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Nous commencerons le programme en passant en revue certains des gros titres de cette semaine. Nous commenterons tout d'abord les discussions des dirigeants du G7, qui envisagent d'imposer des sanctions sur le commerce des diamants de la Russie. Ensuite, nous parlerons des inondations meurtrières qui ont dévasté l'Émilie-Romagne, une région du nord de l'Italie, faisant au moins 14 victimes. Puis, dans la partie scientifique de notre programme, nous commenterons les résultats d'un rapport publié par Euronews la semaine dernière, qui fait état d'une augmentation de la consommation d'antidépresseurs à travers l'Europe. Enfin, nous reviendrons sur la décision de la ville de Glasgow de refuser d'afficher une publicité pour un restaurant italien représentant le David de Michel-Ange, en raison de sa nudité. Poursuivons avec la deuxième partie de notre émission, « Trending in France ». Nous parlerons de l'écriture inclusive qui a fait parler d'elle dans plusieurs universités françaises. Nous discuterons pour finir d'un concours de vin victime d'un canular, qui a décerné une médaille d'or à un vin à 2,50 euros. - Le G-7 envisage de sanctionner les exportations de diamants russes - Inondations meurtrières en Italie - La consommation d'antidépresseurs augmente en Europe - Une nouvelle polémique autour de la nudité du David de Michel-Ange éclate en Écosse - L'écriture inclusive au cœur des polémiques - Une bouteille de vin à 2,50 euros médaillée d'or par un concours international de vin
Des centaines de morts dans l'est de la République démocratique du Congo. Après des inondations hors normes, les rescapés décrivent une atmosphère de fin du monde dans le Sud-Kivu. Que pensez-vous de la prise en charge des sinistrés et de la réaction des autorités ? Comment mieux appréhender les phénomènes climatiques extrêmes ? Toute l'équipe attend vos appels.
durée : 00:19:49 - Journal de 18h - Les secours à l'œuvre dans le sud Kivu ne savent plus où donner de la tête. Les inondations ont dévasté des villages et tué plus de 400 personnes dans l'est de la République démocratique du Congo, dans une zone où étaient venus se réfugier des familles fuyant les violences.
durée : 00:03:10 - La chronique environnement - par : Camille Crosnier - Entre 1980 et 2019, les espèces exotiques invasives ont provoqué des dégâts d'un montant de 1208 milliards de dollars. Des pertes financières comparables aux catastrophes naturelles, alerte une nouvelle étude du CNRS.
Le niveau des inondations dans Burketown au Queensland est sans précédent, selon les autorités.
Le journal du 04/03/2023 avec principalement les inondations dans les territoires du nord, une manifestation en Grèce qui tourne violente après l'accident de train de cette semaine, et la France et l'Italie qui s'accorde (un peu) sur l'avenir des voitures thermiques en Europe.
Commémorations en Nouvelle-Galle du Sud, un an après les inondations qui avaient fait 5 morts dans la ville de Lismore.
Les dégâts sont importants à Madagascar qui a été balayée par le cyclone Cheneso. Des pluies diluviennes ont causé de nombreuses inondations et des glissements de terrain sur tout le territoire. La dépression s'éloigne de l'île, mais le cyclone tropical continue d'avoir une influence significative.
Au moins 55 personnes sont mortes mardi à Kinshasa dans des inondations provoquées par de fortes pluies, selon un bilan provisoire de la police. Ces inondations ont également causé d'importants dégâts matériels et submergé en début de matinée jusqu'aux grandes rues du centre de la mégapole d'environ 15 millions d'habitants.
Après que des inondations ont submergé de vastes étendues au Nigéria, les gens cherchent des réponses. Des pluies induites par le changement climatique ? Un réseau dUkraine : 3 intox autour de "mises en scène"'évacuation en mauvais état ? Explication avec nos Observateurs Layefa Oboh et Taiwo Ogunwumi. Première diffusion : 29 octobre 2022.
Depuis quelques années, le marché de l'assurance est bouleversé par les évènements climatiques de plus en plus répétés et de plus en plus intense, causant de multiples dégâts. Le coût des catastrophes naturelles mondiales atteint 110 milliards d'euros sur les dix premiers mois de 2022, selon les assurances Swiss Re. Parmi les innovations du marché de l'assurance, un nouvel outil se développe un peu partout en Afrique : l'assurance paramétrique. Un grand projet est en cours actuellement au Nigeria.
Au Nigeria, des inondations historiques ont fait au moins 600 morts et près de 2 millions de déplacés à travers le pays. En se retirant, l'eau a laissé des habitants désemparés, des champs dévastés et des routes complètement détruites. Cette catastrophe naturelle de grande ampleur porte un nouveau coup à l'économie nigériane, déjà fort mal en point. De notre correspondante à Lagos, Au pic de l'inondation, plusieurs personnes sont mortes noyées en essayant de rejoindre en pirogue l'État de Rivers pour se rendre ensuite à Port-Harcourt, la grande ville pétrolière du sud du Nigeria. Maintenant que l'eau s'est retirée, les camions mettent parfois des jours à passer sur les tronçons les plus abîmés. Yusuf, transporte du bétail depuis le nord du Nigeria. « Ça fait quatre jours que je suis là. Il y a des problèmes partout. Entre Warri et Port Harcourt, entre Benin City et Okene... Les routes ont été complètement détruites. » Augmentation des prix et pénuries d'essence Après les inondations, tous les prix ont augmenté et les pénuries d'essence sont de retour au Nigeria, y compris dans les régions pétrolifères du Sud-Est. David se tient à côté de son camion, le front ruisselant de sueur : « Ça fait plus de deux jours maintenant que je suis là, parce que la route est coupée, un poids-lourd s'est renversé... Je ne me suis pas lavé depuis quatre jours, je ne vous parle même pas de me brosser les dents. Ce n'est pas facile. Moi, je transporte des boissons en canette et de l'eau minérale. Évidemment, cette situation cause de très grosses pertes financières pour ma compagnie ! Moi, j'étais censé arriver le lendemain de mon départ, et là ça fait déjà quatre jours que je suis sur la route. Il y a même des voleurs qui ont attaqué les chargements ici ! » Une inflation qui dépasse les 21 % en octobre La route qui mène à l'université de Bayelsa a également été emportée par l'eau. Les passagers doivent quitter leur véhicule, traverser avec leurs sacs sur une passerelle de fortune, avant de monter dans une autre voiture. Andrew est chauffeur de taxi : « Nous, on dort là, au milieu des moustiques, pour ne pas rater les passagers ! Ils passent ici tard le soir, tôt le matin, on les attend ici pour les aider ! » Vu la situation, les prix de la nourriture continuent évidemment de grimper au Nigeria, alors que l'inflation générale dépassait déjà les 21 % au mois d'octobre. Peter n'a pas quitté sa chambre étudiante, depuis plus d'un mois. « Les prix ont vraiment explosé à Bayelsa, c'est devenu très très dur de survivre, il y a de l'inflation. Je me demande si les prix vont rester aussi élevés quand l'eau se sera entièrement retirée ? Avec 6 euros, tu ne peux même pas t'offrir un repas. Les gens profitent de la situation. Le riz a beaucoup augmenté et les vendeurs augmentent encore les prix. » De précédentes inondations meurtrières, en 2012, avaient coûté plus de 27 milliards de dollars à l'économie nigériane.
Les inondations dans la capitale tchadienne à partir de fin septembre ont obligé près de 150 000 personnes à quitter leurs maisons. Ces dernières semaines, les eaux ont commencé à se retirer, mais selon les experts, il est encore trop tôt pour que les sinistrés rentrent chez eux. De notre correspondant à Ndjaména, Assis devant sa tente au milieu de ses enfants et petits-enfants, Philippe, 60 ans, rabote sur un morceau de bois. Dans le camp de Toukra où il a été relogé suite aux inondations qui l'ont obligé à partir de chez de lui, il ne supporte pas la promiscuité et dit n'attendre que le retrait des eaux pour repartir chez lui, bien que sa concession soit située en zone inondable. Coumakoye, lui aussi, sait qu'il habite en zone inondable, mais il n'a pas vraiment le choix. « Il faudrait que Dieu nous trouve une solution, parce qu'à notre niveau, nous ne sommes que des êtres humains. Comment on va faire ? », se demande-t-il. ► À lire aussi : Inondations au Tchad : des conditions de vie difficiles pour les sinistrés « Désormais, le problème, ce n'est plus de combattre l'eau, mais apprendre à vivre avec » Obligés de dormir dans des conditions inconfortables, parfois séparés de leurs familles, la plupart des sinistrés n'attendent que le retrait des eaux pour rentrer chez eux. Mais c'est risqué, le gouvernement ne devrait pas les laisser faire, prévient l'architecte Merlin Totinon. « Pendant deux mois, une crue a envahi toute la zone, explique-t-il. Toutes les ordures qui étaient dans les rues, les latrines sèches qui ont aussi été inondées, ont dû rejeter toutes les matières fécales dans cette eau-là, qui a certainement envahi toutes les cours et toutes les maisons. Donc, même si l'eau se retirait, il y aura une situation sanitaire qu'il faudra d'abord traiter. » Ensuite, il faudra revoir les conditions pour construire à Ndjaména, surtout dans le 9e arrondissement qui est entre deux fleuves, conseille l'expert. « Avec le changement climatique, les crues vont être permanentes, avertit l'architecte. Pour le moment, on dit que c'est cyclique et que ce n'est pas grave. Mais ces crues reviennent tous les deux ans ! Quand un citoyen prend ses économies pour aller construire quelque part, il espère que ce soit un logement durable, il ne veut pas évacuer tous les deux ans et revenir ensuite. Je crois que désormais, le problème, ce n'est pas de combattre l'eau, mais apprendre à vivre avec. » Les ordres des architectes et des ingénieurs doivent être associés à la réflexion, pour mieux faire face à la situation. ► À lire aussi :Tchad: la difficile scolarisation des enfants victimes des inondations
Au Tchad, comment continuer à scolariser les enfants victimes des graves inondations de ces dernières semaines ? Rien que dans la capitale, près de 150 000 personnes ont été obligées de quitter leurs domiciles. Installés dans des camps de fortune, ces sinistrés manquent d'infrastructures sanitaires et scolaires. Mais dans les camps, on s'organise pour que les enfants continuent à aller à l'école. De notre correspondant à Ndjamena, C'est l'heure des classes dans cette école de fortune située en face du camp des sinistrés de Toukra. Dans une grande cour prêtée par un particulier, une dizaine de salles de classes ont été construites. Des enseignants recrutés grâce à l'Unicef et l'ONG Technidev tiennent les classes. Neuzerka Patience est le directeur de l'école : « Malgré les petites difficultés, on évolue bien avec les enfants, le niveau de compréhension est mieux, et les enfants eux-mêmes sont vraiment courageux. Malgré leur nombre, les enseignants se sont donnés à fond pour travailler avec ces enfants et tout se passe bien. » La plus grande partie des enseignants sont eux-mêmes des sinistrés, confirme Neuzerka Patience. C'est le cas de Djerassem Samuel qui a enseigne une classe de CP avec plus de 150 élèves : « Je suis venu ici à Toukra parce que ma maison est en plein dans l'eau. J'ai vu que les enfants sont sans éducation, beaucoup d'écoles sont encore dans l'eau. C'est pour cela que nous avons commencé », dit l'enseignant. ► À lire aussi : Inondations au Tchad: des conditions de vie difficiles pour les sinistrés Aller au-delà de l'ouverture de classe Sur presque tous les sites de sinistrés, de telles initiatives ont vu le jour. Pour le coordonnateur Sakal, Brahim Ousmane ouvrir les classes ne suffit pas : « Il faut vraiment des cantines scolaires et des manuels scolaires. Ils n'ont rien, ils sont venus avec rien. Là où ils sont, ils n'arrivent même pas à manger deux fois par jour », déplore Brahim Ousmane. Sur le site de Toukra, un groupe des jeunes volontaires aide les enseignants débordés à tenir les classes. Armbaye Providence fait partie des U report, les volontaires : « Nous encourageons les parents de leur permettre de venir à l'école chaque matin. Nous aidons aussi les enseignants à bien cadrer les enfants. Je transporte de l'eau pour remplir la jarre pour que les enfants puissent avoir de l'eau potable pour boire », explique la volontaire. Malgré les conditions difficiles, les élèves de cette école n'hésitent pas à entonner « Pour moi, la vie est facile, disait la petite hirondelle... »
Au Tchad, une partie de la capitale Ndjamena est sous les eaux depuis le mois de septembre. Face à la montée spectaculaire des eaux, de nombreux habitants ont été contraints de quitter leur domicile en abandonnant leurs biens. Pour les plus démunis qui n'ont pas pu louer ailleurs, des camps de fortune ont été dressés sur 15 sites à travers la capitale. Malgré les efforts du gouvernement et des organisations humanitaires, les conditions de vie dans les camps sont difficiles. De notre correspondant à Ndjamena, « On avait fait une digue, mais on a été dépassé. L'eau a débordé de l'autre côté, ça s'est enforcé. On a été dépassé et on a pris la fuite », raconte un habitant de Ndjamena du 9e arrondissement. Comme lui, ils sont près de 150 000 à avoir été obligés de partir à la hâte pour ne pas se noyer. C'est donc dans un grand dénuement que la plupart se sont retrouvés sous des bâches, dressées à la va-vite pour les plus chanceux, sinon sous des abris sommaires en pagnes et brindilles. À Toukra, un des 15 sites aménagés par le gouvernement pour environ 18 000 sinistrés, les plaintes fusent à la vue du micro : « J'ai [cherché] deux jours avant de pouvoir trouver le riz. Pour le reste, je n'ai pas trouvé », dit un rescapé. « C'est dur. Surtout pour nous les handicapés. Il fait froid et même pour la nourriture, nous n'avons été servis qu'une seule fois. Là, ils inscrivent les gens pour recevoir des sceaux, mais le temps que j'arrive, ils sont partis », déplore une sinistrée. ► À lire aussi : Tchad: après les inondations, les associations craignent des cas de paludisme et choléra « On essaie de privilégier les ménages les plus vulnérables » Sous la tente qui lui sert de bureau, Mme Mah Aminata reçoit les acteurs humanitaires et enregistre les doléances. Mais elle explique que l'urgence ne permet pas de répondre à tous en même temps : « On ne distribue que ce qu'on reçoit. On ne peut pas distribuer ce qu'on n'a pas reçu », prévient Mah Aminata. « Si les couvertures arrivent en quantité insuffisante, on essaie de privilégier les ménages les plus vulnérables, c'est-à-dire les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les personnes âgées puis les personnes handicapées. Ce sont ceux-là qui sont le plus privilégiés par rapport aux autres personnes. » La communauté des humanitaires qui peine à mobiliser les financements fait aussi face à d'autres défis. « Il y a certains produits qui sont difficiles à acheter sur le marché, en l'occurrence les moustiquaires », explique Dr Ahmed Aïda, chef des urgences à Unicef Tchad. « Ce sont des produits que l'on doit importer comme les médicaments. Cela prend beaucoup de temps et il faut se préparer en avance pour acquérir ces produits », ajoute-t-il. Chaque jour, les sites se transforment au fur et à mesure que les appuis arrivent en attendant que les eaux ne se retirent.
Au Nigeria, des inondations historiques ont fait au moins 600 morts et près de deux millions de déplacés à travers le pays. Le Nigeria avait aussi fait face par le passé à d'autres épisodes similaires, notamment en 2012. Beaucoup d'observateurs reprochent donc aux autorités de ne pas s'être préparées et d'être intervenues trop peu et trop tard. De notre correspondante à Lagos, Les populations du delta du Niger sont habituées aux crues saisonnières, qui nourrissent leurs terres et permettent aux poissons de se multiplier. Mais les inondations de cette année ont détruit leurs cultures et mis en péril les activités autour du fleuve. À Yenagoa, la capitale de l'État de Bayelsa, Alagoa Morris, de l'ONG Environmental Rights Action, estime que la mauvaise gouvernance a aggravé les effets du réchauffement climatique. « Cette inondation a été causée en bonne partie par l'ouverture du barrage de Lagdo, au Cameroun. Oui, le réchauffement climatique a joué un rôle, mais ce lâcher d'eau a aggravé la situation. Lorsque cette retenue a été construite au début des années 80, il y a eu un accord avec le Nigeria, qui devait ériger son propre barrage de l'autre côté de la frontière. Le barrage de Dasin Hausa devait réguler la montée des eaux en cas d'ouverture des vannes du côté camerounais. Sauf que ce projet a été abandonné juste avant que le chantier ne soit terminé ! » Le ministre nigérian des Ressources hydriques a démenti et expliqué que les fortes pluies étaient la cause principale des inondations. Jim Dorgu, le président de la Mac-Jim Foundation, reproche quand même au gouvernement de n'avoir tiré aucune leçon des inondations de 2012 qui avait fait près de 2 millions de déplacés au Nigeria. « C'était une situation très similaire, mais il n'y a aucune données disponibles ! Combien sont morts ? Combien ont été touchés ? Rien ! En 2012, il y a déjà eu des morts lorsque des pirogues ont fait naufrage. Pourtant, aucune mesure n'a été prise, aucune préparation, comme la distribution de gilets de sauvetage par exemple, dénonce-t-il. On aurait pu construire des bâtiments sur pilotis pour accueillir les déplacés. Au lieu de quoi on les met dans les écoles primaires. Mais qui nous dit que celles-ci ne seront pas aussi submergées la prochaine fois ? Il faut éduquer les gens avant que ça se reproduise ! » Alors que les Nations unies viennent de débloquer 10 millions et demi de dollars pour venir en aide aux sinistrés, Success Jimmy Ebi, une chercheuse qui travaille aussi pour la Mac-Jim Foundation, met en garde contre les détournements et la corruption. « C'est bien de débloquer des fonds pour les victimes, mais il faut qu'il y ait un suivi pour que celles-ci en bénéficient vraiment, estime-t-elle. Il y a toujours des gens qui essaient d'accumuler du matériel d'urgence, pour essayer de le revendre plus cher après la crise. » Des voix se sont élevées au sein même de l'Assemblée Nationale pour dénoncer le détournement systématique de l'argent alloué au fond écologique d'urgence, mis en place dès 1981 pour faire face aux événements climatiques extrêmes au Nigeria. ► À écouter aussi : Inondations au Nigeria: les agriculteurs durement touchés [2/3] Inondations au Nigeria: les sinistrés restent livrés à eux-mêmes
Au Nigeria, des inondations historiques ont fait au moins 600 morts et près de deux millions de déplacés à travers le pays. Les communautés établies le long du fleuve Niger et de ses affluents ont presque tout perdu et notamment leur moyen de subsistance, leurs cultures vivrières, ravagées par les eaux juste avant la récolte. De notre correspondante à Lagos, Quelques sacs remplis de racines de manioc, c'est tout ce que les agricultrices ont pu sauver, autour de la rivière qui traverse la ville d'Otuoke. Les femmes se sont installées au bord de la route pour essayer de vendre cette maigre récolte. « Regardez-moi, je n'ai même plus de vêtements à me mettre sur le dos. Voyez mon matelas, nous dormons sur la route ! Nous avons tout perdu, toutes nos réserves nourriture. Nous nageons pour récolter notre manioc, on entre dans l'eau avec nos sacs, on le récolte sous l'eau puis on nage péniblement pour revenir ici ! », explique l'une d'entre elles. À quelques kilomètres de là, sur la ferme de Chief Inetimi Oru, les dégâts se chiffrent en milliers d'euros. Le vieil homme a perdu cinq hectares de plantains et deux hectares de manioc. Lui et sa femme ont passé plusieurs jours à essayer de sauver leurs 7 500 poules et poulets de la noyade, mais une mystérieuse maladie les a finalement emportés, en plein pic de l'inondation. « Mon voisin m'a informé qu'ils commençaient à perdre ses volailles. Et quand ça a commencé ici aussi, je me suis dit "Oh ! Les problèmes arrivent !" Les professionnels parlent d'une grippe aviaire, mais je n'y crois pas. J'ai l'impression que ce qui a pu tuer ces poulets, ce sont plutôt les moustiques. Et puis il était impossible de trouver de la nourriture pour eux dans la région, puisque les routes étaient complètement coupées, donc on faisait ce qu'on pouvait pour les nourrir. Ensuite, notre puits est complètement submergé par l'eau. Donc c'est très difficile d'avoir de l'eau qui ne soit pas toxique. Mais je n'avais pas le choix, c'est celle-là que j'ai donné à boire à mes poulets », raconte-t-il. Cette catastrophe a évidemment fait bondir les prix de la nourriture dans la région et pourrait mettre encore plus de Nigérians dans une situation d'insécurité alimentaire. Matthias Schmale, le coordinateur des affaires humanitaires au Nigeria, était en visite dans la région de Bayelsa : « Nous, les Nations unies, nous estimons qu'il y avait plus de 19 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire au Nigeria, avant même ces inondations. Je pense qu'il est trop tôt pour spéculer sur les chiffres qu'on aura après cette catastrophe qui a détruit de nombreuses fermes... Mais les cultures qui étaient sur le point d'être récoltés sont effectivement détruites, donc c'est sûr qu'il y aura des gens qui auront faim dans les deux prochains mois à cause de ça. » Les inondations ont détruit plus de 500 000 hectares de cultures à travers tout le Nigeria. ► À lire aussi : Inondations au Nigeria: les sinistrés restent livrés à eux-mêmes
Au Nigeria, des inondations ont fait au moins 600 morts et près de deux millions de déplacés à travers le pays. Plusieurs semaines après le pic de la crise, l'eau n'est toujours pas complètement redescendue, et de nombreux déplacés sont totalement livrés à eux-mêmes, malgré le risque sanitaire. Dans l'État de Bayelsa, dans le delta du Niger, les rivières sont entièrement sorties de leur lit et ont tout envahi. De notre correspondante dans la région, Les déplacés ont trouvé refuge où ils ont pu – sur une route restée sèche, ou bien sur les gradins en plastique qui entourent le square Dame Patience Jonathan, à Otuoke. Lorsqu'elle veut quitter cet abri pour rejoindre la route, Stella monte à bord d'une pirogue en bois pour ne pas se mouiller les pieds : « On était en train de dormir quand l'eau a envahi notre maison, raconte-t-elle. Nous avons dû nous enfuir en pleine nuit et grimper jusqu'ici. Il y a beaucoup de moustiques qui nous piquent et nous empêchent de nous reposer. Nous n'avons ni gaz, ni kérosène, et on doit utiliser l'eau de l'inondation, même pour boire ! Il n'y a pas d'eau fraiche. » ► À lire aussi : Inondations au Nigeria : dans le delta du Niger, le désarroi des victimes encore sous l'eau En plus du risque de paludisme, les inondations ont provoqué une recrudescence du choléra, qui a tué au moins 465 personnes et affecté 18 000 autres depuis le mois de janvier au Nigeria, selon l'ONU. La maison de Zoé Christian est encore complètement submergée, elle vit pour l'instant dans un immeuble voisin : « Nous n'avons reçu aucune aide. On utilise l'eau qui a envahi notre cour pour nous laver, faire la vaisselle. L'eau est montée si vite... on n'a rien pu sauver. » Les autorités de l'État de Bayelsa ont ouvert un camp au centre de la capitale régionale de Yenagoa, mais la plupart des sinistrés ont dû se débrouiller par leurs propres moyens. « Quelqu'un nous a conseillé de construire une plateforme en bois à l'intérieur de notre maison, pour protéger nos affaires, explique James, un professeur à l'université d'Otuoke. Mais au bout de deux jours, tout s'est effondré et toutes nos affaires sont tombées dans l'eau. Mes livres, nos vêtements, notre nourriture... Moi, ma femme et mes enfants avons dû partir dormir ailleurs, mais l'eau est arrivée là-bas aussi. Nous nous sommes encore déplacés, mais là aussi ça a été inondé ! Nous en sommes au troisième endroit. » ► À lire aussi : Inondations au Nigeria : les autorités conspuées pour leur manque de préparation Dans cette région pétrolifère, l'inondation a répandu un peu partout le pétrole brut échappé des oléoducs endommagés. James espère trouver une nouvelle location pour sa famille, dans une zone moins exposée. Mais pour ses voisins, la question ne se pose même pas : « Beaucoup de gens calculent par rapport aux grandes inondations de 2012 et ils se disent que ça n'arrivera pas avant au moins dix ans. Mais moi, j'essaie de leur dire que c'est une conséquence du changement climatique, et donc que ça peut arriver de nouveau dès l'année prochaine ! » Près de deux millions de personnes ont été déplacées par les inondations au Nigeria, dont au moins 840 000 enfants selon l'Unicef. ► À lire aussi : Inondations au Nigeria : « Plus fréquentes et plus sévères avec le réchauffement climatique »
Parmi les victimes des dérèglements climatiques, la région de Durban, située sur la façade est de l'Afrique du Sud, régulièrement frappée par les inondations. Celles d'avril dernier ont été particulièrement meurtrières, avec plus de 440 personnes décédées. En prévision de futures catastrophes, la municipalité et l'une des universités de la ville veulent s'inspirer d'un travail mené avec un quartier informel pour essayer de préparer au mieux les populations. De notre envoyée spéciale à Durban, Le bidonville de Quarry Road s'est développé sur les berges d'une rivière au nord de la ville. Déjà touchée par les inondations de 2019, la zone a vu de nouvelles maisons en tôle être emportées par celles de cette année. Nomandla, 35 ans, est encore très émue lorsqu'elle contemple le trou où se trouvait sa construction : « Ça, c'était le passage de ma maison, là où vous voyez les tuyaux arrachés, là-bas », indique-t-elle. « C'était vraiment un jour horrible. On a juste pu prendre nos documents avant de fuir. Et au matin, tout était parti. » ► À lire aussi : Afrique du Sud: après les inondations, Durban évalue les dégâts Cependant, les inondations d'avril n'ont pas fait de victimes directes dans le bidonville. Alors que l'université du KwaZulu-Natal étudie depuis une dizaine d'années les relations de cette communauté avec la rivière, un système d'alerte a vu le jour, grâce à des données fournies par la municipalité. Et des résidents qui travaillent avec les chercheurs, comme Zandile, ont pu avertir leurs voisins : « Surtout les gens qui habitent sous ce pont, on leur a dit qu'il fallait qu'ils aillent dans un endroit sûr. S'il n'y avait pas eu ce système, beaucoup plus de personnes seraient allées se coucher chez elles et seraient mortes dans leurs maisons. Plus on a de connaissances autour des inondations, plus on peut faire preuve de prudence. » Des inondations qui vont se répéter à l'avenir Le service météorologique national avait pourtant lui aussi sonné l'alarme, mais si un travail en amont n'a pas été fait auprès des populations vulnérables, elles ne sauront pas comment réagir. Pour Cathy Sutherland, de l'université du KwaZulu-Natal, c'est cet échange avec les communautés qui doit faire partie de la solution pour l'avenir : « On a déjà observé, auparavant, à Durban, par exemple lors des émeutes, comment dans de nombreux quartiers les communautés se sont organisées et ont protégé la ville. Mais on ne se repose pas suffisamment sur ça, car on ne construit pas de partenariats entre ces initiatives communautaires et les autorités locales. » Selon le World Weather Attribution, des événements comme celui d'avril dernier sont amenés à être plus fréquents et plus intenses dans la région, à cause du dérèglement climatique. Se pose donc aussi la question du déménagement des habitants des zones à risque. Mais pour Nomandla, c'est un point difficile à résoudre : « Ce n'est pas évident de quitter ce quartier informel, parce que c'est tout ce qu'on peut se permettre. C'est près du centre, près des écoles, et le prix des transports pour aller en ville est abordable. » La municipalité et l'université souhaitent désormais étendre ce travail d'alerte et de sensibilisation des habitants à d'autres zones à risque.
Inondations, feux, sécheresse, les effets du dérèglement climatique causent déjà des dégâts qui ont un coût humain et économique. Alors que l'Egypte, qui accueille la COP 27, se bat contre le manque d'eau, le Pakistan ou l'Europe ont été en proie à des épisodes d'inondations. Pour « La Story », le podcast d'actualité des « Echos », Pierrick Fay et ses invités posent la question de la facture du réchauffement de la planète.Vous souhaitez prendre la parole et nous aider à poursuivre le développement de nos podcasts et plus largement des services « Les Echos » ? Nous vous invitons à rejoindre notre panel de lecteurs pour partager très prochainement votre opinion sur nos podcasts en suivant ce lien.La Story est un podcast des « Echos » présenté par Pierrick Fay. Cet épisode a été enregistré en novembre 2022. Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invités : Amélie Laurin (journaliste au service Finance des « Echos ») et Richard Hiault (grand reporter aux « Echos »). Réalisation : Willy Ganne. Chargée de production et d'édition : Michèle Warnet. Musique : Théo Boulenger. Identité graphique : Upian. Photo : Simon LAMBERT/HAYTHAM-REA. Sons : Franceinfo, TF1, France 24, Ouest-France, L'Obs, 20 Minutes, Euronews, BFM TV. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Inondations, sécheresses, cyclones, montée du niveau de la mer... Les îles de la mer des Caraïbes ou du Pacifique font partie des plus vulnérables au changement climatique. Réunies au sein d'un groupe uni, elles ont bien l'intention de se faire entendre durant cette COP africaine. Nous irons dans le Pacifique sud, aux îles Fidji où la santé et la sécurité alimentaire des 870 000 habitants sont déjà impactées. Leur stratégie ? Renouer avec les modes de vie ancestraux. C'est un reportage de Cléa Broadhurst. Avec Alexandre Magnan, docteur en géographie et chercheur sénior « adaptation au changement climatique » à l'Iddri. Il nous expliquera l'ampleur des menaces qui pèse sur ces petits États insulaires.
La ville des Gonaïves, en Haïti, est régulièrement inondée lors de la saison des pluies. Bordée de collines, les eaux de pluie se déversent en contrebas car le manque d'arbres et l'érosion des sols empêchent l'infiltration des eaux dans le sol. Un groupe d'agronomes pense avoir trouvé une solution, en reboisant ces collines. Quelques minutes de pluie suffisent à transformer certains quartiers des Gonaïves, en Haïti, en mare. Entourée de collines, aussi appelées « mornes », la cité de l'indépendance est souvent inondée lors de la saison des pluies. Aucun arbre de pousse sur ces mornes : celui de Biénac, le plus proche de la ville, est aussi touché par une importante érosion : son sol ne retient pas les eaux de pluie qui se déversent, et les cailloux, le sable, la boue qu'elle transportent bouchent les canaux d'évacuation. Alors un groupe de jeunes agronomes a l'intention de reboiser cette colline... Notre correspondant Ronel Paul les a rencontrés. Reportage. États-Unis : Donald Trump perd un soutien de poids Le décompte des voix se poursuit dans deux États, l'Arizona et le Nevada, trois jours après les élections de mi-mandat. Si le partage du pouvoir au Congrès reste incertain, il n'y a définitivement pas eu de « vague rouge » républicaine. Pour la presse américaine, Donald Trump en est le responsable. « Il est temps pour Trump d'abandonner la politique », lit-on par exemple dans le New York Post, tabloïd appartenant à la famille Murdoch, autrefois soutien de l'ex-président républicain. « Trump est le plus grand perdant du parti républicain », titre encore le Wall Street Journal, propriété également du groupe de médias conservateurs. ► À lire aussi : États-Unis: les médias du groupe Murdoch se détournent de Donald Trump Au Chili, détricoter les stéréotypes de genre Au Chili, un collectif d'hommes se rencontre régulièrement... pour tricoter. Dans ce pays conservateur, où trois personnes sur dix pensent que la masculinité « traditionnelle » est menacée, c'est-à-dire l'image de l'homme fort, puissant, qui ne pleure jamais, difficile d'accepter de voir des hommes prendre une aiguille et une pelote de laine. Ce collectif organise des ateliers, des conférences ou encore des performances, en public... notre correspondante a rencontré ces hommes engagés lors d'un après-midi « tricot » dans un parc du centre de Santiago. Reportage. Et à la Une du Journal d'Outre-mer La 1ère : La lune de miel entre la compagnie Air Belgium et les Antilles va bientôt se terminer…
Si le Pakistan n'est responsable que de moins de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, il figure parmi les pays les plus touchés par les événements météorologiques extrêmes dus au dérèglement climatique. Des pluies diluviennes s'y sont abattues cet été lors d'une mousson exceptionnelle. En quelques semaines, un tiers du pays s'est retrouvé sous les eaux, deux millions d'habitations ont été détruites et 1 700 personnes ont été tuées. En tout, 33 millions de personnes ont été touchées, soit un habitant sur sept. Reportage de Shahzaib Wahlah et Sonia Ghezali, avec la collaboration de Sameer Mandhro.
durée : 00:04:09 - Chroniques littorales de José-Manuel Lamarque - par : Jose Manuel Lamarque - Le week-end dernier, quelques semaines après la tempête Fiona qui a causé de gros dégâts, des pluies diluviennes se sont abattues samedi et dimanche dernier sur plusieurs communes de la Guadeloupe, provoquant des inondations et des glissements de terrain...
JUSQU'OÙ IRONT LES ACTIVISTES DU CLIMAT ? – 07/11/22 PASCAL CANFIN Député européen et Président de la Commission environnement du Parlement européen La COP 27 s'est ouverte, dimanche, à Charm el-Cheik, en Egypte, pour deux semaines de négociations sur le climat. Plus de 40 000 personnes de 196 pays – dirigeants, négociateurs et société civile – y sont attendues. Du côté de la France, c'est en élève « exemplaire » de la lutte contre le changement climatique qu'Emmanuel Macron entend s'exprimer lundi à la COP27 en Égypte, avant d'enchaîner les rendez-vous pour afficher son bilan environnemental, face à des militants déjà déçus par ce début de quinquennat. Lors d'une rencontre sur place avec des jeunes, le président a affirmé : « Il faut qu'on ait les États-Unis et la Chine qui soient vraiment au rendez-vous », car les Européens sont « les seuls à payer ». Il faut donc « mettre la pression sur les pays riches non européens, leur dire “vous devez payer votre part” » pour aider les pauvres face au changement climatique, a-t-il ajouté. Inondations historiques au Pakistan, canicules à répétition en Europe, ouragans, incendies, sécheresses… Le combat pour le climat est une « question de vie ou de mort, pour notre sécurité aujourd'hui et pour notre survie demain », insistait récemment le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. La question du financement des dégâts inévitables déjà causés par le changement climatique va être abordée lors de la COP27, selon l'agenda adopté dimanche par consensus. Les pays pauvres et vulnérables, peu responsables du réchauffement mais très exposés à ses conséquences dévastatrices, insistaient depuis des mois pour que cette question des « pertes et dommages » (ou préjudices) soit officiellement inscrite à l'ordre du jour de la COP, ce à quoi les pays riches étaient très réticent… L'action climatique n'a jamais été aussi urgente, et pourtant le contexte géopolitique fait courir le risque d'une relégation de ces enjeux cruciaux au second plan. Alors, que faut-il attendre de cette COP ?quels sont les enjeux de la COP 27 ? Comment se déroulent les négociations ? Quelles sont les marges de manoeuvre sur place ? Pascal Canfin sera l' invité de Caroline Roux et reviendra sur les enjeux de cette COP 27 pour faire face à l ‘urgence climatique .
Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur la planète, selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale, publié à l'ouverture de la COP27. Près de 40 000 personnes venues de 196 pays se réunissent, cette semaine, à Charm el-Cheikh en Égypte pour cette 27è conférence des Nations unies sur le climat. L'objectif de ce rendez-vous incontournable : accélérer la lutte contre le réchauffement, mais aussi venir en aide aux pays les plus sévèrement touchés par les conséquences de cette hausse des températures. Pour la première fois, cette année, la question de l'impact de la crise climatique sera centrale dans les discussions. Inondations dévastatrices, canicules, sécheresses, les dégâts causés affectent en priorité les pays les moins responsables du réchauffement, et ils réclament réparation. Décryptage avec : David Levaï, chercheur associé à la Fondation des Nations unies à Washington et à l'Iddri (Institut du Développement durable et des Relations internationales).
Plus de 110 dirigeants sont attendus à la COP27 en Égypte. L'ONU tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme car les promesses des États ne sont pas suffisantes et mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 2,5 degrés à la fin du siècle. Inondations dévastatrices au Pakistan, sécheresses historiques et cyclones en série en Afrique : les pays les plus pauvres sont les plus exposés au dérèglement climatique alors qu'ils émettent bien moins de gaz à effet de serre que les riches.
EXPERTS FRANÇOISE VIMEUX Climatologue – Directrice de recherche à l'IRD NICOLAS BOUZOU Économiste – Directeur fondateur du cabinet de conseil Asterès FRÉDÉRIC DENHEZ Journaliste – Spécialiste des questions environnementales AUDREY GARRIC Journaliste au service Planète – « Le Monde » La 27e conférence des Nations unies sur le climat (COP27) s'ouvre demain, et jusqu'au 18 novembre, à Charm el-Cheikh, en Egypte. Les représentants de près de 200 pays doivent y renforcer leurs engagements et cesser les promesses non tenues pour espérer limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle d'ici la fin du siècle. Mais cet objectif, fixé par les accords de Paris en 2015, apparaît de plus en plus illusoire. Publication après publication, les rapports du GIEC se ressemblent et démontrent que cela semble désormais quasiment impossible. Alors que la moyenne des températures planétaires est d'ores et déjà de +1,2 °C, les conséquences du réchauffement climatique sont là. Et elles sont dramatiques. Inondations gigantesques, incendies, élévation rapide du niveau des mers et des océans... Les cataclysmes se multiplient. D'après les scénarios les plus optimistes, nous devrons affronter une augmentation de +2,4 °C. La situation actuelle est d'autant plus inquiétante que le chinois Xi Jinping, dirigeant du premier pays pollueur de la planète, ne se rendra pas en Egypte. La jeune génération, elle, ne croit pas du tout à ces promesses. Sa figure la plus médiatique, l'activiste suédoise Greta Thunberg, estime que toutes ces conférences ne sont que du green washing, de la communication visant à se donner bonne consience. De plus en plus de jeunes se tournent vers l'action radicale pour essayer d'enrayer la catastrophe annoncée. Dans les Alpes, les conséquences du réchauffement climatiques sont déjà visibles. Dans les stations de ski, la neige maque de plus en plus. Et la situation ne devrait pas aller en s'arrangeant dans les années à venir. C'est ce que pointe du doigt l'étude Climsnow, réalisée en collaboration entre Météo France, l'Inrae et Dianeige. Son objectif est de quantifier "la fiabilité de l'enneigement, sa variabilité et la capacité de chacune des stations à maintenir son exploitation". 106 stations françaises ont été étudiées. Les résultats ont été présentés en janvier aux professionnels du secteur et aux élus. Le constat est clair : entre un et quatre degrés supplémentaires d'ici 50 ans et jusqu'à 40% de neige en moins dans certaines stations. Si ces projections sont pessimistes, certains élus veulent positiver et misent sur la neige artificielle. Mais tout le monde ne partage pas cet avis. Pour d'autres, l'adaptation ne rime pas forcément avec la neige de culture. Il vaudrait mieux selon certains abandonner l'activité de sport de glisse et opérer une transition totale permettant à une activité économique de continuer malgré la fonte des glaces. Entre élus et écologistes, le débat est parfois tendu. L'Inde, en plus du réchauffement climatique, est frappé par un autre fléau : le plastique. Le pays génère environ 4 millions de tonnes de plastique par an, dont un tiers n'est pas recyclé et finit dans divers cours d'eau ou décharges, parfois consommé par des animaux sauvages. La moitié de ces détritus provient d'articles à usage unique. Une réalité que l'exécutif espère endiguer. Le gouvernement indien a en effet interdit depuis le 1er juillet plusieurs plastiques à usage unique pour lutter contre les déchets qui asphyxient les rivières et empoisonnent la faune et la flore. La mesure couvre la production, l'importation et la vente d'objets tels que les pailles et les gobelets en plastique, ainsi que les emballages des paquets de cigarettes. Mais les entreprises de l'industrie du plastique, qui emploient des millions de personnes dans le pays, objectent que les alternatives sont coûteuses. De plus, le pays importe également massivement ce matériau de l'étranger. Il est devenu l'une des décharges du monde, engendrant de nombreux problème de santé pour la population. La COP27 qui démarre demain en Egypte permettra-t-elle de limiter le chaos climatique et ses conséquences funestes pour l'humanité ? Avec la fonte des glaces, quel avenir pour nos stations de sport d'hiver ? Comment lutter contre les déchets plastiques ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
Au menu de l'actualité :Les besoins de millions de personnes augmentent en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale après les récentes inondationsL'ONU inquiète d'un regain d'assassinats ciblés par Israël dans les territoires palestiniens occupésSyrie : le droit des familles de connaître le sort des êtres chers disparus pendant le conflit. Présentation : Jérôme Bernard
L'ouragan Ian a frappé les côtes de la Floride mercredi après-midi. Ses vents violents, ses pluies torrentielles ont déjà cause des inondations "catastrophiques" et des coupures de courant généralisées. Des images de la chaîne MSNBC montraient des rues complètement inondées et les voitures flottant au gré du courant.
L'ouragan Ian a frappé les côtes de la Floride mercredi après-midi. Ses vents violents, ses pluies torrentielles ont déjà cause des inondations "catastrophiques" et des coupures de courant généralisées. Des images de la chaîne MSNBC montraient des rues complètement inondées et les voitures flottant au gré du courant.
Selon les autorités centrafricaines et la Croix-Rouge, les inondations de juillet et août à Bangui auraient fait entre 20 000 et 25 000 sinistrés. Beaucoup se trouvent toujours dans la précarité, soit dans les décombres de leur maison, chez des proches ou dans des églises et des écoles de quartier. Rencontre avec des sinistrés dans le 6e arrondissement de la capitale, à l'occasion d'une distribution d'aide humanitaire. De notre envoyé spécial à Bangui, « Quand il a plu, l'eau est venue et est entrée dans ma maison. J'ai trouvé une planche, j'ai mis ma famille dessus et je les ai poussés en nageant. » Une fois de plus, Gbomango Legrand, secrétaire général de la Croix-Rouge du 6e arrondissement, se trouvait aux premières loges pour voir les pluies diluviennes ravager son quartier, laissant une dizaine de corps sans vie. S'il a pu regagner sa maison, rongée par les infiltrations, pour d'autres, il ne reste plus rien. « Le canal était déjà plein, l'eau a débordé, et aujourd'hui la maison est très abîmée. La télévision, les cahiers, tout est parti… Je suis avec ma femme et mes sept enfants. La Croix-Rouge nous a donnés des bâches, on les a attachées et on dort dessous », raconte Brice. Face à des inondations de plus en plus fréquentes, certains demandent des solutions. « L'aide que nous avons reçus jusque-là ne suffit pas à atténuer nos souffrances, regrette Jean-Noël, qui dort sous une bâche chez un ami. Il nous faut des matériaux pour reconstruire nos maisons, et puis il faut des travaux pour faire des canalisations et évacuer les eaux. » ► À lire aussi : Centrafrique: la Croix-Rouge au secours des sinistrés des inondations de l'été Les causes de ces inondations sont bien connues, rappelle David Angbaga, président du comité local de la Croix-Rouge : « Les collectes des ordures ne sont pas faites normalement. Les gens versent les déchets dans les caniveaux et autres. Tout ça, ça bouche les canaux d'évacuation d'eau pour aller vers l'Oubangui. » Les autorités reconnaissent les problèmes d'urbanisme et disent réfléchir à des solutions pérennes. « Il y a également certaines personnes qui sont parties s'installer ou ont construit des maisons d'habitation dans des zones marécageuses, inondables, observe Auguste Malogolo, directeur de l'action humanitaire au ministère du même nom. Il faudrait les sensibiliser. Et le gouvernement est en train de voir dans quelles mesures relocaliser ces personnes qui se sont installées dans ces zones marécageuses. » Le gouvernement a récemment validé une stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes et d'adaptation au changement climatique, afin de mettre en place une coordination plus efficace et plus rapide de la réponse humanitaire.
durée : 00:10:03 - Journal de 18h - Une personne est décédée en Guadeloupe, sur le passage de la tempête Fiona. Les pluies diluviennes ont fait des ravages, en particulier à Basse-Terre.
durée : 00:10:03 - Journal de 18h - Une personne est décédée en Guadeloupe, sur le passage de la tempête Fiona. Les pluies diluviennes ont fait des ravages, en particulier à Basse-Terre.
Le 31 juillet dernier, 29 morts et plus de 5 000 déplacés étaient enregistrés après de fortes inondations et coulées de boue dans la région du mont Elgon, à l'est de l'Ouganda. Plus d'un mois plus tard, les populations affectées cherchent encore des solutions pour se protéger des eaux, dans une région où les risques d'inondations et de catastrophes naturelles s'accentuent.
Cet été, les précipitations ont atteint des niveaux records à Banjul et poussé des milliers de personnes à quitter leur domicile temporairement. Les autorités gambiennes ont lancé des grands travaux de rénovations du système d'écoulement des eaux il y a trois ans, mais les rénovations peinent à convaincre du côté des habitants. De notre correspondant à Banjul, Dans le centre de Banjul, au marché Albert, Olimatou Jallow, vendeuse de 45 ans, nous montre les dégâts que les dernières inondations ont provoquées sur son étal. « La plupart de nos produits ont été abîmés parce qu'on les pose sur le sol, depuis j'ai emprunté une table pour pouvoir mettre mes affaires dessus. Si j'avais un autre business, je quitterais Banjul », dit Olimatou Jallow. Devant son échoppe, la petite ruelle a été défigurée par le passage de l'eau. De l'autre côté de Banjul, le long de la tobacco road, l'un des quartiers les plus touchés par les inondations cet été, Saine Demba, 75 ans, se remémore le moment où l'eau a envahi sa maison : « Cette fois-ci il n'y avait pas tellement d'eau, mais l'eau ne pouvait pas sortir par les canalisations. L'eau s'est infiltrée dans la maison, et c'était impossible de la faire sortir, elle continuait d'entrer. » Des remplacements tardifs Un peu plus loin, sur l'une des principales routes de la ville, une canalisation est éventrée et vidée par des ouvriers. L'ingénieur chargé de la supervision du projet pour le ministère des travaux publics, Matar Ceesay, explique : « Nous sommes actuellement sur la route de box bar où les travailleurs enlèvent les débris et réalise le désensablement des canalisations. » Ici, comme sur la plupart des grands axes de Banjul, la route a déjà été rénovée et les canalisations sont vidées et nettoyées. Mais ce qui a posé problème lors des pluies record cet été, ce sont les stations de pompages des eaux. Sur le polder de la bond road au sud de Banjul, a plupart des eaux de pluies sont censées converger, avant d'être déversées vers la mer. Mais ici le remplacement des pompes vétustes est arrivé trop tard. « Nous avions prévu d'installer les nouvelles pompes pour la fin du mois d'août, mais malheureusement, les pluies sont arrivées plus tôt, et les pompes n'étaient pas encore installées », avance Matar Ceesay. Des erreurs qui passent mal Les pompes en question ont depuis été installées, et permettent actuellement d'évacuer près de 2 millions de litres d'eau par heure. Mais du côté associatif, cette erreur de calendrier passe mal. Amadou Wurry Jallow fait partie du collectif ARR Banjul, un groupe de jeunes qui luttent pour la préservation de la capitale. Pour lui, « ce n'est pas le résultat des pires pluies que nous ayons vécues dans notre histoire, c'est à cause du blocage du polder que nos communautés ont vécu les pires inondations de leur histoire », souligne Amadou Wurry Jallow. Initialement prévue pour 2022, la fin des travaux a été replanifiée en 2024. Le coût total du chantier à ce jour est autour des 26 millions de dollars.
Gabrielle Anctil se demande s'il est possible d'être allergique au crocodile; Charles Prémont nous explique ce qui se produit avec l'eau qui s'échappe de la Terre vers l'espace; Matthieu Dugal s'entretient avec Isabelle Michaud, créatrice de la maison de parfum Monsillage, et Caroline Cormier, enseignante de chimie au Cégep André-Laurendeau, pour comprendre pourquoi le parfum de certaines fleurs ne peut être recueilli; et Véronick Raymond nous présente les travaux de recherche d'Ophélie Tousignant, une étudiante en génie à l'Université de Sherbrooke qui fabrique des récifs de déchets et de bactéries pour lutter contre la contamination et les inondations dans la partie urbaine des cours d'eau.
durée : 00:42:05 - Un jour dans le monde - par : Marie Claude PINSON - Ce soir, direction le Pakistan meurtri par une mousson hors norme, où les critiques qui visent le gouvernement se multiplient dans un pays déjà en pleine crise économique, politique et humanitaire. - réalisé par : Tristan Gratalon, Nathalie POITEVIN
Cette catastrophe est considérée comme une conséquence directe du réchauffement climatique engendré par les émissions des pays riches. D'où la demande pressante du gouvernement d'Islamabad. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies qui sera sur place en fin de semaine, a très vite évoqué une « catastrophe climatique ». Une catastrophe apocalyptique : le tiers du pays est sous les eaux après les pics de canicule et de sécheresse du printemps. Ces moussons meurtrières, alimentées entre autres par la fonte ultra rapide des nombreux glaciers du Pakistan, sont loin d'être terminées. Un nouveau déluge de précipitations est annoncé pour la mi-septembre. De par sa géographie, ce grand pays du sud-est asiatique est clairement identifié comme l'un des plus exposés au changement climatique. Il est classé parmi les dix pays les plus vulnérables, selon le Global Climate index 2021. Le Premier ministre pakistanais et son équipe demandent que les pays pollueurs soient les payeurs Dans un entretien au Guardian, la ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, rappelle à qui veut l'entendre que son pays n'est responsable que de 1% des émissions de gaz à effet de serre. Il ne peut donc pas être tenu pour responsable des dégâts qu'il endure en ce moment. Des centaines de ponts et de routes sont à reconstruire, sans parler des millions de maisons et d'une bonne partie de la production agricole anéanties par cette catastrophe. La facture est estimée à environ 10 milliards de dollars. ► À lire aussi : Pakistan: après les inondations, la difficulté de mettre en place l'aide humanitaire Et pour le moment, personne n'est prêt à régler l'addition au titre d'un dédommagement au nom du réchauffement de la planète. Plusieurs pays du Golfe, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, ont rapidement signé des chèques. En raison de leur proximité religieuse et diplomatique avec Islamabad. Mais pas en tant que puissances pétrolières soucieuses des répercussions climatiques de leur économie. Le FMI a également promis un nouveau prêt dans le cadre classique de ses interventions C'est la vingt-deuxième du fonds en faveur de cet État en situation de stress financier quasi permanent depuis 60 ans. Avant même ce déluge, le Pakistan était au bord du défaut de paiement, déjà en négociation avec le fonds pour éviter la banqueroute. Dans ce pays né de la scission avec l'Inde, les dépenses militaires ont été privilégiées au détriment du développement. Le pays importe aujourd'hui bien plus qu'il n'exporte et sa croissance est bien trop faible pour fournir des recettes fiscales conséquentes. Les gouvernements qui se sont succédé sont comptables de ces échecs économiques, de la mauvaise gouvernance et de la corruption qui gangrène l'activité, et donc du niveau de pauvreté qui explique aussi en partie l'ampleur des dégâts. En revanche, ils ne sont pas responsables du déchainement de la météo et Islamabad utilisera toutes les instances pour faire avancer sa cause. La question sera abordée à la Cop 27 prévue en Égypte en novembre Le Pakistan préside actuellement le groupe des 77, un groupe de pays en développement plus la Chine qui cherche à promouvoir ses intérêts au niveau global. Le Premier ministre Shehbaz Sharif veut utiliser cette tribune pour diffuser son message à Charm el-Cheikh. Une cause perdue d'avance selon les habitués des conférences climat. À Glasgow, le sujet a déjà été âprement discuté et retoqué, sous la pression des États-Unis, suivi par les autres gros émetteurs de carbone. Ils sont aujourd'hui confrontés à une double crise : celles du climat et de l'énergie. Ils cherchent à diminuer leurs émissions et à changer leur mixte énergétique. En revanche, ils restent très discrets sur les compensations et sur le financement de l'adaptation pour les pays victimes du changement climatique. C'est littéralement la politique de la chaise vide. Le 5 septembre, aucun chef d'État européen ne s'est déplacé à Rotterdam pour participer au sommet pour l'adaptation au climat en Afrique. ► À lire aussi : Pakistan: dans certaines régions, l'aide peine à arriver alors que les inondations menacent toujours
durée : 00:42:05 - Un jour dans le monde - par : Marie Claude PINSON - Ce soir, direction le Pakistan meurtri par une mousson hors norme, où les critiques qui visent le gouvernement se multiplient dans un pays déjà en pleine crise économique, politique et humanitaire. - réalisé par : Tristan Gratalon, Nathalie POITEVIN
En Ukraine, les expert de l'AIEA ont commencé leur inspection à Zaporijjia. L'intégrité physique de la centrale nucléaire a été violée selon le directeur de l'agence. En Russie, le dernier dirigeant de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev s'est éteint à l'âge de 91 ans. Dans l'actualité également, la France et les États-Unis appellent la Chine à rendre des comptes après la publication du rapport de l'ONU sur les Ouïghours. Enfin au Pakistan, les inondations ont provoqué la mort de plus de 1100 personnes.
Plus de 1 000 personnes ont été tuées, 15 000 blessées, dans les inondations qui ont frappé le pays depuis mi-juin en raison d'une mousson exceptionnelle. Une catastrophe climatique, selon les mots des autorités pakistanaises, qui continuent jour après jour de faire le bilan des conséquences catastrophiques de ces inondations. Le bilan ne cesse de s'alourdir à mesure que les secouristes ont accès aux zones jusqu'alors inaccessibles en raison des milliers de kilomètres de route détruites par les torrents d'eau de pluie et les crues de rivières. Dans certains endroits l'eau commence à se retirer. Les opérations de secours se poursuivent alors que l'aide humanitaire se met en place non sans difficulté. Reportage dans le district de Nowshera dans la province Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest du Pakistan, l'une des provinces sinistrées.
A la une de l'actualité ce mercredi, - On célèbre aujourd'hui la Journée internationale des personnes d'ascendance africaine, Le Secrétaire général de l'ONU pointe une discrimination raciale " systémique" à leur sujet - Retour sur les inondations au Pakistan : l'OMS nous apprend que plus de 900 établissements de santé sont endommagés par les crues - Le prix de la femme policière de l'année a été décernée à une Casque bleu du Burkina Faso. Elle sert au Mali au sein de la MINUSMA. Nous entendrons sa réaction. Présentation : Maxime Robin
A la une de l'actualité ce mardi, - Les inondations au Pakistan : alors que le bilan s'annonce comme le pire depuis des décennies, L'ONU lance un appel de fonds de 160 millions de dollars pour venir en aide aux habitants sinistrés - Une agence onusienne opérant dans les territoires palestiniens privée de visa par Israël depuis plus de deux ans, c'est le Bureau des droits de l'homme qui s'en inquiète. - Michelle Bachelet, la cheffe des droits de l'homme de l'ONU, passera la main demain après quatre ans de mandat : elle revient pour ONU Info sur son dernier voyage en Chine. Présentation : Maxime Robin
durée : 00:02:05 - Le monde est à nous - Le Pakistan, en état d'urgence, lance un appel à l'aide internationale. Le pays est pris sous un déluge exceptionnel, les fleuves et rivières sont en crue. Avec un bilan dramatique : plus de 1 000 morts depuis le mois de juin.
L'état d'urgence a été déclaré vendredi 26 août au Pakistan alors que la pluie continue de tomber. Au moins 1 000 personnes ont été tuées, et plus de 33 millions d'habitants, soit un sur sept, ont été touchés par ces crues provoquées par les pluies de mousson diluviennes qui s'abattent sur le pays depuis mi-juin. De notre correspondante régionale, Dans une vidéo prise par un témoin, dans la vallée de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, un hôtel est emporté en quelques secondes par des eaux déchaînées sous les yeux des habitants terrifiés. On entend des témoins de la scène qui sont choqués, sidérés, implorants le pardon de dieu. Cette vidéo est devenue virale sur les réseaux. Les pluies diluviennes qui tombent depuis mi-juin ont transformé les rivières en torrents qui arrachent tout sur leur passage. À Sukkur dans le Sind, dans le sud du pays, des dizaines de villages ont été engloutis. « Beaucoup de personnes ne veulent pas quitter leur maison », affirme Nadeem, un pêcheur qui passe ses journées sur sa barque à naviguer au milieu des habitations inondées. « Je leur apporte de la nourriture et je transporte ceux qui le souhaitent d'un point à un autre, ajoute Nadeem. J'emmène aussi les personnes malades à l'hôpital. La dernière fois que nous avons vu des inondations pareil, c'était en 2010, mais elles avaient été contrôlées en une semaine. Cette fois-ci, c'est incontrôlable. La pluie ne s'arrête pas. » Un autre homme apparaît avec son fils à la porte de sa maison, les pieds dans l'eau. Il s'interroge. « Que ferons-nous si nous quittons notre maison ? Aller vivre dans les camps ? Il n'y a rien de prévu là-bas. Le gouvernement n'a pas les moyens de nous aider. » Une barque occupée par une dizaine de femmes et d'enfants navigue à quelques mètres. L'homme qui rame nous interpelle : « Regardez ! Nous venons de secourir ces femmes et leurs enfants. Ils étaient pris au piège. Ils n'avaient rien à manger, rien à boire. Le gouvernement ne fait rien. » Des milliers de kilomètres de routes ont été coupées par les eaux. L'armée intervient, par endroit, en hélicoptère. À l'hôpital civil de Dera Ghazi Khan, dans le sud du Pendjab, le nombre de patients a augmenté de 70% depuis le début des inondations. Les cas de gastro-entérites ont explosé. Le docteur Dost Ali Buzdar enchaine les consultations de patients. Il s'inquiète. « Nous avons beaucoup de patients qui viennent des zones touchées par les inondations. Nous sommes inquiets concernant par les risques de paludisme, de choléra et d'autres maladies dangereuses. » Il continue de pleuvoir au Pakistan. Le gouvernement est dépassé et a appelé à l'aide internationale.
Soudan, Gambie, Tchad, Niger mais aussi Iran, Pakistan, Etats-Unis : pluies torrentielles et inondations se sont multipliées ces dernières semaines aux quatre coins de la planète. Pourquoi sont-elles de plus en plus dramatiques ? Vos dirigeants ont-ils saisi l'ampleur du phénomène ? Quelles sont les mesures à prendre d'urgence pour mieux affronter les aléas climatiques ? * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin: Ukraine : après la lente reprise du trafic maritime céréalier, pourquoi l'Afrique n'est pas le premier destinataire ? Par Gautier Le Molgat, Directeur général adjoint d'Agritel, société de conseil spécialisée dans la gestion des risques du secteur agricole et alimentaire. Gabon : quel avenir pour le rite traditionnel bwiti après le décès de son grand maître ? Par Yves-Laurent Goma, correspondant de RFI à Libreville Climat : les fortes inondations en Afrique ont-elles un lien avec le changement climatique ? Par Fabrice N'Tchango, coordinateur de l'Alliance panafricaine la justice pour la justice climatique au Gabon Sport : quel avenir pour Serena Williams après l'annonce de son retrait prochain des courts ? Par Olivier Pron, journaliste au service des sports de RFI * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Inondations, agressions physiques ou sexuelles, maltraitance, guerres, accident de voiture, la majorité dʹentre nous avons été confronté.es à de petits ou grands traumatismes. Ceux-ci peuvent laisser des traces durables - angoisses, cauchemars, troubles psychosomatiques - qui entravent nos relations sociales, affectives et professionnelles. Le fonctionnement de la mémoire peut être également touché et les amnésies traumatiques sont nombreuses. Ces particularités du traumatisme conduisent à privilégier des thérapies qui intègrent le corps, les sensations, lʹimagination et pas uniquement la parole. Sommes-nous toutes et tous traumatisé.es? Comment prendre en charge dans lʹurgence ou dans le long terme les personnes victimes de traumas? Les professionnel.les de la santé, de la migration, de la justice, de la police sont-ils suffisamment formés? En nouvelle diffusion. 5 reportages de Catherine Erard Réalisation: Jean-Philippe Zwahlen Production: Laurence Difélix Invité.es: Thérèse Cuttelod Psychologue FSP, certifiée en psychologie d'urgence FSP, spécialisée en psychotraumatologie, praticienne en somatic experiencing & Olivier Piedfort Psychologue spécialiste en psychothérapie FSP/fédéral Co-directeur de l'Institut Romand de Psychotraumatologie, président de l'Association Francophone du Trauma et de la Dissociation, ancien président de l'association EMDR
Dans le comté d'Old Fangak au Soudan du Sud, les inondations dramatiques qui sévissent depuis 2020 ont déplacé des milliers d'habitants qui ont perdu leurs ressources vitales. Sans troupeaux, sans champs pour cultiver, les cas de malnutrition infantile augmentent. Témoignages de soignants et de patients rencontrés à l'hôpital que gère Médecins sans Frontières sur place. De notre envoyée spéciale à Old Fangak, Assise sur un lit en fer à l'hôpital d'Old Fangak, Nyachoat Billiew allaite ses jumeaux âgés de huit mois. L'un d'eux souffre de malnutrition sévère, comme plusieurs autres enfants hospitalisés ici. « Quand j'ai mis ces enfants au monde, les inondations avaient déjà détruit notre village. Je suis seule à me démener pour les élever. Je m'épuise à chercher des nénuphars dans la rivière », raconte-t-elle. Les vaches de cette mère de famille sont mortes, et même si des membres de sa famille partagent avec elle le poisson qu'ils pêchent, cela ne suffit pas. C'est un bateau de MSF qui l'a transportée jusqu'ici avec ses bébés. Sans cette aide, elle n'aurait pas pu accéder à l'hôpital. ► À lire aussi : Soudan du Sud: Old Fangak, une ville-refuge au cœur d'une région dévastée par les inondations Peter Sunduk est soignant à Old Fangak depuis les années 1990. Il s'inquiète des conséquences dramatiques des inondations sur l'accès aux soins dans les zones reculées. « Nous avons un programme de vaccination à l'extérieur. Quand les enfants étaient dans les camps de bétail, c'était facile de les trouver et de les vacciner », souligne Peter Sunduk. « Mais là, c'est l'arrêt total de ces soins de santé. Il n'y a plus personne dans les camps de bétail. Plus aucun village sur les berges de la rivière. Donc les enfants n'ont pas été immunisés », explique le soignant. Risque d'interruption de traitements pour les malades La clinique qui traite les patients atteints du VIH a elle aussi enregistré une baisse de fréquentation. Cela signifie que certains malades ne prennent plus leur traitement. Jal Gatkek Ruach, un soignant, déplore avoir perdu la trace de certains patients. « Depuis que la région a été inondée en 2020, beaucoup de gens sont partis », indique-t-il. « Certains sont venus nous prévenir et nous leur avons donné une lettre de transfert, pour qu'ils puissent continuer à accéder au traitement VIH où qu'ils aillent. Mais d'autres ont dû fuir les inondations du jour au lendemain pour chercher refuge un peu où ils pouvaient. Ils ne sont pas revenus ici », dit-il. Pour éviter une interruption des traitements en cas de nouvelles inondations, ce sont désormais trois mois de traitement qui sont fournis aux patients.