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Dans trois semaines, le 21 septembre, très exactement 6 millions 768 mille 458 électeurs, incluant les résidents à l'étranger, seront appelés aux urnes pour se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution. Ce chiffre définitif du fichier électoral biométrique permanent a été donné par la Direction générale des Élections, précise le site Guinée 7, « après les opérations de vérification et de correction des listes électorales. » Hier, rapporte le site Guinée News, pour marquer le lancement de la campagne, une marche a été organisée dans les rues de Kaloum (l'une des communes de Conakry), « en soutien total au CNRD » au pouvoir, le Comité National du Rassemblement et du Développement. « Des milliers de participants, vêtus de blanc, se sont rassemblés sur l'esplanade du Palais du Peuple avant de défiler calmement en direction du boulevard Telly Diallo. Cette marche blanche symbolise, pointe Guinée News, la volonté de promouvoir la paix, l'unité, et le développement, en s'inscrivant dans la vision et les réformes engagées par le CNRD. Le choix de la couleur blanche n'est pas anodin ; il représente la pureté des intentions et l'espoir d'un avenir radieux pour la nation guinéenne, loin des clivages politiques du passé. » Parallèlement, certains poids-lourds du gouvernement ont commencé à donner de la voix : « les Ministres Djami Diallo et Bouna Sylla ont appelé à voter largement en faveur du oui », rapporte AfricaGuinée. L'opposition muselée… Reste que « cette campagne pour le référendum constitutionnel du 21 septembre s'ouvre dans un climat tendu. » C'est ce que souligne Afrik.com. « La suspension des principaux partis réduit le pluralisme et renforce les soupçons d'un passage en force du général Doumbouya. L'opposition et la société civile appellent à manifester, malgré les risques de violences. Sous pression, les médias dénoncent des restrictions qui limitent le débat public. » C'est le cas du site d'information guinéen Ledjely : « l'UFDG de Cellou Dalein Diallo et le RPG d'Alpha Condé, suspendus depuis le 22 août, (…) annoncent des manifestations à partir de vendredi prochain (5 septembre, date symbolique, puisque ce sera le 4e anniversaire de la prise de pouvoir de Mamadi Doumbouya). Mais il ne faut guère se faire d'illusions, soupire Ledjely : en l'absence de leurs leaders respectifs, contraints à l'exil depuis des années, il est peu probable que les militants répondent massivement à l'appel. D'autant plus que le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation a mis en garde contre toute tentative de semer le trouble, et que les partis suspendus se sont vu interdire toute activité. » Quelle participation ? Alors, « dans les faits, constate Ledjely, les partisans du oui règneront donc en maîtres sur le terrain durant les deux prochaines semaines. Mais, prévient le site guinéen, cela pourrait se traduire par un faible engouement populaire, notamment de la part de ceux dont les opinions n'auront pas eu d'espace pour s'exprimer. (…) Le texte adopté pourrait (donc) symboliquement porter la marque de la fracture qui traverse le pays. (…) Et se traduire par un faible taux de participation au référendum du 21 septembre. (…) Et ce serait une tare congénitale, s'exclame Ledjely, que certains pourraient toujours lui reprocher. Il faut rappeler qu'en la matière, le référendum fondateur de septembre 1958 avait enregistré un taux de participation de plus de 85 %, tandis que celui de décembre 1990 — comparable à celui attendu le 21 septembre prochain — avait mobilisé un peu plus de 97 % des électeurs inscrits. » Doumbouya : « une forme d'exercice solitaire du pouvoir » Jeune Afrique, pour sa part, fait le point sur la garde rapprochée de Mamadi Doumbouya. Jeune Afrique répertorie les proches du général, militaires ou civils, officiels ou dans l'ombre, « politiciens dévoués et conseillers du soir. » Ils sont moins d'une vingtaine. Principalement rassemblés au sein d'une nouvelle institution. En effet, précise le site panafricain, « pour “sécuriser“ le vote référendaire et “répondre avec efficacité à tous les défis sécuritaires“, Mamadi Doumbouya s'est doté d'un Conseil supérieur de défense et de sécurité nationale. Tous ses membres ont posé, le 18 août dernier, pour la photo de famille à l'issue de sa première réunion. En première ligne, quelques figures civiles bien connues devant un parterre d'hommes en tenue, parmi lesquels les indéboulonnables du CNRD. Qu'ils soient ministres ou militaires, plusieurs de ces hommes sont au cœur du dispositif du général pour se maintenir au pouvoir après l'avoir conquis par la force. Mais Mamadi Doumbouya semble plus méfiant que jamais, relève encore Jeune Afrique. “Il est difficile de s'y retrouver, tant le président s'enferme de plus en plus dans une forme d'exercice solitaire du pouvoir“, remarque un observateur à Conakry. “Doumbouya, glisse un ancien ministre, souffre de la complotite aiguë guinéenne, qui explique aussi qu'il s'est refermé sur lui-même. »
Dans trois semaines, le 21 septembre, très exactement 6 millions 768 mille 458 électeurs, incluant les résidents à l'étranger, seront appelés aux urnes pour se prononcer sur le projet de nouvelle Constitution. Ce chiffre définitif du fichier électoral biométrique permanent a été donné par la Direction générale des Élections, précise le site Guinée 7, « après les opérations de vérification et de correction des listes électorales. » Hier, rapporte le site Guinée News, pour marquer le lancement de la campagne, une marche a été organisée dans les rues de Kaloum (l'une des communes de Conakry), « en soutien total au CNRD » au pouvoir, le Comité National du Rassemblement et du Développement. « Des milliers de participants, vêtus de blanc, se sont rassemblés sur l'esplanade du Palais du Peuple avant de défiler calmement en direction du boulevard Telly Diallo. Cette marche blanche symbolise, pointe Guinée News, la volonté de promouvoir la paix, l'unité, et le développement, en s'inscrivant dans la vision et les réformes engagées par le CNRD. Le choix de la couleur blanche n'est pas anodin ; il représente la pureté des intentions et l'espoir d'un avenir radieux pour la nation guinéenne, loin des clivages politiques du passé. » Parallèlement, certains poids-lourds du gouvernement ont commencé à donner de la voix : « les Ministres Djami Diallo et Bouna Sylla ont appelé à voter largement en faveur du oui », rapporte AfricaGuinée. L'opposition muselée… Reste que « cette campagne pour le référendum constitutionnel du 21 septembre s'ouvre dans un climat tendu. » C'est ce que souligne Afrik.com. « La suspension des principaux partis réduit le pluralisme et renforce les soupçons d'un passage en force du général Doumbouya. L'opposition et la société civile appellent à manifester, malgré les risques de violences. Sous pression, les médias dénoncent des restrictions qui limitent le débat public. » C'est le cas du site d'information guinéen Ledjely : « l'UFDG de Cellou Dalein Diallo et le RPG d'Alpha Condé, suspendus depuis le 22 août, (…) annoncent des manifestations à partir de vendredi prochain (5 septembre, date symbolique, puisque ce sera le 4e anniversaire de la prise de pouvoir de Mamadi Doumbouya). Mais il ne faut guère se faire d'illusions, soupire Ledjely : en l'absence de leurs leaders respectifs, contraints à l'exil depuis des années, il est peu probable que les militants répondent massivement à l'appel. D'autant plus que le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation a mis en garde contre toute tentative de semer le trouble, et que les partis suspendus se sont vu interdire toute activité. » Quelle participation ? Alors, « dans les faits, constate Ledjely, les partisans du oui règneront donc en maîtres sur le terrain durant les deux prochaines semaines. Mais, prévient le site guinéen, cela pourrait se traduire par un faible engouement populaire, notamment de la part de ceux dont les opinions n'auront pas eu d'espace pour s'exprimer. (…) Le texte adopté pourrait (donc) symboliquement porter la marque de la fracture qui traverse le pays. (…) Et se traduire par un faible taux de participation au référendum du 21 septembre. (…) Et ce serait une tare congénitale, s'exclame Ledjely, que certains pourraient toujours lui reprocher. Il faut rappeler qu'en la matière, le référendum fondateur de septembre 1958 avait enregistré un taux de participation de plus de 85 %, tandis que celui de décembre 1990 — comparable à celui attendu le 21 septembre prochain — avait mobilisé un peu plus de 97 % des électeurs inscrits. » Doumbouya : « une forme d'exercice solitaire du pouvoir » Jeune Afrique, pour sa part, fait le point sur la garde rapprochée de Mamadi Doumbouya. Jeune Afrique répertorie les proches du général, militaires ou civils, officiels ou dans l'ombre, « politiciens dévoués et conseillers du soir. » Ils sont moins d'une vingtaine. Principalement rassemblés au sein d'une nouvelle institution. En effet, précise le site panafricain, « pour “sécuriser“ le vote référendaire et “répondre avec efficacité à tous les défis sécuritaires“, Mamadi Doumbouya s'est doté d'un Conseil supérieur de défense et de sécurité nationale. Tous ses membres ont posé, le 18 août dernier, pour la photo de famille à l'issue de sa première réunion. En première ligne, quelques figures civiles bien connues devant un parterre d'hommes en tenue, parmi lesquels les indéboulonnables du CNRD. Qu'ils soient ministres ou militaires, plusieurs de ces hommes sont au cœur du dispositif du général pour se maintenir au pouvoir après l'avoir conquis par la force. Mais Mamadi Doumbouya semble plus méfiant que jamais, relève encore Jeune Afrique. “Il est difficile de s'y retrouver, tant le président s'enferme de plus en plus dans une forme d'exercice solitaire du pouvoir“, remarque un observateur à Conakry. “Doumbouya, glisse un ancien ministre, souffre de la complotite aiguë guinéenne, qui explique aussi qu'il s'est refermé sur lui-même. »
Mes chers camarades, bien le bonjour !La colonisation et la décolonisation, ce sont des questions qu'on a jusqu'à présent assez peu abordées sur Nota Bene. C'est extrêmement vaste, alors pour aujourd'hui, je vous propose de nous concentrer sur le cas de la Guinée, qui a pris un chemin différent des autres anciennes colonies françaises 1958… Je n'en dis pas plus, car vous l'aurez compris, on va en parler dans cet entretien ! En parallèle, on va découvrir l'histoire de deux personnes qui ont joué un rôle clé dans le régime guinéen, deux défenseurs des droits des Africains-Américains qui se sont rencontrés aux États-Unis : Miriam Makeba et Stokely Carmichael. Alors qui sont-ils, quelle est leur histoire, et qu'est-il arrivé en Guinée ? Eh bien pour le découvrir, j'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui Elara Bertho ! Elara est agrégée de lettres modernes, docteure en littérature, et chargée de recherches dans le laboratoire LAM, Les Afriques dans le Monde, une unité mixte de recherche du CNRS, de Sciences Po Bordeaux, et de l'Université Bordeaux Montaigne.Je vous souhaite une bonne écoute sur Nota Bene !➤ Merci à notre partenaire Elgato de nous avoir accompagné sur cet entretien ! Bénéficiez de 5% de réduction sur leur catalogue grâce au code ZZ-NB : elgato.sjv.io/55AAGo➤ Jetez un œil au livre d'Elara, Un couple panafricain : Miriam Makeba et Stokely Carmichael en Guinée : https://www.rot-bo-krik.com/un-couple-panafricain
Mes chers camarades, bien le bonjour ! En 1958 a eu lieu le référendum constitutionnel français, qui visait notamment à la création d'une Communauté française en Afrique française, en prévision de l'indépendance des anciennes colonies. Dans la foulée, la Guinée la refusa et prit très rapidement son indépendance. Quelques années plus tard, un couple de militants pour les droits des Afro-Américains arrivant des États-Unis vinrent s'y installer, et soutinrent le régime sur place : Miriam Makeba et Stokely Carmichael. Qui sont ces personnes, et comment s'est passée l'indépendance de la Guinée ? C'est ce que je vous propose de découvrir dans un nouvel entretien historique disponible dans quelques jours sur le podcast en compagnie d'Elara Bertho, une spécialiste de la question ! Pour le moment, je vous propose d'écouter Elara nous faire un point sur la Guinée dans le contexte de Guerre Froide de l'époque. Bonne écoute !
Les départs clandestins de pirogues depuis les côtes guinéennes vers l'archipel espagnol des Canaries se sont multipliés, en conséquence de l'accord migratoire conclu entre la Mauritanie et l'Espagne l'an dernier. Pourtant, la traversée depuis la Guinée peut durer une dizaine de jours et est extrêmement dangereuse. En 2024, l'ONG espagnole Caminando Fronteras dénombre 10 457 morts dans l'Atlantique. Entretien avec Elhadj Mohamed Diallo, ancien exilé, qui dirige désormais l'Organisation guinéenne de lutte contre la migration irrégulière. RFI : La Guinée est devenue une alternative pour les candidats à la migration clandestine, notamment depuis la ville côtière de Kamsar. Pourquoi ce phénomène, selon vous, a-t-il pris de l'ampleur dans la ville ? Elhadj Mohamed Diallo : D'abord, la ville de Kamsar est une ville portuaire, où la pêche est beaucoup développée. La plupart des jeunes maîtrisent parfaitement l'océan. Ce sont des pêcheurs qui maîtrisent la conduite des pirogues. La situation aux îles Canaries est telle que des journalistes espagnols sont venus enquêter jusqu'en Guinée pour identifier les familles des disparus, racontez-nous. Lorsque des Guinéens sont arrivés dans les îles des Canaries – le troisième convoi au départ de Kamsar -, il y a eu un accident. Sept personnes sont décédées, dont deux enfants. Donc les journalistes se sont intéressés à la question. Ils nous ont contactés et ils sont venus sur le terrain pour identifier trois familles parmi les sept et après, ils sont venus à Conakry. On les a mis en contact avec des familles de disparus, et eux nous ont mis en relation avec des organisations qui travaillent sur les questions d'identification dans les autres pays. Il y a plusieurs familles qui sont identifiées, on est en train de mettre en place le collectif des familles de disparus. Et une fois que vous les identifiez, qu'est-ce que vous faites ? Parfois, un jeune décède dans un autre pays, mais la famille n'est pas identifiée. Donc, ils nous contactent. On accompagne la famille pour qu'elle puisse rapatrier le corps au pays et inhumer le jeune. On les accompagne aussi dans leur deuil et dans les démarches administratives. Lorsqu'un corps est identifié, il y a un tas de dossiers qu'il faut aller retirer à la justice ou à la mairie. Parfois, les familles ne sont pas informées. Nous accompagnons les familles dans toutes ces démarches, s'ils décident de rapatrier le corps ou pour qu'ils aient les documents nécessaires pour engager des procédures auprès des tribunaux. À lire aussiGuinée: une nouvelle route dangereuse pour la migration vers les Canaries au départ de Kamsar Alors concrètement, comment ça se passe ? Ce sont des passeurs qui sont, disons, des « professionnels » et qui ouvrent un nouveau point de passage ? Ou est-ce que ce sont des pêcheurs ou des personnes sur place, à Kamsar, qui se lancent dans le marché de la migration par opportunisme ? Le premier convoi, c'était des pêcheurs. Comme le Sénégal est un pays frontalier, on se dit que s'il y a des voies de passage depuis le Sénégal, nous aussi Guinéens pouvons tenter. Donc c'est comme ça qu'ils ont commencé. Un groupe d'individus étaient là en train de travailler, ils se sont réunis, ils ont formé leur convoi et ils sont partis. Ca a même échappé aux autorités. Pour le moment, on n'a pas pu avoir des informations sur les passeurs, on est en train de faire des recherches. Mais bon, vous savez, c'est une question très compliquée de former un groupe de réseaux. Ça peut être des compatriotes qui étaient déjà en Mauritanie ou au Sénégal et qui reviennent en Guinée, ou ça peut être aussi des gens issus du réseau marocain qui se ramifie jusqu'en Guinée. Ce sont des réseaux qui sont vraiment professionnels. On doit planifier le terrain, il faut identifier qui doit être impliqué, qui ne doit pas être impliqué aussi. Ça va prendre du temps. Mais quand même, il y a eu pour le moment trois ou quatre convois qui sont partis et le mois dernier, les autorités ont arrêté pas mal de groupes de personnes qui étaient prêtes à partir. Deux convois ont été arrêtés au mois de juillet. Un autre convoi a été arrêté en Mauritanie où il y avait des Guinéens, des Sénégalais et d'autres nationalités. Vous voulez dire qu'en fonction des politiques migratoires des pays pourtant voisins, le point de départ peut changer ? Pas forcément les politiques migratoires en soi. Ça peut être peut-être la façon dont on est en train de réprimer les migrants, ou bien comment on est en train de durcir un peu les politiques migratoires. C'est une chaîne, en fait. Ça a commencé par le Maroc, puis le Maroc a « fermé » sa voie d'accès. Puis la Mauritanie, le Sénégal où ça devient de plus en plus difficile. Finalement, les points de départ s'éloignent de plus en plus. Et certainement demain, quand on va « fermer » la Guinée, peut-être que c'est Sierra Leone, le Liberia ou la Côte d'Ivoire qui seront concernés. En ce qui concerne le réseau des passeurs, ce n'est pas seulement la Guinée qui doit y travailler. Il faut que les pays collaborent, que ça soit une coordination entre les États parce que ces passeurs sont des criminels. Ça, il faut le dire. Quand vous voyez ce qui se passe aujourd'hui en Tunisie, vous comprendrez pourquoi les pays doivent coopérer pour pouvoir travailler sur cette question. Est-ce que vous avez pu dresser un profil des personnes qui prennent la mer ? Ce sont des familles avec des enfants, parce qu'ils sont convaincus qu'avec des enfants, on vous donne des papiers en règle dès votre arrivé. Donc, ils prennent toute la famille pour partir. En majorité, c'est des jeunes de 17 à 35 ans. Mais il y a également des vieux, des femmes, des enfants, des intellectuels, des étudiants, des non-étudiants... C'est les mêmes personnes, des fois, qui avaient envie de partir mais qui n'en avaient pas la possibilité. Avec 15 millions de francs guinéens [1 500 €, NDLR], ils vont migrer depuis Kamsar. À lire aussiMauritanie: «Notre politique vis-à-vis de la migration irrégulière est restée la même» Alors même que la communication habituelle des autorités et la sensibilisation communautaire martèlent que le risque de partir clandestinement, c'est très dangereux, que la Guinée ou même l'Afrique en général, a besoin de bras pour se construire et que les politiques migratoires, vous l'avez dit, sont de plus en plus dures. Pourquoi, selon vous, les jeunes continuent de tenter « l'aventure », comme on l'appelle en Afrique de l'Ouest ? On est tous d'accord que d'abord, la migration, c'est un fait naturel. Deuxièmement, il y a une communication sur les réseaux sociaux qui dit que l'Allemagne ou la France ont besoin de plus de main-d'œuvre et les jeunes ont besoin de travailler. Mais quand vous prenez le cas spécifique de la Guinée, la majeure partie des jeunes Guinéens ont perdu confiance non seulement en l'intellectuel guinéen, mais aussi en la République de Guinée. Même s'ils avaient des milliards en poche, ils n'auraient pas envie d'investir dans ce pays parce qu'il y a une totale perte de confiance. Même si ces jeunes sont des intellectuels, même si vous leur trouvez un travail, ils vont chercher un moyen de transport pour quitter le pays parce qu'ils n'ont plus confiance en la République. À une époque, on avait des tee-shirts qui disaient La Guinée est mon avenir. Il y a un jeune qui m'a interpellé un jour, en me disant : « Tu penses qu'il y a une possibilité de réussir dans ce pays où un Premier ministre te dit qu'une région n'a pas le courant parce qu'un Chinois est mort ? » [en 2018, l'ex-Premier ministre Kassory Fofana avait justifié l'absence d'électricité à Kankan par le décès prématuré de l'investisseur chinois choisi pour le projet, NDLR] Vous voyez la mentalité ? Au début de ce mois, 49 Sénégalais ont quitté la Mauritanie en pirogue, se sont perdus en mer et ont finalement pu atteindre les îles Canaries en s'accrochant à une barge remorquée par un navire européen. Comment vous expliquez une telle détermination chez les jeunes Africains, avec pourtant un énorme risque de se faire arrêter ou pire, de mourir, tout simplement ? Vous interrogez dix jeunes aujourd'hui sur pourquoi ils sont prêts à prendre ces risques-là. Ils vous diront que dans l'état actuel des choses, ils sont comme déjà morts. Donc pour eux, il vaut mieux aller mourir ailleurs et peut-être réussir, que de rester ici et mourir. C'est comme un jeune avec ses parents, s'il n'a plus confiance, il va quitter la maison. Donc quand on n'a plus confiance en notre nation, on va forcément la quitter. C'est ce qui arrive en l'Afrique de l'Ouest, surtout au Sénégal et en Guinée. Quand dans un pays, même manger devient un luxe, ça devient un problème. Il y a donc la communication sur les réseaux sociaux et aussi cette question politique qui motive de nombreux jeunes à partir. Et on comprend parfois leur motivation, ils veulent tout simplement vivre en paix. À lire aussiLa France peut-elle se passer d'immigration ?
La Guinéenne publie des vidéos sur les réseaux sociaux pour aider les Africains fraîchement arrivés en Allemagne à s'orienter et à s'insérer dans cette société qu'ils ne connaissent pas.
De Stokely Carmichael, figure des luttes noires du XXème siècle, on connaît surtout le combat aux États-Unis, comme dirigeant des Black Panther. On sait moins qu'en 1968, Carmichael a rejoint la Guinée avec son épouse, la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba. Il est alors devenu un proche collaborateur du président ghanéen en exil Kwame Nkrumah et s'est engagé aux côtés de la révolution guinéenne. Bokar Ture, fils de Stokely Carmichael, a accordé un entretien à RFI : il raconte les années africaines de la vie de son père. RFI : Votre père a été un acteur important des luttes noires du XXème siècle. Aux États-Unis, où il a été l'un des responsables des Black Panther… mais aussi dans son parcours transatlantique puisqu'il vient s'installer en 1968 en Guinée. Parlez-nous d'abord de lui. D'où vient-il ? Comment est née cette conscience militante noire ? Bokar Ture : Kwame Ture est né Stokely Carmichael à Trinidad et Tobago, connu aussi en français comme Trinité-et-Tobago, en 1941. Il immigre plus tard aux États-Unis pour retrouver sa mère -donc ma grand-mère- qui y était déjà installée quelques années plus tôt. Elle avait pu avoir sa nationalité américaine parce qu'elle était née à Panama. Comment a commencé cette conscience ? Déjà, il avait un penchant politique très tôt. Il y a une de ses tantes qui racontait une anecdote : quand il était jeune, il la poussait à aller voter pour un syndicaliste à l'île de Trinidad. Et au lycée, aux États-Unis, il fréquentait déjà des groupes gauchistes. Un de ses amis de classe était le fils du président du Parti communiste américain dans les années 1952. Et donc, très tôt, il a pu découvrir les discours marxistes. Et bien sûr, il vivait au sud du Bronx, à côté de Harlem. Et la 125e rue de Harlem est une rue reconnue pour des discours politiques de tout genre, de différents groupes. Il a été l'un de ceux qui ont travaillé l'idée de Black Power. Il a même coécrit, en 1967 avec Charles Hamilton, un ouvrage qui le théorise, intitulé Black Power, the politics of Liberation in America. Effectivement, le concept de Black Power existait avant. Il y avait un livre qui s'appelait Black Power par Richard Wright, qui a été écrit pendant les années 1950 et qui était un ouvrage dédié à Kwame Nkrumah. Mais personne n'a rendu l'idée de Black Power aussi populaire que Kwame Ture - Stokely Carmichael à l'époque. Notamment durant une marche contre la peur au sud des États-Unis, aux côtés de Martin Luther King, où il disait, plus ou moins : « On est fatigué de mendier notre liberté, comme on l'a fait ces dernières années dans les droits civiques. Maintenant, ce qu'on va faire, c'est de demander le Black Power », le pouvoir noir, qui était un appel à une autodétermination en termes de structures politiques et économiques pour les personnes noires descendantes d'africains aux États-Unis. En 1968, votre père épouse une première femme, la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba. Au-delà de la relation amoureuse qui s'est nouée entre eux, cette union reflète-t-elle aussi une pensée de votre père, de plus en plus tournée vers l'Afrique et vers le panafricanisme à cette époque ? Ce n'est pas un tournant, c'est une continuité. Kwame Ture a toujours été Africain dans l'âme. Il vient d'un milieu où l'Afrique est centrale dans l'identité noire. Bien avant qu'il ne se marie avec Miriam Makeba. On le voit dans des photos au début des années 1960 avec ses camarades où il est en tenue africaine. Il se sentait toujours africain. Pour lui, être noir et africain, il ne voyait pas de distinction et toute sa vie était ainsi. Quand il a marié Tantie Miriam, comme je l'appelle, c'était juste une continuité. Après aussi, ma mère, Marlyatou Barry, qui était aussi une Guinéenne. C'était juste une continuité de sa façon de vivre. Comment se fait concrètement la connexion entre votre père et le premier responsable guinéen, Ahmed Sékou Touré ? Stokely Carmichael, à l'époque, faisait une tournée mondiale et il a rencontré Shirley Graham Du Bois, qui était la veuve de W.E.B Du Bois, qui est aussi une légende de l'histoire de la lutte antiraciste et du développement du panafricanisme. Elle a invité Stokely Carmichael à venir en Guinée pour une conférence du Parti démocratique de Guinée pour rencontrer Kwame Nkrumah et Sékou Touré. Quand il est venu, il a rencontré les deux présidents. Il avait déjà beaucoup entendu parler de Kwame Nkrumah, parce que mon grand-père a travaillé dans un bateau un moment. Il est parti au Ghana et quand il est revenu à New York, il expliquait que c'était la première fois qu'il avait vu une nation noire, indépendante, avec sa propre armée, un président, etc. et il expliquait ceci à un jeune Stokely Carmichael. Cela a vraiment marqué sa pensée. Quelques années plus tard, ils se voient face à face avec Kwame Nkrumah. Après la conférence, en quittant la Guinée, il part dire au revoir à Sékou Touré, qui lui dit : « Écoute, mon fils. Ici, c'est chez toi, tu peux revenir quand tu veux. C'est ta maison. » Il part voir Kwame Nkrumah qui lui dit « Écoute, moi, je cherche un secrétaire politique, donc si ça t'intéresse, tu es toujours le bienvenu. » Un an et demi plus tard, deux ans pratiquement, il était de retour avec sa nouvelle épouse, Miriam Makeba. Qu'est ce qui fait qu'il vient s'installer à Conakry à cette époque ? Pour lui, c'était le coin le plus révolutionnaire en Afrique. Lumumba a été assassiné très tôt donc il n'y avait plus le Congo. Après, il y a eu le coup d'État contre Kwame Nkrumah en 1966. Modibo Keïta en 1968. Quand lui est arrivé, le seul autre pays, c'était la Tanzanie, mais qui était beaucoup moins radicale. Donc il a choisi la Guinée. C'était le pays qui s'alignait le plus avec sa pensée du pouvoir noir à l'échelle mondiale. Il est aussi menacé aux États-Unis. C'est aussi pour cela qu'il quitte les États-Unis ? De toute façon, mon père était prêt à se martyriser. Il a vu Malcolm X tué, il a vu Martin Luther King tué et les agences voulaient sa tête. Il a échappé à pas mal d'attentats. Mais ce n'était pas la raison centrale. Déjà, il y avait l'invitation. Ensuite, il ne voyait pas les États-Unis comme le centre de cette lutte à laquelle il a dédié sa vie. Il voyait l'Afrique comme étant une partie essentielle. Pour lui, en venant en Guinée, il rejoignait l'Afrique, il rejoignait la révolution africaine qui pouvait donner la dignité à tout le peuple noir à travers le monde. Diriez-vous qu'il y a un vrai projet politique international derrière cette volonté de s'installer en Guinée ? Il a toujours eu ce projet. Quand il parlait de Black Power, déjà, dans le livre dont vous avez parlé, il parlait aussi des colonies en Afrique. Dans Black Power, lui et Charles Hamilton faisaient le parallèle entre la situation que vivaient les Afro-Américains aux États-Unis et la situation que vivaient les Africains en Afrique et aux Caraïbes aussi. Il faisait ce parallèle. Dans sa tête, c'était quelque chose qui était un combat international dès le début. Quelles sont les idées sur lesquelles votre père, Stokely Carmichael – Kwame Ture, une fois qu'il change de nom – et Ahmed Sékou Touré se retrouvaient ? On parle de personnes qui avaient la même vision d'une Afrique unie, une Afrique libre où il n'y a pas d'inégalités. Ils étaient tous deux penchés vers des idées socialistes. Ils étaient totalement alignés idéologiquement. Sékou Touré était un de ses mentors, une de ces personnes qui l'ont formé dans cette idéologie. Ils se retrouvent dans l'idée, qui est défendue par Ahmed Sékou Touré à l'époque, d'authenticité africaine ? À 100 %. Et il s'intègre à 100 %. Je peux vous dire que moi, par exemple, j'ai très peu de souvenirs de mon père en habit occidental. Il s'habillait en tenue africaine, cousue en Afrique. Il s'est enraciné dans la population africaine. Ce qui était quand même unique parce que tout le monde était tourné vers une façon de vivre occidentale. Et lui non, il voulait se réapproprier son héritage culturel. Et la volonté de promouvoir les cultures africaines, de leur donner leur vraie place ? C'est exactement cela, revaloriser la culture africaine, la culture noire, se réapproprier celle-ci. Et ne pas avoir de complexes vis-à-vis des cultures européennes, dominantes et autres. Depuis le début de cet entretien, on joue avec deux noms pour parler de votre père, Stokely Carmichael, Kwame Ture. À un moment donné de sa vie, il décide de passer du nom de Stokely Carmichael à celui de Kwame Ture. C'est une démarche qui dit aussi beaucoup de choses sur le lien qu'il a avec Kwame Nkrumah et Ahmed Sékou Touré. Effectivement. Il y avait un précédent aux États-Unis. Il y avait pas mal d'Afro-Américains, notamment dans son milieu révolutionnaire, qui changeaient de nom. Notamment Malcolm X, Mohamed Ali. Bien sûr, le nom est inspiré de Kwame Nkrumah et de Sékou Touré. L'anecdote, c'est qu'il était en Tanzanie lors d'un entretien radio. Après l'entretien, apparemment, un vieil homme venu à pied d'un village lointain est venu le voir et lui a dit : « Écoute mon fils, j'ai vraiment aimé ton entretien. Mais il y a une chose : ton nom sonne un peu bizarre, un peu féminin, il faut le changer ». Il a alors pris le nom de Kwame Nkrumah et de Sékou Touré. Lorsqu'il venait l'annoncer à Sékou Touré et lui dire : « J'ai pris le prénom de Kwame », Sékou Touré lui a répondu : « C'est bien, parce qu'à chaque fois que nous avons des débats, tu prends toujours son parti. » Il lui a répondu : « Mais j'ai pris le nom Touré comme nom de famille. ». Ce qui était approprié, car c'étaient ses deux mentors. À lire aussiKwame Ture, le destin hors du commun d'un Black Panther parti s'installer en Guinée [1/2] Comment est-ce que vous décririez les liens qu'il entretenait avec Kwame Nkrumah et Ahmed Sékou Touré ? En Kwame Nkrumah, il voyait un symbole de cette lutte. Il était prêt à le suivre. Il a mené quelques opérations au Ghana pour essayer de voir s'il pouvait réinstaurer Kwame Nkrumah au pouvoir. Il était très proche de lui. Et Sékou Touré était comme un père pour lui. En 1970, votre père vit l'un des moments charnières de l'histoire de la Première République guinéenne, à savoir l'attaque contre Conakry du 22 novembre 1970. Savez-vous comment il a vécu ces journées ? Je sais qu'il était un participant dans l'action de repousser les troupes portugaises. Il était armé ce jour et a dû utiliser son arme. Selon ce que j'ai appris, il était un des premiers à alerter les autorités, y compris le président, du fait qu'il y avait une attaque qui venait. Ca tirait sur sa case, donc il devait quitter sa maison. Lui et Miriam Makeba ont dû se réfugier quelque part d'autre où il l'a laissée et lui est ressorti pour aider à défendre la ville. Cette opération conjointe de militaires portugais et de rebelles guinéens a conduit à la plus grande vague d'arrestations en Guinée de toute la Première République. La vie du pays va être rythmée pendant de longs mois par des confessions publiques de personnes présentées comme les complices d'un « complot impérialiste » aux ramifications tentaculaires. Comment est-ce que votre père se positionnait par rapport à cette thèse du complot permanent contre la Guinée ? Et plus généralement, quel regard portait-il sur l'État policier qu'était aussi devenu la Guinée de cette époque ? C'est quelque chose de très complexe et malheureusement, la Guinée ne s'est toujours pas réconciliée avec ce passé et les positions sont assez ancrées. Maintenant, si on parle de Kwame Ture précisément, pour lui, c'était un régime panafricaniste, le seul régime panafricaniste radical. Et malgré toutes ses erreurs, c'était celui qui pouvait tenir jusqu'au bout cette conviction qu'il avait lui-même. Il était totalement d'accord avec le fait qu'il fallait conserver ce régime pour qu'il ne bascule pas dans un régime néocolonialiste. À tout prix ? À tout prix. En 1974, il y a un autre évènement important pour l'Afrique et plus généralement pour le monde noir, c'est le combat en Afrique, à Kinshasa, entre Mohamed Ali et George Foreman. Dans un livre de mémoires, votre père indique qu'il a été invité par Mohamed Ali lui-même à venir à Kinshasa pour le combat. Est-ce que vous savez ce que représentait cet affrontement pour votre père ? Mohamed Ali était son ami. Il y avait ce symbole de Mohamed Ali qui représentait l'Africain fier et George Foreman qui était un peu l'opposé de cela. Mais après, il a rencontré George Foreman et il disait que George Foreman l'avait séduit avec son charme, l'a embrassé et tout. Je pense qu'au-delà du symbolique, mon père était beaucoup plus intéressé par ce qui se passait au Congo démocratique, c'est-à-dire le Zaïre à l'époque, et le fait que c'était sous le régime de Mobutu Sese Seko, auquel il était farouchement opposé par ce qu'il représentait en termes de corruption et d'alignement avec les puissances coloniales. Qui sont de manière générale les acteurs politiques qui fréquentaient le salon de votre père dans ces années 1970 et au début des années 1980, pendant la Première République en Guinée ? On parle d'un melting pot qui ne dit pas son nom. Que ce soit des artistes - Miriam Makeba et Nina Simone, qui était une de ses amies très proches - ou des activistes de partout dans le monde. Qui venaient à Conakry et qui venaient le rencontrer ? Qui venaient à Conakry ou qui y vivaient. Parce que vous savez qu'à une époque, Conakry était un centre du monde noir où on conciliait l'art, les mouvements de libération, etc. Il y avait un grand nombre de personnes qui y vivaient, comme Amilcar Cabral, comme Kwame Nkrumahn, avant même il y avait Félix-Roland Moumié du Cameroun, pour ce qui est de la politique. Concernant les arts et la littérature, il y avait Ousmane Sembène qui y vivait, il y avait Maryse Condé qui y vivait. C'était vraiment un centre… et il se retrouve chez lui avec toutes ces personnes, plus ou moins de différentes sphères. Moi, je peux raconter avoir vu des activistes exilés sud-africains, Tsietsi Mashinini, qui a commencé la révolte estudiantine de Soweto, qui était parmi d'autres exilés sud-africains. Il y avait beaucoup d'Afro-Américains, bien sûr, des Black Panthers exilés. Il y avait la diplomatie guinéenne, des diplomates de pays gauchistes et souverainistes, il y avait tout un monde. Mais aussi, il faut savoir que Kwame Ture était vraiment penché vers la masse, la masse populaire. Donc autour de tout ça, on voit un chef villageois qui est assis ou on voit la personne déshéritée du quartier qui est là, assise, qui peut recevoir un repas. Parce que notre maison était comme un centre communautaire pour la jeunesse du quartier. Il amenait tous les enfants du quartier à la plage chaque dimanche. Puis se retrouvait peut-être un mardi à saluer un chef d'État. Puis avait une conférence avec un groupe communautaire. Moi, j'ai vu tout cela dans cette maison. C'était quelque chose de magique. Il recevait où, justement ? Dans son salon, dans son bureau ? Y avait-il un rituel autour de la réception de ses amis politiques ? Déjà, il avait une véranda où il était assis… parce que c'était un bibliophile. Il lisait beaucoup, il écrivait beaucoup. Il ne lisait pas pour le plaisir, mais il lisait pour ses conférences. Après, il y a des gens qui venaient pour le rencontrer. Je sais qu'il y a eu Charles Taylor qui était venu de nulle part pour le rencontrer. C'était vraiment un melting pot. À cette époque, votre père continue aussi ses voyages et ses tournées, il n'est pas tout le temps à Conakry ? Il était très organisé. Sur toutes ses photos, il écrivait les dates et les lieux. On se demande comment il pouvait parcourir toutes ces distances en si peu de temps. Un jour, on le voit au Connecticut. Le lendemain, on le voit à Paris, banni, chassé. En Angleterre, peut-être, d'où il est banni et chassé. Parce que c'était très compliqué pour lui d'avoir accès a beaucoup de pays. Après, on le voit en Californie... Il était partout. Sékou Touré disparaît en 1984. Mais votre père continue, lui, son engagement pour ses idées au sein du Parti démocratique de Guinée. Qu'est-ce qui a marqué ces années de militantisme politique sous Lansana Conté ? Le contexte a vraiment changé ! Et c'est là que l'on voit vraiment les convictions de l'homme. Parce que, du jour au lendemain, tout a changé. Il a été arrêté par le régime de Lansana Conté. Donc, il a perdu les privilèges qu'il avait, bien sûr, où il connaissait le président et était sous sa tutelle. Mais malgré cela, il a décidé de rester en Guinée. La moitié de sa vie guinéenne, quinze ans, s'est passée ainsi. Il a décidé malgré tout de rester en Guinée, d'être actif dans la vie politique guinéenne et la vie sociale de la Guinée. … Et de rester fidèle à ses convictions. Exactement. Vous êtes à l'époque enfant. Quel souvenir est-ce que vous gardez de ces années, de votre maison à Conakry, de ceux qui y passaient ? Quelle était l'ambiance ? Vous disiez tout à l'heure que tout le quartier se retrouvait chez vous… C'est cela. Mon père était d'une gentillesse rare, d'un altruisme qu'on ne retrouve pas très souvent. Donc effectivement, c'était pour moi quelque chose de très formateur. Comment quelqu'un peut traiter un chef d'État avec le même respect qu'il traite la personne la plus déshéritée du quartier. Et toutes ces personnes pouvaient se retrouver chez lui, devant lui, avec le même respect, ou peut-être même le déshérité avec un peu plus d'amour. Vous appelez régulièrement les Guinéens à se souvenir de votre père, Stokely Carmichael / Kwame Ture. Avez-vous le sentiment que son histoire a été oubliée en Guinée ? Je parle de manière générale. Il y a une politique de mémoire en Guinée qui doit être améliorée. Stokely Carmichael est un pont unique entre l'Afrique et l'Amérique. On parle d'un personnage qui a passé la moitié de sa vie en Guinée. À ce stade, l'État guinéen n'a pas fait une seule initiative pour se réapproprier de l'héritage de cette personnalité. Donc il y a un vrai chantier ? Il y a un chantier. Une dernière question plus personnelle. Quel père a été Stokely Carmichael ? Quelle image retenez-vous de lui ? Un père adorable, d'une gentillesse rarissime, qui m'a beaucoup appris, que j'ai profondément aimé. Quelqu'un qui était attaché à tout ce qui est beau dans le monde, à commencer par les enfants. ►A lire pour aller plus loin : BERTHO Elara, Un couple panafricain, Editions Rot-Bo-Krik, 2025 À (ré)écouterElara Bertho: «Replacer Conakry au centre des imaginaires, c'était un peu l'idée de cet ouvrage»
L'exploitation des immenses réserves de fer des monts du Simandou pourrait marquer un tournant décisif pour l'économie guinéenne. Estimées à près de 8 milliards de tonnes de minerai, ces réserves font l'objet de discussions depuis trois décennies. Les autorités prévoient une entrée en production pour la fin de l'année 2025, présentant ce projet comme la vitrine de leur ambition économique. (Rediffusion) Face au manque de transparence, la population guinéenne, qui a connu les désillusions de l'exploitation de bauxite, oscille entre espoir et scepticisme. Sur le chantier du chemin de fer, la poussière et les boues envahissent les champs, rendant impossible toute culture. Mamoudou Youla, habitant du village de Sounganyia marche sur la terre craquelée qui a envahi sa rizière. « Tout ça, là, c'est le lieu de travail. Depuis que les sociétés minières sont arrivées il y a cinq ans, on ne travaille pas ici, rien, tout est gâté. », se lamente-t-il. Les dédommagements promis par les miniers ne suffisent pas à compenser les pertes subies par les agriculteurs. Mamaseta Camara, une autre habitante, exprime son désenchantement face aux promesses non tenues. « Quand les entreprises sont arrivées ici, j'étais contente, je me suis dit que c'était une opportunité pour nous. Mais ça ne s'est pas passé comme prévu. On subit de nombreux impacts. » Tout se fissure. Les murs des maisons, comme la confiance des habitants envers les sociétés. Il n'y aurait pas eu assez d'emploi pour les jeunes de Soungayah. La corruption autour du chantier est un autre sujet de préoccupation. « Quand vous allez sur le chantier pour du travail, il y a des intermédiaires qui vous demandent de l'argent. Environ 1 million et demi de francs guinéens », témoigne anonymement ce jeune homme. Il a le verbe haut et une profonde colère en lui. « À Conakry, on dit que nous sommes les boss. Qu'il y a un grand projet chez nous, le grand port de la Guinée, et donc qu'on est les rois, mais les gens ne savent pas ce qui se passe réellement ici. Pas d'emploi, pas d'eau, pas d'hôpital. J'en veux aux autorités guinéennes. Parce que depuis que le projet a commencé ici, personne ne s'est déplacé pour voir ce que nous traversons ici. Ils s'en foutent de nous ». Plus de 33 000 emplois ont déjà été créés sur le corridor, avançait Mamadi Doumbouya, le président de la transition, lors de ses derniers vœux à la nation. Des retombées XXL espérées pour l'économie guinéenne Initié en 1997, le projet Simandou a connu de nombreux rebondissements. D'abord attribués à Rio Tinto, les blocs 1 et 2 ont ensuite été confiés à BSGR, avant d'être réattribués à Winning Consortium Simandou en 2019, un partenariat sino-singapourien avec une participation guinéenne. Après le coup d'État en 2021, les travaux ont été interrompus par la junte. Puis, le géant de l'acier Baowu Steel a investi 6 milliards de dollars dans le projet, renforçant l'engagement de la Chine. Les espoirs sont énormes. Les autorités guinéennes misent sur des retombées économiques annuelles de 600 à 700 millions de dollars via des taxes et redevances. « Les ressources générées par les mines du projet Simandou et la transformation locale des minerais par la construction des raffineries nous ouvrent des perspectives heureuses d'avenir. », se réjouissait Mamadi Doumbouya. La construction d'une aciérie permettrait également de transformer une partie du fer sur place. « Nous osons espérer que cela soit la bonne cette fois, explique l'économiste Mohammed Camara. Pour un projet minier, l'important, c'est qu'est-ce qu'on en tire comme fiscalité, quels sont les impôts et taxes que ce projet va payer à l'État ? Il faut voir le projet sur du long terme et s'assurer de l'utilisation efficace des ressources. Le peu que l'on gagne, il faut l'investir où on peut impacter le plus. » Le « pont vers la prospérité » vanté par les autorités guinéennes n'est pas garanti. « Les autorités comptent beaucoup sur le Simandou parce que c'est un projet qui va doubler le produit intérieur brut du pays, mais attention, il ne faut pas croire que cela va régler tous les problèmes d'un seul coup », poursuit Mohammed Camara. Des contrats miniers toujours secrets D'autant qu'un doute subsiste sur les retombées économiques réelles. Les contrats signés entre l'État et les sociétés minières n'ont en effet pas été publiés. Ces trois conventions minières, ferroviaires et portuaires finalisées en 2023 ne sont connues que de quelques-uns dans le pays. « On se demande bien qui les a vues, c'est l'omerta la plus totale », témoigne un ancien proche du ministère des Mines. La publication des contrats est obligatoire selon le code minier guinéen. Or, ces conventions validées par la Cour suprême adoptées par le CNT – l'Assemblée nationale guinéenne – en février 2024 sont introuvables. Manque de transparence flagrant pour certains acteurs de la société civile. Incompréhension pour Oumar Totiya Barry de l'Observatoire des mines et métaux : « Officiellement, le Premier ministre parle de contrat stratégique, donc de secret d'État. Le ministre des Mines évoque le fait que le processus de négociation n'est pas terminé. Mais on sait quand même que ces documents sont passés au niveau du CNT et donc, que le processus est à son terme. On ne comprend pas pourquoi la Guinée ne rend pas encore public ces contrats. Cela aiderait aujourd'hui à améliorer le niveau de compréhension. » À lire aussiGuinée: de Sekou Touré à Mamadi Doumbouya, l'incroyable histoire du gisement de fer de Simandou Même du côté des sociétés minières, on peine à comprendre ce manque de transparence. Mais le gouvernement reste droit dans ses bottes sur cette question. « Quand on négocie avec quelqu'un, il y a toujours des clauses de confidentialité, explique le ministre du plan Ismaël Nabé. Nous sommes en train de discuter avec les partenaires industriels et on publiera au temps opportun. On renégocie parce que la Guinée était perdante. Nous sommes avec des partenaires et on doit avoir un commun accord, et respecter ce que l'on s'est dit. Si on est d'accord, ça sera publié. » Les éléments juridiques des conventions signées ont déjà été publiés dans un numéro spécial du Journal officiel qui n'a pas été rendu public, mais que RFI a pu se procurer. Certains y voient la preuve que tout est déjà négocié et que les autorités n'ont pas envie de dévoiler des contrats qui seraient défavorables à la Guinée. Un des négociateurs nous informe que la plupart des contrats de revente par lesquels les clients achètent le minerai produit ne sont pas encore signés. Le prix de revente du fer de Simandou – élément clé pour le calcul des recettes de l'État – ne serait pas fixé. Djiba Diakité, le président du comité stratégique de Simandou, a récemment expliqué dans une interview à Forbes Afrique que « si on mettait bout à bout tous les documents contractuels de Simandou... ça ferait 14 kilomètres ». Un train pour le minerai et pour les passagers ? La Guinée veut croire à la renaissance de son réseau ferroviaire grâce au gigantesque projet minier. Le gisement de fer, l'un des plus riches au monde, doit être relié au port de Moribayah par une ligne de chemin de fer de 650 kilomètres. Une infrastructure qui cristallise les espoirs de désenclavement de la Haute et Moyenne-Guinée. Pensée comme une double voie, cette ligne doit permettre non seulement l'acheminement du minerai vers la côte, mais aussi, à terme, le transport de marchandises et de passagers. « Le chemin de fer est multi-utilisateur. Une partie va servir aux miniers, une autre aux marchandises, mais aussi aux personnes. L'objectif est de développer plus de 2 000 km de voie ferrée dans le pays », déclare Ismaël Nabé, ministre du Plan à RFI. Cette ambition de désenclaver les régions agricoles, comme la zone de Kankan ou de N'zérékoré, suscite l'enthousiasme. Certains imaginent déjà des trains chargés d'ignames ou de bananes rejoindre plus facilement les marchés urbains. Mais sur le terrain, les observateurs sont plus prudents. « L'idée d'un train passager est séduisante, mais peu réaliste dans l'état actuel du tracé », estime Oumar Totiya Barry, directeur de l'Observatoire des mines et métaux. Selon lui, la ligne évite les grands centres urbains. « Il y a bien une quinzaine de gares prévues, mais elles sont souvent à des dizaines de kilomètres des villes. Madina Oula, par exemple, se trouve à plus de 80 km de Kindia. Pour Mamou, c'est le même problème avec la gare de Farenta. » En cause, une logique de tracé prioritairement industrielle. Le chemin de fer suit le chemin le plus court et le moins coûteux entre la mine et le port, au détriment d'une intégration fine au territoire. « Le mariage entre aménagement du territoire et conception du chemin de fer n'a pas suffisamment fonctionné », regrette Oumar Totiya Barry. À Kaloum, cœur battant de Conakry, certains commerçants restent sceptiques. Marqués par les promesses non tenues des précédents projets miniers, ils redoutent que Simandou ne soit qu'un mirage de plus. Dans les zones d'exploitation de la bauxite, comme à Boké, l'exploitation a certes rapporté des devises, mais elle a aussi laissé des séquelles : pollution de l'air, raréfaction de l'eau potable, routes dégradées. « Simandou, c'est du vent », tranche un commerçant, dénonçant une richesse qui ne profite toujours pas à la population. En attendant, Simandou creuse son sillon, porté par de grandes ambitions.
La Guinée avance-t-elle vers un retour à l'ordre constitutionnel ? Le texte de la nouvelle Constitution a été dévoilé cette semaine au général Mamadi Doumbouya, qui pourra se porter candidat aux prochaines élections. Egalement au menu : la dette passe à 119% du PIB au Sénégal, et nos correspondants en Côte d'Ivoire vous font découvrir le premier musée archéologique du pays.
En Guinée, les banques ne permettent plus aux consommateurs et aux entreprises de retirer les sommes qu'elles souhaitent, les retraits sont plafonnés. Faiblement bancarisée, l'économie guinéenne est mise en difficulté par cette pénurie de monnaie. Les commerçants et les cambistes, les agents de change, notamment, peinent à effectuer leurs transactions. De notre correspondant à Conakry, Ali est cambiste à Kaloum, le centre administratif de Conakry, capitale de la Guinée. Il avait l'habitude d'échanger d'importantes sommes en euros ou en dollars avec des voyageurs, mais la difficulté à accéder aux francs guinéens le gêne dans son travail. « On a des difficultés avec le franc guinéen contre la devise. Si on a un chèque que l'on dépose à la banque pour avoir des francs guinéens, ou des espèces pour acheter des devises, on n'arrive pas à avoir de l'argent à la banque. Si on dépose le chèque de 2 milliards 500, on n'arrive pas à avoir 50 millions, on ne nous propose que 30 millions. C'est peu, on ne peut pas travailler avec ça », explique-t-il. Les autorités ont peu communiqué sur cette crise. Le Premier ministre Bah Oury a apporté des explications, le vendredi 20 juin. Pour lui, c'est le dynamisme de l'économie guinéenne qui est à l'origine de cette pénurie de billets : « En 2024, malgré une conjoncture particulièrement difficile en début d'année, la Guinée est sortie avec un taux de croissance avoisinant les 7 %, ce qui est exceptionnel. Dans ce contexte, une monnaie fiduciaire pourrait ne pas satisfaire les besoins de cette économie. » Manque de fluidité dans le marché interbancaire ? Il a déjà annoncé une première mesure pour répondre à cette crise : l'administration doit cesser les règlements en cash pour les salaires et les autres dépenses, les virements bancaires doivent devenir la norme. Pour lui, la Banque centrale ne doit pas faire « tourner la planche à billets » au risque, selon ses mots, de « mettre en péril l'économie ». L'analyste financier Bella Bah estime que la crise n'est pas liée à la forte croissance économique. Pour lui, la pénurie de monnaie est avant tout le résultat de la crise de confiance entre la Banque centrale et les banques commerciales. « L'une des causes fondamentales de cette crise de liquidités, c'est le marché interbancaire, c'est-à-dire entre la Banque centrale et les banques primaires, détaille-t-il. Aujourd'hui, la majorité des banques primaires ne font plus les dépôts au niveau de la Banque centrale parce que quand elles veulent avoir accès à leurs dépôts, c'est un problème. En plus, la Banque centrale leur facture à hauteur de 1 % tous les retraits en dollars et en euros. Le marché interbancaire s'est bloqué et c'est dû au fait que la Banque centrale ne joue pas pleinement son rôle. » Sollicitée, la Banque centrale n'a pas souhaité communiquer sur cette pénurie. À lire aussiGuinée: la société civile appelle le nouveau patron de la Cédéao à œuvrer à la libération de militants
L'exploitation des immenses réserves de fer des monts du Simandou pourrait marquer un tournant décisif pour l'économie guinéenne. Estimées à près de 8 milliards de tonnes de minerai, ces réserves font l'objet de discussions depuis trois décennies. Les autorités prévoient une entrée en production pour la fin de l'année 2025, présentant ce projet comme la vitrine de leur ambition économique. Face au manque de transparence, la population guinéenne, qui a connu les désillusions de l'exploitation de bauxite, oscille entre espoir et scepticisme. Sur le chantier du chemin de fer, la poussière et les boues envahissent les champs, rendant impossible toute culture. Mamoudou Youla, habitant du village de Sounganyia marche sur la terre craquelée qui a envahi sa rizière. « Tout ça, là, c'est le lieu de travail. Depuis que les sociétés minières sont arrivées il y a cinq ans, on ne travaille pas ici, rien, tout est gâté. », se lamente-t-il. Les dédommagements promis par les miniers ne suffisent pas à compenser les pertes subies par les agriculteurs. Mamaseta Camara, une autre habitante, exprime son désenchantement face aux promesses non tenues. « Quand les entreprises sont arrivées ici, j'étais contente, je me suis dit que c'était une opportunité pour nous. Mais ça ne s'est pas passé comme prévu. On subit de nombreux impacts. » Tout se fissure. Les murs des maisons, comme la confiance des habitants envers les sociétés.Il n'y aurait pas eu assez d'emploi pour les jeunes de Soungayah. La corruption autour du chantier est un autre sujet de préoccupation. « Quand vous allez sur le chantier pour du travail, il y a des intermédiaires qui vous demandent de l'argent. Environ 1 million et demi de francs guinéens », témoigne anonymement ce jeune homme. Il a le verbe haut et une profonde colère en lui. « À Conakry, on dit que nous sommes les boss. Qu'il y a un grand projet chez nous, le grand port de la Guinée, et donc qu'on est les rois, mais les gens ne savent pas ce qui se passe réellement ici. Pas d'emploi, pas d'eau, pas d'hôpital. J'en veux aux autorités guinéennes. Parce que depuis que le projet a commencé ici, personne ne s'est déplacé pour voir ce que nous traversons ici. Ils s'en foutent de nous ». Plus de 33 000 emplois ont déjà été créés sur le corridor, avançait Mamadi Doumbouya, le président de la transition, lors de ses derniers vœux à la nation.Des retombées XXL espérées pour l'économie guinéenneInitié en 1997, le projet Simandou a connu de nombreux rebondissements. D'abord attribués à Rio Tinto, les blocs 1 et 2 ont ensuite été confiés à BSGR, avant d'être réattribués à Winning Consortium Simandou en 2019, un partenariat sino-singapourien avec une participation guinéenne. Après le coup d'État en 2021, les travaux ont été interrompus par la junte. Puis, le géant de l'acier Baowu Steel a investi 6 milliards de dollars dans le projet, renforçant l'engagement de la Chine. Les espoirs sont énormes. Les autorités guinéennes misent sur des retombées économiques annuelles de 600 à 700 millions de dollars via des taxes et redevances. « Les ressources générées par les mines du projet Simandou et la transformation locale des minerais par la construction des raffineries nous ouvrent des perspectives heureuses d'avenir. », se réjouissait Mamadi Doumbouya. La construction d'une aciérie permettrait également de transformer une partie du fer sur place.« Nous osons espérer que cela soit la bonne cette fois, explique l'économiste Mohammed Camara. Pour un projet minier, l'important, c'est qu'est-ce qu'on en tire comme fiscalité, quels sont les impôts et taxes que ce projet va payer à l'État ? Il faut voir le projet sur du long terme et s'assurer de l'utilisation efficace des ressources. Le peu que l'on gagne, il faut l'investir où on peut impacter le plus. »Le « pont vers la prospérité » vanté par les autorités guinéennes n'est pas garanti. « Les autorités comptent beaucoup sur le Simandou parce que c'est un projet qui va doubler le produit intérieur brut du pays, mais attention, il ne faut pas croire que cela va régler tous les problèmes d'un seul coup », poursuit Mohammed Camara.Des contrats miniers toujours secretsD'autant qu'un doute subsiste sur les retombées économiques réelles. Les contrats signés entre l'État et les sociétés minières n'ont en effet pas été publiés. Ces trois conventions minières, ferroviaires et portuaires finalisées en 2023 ne sont connues que de quelques-uns dans le pays. « On se demande bien qui les a vues, c'est l'omerta la plus totale », témoigne un ancien proche du ministère des Mines.La publication des contrats est obligatoire selon le code minier guinéen. Or, ces conventions validées par la Cour suprême adoptées par le CNT – l'Assemblée nationale guinéenne – en février 2024 sont introuvables. Manque de transparence flagrant pour certains acteurs de la société civile. Incompréhension pour Oumar Totiya Barry de l'Observatoire des mines et métaux : « Officiellement, le Premier ministre parle de contrat stratégique, donc de secret d'État. Le ministre des Mines évoque le fait que le processus de négociation n'est pas terminé. Mais on sait quand même que ces documents sont passés au niveau du CNT et donc, que le processus est à son terme. On ne comprend pas pourquoi la Guinée ne rend pas encore public ces contrats. Cela aiderait aujourd'hui à améliorer le niveau de compréhension. »À lire aussiGuinée: de Sekou Touré à Mamadi Doumbouya, l'incroyable histoire du gisement de fer de SimandouMême du côté des sociétés minières, on peine à comprendre ce manque de transparence. Mais le gouvernement reste droit dans ses bottes sur cette question. « Quand on négocie avec quelqu'un, il y a toujours des clauses de confidentialité, explique le ministre du plan Ismaël Nabé. Nous sommes en train de discuter avec les partenaires industriels et on publiera au temps opportun. On renégocie parce que la Guinée était perdante. Nous sommes avec des partenaires et on doit avoir un commun accord, et respecter ce que l'on s'est dit. Si on est d'accord, ça sera publié. »Les éléments juridiques des conventions signées ont déjà été publiés dans un numéro spécial du Journal officiel qui n'a pas été rendu public, mais que RFI a pu se procurer. Certains y voient la preuve que tout est déjà négocié et que les autorités n'ont pas envie de dévoiler des contrats qui seraient défavorables à la Guinée. Un des négociateurs nous informe que la plupart des contrats de revente par lesquels les clients achètent le minerai produit ne sont pas encore signés. Le prix de revente du fer de Simandou – élément clé pour le calcul des recettes de l'État – ne serait pas fixé. Djiba Diakité, le président du comité stratégique de Simandou, a récemment expliqué dans une interview à Forbes Afrique que « si on mettait bout à bout tous les documents contractuels de Simandou... ça ferait 14 kilomètres ».Un train pour le minerai et pour les passagers ?La Guinée veut croire à la renaissance de son réseau ferroviaire grâce au gigantesque projet minier. Le gisement de fer, l'un des plus riches au monde, doit être relié au port de Moribayah par une ligne de chemin de fer de 650 kilomètres. Une infrastructure qui cristallise les espoirs de désenclavement de la Haute et Moyenne-Guinée. Pensée comme une double voie, cette ligne doit permettre non seulement l'acheminement du minerai vers la côte, mais aussi, à terme, le transport de marchandises et de passagers. « Le chemin de fer est multi-utilisateur. Une partie va servir aux miniers, une autre aux marchandises, mais aussi aux personnes. L'objectif est de développer plus de 2 000 km de voie ferrée dans le pays », déclare Ismaël Nabé, ministre du Plan à RFI.Cette ambition de désenclaver les régions agricoles, comme la zone de Kankan ou de N'zérékoré, suscite l'enthousiasme. Certains imaginent déjà des trains chargés d'ignames ou de bananes rejoindre plus facilement les marchés urbains. Mais sur le terrain, les observateurs sont plus prudents. « L'idée d'un train passager est séduisante, mais peu réaliste dans l'état actuel du tracé », estime Oumar Totiya Barry, directeur de l'Observatoire des mines et métaux. Selon lui, la ligne évite les grands centres urbains. « Il y a bien une quinzaine de gares prévues, mais elles sont souvent à des dizaines de kilomètres des villes. Madina Oula, par exemple, se trouve à plus de 80 km de Kindia. Pour Mamou, c'est le même problème avec la gare de Farenta. » En cause, une logique de tracé prioritairement industrielle. Le chemin de fer suit le chemin le plus court et le moins coûteux entre la mine et le port, au détriment d'une intégration fine au territoire. « Le mariage entre aménagement du territoire et conception du chemin de fer n'a pas suffisamment fonctionné », regrette Oumar Totiya Barry.À Kaloum, cœur battant de Conakry, certains commerçants restent sceptiques. Marqués par les promesses non tenues des précédents projets miniers, ils redoutent que Simandou ne soit qu'un mirage de plus. Dans les zones d'exploitation de la bauxite, comme à Boké, l'exploitation a certes rapporté des devises, mais elle a aussi laissé des séquelles : pollution de l'air, raréfaction de l'eau potable, routes dégradées. « Simandou, c'est du vent », tranche un commerçant, dénonçant une richesse qui ne profite toujours pas à la population. En attendant, Simandou creuse son sillon, porté par de grandes ambitions.
La Guinée, premier producteur mondial de bauxite, s'apprête à exploiter le fer grâce au gisement de Simandou, l'un des plus grands au monde, avec une production prévue à partir de fin 2025. Cependant, les inquiétudes persistent quant à la répétition des erreurs passées avec la bauxite, où l'exportation sans transformation locale a limité les revenus pour l'État. Cela suscite des interrogations sur les retombées réelles du projet Simandou pour l'économie et la population guinéenne. Dans l'arrière-boutique d'un commerçant de Conakry, les discussions sur le projet Simandou se font discrètes. Ce projet de mine de fer est central pour la junte au pouvoir, mais suscite des inquiétudes parmi la population locale. Un Guinéen d'une soixantaine d'années compare le scénario actuel à celui de l'extraction de la bauxite à Boké, dont l'essor s'est accéléré il y a une quinzaine d'années, sans améliorer significativement la vie des habitants.« Il y a presque une vingtaine de sociétés minières à Boké. Allez voir comment vit la population. Ils n'ont même pas d'eau propre, ni de maison solide, ni de route. Qu'est-ce que ça a rapporté ? Simandou, pour moi, c'est du vent » déclare ce commerçant, sceptique quant aux bénéfices réels du projet.Une aciérie annoncéeLes autorités guinéennes espèrent des rentrées fiscales annuelles entre 600 et 700 millions de dollars, mais les conventions minières restent secrètes, rendant difficile l'évaluation réelle des bénéfices. « Il faut avoir une capacité managériale très forte pour que ce projet ne souffre pas des mêmes maux que les projets miniers en cours de développement en Guinée, explique l'économiste Mohammed Camara. Il faut tirer les leçons des échecs des différentes conventions des mines, parce qu'on a compté sur ça depuis 60 ans, et voilà où nous en sommes aujourd'hui. On doit rectifier ça avec le Simandou pour qu'il tienne ses promesses. »La question de la transformation du minerai en Guinée est cruciale. Alors que la bauxite n'a toujours pas de raffinerie dans le nord du pays, le ministre du Plan, Ismaël Nabé, assure que le projet Simandou prévoit une aciérie pour transformer le fer localement : « Le premier pilier, c'est l'industrie et donc la transformation. Pas seulement les produits agricoles, mais sur les produits miniers. Ce sera le cas au niveau de la bauxite et au niveau du fer. La transformation industrielle, c'est l'objectif du chef de l'État. »Exportation massive vers la ChineAguibou Ly, directeur général d'IBS, une entreprise sous-traitante de Rio Tinto-Simfer, souligne que l'investissement dans la transformation locale est essentiel pour le projet : « Il a été clairement dit aux partenaires et aux différents investisseurs dans le secteur minier que l'investissement dans la transformation locale sera clé. C'est pourquoi, dans le projet Simandou, il y a pour la première fois une aciérie. Et aujourd'hui, le gouvernement pousse pour permettre aux sociétés dans le secteur de la bauxite d'aller vers la première étape de la chaîne de valeurs, qui est la production d'alumine. »Malgré ces ambitions, la majorité du fer de Simandou sera exportée vers la Chine, via l'entreprise Baowu Steel, qui a investi six milliards de dollars dans le projet. Cela soulève des questions sur les bénéfices réels pour la Guinée et les impacts environnementaux du projet. Les ONG ont déjà exprimé leurs inquiétudes quant à la déforestation et aux émissions de CO2 associées à l'exploitation minière.
D'un côté, un pouvoir militaire qui tente de se donner un vernis démocratique en annonçant des élections pour cette année…De l'autre, des journalistes et des acteurs de la société civile qui disparaissent…« Guinée : 8 mois déjà qu'ils ont disparu ! », s'exclame WakatSéra à Ouagadougou. « Que sont devenus Foniké Meneguè et Mamadou Billo Bah, ces deux cadres du Front national de défense de la Constitution ? Après leur enlèvement le 9 juillet dernier, sont-ils en prison ou déportés ailleurs ? Aux mains de qui se trouvent-ils ? (…) Que fait la justice (…) ? Autant d'interrogations qui taraudent les esprits en Guinée. Tous sont inquiets, le peuple guinéen dans son ensemble, et plus particulièrement les avocats des victimes, en passant par la société civile, et surtout, les épouses et les proches des disparus inscrits sur une liste qui, malheureusement, ne fait que s'allonger depuis la prise de pouvoir par la force du général Mamadi Doumbouya ».« Une vie derrière lui si jamais on lui arrachait la sienne… »L'écrivain guinéen Tierno Monénembo, farouche opposant à la junte militaire, laisse éclater sa colère dans les colonnes du site A Conakry Live : « de nombreux Guinéens se sont bousculés au baptême de la petite Kadiza Camara mardi dernier, au quartier Lambanyi de Conakry, les uns, la rage au poing, les autres, une prière à la bouche. Et pour cause, s'exclame-t-il, étouffant sous la misère et sous la répression, ne sachant plus à quel saint se vouer, ils perçoivent ce bébé comme un miracle, un messie, un pied-de-nez que le ciel adresse à la tyrannie de Mamadi Doumbouya. Kadiza Camara est la fille d'Habib Marouane Camara, précise l'écrivain guinéen, le dernier disparu de la série, celui du 3 décembre dernier et dont personne n'a revu la trace depuis. Bonté du sort, en tombant dans les mains de ses ravisseurs, le directeur du Révélateur, le journal le plus virulent contre le putschiste qui sévit à Conakry, savait qu'il plongeait dans les ténèbres mais qu'il disposait tout de même d'un superbe lot de consolation : son épouse se trouvait en état de famille avancé (ça se dit comme ça, en Guinée !). Il savait donc qu'il laisserait une vie derrière lui si jamais on lui arrachait la sienne, soupire Tierno Monénembo. Mort peut-être, mais dieu merci, père ! C'est à cela qu'il devait penser en occupant le énième maillon de la chaîne de cadavres et de kidnappés que Mamadi Doumbouya s'évertue à forger sous les yeux indifférents des grands prêtres de la démocratie et des droits de l'Homme ».Conakry conteste…Mercredi dernier, le premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, nommé en 2024 par les militaires au pouvoir, rejetait toute accusation concernant ces disparitions.Amadou Oury Bah « a assuré, pointe Le Monde Afrique, que « les enquêtes se poursuiv[aient]. Nous devons faire preuve de prudence et de sérénité dans les jugements hâtifs ». Dans le même temps, le Premier ministre guinéen a annoncé « le retour à l'ordre constitutionnel, avec l'organisation cette année du référendum [constitutionnel] et des élections présidentielles et législatives ».Et Le Monde Afrique de préciser que « des proches du chef de la junte poussent pour que Mamadi Doumbouya soit candidat à la présidentielle, même si ce dernier, à de multiples reprises, a affirmé qu'il ne se présenterait pas. La Charte de transition établie par la junte peu après le coup d'État impose qu'aucun membre de la junte du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections. Mais l'adoption d'une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou ».Paris préoccupé…D'ailleurs, relève le site Guinée Matin, les membres fondateurs de la Coalition des Partis Politiques et Mouvements pour la Candidature de Mamadi Doumbouya, étaient réunis ce week-end.Objectif : « inciter le Président de la Transition à se présenter aux prochaines élections ».Pour sa part, pointe Guinée News, le principal parti d'opposition, l'UFDG, a décidé ce week-end, de maintenir son congrès prévu le mois prochain pour renouveler ses instances, et ce malgré la suspension judiciaire qui le frappe.Enfin, vendredi dernier, le ministère français des Affaires étrangères affirmait que « la France maintenait un dialogue exigeant avec la Guinée pour le retour rapide à l'ordre constitutionnel » tout en appelant à « des avancées concrètes ». Le Quai d'Orsay qui a aussi exprimé sa « préoccupation quant aux enlèvements et aux violences ».
D'un côté, un pouvoir militaire qui tente de se donner un vernis démocratique en annonçant des élections pour cette année…De l'autre, des journalistes et des acteurs de la société civile qui disparaissent…« Guinée : 8 mois déjà qu'ils ont disparu ! », s'exclame WakatSéra à Ouagadougou. « Que sont devenus Foniké Meneguè et Mamadou Billo Bah, ces deux cadres du Front national de défense de la Constitution ? Après leur enlèvement le 9 juillet dernier, sont-ils en prison ou déportés ailleurs ? Aux mains de qui se trouvent-ils ? (…) Que fait la justice (…) ? Autant d'interrogations qui taraudent les esprits en Guinée. Tous sont inquiets, le peuple guinéen dans son ensemble, et plus particulièrement les avocats des victimes, en passant par la société civile, et surtout, les épouses et les proches des disparus inscrits sur une liste qui, malheureusement, ne fait que s'allonger depuis la prise de pouvoir par la force du général Mamadi Doumbouya ».« Une vie derrière lui si jamais on lui arrachait la sienne… »L'écrivain guinéen Tierno Monénembo, farouche opposant à la junte militaire, laisse éclater sa colère dans les colonnes du site A Conakry Live : « de nombreux Guinéens se sont bousculés au baptême de la petite Kadiza Camara mardi dernier, au quartier Lambanyi de Conakry, les uns, la rage au poing, les autres, une prière à la bouche. Et pour cause, s'exclame-t-il, étouffant sous la misère et sous la répression, ne sachant plus à quel saint se vouer, ils perçoivent ce bébé comme un miracle, un messie, un pied-de-nez que le ciel adresse à la tyrannie de Mamadi Doumbouya. Kadiza Camara est la fille d'Habib Marouane Camara, précise l'écrivain guinéen, le dernier disparu de la série, celui du 3 décembre dernier et dont personne n'a revu la trace depuis. Bonté du sort, en tombant dans les mains de ses ravisseurs, le directeur du Révélateur, le journal le plus virulent contre le putschiste qui sévit à Conakry, savait qu'il plongeait dans les ténèbres mais qu'il disposait tout de même d'un superbe lot de consolation : son épouse se trouvait en état de famille avancé (ça se dit comme ça, en Guinée !). Il savait donc qu'il laisserait une vie derrière lui si jamais on lui arrachait la sienne, soupire Tierno Monénembo. Mort peut-être, mais dieu merci, père ! C'est à cela qu'il devait penser en occupant le énième maillon de la chaîne de cadavres et de kidnappés que Mamadi Doumbouya s'évertue à forger sous les yeux indifférents des grands prêtres de la démocratie et des droits de l'Homme ».Conakry conteste…Mercredi dernier, le premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, nommé en 2024 par les militaires au pouvoir, rejetait toute accusation concernant ces disparitions.Amadou Oury Bah « a assuré, pointe Le Monde Afrique, que « les enquêtes se poursuiv[aient]. Nous devons faire preuve de prudence et de sérénité dans les jugements hâtifs ». Dans le même temps, le Premier ministre guinéen a annoncé « le retour à l'ordre constitutionnel, avec l'organisation cette année du référendum [constitutionnel] et des élections présidentielles et législatives ».Et Le Monde Afrique de préciser que « des proches du chef de la junte poussent pour que Mamadi Doumbouya soit candidat à la présidentielle, même si ce dernier, à de multiples reprises, a affirmé qu'il ne se présenterait pas. La Charte de transition établie par la junte peu après le coup d'État impose qu'aucun membre de la junte du gouvernement et responsable des institutions républicaines ne se présente aux élections. Mais l'adoption d'une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou ».Paris préoccupé…D'ailleurs, relève le site Guinée Matin, les membres fondateurs de la Coalition des Partis Politiques et Mouvements pour la Candidature de Mamadi Doumbouya, étaient réunis ce week-end.Objectif : « inciter le Président de la Transition à se présenter aux prochaines élections ».Pour sa part, pointe Guinée News, le principal parti d'opposition, l'UFDG, a décidé ce week-end, de maintenir son congrès prévu le mois prochain pour renouveler ses instances, et ce malgré la suspension judiciaire qui le frappe.Enfin, vendredi dernier, le ministère français des Affaires étrangères affirmait que « la France maintenait un dialogue exigeant avec la Guinée pour le retour rapide à l'ordre constitutionnel » tout en appelant à « des avancées concrètes ». Le Quai d'Orsay qui a aussi exprimé sa « préoccupation quant aux enlèvements et aux violences ».
Vu sur Focus Africa : Une histoire de la musique africaine (7) Une histoire de la musique africaine: La Guinée (2° partie) – La fin des années Sekou Touré. La musique une arme de propagande pour l‘indépendance du pays et l'éducation des populations Cet article provient de Radio AlterNantes FM
Des prix plafonnés le temps du ramadan et du mois de carême sur les marchés guinéens. Viande, farine, riz... Une dizaine de produits seront subventionnés par l'État, et leurs prix seront ainsi encadrés pendant cette période où la consommation de denrées alimentaires augmentent dans le pays. Sac de riz blanc à 290 000 francs guinéens, 50 kilos de farine à 350 000 francs, et carton de poulet entier à 210 000 francs. Dans les marchés de Conakry, les prix de certains produits vont baisser jusqu'à la fin du mois de juin, grâce à un effort financier de l'État, explique le directeur du Commerce intérieur et de la concurrence, Mohamed Traoré : « L'État perd jusqu'à 67 millions de dollars par an parce qu'il renonce à ses droits sur l'importation de ces denrées. Donc, nous voulons être sûrs que ces efforts de l'État se répercutent sur les prix pratiqués sur les marchés, pour que le client final puisse être soulagé. »Des tarifs peu respectés, des contrôles renforcésProblème : ces prix plafonnés ne sont pas toujours respectés par certains commerçants qui profitent de la baisse chez les grossistes sans la répercuter sur leurs étals, aux dépens des consommateurs. Les contrôles seront donc renforcés.« Il y a encore des personnes de mauvaise volonté, des personnes qui prennent ces produits subventionnés, les envoient soit en dehors de la Guinée, soit spéculent sur ces produits sur le marché intérieur, détaille le colonel Cheick Gadiri Condé directeur général par intérim des douanes. Nous allons partir en guerre contre ces personnes. Tous les services douaniers vont redoubler d'ardeur et de vigilance pour que ces produits-là atteignent les consommateurs du marché guinéen. »« Des prix discriminatoires »Un plafonnement qui n'est pas le même entre Conakry et le reste du pays, où les prix de ventes varient selon le transport. « Injuste » selon M'Bany Sidibé président de l'Union pour la défense des consommateurs de Guinée qui n'est pas satisfait du protocole d'accord : « Ce sont des prix discriminatoires. Il y a ceux du Grand Conakry et ceux de l'intérieur du pays. L'État devrait faire en sorte que les prix soient uniformes sur la totalité du territoire national. Si les consommateurs de Conakry sont désormais supérieurs aux consommateurs de l'intérieur, c'est très grave. »Pour éviter un trop grand décalage entre les différentes localités, l'association de consommateurs demande à l'État de retravailler sur les marges de distribution, et pas seulement sur celle des recettes douanières.
La Guinée se dirige-t-elle vers un nouveau report de la fin de la transition ? Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole du gouvernement, a laissé entendre que toutes les élections ne pourront pas se tenir cette année. Pourtant, dans son discours du Nouvel An, le général Mamadi Doumbouya avait annoncé un référendum et des élections générales en 2025.
Manifestation avant-hier lundi à Conakry des forces vives de Guinée, condamnation hier à 2 ans de prison de l'opposant Aliou Bah : la situation socio-politique se crispe en Guinée.« Reconnu coupable d'offense au chef de l'Etat, Aliou Bah a donc été condamné à deux ans ferme hier par le tribunal de première instance de Kaloum, pointe le site AfricaGuinée. Mais la bataille est loin d'être terminée, s'exclame-t-il. Car les avocats du président du parti Mouvement Démocratique Libéral rejettent cette décision. Maître Pépé Antoine Lamah et ses confrères annoncent une procédure d'appel pour casser la sentence. “Au terme de ce procès de la honte, le tribunal de ce siège vient de nous jeter à la figure cette triste décision, dénoncent-ils. C'est une journée triste pour la liberté d'expression, c'est un coup dur pour la démocratie guinéenne, c'est une véritable régression dans le processus d'édification de l'État de droit. »Avant-hier, donc, rapporte le site AConakry Live, « une partie du grand Conakry, notamment l'axe Le Prince, a vibré au rythme de la manifestation des Forces vives de Guinée », avec comme mot d'ordre : le départ de la junte et la mise en place d'une transition civile.« En dépit du caractère pacifique de la manifestation, les agents des Forces de Défense et de Sécurité ont trouvé le moyen de faire usage de leurs armes à feu, déplorent les organisateurs, tuant ainsi un jeune du nom de Mamadou Bailo Sidibé et blessant plusieurs autres par balles.Il y a eu aussi de nombreuses arrestations ciblées de responsables de l'UFDG et de centaines de jeunes gens, dont la plupart sont des mineurs. »Engagements non tenus…« Guinée : Mamadi Doumbouya face à une contestation grandissante », constate le site Sahel Tribune à Bamako. Depuis deux jours, précise-t-il, « la Guinée est plongée dans une spirale de contestations massives à l'appel des Forces vives de Guinée, cette coalition d'opposition regroupant partis politiques et organisations de la société civile. Il est reproché au général Doumbouya de ne pas respecter les engagements pris auprès de la CEDEAO pour une transition démocratique. La promesse initiale de restituer le pouvoir aux civils d'ici le 31 décembre dernier s'est heurtée à l'absence de calendrier électoral clair. Cette situation exacerbe les frustrations d'une population en quête de stabilité politique et économique, mais qui se retrouve confrontée à un régime perçu comme autoritaire. »Commentaire du site malien : « la crise guinéenne prouve que le pouvoir ne peut se maintenir indéfiniment sans ancrage populaire. L'avenir de la Guinée dépendra de la capacité de ses dirigeants à répondre aux aspirations d'un peuple fatigué des promesses non tenues, mais déterminé à façonner son destin. »Jean-Marie Le Pen : un « racisme décomplexé »A la Une également : la mort de Jean-Marie Le Pen vue d'Afrique…Avec des commentaires cinglants…« Le raciste s'en est allé », titre ainsi Le Pays au Burkina Faso. « Le Pen n'avait jamais caché son aversion pour les Noirs qu'il accusait d'être à l'origine de tous les malheurs de la France. (…) L'une de ses trouvailles pour réduire la démographie galopante en Afrique avait été d'encourager la propagation de l'épidémie d'Ebola : “Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois“, avait-il lancé, provoquant un tollé général. »« Le “Menhir breton“ du FN n'aimait pas les Africains ! », renchérit le quotidien Aujourd'hui.« Jean-Marie Le Pen, soixante ans d'un racisme décomplexé », insiste Jeune Afrique qui dresse un « florilège nauséabond » des propos racistes, antisémites ou homophobes du fondateur du Front national.« Autant d'outrances dont Jean-Marie Le Pen usait et abusait, pointe le site panafricain, pour exister médiatiquement, tout en donnant à voir le réel fondement idéologique du FN. Et qui ont ouvert la voie à une libération du discours raciste en France. »En tout cas, relève le site Afrik.com, « l'héritage de Jean-Marie Le Pen, aussi contesté et controversé soit-il, continue de marquer la France et l'Europe. Les tensions liées à l'immigration et à l'identité nationale continueront de nourrir les débats politiques. Et les idées qu'il a portées résonnent dans une large part du débat public, jusqu'en Afrique, où le nationalisme et le rejet de l'immigration prennent parfois des formes similaires. »
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le limogeage du Premier ministre malien Choguel Maïga, l'élimination de la Guinée par la Tanzanie lors des qualifications pour la CAN 2025 et l'endommagement de câbles sous-marins en mer Baltique. Mali : le Premier ministre Choguel Maïga démis par la junte Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga a été démis de ses fonctions après avoir critiqué la junte au pouvoir. Quelle était sa stratégie sachant qu'il risquait d'être limogé ? Risque-t-il des sanctions judiciaires ? Abdoulaye Maïga a été nommé Premier ministre à sa place. Pourquoi le choix s'est-il porté sur lui ? Avec David Baché, journaliste au service Afrique de RFI. Guinée : le Syli national ne se qualifie pas pour la CAN 2025 La Guinée a perdu contre la Tanzanie et rate la qualification pour la CAN 2025. Pourquoi le nouveau sélectionneur Michel Dessuyer a-t-il échoué, après avoir remplacé Kaba Diawara en septembre dernier ? Y a-t-il un manque de cohésion entre le coach et ses joueurs ? Avec Sofiane Amazian, journaliste au service des sports de RFI. Mer Baltique : la Russie accusée d'avoir saboté des câbles sous-marins Deux câbles sous-marins européens de télécommunications ont été endommagés en mer Baltique. Plusieurs pays dont la France ont rapidement pointé un sabotage opéré par le Kremlin. Quelles preuves avancent-ils ? Quels intérêts la Russie peut-elle avoir en menant ce type d'opération ? Avec Michael Delaunay, chercheur en Sciences politiques à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, spécialiste des câbles sous-marins dans les régions arctiques.Comme chaque vendredi, la chronique « Un œil sur les réseaux ». Jessica Taïeb revient sur un sujet d'actualité qui a fait réagir les internautes. Cette semaine, retour sur le divorce entre Choguel Maïga, l'ex-Premier ministre de transition au Mali et les militaires au pouvoir. Mais aussi sur la nomination d'Abdoulaye Maïga, nouveau chef du gouvernement malien.
Radio Foot 16h10-21h10 T.U avec au sommaire : - Éliminatoires CAN 2025, 21 qualifiés, il reste 3 tickets à prendre pour le Maroc. ; - Trophée des champions, Abidjan ne verra pas PSG/Monaco. ; - « R9 » bientôt à la tête de la confédération brésilienne ? - Éliminatoires CAN 2025, 21 qualifiés, il reste 3 tickets à prendre pour le Maroc. Groupe H, rendez-vous décisif pour la Guinée en Tanzanie, il manque encore un point aux joueurs de Michel Dussuyer ! Groupe D, ça passe pour les Guépards, (0-0) en Libye. Après le
Radio Foot 16h10-21h10 T.U avec au sommaire : - Éliminatoires CAN 2025, 21 qualifiés, il reste 3 tickets à prendre pour le Maroc. ; - Trophée des champions, Abidjan ne verra pas PSG/Monaco. ; - « R9 » bientôt à la tête de la confédération brésilienne ? - Éliminatoires CAN 2025, 21 qualifiés, il reste 3 tickets à prendre pour le Maroc. Groupe H, rendez-vous décisif pour la Guinée en Tanzanie, il manque encore un point aux joueurs de Michel Dussuyer ! Groupe D, ça passe pour les Guépards, (0-0) en Libye. Après le
Radio Foot 16h10 T.U rediff 21h10 T.U. Au cœur des débats aujourd'hui : - Ligue des Nations, fin des matches de poule. ; - Éliminatoires CAN 2025 : groupe I : le Mali l'emporte à Maputo face au Mozambique et se qualifie. - Ligue des Nations, fin des matches de poule. Ligue A groupe 2, les Bleus font le boulot à San Siro. Méconnaissable face à Israël jeudi (14 novembre 2024), la bande à Deschamps a obtenu sa revanche du match aller perdu à domicile contre l'Italie, le 6 septembre 2024. Victoire et 1ère place au classement à la différence de buts. Un succès forgé sur une réussite totale sur coups de pied arrêtés. L'équipe de France est-elle meilleure lorsqu'elle est au pied du mur ? Ils connaitront vendredi leur adversaire pour les ¼ de finale de la compétition en mars prochain. Rabiot et Digne, 50 sélections chacun, buteurs de la soirée lombarde. La Squadra Azzurra a mal démarré, est vite revenue au score et a mieux terminé, mais doit se contenter de la 2è place. - Les satisfactions : Koné, Digne, Guendouzi, ont-ils profité de la « réoxygénation ? » voulue par le sélectionneur ? - 2024, année compliquée pour Deschamps, reste à régler les soucis de créativité. -- La Belgique défaite par Israël en Hongrie. 2è revers d'affilée pour les Diables Rouges qui s'étaient déjà inclinés face à l'Italie. Tedesco a dû faire face à de nombreuses absences, son 11 devra disputer un barrage pour se maintenir dans l'élite. Le coach italo-allemand peut-il se maintenir ?- Éliminatoires CAN 2025 : groupe I : le Mali l'emporte à Maputo face au Mozambique et se qualifie. Groupe F : le match nul du Ghana à Luanda ne suffit pas aux Black Stars qui ne verront pas le Maroc. - Les Comores de retour en phase finale, les Cœlacanthes ont remporté leur duel face à la Gambie à Berkane. - La Guinée jouera une « finale » contre la Tanzanie demain (19 novembre 2024) à Dar es Salaam. Le Syli National s'en est remis à son attaquant vedette Serhou Guirassy.Avec Hugo Moissonnier : Philippe Doucet, Naïm Moniolle et Patrick Juillard. Technique/réalisation Laurent Salerno -- Pierre Guérin.
Radio Foot 16h10 T.U rediff 21h10 T.U. Au cœur des débats aujourd'hui : - Ligue des Nations, fin des matches de poule. ; - Éliminatoires CAN 2025 : groupe I : le Mali l'emporte à Maputo face au Mozambique et se qualifie. - Ligue des Nations, fin des matches de poule. Ligue A groupe 2, les Bleus font le boulot à San Siro. Méconnaissable face à Israël jeudi (14 novembre 2024), la bande à Deschamps a obtenu sa revanche du match aller perdu à domicile contre l'Italie, le 6 septembre 2024. Victoire et 1ère place au classement à la différence de buts. Un succès forgé sur une réussite totale sur coups de pied arrêtés. L'équipe de France est-elle meilleure lorsqu'elle est au pied du mur ? Ils connaitront vendredi leur adversaire pour les ¼ de finale de la compétition en mars prochain. Rabiot et Digne, 50 sélections chacun, buteurs de la soirée lombarde. La Squadra Azzurra a mal démarré, est vite revenue au score et a mieux terminé, mais doit se contenter de la 2è place. - Les satisfactions : Koné, Digne, Guendouzi, ont-ils profité de la « réoxygénation ? » voulue par le sélectionneur ? - 2024, année compliquée pour Deschamps, reste à régler les soucis de créativité. -- La Belgique défaite par Israël en Hongrie. 2è revers d'affilée pour les Diables Rouges qui s'étaient déjà inclinés face à l'Italie. Tedesco a dû faire face à de nombreuses absences, son 11 devra disputer un barrage pour se maintenir dans l'élite. Le coach italo-allemand peut-il se maintenir ?- Éliminatoires CAN 2025 : groupe I : le Mali l'emporte à Maputo face au Mozambique et se qualifie. Groupe F : le match nul du Ghana à Luanda ne suffit pas aux Black Stars qui ne verront pas le Maroc. - Les Comores de retour en phase finale, les Cœlacanthes ont remporté leur duel face à la Gambie à Berkane. - La Guinée jouera une « finale » contre la Tanzanie demain (19 novembre 2024) à Dar es Salaam. Le Syli National s'en est remis à son attaquant vedette Serhou Guirassy.Avec Hugo Moissonnier : Philippe Doucet, Naïm Moniolle et Patrick Juillard. Technique/réalisation Laurent Salerno -- Pierre Guérin.
Au sommaire du Café des Sports du 15 novembre 2024 RFI / France 24 : - Ligue des Nations ; - Qualifications pour la CAN 2025 ; - Mondial 2026 : Zone Amérique du Sud ; - Les Cartons de la semaine. Ligue des Nations- La qualification terne des Bleus !- L'Italie va-t-elle malmener l'équipe de France ce dimanche (17 novembre 2024)?Qualifications pour la CAN 2025- Le tableau se remplit- La Guinée garde espoir ! Mondial 2026 : Zone Amérique du Sud- Messi et Vinícius : l'attitude Bad Boy Les Cartons de la semaine- Retour sur les temps forts de la semaine avec les vidéos envoyées par nos téléspectateurs. Pour en débattre autour d'Olivier Pron, nos consultants du jour Rémy Ngono, Xavier Barret et Yoro Mangara et Frédéric Suteau ( qui attend vos remarques en direct sur le faceboolive)– Chef d'édition David Fintzel – TCR audio et vidéo : Laurent Salerno, Souheil Khedir et Yann Bourdelas
Au sommaire du Café des Sports du 15 novembre 2024 RFI / France 24 : - Ligue des Nations ; - Qualifications pour la CAN 2025 ; - Mondial 2026 : Zone Amérique du Sud ; - Les Cartons de la semaine. Ligue des Nations- La qualification terne des Bleus !- L'Italie va-t-elle malmener l'équipe de France ce dimanche (17 novembre 2024)?Qualifications pour la CAN 2025- Le tableau se remplit- La Guinée garde espoir ! Mondial 2026 : Zone Amérique du Sud- Messi et Vinícius : l'attitude Bad Boy Les Cartons de la semaine- Retour sur les temps forts de la semaine avec les vidéos envoyées par nos téléspectateurs. Pour en débattre autour d'Olivier Pron, nos consultants du jour Rémy Ngono, Xavier Barret et Yoro Mangara et Frédéric Suteau ( qui attend vos remarques en direct sur le faceboolive)– Chef d'édition David Fintzel – TCR audio et vidéo : Laurent Salerno, Souheil Khedir et Yann Bourdelas
Ministre du Plan et de la Coopération internationale de la République de Guinée, Ismaël Nabé est notre Grand Invité de l'économie. Au micro de Bruno Faure (RFI) et Quentin Velluet (Jeune Afrique), cet ingénieur télécom formé en Malaisie, entré au gouvernement au début de l'année 2024, défend une vision multilatéraliste de la politique économique de son pays dont la transition est dirigée par la junte militaire du Général Mamadi Doumbouya, président de la République. L'émission est à découvrir en vidéo en cliquant iciSon credo : conclure des contrats avec tous les partenaires possibles, qu'ils soient chinois, russes, américains ou européens. Au cœur du projet : le gigantesque gisement de fer Simandou (sud-est de la Guinée), promesse de revenus substantiels qui, selon le ministre, bénéficieront à l'ensemble de l'économie nationale. Simandou 2040, basé sur cinq piliers, se veut un programme de développement économique social et durable.Au cours de cet entretien enregistré dans les studios vidéo de RFI, Ismaël Nabé fait le tour des grandes thématiques du moment : financement de l'extraction minière, défi énergétique et climatique, transition politique en Guinée, relations avec le Sénégal et les pays de l'AES, réintégration dans la Cédéao et la francophonie, relations avec le FMI et la Banque mondiale, travaux de reconstruction après la catastrophe de décembre 2023 : l'explosion d'un dépôt de carburant à Conakry
Ministre du Plan et de la Coopération internationale de la République de Guinée, Ismaël Nabé est notre Grand Invité de l'économie. Au micro de Bruno Faure (RFI) et Quentin Velluet (Jeune Afrique), cet ingénieur télécom formé en Malaisie, entré au gouvernement au début de l'année 2024, défend une vision multilatéraliste de la politique économique de son pays dont la transition est dirigée par la junte militaire du Général Mamadi Doumbouya, président de la République. Son crédo : conclure des contrats avec tous les partenaires possibles, qu'ils soient chinois, russes, américains ou européens. Au cœur du projet : le gigantesque gisement de fer Simandou (sud-est de la Guinée), promesse de revenus substantiels qui, selon le ministre, bénéficieront à l'ensemble de l'économie nationale. Simandou 2040, basé sur cinq piliers, se veut un programme de développement économique social et durable.Au cours de cet entretien enregistré dans les studios vidéo de RFI, Ismaël Nabé fait le tour des grandes thématiques du moment : financement de l'extraction minière, défi énergétique et climatique, transition politique en Guinée, relations avec le Sénégal et les pays de l'AES, réintégration dans la Cédéao et la francophonie, relations avec le FMI et la Banque mondiale, travaux de reconstruction après la catastrophe de décembre 2023 : l'explosion d'un dépôt de carburant à Conakry
« Les Africains sont de plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs gouvernants : ce que révèle le dernier rapport de la fondation Mo Ibrahim », pointe Jeune Afrique. « Peu de progrès sur la gouvernance, une insécurité croissante et l'État de droit qui recule dans de nombreux pays. Le rapport dresse un portrait peu flatteur des avancées sur le continent au cours des dix dernières années. Pour près de la moitié des pays d'Afrique, le niveau de gouvernance globale est même à un niveau inférieur, en 2023, que celui qu'ils affichaient en 2014. (…) Comment expliquer une telle “stagnation“ du continent ? » Réponse de Jeune Afrique : « en premier lieu, par la détérioration des indicateurs liés à la sécurité et à l'État de droit (-1,6 point depuis 2014), qui tire vers le bas les chiffres globaux, alors que, dans de nombreux autres critères étudiés, des progrès notables ont été enregistrés », principalement « au niveau des infrastructures, de la parité femmes-hommes ainsi que dans le domaine de la santé. »Attentes supplémentaires…En fait, pointe le site panafricain, « les Africains se montrent de plus en plus critiques envers leurs gouvernants. C'est la grande surprise de ce rapport : il relève un décalage important entre ce que donnent à voir les données agrégées sur la situation réelle, et la perception qu'en ont les citoyens. “Les progrès réels effectivement réalisés ont suscité des attentes supplémentaires, et ainsi alimenté les déceptions“, analyse Nathalie Delapalme, directrice exécutive de la Fondation Mo Ibrahim. »Point positif, malgré tout, analyse encore Jeune Afrique, « en gagnant en qualité de vie, en voyant la liberté d'expression et de la presse progresser, même difficilement, les sociétés africaines ont ouvert une brèche, celle de l'exigence. Et Nathalie Delapalme de mettre en garde contre les discours populistes ou les promesses inatteignables : “les attentes déçues engendrent frustrations et colères, dit-elle, qui nourrissent instabilité et conflits“. »Bons et mauvais élèves…Alors au tableau d'honneur de ce rapport : « les Seychelles se distinguent en occupant la première place du classement, relève Afrik.com. Le pays a réalisé des avancées notables dans des domaines comme l'éducation, la santé et l'égalité hommes-femmes. Il devance ainsi l'île Maurice, qui était longtemps en tête. D'autres nations comme la Gambie, la Somalie et la Sierra Leone ont également enregistré des progrès significatifs. »A contrario, poursuit Afrik.com, ce rapport de la fondation Mo Ibrahim « souligne des régressions importantes dans des pays tels que les Comores, le Mali, la Tunisie, le Burkina Faso, ou encore la Guinée. Ces États sont confrontés à des défis majeurs, exacerbés par des coups d'État militaires et des conflits internes. Le Soudan, le Soudan du Sud et l'Éthiopie sont cités comme des exemples de pays où les conflits ont aggravé la situation au cours de la dernière décennie. »La Guinée : 42ème sur 54…Exemple donc : la Guinée… « La Guinée parmi les mauvais élèves », soupire le site d'information Guinée Matin. « 42ème sur 54. C'est le rang que nous occupons dans le rapport Mo Ibrahim », avec « une gouvernance marquée par une insécurité galopante, de multiples violations des droits de l'homme (enlèvements, tueries, restrictions des libertés et droits individuels et collectifs…), un recul de la démocratie, la corruption, des détournements de deniers publics, etc. (…) La Guinée, déplore encore Guinée Matin, fait partie des onze pays d'Afrique qui suivent (toujours d'après ce rapport) une “tendance inquiétante de détérioration” sur les dix dernières années. »Le fardeau de la detteEnfin on revient à Afrik.com qui pointe l'inquiétude de la fondation Mo Ibrahim « quant à la “camisole de force financière“ qui étouffe les pays africains. »En effet, précise le site, « le poids de la dette limite la capacité des gouvernements à investir dans les secteurs vitaux comme la santé, l'éducation et les infrastructures. Par ailleurs, la montée des régimes autoritaires, notamment en Afrique de l'Ouest et Centrale, compromet la stabilité politique. Elle rend les réformes plus difficiles à mettre en œuvre. »Toutefois, pointe encore Afrik.com, « malgré le tableau général sombre, Mo Ibrahim reste optimiste quant à l'avenir du continent, en grande partie grâce à la jeunesse africaine. Il estime que les jeunes sont mieux informés, plus entrepreneurs et déterminés à changer les choses. Ce dynamisme pourrait être la clé pour surmonter les obstacles actuels et redynamiser la gouvernance en Afrique. »
Au sommaire de Radio Foot internationale ce mercredi à 16h10-21h10 T.U. : - Suite des éliminatoires CAN 2025. ; - La course pour le Mondial 2026 en Amérique du Sud : Leo Messi en pleine forme ; - Ligue des Nations, l'Espagne souveraine ! - Suite des éliminatoires CAN 20258 qualifiés, 8 éliminés, des nations proches du but, d'autre au bord du précipice. La RDC n'a pas traîné, et les Léopards n'ont toujours pas pris de but ! Côté sénégalais, Sadio Mané a permis d'obtenir le billet sénégalais pour le Maroc à Lilongwe. Autre cador qui ne perd pas de temps, l'Égypte ! Des Pharaons avec une défense de fer, qui sortent vainqueurs de la double confrontation avec les Mourabitounes. Sans faute aussi pour l'Angola. - La Guinée de Michel Dussuyer s'est remise à l'endroit ! Serhou Guirassy redoutablement efficace face aux Antilopes Walya ! - Groupe F : les Black Stars pâlissent ! Les quadruples vainqueurs du tournoi, battus par le Soudan, désormais à 3 points des Crocodiles, mieux placé pour obtenir le 2è sésame. Le Ghana va-t-il rater le rendez-vous pour la 1ère fois depuis 20 ans ?- La course pour le Mondial 2026 en Amérique du Sud : Leo Messi en pleine formeTriplé et passes décisives pour une Pulga retrouvée et devant son public. L'Argentine a éparpillé la Bolivie 6-0 au Monumental ! - 112 buts pour le natif de Rosario, désormais à 21 buts derrière Cristiano Ronaldo avec le Portugal. - L'Uruguay piétine, encore un nul, cette fois-ci face à l'Équateur. Y a-t-il un souci avec Bielsa ? - Le Brésil souffle ! La Seleção au coude à coude avec la Celeste. 6 buts en 2 rencontres qui font du bien. Des Auriverdes enfin lancés ?- Ligue des Nations, l'Espagne souveraine !La Roja ira elle aussi en ¼. Les tenants du trophée et récents Champions d'Europe se débrouillent très bien sans Yamal, Rodri et Williams ! Capitaine Morata, souvent ciblé par les médias espagnols, a assuré et inscrit le but du break face à la Serbie. Score final 3-0. Un nouveau succès, qui arrêtera la « Selección ? »Avec Annie Gasnier aujourd'hui, Dominique Baillif, Frank Simon et Chérif Ghemmour. Technique/réalisation : Diego Tenorio. -- Pierre Guérin.
Au sommaire de Radio Foot internationale ce mercredi à 16h10-21h10 T.U. : - Suite des éliminatoires CAN 2025. ; - La course pour le Mondial 2026 en Amérique du Sud : Leo Messi en pleine forme ; - Ligue des Nations, l'Espagne souveraine ! - Suite des éliminatoires CAN 20258 qualifiés, 8 éliminés, des nations proches du but, d'autre au bord du précipice. La RDC n'a pas traîné, et les Léopards n'ont toujours pas pris de but ! Côté sénégalais, Sadio Mané a permis d'obtenir le billet sénégalais pour le Maroc à Lilongwe. Autre cador qui ne perd pas de temps, l'Égypte ! Des Pharaons avec une défense de fer, qui sortent vainqueurs de la double confrontation avec les Mourabitounes. Sans faute aussi pour l'Angola. - La Guinée de Michel Dussuyer s'est remise à l'endroit ! Serhou Guirassy redoutablement efficace face aux Antilopes Walya ! - Groupe F : les Black Stars pâlissent ! Les quadruples vainqueurs du tournoi, battus par le Soudan, désormais à 3 points des Crocodiles, mieux placé pour obtenir le 2è sésame. Le Ghana va-t-il rater le rendez-vous pour la 1ère fois depuis 20 ans ?- La course pour le Mondial 2026 en Amérique du Sud : Leo Messi en pleine formeTriplé et passes décisives pour une Pulga retrouvée et devant son public. L'Argentine a éparpillé la Bolivie 6-0 au Monumental ! - 112 buts pour le natif de Rosario, désormais à 21 buts derrière Cristiano Ronaldo avec le Portugal. - L'Uruguay piétine, encore un nul, cette fois-ci face à l'Équateur. Y a-t-il un souci avec Bielsa ? - Le Brésil souffle ! La Seleção au coude à coude avec la Celeste. 6 buts en 2 rencontres qui font du bien. Des Auriverdes enfin lancés ?- Ligue des Nations, l'Espagne souveraine !La Roja ira elle aussi en ¼. Les tenants du trophée et récents Champions d'Europe se débrouillent très bien sans Yamal, Rodri et Williams ! Capitaine Morata, souvent ciblé par les médias espagnols, a assuré et inscrit le but du break face à la Serbie. Score final 3-0. Un nouveau succès, qui arrêtera la « Selección ? »Avec Annie Gasnier aujourd'hui, Dominique Baillif, Frank Simon et Chérif Ghemmour. Technique/réalisation : Diego Tenorio. -- Pierre Guérin.
Au sommaire du Café des Sports ce vendredi à 16h10 TU et 21h10 TU RFI et France 24 : - Éliminatoires CAN 2025 ; - Ligue des Nations ; - Adios Andrés Iniesta ; - Les cartons de la semaine. Éliminatoires CAN 2025 :- Les Léopards enchaînent- La Guinée en dangerLigue des Nations :- Les Bleus sérieux- Les Anglais au tapis- Haaland, le Roi Viking !Adios Andrés Iniesta :- Un magicien à la retraiteLes Cartons de la semaineDe nos auditeurs et des consultants.Pour en débattre autour d'Annie Gasnier, nos consultants du jour : Rémy Ngono, Xavier Barret et Franck Simon — Chef d'édition : David Fintzel — TCR audio et vidéo : Laurent Salerno et Yann Bourdelas / Steven Helsly.
Au sommaire du Café des Sports ce vendredi à 16h10 TU et 21h10 TU RFI et France 24 : - Éliminatoires CAN 2025 ; - Ligue des Nations ; - Adios Andrés Iniesta ; - Les cartons de la semaine. Éliminatoires CAN 2025 :- Les Léopards enchaînent- La Guinée en dangerLigue des Nations :- Les Bleus sérieux- Les Anglais au tapis- Haaland, le Roi Viking !Adios Andrés Iniesta :- Un magicien à la retraiteLes Cartons de la semaineDe nos auditeurs et des consultants.Pour en débattre autour d'Annie Gasnier, nos consultants du jour : Rémy Ngono, Xavier Barret et Franck Simon — Chef d'édition : David Fintzel — TCR audio et vidéo : Laurent Salerno et Yann Bourdelas / Steven Helsly.
Ce mercredi se tenait une grande parade militaire pour le 66e anniversaire de l'indépendance en Guinée. Les forces de sécurité ont défilé toute la matinée à Conakry. Le général Mamadi Doumbouya, l'homme fort du pays a pris la parole la veille de l'évènement et appelle au "patriotisme". Il n'a ni parlé de la transition, ni officialisé sa candidature pour la prochaine présidentielle dans le pays. La correspondance de Malick Diakité à Conakry.
À l'occasion des célébrations du 64e anniversaire de l'indépendance du Mali, dimanche, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta est sorti de son silence… Il s'est exprimé pour la première fois depuis les attaques du GSIM, mardi dernier, à l'École de la Gendarmerie et à l'aéroport Modibo-Keita, près de Bamako. D'après lui, « ces attaques mettent en lumière les actes désespérés des groupes armés qui avaient pour seul objectif de saper le moral des troupes et de briser l'élan de solidarité du peuple malien autour des Famas, les Forces armées maliennes. » Et le président de la Transition a aussi « assuré le peuple malien et celui de l'AES que ce fléau serait combattu avec la plus grande détermination pour la paix dans les 3 États ».Des propos largement repris ce matin par la presse bamakoise, notamment par le site Maliweb.Laver l'affront de TinzaouatineEt justement, l'heure est apparemment à la contre-attaque…D'après Le Monde Afrique, deux importants convois de l'armée malienne sont arrivés ces derniers jours à Kidal, dans le nord du Mali, en provenance de Gao. Au total, une centaine de véhicules, dont une vingtaine de blindés.« À bord de ces convois, des soldats maliens et des mercenaires russes du Groupe Wagner, précise Le Monde Afrique. Leur nombre, difficile à estimer, serait de quelques centaines ».Et le journal de s'interroger : « ont-ils été envoyés à Kidal dans le cadre de la célébration de la fête de l'indépendance, dimanche dernier, ou en vue d'opérations à venir ? Plusieurs sources, tant au sein de l'armée que parmi les rebelles du CSP, estiment que leur objectif pourrait être de prendre Tinzaouatine, à la frontière algérienne, et de laver l'affront qu'ils y avaient subi fin juillet. À l'époque, rappelle Le Monde Afrique, les Forces armées maliennes et leurs supplétifs russes étaient tombés dans des embuscades des rebelles du CSP, puis des djihadistes du GSIM, affilié à Al-Qaida. Le bilan avait été sanglant : au moins 47 soldats maliens et 84 mercenaires de Wagner tués, d'après un communiqué du CSP. (…)Pour le colonel Goïta et ses alliés russes, la nécessité de remporter une victoire éclatante est d'autant plus urgente qu'il faut laver une autre humiliation : le double attentat de Bamako, mardi dernier, qui a fait au moins 70 morts et 200 blessés dans les rangs des forces de défense et de sécurité – soit l'un des pires bilans de ces dernières années ».La Guinée : « nouvelle plaque-tournante de la Françafrique » ?À lire également, cette fois dans Le Point Afrique, cette tribune de l'écrivain guinéen Tierno Monénembo…Une tribune intitulée « la Françafrique à l'épreuve du Palais-Bourbon ? » Tierno Monénembo revient sur la situation de son pays, la Guinée, dirigée d'une main de fer par le général Mamadi Doumbouya, et sur l'initiative de ce député français, Aurélien Saintoul, qui demande une commission d'enquête sur les liens entre Paris et Conakry. « Pour la première fois, écrit l'écrivain guinéen, le Palais-Bourbon va, peut-être, jeter un œil sur ce qui se passe en Guinée. (…) Et pour cause, ce pays (…) est en passe de devenir la plaque tournante de la Françafrique. Alors que le Mali, le Burkina Faso et le Niger se sont jetés dans les bras de Poutine, (…) c'est en Guinée que celle-ci vient de réorienter ses réseaux dont on connaît, depuis Foccart, la redoutable efficacité en matière de coups tordus. Pour compenser la défection des Goïta, Tiani et autres Ibrahima Traoré, c'est sur le général Mamadi Doumbouya, l'homme fort de Conakry, que Macron a jeté son dévolu, sans même prendre la peine de revêtir le masque habituel de la démocratie et des droits de l'homme. Après avoir un moment boudé, pour la forme, le putschiste de Conakry, la France a très vite repris sa coopération, y compris, la coopération militaire. La junte guinéenne a pris cela comme la délivrance d'un blanc-seing ».Et, poursuit Tierno Monénembo, « la répression déjà sévère a pris une tournure qui rappelle les heures sombres de Sékou Touré (…). Curieusement, la France, “la patrie des droits de l'homme“, est restée de marbre devant ces atrocités, alors que l'ONU, les États-Unis, l'Allemagne, et la Grande-Bretagne les ont fermement condamnées. D'où la colère de notre député qui soupçonne un deal inavouable entre l'Élysée et le putschiste de Conakry ».Et l'écrivain guinéen de s'interroger : « sera-t-il entendu ? Les représentants du peuple de France se décideront-ils enfin à briser le tabou, à ouvrir à la démocratie les mornes alcôves de la Françafrique ? À nos yeux, rien n'est moins sûr (…). »
Il était le fugitif le plus recherché de Guinée. Après plusieurs mois de cavale, le colonel Claude Pivi a été arrêté au Liberia. Selon une source, des négociations seraient déjà en cours entre les autorités guinéennes et libériennes concernant son éventuelle extradition, souhaitée par Conakry. Sur le sujet, le président du Conseil national de la transition, le médecin Dansa Kourouma se dit confiant au micro de Christophe Boisbouvier. Il s'exprime aussi sur le régime militaire du général Mamadi Doumbouya qui s'apprête à faire adopter une nouvelle Constitution par référendum, le fait qu'aucune date ne soit encore fixée pour ce scrutin et que personne ne sache si le général Doumbouya sera candidat ou non à la présidentielle qui suivra. RFI : On a appris hier l'arrestation du colonel Claude Pivi qui était en cavale depuis 10 mois, est-ce qu'il préparait un coup ?Dansa Kourouma : D'après les informations, la Guinée courait des risques sérieux d'insécurité le long de sa frontière avec le Liberia. Ces informations nous ont été rapportées par l'intermédiaire de nos amis qui vivent au Liberia.Qu'est-ce que va devenir le colonel Pivi, maintenant qu'il est prisonnier au Liberia ?C'est le mettre, tout simplement, à la disposition de la justice guinéenne, pour qu'il puisse purger sa peine.Mais êtes-vous certain que les autorités du Libéria vont accepter de l'extrader ?Le Libéria est un État de droit et j'ai confiance aux autorités libériennes.Dansa Kourouma, le Conseil national de la transition que vous présidez vient de présenter l'avant-projet de la future Constitution. Quelles sont les principales nouveautés ?La première innovation, c'est l'affirmation de l'identité guinéenne, notamment l'enseignement des langues nationales et la traduction des actes officiels de l'État dans les langues nationales, pour plus de compréhension de la loi. L'autre innovation qui est extrêmement importante, nous avons souscrit, cette fois-ci, à un Parlement bicaméral. La Guinée, depuis l'indépendance, a connu un Parlement monocaméral, une seule chambre.Une Assemblée nationale ?Une Assemblée nationale. Aujourd'hui, l'avant-projet propose au peuple de Guinée, à sa demande d'ailleurs, un Sénat qui est composé de personnalités élues par les membres des conseils régionaux et les membres des conseils locaux. C'est à dire l'inclusion de la diversité ethnique dans la conduite de l'action politique. C'est pourquoi le Sénat devient le garant de la participation équitable des régions dans la conduite de l'action publique.Docteur Dansa Kourouma, dans la Charte de transition qui régit le pays depuis le coup d'État de septembre 2021, il est écrit, article 46, que le président de cette transition ne peut pas faire acte de candidature aux élections nationales qui marqueront la fin de la transition. Pourquoi cet article ne figure-t-il pas dans votre avant-projet ?La charte de la transition était un acte transitoire, la Constitution est une loi suprême ou une loi fondamentale qui va régir la vie politique, sociale, économique de la Guinée, les 30 années ou les 50 années à venir. Aucune constitution n'a mentionné des catégories de personnes qui ne peuvent faire acte de candidature à une élection. C'est pourquoi, pour respecter le caractère général, le caractère impersonnel et intemporel de la Constitution, nous n'avons pas voulu rentrer dans ces détails.Alors l'article 46 de la Charte de transition sur la non-candidature des militaires du CNRD, c'est un article intangible. Du coup, l'opposition dit que cet article n'est pas de nature à individualiser la Constitution et qu'il peut au contraire, s'il est introduit dans l'avant-projet, rendre effectif le respect des dispositions proclamées intangibles dans la Charte de transition ?Le caractère général, le caractère impersonnel… Une constitution est une norme juridique suprême. Nous ne pouvons pas inventer un précédent en matière d'écriture des normes constitutionnelles.Pour l'opposant Cellou Dalein Diallo, il ne fait plus aucun doute que le général Doumbouya va être candidat. Est-ce que, de fait, l'absence de cet article 46 de la Charte dans votre avant-projet, ça ne préfigure pas une candidature à venir du chef de la transition ?Jusqu' à preuve du contraire, nous n'avons vu aucun acte de la part du général par rapport à : pour ou contre sa candidature.En tout cas, rien ne s'oppose à ce qu'il soit candidat désormais ?En règle générale, une constitution n'établit pas une liste de personnes qui peuvent être candidates ou pas.À plusieurs reprises, les militaires du CNRD se sont engagés à ce que la transition prenne fin le 31 décembre prochain. Mais ce référendum constitutionnel aura-t-il lieu avant le 31 décembre ?En tout cas, toutes les conditions sont réunies pour que le référendum soit possible d'ici le 31 décembre.Le 9 juillet dernier, les deux grandes figures de la société civile et du FNDC, Messieurs Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah, ont été enlevées à Conakry par des militaires. Est-ce que vous avez de leurs nouvelles ?Je ne peux pas vous donner de nouvelles ou d'informations officielles sur eux, mais ce qui est important et ce que je peux dire avec certitude, c'est que les autorités judiciaires sont vent debout pour pouvoir trouver des indices sur ces deux compatriotes. Et le procureur général auprès du Parquet de Conakry a déjà fait un communiqué là-dessus et a instruit des officiers de police judiciaire à enquêter pour trouver les traces et les indices de nos deux compatriotes. Ils ne sont pas deux, il y a d'autres compatriotes qui sont dans la même situation.Leurs familles n'ont aucun accès à eux, personne ne peut les voir, personne ne sait où ils sont. Est ce qu'on n'est pas dans la plus grande illégalité ?Écoutez, nous souhaitons que nos deux compatriotes rentrent à la maison, sains et saufs. À lire aussiGuinée: le colonel Claude Pivi, condamné par contumace pour le massacre du 28-Septembre, a été arrêté au LiberiaÀ lire aussiLa Guinée dévoile son projet de Constitution limitant le pouvoir du président à deux mandats
Claudy Siar revient sur quelques épisodes marquants de l'Histoire de la Guinée. Nous serons au coeur de la vie politique et ce aux rythmes des musiques cultes de la Guinée d'hier. (Rediffusion) Retrouvez notre playlist sur Deezer. Le Bembeya Jazz - Doni doniLes Amazones de Guinée - Samba (live)Mory Kanté - Yéyé yékéKanté Manfila - Maïmouna DiabyBalla et ses balladins - PauletteSory Kandia Kouyaté - ConakryDjeli Moussa Diawara - YasimikaKamaldine - G'bilenKeletigui et ses tambourinis - BébéSekouba Bambino - Famou (dance remix)Baba Djan - Touba fama kéElie Kamano - La route est barrée
Claudy Siar revient sur quelques épisodes marquants de l'Histoire de la Guinée. Nous serons au coeur de la vie politique et ce aux rythmes des musiques cultes de la Guinée d'hier. (Rediffusion) Retrouvez notre playlist sur Deezer. Le Bembeya Jazz - Doni doniLes Amazones de Guinée - Samba (live)Mory Kanté - Yéyé yékéKanté Manfila - Maïmouna DiabyBalla et ses balladins - PauletteSory Kandia Kouyaté - ConakryDjeli Moussa Diawara - YasimikaKamaldine - G'bilenKeletigui et ses tambourinis - BébéSekouba Bambino - Famou (dance remix)Baba Djan - Touba fama kéElie Kamano - La route est barrée
Les JO de Paris ne font pas encore les gros titres dans la presse continentale. Il faudra sans doute attendre les premières médailles africaines pour susciter plus d'enthousiasme. Mais on parle tout de même des JO dans Sénéplus, par exemple. Le site d'info sénégalais titre sur « la montée d'adrénaline », « la fièvre monte crescendo à Paris (...) alors qu'une centaine de chefs d'État et de gouvernement devrait assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques sur les bords de la Seine ». « Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye sera aux côtés de son homologue français Emmanuel Macron et d'autres chefs d'État et de gouvernement lors de cette cérémonie », ajoute Sénéplus.Chance« Les Africains pourront-ils relever le pari de… Paris 2024 ? » s'interroge, un brin ironique, WakatSera, qui ne table pas sur les chefs d'État pour mettre de l'ambiance : « En dehors des formules diplomatiques et des paroles obséquieuses, qui seront de mise à l'ouverture des Jeux ce vendredi, tout se jouera sur le terrain de la compétition », nous dit le site d'information burkinabé, « les Africains, de plus en plus déterminés à jouer dans la cour des grands, joueront crânement leurs chances, sur tous les terrains ». Mais Wakatsera ne s'illusionne pas pour autant et s'interroge encore : « le sport, bien que faisant appel à un minimum de facteur chance, n'étant point le domaine des miracles, les Africains auront-ils réellement l'opportunité de briller de mille feux ? Rien n'est moins sûr pour les athlètes qui vivent et s'entraînent sur un continent noir, où, en dehors de pays comme le Maroc, l'Égypte, l'Afrique du Sud et l'Algérie, les infrastructures et les techniciens de qualité sont une espèce rare, voire inexistante ».À lire aussiJO 2024: «une moyenne de 50 médailles» attendue pour les athlètes africainsBalle au piedLes premiers résultats sont tombés, avant même la cérémonie d'ouverture. Avec en football, « la Guinée qui rate ses débuts aux jeux Olympiques », écrit Aminata. La Guinée battue 2 à 1 par la Nouvelle-Zélande, mercredi. « Un match que l'équipe guinéenne devait gagner pour faire le plein de confiance avant de défier les gros de sa poule, les États-Unis et la France ». « Mais c'est le contraire qui s'est produit pour les hommes de Kaba Diawara, fébriles défensivement et peu efficaces devant les buts adverses », regrette Aminata. PionnièreLa Guinée encore avec cet article d' Afrik.com sur l'archère Fatoumata Sylla, « une pionnière guinéenne aux JO ». « Avec son parcours exceptionnel, cette jeune femme de 23 ans a pour ambition non seulement de viser la cible avec précision, mais aussi d'inspirer une nouvelle génération de sportives dans son pays d'origine », nous explique Afrik.com qui retrace son parcours : « Fatoumata Sylla a commencé son aventure sportive au stade du 28-Septembre de Conakry. Abandonnant basket et handball, elle s'est concentrée sur le tir à l'arc, une discipline peu pratiquée en Guinée ». « Au-delà de la compétition », ajoute le site d'information africain. « Fatoumata Sylla espère que son parcours ouvrira des portes pour les jeunes filles de Conakry et de toute la Guinée. Elle veut leur montrer qu'avec du travail et de la détermination, elles peuvent atteindre des sommets insoupçonnés ».À lire aussiJO 2024: la Guinée, le Mali, l'Égypte et le Maroc rêvent d'or au foot► Retrouvez le programme complet (calendrier, résultats,...) sur rfi.fr
« Devaient-ils mourir ? » s'interroge en Une, Nation qui publie 8 petites photos de manifestants tués mercredi. « La plupart d'entre eux étaient jeunes, âgés de 17 à 35 ans », précise le journal kenyan.« Sous la cendre couve toujours le feu », titre de son côté, l'Observateur Paalga qui se demande « ce que nous réserve cette journée de vendredi et les jours suivants », et rappelle que « le casus belli de ces journées insurrectionnelles est le projet de loi des finances prévoyant de nouvelles taxes touchant notamment les produits de première nécessité ». « Ce qui ne devait pas arriver est arrivé », poursuit le quotidien burkinabè : « les manifestants ont forcé les dispositifs sécuritaires pour envahir le Parlement et les forces de l'ordre ont tiré dans le tas. Le bilan de 22 morts et les centaines de blessés ont convaincu le gouvernement Ruto de retirer le contesté projet de loi budgétaire ». Mais « cela suffira-t-il à calmer la rue kényane ? », demande l'Observateur Paalga, qui précise « qu'hier jeudi, des jeunes sont descendus de nouveau dans la rue, notamment dans les quartiers réputés être des bastions de l'opposition dans la capitale. Mais ils étaient nettement moins nombreux ». Il faut dire que l'armée a montré ses muscles. Le journal The Standard souligne que « les Forces kényanes de défense ont fait une démonstration de puissance blindée sans précédent, à Nairobi ». Ce qui, note le journal kényan, « marque une rupture significative avec la tradition, puisque la police kényane a jusqu'à présent toujours géré les manifestations sans intervention militaire ».90 eurosDans la presse africaine également ce matin, le coût d'un visa pour venir en Europe. C'est Maliweb qui publie cet article réalisé avec des chiffres fourni notamment par l'Observateur de l'Union européenne, un site d'information à but non lucratif. Maliweb avance ainsi que les Africains ont « perdu en 2023, plus de 37 milliards de francs CFA dans des demandes de visa Schengen rejetées ». Chaque demande coûte en effet 90 euros, qui ne sont pas remboursés en cas de refus. Maliweb a fait le décompte pays par pays : « les ressortissants algériens ont perdu 13,3 millions d'euros. Viennent ensuite les Marocains et les Égyptiens. Le pays au plus grand taux de refus sont les Comores, avec 61% de demandes refusées. La Guinée-Bissau, le Ghana, le Mali, la Guinée et le Soudan figurent également dans le flop-10, ironise Maliweb ». « Tous ont reçu des réponses négatives dans une proportion dépassant les 40 % ». Et le site d'information insiste sur le cas du Mali, pour lequel la France a « suspendu la délivrance de ces visas ». « De sources diplomatiques, confie Maliweb, la France serait aujourd'hui disposée à reprendre la délivrance des visas. C'est un manque à gagner pour les Français qui encaissent des sommes colossales pour un sésame qui n'est délivré qu'au compte-gouttes ». Hommage à Landry N'guemo« L'ancien international camerounais a rendu l'âme hier, des suites d'un accident de la circulation », annonce Le Journal du Cameroun, qui rappelle quel fut son parcours. « Avant de mettre fin à sa carrière en 2020, Landry N'guemo a défendu les couleurs nationales entre 2006 et 2014 ». « Décès tragique du footballer Landry N'guemo » titre de son côté Afrik.com : « le monde du football camerounais et international est en deuil », ajoute le site d'information qui précise : « À l'âge de 38 ans, N'guemo a perdu la vie dans un accident (...) impliquant un camion sur la route Yaoundé-Bafoussam ». « La nouvelle de la mort de Landry N'guemo a suscité une vague de tristesse et d'émotion dans le monde du football », poursuit Afrik.com. « De nombreux anciens coéquipiers, clubs et fans ont exprimé leurs condoléances sur les réseaux sociaux pour rendre hommage à un joueur qui a marqué les esprits par son talent et sa gentillesse ».
« Le ministre russe des Affaires étrangères a bouclé hier sa visite en Guinée, pointe le site Africa Guinée. Lors de son séjour éclair, poursuit-il, Sergueï Lavrov a eu deux entretiens avec le Président Mamadi Doumbouya et le chef de la diplomatie guinéenne, Morissanda Kouyaté. (…) Nous n'avons pas omis de discuter de la coopération militaire et technique et du renforcement de la capacité de défense de la Guinée, surtout compte tenu de la menace terroriste croissante », a indiqué Sergueï Lavrov avant de quitter la Guinée. « Conakry et Moscou, précise encore Africa Guinée, comptent étendre et enrichir leur partenariat vieux de "65 ans" sur la santé, la lutte antiterroriste, la défense, le renforcement de la présence de sociétés russes en Guinée. »Guinée : intérêts miniers…La Guinée était la « première étape de la sixième visite de Sergueï Lavrov sur le continent africain en l'espace de deux ans. » C'est ce que relève Le Monde Afrique : « en se posant, pour la première fois depuis 2013, sur le tarmac de l'aéroport Ahmed Sékou Touré – du nom du premier président du pays, fortement inspiré par le modèle socialiste –, le chef de la diplomatie russe n'est arrivé ni en pays conquis ni en terre hostile, pointe Le Monde Afrique. Comme la République du Congo et le Tchad, les deux prochaines étapes annoncées de son voyage, la Guinée affiche une position neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, et se tient à l'écart de la lutte d'influence avec la France sur le continent. (…) La relation entre Moscou et Conakry repose aujourd'hui en premier lieu sur des intérêts miniers, remarque encore le journal. La bauxite extraite de Guinée représente 40 % de l'approvisionnement du géant russe Rusal, deuxième producteur mondial d'aluminium derrière la Chine. Pour conserver cet acquis, Moscou mène sur place une diplomatie des plus amicales avec les dirigeants successifs. En janvier 2019, son ambassadeur Alexandre Bredgazé, aujourd'hui à la tête de Rusal-Guinée, avait ouvertement encouragé le président de l'époque, Alpha Condé, à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat. »En effet, complète Aujourd'hui à Ouagadougou, « la Guinée n'est pas politiquement alignée sur le Burkina-Niger-Mali, même si elle est dirigée par un putschiste constitutionnalisé. Mais c'est un pays économiquement qui intéresse et qui pèse sur l'échiquier de la sous-région en termes de besoins en matières premières. C'est le cas de l'aluminium qu'exploite Rusal, présent sur trois sites et qui emploie 3 000 personnes. »Burkina Faso : « ici on ne jure que par Poutine… »Après le Congo-Brazzaville et le Tchad, Sergueï Lavrov est attendu au Burkina Faso. Là, le ministre russe des Affaires étrangères arrive en terrain conquis… « Ce sera pour exalter une coopération qui est au pinacle, s'exclame Aujourd'hui, d'ailleurs, dès l'aéroport, il se rendra compte, et tout au long du chemin qui mène à la présidence, de la floraison de drapeaux russes. La Russie a remplacé la France, et ici, on ne jure que par Poutine ! Normal, armes, drones, blés, soutien, la Russie est aux petits soins avec les nouvelles autorités (burkinabés). »Au Tchad, un tropisme moscovite ?Toutefois, « l'étape la plus importante de cette tournée sera sans nul doute celle du Tchad », relève L'Observateur Paalga. « Présenté comme le dernier bastion de la France dans le Sahel, le pays de François Tombalbaye (premier président du Tchad) nourrit les convoitises de l'Ours russe qui ne cesse de faire son trou dans l'ancienne basse-cour du Coq gaulois, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il faut dire que l'actuel homme fort du Tchad, Mahamat Idriss Déby, ne cache pas son tropisme moscovite, contrairement à son géniteur de président, feu Idriss Déby Itno, dont le gouvernement avait condamné l'invasion russe en Ukraine. En janvier dernier, rappelle L'Observateur Paalga, Déby-fils avait effectué une visite officielle à Moscou où il avait été reçu avec tous les honneurs dus à un chef de l'État d'un "pays frère", selon Vladimir Poutine. Les deux hommes avaient évoqué des questions liées à la coopération agricole et minière, mais aussi à la situation sécuritaire de la sous-région. Le maître du Kremlin avait alors rassuré son hôte de son engagement à œuvrer à la stabilisation de la zone. »
François Bozizé ne sera pas extradé vers la Centrafrique par la Guinée-Bissau, où il vit en exil. C'est ce qu'affirme le président bissau-guinéen Umaru Sissoko Embalo, alors qu'un mandat d'arrêt international vient d'être émis par la Cour pénale spéciale à l'œuvre à Bangui pour faire la lumière sur les graves crimes commis depuis 2003 dans ce pays longtemps ravagé par la guerre civile et les rebellions.
C'était il y a cinquante ans, jour pour jour. Le 25 avril 1974, de jeunes capitaines se sont soulevés au Portugal, ont fait tomber la dictature et ont ouvert la voie à l'indépendance des dernières colonies africaines. Du coup, aujourd'hui, plusieurs chefs d'État africains sont à Lisbonne pour célébrer cet anniversaire avec les Portugais. Leur présence est d'autant plus justifiée que ce sont les indépendantistes africains de l'époque qui ont fait chuter le régime dictatorial et colonialiste de Lisbonne. Pedro Pires a été successivement un commandant militaire du PAIGC d'Amilcar Cabral, puis le président du Cap-Vert. RFI : Est-ce que la chute de la dictature portugaise aurait eu lieu sans le combat du PAIGC pour l'indépendance du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau ?Pedro Pires : Je crois que ce combat et la lutte dirigée par le PAIGC ont eu un rôle très important dans la création des conditions de la chute du régime installé au Portugal. Tenant compte qu'en 1973, nous avons eu des victoires militaires très importantes et, en même temps, nous avons eu des victoires politiques, diplomatiques très importantes. Le régime colonial au Portugal était dépassé, isolé. Le pays était en crise politique et militaire, les guerres coloniales ont eu un effet très pervers dans l'économie et, de mon point de vue, le pays n'était pas dans des conditions pour continuer la guerre. Il y avait des risques d'effondrement de l'armée coloniale. Mais on ne peut pas dire que les mouvements de libération étaient les seuls responsables de la chute du régime, car, en même temps, au Portugal, il y a eu des résistances contre la guerre coloniale, contre le régime. Mais, en effet, les luttes armées de libération nationale ont été le facteur le plus important pour la chute et le changement de régime au Portugal.C'est-à-dire que les jeunes Portugais ne voulaient plus faire un service militaire de quatre ans, au risque de mourir en Guinée-Bissau ?Pas seulement en Guinée-Bissau ! Ce qui s'est passé, c'est que la jeunesse portugaise n'était pas tellement engagée dans cette guerre. Il y avait des fuites des jeunes vers les autres pays d'Europe, il y avait des désertions importantes… Mais le facteur le plus important dans la chute du régime, c'était, en effet, la résistance et les combats des mouvements de libération et, particulièrement, du PAIGC. C'est vrai que, en Guinée, c'est là où le mouvement de libération dirigé par Amilcar Cabral a eu les plus grands succès qui ont provoqué les plus grandes déroutes pour l'armée portugaise. Donc, le PAIGC a eu un rôle très important pour le changement de régime au Portugal. Ce combat pour l'indépendance, monsieur le président, il débute dès les années 60. L'armée portugaise s'accroche au terrain et lance même un raid sur Conakry, la base arrière du PAIGC en novembre 1970. Cette opération Mar Verde, est-ce qu'elle a servi la cause du Portugal ou, au contraire, celle du Guinéen Sekou Touré et du Bissau-Guinéen Amilcar Cabral ?De mon point de vue, cette opération a démontré que le régime voulait trouver la solution à l'extérieur, avec cette invasion à Conakry, pour gagner la guerre qu'il avait déjà perdue à l'intérieur du pays. Ils voulaient essayer de trouver une victoire à l'extérieur quand la victoire à l'intérieur était impossible. C'est le signe du désespoir de l'armée portugaise, de la direction militaire et politique du Portugal. À la fin, le régime portugais était le perdant parce qu'il était plus isolé que jamais. Il y a eu une mobilisation internationale d'appuis, surtout africains, à la République de Guinée et au PAIGC.Le chef des opérations militaires du Portugal en Guinée-Bissau, c'était le général Spinola. C'était un homme intraitable sur le terrain, mais c'était en même temps un homme politique intelligent qui a publié, deux mois avant la Révolution portugaise, un livre prémonitoire sur la nécessité d'ouvrir un dialogue politique avec vous, les maquisards indépendantistes. Est-ce qu'à l'époque, vous l'aviez rencontré secrètement ?Non, le général Spinola, c'était un officier vedette qui se présentait comme victorieux, comme capable de vaincre le PAIGC, qui vendait son image politique, son image militaire… Qui, en effet, a changé la stratégie militaire en Guinée, qui a modernisé l'armée coloniale, c'est vrai, qui a fait une politique pour les populations, pour acheter les consciences des populations. Et qui avait essayé d'imiter ce que faisait le PAIGC. Donc, de mon point de vue, ce n'était pas un grand chef de guerre, mais il faisait sa promotion à l'intérieur du pays et à l'extérieur du pays. Et, en même temps, il a perdu la guerre en Guinée. Parce que nous, l'armée du PAIGC, nous avons eu des victoires très importantes sur l'armée portugaise à plusieurs reprises. Et il a lui-même reconnu dans une publication du 15 mai 1973 que l'armée portugaise n'était pas dans la condition d'affronter le PAIGC et que le PAIGC avait acquis des armes très puissantes, qui pouvaient mettre en cause la continuation de la guerre coloniale. En ce qui concerne l'aspect politique, la solution Spinola, c'était une espèce de fédération – ou quelque chose de pareil – mais qui ne prenait pas en compte ce que nous avions déjà fait. Parce que, nous-mêmes, nous avions déjà proclamé la République de Guinée-Bissau le 4 septembre 1973 ! Il a essayé de trouver une solution politique pour un cas perdu en présentant une solution néocoloniale. C'était peut-être très important pour la société portugaise, mais pour nous, cela n'avait aucune importance.Cinquante ans après les indépendances, le Cap-Vert est une vraie démocratie qui a connu plusieurs alternances, alors que la Guinée-Bissau est un pays très instable, qui a déjà connu quatre coups d'État meurtriers et 17 tentatives de putschs. Comment expliquez-vous que ces deux pays, qui étaient liés de façon aussi forte par le PAIGC d'Amilcar Cabral, connaissent aujourd'hui deux destins aussi différents ?Nous, au Cap-Vert, on a essayé de mettre sur pied les vraies institutions crédibles, solides d'un État de droit, c'est le point de départ, avec la participation des citoyens. La différence, peut-être, c'est celle-ci. On a essayé et on a mis sur pied un État de droit où les gens, chacun a la parole.Mais un mot, tout de même, sur la Guinée-Bissau, Monsieur le président. La Guinée-Bissau, c'est le seul pays d'Afrique de l'Ouest qui a conquis son indépendance par la lutte armée. Est-ce que ce n'est pas la raison, au fond, pour laquelle les militaires, à commencer par le général Ansoumane Mané il y a 25 ans, ont occupé et occupent toujours une telle place dans la politique de ce pays ?La lutte armée en Guinée, il faut le reconnaître, vous-même, vous avez dit que c'était un facteur du changement de régime au Portugal. C'est vrai. La lutte armée en Guinée était victorieuse et héroïque. La question qui se pose, c'est la gestion après tout cela. Les changements qu'il fallait faire… Peut-être, je dis bien « peut-être », les dirigeants n'étaient pas tellement préparés pour voir quel serait le chemin à suivre, quelles seraient les réformes politiques et sociales à faire. Mais, vraiment, du point de vue des pays où les indépendances ont été acquises par la lutte armée, les armées ont eu un rôle très important. Et le problème, je crois que cela se maintient, c'est le danger de la nature du régime. C'est-à-dire, passer d'un régime avec certaines caractéristiques militaires où les armées jouent un rôle ou pas, en ce qu'elles sont les gardiens de l'indépendance du pays. Mais changer cela de telle nature que, au lieu de l'armée qui commande, c'est le peuple qui commande, c'est très difficile. Regardez un peu partout !
Mamadou Bowoï Barry, dit Petit Barry, est l'un des fondateurs de l'association des victimes du camp Boiro où il a lui-même été interné de 1971 à 1978. Un camp dont très peu de Guinéens sont sortis vivants. Pendant les sept ans de son incarcération, Petit Barry prend alors conscience de la face cachée de Sékou Touré, héros de son engagement pour l'indépendance et l'unité de l'Afrique. (Rediffusion) Diplômé de l'Institut des Hautes Études Internationales de Genève dont il revient dès 1964 pour se mettre au service de son pays et de la révolution culturelle, il dirige le Bureau de presse de la Présidence, la radio de la révolution et le journal Horoya. Au crépuscule de sa vie, Mamadou Bowoï Barry dit Petit Barry a décidé de parler.Au son de nos archives RFI et INA. Avec la participation des chercheures Elara Bertho et Céline Pauthier.► À lire : Mamadou B. Barry dit « Petit Barry » Camp Boiro. Sept ans sous le Mont Gangan. ► À voir et écouter : Mamadou Barry : «On a fait croire aux Guinéens que Sékou Touré est le héros » Elara Bertho, chargée de recherches au CNRS, à LAM (Les Afriques dans le Monde, UMR 5115, Sciences Po Bordeaux). Ses travaux portent sur les relations entre littérature et histoire en Afrique de l'Ouest. Elle a publié notamment Sorcières, tyrans, héros (Honoré Champion, 2019), Histoire locale de Djiguiba Camara. L'œuvre d'un historien guinéen à l'époque coloniale (Brill, 2020). Elle dirige la collection « Lettres du sud » chez Karthala, et participe à des comités de rédaction de revues (Multitudes ; Cahiers de Littérature Orale ; Études Littéraires Africaines). Fiche HAL : Pour plus d'informations. Travaux sur Academia. Céline Pauthier, maîtresse de conférences en Histoire contemporains. Département d'Histoire de l'Université de Nantes.Socialismes africains, Socialismes en Afrique, Paris, Éditions de la MSH. Elara Bertho, Jean-Luc Martineau, Céline Pauthier, Florent Piton (dir), Du héros à la communauté : le cheminement des identités en Afrique, XIXè-XXIè siècles, Cahiers Afriques N°30, CESSMA, Toulouse, Presses Universitaires du Midi.► Réécouter l'épisode 1En images (archives du journal Horoya « La liberté ». En images (Collection personnelle de Mamadou Bowoi Barry)
Étudiant brillant, il rêve de l'indépendance de la Guinée et de l'unité de l'Afrique. Il s'appelle Mamadou Bowoï Barry et son héros se nomme Sékou Touré. Mamadou s'engage dans la lutte anticoloniale au sein de la FEANF, la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France. Repéré par le pouvoir, il est placé à la direction de l'information, dirige la radio La voix de la révolution, puis devient un proche collaborateur du chef de l'État. Mais Petit Barry n'avait pas imaginé se retrouver un jour derrière les barreaux du Camp Boiro, victime de la vague de répression qui a touché des milliers de cadres guinéens en 1971. 7 ans d'incarcération. 7 ans de réflexion. Au crépuscule de sa vie, Mamadou Bowoï Barry dit Petit Barry a décidé de parler. (Rediffusion)Au son de nos archives RFI et INA. Avec la participation des chercheures Elara Bertho et Céline Pauthier.► À lire : Mamadou B. Barry dit « Petit Barry » Camp Boiro. Sept ans sous le Mont Gangan. ► À voir et écouter : Mamadou Barry : «On a fait croire aux Guinéens que Sékou Touré est le héros » Elara Bertho, chargée de recherches au CNRS, à LAM (Les Afriques dans le Monde, UMR 5115, Sciences Po Bordeaux). Ses travaux portent sur les relations entre littérature et histoire en Afrique de l'Ouest. Elle a publié notamment Sorcières, tyrans, héros (Honoré Champion, 2019), Histoire locale de Djiguiba Camara. L'œuvre d'un historien guinéen à l'époque coloniale (Brill, 2020). Elle dirige la collection « Lettres du sud » chez Karthala, et participe à des comités de rédaction de revues (Multitudes ; Cahiers de Littérature Orale ; Études Littéraires Africaines). Fiche HAL : Pour plus d'informations. Travaux sur Academia. Céline Pauthier, maîtresse de conférences en Histoire contemporains. Département d'Histoire de l'Université de Nantes.Socialismes africains, Socialismes en Afrique, Paris, Éditions de la MSH. Elara Bertho, Jean-Luc Martineau, Céline Pauthier, Florent Piton (dir), Du héros à la communauté : le cheminement des identités en Afrique, XIXè-XXIè siècles, Cahiers Afriques N°30, CESSMA, Toulouse, Presses Universitaires du Midi.En images (archives du journal Horoya « La liberté ».
Les deux opposants ont été libérés hier soir, 10 jours seulement avant l'élection présidentielle. Senego nous rappelle qu'Ousmane Sonko était incarcéré depuis le 31 juillet 2023 sous plusieurs chefs d'inculpation, incluant « appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l'État ». Il avait dénoncé un complot visant à l'écarter de la course présidentielle. De son côté, Bassirou Diomaye Faye « avait été arrêté en avril 2023, inculpé pour des actes jugés de nature à compromettre la paix publique, outrage à magistrat et diffamation ». Senego publie également, comme de nombreux autres sites d'information, des images de la liesse populaire, dans la rue, liesse qui a suivi la libération des deux opposants. « Leur incarcération et la dissolution de leur parti ont été perçues par beaucoup comme un coup porté à la démocratie sénégalaise et à la pluralité des voix dans le paysage politique », explique de son côté Rewmi, pour qui « la libération de ces deux figures majeures de l'opposition pourrait rebattre les cartes de l'élection présidentielle, offrant un nouvel élan à la campagne de Bassirou Diomaye Faye ».Seneplus précise de son côté que ces deux libérations font suite à « la promulgation par Macky Sall d'une loi d'amnistie adoptée récemment par l'Assemblée nationale. Selon le texte, tous les faits "susceptibles de revêtir la qualification d'infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1ᵉʳ février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu'à l'étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques" sont désormais amnistiés ».La situation politique au Sénégal également commentée au Burkina Faso par Wakatsera, pour qui « la campagne électorale, la vraie, a commencé hier soir ». Même si, « sauf tsunami, Ousmane Sonko, tout comme d'autres candidats dont celui du PDS, Karim Wade, ne pourra pas s'aligner dans la course au fauteuil présidentiel que Macky Sall doit libérer au plus tard le 2 avril ». « En attendant des jours meilleurs, l'opposant qui s'était mis déjà dans la peau du vainqueur de cette élection (...) devra se contenter de battre campagne pour son lieutenant Bassirou Diomaye Faye » conclut Wakatsera. Panne d'électricitéLa Guinée faisait face hier à « une gigantesque panne d'électricité, à Conakry et dans certaines villes du pays », précise Africa Guinée, qui poursuit : « Cette panne a plongé de nombreux quartiers dans le noir, provoquant des émeutes çà et là dans la capitale. Des jeunes ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur les différents axes routiers ». Les problèmes d'alimentation en électricité durent en fait depuis plusieurs jours. Mardi, rappelle Ledjely, « deux jeunes ont été tués à Kindia », lors de manifestations contre les coupures d'électricité. Le Premier ministre Bah Oury « a lui-même établi le diagnostic de cette crise », poursuit Ledjely. « D'abord le niveau d'eau des barrages hydroélectriques, dont le niveau d'eau est particulièrement bas. Mais aussi l'explosion en décembre dernier du principal dépôt d'hydrocarbure de Kaloum. Enfin, ajoute le Premier ministre, ces deux premiers facteurs réunis entrainent une troisième cause ». « Nos finances publiques subissent des pressions extrêmement importantes pour la satisfaction des besoins essentiels de la population ».Internet sur la toucheAutre panne, c'est celle qui affecte Internet. La Côte d'Ivoire est touchée, annonce l'Infodrome, qui publie un communiqué d'Orange, annonçant que « la rupture de câbles sous-marins assurant les liaisons internationales », est à l'origine de cette panne, « qui est également signalée au Libéria, au Burkina Faso, au Cameroun, au Gabon et dans bien d'autres pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre », précise l'Infodrome. Évidemment, cette panne n'est pas sans conséquence. Abidjan.net précise que « cette situation provoque un dysfonctionnement de plusieurs services de l'administration et un ralentissement des activités économiques, notamment celles des opérateurs économiques dont l'activité est liée à l'usage de l'Internet ».
Que s'est-il passé à Kindia, ville située à 130 km de Conakry ? Mardi, une manifestation antidélestage a fait au moins deux morts et plusieurs blessés. Le nouveau premier ministre guinéen a demandé jeudi 14 mars l'ouverture d'une enquête face aux violences qui ont secoué cette ville.
Le nouveau Premier ministre vient de prendre ses fonctions en Guinée. Bah Oury a reconnu dans son discours qu'il restait beaucoup à faire sur le calendrier de la transition, assurant vouloir travailler dans un « esprit de dialogue fraternel et constructif ». Il doit maintenant choisir son gouvernement. Qu'attendez-vous de la future équipe ? Pensez-vous que le nouveau Premier ministre pourra apaiser les tensions sociales ?
La Guinée n'a plus de gouvernement depuis sa dissolution lundi (19 février 2024) par décret du président de la transition. Les ministres remerciés ont vu leurs comptes bancaires gelés et doivent restituer leurs documents de voyage. Que pensez-vous de ce coup de balai donné par le général Mamadi Doumbouya ? Qu'attendez-vous de la nouvelle équipe censée organiser dans 10 mois des élections. L'agenda de remise du pouvoir aux civils sera-t-il respecté ?
Revivez les matches CAN de la soirée avec l'équipe de Radio foot internationale, 2ème partie, à 21h10 TU (22h10 Paris). Pour en débattre autour d'Annie Gasnier, nos consultants : Ibrahima Traoré, Rémy Ngono, Philippe Doucet. Préparation : David Fintzel. Technique/Réalisation : Laurent Salerno. ► À lire aussi Calendrier et résultats de la CAN 2024.