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En RDC, l'opposant Martin Fayulu ne réclame plus le départ du pouvoir de Félix Tshisekedi et se dit même d'accord pour faire équipe avec lui à certaines conditions. À la présidentielle de 2018, il avait crié au hold-up électoral après la victoire officielle de Félix Tshisekedi. Mais aujourd'hui, il change de stratégie. Le 1er mai dernier, avec les autres opposants Joseph Kabila, Moïse Katumbi et Delly Sesanga, Martin Fayulu a signé une déclaration commune en faveur d'un dialogue national pour résoudre la guerre dans l'est du pays. De passage à Paris, le président du parti de l'Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) et de la plate-forme Lamuka répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Les ministres des Affaires étrangères du Congo et du Rwanda doivent finaliser d'ici à deux semaines un projet d'accord de paix. Puis, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame doivent se retrouver le mois prochain dans le bureau de Donald Trump à la Maison Blanche pour signer la paix. Est-ce que votre déclaration commune, ce n'est pas une façon de dire « ne nous oubliez pas, nous aussi, on existe ? »Martin Fayulu : Non, notre déclaration, c'est de dire qu'avant de signer cet accord, il faut que les Congolais se parlent et trouvent des solutions à la crise qui sévit au Congo. Tout accord, toute discussion tendant à aider le Congo à avoir la paix et la sécurité, nous sommes d'accord. Mais nous disons qu'on ne peut pas signer un accord sans que les Congolais se mettent ensemble dans ce que nous appelons la cohésion nationale.Mais si jamais les pourparlers avancent à Washington, si jamais il y a cet accord de paix le mois prochain à la Maison Blanche, qu'est-ce que vous allez faire ?Nous pensons que c'est quelque chose qui ne marchera pas. Tant que la plaie n'est pas soignée de fond en comble, on ne pourra pas avoir la paix. Et c'est pour cela que nous disons que nous ne sommes pas contre Washington. Nous ne sommes pas contre Doha, nous ne sommes pas contre l'Union africaine. Mais les solutions aux problèmes du Congo doivent d'abord venir du Congo.Alors, ce qui frappe dans votre déclaration commune du 1ᵉʳ mai, c'est de vous voir signer, Martin Fayulu, un document avec votre pire ennemi, Joseph Kabila, que vous accusez de vous avoir volé la victoire en 2018. Pourquoi cette volte-face ?Je l'ai accusé d'avoir fabriqué les résultats et d'avoir proclamé Tshisekedi parce qu'ils ont signé ce qu'on a appelé un compromis à l'africaine. Mais ce n'est pas mon ennemi. Moi, je n'ai pas d'ennemi. Et moi, j'ai signé avec Kabila comme demain je pourrais signer avec Tshisekedi pour sauver le Congo.Donc, ce que vous appelez le grand hold-up électoral de 2018, vous oubliez tout, vous pardonnez, c'est terminé ?Mais vous savez, on ne peut pas oublier. Ça existe. Mais maintenant, qu'est-ce que vous voulez que je continue à ressasser ça à longueur de journée, d'année en année ? Non, je dis que c'est une expérience. C'est pour cela que j'ai proposé cette réunion de vérité, réconciliation et cohésion nationale. On ne peut pas oublier ce qui s'est passé. Mais sur la base de ce qui s'est passé, nous pouvons construire l'avenir en toute sérénité.Dans votre déclaration commune, vous parlez de la guerre à l'est de votre pays, sans jamais citer le Rwanda. Pourquoi refusez-vous de nommer un pays que toute la communauté internationale désigne comme le principal soutien militaire des rebelles du M23 ?Oui, on ne le cite pas simplement parce que ce n'est pas l'objectif poursuivi. Cette déclaration avait pour objectif de dire aux amis de Washington et de Doha : « ce que vous faites, c'est bien, mais s'il vous plaît, faites attention, il y a des préalables ».Mais vous ne citez pas le Rwanda parce que Joseph Kabila a mis son veto ?Non, non, on n'a pas pensé à ça. On n'a pas pensé à citer un pays et nous savons ce que le Rwanda veut dans notre pays. On sait que le Rwanda veut les richesses du Congo et exploiter les ressources. Ça, on le dit et on le répétera.Depuis quelques semaines, le président Tshisekedi appelle l'opposition à rentrer dans un gouvernement d'union nationale. À quelles conditions pourriez-vous accepter un tel gouvernement ?On ne peut pas répondre à cette préoccupation de Félix Tshisekedi, parce que nous pensons que d'abord, il faut que les Congolais se mettent autour d'une table, autour des évêques catholiques et des pasteurs protestants, pour d'abord aller dans le fond sur les causes profondes de notre crise. Donc, on ne met pas la charrue avant les bœufs.Et si demain, il y a un dialogue national, et s'il aboutit... Est-ce que vous seriez prêts à faire équipe avec le président Tshisekedi ?Je suis Congolais, il est Congolais. J'accepterai les résolutions qui sortiront de ce dialogue parce que j'y contribuerai.Alors comme vous, les évêques de la CENCO et les pasteurs de l'ECC appellent à ce dialogue national, mais ils disent aussi vouloir respecter le mandat du président Tshisekedi jusqu'à la fin de celui-ci, c'est-à-dire jusqu'en 2028. Est-ce que vous êtes d'accord avec eux ou pas ?Écoutez, de fait, il est là ! Est-ce qu'il faudrait aller poser la condition qu'il doit partir avant de commencer la réunion ? Je ne pense pas. Je pense qu'il faut avoir des élections saines, crédibles en 2028. Il peut continuer à gérer le pouvoir.À lire aussiConflit dans l'est de la RDC: un avant-projet d'accord de paix attendu ce vendredi à Washington
Quatre grandes figures de l'opposition congolaise, longtemps divisées, s'expriment d'une seule voix. Dans une déclaration commune, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Joseph Kabila dénoncent la mauvaise gouvernance et la dérive autoritaire du régime de Félix Tshisekedi. Ils appellent à un dialogue national pour sortir la RDC de l'impasse, alors que la guerre dans l'Est continue de faire rage dans un silence assourdissant., Martin Fayulu était l'invité du journal de l'Afrique
Wakati huu serikali ya Jamhuri ya Kidemokrasia ya Congo, inapoendelea kukabiliwa na changamoto ya usalama Mashariki mwa nchi hiyo, baada ya waasi wa M23 kuingia katika miji ya Bukavu na Goma, rais Felix Tshisekedi ametangaza mpango wa kuunda serikali ya umoja wa kitaifa kwa kuwashirikisha wanasiasa wa upinzani.Tunajadili iwapo hatua hii itasaidia kutatua mzozo wa mashariki mwa DRC.
« Le timing était presque parfait, relève Jeune Afrique. Le 21 février, l'opposant Jean-Marc Kabund, incarcéré depuis août 2022 et condamné à sept ans de réclusion pour “outrage au chef de l'État“ et “propagation de faux bruits“, a soudainement été libéré. Le jour suivant, Félix Tshisekedi réunissait les membres de l'Union sacrée, à Kinshasa, et leur annonçait son intention de former un gouvernement d'union nationale dans un contexte de crise sécuritaire dans l'est de la RDC. » Le 1ᵉʳ mars, « toujours à la surprise générale, deux nouveaux opposants bénéficiaient d'une libération “conditionnelle“. »Alors, s'interroge Jeune Afrique, « faut-il voir dans ces libérations une volonté de détendre le climat politique ? (…) Félix Tshisekedi espère-t-il s'épargner un dialogue national semé d'embûches pour passer directement à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale ? » Peut-être, mais « peu nombreuses sont les formations d'opposition qui se disent disposées à accepter la main tendue du président congolais. Les camps de Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Matata Ponyo Mapon, Delly Sesanga et même de Jean-Marc Kabund se sont prononcés contre l'initiative, qu'ils jugent contre-productive, pointe le site panafricain. Martin Fayulu, qui avait été le premier à proposer un dialogue pour cimenter l'unité nationale, semble partant, à condition que les discussions préalables soient supervisées par les Églises catholique et protestante. (…) Dans ce contexte, la décrispation paraît illusoire, relève Jeune Afrique, d'autant que Félix Tshisekedi a déjà dit qu'il ne ferait pas un pas en direction de ceux qui, selon lui, “portent les intérêts étrangers“. Dans sa ligne de mire : l'ancien président Joseph Kabila, qu'il accuse d'être derrière le M23. »Kabila : la mémoire courte ?Justement, Kabila sort du bois… Comme nous l'évoquions hier, l'ex-président a apparemment l'intention « de revenir au premier plan, à un moment critique où la présidence Tshisekedi est clairement menacée par le M23. Mais ce qui interroge dans les sorties médiatiques de Joseph Kabila, relève le site spécialisé sur la RDC,Afrikarabia, c'est qu'il donne l'impression de ne pas avoir été au pouvoir pendant 17 ans, et fait comme si sa présidence avait été “normale ». Comme s'il n'avait pas prolongé son dernier mandat de deux ans pour tenter de s'accrocher à son fauteuil. Comme si la crise pré-électorale de 2015-2018 n'avait pas été réprimée dans le sang. Comme si Floribert Chebeya n'avait pas été assassiné. Comme si les élections de 2011 et 2018 n'avaient pas été dénuées de toute crédibilité et de toute transparence. (…) Comme si les enquêtes des ONG internationales n'avaient pas documenté les milliards de dollars évaporés par la corruption. Des accusations que Joseph Kabila formule aujourd'hui… à l'encontre de Félix Tshisekedi et de son régime. Un sacré culot, s'exclame Afrikarabia. Mais peut-être que l'ancien président pense que les Congolais ont la mémoire courte. »Kagame : le paria ?Côté rwandais, à présent, le président Kagame parait de plus en plus isolé… « Nouveau coup de massue pour le Rwanda », s'exclame le site congolais Objectif Infos. « Berlin a annoncé avant-hier la suspension de ses aides au développement, assortie d'un réexamen de sa coopération bilatérale avec Kigali. (…) Concrètement, le Rwanda se voit privé d'une enveloppe annuelle de 50 millions d'euros, destinée à des projets de développement économique, énergétique, climatique et vaccinal. »« L'Allemagne emboîte ainsi le pas au Royaume-Uni et au Canada, qui ont pris des décisions semblables », note Le Monde Afrique.Pour ce qui concerne l'Union européenne, relève L'Observateur Paalga à Ouagadougou, « même si pour le moment, il n'y a pas de sanctions prises à l'encontre du Rwanda, le Parlement européen a adopté récemment une résolution demandant la suspension d'un accord sur les minerais rares avec le Rwanda en raison de son soutien aux rebelles. Mais, les choses ne semblent pas encore totalement actées. »En tout cas, conclut le site burkinabé, « jusqu'à présent, l'homme fort de Kigali ne semble pas s'émouvoir outre mesure de ces sanctions ; il reste sourd à toutes les voix qui le conjurent de lever le pied dans l'est du Congo et de donner une chance à la paix. »En janvier dernier, Paul Kagame lors d'une allocution au corps diplomatique avait traité Félix Tshisekedi d' « idiot ». Le New Times à Kigali reprend l'invective et affirme que « le régime de Tshisekedi est en train de creuser sa propre tombe », que « la RDC est une nation en chute libre. (…) Et tout ce que nous pouvons faire, nous, poursuit le quotidien rwandais, est de nous fortifier. Accrochons-nous ! »
En RDC, l'opposant Jean-Marc Kabund sera candidat à la prochaine présidentielle. Il l'annonce aujourd'hui sur RFI, à l'occasion de sa première interview radio depuis sa sortie de prison, le 21 février dernier. Longtemps, Jean-Marc Kabund a été le bras droit de Félix Tshisekedi. Quand ce dernier est devenu chef d'État, il a même été le président par intérim du parti au pouvoir UDPS. Mais après la rupture de 2022, il a été jeté en prison. Aujourd'hui, est-il prêt à se réconcilier avec Félix Tshisekedi ? Visiblement, non. En ligne de Kinshasa, le président de l'Alliance pour le Changement répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Le 21 février, vous avez été libéré. Le lendemain, le 22 février, Félix Tshisekedi lors d'une rencontre avec les parlementaires de son camp, a invité ses opposants à entrer dans un gouvernement d'union nationale. Est-ce que votre libération n'est donc pas un geste politique de sa part ?Jean-Marc Kabund : Je ne crois pas que ma libération puisse faire l'objet d'un marchandage politique. J'ai été victime de persécutions politiques, condamné à une peine de sept ans et j'ai passé 30 mois en prison. Cette injustice, je crois qu'elle ne pourra jamais être réparée. Il faut avouer qu'il y a une forte pression depuis que j'étais en prison, tant par la communauté internationale que par l'opinion publique interne du Congo. Je crois que Félix Tshisekedi faisant face à cette pression a dû lâcher du lest. Et j'estime que le gouvernement d'union nationale qu'il propose de mettre sur pied ne résoudra rien du tout.Est-ce que Félix Tshisekedi n'a pas lâché sur vous et sur deux autres prisonniers politiques, Mike Mukebayi et Seth Kikuni qui viennent d'être libérés afin de frapper les esprits et de montrer qu'il tendait la main vers l'opposition ?Je crois que cela était une obligation pour lui. Cela ne peut pas être considéré comme un cadeau que Félix Tshisekedi donne à l'opposition parce que moi comme les autres prisonniers, Mike Mukebayi et Seth Kikuni, étions incarcérés injustement. Et d'ailleurs, il y a encore des prisonniers politiques qui continuent de croupir en prison. Ici, je fais allusion à Jacky Ndala. Il y a un autre aspect auquel beaucoup de gens ne font pas attention, ce sont les généraux. Je vous dis ici que plusieurs généraux Katangais sont arrêtés injustement. Ils sont détenus dans des cachots, en prison, sans jugement. Cela fait des années. Ici, je veux parler du général Philémon Yav. Je veux parler du général Zelwa Katanga dit Djadidja. Ils sont nombreux. Le gouvernement Tshisekedi doit savoir que ma libération et la libération des deux autres ne suffisent pas.Qu'est-ce que vous en pensez de l'avancée du M23 dans l'est de votre pays ?L'avancée du M23 est inacceptable et tout le monde doit demander au Rwanda de retirer ses troupes pour que le Congo retrouve la paix.Depuis votre libération, vous avez reçu plusieurs visites à votre domicile, notamment celle de l'opposant Martin Fayulu. Est-ce que vous réfléchissez avec Martin Fayulu et d'autres opposants à une initiative commune ?Bien entendu ! C'est parce que le régime Tshisekedi, qui est un régime finissant, doit laisser la place dès 2028. La RDC a besoin des dirigeants honnêtes afin de pouvoir donner le changement tant attendu par notre peuple.Vous êtes en contact également avec l'ancien président Joseph Kabila ?Je crois que c'est un acteur politique important de notre pays. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas être en contact avec lui. D'ailleurs, je vais même plus loin. Si demain, j'avais l'occasion d'avoir le contact de Corneille Nangaa, je l'appellerais et je lui parlerais. Je lui dirais ce que je pense de ce qu'il est en train de faire. Je suis là pour parler à tout le monde.Et que diriez-vous justement à Corneille Nangaa, le patron du M23 ?Je lui dirais tout simplement que ce qu'il est en train de faire, on l'a déjà vécu dans ce pays avec Mzee Kabila. On connaît les conséquences. Il doit arrêter de verser le sang des Congolais et revenir vite. Il doit arrêter à travers un cessez-le-feu et le gouvernement, je crois, ne pourra pas s'y opposer dans sa position actuelle pour accepter d'intégrer le processus du dialogue pour une résolution pacifique de ce conflit.Si demain le pouvoir libère les généraux actuellement en prison et renonce à son projet de changement de constitution, est-ce que vous pourriez accepter d'entrer dans un gouvernement d'union nationale avec Alliance pour le changement ?Je dis déjà, d'entrée de jeu, que je ne suis ni demandeur, ni preneur de ce gouvernement. Le problème n'est pas seulement celui des arrestations. La gouvernance doit être basée sur un programme, sur une vision claire et je ne vois pas aujourd'hui Tshisekedi garantir cela.Est-ce que vous vous êtes parlé avec Félix Tshisekedi depuis le 21 février ?Non, non. Moi, je n'en ai pas l'intention, je ne trouve pas l'intérêt de lui parler. Mais si lui le désire, je ne lui fermerai pas la porte. Je lui dirai ce que je pense.Non, non. Moi, je n'en ai pas l'intention, je ne trouve pas l'intérêt de lui parler. Mais si lui le désire, je ne lui fermerai pas la porte. Je lui dirai ce que je pense.Est-ce que vous serez candidat en 2028 ?Bien sûr. Je crois qu'après avoir quitté le pouvoir pour ses convictions, je crois que nous avons suffisamment acquis d'expérience et de notoriété, ce qui pourra nous permettre de bien gouverner, de bien gérer ce pays au fait ! À lire aussiRDC: Tshisekedi réaffirme qu'il ne dialoguera pas avec le M23 et promet une refonte de l'armée et du gouvernement
« Le timing était presque parfait, relève Jeune Afrique. Le 21 février, l'opposant Jean-Marc Kabund, incarcéré depuis août 2022 et condamné à sept ans de réclusion pour “outrage au chef de l'État“ et “propagation de faux bruits“, a soudainement été libéré. Le jour suivant, Félix Tshisekedi réunissait les membres de l'Union sacrée, à Kinshasa, et leur annonçait son intention de former un gouvernement d'union nationale dans un contexte de crise sécuritaire dans l'est de la RDC. » Le 1ᵉʳ mars, « toujours à la surprise générale, deux nouveaux opposants bénéficiaient d'une libération “conditionnelle“. »Alors, s'interroge Jeune Afrique, « faut-il voir dans ces libérations une volonté de détendre le climat politique ? (…) Félix Tshisekedi espère-t-il s'épargner un dialogue national semé d'embûches pour passer directement à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale ? » Peut-être, mais « peu nombreuses sont les formations d'opposition qui se disent disposées à accepter la main tendue du président congolais. Les camps de Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Matata Ponyo Mapon, Delly Sesanga et même de Jean-Marc Kabund se sont prononcés contre l'initiative, qu'ils jugent contre-productive, pointe le site panafricain. Martin Fayulu, qui avait été le premier à proposer un dialogue pour cimenter l'unité nationale, semble partant, à condition que les discussions préalables soient supervisées par les Églises catholique et protestante. (…) Dans ce contexte, la décrispation paraît illusoire, relève Jeune Afrique, d'autant que Félix Tshisekedi a déjà dit qu'il ne ferait pas un pas en direction de ceux qui, selon lui, “portent les intérêts étrangers“. Dans sa ligne de mire : l'ancien président Joseph Kabila, qu'il accuse d'être derrière le M23. »Kabila : la mémoire courte ?Justement, Kabila sort du bois… Comme nous l'évoquions hier, l'ex-président a apparemment l'intention « de revenir au premier plan, à un moment critique où la présidence Tshisekedi est clairement menacée par le M23. Mais ce qui interroge dans les sorties médiatiques de Joseph Kabila, relève le site spécialisé sur la RDC,Afrikarabia, c'est qu'il donne l'impression de ne pas avoir été au pouvoir pendant 17 ans, et fait comme si sa présidence avait été “normale ». Comme s'il n'avait pas prolongé son dernier mandat de deux ans pour tenter de s'accrocher à son fauteuil. Comme si la crise pré-électorale de 2015-2018 n'avait pas été réprimée dans le sang. Comme si Floribert Chebeya n'avait pas été assassiné. Comme si les élections de 2011 et 2018 n'avaient pas été dénuées de toute crédibilité et de toute transparence. (…) Comme si les enquêtes des ONG internationales n'avaient pas documenté les milliards de dollars évaporés par la corruption. Des accusations que Joseph Kabila formule aujourd'hui… à l'encontre de Félix Tshisekedi et de son régime. Un sacré culot, s'exclame Afrikarabia. Mais peut-être que l'ancien président pense que les Congolais ont la mémoire courte. »Kagame : le paria ?Côté rwandais, à présent, le président Kagame parait de plus en plus isolé… « Nouveau coup de massue pour le Rwanda », s'exclame le site congolais Objectif Infos. « Berlin a annoncé avant-hier la suspension de ses aides au développement, assortie d'un réexamen de sa coopération bilatérale avec Kigali. (…) Concrètement, le Rwanda se voit privé d'une enveloppe annuelle de 50 millions d'euros, destinée à des projets de développement économique, énergétique, climatique et vaccinal. »« L'Allemagne emboîte ainsi le pas au Royaume-Uni et au Canada, qui ont pris des décisions semblables », note Le Monde Afrique.Pour ce qui concerne l'Union européenne, relève L'Observateur Paalga à Ouagadougou, « même si pour le moment, il n'y a pas de sanctions prises à l'encontre du Rwanda, le Parlement européen a adopté récemment une résolution demandant la suspension d'un accord sur les minerais rares avec le Rwanda en raison de son soutien aux rebelles. Mais, les choses ne semblent pas encore totalement actées. »En tout cas, conclut le site burkinabé, « jusqu'à présent, l'homme fort de Kigali ne semble pas s'émouvoir outre mesure de ces sanctions ; il reste sourd à toutes les voix qui le conjurent de lever le pied dans l'est du Congo et de donner une chance à la paix. »En janvier dernier, Paul Kagame lors d'une allocution au corps diplomatique avait traité Félix Tshisekedi d' « idiot ». Le New Times à Kigali reprend l'invective et affirme que « le régime de Tshisekedi est en train de creuser sa propre tombe », que « la RDC est une nation en chute libre. (…) Et tout ce que nous pouvons faire, nous, poursuit le quotidien rwandais, est de nous fortifier. Accrochons-nous ! »
Au Cameroun, le parti d'opposition SDF, Social Democratic Front, qui s'est réuni en congrès extraordinaire, vient de désigner Joshua Osih comme son candidat à la présidentielle du mois d'octobre prochain. Le SDF a été longtemps la principale force d'opposition dans le pays. Depuis la dernière élection de 2018, il est moins en vue, mais cette année, il croit de nouveau en ses chances. En ligne de Yaoundé, le député Joshua Osih dévoile sa stratégie, qui pourrait bien s'inspirer de celle de Félix Tshisekedi en RDC. RFI : Dans votre programme, vous dîtes vouloir mettre fin aux violences dans les provinces du Nord-ouest et du Sud-ouest en seulement 100 jours. Comment vous allez vous y prendre ?Joshua Osih : Je pense qu'aucun autre parti politique ne connaît mieux le Nord-ouest et le Sud-ouest que nous. Nous savons ce qui se passe. Nous avons largement consulté sur la question. Nous avons parlé à toutes les parties en conflit et nous sommes sereins qu'en trois mois ou un peu plus, nous pouvons faire cesser la violence. Cela ne veut pas dire que la crise politique va s'arrêter. C'est pour cela que nous proposons en même temps de lancer un grand chantier qui devra aboutir au bout de trois ans sur un référendum constitutionnel. Cela va nous permettre de rétablir les équilibres politiques dans ce pays pour éviter des crises futures.Le président Biya, qui vient de fêter ses 92 ans, laisse entendre qu'il sera candidat à sa réélection en octobre prochain. Est-ce que vous pensez que son âge pourrait être un paramètre à prendre en compte dans la campagne ?Nous pensons que certainement l'âge du président de la République serait un handicap pour le pays si jamais il est élu. Vous savez, un président de la République à 100 ans, cela veut tout simplement dire que, si monsieur Biya devenait président de la République pour un autre mandat, le pays allait s'arrêter pour attendre la fin de son mandat. Sept années encore dans le noir, c'est quelque chose que la jeunesse camerounaise ne va pas accepter. C'est quelque chose que tous les Camerounais ne vont pas accepter. Nous sommes confiants que, qu'il soit candidat ou pas, son parti est dans l'impossibilité de gagner les élections de 2025.Dans vos discours, Joshua Osih, vous êtes moins véhément que Maurice Kamto. Est-ce à dire que face au RDPC au pouvoir, le SDF est dans une stratégie moins frontale que le MRC ?Ce n'est pas une question d'être moins véhément ou moins dans une stratégie frontale. C'est tout simplement parce que moi, j'ai appris à faire la politique auprès d'un très grand homme, John Fru Ndi et j'ai compris que, dans la politique, aucun adversaire n'est permanent. C'est déjà le premier point. Deuxièmement, il faut pouvoir se parler, même quand on est en désaccord. Donc, quand on fait la politique par les injures, et là je ne vise aucun parti politique, il y a malheureusement trop de personnes qui pensent qu'il faut passer la journée à insulter les uns et les autres. Nous sommes des adversaires politiques. La première des choses, c'est que nous devons nous respecter. Donc, je respecte le MRC, je respecte le RDPC, je respecte le PCRN, je respecte tous les partis politiques sur la place en attendant aussi d'eux un respect réciproque.En 2018, face à Joseph Kabila, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi avaient deux stratégies différentes et à la fin, c'est Félix Tshisekedi qui est devenu président. Est-ce que vous avez ce scénario congolais dans la tête pour octobre prochain ?Bien sûr et je pense que nous sommes très proches de l'UDPS. Nous avons accompagné l'UDPS lors de ces élections-là. Et donc nous sommes plutôt dans cette logique-là que dans celle de Martin Fayulu. En 1992, nous avons gagné l'élection présidentielle. Tous nous donnent raison que nous avons gagné cette élection. Mais nous avions oublié qu'il faut gagner l'élection et aussi pouvoir prendre le pouvoir. Ce sont deux choses complètement différentes et nous n'avons pas réussi à prendre le pouvoir en 1992. Plus jamais nous n'allons faire cette erreur. Quand on est en politique, il faut avoir la capacité de construire des ponts et de parler avec ceux qui ont perdu le pouvoir pour qu'ensemble, on arrive à construire ce pays. Il ne s'agit pas pour le SDF d'arriver au pouvoir et de mettre tout le monde du RDPC en prison, de les jeter en pâture etc. Non, il s'agit de démontrer que, quand je vais gagner, il n'y aura pas de chasse aux sorcières parce qu'on aura besoin des 30 millions de Camerounais pour rattraper les 43 années que nous avons perdues.Face au candidat du pouvoir, vous serez beaucoup d'opposants. Maurice Kamto, Cabral Libii , Akere Muna, Madame Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya et vous-même. Est-ce que par vos divisions, vous n'ouvrez pas un boulevard au candidat du RDPC au pouvoir ?Mutualiser nos forces dans les bureaux de vote, c'est une voie que nous pensons très importante. Que ceux qui sont dans les bureaux de vote où nous sommes absents nous représentent mutuellement. Et si tous ces autres partis que vous avez cités peuvent être présents dans les 30 000 bureaux de vote avec nous, cela fera que dans les bureaux de vote, il y aura une majorité de représentants de l'opposition par rapport au parti au pouvoir. Et dans ce cas-là, il n'y aurait aucune chance pour que le parti au pouvoir essaie de truquer les résultats. Nous sommes confiants que nous aurons les résultats que nous attendons. 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Depuis plusieurs semaines, la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo ne cesse de se détériorer. L'AFC/M23, groupe soutenu par l'armée rwandaise selon Kinshasa, a poursuivi son avancée jusqu'à Bukavu, malgré les initiatives diplomatiques en cours. Face à cette crise, l'Église catholique et les protestants congolais ont engagé des démarches pour favoriser un dialogue entre les différentes parties. Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), fait partie de la délégation (réunissant la Cenco et l'Église du Christ au Congo) revient sur cette initiative, et tire un premier bilan des rencontres qui ont été menées, avec Liza Fabbian. RFI : La semaine dernière à Goma, vous avez rencontré Corneille Nangaa, le coordinateur de l'AFC/M23. Après cette entrevue, ses troupes, appuyées par l'armée rwandaise, se sont emparées de Bukavu. Était-il utile de le rencontrer ?Mgr Donatien Nshole : Oui, nous estimons que c'était très utile de le rencontrer parce que, pour nous, la solution militaire n'en est pas une. L'idéal serait que les Congolais s'assoient autour d'une table et qu'ils trouvent un consensus national autour de leurs différends plutôt que de s'engager dans une voie qui fait autant de morts, et de pertes non seulement en vies humaines, mais aussi en termes de destruction des infrastructures nécessaires pour le développement du pays.Pouvez-vous nous en dire plus sur le bilan que vous avez pu tirer de l'échange que vous avez eu avec Corneille Nangaa ?Nous sommes allés le convaincre de la nécessité d'un dialogue et ils ont été ouverts à l'initiative. Ils ont promis d'envoyer leur cahier des charges assorti des conditions pour participer à ce dialogue. Pour nous, c'était déjà une ouverture. C'est la même démarche qu'on a faite auprès des autres acteurs sociaux – politiques du pays pour le même objectif. Évidemment, on aurait souhaité qu'on puisse arrêter les combats sur le terrain. Ça nous inquiète qu'on continue encore à se battre et que du côté de Kinshasa, il y ait encore aussi des voix qui parlent en termes de résistance, en termes militaires, ça, vraiment, ça nous décourage. Pour arriver à une solution pacifique comme nous la proposons, il faut des signaux de part et d'autre. Il faut vraiment un engagement formel et de la part du M23 et de la part de Kinshasa. Il ne faudrait pas que le M23 considère que ce qu'on leur demande, c'est pour laisser le temps à l'autre camp de s'organiser. Il ne faudrait pas que de l'autre côté de Kinshasa, on considère les négociations comme une faiblesse. Non. La guerre n'est vraiment pas une solution pour nous.Vous avez également rencontré dans la foulée le président rwandais Paul Kagame. Qu'avez-vous tiré de cette rencontre ? Pouvez-vous nous en dire plus ?D'abord, l'écoute. Il nous a écoutés. Il nous a donné suffisamment de temps. Il a encouragé l'initiative « pastorale », pour reprendre ses mots, là où les politiciens n'ont pas réussi à trouver une solution. Et il a promis son implication dans tout ce qui va dans le sens du dialogue, pour qu'on en finisse avec ce conflit. Nous allons proposer quelque chose tenant compte et de la réalité et des avis des uns des autres. C'est à ce moment-là qu'on verra les vraies intentions des uns et des autres.L'initiative que vous portez vous a également amené à rencontrer plusieurs figures de l'opposition politique congolaise, notamment Martin Fayulu, Moïse Katumbi ainsi que des émissaires de Joseph Kabila. Sont-ils tous favorables à un dialogue ou une rencontre qui intégrerait le AFC/M23.Ils sont tous favorables au dialogue, à certaines conditions. Nous sommes en train de recueillir justement les avis des uns des autres. Nous allons proposer quelque chose tenant compte de la réalité et des avis des uns et des autres. C'est à ce moment que l'on verra les vraies intentions des uns et des autres.Mais vous, votre souhait, c'est donc de pouvoir organiser une rencontre qui intégrerait l'AFC/M23 ?Absolument. Parce que c'est une partie du problème aussi. On ne peut pas le mettre de côté. Corneille Nangaa et les autres sont des Congolais. Ils ont pris les armes et doivent expliquer aux autres Congolais, pourquoi et ce qu'il faudrait faire pour trouver des solutions sans la guerre.Les représentants de la Cenco et de l'ECC ont aussi échangé avec William Ruto, le président du Kenya. Il est également président en exercice de la Communauté d'Afrique de l'Est. Comment votre initiative s'intègre-t-elle dans la dynamique sous-régionale ? Et comment s'articule-t-elle avec les processus de Luanda et de Nairobi ?C'était l'objet de la rencontre. Parce que, au niveau national, nous espérons, avec la bonne volonté des acteurs sociopolitiques, arriver à un consensus qui sera la voix du Congo par rapport à la gouvernance interne, mais aussi par rapport aux relations avec le voisin. Et pour cela, la dynamique nationale a besoin de l'appui de la sous-région. Donc concrètement, après le consensus qui sera dégagé, ce ne sera plus la voix du président Tshisekedi qui sera entendue, mais celle des Congolais unis. Ça aura déjà un autre poids. Et la communauté politique sous-régionale devra en tenir compte pour voir comment intégrer ça dans les pourparlers de la sous-région. L'idéal pour nous, c'est qu'on obtienne à la fin une conférence internationale pour la paix en RDC, dans les Grands Lacs.Quelle est la finalité que vous espérez atteindre ?La finalité, c'est, d'abord, que les armes cessent. La finalité, c'est que les congolais se mettent d'accord autour d'un pacte social pour la paix et le vivre-ensemble. La finalité, c'est que les Congolais se mettent d'accord sur la façon de vivre en paix avec le voisin en tenant compte des intérêts des uns et des autres. La finalité, c'est donner au pays la matrice de la gouvernance qui pourra garantir le bien-être de la population congolaise qui devra vivre dignement. C'est cela, notre plus grand souci en tant que pasteurs.
Alors qu'à Goma, de nombreux déplacés ont dû quitter leurs camps, le M23 poursuit son avancée dans le Sud-Kivu. Dans le même temps, les chefs religieux du pays poursuivent leurs consultations pour la paix. Ils ont déjà rencontré le président Felix Tshisekedi et l'opposant Martin Fayulu. Cette fois, ils se sont rendus à Goma pour rencontrer les leaders du M23 et de l'Alliance Fleuve Congo. Une démarche qui ne fait pas l'unanimité à Kinshasa.
« Daniel Chapo, président élu du Mozambique, a prêté serment hier matin dans une capitale, Maputo, placée sous haute sécurité, relève Le Monde Afrique. Après trois mois de violences, de pillages et de grèves à répétition qui paralysent le pays depuis la proclamation des résultats de l'élection du 9 octobre, le centre-ville de Maputo était quadrillé par les forces de l'ordre. Une autorisation était nécessaire pour accéder aux abords de la place de l'indépendance où se tenait la cérémonie d'investiture du successeur de Filipe Nyusi. Le premier défi de Daniel Chapo sera de sortir le pays de son marasme politique et d'une crise post-électorale qui a déjà fait plus de 300 morts. »« L'investiture de Daniel Chapo comme président du Mozambique, un événement censé marquer un nouveau départ pour ce pays d'Afrique australe, plonge en réalité le pays dans une atmosphère de tension et d'incertitude, renchérit Afrik.com. Tandis que les partisans de l'opposant Venancio Mondlane multiplient les appels à manifester, les promesses d'unité et de dialogue du nouveau chef d'État sont mises à rude épreuve. »Election volée ?Venancio Mondlane qui conteste toujours la victoire de Daniel Chapo. Et ses partisans ne faiblissent pas. « L'image est malheureusement classique en Afrique, soupire Ledjely en Guinée. Une élection à la régularité plus que douteuse. Mais un pouvoir qui s'en moque et une opposition déterminée à obtenir par la rue la victoire qui lui a été refusée par les urnes. Et une répression aveugle et sourde menée par des forces de l'ordre (…). »Pour le site guinéen, « il est évident pour tout le monde que la victoire du président a été volée. Mais puisque les institutions en charge de certifier les résultats se sont rangées du côté du mensonge, on ne peut que s'en contenter. L'élection que revendique aujourd'hui Daniel Chapo, le candidat du FRELIMO, ressemble beaucoup à celle d'Ali Bongo Ondimba en 2016 face à Jean Ping ou à la victoire attribuée en 2018 à Félix Tshisekedi face à Martin Fayulu. »Examen de conscience pour le FRELIMO ?Pour Le Pays à Ouagadougou, que l'élection ait été volée ou pas, « le soutien populaire dont bénéficie le leader de l'opposition est le signe que le parti historique au pouvoir est aujourd'hui loin de répondre aux aspirations du peuple mozambicain. » Et, « au-delà de la décision de la Cour constitutionnelle, poursuit le quotidien ouagalais, les résultats fortement contestés de ce scrutin, appellent le FRELIMO à une véritable introspection. Et ce, dans un contexte sous-régional où d'autres partis historiques comme l'ANC en Afrique du Sud ou encore la Zanu-PF au Zimbabwe connaissent un net recul au sein de leurs opinions nationales. C'est dire aussi la montagne de défis qui attendent le nouveau président, pointe encore Le Pays, à commencer par l'apaisement du climat social. Il lui appartient donc de savoir tendre la main à l'opposition à l'effet d'ouvrir un dialogue constructif ainsi que des négociations visant à mettre fin aux violences en cours dans le pays. »Vers un partage du pouvoir ?WakatSéra, toujours au Burkina s'interroge en écho : « jusqu'où ira donc le FRELIMO pour garder la main, dans un pays où son pouvoir ne fait plus recette, notamment auprès d'une jeunesse désabusée, confrontée au manque d'emploi, à une économie exsangue et à la vie chère, et guettée par un avenir sans perspective réelle ? Le FRELIMO finira-t-il par lâcher du lest pour répondre à la volonté du peuple (…) ? Le FRELIMO acceptera-t-il, ou sera-t-il contraint, d'une manière ou d'une autre, à partager le pouvoir avec son opposition, à défaut de quitter les affaires ? Qui pourra trouver les solutions à cette équation à plusieurs inconnues ? Tout porte à croire que chaque partie restera campée sur sa position, prête à tirer la corde, jusqu'à la casser ! »Enfin, on revient au Monde Afrique pour qui « Daniel Chapo ne peut aujourd'hui sortir de l'impasse politique qu'en tendant la main à l'opposition. “Il faudrait que, dans les prochains jours, Daniel Chapo nomme un gouvernement avec des ministres issus des partis de l'opposition et de la société civile mozambicaine, considère Eric Morier-Genoud, professeur d'histoire de l'Afrique à l'université Queen's de Belfast. C'est nécessaire, poursuit-il, pour créer un gouvernement inclusif et lancer une nouvelle dynamique dans le pays“. »
« Daniel Chapo, président élu du Mozambique, a prêté serment hier matin dans une capitale, Maputo, placée sous haute sécurité, relève Le Monde Afrique. Après trois mois de violences, de pillages et de grèves à répétition qui paralysent le pays depuis la proclamation des résultats de l'élection du 9 octobre, le centre-ville de Maputo était quadrillé par les forces de l'ordre. Une autorisation était nécessaire pour accéder aux abords de la place de l'indépendance où se tenait la cérémonie d'investiture du successeur de Filipe Nyusi. Le premier défi de Daniel Chapo sera de sortir le pays de son marasme politique et d'une crise post-électorale qui a déjà fait plus de 300 morts. »« L'investiture de Daniel Chapo comme président du Mozambique, un événement censé marquer un nouveau départ pour ce pays d'Afrique australe, plonge en réalité le pays dans une atmosphère de tension et d'incertitude, renchérit Afrik.com. Tandis que les partisans de l'opposant Venancio Mondlane multiplient les appels à manifester, les promesses d'unité et de dialogue du nouveau chef d'État sont mises à rude épreuve. »Election volée ?Venancio Mondlane qui conteste toujours la victoire de Daniel Chapo. Et ses partisans ne faiblissent pas. « L'image est malheureusement classique en Afrique, soupire Ledjely en Guinée. Une élection à la régularité plus que douteuse. Mais un pouvoir qui s'en moque et une opposition déterminée à obtenir par la rue la victoire qui lui a été refusée par les urnes. Et une répression aveugle et sourde menée par des forces de l'ordre (…). »Pour le site guinéen, « il est évident pour tout le monde que la victoire du président a été volée. Mais puisque les institutions en charge de certifier les résultats se sont rangées du côté du mensonge, on ne peut que s'en contenter. L'élection que revendique aujourd'hui Daniel Chapo, le candidat du FRELIMO, ressemble beaucoup à celle d'Ali Bongo Ondimba en 2016 face à Jean Ping ou à la victoire attribuée en 2018 à Félix Tshisekedi face à Martin Fayulu. »Examen de conscience pour le FRELIMO ?Pour Le Pays à Ouagadougou, que l'élection ait été volée ou pas, « le soutien populaire dont bénéficie le leader de l'opposition est le signe que le parti historique au pouvoir est aujourd'hui loin de répondre aux aspirations du peuple mozambicain. » Et, « au-delà de la décision de la Cour constitutionnelle, poursuit le quotidien ouagalais, les résultats fortement contestés de ce scrutin, appellent le FRELIMO à une véritable introspection. Et ce, dans un contexte sous-régional où d'autres partis historiques comme l'ANC en Afrique du Sud ou encore la Zanu-PF au Zimbabwe connaissent un net recul au sein de leurs opinions nationales. C'est dire aussi la montagne de défis qui attendent le nouveau président, pointe encore Le Pays, à commencer par l'apaisement du climat social. Il lui appartient donc de savoir tendre la main à l'opposition à l'effet d'ouvrir un dialogue constructif ainsi que des négociations visant à mettre fin aux violences en cours dans le pays. »Vers un partage du pouvoir ?WakatSéra, toujours au Burkina s'interroge en écho : « jusqu'où ira donc le FRELIMO pour garder la main, dans un pays où son pouvoir ne fait plus recette, notamment auprès d'une jeunesse désabusée, confrontée au manque d'emploi, à une économie exsangue et à la vie chère, et guettée par un avenir sans perspective réelle ? Le FRELIMO finira-t-il par lâcher du lest pour répondre à la volonté du peuple (…) ? Le FRELIMO acceptera-t-il, ou sera-t-il contraint, d'une manière ou d'une autre, à partager le pouvoir avec son opposition, à défaut de quitter les affaires ? Qui pourra trouver les solutions à cette équation à plusieurs inconnues ? Tout porte à croire que chaque partie restera campée sur sa position, prête à tirer la corde, jusqu'à la casser ! »Enfin, on revient au Monde Afrique pour qui « Daniel Chapo ne peut aujourd'hui sortir de l'impasse politique qu'en tendant la main à l'opposition. “Il faudrait que, dans les prochains jours, Daniel Chapo nomme un gouvernement avec des ministres issus des partis de l'opposition et de la société civile mozambicaine, considère Eric Morier-Genoud, professeur d'histoire de l'Afrique à l'université Queen's de Belfast. C'est nécessaire, poursuit-il, pour créer un gouvernement inclusif et lancer une nouvelle dynamique dans le pays“. »
En RD Congo, le débat autour de la réforme constitutionnelle fait rage. Alors que certains dans le camp présidentiel milite pour une réforme au lieu d'une simple révision; l'opposition fait bloc contre la réforme. Le JTA a reçu Olivier Kamitatu directeur de Cabinet et porte-parole de Moïse Katumbi.
Pourquoi le président congolais Félix Tshisekedi veut-il changer la Constitution de son pays ? Est-ce dans le but de pouvoir briguer un troisième mandat en 2028 ? La question se pose après le discours qu'il a prononcé ce mercredi soir à Kisangani. « Pour changer le nombre de mandats présidentiels, il faut que vous, le peuple, puissiez le décider », a-t-il notamment déclaré. Et comment vont réagir les Congolais à ce projet ? Fred Bauma est le directeur exécutif d'Ebuteli, l'Institut congolais de recherches sur la gouvernance, la politique et la violence. En ligne de Goma, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Quelle peut être la principale raison pour laquelle le président Tshisekedi veut changer la Constitution ?Fred Bauma : Alors la première raison, c'est le désir d'avoir plus de contrôle sur les institutionnels [NDLR : les juges de la Cour constitutionnelle, etc.], la deuxième raison qu'il n'a pas encore exprimée, c'est probablement la volonté d'avoir un nouveau mandat, un 3e mandat.Voilà plusieurs semaines que le parti au pouvoir UDPS plaide pour un changement de Constitution. Est-ce à dire qu'Augustin Kabuya, le secrétaire général de ce parti, est un chaud partisan d'un éventuel 3e mandat de Félix Tshisekedi ?Ça fait plusieurs mois d'ailleurs que les membres de l'UDPS (l'Union pour la démocratie et le progrès social) et plusieurs alliés du président de la République ne cessent de remettre en cause la durée du mandat. L'argument qui a déjà été présenté par Kabuya, c'est de dire qu'en réalité le président ne gouverne pas 5 ans, qu'il gouverne beaucoup moins et qu'il a besoin d'un long mandat. Et je pense que, si on s'en tient aux commentaires des leaders de l'UDPS, il y a clairement une volonté d'avoir un mandat qui va au-delà de 5 ans et d'avoir plusieurs mandats. Et le discours du président de la République ne semble pas contredire cela aujourd'hui.Alors du côté de l'opposition, comment va-t-on réagir à votre avis ?Du côté de l'opposition, il est clair que l'opposition n'est pas d'accord avec cette révision de la Constitution. Je pense que ça donne de nouveau des arguments à l'opposition pour se mobiliser autour de quelque chose. Et je pense qu'au-delà de l'opposition, et au-delà du pouvoir, le vrai danger de cette démarche, c'est d'éloigner davantage les questions qui touchent réellement à la vie de la population et d'offrir aux Congolais un nouveau sujet de distraction, qui prendra plusieurs mois et beaucoup d'énergie, et qui nous éloignera davantage des questions de sécurité, des questions de corruption, des questions économiques et sociales qui sont pourtant la priorité des Congolais.Du côté du parti ECIDE (Engagement pour la Citoyenneté et le Développement) de Martin Fayulu, on déclare qu'il ne faut pas jouer avec le feu. Qu'est-ce que cela veut dire ?Je pense que ça renvoie exactement aux manifestations publiques qui ont débuté avec la tentative similaire du président Kabila de modifier la Constitution. Il faut dire que le président Tshisekedi lui-même était contre cette position du régime passé. Et cette contestation a conduit à de grands troubles dans le pays et à plusieurs morts. On parle quand même de plusieurs centaines de morts entre 2015 et 2019, via la répression, en grande partie liée à la Constitution. C'est dommage que, juste quelques années plus tard, on veuille reprendre la même expérience.Et du côté de la société civile, l'ASADHO, l'Association africaine de défense des droits de l'homme, affirme que le risque est grand que le Congo revive l'agitation des dernières années de la présidence Kabila. Qu'est-ce que cela signifie ?Ça signifie exactement que la société civile, l'ASADHO, le mouvement citoyen – et je m'attends à ce que les églises catholiques et protestantes les rejoignent –, ça signifie que ces différentes composantes de la société civile vont s'y opposer. Cette mobilisation va certainement se heurter à la répression et ça ne sera pas sans conséquences sur la cohésion nationale, sur la stabilité des institutions et sur la vie sociale et politique du pays en général. Je pense que le président de la République ouvre la porte à une période d'instabilité dont il n'avait pas besoin.Du coté maintenant des alliés du Président de Tshisekedi, qui ont appelé l'an dernier à voter pour lui dans l'espoir qu'il partirait en 2029 et que leur propre tour arriverait, est-ce qu'il ne va pas y avoir des déçus ?Il va certainement y avoir de déçus. Je pense que c'est une décision qui divise au sein de l'Union sacrée. La grande question, c'est : est-ce que les déçus seront suffisamment courageux pour porter haut leur désaccord. On est quand même dans un régime politique et dans un système où il y a une sorte de capture de l'État par une élite qui est très bien rémunérée et qui bénéficie d'énormes avantages. Et je pense que, pour choisir la confrontation, certains devront mettre sur la balance les avantages économiques qu'ils perçoivent de ce régime, ici, tant l'opportunisme politique en RDC n'est pas quelque chose à sous-estimer.Depuis 6 ans, l'UNC de Vital Kamerhe est alliée à l'UDPS de Félix Tshisekedi, mais est ce que ce parti et son chef, qui préside actuellement l'Assemblée nationale, vont avoir intérêt à rester dans cette Union sacrée ?Je pense que ça dépendra de la réaction populaire. Vital Kamerhe, c'est un allié clé du président de la République pour l'instant, mais c'est aussi potentiellement un candidat sérieux aux prochaines élections présidentielles. Est ce qu'il voudra soutenir une réforme pareille qui pourra l'isoler, spécialement si la population est contre ? Je ne pense pas. Je crois que des personnalités politiques comme Vital Kamerhe, ou comme d'autres d'ailleurs, regardent ces débats aussi avec beaucoup d'opportunisme. Et ça pourrait être une occasion en or de s'émanciper de l'Union sacrée et de porter de nouveau un discours radical contre le régime.À lire aussiRDC: en déplacement à Kisangani, Félix Tshisekedi annonce une révision de la Constitution
En République démocratique du Congo (RDC), le torchon brûle entre le pouvoir politique et l'Église catholique. Il y a dix jours, on a appris que le cardinal archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo, était menacé de poursuites judiciaires pour « propos séditieux » de nature à décourager les militaires qui combattent dans l'est du pays. Mgr Ambongo passera-t-il un jour en procès ? L'historien congolais Isidore Ndaywel est l'un de ses proches. Il est aussi le coordinateur national du puissant Comité laïc de coordination. RFI : Des menaces de poursuites judiciaires contre le numéro un de l'Église catholique au Congo [Fridolin Ambongo], est-ce que ce n'est pas une première dans l'histoire de ce pays ? Isidore Ndaywel : C'est vrai qu'il existe une lettre du procureur général de la Cour de cassation au procureur de la Cour d'appel de Matete, l'instruisant à ouvrir une action pénale à l'endroit du cardinal, mais ceci demeure une lettre d'intention.Dans une interview au Figaro, le Président Tshisekedi lui reproche d'avoir dit récemment que le Congo armait les miliciens hutu FDLR, et de s'être fait ainsi le « propagandiste du Rwanda ». Il faut préciser que le cardinal Fridolin Ambongo, son discours est de dire que la conférence épiscopale du Congo, la CENCO, condamne la rébellion, condamne les violences de l'est. Récemment encore, les évêques de la CENCO viennent de le faire pour ce qui s'est passé à Mugunga, près de Goma. Mais le cardinal a voulu dire, je crois, qu'il y a aussi des turpitudes qui relèvent de nous-mêmes. Je pense que c'est là où, effectivement, une telle déclaration n'est pas pour plaire au pouvoir, au président de la République. Donc effectivement, nous sommes en présence d'une situation conflictuelle. Mais il ne faut pas non plus qu'on exagère lorsqu'il y a des couacs à certains moments, surtout qu'il y a eu encore récemment un accord-cadre entre le Saint-Siège et l'État congolais.En décembre dernier, le cardinal avait qualifié la présidentielle de « gigantesque désordre organisé ». Est-ce que la crispation actuelle entre le pouvoir et l'Église catholique ne date pas de ce moment-là ?Disons que, globalement, nous savons que l'Église au Congo constitue une force tranquille. Mais une force de gauche qui, à plusieurs moments de notre histoire, rappelle à l'État le bien-fondé d'un certain nombre de principes de gestion. S'agissant des élections, oui, bien sûr. On savait depuis le départ que les élections allaient aboutir à énormément de difficultés, en commençant d'abord par la carte d'électeur qui n'était pas visible pour la plupart des citoyens. Donc voilà, il y a eu des problèmes réels à propos des élections. Pourquoi dites-vous que l'Église est une force de gauche ? Pourquoi pas une force de droite ? Je dis que c'est une force de gauche dans la mesure où cette force se trouve au ras du sol, auprès du petit peuple, de la réalité du quotidien. Et peut-on dire que l'Église est, au Congo, une sorte de contre-pouvoir ? Absolument, l'Église est une sorte de contre-pouvoir. Mais l'Église s'en tient aux institutions légales du pays. Et sur ce point-là, l'Église reste dans son rang. Nous n'avons pas eu au Congo la situation qu'on a eue au Congo-Brazzaville, où il y a eu un prélat [l'abbé Fulbert Youlou] qui est devenu le chef de l'État, ou en Centrafrique, où nous avons vu le père Barthélémy Boganda devenir un homme politique. Non, le Congo n'a jamais eu cette situation depuis le cardinal Malula, jusqu'à maintenant, avec Fridolin Ambongo.Depuis la présidentielle de décembre, les opposants Moïse Katumbi et Martin Fayulu sont beaucoup moins audibles. Est-ce que l'Église catholique n'est pas en train d'occuper le terrain de l'opposition face à Félix Tshisekedi et de prendre le leadership de cette opposition ? L'Église ne fait pas de la politique directement. L'Église s'occupe des problèmes essentiellement de type socio-économique. En ce qui concerne les questions frontales de la politique, normalement, c'est l'opposition et ça ne relève pas de l'Église. On sait que Monseigneur Fridolin Ambongo fait partie du « C9 », le Conseil des cardinaux les plus proches du pape, depuis quatre ans. Est-ce qu'aujourd'hui ce début de procédure judiciaire contre le cardinal, ce n'est pas le signe que Félix Tshisekedi n'est pas dans un moment d'apaisement avec le Vatican et avec votre Église ?Je ne pense pas, je voudrais quand même rappeler que, lorsque Fridolin Ambongo a été fait cardinal, le président Tshisekedi a fait le déplacement de Rome. Donc, vous ne pensez pas que Monseigneur Fridolin Ambongo passera un jour en procès ? À mon avis, non. Je constate que, depuis qu'il y a eu cette lettre, elle demeure une lettre. On n'a pas été au-delà d'une lettre.À lire aussiRDC: l'enquête judiciaire qui vise le cardinal Fridolin Ambongo suivie de près au Vatican
Moise Katumbi, Martin Fayulu et Dénis Mukwege, principaux opposants et candidats à la dernière présidentielle n'ont pas introduit de requête devant la cour constitutionnelle en demande d'annulation des élections générales du 20 décembre en République démocratique du Congo (RDC). Cette haute cour, seule habilitée de statuer sur les élections notamment au niveau de la présidentielle va siéger pourtant ce lundi 08 janvier 2024 pour se prononcer sur deux requêtes dont celle de Théodore Ngoy, qui semble ne pas déranger le camp de Félix Tshisekedi, le président réélu selon les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).Les principales figures de l'opposition sont méfiantes envers la haute cour qu'elles jugent « inféodée » et « partiale ».Saisie le 10 décembre dernier pour se prononcer sur les irrégularités des élections en République démocratique du Congo par l'opposition, la cour constitutionnelle déclarait cette démarche « non fondée ». Cette décision traduisait, pour l'opposition, la soumission de la cour au régime en place. « Avant les élections, la Cour constitutionnelle n'avait pas pris en compte la requête de plusieurs candidats à la présidence avec les avertissements sérieux qu'elle contenait? Deviendrait-elle par magie impartiale ? », S'interrogeait ce mardi, directeur de cabinet de Dénis Mukwege, interrogé par ACTUALITE.CD.« La cour constitutionnelle est l'axe de blanchiment de la tricherie », expliquait pour sa part Hervé Diakese, porte-parole de campagne de Moise Katumbi. « Sachant comment Félix Tshisekedi a nommé les membres de cette cour le 17 juillet 2020, nous ne pouvons rien attendre d'elle», lâchait pour sa part l'opposant et candidat Martin FayuluComment s'explique cette prise de position de l'opposition ? Quelle peut en être la conséquence politique ? Est-il important que le président Tshisekedi amorce des consultations formelles et informelles dans le but d'apaiser la situation ? Dans le cadre des relations internationales dites « sous-terraines », doit-on se méfier du flux des messages de félicitations de la part de plusieurs pays au président réélu ? Trouvez des réponses et des réflexions sur ces questions avec Michel Bisa Kibul, géopolitologue et professeur des sciences politiques à l'Université de Kinshasa (UNIKIN), dans ce nouveau numéro de Podcast réalisé par Bruno Nsaka
Today on Daybreak Africa, In Sierra Leone, a former president is charged with treason for his role in last November's alleged failed coup attempt, but a lawyer for Ernest Bai Koroma says the charges are political, DRC observers call the December election flawed with opposition candidate Martin Fayulu telling VOA's Carol Van Dam the Election Commission broke the law, and the US State Department weighs in on the controversial deal between Ethiopia and Somaliland. All this and more on Daybreak Africa.
Le délai de dépôt des recours contestant les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), annonçant la réélection de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 décembre dernier en République démocratique du Congo (RDC), expire ce mercredi. Du côté de la Cour constitutionnelle, seule habilitée à traiter les requêtes relatives au scrutin présidentiel, aucun dossier n'a été réceptionné jusqu'à présent.Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Denis Mukwege, principaux opposants et candidats à la présidence, ont choisi de ne pas saisir la haute cour, la considérant comme très proche du président réélu Félix Tshisekedi.Saisie le 10 décembre dernier par l'opposition pour statuer sur les irrégularités des élections en République démocratique du Congo, la Cour constitutionnelle a déclaré cette démarche « non fondée ». Cette décision est interprétée par l'opposition comme une soumission de la cour au régime en place.« Avant les élections, la Cour constitutionnelle n'avait-elle pas pris en compte la requête de plusieurs candidats à la présidence malgré les avertissements sérieux qu'elle contenait ? Deviendrait-elle, par magie, impartiale ? », s'interrogeait ce mardi le directeur de cabinet de Denis Mukwege, lors d'une interview avec ACTUALITE.CD.
En RDC, Félix Tshisekedi est réélu pour un second mandat. Selon la Ceni, le président sortant a recueilli 73.34% des voix. Il devance de loin Moïse Katumbi (18,08%) et Martin Fayulu (5,33%). Comment réagissez-vous à ces résultats provisoires ? Que vous inspire la contestation de l'opposition qui dénonce « un simulacre d'élection » ? On en parle en direct ce mardi à 8h10 TU.
Police prevent election protest in DR Congo capital+++Opposition candidate in Congo alleges police fired bullets as protesters seek re-do of election+++ Africans react to Pope's approval of blessings for same-sex couples
Après un scrutin où rien ne s'est déroulé exactement comme prévu, chacun voit midi à sa porte : l'opposition veut rejouer le vote alors que les observateurs, pointe Jeune Afrique, voient « le verre à moitié plein » et « tentent de relativiser l'impact des nombreux dysfonctionnements constatés lors des opérations de vote ».Des dysfonctionnements assez importants pour que le vote se poursuive lundi 25 décembre, cinq jours après la date prévue du scrutin. Mais là encore, les autorités choisissent d'y voir du positif, puisque, comme le raconte Actualite.cd, « pour Denis Kadima, président de la Céni, le vote au-delà du calendrier électoral permet à tout Congolais de voter », ce qui explique que les opérations « se poursuivr[ont] jusqu'à ce que toutes les circonscriptions électorales aient voté ». Le même Denis Kadima qui, apprend-on un peu plus loin, dans Actualite.cd toujours, « a (…) salué l'esprit démocratique du peuple congolais » et a appelé ce dernier à « ne pas céder aux manipulations ».À lire aussiÉlections en RDC: dans l'attente des résultats, un climat de contestation s'installe dans l'oppositionL'opposition mécontenteUne contestation « peu surprenante » selon Jeune Afrique de l'opposition qui, tance Objectif Infos, « ne jure que par l'annulation du scrutin ». Moïse Katumbi, principal candidat d'opposition, a ainsi rejoint Denis Mukwege ou Martin Fayulu, lui qui, au départ, « revendiquait la victoire en dépit des irrégularités constatées » rappelle Jeune Afrique. Quant à la Commission électorale, elle n'est pas épargnée : on apprend ainsi, dans les colonnes d'Objectif Infos toujours, que la Lucha, mouvement d'opposition, « appelle (…) à la démission du président de la Céni Denis Kadima », qu'elle aimerait par ailleurs voir traduit en justice pour « amateurisme, incompétence et entrave au processus électoral ».Pourtant, les diverses missions d'observation déployées sur tout le territoire sont beaucoup plus mesurées : toutes « confirment les dysfonctionnements » mais « paraissent déterminées à relativiser leurs conséquences sur la crédibilité des résultats », entre la mission de l'Union africaine qui « estime que les élections se sont terminées sur une note positive », les observateurs de l'Afrique australe qui saluent une atmosphère « calme et paisible », et certaines missions religieuses qui jugent que « les irrégularités constatées le jour du vote ne sont pas de nature à ''affecter la poursuite des autres étapes liées aux opérations'' ».Quant à la mission d'observation menée par la Cenco et l'Église du Christ au Congo, elle « refuse à ce stade de se prononcer ». Une prudence de mise… vu l'influence de ces deux organisations.À lire aussiRDC: le président de la Céni répond aux déclarations de l'archevêque de Kinshasa sur les électionsSénégal: en vue des élections, Ousmane Sonko contourne l'administrationLe chef du Pastef, leader de l'opposition, toujours derrière les barreaux, a fait déposer lundi 25 décembre sa candidature à la présidentielle auprès du Conseil constitutionnel. Une façon de contourner les obstacles rencontrés auprès des autorités – l'impossibilité, notamment, d'obtenir les fiches de parrainage requises. « Une étape cruciale » et surtout « un acte audacieux », estime Senego, intervenu à la dernière minute, puisque ce mardi 26 décembre 2023 marque le dernier jour pour déposer son dossier. Bref, l'histoire, qui dure depuis des mois, va « de rebondissement en rebondissement », soupire Wakat Séra, ce dernier événement en date représentant, en « ce lundi [25 décembre 2023] de Noël, (…) un cadeau pour les partisans de l'opposant ».À lire aussiSénégal/Présidentielle: Ousmane Sonko a déposé son dossier de candidature au Conseil constitutionnelUn geste qui soulève de nombreuses questionsD'abord parce qu'on ne sait pas exactement comment ce dossier a pu être déposé, les proches d'Ousamne Sonko « refusant de divulguer [qui] a effectué cette démarche, gardée depuis dimanche [24 décembre 2023] dernier ». Une discrétion « délibérée », croit savoir Senego, « pour détourner l'attention de l'administration centrale », que le camp Sonko accuse d'obstruction.Et puis, il y a les questions d'ordre juridique, que rappelle Wakat Séra : « Quelle sera la portée de ce dribble magistral (…) ? Le Conseil constitutionnel est-il en droit de recevoir un dossier qui n'a pas obtenu l'aval de l'administration ? » Et, dans la mesure où la justice doit encore se prononcer au sujet de la radiation d'Ousmane Sonko des listes électorales, « qu'en sera-t-il de cet autre blocage ? »Bref, malgré cette étape, « le chemin (…) est encore bien long pour Ousmane Sonko », conclut Wakat Séra. Alors que les élections, elles, approchent : ce sera le 25 février 2024.À lire aussiÉlection présidentielle au Sénégal: les dossiers de candidatures réceptionnés aussi à Noël
Après un scrutin où rien ne s'est déroulé exactement comme prévu, chacun voit midi à sa porte : l'opposition veut rejouer le vote alors que les observateurs, pointe Jeune Afrique, voient « le verre à moitié plein » et « tentent de relativiser l'impact des nombreux dysfonctionnements constatés lors des opérations de vote ».Des dysfonctionnements assez importants pour que le vote se poursuive lundi 25 décembre, cinq jours après la date prévue du scrutin. Mais là encore, les autorités choisissent d'y voir du positif, puisque, comme le raconte Actualite.cd, « pour Denis Kadima, président de la Céni, le vote au-delà du calendrier électoral permet à tout Congolais de voter », ce qui explique que les opérations « se poursuivr[ont] jusqu'à ce que toutes les circonscriptions électorales aient voté ». Le même Denis Kadima qui, apprend-on un peu plus loin, dans Actualite.cd toujours, « a (…) salué l'esprit démocratique du peuple congolais » et a appelé ce dernier à « ne pas céder aux manipulations ».À lire aussiÉlections en RDC: dans l'attente des résultats, un climat de contestation s'installe dans l'oppositionL'opposition mécontenteUne contestation « peu surprenante » selon Jeune Afrique de l'opposition qui, tance Objectif Infos, « ne jure que par l'annulation du scrutin ». Moïse Katumbi, principal candidat d'opposition, a ainsi rejoint Denis Mukwege ou Martin Fayulu, lui qui, au départ, « revendiquait la victoire en dépit des irrégularités constatées » rappelle Jeune Afrique. Quant à la Commission électorale, elle n'est pas épargnée : on apprend ainsi, dans les colonnes d'Objectif Infos toujours, que la Lucha, mouvement d'opposition, « appelle (…) à la démission du président de la Céni Denis Kadima », qu'elle aimerait par ailleurs voir traduit en justice pour « amateurisme, incompétence et entrave au processus électoral ».Pourtant, les diverses missions d'observation déployées sur tout le territoire sont beaucoup plus mesurées : toutes « confirment les dysfonctionnements » mais « paraissent déterminées à relativiser leurs conséquences sur la crédibilité des résultats », entre la mission de l'Union africaine qui « estime que les élections se sont terminées sur une note positive », les observateurs de l'Afrique australe qui saluent une atmosphère « calme et paisible », et certaines missions religieuses qui jugent que « les irrégularités constatées le jour du vote ne sont pas de nature à ''affecter la poursuite des autres étapes liées aux opérations'' ».Quant à la mission d'observation menée par la Cenco et l'Église du Christ au Congo, elle « refuse à ce stade de se prononcer ». Une prudence de mise… vu l'influence de ces deux organisations.À lire aussiRDC: le président de la Céni répond aux déclarations de l'archevêque de Kinshasa sur les électionsSénégal: en vue des élections, Ousmane Sonko contourne l'administrationLe chef du Pastef, leader de l'opposition, toujours derrière les barreaux, a fait déposer lundi 25 décembre sa candidature à la présidentielle auprès du Conseil constitutionnel. Une façon de contourner les obstacles rencontrés auprès des autorités – l'impossibilité, notamment, d'obtenir les fiches de parrainage requises. « Une étape cruciale » et surtout « un acte audacieux », estime Senego, intervenu à la dernière minute, puisque ce mardi 26 décembre 2023 marque le dernier jour pour déposer son dossier. Bref, l'histoire, qui dure depuis des mois, va « de rebondissement en rebondissement », soupire Wakat Séra, ce dernier événement en date représentant, en « ce lundi [25 décembre 2023] de Noël, (…) un cadeau pour les partisans de l'opposant ».À lire aussiSénégal/Présidentielle: Ousmane Sonko a déposé son dossier de candidature au Conseil constitutionnelUn geste qui soulève de nombreuses questionsD'abord parce qu'on ne sait pas exactement comment ce dossier a pu être déposé, les proches d'Ousamne Sonko « refusant de divulguer [qui] a effectué cette démarche, gardée depuis dimanche [24 décembre 2023] dernier ». Une discrétion « délibérée », croit savoir Senego, « pour détourner l'attention de l'administration centrale », que le camp Sonko accuse d'obstruction.Et puis, il y a les questions d'ordre juridique, que rappelle Wakat Séra : « Quelle sera la portée de ce dribble magistral (…) ? Le Conseil constitutionnel est-il en droit de recevoir un dossier qui n'a pas obtenu l'aval de l'administration ? » Et, dans la mesure où la justice doit encore se prononcer au sujet de la radiation d'Ousmane Sonko des listes électorales, « qu'en sera-t-il de cet autre blocage ? »Bref, malgré cette étape, « le chemin (…) est encore bien long pour Ousmane Sonko », conclut Wakat Séra. Alors que les élections, elles, approchent : ce sera le 25 février 2024.À lire aussiÉlection présidentielle au Sénégal: les dossiers de candidatures réceptionnés aussi à Noël
Moçambique: Suspensão de funções dos edis de Nampula e Nacala vista como "instrumentalização política" da justiça. Guiné-Bissau: Falta de bens essenciais mancha Natal dos guineenses. República Democrática do Congo: Candidatos da oposição exigem repetição das eleições gerais.
En République démocratique du Congo, les élections générales vont se poursuivre jeudi pour les bureaux de vote qui, à cause de divers problèmes pratiques, n'ont pas pu ouvrir le 20 décembre. Cette première journée de scrutin a été qualifiée de "chaos total" par certains opposants.
Decorrem nesta quarta-feira na Republica Democrática do Congo eleições gerais. Para além de um novo presidente, os cerca de 44 milhões de eleitores hoje chamados às urnas elegem igualmente os seus deputados nacionais e regionais, bem como os seus conselheiros locais. Ao todo mais de 100 mil candidatos participam nestes escrutínios. Nas presidenciais, para além do Presidente cessante, Felix Tshisekedi, concorrem outros 18 candidatos, entre os quais o seu antigo adversário nas presidencias de 2018, Martin Fayulu, o empresário Moïse Katumbi e o médico Denis Mukwege, conhecido a nível mundial por ter recebido o Prémio Nobel da Paz em 2018, pela sua acção junto das mulheres violentadas.Estes escrutínios decorrem num contexto de alta tensão em que o país se debate não só com problemas de corrupção e profundas fracturas sociais, mas também -e sobretudo- de segurança, com o nordeste do país a ser particularmente flagelado pela violência de vários grupos armados que o executivo congolês acusa de serem apoiados pelo vizinho Ruanda.Perante esta situação, as autoridades congolesas têm exigido a saída do país das forças de paz da ONU por considerar que não conseguiram cumprir a sua missão. Presentes no país desde 1999, os capacetes azuis começaram recentemente a sua retirada, deixando atrás de si o receio de um vazio em termos de segurança.Em entrevista concedida à RFI Osvaldo Mboco, especialista em Relações Internacionais ligado à Universidade Técnica de Angola, evocou precisamente a problemática da segurança que está muito presente nestas eleições e evocou também os debates que animaram a campanha eleitoral, nomeadamente a corrupção e a identidade nacional.RFI: Para além da questão da identidade nacional que foi muito utilizada para desqualificar adversários políticos, que outros lemas se ouviram durante a campanha eleitoral?Osvaldo Mboco: Um dos lemas que muito prendeu essa campanha teve muito a ver com a instabilidade que o país apresenta, a questão também ligada à corrupção endémica que a República Democrática do Congo vai evidenciando e, até certo ponto, essa questão da necessidade do patriotismo tendo em atenção que muitas acções de muitos congoleses põem em causa a própria estabilidade do país. Esses temas, como o desenvolvimento económico, como o combate à corrupção, como as questões ligadas à própria insegurança que se regista acabaram também dominando o próprio processo eleitoral.RFI: Felix Tshisekedi é candidato à sua reeleição. Que candidatos sobressaem sobre essas praticamente duas dezenas de candidatos às presidenciais?Osvaldo Mboco: Temos, para além do Presidente Tshisekedi que está a concorrer para a sua própria sucessão, Martin Fayulu que também é um político com muita expressão dentro do xadrez eleitoral da República Democrática do Congo, o doutor Denis Mukwege e também Moïse Katumbi. As campanhas dessas quatro figuras foram as campanhas que tiveram maior notoriedade e também agitaram o processo eleitoral ao nível da República Democrática do Congo.RFI: Estas eleições envolvem praticamente 44 milhões de eleitores sobre uma população que é mais do dobro. é uma proeza fazer votar tanta gente ao mesmo tempo. Isto decorre também sob alta segurança. Poderia falar-nos um pouco mais das problemáticas que envolvem esta eleição?Osvaldo Mboco: Está a falar do número de eleitores chamados a participar. Mas ainda assim, é importante referenciar que a Comissão Nacional Eleitoral Independente não conseguiu fazer o mapeamento e o cadastramento de todos os cidadãos aptos para votar, ou seja, todos os cidadãos com idade para votar, devido ao próprio clima de instabilidade em determinadas regiões ou localidades que ainda se encontram sob o controlo de grupos rebeldes. De tanto ser assim, a União Europeia não irá participar neste processo eleitoral enquanto observador porque entendeu que existe um clima de insegurança ao nível da República Democrática do Congo e que pode pôr em causa a integridade física dos próprios observadores. Então este clima de insegurança no país também pode pôr em causa o próprio processo eleitoral. Partindo do pressuposto que nem os partidos políticos conseguiram fazer campanha eleitoral em todo o território da República Democrática do Congo, porque temos zonas que até hoje estão sob o controlo de grupos rebeldes e isto, até certo ponto, faz com que nem todos os eleitores ou pessoas com idade para votar conseguem votar neste mesmo processo. E a par deste elemento, também há a discussão de que o ficheiro informático dos cidadãos maiores, fazem parte desse ficheiro indivíduos que já deveriam ser expurgados porque faleceram. E essa discussão também se instalou na República Democrática do Congo. Todas estas questões, sem sombra de dúvida, vêm perigar aquilo que pode ser a lisura do próprio processo e há registo que muitas pessoas não conseguiram votar porque Assembleias de Votos não abriram. Para além de Assembleias de Voto não abrirem, há pessoas que viram os seus nomes deslocados de uma localidade para outra, para sítios muito mais distantes dos locais onde deveriam ter votado. Todo este imbróglio acaba pondo em causa a própria lisura do processo.RFI: Relativamente à questão da segurança, todo este processo eleitoral está a decorrer numa altura em que a ONU começou a retirar as suas forças. Isto de certa forma não virá também ter um impacto sobre a própria forma como se vai concluir o processo?Osvaldo Mboco: Eu penso que sim, penso que pode ter um impacto, mas também temos que olhar para factores históricos do próprio país. Esta missão da ONU é a missão mais longa que existia, ou que existe até hoje, da história das Nações Unidas. Está há muito tempo na República Democrática do Congo e os congoleses têm estado a sentir que mesmo com a presença desta missão, vários crimes contra os Direitos Humanos decorrem. Depois, temos crimes ou acontecimentos em que os militares das missões estavam envolvidos, nomeadamente o contrabando de minérios, nomeadamente abusos sexuais. Sente-se que há um desgaste perante a opinião pública congolesa em torno da permanência desta missão de paz das Nações Unidas no terreno. Mas faz parte das pessoas que defendem que a saída da missão das Nações Unidas poderá abrir campo para que outros crimes hediondos possam decorrer na República Democrática do Congo. Ou seja, independentemente desta missão não conseguir pôr cobro a uma série de situações, ainda assim o país estava muito mais seguro com a presença da missão da ONU do que com a retirada desta missão porque isso implica que as forças governamentais tenham de facto capacidade para combater as ameaças decorrentes ao nível do próprio país, coisa essa que é do domínio público que o exército da República Democrática do Congo não tem essa capacidade, fruto dos embargos e fruto também da má preparação dos próprios militares.RFI: Num contexto tenso, julga que há o risco de haver eventualmente contestação eleitoral e violências pós-eleitorais?Osvaldo Mboco: Eu subscrevo essa narrativa porque o cenário que hoje se descreve na República Democrática do Congo é de uma crise pós-eleitoral. Esta crise pós-eleitoral, penso que não vai empurrar o país para uma crise política profunda ou uma crise militar. O que vai acontecer é que determinados partidos políticos e candidatos, depois da divulgação dos resultados eleitorais, em função dos vários incidentes e acontecimentos que estão a pôr em causa a lisura do processo, vão contestar os resultados. E na contestação dos resultados, espera-se que esses políticos usem os canais legais para contestar e não instiguem os eleitores, a população, a irem para a rua, desrespeitem as instituições do Estado, queimem bandeiras, e que exista de facto uma situação que pode pôr em causa a própria segurança pública.
DRC election campaigns heat up amid insecurity +++ Why do the lights keep going out in Kenya? +++ Cholera-hit Zimbabwe to export purified water to South Africa +++ Major sports news
The Democratic Republic of Congo (DRC) has over 900 registered political parties. Such a large contingent of diverse parties is exceptional in Africa. Are hundreds of parties good or bad for Congo? And, what has Africa's experience with multi-party democracy been?
What Congolese voters expect +++ Explainer: What's at stake in Congo elections? +++ Activist on male-dominated presidential race +++ Insecurity in Congo
La RDC est dans la fièvre de son quatrième cycle électoral. Les élections générales sont prévues le 20 décembre prochain d'après le calendrier électoral publié par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) il y a plus d'une année. En dépit des difficultés logistiques persistantes, la centrale électorale rassure : les élections auront bel et lieu dans six jours. Entre-temps, les candidats, dont ceux qui convoitent la présidence, poursuivent leurs campagnes à travers le pays.Censée être une période où chacun de candidats tente de déployer un argumentaire pour convaincre l'électorat sur son programme de gouvernance une fois élu président de la république, la campagne électorale en RDC est devenue sujette à des invectives et des diatribes par différents compétiteurs. Cette situation intrinsèquement liée à d'autres phénomènes est à la base de plusieurs tensions. Ce, à quelques jours des élections. Ce jeudi, Martin Fayulu de la coalition Lamuka a dénoncé l'attaque d'une de ses équipes de campagne à Kinshasa, occasionnant quatre (4) blessés graves, autant de blessés légers.Mardi 12 décembre, un meeting de Moise Katumbi a été dispersé à Moanda, dans la province du Kongo-central, par les forces de l'ordre. Plusieurs blessés ont été signalés. L'opposant a ainsi pris l'initiative de suspendre momentanément ses rassemblements à Kananga et Tshikapa, pour éviter le télescopage avec l'équipe de Félix Tshisekedi, annoncée aussi en cette même période dans la région.Pour Germain Kuna, professeur des sciences politiques à l'Université de Kinshasa (Unikin), Ces évènements présagent des tensions postélectorales et menacent la cohésion sociale. Selon lui, le discours de haine est à la base de l'échauffement des esprits des uns et des autres. Comment éviter les tensions après les élections et sauvegarder la paix et la cohésion sociale ? Professeur Germain Kuna répond à Bruno Nsaka dans ce nouveau numéro de Podcast
La campagne électorale des élections générales en République démocratique du Congo entre dans sa dernière ligne droite. Les Congolais sont appelés aux urnes le 20 décembre prochain et d'ici là, RFI donne la parole aux différents candidats au scrutin présidentiel. Pour ouvrir cette séquence politique, nous écoutons ce lundi 11 décembre 2023 Martin Fayulu, qui était arrivé deuxième selon les chiffres officiels de l'élection présidentielle de 2018. Il avait à l'époque revendiqué la victoire à ce scrutin. Quels sont les thèmes sur lesquels il bat campagne, comment voit-il le scrutin à venir ? RFI : Quel bilan faites-vous du mandat de Félix Tshisekedi à la tête du pays ?Martin Fayulu : Totalement négatif. Monsieur Félix Tshisekedi a exacerbé la situation sécuritaire au Congo. Il est parti s'allier à Paul Kagame qui l'a amené à l'EAC, East African Community [Communauté de l'Afrique de l'Est], avec à la clé une partie de notre pays, le Masisi et le Rutshuru, qui aujourd'hui sont sous administration rwandaise avec ses supplétifs du M23. Deuxièmement, monsieur Félix Tshisekedi a rendu le pays beaucoup plus corruptible. Son gouvernement s'est distingué par le vol et la corruption. Il a fait le projet des 100 jours, 660 millions de dollars disparus. Avec son ami Vital Kamerhe, il a eu un projet de 57 millions de dollars de maisons préfabriquées, disparus. Non, monsieur Félix Tshisekedi a usurpé le pouvoir du peuple congolais en 2018 et, aujourd'hui, voilà l'état dans lequel il a mis le Congo. Le Congo s'est totalement affaibli et est devenu la risée du monde.Quel sera votre chantier prioritaire si vous êtes élu ?Mon chantier prioritaire, c'est d'abord les préalables, les fondations d'un édifice, c'est-à-dire l'intégrité territoriale et la pacification totale du pays. L'État de droit et la légitimité du pouvoir. Troisièmement, la cohésion nationale, c'est essentiel pour nous. Et quatrièmement, la gouvernance intègre, c'est-à-dire la tolérance zéro corruption. Monsieur, madame, vous volez, votre place est en prison. Pas simplement en prison, on fait une enquête sur vous, sur tout ce que vous avez et si vous n'arrivez pas à les justifier, on vous retire tout. Ça, ce sont les prérequis, les préalables pour avoir un pays normal.Concernant maintenant la situation dans l'est de la République démocratique du Congo, comment peut-on ramener la paix et la stabilité dans cette partie du pays ?Nous allons avoir une armée aguerrie, formée, entraînée, équipée. Nous allons construire des camps militaires, surtout dans les provinces de l'Est. Et puis le patriotisme… nous allons éduquer la population congolaise avec les cours d'alphabétisation, d'éducation civique pour dire que nous sommes un et indivisible, nous sommes un peuple uni avec nos diversités. Et nous allons dire à l'ONU, l'organisation des Nations unies, qu'elle doit extirper les éléments des FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda] du Congo – ils sont 1 500 ou 2 000, je ne sais pas – et les amener loin du Congo. Nous allons demander aussi aux Nations unies d'éloigner de notre pays les ADF ougandais [Forces démocratiques alliées]. Et dire à monsieur Paul Kagame et à monsieur Yoweri Museveni que le Congo n'est pas un pays à prendre.Quel regard portez-vous sur la façon dont le scrutin du 20 décembre est organisé ?Chaotique. Le scrutin est organisé dans le sens de faire élire par la fraude monsieur Félix Tshisekedi. Il a mis en place une Cour constitutionnelle acquise totalement à sa cause. Il a mis en place une commission électorale à lui et il a fait adopter à l'Assemblée nationale une loi électorale favorable à lui. Mais nous sommes là, nous veillons. Nous sommes candidats à ces élections, pas pour accompagner monsieur Félix Tshisekedi ou monsieur Denis Kadima, les deux dans leurs forfaitures, mais c'est pour surveiller et donner aux Congolais la vérité des urnes. Et c'est cela que je dis à tous les Congolais que je vois : vous devez voter pour celui ou celle qui doit résoudre les problèmes du Congo. Ce n'est pas l'argent qui doit voter, ce n'est pas la tricherie qui doit voter, mais c'est la personne qui est capable d'articuler un programme, capable de défendre ce programme, capable de défendre les intérêts du Congo sous le ciel international, et non des marionnettes qui veulent le pouvoir pour le pouvoir.
On the 20th of December, the Democratic Republic of (DRC) will be heading to the polls for presidential elections. More than 43 million registered voters are eligible to take part in the general election. President Felix Tshisekedi has since launched his re-election bid with his Union for Democracy and Social Progress - UDPS. Tshisekedi will face 25 other candidates in the presidential race, including old rival Martin Fayulu, who came second in the 2018 election. Other candidates include Nobel Peace Prize-winning gynecologist Denis Mukwege, Moise Katumbi, a millionaire businessman and former governor of the copper-rich Katanga region, and former prime minister Augustin Matata Ponyo. We spoke to the President of the governing coalition partners, the UDPS in South Africa, Dr Celestin Muleba….
Les Pfas, ces polluants éternels dont on parle beaucoup depuis quelques semaines et la découverte d'une pollution de l'eau potable dans le Hainaut, sont partout. Leurs propriétés de résistance à l'eau, aux graisses ou au feu en ont fait des éléments incontournables de très nombreux objets de notre quotidien. Un mascara qui résiste à l'eau, c'est des Pfas. Une poêle anti-adhésive, c'est des Pfas…Sandra Durieux est journaliste santé. On l'a appelée pour voir où se cachent ces polluants éternels. Le 20 décembre prochain, près de 40 millions de Congolais seront appelés aux urnes pour élire leur prochain président. Parmi les candidats désormais connus, on retrouve sans surprise le président sortant Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, son opposant des dernières élections. Mais la candidature qui fait le plus réagir, c'est celle du docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018. Le processus électoral est quant à lui questionné, notamment par l'opposition qui craint un manque de transparence. Philippe de Boeck est journaliste au pôle International. Sarah Saadi-Garcia revient avec lui sur ces élections qui risquent de se dérouler dans un climat tendu.« À propos », c'est notre sélection de l'actualité, du lundi au vendredi dès 5 heures sur Le Soir et votre plateforme de podcasts préférée. Retrouvez tous les podcasts du journal « Le Soir » sur https://podcasts.lesoir.be
Le 20 décembre prochain, près de 40 millions de Congolais seront appelés aux urnes pour élire leur prochain président. Parmi les candidats désormais connus, on retrouve sans surprise le président sortant Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, son opposant des dernières élections. Mais la candidature qui fait le plus réagir, c'est celle du docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018. Le processus électoral est quant à lui questionné, notamment par l'opposition qui craint un manque de transparence.Philippe de Boeck est journaliste au pôle international. Il revient avec nous sur ces élections qui risquent de se dérouler dans un climat tendu...
Oui, et il ne s'agit pas du drapeau du Mali, mais bien de celui des paramilitaires russes du groupe Wagner : une tête de mort blanche, menaçante, sur fond noir, jette son regard sur les habitants de la cité tout juste reprise aux ex-rebelles touaregs. « Tout un symbole, relève Jeune Afrique, qui vient contredire le discours officiel du régime d'Assimi Goïta faisant la part belle à l'armée malienne. »De fait, selon le récit circulant au Mali, Kidal « aurait été exclusivement reconquise par les Forces armées maliennes. » Et le magazine panafricain note encore dans les propos du chef de la junte ou de la télévision nationale, il n'y a « nulle mention des mercenaires de Wagner – même sous le vocable ‘d'instructeurs russes' habituellement utilisé par les autorités maliennes. » Et ce malgré le rôle, que JA estime « déterminant, » des mercenaires de Wagner, dans la reprise de la ville septentrionale. Le magazine enfonce le clou : la vidéo montrant le drapeau du groupe sur le fort, « confirme » le « statut de meneur » des paramilitaires… car ces images « n'aurai[en]t probablement jamais pu être tournée[s] si les mercenaires russes n'avaient une forme d'ascendant sur leurs partenaires maliens. »Réaction courroucée des autorités Wakat Séra pointe que, « les paramilitaires russes auraient voulu porter un coup à la fierté des FAMa (…) qu'ils n'auraient pas agi autrement. (...) Au risque de provoquer l'ire des colonels de Bamako. » De fait, les autorités ont d'abord évoqué, à tort, une fausse information, avant que l'étendard malien soit rétabli au sommet du fort hier en fin d'après-midi. « Pas question pour le colonel Assimi Goïta et ses lieutenants, poursuit le titre burkinabè, de voir écornée cette souveraineté à laquelle ils tiennent tant, » eux qui « en ont fait le pilier et l'étoile polaire de leur combat. »Un coup d'œil à la presse malienne permet de s'en rendre compte : pas un mot du drapeau des paramilitaires russes, en revanche, Mali Actu vante « la victoire des forces armées maliennes, (…) source de fierté pour le peuple malien », preuve selon le site que « le Mali est capable de se défendre seul contre les terroristes » et leurs soutiens.Questionnements autour d'un charnier Charnier découvert par les FAMa et qu'ils attribuaient aux rebelles du CSP… or, ces derniers ont démenti, hier, et dénoncent, rapporte Wakat Séra, une « pure mise en scène que l'armée malienne aurait orchestrée. »Difficile à ce stade de démêler le vrai du faux. Ce qui est certain, c'est que les questions soulevées par cette découverte sont nombreuses : « Qui l'a creusé ? Où est-il localisé ? Combien de corps y sont entassés ? » s'interroge ainsi Wakat Séra, dans les pas d'Aujourd'hui au Faso qui se demande « qui a perpétré [ce charnier] ? À quelles fins ? Quelle est l'identité des victimes ? » Les deux journaux burkinabè finissent par partager un même doute : « ce charnier existe-t-il seulement ? »Toujours dans la presse, les élections en RDC La campagne se poursuit en vue des scrutins de fin d'année… sauf dans les provinces du Rutshuru et du Masisi, dans l'Est du pays, en raison de l'insécurité. En cela, la situation autour de Goma est, pour Aujourd'hui au Faso, une illustration de plus que « l'insécurité, qu'elle soit liée à une rébellion ou à du terrorisme, est une menace pour la tenue et la transparence (…) des processus électoraux. »Autre potentielle menace sur l'équité de cette campagne, pointée par Actualité.cd, « le clan de Moïse Katumbi dénonce déjà une partialité dans le traitement qui lui est réservé à certains endroits. » Un cadre du parti interrogé par le journal accuse ainsi l'équipe du président sortant, Félix Tshisekedi, d'avoir « assuré le monopole d'occupation de tous les panneaux publicitaires » dans certaines villes, et de compliquer encore les choses, car l'avion affrété par Moïse Katumbi « n'a toujours pas été autorisé alors que les formalités ont été remplies dûment », poursuit le titre congolais.Tous les regards sont donc braqués sur Moïse Katumbi. Avec une question principale, posée par Jeune Afrique : « Katumbi peut-il s'imposer comme le candidat commun de l'opposition ? » Plusieurs candidats ont déjà annoncé se rallier à lui, mais certains, comme Denis Mukwege ou Martin Fayulu, accueillent fraîchement l'initiative ; et, raconte Jeune Afrique, Moïse Katumbi est « soupçonné d'avoir voulu forcer la main de ses collègues. » Quoi qu'il en soit, conclut le magazine, « les dissensions actuelles sont révélatrices des divergences que connaît l'opposition depuis plusieurs semaines » … d'où cette interrogation d'un membre de l'opposition : « que gagne-t-on à rester en-dehors d'un ticket commun ? »
Oui, et il ne s'agit pas du drapeau du Mali, mais bien de celui des paramilitaires russes du groupe Wagner : une tête de mort blanche, menaçante, sur fond noir, jette son regard sur les habitants de la cité tout juste reprise aux ex-rebelles touaregs. « Tout un symbole, relève Jeune Afrique, qui vient contredire le discours officiel du régime d'Assimi Goïta faisant la part belle à l'armée malienne. »De fait, selon le récit circulant au Mali, Kidal « aurait été exclusivement reconquise par les Forces armées maliennes. » Et le magazine panafricain note encore dans les propos du chef de la junte ou de la télévision nationale, il n'y a « nulle mention des mercenaires de Wagner – même sous le vocable ‘d'instructeurs russes' habituellement utilisé par les autorités maliennes. » Et ce malgré le rôle, que JA estime « déterminant, » des mercenaires de Wagner, dans la reprise de la ville septentrionale. Le magazine enfonce le clou : la vidéo montrant le drapeau du groupe sur le fort, « confirme » le « statut de meneur » des paramilitaires… car ces images « n'aurai[en]t probablement jamais pu être tournée[s] si les mercenaires russes n'avaient une forme d'ascendant sur leurs partenaires maliens. »Réaction courroucée des autorités Wakat Séra pointe que, « les paramilitaires russes auraient voulu porter un coup à la fierté des FAMa (…) qu'ils n'auraient pas agi autrement. (...) Au risque de provoquer l'ire des colonels de Bamako. » De fait, les autorités ont d'abord évoqué, à tort, une fausse information, avant que l'étendard malien soit rétabli au sommet du fort hier en fin d'après-midi. « Pas question pour le colonel Assimi Goïta et ses lieutenants, poursuit le titre burkinabè, de voir écornée cette souveraineté à laquelle ils tiennent tant, » eux qui « en ont fait le pilier et l'étoile polaire de leur combat. »Un coup d'œil à la presse malienne permet de s'en rendre compte : pas un mot du drapeau des paramilitaires russes, en revanche, Mali Actu vante « la victoire des forces armées maliennes, (…) source de fierté pour le peuple malien », preuve selon le site que « le Mali est capable de se défendre seul contre les terroristes » et leurs soutiens.Questionnements autour d'un charnier Charnier découvert par les FAMa et qu'ils attribuaient aux rebelles du CSP… or, ces derniers ont démenti, hier, et dénoncent, rapporte Wakat Séra, une « pure mise en scène que l'armée malienne aurait orchestrée. »Difficile à ce stade de démêler le vrai du faux. Ce qui est certain, c'est que les questions soulevées par cette découverte sont nombreuses : « Qui l'a creusé ? Où est-il localisé ? Combien de corps y sont entassés ? » s'interroge ainsi Wakat Séra, dans les pas d'Aujourd'hui au Faso qui se demande « qui a perpétré [ce charnier] ? À quelles fins ? Quelle est l'identité des victimes ? » Les deux journaux burkinabè finissent par partager un même doute : « ce charnier existe-t-il seulement ? »Toujours dans la presse, les élections en RDC La campagne se poursuit en vue des scrutins de fin d'année… sauf dans les provinces du Rutshuru et du Masisi, dans l'Est du pays, en raison de l'insécurité. En cela, la situation autour de Goma est, pour Aujourd'hui au Faso, une illustration de plus que « l'insécurité, qu'elle soit liée à une rébellion ou à du terrorisme, est une menace pour la tenue et la transparence (…) des processus électoraux. »Autre potentielle menace sur l'équité de cette campagne, pointée par Actualité.cd, « le clan de Moïse Katumbi dénonce déjà une partialité dans le traitement qui lui est réservé à certains endroits. » Un cadre du parti interrogé par le journal accuse ainsi l'équipe du président sortant, Félix Tshisekedi, d'avoir « assuré le monopole d'occupation de tous les panneaux publicitaires » dans certaines villes, et de compliquer encore les choses, car l'avion affrété par Moïse Katumbi « n'a toujours pas été autorisé alors que les formalités ont été remplies dûment », poursuit le titre congolais.Tous les regards sont donc braqués sur Moïse Katumbi. Avec une question principale, posée par Jeune Afrique : « Katumbi peut-il s'imposer comme le candidat commun de l'opposition ? » Plusieurs candidats ont déjà annoncé se rallier à lui, mais certains, comme Denis Mukwege ou Martin Fayulu, accueillent fraîchement l'initiative ; et, raconte Jeune Afrique, Moïse Katumbi est « soupçonné d'avoir voulu forcer la main de ses collègues. » Quoi qu'il en soit, conclut le magazine, « les dissensions actuelles sont révélatrices des divergences que connaît l'opposition depuis plusieurs semaines » … d'où cette interrogation d'un membre de l'opposition : « que gagne-t-on à rester en-dehors d'un ticket commun ? »
Le leader du parti, Ousmane Sonko, est empêché de candidater à la présidentielle de l'an prochain ? Qu'à cela ne tienne ! La formation a révélé hier le nom de son nouveau poulain : Bassirou Diomaye Faye. Une stratégie devant laquelle Le Pays, au Burkina Faso, fait la moue, pour plusieurs raisons. D'abord car le Pastef a été dissous il y a plusieurs mois ce qui « paraît un handicap majeur », ironise le journal. Comment en effet valider la candidature « d'un parti censé ne pas exister officiellement ? » Deuxième obstacle : Bassirou Diomaye Faye est, lui-même, derrière les barreaux. Alors, Le Pays « se demande à quoi rime ce choix porté sur un candidat qui non seulement ne jouit pas de la liberté de ses mouvements, mais aussi sur la tête de qui plane la même épée de Damoclès d'inégibilité en cas de lourde condamnation ».Car, rappelle Jeune Afrique, le bras droit d'Ousmane Sonko a été interpellé en avril « pour la publication d'un post sur les réseaux sociaux où il mettait en doute l'indépendance de certains magistrats ». Et depuis, « son dossier s'est encore compliqué » puisqu'il est « désormais poursuivi pour un nouvel éventail de charges » dont appel à l'insurrection et atteinte à la sûreté de l'État. Rien qui ne l'empêche d'être candidat tant que l'affaire n'a pas été jugée.Une personnalité de plus en jeu pour l'électionLa route jusqu'au palais présidentiel commence à être embouteillée. Dans un rare entretien accordé à Jeune Afrique, le chef d'État sortant Macky Sall lui-même souligne qu' « on dénombre déjà plus de deux cent candidats », tout en appelant à être mesuré : « Le processus [des parrainages] constitue un filtre qui ramènera les choses à leur juste proportion. » À ce moment seulement, « il sera temps d'analyser les forces (…) qui seront vraiment sur la ligne de départ ».Car il faut 44 559 signatures au minimum pour pouvoir se présenter. Or, pointe Aujourd'hui au Faso, rien ne garantit que Bassirou Faye pourra « capitaliser sur la sympathie qui colle à la peau de Sonko ». Quoi qu'il advienne, le titre juge que cela « préparera le terrain pour [le leader du Pastef] en 2030 ». En admettant qu'il soit toujours dans le jeu politique en tout cas, Macky Sall, à qui il s'est farouchement opposé, ne parierait pas dessus : « En politique, il y a des phénomènes qui apparaissent. Certains disparaissent comme ils étaient venus. (…) C'est ainsi. »Préparatifs pour la présidentielle en RDCEt là encore une pléthore de candidats : 25 800 pour les législatives, 44 000 pour les provinciales, et 23 pour la présidentielle. Un chiffre qui ne cesse de baisser depuis dimanche et pour cause : plusieurs candidats se rallient à Moïse Katumbi, au point que dans le pays, Objectif Infos se demande si « l'on tend vers une candidature commune de l'opposition ». Il est « trop tôt pour l'affirmer », convient encore le titre mais, après la défection de Matata Ponyo, puis Seth Kikuni et enfin Franck Diongo, « les signaux restent positifs en faveur de la désignation d'un candidat » pour tous, s'enthousiasme le journal. De là à voir en Moïse Katumbi le « candidat de tous les espoirs », il n'y a qu'un pas qu'Objectif Infos serait prêt à franchir. Si Wakat Séra ne le rattrapait pas pour nuancer : certes, le candidat peut profiter du désistement de plusieurs concurrents. Mais, « l'ancien gouverneur du Katanga aura en face de lui – sauf revirement spectaculaire de leurs parts – d'autres poids lourds de l'opposition ». Martin Fayulu ou Denis Mukwege pour ne citer qu'eux. En tout cas, cela n'empêchera pas Objectif Infos à rêver d'un pouvoir qui puisse réussir là où « Félix Tshisekedi, à en croire l'opposition, a échoué (…) sécuriser les Congolais ». La sécurité, promesse de Félix TshisekediParticulièrement dans l'est du pays, à la frontière avec le Rwanda, où Le Monde Afrique assène lui aussi que le président congolais « n'est pas parvenu à pacifier la région », toujours en proie aux combats avec les rebelles du M23. La situation semble même empirer par endroits, comme autour de Goma où, observe le quotidien le groupe « resserre son emprise ». Et si dans la ville, la guerre semble « si loin si proche », pour les 450 000 habitants du Nord Kivu qui ont dû quitter leur maison, une « colère sourde » grandit peu à peu. Mais dans deux zones de la province, là où la frustration grandit le plus, le vote ne pourra avoir lieu. Et de toute façon, juge Wakat Séra, « rien ne fait peur au président candidat ». Rendez vous dans un mois.
Le leader du parti, Ousmane Sonko, est empêché de candidater à la présidentielle de l'an prochain ? Qu'à cela ne tienne ! La formation a révélé hier le nom de son nouveau poulain : Bassirou Diomaye Faye. Une stratégie devant laquelle Le Pays, au Burkina Faso, fait la moue, pour plusieurs raisons. D'abord car le Pastef a été dissous il y a plusieurs mois ce qui « paraît un handicap majeur », ironise le journal. Comment en effet valider la candidature « d'un parti censé ne pas exister officiellement ? » Deuxième obstacle : Bassirou Diomaye Faye est, lui-même, derrière les barreaux. Alors, Le Pays « se demande à quoi rime ce choix porté sur un candidat qui non seulement ne jouit pas de la liberté de ses mouvements, mais aussi sur la tête de qui plane la même épée de Damoclès d'inégibilité en cas de lourde condamnation ».Car, rappelle Jeune Afrique, le bras droit d'Ousmane Sonko a été interpellé en avril « pour la publication d'un post sur les réseaux sociaux où il mettait en doute l'indépendance de certains magistrats ». Et depuis, « son dossier s'est encore compliqué » puisqu'il est « désormais poursuivi pour un nouvel éventail de charges » dont appel à l'insurrection et atteinte à la sûreté de l'État. Rien qui ne l'empêche d'être candidat tant que l'affaire n'a pas été jugée.Une personnalité de plus en jeu pour l'électionLa route jusqu'au palais présidentiel commence à être embouteillée. Dans un rare entretien accordé à Jeune Afrique, le chef d'État sortant Macky Sall lui-même souligne qu' « on dénombre déjà plus de deux cent candidats », tout en appelant à être mesuré : « Le processus [des parrainages] constitue un filtre qui ramènera les choses à leur juste proportion. » À ce moment seulement, « il sera temps d'analyser les forces (…) qui seront vraiment sur la ligne de départ ».Car il faut 44 559 signatures au minimum pour pouvoir se présenter. Or, pointe Aujourd'hui au Faso, rien ne garantit que Bassirou Faye pourra « capitaliser sur la sympathie qui colle à la peau de Sonko ». Quoi qu'il advienne, le titre juge que cela « préparera le terrain pour [le leader du Pastef] en 2030 ». En admettant qu'il soit toujours dans le jeu politique en tout cas, Macky Sall, à qui il s'est farouchement opposé, ne parierait pas dessus : « En politique, il y a des phénomènes qui apparaissent. Certains disparaissent comme ils étaient venus. (…) C'est ainsi. »Préparatifs pour la présidentielle en RDCEt là encore une pléthore de candidats : 25 800 pour les législatives, 44 000 pour les provinciales, et 23 pour la présidentielle. Un chiffre qui ne cesse de baisser depuis dimanche et pour cause : plusieurs candidats se rallient à Moïse Katumbi, au point que dans le pays, Objectif Infos se demande si « l'on tend vers une candidature commune de l'opposition ». Il est « trop tôt pour l'affirmer », convient encore le titre mais, après la défection de Matata Ponyo, puis Seth Kikuni et enfin Franck Diongo, « les signaux restent positifs en faveur de la désignation d'un candidat » pour tous, s'enthousiasme le journal. De là à voir en Moïse Katumbi le « candidat de tous les espoirs », il n'y a qu'un pas qu'Objectif Infos serait prêt à franchir. Si Wakat Séra ne le rattrapait pas pour nuancer : certes, le candidat peut profiter du désistement de plusieurs concurrents. Mais, « l'ancien gouverneur du Katanga aura en face de lui – sauf revirement spectaculaire de leurs parts – d'autres poids lourds de l'opposition ». Martin Fayulu ou Denis Mukwege pour ne citer qu'eux. En tout cas, cela n'empêchera pas Objectif Infos à rêver d'un pouvoir qui puisse réussir là où « Félix Tshisekedi, à en croire l'opposition, a échoué (…) sécuriser les Congolais ». La sécurité, promesse de Félix TshisekediParticulièrement dans l'est du pays, à la frontière avec le Rwanda, où Le Monde Afrique assène lui aussi que le président congolais « n'est pas parvenu à pacifier la région », toujours en proie aux combats avec les rebelles du M23. La situation semble même empirer par endroits, comme autour de Goma où, observe le quotidien le groupe « resserre son emprise ». Et si dans la ville, la guerre semble « si loin si proche », pour les 450 000 habitants du Nord Kivu qui ont dû quitter leur maison, une « colère sourde » grandit peu à peu. Mais dans deux zones de la province, là où la frustration grandit le plus, le vote ne pourra avoir lieu. Et de toute façon, juge Wakat Séra, « rien ne fait peur au président candidat ». Rendez vous dans un mois.
Le président sortant ne réalisera pas le doublé : il s'est fait dribbler par son opposant Joseph Boakai. Une défaite concédée avant même les résultats définitifs par l'ancien Ballon d'or, et sur laquelle la presse continue de revenir ce lundi, croyant voir dans son attitude des réminiscences de « son esprit exemplaire de fair-play footballistique », tel l'Observateur Paalga au Burkina Faso. Le journal burkinabè souffle de soulagement, comme d'ailleurs Wakat Séra : « George Weah a désamorcé la bombe sociale que bien des observateurs redoutaient », à savoir celle de violences post-électorales.Pas de violence donc pour cette troisième alternance pacifique, « scénario d'un président-candidat qui perd les élections », dans lequel Aujourd'hui au Faso voit « la preuve que le scrutin, peu ou prou, s'est déroulé dans la transparence ». Autant d'éléments poussant le titre burkinabè à décerner au Liberia « un nouveau laurier de démocratie ».Les raisons d'un échecLes promesses n'engagent que ceux qui y croient – mais attention au retour de bâton. Et c'est, pour plusieurs journaux, précisément ce qui est arrivé à « l'enfant de Santa Clara » qui, rappelle Le Monde Afrique, promettait en 2017, « une lutte implacable contre la corruption et la misère ». Six ans plus tard, « l'euphorie a très vite fait place à la désillusion. La majorité des Libériens auront donc exprimé cette année contre Mister George un vote protestataire, plus qu'une adhésion franche au programme de son adversaire », analyse donc L'Observateur Paalga.Face à une situation plus difficile encore qu'il y a six ans – les crises successives d'Ebola, puis du Covid, ont mis à mal l'économie d'un pays déjà fragile. Le parcours de technocrate de Joseph Boakai, aux antipodes de celui de George Weah, a aussi su « réveiller l'espoir », analyse Le Monde Afrique. Car il peut se prévaloir de quarante ans de carrière, durant lesquels il a été successivement ministre de l'Agriculture, dirigeant de grandes entreprises, vice-président. Autant de galons qui, estime Wakat Séra, donnent au président-élu sa « solide casquette d'homme d'État », encore renforcée par le fait que ce « fils de paysans sait parler à ses compatriotes le langage qu'ils connaissent ».De lourds défis à venirSans être responsable des « manquements » de l'ère Weah, Joseph Boakai en hérite pourtant, pointe encore le titre burkinabè. Et dans un pays où « tout est urgent et prioritaire », il va falloir faire preuve de stratégie et de savoir-faire.Mais, les électeurs, eux aussi, auront du travail, conclut le Liberian Observer. Car la population se doit, prévient le journal, de « répondre présent à chaque occasion, et pas seulement dans les bureaux de vote ». Exit « l'idée reçue au sujet de la démocratie, selon laquelle la population est spectatrice de la performance des élus ». Au contraire, poursuit l'Observer, il faut « appliquer une pression éclairée » sur ladite performance pour s'assurer que les volontés populaires sont respectées. En somme, un travail main dans la main.Les votants dans l'isoloir aussi en RDC dans un moisPour les élections présidentielle, législatives et provinciales et à un mois du scrutin, la campagne a été lancée hier dimanche. Peu de réactions à ce stade dans la presse congolaise – les titres burkinabè eux ne se privent pas de commenter cette période qu'ils voient déjà « âpre et haletante », comme Aujourd'hui au Faso, « au regard du poids des candidats ». Parmi les 25 en lice – ils étaient 26 jusqu'à ce que Matata Ponyo se rallie à Moïse Katumbi – on peut en effet désigner le sortant Félix Tshisekedi, le prix Nobel Denis Mukwege ou encore le déçu de 2018 Martin Fayulu.Et même si tous, « comme des d'Artagnan, Porthos ou Aramis se lanceront sabre au clair à la conquête de la présidence » dans un pays où l'insécurité est grandissante, il faudra « tout faire, prévient Le Pays, pour éviter des accrochages ou affrontements entre militants et sympathisants » issus de telle ou telle écurie. Des différents candidats à leurs soutiens en passant par les observateurs internationaux, il faut, prescrit encore le titre, « que soient respectées les règles du jeu ». En gardant cette ligne de conduite en tête : « Seule doit prévaloir la force de l'argument, et non l'argument de la force. »
Le président sortant ne réalisera pas le doublé : il s'est fait dribbler par son opposant Joseph Boakai. Une défaite concédée avant même les résultats définitifs par l'ancien Ballon d'or, et sur laquelle la presse continue de revenir ce lundi, croyant voir dans son attitude des réminiscences de « son esprit exemplaire de fair-play footballistique », tel l'Observateur Paalga au Burkina Faso. Le journal burkinabè souffle de soulagement, comme d'ailleurs Wakat Séra : « George Weah a désamorcé la bombe sociale que bien des observateurs redoutaient », à savoir celle de violences post-électorales.Pas de violence donc pour cette troisième alternance pacifique, « scénario d'un président-candidat qui perd les élections », dans lequel Aujourd'hui au Faso voit « la preuve que le scrutin, peu ou prou, s'est déroulé dans la transparence ». Autant d'éléments poussant le titre burkinabè à décerner au Liberia « un nouveau laurier de démocratie ».Les raisons d'un échecLes promesses n'engagent que ceux qui y croient – mais attention au retour de bâton. Et c'est, pour plusieurs journaux, précisément ce qui est arrivé à « l'enfant de Santa Clara » qui, rappelle Le Monde Afrique, promettait en 2017, « une lutte implacable contre la corruption et la misère ». Six ans plus tard, « l'euphorie a très vite fait place à la désillusion. La majorité des Libériens auront donc exprimé cette année contre Mister George un vote protestataire, plus qu'une adhésion franche au programme de son adversaire », analyse donc L'Observateur Paalga.Face à une situation plus difficile encore qu'il y a six ans – les crises successives d'Ebola, puis du Covid, ont mis à mal l'économie d'un pays déjà fragile. Le parcours de technocrate de Joseph Boakai, aux antipodes de celui de George Weah, a aussi su « réveiller l'espoir », analyse Le Monde Afrique. Car il peut se prévaloir de quarante ans de carrière, durant lesquels il a été successivement ministre de l'Agriculture, dirigeant de grandes entreprises, vice-président. Autant de galons qui, estime Wakat Séra, donnent au président-élu sa « solide casquette d'homme d'État », encore renforcée par le fait que ce « fils de paysans sait parler à ses compatriotes le langage qu'ils connaissent ».De lourds défis à venirSans être responsable des « manquements » de l'ère Weah, Joseph Boakai en hérite pourtant, pointe encore le titre burkinabè. Et dans un pays où « tout est urgent et prioritaire », il va falloir faire preuve de stratégie et de savoir-faire.Mais, les électeurs, eux aussi, auront du travail, conclut le Liberian Observer. Car la population se doit, prévient le journal, de « répondre présent à chaque occasion, et pas seulement dans les bureaux de vote ». Exit « l'idée reçue au sujet de la démocratie, selon laquelle la population est spectatrice de la performance des élus ». Au contraire, poursuit l'Observer, il faut « appliquer une pression éclairée » sur ladite performance pour s'assurer que les volontés populaires sont respectées. En somme, un travail main dans la main.Les votants dans l'isoloir aussi en RDC dans un moisPour les élections présidentielle, législatives et provinciales et à un mois du scrutin, la campagne a été lancée hier dimanche. Peu de réactions à ce stade dans la presse congolaise – les titres burkinabè eux ne se privent pas de commenter cette période qu'ils voient déjà « âpre et haletante », comme Aujourd'hui au Faso, « au regard du poids des candidats ». Parmi les 25 en lice – ils étaient 26 jusqu'à ce que Matata Ponyo se rallie à Moïse Katumbi – on peut en effet désigner le sortant Félix Tshisekedi, le prix Nobel Denis Mukwege ou encore le déçu de 2018 Martin Fayulu.Et même si tous, « comme des d'Artagnan, Porthos ou Aramis se lanceront sabre au clair à la conquête de la présidence » dans un pays où l'insécurité est grandissante, il faudra « tout faire, prévient Le Pays, pour éviter des accrochages ou affrontements entre militants et sympathisants » issus de telle ou telle écurie. Des différents candidats à leurs soutiens en passant par les observateurs internationaux, il faut, prescrit encore le titre, « que soient respectées les règles du jeu ». En gardant cette ligne de conduite en tête : « Seule doit prévaloir la force de l'argument, et non l'argument de la force. »
Le président-candidat en République démocratique du Congo Félix Tshisekedi accorde une interview exclusive à RFI et France 24. Il affirme que les financements pour la tenue de l'élection présidentielle du 20 décembre prochain seront assurés et que les délais seront respectés. Il se dit confiant, estimant que son bilan parle pour lui, et se refuse à commenter les discussions en cours au sein de l'opposition. Il commente l'arrestation du correspondant de Jeune Afrique, Stanis Bujakera. Pour la première fois, il admet que les tensions sécuritaires au Nord-Kivu empêcheront la tenue du scrutin dans le Rutshuru et le Masisi et accuse une nouvelle fois le président rwandais Paul Kagame d'être le véritable chef du M23. Félix Tshisekedi répond aux questions de Christophe Boisbouvier de RFI et de Marc Perelman de France 24. France 24 : Monsieur le Président, les élections sont bientôt, elles sont prévues le 20 décembre. On a entendu beaucoup de rumeurs sur un possible glissement. Est-ce que ce scrutin se tiendra bien le 20 décembre en temps et en heure ? Et deuxièmement, est-ce que le financement est là ? On a entendu le président de la Commission électorale dire qu'il manquait 300 millions de dollars. Félix Tshisekedi : Je crois que c'est plutôt à lui qu'il faut poser la question. Mais à ce stade, nous, le gouvernement, nous n'avons encore reçu aucune indication selon laquelle il n'y aurait pas d'élections. Tout porte à croire que ça va se passer le 20 [décembre], et j'en veux pour preuve encore sa dernière déclaration, lorsque tous les candidats ont répondu à l'invitation de la Céni pour signer le code de bonne conduite et faire les derniers réglages, on va dire. Pour ces élections, jusque-là, il n'y a pas de problèmes. Maintenant, ce qu'il reste à faire, évidemment les 300 millions il ne faut pas penser qu'ils viendront d'un coup, ce sera étalé jusqu'à la période électorale. Et en ce moment, ce que je sais, c'est que le gouvernement est attelé à des discussions avec la Céni pour trouver les voies et moyens d'y parvenir, mais il n'y a pas d'inquiétudes de ce côté-là, nous trouverons la solution. RFI : La campagne pour ces élections présidentielle et législatives débute ce dimanche matin et on sait qu'il y a de nombreuses interrogations, Monsieur le Président, sur la fiabilité du fichier électoral. L'opposition dit qu'il pourrait y avoir plusieurs millions d'électeurs fictifs. Est-ce que le scrutin pourra se dérouler sereinement ? On sait notamment qu'il n'y a pas eu d'audit indépendant de ce fichier… Dans quel but inventerait-on des électeurs fictifs ? Dans quel but ? Je ne comprends pas très bien quelle est la revendication de l'opposition. Pour moi, c'est un débat d'opposants, de gens qui ne sont sûrement pas prêts à aller aux élections, parce qu'à plusieurs reprises, ils ont demandé le report de ces élections, ils ont demandé un dialogue, alors qu'il n'y a pas de crise politique, que je sache, dans le pays, et je ne comprends pas très bien quelle est la revendication dans ce sens de l'opposition. Et en plus, la Céni a fait, a organisé, un audit du fichier avec des personnalités venues de tous bords, des personnalités crédibles dont la réputation n'est pas à remettre en cause, la probité n'est pas à remettre en cause. RFI : Il y a la question des électeurs de l'Est, et notamment du Nord-Kivu. Le 20 octobre, en conseil des ministres, vous avez appelé le gouvernement et la Céni à tout mettre en œuvre pour que tous les Congolais puissent voter, compte tenu de ce que vous avez appelé la « libération progressive des territoires de Masisi et du Rutshuru », au Nord-Kivu. Mais depuis, les rebelles du M23 ont repris du terrain. Est-ce que cela veut dire que le vote ne pourra pas se tenir dans ces deux territoires ? Malheureusement. Malheureusement pour Rutshuru et pour Masisi, je ne crois pas que cela pourra se faire. Mais qu'à cela ne tienne, nous allons continuer nos efforts pour libérer ces localités, ramener nos compatriotes dans leurs localités d'origine et imposer cette paix. Mais en même temps, il y a le processus électoral qu'il faut continuer à mener à son terme. France 24 : 26 candidats pour la présidentielle sur la ligne de départ – on verra combien seront à l'arrivée –, c'est une élection à un tour, est-ce que la dispersion des candidatures de l'opposition fait de vous le favori logique de ce scrutin ? Je reste serein, modeste. Ce qui se passe dans l'opposition, ce n'est pas mon problème. Nous vivons dans un pays où il y a une vitalité démocratique certaine et tant mieux, j'allais dire, pour la démocratie. Maintenant, si leur stratégie c'est de se mettre ensemble ou d'y aller dispersé, ce n'est pas mon problème, comme je le disais. Moi, je reste concentré sur ma tâche, sur ma mission que j'ai commencée il y a maintenant cinq ans et que je veux proposer à mes compatriotes pour à nouveau avoir leur confiance. Ce qu'ils font dans l'opposition, c'est leur problème, pas le mien. France 24 : Mais vous vous sentez favori ? Bien sûr, sinon je n'aurais pas demandé à rempiler. Je crois que j'ai fait du bon travail. C'est vrai que beaucoup de choses restent encore à faire, mais le Congo revient de loin, ça il faut le reconnaître. Tous ceux qui viennent aujourd'hui après cinq ans de ma présidence – presque cinq ans – me le disent très clairement, les choses ont vraiment évolué dans le bon sens et même les paramètres à l'international le prouvent. Je fais ici allusion aux agences de notation, qui nous ont maintenant attribué la note de triple B, par exemple. Donc c'est pour vous dire que les choses évoluent dans le bon sens. Elles ne demandent qu'à être consolidées. RFI : En 2018, vous n'êtes pas parvenu à faire une candidature commune de l'opposition et vous êtes bien placé pour le savoir. Cette année, pensez-vous que ce sera pareil et que chaque candidat de l'opposition aura un ego trop fort pour se désister en faveur de son voisin ? Mais pourquoi voulez-vous que je vous dise absolument que j'ai peur d'une union de l'opposition ? Non. Ils peuvent amener les scenarii qu'ils veulent – unis, désunis –, ils ne m'inquiètent pas, ils ne me font pas peur. Je vous ai dit que j'ai confiance dans mon bilan, nous avons fait des choses. Je ne sais pas si vous étiez déjà à Kinshasa il y a deux jours quand j'ai fait mon discours sur l'état de la nation, donc vous avez dû suivre ce bilan et je crois quand même que vous avez pu comprendre qu'il y a eu beaucoup de choses de faites. Le Congo revient de loin, le Congo est sur une très bonne lancée et le peuple ne demande qu'à continuer sur cette lancée. France 24 : Vous défendez votre bilan devant nous, vous l'avez fait devant le Parlement, certains de vos opposants, évidemment, ne sont pas d'accord. Moïse Katumbi… C'est le rôle de l'opposition. France 24 : Oui, mais peut-être que les critiques peuvent être fondées. Par exemple, Moïse Katumbi parle de coupures d'électricité incessantes. Martin Fayulu et Denis Mukwege dénoncent la corruption des élites du pays, est-ce que c'est de la pure opposition ou est-ce que, malgré tout, oui il y a des coupures d'électricité, oui il y a de la corruption ? Les coupures d'électricité, ce n'est pas nouveau. Ce que nous, nous faisons, c'est d'essayer de juguler justement ces coupures intempestives et nous le faisons en renforçant les capacités des barrages d'Inga et de Zongo 2. Je viens d'ailleurs d'inaugurer une centrale électrique là, maintenant, qui va desservir une dizaine de communes dans Kinshasa et ça fait des millions de consommateurs, de clients, qui vont pouvoir maintenant être raccordés au réseau électrique. Donc nous essayons de juguler cela. Lorsque, moi, je suis arrivé à la tête de ce pays, il n'y avait que 9% de ménages dans la population qui avaient accès à l'électricité. Aujourd'hui, nous tournons autour de 20% et l'objectif, c'est d'aller encore beaucoup plus loin. Donc eux, ils peuvent parler, d'accord. Moïse Katumbi, il a été gouverneur de la province du Katanga, qui à l'époque n'était pas encore divisée en quatre morceaux, mais qu'est-ce qu'il en a fait ? Je parlais d'ailleurs récemment de l'aéroport international qui est en train d'être construit, qui est déjà d'ailleurs terminé, à Kolwezi. Il a été gouverneur pendant neuf ans, il n'a même pas pensé à construire un aéroport international dans la capitale mondiale du cobalt. Aujourd'hui, des gens, des investisseurs, pourront venir de partout, sans devoir passer par Lubumbashi et chercher des petits cercueils volants pour arriver à Kolwezi. Ils vont venir directement avec leur jet privé ou leur avion régulier sur Kolwezi. J'ai des tas d'exemples comme ça qui peuvent démontrer que je n'ai aucune leçon à recevoir de Moïse Katumbi. France 24 : Il y a une affaire qui défraie la chronique, celle du correspondant de Jeune Afrique, Stanis Bujakera. Il est détenu depuis deux mois en prison. Il est accusé de diffusion de fausses informations et il risque dix ans de prison. Il est accusé d'être à l'origine d'un rapport interne de l'ANR, les services secrets, mettant en cause les renseignements militaires dans le meurtre, au mois de juillet, de Chérubin Okende, qui est un proche de Moïse Katumbi. Le journaliste et l'association Reporters sans frontières nient toute manipulation de cette nature. Monsieur le Président, pourquoi tant d'acharnement contre un simple journaliste ? Je ne suis ni à l'origine de son arrestation, ni en train de tirer les ficelles pour qu'on enfonce Stanis Bujakera. Je ne peux pas intervenir. Je n'interviendrai que peut-être plus tard, s'il est condamné, ou quoi, pour une amnistie, une grâce, ou que sais-je. Si… Mais à ce stade, je n'ai rien à dire. Je suis le premier à être peiné par ce qu'il lui arrive. Mais j'ai aussi en même temps besoin de savoir ce qu'il s'est passé. Parce que je sais qu'en ce qui concerne le malheureux Chérubin Okende, ni mon régime, ni un de mes proches, qui qu'il soit, n'y est ni de près ni de loin lié. Je n'avais aucun intérêt à donner la mort à ce compatriote, parce que d'abord, remarquez, il était le porte-parole d'Ensemble [Ensemble pour la République, la coalition pro-Katumbi], il n'a jamais pris la parole, il ne gênait en rien le régime. Et quand bien même il y en a qui gênent, plus que ça, qui profèrent des injures, des menaces, qu'est-ce qu'il leur arrive ? Et pourquoi on s'en prendrait à Chérubin, le pauvre ? Pourquoi chercherais-je à lui ôter la vie ? Ça n'a pas de sens. Donc pour moi, c'était aussi une curiosité, je voulais savoir : mais qu'est-ce que c'est ? Pourquoi est-ce qu'on a voulu faussement attribuer aux services de renseignements la responsabilité de la mort de Chérubin ? France 24 : Est-ce que ce journaliste est responsable de ça ? Non, le journaliste, on peut l'avoir manipulé en lui faisant croire que c'était une information de première main, et ensuite, on désoriente les enquêteurs, c'était peut-être ça le but. France 24 : Il y a un mois, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et son envoyé spécial dans la région ont parlé devant le Conseil de sécurité des Nations unies et ils disent craindre une guerre directe entre le Rwanda et la RDC. Oui, mais à cause de qui ? France 24 : Je ne veux pas entrer dans la cause. Vous devez entrer dans la cause. France 24 : On y viendra. Mais d'abord, est-ce que vous partagez cette crainte ? Vous parlez de craintes, les craintes sont là, d'accord, mais à qui la faute ? Nous, nous sommes les victimes. France 24 : Est-ce qu'on est au bord d'une guerre, Monsieur le Président ? Moi, je n'exclus aucun scénario. Nous sommes les victimes. Je viens de vous parler de millions de gens qui, en ce moment, vivent dans des conditions infrahumaines. Qui ont été obligées, sinon elles allaient se faire massacrer, de quitter leurs localités pour venir vivre aux abords de Goma dans des conditions infrahumaines. Alors, quel est l'État qui peut accepter ce genre de choses ? On n'a pas à regarder dans notre direction, il faut regarder dans la direction de ceux qui sont coupables de cette agression, de cette situation. Et nous, nous disons, après avoir appelé plusieurs fois la communauté internationale à intervenir par des sanctions contre le Rwanda, si celles-là tardent à venir, nous allons nous protéger nous-mêmes, nous allons utiliser nos propres moyens pour nous défendre, défendre nos populations. France 24 : Y compris par les armes ? À votre avis, comment est-ce qu'on pourrait faire autrement que par les armes ? France 24 : Combien de soldats rwandais, d'après vos informations, sont sur le sol congolais ? Des milliers. France 24 : Des milliers ? Oui, ils sont là par milliers. France 24 : Est-ce que Paul Kagame, pour vous, est le véritable chef du M23 ? Bien sûr. D'abord, le M23, c'est une coquille vide. Ce sont les RDF [Forces rwandaises de défense, NDLR] qui se battent et nous en avons les preuves. Parce qu'aujourd'hui, avec les armes que nous avons, la technologie que nous avons, nous les voyons, nous avons des images. Je ne parle pas en l'air. Je parle sur la base de faits avérés. Les images sont là, de leurs cadavres et même lorsqu'ils s'amoncellent pour porter leurs attaques. Nous avons tout et pas que nous, l'ONU, les Nations unies, ont aussi les mêmes images. N'oubliez pas que la mission de la Monusco est encore à l'est du pays, à Goma. RFI : Début octobre, des milices patriotiques congolaises, les fameux Wazalendos, soutenus par votre armée, ont reconquis une partie du Masisi, notamment autour de Kitshanga. Mais depuis, le M23 a repris le terrain perdu, il menace à nouveau des localités, les villes de Sake et bien sûr de Goma, c'est donc un échec ? Ils ne prendront pas Goma. Retenez-le, ils ne prendront pas Goma. RFI : Pourquoi ? Parce qu'il y aura une réplique de notre part. RFI : Mais là, quand même, il y a eu un échec non ? Oui, mais des Wazalendos, c'est normal. Qui sont les Wazalendos ? Ce sont des patriotes, des civils au départ, des gens qui ont décidé de défendre corps et âme les intérêts de leur communauté, parce qu'en son temps, ils n'avaient pas confiance en l'armée, ils ne pensaient pas que l'armée était capable de les protéger, donc ils ont pris leur courage à deux mains et se sont engagés dans ce combat. C'est même héroïque. On l'a vu en Ukraine, des Ukrainiens qui étaient de la société civile ont juste évacué leur famille et ont décidé de prendre les armes, d'être formés. Pourquoi est-ce que c'est valable quand ça se passe en Ukraine et quand c'est au Congo, on qualifie les Wazalendos de forces négatives ? Ce sont des Congolais qui ont décidé de se battre contre l'agression dont ils sont victimes, d'une agression injuste et barbare. RFI : Avec le soutien des FARDC, de votre armée ? Bien sûr. Là où les FARDC peuvent les soutenir, s'ils sont dans leur giron, l'ordre est donné pour que celles-ci les soutiennent. Je ne m'en cache pas, parce que ce n'est pas un crime qu'ils commettent. Ils défendent leur patrie, avec raison et courage. Ce sont des héros, pas des criminels comme le M23 et les RDF du Rwanda. France 24 : Pour tenter de retourner la situation en votre faveur, vous avez aussi eu recours à des compagnies de sécurité occidentales, une française, Algemira, une roumaine, Congo protection. Bien sûr. C'est pour renforcer les capacités. Ce sont des experts, attention, ce sont des experts, qui ont eux-mêmes eu des carrières de forces spéciales, de commandos, etc. Et dont la mission est de renforcer les capacités des Forces de défense en situation réelle, sur le terrain. France 24 : En se battant ? Bien sûr. Ils doivent être à nos côtés. France 24 : Ils sont combien ? 900 ? Par là. Un bon millier peut-être. France 24 : Quand il y a des sociétés de sécurité étrangères, d'où que ce soit, qui viennent, qui se battent, qui sont nombreuses, on appelle ça des mercenaires. Qu'est-ce que vous appelez se battre ? Parce que, quand je vous dis qu'ils sont en situation réelle, qu'ils sont sur le terrain, ils coachent. Est-ce qu'un coach de football joue avec son équipe ? Pourtant, il est sur le terrain, il voit ses joueurs jouer, il est là. Les joueurs sont là en train de jouer et lui, il coache. Ce sont des coachs, si vous voulez une image. France 24 : Pas des mercenaires ? Non, ce ne sont pas des mercenaires. Les mercenaires, ils n'ont pas de statut social. Vous avez parlé de la société Algemira, donc c'est une société, une personne morale reconnue, dont l'adresse est connue, dont les activités sont connues, alors pourquoi parler de mercenaires ? C'est une activité qui est connue et qui est légalement acceptée dans les pays où ces sociétés sont enregistrées, sinon il y aurait déjà eu des poursuites contre eux, non ? Vous n'êtes pas d'accord avec ça ? Ce ne sont pas des mercenaires. RFI : Vous avez aussi remis en état de marche une flotte d'avions et d'hélicoptères – d'avions de chasse et d'hélicoptères armés, bien sûr –, vous attendez trois drones chinois, est-ce que vous comptez sur ces nouveaux moyens, ces renforts… Vous êtes bien renseigné, vous. RFI : … pour peut-être obtenir une victoire de prestige avant le 20 décembre ? D'abord, nous ne les attendons pas, ils sont déjà là, les drones. Ils sont là depuis quelque temps. RFI : Des drones d'attaque ? Bien sûr. Qu'est-ce qu'il y a de mal ? RFI : Est-ce que vous comptez sur ces nouveaux moyens pour avoir une victoire militaire de prestige avant le 20 décembre ? Non, je ne joue pas avec ça. Moi, je ne fais pas de politique politicienne. Pas du tout. Moi, je défends les intérêts de mon pays et de mon peuple et je les défends avant, pendant, ou après les élections. Je vous ai dit que pour Rutshuru, pour le Masisi, c'était mort pour les élections en ce moment. Je l'avale avec difficulté, mais je l'avale. Mais cela ne va pas nous pousser à baisser les bras. Donc l'urgence s'impose. Nos populations sont dans des conditions inacceptables. Il faut les ramener chez elles. Et donc, même pendant le processus électoral, des efforts pour les ramener vont continuer. Donc vous voyez que ce n'est pas lié du tout à un résultat quelconque qu'il faudrait avoir avant le 20 décembre.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la prise en compte de la question palestinienne dans l'accord entre l'Arabie Saoudite et Israël, le scandale de corruption qui secoue le FC Barcelone et l'intégration des ex-miliciens de Wagner au sein de la garde nationale russe. RDC : l'opposant Fayulu ne boycottera finalement pas l'électionAprès avoir brandi la menace de boycotter la présidentielle du 20 décembre, l'opposant Martin Fayulu a surpris en annonçant sa candidature. Comment expliquer cette volte-face ? Quelles peuvent être les conséquences de cette candidature pour l'opposition ? Avec Patient Ligodi, correspondant de RFI à Kinshasa. Arabie saoudite-Israël : la question palestinienne Une délégation saoudienne s'est rendue en Cisjordanie dans le cadre d'un accord entre Saoudiens et Israéliens. Le royaume cherche-t-il l'approbation des Palestiniens à cette nouvelle alliance ? Pourquoi ces deux pays aux intérêts antagonistes cherchent-ils à se rapprocher ? Avec Sami Boukhelifa, correspondant permanent de RFI à Jérusalem. FC Barcelone : le club secoué par un scandale de corruptionEn Espagne, l'enquête judiciaire sur le FC Barcelone, inculpé pour corruption d'arbitre, se poursuit. De quelles preuves dispose la justice espagnole ? Si le FC Barcelone est condamné, que risque le club ? Avec Antoine Grognet, journaliste au service des Sports de RFI. Russie : la reconversion des mercenaires de Wagner Plus d'un mois après la mort de Prigojine, certains mercenaires de Wagner ont été recrutés dans la garde nationale de Vladimir Poutine. Comment expliquer cette décision du président russe ? Connaît-on le sort des autres soldats de la milice qui n'ont pas été recrutés ? Avec Dimitri Zufferey, journaliste à la RTS, auteur avec Lou Osborne de Wagner, au cœur du système Prigojine, Éditions Faubourg, 12 septembre 2023.
En RDC, l'opposition se présente en ordre dispersé. Après Matata Ponyo, Adolphe Muzito ou encore Martin Fayulu, c'est au tour du docteur Denis Mukwege, le Prix Nobel de la Paix, d'annoncer sa candidature face au président Félix Tshisekedi. Quelles sont les chances de l'opposition ? Nous lançons le débat.
Nchini DRC muungano wa kisiasa wa chama tawala Sacred Union umemteua rais Felix Tshisekedi , kuwania tena kiti cha urais kwenye uchaguzi wa mwezi Disemba, ambapo atapambana tena na mpinzani Martin Fayulu, Moise Katumbi na mshindi wa tunzo ya mani ya Nobele daktari Denis Mukwege miongoni mwa wagombea wengine. Unazungumziaje hatua Denis Mukwege kuwania Urais.Je unafikiri DRC imejitarisha vilivyo kwa uchaguzi huu ?Haya hapa baadhi ya maoni yako.
Nchini DRC muungano wa kisiasa wa chama tawala Sacred Union umemteua rais Felix Tshisekedi , kuwania tena kiti cha urais kwenye uchaguzi wa mwezi Disemba, ambapo atapambana tena na mpinzani Martin Fayulu, Moise Katumbi na mshindi wa tunzo ya mani ya Nobele daktari Denis Mukwege miongoni mwa wagombea wengine. Unazungumziaje hatua Denis Mukwege kuwania Urais.Je unafikiri DRC imejitarisha vilivyo kwa uchaguzi huu ?Haya hapa baadhi ya maoni yako.
Le Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018, a annoncé lundi à Kinshasa sa candidature à la présidentielle du 20 décembre en République démocratique du Congo. Il était l'invité de notre édition spéciale. Parmi les autres opposants en lice pour la présidentielle figure Martin Fayulu, candidat malheureux à l'élection de décembre 2018, qui a confirmé samedi sa candidature. Il était également l'invité de notre journal. Enfin, le président sortant, Félix Antoine Tshisekedi, a été officiellement désigné dimanche candidat à l'élection présidentielle du 20 décembre par la coalition politique au pouvoir, l'Union sacrée.
Kiongozi wa upinzani nchini Jamhuri ya Kidemokrasia ya Congo Martin Fayulu, Jumamosi alithibitisha kugombea urais kwenye uchaguzi wa tarehe 20 Disemba 2023.
As the Democratic Republic of Congo (DRC) prepares for its upcoming elections, the nation stands at a critical juncture in its democratic trajectory. Against a backdrop of historical challenges and persistent political complexities, the forthcoming elections are of paramount importance to the future of the country and its democratic aspirations. On this episode of Africa Aware, Martin Fayulu, opposition leader and former DRC presidential candidate, outlines the current obstacles to free and fair elections in the country, the impact of the security crisis facing eastern parts of the nation, and his vision for the role the DRC can play continentally.
Les élections générales en République démocratique du Congo, dont la présidentielle, sont prévues le 20 décembre prochain et malgré quelques écueils, le pouvoir en place veut maintenir le calendrier coûte que coûte. C'est ce que constate le site spécialisé sur la RDC Afrikarabia : « Des élections à marche forcée, c'est la feuille de route que semble s'être fixé le pouvoir congolais à six mois du scrutin malgré, note Afrikarabia, les contestations de l'opposition, la guerre à l'est du pays et des moyens financiers débloqués au compte-gouttes. Depuis plusieurs semaines, l'opposition est vent debout après la publication du fichier électoral qu'elle juge "frauduleux, douteux et corrompu". L'enregistrement des électeurs s'est déroulé de manière "chaotique" selon l'opposition, des institutions de la société civile ou l'Église catholique censée déployer des observateurs pour surveiller le scrutin. (…) Deux autres éléments inquiètent les opposants quant à la crédibilité du scrutin de décembre, pointe encore Afrikarabia. Il y a tout d'abord la nomination de Denis Kadima, jugé proche de Félix Tshisekedi, à la tête de la Céni. La composition de la centrale électorale est également contestée, car constituée en majorité de membres ayant rejoint l'Union sacrée, la plateforme électorale de Félix Tshisekedi. Il y a ensuite la nomination de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle par le chef de l'État grâce à un tour de passe-passe dénoncé par les opposants. Les deux institutions clés pour les élections de décembre semblent donc avoir été "caporalisées" par le pouvoir, affirme l'opposition, qui redoute un scrutin avec des résultats "fabriqués" par le camp présidentiel. »Pas de nouvel audit externe du fichier électoralEn début de semaine, la Céni a refusé un audit externe supplémentaire réclamé par l'opposition. En effet, relève le site congolais Actualité CD, « la Céni a promis de publier, selon les prescrits de la loi, la liste des électeurs. Mais elle considère illogique de mener un nouvel audit externe du fichier électoral. (…) L'opposition pour sa part continue de remettre en cause l'audit externe qu'avaient mené cinq experts recrutés par la Céni. Elle soupçonne l'existence d'électeurs fictifs dans le fichier qui favoriseraient la fraude électorale en faveur de l'actuel chef de l'État, candidat à sa succession. (…) Pour tenter d'apaiser la tension, poursuit Actualité CD, Denis Kadima [le patron de la Céni, NDLR] a décidé de rencontrer les leaders de l'opposition pour "explorer des solutions pour un processus électoral plus inclusif" ».Des rencontres qui n'ont rien donné pour l'instant. « Pendant ce temps, le train électoral ne s'arrête pas, relève le site congolais, malgré les risques sécuritaires et financiers évoqués par la centrale électorale. Les Bureaux de réception et de traitement des candidatures ouverts le 26 juin dernier continuent de recevoir les dossiers de candidature pour la députation nationale. Après cette étape, il y aura réception des candidatures des députés provinciaux jusqu'à l'élection présidentielle. »Colère !L'un des principaux opposants, Martin Fayulu, a laissé échapper sa colère, rapporte notamment le site congolais Politico CD : « "Kadima, l'assemblée plénière de la Céni et leurs commanditaires pensent que les Congolais sont des moutons de Panurge qui vont les aider à matérialiser une nouvelle fraude électorale en RDC. Ils ont tout faux", s'est exclamé Martin Fayulu. Pour donner plus de voix, relève Politico, l'opposant a promis de s'exprimer devant la presse ce mercredi pour fixer l'opinion sur le processus électoral en cours. »Colère également dans les colonnes du Nouvel Observateur à Kinshasa. « Après le refus de l'audit du fichier électoral, Denis Kadima et son équipe veulent enflammer le pays, s'insurge le bihebdomadaire. La situation telle qu'elle se présente actuellement risque de nous conduire à une période tumultueuse, prévient Le Nouvel Observateur, avant, pendant et après la date du 20 décembre 2023. Nous connaissons tous le comportement imprévisible des Kinois. »Les couteaux déjà tirés ?Le Pays au Burkina Faso s'inquiète de ces tensions pré-électorales : « On peut saluer la maturité des acteurs politiques congolais qui, à l'issue de la présidentielle contestée de 2018, avaient su éviter le pire à leur pays. Mais, s'interroge le quotidien ouagalais, sauront-ils rester dans la même dynamique en ne recourant qu'aux voies légales pour se faire entendre en cas de contestation des résultats du scrutin qui se profile à l'horizon ? Rien n'est moins sûr, tant les couteaux semblent déjà tirés. Cela dit, relève Le Pays, avec le refus de la Céni de procéder à un "audit externe" du fichier électoral, on attend de voir si les formations de Martin Fayulu et de Joseph Kabila confirmeront leur participation à la prochaine présidentielle ou s'ils comptent mettre à exécution leurs menaces de boycott du processus électoral. En attendant, s'il y a un conseil à donner à l'opposition congolaise, pointe encore le quotidien burkinabè, c'est de travailler à présenter un candidat unique. Mais là, tout porte à croire qu'on nage en pleine fiction, dans la mesure où chaque opposant, pensant que son heure est arrivée, ne s'imagine pas en train de se désister au profit d'un autre. »
Les élections générales en République démocratique du Congo, dont la présidentielle, sont prévues le 20 décembre prochain et malgré quelques écueils, le pouvoir en place veut maintenir le calendrier coûte que coûte. C'est ce que constate le site spécialisé sur la RDC Afrikarabia : « Des élections à marche forcée, c'est la feuille de route que semble s'être fixé le pouvoir congolais à six mois du scrutin malgré, note Afrikarabia, les contestations de l'opposition, la guerre à l'est du pays et des moyens financiers débloqués au compte-gouttes. Depuis plusieurs semaines, l'opposition est vent debout après la publication du fichier électoral qu'elle juge "frauduleux, douteux et corrompu". L'enregistrement des électeurs s'est déroulé de manière "chaotique" selon l'opposition, des institutions de la société civile ou l'Église catholique censée déployer des observateurs pour surveiller le scrutin. (…) Deux autres éléments inquiètent les opposants quant à la crédibilité du scrutin de décembre, pointe encore Afrikarabia. Il y a tout d'abord la nomination de Denis Kadima, jugé proche de Félix Tshisekedi, à la tête de la Céni. La composition de la centrale électorale est également contestée, car constituée en majorité de membres ayant rejoint l'Union sacrée, la plateforme électorale de Félix Tshisekedi. Il y a ensuite la nomination de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle par le chef de l'État grâce à un tour de passe-passe dénoncé par les opposants. Les deux institutions clés pour les élections de décembre semblent donc avoir été "caporalisées" par le pouvoir, affirme l'opposition, qui redoute un scrutin avec des résultats "fabriqués" par le camp présidentiel. »Pas de nouvel audit externe du fichier électoralEn début de semaine, la Céni a refusé un audit externe supplémentaire réclamé par l'opposition. En effet, relève le site congolais Actualité CD, « la Céni a promis de publier, selon les prescrits de la loi, la liste des électeurs. Mais elle considère illogique de mener un nouvel audit externe du fichier électoral. (…) L'opposition pour sa part continue de remettre en cause l'audit externe qu'avaient mené cinq experts recrutés par la Céni. Elle soupçonne l'existence d'électeurs fictifs dans le fichier qui favoriseraient la fraude électorale en faveur de l'actuel chef de l'État, candidat à sa succession. (…) Pour tenter d'apaiser la tension, poursuit Actualité CD, Denis Kadima [le patron de la Céni, NDLR] a décidé de rencontrer les leaders de l'opposition pour "explorer des solutions pour un processus électoral plus inclusif" ».Des rencontres qui n'ont rien donné pour l'instant. « Pendant ce temps, le train électoral ne s'arrête pas, relève le site congolais, malgré les risques sécuritaires et financiers évoqués par la centrale électorale. Les Bureaux de réception et de traitement des candidatures ouverts le 26 juin dernier continuent de recevoir les dossiers de candidature pour la députation nationale. Après cette étape, il y aura réception des candidatures des députés provinciaux jusqu'à l'élection présidentielle. »Colère !L'un des principaux opposants, Martin Fayulu, a laissé échapper sa colère, rapporte notamment le site congolais Politico CD : « "Kadima, l'assemblée plénière de la Céni et leurs commanditaires pensent que les Congolais sont des moutons de Panurge qui vont les aider à matérialiser une nouvelle fraude électorale en RDC. Ils ont tout faux", s'est exclamé Martin Fayulu. Pour donner plus de voix, relève Politico, l'opposant a promis de s'exprimer devant la presse ce mercredi pour fixer l'opinion sur le processus électoral en cours. »Colère également dans les colonnes du Nouvel Observateur à Kinshasa. « Après le refus de l'audit du fichier électoral, Denis Kadima et son équipe veulent enflammer le pays, s'insurge le bihebdomadaire. La situation telle qu'elle se présente actuellement risque de nous conduire à une période tumultueuse, prévient Le Nouvel Observateur, avant, pendant et après la date du 20 décembre 2023. Nous connaissons tous le comportement imprévisible des Kinois. »Les couteaux déjà tirés ?Le Pays au Burkina Faso s'inquiète de ces tensions pré-électorales : « On peut saluer la maturité des acteurs politiques congolais qui, à l'issue de la présidentielle contestée de 2018, avaient su éviter le pire à leur pays. Mais, s'interroge le quotidien ouagalais, sauront-ils rester dans la même dynamique en ne recourant qu'aux voies légales pour se faire entendre en cas de contestation des résultats du scrutin qui se profile à l'horizon ? Rien n'est moins sûr, tant les couteaux semblent déjà tirés. Cela dit, relève Le Pays, avec le refus de la Céni de procéder à un "audit externe" du fichier électoral, on attend de voir si les formations de Martin Fayulu et de Joseph Kabila confirmeront leur participation à la prochaine présidentielle ou s'ils comptent mettre à exécution leurs menaces de boycott du processus électoral. En attendant, s'il y a un conseil à donner à l'opposition congolaise, pointe encore le quotidien burkinabè, c'est de travailler à présenter un candidat unique. Mais là, tout porte à croire qu'on nage en pleine fiction, dans la mesure où chaque opposant, pensant que son heure est arrivée, ne s'imagine pas en train de se désister au profit d'un autre. »
Il n'y aura pas de nouvel audit du fichier électoral en République Démocratique du Congo. Ainsi en a finalement décidé la Céni, la Commission électorale nationale indépendante qui souhaite que les élections générales aient lieu en décembre comme prévu. L'opposition, elle, ne décolère pas.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les élections en République démocratique du Congo, sur les relations entre Paris et Alger et sur la contre-offensive ukrainienne. Guinée : vers une reprise du procès du 28 septembre ?En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre 2009 a été suspendu durant trois semaines. Un compromis a finalement été trouvé pour aider financièrement les avocats. Comment cette situation a-t-elle pu être débloquée ? Après huit mois d'audience, combien de temps le procès pourrait-il continuer ? Avec Matthias Raynal, correspondant de RFI à Conakry.Élections en RDC : Fayulu menace de quitter la course L'opposant Martin Fayulu a annoncé que lui et son parti ne déposeront pas de candidatures à la présidentielle et aux législatives si le fichier électoral n'est pas audité par une instance internationale crédible. Pourquoi prend-il cette décision maintenant ? Les trois autres candidats de l'opposition (Moïse Katumbi, Augustin Matata et Delly Sesanga) pourraient le suivre ? Avec Trésor Kibangula, analyste à l'Institut de recherches Ebuteli, partenaire du Groupe d'étude sur le Congo (GEC).Guerre en Ukraine : une pause dans la contre-offensive ? Selon certaines sources, l'armée ukrainienne marquerait une pause dans sa contre-offensive deux semaines après son lancement. Est-ce un aveu de faiblesse ou un choix stratégique ? Cette pause pourrait-elle permettre aux Russes de réorganiser leur défense ? Avec Lukas Aubin, directeur de recherches à l'IRIS, auteur de Géopolitique de la Russie, éditions la Découverte, septembre 2022.
En République démocratique du Congo, les partis politiques se mettent en ordre de bataille à six mois des élections annoncées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). L'opposition dénonce un processus qui manque de transparence. Le parti de l'opposant Martin Fayulu a durci le ton et annoncé en conférence de presse ce lundi 19 juin qu'il se retire du processus électoral.
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin : Nigeria : comment seront répartis les 15 millions d'euros que Shell doit verser aux agriculteurs touchés par des déversements de pétrole ? Par Olivier Rogez, journaliste au service économie de RFI. Sénégal : quels sont les principaux freins à une nouvelle candidature de Macky Sall à l'élection présidentielle ? ParMaurice Soudieck Dione, professeur agrégé de sciences politiques à l'université Gaston Berger de Saint-Louis. Corne de l'Afrique : comment expliquer que 20 millions d'enfants souffrent de la faim ? Par Louis Vigneault-Dubois, porte-parole de l'UNICEF pour l'Afrique subsaharienne. RDC : quelles suites à la tribune signée par Martin Fayulu, Augustin Matata et Denis Mukwege ? Par Reagan Miviri, chercheur à Ebuteli, un institut de recherche congolais. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
À un an de l'élection présidentielle, l'ancien Premier ministre Augustin Matata, l'opposant Martin Fayulu et le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege, ont publié le 27 décembre, une déclaration commune contre l'actuel président et son gouvernement. Les trois personnalités dépeignent un sombre tableau de la situation en RDC. « "Il n'est jamais trop tard pour bien faire", clament les trois signataires, rapporte la Libre Afrique. Cette déclaration commune n'est pas passée inaperçue au lendemain du début chaotique de la première vague des enregistrements des électeurs dans la perspective du scrutin du 20 décembre 2023. Cette charge contre le régime de Félix Tshisekedi, pointe la Libre Afrique, épingle aussi bien le manque de leadership du président, que les innombrables atteintes aux libertés individuelles, le non-respect fréquent de la Constitution par la présidence congolaise, l'échec de l'état de siège dans le Nord-Kivu et l'Ituri, l'externalisation de la sécurisation du pays ou les dérives de la Commission électorale nationale indépendante. […] Si les deux premiers signataires, Augustin Matata et Martin Fayulu, ont annoncé leur intention de se présenter à la présidentielle, la position de Denis Mukwege ne semble pas encore arrêtée », précise encore la Libre Afrique. Un attelage troublant ? Le site congolais Actu CD n'est guère convaincu par l'initiative des trois personnalités : « en République démocratique du Congo, le ridicule ne tue pas, affirme Actu CD. Les politiques congolais sont capables de tout jusqu'à descendre leurs culottes au nom du ventre. L'Alliance Mukwege-Fayulu-Matata vise à faire bloc contre Tshisekedi. […] Question : le rideau de fer formé par les trois hommes saura-t-il tenir devant la machine de l'actuel chef de l'État ? » « Fayulu–Matata–Mukwege : un attelage troublant ! », renchérit Le Phare à Kinshasa. Le Phare qui passe en revue le passé des trois hommes et qui s'attarde surtout sur celui l'ancien Premier ministre kabiliste. « Il est surprenant, affirme le quotidien kinois, que Matata puisse pointer un doigt accusateur sur l'actuel pouvoir dans le dossier de l'insécurité récurrente à l'est du pays […]. Qu'il plaise à l'opinion de rappeler à ce sénateur qu'il était Premier ministre, lors de la prise et de l'occupation de la ville de Goma en novembre 2012. […] Et s'agissant du secteur des droits de l'homme, c'est sous Matata que des dizaines des manifestants avaient été massacrés en janvier 2015 pour avoir protesté contre la révision constitutionnelle et le recensement préalable avant les élections qui auraient dû avoir lieu en décembre 2016. Et s'il y a un autre rappel à faire sous le mandat de Matata, rapporte encore Le Phare, c'est la tentative d'assassinat du docteur Denis Mukwege, dans sa résidence de Bukavu, un certain 25 octobre 2012. » Situations anormales ? En tout cas, remarque WakatSéra au Burkina, « le chapelet des récriminations égrené contre le président de la RD Congo par les trois leaders est des plus longs, notamment la rupture des relations avec le Rwanda, accusé de porter à bout de bras les rebelles du M23. Si Denis Mukwege se défend, en toute logique, de s'associer à une candidature commune contre Tshisekedi, il n'en demeure pas moins que sa détermination est grande dans ce combat commun contre "des situations anormales par rapport aux institutions de la république". Matata et Fayulu, les deux hommes politiques, sont encore loin de cette candidature unique qu'ils évitent cependant d'écarter. S'il faut ajouter à ces deux probables challengers du président actuel, le richissime homme d'affaires Moïse Katumbi, candidat déclaré et d'autres, on peut dire, sans aucun risque de se tromper, conclut WakatSéra, que "Fatshi" va se taper bien des nuits blanches jusqu'au 20 décembre 2023, date de la prochaine présidentielle. » Tshisekedi doit-il se remettre en cause ? Et justement, pour Le Pays, toujours au Burkina, « Félix Tshisekedi doit se remettre en cause. […] Et cela passe par un examen minutieux des questions soulevées par l'opposition. Et la première de ces questions, c'est la construction d'une armée nationale efficace et performante en mesure de reconquérir le territoire national. […] La seconde revendication est la mise en œuvre d'un processus électoral inclusif et transparent qui puisse accoucher d'un scrutin apaisé et accepté de tous. Il y va de la paix sociale dans le pays. Car, tous gardent encore en mémoire les violences meurtrières qui ont précédé les élections qui ont porté Félix Tshisekedi lui-même au pouvoir. »
À un an de l'élection présidentielle, l'ancien Premier ministre Augustin Matata, l'opposant Martin Fayulu et le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege, ont publié le 27 décembre, une déclaration commune contre l'actuel président et son gouvernement. Les trois personnalités dépeignent un sombre tableau de la situation en RDC. « "Il n'est jamais trop tard pour bien faire", clament les trois signataires, rapporte la Libre Afrique. Cette déclaration commune n'est pas passée inaperçue au lendemain du début chaotique de la première vague des enregistrements des électeurs dans la perspective du scrutin du 20 décembre 2023. Cette charge contre le régime de Félix Tshisekedi, pointe la Libre Afrique, épingle aussi bien le manque de leadership du président, que les innombrables atteintes aux libertés individuelles, le non-respect fréquent de la Constitution par la présidence congolaise, l'échec de l'état de siège dans le Nord-Kivu et l'Ituri, l'externalisation de la sécurisation du pays ou les dérives de la Commission électorale nationale indépendante. […] Si les deux premiers signataires, Augustin Matata et Martin Fayulu, ont annoncé leur intention de se présenter à la présidentielle, la position de Denis Mukwege ne semble pas encore arrêtée », précise encore la Libre Afrique. Un attelage troublant ? Le site congolais Actu CD n'est guère convaincu par l'initiative des trois personnalités : « en République démocratique du Congo, le ridicule ne tue pas, affirme Actu CD. Les politiques congolais sont capables de tout jusqu'à descendre leurs culottes au nom du ventre. L'Alliance Mukwege-Fayulu-Matata vise à faire bloc contre Tshisekedi. […] Question : le rideau de fer formé par les trois hommes saura-t-il tenir devant la machine de l'actuel chef de l'État ? » « Fayulu–Matata–Mukwege : un attelage troublant ! », renchérit Le Phare à Kinshasa. Le Phare qui passe en revue le passé des trois hommes et qui s'attarde surtout sur celui l'ancien Premier ministre kabiliste. « Il est surprenant, affirme le quotidien kinois, que Matata puisse pointer un doigt accusateur sur l'actuel pouvoir dans le dossier de l'insécurité récurrente à l'est du pays […]. Qu'il plaise à l'opinion de rappeler à ce sénateur qu'il était Premier ministre, lors de la prise et de l'occupation de la ville de Goma en novembre 2012. […] Et s'agissant du secteur des droits de l'homme, c'est sous Matata que des dizaines des manifestants avaient été massacrés en janvier 2015 pour avoir protesté contre la révision constitutionnelle et le recensement préalable avant les élections qui auraient dû avoir lieu en décembre 2016. Et s'il y a un autre rappel à faire sous le mandat de Matata, rapporte encore Le Phare, c'est la tentative d'assassinat du docteur Denis Mukwege, dans sa résidence de Bukavu, un certain 25 octobre 2012. » Situations anormales ? En tout cas, remarque WakatSéra au Burkina, « le chapelet des récriminations égrené contre le président de la RD Congo par les trois leaders est des plus longs, notamment la rupture des relations avec le Rwanda, accusé de porter à bout de bras les rebelles du M23. Si Denis Mukwege se défend, en toute logique, de s'associer à une candidature commune contre Tshisekedi, il n'en demeure pas moins que sa détermination est grande dans ce combat commun contre "des situations anormales par rapport aux institutions de la république". Matata et Fayulu, les deux hommes politiques, sont encore loin de cette candidature unique qu'ils évitent cependant d'écarter. S'il faut ajouter à ces deux probables challengers du président actuel, le richissime homme d'affaires Moïse Katumbi, candidat déclaré et d'autres, on peut dire, sans aucun risque de se tromper, conclut WakatSéra, que "Fatshi" va se taper bien des nuits blanches jusqu'au 20 décembre 2023, date de la prochaine présidentielle. » Tshisekedi doit-il se remettre en cause ? Et justement, pour Le Pays, toujours au Burkina, « Félix Tshisekedi doit se remettre en cause. […] Et cela passe par un examen minutieux des questions soulevées par l'opposition. Et la première de ces questions, c'est la construction d'une armée nationale efficace et performante en mesure de reconquérir le territoire national. […] La seconde revendication est la mise en œuvre d'un processus électoral inclusif et transparent qui puisse accoucher d'un scrutin apaisé et accepté de tous. Il y va de la paix sociale dans le pays. Car, tous gardent encore en mémoire les violences meurtrières qui ont précédé les élections qui ont porté Félix Tshisekedi lui-même au pouvoir. »
Les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs ont été lancées samedi 24 décembre à Kinshasa. Elles concernent d'abord 10 provinces de la partie ouest du pays et dureront un mois. Où en sommes-nous avec ce processus ? Quelles sont les principales contraintes ? Le calendrier électoral sera-t-il respecté ? Entre difficultés financières, problèmes logistiques et défis sécuritaires, les élections pourront-elles être organisées comme prévu ? Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en RDC est notre invité Afrique. RFI : L'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs pour les élections générales de 2023 a débuté depuis samedi dernier dans les provinces de l'ouest du pays. Bien que se trouvant dans cette zone, le territoire de Kwamouth, en proie à des conflits communautaires, ne sera pas concerné. Vous avez eu peur pour votre personnel, pour le matériel, pour la sécurité des enrôlés ou parce qu'il n'y a personne là-bas ? Denis Kadima : Il y a tout cela. D'abord, il faut être sûr que les membres de notre personnel ne sont pas en danger, que les électeurs eux-mêmes ne vont pas se faire attaquer. Évidemment, il y a le fait que beaucoup de gens ont quitté leur lieu de résidence. Et nous ne voulons pas que cela affecte leur participation au processus électoral qui viendra à la fin de l'année prochaine. Donc, c'est juste attendre que les choses rentrent dans l'ordre pour qu'eux aussi aient la même opportunité que tout le monde. Des opposants comme Martin Fayulu vous accusent de vouloir tricher en positionnant plus de centres d'enrôlement des électeurs dans certaines provinces que dans d'autres ? Oui, nous avons entendu tout cela. Mais ce n'est pas factuel. Quand vous lisez les documents que nous avons établis dans le cadre de la cartographie, les vrais documents, vous verrez qu'aucune province n'a perdu. Au contraire, toutes les 26 provinces ont gagné quelque chose. C'est complètement faux, je dois le dire. Quand on cite même le nom des provinces, parfois, on cite des provinces qui ont connu une très grande augmentation. Je ne sais pas si c'est un problème d'information, mais c'est complètement à côté de la plaque. Qu'est-ce qui n'a pas marché avec les précédentes opérations d'enrôlement des électeurs ? Pourquoi avez-vous décidé d'augmenter le nombre de centres d'enrôlement ? En 2018, il y avait à peu près 17 500 centres d'inscriptions. C'est insuffisant. Les gens devaient parcourir des fois 20 à 25 km pour arriver au lieu d'enrôlement. Nous, nous avons augmenté ce nombre en ajoutant 5 000 centres d'instruction. Cela reste insuffisant. Si le pays en avait les moyens, nous en aurions peut-être 50 000. Parlons du financement du processus électoral, sur les 640 millions de dollars attendus cette année, vous n'avez reçu que 400 millions de dollars. Ainsi, vous accusez quatre mois d'arriérés. Ce sont des frais liés aux opérations ou au fonctionnement de la Céni comme institution ? C'est l'ensemble, c'est-à-dire qu'il y a le fonctionnement, il y a les opérations, l'investissement. Tout cela regroupé, ça forme le montant des décaissements attendus. Il y a des impaiements sur quatre mois, comme vous l'avez dit. Nous essaierons d'avancer avec ce que nous avons. Le gouvernement a annoncé qu'il prendra en charge le financement des élections. Par le passé, on sait que le gouvernement s'était appuyé sur des partenaires comme la Monusco. Est-ce que la mission onusienne a été saisie ? Oui. La Monusco avait été contactée il y a exactement un an. C'était le 21 décembre 2021. Puis, ils ont mis un processus en cours, c'est-à-dire, ils ont envoyé une équipe pour faire un état des lieux. Finalement, les discussions sont encore en cours. En ces temps, le processus a pris de l'envergure. Comme j'ai dit, on se contente des moyens qui nous sont fournis par le gouvernement, parce que c'est la responsabilité première du gouvernement. Et concernant la Monusco, il faut aussi reconnaître qu'elle n'a plus la capacité qu'elle avait en 2006. Aujourd'hui, elle est beaucoup plus confinée à l'est du pays. Nous sommes en train de travailler à l'ouest, donc on travaille avec les moyens qui sont les nôtres. Avec le délai contraignant, avec les arriérés auxquels vous faites allusion, l'élection générale en décembre 2023, c'est toujours tenable ? Ah, oui, c'est tenable. Nous sommes à 12 mois des élections. Donc, on a beaucoup de temps, beaucoup de choses peuvent se passer. J'ai rencontré le Premier ministre [Jean-Michel Sama Lukonde] il y a trois jours. Il était ici à la Céni. Nous en avons parlé, il en est conscient. Les autres membres du gouvernement sont concernés par la question. Ils savent bien que nous sommes en pleine opération. En fait, l'inscription des électeurs, c'est l'opération électorale la plus importante, parce qu'on y met tous les moyens, on détermine le nombre de personnes et leur distribution sur le territoire. Et sur cette base-là, nous aurons des informations très précises pour organiser les scrutins. Donc, je suis optimiste.
Dans un communiqué diffusé lundi, la France « condamne » le soutien que le Rwanda apporte aux rebelles du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo. Pour la RDC, c'est un succès diplomatique. Mais le président Félix Tshisekedi veut encore pousser son avantage. Patrick Muyaya, ministre congolais de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement de Kinshasa, est l'invité de RFI. RFI : Patrick Muyaya, quelle est votre réaction à la décision de la France de condamner formellement le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 ? Patrick Muyaya: Nous saluons évidemment cette décision de la France. Nous aurions voulu que cela arrive plus tôt. Cela aurait peut-être permis d'éviter certaines situations malheureuses sur le terrain, mais maintenant nous espérons que la France ira plus loin, pour que finalement le Rwanda respecte sa part de responsabilité pour le retour de la paix dans cette partie de la République démocratique du Congo. Vous auriez aimé que cela arrive plus tôt. Depuis l'accord entre Emmanuel Macron et Paul Kagame en 2018 pour la désignation de la ministre rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de la francophonie, il y avait, c'est vrai, une vraie complicité franco-rwandaise. Est-ce que le communiqué français de ce 19 décembre est un tournant pour vous ? Peut-être que la France, qui était aussi dans une forme de médiation entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, ne pouvait pas, diplomatiquement, prendre une décision aussi ouverte. Mais je crois que le fait que la France le dise publiquement aujourd'hui doit entraîner forcément des conséquences, à commencer par le retrait du M23 de tous les territoires occupés en République démocratique du Congo. Il est établi que le Rwanda est un pays qui agresse la République démocratique du Congo. Cela devrait être aussi pris en compte dans les relations franco-rwandaises. Alors par ailleurs, c'était hier à l'ONU, le Conseil de sécurité vient de lever tous les obstacles administratifs à la vente d'armes à votre pays, notamment cette obligation pour les vendeurs d'armes de s'identifier auprès des Nations unies. Quelle est votre réaction ? Pour nous, c'est une injustice réparée, c'est une bataille gagnée, parce que ces régimes de notification paraissaient, à nos yeux, aux yeux des Congolais, comme un mécanisme qui ne pouvait pas nous permettre d'avoir tous les moyens pour assurer la défense de notre territoire. Et donc nous considérons que c'est un pas significatif, qui nous permettra de défendre notre territoire, principalement dans sa partie est. Est-ce que vous sentez, depuis quelques jours, un déclic international en votre faveur ? Évidemment, ce déclic aurait pu arriver plus tôt, parce que, comme vous le savez, nous avons sorti, publié un livre blanc qui répertorie tous les crimes commis en République démocratique du Congo, et tous les services de sécurité étrangers étaient au courant, notamment, vous avez suivi les rapports du groupe d'experts qui a fuité il y a quelques mois. Ça veut dire que tout le monde savait que le mal se produisait à l'est, mais que personne n'en parlait. Donc aujourd'hui, que tout le monde en parle publiquement, ça nous réjouit. La prochaine étape pour nous en tout cas : condamnation, sanction, justice, réparation. Parce que nous pensons, cette fois-ci, que la composante judiciaire est une garantie qui pourra nous permettre de ne plus voir se répéter ces cycles de violences dans l'est de la République démocratique du Congo. Voilà six mois, Monsieur le ministre, que le M23 opère sur votre territoire. Ce n'est que maintenant, en effet, que la communauté internationale commence à se mobiliser. Mais pourquoi tant de passivité, est-ce qu'il y a des causes externes à la sous-région ? Écoutez, comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Nous espérons que, cette fois-ci, au-delà des mots, il y a des actes qui seront posés pour mettre plus de pression sur le Rwanda pour que la paix puisse revenir dans cette partie du pays. C'est cela le plus important. Est-ce que la guerre en Ukraine n'a pas occulté la guerre au Congo ? Sans doute, mais la situation en République démocratique du Congo, elle est même comme un conflit oublié. Au-delà du nombre de morts, qui rivalise aujourd'hui avec le nombre de morts de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, notre plaidoyer consiste simplement à ce que les populations congolaises qui sont victimes, vous avez suivi le massacre de Kishishe, de ces horreurs, méritent aussi la solidarité de la communauté internationale. Toutes, que ce soient les Ukrainiens ou les Congolais, toutes sont des vies humaines, qui méritent une compassion, qui méritent une action plus grande pour être sûr que les populations déplacées rejoignent leurs familles, et pour éviter tout risque d'épidémie et autres conséquences désastreuses. À Luanda au mois de juillet, à New York au mois de septembre, le président Tshisekedi a accepté de serrer la main du président Kagame devant les photographes, et ce n'est que le mois dernier, au sommet de la francophonie, à Djerba, que les autorités congolaises ont dit stop, fini les photos avec le président rwandais. Est-ce que vous-même, gouvernement congolais, vous n'avez pas manqué d'un peu de fermeté ces derniers mois ? Écoutez, il faut regarder le président Tshisekedi depuis son arrivée à la tête de la République démocratique du Congo, il avait fait le choix clair de construire la paix. Nous n'avons pas oublié le passé, qui est pourtant difficile avec les pays limitrophes, mais on a pensé qu'on pouvait ouvrir un chapitre nouveau. Vous avez vu l'éruption du Nyiragongo en mai 2021 nous rappeler que nous sommes voisins et que nous devons continuer à collaborer. Mais l'attitude du président Kagame aujourd'hui ne nous permet plus d'entretenir le même rapport, parce qu'on ne peut pas s'imaginer une telle insensibilité face à un tel torrent de pleurs, de violences commises sur des populations innocentes. Je reviens encore sur le massacre de Kishishe qui a été commis dans des conditions horribles. Je ne pense pas que nous pourrons continuer à nous serrer la main lorsque nous avons en face de nous quelqu'un qui ne veut pas que vous puissiez vivre en paix finalement, y compris avec les voisins rwandais. Vous parlez du massacre de Kishishe. Fin novembre à Kishishe, dans cette localité du Nord-Kivu, les rebelles du M23 sont accusés d'avoir massacré au moins 131 civils. Est-ce que c'est cela, le déclic, sur la scène internationale ? Ça serait dommage que le déclic vienne après un tel massacre horrible, et pourtant, il y a des signaux d'alerte qui ont déjà été donnés. Mais comme dit tout à l'heure : à quelque chose, malheur est bon. Nous, aujourd'hui ce que nous voulons, c'est la justice pour les âmes qui ont été perdues. Nous voulons que les enquêteurs puissent avoir accès à Kishishe, pour savoir véritablement ce qu'il s'est passé. Nous voulons travailler pour donner des sépultures à ces compatriotes qui ont perdu la vie injustement dans l'est de la République démocratique du Congo. Alors, le M23 commet des crimes, dans votre pays, mais les FDLR également. Le président Kagame n'a-t-il pas raison de souligner que la présence de ces Hutus rwandais FDLR sur votre territoire reste une vraie menace pour le Rwanda ? Écoutez, il est évident que les FDLR constituent d'abord un problème de sécurité pour nos compatriotes. Les FDLR tuent des Congolais, rançonnent des Congolais. Deuxièmement, les forces négatives, toutes, doivent être éradiquées. Les FDLR, ce sont des forces étrangères, qui doivent être éradiquées. Je dois rappeler que, dans le livre blanc que nous avons publié, nous sommes revenus sur toutes les fois où nous les avons combattus. Aujourd'hui, il existe des résidus des forces FDLR que nous devons tous combattre, mais cela ne devrait justifier en rien l'attitude naturellement belliciste du Rwanda qui va aujourd'hui commettre des massacres sous prétexte de combattre les FDLR. Les motivations sont économiques, nous le savons. Il n'y a aucune raison qui justifie l'attitude belliqueuse du président Kagame dès lors qu'à Nairobi, nous avions convenu d'un schéma qui devait permettre de combattre nos groupes armés à la fois locaux et étrangers, y compris les FDLR. Alors, on l'a dit : depuis ce lundi, la France condamne le soutien rwandais au M23, mais elle affirme en même temps vouloir parler à tout le monde, y compris avec le Rwanda, pour trouver une solution. « On ne bâtira pas une paix durable sans le Rwanda », précise à Kinshasa la secrétaire d'État française Chrysoula Zacharopoulou, qui est en visite dans votre pays. Est-ce que vous êtes d'accord avec elle ? Évidemment, nous sommes d'accord. Parce que, quoiqu'il arrive, le Rwanda restera toujours voisin de la République démocratique du Congo. Aujourd'hui, nous avons répondu à tous les rendez-vous pour la paix : à New York, à Luanda, à Nairobi, à Washington, à Charm el-Cheikh. Partout, nous y allons, il faut que le Rwanda commence par respecter ses engagements, parce que c'est le Rwanda qui est responsable du M23. Nous espérons que, cette fois-ci, ils pourront agir, et agir vite pour éviter d'autres drames. Donc, vous attendez beaucoup peut-être d'une prochaine réunion du processus de Luanda. On parle d'un sommet à Bujumbura avant la fin de l'année ? Aujourd'hui, ce que nous attendons, c'est le retrait du M23. Les rencontres, il y en aura sûrement en janvier au niveau des chefs d'État. Aujourd'hui, nous attendons de voir le processus de retrait commencer, parce qu'il ne sert à rien de se rencontrer s'il n'y a pas d'évolution concrète sur le terrain. Donc, d'abord le retrait, et ensuite la rencontre ? Nous ne conditionnons pas la rencontre des chefs d'État par le retrait, sinon nous n'en aurions pas eu. Depuis juillet, nous sommes engagés dans différentes discussions avec le Rwanda, mais il n'y a pas eu de respect de ce qui avait été convenu. Donc aujourd'hui, nous voulons être sûrs que tous les acteurs qui soient impliqués dans la paix, nous voulons qu'ils jouent le rôle qui est le leur dans le cadre des mécanismes qui ont été clairement définis. Et pas de rencontre entre chefs d'État avant le 31 décembre ? Pas à ma connaissance, non. Depuis près de deux mois, Monsieur le ministre, un contingent kényan est arrivé à Goma dans le cadre d'une force est-africaine. Qu'est-ce que vous répondez à vos opposants congolais, comme Martin Fayulu, qui dit que cette force n'a rien à faire à Goma, car le Congo n'est pas un pays de l'Afrique de l'Est, et à l'opposant Moïse Katumbi, qui dit que les Congolais n'ont pas confiance dans des forces étrangères ? Bon écoutez, il y a ceux qui font de la politique-politicienne. Il y a nous qui avons la boussole, la gestion quotidienne du pays. Aujourd'hui, les questions sécuritaires sont des questions qui se gèrent avec les autres, s'il faut parler, par exemple, du cas des ADF. Aujourd'hui, si la République démocratique du Congo a adhéré à la Communauté de l'Afrique de l'Est, c'est parce que la RDC a un rôle central qu'elle doit jouer dans la région, il ne faut pas oublier que notre adhésion à la Communauté de l'Afrique de l'Est a relancé le processus politique. Aujourd'hui, au moment où nous faisons cette interview, les groupes armés de la République démocratique du Congo, qui étaient à Nairobi sous les auspices du président Kenyatta, se sont engagés pour la paix, et j'ai entendu que vous aviez parlé des candidats – de toute façon, des candidats, on en aura beaucoup – aujourd'hui, la principale question, c'est d'être en mesure de pointer le Rwanda, et je n'ai pas entendu cela de Moïse Katumbi. Alors, en effet, nous sommes déjà en pré-campagne électorale - la présidentielle est dans un an – et que répondez-vous à l'opposition qui dit qu'on n'arrivera pas à tenir les délais du 20 décembre 2023, car on ne pourra jamais enrôler toute la population congolaise en 3 mois ? D'abord, la commission électorale nationale indépendante a publié un calendrier en même temps qu'elle a fait part de certaines contraintes. Il y a, évidemment, des contraintes financières pour lesquelles le gouvernement va faire sa part, et nous faisons notre part. Il y a, d'autre part, des contraintes sécuritaires, nous travaillons, y compris diplomatiquement et nous pensons pouvoir y arriver. Et pour ce qui concerne en tout cas le gouvernement, nous tiendrons nos engagements pour que ces élections se tiennent dans les délais, parce que nous avons eu déjà des exemples de glissement. Nous ne pensons pas que le glissement serait une bonne chose, alors que nous, nous voulons consolider notre processus électoral. Et c'est cela, aujourd'hui, l'interpellation qui doit être faite à toute la classe politique : d'accompagner le processus d'enrôlement, qui commence déjà ce 24 décembre. Je pense que le président de la République procédera au lancement à partir de la province de l'Équateur. Et cela va aller dans toutes les aires opérationnelles. On dit que ça ne sera pas possible d'enrôler, mais aujourd'hui, Monsieur Boisbouvier, vous savez qu'il y a des moyens technologiques qui permettent de faire un peu plus vite certaines choses. Nous, nous sommes optimistes, nous ferons notre part pour que ces élections se tiennent dans les délais. C'est ici aussi le lieu de rappeler encore au Rwanda de cesser le soutien aux M23, pour nous permettre, contrairement à eux, de faire des élections libres et transparentes avec des compatriotes de ce pays, qui pourront aussi voter. Des élections « libres et transparentes », contrairement au Rwanda, dites-vous ? Évidemment.
Après cinq jours d'accalmie, les combats ont repris hier, au Nord-Kivu, entre l'armée congolaise et les rebelles du M23. Comment obliger ces rebelles à se retirer des territoires qu'ils occupent, comme le demandent officiellement tous les pays de la sous-région ? Et comment convaincre le président Kagame que ce retrait du M23 serait la meilleure solution pour le Rwanda ? Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group répond aux questions en ligne de Goma. RFI : Le sommet du 23 novembre à Luanda a échoué, la preuve, la reprise des combats dans le Nord-Kivu après quelques jours d'accalmie. Pourquoi cet échec ? Onesphore Sematumba : C'est un peu la quadrature du cercle, parce que, voyez-vous, le M23 insiste mordicus pour avoir des négociations directes avec Kinshasa. Alors que Kinshasa, qui a déjà désigné le M23 comme groupe terroriste, ne veut même pas l'avoir autour de la table. Je pense qu'il faudra des efforts diplomatiques dans la région pour amener les deux parties à mettre un peu d'eau dans leur vin et trouver une façon de faire que le M23, qui de toute façon fait partie du problème, puisse être aussi partie à la solution. Et dans votre document de ce mercredi 30 novembre, vous dites que, si le M23 commençait à se retirer du terrain conquis, peut-être Kinshasa pourrait accepter le retour de ce mouvement rebelle à la table des négociations… Oui, mais il faudra aboutir à une formule qui ne soit pas humiliante pour le gouvernement de Kinshasa, parce que justement l'opinion politique ne pardonnerait pas que Kinshasa ait l'air de capituler. Et nous croyons à International Crisis Group (ICG) que le Kenya pourrait jouer un rôle pour trouver une solution politique à cette épineuse question de retrait ou non retrait. C'est-à-dire qu'en cette période de pré-campagne électorale, Kinshasa n'est pas portée au compromis. Pourquoi pensez-vous que le Kenya est le pays de la sous-région le mieux indiqué pour faire médiation entre la RDC, le M23 et bien sûr le Rwanda ? Le Kenya n'a pas de frontière avec l'est du Congo, et donc n'a pas de lien avec l'un ou l'autre groupe armé. Donc, il a cette casquette de neutralité. Ça, c'est un atout extrêmement important. L'autre atout, c'est que, peut-être à cause de cela, le Kenya entretient de bonnes relations avec Kigali et d'excellentes relations avec le président Tshisekedi à Kinshasa. Et que répondez-vous à l'opposant congolais Martin Fayulu, qui dit que le Kenya n'est pas vraiment neutre, car il aurait des intérêts économiques forts dans l'exploitation à venir du Nord et du Sud-Kivu ? Je ne veux pas commenter les propos de Martin Fayulu. Bon, de toute façon, Martin Fayulu, il est sur une ligne dure. Par exemple, lui, il est pour le retrait pur et simple de la RDC de la Communauté est-africaine (EAC), il propose que le président Tshisekedi soit traduit en justice pour haute trahison parce qu'il a fait entrer le pays dans cette organisation. Donc là, je pense que ça relève quelque part de la posture politique. Et quels sont à votre avis les moyens de pression ou de persuasion dont dispose le Kenya pour convaincre le président rwandais Paul Kagame de retirer ce que la communauté internationale appelle son soutien militaire aux rebelles du M23 ? Je pense que le Kenya dispose d'un pouvoir de persuasion en tant que membre influent de l'East African Community [Communauté est-africaine, NDLR], c'est quand même le pays le plus fort sur le plan économique. Et le Rwanda, c'est un pays complètement enclavé qui dépend, pour ses importations et pour ses exportations, des ports d'autres pays, notamment le port kenyan de Mombasa au Kenya, et le port tanzanien de Dar es Salaam. Donc si tous les pays de l'East African Community sont d'accord [sur le principe] que le Rwanda devrait faire plus pour freiner l'ardeur du M23, et que, si cela n'était pas le cas, ils pourraient menacer le Rwanda de se trouver isolé au sein de l'East African Community, je pense que c'est un argument qui devrait parler aux Rwandais et au premier d'entre eux, le président Kagame. ►À écouter aussi : Décryptage - RDC: le retour du M23 aux portes de Goma
Exclusive interview with Martin Fayulu, DR Congo's opposition leader +++ Abortion on the rise in Sierra Leone +++ Cameroonians apply for US Green Card Lottery in a bid to improve life +++ Sudan's difficult return to constitutional order +++ Can trees beat air pollution in Kampala?
Candidat malheureux à la présidence congolaise de 2018, Martin Fayulu est le premier à se déclarer pour le scrutin de 2023. À un an de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo, il annonce son intention de défier le président Félix Tshisekedi dans les urnes. Présentation : Denise Époté. www.tv5monde.com/etsi
« Attention aux manipulations de la part de certains opposants. Je n'ai pas de raison de douter que les élections auront lieu, comme prévu, en décembre 2023 », affirme le président congolais Félix Tshisekedi ce vendredi soir dans une interview exclusive accordée à New York à RFI et France 24. Le chef de l'État congolais s'exprime aussi sur sa rencontre surprise de jeudi à New York avec son homologue rwandais Paul Kagamé et sur le retrait à venir des rebelles du M23 de la ville de Bunagana. Quand l'état de siège sera-t-il levé dans l'Est ? Pourquoi le général Philémon Yav vient-il d'être arrêté ? À quand la libération du député Jean-Marc Kabund ? Félix Tshisekedi répond aux questions de Christophe Boisbouvier de RFI et de Marc Perelman de France 24. Marc Perelman : Monsieur le président, ici à New York devant l'Assemblée générale des Nations unies, vous avez prononcé un discours dans lequel vous avez dénoncé sans détours l'agression militaire directe du Rwanda contre votre pays. Vous avez aussi demandé à l'ONU d'être plus transparente sur ce qu'elle sait à ce propos. Pourquoi ce cri d'alarme. Est-ce que vous avez l'impression que vous n'êtes pas écouté ? Félix Tshisekedi :C'est plutôt un cri de vérité. Pas d'alarme, parce que les alarmes ont été données à plusieurs reprises dans la région à travers les ONG et autres organisations. Il fallait absolument ce cri de vérité pour que le monde entier sache ce qui se passe réellement et qu'on arrête avec cette hypocrisie, cette cécité et qu'on voit le problème dans son entièreté. Et c'est ce que j'ai fait. Christophe Boisbouvier : Ce mercredi, à New York, vous avez accepté de rencontrer votre homologue rwandais, Paul Kagame, en présence du président français, Emmanuel Macron. Vous étiez réticent apparemment, mais vous l'avez fait quand même. Le principe d'un retrait des rebelles de Bunagana [ville située dans le Nord-Kivu, près des frontières ougandaise et rwandaise] a été acté. Mais on se souvient que la rencontre précédente avec Paul Kagame - c'était à Luanda en Angola le 6 juillet -, n'avait donné aucun résultat. Est-ce que cette fois-ci, vous avez un calendrier pour ce retrait ? F.T. : D'abord, il faut que je précise par rapport à l'initiative française, vous savez que c'est la France qui préside le Conseil de sécurité en ce moment et le président Macron avait pris contact avec les deux chefs d'État, donc avant l'Assemblée générale, pour qu'on prenne rendez-vous ici à New York et qu'on parle de ce sujet. De ce côté-là, il n'y avait aucune objection de ma part. Et puisque je vous ai dit que mon but ici était de venir lancer un cri de vérité, j'ai continué sur cette même lancée dans cette réunion que nous avons eue autour du président Macron, le but étant d'obtenir dans un premier temps le cessez-le-feu et le retrait inconditionnel de Bunagana des M23, mais ensuite de rentrer dans le processus de paix tel que nous l'avons décidé à Nairobi, c'est-à-dire avec la fin, mais fin totale, des violences à l'est de mon pays. Et en termes de calendrier, il n'y a pas vraiment un calendrier précis, mais il dépendra du déploiement de la force régionale qui est en train d'arriver. Le Burundi est déjà là, le Kenya c'est pour bientôt. Et la situation se clarifiera à ce moment-là. M.P. : Alors évidemment, la question qui se pose aussi, qui a été abordée lors de cette réunion, ce sont les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Le Rwanda dit depuis des années : attention, c'est un danger pour nous, c'est une menace pour nous, et l'armée congolaise laisse faire, voire plus. Est-ce que vous vous êtes engagé sur ce problème ou est-ce que vous pensez que c'est une fausse excuse du Rwanda ? F.T. : C'est une fausse excuse. Par rapport à ces accusations, je trouve que le Rwanda est de mauvaise foi et qu'il utilise souvent ce prétexte pour justifier ses incursions en République démocratique du Congo. Depuis que je suis à la tête de mon pays, vous avons rapatrié à deux reprises des centaines de combattants des FDLR. C'est quand même une preuve de bonne foi. Et aujourd'hui, les FDLR, c'est une force résiduelle qui ne menace plus la sécurité du Rwanda. M.P. : « Fantomatique », vous avez dit… F.T. : Elle ne menace plus la sécurité du Rwanda en tout cas. Les FDLR sont plus un problème pour nous, Congolais, que pour les Rwandais. J'en veux pour preuve l'assassinat de l'ambassadeur d'Italie en République démocratique du Congo au mois de février 2021, monsieur Luca Attanasio, qui avait été tué par des FDLR, qui sont devenus aujourd'hui des coupeurs de route, des bandits de grand chemin et qui n'ont plus d'idéologie politique visant à regagner le pouvoir à Kigali. Donc, c'est un faux prétexte. La vérité, elle est ailleurs et c'est cela que le Rwanda doit dire. M.P. : Pour contrer les groupes armés qui sévissent dans l'est de la RDC, vous l'avez abordé tout à l'heure, vous avez accepté avec l'accord de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est le déploiement d'une force multinationale dans la région. Quand est-ce que cette force sera totalement déployée et combien d'hommes seront sur votre sol ? F.T. : Je vous ai dit que la force est en train d'être déployée. Les Burundais sont là déjà dans le Sud-Kivu. Pour les Kenyans, à mon avis, c'est une question de jours. Ils vont d'ailleurs, pour votre information, entrer par Bunagana. Donc, ça se déploie petit à petit, en fonction des moyens aussi. C'est pour cela que nous étions ici aussi et que nous avons pris des contacts, c'était pour sensibiliser les bailleurs de fonds afin d'accompagner cette force régionale. M.P. : Et donc, si les Kenyans tombent sur le M23 à Bunagana ? F.T. : Eh bien, voilà. Vous savez ce qui va arriver au M23. C.B. : Depuis plusieurs mois, dans l'est du Congo, les casques bleus de la Monusco sont violemment pris à partie par les populations qui les accusent de ne pas les protéger. Il y a eu des morts en juillet. Dimanche, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a reconnu sur nos antennes que la Monusco était moins armée que le M23. Est-ce que vous demandez un retrait accéléré de cette Monusco avant l'année 2024 ? F.T. : Nous devons regarder le rôle que la Monusco doit jouer, parce qu'il lui reste très peu de temps, et pour ainsi faire partir la Monusco sur une note beaucoup plus gaie, beaucoup plus honorable que celle à laquelle nous avons assisté en ce moment. C.B. : Donc, pas de départ accéléré… F.T. : Pas encore de calendrier de départ comme tel, mais je pense bien que la Monusco devra partir avant le délai prévu, c'est-à-dire 2024. À mon avis, au-delà des élections de décembre 2023, je crois qu'il n'y aura plus de raison que la Monusco reste. C.B. : Donc, la Monusco resterait jusqu'à la fin des élections et partirait après… F.T. : À mon avis. Mais ça, je mentirais si je vous disais que c'est quelque chose qui a été convenue. Il n'y a pas encore eu de discussion sur la question. Mais je crois que, de part et d'autre, on a compris qu'il faut réfléchir très sérieusement à la question. Et c'est dans ce sens qu'il faut aller. C.B. : En 6 mois, vous avez mis à l'écart deux hommes clé de votre dispositif : votre conseiller sécurité François Beya et tour récemment, le général Philémon Yav. Tous deux sont soupçonnés d'intelligence avec l'ennemi. S'agit-il d'intelligence avec le Rwanda ? F.T. : François Beya, c'est une autre histoire. D'ailleurs, son procès n'est pas terminé comme vous le savez, parce qu'il a eu des problèmes de santé et il fallait qu'il aille se faire soigner. Nous restons humains malgré le besoin de réprimer, de faire dire la justice. Tandis que le général Philémon Yav, c'est arrivé pendant mon séjour ici à l'étranger, j'ai cru comprendre qu'il était accusé par certains de ses collèges de les avoir contactés au nom du Rwanda pour qu'ils puissent lever le pied et permettre au M23 de passer aisément et de prendre la ville de Goma. C'est ce que j'ai cru comprendre, mais bon. Les enquêteurs sont à pied d'œuvre pour le moment. J'en saurai plus quand je serai rentré au pays. M.P. : On parle de trahison, là ? F.T. : Bien sûr. C.B. : Et François Beya, ce n'est pas le Rwanda… F.T. : À mon sens, non. Son procès n'est pas terminé, je vous ai dit, donc il faut attendre la fin. M.P. : L'état de siège… Il a été instauré en mai 2021. Si on regarde bien, les résultats ne semblent pas là. En tout cas, il se prolonge… F.T. : Pourquoi ? Qu'est-ce que vous attendiez comme résultats ? M.P. : Qu'il y ait moins de violence, que les groupes armés sévissent moins… F.T. : Cela fait une vingtaine d'années qu'il y a de la violence. Est-ce que vous avez, vous, un baromètre comme ça sur lequel vous savez mesurer quand est-ce qu'il y a eu plus ou moins de violence ? Non, je ne crois pas. M.P. : Est-ce que vous avez un premier bilan à nous donner ? F.T. : Oui. Mais je crois déjà que les groupes mafieux ont été pour la plupart neutralisés. Je crois que vous avez quand même appris que les recettes de ces provinces ont fait un bond en avant. Donc, cela veut dire que l'état de siège a eu du bon au moins de ce côté-là, celui de sensibiliser les ressources pour pouvoir maintenant les injecter dans des programmes de prise en charge de ces groupes armés afin de les désintéresser de cette question, parce qu'il y a aussi le côté pauvreté, chômage qui les avait amenés dans ces activités. Il y a en Ituri par exemple plusieurs groupes armés mono-ethniques qui se battaient justement pour des raisons ethniques, qui ont fait la paix et qui sont prêts à complétement sortir de ces activités. Donc, il y a une lueur d'espoir. Mais évidemment, je ne dis pas que tout est parfait. Ça ne pouvait pas non plus l'être. Moi, je ne me faisais pas d'illusion. On est dans une zone où il y a eu une vingtaine d'années de violence et de mafia, tout ce que vous voulez, ce n'est pas en un an qu'on allait mettre fin à tous ces fléaux. Et en plus, cela a été interrompu par le M23 qui est arrivé comme un cheveu dans la soupe pour encore compliquer les choses. M.P. : C'est peut-être lié, non ? F.T. : Oui, sûrement. Mais tout cela, il faut le démêler, il faut le comprendre. Mais la détermination est là… M.P. : Combien de temps, monsieur le président. Jusqu'à quand l'état de siège ? [cessera-t-il] Avant la présidentielle quand même ? F.T. : Oui, bien sûr. Il faut. M.P. : Il faut que les gens sachent. F.T. : Je vous ai parlé d'élections tout à l'heure quand j'évoquais le départ de la Monusco. Je crois que les élections seront... En tout cas, je n'ai aucune raison et je ne suis pas la Céni [Commission électorale nationale indépendante], mais je rencontre souvent, enfin quelquefois, le président de la Céni [Denis Kadima] parce que je veille à ce que l'accompagnement de l'État soit là, surtout au niveau des finances. Et à chaque rencontre que j'ai avec lui, je lui pose toujours la même question que j'appelle maintenant la question traditionnelle, c'est-à-dire est-ce que les élections seront organisées dans les délais ? Il m'a dit : « Il n'y aura aucun problème ». Donc, je n'ai pas de raison de douter de lui, c'est lui l'expert. S'il le dit jusqu'ici, moi mon travail, c'est juste de veiller à ce que le ministre des Finances fasse le sien aussi en donnant les ressources nécessaires pour faire avancer le processus. Je pense que ça devrait aller. C.B. : Oui. Mais tout de même, monsieur le président, il y a ce rapport du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), révélé par Africa Intelligence, qui dit que le scénario d'un report est désormais probable, il y a le fait qu'il n'y a pas de calendrier électoral encore pour l'instant… F.T. : Faites très attention à ce qui a été publié. Faites très attention parce qu'i y a eu beaucoup de manipulations. J'ai vérifié auprès des responsables du Pnud eux-mêmes, ils n'ont pas affirmé cela. Ils m'ont dit très clairement qu'ils n'ont jamais émis d'avis pessimiste, jamais. Donc, cela est une récupération qui est sûrement l'œuvre de nos opposants. Et aujourd'hui, on sait comment on peut manipuler les médias et tout cela. Donc, voilà, c'était ça le but. Parce qu'il y a des forces obscures en République démocratique du Congo qui ne veulent pas de ces élections. Si vous voyez ce qui se passe par exemple à l'Ouest aujourd'hui, qui ressemble presque comme deux gouttes d'eau aux violences qu'on voit à l'Est.. C.B. : Dans le Maï-Ndombe… F.T. : Oui. C'est clair. Il y a une main noire qui veut saboter… C.B. : Mais il n'y a pas de calendrier... F.T. : Le calendrier viendra. On est à plus d'un an encore des élections. Ce n'est pas le calendrier qui va faire les élections. Ce sont les électeurs. Il faut les enrôler. C'est cela qui est le plus important pour moi. Le calendrier, on peut le faire en dernier lieu, à la dernière minute. M.P. : L'opposition vous accuse d'avoir placé à la tête de la Commission électorale, la Céni, et à la tête de la Cour constitutionnelle des hommes à votre main, et donc de vouloir verrouiller le scrutin et être sûr d'être réélu parce qu'on sait que vous allez vous représenter… F.T. : Je trouve que c'est une insulte à l'intelligence de ces deux grands hommes et je ne suis pas le seul à le dire. Le background de Denis Kadima par exemple en termes d'élections, c'était le meilleur d'ailleurs. Il avait le meilleur profil de tous les candidats présidents. Je ne suis pas seul à le dire. Et je crois qu'aujourd'hui, cette question est vidée parce que même cette fameuse opposition reconnait en lui sa valeur. Et tous nos partenaires ont aussi adoubé l'individu. Donc, il n'y a plus de raison de douter de cela. Quant au président de la Cour constitutionnelle [Dieudonné Kamuleta Badibanga], il a été choisi par ses pairs. Ce n'est pas moi. Donc, c'est un faux procès que l'on me fait en m'accusant d'avoir placé quelqu'un. D'abord, ce n'est pas mon homme de main, je ne le connaissais pas. Avant qu'il soit président, je ne le connaissais pas du tout. Je l'ai connu juste au moment où il a été nommé à la Cour constitutionnelle. Avant cela, je n'avais jamais eu de contact avec lui. On peut le vérifier. C.B. : Votre bilan depuis 3 ans et demi est fortement critiqué par l'opposition… F.T. : C'est ça la démocratie. C.B. : L'arrestation il y a quelques semaines de votre ancien compagnon de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le député Jean-Marc Kabund, suscite beaucoup d'interrogations. F.T. : Des interrogations sur ? C.B. : Il a été arrêté pour offense au chef de l'État, mais beaucoup s'interrogent sur le fait qu'il soit en prison pour ce délit. Et est-ce qu'il ne faudrait pas qu'il soit éventuellement placé en résidence surveillée ? F.T. : C'est à la justice de voir, je ne suis pas cette affaire. C.B. : Vous êtes donc candidat en 2023. Mais est-ce que des opposants, des personnalités, comme Martin Fayulu qui continue de revendiquer la victoire de 2018, comme Moïse Katumbi, comme qui sait un candidat pro Kabila, sans parler de Matata Ponyo... Est-ce que ces hommes-là ne risquent pas de vous mettre en difficulté sur le thème : il faut sortir le sortant, il faut un changement ? F.T. : C'est le peuple qui décidera. Pourquoi voulez-vous que je me mette à spéculer. Je ne suis pas dieu le père. Je ne connais pas l'avenir. Moi, je vis au quotidien et j'écoute mes compatriotes et essaye dans la mesure du possible de répondre à leurs besoins, à leurs revendications. Le reste appartient justement à ce peuple. C'est lui qui décidera le moment venu de qui peut présider… C.B. : Mais vous semblez confiant. Vous pensez que… F.T. : Moi, je suis très confiant. C.B. : Mais qu'est-ce qui vous rend confiant justement face à toutes ces critiques ? F.T. : Mais les réalisations, nous en avons fait énormément. Regardez notre budget. Regardez la gratuité de l'éducation. Aujourd'hui, nous sommes à la gratuité de la santé. Les infrastructures sont en train d'être construites. Et il y a ce fabuleux et ambitieux plan programme de développement à la base, c'est-à-dire du développement des 145 territoires, qui fera date. Et nous sommes convaincus que les choses, le moment venu, vont être appréciées par nos compatriotes et ils nous renouvelleront leur confiance. Donc, il n'y a vraiment pas d'inquiétude de ce côté-là. C'est pour cela que l'opposition a peur d'aller aux élections d'ailleurs. M.P. : Juste une petite question sur quelque chose que vous avez dit et qui m'a intrigué. Vous avez parlé « d'une main noire »… F.T. : Oui, bien sûr. M.P. : Mais vous parlez de quoi, de possible coup d'État, de déstabilisation ? F.T. : Oui, bien sûr. Il y a ça. M.P. : Des puissances étrangères ? F.T. : Oui et non. On est en train d'élucider la question. Les arrestations que vous voyez, dont on a parlé dans l'armée, ne sont pas le fait du hasard. Il y a réellement une main noire. C.B. : Et d'où l'arrestation de François Beya… F.T. : Ah, non, non. François Beya, c'est arrivé avant. Cela n'a rien à voir avec. D'où l'arrestation peut-être du général Yav. On verra quels liens ça a avec ces évènements-là.
En RDC, Martin Fayulu a jeté un pavé dans la mare il y a deux semaines. L'opposant a affirmé dans un communiqué que les députés congolais touchaient, depuis janvier dernier, 21.000 dollars par mois. Pour celui qui est déjà candidat à la présidentielle de 2023, « c'est de la corruption à grande échelle ». Alors, qu'en est-il réellement ? Les députés congolais touchent-t-ils effectivement de telles sommes ? Au-delà, comment leurs émoluments sont-ils calculés ? Autant de questions que Pierre Firtion a posé à Trésor Kibangula, analyste politique à Ebuteli, Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence. Il est ce matin notre invité. Comment réagissez-vous aux propos de Martin Fayulu sur le salaire des députés ? Ce n'est pas surprenant, on savait déjà depuis quelque temps que le député congolais était grassement payé, mais c'est vrai que le fait de le dire avec des chiffres avancés, ça a scandalisé beaucoup de personnes en RDC parce qu'on a tout de suite comparé au salaire moyen des citoyens, des fonctionnaires, des médecins, des soldats qui sont actuellement au front et c'est très choquant. C'est-à-dire que vous estimez vous aussi que depuis janvier 2022 les députés congolais sont payés à hauteur de 21 000 dollars par mois ? C'est difficile de donner une réponse tranchée à cette question. Des députés eux-mêmes avancent des chiffres très différents les uns des autres. Alors, si on veut être précis et au regard des témoignages et des fiches de paie qu'on a pu collecter, le salaire du député congolais varie entre 16 millions et 18 millions de francs congolais par moments. Donc, 18 millions on est déjà autour de 9000 dollars américains. Aux côtés de ces émoluments il y a d'autres rubriques qui s'ajoutent, notamment une rubrique très intéressante et très controversée qu'on appelle « les invisibles », c'est comme si c'était des sommes qui ne sont pas traçables, et là on est encore autour des 8000 dollars américains. Il y a des frais de transport, des frais de logement, des frais de communication, et certains députés nous ont dit qu'ils arrivent à toucher autour des 19 000 dollars. Mais le problème maintenant c'est que ce n'est pas tout comme avantage. Lorsque les députés congolais partent en vacances, le bureau de l'Assemblée nationale ajoute d'autres frais, c'est-à-dire les frais pour payer des billets d'avion pour lui, sa femme ou peut être ses assistants parlementaires, mais aussi une rubrique que l'actuel bureau a ajouté qui pose aussi problème, qui fait débat : c'est ce qu'on appelle les réserves parlementaires, on estime que lorsqu'un député part en vacances parlementaires, il doit avoir des moyens suffisants pour subvenir aux besoins de ses électeurs qui pourraient venir comme ça le solliciter. Et là, la rémunération globale au moment où le député est en train de partir en vacances, le député peut atteindre autour des 21 000 voire 25 000 dollars américains, selon les cas. Et quels sont les députés qui touchent ce type de salaire ? Ce sont surtout ceux de la majorité ? On ne sait pas aujourd'hui dire clairement avec des preuves à l'appui, qui touche ces 21 000 à 25 000 dollars américains, mais des témoignages qu'on a recueillis, ils sont parfois de la majorité, mais il y a aussi des députés de l'opposition. Donc, la problématique ici, je pense qu'elle se trouve au niveau de l'opacité qui entoure un peu la rémunération des députés, mais c'est juste un cas parmi tant d'autres. Lorsque qu'on s'interroge sur le salaire des autorités politiques en RDC, il y a toujours ce voile d'opacité, personne ne sait combien touche le président de la République, personne ne sait aujourd'hui combien touche même le président de l'Assemblée nationale. Lorsqu'on discute avec certains membres du bureau passé ou actuel de l'Assemblée nationale, on atteint des chiffres vertigineux, on parle là de centaines de milliers de dollars par mois. Martin Fayulu parle de corruption à grande échelle, de gabegie, de pillage des finances publiques. Si les députés touchent effectivement de telles sommes, est-ce que cela s'apparente forcément à de la corruption ou à du favoritisme ? Est-ce que déjà c'est un délit selon vous ? Moi, je pense que c'est un système, un système politique congolais est fait de telle sorte que les élus ou ceux qui ont une portion du pouvoir puissent s'emparer des richesses sociales, des fonds publics, c'est-à-dire que c'est un système de prédation qui existe au Congo depuis des années. Malheureusement, ce régime n'a pas pu démanteler ce système de prédation qui existe, avec un budget qui lui-même est l'instrument de ces prédations parce que le budget accorde beaucoup d'avantages aux rémunérations des fonctions politiques, au détriment des rubriques qui concernent les politiques sociales. Tout le problème est là. Le problème, c'est le problème du système qu'il faut vraiment démanteler et essayer de corriger.
En RDC, pourquoi est-il si compliqué de connaître le salaire des députés nationaux ? Perçoivent-ils 21 000 dollars par mois comme l'affirme l'opposant Martin Fayulu ? En tout cas, le bureau de l'Assemblée nationale dément ces chiffres, mais n'a toujours pas dévoilé le vrai salaire des députés. Vos réactions nous intéressent. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
La rémunération des députés fait encore la une de l'actualité congolaise cette semaine. Le pavé dans la marre jeté par Martin Fayulu répand encore son onde, sept jours plus tard. En lieu et place d'apporter un éclairage sur la question, le bureau de l'Assemblée nationale a même menacé certains députés. « C'est un secret de polichinelle. Tout le monde savait que les députés congolais étaient grassement payés. Cela ne date pas d'aujourd'hui. Lorsqu'on discute avec les anciens présidents de l'Assemblée nationale, ils disent que lorsqu'ils arrivent, ils découvrent qu'ils sont grassement payés. Interrogés les membres de l'Assemblée nationale? Combien gagne le président de la chambre basse, les rapporteurs, les questeurs? Ce sont des chiffres vertigineux. C'est scandaleux », a déclaré sur ACTUALITE.CD Trésor Kibangula, analyste politique à Ebuteli, partenaire de recherche en RDC du Groupe d'étude sur le Congo (GEC). Et d'ajouter: « Essayer de vous renseigner sur le salaire du président de l'Assemblée nationale. Il est possible que la rémunération du député soit multipliée par dix. Les congolais ont droit de savoir également combien gagne les membres du bureau de l'Assemblée nationale ». Suivez les explications de Trésor Kibangula, analyste politique à Ebuteli.
C'est la question qui agite ces derniers jours le landerneau politique congolais comme le simple citoyen. C'est le principal opposant, Martin Fayulu, qui a lancé l'affaire, en affirmant avant-hier mardi que la rémunération des députés nationaux s'élevait depuis janvier 2022 à 21.000 dollars par mois. « Inadmissible, s'est-il écrié, dans un pays où 70% de la population vit avec 2 dollars par jour qu'un député touche 15 fois plus qu'un professeur d'université, 30 fois plus qu'un médecin et 200 fois plus qu'un huissier de la fonction publique. » Des propos rapportés par toute la presse congolaise, notamment le site Cas-Info. « Cela s'appelle de la corruption à grande échelle, gabegie et pillage des finances publiques de la part d'un pouvoir usurpateur en quête de légitimité interne », a poursuivi Martin Fayulu, qui a appelé à « l'annulation immédiate » de cet « achat des consciences par le braquage des caisses de l'État. » Des députés plus riches que ceux des pays riches ? Certains médias congolais, à l'instar du site d'information Objectif Infos ont immédiatement embrayé… « Paradoxe : la RDC, un pays pauvre aux députés riches, plus riches que ceux des pays riches ! », s'exclame Objectif Infos. « "Le ventre d'abord !", caractérise le quotidien des députés, dénonce encore le site d'information congolais. Le Chef de l'État, Félix Tshisekedi, offre des jeeps et autres avantages aux députés qui ne parlent qu'en faveur de leurs poches. » Et Objectif Infos de s'interroger : « pourquoi ne pas réduire de 50% le salaire des parlementaires pour augmenter celui des enseignants des écoles primaires ? » Flou… Alors combien gagne exactement un député en RDC ? Et bien mystère… Il n'y a aucun chiffre officiel… D'après la député Solange Masumbuko, interrogée par le site Politico, « les émoluments des députés nationaux n'atteignent même pas 7.000 dollars américains, en dehors des autres avantages, logement, indemnités kilométriques et ainsi de suite. Et dans cette somme, poursuit-elle, nous avons des dettes que nous remboursons, nous avons des cotisations aux partis, imaginez ce qui reste. » Pour elle, pointe Politico, « le fond du problème est "qu'on est à la veille de la session budgétaire et c'est plus facile pour les uns et les autres d'allumer le feu ou d'intéresser les enseignants, les professeurs d'université autour de chiffres qui en réalité ne sont que machination". » Transparence ! Autre voix dans ce débat, celle d'Ernest Mpararo, président du Conseil d'administration de la Ligue congolaise de lutte contre la corruption, la LICOCO. Ses propos sont repris par le site Actualité CD : « il y a certaines personnes qui soutiennent ces révélations et d'autres qui les contestent. Mais, poursuit-il, tant qu'il n'y aura pas de transparence sur les salaires, non seulement des députés mais aussi des hommes politiques en général, il y aura toujours ce genre de rumeurs. Ce que nous pouvons retenir, affirme encore Ernest Mpararo, c'est que ce sont des injustices effectivement. Des injustices sociales qui sont à condamner, à corriger. » Alors comment ? Eh bien on peut commencer, dit-il, par « publier les salaires ou les rémunérations de tous les dirigeants politiques, de tous les responsables des entreprises publiques, de tous les ministres, du président de la République, du Premier ministre etc... Et on doit lancer un débat pour savoir si, avec le budget que nous avons et tous les défis que nous devons relever, on doit rémunérer toutes ces personnes de la sorte. » La présidentielle de décembre 2023 en ligne de mire ? En tout cas, ce débat sur le salaire des députés, lancé par le principal opposant, Martin Fayulu, intervient alors que la prochaine présidentielle se profile à l'horizon. Le scrutin devrait se tenir en principe en décembre 2023. Et déjà les candidats se bousculent. Dont, Martin Fayulu. « Le candidat malheureux de 2018, rappelle le site Afrikarabia, revendique toujours sa victoire, victime d'un arrangement politique entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. Un "hold-up" électoral, dénonce-t-il, qu'il compte bien faire oublier en 2023. » D'ici là, d'autres affaires, d'autres polémiques verront sans doute le jour. Et « les alliances politiques ont encore le temps de se faire et de se défaire, pointe encore Afrikarabia. D'autant que le scrutin n'est pas certain de se tenir dans les délais. Les contraintes financières, la loi électorale, le recensement des électeurs et surtout l'insécurité à l'Est pourraient (en effet) retarder la tenue des élections. »
C'est la question qui agite ces derniers jours le landerneau politique congolais comme le simple citoyen. C'est le principal opposant, Martin Fayulu, qui a lancé l'affaire, en affirmant avant-hier mardi que la rémunération des députés nationaux s'élevait depuis janvier 2022 à 21.000 dollars par mois. « Inadmissible, s'est-il écrié, dans un pays où 70% de la population vit avec 2 dollars par jour qu'un député touche 15 fois plus qu'un professeur d'université, 30 fois plus qu'un médecin et 200 fois plus qu'un huissier de la fonction publique. » Des propos rapportés par toute la presse congolaise, notamment le site Cas-Info. « Cela s'appelle de la corruption à grande échelle, gabegie et pillage des finances publiques de la part d'un pouvoir usurpateur en quête de légitimité interne », a poursuivi Martin Fayulu, qui a appelé à « l'annulation immédiate » de cet « achat des consciences par le braquage des caisses de l'État. » Des députés plus riches que ceux des pays riches ? Certains médias congolais, à l'instar du site d'information Objectif Infos ont immédiatement embrayé… « Paradoxe : la RDC, un pays pauvre aux députés riches, plus riches que ceux des pays riches ! », s'exclame Objectif Infos. « "Le ventre d'abord !", caractérise le quotidien des députés, dénonce encore le site d'information congolais. Le Chef de l'État, Félix Tshisekedi, offre des jeeps et autres avantages aux députés qui ne parlent qu'en faveur de leurs poches. » Et Objectif Infos de s'interroger : « pourquoi ne pas réduire de 50% le salaire des parlementaires pour augmenter celui des enseignants des écoles primaires ? » Flou… Alors combien gagne exactement un député en RDC ? Et bien mystère… Il n'y a aucun chiffre officiel… D'après la député Solange Masumbuko, interrogée par le site Politico, « les émoluments des députés nationaux n'atteignent même pas 7.000 dollars américains, en dehors des autres avantages, logement, indemnités kilométriques et ainsi de suite. Et dans cette somme, poursuit-elle, nous avons des dettes que nous remboursons, nous avons des cotisations aux partis, imaginez ce qui reste. » Pour elle, pointe Politico, « le fond du problème est "qu'on est à la veille de la session budgétaire et c'est plus facile pour les uns et les autres d'allumer le feu ou d'intéresser les enseignants, les professeurs d'université autour de chiffres qui en réalité ne sont que machination". » Transparence ! Autre voix dans ce débat, celle d'Ernest Mpararo, président du Conseil d'administration de la Ligue congolaise de lutte contre la corruption, la LICOCO. Ses propos sont repris par le site Actualité CD : « il y a certaines personnes qui soutiennent ces révélations et d'autres qui les contestent. Mais, poursuit-il, tant qu'il n'y aura pas de transparence sur les salaires, non seulement des députés mais aussi des hommes politiques en général, il y aura toujours ce genre de rumeurs. Ce que nous pouvons retenir, affirme encore Ernest Mpararo, c'est que ce sont des injustices effectivement. Des injustices sociales qui sont à condamner, à corriger. » Alors comment ? Eh bien on peut commencer, dit-il, par « publier les salaires ou les rémunérations de tous les dirigeants politiques, de tous les responsables des entreprises publiques, de tous les ministres, du président de la République, du Premier ministre etc... Et on doit lancer un débat pour savoir si, avec le budget que nous avons et tous les défis que nous devons relever, on doit rémunérer toutes ces personnes de la sorte. » La présidentielle de décembre 2023 en ligne de mire ? En tout cas, ce débat sur le salaire des députés, lancé par le principal opposant, Martin Fayulu, intervient alors que la prochaine présidentielle se profile à l'horizon. Le scrutin devrait se tenir en principe en décembre 2023. Et déjà les candidats se bousculent. Dont, Martin Fayulu. « Le candidat malheureux de 2018, rappelle le site Afrikarabia, revendique toujours sa victoire, victime d'un arrangement politique entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. Un "hold-up" électoral, dénonce-t-il, qu'il compte bien faire oublier en 2023. » D'ici là, d'autres affaires, d'autres polémiques verront sans doute le jour. Et « les alliances politiques ont encore le temps de se faire et de se défaire, pointe encore Afrikarabia. D'autant que le scrutin n'est pas certain de se tenir dans les délais. Les contraintes financières, la loi électorale, le recensement des électeurs et surtout l'insécurité à l'Est pourraient (en effet) retarder la tenue des élections. »
Florimond Muteba, Président du Conseil d'administration de l'Observatoire de la dépense publique (ODEP), appelle Félix Tshisekedi a montré la voie dans la lutte pour la réduction du train de vie des institutions. « En 2007, avec Transparency International, la société civile a travaillé sur un rapport qu'on appelle système national d'intégrité. La question de la corruption était analysé en profondeur dans ce document. C'est jusqu'à aujourd'hui, c'est le document de référence. La principale conclusion de ce travail est celui: que le président de la République impulse la lutte contre la corruption », a t-il dans une interview accordée à ACTUALITE.CD Et d'ajouter: « C'est également lui qui doit impulser la réduction du train de vie des institutions. C'est à lui de donner des instructions claires au gouvernement ». Cette sortie médiatique intervient au lendemain de la dénonciation faite par Martin Fayulu concernant le salaire élevé des députés. « Ce pays est pauvre. Les gens souffrent. Comment les gens peuvent se taper à eux seuls 21 000 dollars par mois chacun. En plus, il y a ici des policiers qui atteignent à peine 80 USD, les militaires au front arrivent à peine à 100 USD par mois », a ajouté Florimond Muteba que vous pouvez écouter ici.
Le débat sur les émoluments des députés des députés nationaux nationaux occupe de plus bel les discussions publiques depuis mardi 30 août à la suite d'un communiqué de Martin Fayulu dénonçant rapportant qu'un député national touche 21000 USD par mois depuis janvier. Sans contredire, l'ancien candidat à la présidence de la République en apportant des preuves, certains députés s'en sont pris au président de l'ECIDE. De son côté, Florimond Muteba, Président du Conseil d'administration de l'Observatoire de la dépense publique (ODEP), en appelle à l'intervention publique de plus hautes autorités. « Je lance un appel au Président de la République. Martin Fayulu est député. Il sait de quoi il parle. Si c'est faux que le bureau de l'Assemblée nationale fasse un communiqué qu'il présente des preuves que le cri d'alarme de Martin Fayulu n'a pas sa raison d'être. Pour l'instant, c'est silence radio. C'est comme l'adage qui dit: qui ne dit mot consent », dit -il dans une interview sur ACTUALITE.CD Il dit attendre l'intervention du chef de l'Etat. « Il faut d'abord la volonté politique du Président de la République. Le gouvernement élabore la loi de finances et l'envoie au Parlement. Qu'il prenne des mesures nécessaires pour réduire le train de vie des institutions (…). C'est scandaleux. Quand un professeur d'université touche dix fois moins alors que la conscience du citoyen se forge dans le système éducatif ». Contexte Les émoluments mensuels d'un député national se lèvent à 16 millions de francs congolais aujourd'hui, rapportent plusieurs sources contactées par ACTUALITE.CD dont des élus. A ce montant, il faut ajouter d'autres rubriques souvent appelées « les invisibles » qui font parfois grimper les chiffres jusqu'à 21 000 dollars. Est-ce que ces montants sont fluctuants, selon plusieurs leviers dont l'activité parlementaire régulière, les missions, l'appartenance aux commissions ou même à un regroupement politique. Écoutez les explications de Florimond Muteba ici.
À Kinshasa, les réactions sont mitigées après la tournée du secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui s'est rendu successivement au Congo et au Rwanda. L'opposant congolais Adolphe Muzito a été Premier ministre du Congo de 2008 à 2012. Aujourd'hui, il préside le parti « Nouvel Élan ». De passage à Paris, il s'exprime sur la crise entre le Congo et le Rwanda, mais aussi sur sa stratégie avant la présidentielle de 2023. Lors de sa visite à Kinshasa, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, s'est dit très préoccupé par les informations crédibles selon lesquelles le Rwanda soutiendrait les rebelles du M23. Est-ce que cela vous satisfait ? Ça me laisse sur ma soif. J'aurais aimé qu'il se prononce, y compris en condamnant le Rwanda, en s'engageant à prendre des sanctions dans le cadre de son pays, mais aussi dans le cadre de la communauté internationale. Mais ça ne m'aurait toujours pas satisfait parce que, pour l'essentiel, ce que nous voulons, nous, et que nous n'attendons pas d'ailleurs des États-Unis, c'est que nous, le Congo, on se prépare pour faire la guerre, pour chasser les Rwandais de notre pays. Ce que nous demandons, c'est que le gouvernement de Monsieur Tshisekedi prépare la guerre. Et nous disons qu'il faut que nous puissions montrer nos muscles. Il faut véritablement armer le Congo, nos troupes, leur donner les moyens logistiques nécessaires pour que l'on puisse dissuader les prétentions du Rwanda en RDC. Le Congo doit faire peur au Rwanda, mais pour faire peur au Rwanda, j'insiste qu'il nous faut une armée. Sur le plan intérieur, Adolphe Muzito, vous êtes l'allié politique de Martin Fayulu au sein de la plateforme Lamuka. Or, le 14 juillet, Martin Fayulu a été désigné candidat de son parti Ecidé à la présidentielle de décembre 2023. Le soutiendrez-vous ? D'abord, je ne connais pas son programme. Donc, le moment venu, s'il se dégage une convergence autour de nos programmes respectifs, à Martin et à moi, à son parti et au mien, mais aussi avec d'autres forces politiques et sociales, c'est sur cette base là que les alliances politiques et électorales pourront avoir lieu. Depuis un an, la plateforme Lamuka et le FCC de Joseph Kabila, qui étaient les pires adversaires de 2018, se sont rapprochés au sein d'un Bloc patriotique, anti-Tshisekedi. Êtes-vous d'accord avec cette stratégie ? Mon parti et moi avons dit « non » à ce Bloc patriotique parce que nous considérons qu'on ne peut pas s'appuyer sur celui qui a fait le pêché pour combattre celui qui a profité du pêché. Donc, nous pensons que les FCC ne sont pas les alliés appropriés pour lutter contre la fraude électorale et pour la vérité des urnes, parce que ce sont eux qui sont à la base de cela. C'est cela, d'ailleurs, qui fait la divergence entre Ecidé et Nouvel Élan, entre Martin Fayulu et moi. Évidemment, c'est une divergence qui peut être dépassée, je l'espère, parce qu'il faut maintenir Lamuka comme force de résistance. Êtes-vous toujours, comme Martin Fayulu, dans une opposition frontale au régime de Félix Tshisekedi ou êtes-vous plus mesuré, à présent, dans vos propos ? Je suis toujours résistant dans Lamuka. Je suis toujours dur par rapport à Monsieur Tshisekedi et à l'Union sacrée de la Nation. En ce qui concerne le processus électoral, je doute de sa crédibilité et je ne suis pas certain qu'il le respectera, auquel cas, Lamuka va rebondir pour exiger des élections transparentes dans les délais constitutionnels. L'arrestation, il y a quelques jours, du député Jean-Marc Kabund, l'ancien président du parti de Félix Tshisekedi, qui vient de passer dans l'opposition... Qu'en pensez-vous ? Je trouve qu'au-delà du fond, qui est fondé ou pas, je voudrais constater le caractère arbitraire de l'arrestation. On aurait pu, par exemple, respecter son immunité parlementaire. On aurait pu, quand même, prendre le temps de l'interroger, quitte à ce qu'il reste à la maison. C'est quand même une grande personnalité de ce pays. C'est très très inquiétant pour la démocratie congolaise. La manière de procéder donne l'impression que l'on est plutôt dans une logique de règlement de compte. Adolphe Muzito, serez-vous candidat en 2023 ? Je serai candidat en 2023. Dans moins de six mois déjà, je présenterai ma candidature au congrès de mon parti. Mais pourquoi envisagez-vous de participer à une élection dont vous doutez de la transparence ? Je ne suis pas de ceux qui préconisent le boycott des élections. Le peuple fera pression pour que ces élections soient transparentes. Vous avez été Premier ministre de Joseph Kabila de 2008 à 2012. Si vous êtes candidat, ne risquez-vous pas d'être devancé par des candidats, comme Martin Fayulu, qui n'ont aucun bilan éventuellement négatif au pouvoir et qui ont une vraie virginité politique ? La virginité politique est un atout, mais c'est en même temps une faiblesse. C'est que l'on n'a jamais mis la main à la pâte. J'ai l'avantage d'avoir un bilan, mais surtout, l'avantage d'avoir commis aussi des erreurs dans ma gestion. Parce que, dit-on, l'expérience est la somme des erreurs, donc c'est un atout. Cela me permet de savoir quelles sont les limites de l'État, quelles seront les limites de mon gouvernement dans les promesses qu'il faut faire au peuple. Et si vous êtes élu, quelle sera votre priorité économique ou financière ? D'abord, la priorité, c'est la souveraineté de l'État. Il faut un État souverain. Pour cela, il faut des ressources pour financer sa fonction régalienne. Donc, il faut doubler le PIB. Mais comment doubler le PIB ? Avec quel modèle économique ? Nous allons mettre l'accent sur les ressources naturelles qui font l'objet du bradage, hier comme aujourd'hui. J'en prends ma part de responsabilité en tant que dirigeant. Deuxièmement, nous pensons à une politique de grands travaux qui passe par la construction de routes. D'où viendront les moyens pour financer ces infrastructures ? Il faut trouver une solution pour les entreprises publiques, qui aujourd'hui sont un boulet au pied de l'économie congolaise. Je suis pour la privatisation de celles-ci et je veux que ce soit l'un des thèmes qu'il faut imposer au débat public dans notre pays. ► À lire aussi : M23: au Rwanda, Antony Blinken met en garde contre le risque d'instabilité régionale
En janvier, l'ancien secrétaire général congolais Jean-Marc Kabund puis président intérimaire du parti au pouvoir UDPS avait été accusé d'escroquerie, corruption et extorsion, avant d'être exclu du mouvement. Fin mars, il avait officialisé sa démission de premier vice-président de l'Assemblée nationale, mais gardé son poste de député. En début de semaine, il a créé son propre parti, l'Alliance pour le changement. RFI: Le bureau de l'Assemblée nationale vient de diffuser un communiqué condamnant les propos considérés comme indignes que vous auriez tenus il y a quelques jours. Un dossier disciplinaire vient d'être ouvert à votre encontre. Comment réagissez-vous à cette nouvelle ? Jean-Marc Kabund : D'abord, il faut considérer la démarche comme l'expression d'une panique ou d'une peur. Cela démontre que l'Assemblée nationale est désacralisée. Elle est devenue une véritable caisse de résonance dans laquelle on assiste tout simplement à des scènes de règlement de comptes. Je voudrais savoir quelles dispositions donne le pouvoir au bureau de l'Assemblée d'ouvrir un dossier disciplinaire à l'endroit d'un député, et savoir aussi quel député aurait subi la même procédure que moi ou si je suis le premier ? Vous avez été élu député sous l'étiquette Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Votre ancien parti menace également de vous retirer votre mandat parlementaire. Qu'en pensez-vous ? La Constitution est claire : un député national élu sur une liste appartient à cette liste, donc au parti. Mais dès lors que le parti l'exclut, le député garde son mandat. Un député ne peut perdre son mandat que s'il a délibérément quitté le parti qui l'avait aligné aux élections. Tout le monde sait que j'ai été exclu de l'UDPS. Donc, il ne devrait pas y avoir un débat si on avait des gens qui réfléchissent normalement. Est-ce que l'idée d'une démission vous a déjà traversé l'esprit ? Non. Ce n'est pas l'UDPS qui m'avait élu comme député national. Je suis un élu du peuple. J'ai démissionné de ma fonction de premier vice-président parce que j'estimais que cette fonction, je l'avais acquise au nom de l'UDPS. J'ai démissionné. C'est clair là-dessus. Du moment que ce n'est pas l'UDPS qui m'avait élu. J'ai un mandat du peuple, je ne peux pas démissionner. Lors du lancement de l'Alliance pour le changement, vous aviez dit que le parti était aussi créé pour la conquête du pouvoir. Est-ce que cela veut dire que vous serez candidat à la présidentielle 2023 ? Justement, parce que nous n'avons pas créé ce parti pour faire de la figuration ou pour accompagner qui que ce soit. Dès lors que nous avons dit que c'était une nouvelle offre politique, nous, nous proposons une réponse à pas mal de questions que le peuple congolais se pose. Nous estimons que le parti doit présenter des candidats à tous les niveaux. Et vous, vous serez candidat à la présidentielle ? Bien sûr, lorsque le parti alignera les candidats à tous les niveaux, ça voudra justement dire que le parti alignera un candidat président à la République. Vous voilà dans l'opposition. Est-ce que des alliances avec Moïse Katumbi, Joseph Kabila ou Martin Fayulu même sont possibles ? Il faut relativiser cette question. Je reconnais que fédérer, peut donner plus de chance de gagner face à [Félix] Tshisekedi. Mais je ne veux pas admettre que c'est une condition sine qua none pour gagner, d'autant plus que monsieur Tshisekedi, je suis convaincu qu'il lui sera difficile de faire un score qui pourrait lui permettre d'émerger parmi les quatre premiers candidats. Je sais de quoi je parle. Le problème, c'est : est-ce que nous avons la même vision ou sommes-nous là ensemble juste pour chasser Tshisekedi du pouvoir ? On devrait commencer par ce genre de question, plutôt que d'envisager une quelconque alliance. Lorsque vous étiez à l'UDPS, vous aviez critiqué des opposants. Maintenant que vous êtes vous-même dans l'opposition, est-ce que vous comprenez mieux les critiques qui étaient envoyées vers le pouvoir de la part de l'opposition ? Dès lors que j'ai compris que, dès le départ, monsieur Tshisekedi avait des difficultés pour assoir la gouvernance, pour avoir la maitrise de l'appareil de l'État entre ses mains, moi-même je m'inquiétais. En fait, j'étais un opposant au sein du pouvoir, parce que je ne peux pas vous dire combien de fois, j'étais peiné de voir certaines choses se passer à l'interne, combien de fois ai-je rappelé à l'ordre monsieur Tshisekedi sur pas mal de questions. Cela ne demande pas d'être opposant au Congo pour voir que le pays ne marche pas. Tout est au rouge. Est-ce que cela veut dire qu'aujourd'hui, vous êtes prêts à donner les véritables raisons de votre rupture avec le président Tshisekedi ? Vous allez comprendre que c'est des divergences de taille, des divergences de vue qui avaient gagné tellement de terrain et que, à un certain moment, on ne pouvait plus demeurer ensemble. C'est notamment sur l'idéologie, sur la manière de gouverner. J'estimais à bon droit que monsieur Tshisekedi était allé totalement à côté de notre vision politique. J'ai constaté que monsieur Tshisekedi était dans un chemin de non-retour, je me suis assumé. Vos détracteurs vous accusent d'enrichissement illicite. Que répondez-vous à ce type d'accusation ? C'est une bêtise humaine que de parler d'histoires comme ça. Tout le monde sait dans ce pays qu'un député national, au bout d'un mandat, ne peut pas manquer de se construire des maisons. N'ai-je pas dénoncé le train de vie excessif des institutions ? Mais l'Assemblée nationale est l'une de ces institutions les plus budgétivores. J'en faisais partie. Je bénéficiais de ce train de vie. Quoi de plus normal que je puisse construire une maison où j'habite. Quand je parle de détournement, les gens doivent comprendre que ce n'est pas une maison. Ce sont des centaines et des centaines de millions de dollars, placés dans des paradis fiscaux, placés dans des multinationales, ce sont des espèces sonnantes qui quittent le pays dans des jets privés. On doit comparer ça avec ma petite maison dans le faubourg de Kinshasa ? Cela dénote clairement la panique et la peur qu'ils expriment en disant des choses qui ne tiennent pas debout. ► À lire aussi : RDC: Jean-Marc Kabund, ancien patron de l'UDPS, crée un nouveau parti
« La nomination de Denis Kadima, comme président de la Commission électorale, qui vient d'être entérinée par l'Assemblée nationale, suscite la controverse », relève Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC. « Une grande partie de la classe politique congolaise l'accuse d'être trop proche du président Tshisekedi, qui brigue un second mandat en 2023. Le problème, pointe Afrikarabia, c'est que Félix Tshisekedi n'avait que de mauvaises solutions devant lui face au tollé soulevé par la candidature Kadima. En la validant, il ouvre une crise ouverte avec le FCC de Joseph Kabila, Lamuka de Martin Fayulu et Adolphe Muzito, mais également avec certains de ses alliés de l'Union sacrée : Ensemble de Moïse Katumbi et le MLC de Jean-Pierre Bemba. Mais surtout, Félix Tshisekedi risque de se mettre à dos la très puissante Eglise catholique et les protestants, qui ont tous deux récusé Denis Kadima. A l'inverse, si le chef de l'Etat ordonne à sa majorité de repousser le nom de Kadima, Félix Tshisekedi se brouillerait alors avec les six (autres) confessions qui ont voté pour cet expert électoral, internationalement reconnu. » Période troublée… Cette désignation de Denis Kadima à la tête de la CENI « ouvre donc une période institutionnelle troublée à un peu plus de deux ans d'une présidentielle très incertaine et attendue, constate encore Afrikarabia. La 'dépolitisation' de la CENI est maintenant devenue une des principales revendications de l'opposition à Félix Tshisekedi. La crise politique prend également une nouvelle tournure pour les alliés de Félix Tshisekedi au sein de l'Union sacrée. Avec au premier plan, le parti Ensemble de Moïse Katumbi. L'ancien gouverneur du Katanga, qui vise la présidentielle de 2023, avait fortement contesté la désignation de Denis Kadima. » En fait, résume Le Congo Libéré, avec cette désignation, « Tshisekedi se met à dos la quasi-totalité des forces vives du pays. (…) En entérinant hier le choix de Denis Kadima à la tête de la CENI au terme d'un processus entaché de multiples irrégularités, l'Assemblée nationale, contrôlée par des proches du président congolais, n'a fait que rejouer le scénario de 2015 quand Joseph Kabila avait porté à la tête de l'institution Corneille Naanga. La suite est connue, rappelle Le Congo Libéré. Des élections truquées qui ont permis, au terme d'un -'deal', à M. Tshisekedi, arrivé loin derrière Martin Fayulu, de revêtir l'écharpe présidentielle. La présidentielle de 2023 sera-t-elle du même acabit ? Avec la désignation de Kadima, la RDC en prend peu à peu le chemin. C'est la conscience de cette énième catastrophe électorale annoncée qui a fait réagir hier, dans un rare concert d'unanimité, une grande majorité des responsables du pays, dans la classe politique comme au sein de la société civile. » Manifs ? En effet, relève le site congolais, Le Forum des As, « ça sent la veillée d'armes dans tous les états-majors. Martin Fayulu en appelle à un 'front patriotique' pour des actions contre (ce qu'il appelle) la 'dictature fatshiste'. (…) S'il ne cache plus sa déception face à une plateforme dont il est encore membre, Moïse Katumbi est très attendu sur le 'que faire ?'. Fort de ses troupes à l'Assemblée nationale, de sa notoriété dans le pays réel et de ses entrées dans l'univers des décideurs de la marche du monde, le Chairman est à la croisée des chemins. » Et « il n'est pas exclu, relève encore Le Forum des As, que Kinshasa revive des processions de marcheurs-prieurs. (…) Et férus d'actions de rue, les activistes des mouvements citoyens, non solubles dans l'alchimie politique au pouvoir, ne se feraient pas prier pour grossir les rangs des manifestants. » Limpidité ! Alors, conclut Le Pays au Burkina, « la responsabilité du président Tshisekedi est grande devant l'histoire. Avant de confirmer Denis Kadima au poste de président de la CENI, il devrait mesurer toutes les conséquences d'une telle décision, au risque de réunir les conditions d'une crise post-électorale qui ne ferait honneur ni à la RDC, ni à lui-même. A moins qu'à ses yeux, l'essentiel soit la garantie de sa réélection à la tête de l'Etat (…). Mais le tout n'est pas de mettre un faire-valoir à la tête de la CENI, pour s'assurer de sa loyauté à toute épreuve. Le mieux, estime Le Pays, serait plutôt de se frayer le chemin d'une victoire électorale aussi limpide qu'éclatante pour se prémunir contre les lendemains incertains d'un triomphe contestable et contesté. »
Une manifestation a été violemment réprimée, mercredi 15 septembre, dans la capitale de la RD Congo. L'ancien candidat à la présidentielle Martin Fayulu et sa coalition Lamuka avaient appelé à des marches dans les principales villes du pays pour exiger la "dépolitisation" de la commission électorale nationale. À Kinshasa, la police a empêché ce rassemblement, prenant à partie de nombreux manifestants ainsi que des journalistes. Notre confrère de RFI Patient Ligodi a été brutalisé.
« Vous avez déposé votre memo. Vous avez lu le contenu. Je vais transmettre aux Chefs religieux. On va se réunir aujourd'hui et je vais remettre ce document entre leurs mains », a dit l'abbé Donatien Nshole Babula, aux jeunes de Lamuka qui avait envahit le siège de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) où les chefs religieux doivent se réunir pour désigner leurs délégués à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). L'ECiDé de Martin Fayulu a adhérer à l'appel lancé par la Lucha et invite le peuple congolais à se mobiliser dans le cadre d'un AGENDA CITOYEN pour le respect de la constitution, la dépolitisation de la CENI et l'organisation dans le délai des élections. Pour Martin Fayulu, les huit confessions religieuses doivent rejeter cette nouvelle loi et s'abstenir de transmettre leurs dossiers. C'est ce que les jeunes de Lamuka sont allés dire ce mardi aux chefs religieux. Vous pouvez suivre leur mémo ici.
Notre invité Afrique est l'ancien candidat à la présidentielle de la République démocratique du Congo, Martin Fayulu. Il y a deux ans, il était donné comme le président élu. Deux ans après l'arrivée de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, il fait face à l'Union sacrée prônée par son rival forte de 391 députés. Comment compte-t-il se positionner ? L'actuel coordonateur de la coalition Lamuka répond aux questions de Sonia Rolley. Pourquoi estimez-vous que l’Union sacrée est une « deuxième grossesse » du président Tshisekedi et de son prédécesseur Joseph Kabila ? Martin Fayulu : Parce que ce que nous voyons, les mêmes personnes qui sont là, ce sont les personnes membres du FCC et membres du Cach. Maintenant, comme eux-mêmes l’ont dit que c’est une « coalition gouvernementale élargie ». Élargie à qui ? À certains transfuges de Lamuka et autres. Cela veut dire que concrètement, vous pensez que cette coalition-là n’est pas capable de changer de politique ? Ce n’est pas de la politique ici, ce sont des stratagèmes pour se maintenir au pouvoir. A un moment donné, ils vont se dire que, non, on n’a pas eu le temps de faire des réformes, on n’a pas eu le temps de gérer, il faut postposer les élections. Ils vont avoir aussi des velléités de changer la Constitution et tout cela, c’est dans l’ADN de Kabila qui veut conserver le pouvoir à tout moment. Quel peut être l’intérêt de Joseph Kabila de montrer qu’il perd la primature, la présidence de l’Assemblée nationale ou une partie du bureau de l’Assemblée nationale ou même le Sénat ? Aux yeux des Congolais, les gens pensent qu’il n’a plus de pouvoir politique, plus le même ? Mais [Joseph] Kabila a déjà perdu. Kabila a perdu le 30 décembre 2018. N’eût été la trahison de [Félix] Tshisekedi, Kabila aujourd’hui, il serait mis totalement de côté. Mais Kabila résiste et ils voient - Kabila et Tshisekedi - qu’ils sont presque à mi-mandat et que les élections vont arriver bientôt. Mais il faut présenter un bilan au peuple congolais. Quel est le bilan qu’ils vont présenter ? Donc, il faut simuler une crise, une crise grave. Il faut faire en sorte que Kabila qui est honni par le peuple congolais soit, comment dire, maltraité pour s’acheter une légitimité. S’il y en a un qui doit profiter, en 2023, d’avoir repris les institutions à Joseph Kabila, ce sera Félix Tshisekedi et pas Joseph Kabila ? C’est Félix qui achète la légitimité, ce n’est pas Kabila. Félix veut acheter une légitimité en maltraitant Kabila avec l’assentiment, avec l’acceptation de Kabila. Qu’est-ce qu’il y gagne Joseph Kabila dans l’histoire ? Il gagne sa survie. En tant qu’homme, il vit avec ses biens matériels, ses finances, ses richesses, lui et sa famille, parce que Kabila était déjà parti. Là, il est en train de faire des heures supplémentaires que Tshisekedi lui a données. Ce qui est grave ici, c’est que la misère bat son plein. Le Congolais ne sait à quel saint se vouer. Les enfants ne vont pas à l’école. Le projet des 100 jours, plus de 400 millions de dollars, est-ce qu’on a fait la comptabilité de ces projets ? On a mis certaines personnes en prison, mais presque toutes sont sorties. Aujourd’hui, le train de vie de monsieur Félix Tshisekedi et de ses amis, tous partent en Occident, en Europe ou en Afrique en jet privé, tous, pendant que le peuple est en train de mourir. Félix Tshisekedi disait qu’il n’arrivait pas à faire ce changement-là à cause de l’influence de Joseph Kabila ? Je vais emprunter la réponse des jeunes gens de la Lucha : combien de lois qu’on a voulu faire passer à l’Assemblée nationale ont été recalées à cause de l’influence de Kabila ? À combien de Conseils de ministres, les gens sont sortis en disant qu’on ne s’est pas mis d’accord parce que les gens de Kabila n’ont pas été d’accord, on m’a recalé ? Non, je pense et je continue à dire que c’est une posture. Il n’y a rien. Là, ce que Cach et le FCC avançaient, c’était l’idée d’une transition pacifique du pouvoir. Vous ne pensez pas que Joseph Kabila, s’il avait perdu entièrement le pouvoir d’un seul coup, il aurait peut-être utilisé d’autres moyens pour se maintenir ? Mais quels moyens ? Pourquoi ils ne les utilisent pas aujourd’hui ? Aujourd’hui, vous avez l’impression qu’il est acculé, qu’il est maltraité par Tshisekedi. Et pourquoi il n’utilise pas ses moyens aujourd’hui qu’il aurait pu utiliser hier ? Certains de vos camarades, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, ont décidé de rejoindre l’Union sacrée… Non, ils sont partis parce qu’ils ont été influencés, je peux vous le dire, ils ont été influencés par l’ambassadeur des Etats-Unis. Le 10 octobre, on signe un acte pour renouveler l’accord Lamuka, la charte Lamuka a été renouvelée le 10. Et le 13 octobre, on fait la passation de pouvoirs entre les coordonnateurs sortants et moi, coordonnateur entrant. Sans problème. On fait un communiqué et deux semaines plus tard, même pas deux semaines, les gens quittent la coalition. Qu’est-ce qui s’est passé dans l’entre-temps ? Je n’ai jamais rien compris. Il y avait quand même des tensions avec Moïse Katumbi. Il y avait toujours des tensions, sans compter que lui voulait une opposition républicaine, il voulait reconnaître les institutions et rentrer dans l'opposition et que vous, vous ne reconnaissiez pas les institutions ? Ça, ce ne sont pas des tensions. C’est une prise de position. Et vous pouvez discuter, mais l’essentiel, c’est les compromis qui sont après. Du coup, quelle position pouvez-vous prendre maintenant, parce que vous vous trouvez en fait régulièrement à avoir les mêmes positions que le FCC de Joseph Kabila, notamment sur tout ce qui est violation de Constitution et autres, dans la critique - on va dire - de Félix Tshisekedi ? Comment arriver à vous positionner, vous, dans ce jeu politique que vous décrivez ? C’est extrêmement grave comme incompréhension des choses. Vous allez me dire maintenant que c’est moi qui épouse le langage du FCC ou c’est le FCC qui épouse mon langage par stratégie pour que les gens puissent dire: ah, voilà, il parle le même langage que ceux qui sont avec Kabila. Donc, c’est pour tuer le jeu politique… C’est pour tuer Lamuka, pour tuer Fayulu et Lamuka. D’abord, il faut retirer certains de ses amis et puis, après dire que le FCC et Lamuka ont le même langage. Non. Et je continue à le dire, les jumeaux sont là. FCC-Cach, coalition gouvernementale élargie, plus FCC Kabila-opposition. Quel va être votre stratégie pour arriver à de meilleures élections en 2023 ? Je l’ai dit dès le premier jour, il n’y a que les réformes pour qu’on puisse avoir des élections crédibles et transparentes, et avoir des dirigeants légitimes. Il n’y a pas 36 solutions. Il faudra bien des discussions pour cela, pour qu’il y ait un consensus autour des dispositions ou du jeu électoral ? Bien sûr. C’est cela la proposition de sortie de crise. J’ai bien dit à nos pères spirituels de prendre leurs responsabilités et de faire en sorte que toutes les parties prenantes puissent se mettre ensemble. Que devons-nous changer dans la loi électorale ? La Commission électorale nationale indépendante, j’insiste indépendante, comment elle doit être réellement indépendante, comment les découpler avec la composition des forces politiques à l’Assemblée nationale, parce que ces forces politiques sont illégitimes et ce n’est pas une vraie composition. Vous comprenez que Kabila et Tshisekedi, ce n’est pas toujours ça, parce qu’ils vont avoir une Céni à eux, une Cour constitutionnelle à eux. Est-ce que vous pouvez accepter qu’on puisse aller aux élections prochaines avec cette Cour constitutionnelle illégitime, illégale ? Ils revendiquent 391 députés. Pourquoi pensez-vous qu’ils vont venir discuter avec vous ? 391 députés, ce n’est pas les 90 millions de Congolais. Ce n’est pas les plus de 62% qui ont élu Fayulu, ce n’est pas la légitimité. Mais ils savent qu’ils ont été achetés. Ils savent qu’ils ont été, je peux dire le mot, cooptés. On les a cooptés parce qu’on les a fabriqués. Est-ce que la communauté internationale – c’est ça la question - n’a pas de problème de conscience aujourd’hui quand elle discute avec les députés de cette Assemblée ? Est-ce que la communauté internationale n’a pas de remords aujourd’hui de voir que la majorité changée, c’est une majorité achetée ? Et déjà, à l’origine, ces députés n’étaient pas élus. Est-ce qu’il n’y a pas un problème de conscience ? Qu’attendez-vous, du coup, de la communauté internationale ? La communauté internationale, quand le docteur [Denis] Mukwege parle de l’exhumation du rapport Mapping, du Tribunal pénal international sur la RDC, il faut mettre tous ces instruments en place pour que les gens se disent que, demain si nous faisons ça, nous serons condamnés. Il nous faut rouvrir le procès de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, il faut ouvrir le procès Rossy Tshimanga, il faut ouvrir le procès Thérèse Kapangala pour que les gens sachent qu’on ne peut pas blaguer avec les droits humains. La vie d’un individu, c’est sacré. Vous attendez de la communauté internationale qu’elle fasse pression sur ces questions d’impunité et d’ouverture d’espaces démocratiques ? Les gens ne s’expriment pas librement. Les gens ne manifestent pas librement. Les jeunes gens de la Lucha, pas plus tard que vendredi dernier, ont été tabassés à Kananga. Une semaine avant eux, c’était les jeunes gens de l’Ecide [Engagement citoyen pour le développement, parti Fayulu] qui ont été tabassés à Kananga. Ils ont des revendications. Il faut les laisser. Le jeune [Delcat] Idinco à Béni qui a chanté « Politiciens escrocs », mais c’est le constat qu’il fait. Est-ce que les politiciens ne sont pas des escrocs ? Est-ce que vous serez candidat en 2023 s’il y a des élections ? Mais, il faudra poser la question au peuple congolais. C’est le peuple congolais qui décide. Et si le peuple congolais me dit oui, pourquoi je dirais non ? Est-ce que vous mettrez des conditions à cette participation ? Est-ce qu’il y a un cadre quand même ? Mais les conditions sont là. Nous avons parlé des réformes institutionnelles consensuelles et qu’elles soient menées par toutes les parties prenantes en dehors des institutions illégitimes. ► À lire aussi : RDC : Avec l'Union sacrée, « on prend les mêmes et on recommence », estime Martin Fayulu
« En Afrique, il y a très peu d'alternance au pouvoir », regrette l'essayiste Pierre Jacquemot, qui a été ambassadeur de France en RDC. Dans son dernier ouvrage, « De l'élection à la démocratie en Afrique », paru aux éditions de la Fondation Jean Jaurès, Pierre Jacquemot se penche sur le phénomène des troisièmes mandats et des oligarchies qui s'accrochent au pouvoir. Y aura-t-il en 2021 autant d'élections verrouillées qu'en 2020? Le chercheur-diplomate, qui enseigne à Sciences-Po Paris, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Entre la Guinée où la présidentielle a été très controversée, et le Burkina Faso où la présidentielle a fait consensus, est-ce que 2020 n’a pas été une année électorale très contrastée ? Oui, tout à fait. Je vois des situations assez typiques, assez marquées. Il y a d’abord eu de bonnes élections, on a un peu oublié ce qui s’est passé au Malawi où il y a eu une véritable alternance, mais également aux Seychelles, et on oublie quelquefois de parler des bonnes histoires, là il y a eu une alternance, il y a eu une participation élevée et tout ceci s’est fait dans un climat de relative sécurité. J’aurais tendance à rattacher le Ghana également, dont les élections de décembre se sont bien passées. Puis vous avez à l’opposé des situations qui ne sont pas du tout satisfaisantes du point de vue de la démocratie, si on entend par démocratie la possibilité d’alternance et la possibilité de changement. Là, c’est la Guinée, vous l’avez citée, mais également la Côte d’Ivoire. L’enrôlement a été difficile, la participation a été faible, l’opposition a boycotté, il y a eu des violences, les résultats ont été contestés et puis les candidats se sont présentés pour un troisième mandat. C’est un peu inquiétant, parce que se profilent d’autres élections un peu du même type. L’Ouganda, le Congo, le Tchad et Djibouti vont connaître des élections dans les prochains mois, qui peuvent laisser craindre qu’on soit un peu sur le même modèle. Et le Burkina, vous le rangeriez dans quelle catégorie ? Je mettrais le Burkina dans une situation intermédiaire parce que l’insécurité règne dans le pays, comme également au Niger qui a connu un premier tour, et la participation électorale a été entravée. Par exemple au Burkina, l’élection de Roch Marc Christian Kaboré ne pose pas de problème, mais il y a eu quand même 300 000 électeurs qui n’ont pas pu voter pour des raisons de sécurité. Et le Niger, où il y a eu des événements récents très graves, laisse penser qu’il y a des électeurs qui sont empêchés de voter. Dans votre ouvrage « De l’élection à la démocratie en Afrique », vous soulignez qu’il y a très peu d’alternance sur le continent, et que les autocrates s’accrochent au pouvoir, pourquoi ce phénomène ? Effectivement, il y a très peu d’alternance. Les cas d’alternances connus sont toujours dans les mêmes pays, à savoir Maurice, le Cap-Vert, le Ghana, le Sénégal, c'est une catégorie de pays que je qualifie de démocratie mature. En revanche, on observe que, dans un certain nombre de pays, des autocrates vieillissants, parfois ayant plus de 75 ans, voire 80 ans - c’est le cas de la Guinée -, s’accrochent au pouvoir et bricolent la Constitution au point de se présenter - c'est le cas pour Yoweri Museveni en Ouganda, qui a plus de 75 ans - pour un sixième mandat, mais on a une situation un peu identique au Tchad ou à Djibouti. C’est essentiellement le fait d’un jeu électoral et d’un jeu politique qui brident l’opposition et qui se concentrent sur une oligarchie politique et une oligarchie d’affaires qui n’ont pas du tout l’intention de passer la main. Et vous soulignez qu’il y a même des systèmes dynastiques, où l’élection n’est qu’un prétexte pour reconduire le dirigeant... Effectivement, il y a un certain nombre de cas où l’élection n’a pas véritablement de sens. D’ailleurs, la population s’en rend compte, puisqu’on assiste à ce que j’appelle la fatigue du vote, notamment de la part des jeunes et des femmes qui ne se rendent pas aux urnes, voire qui ne retirent pas leur carte électorale - c’était le cas en Côte d’Ivoire, comme on a pu le constater - et qui cherchent des modes d’expression ailleurs que dans les urnes et le bureau de vote. Et quand vous parlez de système dynastique, à quel pays pensez-vous ? Écoutez, regardez les noms des actuels titulaires du poste de Président, de chef de l’État, au Togo, au Gabon ou à Djibouti, vous serez convaincu qu’il y a depuis une cinquantaine d’années, ça vient depuis pratiquement les indépendances, une permanence du pouvoir. Cette « fatigue du vote » comme vous dites joliment, est-ce que c’est lié aussi à l’âge de certains dirigeants ? C’est lié à l’âge, c’est lié au fait que beaucoup de jeunes se rendent compte qu’ils sont nés avec Paul Biya au pouvoir, et se rendent compte qu’il ne s’est pas passé grand-chose, et qu'il est impossible de pouvoir trouver par le biais électoral une possibilité d’alternance, et donc de changement. Juste un chiffre, l’écart d’âge entre les politiciens au pouvoir et l’âge moyen des citoyens en Afrique est de 43 ans, si on regarde en Europe, c’est 16 ans. Vous qui avez été ambassadeur de France à Kinshasa, n’êtes-vous pas obligé quand même de reconnaître que, pour la première fois dans l’histoire de la RDC, il y a eu une alternance pacifique ? Oui, il y a eu une alternance pacifique, on ne reviendra pas sur les conditions du vote de 2018, qui a vu la victoire de Félix Tshisekedi, plutôt que la victoire de Martin Fayulu. Mais quoi qu'il en soit, il est sûr qu’il y a un processus intéressant de transition actuellement, qui est marqué d’ailleurs par des événements tout à fait exceptionnels, comme la libération de prisonniers qui étaient accusés d’avoir participé à l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila en 2001. Incontestablement, il y a des évolutions intéressantes pour assurer un certain changement dans ce pays.
While the focus of the world has been on the COVID-19 pandemic, Congress has been busy preparing a war authorization for the incoming Joe Biden administration. In this episode, we examine the advice given to Congress in nine recent hearings to learn which countries are on the World Trade System naughty list, as Jen prepares to read the NDAA that's soon to become law. Please Support Congressional Dish – Quick Links Click here to contribute monthly or a lump sum via PayPal Click here to support Congressional Dish via Patreon (donations per episode) Send Zelle payments to: Donation@congressionaldish.com Send Venmo payments to: @Jennifer-Briney Send Cash App payments to: $CongressionalDish or Donation@congressionaldish.com Use your bank’s online bill pay function to mail contributions to: 5753 Hwy 85 North, Number 4576, Crestview, FL 32536 Please make checks payable to Congressional Dish Thank you for supporting truly independent media! 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Congress.gov Articles/Documents Article: Belarus Will Be an Early Challenge for Biden, By Gregory Feifer, Slate, December 18, 2020 Article: Expanded "America Crece" Initiative Launch Event, U.S. Chamber of Commerce, December 17, 2020 Article: Court Finds Evidence of Crimes Against Humanity in the Philippines, By Jason Gutierrez, The New York Times, December 15, 2020 Article: 2,596 Trades in One Term: Inside Senator Perdue’s Stock Portfolio, By Stephanie Saul, Kate Kelly and Michael LaForgia, The New York Times, December 2, 2020 Article: Africa: From caravan networks to investment projects, By Ahmet Kavas, Daily Sabah, November 25, 2020 Article: Ethiopia’s Problems Will Not End with a Military Victory, By Aly Verjee, United States Institute of Peace, November 24, 2020 Article: Tanzania: Repression Mars National Elections, Human Rights Watch, November 23, 2020 Article: DoD Policy Chief Quits As Leadership Vacuum Expands, By Paul McLeary, DefenseNews, November 10, 2020 Article: Biden landing team for Pentagon announced, By Aaron Mehta, DefenseNews, November 10, 2020 Article: Africa in the news: Unrest in Ethiopia, contentious elections results in Tanzania and Côte d’Ivoire, and a new UK-Kenya trade deal By Payce Madden, Brookings, November 7, 2020 Article: US doing its best to lock China out of Latin America By Vijay Prashad, Asia Times, November 4, 2020 Article: Ethiopia Proposes Holding Postponed Vote in May or June 2021: FANA By Addis Ababa, Reuters, October 30, 2020 Press Release: Crisis in Mali, By Alexis Arieff, Congressional Research Service, October 21, 2020 Article: América Crece: Washington's new investment push in Latin America By Jeff Abbott, Committee in Solidarity with the People of El Salvador, October 8, 2020 Article: Ethiopian Region Holds Local Elections in Defiance of Prime Minister By Simon Marks and Abdi Latif Dahir, The New York Times, September 10, 2020 Article: IRI Expert Discusses COVID-19, Protecting Democracy in Europe and Protests in Belarus in Testimony to House Foreign Affairs Committee International Republican Institute, September 10, 2020 Article: Nile dam row: US cuts aid to Ethiopia, BBC News, September 3, 2020 Press Release: Belarus: An Overview, By Cory Welt, Congressional Research Service, August 24, 2020 Press Release: Rep. 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African Union Alyssa Ayres Council on Foreign Relations DEREK MITCHELL National Democratic Institute Douglas Rutzen International Center for Not-For-Profit Law Daniel Serwer, LinkedIn Daniel Serwer, Middle East Institute Daniel Twining LinkedIn Dr. Daniel Twining International Republican Institute Elbridge Colby, LinkedIn Elbridge Colby, The Marathon Initiative Elbridge Colby, Senior Advisor, Westexec Advisors Employment Timeline: Albright, Madeleine K OpenSecrets.org Eric Farnsworth, LinkedIn Eric Farnsworth Americas Society Council of the Americas Flagship Projects of Agenda 2063 African Union History: IDEA TO REALITY: NED AT 30 National Endowment for Democracy Investing in Development U.S. International Development Finance Corporation Jamie Fly The German Marshall Fund of the United States Jamie Fly U.S. Agency For Global Media Janusz Bugajski, The Jamestown Foundation Jon Temin Freedom House Joshua Meservey, LinkedIn Lauren Blanchard, LinkedIn Michael Camilleri, The Dialogue Mission Statement, Growth in the Americas Monica de Bolle International Capital Strategies Our Experienced Team McLarty Associates Philip Reeker, LinkedIn Summary: Albright Stonebridge Group OpenSecrets.org Susan Stigant, United States Institute of Peace Team, The Beacon Project, October 2020 Team ALBRIGHT STONEBRIDGE GROUP Therese Pearce Laanela, Institute for Democracy and Electoral Assistance Yoseph Badwaza, Freedom House Sound Clip Sources Hearing: THE BALKANS: POLICY RECOMMENDATIONS FOR THE NEXT ADMINISTRATION, Committee on Foreign Affairs, December 8, 2020 Watch on C-SPAN Watch on Youtube Witnesses: Madeleine Albright Chairman of the National Democratic Institute Chairman of the Albright Stonebridge Group, a global strategy firm Chairman of Albright Capital Management , an investment advisory firm Member of the Council on Foreign Relations 2003-2005: Member of the Board of Directors of the NYSE 1997-2001: Secretary of State 1978-1981: National Security Council Staff Daniel Serwer Director of American Foreign Policy and Conflict Management at the School of Advanced International Studies at Johns Hopkins University Former Vice President at the US Institute of Peace Former Minister Counselor at the State Department during the Clinton years Janusz Bugajski Senior Fellow at the Jamestown Foundation Former Senior Fellow at the Center for European Policy Analysis (CEPA) Hosts a tv show in the Balkans Transcript: 40:03 Rep. Eliot Engel (NY): Serbia has been importing Russian fighters and tanks and conducting military exercises with the Russian Army. A US Defense Department report told us that Belgrade's drift towards Moscow has mostly occurred since President Vučić took power. The same time democratic space in Serbia has shrunk in recent years. Freedom House describes Serbia as a, 'hybrid regime', not a democracy because of declining standards in governance, justice, elections and media freedom. If Serbia wants to become part of the European Union, and the North Atlantic family of nations, it needs to get off the fence and embrace a Western path. 56:17 Madeleine Albright: As you know, Mr. Chairman, the President Elect has been personally engaged in the Balkans since his time in the Senate. And he was one of the most outspoken leaders in Congress calling for the United States to help end the complex and I was honored to work closely with him throughout my time in office. And I know that he understands the region and its importance for the United States. The national security team that President Elect Biden is putting in place is deeply knowledgeable and committed to helping all the countries of the region move forward as part of a Europe that is whole free and at peace. And that's important, because today this vision is in peril. The nations of the Western Balkans are suffering deeply from the health and economic impacts of the coronavirus pandemic. Corruption remains a serious problem, and nationalist leaders continue to stoke and exploit ethnic tensions. China and Russia are also exerting new influence in the region, with Serbia in particular the target of much anti Western propaganda. As the pandemic eases there will be an opportunity for the United States and Europe to help the region build back better, particularly as Western European countries seek to bring supply chains closer to home. And as new funds become available to invest in energy diversification and environmental protection. 59:36 Madeleine Albright: The answer is for the United States and the EU to work together to champion initiatives that help custom Bosnia and others build economic ties to Europe and the neighborhood while also pushing for needed political reforms. 1:00:00 Madeleine Albright: On Bosnia, the Dayton accords stopped a war and continue to keep the peace. But the governing arrangements are not captured by leaders among the three groups that negotiated the peace. They want to hold on to power even if it means holding their society back. While Bosnia is neighbors move toward EU membership, the United States and the European Union must focus their efforts in Bosnia on the abuse of government and state owned enterprises. Taking away the levers of power that keep the current system in place. 1:05:30 Daniel Serwer: Europe and the United States want a post state in Bosnia, they can qualify for EU membership. That Bosnia will be based not on ethnic power sharing, but rather on majorities of citizens electing their representatives. [?] entities as well as ethnic vetoes and restrictions we'll need to fade. the Americans and Europeans should welcome the prospect of a new Civic constitution. But no one outside Boston Herzegovina can reform its constitution, a popular movement is needed. The United States along with the Europeans needs to shield any popular movement from repression while starting the entities with funding and redirecting it to the central government and municipalities. 1:12:07 Janusz Bugajski: Moscow views Serbia in particular, and the Republic of Srpska in Bosnia as useful tools to subvert regional security and limit Western integration. 1:12:40 Janusz Bugajski: Western Balkan inclusion in the Three Seas Initiative and its North South transportation corridor will enhance economic performance and help provide alternatives to dependence on Russian energy and Chinese loans. 2:00:41: Rep. Gerry Connolly (VA): Why do you think longer term in the Balkans its Chinese influence we need to be focused on? Janusz Bugajski:Thank you very much for that question. Let me begin with why Russia is not a longer term danger. Russia is a country in serious decline, economic decline. Its economies size of a medium sized European state. China has the second largest economy in the world. Russia has internal problems with its nationalities with its regions, with increasing public unrest with increasing opposition to put in them even be power struggles during the succession period over the next four years, Russia faces major internal problems. China, on the other hand, unless of course, there is opposition to the Chinese Communist Party from within, is in a different stage. It continues to be a very dynamic country in terms of its economic growth. It doesn't face the sort of internal contradictions and conflicts that Russia does. And it's increasingly.. China's always looked at the longer term. In other words, they don't even have to look at succession cycles, because of the dominance of the Communist Party. They are looking eventually to replace Russia as the major rival of the United States. And the best way to do that is to increase their influence not only militarily in East Asia, South Asia and other parts of the world, but economically, politically, diplomatically, culturally, and through the media and that's precisely what they're doing, not only in Europe, but in other continents. 2:18:38 Madeleine Albright: I think that democracy and economic development go together also. Because as I put it, people want to vote and eat. Hearing: THE UNFOLDING CONFLICT IN ETHIOPIA, Committee on Foreign Affairs: Subcommittee on Africa, Global Health, Global Human Rights, and International Organizations, December 3, 2020 Watch on Youtube Witnesses: Yoseph Badwaza Senior Advisor for Africa at Freedom House Former Secretary General of Ethiopian Human Rights Council Susan Stigant Director of the Africa Program at the United States Institute of Peace Former program director at the National Democratic Institute, focused on South Sudan Tsedale Lemma Editor in Chief and Founder of Addis Standard Magazine Lauren Ploch Blanchard Specialist in African Affairs at the Congressional Research Service Former East Africa Program Manager at the International Republican Institute Transcript: 35:32 Yoseph Badwaza: The devastating developments of the past four weeks have brought inmeasurable human suffering and the destruction of livelihoods and appear to have returned to yet another protracted civil war and nearly 30 years after it emerged from its last. These tragic events have also dealt a deadly blow to what would have been one of the most consequential democratic transitions on the African continent. 37:09 Yoseph Badwaza: A series of missed opportunities in the last two and a half years led to the tragic derailment of a promising democratic experiment. A half hearted effort at implementing reforms by a ruling party establishment reluctant to shape its deeply authoritarian roots. Roots stands in the way of a genuine inclusive political process. Hearing: U.S. DEFENSE POSTURE CHANGES IN THE EUROPEAN THEATER, Committee on Armed Services, September 30, 2020 Watch on Youtube Witnesses: Dr. James Anderson Former Acting Under Secretary of Defense for Policy, Department of Defense (resigned the day after Trump fired DoD Secretary Mark Esper) 2006-2009: Director of Middle East Policy for the Secretary of Defense 2001-2006 - Gap in LinkedIn resume 2000-2001: Associate at DFI International, a multinational consulting firm 1997-1999: Research Fellow at the Heritage Foundation Lt. Gen David Allen: Director for Strategy, Plans, and Policy, Joint Chiefs of Staff Transcript: 17:14 Dr. James Anderson: As we continue to implement the NDS or efforts at enhancing our European posture beyond Eucom Combat Command Review, have shown recent successes, including the signing of the Enhanced Defense Cooperation Agreement with Poland in August that will enable an increased enduring US rotational presence in that country of about 1000 US military personnel. Hearing: DEMOCRATIC BACKSLIDING IN SUB-SAHARAN AFRICA, Committee on Foreign Affairs: Subcommittee on Africa, Global Health, Global Human Rights, and International Organizations, September 30, 2020 Watch on Youtube Witnesses: Christopher Fomunyoh Senior Associate for Africa at the National Democratic Institute for International Affairs Has been at NDI since 1993 Has worked for the Cameroon Water Corporation and Cameroon Airlines Corporation Dorina A. Bekoe, PhD Research Staff Member at the Institute for Defense Analyses Jon Temin Director of the Africa Program at Freedom House Freedom House gets most of its funding from the National Endowment for Democracy 2014-2017: U.S. Department of State’s Policy Planning Staff Director of the U.S. Institute of Peace’s Africa Program Member of the Council on Foreign Relations Non-resident Senior Associate with the Center for Strategic and International Studies Joshua Meservey Senior Policy Analyst for Africa and the Middle East at the Heritage Foundation since 2015 Former Associate Director of the Atlantic Council Former Field Team Manager for the Church World Service Resettlement Support Center Former Volunteer with the US Peace Corps Former intern for the US Army Special Operations Command Former Loss Prevention Coordinator for Dollar Financial Corporation Transcript: 7:13 Rep. Chris Smith (NJ): I fear that 2020 may see an even greater decrease in democracy on the continent. Today's hearing is also timely, as elections are approaching next month in Tanzania and the Ivory Coast, both countries which appear to be on a downward trajectory in terms of governance and respect for civil and political rights. And I want to note that Chairwoman bass has introduced legislation with respect to Tanzania, and I'm very proud to be a co sponsor of it and I thank you for that leadership. 8:37 Rep. Chris Smith (NJ): For example, was quite obvious to outside observers in the DRC that the declared winner of the latest presidential election held in late 2018. Felix Tshisekedi received less votes than Martin Fayulu low because of a corrupt bargain between the outgoing strongman Joseph Kabila Tshisekedi. The Constitutional Court packed by Kabila declared him to be the winner. What happened next was troubling, as our State Department issued a statement that said and I quote, 'the United States welcomes the Congolese Constitutional Court certification of Felix Tshisekedi as the next president of the DRC,' which was apparently driven by a handful of diplomats, including our ambassador. 9:26 Rep. Chris Smith (NJ): Elections in Nigeria were first postponed by sitting President Buhari and marred by irregularities in advance of the election date, quitting arson attacks on the independent national Electoral Commission offices in opposition strongholds in Buhari's his removal of Supreme Court Justice Walter Onnoghen. 10:40 Rep. Chris Smith (NJ): Before Sudan is delisted as a state sponsor of terrorism, I also believe there must be justice for all victims of its past bad acts including the victims of 911, many of whom live in my home state of New Jersey and in my district. 14:44 Rep. Karen Bass (CA): Most concerning is the situation in Tanzania, which I recently addressed in House Resolution 1120 where current leadership is repressing the opposition and basic freedoms of expression and assembly in a blatant attempt to retain power. 15:00 Rep. Karen Bass (CA): We see similar patterns in Cote d'Ivoire as the executive branch legalizes the deviation in democratic institutions to codify non democratic actions. We have similar concerns about Guinea and are going to be very watchful of upcoming elections there. And in Burkina Faso, the Central African Republic, Chad, Gabon, Ghana, Nigeria and Somalia. 15:57 Rep. Karen Bass (CA): What concerns me most is the democratic backsliding is not limited to Africa and we seem to be in a place of retreat from democracy that I only hope is an anomaly. In Europe, we see the egregious behavior of Belarusian president Alexander Lukashenko, who claimed success in a disputed August 9 election and sought support from extra national resources such as Russia to justify his claim to power. 17:28 Rep. Karen Bass (CA): President Duterte of the Philippines is accused of lawfare, or weaponizing the law to deter or defeat freedoms, personalities and establishments that promote human rights, press freedoms and the rule of law while also cracking down on individual freedoms. 24:39 Christopher Fomunyoh: NDI has over three decades of technical assistance to and support for democratic institutions and processes in Africa and currently runs active programs in 20 countries. 26:09 Christopher Fomunyoh: Notably, West Africa, previously commanded as a trailblazer region has seen serious backsliding, as Mali experienced a military coup, and major controversies have arisen about candidacies of incumbent presidents in Guinea, Conakry and Cote d'Ivoire. The Central Africa region remains stocked with the three with the highest concentration of autocratic regimes with the three longest serving presidents in the world. In that sub region, notably Equatorial Guinea forty one years, Cameroon 38 years, and Congo Brazzaville 38 years. 26:50 Christopher Fomunyoh: In southern and East Africa, continued persecution of political opposition and civil society activists in Zimbabwe and similar worrying signs or patterns in Tanzania since 2016 seriously diminished citizen participation in politics and governance and also stand my prospects for much needed reforms. 31:31 Dorina A. Bekoe: Mali's 2012 coup took place even though there was a regularly scheduled election just one month away. And the coup in August of this year took place despite the fact that in 2018 there was a presidential election and last year there were legislative elections. 38:44 Jon Temin: The United States should consider changes to term and age limits that allow incumbent leaders to extend their time in office as essentially a coup against the constitution and respond accordingly. These moves by leaders who have already served two terms are an usurpation of power, that deny the country and its citizens the many benefits of leadership rotation. 40:07 Jon Temin: In Sudan the long overdue process of removing the country from the list of state sponsors of terrorism may soon conclude, but that is not enough. The United States needs to support the civilian component of Sudan's transitional government at every step of the long road toward democracy and do all that it can to revive Sudan's economy. 40:25 Jon Temin: In Ethiopia, there are deeply concerning signs that the government is reaching for tools of repression that many hoped were relegated to history. Nonetheless, Ethiopia remains on a tentative path to democratic elections that can be transformative. In this context, the decision by the United States to withhold development assistance from Ethiopia in a quixotic and counterproductive effort to influence Ethiopia's negotiating position concerning the grand Ethiopian Renaissance Dam is bad policy that should be reversed. 41:00 Jon Temin: Nascent democratic transitions in the Democratic Republic of the Congo, the Gambia and Angola also call for strong US support. 1:10:21 Rep. Ilhan Omar (MN): I want to start with Dr. Fomunyoh. In your testimony you discuss the massacres committed in the Anglophone region of Cameroon. Did the United States provide training funding or arms to the Cameroonian security forces who committed those massacres? 1:12:20 Rep. Ilhan Omar (MN): Did the Millennium military officers who led the recent coup [??] receive US military training? And if you can just say yes or no, because I have a few more questions and we have limited time. 1:29:23 Jon Temin: Freedom in the world, which we do every year rates every country in the world that includes the United States, the United States score was decreasing before this administration, we have seen a slow slippage of democracy in America for some time, rating based on our scores. That decrease has accelerated under this administration. 1:30:00 Jon Temin: I think part of it has to do with freedom for journalists. I believe there's been some concern there. Part of it has to do with corruption and some of the indications that we've seen of corrupt activity within government. I'll leave it there. We're happy to go dig into that and provide you more detail. And I'm sure that when we look at the scores again later this year, there will be a robust conversation on the United States. Hearing: THE ROLE OF ALLIES AND PARTNERS IN U.S. MILITARY STRATEGY AND OPERATIONS, Committee on Armed Services, September 23, 2020 Watch on Youtube Witnesses: Christine Wormuth On Joe Biden's presidential transition team 2018- present: Director of the International Security and Defense Policy Center at the RAND Corporation 2017-2018: Founding Director of the Adrienne Arsht Center for Resilience at the Atlantic Council 2017-2018: Senior Advisor for the Center for Strategic and International Studies 2010-2014: Various DoD positions, rising to Under Secretary of Defense for Policy 2004-2009: Senior Fellow at the Center for Strategic and International Studies 2002-2004: Principal at DFI Government Services, an international defense consulting firm Lt. Gen. Ben Hodges Center for European Policy Analysis Board of Advisors for the Spirit of America (not listed on hearing bio) Board of Directors is made up of CEOs of mulitnational corporations Board of Advisors is full of corporate titans and big names, including Michelle Flournoy, Jeh Johnson, Kimberly Kagan, Jack Keane, James Mattis, Stanley McChrystal, H.R. McMaster, & George Shultz 2014-2017: Commanding General of the US Army in Europe Elbridge Colby Principal and co-Founder of the Marathon Initiative Formed in May 2020 Senior Advisor to WestExec Advisors (not listed on hearing bio) Co-Founded by incoming Secretary of State Antony Blinken and Michelle Flournoy, who told the Intercept in 2018, "we help tech firms who are trying to figure out how to sell in the public sector space, to navigate the DOD, the intel community, law enforcement." 2018-2019: Director of the Defense Program at the Center for a New American Security Northrup Grumman is one of its biggest donors, also gets funding from Lockheed Martin, Raytheon, Bell Helicopter, BAE Systems, General Dynamics, Boeing, and DynCorp. 2017-2018: Deputy Assistant Secretary of Defense for Strategy and Force Development Lead official in the creation of the 2018 National Defense Strategy 2010-2017: Center for a New American Security GWB administration (not listed on his LinkedIn) 2005-2006: worked with the Office of the Director of National Intelligence 2004-2005: President GWB's WMD Commission 2003: worked with the Coalition Provisional Authority in Iraq Transcript: 17:14 20:08 Lt. Gen. Ben Hodges: Second point of emphasis requires us to place importance on the greater Black Sea where. I believe the great power competition prevents great power conflict, failure to compete and to demonstrate interest and willingness to protect those interests in all domains, power vacuums and miscalculations which can lead to escalation and to actual conflict. This is particularly true in the greater Black Sea region, where Russia is attempting to maximize its sphere of influence. The Black Sea region should be the place where the United States and our NATO allies and partners hold the line. The Black Sea should matter to the west in part because it [was to the Kremlin.] taking the initiative away from the Kremlin denies the ability to support the Assad regime in Syria and then to live will reduce the flow of rich into Europe, or General Breedlove called the weaponization of refugee. Limit the Kremlin's ability to spread his thoughts of influence in the Balkans which is the Middle East and North Africa. 21:28 Lt. Gen. Ben Hodges: We must repair the relationship between Turkey and the United States. And see Turkey [?] as an exposed ally at the crossroads of several regions and challenges. Turkey is essential for deterrence of the Kremlin in the Black Sea region. And it is a critical both against ISIS and Iran we need to consider this relationship to be a priority, [but] condone or excuse several mistakes or bad choices about the Turkish Government. There are times are very quiet, but we think long term. The current Turkish administration will eventually change. But the strategically important geography of Turkey will never change. 23:31 Elbridge Colby: Allies and partners are absolutely essential for the United States in a world increasingly defined by great power competition, above all with China. Indeed, they lie at the very heart of the right US strategy for this era, which I believe the Department of Defense's 2018 National Defense Strategy lays out. The importance to the United States of allies and partners is not a platitude, but the contrary. For the first time since the 19th century, the United States is not far and away the world's largest economy. More than anything else, this is due to the rise of China. And that has become very evident. Beijing is increasingly using its growing power for coercive purposes. 24:08 Elbridge Colby: United States faces a range of other potential threats, including primarily from Russia against NATO, as well as from transnational terrorists, Iran and North Korea. In other words, there exists multiple challenges to US national security interests. Given their breadth and scope, America can no longer expect to take care of them essentially alone. Accordingly, we must address this widening shortfall between the threats we face and the resources we have to deal with them by a much greater role for allies and partners. 24:59 Elbridge Colby: Because of China's power and wealth, the United States simply must play a leading role in blocking Beijing's pursuit of hegemony in Asia. This means that the US defense establishment must prioritize dealing with China and Asia and particularly vulnerable allies and partners such as Taiwan and the Philippines. 25:24 Elbridge Colby: In particular, we will not be able to dedicate the level of resources and effort to the Middle East and Europe that we have in the past. We will therefore need allied partners to do their part not just to help defend our interests and enable a concentration on Asia but to defend themselves and their interests. 26:00 Elbridge Colby: The contemporary threats to us interest stem from China across Asia. Transnational terrorists largely in the Middle East, Russia and Eastern Europe, Persian Gulf area and North Korea in Asia. 26:11 Elbridge Colby: Yet the United States is traditional, closest and most significant allies are largely clustered in Western Europe in Northeast Asia. Many of these countries, especially Europe feel quite secure and are little motivated to contribute to more distant threats. This leaves wide areas such as South and Southeast Asia and the Middle East, for which long standing US alliances are of minimal help. The natural way to rectify this is for the United States to add partners and form necessary alliances to help address these gaps. 35:13 Elbridge Colby: In this effort, though, we should be very careful to distinguish between expanding our formal alliances or [?] alliances from expanding our partnerships, the former should be approached derivatively while the latter can be approached more liberally, when we extend an alliance commitment or something tantamount to it as in the case of Taiwan, we tie our credibility to that nation's fate. We should therefore be [cheery] about doings. In light of this, we should seek to expand our partnerships wherever possible. In particular, we should focus on increasing them in South and Southeast Asia and the Pacific Islands, where China otherwise might have an open field to [subordances] and add them to its pro hegemonium coalition. 27:41 Elbridge Colby: I do not see a near term need to add any allies to the US roster. But I do think we will increasingly need to consider this as the shadow of Chinese power darkens over the region. 27:53 Elbridge Colby: Our effort to expand our network of allies and partners should really be focused on states with shared threat perceptions. It has become something of a common place that shared values form the bedrock of our alliances. It is true that such values help allies, but the most useful alliances generally proceed from shared fears. The best motivator to fight is self defense. The states that have a shared interest in preventing Chinese or Russian or Iranian hegemony selves have a natural alignment with our own. This is true whether or not they are democracies. 29:00 Elbridge Colby: In Asia, given the scale proposed by Beijing, we should concentrate most of our allies like Japan, South Korea, the Philippines and Taiwan on readying to defend themselves alongside US Armed Forces and provide access to US forces in the event of a contingency. 29:16 Elbridge Colby: Meanwhile, we should assist partners like Vietnam, Singapore, Indonesia, with whatever means available to enable their defense against an ever more powerful China while concurrently seeking greater access and logistics support for US and other allied forces. 29:39 Elbridge Colby: Europe Finally, the overall us goal should be while preserving the fundamental us commitment to NATO's defense to have Europeans especially in northern and eastern Europe shoulder more of the burden of defending the Alliance from Russia assault. The reality is that given the stakes and consequences, the United States must prioritize Asia. United States must therefore economize in its second theater Europe. 35:13 Elbridge Colby: And move away from using these tools as leverage for key partners for domestic political reform or secondary geopolitical objectives. United States should always of course, stand proudly for free government that treats its people with dignity. We must keep our eye on the prize though China is the primary challenge to our interest in the world, including our government, both at home and abroad. Our top priority must therefore be to block its gaining predominance in Asia, which is a very real prospect. This means strengthening states in the region against Chinese power, whether or not they are model democracies. 35:15 Rep. Adam Smith (WA): When we should we just say, look, we're not going to worry about your domestic politics. We want to build the Alliance, however possible. How would we deal with extreme human rights abuses, as are alleged in the Philippines in terms of extra judicial killings, or in the case of India, and of course, we're dealing with this with Turkey and Europe as well, as you know, doing the arm sales with Russia, should we significantly back off on our sort of sanctions policy for those things? And if so, how do we signal that without without undermining our credibility? 40:55 Elbridge Colby: In a sense, what we're going to need to do to leverage this greater power of this network, you know, allies, partners, whatever their role is going to be interoperability, the ability to work to different standards to communicate with each other. That's partially a technical problem and an equipment problem, but a lot of it is human training and an organizational issue. And Taiwan, I think I'm very enthusiastic about the arms sales to Taiwan. And I know that one was recently reported, I hope it goes through because it's the kind of equipment that we want to see this kind of A2AD denial kind of capabilities to Taiwan, but actually, where I think would be really valuable to move forward with. And that's a sensitive issue, but I think this would be within the context of our trade policy would personally be on training, you know, and that's something we could think about with Vietnam as well. Obviously, the Indians have a very sophisticated military, but they're maybe we can offer there too. So I think that's a real sort of force multiplier. 42:00 Rep. Mac Thornberry (TX): Turkeys geography, history, critical role is always going to be important is certainly valid. And yet, not only are there human rights and governance issues, the current leader of Turkey has policies that contradict the, in many ways the best interests of the United States. So, take that specific example. We don't want to make enemies of Turkey forever. But yet, what do we do now? To to preserve that future when there's a different government, but yet make clear or in some way help guide them on a better policy path? 57:50 Christine Wormuth: We need to make adjustments to our posture in the region to be able to better deal with China. And so the announcement by Palau, for example, that it's willing to host US airfields and bases could be quite helpful to us. Even though they're relatively small. We do need to diversify our footprint. 1:24:52 Christine Wormuth: The challenge is that the many of the countries in the indo Pacific don't want to have to choose between the United States and China. They want to engage with China for very clear economic interests, while most of them lean towards the United States for security interests, and I think they're trying to sort of thread that needle. 1:32:07 Christine Wormuth: Turkey is a very challenging geostrategic problem. I was in the Obama administration when we were fighting ISIS, and we knew there was tension between the necessity to have partners on the ground and the Syrian Democratic Forces were what we had. We knew Turkey had issues with that. In my experience, however, the United States worked very hard and very closely with Turkey to try to assuage their concerns and nothing was ever enough for them. So we do have a challenge, they are very important in terms of where they are located, but the authoritarianism that Erdogan has turned to is concerning. So I think we have to keep the dialogue open and continue to try to keep turkey inside the fold, but at the same time, communicate that doing whatever they want is not acceptable. And the the S400 for example, is a key example of that. 1:34:07 Christine Wormuth: AFRICOM’s Zero Based review, I hope will shed light on which kinds of activities are helping us and helping our African partners. 1:35:36 Lt. Gen. Ben Hodges: The UK, France, Germany, Italy, Spain all have extensive efforts going on in Africa. So this is an opportunity once again, where we can work with allies to achieve what our objectives are. 1:40:00 Lt. Gen. Ben Hodges: What for sure brings a lot of military capability air landed forces to the a lot and that if for some reason, you know that it would have to be filled by us or the state or other allied to then that's a problem right? Sorry. But more importantly is control the strokes that can help the blacks in the Mediterranean. And so having a NATO ally has control and sovereignty over the strait we have the mantra. Hearing: Stemming a Receding Tide: Human Rights and Democratic Values in Asia, Committee on Foreign Affairs: Subcommittee on Asia, the Pacific, and Nonproliferation, September 22, 2020 Watch on Youtube Witnesses: Derek Mitchell President of the National Democratic Institute Returned to NDI in September 2018 after leaving in 1997 2012-2016: Former US Ambassador to the Republic of the Union of Myanmar (Burma) 2011-2012: U.S. Department of State’s first Special Representative and Policy Coordinator for Burma 2009-2011: Principal Deputy Assistant Secretary of Defense, Asian and Pacific Security Affairs (APSA) 2001-2009: Senior Fellow and Director of the Asia Division of the International Security Program at the Center for Strategic and International Studies (CSIS) 1997-2001: Special Assistant for Asian and Pacific Affairs in the Office of the Secretary of Defense 1993-1997: Senior Program Officer for Asia and the former Soviet Union at the National Democratic Institute 1986-1988: Foreign policy assistant for Sen. Ted Kennedy Dr. Alyssa Ayres Senior Fellow for India, Pakistan, and South Asia at the Council on Foreign Relations Consultant for the Japan Bank for International Cooperation Senior Advisor for McLarty Associates A global consultant firm "at home in corporate board rooms & government cabinet rooms, anywhere in the world" Member of the United States Institute of Peace 2010-2013: Deputy Assistant Secretary of State for Southeast Asia 2008-2010: Founding director of the India and South Asia practice at McLarty Asssociates 2007-2008: Special Assistant to the Undersecretary of State for Political Affairs Daniel Twining President of the International Republican Institute since 2017 Picked by outgoing President, Sen. John McCain 2009-2016: Former director of the Asia Program at the German Marshall Fund 2007-2009: GWB State Department Policy Planning staffer 2001-2004: Foreign Policy Advisor to Sen. John McCain Transcript: 16:12 Lt. Gen. Ben Hodges: Last year I introduced the bipartisan Cambodia democracy act which passed the House overwhelmingly, it would impose sanctions on those in Cambodia responsible for undermining democratic rule of law in the country. We must be especially cognizant of democracies in Asia in danger of backsliding into autocracy, with China's help with their alternative to Western democracies, and that is Chinese socialism with Chinese characteristics that is communism, regardless of how they paint it and try to rename it. 21:10 Derek Mitchell: For nearly four decades, my organization, the National Democratic Institute, working alongside our partners at the International Republican Institute, and the National Endowment for Democracy has assisted the spread and institutionalization of democracy around the world. Let me say at the start that we can only do this work thanks to the sustained bipartisan support of Congress, including from this subcommittee. So for that we are truly grateful. 21:50 Derek Mitchell: Today NDI maintains nearly a dozen offices in the Indo-Pacific region. And last week we just received clearance from the Taiwan government to open an office in Taipei, which we will do soon. 30:07 Dr. Alyssa Ayres: Sri Lanka after a five year period of improvement is now moving in the other direction with the return of the Rajapaksa government. The new political configuration will not pursue progress on reconciliation and accountability for the end of the Civil War, and the newly elected parliament is already hard at work, the constitutional amendment to expand presidential powers. 34:21 Daniel Twining: Beyond China the past year has seen countries once viewed as bright spots for democracy like Malaysia and Sri Lanka, regress due to political infighting, personality politics and failure to deliver promised reforms. 1:48:50 Dr. Alyssa Ayres: I do believe that the creation of the DFC is important. It is my understanding that it is not quite up and running 100%. So we have yet to really see what it can do as a potential alternate to these kinds of infrastructure under writings. The other piece of the DFC is that is it in part designed to help crowd in private sector engagement and private sector investments. So that's another part of the story. I think we may need more time before we're able to see how effective this mechanism can be. 1:49:22 Dr. Alyssa Ayres: I would note that we also had another very effective source of US government assistance that depends on, his premise on good governance indicators. And that's the Millennium Challenge Corporation. And I would just caution that in the South Asia region, we have now seen two examples in Nepal and in Sri Lanka, were the long process of engaging toward a Millennium Challenge compact agreement, large investments, about 500 million in each case towards transportation and power infrastructure. These have actually been held up in both of those countries because of political concerns. The Nepali government doesn't want to be part of the US-Indo Pacific strategy or feel that it is somehow being brought into the Indo-Pacific strategy. The Rajapaksa government is suspicious of the US MCC. So I would just offer those two examples of cases where we've got a terrific tool, but it's run into some challenges for political reasons and the countries of concern. 1:50:29 Daniel Twining: Thank you, Congressman, you've been such a leader, including with your Cambodia democracy act. And you know, that's a reminder that we do have the tools and, and leverage. The Europeans in Cambodia have suspended trading privileges that they had offered to Cambodia. Cambodia is very reliant on our GSP still. So some of these economic instruments matter in both a negative sense, but also in a positive sense. When countries do well, we should be working with them on new trade and financial arrangements, the Chinese do come in and do this in their own way. And we should get back to that as a country. Sir, you mentioned, do we withdraw support when a country backslides, on democracy? You know, I would argue that most of our support for country should not go directly to their governments, should go to independent civil society, free media, independent institutions and not just go into a central coffer that disappears. In the past, we've gotten a lot smarter about this as a country, but in the past, a lot of us development assistance disappeared because we were giving it to friendly autocracies in some cases, who did not have any means of accounting for it. So let's make sure that we invest in these democracy and governance instruments because we want to make sure that US taxpayer money is being used well. Hearing: U.S. ENGAGEMENT IN THE INDO-PACIFIC AND BEYOND, Committee on Foreign Relations, September 17, 2017 Watch on C-SPAN Read Transcript Witnesses: Julie Chung Principal Deputy Assistant Secretary for Western Hemisphere Affairs at the State Department Philip T. Reeker 2019 to present: Acting Assistant Secretary of State for European and Eurasian Affairs 2017-2019: Civilian Deputy to the Commander of the US European Command 2014-2017:Principal Officer and Consul General at the US Consulate General in Milan, Italy 2011-2014: Deputy Assistant Secretary of State fo rEuropean and Eurasian Affairs 2008-2011: US Ambassador to Macedonia 2007-2008: Counselor of Public Affairs at the US Embassy in Iraq 2004-2007: Deputy Chief of Mission at the US Embassy in Hungary 1999-2004: Spokesman for the US State Dept David R. Stilwell Assistant Secretary for East Asian and Pacific Affairs at the State Department Transcript: 17:44 David R. Stilwell: For years, we in the international community credited Beijing's commitments that facilitating China's entry into the rules based international order would lead to increasing domestic reform and opening. Beijing's persistent flouting of these commitments has shattered those illusions. It is now clear to us and to more and more countries around the world that PRC foreign and security policy seeks to reshape the international environment around the narrow interests and authoritarian values of a single beneficiary. That is the Chinese Communist Party. 22:19 David R. Stilwell: We sincerely appreciate congressional leadership in establishing the new counter China influence fund in fiscal year 2020 Appropriations Bill. This very important provision provides the department with a flexible mechanism that will bolster our efforts to strengthen our partners resiliency to Chinese malign influence worldwide. The initial round of CCIF funding solicitation resulted in over 400 project submissions from around the globe, with demand far outstripping the appropriate funding. 29:57 Philip T. Reeker: By using platforms like the One Belt One Road initiative, the Chinese Communist Party endeavors to create dependencies and cultivate client state relationships through the 17 Plus One initiative which involves 12 countries that are both NATO and EU members primarily in Central and Eastern Europe, China aims to achieve access and ownership over valuable transportation hubs, critical infrastructure, ports and industries. 31:09 Philip T. Reeker: Using authorities granted by legislation members of this committee introduced, as mentioned the bipartisan Build Act and the European Energy Security and Diversification Act, we've been able to begin leveraging the New Development Finance Corporation to try to catalyze key investments in strategic projects. Most notable I'd point to Secretary Pompeo. His pledge at the Munich Security Conference earlier this year of $1 billion, a commitment to the Three Seas Initiative in the Czech Republic which Secretary Pompeo visited just last month, they have transformed from a target of Chinese influence to a leader in the European awakening. 33:29 Philip T. Reeker: Although China's GDP is about eight times the size of Russia's, Russia remains the primary military threat to Europe and the strategic priority for most of our allies and partners, particularly those in Central and Eastern Europe. Russia and China are more closely aligned strategically than at any point since the 1950s. And we see growing cooperation across a range of diplomatic, military, economic and information activities. 46:15 Julie Chung: In terms of [cepheus], and investment screening, we have extensive engagements in the region. We have been sending technical delegations to countries in the region to explain how public procurement processes and transparent processes work. We have helped governments build that capacity through the America Crece initiative. We have 10 mo use now signed with countries throughout the region. And that's part of the the tool to use in addressing the corruption issues that China is bringing to the region. How do we ensure the countries have the right tools in place, the practices in place, the procurement practices and regulatory framework to the private sector companies want to come and invest in those countries and ensure they have a level playing field to be working through the America Crece initiative. 47:17 Julie Chung: DFC has been a wonderful tool and resource that we've been able to now utilize more than ever, in from the former OPEX utilities, not expanding that broader base in Latin America and the Caribbean. So DFC in our region has already invested and has pledged to invest $12 billion in just the Western Hemisphere alone, and in Central America, $3 billion. So it's already invested in Central America, in El Salvador, for instance, on an LNG project, and other projects that are forthcoming. 1:17:16 Philip T. Reeker: Three Seas Initiative was developed by countries dozen countries in the Central and Eastern European region to provide alternatives particularly in a north-south direction for trade and infrastructure, and we have stepped in to support the Three Seas not as a member, but as an interested partner. And Secretary Pompeo outlined, as I mentioned, that the development Finance Corporation is offering up to a billion dollars in matching investment funds for opportunities throughout that region. 1:35:00 Julie Chung: Taiwan and the United States are working together in Latin America. So they announced financing to provide SME loan support for Latin American Central American region through the kabe. The Central American Bank of Government Integration. So that's one example of where we're providing that funding into the region. There's also a $26 million loan that DFCS provided to provide telecom towers in Peru and Ecuador 500 telecom towers, and this addresses both our strategic interest as well as a 5G telecommunications interest that where China is trying to take over and really control that that sector. 1:50:29 Julie Chung: In terms of DFC and working on digital authoritarianism, there's no better example in the region then in Maduro's regime, the authoritarian regime of Maduro and working in close concert with China, and China's ZTE has long had a relationship with the Maduro regime and providing the carnet de patria which spies on civil society and opposition leaders and determines how who gets what food allocations within that country. And so right now, of course, we are not engaging in DFC in Venezuela. But in a democratic future. When we have a democratic transition in that country. We would love to bring DFC into it and help rebuild. Hearing: THE HEALTH, ECONOMIC, AND POLITICAL CHALLENGES FACING LATIN AMERICA AND THE CARIBBEAN, Committee on Foreign Affairs: Subcommittee on the Western Hemisphere, Civilian Security, and Trade, September 15, 2020 Watch on Youtube Witnesses: Monica de Bolle, PhD Professor of Latin American Studies at the School of Advanced International Studies at Johns Hopkins University Senior Fellow at the Peterson Institute for International Economics Senior Advisor with International Capital Strategies (not listed on her hearing bio) Former professor of macroeconomics at the Pontifical Catholic Universtiy of Rio de Janeiro Managing partner of Galanto MBB Consultants, a macroeconomic consultancy firm based in Brazil Former economist at the International Monetary Fund Michael Camilleri Director of the Peter D. Bell Rule of Law Program for Inter-American Dialogue Senior Advisor at WestExec Advisors since February 2018 (not listed on his hearing bio) The firm founded by the incoming Secretary of State, Antony Blinken Former Western Hemisphere adviser on Obama's Secretary of State's Policy Planning Staff and Director for Andean Affairs at the National Security Council from 2012-2017 Former human rights specialist at the Organization of American States Former senior staff attorney at the Center for Justice and International Law Member of the Council on Foreign Relations Eric Farnsworth Vice President of the Council of the Americas since 2003 Former Managing Director of ManattJones Global Strategies, a consulting firm from 1998-2005 Former member of the global public policy division of Bristol-Meyers Squibb, a multinational pharmaceutical company Former Senior Policy Advisor to President Bill Clinton from 1995-1998 Former Foreign Affairs Officer at the State Department from 1990-1995 Former Services and Investment Industry Analyst at the Office of the US Trade Representatives in 1992 Transcript: 25:10 Rep. Francis Rooney (FL): US international development Finance Corporation will play a crucial role in investments in the region, which I believe can help the recovery and also as long term economic well being 2:08:13 Eric Farnsworth: Notably, Washington is taking actions to build a forward looking economic recovery agenda. Among them the Americas Crece, a program announced at the end of 2019 and enhanced financing facilities through the newly minted Development Finance Corporation. 2:09:21 Eric Farnsworth: Economic Recovery must be at the forefront of the pending summit of the Americas. Latin America already suffers from one of the lowest levels of intra regional trade worldwide, for example. The gains from expanded intra regional trade would establish sounder economic footing while helping to moderate the cyclical nature of commodities markets, as well. Nations across Latin America and the Caribbean can focus more attention on improving their respective investment climates. Mr. Rooney, the ranking minority member has made this case effectively many, many times. For its part, the United States should come to the 2021 summit with a robust economic expansion initiative. Absent a massive economic financial package of debt relief and new lending, renewal of a hemispheric trade and investment agenda will be the best way to promote regional recovery, support US and regional economic interests and renew a regional strategic posture that China has begun to challenge. 2:11:03 Julie Chung: So how does the United States continue to advocate democracy in Venezuela? I say sham of legislative election and the end of Guaido's mandate are rapidly approaching. How do we do that? Well, I don't if know if [inaudible] wanted this question. 2:13:03 Eric Farnsworth: There are huge amounts of illicit money being made and moved in Venezuela through illegal activities, illegal gold mining, drug trafficking and the like. And one of the best ways I think to get at the regime is to stanch the flow of those financial resources. And frankly, to identify and to freeze those funds and then also to begin to seize them and take them back at once the economic incentives for illegal behavior are removed or at least reduced, perhaps the political dynamic in Venezuela will change that people will begin to see that they really have to find a way out from this mess frankly, that Nicolas Maduro has created. 2:14:14 Monica de Bolle, PhD: It will be very hard to get other Latin American countries to focus on the issues in Venezuela given that they have runaway epidemics in their own countries. And we shouldn't lose sight of the fact that amongst the 10 countries that have the largest or the highest per capita death rate in the world right now are all in Latin America. 2:16:00 Michael Camilleri: Unfortunately, the Guaido interim government, the the National Assembly, the G4 are not in the same position they were in a year or your half ago, the balance of forces on the ground in Venezuela has tilted in favor of the Maduro regime. And so that will that will require us to calibrate our own efforts and invite view we need to be realistic about the fact that some sort of negotiated pathway to free and fair elections ultimately is the most realistic and the most peaceful, frankly, path out of the the awful situation that the country finds itself in. 2:23:21 Monica de Bolle, PhD: Apart from corruption, which is certainly a problem in the oil sector as well as in other parts of the Venezuelan economy, there's also been dramatic underinvestment in the oil industry, which has now led the country to this situation where, rather than being a very big net oil exporter, as they used to be in the 1980s in the 1990s, they've now become a net oil importer, which shows exactly how much you can squander your country's resources and just basically run an economy to the ground. 2:33:58 Eric Farnsworth: And what we're seeing is some concern in the investor community about actions that have been taken perhaps on the backtracking on the reform agenda around energy in particular, but in other sectors as well, canceling contracts that have been previously agreed, and some other actions like that and the investment community is very cautious. Hearing: PROTECTING DEMOCRACY DURING COVID–19 IN EUROPE AND EURASIA AND THE DEMOCRATIC AWAKENING IN BELARUS, Committee on Foreign Affairs: Subcommittee on Europe, Eurasia, Energy, and the Environment, September 10, 2020 Watch on Youtube Witnesses: Douglas Rutzen President and CEO of the International Center for Not-for-Profit Law Professor at Georgetown University Law Center Advisory Board member of the United Nations Democracy Fund Therese Pearce Laanela Head of Electoral Processes at the International Institute for Democracy and Electoral Assistance Joanna Rohozinska Resident Program Director for Europe at the Beacon Project at the International Republican Institute Senior program officer for Europe at the National Endowment for Democracy at least as of 2019. She has worked there for about a decade Jamie Fly Senior Fellow at the German Marshall Fund and Co-Director of the Alliance for Security Democracy Senior Advisor to WestExec Advisors Co-founded by incoming Secretary of State, Antony Blinken Former President and CEO of Radio Free Europe/Radio Liberty in 2019 & 2020 Former counselor for foreign and national security affairs for Sen. Marco Rubio from 2013-2017 Former Executive Director of the Foreign Policy Initiative from 2009-2013 Former member of GWB's National Security Council from 2008-2009 Former member of GWB's Office of the Secretary of Defense from 2005-2008 Transcript: 53:30 Joanna Rohozinska: Lukshenko must be held responsible for his choices and actions. Word mating strategies with transatlantic allies should be priority and to call for dialogue, immediate release of political prisoners and support for the political opposition's demands for holding elections under international supervision and beginning negotiations on a Lukshenko transition. 53:56 Joanna Rohozinska: Support for democracy requires patience as well as long term commitment and vision. This has been made possible with the support of Congress to IRI and the family. Thank you and I look forward to your questions. 1:03:05 Therese Pearce Laanela: Institutions that are as strong...What we are seeing... those that are able to safeguard and against disinformation for example, they are working in innovative ways because this isn't a challenge that existed really as much before social media and one of the things that we're seeing is a kind of interagency cooperation, a partnership between private and public. That's really hasn't been seen before. Let me just take Australia as a case, but the working together with social media companies and government agencies and security agencies and election officials for rapid reaction to anything that comes in and that kind of seamless communication between agencies, that is one of the ways in which we can protect. 1:04:15 Jamie Fly: We have tools. Radio Free Europe, Radio Liberty has a Bella Russian language service Radio Svoboda which has significant of followers inside Belarus. The problem is that Lukashenko like many other authoritarians have realized that when they face significant pressure, they should take the country offline. And Belarusian authorities have done that on a regular basis, which makes it much more difficult to communicate and allow information to spread freely. So what they really need outlets like Svoboda and other independent media are access to internet circumvention tools, which are also funded by the State Department and the US Agency for Global Media. 1:09:57 Douglas Rutzen: China is providing surveillance technology to countries including Kyrgyzstan, Tajikistan, Uzbekistan, and Serbia. They also provided a $2 billion dollar loan to Hungry to construct a railway which Hungry then classified as a state secret in terms of the construction. 1:19:28 Brian Fitzpatrick: In 2013, in 2000, and he saw large scale protests in Ukraine, following what many believed to be a falsification of elections by their federal officials. So my first question for the entire panel, do you believe that Belarus protests could lead to a revolution similar to the one we saw in Ukraine and secondarily, on Tuesday, President Lukashenko, refused to rule out the idea of holding new elections, and acknowledge that he may have overstayed his time at office, whether or not you see revolutions similar to Ukraine, do you think that these protests could lead to an actual change in leadership? Joanna Rohozinska: So I take it as a question to me. I mean, I think that things have been building up and I would say that with this similarity to Ukraine was that there was also a deep seated frustration with corruption. Here, it's less about corruption. But it's still meets, where you have the accountability and transparency aspect of it that I was mentioning in my testimony. And I think that the frustration with the lack of responsive government and being treated like animals, frankly, is what they say, is what finally boiled over, but there's been, there's been an uptick in protests in Belarus, if you watch these kinds of things over the past two years, over the parasite tax, for example, which was also was a special tax that was put on unemployment, and on to penalize people who are unemployed, is trying to target civic activists, but it ended up reaching far farther than that. So you can see things percolating below the surface for quite a long time. Now. You never know when it's going to blow. Here, I think that there was just the COVID, underlay everything and it mobilized such a broad swath of society, that the trigger event was finally the elections, which again, demonstrating a degree of hubris they decided not to put off right, they figured that holding the elections at the beginning of August was the best thing to do, because there is always a low torque turnout and all this, frankly, because people tend to go out to the countryside. So they simply miscalculated. They did not understand how the people were feeling
Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, a achevé, vendredi 18 décembre, la mission débutée une semaine plus tôt en RDC. Il a rencontré les acteurs politiques du pays dont le président Félix Tshisekedi, Martin Fayulu et d’autres parties prenantes à la crise institutionnelle qui s’est installée. Quel est son point de vue sur la crise politique congolaise ? Quelle priorité pour la Monusco dont le mandat a été renouvelé vendredi ? Il répond aux questions de Patient Ligodi. Depuis six mois, il y a blocage au sommet de l’État. Cette crise était-elle inéluctable ? Jean-Pierre Lacroix : Lorsque je suis passé à Kinshasa, j’ai rencontré le président de la République, j’ai rencontré les acteurs politiques. Pour nous, ce qui est important, c’est d’être en mesure de travailler en partenariat avec les autorités congolaises. Ce n’est pas à nous de prescrire tel ou tel choix de majorité, telle ou telle orientation politique, telle ou telle mesure, pas du tout. Ce n’est pas notre rôle. En revanche, nous avons besoin de nous appuyer et d’appuyer des politiques, des actions, des initiatives qui sont initiées par les autorités qu’elles soient nationales ou locales. Et en ce sens, ce qui est souhaitable de notre point de vue évidemment, c’est que rapidement puisse se mettre en place un gouvernement, de manière à ce que ce partenariat, nécessaire entre les Nations unies et les autorités congolaises, puisse continuer et même s’intensifier. Selon vous, Félix Tshisekedi a-t-il fait le bon choix en cherchant une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale ? Là aussi, ce n’est absolument pas aux Nations unies de faire le moindre commentaire sur ce sujet. Nous avons besoin d’appuyer des politiques qui permettent de faire avancer des dossiers importants sur la sécurité et sur la création des conditions pour que le développement puisse s’intensifier, notamment dans les zones troublées de l’Est, où nous sommes plus présents. Entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, la communauté internationale ne cache pas sa préférence pour Félix Tshisekedi. Est-ce aussi votre opinion ? Vous me posez encore une fois une question sur la politique intérieure congolaise. Mais regardons les choses, disons, d’une autre manière. Que font les Nations unies ? Que fait la Monusco ? Nous soutenons la population, nous faisons de la protection des civils. J’étais hier et avant-hier dans deux zones, une au Nord-Kivu dans ce qu’on appelle la région du Masisi, Walikale, le lendemain à Bunia et ensuite dans la région de Roe où il y a un camp de personnes déplacées. Sur le court terme, là où nous le pouvons, nous faisons le maximum. Nous apportons de la sécurité, nous aidons les collègues des agences humanitaires à apporter un soutien à ces populations vulnérables. Ensuite, il y a la question du long terme. Comment faire en sorte qu’une sécurité durable s’installe, que l’État de droit s’installe, que les activités économiques puissent se développer ? Et là, les Nations unies, les partenaires internationaux, la Monusco peuvent aider. Et elles aident, elles font déjà du travail en matière d’aide, construction des capacités de l’État, la sécurité, la justice, etc. Mais ce qui est indispensable, encore une fois, ce sont les politiques initiées par les autorités locales et nationales dans ces grands domaines. Comment renforcer les forces armées, les forces de sécurité, comment renforcer la justice, comment faire en sorte que le retour de l’État se fasse dans toutes les régions où il est peu ou pas présent, comment engager un programme qui crée les conditions pour le développement économique ? Le mandat de la Mission de l’ONU au Congo, la Monusco, est prorogé d’un an. Sur quoi faut-il mettre un accent particulier pour l’année 2021 ? D’abord, sur les régions qui sont les plus touchées, c’est le sens des orientations qui ont, jusque-là, présidé à l’évolution de la Monusco, c’est-à-dire les régions de l’Est, et notamment l’Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, une partie du Tanganyika. Ailleurs, dans les Kasaï, progressivement la Monusco a cédé la place à d’autres formes de soutien international, en partenariat évidemment avec les autorités congolaises. Et puis, un peu plus tard, nous envisageons dans le Tanganyika qu’il puisse se faire également la même chose. C’est une concentration sur les zones les plus difficiles, priorité bien sûr à la protection des civils, renforcer le partenariat avec les institutions, les autorités congolaises. Il y a en ce moment ici une situation politique que vous avez évoquée, on ne sait pas évidemment de quelle manière elle va se dénouer. Nous espérons que ce dénouement sera assez rapide. Au-delà du travail très important, mais plus de court terme d’appui à la population déplacée, humanitaire, sécuritaire, il y a vraiment le travail sur des sujets de plus long terme qui permet d’envisager que, progressivement, une opération de maintien de la paix puisse céder la place à d’autres partenariats internationaux dès lors que les conditions de sécurité notamment seraient plus favorables.
Rien ne va plus entre les deux formations au pouvoir : l’attelage FCC (le Front commun pour le Congo), de Joseph Kabila, et Cach (Cap pour le changement) de Félix Tshisekedi n’est pas loin de la sortie de route. « Le prétexte de cette nouvelle brouille, relate Ledjely en Guinée, se trouve être trois propositions de loi portées par deux députés du FCC, Sakata et Minaku. Des propositions de loi portant sur la réforme de la justice qui ne font pas l’unanimité. En effet, on soupçonne derrière certaines dispositions préconisées par les deux parlementaires, une volonté de subordonner le système judiciaire à l’exécutif en général et au ministre de la Justice en particulier. Mais ce qui a provoqué la crise, pointe Ledjely, c’est la transmission par le ministre de la Justice des observations du gouvernement relatives à ces trois propositions à l’Assemblée nationale, sans en référer ni au président Félix Tshisekedi, ni au gouvernement. Une attitude que le chef de l’État interprète comme un déni de son autorité. Un comportement qui l’a irrité à un tel point qu’il a brusquement interrompu sa participation au Conseil des ministres qu’il présidait vendredi dernier. Puis, poursuit Ledjely, dès le lendemain, les choses se sont accélérées avec l’interpellation de Célestin Tunda Ya Kasende, le vice-premier en charge de la Justice (sous pression, le Parquet a relâché le ministre après une simple audition). Puis, hier dimanche, il y a eu cette sortie sous forme de protestation du premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilukamba. Bref, le tandem au sommet de la RD Congo a connu des jours plus sereins. » Pour Le Potentiel à Kinshasa, la peur a changé de camp « L’interpellation du vice-Premier ministre en charge de la Justice secoue la classe politique autant qu’elle ravive le feu allumé par les trois propositions de lois initiées par les députés FCC, Minaku et Sakata, sur la réforme de la justice. Pour les caciques du FCC, les juges commencent à pécher par excès de zèle. Mais pour une large opinion, pointe Le Potentiel, c’est la peur qui hante le camp kabiliste, ceux qui ont trempé 18 ans durant, dans le détournement des deniers publics. Entre les deux, un fait se dégage : le Parquet a délivré et exécuté contre son "chef hiérarchique" un mandat d’amener ! Est-ce le premier pas vers l’État de droit ?, s’interroge le quotidien kinois. Sinon, pourquoi la République des juges fait-elle peur aux bonzes du FCC ? » En tout cas, apeuré ou pas, le camp Kabila s’en tire bien à nouveau, estime Afrikarabia. « L’interpellation inédite du ministre de la Justice et sa rapide libération, montre que dans le rapport de force permanent entre le président Tshisekedi et Joseph Kabila, c’est bien l’ancien président qui a de nouveau remporté la bataille, affirme le site spécialisé sur la RDC. À chaque bras de fer avec le FCC, l’UDPS et Félix Tshisekedi sont le plus souvent obligés de battre retraite. On se souvient de la rocambolesque destitution du député UDPS Jean-Marc Kabund de son poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale en mai dernier. Et à la question de savoir qui détient réellement le pouvoir en République démocratique du Congo ? La réponse devient de plus en plus claire avec ce nouvel épisode, pointe Afrikarabia. Le FCC détient l’ensemble des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires… ce qui fait dire à certains observateurs que la République démocratique du Congo bascule petit à petit vers un régime parlementaire, affublé d’un président sans réels pouvoirs. » Pour Le Pays au Burkina, « la brouille entre le FCC et le Cach n’est pas étonnante. Tôt ou tard, cela devait arriver. En effet, le mariage entre Kabila et Tshisekedi n’a jamais été une union d’amour, relève le quotidien ouagalais. C’est un mariage qui n’a été dicté que par les intérêts. Kabila, pour garantir l’impunité à sa personne et à ses partisans, n’avait pas hésité à manipuler les résultats des législatives et de la présidentielle. Pour faire avaler la pilule, il avait concédé la présidentielle à Félix Tshisekedi au détriment de Martin Fayulu. En contrepartie, Tshisekedi avait promis à son bienfaiteur de ne "jamais fouiner dans le passé". C’est de ce deal qu’est née l’alliance des deux personnalités. Depuis lors, les scènes de ménage ne font que se succéder. »
Dans de nombreux pays du continent, les mesures drastiques prises ces dernières semaines pour endiguer la propagation du coronavirus sont peu à peu assouplies ou même levées pour certaines. « Déconfinement et levée de quarantaine en Afrique : le continent se réveille doucement, dans l’incertitude et l’anxiété », s'exclame le quotidien Aujourd'hui à Ouagadougou. En effet, au Burkina Faso, « Ouaga-Bobo-Ouahigouya-Kaya… reprennent des couleurs, constate le journal. C’est hier que l’administration des écoles, lycées et collèges a fait sa rentrée, en attendant celle des élèves qui débute à partir du 11 mai pour les élèves des classes d’examen. A des milliers de kilomètres, au pays des Grands Lacs, le déconfinement s’est ébranlé également, pointe Aujourd'hui, les entreprises reprendront à pas de sioux le travail, hôtels et restaurants écartent aussi leurs rideaux pour la clientèle. (…) Le géant aux pieds d’argile, le Nigéria, qui avait du mal à confiner les populations comme son pendant de l’Afrique australe, l’Afrique du Sud, le Nigéria commence à lever les restrictions, constate encore Aujourd'hui, dans les agglomérations d’Abuja, de Lagos et d’Ogun. Dans ces villes qui ne dorment quasiment jamais, c’est un ouf de soulagement pour tout le monde (…). En Tunisie les secteurs de la santé et de l’alimentaire commencent à respirer un peu, mais les classes restent closes. Bref, conclut le quotidien burkinabé, partout en Afrique, après 2 mois de vie obsidionale, les populations amorcent un retour en douceur à une cadence normale. » Pression sociale et économique intenable ? L'Observateur Paalga, pour sa part, s'interroge sur les causes et les effets de ce déconfinement... « Que ce soit à Abuja, à Kigali ou à Ouagadougou, la question qu’on se pose légitimement est celle-ci : lève-t-on les mesures restrictives des libertés individuelles et collectives parce que la situation est sous contrôle et que le pire serait passé ou bien la pression sociale et économique est devenue si intenable qu’entre deux maux, les dirigeants ont choisi ce qu’ils pensent, et espèrent être le moindre ? Manifestement, c’est cette seconde hypothèse qui semble prévaloir, répond le journal, à moins que ceux qui nous gouvernent soient à l’image de nos peuples, enclins à penser, au pire que cette chose n’existe pas, au mieux qu’elle n’est pas si méchante que ça, au point de risquer de mourir de faim et d’asphyxier davantage des économies qui étaient déjà bien fragilisées. (…) Quoi qu’il en soit, conclut L'Observateur Paalga, il faut espérer pour nos autorités, et pour tous, que la bombe virale tant redoutée ne finira pas par exploser au-dessus de nos têtes parce que, si tel devait être le cas, on ne pourrait plus rattraper les erreurs commises. » Le Sénégal maintient son dispositif Le Sénégal, de son côté, poursuit sa politique de lutte contre la pandémie... « Le président Macky Sall a prolongé une nouvelle fois jusqu’au 2 juin l’état d’urgence décrété le 23 mars et assorti d’un couvre-feu nocturne », pointe Le Monde Afrique. « La pandémie est relativement contenue au Sénégal, qui a déclaré officiellement 1.182 cas de contamination et neuf décès depuis le 2 mars. Mais, relève le journal, les autorités mettent en garde contre le risque persistant d’une contagion étendue à laquelle le système de santé ne serait plus en mesure de faire face. » Ces « présidents en salle d'attente... » Enfin, à lire dans Jeune Afrique, cette enquête sur « ces 'présidents' en salle d'attente » : c'est à dire sur ces opposants qui se sont présentés à l'élection présidentielle, qui n'ont pas été élus officiellement mais qui sont certains de l'avoir été... « Jean Ping (au Gabon), Maurice Kamto (au Cameroun), Martin Fayulu (en RDC), Agbéyomé Kodjo (au Togo)… Les institutions de leur pays leur ont donné tort, douchant leur rêve présidentiel, mais ils continuent de revendiquer la magistrature suprême. » Jeune Afrique nous propose donc une « plongée dans le quotidien de ces 'présidents élus' qui ne gouvernent pas, mais qui n’abandonnent pas. Quels sont leurs espoirs ? Comment organisent-ils leur résistance et comment luttent-ils contre le temps et l’oubli ? Comment tiennent-ils financièrement sur un continent où il est difficile de peser sans entretenir et redistribuer ? » Premier volet de cette enquête de Jeune Afrique : gros plan sur Martin Fayulu en RDC, « convaincu que la communauté internationale l’a 'trahi'. Il continue pourtant de s’activer et enchaîne les rendez-vous dans l’espoir – vain ? – de faire avancer sa cause. »
Kiongozi wa upinzani nchini DRC Martin Fayulu, anataka maandamano yafanyike nchini humo kumshinikiza rais Felix Thisekedi aondoke madarakani kama ilivyokuwa nchini Sudan na Algeria. Fayulu anasema yeye ndiye aliyeshinda Uchaguzi Mkuu wa mwaka 2018. Tunachambua hili kwa kina.
Can the Democratic Republic of Congo set itself on a path of peace and reconciliation? HARDtalk’s Zeinab Badawi speaks to opposition politician and presidential election candidate Martin Fayulu. Last December's landmark elections ended 18 years of divisive rule by Joseph Kabila when Felix Tshisekedi was declared the winner. But Mr Fayulu claims he was in fact the victor and the presidency was stolen from him. Is Mr Kabila still controlling the DRC - a giant country ravaged by war, poverty and disease - behind the scenes? Image: Martin Fayulu (Credit: Kenny Katombe/Reuters)
Can the Democratic Republic of Congo set itself on a path of peace and reconciliation? HARDtalk’s Zeinab Badawi speaks to opposition politician and presidential election candidate Martin Fayulu. Last December's landmark elections ended 18 years of divisive rule by Joseph Kabila when Felix Tshisekedi was declared the winner. But Mr Fayulu claims he was in fact the victor and the presidency was stolen from him. Is Mr Kabila still controlling the DRC - a giant country ravaged by war, poverty and disease - behind the scenes? Image: Martin Fayulu (Credit: Kenny Katombe/Reuters)
Precies een maand geleden gaan miljoenen Congolezen stemmen voor presidentsverkiezingen waar ze al jaren op zitten te wachten. De katholieke kerk en heel wat internationale waarnemers zijn er snel zeker van: Martin Fayulu wint makkelijk. Maar de officiële resultaten duiden Felix Tshisekedi aan als opvolger van Kabila. Waarom leggen de Congolezen en de internationale gemeenschap zich daar bij neer? Waar moet het nu naartoe met het land en zijn inwoners? En welke rol zal de oude president in dat verhaal spelen? Stijn Vercruysse zocht antwoorden.
The African Union has postponed the visit by a high-level delegation to the Democratic Republic of Congo. The delegation was due to arrive in the DRC today to discuss concerns over the results of last months presidential poll. The country's Constitutional Court has upheld the victory of Felix Tshisekedi. Runner-up Martin Fayulu disputes the results saying he is the true winner. Regional body SADeC has endorsed the court ruling and called for the congolese people to respect the outcome. The AU however has joined the Catholic Church in expressing serious reservations about the counting process after the elections.
The Democratic Republic of Congo held elections on December 30th that would mark the country's first peaceful transfer of power since its independence in 1960. The long serving ruler, Joseph Kabilla had effectively delayed these elections for years, but finally promised to step down and cede power to the winner of these elections. Votes were cast. Ballots were counted. A winner declared--and according to several reports a massive fraud was perpetrated. The Catholic Church, which served as independent election monitors, said that the declared result do not match their data. And on January 15th the Financial Times newspaper obtained the raw data from electronic voting machines, which demonstrated a wide margin of victory for opposition candidate Martin Fayulu. On the line with me to discuss what appears to be industrial scale election fraud in the DRC is Ida Sawyer. She is the deputy director of Human Rights Watch's Africa division and a longtime observer of politics in the DRC. In this conversation she explains who the main candidates are; why this election is so significant, and what it means that Over the next several weeks and perhaps months this election related drama will unfold in the DRC. This conversation gives you the context you need to understand and interpret events as they unfold. Join our referral program! Before we begin, I wanted to let you know about a way you can share this podcast with others who are similarly interested in global issues beyond the headlines. I'm launching a referral program in which for the simple act of telling people about the show, you can earn some freebies and rewards. If you tell just one person about the show, I'll send you my specially curated list of over 50 Twitter handles and Instagram accounts that every global affairs nerd should follow. The rewards get better from there, including a podcast mug and tote bag, and a free trial of my DAWNS Digest news clips service. To learn more and enter this limited time promo, you can go to Global Dispatches Podcast.com or click on the link in the description field of this podcast episode.
Opposition presidential candidate in the Democratic Republic of Congo Martin Fayulu , has filed an appeal in the constitutional court against last month's poll result. Fayulu insists he won the vote and has demanded a manual recount, but the electoral commission declared rival Felix Tshisekedi the winner. Troops have been deployed near Fayulu's residence and outside the court. Elvis Presslin spoke to our correspondent in the DRC Chris Ocamringa and Political analyst Jean Bwasa...
The leader of the Engagement for Citizenship and Development party Martin Fayulu, has questioned the legitimacy of the results of the November 30 elections in the Democratic Republic of Congo. Election authorities in that country announced Felix Tshisekedi, who is a veteran politician and has been Joseph Kabila's rival for years, as the provisional winner. The Constitutional Court is yet to endorse the results. Fayulu says he does not believe that Tshisekedi managed to secure 7 million votes. The DRC's former coloniser France is also doubting the outcome. However, Congolese nationals living in Joburg, South Africa, are happy about the results.
On December 30th 2018, the Democratic Republic of the Congo held elections for the presidency. The elections were due in December of 2016, but has been delayed time after time. Hopes for the 2018 elections have been low, as the government had barred many leading opposition candidates from running, and government suppression of the media. The … Continue reading "Rumble in the Jungle: Martin Fayulu vs. Emmanuel Shadary vs. Félix Tshisekedi"
Preliminary results from the Democratic Republic of Congo's presidential election has been delayed past YESTERDAY'S (Sunday) deadline. The delay in announcing the result is the latest setback in a disorganised poll to choose a successor to President Joseph Kabila, who has ruled the DRC since his father was assassinated in 2001. The opposition, represented by its two main candidates Martin Fayulu and Felix Tshisekedi, and the ruling coalition, all say their candidates have won
What is stated in the Freedom House 2018 overview: Civil and opposition politicians cannot influence the governance of the country through elections. Opinion polls in the DRC are rare and difficult to implement. The few that have come, give different outcomes after the election 30th.dec.2018, but nothing indicates that the regime's candidate was in favor of victory. In the days after the election, both the Internet and the possibilities of sending text messages were closed in the DRC, according to the authorities to "avoid unrest". The country with 84 million inhabitants is important for the stability of the region, incl. South Sudan. Therefore, the situation is of course also a theme for world leaders. The DRC regime is under pressure to ensure that the election process is completed with a correct and fair outcome. France convened a meeting on the DRC in the UN Security Council 6th.jan. 2019, and the African Union /AU, which have made an election observation effort, demand: respect for the result. Opposition candidates promise more democracy, millions of new jobs every year and a better future. No one should have illusions of quick change for the better by a power shift, but the sitting regime deserves in any case not to continue. However, the slowness in the count can also have other causes. The DRC Catholic Church, which had a large number of election observers, reports that it has seen numbers that show a clear winner. The church does not give a name, but the statement is intended as a message to the regime not to try cheating. It's not hard to imagine that one of the opposition candidates, Martin Fayulu or Félix Tshisekedi, has won, but that those in power are trying to find ways to manipulate the result. Joseph Kabila Governement candidate is former Interior Minister Emmanuel Ramazani Shadary
Wananchi wa DRC watapiga kura siku ya Jumapili, kumchagua rais mpya. Kampeni zinamalizika wiki hii kuelekea Uchaguzi huo wa kihistoria. Ushindani mkali ni kati ya wagombea watatu, Emmanuel Shadary kutoka chama tawala, Martin Fayulu kutoka muungano wa upinzani wa Lamuka, na Felix Tshisekedi. Tume ya Uchaguzi CENI inasema iko tayari kwa uchaguzi huu licha ya kukabiliana na changamoto mbalimbali ikiweko kuteketea moto vya baadhi ya vifaa vya kupigia kura.
« J'ai été arrêté plus de sept fois en raison d'articles qui dénoncent des situations, que le régime ne voulait pas ». Luc Malembe n'en est pas à son coup d'essai. Journaliste indépendant et militant politique, il connaît les risques de la résistance. Actuellement coordinateur de la campagne Lamuka du candidat Martin Fayulu dans sa ville de Bunia, il est l'intervenant du deuxième épisode de la série « Kongo » d'Elimu Podcast. Alors que l'élection présidentielle en RDC est prévue pour le 23 décembre 2018, nous adressons avec lui le contexte sécuritaire des provinces orientales du pays, les controverses sur les machines à voter, le fichier électoral et l'impartialité de la commission électorale ainsi que son engagement passé auprès de la Lucha et du site d'information Bunia Actualité, dont il est un des fondateurs.
Siku 10 kuelekea Uchaguzi Mkuu nchini DRC, mauaji yameripotiwa katika kampeni za siasa hasa katika mikutano ya Martin Fayulu, mgombea vya vyama upinzani lakini pia kuteketea moto kwa jengo la kuhifadhi vifaa vya kupigia kura jijini Kinshasa. Tunajadili hili kwa kina.