Choses à Savoir CERVEAU

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Pour tout comprendre, jour après jour, sur le fonctionnement du cerveau. Textes de Christophe Rodo, neuroscientifique.

Choses à Savoir


    • Oct 1, 2025 LATEST EPISODE
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    • 2m AVG DURATION
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    Quelle est l'hormone qui se glisse entre les humains et les animaux ?

    Play Episode Listen Later Oct 1, 2025 1:56


    Vous rentrez chez vous, votre chien accourt, il plonge son regard dans le vôtre. Rien qu'un échange de regards. Et pourtant, à ce moment précis, votre cerveau libère une hormone… l'ocytocine.L'ocytocine, on la surnomme « l'hormone de l'amour » ou « de l'attachement ». On la connaît pour son rôle dans le lien mère-enfant, dans les relations amoureuses, ou encore dans la confiance entre deux personnes. Mais en 2005, une équipe de chercheurs japonais menée par Takefumi Kikusui a montré que cette même molécule joue aussi un rôle clé dans nos rapports… avec les animaux.L'expérience est simple : on observe des propriétaires interagir avec leur chien. On mesure leur taux d'ocytocine avant et après. Résultat ? Quand un humain fixe son chien dans les yeux, son taux d'ocytocine grimpe. Et, incroyable : celui du chien aussi. C'est une boucle hormonale, un cercle vertueux qui unit les deux espèces, presque comme un langage silencieux.Mais pourquoi est-ce si particulier ? Parce que l'ocytocine ne se contente pas de donner du bien-être. Elle renforce la confiance, la coopération, le sentiment d'attachement. C'est elle qui transforme un simple animal en compagnon, en membre de la famille.Cette découverte a aussi une dimension évolutive. Au fil des millénaires, les chiens capables de créer ce « dialogue hormonal » avec l'homme ont été privilégiés : mieux nourris, mieux protégés. Et en retour, nous, humains, avons trouvé dans ces animaux des alliés fidèles. L'ocytocine aurait donc contribué à sceller un pacte vieux de dizaines de milliers d'années.Depuis, d'autres études l'ont confirmé : caresser un chien ou un cheval, jouer avec un chat, ça stimule cette même hormone. Cela explique aussi pourquoi les thérapies assistées par les animaux peuvent réduire l'anxiété, le stress ou la dépression.Alors, la prochaine fois que vous croisez le regard de votre chien, souvenez-vous : ce n'est pas seulement une émotion. C'est une réaction biologique. Une petite molécule, l'ocytocine, qui traverse les frontières entre espèces et nous rappelle à quel point le lien avec les animaux est profondément inscrit… jusque dans notre cerveau. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Quel est le lien entre l'intestin et la mémoire ?

    Play Episode Listen Later Sep 29, 2025 2:07


    Imaginez un duo de jumeaux de plus de soixante ans. Même patrimoine génétique, parcours de vie souvent proches, habitudes semblables. Et pourtant, après douze semaines d'un simple ajout à leur alimentation, l'un d'eux se souvient mieux, apprend plus vite, tandis que l'autre ne constate aucun changement. Quelle est la différence ? Des prébiotiques, ces fibres alimentaires qui nourrissent les bonnes bactéries de notre intestin.Cette scène n'est pas une fiction mais le cœur d'une étude publiée début 2024 dans Nature Communications. Des chercheurs britanniques ont recruté 36 paires de jumeaux âgés en moyenne de 73 ans. Tous ont suivi un programme d'exercices et reçu des acides aminés bénéfiques pour la musculature. Mais un seul des deux jumeaux de chaque paire recevait, en plus, un supplément quotidien de prébiotiques. Trois mois plus tard, les résultats sont frappants : ceux qui avaient nourri leur microbiote intestinal obtenaient de meilleurs scores dans des tests de mémoire visuelle et d'apprentissage. Notamment, ils faisaient moins d'erreurs dans un exercice consistant à mémoriser des associations entre des images et des emplacements, un test considéré comme sensible aux premiers signes du déclin cognitif.Comment expliquer ce lien étonnant entre intestin et mémoire ? Tout passe par ce que les scientifiques appellent l'axe microbiote-intestin-cerveau. Les milliards de bactéries logées dans nos intestins produisent en permanence des molécules, comme des acides gras à chaîne courte ou même certains neurotransmetteurs, capables de circuler dans le sang et d'agir sur le cerveau. En modulant l'inflammation, en influençant la chimie cérébrale et même en dialoguant via le nerf vague, le microbiote peut contribuer à protéger ou à fragiliser nos capacités cognitives.Dans cette expérience, les prébiotiques ont favorisé la croissance de bifidobactéries, connues pour leurs effets bénéfiques. Et cette transformation interne s'est traduite par un petit coup de pouce mental. Certes, l'effet n'est pas spectaculaire, et il reste limité à une courte période et un petit échantillon. Mais il s'agit d'une preuve élégante, renforcée par le choix de jumeaux, que nourrir son intestin peut aussi nourrir sa mémoire.Ce résultat ouvre des perspectives intrigantes : et si, avec l'âge, un simple ajustement alimentaire suffisait à retarder le déclin cognitif ? Et si la clé pour protéger notre mémoire se trouvait dans notre assiette, dans ces fibres oubliées qui, silencieusement, font travailler pour nous des milliards de microbes alliés ? La recherche continue, mais une chose est sûre : notre intestin a bien plus à dire à notre cerveau que nous ne l'imaginions. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Combien y a-t-il de neurones dans le cerveau humain ?

    Play Episode Listen Later Sep 26, 2025 2:50


    Pendant longtemps, les manuels de biologie affirmaient qu'un cerveau humain contenait environ 100 milliards de neurones. Ce chiffre est resté gravé dans les esprits comme une vérité incontestable. Pourtant, la science n'aime pas les approximations trop simples, et des chercheurs ont voulu recompter plus sérieusement. C'est ce qu'a fait en 2009 la neuroscientifique brésilienne Suzana Herculano-Houzel avec une méthode innovante appelée la “méthode du bouillon de cellules”.Plutôt que de compter les neurones un par un au microscope – tâche évidemment impossible – son équipe a dissous des tissus cérébraux de cerveaux post-mortem dans une solution spéciale. Ce “bouillon” homogène permettait ensuite de mesurer la densité de noyaux cellulaires et, par extrapolation, d'estimer avec une précision bien meilleure le nombre total de neurones. Résultat : le cerveau humain contient en moyenne 86 milliards de neurones, et non 100 milliards comme on le croyait auparavant.Mais ce chiffre cache une répartition inégale. Environ 69 milliards de ces neurones se trouvent dans le cervelet, la structure située à l'arrière du crâne, longtemps considérée comme surtout impliquée dans la coordination motrice. Le cortex cérébral, siège des fonctions cognitives les plus sophistiquées – langage, mémoire, raisonnement – en contient “seulement” 16 milliards. Cela signifie que la majorité des neurones humains n'est pas dans la zone associée à la pensée consciente, mais dans une région qui règle nos mouvements avec une précision extraordinaire.Cette découverte a plusieurs implications fascinantes. D'abord, elle permet de comparer notre cerveau à celui des autres espèces. Par exemple, certains grands singes possèdent un nombre global de neurones inférieur, mais une densité neuronale similaire dans le cortex. Ce qui semble nous distinguer, ce n'est pas seulement le nombre total de neurones, mais le fait que nous avons réussi à concentrer beaucoup de neurones corticaux dans une taille de cerveau relativement contenue, optimisant ainsi l'efficacité énergétique.Ensuite, ce chiffre relativise l'idée que “plus de neurones = plus d'intelligence”. Le rapport entre les neurones corticaux et la masse corporelle semble plus pertinent pour comprendre nos capacités cognitives uniques. Chez l'humain, ce rapport est exceptionnellement favorable : malgré un corps de taille moyenne, nous disposons d'un cortex riche en neurones spécialisés.En conclusion, le cerveau humain compte environ 86 milliards de neurones, organisés en réseaux d'une complexité vertigineuse. Ce chiffre, corrigé par la science récente, montre que nous ne possédons pas forcément “le plus grand” cerveau du règne animal, mais sans doute l'un des plus ingénieusement câblés, capable de générer langage, culture et conscience. Une preuve supplémentaire que la qualité des connexions importe parfois plus que la quantité brute. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Peut-on vraiment saturer sa mémoire ?

    Play Episode Listen Later Sep 24, 2025 2:24


    Imaginez que votre cerveau soit une immense bibliothèque. Chaque jour, vous y rangez de nouveaux livres : un souvenir de conversation, une odeur de café, une formule de mathématiques, un visage croisé dans la rue. Alors forcément, une question se pose : peut-on un jour saturer ces étagères ? Le cerveau a-t-il une limite, comme un disque dur qui finirait par afficher “mémoire pleine” ?Elizabeth Kensinger, professeure de psychologie et de neurosciences au Boston College, a passé des années à étudier la mémoire humaine. Sa conclusion est claire : le cerveau ne fonctionne pas comme un ordinateur. Dans ses travaux, notamment avec Andrew Budson, elle explique que la mémoire n'est pas un espace fixe que l'on remplit jusqu'au trop-plein. C'est un système dynamique, où chaque souvenir est découpé en morceaux — une couleur, un son, une émotion — stockés dans différentes zones cérébrales et liés entre eux par l'hippocampe.Alors pourquoi avons-nous parfois l'impression d'être saturés, incapables d'apprendre une chose de plus ? Kensinger insiste : ce n'est pas une question de capacité, mais de conditions d'encodage. Quand nous sommes fatigués, distraits, ou stressés, notre cerveau n'enregistre pas correctement l'information. Le souvenir est flou dès le départ, et il sera plus difficile à retrouver. Autrement dit, ce n'est pas que la bibliothèque manque de place, mais plutôt que certains livres ont été posés à la hâte, mal étiquetés, et deviennent introuvables.Dans ses recherches, Kensinger montre aussi que l'oubli n'est pas un défaut mais une fonction essentielle. Le cerveau trie. Il élimine une partie des détails superflus pour se concentrer sur ce qui compte vraiment. Elle a notamment démontré que les souvenirs chargés d'émotion, surtout négatifs, conservent plus de précision visuelle que les souvenirs neutres. En d'autres termes, notre cerveau sélectionne : il garde intacts certains livres parce qu'ils marquent notre histoire, et laisse s'effacer les anecdotes banales.Alors non, il n'existe pas de “saturation” de la mémoire au sens strict. Nous ne remplissons jamais complètement nos étagères neuronales. Ce que nous ressentons comme une saturation est en réalité de la fatigue cognitive, un déficit d'attention, ou simplement ce mécanisme naturel d'oubli qui libère de l'espace mental.En somme, notre mémoire n'est pas un disque dur limité, mais un organisme vivant. Elle apprend, oublie, reconstruit. Elle n'a pas besoin d'être protégée de la saturation, mais entretenue par le sommeil, l'attention et le sens que nous donnons aux choses. Et c'est justement ce tri qui permet à notre bibliothèque intérieure de rester lisible, même après des décennies d'accumulation. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi certaines personnes voient la musique en couleur ?

    Play Episode Listen Later Sep 22, 2025 3:07


    Imaginez écouter une symphonie, et soudain, chaque note fait jaillir une couleur précise. Un do aigu devient un jaune éclatant, un sol grave se teinte de bleu profond. Pour certaines personnes, cette expérience n'est pas une métaphore poétique mais une réalité neurologique : elles vivent ce que l'on appelle la synesthésie, et plus précisément la chromesthésie, c'est-à-dire la capacité à “voir” la musique en couleur.Ce phénomène intrigant a fasciné aussi bien les artistes que les scientifiques. Contrairement à une simple association d'idées, il s'agit d'une perception automatique et stable dans le temps. Un synesthète qui associe le piano à une lueur dorée percevra cette nuance encore et encore, chaque fois que l'instrument résonnera. Mais pourquoi ce câblage particulier du cerveau existe-t-il chez certaines personnes et pas chez d'autres ?Les neurosciences avancent deux grandes explications. La première est celle de l'hyper-connectivité. Normalement, pendant l'enfance, les connexions neuronales “en trop” entre les différentes aires sensorielles s'élaguent progressivement. Chez les synesthètes, certaines de ces passerelles persistent, notamment entre les zones auditives et la fameuse aire V4, spécialisée dans la perception des couleurs. Résultat : une note de musique active non seulement le cortex auditif, mais déclenche aussi une réponse visuelle colorée. La seconde hypothèse repose sur un mécanisme de rétroaction désinhibée : ici, des régions dites multimodales, qui intègrent plusieurs sens, enverraient un signal visuel à partir d'un stimulus sonore, donnant naissance à ces visions colorées.Une étude emblématique, menée par Ward, Huckstep et Tsakanikos en 2006, a mis ce phénomène à l'épreuve. Les chercheurs ont recruté des personnes synesthètes et les ont comparées à un groupe contrôle. Résultat : quand on leur présentait des sons purs, les synesthètes associaient toujours les mêmes teintes, avec une cohérence remarquable. Mieux encore, leurs couleurs n'étaient pas de simples inventions volontaires : lors de tests de type Stroop, où l'on compare la rapidité de reconnaissance entre couleurs congruentes ou non, leurs réponses montraient que ces perceptions étaient automatiques et pouvaient interférer avec leur attention. Autrement dit, leur cerveau “voit” vraiment la musique.Cette expérience révèle aussi quelque chose d'universel : même les non-synesthètes ont tendance à associer sons aigus et couleurs claires, sons graves et teintes sombres. La différence, c'est que chez la majorité, cette correspondance reste implicite, presque inconsciente, alors que chez les synesthètes elle devient une perception consciente et constante.Ainsi, voir la musique en couleur n'est pas une fantaisie d'artiste, mais le fruit d'un câblage particulier du cerveau. Un croisement sensoriel qui transforme chaque mélodie en une fresque lumineuse, rappelant que notre perception du monde n'est pas figée mais peut varier de façon spectaculaire d'un individu à l'autre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Quelles zones du cerveau le jeûne active-t-il ?

    Play Episode Listen Later Sep 19, 2025 1:54


    Le jeûne, et en particulier le jeûne intermittent, ne se contente pas de modifier notre métabolisme : il agit aussi directement sur notre cerveau. Une étude récente, publiée en décembre 2023 dans la revue Frontiers in Cellular and Infection Microbiology, a montré que certaines zones cérébrales s'activent de manière spécifique pendant les périodes de privation alimentaire... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi avions-nous tout faux à propos des membres amputés ?

    Play Episode Listen Later Sep 17, 2025 1:37


    Pendant des décennies, les manuels de neurosciences ont enseigné que la perte d'un membre déclenchait une réorganisation majeure du cortex somatosensoriel : la zone cérébrale correspondant au membre amputé serait rapidement colonisée par les zones voisines — par exemple, celles de la bouche ou des lèvres. Cette théorie s'appuyait sur des travaux historiques chez les primates et des observations post-amputation chez l'humain.La percée : une étude longitudinale et inéditeCe paradigme s'effondre avec une étude rarissime — longitudinale — menée sur trois participants devant subir une amputation de la main. Les chercheurs leur ont fait passer des IRM fonctionnelles (fMRI) avant l'opération, puis jusqu'à cinq ans après, en leur demandant de bouger leurs doigts ou de presser leurs lèvres, y compris en effectuant des mouvements fantômes.Résultats étonnants : permanence du corps corticalLes résultats sont renversants : les cartes cérébrales (représentant mains et lèvres dans le cortex somatosensoriel) restent pratiquement identiques, même plusieurs années après l'amputation — sans aucune invasion par les zones voisines. Une participante, scannée cinq ans après, présentait toujours la même organisation neuronale.Pourquoi c'est révolutionnaireRenversement d'un dogme : L'étude remet en cause l'idée selon laquelle le cerveau adulte se réorganise rapidement après une amputation — un pilier de la science depuis plus de cinquante ans.Un protocole méthodologique fort : Grâce à sa conception avant/après, elle surmonte la limite méthodologique des études antérieures, qui comparaient uniquement des amputés à des personnes valides.Explication des douleurs fantômes : Le maintien de la représentation cérébrale de la main amputée explique pourquoi les douleurs ou sensations fantômes persistent : le cerveau « sait » encore que la main existe.Perspectives thérapeutiques inéditesNeuroprothèses et interfaces cerveau-machine : Comme la carte cérébrale reste stable, les prothèses alimentées directement par l'activité cérébrale — ou interfaces cerveau-machine — peuvent exploiter cette cartographie persistante, même longtemps après l'amputation.Révision des traitements contre la douleur fantôme : Plusieurs thérapies actuelles (ex. miroir) visent à « réparer » une carte cérébrale supposément réorganisée. Mais ces résultats suggèrent qu'on se trompe de cible : il faudrait plutôt s'attaquer à des mécanismes périphériques ou autres réseaux neuronaux, et repenser l'approche clinique.ConclusionCette étude marque un véritable tournant pour les neurosciences du corps et de la plasticité cérébrale. En démontrant que le cerveau ne réorganise pas massivement ses cartes sensorielles après amputation, elle dissipe un mythe établi et ouvre la voie à des traitements plus ciblés et efficaces, tant pour les douleurs fantômes que pour les technologies prothétiques. La permanence de ces cartographies offre une base robuste et durable sur laquelle s'appuyer pour améliorer la prise en charge des millions de personnes amputées à travers le monde. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Comment les noix influencent-elles le cerveau ?

    Play Episode Listen Later Sep 15, 2025 2:39


    Une étude publiée début 2025 dans Food & Function par L. Bell et ses collègues de l'Université de Reading a testé les effets immédiats d'un petit-déjeuner riche en noix (50 g de noix incorporées dans du muesli et du yaourt) sur la cognition de jeunes adultes en bonne santé (18-30 ans). Il s'agit du premier travail à explorer l'impact des noix sur la journée suivant la consommation, dans un cadre contrôlé en crossover.Les résultats sont frappants : les participants ayant pris des noix ont affiché des temps de réaction plus rapides tout au long de la journée et une meilleure performance mémorielle en fin de matinée — bien que la mémoire ait d'abord été légèrement moins performante à 2 heures post-consommation, avant une inversion favorable à 6 heures.. L'activité cérébrale (via EEG) a montré des variations dans les réseaux fronto-pariétaux — impliqués dans attention, mémoire épisodique et fonctions exécutives — suggérant une meilleure efficacité neuronale lors de tâches mentales exigeantes.Ces bénéfices sont probablement liés à la composition nutritionnelle unique des noix : elles sont riches en acides gras oméga-3 d'origine végétale (ALA), protéines végétales et polyphénols/flavonoïdes, qui collaborent pour améliorer l'absorption des nutriments (les protéines favorisant l'assimilation des lipides, et les lipides celle des antioxydants comme la vitamine E).Un autre aspect intéressant concerne les marqueurs sanguins : après consommation de noix, les participants présentaient de plus faibles taux d'acides gras non estérifiés et un léger surplus de glucose circulant, ce qui pourrait représenter un meilleur apport énergétique pour le cerveau.Cependant, certains effets étaient inattendus : les sujets ont rapporté une humeur légèrement plus négative après le petit-déjeuner aux noix, probablement liée à une moins bonne acceptabilité sensorielle (goût, odeur moins appréciés) du repas enrichi en noix.Par ailleurs, dans une perspective plus large, d'autres travaux ont montré qu'une consommation régulière de noix (bolus quotidien ou sur plusieurs années) est associée à une meilleure fonction cognitive chez les personnes âgées, voire à une réduction du déclin cognitif avec l'âge .En résumé, la toute récente découverte de l'impact positif d'un petit-déjeuner aux noix sur la cognition montre que ces fruits secs peuvent offrir à la fois un coup de boost mental immédiat (réactivité, mémoire) et potentiellement des bienfaits durables avec une consommation régulière, grâce à leur riche bouquet de nutriments. Toutefois, la saveur et le plaisir gustatif restent cruciaux pour maintenir une bonne humeur post-repas. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi notre cerveau ne percevrait-il pas le monde en temps réel ?

    Play Episode Listen Later Sep 12, 2025 2:27


    On aime croire que nos yeux fonctionnent comme des caméras et que notre cerveau nous transmet le monde tel qu'il est, instantanément. Mais ce n'est qu'une illusion. Selon une étude récente menée par des chercheurs de l'Université d'Aberdeen en Écosse et de l'Université de Californie à Berkeley, publiée dans Science Advances, notre cerveau accuse un léger retard… et vit en réalité dans le passé... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Comment le deuil modifie-t-il le cerveau ?

    Play Episode Listen Later Sep 10, 2025 2:03


    Le deuil est souvent décrit comme une douleur psychologique, mais il s'agit en réalité aussi d'un bouleversement biologique. La Dre Lisa M. Shulman, neurologue à la faculté de médecine de l'Université du Maryland, l'explique clairement : notre cerveau perçoit une perte traumatique – comme celle d'un être cher – non pas comme une simple émotion, mais comme une véritable menace pour notre survie... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    La pollution menace-t-elle vraiment notre cerveau ?

    Play Episode Listen Later Sep 8, 2025 2:14


    La réponse est oui, et une nouvelle étude internationale, publiée dans The Lancet Planetary Health, vient confirmer ce que les chercheurs soupçonnaient depuis longtemps. Si l'âge ou la génétique sont des facteurs connus de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson, il faut désormais compter avec un autre ennemi silencieux : la pollution de l'air... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi le bruit est-il néfaste à la concentration ?

    Play Episode Listen Later Sep 5, 2025 2:33


    La concentration repose sur une capacité fondamentale de notre cerveau : filtrer les informations. À chaque instant, nos sens reçoivent des centaines de signaux – sons, images, odeurs… Mais pour rester attentif à une tâche, le cerveau doit opérer un tri sélectif entre ce qui est pertinent et ce qui ne l'est pas. C'est justement ce mécanisme qu'explique une étude de 2015 menée par des chercheurs de l'Institut de neurosciences de l'université de New York, qui ont identifié un acteur clé : le noyau réticulé thalamique, ou NRT.Le NRT est une structure en forme d'anneau située autour du thalamus, lui-même au centre du cerveau. Il agit comme un commutateur attentionnel. Concrètement, lorsque nous dirigeons notre attention vers un stimulus (par exemple un texte à lire), les neurones du NRT réduisent l'intensité des signaux sensoriels concurrents – comme les bruits ambiants, les mouvements visuels ou même les sensations tactiles. C'est ce qu'on appelle la sélection attentionnelle.L'étude, publiée dans Nature Neuroscience, a montré que ces neurones inhibiteurs du NRT peuvent désactiver temporairement certaines voies sensorielles au profit d'autres. Ainsi, lorsque vous vous concentrez sur la lecture, le NRT limite le traitement des sons ou des images parasites. Mais ce filtrage a ses limites. Si un bruit soudain ou inhabituel surgit – comme une voix forte ou une porte qui claque – le NRT réoriente l'attention vers cette nouvelle source, même si elle est sans intérêt. C'est un mécanisme de vigilance automatique, hérité de l'évolution, destiné à détecter les dangers.Autrement dit, le bruit capte l'attention non pas parce qu'il est pertinent, mais parce qu'il rompt l'équilibre sensoriel imposé par le NRT. Plus le bruit est irrégulier, imprévisible ou porteur d'information (comme une conversation), plus il sollicite le système attentionnel… au détriment de la tâche en cours.Cette redirection constante de l'attention a un coût : chaque interruption impose au cerveau un "temps de réinitialisation" de plusieurs secondes, durant lequel la performance cognitive chute. Ce phénomène s'appelle le coût de rebasculage attentionnel.En résumé, le bruit est néfaste à la concentration car il court-circuite le système de filtrage du cerveau, piloté par le noyau réticulé thalamique. Il force le cerveau à jongler entre les sources sensorielles, réduisant ainsi notre efficacité, notre mémoire de travail, et notre capacité à accomplir des tâches complexes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Comment un tatouage permet-il d'évaluer votre niveau de fatigue mentale ?

    Play Episode Listen Later Sep 3, 2025 1:54


    Et si un simple tatouage temporaire collé sur votre visage pouvait révéler votre niveau de fatigue mentale ? Non, ce n'est pas de la science-fiction, mais une avancée bien réelle publiée dans la revue Device. Des chercheurs de l'université du Texas à Austin viennent de mettre au point un dispositif révolutionnaire : un tatouage électronique ultrafin, capable de mesurer la charge cognitive en temps réel.Ce minuscule capteur se colle directement sur la peau, comme un tatouage éphémère. Il repose sur deux technologies clés : l'électroencéphalographie (EEG), qui mesure l'activité électrique du cerveau, et l'électrooculographie (EOG), qui enregistre les mouvements oculaires. Jusque-là, ces techniques nécessitaient un casque EEG rigide, des électrodes en gel et tout un attirail peu compatible avec une utilisation quotidienne. Mais grâce à l'électronique flexible et à des matériaux biocompatibles, les chercheurs sont parvenus à miniaturiser l'ensemble de manière spectaculaire.Mais à quoi sert ce tatouage ? À prévenir les erreurs humaines dues à une fatigue mentale trop importante. Dans certaines professions — comme les pilotes, les chirurgiens ou les contrôleurs aériens — une surcharge cognitive peut être dramatique. Ce tatouage permettrait donc d'évaluer en continu le niveau d'attention, la concentration, et les signes précoces de fatigue mentale… bien avant que le cerveau ne flanche.Le dispositif capte des signaux subtils : une baisse de la vigilance, des micro-décalages dans les mouvements oculaires, des modifications dans les ondes cérébrales… Tous ces éléments sont analysés par une IA qui établit un indice de charge cognitive. L'objectif à terme : envoyer une alerte si le niveau de fatigue devient critique, et éviter qu'un professionnel prenne une décision risquée dans un état de surmenage.Ce tatouage ouvre aussi des perspectives grand public : imaginez un jour pouvoir savoir si vous êtes trop mentalement fatigué pour conduire, pour réviser, ou même pour prendre une décision importante. Mais attention, les chercheurs insistent : ce n'est pas un gadget, mais un outil de mesure scientifique rigoureux.Ce projet s'inscrit dans une tendance plus large : celle de la neurotechnologie embarquée, qui vise à intégrer l'analyse cérébrale dans notre quotidien, sans contraintes. L'idée n'est plus de mesurer le cerveau uniquement en laboratoire, mais dans la vraie vie.Un jour, peut-être, nous porterons ce genre de tatouage comme nous portons aujourd'hui une montre connectée. Non pas pour compter nos pas, mais pour prendre soin… de notre esprit. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi la stimulation numérique “abîme” notre cerveau ?

    Play Episode Listen Later Sep 1, 2025 2:33


    Dans un monde où une simple pression du pouce suffit à obtenir une dose de distraction, d'approbation ou de nouveauté, un phénomène inquiétant gagne du terrain : nous ne parvenons plus à nous satisfaire des petits plaisirs du quotidien. Boire un café en terrasse, écouter les oiseaux, savourer un bon repas… Autant d'instants qui semblaient autrefois sources de satisfaction, mais qui paraissent aujourd'hui fades, voire insignifiants. En cause : l'omniprésence du digital, et son impact profond sur notre cerveau.Le chercheur en psychologie Bobby Hoffman, spécialiste de la motivation humaine, alerte depuis plusieurs années sur les effets délétères d'une récompense numérique constante. Selon lui, les technologies actuelles — réseaux sociaux, vidéos courtes, notifications — exploitent les mécanismes les plus primitifs de notre cerveau, notamment le système dopaminergique, responsable du plaisir et de la motivation. Le problème ? Ces micro-récompenses digitales arrivent à haute fréquence, souvent sans effort réel. Cela finit par "court-circuiter" notre capacité à tirer du plaisir des récompenses lentes, plus naturelles.Ce phénomène s'explique notamment par un principe fondamental en neurosciences : l'adaptation hédonique. Lorsqu'une récompense devient fréquente ou prévisible, son impact sur notre plaisir diminue. Autrement dit, plus on s'expose à des contenus stimulants — vidéos drôles, likes, scrolls sans fin — plus notre cerveau se désensibilise. Résultat : les petits plaisirs de la vie semblent moins excitants en comparaison.Selon Bobby Hoffman, cette surstimulation digitale engendre ce qu'il appelle une “insensibilisation motivationnelle”. Le cerveau, saturé de récompenses faciles, développe une forme de paresse cognitive : il devient moins enclin à rechercher des plaisirs profonds, ceux qui nécessitent un effort ou une attente, comme lire un livre, jardiner ou avoir une vraie conversation. Pire encore, cela affecte la capacité à ressentir de la gratitude ou de l'émerveillement.Les conséquences sont multiples : baisse de la concentration, frustration chronique, ennui, voire symptômes dépressifs. Car le bonheur durable se construit rarement sur des gratifications instantanées. Il repose sur des expériences riches, longues, parfois exigeantes.Comment inverser la tendance ? En réduisant l'exposition aux stimuli numériques, et en réapprenant à savourer la lenteur. Le silence, la contemplation, l'ennui même, sont des terrains fertiles pour réactiver les circuits de la dopamine “durable”. Bobby Hoffman insiste sur l'importance de “désintoxiquer” notre système de récompense, pour redécouvrir ce que signifie vraiment être satisfait.En résumé : notre cerveau n'a pas évolué pour gérer un flot continu de plaisirs faciles. Le digital nous a fait perdre le goût des choses simples. Il est temps de rééduquer notre attention… pour retrouver, enfin, le plaisir du réel. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Le stress climatique peut-il modifier le cerveau avant la naissance ?

    Play Episode Listen Later Jul 4, 2025 2:22


    Peut-on être affecté par le changement climatique… avant même de naître ? Une étude récente publiée dans la revue PLOS One suggère que oui. Elle s'est intéressée aux effets combinés d'une tempête et d'une vague de chaleur extrême sur le développement cérébral du fœtus pendant la grossesse. Et ses résultats sont aussi fascinants qu'inquiétants.L'étude repose sur une cohorte d'enfants dont certaines mères étaient enceintes au moment du passage de l'ouragan Sandy à New York en 2012, une tempête alors accompagnée d'une chaleur exceptionnelle. Les chercheurs ont réalisé des IRM sur ces enfants plusieurs années après leur naissance, pour mesurer précisément le volume de certaines régions de leur cerveau, notamment les ganglions de la base, qui jouent un rôle clé dans le mouvement, la régulation des émotions et la prise de décision.Les résultats sont saisissants. Les enfants exposés in utero à la tempête présentaient un volume plus important dans certaines structures cérébrales, notamment le putamen et le pallidum. Cela pourrait indiquer un développement accéléré ou, au contraire, une perturbation dans la maturation normale de ces régions.Mais ce qui rend cette étude particulièrement novatrice, c'est l'effet de la chaleur extrême. À elle seule, elle ne semblait pas avoir d'impact significatif. En revanche, combinée à la tempête, elle modifiait de manière marquée la structure du cerveau : certaines zones augmentaient de volume, d'autres diminuaient, comme le noyau accumbens gauche, impliqué dans le circuit de la récompense et de la motivation.Selon la chercheuse principale, Yoko Nomura, cette double exposition a créé une « tempête neurologique parfaite ». Elle suggère que le stress climatique, lorsqu'il est intense et multiforme, pourrait avoir un effet durable sur le cerveau en développement.Ce phénomène s'inscrit dans le cadre plus large des recherches sur les « origines développementales de la santé et des maladies » : l'idée que l'environnement prénatal programme en partie la santé future de l'individu. Or, les événements climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents : canicules, tempêtes, incendies, inondations. Et il devient crucial de comprendre leur impact sur les populations les plus vulnérables, y compris les bébés à naître.En conclusion, cette étude ouvre un nouveau champ de réflexion : le changement climatique n'affecte pas seulement notre quotidien ou notre environnement. Il pourrait bien commencer à laisser une empreinte durable… dans notre cerveau, avant même notre première respiration. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi obéissons-nous aveuglément aux ordres ?

    Play Episode Listen Later Jul 2, 2025 2:20


    Pourquoi des individus ordinaires peuvent-ils commettre l'irréparable simplement parce qu'on le leur a demandé ? Cette question troublante est au cœur de l'expérience de Milgram, menée au début des années 1960 à Yale. Le psychologue américain Stanley Milgram voulait comprendre jusqu'où une personne ordinaire pouvait aller par simple obéissance à l'autorité.Le principe était simple mais redoutable : des volontaires devaient administrer des chocs électriques à une autre personne (complice de l'expérience) chaque fois qu'elle répondait mal à une question. Les chocs devenaient de plus en plus puissants, et pourtant, près de 65 % des participants ont obéi jusqu'au bout, infligeant des douleurs fictives extrêmes, simplement parce qu'un chercheur en blouse blanche leur disait de continuer.Mais ce que Milgram avait mis en lumière, ce n'était pas une cruauté innée, mais un mécanisme profondément humain : la délégation de responsabilité. Face à une autorité perçue comme légitime, beaucoup cessent de se voir comme les auteurs de leurs actes. Ils obéissent, et transfèrent le poids moral de leurs gestes à celui qui donne l'ordre.Soixante ans plus tard, des chercheurs belges de l'université de Gand ont voulu pousser l'analyse plus loin : que se passe-t-il concrètement dans notre cerveau quand nous obéissons ? Grâce à l'imagerie cérébrale, ils ont observé que lorsqu'un individu reçoit un ordre, l'activité dans les zones du cerveau liées à la prise de décision autonome et au jugement moral diminue significativement.En d'autres termes, le cerveau “se met en veille” sur le plan moral lorsqu'il obéit. Les chercheurs ont aussi noté une baisse de l'activation dans le cortex préfrontal, une région-clé impliquée dans le raisonnement éthique et la réflexion personnelle. Résultat : nous ne ressentons pas la même culpabilité que si nous avions agi de notre propre chef.Plus surprenant encore, les chercheurs ont constaté que le simple fait de recevoir un ordre rendait les participants moins sensibles à la souffrance d'autrui. Comme si leur empathie était anesthésiée par la hiérarchie.Cela ne signifie pas que nous sommes tous des exécutants sans conscience, mais que notre cerveau est câblé pour privilégier la cohésion sociale et l'obéissance, parfois au détriment du libre arbitre. Historiquement, cela a pu être utile dans des groupes organisés. Mais dans certaines circonstances, cela peut mener au pire.Ainsi, que ce soit dans un laboratoire ou dans l'Histoire, l'obéissance n'est jamais neutre. Et comprendre comment notre cerveau y réagit, c'est se donner une chance d'y résister. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi n'a-t-on plus faim après avoir cuisiné ?

    Play Episode Listen Later Jun 30, 2025 2:10


    Avez-vous déjà passé une heure à préparer un bon repas… pour finalement ne plus avoir très faim une fois à table ? Ce phénomène courant a enfin une explication scientifique. Et elle nous vient d'une équipe de chercheurs de l'Institut Max-Planck, en Allemagne, spécialisée dans l'étude du métabolisme.Leur découverte : ce n'est pas seulement le fait de cuisiner qui coupe l'appétit, mais surtout l'inhalation des odeurs de nourriture pendant cette activité. Ces chercheurs ont mis en évidence un réseau de cellules nerveuses dans le cerveau, particulièrement sensibles aux signaux olfactifs liés à l'alimentation.Ces cellules, situées dans l'hypothalamus — la zone du cerveau qui gère entre autres la faim et la satiété — s'activent dès que nous respirons des arômes de nourriture en cours de préparation. Et une fois activées, elles envoient un signal trompeur de satiété à l'organisme. Autrement dit, notre cerveau reçoit le message : “Tu viens de manger”, alors que nous n'avons encore rien avalé.Ce mécanisme a sans doute des origines évolutives. Dans un environnement ancestral, où la chasse ou la préparation des aliments prenait du temps, il pouvait être utile de freiner temporairement la faim. Cela évitait que l'individu se jette trop tôt sur la nourriture ou qu'il soit constamment distrait par une sensation de manque.Les chercheurs de l'Institut Max-Planck ont aussi montré que ce signal de satiété, déclenché par les odeurs, est temporaire. Il ne dure généralement pas plus d'une heure. Ce qui explique pourquoi, même si on mange peu immédiatement après avoir cuisiné, l'appétit peut revenir assez vite ensuite.Autre facteur à considérer : pendant qu'on cuisine, on goûte. Une cuillère de sauce par-ci, un morceau de légume par-là… Cela suffit parfois à envoyer au cerveau des signaux lui faisant croire qu'un repas est en cours. Ces micro-bouchées, combinées à l'exposition prolongée aux odeurs, saturent peu à peu notre système de récompense.Enfin, la cuisine mobilise notre attention. Elle sollicite la vue, le toucher, l'odorat, et même l'audition. Or, cette stimulation multisensorielle intense peut détourner notre cerveau de la sensation de faim.En résumé, si nous n'avons plus aussi faim une fois le repas prêt, ce n'est pas un caprice de notre estomac, mais une réaction bien orchestrée de notre cerveau. L'étude de l'Institut Max-Planck révèle ainsi un subtil dialogue entre nos sens, nos neurones et notre appétit. C'est la preuve que, parfois, il suffit de respirer… pour se sentir rassasié. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Comment nos neurones créent (et conservent) les souvenirs ?

    Play Episode Listen Later Jun 27, 2025 2:48


    La création et le stockage des souvenirs sont parmi les fonctions les plus fascinantes du cerveau humain. Ces processus reposent sur l'activité coordonnée de milliards de neurones, organisés en réseaux complexes, principalement au sein de l'hippocampe et du cortex cérébral.Tout commence par une expérience sensorielle : une image, une odeur, une émotion. Cette information est d'abord traitée par des aires sensorielles spécialisées, puis transmise à l'hippocampe, une structure située au cœur du cerveau et essentielle pour la mémoire déclarative (celle des faits et des événements). L'hippocampe agit comme un « chef d'orchestre » : il intègre les éléments d'une expérience (le lieu, les sons, les visages) et les relie pour en former un souvenir cohérent. Ce processus est appelé encodage.À l'échelle neuronale, l'encodage s'appuie sur un mécanisme central : la potentialisation à long terme (ou LTP, pour long-term potentiation). Lorsqu'un neurone A stimule fortement un neurone B à plusieurs reprises, la connexion synaptique entre eux devient plus efficace. La synapse – le point de contact chimique entre les deux cellules – se renforce. Cela signifie qu'un signal plus faible suffira à l'avenir pour déclencher la même réponse. Ce principe, souvent résumé par la formule « les neurones qui s'activent ensemble se connectent ensemble », est à la base de l'apprentissage.Une fois encodée, l'information n'est pas stockée de façon permanente dans l'hippocampe. Ce dernier joue un rôle temporaire, comme une mémoire vive. Avec le temps – parfois pendant le sommeil – le souvenir est transféré vers le cortex cérébral, où il est consolidé. C'est là qu'il est durablement stocké, souvent sous forme fragmentée : le souvenir d'un visage peut être réparti entre différentes zones visuelles, tandis que l'émotion associée est traitée par l'amygdale.Le stockage repose sur des modifications structurelles et chimiques durables dans le cerveau : croissance de nouvelles synapses, renforcement de certaines connexions, voire naissance de nouveaux neurones dans certaines régions comme le gyrus denté de l'hippocampe. Ces changements constituent la trace mnésique.Enfin, la récupération du souvenir – le fait de se le remémorer – implique la réactivation des mêmes réseaux neuronaux utilisés lors de l'encodage. Mais ce processus est imparfait : chaque rappel peut modifier légèrement le souvenir, en y ajoutant des éléments ou en l'adaptant au contexte présent. Le souvenir devient alors « reconsolidé », un peu différent de sa version initiale.En résumé, nos souvenirs sont le fruit de connexions dynamiques entre neurones, façonnées par l'expérience, modulées par les émotions, et continuellement réécrites au fil du temps. Le cerveau ne conserve pas une copie fidèle du passé, mais une version reconstruite, vivante et malléable. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    La capacité de raisonnement dépend-elle de la forme du cerveau ?

    Play Episode Listen Later Jun 25, 2025 2:04


    La question de savoir si la forme du cerveau influe sur notre capacité à raisonner vient de franchir un cap avec l'étude pilotée par Silvia Bunge et ses collègues de l'Université de Californie, Berkeley, publiée le 19 mai 2025 dans The Journal of Neuroscience. Les chercheurs ont scanné le cerveau de 43 participants âgés de 7 à 18 ans. En cartographiant la profondeur de petits plis appelés sulci tertiaires dans le cortex préfrontal et pariétal, ils ont découvert que, même après avoir pris en compte le volume global du cerveau et le QI verbal, trois de ces sillons préfrontaux permettaient de prédire jusqu'à 20 % de la variance des scores de raisonnement.Au-delà des simples corrélations, les scientifiques ont superposé cette cartographie morphologique à des images cérébrales fonctionnelles obtenues pendant des exercices de résolution de puzzles visuo-spatiaux. Résultat : plus un sillon est profond, plus il occupe une position stratégique dans le réseau fronto-pariétal du raisonnement, un réseau crucial pour le traitement cognitif de haut niveau. Ce type de repli rapprocherait physiquement des zones du cerveau qui communiquent intensément, rendant les connexions plus efficaces et plus rapides. Un millimètre de profondeur supplémentaire dans certains sulci est ainsi associé à une amélioration nette de la performance cognitive, indépendamment de l'âge ou du sexe.Mais comment un pli devient-il un avantage ? Les chercheurs avancent plusieurs hypothèses. D'abord, ces plis résulteraient de tensions internes créées par la croissance différenciée des tissus cérébraux : là où les connexions sont les plus nombreuses, la surface se plisse. Ensuite, cette morphologie compacte favoriserait une meilleure synchronisation neuronale. Enfin, l'expérience joue un rôle : un sous-groupe d'enfants ayant reçu un entraînement ciblé à la résolution de problèmes a montré un approfondissement progressif de certains sulci, preuve que la plasticité structurelle reste active durant l'enfance.Il ne faut toutefois pas conclure que la forme du cerveau dicte le destin intellectuel. L'étude ne porte que sur des cerveaux jeunes et en bonne santé, et n'explique qu'une partie de la variance. D'autres facteurs comme la myélinisation, la densité synaptique, ou le contexte socio-éducatif jouent un rôle majeur. La forme est un facteur parmi d'autres, non une fatalité.Ces découvertes pourraient cependant servir à identifier précocement certains troubles de l'apprentissage, en utilisant l'imagerie cérébrale comme outil de prévention. Elles rappellent aussi que la stimulation intellectuelle, l'effort et l'environnement restent des leviers puissants pour renforcer les capacités cognitives, même quand la "forme" de départ n'est pas optimale. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Connaissez-vous la misokinésie ?

    Play Episode Listen Later Jun 23, 2025 2:33


    La misokinésie, littéralement « haine du mouvement », décrit la réaction négative – irritation, anxiété ou colère – qu'éprouvent certaines personnes lorsqu'elles voient de petits gestes répétitifs : un pied qui tressaute, un stylo qu'on fait tourner, des cheveux entortillés. À la différence de la misophonie, déclenchée par des sons, le stimulus est ici exclusivement visuel. Longtemps ignoré, ce trouble n'est pourtant pas anecdotique : une étude de 2021, menée par l'Université de Colombie-Britannique (UBC) et publiée dans Nature/Scientific Reports, montre qu'un adulte sur trois déclare en être affecté, à des degrés variables, et que l'intensité du malaise peut dépasser celle ressentie face à des bruits équivalents.Les chercheurs ont réparti 4 126 participants en trois cohortes successives, étudiant la fréquence des réactions, leurs émotions associées et les conséquences sociales. Ils constatent que 33 % des sujets ressentent régulièrement une gêne tangible devant ces micromouvements, tandis que 10 % décrivent une détresse si forte qu'ils préfèrent fuir salles de cours, cinémas ou transports en commun. La misokinésie s'accompagne souvent d'une anxiété sociale accrue et coexiste avec la misophonie, suggérant un terrain d'hypersensibilité sensorielle partagé. Beaucoup de participants rapportent des stratégies d'évitement – siéger au fond d'une classe ou détourner leur regard – mais disent que ces solutions restent épuisantes à long terme. Les participants plus âgés rapportaient un seuil de tolérance légèrement supérieur, mais le phénomène traverse tous les groupes démographiques.Quels circuits cérébraux sont en jeu ? Aucune imagerie n'a encore exploré spécifiquement la misokinésie, mais les données sur la misophonie et sur le système miroir offrent des indices. Observer une action active naturellement un réseau miroir – aires prémotrices et pariétales – relayé par l'insula antérieure et le cortex cingulaire antérieur, pivots du réseau de la saillance. Dans la misophonie, ces régions présentent une hyper-réactivité et une connectivité renforcée avec l'amygdale, génératrice de réponses émotionnelles vives. Les auteurs de l'étude UBC supposent qu'une séquence de gestes répétitifs déclenche, chez les sujets misokinétiques, ce circuit miroir « hors gabarit », envoyant en quelques centaines de millisecondes un signal aversif qui se traduit par tension musculaire, accélération cardiaque et envie irrésistible de détourner le regard.Reconnaître la misokinésie est essentiel : il ne s'agit ni d'un caprice ni d'une lubie. La détresse qu'elle provoque peut conduire à l'isolement, au burn-out et à la détérioration des relations de travail. Des stratégies simples existent : masquer la source de mouvement, réaménager l'espace, demander au voisin d'immobiliser son pied ou pratiquer la pleine conscience pour diminuer la vigilance automatique. Des thérapies cognitivo-comportementales adaptées aux stimuli visuels sont à l'essai, tandis que de futurs protocoles d'imagerie devraient clarifier la part exacte du système miroir et ouvrir la voie à des interventions neurociblées. À terme. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Quel est l'effet du jeûne sur notre cerveau ?

    Play Episode Listen Later Jun 20, 2025 2:48


    Une étude récente, publiée en décembre 2023 dans la revue Frontiers in Cellular and Infection Microbiology, a mis en lumière les effets profonds du jeûne intermittent sur le cerveau et le microbiome intestinal. Menée sur un groupe de 25 adultes obèses, cette recherche a utilisé à la fois l'imagerie cérébrale (IRM fonctionnelle) et l'analyse génétique du microbiote fécal pour observer l'impact d'une restriction énergétique intermittente pendant huit semaines. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Comment écouter de la musique remodèle le cerveau ?

    Play Episode Listen Later Jun 18, 2025 2:22


    Écouter de la musique ne consiste pas seulement à faire parvenir des sons aux oreilles : selon une étude récente menée par les universités d'Aarhus (Danemark) et d'Oxford (Royaume-Uni), publiée en juin 2025 dans la revue Advanced Science, la musique remodèle littéralement le cerveau en temps réel. Elle déclenche une interaction complexe d'ondes cérébrales à travers de multiples réseaux neuronaux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Se faire masser le visage est-il efficace contre la maladie d'Alzheimer ?

    Play Episode Listen Later Jun 16, 2025 2:30


    Des chercheurs sud-coréens ont récemment mené une étude fascinante sur des souris pour explorer les effets potentiels de massages du visage et du cou dans le cadre de la maladie d'Alzheimer. Leurs résultats, bien que préliminaires, ouvrent une piste thérapeutique surprenante : ces gestes simples pourraient favoriser l'élimination de substances toxiques du cerveau, notamment les protéines bêta-amyloïdes, connues pour leur rôle central dans le développement de la maladie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Quelle est la meilleure méthode pour mémoriser à long terme ?

    Play Episode Listen Later Jun 13, 2025 1:47


    Selon de nombreuses recherches en neurosciences cognitives, la meilleure méthode pour mémoriser durablement est la "récupération active" associée à la "répétition espacée".Plutôt que de relire passivement ses notes ou un texte plusieurs fois (ce que beaucoup de gens font), il est bien plus efficace de se forcer à se souvenir activement de l'information après des intervalles croissants. Par exemple, en se posant des questions sur ce qu'on a appris, ou en tentant de reformuler de mémoire le contenu.Une étude de référence sur ce sujet est celle de Karpicke et Roediger, publiée en 2008 dans *Science*. Les chercheurs ont comparé plusieurs méthodes d'apprentissage :– relire plusieurs fois un texte,– relire une fois puis s'auto-tester,– ou bien s'auto-tester plusieurs fois sans relecture.Résultat : les étudiants qui pratiquaient la récupération active (test répété sans relecture) avaient des taux de rétention 50 % plus élevés une semaine plus tard que ceux qui relisaient simplement le texte.Pourquoi cela fonctionne ? Lorsqu'on tente activement de récupérer une information en mémoire, on renforce les connexions neuronales associées à ce souvenir, notamment dans l'hippocampe et le cortex préfrontal. C'est comme "consolider un chemin" dans le cerveau. En revanche, la simple relecture donne une illusion de maîtrise (on reconnaît les informations), mais ne crée pas de trace mnésique solide.De plus, espacer les sessions de récupération (par exemple après 1 jour, 3 jours, 1 semaine) évite l'oubli rapide et favorise ce qu'on appelle l'effet de distribution, bien documenté depuis les travaux de Cepeda et al. (2006), qui ont mené une méta-analyse sur plus de 254 études. Leur conclusion : la répétition espacée multiplie par 2 à 3 l'efficacité de l'apprentissage à long terme.En résumé :– Testez-vous activement (questions, flashcards, reformulations),– Espacez les révisions pour consolider durablement.C'est la stratégie la plus validée par les neurosciences pour graver l'information dans la mémoire à long terme. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi avons-nous des trous de mémoire ?

    Play Episode Listen Later Jun 11, 2025 2:00


    Qui n'a jamais vécu ce moment frustrant : impossible de retrouver le nom d'une personne, un mot, un souvenir pourtant bien connu. Ces fameux « trous de mémoire » sont en réalité un phénomène naturel et même nécessaire pour notre cerveau.Une analyse approfondie publiée en 2023 dans la revue Trends in Cognitive Sciences, qui a passé en revue plus de 80 études sur le sujet, apporte un éclairage fascinant. Contrairement à l'idée reçue, les trous de mémoire ne signalent pas forcément un dysfonctionnement cérébral. Ils seraient au contraire le reflet d'un processus actif d'optimisation de la mémoire.Notre cerveau stocke en permanence une quantité gigantesque d'informations. Mais tout retenir serait inefficace, voire contre-productif. Comme l'explique Blake Richards, coauteur de l'analyse, « l'oubli permet de se débarrasser des informations obsolètes pour favoriser une mémoire plus flexible et plus adaptée à un environnement en perpétuel changement ».Sur le plan neurologique, plusieurs mécanismes entrent en jeu. D'abord, l'affaiblissement des connexions synaptiques : avec le temps, les liaisons entre certains neurones s'atténuent si l'information n'est pas régulièrement réactivée. C'est un processus appelé dépôt synaptique.Ensuite, le phénomène d'interférence : de nouveaux apprentissages peuvent entrer en compétition avec les anciens souvenirs. Par exemple, apprendre un nouveau mot de passe peut temporairement effacer le souvenir de l'ancien.L'analyse publiée dans Trends in Cognitive Sciences souligne aussi le rôle clé de l'hippocampe, la région du cerveau impliquée dans la consolidation des souvenirs. Lors de périodes de stress ou de fatigue, le fonctionnement de l'hippocampe est perturbé, ce qui augmente la probabilité d'un trou de mémoire.Les chiffres sont parlants : selon une étude citée dans l'analyse, environ 70 % des adultes rapportent des épisodes fréquents de mémoire défaillante, en particulier pour des détails récents. De plus, avec l'âge, la vitesse de récupération de l'information diminue : après 60 ans, le temps moyen pour retrouver un mot oublié peut doubler.Mais rassurez-vous : dans la majorité des cas, ces trous de mémoire sont transitoires. Des stratégies simples comme le sommeil de qualité, l'exercice physique ou la répétition espacée permettent de renforcer les connexions neuronales et de limiter ce phénomène.En somme, nos trous de mémoire ne sont pas un bug du cerveau, mais plutôt une fonction d'adaptation. Un cerveau qui oublie… pour mieux se souvenir de l'essentiel. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi l'écriture manuscrite stimule-t-elle autant notre cerveau ?

    Play Episode Listen Later Jun 9, 2025 1:45


    Prenez un stylo, une feuille… et écrivez à la main. Ce geste simple active en réalité des circuits cérébraux complexes. Contrairement à la frappe sur un clavier, qui mobilise surtout les zones motrices des doigts, l'écriture manuscrite engage une véritable chorégraphie neuronale.Dès 2012, une étude de l'Université d'Indiana menée par Karin James, publiée dans Trends in Neuroscience and Education, a montré que chez des enfants de 5 ans, le simple fait d'écrire les lettres à la main activait des zones du cerveau liées à la lecture, comme le gyrus fusiforme gauche. En revanche, taper ces mêmes lettres sur un clavier ne produisait pas cet effet.Pourquoi ? Parce qu'écrire à la main implique de planifier chaque geste, de contrôler la pression, l'orientation et la vitesse. C'est un processus sensorimoteur riche qui sollicite à la fois le cortex moteur, le cortex pariétal, le cervelet et les aires du langage.En 2020, une recherche norvégienne de Van der Meer et Van der Weel, parue dans Frontiers in Psychology, a confirmé que l'écriture manuscrite activait davantage de régions cérébrales que la dactylographie, chez des adultes comme chez des enfants. Les chercheurs ont mesuré l'activité cérébrale par EEG et ont constaté une synchronisation accrue des ondes cérébrales dans les bandes thêta et alpha, associées à l'apprentissage et à la mémoire.Les chiffres sont parlants : cette activation cérébrale est en moyenne 2 à 3 fois plus élevée durant l'écriture manuscrite que lors de la saisie au clavier. Ce n'est pas anodin : selon une méta-analyse de Mueller et Oppenheimer en 2014 (Psychological Science), les étudiants qui prennent des notes à la main mémorisent en moyenne 20 % de contenu en plus que ceux qui utilisent un ordinateur.Pourquoi ? Parce que l'écriture manuscrite oblige à reformuler, à synthétiser l'information. Elle favorise l'encodage en mémoire à long terme, là où la prise de notes sur clavier conduit plus souvent à une simple transcription passive.En somme, l'écriture manuscrite n'est pas un geste dépassé. Elle reste un outil puissant pour apprendre, comprendre, mémoriser. Dans un monde de plus en plus numérique, reprendre un stylo pourrait bien être un des meilleurs moyens de faire travailler son cerveau. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Quel est l'effet du sel sur le cerveau ?

    Play Episode Listen Later Jun 6, 2025 2:01


    On sait depuis longtemps que consommer trop de sel augmente le risque d'hypertension et de maladies cardiovasculaires. Mais une étude récente, publiée en 2024 par une équipe de l'Université de Géorgie, vient bouleverser notre compréhension de ses effets : l'excès de sel agirait directement sur le cerveau, et plus précisément sur l'hypothalamus, une zone-clé impliquée dans la régulation de la soif, de l'appétit, de la température corporelle et… de la pression sanguine... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Comment une intervention chirurgicale peut-elle faire parler une langue étrangère ?

    Play Episode Listen Later Jun 4, 2025 2:18


    L'histoire de cet adolescent néerlandais de 17 ans qui s'est réveillé d'une anesthésie en parlant uniquement anglais — incapable de comprendre sa langue maternelle — relève d'un phénomène neurologique rare, souvent appelé syndrome de la langue étrangère (Foreign Language Syndrome), à ne pas confondre avec le syndrome de l'accent étranger... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Je lance ma chaine Youtube

    Play Episode Listen Later Jun 2, 2025 1:24


    Pour découvrir mes vidéos:Youtube:https://www.youtube.com/@SapristiFRTikTok:https://www.tiktok.com/@sapristifr Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Peut-on communiquer pendant son sommeil ?

    Play Episode Listen Later Jun 2, 2025 2:03


    En septembre 2024, une avancée inédite a été annoncée : deux personnes ont réussi à échanger de l'information pendant leurs rêves, grâce à une technologie mise au point par Michael Raduga et son entreprise REMspace. Ce progrès s'appuie sur les états de rêve lucide, dans lesquels une personne est consciente de rêver et peut y exercer une forme de contrôle volontaire. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Quelles traces laissent les intoxications alimentaires sur le cerveau ?

    Play Episode Listen Later May 30, 2025 2:06


    Imaginez. Un soir, vous goûtez un plat nouveau. Sur le moment, tout va bien. Puis, quelques heures plus tard, les premiers symptômes apparaissent : nausées, crampes, vomissements. Vous comprenez rapidement : intoxication alimentaire. Vous vous en souvenez longtemps, et surtout, vous ne touchez plus jamais à cet aliment. Ce réflexe de rejet, presque viscéral, n'a rien d'anodin. Il est désormais prouvé qu'il trouve sa source dans le cerveau.Le 2 avril 2025, une équipe de chercheurs de l'Institut des neurosciences de l'université de Princeton a publié une étude marquante dans la revue Nature. Leurs travaux montrent que les intoxications alimentaires peuvent laisser une empreinte durable dans le cerveau. Autrement dit, l'aversion que l'on développe après un épisode de ce type n'est pas seulement psychologique ou culturelle : elle repose sur des modifications neurobiologiques réelles.Pour le démontrer, les scientifiques ont mené une expérience sur des souris. Ils leur ont d'abord fait goûter une saveur sucrée inédite. Puis, une trentaine de minutes plus tard, les rongeurs recevaient une substance leur provoquant un malaise digestif. Résultat : les souris évitaient ensuite cette saveur avec constance, parfois pendant plusieurs semaines. Et ce, alors même que le cerveau est censé avoir du mal à relier deux événements séparés dans le temps.Ce qui a particulièrement frappé les chercheurs, c'est la région du cerveau impliquée dans ce mécanisme : l'amygdale. Connue pour son rôle central dans la gestion des émotions et des souvenirs traumatiques, elle est ici activée à la fois lors de la dégustation initiale, lors du malaise, puis lors du rappel du goût. Ce triptyque d'activation montre que le cerveau encode profondément l'expérience, et associe la saveur au danger.Plus encore, les chercheurs ont identifié les neurones chargés de transmettre le signal de malaise : ceux du tronc cérébral qui produisent une molécule appelée CGRP. En stimulant artificiellement ces neurones, ils ont pu recréer l'aversion sans provoquer de véritable intoxication. Preuve que le signal sensoriel seul suffit à conditionner le cerveau.Ces résultats vont bien au-delà de la simple aversion alimentaire. Ils montrent que le cerveau est capable, en une seule expérience, de créer un lien de cause à effet entre un goût et une douleur, même différée. Un mécanisme qui pourrait aussi expliquer certaines phobies ou réactions disproportionnées à des stimuli mineurs.Ainsi, une simple intoxication alimentaire peut laisser une trace, une mémoire enfouie, mais bien réelle. Une mémoire gravée dans les circuits émotionnels du cerveau, et qui guide nos comportements bien après la guérison. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi la langue parlée modifie-t-elle nos émotions ?

    Play Episode Listen Later May 28, 2025 1:59


    Vous êtes bilingue ou trilingue ? Vous avez peut-être remarqué que certaines émotions semblent plus fortes, plus brutes ou plus distanciées selon la langue dans laquelle vous les exprimez. Dire "je t'aime" en français ne résonne pas toujours avec la même intensité que "I love you" ou "Te quiero". Ce phénomène, loin d'être anecdotique, intrigue les chercheurs en psycholinguistique. Et pour cause : notre langue ne se contente pas de véhiculer des mots — elle modèle notre manière de ressentir, de penser et même de vivre nos émotions.Une distance émotionnelle mesurableDe nombreuses études ont montré que lorsqu'on parle dans une langue apprise — souvent une langue étrangère acquise à l'école ou à l'âge adulte — les réactions émotionnelles sont généralement atténuées. Les battements du cœur s'accélèrent moins, la transpiration diminue, et les mots sensibles deviennent plus faciles à prononcer. Cette "distance émotionnelle", observée notamment par les psycholinguistes Jean-Marc Dewaele (University of London) ou Catherine Caldwell-Harris (Boston University), s'expliquerait par le contexte d'apprentissage. Une langue maternelle est intimement liée aux premières expériences affectives, familiales et sensorielles. En revanche, une langue apprise tardivement est souvent associée à des contextes formels, scolaires ou professionnels, donc moins chargés émotionnellement.Langue et cognition : un filtre émotionnelLe phénomène ne touche pas seulement la perception des émotions, mais aussi leur régulation. Par exemple, une étude menée en 2021 a montré que prendre une décision morale dans une langue étrangère conduit plus souvent à des choix rationnels — et parfois plus froids — car la distance linguistique permet de désactiver partiellement la charge émotionnelle d'un dilemme. C'est ce qu'on appelle "l'effet langue étrangère". Des chercheurs ont même observé que les souvenirs évoqués dans une autre langue sont perçus comme plus flous ou moins vivaces.Une arme de régulation ?Pour certaines personnes, changer de langue permet de prendre du recul, de mieux gérer la douleur émotionnelle ou de parler plus librement. Cela explique pourquoi certains psychologues ou thérapeutes multilingues ajustent volontairement la langue d'un échange pour débloquer ou au contraire désamorcer une réaction émotionnelle.Une pluralité d'identités émotionnellesEnfin, pour les personnes multilingues, chaque langue peut être associée à une identité émotionnelle différente. On n'a pas le même ton, le même humour ni la même sensibilité selon qu'on parle en italien, en arabe ou en anglais. La langue devient alors bien plus qu'un outil : elle façonne le soi.Dans un monde où plus de la moitié de la population utilise quotidiennement plusieurs langues, comprendre cette influence n'est pas seulement une curiosité scientifique, c'est un enjeu humain. Car parler une autre langue, ce n'est pas juste traduire des mots. C'est aussi traduire — ou transformer — ce que l'on ressent. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Travailler trop abîme-t-il le cerveau ?

    Play Episode Listen Later May 26, 2025 2:17


    On savait déjà que le surmenage affecte le sommeil, la santé cardiovasculaire et la vie sociale. Mais une récente étude coréenne va plus loin : elle montre que travailler trop longtemps pourrait littéralement modifier la structure du cerveau. Publiée dans la revue Occupational and Environmental Medicine, cette recherche menée par une équipe des universités Chung-Ang et Yonsei soulève une question troublante : et si les heures supplémentaires laissaient une empreinte physique durable sur notre cerveau ?Les chercheurs ont analysé les données de plus de 1 000 adultes sud-coréens, tous salariés, et ont comparé les scans cérébraux de ceux qui travaillent un volume d'heures “normal” (35 à 40 heures par semaine) à ceux dépassant régulièrement les 52 heures hebdomadaires. Leur constat est net : les surtravailleurs présentaient des anomalies dans plusieurs zones cérébrales, notamment celles impliquées dans les fonctions cognitives, la mémoire et le contrôle émotionnel.Parmi les régions touchées, l'hippocampe – une structure essentielle à la mémoire – ainsi que certaines zones du cortex préfrontal, qui gouverne la prise de décision et la gestion du stress. Ces altérations ne relèvent pas seulement d'un épuisement ponctuel : elles pourraient signaler une neurodégénérescence accélérée liée à l'exposition chronique au stress professionnel.Plus préoccupant encore, ces changements ont été observés même en l'absence de signes cliniques évidents. Autrement dit, le cerveau peut commencer à se détériorer sans que la personne ne s'en rende compte immédiatement. Les auteurs soulignent que ces modifications ne sont pas anodines : elles pourraient augmenter le risque de dépression, de troubles anxieux ou de maladies neurodégénératives à long terme.Les mécanismes en cause seraient liés à la surcharge mentale, le manque de récupération, et l'activation prolongée du système de stress. Le cortisol, l'hormone du stress, joue ici un rôle central. Sa libération chronique peut endommager les neurones, en particulier dans les zones sensibles comme l'hippocampe.L'étude corrobore ainsi une idée de plus en plus défendue par les neurosciences : notre cerveau a besoin de repos, de variété et de limites claires pour fonctionner de manière optimale. Travailler plus n'est donc pas toujours synonyme de productivité, surtout si cela se fait au prix de la santé cérébrale.En conclusion, ce travail met en garde contre une vision encore trop valorisée de la “performance à tout prix”. Il rappelle que le cerveau, comme tout organe vital, a ses seuils de tolérance – et que les dépasser trop souvent peut laisser des traces invisibles, mais durables. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Et si notre cerveau était un ordinateur quantique biologique ?

    Play Episode Listen Later May 23, 2025 2:47


    La comparaison entre le cerveau humain et un ordinateur est devenue un lieu commun de la vulgarisation scientifique. Mais selon le physicien théoricien Philip Kurian, cette analogie pourrait être non seulement juste… mais gravement sous-estimée. D'après ses recherches récentes, le vivant — et en particulier le cerveau humain — pourrait exploiter des phénomènes quantiques pour traiter l'information, ouvrant la voie à une nouvelle compréhension, radicale, de la cognition.Philip Kurian dirige le Quantum Biology Laboratory à l'université Howard, aux États-Unis. Ce laboratoire interdisciplinaire s'est donné une mission ambitieuse : explorer les manifestations de la mécanique quantique dans les systèmes biologiques complexes. Dans ses publications, Kurian avance une hypothèse provocante : les cellules vivantes, et notamment les neurones, pourraient exploiter certains phénomènes quantiques tels que la superposition, la cohérence ou même l'intrication, pour effectuer des traitements d'information d'une efficacité inégalée.Cela va bien au-delà du modèle traditionnel de la neurobiologie, qui repose principalement sur des échanges électrochimiques, des potentiels d'action et des connexions synaptiques. Kurian suggère que les microstructures cellulaires, comme les microtubules présents dans les neurones, pourraient fonctionner à un niveau subcellulaire encore mal compris, où les règles classiques de la physique laissent place aux probabilités étranges du monde quantique.L'idée n'est pas complètement nouvelle. Elle avait déjà été effleurée par la théorie controversée d'Orch-OR, développée dans les années 1990 par le mathématicien Roger Penrose et l'anesthésiste Stuart Hameroff. Mais là où Penrose spéculait, Kurian cherche à établir une base physique mesurable. Son équipe travaille notamment sur la détection de signatures optiques spécifiques et de transitions quantiques dans l'ADN et les protéines, qui pourraient indiquer la présence de comportements quantiques dans le vivant à température ambiante — un phénomène jusque-là jugé hautement improbable.Pourquoi est-ce important ? Parce que si le cerveau tire effectivement parti de la mécanique quantique, cela bouleverserait notre compréhension de la mémoire, de la conscience et même des états altérés de perception. Cela offrirait aussi une nouvelle perspective sur des phénomènes mal expliqués, comme l'intuition fulgurante, les états de flow, ou encore la créativité extrême.Mais attention : nous n'en sommes qu'aux balbutiements. Les preuves restent fragmentaires, les expériences difficiles à reproduire, et le débat scientifique est vif. Beaucoup de chercheurs restent sceptiques, notamment parce que les environnements biologiques sont chaotiques et chauds, peu propices — a priori — à la stabilité des états quantiques.Philip Kurian, lui, appelle à dépasser les préjugés disciplinaires. Pour lui, le cerveau n'est pas seulement un ordinateur. C'est peut-être un ordinateur quantique vivant, dont nous n'avons encore exploré qu'une infime partie du potentiel. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Peut-on être atteint de la maladie d'Alzheimer à 19 ans ?

    Play Episode Listen Later May 21, 2025 2:11


    Juillet 2023. Une équipe de neurologues de l'Université de Médecine de Pékin publie une nouvelle qui fait l'effet d'un choc dans le monde médical : un jeune homme de 19 ans vient d'être diagnostiqué avec la maladie d'Alzheimer, devenant ainsi le plus jeune patient jamais recensé. Ce cas inédit, documenté dans le Journal of Alzheimer's Disease, remet en question les fondements mêmes de ce que l'on croyait savoir sur cette pathologie neurodégénérative.Traditionnellement, Alzheimer est considérée comme une maladie du vieillissement, touchant majoritairement les personnes de plus de 65 ans. Les cas dits "précoces", apparaissant avant 60 ans, représentent à peine 5 % des diagnostics, et ils sont souvent liés à des mutations génétiques héréditaires. Mais ici, rien de tel. Le jeune patient, dont l'identité est protégée, n'a aucun antécédent familial, aucune mutation connue sur les gènes généralement impliqués (comme APP, PSEN1 ou PSEN2) et aucune autre pathologie associée.Les premiers signes sont apparus dès l'âge de 17 ans : troubles de la mémoire, difficulté à se concentrer, perte de repères dans le temps et l'espace. Deux ans plus tard, son fonctionnement cognitif avait chuté à un niveau équivalent à celui d'un patient âgé souffrant d'Alzheimer avancé. L'imagerie cérébrale a révélé une atrophie marquée de l'hippocampe, cette région essentielle à la mémoire, ainsi qu'une accumulation anormale de protéines bêta-amyloïdes — les fameuses plaques caractéristiques de la maladie.Ce cas pose une question vertigineuse : peut-on réellement considérer Alzheimer comme une simple conséquence du vieillissement ? Ou s'agit-il d'une maladie dont les origines profondes restent encore largement méconnues ? Pour le professeur Jia Jianping, auteur principal de l'étude, il est temps d'élargir notre vision : « Ce diagnostic suggère qu'Alzheimer peut être déclenchée par des mécanismes encore inconnus, indépendants de l'âge ou de la génétique ».Plusieurs hypothèses émergent. L'exposition environnementale à des toxines, des anomalies dans le développement du cerveau, des facteurs épigénétiques ou immunitaires... rien n'est encore confirmé, mais ce cas unique ouvre un nouveau champ de recherche. Il soulève aussi des enjeux éthiques : faut-il désormais envisager un dépistage cognitif chez les jeunes adultes ? Est-ce un cas isolé ou la pointe émergée d'un phénomène sous-estimé ?Une chose est sûre : ce diagnostic à 19 ans change la donne. Il nous rappelle, avec force, que le cerveau conserve encore une grande part de mystère, et que la maladie d'Alzheimer pourrait être bien plus complexe — et plus insidieuse — que nous le pensions. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Un simple supplément de fibres peut-il protéger le cerveau des seniors ?

    Play Episode Listen Later May 19, 2025 2:28


    Et si la clé pour préserver notre cerveau en vieillissant se trouvait... dans nos intestins ? Une récente étude du King's College de Londres, publiée au printemps 2024 dans la prestigieuse revue Nature, avance une hypothèse aussi audacieuse que prometteuse : un simple supplément quotidien de fibres végétales pourrait contribuer à maintenir les fonctions cognitives des personnes âgées.Les chercheurs ont mené une expérience auprès de 72 volontaires âgés de 60 à 85 ans, en bonne santé mais sans pathologies neurodégénératives déclarées. Pendant trois mois, la moitié d'entre eux a reçu un supplément quotidien de prébiotiques — des fibres végétales non digestibles qui nourrissent les bonnes bactéries de l'intestin — tandis que l'autre moitié recevait un placebo. Résultat : les participants du groupe "fibres" ont montré une amélioration significative de certaines fonctions cognitives, notamment la mémoire de travail et la rapidité de traitement de l'information.Comment expliquer un tel effet ? Tout se joue dans ce que les scientifiques appellent l'axe intestin-cerveau. Le microbiote intestinal, cet immense écosystème de bactéries vivant dans notre tube digestif, ne se contente pas de digérer nos aliments. Il produit également des molécules capables d'influencer notre système immunitaire, notre humeur... et désormais, semble-t-il, nos capacités cognitives. Les prébiotiques utilisés dans l'étude — en particulier l'inuline extraite de la chicorée — ont favorisé la croissance de certaines bactéries bénéfiques qui produisent des acides gras à chaîne courte, des composés qui jouent un rôle dans la réduction de l'inflammation cérébrale.L'un des auteurs de l'étude, le professeur Tim Spector, souligne que cette approche est non seulement simple et sans effet secondaire notable, mais aussi accessible à tous. « C'est une stratégie préventive qui ne nécessite pas de traitement lourd ou coûteux », explique-t-il. Bien sûr, il reste des questions en suspens : combien de temps durent les effets ? Sont-ils les mêmes chez des personnes déjà atteintes de troubles cognitifs ? Et quels types de fibres sont les plus efficaces ?Mais cette découverte ouvre une voie enthousiasmante. À l'heure où la population mondiale vieillit et où les maladies neurodégénératives progressent, la perspective de ralentir le déclin cognitif par une simple modification de l'alimentation est un espoir précieux.Alors, la prochaine fois que vous ferez vos courses, jetez un œil du côté des aliments riches en fibres : topinambours, oignons, artichauts ou encore bananes. Votre cerveau pourrait bien vous remercier. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi notre cerveau a-t-il besoin de sucre ?

    Play Episode Listen Later May 16, 2025 2:10


    Le sucre est souvent diabolisé dans nos régimes alimentaires. Pourtant, notre cerveau, lui, en raffole — et pour de bonnes raisons. Il ne s'agit pas ici des bonbons ou des pâtisseries, mais du glucose, un sucre simple, naturellement présent dans les fruits, les légumes ou les céréales. Ce glucose est le carburant principal du cerveau. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Comment les ultrasons pourraient-ils soigner les dépressions sévères ?

    Play Episode Listen Later May 14, 2025 1:56


    Une avancée majeure dans le traitement de la dépression sévère résistante aux médicaments vient d'être réalisée grâce à une technologie innovante : la stimulation transcrânienne par ultrasons focalisés de faible intensité. Cette méthode non invasive... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi l'aller parait-il toujours plus long que le retour ?

    Play Episode Listen Later May 12, 2025 2:15


    Avez-vous déjà remarqué que, lorsque vous partez en voyage, l'aller vous semble toujours plus long que le retour ? Pourtant, en termes de distance et de durée, les deux trajets sont souvent identiques. Alors, pourquoi notre cerveau nous joue-t-il ce tour étrange ? Les neurosciences ont plusieurs éléments de réponse à cette curieuse perception du temps. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Pourquoi oubliez-vous ce que vous deviez faire en franchissant une porte ?

    Play Episode Listen Later May 9, 2025 3:02


    Vous entrez dans une pièce, puis… trou noir. Vous restez planté là, incapable de vous rappeler ce que vous étiez venu y chercher. Cette expérience troublante a un nom : le "doorway effect", ou effet de la porte. Ce phénomène cognitif décrit la tendance de notre cerveau à oublier une intention en franchissant une limite physique comme une porte. Ce n'est ni rare, ni anodin, et des recherches scientifiques commencent à percer les mystères de ce curieux mécanisme.Une transition qui perturbe la mémoireLe doorway effect a été mis en évidence par Gabriel Radvansky, professeur de psychologie cognitive à l'Université de Notre-Dame (Indiana, États-Unis). Dans une étude publiée en 2011 dans The Quarterly Journal of Experimental Psychology, Radvansky et ses collègues ont montré que franchir une porte diminue la performance mnésique pour des tâches basées sur des intentions immédiates.Dans l'expérience, les participants devaient transporter des objets virtuels d'une table à une autre dans un environnement en 3D, soit dans la même pièce, soit en passant par une porte. Résultat : le simple fait de passer par une porte entraînait une baisse significative du souvenir de l'objet transporté, comparé à ceux restés dans la même pièce.Pourquoi ? Radvansky propose une explication fondée sur la théorie de la mémoire événementielle. Selon ce modèle, notre cerveau structure l'information en unités appelées "événements", qui sont souvent délimitées par des changements perceptifs ou contextuels — comme le franchissement d'une porte. Passer d'une pièce à l'autre constitue un "nouvel événement", et notre cerveau, pour maintenir un flux cognitif efficace, archive l'information précédente au profit de la nouvelle situation.Une économie cognitive adaptativeCette fragmentation n'est pas un bug de notre cerveau, mais une fonction adaptative. En recontextualisant l'information au fil de nos déplacements, nous limitons la surcharge cognitive et améliorons notre efficacité dans des environnements complexes. Toutefois, cela implique un coût : les intentions non réalisées risquent d'être temporairement égarées, jusqu'à ce que des indices contextuels (revenir dans la pièce d'origine, par exemple) les réactivent.D'autres études confirment l'effetD'autres travaux, notamment une étude menée par Peter Tse à Dartmouth College, suggèrent que les "switchs de contexte" — pas seulement physiques, mais aussi mentaux — peuvent fragmenter notre mémoire de travail. Ainsi, ouvrir un nouvel onglet sur son ordinateur ou regarder son téléphone pourrait produire un effet similaire.En conclusionLe "doorway effect" révèle à quel point notre mémoire est sensible au contexte. Bien loin d'être un simple oubli, ce phénomène illustre la manière dynamique et structurée dont notre cerveau gère l'information en mouvement. La prochaine fois que vous resterez interdit dans l'embrasure d'une porte, rappelez-vous : ce n'est pas de la distraction, c'est de la science. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Le sucre et la graisse affectent-ils vraiment la mémoire ?

    Play Episode Listen Later May 7, 2025 1:40


    Une étude australienne récente, publiée dans l'International Journal of Obesity, révèle que la consommation régulière d'aliments riches en graisses saturées et en sucres raffinés peut altérer significativement la mémoire spatiale chez les jeunes adultes.Une alimentation qui nuit à la mémoireDes chercheurs de l'Université de Sydney ont mené une expérience sur 55 étudiants âgés de 18 à 38 ans. Les participants ont rempli des questionnaires alimentaires, subi des tests de mémoire de travail et ont été invités à naviguer dans un labyrinthe en réalité virtuelle pour localiser un coffre au trésor. Lors d'un septième essai, le coffre était absent, et les participants devaient indiquer sa position de mémoire. Les résultats ont montré que ceux ayant une consommation plus élevée de graisses et de sucres localisaient moins précisément le coffre, même après ajustement pour l'indice de masse corporelle et la mémoire de travail .Le rôle du cerveauLa mémoire spatiale est étroitement liée à l'hippocampe, une région cérébrale essentielle à la navigation et à la formation des souvenirs. L'étude suggère que les régimes riches en graisses et en sucres peuvent affecter spécifiquement cette zone, entraînant des difficultés à se souvenir d'itinéraires ou à se repérer dans de nouveaux environnements .Une situation réversibleLe Dr Dominic Tran, auteur principal de l'étude, souligne que ces effets sur la mémoire sont probablement réversibles. Des modifications alimentaires peuvent améliorer la santé de l'hippocampe et, par conséquent, nos capacités de navigation. Il insiste sur l'importance d'adopter une alimentation équilibrée dès le début de l'âge adulte pour préserver les fonctions cognitives . Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Jamais-vu: que passe-t-il dans le cerveau ?

    Play Episode Listen Later May 5, 2025 2:53


    Pour écouter mon podcast Choses à Savoir Culture Générale:Apple Podcast:https://podcasts.apple.com/fr/podcast/choses-%C3%A0-savoir-culture-g%C3%A9n%C3%A9rale/id1048372492Spotify:https://open.spotify.com/show/3AL8eKPHOUINc6usVSbRo3?si=e794067703c14028----------------------------Le jamais-vu (ou jamais vu), à l'inverse du déjà-vu, désigne une expérience où une personne fait face à une situation familière mais la perçoit comme étrangère ou inconnue. Cela peut par exemple arriver lorsqu'on répète un mot très courant jusqu'à ce qu'il "perde son sens" — un phénomène aussi appelé satiation lexicale. En neurosciences, ce type de sensation reflète une déconnexion temporaire entre les circuits de reconnaissance et les centres de la mémoire.Ce qui se passe dans le cerveauLe jamais-vu est étroitement lié à des mécanismes de désintégration temporaire entre perception et mémoire. Normalement, lorsqu'on perçoit quelque chose de familier, l'hippocampe et le cortex entorhinal travaillent ensemble pour activer des souvenirs associés, ce qui génère un sentiment de familiarité. Dans le cas du jamais-vu, cette boucle de reconnaissance est rompue : la perception ne déclenche pas l'association attendue avec un souvenir connu, ou bien le cerveau inhibe activement cette reconnaissance.Ce phénomène pourrait aussi être lié à un excès d'attention consciente, où l'analyse délibérée d'un élément familier empêche son traitement automatique. C'est pourquoi il est souvent observé dans des états de fatigue, de stress ou lors d'exercices mentaux inhabituels.Une étude scientifique marquanteUne étude notable sur ce sujet est celle de Chris Moulin et ses collègues (Université de Leeds), publiée dans Cognitive Neuropsychiatry en 2005. Ils ont documenté le cas d'un patient souffrant de jamais-vu chronique, qui ne reconnaissait plus sa propre maison, sa femme, ou même des mots du quotidien, malgré une mémoire intacte. Les chercheurs ont proposé que ce trouble résulte d'un dérèglement de la métamémoire — la capacité du cerveau à juger la validité de ses propres souvenirs.Dans une autre expérience de 2006 (Moulin et al., Memory), les chercheurs ont demandé à des volontaires d'écrire ou lire des mots simples de manière répétée. Après plusieurs répétitions (souvent autour de 30), les sujets rapportaient une perte de familiarité, comme si le mot n'avait jamais existé — ce qui démontre que le jamais-vu peut être induit expérimentalement.En résumé, le jamais-vu traduit une anomalie transitoire de la reconnaissance mnésique, souvent due à une désynchronisation entre perception et mémoire. Il rappelle que la familiarité n'est pas inhérente aux objets eux-mêmes, mais dépend de mécanismes cognitifs fragiles et complexes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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