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Choses à Savoir HISTOIRE
Qu'est-ce que la catastrophe climatique de 536 ?

Choses à Savoir HISTOIRE

Play Episode Listen Later Oct 30, 2024 2:21


La catastrophe climatique de l'année 536 est considérée par certains historiens et climatologues comme l'une des pires périodes de l'histoire humaine. Elle marque le début d'une décennie de conditions météorologiques anormales et désastreuses, provoquant une chute brutale des températures, des famines généralisées et des bouleversements sociaux. Causes Les causes exactes de cette catastrophe climatique sont encore débattues, mais il est largement admis qu'une éruption volcanique massive a joué un rôle central. Des indices géologiques, tels que des dépôts de sulfate dans des carottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, suggèrent qu'une grande éruption volcanique a eu lieu, probablement en Islande ou en Amérique du Nord, projetant d'énormes quantités de cendres et de particules de soufre dans la stratosphère. Cette couche de cendres aurait bloqué la lumière du soleil pendant des mois, voire des années, provoquant un refroidissement global. Des descriptions contemporaines appuient cette hypothèse. L'historien byzantin Procope, qui vivait à cette époque, rapporte que le soleil brillait faiblement, « comme la lune », pendant plus d'un an. D'autres chroniques européennes et chinoises mentionnent également un « brouillard » mystérieux qui obscurcit le ciel et des récoltes catastrophiques. Conséquences Les effets de cette obscurité prolongée ont été dévastateurs. Les températures ont chuté de manière significative, ce qui a entraîné une perte de récoltes massive à travers l'hémisphère nord. Des régions entières ont été frappées par des famines, exacerbées par l'effondrement des systèmes agricoles locaux. En Chine, des sources rapportent des chutes de neige estivales, des récoltes perdues et des famines. En Europe, des témoignages font état d'une décennie froide et désastreuse pour l'agriculture. L'Empire byzantin a été particulièrement touché, aggravant les problèmes économiques et démographiques. Cette période difficile a aussi probablement contribué à l'apparition de la peste de Justinien en 541, une épidémie de peste bubonique qui s'est répandue dans tout l'Empire romain d'Orient et a tué des millions de personnes. La malnutrition généralisée due aux mauvaises récoltes a pu affaiblir les populations et faciliter la propagation de la maladie. Impact historique La catastrophe climatique de 536 a eu des répercussions profondes sur plusieurs civilisations. Elle a exacerbé les troubles politiques et sociaux, contribué à l'affaiblissement de l'Empire romain d'Orient et marqué le début d'une période que certains appellent le « Petit Âge glaciaire tardif de l'Antiquité ». En résumé, l'année 536 et la décennie qui a suivi ont été une période de bouleversements climatiques majeurs, largement causés par des événements volcaniques, et leurs effets se sont fait sentir sur les sociétés humaines pendant des décennies. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Un Jour dans l'Histoire
Théodora : prostituée et impératrice de Byzance

Un Jour dans l'Histoire

Play Episode Listen Later Oct 23, 2024 32:01


Nous sommes au milieu du sixième siècle, au cœur de l'Empire romain d'Orient, sous le règne de l'empereur Justinien. Procope de Césarée, secrétaire du général Bélisaire, faisant œuvre d'historien, écrit dans son ouvrage « Histoire secrète » : «Elle invitait tous ceux qu'elle rencontrait, surtout ceux qui étaient tout jeunes. Il n'y eut jamais personne qui s'abandonnât ainsi à toutes sortes de plaisirs. Souvent, s'étant rendue à un repas commun avec dix jeunes gens ou davantage, tous remarquables par leur force physique et qui faisaient métier de faire l'amour, elle couchait avec tous les convives toute la nuit, et lorsque tous abandonnaient la partie, elle allait vers les serviteurs de ceux-ci, y en eût-il trente, et s'accouplait avec chacun d'eux ; et même de cette débauche elle n'avait jamais assez. » Théodora, puisqu'il s'agit d'elle, l'épouse de Justinien, a fasciné et dérangé ses contemporains et les siècles suivants car elle était une femme sensuelle et puissante. Eprise de pouvoir, courtisane, prostituée, elle va gravir tous les échelons jusqu'au sommet de l'Etat. Mais que savons nous réellement de Théodora impératrice de Byzance ? Avec nous : Virginie Girod, docteur en histoire, spécialiste de l'histoire des femmes et de la sexualité dans l'Antiquité. « Théodora, prostituée et impératrice de Byzance » éditions Tallandier. Sujets traités : Théodora , prostituée, impératrice, Byzance, Empire Romain Merci pour votre écoute Un Jour dans l'Histoire, c'est également en direct tous les jours de la semaine de 13h15 à 14h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes d'Un Jour dans l'Histoire sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/5936 Intéressés par l'histoire ? Vous pourriez également aimer nos autres podcasts : L'Histoire Continue: https://audmns.com/kSbpELwL'heure H : https://audmns.com/YagLLiKEt sa version à écouter en famille : La Mini Heure H https://audmns.com/YagLLiKAinsi que nos séries historiques :Chili, le Pays de mes Histoires : https://audmns.com/XHbnevhD-Day : https://audmns.com/JWRdPYIJoséphine Baker : https://audmns.com/wCfhoEwLa folle histoire de l'aviation : https://audmns.com/xAWjyWCLes Jeux Olympiques, l'étonnant miroir de notre Histoire : https://audmns.com/ZEIihzZMarguerite, la Voix d'une Résistante : https://audmns.com/zFDehnENapoléon, le crépuscule de l'Aigle : https://audmns.com/DcdnIUnUn Jour dans le Sport : https://audmns.com/xXlkHMHSous le sable des Pyramides : https://audmns.com/rXfVppvN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.

Les matins
Climat et maladies : aux origines de la chute de Rome

Les matins

Play Episode Listen Later Feb 3, 2024 119:49


durée : 01:59:49 - Les Matins du samedi - par : Quentin Lafay - Au VIe siècle, Cassiodore écrit que l'on observait un soleil de couleur bleue. Procope de Césarée dit que cela ressemblait au soleil lors d'une éclipse. Alors quels sont les effets du soleil sur la chute de Rome ? ​​ - invités : Chantal Pichon Professeure, coordinatrice de l'équipe “Biologie cellulaire, cibles moléculaires et thérapies innovantes” au Centre de Biophysique Moléculaire du CNRS.; Kyle Harper historien américain, auteur de "Comment l'Empire romain s'est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome"; Philippe le Guillou Écrivain

Les matins du samedi (l'intégrale)
Climat et maladies : aux origines de la chute de Rome

Les matins du samedi (l'intégrale)

Play Episode Listen Later Feb 3, 2024 119:49


durée : 01:59:49 - Les Matins du samedi - par : Quentin Lafay - Au VIe siècle, Cassiodore écrit que l'on observait un soleil de couleur bleue. Procope de Césarée dit que cela ressemblait au soleil lors d'une éclipse. Alors quels sont les effets du soleil sur la chute de Rome ? ​​ - invités : Chantal Pichon Professeure, coordinatrice de l'équipe “Biologie cellulaire, cibles moléculaires et thérapies innovantes” au Centre de Biophysique Moléculaire du CNRS.; Kyle Harper historien américain, auteur de "Comment l'Empire romain s'est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome"; Philippe le Guillou Écrivain

Swing Time
Swing Time: Comin' & Goin' (05/11/23)

Swing Time

Play Episode Listen Later Nov 5, 2023


Durante años, la banda de Henderson funcionaría con una política de puertas giratorias, con varios músicos que entraban, se quedaban unos meses o uno o dos años, y se marchaban. El caso más notable ocurrió en marzo de 1931, cuando Henderson y Chick Webb lograron "El Gran Intercambio", como lo llamó Russell Procope: Benny Carter y Jimmy Harrison (para la banda de Webb en el Roseland) a cambio de Procope y Benny Morton (para la banda de Henderson en el Connie's Inn). Horace Henderson marcó el acontecimiento con una nueva pieza llamada "Comin' & Goin'". Con José Manuel Corrales.

Le strade di Parigi
Rue de l'Ancienne Comédie, 13. Il Caffè Procope

Le strade di Parigi

Play Episode Listen Later Sep 19, 2023 11:58


Bibliografia 1) Riguardo l'ambasciatore del sultano: Moliere.huma-num.fr Poi il sito del caffè/ risorante al museo Carnavalet: https://www.fabula.paris/ Quello del ristorante Laperouse (io intendo quello in Quais de Grands Agustins, badate che hanno fatto una sorta di franchising): https://laperouse.com/ Mentre il sito del Café Procope è: https://www.procope.com/it/ 2- La mia fonte primaria è stata il numero pubblicato il 26 gennaio del 1840 della rivista la ‘Gastronomie'. (Su https://gallica.bnf.fr) 3- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1337879/f15.item# Les cafes politiques et litteraires de Paris --- Send in a voice message: https://podcasters.spotify.com/pod/show/le-strade-di-parigi/message

All Of It
Exit Interview with the Apollo's Outgoing President

All Of It

Play Episode Listen Later Jun 29, 2023 20:08


Friday is Jonelle Procope's last official day as president and CEO of the Apollo Theater, a role she's occupied since 2003. Procope joins us to reflect on her 20-year tenure, as well as the history and future of the venue. We also hear from listeners about their memorable experiences at the Apollo. 

Saga - Elisabeth Assayag & Emmanuel Duteil
Le Procope : Plus ancien café-restaurant de Paris

Saga - Elisabeth Assayag & Emmanuel Duteil

Play Episode Listen Later May 18, 2023 6:36


Tous les jours, du lundi au vendredi dans Saga, Solène Godin retrace la saga d'une entreprise française. 

City Life Org
Sean “Diddy” Combs, Kareem Abdul-Jabbar, and Jonelle Procope To Be Honored at The Apollo Spring Benefit

City Life Org

Play Episode Listen Later May 4, 2023 6:11


This episode is also available as a blog post: https://thecitylife.org/2023/05/04/sean-diddy-combs-kareem-abdul-jabbar-and-jonelle-procope-to-be-honored-at-the-apollo-spring-benefit/ --- Send in a voice message: https://podcasters.spotify.com/pod/show/citylifeorg/message Support this podcast: https://podcasters.spotify.com/pod/show/citylifeorg/support

City Life Org
Theater in The Apollo's New Cultural Space to Honor Jonelle Procope

City Life Org

Play Episode Listen Later Mar 29, 2023 6:41


This episode is also available as a blog post: https://thecitylife.org/2023/03/28/theater-in-the-apollos-new-cultural-space-to-honor-jonelle-procope/ --- Send in a voice message: https://podcasters.spotify.com/pod/show/citylifeorg/message Support this podcast: https://podcasters.spotify.com/pod/show/citylifeorg/support

Apprends le français avec Madame à Paname (French)
S5 E06 Assieds-toi dans le plus ancien café de Paris !

Apprends le français avec Madame à Paname (French)

Play Episode Listen Later Feb 10, 2023 22:42


Aujourd'hui, nous parlons du Procope, un café légendaire de Paris fondé en 1686. Installez-vous confortablement, prenez une café bien chaud et découvrez l'histoire du Procope... Rendez-vous sur www.madameapaname.com pour devenir membre Podcast PREMIUM et découvrir : ⭐️ Le quiz ⭐️ La transcription ⭐️ La fiche de vocabulaire expliqué ➕ Toutes les activités Testez GRATUITEMENT l'abonnement Podcast PREMIUM pendant 3 jours ! Vous ne prenez aucun risque, profitez-en ! Bonne écoute ! Marion, Madame à Paname Cet épisode a été écrit et réalisé par Sarah Bontemps et Marion Dupouy pour Madame à Paname

That's Scary with Meloney P.
Episode #18: You're ONE Day CLOSER To Your Dream Life! with guest host Nakisha Procope

That's Scary with Meloney P.

Play Episode Listen Later Feb 8, 2023 75:45


Welcome to your dream life realized! I had the pleasure of talking to Nakisha Procope and it was a very insightful and honestly a motivating conversation. We talked about her relationship with now husband @drefoods, the HONEST truth about dating with the intention to get married (and not feel ashamed for having that as a goal), manifesting your dreams and being grateful even after they come true, co-parenting, tips for single women, online dating and SOOOO MUCH MORE!!!!!!!!! Make sure you drop a comment below!! Support the podcast If you have a situation that you want to be discussed on the podcast send me a message on IG or email us at thatsscarypodcast@gmail.com! Make sure and leave a podcast review. It helps the show out TREMENDOUSLY! Follow and engage with us on: IG @thatsscary_podcast Follow Nakisha: @nakishaprocope Book Andre for Catering: @drefoods_ Subscribe to Our YouTube Channel: YouTube: https://www.youtube.com/channel/UCcZqnopkZRRNCVFtjrJGFKg Email us @ thatsscarypodcast@gmail.com Music: @sjnixon1 --- Send in a voice message: https://podcasters.spotify.com/pod/show/meloney-walker9/message Support this podcast: https://podcasters.spotify.com/pod/show/meloney-walker9/support

The Daily Good
Episode 605: Salmon return to a lost river habitat, a thought-provoking quote from Plutarch, good news for reforestation, the delights of Assisi in Italy, the brilliance of Russell Procope, and more…

The Daily Good

Play Episode Listen Later Aug 12, 2022 23:18


Good News: Salmon are being returned to the McCloud River in Northern California for the first time in over 80 years, to the joy of Native tribes in the area, Link HERE. The Good Word: A genuinely lovely quote from Plutarch. Good To Know: One trivia story debunked in favor of an equally odd one! […]

Ellington Reflections
Portrait of Russell Procope, Part II (Podcast #22-007)

Ellington Reflections

Play Episode Listen Later Jun 29, 2022 54:03


The second part of a survey of Russell Procope's work with the Ellington band. Continue reading →

Ellington Reflections
Portrait of Russell Procope, Part I (Podcast #22-006)

Ellington Reflections

Play Episode Listen Later May 29, 2022 53:14


“Russell Procope…. a man of dignity and gentility, of clean and gentlemanly appearance. What is more, he became a conscientious, all-around musician, one always to be depended on.” Duke Ellington, Music is my Mistress This documentary features interviews of Russell … Continue reading →

Jazz Focus
Echoes of Ellington - the Chris Barber Jazz and Blues Band with Russell Procope and Wild Bill Davis 1976

Jazz Focus

Play Episode Listen Later Apr 13, 2022 62:41


Echoes of Ellington - 1976 concert by Chris Barber's Jazz and Blues Band featuring Russell Procope and Wild Bill Davis . . also with Pat Halcox, John Slaughter and John Crocker. Great British trad band that had branched out into blues and swing and is here presenting some of the finest solo work by Procope and Davis. --- Support this podcast: https://anchor.fm/john-clark49/support

Les Belles Lettres
Procope de Césarée - Les Guerres contre les Perses

Les Belles Lettres

Play Episode Listen Later Jan 26, 2022 3:07


Guerres de Justinien (Livres I et II). En librairie le 21 janvier 2022 et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251452661/les-guerres-contre-les-perses. L'historien Procope constitue la source principale, parfois unique pour certains événements, de l'histoire du règne de Justinien (527-565) ; il est le Thucydide de son époque, le filtre qui permet d'appréhender la cour de Justinien et de Théodora.

The Events Insight
The Events Insight - With Special Guest Jeanne Procope

The Events Insight

Play Episode Play 31 sec Highlight Listen Later May 25, 2021 38:42


From growing up in the Caribbean to investment banking in New York City to impacting communities in Washington DC, Strategic conference director Jeanne Procope joins Jack and Ellan to talk about what it means to be a change agent.  Unapologetically honest and a self-confessed “learner', Jeanne demonstrates that by putting your heart and soul into something, you can leverage the power of events to make an impact.Keep a track of all that's going on with the Podcast via;www.theeventsinsight.com/www.linkedin.com/company/the-events-insight-podcast/www.instagram.com/the_eventsin/twitter.com/The_EventsIn

Walled City Music Festival
Jeffrey Zeigler and Lynne Procope

Walled City Music Festival

Play Episode Listen Later Mar 27, 2021 22:00


Joining Cathal Breslin and Sabrina Hu are Jeffrey Zeigler, one of the most innovative and versatile cellists of our time, and Lynne Procope, a Trinidadian born American poet whose writing focuses on the human experience of women and marginalized groups. Collaborating across disciplines forms a major part of both artists' work and they talk about the opportunites and challenges that this can bring. 

Collège de France (Histoire)
08 - La peste noire

Collège de France (Histoire)

Play Episode Listen Later Mar 9, 2021 62:20


Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2020-2021La peste noireRésuméPour l'histoire de la peste noire, l'épidémie qui affecte l'ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu'une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l'arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu'elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l'imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ».Sommaire« Il faut continuer… » (Samuel Becket, L'Innommable, 1953) : recommencementsLa mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929)Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissiqueYersinia pestis et l'humanité souffrante : une maladie qui n'était pas notre genreProgrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l'histoireLa génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d'échellesRetour au territoire de l'historien : l'hétérogénéité des régimes documentairesEntre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-penteLa peste dite « justinienne » : première épidémie historiqueUne branche morte sur l'arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013)Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d'AlternerdingPremier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019)Ceci n'est pas un puzzleConstantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d'emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22)Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome's empire », Journal of Roman Archaeology, 2015)Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25)Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008)Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l'empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998)Raconter l'histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ?Le « petit âge glaciaire de l'Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l'âge de Charlemagne, 2019)En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The "dust veil event" of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012)Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politiqueCombiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d'Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu'ils ont vu (Kyle Harper, Comment l'Empire romain s'est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019)Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d'Ephèse, Chronique de Zuqnîn)Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22)Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021)Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004)« … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969)Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitableLa peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019)Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadenceHantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd'hui.

Collège de France (Histoire)
08 - La peste noire - VIDEO

Collège de France (Histoire)

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Collège de France (Général)
07 - La peste noire

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Play Episode Listen Later Mar 2, 2021 119:08


Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2020-2021La peste noireRésuméPour l'histoire de la peste noire, l'épidémie qui affecte l'ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu'une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l'arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu'elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l'imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ».Sommaire« Il faut continuer… » (Samuel Becket, L'Innommable, 1953) : recommencementsLa mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929)Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissiqueYersinia pestis et l'humanité souffrante : une maladie qui n'était pas notre genreProgrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l'histoireLa génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d'échellesRetour au territoire de l'historien : l'hétérogénéité des régimes documentairesEntre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-penteLa peste dite « justinienne » : première épidémie historiqueUne branche morte sur l'arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013)Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d'AlternerdingPremier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019)Ceci n'est pas un puzzleConstantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d'emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22)Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome's empire », Journal of Roman Archaeology, 2015)Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25)Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008)Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l'empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998)Raconter l'histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ?Le « petit âge glaciaire de l'Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l'âge de Charlemagne, 2019)En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The "dust veil event" of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012)Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politiqueCombiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d'Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu'ils ont vu (Kyle Harper, Comment l'Empire romain s'est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019)Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d'Ephèse, Chronique de Zuqnîn)Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22)Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021)Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004)« … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969)Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitableLa peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019)Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadenceHantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd'hui.

Collège de France (Histoire)
07 - La peste noire

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Play Episode Listen Later Mar 2, 2021 119:08


Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

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07 - La peste noire - VIDEO

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé Pour l’histoire de la peste noire, l’épidémie qui affecte l’ensemble du bassin méditerranéen, et au-delà, de 541 à 749 constitue moins un précédent qu’une comparaison obligée, placée en vis-à-vis historiographique. Si elle occupe une branche morte de l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis, sa postérité est ailleurs : dans les enjeux méthodologiques qu’elle pose aux historiens confrontés à la discordance des sources, mais aussi dans l’imaginaire politique : entre hantises collapsologiques du contemporain et horizon eschatologique du Moyen Âge, on tente de comprendre en quoi, au-delà des conventions historiographiques, cette peste peut bien être dite « justinienne ». Sommaire « Il faut continuer… » (Samuel Becket, L’Innommable, 1953) : recommencements La mémoire pathétique des gestes de la peste : quand le corps délivre une mémoire dont nous avons perdu le souvenir (Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1927-1929) Épaissir le temps de la peste, peupler les mondes de la peste : réassurances des savoirs lettrés et blessure narcissique Yersinia pestis et l’humanité souffrante : une maladie qui n’était pas notre genre Progrès scientifique et horizon de connaissances : la science pose de nouvelles questions à l’histoire La génomique et la discordance des temps, une affaire de rythmes et d’échelles Retour au territoire de l’historien : l’hétérogénéité des régimes documentaires Entre histoire profonde et histoire globale, un regard à mi-pente La peste dite « justinienne » : première épidémie historique Une branche morte sur l’arbre phylogénétique de Yersinia pestis mais un opérateur puissant de périodisation (Yujun Cui, Chang Yu et al., « Historical variations in mutation rate in an epidemic pathogen, Yersinia pestis », PNAS, 2013) Deux morts en Bavière : identification des premières victimes de la peste du VIe siècle au cimetière d’Alternerding Premier bilan, nouvelles interrogations : quelle échelle, quelles datations ? (Marcel Keller, Maria A Spyrou et al., « Ancient Yersinia pestis genome from across Western Europe reveal early diversification during the First Pandemic (541-750) », PNAS, 2019) Ceci n’est pas un puzzle Constantinople, mars 542, « Il y eut en ce temps-là une pestilence qui manqua d’emporter la race humaine tout entière » (Procope de Césarée, Histoire des guerres, 2, 22) Harvard, 2015 : archéologie de la mort de masse (Michael McCormick, « Tracking mass death during the fall of Rome’s empire », Journal of Roman Archaeology, 2015) Constantinople, 536 : « Combien il est étrange, je vous le demande, de voir le soleil mais sans son éclat habituel » (Cassiodore, Variae, 12, 25) Belfast, 2008 : analyse dendochronologique et carottes glaciaires (Michaël Baillie, « Proposed re‐dating of the European ice core chronology by seven years prior to the 7th century AD », Geophysical research letters, 2008) Constantinople, 541 : Justinien, les greniers de l’empire et les rats des navires (Michael McCormick, « Bateaux de vie, bateaux de mort. Maladie, commerce, transports annonaires et le passage économique du bas-empire au Moyen Âge », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tardo antichità e alto medioevo (Spolète, 1998) Raconter l’histoire depuis le point de vue animal de rattus rattus ? Le « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (530-680) : systèmes climatiques et écosystèmes sociaux (Jean-Pierre Devroey, La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne, 2019) En Scandinavie, du « grand hiver » (Fimbulvetr) au « crépuscule des dieux » (Ragnarök) : Winter is coming (Bo Gräslund et Neil Price, « Twilight of the gods? The “dust veil event” of AD 536 in critical perspective », Antiquity, 2012) Pourquoi la peste du VIe siècle peut être dite justinienne : catastrophe épidémique et retournement de situation politique Combiner les sources, malgré tout : Procope de Césarée et Jean d’Ephèse, « duo improbable », ont bien vu ce qu’ils ont vu (Kyle Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, 2019) Le silo mortuaire des tours de Sykai et le pressoir mystique : « vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu » (Jean d’Ephèse, Chronique de Zuqnîn) Une épidémie qui avance par bonds : « Comme un champ de blé incendié, la ville fut soudainement enflammée par la pestilence » (Grégoire de Tours, Histoires des Francs, 9, 22) Ne pas révoquer la valeur documentaire des sources au motif de leur discontinuité (Michael McCormick, « Gregory of Tours on Sixth-Century Plague and Other Epidemics », Speculum, 2021) Les trois temps de la première pandémie : peste byzantine (542-600), accalmie du VIIe siècle (600-660), période ibérique (660-749) (Dimitri Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crisis and Epidemics, 2004) « … la peste justinienne, après avoir peut-être contribué à expliquer Mahomet, a pu aussi expliquer Charlemagne » (Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La Peste du Haut Moyen Âge», Annales, 1969) Peste justinienne et peste noire : une comparaison historiographique inévitable La peste et la chute des empires : lectures maximalistes, lectures déflationnistes (Lee Mordechai et Merle Eisenberg, « Rejecting Catastrophe: The Case of the Justinianic Plague », Past & Present, 2019) Kyle Harper et la fin du monde, ou la chute de Rome sans les Romains de la décadence Hantises collapsologiques et horizon eschatologique : la peste justinienne et le Moyen Âge aujourd’hui.

La Science, Quelle(s) Histoire(s) !
La Peste, Quelle(s) Histoire(s) ! - Partie 2

La Science, Quelle(s) Histoire(s) !

Play Episode Listen Later Apr 6, 2020 8:02


Découvrez notre deuxième podcast sur la peste. Cet épisode vous emmène à Constantinople, ou la peste dite de Justinien s'est déclarée en 542.  Dans ce nouvel épisode, nous évoquerons l'impact de l'épidémie sur la capitale byzantine et l'Europe, notamment à travers les yeux d'un contemporain de l'époque: Procope de Césarée.

Le bijou comme un bisou
le bijou comme un bisou #13 le luxe byzantin de Théodora

Le bijou comme un bisou

Play Episode Listen Later Apr 1, 2020 9:02


   Théodora est née vers 500 à Constantinople, son prénom a une consonance chrétienne dont les racines grecque « Théou Doron » se traduirait par « don de Dieu ». Son père meurt prématurément laissant la famille sans ressource alors sa mère se remarie et son beau-père lui apprend son propre métier de dompteur d'ours, de chevaux, de chiens ou encore des perroquets importés d'Orient. Avec sa sœur, elle participe aux numéros de jonglerie et d'acrobatie qui font patienter les spectateurs entre deux courses de chars ou de spectacles de fauves. Son beau-père appartient à la faction des verts (une sorte de parti politique, son opposant est le parti bleu). Quand il est destitué de sa charge la famille perd encore une fois ses ressources. Alors sa mère rentre avec ses filles dans l'arène de l'hippodrome le jour de la fête et va supplier le parti vert de les aider. Mais ils restent silencieux. Alors elle se tourne vers le parti bleu qui accepte de les aider. Théodora n'oubliera jamais, et la force de sa mère et le mépris du parti vert. Mais le fait de demander quelque chose publiquement ne se faisait pas, alors la mère de Théodora, puis elle-même aura par extension une réputation de fille publique. D'autant qu'après, elle devient danseuse et actrice lesquels ont mauvaise réputation.  Puis Théodora devient la maitresse d'un haut fonctionnaise syrien Hékébolos et le suit à Apollonia au nord de l'actuelle Libye. Quand il la chasse, elle a acquit une première expérience de la vie politique et culturelle. Elle a 16 ans. Elle décide de revenir à Constantinople. En faisant appel au Parti Bleu, elle est accueillie à Alexandrie en Egypte, apprend à lire et à écrire et rencontre le patriarche Timothée IV d'Alexandrie qui la convertit au culte monophysite (une doctrine christologique du Vᵉ siècle). Elle rentre enfin à Constantinople en 522, toujours grâce à ses relations avec le Parti Bleu elle rencontre le nouveau consul, Justinien, magister militum praesentalis. Ils ne parlent pas la même langue lui pratique le latin, la langue de l'administration, elle le grec qui était la principale langue de communication dans l'Empire. Ils n'ont pas la même religion, elle est monophysite, lui est dyophysite une forme d'orthodoxie. Malgré tout, ils tombent amoureux et passionnément. Il obtient d'abord de son oncle, l'empereur Justin Ier, que soit accordé à Théodora le rang de patricienne, puis fait abroger pour elle l'interdiction pour les anciennes actrices de contracter un mariage. Et enfin leur mariage est célébré le 1er août 525. Lorsque Justin Ier meurt en 527, Justinien est couronné empereur. Privilège rare, Théodora revêt la pourpre en même temps que lui dans la basilique Sainte-Sophie, ce qui l'associe pleinement à l'Empire et fait d'elle une impératrice à part entière. Elle prend alors le titre d'Augusta. En femme d'Etat, Théodora conseille souvent Justinien et participe à ses conseils d'État. Réciproquement, ce qui est totalement exceptionnel, Justinien la désigne comme son « partenaire » dans ses délibérations et veille à ce que ses hauts fonctionnaires lui prête le même serment qu'à lui. Elle a sa propre cour, son entourage officiel et son propre sceau impérial. Et lorsque le trône vacille en janvier 532 lors de la Sédition Nika, c'est elle qui sauve la situation. Elle participe directement au Code Justinien, une réforme juridique destinée à unifier et synthétiser l'ensemble des lois romaines existantes. Elle y fait ajouter un nouveau statut pour la femme dans le cadre familial, la possibilité pour les épouses de demander le divorce, le droit aux filles d'accéder à leur héritage, la protection de leur dot en cas de veuvage, des mesures de protection à l'égard des comédiennes et des courtisanes, l'allégement des peines pour les femmes adultère, des lois contre la « traite des blanches » et contre le proxénétisme. En cela c'est une des pionnières du féminisme. En 542, une violente épidémie atteint Constantinople (c'était la peste bien sûr, pas le coronavirus). Justinien est touché. Théodora le remplace carrément dans la gestion de l'Empire.  Elle meurt, probablement d'un cancer du sein le 28 juin 548, 17 ans avant Justinien. Elle est enterrée en l'église des Saints-Apôtres à Constantinople. Toujours profondément amoureux, Justinien ne se remettra jamais de la mort de sa femme.  En 1204, les sépultures de Théodora et Justinien sont pillées par les croisés lors du sac de Constantinople. Deux siècles plus tard, en 1453, les Ottomans prennent Constantinople, mettant définitivement fin à l'Empire Byzantin et les restes de Théodora et de Justinien disparaissent à jamais. On connait son histoire par son principal biographe, le chroniqueur Procope de Césarée, qui sera aussi un de ses détracteurs et créera l'image de putain qui lui est souvent, à tord, associée. Mais cette femme exceptionnelle inspire jusqu'à aujourd'hui de nombreux artistes : auteur, peintre comme Benjamin Constant, actrice comme Sarah Bernard et même cinéaste. Le plus beau portrait qui reste d'elle est la magnifique fresque de mosaïque de la basilique Saint-Vital située à Ravenne en Italie. Et pourtant Théodora n'y a jamais résidée. En fait, Ravenne était alors la capitale de l'Empire d'Occident car Rome est d'abord assiégée par les rois barbares, puis l'Italie est gouvernée par les empereurs byzantins jusqu'au milieu du VIe siècle. C'est donc en hommage à ce gouvernement byzantin que 2 grands panneaux muraux de mosaïques, disposés face à face, ornent l'abside de la Basilique.  Représentant les cortèges présidés par le couple impérial, Justinien et Théodora, ces mosaïques sont probablement les plus célèbres de l'art byzantin. On voit dans un rutilement d'or, Théodora et sa suite de dames de compagnie et de chambellans, offrir un calice au Christ. L'impératrice est magnifiée par une niche décorative toute dorée, et s'apprête à franchir une porte qui la mène vers le Christ. Les détails sont luxueusement ornés, les bordures rehaussées de gemmes et de perles. Elle porte de très riches bijoux. Les bijoux byzantins sont toujours en or et utilisent toutes les techniques : repoussage, moulage, filigrane, émaillage, sertissage de pierres précieuses et fines. L'art byzantin est opulent et le style oriental accentue cette caractéristique. Les volumes sont imposants. Théodora vêtue d'un paludamentum pourpre est parée d'une coiffe en or couverte de pierreries surmontées d'autres pierres précieuses qui forment une tiare. Cette couronne est dotée de perles de visage qui sont si longues que des côtés de la tête les chaines empierrées tombent sur sa poitrine, ce type de couronne s'appelle praipendula. Ses pendants de ses boucles d'oreilles aux grosses pierres centrales sont si longues qu'elles descendent sur son buste. Le pectoral au milieu de sa poitrine est tenu par une collerette constellée de pierres précieuses que l'on appelle un superhumeral.  Les couturiers et joailliers ont été fascinés par ce luxe byzantin, magnifié par Théodora. On connait ainsi les splendides bijoux de Robert Goossens pour Chanel, de Dior mais aussi ceux de Dolce Gabanna ou de Christian Lacroix. Et si vous aimez une inspiration byzantine où l'or s'affirme avec un porté plus modernisé allez voir du côté d'Esther Assouline qui associe à merveille l'éclat solaire de l'or aux diamants comme aux tourmalines.   Ainsi se termine cette histoire d'Il était une fois le bijou. Si cette histoire vous a plu, partagez la autour de vous, pour vous aussi envoyer plein de bijou bisou et encouragez moi en partageant et en me mettant plein d'étoiles et de like. A demain pour un prochain bijou, un nouveau bisou du soir Site Twitter Facebook Instagram   LinkedIn Musique : Allan Deschamp, 0 le Sign Graphisme : Frédéric Mané

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Tours Make a Vacation Better, Episode 274

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Play Episode Listen Later Mar 8, 2020 48:03


In today's episode of the podcast, Annie and Elyse wonder how tours make a vacation better. Won't you have a great time in Paris or anywhere in France even if you don't take a tour? To some extent, yes. But we know from experience that tours make it possible for you to make the most of every minute by taking you straight to the best stuff. Tours greatly enhance the visit because we all like to know what were're looking at, don't we? There is no doubt that if you don't take a tour, you'll miss out. We give several examples of how that's happened to us in the episode! Tours Make a Vacation Better If You Are a Curious Person We know one thing for sure: Our listeners are curious about France! The best time to feed that curiosity is while you visit France and walking around the place you've heard about. Would you like to hear about the cool things that happened in a particular neighborhood? Of course you do! Would it make a difference to learn that historically significant people lived where you are? We know it does! But you'll miss out on a lot of wonderful experiences if you walk around with no help. We want you to feed your curiosity about France. Do you need to learn about the cool things that happened in a particular neighborhood? Of course you do! Some people, Annie used to be one of them, aren't in the habit of taking tours. They wonder will I get bored? Will it be a waste of time? Wouldn't I rather have the freedom to do what I want? Well, VoiceMap tours are designed not to be boring, they get to the point, they let you do what you want because you can pause and resume at will, and they are inexpensive! How to Purchase Annie and Elyse's Tours You can get Annie's Tours and Elyse's Tour directly from the VoiceMapApp or download the App and then unlock the tour by purchasing a code. Elyse also does in-person tours in and around Toulouse. Use the contact form on her website to inquire or email her: elysart@live.fr Download your Paris tours now! Email | Facebook | Instagram | Pinterest | Twitter   Did you get my VoiceMap Paris tours yet? They are designed for people who want to see the best of Paris neighborhoods and put what they are looking at into historical context. There are so many great stories in Paris. Don't walk right past them without having a clue what happened there! You can buy them directly from the VoiceMap app or click here to order activation codes at the podcast listener discount price.   Discussed in this Episode [04:35] Rediscovering the London Theater District in London with Ian McEwen's tour on VoiceMap [06:05] What if you don't normally take tours? [06:52] Tours make the experience better [07:33] Taking tours where you've lived for a long time is surprisingly interesting! [08:00] Taking audio tours in Museums is interesting even for an art historian like Elyse! [08:44] You will miss a lot of stuff if you don't take any sort of tour [09:03] Paris is a big city with lots of distractions [10:03] VoiceMap tours give you maximal freedom [10:13} You can run VoiceMap tours without data because everything is downloaded to your phone! [11:08] Tours are great for curious people [12:02] Don't forget to look up! [12:34] Missing the Procope even though it has signs! [13:19} More on the complete flexibility of VoiceMap tours [15:16] A visit to the Royal Albert Hall with a "serious" guide [15:30] Some tour guides are actors and crack more jokes than anything [16:45] We understand why some people don't take tours: some live guides sound like robots! [17:30] Good in-person guides can adjust the tour to their audience [18:13] Are VoiceMap tours too cheap? [20:20] How to buy Annie and Elyse's VoiceMap tours and how they work [21:45] Elyse is working on a tour about the occupation and resistance in Toulouse [22:00] Annie has Paris tours about Île de la Cité Marais Montmartre and Saint-Germain-des-Prés [22:50] Talking to the people who are reluctant about taking tours [24:22] Audio tours enhance the experience [25:06] Don't be purely and Instagram tourist! [26:17] You can actually take Annie and Elyse in your pocket!

Replay des ÉMISSIONS
Une journée au … Procope (09/02/20)

Replay des ÉMISSIONS

Play Episode Listen Later Feb 9, 2020 61:26


Vous saurez presque tout du plus ancien restaurant parisien, créé en 1686 par Francesco Procopio Dei Coltelli. Son histoire suit celle de la France. La troupe de Molière y fêtait ses succès. Les philosophes du siècle des lumières y ont conçu les bases de l'Encyclopédie. Benjamin Franklin y réfléchit à la Constitution américaine. Napoléon y laissa son bicorne en gage .... Voilà quelques-uns des épisodes qui jalonnent la vie de cet établissement qui a réussi à conserver les recettes authentiques de la cuisine bourgeoise. Vous visiterez les coulisses du Procope et vous apprendrez pourquoi on y remet des prix littéraires. Quelques autres anecdotes figurent sur la chronique publiée sur le blog de Marie-Claire avec des photos qui apportent un complément d'information. A lire ici (https://abrideabattue.blogspot.com/2019/11/le-procope-est-un-restaurant-et-un.html). Cette émission spéciale vous mettra probablement l'eau à la bouche et vous donnera envie d'aller vérifier sur place tout ce que vous aurez appris. Le Procope est ouvert tous les jours au 13 rue de l'Ancienne Comédie - 75006 Paris - 01 40 46 79 00 Interviews : Eric Giroud-Trouillet directeur du Procope Guido Maggiolo, Premier Maitre d’hôtel Rezak Benelhadj, sous-chef cuisinier Karine Anglada, responsable commerciale Vous entendrez également : Christophe -Succès fou Serge Gainsbourg - Couleur café Sur une nappe de restaurant Jacques Dutronc Zaz - I Love Paris J'aime Paris Violeta Parra - Gracias a la vida

Les Belles Lettres
Procope - La Guerre contre les Vandales

Les Belles Lettres

Play Episode Listen Later Oct 16, 2019 2:34


En librairie le 18 octobre 2019 et surhttps://www.lesbelleslettres.com/livre/4088-la-guerre-contre-les-vandales. Source historique essentielle, le récit de Procope est aussi une remarquable œuvre littéraire.

EL VIAJERO ACCIDENTAL
Una calle de París con Juancar García Abad: París de la Ilustración

EL VIAJERO ACCIDENTAL

Play Episode Listen Later Jun 27, 2019 8:43


Juan Carlos García-Abad, guía de viajes profesional en Francia, nos lleva a recorrer el París de la época de la Ilustración. Los lugares donde se reunían los filósofos y políticos como Rousseau, Voltaire, Benjamin Franklin, sitios como el café Procope o el Pont de la Concorde. Juancar nos lleva en cada podcast a descubrir rincones de la capital francesa, relatándonos detalles e historias al alcance de pocos.

Paris en contre-plongée
Jean-François Richet : "Paris est un labyrinthe"

Paris en contre-plongée

Play Episode Listen Later Feb 11, 2019 23:16


Des pavés du quartier latin à la vaste pelouse du Champ de Mars, Jean-François Richet nous téléporte dans le Paris de la Révolution : du Procope aux allées des Tuileries, en passant par le Pont des Arts dans la lumière du soir, on croise Lafayette, Danton, Talleyrand et Marie-Antoinette. Mais "Quelle ville peut vous proposer un tel voyage" ? C'est la question que pose le réalisateur de L'Empereur de Paris, qui en l'espace de quelques précieuses minutes, nous rappelle à quel point Paris est une chance. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

The Biblio File hosted by Nigel Beale
Jean Guy Boin on the French Book Publishing Experience

The Biblio File hosted by Nigel Beale

Play Episode Listen Later Jul 23, 2018 35:37


Series: Biblio File in France Economist Jean-Guy Boin is the former Director General of the International Bureau of French Publishing (www.bief.org), the international promotion organization of French books. He has held various positions in the book sector: teacher and trainer, researcher specializing in publishing economics, general administrator of a publishing house of literature and human sciences, head of the department "book economics" department at the Ministry of Culture and Communication. He is the author of two books on "small publishers" (La Documentation française) and has written numerous articles on the economics of publishing, the bookstore and the distribution of the book. We met in the Saint-Germain-des-Prés neighbourhood of Paris, home to fames literary cafes including Les Deux Magots, Café de Flore, and le Procope, bookstores and publishing houses. We talk about, among other things, the French publishing experience, the Fixed Book Price, competition in service not price, books as an industry of supply, droit d'auteur and moral right, literary agents, translation, marketing as king in the U.S., Paul Otchakovsky-Laurens, Hachette, Editions Grasset, Emmanuel Carrere, the Gilbert and Companie bookstores, Amazon, and reading publishers' catalogues.  During our conversation Jean-Guy suggests that Richard Charkin thinks that getting rid of the Net Book Agreement in England was a mistake. I spoke with Richard about this. His response: "Bollocks. Absolutely no regrets. The French love regulations! Also, their international horizons are much more restricted than ours. How could we have retail price maintenance in the UK when there is no such thing in USA? US publishers would be flooding our market. Je ne regrette rien!"

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Saint Germain des Près Neighborhood, Episode 196

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Play Episode Listen Later May 9, 2018 70:38


Join Us in France Travel Podcast, Episode 196 On today’s episode, Annie and Elyse talk about the things they love about the Saint Germain des Près neighborhood in Paris. It's actually surprising to see how long it took us to devote an entire episode to Saint Germain des Près, and it only happened because we assumed that we had already done it! Saint Germain des Près is the area of Paris where both Annie and Elyse would love to live if they won the lottery. It's never going to happen, but a girl can dream, right? Come along and dream with us, we tell you tales of the oldest church in Paris, wonderful cafés, great shopping, and the wonderful artists of the 1920s who hung out there. If you’re interested in Saint Germain des Près, you should probably also listen to our other episodes about classic Paris neighborhoods: Episode 27 on Le Marais, and Episode 7 on the Latin Quarter. Episode Highlights with Timestamps [03:48] Saint Germain des Près is beautiful and very expensive part of Paris. The prices went through the roof there 60 or 70 years ago. [06:47] What do we mean when we say Saint Germain des Près? What are the boundaries? The definition is a bit amorphous and it depends on who you ask, but it includes a lot of the 6th arrondissement. [07:27] The word “près” means meadow, which it used to be, this is an old area of Paris. The tower of the Church of Saint Germain des Près was part of the oldest churches in Paris. [09:04] The Merovingian Kings established the Saint Germain des Près Abbey and it included a lot of land. [10:10] Definition of Early Middle Ages (500 to 1000), High Middle Ages (1000 to 1400), Late Middle Ages (1400 to 1500s), then came the Renaissance. [11:38] Merovingians made Christianity the official religion and funded Abbeys and Monasteries. [11:58] In Roman times, many people were literate, but in this period of the early Middle Ages, few people in France were literate, so it was vital to have Monasteries to keep literacy alive. [13:15] The Saint Germain des Près Church becomes a Royal Abbey in 558 and the necropole for French French Kings before Saint Denis. [14:04] They built the Saint Germain Church over the top of an old Roman Temple, which is something that happened a lot. [15:03] The Saint Germain des Près church is set a quarter to half mile away from the river in order to protect it from flooding. [16:10] The vital importance of relics in the Middle Ages, and the worship of relics as a driver of economic growth. [17:23] The Saint Germain area was raided and burned by the Vikings three times: in 845, 856, and 861. [17:50] When they rebuilt the church, they added the Romanesque tower in 990, and that’s still the one we see today. This is also the time when it became a Benedictine Abbey. [18:57] Benedictine Monks were always as the center of intellectual knowledge, and the area has retained its reputation of being the place for intellectuals. [21:05] The Procope, one of the oldest cafés in Paris where people like Diderot and Voltaire used to go argue about ideas. This was the beginning of café culture in Paris and is mostly super touristy at this point. [23:41] We’re not sure if they’d let you sit at a table at the Procope and write all day. [24:21] The Procope is also where the people who fomented the French Revolution sur as Danton and Marat hung out. [24:48] Rue Danton where Danton really lived is two streets away from the Procope. Back then the area was not fashionable or touristy. [25:13] You just have to walk these streets. Most are small narrow streets except for Boulevard Saint Germain des Près which has Haussmann buildings. [26:48] Worth visiting, the Delacroix Museum where he had his studio. [28:22] The Saint Germain des Près area is famous for book stores. A couple that are famous today are L’Écume des Pages and La Hune. [29:12] Several of the most prestigious French Publishing houses such as Gallimard and Seuil were also started in this area because it was always the book area. [29:35] Saint Germain des Près is the area where authors would hang out, lots of the famous ones you’ve heard of such as Hemmingway, Fitzgerald, Simone de Beauvoir, etc. It must have been like in Midnight in Paris! [32:05] Jazz clubs opened in Paris in the 20s and were popular with French people. [32:34] The 1920 were paradoxical times: racism and prejudice were pervasive and yet there were vibrant communities of artists in Paris. Many had left their own countries to come to Paris where they could mingle. [35:40] Brasserie Lipp is also an interesting place where filmmakers used to hang out. [36:10] None of that is going on in Saint Germain today because it’s become too expensive. How the gentrification process worked in this neighborhood. [38:25] The Beaux Arts school is on rue Bonaparte and has been there for a long time. It gave a lot of prestige to the area. [41:19] Even rich French people mostly don’t patronize cafés like Deux Magots and Café de Flore because they know the prices are ridiculous. But the area has lots of little wonderful cafés that are more approachable and just as nice. [42:52] Also explore the church of Saint Sulpice, technically in the Odeon neighborhood, but a must-see in this area. [43:03] This is the church with the “gnomon” which can easily be missed if you’re not paying attention. [44:21] Saint Sulpice also has free concerts every Sunday morning. [44:52] Rue de Rennes is a big shopping street in this area, and so it rue Bonaparte. [45:46] The Saint Germain neighborhood is a great place to go buy food for your picnic, then head down towards the river and enjoy it. [48:34] At Saint Sulpice once a day you can go up to see the organ. Check their website to know what time. [50:14] Annie has seen some tour guides come into Saint Sulpice and spend 2 minutes and leave. It’s like speed dating except that it’s speed tourism! [53:42] This is a neighborhood where you will find unique clothes and things you won’t find in the big chain stores. [54:01] Great shopping streets in the Saint Germain des Près neighborhood: rue de Buci, rue de Rennes, rue Saint André des Arts. You could also visit the Bon Marché, the expensive department store. [56:56] Great neighborhood for walking, great neighborhood for looking around. [57:47] Despite what popular guide books recommend, both Annie and Elyse would much rather stay in the Saint Germain des Près or Latin Quarter area. Subscribe to the email extras and bonuses Ask a question or leave a voicemail comment: +1 801 806 1015 To learn about Join Us in France Tours, visit Addicted to France Click here to support the show when you shop on Amazon Show Merchandise including shirts, totes, phone cases and more! Click here for show notes with time stamps for this episode. https://joinusinfrance.com/171 (apple podcast app does not display links embedded in words) Click here to review the show on iTunes. See Annie's photos of France on Instagram Join Us in France Book Group on Goodreads Send email feedback: annie@joinusinfrance.com Follow the show on Facebook  

Timeline (5.000 ans d'Histoire)
A la table du Roi Soleil

Timeline (5.000 ans d'Histoire)

Play Episode Listen Later Apr 13, 2017 67:32


C'est au siècle de Louis XIV que la France connaît sa première grande révolution gastronomique. Avec Versailles, les habitudes culinaires médiévales disparaissent, laissant place au raffinement naissant, à la disparition progressive des épices au profit des herbes ... En compagnie de Maeva Poupard (#Rutile de son pseudo), scénariste de la bande-dessinée qui donne son titre à notre émission, nous aborderons le potager de La Quintinie, Vatel, le Procope, Ragueneau, et tant d'autres qui ont lancé véritablement la "cuisine à la française".

Buscando El Placer
Episodio 22: un giro a lo clásico pero rematado con el circo de la vida

Buscando El Placer

Play Episode Listen Later Sep 8, 2016 56:57


Jorge nos mete en cada lío ! parte con las efemérides autóctonas, después nos desafía con las noticias locas y por último inicia el ciclo del Circo de la vida, con simpáticos personajes. Manuel, nos enseña sobre las resonancias de la música clásica en el jazz y habla del Estudio en sol mayor de Chopin. Tamara nos enseña que un espejo, no necesita ser un espejo para armar nuestra subjetividad. Carina nos transporta a tres de los cafés más antiguos del mundo: Procope, Florian y Central. Mientras Mónica endulza con su voz. Y todos disfrutamos placenteramente de otro programa repleto de humor.

Ecrivains et conteurs : fiches
Jean-Paul Sartre : Paysages sartriens

Ecrivains et conteurs : fiches

Play Episode Listen Later Dec 12, 2013


Lorsque Sartre décide de faire des cafés un lieu d'écriture, il renouvelle une tradition littéraire héritée de Diderot et bien d'autres. Le plus connu de ces cafés, qui vont connaître au XVIIIe siècle, auprès des gens de lettres, un grand succès, est le Procope : ouvert en 1689 par un noble Sicilien, François Procope, rue de l'Ancienne-Comédie, il est un lieu privilégié où se rencontrent, Duclos, Diderot ou le grammairien Dumarsais par exemple. C'est à cette tradition typiquement parisienne que se rattache Sartre. À l'opposé d'un Proust écrivant dans sa chambre capitonnée de liège, à l'abri de l'extérieur, Sartre trouve dans l'espace du café une possibilité de s'extraire de l'intime pour s'ouvrir au dehors.