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Ce ne sont pas huit soldats, comme annoncé initialement, mais 54 qui ont été tués jeudi dernier lors de la double attaque terroriste survenue au Point triple et à Koudou dans le nord du Bénin.« 54 soldats béninois qui ont fait le sacrifice suprême », soupire le site d'information béninois Banouto dans ce « département de l'Alibori, une zone de savane et de forêts située à la convergence des frontières du Bénin avec le Burkina Faso et le Niger ».C'est « le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji » qui a annoncé ce bilan hier, pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. Le porte-parole qui a souligné « le manque de coopération des pays voisins, notamment dans le cadre d'une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le Nord-Bénin fait face depuis plusieurs années, rappelle le journal, à une série d'attaques venues du Burkina Faso et du Niger, territoires où sévissent des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique ou à al-Qaïda. Pour contenir cette menace, le gouvernement béninois avait lancé dès janvier 2022 l'opération Mirador, mobilisant près de 3000 soldats. Un recrutement de 5000 militaires supplémentaires avait suivi afin de renforcer la sécurité dans les zones exposées. Déjà, début janvier, rappelle encore La Nouvelle Tribune, 28 soldats béninois avaient été tués au niveau du Triple point, dans une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, coalition liée à al-Qaïda ».Plus de coopération avec les pays de l'AES !« À en croire le porte-parole du gouvernement béninois, souligne Ledjely en Guinée, les attaques terroristes de la semaine dernière, sont donc la conséquence de la défaillance dont se rendraient coupables les voisins que sont le Burkina Faso et le Niger. Une mise en cause que les autorités de ces pays pourraient ne pas apprécier, pointe le site guinéen. D'autant qu'avec le Bénin, les relations ne sont pas les meilleures depuis un certain temps. Il n'empêche qu'il est de notoriété publique que le Burkina Faso et le Niger sont plutôt à la peine dans leur lutte contre le péril sécuritaire. Et pour le bien de tous, affirme encore Ledjely, il faudra qu'au-delà des querelles et des divergences, les parties trouvent le moyen de travailler ensemble (…). Dans l'absolu, personne ne demande que les pays de l'AES reviennent dans l'espace Cédéao. Mais si les contacts sont totalement rompus et que des espaces d'échanges et de collaboration ne sont pas instaurés, les criminels et autres bandits qui écument la région ne pourront qu'en profiter ».Crispation en Côte d'Ivoire…À la Une également, la tension politique qui s'accroit en Côte d'Ivoire…« Hier, relève le site Presse Côte d'Ivoire, « les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des peuples africains (PPA-CI) ont quitté l'hémicycle avant l'ouverture des travaux de la session plénière. Ce boycott marque leur ferme opposition à l'exclusion de leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la liste électorale en vue de la prochaine présidentielle. (…) Les députés des deux principales formations d'opposition ont voulu envoyer un message fort aux autorités électorales et judiciaires. Leur boycott vise à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manœuvre destinée à écarter deux figures majeures de la scène politique ivoirienne ».Commentaire du site Afrik.com : pour ce qui concerne l'exclusion de Tidjane Thiam pour cause de nationalité douteuse, « le parallèle avec 2010 est troublant. À l'époque, rappelle le site, le camp de Gbagbo avait usé de tous les leviers pour remettre en question la légitimité de Ouattara, accusé de ne pas être pleinement Ivoirien, en s'appuyant sur une interprétation douteuse du concept de nationalité. Aujourd'hui, relève Afrik.com, c'est ce même Ouattara, par le biais d'un appareil judiciaire qui lui est acquis, qui reproduit une mécanique semblable pour écarter un rival redoutable. Ironie de l'histoire ou stratégie cynique ? À chacun d'en juger ».En tout cas, conséquence de ces évictions, conclut Jeune Afrique, « pour le parti au pouvoir, le RHDP, qui devait tenir son congrès le 18 mai avant de le reporter au mois de juin, la voie semble désormais largement dégagée pour un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, qui n'a toujours pas fait part de ses intentions. Si le scénario reste celui-ci, le RHDP avancera en roue libre. La vraie bataille se jouera peut-être en 2030 ».
Ce ne sont pas huit soldats, comme annoncé initialement, mais 54 qui ont été tués jeudi dernier lors de la double attaque terroriste survenue au Point triple et à Koudou dans le nord du Bénin.« 54 soldats béninois qui ont fait le sacrifice suprême », soupire le site d'information béninois Banouto dans ce « département de l'Alibori, une zone de savane et de forêts située à la convergence des frontières du Bénin avec le Burkina Faso et le Niger ».C'est « le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji » qui a annoncé ce bilan hier, pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. Le porte-parole qui a souligné « le manque de coopération des pays voisins, notamment dans le cadre d'une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le Nord-Bénin fait face depuis plusieurs années, rappelle le journal, à une série d'attaques venues du Burkina Faso et du Niger, territoires où sévissent des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique ou à al-Qaïda. Pour contenir cette menace, le gouvernement béninois avait lancé dès janvier 2022 l'opération Mirador, mobilisant près de 3000 soldats. Un recrutement de 5000 militaires supplémentaires avait suivi afin de renforcer la sécurité dans les zones exposées. Déjà, début janvier, rappelle encore La Nouvelle Tribune, 28 soldats béninois avaient été tués au niveau du Triple point, dans une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, coalition liée à al-Qaïda ».Plus de coopération avec les pays de l'AES !« À en croire le porte-parole du gouvernement béninois, souligne Ledjely en Guinée, les attaques terroristes de la semaine dernière, sont donc la conséquence de la défaillance dont se rendraient coupables les voisins que sont le Burkina Faso et le Niger. Une mise en cause que les autorités de ces pays pourraient ne pas apprécier, pointe le site guinéen. D'autant qu'avec le Bénin, les relations ne sont pas les meilleures depuis un certain temps. Il n'empêche qu'il est de notoriété publique que le Burkina Faso et le Niger sont plutôt à la peine dans leur lutte contre le péril sécuritaire. Et pour le bien de tous, affirme encore Ledjely, il faudra qu'au-delà des querelles et des divergences, les parties trouvent le moyen de travailler ensemble (…). Dans l'absolu, personne ne demande que les pays de l'AES reviennent dans l'espace Cédéao. Mais si les contacts sont totalement rompus et que des espaces d'échanges et de collaboration ne sont pas instaurés, les criminels et autres bandits qui écument la région ne pourront qu'en profiter ».Crispation en Côte d'Ivoire…À la Une également, la tension politique qui s'accroit en Côte d'Ivoire…« Hier, relève le site Presse Côte d'Ivoire, « les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des peuples africains (PPA-CI) ont quitté l'hémicycle avant l'ouverture des travaux de la session plénière. Ce boycott marque leur ferme opposition à l'exclusion de leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la liste électorale en vue de la prochaine présidentielle. (…) Les députés des deux principales formations d'opposition ont voulu envoyer un message fort aux autorités électorales et judiciaires. Leur boycott vise à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manœuvre destinée à écarter deux figures majeures de la scène politique ivoirienne ».Commentaire du site Afrik.com : pour ce qui concerne l'exclusion de Tidjane Thiam pour cause de nationalité douteuse, « le parallèle avec 2010 est troublant. À l'époque, rappelle le site, le camp de Gbagbo avait usé de tous les leviers pour remettre en question la légitimité de Ouattara, accusé de ne pas être pleinement Ivoirien, en s'appuyant sur une interprétation douteuse du concept de nationalité. Aujourd'hui, relève Afrik.com, c'est ce même Ouattara, par le biais d'un appareil judiciaire qui lui est acquis, qui reproduit une mécanique semblable pour écarter un rival redoutable. Ironie de l'histoire ou stratégie cynique ? À chacun d'en juger ».En tout cas, conséquence de ces évictions, conclut Jeune Afrique, « pour le parti au pouvoir, le RHDP, qui devait tenir son congrès le 18 mai avant de le reporter au mois de juin, la voie semble désormais largement dégagée pour un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, qui n'a toujours pas fait part de ses intentions. Si le scénario reste celui-ci, le RHDP avancera en roue libre. La vraie bataille se jouera peut-être en 2030 ».
En Côte d'Ivoire, nous ne sommes plus qu'à onze mois de la présidentielle, et Pascal Affi N'Guessan vient d'être désigné par le Front populaire ivoirien (le FPI), comme son candidat à ce scrutin. L'ancien Premier ministre ira-t-il seul à la bataille ? Non, déclare-t-il ce matin sur RFI. Pascal Affi N'Guessan est en train de se réconcilier avec l'ancien président Laurent Gbagbo. Il nous révèle qu'une rencontre entre les deux leaders historiques de la gauche ivoirienne est même envisagée. De passage à Paris, le président du FPI répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous êtes candidat à la présidentielle de l'an prochain pour le FPI. Mais en 2020, vous avez appelé à un boycott actif parce que le président Ouattara se présentait pour un troisième mandat. Si l'an prochain, il se présente pour un quatrième mandat, qu'est-ce que vous ferez ?Pascal Affi N'Guessan : Mais nous avons déjà appelé à ce qu'il renonce à ce quatrième mandat. Parce que déjà, le troisième mandat, vous le savez bien, a été assez chaotique. Et depuis, la situation s'est dégradée aussi bien au niveau intérieur qu'au niveau international. Ce serait un grand risque pour le pays que Monsieur Ouattara soit encore candidat en 2025.Et pourtant, il y a un taux de croissance annuel supérieur à 7 %, non ?Oui, c'est vrai. Mais vous savez, le taux de croissance n'a rien à voir avec la réalité. Sur le plan social, c'est la catastrophe. L'espérance de vie a reculé sous Monsieur Ouattara de 58 à 57 ans. L'indice de développement humain s'est dégradé. Il y a beaucoup de pauvreté. Sur le plan politique, la réconciliation nationale est un échec. Sur le plan de la gouvernance, il y a beaucoup de malversations, beaucoup d'enrichissement illicite, de corruption. Et donc il y a une forte attente de la part des Ivoiriens au changement.Le RHDP au pouvoir appelle Alassane Ouattara à se présenter l'an prochain. A votre avis, il va y aller ou pas ? Je ne crois pas. Je ne pense pas. Parce que Monsieur Ouattara est bien conscient du risque que cela représente pour lui-même et pour le pays s'il était candidat.Et à votre avis, qui sera le dauphin d'Alassane Ouattara pour le RHDP ?C'est une question interne.Vous avez une petite idée ? Oui, j'ai une petite idée, mais je la garde pour moi.On parle du vice-président Tiémoko Meyliet Koné…Évidemment. Quand on a été vice-président, on aspire légitimement à être président. Donc ce ne serait pas une surprise si c'était lui qui était choisi comme le candidat du RHDP.Et quelle est votre stratégie en vue de la présidentielle d'octobre prochain ? C'est d'y aller seul ou de faire alliance avec d'autres ?Vous savez, en Côte d'Ivoire, aucun parti à l'heure actuelle, qu'il soit au pouvoir ou pas, ne peut gagner seul. Nous avons des appels du pied émanant du PPA-CI du président Laurent Gbagbo et il y a donc des frémissements en faveur de ces retrouvailles. Et je suis persuadé que nous allons nous retrouver pour gagner ensemble l'élection de 2025.Alors, Laurent Gbagbo n'a pas toujours été gentil avec vous. Quand il est parti avec le PPA-CI, il a traité votre parti FPI « d'enveloppe vide »… C'est ça. Mais aujourd'hui, le président Gbagbo se tourne vers cette enveloppe soi-disant « vide », ce qui signifie qu'elle n'est pas aussi vide que ça, parce qu'on ne court pas derrière une enveloppe vide, on ne fait pas appel à une enveloppe vide pour construire un rassemblement. Le président Gbagbo a bien compris que c'est dans ces retrouvailles que nous avons une chance de revenir au pouvoir. Il a lancé un appel depuis Bonoua [le 14 juillet dernier], il a envoyé plusieurs délégations en notre direction et donc je pense que le moment est venu de nous retrouver et nous allons faire en sorte que ces retrouvailles-là conduisent notre famille politique au pouvoir en 2025.Et vous seriez tous deux candidats en octobre, quitte à vous désister pour le mieux placé au deuxième tour ? Comment vous voyez les choses ? Tout cela est à négocier. Juste avant ce déplacement en Europe, nous avons reçu une délégation du PPA-CI et il est question que le président Gbagbo et moi, nous nous retrouvions, parce qu'au-delà de l'accord, il y a une réconciliation à organiser. Nous nous sommes opposés. Pour pouvoir rassurer l'opinion, pour pouvoir crédibiliser une quelconque alliance, il faut d'abord que nous donnions des signaux forts à l'opinion, pour montrer que nous avons tourné la page des dissensions. Et cette nouvelle dynamique doit être matérialisée par une rencontre. Et je pense qu'à l'occasion de cette rencontre, nous allons échanger sur la manière d'aller ensemble à ces élections de 2025.Et si Laurent Gbagbo reste inéligible, que se passera-t-il ? Il appartiendra au président Gbagbo de voir quelle est la posture à adopter. Mais ce qui est important, c'est que nous soyons ensemble pour ces élections, soit avec le candidat du FPI soutenu par le PPA-CI. Évidemment, étant donné qu'il y a un ticket, ce sont des choses qui se négocient, pour mobiliser l'électorat de gauche afin qu'ensemble nous puissions gagner.Est-ce que l'ancien ministre de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, ne convoite pas lui aussi l'électorat de Laurent Gbagbo ? Et est-ce qu'il ne risque pas d'être pour vous un rival politique ? Il est plus jeune, il a le temps pour lui et je pense que, à l'heure actuelle, il s'agit pour la Côte d'Ivoire de savoir choisir un président qui soit en quelque sorte une passerelle entre l'ancienne génération [incarnée par] le président Gbagbo, le Président Alassane Ouattara et cette nouvelle génération dont vous parlez. Et je pense que, logiquement, je devrais être le candidat de la transition, le candidat de la passerelle, pour permettre à cette nouvelle génération de se renforcer, et demain, d'assurer la relève.
Il y a dix ans, jour pour jour, Blaise Compaoré s'enfuyait de son pays, le Burkina Faso, après 27 ans de pouvoir sans partage. Aujourd'hui, il vit en exil en Côte d'Ivoire, et ne s'exprime quasiment jamais. Que répond-il à ceux qui l'accusent d'avoir été un dictateur sanguinaire ? Pour sa défense, son ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, René Émile Kaboré, a publié Et si enfin on se disait la vérité, aux éditions Jets d'encre. Comme il vit, lui aussi, à Abidjan, et qu'il voit régulièrement l'ancien président, sans doute dit-il tout haut ce que Blaise Compaoré dit en privé. René Émile Kaboré est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous êtes nostalgique du régime de Blaise Compaoré, mais est-ce que ce n'était pas une dictature ?René Émile Kaboré : Je ne le pense pas… La preuve, on peut prendre ce que j'ai appelé « le printemps de la presse ». Tout ce que nous voyons qui fleurit aujourd'hui au niveau de la presse date de l'époque de l'ère de Blaise Compaoré.Mais il y a eu beaucoup d'assassinats sous le régime de Blaise Compaoré : en 1987 celui de Thomas Sankara, en 1989 ceux de Jean-Baptiste Lingani et de Henri Zongo, en 1991 celui de l'universitaire Clément Ouédraogo… En 1998, vous parlez de la presse, le journaliste Norbert Zongo. Est-ce que Blaise Compaoré n'a pas beaucoup de morts sur la conscience ?Je commence par la mort du journaliste Norbert Zongo, la commission d'enquête conduite par Monsieur Robert Ménard [pour RSF], je pense, n'a jamais cité le nom du président Compaoré. Alors je crois que la révolution elle-même est porteuse de violence. C'est cette révolution-là qui a instauré la violence politique dans notre pays. On passe sous silence tout ce qui s'est fait sous cette étape-là, parce que, bien sûr, on veut sanctifier quelqu'un, mais il y a quelqu'un qui a porté des responsabilités.Vous parlez de Thomas Sankara ?Bien sûr. C'est lui qui était le chef de la révolution et toutes les violences sont nées de cette époque. Alors, je n'exclus pas la possibilité que cette violence ait engendré des miasmes qui se sont poursuivis même après le départ de Thomas Sankara. Donc il y a eu des traînées jusqu'à l'adoption de la Constitution en 1991. Et je pense qu'à partir de 1991, nous sommes rentrés progressivement en démocratie.Quel est à vos yeux le principal point positif qui restera de la période Blaise Compaoré ?Sur le plan sécuritaire, je note que, pendant les 27 ans où le président Compaoré est passé, notre pays n'a jamais été attaqué. Les terroristes, ils étaient contenus, c'est-à-dire qu'on avait un service de renseignements puissant.La paix relative qui existait du temps de Blaise Compaoré, n'était-ce pas le fruit d'une connivence entre lui et les groupes terroristes ? « Je vous tolère et en échange vous n'attaquez pas le territoire du Burkina » ?Je pense que la force du renseignement, ce n'était pas un compromis avec les terroristes. De surcroît, je pense que, quand on est chef d'État, on prête serment de protéger notre pays dans son intégralité territoriale. Mais nulle part dans la Constitution ni dans le serment, on ne demande au président de dire comment il va faire. Donc je ne vois pas pour quelle raison le président burkinabé n'aurait pas le droit de passer des accords. Il a la responsabilité du Burkina.Blaise Compaoré était très proche du colonel Kadhafi. Est-ce que la chute du chef d'État libyen en 2011 est l'une des causes de celle du président burkinabé en 2014 ?Je ne saurais le dire. Ce que je sais, c'est qu'il y a eu un grand complot international pour faire partir le président Compaoré. Le président Compaoré avait fini par déranger des intérêts étrangers. Il y a Monsieur Bourgi qui disait que le président Sarkozy a donné l'ordre de « vitrifier » le président Gbagbo. Le président Hollande, François Hollande n'a pas fait autre chose vis-à-vis du président Compaoré. Quand il lui fait même une lettre pour lui proposer d'être le secrétaire général de la Francophonie, ça veut dire au minimum qu'il n'était pas d'accord avec son maintien.Mais n'était-ce pas une provocation politique de la part de Blaise Compaoré de vouloir modifier la Constitution afin de pouvoir se présenter à un cinquième mandat ?Mais ceux qui ont fait lever le verrou de la limitation, ce sont les mêmes : les Simon Compaoré, les Salif Diallo et les Roch Marc Christian Kaboré. Voilà.Dans votre livre « Et si enfin on se disait la vérité ? », vous êtes sévère avec le régime de Roch Marc Christian Kaboré, qui a tenu un peu plus de six ans, de 2015 à 2022. Mais est-ce que la situation sécuritaire d'aujourd'hui n'est pas encore pire que celle du temps de Roch Marc Christian Kaboré ?Oui, mais quand vous tombez dans un trou, vous y allez jusqu'au fond et c'est après qu'on essaie de ressortir. Je ne sais pas si on a déjà touché le fond ou si c'est un fond qui va continuer. Je ne connais pas les réalités du terrain, donc je ne peux pas m'avancer. Mais sinon, depuis 2014, le Burkina a commencé sa chute dans un trou.Vous qui habitez à Abidjan depuis dix ans comme Blaise Compaoré, comment va-t-il ?Je trouve que le président va bien.La dernière fois que vous l'avez vu, c'était quand ?Hier.Et alors ? Comment ça s'est passé ?Ça va. Il aura 74 ans bientôt. Je pense qu'il a la santé de son âge.À lire aussiBurkina Faso: il y a dix ans, une insurrection mettait fin au règne de Blaise Compaoré
En Côte d'Ivoire, qui a commandité le bombardement du camp militaire français de Bouaké, le 6 novembre 2004 ? Vingt ans après, le mystère demeure sur cette frappe qui a causé la mort de 10 personnes, dont 9 soldats français. En France comme en Côte d'Ivoire, les principaux protagonistes sont toujours vivants, mais c'est l'omerta. Aujourd'hui, le journaliste-enquêteur Thomas Hofnung émet tout de même une hypothèse. Chef du service international au journal La Croix, il publie ce mercredi, chez Fayard, Bouaké, le dernier cold case de la Françafrique. RFI : Thomas Hofnung, la thèse de l'avocat Jean Balan sur Bouaké, c'est qu'il s'agit d'une bavure franco-française, les Français auraient poussé le bombardier ivoirien à frapper le bâtiment, qui était censé être vide à ce moment-là, et cela aurait pu alors servir de prétexte aux Français, pour se débarrasser du régime de Laurent Gbagbo. Mais vous écrivez que vous n'y croyez pas. Pourquoi ?Thomas Hofnung : Parce que je crois au contraire que, à cette époque donc, en novembre 2004, la France s'interpose entre les rebelles de Guillaume Soro et le régime de Laurent Gbagbo, et la France est coincée entre les 2, elle prend des coups de tous les côtés. Et en novembre 2004, on voit qu'on a des renseignements qui expliquent que Laurent Gbagbo va probablement lancer une offensive. La France décide de laisser Gbagbo attaquer. C'est ce que j'appelle dans le livre le « feu orange » de la France. On sait qu'il y a des équipements, des munitions qui arrivent, qui sont d'ailleurs livrés par un marchand d'armes français, Robert Montoya. Et donc, à Paris, on pense au contraire que, pour sortir de la nasse, en quelque sorte, il faut laisser Gbagbo attaquer. On verra bien ce qu'il en ressort. Donc, je ne pense pas du tout que ça soit un coup franco-français qui ait mal tourné, qui était destiné à déposer, à renverser Laurent Gbagbo.Autre thèse sur ce bombardement, elle est défendue par certains officiers français comme le colonel de Revel. C'est celle de l'erreur de tir, les bombardiers ivoiriens traquaient frénétiquement les positions rebelles dans Bouaké, et l'un des Soukhoï aurait raté sa cible. Et là non plus, vous n'y croyez pas. Pourquoi ?Alors, je dois dire que j'y ai cru à un bon moment, jusqu'à ce que j'aille à Abidjan, pour essayer de rencontrer un certain nombre de protagonistes de l'époque et qui, je dois dire, se sont tous défilés quand j'ai essayé de les rencontrer. Ce qui a suscité chez moi une certaine forme de suspicion en me disant peut-être que, effectivement, ils avaient quelque chose à cacher, tous ces personnages. Et peut-être que ce qu'ils ont à cacher, c'est qu'ils ont fait une erreur. Pas une erreur de tir, mais une erreur de ciblage. C'est-à-dire qu'ils pensaient cibler les rebelles. Ils pensaient peut-être que les rebelles se cachaient dans le camp français. Ça a été dit par certains, notamment par l'ancien ambassadeur Jean-Marc Simon, d'ailleurs à votre micro au moment du procès. Et il me semble que c'est sans doute la thèse la plus vraisemblable. Ils ont peut-être cru vraiment qu'ils bombardaient les rebelles et peut-être des rebelles cachés par les Français.Alors si on retient l'hypothèse de cette erreur de ciblage, qui aurait pu donner cet ordre de frappe ? Est-ce que c'est au niveau de Laurent Gbagbo lui-même ?Je ne crois pas. Je pense que, pour en avoir parlé plusieurs fois avec l'ambassadeur de France de l'époque à Abidjan, il l'a redit lors du procès de 2021, il s'est rendu, il était dans le bureau de Laurent Gbagbo, je raconte cette scène dans mon livre, très peu de temps après le bombardement.Une heure après.Et il a vu alors un homme absolument défait, qui apprenait quasiment la nouvelle. Donc, je pense que ce n'est pas Laurent Gbagbo, je pense qu'il avait complètement sous-traité cette affaire aux militaires. Après, il reste à savoir à quel niveau. Est-ce que c'est un niveau très élevé ou pas ? Est-ce que c'est Kadet Bertin, qui était un des plus proches conseillers de Laurent Gbagbo et qui était très remonté contre les Français ? On ne peut pas exclure, je crois, que ce soit à un niveau subalterne. Peut-être à Yamoussoukro où était l'état-major de l'opération Dignité. Peut-être un officier qui a eu ce renseignement et qui s'est dit : « Ben, avec cette frappe, on va emporter la victoire, on va montrer que les Français sont complices des rebelles, et on en aura fini une bonne fois pour toutes et avec les rebelles et avec les Français. »Et vous évoquez le nom du colonel Patrice Ouei, qui commandait les opérations aériennes ivoiriennes à Yamoussoukro.Oui, il a un profil intéressant, Patrice Ouei, parce qu'il se trouve qu'il avait été officier commandant à Bouaké en 2002 et qu'il avait vécu en direct l'humiliation de septembre 2002, quand les loyalistes avaient dû fuir la ville devant les rebelles. En 2004, il avait donc une revanche à prendre.Et il a été condamné par la justice française il y a trois ans ?Il a été condamné par la justice française par contumace. Son avocat, curieusement, lors du procès à Paris, a fait savoir que son client, donc Patrice Ouei, était totalement hors de cause dans cette affaire, et qu'il était prêt à témoigner. J'ai essayé de le rencontrer à Abidjan et curieusement son avocat m'a dit qu'il avait perdu sa trace. Là aussi, je pense que peut-être, il n'avait pas spécialement envie de parler.Alors l'omerta… Il n'y a pas que les témoins qui ont des choses à dire. Il y a aussi les enregistrements de l'époque, notamment celui de la conversation entre le pilote biélorusse et le copilote ivoirien à l'intérieur du bombardier Soukhoï qui va frapper le camp militaire français. Et ce qui est incroyable, c'est que vous écrivez que cet enregistrement, eh bien, il existe, il est aux mains des autorités françaises, mais que celles-ci refusent de le livrer à la justice française ?Effectivement. Une enquête a démarré en France et les juges qui se sont succédé, il y en a eu 4, je crois que c'est la première, Brigitte Raynaud, qui avait demandé la déclassification de ces enregistrements et, en fait, on lui a opposé le secret défense. Donc ces enregistrements, j'avoue que je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas été versés dans le dossier et pourquoi on ne les a pas entendus lors du procès. Je pense qu'ils auraient pourtant éclairé de manière cruciale les débats. Je crois que les familles attendent toujours des réponses et le procès n'a rien résolu dans ce domaine.À lire aussiLe procès du bombardement de Bouaké en Côte d'Ivoire s'ouvre aux assises de Paris
durée : 00:02:41 - Les Échos d'ailleurs - L'écrivaine franco-ivoirienne, Véronique Tadjo, nous relate la séparation de Laurent Gbagbo et Simone Ehivet, entre coup de force politique, condamnations judiciaires et retour plus ou moins glorieux au pays.
C'est le premier des poids lourds politiques à se positionner pour l'élection présidentielle de 2025 en Côte d'Ivoire. Le 9 mars, le PPA-CI, le Parti des peuples africains, a désigné l'ex-chef de l'État pour être leur champion. Problème, Laurent Gbagbo est sous le coup d'une condamnation pour l'affaire dite du « braquage de la BCEAO » (Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest) pendant la crise post-électorale de 2010/2011. De ce fait, Laurent Gbagbo est privé de ses droits civiques et est donc inéligible. Seule une amnistie présidentielle de son ex-rival Alassane Ouattara pourrait le remettre en selle. Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. Il est interviewé par Frédéric Garat. RFI :Ousmane Zina, Laurent Gbagbo vient d'être désigné candidat à la présidentielle de 2025 par son parti, le PPA-CI, mais Laurent Gbagbo est, à l'heure où l'on se parle, inéligible du fait de sa condamnation à 20 ans de prison pour le braquage de la BCEAO. Aussi, on s'interroge, à quoi rime une telle désignation ?Ousmane Zina : Oui, je pense que c'est de l'ordre de la stratégie du PPA-CI. Premièrement, il s'agit de maintenir la figure de Laurent Gbagbo et donc, c'est une sorte de réponse à ceux qui pensent que nous tendons vers la fin de carrière politique de Laurent Gbagbo. Ce qui permettrait effectivement au PPA-CI de continuer à mobiliser ses militants en faisant exister Laurent Gbagbo au cœur du jeu politique ivoirien. Deuxième stratégie : projeter Laurent Gbagbo comme candidat en 2025, pourtant inéligible jusque-là, c'est aussi une manière de faire le forcing politique pour ouvrir les négociations politiques, seule voie pouvant permettre à Laurent Gbagbo d'être réintégré sur la liste électorale parce que c'est une figure assez forte pour le PPA-CI. Maintenant, reste à savoir si c'est la bonne voie. Sachant bien que, aux dernières élections communales et régionales, le PPA-CI n'a pas fait un très bon score en dépit du fait que Laurent Gbagbo ait été mis en avant comme cette figure très forte du jeu politique ivoirien. On verra bien si cette stratégie marche ou pas. Est-ce qu'il est le seul candidat potentiel au sein du PPA-CI ? Est-ce qu'il n'y a pas une alternative ?Il y a sûrement d'autres figures, il y a d'autres cadres. Beaucoup d'anciens cadres du FPI sont restés avec Laurent Gbagbo, mais est-ce qu'il y a cette volonté de laisser émerger de nouvelles figures, de nouvelles personnes ? Je pense que la figure de Laurent Gbagbo est tellement imposante au cœur du PPA-CI que, pour l'heure, l'on ne voit pas une autre personne qui puisse le remplacer malgré des signes de fragilité annoncés par certains ici et là.Justement, faire campagne, c'est aussi un exercice physique, on le sait. On a vu le « Woody », le garçon vaillant revenir fatigué de La Haye. Est-ce qu'il aura encore l'énergie pour cet exercice ?Il est clair que ce n'est plus le « Woody ». Ce n'est plus le « Woody » que l'on a connu durant les années 2000, de 2000 à 2010. C'est un homme d'un certain âge et, il faut le souligner, qui a connu un moment de maladie. Ce n'est plus forcément le même Laurent Gbagbo, mais il reste l'homme politique fort qui a marqué l'histoire politique de la Côte d'Ivoire. Il y a encore des générations qui se reconnaissent en lui et je pense que ça compte. C'est une voix qui compte dans le jeu politique, c'est une voix qui porte également, et c'est à lui peut-être encore de faire les preuves de sa capacité à mobiliser, de sa parole politique, qui soit ténue et écoutée par des milliers de personnes, comme on l'a vu dans le temps. Et donc, il y a encore des preuves à faire et 2025 n'est pas loin, et il y a du travail au niveau du PPA-CI.Du coup, on s'interroge sur l'attitude d'Alassane Ouattara en matière d'amnistie : soit il amnistie son meilleur ennemi et il endosse ainsi le rôle du grand réconciliateur de la Côte d'Ivoire, soit il n'y a pas d'amnistie et il écarte un candidat potentiellement dangereux pour son propre parti, le RHDP.Cette disposition met clairement le président Ouattara dans une situation de maître du jeu politique. Dans tous les cas, il a un temps d'appréciation qui lui permettra de juger opportun d'aller vers l'amnistie et de se positionner comme grand réconciliateur et espérer récupérer cela dans le sens de ressources politiques qui soient utiles pour 2025. Ou alors, il estimera que c'est une génération qui passe, qu'il n'y a pas lieu de forcer quoique ce soit dans la mesure où lui-même estime que plusieurs signes d'apaisement ont été faits et que ça ne soit pas une urgence. De là où il se positionne, c'est plutôt une candidature à proposer pour le RHDP en 2025, ou sa propre candidature, qui est l'équation la plus compliquée. Maintenant, le jeu politique, c'est le champ des possibles et, en Côte d'Ivoire, ça évolue très, très vite. Il a le temps d'apprécier, il a les cartes en main, de voir ce qui a lieu de faire et qui soit dans le sens de l'apaisement d'une part, mais également qui soit utile pour le RHDP, pour son parti. L'idée étant, bien sûr, de conserver ce pouvoir en 2025.Ousmane Zina, on est en train de parler de Laurent Gbagbo, qui a 78 ans, d'Alassane Ouattara, qui en a 82. 75% de la population en Côte d'Ivoire a moins de 35 ans. Alors, on connaît le poids du respect des anciens, mais est-ce que le jeune électorat ivoirien se retrouve à travers ces leaders politiques ?Très clairement, le besoin de renouvellement générationnel s'impose en Côte d'Ivoire. On constate effectivement ce gap-là, notamment en observant les totaux d'abstention, en observant la participation de ces jeunes-là souvent très faible durant les élections. Je pense qu'il y a un besoin d'activer ce renouvellement générationnel, de le booster. Et, très clairement, ce sont les questions que ces jeunes se posent.À lire aussiCôte d'Ivoire: Laurent Gbagbo désigné candidat pour la présidentielle de 2025 par son parti
In Ivory Coast, former President Laurent Gbagbo over the weekend accepted the nomination of the African People's Party – Ivory Coast (PPA-CI) to stand for the 2025 elections. Gbagbo returned home in 2021 following his acquittal on war crimes charges by the International Criminal Court. Patrice Koute, a member of the PPA-CI, tells VOA's James Butty, the party demands an overhaul of the electoral list and boundaries
NIGBATI O BA RO PE OPIN TI DE, OLORUN YOO DIDE IRANLOWO FUN O
NIGBATI O BA RO PE OPIN TI DE, OLORUN YOO DIDE IRANLOWO FUN O
Ni mimu eko yi wa s'opin, e je ki a wo ebe baba kan si Jesu l'ehin ti awon omo ehin ja a kulé ti won ko si le mu omo re to n saare larada nigbati a o lo ka iwe ihinrere Marku 9:14-24....
A LEE NI IBASEPO PELU OLORUN NIPA KIKEPE OLORUN NINU ADURA
A LEE NI IBASEPO PELU OLORUN NIPA KIKEPE OLORUN NINU ADURA
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'opération controversée « Wuambushu » à Mayotte, sur le prix Marc-Vivien Foé 2023 et sur le déploiement de la SADC en République Démocratique du Congo. Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo, loin des urnesEn Côte d'Ivoire, le PPA-CI a critiqué l'absence de Laurent Gbagbo de la liste électorale. Comment expliquer cette décision malgré la grâce accordée par Alassane Ouattara à l'ancien président ? Quels sont les moyens de recours dont dispose le parti de Gbagbo pour le réintégrer à la liste électorale ? Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI. Mayotte : début de l'opération controversée « Wuambushu » Ce lundi 22 mai 2023, l'opération anti-immigration illégale a officiellement été lancée avec la démolition de Talus 2, un des plus importants bidonvilles de l'île. Pourquoi la justice a-t-elle finalement donné son accord après avoir suspendu l'opération, un mois plus tôt ? Que deviennent les habitants de ce bidonville ? Avec Lola Fourmy, envoyée spéciale de RFI à Mayotte.Football : qui sera le meilleur joueur africain de Ligue 1 ? Seko Fofana, Chancel Mbemba et Terem Moffi sont les trois finalistes du prix Marc-Vivien Foé 2023 qui récompense le meilleur footballeur africain évoluant en Ligue 1. Pourquoi ces trois joueurs ont-ils retenu l'attention du jury ? Avec Olivier Pron, journaliste au service des sports de RFI. RDC : vers un déploiement de la SADC dès juin ? Les forces de la SADC devraient être déployées dans l'est de la RDC dès la mi-juin 2023. Avec l'arrivée des troupes d'Afrique australe, le gouvernement a-t-il envisagé le départ de la force de l'EAC ? À quoi peut-on s'attendre pour le déploiement de la SADC ? Avec Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group.
En Côte d'Ivoire, le parti de Laurent Gbagbo dénonce une « provocation inacceptable ». L'ancien président reste radié de la liste électorale, compromettant son avenir politique. Quelles conséquences sur la réconciliation nationale ? Nous lançons le débat !
Second jour de la visite au Maroc de la ministre française des Affaires étrangères et de l'Europe, Catherine Colonna, en vue de visite officielle au Maroc du président Macron, début 2023. Dans cette perspective, Catherine Colonna doit rencontrer aujourd'hui le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Burita. Dans un entretien au quotidien marocain Le Matin, Catherine Colonna dit s'attendre à un entretien « très riche » avec son homologue marocain avec qui la ministre française des Affaires étrangères se dit « sur la même longueur d'onde ». La cheffe du Quai d'Orsay qualifie d'« exceptionnelle (…) au sens propre du terme » la relation franco-marocaine. La ministre française des Affaires étrangères rappelle ainsi qu'il y a « plus de 46.000 étudiants marocains en France – la première nationalité – et 46.000 élèves dans les établissements français au Maroc ! », mais aussi « plus de 1.000 filiales d'entreprises françaises au Maroc (…) qui génèrent près de 100.000 emplois directs ». Sur le sujet des visas, Catherine Colonna se réjouit que la France et le Maroc reviennent « à une pleine coopération consulaire ». Sur celui du Sahara, la ministre française assure dans le journal Le Matin que la position de la France « est claire et (…) constante. Nous soutenons le cessez-le-feu. Nous soutenons les efforts de médiation de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, la reprise des négociations entre les parties en vue d'une solution juste et réaliste, et l'action de la Minurso pour prévenir les tensions sur le terrain et garantir la stabilité de la région (…) Quant au plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 (…) c'est une position clairement favorable au Maroc (…) L'urgence, c'est de calmer les tensions, c'est d'éviter tout dérapage. Et le Maroc peut évidemment compter sur la France », dit encore Catherine Colonna au Matin. Les Walkyries de Wagner vont-elles chevaucher au Burkina ? Les mercenaires russes du groupe Wagner ont-ils ou vont-ils débarquer au Burkina Faso ? Leur présence, en tout cas, a été dénoncée officiellement par le président du Ghana voisin. Et au Burkina Faso, c'est plutôt le quotidien Aujourd'hui qui dénonce cette « charge inattendue » du président ghanéen qui accuse le pays des Hommes intègres de recourir aux services de la société paramilitaire russe Wagner pour l'aider à combattre les groupes djihadistes, et qui affirme qu'une mine aurait été offerte « en guise de paiement », a dit à Washington Nana Akufo-Addo, lors d'une réunion avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken. Tout en rappelant que le président burkinabè a dit vouloir faire de la lutte contre le terrorisme son principal cheval de bataille, le capitaine Ibrahim Traoré « n'a pas annoncé son intention de rompre sa coopération avec la France et de se tourner vers la Russie malgré les appels lancés dans ce sens par ses partisans », souligne Aujourd'hui au Faso, même si les nouvelles autorités burkinabè « n'ont pas cependant exclu de collaborer avec Moscou dans la lutte antiterroriste », étant par ce quotidien ougalais rappelé que le Burkina Faso coopère avec la Russie « depuis longtemps ». « C'est un véritable pavé que le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, vient de jeter dans la mare », enchérit son confrère Le Pays, c'est un « coup de tonnerre ». Et cet autre quotidien ouagalais de se demander si le Burkina Faso « ne court pas le risque de voir filer certains de ses partenaires européens et américains qui ne blairent pas Wagner qu'ils accusent d'être à l'origine d'exactions dirigées contre des civils dans les pays où il intervient ? ». Gbagbo non-inscrit ? La CEI sort du bois En Côte d'Ivoire, enfin, la Commission électorale indépendante se prononce sur les inscriptions de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sur la liste électorale. A ce stade, elle les rejette. Dans un entretien au site Le Tam Tam Parleur, le président de la CEI évoque la perte de la qualité d'électeur de l'ex-président ivoirien, de son ex-ministre de la Jeunesse et de son ex-Premier ministre. Y rappelant les termes du Code électoral ivoirien, le chef de la CEI déclare : « C'est assez clair. On ne redevient (…) électeur (…) que lorsqu'on a été réhabilité ou lorsqu'on a bénéficié d'une loi d'amnistie ». A Abidjan, ce matin, le quotidien indépendant Soir Info complète et ajoute qu'il n'y aurait « pas de révision exceptionnelle en faveur des trois personnalités, (et ce même) si elles venaient à bénéficier d'une loi d'amnistie ». Etant notamment rappelé que, le 30 novembre dernier, l'ex-président Laurent Gbagbo avait procédé à son enrôlement sur ladite liste, et que Charles Blé Goudé avait ensuite fait de même, Soir Info, sur la foi des précisions de la CEI, écrit qu'ils « ne sont pas concernés par l'inscription sur la liste électorale. Le cas échéant, ils doivent se présenter au contentieux pour soumettre (leur) cas ».
Second jour de la visite au Maroc de la ministre française des Affaires étrangères et de l'Europe, Catherine Colonna, en vue de visite officielle au Maroc du président Macron, début 2023. Dans cette perspective, Catherine Colonna doit rencontrer aujourd'hui le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Burita. Dans un entretien au quotidien marocain Le Matin, Catherine Colonna dit s'attendre à un entretien « très riche » avec son homologue marocain avec qui la ministre française des Affaires étrangères se dit « sur la même longueur d'onde ». La cheffe du Quai d'Orsay qualifie d'« exceptionnelle (…) au sens propre du terme » la relation franco-marocaine. La ministre française des Affaires étrangères rappelle ainsi qu'il y a « plus de 46.000 étudiants marocains en France – la première nationalité – et 46.000 élèves dans les établissements français au Maroc ! », mais aussi « plus de 1.000 filiales d'entreprises françaises au Maroc (…) qui génèrent près de 100.000 emplois directs ». Sur le sujet des visas, Catherine Colonna se réjouit que la France et le Maroc reviennent « à une pleine coopération consulaire ». Sur celui du Sahara, la ministre française assure dans le journal Le Matin que la position de la France « est claire et (…) constante. Nous soutenons le cessez-le-feu. Nous soutenons les efforts de médiation de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, la reprise des négociations entre les parties en vue d'une solution juste et réaliste, et l'action de la Minurso pour prévenir les tensions sur le terrain et garantir la stabilité de la région (…) Quant au plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 (…) c'est une position clairement favorable au Maroc (…) L'urgence, c'est de calmer les tensions, c'est d'éviter tout dérapage. Et le Maroc peut évidemment compter sur la France », dit encore Catherine Colonna au Matin. Les Walkyries de Wagner vont-elles chevaucher au Burkina ? Les mercenaires russes du groupe Wagner ont-ils ou vont-ils débarquer au Burkina Faso ? Leur présence, en tout cas, a été dénoncée officiellement par le président du Ghana voisin. Et au Burkina Faso, c'est plutôt le quotidien Aujourd'hui qui dénonce cette « charge inattendue » du président ghanéen qui accuse le pays des Hommes intègres de recourir aux services de la société paramilitaire russe Wagner pour l'aider à combattre les groupes djihadistes, et qui affirme qu'une mine aurait été offerte « en guise de paiement », a dit à Washington Nana Akufo-Addo, lors d'une réunion avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken. Tout en rappelant que le président burkinabè a dit vouloir faire de la lutte contre le terrorisme son principal cheval de bataille, le capitaine Ibrahim Traoré « n'a pas annoncé son intention de rompre sa coopération avec la France et de se tourner vers la Russie malgré les appels lancés dans ce sens par ses partisans », souligne Aujourd'hui au Faso, même si les nouvelles autorités burkinabè « n'ont pas cependant exclu de collaborer avec Moscou dans la lutte antiterroriste », étant par ce quotidien ougalais rappelé que le Burkina Faso coopère avec la Russie « depuis longtemps ». « C'est un véritable pavé que le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, vient de jeter dans la mare », enchérit son confrère Le Pays, c'est un « coup de tonnerre ». Et cet autre quotidien ouagalais de se demander si le Burkina Faso « ne court pas le risque de voir filer certains de ses partenaires européens et américains qui ne blairent pas Wagner qu'ils accusent d'être à l'origine d'exactions dirigées contre des civils dans les pays où il intervient ? ». Gbagbo non-inscrit ? La CEI sort du bois En Côte d'Ivoire, enfin, la Commission électorale indépendante se prononce sur les inscriptions de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sur la liste électorale. A ce stade, elle les rejette. Dans un entretien au site Le Tam Tam Parleur, le président de la CEI évoque la perte de la qualité d'électeur de l'ex-président ivoirien, de son ex-ministre de la Jeunesse et de son ex-Premier ministre. Y rappelant les termes du Code électoral ivoirien, le chef de la CEI déclare : « C'est assez clair. On ne redevient (…) électeur (…) que lorsqu'on a été réhabilité ou lorsqu'on a bénéficié d'une loi d'amnistie ». A Abidjan, ce matin, le quotidien indépendant Soir Info complète et ajoute qu'il n'y aurait « pas de révision exceptionnelle en faveur des trois personnalités, (et ce même) si elles venaient à bénéficier d'une loi d'amnistie ». Etant notamment rappelé que, le 30 novembre dernier, l'ex-président Laurent Gbagbo avait procédé à son enrôlement sur ladite liste, et que Charles Blé Goudé avait ensuite fait de même, Soir Info, sur la foi des précisions de la CEI, écrit qu'ils « ne sont pas concernés par l'inscription sur la liste électorale. Le cas échéant, ils doivent se présenter au contentieux pour soumettre (leur) cas ».
Les enquêteurs de l'ONU sont formels… ce sont les combattants du M23 qui ont tué en représailles au moins 131 civils les 29 et 30 novembre à Bambo et Kischiché, en République démocratique du Congo. Le massacre a été documenté par les agents du bureau conjoint aux droits de l'homme qui se sont rendus sur place. Les enquêteurs de l'ONU parlent de représailles commises par le M23 après des affrontements avec des FDLR et des Maï-Maï. La France s'est dite « horrifiée » par ces massacres. « "Tout soutien extérieur au M23 doit cesser", enjoint, dans un communiqué, Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères (…) ces actes ne peuvent rester impunis ». Pour autant, la confusion demeure sur le terrain. Selon le quotidien congolaisLe Nouvel Observateur, « les affrontements ont repris de plus belle entre les FARDC et les rebelles du M23. Des témoins affirment que jusque hier soir les rebelles du M23 et les FARDC s'affrontaient à l'arme lourde dans le Rusthuru ». La situation dans l'est de la RDC et le constat des Nations unies résonnent en écho jusqu'au Burkina Faso, où le quotidien Aujourd'hui se demande si cette région orientale de la République démocratique du Congo connaîtra ou non « la paix un jour ». Ce quotidien ouagalais déplore que la RDC soit de nouveau « meurtrie » et des populations du Nord-Kivu soient de nouveau « frappées en représailles aux combats qui opposent les FARDC à cette rébellion créée et soutenue à bout de bras par un voisin qui ne peut plus se cacher. Il faut le dire, bucheronne Aujourd'hui, à force de s'investir dans cette guerre, la main du Rwanda a fini par "apparaître au grand jour". Et l'on comprend aisément le refus du président congolais de prêter une oreille attentive aux conditions posées par ce groupe rebelle pour le retour de la paix », estime Aujourd'hui. Quand la Côte d'Ivoire croit au père Noël Les 46 militaires ivoiriens arrêtés et détenus depuis plus de quatre mois au Mali vont-ils être élargis ? Question posée à la Une du quotidien indépendant ivoirien L'Inter, Une selon laquelle « la pression monte sur Assimi Goïta », le patron de la transition malienne. Étant rappelé que le ministre togolais des AE vient tout juste de rentrer de Bamako où il a rencontré le chef de l'État malien et de président de la transition, la question est également posée par le quotidien ougalais Wakat Séra, lequel évoque un possible « colonel en bonnet de père Noël ». « Assimi Goïta va-t-il se découvrir une âme de "papa" Noël dont le premier cadeau sorti de sa hotte sera la libération des militaires ivoiriens que les Ivoiriens considèrent comme des otages du colonel malien ? », s'interroge donc ce journal burkinabè. Gbagbo chez les Attié Côte d'Ivoire encore, avec la presse d'opposition en effervescence ce matin. Celle proche du PPA-CI, d'abord ; celle proche du PDCI-RDA, ensuite. Celle proche du PPA-CI, avec l'arrivée de Laurent Gbagbo, président de ce parti, pour une visite de quarante-huit heures dans la région orientale de La Mé, « en effervescence déjà », assure la Une du quotidien Le Temps, dans les colonnes duquel Théodore Assi N'Din, coordonnateur régional de la Mé nord entend qu'à l'occasion du meeting de Laurent Gbagbo à Azopé, le stade soit « plein ». Selon Le Temps, « entre le président Gbagbo et le peuple Attié, c'est une longue histoire d'amour qui remonte aux années 1990 ». Bédié tout-puissant Celle proche du PDCI-RDA, ensuite, après l'annonce de la candidature du président Henri Konan Bédié à sa propre succession à la tête du parti historique de Côte d'Ivoire, dans la perspective de son prochain Congrès extraordinaire. La journée d'hier a été très confuse au sujet dudit Congrès, des informations ayant circulé sur son report ou non, étant rappelé qu'une date avait initialement été arrêté pour sa convocation, le 14 décembre. En Une, le quotidien Dernière Heure monde évoque justement ce matin une « confusion autour du 7e Congrès ». Et le quotidien L'Inter qualifie Henri Konan Bédié de « maître du jeu ». En dépit de la guéguerre de communiqués, « le vieux reste (…) droit dans ses bottes. Il sait où il va. Exactement. Comment y arriver, à quel moment et avec qui ? Lui seul a le secret. Il déroule son agenda. C'est lui le maître du jeu », énonce L'Inter.
Les enquêteurs de l'ONU sont formels… ce sont les combattants du M23 qui ont tué en représailles au moins 131 civils les 29 et 30 novembre à Bambo et Kischiché, en République démocratique du Congo. Le massacre a été documenté par les agents du bureau conjoint aux droits de l'homme qui se sont rendus sur place. Les enquêteurs de l'ONU parlent de représailles commises par le M23 après des affrontements avec des FDLR et des Maï-Maï. La France s'est dite « horrifiée » par ces massacres. « "Tout soutien extérieur au M23 doit cesser", enjoint, dans un communiqué, Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères (…) ces actes ne peuvent rester impunis ». Pour autant, la confusion demeure sur le terrain. Selon le quotidien congolaisLe Nouvel Observateur, « les affrontements ont repris de plus belle entre les FARDC et les rebelles du M23. Des témoins affirment que jusque hier soir les rebelles du M23 et les FARDC s'affrontaient à l'arme lourde dans le Rusthuru ». La situation dans l'est de la RDC et le constat des Nations unies résonnent en écho jusqu'au Burkina Faso, où le quotidien Aujourd'hui se demande si cette région orientale de la République démocratique du Congo connaîtra ou non « la paix un jour ». Ce quotidien ouagalais déplore que la RDC soit de nouveau « meurtrie » et des populations du Nord-Kivu soient de nouveau « frappées en représailles aux combats qui opposent les FARDC à cette rébellion créée et soutenue à bout de bras par un voisin qui ne peut plus se cacher. Il faut le dire, bucheronne Aujourd'hui, à force de s'investir dans cette guerre, la main du Rwanda a fini par "apparaître au grand jour". Et l'on comprend aisément le refus du président congolais de prêter une oreille attentive aux conditions posées par ce groupe rebelle pour le retour de la paix », estime Aujourd'hui. Quand la Côte d'Ivoire croit au père Noël Les 46 militaires ivoiriens arrêtés et détenus depuis plus de quatre mois au Mali vont-ils être élargis ? Question posée à la Une du quotidien indépendant ivoirien L'Inter, Une selon laquelle « la pression monte sur Assimi Goïta », le patron de la transition malienne. Étant rappelé que le ministre togolais des AE vient tout juste de rentrer de Bamako où il a rencontré le chef de l'État malien et de président de la transition, la question est également posée par le quotidien ougalais Wakat Séra, lequel évoque un possible « colonel en bonnet de père Noël ». « Assimi Goïta va-t-il se découvrir une âme de "papa" Noël dont le premier cadeau sorti de sa hotte sera la libération des militaires ivoiriens que les Ivoiriens considèrent comme des otages du colonel malien ? », s'interroge donc ce journal burkinabè. Gbagbo chez les Attié Côte d'Ivoire encore, avec la presse d'opposition en effervescence ce matin. Celle proche du PPA-CI, d'abord ; celle proche du PDCI-RDA, ensuite. Celle proche du PPA-CI, avec l'arrivée de Laurent Gbagbo, président de ce parti, pour une visite de quarante-huit heures dans la région orientale de La Mé, « en effervescence déjà », assure la Une du quotidien Le Temps, dans les colonnes duquel Théodore Assi N'Din, coordonnateur régional de la Mé nord entend qu'à l'occasion du meeting de Laurent Gbagbo à Azopé, le stade soit « plein ». Selon Le Temps, « entre le président Gbagbo et le peuple Attié, c'est une longue histoire d'amour qui remonte aux années 1990 ». Bédié tout-puissant Celle proche du PDCI-RDA, ensuite, après l'annonce de la candidature du président Henri Konan Bédié à sa propre succession à la tête du parti historique de Côte d'Ivoire, dans la perspective de son prochain Congrès extraordinaire. La journée d'hier a été très confuse au sujet dudit Congrès, des informations ayant circulé sur son report ou non, étant rappelé qu'une date avait initialement été arrêté pour sa convocation, le 14 décembre. En Une, le quotidien Dernière Heure monde évoque justement ce matin une « confusion autour du 7e Congrès ». Et le quotidien L'Inter qualifie Henri Konan Bédié de « maître du jeu ». En dépit de la guéguerre de communiqués, « le vieux reste (…) droit dans ses bottes. Il sait où il va. Exactement. Comment y arriver, à quel moment et avec qui ? Lui seul a le secret. Il déroule son agenda. C'est lui le maître du jeu », énonce L'Inter.
« Quand le rythme des tam-tam change, il faut changer la manière de danser », affirme l'opposant ivoirien Charles Blé Goudé. Près de deux ans après son acquittement par la justice internationale, l'ancien ministre de Laurent Gbagbo doit rentrer après-demain, samedi, à Abidjan. Il affirme que le temps de la confrontation est terminée. Risque-t-il la prison à son retour ? Rentre-t-il comme un allié ou comme un adversaire de Laurent Gbagbo ? En ligne de la Haye, aux Pays-Bas, Charles Blé Goudé se confie au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Votre entourage annonce que votre retour sera sobre, or vous n'avez pas toujours fait dans la sobriété, on se souvient de vos discours enflammés, est-ce que vous avez changé ? Charles Blé Goudé : On va dire que sortir de prison, avec toutes ces douleurs, toutes ces expériences, j'en ai tiré des leçons, et on va dire que j'ai mûri. Et quand le rythme des tam-tams change, il faut changer la manière de danser. J'ai décidé de rentrer dans la sobriété en respect de la mémoire de toutes les victimes, sans distinction, de la crise au nom de laquelle j'ai été transféré à la CPI [Cour pénale internationale, NDLR]. C'est ma manière à moi de compatir, et je pense qu'elles ont besoin de compassion. Alors c'est vrai que, pendant la crise meurtrière de 2010-2011, vous avez été l'un des grands orateurs du camp Gbagbo, qu'est-ce que vous dites aujourd'hui aux familles des 3 000 Ivoiriens qui sont morts à cette époque ? Il y en a certainement eu plus que ça. J'ai un message, non seulement pour les victimes, mais j'ai un message pour la classe politique et les Ivoiriens aussi, que je veux leur livrer à partir de l'aéroport, dès que je foulerai le sol ivoirien. Est-ce que vous avez des regrets par rapport à tout ce que vous avez fait, tout ce que vous avez dit à l'époque ? Écoutez, je suis venu ici, j'ai fait l'objet d'un procès. Aujourd'hui, le plus important, c'est comment nous tournons cette page-là. La Côte d'Ivoire a connu une crise, le plus important, ce sont les leçons qu'on en tire, les enseignements qu'on en tire. Si nous voulons bâtir une communauté de destins, nous allons donc avancer dans le respect de nos différences. Est-ce que j'ai des regrets ? Oui, ce que j'ai fait quand j'avais 28 ans, quand j'avais 30 ans, ce n'est pas ce que je ferais à 50 ans, je suis maintenant un monsieur, je ne suis plus un jeune homme. Je pense que, dans ma posture, que dans ma démarche, dans mes propos, je dirais les choses autrement que je ne les ai dites hier, parce que les besoins ont changé, les mentalités, la situation elle-même, nous aussi nous devons changer. Vous avez peut-être été trop impétueux à l'époque ? Oui, j'étais jeune, et la situation qui était là était une situation de guerre, il y avait une rébellion. Aujourd'hui, il s'agit de faire en sorte que les institutions puissent marcher et que les Ivoiriens puissent se parler à nouveau en regardant dans la même direction, c'est-à-dire consolider la Côte d'Ivoire. Le moment fort de ce samedi, ce sera, vous l'avez dit, votre rencontre avec vos partisans à Yopougon, vous direz quelques mots, que direz-vous justement ? Je pense que ce n'est pas un meeting que je ferai, non. C'est un moment dont mes partisans, et beaucoup d'Ivoiriens aussi qui ont partagé ma cause, ont beaucoup rêvé. Ce moment est arrivé. Et c'est important pour moi que je les voie, qu'ils me voient, qu'on se touche, mais j'allais dire le moment le plus important pour moi, ce sera mon message depuis l'aéroport, mon message aux Ivoiriens, le message à la classe politique, le message aux victimes. Mais la sobriété par laquelle je rentre est déjà un message. Alors en votre absence, Charles Blé Goudé, vous avez été condamné par la justice ivoirienne à vingt ans de prison, est-ce que vous avez eu l'assurance écrite des autorités ivoiriennes que vous n'irez pas en prison ? Écoutez, on peut même vous écrire l'assurance, on peut vous donner tous les documents que vous voulez, et puis à l'arrivée, on peut vous arrêter, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit aujourd'hui. Les autorités ivoiriennes sont dans une logique de tourner cette page-là, et d'apaiser la situation socio-politique. C'est dans ce cadre-là que le chef de l'État a autorisé que je rentre en Côte d'Ivoire en homme libre. Je respecte les institutions de mon pays et je suis à la disposition des autorités, mais je crois qu'en rentrant en Côte d'Ivoire, c'est un pas qui est encore posé, et cette étape-là, c'est de tourner la page de la crise ivoirienne, c'est dans ce contexte-là que je rentre en Côte d'Ivoire. Donc vous avez un accord tacite des autorités ivoiriennes pour que vous n'alliez pas en prison à votre retour… En tout cas, telles que les choses se passent et de ce que je sais, il n'est pas question d'emprisonnement. Le président de la République, en me demandant de rentrer en Côte d'Ivoire, n'est pas du tout dans cette logique. D'autres personnalités avant moi sont rentrées et étaient pourtant condamnées à vingt ans, et ces personnalités jouissent jusqu'à aujourd'hui de leur liberté en Côte d'Ivoire, et ce sera très certainement la même chose pour moi. Vous pensez bien sûr à Laurent Gbagbo. Sur le plan juridique, Charles Blé Goudé, est-ce que vous souhaitez une grâce présidentielle ou une amnistie ? Je ne suis pas pressé d'aborder cette question. Le plus important pour le moment, ce n'est pas ma personne, des Ivoiriens sont morts, nous allons parler de tout cela, et enfin, nous parlerons de moi. Entre Laurent Gbagbo et vous, Charles Blé Goudé, les relations sont fortes, vous l'appelez même votre père. Mais aujourd'hui, les liens semblent distendus, est-ce qu'il est vrai que vous ne vous êtes pas parlés au téléphone depuis plus d'un an ? Les gens parlent beaucoup des relations entre Laurent Gbagbo et moi, d'autres annoncent même un divorce d'un mariage auquel ils n'ont pas participé. Je n'ai pas de problème du tout avec le président Laurent Gbagbo et on aura l'occasion de se parler, vous avez dit que je l'appelle père, on ne parle pas des relations avec un père sur des antennes. Monsieur, regardez et écoutez le procès qui a lieu en Guinée, quand vous avez fini d'écouter Monsieur Toumba, de ce qu'il fait de son ancien patron [Dadis Camara, NDLR], et que vous mettez cela en parallèle avec la posture de Blé Goudé à la CPI, je pense que les partisans de Laurent Gbagbo devraient simplement me dire merci. Alors justement, ce n'est pas le cas en ce moment, Charles Blé Goudé, ils ont plutôt tendance à vous considérer, vous parliez de Toumba Diakité, comme un traitre, depuis que vous avez créé formellement votre parti politique, le COJEP, et que vous avez refusé de rentrer dans celui de Laurent Gbagbo, le PPA-CI. L'État-major de ce dernier parti affirme que vous êtes un adversaire politique de Laurent Gbagbo… Mais pour moi, tous les partisans du président Laurent Gbagbo, ses collaborateurs et moi, nous avons partagé des douleurs, les douleurs de la crise, les douleurs de l'exil, les douleurs de la prison. Je ne crois pas qu'un parti politique soit au-dessus de ces moments que nous avons partagés. Je crois que nous aurons le temps de parler, moi je les considère comme mes frères, je les considère comme mes camarades, la Côte d'Ivoire n'a plus besoin de confrontations. Je serai présent là où on parlera d'amour. Donc vous n'êtes pas l'adversaire politique de Laurent Gbagbo ? Je ne serai jamais l'adversaire politique du président Laurent Gbagbo, quelqu'un avec qui j'ai tout appris, quelqu'un avec qui j'ai partagé la douleur de la prison. Mais tout de même, Charles Blé Goudé, il y a la logique de la politique, vous ne cachez pas votre ambition de devenir un jour président, Laurent Gbagbo semble de plus en plus tenté de revenir lui aussi comme président de la Côte d'Ivoire. Si vous êtes candidats tous les deux à la présidentielle de 2025, est-ce que vous ne serez pas naturellement des adversaires politiques ? Nous sommes en 2022. En politique, ce qui est vrai aujourd'hui ne sera pas forcément vrai demain, et je pense qu'il ne faut pas être pressé, le temps nous dira le reste. Mais moi, je ne suis pas un adversaire de Laurent Gbagbo, voilà. Et c'est pour ça que vous voulez le rencontrer à votre retour, pour trouver un modus vivendi entre vous deux ? Non, je rencontrerai tout le monde, y compris le président Laurent Gbagbo. Mais lui, vu la particularité de ce que nous avons vécu ensemble, et de ce que nous avons partagé ensemble, je pense qu'il est important que je le rencontre pour qu'on discute. Mais le plus important pour moi, c'est d'abord de pleurer mes parents que j'ai perdus quand j'étais ici, mon père est mort derrière moi, tous mes frères ont disparu derrière moi, quand j'aurai fini tout ce deuil-là, j'aurai l'occasion de parler politique. L'un de vos émissaires a déjà demandé audience pour vous auprès de l'ancien président Laurent Gbagbo, est-ce qu'un rendez-vous est déjà convenu ? Pas encore, tout comme j'ai aussi demandé un rendez-vous au président Alassane Ouattara. Il ne faut pas forcer le calendrier des uns et des autres, les agendas des uns et des autres. Que répondez-vous à ceux qui disent que le président Ouattara favorise votre retour pour affaiblir le camp de Laurent Gbagbo et celui de la gauche ivoirienne ? Et quand il a favorisé le retour du président Laurent Gbagbo, le retour d'Akossi Bendjo, le retour de Koné Katinan et de Damana Pickass, et de tous les autres, c'était pour affaiblir qui ? Personne n'a pris son bagage lui-même pour aller en Côte d'Ivoire, et c'est plutôt en négociant, en discutant avec les autorités en place, que tout ce monde-là est rentré en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, c'est mon tour, pourquoi on veut interpréter ça autrement ? Et aujourd'hui, est-ce votre tour d'être candidat à la prochaine présidentielle ? (Rires). Ne soyez pas pressé. Je rentre en Côte d'Ivoire et j'ai un parti politique qui va se réunir, et les décisions qui en découleront seront appliquées.
Le bureau politique du PDCI-RDA, l'ancien parti unique ivoirien, a décidé de préparer un plébiscite pour son président Henri Konan Bédié, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2025, en Côte d'Ivoire. En vue du prochain Congrès du parti, début 2023, c'est dans son fief de Daoukro, sud-est de la Côte d'ivoire, que le président Bédié a été sollicité par le 14e Bureau politique du PDCI-RDA pour le représenter. « Bédié fixe les axes du 13e Congrès », souligne le quotidien Dernière heure Monde. Proche du PDCI, ce journal résume à sa Une les décisions du 14e bureau politique, en signalant, entre autres, qu'un autre bureau politique se réunira « avant le 15 décembre, d'abord ; que ne numéro deux du parti, Maurice Kakou Guikahé, a proposé que Bédié soit "candidat unique au Congrès", ensuite ; que le président du PDCI a instamment demandé d'éviter « les candidatures indépendantes », enfin. Justement. « Bédié met de l'ordre ! », lance en Une cet autre quotidien proche du PDCI qu'est Le Nouveau Réveil, en annonçant sans attendre « le plébiscite programmé de Bédié au 13e Congrès ». Dans la même sensibilité éditoriale, le journal Le Bélier voit dans la tenue du Bureau politique d'hier « la preuve de (la) cohésion (du PDCI) et de sa solidité », tandis que le quotidien L'Héritage signale qu'un « grand Bédié rugit depuis son fief de Daoukro » et « dénonce la duplicité de certains cadres de son parti ». Il y avait, en tout cas, de l'ambiance, hier, à Daoukro. Comme le remarque le quotidien indépendant Soir Info, les militants du PDCI s'y sont « massivement mobilisés », et pour eux, « le moteur de la machine semble bien graissé après ce BP, pour la bonne marche du PDCI-RDA vers la présidentielle de 2025 ». Son confrère L'Inter n'écrit pas autre chose. « Sauf cataclysme », Henri Aimé Konan Bédié devrait être candidat « unique » à sa succession au prochain congrès de son parti. « Bédié fait un grand pas pour être candidat à la présidentielle 2025 », enchérit en Une L'Intelligent d'Abidjan. À noter enfin que le quotidien Le Temps consacre pas moins du quart de sa pagination à ce bureau politique du PDCI-RDA, hier, à Daoukro. Étant rappelé l'alliance Bédié-Gbagbo, nouée fin juillet 2019, à Bruxelles, cet effort éditorial consenti sans commentaires de la part de ce quotidien, proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, ne manque assurément pas d'intérêt. Vaine ambassade de la Cédéao en faveur des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali Réception, hier à Bamako, de la délégation de la Cédéao venue plaider pour l'élargissement des 46 militaires ivoiriens toujours détenus au Mali. Sans effet apparent : pas de communiqué final, pas de président togolais Faure Gnassingbé, facilitateur dans cette affaire… C'est peu dire que la presse ouest-africaine est demeurée sur sa faim après cette rencontre retardée de 48 heures, à l'issue de laquelle rien n'a filtré. Pourtant, comme le souligne Malikilé, « tout porte à croire que cette mission est celle de la dernière chance (…) Au Mali des acteurs politiques et des observateurs sont divisés sur la question. Si certains pensent que cette médiation pourrait décanter la situation, d'autres estiment qu'il faut accélérer l'action judiciaire », résume ce journal malien. Résultat, au Burkina Faso voisin, L'Observateur Paalga se demande si ceux qu'il appelle « les missi dominici » de la Cédéao parviendront à faire bouger la position du colonel Assimi Goïta, « droit dans ses bottes, et à quelles conditions ? Difficile d'en préjuger, énonce prudemment ce quotidien ouagalais, mais il faut bien que cette crise trouve rapidement une solution diplomatique avant que ses conséquences insoupçonnées n'affectent la fragile stabilité de la sous-région ».
Le bureau politique du PDCI-RDA, l'ancien parti unique ivoirien, a décidé de préparer un plébiscite pour son président Henri Konan Bédié, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2025, en Côte d'Ivoire. En vue du prochain Congrès du parti, début 2023, c'est dans son fief de Daoukro, sud-est de la Côte d'ivoire, que le président Bédié a été sollicité par le 14e Bureau politique du PDCI-RDA pour le représenter. « Bédié fixe les axes du 13e Congrès », souligne le quotidien Dernière heure Monde. Proche du PDCI, ce journal résume à sa Une les décisions du 14e bureau politique, en signalant, entre autres, qu'un autre bureau politique se réunira « avant le 15 décembre, d'abord ; que ne numéro deux du parti, Maurice Kakou Guikahé, a proposé que Bédié soit "candidat unique au Congrès", ensuite ; que le président du PDCI a instamment demandé d'éviter « les candidatures indépendantes », enfin. Justement. « Bédié met de l'ordre ! », lance en Une cet autre quotidien proche du PDCI qu'est Le Nouveau Réveil, en annonçant sans attendre « le plébiscite programmé de Bédié au 13e Congrès ». Dans la même sensibilité éditoriale, le journal Le Bélier voit dans la tenue du Bureau politique d'hier « la preuve de (la) cohésion (du PDCI) et de sa solidité », tandis que le quotidien L'Héritage signale qu'un « grand Bédié rugit depuis son fief de Daoukro » et « dénonce la duplicité de certains cadres de son parti ». Il y avait, en tout cas, de l'ambiance, hier, à Daoukro. Comme le remarque le quotidien indépendant Soir Info, les militants du PDCI s'y sont « massivement mobilisés », et pour eux, « le moteur de la machine semble bien graissé après ce BP, pour la bonne marche du PDCI-RDA vers la présidentielle de 2025 ». Son confrère L'Inter n'écrit pas autre chose. « Sauf cataclysme », Henri Aimé Konan Bédié devrait être candidat « unique » à sa succession au prochain congrès de son parti. « Bédié fait un grand pas pour être candidat à la présidentielle 2025 », enchérit en Une L'Intelligent d'Abidjan. À noter enfin que le quotidien Le Temps consacre pas moins du quart de sa pagination à ce bureau politique du PDCI-RDA, hier, à Daoukro. Étant rappelé l'alliance Bédié-Gbagbo, nouée fin juillet 2019, à Bruxelles, cet effort éditorial consenti sans commentaires de la part de ce quotidien, proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, ne manque assurément pas d'intérêt. Vaine ambassade de la Cédéao en faveur des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali Réception, hier à Bamako, de la délégation de la Cédéao venue plaider pour l'élargissement des 46 militaires ivoiriens toujours détenus au Mali. Sans effet apparent : pas de communiqué final, pas de président togolais Faure Gnassingbé, facilitateur dans cette affaire… C'est peu dire que la presse ouest-africaine est demeurée sur sa faim après cette rencontre retardée de 48 heures, à l'issue de laquelle rien n'a filtré. Pourtant, comme le souligne Malikilé, « tout porte à croire que cette mission est celle de la dernière chance (…) Au Mali des acteurs politiques et des observateurs sont divisés sur la question. Si certains pensent que cette médiation pourrait décanter la situation, d'autres estiment qu'il faut accélérer l'action judiciaire », résume ce journal malien. Résultat, au Burkina Faso voisin, L'Observateur Paalga se demande si ceux qu'il appelle « les missi dominici » de la Cédéao parviendront à faire bouger la position du colonel Assimi Goïta, « droit dans ses bottes, et à quelles conditions ? Difficile d'en préjuger, énonce prudemment ce quotidien ouagalais, mais il faut bien que cette crise trouve rapidement une solution diplomatique avant que ses conséquences insoupçonnées n'affectent la fragile stabilité de la sous-région ».
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La coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar a finalement atteint la majorité absolue à l'Assemblée nationale. À une voix près ! Celle du député Pape Diop, ancien maire de Dakar, qui mène la coalition Bokk Gis Gis, et qui, sans surprise, rejoint le président Macky Sall. Le camp au pouvoir cumule désormais 83 sièges sur 165. Majorité des plus inconfortables, car l'alliance de l'opposition compte, rappelons-le, 80 sièges. Pape Diop « renouvèle l'assurance-vie de Macky Sall », lance en Une le journal 24 Heures. Pour autant, « le tour n'est pas (…) joué définitivement pour Macky Sall », veut croire ce quotidien dakarois. Lequel anticipe « la défection probable des députés du BBY ». Le quotidien EnQuête n'écrit pas autre chose. « Pape Diop sauve-t-il le "Macky" ? », interroge en Une cet autre journal sénégalais. Et puis, question : comment s'est effectué le ralliement de Pape Diop à Macky Sall ? Pas par l'entremise du calife général des Mourides, en tout cas, assure le site Seneweb. Et ce « même si le leader du parti Bokk Gis Gis a été reçu, avant-hier, à Diourbel par Serigne Mountakha Mbacké ». Le Kenya au-dessous du volcan Trois jours après le vote, les Kényans attendent toujours avec beaucoup d'impatience le nom du vainqueur à l'élection présidentielle. Raila Odinga et William Ruto sont au coude à coude. C'est ce que pointe, en France, le journal Le Monde Afrique. « Les deux autres candidats en lice ne devraient pas obtenir plus de quelques pourcents. Si aucun des deux favoris ne recueille plus de 50 % des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle », souligne ce quotidien français. Raila Odinga et William Ruto ont tous deux assuré durant la campagne qu'ils reconnaîtraient les résultats de la présidentielle. Mais le Kenya « redoute d'être une nouvelle fois happé dans une saga post-électorale dont il est familier, tous les scrutins ayant été contestés depuis 2002 dans ce pays considéré comme un point d'ancrage démocratique en Afrique de l'Est », prévient Le Monde Afrique L'affaire de la BCEAO, polémique ivoirienne En Côte d'Ivoire, le RHDP d'Alassane Ouattara a répondu le 11 août aux récentes prises de position du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, à la suite de la grâce présidentielle qui lui a été accordée lors du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, en évoquant notamment l'affaire dite du « braquage » de la BCEAO lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Et ce vendredi matin, la presse ivoirienne s'en fait l'écho. Ainsi, le journal Le Matin signale-t-il que « le RHDP démonte les contrevérités du PPA-CI ». À sa Une, ce quotidien proche du pouvoir souligne la déclaration, hier, du ministre d'État Adjoumani Kobénan, porte-parole du RHDP, qui a dit que « la plainte de la Banque (n'était) pas nécessaire pour poursuivre Gbagbo », dans cette affaire. Justement. Pour le journal Le Temps, proche de Laurent Gbagbo, cette déclaration vient contredire le président ivoirien. « Après 12 ans, le RHDP contredit Ouattara » en reconnaissant, par la voix de son porte-parole, que « la BCEAO n'a pas porté plainte… » contre le président Gbagbo. Ambiance. Militaires ivoiriens arrêtés au Mali : le message des jeunes Des organisations de jeunesse se sont mobilisées, le 11 août, à Port-Bouet, près d'Abidjan, en faveur de la libération des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali. Des jeunes pro-RHDP se sont réunis pour envoyer un message aux autorités maliennes de transition, alors que la détention de ces membres des forces spéciales ivoiriennes se prolonge à présent depuis un bon mois. Étaient représentés des militants de La Coalition nationale pour le sursaut, des mouvements Action 2020 et Force 2015 ou encore de La Coalition des mouvements pour la paix, l'emploi-jeune et le développement. Tous en appellent à la libération des 49 soldats ivoiriens toujours détenus au Mali.
La coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar a finalement atteint la majorité absolue à l'Assemblée nationale. À une voix près ! Celle du député Pape Diop, ancien maire de Dakar, qui mène la coalition Bokk Gis Gis, et qui, sans surprise, rejoint le président Macky Sall. Le camp au pouvoir cumule désormais 83 sièges sur 165. Majorité des plus inconfortables, car l'alliance de l'opposition compte, rappelons-le, 80 sièges. Pape Diop « renouvèle l'assurance-vie de Macky Sall », lance en Une le journal 24 Heures. Pour autant, « le tour n'est pas (…) joué définitivement pour Macky Sall », veut croire ce quotidien dakarois. Lequel anticipe « la défection probable des députés du BBY ». Le quotidien EnQuête n'écrit pas autre chose. « Pape Diop sauve-t-il le "Macky" ? », interroge en Une cet autre journal sénégalais. Et puis, question : comment s'est effectué le ralliement de Pape Diop à Macky Sall ? Pas par l'entremise du calife général des Mourides, en tout cas, assure le site Seneweb. Et ce « même si le leader du parti Bokk Gis Gis a été reçu, avant-hier, à Diourbel par Serigne Mountakha Mbacké ». Le Kenya au-dessous du volcan Trois jours après le vote, les Kényans attendent toujours avec beaucoup d'impatience le nom du vainqueur à l'élection présidentielle. Raila Odinga et William Ruto sont au coude à coude. C'est ce que pointe, en France, le journal Le Monde Afrique. « Les deux autres candidats en lice ne devraient pas obtenir plus de quelques pourcents. Si aucun des deux favoris ne recueille plus de 50 % des voix, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour à la présidentielle », souligne ce quotidien français. Raila Odinga et William Ruto ont tous deux assuré durant la campagne qu'ils reconnaîtraient les résultats de la présidentielle. Mais le Kenya « redoute d'être une nouvelle fois happé dans une saga post-électorale dont il est familier, tous les scrutins ayant été contestés depuis 2002 dans ce pays considéré comme un point d'ancrage démocratique en Afrique de l'Est », prévient Le Monde Afrique L'affaire de la BCEAO, polémique ivoirienne En Côte d'Ivoire, le RHDP d'Alassane Ouattara a répondu le 11 août aux récentes prises de position du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, à la suite de la grâce présidentielle qui lui a été accordée lors du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, en évoquant notamment l'affaire dite du « braquage » de la BCEAO lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Et ce vendredi matin, la presse ivoirienne s'en fait l'écho. Ainsi, le journal Le Matin signale-t-il que « le RHDP démonte les contrevérités du PPA-CI ». À sa Une, ce quotidien proche du pouvoir souligne la déclaration, hier, du ministre d'État Adjoumani Kobénan, porte-parole du RHDP, qui a dit que « la plainte de la Banque (n'était) pas nécessaire pour poursuivre Gbagbo », dans cette affaire. Justement. Pour le journal Le Temps, proche de Laurent Gbagbo, cette déclaration vient contredire le président ivoirien. « Après 12 ans, le RHDP contredit Ouattara » en reconnaissant, par la voix de son porte-parole, que « la BCEAO n'a pas porté plainte… » contre le président Gbagbo. Ambiance. Militaires ivoiriens arrêtés au Mali : le message des jeunes Des organisations de jeunesse se sont mobilisées, le 11 août, à Port-Bouet, près d'Abidjan, en faveur de la libération des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali. Des jeunes pro-RHDP se sont réunis pour envoyer un message aux autorités maliennes de transition, alors que la détention de ces membres des forces spéciales ivoiriennes se prolonge à présent depuis un bon mois. Étaient représentés des militants de La Coalition nationale pour le sursaut, des mouvements Action 2020 et Force 2015 ou encore de La Coalition des mouvements pour la paix, l'emploi-jeune et le développement. Tous en appellent à la libération des 49 soldats ivoiriens toujours détenus au Mali.
Dans une adresse à la nation prononcée le 6 août pour l'anniversaire de l'indépendance, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé qu'il accordait la grâce présidentielle à son prédécesseur Laurent Gbagbo. La mesure a été jugée insuffisante par le parti de Gbagbo, le PPA-CI qui réclame une amnistie. Pourquoi cette demande et quelle peut-être la suite de ce bras de fer juridico-politique ? Entretien avec Arsène Brice Bado, du Centre de recherche et d'action pour la paix (Cerap). Le Parti des peuples africains, le parti de Laurent Gbagbo, rejette la grâce annoncée par Alassane Ouattara. Il dit que c'est un combat de principes, le président Gbagbo ayant construit sa carrière politique autour d'un certain nombre de valeurs. Selon vous, ce n'est que cela ? Ce n'est pas que cela. Actuellement, on est déjà dans la bataille pour la présidentielle de 2025 et toute action politique est à analyser à l'aune de cette échéance-là. Et dans cette perspective, il espérait mieux. Par exemple, une amnistie et non pas une grâce présidentielle. Justement, une précision juridique importante : la grâce peut-elle empêcher Laurent Gbagbo de se présenter en 2025, lors de la prochaine élection présidentielle, alors que l'amnistie, elle, lui permettrait de se présenter ? Oui. Vous savez, la grâce présidentielle, selon le code pénal de la Côte d'Ivoire, à l'article 132, n'enlève que l'exécution de la peine, mais n'enlève pas la condamnation. Et dans cette mesure, le président Laurent Gbagbo aura toujours, sur son casier judiciaire, cette condamnation. Et la condamnation de 2018, justement, à 20 ans de prison, le privait de ses droits politiques. Donc, dans cette perspective, il lui serait difficile de se présenter comme candidat présidentiel. Si c'était une amnistie, là, on serait dans un scénario différent. Parce qu'avec une amnistie, c'est non seulement l'exécution de la peine qui est enlevée, mais c'est aussi la condamnation elle-même qui est enlevée. Donc avec une amnistie, rien ne l'empêcherait, objectivement, de pouvoir se présenter comme candidat aux élections de 2025. Sur cet aspect juridique des choses, justement, le ministre de la Réconciliation nationale Kouadio Konan Bertin a déclaré que l'amnistie pouvait être décidée à l'Assemblée, donc décidée par la loi. Est-ce qu'effectivement, les députés ivoiriens ont cette possibilité de demander l'amnistie de Laurent Gbagbo ? Oui. Les députés ivoiriens ont cette possibilité, même après la grâce présidentielle. L'amnistie est une prérogative de l'Assemblée nationale. Cependant, il faut se rendre compte que cela ne pourrait être possible qu'avec le soutien du président Alassane Ouattarra. Son parti, le RHDP, contrôle la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Tout le monde, en tout cas, pense d'ores et déjà à la présidentielle qui est prévue pour 2025. Dans une interview sur France 24, en octobre dernier, on peut le rappeler, Laurent Gbagbo avait semé le trouble sur ce qu'étaient ses intentions. Il avait estimé qu'il y avait « des moments où certaines charges s'imposent à vous, je n'exclue rien » avait-il dit. Est-ce que le Parti des peuples africains souhaite, selon vous, maintenir ouvertes toutes les éventualités pour la prochaine présidentielle, compte tenu de cette possible candidature ? C'est vraiment clair, c'est la seule chose dont on est certains aujourd'hui. Parce que jusque-là, on ne voit pas beaucoup émerger de dauphin et je pense qu'en réalité, cela ne viendra pas tant que les autres partis n'afficheront pas également leurs candidats pour 2025. Le PDCI, le PPACI, le RHDP… Les gens se regardent et les décisions des uns dépendent beaucoup de la réaction des autres. Donc vous diriez que tant que Bédié n'aura pas renoncé à la présidentielle de 2025, tant que Ouattara n'aura pas renoncé à cette présidentielle, Laurent Gbagbo se tiendra prêt, éventuellement, pour ce scrutin ? Oui. À moins que l'on trouve un moyen, justement, pour que ces trois candidats puissent quitter, d'une certaine manière, la scène politique ou, du moins, ne se présentent pas comme candidats aux élections de 2025. Et moi, je pense qu'il faut une vraie négociation. C'est une question importante qu'il faut régler dès maintenant. Cela permettrait de pacifier un peu la scène politique. Les trois candidats ont une histoire particulière entre eux et il est vraiment important que l'on puisse résoudre cette question, qu'ils puissent accepter de passer la main à de jeunes générations. ► À lire aussi : Côte d'Ivoire: l'amnistie de Gbagbo dépend de l'Assemblée, selon Kouadio Konan Bertin
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin: Irak : dissolution du Parlement à l'initiative de Moqtada AL6Sadr. Par Guilhem Delteil, journaliste au service international de RFI Santé : selon l'OMS, les systèmes de santé africains se fragilisent. Par Pierre-Yves George, journaliste au service Afrique de RFI Côte d'Ivoire : grâce présidentielle accordée par Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo. Par Sylvain N'guessan, analyste politique, directeur à l'Institut de Stratégie d'Abidjan RDC : un rapport de l'ONU confirme l'intervention rwandaise à l'est du pays. Par Onesphore Sematumba, analyste à l'International Crisis Group, en charge de la RDC et des Grands Lacs. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Près de cinq cents jours après son acquittement définitif par la Cour pénale internationale, le président Laurent Gbagbo est gracié par son successeur Alassane Ouattara. L'annonce en a été faite, hier soir, à l'occasion du 62e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Elle laisse déjà une partie de la presse ivoirienne sur sa faim. Une fois n'est pas coutume, et en exclusivité, coup d'œil sur les premiers commentaires de la presse ivoirienne qui seront publiés – non pas demain, lundi, férié – mais mardi, en kiosques, en Côte d'Ivoire. À commencer par celui du journal Le Temps, proche parmi les proches de Laurent Gbagbo, et dans lequel le juriste Roger Dakouri dira en ces termes sa déception, en qualifiant cette grâce de « fausse route », mais aussi en dénonçant « une absence criante et injustifiée de volonté à aller résolument à la réconciliation ». Selon lui, « Ouattara laisse les Ivoiriens sur leur faim. On pensait qu'il allait libérer tous les prisonniers civils et militaires. Que neni ! », lancera encore Roger Dakouri, interrogé hier soir par Le Temps. Autre commentaire à paraître mardi, celui de Soir Info. Ce journal indépendant ivoirien estimera que la grâce accordée à Laurent Gbagbo constitue « un pas vers la réconciliation nationale, une décision forte du chef de l'État envers son plus farouche adversaire politique mais qui est loin d'être décisive (…) Les partisans du président du PPA-CI auraient souhaité l'effacement totale de sa condamnation par une loi d'amnistie ». Sous la plume du journaliste ivoirien Armand Depeyla, Soir Info estimera que « derrière cette grâce présidentielle, il pourrait se cacher, subrepticement, une volonté du président du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix de barrer la route à Laurent Gbagbo en 2025 », date programmée de la prochaine élection présidentielle en Côte d'Ivoire. Ukraine, vers une partition à la coréenne ou Apocalypse Now ? « Où va l'Ukraine ? », se demande l'hebdomadaire Marianne. Après avoir mis en garde ses lecteurs sur une « Troisième Guerre mondiale », laquelle, selon ce magazine, « n'est pas écartée », Marianne publie une analyse signée de l'ancien secrétaire d'État et président de l'association Les Chantiers de la liberté, Pierre Lellouche, selon qui, dans ce conflit armé, demeurent « deux hypothèses, et seulement deux : cette guerre ne peut se terminer, dans le meilleur des cas pour l'Ukraine, que par une situation à la coréenne : c'est-à-dire une ligne de cessez-le-feu et de démarcation qui consacrera la mainmise de la Russie sur l'est et le sud de l'Ukraine, le reste du pays, amputé et neutralisé de force, restant à la charge du contribuable européen, puisque par facilité, là encore, l'UE vient d'ouvrir ses portes à l'adhésion de Kiev ; seconde hypothèse, la pire comme en 1914, un conflit territorial local, la passion nationaliste, le jeu des alliances et l'égarement de dirigeants somnambules peuvent conduire à un nouveau suicide collectif – encore un ! – mais qui sera, cette fois, possiblement nucléaire... Peut-on encore espérer que nos dirigeants se réveillent enfin et décident de se mettre autour d'une table pour stopper cette dérive funeste ? », supplie Pierre Lellouche dans Marianne. Supplique pour les femmes afghanes Les hebdomadaires L'Obs et Le Point se sont rendus en Afghanistan constater le sort réservé aux femmes par les talibans. Comme le constate Le Point, un an à peine après leur arrivée au pouvoir, les nouveaux maîtres du pays « ont déjà effacé les Afghanes de l'espace public. À Kaboul, les affiches à l'effigie de femmes ont été badigeonnées de noir. Dans les vitrines, le visage des mannequins féminins a été recouvert d'un épais voile ». Dans Le Point, des femmes témoignent à visages découverts. Comme cette ex-officier antiterroriste au ministère de l'Intérieur témoigne. Mursal Heidari, c'est son nom, vit aujourd'hui avec son mari et ses trois enfants dans une chambre en sous-sol : « Je n'arrive plus à trouver le sommeil, dit-elle à cet hebdomadaire, et je passe mon temps à attendre le jour suivant ». Comme le signale Le Point, cette trentenaire est diplômée de sciences politiques. Auparavant, elle aspirait à « devenir générale », elle qui était chargée de la lutte contre les combattants islamistes et qui était « reconnue par ses pairs pour la qualité de son travail », pointe ce journal. « C'était une période de grande exaltation, y raconte-t-elle au sujet de l'ancien régime républicain, qui autorisait les Afghanes à travailler malgré des traditions tribales toujours tenaces. Nous étions en train de construire un nouveau pays, et, en tant que femme, j'étais fière de le défendre. » Mais ça, c'était avant… À présent, « pour tuer l'ennui, elle a passé sa journée à tatouer ses pieds au henné. Son foulard ample laisse dépasser quelques mèches brunes rebelles ». Poignant. Reportage également de l'hebdomadaire L'Obs dans une école clandestine pour filles. « La plupart des élèves veulent devenir médecins pour aider les femmes afghanes, et aussi par pragmatisme : c'est désormais le seul métier féminin que tolèrent les talibans avec celui d'infirmière et de sage-femme », explique ce magazine. Lequel évoque aussi le « mariage » des filles « à partir de l'âge d'un an » et qui sont « vendues par leurs familles ruinées par la guerre et menacées par la famine ». L'Obs signalant ainsi le cas d'une enfant vendue à sa désormais belle-famille « 10 000 afghanis soit 108 euros ». Sujet tabou, sujet interdit, admet L'Obs, « mais omniprésent dans les régions les plus pauvres ».
Stratégie gagnante pour l'alliance d'opposition au Sénégal. Le camp présidentiel « Benno Bokk Yakaar » n'obtient qu'une majorité relative aux élections législatives. Une fois encore, une mécanique d'alliance vient de faire la démonstration de son efficacité face au pouvoir… 82 sièges de députés pour la majorité sortante au Sénégal, c'est 43 de moins qu'il y a cinq ans. À l'inverse, les coalitions d'opposition « Yewwi Askan Wi », menée entre autres par Ousmane Sonko, et « Wallu Sénégal », de l'ancien président Abdoulaye Wade, remportent respectivement 56 et 24 sièges, soit 80 au total pour cette alliance. « Pour la première fois de son histoire, le parti au pouvoir n'obtient pas la majorité absolue », admet le quotidien EnQuête. Journal dakarois dans lequel un ancien ministre et proche collaborateur du président Macky Sall admet qu'il s'agit d'une « défaite ». Laquelle signe, dit-il, « la fin de l'illusion » d'un troisième mandat de Macky Sall. C'est « l'humiliation suprême ! », lance en Une le journal sénégalais 24 Heures. « L'ogre Benno Bokk Yaakaar est tombé de son Olympe », formule ce quotidien dakarois. Lequel souligne que Benno Bokk Yakaar « est minoritaire au niveau des suffrages valablement exprimés ». Selon 24 Heures, « le signal envoyé par le peuple sénégalais est clair (…) Malgré l'énorme armada de l'appareil d'État, les embuches parlementaires attendent Macky Sall et son gouvernement. (…) Ça ressemble fort à une fin de l'exercice solitaire et narcissique d'un pouvoir hypertrophié ». C'est une « percée fulgurante » de l'opposition, admet, au Burkina Faso, le quotidien Wakat Séra. Selon ce journal ouagalais, ces législatives sont « en réalité comme le premier tour de la présidentielle de 2024 » au Sénégal. « Les grandes manœuvres sont, sans doute, déjà enclenchées », estime Wakat Séra. Soutien fortement documenté du Rwanda au M23 En République démocratique du Congo, les experts des Nations unies confirment la présence de troupes rwandaises aux côtés des rebelles dans l'est de la RDC. « L'ONU enfonce le Rwanda », lance La Tempête des tropiques. Comme le souligne ce tabloïd congolais, les preuves du soutien du Rwanda au M23 sont « tangibles ». Pour le quotidien L'Avenir, pas de doute, les Nations unies ont « lâché le Rwanda », le journal La République estimant en écho que ce rapport de l'ONU vient « crucifier le président rwandais, Paul Kagamé », rapporte Radio Okapi. En France, le quotidien Libération consacre quatre pages à la publication d'un reportage très fouillé dans l'est de la RDC qui « replonge dans la guerre des collines ». Et Libé souligne que la rébellion du M23 est belle et bien « soutenue par le Rwanda ». De quoi, en tout cas, « apporter de l'eau au moulin des autorités de Kinshasa », admet le journal ouagalais Le Pays, en se demandant pourquoi la RDC fait « l'objet de tant d'agressions extérieures, notamment de la part de ses voisins ? ». Selon Le Pays, la RDC « a toujours fait l'objet de convoitises si bien que certains de ses dirigeants ont été victimes d'un complot international qui leur a couté la vie. Le cas le plus édifiant est celui de Patrice Lumumba », rappelle Le Pays. La fête de l'indépendance ivoirienne, avec ou sans Bédié et Gbagbo En Côte d'Ivoire, les festivités marquant le 62e anniversaire de l'accession du pays à l'indépendance, ce dimanche, vont bon train à Yamoussoukro, la capitale. Mais les ex-présidents Bédié et Gbagbo y seront-ils ? C'est toute la question. En attendant les parades militaires prévues ce jour-là, et dont les derniers réglages sont prévus aujourd'hui, le journal L'Intelligent d'Abidjan a constaté sur place que « tout est aux couleurs du drapeau national "Orange-Blanc-Vert" (…) Des pagnes et des polos pour célébrer l'indépendance s'arrachent comme de petits pains ». Mais, en effet, en marge de ces festivités, une partie de la presse ivoirienne se demande si le président Ouattara va ou non annoncer des mesures encourageant la réconciliation nationale. C'est le cas, par exemple, du quotidien Dernière Heure Monde, qui expose à ses lecteurs « les "bonnes nouvelles" qu'on attend de Ouattara ». Avec, à la clé, la présence – ou non – des ex-présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, dimanche, à Yamoussoukro.
La rencontre des trois présidents, toute la presse en parle évidemment. Le chef de l'État Alassane Ouattara a reçu jeudi ses deux prédécesseurs, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. « Douze années après, Gbagbo, Bédié et Ouattara, au palais de la présidence : des images fortes », titre Yeclo, qui donne à voir cette rencontre avec une série de photos. Fraternité Matin raconte de son côté : « Arrivé à 16h50 heure locale, Laurent Gbagbo a été accueilli par Alassane Ouattara sur le perron du palais présidentiel à Abidjan où les deux hommes se sont donnés l'accolade et ont avancé main dans la main dans la salle du petit Palais ». « Alors Laurent, tu vas bien ? Et ton voyage, ça s'est passé bien ? », a interrogé Alassane Ouattara en accueillant Laurent Gbagbo. « Tout s'est bien passé »,a rétorqué Laurent Gbagbo. Henri Konan Bédié est pour sa part arrivé quatre minutes après, à 16h54, et a été également accueilli par Alassane Ouattara, raconte encore Fraternité Matin. Le président de la République s'est enquis des nouvelles de son aîné Bédié en ces termes : « Président, comment vas-tu ? Comment va ma grande sœur ? ». « Oui ça va ! Elle a commencé à récupérer », a répondu Henri Konan Bédié. Une rencontre amenée à devenir régulière Sur le fond des discussions, il n'en ressort pas grand-chose. Les trois hommes se sont entretenus à huis clos mais se sont exprimés à la sortie via une déclaration commune. C'est Laurent Gbagbo qui l'a lue à la presse car il est le benjamin, le plus jeune, comprend-on à la lecture de L'Infodrome. Le site nous explique que, selon les mots de cette déclaration, ce « fut une rencontre de retrouvailles pour renouer le contact et échanger ». Le président de la République et ses deux prédécesseurs ont « exprimé leur volonté de faire de cette première rencontre un levain de la décrispation du climat sociopolitique en Côte d'Ivoire », nous dit-encore L'Infodrome. Alassane Ouattara, lui, veut visiblement renouveler ce type de rendez-vous de façon plus régulière. Cette rencontre en tout cas était « historique » par son symbole, selon Jeune Afrique. Un rendez-vous de « réconciliation » et « d'apaisement » qui est effectivement destiné à devenir le premier d'une série, écrit le magazine. L'horreur dans l'est de la RDC Le journal Libération y consacre une double page. « Émeute, meurtre puis cannibalisme », le journal a retrouvé « les témoins d'un crime atroce commis mi-juin à Kalima », dans la province du Maniema. « Largement relayé sur les réseaux sociaux, il illustre le retour de la haine raciste dans la région ». « Quand nous sommes arrivés à Kalima le 5 juin, témoigne un vacher venu vendre du bétail avec des amis du Sud-Kivu, le climat était tendu, les restaurants refusaient de nous servir. On nous disait qu'on allait être tués et dévorés. Nous pensions que ce n'était que des mots comme d'habitude », explique-t-il. « Rien ne semblait alors présager, reprend Libération, que treize jours plus tard, l'un d'entre eux, Fidèle Ntayoberwa, 50 ans, serait tué, découpé, éviscéré et brûlé par la population ». Il s'agit d'un membre de la communauté banyamulenge, des pasteurs rwandophones originaire des plateaux du Sud-Kivu où leurs ancêtres se sont établis aux 19e siècle et qui s'expriment encore dans la langue du pays voisin. Un voisin avec lequel les relations se sont tendues, autour notamment de la question du M23, groupe possiblement soutenu par le Rwanda, selon les accusations de Kinshasa. Alors dans l'est de la RDC, certains accusent les minorités rwandophones d'être infiltrées. Mais aujourd'hui, les assassins de Fidèle et leurs complices ne sont pas poursuivis, nous dit Libération, et « les cadres de l'UDPS n'ont pas eu à répondre de la tournure macabre » prise lors de l'une de leurs manifestations.
Indignation et colère à Ouagadougou après le retour de l'ex-président Blaise Compaoré, pourtant condamné par la justice burkinabè à la prison à vie pour son rôle dans l'assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara. Pour la première fois depuis qu'il en avait été chassé en 2014 par une insurrection populaire alors qu'il tentait de s'accrocher au pouvoir, l'ex-président du Burkina Faso était, hier, de retour dans son pays. Résultat ? Ces réactions en rafale publiées par L'Observateur Paalga. Ici, c'est cet économiste qui estime que ce « retour frauduleux » de Blaise Compaoré constitue « le scénario du pire ! » mais aussi « le sacre de l'impunité », la justice étant « bafouée », et qui se demande « comment gagner la lutte contre le terrorisme dans ces conditions ». Là, c'est ce collectif d'avocats des parties civiles dans « l'affaire Ministère public contre Compaoré Blaise dit Jubal et autres » qui rappelle la décision rendue le 6 avril dernier condamnant l'ex-président burkinabè à la « peine d'emprisonnement à vie » et qui entend « que la force reste à la loi ». « Hier jeudi 7 juillet 2022, le Burkina Faso a de nouveau présenté deux visages diamétralement opposés sur la manière d'aller à une réconciliation véritable, résume le journal Aujourd'hui le Burkina Faso, en proie à l'une des crises les plus graves de son histoire, éprouve un immense besoin de se réconcilier avec son passé ». Réprobation également du quotidien Le Pays. Lequel déplore « un retour qui divise plus qu'il n'unit (…) Car, s'il est vrai qu'il y en a qui s'en réjouissent, force est de reconnaître qu'il y en aussi, et Dieu seul sait s'ils sont nombreux, qui récriminent, estimant que les autorités de la transition font là montre d'un véritable mépris pour la Justice », estime Le Pays. Selon ce journal ouagalais, « si, en faisant venir Blaise Compaoré au pays, l'objectif de Paul-Henri Sandaogo Damiba était de ressouder les Burkinabè entre eux, eh bien on peut dire que c'est raté ». Plus sobrement dans les commentaires, reportage-photo à l'appui, le journal en ligne Le Faso.net raconte le « bouillant après-midi à l'aéroport international de Ouagadougou », pour un « accueil triomphal (de Blaise Compaoré) sans voir l'acteur ». Bédié-Gbagbo-Ouattara, le grand conseil En Côte d'Ivoire, la pression monte avant la rencontre Bédié Gbagbo, Ouattara, le 14 juillet prochain. « Rencontre de la dernière chance ? », se demandent en chœur le journal soroïste Générations Nouvelles et le quotidien pédéciste Le Bélier Intrépide… Avec ce sommet à trois, « Ouattara écoute (enfin !) le Président Bédié », se réjouit ce quotidien également proche du PDCI-RDA qu'est Dernière Heure Monde. « Que l'intérêt de la Nation prime ! », enjoint son confrère Le Nouveau Réveil. Quant au journal Le Matin, il entend expliquer à ses lecteurs « ce qui va changer après le 14 juillet »… Mali, la cause du peuple En Côte d'Ivoire, encore, le PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, se félicite de la levée des sanctions de la Cedeao contre le Mali. Satisfecit lancé à l'occasion d'un nouveau rendez-vous avec la presse ivoirienne de La Tribune du PPA-CI, animé par le porte-parole du parti, Justin Koné Katinan, qui a également droit, ce matin, à la Une des quotidiens Soir Info, L'Inter, Le Temps, L'Héritage, Le Nouveau Réveil, ou encore Le Pan Africain et Le Quotidien d'Abidjan. A La Tribune du PPA-CI, donc, l'ex-ministre du Budget de Laurent Gbagbo a notamment salué « le courage, la résilience et le patriotisme du peuple Malien qui doit inspirer toute l'Afrique » et a réaffirmé « son soutien au peuple malien », rapporte le quotidien Le Temps. Justin Koné Katinan a également invité la Cedeao à « arrêter la manipulation, à des fins politiques, des instruments économiques et financiers, notamment la Bceao, contre les intérêts des peuples ». Selon le porte-parole du PPA-CI, le Peuple malien « a démontré à suffisance qu'aucune force ne peut arrêter la volonté d'autodétermination d'un peuple », énonce Le Temps.
Au Sénégal, la principale coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi appelle à une nouvelle manifestation aujourd'hui à Dakar pour protester contre l'invalidation de sa liste nationale menée par Ousmane Sonko en vue des élections législatives du 31 juillet. C'est la journée « de tous les dangers », prévient en Une le quotidien EnQuête, en redoutant des « risques d'affrontements » et en appelant, en manchette, à « sortir de l'impasse ». Comme le déplore ce journal dakarois, « l'histoire se répète. Comme aux législatives de 2007 et à la présidentielle de 2012, la montée des tensions politiques devient de plus en plus inquiétante ». « Le Sénégal retient son souffle », lance Le Pays, au Burkina Faso. Selon ce quotidien ouagalais, « la météo politique promet des orages du côté de Dakar où le parti au pouvoir et l'opposition semblent déjà sur le pied de guerre (et) les risques de débordements ne sont pas à écarter ». Selon Le Pays, « dans ce contexte de vie chère, l'opposition sénégalaise peut fragiliser le pouvoir de Macky Sall en surfant sur toutes sortes d'amalgames pour enflammer la rue. Mais, à y regarder de près, les Sénégalais ne gagnent rien à ébranler les fondements de leur stabilité sur la base d'un contentieux préélectoral qui peut bien trouver une solution ». Commission électorale au Mali Au Mali, le Conseil national de transition devrait voter ce vendredi matin la nouvelle loi électorale très attendue et qui devrait porter création d'un unique organe de gestion des élections réclamé aussi bien par la société civile que par les partis politiques maliens. « Alea jacta est ! », lance Le Journal du Mali, en latin dans le texte (traduction : le sort en est jeté, ndlr). Mais sans attendre, ce site malien prévient. Si « les petits plats sont préparés pour contenter les chefs d'États de la Cédéao », à l'intérieur des contestations ne sont pas à exclure. Selon Le Journal du Mali, « plusieurs » personnalités qui vont participer à ce vote « ont émis des réserves, notamment sur l'organe unique de gestion des élections et le mode de désignation des membres, dont quatre sur sept sont nommés par le Premier ministre en l'état actuel du projet de loi. Inadmissible pour certains acteurs politiques, d'autant que le Premier ministre est aussi un homme politique », explique ce journal ligne, en soulignant l'importance de ce vote. « Nous ne devons pas nous rater, car au-delà des satisfécits de résilience du peuple malien, tout ne va pas bien. Il urge de débander les muscles et de mettre fin à ce bras de fer », enjoint-il. Demba Traoré, l'homme du PPA-CI à la Commission électorale En Côte d'Ivoire, cette information concernant le PPA-CI. Information qui concerne le nom proposé pour être son représentant au sein de la Commission électorale indépendante. Selon le quotidien indépendant Soir Info, il s'agirait de Demba Traoré, actuel président de la Commission électorale et applications numériques du Part des peuples africains-Côte d'Ivoire, le nouveau parti politique créé en octobre dernier par l'ex-président Laurent Gbagbo. Ancien représentant du Front populaire ivoirien aux États-Unis, Demba Traoré est expert en informatique. « Chargée d'organiser les élections en Côte d'Ivoire et d'en proclamer les résultats, la CEI a toujours divisé pouvoir et opposition », souligne Soir Info. Son confrère L'Inter, qui appartient au même groupe de presse, souligne que le PPA-CI attend « impatiemment » la nomination « effective » de Demba Traoré au cours d'un conseil des ministres. Les trois grands Ivoiriens Autre événement attendu en Côte d'Ivoire, et qui a plusieurs fois été évoqué par la presse, un sommet Bédié, Gbagbo, Ouattara. Et bien, ce matin, ce quotidien proche du PDCI-RDA d'Henri Aimé Konan Bédié qu'est Le Nouveau Réveil consacre sa manchette à l'annonce d'un « prochain tête-à-tête des trois grands » en lançant « Ouattara, Bédié, Gbagbo : la rencontre de tous les espoirs ». De quoi éclaircir le ciel ivoirien ce 17 juin, premier anniversaire du retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire. Lequel pays « vit au rythme de Gbagbo », lance en Une, le quotidien Le Temps, qui lui est proche. Le ciel ivoirien tombé sur la tête Éclaircir le ciel ivoirien ? Justement. « La pluie a encore tué », lance la manchette du Patriote. Comme le signale ce quotidien proche du président Ouattara, le Premier ministre Patrick Achi « annonce 2,5 milliards de FCFA pour détruire les sites à risques », après un éboulement meurtrier à Abidjan.
Comment réconcilier les Ivoiriens après une élection présidentielle qui a causé la mort de 85 personnes ? C'est la difficile mission de Kouadio Konan Bertin, KKB comme on le surnomme, le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la Cohésion nationale. Ce mardi, il y a eu un signal positif : l'élection par consensus du nouveau président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Adama Bictogo. Mais la Côte d'Ivoire a-t-elle vraiment chassé les vieux démons de la division ethnique ? Le ministre KKB répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Mardi dernier, le candidat du parti au pouvoir, Adama Bictogo, a été élu président de l'Assemblée ivoirienne avec le soutien des députés de l'opposition. Est-ce un signe d'apaisement politique ou une simple réconciliation de façade ? Kouadio Konan Bertin : Ce qui vient de se passer à l'Assemblée nationale démontre tout simplement la grandeur d'âme du peuple de Côte d'Ivoire et de sa classe politique. Nous voulons désormais aller à la paix. Nous avons un passé douloureux que nous voulons laisser derrière nous, et la classe politique doit donner l'exemple. Le chef de l'État, son excellence monsieur Alassane Ouattara, tend la main aux autres belligérants. Il y a tous ceux qui la saisissent, comme vous pouvez le constater, comme le président Laurent Gbagbo qui est rentré au pays, de même pour presque tous ceux qui étaient en exil. Tous les prisonniers politiques ont retrouvé la liberté. Un dialogue politique s'est tenu récemment, et presque tous les partis politiques ont signé un rapport final. Je me réjouis qu'il y ait eu ce consensus à l'Assemblée nationale. Ce ne peut donc pas être un acte de façade. Oui, mais il y a un passé douloureux, comme vous dites. En octobre 2020, lors de la campagne présidentielle, les violences intercommunautaires ont fait 85 morts. Votre mission ne risque-t-elle pas d'échouer face aux vieux démons de la division ethnique ? Il ne faut pas se le cacher, nous avons ce problème-là : la présence de l'ethnie dans notre débat. N'oubliez-pas que c'est pour ces raisons là qu'Houphouët Boigny a privilégié dans les premières heures de notre indépendance le parti unique. Nous nous battons au quotidien pour bâtir un État nation. Évidemment, il n'y a pas de risque zéro, mais nous sommes sur la bonne voie, justement, pour proposer aux Ivoiriens des élections apaisées, sans aucun mort, aux municipales et aux régionales de l'année prochaine. Autre signe en faveur de la réconciliation, la remise d'un passeport à l'opposant en exil Charles Blé Goudé. Mais il a été condamné par contumace à 20 ans de prison. S'il rentre à Abidjan, sera-t-il arrêté ? Laurent Gbagbo était également condamné à 20 ans de prison avant de rentrer en Côte d'Ivoire. Je constate qu'il vaque tranquillement à ses occupations. Mieux, lui et le président de la République se parlent au quotidien. Charles Blé Goudé viendra comme tout le monde bâtir la paix et la réconciliation. Il n'y a pas de raison qu'il n'ait pas sa place à Abidjan. L'adversaire le plus irréductible du président Ouattara, actuellement, c'est son ancien Premier ministre, Guillaume Soro, qui vit en exil en Europe. La réconciliation pourrait-elle aller jusqu'à lui ? Le président Ouattara est déterminé à réconcilier tout le peuple. Cela veut donc dire que personne ne sera exclu. Mais pour aller à la paix, à la réconciliation, il faut que deux volontés se rencontrent. La main du président Ouattara reste toujours tendue. Le dialogue politique qui a eu lieu au début de cette année entre le pouvoir et l'opposition préconise une rencontre entre les trois grands leaders de la politique ivoirienne : Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Cette rencontre va-t-elle avoir lieu ? Les trois se parlent régulièrement. Il n'y a pas de raison que cette rencontre n'ait pas lieu, puisque le dialogue politique l'a souhaité. D'ailleurs, ça se murmure. Ça se murmure pour quelle date ? On n'est pas pour l'instant dans le fétichisme des dates. Rien n'urge. Tous les trois sont à Abidjan. Ils viennent ensemble d'enterrer le grand frère du président Henri Konan Bédié. Vous savez, en Afrique, surtout en Côte d'Ivoire, lors des obsèques, on fraternise, on fait la paix. Le président Ouattara était aux côtés de Henri Konan Bédié, le président Gbagbo était à ses côtés. Franchement, ce sont des signaux forts. Ce qui est certain, c'est que les Ivoiriens veulent cette rencontre, je peux vous dire, elle se murmure cette rencontre. D'ici la fin de l'année ? Je suppose. En septembre dernier, Kouadio Konan Bertin, vous avez été attaqué en justice par une artiste camerounaise, madame Sophie Dencia, qui vous a accusé d'agression sexuelle. Vous avez porté plainte à votre tour pour diffamation. Cette affaire ne risque-t-elle pas de vous handicaper dans votre travail de ministre ? Je fais confiance à la justice de mon pays. J'ai confié mon sort à mes avocats et j'ai dit aux Ivoiriens de me faire confiance. Ce n'est pas parce que j'ai un statut de ministre, aujourd'hui, que je vais donner le sentiment que je peux influencer les choses. Je suis un justiciable comme tout citoyen, et je laisse mon sort dans ce dossier précis à la justice de Côte d'Ivoire.
Les trois piliers de la vie politique ivoirienne ensemble sur la photo. Ce serait rien moins qu'une première depuis 17 ans. Et ce matin, cette perspective est à la Une des journaux plus ou moins proches aussi bien du PDCI d'Henri Konan Bédié que du PPA-CI de Laurent Gbagbo, et que sont Le Nouveau Réveil, Dernière Heure, Le Temps, L'Essor, ainsi qu'à celles de L'Inter et de Soir Info. Lesquels quotidiens indépendants relaient en chœur ce matin l'information émanant initialement de Jeune Afrique. « Une entrevue entre Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo est à l'étude, signalait avant-hier ce journal panafricain. Si aucune date n'est pour le moment fixée, celle-ci pourrait avoir lieu d'ici à la fin du mois de juin (…) Craignant le rapport de force que souhaitaient lui imposer les patrons du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et du Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire (PPA-CI), ADO y a longtemps été défavorable », souligne Jeune Afrique, en remarquant que si les relations Bédié-Ouattara « se sont récemment réchauffées (…) de nombreux points de crispation subsistent en revanche avec Laurent Gbagbo, dont les indemnités d'ancien chef d'État, notamment, sont toujours gelées par la présidence ». Une prochaine entrevue Bédié-Gbagbo-Ouattara ? À Abidjan, ce matin, le quotidien Le Temps confirme. « Certainement que la deuxième semaine du mois de juin est la bonne (…) mais prudence », modère ce journal proche de l'ex-président Laurent Gbagbo. Et ça ne serait pas rien, puisqu'en effet, comme le rappelle Le Temps, « la dernière fois que l'on a vu ces trois personnalités ivoiriennes ensemble, remonte (…) à la Signature de l'Accord de Tshwane (Pretoria), en Afrique du Sud, le 7 avril 2005 », c'était il y a donc bien 17 ans. Au pays des morts intègres Au Burkina Faso, une cinquantaine de civils ont été tués le 25 mai à Madjoari, dans la province de l'Est, près de la frontière avec le Bénin. Attaquée à deux reprises par le passé, cette bourgade était soumise à un blocus de la part des jihadistes. C'est en tentant de fuir que les habitants ont été pris pour cible par des hommes armés non identifiés. Attention, prévient le journal local Le Pays, au Burkina Faso, « il y a péril en la demeure ». Ce quotidien ouagalais enjoint les autorités de la Transition à « prendre réellement conscience de l'état de la situation pour ne pas se laisser surprendre par la tournure des évènements. Les militaires ont pris le pouvoir dans le but de régler le problème sécuritaire. Ils doivent tout faire pour respecter leur engagement. À défaut, il reviendra au peuple de les y contraindre en leur indiquant le chemin de l'honneur et du patriotisme », prévient Le Pays. Berceaux de la mort au pays de la Teranga Au Sénégal, le président Macky Sall a limogé le 26 mai son ministre de la Santé après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans l'hôpital public de Tivaouane. Le ministre Diouf Sarr « défenestré », lance Walf Quotidien. « Abdoulaye Diouf Sarr n'est plus ministre de la Santé et de l'Action sociale. Il vient d'être viré par le président Sall qui n'aura pas attendu son retour. Ainsi, celui que beaucoup de Sénégalais désignent comme le responsable du drame de Tivaouane est remplacé par Marie Khemesse Ngom Ndiaye. Cette dernière, connue à travers le petit écran pour avoir, un temps, présenté le "point covid" était jusque-là Directrice de la Santé publique », pointe Walf Quotidien. Malheureusement, ça n'est pas qu'au Sénégal que les hôpitaux publics sont « malades », souligne pour mieux le déplorer le quotidien burkinabè WakatSera. « Mais comme pour le plus petit bobo, les dirigeants et leurs proches ont le privilège d'aller se faire soigner à l'extérieur, au frais du contribuable d'ailleurs, les hôpitaux manquent souvent de tout », soupire cet autre journal ouagalais.
« Mon ambition c'est de partir » déclarait solennellement Laurent Gbagbo à ses partisans lors du congrès qui a vu la naissance de son parti, le PPA-CI. Dans le même temps l'ancien président ivoirien assurait qu'il ferait de la politique jusqu'à sa mort. Il a d'ailleurs été élu par acclamation ce week-end président de ce Parti des Peuples Africains - Côte d'Ivoire. Un parti qu'il veut socialiste, souverainiste, mais aussi et surtout panafricaniste. Pour décrypter ce discours très attendu, invitée de RFI ce matin, Me Habiba Touré, cheffe de cabinet de Laurent Gbagbo. Elle répond aux question de Pierre Pinto. RFI : Lorsque Laurent Gbagbo dit « Je ferai de la politique jusqu'à ma mort », mais qu'un peu plus tard il déclare : « Mon ambition c'est de partir », que faut-il comprendre exactement ? Habiba Touré : Il faut comprendre qu'il n'entendait pas céder aux injonctions présentées parfois sous forme de conseils des uns et des autres, lui demandant de se retirer de la vie politique et même au chantage qui a été fait, notamment à l'occasion de son retour. Donc c'était un message très fort qu'il entendait formuler. C'est que c'est un homme politique, c'est un homme qui a toujours fait de la politique et il entend en faire jusqu'à sa mort. C'est ce qu'il a toujours indiqué. Maintenant, quand il dit -il parlait, entendons-nous bien, dans le cadre du parti- que son ambition est de partir, c'est-à-dire que, pour lui, il était important aussi de préparer la relève, de préparer de nouvelles générations et de les voir fonctionner aussi au sein de l'appareil du parti. Donc il s'agit, non pas d'abandonner qui que ce soit et en premier lieu ses militants, mais de préparer dès maintenant la relève des nouvelles générations à l'exercice du pouvoir au sein, déjà, de l'appareil et pour la suite, bien évidemment. Est-ce que cela veut dire qu'il prépare une autre personnalité pour se présenter au nom du parti en 2025 ? Ce n'est pas ce qu'il a indiqué. Ce qu'il a indiqué, c'est qu'il était important, au sein du parti, de préparer tous ces jeunes cadres du parti à l'exercice du pouvoir au sein de l'appareil du parti et aussi de raviver, de dynamiser le parti. C'était cela son ambition. Il ne s'agissait pas de 2025, 2025 est encore loin. Donc Laurent Gbagbo n'exclut pas de se présenter à la présidentielle de 2025 ? Quand vous écoutez son discours, 2025 n'était pas abordé, ni dans un sens ni dans l'autre. Je vois bien que vous essayez d'interpréter, mais il n'y a pas de message subliminal dans son discours. C'était dans le cadre du congrès constitutif, il s'agissait de s'adresser aux militants et de s'adresser à tous ses militants et à tous ses sympathisants. Lors du discours de Laurent Gbagbo de dimanche, il a été longuement question aussi du panafricanisme, qui est en quelque sorte l'un des trois piliers idéologiques sur lesquels repose avec le PPA-CI, avec le socialisme et le souverainisme. Mais de quel panafricanisme Laurent Gbagbo parlait-il ? Est-ce qu'il souhaite relancer le vieux projet d'États-Unis d'Afrique ? Je pense qu'il a été très clair. Nos États africains sont de tous petits États qui ne permettent pas, finalement, de constituer un réel pouvoir africain dans l'intérêt des peuples africains. Et c'est l'ambition du PPA-CI finalement. C'est-à-dire, d'essayer de créer des liens politiques, une unité politique, une union politique, l'union des peuples africains aussi, afin que leur voix puisse peser demain. Donc c'est de ce panafricanisme-là qu'il parlait. C'est à dire, globalement, que tous les États africains puissent s'unir. Comme ce que l'on a pu voir, il a donné l'exemple des États-Unis, mais il y a également donné l'exemple de l'Union européenne -de l'Europe- qui constitue une force qui permet finalement de défendre les intérêts européens, face aux autres puissances. C'est la même chose qu'il veut pour les Africains. Lors du congrès, en plus de la présence de partis amis ou alliés, on a noté la présence très remarquée du RHDP en la personne de son directeur exécutif Adama Bictogo. Quel était le message ? Il s'agissait, pour le président Laurent Gbagbo, de montrer que faire de la politique ce n'est pas faire la guerre. Et quand on fait de la politique, nous ne sommes pas des ennemis. On peut avoir des divergences, on peut être de bords radicalement opposés, mais on doit pouvoir parler. On doit pouvoir s'asseoir et discuter. L'invitation du RHDP s'inscrivait dans la lignée de ce qui a toujours été le président Laurent Gbagbo : s'asseoir et discuter avec tous, sans exclusion. C'est pour cela qu'il avait demandé à ce que le RHDP puisse être présent à cette cérémonie. Vous avez expliqué tout à l'heure que Laurent Gbagbo souhaitait préparer une nouvelle génération pour lui succéder. Néanmoins, il a balayé d'un revers de la main le débat sur la limite d'âge, en disant : « Il y a des gens plus âgés que moi qui font de la politique ». Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction ? Il n'y a aucune contradiction. Ce qui choquait le président Laurent Gbagbo c'est que l'on puisse considérer qu'à un certain âge on doit arrêter de faire de la politique. Parce que cela, finalement, ce n'est pas un argument. La politique n'est pas une question d'âge, c'est une question de conviction, c'est une question aussi de proposition politique que vous pouvez faire au peuple, mais ce n'est certainement pas une question d'âge. Il a donné lui-même un certain nombre d'exemples. N'oubliez pas que Nelson Mandela, quand il a pris le pouvoir il avait 76 ans. En France, Clémenceau a permis à la France de gagner la Première Guerre mondiale en 1918. Il avait quel âge ? Pratiquement 77 ans. Donc ce n'est pas une question d'âge. Ce qu'il dit, c'est une question d'état d'esprit et de respect des textes. Quel que soit l'âge que l'on peut avoir, si on ne respecte pas les textes, on sera confronté aux mêmes problèmes. Et quel que soit l'âge que l'on va avoir, qu'on ait 30 ans, 70 ou 80 ans, si l'on respecte les textes, vous allez voir que les guerres, tous les conflits qu'il a pu y avoir dans les pays africains vont disparaître. On aura d'autres problèmes que l'on reconnaît dans un certain nombre de pays et d'autres États démocratiques, mais en tout cas, tous les conflits qui amènent le peuple à sortir n'existeront plus. L'important c'est le respect des textes, quel que soit l'âge.
L'ex-président ivoirien, 76 ans, revient en politique avec un nouveau parti mais annonce dans le même temps « préparer [son] retrait » pour partir, dit-il, « tranquillement dans [son] village, sans regret ». En effet, pointe le site ivoirien Yeclo, « Laurent Gbagbo a officiellement lancé hier dimanche sa nouvelle formation politique, le PPA-CI, le Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire », dont il a été élu président par acclamation. « Le logo du nouveau parti, les doigts de deux mains entrelacées dans une carte de l'Afrique, a été officialisé, symbolisant la visée panafricaine de la nouvelle formation. "Mon ambition aujourd'hui, c'est de partir, a donc déclaré Laurent Gbagbo. Pas de partir pour vous abandonner. Je serai toujours un militant du parti. Je serai un militant de base". » En effet, pointe L'Infodrome, autre site ivoirien, « le PPA-CI est le fruit d'une longue réflexion et de travail assidu, qui consacrera le retrait du Laurent Gbagbo de la scène politique comme acteur de premier rang. Son organigramme, tel que voulu par Laurent Gbagbo, lui permettra de se retirer progressivement de la tête du parti. » Passer la main ? WakatSéra au Burkina va dans le même sens : « le PPA-CI pourra-t-il être le sésame qui permettra à l'ancien patron du FPI de lorgner de nouveau vers le palais présidentiel en 2025 ? Rien n'est moins sûr ! », répond le site d'information burkinabé. « Laurent Gbagbo, même s'il a décrété qu'il ferait la politique jusqu'à sa mort, sait bien qu'il lui manquera, bientôt, la force physique pour descendre dans l'arène avec de jeunes loups qui sont conscients que le temps est arrivé pour eux de prendre leur destin, et par ricochet celui de la Côte d'Ivoire, en main. Et comme les deux autres dinosaures de la politique ivoirienne, Alassane Ouattara (79 ans) et Henri Konan Bédié (87 ans), Laurent Gbagbo (76 ans), songe certainement à passer la main. » Ou bien prêt à en découdre ? Non, estime pour sa part Aujourd'hui, toujours à Ouaga : Laurent Gbagbo est prêt à en découdre pour 2025… « Gbagbo avoue que la politique c'est son kérosène, son carburant, et que seule la grande Faucheuse pourra mettre fin à ce qui est presque inscrit dans son ADN. Tous ceux qui estiment que Gbagbo guigne 2025 ont donc trouvé vrai, insiste Aujourd'hui, car il a beau tenté être subliminal, ou faire de l'évitement en évoquant la délicate question de la relève, des bouts de phrases tels que "y a des gens plus vieux que moi qui font la politique… j'ai déjà dirigé un parti, j'ai déjà dirigé un Etat, je n'ai plus rien à démontrer, mais j'ai décidé que je partirai, mais pas brusquement", de tels verbatim Gbagboïstes trahissent une farouche volonté d'être candidat en 2025 (…). Même si Gbagbo s'est contenu, on a senti l'animal politique qui veut sa revanche, qui n'a pas digéré les 10 ans à la prison de La Haye, un Gbagbo, prêt à en découdre pour retrouver le fauteuil présidentiel. Sinon il aurait pu confier le PPA-CI à un plus jeune dès hier, dans l'optique de 2025 ! La retraite politique ? Laurent Gbagbo ne connait pas !, s'exclame Aujourd'hui. Et aussi apparemment le passage de témoin ! L'âge du capitaine ? Gbagbo s'en moque peut-être, mais dans 4 ans il aura 80 ans. » Objectif 2025 ? En tout cas, avec ou sans lui, l'objectif du PPA-CI, c'est la présidentielle… C'est ce que pointe Jeune Afrique : « Laurent Gbagbo, qui avait fondé le FPI dans la clandestinité en 1982, avait annoncé il y a quelques semaines sa décision de mettre fin au bras de fer juridique qui l'opposait à son ancien Premier ministre, Pascal Affi N'Guessan, pour le contrôle du FPI en lançant sa propre formation. "La création de ce nouveau parti nous permet de contourner les obstacles et de fonctionner à nouveau librement", se réjouit Pierre-Quintus Gnonblesson, membre du secrétariat général du FPI depuis 1989 qui espère, dit-il, "rattraper le temps perdu". Tous ont en tête un objectif : la présidentielle de 2025, relève donc Jeune Afrique. Au premier rang de ce congrès préparé depuis des semaines, toute la garde rapprochée de Laurent Gbagbo : Assoa Adou, le secrétaire général de la branche pro-Gbagbo du FPI, Georges-Armand Ouégnin, le président de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté, Hubert Oulaye, le président du groupe parlementaire EDS à l'Assemblée nationale, Sébastien Dano Djédjé, ex-ministre de la Réconciliation nationale et ou encore l'ancien exilé Justin Koné Katinan. »
« J-1 », décompte en une le journal Aujourd'hui, c'est « le grand retour de Gbagbo dans l'arène ». Un nouveau parti ? Ce quotidien qui lui est proche explique que l'ex-chef de l'État en avait besoin pour « reprendre la main » et ainsi « signer son retour sur la scène politique nationale ». Car « malgré toute son aura, il (lui) manquait un instrument politique (…) C'est ce vide qui sera comblé » cette fin de semaine à Abidjan. 1.600 délégués et peut-être davantage sont attendus à ce congrès qui se tiendra cette fin de semaine au Palais des congrès de l'Hôtel Ivoire, le « Village du congrès » ouvrant ses portes cet après-midi en contrebas, au quartier Blockhaus, fief du peuple Ebrié situé sur les bords de la lagune du même nom. Étant rappelé que l'ex-président, il y a deux mois, avait proposé la création d'un nouveau parti politique, plusieurs quotidiens ivoiriens affichent ce matin une cartouche ornée du sourire de Laurent Gbagbo présentant ce congrès constitutif comme un « nouveau départ pour la Côte d'Ivoire et l'Afrique ». Au nom du parti Quel pourrait bien être le nom de ce parti ? Et quel serait son logo ? Justement. Le journal Le Temps révèle ce matin, non-pas les choix définitifs du congrès, puisqu'il ne s'est pas encore tenu, mais les propositions de nom, logo et signe de ralliement avancées par la Commission chargée de l'élaboration des statuts et du règlement intérieur (et ça n'est pas rien, même si – insistons bien ici sur leur caractère de propositions). « A savoir : le parti sera(it) dénommé Parti des peuples africains de Côte d'Ivoire (Ppa-CI), le sigle sera(it) les doigts entrelacés des deux mains, cela symbolise(rait) l'union des forces en lutte pour la démocratie et la souveraineté, énonce Le Temps. L'emblème (serait) également les doigts entrelacés des deux mains dans la carte de l'Afrique (un peu à la manière de la sculpture Le secret, d'Auguste Rodin, donc…) ». Ce quotidien proche de Laurent Gbagbo signale aussi que le parti devrait « commémorer chaque année, le 31 mars, la résistance des peuples africains et l'acquittement du Président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale ». Le Temps ajoute que la commission « a proposé que la référence politique de ce nouveau parti (soit) le socialisme et le panafricanisme (et qu'il) proclame son attachement aux droits de l'homme et des peuples, aux valeurs de justice, de démocratie pluraliste et de souveraineté (ainsi que) son attachement à l'intégration africaine » Parti de gauche pour alliance renforcée Bédié-Gbagbo À Abidjan, les préparatifs vont bon train à la veille de ce congrès. Et pour mieux en mesurer la température, le quotidien indépendant L'Inter est allé à la rencontre d'un vendeur de tee-shirt, polos et casquettes à l'effigie de Laurent Gbagbo. Damas Damas, c'est son nom, a déjà écoulé tout son stock et dit attendre une nouvelle livraison demain. « C'est notre contribution à la réussite de ce grand événement », s'enthousiasme Damas Damas dans L'Inter. Ce congrès constitutif du nouveau parti de l'ex-président ivoirien ? C'est « le dernier gros défi » de Laurent Gbagbo, lance Le Sursaut. Et c'est un défi « risqué », estime en une ce quotidien. De son côté, Le Nouveau Réveil, proche, lui, de l'ex-président Henri Konan Bédié, se projette au-delà, « cap sur 2025 », année programmée de la prochaine élection présidentielle en Côte d'Ivoire, pour signaler d'une très macroniste formule qu'au PDCI-RDA, « le renouveau est en marche » et pour souligner que « en conquérants, Bédié et Gbagbo préparent leurs partis ». Quel sera le poids politique de ce nouveau parti ? Selon le quotidien burkinabèLe Pays, « tout porte à croire que ce nouveau-né vagira haut et fort sur l'échiquier politique ivoirien dès sa naissance. Car, Laurent Gbagbo, malgré son long éloignement de la mère-patrie à cause de son emprisonnement à La Haye, demeure populaire en Côte d'Ivoire. De ce point de vue, prévient ce quotidien ouagalais, l'on peut affirmer qu'Alassane Dramane Ouattara et son RHDP auront désormais face à eux "garçon", pour parler comme les Ivoiriens » !
En Côte d'Ivoire, les groupes de soutien à Simone Gbagbo ont fusionné au sein d'une entité baptisée Mouvement Générations Capables. Est-ce un premier pas vers la création d'un parti politique ? L'ex-Première dame vise-t-elle l'élection présidentielle de 2025 ? A-t-elle un avenir politique sans Laurent Gbagbo ? * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
C'est déjà le tapis rouge pour son film La nuit des rois, film somptueux qui a représenté la Côte d'Ivoire aux Oscars 2021, en compétition officielle au prochain Fespaco, prix de la mise en scène au Festival du film francophone d'Angoulême, n'en jetez plus, notre invité du jour Philippe Lacôte qui porte bien son nom, garde la tête froide. Philippe Lacôte c'est le tissage entre noir et blanc, Afrique et Europe, une filiation qui donnerait du grain à moudre aux historiens et autres sociologues de nos temps modernes : éduqué entre une mère ivoirienne co-fondatrice du FPI (ancien parti de Gbagbo) et un père français conquis par l'idéologie nazie, Lacôte prendra la tangente grâce à d'autres Temps modernes, merci les salles obscures. Lui dont on se demande régulièrement pour quel parti il roule, fonce (notamment depuis Run) sur l'autoroute de la Fiction… Clap de 1ère sur cette Nuit des rois qui s'aventure dans la plus grande prison de Côte d'Ivoire, la Maca. Les choix musicaux de Philippe Lacôte Amy Whinehouse - Back to black Asmahan - Layali el onsi
Entretien avec le politologue Ousmane Zina. L'occasion d'évoquer les rencontres Gbagbo-Ouattara et Bédié-Gbagbo, de revenir sur la libération des prisonniers et les signes d'une réconciliation attendue par les Ivoiriens. Présentation : Denise Époté. www.tv5monde.com/etsi
Le divorce est consommé entre Laurent Gbagbo et Pascal Affi N'Guessan. L'ancien président ivoirien veut créer un nouveau parti politique en laissant le FPI aux mains de son ancien Premier ministre. Bonne ou mauvaise idée ? Avec quelle arrière-pensée ? Comment l'ex-première dame Simone Gbagbo va-t-elle se positionner ? On attend vos commentaires. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
After a decade-long absence, former Ivorian president Laurent Gbagbo returned to Ivory Coast on June 17, 2021. FRANCE 24's team was on board the flight carrying the former president. In this exclusive documentary, Gbagbo reflects on his political career and his acquittal by the International Criminal Court for crimes against humanity. Charles Emptaz and Olivier Jobard report.
Simone Gbabgo n'est plus poursuivie par la justice internationale: le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale contre l'ex-Première dame ivoirienne, accusée de crimes contre l'humanité lors de la crise de 2010-2011 a été levé. "La Chambre considère qu'il est approprié de décider que le mandat d'arrêt contre Simone Gbagbo cesse d'être effectif", écrit la CPI, répondant à une demande du procureur. Nous serons à Abidjan dans ce journal avec notre correspondante Hannane Ferdjani.
23 de junio | Nueva YorkHola, maricoper. McAfee didn't… Oh, no.Bienvenido a La Wikly diaria, una columna de actualidad y dos titulares rápidos para pasar el resto del día bien informado. Si quieres comentar las noticias en nuestra comunidad privada de Discord, puedes entrar rellenando este formulario.Leer esta newsletter te llevará 4 minutos y 1 segundos.Nubes que descubren talento. Bienvenido a La Wikly.
Appeals judgments ar a chance to look at the bigger picture of legal developments at the ICC - Janet and Stephanie discuss Ntaganda sexual and gender-based crimes and modes of liability, and Gbagbo acquittal.
Janet calls Stephanie to see what's been going on with the Lebanon Tribunal, the Gbagbo case at the ICC and the a case about alleged Israeli war crimes in a Dutch court
Ivory Coast was once one of west Africa's economic powerhouses. Today, the world's biggest cocoa producer is trying to recover from the conflict that tore the country apart. Following elections in late 2010 the incumbent president, Laurent Gbagbo, refused to admit defeat to his opponent, Alassane Ouattara. After a period of violence in which thousands of Ivorians were killed, Gbagbo is now awaiting trial at the International Criminal Court in The Hague. As president of Ivory Coast, Alassane Ouattara has the task of uniting a divided country. His critics accuse him of presiding over a victor's justice and letting off supporters of his who are suspected of crimes. Are they right?(Image: Ivory Coast President Alassane Ouattara. Credit: REUTERS/Luc Gnago)