Podcasts about en tunisie

  • 142PODCASTS
  • 473EPISODES
  • 23mAVG DURATION
  • 5WEEKLY NEW EPISODES
  • Jun 15, 2025LATEST

POPULARITY

20172018201920202021202220232024


Best podcasts about en tunisie

Latest podcast episodes about en tunisie

Reportage Afrique
La marche de solidarité pour Gaza: «C'était incroyable le soutien que nous avons eu» en Tunisie

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jun 15, 2025 2:25


En Tunisie, la marche pour Gaza initiée par un collectif de Tunisiens depuis lundi 9 juin est bloquée en Libye suite à la décision des autorités libyennes de l'Est. Alors que beaucoup ne souhaitent pas faire marche arrière, cette initiative a montré la force d'une mobilisation maghrébine en faveur des Palestiniens. Retour sur cette odyssée avec notre correspondante à Tunis.   Samedi 14 juin, alors que la caravane Soumoud était encore bloquée à Syrte dans l'Est libyen, des centaines de Tunisiens se sont réunis au centre-ville de Tunis pour soutenir le convoi. Haykel Mahfoudhi, un journaliste indépendant, a fait la route avec la caravane jusqu'à Ras Jedir, le poste frontalier tuniso-libyen. « C'était vraiment incroyable le soutien que nous avons eu, la solidarité, tout au long des villes tunisiennes que nous avons parcourues. On sent que le mouvement de la marche pour Gaza a beaucoup fédéré. » Après les refoulements et expulsions au Caire de participants à la marche internationale, Raouf Farrah chercheur algérien basé en Tunisie, a dû renoncer à rejoindre la marche par voie aérienne. Présent lundi au lancement du convoi, il relève son importance sur le plan maghrébin, près de 700 Algériens se sont joints à l'initiative tunisienne : « Je pense qu'en tant que Maghrébin, nous sentons cette responsabilité à la fois morale et politique de dire "Assez au génocide, assez aux violences génocidaires contre les Palestiniens, au silence et à la complicité des autorités et des gouvernements, des institutions internationales face à un crime qui devrait être arrêté" ». À lire aussiLa caravane et la marche en solidarité avec Gaza stoppées en Libye et en Égypte Après avoir été accueilli à bras ouverts à Zawiya et Misrata en Libye, la caravane, dont la page Facebook cumule plus de 200 000 abonnés, s'est retrouvée bloquée à Syrte, côté Est libyen, depuis jeudi. Sans réseau et avec très peu de connexion, les participants n'ont pu poster que de rares informations et mises à jour sporadiques, disant être en négociations avec les autorités libyennes, selon Haykel Mahfoudhi : « On a eu vent de plusieurs personnes du convoi qui ont été arrêtées. On est encore en train de mettre à jour les informations que nous avons eues au fur et à mesure. C'est très difficile de joindre la caravane actuellement et on ne sait pas trop ce qu'ils vont pouvoir faire. » Dimanche 15 juin, les porte-paroles du convoi insistaient encore dans une vidéo pour rester en Libye et ne pas faire marche arrière. L'objectif final : passer en Égypte pour ensuite rejoindre la marche et aller à Rafah, mais avec les restrictions égyptiennes imposées aux autres participants, l'espoir d'arriver à bon port, reste fragile. À lire aussiMarche de solidarité avec Gaza: de nombreux militants pro-palestiniens interpellés au Caire en Égypte

Afrique Économie
Tunisie: pour l'Aïd, les clients renoncent à l'achat d'un mouton entier

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Jun 5, 2025 2:26


En Tunisie, le mouton de l'Aïd a atteint des sommes astronomiques cette année, même si l'État a fixé le prix à moins de 22 dinars le kilo dans les points de vente règlementés. Mais malgré la crise économique, beaucoup de Tunisiens ne veulent pas se passer de cette tradition du sacrifice. D'autres se tournent vers l'achat de la viande au kilo, moins coûteuse. Dans un point de vente informel en bord de route de la banlieue de Tunis, les clients se pressaient hier pour acheter le mouton. L'acheter la veille est une technique pour s'assurer que les prix ont baissé, liquidation des stocks oblige, mais cette année ce n'est pas le cas. « Je suis venu avec l'intention d'acheter et là franchement les prix, c'est n'importe quoi, s'agace Wassim, 30 ans, employé dans un centre d'appel. Ça fait deux semaines que je vais d'un endroit à un autre et les moutons sont tous hors de prix. En plus, ici, ce n'est pas un endroit officiel pour acheter, ce sont juste quelques personnes qui se sont mises en bord de route pour vendre et on a l'impression qu'ils donnent des prix au pif. »Pas le budgetLes prix varient entre 800 et 2 000 dinars par bête, soit entre 230 et 590 euros. Leur prix en Tunisie a connu une augmentation de près de 90 euros par rapport à l'année passée. « Honnêtement, je ne sais pas ce que je vais faire, hésite Monia Ben Moussa, retraitée. L'un m'a dit 1 000 dinars, l'autre 2 000, je n'ai pas le budget. En plus, ils n'ont pas l'air très en forme ces moutons. Je pense que je vais essayer d'en trouver ailleurs. »Certains dénoncent les arnaques comme le fait de gaver le mouton avec du pain salé pour augmenter son poids au moment de la vente, d'autres ont donné un acompte et le vendeur a disparu avec le mouton. « Son collègue m'a assuré qu'il allait me rembourser, mais du coup, je ne sais pas si je vais trouver un mouton comme il faut avant l'Aïd, s'impatiente Rajaa, mère de deux enfants. Je pensais avoir fait une affaire avec celui-là, mais non. Chaque année, c'est le même problème, les prix augmentent donc on se tourne vers les moins chers et, parfois, ce n'est pas toujours très réglo. C'est notre lot quotidien pour nous qui avons des revenus modestes. »À lire aussiLe prix des bêtes affole les Tunisiens à quelques jours de l'Aïd el-KébirVente à la coupeDu côté des bouchers, c'est le rush de la dernière heure. Le jour de l'Aïd, beaucoup sont mobilisés pour l'égorgement du mouton, mais la veille, ils vendent la viande à une clientèle de plus en plus nombreuse. « C'est encore plus visible cette année, observe Walid Tabelsi, qui enchaîne les coupes de viande… Regardez la file d'attente rien qu'aujourd'hui… Les gens achètent entre un et trois kilos de viande faute de pouvoir acheter un mouton. »Marges faibles selon les bouchersAdel un autre boucher se résigne à cette augmentation des prix qui l'affecte aussi et n'est pas près selon lui de s'arrêter. « Même nous, en tant que boucher, on fait très difficilement une marge sur la vente au kilo. À peine de quoi maintenir la boutique et s'acheter des cigarettes ».La flambée des prix a créé une forme de boycott, selon la Chambre nationale des bouchers. Au 31 mai, un client sur cinquante était reparti sans acheter de mouton.À lire aussiEn Afrique, d'où viennent les moutons sacrifiés de la Tabaski?

Reportage Afrique
En Tunisie, le «Jazz'it Festival» veut perpétuer la tradition du jazz

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jun 2, 2025 2:31


En Tunisie, un nouveau festival de Jazz, Jazz'it Festival, s'est tenu du 31 mai au 1er juin, attirant plusieurs centaines de spectateurs. Au-delà des concerts de musiciens internationaux, les organisateurs du festival ont également voulu donner une chance aux jeunes talents tunisiens d'assister à des masterclass et de commencer à produire leur musique. Dans le pays, le jazz réunit une grande communauté de passionnés depuis les années 1960. Devant un public de jeunes musiciens tunisiens, le guitariste américain Mark Whitfield présente une masterclass. Au programme, conseils et exemples de composition. Pour Malek Lakhoua, musicien de jazz et organisateur du festival avec le label Jazzit Records, il s'agit de perpétuer une tradition de culture du jazz en Tunisie qui avait commencé avec le festival de jazz à Tabarka en 1968.« J'ai grandi dans cette ambiance de masterclass, "d'aftershow". Pour moi, c'est la liberté que véhicule cette musique, l'union. C'est ce que l'on veut véhiculer à travers ce festival », explique l'organisateur, qui souhaite aider la scène jazz tunisienne à se renforcer. « Pour nous, la scène n'est pas assez structurée, il n'y a pas de label. Les circonstances, l'environnement, il est presque hostile pour la création d'un label. Économiquement, c'est difficile, la distribution est très compliquée, le manque de festivals. Il y a beaucoup de défis par rapport à cela », regrette-t-il.« Je cherche toujours des masterclass ou des sessions de jam pour apprendre et m'inspirer. Surtout que, malgré les quelques maîtres tunisiens du jazz, ce n'est pas vraiment une musique qu'on apprend au conservatoire. Il n'y a pas de formation, c'est un apprentissage un peu autodidacte », estime quant à lui Neder, 24 ans, qui improvise avec ses camarades à la guitare.Si le jazz reste confidentiel en Tunisie, une jeune génération de musiciens, espère percer dans le pays, comme Ahmed Dridi 29 ans, originaire de Zaghouan au nord de la Tunisie. « On est motivés, même si la culture du jazz n'est pas hyper répandue. Mais c'est plus par ignorance que manque d'intérêt pour cette musique. Par exemple, moi, si j'invite des amis à voir des live de musiciens jazz, au début, ils viennent sans connaître nécessairement et après, ils reviennent. Avec les jeunes, une communauté d'amateurs se crée aussi », raconte-t-il.Et pour encourager cette dynamique, le jeune musicien Aymen Dhifaoui, 27 ans et originaire de Kairouan, est monté sur scène pour échanger quelques sons de guitare avec le légendaire Mark Whitfield à la clôture du festival.À écouter aussiL'épopée des musiques noires: David «Yacouba» Jacob revitalise ses origines béninoises

Afrique Économie
En Tunisie, la nouvelle «loi sous-traitance» donne de l'espoir aux travailleurs précaires

Afrique Économie

Play Episode Listen Later May 29, 2025 2:21


En Tunisie, une loi votée au Parlement pour mettre fin à la sous-traitance dans certains secteurs. Elle doit permettre de régler les situations abusives de précarité des employés de certaines sociétés de sous-traitance, particulièrement dans le nettoyage et le gardiennage.  De notre correspondante à Tunis Mourad Saïdani est gardien de sécurité dans une résidence. Il a veillé jusqu'à 4h du matin le jour du vote de la loi sur la sous-traitance au Parlement. Il attend, avec impatience, un changement. « Vous n'imaginez pas mes conditions de travail, s'exclame l'homme de 42 ans, ça fait un an et demi que je travaille ici pour 160 euros par mois. Je n'ai aucun jour de congé, si je veux en prendre un, c'est prélevé de mon salaire. Je travaille douze heures par jour. J'attendais vraiment cette loi, car je n'en peux plus de cette situation ».Sécurité de l'emploiIl espère qu'avec la nouvelle loi, son contrat sera régularisé. Actuellement, il n'a pas de Sécurité sociale. Le vide juridique et la confusion entre société de prestation de service et sous-traitance ont laissé place à ce genre d'abus. « Je n'ai pas de formation ou de diplôme. Et qui va embaucher quelqu'un de mon âge ? la plupart des secteurs cherchent des jeunes et des saisonniers », explique-t-il.Avec la nouvelle loi, les CDD ou contrats précaires doivent être convertis en CDI et assurer une protection sociale. Une exception est faite pour le travail saisonnier. Mais le professeur en droit Hatem Kotrane souligne un manque de clarté. « L'une des difficultés est la durée maximale du CDD, rien n'est dit dans la loi. On tolère des cas, mais on ne dit pas qu'elle est la durée du seuil, qu'elle est la durée maximale d'un CDD. On parle de contrat de travail qui conclut la durée d'un chantier, d'une mission, cela a été supprimé et aujourd'hui cela créerait beaucoup de difficultés pour nombre d'entreprises, dans le secteur du bâtiment par exemple ».Critique sur le manque de collégialitéLe député indépendant Dhafer Sghiri est l'une des voix à avoir émis des réserves lors du débat sur la loi à l'assemblée. Il a dénoncé notamment le manque de consultation avec les partenaires sociaux et le patronat. « Avec le projet, il doit y avoir une étude d'impacts normalement. Ça doit être chiffré, par exemple le projet va impacter combien de personnes ? Ça, c'est inexistant dans le projet, c'est une grande lacune, une faiblesse ». Le secteur privé a peu réagi à l'adoption de cette nouvelle loi. Le secteur public emploie lui 20% de travailleurs dans la sous-traitance. Le texte prévoit une amende de 3 000 euros et jusqu'à six mois d'emprisonnement en cas d'infraction.

Reportage Afrique
La diversification du cinéma en Tunisie, entre film d'auteur indépendant et comédie romantique

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later May 24, 2025 2:22


Alors que le 78e festival de Cannes s'est achevé samedi 24 mai en France, la diversité de la production en Tunisie, pays où la culture d'aller au cinéma est peu présente à cause du faible nombre de salles, témoigne de l'exploration de nouveaux genres. De la comédie romantique commerciale au film de genre, les réalisateurs tunisiens affirment chacun leur style. De notre correspondante à Tunis,Avec le film Agora, à mi-chemin entre le thriller et le film de genre, le réalisateur Alaeddine Slim signe son troisième long-métrage. Son œuvre se distingue dans le paysage cinématographique tunisien avec un style particulier centré sur l'image et les hors-champs : « Être à la marge, ça me permet aussi une certaine liberté. Voilà mes films ne sont pas trop connus ici, moi-même, je ne suis pas très connu ici en Tunisie. Du coup, je profite de cette ombre pour véhiculer mes idées. »Le film suit une enquête policière autour de mystérieux revenants, des personnes portées disparues qui ressurgissent soudainement. Mais progressivement, le film parle aussi d'écologie, du rapport à la religion et du refus de se confronter au passé. En filigrane, il offre une critique politique. « Agora critique plusieurs pouvoirs dans notre société : le pouvoir policier, scientifique et religieux essentiellement, mais aussi tenter de montrer la relation très ambiguë et "très sale" entre ces trois pouvoirs, c'est ça l'idée générale du film. Au lieu de liquider le passé, d'essayer de comprendre ou de décortiquer ce problème-là, on refait les mêmes fautes et on étouffe l'affaire. »Startup : un autre film, une autre ambiancePratiquement sorti la même semaine qu'Agora, la comédie romantique Startup s'inscrit dans un registre diamétralement opposé, mais aussi nouveau dans le paysage cinéma tunisien, plutôt habitué aux drames ou comédies potaches. Haifel Ben Youssef en est le réalisateur : « Je voulais faire un film léger et comme j'avais une culture des ciné-clubs et des festivals du film amateur, je n'étais pas à l'aise avec l'idée de faire juste un film commercial. Donc le défi avec ma scénariste, c'était d'arriver à réaliser un film "light", commercial, grand public et en même temps y inclure des sujets de société comme la question de l'environnement à Tunis et sur l'île de Djerba, le modèle touristique, les problèmes des jeunes entrepreneurs. »Même si le pays ne compte qu'une vingtaine de salles, la production tunisienne reste abondante et diversifiée. En 2024, une centaine de films tunisiens ont été produits.À lire aussiLe cinéma tunisien et son tout premier film de fiction fêtent leurs 100 ans

Invité culture
Aïssa Maïga, pasteure évangélique en Tunisie dans «Promis le ciel»

Invité culture

Play Episode Listen Later May 15, 2025 3:46


Marie, Naney et Jollie vivent en Tunisie dans la peur d'être stigmatisées ou expulsées. La situation s'est en effet tendue depuis quelques années pour les migrants subsahariens. Dans le film Promis le ciel, d'Erige Sehiri, Aïssa Maïga incarne Marie, une pasteure évangélique.

Invité Culture
Aïssa Maïga, pasteure évangélique en Tunisie dans «Promis le ciel»

Invité Culture

Play Episode Listen Later May 15, 2025 3:46


Marie, Naney et Jollie vivent en Tunisie dans la peur d'être stigmatisées ou expulsées. La situation s'est en effet tendue depuis quelques années pour les migrants subsahariens. Dans le film Promis le ciel, d'Erige Sehiri, Aïssa Maïga incarne Marie, une pasteure évangélique.

Journal de l'Afrique
En Tunisie, la résilience des journalistes malgré une presse de plus en plus muselée par le pouvoir

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later May 11, 2025 15:50


En Tunisie, ce 11 mai marque les un an des arrestations des chroniqueurs et journalistes Sonia Dahmani, Mourad Zeghidi et Borhen Bsaies. Ils avaient été condamnés à des peines allant de huit mois à deux ans de prison sous le coup du décret 54 pour leurs analyses politiques. Poursuivis encore dans le cadre de plusieurs affaires, ils restent emprisonnés. Dans ce contexte tendu pour la liberté de la presse sans le pays, certains journalistes tentent de résister. 

Reportage Afrique
Tunisie: avec le drame de Mezzouna, «c'est l'occasion d'appeler à l'aide»

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later May 3, 2025 2:24


En Tunisie, le 14 avril dernier, trois adolescents ont trouvé la mort après l'effondrement d'un mur dans l'enceinte de leur lycée à Mezzouna, au centre-est du pays, à quelques kilomètres du berceau de la révolution, Sidi Bouzid. Cet accident a provoqué l'indignation de l'opinion publique en Tunisie, car il révèle des problèmes structurels de développement dans les régions marginalisées. De notre correspondante à Tunis,À Mezzouna, après des jours de tensions, le calme est revenu. Mabrouka Nouri, la mère d'Abdelkader Dhibi, l'un des lycéens tués dans l'accident, reçoit encore les condoléances du voisinage. Elle attend une enquête sur les circonstances du drame : « Ce mur ne s'est pas effondré à cause du président de la République ou du directeur de l'école, il était ancien et ici, le budget réservé aux rénovations publiques, on ne sait jamais où il va. Pour moi, c'est la faute des lobbies qui accaparent l'argent du pays depuis des années. »Un discours qui résonne avec celui du président Kaïs Saïed qui est venu la voir ainsi que les autres familles en deuil, dans la nuit du 18 avril. Dans cette ville de 8 000 habitants, la visite a été perçue positivement après des décennies sans contact avec le pouvoir central. « Il est venu nous voir, il nous a salués, il nous a écoutés, nous, les pauvres que personne ne voit », approuve Mabrouka Nouri.Après la visite du président, Hanen, 43 ans qui s'occupe seule de sa mère, a entendu les promesses de relance de l'usine de plastique fermée depuis 2008 et des aides pour l'infrastructure sanitaire. Néanmoins, elle reste vigilante : « Je n'ai aucune confiance dans les autorités locales, ni le gouverneur ni le délégué régional. On n'arrive pas à vivre dans la dignité. »« Rien n'est rénové depuis des décennies »Ville autrefois prospère grâce à l'une des plus grandes usines de plastique du pays, les défaillances se voient partout. L'usine est laissée à l'abandon, l'état des routes laisse à désirer, et de nombreuses constructions souffrent de problèmes d'infrastructure. Beaucoup d'habitants comme Hanen se sentent abandonnés. « Ici, c'est simple, vous avez des connexions ou des contacts, vous aurez du travail, sinon vous n'êtes rien. Moi, je vis avec ma mère grâce à sa pension de retraitée de 150 euros par mois. Le moindre médicament pour son traitement coûte entre 15 et 20 euros, que nous reste-t-il à la fin du mois ? »Ce défaitisme, Mohamed Sboui, enseignant de 58 ans, l'explique par l'ancienneté de l'état d'abandon des infrastructures publiques : « Si l'effondrement du mur a autant bouleversé les gens, c'est parce que tout le monde est conscient que rien n'a été réellement entretenu ou rénové depuis des décennies. On a un poste de police et une mairie et puis pas grand-chose d'autre. L'effondrement de ce mur, c'est pour nous l'occasion d'appeler à l'aide. »Le drame de Mezzouna a provoqué une onde de choc dans le pays. De nombreuses municipalités ont ainsi détruit des murs où édifices fragiles par peur que le scénario ne se répète.

Les matins
En Tunisie, nouvelle manifestation contre la dérive autocratique du président Saïed

Les matins

Play Episode Listen Later May 2, 2025 5:54


durée : 00:05:54 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - Près de 2 000 Tunisiens ont manifesté jeudi à Tunis, à l'occasion de la fête des Travailleurs, contre la politique du président Kaïs Saïed et pour demander la libération de personnalités politiques emprisonnées.

Reportage Afrique
Tunisie: le désarroi des migrants subsahariens après le démantèlement des camps par les autorités

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 21, 2025 2:27


En Tunisie, après le démantèlement de camps de migrants à Sfax, à l'est du pays, début avril, par les autorités, de nombreux Subsahariens ont fui dans les champs d'oliviers avoisinants où ils se sont réinstallés. Passant de campement en campement, beaucoup disent avoir tout perdu, mais ne pas vouloir partir tant qu'ils n'ont pas tenté une traversée vers l'Europe. Les autorités misent sur les démantèlements pour les dissuader de rester et pour éviter les problèmes avec la population locale, mais cette stratégie semble trouver ses limites. Dans le campement du kilomètre 22, dans l'est de la Tunisie, à El Hamra, plusieurs centaines de migrants sont installés dans des tentes de fortune. Quelques-unes sont un peu plus solides avec des structures en bois ou des bâches. Mais Nadine, 32 ans, Camerounaise, doit dormir à la belle étoile à même le sol. Début avril, elle a dû fuir le campement dans lequel elle vivait, démantelé par les autorités.« Parce que là où j'étais d'abord, le camp a été détruit. Je n'ai pas d'abri. Je dors sous les zitouns, ce n'est pas facile pour nous. J'ai vu qu'il y avait des Noirs comme ici et je suis venue, je sais qu'ils ne peuvent pas me jeter. Je me suis déjà déplacée comme ça plus de quatre fois. Plus de quatre fois. On vient, on casse, on nous renvoie, on nous jette, on nous tabasse. Ce n'est pas facile, dernièrement, je suis tombée, j'ai vraiment eu mal », confie-t-elle.Pendant que certains jouent au foot, d'autres construisent leurs tentes, quelques-uns prient dans un espace qui sert de mosquée. Un petit terrain à ciel ouvert dont les bases ont été délimitées avec des bouteilles plastiques remplies de sable. Doukouré Souleymane a 23 ans et vient de Côte d'Ivoire. Il prépare un thé avec ses amis en écoutant le chanteur français Maître Gims. Il a fui le campement du kilomètre 24, détruit par les autorités.« Un matin, on était là, ils sont venus, ils ont donné des avertissements. Ils ont dit que nous devons quitter les lieux, mais on ne savait pas où aller, donc on a demandé, ils disent que si on ne part pas dans les soixante-douze heures, ils vont venir. Après, ils sont venus, ils ont commencé à nous chasser et à brûler nos trucs. Nous étions dehors pendant trois jours. Après, nous sommes venus nous réfugier ici. Comme cela ne va pas, nos familles essayent de nous envoyer de quoi construire un abri », explique-t-il.Souleymane dort avec quinze autres personnes sous une structure faite de bric et de broc. Mais toutes ces épreuves, ne le font pas renoncer pour autant. « Moi, je suis venu pour l'Italie. Personne n'a payé mon transport pour arriver ici et ma famille a souffert pour que j'arrive ici. Donc, ce n'est pas ça qui va faire que je vais retourner, non », clame-t-il. Plus loin dans les oliveraies, d'autres campements sont visibles à l'œil nu. Selon les estimations du gouvernement tunisien, ils seraient près de 20 000 migrants en situation irrégulière à vivre de la sorte.À lire aussiTunisie: les autorités procèdent à une vaste opération de démantèlement de camps de migrants

Journal de l'Afrique
En Tunisie, 37 opposants condamnés à des peines lourdes pour "complot" contre l'État

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Apr 19, 2025 15:03


De lourdes peines ont été prononcées contre 37 opposants au président tunisien Kaïs Saïed, accusés de complot contre la sûreté de l'État. Les sentences vont jusqu'à 70 ans de prison et ont été communiquées ce matin à l'aube. Notre correspondante Lilia Blaise, qui se trouvait devant le tribunal lors de la dernière audience vendredi, nous raconte le déroulé du procès et les réactions face au verdict.

Reportage Afrique
En Tunisie, la criminalisation du travail des ONG aggrave la précarité des migrants subsahariens

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Apr 4, 2025 2:17


En Tunisie, la situation des migrants subsahariens se précarise de plus en plus depuis les campagnes sécuritaires qui ont commencé en 2023. Le contrôle sur le travail non régulé s'est accentué et beaucoup de migrants présents dans la capitale travaillent au noir ou ont recours à la mendicité, une situation qui alerte les ONG des droits humains. À Tunis, dans un quartier de la banlieue nord, plusieurs migrants subsahariens attendent sur le trottoir au bord de la route. Selon les besoins en petits boulots, les clients viennent à ce rond-point et embauchent à la journée les premiers à se présenter, comme l'explique Sami, un migrant malien de 16 ans. « On attend du travail ici. Travail de chantier, travail de jardin, etc », énumère-t-il.Ce phénomène est visible dans plusieurs endroits de la capitale de la Tunisie, les migrants n'étant plus embauchés dans des emplois stables à cause des contrôles à répétition des autorités. Une situation de plus en plus difficile pour Abdallah, 25 ans et Ivoirien. « Il y a beaucoup de problèmes, même pour aller travailler, ça fait peur, parce qu'on n'a pas de papiers. Il y a la police qui peut nous arrêter pour aller en prison », redoute-t-il.Sami, 27 ans, migrant camerounais, est venu il y a sept mois à Tunis, pensant trouver du travail, dans son domaine, la réparation d'objets électroniques. Il se retrouve à faire le « berbecha », le collecteur de plastique. Il fouille dans les poubelles pour trouver des bouteilles à vendre ensuite à des dépôts de recyclage « Quand je suis arrivé et que je suis allé dans des magasins d'électronique pour du travail, on m'a dit que ce n'était pas possible de m'embaucher. Du coup, je ne pouvais rien faire et rester à la maison, je devais payer le loyer, ma nourriture, donc je suis allé dans la rue et j'ai commencé ce travail », explique le jeune homme.Pour le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, une organisation non gouvernementale (ONG) tunisienne, la précarité des migrants est de plus en plus visible dans l'espace public. « Maintenant, c'est remarquable le nombre de mamans accompagnées de leurs enfants dans l'espace public parce que ces mamans-là n'ont pas la possibilité de travailler et sont obligées de sortir dans l'espace public pour chercher quelques moyens à vivre ou d'aide de la part des gens », alerte Romdhane Ben Amor, porte-parole de l'ONG, pour qui la précarité a atteint un niveau alarmant.Il attribue cette mendicité de plus en plus visible à la criminalisation actuelle, par les autorités, des organisations de la société civile qui viennent en aide aux migrants. En Tunisie, très peu d'ONG peuvent encore travailler sur le terrain.À lire aussiPlus de 600 migrants subsahariens secourus par la Tunisie en Méditerranée, au moins 18 décès

Afrique Économie
Tunisie: l'usage des chèques en chute libre, suite à la nouvelle règlementation

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Apr 3, 2025 2:22


En Tunisie, après l'entrée en vigueur d'une loi réglementant davantage l'usage des chèques début février, leur usage a considérablement chuté. Moins 94 % selon les chiffres de la Banque Centrale alors qu'ils représentaient 53 % des échanges en 2024. Cette nouvelle loi a de fait un impact sur l'économie. Les chèques étaient, pour la plupart des commerçants, entrepreneurs et particuliers, un moyen de garantie et non de paiement, pour faire face à un manque de trésorerie ou de liquidité récurrent. Hedi Sefi, 57 ans, entrepreneur en bâtiment, supervise son chantier en banlieue de Tunis. Beaucoup de ses autres chantiers sont à l'arrêt à cause de la nouvelle loi sur les chèques entrée en vigueur en Tunisie début février. « J'avais vraiment l'habitude de travailler avec l'ancien système, car ni les propriétaires de la maison que je construis, ni moi, ni mes fournisseurs n'avions assez de liquidité pour tout payer d'un coup, explique-t-il. Donc, c'était un système de confiance où chacun donnait des chèques comme garantie ou caution et cela nous permettait d'avancer dans le chantier. Mais là avec le nouveau système, il faut de l'espèce tout de suite sinon ce n'est pas possible et du coup ça impacte tout le monde. »Avec la nouvelle loi, Hedi peut encore demander un chéquier, mais il sera plafonné selon sa solvabilité, avec des chèques ayant une date d'expiration et un QR code pour assurer leur traçabilité.  « J'ai fait une demande à ma banque, et ça n'a pas abouti, tout simplement parce que je n'ai pas assez d'argent sur mon compte, comme la majorité des Tunisiens », constate-t-il, résigné.Pour les victimes de ces sanctions comme Abdelkrim, la nouvelle loi est un soulagement. « Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis content de cette loi, parce qu'avant, vous aviez des gens qui traitaient leur carnet de chèques comme un moyen de crédit et qui les distribuaient partout pour payer, sans avoir l'argent derrière quand le chèque était encaissé », détaille ce menuisier dans l'aluminium qui parle en connaissance de cause. « J'en ai fait partie, je suis d'ailleurs interdit de chéquier depuis des années et ça m'a bien gâché la vie », regrette-t-il.À lire aussiTunisie: leurs petites entreprises ne sortent pas de la crise« Est-ce qu'on a trouvé un financement qui donne la sécurité au créancier et au débiteur ? »Ce nouveau système a été instauré pour lutter contre le phénomène des chèques sans provision, puni de lourdes peines de prison, mais très répandu en Tunisie. La Fédération des artisans et des petites et moyennes entreprises défend aussi la loi, car beaucoup d'entrepreneurs ont fait faillite à cause de chèques sans provision. « Là, j'ai devant moi tous les chèques qui me sont revenus impayés. En tout, j'ai plus de 100 000 dinars qui ne m'ont pas été payés, vous vous rendez compte de ce que ça fait à une entreprise ? », interroge Mohsen Bourchada, trésorier de l'association et également directeur d'une entreprise de cosmétiques.Pour Louai Chebbi, de l'ONG Alert qui traite de corruption et de problèmes économiques, même si la nouvelle loi vient pallier un vrai problème, les Tunisiens manquent d'alternative actuellement pour remplacer l'ancien système. « Le problème du chèque n'était pas un problème de moyen de paiement, mais un problème de financement, estime-t-il. Est-ce qu'on a trouvé un financement moderne, est-ce qu'on a trouvé un financement qui donne la sécurité au créancier et au débiteur ? Non, aujourd'hui, il n'y a pas de solution moderne qui puisse faciliter les échanges des Tunisiens entre eux dans l'économie. » Beaucoup de Tunisiens ont encore du mal à s'adapter au nouveau processus. Le taux d'adhésion à la nouvelle plateforme Tunichèque n'a pas dépassé pour le moment les 4,7 % parmi les comptes éligibles.À lire aussiEn Tunisie, des podcasts pour sensibiliser aux questions économiques

Star Wars en Direct : La voix du fandom Star Wars
Souvenirs de Tatooine! Visite des sites de tournages Star Wars en Tunisie.

Star Wars en Direct : La voix du fandom Star Wars

Play Episode Listen Later Apr 2, 2025 114:09


Thomas et Malgus racontent leur voyage en Tunisie alors qu'ils ont visité les sites de tournage de Tatooine. Star Wars en Direct est disponible sur les applications  Apple Podcast / Spotify / Amazon Music / Audible  / Deezer Venez rejoindre et participer à notre communauté d'auditeurs sur les plateformes Discord / Facebook / X / Instagram Merci à nos partenaires : MintInBox.net, Planete-StarWars.com, Boutique Kaia et Générations SW et SF Comme toujours, si vous avez suggestions ou réactions sur les sujets que nous venons de discuter, écrivez-nous un commentaire ci-dessous ou envoyez-nous un e-mail à studio@starwars.direct.

Afrique Économie
Face à l'inflation, les Tunisiens favorisent les fripes avant l'Aïd

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Mar 27, 2025 2:19


En Tunisie, lors de la fête de l'Aïd, la tradition veut que les parents offrent de nouveaux vêtements aux enfants pour célébrer cette fête religieuse et familiale. Depuis le début de l'année, le prix du textile sur le marché local a augmenté de 9,7% et malgré une prolongation des soldes d'hiver en vue de l'Aïd, beaucoup de Tunisiens ont boudé les grands magasins. La débrouille et la seconde main l'emportent souvent.  Dans le centre de Tunis, quelques jours avant l'Aïd, Khadija Maleej mère d'une jeune fille de 10 ans, arpente le marché des fripes pour trouver la perle rare, une tenue complète pour son adolescente. « Nous sommes à la fripe de Hay El Hadra à Tunis qui est connue pour être bien achalandée, décrit-elle, vous voyez, il y a pleins d'étals de vêtements. Moi je viens pour acheter les vêtements de l'Aïd pour ma fille, mais aussi des tapis, descentes de lit, du linge de maison et je viens ici car les prix sont beaucoup moins élevés »Les fripes, une alternative indispensableAvec un salaire moyen, son budget est d'environ 200 dinars pour sa fille, soit 60 euros, mais cette somme couvre à peine le prix d'un vêtement neuf dans les grands magasins. « Surtout avec l'augmentation actuelle, moi ça m'arrange vraiment de venir ici aussi pour trouver des marques, poursuit Khadija Maleej, j'ai fait un tour dans les grandes surfaces, 200 dinars, ça couvre à peine le prix d'un pantalon alors qu'à la fripe, je peux prendre plusieurs pièces pour le même prix ».Et la recherche s'annonce fructueuse pour elle et sa fille. Elles ont trouvé un sac, ne reste plus que la tenue. « Moi, je viens aussi pour lui trouver de nouveaux vêtements pour l'école car les fripes saisissent l'occasion de la période de l'Aïd pour sortir aussi un nouvel arrivage en fonction de la saison ».« Vous pouvez trouver du luxe ici »Pour ceux qui ne veulent pas passer trop de temps à chercher, les dépôts vente pullulent à Tunis ces dernières années.َ À Babytroc, l'un des premiers à ouvrir il y a dix ans, la fondatrice Olfa Barkelli gère une grande affluence avant l'Aïd : « Au début, ça m'a surpris de voir que les gens achetaient de la seconde main parce qu'on est habitués à ce que les gens achètent du neuf, mais en fait d'année en année, je voyais que les gens affluaient pour ça. C'est notre mois de travail, voilà ».La clientèle est aussi à la recherche de marques étrangères ou importées, souvent introuvables en boutique. « Vous pouvez trouver du luxe ici. On peut trouver du Dior et du Dolce Gabbana, ici. On peut trouver ça à petits prix ».Si cette année, le début du mois a été difficile avec la nouvelle loi sur les chèques qui ne permet plus de faire crédit, la boutique ne désemplit pas à la veille de l'AïdÀ lire aussiLes vêtements de travail tunisiens à la conquête de nouveaux marchés

Les matins
Répression en Tunisie / Epargne et défense européenne / Les pratiques des négociateurs diplomatiques

Les matins

Play Episode Listen Later Mar 24, 2025 149:58


durée : 02:29:58 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - Avec Audrey Pluta, politiste / Philippe Mutricy, dir. des études et de la prospective chez BPI France / Alice Rufo, dir. générale des relations internationales et de la stratégie au ministère des Armées, Pierre Levy, ancien ambassadeur à Moscou et Muriel Domenach, ancienne ambassadrice à l'Otan - réalisation : Félicie Faugère

Dans la presse
Procès d'opposants en Tunisie : une énième "manœuvre" du président Kaïs Saïed

Dans la presse

Play Episode Listen Later Mar 4, 2025 5:45


À la Une de la presse, ce mardi 4 mars : l'ouverture, en Tunisie, du procès de plusieurs opposants au président Kaïs Saïed, accusés de complot présumé "contre la sûreté de l'État" ; la réunion, au Caire, des États de la Ligue arabe pour présenter leur réponse aux États-Unis, qui veulent transformer Gaza en "Riviera du Proche-Orient" ; le débat, en France, sur l'Ukraine et la sécurité européenne ; et enfin les scandales liés à l'arbitrage en Ligue 1.

Reportage Afrique
En Tunisie, une exposition sur l'influence philosophique de l'histoire du Coran en Europe

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Mar 1, 2025 2:14


Une exposition intitulée Le Coran vu d'ailleurs se tient jusqu'au 30 avril à la Bibliothèque nationale de Tunis, en Tunisie. Née d'un projet de recherche de quatre universitaires européens sur l'influence du texte coranique en Europe depuis le Moyen-Âge, l'exposition permet de montrer plusieurs manuscrits remontant au Xe et XIIe siècle et de rappeler comment le texte saint a été source d'un dialogue entre les cultures à travers les époques. À lire aussiTunisie: le mausolée de la sainte Saïda Manoubia, un lieu d'accueil pour tous

Invité Afrique
Romdhane Ben Amor: «Il y a une mobilisation nationale en Tunisie, malgré le climat de peur»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Feb 28, 2025 7:50


En Tunisie, les défenseurs des droits de l'homme se réjouissent de la libération, la semaine dernière, de quatre détenus politiques. Mais pour eux, c'est l'arbre qui cache la forêt. Plusieurs dizaines d'autres figures de l'opposition et de la société civile restent en prison, notamment pour avoir soutenu des migrants. Aujourd'hui, plusieurs ONG tunisiennes interpellent le président Kaïs Saïed, mais aussi la Première ministre italienne, Giorgia Meloni. Romdhane Ben Amor est le porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES). En ligne de Tunis, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : La semaine dernière, quatre opposants et militants pour les droits de l'homme ont été libérés. Est-ce que c'est une bonne nouvelle ?Romdhane Ben Amor : Bien sûr, les libérations sont toujours des bonnes nouvelles. La liberté est une chose qui nous satisfait, bien sûr. Surtout pour des personnes qui sont détenues depuis des mois. Mais ce n'est pas le signe d'une ouverture de la part de la présidence de la République en Tunisie. Ce sont plutôt des actions qui ont anticipé les réunions du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, où la Tunisie sera aussi convoquée. C'est donc une action qui a anticipé un peu les critiques. Ce jeudi, on n'était pas très satisfait de ce qui s'est passé parce que le tribunal de Tunis a refusé la libération de personnes qui travaillent dans des ONG d'aide aux migrants.Il y a ces quatre figures tunisiennes qui viennent d'être libérées, mais combien d'autres restent en prison ?Tout d'abord, il y a des dizaines de décideurs politiques qui sont encore en prison dans des affaires de complot. On a aussi des dizaines de décideurs, ou bien des gens qui ont travaillé dans des ONG surtout liées à la migration, qui sont encore en prison. Ils ont dépassé aujourd'hui les 300 jours de détention. On a malheureusement des dizaines de jeunes qui sont en prison parce qu'ils ont juste critiqué la situation politique, économique ou bien sociale par le fameux décret 54 qui est maintenant le plus utilisé pour faire taire toutes les voix qui critiquent la situation.Vous parlez du décret 54. C'est ce décret présidentiel de septembre 2022 qui vise officiellement à lutter contre les fakes news, les fausses informations, et qui est à l'origine des poursuites judiciaires actuelles contre quelque 400 personnes. Parmi elles, il y a deux figures de la société civile : l'ancien conseiller du Haut-Commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres, il s'agit bien sûr du grand diplomate Mustapha Djemali. Et puis la directrice de Terre d'asile Tunisie, Sherifa Riahi, qui a été arrêtée l'année dernière, deux mois après son accouchement. Pourquoi cet acharnement contre ces personnalités ?Kaïs Saïed, quand il a fait son discours raciste le 21 février 2023 envers les migrants, a parlé d'un complot contre l'État tunisien pour changer la composition démocratique. Alors, les organismes de l'État ont mobilisé pour prouver ces propos de Kaïs Saïed et pour dire qu'il y avait un vrai complot, surtout au niveau de la situation avec les migrants. L'État a été mobilisé après une réunion du Conseil de sécurité nationale, en mai 2024. Ils ont surtout visé les ONG qui travaillent pour soutenir les migrants. Ils ont donc visé Mustapha Djemali, Abdelrazek Krimi du Conseil tunisien des réfugiés, Iyadh Bousselmi, Sherifa Riahi, Mohamed Joô de Terre d'asile Tunisie, Saadia Mosbah de l'association Mnemty et les autres. Donc, à travers ces propos, Kaïs Saïed dit qu'il y a un vrai plan et que ce plan-là vient des gens qui ont des relations avec l'étranger. Quand on parle de Mustapha Djemali ou par exemple de Terre d'asile, ce sont pour Kaïs Saïed les stéréotypes qui nourrissent sa narration. Et aussi pour lui, ce sont les gens qui sont impliqués d'une manière ou d'une autre dans ce complot.Pensez-vous que la mobilisation tunisienne et internationale pour ces personnalités, comme Mustapha Djemali par exemple, peut convaincre les autorités de décider une mesure de clémence ?Tout d'abord, il faut mentionner qu'il y a une mobilisation nationale en Tunisie, malgré le climat de peur. Donc, il y a toujours des associations, des militantes et des militants qui essayent de se mobiliser et de faire des actions pour faire pression, pour demander et exiger la libération des détenus, qu'ils soient des politiques ou bien des détenus de la société civile. Malheureusement, sur le plan international, pour nous, on est déjà assez indignés par la position de l'Union européenne. Au moment où Kaïs Saïed fait la répression contre les migrants et la société civile, on voit beaucoup de dirigeants européens qui viennent en Tunisie, qui saluent la Tunisie pour ses efforts menés pour la lutte contre la migration non réglementaire. Il y a donc une complicité aussi de la part de beaucoup de dirigeants européens.Et quand vous parlez de la complicité de certains dirigeants européens, à qui pensez-vous ?On pense donc à Giorgia Meloni qui a créé cette alliance. On a vu ce qu'a fait Giorgia Meloni, ce qu'a fait le ministère italien des Affaires étrangères, qui est maintenant le porte-parole de Kaïs Saïed dans les instances pas seulement européennes, mais les instances internationales.

DigiClub
DigiClub Ep179-Les Data Centers en Tunisie: Un nouveau business model pour mieux s'exporter (Part2)

DigiClub

Play Episode Listen Later Feb 28, 2025 74:03


Cet épisode est dédié à la couverture de la deuxième édition de l'événement AFRICA DATA CENTERS & CLOUD DAYS (ADCD, adcd.tn), qui s'est déroulé les 17 et 18 février 2025 à Hammamet. Nous y avons interviewé : - Amir Ben-Gacem, Cofounder & CEO SoleCrypt, qui nous a parlé des raisons de son choix pour lancer un Data Center à Tozeur. - Lyes Zahaf, Cofounder & General Manager de Shabaket. Commnent cet architecte a pu se spécialisé dans la consruction de Data Centers avec des standars internationaux. - Fatma Khlif, CEO de CanDo, elle a parlé de la durabilité des Data Centers et pourquoi le marché tunisien n'est pas encore arrivé au seuil critique pour devenir une vraie industrie. DigiClub is powered by ooredoo Business et BacPay, première solution de paiement fractionné par TPE. Animation : Walid Naffati Producteur : Walid Naffati Camera : Moez Habbes Directeur technique : Ghazi Neffati Réalisation : Dorsaf Kortobi

Afrique Économie
Tunisie: leurs petites entreprises ne sortent pas de la crise

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Feb 26, 2025 2:30


En Tunisie, les entrepreneurs ont encore du mal à se remettre de la pandémie du Covid. Beaucoup subissent les effets de l'inflation, à 7 %, et de la « permacrise » économique. 200 000 PME étaient en difficulté financière en 2023, selon l'Association tunisienne des petites et moyennes entreprises, et certaines ont une durée de vie qui ne dure pas plus d'un an et demi.  Dans son restaurant de street food El Koocha, dans le quartier de Menzah 5, à Tunis, Emna Megdiche a l'air soucieux. Malgré le succès de son commerce, elle doit s'adapter chaque jour à la hausse des prix des denrées alimentaires. « Malheureusement, les deux dernières années ont été particulièrement difficiles parce que l'on fait face à une inflation à deux chiffres sur certaines matières, explique-t-elle. La dernière en date qui nous a mis vraiment en difficulté, c'est l'approvisionnement en volaille et l'inflation des prix de la volaille depuis l'été dernier. Ce qu'on avait avant, c'était un prix bas de la volaille qui permettait de compenser le coût global de la nourriture ».À lire aussiAvant l'élection, l'économie tunisienne au bord du gouffreHausse des matières premières et pénurie de main-d'œuvreLe prix moyen de la volaille a augmenté de près de 19 % entre 2023 et 2024 en Tunisie. Emna a dû réduire ses marges et fait aussi face aux autres conséquences de la crise économique  : « La première, c'est la hausse des matières premières, la deuxième, c'est la main-d'œuvre qualifiée qui est en train de partir dans des pays comme l'Arabie saoudite, le Qatar, le Maroc, qui se prépare pour la Coupe du monde, la France, l'Europe, c'est une grosse difficulté. Et la troisième, c'est la baisse de pouvoir d'achat ». Si Emna parvient à se maintenir à flot, d'autres ont dû prendre des mesures drastiques.Catherine Fournier, franco-tunisienne, dirige une petite entreprise dans le secteur des ressources humaines. Elle a subi une baisse d'activité, car beaucoup d'entreprises ont coupé les budgets en matière d'externalisation du recrutement. « Mon choix, par exemple, ça a été de passer en coworking space au lieu de garder un local en propre, pour diminuer les charges, témoigne l'entrepreneuse, ça a été le premier réflexe. Et puis après, j'ai continué à faire de la croissance en niveau commercial et j'ai créé peut-être plus de dynamique de partenariats. »Trésoreries à secComme Emna, malgré un réseau professionnel développé, Catherine se sent à l'écart des systèmes de soutiens financiers. « Je ne dis pas qu'il faut nous passer certaines choses, on doit payer des impôts comme tout le monde, mais peut-être que si on était un peu mieux traité et qu'on avait des systèmes un peu plus souples, ça nous aiderait à créer de la trésorerie, défend la cheffe d'entreprise. Parce que finalement, les TPE, on est souvent des sociétés de services et la trésorerie, c'est le cœur du problème. »Beaucoup ne peuvent plus répondre aux exigences en termes de garantie de la part du système bancaire, et donc n'arrivent plus à trouver de financements.À lire aussiDévelopper les PME en Afrique: le défi de l'investissement

DigiClub
DigiClub Ep178-Les Data Centers en Tunisie: Un nouveau business model pour mieux s'exporter (Part1)

DigiClub

Play Episode Listen Later Feb 25, 2025 45:00


Cet épisode est dédié à la couverture de la deuxième édition de l'événement AFRICA DATA CENTERS & CLOUD DAYS (ADCD, https://adcd.tn/ ), qui s'est déroulé les 17 et 18 février 2025 à Hammamet. Nous y avons interviewé Zied Awled Ali, CEO de Safozi et organisateur de l'ADCD. Le sujet de la discussion : un nouveau business model est en train d'émerger pour les data centers en Afrique, offrant de meilleures opportunités d'exportation vers l'Europe et les États-Unis. Nos data centers sont d'autant plus compétitifs en termes de coûts, à condition d'appliquer les bonnes optimisations. Retrouvez plus de détails dans cette première partie de notre couverture. DigiClub IS powered by ooredoo Business et BacPay, première solution de paiement fractionné par TPE. Animation : Walid Naffati Producteur : Walid Naffati Camera : Moez Habbes Directeur technique : Ghazi Neffati Réalisation : Dorsaf Kortobi

Reportage Afrique
Tunisie: le mausolée de la sainte Saïda Manoubia, un lieu d'accueil pour tous

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Feb 4, 2025 2:32


En Tunisie, le mausolée de Saïda Manoubia, une sainte ayant vécu à Tunis au XIIᵉ siècle, attire de nombreux Tunisiens. Sa proximité avec l'hôpital Razi, un hôpital psychiatrique, en fait un lieu d'accueil et un refuge pour tous. Même si peu de Tunisiens connaissent l'histoire de cette sainte, révolutionnaire pour son époque, son aura et les rituels qui l'entourent la démarquent dans le monde du soufisme, à grande majorité masculine. De notre correspondante à Tunis,Chaque dimanche, le mausolée de Saïda Manoubia à la Manouba, en banlieue ouest de Tunis, prend vie. Les rituels et les chants autour de la sainte font partie du culte. Ses fidèles, de tous âges et issus de toutes les classes sociales, en majorité des femmes, viennent assister au spectacle. « Je viens chaque mois, pour me recueillir, mais aussi pour me défouler, confie Ahlem, 30 ans. Les chants et la danse m'apaisent beaucoup. »D'autres viennent pour demander à la sainte sa bénédiction et se recueillir sur sa tombe, comme Latifa, 65 ans : « On vient depuis qu'on est enfant ici, c'est une tradition ancienne. Il n'y a pas que des gens de la capitale, il y a aussi des gens qui viennent d'autres régions. Là, on met du henné sur nos mains, cela va avec le rituel, décrit-elle. C'est pour célébrer la sainte et aussi souhaiter la réussite aux jeunes femmes qui vont se marier. Les fidèles de Saïda Manoubia, les plus aisés, font ainsi don de nourriture et d'argent pour les plus pauvres qui viennent s'y recueillir. »À écouter dans Religions du mondeLe patrimoine spirituel féminin de l'islam« Saïda Manoubia représente l'exception au féminin »En Tunisie, la religion majoritaire est l'islam et le soufisme, un courant mystique, fait partie de la culture depuis des siècles. Plus d'un millier de mausolées existe dans le pays, mais rares sont ceux dédiés à des saintes. Saïda Manoubia est l'une des plus connues, car son hagiographie a été écrite par un imam avant d'être traduite par l'historienne Nelly Amri. « Saïda Manoubia représente l'exception au féminin, parce que c'est une fille qui s'est rebellée contre son environnement, on parle du Moyen Âge, qui n'a pas voulu se marier », indique Rym Lajmi, enseignante à l'université de la Manouba, qui a écrit plusieurs articles sur la sainteD'après son histoire, Saïda Manoubia aurait ainsi suivi des cours de jurisprudence islamique chez des disciples masculins et aurait même prié à la mosquée Zitouna, un acte révolutionnaire dans le monde musulman du 12ᵉ siècle. Son parcours, inédit pour une femme à l'époque, alimente beaucoup de légendes. « C'est une sainte qui tenait toujours une canne avec laquelle elle frappait le sol, pour représenter le pouvoir, poursuit Rym Lajmi, et qui commandait les hommes sur la terre et les esprits également. »Le mausolée a été incendié, comme une trentaine d'autres, après la révolution de 2011, par des extrémistes religieux. Aujourd'hui restauré, il reste un refuge pour tous et surtout les plus marginalisés sur le plan social.À lire aussiTunisie: archives des prisonniers nord-africains de la Première Guerre mondiale

Reportage Afrique
Tunisie: archives des prisonniers nord-africains de la Première Guerre mondiale

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jan 28, 2025 2:29


En Tunisie, sous le protectorat français, des milliers de soldats ont été conscrits pour rejoindre les rangs des tirailleurs africains. Pourtant, peu d'archives subsistent aujourd'hui sur l'engagement des Tunisiens dans la Grande Guerre (1914-1918). Grâce à une collaboration tuniso-allemande entre le Lautarchiv de l'Université Humboldt et la phonothèque du Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes de Tunisie, l'Allemagne vient de restituer au pays 445 archives sonores de soldats tunisiens faits prisonniers pendant le conflit. Un chant pour exprimer la dureté de l'exil et de la guerre a été enregistré il y a plus d'un siècle pendant la Première Guerre mondiale. Une des premières traces sonores des tirailleurs tunisiens engagés dans le conflit de 1914-1918, comme l'explique Mounir Hentati, conseiller culturel et ancien directeur du Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes. Il a découvert par hasard ces archives dans les années 2000, lors d'une visite à Berlin pour une conférence au musée ethnographique.« Un jour, j'étais un peu fatigué, je suis allé à la bibliothèque. Vraiment, ça s'est passé comme ça. Je demande s'il y a des enregistrements concernant la Tunisie et voilà, c'était le déclic. Je découvre un véritable trésor, et je me suis consacré à l'étude de ces documents et à leur écoute ».À lire aussiPatrimoine africain: la Belgique s'apprête à se doter d'une loi pour la restitutionAprès 25 ans, les archives sont enfin rapatriées à Tunis« Dans le cadre d'une révision de leur politique sur l'héritage colonial, de plus en plus de chercheurs et de voix en Allemagne ont appelé à libérer ces archives, à redonner vie à ces voix et à les resocialiser en quelque sorte ». Le soldat Sadok Ben Rachid était détenu dans un camp de près de 4 000 prisonniers au sud de Berlin, lorsque des Allemands ont décidé de mener des expériences ethnographiques en enregistrant ces tirailleurs venus d'Afrique du Nord et subsaharienne dans leur quotidien, à l'aide de gramophones et de cylindres phonographiques. « Certains étaient à la fois poètes et musiciens, et ils ont mis des paroles sur d'anciennes mélodies pour faire passer des messages. D'autres prisonniers ont été sollicités pour réciter du Coran ou chanter une mélodie de leur région d'origine. C'est un matériau très varié. Pour moi, c'est très émouvant, car cela relève de l'archéologie sonore ».Ce projet financé par la German Lost Art Foundation marque ainsi le début d'un travail de mémoire en Tunisie, mais pas seulement puisque 111 des enregistrements remis à la Tunisie sont ceux de tirailleurs originaires de toute l'Afrique du Nord.À lire aussiRestitution du patrimoine africain: «Il faut des accords bilatéraux de coopération culturelle»

Reportage Afrique
Tunisie: quatorze ans après la chute de Ben Ali, l'avenue Bourguiba à Tunis est toujours un symbole

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jan 13, 2025 2:25


En Tunisie, quatorze ans après la chute du dictateur Zine el-Abidine Ben Ali, l'avenue Habib-Bourguiba à Tunis reste encore un symbole pour beaucoup de Tunisiens. Si la date de l'anniversaire de la révolution tunisienne n'est plus officiellement le 14 janvier, jour du départ de Ben Ali, ce jour reste ancré dans les mémoires, quatorze ans plus tard, de ceux qui l'ont vécu de près. De notre correspondante en Tunisie,Dans le café Bonaparte, à quelques mètres de l'avenue Habib-Bourguiba à Tunis en Tunisie, Romdhane Drissi, 69 ans, s'affaire derrière le comptoir. Ce cafetier a toujours travaillé à proximité de l'avenue Bourguiba depuis quarante ans. Le 14 janvier 2011, il était vendeur de costumes pour hommes dans une boutique de l'avenue :« Je me souviens du dernier discours de Ben Ali à la télé, celui qui a précédé sa chute. C'était vraiment un mauvais discours. Et ensuite, le lendemain, je suis allé au travail, j'ai ouvert la boutique et j'ai tout vu. Les manifestants qui affluaient, ceux qui ont crié devant le ministère de l'Intérieur. C'était vraiment un grand jour pour moi, même si je n'en comprenais pas l'ampleur. »Aujourd'hui, Romdhane fait partie des déçus de la révolution et ne célébrera pas le 14 janvier. « Comme beaucoup de Tunisiens, je n'aime pas trop me remémorer la révolution, et j'espère qu'on n'en fera pas une autre. La situation économique ne s'est pas du tout améliorée après la révolution », souligne-t-il.À lire aussiTunisie: une révolution confisquée?La librairie El Kitab résiste à sa manièreD'autres restent fidèles à la mémoire de la date du 14 janvier comme Salma Jabbes, la propriétaire de la librairie El Kitab, symbole culturel de l'avenue Habib-Bourguiba :« Tous nos libraires venaient tous les jours. Certains venaient à pied, certains se débrouillaient, mais venaient quand même. On a tenu bon parce que pour nous, c'était très important d'être présents, d'être là pour les manifestants. Très souvent, on ouvrait les portes pour faire rentrer les manifestants qui passaient rien que pour les faire ressortir par les portes de derrière. »Quelques jours après la chute du dictateur, la librairie met en vitrine tous les livres interdits à l'époque de Ben Ali. Un engagement qu'elle assume jusqu'à aujourd'hui :« Le contrôle sur les livres, sur la presse, sur les médias de manière générale, se fait de manière un peu insidieuse, où on essaye d'obliger les gens à faire de l'autocensure. Or, nous, depuis toujours, depuis la création de la librairie – c'était ma mère à l'époque qui avait démarré –, on n'a jamais voulu céder à ces pressions. »Et dans la vitrine, la liberté d'expression est présente avec le livre d'un collectif de chercheurs, intitulé Le Pouvoir d'un seul. Ce mardi 14 janvier, si des manifestations d'opposants politiques sont prévues, la librairie restera ouverte, comme chaque année.À lire aussiTunisie, 10 ans après la révolution, «beaucoup d'échecs, mais aussi beaucoup d'espoir» (Alaa Talbi)

Reportage Afrique
Tunisie: les femmes berbechas, collectrices de plastique du pays

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Jan 3, 2025 2:27


En Tunisie, les collecteurs de plastique, surnommés les « berbechas » sont environ 8 000. Parmi eux, de nombreuses femmes, très exposées aux risques de ce métier qui fait partie de l'économie informelle. Le pays ne dispose pas d'un système de tri sélectif, donc les métiers de collecte et de recyclage de plastique ne sont pas, pour la plupart, réellement encadrés. Notre correspondante à Tunis a suivi le quotidien d'une femme berbecha. De notre correspondante à Tunis,Chaque jour, Basma Lamliki, 53 ans, sort avec une poussette rafistolée pour faire sa tournée. Entre les poubelles et les particuliers, elle collecte les bouteilles de plastique et du pain rassis. Elle vend les bouteilles à un dépôt de plastique, et le pain aux agriculteurs pour leur bétail.« Alors là, vous voyez, je vais passer voir une dame que je connais depuis longtemps. Elle me prépare les bouteilles vides, en général chaque vendredi. Je fais toujours les poubelles, car ça complète ce que l'on me donne directement, et si quelqu'un est absent et que je n'ai pas eu assez de bouteilles dans ma tournée », explique Basma.Ce labeur, elle le pratique depuis 30 ans dans le quartier de l'Ariana àTunis. « Bonjour Basma, tu as des bouteilles plastiques pour moi ? », lui demande-t-on. Son travail est essentiel car sa mère et son frère, malades, dépendent d'elles financièrement. « Quand j'avais la vingtaine, nous n'avions pas suffisamment de moyens dans ma famille. Je ne trouvais pas de travail, donc un jour, je suis sortie avec le chariot qui nous sert pour la bonbonne de gaz et j'ai commencé à demander à des gens du quartier s'ils avaient du pain ou des bouteilles vides, car je savais que je pouvais les vendre », confie-t-elle.Deux euros pour six kilos collectésBasma compresse ces bouteilles pour réduire leur taille. Elle fait tout à mains nues, sans gants de protection. Une fois sa tournée finie, elle va peser et vendre son sac de plastique dans un dépôt. « Allez Karim dépêche-toi, pèse mon lot d'abord, car je dois y aller. Et n'oublie pas de me redonner le sac. Voilà, ça pèse six kilos. Le kilo est à un dinar, j'ai gagné six dinars aujourd'hui. »Six dinars, soit deux euros qui lui permettront de nourrir sa famille pour la journée seulement. C'est cette précarité qu'a voulu mettre en lumière Maha Bergaoui, auteur de l'étude sur les femmes berbechas pour l'Union nationale de la femme tunisienne : « Notre étude a montré qu'une femme sur cinq n'a pas de carnet de soins et donc n'a pas accès aux soins gratuitement. Malheureusement, les femmes qui devraient être à la retraite sont encore en train de travailler. »Après avoir interviewé 116 d'entre elles en juillet 2024, l'étude est l'une des premières en Tunisie à révéler les conditions de ces femmes : « Cette étude, qui est le début d'une recherche action, a pour objectif de mettre en exergue la vulnérabilité de ces femmes, de définir leurs besoins dans un but ultime qui est le plaidoyer auprès des décideurs. »La grande majorité travaille sans aucune couverture sociale.À lire aussiTunisie: la ville de Sfax confrontée à une accumulation des déchets

Reportage Afrique
Congeler ses ovocytes: un projet en question en Tunisie

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Dec 28, 2024 2:31


En Tunisie, la question de la congélation des ovocytes a été remise dans le débat début novembre par une députée. Dans le pays, la loi n'autorise la procédure que pour les femmes mariées ou celles subissant un traitement médical qui peut menacer leur fertilité. La parlementaire Syrine Mrabet réclame que la cryoconservation ovocytaire soit accessible à toutes les femmes, y compris les célibataires, dans un contexte où les femmes tunisiennes se marient plus tardivement et privilégient souvent leur carrière et leurs études. Le droit pour toutes les femmes de devenir maman, c'est ce que demande la députée Syrine Mrabet. En plein débat sur la loi des finances, elle a relancé une discussion mise de côté en Tunisie. Alors qu'elle évoquait la baisse du taux de natalité dans le pays, la députée en a profité pour défendre la réforme de la loi sur la congélation d'ovocytes. La loi actuelle n'autorise pas les femmes célibataires à recourir à la procédure, sauf exception médicale. Cela fait pourtant des années que plusieurs femmes ont lancé le débat dans le pays. La journaliste Nayma Mansour Charmiti, 43 ans, en parle dès 2022. « C'est parti d'une expérience personnelle, je me suis demandée pourquoi il y avait une telle discrimination envers les femmes non mariées. J'ai écrit un post Facebook à l'époque, puis, je me suis exprimée dans pas mal de médias et j'ai tout de suite reçu un flot de commentaires et d'appels de femmes qui m'ont toutes dit : nous sommes dans la même situation, que faire ? », raconte-t-elle. Depuis la promulgation de la première loi en 2001, les choses ont changé. Les couples tunisiens se marient plus tardivement à cause de la dégradation de la situation économique. Selon plusieurs études, beaucoup de femmes mettent aussi en avant leur carrière avant le projet de mariage ou de parentalité. Des raisons qui poussent Nayma Mansour Charmiti à défendre l'amendement de la loi actuelle.« Moi, on m'a proposé d'aller faire la procédure à l'étranger, j'ai refusé parce que mon combat, c'est vraiment qu'on arrive à le faire en Tunisie et qu'on encourage aussi l'État à aller dans notre sens, j'insiste sur le fait que je veux congeler mes ovocytes en Tunisie », affirme la journaliste. De nombreux gynécologues soutiennent aussi une réforme de la loi, d'autant plus qu'il n'existe pas de contre-indication religieuse, comme l'explique Mohamed Khrouf est gynécologue obstétricien, spécialiste de l'infertilité.« Pourquoi, parce qu'il s'agit de congeler ses propres ovules pour utiliser ses propres ovules plus tard et donc il n'y a pas de contradiction, d'ailleurs, il y a beaucoup de pays arabo-musulmans qui ont autorisé la congélation d'ovocytes bien avant la Tunisie, alors que la Tunisie est habituellement pionnière sur ces questions-là ».La procédure coûte actuellement dans les 75 euros à l'hôpital et environ 1 500 euros dans le privé. Un projet de loi pour élargir son accès devrait être soumis prochainement au Parlement tunisien. 

Afrique Économie
Tunisie: la pénurie de pommes de terre met commerçants et consommateurs sous tension

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Dec 26, 2024 2:34


En Tunisie, le kilo de pommes de terre se vend au prix fort depuis des mois à cause d'une pénurie. Un manque qui crée ainsi un marché parallèle et de la spéculation. Les autorités, elles, multiplient les saisies de stocks illégaux pour tenter d'endiguer le marché noir. Chez un commerçant de Ras Jbel, au nord de la Tunisie, les clients ne sont pas contents. Dans cette région connue pour sa culture de pommes de terre, ils se retrouvent à en acheter qui viennent d'une autre région et au prix fort. « C'est vraiment trop cher. On a compris qu'il y avait un manque sur le marché à cause de la sécheresse, mais c'est cher quand même », témoigne Hamza Baroumi, 70 ans et retraité.« C'est quoi ça ? Des pommes de terre à deux dinars le kilo, et en plus, elles sont cabossées et ne sont pas très bonnes », commente Mohamed, fonctionnaire de 60 ans, en tentant de choisir les tubercules les moins abîmés.Colère face à la flambée des prixLe maraîcher Saïd Ben Aissa n'a pas d'autre choix que de vendre ces pommes de terres qui viennent de Kasserine, au centre-ouest du pays, faute d'en obtenir des agriculteurs à proximité : « Écoutez, c'est simple, les pommes de terre au prix fixé par l'État, à 1 dinar 900, ce sont celles qui ont été récoltées dans la région et stockées depuis l'été. Celles qui sortent des frigos, comme on dit, sauf que celles-là, il n'y en a plus. Là, celles que je vends, ce sont les pommes de terre dites "nouvelles", qui viennent d'une récolte plus récente. Donc évidemment que c'est plus cher. »C'est la première année qu'un tel problème arrive. Ali Souini, agriculteur basé à Ras Jbel explique ses soucis de récolte : « Les deux dernières années ont été difficiles à cause du manque de pluie. Donc j'ai dû réduire mes parcelles de culture de pommes de terre, faute d'une bonne irrigation. Ensuite, le prix des semences qui sont importées a énormément augmenté, tout comme les coûts ici de main d'œuvre, d'engrais, etc. »Pour contrecarrer le marché noir qui s'est installé autour du produit de plus en plus demandé, les autorités multiplient les campagnes de saisies de stocks illégaux, et des patrouilles de sécurité contrôlent aussi les prix sur les marchés.À lire aussiEn Tunisie, l'inquiétude des commerçants face aux pénuries de certaines denrées alimentairesDes commerçants pris au piège des contrôlesMais ce durcissement a aussi un effet pervers pour les commerçants, comme l'explique Saïd Ben Issa à Ras Jbel : « Nous, on peut se débrouiller et essayer d'obtenir plus de stocks de pommes de terre directement auprès des agriculteurs dans le centre du pays qui, eux, ont eu une bonne récolte en octobre et novembre. Mais le problème, c'est qu'avec les contrôles, on est mis dans le même paquet que les spéculateurs si jamais on se fait arrêter sur la route. »Même discours au marché de Sidi Bahri, dans le centre-ville de Tunis, avec le vendeur d'oignons Moustapha : « Imaginez ici, tout le monde me connaît, je ne vends que des pommes de terre. Et là, je me retrouve à vendre trois pauvres oignons qui se battent en duel. Pourquoi ? Eh bien, parce que les agriculteurs qui ont des pommes de terre actuellement ne peuvent pas venir nous les vendre directement. Et nous, si on y va, on se fait attraper par la police. Résultat, je suis comme on pourrait dire au chômage depuis un mois. »La situation serait en voie de s'arranger depuis quelques jours. Au nord du pays, à Beja, les pommes de terres sont de nouveau disponibles en quantités suffisantes, et le transit des camions les transportant a été facilité.À lire aussiTunisie: un producteur d'huile d'olive face à la sécheresse et l'inflation

Journal de l'Afrique
Tunisie : députés, journalistes et avocats demandent un amendement du décret loi 54

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Dec 22, 2024 15:02


En Tunisie, une quarantaine de députés, ainsi que le syndicat des journalistes et l'ordre des avocats se sont mobilisés pour présenter un projet de loi amendant le décret loi 54. Ce décret avait été promulgué en 2022 par le président Kaïs Saïed. Il porte sur la lutte contre désinformation et la cybercriminalité sur les réseaux sociaux et internet. Mais dans les faits, les ONGs de défense des droits humains dénoncent son utilisation pour museler la liberté d'expression et de la presse.

Afrique Économie
Tunisie: développer le tourisme culturel dans la région nord-ouest de Testour

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Dec 18, 2024 2:34


En Tunisie, les cartes de la pauvreté et du tourisme se superposent en négatif. Plus on s'éloigne des régions littorales et du tourisme balnéaire, plus les indicateurs de développement dégringolent. Face à ce constat, une association tunisienne, Museum Lab – essentiellement financée par des fonds européens – tente de mieux faire connaître le patrimoine culturel et le potentiel touristique du nord-ouest de la Tunisie. Dans les ruelles de Testour, à 80 km au sud-ouest de Tunis, grenades, fromages et crêpes locales font la joie des visiteurs du week-end. Étrangers et Tunisiens sont venus explorer la fameuse Via Bagrada, du nom latin de la vallée de la Medjerda.L'association Museum Lab vient de lancer une application recensant les sites, les activités ou encore les tables d'hôtes et les hébergements de la région. Parmi les haltes qu'elle veut rendre incontournables : le site archéologique de Thignica. « C'est un nom lybique ou néo-punique qui a été latinisé », explique sur place le guide, Mohamed Halouani. Il s'agit de 50 hectares de ruines, en partie ensevelies et à découvrir. « Il n'y a même pas une pancarte pour expliquer, déplore un touriste. La visite est aussitôt interrompue par le gardien du site qui met quelques minutes à reconnaître l'autorisation du guide.Formations en médiation culturelleRattrapés par la bureaucratie tunisienne jusque sur un site antique, les organisateurs veulent pourtant continuer de croire dans le désenclavement de la région. « Ces cinq dernières années, on a formé des jeunes en médiation culturelle qui auront ainsi un outil générateur de revenus, souligne Safa Chérif, la directrice du projet Via Bagrada chez Museum Lab. Sur les trois dernières années, à El Kef, on est parvenus à former plus de 70 bénéficiaires de ce genre de formations. »Alors que Testour est la capitale de la grenade en Tunisie, qu'on appelle « romana » en arabe, Lamia Chékir Thabet, expert mandaté par l'Onudi pour accompagner le développement de projets créateurs d'emplois sur le terrain, œuvre à faire du fruit une des vitrines de la région. « Les acteurs et les opérateurs dans la région travaillaient pendant la saison, entre septembre et novembre, et après plus rien du tout et on s'est dit que c'était dommage que ce produit-phare de la région ne devienne pas un véritable moteur de développement économique. On a donc réuni tous ces acteurs et créé le concept : "Romana tour à Testour". »Circuit à vélo, en kayak, expositions, sites archéologiques, routes des fromages ou de l'huile d'olive, des projets se multiplient et confluent tous vers un même objectif : sortir d'un tourisme encore centré principalement sur une offre balnéaire, dans un pays qui a attiré 9 millions de touristes l'an dernier.

Reportage Afrique
En Tunisie, les archéologues luttent contre les intox liées aux chasses au trésor

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Dec 12, 2024 2:31


Avec ses 3 000 ans d'Histoire, la Tunisie est considérée comme un site archéologique à ciel ouvert. La découverte de nombreux trésors, de pièces de monnaie et autres artefacts antiques lors de fouilles archéologiques au XXᵉ siècle a toujours alimenté les mythes et légendes urbaines sur d'autres trésors présents sur le territoire. Les archéologues et écrivains tentent de lutter contre ces intox qui créent parfois une frénésie dans la recherche illégale de trésors. De notre correspondante à Tunis, Nous sommes en 1983, la Tunisie est la star de l'émission française de Jacques Antoine, La chasse au trésor. 40 ans plus tard, pour certains Tunisiens, chasser les trésors n'est pas un jeu, mais une addiction. Chaque année, les autorités saisissent plusieurs centaines de pièces archéologiques, artefacts, céramiques, tessons, résultats de fouilles illégales, au grand dam des archéologues. « Ce n'est pas spécifique à la Tunisie, c'est un peu partout, même en France, les gens, dans leur petit village, sont en train de faire des trous pour essayer de trouver des trésors, met en avant l'archéologue Aicha Ben Abed. Ce n'est pas vrai, on ne trouve pas des trésors comme ça. Premièrement, c'est vraiment exceptionnel, c'est dans des contextes très précis. »La trouvaille de trois grands trésors spectaculaires, faits d'or et de statues antiques, a rythmé le 20ᵉ siècle : le trésor marin antique de Mahdia découvert en 1909 par des pêcheurs d'éponges, puis celui de Rougga, datant de l'époque byzantine et découvert en 1972, et enfin le trésor romain de Chemtou exhumé en 1993. « Finalement, pour un archéologue, c'est bien de faire une telle trouvaille, mais surtout de préciser, de savoir d'où ça vient, quelle est la chronologie, pourquoi c'est là, poursuit Aicha Ben Abed. C'est ça en fait le questionnement historique et l'importance d'une telle trouvaille. »À lire aussiLa Tunisie, le petit paradis des archéologues« Dans les récits de nos grands-mères, il y a presque toujours des trésors cachés »Dans son livre Cinq histoires de trésors, l'écrivain Samir Marzouki s'est inspiré non pas de faits divers de chercheurs d'or illégaux, mais plutôt des histoires de son enfance : « Dans les récits de nos grands-mères, il y a presque toujours des trésors, des trésors cachés, etc., et je pense que cela travaille pas mal l'imaginaire des gens et donc certains y croient. »Dans ses récits, Samir Marzouki rappelle que le plus important dans la recherche du trésor reste l'apprentissage autour de la quête : la persévérance, le travail d'équipe, au-delà de l'appât du butin. Des atouts que mettait aussi en valeur l'émission de Jacques Antoine, le trésor tunisien de cette édition était, à l'époque, une rose des sables.À lire aussiChasse au trésor: l'énigme de la «Chouette d'or» vraisemblablement résolue 31 ans après

Afrique Économie
Tunisie: la franchise, nouvelle opportunité de création d'entreprise pour les jeunes diplômés

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Nov 26, 2024 2:18


En Tunisie, la franchise est un moyen d'investir et de développer l'entrepreneuriat des jeunes qui ont fait des études supérieures et qui détiennent un capital. Des marques tunisiennes développent l'écosystème dans les secteurs de la restauration rapide, de l'esthétique, du commerce textile ou de la fintech. Dans un pays où le taux de chômage des jeunes entre 18 et 35 ans atteint 40%, la franchise représente une opportunité de création d'emploi et d'investissement. De notre correspondante à Tunis,Dans le lobby feutré d'un grand hôtel de Tunis, Rim Ayari enchaîne les rendez-vous. Après avoir œuvré pendant quinze ans à la venue de marques internationales en Tunisie, elle a créé en 2021 une plateforme Wefranchiz, dédiée à la mise en relation entre les franchiseurs et les franchisés. « Depuis la pandémie, les jeunes ont envie de changer leur mode de vie. Ils ne sont plus tentés par des emplois sédentaires dans des bureaux. Ils ont envie de se mettre à l'entrepreneuriat et la franchise les séduit dans le sens où c'est de l'entrepreneuriat encadré par une marque reconnue, avec une expérience sur le marché. »Opportunité pour la diasporaRim cible des jeunes qui ont un capital entre 20 000 et 300 000 dinars ou éligibles à un prêt, ainsi que les Tunisiens de la diaspora : près de deux millions vivent à l'étranger. « Pour ces Tunisiens qui sont installés à l'étranger et qui veulent rapatrier de l'argent en Tunisie, mais qui ne savent pas comment le faire, la franchise est une très bonne opportunité », avance-t-elle.Dans une agence de transfert d'argent, Wafacash, Ahmed Khalil Noomen discute de la meilleure orientation du panneau signalétique pour mettre en valeur son agence, ouverte en mai dernier.« Tous les mois, ça va de mieux en mieux, se félicite-t-il. Vu que l'on travaille à la commission, on observe une consolidation des revenus au fur et à mesure ».AccompagnementÀ 35 ans, cet ancien steward a voulu se reconvertir et investir dans le secteur financier. Grâce au soutien de l'épargne de ses parents, il s'est orienté vers les filiales du groupe marocain Attijariwafa Bank, implanté en Tunisie. Pour lui, l'accompagnement était le plus important. « Depuis la création, depuis le premier entretien avec l'équipe Wafacash, j'ai senti qu'il y avait une certaine confiance entre nous et qu'il y a une assistance durable, apprécie-t-il. Le projet a été expliqué par l'équipe, qui voit bien d'ici à cinq à dix ans les bienfaits et les avantages du projet ».Si la franchise n'est pas la solution miracle au problème du chômage en Tunisie, elle pourrait permettre de créer entre 15 000 et 20 000 emplois indirects ou directs grâce aux nombreux points de vente locaux de marques tunisiennes et à l'ouverture de centres commerciaux dans plusieurs régions intérieures du pays.À lire aussiAvant l'élection, l'économie tunisienne au bord du gouffre

Les matins
Arrestation de Victor Dupont en Tunisie / Universités en crise / Géorgie, Moldavie et ingérences russes

Les matins

Play Episode Listen Later Nov 4, 2024 150:03


durée : 02:30:03 - Les Matins - par : Jean Leymarie, Isabelle de Gaulmyn - Avec Amin Allal, politiste, chargé de recherche au CNRS / Hugo Harari-Kermadec, économiste, professeur à l'Université d'Orléans / Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF/Sciences Po et Elsa Vidal, journaliste, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe de RFI. - réalisation : Félicie Faugère

Les enjeux internationaux
Arrestation de Victor Dupont en Tunisie : les libertés académiques en danger

Les enjeux internationaux

Play Episode Listen Later Nov 4, 2024 12:17


durée : 00:12:17 - Les Enjeux internationaux - par : Jean Leymarie - Cela fait désormais plus de deux semaines que le doctorant français Victor Dupont est retenu en prison en Tunisie où il a été arrêté sur ordre de la justice militaire. - réalisation : Félicie Faugère - invités : Amin Allal

Revue de presse Afrique
À la Une: la réélection sans surprise de Kaïs Saïed en Tunisie…

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Oct 8, 2024 4:22


Kais Saïed réélu président avec un peu plus de 90% des voix… Un résultat préliminaire annoncé hier par l'Instance supérieure indépendante pour les élections.« La Tunisie a voté, constate le quotidien La Presse à Tunis. Les Tunisiens se sont exprimés avec un taux de participation provisoire de l'ordre de 28%, jugé respectable. Au-delà de l'importance de ce scrutin par le biais duquel s'est confirmé le renouvellement de confiance des Tunisiens au Président Kaïs Saïed, reconduit pour un second mandat. Et après les recours et la proclamation des résultats définitifs, les choses sérieuses commenceront enfin », pointe La Presse. Et le quotidien tunisien d'énumérer les chantiers qui attendent Kaïs Saïed : « comment créer des emplois ? Comment augmenter le pouvoir d'achat ? Comment améliorer la qualité des services publics, pour qu'ils soient réellement au service des citoyens ? Comment éliminer la pauvreté et protéger les plus vulnérables ? Comment lutter contre le réchauffement climatique ? Comment garantir une transition numérique réussie ? Comment mieux former les Tunisiens ? Et comment anticiper l'avenir ? »Mise au pas…Cette présidentielle était « jouée d'avance », pointe pour sa part Le Monde Afrique : « depuis son “coup de force“ en juillet 2021, (il s'était arrogé les pleins pouvoirs) Kaïs Saïed a démantelé progressivement certaines des structures démocratiques de l'Etat mises en place après la révolution de janvier 2011. Il a notamment modifié la structure du Conseil supérieur de la magistrature qui chapeaute le pouvoir judiciaire mais aussi celle de l'instance électorale, dont il nomme directement certains membres. » Par ailleurs, relève encore Le Monde Afrique, « pour la première fois depuis 2011, les observateurs de l'Union européenne n'ont pas été admis à suivre le déroulé du vote. Dans certains bureaux, seuls des représentants de la commission électorale russe, de l'Organisation de coopération islamique et de quelques autres organisations accréditées par les autorités étaient présents. »Mieux que Tebboune !Ce score fleuve de plus de 90% « a laissé sans voix ses opposants, relève Le Point Afrique – dont plusieurs centaines sont en prison – et confirmé le tournant algérien que prend la Tunisie sous la férule de Kaïs Saïed. 90,7 % c'est 6 points de plus qu'Abdelmadjid Tebboune, présent réélu en Algérie le 7 septembre. » Désormais, constate encore Le Point Afrique, « quel que soit le degré de contestations des résultats, Kaïs Saïed a les mains libres pour accomplir son destin messianique : rendre aux pauvres les biens des riches. Mélange de Kadhafi des années 1970, de Chavez, de vertus coraniques, son ADN n'est pas simple à saisir. La première question sera d'observer s'il met en place une politique de répression de large ampleur. »Comment va Paul Biya ?A la Une également, des interrogations sur l'état de santé de Paul Biya…« Comme à New York, lors de l'Assemblée générale des Nations unies, Paul Biya était une nouvelle fois aux abonnés absents lors du sommet de l'Organisation internationale de la francophonie, qui s'est tenu en France, constate Jeune Afrique. Il en est de même, en ce moment, pour le rassemblement de Hambourg en Allemagne sur le développement durable, où le président camerounais était aussi annoncé et est finalement représenté par son Premier ministre, Joseph Dion Ngute. »Le site panafricain précise : « depuis qu'il est revenu de Chine, après avoir assisté au Forum sur la coopération sino-africaine, début septembre à Pékin, Paul Biya serait gêné par des ennuis de santé, dont la gravité demeure inconnue en l'absence de toute communication officielle. Il se trouverait toujours, à Genève, sous l'étroite surveillance de ses médecins, de sa sécurité rapprochée et de sa famille (…). Depuis plusieurs semaines, des rumeurs ont envahi la toile camerounaise, constate encore Jeune Afrique, en particulier depuis que l'avion présidentiel a effectué le 24 septembre un vol de Genève à l'aéroport de Paris-Le Bourget, dans la banlieue de la capitale française. Aussitôt, des lanceurs d'alerte ont indiqué que Paul Biya avait dû être hospitalisé en urgence en France, ce que plusieurs sources, proches de la présidence, ont ensuite contredit. »En tout cas, « plusieurs mouvements d'opposition et des organisations de la diaspora affirment vouloir poursuivre leur mobilisation en Europe afin de lever le voile sur son état de santé. Reste à savoir, conclut le site panafricain, si ces actions feront réagir Paul Biya et son entourage, passés maîtres dans l'art de la discrétion. »

Journal de l'Afrique
Présidentielle en Tunisie : Saïed vainqueur à plus de 89%, selon un sondage sortie des urnes

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Oct 6, 2024 18:10


En Tunisie, près de dix millions de Tunisiens étaient appelés à voter ce dimanche pour la présidentielle. Kaïs Saïed président sortant, est donné vainqueur avec 89% des voix, selon un sondage à la sortie des urnes. Autre enjeu-clé de cette élection, le taux de participation, qui s'élève à 27,7% - beaucoup moins qu'en 2019, où il était de 45%.

Les matins
Elections en Tunisie / Comment retrouver le sommeil ? /Werner Herzog : les mémoires d'un cinéaste de l'extrême

Les matins

Play Episode Listen Later Oct 4, 2024 149:47


durée : 02:29:47 - Les Matins - par : Guillaume Erner, Isabelle de Gaulmyn - Avec Hatem Nafti, essayiste / Sylvie Royant-Parola, psychiatre / Werner Herzog, cinéaste allemand - réalisation : Félicie Faugère

Les enjeux internationaux
Élections en Tunisie : la dérive autoritaire de Kaïs Saïed

Les enjeux internationaux

Play Episode Listen Later Oct 4, 2024 10:56


durée : 00:10:56 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - Les élections présidentielles qui se tiendront dimanche en Tunisie se dérouleront dans un contexte un peu particulier — et plutôt éloigné des standards d'une démocratie fonctionnelle. Comment Kaïs Saïed est-il parvenu à instaurer ce nouveau régime ? Qu'est-ce que cela présage pour l'avenir du pays ? - réalisation : Félicie Faugère - invités : Hatem Nafti Essayiste membre de l'Observatoire tunisien du populisme et auteur de “Tunisie, vers un populisme autoritaire. Voyage au bout de la Saïedie” aux éditions Riveneuve (2022).

Journal de l'Afrique
En Tunisie, une présidentielle jouée d'avance pour Kaïs Saïed ?

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Oct 3, 2024 20:29


Près de dix millions de Tunisiens sont appelés aux urnes dimanche pour ne présidentielle qui paraît jouée d'avance, selon les experts, en faveur du président sortant Kaïs Saïed, accusé de dérive autoritaire par ses opposants et la société civile. Pas de meetings électoraux, ni de débats ou de posters dans les rues... Bien loin de l'engouement, il y a cinq ans, autour de cet expert de la Constitution à la réputation de probité. Edition spéciale du Journal de l'Afrique avec notre invité Hatem Nafti, essayiste, auteur de "Notre ami Kaïs Saïed, essai sur la démocrature tunisienne".

Un jour dans le monde
Pourquoi l'élection présidentielle en Tunisie est une mascarade

Un jour dans le monde

Play Episode Listen Later Oct 3, 2024 3:25


durée : 00:03:25 - Le monde à 18h50 - par : Franck MATHEVON - La Tunisie doit voter dimanche 6 octobre pour élire son président. Kais Saied, en pleine dérive autoritaire, devrait conserver son poste trois ans après s'être arrogé les pleins pouvoirs.

Invité Afrique
Présidentielle en Tunisie: «On peut dire que c'est joué d'avance»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 1, 2024 5:49


En Tunisie, le président Kaïs Saïed n'aura que deux adversaires à l'élection du dimanche 6 octobre prochain, où il va briguer un second mandat. Tous les autres candidats ont été éliminés. Et parmi les deux candidats rescapés, l'un est en prison. Pourquoi les Tunisiens, qui ont renversé leur dictateur en 2011, ne protestent pas contre la vague d'arrestations qui s'abat sur les opposants, les avocats et les journalistes ? Vincent Geisser est chercheur au CNRS. À Aix-en-Provence, il dirige l'Institut de recherches et d'études sur les mondes arabes et musulmans (Iremam). RFI :  Il n'y a que deux candidats face à Kaïs Saïed, dont un en prison. Est-ce que le scrutin de dimanche prochain est joué d'avance ?Vincent Geisser : Oui, on peut dire que c'est joué d'avance dans la mesure où le président ne s'inscrit pas dans un plébiscite, mais plutôt dans une manifestation de l'autoritarisme présidentiel, de sa conception très personnelle, très présidentialiste du pouvoir, même pas vraiment dans une tentative de vitrine électorale pour légitimer le régime, ce que faisait Ben Ali.Il y a encore un mois, personne ou presque ne connaissait le député Ayachi Zammel, un chef d'entreprise de 47 ans qui a créé le petit parti libéral Azimoun. Mais maintenant que ce candidat est en prison, beaucoup de Tunisiens ont envie de voter pour lui. Est-ce qu'il pourrait créer la surprise ? Est-ce qu'il pourrait devenir une sorte de Bassirou Diomaye Faye [le nouveau président sénégalais] à la tunisienne ? Créer une surprise, oui, peut-être par sa publicisation, du fait qu'il devienne un peu, excusez-moi du terme, une sorte de « martyr électoral », c'est-à-dire qu'il est le nom qui ressort le plus, alors que vous le dites très bien, il était totalement inconnu. Parce qu'il y avait quand même trois challengers qui ont été interdits, qui eux étaient au contraire des figures extrêmement connues du spectre politique tunisien à l'époque de Ben Ali, mais surtout au moment de la démocratisation. Donc, Ayachi Zammel est devenu le symbole d'une sorte de « résistance électorale » à Kaïs Saïed, mais résistance entre guillemets... Donc il n'y aura pas de surprise. Monsieur Kaïs Saïed contrôle totalement le scrutin. Est-ce qu'on sera dans du 90% ? Dans du 80% ? En tout cas, il n'y aura pas de surprise électorale, mais plutôt un unanimisme présidentiel. Du moins, c'est ce que représente le président : l'idée qu'il est en communion avec le peuple, que les élections ne servent à rien. Car, il faut-il le dire : Kaïs Saïed passe son temps à dévaloriser le principe de la démocratie parlementaire. Il n'y croit pas et ces élections sont une étape supplémentaire dans ce qu'il appelle « l'entreprise de redressement » de la Tunisie face à une classe politique qu'il considère corrompue.Plus de 70 figures de l'opposition sont en prison, plusieurs journalistes aussi, comme Mourad Zeghidi, et également la célèbre avocate Sonia Dahmani. Elle a été arrêtée dans les locaux de la Maison de l'avocat pendant un direct de nos confrères de France 24. Pourquoi les Tunisiens qui ont fait la révolution de 2011 laissent faire cette vague de répression ?Il y a un premier aspect, c'est que les Tunisiens avaient une sorte de ras-le-bol et même de colère à l'égard des symboles de la démocratie tunisienne. Ils considèrent que ces démocrates, qui ont émergé après 2011, les ont trahis. Donc, ils ont adhéré. C'est pour cela que beaucoup de Tunisiens ont soutenu le coup d'État de Kaïs Saïed de 2021. Pour rappel, le 25 juillet 2021, Kaïs Saïed s'approprie la totalité des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Et la grande surprise, c'est que beaucoup de gens approuvent, y compris le syndicat – qui maintenant est en opposition à Kaïs Saïed – de l'Union générale du travail de Tunisie, l'UGTT. Et donc, de ce point de vue-là, pourquoi les Tunisiens ne s'opposent pas tant à ce qui se passe aujourd'hui ? C'est parce qu'ils ne croient pas en l'opposition et aux démocrates qui ont siégé entre 2011 et 2021. Ça, c'est le premier phénomène. Le deuxième phénomène, qui est peut-être plus récent et qui s'étend sur ces six derniers mois ou cette dernière année, c'est que se réinstalle progressivement en Tunisie un climat de peur, d'autocensure, pour ne pas dire même de surveillance. Et les Tunisiens recommencent à avoir peur. On pensait que ça serait un acquis de la révolution. On pensait qu'au moins, ce climat de peur qu'avait connu la Tunisie sous la dictature de Ben Ali ne reviendrait pas. Or, on s'aperçoit que les Tunisiens ont encore plus peur et sont encore plus prudents qu'à l'époque de Ben Ali. Surtout qu'il y a un très fort complotisme, un très fort conspirationnisme. Tous les discours du président accusent ou désignent chaque jour un complot de l'étranger. Toute personne qui a des contacts avec des journalistes étrangers, des ONG étrangères est soupçonnée de faire une conspiration contre le président. Je dirais que les Tunisiens sont résignés. On ne sait pas s'ils soutiennent encore massivement le président Kaïs Saïed, mais en tout cas, les citoyens tunisiens sont marqués par un sentiment de résignation générale.En Algérie, Abdelmadjid Tebboune vient d'être réélu il y a un mois avec le soutien de l'armée. Assistons-nous au même phénomène aujourd'hui en Tunisie avec Kaïs Saïed ?Les Tunisiens, ou certains observateurs - étrangers ou tunisiens -, ont même une formule : ils parlent d' « algérianisation » de la scène politique tunisienne. Cela désigne deux aspects : d'abord, le rapprochement très fort de la Tunisie et de l'Algérie. L'Algérie devient le grand frère de la Tunisie, alors que la Tunisie était très équilibrée dans ses relations avec les autres pays arabes – aujourd'hui, c'est vraiment un rapprochement tuniso-algérien ou algéro-tunisien qui est très marqué ; et puis la deuxième chose, c'est la ressemblance des deux processus...... avec le même soutien de l'armée tunisienne, comme Abdelmadjid Tebboune a le soutien de l'armée algérienne ?Le 25 juillet 2021, après le coup d'État, il est clair que la grande majorité des officiers de l'armée tunisienne ont soutenuKaïs Saïed, mais avec un contrat : remettre le pays au travail et remettre de l'ordre dans le pays. L'armée adhérait au récit de Kaïs Saïed qui était de dire que les démocrates étaient corrompus, avaient désorganisé la Tunisie et entretenaient le désordre. Sauf qu'aujourd'hui, les promesses de Kaïs Saïed en termes de retour à l'ordre n'ont pas été tenues. Au contraire, la Tunisie est fragile sur le plan économique, sur le plan social, elle est montrée du doigt par beaucoup d'ONG internationales... Et là, il y a une interrogation sur le positionnement de l'armée. On pensait que l'armée, ce contrat n'ayant pas été tenu, réagirait et notamment allait désavouer Kaïs Saïed. Ce n'est pas le cas pour l'instant, mais on ne peut pas dire non plus qu'elle l'approuve. Elle aurait probablement souhaité que ces élections se déroulent de manière plus transparente, peut-être pas démocratiquement, mais de manière plus raisonnable, avec un semblant de vitrine démocratique électorale. Ce n'est pas le pas. Donc, je ne dirais pas qu'on est tout à fait dans la même position que l'Algérie. D'abord parce que l'armée tunisienne n'est pas aussi forte que l'armée algérienne, elle n'a jamais contrôlé le pouvoir comme ça s'est fait en Algérie pendant plus de 50 ans. Le seul point commun, c'est qu'effectivement, elle a soutenu le coup d'État et qu'elle a soutenu Kaïs Saïed jusqu'à aujourd'hui. Mais point d'interrogation dans l'armée : il semblerait que certaines voix commencent à se demander s'il pourra faire l'affaire pour maintenir l'ordre dans le pays. Le souci de l'armée tunisienne, c'est l'ordre. Et si Kaïs Saïed, par ses discours conspirationnistes et complotistes, venait à menacer cet ordre, et surtout, venait à avoir une si mauvaise image, y compris vis-à-vis de ses partenaires étrangers, l'armée prendrait une décision. Mais nous n'en sommes pas là.À lire aussiPrésidentielle en Tunisie: à Bizerte, des partisans en campagne pour un chef de l'État peu sur le terrain

Journal de l'Afrique
Présidentielle en Tunisie : quels sont les enjeux de l'élection ?

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Sep 29, 2024 12:00


Focus sur la présidentielle tunisienne à une semaine du scrutin : qui sont les candidats qui affronteront Kaïs Saïed ? Après s'être arrogé tous les pouvoirs, le président tunisien brigue un nouveau mandat. Quels sont les enjeux de cette élection ?

Reportage Afrique
Objets d'histoire en Tunisie: la statue de Bourguiba retrouve sa place d'origine en 2016 [2/4]

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Sep 16, 2024 2:23


En pleine avenue Bourguiba, au cœur de la capitale tunisienne, trône une statue du père de l'indépendance qui a connu de nombreux soubresauts. La statue équestre a été inaugurée, déboulonnée, réinstallée. Notre correspondante à Tunis nous raconte l'histoire de cette statue qui ne tient pas en place. À lire aussi1er juin 1955: Bourguiba rentre d'exil - 1er juin 2016: le retour de sa statue

Journal de l'Afrique
Début de la campagne présidentielle en Tunisie

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Sep 14, 2024 13:05


En Tunisie, coup d'envoi de la campagne pour la présidentielle du 6 octobre. Le président Kaies Saied brigue un second mandat dans un contexte tendu.

Géopolitique
En Algérie et en Tunisie, des élections sans surprise pour des pays anesthésiés

Géopolitique

Play Episode Listen Later Sep 6, 2024 3:08


durée : 00:03:08 - Géopolitique - par : Pierre Haski - En Algérie comme en Tunisie, les sociétés s'étaient mises en mouvement pour réclamer le changement. Dans deux élections présidentielles rapprochées par le calendrier, samedi en Algérie et le mois prochain en Tunisie, les pouvoirs en place se sont assurés que rien ne change.

InterNational
En Algérie et en Tunisie, des élections sans surprise pour des pays anesthésiés

InterNational

Play Episode Listen Later Sep 6, 2024 3:08


durée : 00:03:08 - Géopolitique - par : Pierre Haski - En Algérie comme en Tunisie, les sociétés s'étaient mises en mouvement pour réclamer le changement. Dans deux élections présidentielles rapprochées par le calendrier, samedi en Algérie et le mois prochain en Tunisie, les pouvoirs en place se sont assurés que rien ne change.

Journal de l'Afrique
Présidentielle en Tunisie : manifestations contre l'exclusion de trois opposants à Kaïs Saïed

Journal de l'Afrique

Play Episode Listen Later Sep 2, 2024 11:59


En Tunisie, seuls Kaïs Saïed et deux autres personnes ont été autorisés à se présenter à la présidentielle prévue le 6 octobre prochain. La Commission électorale a barré le passage à trois opposants, une décision largement critiquée par des manifestants à Tunis. Ils dénoncent un nouvel exemple de la répression exercée par le président sortant, à l'encontre de ses rivaux politiques.

Appels sur l'actualité
[Vos questions] Présidentielle en Tunisie : 3 candidats en lice dont le président Kaïs Saïed

Appels sur l'actualité

Play Episode Listen Later Aug 16, 2024 19:30


Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le bilan des talibans après trois ans au pouvoir en Afghanistan, les pourparlers pour un cessez-le-feu au Soudan et une nouvelle vente d'armement des États-Unis à Israël. Présidentielle en Tunisie : 3 candidats en lice dont le président Kaïs Saïed En Tunisie, trois candidats dont le président sortant, Kaïs Saïed, se feront face lors de la présidentielle d'octobre 2024. Pourquoi seulement trois candidatures ont été retenues ? Les candidats rejetés ont-ils une chance de faire valoir leurs recours ? Quelles sont les chances des deux opposants face au président sortant ? Avec Lilia Blaise, correspondante RFI à Tunis.  Afghanistan : trois années sous le régime des talibans Les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan depuis trois ans maintenant. Quel est le bilan de ces trois années, notamment sur le plan social et économique ? Comment la situation des femmes a-t-elle évolué sous le régime des talibans ? Avec Melissa Cornet, conseillère en plaidoyer humanitaire chez Care International, spécialiste de l'Afghanistan et du droit des femmes.  Soudan : le général al-Burhan rejette les pourparlers avec les FSR Les États-Unis ont organisé des pourparlers à Genève entre les Forces de soutien rapide du général Hemedti et l'armée régulière du général al-Burhan, mais ce dernier a refusé d'y participer. Pourquoi le général al-Burhan refuse-t-il de prendre part aux discussions contrairement au général Hemedti ? Cette absence peut-elle freiner les négociations sur un cessez-le-feu ? Quelle est la stratégie d'al-Burhan sur le plan diplomatique ? Avec Roland Marchal, chercheur au CNRS, basé à Sciences Po Paris, spécialiste de l'Afrique de l'Est.  États-Unis : une nouvelle vente d'armement conclue avec Israël Les États-Unis ont approuvé la vente de 20 milliards de dollars d'armement à Israël. Comment expliquer cet accord alors que, dans le même temps, le pays met en garde Israël sur ses attaques visant Gaza ? Cette nouvelle transaction peut-elle avoir des répercussions sur le camp démocrate en pleine campagne présidentielle ? Avec Olivier Richomme, professeur à l'Université Lyon II, membre du laboratoire Triangle, spécialiste des États-Unis.