Landlocked country in northern central Africa
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Les acouphènes sont des bruits parasites qui ne proviennent pas du monde extérieur. Trouble fréquent, ce phénomène auditif concerne deux adultes sur dix en France, selon l'Inserm. Dans environ 80% des cas, les acouphènes sont associés à une perte de l'audition. Quand s'inquiéter et consulter ? Quelles prises en charge existent ? Les acouphènes sont des sensations auditives qui peuvent prendre différentes formes : des sifflements, bourdonnements, grésillements qui ne proviennent pas du monde extérieur et peuvent provoquer une gêne intense… Causes et mécanismes des acouphènes Ces troubles, qui peuvent disparaître spontanément ou devenir chroniques, sont souvent associés à une perte de l'audition, parfois liée à un traumatisme acoustique (suite à un concert, une détonation...). L'âge constitue également un facteur favorisant des acouphènes, en lien avec la baisse normale de l'audition liée au vieillissement (presbyacousie). Des acouphènes temporaires peuvent accompagner d'autres problèmes ou atteinte de l'oreille (otite, maladie de Ménière, effets secondaires de médicaments orotoxiques, bouchon de cérumen...). Troubles auditifs fréquents Ce trouble, qui peut être perçu par une oreille ou les deux (et parfois ressenti au niveau crânien), concernerait près de deux personnes sur dix en France, selon l'Inserm. Les acouphènes présentent divers degrés d'intensité et provoquent des niveaux de gêne variable : chez certaines personnes, les acouphènes perturbent l'endormissement, compliquent la concentration et peuvent provoquer une réelle anxiété. Dans la mesure où une large proportion des acouphènes s'explique par la perte auditive, un amplificateur auditif peut apporter un soulagement. Dans certains cas, la psychothérapie est recommandée, là encore, pour diminuer le retentissement des acouphènes sur la qualité de vie. Avec : Dr Gérald Fain, chirurgien oto-rhino-laryngologiste à Paris. Auteur de Comment entendons-nous ?, aux éditions Le Pommier Dr Aboubakar Assidick Taoussi, ORL et chirurgien cervico-facial. chef d'Unité d'ORL et chef de service des consultations externes au CHU la Renaissance de N'Djamena. Maître assistant CAMES, enseignant chercheur à la Faculté des Sciences de la Santé Humaine à l'Université de N'Djamena, au Tchad. Programmation musicale : ► Ciza, Omah Lay, Thukuthela, Jazzworx - Isaka II ► Cheikh Ibra Fam – Gnou mbollo
Depuis la chute d'El-Fasher entre les mains des FSR du général Mohamed Hamdan Dogolo dit « Hemedti » le 26 octobre dernier, chaque semaine, le Tchad voit arriver en moyenne 2000 réfugiés soudanais. Ils arrivent pour la plupart de la capitale du Darfour-Nord. Traumatisés, affamés, assoiffés, ils ont réussi à survivre à 18 mois de siège, aux massacres, aux viols utilisés comme armes de guerre, aux jours de combat qui ont précédé la chute d'El-Fasher. Ils ont aussi survécu aux routes dangereuses et coûteuses qui mènent au Tchad voisin. Depuis novembre, les réfugiés soudanais sont relocalisés au camp de Touloum, à quelques heures de route de la frontière. Le but : éviter l'installation d'un camp à Tiné, et (donc) désengorger la frontière. Trois fois par semaine, des camions avec à leur bord les derniers réfugiés arrivés, partent pour Touloum, où sera alors finalisée leur installation au Tchad. De Tiné à Touloum : la relocalisation, c'est le quatrième et dernier volet de notre série de reportages sur la route de l'exil des réfugiés soudanais. De notre envoyée spéciale à Tiné, Effervescence, agitation et angoisse… La tension est palpable dans le camp de transit de Tiné. Daralnayim sera dans l'un des six camions prévus pour la relocalisation vers le camps de Touloum. Seule et enceinte, elle part avec pour seules affaires deux sacs, l'un sur le dos, l'autre qu'elle traîne difficilement. « Je suis heureuse de m'installer dans le camp. Ma mère et ma famille vont pouvoir me rejoindre. Je pourrai m'occuper de ma mère, ma fille et mes frères. Il faut que je puisse manger, pour prendre des forces, travailler et assurer ce qui leur faut », dit-elle. Pour cette cession de relocalisation près de 500 ménages arrivent à Touloum. Le camp existe depuis le début de la guerre au Darfour, il y a 20 ans. Il y accueille aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers de personnes. La ville la plus proche est à environ 30 min en voiture. L'eau est rare et la nourriture aussi, alors la solidarité s'organise. « Les réfugiés et les anciens refusés s'organisent entre eux et pour envoyer un peu de la nourriture, des repas chauds, de l'eau et pour accueillir les nouveaux réfugiés », explique Moussa Fofana, agent de terrain pour le HCR À lire aussiLa route de l'exil vers le Tchad: les réfugiés soudanais d'El-Fasher racontent leur cauchemar[2/4] Selon un porte-parole du PAM, l'ONG donne aux nouveaux arrivants une aide alimentaire : céréales, légumineuses, huile et sel avant de passer à une distribution d'argent quelques semaines plus tard. Mais plusieurs sources humanitaires expliquent que ces distributions sont insuffisantes. Rahma est arrivée il y a plusieurs mois à Touloum. « Nous voulons de la nourriture et que l'eau soit présente de manière constante. Ne coupez pas ces services. Voilà mon message ». Le 24 novembre dernier, les FSR ont décrété une trêve humanitaire unilatérale refusée par l'armée soudanaise. Malgré les efforts des médiateurs internationaux, le cessez-le-feu semble loin et les réfugiés de Touloum se résignent à devoir rester au Tchad. À lire aussiAu Tchad, les réfugiés soudanais racontent leur arrivée au camp de Tiné [3/4]
Le changement climatique a des effets visibles sur nos paysages. Derrière les chiffres et les rapports scientifiques, ce sont des territoires, des écosystèmes et des vies humaines qui sont bouleversés. C'est le cas notamment de la région du lac Tchad. (Rediffusion du 19 septembre 2025) Situé à la frontière entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, ce bassin hydrographique était l'une des plus grandes réserves d'eau douce du continent. Après avoir rétréci à une vitesse alarmante pendant plusieurs décennies, désormais, sous l'effet du changement climatique : il s'agrandit ! Au gré des pluies, le lac se métamorphose… Cela peut sembler une bonne nouvelle pour les ressources en eau de la région, mais c'est un véritable bouleversement pour les populations qui dépendent de l'agriculture et de la pêche pour leur survie quotidiennement menacée par les attaques de Boko Haram. Un reportage de Carol Valade, envoyé spécial pour RFI. Carol a rendez-vous sur les rives du lac, côté tchadien à Kisra avec Mahamat Mbomi. Mahamat est chauffeur pour le Comité International de la Croix-Rouge. Avec ses économies, il s'est lancé dans l'agriculture, mais tout ne s'est pas passé comme prévu... Avec les éclairages de Florence Sylvestre, directrice de recherches à l'IRD, l'Institut de la recherche pour le développement, professeur associé à l'Université de N'Djamena, qui étudie le climat et les ressources en eau du Sahel.
Le changement climatique a des effets visibles sur nos paysages. Derrière les chiffres et les rapports scientifiques, ce sont des territoires, des écosystèmes et des vies humaines qui sont bouleversés. C'est le cas notamment de la région du lac Tchad. (Rediffusion du 19 septembre 2025) Situé à la frontière entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, ce bassin hydrographique était l'une des plus grandes réserves d'eau douce du continent. Après avoir rétréci à une vitesse alarmante pendant plusieurs décennies, désormais, sous l'effet du changement climatique : il s'agrandit ! Au gré des pluies, le lac se métamorphose… Cela peut sembler une bonne nouvelle pour les ressources en eau de la région, mais c'est un véritable bouleversement pour les populations qui dépendent de l'agriculture et de la pêche pour leur survie quotidiennement menacée par les attaques de Boko Haram. Un reportage de Carol Valade, envoyé spécial pour RFI. Carol a rendez-vous sur les rives du lac, côté tchadien à Kisra avec Mahamat Mbomi. Mahamat est chauffeur pour le Comité International de la Croix-Rouge. Avec ses économies, il s'est lancé dans l'agriculture, mais tout ne s'est pas passé comme prévu... Avec les éclairages de Florence Sylvestre, directrice de recherches à l'IRD, l'Institut de la recherche pour le développement, professeur associé à l'Université de N'Djamena, qui étudie le climat et les ressources en eau du Sahel.
Depuis avril 2023, se déroule au Soudan l'un des conflits les plus meurtriers, à l'origine de « la plus grande crise humanitaire au monde » selon l'ONU. Selon des témoins ayant fui El-Fasher, la capitale du du Darfour-Nord est le lieu de massacres, violences à caractère ethnique, viols et agressions sexuelles depuis qu'elle est tombée entre les mains des paramilitaires FSR du général Mohamed Hamdan Dogolo « Hemedti », le 26 octobre dernier. Plusieurs organisations humanitaires font état de crime de guerre, de crimes contre l'humanité, les Nations unies parlent d'une « spirale d'atrocité ». Après un siège de 18 mois, après la faim, la soif, la violence et la peur, certains Soudanais ont réussi à quitter El-Fasher pour se réfugier au Tchad voisin. Le Tchad et le Soudan sont séparés par un wadi, un oued sec, depuis la fin de la saison des pluies. De part et d'autre de cette frontière se trouvent deux villes : Tina, au Soudan, et Tiné, au Tchad. C'est là que les réfugiés soudanais traversent à pied, en charrette ou à l'arrière de camionnettes. De notre envoyée spéciale à Tiné, La frontière est gardée par des militaires tchadiens, mais aucune entrave n'a lieu au passage des réfugiés qui traversent tous librement. « Voilà les nouvelles familles qui viennent d'arriver. Elles sont orientées pour faire le circuit : d'abord l'enregistrement des réfugiés avec la Commission nationale d'accueil de réinsertion des réfugiés et des rapatriées du Tchad (Cenar), après avoir obtenu les informations de la personne. Puis un screening médical se fait avec Médecins sans frontière (MSF) avant leur transfert vers le site de transit », explique Georges, membre de l'équipe du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Le visage fatigué, en partie dissimulé derrière son foulard bariolé, Souad Ibrahim Abdou s'installe à quelques mètres de la frontière, sous la cabane de MSF. Elle attend désormais d'être enregistrée. « On a laissé les enfants à Tawila. On remercie le seigneur d'être arrivé ici en bonne santé. Dieu merci, tout va bien. On nous a conseillé de venir ici, on nous a dit que la ville était bien. Le seul problème ici, c'est la nourriture. Aussi, il n'y a pas de travail », raconte-t-elle. Une fois le premier enregistrement effectué, les réfugiés doivent se rendre par leurs propres moyens au site de transit à la sortie de la ville. Parmi les infrastructures sur place, des pompes à eau, mais peu de latrines. Et les températures chutent fortement le matin et le soir. La jeune Daralnayim,19 ans et enceinte de sept mois, a fait le voyage seule depuis El-Fasher. Elle raconte sa vie dans le site de transit : « Il n'a pas de nourriture, pas de couvertures, pas de lit. Je n'ai pas eu d'autre choix que de rester avec des femmes ici. On a fait les démarches d'enregistrement ensemble. » Les profils de ces derniers arrivants sont majoritairement des femmes et des enfants. Mais il y a beaucoup plus d'hommes comparé au début du conflit en 2023. « Il y a de plus en plus de vieillards blessés, de gens inaptes et beaucoup d'enfants non accompagnés. Ils avaient encore l'espoir en 2023 qu'ils peuvent défendre leur terre, résister. Maintenant, c'est le désespoir total », détaille Jean-Paul Habamungu, responsable du HCR à Iriba. À lire aussiLa route de l'exil vers le Tchad: les réfugiés soudanais d'El-Fasher racontent leur cauchemar[2/3]
durée : 00:15:04 - Journal de 8 h - Massacres, viols... Les violences au Soudan, où se déroule une guerre entre l'armée et des paramilitaires, sont terribles. Des réfugiés au Tchad voisin racontent.
durée : 00:15:04 - Journal de 8 h - Massacres, viols... Les violences au Soudan, où se déroule une guerre entre l'armée et des paramilitaires, sont terribles. Des réfugiés au Tchad voisin racontent.
durée : 00:15:04 - Journal de 8 h - Massacres, viols... Les violences au Soudan, où se déroule une guerre entre l'armée et des paramilitaires, sont terribles. Des réfugiés au Tchad voisin racontent.
Depuis la chute d'El-Fasher entre les mains des FSR du général Mohamed Hamdan Dogolo dit Hemedti le 26 octobre dernier, chaque semaine, le Tchad voit arriver en moyenne 2 000 réfugiés soudanais. Ils arrivent pour la plupart de la capitale du Darfour-Nord. Traumatisés, affamés, assoiffés, ils ont réussi à survivre à 18 mois de siège, aux massacres, aux viols utilisés comme armes de guerre, aux jours de combats qui ont précédé la chute d'El-Fasher. Ils ont aussi survécu aux routes dangereuses et coûteuses qui mènent au Tchad voisin. Le témoignage poignant de réfugiés arrivés à Tiné, ville frontalière du Soudan, dans la région du Wadi Fira. Assise sur un bidon vide, Recroquevillé sur elle-même, le visage couvert par un foulard, Salma Mohamad Abdallah a encore du mal à parler. « On est sorti d'El-Fasher à pied. C'était effrayant. Sortir de chez soi à quatre heures du matin, tout laisser derrière soi, y compris ses proches, c'est dur. Et après ça, on s'est déplacé de nuit. On a marché pendant quatre jours. Il y avait des FSR. Torture, humiliations, ils font peur. Ils nous ont tout pris et surtout, ils frappaient les hommes et ne les laissaient pas passer. » Après quatre jours de marche, elle a dû payer des passeurs, souvent FSR, pour finir le trajet jusqu'au Tchad. « Si on dit qu'on est Zaghawa, ils ne nous laissent même pas sortir d'El-Fasher » « Quand on est arrivé à Garna, on a trouvé les voitures des FSR. On a pris celle qui emmenait à Tiné. Ils nous posent toutes sortes de questions. Et si l'on dit que nous sommes Zaghawa, ils nous torturent et ne nous laissent pas monter dans les voitures. Il faut dire le nom de n'importe quelle autre ethnie pour qu'ils nous laissent passer. Mais si on dit qu'on est Zaghawa, ils ne nous laissent même pas sortir d'El-Fasher. » D'autres ont réussi à récolter suffisamment d'argent pour faire tout le trajet en voiture, mais avec une peur omniprésente : celle de se faire piller par les paramilitaires. C'est le cas de cette mère de trois enfants. Samia Ousman Hadi : « Je suis venue en voiture, mais malgré tout c'était fatiguant, on avait faim, on était épuisés et on a été insultés. Après, il a fallu s'arrêter. On est resté là, dehors en attendant la suite. Il y avait ni à boire ni à manger. C'était éprouvant. » « Des enfants ont disparu » À l'approche de Tiné, Rahma Mouhamad Abdallah et ses six enfants ont cru qu'ils n'arriveraient pas vivants au Tchad. « Des bombardements, des missiles, des drones, c'était très dur. Il y avait des enfants nus, ils marchaient sans aucun vêtement. Beaucoup ont perdu leur mère, leur père. Des enfants ont disparu. Il y a des gens qui n'ont pas retrouvé leurs familles. » Des sources gouvernementales tchadiennes confirment d'intenses activités de drone en territoire soudanais, à quelques dizaines de kilomètres de Tiné. Les humanitaires présents aux postes frontière disent avoir reçu une trentaine de blessés ayant traversé la frontière pour se faire soigner. À lire aussi«Il fallait rester à l'abri, sous terre»: des Soudanais d'El-Fasher réfugiés au Tchad témoignent [1/3]
Au Soudan, se déroule depuis avril 2023 l'un des conflits les plus meurtriers. À l'origine de « la plus grande crise humanitaire au monde », selon l'ONU. Massacres, violences à caractère ethnique, viols et agressions sexuelles. C'est l'horreur décrite par ceux qui ont réussi à fuir El-Fasher, la capitale du Darfour-Nord, tombée aux mains des paramilitaires FSR du général Mohamed Hamdan Dogolo, dit Hemedti. Certains Soudanais ont réussi à quitter El-Fasher pour se réfugier au Tchad voisin. Témoignage de certains d'entre eux à Tiné, au nord du pays et le long de la frontière soudanaise. De notre envoyée spéciale de retour de Tiné, Dans le centre de transit de Tiné, Kaltouma est assise par terre, entourée de ses enfants. Le regard abattu, fixant le vide, cette mère de 32 ans a quitté El-Fasher, il y a moins d'un mois, elle y a vécu l'enfer. Kaltouma Ibrahim Abakar : « Nous étions encore à El-Fasher avant la chute. Il y a eu quatre ou cinq jours d'affrontements avec des bombardements. Le jour de la chute, il était impossible de sortir des trous qu'on a creusés sous-terre. On ne pouvait pas risquer d'aller chercher à manger ou à boire pour les enfants. Il fallait rester à l'abri, sous-terre. » Après la chute d'El-Fasher, Kaltouma et ses enfants réussissent à fuir. « Ils ont creusé toute la ville. Certains ne pouvaient pas sortir des tranchées. Ils sont restés bloqués à l'intérieur. Mais on devait passer par ces trous creusés. On n'avait pas le choix. Ceux qui avaient la force d'en sortir partaient et ceux qui n'y arrivaient pas mourraient dedans. Les enfants, les femmes sans force, les vieillards, tous sont restés bloqués là-bas. » À lire aussi«Soit tu passes, soit tu meurs»: au Tchad, des réfugiés soudanais racontent leur fuite d'El-Fasher Hawa Adam Abdallah s'avance d'un pas décidé. Elle veut parler, raconter ce que traverse son pays : « À la sortie d'El-Fasher, il y avait des tranchées creusées. En sortant de là, il y avait des paramilitaires. Ils ont tué certains d'entre nous. Parmi eux, mon frère, et ils ont enlevé mon père. Et j'ai un autre frère perdu, plus aucune nouvelle. Et puis sur la route, quand on a dépassé El-Fasher, ils nous sont tombés dessus. Ils nous ont chassés, frappés. Ils nous ont enlevé tout ce qu'on avait. Et si on n'a aucun bien, ils nous font enlever nos vêtements. On est arrivé ici sans rien. » Les deux femmes sont arrivées il y a quelques jours. Elles attendent d'être relocalisées au camp de Touloum, à deux heures de route de la frontière. « Beaucoup sont morts sur la route » Abdelmajad Ahmad Mouhammad descend du camion qui l'a transporté à Touloum. Avec ces quatre jeunes garçons, il espère retrouver sa femme et sa fille parties plus tôt : « Morts, tortures, déplacements forcés, exécutions, destructions, incendies, que des choses horribles ». C'est ainsi qu'Abdelmadjid décrit sa ville natale El-Fasher. Pourtant, ce père de 34 ans n'a quitté la capitale du Darfour du Nord qu'après sa chute le 26 octobre dernier. « Certains ont réussi à sortir, d'autres non. Beaucoup sont morts sur la route aussi à cause de la soif, de la faim, de la torture, mais d'autres, on ne sait même pas quelles directions ils ont empruntées. Leurs propres familles ne savent pas où ils sont. Ils ne savent même pas s'ils sont morts ou vivants. » Plusieurs organisations humanitaires font état de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité. Les Nations unies parlent d'« une spirale d'atrocités » Impossible de communiquer avec ceux qui sont encore à El-Fasher. 170 000 à 250 000 personnes étaient encore bloquées dans la ville au moment de sa chute.
Dans le cadre de notre série spéciale, nous retraçons l'histoire des Clubs RFI à travers leurs bâtisseurs. La quatrième étape nous conduit à Bongor, où Vincent Niébédé raconte avec passion et fidélité l'esprit du Club, véritable moteur de cette aventure humaine. Musique : N'djaména Lamana, Afrotomix. L'équipe du Club RFI Journaliste-producteur : Éric Amiens Réalisation : Cécile Bonici. Collaboration service des auditeurs – suivi des projets Clubs RFI : Audrey Iattoni et Sébastien Bonijol. Coordination L'écume des mots : Myriam Guilhot.
À Belem au Brésil, c'est la dernière ligne droite pour la COP30 sur le changement climatique. Va-t-on vers une feuille de route pour la sortie des énergies fossiles ? Peut-on aller au-delà de 300 milliards de dollars par an pour l'adaptation des pays du Sud ? Seyni Nafo est le porte-parole du groupe des négociateurs africains. Il préside aussi le Fonds vert pour le climat et coordonne l'initiative de l'Union africaine pour l'adaptation au changement climatique. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Le président Lula a l'air très confiant. Cette COP 30 va être un succès, dit-il. Est-ce que vous partagez son optimisme ? Seyni Nafo : Je crois que, dans les conditions actuelles, c'est difficile. Mais je pense que le Brésil et la communauté internationale ont énormément investi pour qu'on fasse un maximum sur un certain nombre de sujets : le financement, l'adaptation au changement climatique et naturellement les forêts. Donc, je pense que, dans les circonstances actuelles, géopolitiques, c'est déjà un grand pas. Il reste encore quelques heures et comme vous le savez, une COP se décide toujours cinq ou 6h après la fin. Parmi les points de blocage, il y a la sortie ou non des énergies fossiles, le pétrole, le gaz, le charbon. À la COP 28 à Dubaï, il y a deux ans, un compromis a été trouvé pour une transition juste, ordonnée et durable. Est-ce que depuis on a avancé ou on a reculé ? C'est paradoxal. Sur les énergies renouvelables, on continue à accélérer. Par exemple, actuellement, quand on regarde les nouvelles capacités d'énergies qui sont installées, on a dépassé la moitié, 50, 60 % sur les énergies renouvelables. Donc, ça, c'est un fait. Mais sur la question des énergies fossiles, nous n'avons pas évidemment avancé aussi vite qu'on le voulait. Bien sûr, le retour de l'administration Trump y joue un certain rôle. Et donc, à cette COP, le plus important, c'est d'avoir une feuille de route sur cette transition pour évidemment qu'elle soit équitable et juste. On ne peut pas demander, par exemple, à des pays africains de prendre le lead sur ce sujet. Il faudrait que, pour l'équité et la justice climatique, les pays développés qui ont plus de ressources technologiques, plus de finances, soient les premiers dans cette transition et ensuite que les pays en développement soient soutenus. L'autre gros point de blocage, c'est le montant de l'aide financière des pays riches aux pays pauvres pour leur adaptation climatique. À la COP 29 à Bakou, il y a un an, les pays riches ont accepté de passer de 100 milliards à 300 milliards de dollars par an. Et visiblement, ils n'ont pas envie d'aller plus loin ? Ce que nous demandons pour ces cibles, il faut maintenant des feuilles de route détaillées avec des cibles intermédiaires, avec une description très précise des montants. C'est ce que nous sommes en train de négocier actuellement. Mais je pense que, après plus de quinze ans de cible, vous vous rappelez, en 2009, c'était la cible des 100 milliards, ensuite 300 milliards, je pense qu'aujourd'hui la question la plus importante, c'est l'accès. C'est bien d'annoncer des montants significatifs, mais si les pays africains, si les pays en développement, n'ont pas accès aux ressources existantes, c'est la question qui aujourd'hui est la plus problématique pour ces pays. Dans cette fameuse enveloppe de 300 milliards de dollars par an, il y a les quelque 3 milliards de dollars du Fonds vert pour le climat. Vous êtes président du conseil d'administration de ce Fonds vert. Pourquoi est-il stratégique à vos yeux ? La raison pour laquelle ce Fonds est stratégique, c'est qu'on peut prêter jusqu'à 45 ans, à moins d'1%. Donc, il y a ce premier élément-là. Le deuxième élément, c'est qu'on peut également travailler avec le pays directement. Je vais prendre un exemple. L'Éthiopie a son ministère des Finances qui est accrédité, donc qui peut recevoir directement des financements du Fonds vert et ne pas passer par des institutions internationales. Et c'est notre grande préoccupation. Quand on regarde, par exemple notre portefeuille avec l'Afrique, l'Afrique représente 40 % des financements du Fonds vert, mais malheureusement, plus de 85 % de ces financements passent par des institutions internationales. En Afrique centrale, nous avons encore beaucoup de travail parce que nous n'avons pas encore d'entité accréditée en Afrique centrale. Donc, au conseil d'administration du mois de mars, nous aurons notre première entité dans cette région. Nous allons avoir une entité régionale qui travaille justement dans quatre pays en Afrique centrale. Et ça, c'est une question qui est extrêmement importante pour nous, parce que le Fonds vert travaille à la transformation économique et justement à intégrer le climat dans la planification du développement. Et quels sont les quatre pays d'Afrique centrale en question ? Nous aurons le Cameroun, la RDC, le Tchad et probablement le Rwanda. On sait déjà que la COP 32 en 2027 aura sans doute lieu en Éthiopie. Qu'est-ce que cela signifie pour vous ? Le fait que ce soit l'Éthiopie qui a été sélectionnée cette année démontre le leadership de ce pays sur cette question. Mais au-delà de l'Éthiopie, il y a une prise en charge de la question climatique par les chefs d'États africains. Que ce soit avec le président (kényan) William Ruto qui est le président du Comité des chefs d'État ou avec le président (congolais) Denis Sassou-Nguesso sur la question du bassin du Congo. Donc, toutes les solutions africaines vont être mises sur la table et on va commencer les préparatifs juste à la fin de Belem. À lire aussiÀ la COP30, d'ultimes heures de négociation aux enjeux multiples
People First Podcast I Western and Central Africa I World Bank Group
Dans ce nouvel épisode de People First Podcast, nous explorons comment l'accès à l'électricité façonne l'emploi en Afrique de l'Ouest et du Centre.Nous donnons la parole à des bénéficiaires au Tchad, au Cameroun, en Guinée et en Côte d'Ivoire pour comprendre concrètement comment l'énergie transforme les activités économiques et les perspectives d'emploi.Professionnels de la santé, enseignants, chefs d'entreprise et créateurs de contenu, ils partagent leurs expériences. Leurs récits montrent qu'au-delà du confort, l'électricité soutient la productivité, stimule l'économie, permet de créer et de préserver des emplois, et améliore durablement les services essentiels pour les communautés.Ecoutez People First Podcast maintenant. Laissez un commentaire ici. Votre avis nous intéresse !Séquences00:00 Introduction 01:52 Témoignages de bénéficiaires 04:22 Connecter 300 millions de personnes à l'électricité pour soutenir la création d'emplois07:32 Entretien avec Yaro, comédien et créateur de contenus Malien 08:18 ConclusionÀ propos du People First Podcast:People First Podcast vient apporter un éclairage humain et concret sur les thématiques de développement spécifiques aux habitants d'Afrique de l'Ouest et du centre, et sur la contribution de la Banque mondiale. People First Podcast, pour un développement durable et inclusif !À propos du Groupe de la Banque mondiale:Le Groupe de la Banque mondiale est l'une des plus importantes sources de financement et de connaissances au monde pour les pays à faible revenu. Ses cinq institutions partagent l'engagement de réduire la pauvreté, d'accroître la prospérité partagée et de promouvoir le développement durable.
C'est un véritable cri d'alarme qu'a lancé hier le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres : « il est absolument essentiel que, malgré les divergences, nous construisions une plateforme de coopération entre les services de renseignement et de sécurité » des pays du Sahel, a-t-il affirmé. Des propos relayés par Le Monde Afrique. « Antonio Guterres a appelé à l'union, sur ce sujet, entre les pays de la Cédéao, ceux de l'Alliance des États du Sahel, formée par les juntes souverainistes au pouvoir au Mali, au Niger et au Burkina Faso, ainsi que la Mauritanie, le Tchad et l'Algérie ». Il faut dire, poursuit Le Monde Afrique, que « le nombre d'attaques jihadistes au Sahel a explosé en six ans, passant de 1900 en 2019, principalement concentrées à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, à plus de 5500 en 2024 et 3800 avant le 10 octobre de cette année, sur une zone désormais grande comme deux fois l'Espagne. Ces attaques ont fait près de 80 000 morts ». Ces chiffres, précise le journal, émanent d'une compilation effectuée par l'Agence France Presse basée sur les données de l'organisation ACLED, une ONG américaine spécialisée dans la fourniture de données et d'analyses sur les conflits partout dans le monde. Blocus Outre les attaques contre des civils et contre l'armée, le Mali est confronté depuis début septembre à un blocus sur le carburant imposé par les groupes jihadistes. Depuis, Bamako est asphyxiée en raison des pénuries d'essence. « Jamais, constate Jeune Afrique, la capitale malienne n'avait subi pareille pression depuis le déclenchement de la guerre, en 2012, lorsque les insurgés, s'emparant de Kidal, Ménaka, Tombouctou et Gao, menaçaient de descendre jusqu'à Bamako. S'il est peu probable que la ville tombe à court terme, en dépit de l'emballement médiatique qui a suivi les alertes d'ambassades occidentales qui ont appelé leurs ressortissants à "quitter immédiatement" le pays fin octobre, la situation de ces dernières semaines, pointe Jeune Afrique, n'en reste pas moins d'une gravité inédite. Face aux métastases jihadistes, qui atteignent désormais des régions jusqu'alors relativement épargnées par le conflit, Sikasso, Kayes ou Bamako ne peuvent plus ignorer l'ampleur de la dégradation sécuritaire ». Des « récits alarmistes » Sur place à Bamako, les médias proches du pouvoir minimisent la situation… « Aujourd'hui, alors que le Mali affirme sa souveraineté et redéfinit ses partenariats sécuritaires, des récits alarmistes ressurgissent, s'exclame ainsi Mali Tribune. Ils visent à semer le doute sur la capacité du pays à se gouverner et à assurer sa propre sécurité. Pour les autorités maliennes, il s'agit d'une véritable guerre psychologique, destinée à affaiblir la cohésion nationale et à préparer l'opinion internationale à une nouvelle forme d'ingérence ». Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission Défense du Conseil National de Transition, interrogé par Africa Radio, va plus loin : il rejette catégoriquement les affirmations d'un affaiblissement de l'État face aux jihadistes du Jnim. Il assure que Bamako est sécurisée, que les blocus de carburant relèvent d'une « fiction médiatique », une « invention des médias français » et il interpelle les pays occidentaux sur leurs alertes sécuritaires. Sahel Tribune, proche du pouvoir, invoque le principe de souveraineté : « les États sahéliens ne demandent pas une simple assistance sécuritaire, mais une reconnaissance claire de leur droit souverain : celui de se défendre, de choisir leurs alliances et de rompre avec des tutelles paternalistes ». Refondation ? Reste que « la montée de l'extrémisme religieux, menace la paix et la cohésion sociale au Mali », reconnait pour sa part Le Pouce, autre publication bamakoise. « Les germes de la division sont plantés par quelques individus soutenus par des puissances étrangères qui ont des intérêts à défendre et qui n'ont rien à voir avec le chemin de Dieu », affirme encore Le Pouce. Enfin, le site Bamada appelle à une refondation : « le Mali se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins. Les difficultés que traverse le pays ne relèvent plus d'un simple passage à vide ; elles traduisent un malaise profond et multiforme qui touche toutes les couches sociales. (…) Il faut rebâtir ensemble », poursuit Bamada, avec « une armée unie, solide et respectée, une société civile libre et vigilante, des réponses énergiques et visibles aux souffrances quotidiennes, la reconstruction des partis politiques, la libération de toute personne détenue pour avoir exprimé une opinion et le retour digne des exilés non poursuivis par la justice ».
C'est un véritable cri d'alarme qu'a lancé hier le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres : « il est absolument essentiel que, malgré les divergences, nous construisions une plateforme de coopération entre les services de renseignement et de sécurité » des pays du Sahel, a-t-il affirmé. Des propos relayés par Le Monde Afrique. « Antonio Guterres a appelé à l'union, sur ce sujet, entre les pays de la Cédéao, ceux de l'Alliance des États du Sahel, formée par les juntes souverainistes au pouvoir au Mali, au Niger et au Burkina Faso, ainsi que la Mauritanie, le Tchad et l'Algérie ». Il faut dire, poursuit Le Monde Afrique, que « le nombre d'attaques jihadistes au Sahel a explosé en six ans, passant de 1900 en 2019, principalement concentrées à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, à plus de 5500 en 2024 et 3800 avant le 10 octobre de cette année, sur une zone désormais grande comme deux fois l'Espagne. Ces attaques ont fait près de 80 000 morts ». Ces chiffres, précise le journal, émanent d'une compilation effectuée par l'Agence France Presse basée sur les données de l'organisation ACLED, une ONG américaine spécialisée dans la fourniture de données et d'analyses sur les conflits partout dans le monde. Blocus Outre les attaques contre des civils et contre l'armée, le Mali est confronté depuis début septembre à un blocus sur le carburant imposé par les groupes jihadistes. Depuis, Bamako est asphyxiée en raison des pénuries d'essence. « Jamais, constate Jeune Afrique, la capitale malienne n'avait subi pareille pression depuis le déclenchement de la guerre, en 2012, lorsque les insurgés, s'emparant de Kidal, Ménaka, Tombouctou et Gao, menaçaient de descendre jusqu'à Bamako. S'il est peu probable que la ville tombe à court terme, en dépit de l'emballement médiatique qui a suivi les alertes d'ambassades occidentales qui ont appelé leurs ressortissants à "quitter immédiatement" le pays fin octobre, la situation de ces dernières semaines, pointe Jeune Afrique, n'en reste pas moins d'une gravité inédite. Face aux métastases jihadistes, qui atteignent désormais des régions jusqu'alors relativement épargnées par le conflit, Sikasso, Kayes ou Bamako ne peuvent plus ignorer l'ampleur de la dégradation sécuritaire ». Des « récits alarmistes » Sur place à Bamako, les médias proches du pouvoir minimisent la situation… « Aujourd'hui, alors que le Mali affirme sa souveraineté et redéfinit ses partenariats sécuritaires, des récits alarmistes ressurgissent, s'exclame ainsi Mali Tribune. Ils visent à semer le doute sur la capacité du pays à se gouverner et à assurer sa propre sécurité. Pour les autorités maliennes, il s'agit d'une véritable guerre psychologique, destinée à affaiblir la cohésion nationale et à préparer l'opinion internationale à une nouvelle forme d'ingérence ». Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission Défense du Conseil National de Transition, interrogé par Africa Radio, va plus loin : il rejette catégoriquement les affirmations d'un affaiblissement de l'État face aux jihadistes du Jnim. Il assure que Bamako est sécurisée, que les blocus de carburant relèvent d'une « fiction médiatique », une « invention des médias français » et il interpelle les pays occidentaux sur leurs alertes sécuritaires. Sahel Tribune, proche du pouvoir, invoque le principe de souveraineté : « les États sahéliens ne demandent pas une simple assistance sécuritaire, mais une reconnaissance claire de leur droit souverain : celui de se défendre, de choisir leurs alliances et de rompre avec des tutelles paternalistes ». Refondation ? Reste que « la montée de l'extrémisme religieux, menace la paix et la cohésion sociale au Mali », reconnait pour sa part Le Pouce, autre publication bamakoise. « Les germes de la division sont plantés par quelques individus soutenus par des puissances étrangères qui ont des intérêts à défendre et qui n'ont rien à voir avec le chemin de Dieu », affirme encore Le Pouce. Enfin, le site Bamada appelle à une refondation : « le Mali se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins. Les difficultés que traverse le pays ne relèvent plus d'un simple passage à vide ; elles traduisent un malaise profond et multiforme qui touche toutes les couches sociales. (…) Il faut rebâtir ensemble », poursuit Bamada, avec « une armée unie, solide et respectée, une société civile libre et vigilante, des réponses énergiques et visibles aux souffrances quotidiennes, la reconstruction des partis politiques, la libération de toute personne détenue pour avoir exprimé une opinion et le retour digne des exilés non poursuivis par la justice ».
Au Québec, on les appelle les gougounes, au Tchad les papas, en Belgique les slashes et dans les pays anglo-saxons, les flip-flop, vu que c'est le bruit qu'elles font, et les chipchip en Egypte, le pays où elles sont nées. Mais alors, pourquoi en France les appelle-t-on "tong" ? La réponse dans cet extrait... Dans "Ah Ouais ?", Florian Gazan répond en une minute chrono à toutes les questions essentielles, existentielles, parfois complètement absurdes, qui vous traversent la tête. Un podcast RTL Originals.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Depuis dix ans, des dizaines de milliers de membres volontaires ou forcés de Boko Haram et du groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) se sont rendus aux autorités du Nigeria : soit 120 000 ex-membres, selon l'armée. Le ministère de la Justice est impliqué dans le profilage de chaque cas, avec des poursuites engagées contre les auteurs de crime de masse. En parallèle, le Nigeria s'appuie des mécanismes de justice transitionnelle pour encourager ce retour des repentis dans des communautés où souvent vivent leurs victimes. Des tentatives de réconciliation collective qui se déroulent alors que les deux groupes armés islamistes attaquent toujours des localités du nord-est du Nigeria et dans les pays du bassin du lac Tchad. Rencontre avec des ex-combattants. De notre correspondant au Nigeria, Après 15 ans de clandestinité, Umar réapprend à revivre dans Maiduguri, sa ville d'origine. Il y a deux ans, ce jeune homme au visage scarifié quittait les rangs de l'Iswap. Umar rejoint alors la capitale de l'État de Borno, pour y retrouver deux amis, Ibrahim et Aliyu, qui depuis l'hébergent dans un camp informel de déplacés internes. « Au début, quand je suis arrivé ici, je préférais le lac Tchad, parce que j'étais habitué à cette vie-là, alors quand je suis revenu ici, j'ai eu du mal à vivre, parce que je me sentais tout le temps coupable, comme si les gens m'observaient et me regardaient comme un animal et non comme un être humain », explique Umar. Umar reconnait avoir participé à de nombreux raids meurtriers de l'Iswap ces dix dernières années, sur le pourtour du lac Tchad. Umar affirme qu'il a renoncé à l'ultra-violence. Pourtant, rien ne l'atteste : « Quand j'ai tourné le dos à l'Iswap, je n'ai suivi aucune formation professionnelle, ni aucune déradicalisation, car je suis un homme d'affaires et j'ai l'habitude de travailler. J'ai donc continué à m'occuper d'achat et de vente. Je suis habitué à faire des affaires », confie Umar. À lire aussiNigeria: le long processus de réinsertion des repentis de Boko Haram Les deux amis d'Umar sont aussi des anciens membres de l'Iswap. Ils ont, eux aussi, déposé leurs armes via le programme « Safe Corridor » encadré par l'armée nigériane. Et rapidement, Aliyu et Ibrahim ont intégré un groupe de miliciens volontaires, dont la majorité vit dans ce camp informel. « Les programmes de réconciliation sont utiles, car parmi tous ces gens qui se repentent, désormais certains d'entre eux viennent travailler avec nous, explique Muhammad Samaila, le commandant de ce groupe. Nous patrouillons ensemble dans la brousse. Ils guident par exemple vers tout endroit où la présence de membres de Boko Haram nous est signalée. Nous avons ainsi pu attaquer ces terroristes avec plus d'efficacité à plusieurs reprises. » Et comme ses amis Ibrahim et Aliyu, Umar a aussi rejoint ce groupe de miliciens. Ensemble, ils effectuent ces missions d'éclaireurs pour l'armée nigériane. À lire aussiNigeria: comment j'ai basculé dans Boko Haram [1/5]
C'est l'histoire d'un jeune soudanais accusé d'être un passeur, et finalement reconnu victime par la justice en France. Ibrahim Aboubakar a passé plus de deux ans en détention préventive, avant d'être relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, où il était jugé pour le naufrage entre la France et le Royaume-Uni d'une embarcation, en août 2023 ; sept migrants avaient perdu la vie. Huit hommes, afghans et kurdes irakiens, ont été condamnés à des peines de trois à 15 ans de prison. Ibrahim Aboubakar, lui, a enfin retrouvé la liberté. Dans le box, Ibrahim Aboubakar est le seul Africain. Mais aussi le seul rescapé de cette nuit d'horreur. Les autres accusés, eux, étaient restés à terre, après avoir organisé la traversée tragique en août 2023. Si le trentenaire soudanais est poursuivi, comme les autres, pour des activités supposées de passeurs, et sa responsabilité présumée dans la mort de sept exilés, c'est parce qu'il est accusé, depuis le début de l'enquête, d'avoir piloté le bateau pneumatique. « Le premier regard porté par les policiers sur les rescapés du naufrage, c'est de rechercher les pilotes du bateau. Parce que les policiers considèrent que les pilotes sont coupables, en gros, d'aider au trafic illicite de migrants. Et donc, plutôt que de venir en aide à des gens qui sont en train de cracher de l'eau de mer, leur seule préoccupation est d'interpeller des personnes considérées comme des barreurs ou les pilotes des navires », dénonce Me Raphaël Kempf, l'avocat Ibrahim Aboubakar. Les rescapés, tous Afghans, à l'exception d'Ibrahim et d'un jeune Sud-Soudanais, désignent les deux Africains, comme les pilotes. Peut-être sur ordre des passeurs, suggère l'avocat. Ibrahim Aboubakar a toujours nié. Pour MeKempf, le trentenaire est une victime dans cette affaire. « Lui-même aurait pu perdre la vie dans ce naufrage. C'est absolument terrible de l'accuser d'avoir une part de responsabilité. Les lois qui punissent les passeurs exigent qu'il y ait une forme d'enrichissement, ce qui n'est absolument pas le cas. On en vient à punir quelqu'un et à l'enfermer en prison pendant plus de deux ans. Quelqu'un qui n'a souhaité que fuir la situation génocidaire et trouver un pays d'accueil où il puisse construire une existence un peu digne », explique-t-il. Du Soudan aux côtes du nord de la France Contrairement aux autres accusés, Ibrahim Aboubakar a longuement été interrogé sur son parcours, du Soudan aux côtes du nord de la France. Bruno Bourgin, bénévole pour l'association La Cimade, est allé à sa rencontre en prison. Il décrit une longue série de fuites. « Son village a été détruit en 2003. Sa famille s'est réfugiée dans un camp à côté d'El-Geneina. Quand les choses se sont complètement dégradées en 2022-2023, ce fut la fuite au Tchad. Et c'est là qu'il a laissé sa famille. Fuite suivante, il est parti en Libye en pensant y trouver du travail. Et puis là, il s'est fait ramasser par une milice, torturé. Ce qui le tient, c'est vraiment cette volonté farouche de trouver une solution pour pouvoir venir en aide à sa famille », raconte Bruno Bourgin. La traversée de la Méditerranée, l'Italie, puis la France... Le sort d'Ibrahim Aboubakar doit être distingué de celui des autres prévenus, a tranché la procureure. « Il est temps que vous sortiez de prison », lui a-t-elle lancé, même si elle reste persuadée que le trentenaire était bien à la barre du bateau. Pour cette raison, elle a réclamé à son encontre deux ans de prison avec sursis. Le tribunal l'a finalement relaxé. Ibrahim Aboubakar peut enfin cesser de fuir. À lire aussiNaufrage dans la Manche en 2023: 3 à 15 ans de prison requis contre huit passeurs présumés
Nous vous proposons une série de reportages Afrique en cinq épisodes consacrés aux programmes de justice transitionnelle que le Nigeria expérimente depuis plus de dix ans, pour inciter les défections dans les rangs de Boko Haram. L'opération « Safe Corridor » et le « Modèle du Borno » sont deux mécanismes sur lesquels s'appuient l'armée nigériane, le ministère de la Justice et le gouvernement de l'État de Borno, pour réintégrer des repentis de Boko Haram dans leur communauté d'origine ou des communautés hôtes. Selon l'armée nigériane, 120 000 ex-militants auraient quitté les rangs de Boko Haram et de l'État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP). Notre correspondant a passé plusieurs semaines dans le nord-est du Nigeria pour recueillir des témoignages de victimes, d'experts en déradicalisation, mais aussi de repentis, ex-membres de Boko Haram et de l'ISWAP. Dans ce premier épisode, Moïse Gomis donne la parole à deux repentis : Kachalla et Ibrahim. Dans ce premier volet, ils nous racontent comment ils ont basculé dans l'islamisme armé. De notre correspondant au Nigeria, Kachalla s'applique à chaque coup de marteau. Il mise sur la qualité de son travail de charpentier. Pas facile de changer le regard de ses voisins, surtout quand on est un ancien Boko Haram. Fin 2014, quand Abubakar Shekau et ses troupes prennent le contrôle de Bama durant six mois, ils ne laissent pas beaucoup de choix aux hommes vivant sur place : s'engager ou bien être égorgé. « À ce moment-là, nous n'avions pas le choix. Nous étions contraints de travailler pour eux, nous ne pouvions donc pas refuser. Nous devions nous plier à leurs exigences, sinon ils nous auraient tués. Si vous ne leur obéissiez pas, ils vous disaient : "D'accord, vous n'acceptez pas notre idéologie, alors nous allons vous tuer". Nous devions donc obéir de force à ce qu'ils nous demandaient », raconte Kachalla. En 2014, Ibrahim est déjà un membre actif de l'ISWAP au Nigeria. Lui, c'est par adhésion qu'il s'enrôle à l'âge de 19 ans. Ibrahim était un fidèle de Mohammed Yusuf, le fondateur de la secte salafiste surnommée Boko Haram. À partir de 2007, comme plusieurs adeptes, Ibrahim se retranche à Markaz, le quartier de gare ferroviaire de Maiduguri. « Nous avons rejoint Mohamed Yusuf pour assister à ses cours islamiques. Nous sommes devenus tellement accros que cela nous est resté gravé dans l'esprit. Nous avons fait nos valises pour aller vivre avec notre guide spirituel jusqu'à ce que les choses dégénèrent », explique Ibrahim. « Tous les villageois étaient membres de Boko Haram » Pris dans l'engrenage, Ibrahim se radicalise malgré son attachement à ses études universitaires. C'est à travers une lettre d'adieu, remise à ses parents, qu'il coupe les ponts. Ibrahim s'exile dans la périphérie de Baga, une localité au bord du lac Tchad. « Tous les villageois étaient membres de Boko Haram. Nous avons été attirés par leur idéologie. Le jour où nous les avons rejoints, ils nous ont donné en naira l'équivalent de 650 euros et une moto neuve. Puis, ils nous ont emmenés dans leur campement. Et là, on est devenu membre à part entière », poursuit Ibrahim. Kachalla et Ibrahim, disent aujourd'hui regretter d'avoir gâché plusieurs années de leur vie. Désormais repentis, ils ont conscience de n'avoir plus le droit à l'erreur. À lire aussiBoko Haram, une tentative de réconciliation au Nigeria
Le Mali traverse une crise énergétique exceptionnelle : files d'attente interminables devant les stations-service, coupures d'électricité, activités paralysées, conséquences d'un blocus imposé par les groupes jihadistes dans ce pays déjà parmi les plus pauvres du monde. Les invités d'Eco d'ici Eco d'ailleurs décrypte la stratégie de ceux qui ont lancé ce bras de fer économique avec le pouvoir malien dirigé par des militaires.
Le Mali traverse une crise énergétique exceptionnelle : files d'attente interminables devant les stations-service, coupures d'électricité, activités paralysées, conséquences d'un blocus imposé par les groupes jihadistes dans ce pays déjà parmi les plus pauvres du monde. Les invités d'Eco d'ici Eco d'ailleurs décrypte la stratégie de ceux qui ont lancé ce bras de fer économique avec le pouvoir malien dirigé par des militaires.
10 ans après les attentats de Paris, le terrorisme islamiste reste une menace mondiale. Mais son influence s'étend particulièrement en Afrique, surtout au Sahel où les jihadistes tentent de progresser vers les pays du golfe de Guinée. Comment vivez-vous cette menace ? Quel est l'impact sur votre quotidien ? Comment votre pays peut-il relever le défi sécuritaire ?
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne et des soldats nord-coréens capturés en Ukraine qui demandent l'asile à la Corée du Sud. Soudan: comment le Tchad se prépare à accueillir des milliers de réfugiés? Après la prise de la ville d'El-Fasher par les Forces de soutien rapide (FSR), le Tchad craint un nouvel afflux massif de réfugiés venant du Darfour. Les autorités et les organisations humanitaires estiment qu'au moins 120 000 personnes fuyant les combats pourraient franchir la frontière. Avec déjà près d'1,5 million de réfugiés soudanais, le pays peut-il accueillir cette nouvelle vague ? Comment leur arrivée sera-t-elle organisée ? Avec Nadia Ben Mahfoudh, correspondante de RFI à N'Djamena. Union européenne: l'Ukraine peut-elle encore rejoindre les 27? Le président Volodymyr Zelensky a demandé au Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, de ne pas bloquer l'adhésion de son pays à l'Union européenne. Pourquoi la Hongrie pose-t-elle son veto ? Quelles sont les chances que l'Ukraine puisse rejoindre l'UE ? Une adhésion permettrait-elle de changer le cours de la guerre ? Avec Kseniya Zhornokley, journaliste spécialisée pour la rédaction ukrainienne de RFI. Guerre en Ukraine: que vont devenir les soldats nord-coréens capturés? Alors que les militaires nord-coréens combattant au front auraient reçu l'ordre de se suicider pour éviter d'être capturés, deux d'entre eux, arrêtés par l'armée ukrainienne, demandent l'asile politique à la Corée du Sud. En dépit des relations déjà tendues avec Pyongyang, quelle sera la réponse de Séoul ? Avec Théo Clément, chercheur indépendant, spécialiste du développement économique de la Corée du Nord. Et en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb. Aujourd'hui, elle revient sur un post X de la célèbre rappeuse américaine Nicki Minaj qui a suscité de nombreuses réactions de la part des internautes nigérians.
Dans l'actualité musicale, découvertes de l'artiste haïtien Waahli, de la nouvelle voix de l'afrobeat tchadien Mr Nan et retour en 2003 avec Laisse parler les gens, la chanson culte de Jocelyne Labylle, Cheela. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : RK, Genezio - Viano Waalhi - Bubbles Flavour & Baaba Maal - Afroculture Ambassy Bourgeois - 100 mille bisous Katseye - Gabriella Ayra Starr & Rema - Who's dat girl ? Mr Nan - Médicament Imany - I am who I am Kali Kamga feat Vin Gordon - Nou c'bolè Zile feat Antonny Drew - Damou ancô Mariusca la slammeuse - Laisse les parler Jocelyne Labylle, Cheela feat. Passi, Jacob Desvarieux - Laisse parler les gens Retrouvez la playlist officielle de RFI Musique.
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Le front se déplace et les combats s'étendent au Soudan. Après avoir pris el-Fasher, capitale du Darfour-Nord, les paramilitaires du général Hemedti assiègent désormais la ville stratégique d'el-Obeid, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour. De lourdes accusations pèsent depuis plusieurs mois sur les Émirats arabes unis, qui fournissent des armes aux Forces de soutien rapide (FSR) via le Tchad. Entretien avec Marc Lavergne, directeur de recherche émérite au CNRS, directeur au laboratoire CITERS de l'université de Tours et spécialiste du Soudan.
L'annonce a été faite à Casablanca cette semaine, à l'occasion de la cinquième édition de l'Africa Financial Industry Summit (AFIS). Le Tchad entre dans un dispositif qui permettra d'assurer le financement des importations de première nécessité vers le pays sahélien. Une garantie offerte par Proparco aux opérations commerciales, financées par Ecobank Tchad. Avec en ligne de mire le développement des PME tchadiennes. L'enveloppe de Proparco, 10 millions d'euros renouvelables à chaque opération sur trois ans, servira à garantir le financement des importations indispensables aux entreprises tchadiennes. « Le Tchad a besoin d'importer énormément de produits, que ce soient des machines, des matières premières agricoles, de l'engrais, etc., souligne Djalal Khimdjee, directeur général délégué de cette filiale de l'Agence française de développement dédiée au secteur privé. L'objectif de ce type de financement, c'est de concentrer notre garantie sur les produits de première nécessité et les machines, pour que les PME se développent. » Aider les PME Partenaire de Proparco dans le dispositif, Ecobank sera l'interlocuteur des entreprises tchadiennes sur place. « La plupart du temps, elles doivent payer les importations en cash ou ne peuvent tout simplement pas se le permettre, explique le PDG de la banque panafricaine, Jeremy Awori. Avec cette facilité, on va regarder chaque demande, certaines dans l'agriculture, la santé, l'éducation, probablement dans les industries de la tech, et regarder comment l'entreprise s'en sort. » Rassurer les fournisseurs Cette garantie, créée en 2018, a déjà permis une centaine d'opérations dans quatre autres pays africains, dont la Guinée. Dans ce dernier pays, le dispositif a soutenu une PME de produits agricoles guinéenne qui voulait importer de l'emballage depuis l'Europe pour faciliter ses propres exportations. « Le fournisseur européen réclamait l'assurance d'un paiement avant d'expédier cet emballage, se rappelle le patron de la banque. Ecobank a émis la lettre de crédit au client guinéen, Proparco l'a soutenue avec une garantie de "trade finance". Cette combinaison a rassuré le fournisseur qui a expédié le produit. Et la PME l'a reçu sans avoir besoin de décaisser l'argent à l'avance. » Produits de première nécessité La garantie, 125 millions d'euros renouvelables au total, a contribué à réduire le risque et donc le coût du financement des importations de riz au Liberia, mais aussi de rendre plus abordables les achats d'engrais et de médicaments pour le Malawi. D'autres pays d'Afrique devraient y être intégrés prochainement.
Alors que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé « la prise de la ville d'El-Fasher », cette « victoire militaire pour le général Hemedti » serait en réalité « une défaite politique », affirme notre invité, le professeur soudanais Suliman Baldo. Il est également directeur exécutif de l'Observatoire de la Transparence et des Politiques au Soudan. Y a-t-il un risque de génocide au Darfour ? Va-t-on vers une partition est/ouest du Soudan ? En ligne de Nairobi, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Suliman Baldo, comment expliquez-vous la victoire militaire des FSR du général Hemedti à el-Fasher, six mois seulement après leur défaite à Khartoum ? Suliman Baldo : Bien sûr, les Forces de soutien rapide avaient mis un siège très strict autour d'el-Fasher pour plus de 18 mois, c'est-à-dire en interdisant même l'arrivée de denrées alimentaires ou bien les livraisons médicales pour les hôpitaux locaux. Et ils avaient bombardé la ville durant toute cette période. Et ils ont aussi utilisé des drones contre el-Fasher. Et à quoi ont servi ces drones très sophistiqués et de fabrication chinoise ? Il y a plusieurs mois que les Forces de soutien rapide ont acquis bien sûr des drones sophistiqués d'origine chinoise, mais aussi des moyens de défense aérienne qui ont empêché l'armée de l'air soudanaise de ravitailler sa garnison à el-Fasher. Est-ce que les Émirats arabes unis et le Tchad ont joué un rôle dans cette victoire militaire des FSR ? Les Émirats sont, disons, les fournisseurs du matériel de guerre de toutes sortes pour les Forces de soutien rapide. Et donc, ils ont joué un rôle principal et de taille. Le Tchad est seulement un instrument, disons, dans les mains des Émirats arabes unis, comme c'est le cas de la Libye de Haftar, en particulier pour les Forces de soutien rapide. Depuis une semaine, de multiples témoignages décrivent les atrocités commises par les FSR contre les civils appartenant à des communautés non-arabes, notamment la communauté Zaghawa. Est-ce qu'on est en train d'assister à la réplique d'el-Geneina, où 15 000 Masalits avaient été massacrés par les FSR, en juin 2023 ? Je ne crois pas que les victimes qui ont été liquidées par les Forces de soutien rapide à el-Fasher étaient toutes des Zaghawas. Le comportement des Forces de soutien rapide est totalement hors contrôle de leurs commandants. Et donc, lorsque les FSR ont pris la ville, l'armée et les forces conjointes alliées à l'armée avaient déjà pu se retirer de la ville, laissant la population civile derrière elles. Une population civile qui compte un quart de million de personnes. Et donc il y a eu un ciblage des Zaghawas, mais c'était aussi sans discrimination. Parfois, c'étaient des membres de différents groupes ethniques. C'était surtout une revanche sur les populations d'el-Fasher, qui avaient résisté à l'invasion de la ville pendant le siège de la ville. Certains observateurs se demandent si la situation n'est pas comparable aux premières heures du génocide au Rwanda, en 1994 ? Ce qui s'est passé est horrible et c'est une forme de crime commis d'une manière systématique. Mais je ne crois pas qu'il y ait eu l'intention d'éliminer une composante de la population sur des bases ethniques ou autres. Le général Hemedti affirme avoir fait arrêter plusieurs de ses combattants soupçonnés d'exactions et avoir ouvert une commission d'enquête. Est-ce qu'il cherche à échapper éventuellement à ses responsabilités ? Je crois que c'est une réaction à la condamnation globale, partout dans le monde, mais aussi une réaction, au sein de la population locale, face aux tueries qui ont eu lieu à el-Fasher. Je ne pense pas que les Forces de soutien rapide s'attendaient à cette réaction collective de l'opinion mondiale et locale. Et l'annonce de ces enquêtes est une façon d'essayer de contenir les dégâts que, disons, les réactions à ces tueries ont créés. Bien sûr, la prise d'el-Fasher est certainement une victoire militaire, mais ce qui s'est passé après représente une défaite politique totale et une défaite morale pour les Forces de soutien rapide. C'est à cause de ces atrocités, dont les Forces de soutien rapide sont devenues très spécialisées dans la commission de ces crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Est-ce qu'après la partition du Soudan du Sud en 2011, il ne va pas y avoir une seconde partition, du Soudan de l'Ouest cette fois-ci ? Il y aura une partition de fait, dans la mesure où il y aura deux gouvernements rivaux qui contrôlent chacun une moitié du pays. Mais je ne pense pas qu'il y aura sécession du Darfour ou bien de l'ouest du Soudan avec le reste du pays. Ça va être, disons, une situation comme en Libye, où il y a deux administrations qui contrôlent deux portions de territoire, mais il n'y aura pas une partition du pays. À lire aussiSoudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Fasher, après la prise de la ville par les FSR À lire aussiSoudan: après les exactions à El-Fasher, les FSR arrêtent un seul de leurs membres
Au Tchad, cela fait un an que la province du Lac est privée de connexion internet. Décidée le 28 octobre 2024 au moment de l'opération militaire « Haskanite » déclenchée en réponse à une attaque meurtrière de Boko Haram sur une position de l'armée, la coupure visait à entraver les communications du groupe terroriste. Aujourd'hui, elle continue de grever l'économie de la zone, entravant l'activité des commerçants et accentuant chez les habitants le sentiment d'être « coupés du monde ». De notre envoyé spécial de retour de Baga Sola, Au marché de Baga Sola, Mahamat Abakar Aguidi, 27 ans, importe du matériel informatique en provenance du Nigeria. Mais depuis la coupure internet, impossible de contacter directement ses fournisseurs sur WhatsApp par exemple. « Actuellement, quand tu veux envoyer, il faut envoyer à N'Djamena. Les gens vont prendre les taxes, explique-t-il. Ça coûte plus cher. Quand tu appelles au Nigeria, ça peut prendre 5 000 à 10 000 FCFA. Nous avons besoin urgemment de la connexion parce que toutes nos affaires sont déjà ralenties. On est même en train de perdre tous nos chiffres d'affaires. » La déconnexion de la province affecte aussi les services et le travail des humanitaires, principaux pourvoyeurs d'emplois. Certains disposent d'une connexion par satellite que Lol Tahir, un jeune chômeur, tente parfois d'utiliser pour chercher du travail. « On va plaider au niveau des organisations internationales ici. Parfois, on trouve [la connexion]. Mais, si on se connecte même plus de dix minutes, ils changent le mot de passe et, directement, ils coupent [la connexion] », témoigne ce jeune. Selon lui, la coupure de la connexion Internet contribue au chômage des jeunes à Baga Sola. À écouter aussiSur les rives du lac Tchad, une guerre sans fin contre Boko Haram et la montée des eaux « Le sentiment, c'est d'être coupé du monde » Et lorsque Lol Tahir parvient enfin à envoyer sa candidature, l'offre d'emploi est souvent déjà expirée. La frustration s'accumule donc, au sein d'une jeunesse privée de réseaux sociaux et d'accès à l'information, nous dit Ahmat Ali Mouta, 28 ans. « Le sentiment, c'est d'être coupé du monde, justement, et c'est d'être aussi empêché de saisir certaines opportunités. Il y a des gens, ils suivent leur cours en ligne et du coup, il n'y a pas la connexion. Qu'est-ce qu'il faut faire ? », interroge-t-il. Difficile également de faire valoir son mécontentement. « On ne peut pas protester puisqu'il y a certaines choses que les gens craignent. Mais ça n'empêche. Moi, j'ai cette opportunité de me prononcer auprès de votre micro. Donc, je dis haut et fort [qu'il faut que] le gouvernement essaie de lever ces mesures pour nous permettre vraiment de saisir certaines opportunités qui se présentent en ligne, en fait », plaide le jeune homme. Interrogé fin juin sur la question, le ministre des Télécoms, Michel Boukar affirmait qu'une solution serait trouvée très bientôt. À lire aussiLes raisons qui ont poussé Mahamat Idriss Déby à prendre la direction de l'opération militaire «Haskanite»
Près de 9 millions d'électeurs sont appelés aux urnes samedi au premier tour de la présidentielle en Côte d'Ivoire. Ils doivent choisir entre 5 candidats. Parmi les enjeux : réconcilier un pays divisé, résoudre le chômage endémique des jeunes malgré une croissance économique solide mais inégalement répartie.
En première partie, Boko Haram, groupe jihadiste sunnite créé en 2002 par un prédicateur, et dirigé ensuite par Abubakar Shekau. Objectif : un califat dans le nord du Nigeria, et aussi au Niger ou au Tchad; son ennemi juré, les idées occidentales. Le mode opératoire : massacres de civils, attentats-suicide, enlèvements, ... le groupe est toujours actif. Ce reportage est exceptionnel. Moïse Gomis s'est rendu dans l'ancien fief de Boko Haram, dans l'Etat de Borno (dans le nord-est du Nigeria). Un processus de réconciliation déradicalisation y a été lancé. Moïse a passé une semaine à Bama qui fut le saint des saints de la secte pour pouvoir témoigner de ce Soul Ou, mécanisme islamiste traditionnel... En deuxième partie, lagons et coraux sont menacés par le changement climatique. Reportage d'Anne Verdaguer dans l'océan Indien. Boko Haram, une tentative de réconciliation au Nigeria Secte islamiste sunnite devenue groupe terroriste ultra-violent, originaire du Nigeria, Boko Haram est apparu, il y a 23 ans. Elle sème encore la terreur dans plus d'un pays. Mais dans son ex-fief de Bama, dans l'État de Borno, un processus de réconciliation, déradicalisation a été lancé. Le gouverneur en a fait une priorité. Société civile, armée, services de renseignement tentent de retisser des liens entre les repentis de Boko Haram et leurs victimes. Dans les années 2000, plusieurs témoins rapportent qu'Abubakar Shekau prêchait l'idéologie salafiste à Bama, devenu haut lieu de recrutement pour la secte, qui occupera dix ans plus tard des pans entiers de cet État de Borno. Notre correspondant au Nigeria a passé une semaine à Bama pour témoigner de ce Soul Ou, mécanisme islamique de justice traditionnelle. Un Grand reportage de Moïse Gomis qui s'entretient avec Jacques Allix. Océan Indien: lagons en danger Cyclones, montée des eaux, érosion côtière… Dans l'océan Indien, les petits États insulaires sont en première ligne face au dérèglement climatique. À La Réunion, territoire français, comme à l'île Maurice, la pression humaine se rajoute à ces phénomènes, pour mettre à mal les écosystèmes marins. C'est dans les lagons que les effets sont les plus visibles : blanchiment des coraux, disparition de la mangrove, perte de la biodiversité. Essentiels à la survie de nombreuses espèces, les lagons font de surcroît barrière aux assauts du climat. Chaque conférence internationale pointe cette menace, alors que sur le terrain la mobilisation s'organise pour sauver les récifs coralliens. Un Grand reportage d'Anne Verdaguer qui s'entretient avec Jacques Allix.
En cette fin de saison des pluies au Tchad, un clan de la tribu M'Bororo, une branche nomade de l'ethnie peul, s'est établi dans la brousse autour de la ville de Dourbali, à une centaine de kilomètres au sud de Ndjamena. Ils sont éleveurs de bétail et avant de commencer leur voyage vers le sud, ils fêtent le Guéréwol. De notre correspondante de retour de Dourbali, En ce mois d'octobre, la terre est gorgée d'eau et la transhumance débute avec la fin de la saison des pluies. C'est à quelques dizaines de kilomètres de Dourbali qu'un clan M'Bororo a choisi de s'établir. Gouda en est le chef : « Nous allons vers le Chari, certains vont au Cameroun, d'autres jusqu'en Centrafrique. Nous nous déplaçons derrière les pluies qui tombent et derrière les premières herbes qui poussent. Quand la saison des pluies se termine, ça devient rude par ici et le climat est trop sec, donc nous repartons vers le sud. » Avant de quitter la brousse pour aller vers le sud, le clan organise un Guéréwol, une célébration annuelle et un concours de beauté et de danse masculine qui doivent permettre d'attirer les femmes éligibles au mariage ou à l'amour. « Je m'appelle Ali, je suis éleveur de vaches et j'ai 31 ans, se présente l'un des candidats. On achète cette teinture dans le village et on la met sur le visage pour la danse. » Beauté, danse et choix amoureux Ali et les autres jeunes hommes du clan se maquillent le visage avec des pigments naturels couleur ocre. Cela permet de mettre en avant la finesse de leurs traits, mais surtout la blancheur de leurs dents et de leurs yeux, symboles de bonne santé. Bijoux, étoffes et coiffes colorés, les hommes se font beaux pour danser et chanter. Pendant plusieurs heures, ils se tiennent en ligne ou en cercle, et dansent au rythme de leurs chants. Ils claquent des dents, bougent les yeux de gauche à droite frénétiquement. Certains entrent en transe sous les yeux des juges, les femmes, qui, à la tombée de la nuit, vont choisir un époux ou un amant. Difficile de parler aux femmes, elles préfèrent rester discrètes. Alors, c'est Mokhtar, un proche du clan qui nous explique : « Les filles, depuis qu'elles sont petites, ont des amis garçons dont elles sont proches avec lesquels elles dansent et chantent. La cérémonie sert à choisir le futur partenaire. Une fois la cérémonie terminée et le choix arrêté, l'homme élu doit donner un bœuf et un franc symbolique pour la dot. C'est cet homme qui deviendra son mari. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'ils deviennent époux et que la fidélité commence. Si la femme n'est pas satisfaite, elle peut aller en chercher un autre lors d'une prochaine cérémonie. » Impossible d'assister au choix fait par les femmes ou même de savoir lequel des danseurs a été élu. Dès le lendemain matin, le clan et leur bétail prennent la route vers le sud.
Réagissez à l'actualité de votre choix avec Juan Gomez. RFI vous donne la parole. L'occasion d'aborder des thèmes qui ne font pas toujours la Une des médias français et internationaux.
Le Journal en français facile du mercredi 08 octobre 2025, 18 h 00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/C519.A
Au Tchad, les parlementaires ont fait passer le mandat présidentiel de 5 à 7 ans, tout en levant le verrou interdisant au chef de l'État de briguer plus de deux mandats. Un gage de stabilité pour la majorité, une atteinte à la démocratie pour l'opposition. Et vous, qu'en pensez-vous ? Vos réactions nous intéressent.
Sur les photos officielles, il arbore fièrement son uniforme rutilant et ses 7 étoiles qui indiquent son rang de maréchal, à l'instar de son défunt père. Et le maréchal-président tchadien a encore assis son pouvoir vendredi. En effet, pointe Jeune Afrique, « le vote sur la révision constitutionnelle était initialement prévu lundi prochain 13 octobre. Avec dix jours d'avance, c'est donc vendredi que la majorité écrasante des parlementaires a approuvé le texte présenté par le Mouvement patriotique du salut, le parti de Mahamat Idriss Déby Itno, lui conférant un mandat présidentiel de sept ans renouvelable sans limites. Ce texte lève aussi l'incompatibilité des fonctions de chef de l'État avec des activités au sein d'un parti politique et restaure l'immunité des ministres. » Commentaire de Jeune Afrique : « l'histoire ne se répète pas, mais elle peut parfois sérieusement bégayer. (…) Il y a vingt ans, Idriss Déby Itno, père et prédécesseur de l'actuel chef de l'État, avait, lui aussi, fait “sauter“ le verrou de la limitation des mandats, en faisant modifier la Constitution de 1996, pourtant adoptée après une période de concertation nationale. » Vers un pouvoir quasi-absolu En effet, concrètement, analyse Afrik.com, « instituée par les députés, relayée dans les médias, validée par les sénateurs, et promulguée par le Président, cette réforme scelle le nouveau socle d'un pouvoir quasi-absolu. Cette mutation institutionnelle ne saurait se limiter à un simple jeu de chaises législatives, pointe le site panafricain. Elle dessine un scénario politique à long terme, dans lequel l'alternance démocratique devient improbable. (…) Ça n'est pas seulement une révision constitutionnelle : c'est l'officialisation d'un tournant vers la présidentialisation à vie, s'exclame encore Afrik.com. En adoptant formellement une durée de mandat allongée et une absence de limite, le régime Déby verrouille les conditions de perpétuation de sa domination. Le fils succède au père, non pas par un héritage dynastique légal, mais par un enchaînement institutionnel soigneusement orchestré. » Alors, relève encore le site panafricain, « face à cette mutation, la communauté internationale, les organisations de défense des droits humains, les acteurs politiques africains auront à observer, critiquer, voire exercer des pressions pour rappeler que la légitimité ne se décrète pas, elle se conquiert. Le temps dira si le Tchad, sous Mahamat Déby, rompt avec l'ère Déby père, ou bien en érige une version encore plus rigide. » Sur la vague du souverainisme… « Cette évolution politique intervient dans un contexte international qui favorise les régimes peu portés à la démocratie, note pour sa part Ledjely en Guinée. Les rivalités géostratégiques entre la Russie et les pays occidentaux offrent aux dirigeants du continent de nouvelles marges de manœuvre. La confédération de l'AES (Mali, Burkina Faso, Niger) incarne ce vent de souverainisme dont une des manifestations, est aussi le départ des soldats français de plusieurs pays, dont le Tchad. Dans ce nouveau rapport de force, Mahamat Idriss Déby sait qu'il dispose d'une plus grande liberté pour remodeler les institutions à sa guise, sans craindre de réelles représailles extérieures. Ainsi, conclut Ledjely, loin d'incarner un renouveau politique, Mahamat Idriss Déby semble perpétuer un cycle qui confisque l'alternance et bloque l'émergence d'une gouvernance réellement démocratique. Une dynamique qui semble relever d'une tendance plutôt lourde sur le continent africain. » Réinventer la démocratie sur le continent Enfin, en parallèle, à lire cet éditorial du Monde sur l'émergence des régimes forts en Afrique : « prétendre (comme le font certains militaires au pouvoir) que “l'Afrique n'est pas faite pour la démocratie“ est une ineptie, affirme le journal. Il suffit de rencontrer des Africains, illettrés ou éduqués, se pressant dans des bureaux de vote, pour comprendre le sens évident qu'ils donnent à ce droit fondamental : choisir et renvoyer ses dirigeants sur une base égalitaire. (…) Prétendre, par ailleurs, poursuit Le Monde, que seul un régime fort peut assurer le développement contredit la réalité : aucun autocrate africain ne peut se vanter d'une telle performance. » Et le journal de conclure : « combat par définition inachevé, la démocratie est à réinventer, dans les différents États africains comme dans les pays riches. Avec, sans doute, un point commun : au centre de la réflexion devrait figurer le lien entre démocratie et bien-être des populations. »
Au Tchad, le président Mahamat Idriss Déby s'ouvre la voie d'une présidence sans aucune limitation du nombre de mandats. En effet, le 13 octobre, l'Assemblée et le Sénat doivent se réunir en congrès à Ndjamena, en vue d'adopter une révision de la Constitution dans ce sens. Réaction aujourd'hui de Robert Gam, le secrétaire général du PSF, le Parti socialiste sans frontières. L'opposant tchadien – qui séjourne actuellement en France – témoigne d'abord sur ses huit mois de prison à Ndjamena, de septembre 2024 à juin 2025, sans la moindre procédure judiciaire. Il est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous êtes un revenant. Après votre arrestation en septembre 2024 à Ndjamena, vous avez disparu pendant huit mois. Et une nuit du mois de juin dernier, un véhicule vous a déposé devant votre domicile de la capitale tchadienne. Qu'est-ce qui vous est arrivé ? Robert Gam : Oui, comme vous le dites, « revenant », prenons-le comme tel. J'ai été enlevé le 20 septembre 2024 alors que je rentrais d'une réunion politique. J'ai été enlevé et déposé au siège de l'ANS pendant huit mois et quinze jours. L'Agence nationale de sécurité…. Très bien. J'ai été déposé là-bas. J'ai mis huit mois et quinze jours sans qu'on ne m'ait signifié pourquoi j'ai été arrêté. Et pendant les huit mois, j'ai été malade. J'ai demandé qu'on me soigne. On a également refusé. Et curieusement, le 3 juin à 17h30, une ambulance est venue me chercher et là, on m'a emmené au bureau de l'ANS où il y a eu des questions qui m'ont été posées. Et après ces questions, à 1 h du matin, ils ont décidé donc de me déposer chez moi. C'est-à-dire que du 20 septembre au 2 juin, vous êtes resté détenu sans que personne ne vous interroge sur quoi que ce soit ? Non, non, non, rien du tout. Aucun interrogatoire ? Non. Rien. Est-ce que vous avez été maltraité ? Oui, on était très maltraité. Vous savez que la première intention de l'ANS, quand ils m'ont arrêté, c'était d'abord de m'exécuter, parce que j'ai mis plus de 30 minutes à genoux. J'étais entre un commando cagoulé que vous ne pouvez pas voir, et dans la cellule, vous savez qu'il n'y a pas de fenêtre. C'est une cellule construite en béton coulé. Le haut, le bas, c'était coulé. Et là, c'était le calvaire puisqu'il faisait extrêmement chaud. On n'avait pas de moustiquaire, on n'avait pas d'électricité et le repas qu'on nous donnait était de mauvaise qualité. Et l'eau qu'on nous donnait, ce n'était pas une eau potable. Vous êtes donc le secrétaire général du PSF, le Parti socialiste sans frontières, dont le président Yaya Dillo a été tué à Ndjamena le 28 février 2024, suite officiellement à des affrontements avec les forces de sécurité tchadienne. Et aujourd'hui, vous demandez une enquête indépendante. Pourquoi ? Nous pensons que le président Yaya Dillo a été exécuté parce qu'il n'y avait pas eu d'affrontement. Il ne peut y avoir un affrontement que quand deux parties se combattent. Et dans ce cas de figure, le président Yaya n'était pas armé et nous étions en train d'organiser un congrès pour présenter la candidature de notre président. Et subitement, un plan a été orchestré par le système en place qui voulait coûte que coûte éliminer la personne de Yaya Dillo Djerou Betchi. Mais qu'est-ce qui prouve que Yaya Dillo a été exécuté comme vous le dites ? Oui, c'est une exécution barbare et lâche parce qu'il a été exécuté d'une balle dans la tempe. À lire aussiMort de l'opposant Yaya Dillo au Tchad: «S'il s'était rendu, on n'en serait pas arrivé à cette extrémité» Alors, en février dernier, au micro de RFI, le porte-parole du gouvernement, le ministre Gassim Cherif Mahamat, a déclaré « Je comprends que les familles puissent s'impatienter, mais la justice fera son travail. Une commission d'enquête va se mettre en place » … Aujourd'hui, la justice tchadienne est instrumentalisée. Il n'y a pas de justice au Tchad. Vous allez attendre pendant longtemps. Les événements du 20 octobre 2022, il n'y a jamais eu un rapport d'enquête sur ces événements. Déjà, une plainte a été déposée par nos avocats ici en France, et nous attendons que justice soit faite. Mais comment pouvez-vous saisir la justice française à propos d'un homme politique tchadien ? Oui, nous pensons que les personnalités ayant participé à l'exécution de Yaya Dillo, parmi ces personnalités, il y a des personnes de double nationalité, franco-tchadienne. À qui pensez-vous ? Ce n'est pas le moment de vous le dire ici et nous pensons que le moment venu, nous allons dévoiler tout ça. Le 13 octobre prochain, l'Assemblée nationale et le Sénat tchadien doivent se réunir en congrès pour modifier la Constitution et établir un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable sans aucune limitation. Quelle est votre réaction ? Nous avons rejeté en bloc ce projet parce que nous avons constaté que la motivation du gouvernement était tout simplement d'aller vers une dynastie. Et ces députés sont là pour faire la volonté d'une dynastie. Ils accompagnent tout simplement le pouvoir en place et ça ne nous surprend pas. Et là, nous déplorons cette attitude. Et que comptez-vous faire ? Les Tchadiens commencent à prendre conscience. Ils sont mobilisés. Nous allons nous battre par tous les moyens pour que le Tchad puisse vivre cette ère véritablement démocratique. À lire aussiMort de l'opposant Yaya Dillo au Tchad: retour sur le parcours d'un cousin trop gênant
Gestion des déchets, manque d'infrastructures d'assainissement, d'accès à l'eau, inondations récurrentes, îlot de chaleur... Les villes du continent africain sont confrontées à des problèmes récurrents qui sont amenés à se multiplier alors que le rythme de l'urbanisation en Afrique est le plus rapide au monde. Selon les prévisions, le nombre d'urbains devrait doubler d'ici 2050 en Afrique pour passer à 1,4 milliard. À cette hausse de population difficile à absorber pour les villes, s'ajoutent la prise en compte des pratiques informelles, des spécificités locales, ou encore le manque de moyens. Dans ces conditions, la mise en place de projets d'infrastructures et d'aménagements pour répondre aux besoins de la population peut relever du casse-tête pour les pouvoirs publics. Les habitants ont parfois l'impression de ne pas être écoutés et considérés. Comment mettre en œuvre de nouveaux équipements qui prennent en compte les vrais besoins et les modes de vie des usagers ? Sous quelle forme intégrer les habitants aux projets de leur ville ? Avec : • Audrey Guiral Naepels, urbaniste, responsable de la division Développement urbain, Aménagement et Logement de l'AFD (Agence Française de Développement) • Charlemagne Yankoty, maire de la commune de Porto Novo au Bénin • Rina Andriambololomanana , cheffe de projet «pépinière urbaine» d'Antananarivo, au Gret (ONG internationale de développement social et solidaire) à Madagascar. En fin d'émission, un reportage au Tchad de Raphaëlle Constant. L'Académie de basket ball «Dreams Comes True» («le rêve devient réalité» en français) à Ndjamena a été fondée en 2020, c'est une école mixte et moderne qui forme les enfants à partir de 5 ans et où l'accent est mis sur la réussite scolaire en parallèle de la formation sportive. Ils sont aujourd'hui 178 pensionnaires, dont 51% de filles, encadrés par 12 coachs. Notre reporter Raphaëlle Constant a assisté à un entraînement et a rencontré les fondateurs Issa Nakoye, président exécutif et Alain Assnale, directeur technique, tous deux anciens joueurs de l'équipe nationale. Direction le Lycée Sacré-cœur dans le quartier Moursal où, ce jour-là, une quarantaine d'enfants de la catégorie minime traversent le terrain sous les consignes du coach Alladoum Klamong. Programmation musicale : ► Magique – Oxmo Puccino ► Robocop – Article15.
Ce mercredi 1er octobre, c'est la rentrée scolaire pour les écoliers, collégiens, lycéens et étudiants au Tchad. Mais certains n'ont pas eu droit aux vacances : ce sont les élèves des écoles coraniques, appelés Mouhadjirines dans le pays. Souvent, ils viennent de très loin, quittent leur famille et rejoignent une école coranique. La plupart ont recours à la mendicité pour payer l'accès à cette école. Pour offrir un meilleur encadrement et une meilleure intégration à ces Mouhadjirines, ainsi que des perspectives, le Secours islamique France (SIF) a lancé le programme pilote « Tawde ». Il est présent dans l'ouest du pays, dans la région du lac, mais aussi à Ndjamena, dans sept écoles coraniques. C'est l'heure de la pause pour Yacoub et ses camarades. Il n'a que 15 ans, mais il étudie dans cette école coranique depuis ses deux ans : « Tôt le matin, on a le cours coranique, et vers 8 heures, on passe au cours séculier. Mais je suis encore obligé de mendier. Ça me permet de me nourrir, sinon je ne trouve pas toujours de quoi manger. Et tous les vendredis, je verse 100 FCFA à l'école coranique. » Plus tard, Yacoub rêve de trouver un travail. Il aimerait intégrer un bureau de l'administration tchadienne. Pour les accompagner dans leurs projets, plusieurs professeurs du SIF enseignent le français, par exemple, mais des activités créatives et ludiques sont aussi prévues. Elles sont assurées par Djibril Hissène Mouhammad, l'animateur communautaire : « Les enfants aussi ont besoin de temps pour s'amuser. On a tous été à l'école. Et on a été à l'école coranique. Moi, j'ai fait la mendicité pendant trois ans, avant de regagner l'école. Et aujourd'hui, je travaille. Et il y a tant de milliers d'exemples dans le pays. » À écouter aussiTchad: comment améliorer la prise en charge des enfants des écoles coraniques? Tous les jours, au moment des cours séculiers, des repas et des encas sont distribués : « On a mis des intrants alimentaires à leur disposition pour qu'ils aient de quoi se nourrir. Au lieu de mendier, ils apprennent ici et, en même temps, ils ont de quoi à manger. » Impliquer la communauté pour mieux intégrer les enfants Autre élément pris en compte par le SIF : l'intégration au sein de la communauté du quartier. Lassine Doumbia, coordinateur programme au sein du SIF : « Le programme a mis en place pas mal de petits comités communautaires. Ouvrir la gestion de l'école à la communauté d'accueil facilite l'acceptation de l'école et l'acceptation des enfants. Dans la majeure partie des cas, l'exclusion de ces enfants est liée au fait que les gens ne comprennent pas trop leur mode de vie pour se nourrir – généralement, la mendicité. Tout ceci, on y travaille par des sensibilisations qu'on donne au prorata à des personnes qui sont de la communauté. » Le programme « Tawde » est encore un projet pilote, mais déjà plus 2 000 enfants en bénéficient. Objectif : réussir à intégrer les écoles coraniques dans le système éducatif formel. À écouter aussiLe Tchad face au fléau des enfants mendiants
Gestion des déchets, manque d'infrastructures d'assainissement, d'accès à l'eau, inondations récurrentes, îlot de chaleur... Les villes du continent africain sont confrontées à des problèmes récurrents qui sont amenés à se multiplier alors que le rythme de l'urbanisation en Afrique est le plus rapide au monde. Selon les prévisions, le nombre d'urbains devrait doubler d'ici 2050 en Afrique pour passer à 1,4 milliard. À cette hausse de population difficile à absorber pour les villes, s'ajoutent la prise en compte des pratiques informelles, des spécificités locales, ou encore le manque de moyens. Dans ces conditions, la mise en place de projets d'infrastructures et d'aménagements pour répondre aux besoins de la population peut relever du casse-tête pour les pouvoirs publics. Les habitants ont parfois l'impression de ne pas être écoutés et considérés. Comment mettre en œuvre de nouveaux équipements qui prennent en compte les vrais besoins et les modes de vie des usagers ? Sous quelle forme intégrer les habitants aux projets de leur ville ? Avec : • Audrey Guiral Naepels, urbaniste, responsable de la division Développement urbain, Aménagement et Logement de l'AFD (Agence Française de Développement) • Charlemagne Yankoty, maire de la commune de Porto Novo au Bénin • Rina Andriambololomanana , cheffe de projet «pépinière urbaine» d'Antananarivo, au Gret (ONG internationale de développement social et solidaire) à Madagascar. En fin d'émission, un reportage au Tchad de Raphaëlle Constant. L'Académie de basket ball «Dreams Comes True» («le rêve devient réalité» en français) à Ndjamena a été fondée en 2020, c'est une école mixte et moderne qui forme les enfants à partir de 5 ans et où l'accent est mis sur la réussite scolaire en parallèle de la formation sportive. Ils sont aujourd'hui 178 pensionnaires, dont 51% de filles, encadrés par 12 coachs. Notre reporter Raphaëlle Constant a assisté à un entraînement et a rencontré les fondateurs Issa Nakoye, président exécutif et Alain Assnale, directeur technique, tous deux anciens joueurs de l'équipe nationale. Direction le Lycée Sacré-cœur dans le quartier Moursal où, ce jour-là, une quarantaine d'enfants de la catégorie minime traversent le terrain sous les consignes du coach Alladoum Klamong. Programmation musicale : ► Magique – Oxmo Puccino ► Robocop – Article15.
Réagissez à l'actualité de votre choix avec Juan Gomez. RFI vous donne la parole. L'occasion d'aborder des thèmes qui ne font pas toujours la Une des médias français et internationaux.
Au Tchad, on approche de la fin de la saison des pluies et cette année les précipitations à N'Djamena sont en baisse par rapport à l'année passée. Moins de dégâts, mais la capitale tchadienne entre dans une nouvelle phase : celle des risques d'inondations fluviales. Dans le 9ᵉ arrondissement de N'Djamena, l'un des plus pauvres de la capitale tchadienne, les habitants autour de la digue surveillent de près la montée des eaux des fleuves Chari et Logone. De notre correspondante à N'Djamena, Il a fallu parcourir quelques kilomètres à moto sur la digue pour arriver au quartier Kabé, le quartier le plus exposé aux inondations du 9ᵉ arrondissement. Ici, quelques 8 000 personnes habitent entre le Logone et la digue. « Chaque année, la zone est inondée. On est seulement dans l'eau. Quand ils ont fait les digues, l'eau va et vient. Mais cette année, on ne sait pas encore, raconte Kelly Nganda, une habitante de Kabé. J'ai peur même si l'eau de pluies n'est pas arrivée à nous. Je suis contente. Mais maintenant, j'attends l'eau salée. Est-ce qu'on va fuir ? On va rester ? Je ne sais pas encore. » À lire aussiTchad: la capitale Ndjamena n'est pas épargnée par les inondations Les habitants craignent la même catastrophe que l'année derrière Vont-ils fuirent, vont-ils rester ? C'est la question que se pose, Acyl Fassou Toukouna porte-parole de l'association Agir qui vient en aide aux sinistrés dans le 9ᵉ arrondissement. Régulièrement, il vient vérifier le niveau de l'eau dans la digue. « Le niveau d'eau est à 5,80 mètres et comparativement à l'année dernière, à la même date, nous étions à 6,11. Donc il y a une différence de plus d'un mètre. Donc pour le moment ça monte, mais pas avec une grande pression. Déjà, avec ce niveau, nous pensons que la menace n'est pas assez imminente, mais néanmoins, nous, nous restons encore sur nos gardes parce que ce n'est pas fini. » Mais pour Mangué Zoubé Nedjou, militaire et habitant de Walia, le souvenir des inondations de l'année passée sont encore vifs. « Nous sommes exposés. L'année passée, ici, tout était inondé. L'année dernière, l'eau était arrivée jusque-là. Il y a la marque sur le mur de la maison. L'année passée, à cette heure-ci là, l'eau était pleine déjà. On a eu beaucoup de pertes matérielles. Les maisons sont cassées, les rues englouties, même les animaux. On a beaucoup perdu des chèvres, même les volailles, tout est parti. On a eu beaucoup de pertes. Il faut que l'État fasse les digues au bord du fleuve, sinon cette année, on aura le même problème. Donc la solution, il faut que l'État fasse la digue au bord du fleuve. Comme ça on sera épargné. » À lire aussiLe Tchad sous les eaux: l'ONU craint une crise humanitaire Les prochaines semaines vont être décisives. La décrue ne devrait pas avoir lieu avant novembre.
Au Tchad, les députés ont adopté une révision de la Constitution qui allonge la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans, renouvelable sans limitation. Dénoncé par l'opposition, le texte doit encore être validé par le Congrès. Ce changement est-il nécessaire ? Vos réactions nous intéressent !
Le reggaeman burkinabè Freeman Tapily sera sur la scène du New Morning, à Paris, le 12 septembre 2025. Son album Zem Zem, sorti le 12 août, parle de démocratie. Artiste engagé et protégé de Tiken Jah Fakoly, le Tchadien N2A Teguil sera lui aussi sur la scène du New Morning le 14 septembre. La chantre ivoirienne Morijah sera sur la scène du Casino de Paris le 14 septembre 2025. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : N2A Teguil feat. Tiken Jah Fakoly - C'est dangereux (remix) N2A Teguil - Gagnant gagnant Morijah - Shilo Morijah - ADN du très haut Freeman Tapily - Appel à la démocratie Freeman Tapily - Nan lara an Sara. Retrouvez la playlist officielle de RFI Musique.
Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end vous emmène tout d'abord sur le continent africain. À cheval sur Niger, Nigeria, Cameroun et Tchad, le lac qui diminuait comme peau de chagrin ces dernières décennies, a regagné de la surface au gré d'un pluvieux changement climatique. C'est une région reculée en crise alimentaire, en proie aux raids de la secte islamiste et aux opérations militaires. En deuxième partie, nous irons en Chine. Notre envoyée spéciale permanente nous dira tout de l'industrie du bambou, bambou qui se veut en concurrence avec le plastique. Le bambou plus écologique, mais la bataille n'est pas gagnée. Sur les rives du lac Tchad, une guerre sans fin contre Boko Haram et la montée des eaux Vu du ciel, le lac Tchad se profile en de petites flaques, de plus en plus larges jusqu'à l'émergence d'une limite entre l'eau et la terre. Des contours flous pour une vaste étendue marécageuse entre sables et ilots de verdure aux confins du Niger, du Nigéria, du Cameroun et du Tchad. Le lac n'est pas en train de s'assécher, comme on l'a longtemps cru. Il s'étend. Notamment sous l'effet du changement climatique, aggravant la crise alimentaire et sécuritaire sur ses rivages martyrisés depuis plus d'une décennie par Boko Haram. La secte islamiste et ses deux factions rivales a été affaiblie par les opérations militaires, mais elle marque encore la région par ses attentats suicides, rapts, viols et raids contre des civils. Avec la participation de Joris Bolomey et le soutien logistique du CICR, d'Acted, Concern et Handicap International. Un Grand reportage de Carol Valade qui s'entretient avec Jacques Allix. Usine à ciel ouvert, le pari du bambou Le bambou en Chine n'est plus seulement un symbole culturel : il devient une arme verte, un levier pour relever le défi écologique. À Anji, au cœur du Zhejiang, cette plante façonne le paysage, mais aussi l'économie. Artisanat, tourisme, architecture, ustensiles du quotidien… La grande et souple plante s'impose partout, portée par une stratégie nationale baptisée « Bamboo for Plastic ». Ici, traditions et innovations se croisent pour bâtir un « made in China » plus durable. Un Grand reportage de Cléa Broadhurst qui s'entretient avec Jacques Allix.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le limogeage de la présidente de la Cour suprême du Ghana et sur l'opposition manifestée par les évêques au projet de code pastoral au Tchad. Gaza : que prévoit le plan « Riviera » de Donald Trump ? Le Washington Post a dévoilé le projet de Donald Trump pour l'« après-guerre » dans la bande de Gaza. Baptisé « GREAT Trust », il prévoit le déplacement des habitants vers d'autres pays afin de transformer l'enclave palestinienne en zone touristique et économique. Que contient exactement ce plan ? Avec Pierre Olivier, journaliste au service international de RFI. Ghana : pourquoi la présidente de la Cour suprême a été limogée ? Au Ghana, c'est une décision inédite dans l'histoire de la IVe République. Le président John Dramani Mahama a évincé la présidente de la Cour suprême. Que lui reproche-t-on ? Pourquoi le principal parti d'opposition dénonce-t-il un abus de pouvoir ? Avec Victor Cariou, correspondant de RFI à Accra. Tchad : pourquoi les évêques s'opposent au projet de code pastoral ? Au Tchad, les évêques catholiques dénoncent le projet de code pastoral. Ils affirment qu'il est injuste pour les agriculteurs et favorise les éleveurs. Pourquoi ce texte fait-il polémique ? Quels amendements pourraient garantir une meilleure protection des agriculteurs ? Avec Yamingué Bétinbaye, analyste et directeur de recherche au Centre de recherche en anthropologie et sciences humaines (CRASH) à N'Djamena. Chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb Aujourd'hui, direction le Gabon où Brice Oligui Oligui Nguema s'affiche en papa président.
Vu du ciel, le lac Tchad se profile en de petites flaques, de plus en plus larges jusqu'à l'émergence d'une limite entre l'eau et la terre. Des contours flous pour une vaste étendue marécageuse entre sables et ilots de verdure aux confins du Niger, du Nigéria, du Cameroun et du Tchad. Le lac n'est pas en train de s'assécher, comme on l'a longtemps cru. Il s'étend. Notamment sous l'effet du changement climatique, aggravant la crise alimentaire et sécuritaire sur ses rivages martyrisés depuis plus d'une décennie par Boko Haram. La secte islamiste et ses deux factions rivales a été affaiblie par les opérations militaires, mais elle marque encore la région par ses attentats suicides, rapts, viols et raids contre des civils. « Sur les rives du lac Tchad, une guerre sans fin contre Boko Haram et la montée des eaux », c'est un grand reportage de Carol Valade, réalisé par Pauline Leduc. Avec la participation de Joris Bolomey et le soutien logistique du CICR, d'Acted, Concern et Handicap International.
Notre survie dépendrait de notre capacité à produire continuellement du savoir. Pourtant, notre système éducatif entrave l'imagination scientifique. Les programmes scolaires sont surchargés et dictés par une logique d'évaluation. L'enseignement supérieur, de plus en plus orienté vers l'insertion professionnelle rapide, limite la pensée autonome. Les chercheurs manquent de temps pour créer véritablement, freinés par une gestion technocratique. Ce système produit des individus malheureux et désengagés. La curiosité, moteur essentiel de la connaissance, est étouffée dès l'enfance. La baisse de la créativité devient invisible, car ce qui n'est pas inventé ne manque à personne. Comment repenser l'éducation pour préserver notre capacité d'innovation, vitale à notre survie et redonner aux élèves et étudiants le goût d'apprendre ? Peut-on concilier rentabilité et créativité dans les institutions éducatives ? Avec Bernard Lahire, sociologue, directeur de recherche au CNRS, membre du Centre Max Weber de l'École normale supérieure de Lyon, membre senior honoraire de l'Institut universitaire de France et auteur de Savoir ou périr (Éditions du Seuil) et Enfances de classes. De l'inégalité parmi les enfants (Éditions du Seuil, 2019). • En ouverture d'émission, L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation avec Cécile Debarge, correspondante de RFI en Italie En Italie, la rentrée des classes se prépare doucement. Les écoliers ont encore une à deux semaines de vacances selon les régions. Les ministres du gouvernement d'extrême-droite de Giorgia Meloni ont, eux, profité de l'été pour donner le ton de cette rentrée scolaire. Le credo est le suivant : l'autorité doit faire son grand retour à l'école. • Le Monde des enfants par Charlie Dupiot Des enfants nous livrent leurs regards sur ce qui fait leur quotidien et leurs aspirations pour l'avenir, au micro de notre reporter Charlie Dupiot… Nous voici à Paris, dans l'une des classes de CM2 de l'école Manin, dans le XIXe arrondissement. Aujourd'hui, on parle d'ennui avec Maya, Marlou, Shannon, Zoumana, Dylan et Demba. En fin d'émission, la chronique Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question d'un auditeur de Yannick à Ndjamena au Tchad, dont la sœur présente une addiction aux jeux vidéo. Programmation musicale : ► Zéro – AZ. TH. ► Summer Meadows – Ala.Ni
Un reportage long format à Ndjamena où la recrudescence des violences et des agressions faites aux femmes suscite une vive inquiétude de la société civile. Malgré l'absence de statistiques nationales, le Programme des Nations unies pour le développement annonce qu'une femme sur cinq déclare avoir été victime de violences. Mais ce n'est que la face émergée de l'iceberg, car les obstacles pour briser le silence sur les violences sexuelles sont nombreux. Depuis quelques années, des voix s'élèvent au péril de leur sécurité au Tchad pour défendre les droits des femmes, pour dénoncer l'impunité des agresseurs, pour construire une société plus juste et enfin dessiner l'Afrique au féminin de demain. Un reportage réalisé par Raphaëlle Constant en février 2025 avec le concours du Fonds Muskoka. Cette émission est une rediffusion du 8 mai 2025