique, économique de notre pays.Concrètement, comment cette concertation va-t-il se dérouler ? Avec des tables rondes par thème, une synthèse à faire valider par le chef de l'État par exemple ?Non, non. Pendant toute la phase du dialogue, il n'y a pas de rapport envoyé à la présidence. Le président de transition a désigné l'archevêque de Libreville, qui a accepté de présider ces assises et les travaux se passeront en commission et en sous-commission. Les sous-commissions remonteraient l'information à la Commission. Chacune des commissions établira son rapport et le bureau du dialogue présentera le rapport définitif du dialogue avec les actes qui vont l'accompagner. C'est ce document final que le président des assises, donc l'archevêque Monseigneur Iba-Ba, présentera aux autorités de la transition.Une question cruciale est le poids des résolutions de ce dialogue. Est-ce qu'elles seront contraignantes ou il s'agira simplement de recommandations ?À ce stade, je ne peux pas me prononcer parce que nous n'avons pas fini de travailler avec le CTRI. Nous avons la suite du séminaire CTRI-gouvernement qui doit encore se prononcer sur un certain nombre d'éléments liés au dialogue. Le moment venu, un acte sera pris pour définir les grands contours du dialogue et le dialogue lui-même aura un règlement intérieur qui définira d'autres aspects un peu plus pratiques. En tout cas, je peux vous dire que la suite des actes du dialogue incombera au ministère de la Réforme des institutions. Il s'agit bien de réformer les institutions. Le dialogue est une étape.Quel état d'esprit attendez-vous de la part des participants ?Ils ont là l'occasion de penser pour le pays, sur le devenir du pays, donc je n'ai pas de doute qu'en toute responsabilité, ils feront le travail qui est attendu par tous les Gabonais. Vraiment cette responsabilité ils doivent vraiment s'en imprégner. Nous avons une occasion unique, un peu comme en 1990. Nous sommes là, nous ne devons pas rater ce tournant de l'histoire de notre pays. Personnellement, je compte vraiment sur leur sens de la responsabilité et du devoir.Les thèmes ont-ils déjà été choisis ? Quels chantiers vous semblent les plus cruciaux ?Il y a d'abord la question politique, parce que c'est un peu ce qui a conduit à l'acte salvateur du 30 août. C'est essentiellement la question politique qui a amené les différents drames que nous avons vécus dans notre pays, notamment en 2009 et 2016. Et là, nous avons l'occasion de dire « Plus jamais ça !» et que les questions politiques soient débattues sans tabou, que l'expression des Gabonais à travers les contributions soit prise en compte. Maintenant, il y a les questions de gouvernance, mais surtout les questions d'éducation. Il y a aussi les questions de santé, d'affaires sociales, les questions de valeur. Les Gabonais, très nombreux, se sont prononcés sur la restauration de nos valeurs. Qu'est-ce qui fait le Gabonais dans sa globalité malgré la pluralité ethnique ? Nous avons nos particularités, nos singularités, et les panélistes devraient pouvoir mettre en forme ces préoccupations.Des questions comme l'organisation de la présidentielle : qui pourra être candidat, savoir si le président de la transition pourra se présenter... Ces questions seront abordées au dialogue ?C'est même une évidence que ces thèmes seront abordés. Parce que si on prend l'origine, la naissance du dialogue national, le dialogue est issu d'une crise politique qui a amené nos forces de défense et de sécurité à s'interposer, à mettre à plat tout le système politique. Nous ne pouvons pas faire de dialogue national si nous n'évoquons pas ce sujet, sinon ce serait un dialogue thématique. Non, nous donnons l'occasion à nos concitoyens de vraiment s'exprimer sur notre vivre ensemble.Normalement le dialogue devrait désigner une commission chargée de rédiger une nouvelle constitution, qui devra être adoptée par une nouvelle assemblée nationale constituante, suivie d'un référendum, c'est bien cela ?Déjà sur la base des actes du dialogue en lien avec les questions évoquées dans la future constitution, effectivement une assemblée constituante va préparer un projet de constitution qui sera soumis au cours d'un référendum organisé en décembre prochain.Est-ce que ce dialogue devrait mettre fin à la Charte de transition actuellement en vigueur ?Au cours du dialogue, les panélistes devront se prononcer, mais la transition va jusqu'en août 2025 et je pense fortement que la charte ne gênerait pas. Je ne pense pas que sur ce plan la charte serait en contradiction avec la constitution. Parce que la charte qu'est-ce qu'elle prévoit ? Si ce n'est les institutions de la transition, les critères pour être chefs d'État, mais la Constitution à venir sera un peu plus détaillée. Je pense que jusqu'au terme de la transition, la Charte devrait garder sa position. Je ne pense pas qu'il y ait des contradictions qui mèneraient à ce que l'une entre en conflit avec l'autre.Le dernier dialogue du genre date d'il y a un an, pour préparer des élections « aux lendemains apaisés », disait-on. On voit bien que cela a été un échec vu le scrutin d'août dernier. Comment faire pour que cette nouvelle concertation réussisse ?Ecoutez, d'abord il s'agissait antérieurement, du moins ces 3,4 dernières années, de concertations de forme, pour entériner les actes en vue d'asseoir les ambitions de quelques-uns. Vraiment la démarche n'est pas du tout la même. Et l'esprit et l'ambition que nous avons pour notre pays. À mon sens comparer serait déplacé. C'est déplacé de comparer le dialogue national à venir, à ce qui s'est fait antérieurement, après 1991. Nous avons constaté qu'à chaque fois c'était pour permettre à quelques compatriotes de s'asseoir, d'affirmer leurs positions.À lire aussiDialogue national au Gabon: «Nous allons nous rassembler pour penser à l'avenir du pays»
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur la déroute des équipes nord-africaines et sur la réhabilitation des gouverneurs impliqués dans des fraudes électorales en RDC. Gabon : Pascaline Bongo devant la justice françaisePascaline Bongo, la sœur du président déchu Ali Bongo, comparait devant le tribunal de Paris pour des faits de corruption passive. Pourquoi le procès n'a lieu que maintenant alors que l'affaire remonte à 2010 ? Pourquoi les audiences se tiennent-elles à Paris alors que les faits se sont déroulés au Gabon ? Avec Sébastien Németh, journaliste au service Afrique de RFI.CAN 2024 : le fiasco des équipes nord-africainesLes 8è de finale de la CAN 2024 ont été marquées par l'élimination de toutes les équipes d'Afrique du Nord qui, autrefois, dominaient la compétition. Comment expliquer cet échec ? Avec Cédric de Oliveira, envoyé spécial de RFI pour la CAN 2024. RDC : les gouverneurs accusés de fraude électorale de retour à leur poste Peter Kazadi, le ministre de l'Intérieur congolais, a réhabilité les gouverneurs et vice-gouverneurs accusés de « fraude électorale » par la CENI, lors des élections du 20 décembre. Sur quelle base le ministre prend-il une telle décision ? Les procédures judiciaires à leur encontre sont-elles abandonnées ? Avec Bob Kabamba, enseignant en Science politique à l'Université de Liège.
Stories from Morocco, Gabon, Pakistan, Norway and Canada A community in the High Atlas Mountains grapples with the devastation wrought by the strongest earthquake to hit Morocco in more than one hundred years. James Copnall visited Amizmiz where several lives were lost and homes destroyed and a harsh winter lies ahead. The West African country of Gabon has become the latest in the region to witness a military coup, overthrowing the government of President Ali Bongo, scion of the Bongo dynasty. Catherine Norris-Trent encountered jubilation on the streets of Libraville - but asks whether pledges of democratic elections will be fulfilled. In Pakistan, we followed the search in the country for three relatives of Sara Sharif, the ten-year old who was found dead in Woking. Her father, step-mother and Uncle have now been charged with her murder since they returned to the UK. Caroline Davies visited Sara's grandfather in his village in Punjab. On the Norway-Russian border, there used to be a steady stream of visitors, but the war in Ukraine changed that. It remains open but Norwegians have introduced more checks on those coming over. John Murphy found a more active border in the waters of a river nearby where locals are battling to keep out a different kind of visitor. As he returns from paternity leave, our Rome correspondent, Mark Lowen, recounts his experience of becoming a father using a surrogate in Canada, even as Italy moves to ban its nationals from engaging a surrogate abroad. Series Producer: Serena Tarling Production Coordinator: Gemma Ashman Editor: Bridget Harney
On August 30, soldiers and high-ranking officers of the Armed Forces of Gabon seized control of government buildings and communication channels in the capital city of Libreville, detaining Gabon's President Ali Bongo in his residence and declaring an end to the Bongo family's 56-year rule. It was a coup—one of nine in the last three years in West and Central Africa, including in Niger just one month prior. Lawfare Managing Editor Tyler McBrien spoke with Naunihal Singh, author of the book “Seizing Power: The Strategic Logic of Military Coups,” to discuss the spate of coups in the region, the origins of coups, what makes certain countries more coup-prone than others, and the rise and fall of anti-coup norms during and after the Cold War. They also dispelled several coup myths, including the myth of the coup contagion. Support this show http://supporter.acast.com/lawfare. Hosted on Acast. See acast.com/privacy for more information.
We go to Gabon to get the latest on the situation in the country, after the military forced President Ali Bongo from power. The transitional authorities have held talks with dissidents jailed under Ali Bongo, and have freed some political prisoners. An update from Kadugli in Sudan, an area that has been experiencing heavy fighting in recent weeks. Tens of thousands of people have been displaced there, as the country as a whole faces up to a dire humanitarian situation. Plus should Africa's hopes for the rugby World Cup rest on the current champions - South Africa?
The niece of, Johnny Kitagawa, the agency's founder has admitted for the first time that sexual abuse happened, as far back as the 1950s. Also: The ousted president of Gabon, Ali Bongo, has been released from house arrest. We find out where he is likely to be now, and despite years of civil war - in Yemen there's a story of hope and change, and we hear from the G20 chef in Delhi.
A fire in a block of flats in the South African city of Johannesburg has killed more than 70 people. Officials said bodies had been found piled up at a locked gate that had prevented people fleeing. It's not known what caused the blaze. Also: the man the military has named as Gabon's interim leader says the ousted president Ali Bongo had no right to continue in office, and we find out how a team of online love scammers was brought down in Indonesia.
Military officers have placed President Ali Bongo under house arrest. Also: overnight drone and missile attacks on targets in both Russia and Ukraine, and Hurricane Idalia makes landfall in Florida.
The deposed president, Ali Bongo, appeals for support while under house arrest. Also: Hurricane Idalia batters the US state of Florida before heading to Georgia, and Switzerland proposes sweeping new laws to combat money laundering.
Another African nation falls to an anti-French colonialism coup, all as the continent of Africa continues to turn away from the woke West at a breathtaking pace! The latest now is the nation of Gabon, a former French colony, located on the western coast of central Africa, they are now officially the latest African nation to be taken over by a military coup that seeks to restore their national sovereignty and kick any remaining French influence out of their country! Highlights: ● “The Gabon Army has overthrown their president Ali Bongo, whose family has ruled Gabon, if you can believe it, for over 50 years! Last Saturday's presidential election was highly contested, with the opposition alleging fraud, and the army obviously agreed, and have officially annulled the results! The president is now purportedly under house arrest.” ● “The people are greeting the army with open arms appearing to fully support the military junta, and this is largely because of a massive populist movement sweeping the continent known as pan-Africanism, where more and more African leaders are calling for the expulsion of European political and cultural influences left behind from their colonial period, and are seeking instead to cultivate a uniquely African civilizational world.” ● “What more and more pundits are recognizing is that we are seeing the collapse of what's known as Françafrique happening right before our very eyes! Now, simply put, Françafrique is the system of political and economic engagement that France has instituted with its former African colonies, and it's a relationship where African nations have remained highly dependent on France.” ● “This is what we're witnessing: the woke West is being rejected, a new civilizationalist Africa is rising!” Timestamps: [00:49] The latest African nation to be taken over by a military coup where Macron is being banned [02:55] The latest in Niger coup where the French Ambassador was being besieged [05:44] Anti-colonial populist movement sweeping francophone Africa Resources: Reclaim control over your health TODAY with PHD Weight Loss! HERE: https://www.stevelost60.com/start The Courageous Patriot Community is inviting YOU! Join the movement now and build the parallel economy at https://join.turleytalks.com/insiders-club-evergreen/?utm_medium=podcast HE'LL BE BACK! Get your limited edition TRUMPINATOR 2024 Bobblehead HERE: https://offers.proudpatriots.com/ Get carrying TODAY with Countrywide Concealed HERE: https://www.frebahlem.com/BG484F42/G38H44Q/ Join me and Ross on Thursday, August 31st at 3PM EST, and learn exactly how YOU can turn the swamp's corruption into value for you and your family! Sign up HERE: https://turleytalksinsidertrading.com/registration/?tambid=18762 Thank you for taking the time to listen to this episode. If you enjoyed this episode, please subscribe and/or leave a review. Sick and tired of Big Tech, censorship, and endless propaganda? Join my Insiders Club with a FREE TRIAL today at: https://insidersclub.turleytalks.com Make sure to FOLLOW me on Twitter: https://twitter.com/DrTurleyTalks BOLDLY stand up for TRUTH in Turley Merch! Browse our new designs right now at: https://store.turleytalks.com/ Do you want to be a part of the podcast and be our sponsor? Click here to partner with us and defy liberal culture! If you would like to get lots of articles on conservative trends make sure to sign-up for the 'New Conservative Age Rising' Email Alerts.
After the Taliban takeover, the US finished pulling out its forces from Afghanistan two years ago. The withdrawal was violent and chaotic. What lessons were learned from it? And, beginning in 2026, US prices of expensive prescription drugs may be coming down as part of the Inflation Reduction Act. Also, in the early morning hours of Wednesday, military leaders in Gabon announced they seized power and put President Ali Bongo under house arrest. Bongo had just been declared the president in a flawed election. Plus, London's foxes: pest or survivor?
Military officers in Gabon have appeared on on television to say they have seized power. They said they had placed President Ali Bongo under house arrest and were annulling the results of an election on Saturday, in which Mr Bongo was declared the winner. His overthrow would end his family's 56-year hold on power in the resource-rich West African country and would be the eighth coup in a former French colony in Africa in the past three years. France has condemned the latest events. Also in the programme: our correspondent sees at first hand how Russian kamikaze drones are slowing Ukraine's counteroffensive; Australia announces a date for a referendum on indigenous rights; and the international operation to bring down a hugely lucrative malware network. (Photo shows a military vehicle passing by people celebrating in the city Port Gentil in Gabon. Credit: Gaetan M-Antchouwet via Reuters)
Gabon's President Ali Bongo appeals for help after the army deposed him in a coup and put him under house arrest. Army officers appeared on TV to say they had taken power. They say they have annulled the results of Saturday's election in which Mr Bongo was declared the winner, but the opposition claims it was fraudulent. Also on the programme: a report from the front line in north-east Ukraine where modest Russian advances are costing Ukrainian lives; and hurricane Idalia batters the Gulf Coast of Florida. (Picture: People celebrate in support of the military coup in a street in the capital of Gabon, Libreville Credit: REUTERS/Scott Ngokila)