Au fil de l'existence, au gré des circonstances, il est de ces moments d'expérience du beau où la splendeur de la nature, l'exaltation des sens, la force des sentiments m'atteignent au plus profond. Les pensées et les mots ordinaires font place au silence d'une joie sereine dont le vide n'est pas vide. Il trouve en résonance la parure enseignante de ces morceaux donnés ici en partage. La poésie de la Vie est ce que notre élan nous pousse à Voir et à Sentir en Elle, pour trouver, d'instant en instant, le goût du Renouveau qu'est la Lumière en nous. Renaud Soubise Les choix musicaux et les arrangements sont de Sophie Reymond. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Traverser vers grandir.Emporté par la puissance de la reliance, je pense à toi.Puisse ce canal t'aider à relever la tête, à être fière de la grandeur que tu rayonnes et digne de tout ce que tu donnes et reçois, car tu ne reçois jamais rien sans donner, au moins ton accueil.À distance, je m'efforce d'instant en instant d'être avec toi, et je te tiens la main.Puisque tu donnes tant, alors la Vie te rend. Elle est en train de te faire le cadeau de l'épreuve, tout simplement parce qu'elle te fait confiance pour la passer.Tu ne sais plus quand tu as gravi la première marche de l'escalier. Depuis, tu en as déjà tant gravi, le plus souvent dans la grâce de l'insouciance.Il y aura toujours d'autres marches. Chacune est le nouveau pas du « pas à pas » qui est le tien, au rythme de ton potentiel grandissant à l'infini.Je sens qu'il y a cette vérité inscrite dans l'intention première de l'origine de tout : rien, absolument rien, n'advient pour qui ou quoi n'est pas à la hauteur de le traverser.Le défi qui se présente n'a rien de l'apparence.Aucune apparence n'a de réelle substance.Si le besoin réel est d'être nourri, le potentiel réel est cette monnaie dont la face est le goût et le revers la faim. La saveur n'a que la volatilité de l'apparence.Ici, le défi est l'épopée de la suivante marche, le petit pas possible d'après, plus grand pourtant, toujours plus grand, sur le chemin de devenir soi-même.Ce chemin est ta fortune.Bienvenue aux problèmes !Remettre en mouvement des muscles endormis occasionne crampes et courbatures. C'est la santé de l'âme qui s'éveille. La douleur de la renaissance. Les problèmes sont les tourments utiles de l'éclosion. Celui de la chenille est sa destinée de papillon qui la pousse à quitter sa chrysalide via la rupture lente et sensible des membranes menant au renouveau.La tentation est grande de relâcher les bras et de se résigner à demeurer dans sa coquille. En plus d'être vain, funeste et stérile, cela demanderait le courage inconscient d'une épreuve bien plus grande et bien plus douloureuse que d'aller de l'avant, l'esprit libre et le cœur vaillant.Il en est ainsi.Tu as toute liberté de quitter cette salle pour entrer dans la suivante, mais à mesure que tu attends, les murs se rétrécissent. Cela s'appelle le temps.Il sert la Vérité qui est emplie d'Amour.Quelle que soit ta place, une autre t'attend. Jusqu'à ce que tu te trouves.---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Franz Liszt - Rêve d'amourHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'Unicité singulière d'ÊtreHumains,artistes et poètes,voyageurs funambules des fils d'éternitéaux crêtes infinies des myriades d'horizons,quels paysages se dessinentde vos graines semées aux vents ?Être est avant,avant Savoir,avant Vouloir et Pouvoir,avant Naître,tout avant et après tout.Savoir, Vouloir, Pouvoir n'ont de sens en dehors d'Être,aucune essence.C'est Être seulement qui sait, veut et peut,Être qui s'ouvre, émet et reçoit.Être suffit et demeure,le premier à l'origineet le dernier au boutque l'expérience révèle.Quels diamants enfouissurgissent et resplendissentde l'assaut des tempêtesd'espérance, d'illusions, de vérité et de néant ?Être est.Être est nous,nous tous,nous tout.Nous ne savons pas qui nous sommes,Être que nous sommes.Nous croyons être ce que nous savons,là où nous sommes ce que nous ne savons pas.Le nous que nous croyons êtren'est que la visée portée d'un je qui s'y voit au centre,ignorant qu'il n'y a pas de centre,que le centre est tout,que la vision centrée réduit et sépare de ce qui est infiniment ouvert et grand.Je, vibre de la magnificence d'Êtrepuis projette en ce qui n'est pas.La toute grandeur de Je est la vibration d'Être,rien de ce prétendu « il » ou « elle » personnifié.Être nourrit tout et partout,loin de ce Je centré,agrément oublié d'une approche solitairequi n'approche rien,ni de soi, ni de toi, ni d'eux,la flamme qui s'éteint où l'énergie s'épuisecar passe l'abondance d'où s'éloigne le vrai.Si ici vibre en Je la juste résonnance, laquelle vient là, à toi, présent au diapason,et jusque eux là-bas, tous mus à l'unisson...l'unicité singulière en l'unité des singuliersne choisit pas le pluriel qu'elle est.Telle est la liberté du bon ordredu Je dans le Nouset du Nous en Étre.Nous, toutes et tous,sommes les zooms avants, arrières,les particules de l'infiniment grand,les étoiles de la galaxie,les rubans des nuées de tous les macrocosmes,les gouttes de l'océan,les grains de sable de la plage,là même où elle s'avère être un désert.Nous sommes l'Amourqui jaillit dans les cœurs,bien au-delà des poitrines et des corps,la petite ou la grande lueurqui brille dans tous les yeux.Derrière les voiles de l'illusion,nous sommes l'espérance réaliséed'être qui nous sommes.---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Niccolo Paganini - La campanellaHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Par l'esprit funambule du fil du temps qui passe, nous devenons ce qui nous façonne de ce qui nous fascine.L'ouverture régulière au questionnement subtil vient colorer de sens le bout du temps qui passe. Il est tant de moments sans but en apparence, qu'il devient inspirant de sillonner en nous ce qui est essentiel.Aucune seconde ne manque. Chaque fraction mentale, comme chainon cardinal, est le témoin qui passe l'intime de l'infime de l'éternel présent, en cadeau de principe, à la fraction suivante du fil de la Vie, où continuellement nous nous réinventons.Là, le temps oublié, en soi n'est pas perdu. L'empreinte de tout instant vient nourrir l'existence, où ce que nous perdons est bien trop l'occasion d'exercer consciemment notre intense pouvoir qui est le don de vivre ! Ce qui, tout à la fois, féconde l'expérience en la fertilisant, la rend reproductible autant que transmissible.Nos croisières formées de toutes circonstances tressent nos destinées comme s'entrecroisent en nous nos spirales d'ADN. Le premier filament est le soin, que la langue, cocasse, dit prendre pour signifier donner : soin de tout, soin de toi, de Soi, pour agréer, garder et protéger le temps impénétrable, mystérieusement alloué. L'œuvre du second brin, en principe mentor, l'élan et l'acuité, l'intensité vivante d'une conscience d'être se cherchant elle-même, consacre le précieux temps à nous actualiser vers l'idéal du Soi, la version la plus proche du meilleur abouti d'un potentiel sublime, ceci parfois au prix de notables détours que dessine pour nous l'école de la Vie, procurant tôt ou tard, lorsqu'on le réalise, ce qu'est une joie saine et la paix tendre et simple. Connaissons seulement que la saveur ancrée d'une telle potion fait intégralement partie de l'équation.Meilleure version de nous-mêmes, ou bien tout au contraire, la pâle copie dont nous sommes tout aussi capables, en nous illusionnant de leurres édifiants, méandres de décorums dont nous sommes, bien sûr, les seuls architectes et les orchestrateurs, juste par le regard posé sur chaque chose, ou sur chaque personne, fait ou situation. Regard, bien sûr emprunt de toute nos mémoires, néanmoins souverain autant que fondateur. C'est lui à l'origine de nos émotions, de la moindre pensée, de nos élocutions et enfin de nos actes. Tant d'éléments boomerangs qui, en miroir, emplissent l'air immédiat des bulles respirées par nous et tous nos entourages en interdépendances. Regard qui, déjà et toujours, conditionne la suite.Or, si observe et s'exprime en nous une présence qui témoigne si bien de notre façon de voir, c'est qu'un tel regard ainsi vu de la sorte, en fait n'est pas le nôtre, mais la fausse apparence de ce que nous croyons être, là où nous nous cachons l'être ultime que nous sommes, qui voit sans être vu derrière la glace sans tain de l'absolue conscience du perpétuel présent.Voici sans doute pourquoi les sages de toutes traditions nous tannent d'investir pleinement et authentiquement, dans le grand défilé, le temps seul sans durée, celui où épouser l'identité réelle du pouvoir que nous sommes vraiment, de faire que notre Vie soit vivante, à jamais.C'est lorsque le passé ne se laisse couler qu'il faut s'en alarmer. Notre mémoire s'inscrit tout autant dans le corps, dans l'âme et dans l'esprit. Tout ce que maintenant nous faisons du passé fonde les conditions faisant naître au présent ce qui sert le futur.Le passé qui n'a pas pu passer, ce n'est plus du passé, mais du présent qui bloque, turbulent, submergé. Il ne trouve plus ni place ni élan pour aller de l'avant. C'est alors maintenant qu'il reste encore du temps, de reprendre les rênes et fluidifier la vie, d'accepter, réguler (...)---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Nocturnes by ChopinHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Hommage à l'ouverture et à la délicatesse.À toi mon amie, petite sœur qui ouvres grand ton cœur aux pièces embuées de leur fraîche éclosion, offrant à chacune d'elles, en parure de naissance, tous les écrins sonores et inspirés qui font nos épisodes.Au début, c'est comme une énergie prégnante et nébuleuse qui cherche à s'exprimer et dont j'ignore beaucoup. Je ferme les yeux et la laisse résonner en moi, afin qu'elle prenne corps et sillonne des mots parfois mal assurés. Un message passe, tout d'abord mystérieux, qui se révèle de locutions, nuances, métaphores et autres paraboles, en un matériau qui finalement habite ma conscience et que j'écris, le plus souvent avec plaisir et pas toujours adroitement ni sans inconfort.Commence alors une relation, qui ne va plus loin qu'avec amour pour l'intention naissante, à accueillir, apprivoiser et à laquelle aussi m'acclimater, afin d'en comprendre et de bien en ingérer et intégrer le sens, et commencer à apprécier la profondeur et les contours de ce qu'elle vient m'apprendre et transmettre.Le texte qui se dessine n'est cependant pas uniquement signifiant, mais aussi et surtout vivant, doté d'une humeur, d'une tonalité émotionnelle qui s'impose dans la séquence d'affinage au cours de laquelle je me sens être autant acteur qu'observateur ouvert et apprenant de la fidélité nouvellement installée qu'il m'inspire, où il se hisse à une hauteur bonifiée de circonstances et de formulations qui lui donnent image et relief, jusqu'à être lisible à haute voix, ce qui le porte en réalisation, encore objet de moult ajustements avant de pouvoir être enregistré, avec la vigilance qui, à nouveau, donne lieu à nombre d'itérations pour le son, le timbre, le rythme et l'intonation.Arrive alors le grand moment de solitude pour moi vivant sa mise au monde, d'en envisager le partage à toi qui n'a pas fait ce voyage et te trouves sans doute surprise par l'angle choisi pour éclairer une vérité dont tu n'attendais généralement ni l'un ni l'autre. Mise en abîme, enseignante une fois de plus, de l'estime que je porte à l'auteur que je deviens, quant à la confiance que j'accorde à la justesse de mon rêve émergeant ainsi au Réel, délicate intimité que je te confie.Ce bébé est en train de naître, mais il n'a toujours pas poussé son premier cri qui va le rendre viable. Cri qui échappe à mon pouvoir tout autant que celui d'un juste né se dérobe au contrôle de sa mère encore suffocante. La viabilité du texte résonne du rythme, des espaces et de la respiration prodigués par le costume d'effets sonores dans lequel, en sage femme sensible et avisée, tu choisis de l'emmailloter : la forme mélodieuse dans laquelle tu le destines à rayonner, bien plus largement que le sens verbal du vécu, de l'énergie et de l'intention dont il provient et dont il est porteur.De texte né dans son plus simple appareil, à présent, le voici revêtu, grâce à toi, de la parure l'élevant au rang de l'œuvre à laquelle il advient, de faire vibrer nos âmes et celles de ceux qui la captent.Merci, Mille Mercis de savoir ainsi t'ouvrir pour comprendre, comprendre pour sentir, sentir pour habiller et parer des épisodes sans quoi nul ne connaîtrait le simple halo de leur éclat.---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : Youtube ©Musique Fantastique, Musique de Fée et MagieHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Mais que célébrons-nous, en réalité ? Le jour de ton anniversaire, je pense fort à toi et m'efforce de te rendre visite, d'appeller ou bien t'écrire pour témoigner et le célébrer.J'ai cherché le sens réel et sincère de ce que je souhaite pour toi ce jour-là : c'est que tu ailles et sois bien, dans ta tête, dans ton cœur, ton corps et ton esprit... dans ta vie, en fait.Voilà qui me relie à ce que je visualise, en toi et pour toi, aux moments où je suis à tes côtés, de près ou de loin.Nous avons cette coutume existentielle de témoigner présence et attention à celle ou celui qui compte pour nous et dont l'âge s'incrémente d'une année.Je me souviens d'avoir lu que, dans « Les béatitudes », Yvan AMAR s'offusquait de telles félicitations, arguant que nul ne mérite rien de particulier du seul fait de passer de la veille au jour de son anniversaire.De plus, à mesure que l'âge progresse, il peut s'avèrer délicat de le célébrer. D'aucuns préféreraient qu'on ne le leur rappelle point, alors qu'en vérité, ils supporteraient certainement mal d'être pris au mot, puisque l'attention de la famille et des amis découle justement du fait d'avoir des proches, de compter pour eux, et donc d'être aimé.Mais, ne sommes-nous pas à la superficie de la question ? Sur le plan spirituel, nous avons appris, voire réalisé, que le temps n'existe pas et qu'au fond, la fraîcheur de notre esprit est assurément celle incarnée de l'enfant intérieur, éternel et serein, que nous ne cessons d'être, qui n'a rien d'infantile, qu'il soit de quelques heures ou bien de décennies et quelle que soit son apparence.Le mien ne cesse de sourire au tien qui transparaît et m'éblouit d'être qui tu es.Si le temps n'existe pas, il est suffisamment ancré en nous pour être bien compté : chaque seconde, chaque minute, heure, jour, semaine, mois ou année symbolise nos pas ou quelques enjambées sur un chemin, qui sans doute n'a pas commencé, ayant pourtant « Soi » pour origine, et sans doute ne finira-t-il pas, allant pourtant résolument vers « Soi », en conscience ou inconsciemment.Voilà le vrai sens que j'y vois.Chaque foulée, aussi grande ou infime soit-elle, qu'elle marque un détour ou un raccourci, est toujours un rapprochement de l'éternelle jeunesse de l'Âme.La succession des anniversaires tisse, à la longue, les prémices de la célébration des célébrations : celle d'enfin devenir le « Soi » tangible et immuable qui ne nous a jamais quitté, que nous avons illusionné d'avoir quitté, et dont notre expérience magnifie la Présence en la découvrant, en la réalisant, l'éprouvant et la manifestant.Nous sommes animés de nostalgie, petit pincement inséré dans les battements du cœur, qui n'a peut-être, maintenant pour nous, ni nom, ni sens, mais brodée en vérité au revers de notre espérance, dont la face n'est autre que la perspective des retrouvailles de l'Âme en Soi, de l'Âme en Dieu.Il semblerait que nous ascensionnions, d'instant en instant !C'est tout de même bon de pouvoir s'offrir de méditer là-dessus, une fois chaque année, à chaque tour de roue, après avoir vécu, avoir senti le souffle né de l'élan d'origine, nourri sur la période que l'aboutissement, le jalonnement efface en la livrant à la mémoire.Voilà !Je t'embrasse et t'enveloppe de toute Joie et toute Paix, justes pour toi, en ce si beau jour.----Texte déposé ©Renaud SoubiseMusiques : ©Happy Birthday on a Vienna Waltz - Classic Orchestra version ; Johann Strauss II - The Blue Danube WaltzHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
La vie, qui se donne à elle-même et ainsi se perpétue.Trois faisceaux de trajectoires d'énergie de l'Esprit, de la psyché et de la matière se rencontrent, se fondent et se soutiennent en l'ouverture et la fulgurance de la Vie, une vie infime et intime qui vient grandir de ce qu'elle est déjà grande, transformer de ce qu'elle change déjà tout, prendre place, là où n'est rien moins que l'Univers.L'Amour, qui s'appartient à lui-même et comprend tout, vient s'incarner pour donner à nouveau, sur ce plan qui comprend peu, le sens de l'innocence, refoulée et oubliée, qui ne s'y perd point, s'émancipant à la mesure du besoin du monde.----Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Il était une fois l'homme _Toccata et FugueHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Sortie du rêve, fin de la récréation !Du plus profond de nos mémoires, un vieux clou tordu et rouillé restait irréversiblement planté au mur de notre ancien dortoir.Un grand sac pesant, à l'étoffe incertaine, tout aussi oublié que quiconque l'ayant accroché là, le tirait vers le bas, se fatigant lui-même, ainsi qu'il fatiguait d'un contenu massif, sa patère de fortune.Il arrivait aux unes, aux uns, aux autres de faire ici la sieste, les hivers calfeutrés, l'été, fenêtres ouvertes aux sons de la campagne et de la maisonnée, auxquels, à notre insu, se mêlait la complainte discrète et continue qu'endurait la matière et du clou et du sac.Lieu de repos ou de passage, de rencontre et de partage, de séduction ou de conquête, de frottement ou de transgression et de compromission, de recul et de rupture, d'indifférence, de plénitude et/ou de solitude... Se vivaient là les rêves fous, ensommeillés ou engourdis du drame et de la comédie, les affres de la scène humaine, en ce théâtre de lumière, d'insouciance, d'allégresse, d'excitation, de tolérance ou d'étroitesse, de déception et de tracas.Nul ne prêtait attention aux grincements insignifiants d'un sac usé et tiraillé, pendu à un clou biscornu d'une arrière-salle de l'univers, s'empesant depuis la nuit des temps de l'épaisseur de l'erreur, par laquelle se séparaient, se dispersaient et s'enfermaient les esprits, s'allégeant par ailleurs de toute réalisation de la vérité, dont se nourrissent et s'illuminent les âmes.Calibré à l'équilibre, le clou ployait sous la charge depuis des millénaires, sa structure craquelante et l'anse déformée du sac gémissant en s'échangeant des tics tacs fondus dans le profond silence des ignorances.Tension jusqu'à l'extrême déchirure qui initia le grand vacarme de la chute du sac, dont la brutalité assourdissante fracassa toute individualité, depuis son lieu d'éloignement, sur l'unique et implacable vérité du Réel.C'était la fin du mirage, déjà oublié et ignoré, anéanti, enfoui, en même temps que tout son décorum, comme l'était aussi la sieste qui n'avait pas eu lieu.L'humanité l'ignorait. À force de s'enfoncer dans l'erreur et dans ses illusions, elle a lesté le sac jusqu'à le faire craquer. Chacun est tombé de sa chaise, d'où qu'il était dans son délire, a délaissé sa singularité pour revenir dans l'Unité qu'il n'avait jamais quitté.---------Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Rossini - William Tell Overture - Part 1Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le 4 juillet 2024Anniversaire du Réseau Entreprendre Seine et EureSeine et Eure, Quel réseau !Professionnel, humain, généreux, bouillonnant,à hauteur de la cause : « Pour créer des emplois, créons des employeurs », et de nobles principes portés de « Gratuité et Réciprocité ».Il m'a suffi d'oser croire en moi autant qu'en mon projet, croire et confier aussi en les autres, bien sûr.Je ne pouvais pourtant entrevoir, ni attendre l'inespéré nectar que tu m'as prodigué en tant que Lauréat. Je n'ai pu que le boire pour le trouver sublime !Ta confiance accordée a renforcé la mienne, par tous, celles et ceux déjà passés par là et connaissant la voie, qui m'ont tendu la main, stimulant mon audace et atténuant mes doutes.D'une alchimie, tu œuvres sans pression, ni consigne.Par ta compréhension, dans le profond respect d'où tu m'as accueilli, mon pas s'est libéré sous ta belle influence qui étoilait ma route.Je ne peux vraiment dire ni en quoi, ni comment, tout en te fréquentant, s'est éveillé en moi ce qui m'est arrivé.Personne ne m'a dit qui je devrais mieux être, ce que j'avais à faire. Rien d'autre qu'un grand lot de vertus inspirantes offertes comme source de saine nourriture.Il y a eu des clubs, des repas, des rencontres, maintes célébrations, des sujets d'ouverture et occasions d'apprendre. Bien plus, en vérité, que le financement et l'accompagnement très personnalisé que je venais chercher.Toute ma liberté, dans mes priorités, de recevoir, afin que rien ne soit pas fait de ce qui est essentiel.Si tu m'as trouvé fier, ambitieux, impliqué et très déterminé, tu m'as bien soutenu, challengé, conforté, pour tout dire, reconnu.J'ai pu être fragile, dispersé, incertain, éloigné, débordant, quelques fois balbutiant ou même en perdition. Tu m'as accompagné, entouré, orienté, endigué, assuré pour me sécuriser.Membres et lauréats, Président, permanents et administrateurs, nous sommes tous ici convives et serviteurs, nourris et nourrisseurs d'un élixir inné qui en chacun abonde : l'ingrédient à la base d'une unique cuisine, dont l'unique recette est de le délivrer sous forme inaltérée.Nous sommes en connivence, confiance et vigilance à voir grandir les autres sur la piste de danse et à nouer la tresse de notre appartenance.Cette œuvre est orchestrée, rythmée et cadencée entre les mains expertes d'un beau trio de fées, dont le tempo résonne depuis le cœur de Claire, démontrant chaque jour que dans de tels liens, en fait, nul n'est besoin ni de vis, ni de clous et encore moins de colle. Ils tiennent simplement d'être des liens humains.« Gratuité et réciprocité » Je vois qu'en vérité, quand moi je deviens Membre, c'est toi, mon cher réseau, qui deviens Lauréat.---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©You Raise Me Up Violin Cover - Josh Groban - Daniel Jang ; HAPPY BIRTHDAY - The Best Violin VersionHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Pourquoi maintenant, t'inquiètes-tu de tout si partiellement ? J'ai ouvert un œil. Le jour se lève tout juste. Il doit être à peine six heures. L'air est si doux. C'est le début de l'été. La forêt est une symphonie. Me rendormir serait tout indiqué, mais je sens qu'une grande vitalité, une énergie fringante et décidée me voudrait déjà dehors. Le jardin donne sur un très beau sentier s'ouvrant sous les arbres. Je ne proteste pas bien longtemps, avec de faibles arguments. C'est comme un ordre nouveau venant de ma profondeur, indiscutable. Allons-y. Je gagne l'extérieur en ronchonnant un peu contre moi-même. Tout de même, ce n'est pas très malin, à pareille heure. La température est extra. Tout est calme, paisible, doux et majestueux. La lumière de l'aurore a la magie de réveiller doucement les couleurs, et de pastelliser toute la puissance éclatante et flamboyante de l'été, comme pour mieux l'annoncer. Je n'ai que des espadrilles, mais je n'irai pas loin dans le sous-bois. Juste une petite promenade pour marcher en silence dans la forêt, goûter la nature resplendissante. L'orée de la forêt. Le sentier en faux plat est ample, sablonneux, entortillé de racines. J'ai l'impression que mes sens sont d'une réceptivité fantastique, tout est amplifié comme jamais. Une pensée du fond de moi, que j'entends comme une voix. « Tu as tout le temps, apprécie ! » Mes semelles sont assez fines pour me donner à palper la souplesse du sable et à deviner les nervures en travers du chemin. Je suis parti sur un rythme très lent. Dessous, la terre est assez dure et pas très loin. J'en perçois la nuance sans laquelle ce serait moins facile. Une petite couche de douceur sur une terre solide et soutenante, sécurisante, c'est idéal. Je me sens porté. Une odeur d'humus, mêlée du végétal des fougères et de quelques feuillus, vient sobrement tempérer la sève dominante des pins. Mon visage est caressé par une petite brise si douce, agréable, faisant bruisser les feuilles. Surtout, ce sont les chants des oiseaux. Ils sont chez eux. La vie bat son plein. Ils se répondent, partageantla charge d'orner le beau silence de l'aube, tout en le consacrant dans ce petit bout de forêt pyrénéenne. Je suis touché par la nature accessible, offrant sa beauté et une telle paix, si simples. La paix, j'en ai tellement besoin. Le choc est passé, mais pas la douleur, ni le ressentiment, encore moins mon inquiétude.Quelle sera ma vie à présent ? Et puis ces charges et tout ce travail… « Chhhhhh ! Ici, la forêt. À présent, l'aube ». Ok, ok. Les pas, le souffle, le cœur, la mélodie, tant de battements s'accordent sur le rythme lent. Je m'enfonce dans la grande allée de la cathédrale aux colonnes massives, tortueuses et écorcées, avec sa voute chlorophylle, bariolée de verdure, aux chœurs de mille anges à plumes. « Tu es bien, là ! ». Tu parles ! Marche silencieuse. Inspir. Expir. Ressenti dans les pieds, les jambes, les bras, jusqu'au bout des doigts, tout le bassin, le dos, et la poitrine, le visage aussi et la bouche. Verticalité. Extension. Relâchement.Qualité de présence. Force de Vie, Silence de Paix. Énergie du Vivant. Amour. Je progresse une quarantaine de minutes sur le sentier, habité de cette sage autorité, aimante et exigeante, qui parle du fond de ma poitrine, et veille à faire taire ma tête. Une petite clairière. Plusieurs belles souches.Je m'assieds sur celle qui m'attendait, je ne sais combien de temps. Le vide. Les oiseaux. Un clocher au loin. Les arbres serrés les uns contre les autres. Leurs branches se mêlent et forment une tapisserie murale à maille si fine que je n'arrive plus à les différencier. Cela devient un tout, une unité. La qualité du vide établi en moi est exceptionnelle. Moment de plénitude jamais vécu comme tel. (...)---Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Dvorjak : Symphonie n°9 « Du Nouveau Monde » (Orchestre philharmonique de Radio France)
Éveil de la conscience, seul chemin d'ouverture sur le Réel.En ouvrant les yeux, au sortir de rêves qui déjà s'oublient, je sonde l'Amour qui vibre en moi : cette sensation indicible dont la source dépasse la dimension sentimentale. Elle n'est ni de mon intellect, ni du corps. Elle emplit les lieux les plus infimes, investit tout, passe partout.Je capte cette vague d'énergie hors de toute idée, de tout vocabulaire et de toute émotion. C'est un halo, un bruit, une lueur, au sens premier d'une sensation, qui se dilate et se répand à l'intérieur autant qu'à l'extérieur, au-delà de toute barrière matérielle ou psychologique.Le vrai et grand cadeau, exceptionnel, est la réalisation concrète que cette onde manifeste le Vivant dont elle émane, ce qui induit, dans l'instant qui s'en saisit, une formidable inversion des plans. Ce sont les doigts qui se lâchent, les mains qui s'ouvrent, les battements du cœur qui s'estompent, les inspirs et les expirs qui se muent en un souffle perpétuel, le silence qui se densifie et s'éternise... tant de signes, d'abord montés en surface en déposant le mental, se mélangeant désormais dans un même fond contemplatif qui reflue à son tour, laissant place maintenant à la surenchère d'intensité et d'expansion du signal d'Amour. Comme si la Vie s'ébrouait de grâce de sa propre reconnaissance qu'enfin se rejoignent toutes les parts d'elle-même qui avaient oublié leur Unité. Se perçoivent alors les effets libérateurs du délicieux étirement au réveil de l'être, pour lequel ce moment devient nourriture subtile de l'âme et de l'esprit.Le flux exprime continûment la substance de vie qui m'anime. J'ai l'intuition que ma perception de chaque instant se joue au niveau de mon ouverture de conscience, laquelle progresse sur sa propre voie vers un degré de complétude qui recule indéfiniment, comme la ligne d'horizon. Cette infinition révèle ce que je ressens être l'Espérance : la reconnaissance confiante et réconfortante, niant la mort, qui lui serait contraire en tant qu'abandon de toute évolution.Ce n'est pas l'Amour qui s'interrompt, mais l'attention que je lui porte. L'Amour ne traverse pas non plus, tel qu'Il m'apparaît, ni ne s'expanse au-delà de frontières et des reliefs de l'existence. C'est ma conscience qui élargit, en grandissant, sa trouée de l'opacité qui me sépare de Son Omniprésence.À l'instant, c'est une réalité inédite que je découvre, de l'Amour infini, sans objet. Si cet Amour avait un objet, ce serait la Joie, sans cause. Et si cette Joie avait une cause, ce serait la Paix, indécelable, c'est à dire Absolue... que nous ne devinons qu'en la perdant, en traversant l'erreur, agrandissant l'illusion nous permettant de croire que l'on s'est éloigné, et d'oublier, en nous drapant d'une enveloppe d'insouciance... pour croire alors, et sans limite, au monde de tous les contraires, ce qui nous livre à l'arrogance de la suffisance dans la connivence en la bonne cause, le bien-entendu sur notre bon droit, nos arrêts sur nos acquis, nos frontières et nos paroles définitives, fascinantes d'assurance, justifiant et renforçant nos croyances et nos leurres d'être satisfaits, alors qu'il n'en est rien.L'ignorance et la cécité n'altèrent nullement la Vérité dont elles éloignent ou qu'elles dissimulent : connaissance que l'Amour demeure infiniment intense et étendu. Rien n'est de ce qu'Il n'est pas, car rien n'est que Lui, et, au travers de nos flots d'erreurs et filtres d'illusions, la distorsion nostalgique qui nous reste est l'énergie d'avoir ce en quoi l'on a cru : longue et douloureuse attente, autant vaine qu'obstinée.L'attente n'est vraiment pas l'Espérance, la possession vraiment pas l'Amour, avoir raison vraiment pas la Vie. Plus tard ou ailleurs, il n'y a ni bonheur à mériter, ni sommets à gravir, ni de graal à gagner. (...)---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Antonio Vivaldi - L' estate (Été)
Refléter en soi sans réfléchir Ce qui, de toi, parle en moi n'est peut-être pas vraiment toi ; l'interface plutôt où, quoiqu'il arrive, en cette ouverture au-dedans, face à toi, je sens et approche cet autre... que je suis, sans doute pas vraiment moi... La projection est là, c'est d'ici, de ce point de contact, qu'elle part. Ses rayons se déploient encore plus loin, encore après. Quels miroirs intérieurs témoignent du cœur de la rencontre ? De ces faces minérales, immuables et froides que plaquent les Hommes dans tous leurs lieux de vie pour ajuster leurs masques, ou bien ces aires fluides, naturelles et plissées d'émotions, frontières entre sensibles profondeurs à la chaleur d'un souffle ou du gel de la terre ? Question d'acuité, de conscience, de sens, d'intention. Alors, détaché, devantla voie ouverte par cette lumière, je peux très bien ici entrer dans le miroir sentir et ne pas réfléchir, à l'origine des reflets. Merci, sœur ou frère, ami, petit tyran, cet « Autre » face à moi que tu es, tu touches et frottes pareillement que ce soit où j'ai mal ou là où je vais bien. De ce qui me gêne et m'irrite chez toi, je vois ce que chez moi je voudrais tant changer. Ce qui me pique de tes attentes, atteintes et critiques, depuis longtemps, je le réprime en moi et devrais l'accepter pour au moins m'en guérir. Ce que je reconnais et assume de ce qui t'agace en moi, que tu refuses et me pousses à revoir, ne parle que de toi. Tout ce que je trouve admirable et aime chez toi me touche et me ravit, parce que je l'ai aussi. Nous pataugeons dans les mêmes eaux et chacun, balloté par les remous de l'autre y apprend à nager, à se tenir à flots. Il me faut te laisser à tes bonnes raisons de faire, de retenir, de taire ou bien de dire pour panser tes impacts et colmater tes failles. Je retiens la leçon que notre lien révèle, s'offrant à mon éveil : l'autre m'est salutaire en miroir innocent. --- (Rediffusion)Texte déposé : ©Renaud SoubiseMusique : ©Villa-Lobos - Bachianas Brasileiras No. 5 - Mouvement 1 Aria Cantilena, texte de Ruth Valadares Correa (1938)Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Nous sommes en quête de miracles, ignorant ceux que nous banalisons d'instant en instant.Élu à vie à la Vie, ou bien simple mortel, pas encore mort ? Je marche, au rythme de mes pas, de mon souffle et du cœur, une mélodie en tête. Devant moi, le chemin pierreux, lumineux. La forêt respire de mille nuances d'ombre et de transparence. Le vif des fleurs et des fougères, le parfum de la terre mêlé aux essences, le ruissellement, les bourdonnements et les chants, la douce brise, caresse des cimes des arbres, toute la nature, paisible, quelque part en France, à la débordante insouciance d'un matin d'été. Ici, sur toutes les latitudes, maintenant, depuis la nuit des temps et en toute saison, tout est donné et continue de s'offrir, de lieu en lieu et d'instant en instant. La valeur de ce présent est juste la Vie, inestimable, d'une Unique Unité. Ô Gratitude ! Le pur Amour s'exprime au-dessus de moi, devant mes yeux, sous mes pieds, dans ma poitrine, et tout ce que j'en perçois me vient, comme si infime. S'il est un lieu où coule la douceur de l'Éden, il est bien ici-bas ! Nous ne voyons plus le prodige, le si peu et si simple, acquis perpétuel et routinier, dont on ne se satisfait, et n'imaginons pas perdre à jamais, ce qu'aucun millénaire humain ne saurait rendre. En nous, s'est pauvrement banalisée l'osmose subtile de l'esprit dans la matière du corps et de l'univers. Nous aspirons à un ailleurs au-delà de nous-même, en deçà devrais-je dire, un n'importe où, où nous asservir à tenter frêlement de régner sur quelque chose. Ce faisant, nous ignorons qu'ici nous sommes dignes héritiers, dépositaires, tout à la fois princes et princesses, reines et souverains, aimés en tout cas, profondément aimés, d'un Amour si présent dont la quête d'absolu nous fait partir si loin, et pour si peu... C'est par fascination de nos vaines fringales, que nous fermons les yeux, bouchons nos oreilles, et nous pinçons le nez, contre-façonnons notre intelligence, d'ignorance en suffisance, pour compenser nos vides par nos agitations, et nous assoupir dans une passivité choisie pour facile. Notre prix, cash, est celui de l'exil, du doute, de la peur et du manque, des ressentiments et de tous nos regrets. Tant de séparations qui ne disent pas leur nom, et auxquelles nous croyons. Si, quelque part, crache un feu d'Enfer, c'est bien dans le mental des Hommes. Ce lieu n'a pas d'issue car ce n'est pas un lieu. Son espace, insensible et sans limite, est à la mesure des vents et des torrents deturbulences que nous y tolérons. Aucune force ne nous y tient, autre que nous-mêmes. Sa plus solide serrure est notre préférence. Vois comment les grilles de ta geôle … Pourquoi y restes-tu ? … s'ouvrent sur l'Éden qui contient tout, te choie et les ignore. Pas facile, n'est-ce pas ? En témoignent tant de traditions humaines et millénaires, sur rouleaux de parchemins et encyclopédies. Ton énergie en quête de causes extérieures, ne fait en toi que mieux sceller ton propre enfermement. Or, il n'y a que toi pour voir et pour savoir, pour vouloir et pouvoir, assurément que toi pour, ni faire, ni agir, et prendre encore moins, mais discerner, connaître ce qui est à lâcher et être qui tu es, hors de ta conception. L'Amour n'existe pas : Il Est. L'existence n'est pas l'Essence. L'Essence est ce qui tient debout. L'existence concerne ce que nous mettons en dehors de Cela. Le Bien Est. Le bon appartient à l'existence, et c'est bien ! Si tu vis par la Loi, ta vie est triste et pauvre, comme celle du roi banni d'un royaume qui demeure endeuillé. Si tu vis par la Grâce, ta Loi est ta propre Nature. En Lui étant fidèle, tu règnes en Maître. ---(Rediffusion)Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Schubert - Notturno for Piano Trio in E-flat major (Op. 148 / D.897)
L'immanente nostalgie d'un trésor perdu Elle a toujours été là cette montagne,surplombant des plaines et des vallées à perte de vue en plateaux verdoyantsd'herbes grasses. C'est un pays de cocagne façonné au contraste des saisons, parsemé de villes et de villages sur un lit de campagnes. Bariolé de couleurs, à la fois tapissé du foisonnement des fleurs et de vertes cultures, bois, forêts, champs et prairies, et maintes nuances blondes des blés et autres céréales. Quadrillé de routes, tacheté de lacs et strié de sentiers, cabossé de vallons et de collines, traversé de rus et de rivières, pétri enfin d'une épopée humaine jalonnée de riches patrimoines. Ici, les Hommes se sustentent, mus de fringales d'absolu, s'efforçant librement depuis la nuit des temps de rejoindre d'insaisissables horizons, en poussant les chimères de leurs bonheurs contenus. Si bien servies en ce fertile et généreux royaume, nulles vocations, ni richesses, pas même en collections, ne comblent vraiment leur quête d'infini. Les plus éveillés, de guerre lasse, s'illuminent au gré d'intuitions et d'évolution. Ils accèdent en conscience à l'immanente nostalgie d'un trésor perdu, ce qui leur révèle leur conception duale de l'existence. Pourront-ils, un jour enfin, mesurer comment et à quel point ils se sont éloignés de ce qui est assez simple pour être la Vérité, et l'incroyable complexité qu'ils ont maintenant à défaire pour y revenir et s'y rétablir ? Cette hauteur, ils ont un jour choisi de la dévaler pour venir jouir en contrebas, autant qu'il leur en fallait, jusqu'à sans péril en reconnaître la vanité et recevoir en leur âme l'appel de ce sommet. Sans doute n'avaient-ils pas su le voir avant de descendre, n'imaginant pas un jour revenir sur leurs pas, mais il n'existe pas d'autre voie pour un tel retour, que l'une parmi ces deux apparaissant aussi impraticables l'une que l'autre, sur lesquelles peu s'aventurent à jamais : la première face du mont géant, impensable, côté sud, et la seconde, impossible, au nord. C'est bien sûr leur propre tricot d'existence, l'imposture par laquelle chacun s'est lui-même ici ré-énoncé pour survivre et ne pas devenir fou, qui, dans le mental, est à la manœuvre, remplaçant en permanence tout ressenti par la pensée qui l'arrange. La route du sud, qu'exècre ce fantasque, lui inspire résolument d'engager l'ascension par la face nord. Les Hommes en reviennent alors rompus, épuisés, voire impatients ou désespérés par l'implacable Vérité. Le passage ne peut plus donc que se trouver par la voie qu'il refuse obstinément, sachant depuis l'origine que, menant au Sacré, à la Pure Vérité, à la Totale Lumière, elle ne peut que s'emprunter sans lui. Ainsi, nul Homme ne saurait en fouler le premier gravillon, empesé d'une once de ce pauvre mentor. Après s'être mépris d'avoir ignoré leur dualité, la deuxième erreur des Hommes n'est-elle pas d'y croire ? Souvent, un long intermède sépare les tentatives de retour par la première voie qui n'en était pas une, de celles par la seconde, si tant est qu'elles aient lieu. Un temps d'abord ponctué de ruse, de marchandage et de contrefaçon, dont use et excelle l'avatar du Soi pour exiger de demeurer en bas, car, s'il est une contrée de mirages pour lui servir deterrain de jeu, c'est bien ce pays ouvert aux quatre vents, qu'il ne peut pas quitter. Que ceux, si attachés à leurs idéaux, continuent donc de vaquer à leur guise, à s'assoiffer des charmes des vallons. Les autres, par ailleurs, réalisent qu'il n'est qu'à l'ego inconcevable que l'ego soit dissout. Ils prennent le parti de le déposer, ce qui ne constitue pour eux nullement le but ou le bout du chemin, mais bien la condition première du retour. (...)---Rediffusion / Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Aquarium / K. MacLeod / Incompetech (licence Ausha) ; ©Grieg - Morning Mood - Orchestre Symphonique / Creative Commons
Pensée pour elle Pensée de miel Adieu sommeil. Pensée pour elle. Pensée de miel. Il se pourrait qu'à son réveil elle décèle Nathanaël et Michaël veillant sur elle, car c'est pour elle qu'une ribambelle d'anges de zèle déploient leurs ailes sous le soleil caramel. Pensée vermeille, journée merveille, à toi la belle aux yeux pastel qui me rappelle aux vœux du ciel. ---(Rediffusion) Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : Ausha - adagio-classic-string-ballad-in-dorian-mood-2075Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Puissions-nous réaliser que nous vivons tous le même. Je voudrais célébrer la Paix d'un jour nouveaude Joie et de Lumière,ce qu'il y a de plus beau.Il n'a rien d'hier.Il ne finira paset n'a pas commencé.Il contient tous nos pas,tous nos pas cadencés. Nous sommes tous de ce jourde cœurs et de souriresqui rassemble nos rireset nous unit d'Amour.C'est un doux jour d'enfancebercé dans l'insouciancede nos neuves consciences,où le temps arrêtédes souffles suspendussur nos airs entendustisse d'éternitéle manteau d'Une Vie.Si haut il nous convieà former une rondedont la chaleur abondeentre nos mains ouvertesà toute découverte,pour accueillir les âmesqui dans le matin calme,à la gloire d'Une flamme,finissent leur erranceet entrent dans la danse.----Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Pirouettes - Danse Classique · C'est la danseBallet Essentials – Back on Stage, the Best Piano Music for Ballet Ever Made2019 Winter Hill Records - Composer: Giordano Trivellato ; Giuliano SacchettoMusic Publisher: Tobacco Music Edition (Gema)Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Ode à la femme, à la vie, à nos esprits inspirés animant le souffle humain qui nous traverse. Tu n'es jamais si belle qu'épanouie, femme libre, Ornant de légèreté de ce monde la fibre. Chaque journée nouvelle, enrichie, où tu vibres Emplit à satiété nos vies en équilibre. Tu es souffle de Vie. Le cycle de ton corps, pour la nativité, Te relie en cadence au tempo des saisons. Et pour donner la vie, Swing et blues en accord, de ton altérité, Rythment en permanence fusions et défusions. Étant en résonnance au cœur de l'invisible, Tu rayonnes du sens de l'Amour, du sensible. D'intuitions en action, tu joues dans les nuances, Tu es en relation, nous sommes là où tu danses. Connectée à la terre et aux grands Univers Tu reçois leur appel, dès lors tu t'y attelles. Elle sera accomplie, la mission qui t'habite, Quand de la galaxie les besoins seront quittes. Toute occasion t'engage. Tu te charges de veille. Trop peu tu te ménages, négligeant ton sommeil À transcender le monde hérissé de querelles Pour en faire une ronde heureuse et fraternelle. Ouvrant tes paires de bras comme des banderoles, Tu pousses notre sagesse à quitter nos paresses Et œuvres de caresse, entourant de largesse, Par tes précieux extras, dans de si nombreux rôles. Prendre soin, assainir, nourrir pour faire grandir, Rassembler pour unir, aimer pour embellir. Sertir en paraboles des choses bien futiles, Composer l'inutile en créativité, En sortir des symboles éclairés et subtils, Élevant notre plan en écrin de beauté. Ta force, tu la tiens de ta fragilité Rarement tu t'abstiens devant l'adversité. Si tu peux consentir à la réalité, Stimulée du Réel à ne rien concéder, Tu trouves en toi la voie de la persévérance À bouger des frontières sans user de violence. Tu n'es jamais si belle et même si tu doutes, Comme ferait une abeille qui rentrerait bredouille, Ne laisse pas de fiel t'écarter de la route. Ouvrière éphémère devant les alvéoles, C'est chez toi qu'est le miel, ce n'est pas toi la folle. Car tu es du Soleil des essaims de lucioles Qui tapissent en Ciel la nuit dense des sols. --- (Rediffusion)Texte déposé : ©Renaud Soubise Musique : ©Le Duo CelloPiano (Chocolat Musical) Violoncelle : Marion Colas Piano : Ludivine Lecureur Musique : Femmes... Je vous aime (Julien Clerc) https://youtube.com/playlist?list=PLSHFrm5PN7z_Xa72dACmFPfvG7duwMquO Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Depuis ce lieu que je voudrais continuer de choisir, où je ne choisis pas ce que je vois, ni vraiment ce que je dis.Je te souhaite un très beau voyage.Plein de Lumière.C'est important la Lumière, car elle illumine tout !Une belle et grande Paix.La Paix est éternelle si tu sais la trouver dans le silence d'une respiration, autant que sous les assauts du chaos.Je te souhaite la Vérité.La première des vérités est qu'on ne la connaît ni suffisamment, ni finalement.Je te souhaite de pouvoir alors la chercher et la connaître assez, pour ne plus jamais..., quoiqu'il arrive... ne plus avoir peur, ne plus, rien ni personne, affliger ou culpabiliser, et aussi ne jamais rien regretter.Pour trouver la Vérité, il te suffit d'écouter ton cœur, où elle se trouve bien solidement ancrée et protégée, et de regarder les autres en devinant, en chacune et en chacun, le visage de l'enfant calme, l'enfant espiègle ou farceur, l'enfant en tout cas innocent, qui l'habite perpétuellement.Regarde les bien toutes et tous, et regarde toi : n'est-il pas là cet enfant ? Il ne quitte jamais ton intuition, faufilée dans l'air entrant dans tes poumons, ni l'éclat qui jaillit et brille en ton regard.La Lumière, la Paix, la Vérité, je te les souhaite sans trop d'effort, puisqu'elles ne t'ont jamais quitté et ne te laisseront pas, que tu saches ou non les garder.Il se peut que tu t'imagines autrement, en retrait ou plus loin, mais ce n'est alors qu'un rêve, un rêve qui n'a rien de mauvais, qui t'enseigne l'absurde du détour que tu fais de la part du réel que tu as laissée libre.Tu dors alors en réalité, dans le confort immuable de la présence, là, parfaitement en toi et en elles.En remuant tout cela bien doucement au-dedans de toi, cela pourrait déclencher la réaction naturelle, systématique, automatique et zygomatique de la Joie.Ce n'est pas tout.En effet, tu n'es pas loin de la noyade, et je t'en prie, ne t'en prives pas, dans les grands flots de l'Amour infini et sans condition.Tout cela est là si tu ouvres les yeux.Tout cela est en toi si tu ouvres ton cœur.Tout cela est toi si tu ouvres les mains.Toi, autant que chacune et chacun, soit qui le connaît, soit qui, en sommeil, se croit ailleurs.Ces mots t'offrent ce que tu as déjà.Ils me viennent depuis ce lieu que je voudrais continuer de choisir, où je ne choisis pas ce que je vois ni vraiment ce que je dis.Je te les donne simplement en partage et en commun sur notre beau chemin, dans le grand sourire de la Vie.-----Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©The Dying Poet by LOUIS MOREAU GOTTSCHALK - ROLLIN WILBERHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
À quoi bon être sans en avoir conscience ?Nous gagnons en doublant la mise, à être conscient d'être conscient au lieu et au moment présent, et non pas dans un ailleurs ou un autre temps. Cet état est variable en fonction de ce qui s'y passe. Or, le plus souvent, nous y trouvons vite l'ennui sans voir alors l'intérêt paradoxal que ce sentiment est seulement la première ligne de défense du mental, l'évitement de la preuve d'un stade meilleur, la résistance du petit-moi au bien-être qui s'instaurerait sans lui. Il suffit du trop-peu minimum d'une simple dose de conscience pour que s'opère le retour mécanique au bercail du conditionnement, ce pli marqué en soi de nous extraire coûte que coûte d'une intériorisation dont l'inconnu nous pousse à préférer nous refugier vers n'importe quoi d'autre de décentrant : la projection reflexe dans une pensée ou le premier écran venu, le premier bavardage ou un acte compulsif créant le déséquilibre, préférablement anxiogène, dont notre intellect zélé s'empare promptement, justifiant de l'utilité tant rassurante qu'anihilante de son agitation à traiter du futile qu'il nous déguise en importance. À la hauteur de cette disposition, il nous est loisible de nous laisser porter de confiance et de curiosité pour changer d'espace et découvrir ce que nous tenons pour le néant, puisque échappant à nos sens. Il nous suffit pour cela de nous éloigner du volontaire autant que de tout concept, idée ou opinion, et nous ouvrir à l'intention flottante de percevoir pour sentir sans yeux ce que nous observons, sans ouïe ce que nous entendons, sans derme ce qui nous touche et le goût sans papilles que nous avons de l'abondance du vide, de la vérité poétique blottie dans le silence, des ondulations douces de l'immobilité, de la paix sans limite sous-jacente au tumulte. Atténuant toute emprise sur ce qui est et se vit en soi, nos sens inversés, retournés vers l'intérieur et si discrets soient-ils, impriment malgré tout une imparable, même infime influence, laquelle aussitôt s'expanse et se dilue dans la sphère observée, ce, jusqu'à la plus profonde dissolution du « moi existentiel » traduisant à juste proportion le réinvestissement du Soi : cette incontestable, pleine, vivante et paisible présence dont la place supplante celles de tous sujets d'attention, de peur ou d'affection, désormais enfouis à l'arrière-plan bien estompé. Retiré des pensées, de l'espace et du temps, le mental se désidentifie et se mue dans la protection subtile du témoin intérieur de l'harmonie de la vie inscrite dans le corps en relation à son environnement : la toute nature dont la proximité affine la reconnaissance enseignante de la Nature du Tout. --- (Rediffusion 2024)Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Gurvitz Weiner, Night Shadows licence Ausha Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les nuages ne servent qu'à prouver le ciel. Dessous toutes les couches de nos existences, il y a la vie que l'on oublie. Or elle est là en mouvement permanent qui se donne, sans que nous n'ayons rien fait spécialement pour cela et nous n'avons rien à faire d'autre qu'à être. La pulsation qui est à l'origine de tout est pur amour et pure joie. Nous la recouvrons de nos travers, ce qui nous empêche de la voir, de la sentir et de réaliser qu'elle est là, toujours là, cette pulsation. En fait, nous la recouvrons par du rien, ce qui fait qu'elle n'est en rien recouverte. Juste, ce rien, que sont nos projections et nos conditionnements, nous ferme à notre sens de voir et de sentir spirituellement, si bien que nous oublions que la pulsation pulse en continu et qu'elle nous constitue. Quoique tu penses, quoique tu te dises, cela pulse. Que tu y prêtes ou non attention, cela pulse. Que tu en aies conscience ou non, cela pulse. Cette pulsation ne te demande rien, elle fournit tout. Elle est en joie de te savoir être qui tu es. Elle ne s'inquiète en rien de voirque tu tournes en rond, que tu te tracasses et que tu t'inquiètes, car seul compte le Réel. Comme le père et la mère des inquiétudes de l'enfant, même s'ils sont pleins d'amour pour l'enfant et veillent à lui apporter tout ce dont il a besoin, ce à quoi l'enfant ne pense pas, alors qu'il est préoccupé par ses pensées d'enfant. Le Réel n'est pas le vent qui souffle dans ton esprit d'enfant, mais cette pulsation d'amour et de joie qui vibre en toi, qui est toi en même temps que tout l'Univers. Elle ne s'inquiète de rien. L'inquiétude est de nous, pas d'elle. Nos météos, nos états d'âme passeront comme passent les nuages. La joie du ciel est toujours là et le sera toujours. Tant que nous prendrons l'accessoire pour l'essentiel et l'essentiel pour l'accessoire, nous serons dans l'errance. Nous avons besoin de cette errance pour apprendre de son usure et aller au bout de notre fatigue pour nous retourner. La fatigue n'est pas la fin de tout. Elle est la fin de l'étape où l'on s'est fatigué. Pendant ce temps, imperturbablement, généreusement, amoureusement, cela pulse, d'une joie et d'un amour qui ne connaissent pas la fatigue. Toute vie renaît, toute fatigue s'évanouit dans le repos, toute inquiétude, préoccupation ou état d'âme existentiel meure à l'essentielle pulsation de l'Univers. Ne nous inquiétons pas, ne t'inquiète de rien.Les nuages ne servent qu'à prouver le Ciel. ----(Rediffusion)Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Baron Eraser - Pulsations Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Il n'y a rien à faire, tout est à défaire.L'école de Soi est l'autre.L'école de l'autre est Soi.Voilà qui parle d'Unité,de Vie, école de la Vie.De nos itinérairessur notre sphère la Terre,nos arrivées, fondéesau rêve sédentaire,ne sont-elles pas plutôt des passages :les marches d'escalierd'une vocation nomadeque trace notre focaleà l'onde circulaire ?Tu règles ta grandeurà la hauteur de vueque fixe à ton regardl'estime que tu te doisdepuis la perceptionque tu comprends d'autrui,l'amour que tu reçoiset que tu resplendis.Attribut de la Viequi s'écoule en rivièrescomme le font aussil'eau, l'air et la lumière.Que tu la prennes ou n'oses,la place dont tu disposesest pour un temps donné.Elle vient de tes viséesqualités, compétences,de la coïncidencede quelques circonstancescachées dans la nuancequ'en plus de ces critères,eh oui, ce sont les autresqui, ou bien te l'accordentou encore te l'imposent.Des autres qui tâtonnentsur leurs propres cheminsque leurs élans façonnentà viser leurs destinsjalonnés des ornièresde pareils mystères.Ai-je gagné la chanceoù danse ma providence ?Ou bien, ai-je le tortd'avoir le mauvais sort ?Est-ce moi qui mériteles choses dont j'hérite,avec quoi je composecelles que je propose ?Puis-je être à l'originede ce que j'accomplissi je n'ai pas crééau-delà du mystèretout ce qui m'y conduit :le charme qui promet,le sens qui repère,l'intellect qui prospère,les moyens qui opèrentet le cœur qui espère ?Du fond de ma poitrine,un élan s'illumineet mon cœur tambourineafin que je m'inclineà mieux voir autrement.Nous sommes de l'importancedes gouttes de l'océan,de ces bouffée d'air purqui volent dans le vent,les pousses sur la mousse,les grains d'or sur la dune,les barbes d'une plume.De mer, d'atmosphère,de frères et de terretout était là avant,et demeure après noussans être autre que nous.Dans l'impensable, il est possibleet l'essentiel s'y tiententre paix et silence.En m'assumant, je deviens fort.En acceptant, je guéris.En prenant soin de moi, je rayonne le meilleur.Parce que je doute, je me rassure.En sachant quoi attendre, j'apprécie et reçois.Ayant droit à l'erreur, je m'affirme fiable.Me ressentant si libre, je demeure fidèle.En épousant nos solitudes,nous nous unissons.Si tu m'écoutes, je peux dire.Si tu m'entends, je peux changer.En fermant les yeux, je vois mieux.Et puis, j'ai cheminé,à mesure que je marche,mon pas s'est allégé,levant les conditions,à pardonner, à être et à aimer.Là est mon intention.---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique libre de droits Isolated - CountlessHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Fallait-il être à bord du direct Paris de 6h54 pour faire un tel voyage ?C'est dans le direct Paris de 6h54, que cela se produit. C'est la fin de l'automne ou le début de l'hiver. Il fait nuit et froid dehors, ce qui me procure un confort douillet et embrumé dans la relative obscurité de l'heure matinale.Affalé sur les deux sièges à droite de l'entrée de la rame, je me suis recroquevillé comme j'ai pu dans mon manteau avec une écharpe entortillée autour du cou, mon feutre sur le visage renvoyant la chaleur de mon souffle, et la tempe appuyée sur la paroi du wagon.Les vibrations du train me bercent des contrastes entre froideur glacée de la vitre et fraîcheur de l'habitacle, dans la tiède ambiance de mon cocon.Sans que j'en aie l'intention, mon cerveau s'affaire à syntoniser le brouhaha sourd et mécanique du tangage, pour me servir « Hôtel California », ce morceau que d'innombrables écoutes au cours de décennies a fini par graver en moi, si bien qu'il ne résonne pas dans ma tête comme un pâle souvenir : j'entends réellement les arrangements des cuivres et des guitares, les percussions et les tonalités des voix, comme si j'avais chaussé des écouteurs. Cette loyauté vocale et instrumentale est inespérée et exquise. Plus encore, j'ai la capacité consciente de guider le phénomène à loisir, en choisissant mentalement la séquence de l'œuvre. J'en profite pour réentendre d'autres zones de mémoire, avec « West Side Story », Brassens, Les Doors, Chopin, Tchaïkovski… Tout se joue merveilleusement d'une étonnante fidélité.Je me laisse porter au point où il devient vain d'opter entre veille et sommeil, observant passivement le déplacement de bulles et de filaments, ces inutiles formes dont je n'ai jamais su ce qui l'emportait entre réalité et virtualité. Elles évoluent lentement sur le fond de mon œil intime, de pastelle pénombre, fade et ocre, frayée entre mes paupières mi-closes sous mon chapeau. Je repère une sorte de spirale pyramidale qui se détache des autres microcosmes, se dessinant d'une géométrie nette et harmonieuse. Sa silhouette remonte imperceptiblement la diagonale de mon champ de vision au rythme du boléro de Ravel en tournant lentement sur elle-même. Au moment où elle va sortir de ma vue, j'entends le grincement de la porte coulissante et, juste à ma gauche, l'intimation ferme et convenue du contrôleur de lui présenter mon titre de transport.Cela arrive à cet instant. Mais ce n'est qu'après s'être terminé que je l'ai su.Il y a d'abord une période de sas, comme une très grande nuit, que je ne parcoure pas vraiment tant ma conscience est enfouie. À son issue, en percevant la puissante ankylose de mon esprit, j'apprécie l'inimaginable, sirupeuse et pesante profondeur de cet intermède. Il en faut du temps, un temps incalculable et indicible pour que mon éveil se clarifie enfin.Puis rien, absolument rien. Et au contraire : Tout. Rien ne se passe et tout est là. Je ne dors pas. Je suis incomparablement vivant, éveillé comme jamais, dans une conscience que j'ai du mal à qualifier. C'est trop long, si je donne des adjectifs : il en faudrait un seul qui évoquerait superlativement et positivement La Vie : à la fois résonnance, acuité, présence, paix, joie, lumière, confiance… Je ne me demande pas où je suis, et pourtant j'ai toute capacité de m'interroger. Rien ne manque. Rien ne me surprend. Je me sens affranchi : non pas de bouger, car il n'y a pas d'espace ; sans que cela conduise à la moindre inquiétude, du reste devenue impossible.Que de beauté ! L'idée même d'une idée est révolue. Il n'y a pas plus de pensée que d'étendue. Est-ce cela libre ?Je ne me suis pas rendu compte tout de suite que le « où » a aussi disparu. Je me découvre esprit hors de tout corps et de tout confinement, entouré d'une sorte de réseau immatériel. Je n'ai besoin de rien. (...)---[Rediffusion]Texte déposé ©Renaud SoubiseMusiques : free music projets ; extrait Hotel California ; Tchaikovsky ; Ravel (Boléro)
À l'écoute du silence et en présence de notre Étoile intérieure, chaque instant nous ouvre une fenêtre d'éternité.Ma conscience s'est ouverte à la noirceur de la nuit, diluée dans la profondeur du silence.L'obscurité est telle que je dois clore à nouveau mes paupières, pour voir.Il me suffit de sentir la joie simple et spontanée de mon cœur, pour réaliser que l'énergie de sa tranquille présence n'a pas varié d'avec celle qui m'habitait avant que le sommeil ne m'emporte, et la reconnaissance qui grandit maintenant, ravive ce lien.Je me prépare en vitesse, change de pièce, mets mon ordinateur en marche et rejoins la mosaïque souriante de notre groupe de méditation. Une fois passée la courte et savoureuse séquence d'accueil bienveillant des uns aux autres, nous commençons notre temps de partage du silence, en quête d'unité.Je détourne les velléités de captation de mon intellect en fixant mon attention sur elle-même, par la conscientisation des points de contact de mon assise, tout en m'assurant de l'alignement de ma posture, observant ma respiration et jaugeant le débit, la fluidité et la chaleur comparés de l'air qui me visite, dont je tente de suivre le voyage jusque dans mes centres d'énergie.Après quelques minutes, je me retrouve dans l'état exalté de conscience, ouverte sur elle-même, où le temps disparaît et le mental s'éteint.La paix est vivante.Je la ressens comme la présence sereine enveloppant tout ce sur quoi ma conscience s'expanse, au-dedans, au-delà de mon corps, et des murs, et de l'espace.Je concentre mon attention sur l'énergie-amour qui règne, et veille à ce qu'elle ne soit pas le fruit de pensées illusoires, mais bien le flux réel et ressenti dans lequel je me fonds, et qui m'identifie.Je suis prêt à recevoir l'enseignement qui, ici, parle en moi, tel qu'un fluide ardent coule et m'illumine dans la verticalité, jusque le haut du crâne érigé vers le ciel, jusqu'à la pointe de ma colonne orientée au sol.Mon esprit, à présent, est à sa juste place de beauté, de droiture et de sécurité. Sa signature universelle s'inscrit à jamais dans les milliards des plus infimes particules. Sa pureté est le fond de mon Âme auquel rien absolument ne peut être retiré, ni ajouté.Je suis au-delà de toute conception hors de toute frontière.La lumière éternelle est l'esprit de ma substance, autant que la substance de mon esprit, l'étoile d'où je viens, là où je suis et où je vais. Elle est ma véritable quête, car c'est elle qui me cherche à chaque fois que les tribulations de l'existence m'en écartent. Dans ces moments, l'ayant même oubliée jusqu'à la méconnaître, mon manque d'elle devient le déchirement rémanent qui me jette sur tous les substituts d'illusions et de limitations, lesquels, non seulement ne me la rendent pas, mais, au contraire, m'en privent davantage. La douleur induite réveille le souvenir salutaire de mon origine qui se rappelle à moi.À présent, tout cela est loin. J'incarne la nature de cet amour dans le monde, loin de tout sentiment d'appartenance.L'idée de danser de nouveau au tempo de l'effroi, de l'infamie et de la fascination, m'apparaît impensable, tant mon être se reconnaît au cœur de la grâce et rayonne de gratitude, mais il se trouve que malgré moi cette idée me traverse et que je ne suis pas dupe.Ici et maintenant, la beauté du silence de l'aube, sa mélodie, son empreinte, son parfum et sa saveur gardent en moi les attributs de paix et de joie pures et sans objet signant l'immuable sourire du fidèle esprit qui m'irradie.Puisse Sa lumière demeurer dans ma conscience, jalonner et éclairer ma journée. De sorte que, quels que soient les causes et les effets de l'environnement et du remous des autres, mon centre garde sa stabilité et y soit protégée et préservée la félicité de la plénitude si solidement établie et ancrée en moi en cet instant. Même si mon expérience pluri-quotidienne atteste immanquablement, qu'elle finit par s'estomper (...)---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Beethoven's Silence
La réponse est toujours l'Amour. Lorsqu'un chêne tombe, la terre tremble tout autour.C'est d'Amour qu'elle tremble.Aimer encore plus fort et plus profond.Tu te relèves à peine qu'une branche principale t'assomme.Assommé d'Amour.Nos turbulences, nos erreurs d'Amour,ne font que soulever des nuages et des nuées d'Amour.L'Amour n'est pas plus Grand à la fin qu'au début.Il est Grand de bout en bout, sans bout, sans but. Il est Grand pour l'Amour.La réponse est toujours l'Amour,et rien d'autre n'y peut jamais,car rien n'est autre.Il n'y a que l'Amour.Quand deux êtres s'aiment,ce n'est pas leur Amour qui se rejoint.Ce sont eux qui rejoignent l'Amour.Ils n'aiment pas davantage.Ils sont davantage conscients d'être conscients d'Aimer.Aimer, c'est connaître de plus en plus,et inversement.--- [Rediffusion]Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique ©ScottBuckley-Sleep Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
À l'écoute de l'essentiel ultime. Au Commencement était le Verbe, le seul qui soit n'ayant de cesse d'étayer, du fond de l'univers, toutes autres expressions aux portées éphémères. Commencement dont l'évocation nous parle aux plus anciennes de nos mémoires. Nostalgie d'une impulsion enfouie dans l'Éternel Présent. Emprise ou frémissement aux expansions jaillissantes de la Vie, déjà et toujours là, vibrant à l'infini. Siège d'avant le premier égarement, précédant toute errance et tout enfermement. Havre de l'ultime et implacable retour, au bout des efforts, de tout retournement, des tournoiements, de la fatigue et de la résilience, lorsqu'il n'y a plus rien à explorer, rien à exploiter, ni à miser, ni à même essayer. Visée de la libération de maintes chutes et évasions, boucles d'impasses et de rechutes, las, après que soient déposées les tendances, les influences, les incidences, les importances, les urgences et les déchéances. Alors qu'ont tous été tentés les impossibles, lâchés les impensables et consommés les possibles, loin des bruits du monde et de l'humanité, arrive enfin le Saint Moment du Règne de la Vérité où la meilleure des mises en mots fait place à l'éloquence du silence, emprunt de la Singulière Présence transcendant l'espace et le temps. Soufflant et fredonnant depuis la profondeur, rayonnant sur l'épopée salutaire de la conscience humaine, Il l'aura, mine de rien, permise, suggérée, inspirée, soutenue, habitée selon le Plan Divin de Son Unique volonté, par Son Unique façon d'œuvrer, dans Son Unique Amour. Au temps béni où les fleurs de la diversité encensent d'équilibre et d'harmonie les fausses baies de ronces des différences et de la multitude, S'actualise la pleine et primordiale Paix dans le Commencement Perpétuel du Verbe Éternel. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : © Philip Glass Truman SleepsHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
« Lorsque la conscience spirituelle devient plus réelle, les conditions de l'existence humaine s'améliorent. » Joël S. Goldsmith. Suis-je ce qui m'arrive ou bien m'arrive-t-il qui je suis ? Ni l'une ni l'autre et plutôt la deuxième. Croyant être qui tu crois, ce qui t'arrive est à la fois ton besoin de devenir et l'errance que trace le manque d'autant plus profondément que ce que tu te racontes t'éloigne de qui tu es. Le sens de cette distance est d'être parcourue en retour pour que tu ancres en toi la valeur inexorable de ton identité, ce qui intégralement élimine tout personnage. Il ne t'arrive plus alors que la Liberté inhérente à la Vérité. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Mozart's Piano Concerto No.21 (2nd movement)Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Éloge d'une faute de frappe Christiane Singer a dit : « S'il n'y a pas un changement aussi ténu soit-il en apparence, un glissement délicat, Il n'y a pas eu rencontre ». Yvan Amar : « Nous n'épousons pas par hasard. Chacun incarne la faille de l'autre », « S'aimer, c'est grandir ensemble ». Soyez fidèles à vous-mêmes, aimez. Ne cherchez pas le bonheur, aimez. Ne soyez pas sages, aimez. Le témoin adulé, convié dans l'intense, choisit, vient et avance, se laisse surprendre, découvre. Il apprécie, apprend, embrasse puis convole, va, se moule et se love... Autant qu'il est nourri, offre l'être chéri qui, immanquablement, par le temps du besoin, dans le secret intime, cherche à nicher sa place, se frottant aux contours en repoussant les murs s'écartant de la voie, débusquant des travers aux portes dérobées. Ainsi mis à l'épreuve, l'Amour Se reconnaît. Car ce n'est que par Lui que, sur le fil de crête et à la grâce de l'autre, on supporte cela : accepter, assumer, oser se bonifier, devenir sans se perdre, s'appuyer sur le vrai les mains nouées serrées pour s'élever à soi, et le cœur engagé, exalter notre nous. Nous ne laissons quiconque farfouiller dans nos ombres sans délicatement les embaumer d'amour. Le langage est subtil, sans doute est-ce pourquoi nous insérons un « Aime » dans les plis de la faille, pour faire notre famille. -- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Geoy musique libre de droits - Musique Classique Adagio ViolonHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Il est des solitudes où la seule arme à ne pas déposer est la légèreté de l'humour sur soi même, dans sa confrontation au génie opiniâtre et malicieux de la situation. Bien avant la pandémie, je prenais souvent part à une soirée réseau sur mon territoire d'adoption qu'est le joli coin de Normandie où nous venions de nous établir, et que je connaissais encore assez mal. De telles sessions me permettaient à la fois d'assister à une conférence pertinente sur un sujet humain et professionnel que j'affectionne, de rencontrer les acteurs locaux et de tisser des liens, ce qui m'aidait à m'implanter professionnellement dans mon nouveau secteur. Ce jour-là, la conférence débutait à 18h précise dans un petit château cossu en pleine campagne. À une heure de route de mon lieu de travail, je n'étais pas parti suffisamment tôt, avais subi quelque embouteillage et pris, de surcroît, une mauvaise direction au milieu du parcours, ayant mal compris l'indication de l'assistant GPS à une bifurcation. J'arrivais donc sur les lieux, alors que la conférence avait déjà commencé depuis une bonne vingtaine de minutes. J'ai malheureusement encore perdu du temps en allant me garer assez loin en limite de propriété puisque le parking était bondé, ce qui m'obligea à revenir longuement à pied jusqu'au bâtiment principal. Une fois à l'intérieur, il n'y avait plus personne pour m'accueillir et m'indiquer où se trouvait la réunion, et j'ai dû me hasarder seul au rez-de-chaussée puis dans l'escalier du château, pour trouver à l'étage une grande porte boisée derrière laquelle résonnait la voix du conférencier. Plutôt contrarié de devoir ainsi peut-être gêner le cours de sa prestation, je me promettais de me faire tout petit pour me fondre sur la première chaise disponible. J'ouvris donc doucement la lourde porte en essayant d'éviter le moindre bruit. Peine perdue car j'acquittais immédiatement le prix d'un grincement retentissant qui instaura un silence bien douloureux. Je me trouvais en haut d'un amphithéâtre plein comme un œuf. Des dizaines de visages s'étaient retournés vers moi, au moment où l'expert, sur la scène en bas, que l'assistance écoutait religieusement, avait interrompu son discours pour un « Bonsoir Monsieur » qui acheva mon dernier espoir de discrétion, juste avant de l'enterrer, alors que je cherchais fébrilement où prendre place pour disparaître, par cette invite aussi assassine que bienveillante : « Si vous voulez bien descendre jusqu'ici, il reste cette place au deuxième rang, qui vous attend ». Je n'ai pu que bredouiller quelques confus regrets avant de m'engager dans une procession très gênante dont le trop long silence s'étoffait de la complainte du vieux bois tapissé de chacune des marches. Loin de se finir là, mon calvaire fut encore d'obliger une petite dizaine de personnes à se lever pour libérer un passage étroit jusqu'au milieu de la rangée de sièges. Je m'assis, encombré de mon manteau plié sur mes genoux, que je n'avais pas pu laisser ailleurs. Fin de l'épisode, croyais-je. L'orateur repris son propos, là où il l'avait laissé, et je recommençais à respirer normalement, quand soudain fut claironnée depuis mon vêtement devant moi cette sentence à l'élocution numérisée, féminine et enjouée : « Signal GPS perdu ! ». Ce qui déclencha le fou rire général du public qui, finalement, entraîna le mien de bon cœur, absorbant la dernière goutte de la lie de ce mémorable breuvage qu'avait voulu obstinément être ce soir-là mon hallali. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©BouzoukHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Coeur à coeur, d'âme à âme, en fraternité Je sens combien c'est difficile pour toi. Cela ne se passe pas comme tu le voudrais et à chaque fois que tu approches du but, il s'éloigne et cela te demande un effort encore plus grand. Je vois combien tu t'accroches, comment tu t'adaptes, que tu recommences, et j'admire ta persévérance, ta force. Et en même temps, ta fatigue, ta défiance et ton émotion sont palpables et cela m'empoigne. Courage, tu vas y arriver, tu vas le faire. J'y crois. Et, si jamais cela ne marchait pas, je me dis que tu n'auras rien à regretter d'avoir fait ton possible, rien à te reprocher, et que cela t'aidera à tourner la page. Mais tant que ce n'est pas perdu, tu as raison de te battre pour ce à quoi tu tiens tant. C'est normal que des gens qui t'aiment doutent et s'inquiètent pour toi. Ce qui est important de voir ici, c'est que tu es aimé, peut-être bien plus que tu ne l'imagines. Celui où celle qui fait la course a besoin de ceux qui l'encouragent ou qui l'alertent depuis le bord de la route, mais la course qu'ils vivent n'est pas la même, n'est pas la leur. C'est toi qui sens, toi qui sais, toi qui vis ton mouvement sur ton terrain, ta piste, ton chemin. Toi seul connais la pente, le climat, les virages, les versants et les sommets de ton parcours, sa saveur et sa valeur pour toi. Toi seul, et Dieu mieux que toi. Nous, nous sommes à côté, chacun dans son couloir, et en Dieu aussi, ce qui nous permet d'être avec, seulement avec. Ceux qui prennent le mauvais rôle, parfois maladroitement, avec leurs doutes et leurs avis, même si cela t'éprouve encore davantage, ne te préoccupes pas de leurs intentions, laisses-les leurs, et vois-les plutôt comme des alliés objectifs qui t'aident à réviser ou à confirmer tes choix. Nos vies se côtoient. Au mieux, elles s'accompagnent, se comprennent, se soutiennent, mais nous sommes chacun seul à vivre notre vie. Nous sommes certes avec toi, éprouvant nos cœurs, chacun de nous fait de son mieux en conscience et par amour. Confiance ! Le mieux que nous puissions faire, c'est de ressentir, projeter, imaginer et espérer. Quoiqu'il arrive, crois-moi ce sera bien. Mes yeux sont mouillés. Je t'aime tant. -- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Musique classique_La Musique Libre & Citations et proverbes Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Vas tranquille, Homme de foi. Je suis ce Je suis Présent dans la Présence Calme dans l'abandon Apaisé de Lumière Riche d'humilité Possesseur de rien Serein de solitude Empli de vacuité Éclairé de silence Amoureux de douceur Jubilateur d'Amour Illuminé de Paix Appartenant au TOUT Confiant dans l'Abondance L'Harmonie, la Justice Et l'Ordre du Royaume --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Naruto - Sadness and Sorrow (Violin Cover) Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Soon est chaque humain naissant, riche de la Nature Enseignante et Universelle de l'Amour et de l'Unité. Soon, enfant chéri qui nait, nulle brume tamisant ta parfaite innocence, aucun voile estompant les rayons de ta joie, ni de grève endiguant le flux de ton amour. Tu émerges d'un ciel d'une lumière unie, intense d'harmonie, d'où nous sommes venus en t'ayant précédé, où nous retournerons et que tu rejoindras, si tant est qu'un instant nous l'ayons délaissé. Voûte ici bigarrée des pesantes nuées de la séparation et des limitations que nous croyons y voir, enrôlant notre amour dans les fièvres du monde. Nous te prénommerons puis notre éducation te les rendra réelles, ces stries que ton élévation sera de surmonter. Funeste destinée des humains séparés, se défiant de leur sort, protégeant leurs enfants, leur fourbissant les armes de la lutte ici bas, contre l'adversité qu'ils maintiennent entre eux depuis la nuit des temps que leurs filles et fils les rejoignent, si riches de l'objet de leur quête, qu'ils connaissent si peu. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Lully's Lost Score - Royalty Free Baroque Stock Music - Musique Baroque Libre de DroitHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Ce qui t'est donné, l'est par toi, c'est toi, c'est Tout, c'est la valse du don, une danse à quatre temps. Librement inspiré de la lecture de « La révolution du don » de Jean-Édouard GRESY et Alain CAILLÉ. Nos corps et nos esprits tiennent de la biologie et de l'énergie que nous buvons, mangeons et respirons, besoin qui n'est pas né de lui-même, mais du renouveau donné auquel il aspire, de mêmes nature et origine. L'Amour, ce flux qui coule en cycles de rus en rivières, en fleuves en mers et océans, en toutes ces contrées de soi et par le Soi de tous les Univers, cet Amour qui demande, qui donne, qui reçoit, puis redonne, suivant la valse à quatre temps, la danse de la Vie. Que tu choisisses bien ou mal ta nourriture et l'air que tu respires, la couleur, la saveur que tu colles au vécu, que tu saches ou non tranquilliser ton pas et bien te rassurer dans la valse du don, que tu passes ou trébuches sur de fausses mélodies, au rythme des attentes, de l'exigence, des créances, des dettes et de l'ingratitude, il reste que c'est de cet élan que tu es venu, et toujours d'où tu pars et jusqu'où tu iras. Traversant les épreuves, les croyances de l'expérience, t'identifiant au corps, à ton esprit, à la piste de danse et tout ce qui t'entoure, à l'air, à l'énergie, ce qui te fait tourner... jusqu'à... sortir du temps et de l'espace. Ici et maintenant, au bout de l'affinage, rien n'est plus de ce qui n'est pas et n'a jamais été. Nul n'est besoin, car tout est déjà là. En cet instant d'éternité, tu es la particule d'immensité, la lumière indicible de l'Amour qui résonne en ton mouvement singulier sur ta musique unique. Sans quoi, de toujours et à jamais, rien ne serait Vraiment Tout. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Dmitri Shostakovich - Waltz No. 2.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
C'est en tutoyant nos limites que se jouent nos épreuves. Et, quelle que soit la limite, si nous passons l'épreuve, c'est en puisant à la source permanente de l'amour infini qui coule en nous. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Ballade No 1 en sol mineur, OPUS FRÉDÉRIC CHOPIN | MUSIQUE CLASSIQUE TVHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
C'est lorsque nous n'avons plus le choix, que nous sommes libres. Il existe des milliers de voies et, pour chacune et chacun, un seul chemin. Notre soif, rendue ardente par la force de notre espérance, nous pousse à avancer confiants, sans même nous douter de ce qui est à découvrir. Une multitude d'itinéraires pour une multitude d'êtres en quête d'une seule et même chose, dont l'horizon se révèle uniquement parce qu'elle réside en nous, parce qu'il s'agit «de nous», parce qu'elle est en partage entre nous. Mais bien sûr ! Depuis toujours, cette connaissance était en moi et je ne la voyais pas. Maintenant, à l'évidence, ce que je vois est là, était là déjà, a toujours été là. Quel bonheur ! Est-ce cela le Bonheur ? Je prends conscience qu'il émane de tout et de tous à la fois. La conscience est ce qui, en moi, voit la Vie, la Vie qui danse en tout et en chacun. S'éveillant graduellement, elle voit que ce qu'elle voyait encore juste avant, au sujet de «ce qui Est», n'était pas encore vraiment ce qu'elle voit maintenant. Il y avait déjà un bonheur, où la conscience avait vu que la Vie s'illumine et pétille en elle ; voilà qui déjà déclenchait dans l'être de beaux frissons de Joie, moins peut-être pour le surcroît de Lumière que pour l'élan du cœur attisé de nouvelle ardeur par l'incandescence indicible de ce qui le nourrit. Mais la conscience d'alors était encore voilée, de lumière moindre que la lumière présente. La conscience de maintenant voit l'omniprésence de ce qui vibre, au cœur même du plus compact de ce qui semble inerte, et elle ne se reconnaît plus alors comme contenante du tel mouvement de la Vie, mais comme elle-même émanant la Vie joyeuse, paisible, lumineuse et pleine d'Amour. Si «réaliser» signifie «voir ce qui est réellement là, et intégrer en soi de laisser être ce qui est», alors la conscience réalise que même les épisodes aux apparences les plus négatives de l'expérience sont imbibés de Paix, d'Amour, de Joie et de Lumière irradiant d'une seule et même Source dans ce que nous nommons simplement «La Vie». Sur ce plan, le bonheur ne s'appelle plus pareil, l'élan s'est transformé et ce concept est resté en chemin. Paix, Amour, Joie, Lumière. Rien n'est sans eux, de sorte que la Vie, qu'ils subliment, est partout. Alors nul n'est plus besoin d'horizon, et s'il en est ainsi, à quoi bon même un chemin ? De «Réalisation», je ne goûte à présent pas mieux qu'une saveur nouvelle, intuitive. Ma conscience s'incline devant celle qui vient, par laquelle s'abolissent horizon et chemin. J'en reconnais les fragrances, devine le prochain paradigme et, même si je n'en hume pas encore tout l'Amour joyeux, paisible et lumineux du parfum qu'elle exhale, déjà je pressens et me délecte du fumet qui, pour toute chose enfouie de nostalgie, annonce son accomplissement en son prochain éveil. Il n'y a plus de chemin. Pourtant, du puzzle vu comme abouti, il y a loin encore à la connaissance, afin qu'il ne soit plus question ni de pièces, ni de puzzle, mais d'Unité dans «le Un et le Multiple». Nous ne cheminons pas, nous n'accédons plus au «bonheur». Simplement, «Maintenant» advient que La Permanence, ne Se percevant pas, joue à goûter Son propre rayonnement dans les mouvements de la Vie au-dedans, autour et entre les formes et objets d'impermanence que sont nos personnages, nos agitations mentales, émotionnelles, énergétiques et tout ce qui fluctue dans le monde des apparences. «Maintenant» efface le temps. La Réalisation trace le dernier pas du chemin menant au prochain sommet. La Paix, la Joie, la Lumière, l'Amour nous entourent et rayonnent la Vie, tout autant que la Vie nous constitue ; il en a toujours été ainsi. (...) Qui prétendrait échapper à cet air de liberté, à cette liberté-là, à cet air-là du large ? C'est bien ainsi, lorsque nous n'avons plus le choix, que nous sommes libres. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Beethoven symphony 9 op 125 molto vivace / Festival Choir And Orchestra
Je te souhaite le plus beau Maintenant qui glisse d'une année à l'autre, de jour en jour et d'instant en instant Un Maintenant habité Un Maintenant captivant Un Maintenant où se maintient la présence de ta conscience et le souffle profond créateur pour toi de Sens, de Vie, de Santé et d'Éveil Un Maintenant joyeux et inspirant où tu te plais à être et à jouer Un Maintenant qu'à tout instant tu te réjouis de retrouver, si d'aventure tu t'en éloignes. Bonne année ! -- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : © We Wish You a Merry Christmas / Odd Eagle Symphony OrchestraHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Sillon du moment présent Tourne le cycle, se fige la vive seconde consumant l'heure ultime qui interrompt l'ardeur du dernier jour d'une ère désormais résignée au destin de mémoire ; déchue par l'éternel présent dont le hâtif éclat dévore l'âge nouveau ; précaire, dès lors qu'il naît et vient y prendre place. Là, au moment présent, unique instant vivant, infime et infini, nos graduations mentales, au fil de l'existence, croquent notre regard du sens qu'inspirent en nous la marque des saisons, l'à-quoi-bon de nos traces d'épreuve et d'expérience. L'essence des apparences gravée sur nos visages, imprime nos allures négociées pied à pied aux formes du chemin. Dans l'immédiat instant, imperceptiblement, s'actualise le Tout. L'éphémère se transforme et passe, là où l'impérissable se révèle, s'expanse puis dépasse. En quête d'éternité, c'est au croisement des plans d'espace et de conscience que nous nous retrouvons dans l'infime infini, ouverts et réceptifs, observateurs, témoins, canals vigilants à moduler nos intentions, pour réserver l'infime de nos empreintes à l'infini qui est, vient et qui advient. -- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Clockwork - Philipp Klein (Epic Music _ Steampunk Music) Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Embarquement dans l'ébullition des circonvolutions Quelle boulimie mentale mon moulinet crânien, au réveil matinal, m'obnubile et me guette à trouver tous moyens d'accaparer ma tête. Écouter la radio, consulter mes messages, avaler les infos, zapper toutes les pages, spéculer sur les cas de ces jours annoncés, m'inquiéter du tracas de qui a pu penser ce que j'aurais pu dire et aurais mieux dû taire, que pourrais-je prédire de ce qu'il reste à faire. Tout est bon simplement pour gâcher désormais mon juste sentiment et perdre à tout jamais de me savoir vivant, de me vivre au présent. Dès le moteur en route, l'autoradio délivre des faits déjà connus sur les mêmes affaires, des propos qui déroutent, arguments, invectives à me surinformer, dont je n'ai rien à faire. Je vois bien la manœuvre. Voici la mise en œuvre d'un zèle personnel de conscience, par lequel, vigie périphérique aux élans hystériques, je me voudrais capable de voir à l'extérieur ce qui, à l'intérieur le rend indispensable, me poussant en terrain, franchement pas le mien, une drôle de pâture, loin de ma vraie nature, en dehors de ma flamme, rien en affinité à la tranquillité paisible de mon âme. Démontrer au contraire qu'autour de mes frontières, l'exigence empoisonne, l'aléa est tenace, l'existence foisonne de maux et de menaces. N'aurais-je d'autres choix, pour sauver ma gouverne, qu'avancer sur la voie de scénarios externes ? Loin de me confronter sainement au réel, de bonne volonté et de plein potentiel. Dès lors, ça me dépasse ! Je me vois dans la nasse de l'entière dépendance à géniale influence de stocks de pirouettes en lots de certitudes, accumulations d'aides bravant mon aptitude à assumer ma place au point que je déclasse ma souveraineté d'oser les congédier. Au propre, au figuré, j'arrête la radio. Est-ce le bon scénario ? J'ai de quoi en douter, car ça n'est pas gagné ! Des vagues imaginaires brisant les digues en mer poussent à coups de boutoir mon esprit saturé, vraiment pas attiré par tant de défouloirs. Or si dans la voiture, j'impose le silence, en rien cela n'assure de taire ma turbulence. Assez inattendu, rien n'est perdu non plus. Au lieu, comme souvent d'emprunter des dédales en dehors du présent d'où mes pensées détalent, je me trouve inspiré d'observer la filasse de la pluie retirée des balais d'essuie-glace, libérant ma vision d'un décor qui fume à l'aube en éclosion, sur des nuées de brumes. Je me demande à quoi tient cette continuelle infidèle appétence, ce qu'elle dit de moi, de mon état actuel et quel en est le sens. J'ai plus d'une heure de route. J'aimerais, à l'écoute, grandir dans le silence, retrouver l'expérience d'un temps privilégié, me laissant submerger bien positivement d'un bel enseignement au-delà des clichés et autres arguties que ces banalités que je me suis farci. Je languis en effet du calme satisfait d'inspiration profonde d'authentique nature, dont l'évidence abonde de sage nourriture. Réussir l'entreprise de dribbler le mental créerait le coup frontal de réduire son emprise, même si j'ai bien conscience qu'après ma vigilance, j'honnirai sa tactique de vol automatique. Assez de l'équivoque par laquelle je convoque le calme par la pensée, proposant au mental ce défi impossible, l'effort monumental de se prendre pour cible. Tirons en la leçon, trouvons les conditions pour arriver au mieux en visitant les lieux où le moi est absent ou très peu agissant. Je me trouve au volant, dévouant mon attention à la toute préhension de ce moment présent. Le jour se lève. Il pleut. La campagne en hiver habite sa misère parée de voiles d'ombre, qui prend les airs frileux d'un horizon bien sombre dont la ligne s'étale sous un ciel de métal. J'entends de la croisière tous ses bruits de matière : mélodie du moteur, flux des arrivées d'air... (...) --- Texte déposé ©Renaud Soubise / 2022 Musique : ©Moussorgsky/ Une nuit sur le mont Chauve, 1867_Epic Classical Music ; TITAN - Scott Buckley_Libre de Droit
Ce plan particulier qui surgit à l'improviste, lorsque je suis touché positivement ou au contraire. J'y suis particulièrement vivant et pleinement conscient face au Réel. J'aurais envie d'ajouter "seul", mais ce n'est pas ce que je ressens en réalité. C'est quand je me réveille que j'apprends que je dors, et en disparaissant, mon sommeil révélé révèle le Réel. Le flot des turbulences a fait un pas de côté, s'est estompé, s'est tu, tourné à l'arrière-plan. Je m'ignorais distinct du fleuve retiré dont j'apprends l'existence en vivant son absence. Soustrait des contingences, plongé dans le silence de mon fil de conscience, les pieds dans un limon imprégné d'expérience, je me sens engagé à donner au Réel, là où il m'interpelle, des réponses fidèles à mon plein potentiel. Zone de Contact. Espace singulier de rencontre authentique, libre de lieu et de moment, de réflexe et conditionnement, loin du savoir et du vouloir, sans stratégie ni intention ; liberté embrassant le rien avec le tout ; vêtement à l'étoffe épurée en nudité qui s'émancipe au rang d'une présence enveloppée sans emprise dans la volute d'une empreinte ; un berceau d'innocence, fille tranquille de connaissance et d'abandon, dont le regard se pose comme un baiser sur le front du Réel, plein de l'avenante légèreté à la Vérité qui déjà survient, prête à suivre ce qui advient. Je ne suis pas plus dans la peur qu'en attachements et aversions, chacun et tous pourtant bien là, que j'observe face à moi. Ma vigilance n'est pas non plus de mise, dont le fil pertinent m'a conduit sur ce plan d'identité. En cet état, il ne tient plus à moi que de m'ouvrir à recevoir et à goûter pour sentir, connaître, servir de miroir, à refléter sans réfléchir et souverainement choisir. Zone de Contact. Place indicible, mon sol, mon socle, ma terre, mon assise, mon havre aux embruns de nostalgie, ma maison bien aimée revenue par surprise, que je n'atteins vraiment pour t'avoir requise. Tu me combles, m'édifies, me porte et me soutiens ; m'offres de me tenir ici où je me tiens, loin de mon propre éloignement ; m'assures de me vivre présent comme justement rien d'autre, ni personne, bien là où tu demeures et n'as jamais manqué. « Où et quoi » à la fois, autant qu'« avoir et être ». Je ne crains de me perdre dans cette nature innée, primitive, béante, séante et primordiale qui s'établit en moi, qui m'établit, ma source qui demeure, elle, qu'au soir de tous mes soirs, veillées où je termine d'apprendre et d'intégrer, en sa grandeur et son éternité prévalant à mon premier tricot, contient déjà et à jamais ce qui est à connaître. Las, la réalité n'a rien de cette mise en mots. Les mots ne sont que des nuées qui tournent autour et forment l'empreinte des choses. Or, il n'y a ni forme, ni mots pour parler de ce dont je parle : l'expérience seulement, muée de connaissance en plan de conscience à me sentir issu au juste de rien d'autre ni d'ailleurs, même aux retours de maints rêves et détours, pour être à son contact. Zone de contact. Déconvenue ? Contrariété ? Révise ton attente, ajuste ta vision. Avant cela, accepte, accepte-toi, apprends. Tu trouves en toi le réconfort que tu espères. L'autre n'est pas là où tu l'attends ? Es-tu au plein de ta toute part ? Est-ce le temps, le lieu de la rencontre ? Son chemin lui appartient. Tu marches sur le tien. Étrangeté ? Différence ? La vie frotte, aiguise puis apaise. Nous sommes tous sous le même ciel. Chacun se tisse au fil de l'existence, cherche le juste mieux. Ton habit n'est pas l'habit de l'autre. Offre-toi ici ta meilleure maille. La beauté surgit sans crier gare ? Du soutien, du secours ? Belle coïncidence d'une lumière, un sourire ? Tu n'es pas seul à tout porter. Ce que tu vois te touche. Vois que tu ne vois pas tout. Ouvre-toi au possible. Plus rien n'a de sens ? (...) --- Texte déposé : ©Renaud Soubise Musique : ©Concerto Pour Clarinette et Orchestreen La Majeur, K. 622, II. Adagio - Philippe Entremont
Mais où est le problème ? Je m'installe dans le train, à la fenêtre d'un carré dont les sièges sont encore vides, et commence à tourner nonchalamment les pages d'un magazine, quand un jeune homme arrive à son tour et s'arrête au carré en vis-à-vis, également inoccupé. Son allure peu courante retient mon attention et je l'observe oisivement. Il est impeccablement coiffé, mi-long, châtain clair, vêtu d'un pantalon de toile au ton crème, d'une veste en daim léger et d'une chemise ivoire au col ouvert sur un foulard en soie, blanc à pois gris, entourant son cou. Il prend le temps de sortir un livre d'une sacoche en cuir mou, qu'il manipule comme une dame son sac à main, puis d'ôter sa veste pour en extraire un téléphone et des câbles, avant de la plier, la poser avec soin sur l'espace en hauteur, et de prendre place à la fenêtre. Il a gardé à lui sa sacoche, posée sur la tablette. Lorsqu'il branche ses écouteurs, se les fixe aux oreilles, réajuste sa coiffure et élargit l'étreinte du foulard sur sa gorge, son doigté et sa gestuelle, si banalement féminins, s'il s'agissait d'une femme, me frappent au point que je ne peux m'empêcher de douter. Il prend son livre en main, le repose distraitement sur sa cuisse en se tournant sur sa droite où, à travers la fenêtre, son regard semble se perdre au-delà du quai, aux confins de la gare. Je me raisonne, pour finalement conclure qu'à sa morphologie mâle et au duvet clairsemé de ses joues, il s'agit à l'évidence d'un garçon, auquel je donne environ vingt-cinq ans. Le départ nous est annoncé dans quelques minutes. Je retourne passivement à mon journal, jusqu'à la venue, qui me fait lever la tête, d'une jeune fille noire, très jolie, aux fines et longues tresses. Elle s'asseoit côté couloir, face au jeune homme qui interrompt sa lecture pour échanger avec elle de gentils sourires, avant d'y replonger. Une fois installée, elle se concentre sur son écran, tandis que je repars dans mon album d'images. Peu de temps après que le train a doucement quitté la gare et qu'il progresse vers sa vitesse de croisière, le coquet, en quittant sa place, s'adresse à la jeune femme dans une intonation si efféminée, caricaturale, que je m'en amuse intérieurement, tout en comprenant qu'il ne joue pas, mais s'exprime sans complexe de tout son naturel : « S'il vous plaît, je peux vous demander de surveiller mes affaires ? », ajoutant : « Je vous remercie, je n'en aurai pas pour longtemps », recevant l'acquiescement de la belle. Et le voilà parti, je suppose aux toilettes. Arrive alors, presque immédiatement, le troisième protagoniste, un grand rasta black aux lunettes noires, sorte de Jimmy Hendrix culturiste, bâti comme une armoire à glace, dont les muscles débordent d'un tee-shirt trop tendu, un gros casque à musique chevauchant et déformant sa tignasse. J'essaie d'attirer son attention par un geste de la main, en même temps que la fille lui dit trop timidement : « Hé, il y a quelqu'un à cette place », mais il ne voit ni n'entend rien et s'assied directement sur le siège à la fenêtre que vient de quitter le garçon. La voyageuse en reste là, retournant à son écran. De mon côté, j'essaie paresseusement de capter l'attention du nouveau venu pour lui dire, mais il est dans son monde et sa musique, derrière ses lunettes, et je crois même qu'à présent il s'assoupit. Autant inquiet qu'excité de ce petit épiçage existentiel, je spécule, je dois bien le reconnaître, et deviens même curieux, voire impatient, de savoir ce qui se passera au retour du jeune homme. Va-t-il revendiquer sa place ? Et comment ? S'il s'exprime de la sorte, sera-t-il respecté ? Reprochera-t-il à la jeune fille d'avoir mal su gérer la situation ? Je vais bientôt le savoir, car j'aperçois de loin le garçon revenir vers nous (...) --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musiques : ©Scott Buckley - Underlow ; PLUME Revelation Musique Enigme / découverte /libres de droits
La nature en apnée Les dernières feuilles rousses qui l'ignoraient encore Apprennent que la saison fatalement les emporte. Quand la vie s'engourdit dans la terre endurcie, Les cimes se brûlent haut à la brume de gel. La nature en apnée, Vide de la semence de ses habits neufs, Tourne et se ferme en rond sur son écrin doré. Là, le Seigneur enjoué prend son inspiration Et s'apprête à souffler sur les anges et les hommes. Dans la paix du matin, s'éveille l'homme nouveau. De souvenirs emprunts et de rêves si beaux, La torpeur de la nuit protège le silence Qui secrète la vie, enfante la présence. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : Extrait des 4 Saisons de Vivaldi : ©Vivaldi Automne fall full Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Vouloir ce que nous avons Chercher, c'est vouloir trouver or, trouver est réaliser que nous avons. Nous avons ce que nous sommes et non pas l'inverse. Quoique nous croyons chercher, nous cherchons à être. Tout être est en quête de sa tranquillité d'être. Être tranquille, c'est connaître, se connaître soi-même, nous reconnaître dans nos frontières qui ne sont pas nos limites, mais notre fin du connu, là où à présent se situe notre commencement. Être, c'est re-con-naître, naître à nouveau, naître encore avec le nouveau de soi que nous découvrons au-delà de nos propres contours. Être tranquille, c'est vouloir ce que nous avons. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Gouttes / Hicham Chahidi Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'intime qui chemine, le chemin cheminé. Rencontre avec soi-même et les autres, sur le chemin de Saint Jacques. À Charlotte qui me botte et Julie que j'allie, à Léa « jacta est » et belle sans conteste, que j'ai placées en muses de ma cornemuse, vous m'inspirez ces signes que je vous livre en lignes. C'est à vous trois, mes chères, et aussi à mon frère que j'écris ce poème, parce que je vous aime. Et je vous sais sensibles à trouver comme audible : « C'est bien, mais pas si bien », « C'est mal et pas si mal ». Car au fond, s'il devait s'écrire une morale, du profond, je ne vais pas la dire du mental. Dans mon cœur vibre libre une vive membrane qui parle du sensible que ne connaît mon crâne. De cela, dans les faits, retenons l'ouverture que c'est de l'impensé que me vient l'écriture. Sachons avoir envie d'en recevoir l'augure pour offrir à nos vies de faire bonne figure. Le voici ce poème. Il vient de ma bohème. Je le dis par le « je », mais je pense tant à vous qu'en le mettant en jeu, je l'imagine en « nous ». Partageons, s'il vous plaît, dites ce qu'il vous amène à sentir, sans délai, du dedans de vous-mêmes. « J'ai quitté le courant d'un ruisseau turbulent, tout remis en balance pour gagner du silence, pénétré dans le temps, immobile au-dedans pour écouter comment parlait mon cœur d'enfant. Oui, j'avais tant besoin, pour aller vers demain de secouer l'univers à pousser mes frontières, d'écouler mes rivières pour dévoiler ma terre, me frotter à mes frères en toisant le Mystère. Avec mon compagnon, de Conques nous marchions, en poursuivant gaiement nos ombres de géants. Via Rocamadour aux coquets alentours, quelques beaux jours encore pour finir à Cahors. J'ai fait des kilomètres sur des sentiers champêtres, gravi des raidillons, descendu des vallons, visité des chapelles, arboré des sanctuaires, en choisissant les aires où prier de plus belle, et peu à peu me mettre à voir que tout mon être, s'accordait, place nette, à vivre et à renaître. Julie nous a touchés de son cas de chaussures qui n'a rien entaché de sa belle posture. Du corps et de l'esprit, peu à peu j'ai compris l'alliance et l'alchimie qui les rendaient amis. J'ai éteint la radio, celle qui portait si haut toutes ces météos loin de mes idéaux. Car l'ego que j'abrite, qui de rancœur milite à coups de dynamite contre tout, sans limite, ce tas d'idées, en fait, qui n'est pas à la fête, je voudrais qu'il arrête de m'abrutir la tête. Un matin, le chemin lui a repris la main, car ce pauvre malin était bien incertain. Au moment de choisir entre aller ou faillir, il a bien dû admettre qu'il n'était pas le maître. Sur un petit muret, en pansant mes orteils d'une douleur sans pareil, j'ai parlé à mon corps lui ai confié le sort, lâchant toute exigence, lui faisant allégeance, car c'est lui qui savait. En le remerciant, je me disais confiant, que de sa progression je prenais la leçon, et c'est reconnaissant de son dépassement, qu'enfin à lui vraiment j'entrais en relation. Après cet entremet, où j'étais estropié, je tais à tout jamais « Être bête comme ses pieds ». Connaissez-vous comment les galets les plus doux ont le cœur assez pur ? C'est parce qu'ils ont vraiment, pu résister à tout, de leurs noyaux si durs. Les doux n'étaient pas mous. Les autres se sont dissous. L'Amour qui mène la danse se retient en silence car, s'il est oublié, il se sait en dernier demeurer le premier. Il reconnaît aussi que sa suprématie n'a de sens que si-il est, de cœur, choisi. Le jour de mon supplice, je n'ai pas oublié, Charlotte m'a doublé. Je l'ai interpellée pour une polaire trouvée qu'elle a su décliner. Elle offrait des saucisses, le soir à la veillée. Du bazar du village nous avons transporté Léa en arrivage, au camp de la nuitée. Le lendemain, en somme, toute une chaîne humaine cherchait le téléphone de Léa en déveine. (...) --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Paul Baraka - Le Chemin de Compostelle (Way of Saint James)
À toi, à ta Vie sensée et riche de tes cinq sens, pour savourer ton courant du fleuve de cristal. Que tes yeux ne soient ni troublés ni éblouis, afin que ta vision discerne la beauté essentielle brillant à l'ombre des apparences. Que ton ouïe ne se noie pas dans le vacarme, pour que tu connaisses la douce et paisible vérité de l'entendement se jouant aux tréfonds de toi-même. Que ton corps, en dévoué compagnon, demeure ton meilleur garde à l'interface de l'existence. Libre, véloce et alerte, qu'il te donne à sentir la grandeur du possible vers tes plus beaux horizons. Que les fragrances de rose et d'épice des nuées que tu respires s'imprègnent et fument en toi les volutes de ton parfum le plus exquis. Que tes papilles restent à l'affût et ta fringale inassouvie de t'ouvrir et de grandir aux différences des saveurs de la Vie. Que tu saches alors, à tout moment, pouvoir vivre et savourer le courant du fleuve de cristal qui coule en toi. Il chante sa joyeuse mélodie dans les reliefs et te laisse miroiter le calme majestueux où se confondent sa source et son estuaire, l'aube et le crépuscule. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : © États d'Âme - Frame of Mind_Baron EraserHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
La planète d'une tout autre espèce humaine (issue d'un rêve). En raison d'une avarie au cours de notre périple, nous avons dû faire escale sur la planète Cylox de la constellation de Barzymène. Notre séjour y a finalement duré l'équivalent approximatif de douze années terriennes. L'atmosphère de Cylox est proche de celle de la Terre. Heureusement, nous y avons trouvé de quoi reconditionner l'air à l'aide de nos synthétiseurs en un équivalent acceptable pour nous, et il nous restait un stock suffisant de masques dont nous n'aurions pas pu nous passer pour respirer au cours des premiers temps. Cylox mesure un peu plus de trois fois la taille de la Terre et elle est peuplée, à très grande densité, de la population cyloxienne, un peuple paisible et accueillant, d'une espèce humaine évoluée, dominant des règnes animal et végétal extrêmement diversifiés. Le sol de cette planète est constitué d'un terreau particulier, fait d'une matière minérale et organique proche de l'humus terrien. Il s'agglomère naturellement en forme de poignées de mains humaines cyloxiennes. Leurs mains ressemblent aux nôtres, aux différences qu'elles comportent six doigts, avec deux pouces et deux index de part et d'autre de deux majeurs et que leurs phalanges sont plus de deux fois plus longues en moyenne. En définitive, leurs deux mains sont visiblement semblables, même si, comme pour nous, les cyloxiens se trouvent plus habiles avec la droite ou la gauche, mais de façon bien mieux répartie dans la population. On pourrait croire qu'une armée d'artistes fous a modelé ces agglomérats de terre cyloxienne en forme de poignées de mains moulées, se finissant par un arrondi à la limite de la paume, sans le moindre début de poignet, mais c'est inconcevable puisque, à l'échelle du globe, cela représente des milliards de milliards de paires de mains serrées deux à deux l'une dans l'autre. Nous ne savons pas expliquer cette structure naturelle de l'environnement sur le plan biophysique. Si l'on creuse le sol ou si l'on remue la terre, les poignées de mains se reconstituent spontanément. Leur taille standard est celle d'un adulte cyloxien moyen, comparable à celle d'un terrien, mais les modelages se redimensionnent par eux-mêmes selon les conditions. Par exemple, si l'on met cette terre en pot, les poignées de mains s'y reforment proportionnellement, à l'échelle parfois de quelques millimètres. La planète Cylox est couverte à soixante-dix pour cent d'immenses océans et de mers enclavées dans deux grands continents. Le sable des plages, des fonds marins et des déserts, quelle que soit sa texture et sa composition, est également aggloméré en poignées de mains, parfois jusqu'à une fois et demie plus grandes que celles formées dans les contrées, ou à l'inverse beaucoup plus petites, selon les latitudes. Il en est de même pour les roches des chaînes montagneuses. Sur le plan sociologique, il y a semble-t-il un signe apparent : ces poignées de mains humaines symbolisent l'amitié, l'amour, la fraternité, en tout cas la relation entre les Hommes. Voilà qui est peut-être en lien avec la mentalité singulière des cyloxiens, qui sont de puissants pacifistes dont la principale activité est de couvrir les besoins d'autrui. Ils vivent majoritairement en couple et chaque individu est doté à la fois des attributs sexuels féminins et masculins, de sorte que dans une même famille les enfants ne sont pas forcément portés avant leurs naissances par le même de leurs (père et mère), et qu'un très grand nombre d'entre eux sont d'âges proches, sans être des jumeaux, parce qu'issus de la gestation réciproque de leurs parents. J'imagine qu'il y a là un facteur favorable à cette forte propension qu'a ce peuple à fraterniser. (...) --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : © Ambient space music, Univers. Musique libre ; Vlad Glad, Musique Émotionnelle et Incroyable, libre de droits.
Existences et solitudes en relation, perpétuant notre humanité balbutiante. Il n'y a pas de fin aux croisements des temps de tant de vies qui se jouent, se tissent, se portent, se frottent et se forment les unes aux autres, les unes avec, et contre ou sans les autres, s'enrôlent, s'enveloppent, s'enrobent, se lovent, convolent, s'isolent et se dérobent, puis se consolent et s'honorent avant de s'envoler. Sur la piste de danse, notre amour affamé s'ouvre à tout ce qui s'ouvre pour graver dans nos cœurs nos sillons d'existence, comme soif d'océan creuse le lit des ruisseaux. Chaque cycle arrive au bout, là où change le goût. Juste saveur nouvelle d'une ère qui se révèle un âge que l'on choisit de célébrer aussi. Pour qui vide est le vide ? Nos silences, les mêmes en apparence, se tiennent en différence, de présence en résonnance. L'immobilité même se fait dans la nuance. Notre rapport au temps façonne notre expérience, le rythme et la cadence au travers de nos sens. Nos sphères bien distinctes se dupent à s'emmêler, mais en se côtoyant, alors, elles se discernent. Que disent en nous et que disent-ils de nous ces mots d'amour qui naissent de ce qui se dessine, en soi, comme étant vraiment l'autre ? Sont-ce nos vibrations que nous aimons ? Et de nos illusions dont nous souffrons ? L' Amour, le grand, il est ce fou, n'ayant rien décidé pour pouvoir embrasser toute la part du mystère dont il n'a pas vibré. --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : © Musique Libre / Symphonie - Nikos Spiliotis - Love WaltzHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Questions ouvertes sur l'esprit et la matière de "Qui nous sommes". Savons-nous cela ? Le saurons-nous un jour ? Je caresse mentalement, doucement, du bout des doigts, le bois nervuré du plateau de la table, simule et anticipe la palpation de matière, en conçoit et en pressent l'impact. Comment se fait-il, se peut-il, que ma pensée s'incarne ? Existe-t-il ce geste en gestation apparu nullement ailleurs qu'en ma psyché silencieuse et immobile ? Des prémices consistantes ont certes déjà émergé. Que sont ces sensations d'acte non accompli ? Où s'impriment-elles et qu'est-ce que leur mise en acte ? Que je sache, la pensée n'est pas matérielle. Nul espace. Nulle particule. Si je peux faire sortir du néant un tel non-rien non-advenu, qui s'y trouverait réenfoui si j'en restais là, qu'en est-il et où est-il en attendant ? Certes, tout un chacun désigne par le même terme la couleur du ciel, mais qui me dit que le bleu si particulier de mon azur existe en un autre esprit que le mien ? Ma perception de parfum, de goût, d'image, autant que du son ou du toucher, ne me contacte pas dans sa forme apparente. Elle est d'abord signal, fluide nomade véhiculé le long de mes circuits nerveux, puis s'élabore, passivement reconstituée loin de son origine, au bout du démêlage insu d'une alchimie cérébrale, en un message à mon esprit qui, d'intelligence et de libre-arbitre agit à sa guise, au point que, s'il en est ainsi, je me demande s'il a besoin d'être incarné. J'ignore d'ailleurs s'il siège et s'il a jamais investi la réalité du corps auquel je me sais viscéralement relié, mais ce codage instantané d'illusion me semble bien compatible avec l'hypothèse du mystère s'opérant à distance. Puis, que se passe-t-il vraiment au moment où j'actualise le geste ? Certes, nous connaissons la suite physique et chimique, de biologie singulière, neuronale puis musculaire. Mais avant ? Comment l'intention se mue-t-elle en décision, puis la décision est-elle convertie dans l'élan primordial qui précède le mouvement ? Où s'opère le passage de l'immatériel à la matière, de l'invisible au tangible ? Savons-nous cela ? Le saurons-nous un jour ? En quoi consiste alors l'intermittence de mes rêves ? Aux temps d'incarnation ou au contraire, aux moments où je m'en libère ? --- Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : © Audio Libre_Paul Fowler - Sink or SwimHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Sur le chemin de Saint-Jacques Sois béni, toi le peintre offrant au pèlerin, les clés du labyrinthe de son sacré chemin. Comme la bouée en mer prévenant des barrières, elle le sécurise ta précieuse balise. Son rouge universel forme une ligne qui tranche la piste dont le ciel luit d'une lumière blanche. Le charme du détour au vent de liberté ne tient que d'un retour dans la sérénité. Tutoyant ses limites, le pèlerin évite ici de s'égarer pour mieux se retrouver. Il endure tellement ses pieds, son poids, son sac, le ravitaillement, son souffle et le bivouac. À vivre l'aventure uni à la nature, en rencontrant ses pairs, se contactant lui-même, ressentant ce qu'il aime, ce à quoi il aspire, ce que son cœur retire, il trace les frontières et révise le sens de toute son existence. Être là pour re-con-naître, littéralement renaître dans ce "SOI" indicible, son "jusqu'où possible", potentiel par lequel, aux confins du Réel, il quittera l'utopie, lâchera les rêves d'autrui pour enfin s'épouser et se réenfanter. Chargé de mise au monde, désirant plus que tout, le pèlerin abonde en misant son va-tout. Cheminement pour lui qu'une telle dépense, dont il croit pour acquis une seule fois la substance. Ainsi, risquer le leurre en dehors de sa route est ce qui lui fait peur et le pire qu'il redoute, à moins qu'il ne s'habite à voir que ses limites, sont des cloisons instables abritant des ressources plus qu'inimaginables. Mille merci pour lui et chapeau compagnon ! Auteur à ta façon, à faire des équations tantôt de pénurie, tantôt de redondance, avec des croix, des stries, des flèches et des silences. Tu sais jouer de nuances d'absence, de négation et de répétition, allant jusqu'à oser une communication dans le sens opposé. Le hasardeux marcheur a bien droit à l'erreur. Parti en discussion ou dans une connexion, il laisse de côté une bifurcation pourtant bien indiquée. Les marques, c'est certain, inscrites de ta main, s'adressent aux pèlerins restés sur le chemin. Les autres sont en errance à l'exacte distance entre vaine ignorance et juste cohérence. Veille à tes pas, marcheur ! Si ta voie n'a plus l'heur d'arborer de couleur, tu dois choisir sur l'heure dans ton for intérieur quelle marque est la meilleure : celle-ci, déjà derrière, ou celle que tu espères tant que tu persévères ? Heureux celui qui marche en rayonnant sa foi dans ses pas, sur la voie. Il parcourt avec grâce son chemin balisé et personnalisé sur lequel il est digne, en écoutant les signes, de bien se retrouver quand il s'est éloigné. --- Texte déposé : ©Renaud Soubise Musique : © Guy Marchand - Destinée - Niveau Avancé - Piano (Partition Elie Drai) ; musique pour vlog ou chanté libre de droit piano compo (Manumusique)Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
C'est lorsque tu n'as pas le choix que tu es libre. Au fond de toi, ta Souveraineté contre laquelle, parfois ou en permanence, par ignorance, par insouciance, que sais-je encore, tu mises, en quête de vaines promesses. Or, à jamais : Pile tu l'as et face tu l'es. Tu ne choisis pas, ou peu, les circonstances. Vois que souverainement tu es libre de que tu en fais. Aucune autorité externe à toi ne peut te dicter ton regard intérieur, celui que tu poses sur ce qui advient. Nul ne le peut, car là est tout ton pouvoir, ton seul pouvoir. Vois que si tu crois qu'autrui voit pour toi, c'est souverainement que tu lui prêtes tes clés, mais qu'il ne saurait partir avec... Que tu le veuilles ou non, c'est toi le maître et tu es seul. Mais quel est-il ce tout pour toi, ce tout toi qu'aucune force déterminée, même pas la tienne, ne saurait te ravir ? Ta conscience est à la fois son siège et son média, la voix qui te parle de toi pour toi, ce que tu tiens de connu, autant que ce que tu ne vois pas encore, ni même déjà devines. Ne la confonds pas avec ces bruits obscurs que tu te racontes ou te sont racontés, n'ayant d'autre but que de recouvrir cette juste voix, de te détourner de toi-même. L'Être en toi, l'Être toi profond, qui est et connaît, même à ton insu ; le fond de toi de toute forme qui te guide à toi et pose son regard, inaliénable même par toi, pour autrui autant que toi, ce Pouvoir Nature Témoin et Guide que tu es n'est pas une option. Le quérir, ce toi, réellement toi, en toi que pile tu as, que face tu es, c'est t'éveiller à lui, le découvrir, ce qui ne signifie pas le choisir, car tu n'as pas ce choix, nul ne l'a pour lui-même ; c'est en réalité fixer nulle forme à l'avant-plan, traverser les brumes et les nuées, te dépouiller des enveloppes, délaisser les volutes pour la voûte, être assez nu pour ta Joie Pure et ne rien choisir d'autre que ce mystère qui te fonde, ce Tout qui te révèle de tout espace et de tout temps, à célébrer de tout ton être. C'est précisément qui tu es, ta nature profonde, que tu n'as pas d'autre choix que de choisir. C'est dans l'authenticité du choix de ce non-choix, dès lors que consciemment tu y consens, en y mettant toute ta force, toute ton âme et tout ton Amour, c'est là alors, et là seulement, que tu es libre. Pile tu l'as et face tu l'es ! Alors, en toi et par toi, s'initie ton initiation à te laisser être qui tu es. --- Texte déposé : ©Renaud Soubise Musique : ©Chostakovitch - 5 Pièces pour deux violons et piano, interprété par Hector Burgan et Geneviève Laurenceau (violon), Rodolphe Menguy (piano) Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Ça ne tient à pas grand-chose des fois, l'humanité. Je tire ma valise à roulettes dans le sous-sol d'une grande gare parisienne. C'est la transhumance estivale. J'avance doucement en direction du métro, dans un couloir bondé de familles aux bagages volumineux. Soudain, choqué et surpris, un géant que je n'ai pas entendu venir m'a doublé en courant, le grand sac de sport sur son épaule me heurtant brutalement. J'ai eu peur, mais ça va. Ni excuse, ni déviation, il fonce en forçant et bousculant tout sans retenue sur son passage. Pas un mot ne sort de sa bouche, mais tout son corps exprime la colère. En accédant à l'escalier mécanique surplombant le quai, je l'observe, bloqué au beau milieu des marches, derrière le mur de valises d'un petit groupe d'américains. Impossible de passer. Il hurle, et sa rage s'amplifie à la lenteur de la descente, tandis que la rame qu'il ne peut plus que manquer arrive à quai. Les secondes passent, il éructe, le métro sonne, ferme ses portes et repart à peu près au moment où il parvient à se dégager. Encore un court instant et j'arrive derrière. Je dois dépasser l'énergumène devenu la violence incarnée, pestant en déambulant sur toute la largeur du quai, les mâchoires serrées entre deux jurons et ses grands poings fermés boxant l'air confiné de la station. Jeune, immense, il dégage beaucoup de force, une boule d'énergie incontrôlée qui en impose. Peu téméraire, je le contourne avec précaution et vais m'asseoir un peu plus loin, sur une brochette de sièges fraîchement vidée. Le tableau annonce cinq minutes avant la prochaine rame. Le bonhomme a terminé sa danse et voilà qu'il se dirige vers moi. Il y a des sièges de libres à droite, mais non, c'est celui que j'ai laissé juste à ma gauche qu'il choisit. Quatre minutes à tenir. Je me promets de ne faire quoi que ce soit qui attire son attention, rien qu'il risquerait de prendre pour une provocation, car certes, il s'est assis, mais l'irruption volcanique est loin d'être tarie. Il sue et ne fait que jurer. « Cool ! Tout va bien se passer. » Je me concentre sur mon souffle, comme je le fais souvent pour que la contagion se fasse dans le bon sens, entre paix intérieure et chaos externe. J'y crois. 3 minutes. Le gars entreprend d'évacuer son énergie en imprimant un puissant rythme nerveux à son genou gauche. De la barrette des sièges, tous suivent le même mouvement solidaire et me voilà secoué, vibré de multiples soubresauts. « Passivité, patience. Admettons, acceptons. Il n'y en a pas pour longtemps ». J'ai vraiment pensé que j'allais y arriver, jusqu'à m'apercevoir avec stupéfaction du dédoublement complet de ma tête, espérant la sagesse, et de mon corps qui m'atterre de le voir jouer seul sa partition. Depuis mon trampoline, je suis incapable de réfréner l'inclination tranquille de mes épaules et de mon visage pour me tourner vers lui sans complexe. Et, bingo ! Il ne se passe pas une seconde pour que ses yeux furieux se plantent dans les miens et qu'il vomisse sur moi son énergie enrouée, dans ce que j'interprète qu'il me dit en substance : « Quoi ? Qu'est-ce t'as toi ? Qu'est-ce tu veux ? ». Je me sens empêtré pour chercher ce que je pourrais bien lui répondre, sans me douter que mon libre arbitre va de nouveau m'échapper, et c'est encore avec stupeur que je m'entends dire d'une voix absolument calme et maîtrisée : « Rien d'assez important pour qu'on se dispute ! ». Wow, je n'aurais pas imaginé mieux ! Il me regarde, peut-être aussi hébété que je le suis moi-même, en tout cas éteint. Il a besoin de deux ou trois secondes pour se refaire. (...) --- Texte déposé : ©Renaud Soubise Musique : ©Ma Musique Libre - No Copyright| Cinematic Epic Background Music | Free Background Music | Royalty Free | Audio Instore, Licence de paternité Creative Commons // Musique Action Epique - Action Strike, Rafael Krux // Sound-fishing - bruitages metro-1sation-loop ; MrKey_Cornflakes-Memories_LMK ; Le-vagabond-et-le-marginal_LMK
Croyons-nous que ce que nous captons est à la magnitude de ce qui nous traverse ? Si tu viens, juste un temps, faire taire en toi la turbulence, ce brouhaha tumultueux meublant ton existence du moment, pour prêter attention, une attention vivante et vigilante à ne rien désirer, à ne rien diriger, ne plus rien avaler, ni même digérer... à cesser toute emprise et toute volonté sur la vie qui coule en toi, s'ébroue et te façonne, nulle influence, nulle pression, nulle répression sur quoi que ce soit, nulle autre action ou intention que d'être et goûter ce qui est. Le temps qu'il te faut, observe jusqu'à réaliser peut-être que ce qui est à présent, en toi et pour toi, le fut et l'est en quelque sorte sans toi, à ton insu et que désormais, ce qu'il en sera t'appartient. Arrivé là, approche-toi au plus près de cet amour qui vibre dans ton cœur, dans ta poitrine, où que ce soit de tout ton être. Peux-tu prendre la mesure de cette intensité, et de cette étendue dont les frontières dépassent et dilatent toutes tes dimensions ? Peux-tu sentir et reconnaître ta nature, l'identité profonde de ton âme ? Tu es la scène, le cadre, l'unique espace, l'instance où se joue ce que tu sens, le réceptacle de ce qui passe en toi, le canal et le lieu de ce passage, ce maillon essentiel et singulier qui reçoit et qui porte le flux de la vie. En ayant bien conscience de la densité de tes filtres, du poids de ton inertie, de ton pouvoir d'occultation, d'enfouissement et d'oubli, imagine alors, ressentant le signal d'Amour tel que tu le perçois, l'Infinie Magnitude de Ce qui te traverse. --- Texte déposé : ©Renaud Soubise Musique : ©Baron Eraser - Apophis 2029Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Si je mérite, c'est bien de m'hériter sans m'irriter Je marche dans la forêt, concentrant mon esprit vers l'énergie du pardon, celle qui donne la force de déterrer ce qui est d'autant plus et bien enfoui que regrettable. C'est ma conscience du moment présent qui regarde ce que j'ai pu sentir, dire, faire pour incarner mon être dans un autre temps, un autre contexte et une conscience autre. Le passé douloureux est comme un compost qui peut fertiliser ma vie d'aujourd'hui, mais il me faut pour cela bêcher, biner et labourer, trouver les mauvaises herbes, les sortir et les voir sorties ; goûter peut-être qu'elles avaient chacune d'autres herbes pour origine, que j'ai laissées prendre place, sans sentir ou comprendre de leurs effets et de leurs influences ; accepter, non pas le quoi, mais le soi : m'accepter moi-même ayant été sujet de sentiments, d'actes ou de paroles regrettables, qui traduisaient sans doute mon mieux, quel qu'il fut, aux frontières de ce que je concevais alors être mon potentiel. Ce jardinage en mon âme et mon esprit m'ouvre à présent et sans regret, à la capacité consciente et souveraine d'avoir dépassé ce stade, de trouver et de savourer qu'il y a déjà eu guérison pour pouvoir emprunter et poursuivre la voie de ce qui peut encore être réparé. Il est toujours possible de s'adresser à la vie, de lui demander pardon et de trouver le moyen sincère et singulier de lui rendre d'autant plus qu'il est tard. À l'aube de ce défrichage, je n'étais pas si net, mais pas moins moi-même que maintenant. Je reconnais simplement et humblement mon chemin. L'énergie du pardon est aussi celle me permettant de voir que ce qui me guérit s'offre aussi et tout autant à l'autre. Si je mérite, c'est bien de m'hériter sans m'irriter. --- Texte déposé : ©Renaud Soubise Musique : ©Beethoven – Moonlight Sonata (Extended)Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Amour, Inversement des rôles, Juste réciprocité sur nos Chemins de Vie, sans forcément rendre autant que reçu > Tout est bien ! Texte déposé : ©Renaud Soubise Musique 1 : ©Le Duo CelloPiano (Chocolat Musical) - Violoncelle : Marion Colas Piano : Ludivine Lecureur / Si maman si (France Gall) https://youtube.com/playlist?list=PLSHFrm5PN7z_Xa72dACmFPfvG7duwMquO Musique 2 : Thoughtful Cinematic - Piano (libre de droit) --- J'arrive dans la banlieue sud de Lyon, ce vendredi de septembre, à minuit passé, par le dernier métro qui suit le dernier train, avec toujours cette petite inquiétude : se souvient-elle de ma venue pour m'ouvrir l'immeuble ? Elle m'attend, là, enjouée de mon arrivée, m'embrasse et m'offre à boire avant d'aller dormir. Samedi matin je l'observe discrètement somnoler dans son fauteuil devant la télé. Elle est surprise de ma présence, lorsqu'elle m'entend bouger dans la cuisine. Du coup, elle est en quête de ce que sera cette journée qui ne commence pas comme les autres. Ma sœur et mon beau-frère remontent du sud de la France. Ils seront là en fin de matinée. C'est moi qui m'occupe de faire les courses et de préparer à manger, elle peut donc continuer de remplir tranquillement ses grilles de mots croisés. Voici le détail de ce que nous allons manger ce midi. Ce soir, l'un de mes frères avec sa femme et leurs deux filles nous rejoindront pour dîner, ainsi que l'épouse de l'aîné de la fratrie, parti trop jeune. Le dernier ne viendra pas, une activité de weekend prévue de longue date. Ces informations, elle me les demande une bonne quinzaine de fois en moins de deux heures, et je lui réponds comme si chaque question était neuve. Je voudrais savoir si l'infirmier qui passe cette semaine est Lionel ou bien Éric. Elle rétorque, sur un ton sans appel, que depuis la disparition de mon père, il n'y a plus d'infirmier, puisque c'est pour lui qu'ils venaient. Elle n'a pas fini sa phrase que Lionel sonne, entre dans l'appartement, me salue amicalement et lui donne son médicament, tout en lui proposant de passer à la douche. Elle résiste un peu, mais il sait comment lui parler et c'est docilement qu'elle le suit. En les voyant partir vers la salle de bain, j'annonce que je pars faire les courses, en saluant Lionel que je reverrai sans doute encore avant ce soir. Il est à peine 11h00 quand je suis de retour avec mes bras chargés de cabas pour tout le weekend. Je la trouve dans son fauteuil, terminant le dessert de son déjeuner. Elle me sourit. Ça a l'air bon. Je commence à lui exprimer ma surprise quand je remarque que l'assistante de vie pour les repas est en train de terminer le rangement dans la cuisine. Personne ne lui a parlé de l'annulation de sa prestation du weekend, pourtant faite. Tant pis, peut-être que Maman pourra tout de même goûter un petit peu au repas que je m'apprête à cuisiner. Une fois seule avec moi, elle me demande gravement où est mon père. Pour la énième fois depuis qu'il nous a quittés en juillet, je le lui redis, et je vois que cette nouvelle sonne doucement comme la confirmation de ce qu'elle sait déjà. Je répète encore, autant de fois que nécessaire, comme inédit, tout ce qu'elle veut savoir pour tout ce qu'elle demande. Elle a oublié qu'elle a mangé et dit qu'elle n'a pas très faim, mais elle a bien hâte qu'ils arrivent pour qu'on prenne l'apéro. Elle se déclare même candidate à une petite avance. Tout le weekend se déroule de cette façon. Quand nous sommes tous là, elle écoute nos échanges d'une oreille distraite en faisant ses mots croisés dans le brouhaha de la télé qu'elle n'arrive pas à éteindre mais qu'elle n'écoute pas. C'est pour lui qu'elle la met, et maintenant qu'il n'est plus là, c'est pour nous. Il est vain de lui dire que cela ne nous intéresse pas. Si elle l'éteint, il ne lui faut pas deux minutes pour oublier et la rallumer en toute innocence. Elle est contente que nous soyons là et se demande toujours si ce n'est pas bientôt l'heure de l'apéro. (...)