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La liste électorale a été publiée mercredi 4 juin, et c'est officiel : le nom de l'opposant Tidjane Thiam y est introuvable. En réalité, seule « la confirmation était attendue, » pointe Jeune Afrique, et c'est donc « sans grande surprise » qu'elle a été annoncée, admet Africanews. Sur ce point, la presse est unanime, et L'Observateur Paalga conclut : « on ne voyait pas très bien comment les indésirables d'Abidjan auraient pu se tirer d'affaire. » « Les » indésirables, au pluriel, car Tidjane Thiam n'est pas le seul exclu : ni Laurent Gbagbo, ni Guillaume Soro, ni Charles Blé Goudé n'ont obtenu leur ticket – ces derniers « en raison de leur condamnation judiciaire », rappelle Jeune Afrique. Et quand bien même, ils ont bénéficié d'une grâce présidentielle, seule « une amnistie pleine et entière » les aurait « remis en selle, » précise encore L'Observateur Paalga. Dans le cas de Tidjane Thiam, leader du PDCI, c'est encore un peu différent : lui aussi a « fait face à la rigueur de la justice, » raconte Africanews, cette fois en raison d'une « décision judiciaire qui remet en question sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription » sur les listes – puisqu'il disposait à l'époque de la nationalité française.Quelles réactions des intéressés ?Du côté du PDCI, cela ne fait pas un pli, raconte Fraternité Matin : « le parti septuagénaire conteste cette décision, et exige la réintégration immédiate des personnalités concernées. » Mais en réalité, au-delà des prises de parole, la formation n'a plus beaucoup d'options et est même dans « l'impasse judiciaire nationale, » estime JA ; le Pays au Burkina Faso juge carrément que « les carottes sont cuites pour les leaders de l'opposition ». Une révision de la liste électorale étant exclue, un « revirement spectaculaire » du pouvoir étant improbable puisque, tance le journal, le pouvoir « se claquemure dans un silence assourdissant », ne reste qu'une option pointée par Jeune Afrique : « le droit international » et « la saisine du comité des droits humains des Nations unies », déjà annoncée. En plus, bien sûr, des appels à la mobilisation, qui risquent d'aggraver encore « la tension politique croissante » pointée par le magazine.Bref, s'inquiète L'Observateur Paalga, « on se demande si l'on s'achemine une fois de plus vers des élections tumultueuses. » Or, juge Le Pays : « il faut éviter à tout prix de réveiller les vieux démons. La Côte d'Ivoire (…) n'a pas besoin de ça. » Conclusion : « le président Alassane Ouattara doit savoir se montrer bon prince en calmant le jeu. » Le Sénégal s'intéresse à la situation ivoirienneEn témoigne la visite il y a quelques jours du Premier ministre Ousmane Sonko, sur laquelle revient Jeune Afrique. Deux jours de déplacement fin mai, au cours desquels, raconte le magazine, le chef du gouvernement sénégalais a « rend[u] visite à Laurent Gbagbo », avec qui il partage « les mêmes idées souverainistes et panafricanistes » et « estime que les années passées en prison les rapprochent. »En revanche, pointe JA toujours, « le cas de Tidjane Thiam (…) n'a pas été évoqué officiellement ».Il faut dire que le dirigeant sénégalais ne souhaitait pas ternir ses relations avec Alassane Ouattara, « avec lequel il a évoqué le renforcement de l'axe Abidjan-Dakar ». Ce souhait a été répété auprès du premier ministre Robert Beugré Mambé avec qui il a, cette fois, évoqué les nombreux accords de coopération entre les deux pays, et surtout avec qui il a convenu « d'organiser un forum afin de promouvoir les opportunités d'investissements dans leurs pays respectifs ».Chantiers politiques aussi au Sénégal Les chantiers politiques sont également sur le calendrier au Sénégal, avec cinq jours consacrés à un dialogue national sur le système politique. Soit « plusieurs jours d'intenses concertations », qui ont permis, s'enthousiasme Dakar Matin, « d'ouvrir une voie nouvelle pour la refondation du système politique. »À quelques milliers de kilomètres de là, Le Pays est moins dithyrambique, et rappelle que plusieurs partis politiques ont boycotté le dialogue, « dont ils remettent en cause la sincérité » et jugent que « l'organisation est biaisée ». Alors le titre s'interroge : cette initiative « répond-elle à des calculs politiques » ou traduit-elle véritablement « une volonté d'assainir le système » ? Quoi qu'il en soit, toutes les bonnes volontés du monde ne sauraient compenser « l'absence d'acteurs majeurs » qui, déplore Le Pays, « pourrait impacter négativement la portée de ce dialogue qui se voulait (…) celui de la refondation ». Il y a pourtant urgence, s'agace un éditorialiste de Dakar Matin : « les principaux adversaires de la République sont la corruption, l'enrichissement illicite, la haute trahison », contre lesquels la population souhaite que des mesures soient prises. « Jusqu'ici le soutien est immense », mais, prévient cet auteur, c'est un soutien sous conditions : « que les nouveaux gouvernants sachent que le peuple écoute et entend. »
Après les affaires intérieures sénégalaises, Ousmane Sonko s'attaque aux questions ouest-africaines. Le 16 mai, le Premier ministre sénégalais est allé au Burkina Faso. Puis vendredi dernier, il s'est rendu en Côte d'Ivoire et en Guinée. Comment Ousmane Sonko compte-t-il « pacifier » la sous-région, comme il dit ? Par ces visites à l'étranger, le Premier ministre n'est-il pas en train de marcher sur les plates-bandes du président Bassirou Diomaye Faye ? Maurice Soudieck Dione est professeur agrégé de sciences politiques à l'université de Saint-Louis du Sénégal. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Quand le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko dit qu'il envisage « toute forme de collaboration » avec le Burkina Faso pour lutter contre les jihadistes. Est-ce que l'on peut imaginer des soldats sénégalais sur le territoire burkinabé ?Maurice Soudieck Dione : Je crois que rien n'est à exclure. Une coopération en termes de partage, de renseignement, en termes de partage de compétences... Cela peut aller jusqu'à un déploiement de Sénégalais pour appuyer le Burkina Faso dans cette lutte contre ce fléau qui est le terrorisme.Dans l'opposition sénégalaise, plusieurs voix se sont émues de voir que le Premier ministre d'un pays démocratique comme le vôtre est allé saluer à Ouagadougou un président putschiste qui fait jeter en prison des avocats et des journalistes. « C'est du populisme, c'est de l'inculture démocratique de la part d'Ousmane Sonko », disent plusieurs opposants. Qu'est-ce que vous en pensez ?Je crois que le Sénégal s'est toujours affirmé comme étant un pays leader en matière de démocratie. Mais les régimes d'exception que sont les régimes militaires ne sont pas des régimes qui sont appelés à perdurer. Ce sont des régimes qui vont forcément entrer dans une phase de normalisation démocratique. Ce ne sont pas des régimes qui vont s'installer ad vitam aeternam. Je crois qu'il est du devoir des États démocratiques de chercher à les tirer vers le haut, notamment pour le retour à la démocratie et le renforcement de l'État de droit.Deux semaines après son voyage au Burkina Faso, Ousmane Sonko s'est rendu en Côte d'Ivoire où il a été reçu par Alassane Ouattara. Or, on sait que les relations sont très tendues entre ces deux pays, le Burkina et la Côte d'Ivoire. Le Premier ministre sénégalais pourrait-il faire médiation entre ces deux pays ?C'est possible parce qu'en réalité le Sénégal a toujours eu cette attitude de compréhension, d'ouverture et de discussion par rapport aux pays de l'AES pour les amener progressivement à trouver des terrains d'entente avec la Cédéao. Dans ce cadre, le Premier ministre Ousmane Sonko peut jouer un rôle important pour rapprocher le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire puisqu'il a cette capacité à parler aux deux interlocuteurs.Pendant son séjour à Abidjan, Ousmane Sonko est allé saluer l'opposant Laurent Gbagbo qui est interdit de candidature à la présidentielle d'octobre prochain. Est-ce que c'est un message politique d'Ousmane Sonko à Alassane Ouattara ?Je crois qu'il y a deux choses à distinguer. D'abord, Laurent Gbagbo s'est toujours prévalu du panafricanisme. Il a eu à incarner cette posture. Aujourd'hui également, Ousmane Sonko, peut-être, a aussi en tête toutes ces difficultés qu'il a eu à rencontrer au Sénégal, notamment avec les manœuvres politiciennes qui ont abouti à son éviction, au regard de sa candidature pour la présidentielle de 2024, qui a favorisé l'élection du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Tout cela doit être pris en compte mais aussi cette nouvelle manière de faire la politique.Peut-on imaginer qu'Ousmane Sonko ait demandé à Alassane Ouattara d'organiser une présidentielle inclusive où tout le monde pourrait se présenter y compris Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Tidiane Thiam ?Oui, je crois que l'un des principes essentiels dans les relations internationales est la non-ingérence dans les affaires intérieures d'un pays. Mais je crois que, mis à part cet impératif, on peut tout à fait comprendre que le Premier ministre Ousmane Sonko puisse plaider devant le président de la République Alassane Ouattara pour que la présidentielle soit inclusive, mais de façon tout à fait amicale et diplomatique au regard des relations privilégiées que le Sénégal a toujours entretenues avec la Côte d'Ivoire. Jamais sous le mode de l'injonction.Quand le Pastef est arrivé au pouvoir, on pensait que le président s'occuperait en priorité des Affaires étrangères et le Premier ministre des Affaires intérieures. Mais aujourd'hui, avec tous ces voyages, est-ce qu'Ousmane Sonko n'est pas en train de marcher sur les plates-bandes de Bassirou Diomaye Faye ?Il y a une réalité au pouvoir. C'est que c'est le Premier ministre Ousmane Sonko qui est le chef du parti Pastef et c'est lui qui a fait élire le président Bassirou Diomaye Faye. C'est lui également qui a fait élire les députés du Pastef à hauteur de 130 députés sur 165 députés. Une personnalité de cette nature n'est pas un Premier ministre ordinaire. Compte tenu de la dimension également charismatique d'Ousmane Sonko, c'est un fait, il faut nécessairement composer avec cela et il y a une complémentarité entre les deux. C'est un duo au sommet de l'État. Et je ne pense pas que ce duo puisse se transformer en duel. À lire aussiGuinée: coopération renforcée avec le Sénégal à l'occasion de la visite du Premier ministre Ousmane SonkoÀ lire aussiCédéao: en visite au Faso, le Premier ministre sénégalais évoque les causes du départ des pays de l'AESÀ lire aussiCôte d'Ivoire: le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko en visite pour renforcer les liens économiques
La liste électorale a été publiée mercredi 4 juin, et c'est officiel : le nom de l'opposant Tidjane Thiam y est introuvable. En réalité, seule « la confirmation était attendue, » pointe Jeune Afrique, et c'est donc « sans grande surprise » qu'elle a été annoncée, admet Africanews. Sur ce point, la presse est unanime, et L'Observateur Paalga conclut : « on ne voyait pas très bien comment les indésirables d'Abidjan auraient pu se tirer d'affaire. » « Les » indésirables, au pluriel, car Tidjane Thiam n'est pas le seul exclu : ni Laurent Gbagbo, ni Guillaume Soro, ni Charles Blé Goudé n'ont obtenu leur ticket – ces derniers « en raison de leur condamnation judiciaire », rappelle Jeune Afrique. Et quand bien même, ils ont bénéficié d'une grâce présidentielle, seule « une amnistie pleine et entière » les aurait « remis en selle, » précise encore L'Observateur Paalga. Dans le cas de Tidjane Thiam, leader du PDCI, c'est encore un peu différent : lui aussi a « fait face à la rigueur de la justice, » raconte Africanews, cette fois en raison d'une « décision judiciaire qui remet en question sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription » sur les listes – puisqu'il disposait à l'époque de la nationalité française.Quelles réactions des intéressés ?Du côté du PDCI, cela ne fait pas un pli, raconte Fraternité Matin : « le parti septuagénaire conteste cette décision, et exige la réintégration immédiate des personnalités concernées. » Mais en réalité, au-delà des prises de parole, la formation n'a plus beaucoup d'options et est même dans « l'impasse judiciaire nationale, » estime JA ; le Pays au Burkina Faso juge carrément que « les carottes sont cuites pour les leaders de l'opposition ». Une révision de la liste électorale étant exclue, un « revirement spectaculaire » du pouvoir étant improbable puisque, tance le journal, le pouvoir « se claquemure dans un silence assourdissant », ne reste qu'une option pointée par Jeune Afrique : « le droit international » et « la saisine du comité des droits humains des Nations unies », déjà annoncée. En plus, bien sûr, des appels à la mobilisation, qui risquent d'aggraver encore « la tension politique croissante » pointée par le magazine.Bref, s'inquiète L'Observateur Paalga, « on se demande si l'on s'achemine une fois de plus vers des élections tumultueuses. » Or, juge Le Pays : « il faut éviter à tout prix de réveiller les vieux démons. La Côte d'Ivoire (…) n'a pas besoin de ça. » Conclusion : « le président Alassane Ouattara doit savoir se montrer bon prince en calmant le jeu. » Le Sénégal s'intéresse à la situation ivoirienneEn témoigne la visite il y a quelques jours du Premier ministre Ousmane Sonko, sur laquelle revient Jeune Afrique. Deux jours de déplacement fin mai, au cours desquels, raconte le magazine, le chef du gouvernement sénégalais a « rend[u] visite à Laurent Gbagbo », avec qui il partage « les mêmes idées souverainistes et panafricanistes » et « estime que les années passées en prison les rapprochent. »En revanche, pointe JA toujours, « le cas de Tidjane Thiam (…) n'a pas été évoqué officiellement ».Il faut dire que le dirigeant sénégalais ne souhaitait pas ternir ses relations avec Alassane Ouattara, « avec lequel il a évoqué le renforcement de l'axe Abidjan-Dakar ». Ce souhait a été répété auprès du premier ministre Robert Beugré Mambé avec qui il a, cette fois, évoqué les nombreux accords de coopération entre les deux pays, et surtout avec qui il a convenu « d'organiser un forum afin de promouvoir les opportunités d'investissements dans leurs pays respectifs ».Chantiers politiques aussi au Sénégal Les chantiers politiques sont également sur le calendrier au Sénégal, avec cinq jours consacrés à un dialogue national sur le système politique. Soit « plusieurs jours d'intenses concertations », qui ont permis, s'enthousiasme Dakar Matin, « d'ouvrir une voie nouvelle pour la refondation du système politique. »À quelques milliers de kilomètres de là, Le Pays est moins dithyrambique, et rappelle que plusieurs partis politiques ont boycotté le dialogue, « dont ils remettent en cause la sincérité » et jugent que « l'organisation est biaisée ». Alors le titre s'interroge : cette initiative « répond-elle à des calculs politiques » ou traduit-elle véritablement « une volonté d'assainir le système » ? Quoi qu'il en soit, toutes les bonnes volontés du monde ne sauraient compenser « l'absence d'acteurs majeurs » qui, déplore Le Pays, « pourrait impacter négativement la portée de ce dialogue qui se voulait (…) celui de la refondation ». Il y a pourtant urgence, s'agace un éditorialiste de Dakar Matin : « les principaux adversaires de la République sont la corruption, l'enrichissement illicite, la haute trahison », contre lesquels la population souhaite que des mesures soient prises. « Jusqu'ici le soutien est immense », mais, prévient cet auteur, c'est un soutien sous conditions : « que les nouveaux gouvernants sachent que le peuple écoute et entend. »
En Côte d'Ivoire, quatre figures de l'opposition sont exclues de la liste électorale définitive publiée mercredi : l'ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé, l'ancien Premier ministre Guillaume Soro et le président du PDCI, Tidiane Thiam. Ils ne pourront pas se présenter à la présidentielle du 25 octobre, ni voter. La liste ne sera pas révisée car le délai est trop court, selon le président de la commission électorale.
C'est par cette formule qu'on pourrait résumer la stratégie de l'opposant ivoirien. Dimanche 11 mai, à 5 mois de la présidentielle, Tidjane Thiam a donc annoncé, contre toute attente, son retrait de la présidence du PDCI-RDA, au profit de son doyen d'âge, Ernest N'Koumo Mobio.« Abandon ou tactique politique réfléchie ? », s'interroge L'Infodrome à Abidjan qui opte pour la seconde hypothèse. En effet, explique L'Infodrome, « l'annonce de l'ancien patron du Crédit Suisse intervient dans un contexte de tension politico-judiciaire dans lequel le PDCI-RDA est entraîné depuis le mois de février dernier ». Il y a la question de son inéligibilité du fait, selon ses détracteurs, de son ex-binationalité franco-ivoirienne. Et il y a aussi et surtout l'action judiciaire intentée, en interne, par Valerie Yapo, ancienne déléguée du parti à Akoupé, qui « conteste la légitimité de Tidjane Thiam à la tête du parti en raison de sa double nationalité au moment de son élection à la présidence du PDCI-RDA. Cette membre du bureau politique réclame notamment la destitution de Tidjane Thiam ainsi que la mise du PDCI-RDA sous administration judiciaire. Le verdict de cette affaire est attendu jeudi 15 mai. C'est donc, en conclut L'Infodrome, dans un objectif de contournement d'une décision de justice qui pourrait lui être préjudiciable que l'ancien ministre et banquier international semble avoir pris les devants ».La stratégie de l'évitementReculer pour mieux sauter donc… WakatSéra nous résume la tactique de Tidjane Thiam : « en rendant son tablier, il évite au PDCI-RDA de tomber dans les mains d'un administrateur provisoire que la justice aurait choisi, si la cadre du parti qui a porté plainte contre lui, gagnait son procès. N'étant plus président, Tidjane Thiam devrait, ainsi, ôter, tout grain à moudre à la justice. Qui plus est, s'étant défait de son statut de citoyen français, il pourra, pour le prochain congrès extraordinaire électif du parti, fixé au pied levé, pour demain mercredi, se représenter et récupérer son fauteuil de président, demeurant le favori incontesté de son parti ». Les poids-lourds hors-jeu…Reste qu'il y a un écueil et de taille dans sa course à la présidentielle : son inéligibilité… Le 22 avril dernier, rappelle Le Monde Afrique, « la justice ivoirienne, invoquant une supposée perte de sa nationalité ivoirienne entre 1987 et 2025, l'a exclu de la liste électorale le rendant de fait inéligible ».D'ailleurs, pointe encore Le Monde Afrique, « à cinq mois de l'élection présidentielle, tous les poids lourds de l'opposition ont pour l'heure été écartés de la course au pouvoir, puisque depuis 2020, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro ont également été rendus inéligibles à la suite de condamnations judiciaires ».En effet, précise Afrik.com, « écarté Laurent Gbagbo, pour un supposé braquage de la BECEAO, bien que l'institution ait nié avoir été victime ; écarté Guillaume Soro, condamné à perpétuité pour tentative de coup d'État ; écarté Charles Blé Goudé, condamné à 20 ans de prison malgré son acquittement par la Cour pénale internationale. Mais jusque-là, aucune de ces figures de proue de l'opposition ivoirienne ne s'avoue vaincu. Pas plus tard que la semaine dernière, Laurent Gbagbo a même installé un comité chargé de collecter les parrainages comme l'exigent les textes ivoiriens. Comme si de rien n'était ».Le scénario sénégalais ?Pour en revenir à Tidjane Thiam, cette question posée par L'Observateur Paalga au Burkina Faso : va-t-il s'orienter « vers la jurisprudence Pastef ? ». Référence à ce qui s'est passé au Sénégal au sein du Pastef, dont « le président, Ousmane Sonko, frappé d'inéligibilité lors de la dernière présidentielle sénégalaise, s'était éclipsé au profit de son lieutenant, Bassirou Diomaye Faye ».Tidjane Thiam va-t-il suivre cette voie ? Et si oui, avec quel acolyte ? Pas de réponse pour l'instant.Enfin, suspense aussi pour ce qui concerne le président Alassane Ouattara, 83 ans. Au pouvoir depuis 2011, il ne s'est toujours pas prononcé sur une éventuelle candidature. Il a juste affirmé qu'il était « désireux de continuer à servir son pays ».En attendant d'y voir plus clair dans cette course à la présidentielle, conclut Afrik.com, « pour la démocratie ivoirienne, ces événements relancent le débat sur l'indépendance de la justice, la transparence du processus électoral, et l'ouverture du jeu démocratique à une réelle compétition ».
C'est par cette formule qu'on pourrait résumer la stratégie de l'opposant ivoirien. Dimanche 11 mai, à 5 mois de la présidentielle, Tidjane Thiam a donc annoncé, contre toute attente, son retrait de la présidence du PDCI-RDA, au profit de son doyen d'âge, Ernest N'Koumo Mobio.« Abandon ou tactique politique réfléchie ? », s'interroge L'Infodrome à Abidjan qui opte pour la seconde hypothèse. En effet, explique L'Infodrome, « l'annonce de l'ancien patron du Crédit Suisse intervient dans un contexte de tension politico-judiciaire dans lequel le PDCI-RDA est entraîné depuis le mois de février dernier ». Il y a la question de son inéligibilité du fait, selon ses détracteurs, de son ex-binationalité franco-ivoirienne. Et il y a aussi et surtout l'action judiciaire intentée, en interne, par Valerie Yapo, ancienne déléguée du parti à Akoupé, qui « conteste la légitimité de Tidjane Thiam à la tête du parti en raison de sa double nationalité au moment de son élection à la présidence du PDCI-RDA. Cette membre du bureau politique réclame notamment la destitution de Tidjane Thiam ainsi que la mise du PDCI-RDA sous administration judiciaire. Le verdict de cette affaire est attendu jeudi 15 mai. C'est donc, en conclut L'Infodrome, dans un objectif de contournement d'une décision de justice qui pourrait lui être préjudiciable que l'ancien ministre et banquier international semble avoir pris les devants ».La stratégie de l'évitementReculer pour mieux sauter donc… WakatSéra nous résume la tactique de Tidjane Thiam : « en rendant son tablier, il évite au PDCI-RDA de tomber dans les mains d'un administrateur provisoire que la justice aurait choisi, si la cadre du parti qui a porté plainte contre lui, gagnait son procès. N'étant plus président, Tidjane Thiam devrait, ainsi, ôter, tout grain à moudre à la justice. Qui plus est, s'étant défait de son statut de citoyen français, il pourra, pour le prochain congrès extraordinaire électif du parti, fixé au pied levé, pour demain mercredi, se représenter et récupérer son fauteuil de président, demeurant le favori incontesté de son parti ». Les poids-lourds hors-jeu…Reste qu'il y a un écueil et de taille dans sa course à la présidentielle : son inéligibilité… Le 22 avril dernier, rappelle Le Monde Afrique, « la justice ivoirienne, invoquant une supposée perte de sa nationalité ivoirienne entre 1987 et 2025, l'a exclu de la liste électorale le rendant de fait inéligible ».D'ailleurs, pointe encore Le Monde Afrique, « à cinq mois de l'élection présidentielle, tous les poids lourds de l'opposition ont pour l'heure été écartés de la course au pouvoir, puisque depuis 2020, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro ont également été rendus inéligibles à la suite de condamnations judiciaires ».En effet, précise Afrik.com, « écarté Laurent Gbagbo, pour un supposé braquage de la BECEAO, bien que l'institution ait nié avoir été victime ; écarté Guillaume Soro, condamné à perpétuité pour tentative de coup d'État ; écarté Charles Blé Goudé, condamné à 20 ans de prison malgré son acquittement par la Cour pénale internationale. Mais jusque-là, aucune de ces figures de proue de l'opposition ivoirienne ne s'avoue vaincu. Pas plus tard que la semaine dernière, Laurent Gbagbo a même installé un comité chargé de collecter les parrainages comme l'exigent les textes ivoiriens. Comme si de rien n'était ».Le scénario sénégalais ?Pour en revenir à Tidjane Thiam, cette question posée par L'Observateur Paalga au Burkina Faso : va-t-il s'orienter « vers la jurisprudence Pastef ? ». Référence à ce qui s'est passé au Sénégal au sein du Pastef, dont « le président, Ousmane Sonko, frappé d'inéligibilité lors de la dernière présidentielle sénégalaise, s'était éclipsé au profit de son lieutenant, Bassirou Diomaye Faye ».Tidjane Thiam va-t-il suivre cette voie ? Et si oui, avec quel acolyte ? Pas de réponse pour l'instant.Enfin, suspense aussi pour ce qui concerne le président Alassane Ouattara, 83 ans. Au pouvoir depuis 2011, il ne s'est toujours pas prononcé sur une éventuelle candidature. Il a juste affirmé qu'il était « désireux de continuer à servir son pays ».En attendant d'y voir plus clair dans cette course à la présidentielle, conclut Afrik.com, « pour la démocratie ivoirienne, ces événements relancent le débat sur l'indépendance de la justice, la transparence du processus électoral, et l'ouverture du jeu démocratique à une réelle compétition ».
En Côte d'Ivoire, Tidjane Thiam ne renonce pas. Deux semaines après sa radiation des listes électorales par un tribunal d'Abidjan, le président du PDCI, le principal parti de l'opposition ivoirienne, continue de croire en ses chances de pouvoir être candidat à la présidentielle d'octobre prochain. Mais quelle est sa stratégie ? Et que fera-t-il si ça ne marche pas ? Acceptera-t-il que le PDCI présente un autre candidat ? Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. En ligne de Côte d'Ivoire, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Alors, la justice ivoirienne se fonde sur le code de nationalité qui indique qu'on perd sa nationalité ivoirienne quand on acquiert une autre nationalité. Mais Tidjane Thiam réplique que cet article du code n'a jamais été appliqué et qu'à ce compte-là, la plupart des joueurs de l'équipe de football de Côte d'Ivoire ne pourraient pas jouer pour les Eléphants…Ousmane Zina : Bon, le fait qu'un texte existe, ou alors qu'une loi existe, ou une disposition existe et qu'elle n'ait jamais été appliquée, elle se trouve alors, cette disposition, dans une forme de silence. Est-ce que le silence de la disposition fait disparaître la disposition en soi ? Ça reste un débat juridique assez ouvert. La décision de justice, elle est là et on est obligé de l'observer en tant que tel.Depuis quelques jours, le PDCI parvient à mobiliser de plus en plus de partisans. Ils étaient plusieurs milliers samedi 3 mai dans les rues d'Abidjan. Une vingtaine de partis d'opposition appellent à un rassemblement le 31 mai. Est-ce que l'exclusion électorale de Tidjane Thiam ne va pas électriser le débat politique ?Oui, on n'est pas à la première expérience d'un jeu politique assez électrique en Côte d'Ivoire. Et je pense que la mobilisation qui est en train de se faire progressivement par le PDCI… Le PDCI est effectivement dans une disposition de combat, de combat politique. Maintenant, la question est de savoir quelle tournure pourrait prendre ce genre de tension. Et je pense que la Côte d'Ivoire n'a pas intérêt à basculer dans aucune forme de violence. L'appel à la violence ne serait pas le bienvenu dans ce contexte déjà fragile et ce contexte régional encore plus fragile.Autre stratégie de Tidjane Thiam, qui est en Europe depuis quelques semaines : pousser la communauté internationale, notamment la Cédéao et les pays européens, à prendre position en sa faveur. Qu'en pensez-vous ?Oui, je pense que c'est une stratégie diplomatique. Vous savez, on l'a vu dans le contexte ivoirien. Comment les accords politiques, les arrangements politiques, forgés à partir de relations avec la diplomatie africaine et la diplomatie internationale, ont pu changer de trajectoire… Et donc cela fait partie de la démarche d'un homme politique, qui a des ambitions présidentielles, de jouer sur ses réseaux, à la fois internes et internationaux, et d'espérer que la diplomatie, par ses actions, puisse faire bouger les lignes. Et l'idée ici, en passant par cette voie de la diplomatie africaine et internationale, l'idée, c'est de finalement trouver peut-être une solution politique à cette situation, à cette crise.« Le candidat du PDCI, en octobre prochain, ce sera moi ou personne », dit Tidjane Thiam. Comment analysez-vous cette stratégie ?Je pense que c'est dans la continuité de la démarche de Tidjane Thiam, qui est arrivé et qui a pris la tête du PDCI. Depuis qu'il a été désigné candidat du PDCI, il est dans cette démarche effectivement de conquête du pouvoir et donc je pense qu'il est dans cette démarche-là d'aller au bout. Et si éventuellement sa candidature n'est pas acceptée, la solution du seul plan qui existe va sûrement déboucher sur un boycott. Je pense que c'est cette impression que ça laisse présager.Si Tidjane Thiam ne peut pas y aller, si Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro ne peuvent pas y aller non plus, est-ce que la présidentielle dans six mois ne va pas perdre l'essentiel de sa légitimité ?On peut se poser effectivement cette question de la légitimité par rapport au poids des acteurs. Effectivement, la présence de ce type d'acteurs, notamment Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, donnerait en fait de la tonicité à cette élection présidentielle. Mais aller jusqu'à dire que leur absence délégitimerait cette présidentielle, je pense que le jeu démocratique compose avec ceux qui sont présents et ceux qui peuvent participer sur le plan juridique effectivement à des élections présidentielles.Du côté du parti au pouvoir RHDP, le président Alassane Ouattara ne dit toujours pas s'il va briguer ou non un quatrième mandat. Qu'est-ce qu'il va faire à votre avis ?(Rires) Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que le président Ouattara va faire. Ce que je sais, c'est que, en fin juin, il y aura un congrès et donc il garde le suspense. Il est, dans cette approche de l'horloge, la maîtrise du temps. Et puis l'effet surprise, on ne sait jamais. Est-ce qu'il y a un dauphin ? Pour l'heure, on ne peut pas penser à un dauphin qui émerge très clairement. On l'aurait su depuis plusieurs mois en arrière. On peut penser à quelques acteurs clés, des cadres qui ont des légitimités électorales par leur parcours. On peut imaginer effectivement ce scénario, mais désigner un dauphin à l'heure actuelle, je ne suis pas très sûr. Dans le contexte actuel, on ne voit pas poindre à l'horizon un acteur qui émerge.
Ce ne sont pas huit soldats, comme annoncé initialement, mais 54 qui ont été tués jeudi dernier lors de la double attaque terroriste survenue au Point triple et à Koudou dans le nord du Bénin.« 54 soldats béninois qui ont fait le sacrifice suprême », soupire le site d'information béninois Banouto dans ce « département de l'Alibori, une zone de savane et de forêts située à la convergence des frontières du Bénin avec le Burkina Faso et le Niger ».C'est « le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji » qui a annoncé ce bilan hier, pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. Le porte-parole qui a souligné « le manque de coopération des pays voisins, notamment dans le cadre d'une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le Nord-Bénin fait face depuis plusieurs années, rappelle le journal, à une série d'attaques venues du Burkina Faso et du Niger, territoires où sévissent des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique ou à al-Qaïda. Pour contenir cette menace, le gouvernement béninois avait lancé dès janvier 2022 l'opération Mirador, mobilisant près de 3000 soldats. Un recrutement de 5000 militaires supplémentaires avait suivi afin de renforcer la sécurité dans les zones exposées. Déjà, début janvier, rappelle encore La Nouvelle Tribune, 28 soldats béninois avaient été tués au niveau du Triple point, dans une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, coalition liée à al-Qaïda ».Plus de coopération avec les pays de l'AES !« À en croire le porte-parole du gouvernement béninois, souligne Ledjely en Guinée, les attaques terroristes de la semaine dernière, sont donc la conséquence de la défaillance dont se rendraient coupables les voisins que sont le Burkina Faso et le Niger. Une mise en cause que les autorités de ces pays pourraient ne pas apprécier, pointe le site guinéen. D'autant qu'avec le Bénin, les relations ne sont pas les meilleures depuis un certain temps. Il n'empêche qu'il est de notoriété publique que le Burkina Faso et le Niger sont plutôt à la peine dans leur lutte contre le péril sécuritaire. Et pour le bien de tous, affirme encore Ledjely, il faudra qu'au-delà des querelles et des divergences, les parties trouvent le moyen de travailler ensemble (…). Dans l'absolu, personne ne demande que les pays de l'AES reviennent dans l'espace Cédéao. Mais si les contacts sont totalement rompus et que des espaces d'échanges et de collaboration ne sont pas instaurés, les criminels et autres bandits qui écument la région ne pourront qu'en profiter ».Crispation en Côte d'Ivoire…À la Une également, la tension politique qui s'accroit en Côte d'Ivoire…« Hier, relève le site Presse Côte d'Ivoire, « les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des peuples africains (PPA-CI) ont quitté l'hémicycle avant l'ouverture des travaux de la session plénière. Ce boycott marque leur ferme opposition à l'exclusion de leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la liste électorale en vue de la prochaine présidentielle. (…) Les députés des deux principales formations d'opposition ont voulu envoyer un message fort aux autorités électorales et judiciaires. Leur boycott vise à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manœuvre destinée à écarter deux figures majeures de la scène politique ivoirienne ».Commentaire du site Afrik.com : pour ce qui concerne l'exclusion de Tidjane Thiam pour cause de nationalité douteuse, « le parallèle avec 2010 est troublant. À l'époque, rappelle le site, le camp de Gbagbo avait usé de tous les leviers pour remettre en question la légitimité de Ouattara, accusé de ne pas être pleinement Ivoirien, en s'appuyant sur une interprétation douteuse du concept de nationalité. Aujourd'hui, relève Afrik.com, c'est ce même Ouattara, par le biais d'un appareil judiciaire qui lui est acquis, qui reproduit une mécanique semblable pour écarter un rival redoutable. Ironie de l'histoire ou stratégie cynique ? À chacun d'en juger ».En tout cas, conséquence de ces évictions, conclut Jeune Afrique, « pour le parti au pouvoir, le RHDP, qui devait tenir son congrès le 18 mai avant de le reporter au mois de juin, la voie semble désormais largement dégagée pour un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, qui n'a toujours pas fait part de ses intentions. Si le scénario reste celui-ci, le RHDP avancera en roue libre. La vraie bataille se jouera peut-être en 2030 ».
Ce ne sont pas huit soldats, comme annoncé initialement, mais 54 qui ont été tués jeudi dernier lors de la double attaque terroriste survenue au Point triple et à Koudou dans le nord du Bénin.« 54 soldats béninois qui ont fait le sacrifice suprême », soupire le site d'information béninois Banouto dans ce « département de l'Alibori, une zone de savane et de forêts située à la convergence des frontières du Bénin avec le Burkina Faso et le Niger ».C'est « le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji » qui a annoncé ce bilan hier, pointe La Nouvelle Tribune à Cotonou. Le porte-parole qui a souligné « le manque de coopération des pays voisins, notamment dans le cadre d'une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme. Le Nord-Bénin fait face depuis plusieurs années, rappelle le journal, à une série d'attaques venues du Burkina Faso et du Niger, territoires où sévissent des groupes armés affiliés à l'organisation État islamique ou à al-Qaïda. Pour contenir cette menace, le gouvernement béninois avait lancé dès janvier 2022 l'opération Mirador, mobilisant près de 3000 soldats. Un recrutement de 5000 militaires supplémentaires avait suivi afin de renforcer la sécurité dans les zones exposées. Déjà, début janvier, rappelle encore La Nouvelle Tribune, 28 soldats béninois avaient été tués au niveau du Triple point, dans une embuscade revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, coalition liée à al-Qaïda ».Plus de coopération avec les pays de l'AES !« À en croire le porte-parole du gouvernement béninois, souligne Ledjely en Guinée, les attaques terroristes de la semaine dernière, sont donc la conséquence de la défaillance dont se rendraient coupables les voisins que sont le Burkina Faso et le Niger. Une mise en cause que les autorités de ces pays pourraient ne pas apprécier, pointe le site guinéen. D'autant qu'avec le Bénin, les relations ne sont pas les meilleures depuis un certain temps. Il n'empêche qu'il est de notoriété publique que le Burkina Faso et le Niger sont plutôt à la peine dans leur lutte contre le péril sécuritaire. Et pour le bien de tous, affirme encore Ledjely, il faudra qu'au-delà des querelles et des divergences, les parties trouvent le moyen de travailler ensemble (…). Dans l'absolu, personne ne demande que les pays de l'AES reviennent dans l'espace Cédéao. Mais si les contacts sont totalement rompus et que des espaces d'échanges et de collaboration ne sont pas instaurés, les criminels et autres bandits qui écument la région ne pourront qu'en profiter ».Crispation en Côte d'Ivoire…À la Une également, la tension politique qui s'accroit en Côte d'Ivoire…« Hier, relève le site Presse Côte d'Ivoire, « les groupes parlementaires du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du Parti des peuples africains (PPA-CI) ont quitté l'hémicycle avant l'ouverture des travaux de la session plénière. Ce boycott marque leur ferme opposition à l'exclusion de leurs leaders respectifs, Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, de la liste électorale en vue de la prochaine présidentielle. (…) Les députés des deux principales formations d'opposition ont voulu envoyer un message fort aux autorités électorales et judiciaires. Leur boycott vise à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une manœuvre destinée à écarter deux figures majeures de la scène politique ivoirienne ».Commentaire du site Afrik.com : pour ce qui concerne l'exclusion de Tidjane Thiam pour cause de nationalité douteuse, « le parallèle avec 2010 est troublant. À l'époque, rappelle le site, le camp de Gbagbo avait usé de tous les leviers pour remettre en question la légitimité de Ouattara, accusé de ne pas être pleinement Ivoirien, en s'appuyant sur une interprétation douteuse du concept de nationalité. Aujourd'hui, relève Afrik.com, c'est ce même Ouattara, par le biais d'un appareil judiciaire qui lui est acquis, qui reproduit une mécanique semblable pour écarter un rival redoutable. Ironie de l'histoire ou stratégie cynique ? À chacun d'en juger ».En tout cas, conséquence de ces évictions, conclut Jeune Afrique, « pour le parti au pouvoir, le RHDP, qui devait tenir son congrès le 18 mai avant de le reporter au mois de juin, la voie semble désormais largement dégagée pour un quatrième mandat d'Alassane Ouattara, qui n'a toujours pas fait part de ses intentions. Si le scénario reste celui-ci, le RHDP avancera en roue libre. La vraie bataille se jouera peut-être en 2030 ».
Coup de tonnerre dans le ciel politique ivoirien : Tidjane Thiam, chef du PDCI-RDA, principal parti d'opposition en Côte d'Ivoire, a été radié de la liste électorale par la justice. Au motif de la perte de sa nationalité ivoirienne, qu'il aurait automatiquement subie en acquérant la nationalité française en 1987. Résultat : l'opposant est empêché de se présenter à l'élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain.« À six mois du scrutin, cette décision judiciaire relance les accusations de verrouillage électoral et cristallise les tensions autour du processus démocratique ivoirien », constate Afrik.com.Le site Presse Côte d'Ivoire à Abidjan estime qu'il s'agit là en effet d'un « rebondissement majeur » qui « vient bouleverser le paysage politique ivoirien, (…) dans un contexte de forte tension politique, alors que le retour en Côte d'Ivoire de Tidjane Thiam en 2023 avait relancé les espoirs de nombreux militants du PDCI-RDA, en quête d'une alternance au pouvoir actuel ».Exclusions en cascadeL'intérêt a vivement réagir mardi soir. Tidjane Thiam dénonce une « manœuvre politique » destinée à l'écarter de la course présidentielle, relate le site ivoirien Le Point Sur. « Il accuse directement les militants du parti au pouvoir d'avoir initié ces démarches judiciaires, avec l'appui d'avocats issus du même camp judiciaire, et dans un environnement sous contrôle. (…) Le cas Thiam n'est pas isolé, relève encore Le Point Sur. La liste des grandes figures de l'opposition écartées du processus électoral s'allonge : Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont, eux aussi, frappés d'inéligibilité, à la suite de condamnations judiciaires. Ces exclusions en cascade renforcent les inquiétudes sur la transparence du contrôle à venir. (…) Cette série d'expulsions judiciaires pourrait porter atteinte à l'équilibre démocratique du pays et fragiliser la crédibilité du processus électoral. L'absence de pluralité réelle risque de transformer l'élection présidentielle en simple formalité pour le parti au pouvoir. »« Malgré cette décision, Tidjane Thiam affirme ne pas renoncer à sa candidature, rapporte L'Infodrome, autre site d'information ivoirien. « Je suis déterminé à me battre pour que les ivoiriens puissent choisir librement celui ou celle qui doit les diriger parmi les 5 prochaines années », a déclaré Thiam, exhortant la communauté internationale et les amis de la Côte d'Ivoire « à peser de leur poids dans ce sens ».Quelle nationalité ?Cette « question de la nationalité de Tidjane Thiam parasite la campagne depuis plusieurs mois, précise pour sa part Jeune Afrique. Né en Côte d'Ivoire, il avait obtenu la nationalité française en 1987 et y avait renoncé en mars dernier, afin de se présenter à la présidentielle, scrutation pour laquelle un candidat ne peut être binational. Mais ses détracteurs ont étudié l'article 48 du code de la nationalité, qui indique que l'acquisition d'une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. Cette règle ne s'applique pas toutefois aux binationaux de naissance. »« Hier, relève encore Jeune Afrique, les avocats de l'ex-candidat ont fourni des documents à la justice indiquant que leur client était aussi Français de naissance, par son père… en vain. »Le spectre de l'« ivoirité »Cette éviction de Tidjane Thiam est largement commentée dans la presse de la sous-région. « À six mois de la présidentielle ivoirienne, le ciel tombe sur la tête de Tidjane Thiam ! », s'exclame WakatSéra. « Les carottes semblent cuites pour Tidjane Thiam », renchérit Le Pays à Ouagadougou. « Cette décision de justice n'étant pas susceptible de recours, le PDCI-RDA ne devrait pas attendre d'être dos au mur avant de sortir son plan B, (…) de promouvoir subtilement d'autres profils présidentiables auprès des militants et sympathisants. Et ce ne sont pas les hommes méritants qui manquent au sein du parti. »« Côte d'Ivoire : s'achemine-t-on vers un remake de la crise de 2010, s'interroge Ledjely à Conakry. Étrangement, cela nous rappelle le concept d'ivoirité dont curieusement le PDCI était le promoteur contre l'actuel président Alassane Ouattara. C'est à croire que la Côte d'Ivoire n'a jamais rompu avec les vieux démons. En tout cas, dans le cas présent, la manœuvre est évidente, pointe encore le site guinéen. Après les exclusions de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, le camp Ouattara cible désormais Tidjane Thiam. L'objectif est clair : baliser le chemin pour le quatrième mandat d'Alassane Ouattara. »
Coup de tonnerre dans le ciel politique ivoirien : Tidjane Thiam, chef du PDCI-RDA, principal parti d'opposition en Côte d'Ivoire, a été radié de la liste électorale par la justice. Au motif de la perte de sa nationalité ivoirienne, qu'il aurait automatiquement subie en acquérant la nationalité française en 1987. Résultat : l'opposant est empêché de se présenter à l'élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain.« À six mois du scrutin, cette décision judiciaire relance les accusations de verrouillage électoral et cristallise les tensions autour du processus démocratique ivoirien », constate Afrik.com.Le site Presse Côte d'Ivoire à Abidjan estime qu'il s'agit là en effet d'un « rebondissement majeur » qui « vient bouleverser le paysage politique ivoirien, (…) dans un contexte de forte tension politique, alors que le retour en Côte d'Ivoire de Tidjane Thiam en 2023 avait relancé les espoirs de nombreux militants du PDCI-RDA, en quête d'une alternance au pouvoir actuel ».Exclusions en cascadeL'intérêt a vivement réagir mardi soir. Tidjane Thiam dénonce une « manœuvre politique » destinée à l'écarter de la course présidentielle, relate le site ivoirien Le Point Sur. « Il accuse directement les militants du parti au pouvoir d'avoir initié ces démarches judiciaires, avec l'appui d'avocats issus du même camp judiciaire, et dans un environnement sous contrôle. (…) Le cas Thiam n'est pas isolé, relève encore Le Point Sur. La liste des grandes figures de l'opposition écartées du processus électoral s'allonge : Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont, eux aussi, frappés d'inéligibilité, à la suite de condamnations judiciaires. Ces exclusions en cascade renforcent les inquiétudes sur la transparence du contrôle à venir. (…) Cette série d'expulsions judiciaires pourrait porter atteinte à l'équilibre démocratique du pays et fragiliser la crédibilité du processus électoral. L'absence de pluralité réelle risque de transformer l'élection présidentielle en simple formalité pour le parti au pouvoir. »« Malgré cette décision, Tidjane Thiam affirme ne pas renoncer à sa candidature, rapporte L'Infodrome, autre site d'information ivoirien. « Je suis déterminé à me battre pour que les ivoiriens puissent choisir librement celui ou celle qui doit les diriger parmi les 5 prochaines années », a déclaré Thiam, exhortant la communauté internationale et les amis de la Côte d'Ivoire « à peser de leur poids dans ce sens ».Quelle nationalité ?Cette « question de la nationalité de Tidjane Thiam parasite la campagne depuis plusieurs mois, précise pour sa part Jeune Afrique. Né en Côte d'Ivoire, il avait obtenu la nationalité française en 1987 et y avait renoncé en mars dernier, afin de se présenter à la présidentielle, scrutation pour laquelle un candidat ne peut être binational. Mais ses détracteurs ont étudié l'article 48 du code de la nationalité, qui indique que l'acquisition d'une autre nationalité entraîne la perte de la nationalité ivoirienne. Cette règle ne s'applique pas toutefois aux binationaux de naissance. »« Hier, relève encore Jeune Afrique, les avocats de l'ex-candidat ont fourni des documents à la justice indiquant que leur client était aussi Français de naissance, par son père… en vain. »Le spectre de l'« ivoirité »Cette éviction de Tidjane Thiam est largement commentée dans la presse de la sous-région. « À six mois de la présidentielle ivoirienne, le ciel tombe sur la tête de Tidjane Thiam ! », s'exclame WakatSéra. « Les carottes semblent cuites pour Tidjane Thiam », renchérit Le Pays à Ouagadougou. « Cette décision de justice n'étant pas susceptible de recours, le PDCI-RDA ne devrait pas attendre d'être dos au mur avant de sortir son plan B, (…) de promouvoir subtilement d'autres profils présidentiables auprès des militants et sympathisants. Et ce ne sont pas les hommes méritants qui manquent au sein du parti. »« Côte d'Ivoire : s'achemine-t-on vers un remake de la crise de 2010, s'interroge Ledjely à Conakry. Étrangement, cela nous rappelle le concept d'ivoirité dont curieusement le PDCI était le promoteur contre l'actuel président Alassane Ouattara. C'est à croire que la Côte d'Ivoire n'a jamais rompu avec les vieux démons. En tout cas, dans le cas présent, la manœuvre est évidente, pointe encore le site guinéen. Après les exclusions de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, le camp Ouattara cible désormais Tidjane Thiam. L'objectif est clair : baliser le chemin pour le quatrième mandat d'Alassane Ouattara. »
Le PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire-Rassemblement démocratique africain) de Tidjane Thiam et le PPA-CI (Le Parti des peuples africains) de Laurent Gbagbo ont claqué la porte de la Commission électorale indépendante. Ils estiment que l'organe, chargé de préparer la présidentielle d'octobre prochain, n'est pas indépendant. Que vous inspire cette décision ? On attend vos réactions.
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur la liste électorale provisoire en Côte d'Ivoire et le retour des astronautes bloqués dans l'ISS. RDC : que se sont dit Tshisekedi et Kagame à Doha ? Plus d'un an après leur dernière rencontre, les présidents congolais et rwandais se sont entretenus à Doha, sous la médiation de l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani. Comment le Qatar a-t-il réussi à réunir dans une même pièce les deux chefs d'État malgré leurs relations tendues ? Des compromis ont-ils été évoqués sur la situation sécuritaire dans l'est de la RDC ?Avec Lucie Mouillaud, correspondante de RFI à Kigali. Côte d'Ivoire : polémiques autour de la liste électorale provisoire En plus d'exiger l'inscription de l'ancien président Laurent Gbagbo sur la liste électorale provisoire, le PPA-CI dénonce plusieurs irrégularités. Quels sont les dysfonctionnements constatés par le parti ? Si la liste n'est pas modifiée, les tensions politiques pourraient-elles s'accentuer à l'approche de la présidentielle du mois d'octobre ?Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan. Espace : les deux astronautes coincés dans l'ISS sont revenus sur Terre Leur mission devait durer une semaine, ils sont restés bloqués plus 280 jours dans la Station spatiale internationale. Après neuf mois dans l'espace, les Américains Suni Williams et Butch Wilmore ont finalement pu revenir sur Terre, ils ont amerri au large de la Floride. Pourquoi leur séjour s'est-il éternisé ? Comment ont-ils pu survivre tout ce temps ? Avec Simon Rozé, chef du service environnement-climat de RFI. Et en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb. Au programme, les propos polémiques du président de la transition gabonaise sur sa candidature à la présidentielle.
En Côte d'Ivoire, faut-il réintégrer Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sur la liste électorale ? Leur absence peut-elle provoquer des tensions ? Pour l'instant, ces trois personnalités ne peuvent pas se présenter à la présidentielle du mois d'octobre. Nous lançons le débat
Les experts et journalistes de RFI répondent à vos questions sur Mark Zuckerberg et la Chine, le PPA-CI absent de la coalition d'opposition et le plan arabe de reconstruction de Gaza. Sénégal : le mystère de maladie des « pêcheurs » est enfin levé Cinq ans après l'apparition d'une mystérieuse maladie de la peau qui a touché plus d'un millier de pêcheurs sénégalais, une étude menée par un consortium scientifique international dévoile les causes de l'épidémie. Comment les chercheurs sont-ils parvenus à percer le mystère ? Cette découverte permettra-t-elle de prévenir et mieux soigner cette pathologie ?Avec Pauline Gleize, cheffe adjointe au service environnement-climat de RFI. Facebook : Mark Zuckerberg prêt à tout pour s'implanter en Chine ? Alors que le patron de Facebook tente toujours d'implanter son réseau social en Chine, une ancienne collaboratrice de Meta accuse Mark Zuckerberg d'avoir proposé aux autorités un accès aux données privées des utilisateurs chinois. Pourquoi Facebook est-il toujours bloqué en Chine ? Pékin a-t-elle réagi à ces affirmations ?Avec Cléa Broadhurst, correspondante permanente de RFI à Pékin. Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo, grand absent de la coalition d'opposition À sept mois de la présidentielle, la coalition pour l'alternance pacifique, CAP-Côte d'Ivoire, a été lancée. Elle réunit vingt-cinq partis d'opposition qui revendiquent un dialogue politique et des réformes électorales en vue d'un scrutin apaisé. Pourquoi le PPA-CI de l'ex-président Laurent Gbagbo est-il absent de cette alliance ?Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan. Gaza : le plan arabe pour la reconstruction est rejeté par Washington Un plan de 53 milliards de dollars pour reconstruire la bande de Gaza a été adopté par l'Organisation de la coopération islamique. Il prévoit notamment la reconstruction complète de l'enclave palestinienne sur cinq ans et des logements temporaires pour les près d'1,5 million de sinistrés. Pourquoi ce projet est-il critiqué par les États-Unis ? Donald Trump et Benyamin Netanyahu proposent-ils une autre alternative pour la reconstruction Gaza ?Avec Adel Bakawan, chercheur associé à l'Ifri (Institut français des relations internationales), spécialiste du Moyen-Orient.
Début février 2025, Célestin Doh Serey, ministre délégué auprès du ministre des transports et membre du RHDP, au pouvoir, a remis en cause la nationalité ivoirienne de Tidjane Thiam. Ces propos ont ressuscité le vieux débat sur l'ivoirité à l'origine des crises politico-militaires en Côte d'Ivoire. Eric Topona et ses invités en débattent sous l'Arbre à palabres.
Ce matin du jeudi 13 février 2025, les experts et journalistes de RFI répondaient à vos questions sur une attaque à Munich, la possible adhésion de l'Arménie dans l'Union européenne et l'invitation refoulée de Volodymyr Zelensky au sommet de l'Union africaine. Côte d'Ivoire : deux cadres du PPA-CI condamnés à dix ans de prison Deux cadres du parti de l'ancien président Laurent Gbagbo, Justin Koua et Damana Adia Pickass, ont été reconnus coupables de « troubles à l'ordre public » et d'« incitation insurrectionnelle » dans le cadre des violences pré-électorales de 2020. Pourquoi la défense dit-elle qu'il s'agit d'un procès politique ? Ces condamnations risquent-elles d'affaiblir le PPA-CI à quelques mois de la présidentielle ?Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan. Allemagne : deux morts dans une attaque à Munich Dans cette ville allemande, une attaque à la voiture bélier lors d'une manifestation a fait deux morts et plusieurs blessés. Que sait-on sur le profil du suspect ? C'est la troisième attaque en Allemagne en l'espace de deux mois. Cette situation pourrait-elle influencer les résultats des élections législatives ?Avec Pascal Thibaut, correspondant de RFI à Berlin. Arménie : vers une adhésion dans l'Union européenne ? Le Parlement européen a adopté en première lecture un projet de loi visant à ouvrir des négociations pour rejoindre l'Union européenne. Pourquoi le pays souhaite-t-il rejoindre l'UE ? Quelles conditions Erevan doit-elle remplir ?Avec Taline Ter Minassian, professeur en histoire contemporaine sur la Russie et sur le Caucase à l'Inalco. Guerre en Ukraine : pourquoi Volodymyr Zelensky veut-il se rapprocher de l'Afrique ? Malgré sa demande, Volodymyr Zelensky n'a fait aucune allocution lors du sommet de l'Union africaine face à la réprobation de plusieurs États membres. Pourquoi le président ukrainien voulait-il se rapprocher des pays africains ? Quels sont les enjeux pour l'Ukraine ?Avec Ulrich Bounat, analyste géopolitique, spécialiste de l'Europe centrale et orientale, chercheur-associé chez Euro Créative.
Depuis deux jours, les habitants de l'Est de République Démocratique du Congo notent une accalmie dans les affrontements entre les rebelles du M23 et leurs soutiens rwandais contre les forces congolaises. Les forces congolaises ont arrêté plusieurs dizaines de militaires et de combattants locaux pour les présenter à la justice militaire. Ils sont accusés d'avoir commis des exactions contre des civils durant le week-end. Au moins neuf personnes ont été tuées selon la société civile locale.
Le drapeau de la Côte d'Ivoire sera bientôt hissé sur la base militaire de Port-Bouët. Dans son allocution pour les vœux du Nouvel an, le président Alassane Ouattara a annoncé la rétrocession du camp militaire français d'Abidjan d'ici la fin du mois. La base passera sous commandement ivoirien, et sera rebaptisée « Général Ouattara Thomas d'Aquin », en hommage au premier chef d'état-major de l'armée du pays. Sur le plan de la défense, Abidjan et Paris entretiennent une relation historique, malgré une période particulièrement conflictuelle durant la présidence de Laurent Gbagbo. Arthur Banga est chercheur spécialiste des questions de défense à l'université Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan. Il répond aux questions de Sidy Yansané. RFI : Le président Alassane Ouattara a donc annoncé la rétrocession du camp militaire français de Port-Bouët. Sur le plan purement pratique, qu'est-ce que cela veut dire ?Arthur Banga : Cela veut dire d'abord qu'il y aura une réduction considérable du nombre de militaires français en Côte d'Ivoire. Ils vont passer d'environ 400 à une centaine et que finalement le camp sera commandé par l'armée ivoirienne. À partir de janvier, ce sera donc clairement un camp désormais ivoirien.Le chef de l'État ivoirien a tout de même précisé que cette rétrocession se fera dans les 30 prochains jours. Donc un délai très court. Est-ce que c'est réalisable, selon vous ?Oui, parce que ça a été préparé en amont. L'annonce a été officialisée dans le discours du chef de l'État à la Nation. Mais ce sont des questions qui sont débattues depuis pratiquement deux ans. L'idée, c'est donc d'abandonner le principe de l'intervention pour se concentrer sur les questions de formation, d'entraînement et d'équipement.C'est aussi une page qui se tourne dans la relation franco-ivoirienne. Le camp de Port-Bouët a servi à l'opération Licorne de l'armée française, qui a durablement marqué les Ivoiriens dans les années 2000. Quel bilan vous tirez de cette relation militaire entre les deux pays ?Le grand changement aujourd'hui, c'est que pour la première fois dans l'histoire militaire commune de ces deux pays, on sort de la logique de l'intervention militaire étrangère. Les interventions françaises sur le territoire ivoirien, comme on a pu le voir en 2002 et en 2011, incarnent un modèle qu'il faut désormais oublier. Cela dit, le bilan de la coopération militaire franco-ivoirien est largement positif.Quels aspects considérez-vous positifs ?D'abord, cette coopération a permis à la Côte d'Ivoire de garder une stabilité durant toute la période de guerre froide où les menaces soviétiques emportaient certains régimes et même certains pays. Il ne faut pas l'oublier. Elle a permis à la Côte d'Ivoire de mettre en place son armée et d'être performante à un certain moment de son histoire. En termes de faiblesses dans la relation Abidjan-Paris, on note justement en 2002 l'incapacité de l'armée ivoirienne à pouvoir réagir, ou le fait que l'armée française, par cette idée d'intervention, se retrouve en première ligne. On l'a vu en 2002, en 2004 à l'hôtel Ivoire et en 2011. Et justement, on essaie aujourd'hui de se débarrasser de ces faiblesses pour se concentrer sur les forces de la coopération militaire franco-ivoirienne qui est une relation humaine, une vraie camaraderie militaire qui est née entre les militaires de ces deux pays. La montée en puissance de l'armement est aussi une partie de cette coopération.Après le Sénégal et le Tchad, c'est la troisième annonce d'un départ des forces françaises sur le sol africain pour le seul mois de décembre. Cela va dans le sens de la nouvelle philosophie militaire de Paris qui veut une présence moins visible, mais tout en poursuivant sa coopération militaire. Alors, comment cela va-t-il s'articuler selon vous ?On est dans cette nouvelle vision française, mais il ne faut pas l'oublier que cette vision a surtout été poussée par les opinions publiques africaines, et même par des militaires africains qui veulent plus d'indépendance, plus de liberté de manœuvre. Désormais, on s'inscrit dans cette nouvelle politique. Avec les cas ivoiriens, sénégalais et tchadiens, on a vu les diverses formes de coopération militaire de la France. Au Tchad, où l'armée française est le plus intervenue en Afrique, la non-intervention française face aux attaques terroristes qui ont récemment frappé le pays a rendu cette présence militaire inutile aux yeux des autorités car la logique d'intervention était au cœur de la coopération militaire. Au Sénégal, c'est surtout la logique politique d'Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye qui les amène à vouloir zéro présence militaire étrangère. C'est donc quelque chose de beaucoup plus radical dans leur pensée, mais qui, par le processus démocratique qui a entraîné l'arrivée au pouvoir de Diomaye Faye, permet de construire une nouvelle relation de façon plus progressive. En Côte d'Ivoire, on a une tradition d'ouverture avec la France. Hormis sous l'ère de l'ex-président Laurent Gbagbo, les autorités ivoiriennes ont toujours bien jugé la coopération militaire avec la France, y compris l'actuel président Alassane Ouattara. Car, malgré sa victoire politique et diplomatique lors de la crise post-électorale de 2010-2011, ce dernier a pu accéder au pouvoir grâce à une victoire militaire poussée par l'armée française.Et concernant cette nouvelle articulation de l'armée française sur le continent, quel rôle peut jouer l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme basée à Jacqueville, près d'Abidjan ?C'est le modèle même souhaité. On va plus accentuer sur la formation opérationnelle, mais aussi la formation intellectuelle et judiciaire. Ce modèle favorise également le multilatéralisme. La France ne veut plus s'enfermer dans un bilatéralisme quand il s'agit de coopération militaire ou même d'intervention militaire. Raison pour laquelle vous voyez les exercices militaires américains Flintlock se dérouler au sein de l'Académie. Et tout ça sous commandement ivoirien, rappelons-le.
La démocratie en Afrique de l'Ouest : depuis quatre ans, elle est mise à mal par une succession de coups d'État militaires. Mais quel bilan tirer de l'année 2024 ? Le politologue Mathias Hounkpè a cosigné, avec Ismaïla Madior Fall, une analyse comparée des commissions électorales en Afrique de l'Ouest, qui a été publiée par la Fondation Friedrich Ebert. RFI : Du point de vue des avancées démocratiques en Afrique de l'Ouest, est-ce que 2024 est un bon cru ou un mauvais cru ? Mathias Hounkpè : Moi, je dirais que c'est un bon cru, parce qu'en Afrique de l'Ouest, on a organisé des élections dans deux pays. Et dans ces deux pays, les élections se sont plutôt bien déroulées, avec des résultats qui témoignent à la fois de la confiance des citoyens en la démocratie et de la capacité des institutions des pays concernés à jouer leur rôle. Ces résultats montrent aussi la capacité des citoyens à s'organiser pour protéger la démocratie et les élections.On va reparler du Sénégal et du Ghana, mais dans les États dirigés par des juntes militaires, est-ce que toute chance de retour à la démocratie a disparu cette année ? Ou, au contraire, voyez-vous quelques lueurs d'espoir démocratique dans la nuit ?Pour 2024, ça m'étonnerait qu'il y ait des initiatives de retour à l'ordre constitutionnel. Mais je n'ai aucun doute qu'il faudra bien y retourner à un moment donné. Dans les pays en transition en Afrique de l'Ouest, je n'en connais pas un seul où les autorités de transition pensent que les militaires doivent diriger nos pays ou que ce sont des coups d'État qui doivent servir de mode de gouvernance. Tous reconnaissent qu'il faut organiser des élections et créer un environnement où le pouvoir peut se transmettre pacifiquement et avec le consentement du peuple.Il y a dix mois, au Sénégal, quand le président Macky Sall a annoncé un report de l'élection, les pronostics étaient très pessimistes. Et puis finalement, tout s'est bien passé. Par quel miracle ?Je pense qu'il y a eu deux ou trois éléments clés. Premièrement, les institutions ont bien joué leur rôle. Prenez par exemple l'organe de gestion des élections ou le Conseil constitutionnel : chacune de ces institutions a agi de manière convenable. Deuxièmement, les citoyens se sont exprimés clairement sur ce qu'ils voulaient. Quand je dis citoyens, cela inclut à la fois les citoyens ordinaires, qui sont descendus dans la rue, et les organisations de la société civile ainsi que les associations professionnelles. Tout le monde s'est mobilisé pour exiger ce qu'il voulait. Enfin, troisièmement, le président Macky Sall a compris que le peuple voulait autre chose et a laissé faire. Car on connaît des pays où, malgré tous ces signaux, le président aurait pu insister, entraînant ainsi le pays dans une impasse.Dès le lendemain du scrutin présidentiel, dès le 25 mars, et contre l'avis de Macky Sall d'ailleurs, le candidat du pouvoir sortant, Amadou Ba, a reconnu sa défaite et a appelé Bassirou Diomaye Faye pour le féliciter. Qu'en pensez-vous ?Je pense qu'il faut le saluer. Mais il faut aussi reconnaître que c'est une habitude au Sénégal. Vous vous rappelez d'Abdou Diouf et d'Abdoulaye Wade. Maintenant, ce geste de reconnaissance par le candidat perdant est devenu presque normal au Sénégal.Quand il était dans l'opposition, le Pastef d'Ousmane Sonko et de Diomaye Faye dénonçait la brutalité du régime de Macky Sall. En effet, la répression des manifestations en 2021 et 2023 a fait plusieurs dizaines de morts. Aujourd'hui, Mathias Hounkpè, craignez-vous une dérive autoritaire de ce même Pastef, maintenant qu'il est au pouvoir ?Je pense que cela va être très difficile pour eux, justement parce qu'ils ont eux-mêmes été victimes de brutalités politiques. Cela devrait leur rendre difficile de prendre ce chemin.Une autre alternance démocratique cette année en Afrique de l'Ouest, c'est au Ghana, où la présidentielle a marqué le retour au pouvoir de l'ancien président John Dramani Mahama. Est-ce que le Ghana peut être un exemple pour toute la sous-région ?Je pense que le Ghana peut être un exemple, car il y a beaucoup d'éléments positifs à souligner dans la manière dont les élections se sont déroulées. Par exemple, la commission électorale du Ghana fait beaucoup d'efforts pour gagner la confiance des citoyens. Vous savez, au-delà de l'efficacité dans la gestion des élections, la confiance des parties prenantes est extrêmement importante. Jusqu'au dernier moment, cette commission a fait des concessions pour augmenter la transparence du processus.Au Ghana, les partis politiques se donnent aussi les moyens de jouer correctement leur rôle. Imaginez que le perdant a reconnu sa défaite sur la base des résultats collectés par son propre parti, sans attendre la proclamation officielle des résultats provisoires par la commission électorale. Cela montre que les partis politiques au Ghana sont capables, le soir même des élections, de collecter suffisamment de résultats pour savoir s'ils ont perdu ou non.Pour moi, c'est une leçon pour les partis politiques dans la sous-région, mais aussi pour les commissions ou organisations en charge des élections en Afrique de l'Ouest. Il y a vraiment beaucoup à apprendre des élections au Ghana.À lire aussiPrésidentielle au Ghana: John Mahama vainqueur avec 56% des voix, selon la Commission électoraleL'un des grands rendez-vous électoraux de l'année prochaine, c'est la présidentielle en Côte d'Ivoire, prévue en octobre prochain. Qu'en attendez-vous ?Je pense que, concernant la Côte d'Ivoire, la commission électorale devra redoubler d'efforts pour gagner la confiance des citoyens. L'environnement ivoirien reste fragile et nécessite des efforts supplémentaires pour réduire les risques de conflit.Pensez-vous que la Commission Électorale Indépendante (CEI) ne fait pas consensus ?Cette commission a une histoire. Et cette histoire montre en fait que vous avez des gens qui sont en désaccord avec elle, et d'autres qui, même s'ils sont d'accord, restent méfiants. Donc, la commission, les acteurs politiques et la société civile devront travailler ensemble pour créer un environnement collaboratif, rassurant et plus transparent. Cela aiderait à renforcer la confiance en la commission, ce qui est un élément clé.Et si le président Ouattara décidait de se présenter pour un quatrième mandat, qu'en penseriez-vous ?Ma position sur cette question est connue. Je pense qu'il n'aurait pas dû se présenter pour un troisième mandat. S'il décide d'y aller pour un quatrième, cela ajouterait certainement un nouvel élément de clivage dans le pays.Est-ce que ces alternances réussies au Sénégal et au Ghana peuvent aussi avoir un impact sur un pays comme le Togo, où le régime est en train de changer de Constitution ?Je ne suis pas sûr que les élections au Ghana et au Sénégal puissent avoir une influence sur ce qui se passe au Togo. Lorsque des présidents s'accrochent au pouvoir au-delà d'une certaine limite, il devient très difficile de les voir laisser le peuple s'exprimer librement ou se soumettre à ses décisions. Donc, je ne ferais pas le lien entre ces alternances et la situation togolaise.À lire aussiPrésidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Guillaume Soro décide de saisir la main tendue par Laurent Gbagbo
En Côte d'Ivoire, nous ne sommes plus qu'à onze mois de la présidentielle, et Pascal Affi N'Guessan vient d'être désigné par le Front populaire ivoirien (le FPI), comme son candidat à ce scrutin. L'ancien Premier ministre ira-t-il seul à la bataille ? Non, déclare-t-il ce matin sur RFI. Pascal Affi N'Guessan est en train de se réconcilier avec l'ancien président Laurent Gbagbo. Il nous révèle qu'une rencontre entre les deux leaders historiques de la gauche ivoirienne est même envisagée. De passage à Paris, le président du FPI répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous êtes candidat à la présidentielle de l'an prochain pour le FPI. Mais en 2020, vous avez appelé à un boycott actif parce que le président Ouattara se présentait pour un troisième mandat. Si l'an prochain, il se présente pour un quatrième mandat, qu'est-ce que vous ferez ?Pascal Affi N'Guessan : Mais nous avons déjà appelé à ce qu'il renonce à ce quatrième mandat. Parce que déjà, le troisième mandat, vous le savez bien, a été assez chaotique. Et depuis, la situation s'est dégradée aussi bien au niveau intérieur qu'au niveau international. Ce serait un grand risque pour le pays que Monsieur Ouattara soit encore candidat en 2025.Et pourtant, il y a un taux de croissance annuel supérieur à 7 %, non ?Oui, c'est vrai. Mais vous savez, le taux de croissance n'a rien à voir avec la réalité. Sur le plan social, c'est la catastrophe. L'espérance de vie a reculé sous Monsieur Ouattara de 58 à 57 ans. L'indice de développement humain s'est dégradé. Il y a beaucoup de pauvreté. Sur le plan politique, la réconciliation nationale est un échec. Sur le plan de la gouvernance, il y a beaucoup de malversations, beaucoup d'enrichissement illicite, de corruption. Et donc il y a une forte attente de la part des Ivoiriens au changement.Le RHDP au pouvoir appelle Alassane Ouattara à se présenter l'an prochain. A votre avis, il va y aller ou pas ? Je ne crois pas. Je ne pense pas. Parce que Monsieur Ouattara est bien conscient du risque que cela représente pour lui-même et pour le pays s'il était candidat.Et à votre avis, qui sera le dauphin d'Alassane Ouattara pour le RHDP ?C'est une question interne.Vous avez une petite idée ? Oui, j'ai une petite idée, mais je la garde pour moi.On parle du vice-président Tiémoko Meyliet Koné…Évidemment. Quand on a été vice-président, on aspire légitimement à être président. Donc ce ne serait pas une surprise si c'était lui qui était choisi comme le candidat du RHDP.Et quelle est votre stratégie en vue de la présidentielle d'octobre prochain ? C'est d'y aller seul ou de faire alliance avec d'autres ?Vous savez, en Côte d'Ivoire, aucun parti à l'heure actuelle, qu'il soit au pouvoir ou pas, ne peut gagner seul. Nous avons des appels du pied émanant du PPA-CI du président Laurent Gbagbo et il y a donc des frémissements en faveur de ces retrouvailles. Et je suis persuadé que nous allons nous retrouver pour gagner ensemble l'élection de 2025.Alors, Laurent Gbagbo n'a pas toujours été gentil avec vous. Quand il est parti avec le PPA-CI, il a traité votre parti FPI « d'enveloppe vide »… C'est ça. Mais aujourd'hui, le président Gbagbo se tourne vers cette enveloppe soi-disant « vide », ce qui signifie qu'elle n'est pas aussi vide que ça, parce qu'on ne court pas derrière une enveloppe vide, on ne fait pas appel à une enveloppe vide pour construire un rassemblement. Le président Gbagbo a bien compris que c'est dans ces retrouvailles que nous avons une chance de revenir au pouvoir. Il a lancé un appel depuis Bonoua [le 14 juillet dernier], il a envoyé plusieurs délégations en notre direction et donc je pense que le moment est venu de nous retrouver et nous allons faire en sorte que ces retrouvailles-là conduisent notre famille politique au pouvoir en 2025.Et vous seriez tous deux candidats en octobre, quitte à vous désister pour le mieux placé au deuxième tour ? Comment vous voyez les choses ? Tout cela est à négocier. Juste avant ce déplacement en Europe, nous avons reçu une délégation du PPA-CI et il est question que le président Gbagbo et moi, nous nous retrouvions, parce qu'au-delà de l'accord, il y a une réconciliation à organiser. Nous nous sommes opposés. Pour pouvoir rassurer l'opinion, pour pouvoir crédibiliser une quelconque alliance, il faut d'abord que nous donnions des signaux forts à l'opinion, pour montrer que nous avons tourné la page des dissensions. Et cette nouvelle dynamique doit être matérialisée par une rencontre. Et je pense qu'à l'occasion de cette rencontre, nous allons échanger sur la manière d'aller ensemble à ces élections de 2025.Et si Laurent Gbagbo reste inéligible, que se passera-t-il ? Il appartiendra au président Gbagbo de voir quelle est la posture à adopter. Mais ce qui est important, c'est que nous soyons ensemble pour ces élections, soit avec le candidat du FPI soutenu par le PPA-CI. Évidemment, étant donné qu'il y a un ticket, ce sont des choses qui se négocient, pour mobiliser l'électorat de gauche afin qu'ensemble nous puissions gagner.Est-ce que l'ancien ministre de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, ne convoite pas lui aussi l'électorat de Laurent Gbagbo ? Et est-ce qu'il ne risque pas d'être pour vous un rival politique ? Il est plus jeune, il a le temps pour lui et je pense que, à l'heure actuelle, il s'agit pour la Côte d'Ivoire de savoir choisir un président qui soit en quelque sorte une passerelle entre l'ancienne génération [incarnée par] le président Gbagbo, le Président Alassane Ouattara et cette nouvelle génération dont vous parlez. Et je pense que, logiquement, je devrais être le candidat de la transition, le candidat de la passerelle, pour permettre à cette nouvelle génération de se renforcer, et demain, d'assurer la relève.
En Côte d'Ivoire, le pouvoir ne semble pas vouloir donner suite à la demande de l'opposition d'ouvrir un dialogue inclusif sur ce qu'elle appelle les « défaillances » du système électoral. Par ailleurs, le pouvoir laisse aux députés d'opposition la responsabilité de déposer ou non une proposition de loi en faveur de l'amnistie des opposants qui, à l'heure actuelle, ne peuvent pas être candidats à la présidentielle d'octobre 2025. Amadou Coulibaly est ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement ivoirien. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Et tout d'abord, il s'exprime sur la deuxième édition du SICA, le Salon international du contenu audiovisuel, qui s'ouvre demain, mardi 5 novembre, à Abidjan. RFI : En Afrique, l'industrie audiovisuelle est dominée par deux pays anglophones : le Nigeria et l'Afrique du Sud. Quelle est votre ambition ? Amadou Coulibaly : Notre ambition est de positionner la Côte d'Ivoire, pays francophone, justement, dans cette industrie audiovisuelle et cinématographique. Nous pensons que nous en avons les moyens. Nous avons les infrastructures qu'il faut, nous avons les hommes qu'il faut, nous avons le matériel qu'il faut. Il est important, donc, que la Côte d'Ivoire qui, pendant longtemps, a été la plaque tournante de la musique au niveau du continent, puisse occuper également cette place au niveau du cinéma et de l'audiovisuel. Telle est notre ambition donc.Alors concrètement, le SICA, le salon qui s'ouvre mardi 5 novembre va réunir quelque 250 professionnels.Oui.Donnez-nous un peu leur profil ? Qu'est-ce que vous attendez d'eux ? Ce salon va réunir aussi bien des producteurs, des réalisateurs que des acteurs et des acheteurs. Nous voulons constituer un marché qui va permettre justement de pouvoir échanger des marchandises entre réalisateurs, producteurs et différents acheteurs. Nous avons pratiquement une trentaine de chaînes de télé qui seront présentes, aussi bien des chaînes africaines que des chaînes européennes ou américaines, comme Natyf TV du Canada et TV5 Monde, Canal+. On aura aussi des speakers. Nous aurons Alex Berger, producteur de la série à succès Le bureau des légendes. Nous aurons aussi un producteur turc qui vient, Isef, qui va nous partager son expérience. Donc, c'est quasiment le monde qui se retrouve. Nous avons plus d'une vingtaine de nationalités qui seront présentes donc en Côte d'Ivoire à l'occasion de ce SICA. Au Nigeria, le succès de Nollywood, c'est-à-dire du cinéma local, doit beaucoup aux aides de l'État. Par exemple, en 2010, le président Goodluck Jonathan a lancé un fonds d'intervention de quelque 200 millions de dollars avec l'aide de deux banques nigérianes. Qu'est-ce que peut faire l'État ivoirien pour ses producteurs, pour ses réalisateurs ? L'État a déjà pris des initiatives, il s'agit maintenant d'augmenter ces initiatives de l'État. Au niveau du cinéma par exemple, il y a le Fonsic, qui est le Fonds de soutien à l'industrie cinématographique. Au niveau de l'audiovisuel, il y a les compétences de l'ASDM, qui est l'Agence de soutien au développement des médias, qui a été élargie pour prendre en compte la production audiovisuelle. Justement, l'ambition du SICA, c'est de faire participer le privé. Vous faites bien de souligner qu'au Nigeria, c'est avec l'aide de deux banques privées que l'État a pu décupler son soutien à l'industrie cinématographique. Donc, nous voulons faire connaître cet écosystème au secteur privé, notamment aux banques, assurances et autres sociétés privées, afin qu'elles viennent soutenir l'État dans cette initiative. D'ailleurs, nous aurons deux panels sur les financements : un panel avec les financements publics et des acteurs publics comme le Fonsic, l'ASDM et la BNI, qui est une banque publique, et un autre panel exclusivement réservé aux banques privées, panel qui sera animé par un avocat d'affaires. Selon un récent rapport de l'Unesco, le secteur de l'audiovisuel et du cinéma représente déjà en Afrique quelque 5 millions d'emplois. Quelle est votre ambition ? Il faut que la Côte d'Ivoire puisse faire du cinéma un secteur qui soit véritablement pourvoyeur d'emplois et créateur de richesse. Les quelques indications que nous avons au niveau du pays indiquent que ce secteur contribue à environ 3% au PIB. Nous avons l'ambition de faire augmenter cette contribution au PIB. Et au moment où le chef de l'État a décrété donc une année de la jeunesse, nous pensons que le cinéma peut également apporter sa contribution en termes de création d'emplois pour les jeunes. Donc le cinéma et l'audiovisuel ont leur place et nous ambitionnons donc de l'occuper pleinement. Mais ne faut-il pas pour cela qu'il y ait des narratifs africains qui intéressant les producteurs internationaux ? Vous êtes là en plein cœur d'une des raisons pour lesquelles nous organisons ce SICA. Oui, l'Afrique a un narratif à proposer au monde et les échanges que vont faciliter le SICA vont permettre à l'Afrique de proposer ce narratif. Mais nous restons ouverts. C'est pourquoi nous parlons d'échange. En termes d'échange, nous avons par exemple une coproduction africaine et européenne qui est aujourd'hui sur une plateforme. Et je veux parler de Bienvenue au Gondwana, tourné en Côte d'Ivoire et en France avec des acteurs français, des acteurs ivoiriens et des producteurs français, je parle des frères Altmayer. Donc, vous voyez, il y a une collaboration qui est possible et le SICA veut être la plateforme qui ouvre cette collaboration, qui tient compte du narratif africain. Amadou Coulibaly, vous voulez aussi que la Côte d'Ivoire devienne un lieu de tournage incontournable. Mais vous savez bien que, quand un producteur cherche un pays pour tourner, la première question qu'il se pose, c'est combien ça coûte ? Alors s'il vient chez vous, est-ce qu'il va devoir payer des droits de douane et des taxes ?Déjà, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avec la politique mise en place par le président de la République, l'investissement en Côte d'Ivoire est très incitatif. Il y a des dispositions qui ont été prises pour rendre attractif le pays. Mais je suis d'accord avec vous que le secteur de l'audiovisuel reste un secteur particulier et nous sommes en train de travailler de façon à mettre en place un dispositif qui soit adapté à ce secteur-là, de sorte à pouvoir exonérer tous ceux qui sont intéressés à venir tourner en Côte d'Ivoire. Donc, exonérés de certains frais. Nous y travaillons et très bientôt, nous ferons une proposition au gouvernement pour que notre pays soit encore plus attractif du point de vue du cinéma et de l'audiovisuel.Tout à fait autre chose, monsieur le ministre. Le 21 septembre, 15 partis politiques de l'opposition, dont le PDCI de Tidjane Thiam, ont écrit au gouvernement pour lui demander d'ouvrir un dialogue inclusif afin de « corriger les défaillances du système électoral ». Qu'est-ce que vous répondez ? Je voudrais rappeler que nous avons eu une dernière phase du dialogue politique qui a été ouvert de décembre 2021 à mars 2022. Au cours de cette phase, l'un des premiers points qui a rencontré l'adhésion de toutes les parties, ça a été de dire que, aujourd'hui dans notre pays, les institutions sont toutes installées et fonctionnent normalement. Il a été convenu que toutes les questions relevant du fonctionnement de certaines institutions leur soient adressées. Nous sommes aujourd'hui un État véritablement démocratique, nous sommes un État de droit. Je peux comprendre que, à une certaine époque, on s'en référait au tout-puissant président de la République, mais aujourd'hui les institutions fonctionnent. Donc, moi, j'inviterai l'opposition, pour certaines de leurs préoccupations, à s'adresser aux institutions qui en ont la charge, et, relativement à cette question, je pense que l'opposition peut s'adresser à la Commission électorale indépendante. L'opposition affirme que dans sa composition, la CEI, la Commission électorale indépendante, n'est ni équilibrée ni impartiale. Est-ce que vous seriez prêt à envisager une réforme de cette CEI ? Je rappelle, en citant ce dernier dialogue politique, que c'est à l'issue de celui-ci que le PPA-CI [de Laurent Gbagbo] a intégré la Commission électorale indépendante. C'est donc dire que tout peut se régler au niveau de la Commission électorale indépendante. Mais je pense qu'il n'est pas juste de prétendre que cette Commission n'est pas équilibrée. Au contraire, l'opposition y est majoritaire, puisqu'ils ont cinq représentants et la société civile en a six, dont deux du barreau et un de la magistrature. Évidemment, elle a beau jeu de dire que le représentant du chef de l'État ou du ministère de l'Intérieur sont proches du pouvoir, mais je rappelle que, lorsque Laurent Gbagbo était au pouvoir, il avait un représentant aussi bien de la présidence et un représentant du ministère de l'Intérieur. Ce sont des dispositions qui existaient bien avant que le RHDP n'arrive au pouvoir. Vendredi dernier, sur RFI et France 24, vous avez pu entendre l'opposant Charles Blé Goudé qui lançait un appel au président Ouattara pour qu'il fasse passer une loi sur l'amnistie afin que lui-même puisse être candidat l'an prochain. Pensez-vous que cela est envisageable ? Une fois de plus, je le répète, nous sommes un État de droit où toutes les institutions sont installées ou fonctionnent. Je suis toujours surpris qu'aujourd'hui, on veuille toujours en revenir au chef de l'État, alors qu'il y a des institutions qui fonctionnent. L'Assemblée nationale est le lieu où on peut faire également des propositions de loi. Il me semble que l'opposition est très bien représentée à l'Assemblée nationale. Elle pourra bien sûr introduire une proposition de loi à ce niveau, parce que les lois que le chef de l'État peut prendre sont encadrées aujourd'hui. Et est-ce que le RHDP au pouvoir serait prêt à voter une telle proposition de loi ? Mais il faut que déjà elle arrive sur la table de l'Assemblée. Et après ? Et après, le jeu démocratique va s'imposer et puis il appartiendra aux députés, qui sont les députés de la nation, une fois qu'ils ont voté, de juger de l'opportunité d'adopter cette loi ou pas.
« Aujourd'hui, je suis un homme mature », déclare l'Ivoirien Charles Blé Goudé, qui a été le ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo. Il y a deux ans, après son acquittement par la Cour pénale internationale, ce leader de l'opposition est rentré en Côte d'Ivoire et a fondé un nouveau mouvement, le Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples (Cojep). Mais pour lui, le chemin jusqu'à la présidentielle d'octobre 2025 est encore semé d'embûches. De passage à Paris, l'ancien « général de la jeunesse » de Côte d'Ivoire répond aux questions de Christophe Boisbouvier et lance un appel au président Alassane Ouattara.
En Côte d'Ivoire, qui a commandité le bombardement du camp militaire français de Bouaké, le 6 novembre 2004 ? Vingt ans après, le mystère demeure sur cette frappe qui a causé la mort de 10 personnes, dont 9 soldats français. En France comme en Côte d'Ivoire, les principaux protagonistes sont toujours vivants, mais c'est l'omerta. Aujourd'hui, le journaliste-enquêteur Thomas Hofnung émet tout de même une hypothèse. Chef du service international au journal La Croix, il publie ce mercredi, chez Fayard, Bouaké, le dernier cold case de la Françafrique. RFI : Thomas Hofnung, la thèse de l'avocat Jean Balan sur Bouaké, c'est qu'il s'agit d'une bavure franco-française, les Français auraient poussé le bombardier ivoirien à frapper le bâtiment, qui était censé être vide à ce moment-là, et cela aurait pu alors servir de prétexte aux Français, pour se débarrasser du régime de Laurent Gbagbo. Mais vous écrivez que vous n'y croyez pas. Pourquoi ?Thomas Hofnung : Parce que je crois au contraire que, à cette époque donc, en novembre 2004, la France s'interpose entre les rebelles de Guillaume Soro et le régime de Laurent Gbagbo, et la France est coincée entre les 2, elle prend des coups de tous les côtés. Et en novembre 2004, on voit qu'on a des renseignements qui expliquent que Laurent Gbagbo va probablement lancer une offensive. La France décide de laisser Gbagbo attaquer. C'est ce que j'appelle dans le livre le « feu orange » de la France. On sait qu'il y a des équipements, des munitions qui arrivent, qui sont d'ailleurs livrés par un marchand d'armes français, Robert Montoya. Et donc, à Paris, on pense au contraire que, pour sortir de la nasse, en quelque sorte, il faut laisser Gbagbo attaquer. On verra bien ce qu'il en ressort. Donc, je ne pense pas du tout que ça soit un coup franco-français qui ait mal tourné, qui était destiné à déposer, à renverser Laurent Gbagbo.Autre thèse sur ce bombardement, elle est défendue par certains officiers français comme le colonel de Revel. C'est celle de l'erreur de tir, les bombardiers ivoiriens traquaient frénétiquement les positions rebelles dans Bouaké, et l'un des Soukhoï aurait raté sa cible. Et là non plus, vous n'y croyez pas. Pourquoi ?Alors, je dois dire que j'y ai cru à un bon moment, jusqu'à ce que j'aille à Abidjan, pour essayer de rencontrer un certain nombre de protagonistes de l'époque et qui, je dois dire, se sont tous défilés quand j'ai essayé de les rencontrer. Ce qui a suscité chez moi une certaine forme de suspicion en me disant peut-être que, effectivement, ils avaient quelque chose à cacher, tous ces personnages. Et peut-être que ce qu'ils ont à cacher, c'est qu'ils ont fait une erreur. Pas une erreur de tir, mais une erreur de ciblage. C'est-à-dire qu'ils pensaient cibler les rebelles. Ils pensaient peut-être que les rebelles se cachaient dans le camp français. Ça a été dit par certains, notamment par l'ancien ambassadeur Jean-Marc Simon, d'ailleurs à votre micro au moment du procès. Et il me semble que c'est sans doute la thèse la plus vraisemblable. Ils ont peut-être cru vraiment qu'ils bombardaient les rebelles et peut-être des rebelles cachés par les Français.Alors si on retient l'hypothèse de cette erreur de ciblage, qui aurait pu donner cet ordre de frappe ? Est-ce que c'est au niveau de Laurent Gbagbo lui-même ?Je ne crois pas. Je pense que, pour en avoir parlé plusieurs fois avec l'ambassadeur de France de l'époque à Abidjan, il l'a redit lors du procès de 2021, il s'est rendu, il était dans le bureau de Laurent Gbagbo, je raconte cette scène dans mon livre, très peu de temps après le bombardement.Une heure après.Et il a vu alors un homme absolument défait, qui apprenait quasiment la nouvelle. Donc, je pense que ce n'est pas Laurent Gbagbo, je pense qu'il avait complètement sous-traité cette affaire aux militaires. Après, il reste à savoir à quel niveau. Est-ce que c'est un niveau très élevé ou pas ? Est-ce que c'est Kadet Bertin, qui était un des plus proches conseillers de Laurent Gbagbo et qui était très remonté contre les Français ? On ne peut pas exclure, je crois, que ce soit à un niveau subalterne. Peut-être à Yamoussoukro où était l'état-major de l'opération Dignité. Peut-être un officier qui a eu ce renseignement et qui s'est dit : « Ben, avec cette frappe, on va emporter la victoire, on va montrer que les Français sont complices des rebelles, et on en aura fini une bonne fois pour toutes et avec les rebelles et avec les Français. »Et vous évoquez le nom du colonel Patrice Ouei, qui commandait les opérations aériennes ivoiriennes à Yamoussoukro.Oui, il a un profil intéressant, Patrice Ouei, parce qu'il se trouve qu'il avait été officier commandant à Bouaké en 2002 et qu'il avait vécu en direct l'humiliation de septembre 2002, quand les loyalistes avaient dû fuir la ville devant les rebelles. En 2004, il avait donc une revanche à prendre.Et il a été condamné par la justice française il y a trois ans ?Il a été condamné par la justice française par contumace. Son avocat, curieusement, lors du procès à Paris, a fait savoir que son client, donc Patrice Ouei, était totalement hors de cause dans cette affaire, et qu'il était prêt à témoigner. J'ai essayé de le rencontrer à Abidjan et curieusement son avocat m'a dit qu'il avait perdu sa trace. Là aussi, je pense que peut-être, il n'avait pas spécialement envie de parler.Alors l'omerta… Il n'y a pas que les témoins qui ont des choses à dire. Il y a aussi les enregistrements de l'époque, notamment celui de la conversation entre le pilote biélorusse et le copilote ivoirien à l'intérieur du bombardier Soukhoï qui va frapper le camp militaire français. Et ce qui est incroyable, c'est que vous écrivez que cet enregistrement, eh bien, il existe, il est aux mains des autorités françaises, mais que celles-ci refusent de le livrer à la justice française ?Effectivement. Une enquête a démarré en France et les juges qui se sont succédé, il y en a eu 4, je crois que c'est la première, Brigitte Raynaud, qui avait demandé la déclassification de ces enregistrements et, en fait, on lui a opposé le secret défense. Donc ces enregistrements, j'avoue que je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas été versés dans le dossier et pourquoi on ne les a pas entendus lors du procès. Je pense qu'ils auraient pourtant éclairé de manière cruciale les débats. Je crois que les familles attendent toujours des réponses et le procès n'a rien résolu dans ce domaine.À lire aussiLe procès du bombardement de Bouaké en Côte d'Ivoire s'ouvre aux assises de Paris
durée : 00:02:41 - Les Échos d'ailleurs - L'écrivaine franco-ivoirienne, Véronique Tadjo, nous relate la séparation de Laurent Gbagbo et Simone Ehivet, entre coup de force politique, condamnations judiciaires et retour plus ou moins glorieux au pays.
Qui a commandité l'assassinat de Thomas Sankara en 1987 ? Qui a donné l'ordre de bombarder le camp militaire français de Bouaké en 2004 ? Quel rôle éventuel a joué Pascaline Bongo dans le putsch qui a renversé son frère il y a un an au Gabon ? Avec l'aide du journaliste Frédéric Lejeal, Robert Bourgi publie ses mémoires sous le titre Ils savent que je sais tout, ma vie en Françafrique, aux éditos Max Milo. Au micro de RFI, Robert Bourgi témoigne d'abord sur l'attitude qu'a eu Jacques Foccart, le conseiller Afrique des dirigeants français, dans les mois qui ont précédé l'attentat contre le capitaine Sankara, mais également sur les transferts de fonds gabonais envers Jacques Chirac dont Robert Bourgi était responsable. RFI : Robert Bourgi, dans votre livre, vous racontez votre longue amitié avec Laurent Gbagbo, ancien président de Côte d'Ivoire. En novembre 2004, deux avions ivoiriens bombardent une caserne française à Bouaké, 9 soldats français sont tués, puis les 2 pilotes biélorusses essaient d'évacuer par le Togo, où ils sont interceptés. Pourquoi le président français Jacques Chirac a-t-il refusé que le chef de l'État togolais Gnassingbé Eyadema lui livre ces 2 pilotes pour la justice française ?Robert Bourgi : Vraiment, j'ignore tout de cet épisode. Mais, je me suis retrouvé avec Laurent un soir au moment de ce tragique événement. Et Dominique de Villepin [qui a été successivement ministre des Affaires étrangères, ministre de l'Intérieur et Premier ministre, sous Jacques Chirac, NDLR] m'avait dit : « Essayez de savoir s'il y a du Laurent Gbagbo dans cette affaire. » Et je lui dis : « Laurent, vraiment, es-tu mêlé de près ou de loin ? ». Il dit : « Je t'assure Robert, dis à Dominique, de ma part, que je ne suis en rien mêlé à cette affaire. » Laissant entendre à un moment donné de la conversation : « Mais, il n'est pas impossible que l'entourage de Simone [qui était alors l'épouse de Laurent Gbagbo et Première dame du pays, NDLR] soit mêlé ». Cette phrase, il me l'a prononcée.Sous-entendu les extrémistes de son camp ?Il a dit ça. Je ne sais pas à qui il faisait allusion. Est-ce que c'est l'officier Séka Séka, comme on l'appelait ? Je ne sais pas.Alors pour vous, à cette époque, entre la France et la Côte d'Ivoire, c'est très compliqué, parce que vous êtes amis à la fois avec Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré, le président burkinabè qui soutient la rébellion pro-Alassane Ouattara, devenu président de Côte d'Ivoire depuis. Blaise Compaoré, vous l'avez rencontré dès 1986, du vivant de Thomas Sankara (président de 1983 à 1987). Pourquoi, à votre avis, a-t- il décidé d'éliminer son compagnon d'armes en 1987 ?Je ne sais pas quels sont les sentiments qui ont animé Blaise, je les ignore. Mais ce que je puis vous dire, c'est Monsieur Foccart, tout puissant conseiller Afrique de Monsieur Chirac, m'avait dit, car il me savait proche de Thomas : « Faites savoir à Thomas d'être très prudent. » Je dis : « Qu'est-ce que ça veut dire, doyen ? Il me dit : « Il est en danger et ça peut venir du plus près. » À ce moment-là, il y a eu un deuil dans ma famille. Et Thomas, l'ayant appris, m'appelle et il me présente ses condoléances. Je lui dis : « Thomas, ça tombe bien, le vieux m'a dit qu'il fallait que tu sois très prudent. Le coup peut venir du plus proche de toi. ». Il me dit : « Remercie le vieux de ma part. » C'était un nom de code pour Foccart. « Je vais être prudent. » Il est arrivé ce que vous savez [assassinat le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, NDLR].Quel rôle a joué Félix Houphouët-Boigny, premier président de l'histoire de la Côte d'Ivoire, dans cette affaire ?Je pense qu'il a été très actif par la grâce, si je puis dire, de Chantal.L'épouse de Blaise Compaoré, qui était ivoirienne ?Exactement : elle était la fille d'un administrateur des colonies qui était très proche du président Félix Houphouët-Boigny. Et ce que n'a pas supporté Houphouët-Boigny, c'est que lorsque Thomas allait le voir, il avait toujours le pétard [un pistolet, NDLR] et il avait refusé de venir en tenue civile. Le courant ne passait pas entre eux.Donc, vous pensez que la Côte d'Ivoire est dans le complot ?J'en suis même certain.Autre pays que vous connaissez bien, c'est le Gabon. Dans votre livre, vous dites que le vrai dauphin qui était en capacité en 2009 de succéder à Omar Bongo, chef de l'État de 1967 à sa mort, ce n'était pas son fils Ali mais sa fille Pascaline. Est-ce que vous pensez que celle-ci a approuvé l'année dernière l'élimination politique de son frère Ali Bongo ?Je n'ai plus de contacts avec Pascaline depuis des années. Donc, je ne peux pas donner une réponse à cela. Mais je puis vous dire, connaissant Brice Clotaire Oligui Nguema, l'actuel président du Gabon –je connais Brice depuis 25 ans – que c'est un homme d'autorité, un homme de caractère. Je ne pense pas que quelqu'un ait pu lui susurrer à l'oreille qu'il fallait faire un coup d'État.Depuis son arrivée au pouvoir, vous avez revu Brice Clotaire Oligui Nguema. Est-ce que vous lui avez prodigué des conseils ?Nous avons passé, lui et moi, un peu plus de deux heures ensemble à Dakar. Il m'a dit : « Comment vois-tu les choses, grand frère ? » Je lui ai dit : « Écoute, fais souffler un air de démocratie dans ton pays comme tu le fais, et essaie de te dégager du reproche qu'on pourrait te faire, que c'est la famille Bongo qui continue. » Et je crois que c'est ce qu'il est en train de faire. Et il ne m'étonnerait pas qu'il soit candidat à la présidentielle si y en a une.L'année prochaine ?L'année prochaine, ou peut-être même avant.Michel Barnier, le nouveau Premier ministre français, vous l'avez évidemment connu quand il était le ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, il y a 20 ans. Quel souvenir vous en avez gardé ?C'est un homme qui a de l'autorité, qui a un certain charisme et c'est un têtu.Dans le bon sens du terme ?Absolument, et j'espère qu'il aura son mot à dire, pour ce qui concerne la politique africaine de la France. Parce que la France a besoin d'un homme qui porte haut sa voix, dans les relations avec l'Afrique. Et surtout ne pas faire preuve d'arrogance.C'est une critique en creux du président français ?Non, pas du tout. Je fais remonter les reproches que font les Africains à notre pays.À lire aussiJacques Foccart, l'homme de l'ombre, à la lumière de ses archives
En Côte d'Ivoire, la présidentielle doit avoir lieu en octobre 2025. Mais, déjà, le ton monte entre le pouvoir et l'opposition. Celle-ci réclame une réforme du système électoral, notamment une refonte de la Commission électorale indépendante (CEI), qu'elle juge partisane. Alors la CEI est-elle crédible ? Et que pense-t-elle de l'hypothèse d'une élection l'an prochain en l'absence de l'ancien président Laurent Gbagbo ? Le président de la CEI, le magistrat Coulibaly Kuibiert Ibrahime, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Coulibaly Kuibiert Ibrahime, en Côte d'Ivoire, la composition de la Commission électorale indépendante (CEI) que vous présidez, fait polémique entre pouvoir et opposition. Sur le papier, tout cela paraît assez équilibré, mais le vrai point de bascule, ce sont les six représentants de la société civile. Est-ce que les représentants du Conseil national des droits de l'homme par exemple et des cinq autres ONG qui siègent à la CEI ne penchent pas un peu, beaucoup pour le pouvoir ?Coulibaly Kuibiert Ibrahime : Ah ça, je ne saurais le dire ! Pour moi, les partis politiques peuvent faire des alliances, peuvent amener à avoir des membres de la société civile à leurs profits. C'est ce qui peut justifier une certaine position. Mais moi, je ne suis pas dans le secret des dieux, je ne suis pas un initié. La loi a dit qu'il faut six membres de la société civile. Maintenant, si ces six membres de la société civile penchent à gauche ou à droite, c'est une question d'indépendance personnelle.En tout cas, la CEI n'est pas jugée crédible par l'opposition. Est-ce qu'il ne faut pas la reformer ?Pour quel objectif ?Pour qu'il y ait consensus ?Oui, mais tous sont là. Le PDCI est représenté, le PPA-CI est représenté, le FPI est représenté, les partis politiques de l'opposition par groupement sont représentés. Alors j'ai dit, qu'on nous dise ce qu'on reproche à la Commission électorale indépendante.Peut-être qu'on connaîtrait les demandes particulières de l'opposition s'il y avait un dialogue entre le pouvoir et l'opposition sur ce sujet ?Ah ben, oui ! Bon ça, ça ne relève pas de la Commission électorale indépendante !Donc vous êtes d'accord avec l'idée d'un dialogue sur ce sujet ?Oui, peut-être ! Mais, on est au 5e dialogue politique.Autre pomme de discorde, les interdictions pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, d'être candidats à la présidentielle de l'an prochain.Oui !Est-ce que l'exclusion est une solution ?Ben, je ne saurais présenter la chose de cette façon. La loi dit qu'il ne faut pas être condamné. Parce que la condamnation peut vous déchoir de vos droits civils et politiques. Il se trouve que les personnalités, dont vous faites état, ont été privées de leurs droits civils et politiques à la suite d'une condamnation pénale. Bon, la Commission électorale, à l'occasion de la révision, écrit au ministère de la Justice : Pouvez-vous nous donner le nom de toutes les personnes qui sont déchues de leurs droits civils et politiques ? Donc, quand on nous donne la liste, nous en tirons les conséquences. Ces personnes sont des milliers !Oui, mais-là, on parle d'un ancien président de la République.Oui !Est-ce que vous avez une opinion personnelle là-dessus ?Non pas du tout ! Parce qu'un ancien président de la République en Afrique du Sud, Monsieur Jacob Zuma, a été déchu de ses droits civils et politiques. Un ancien président en Mauritanie a été déchu de ses droits civils et politiques. Conséquences, ils ont tous été radiés de la liste électorale. Ce n'est pas propre à la Côte d'Ivoire. Moi, je n'apprécie pas s'il méritait d'être déchu de ses droits civiques ou non. Mais je dis que, dès qu'une décision de justice l'atteste, nous en tirons les conséquences.Alors vous faites une comparaison avec l'Afrique du Sud et la Mauritanie, mais là, on est en Côte d'Ivoire. Et politiquement, vous vous en souvenez, quand le candidat Alassane Ouattara a été exclu du scrutin il y a 25 ans, il y a eu beaucoup de troubles dans votre pays. Est-ce que vous ne craignez pas aujourd'hui que l'exclusion de Laurent Gbagbo ne produise les mêmes effets ?Bon, vraiment, je n'ai pas d'opinion sur la question, mais je ne sais pas si c'est la même situation qui a justifié l'exclusion du président Alassane Dramane Ouattara. Pour moi, tout ce qui peut apporter la paix, c'est ce qui serait intéressant.Qu'est-ce qui peut apporter la paix justement ?La bonne foi. Moi, je voudrais bien que les acteurs politiques soient de bonne foi. Parce que, voyez-vous, quand une institution de la République est créée pour mener une mission, il faut que les citoyens accordent tout le crédit à cette institution, jusqu'à ce qu'elle rapporte la preuve qu'elle n'est pas digne, ou bien que ses animateurs ne sont pas dignes de mener cette mission. Mais quand vous jetez le discrédit sur l'institution parce que vous êtes en difficulté, mais ce n'est pas bon, alors que vous savez bien que ce n'est pas vrai.Donc, vous en voulez à l'opposition de dire que votre Commission n'est pas crédible ?Oui, parce qu'ils n'ont pas d'éléments. Moi, je veux bien qu'on me rapporte des éléments. Mais l'élection n'est bonne que lorsqu'ils l'ont gagnée. Mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Donc la Commission n'a rien à voir là-dedans. Elle n'est même pas partie au procès. Nous ne faisons qu'organiser des élections. Et je vous dis, il y a des grandes personnalités de l'opposition qui ont été élues face à des grandes personnalités politiques du pouvoir, Monsieur Kafana à Yopougon.Ah, vous parlez des législatives ?Des législatives, par exemple, Monsieur Ahoussou Jeannot à Port-Bouët, le ministre Siandou Fofana. Mais, il y a bon nombre des candidats qui sont de l'opposition qui ont été élus, sur la base de cette liste électorale et par cette Commission électorale qui ne semble pas être crédible. C'est pour ça que je dis qu'ils fassent un peu preuve de bonne foi. Le problème, ce n'est pas la Commission électorale indépendante. Le problème, c'est d'aller convaincre la population de la pertinence de leur offre politique et sociale, c'est ça le plus important.À lire aussiPrésidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Guillaume Soro décide de saisir la main tendue par Laurent Gbagbo
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le corridor de Philadelphie, une importante saisie de cocaïne en Guinée-Bissau et une intervention onusienne au Soudan rejetée par les autorités. Côte d'Ivoire : le FPI rompt son alliance avec le RHDPLe Front populaire ivoirien (FPI) a annoncé rompre son partenariat avec le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. Ce divorce affaiblit-il le RHDP en vue de la présidentielle de l'année prochaine ? Le FPI pourrait-il répondre favorablement à l'appel lancé par Laurent Gbagbo pour une coalition de l'opposition ?Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan.Trêve à Gaza : le corridor de Philadelphie, obstacle majeur aux négociationsCette zone stratégique située entre Gaza et l'Égypte est actuellement contrôlée par l'armée israélienne. Le Hamas exige le retrait de Tsahal ce que refuse catégoriquement le Premier ministre Benyamin Netanyahu. Pourquoi le contrôle de cette bande de terre freine toute avancée vers un accord de cessez-le-feu ? Sous la pression américaine, Israël peut-il finir par abandonner se retirer de ce couloir ?Avec Nicolas Falez, journaliste au service international de RFI.Guinée-Bissau : près de 3 tonnes de cocaïne saisiesC'est la plus importante saisie de l'année de la police bissau-guinéenne : 2,6 tonnes de cocaïne ont été retrouvées dans un avion en provenance du Venezuela. Est-ce le signe que le pays redevient une plaque tournante de la drogue, entre l'Amérique du Sud et l'Europe ?Avec Vincent Foucher, chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), spécialiste de la Guinée-Bissau.Soudan : rejet d'une force d'intervention pour protéger les civilsDans un communiqué, les autorités soudanaises ont refusé la proposition des experts des Nations unies de déployer « sans délai une force impartiale » pour assurer la protection des civils. Comment expliquer cette décision ? Quelle efficacité une force extérieure pourrait-elle avoir sur le terrain ?Avec Jean-Baptiste Gallopin, chercheur principal à la division « Crises, conflits et armes » de Human Rights Watch.
Ce matin, les journalistes et experts de RFI répondaient à vos questions sur le vice-président de la gauche radicale sud-africaine qui rejoint les rangs de Jacob Zuma, le réchauffement des relations entre l'Algérie et le Niger et le rapprochement de l'opposition ivoirienne pour la présidentielle 2025. Sabotage des gazoducs Nord Stream : mandat d'arrêt contre un suspect ukrainien Presque deux ans après l'explosion des gazoducs Nord Stream, l'Allemagne a lancé un mandat d'arrêt contre un suspect ukrainien qui résidait en Pologne. Sur quelles preuves l'Allemagne se base-t-elle pour suspecter cet ukrainien en particulier ? Pourquoi le rôle de la Pologne dans cette affaire fait-il l'objet d'interrogations du côté de Berlin ? Avec Pascal Thibaut, correspondant permanent de RFI à Berlin. Afrique du Sud : Floyd Shivambu rejoint le parti de Jacob Zuma En Afrique du Sud, Floyd Shivambu, vice-président de la gauche radicale, le parti des Combattants de la liberté économique (EFF), a annoncé rejoindre le parti de Jacob Zuma, le MK. Comment expliquer cette décision surprenante de la part du bras droit de Julius Malema ? Ce départ peut-il fragiliser ou, au contraire, renforcer l'opposition sud-africaine ? Peut-on s'attendre à d'autres départs de membres des EFF vers le MK de Jacob Zuma ? Avec Claire Bargelès, correspondante de RFI à Johannesburg. Niger/Algérie : les deux pays sont-ils prêts à apaiser leurs relations diplomatiques ? Après une période de froid entre le Niger et l'Algérie, le Premier ministre nigérien s'est rendu à Alger avec une grande délégation ministérielle. Pourquoi les relations entre les deux pays étaient-elles tendues jusqu'à maintenant ? Quels sont maintenant leurs sujets d'intérêt pour se rapprocher ? Avec Abdelkader Abderrahmane, chercheur-consultant indépendant, spécialiste du Maghreb et du Sahel. Côte d'Ivoire : vers un front commun de l'opposition ? En Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo a lancé un appel au rapprochement des différents partis d'opposition en vue de la présidentielle de 2025. Le premier à répondre à cet appel était Guillaume Soro. Quels intérêts les deux hommes trouvent-ils à se rapprocher maintenant ? Quelle forme ce rapprochement pourrait-il prendre pour la présidentielle ? Aujourd'hui, quelles sont les chances de l'opposition face à Alassane Ouattara ? Avec Sylvain N'Guessan, analyste politique, directeur à l'Institut de Stratégie d'Abidjan.
En Côte d'Ivoire, la présidentielle d'octobre 2025 est déjà dans toutes les têtes. La semaine dernière, les déclarations d'Alassane Ouattara et de Tidjane Thiam ont été scrutées à la loupe. Depuis, le rapprochement entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro suscite aussi beaucoup de commentaires. Décryptage avec Ousmane Zina, agrégé de Sciences politiques et maître de conférences à l'université de Bouaké. RFI : Lors de son message à la nation le 6 août, Alassane Ouattara est restée muet sur ses ambitions politiques. À votre avis, est-ce qu'il sera candidat l'année prochaine ? Ousmane Zina : Je ne saurais répondre à cette question. Même si le RHDP, dans différentes déclarations, considère que le président Alassane Ouattara est le candidat naturel. Maintenant, c'est à lui de confirmer cela et je pense qu'il joue la montre, il attend le meilleur moment pour donner sa position claire sur une éventuelle candidature.S'il avait renoncé, est-ce qu'il ne serait pas déjà en train de préparer un dauphin, comme il l'avait fait avec son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly avant la présidentielle de 2020 ? On ne saurait le penser ou le dire, parce qu'avec le président Alassane Ouattara, on est habitués à des surprises, des retournements de dernière minute. Et d'ailleurs, en 2020, c'est seulement au mois de mars 2020 qu'il décide effectivement de proposer Amadou Gon comme le candidat du RHDP, jusqu'à ce qu'il y ait ce revirement autour d'août 2020. Et mars 2020, à l'époque, ce n'était pas trop tôt. Donc, il attend le bon timing, le bon moment pour se prononcer là-dessus et je pense que ça fait partie de son mode opératoire.Il y a deux mois, Alassane Ouattara a été piqué au vif par Tidjane Thiam, qui a accusé le pouvoir ivoirien d'avoir laissé reculer la Côte d'Ivoire de sept places dans l'Indice de développement humain (de l'ONU). « C'est de la mauvaise foi », a répondu le parti au pouvoir RHDP. Est-ce le signe qu'Alassane Ouattara prend très au sérieux le challenge du PDCI et de son nouveau président Tidjane Thiam, pour l'élection de l'année prochaine ? Tidjane Thiam, par son profil de technocrate, de financier, n'est pas à négliger. Il prend les rênes de ce grand parti qu'est le PDCI. Et donc forcément, en tant que challenger, ou futur challenger d'Alassane Ouattara, il est clair que tous les mots – qui sont d'ailleurs rares – de Tidjane Thiam seront fortement scrutés.Du côté de Laurent Gbagbo, le fait marquant, c'est l'appel du 14 juillet. Ce jour-là, l'ancien président a lancé un appel pour l'union de toutes les forces politiques d'opposition contre le régime en place. Et la semaine dernière, le GPS de Guillaume Soro vient de répondre favorablement à cet appel. Est-ce que vous êtes surpris par ce rapprochement entre les deux ennemis irréductibles de la guerre civile de 2010-2011 ?Je ne suis pas surpris, dans la mesure où nous sommes habitués à des alliances. Donc, je pense que Laurent Gbagbo est dans une dynamique de rassemblement face à un RHDP qui est hyper puissant, il faut le dire, et qui, depuis près de dix ans, domine sans concession le jeu politique ivoirien. Et l'opposition, en réalité, est à la traîne. Cet appel s'inscrit dans cette volonté de ratisser large au-delà de son parti, le PPA-CI, qui est lui-même en pleine construction. Que le GPS de Guillaume Soro réponde favorablement, je ne suis pas surpris, parce que les partis politiques en Côte d'Ivoire ont l'habitude d'agir par opportunité politique. Et moi, ça ne me surprend pas.À l'heure qu'il est, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro n'ont pas le droit d'être candidats à la présidentielle de l'an prochain. Et ils ont cette phrase, « comment comprendre qu'Alassane Ouattara, qui a souffert en son temps de l'exclusion, soit celui qui aujourd'hui refuse le droit à deux fils de la Côte d'Ivoire de jouir de leurs droits politiques ? »Vous savez, de cette phrase, on peut comprendre toute la charge émotionnelle, toute la symbolique du propos. Maintenant, la porte qui reste ouverte, en ce qui concerne ces deux cas, c'est la porte politique, c'est la négociation politique, c'est la bonne volonté, le bon vouloir d'Alassane Ouattara qui en décidera. Et le pouvoir juge de l'opportunité d'agir ou de ne pas agir dans certains cas.Laurent Gbagbo et Guillaume Soro prennent donc l'opinion publique à témoin. Si Alassane Ouattara refuse à ses deux adversaires le droit de se présenter, est-ce qu'il ne risque pas qu'on dise qu'il a peur de ses adversaires ? Non, je ne pense pas que cela soit une logique de peur. Le président Alassane Ouattara, lorsqu'il était dans l'opposition, il a été face à des adversaires assez coriaces. Il a su surmonter plusieurs peurs pour être là où il est. Donc, aujourd'hui au pouvoir, je ne pense pas que cela soit une logique de peur d'affronter les candidats. C'est de l'ordre peut-être de la tactique politique. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro continueront de jouer sur les symboles, sur la mémoire, sur leur passé, de rechercher des failles et de faire passer ce type de messages, jusqu'à ce que la stratégie voulue par eux passe réellement. Maintenant, ils auront en face un parti au pouvoir qui a envie de rester et qui essaie de jouer sur toutes les cordes pour conserver le pouvoir d'État.À lire aussiPrésidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Guillaume Soro décide de saisir la main tendue par Laurent Gbagbo
La CAN a contribué à renforcer la cohésion nationale en Côte d'Ivoire. Dans la foulée du sacre des Éléphants, le président Ouattara a gracié 51 personnes proches de l'ex-président Laurent Gbagbo et de l'ancien Premier ministre Guillaume Soro. Le climat politique s'est-il décrispé ou les apparences sont-elles trompeuses ? Nous lançons le débat. Invités : Belmonde Dogo, ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Pauvreté Jean-Gervais Tcheïdé, secrétaire général et porte-parole adjoint du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo Simon Doho, député, président du groupe parlementaire PDCI à l'Assemblée Nationale.
La CAN a contribué à renforcer la cohésion nationale en Côte d'Ivoire. Dans la foulée du sacre des Éléphants, le président Ouattara a gracié 51 personnes proches de l'ex-président Laurent Gbagbo et de l'ancien Premier ministre Guillaume Soro. Le climat politique s'est-il décrispé ou les apparences sont-elles trompeuses ? Nous lançons le débat. Invités : Belmonde Dogo, ministre de la Cohésion nationale, de la Solidarité et de la Pauvreté Jean-Gervais Tcheïdé, secrétaire général et porte-parole adjoint du PPA-CI, le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo Simon Doho, député, président du groupe parlementaire PDCI à l'Assemblée Nationale.
Former Ivorian President Laurent Gbagbo is once more throwing his hat into the ring. He's agreed to run in next year's Presidential election. He disputed the election results, back in the 2010 poll and that led to an outbreak of civil war in 2011. Thousands died or were displaced. What are his chances, this time round? Also a recent internet outage that affected West and Central Africa was caused by a break in a submarine cable system. How do cables, deep on the ocean floor, get fixed? And we hear thoughts of Ghanaian Afrobeats star, Kuami Eugene
C'est le premier des poids lourds politiques à se positionner pour l'élection présidentielle de 2025 en Côte d'Ivoire. Le 9 mars, le PPA-CI, le Parti des peuples africains, a désigné l'ex-chef de l'État pour être leur champion. Problème, Laurent Gbagbo est sous le coup d'une condamnation pour l'affaire dite du « braquage de la BCEAO » (Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest) pendant la crise post-électorale de 2010/2011. De ce fait, Laurent Gbagbo est privé de ses droits civiques et est donc inéligible. Seule une amnistie présidentielle de son ex-rival Alassane Ouattara pourrait le remettre en selle. Ousmane Zina est professeur agrégé en sciences politiques à l'Université de Bouaké. Il est interviewé par Frédéric Garat. RFI :Ousmane Zina, Laurent Gbagbo vient d'être désigné candidat à la présidentielle de 2025 par son parti, le PPA-CI, mais Laurent Gbagbo est, à l'heure où l'on se parle, inéligible du fait de sa condamnation à 20 ans de prison pour le braquage de la BCEAO. Aussi, on s'interroge, à quoi rime une telle désignation ?Ousmane Zina : Oui, je pense que c'est de l'ordre de la stratégie du PPA-CI. Premièrement, il s'agit de maintenir la figure de Laurent Gbagbo et donc, c'est une sorte de réponse à ceux qui pensent que nous tendons vers la fin de carrière politique de Laurent Gbagbo. Ce qui permettrait effectivement au PPA-CI de continuer à mobiliser ses militants en faisant exister Laurent Gbagbo au cœur du jeu politique ivoirien. Deuxième stratégie : projeter Laurent Gbagbo comme candidat en 2025, pourtant inéligible jusque-là, c'est aussi une manière de faire le forcing politique pour ouvrir les négociations politiques, seule voie pouvant permettre à Laurent Gbagbo d'être réintégré sur la liste électorale parce que c'est une figure assez forte pour le PPA-CI. Maintenant, reste à savoir si c'est la bonne voie. Sachant bien que, aux dernières élections communales et régionales, le PPA-CI n'a pas fait un très bon score en dépit du fait que Laurent Gbagbo ait été mis en avant comme cette figure très forte du jeu politique ivoirien. On verra bien si cette stratégie marche ou pas. Est-ce qu'il est le seul candidat potentiel au sein du PPA-CI ? Est-ce qu'il n'y a pas une alternative ?Il y a sûrement d'autres figures, il y a d'autres cadres. Beaucoup d'anciens cadres du FPI sont restés avec Laurent Gbagbo, mais est-ce qu'il y a cette volonté de laisser émerger de nouvelles figures, de nouvelles personnes ? Je pense que la figure de Laurent Gbagbo est tellement imposante au cœur du PPA-CI que, pour l'heure, l'on ne voit pas une autre personne qui puisse le remplacer malgré des signes de fragilité annoncés par certains ici et là.Justement, faire campagne, c'est aussi un exercice physique, on le sait. On a vu le « Woody », le garçon vaillant revenir fatigué de La Haye. Est-ce qu'il aura encore l'énergie pour cet exercice ?Il est clair que ce n'est plus le « Woody ». Ce n'est plus le « Woody » que l'on a connu durant les années 2000, de 2000 à 2010. C'est un homme d'un certain âge et, il faut le souligner, qui a connu un moment de maladie. Ce n'est plus forcément le même Laurent Gbagbo, mais il reste l'homme politique fort qui a marqué l'histoire politique de la Côte d'Ivoire. Il y a encore des générations qui se reconnaissent en lui et je pense que ça compte. C'est une voix qui compte dans le jeu politique, c'est une voix qui porte également, et c'est à lui peut-être encore de faire les preuves de sa capacité à mobiliser, de sa parole politique, qui soit ténue et écoutée par des milliers de personnes, comme on l'a vu dans le temps. Et donc, il y a encore des preuves à faire et 2025 n'est pas loin, et il y a du travail au niveau du PPA-CI.Du coup, on s'interroge sur l'attitude d'Alassane Ouattara en matière d'amnistie : soit il amnistie son meilleur ennemi et il endosse ainsi le rôle du grand réconciliateur de la Côte d'Ivoire, soit il n'y a pas d'amnistie et il écarte un candidat potentiellement dangereux pour son propre parti, le RHDP.Cette disposition met clairement le président Ouattara dans une situation de maître du jeu politique. Dans tous les cas, il a un temps d'appréciation qui lui permettra de juger opportun d'aller vers l'amnistie et de se positionner comme grand réconciliateur et espérer récupérer cela dans le sens de ressources politiques qui soient utiles pour 2025. Ou alors, il estimera que c'est une génération qui passe, qu'il n'y a pas lieu de forcer quoique ce soit dans la mesure où lui-même estime que plusieurs signes d'apaisement ont été faits et que ça ne soit pas une urgence. De là où il se positionne, c'est plutôt une candidature à proposer pour le RHDP en 2025, ou sa propre candidature, qui est l'équation la plus compliquée. Maintenant, le jeu politique, c'est le champ des possibles et, en Côte d'Ivoire, ça évolue très, très vite. Il a le temps d'apprécier, il a les cartes en main, de voir ce qui a lieu de faire et qui soit dans le sens de l'apaisement d'une part, mais également qui soit utile pour le RHDP, pour son parti. L'idée étant, bien sûr, de conserver ce pouvoir en 2025.Ousmane Zina, on est en train de parler de Laurent Gbagbo, qui a 78 ans, d'Alassane Ouattara, qui en a 82. 75% de la population en Côte d'Ivoire a moins de 35 ans. Alors, on connaît le poids du respect des anciens, mais est-ce que le jeune électorat ivoirien se retrouve à travers ces leaders politiques ?Très clairement, le besoin de renouvellement générationnel s'impose en Côte d'Ivoire. On constate effectivement ce gap-là, notamment en observant les totaux d'abstention, en observant la participation de ces jeunes-là souvent très faible durant les élections. Je pense qu'il y a un besoin d'activer ce renouvellement générationnel, de le booster. Et, très clairement, ce sont les questions que ces jeunes se posent.À lire aussiCôte d'Ivoire: Laurent Gbagbo désigné candidat pour la présidentielle de 2025 par son parti
L'ancien président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, a accepté d'être le candidat du Parti du peuple africain - Côte d'Ivoire (PPA-CI) à l'élection présidentielle de 2025 sur demande du comité central, avec pour l'une des missions principales d'entreprendre dès à présent les actions appropriées afin que le PPA-CI obtienne la réinscription du nom du Président Laurent Gbagbo sur la liste électorale.
En Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo a accepté d'être le candidat de son parti, le PPA-CI, à l'élection présidentielle de l'année prochaine. Pourtant, l'ex-président est inéligible. À 20 mois du scrutin, comprenez-vous sa stratégie ? Quel avenir politique pour Laurent Gbagbo ? Nous lançons le débat !
Les journalistes et experts de RFI répondent également aux questions des auditeurs sur la candidature de Succès Masra à l'élection présidentielle, sur l'élection présidentielle américaine et sur le sélectionneur des Lions de la Teranga. Côte d'Ivoire : inéligible, Laurent Gbagbo accepte d'être candidat Le comité central du Parti des Peuples africains (PPA-CI) a désigné son leader, Laurent Gbagbo, pour représenter le parti à la présidentielle de 2025, pourtant ses droits civiques toujours suspendus. Pourquoi le choix du PPA-CI s'est-il donc porté sur l'ex-président ? Cette candidature peut-elle être acceptée malgré son inéligibilité ? Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan. Présidentielle au Tchad : Succès Masra, nouvel adversaire du président de transition Le Premier ministre de transition, Succès Masra, a été investi candidat à la présidentielle du 6 mai par son parti, les Transformateurs. Avec des institutions dominées par des proches du président de transition, quelles sont ses chances face à Mahamat Idriss Deby ? Cette candidature peut-elle engendrer des tensions entre l'ex-opposant et le président de transition ? Avec Carol Valade, correspondant de RFI à N'Djamena. États-Unis : vers quel candidat se tourneront les électeurs de Nikki Haley ? Après le retrait de Nikki Haley de la primaire républicaine, Joe Biden et Donald Trump ont chacun appelé ses électeurs à les rejoindre. Dans quel camp iront voter les partisans de l'ancienne ambassadrice américaine à l'ONU ? Le face à face Biden-Trump est-il désormais inévitable en novembre ? Avec Jérémy Ghez, co-directeur du Centre HEC Paris de Géopolitique, spécialiste des questions de politique américaine. Football : Aliou Cissé reste à la tête des Lions de la TerangaLe sélectionneur de l'équipe nationale du Sénégal, Aliou Cissé, a vu son contrat prolongé jusqu'en 2026. Comment expliquer cette décision après l'élimination prématurée des Lions en huitièmes de finale à la dernière CAN ? Quelle stratégie compte-t-il employer pour motiver les joueurs sénégalais après cette défaite et pour remporter un nouveau trophée à la prochaine compétition continentale ? Avec Babacar Diarra, journaliste au service des sports de RFI.
In Ivory Coast, former President Laurent Gbagbo over the weekend accepted the nomination of the African People's Party – Ivory Coast (PPA-CI) to stand for the 2025 elections. Gbagbo returned home in 2021 following his acquittal on war crimes charges by the International Criminal Court. Patrice Koute, a member of the PPA-CI, tells VOA's James Butty, the party demands an overhaul of the electoral list and boundaries
C'était un entretien très attendu ce 22 février au soir, entre le président sénégalais et les journalistes de plusieurs médias nationaux. Macky Sall allait-il annoncer la date de la prochaine élection présidentielle ? Eh bien non. Pas de date pour cette élection. En revanche, le président sénégalais a été précis sur son rôle en tant que chef de l'État. « Ma mission s'arrête le 2 avril à la tête du pays », titre le Quotidien reprenant les propos de Macky Sall.Le Quotidien qui poursuit : « Si l'élection est tenue d'ici là, le président fera sa passation. Sinon, ce sera au Conseil constitutionnel de fixer la suite des règles de la compétition. Est-ce ce qu'il y aura un président de transition ? Qui va l'assurer ? » se demande encore le journal sénégalais, qui conclut : « Pour le président Sall, c'est le dialogue qui se tient lundi et mardi qui doit fixer les contours de cette élection. »« Dans le flou, Macky Sall tente de trouver une issue, remarque de son côté Seneplus. En l'absence d'accord, la balle sera dans le camp du Conseil constitutionnel, appelé à trancher définitivement. En attendant, le flou demeure sur l'organisation de l'élection présidentielle et sur la période de transition qui s'ouvrira après le 2 avril, plaçant le Sénégal dans une situation sans précédent depuis son indépendance. »La libération des opposantsC'est Seneweb qui fait sa Une sur ce point précis et titre : « Macky Sall annonce une bonne nouvelle pour Ousmane Sonko. Pourrait-il bénéficier d'une liberté provisoire ? "Je n'ai aucune objection, je regarde le pays, je ne regarde pas une personne" », a assuré le président sénégalais. Interrogé sur la possibilité « d'une liberté provisoire pour Sonko et Diomaye », il a répondu : « Oui c'est possible, ça va dépendre de leurs avocats, de la justice." »DakarActu va plus loin, estimant que le président « a donné des gages" hier soir, en affirmant : « Je ne suis pas contre la libération d'Ousmane Sonko. »Réconciliation en Côte d'Ivoire« Vers la réconciliation nationale : le président Alassane Ouattara accorde la grâce présidentielle à 51 personnes, dont Dogbo Blé et Soul to Soul », titre l'Infodrome. Ces deux hommes sont « désormais libres », nous dit le site ivoirien, et « ces libérations interviennent dans le cadre d'une grâce présidentielle en faveur des prisonniers civils et militaires des crises socio-politiques qu'a connu la Côte d'Ivoire de ces dernières décennies. »Fraternité matin de son côté, précise que le chef de l'État a dit « avoir une pensée pour les victimes ainsi que leurs familles, et leur témoigne à nouveau, sa compassion et son soutien ».De son côté, Wakatsera, au Burkina Faso, revient plus précisément sur le cas de Koné Souleymane Kamagaté, plus connu sous le pseudonyme de « Soul to Soul », présenté comme « l'un des fidèles de l'ancien Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, avec qui ils ont connu des vertes et des pas mures sous la période de la rébellion en Côte d'Ivoire. Soul to Soul avait "refusé de monnayer sa liberté" et malgré sa période de disgrâce, affichait son soutien à son ami Guillaume Soro qui n'a eu de cesse de lui envoyer ses encouragements pour l'épreuve difficile qu'il traversait », ajoute Wakatsera qui conclut : « Quant à Bruno Dogbé Blé, c'est l'un des fidèles de l'ancien président Laurent Gbagbo, il lui est toujours resté loyal. »Pour le site burkinabè, il y a de la réconciliation dans l'air en Côte d'Ivoire : « Cette décision du président Ouattara, va à n'en point douter contribuer à réconcilier les Ivoiriens qui se sont mis ensemble pour pousser leur onze national et remporter la 34e édition de la Coupe d'Afrique des nations, le 11 février dernier. »
En avril 2004, le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer est enlevé sur le parking d'un supermarché à Abidjan (Côte d'Ivoire). Il enquêtait sur les malversations dans la filière du cacao. Celle-ci s'orientait vers l'entourage du président Laurent Gbagbo. Son corps n'a jamais été retrouvé. Presque 20 ans après les faits, l'enquête patine.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les déclarations de Laurent Gbagbo et sur l'organisation du pont aérien par l'Union Européenne vers Goma en RDC. Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo ne boycottera plus les élections En Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo a annoncé abandonner la stratégie du boycott pour les prochains scrutins, même en cas de fraudes. Pourquoi a-t-il choisi de mettre fin à sa stratégie de boycott maintenant ? Laurent Gbagbo entretient-il toujours des ambitions présidentielles ? Après la mort d'Henri Konan Bédié, quelle forme peut prendre l'alliance entre le parti de Laurent Gbagbo et le PDCI ? Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI à Abidjan.BRICS : six nouveaux pays intègrent l'organisation Lors du sommet des Brics qui s'est achevé jeudi 24 août, les pays membres ont annoncé accueillir six nouveaux pays au sein de leur organisation. Comment expliquer ces nouvelles entrées, douze ans après la dernière adhésion ? Sur quels critères se sont-ils appuyés ? L'Arabie Saoudite et l'Ethiopie font partie des nouveaux venus. Comment l'expliquer alors que leurs économies ne sont pas au même niveau ? De quelle manière ces pays peuvent-ils tirer profit de l'organisation ? A l'inverse, que peuvent-ils apporter au groupe ? Avec Jean-Joseph Boillot, conseiller à l'institut de recherche internationales IRIS pour les pays émergents.RDC : l'Union européenne active un pont aérien humanitaire vers Goma L'Union européenne organise un pont aérien humanitaire dans l'est de la RDC pour venir en aide aux populations touchées par la rébellion du M23. Quelle est la gravité de la situation humanitaire dans l'est du pays ? Le pont aérien est-il suffisant ? En plus de l'aide humanitaire, l'Union européenne envisage-t-elle des solutions diplomatiques pour mettre fin au conflit ? Avec Christophe Vogel, chercheur à l'Université de Gand et co-fondateur de l'institut Ebuteli en RDC.
Une jeune artiste veut bousculer l'industrie musicale gambienne dominée par les hommes : Maryama Cham est l'une des nouvelles voix de la scène gambienne. En dehors de la musique, cette artiste s'engage également pour plusieurs causes telles que l'égalité entre hommes et femmes ou encore l'écologie. Un reportage d'Elimane Ndao, Sam Bradpiece et Mbay Ndir.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur un accord électoral entre le PDCI et le MGC, sur une éventuelle inculpation de Donald Trump et sur le transfert de Seko Fofana au club saoudien, Al-Nassr. Égypte/Éthiopie : vers la fin des tensions autour du grand barrage de la Renaissance ? L'Égypte et l'Éthiopie se donnent quatre mois pour trouver un accord concernant le Grand barrage de la Renaissance. Comment expliquer ces discussions entre les deux pays après des années de frictions ? Pourraient-elles déboucher sur un accord contraignant ? Avec Franck Galland, chercheur associé à Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de de la géopolitique de l'eau. Côte d'Ivoire : l'alliance inattendue entre Simone Gbagbo et le PDCI À quelques semaines des élections municipales en Côte d'Ivoire, le parti de Simone Gbagbo a décidé de s'allier avec le PDCI à Yopougon. Peut-on s'attendre à ce que cet accord soit renouvelé dans d'autres communes ? Quelle a été la réaction du parti de Laurent Gbagbo ? Avec Eddie Guipié, chercheur en Science politique à l'Université de Korhogo. États-Unis : vers une nouvelle inculpation de Donald Trump? Sur les réseaux sociaux, Donald Trump a annoncé sa prochaine audition devant un grand jury pour son rôle dans l'attaque du Capitole. Malgré ses déboires judiciaires, l'ancien président est toujours aussi populaire. Comment expliquer ce phénomène ? Cette nouvelle procédure pourrait-elle empêcher sa candidature à l'élection présidentielle de 2024 ? Avec Françoise Coste, historienne, professeure à l'Université Toulouse 2, spécialiste de la droite américaine et du parti républicain. Football : Seko Fofana rejoint Cristiano Ronaldo à Al-Nassr L'ancien capitaine du RC Lens Seko Fofana vient de signer avec le club saoudien Al-Nassr. Pourquoi a-t-il décidé de rejoindre l'Arabie saoudite alors qu'il avait l'opportunité de jouer la Ligue des champions ? Comment expliquer que les clubs saoudiens arrivent à séduire des joueurs de moins de trente ans ? Avec Victor Missistrano, journaliste au service des Sports à RFI.
La situation reste tendue à Sfax après la mort, le 3 juillet, d'un Tunisien poignardé lors d'une altercation avec des migrants subsahariens. Depuis plusieurs semaines, la deuxième ville du pays est le théâtre d'échauffourées entre migrants et habitants, une manifestation anti-migrants a eu lieu le 25 juin. La police a procédé à l'évacuation de migrants. Le reportage à Sfax de Lilia Blaise et Hamdi Tlili.
En Côte d'Ivoire, c'est une personnalité d'envergure, à la lisière de l'économie et de la politique : Adama Bictogo est le grand invité de l'économie RFI / Jeune Afrique. Président de l'Assemblée nationale, ancien secrétaire exécutif du RHDP, candidat aux élections locales dans la commune de Yopougon et fondateur de Snedai, un groupe présent dans de nombreuses activités comme les technologies de l'information et de la communication, l'énergie, le transport, l'immobilier et les travaux publics. Une émission à retrouver en vidéo sur la chaîne Youtube de RFI (playlist Grand invité de l'économie). Retrouvez-nous aussi sur Facebook.L'entretien est enregistré à l'Hôtel Sofitel Ivoire d'Abidjan à l'occasion de l'Africa CEO Forum, le grand rendez-vous annuel du secteur privé en Afrique, qui réunit des centaines de chefs d'entreprise et de décideurs économiques du continent, dont des responsables politiques. Pendant près d'une heure, Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique) l'interrogent sur son parcours à double casquette, sa vision de l'économie ivoirienne et continentale dans le contexte mondial bouleversé par la guerre en Ukraine et l'instabilité dans de nombreux pays. Adama Bictogo répond ensuite à des questions sur sa candidature à Yopougon notamment face à Michel Gbagbo (PPA-CI), le processus électoral en Côte d'Ivoire à deux ans de la présidentielle, le travail parlementaire alors qu'il a été désigné à la quasi-unanimité, avec l'accord d'Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Dans la troisième partie de l'émission, sont abordées des questions internationales comme la situation au Sénégal depuis la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, la coopération avec le Burkina Faso dirigé par une junte militaire et avec la France malgré son progressif désengagement. Enfin, Adama Bictogo fait le point sur la préparation de la Coupe d'Afrique des Nations de football qui se tiendra en Côte d'Ivoire en janvier 2024 et se dit convaincu de la victoire des Éléphants, l'équipe nationale.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'opération controversée « Wuambushu » à Mayotte, sur le prix Marc-Vivien Foé 2023 et sur le déploiement de la SADC en République Démocratique du Congo. Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo, loin des urnesEn Côte d'Ivoire, le PPA-CI a critiqué l'absence de Laurent Gbagbo de la liste électorale. Comment expliquer cette décision malgré la grâce accordée par Alassane Ouattara à l'ancien président ? Quels sont les moyens de recours dont dispose le parti de Gbagbo pour le réintégrer à la liste électorale ? Avec Bineta Diagne, correspondante permanente de RFI. Mayotte : début de l'opération controversée « Wuambushu » Ce lundi 22 mai 2023, l'opération anti-immigration illégale a officiellement été lancée avec la démolition de Talus 2, un des plus importants bidonvilles de l'île. Pourquoi la justice a-t-elle finalement donné son accord après avoir suspendu l'opération, un mois plus tôt ? Que deviennent les habitants de ce bidonville ? Avec Lola Fourmy, envoyée spéciale de RFI à Mayotte.Football : qui sera le meilleur joueur africain de Ligue 1 ? Seko Fofana, Chancel Mbemba et Terem Moffi sont les trois finalistes du prix Marc-Vivien Foé 2023 qui récompense le meilleur footballeur africain évoluant en Ligue 1. Pourquoi ces trois joueurs ont-ils retenu l'attention du jury ? Avec Olivier Pron, journaliste au service des sports de RFI. RDC : vers un déploiement de la SADC dès juin ? Les forces de la SADC devraient être déployées dans l'est de la RDC dès la mi-juin 2023. Avec l'arrivée des troupes d'Afrique australe, le gouvernement a-t-il envisagé le départ de la force de l'EAC ? À quoi peut-on s'attendre pour le déploiement de la SADC ? Avec Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group.
En Côte d'Ivoire, le parti de Laurent Gbagbo dénonce une « provocation inacceptable ». L'ancien président reste radié de la liste électorale, compromettant son avenir politique. Quelles conséquences sur la réconciliation nationale ? Nous lançons le débat !
En Côte d'Ivoire, le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, a une fois de plus demandé l'amnistie de l'ex-président, privé de ses droits civiques. Que vous inspire cette revendication ? Une amnistie permettrait-elle de tourner définitivement la page de la crise post-électorale de 2010 ? Nous lançons le débat.
Deux ans jour pour jour après son acquittement définitif par la CPI, Laurent Gbagbo a tenu vendredi (31 mars 2023) son premier grand rassemblement depuis son retour en Côte d'Ivoire. L'ex-président a-t-il réussi son meeting ? À quelques mois des municipales et des régionales, et à deux ans de la présidentielle, quel est son avenir politique ? * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
À quand le rajeunissement des candidats à l'élection présidentielle en Côte d'ivoire ? Sur RFI, Jean-Louis Billon, vice-président du PDCI, s'est positionné contre la candidature d'Henri Konan Bédié en 2025 en évoquant la nécessité de réintroduire une limite d'âge pour briguer la magistrature suprême. Nous lançons le débat. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu