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Au sommaire : Brice Oligui Nguema est sorti vainqueur de la présidentielle au Gabon avec 90% des voix, selon les résultats provisoires. Réel changement ou continuité ? La guerre au Soudan entre dans sa 3ᵉ année. Comment y mettre un terme ? Enfin, nous parlerons de la situation à Gaza où l'armée israélienne a transformé 30% du Territoire palestinien en zone tampon. Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. ► Avec la participation de : Seidik Abba, rédacteur en chef du site Mondafrique.com Ahmed Newton Barry, journaliste burkinabè Sory Ibrahim, journaliste à la rédaction RFI Mandenkan
Entre les trois régimes putschistes du Sahel et l'Algérie, c'est la crise ouverte. Dimanche, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont accusé l'Algérie d'avoir abattu un drone malien en territoire malien et ont rappelé leurs ambassadeurs à Alger. Lundi 7 avril, l'Algérie a répliqué du tac au tac et est allée encore plus loin en fermant son espace aérien à tous les avions en provenance ou à destination du Mali. Et dans la soirée d'hier, Bamako a décidé de faire de même en fermant son espace aérien aux avions en provenance ou à destination d'Algérie. Pourquoi ce clash ? Le Niger est-il prêt à une telle escalade ? Et la France dans tout cela ? L'essayiste nigérien Seidik Abba préside le Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel. RFI : Pourquoi le torchon brûle entre Alger et Bamako ? Seidik Abba : Je crois qu'on peut situer la dégradation des relations entre les deux pays à la prise de Kidal en novembre 2023 par l'armée malienne. À la suite de cette prise de Kidal, les ex-rebelles s'étaient repliés sur la frontière algérienne et se sont réorganisés militairement. Pour Bamako, au bas mot, l'Algérie a fermé les yeux sur leurs efforts de réorganisation.Alors, depuis ce dimanche 6 avril, il y a une nouvelle crise parce que les trois pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) ont rappelé leurs ambassadeurs à Alger et parce que l'Algérie vient de répondre du tac au tac. Pourquoi cette nouvelle montée de tension ? Oui, cette nouvelle crise est liée à un drone malien qui a été abattu dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril. L'aviation algérienne a abattu ce drone au-dessus de la frontière commune et les deux pays sont d'accord sur cet incident. Mais les versions divergent sur la localisation de l'endroit où le drone a été abattu. En tous les cas, le régime de Bamako a rappelé cette fois-ci en renfort les deux autres pays de l'AES, le Niger et le Burkina Faso, pour créer un rapport de force plus favorable parce que, par le passé déjà, le Mali a eu à protester contre ce qu'il considère comme des actes d'hostilité de la part de l'Algérie, mais ça n'a pas changé. Ça veut dire qu'on s'installe dans une confrontation entre les pays de l'AES et le pouvoir algérien.Alors vous parlez du Niger, est-ce que ce pays est prêt à l'escalade avec l'Algérie ?Non, je ne pense pas que le Niger soit prêt parce que, lorsqu'on regarde, il y a quand même des intérêts importants du Niger qui sont en jeu. Sur le plan diplomatique, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine s'est rendu en août 2024 à Alger à la tête d'une forte délégation. Il avait à l'époque été reçu par le président du pays Abdelmadjid Tebboune. Ça traduit quand même le réchauffement des relations diplomatiques. Au plan économique aussi, le ministre nigérien du Pétrole était à Alger en février 2025 et la Sonatrach, qui a mené des prospections dans la partie nord du Niger, dans la région d'Agadez…La compagnie algérienne Sonatrach…C'est ça, la grande compagnie de pétrole et des hydrocarbures algériens, la Sonatrach, a fait des prospections au Niger qui se sont révélées concluantes et il y a même eu un essai. Il est question de passer aujourd'hui au forage des puits et il est envisagé dans un schéma inédit que le pipeline soit connecté à partir du Niger au pipeline algérien. En plus de ça, la Sonatrach est dans une perspective de former des Nigériens aux métiers du pétrole. Donc, il y a sur le plan économique et politique un réchauffement avec Niamey qui, à mon avis, pourrait être affecté par cet alignement de Niamey sur Bamako dans le cadre de la solidarité inter AES.Depuis le dégel entre Alger et Paris, c'était ce 6 avril avec la visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, l'Algérie et la France engagent un dialogue stratégique sur le Sahel. Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Je crois que, comme la France n'a plus aucun canal de discussion avec les pays de l'AES, elle souhaite se rapprocher de l'Algérie parce qu'il y a des intérêts réciproques entre les pays de l'AES et l'Algérie. Et la France parie sur justement le retour à la normale entre les pays de l'AES et l'Algérie pour pouvoir faire passer des messages politiques et diplomatiques.Mais au contraire, est-ce qu'on ne pourrait pas imaginer un soutien de l'Algérie et de la France aux rebelles touaregs du FLA, le Front de libération de l'Azawad ? Non, je pense que l'Algérie a toujours été très prudente dans le soutien à l'irrédentisme qu'il y a au Mali parce que, elle-même, elle n'a pas fini de régler les questions irrédentistes qu'il pourrait y avoir dans son propre territoire national. Et je ne pense même pas que la France, d'ailleurs, a intérêt encore à aggraver la situation de ses relations avec les pays de l'AES.Depuis douze ans, Iyad Ag Ghaly, le chef du groupe jihadiste du JNIM, est protégé par l'Algérie. Est-ce qu'un rapprochement entre Alger et Paris pourrait se faire au détriment de ce chef jihadiste ? Je crois que c'est tout à fait possible. Iyad Ag Ghaly avait par le passé échappé de justesse à une élimination par les forces françaises à la suite d'un couac avec l'Algérie.C'était à Tamanrasset…C'était à Tamanrasset. Il avait échappé justement à une élimination physique par les forces françaises. Et je crois que, s'il y a un rapprochement intensif entre Paris et Alger, ça pourrait justement se faire au détriment d'un personnage comme Iyad Ag Ghaly, qui a toujours été évalué comme une cible à haute intensité par la France et qui a échappé à l'élimination alors que d'autres chefs jihadistes importants ont été éliminés par l'armée française.
Au sommaire : Le président ghanéen John Dramani Mahama a achevé ce lundi une tournée dans les pays de l'Alliance des États du Sahel, déplacement au cours duquel il a jugé « nécessaire » une « reconnaissance » de l'AES par la Cédéao. Un dialogue est-il possible ? Comment expliquer cette initiative personnelle ? Rodrigo Duterte, l'ancien président philippin, a été remis entre les mains de la Cour Pénale Internationale. Il est soupçonné d'avoir perpétré des crimes contre l'humanité dans le cadre de la guerre qu'il menait contre le trafic de drogue. Enfin se rapproche-t-on d'un cessez-le-feu en Ukraine ?Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Avec la participation de : - Fatoumata Diallo, journaliste à Jeune Afrique- Ahmed Newton Barry, journaliste burkinabè- Seidik Abba, journaliste spécialiste des questions africaines, président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel, auteur de « Mali-Sahel : notre Afghanistan à nous ? » (Impacts éditions).
La Cédéao, Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest qui, officiellement depuis hier, compte 3 membres de moins : le Mali, le Niger et le Burkina Faso. 3 pays qui sont dirigés par des régimes militaires, ce qui leur a valu des sanctions de la part de la Cédéao et, c'est suite à cela [les griefs ne sont pas les seuls] que Bamako, Niamey et Ouagadougou ont décidé de quitter la Cédéao. Notre question, est-ce que cette organisation qui va célébrer ses 150 ans d'existence, est à bout de souffle ? Pour en débattre :- Seidik Abba, journaliste et écrivain, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel, rédacteur en Chef du site Mondafrique.com, auteur du livre Mali Sahel notre Afghanistan à nous ? Impacts éditions- Gilles Yabi, analyste politique et économiste, fondateur du think-tank Wathi, groupe de réflexion citoyen pour l'Afrique de l'Ouest.
La Cédéao, Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest qui, officiellement depuis hier, compte 3 membres de moins : le Mali, le Niger et le Burkina Faso. 3 pays qui sont dirigés par des régimes militaires, ce qui leur a valu des sanctions de la part de la Cédéao et, c'est suite à cela [les griefs ne sont pas les seuls] que Bamako, Niamey et Ouagadougou ont décidé de quitter la Cédéao. Notre question, est-ce que cette organisation qui va célébrer ses 150 ans d'existence, est à bout de souffle ? Pour en débattre :- Seidik Abba, journaliste et écrivain, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel, rédacteur en Chef du site Mondafrique.com, auteur du livre Mali Sahel notre Afghanistan à nous ? Impacts éditions- Gilles Yabi, analyste politique et économiste, fondateur du think-tank Wathi, groupe de réflexion citoyen pour l'Afrique de l'Ouest.
Tandis que la signature du divorce entre la Cédéao et les pays de l'AES est attendue le 29 janvier 2025, retour sur la crise diplomatique qui secoue l'Afrique de l'Ouest. Quelles véritables raisons se cachent derrière ce bouleversement géopolitique ? Les griefs vis-à-vis de l'organisation ouest-africaine sont-ils justifiés ? Est-ce la fin de la Cédéao ? Quelles seront les conséquences pour la stabilité régionale et pour les 70 millions d'habitants du Mali, du Burkina Faso et du Niger ? Avec la participation de : - Seidik Abba, journaliste, président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel, auteur de « Mali-Sahel : notre Afghanistan à nous ? » (Impacts éditions)- Niagalé Bagayoko, politologue, présidente de l'African Security Sector Network- Gilles Yabi, analyste politique, président et fondateur du cercle de réflexion ouest-africain Wathi.
Quel avenir pour le franc CFA en Afrique Centrale ? Ce vestige de la françafrique sera-t-il bientôt à nouveau dévalué ? Lundi 16 décembre, le Cameroun accueillait un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac). À cette occasion, le chef d'Etat camerounais Paul Biya a fait une sortie remarquée, puisqu'il a appelé à une action urgente et coordonnée, insistant sur la solidarité et la détermination pour stabiliser les économies nationales et régionales. Une prise de parole surprenante de la part d'un président habituellement effacé et qui dirige un pays économiquement aux abois. Par ailleurs, la région présente des « signaux d'alerte préoccupants » imputés à « des dérapages et des défaillances dans la mise en oeuvre des réformes recommandées », selon le FMI. Dans cette situation de crise régionale, le sujet de la dévaluation du franc CFA revient de plus en plus comme l'un des scénarios possibles pour une sortie de crise. On en parle dans ce nouveau numéro de “Décrypter l'Afrique” avec : Fabrice Wuimo, journaliste pour Le Média TV, Seidik Abba, journaliste, écrivain, chercheur associé et président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel, Geneviève Goëtzinger, ancienne journaliste, présidente de imaGGe, cabinet de conseil en stratégie politique et communication et Wilfried Ekanga, essayiste, analyste politique et militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), un parti d'opposition camerounais.
Au sommaire : Au Mali, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, la branche locale d'al-Qaïda, a revendiqué la double attaque qui a visé plusieurs bases militaires à Bamako ce mardi (17 septembre 2024). À 5 000 km de là, deux autres attaques inédites d'ampleur, cette fois-ci au Liban, où des milliers de bipeurs et de talkies-walkies ont explosé simultanément faisant de nombreuses victimes, notamment parmi les membres du Hezbollah. Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Avec la participation de : - Eric Topona, journaliste tchadien au sein de la rédaction Afrique francophone de la Deutsche Welle - Ahmed Newton Barry, journaliste burkinabè- Seidik Abba, journaliste spécialiste des questions africaines, président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel, auteur de « Mali-Sahel : notre Afghanistan à nous ? » (Impacts éditions).
L'AES, anciennement Alliance des États du Sahel - qui regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso - a annoncé, le week-end dernier sa volonté de devenir une confédération. De facto les trois pays ont acté leur divorce d'avec la Cédéao. Que signifie cette confédération? Quelles conséquences pour les populations? Décryptage avec Seidik Abba, chercheur et président du CIRES, et Gilles Yabi, économiste et analyste politique, fondateur du think tank citoyen WATHI.
Après le sommet de l'Alliance des États du Sahel réunissant le Mali, le Niger et le Burkina samedi puis celui de la Cédéao dimanche, Seidik Abba, journaliste et spécialiste du Sahel, revient sur les implications et les perspectives d'avenir pour leurs pays membres. Il répond aux questions d'Esdras Ndikumana. RFI : Les pays de l'AES viennent de lancer officiellement leur Confédération. Les trois pays souhaitent mutualiser justement leurs efforts dans les domaines militaires, diplomatiques et de développement. Quelles perspectives cela peut-il offrir aux trois pays ?Seidik Abba : Ce qui est le plus facile à faire, c'est déjà sur le plan militaire, au-delà de ce qu'ont fait aujourd'hui les opérations conjointes des trois pays, les forces vont être mélangées pour avoir des brigades mixtes, avec sans doute des efforts d'interopérabilité. Sur ce plan-là, des choses vont aller, vont aller très vite. J'imagine aussi sur le volet économique et développement, sans compter maintenant la possibilité qu'ils ont évoqué, de créer par exemple une compagnie aérienne commune des pays membres de l'AES. Ce qui est important, c'est que dans ce schéma-là, les pays ont dit qu'ils vont d'abord compter sur eux-mêmes, sur leurs propres ressources avant de commencer à compter sur les contributions extérieures, ce qui est un changement de paradigme.Était-ce nécessaire pour cela de sortir de la Cédéao ?Il est évident que les critiques qui ont été formulées par les trois États sont recevables sur plusieurs aspects. Mais de là à sortir de la Cédéao, me semble être un recul dans l'intégration régionale. Surtout, l'Afrique de l'Ouest était quand même citée comme exemple d'intégration régionale. Donc pour moi, la Confédération de l'Alliance du Sahel n'est pas incompatible avec la présence dans la Cédéao.Alors ces pays ont quitté la Cédéao en janvier dernier, mais la Cédéao essaie toujours de les faire revenir. Elle a nommé pour cela le président sénégalais médiateur, est-ce qu'il a des chances d'aboutir ?Les sanctions qui ont été imposées à ces pays-là ont été prises avant qu'il [le président sénégalais, NDLR] ne devienne chef de l'État, donc il n'est pas tenu à Niamey, à Bamako, à Ouagadougou comme comptable des sanctions qui ont été données, ça, c'est un avantage. Le fait aussi qu'il ait pris une posture souverainiste que ces pays partagent en disant qu'il faut un nouvel ordre, de nouvelles relations entre nous et nos anciens partenaires, particulièrement la France. Tout cela fait que son discours peut être recevable. Mais maintenant, tout dépendra de ce qu'il mettra sur la table.Est-ce que leur retrait ne pourrait pas avoir à terme des conséquences sur leur appartenance à la zone francs ?Très concrètement, les échanges économiques du Mali se font principalement avec la Côte d'Ivoire et le Sénégal et non avec le Niger et lui-même le Burkina Faso, il y a 5 000 000 au moins de Burkinabès en Côte d'Ivoire, donc les intérêts sont encore entremêlés avec ces deux autres pays. S'ils sortent du franc CFA, ça pourrait avoir des conséquences. Je n'ai pas l'impression qu'on en mesure les conséquences souvent quand on entend un certain nombre de discours se faire à Bamako, à Niamey ou à Ouagadougou.Après le sommet de l'AES ce samedi et celui de la Cédéao ce dimanche la fissure semble très nette entre deux blocs dans la sous-région, l'un qui est proche de la Russie et l'autre des pays occidentaux. Est-ce que les tensions internationales alimentent ce conflit ?Je crois qu'un certain nombre de partenaires occidentaux, particulièrement la France, doivent intégrer que l'Afrique est devenue un terrain de compétition et ce qui s'est fait pendant le pré carré et ne peut plus se faire aujourd'hui. Il y a une évolution. Pour moi il faut absolument sortir du schéma manichéen qui consiste à dire « voilà les partenaires nouveaux sont bons, les partenaires anciens sont mauvais ».Les opposants disent que la création de cette Confédération et la sortie de la Cédéao, c'est pour que les militaires qui ont pris le pouvoir dans ces trois pays puissent s'y maintenir, qu'en pensez-vous ?Je ne suis pas sûr que ce soit la raison exclusive, mais le fait que ces pays n'aient plus à rendre compte à la Cédéao n'aient plus à négocier un agenda…Vous voulez parler d'un calendrier électoral, c'est ça ?Oui, les pouvoirs qui sont en place dans ces capitales décident aujourd'hui, sans devoir rendre compte à qui que ce soit, de la possibilité de prolonger ou de rester indéfiniment.Alors la création de cette Confédération n'a suscité apparemment aucune réaction populaire, aucun engouement. Est-ce que ce silence est surprenant pour vous ? Comment l'expliquez-vous ?Le rétrécissement de l'espace civique, l'absence de possibilité d'avoir des activités politiques ou des activités parapolitiques font qu'on n'a pas un instrument de mesure de la popularité de la mesure puisque, à part le Burkina qui a fait passer par l'autorité législative de transition sa décision d'adhérer à l'AES, dans les deux autres pays, il n'y a pas eu de discussion pour donner une onction populaire, pour donner une certaine légitimité à cela et compte tenu du contexte, je ne suis pas étonné qu'on n'ait pas vu de manifestation, qu'on n'ait pas vu de déclaration, parce que ceux qui peuvent réagir à cela, principalement à l'intérieur des pays, n'ont plus d'espace pour pouvoir le faire.
Rendez-vous manqué dimanche dernier à Agadez pour les militants panafricanistes Kémi Séba et Nathalie Yamb, et pour le ministre porte-parole du gouvernement. Le meeting qu'ils devaient y tenir a été annulé la veille au soir, car, selon plusieurs sources, la population ne souhaitait pas les recevoir. Pourquoi cette marque de défiance ? Est-ce le signe que le régime militaire est moins populaire qu'il le prétend dans cette région du Niger ? Entretien avec le journaliste nigérien Seidik Abba, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel.
Depuis 1996, depuis 28 ans donc, chaque samedi, nous avons été au rendez-vous afin de vous proposer un résumé de 7 jours d'actualité avec les reportages de la rédaction et plus d'un millier d'invités. Il s'agissait pour vous de vous offrir quelques repères dans le flot incessant de l'actualité. Ce voyage a pris fin ce samedi 30 mars 2024. Nous vous remercions pour votre fidélité durant toutes ces années. Elle nous a été précieuse. ... Dans ce dernier numéro d'Une semaine d'actualité, nous étions en compagnie de nos compagnons de route, Seidik Abba, Yann Mens. Sans oublier Kidi Bebey.Vanessa Rovensky, la réalisatrice de l'émission, a tenu également à s'adresser à vous. L'aventure continue sur RFI avec le magazine IDEES chaque dimanche. À Toutes et à tous, un grand merci !Pierre-Edouard Deldique
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans « Une semaine d'actualité » Seidik Abba, journaliste, spécialiste des questions africaines et notamment du Sahel. Il est aussi président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans «Une semaine d'actualité» Seidik Abba, journaliste, spécialiste des questions africaines et notamment du Sahel. Il est aussi président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans «Une semaine d'actualité» Seidik Abba, journaliste, spécialiste des questions africaines et notamment du Sahel. Il est aussi président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel.
Efter flygkraschen och Wagnerledaren Jevgenij Prigozjins förmodade död vad händer nu med Rysslands stormaktsspel i Afrika? Konflikt berättar historien om den ryska legoarmén Wagners aktiviteter på den afrikanska kontinenten och ställer frågor till insatta analytiker om vad som ska hända nu, efter att gruppens ledare Jevgenij Prigozjin förmodas ha dött i en flygkrasch. Efter statskuppen i Niger: de ryska flaggorna breder ut sig i huvudstadenKonflikt har ett exklusivt material från Niger där journalisten Amaury Houchard möter människor där för att bättre förstå skälen bakom kuppen. Varför viftar allt fler med ryska flaggor på Niameys gator idag?Medverkande: Ladd Serwatt, Afrikaansvarig vid organisationen Acled, Bisong Ethaoben, grävjournalist i Kamerun, Carl Michael Gräns, svensk diplomat som nyligen skrivit en rapport om Wagner i Afrika för FOI, Ilja Rozjdestvenskij, rysk undersökande journalist vid grävnätverket Center Dossier, Seidik Abba, journalist och forskare, som leder en nystartad tankesmedja om utvecklingen i Västafrika och nyligen har skrivit en bok med titeln “Sahel vårt Afghanistan frågetecken”, Andreas Holmgren, anställd inom FN-missionen MINUSMAs civila del, medborgare i Niger efter statskuppen 26 juli 2023 mflProgramledare: Lotten Collinlotten.collin@sr.se Reportrar: Johanna Melén, Ulrika Bergqvist och Amaury HauchardTekniker: Brady Juvier och Matilda ErikssonProducent: Anja Sahlberganja.sahlberg@sr.se
NDLR : Cet entretien, bien que tourné ce jeudi 10 août, ne prend pas en compte la montée très récente des tensions au #Sahel. En effet, dans l'après-midi, les chefs d'États de la #CEDEAO ont annoncé leur décision « d'activer et de déployer les forces en attente » pour la restauration de « l'ordre constitutionnel » au #Niger. L'organisation affirme toutefois qu'elle garde sur la table toutes les options pour « la résolution pacifique » de la crise. Le #coupdÉtat du 26 juillet dernier au Niger a fait éclater au grand jour la révolte de cette population excédée par des décennies de mauvaise gouvernance et par les ingérences occidentales, dont celles de la France. Après 63 ans d'indépendance, le Niger est miné par l'extrême pauvreté, le réchauffement climatique et et une démocratie en échec. Alors, essayons de comprendre aujourd'hui comment on en est arrivé là. La connivence des pouvoirs successifs avec la #France est-elle en cause ? Comment sortir de la tension actuelle qui fracture finalement toute la sous-région et met le sahel en ébullition ? Pour répondre à ces questions et d'autres encore, notre invité est, Seidik Abba, Journaliste-écrivain, chercheur et président du Centre International d'Études et de Réflexion sur le Sahel. #macron #actualités #CEDEAO #africa #afriquemedia #afrique #sahel l ⚠️ POUR QUE LE MÉDIA SOIT DIFFUSÉ À LA TÉLÉ, JE SIGNE !
Quatre jours après la fin de l'ultimatum adressé par la Cédéao à la junte nigérienne, l'institution a ordonné le déploiement de la "force en attente" de l'organisation pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, sans préciser dans l'immédiat la forme et le rôle de ce déploiement. Seidik Abba, journaliste spécialiste du Sahel, a répondu à nos questions.
durée : 00:21:27 - L'invité de 8h20 : le grand entretien - par : Alexis Morel - Le renversement du gouvernement Bazoum met en lumière les différents jeux d'influence qui se jouent au Niger. Niagalé Bagayoko, politologue spécialiste des questions de défense en Afrique, Seidik Abba, journaliste-écrivain et Thierry Vircoulon, chercheur associé à l'IFRI en parlent à 8h20.
Nous attendons vos questions et vos réactions. Qui sont les putschistes ? Comment ont-ils réussi à prendre le pouvoir ? Que pensez-vous de la réaction des pays ouest-africains ? Nous répondrons à toutes vos questions avec nos invités Seidik Abba, journaliste, spécialiste du Sahel et Paulina Zidi, journaliste au service Afrique de RFI. Vous pourrez également nous suivre en direct live sur Facebook !
Nous attendons vos questions et vos réactions. Qui sont les putschistes ? Comment ont-ils réussi à prendre le pouvoir ? Que pensez-vous de la réaction des pays ouest-africains ? Nous répondrons à toutes vos questions avec nos invités Seidik Abba, journaliste, spécialiste du Sahel et Paulina Zidi, journaliste au service Afrique de RFI. Vous pourrez également nous suivre en direct live sur Facebook !
Des putschistes ont annoncé à la télévision, le 26 juillet, avoir destitué le chef de l'État du Niger Mohamed Bazoum. Séquestré, le président nigérien n'aurait cependant pas démissionné. Au lendemain de ce coup de force, l'armée a apporté son soutien aux militaires putschistes. Invité du "Journal de l'Afrique", le journaliste nigérien et analyste politique Seidik Abba décrypte la situation, en soulignant le rôle clé joué par la garde présidentielle.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans «Une semaine d'actualité» Seidik Abba, journaliste, spécialiste des questions africaines et notamment du Sahel. Il est aussi président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans «Une semaine d'actualité» Seidik Abba, journaliste, spécialiste des questions africaines et notamment du Sahel. Il est aussi président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel.
Cette semaine, notre grand témoin est Seidik ABBA, journaliste et écrivain, ancien rédacteur en chef central à Jeune Afrique, ancien chef du bureau parisien de l'Agence Panapress, spécialiste du Sahel. 1- Tension au Soudan : quelle issue de sortie de crise et quels impacts sur la stabilité de la sous-région ? 2- Burkina Faso ; mobilisation générale pour la lutte contre le terrorisme : quelles implications ? 3- Tournée ouest africaine de Paul KAGAME : quelles retombées pour le Rwanda et pour l'image de son Président ?
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans «Une semaine d'actualité» Seidik Abba, journaliste, spécialiste de l'Afrique, et du Sahel notamment. Il est aussi président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans «Une semaine d'actualité» Seidik Abba, journaliste, spécialiste de l'Afrique, et en particulier du Sahel, président du Centre international de réflexions et d'études sur le Sahel qui vient d'être créé.
Avec Yann Mens et Seidik Abba.
Avec Yann Mens et Seidik Abba.
Le sommet États-Unis-Afrique s'est achevé jeudi 15 décembre à Washington après trois jours de travaux. Objectif pour les États-Unis : reprendre pied sur le continent face à la Russie et à la Chine, qui y étendent leur influence. Entretien avec Seidik Abba, journaliste et essayiste. Seidik Abba est l'auteur de Mali-Sahel - Notre Afghanistan à nous (Impacts éditions).
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans «Une semaine d'actualité» Seidik Abba, journaliste, auteur, spécialiste des questions africaines et spécialiste du Sahel.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans «Une semaine d'actualité» Seidik Abba, journaliste, spécialiste du Sahel, auteur de Mali-Sahel, notre Afghanistan à nous ?, chez Impacts éditions.
Dans un sommet extraordinaire de la Cédéao à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, les dirigeants des États ouest-africains ont décidé de prendre des "sanctions progressives" contre la junte militaire en Guinée face à l'inflexibilité des militaires pour une date de retour des civils au pouvoir. Seidik Abba, spécialiste en géopolitique du Sahel, décrypte dans ce journal les enjeux de ce bras de fer et analyse la question de la détention de 46 soldats ivoiriens au Mali.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans « Une semaine d'actualité » Seidik Abba, journaliste, spécialiste du Sahel, auteur de Mali-Sahel, notre Afghanistan à nous ?, chez Impacts éditions.
durée : 01:57:00 - Les Matins - par : Nicolas Herbeaux, Guillaume Erner, Baptiste Muckensturm, Jean Leymarie - Ce jeudi 28 juillet marque la fin de la tournée africaine d'Emmanuel Macron, quel bilan ? quelles perspectives ? / A l'occasion du Banquet du livre d'été de Lagrasse, nous recevons l'écrivain Yannick Haenel et la poétesse Laura Vasquez. - invités : Yannick Haenel Ecrivain; Seidik Abba journaliste-écrivain, chroniqueur au Monde Afrique.; Alain Antil Directeur du centre Afrique subsaharienne à l'IFRI, enseignant à l'Institut d'Etudes Politiques de Lille et à Paris I Sorbonne
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans Une semaine d'actualité : Seidik Abba, journaliste, spécialiste du Sahel, auteur de «Mali-Sahel, notre Afghanistan à nous?», chez Impacts éditions.
L'armée malienne a annoncé dimanche dans un communiqué le retrait du pays du G5 Sahel, alliance militaire luttant contre les groupes jihadistes. Pour justifier sa décision, la junte dénonce notamment l'échec dans l'organisation d'une réunion du G5 au Mali et les "manœuvres d'un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali". Seidik Abba, journaliste spécialiste du Sahel, analyse dans ce journal la portée de cette décision.
durée : 00:58:21 - Cultures Monde - par : Florian Delorme - Après une première étape à Madagascar, où les dévastations causées par le passage en février 2022 du cyclone Batsirai s'ajoutent aux famines qui frappent le sud de l'île, direction Paris pour nous interroger sur le bilan diplomatique d'Emmanuel Macron au Sahel. - invités : Laurence Caramel Grand reporter au Monde; Pascal Airault Journaliste au service international de L'Opinion, co-auteur de l'ouvrage “Le Piège africain de Macron”, avec Antoine Glaser (Fayard, 2021); Seidik Abba journaliste-écrivain, chroniqueur au Monde Afrique.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans Une semaine d'actualité : Seidik Abba, journaliste, spécialiste de la région du Sahel, auteur de «Mali-Sahel notre Afghanistan à nous?», chez Impacts éditions.
Le Premier ministre Choguel Maïga, ainsi que quatre autres responsables maliens, ont été sanctionnés vendredi par l'Union Européenne. Accusés de faire obstacle à la transition politique, ils sont interdits d'entrée sur le territoire de l'UE et leurs avoirs sont gelés. Des sanctions qui emboitent le pas de celles prises par la Cédéao. Seidik Abba, journaliste spécialiste du Sahel, analyse la portée de ces mesures prises contre la junte malienne.
Le Forum sur la paix et la sécurité en Afrique s'est ouvert pour deux jours à Dakar au Sénégal. Les acteurs politiques, militaires et chercheurs cherchent des solutions, alors que la sécurité dans la région du Sahel est sérieusement ébranlée. Ce week-end le Niger a de nouveau été frappé : 12 militaires ont été tués dans des combats dans l'ouest du pays. Seidik Abba spécialiste de la région et auteur de plusieurs ouvrages est notre invité dans cette édition.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans Une semaine d'actualité : Seidik Abba, journaliste, spécialiste de la région du Sahel, auteur de «Pour comprendre Boko Haram», aux éditions L'Harmattan.
Ce lundi matin, l'armée soudanaise a mené un coup d'État en arrêtant des dirigeants civils, notamment le Premier ministre Abdallah Hamdok en raison de son refus de soutenir leur opération, après des semaines de tensions entre militaires et civils qui se partagent le pouvoir depuis 2019. Le décryptage de Seidik Abba, rédacteur en chef du site d'information et d'investigation mondafrique.com.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans Une semaine d'actualité : Seidik Abba, journaliste, spécialiste de la région du Sahel, auteur de «Pour comprendre Boko Haram», aux éditions L'Harmattan.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans Une semaine d'actualité : Seidik Abba, journaliste, spécialité de l'actualité africaine, du Sahel notamment, auteur de « Pour comprendre Boko Haram » chez L'Harmattan ; et notre confrère Jean-Pierre Boris qui, après 43 ans passés à la rédaction de RFI, prend une retraite fort méritée ! → L'émission Éco d'ici éco d'ailleurs, présentée par Jean-Pierre Boris.
Pierre-Édouard Deldique reçoit dans Une semaine d'actualité : Seidik Abba, journaliste, spécialiste des questions africaines et, notamment, du conflit dans le Sahel.
L'invité de Pierre-Édouard Deldique, pour cette première Semaine d'actualité de l'année 2021, est Seidik Abba, journaliste, écrivain, spécialiste des questions africaines.
Au Niger, vers la première alternance démocratique dans le pays alors qu'on s'achemine vers un second tour qui va opposer Mohamed Bazoum à l'ancien président Mahamane Ousmane. Le journaliste et essayiste Seidik Abba, spécialiste des groupes terroristes dans la zone du Sahel parle d'un exemple pour la région... Il répond aux questions d'Esdras Ndikumana. RFI: Les partisans de Mohamed Bazoum, arrivé en tête du premier tour de la présidentielle au Niger, avaient tablé sur une victoire au premier tour - un coup ko - comme cela s’est passé récemment dans des pays voisins comme la Guinée, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire... Ce n’est pas le cas. Est-ce que c’est une surprise ? Seidik Abba: Non, en réalité pour qui connaît bien la sociologie politique du Niger, ce n’est pas une surprise parce que depuis février 1993, il y a toujours eu un second tour lors des élections présidentielles organisées au Niger. Ce n’est donc pas une surprise. C’est le « coup ko » qui aurait été une surprise. Il y a eu un émiettement de voix. À la différence de l’élection de 2016 où il n’y avait que 15 candidats, aujourd’hui on s’est retrouvé avec 30 candidats. Cet émiettement de voix a profité aux candidats qui ont un appareil politique important, une vraie assise politique. Mohamed Bazoum a obtenu 39% des voix. C’est beaucoup moins que le président Mahamadou Issoufou, au premier tour, en 2016. Comment l’expliquez-vous ? Il y a d’abord le fait que le président Issoufou était le président sortant. En 2016, il a obtenu à peu près 48% et il avait également un fief qui est la région de Tahoua et qui lui est incontesté où il a une vraie assise et où il est porté par un électorat. Le fief de Bazoum était disputé entre lui et l’ancien président Mahamane Ousmane. Il y a aussi une partie de l’électorat nigérien qui n’a pas manqué d’être déçu. Pour certaines régions du pays, c’est le fait que l’insécurité se soit aggravée entre 2011 et 2020 et, pour d’autres, notamment les centres urbains, c’est le sentiment général de corruption dans le pays. Il y a aussi la déception de la jeunesse. Compte tenu du contexte économique difficile, beaucoup de jeunes n’ont pas trouvé d’emploi. Donc l’ensemble de ces facteurs réunis ont alimenté un sentiment de déception qui s’est traduit dans les urnes par le rejet du système PNDS [parti au pouvoir], notamment dans les centres urbains. Mahamane Ousmane n’a obtenu, lui, que 16%, malgré le soutien de Hama Amadou considéré comme le principal opposant au Niger, mais dont la candidature a été invalidée par la Céni. Comment peut-on l’expliquer ? Je pense que l’appel à voter pour Ousmane, lancé par Hama Amadou, a largement joué en sa faveur. Sans cet appel, je n’aurais pas pensé que l’[ancien] président Ousmane serait arrivé deuxième puisque le président Ousmane avait été candidat lors des scrutins de 2016, lors des scrutins de 2011 et n’avait pas réuni autant de voix que cette fois-ci. Et à la différence de son challenger [Bazoum] pour le second tour, le président Mahamane Ousmane n’a pas un grand appareil politique derrière lui. Il avait créé la CDS Rahama mais il a perdu. Donc là, il se présente sous l’étiquette d’un nouveau parti, un parti tout jeune qui n’a pas toutes les capacités de mobilisation du PNDS. Si on regarde ces résultats, l’écart est assez conséquent entre les deux candidats qui vont s’affronter au second tour. Est-ce que les jeux sont déjà faits ? Non. Le scrutin n’est pas du tout plié, au contraire, tout dépendra des logiques de grandes coalitions qui vont se former pour le second tour et tout dépendra aussi de la réserve de voix que l’un et l’autre candidat peuvent mobiliser pour ce second tour.Le scrutin reste encore plus ouvert que le premier tour, malgré l’écart de voix qui sépare les deux candidats. Mais tous ces éléments font qu’aujourd’hui le scrutin reste globalement ouvert avec pour chacun des candidats le même capital de chance. Nous assistons à la première alternance démocratique au Niger depuis son indépendance, en 1960. Le président sortant Mahamadou Issoufou a estimé, il y a deux jours, que le Niger est devenu « un modèle de démocratie en Afrique et dans le monde ». Quel est votre avis ? Le fait qu’il remette demain le pouvoir à un président élu est, je pense, de nature à consolider l’expérience démocratique au Niger et à donner un signal à d’autres pays africains. Quand on prend l’exemple de ce qui s’est passé en Guinée, en Côte d’Ivoire… dans la sous-région, il y a une tentation au troisième mandat et le président du Niger a résisté à ce troisième mandat. Il faut le mettre à son crédit. Je pense que tout cela est de nature à envoyer un bon signal, notamment dans les pays francophones, et cela doit être salué. Malgré cela, des activistes de la société civile estiment qu’une démocratie, ce n’est pas seulement l’alternance au sommet de l’Etat, en pointant des violations des libertés et des droits, notamment celle de manifester ou la liberté de la presse... La démocratie ne peut pas se réduire à une alternance démocratique, à des élections libres. Il faut des institutions fortes. Or, au Niger, on l’a vu à l’occasion de plusieurs événements que les institutions, une justice indépendante, un parlement qui fonctionne et qui assume… tout cela n’a pu être encore construit. Ce sont des éléments à construire. Donc, autant on doit se réjouir de cette alternance démocratique, autant il faut appeler et insister pour que le pays soit doté d’institutions fortes qui puissent assurer des arbitrages, notamment une justice indépendante. Or, à l’occasion de plusieurs événements, on a vu qu’il y avait des difficultés sur le plan de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Il y a aussi l’expérience de la liberté de la presse… tout cela doit être consolidé parce que c’est un package et aucun des piliers ne doit être négligé au profit d’un autre.
Pierre-Edouard Deldique reçoit cette semaine le journaliste et écrivain Seidik Abba.
Une attaque a coûté la vie à 8 personnes dont 6 ressortissants français ce dimanche 9 août dans la réserve de girafes de Kouré, une zone protégée du Niger, le journaliste et essayiste Seidik Abba, spécialiste des groupes terroristes dans la zone du Sahel, est notre invité. Malgré les progrès enregistrés depuis le début de l'année dans le Sahel sur le plan sécuritaire, les terroristes voulaient prouver leur capacité de nuisance selon Seidik Abba qui estime également que cette attaque sera un coup dur pour l'économie du Niger, en touchant une des rares zones touristiques du pays. D'autant qu'elle intervient à quelques mois de la présidentielle prévue fin décembre. Rfi : Seidik Abba, que vous inspire cette attaque qui s’est déroulée dans le parc de Kouré ? Seidik Abba : C’est un énorme choc et une énorme surprise. Parce que, jusqu’ici, cette zone a été considérée comme une zone sécurisée, à la fois par les autorités du Niger, les ressortissants nigériens, et même les partenaires du Niger. Plusieurs ressortissants européens établis au Niger avaient pris leurs habitudes. Cela fait une vingtaine d’années que de nombreux visiteurs, effectivement, se rendent dans ce parc de Kouré. Qu’a-t-il de particulier ? Décrivez-nous cet endroit… Vous savez, le Niger est un immense pays sahélien. Mais dans la zone de Kouré, il y a une végétation très verdoyante et il y a, surtout, les dernières girafes à l’état sauvage. Une association s’est créée - l’Association pour la Sauvegarde des Girafes -, qui organise des randonnées. Et on peut, avec des voitures, aller au plus près des girafes à deux-trois mètres. Et souvent, même, on peut approcher les girafes et les toucher. Cet endroit est très fréquenté et notamment par une clientèle expatriée. Dans le contexte de la pandémie du Covid-19, beaucoup d’expatriés n’ont pas pu organiser des vacances estivales dans leur pays d’origine et un endroit comme celui-là est un endroit où ils ont pris l’habitude d’aller se faire plaisir. Et le fait que cette attaque se produise aujourd’hui est un choc pour ceux qui avaient programmé d’y aller et ceux qui ont l’habitude d’y aller. Cette attaque survient alors que, depuis le début de l’année, les forces du G5 et de Barkhane mettaient en avant des succès dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans la région des Trois frontières. Est-ce que les terroristes ont voulu envoyer un message au Niger et aussi à la France ? Je pense qu’au sortir de la Conférence de Pau [de janvier 2020], qui a regroupé la France et ses partenaires du G5 Sahel, la stratégie a été réinventée et Barkhane a redimensionné sa force et sa stratégie. Des succès ont été engrangés, notamment le fait qu’il n’y ait plus d’attaques aussi importantes que celles de Chinagoder et d’Inates, à la fin de l’année dernière. Je pense qu’en faisant cette attaque à 70 kilomètres seulement de Niamey, les jihadistes ont voulu montrer qu’ils conservent encore une capacité opérationnelle, parce que c’est vraiment loin de leur base. La menace est encore loin d’être éradiquée. Il faut, sans doute, encore aller beaucoup plus loin dans l’organisation de l’efficacité. Niamey a été presque sanctuarisée. Il y a une sécurité maximale, les jihadistes n’avaient pas réussi à y pénétrer pour faire des actions. Là, ils n’ont pas utilisé des voitures, ils ont utilisé visiblement des motos. Ce sont des hommes armés qui sont venus avec l’intention claire de tuer. Cet acte porte leur signature. Il y a des craintes concernant la tentative des jihadistes de mettre en place une sorte de corridor entre la région des Trois frontières et le sud, notamment vers le Bénin et le Togo, via l’est du Burkina Faso. Est-ce que c’est une hypothèse qui prend de l’épaisseur, selon vous ? La volonté des groupes jihadistes a toujours été d’étendre la menace, de la porter au-delà des pays sahéliens, d’atteindre les pays de la côte. Récemment, il y a eu une attaque à la frontière entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Il y a un an, il y a eu l’enlèvement de deux Français au Bénin… Le fait de pouvoir attaquer non loin de la capitale nigérienne traduit effectivement la détermination des groupes terroristes à étendre cette menace au-delà de la zone sahélienne à toute l’Afrique de l’Ouest et à faire en sorte que, nulle part, les gens ne soient en sécurité et particulièrement la cible qui a été visée : les ressortissants européens. Cette attaque, aujourd’hui, est un drame humain, mais cela va avoir des conséquences économiques, parce qu’il y a toute une économie qui s’est organisée autour de l’organisation de randonnées avec des ressortissants occidentaux. Et les groupes jihadistes, en attaquant le développement de cette région, justement, vont continuer à créer un terreau favorable qui va leur permettre de poursuivre le recrutement et de porter la menace jusqu’à la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest. C’est une menace réelle, à mon avis. Le président Mahamadou Issoufou, en premier lieu, se félicitait de ces avancées contre l’EIGS, l’Etat islamique au Grand Sahara, car il était le principal bénéficiaire du redéploiement de Barkhane et des efforts français. Après, notamment, ce mois de décembre 2019, marqué par une attaque particulièrement sanglante contre la garnison militaire d’Inates, est-ce que le dernier événement de Kouré, selon vous, peut avoir des implications sur la situation politique intérieure du Niger ? Cela va remettre au centre du débat politique le défi sécuritaire. Personne n’a oublié encore tout le débat qu’il y a eu au Niger sur la gestion des fonds qui ont été affectés à la sécurité. Il est clair que les adversaires politiques du pouvoir vont être en mesure de capitaliser sur les insuffisances. Je pense que le débat sur la sécurité ne pourra pas être évacué de la compétition électorale qui s’annonce.
Une semaine d'actualité reçoit Seidik Abba, journaliste, spécialiste de questions africaines. En ligne d’Abidjan.
Une semaine d'actualité reçoit Seidik Abba, journaliste, spécialiste de l'Afrique.
Au sommaire : Soudan Quand un régime en chasse un autre. Suite à une mobilisation de quatre mois, Omar el-Béchir a été destitué après trente ans passés au pouvoir. Pendant deux ans, la transition sera assurée par l'armée. Mais les Soudanais se laisseront-ils voler cette victoire ? Brexit Le Royaume-Uni a obtenu six mois de sursis pour quitter l'Union européenne, mais sous condition. Faute de parvenir à un accord avant le 23 mai 2019, les Britanniques devront participer aux élections européennes. Reste à Teresa May de convaincre son Parlement. Israël Il défie le temps et les scandales et, sauf surprise d'ici juillet 2019, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu aura connu un record de longévité à ce poste. Mais pour combien de temps, compte tenu de ses ennuis judiciaires ? Libye C'est une attaque surprise contre Tripoli qui a fait trembler la communauté internationale. Celle de Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, face au gouvernement de Faïez el-Sarraj, reconnu par la communauté internationale. De quoi saper les efforts diplomatiques. Mais que se cache-t-il derrière cette bataille ? Invités : Sylvain Cypel, journaliste au magazine Orient XXI ; Zyad Limam, rédacteur en chef à « Afrique magazine » ; Seidik Abba, journaliste-écrivain ; Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien suisse « Le Temps ». Présentation : Nidhya Paliakara.